ALGÉRIE
TCHAD Idriss Déby Itno, l’omniprésident
TEMPÊTE SOUS LES KÉPIS
DOSSIER TÉLÉCOMS Spécial 10 pages
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3018 DU 11 AU 17 NOVEMBRE 2018
De g. à dr. et de haut en bas : Hallowed Olaoluwa, mathématicien ; Arsène Tema Biwole, physicien ; Habiba Bouhamed Chaabouni, généticienne ; Francine Ntoumi, biologiste ; Thierry Zomahoun, président du Next Einstein Forum.
Mathématiques, biologie, médecine, géologie, physique… Si les moyens manquent encore, l’Afrique n’a jamais été aussi présente sur la scène scientifique mondiale. Rencontre avec celles et ceux qui font avancer la recherche sur le continent. SPÉCIAL 12 PAGES
Sciences La fin des complexes ÉDITION INTERNATIONALE
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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 €
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Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 €
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Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285
La transformation numérique est en marche en Afrique
Orange opérateur multi-services : santé, éducation, agriculture, énergie solaire et services financiers.
Le plus grand rendez-vous international des décideurs et financiers du secteur privé africain
Shaping the future of Africa
Save the date 7e édition
KIGALI 25 et 26 mars 2019
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ORGANISATEURS
Dossier Télécoms
« Les Gafa doivent contribuer aux recettes des États »
Alioune Ndiaye, directeur général Afrique et Moyen-Orient
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FRANÇOIS GRIVELET POUR JA
ORANGE
C’est à un Africain que l’opérateur français a confié, en mai, la direction de sa zone Afrique et MoyenOrient. Et c’est à Jeune Afrique que le Sénégalais a choisi de donner sa première interview. Propos recueillis par JULIEN CLÉMENÇOT
C
es derniers mois, le groupe Orange a fait, dans une relative discrétion, un virage historique. Pour la première fois, l’opérateur français a confié la direction de ses filiales africaines à un Africain, Alioune Ndiaye, 58 ans, ex-directeur général de Sonatel. Le Sénégalais gère désormais 20 filiales sur le continent et au Moyen-Orient, qui comptent 120 millions de clients et dont le chiffre d’affaires cumulé dépasse 5 milliards d’euros. Très discret, le diplômé de Dauphine, récemment parti parfaire sa culture managériale à Stanford, aux ÉtatsUnis, nous a donné sa première interview depuis sa prise de fonctions, au début de mai. Pour Jeune Afrique, il évoque l’évolution du secteur, la diversification d’Orange dans les services financiers et la situation de ses concurrents.
Jeune Afrique : Au cours des neuf premiers mois de cette année, 46 % de la croissance des revenus du groupe sont venus des marchés africains. C’est assez confortable comme prise de fonctions pour le patron que vous êtes. Alioune Ndiaye : Sur les dix der-
nières années, Orange a fait en Afrique et au Moyen-Orient une croissance moyenne de 4,5 %, et cela malgré les crises : les printemps arabes, la dévaluation de la livre égyptienne, la crise politique en Côte d’Ivoire… En 2017, nous sommes
passés par un creux, puis, en 2018, les choses se sont améliorées parce que nous avons anticipé la transformation du secteur des télécoms. À la fin de septembre, nous sommes à 5 % de croissance d’une année à l’autre. C’est vrai que c’est mieux d’arriver à la tête d’Orange Middle East & Africa (Omea) dans ces conditions. L’Afrique et le Moyen-Orient demeurent la première zone de croissance du groupe Orange, et nous voulons qu’ils le restent. De quelle transformation sectorielle s’agit-il ?
Depuis quelques années, tous les opérateurs de télécoms subissent une baisse de leurs revenus issus de la voix, en particulier les appels internationaux, parce que de nouveaux acteurs comme WhatsApp permettent d’émettre des appels et d’envoyer des messages gratuitement. Notre cœur de métier reste la fourniture de connectivité aux 120 millions de clients que nous avons dans la zone. Nous avons massivement investi 1 milliard d’euros par an pour développer nos réseaux. Mais Orange a aussi anticipé cette évolution en se diversifiant, notamment dans le domaine des services financiers avec Orange Money, lancé il y a dix ans. Aujourd’hui, la consommation de données via internet et les services financiers mobiles nous permettent de faire mieux que compenser la baisse des revenus issus de la voix (entre 18 % et 25 % par an, selon les pays). Ces revenus, issus des appels internationaux, ne
SES SOURCES D’INSPIRATION
Si Alioune Ndiaye cite spontanément l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, il n’oublie pas Cheikh Tidiane Mbaye, le premier patron de Sonatel et premier Africain à avoir dirigé une opération en Afrique pour le groupe.
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Dossier Télécoms et internet
représentent plus que 6 % de notre chiffre d’affaires. Quelleestvotrefeuillederouteàlatête d’Omea?
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millions d’euros C’est le montant du chiffre d’affaires d’Orange Money en 2017, soit environ 5 % des revenus de l’opérateur en Afrique et au Moyen-Orient. Lancés en 2008, ses services financiers sont utilisés par 40 millions de clients du groupe français sur le continent.
J’ai un mandat de quatre ans pour réussir la transformation d’Orange en opérateur multiservice. L’Afrique est un continent en forte croissance, qui aura bientôt 1,5 milliard d’habitants et qui est entré de plain-pied dans la transformation numérique. Elle sera plus rapide qu’en Europe pour plusieurs raisons. D’abord parce que la population est très jeune, et donc capable de s’approprier les nouvelles technologies. Mais aussi parce qu’il n’y a pas ou quasiment pas sur le continent, contrairement à l’Europe, de modèles établis et que l’arrivée de nouveaux acteurs comme Uber, Netflix ou Airbnb peut gêner. Je crois en notre capacité à créer de nouveaux concepts, comme cela a pu être le cas en Chine avec Wechat, application développée par Tencent. Avez-vous également pour objectif d’étendre la présence d’Orange à de nouveaux marchés ? Ces dernières années, votre groupe a laissé passer plusieurs occasions d’accroître sa présence africaine.
En 2016, nous avons fait l’acquisition d’opérations au Burkina Faso, en Sierra Leone et au Liberia. Ce n’est pas si ancien, et notre priorité est de s’assurer qu’elles sont bien gérées et dégagent de la rentabilité. LaventedeNileMobile(ex-filialed’Etisalat) cette année au Nigeria ne représentait-elle pas l’occasion d’entrer enfinsurleplusgrosmarchéafricain?
Nous sommes déjà présents en RD Congo, en Égypte, qui sont aussi des marchés très importants, et le chiffre d’affaires de certaines de nos filiales, comme le groupe Sonatel ou le groupe Orange Côte d’Ivoire, dépasse le milliard d’euros. Mais étendre la présence d’Orange dans d’autres pays est quelque chose que nous regardons. En RD Congo, où vous avez réuni deux opérations acquises séparément,
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après une période de doute, vous êtes en train de réaliser une belle opération. Cela n’incite pas à prendre des risques?
Effectivement. Après une année 2017 marquée par une crise politique qui n’a pas favorisé l’environnement des affaires, nous avons un Ebitda [indicateur proche de l’excédent brut d’exploitation] positif depuis six mois. Nous sommes en avance d’un trimestre sur nos objectifs, et nous avons 100 000 clients supplémentaires par mois depuis le début de l’année, ce qui nous a permis de franchir la barre des 10 millions. C’est un retournement de situation très positif. Cela étant dit, nous ne sommes pas réfractaires au risque. Même si l’élargissement de notre présence africaine n’est pas une priorité, la présence dans un nouveau grand pays est quelque chose qui peut nous être utile. Réussir une grosse acquisition fait partie de vos objectifs?
J’espère que nous aurons une opportunité. Le 29 octobre, nous avons rencontré à Paris le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. L’Éthiopie est un marché de 100 millions d’habitants, presque vierge en matière de télécoms, qui nous intéresse et où le gouvernement veut ouvrir le capital d’Ethio Telecom, en situation de monopole, à des intérêts privés nationaux et étrangers. Nous avons rappelé qu’Orange travaille déjà avec Ethio Telecom par le biais de notre filiale Sofrecom depuis huit ans dans le cadre d’un contrat de management. Pour revenir sur vos projets de diversification, l’an dernier, dans nos colonnes, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, annonçait vouloir une
J’AI UN MANDAT DE QUATRE ANS POUR RÉUSSIR LA TRANSFORMATION D’ORANGE EN OPÉRATEUR MULTISERVICE.
Nous avons introduit une demande d’agrément auprès de la BCEAO pour créer une banque avec notre partenaire NSIA. Notre objectif est de la lancer en 2019, mais nous ne pouvons préjuger des délais de traitement de la Banque centrale. Son siège sera à Abidjan, et elle sera dans un premier temps active en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. Cela pourra ensuite être élargi aux autres pays de la zone Uemoa, mais aussi à des marchés comme la Guinée, pour laquelle nous devrons demander des licences. Quelle sera l’articulation avec Orange Money?
Orange Money sera le canal de distribution des produits financiers. Pour le client, ce sera transparent. Il verra qu’on lui propose, en plus des services habituels, des microcrédits et des assurances. Pour que la banque marche, il faut qu’elle soit liée aux services de l’opérateur. Si Orange Money s’était lancé seul, ça ne fonctionnerait pas aussi bien. Les 40 millions de clients d’Orange Money, ce sont d’abord des clients d’Orange. D’ailleurs, comme pour Orange Money, nos agences auront un espace consacré à Orange Bank. Nous procéderons toujours dans le respect de la réglementation bancaire en séparant distinctement les rôles des différents acteurs. Quels clients visez-vous?
Il y a beaucoup d’entrepreneurs dans l’informel, de professions libérales, d’artisans qui ont besoin d’emprunter 100 euros et qui peuvent rembourser une fois qu’ils ont vendu leur produit. La banque peut être une source d’activités et de création d’emplois énorme. Parmi les grands projets d’Orange, il y a aussi le déménagement du siège d’Orange Afrique et Moyen-Orient à Casablanca.
En 2017, sous l’impulsion de Stéphane Richard, le groupe a lancé le projet Kilimandjaro, avec comme
Grâce à cette technologie, il sera possible de réaliser une opération chirurgicale à distance.
SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA
banque dans les deux ans en Afrique. Où en êtes-vous?
LA 5G DÉJÀ ENVISAGÉE Avec 15 millions de clients utilisant la 4G (très haut débit mobile), Orange est loin d’avoir exploité le potentiel de cette technologie. Néanmoins, l’opérateur entend être attentif aux opportunités d’achat de fréquences 5G. « La question du modèle économique reste
entière, même si on nous dit que les coûts de développement seront dix fois inférieurs à la 4G. Il faut néanmoins se positionner, car l’opérateur qui lance le premier une nouvelle technologie a toujours un avantage concurrentiel. Actuellement, les vrais usages de la 5G pour le
objectif de rapprocher nos centres de décision de nos marchés. Tout cela se fera dans le respect des instances de dialogue social du groupe. Nous avons créé une société, Omea Management, au Maroc, afin d’en faire un siège opérationnel. Aujourd’hui, plus de 200 entreprises internationales ont déjà leur siège à Casablanca. Nous avons obtenu le statut de Casablanca Finance City (CFC), qui nous confère un certain nombre d’avantages financiers. Parallèlement, nous allons renforcer les centres de mutualisation et d’expertise développés à Abidjan et à Dakar. Nous aurons donc quatre principaux hubs. Casablanca pour la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord ; Abidjan pour la Côte d’Ivoire, le Burkina et le Liberia ; Dakar pour
continent concernent les zones urbaines très denses afin d’offrir des débits équivalents à la fibre optique. Grâce à elle, on pourra réaliser une opération chirurgicale à distance, alors que c’est impossible en utilisant la 4G », détaille Alioune Ndiaye. J.C.
le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone. Pour l’Afrique centrale, le hub restera à Paris pour l’instant jusqu’à ce que nous ayons les moyens de le rapprocher. Qu’est-ce qui vous manque actuellement pour le faire?
Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir un ancrage plus africain. Orange est l’opérateur au capital duquel il y a le plus de partenaires locaux, les États et, très souvent, des privés nationaux. Et pourtant, nous sommes quand même perçus comme une entreprise étrangère. En Afrique centrale, nous n’en avons pas, et il faut corriger cela. Toutes nos opérations ont vocation à ouvrir leur capital à des partenaires locaux.
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Parallèlement à la mise en place de cette organisation, il y a aussi un projet d’introduction en Bourse d’Omea?
Quand Orange a créé Omea, en 2015, le groupe s’est donné cette possibilité pour financer un partenariat industriel avec un gros opérateur dans la région ou avec un acteur du numérique. Pour l’heure, ce n’est pas à l’ordre du jour. Au cours des deux dernières années, il y a eu des frictions avec Mauritius Telecom, dont vous détenez 40 % du capital. L’entreprise ne voulait pas payer de dividende pour privilégier une acquisition.
Nous avons trouvé un accord avec Mauritius Telecom pour que les dividendes de 2017 soient payés en 2018. Ce problème est donc résolu. Au-delà, il y a la question du partenariat. Nous devons rediscuter du fond. Quand les conditions d’exploitation ou d’opération sont intenables, notre philosophie est de nous retirer, comme on l’a fait au Kenya ou en Ouganda. Ce n’est pas encore le cas pour Maurice. EnTunisie,vousnepossédezque49% del’opérateur,cequivousempêchede consolider les résultats de la filiale. L’actionnaire majoritaire, Marouane Mabrouk, serait prêt à vous céder une partie de ses parts. Qu’est-ce qui bloque cette opération?
Elle ne peut pas se faire tant que Marouane Mabrouk [ex-gendre du président Ben Ali] figure sur une liste de l’Union européenne gelant ses avoirs à la suite de la révolution tunisienne. Cette inscription doit être levée. À Tunis, le président Macron a déclaré fin janvier 2018 que ce problème serait réglé. Dès que ce sera fait, on sera en mesure de consolider. Cela n’empêche pas la filiale de réaliser une croissance supérieure à ses objectifs. Niamey a annoncé le rétablissement de la taxe sur les appels internationaux en 2019, après l’avoir annulée en 2018. Les États et les opérateurs sontils irréconciliables sur ces questions?
Il faut reconnaître que nous avons encore du travail pour convaincre
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EMMANUEL MACRON NOUS A PROMIS LA LEVÉE DU GEL DES AVOIRS DE L’EX-GENDRE DE BEN ALI DÉCRÉTÉ PAR L’UNION EUROPÉENNE. les autorités politiques qu’il faut un système fiscal et réglementaire qui soit stable et équilibré. Au Niger, nous avons à nouveau engagé un dialogue avec les autorités en espérant qu’une solution serait trouvée. Notre opinion, c’est qu’il vaut mieux créer un environnement qui favorise le développement du secteur, parce que les États en tireront in fine plus de recettes. En Afrique, le niveau de taxation atteint environ 25 % du chiffre d’affaires, contre 5 % en Europe. MTN connaît aussi des heures difficiles au Nigeria. En trois ans, les autoritésluiontinfligéuneamenderecord [1,7 milliard de dollars, soit près de 1,5milliardd’euros],l’accusentd’avoir sorti du pays illégalement 8,1 milliards de dollars entre 2017 et 2015, et lui réclament 2 milliards de dollars de taxes impayées.
Nous ne nous réjouissons jamais des difficultés de nos concurrents. Le Nigeria est un pays notoirement difficile, mais tous les opérateurs ne connaissent pas les mêmes difficultés. Je ne peux pas me prononcer sur le fond. Il faut aussi que MTN se questionne sur les raisons qui ont poussé les autorités de régulation du pays à prendre ces décisions.
L’actualité du secteur a aussi été marquée par la levée de fonds très importante d’Airtel Africa (1,25 milliard de dollars), filiale de Bharti Airtel, auprès d’investisseurs comme Softbank. Est-ce l’annonce d’un nouveau départ pour le groupe indien sur le continent?
Je l’ai plutôt compris comme une première étape vers une introduction en Bourse d’Airtel Africa dans la perspective d’une sortie du continent. Ces derniers temps, nous avons assisté à des cessions d’actifs. Je crois que l’Afrique n’est plus forcément la priorité de Bharti et que le groupe a fort à faire avec la concurrence en Inde. Comment jugez-vous l’impact de GoogleoudeFacebook,deplusenplus présents en Afrique?
Je pense que nous pouvons avoir avec eux des partenariats, comme ce que nous faisons avec Facebook et YouTube en embarquant dans nos offres leurs solutions. En revanche, nous disons clairement qu’il y a un véritable problème d’équité. Nous fournissons parfois les mêmes services, et toute la taxation est supportée par les opérateurs de télécoms. Eux ne paient rien alors qu’ils font des chiffres d’affaires très élevés. Tous les acteurs de l’écosystème doivent contribuer au financement des infrastructures et aux recettes des États. Vous avez une idée de leurs revenus sur le continent?
Non, c’est difficile de dire ce que leur rapporte l’Afrique, que ce soit avec la monétisation des données personnelles ou la vente de leur portefeuille d’utilisateurs aux annonceurs. Orange et Google sont partenaires pour la construction d’un câble transatlantiqueentrelaFranceetlesÉtatsUnis.Celan’ouvre-t-ilpasdenouvelles perspectives en Afrique pour une coopération afin de construire des infrastructures?
Oui. Nous sommes en train d’étudier cela en RD Congo avec Google pour installer un câble qui relie Kinshasa à la côte et pour le prolonger vers l’Europe. Ils commencent à vouloir financer de la connectivité. Leurs offres ne sont pas nouvelles, mais, jusque-là, ils voulaient avoir le contrôle exclusif des infrastructures. Ils évoluent sur ce point et, en RD Congo, où il y a un vrai problème de connectivité, je pense que c’est une opportunité.
COMMUNIQUÉ
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Les pays africains enregistrent aujourd’hui près de 60 millions d’arrivées annuelles, dont une grande partie de voyages intra-continentaux. L’accroissement des échanges sur le continent rend nécessaire une sécurisation optique garantissant l’authenticité des documents d’identité et de voyage, ainsi que la protection des données personnelles. À cet effet, la sécurité la plus avancée est assurée par une catégorie d’éléments de sécurité non holographiques : les éléments à variation optique (OVD) de KINEGRAM®. L’OVD est capable de combiner trois niveaux de sécurité (Niveau 1, 2 et 3). La technologie suisse KINEGRAM® est utilisée par plus de 110 pays dans le monde pour sécuriser les document gouvernementaux les plus importants, ainsi que les billets de banques. L’OVD doté de la technologie KINEGRAM® est reconnu comme la protection la plus avancée contre la falsification, l’altération et la contrefaçon, ce qui est primordial pour vérifier l’authenticité de l’identité d’une personne. Le besoin de documents physiques sécurisés deviendra en effet encore plus grand avec l’introduction de documents dotés d’une puce électronique tel que la carte d’identité CEDEAO ou les ePasseports. L’Afrique est particulièrement novatrice en matière de documents d’identité polyvalents et de cartes d’identité électroniques, permettant aux citoyens d’accéder facilement à une multitude de services
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Dossier Télécoms et internet
ROMAIN BEURRIER/REA
NUMÉRIQUE
Thierry Breton, PDG d’Atos, fut patron de France Télécom et ministre français de l’Économie.
Atos s’arme face à la concurrence indienne Le groupe français mise beaucoup sur le big data et la cybersécurité, deux secteurs qui tirent vers le haut la croissance de ses activités. CHRISTOPHE LE BEC
e français Atos avance ses pions sur le continent. Actif auprès de ses clients dans la mise en place d’infrastructures de réseau et de stockage informatiques, de systèmes applicatifs, mais aussi dans le big data et la cybersécurité, le géant français (12,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017 et 100 000 salariés) revendique la place de leader de son secteur en Afrique francophone et au Maghreb, avec près de 2 500 salariés sur le continent. Son PDG, Thierry Breton – qui fut jadis patron de France Télécom, l’ancêtre d’Orange, et ministre français de l’Économie –, et Francis Meston, le patron de la zone Afrique et Moyen-Orient, tous deux convaincus du très fort potentiel du continent, veulent faire de leur groupe un pionnier du digital en Afrique grâce
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à des équipes locales plus importantes et davantage panafricaines que celles de leurs grands concurrents américains – Microsoft en tête –, indiens – Tech Mahindra et Tata Consultancy Services (TCS) –, mais aussi marocains et sud-africains.
Percée dans les services aux collectivités locales
Issu des rapprochements successifs, entre 2000 et 2014, d’Atos avec Origin (filiale informatique de Philips), puis SchlumbergerSema, Siemens IT et Bull et une dizaine d’autres sociétés présentes dans l’informatique et les nouvelles technologies, le groupe ainsi constitué a hérité d’une présence inégale sur le continent, essentiellement venue de Bull (actif auparavant en Algérie, en Côte d’Ivoire et au Sénégal). Il a pris son temps pour se mettre en ordre de bataille en Afrique. Depuis
2014, Atos a progressivement mis en place un réseau de filiales nationales – onze actuellement sur le continent –, chacune dotée de la même capacité commerciale et technique dans l’ensemble de ses trois grands métiers (infrastructures, systèmes applicatifs et big data). « Il s’agit que chacun de nos bureaux, de Casablanca à Johannesburg, puisse répondre avec le même niveau d’expertise », explique Francis Meston. Les demandes des clients africains remontent systématiquement par métier dans les centres de solutions du siège parisien, qui réfléchit aux meilleures réponses à apporter puis accompagne les équipes locales dans la mise en place des solutions retenues. Pour l’instant, les places fortes d’Atos sur le continent sont au Maghreb et en Afrique de l’Ouest – surtout le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Sa clientèle est importante chez les opérateurs de téléphonie mobile – une vingtaine d’entre eux ont recours à ses services, dont les filiales d’Orange – et dans le secteur bancaire, que ce soit pour mettre en place des centres de données et un fonctionnement en cloud computing, mais aussi des logiciels pour le grand public et pour les entreprises. Or le géant français veut doper son chiffre d’affaires en Afrique du Sud, pays où il est installé depuis 2002, où le volume d’activité du secteur est beaucoup plus important et plus concurrentiel aussi, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest anglophone, notamment au Nigeria et au Ghana. Il se montre en revanche plus timide en Afrique de l’Est, qui est devenue l’apanage de ses concurrents indiens. Francis Meston compte beaucoup sur le développement de sa division big data et cybersécurité, la plus petite de ses trois branches sur le continent, mais dont la croissance du chiffre d’affaires est actuellement la plus importante de toutes. « Nous avons fourni à la Côte d’Ivoire et au Sénégal des supercalculateurs, capables de réaliser 1 million de
milliards d’opérations en une seule seconde, qui permettent notamment de croiser les données pour optimiser l’exploitation agricole des sols, les forages extractifs ainsi que le pilotage de réseaux de distribution d’eau et d’électricité », indique le patron Afrique et Moyen-Orient d’Atos. Des domaines d’intervention nouveaux qui permettraient au groupe français de faire une percée dans les services aux collectivités locales (gestion de réseaux de service public d’eau, d’assainissement et d’électricité), mais aussi de l’exploitation minière et pétrolière, et de l’agriculture.
Répondre à la demande africaine mais aussi internationale
Pour parvenir à ses fins, Atos veut multiplier et développer ses centres de services locaux, dont celui installé à Dakar à la fin de 2016, qui va prochainement déménager dans la ville nouvelle de Diamniadio,
UNE PRÉSENCE ENCORE TRÈS FRANCOPHONE Même s’il insiste sur ses ambitions en dehors de son pré carré francophone, Atos reste, grâce aux filiales implantées, très centré sur les marchés du Maghreb – Maroc, Algérie, Tunisie –, d’Afrique de l’Ouest – Sénégal, Côte d’Ivoire,
Mali, Burkina Faso, Gabon – et de Madagascar. Il mise toutefois beaucoup sur le développement de sa filiale sud-africaine, créée en 2002, et sur son tout nouveau centre de services égyptien, qui a ouvert ses portes au Caire en janvier. Le lien
future plateforme numérique pour le Sénégal. « Comptant 350 ingénieurs actuellement, il doit progressivement atteindre les 700 en 2019 puis les 1 000 en 2020 », fait valoir Francis Meston, qui a notamment noué des partenariats entre Atos et l’École polytechnique de Dakar, l’École Mariama Ba ainsi que l’African Institute for Mathematical Sciences (Aims) pour y recruter les ingénieurs.
privilégié qu’il a noué avec son grand client et compatriote Orange l’amène toutefois sur d’autres terres anglophones – au Botswana et en Sierra Leone notamment –, même s’il n’y a pas encore de filiales. C.L.B.
Grâceàcetteprésencelocalecapable de répondre aussi bien à la demande internationale – le groupe prend en charge certaines fonctions informatiques pour des clients européens – qu’à celle des entreprises africaines – qui va nécessairement exploser dans les années à venir –, Atos, qui indique préférer le développement interne aux acquisitions, entend continuer à profiter d’une croissance à deux chiffres de ses revenus sur le continent.
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MARCHÉ
Telecel rebat les cartes du mobile en Afrique de l’Ouest Après avoir réalisé cette année une percée au Mali, la filiale du groupe burkinabè Planor Afrique, également présente en Côte d’Ivoire, vise la place de leader dans une région dominée par des acteurs étrangers. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou
ancée en février sous la marque Telecel Mali, la société Alpha Télécom munication (Atel) affirme avoir bouclé la première phase de déploie ment de son réseau. Ce qui permet à l’opérateur, filiale du groupe burki nabè Planor Afrique, fondé par l’en trepreneur burkinabè Apollinaire Compaoré, 65 ans, aujourd’hui actif dans les assurances, la banque, l’hô tellerie et la distribution, de couvrir les villes de Bamako, Kati, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Koutiala et Kayes. « Nous déployons un réseau “full IP” en 3G+ sur tous nos sites, que ce soit à Bamako ou à l’intérieur du pays, qui permet à nos abonnés où qu’ils soient d’accéder à l’internet haut débit mobile. De plus, notre réseau
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métropolitain en boucle et la mise en place de liaisons internationales redondantes par fibre optique, via le Sénégal et la Côte d’Ivoire, et par satellite offrent également la meil leure disponibilité dans les zones couvertes », confie Souleymane Diallo, patron de Telecel Mali.
Les appels nationaux à 1 F CFA par seconde
Plus de quatre ans après avoir obtenu la concession, le groupe d’Apollinaire Compaoré affiche ainsi ses ambitions régionales. Outre Atel Mali, le groupe Planor contrôle également Telecel Faso, numéro trois au Burkina avec une part de 19 % du parc d’abon nés – environ 12, 5 millions – et qui détient 26 % de l’opérateur MTN Côte d’Ivoire. « Au moyen de ces investissements, le groupe Planor
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Le self-made-man burkinabè a été élu à la fin d’octobre à la présidence du Conseil national du patronat burkinabè. Soutenu par le Cercle des jeunes chefs d’entreprise, conduit par Mahamadi Savadogo (par ailleurs président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina), le Conseil interprofessionnel des entreprises du Burkina
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APOLLINAIRE COMPAORÉ, NOUVEAU PATRON DES PATRONS BURKINABÈ
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(Cidef), qui rassemble 53 entreprises et représentait un chiffre d’affaires de plus de
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600 milliards de F CFA (915 millions d’euros) en 2016, l’entrepreneur de 65 ans entend redonner au syndicat corporatiste des patrons ses lettres de noblesse. « Je m’engage à travailler avec tout le monde pour redorer le blason de l’institution », a confié Compaoré, désormais l’un des tycoons ouest-africains des télécoms. N.C.
entend devenir leader de la télépho nie mobile en Afrique de l’Ouest en offrant à ses clients le meilleur service dans leurs vies personnelle et profes sionnelle », affirme l’entrepreneur burkinabè. Au Mali, Planor a investi plus de 100 milliards de F CFA (152,5 millions d’euros) pour le déploiement des opé rations d’Atel. Parmi ses financiers figure la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), qui a fina lement porté son enveloppe à 11 mil liards de F CFA le 13 décembre 2017 (contre les 10 milliards prévus en 2015) pour l’acquisition des équipe ments auprès du chinois Huawei. Au total, un pool bancaire constitué de sept établissements a appuyé le pro jet, dont la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le com merce (BSCI) Mali (58 milliards) ou encore la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (7,5 milliards). Le nouvel opérateur entend surfer sur l’évolution récente du marché malien du mobile. Depuis 2012, le taux de pénétration du mobile a lit téralement explosé, passant de 73 % à 142 % en 2016, avec environ 23 mil lions d’abonnés pour une population estimée à environ 16 millions d’habi tants. Grâce à une politique des prix cassés, à 1 F CFA par seconde pour les appels nationaux au Mali et à partir de 1,50 F CFA à l’international, conjuguée au succès des forfaits internet à partir de 100 F CFA pour un mois, l’opéra teur indique avoir réalisé une percée sur le marché malien avec déjà près de 700000 clients connectés, et plus de 20000 points de vente actifs. Avec
EMMANUEL DAOU BAKARY POUR JA
Pour l’opérateur, l’objectif au Mali est de conquérir 3 % de part de marché dès sa première année.
ses solutions de mobile banking et de voix, l’opérateur burkinabè estime avoir une carte à jouer, notamment auprès des jeunes, grâce à la qualité de son réseau. « Nous allons développer nos deux marchés. Pour cela, nos investissements se poursuivent », a déclaré Apollinaire Compaoré. « L’arrivée d’Atel bouscule le duopole Orange-Malitel. De mon point de vue, le démarrage des activités d’Atel est une réussite due en partie à son offensive auprès des jeunes. Le marché africain se rationalise, et seuls les grands groupes survivront. L’appartenance au groupe Planor va lui permettre d’avoir une masse critique, et in fine d’avoir la force de négociation nécessaire face aux fournisseurs de services et aux partenaires techniques », décrypte,
OUTRE ATEL, AU MALI, LE GROUPE CONTRÔLE ÉGALEMENT TELECEL FASO, NUMÉRO TROIS AU BURKINA AVEC 19 % DE PART DE MARCHÉ, ET 26 % DE MTN CÔTE D’IVOIRE. sous le couvert de l’anonymat, un fin connaisseur du secteur en Afrique de l’Ouest. « Nous comptons profiter de la très forte attente des populations en offrant des services à coûts abordables », plaide le PDG sénégalais d’Atel. Leader, Orange compte
11,5 millions d’abonnés, alors que Malitel, la filiale locale de Maroc Télécom, a vu le nombre de ses clients bondir de 6 à 8,1 millions. D’après les données du secteur, Orange Mali (126,76 milliards de F CFA de chiffre d’affaires) conserve une position dominante sur le marché avec près de 65 %, suivi de loin par Sotelma (35 %). Le nouvel arrivant se console avec une part de marché de plus de 1 %. Avec un parc mobile et fixe estimé à environ 24 millions d’utilisateurs, Orange a même vu son nombre d’abonnés dégringoler de 14,9 millions à 12,6 millions. L’arrivée d’un nouveau concurrent va redistribuer les cartes, d’autant plus qu’Atel vise 937000 abonnés, soit 3 % de part de marché dès sa première année et jusqu’à 10 % à partir de quatre ans.
Dossier Télécoms et internet
HAUT DÉBIT filiale Topnet reste le leader incontesté de l’ADSL, avec près de 58 % de part de marché au 1er octobre.
FETHI BELAID/AFP
Sur un marché local de plus en plus serré, il faut s’internationaliser
La part de marché du groupe, détenu à 65 % par l’État, représente 38,7 %.
Tunisie Telecom met le cap sur les datas Malgré douze mois chaotiques, l’opérateur historique tunisien affiche de bons résultats qui lui permettent de se projeter sur le marché de la fibre, en pleine expansion. MATHIEU GALTIER, à Tunis
vec + 9,5 %, Tunisie Telecom (TT) a connu la plus forte croissance de chiffre d’affaires du secteur des télécoms dans le pays au premier semestre de 2018. Un record depuis 2010 pour l’opérateur historique, qui conforte sa place de leader avec 38,7 % de part de marché. Mais le groupe, détenu à 65 % par l’État, ayant connu des soubresauts qui incitent à la prudence, son PDG, Mohamed Fadhel Kraiem – il en a été le directeur adjoint de 2010 à 2015 –, préfère ne pas commenter ce bon résultat. Le paysage de la société a été bouleversé par l’arrivée avortée du fonds Abraaj Group (lire ci-contre) et le développement de nouvelles activités. Si, en 2017, la téléphonie mobile a continué de représenter près de la moitié (46 %) du chiffre d’affaires, ce sont les datas fixes et mobiles (ADSL, box, 4G, M2M) qui ont connu la plus forte progression (+ 15,4 %) entre les premiers semestres de 2017 et de
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jeuneafrique no 3018 du 11 au 17 novembre 2018
2018. L’Institut national des télécommunications note d’ailleurs un appétit grandissant des Tunisiens pour un très haut débit fiable, comme en témoigne l’explosion de demandes de raccordement à la fibre optique, avec 4000 abonnements supplémentaires au cours du deuxième trimestre de 2018. Or Tunisie Telecom a accéléré son programme FTTH (Fiber to the Home) de déploiement de la fibre pouvant atteindre 100 mégas. Outre le quartier Mutuelleville, à Tunis, d’autres zones du Grand Tunis et de la ville de Sfax sont raccordées à la fibre grâce à Tunisie Telecom, qui conforte son rôle de pionnier. Par ailleurs, sa
À l’international, la stratégie d’expansion de TT porte ses fruits. L’opérateur maltais GO plc, qu’il détient à 65,4 %, a déclaré, au premier semestre de 2018, un chiffre d’affaires de 84,3 millions d’euros (+ 4 % par rapport au premier semestre de 2017). Sa valeur boursière s’est envolée de plus de 28 %. Achetées 190,2 millions d’euros à l’été 2016, les quelque 66 millions d’actions acquises par TT valaient 265 millions d’euros au début de novembre. Une opération décriée à l’époque, car TT reprenait les parts de GO plc à Emirates International Telecommunications, qui est également actionnaire (35 %) de TT. Comme pour la maison mère, c’est l’investissement dans la fibre qui permet à GO plc et à sa filiale chypriote Cablenet d’obtenir cette croissance. La filiale Sotetel connaît un peu plus de difficultés, même si le plan de redressement a permis de renforcer ses activités en Algérie, à Malte et en Libye, et que des prospections sont en cours en Afrique subsaharienne. Le point noir demeure la Mauritanie, où Mattel, bien que pionnier du secteur, se retrouve derrière les deux nouveaux entrants. Pis, un actionnaire minoritaire a déposé plainte contre les anciens dirigeants de Tunisie Telecom pour falsification de résultats. L’internationalisation reste cependant nécessaire pour l’opérateur tunisien dans un marché local qui devient de plus en plus serré et en raison de la présence d’Ooredoo et d’Orange, des concurrents déjà mondialisés.
ABRAAJ, LA TRANSACTION QUI A FAIT PSCHITT
Cela devait être la plus importante transaction de capital-investissement en Tunisie. Abraaj Group devait, en 2018, racheter à Emirates International Telecommunications (EIT) ses 35 % de Tunisie Telecom. La faillite spectaculaire du fonds d'investissement émirati a mis fin à l’opération. Si TT ne semble pas en souffrir, EIT cherche toujours à se désengager de Tunisie Telecom. M.G.
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