JA 3023 DU 16 AU 22 DECEMBRE 2018

Page 1

BITUREM

MITSUAGE Aexum della presco rfe biturems

Emen sis itaque difficu ltatibus multis et

MITSUAGE Aexum della presco rfe biturems

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3023 DU 16 AU 22 DÉCEMBRE 2018

Qui succèdera à Alassane Ouattara, dans moins de deux ans ? Les trois principales familles politiques s’apprêtent à désigner leur candidat pour la présidentielle. Et les tensions sont à leur comble !

Dernière ligne droite CÔTE D’IVOIRE

ÉDITION CÔTE D’IVOIRE

.

.

.

.

. .

.

.

. .

France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 €

.

.

.

.

. .

.

.

Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 €

.

.

.

.

.

.

Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285


les populations isolées ont besoin d’une alimentation en eau potable

La forte croissance démographique et l’urbanisation galopante en Afrique créent des besoins en eau potable, notamment pour les extensions rapides de centres urbains, les villes moyennes ou isolées et les sites industriels. SUEZ accompagne collectivités et industriels dans les enjeux d’accès à l’eau et leur propose des stations de traitement préfabriquées et standardisées. Grâce à ces UCD® (unités compactes degrémont) les populations bénéficient de : • technologies fiables et robustes brevetées • délai de réalisation optimisé car le prémontage est réalisé en atelier • coûts en génie civil et en exploitation réduits • respect des standards internationaux de sécurité • ajout de modules et unités interchangeables • insertion simple en zone construite sans mise en péril des ouvrages existants

Etes-vous prêts ?

nous sommes prêts à vous approvisionner en eau potable en un temps record



COMMUNIQUÉ

AVIS D’EXPERT

Gaëtan HERINCKX

Responsable du Département « Entreprises » de la Société belge d’Investissement (BIO)

Nous soutenons le secteur privé en veillant à maximiser l’impact économique et social La Société belge d’Investissement pour les Pays en Développement (BIO) appuie le secteur privé dans les pays en développement, principalement en Afrique qui est sa principale zone d’intervention. Quels sont vos outils ? Nous intervenons principalement par le biais d’un large éventail de prêts directs à moyen et long terme, à taux fixe et variable, d’une durée comprise entre 5 à 10 ans, avec une période de grâce de 3 ans maximum. Nous proposons également des prises de participations en Nos financements capital, directes ou indirectes par l’intermédiaire ont pour but de de fonds de capital à contribuer aux risque, dans des sociéObjectifs de tés, ainsi que des outils Développement de quasi-capital (mezDurable (ODD) zanine, prêts subordonnés, convertibles, etc.). Tous nos financements ont pour but de contribuer aux Objectifs de Développement Durable (ODD), tels que l’élimination de la pauvreté, la lutte contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique, la promotion de l’égalité entre les sexes, etc.

Pourriez-vous nous citer quelques projets emblématiques ? Nous appuyons le projet Enko Education qui vise à développer l’accès à un enseignement secondaire de qualité en Afrique à un coût accessible pour les familles. Les résultats scolaires sont très satisfaisants. Il y a actuellement 7 écoles en fonctionnement et l’objectif est d’atteindre le cap de 35 établissements en 2025. Le financement de BIO a pour but de financer 5 nouvelles écoles. Nous soutenons également Niche Cocoa Industry qui travaille avec plus de 25 000 petits producteurs de fèves de cacao au Ghana. Le financement de BIO a financé des investissements pour intégrer une partie supplémentaire du processus de transformation et ainsi augmenter la création de valeur au Ghana. Cette société fournit également un appui aux petits producteurs afin qu’ils atteignent des standards de qualité et/ou de culture biologique. Enfin, BIO a investi 5 M€ dans le fonds SIMA Off-Grid Solar and Financial Access qui finance des sociétés qui proposent des kits solaires ainsi que des solutions de financement. C’est un dispositif de fourniture d’énergie décentralisée, parfaitement adapté aux besoins des sociétés rurales et à la réduction des émissions de CO2.

Quelles sont vos priorités en Afrique ? L’Afrique est une région importante puisque BIO intervient dans 28 pays africains (sur un total de 52 pays inclus dans le mandat d’investissement de BIO). Notre portefeuille se répartit entre quatre grands secteurs :

* Le soutien aux institutions financières qui prêtent

aux PME et interviennent dans le microcrédit : 37 %.

* Le financement à travers les fonds d’investissement de capital à risque (private equity) : 28 %.

* L’appui au développement des infrastructures,

particulièrement les services de base destinés aux populations (éducation, santé, électricité, etc.) : 25 %.

* Le financement direct des entreprises : 10 %. L’Afrique

représente plus de 80 % des projets dans lesquels nous intervenons, principalement dans l’agribusiness.

SOCIÉTÉ BELGE D’INVESTISSEMENT POUR LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT - BIO Rue des Petits Carmes 24a 1000 Bruxelles - Belgique Tél. : + 32 2 778 99 99 Email : info@bio-invest.be

www.bio-invest.be


GRAND FORMAT Pour tout comprendre de l’évolution d’un pays

CÔTE D’IVOIRE Faites vos jeux

Alors que l’exécutif est confronté à des choix décisifs pour mener à bien, à moins de deux ans de la présidentielle, les derniers grands chantiers de la décennie Ouattara, les positions des uns et des autres sont en train de se clarifier au sein des principales familles politiques. jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

93


GHANDOUR CONSTRUCTION ET DÉVELOPPEMENT (GCD)

GCD, une référence de qualitté dans la promotion immobilière en Côte d’Ivoire Entretien avec Monsieur Said Zahr, Directeur des opérations de Ghandour Construction et Développement (GCD)

Pouvez-vous nous présenter le Groupe Ghandour ?

Pouvez-vous nous citer deux ou trois projets emblématiques que vous avez réalisés ?

Le groupe Ghandour opère en Afrique depuis 1970, notamment à travers la Nouvelle Parfumerie Gandour en Côte d’Ivoire, créée par son fondateur Monsieur Mahmoud El Ghandour.

Nous avons réalisé dans la commune de Yopougon un premier projet de plus de 300 logements, dénommé « Les Résidences Bel Air du Banco ».

La capitale ivoirienne est considérée comme la capitale de l'Afrique de l'Ouest et voit la demande en matière de logements exploser. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous proposez pour y pallier et en quoi vous vous différenciez des offres du marché ? Nous privilégions trois grands principes avant de démarrer un projet :

COMMUNIQUÉ

1. Le choix du site : l’axe Abidjan-Bassam est sans conteste la future « Riviera » de la Côte d’Ivoire. Nos projets actuels sont proches de l’aéroport et situés à quelques kilomètres seulement d’Abidjan. La zone est desservie aussi bien par l’ancienne route Abidjan-Bassam que par l’autoroute construite récemment. 2. Le respect des normes de qualité et de construction, ainsi que la prise en compte d’un environnement de vie agréable au sein des cités que nous construisons : nombreux espaces verts, aires de jeux, centre sportif et culturel, commerces de proximité, sont ainsi intégrés à la cité 3. Enfin, l’opportunité pour nos acquéreurs d’un investissement sûr accompagné d’un échelonnement de paiement jusqu’à 5 ans.

Forts de ce succès, nous nous sommes tournés vers la commune de Grand-Bassam sur laquelle nous développons actuellement 3 projets de standing, à savoir 250 villas duplex sur les projets « Les Résidences Azur 1 » et « Les Résidences Azur 2 » ; et des immeubles constitués de 304 appartements clé en main d’architecture moderne, « Les Résidences Signature ».

Pourquoi avoir choisi de proposer vos solutions de logements à Grand-Bassam ? La zone entre Abidjan et cette commune peut être comparée à la zone desservie par l’actuel boulevard Latrille dans le quartier des 2 plateaux il y a vingt ans. Elle a connu depuis un extraordinaire développement. De plus, il est plus aisé de se rendre à Abidjan à partir de la zone de Modeste, située à mi-chemin entre Abidjan et Grand-Bassam, où nos projets sont localisés, que depuis d’autres communes proches d’Abidjan comme Bingerville, où la circulation pour y arriver devient très difficile. Enfin, le cadre encore peu urbanisé et proche des plages offre une qualité de vie sans équivalent.

Tél. : +225 22 44 31 40 ou +225 48 55 90 31 Email : contact@gcd-ci.com

gcd-ci.com

JAMG/DIFCOM - © D.R.

Dans sa stratégie de développement et de diversification, le groupe familial s’appuyant sur l’expertise d’ingénieurs, d’architectes, et de bureaux d’études, a investi dans le domaine de la construction et de la promotion immobilière. Ghandour Construction et Développement (GCD) est née !


96 ENJEUX

Chacun cherche son candidat

102 Entretien avec

André Silver Konan

Adama Bictogo Président du comité d’organisation du congrès du RHDP

andresilverkonan

104 Vie des partis

PDCI : la désunion fait la force

Test républicain rois choses à retenir de l’année 2018 en Côte d’Ivoire. La première est d’ordre économique. Le 31 décembre 2017, dans son discours à la nation, le président Alassane Ouattara avait misé, entre autres, sur « la redistribution des fruits de [la] croissance ». Avec, selon les projections du FMI, un taux moyen maintenu à environ 7,4 % pendant tout le quinquennat – de 2016 à 2020 –, la croissance est solide autant que les performances macroéconomiques sont indéniables: progression du volume de production industrielle, taux d’inflation maintenu au-dessous du seuil de convergence de l’Uemoa, etc. Cependant, le gouvernement ivoirien, comme de nombreux autres sur le continent, n’est pas encore parvenu à réduire de façon significative le taux de pauvreté. En effet, selon la Banque mondiale, si le revenu national brut (RNB) par habitant a augmenté de près de 40 % ces dernières années pour atteindre 1540 dollars en 2017, le niveau de vie et le pouvoir d’achat de l’Ivoirien moyen restent équivalents à ceux du milieu des années 1980.

T

Discipline et transparence

Sur le plan politique, 2018 a été marquée par les élections municipales et régionales. Organisées en octobre, à mi-mandat présidentiel, elles devaient renforcer la démocratie. Cela a-t-il été le cas ? Difficile de le dire avec précision. Une chose est certaine, le boycott des locales par une partie de l’opposition, les violences électorales (qui ont causé la mort de cinq personnes), l’implication d’agents électoraux dans des fraudes constatées, ainsi que l’invalidation du scrutin par la chambre administrative de la Cour suprême dans certaines circonscriptions montrent qu’il reste encore des efforts à fournir en ce domaine.

105 Interview

Et il reste des progrès à faire, aussi, sur le plan social, dans un pays où, ces dernières années, l’incivisme a souvent primé sur la discipline. Le président Ouattara l’a luimême souligné, en mars, au lendemain de violentes manifestations dirigées contre l’État et ses symboles : « Les comportements inciviques de ces derniers mois nous interpellent tous. Ils sont contraires à l’idéal de société que nous voulons bâtir et aux antipodes des valeurs de la République, de notre République. »

Conscience citoyenne

Dans certains cas, les actes de défiance à l’égard de l’autorité de l’État étaient la conséquence d’une défaillance de ses structures régaliennes, et tous les Ivoiriens, population comme autorités, ont leur part de responsabilité. Or la redistribution des fruits de la croissance ne sera possible que dans un environnement discipliné, structuré et transparent. Pour y parvenir, l’enracinement de la démocratie (qui passe par la transparence du jeu électoral et, donc, par la réforme de la Commission électorale indépendante), ciment de la paix sociale, est nécessaire. Dans tous les cas de figure, pour le peuple ivoirien, pour l’« Ivoirien nouveau » (selon l’expression du président Ouattara), 2019 devra être une année majeure pour la conscience citoyenne, cette conscience de la nécessité qu’il y a à préserver la paix sociale. Et, pour les dirigeants, 2019 devra être une année cruciale de conscience républicaine, afin de renforcer l’ensemble des acquis démocratiques, économiques et sociaux. Si la Côte d’Ivoire réussit son test républicain de 2019, il n’y aura aucune raison que 2020 suscite autant d’appréhensions et de pessimisme.

Justin Koua Porte-parole du FPI (Gbagbo ou rien)

108 ÉCONOMIE

Gardons le rythme

112 Tribune

Par Laureen Kouassi-Olsson Représentante du fonds d’investissement Amethis pour l’Afrique de l’Ouest

114 Finance

Youssouf Fadiga au chevet de la BNI

116 Consommation Abidjan ne rend plus la monnaie

119 Aménagement Bruno Koné revisite le foncier urbain

128 SOCIÉTÉ

Lahou, cité engloutie

132 Santé

Soins intensifs à l’Hôpital mère-enfant de Bingerville

135 Tendance

La recette du succès selon Prisca Gilbert

Suivez toute l’actualité de la Côte d’Ivoire sur www.jeuneafrique.com

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

95


Grand format CÔTE D’IVOIRE

ENJEUX

Chacun son can

À moins de deux ans de la présidentielle, les manœuvres vont bon train au sein des trois principales familles politiques. Qui doivent s’organiser au plus vite et désigner leur champion. ANDRÉ SILVER KONAN, à Abidjan

À

moins de deux ans du scrutin présidentiel, 2019 sera l’année de toutes les clarifications au sein des grandes familles politiques du pays. Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle), devenu parti, peaufine sa stratégie et annonce son congrès pour la fin du mois de janvier 2019 (lire p. 102). Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), d’Henri Konan Bédié, prévoit lui aussi d’organiser prochainement une convention afin de désigner son champion pour le scrutin d’octobre 2020 (lire p. 104). Et le Front populaire ivoirien (FPI, lire p. 105) mise aujourd’hui sur l’unification. Fin novembre à Daoukro. Dans la villa huppée d’Henri Konan Bédié (HKB) sont réunis des cadres du PDCI, tous natifs du Gontougo (Nord-Est), région d’origine du ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, suspendu du parti pour avoir soutenu la fusion au sein du RHDP. Ils prêtent allégeance au président du PDCI. La cérémonie paraît banale, mais elle est d’une importance capitale pour le plus vieux parti du pays. Ce jour-là, en effet, Bédié, qui aura 86 ans en 2020, lance l’opération de renouvellement de son personnel politique dans les localités où des ministres qu’il avait fait nommer ont rallié le RHDP du président, Alassane Ouattara. « Nous sommes sortis du parti unifié définitivement et nous ne reviendrons plus là-dessus », lance-t-il à l’assistance.

Pour HKB et ses « loyalistes », qui ont rompu avec le RHDP en août, l’heure est à la mise en place d’une nouvelle plateforme, avant la convention qui devrait valider la candidature d’un cadre militant à la prochaine présidentielle. De nombreuses personnalités du PDCI sont dans les starting-blocks, dont deux de ses secrétaires exécutifs – Thierry Tanoh, nouvel argentier du parti et ex-ministre du Pétrole (limogé le 10 décembre), et Jean-Louis Billon, l’ex-ministre du Commerce. Sans oublier Bédié lui-même.

96

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

SIA KAMBOU/AFP

Nouvelle plateforme d’opposition


cherche didat Alassane Ouattara, lors des ĂŠlections locales, le 13 octobre.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 dĂŠcembre 2018

97



Grand format CÔTE D’IVOIRE ENJEUX

D’ores et déjà, on sait que la future plateforme de l’opposition comptera plusieurs détracteurs du chef de l’État, tels que Pascal Affi N’Guessan, président légal du Front populaire ivoirien (FPI), les ex-ministres Innocent Anaky Kobena et Anzoumana Moutayé, en rupture de ban avec le parti de Laurent Gbagbo, ou Kanigui Mamadou Soro, président du Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (Raci), proche du président de l’Assemblée nationale (PAN), Guillaume Soro. Lequel préparerait discrètement sa rupture avec Ouattara. Il n’a encore confié son plan à aucun de ses proches, ni fait part de ses intentions. « On sait qu’il ne va pas adhérer au RHDP », confie cependant l’un de ses conseillers, avant d’ajouter que le « PAN Soro » sera présent au congrès du Raci, annoncé pour le premier trimestre de 2019, et qu’il s’agira du point de départ de sa campagne électorale. Dans le camp présidentiel, grand vainqueur des élections locales du 13 octobre (boycottées par une partie de l’opposition), on se prépare également : depuis la fusion-dissolution en août des partis et mouvements fondateurs du RHDP, le Rassemblement des républicains (RDR, d’Alassane Ouattara), l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, d’Albert Toikeusse Mabri) et les dissidents du PDCI sont en mouvement. Le premier congrès du RHDP devenu parti, qui vient d’être annoncé pour le 26 janvier, constituera un tournant décisif pour ceux qui, jusqu’alors, jouaient un double jeu entre leur parti d’origine et le parti dit unifié. Ils devront choisir. L’objectif d’Alassane Ouattara est clair : son camp doit garder le pouvoir. Alors que sa propre candidature à un troisième mandat n’est pas totalement à exclure (il a cependant évoqué le «transfert du pouvoir à une nouvelle génération en 2020» lors de l’assemblée constitutive du parti unifié, en juillet), deux autres noms de candidats potentiels circulent: celui du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, grand favori, et celui du ministre de la Défense et député-maire d’Abobo, Hamed Bakayoko. « Au terme de ce rendez-vous, tous les organes et toutes les structures du RHDP seront mis en place », promet la ministre Kandia Camara, secrétaire générale du RDR. Et d’ajouter, confiante: « Nous sommes convaincus qu’en 2020 le RHDP remportera la présidentielle. Nous avons toutes les chances parce que nous avons en notre sein des hommes et des femmes de qualité. »

En attendant Gbagbo

Quid du camp de l’ex-président Gbagbo ? Depuis sa prison néerlandaise de Scheveningen, l’ex-chef de l’État tient à garder la main sur son parti, du moins sur le camp des « Gbagbo ou rien », que dirigeait Aboudramane Sangaré. Le décès de ce dernier, début novembre, a rebattu les cartes chez les dissidents

EN DÉBAT Suspense ANNA SYLVESTRE-TREINER

D

ans l’histoire ivoirienne, rarement l’incertitude aura été aussi grande à moins de deux ans de l’élection présidentielle. Aucun des trois grands partis ne s’est choisi de candidat. Pis, au sein de ces formations, aucun homme ni aucune femme ne semble à même d’incarner plus qu’un autre l’avenir de son pays. Un suspense finement orchestré ? C’est ce qu’assurent certains des barons ivoiriens. « Tout est prévu, tout est pensé, tout est acté, mais vous le saurez en temps et en heure », souffle l’un. « Le candidat est choisi, mais donner son nom trop tôt, ce serait l’exposer », dit un autre, assurant qu’il s’agit de préserver l’heureux élu des boules puantes, des attaques ou même de tentatives d’empoisonnement. En ces temps brumeux, les soupçons et la paranoïa sont à leur comble. Si les vieux éléphants de la politique ivoirienne ont repris fermement les rênes de leur parti ces derniers mois, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo tiennent leurs partisans et leurs adversaires dans le flou. Laissant courir les rumeurs sur leurs propres candidatures, les démentant dans le même temps, lâchant des noms de prétendants prétendument sérieux… se laissant un maximum de choix et empêchant quiconque d’y voir clair. « C’est le symptôme du passage des anciens aux jeunes, estime le professeur en sociologie politique Francis Akindès. Cette vieille génération, qui a succédé à Houphouët-Boigny, sait qu’il est l’heure de passer la main, mais elle ne veut pas s’y résigner, car elle refuse de se voir mourir. » Elle parvient ainsi à verrouiller le jeu politique et à terroriser les plus jeunes, à tel point que même les plus ambitieux – Guillaume Soro et Jean-Louis Billon en tête – n’osent tout à fait se dévoiler. Chacun s’observe, se jauge et attend de l’autre qu’il se découvre en premier. Outre l’inquiétude et les frustrations, c’est l’opacité qui ainsi prévaut. Si les trois grands partis promettent de tenir leur congrès en 2019, aucun n’a dit comment il comptait désigner son candidat. « Le suspense est pire que la déception », estimait le grand poète écossais Robert Burns. Pour l’instant, les Ivoiriens sont tenus en haleine, mais gare à ne pas les lasser. jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

99


Grand format CÔTE D’IVOIRE ENJEUX

du FPI. Gbagbo mise moins sur son épouse, Simone, que sur le nouveau secrétaire général du parti, Assoa Adou. Même si certains proches de l’ex-première dame rêvaient de la voir endosser le rôle de candidate potentielle, celle-ci temporise et invite « les militants FPI à faire bloc derrière le président Laurent Gbagbo ». « Notre chef nous appelle au rassemblement et à l’unité. Soyons mobilisés et attendons son retour parmi nous », tranche-t-elle. Quant à Mamadou Koulibaly, ancien du FPI, ex-président de l’Assemblée nationale et désormais président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) et maire d’Azaguié (Sud-Est), il ne cache pas sa volonté d’être candidat en 2020.

« Après le verdict du procès en acquittement à la CPI, les choses se clarifieront davantage dans les deux camps rivaux du FPI, commente le politologue Sylvain N’Guessan. Si Gbagbo est libéré, il redeviendra la colonne vertébrale de son parti. S’il est maintenu en prison, les deux camps seront condamnés soit à se réconcilier, soit à se rallier à une autre coalition, comme celle de Bédié. » En attendant, les « Gbagbo ou rien » et leurs alliés des petits partis pro-Gbagbo restent au sein de la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, de Georges Armand Ouégnin). Il semble donc que l’on se dirige vers une tripolarisation de la vie politique ivoirienne.

Les derniers chantiers d’ADO Quelle trace Alassane Dramane Ouattara (ADO) laissera-t-il dans l’histoire de la Côte d’Ivoire ? Depuis sa réélection, en octobre 2015, le chef de l’État y pense. À moins de deux ans de la fin de son deuxième quinquennat, il sait que le temps est compté et que, d’ici au mois d’octobre 2020, la perspective de l’élection présidentielle risque d’accaparer l’attention et les ressources de l’État. Échaudé par les tensions constatées lors des scrutins locaux d’octobre 2018, il aimerait en particulier que le climat politique s’apaise. Cela passe par l’amélioration de ses relations avec l’ancien président Henri Konan Bédié – les tensions entre les deux hommes inquiètent, notamment les milieux religieux –, mais aussi par l’évolution du cadre électoral. La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), dont la légitimité a été remise en question par la Cour africaine des droits de l’homme, sera en ce sens un moment important. Selon plusieurs sources diplomatiques, le gouvernement compte organiser une grande consultation dans le courant de 2019. Mais certains observateurs doutent de la volonté des autorités de réformer l’institution en profondeur.

Agaçants retards

Sachant sans nul doute que les chances du candidat du RHDP dépendent également de son bilan, ADO met la pression sur ses équipes pour que les grands projets engagés soient achevés avant 2020. C’est le cas de plusieurs projets d’infrastructures majeurs, parmi lesquels la construction

100

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

de trois nouvelles universités à San Pedro, Man et Bondoukou (lire p. 122), ou encore la réhabilitation du pont Félix-HouphouëtBoigny, à Abidjan, qui accuse un retard dont les autorités se sont récemment agacées.

Répartition des richesses

Autre priorité du chef de d’État pour les mois à venir : le domaine social. L’inéquitable répartition des richesses étant, pour l’heure, l’une des principales critiques faites à son bilan. En octobre, le président Ouattara a ainsi chargé son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, de plancher sur une série de mesures fortes. Accompagnée par le cabinet britannique PwC, la primature a organisé plusieurs séminaires à Grand-Bassam associant différents ministères, le patronat ainsi que des représentants de la société civile et d’organisations de consommateurs, afin de mettre en place un plan social. « C’est plus qu’un impératif. Dans certaines couches de la population, on atteint des niveaux de pauvreté inquiétants », estime Ange Sayé, membre de la communauté Sant’Egidio à Abidjan. Alors que de nombreux observateurs s’inquiètent de la montée des tensions politiques, le maintien d’un climat social consensuel sera un enjeu important. Après une année plutôt calme, les relations entre les autorités et les syndicats se sont brusquement dégradées à la fin du mois de novembre, remettant en question la trêve sociale signée en août 2017. VINCENT DUHEM, à Abidjan

LE PRÉSIDENT A CHARGÉ SON PREMIER MINISTRE, AMADOU GON COULIBALY, DE PLANCHER SUR UNE SÉRIE DE MESURES SOCIALES FORTES.


PUBLI INFORMATION


Grand format CÔTE D’IVOIRE ENJEUX

VIE DES PARTIS

Adama Bictogo Président du comité d’organisation du congrès du RHDP

« Le congrès du RHDP sonnera l’heure de la clarification » Propos recueillis par ANNA SYLVESTRE-TREINER

epuis la transformation du RHDP en parti unifié, le 16 juillet, le divorce entre le RDR et le PDCI est consommé. La création de ce parti unifié a aussi provoqué une crise avec Guillaume Soro. Pourtant, Adama Bictogo, le président du comité d’organisation du congrès du RHDP (qui devrait se tenir le 26 janvier), semble sûr des forces et de la victoire de son camp en 2020.

che La question qui fâ

S’IL N’ADHÈRE PAS AU RHDP, GUILLAUME SORO DEVRA-T-IL QUITTER LE PERCHOIR ? Évidemment! S’il n’est pas au RHDP, il devra quitter la présidence de l’Assemblée. Et ce sera le cas aussi pour le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, et le patron du Conseil économique et social, Charles Koffi Diby. Il n’est pas question aujourd’hui d’avoir un gouvernement et des institutions d’ouverture. À moins de deux ans de la présidentielle, c’est 100 % RHDP.

102

Jeune Afrique: N’était-ce pas une erreur de vouloir à tout prix former un parti unifié ? Adama Bictogo: Pas du tout. Ce parti uni-

fié obéit à une vision mise en œuvre depuis 2005 avec le PDCI. Il fallait être cohérents et poursuivre sur cette voie, même si des agendas cachés sont subitement apparus… Faites-vous allusion à Henri Konan Bédié? Certains cadres du RDR le soupçonnent de vouloir se présenter en 2020…

Par son silence même, il laisse croire qu’il a des velléités. Mais le PDCI est traversé par différents courants, et chacun utilise le président Bédié pour atteindre des objectifs personnels. Si Jean-Louis Billon parle de « nouvelle génération », c’est bien qu’il a des ambitions de candidature.

OLIVIER POUR JA

D

Sans le PDCI et alors que Guillaume Soro ne veut pas du RHDP, vous semblez pourtant affaiblis à deux ans de la présidentielle…

Absolument pas. Nul n’est indispensable. Au lendemain du congrès du RHDP, nous aurons une vraie machine électorale. Et je peux vous garantir que le président Ouattara saura nous faire gagner en 2020. Le congrès du RHDP est annoncé pour le 26 janvier. Que doit-on en attendre?

Ce congrès sonnera l’heure de la clarification. Il mettra fin aux vuvuzelas et à la transhumance, et donnera le coup d’envoi de la campagne. Il ne sera plus possible de jouer sur tous les tableaux. On sera soit RHDP, soit PDCI, soit Raci [l’un des principaux mouvements de soutien à Guillaume Soro], mais pas tout à la fois. Le ticket pour la présidentielle sera choisi par le conseil politique du RHDP et son président. Ils le soumettront à une convention à la fin de 2019 ou au début de 2020.

Former le RHDP sans le PDCI a-t-il un sens?

Nous sommes en pleine recomposition politique, et les lignes bougent. Auparavant, il y avait trois grands partis, et on pensait que lorsque deux d’entre eux s’alliaient le troisième était forcément vaincu. Ce n’est plus vrai. Au vu des résultats des élections locales, il semble clair que le RHDP est le seul parti représentatif du pays.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

Alassane Ouattara va-t-il rester à la tête du RHDP?

Bien sûr.

L’option d’un troisième mandat à la présidencedelaRépubliquereste-t-elleouverte?

En politique, il faut toujours avoir une fenêtre ouverte. Toutes les options restent sur la table.


Siemens s’engage pour une croissance durable dans le déploiement de ses activités en Afrique

Le groupe Siemens s’appuie sur 158 années de présence en Afrique. Fin 2017, Siemens a annoncé le lancement opérationnel de sa filiale en Côte d’Ivoire, représentant toutes les activités du groupe dans le pays et dans la sous-région. La filiale est dirigée par une solide équipe.

COMMUNIQUÉ

La présence de Siemens en Côte d’Ivoire s’articule autour des trois grands axes que sont l’électrification, l’automatisation et la digitalisation. Nous soutenons les gouvernements dans le développement de leurs infrastructures énergétiques incluant la transition vers de nouvelles sources d’énergie. Nous proposons aux industries des solutions d’automatisation afin d’augmenter leur productivité et leur efficacité. Et nous réalisons des solutions de digitalisation qui permettent, dans un monde de plus en plus connecté, d’exploiter au maximum le potentiel existant dans les domaines de l’énergie, de la production, de la mobilité, des infrastructures et de la santé.

Sélectionner les meilleurs partenaires et collaborer sur le

long terme sont des éléments fondamentaux de notre approche. C’est pour cette raison que nous travaillons en étroite collaboration avec un réseau de partenaires locaux qui couvrent ensemble les régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale et qui permettent à Siemens d’être encore plus proche de ses clients. Ces partenaires assurent un service de qualité et de proximité et accompagnent nos projets tout au long de leur cycle de vie.

L’Afrique a du talent – la formation et le développement de compétences locales sont au cœur de nos préoccupations. Notre approche est basée sur une collaboration stratégique avec de nombreuses universités de renom. Nous participons au développement des compétences à travers des formations et des ateliers pratiques. Nous sommes convaincus que le capital humain représente la première richesse de l’Afrique. Siemens en Afrique, pour l’Afrique et avec l’Afrique est bien

plus qu’un simple slogan. Nous montrons notre volonté de créer de la valeur ajoutée à l’échelon local, de développer l’emploi, de soutenir la compétitivité des industries et d’améliorer le confort de toute une population, tout en respectant l’environnement.

« Imaginons l’avenir ensemble ! » https://magazine.siemens.ci/fr/

JAMG/DIFCOM - ©D.R.

Siemens a franchi une nouvelle étape dans l’engagement du développement de ses activités à long terme en Côte d’Ivoire.


Grand format CÔTE D’IVOIRE ENJEUX

PDCI : la désunion fait la force

La rupture entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara aura fait bien des dégâts. Certains cadres du parti d’Houphouët ont choisi de ne plus suivre leur chef, qui, loin d’être affaibli, a encore deux ans pour réussir son pari. ANNA SYLVESTRE-TREINER

C’est un jeu à quitte ou double. Après sept années à partager le pouvoir avec Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié (HKB) a choisi, en août dernier, de rompre avec son cadet. Le Sphinx ne veut plus se contenter des parts d’un gâteau qui aiguise tant d’appétits, il veut tout. Au risque de tout perdre. Ce choix, qui entraîne une large recomposition de l’échiquier politique, a dérouté parmi les plus capés des barons ivoiriens. Seul, le PDCI a-t-il une chance de l’emporter lors de la prochaine présidentielle, en 2020? Depuis les élections de 2010, aucune occasion n’a permis de mesurer le véritable poids du plus vieux parti ivoirien. Henri Konan Bédié était alors arrivé troisième avec 25 % des suffrages exprimés – bien qu’il reste persuadé d’avoir été spolié de dizaines de milliers de voix. La question est si incertaine qu’elle a profondément divisé l’état-major du parti. Si la majorité des cadres suit HKB, certaines de ses figures ont préféré rester au sein du parti unifié. « La base est avec nous ! » fanfaronne Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre et chef de file des pro-RHDP. Coupé du parti – il en a été suspendu – et de son leader, il brandit comme preuve les résultats des élections municipales et régionales de la mi-octobre. En commençant par le sien : avec 48 % des voix dans le Gontougo, contre 36 % pour son adversaire étiqueté PDCI, il l’a emporté sans difficulté, tout comme le ministre Claude Paulin Danho, reconduit à la mairie d’Attécoubé avec 64 % des voix. Les promoteurs de l’alliance avec Alassane Ouattara mettent aussi en avant la victoire de la liste RHDP dans le Gôh, région natale du secrétaire général du PDCI devenu leur premier adversaire, Maurice

Kakou Guikahué. Au total, le parti unifié a remporté 92 mairies et 18 conseils régionaux, contre 50 mairies et 6 conseils régionaux pour le PDCI. Il n’en fallait pas plus pour que les détracteurs de HKB fêtent son « pari perdu ». « Il a affaibli notre PDCI », déplore Kobenan Kouassi Adjoumani. C’est oublier que le parti d’Houphouët-Boigny a présenté deux fois moins de candidats et que, contrairement à ses adversaires, il ne bénéficiait pas des moyens considérables de la coalition présidentielle. C’est refuser, ensuite, de s’interroger sur le sens du vote des électeurs : ont-ils adoubé une stratégie et une ligne politique ou une personnalité locale bien implantée ?

Puissants réseaux

« En rompant avec le RHDP, nous nous sommes renforcés ! Il était temps que les positions soient clarifiées. Quelques-uns sont partis, mais étaient-ils vraiment avec nous ? » feint de s’interroger l’un des dirigeants du parti. Depuis plusieurs années, beaucoup mettent en doute la loyauté de certains cadres. L’éventualité d’une candidature de Daniel Kablan Duncan, le vice-président ivoirien, considéré comme plus « ouattariste » que « PDCiste » avait ainsi été écartée par Henri Konan Bédié. En choisissant le divorce, le Sphinx est enfin apparu plus ferme que bonhomme, plus leader que suiveur, et a ragaillardi nombre de ses militants quelque peu endormis. Conscient de ses faiblesses, le PDCI travaille depuis de longs mois à se remettre en ordre de bataille. Il serait peu prudent de le sous-estimer. Très implanté, bénéficiant de réseaux puissants et de bienveillants soutiens, le vieux parti d’Houphouët-Boigny a encore deux ans pour retrouver toute sa vigueur.

EN CHOISISSANT LE DIVORCE, LE SPHINX EST ENFIN APPARU PLUS LEADER QUE SUIVEUR ET A RAGAILLARDI NOMBRE DE SES MILITANTS.

104

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018


Justin Koua

Porte-parole du FPI (tendance pro-Gbagbo)

« Pourquoi Gbagbo est devant la CPI et pas Soro ? »

Propos recueillis par ANNA SYLVESTRE-TREINER

Alors que la Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer sur la demande de non-lieu des avocats de Laurent Gbagbo, la frange du FPI qu’il dirige est plus optimiste que jamais. Après la libération de plusieurs de ses cadres et malgré la mort du « gardien du temple », Aboudramane Sangaré, début novembre, le parti se prépare au retour de son leader et à la présidentielle de 2020.

OLIVIER POUR JA

Jeune Afrique : Après les audiences de non-lieu qui se sont tenues devant la CPI, êtes-vous optimiste quant à l’avenir judiciaire de Laurent Gbagbo ? Justin Koua: Je suis confiant. On a voulu

présenter Gbagbo comme un assassin prêt à tuer des innocents pour se maintenir au pouvoir, mais le procès nous a démontré qu’il est innocent et que le dossier contre lui est inexistant. Le vent est en train de tourner.

Pourrait-elle faire une bonne candidate à la présidentielle de 2020 ?

Je n’ai pas réfléchi à cette question et je ne crois pas que ce soit son ambition.

Pourra-t-il être le candidat du FPI en 2020?

J’en ai très envie ! Il n’est pas seulement le meilleur homme du FPI, c’est le meilleur de Côte d’Ivoire. C’est le seul capable de réconcilier les Ivoiriens et de reconstruire notre nation. Mais la décision sera prise collectivement par le FPI. Simone Gbagbo, elle, a été libérée en août, après sept ans de détention. Depuis, quel est son rôle dans le parti ?

Simone Gbagbo est une femme politique. Elle n’a fait que cela toute sa vie, c’est la seule chose qu’elle sache faire. Alors, depuis sa libération, elle est pleinement impliquée dans notre combat. Son retour a-t-il vraiment réjoui tout le monde au FPI ? Certains évoquent une guerre des clans…

Je n’en ai pas connaissance. En revanche, je sais qu’elle nous aide à consolider le parti pour que nous reconquérions le pouvoir en 2020.

Puisque le PDCI est passé dans l’opposition à Alassane Ouattara, une alliance estelle envisageable ?

NOTRE PRÉSIDENT EST LE SEUL CAPABLE DE RÉCONCILIER LES IVOIRIENS ET DE RECONSTRUIRE NOTRE NATION.

Nous n’en sommes pas à ce stade, ni avec le PDCI ni avec qui que ce soit. Mais nous sommes toujours ouverts au dialogue avec tous ceux qui veulent la démocratie.

Même avec Guillaume Soro ? Lors des obsèques d’Aboudramane Sangaré, il est venu vous présenter son pardon…

Il est venu offrir son pardon, mais il n’a pas demandé pardon. Il y a une nuance. Il doit demander pardon sans ruse et sans calcul. Pour l’heure, Guillaume Soro, c’est le RDR. Qu’il ait le courage de la rupture et nous aviserons. En attendant, nous voyons des taches de sang sur ses mains et ne comprenons toujours pas pourquoi Laurent Gbagbo est devant la CPI, alors que Guillaume Soro n’y est pas.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

105


CI-ENERGIES au service de l’émergence de la Côte-d’Ivoire NOTRE STRATÉGIE POUR SOUTENIR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE CI-ENERGIES s’est engagée à accompagner la relance économique qui fera de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 en planifiant et en assurant le développement électrique de la Côte d’Ivoire. Le plan stratégique de CI-ENERGIES se décline en six axes : > Axe 1 : Adéquation de l’offre et de la demande d’énergie électrique ; > Axe 2 : Accès à l’électricité ; > Axe 3 : Développement durable ;

Poste de la DJIBI à Abidjan inauguré le 9 décembre 2016

UNE VISION POUR UN SECTEUR DE L’ÉLECTRICITÉ PERFORMANT Créée par décret numéro 2011-472 du 21 décembre 2011, la Société des Énergies de Côte-d’Ivoire devenue Côte-d’Ivoire Energies en novembre 2017, CI-ENERGIES, a pour objet, en République de Côte-d’Ivoire d’assurer la planification de l’offre et de la demande, la maîtrise d’œuvre des travaux revenant à l’État en tant qu’Autorité Concédante ainsi que la production d’électricité.

> Axe 4 : Développement de la coopération sous-régionale et internationale ; > Axe 5 : Amélioration de la performance financière ; > Axe 6 : Développement du potentiel des ressources humaines et responsabilité sociétale. Les valeurs partagées au sein de CI-ENERGIES sont « Responsabilité », « Engagement », « Sens du Devoir », « Éthique » et « Transparence ».

NOS OBJECTIFS À L’HORIZON 2030 QUALITÉ DE LA FOURNITURE DE L’ÉLECTRICITÉ ➣

Faire passer la probabilité de perte de charge de 400 h/an à 24 h/an

MIX ÉNERGÉTIQUE

➣ Faire passer la part du renouvelable dans le parc électrique de 37 % à 42 %

ÉLECTRIFICATION RURALE ➣

Faire passer le taux de couverture nationale de 48% à 100%

RENDEMENT DU SYSTÈME ELECTRIQUE ➣

Abidjan illuminée

Faire passer le taux global de 71% à plus de 90%


PUBLI-INFORMATION

DES PLANS DIRECTEURS POUR ANTICIPER LA DEMANDE ET L’OFFRE Pour un développement harmonieux et cohérent du Secteur de l’Électricité, des plans directeurs ont été réalisés en 2015 : > Plan Directeur des ouvrages de Production et de Transport > Plan Directeur Distribution > Plan Directeur Automatisme et Téléconduite > Plan Directeur Électrification Rurale

SOUBRÉ, LE PLUS GRAND BARRAGE qui relance les projets hydroélectriques en Côte-d’Ivoire

> Mobilisation de ressources ; > Mise en œuvre d’un plan stratégique pour rétablissement de l’équilibre financier et le développement des capacités de financement

DONNER DE L’ÉNERGIE ET DU SOURIRE AUX POPULATIONS Par l’augmentation des capacités de production > La puissance installée du parc de production est passée de 1391 MW en 2011 à 2199 MW en 2017, soit une augmentation de 808 MW.

Par la réalisation de postes pour l’amélioration de la qualité du produit > Le nombre de postes sources (225 kV et 90 kV) est passé de 45 en 2011 à 48 en 2017, soit une croissance de 7 %, correspondant à une augmentation de 3. > Le nombre de départs est passé de 283 en 2011 à 365 aujourd’hui, soit une croissance de 29 %, correspondant à une augmentation de 82 %. > Ces chiffres sont en hausse constante avec le PRODERCI (Programme de Développement du Réseau électrique de la Côte-d’Ivoire) et d’autres programmes. Les projets déjà réalisés ont permis de passer d’un Temps Moyen de Coupure de 47,4 heures en 2011 à environ 20 heures aujourd’hui, une tendance qui va continuer de baisser.

Par l’amélioration de l’accès à l’électricité > Le nombre de localités électrifiées est passé de 2 847 en 2011 à 4 614 en 2017, soit une croissance de 62 %.

Soubré, le Barrage de tous les records : > Record de délai de réalisation > Record pour sa puissance totale installée de 275 MW faisant de lui le plus grand barrage hydroélectrique de Côte-d’Ivoire > Record pour la puissance unitaire des groupes hydrauliques de 90 MW

> Le taux de couverture nationale (rapport localités électrifiées sur nombre total de localités) est passé de 34 % en 2011 à 54 % en 2017. > Le taux d’accès (rapport populations des localités électrifiées sur population totale) est passé de 74% en 2011 à 82% au 31 décembre 2017 > Avec l’appui des bailleurs de fonds : Banque Mondiale, AFD, Union Européenne, BAD et EXIMBANK CHINA, ce sont 1 233 localités qui sont engagées en 2018. > Le taux de couverture passera ainsi de 34 % en 2011 à 73 % à fin 2018. > Il restera à fin 2018, 591 localités de plus de 500 habitants à électrifier. Ces localités dont les travaux sont estimés à 52 milliards de FCFA, seront financées par les bailleurs de fonds et/ou des préfinancements acquis auprès de partenaires techniques et financiers de référence ayant la capacité technique et financière de le faire. Le taux de couverture passera alors à 77 % à fin 2019. > A fin 2019, il restera 1904 localités à électrifier pour atteindre l’objectif de l’électrification totale du pays. Cet objectif pourra être atteint avant fin 2025.

> Record pour le productible annuel (1 170 GWh) Soubré, Barrage écologique avec un groupe de 5 MW pour la préservation des chutes de la Nawa et une zone de biodiversité de 200 ha pour la préservation de la faune et de la flore. Soubré, Première centrale de Côte-d’Ivoire à participer au Processus MDP (Mécanisme de Développement Propre).

CONTACT CI-ENERGIES : Immeuble EECI 01 BP 1345 ABIDJAN 01 Tél. : 20 20 62 01 / 20 20 63 88 Fax : 20 33 26 82 Email secretariat@cinergies.ci

MOBILISER LES RESSOURCES ET ASSURER L’ÉQUILIBRE FINANCIER DU SECTEUR > Réalisation d’un modèle financier global du Secteur de l’Électricité certifié par un Cabinet de renommée internationale ; > Développement des relations avec tous les bailleurs de fonds internationaux ; > Bouclage de financement avec la BANQUE MONDIALE, la BAD, la BOAD, la BIDC, EXIMBANK CHINE, EXIMBANK INDE, le FONDS KOWEÏTIEN, etc.

Électrification d’un village

www.cinergies.ci

JAMG/DIFCOM - © D.R.

L’Aménagement Hydroélectrique de Soubré, 275 MW, le plus grand jamais construit en Côte-d’Ivoire, n’est pas que l’aboutissement d’un vieux rêve, mais surtout le signe de la relance des projets hydroélectriques dans notre pays. Il s’agit pour la Côte-d’Ivoire d’exploiter au maximum son potentiel hydraulique en réalisant d’autres barrages en aval de celui de Soubré, à savoir Gribo-Popoli, Boutoubré, Louga 1 et Louga 2.


Grand format CÔTE D’IVOIRE

ÉCONOMIE

Gardons le rythme


Principaux indicateurs au vert, croissance au beau fixe. L’activité ivoirienne est l’une des plus dynamiques du continent. Mais certains secteurs clés donnent quelques signes d’essoufflement.

ALAIN FAUJAS

L

a bonne santé de l’économie ivoirienne ne se dément pas. Le pays enchaîne les années de croissance à un rythme soutenu, et celle-ci devrait se maintenir aux alentours de 7 % dans les prochaines années. En matière de dynamisme, il se classe en Afrique juste derrière l’Éthiopie et le Rwanda. Tous les experts applaudissent. Ainsi, Ruben Nizard, économiste Afrique subsaharienne chez Coface, estime que, « depuis 2011, la Côte d’Ivoire fait partie des pays les plus dynamiques du monde, avec des pointes de croissance à 10 % portées par des investissements publics réalisés prioritairement dans les infrastructures ». Bakary Traoré, économiste au Centre de développement de l’OCDE, applaudit quant à lui une inflation maîtrisée à 1,5 %, une dette contenue au-dessous des 60 % du PIB, un déficit budgétaire en baisse plus rapide que prévu… « La stabilité macroéconomique est le domaine où le plus d’efforts a été réalisé », constate-t-il. « Il y a un véritable élan, renchérit Jacques Morisset, chef de programme de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. Le fait qu’aucun de ses indicateurs n’aille dans la mauvaise direction prouve que tout s’améliore. » Est-ce parce qu’ils sont exigeants avec le bon élève ivoirien ? Tous mettent cependant un bémol à ce satisfecit : le risque d’un ralentissement à court terme en raison de la crise cacaoyère et du resserrement budgétaire. Pour l’avenir, ils soulignent la persistance de fragilités. « Il reste beaucoup à faire en matière de productivité, rappelle Jacques Morisset. Cela prendra du temps parce que la Côte d’Ivoire figure parmi les pays les moins bien classés d’Afrique en matière de développement humain. Entre 2011 et 2015, son économie a crû de 80 %, mais la pauvreté a seulement reculé de 5 points. Où est passée la richesse créée ? Le secteur agricole et rural comme l’informel urbain en ont peu profité. »

Le nouveau centre commercial Cosmos Yopougon, inauguré en octobre.

OLIVIER POUR JA

Précarité et frustrations

Ruben Nizard déplore quant à lui que, « comme dans tant d’autres pays africains, les dividendes de la croissance ne ruissellent pas vers les populations les plus défavorisées ». Bakary Traoré enfonce le clou : « 75 % des travailleurs occupent des emplois précaires ou vulnérables. Et seulement 44 % des personnes interrogées se disent satisfaites de leurs conditions de logement. » Certes, il faut prendre patience. « Il faudra attendre une génération avant que les efforts du gouvernement en matière d’infrastructures aient un effet sur

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

109


Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

Tableau de bord macroéconomique 2016

Projections

2017

2018

2019

2020

(variation annuelle en %)

PIB réel, à prix constants PIB réel par habitant

7,7

7,8

7,4

7,0

6,9

5,1

5,2

4,8

4,4

4,3

Inflation (moyenne annuelle)

0,7

0,8

1,7

2,0

2,0

– 4,0 19,9 23,8

– 4,2 19,2 23,4

– 3,8 19,3 23,0

– 3,0 19,2 22,2

– 3,0 19,4 22,4

19,6 8,3 11,4

20,8 6,6 14,2

22,0 6,8 15,2

22,8 6,8 16,0

23,0 6,2 16,8

48,5 28,6

46,8 28,6

48,7 34,0

47,3 32,5

46,9 30,6

(en % du PIB)

Solde budgétaire global Total des recettes et dons Total des dépenses

Investissements bruts Administration centrale Hors secteur public

Dette publique brute Dette publique extérieure

À l’écoute de la diaspora

Pour remédier à la faible inclusivité de la croissance ivoirienne, il faudra jouer sur plusieurs registres : une meilleure protection sociale et une politique de redistribution plus forte et mieux ciblée en faveur des plus démunis seraient bienvenues. Une poursuite de la diversification est également indispensable, notamment pour sortir de la dépendance à l’égard du cacao. La transformation domestique de la fève demeurera en effet limitée parce que le chocolat voyage mal et crée donc peu d’emplois, à la différence de celle de l’anacarde. Bakary Traoré estime que trois facteurs seront déterminants pour la pérennité de la croissance. « Il convient de permettre à l’investissement privé de prendre le relais de l’investissement public, qui a tiré la croissance jusqu’à présent, analyse-t-il. Le crédit au secteur privé doit être développé, car il ne représente que 26 % du PIB en Côte

d’Ivoire, contre 70 % au Kenya. Ensuite, les revenus du gouvernement doivent être augmentés. En 2017, cela a été le cas, mais ils ne pèsent toujours que 17,4 % du PIB, contre 29,4 % en Tunisie, par exemple ! » Une autre source de capitaux pourrait également être exploitée : les fonds des migrants. « La diaspora a tendance à les utiliser pour des dépenses de consommation, affirme Bakary Traoré. Elle exprime pourtant des désirs d’investissements, de l’ordre de 3 000 à 5 000 euros par an, mais elle ne trouve pas de structures fiables pour les concrétiser. Il faudrait prendre exemple sur le Ghana, l’Éthiopie ou le Maroc, qui ont créé des cellules spéciales pour informer la diaspora, l’orienter vers des produits innovants et lui assurer la sécurité. » Si elle veut poursuivre sur son élan, la Côte d’Ivoire n’en a pas fini avec les réformes.

URGENCE CLIMATIQUE La Côte d’Ivoire doit accélérer son programme de lutte contre le réchauffement climatique. Tel est le message que la Banque mondiale a adressé en juillet au gouvernement dans un chapitre de son dernier rapport sur le pays. La situation dans ce domaine n’est déjà pas brillante – déforestation, épuisement des réserves d’eau, érosion côtière (lire pp. 128-130) –, comme le notent les auteurs du document, qui estiment

110

que le stock de ressources naturelles a diminué de 26 % entre 1990 et 2014. Avec la montée des températures et des océans, l’érosion des deux tiers des 566 km de côte s’aggravera, ce qui aura des conséquences dramatiques pour les 7,5 millions de personnes qui habitent – notamment à Abidjan – une zone qui produit près de 80 % du PIB national. D’autre part, le secteur du cacao, dont vivent 5 millions d’Ivoiriens et qui

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

assure un tiers des exportations du pays, sera sévèrement touché. Dans trente ans, la seule zone forestière adaptée à la culture de la cabosse sera l’ouest du pays. Il faut d’ores et déjà penser à y transplanter le verger très vieillissant des cacaoyers. Si l’on se fonde sur les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les dégâts imputables au changement climatique pourraient faire

perdre entre 380 milliards et 770 milliards de F CFA (entre 580 millions et 1,17 milliard d’euros) à la Côte d’Ivoire en 2040. Le président Ouattara et son gouvernement sont conscients de la menace et commencent à mettre en place une politique de reforestation, entre autres. Malgré les difficultés budgétaires, il faut aller plus vite, dit la Banque mondiale. Car 2040, c’est demain. A.F.

SOURCES : AUTORITÉS IVOIRIENNES, FMI, OCTOBRE 2018

le portefeuille des ménages », analyse Jacques Morisset. Mais est-ce que les frustrations de ceux-ci ainsi que l’augmentation des inégalités ne se traduiront pas par une réelle impatience, par exemple par de nouvelles agitations – comme les mutineries de militaires ou les grèves des fonctionnaires de 2017 –, qui creusent les déficits budgétaires ? Est-ce que les échéances électorales et la perspective d’une transition à la tête de l’État en 2020 ne feront pas monter la tension au point de perturber sérieusement l’économie ? « Les fragilités politiques vont devenir de plus en plus présentes », reconnaît Ruben Nizard.


PUBLI INFORMATION

®

Nous proposons aux Gouvernements une sécurisation totale des frontières dans une logique de partenariat public-privé. Entretien avec Pablo Moratinos, Administrateur Directeur Général de Securiport Pouvez-vous vous présenter ? Fondée en 2001, Securiport a mis au point « The Science of Safer Nations » (La science des nations plus sûres), une réponse technologique aux défis de la criminalité transnationale qui permet de sécuriser les frontières dans le monde entier. Nous avons développé un concept qui propose une approche scientifique de la sécurité de l’Aviation Civile et du contrôle des frontières. La gamme complète d’outils de contrôle de l’immigration de Securiport comprend des systèmes experts et des services de soutien pour le traitement de l’immigration, la reconnaissance biométrique des passagers, la gestion intelligente de l’information et la création de rapports permettant d’établir des profils de criminels et de détecter des personnes présentant un intérêt. Le système de contrôle de l’immigration de Securiport est entièrement intégré aux listes de surveillance internationales, telles qu’Interpol, et permet un traitement entièrement automatisé des documents de voyage. Les solutions exclusives de gestion des frontières de Securiport garantissent que les voyageurs et les migrants sont contrôlés avec précision et que toutes les menaces potentielles sont identifiées. Notre offre permet aux Gouvernements de détecter et de mettre fin aux menaces à la sécurité, de détecter les activités transnationales illégales et d’empêcher les criminels d’entrer ou de sortir de leur pays sans être détectés.

Comment travaillez-vous avec les Gouvernements ? Securiport facilite le cycle de vie complet des services destinés aux Gouvernements grâce à un modèle Fabrication-Maintien-Transfert dans lequel la société fournit, déploie et entretient tous les systèmes, forme le personnel gouvernemental qui les utilise, remplace et met à jour toutes les technologies nécessaires tout au long de la durée de contrats pluriannuels. Tout cela sans frais pour le client puisque Securiport effectue tous les investissements nécessaires. Nous travaillons dans une logique de partenariat public-privé. Securiport fournit : • Tout le financement du projet pour une technologie et des solutions gratuites comprenant des services complets. • La préparation experte et transfert de tous les systèmes, permettant aux clients d’être pleinement opérationnels et protégés tout au long de notre partenariat actif. • La formation complète et soutien continu de tout le personnel gouvernemental désigné lui permettant d’utiliser la technologie en toute autonomie. • La création importante d’emplois pour les professionnels nationaux. Quelle est l’importance de l’Afrique ? L’Afrique est le deuxième continent du monde en termes de superficie et de population. Avec 1,2 milliard de personnes en 2016, l’Afrique représente environ 16% de la population mondiale. Securiport collabore depuis 2008 avec plusieurs Gouvernements du continent.


Grand format CÔTE D’IVOIRE

TRIBUNE

Gare à l’euphorie financière! L

e 15 mars dernier, la Côte d’Ivoire réalisait un exploit en effet bénéficié du retournement conjoncturel sans précédent, levant 1,7 milliard d’euros sur les marchés internationaux à lié à la chute des cours des matières premières, de la plupart des des taux très compétitifs, compris entre 5,25 % et 6,625 % pour grandes économies du continent. Le Nigeria, l’Afrique du Sud, les deux tranches de cet emprunt, dont l’une pour une maturité l’Angola, le Mozambique, le Ghana, entre autres, ont connu des record de trente ans. Plébiscitée par les investisseurs institutionperturbations majeures, entraînant une inflation et une déprénels, l’émission a permis de placer le risque souverain ivoirien ciation monétaires records, une appréhension des investisseurs, au premier rang parmi les économies d’Afrique subsaharienne des crises de liquidités provoquées par des rapatriements de et en pole position par rapport aux marchés émergents. devises et accentuant les déséquilibres macroéconomiques. La Côte d’Ivoire battait du même coup trois records: celui de la Certains d’entre eux, dont le Ghana, commencent à sortir plus importante opération financière menée par un État africain de l’ornière et entament un nouveau cycle haussier. L’un des depuis le début du siècle, celui du taux de sortie le plus bas jamais enjeux majeurs de la Côte d’Ivoire pour maintenir sa compétiréalisé pour une maturité aussi longue (à en faire tivité et son attractivité est désormais de penser pâlir ses voisins sénégalais et ghanéens, dont les sa stratégie à l’échelle des 54 pays du continent titres souverains émis sur la même période et et non plus à celle des seuls pays de l’Afrique pour la même maturité avaient attiré des taux francophone. en dollars de respectivement 6,75 % et 8,625 %) et, enfin, une sursouscription de plus de quatre r, à mesure que l’horizon s’éclaircit pour les fois supérieure à l’offre proposée, inédite pour grands acteurs économiques du continent, l’émission internationale d’un titre d’État africain. le tableau s’assombrit pour la Côte d’Ivoire : Le succès de cette opération témoigne de la forte risque politique, difficultés à réduire la dépenattractivité du risque souverain de l’État ivoirien dance du PIB aux matières premières agricoles, Laureen comparativement à celui de ses homologues africlivages sociaux persistants en raison d’une Kouassi-Olsson cains. Ce qui contribue naturellement à renforcer croissance de moins en moins inclusive et distriDirectrice l’image de destination économique privilégiée butive, pression fiscale croissante sur le secteur d’investissement et de terre promise pour les investisseurs dont privé limitant les capacités d’investissement… et représentante jouit le pays. Afin de jouer véritablement son rôle de pour l’Afrique locomotive de la sous-région, la Côte d’Ivoire de l’Ouest du fonds a Côte d’Ivoire vit l’un des cycles économiques doit dépasser sa success-story de ces dernières d’investissement les plus forts de son histoire, avec un taux de années pour faire le pari d’une croissance Amethis croissance moyen de 7,5 % sur les trois dernières pérenne et s’instituer véritablement en modèle années (à comparer avec une moyenne contide réussite économique à l’échelle du continent. nentale de 2,6 %) et d’environ 7 % attendus en Et c’est à cela que devraient être employées les 2019 et en 2020. Comment les investisseurs capacités budgétaires levées sur les marchés internationaux pourraient-ils résister à de tels arguments ? internationaux. Or l’histoire récente de certains des pays de En plus de sa forte croissance économique, le pays dispose de notre continent montre que, dans un contexte de période prééfacteurs endogènes de compétitivité incontestables : faible lectorale, la tentation d’une dépense publique incontrôlée peut inflation, infrastructures portées par une politique volontariste, être grande. situation de locomotive et de porte d’entrée d’un espace écoLes défis sont majeurs pour un pays qui verra sa population nomique et monétaire harmonisé, offrant des perspectives de doubler d’ici à 2050 et dont, pourtant, les choix économiques régionalisation attractives… semblent parfois s’inscrire sur le court terme. Le temps n’est plus Pourtant, il est crucial de se rendre compte que l’engouement à l’autosatisfaction d’un statut qui, par essence, est éphémère, qu’a suscité le pays auprès de ces investisseurs était aussi, et mais à la planification d’un succès économique que la future même surtout, lié à des facteurs exogènes. La Côte d’Ivoire a en génération recevra en héritage – et se devra de perpétuer.

O

L

112

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018



Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

FINANCE

patron, qui, dans une vie antérieure, a déjà mené d’autres opérations de restructuration tout aussi stratégiques. En l’espace de quelques années, la BNI est devenue l’un des principaux véhicules de financement de l’économie ivoirienne, dans laquelle elle a injecté quelque 1 200 milliards de F CFA (près de 1,83 milliard d’euros) entre 2011 et 2016. Mais les tensions entre Eugène Kassi N’Da, l’ex-directeur général, et Souleymane Cissé, le président, ont plombé son fonctionnement. Son portefeuille s’est dégradé, et certaines filiales, comme BNI Gestion, ont perdu beaucoup d’argent au niveau du fonds commun de placements (FCP), qui affiche une perte d’environ 20 milliards de F CFA.

Youssouf Fadiga au chevet de la BNI

LOUGUE POUR JA

Expert en cessions

La mission du nouveau directeur général est délicate : restructurer l’influente banque publique et organiser sa privatisation partielle.

114

BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

e temps passe vite pour Youssouf Fadiga. Depuis deux mois, le nouveau directeur général de la Banque nationale d’investissement (BNI) enchaîne les visites au sein de ses agences et filiales pour s’imprégner du terrain et comprendre la situation réelle du groupe, détenu à 100 % par l’État. « Je n’ai pas le droit de décevoir le président et le chef du gouvernement. C’est une mission délicate, mais, avec la mobilisation de l’ensemble des équipes, nous allons tout faire pour relever le défi », assure-t-il. Nommé en septembre par Alassane Ouattara à la tête de l’influent groupe bancaire, il est en effet chargé de restructurer la banque pour la rendre plus attractive et mieux la valoriser, avant d’organiser sa privatisation partielle. Une mission difficile mais pas impossible pour le nouveau

L

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

Reste que le nouveau patron débarque dans un environnement qu’il connaît. Ancien conseiller spécial au ministère du Budget et du Portefeuille de l’État, Youssouf Fadiga assurait les fonctions d’administrateur et de président du comité d’audit de la BNI depuis 2014. Son rôle était de conseiller le secrétaire d’État sur les problématiques liées à la gestion des participations de l’État dans environ 80 sociétés ainsi que sur celles relatives aux privatisations. Il a par ailleurs accompagné le gouvernement tchadien dans le cadre de la privatisation de la société des télécommunications du Tchad. Ingénieur financier passé par l’Edhec Business School de Nice, en France, et titulaire d’un MBA de la Booth School of Business de l’université de Chicago, Youssouf Fadiga a commencé sa carrière comme analyste en fusions chez Shell, à Paris, en 2004. Une expérience qui lui a permis d’intégrer PricewaterhouseCoopers dès 2005, en tant que manager, puis auditeur financier senior. Puis, en 2011 et en 2014, il a rejoint la banque d’affaires Evercore Partners, établie à New York, où il a géré plusieurs opérations de cessions d’entreprises représentant un montant total de 12 milliards de dollars. Il a notamment accompagné la cession des activités de financement automobile d’Ally Financial en Amérique latine, en Europe et en Chine à General Motors pour 8,3 milliards de dollars. « C’est une bonne pioche pour la BNI. Avec son expérience, la banque va décoller très rapidement », commente un membre du gouvernement.


PUBLIREPORTAGE

Bolloré Transport & Logistics :

PARTENAIRE DE LA TRANSFORMATION LOGISTIQUE DE LA CÔTE D’IVOIRE En Côte d’Ivoire, Bolloré Transport & Logistics emploie 4000 collaborateurs directs, et presque autant d’indirects, à travers ses activités portuaire, logistique, ferroviaire et de réparation navale. L’entreprise déploie une politique d’engagement sur le long terme pour participer à la transformation logistique du pays et contribuer à son développement économique et social.

SC BTL-12/18

Acteur de l’économie ivoirienne aujourd’hui et pour demain Bolloré Transport & Logistics met à la disposition de ses clients locaux et internationaux un réseau unique de logistique intégrée et des services sur-mesure qui rendent possible les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le reste du monde. Son objectif est de fluidifier la circulation des biens et la mobilité des personnes. Pour ce faire, en Côte d’Ivoire l’entreprise créé régulièrement de nouvelles infrastructures et modernise celles qu’elle opère. Dans chacune de ses filiales, de nombreux investissements ont récemment été réalisés pour améliorer la qualité de service. On compte parmi ces derniers : 4 nouvelles locomotives pour le réseau ferroviaire SITARAIL, 2 portiques de quai et 4 portiques de parc pour le terminal à conteneurs ABIDJAN TERMINAL, un 3e dock de grande capacité pour le chantier naval CARENA, une nouvelle station d’empotage Cacao ultramoderne et entrepôt de 10 000 m2 pour le stockage de produits destinés à l’exportation. Au premier trimestre 2019, une plateforme logistique de 15 000 m² située à proximité de l’aéroport d’Abidjan et à moins de 15 km du terminal portuaire verra le jour. Elle servira le développement des activités de fret aérien et maritime et comprendra des zones sous température dirigée. Emploi, formation et développement local Dans les 106 pays dans lesquels elle est implantée, Bolloré Transport & Logistics déploie une politique d’emploi local et de formation continue. Ayant très tôt appréhendé les enjeux

bollore-transport-logistics.com

de la digitalisation, Bolloré Transport & Logistics Côte d’Ivoire a installé à Abidjan - à travers sa filiale ASCENS - un hub constitué d’experts en informatique et télécom. Spécialisée dans l’intégration de solutions logicielles et le support, ses agents interviennent dans plus de 45 pays pour accompagner la transformation digitale de l’Afrique.

D’autre part, afin d’accompagner l’évolution des métiers portuaires, Bolloré Transport & Logistics a créé en 2008 le Centre de Formation Portuaire Panafricain. Plus de 800 personnes y sont formées chaque année. Bolloré Transport & Logistics concilie ainsi compétences et performances en accordant une attention particulière à la formation et à la qualification des hommes et des femmes. Le centre initie parallèlement des programmes d’alphabétisation, devenant ainsi un vrai levier d’intégration et d’insertion sociale des travailleurs.


Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

CONSOMMATION

Abidjan ne rend plus la monnaie La capitale économique est confrontée à une pénurie de pièces et de petites coupures. Reportage entre casse-tête quotidiens et petites combines… YOUENN GOURLAY, à Abidjan

près vingt minutes de trajet, le taxi s’arrête dans le quartier embouteillé de Riviera-Bonoumin, à Cocody. Course négociée à 1 500 F CFA (2,28 euros), le passager tend un billet de 2 000. « C’est lundi matin, y a pas monnaie », rétorque le conducteur. Pour pouvoir rendre la différence, il interpelle ses confrères, arrête les passants. Le client, déjà en retard, s’impatiente. Personne ne veut lâcher l’affaire. Las de râler et de parler dans le vide, le chauffeur extirpe un billet froissé de 500 F CFA qu’il cachait sous le tapis avant de sa voiture, avant de démarrer en trombe pour rattraper le temps perdu.

A

116

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

À Abidjan, la scène est devenue monnaie courante, et pas seulement pour les taxis. Pour une addition au restaurant, un simple achat chez un petit commerçant, de « grandes courses » dans un supermarché ou un centre commercial… Le manque de pièces et de billets agace et handicape tout le monde. « Prenez donc un chewing-gum pour faire le compte! » proposent les caissières aux tiroirs-caisses vides. Le problème a même contraint certains magasins à ne pratiquer que des prix ronds, à l’image de Decathlon. « Cela résout pas mal de problèmes, puisque l’on n’a pas de pièces à rendre », reconnaît Nadège Kouamé, chargée des relations extérieures de l’enseigne de sport. Le groupe Prosuma, leader national de la grande distribution, met, lui, à la disposition des clients une carte de fidélité, sur laquelle sont stockés les francs restants. « Cette indisponibilité paralyse tous les secteurs de l’économie, même les hôpitaux », souligne Tony Johnson, consultant en marketing qui s’est spécialisé sur cette question après avoir eu lui-même une mauvaise expérience. « Je me suis vu refuser l’achat d’une seringue de 200 F CFA pour un traitement contre le paludisme parce que je n’avais qu’une pièce de 500 », raconte-t-il. Depuis, il travaille à la création de Collect and Change, une entreprise qui recueille de la petite monnaie dans les pays où il y a pénurie, à commencer par la Côte d’Ivoire – où les pièces de 100 à 500 F CFA sont visiblement en rupture de stock – et le Togo – où l’on cherche désespérément les pièces de 250 F CFA.

Échanges lucratifs

D’autres avant lui ont flairé le filon. Un peu partout à Abidjan, sur les marchés, devant les agences bancaires, des « dealers » d’argent font leur business. Ali, la vingtaine, revend la monnaie sur le port avec son grand frère Aziz. « En faisant des pleins, les pompistes des stations-services amassent beaucoup de “jetons”. On va les voir et on échange leurs pièces du jour contre de gros billets », explique le jeune homme. Il revend ensuite les pièces et petites coupures, dissimulées dans des boîtes en carton, aux travailleurs du port. « Je ne suis pas vraiment pour, mais ces gars-là sont devenus essentiels, explique Mustafa, un transitaire. Quand on fait la queue pour payer des taxes, il faut le montant exact sinon on est refoulé


et on perd du temps, donc de l’argent. » Sur chaque vente, Ali et Aziz prennent un pourcentage : 100 F CFA pour 5 000, 200 pour 10000, etc. Le business est encore plus lucratif au Plateau. Dans le quartier des affaires, tout le monde connaît Mike, « l’homme à la casquette » installé à deux pas du siège ivoirien de la BCEAO. « Ici, les gens ont de l’argent, mais en grosses coupures. Je leur propose de transformer 5 billets de 10000 F CFA en 100 billets de 500 et je récupère 10 %. » Soit 5 000 F CFA par transaction. « Je ne peux pas vous dire combien je gagne chaque mois, mais ça va. Maintenant, je tiens plusieurs maquis », lâche-t-il sans plus entrer dans les détails. Dans les nombreuses banques alentour, personne ne veut se risquer à une explication. « C’est à la BCEAO qu’on vous répondra, c’est elle qui créé la monnaie », s’accorde-t-on à dire. Mais dans les locaux de la banque, personne ne semble disposé à répondre directement aux questions à ce

SUR LES MARCHÉS, DEVANT LES AGENCES BANCAIRES, DES « DEALERS » D’ARGENT FONT LEUR BUSINESS.

sujet. Il faut se référer à l’un de ses communiqués, publié le 9 février 2018, pour connaître la position de l’établissement. « S’agissant spécifiquement de la rareté de la petite monnaie, la direction nationale de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire est catégorique […]. Elle met régulièrement des petites coupures de billets et des pièces de monnaie à la disposition de l’économie nationale, à travers notamment les banques, les régies financières de l’État, les pharmacies et les supermarchés », se défend-elle. Sans oublier de condamner la vente d’argent, « une activité illicite » passible de un à trois ans de prison et d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 millions de F CFA. « Garder sa petite monnaie fait désormais partie des habitudes du citoyen ivoirien, conclut Tony Johnson. Il épargne et met de côté par prudence, mais aussi parce qu’aucune disposition n’est prise pour faire face aux dealers. Ici, la petite monnaie est devenue un luxe. » Un comble.

SCCONAS - SOCIÉTÉ DE COURTAGE ET DE GESTION SANTÉ

En dix ans, la SCCONAS est devenue une société de courtage et de conseil en assurances solide ! Elle a su résister aux crises que la Côte d’Ivoire a traversées, et a renforcé son assise dans le paysage assuranciel ivoirien en témoigne son capital social qui à plus que doublé au cours des dix dernières années passant d’une SARL de 1 000 000 F CFA à une Société Anonyme de 100 000 000 F CFA avec conseil d'administration. Sa force réside donc dans son modèle de management, qui lui a permis d’obtenir l'agrément de gestionnaire santé en 2017, et la diversité des produits, qu'elle commercialise : Assurance automobile, Assurance santé, assurance vie, assurance transport terrestre, maritime et aérien, assurance voyage,

assurance habitation, assurance entreprise, assurance caution. Au niveau de la gestion santé, la SCCONAS gère le portefeuille santé des compagnies d'assurances, des mutuelles d’entreprises et des coopératives.

Vakaramoko SAMAKE

Président Directeur Général

Plateau, 20 avenue Delafosse - Tél. : (+225) 20 22 16 74 - E-mail : assurances@scconas.com

Elle demeure ainsi un partenaire dédié doté d’une parfaite connaissance des dossiers et procède à un suivi minutieux des sinistres : de l’ouverture du dossier jusqu'au règlement. Mieux, elle apporte gratuitement une assistance en cas de litige à ses assurés. Aujourd'hui, la SCCONAS se tourne résolument vers l'avenir en mettant l’accent sur l’innovation et en priorisant la recherche de solutions adaptées aux besoins de ses assurés.

www.scconas.com


Distributeur de solutions techniques aux Professionnels de l’électricité Distributeur Officiel

Nous contacter :


Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

NABIL ZORKOT

Zone d’habitat en construction, dans la banlieue d’Abidjan.

AMÉNAGEMENT

Droit des sols

En milieu urbain, la pression foncière engendre de nombreux litiges. D’où un sérieux toilettage des textes en vigueur. BAUDELAIRE MIEU

es dernières années, le développement d’Abidjan et de l’ensemble des grandes villes du pays a fait apparaître, dans la réglementation du foncier en milieu urbain, de nombreuses failles qui ont abouti à une prolifération de litiges et, parfois, mis en retard d’importants projets immobiliers de l’État, faute notamment de sécurisation de l’assiette foncière. Appropriation de terrains par des particuliers ou par des opérateurs privés, pléthore de textes législatifs et réglementaires, difficultés d’interprétation des décisions de justice, conflits de compétences entre administrations chargées de la gestion foncière, complexité et lourdeur des procédures, corruption… Les maux sont légion. D’où l’urgence d’élaborer une réforme du foncier urbain afin d’aboutir à un respect strict des procédures, axées sur des règles de bonne gouvernance, pour être, notamment, en conformité avec les prescriptions du rapport « Doing Business » de la Banque

C

LE MINISTRE BRUNO KONÉ A PRÔNÉ LA CRÉATION D’UN GUICHET UNIQUE POUR RECENSER LES PROPRIÉTAIRES DE LOTISSEMENT.

mondiale sur la facilité à faire des affaires. « Il nous faut remettre à plat le dispositif existant, en ne retenant que ce qui a marché pour aller de l’avant, affirme Bruno Koné, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, qui a engagé un Plan d’actions prioritaires pour la période 20182020. Nous voulons finaliser et faire adopter un code du foncier et de l’urbanisme. » L’objectif est qu’il soit promulgué courant 2019. Celui-ci aura tout d’abord vocation à remettre le droit au cœur de toutes les questions foncières. Il encadrera l’ensemble du système d’attribution de titres urbains en assainissant et en modernisant le secteur. L’accent sera mis sur la simplification des procédures et sur l’accélération de la transformation numérique, afin de réduire le nombre d’intervenants et de sécuriser les actes. Bruno Koné a prôné notamment la création d’un guichet unique du foncier urbain qui recense les propriétaires de lotissement. Le gouvernement prévoit de présenter dès l’année prochaine un projet de loi relatif au code de la construction et de l’habitat afin de mettre en place des mécanismes rigoureux permettant de sécuriser le bâti sur l’ensemble du territoire. « Nous envisageons aussi de rénover les quartiers précaires et de doter les grandes villes et chefs-lieux de région d’un schéma directeur », précise le ministre, qui souhaite relancer le programme de logements sociaux et assure que ce nouvel environnement devrait garantir un développement harmonieux des agglomérations ivoiriennes.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

119


Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

Des zones industrielles à la pelle ANDRÉ SILVER KONAN

OLIVIER POUR JA

Ce samedi de la fin du mois de novembre, à la mi-journée, l’activité est intense dans la zone industrielle de Yopougon – la plus grande du pays (174 ha) –, dans la banlieue ouest d’Abidjan. Entre automobilistes impatients, ouvriers pressés et marchandes ambulantes, tout le monde vaque à ses occupations comme il l’entend. L’ambiance sur la voie principale est bon enfant. Pourtant, il y a deux ans, au même endroit, à la même heure de pointe, la circulation relevait du casse-tête – voire de l’impasse –, tant les infrastructures de base du site étaient dégradées et inadaptées. Depuis la fin des travaux de réhabilitation, en janvier 2018, le cauchemar quotidien des employés des 400 unités industrielles qui y sont installées n’est plus qu’un mauvais souvenir. La livraison de ce chantier symbolique marque le passage à la vitesse supérieure du programme engagé par l’État il y a cinq ans pour réhabiliter d’anciennes zones industrielles et en créer de nouvelles. À la manœuvre: l’Agence de gestion et de développement des infrastructures industrielles (Agedi), créée en mai 2013 et dirigée depuis 2015 par Youssouf Ouattara. L’urbaniste suit ce programme depuis ses débuts, alors qu’il était conseiller du ministre de l’Industrie et

120

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

des Mines. « L’agence a pour mission d’élaborer des études, de procéder aux aménagements et aux équipements à vocation industrielle, mais aussi d’instruire les dossiers de demande de terrain à usage industriel. Tout le pays est concerné par cette réforme », souligne-t-il. Après la réhabilitation de cette zone de Yopougon, pour un montant total de 24 milliards de F CFA (près de 36,6 millions d’euros), financés notamment par le Fonds de développement des infrastructures industrielles (Fodi) – mis en place en même temps que l’Agedi –, l’agence devra organiser, à partir de l’an prochain, la réno-

YAMOUSSOUKRO, BOUAKÉ, BONOUA, KORHOGO, ODIENNÉ… UNE DIZAINE D’AGGLOMÉRATIONS VONT ÊTRE ÉQUIPÉES D’ICI À DEUX ANS. vation complète des deux autres zones industrielles de la capitale économique, à Koumassi et à Vridi. Pour le moment, l’un de ses chantiers les plus urgents est l’aménagement d’une parcelle de 50 ha, déjà attribuée, dans la future plus grande zone industrielle du pays en cours de développement à Akoupé-Zeudji (PK 24), en périphérie nord d’Abidjan, dont la superficie à terme sera de 940 ha. Les principales artères de la zone industrielle de Yopougon ont été réhabilitées.

Ouvertures progressives

Dans le centre du pays, à Yamoussoukro, la capitale administrative et politique, 250 ha de terrains industriels sont en cours d’aménagement (sur un total de 550 ha prévus). Et à Bouaké, deuxième ville du pays, qui ne dispose pour le moment que d’une petite zone, l’Agedi annonce le développement de 300 ha. Dans le Sud, la cité portuaire de San Pedro et la ville de Bonoua devraient accueillir chacune 300 ha de zones industrielles. Enfin, dans le Nord, des réserves de terrains industriels de 280 ha sont en cours de développement à Bondoukou, à Korhogo, à Odienné et à Séguéla. Le gouvernement table sur des ouvertures progressives à partir de 2019. Dans ces villes, les projets de l’Agedi sont par ailleurs soutenus par la Banque mondiale, à travers le programme de financement Bird-Enclave, destiné à promouvoir la transformation locale de noix de cajou.


COMMUNIQUÉ

BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES

Afrique de l’Ouest

INVESTISSONS POUR UNE CROISSANCE PLUS FORTE ET MIEUX PARTAGÉE « Programme ÉLITE BRVM LOUNGE : la deuxième Cohorte de la BRVM dévoilée » La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a dévoilé la Deuxième Cohorte d’entreprises de son Programme ÉLITE BRVM LOUNGE en présence de leurs Excellences Madame Joséphine GAULD, Ambassadeur de Grande Bretagne et Monsieur Abdelmalek KETTANI, Ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire.

Photo de famille avec le Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, DG de la BRVM, leurs Excellences Madame Joséphine GAULD, Ambassadeur de Grande Bretagne, Monsieur Abdelmalek KETTANI, Ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, M. Thomas ANANOUH, représentant le CREPMF et M. Badr BENYOUSSEF représentant la Bourse de Casablanca et les représentants des 10 entreprises de la deuxième Cohorte.

ATC IB, BENIN PETRO et ISOCEL TELECOM du Bénin ; ASI BF SA, Général des Assurances et SODIGAZ APC du Burkina Faso ; ENSBTP de Côte d’Ivoire ; SODIGAZ MALI du Mali ; NEUROTECH et TECHNOLOGIES SERVICES du Sénégal sont les dix entreprises de la Deuxième Cohorte dévoilée par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) dans le cadre de son programme ELITE BRVM LOUNGE. Ces entreprises retenues à l’issue d’un processus rigoureux de sélection, proviennent de divers secteurs d’activités comme la Distribution, l’Industrie, les Assurances, les BTP et les Technologies de l’Information et de la Communication. Elles viennent ainsi porter à 20 le nombre d’entreprises issues des pays de l’UEMOA à intégrer le Programme ELITE.

Le Programme ELITE est un écosystème dynamique et interactif, bâti pour soutenir et favoriser l’innovation, l’entrepreneuriat et la croissance. À travers ce programme, la BRVM entend contribuer au renforcement des capacités des entreprises à fort potentiel de croissance de la sous-région en vue de leur offrir une nouvelle source de financement par le marché financier régional de l’UEMOA à travers notamment, son Troisième Compartiment. S’exprimant à cette occasion, Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, Directeur Général de la BRVM a lancé un appel aux autres PME de l’UEMOA qui visent l’excellence à rejoindre le programme ELITE, afin de bénéficier de l’accompagnement nécessaire au déploiement de leur stratégie de croissance.

Devenir ELITE c’est viser l’excellence, c’est affirmer ses ambitions, c’est afficher sa volonté de changer de dimension, c’est enfin se distinguer des autres.

Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, DG de la BRVM

Le Programme ELITE BRVM LOUNGE est entré dans sa phase active dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) avec la présentation de la Première Cohorte d’entreprises le 19 mars 2018.

APPLICATION MOBILE « BRVM » Téléchargez gratuitement notre application « BRVM » sur Play Store et App Store pour consulter toute l’actualité du Marché Financier Régional de l’UEMOA, créer et gérer votre portefeuille virtuel.


Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

ENVOL IMMOBILIER

Maquette de l’entrée principale du site universitaire.

Un nouveau campus pour San Pedro BAUDELAIRE MIEU

L’ÉTABLISSEMENT ACCUEILLERA 3 000 ÉTUDIANTS DÈS LA RENTRÉE DE 2020, ET 20 000 À TERME. 122

C’était une promesse du candidat Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle de 2010 : une université dans la cité balnéaire de San Pedro, située dans l’extrême Sud-Ouest et qui abrite le deuxième port du pays après celui d’Abidjan ainsi que le premier port exportateur de cacao du monde. Huit ans plus tard, après quelques balbutiements, le projet se met en place dans le cadre du Programme de décentralisation des universités (PDU), élaboré par le Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), qui comprend aussi la construction d’universités à Man (Ouest), à Bondoukou (Est) et à Adiaké (Sud-Est). Le projet proposé par le groupe français Eiffage pour l’université de San Pedro n’ayant pas été retenu – l’État ivoirien estimait la facture de 200 milliards de F CFA (près de 305 millions d’euros) trop élevée –, c’est finalement Envol PartenariatsCôte d’Ivoire, filiale du groupe sénégalais Envol Immobilier, qui, le 10 septembre, a remporté l’appel d’offres. Le coût total de ce projet en partenariat public-privé (PPP), estimé à 95 milliards de F CFA, sera financé par Industrial and Commercial Bank of China (ICBC). « Nous avons décliné le chantier en quatre phases de travaux, qui permettront à l’université d’accueillir 3000, puis 7000, 15 000 et finalement 20 000 étudiants au total », explique Madani Maki Tall, le président d’Envol Immobilier. Le chantier a

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

été lancé le 30 novembre, et la première tranche devrait être livrée avant la rentrée académique de septembre 2020. Le plan de l’enceinte prévoit notamment la construction d’une résidence pour 3000 jeunes ainsi que des logements pour les enseignants. L’objectif du gouvernement ? Permettre aux futurs bacheliers du sud-ouest du pays de poursuivre leurs études dans la région et ainsi désengorger les universités d’Abidjan ou de Daloa, situées l’une comme l’autre à plus de 300 km de San Pedro, et celle de Bouaké, à plus de 480 km au nord.

Partenaire sénégalais

Pour amortir les investissements, l’État versera un loyer à Envol Immobilier sur une période de quinze ans. Les travaux seront réalisés par le groupe chinois Weihai International Economic & Technical Cooperative (WIETC), qui a construit le nouvel aéroport de Lomé. Envol Immobilier et WIETC ont déjà collaboré autour de la cité ministérielle de Diamniadio, la ville nouvelle en cours d’aménagement à 30 km de Dakar. Afin que l’université de San Pedro soit en phase avec l’économie et le marché du travail de la région, son offre de formation s’orientera particulièrement vers les sciences de la mer et la construction navale, le BTP, l’agriculture, les agro-industries et les ressources halieutiques, la logistique et le tourisme. Elle comprendra aussi une unité de formation et de recherche en médecine, adossée au centre hospitalo-universitaire régional.




Grand format CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE

Port-Bouët, entre Nice et Santa Monica ? BAUDELAIRE MIEU

OLIVIER POUR JA

La capitale économique ivoirienne aura bientôt sa promenade de la Mer. Inspiré de la promenade des Anglais de Nice, la cité balnéaire française, avec laquelle le district d’Abidjan est d’ailleurs jumelé depuis juillet 2013, et de la Third Street Promenade de Santa Monica, en Californie, ce projet est l’un des chantiers phares du gouvernement en matière de tourisme à Abidjan. Financée par l’État pour un investissement estimé à 6,7 milliards de F CFA (10,2 millions d’euros), conçue par le cabinet Atelier d’architecture d’Abidjan (3A) et exécutée par l’entreprise de BTP et de génie civil ivoirienne Ekacico, la première phase du projet est en cours de réalisation et devrait être livrée d’ici à la fin de l’année 2020. Engagée en 2017, elle porte principalement sur l’aménagement d’un chemin piétonnier et d’une piste cyclable de 8 km chacun, le long de la plage située entre la cité universitaire de Port-Bouët (en bordure du boulevard de Petit-Bassam) et le carrefour d’Anani (sur l’autoroute vers la cité balnéaire de Grand-Bassam, au sudest d’Abidjan). Le chantier comprend aussi la construction de quatre parkings d’une capacité totale de 900 véhicules, de commerces et

TOUT SERA AMÉNAGÉ POUR QUE L’ON PUISSE PROFITER DU FRONT DE MER DE FAÇON LUDIQUE.

Un chemin piétonnier et une piste cyclable de 8 km, tous deux en cours d’aménagement.

de neuf postes de police afin d’assurer la sécurité des promeneurs – un dispositif qui sera ensuite complété par huit postes d’observation et de secours en mer. Le point d’orgue de cette première tranche de travaux sera la réalisation d’un complexe alliant culture et commerces, sports et loisirs, tradition et écologie. La deuxième phase du projet fera quant à elle appel à l’investissement privé. Plus futuriste, elle devrait comporter des infrastructures sportives – piscine, terrain de basket-ball, courts de tennis, salle de sport, hangar pour la location de kitesurf… – et un héliport.

Panneaux photovoltaïques

En matière de préservation de l’environnement, la promenade de la Mer se veut exemplaire, avec des panneaux photovoltaïques pour alimenter le réseau électrique et l’éclairage public ainsi que des hangars en forme de pirogue – rappelant ceux des pêcheurs et des transporteurs – qui abriteront des commerces et des points de location de vélos et de skateboards. Le tout sera aménagé pour que les Abidjanais et les touristes puissent profiter du front de mer en toute sérénité et de façon ludique, avec notamment deux aires de jeux pour enfants. « Paris a sa tour Eiffel, Genève son jet d’eau, New York sa statue de la Liberté. Abidjan, elle, n’a pas de lieu qui symbolise son identité culturelle et touristique. Ce projet va le lui donner », résume Siandou Fofana, le ministre du Tourisme et des Loisirs.


AU CŒUR DU DÉVELOPPEMENT Créée en 2007, SNEDAI est un groupe ivoirien qui œuvre essentiellement dans les technologies de l’information et de la communication, l’énergie, le transport, l’immobilier ainsi que dans le Bâtiment et les Travaux Publics. Il est dirigé par Monsieur Adama BICTOGO qui en est le Président Directeur Général. Au fil des années le Groupe SNEDAI a su démontrer toute l’étendue de son expertise en basant son développement sur une parfaite maitrise d’un ensemble de technologies de pointe. C’est ainsi que le groupe SNEDAI fait aujourd’hui autorité en Côte d’Ivoire et partout ailleurs en Afrique lorsque l’on parle de biométrie, de digitalisation et de dématérialisation. Mais le groupe SNEDAI c’est aussi une diversification synergique réussie dans les domaines du transport public, du bâtiment et travaux publics, de l’immobilier et de l’énergie. Ce succès c’est le résultat d’une savante alchimie voulue par Monsieur ADAMA BICTOGO pour asseoir son groupe sur des compétences ivoiriennes et africaines de haut niveau, jeunes, sorties des meilleures écoles et universités. Ce sont ces hommes et ces femmes venus de tous horizons qui par leur dévouement et leur travail acharné ont su faire du groupe SNEDAI un champion national. Aujourd’hui érigé en Holding, le Groupe SNEDAI compte une dizaine de filiales, des partenaires techniques leaders mondiaux dans leurs domaines, mais aussi un réseau de partenaires bancaires fiables (BACI, BGFI BANK, ECOBANK) avec lequel SNEDAI GROUPE capitalise plusieurs conventions de concession dans la sous-région. SNEDAI Groupe est présent dans 8 pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Togo et Sénégal.

Les activités du Groupe SNEDAI se décomposent en quatre principaux pôles :

1. NOUVELLES TECHNOLOGIES duction de passeport Prod Co onvention avec l’État de Côte d’Ivoire p pour la production des passeports ordinaires, des passeports diplomao tiques et de services, ainsi que pour l’éédition de visas biométriques.

Production de visa électronique (e-vvisa) NEDAI Côte d’Ivoire implémente et SN développe aussi le visa électronique d (E-visa), pour lequel le groupe a éélaboré toutes les procédures et différentes étapes pour l’obtention u visa biométrique ivoirien. du

E-lia asse La dématérialisation de la collecte des impôts, avec moins d’intervention humaine, est pour le gouvernement ivoirien un moyen de sécuriser la mobilisation des deniers publics.

Production de cartes consulaires pour des burkinabés vivants en Côte d’Ivoire Avec les autorités Burkinabés, le Groupe via SNEDAI BF s’est vu concédé la production de la carte consulaire biométrique, pour une durée de dix ans.

La couverture maladie universelle (CMU) Compte tenu de son savoir-faire technique en matière de solutions informatiques, SNEDAI a obtenu la signature d’un partenariat public/privé relatif à l’enrôlement biométrique des futurs souscripteurs à la CMU.

Dans la dynamique de la diversification de ses activités, le Groupe SNEDAI a étendu ses activités au secteur du Bâtiment et des Travaux Publics qu’il développe depuis trois ans. Cet axe stratégique du groupe est développé en Côte d’Ivoire à travers la filiale MARYLIS BTP - Côte d’Ivoire, organisée en deux pôles : L’immobilier et les infrastructures économiques.


COMMUNIQUÉ

2. MARYLIS BTP Projet j santé Dans le cadre de la généralisation de la Co ouverture Maladie Universelle, l’État de Côte d’Ivoire a décidé la réalisation des ttravaux de réhabilitation avec ou sans eextension, de construction, d’équipem ment, de formation à l’utilisation et à la a maintenance, d’entretien, de maintenan nce et de renouvellement des équipementts biomédicaux pour les CHR de Daloa, Korhogo Korhogo, Yamoussoukro et des Hôpitaux généraux d’Abobo-Nord, Abobo-Sud, d’Adjamé, de Grand Bassam et de Yopougon Attié.

Proje et de construction dess infrastructures d’hébergements p pour les 8e jeux de la francophonie L Groupe SNEDAI, à travers sa filiale Le M Marylis BTP, a relevé un grand défi, celui de bâtir le village des 8e Jeux de la Franco ophonie sur un espace de 3,5 hectares dan ns l’enceinte de l’Institut National de la Jeunessse et des Sports (INJS).

Projet P j t Myralis I Aveec un déficit de 22 000 logements par an n dans le seul district d’Abidjan et p plus de 100 000 logements par an, le G Groupe SNEDAI, conscient de cette prob blématique, a souhaité apporter une so olution nouvelle à travers le Projet MYRA ALIS I offrant un large choix de biens Hautt standing à louer dans la Commune de Cocody 2 plateaux 7e tranche extension.

Avec une capacité de production d’ énergie de 4885700 GWH par an sur une période de 30 ans à San Pédro (la centrale), le projet Broto a été créé dans le cadre du partenariat entre l’état de Côte d’Ivoire et BROTO IPP, filiale du groupe SNEDAI. Cette centrale satisfait aux critères définis par la banque mondiale en matière de respect de l’environnement et elle ne contribue pas au réchauffement climatique. L’objectif serait d’accroitre la capacité de produire et d’alimenter en électricité les ivoiriens, mais aussi avoir l’opportunité de pouvoir développer des zones industrielles.

Projet Tipsp (Terminal Industriel Polyvalent du port de San Pédro) Fin 2016, une convention de concession a été signée entre la société TIPSP et le PASP pour une durée de 35 ans portant financement, conception, exploitation, manutention et transfert des quais vers les zones de stockage d’un terminal industriel polyvalent dans l’ensemble du Port de San Pédro. Cet ouvrage, faisant partie intégrante du projet Energie, permettra de recevoir le combustible de charbon qui alimentera la centrale d’une capacité de 2 X 350 MW soit 700 Mégawatts au total issue du Projet BROTO.

4. TRANSPORT STL (Société de Transport Lagunaire) Société de Transports Lagunaires (STL), est une société spécialisée dans le transport public des personnes et des biens par voie lagunaire et en la navigation de plaisance. Sur le plan social, STL facilite ainsi le mouvement des personnees à l’intérieur de la ville d’Abidjan.

NOS PARTENAIRES

NOS CHIFFRES CLÉS

JAMG/DIFCOM - © D.R.

› Présence pays (8) : › 1000 employés Bénin, Burkina Faso, › 4 sites d’enrôlement Côte d’Ivoire, Guinée, au passeport Mali, Niger, Togo et biométrique Sénégal › 1 million de passeports › 4 secteurs biométriques produits d’activités environ

3. ENERGIES Proje et Broto IPP La Côte d’Ivoire prévoit de porter à l’horiizon 2020 sa capacité de production à 4 4000 MW. P Pour se faire, une convention de concessiion pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation, l’entretien et lee transfert de propriété d’une centrale thermiq que de production d’électricité de technologie CLEAN COAL de 2 X 350 MW a été signée le 5 Décembre 2016 entre l’état de Côte d’Ivoire et Broto IPP (filiale du groupe SNEDAI).

SNEDAI Côte d’Ivoire

2 Plateaux Vallons, Abidjan +225 22 510 808 - 03 626 219 contact@snedai.com

www.snedai.com


Grand format CÔTE D’IVOIRE

SOCIÉTÉ

Lahou,

cité engloutie

Comme tout le littoral ouest-africain, les côtes ivoiriennes sont menacées par l’érosion. À 150 km d’Abidjan, une ville entière est en train de disparaître. 128

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

ANNA SYLVESTRE-TREINER, envoyée spéciale

P

ar gros temps, lorsque les vagues gonflent et que les éléments se déchaînent, seul le haut des croix de certaines tombes dépasse encore des flots de l’océan. À Vieux-Lahou, même le cimetière est désormais menacé. Avant lui, les splendeurs de cette cité située à 150 km à l’ouest d’Abidjan ont vu les eaux dangereusement monter, se rapprocher, avant d’être une à une englouties. Augustin Ledjou Yahou, le chef du village, montre la lagune du doigt : « Ici, il y avait l’hôpital, la préfecture, et puis de


ISSOUF SANOGO/AFP

Ce qu’il reste de la préfecture, détruite par les flots.

grandes et belles maisons. Là, il y avait le Campement : les Blancs venaient ici le week-end, ils aimaient cet hôtel. C’était l’un des plus beaux du pays ! Lahou était vraiment choco [“jolie”], tout le monde se pressait pour venir chez nous. Et maintenant ? Il n’y a plus rien. » De cette riche époque, il reste un mur, celui de l’ancienne prison. Mais pour combien de temps ? « Il n’y a plus que les vieux du village pour se rappeler ce passé », regrette Faustin, 20 ans, un filet de pêche à la main. Coincée à la croisée de l’océan Atlantique, du fleuve Bandama et de la lagune, Lahou bénéficiait d’un site exceptionnel qui a fait d’elle une cité prospère. Découverte au

début du XXe siècle par les colons, cette bourgade vivant de la pêche et du commerce était devenue le premier port où les bateaux pouvaient accoster après celui de la capitale, Grand-Bassam, et l’un de leurs principaux comptoirs. Mais sa chance est devenue son cauchemar. Aujourd’hui, VieuxLahou est menacée d’être à tout jamais engloutie. Alors qu’on le ralliait il y a encore une dizaine d’années par le bac, il n’est désormais accessible qu’en pirogue : le quai s’est à son tour fait avaler. La bande de sable sur laquelle la cité est installée ne cesse de se réduire. Il y a un demi-siècle, elle faisait quelque 6 km de largeur, disent les anciens. Il y a vingt ans, elle s’est réduite à moins de 3 km. Et, désormais,

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

129


Grand format CÔTE D’IVOIRE SOCIÉTÉ

elle s’étale, au mieux, sur 1,5 km de largeur et, au pire, sur moins de 400 m. C’est une conséquence directe du changement climatique : aujourd’hui, l’érosion côtière ronge dramatiquement tout le littoral ouest-africain. Et elle est ici particulièrement spectaculaire, amplifiée par la présence, à 250 km au nord, d’un barrage hydroélectrique construit au début des années 1970 qui a privé le fleuve Bandama d’une partie de sa puissance et de sa capacité à résister à l’océan. Le phénomène est d’une telle ampleur qu’en 1973 les autorités ont trouvé pour seule solution de relocaliser la ville. C’est ainsi que Grand-Lahou est née, à 18 km de là, de l’autre côté de la lagune, sur une terre plus ferme. L’administration s’y est installée, et les habitants ont été fortement incités à la suivre. Des maisons à bas coût et des lopins de terre ont été proposés à la population. Aujourd’hui, près de 100000 personnes y vivent, dont les premiers déplacés climatiques du pays.

Pour lui comme pour les autres jeunes du village, à la menace de l’océan se sont ajoutées d’autres difficultés : avec tous ces mouvements, le poisson a tendance à déserter la lagune, et la pêche se fait bien moins abondante que par le passé. En Côte d’Ivoire comme dans toute l’Afrique de l’Ouest, l’enjeu est aussi économique. Zone de vie, de pêche, de ports et de commerce, de réseaux urbains et routiers… Le littoral abrite un tiers des habitants d’Afrique de l’Ouest, et c’est là qu’est produit 42 % du PIB de la région, selon la Banque mondiale, qui a mis en œuvre le programme de gestion du littoral ouest-africain (Waca). En Côte d’Ivoire, plusieurs villes sont concernées dont Abidjan, la capitale économique, San Pedro (lire p. 122), qui abrite le deuxième port du pays, ainsi que les stations balnéaires d’Assinie et de Grand-Bassam. « La mer avance en moyenne de 1 à 3 m par an sur toute la côte, explique le professeur Delfin Ochou, chargé de la coordination du programme Waca au sein du ministère ivoirien de l’Environnement. Mais certaines années, elle fait des avancées spectaculaires de 10 m. » On estime que 500 000 personnes sont régulièrement touchées par les inondations à cause du phénomène d’érosion. À Vieux-Lahou, la construction d’une immense digue est désormais envisagée (lire ci-dessous). Mais l’ouvrage serait très compliqué à construire, et les moyens à débloquer, colossaux. « On nous dit que c’est le changement climatique. Ça veut dire quoi au juste ? Tout ça, c’est du charabia. Nous, ce qu’on veut, c’est qu’on nous aide, mais on ne sait plus à qui s’adresser », déplore Augustin Ledjou Yahou. Les derniers habitants de son village se disent décidés à ne pas quitter le banc de sable où ils sont nés, comme leurs parents avant eux. Depuis quelque temps, certains ont tout de même commencé à vider les tombes, de peur de voir leurs morts disparaître à tout jamais dans l’océan.

LA MER AVANCE DE 1 À 3 M ET PARFOIS MÊME DE 10 M PAR AN. 500000 PERSONNES SONT RÉGULIÈREMENT TOUCHÉES PAR LES INONDATIONS.

« Maisons en pièces détachées »

Régulièrement, ils sont rejoints par de nouveaux résignés qui, à leur tour, finissent par quitter la vieille ville. Récemment, c’est le prêtre qui a déserté, las. Une nouvelle nuit difficile, durant laquelle les eaux ont inondé son église rouge et blanche, a eu raison de sa détermination. VieuxLahou est décidément bien seule face à son destin. Mais quelques milliers de résistants refusent toujours de partir. « Ici, on ne quitte pas sa terre. C’est Dieu qui nous a installés là ! » explique Augustin, l’un des vieux du village. Comme tous ici, il a bien été obligé de s’adapter. À VieuxLahou, on ne construit plus en dur depuis des années. Les maisons sont faites de bambous et de feuilles de cocotier. C’est bien plus simple pour les déplacer, lorsque les eaux se rapprochent trop. « Ce sont des maisons en pièces détachées, et nous sommes des déménageurs expérimentés ! » rit Faustin, le pêcheur.

PLAN DE LUTTE Dans le cadre de son programme de gestion du littoral ouest-africain (Waca), la Banque mondiale a décidé d’octroyer 185 millions d’euros à six pays – Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, São Tomé-et-Príncipe et Mauritanie – pour lutter contre l’érosion côtière et « renforcer la résilience des habitants du littoral ». Le 16 novembre 2018, une enveloppe de 15,8 milliards de F CFA (environ 24 millions d’euros) a ainsi été débloquée pour la Côte d’Ivoire, sous forme de prêt. Commune pilote,

130

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

Grand-Lahou est la première à bénéficier de ces fonds. Dans un premier temps, dès 2019, des actions de sensibilisation seront engagées auprès des habitants, ainsi que des opérations de restauration et de réhabilitation des forêts environnantes et de la mangrove. Des activités génératrices de revenus vont aussi être créées, pour pallier les pertes d’emploi. Parallèlement, des études vont se poursuivre pour tenter de stopper l’avancée de la mer et le déplacement de

l’embouchure de Grand-Lahou. Des opérations de désensablement ou encore de construction de digue sont envisagées, mais, pour l’heure, les experts sont divisés. « Il faudra d’importants investissements sociaux et physiques, d’autant que la situation n’est absolument pas stable. Aucun expert ne peut dire aujourd’hui comment ce phénomène va évoluer », s’alarme Delfin Ochou, le coordonnateur du programme au ministère ivoirien de l’Environnement. A.S.-T.



Grand format CÔTE D’IVOIRE SOCIÉTÉ

SANTÉ

Soins intensifs Neuf mois après son ouverture, l’Hôpital mère-enfant de Bingerville ne désemplit pas. Et apparaît déjà comme un pôle de référence national et sous-régional. BAUDELAIRE MIEU

epuis son inauguration, en mars dernier, l’Hôpital mère-enfant de Bingerville (HMEB), à une trentaine de kilomètres du centre d’Abidjan, ne désemplit pas. « Actuellement, nous accueillons environ 250 patients par jour, précise Frédéric du Sart, le directeur général de l’hôpital. À la fin du mois de novembre, nous avions assuré au total plus de 230 accouchements. » Établissement privé à but non lucratif et à vocation de service public, ce nouvel hôpital appartient à Children Of Africa, la fondation de la première dame, Dominique Ouattara, qui, grâce aux contributions directes de généreux donateurs ainsi qu’à des années de galas et d’événements caritatifs, a déjà investi environ 50 millions de dollars pour sa construction et ses équipements. Si elle reste très impliquée dans l’évolution du HMEB – elle rencontre régulièrement la direction pour faire le point sur son fonctionnement –, Dominique Ouattara en a, en revanche, confié la gestion aux professionnels de sa fondation ainsi qu’à ceux de l’ONG française La Chaîne de l’espoir, membre du conseil d’administration de l’hôpital.

D

Option 3D

Unique de par son modèle, sa structuration et ses équipements, le nouvel établissement, dont la vocation est de lutter contre la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile, apparaît d’ores et déjà comme un pôle de référence au niveau national et sous-régional. Il se distingue d’abord par sa taille – 16300 m2 de surface bâtis sur un terrain de 49000 m2 –, par son effectif – plus de 470 soignants (employés et vacataires), tous formés en continu – et

132

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

25 % DES PATIENTS SONT DES « CAS SOCIAUX » SANS RESSOURCES, NI ASSURANCEMALADIE.

par son plateau technique. Le centre hospitalier est en effet composé d’un service de chirurgie doté de 7 blocs opératoires (dont trois hyper-aseptiques), d’une unité d’obstétrique (dont trois salles de travail, quatre d’accouchement, une salle opératoire de césarienne), d’un bloc néonatal disposant de matériel de réanimation spécifique et de couveuses, ainsi que d’une unité de soins intensifs et d’un service d’anesthésie-réanimation comprenant des chambres individuelles sous monitoring et des lits de surveillance postopératoire. S’y ajoutent un laboratoire d’analyses médicales et un service d’imagerie particulièrement bien équipé : scanner multibarrettes adapté aux besoins des femmes et des enfants, IRM 1,5 Tesla, mammographie avec tomosynthèse (qui facilite le dépistage précoce du cancer du sein), radiographie conventionnelle numérique, échographie avec option 3D… Côté technique, le système d’information hospitalier (SIH) a été fourni par Altea, la société qui distribue localement


Prématurés en couveuse au sein du service de néonatalogie.

OLIVIER POUR JA

(PRESQUE) COMME À LA MAISON

les produits du groupe français Evolucare, leader des SIH en France. Le pôle « mère » regroupe des services de consultations, de soins ambulatoires, d’urgence et d’hospitalisation en gynécologie et en obstétrique, ainsi qu’une unité d’assistance médicale à la procréation (AMP).

Toutes les spécialités

Quant au pôle « enfant » (0 à 15 ans et, au cas par cas, jusqu’à 18 ans), outre ses services de néonatologie et de pédiatrie générale, il propose des consultations pour toutes les spécialités, ainsi que des services et des soins ambulatoires et conventionnels en chirurgie (digestive, urologique, traumatologique et neurochirurgie). Il se distingue par son unité d’oncologie pédiatrique (dépistage, chimiothérapie, chirurgie des cancers), qui, d’ores et déjà, met l’accent sur la prévention. « Avec ses équipements et ses nombreuses spécialités, l’hôpital s’inscrit au sommet de la pyramide sanitaire du pays. En complémentarité avec les CHU, il est l’un des recours directs des

populations, après les centres de santé communautaires ou urbains », explique Frédéric du Sart. L’accès au HMEB n’est pas onéreux compte tenu de l’engagement de l’établissement pour le développement humain et envers les plus démunis. Sa patientèle est en effet censée être composée à 75 % de personnes payant directement leur facture ou couverts par une assurance-maladie, et à « 25 % de cas sociaux ». Ceux-ci sont pris en charge à condition de répondre à des critères précis afin qu’il n’y ait ni dérive ni abus. Ainsi, des assistantes sociales étudient les dossiers et, le cas échéant, se rendent au domicile des patients pour recueillir et vérifier les informations. Cependant, les consultations et soins ne sont pas totalement gratuits : les plus démunis doivent en effet s’acquitter d’un modeste montant qui, quels que soient le coût global de la prestation, du traitement ou la durée d’hospitalisation, est fixé à 9 000 F CFA (13,70 euros). Difficile de faire plus modique, en somme.

L’extension de l’Hôpital mère-enfant de Bingerville a déjà commencé. Prochaine étape, qui devrait être achevée à la fin de l’année 2019 : la construction d’une maison de vie réservée aux enfants atteints d’un cancer, de façon qu’ils bénéficient d’un environnement adapté à leur pathologie, et à l’accueil de leurs familles. Les traitements en matière d’oncologie sont en effet lourds et les hospitalisations souvent longues (un à six mois). Le projet est financé par la fondation de la princesse Lalla Salma du Maroc à hauteur d’environ 1 milliard de F CFA (plus de 1,5 million d’euros). B.M.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

133


*

* Soyez les bienvenus Ă Abidjan


Grand format CÔTE D’IVOIRE SOCIÉTÉ

En quatre ans, elle s’est imposée comme l’une des grandes figures de la gastronomie ivoirienne.

m’a offert mes premières marmites en fonte quand j’avais 7 ans. Cela fait partie de moi et je n’ai cessé d’expérimenter, d’explorer, de travailler », explique-t-elle. Un jour, elle décide donc de tout abandonner et s’envole vers la France pour suivre une formation à l’Institut Paul-Bocuse, près de Lyon, l’une des capitales de la gastronomie. Début 2014, elle ouvre un restaurant dans le quartier abidjanais du Plateau, Le Mosaïc, qui devient rapidement l’une des meilleures tables de la capitale économique. Sa touche personnelle ? Le visuel. Également férue d’arts plastiques, la chef Gilbert compose ses assiettes comme des toiles. « Mon objectif est de sublimer les produits de nos terroirs, expose-t-elle. Je fais en sorte que mes assiettes soient des expériences qui émoustillent les papilles, mais pas seulement. La beauté du plat est un élément clé d’une expérience gastronomique. »

DR

Star des réseaux sociaux

TENDANCE

La recette du succès Être à la tête de l’une des meilleures tables d’Abidjan ne lui suffisait plus. Prisca Gilbert exerce désormais ses talents de chef à domicile, sur les ondes et sur la Toile.

BAUDELAIRE MIEU

seulement 36 ans, Prisca Gilbert est déjà connue et reconnue comme l’un des visages de la gastronomie ivoirienne et fait partie des chefs les plus sollicités par le Tout-Abidjan. Pourtant, c’est d’abord dans le marketing et la communication que la jeune femme a fait ses armes. Pendant treize ans, elle travaille successivement pour De Rimco (Yeshi Group), Events (Voodoo) et Espaces Images… Mais elle n’en oublie jamais vraiment sa passion : « Mon goût pour la cuisine a été nourri par ma grand-mère, qui

À

Deux ans plus tard, désireuse de quitter les fourneaux du restaurant, Prisca Gilbert change de tablier pour celui de chef à domicile. Elle devient aussi productrice et animatrice en lançant Miam, une émission très suivie sur les réseaux sociaux. Et depuis avril 2018, elle tient une chronique dans le programme La Vie ici, sur RFI. Des mille et une façons de revisiter l’incontournable dibi haoussa à l’art de composer des sauces paysannes gourmandes, elle fait voyager les auditeurs dans toute l’Afrique de l’Ouest à travers ses spécialités culinaires. « Entre les tournages, les enregistrements et le coaching, je n’ai pas de journée de travail type, mon travail et mes responsabilités varient en fonction de la “toque” que je porte », explique-t-elle avec enthousiasme. Prisca Gilbert ne veut en tout cas ressembler à aucun autre chef renommé. « Si la cuisine est notre passion commune, chacun la vit différemment », estime-t-elle. La jeune femme reconnaît toutefois être inspirée par quelques stars de la profession, comme le Camerounais Christian Abegan, « une vraie bibliothèque culinaire ». Et elle admire l’abnégation de la chef française Dominique Crenn: établie à San Francisco, elle est devenue fin novembre la première femme à obtenir trois étoiles Michelin aux États-Unis.

jeuneafrique no 3023 du 16 au 22 décembre 2018

135


R T AU

D

B I D J AN

PO

OME

’A

N TO

Une Référence Internationale

SE MODERNISER POUR SE POSITIONNER DURABLEMENT L’Afrique portuaire avance à grands pas avec des projets de développement des infrastructures un peu partout sur le continent. Dans ce paysage concurrentiel, le port d’Abidjan entend bien maintenir et consolider son leadership sur la côte ouest. Pour cela, depuis 2012, les autorités portuaires ont opté pour le renforcement de sa compétitivité par la modernisation du port existant et la création de nouvelles infrastructures plus adaptées aux défis du secteur, tout en optimisant la politique de spécialisation des quais. La priorité étant de corriger rapidement certains handicaps tels que : la faiblesse du tirant d’eau au niveau notamment de la passe d’entrée du canal de Vridi et l’étroitesse de celle-ci, la congestion portuaire due à l’encombrement des quais, des terre-pleins et des voies de circulation routière, la vétusté ou l’inadaptation de certaines infrastructures, et le déficit d’espaces pour les industriels et le stockage des marchandises.

août 2018. Aujourd’hui, les conditions sécuritaires d’exploitation du port se sont nettement améliorées, en témoignent les usagers eux-mêmes. Ajouté à la sécurité, les voies de circulation dégradées par endroit ont été rapidement réhabilitées pour permettre plus de fluidité. Après cette première étape, le cap a été mis sur les infrastructures. Le premier projet à avoir été réalisé est la construction d’un môle au terminal à pêche. Financé sur le budget du Port Autonome d’Abidjan à hauteur de 33.6 milliards de F CFA (environ 51,2 millions d’Euros), l’ouvrage inauguré en septembre 2015, est depuis lors en exploitation. Désormais, les 1060 mètres linéaires de quai réalisés avec un tirant d’eau admissible de 10 mètres (contre 7 mètres avant) permettent d’accueillir les plus grands chalutiers. Cinq hectares de terre-pleins y ont été aménagés et mis à la disposition des industriels dont certains ont démarré la construction de leurs installations frigorifiques.

Avec l’appui du gouvernement dont le plan national de développement (PND) accorde une place importante au secteur des transports, plusieurs projets ont été initiés et mis en œuvre par la Direction Générale du Port Autonome d’Abidjan (PAA) afin de pallier les insuffisances identifiées. En cette fin d’année 2018, leur état d’avancement satisfaisant permet de faire un bilan, tant la physionomie de la plateforme portuaire d’Abidjan a changé.

Ensuite, les travaux pour élargir et approfondir la passe d’entrée du Canal de Vridi ont été lancés pour un montant de 130 milliards de F CFA (environ 198,1 millions d’Euros) cofinancé par Eximbank Chine et l’État de Côte d’Ivoire. Pratiquement achevé, l’ouvrage devrait être livré et inauguré dans les prochaines semaines. Ainsi à partir de 2019, le port d’Abidjan pourra aisément accueillir les plus gros navires fréquentant les côtes du continent Africain, sans limitation de longueur.

Il fallait d’abord renforcer la sûreté et la sécurité pour permettre aux opérateurs de vaquer sereinement à leurs activités. Ce qui fut fait dès 2013 avec la concession de la sûreté portuaire à un opérateur privé justifiant de solides références. En matière de sécurité, cette option a été affirmée par l’acquisition depuis le 1er janvier 2014 de 2 fourgons pompe tonne (FPT) et la construction d’une caserne de pompiers mise en service en

Le 15 mars 2018, un poste à quai, long de 300 mètres, du futur terminal roulier a été mis en service. L’infrastructure quasiment achevée à ce jour, sera livrée courant 2019. Sa construction est couplée à celle du second terminal à conteneurs (TC2) pour un investissement total de 400 milliards de F CFA (environ 609,7 millions d’Euros), cofinancé par Eximbank Chine et l’État de Côte d’Ivoire.

Môle du Port de pêche.

www.portabidjan.ci

Quai roulier mis en service en mars 2018.


PUBLI-INFORMATION

Le canal de Vridi avant travaux.

Justement, les travaux de construction du TC2 avancent bien et l’infrastructure sera mise à la disposition du concessionnaire, en 2019, en vue de son équipement pour un début d’exploitation en 2020. Avec ce deuxième terminal, l’objectif est d’accroître significativement la capacité de manutention à 3 millions d’EVP. C’est un atout majeur dans la stratégie de positionnement du port d’Abidjan comme hub principal de transbordement au niveau de la région ouest africaine. Quant à l’optimisation du domaine portuaire, dans une première phase, 40 hectares de terrains supplémentaires ont été acquis par remblaiement de la baie lagunaire située entre les quartiers de Vridi et de Biétry. Les travaux de viabilisation sont en cours. Ce projet est financé par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) à hauteur de 24 milliards (environ 36,5 millions d’Euros). Il vise à augmenter l’offre de stockage du port d’Abidjan avec la possibilité d’installation de nouvelles unités industrielles.

La nouvelle configuration du canal de Vridi.

sion 2015 des normes ISO 9001 et ISO 14001, faisant ainsi du port d’Abidjan le 1er port Africain à recevoir cette distinction. Au final et en attendant les statistiques commerciales, qui montrent déjà des signes d’une croissance du trafic global par rapport à 2017, l’année 2018 aura été fructueuse pour le port d’Abidjan avec de nouvelles infrastructures bientôt opérationnelles présageant de bonnes perspectives à partir de 2019 où la grande offensive commerciale sera lancée. Les acquis n’étant pas le seul fait du Port Autonome d’Abidjan, l’avenir ne saurait être envisagé sans l’apport de l’ensemble des acteurs regroupés au sein de la Communauté Portuaire d’Abidjan. Les diverses compétences et expertises de chacun, conjuguées dans une synergie des stratégies et des actions, positionneront durablement le port d’Abidjan sur un marché portuaire africain en croissance.

En ce qui concerne le futur Terminal Céréalier, un accord de prêt de financement avec l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a été signé, le 30 mai 2018. Les études avant-projet détaillées (APD) sont terminées et la préparation du dossier d’appel d’offres est en cours, pour un début imminent des travaux de construction. Avec ces réalisations, le pari du Port Autonome d’Abidjan est en passe d’être tenu. Celui de faire du Port d’Abidjan, un port moderne, une plateforme logistique leader en Afrique de l’ouest. Mais cette ambition passe également par d’autres réformes qui doivent accompagner le développement des infrastructures.

Abidjan

Il y a également la qualité des services offerts à la clientèle. Sur la plateforme portuaire, les opérateurs mettent un point d’honneur à traiter les navires et marchandises selon les standards internationaux. Le PAA s’est aussi améliorer en la matière. Engagé depuis belle lurette dans une démarche Qualité, Santé et Environnement, il a obtenu en juin 2018, la certification à la ver-

Email : info@paa.ci

facebook.com/portabidjan

DIFCOM-JAMG/© PAA & ADOBE STOCK

La première est la gouvernance de l’entreprise. Cela, Hien Yacouba SIE, Directeur Général, et son équipe l’ont très vite compris en mettant plus de rigueur dans la gestion. Mieux, le PAA par la volonté de ses responsables, est suivi depuis 2014 par l’Agence de notation financière Bloomfield Investment Corporation. En 2018, celle-ci a décerné au PAA, pour la 2ème année consécutive la note A+.


ENGAGÉE EN AFRIQUE, LÀ OÙ L’AVENIR S’ÉCRIT Société Générale est nommée meilleure banque en Afrique, pour la qualité de son accompagnement et ses solutions innovantes de financement auprès des startups et PME africaines.

Société Générale, S.A. au capital de 1 009 897 173,75 € – 552 120 222 RCS PARIS – Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. Crédit photo : Vitaly Yurasov – Décembre 2018.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.