Pdf ja 2991du 6 au 12 mai 2018 dossier voyages d'affaires

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ALGÉRIE ALI HADDAD

GABON Jusqu’où ira Alexandre Barro Chambrier ?

UN PATRON DANS LES COULISSES DU POUVOIR

VOYAGES D’AFFAIRES Congrès et forums : IAL la nouvelle manne SPÉC 8 PAGES

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 2991 DU 6 AU 12 MAI 2018

MAROC

Moulay El Hassan

L’apprentissage d’un (futur) roi ÉDITION INTERNATIONALE ET MAGHREB & MOYEN-ORIENT

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Fils de M6, le prince héritier a aujourd’hui 15 ans. Comment est-il préparé à monter un jour sur le trône ? Enquête exclusive.

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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 €

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Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 €

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Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 6,50 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285


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PARTENAIRE


Dossier Voyages d’affaires CONGRÈS

La nouvelle

JACQUES TORREGANO/AFRICA CEO FORUM/JA

Le Sofitel Ivoire d’Abidjan, rouvert en 2014, permet à la ville d’accueillir de grands événements internationaux.


manne

Face au Cap, à Marrakech et à Nairobi, de nouvelles villes s’imposent sur le segment des conventions professionnelles. Le défi des chaînes hôtelières: prolonger les séjours des congressistes en proposant des activités de loisirs. RÉMY DARRAS

C

«

ela dope clairement la fréquentation de nos établissements. Ce segment représente désormais 60 % de notre chiffre d’affaires et 70 % de notre partie restauration. » PDG et fondateur du groupe hôtelier Azalaï, à la tête d’une dizaine d’établissements de luxe en Afrique de l’Ouest, Mossadeck Bally ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits du tourisme de congrès et de conventions, désigné en anglais sous l’acronyme Mice (meetings, incentive, conventions, exhibitions). Au point de noter une sévère chute de son chiffre d’affaires en basse saison, lorsque ne se tient plus aucun événement. Soixante-dix pour cent de sa clientèle de séminaristes est sous-régionale, et 30 % provient d’Europe, des ÉtatsUnis et d’Asie. « Cette hôtellerie correspond à un vrai besoin de formations, de réunions, car les locaux des entreprises ne sont pas adaptés, et le secteur du salon professionnel n’est pas encore bien intégré sur le continent », analyse l’expert en hôtellerie Philippe Doizelet, qui note une véritable

montée en puissance du segment. « Il y a eu une évolution sectorielle des conférences en Afrique, au départ beaucoup plus centrées sur les thématiques de développement, organisées par des institutions internationales et des agences de développement. Elles sont aujourd’hui beaucoup plus marquées business, partage de savoir, networking, avec de grands secteurs qui se sont greffés, comme le pétrole et le gaz, les télécoms, la finance ou l’agroalimentaire. Le secteur privé a pris le pas sur le public », poursuit-il.

Politique volontariste

Au-delà des plus gros équipements destinés à accueillir les conférences les plus importantes (plus de 500 participants), la plupart des hôtels de moyenne catégorie créent désormais leur salle de conférences pour diversifier leurs activités. Pour toutes les chaînes, ce segment est devenu un vrai facteur d’optimisation de leur remplissage. C’est également le fruit d’une politique gouvernementale volontariste, cherchant à attirer des investisseurs. Le tourisme de congrès a ses capitales de prédilection. Loin devant, selon les données recueillies en 2017 par l’Association

2%

C’est ce que représente la part des villes d’Afrique dans le marché des conventions et conférences internationales, selon l’International Meetings Statistics Report établi par l’Union des associations internationales (UIA). Un marché dont la valeur est estimée à 7 billions de dollars par an… jeuneafrique no 2991 du 6 au 12 mai 2018

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Dossier Voyages d’affaires CONGRÈS

V. FOURNIER/JEUNE AFRIQUE-REA

À Kigali, 169 rencontres internationales ont été organisées en 2017, injectant 40 millions de dollars dans l’économie rwandaise.

internationale des congrès et conventions (Icca), Le Cap, avec 62 grands événements organisés en 2016, Marrakech (19), qui fait valoir son rôle de hub entre l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie, et enfin Kigali (18), devenue la nouvelle Mecque de l’événementiel, venant damer le pion aux historiques comme Nairobi et Addis-Abeba, qui profitent des sièges d’institutions internationales. Autour de son Convention Center ouvert en 2016, adossé à un Radisson Blu, la capitale rwandaise a réussi à faire de ce tourisme un vecteur fort de la prospérité du pays. Grâce aux 169 rencontres internationales organisées en 2017, ce sont 40 millions de dollars (33,4 millions d’euros) qui ont été injectés dans l’économie, selon le Rwanda Development Board. Un modèle qu’aimerait bien reproduire à son tour l’Ouganda voisin… En Afrique de l’Ouest, en dépit de capacités d’accueil encore faibles, plusieurs villes se détachent. En particulier Abidjan, symbolisée par le Sofitel Ivoire et son centre de congrès, rouverts en 2014. La cité profite à plein du retour du siège de la BAD et d’un vent économique plutôt porteur. Forte de cela, elle prévoit d’accroître ses capacités. Les établissements Marriott et Sheraton qui ouvriront en 2021 et 2022 feront partie d’un complexe incluant un nouveau centre de congrès. Abidjan est en concurrence avec une autre ville phare, Dakar, et son Centre international de conférences Abdou-Diouf, près du nouvel aéroport international Blaise-Diagne, inauguré en 2014

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à l’occasion du XVe sommet de la Francophonie… D’autres villes veulent se positionner, comme Cotonou, qui a annoncé en mars la rénovation de son centre de conférences internationales et du cinq-étoiles Bénin Marina Hôtel, un ex-Sheraton géré par Sofitel.

Environnement d’agrément

« Excepté quelques établissements emblématiques, il n’y a plus grandchose en Afrique de l’Ouest. Beaucoup de bâtiments publics créés après les indépendances servaient d’instruments politiques, comme marqueurs d’affirmation nationale à vocation sous-régionale. Mais ils n’ont pas été entretenus et commercialisés comme ils auraient pu l’être. Même si le marché des grandes conférences n’est pas extensible à l’infini, le secteur du Mice soutient des perspectives de développement assez importantes » relève Philippe Doizelet, qui a en tête les villes côtières, « surtout quand elles ont un environnement d’agrément ». Jusqu’à ce qu’advienne la crise politique togolaise, Lomé avait su attirer de nombreux forums grâce à la rénovation en 2016 par Radisson de l’hôtel

LES HÔTELIERS RESTENT D’UN OPTIMISME PRUDENT CAR ILS SONT SOUMIS À UNE PRESSION SÉCURITAIRE DE PLUS EN PLUS IMPORTANTE.

du 2-Février, désormais repris en main par le dubaïote Emaar Hospitality Group. La capitale attend la restauration de son hôtel Sarakawa. Elle pourrait tirer profit de son bord de mer. Car « outre un contexte économique local favorable, une volonté politique forte dans le déploiement d’infrastructures et la facilitation des entrées sur le territoire, un hub aéroportuaire desservi par une compagnie dynamique (à l’instar d’Air Côte d’Ivoire, de Rwandair ou d’Asky à Lomé…), l’attractivité du lieu fait aussi partie du cocktail réussi », selon Estelle Verdier, cofondatrice du site Jumia Travel, installée à Nairobi. Pour les groupes hôteliers et les organisateurs d’événements, il y a la possibilité de prolonger le séjour des participants en offrant des activités de loisirs postcongrès: golf, pêche, tourisme vert et culturel. Et Philippe Doizelet de citer la Pointe-Sarène (Sénégal), qui sera aménagée en 2019 en station balnéaire, ou Bassam, en Côte d’Ivoire, voire la ville portuaire de Kribi, au Cameroun. Alors que le continent attire des événements de portée panafricaine plutôt qu’internationale, les établissements doivent encore, pour être en mesure d’accueillir une clientèle de masse, adapter leur conception architecturale, mais aussi assurer la formation des équipes et disposer de cuisines assez modernes pour servir plusieurs centaines de repas, selon Mossadeck Bally. La création du marché unique du transport aérien, entérinée en janvier, enthousiasme les professionnels du secteur, qui espèrent une facilitation des échanges et une baisse des tarifs des billets d’avion. Mais les hôteliers restent d’un optimisme prudent car ils sont soumis à une pression sécuritaire qui se fait de plus en plus importante. « Pour être aux normes, nous devons investir fortement dans les matériels – scanners, portiques, etc. – et dans les personnels », insiste Mossadeck Bally. Ils savent que leurs affaires restent fortement dépendantes d’impondérables politiques ou sécuritaires. De nombreux événements avaient été ainsi annulés ou reportés à Nairobi à la suite de la crise politique d’août 2017.



Dossier Voyages d’affaires

INTERVIEW

PDG de National Aviation Services

« Le continent contribue à 60 % de notre croissance » La filiale du logisticien koweïtien spécialisée dans l’assistance à l’escale s’est peu à peu fait une place dans la rénovation de salons d’aéroport. Propos recueillis par RÉMY DARRAS

résidée par Hassan E l - H o u r y, l ’e n t re p r i s e k o w e ï t i e n n e Na t i o n a l Aviation Services (NAS, chiffre d’affaires non communiqué) poursuit son activité d’assistance à l’escale (manutention au sol, maintenance, fret…) sur le continent. Après s’être développée en Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Jordanie, elle a conquis les marchés de Tanzanie, d’Ouganda, du Liberia et, depuis 2015, de la Côte d’Ivoire. Cette filiale de l’important groupe logistique koweïtien Agility au chiffre d’affaires de 3,88 milliards d’euros compte bien s’implanter au-delà… Mais c’est dans le domaine des salons VIP et de l’accompagnement personnalisé à l’aéroport [meet and assist] que NAS a tissé sa toile en parallèle, en remportant en 2016, au Maroc, une concession de l’Office national des aéroports (ONDA) pour la rénovation de seize salons dans les aéroports de Fès, Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger, Oujda, Dakhla et Laayoune, jusqu’ici gérés par l’opérateur public. « Ce qui fait de nous le plus grand exploitant de salons d’aéroport d’Afrique, avec trente salons », lance le responsable. Alors que le continent représente

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désormais plus de la moitié de la croissance de NAS, Hassan El-Houry explique à JA pourquoi il mise sur le tourisme d’affaires. Jeune Afrique : Vous avez étendu vos activités de fournisseur de services en escale aux compagnies aériennes à celui de fournisseur de services aux voyageurs. Est-ce une mutation que vous allez poursuivre?

La rénovation des salons d’affaires avance-t-elle?

TAREQ ALASKAR/NAS

Hassan El-Houry

Hassan El-Houry : Nous sommes avant tout une société qui offre des services d’assistance en escale. Les salons sont un service complémentaire. Parfois nous visons une seule activité et pas l’autre. L’activité de ground handling (manutention au sol) est plus importante, réclame beaucoup d’investissements de notre part, d’efforts de formation. Plutôt qu’une mutation, les salons représentent un vecteur de croissance de nos activités. Aujourd’hui, les compagnies aériennes cherchent à offrir aux passagers d’affaires des services uniques, un check-in rapide, des salons, des bus particuliers. Elles investissent plus dans les services pour les passagers d’affaires et limitent les coûts pour les passagers de classe éco, car il y a beaucoup de compétition sur ce segment. Notre objectif, c’est de devenir la compagnie leader dans les marchés émergents pour les aéroports et compagnies aériennes dans ces activités. Plus de 60 % de notre croissance globale vient de l’Afrique.

Nous rénovons en séquences seize salons au départ et à l’arrivée dans neuf aéroports. Le salon de Rabat a déjà rouvert. On a rénové les salons de Marrakech et du terminal 1 de Casablanca, et celui du terminal 2 rouvrira dans moins d’un mois. Les travaux à Dakhla, Tanger, Agadir, Fès et Laayoune seront terminés d’ici à la fin de l’année. Nous avons investi dans l’accès au wifi, le catering, les fumoirs, les chambres de jeux pour enfants, les chargeurs… Nous avons 100 collaborateurs au Maroc, nous aurons besoin de 300 employés supplémentaires à l’avenir. Nous offrons aussi des services de meet and assist, au départ et à l’arrivée. Escortés par des agents de NAS, les passagers peuvent effectuer leurs formalités de contrôle et récupérer leurs bagages plus rapidement.



Dossier Voyages d’affaires INTERVIEW

Qu’est-ce qui a décidé l’ONDA à vous confier ce marché?

Nous avons proposé une qualité de standard égale à celle des pays du Golfe, associée à des conditions de la redevance intéressantes. Combien comptez-vous investir?

Ces chiffres ne sont pas publics.

C’était notre business plan originel, qui pourra être réévalué. Les salons au Maroc sont rentables… Avez-vous d’autres projets dans le royaume?

En ce moment, non. Le pays est devenu un hub entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Il y a toujours des partenariats avec l’ONDA. On est toujours prêt à investir dans le secteur de l’aviation au Maroc. La croissance en Afrique est la plus rapide après l’Asie. Comptez-vousétendrevosactivitésen Côte d’Ivoire au-delà de l’assistance à l’escale?

Notre société ne gère pas le salon de l’aéroport d’Abidjan. Nous y offrons depuis un an le service meet and assist. Nous avons investi plus

DU WIFI À BORD

Grâce à ses Airbus A320 Neo récemment acquis, Air Côte d’Ivoire est l’une des premières compagnies africaines à proposer la connexion wifi à bord. Selon le rapport « TMT prédictions Afrique », publié le 17 avril par le cabinet Deloitte, 36 % des personnes sondées sont prêtes à payer plus de 20 dollars (16,70 euros) pour y accéder. C’est le premier service souhaité (46 %), devant l’exigence d’un siège confortable (38 %) et la question du repas (14 %).

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NAS a rénové les salons de l’aéroport de Marrakech-Menara fin décembre 2017.

de 35 millions de dollars [29 millions d’euros] dans les services d’assistance à l’escale. Notre société, qui a l’exclusivité de l’assistance en escale, assurera le handling pour les jets privés comme elle le fait déjà pour les avions commerciaux. A priori, le terminal d’aviation d’affaires devrait être géré par Aeria. Quand j’ai rencontré le Premier ministre ivoirien à la fin du mois de mars, je lui ai dit que nous étions intéressés pour les aéroports de l’intérieur. Le gouvernement ivoirien veut investir pour développer les aéroports de San Pedro, Korhogo, Yamoussoukro, Odienné. Nous sommes prêts à y former du personnel et à investir dans du matériel neuf comme nous l’avons fait à Abidjan. Vous ne gérez finalement pas le terminal cargo de l’aéroport Blaise-Diagne de Dakar. Envisagez-vous cependant d’y établir des activités?

Nous y avons conservé quelques collaborateurs et notre matériel, mais nos activités ne se tiennent pas dans le contexte prévu initialement. Nous sommes encore intéressés par ce pays; si une occasion se présente, nous serons toujours prêts. C’est plus une activité de support à l’aéroport qu’une opération globale. Quelssontactuellementvosprojetsde développementendehorsduMarocet de la Côte d’Ivoire?

Nous avons lancé nos opérations en Ouganda, où nous avons racheté

DR

Vous envisagiez de réaliser 100 millions de chiffre d’affaires au Maroc en dix ans. Est-ce suffisant?

Entebbe Handling Services [Enhas]. Nous voudrions y améliorer l’expérience des passagers. Cela passe par le renouvellement des équipements existants, les bus, le service clientèle, l’introduction de meet and assist, les poussettes pour bébé. Nous avons aussi lancé des services de fret au Liberia, où nous avons signé un partenariat avec la société locale JLS. Nous avons quatre nouveaux projets en Afrique dans l’assistance à l’escale, à la fois en Afrique francophone et en Afrique anglophone, deux en Afrique de l’Ouest, un en Afrique de l’Est, un en Afrique centrale. On en signera deux en 2018. Je souhaiterais ouvrir cinq salons par an en Afrique et travailler dans deux nouveaux pays par an pour le ground handling. Nous pouvons répondre par appel d’offres, faire une candidature spontanée, et parfois cela passe par une acquisition. Cette dernière est une solution plus facile mais en même temps plus chère. La meilleure solution reste la candidature spontanée, car on établit une société neuve, avec nos employés, notre matériel. N’êtes-vouspasconfrontésàundéfaut de formation des personnels?

Le problème en Afrique, mais aussi dans le monde arabe, c’est qu’il n’y a souvent qu’une ou deux entreprises qui font de l’assistance en escale, contre quatre ou cinq en Europe. Si vous cherchez des collaborateurs qui ont de l’expérience, vous n’avez donc pas beaucoup le choix.


COMMUNIQUÉ

AVIS D’EXPERT

Nicolas WILLEMIN,

Chargé d’affaires Senior Référent secteur hôtelier à Proparco

Financer et accompagner le secteur hôtelier, un pari gagnant sur un marché en plein essor Cette tendance s’explique par le potentiel du continent reposant sur l’émergence de la classe moyenne africaine, l’essor du tourisme, majoritairement subsaharien, et un marché encore fragmenté (50 % de l’offre Ce contexte de chambres en Afrique attire les marques sub-saharienne sont des internationales, ce qui hôtels indépendants). pousse le secteur à se Ce contexte attire les rénover, se structurer marques internationales, ce qui pousse le secteur et à développer à se rénover, se structurer une offre de qualité et à développer une offre en adéquation de qualité en adéquation avec les standards a ve c l es sta n d a rd s internationaux. internationaux. Le développement de l’hôtellerie constitue un véritable potentiel pour l’Afrique subsaharienne. En 2017, selon le WTTC, la contribution du tourisme dans cette zone s’élève à près de 7,2 % du PIB. Il s’agit d’un secteur structurant avec un effet d’entrainement sur d’autres secteurs d’activités et des effets vertueux en termes de formations et d’emplois. Ces emplois bénéficient prioritairement aux populations les plus vulnérables : les jeunes (50% de moins de 25 ans) et les femmes (plus de 60 %), notamment pour des postes managériaux. En tant qu’institution de développement, le rôle de Proparco est de structurer ces projets hôteliers, en complémentarité avec les banques locales. Proparco accompagne aussi bien des acteurs

locaux soutenus par des marques internationales q u e d es g ro u p es ré g i o n a u x c o m m e A za l a i , Mangalis ou Serena. Notre cible est Notre cible est l’hôtellerie d’affaires l’hôtellerie d’affaires en milieu urbain qui en milieu urbain qui permet de créer permet de créer u n e n v i ro n n e m e n t un environnement d’investissement d’investissement attractif pour attractif pour les investisseurs les investisseurs internationaux tout internationaux. en répondant à une demande locale. Grâce à ce secteur, Proparco soutient des projets structurants dans des PMA, comme en Ethiopie ou au Niger.

Parce qu’il est essentiel d ’a cco m p a g n e r et d e st r u c t u re r c e s e c te u r attractif, Proparco, Horwath HTL et Radisson Hotel Group réuniront les acteurs du secteur lors d’une conférence dédiée à l’investissement hôtelier africain le 26 juin 2018 à Abidjan. inscription sur : www.proparco.fr

151, rue Saint-Honoré 7500 1 Paris | FRANCE Tél. : (+33) 1 53 44 47 32 www.proparco.fr 1 Twitter : @Proparco 1LinkedIn http://blog.secteur-prive-developpement.fr

Crédit Photo : Romain De Oliveira/Proparco

Avec plus de 400 projets hôteliers en cours actuellement en Afrique subsaharienne, soit deux fois plus qu’en 2009, l’hôtellerie est un secteur en pleine expansion.


Dossier Voyages d’affaires

La suite du Frasers d’Abuja, ouvert aux voyageurs depuis juin 2017.

Cap sur l’Afrique pour les chaînes d’appart’hôtels Occupé jusqu’ici par des acteurs informels, le marché s’affirme avec l’arrivée de groupes mondiaux qui doivent se démarquer des hôteliers. NATACHA GORWITZ

ujourd’hui, si vous voulez inviter votre collaborateur à manger une pizza devant un match de foot, il doit s’installer sur votre lit », plaisante Julien Martinez, directeur du développement international chez Appart’City. Longtemps cantonné à la France, le leader de l’appart’hôtel 3-4 étoiles veut séduire la clientèle d’affaires du continent avec des logements plus spacieux où il est possible de cuisiner et de recevoir des invités. Adapté à des missions plus longues, son prix serait dégressif selon la durée du séjour. En contrepartie, pas de salle de restaurant (uniquement de petit déjeuner). Seuls les services hôteliers classiques, utiles au quotidien, sont assurés et les standards basiques de confort (débit internet,

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climatisation, etc.) garantis. « Notre clientèle ne recherche pas le luxe mais un hébergement pratique et agréable. Elle veut se sentir comme à la maison », ajoute le responsable. Le groupe français (détenu par des investisseurs indépendants), qui opère chaque fois en direct, a déjà signé deux contrats, à Cotonou et à Abidjan. Des études avancées ont été conduites dans les pays limitrophes. Comme Appart’City, plusieurs chaînes d’appart’hôtels mettent le cap sur le continent. L’arrivée de ces nouveaux acteurs, encore peu nombreux, s’inscrit dans une logique de sous-segmentation de l’offre là où le marché est le plus mature, selon Philippe Doizelet, expert en hôtellerie, associé au sein du cabinet Horwath. Plutôt présente en Asie, l’enseigne Executive Apartments du groupe

Marriott a ouvert en 2015 son premier établissement à Addis-Abeba. Comptant plus d’une centaine d’appartements, il se situe à une dizaine de minutes du siège de l’Union africaine. Après avoir ouvert aux voyageurs sa première résidence africaine, en plein cœur du centre des affaires d’Abuja, en juin 2017, la chaîne hôtelière de luxe singapourienne Frasers en prévoit une deuxième à Brazzaville pour 2019. À travers sa marque Adagio, le groupe AccorHotels (qui n’a pas répondu à nos sollicitations) mûrit plusieurs projets à Abidjan, à Port-Gentil et à Luanda.

Meilleur service

« Sur notre site, les hôtels qui affichent les meilleures performances proposent des “appartements” »,

FRASERS

RÉSIDENCES


commente Estelle Verdier, cofondatrice de Jumia Travel. Les appart’hôtels représentent 5 % à 10 % des 25 000 partenaires de cette plateforme de réservation en ligne active sur l’ensemble du continent et dont 70 % de la clientèle est composée de voyageurs venus pour affaires. Ils figurent par ailleurs largement en tête des réservations dont le panier moyen est de 100 euros lorsque la durée de séjour excède une semaine. « Au Kenya, l’offre d’appart’hôtels a explosé ces dernières années. Leur qualité de service est meilleure pour un prix plus bas », ajoute la responsable. Ce mode d’hébergement est notamment prisé par les directeurs de PME, qui ne peuvent faire valoir d’importants volumes de visites pour négocier des tarifs avantageux auprès des chaînes. Au Kenya comme au Nigeria, où les appart’hôtels sont très populaires, ce secteur peu structuré reste dominé par des investisseurs locaux et

APRÈS ABUJA, LE SINGAPOURIEN FRASERS VISE BRAZZA Le 9 mai, Frasers Hospitality va inaugurer la résidence ouverte en juin 2017 à Abuja: 126 appartements, confort et service 5 étoiles, en plein cœur du centre des affaires. C’est la première chaîne d’appart’hôtels haut de gamme à s’installer dans la capitale nigériane, ce qui lui offre un net avantage. « Nous constatons une forte

demande à Abuja », se réjouit Rebecca Hollants Van Loocke, directrice de l’exploitation pour l’Europe, le MoyenOrient et l’Afrique de Frasers Hospitality, ravie du succès de la nouvelle résidence. « L’Afrique est un continent inexploré par les chaînes de “serviced apartment”. La rencontre avec notre partenaire a été une très grande opportunité »,

indépendants. Face à ces concurrents, les acteurs internationaux jouissent d’une plus grande force de frappe commerciale. En revanche, il leur est plus difficile de se démarquer des hôtels. « En Afrique, les personnes qui se

ajoute-t-elle. Pour ce projet, le singapourien, qui fête ses 20 ans cette année et dispose de 145 résidences dans 80 villes du monde, a signé un contrat de gestion avec le promoteur local Royal Pacific Group. Il est actuellement en discussion pour l’ouverture d’un nouvel établissement, au Congo. N.G.

déplacent pour affaires veulent aussi du service », commente Philippe Doizelet, qui insiste sur l’importance de la proximité de la future résidence avec un centre commercial animé et des restaurants pour séduire cette clientèle.

Amadeus Corporate Travel

L’outil de réservation de voyages en ligne conçu pour les entreprises en Afrique Choix élargi de compagnies aériennes, d’hôtels Disponibilité en ligne 24h/24 et 7j/7 Application de la politique voyage de l’entreprise Réservation des voyages par le chargé de voyage ou le voyageur Validation des voyages par les responsables, possible même à partir du mobile

Amadeus Corporate Travel est l’outil de réservation en ligne, qui permet aux entreprises africaines du 21e siècle d'accéder à une multitude d'offres de voyages, aussi bien affaires que loisirs, en toute autonomie et à tout moment. Grâce à une interface conviviale et intuitive, le chargé de voyage ou le voyageur peuvent réserver eux-mêmes les voyages, dans le respect de la politique de l’entreprise. Les responsables peuvent ensuite approuver les voyages facilement, même à partir du mobile. Notre technologie leader, au niveau de l’ensemble de l’industrie du voyage et du tourisme, donne aux entreprises un accès fiable à un choix élargi d’offres de voyages et un meilleur contrôle de leurs dépenses.


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