PLUS CONGO

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LE PLUS

de Jeune Afrique

POLITIQUE Une ligne rajeunie pour le parti présidentiel

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ÉCONOMIE BTP, mines, bois… Les indicateurs sont au vert REPORTAGE Dolisie en quête d’avenir RAP De Passi à Abd Al Malik, la french connection

Æ PARC NATIONAL de Conkouati-Douli.

CONGO

Poussée de croissance JEUNE AFRIQUE

ANTONIN BORGEAUD POUR J.A.

Cure de jouvence au sein de l’état-major politique, évolution du PIB deux fois supérieure à la moyenne régionale… Le pays est paré au décollage. Reste à embarquer l’ensemble de la population.

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Le Plus de Jeune Afrique

d LE PLUS

Prélude François Soudan

CONGO

Révolution culturelle

C’

EST DÉSORMAIS plus risque du privé ? Les Congolais jugeront qu’une apparence : après peut-être ces lignes excessives, mais il deux décennies de stafaut qu’ils le sachent : qu’ils cessent de gnation, le Congo décolle tout attendre du chef et de l’État provienfin. Taux de croissance flirtant avec dence, qu’ils sortent de leur mentalité les deux chiffres, nouveaux champs d’assistés, séquelle d’une époque révopétroliers offshore, bétonnage à tout-va, lue où la fonction publique recrutait à liaisons quotidiennes surbookées avec tour de bras, et ils participeront enfin à l’Europe, et jusqu’à ce bon vieux Parti la maîtrise de leur propre avenir. congolais du travail (PCT) qui vire du rouge sectaire au rose accueillant. Reste L’esprit d’initiative et de responsabique le risque de voir ce pays de 4 millité, la culture d’entreprise, l’existence lions d’habitants contracter le syndrome d’un vrai secteur privé qui ne vive pas de la croissance sans développement en parasite sur les marchés de l’État, – ce mal qui frappe nombre de pétroliers la volonté de prendre des risques pour émergents, avec PIB par tête en hausse réussir, tout cela manque encore terriet indice de développement humain blement au Congo – et ce clivage est bien (IDH) à la traîne – est loin d’être écarté. plus fondamental que celui qui sépare On peut être sur la voie de la semiceux qui ont accès à la table du pouvoir prospérité comme l’est le Congo et de ceux qui rêvent d’y parvenir. D’autant demeurer fragile parce que l’éducation, l’emQue les Congolais cessent de tout ploi, le social ne suivent attendre du chef et ils participeront pas. Comment faire ?

enfin à la maîtrise de leur avenir.

Il en va, bien sûr, de la responsabilité primordiale de l’État, du gouvernement, et du commandant de bord – Denis Sassou Nguesso en l’occurrence. C’est en effet une évidence que la gouvernance doit chaque jour être améliorée. Mais cette exigence est aussi, dans une certaine mesure, l’arbre qui cache la forêt. Car c’est à une véritable introspection culturelle que tous les Congolais doivent se livrer s’ils veulent véritablement entrer dans la modernité et la mondialisation. À quoi servent, par exemple, les dispositifs très avantageux d’aide à la création d’entreprise adoptés en Conseil des ministres il y a trois mois, s’il n’y a personne ou presque pour prendre le

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que, conséquence perverse de sociétés traditionnelles égalitaristes et d’une éducation qui prône la méfiance aux enfants pour se protéger, les Congolais jalousent les réussites individuelles et ne s’aiment guère entre eux. Tant que l’on préférera tirer vers le bas ceux qui montent plutôt que de les appuyer afin qu’ils aident leurs compatriotes, plus tard, à sortir du trou ; tant que la vertu de solidarité, l’une des bases essentielles du développement, sera noyée sous les jérémiades de l’envie et de la défiance mutuelle, la croissance reposera sur des sables mouvants. Il faut que tout change. On appelle cela une révolution culturelle. ●

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Poussée é de croissance

POLITIQUE Des cadres et une ligne rajeunis p. 80 MACROÉCONOMIE Les indicateurs passent au vert p. 83 TRANSPORTS Enfin des routes

p. 85

INDUSTRIE Une stratégie plus proche du terrain p. 88 MINES Le pays mise gros, les opérateurs aussi

p. 90

ÉCONOMIE FORESTIÈRE Merci l’Asie p. 92 ITINÉRAIRE URBAIN Dolisie en quête d’avenir p. 95 TRIBUNE La langue au cœur de la crise de l’enseignement par Mukala Kadima-Nzuji p. 107 MUSIQUE De Passi à Abd Al Malik, la french connection du rap p. 108 MODE Au temps du « made in Congo » p. 110


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Le Plus de Jeune Afrique

POLITIQUE

Des cadres et une Lors de son 6e congrès extraordinaire, le Parti congolais du travail a ouvert ses portes aux autres composantes de la majorité présidentielle et entamé une cure de jouvence. L’objectif : reprendre des forces avant les législatives de 2012. TSHITENGE LUBABU M.K.,

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envoyé spécial

oulard rouge autour du cou. Insigne rouge sur la poitrine. Drapeaux rouges. Le tout frappé d’un marteau, d’une houe et de deux palmes, symboles du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) : l’écarlate était de mise, du 21 au 25 juillet, dans la salle de conférences du Palais des congrès de Brazzaville, à l’occasion du sixième congrès extraordinaire du parti présidentiel. Rouges aussi les invités spéciaux : les représentants du Parti du travail de Corée du Nord, du Parti communiste cubain, du Parti communiste chinois, du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), de la South West Africa People’s Organization (Swapo, parti namibien)… Aucun représentant d’un parti social-démocrate, comme si, à l’heure où il entame sa mue, le PCT était encore marqué par « la nostalgie des origines », pour reprendre l’expression de Charles Zacharie Bowao, ministre de la Défense. NOUVEAUX ARRIVANTS. Les 1350 délégués venus

des douze départements du pays et de l’étranger ont claironné à l’envi, peut-être pour la dernière fois, le fameux : « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple », devise de l’ex-parti unique, qui aurait dû être abandonnée depuis le renoncement au marxisme-léninisme… en décembre 1990. De quoi effrayer les ralliés de fraîche date. Mais la consigne du chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, reconduit à la présidence du comité central du parti, a été scrupuleusement respectée: ne pas aborder la question des symboles (armoiries, devise…). Donc, bien que ce sixième congrès ait été, selon sa dénomination officielle, celui de « l’ouverture », la formation conserve son nom, son logo et sa devise, vraisemblablement jusqu’au prochain congrès. Le choixdelasocial-démocratien’apas,luinonplus,été remis en question. Le changement est ailleurs. N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

Du 21 au 25 juillet, 1 350 DÉLÉGUÉS venus des douze départements du pays et de l’étranger se sont réunis à Brazzaville.

La volonté d’ouverture et de rajeunissement de ses cadres affichée par le PCT n’est plus un vœu pieu. Elle s’est concrétisée. Dans un paysage politique où les différences idéologiques ne sont pas évidentes, les alliés du Rassemblement de la majorité présidentielle (RMP) ont accepté de se fondre corps et biens dans son moule. Un geste essentiel pour l’ancien parti unique, qui ne s’est pas encore totalement remis de son déclin, amorcé au début des années 1990 : il compte seulement 47 députés sur 137 à l’Assemblée nationale, même s’il pèse près des deux tiers des sièges avec ses alliés. JEUNE AFRIQUE


Poussée de croissance

ligne rajeunis

de la revitalisation de l’ex-parti marxiste-léniniste. « Mais cela ne veut pas dire que tout sera rose, s’empresse-t-il d’ajouter. Il y aura certainement des problèmes de cohabitation entre les anciens du parti et les nouveaux arrivants, entre les anciens et leurs camarades qui reviennent. » La route sera longue pour atteindre la cohésion entre les différentes composantes. Charles Zacharie Bowao, refondateur et membre influent du PCT, estime que « la large ouverture veut dire ne plus rechercher l’avenir dans le passé ». Pour lui, il faut « des esprits ouverts, novateurs, qui comprennent les enjeux

La devise date encore de l’ère marxiste-léniniste, révolue depuis… 1990. de demain, une harmonie entre les générations, un brassage des âges et des expériences afin de débattre sans a priori. Il faut surtout faire le deuil du passé révolutionnaire ». D’où la question de savoir si, en fin de compte, des courants tout à fait officiels vont, ou non, se créer au sein de ce nouvel ensemble, à la place des chapelles officieuses, souvent à connotation tribale ou clanique. « C’est une évidence, une exigence, répond un membre de l’ancienne direction intérimaire. Sinon, ce sera encore le règne du centralisme démocratique. »

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RUPTURE EN DOUCEUR. L’ouverture aux femmes

De nouveaux arrivants ont été nommés au sein du comité central et dans d’autres instances du parti. Intronisés acteurs à part entière de la majorité présidentielle, ils peuvent permettre au PCT de devenir, comme il l’escompte, une grande machine électorale. Les nouvelles adhésions s’étendent à des associations, des intellectuels, des personnalités de la société civile. C’est le cas de l’égyptologue Théophile Obenga. Même des dissidents, comme Grégoire Lefouoba et Camille Bongou, sont revenus au bercail. Selon un responsable de l’ancienne direction intérimaire du PCT, tout va dans le sens JEUNE AFRIQUE

Repères Fondé en 1969 par Marien Ngouabi, le PCT, parti unique jusqu’en 1990, compte 47 députés sur 137 à l’Assemblée nationale. Son précédent congrès extraordinaire date d’octobre 2006.

s’est faite, mais elle reste largement insuffisante. Même si ces dames sont présentes au comité central et au bureau politique, elles ne constituent pas une vraie force. Ce qui conforte l’idée selon laquelle le monde politique congolais est encore profondément machiste. Ainsi, sur les douze membres du secrétariat permanent, on trouve seulement trois femmes. On attendait par ailleurs une entrée fracassante detrentenaires,quadragénairesetquinquagénaires. Ils sont bien là, même si la rupture avec le passé se fait en douceur. S’il y a certainement eu le souci de préparerunesortiehonorableauxcaciquesprésents depuis la fondation du PCT, force est de constater qu’au sein du secrétariat permanent seul Michel Ngakala, chargé de l’organisation de la vie du parti, a survécu à la rénovation. Il a en outre fallu beaucoup de subtilité pour caser les nouveaux venus sans avoir l’air de bousculer les « vieux », notamment en dégraissant le N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

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Le Plus de J.A. Congo comité central, dont la composition a été ramenée de plus de 500 à 471 membres. Mais pour atteindre ses objectifs électoraux, le PCT est condamné à sortir de la culture du statu quo et de la peur de trancher. Le nouveau secrétaire général, Pierre Ngolo (lire ci-dessous) –, qui, pour la première fois dans l’histoire du PCT, se voit attribuer un adjoint, André Massamba –, n’a d’autre choix que de mettre les bouchées doubles: le renouvellement d’une partie du Sénat est prévu en octobre prochain. « Plus tôt les changements se feront, plus nous aurons de chances de gagner les élections, commente l’un de ses camarades. Il faut commencer par la doctrine et la remise en question des anciens symboles. »

Le choix de la socialdémocratie n’a pas été remis en question.

OPPOSITION ATONE. En face, les opposants,

rassemblés au sein du Front des partis de l’opposition congolaise (FPOC), ne semblent pas encore en mesure de provoquer l’alternance.

Apparemment sans moyens, ils ont du mal à convaincre. À l’approche des législatives de 2012, où ils ont décidé de présenter un front uni, ils réclament sans cesse au gouvernement l’arrêt du recensement administratif, l’organisation d’une concertation en vue de créer les conditions d’un scrutin crédible, ainsi que la mise en place d’une commission indépendante et paritaire chargée d’organiser les élections. Ils se plaignent par ailleurs de n’avoir pas accès aux médias officiels pour faire entendre leurs voix. Autant de revendications qui n’ont pour l’heure obtenu aucun écho de la part du pouvoir. C’est dans ce contexte que le principal parti de l’opposition, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) – qui compte seulement 11 députés à l’Assemblée nationale –, montre une fois de plus au grand jour ses profondes divisions internes, après avoir annoncé la tenue prochaine d’un « congrès unitaire ». Ces dissensions ne manqueront pas de profiter au PCT, qui s’en réjouit déjà. ●

La surprise Pierre Ngolo Presque inconnu du grand public, le nouveau secrétaire général a bénéficié de son image de « conservateur ouvert », à même d’unifier et de dynamiser sa formation.

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ersonne n’attendait Pierre Ngolo à la tête du secrétariat permanent du Parti congolais du travail (PCT). Jusqu’au matin du 25 juillet, sur toutes les lèvres circulaient plusieurs noms de « poids lourds » susceptibles de prendre la succession d’Ambroise Édouard Noumazalaye, décédé en 2007, pour fermer, enfin, la parenthèse de l’intérim assuré par Isidore Mvouba, ministre d’État, ministre des Transports et coordonnateur du Pôle des infrastructures de base. On parlait surtout de membres du gouvernement, à commencer par Isidore Mvouba lui-même, mais aussi Firmin Ayessa (ministre d’État, directeur de cabinetduprésident),RodolpheAdada(ministre d’État, ministre du Développement industriel) ou Henri Djombo (ministre du Développement durable). HOMME DU SÉRAIL. Mais ces succes-

seurs potentiels ont fait les frais de ce qu’un ministre congolais qualifie de « nuit des longs couteaux et des morts politiques ». Le 25 juillet, tous les pronostics avaient été déjoués. Selon certains membres du parti, le nouveau secrétaire N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

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CE DÉPUTÉ DE 57 ANS succède à Ambroise Édouard Noumazalaye.

général était le joker du président du comité central et chef de l’État, Denis Sassou Nguesso. À 57 ans, Pierre Ngolo, professeur de philosophie de formation et premier secrétaire de l’Assemblée nationale, n’est pas un nouveau venu, même s’il est un quasi-inconnu pour le militant lambda. Homme du sérail, il a fourbi ses premières armes dans les rangs de

l’Union de la jeunesse socialiste congolaise (UJSC), l’organisation des jeunes du PCT. « En réalité, c’était le choix du président depuis longtemps, explique un membre du gouvernement. Il a dû déceler en lui des qualités d’organisateur. Ngolo connaît bien le parti. Il n’était pas dans les polémiques qui l’ont secoué. Avec Ngolo, personne ne pourra dire que c’est le triomphe d’un camp sur l’autre. » Le nouveau secrétaire général est présenté comme « un conservateur ouvert, soucieux de préserver l’identité du parti, tout en comprenant la nécessité du changement », affirme un refondateur. Homme du compromis entre les « anciens » et les « modernes », Ngolo a du pain sur la planche. Ses camarades attendent de lui qu’il gagne en charisme, en punch, afin de mener à bien la redynamisation du PCT. Son principal challenge sera le passage de la logique postcommuniste à celle de la social-démocratie. Il devra aussi tenir compte de tous les partis qui se sont fondus dans le PCT et avaient leur propre mode de fonctionnement, très éloigné du centralisme démocratique. À un an des élections législatives, Pierre Ngolo réussira-t-il à transformer le PCT en « machine à gagner » ? Et à atteindre l’objectif fixé : voir 115 à 120 députés PCT siéger dans une Assemblée nationale qui en compte 137? Ses camarades le jugeront sur son aptitude à ne pas se contenter de gérer le statu quo. ● T.L.M.K. JEUNE AFRIQUE


Poussée de croissance MACROÉCONOMIE

Les indicateurs passent au vert

Une gestion des finances plus stricte et l’allègement, l’an dernier, de plus de la moitié de sa dette extérieure ont donné au pays les moyens de s’engager sur la voie d’un développement durable. La tendance se confirme pour 2011.

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JEUNE AFRIQUE

VINCENT FOURNIER/J.A.

Banque mondiale, a permis de réduire de moitié l’encours de la dette multilatérale. Quant au Club de Paris, il a annulé plus de 95 % de la créance du pays (qui s’élevait à 1 258 milliards de F CFA). Conséquence d’une gestion plus rigoureuse des finances publiques, le solde budgétaire s’est nettement amélioré. De 5,4 % en 2009, il est passé à 13,9 % du PIB en 2010 et devrait s’afficher à 16,5 % en 2011. Malgré ces bons résultats, les fragilités persistent. La croissance du pays et son solde budgétaire sont encore trop dépendants des activités pétrolières et minières, dont la part dans le PIB est de plus de 56 %. La prévision de croissance pour 2011 a ainsi été révisée de 9,1 % à 6,7 % par la Beac du seul fait de la baisse projetée de la production pétrolière (liée à des aléas techniques et au déclin de la production du champ de Moho Bilondo). En outre, le pays continue d’accuser un retard important DENIS SASSOU NGUESSO, le chef de l’État congolais, HYPERACTIVITÉ. Plusieurs facpar rapport aux Objectifs du président en exercice de la Cemac depuis janvier 2010. teurs expliquent ces bons résulmillénaire pour le développetats. À commencer par une production ment (OMD), notamment en matière ils ont contribué à hauteur de 2,9 % à la record de près de 115 millions de barils sanitaire, avec des niveaux élevés de croissance en 2010. Enfin, l’inflation a de pétrole en 2010. Premier poste d’exmortalité maternelle et infantile et un poursuivi sa décélération pour s’établir portation du pays, l’exploitation pétroaccès encore faible à l’électricité et à en moyenne annuelle à 1,2 % en 2010 lière assure 85 % des recettes de l’État. (contre 2,8 % en 2009), une évolution qui, l’eau potable. Le taux de chômage est Dans son sillage, la production de gaz selon la Beac, est « essena augmenté de 47 %. Les hydrocarbutiellement liée à la relative La croissance est encore trop res partagent donc désormais le rôle de amélioration du trafic ferdépendante des activités minières locomotive de l’économie avec le secteur roviaire et de la fourniture et pétrolières. du BTP. Dopé par les chantiers d’infrasen énergie ». tructures, ce dernier a enregistré un taux BOUFFÉE D’OXYGÈNE. Alors que sa important, surtout parmi les jeunes de croissance de 12,5 % en 2010 (contre dette extérieure représentait plus de la (35 % selon les dernières statistiques près de 10 % en 2009). Les autres secteurs affichent également moitié du PIB, l’atteinte par le Congo, fin de l’Office national de l’emploi et de la une hausse de leurs activités, notamjanvier 2010, du point d’achèvement de main-d’œuvre). La diversification de ment celui du bois (lire pp. 92-94) et des l’Initiative en faveur des pays pauvres très l’économie reste un enjeu crucial pour élever le niveau de vie de la population industries manufacturières (+ 11,5 % endettés (PPTE), assortie d’un allègeet installer une croissance durable. ● en 2009). Quant aux investissements ment de près de 100 milliards de F CFA MURIEL DEVEY publics et privés, en hausse de 4,9 %, (152,5 millions d’euros) octroyé par la

e rapport publié en juin par le Comité monétaire et financier national du Congo auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) souligne que l’effort engagé par le pays pour consolider la situation macroéconomique commence à porter ses fruits et est « susceptible d’impulser une croissance vigoureuse et durable qui pourrait faire reculer la pauvreté ». Avec un taux de croissance de 6,7 % en 2009, de 9,5 % en 2010 et, selon les projections, de 6,7 % en 2011, le Congo se démarque en effet de l’ensemble de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont le taux de croissance moyen s’est établi à 4,2 % en 2010 (contre 1,8 % en 2009) et est attendu à 5,2 % en 2011. Une belle performance également comparée à la croissance moyenne de l’Afrique subsaharienne (4,9 % en 2010 et 5,5 %, selon les prévisions, en 2011).

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ANTONIN BORGEAUD POUR J.A.

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TRANSPORTS

Enfin des routes Longtemps stockés dans des cartons, les projets de construction et de rénovation des réseaux de communication prennent enfin corps. Le pays retrouvera-t-il pour autant sa vocation de transit ?

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edevenir la voie de transit privilégiée entre ses voisins enclavés d’Afrique centrale et le golfe de Guinée… Ce vieux rêve devrait enfin se concrétiser avec les chantiers d’infrastructures en cours. Avec, d’abord, sur l’océan, des infrastructures portuaires de qualité. À cet égard, le parc à conteneurs du port en eau profonde de Pointe-Noire, porte d’entrée du pays par la mer, est en cours d’extension et de modernisation. En revanche, malgré des travaux de rénovation de son matériel roulant et de quelques-unes de ses voies, le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) ne sera pas performant de sitôt. Les 510 km de rail qui relient Brazzaville, la capitale, à Pointe-Noire, poumon économique du pays, sur l’Atlantique, sont pourtant la seule voie terrestre existante, pour le moment, entre les deux plus grandes villes du Congo. Faute d’avoir trouvé un acquéreur pour reprendre la concession, l’État s’est

JEUNE AFRIQUE

résolu, en attendant, à engager lui-même le programme de modernisation. Depuis 2007, il a investi quelque 40 milliards de F CFA (près de 61 millions d’euros) dans l’entreprise pour sa réhabilitation et son équipement. TRAIN D’ENFER. Actuellement, la ligne

LE CHEMIN DE FER CONGO-OCÉAN est actuellement la seule voie terrestre entre Brazzaville et Pointe-Noire.

compte tenu de la demande croissante des industriels et du développement des projets miniers, table sur un trafic de 1,65 million de tonnes de marchandises l’an prochain. Chemin de fer ou pas, le Congo a aussi besoin d’un bon réseau routier. L’accent a donc été mis sur ce dossier. « L’objectif est de relier le sud et le nord du pays par deux grands axes, l’un situé à l’est et l’autre à l’ouest, explique Michel Niama, conseiller du ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire. De part et d’autre de ces axes, des transversales feront la jonction avec les pays voisins. C’est ce que prévoit le plan national des transports. » Les chantiers (bitumage et aménagement de routes) mobilisent divers acteurs.

n’est plus desservie que par un seul train, qui fait le trajet aller, puis retour. Aussi, le CFCO a privilégié le trafic de marchandises et réduit celui des passagers. Il a cependant commandé vingt-trois voitures de Faute de repreneur, l’État a voyageurs à la Corée du engagé lui-même la réhabilitation Sud, afin de rééquiper des infrastructures ferroviaires. deux rames, qui seront mises en exploitation À commencer par les entreprises de BTP, avant la fin de l’année. Par ailleurs, des de toutes nationalités, dont la China trains spéciaux vont être mis en circulaNational Machinery and Equipment tion : l’un entre Brazzaville et la région Import and Export Corporation (CMEC), du Pool, l’autre entre Pointe-Noire et le la China Road and Bridge Corporation Mayombe. Le CFCO prévoit d’assurer le transport (CRBC), ou encore, le brésilien Andrade de 1,3 million de voyageurs en 2012 et, Gutierrez. Ils impliquent également ● ● ● N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011


Le Plus de J.A. Congo ● ● ● des forestiers et des miniers, qui y participent en termes de financements mais aussi, pour certains, de conception et de réalisation, ces voies de communication étant indispensables à leurs activités. Formée des routes nationales 1 et 2, la dorsale est, la plus avancée, reliera Pointe-Noire à Ouesso (chef-lieu du département de la Sangha) via Brazzaville. Pour l’heure, seule la RN 2, qui va de la capitale à Ouesso, en passant par Oyo et Owando, est praticable. Ou presque. La réhabilitation, en cours, des tronçons dégradés, en particulier Ouesso-Yengo et Gamboma-Ollombo, et la construction du pont sur la rivière Mambili permettront de fluidifier le trafic le long de cette nationale qui s’étend sur plus de plus de 1 000 km. Vecteur de l’intégration sous-régionale, la jonction d’Ouesso avec la ville camerounaise de Sangmélima, un projet du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), n’est plus

qu’une question de mois, la rénovation de la route Ketta-Sembé-Souanké ayant été lancée. Un soulagement pour les forestiers et les miniers qui opèrent dans ces zones. Et l’opportunité pour Ouesso, porte d’entrée vers le Cameroun et la Centrafrique, de redynamiser ses activités.

soit environ 300 km, devraient, pour leur part, être bouclés en 2013. FAR WEST. L’axe ouest est beaucoup

moins avancé. Son tracé passe par Pointe-Noire, Dolisie, Loudima, Sibiti, Zanaga, Lékana, Oboyo, Ewo, Kéllé et Mbomo pour atteindre Sembé, dans la Sangha. Un Les forestiers et les miniers axe d’autant plus important participent aux chantiers routiers, qu’il traverse des départements enclavés, dont la indispensables à leurs activités. Cuvette-Ouest, où d’imporLa jonction nord-sud via la dorsale tants projets miniers sont en développeest ne sera quant à elle effective que ment. Sa réalisation assurera la jonction entre le nord et le sud du pays, jamais lorsque la RN 1, entre Pointe-Noire et réalisée dans la partie ouest du Congo. Brazzaville, sera réalisée. Un pari en voie d’être gagné puisque le tronçon Au passage, il favorisera la connexion avec le Gabon. de 190 km entre Pointe-Noire et Dolisie (lire p. 97), confié à la CMEC, devrait être Le premier jalon de cette jonction est achevé fin 2011. C’est le plus complexe déjà posé. « Le bitumage du tronçon à réaliser, puisqu’il traverse le massif Loudima-Sibiti est achevé et celui de la du Mayombe. Tout juste engagés, les route Sibiti-Zanaga est en cours », inditravaux du tronçon Dolisie-Brazzaville, que Michel Niama. Également lancés, les

QUESTIONS À

JEAN-JACQUES BOUYA Ministre délégué, Délégué général aux Grands Travaux

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« L’appel d’offres est devenu systématique » JEUNE AFRIQUE : La municipalisation accélérée n’est-elle pas un échec, quand on constate que nombre de chantiers engagés depuis plusieurs années restent inachevés ? JEAN-JACQUES BOUYA: Le phénomène que vous évoquez a été observé lors des premières expériences de municipalisation, même si c’était sous une forme bien différente. L’achèvement de quelques projets avait connu des lenteurs, car ces processus [de municipalisation et de modernisation des infrastructures, NDLR] ont été lancés presque simultanément. La mise en œuvre de certains chantiers a été confrontée, au début, à l’insuffisance des crédits. Quant aux travaux inachevés du fait de l’entrepreneur, toutes les sociétés qui se sont retrouvées dans cette situation ont vu leurs contrats annulés. Les modalités de passation des marchés publics, à l’époque, profitaient à des opérateurs N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

économiques peu fiables. Depuis, le code des marchés publics a été réformé avec l’appui de nos partenaires pour le développement, comme la Banque mondiale. Il y a plus de rigueur, l’appel d’offres est devenu systématique. Et, par exemple, aucun marché ne peut désormais être attribué à un adjudicataire sans qu’il ait versé une caution en guise de garantie. Heureusement, dans l’ensemble, plus de 80 % de l’investissement consenti a produit les effets escomptés. Les entrepreneurs indélicats ont-ils été poursuivis en justice ? La première sanction a été le retrait systématique des marchés aux opérateurs dont la défaillance a été dûment constatée. Ensuite, quand tous les éléments du dossier sont réunis et renseignent sur les facteurs qui ont généré les faits décriés, l’affaire est soumise aux services compétents.

Pourquoi avoir décidé de construire une route nationale entre Brazzaville et Pointe-Noire plutôt qu’une autoroute ? Dans le cas de la route Pointe-NoireBrazzaville, il s’agit d’une route lourde de quatre voies, c’est-à-dire deux fois deux voies. Ces quatre voies sont calibrées pour supporter un trafic de 3 000 véhicules par jour. Cette route nationale est classée dans la catégorie des voies rapides et ses dimensions peuvent être agrandies en fonction du trafic. Cela pourrait aller jusqu’à six voies. Il faut aussi souligner que le premier tronçon, entre Pointe-Noire et Dolisie, sera achevé fin 2011-début 2012. Le deuxième tronçon, Dolisie-Brazzaville, a déjà démarré, au grand bonheur des Congolais, qui voient ce vieux projet passer enfin du rêve à la réalité. ● Propos recueillis par TSHITENGE LUBABU M.K JEUNE AFRIQUE


Poussée de croissance travaux de l’axe Zanaga-Kébara-Lékana se poursuivront jusqu’à Okoyo. Si la liaison Okoyo-Sembé n’est pas pour demain, en revanche, le bitumage, bien avancé, de la route Obouya-BoundjiOkoyo-Léketi, permettra de connecter la RN 2 à la frontière du Gabon et, de là, de gagner Franceville. De même, la réhabilitation des tronçons Boundji-Ewo et Makoua-Etoumbi dans la Cuvette-Ouest mettra le pays voisin à portée de main. Divers autres chantiers ont été réalisés ou lancés. Notamment dans la Likouala, une région en partie occupée par la forêt inondée, mais traversée par la rivière Oubangui, qui se jette plus au sud dans le fleuve Congo : une voie royale pour les échanges avec l’hinterland congolais et les pays voisins, à condition de réhabiliter les ports fluviaux, en mauvais état. UN PONT SUR LE FLEUVE. Pour mériter

son titre de pays de transit, il reste au Congo à réaliser une connexion digne de ce nom avec le grand voisin qu’est la RD Congo. Les choses sont en bonne voie avec le projet de « route-pont-rail », dont Brazzaville assure la direction. Le volet routier est acquis avec la RN 1. Assuré par la Banque africaine de développement (BAD), le financement du pont sur le fleuve Congo est bouclé. Où sera-t-il situé ? « Le lieu n’est pas encore défini avec précision, mais ce sera en aval de la capitale, à environ 30 km au sud de l’île du Diable, précise Michel Niama. Ce pont sera relié à la RN 1 par une bretelle. Un port sec de 1 000 à 2 000 ha,

Des jonctions avec le Cameroun, le Gabon et la RD Congo devraient favoriser l’intégration régionale. destiné à stocker des marchandises, sera construit à l’intersection de la RN 1 et du CFCO. De là on pourra se rendre à Pointe-Noire, Brazzaville ou directement à Ouesso. » Car, cerise sur le gâteau, un périphérique est prévu ; contournant la capitale par le nord, il rattrapera la RN 2 à hauteur de Kintélé. Des chantiers prometteurs, et à réaliser au plus vite. Car les projets de hub portuaire (à Malabo, en Guinée équatoriale, à Kribi, au Cameroun, à Moanda-Banana, en RD Congo) et de plateformes routières et intermodales ne manquent pas dans la sous-région. ● MURIEL DEVEY JEUNE AFRIQUE

N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011


Le Plus de J.A. Congo

88

Ý L’AGROALIMENTAIRE (ici les Brasseries du Congo, Brasco) est l’une des filières prioritaires.

d’appui à la diversification économique (Pade). Des programmes qui devraient aider le Congo à rectifier le tir.

PATRICK ROBERT

ZONES SPÉCIALES. En appui à cette

REDÉPLOIEMENT INDUSTRIEL

Une stratégie plus proche du terrain

Les résultats du plan de relance des activités manufacturières seront déterminants pour diversifier l’économie du pays.

L

industrie manufacturière, qui ne représente que 4,7 % du produit intérieur brut (PIB), est le parent pauvre de l’économie congolaise. Principalement localisé à Brazzaville et dans la ville portuaire de Pointe-Noire, le tissu industriel, qui a été très endommagé lors des conflits armés des années 1997-1998, se limite à l’agroalimentaire, à la première transformation du bois, à l’industrie chimique et pharmaceutique, à la petite métallurgie, à la mécanique et à l’électronique. Un plan de relance de l’industrie a donc été défini dans le cadre de la politique de diversification. Il mise sur la densification du tissu des PMI et sur une plus grande transformation des ressources naturelles du pays. Deux axes sont privilégiés : le renforcement des capacités productives dans les filières prioritaires (agroalimentaire, bois et dérivés, sidérurgie, pétrochimie, chimie, matériaux de construction, métallurgie, mécanique et électronique) et celui des capacités d’appui, de gestion et de promotion du secteur. La réussite de cette politique suppose toutefois la levée d’une série d’entraves au développement du secteur privé. Outre le manque d’infrastructures énergétiques, de transport et de télécommunications, ce dernier bute sur la question du financement et sur un environnement encore N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

peu propice aux affaires. Malgré quelques efforts, comme la réforme du code des marchés publics, le Congo reste, en 2011, 177e sur 183 pays classés dans le dernier rapport « Doing Business » de la Banque mondiale. Deux conventions ont été signées avec cette dernière : l’une, d’un montant de 11 milliards de F CFA (16,8 millions d’euros), s’insère dans le Projet d’appui institutionnel pour l’amélioration du climat des affaires et la diversification de l’économie congolaise (Pacadec), et l’autre, de 2,5 milliards de F CFA, conclue conjointement avec la Banque africaine de développement (BAD), dans le Projet

stratégie, l’accent est mis sur la création de zones économiques spéciales, dont les activités seront orientées vers l’exportation. Un avantage pour les entreprises qui s’y installeront puisque leurs coûts d’investissement, de financement et d’exploitation devraient être notablement réduits. Quatre zones ont été ciblées : la sortie nord de Brazzaville, Pointe-Noire et ses environs, Oyo-Ollombo (sur les départements des Plateaux et de la Cuvette), et Ouesso-Pokola (dans la Sangha). Le projet est appuyé par un accord de financement de 10 millions de dollars (7 millions d’euros), signé en février entre le gouvernement et la Banque mondiale. En octobre 2010, un avis d’appel à manifestation d’intérêt avait déjà été lancé pour recruter un cabinet afin de réaliser l’étude de faisabilité du projet: les français Sofred Consultants et Egis International, ainsi que le russe Gazprombank Invest, ont soumissionné. Déjà, des hommes d’affaires de l’océan Indien s’intéressent à ce projet. Des accords ont été conclus par les autorités congolaises avec le gouvernement mauricien ainsi qu’avec Singapore Cooperation Enterprise (agence gouvernementale), lors de la visite officielle du président Denis Sassou Nguesso dans les deux pays, en juillet. ● MURIEL DEVEY

ALÉAS CIMENTIERS IMPLANTÉE DANS LA BOUENZA (Sud), la Société nouvelle des ciments du Congo (Sonocc, ex-Cimenterie de Loutété), dont le capital est détenu à 56 % par la Société nationale chinoise des travaux de ponts et chaussées et à 44 % par l’État, est la seule productrice de ciment du pays. Aussi, alors que la demande nationale dépasse 700 000 tonnes par an, la décision de porter sa production annuelle à 300 000 t d’ici à 2014 (contre 100 000 t actuellement) n’est pas anodine. La Sonocc prévoit un doublement de ses ventes pour 2011, après une année 2010 décevante : 57 382 t de ciment ont été vendues, moitié moins qu’en 2009. Une baisse surtout liée à des difficultés d’acheminement. Malgré ces aléas, l’entreprise affiche un revenu d’exploitation de plus de 6 milliards de F CFA (9,15 millions d’euros) en 2010, et une marge nette de plus de 263 millions de F CFA. De quoi faire face à la construction d’une nouvelle chaîne de fabrication. ● M.D. JEUNE AFRIQUE


Nos secteurs d’activités Réseaux d’énergie, MT, BT, Courants faibles, Télécommunications, Hydraulique, Plomberie.

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Le Plus de J.A. Congo INDUSTRIES EXTRACTIVES

Le pays mise gros, les opérateurs aussi Les autorités ont mis le paquet sur le potentiel minier, en particulier ferreux, encore fort peu exploité. L’entrée en production des premiers grands sites est prévue d’ici à deux ans.

L

a stratégie de développement du secteur minier commence à donner des résultats. Hormis quelque 16 000 tonnes de cuivre, extraites dans la Bouenza (Sud) par la Société de recherche et d’exploitation minière, filiale de l’américain Gerald Metals, la production n’a pas encore démarré à grande échelle sur ces nouveaux projets. Quelques-uns devraient cependant entrer en phase d’exploitation d’ici à trois ans. Sur une cinquantaine de permis de recherche attribués au cours des cinq dernières années, 19 portent sur des explorations aurifères, dont 1 octroyé à la société chinoise Zhong Jin Hui Da Beijing Investment Co., dans la CuvetteOuest, et 9 sur les minerais de fer. Lesautresprogrammesminiersmajeurs portent sur la potasse et l’uranium. Dans le Kouilou, près de Pointe-Noire, MagMinerals Potasses Congo (MPC), une filiale du canadien MagIndustries – dont le rachat par le groupe chinois Evergreen Industries, annoncé en avril, a été finalisé fin juillet –, développe le projet Mengo, dont le coût est estimé à 1 milliard de dollars (près de 700 millions d’euros). L’usine devrait voir le jour en 2012. Elle

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE CAMEROUN

Avima

Impfondo Sembé

Voies ferrées Aéroports principaux Limites des départements

Ouésso Sangha

Badondo CuvetteOuest

GABON

Cuvette

200 km

Ewo

Owando RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Mayoko-Lékoumou Mayoko-Moussondji

Zanaga

Plateaux Djambala

Niari

Océan Atlantique

Lékoumou Sibiti

Dolisie Kouilou Madingou

Pool

Kinkala Brazzaville

Pointe-Noire

ANGOLA

produira 1,2 million de tonnes de potasse par an. Cominco SA, filiale du canadien Cominco Resources, a pour sa part lancé des travaux d’exploration sur les sites du permis Kolatchikanou (uranium) et du

RECHERCHE, FORMATION, ET PLUS SI AFFINITÉS UN VASTE PROGRAMME de cartographie géologique et d’inventaire des ressources minérales va prochainement être lancé par le ministère congolais des Mines, avec l’appui technique du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français et le soutien deTotal E&P Congo pour la logistique. Un projet qui durera cinq ans et utilisera les méthodes les plus modernes d’évaluation. L’occasion de former des étudiants congolais à ces techniques de pointe pour répondre aux objectifs de professionnalisation du nouveau système licence-master-doctorat (LMD), et ce « sur le terrain comme dans les laboratoires qui seront mis en place ou relancés dans le cadre de ce programme », explique Louis Marie Djama, le directeur général des mines. Pour l’heure, la faculté des sciences de la terre de l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville forme une M.D. centaine d’étudiants en licence. ● N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

Likouala

Nabemba

Principaux projets d’exploration et d’exploitation de minerais de fer

Co ng o

90

permis Hinda (phosphate et uranium), à Mboukou, à 50 km de Pointe-Noire. AUSTRALIENS EN TÊTE. La prospection est désormais active dans la plupart des départements. Pour l’heure, seules quelques sociétés ont mis en place de véritables projets, en particulier dans la filière fer, l’une des plus prometteuses, où dominent les investisseurs australiens. Les cours mondiaux de ce minerai sont en hausse, dopés par la demande chinoise. « Les gisements de fer les plus importants sont situés dans la Sangha, le Niari et la Lékoumou », précise Louis Marie Djama, le directeur général des mines. Dans la Sangha (Nord), Congo Iron, filiale de l’australien Sundance Resources (présent au Cameroun dans le projet de Mbalam), opère près du mont Nabemba, au sud de Souanké. La société a finalisé JEUNE AFRIQUE


Poussée de croissance les travaux d’exploration et prévoit d’investir 600 millions de dollars dans le développement du projet. La mine à ciel ouvert, dont les réserves sont estimées à 210 millions de tonnes de fer à haute teneur, produira environ 21 millions de tonnes par an à partir de 2014. FRONTIÈRE GABONAISE . Dans le

Dans le Niari, Equatorial Resources Ltd opère sur le projet de MayokoMoussondji, voisin du permis d’exploration de DMC Iron Congo (filiale de l’australien African Iron), baptisé Mayoko-Lékoumou. DMC Iron, qui entame la construction d’une base logistique à Léhala et la réhabilitation de la piste d’atterrissage de Simba-Léhala, prévoit de démarrer la production en 2013. Au total, 1,5 milliard de tonnes de minerai devraient être extraites du gisement, dont la durée de vie est estimée à plus de cent ans.

Nord-Ouest, près de la frontière avec le Gabon, le projet Avima est conduit par Core Mining Congo, filiale de l’australien Core Mining (dont le sidérurgiste russe Severstal est actionnaire ZANAGA, MÉGAPROJET. Un troisième à hauteur de 16,5 % du capital depuis grand projet est en développement à mai 2010), qui opère aussi au Gabon Zanaga,danslaLékoumou.Ilestconduit (projet fer Kango). Après avoir investi 40 millions de dollars dans l’exploration, Core « Les gisements de fer les plus Mining Congo compte importants sont situés dans la injecter quelque Sangha, le Niari et la Lékoumou. » 100 millions de dollars dans un programme de LOUIS MARIE DJAMA, directeur général des mines forage. L’exploitation devrait démarrer en 2015, avec une par Mining Projects Development production attendue de 20 millions Congo (MPD-Congo), une coentreprise de tonnes par an. associant Zanaga Iron Ore Company Toujours dans le Nord-Ouest, au (immatriculée aux Îles vierges britansud d’Avima, le projet Badondo est niques) et le suisse Xstrata. développé par l’australien Equatorial MPD-Congo entamera dès 2012 la Resources Ltd. Dans la Cuvette-Ouest, construction des infrastructures nécesdes prospections ont été engagées par saires (mines, chemin de fer et port près l’australien Waratah Resources Ltd de Pointe-Noire), dont le coût est évalué (permis Youkou) et par Equamineral à 6 milliards de dollars. L’exploitation (permis Oyabi et Kéllé). pourrait démarrer en 2016, avec une L’autre grande zone ferrugineuse se production annuelle de 45 millions trouve danslapartiesuddupays,oùplude tonnes de minerais concentrés. ● sieurs projets sont en développement. MURIEL DEVEY

Quand les compagnies croisent le fer Construction d’infrastructures ferroviaires, partenariats : pour desservir leurs concessions, les sociétés se démènent.

L

évacuation des futures productions minières est un vrai casse-tête. Pas d’autres moyens que de réhabiliter les voies ferrées existantes ou d’en créer de nouvelles. MPD-Congo planche sur le projet de construction d’une nouvelle voie ferrée de 350 km depuis Zanaga jusqu’à un port proche de Pointe-Noire. Pour acheminer les minerais de fer depuis Mayoko jusqu’au port de Pointe-Noire, DMC Iron et Equatorial Resources négocient quant à eux avec le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) JEUNE AFRIQUE

pour obtenir l’autorisation d’utiliser ses voies. En contrepartie, ils s’engagent à adapter les structures ferroviaires du CFCO entre Dolisie et Pointe-Noire et à réhabiliter l’ancienne voie de la Comilog entre Mbinda et Dolisie. Dans le nord du pays, l’évacuation du minerai de fer passera par le Cameroun. Congo Iron prévoit en effet de construire une voie ferrée entre son site de Nabemba et celui de Mbalam, situé au Cameroun, à quelques kilomètres, où opère Cam Iron, autre filiale de Sundance Resources. ● M.D. N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011


PATRICK ROBERT

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Pour amortir la crise, les exploitants peuvent exporter 30 % DE LEUR PRODUCTION EN GRUMES, CONTRE 15 % EN TEMPS NORMAL.

BOIS

Merci l’Asie

Après deux années dans la tourmente, la filière se redresse. Avec, désormais, une très nette prédominance d’opérateurs et de clients singapouriens, chinois et malaisiens.

L

économie forestière congolaise revient de loin. Elle a subi de plein fouet la crise financière internationale de 2008, qui s’est traduite par une baisse des cours mondiaux des grumes et du bois transformé, et par une chute de 40 % des commandes. Après la débâcle de 2009, la reprise est lente mais bien réelle. En 2010, la production de grumes s’est redressée de 23 % pour atteindre 1 165 429 m3. En 2009, la baisse avait affecté aussi bien la production de grumes, qui avait chuté de 25 %, à 945 750 m3 par rapport à 1 275 900 m3 en 2008, que celle de la première transformation, qui avait décliné de 41,3 % pour s’établir à 179 300 m3 en 2009. Les sociétés installées dans le nord du pays avaient été les plus touchées, avec une baisse de production de plus de 65 %. Dans la foulée, les exportations de grumes avaient chuté (462 342 m3 en 2009 contre 528 688 m3 en 2008) et le chiffre d’affaires du secteur – qui représente 5 % du produit intérieur brut (PIB) et constitue le deuxième poste d’exportation du pays, loin derrière le N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

pétrole – avait bien évidemment souffert, passant de 272 à 250 millions d’euros entre 2006 et 2010. Et, sur les huit mille emplois directs de la filière en 2008, plus d’un millier de travailleurs ont été licenciés, et 20 % à 30 % du personnel restant mis au chômage technique. SOUTIEN DE L’ÉTAT. Deux fac-

112 RD CONGO

teurs ont contribué à la remontée de la production en 2010 : la demande

accrue des pays asiatiques, en particulier de la Chine, et la prolongation des mesures prises dès la fin 2008 par le gouvernement pour atténuer les effets négatifs de la crise sur le secteur. Notamment la possibilité donnée aux exploitants forestiers d’exporter jusqu’à 30 % de grumes, alors que la loi limite en temps normal les exportations à 15 % de la production, et l’octroi de facilités pour le paiement de la taxe à l’abattage. Des mesures que le patronat souhaiterait voir maintenues pendant encore au moins deux ans. L’heure est toutefois à l’optimisme, même si on est encore loin des records de production enregistrés en 2004 (1 694 600 m3) et en 2007 (1 679 400 m3), et du potentiel annuel exploitable (sans

Surface forestière du bassin du Congo (en millions d’hectares) CAMEROUN

CENTRAFRIQUE

22,7

19,7

CONGO

22,4

GABON

21,8

JEUNE AFRIQUE


Poussée de croissance compromettre la survie de la forêt), évalué à 2 millions de m3. Pour stimuler le secteur et créer plus de valeur ajoutée, les autorités misent, bien évidemment, sur le développement de la transformation locale. Une stratégie qui doit s’accompagner d’un effort de formation de la main-d’œuvre. À court et moyen termes, outre quelques nouveaux marchés locaux et continentaux, c’est surtout la demande en grumes des pays asiatiques, notamment de la Chine, qui devrait soutenir le secteur. Ce sont désormais les principaux clients du Congo : leurs achats représentaient 46 % des exportations congolaises de bois en 2008, 62 % en 2009 et, en 2010, la Chine est devenu le principal acheteur de bois congolais, avec 70 % des grumes exportés, devant l’Espagne et le Portugal. LEADERSHIP D’OLAM. Si le poids des pays asiatiques en tant que clients est en hausse, leurs sociétés sont également de plus en plus visibles sur le terrain. Au fil des années, elles se sont vu attribuer des Unités forestières d’aménagement (UFA) ou d’exploitation (UFE). Bien implantées dans la partie méridionale du pays, elles restaient toutefois minoritaires dans le nord, où près de 45 % des entreprises actives étaient d’origine européenne (contre 13 % dans le sud). Ce n’est plus le cas depuis que le groupe agro-industriel singapourien Olam a racheté, en février derLe chiffre d’affaires nier, les actifs de la du secteur est passé de Congolaise indus272 à 250 millions d’euros trielle du bois (CIB), ex-filiale entre 2006 et 2010. du danois Dalhoff Larsen & Horneman (DLH Group), qui avait été très affectée par l’effondrement de la demande mondiale. Avec quatre UFA – trois dans la Sangha et une dans la Likouala – qui totalisent 1,3 million d’hectares de forêt, Olam devient donc le leader de la filière au Congo. Une acquisition qui renforce le poids des Asiatiques dans le secteur et leur présence dans toutes les zones forestières du pays. Ainsi, excepté les entreprises à capitaux européens, parmi lesquelles Industrie forestière de Ouesso (IFO), filiale du groupe germano-suisse Danzer, Mokabi, filiale du groupe français Rougier, ou encore l’italienne Likouala Timber, ainsi que quelques intérêts libanais (Sifco, Bois et Placage de Lopola) ● ● ● JEUNE AFRIQUE

N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011

CHEMIN DE FER CONGO-OCEAN • Epine dorsale de l’économie congolaise • Outil d’intégration de la sous région

Nous œuvrons pour vous ffaire aimer lle train Siège social Pointe-Noire 7, Boulevard Général de Gaulle B.P.: 651 / République du Congo Tél./Fax : (+242) 294 00 40 Gare Centrale : 30, Avenue Félix EBOUE Place de la Gare / Pointe-Noire

Délégation CFCO Dolisie B.P.: 105 Tél./Fax: (+242) 291 00 16 Délégation CFCO Brazzaville Place de la Gare - B.P.: 81 Tél./Fax (+242) 281 25 23


Le Plus de J.A. Congo

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● ● ● et congolais, les sociétés à capitaux singapouriens et chinois dominent désormais dans le nord du pays. Dans la partie sud, où les Asiatiques sont omniprésents, les Européens ne sont plus représentés que par la Forestière agricole industrielle et commerciale en Afrique équatoriale (Foralac) et la Nouvelle Transformation des bois exotiques au Congo (Nouvelle Trabec). Quant aux Congolais, installés majoritairement dans cette zone, ils opèrent le plus souvent via des petites unités – excepté la Compagnie industrielle des bois du Niari, qui dispose de quatre UFE. Les intérêts chinois sont dominés par la Sino-Congo Forêt (Sicofor), née

de la fusion du malaisien Man Fai Tai et de China Overseas, qui détient cinq UFE réparties dans la Lékoumou, le Kouilou et le Niari. Ils comptent également la Société d’exploitation forestière Yuang Dong (Sefyd), la Congo Deija Wood Industry, Thanry Congo (filiale du groupe Vicwood), ainsi que Wang Sam Resources and Trading Congo, la dernière arrivée, qui vient d’obtenir l’UFA de Makoua, dans la Cuvette. É C O C E R T I F I C AT I O N . Parmi les

Malaisiens, on trouve Asia Congo Industrie (ACI) – qui opère dans cinq UFE et a essaimé en créant la Société forestière et industrielle de Léboulou

Premier partenariat public-privé dans l’écotourisme La protection sera allégée sur huit zones du Parc national d’OdzalaKokoua et du sanctuaire de Lossi pour favoriser l’accueil de visiteurs.

E

MURIEL DEVEY

Le sanctuaire de Lossi, dans la CuvetteOuest, est connu, lui, pour sa population de gorilles de plaine. Dans le cadre de l’accord, Congo Conservation Company investira à hauteur de 2,5 millions d’euros pour le développement et l’exploitation commerciale des infrastructures de tourisme et d’écotourisme. La nature, la quantité et la qualité des ouvrages à réaliser seront

de concessions d’exploitation écotouristique et de gestion cynégétique situées dans les zones d’écodéveloppement du Pnok (plus de 1,35 million d’ha) et du sanctuaire de Congo Conservation Company Lossi (35 000 ha). s’engage à investir 2,5 millions À cheval sur les départed’euros dans ce projet. ments de la Sangha et de la Cuvette-Ouest (nord-ouest du pays), le Pnok, créé en 1935 puis transdéterminées d’un commun accord par les formé en parc national, est réputé pour trois principaux partenaires concernés : sa biodiversité, la plus riche du pays. Il le ministère du Développement durable, est accessible par la route et par avion. de l’Économie forestière et de l’Environnement, celui du Tourisme et des Loisirs, Æ Les sites ciblés sont connus notamment pour LEUR POPULATION DE GORILLES DE PLAINE. et Congo Conservation Company. Cette dernière s’est engagée à respecter la loi forestière, à préserver l’environnement et à investir 5 % de son chiffre d’affaires dans un fonds destiné au développement des populations locales. Congo Conservation Company disposera de cinq ans pour entreprendre la construction d’infrastructures touristiques jusqu’à la phase d’exploitation commerciale. Huit sites seront mis en valeur en marge de la protection intégrale. Un plan d’action a en effet été adopté, qui définit des zones de protection intégrale (60 % de la superficie du Pnok), des zones d’écodéveloppement (40 %), et précise les conditions d’exercice d’activités à caractère économique et commercial, dont l’écotourisme. ● M.D.

nfin une nouvelle qui pourrait donner un coup de pouce à l’essor de l’écotourisme au Congo. Après la signature, fin avril, d’une convention d’une durée de vingt-cinq ans avec le ministère du Développement durable, de l’Économie forestière et de l’Environnement, la société américaine Congo Conservation Company a conclu, le 29 juillet, un accord relatif au Parc national d’Odzala-Kokoua (Pnok) et à sa périphérie avec le ministère du Tourisme et des Loisirs. Objectif : la mise en valeur

JACQUES RENAUD/BIOSPHOTO

(Sofil) –, ainsi que Taman Industrie, filiale du groupe Rimbunan Hidjo, qui détient deux UFE. Reste à savoir si les opérateurs asiatiques tiendront leurs engagements en matière d’aménagement. Jusqu’à présent, sur les 13 434 200 ha de forêts de production concédés, 4 150 888 ha ont été aménagés et 6 436 376 ha sont en cours d’aménagement. En outre, quelque 2 millions d’hectares sont écocertifiés, ce qui fait du Congo le premier pays au monde en termes de surface d’exploitation écocertifiée en forêt naturelle. Un capital à ne pas brader. ●

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JEUNE AFRIQUE


BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

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ITINÉRAIRE URBAIN

Dolisie en quête d’avenir Passage obligé entre Brazzaville et Pointe-Noire, la troisième agglomération du pays tangue entre la nostalgie d’un passé euphorique et l’espoir suscité par de nouveaux équipements, tandis que les activités reprennent, timidement. Reportage.

P

lace de la Gare, à Dolisie, un soir de saison sèche. Sur des étals disposés de part et d’autre, toutes sortes de produits attirent la curiosité des clients. Une table et de longs bancs attendent ceux qui ont faim. Un homme s’approche et commande une mesure de pastis. Le marchand la verse dans un petit doseur, puis la reverse dans un sachet en plastique. C’est 100 F CFA (0,15 euro) la mesure. Pour du whisky, le client aurait payé 150 F CFA. Un passage taillé dans le mur d’enceinte conduit aux rails. La broussaille et le sable ont investi les lieux. Les passants traversent sans cesse ce qui ressemble vaguement à une voie de chemin de fer. D’autres sont assis sur des bancs en pierre. Sur un mur, une horloge indique l’heure. Mais elle s’est arrêtée, on ne sait plus à quelle époque, à 12 h 25 ou 0 h 25. À quai, un train de marchandises à la locomotive antédiluvienne, en provenance de Brazzaville et à destination de Pointe-Noire, marque

JEUNE AFRIQUE

une pause. Entre deux wagons, à l’air libre, plusieurs passagers clandestins. Ils ont payé 3 000 F CFA aux convoyeurs (des militaires). Et ils affirment que le voyage est sans péril. D’autres clandestins montent. Le train, poussif, s’enfonce dans la nuit. Un agent du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) jure, la main sur le cœur : « S’ils meurent, cela ne nous regarde pas : ils n’existent pas en tant que passagers. » CITÉ ROUGE ET VERTE. Dolisie est un véritable carrefour. Chef-lieu du Niari, à 350 km de la capitale et à 180 km du poumon économique du pays, Pointe-Noire, la ville de 100 000 habitants est aussi toute proche de la frontière gabonaise et de l’enclave de Cabinda (Angola), ainsi que de la RD Congo. Son maire, Paul Adam Dibouilou, 54 ans, élu en 2008, en donne une définition très personnelle : « C’est une circonscription urbano-rurale qu’il faut urbaniser. Elle souffre d’un manque criant d’infrastructures modernes. »

Quatre-vingts boutiques et plus de mille tables attendent les clients du NOUVEAU MARCHÉ CENTRAL.

Ici, la terre est rouge. Rouge comme un soleil qui se couche. Cette terre colle aux pieds, s’engouffre dans les narines, s’installe sur les cheveux dès qu’un véhicule passe en trombe. Dolisie, c’est « la ville rouge », même si ses habitants l’appellent (encore) « la capitale de l’or vert ». « Tout peut pousser à Dolisie, de la tomate à la vigne, souligne un ancien ministre originaire de la région. Cette terre peut être exploitée des décennies durant sans aucun recours aux engrais. » Mais, ici, l’âge d’or est révolu. Les anciens regrettent la Dolisie des années 1960, « une petite ville occidentale » florissante, vivant au rythme de ses quelque trois mille Européens (Français et Portugais pour l’essentiel). Ils pleurent ce qui fut le passage obligé des stars de la musique, qui venaient, de Brazzaville ou de Kinshasa, égayer des nuits mémorables dans des bars de légende. C’était l’époque où le bois était roi, où la Société congolaise de bois (Socobois) était le principal employeur de la région. Aujourd’hui, c’est l’État. Et d’aucuns pensent que la filière bois a éclipsé l’agriculture, la vraie vocation de Dolisie. Et puis, il y a eu la guerre de la fin des années 1990. En 1997-1998, les Ninjas ralliés à l’ancien président Pascal ● ● ● N o 2640-2641 • DU 14 AU 27 AOÛT 2011


Le Plus de J.A. Congo

AUX BONS SOINS DE L’HÔPITAL GÉNÉRAL S’IL EST UNE CHOSE dont les Dolisiens sont unanimement fiers, c’est de leur hôpital général, situé au quartier Mont-Fleuri. Inauguré en 2009, après des travaux de rénovation, cet établissement ultramoderne bien équipé est, sans doute, le plus propre du Congo. La propreté permanente, c’est en tout cas le pari que s’était lancé Mathias Gassay, son directeur général. Bâti sur 5 ha, l’hôpital pavillonnaire est constitué de 14 bâtiments et compte 208 lits.Toutefois, il n’a pas encore de statut officiel. L’État ne lui a envoyé que trois médecins, auxquels s’ajoutent deux vacataires (recrutés par le directeur général et payés grâce aux recettes propres), ainsi que huit coopérants cubains. Pour un bon fonctionnement, il lui manque 200 agents. ● T.L.M.K. ● ● ● Lissouba (dont Dolisie était le fief ) et les Cobras de son rival Denis Sassou Nguesso se sont affrontés sans faire de quartier. La ville en porte encore les stigmates. Beaucoup d’entrepreneurs ont tout perdu.

AU RALENTI. Pire, la Socobois a fermé.

Les Dolisiens ne s’en sont pas encore remis. « Environ sept mille personnes dépendaient directement de la Socobois. Sa fermeture a laissé des dizaines de milliers de familles sans ressources. La vie est chère, la paupérisation galopante. Entre 50 % et 60 % de la population est au chômage », affirme Pierre-Michel Nguimbi, député de Dolisie.

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

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INAUGURÉ EN 2009 APRÈS SA RÉNOVATION, cet établissement ultramoderne de 208 lits manque cruellement de personnel.

Maigre consolation : selon Paul Adam voirie…) n’ont pas bougé, ou presque. Dibouilou, mille Dolisiens travaillent « Des opérateurs économiques s’étaient sur le chantier de la route nationale engagés sur ces chantiers, fulmine Brazzaville-Pointe-Noire (lire pp. 85-87). Pierre-Michel Nguimbi. Il faut que l’État Les investissements ou les réinvestissements manTélé-Dol, la chaîne de proximité, quent cruellement. La retransmet le conseil municipal « municipalisation accélérée » engagée en 2006 et les critiques des habitants. n’a pour l’instant pas tenu ses promesses. trouve les moyens pour relancer les En dehors de la rénovation de l’aétravaux. On ne peut pas sanctionner roport Ngot-Nzoungou, dont l’activité toute une ville à cause de la gabegie commerciale se limite à une cafétéria de certains. » Dolisie n’a que 25 km de ouverte uniquement les jours où les réseau routier bitumé. avions arrivent, et du nouveau marché Pour Paul Adam Dibouilou, la solution central, les chantiers (mairie, préfecture, passe par la décentralisation, qui doit

MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ÉCONOMIE FORESTIÈRE ET DE L’ENVIRONNEMENT

SERVICE DE CONTRÔLE DES PRODUITS FORESTIERS À L’EXPORTATION

Service de Contrôle des Produits Forestiers à l’Exportation

!

M. le Ministre Henri Djombo

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M. le directeur du SCPFE Frédéric Massalo

! ! !

Missions : Contrôle des exportations de bois, des produits de la !ore et de la faune sauvages, Suivi de la conjoncture du marché international des produits forestiers, Mise en place d’une banque de données sur les exportations des produits forestiers, Publication des statistiques des exportations des produits forestiers, Publication de la note de conjoncture, Contrôle des quotas et déclarations des exportations.

Cubage des sciages et des grumes

Immeuble CNSS, 21 Bld Général de Gaulle BP : 695 - Pointe-Noire – CONGO Tél : + 242 05 515 00 73 Email : fmassalo@yahoo.fr

www.scpfe.cg


Poussée de croissance

ATOUTS CITOYENS. Tout compte fait, Dolisie a des atouts en mains, et non des moindres, pour retrouver la prospérité perdue. Ici, contrairement à Brazzaville et à Pointe-Noire, point de groupes électrogènes ronronnant de jour comme de nuit : l’électricité est disponible en permanence, sauf rarissime accident. L’eau aussi. Seul problème : tout le monde n’est pas connecté aux réseaux électrique et hydraulique. À Dolisie, les administrés suivent de près les activités du maire, qui a pris l’habitude de diffuser, en différé, les travaux du conseil municipal sur Télé-Dol, la chaîne de proximité. Leurs critiques sur ce qui ne marche pas passent également à la télévision, tout comme les remarques des autorités quand leurs concitoyens ne prennent pas soin des infrastructures. « Il y a aussi un suivi des recommandations du conseil municipal dans leur application sur le terrain », souligne Barbe Ouemou-Moukala, élue municipale et directrice de Télé-Dol. Enfin, Dolisie attend beaucoup de la route nationale 1, entre Brazzaville et Pointe-Noire, en cours d’achèvement, car elle ne sera plus qu’à environ deux heures de la ville océane. Il pourrait en résulter un afflux des pétroliers ponténégrins en quête d’air pur. Et la ville n’en manque pas. ● TSHITENGE LUBABU M.K. JEUNE AFRIQUE

CLIN D’ŒIL

Opiniions & édito oriiauxx Tshitenge Lubabu M.K.

Zéro de conduite

A

PRÈS AVOIR attendu deux jours, en vain, un avion à destination de Brazzaville, je décide de quitter Dolisie pour Pointe-Noire par la nouvelle route nationale 1. Il n’y a que 190 km. Et c’est la seule possibilité qui me reste si je veux regagner Brazzaville depuis l’aéroport de Pointe-Noire. À la gare routière, les voyageurs ont le choix entre le taxi individuel, le taxi collectif et les minicars. La course Dolisie-Pointe-Noire en taxi individuel coûte entre 50 000 et 60000 F CFA (entre 76,2 et 91,5 euros),

Construction and Equipment Corporation, qui construit ce premier tronçon Dolisie-Pointe-Noire, est à l’œuvre. Ici et là, on aperçoit quelques ouvriers congolais, épuisés, couchés à même le sol. Les portions de la route déjà achevées n’ont encore aucun marquage au sol et ses courbes exigent une grande vigilance. D’autant que les panneaux de signalisation sont rarissimes. De toute façon, ceux qui existent sont ignorés des conducteurs, à l’instar de mon chauffeur de taxi, qui roule à 80 km/h alors qu’un panneau recommande 30 km/h. Plus d’une fois, ledit chauffeur s’est arrêté à ce qui ressemble à un péage ou à un poste de police, matérialisé par une longue ficelle. Chaque fois, il répète la même chose : « J’ai déjà payé. » Et il passe. Dans chaque sens de circulation, tout le monde doit s’arrêter aux huit barrages du parcours et est censé payer, à chaque fois, 2000 F CFA aux agents. À l’entrée de Pointe-Noire, après quatre heures et demie de trajet, nous frôlons la catastrophe : des chauffards excités n’hésitent pas à s’engager, à vive allure, sur la voie opposée. Pourtant, si j’en crois les Dolisiens, les Chinois les ont avertis: « Quand la route finie, tous les Congolais morts ! » ●

Aucun marquage au sol et des panneaux de signalisation rarissimes. plus un supplément pour les bagages. Dans un taxi collectif (six passagers), le tarif est de 7 000 F CFA par personne, avec toujours une taxe pour les bagages. Soyons fou, je choisis un taxi individuel. Le véhicule suit une voie poussiéreuse avant de s’engager sur la nationale 1. La toute nouvelle route, à deux voies, taillée en partie dans le massif du Mayombe, est une alternance de tronçons bitumés et non asphaltés. Le personnel de la China State

Ð LA ROUTE 1, en cours de construction, reliera Brazzaville à Pointe-Noire, via Dolisie. NATIONALE

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

devenir effective afin que le développement des villes soit enfin l’affaire des collectivités locales et une priorité nationale. Chaque année, Dolisie reçoit de l’État 700 millions de F CFA de subventions (la masse salariale mensuelle s’élève à 50 millions). Auxquels s’ajoutent 30 millions de F CFA destinés à l’assainissement. Cependant, insiste l’édile, cette somme est toujours allouée en retard. Quant aux recettes propres, elles ne dépassent pas 200 millions de F CFA. D’où l’amélioration de certaines structures destinées à renflouer les caisses : la gare routière, la menuiserie municipale, les pompes funèbres, l’abattoir (tous étant sous le monopole de la mairie), ainsi que le nouveau marché central, avec ses quelque mille deux cents tables et quatre-vingts boutiques. Voilà pour aujourd’hui. Quant à l’avenir, le maire le voit à travers le développement de l’agriculture, et il « conseille aux jeunes de s’intéresser aux métiers agricoles ».

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Le Plus de J.A. Congo

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

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MESS GAPS est l’une des meilleures tables de la ville.

COULEUR LOCALE

Gérard Athané, touche-àtout et Africain avant tout Installé depuis plus de soixante ans sur le continent, l’entrepreneur a posé ses valises à Dolisie. Après avoir dirigé une scierie, il s’est reconverti dans la restauration. Portait.

I

l est arrivé en Afrique à l’âge de 5 ans. C’était au Gabon, où il a grandi et fondé une famille avec une femme du pays. Vingt-cinq ans plus tard, le cœur en bandoulière, il quitte le Gabon après un « divorce douloureux », direction Dolisie.

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

Æ Fuyant le Gabon voisin après un divorce, il avait eu « LE COUP DE FOUDRE » POUR LE CHEF-LIEU DU NIARI.

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Aujourd’hui, son restaurant, Mess Gaps, est l’une des meilleures tables de la ville, même si les moins aisés trouvent ses repas hors de prix. TOURISME. Gérard Athané estime que sa ville est « plus propre que Brazzaville et Pointe-Noire », regrettant quand même la prolifération des sacs en plastique, le manque de planification et d’aménagements. Il souhaite voir Dolisie développer l’écotourisme et ses infrastructures hôtelières. Il n’oubliera pas de sitôt ce long week-end de laPentecôteoù,grâceàunearrivéemassive

Pourquoi cette ville? « Parce que c’est près du Gabon et ce sont les mêmes peuples. Dolisie m’a plu immédiatement, c’était le coup de foudre », répond Gérard Athané, aujourd’hui âgé de 66 ans. Trente-cinq ans après, il est Ce collectionneur est à la tête toujours à Dolisie, a épousé de 600 pièces d’« arts premiers », une Congolaise qui lui a qu’il veut offrir à la mairie. donné deux enfants. Mais toutn’apasétéunlongfleuve tranquille. de pétroliers ponténégrins, il a pu servir À son arrivée à Dolisie, Gérard Athané trois cents couverts en deux jours et vendre crée une scierie. Les affaires marchent 180 kilos de tomates. « Nous devons vite bien… jusqu’à la guerre civile qui prend sa accroître notre production agricole. Sinon, ville en otage en 1998. Comme beaucoup, il y aura une forte inflation », prévient-il. il doit fuir. Et c’est à Pointe-Noire qu’il se Gérard Athané est par ailleurs propriéréfugie. « J’ai dû faire des petits boulots taire du seul musée de Dolisie, qui compte pour survivre », dit-il. Une fois la guerre six cents pièces « d’arts premiers ». Il veut offrircepatrimoineàlamairie.Àuneconditerminée, il regagne Dolisie. Le constat tion: qu’elle s’engage à construire un lieu est terrible: sa scierie a été détruite. C’est d’exposition. ● la ruine. Pour ne pas sombrer, il se reconTSHITENGE LUBABU M.K. vertit dans la restauration et l’hôtellerie. JEUNE AFRIQUE


S TRAVAUX D N A R G S E D E ÉNÉRAL DÉLÉGATION G

Je crois qu’il ne faut pas seulement se contenter des rapports qu’on lit dans les bureaux. Cela est valable pour moi et l’est aussi pour les membres du gouvernement, et en réalité pour tous les dirigeants. Nous voulons relier Pointe-Noire à Ouesso et nous voulons aussi relier le Congo aux pays voisins par les routes, les télécommunications, les transports d’électricité. Dans nos estimations, cette année, nous aurons vaincu le Mayombe, l’autoroute aura atteint Dolisie et nous démarrerons les travaux du tronçon Brazzaville-Dolisie. Tronçon par tronçon, nous sommes aussi en train de réhabiliter la route BrazzavilleObouya. Nous réhabilitons cette route pour lui donner aussi la largeur de 9 mètres et l’uniformiser à la bretelle Owando-Ouesso. Je crois qu’au mois de juin ou de juillet, nous pourrons terminer la route Obouya-Okoyo (la promesse du Chef de l’État a été tenue. Cette route est fonctionnelle depuis mai 2011), et nous démarrerons celle d’Okoyo vers la frontière avec le Gabon. Les discussions que j’ai eues avec les experts montrent que nous n’aurons pas de difficultés, car les ponts avaient déjà été construits. Le financement est monté pour que la route atteigne la frontière du Gabon afin de renforcer l’intégration économique sous-régionale. De plus, avec le président Biya, nous avons décidé de construire la route Sangmelima vers Ouesso avec un financement de la Banque africaine de développement (BAD). Nous parlons des projets de construction des infrastructures de base pour le Congo, mais vous savez qu’au niveau africain, dans le cadre du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), nous avons la mission de superviser l’important projet de pont-route-rails Brazzaville-KinshasaIlebo. Ce sont des projets qui nous préoccupent. Denis Sassou N’Guesso Extrait de l’interview accordée au pont sur la Mambili, le 16 février 2011

Communiqué

I


DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX

Avenue principale d’EWO bitumée.

« S’astreindre à une discipline de fer. Toujours s’efforcer de mener à bien la partie et gagner l’étape adulte, pour voir bien ce que la vie va vous réserver. »

Il est de tradition que les nations survivent souvent en oubliant leur passé. Mais il est aussi essentiel pour une communauté de se rappeler chacun des pas de sa marche, parce que du succès des expériences antérieures peuvent dépendre des réussites ultérieures. C’est là, dans la conquête meublée de mille et une idées, qu’un peuple découvre son défi, forge son ego, son idéal et son ambition, s’invente des destins et se rêve maître de lui-même, s’oriente sur les valeurs à prôner et les vertus à cultiver, capitalise ses espérances et renonce au désespoir, qui forcément condamne au repliement. La municipalisation accélérée, dont le département de la Cuvette-Ouest bénéficie des effets en cette année 2011, a démarré en 2004. La première expérience s’est déroulée dans les départements de Pointe-Noire et du Kouilou. L’idéal pour le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, en lançant ce programme de modernisation, était de doter l’arrière-pays et les cités urbaines des services sociaux de base dont ils manquaient crûment. Depuis, sept années ont passé pendant lesquelles, tour à tour, les habitants de l’hinterland et des grandes agglomérations jouissent progressivement des infrastructures viables. De l’avis de tous, la noble idée valait bien la peine d’être matérialisée. L’ampleur de l’entreprise est telle que le président Denis Sassou N’Guesso en surveille lui-même, en permanence et lors de chaque étapes, la mise en œuvre dans ses plus infinis détails, dans la complexité et la rigueur de son accomplissement. Devant les épreuves imposées par l’immensité des travaux, il demeure imperturbable, convaincu de cette vérité selon laquelle la nature n’impose à l’homme que les difficultés qu’il peut vaincre. Les interrogations et les impatiences qui précèdent souvent le succès de chaque édition nous ont rappelé que le temps de l’action est long et que l’évolution d’une société est une patiente et constante sédimentation.

Jean-Jacques Bouya, Ministre délégué, Délégué général aux grands travaux.

Hier à Pointe-Noire, Impfondo, Dolisie, Owando, Brazzaville et aujourd’hui, à Ewo, la modernité s’installe lentement mais sûrement. Ces villes connaissent une métamorphose qui nous reparle de l’odyssée du processus. Son parcours aussi a fini par le confirmer. Il suit son chemin, les réalisations ne vont que croitre. Le travail, la rigueur, la patience qui ont marqué ces moments structurants nous font comprendre que l’assiduité a ses règles, et qu’il ne faut pas, surtout dans les premières minutes, quand elle prend son envol, en interrompre le cours. Elle risquerait de partir en vrille. Il faut la laisser venir. Même lorsque le plus difficile monte crescendo. Il y aura forcément des moments où l’on se relèvera pour accroître l’engagement et la persévérance par des approches, des exemples, des analyses, des propositions, des initiatives qui génèrent des solutions qui vous aident à bien présager de la suite, à retourner la situation, à vous redonner de l’entrain.

Communiqué

II


Les deux pistes de l’aéroport Maya-Maya.

Le premier grand test à l’arrivée d’un gros porteur a été celui de l’Airbus A 330 de la compagnie Air France. Les passagers de ce vol ont été émerveillés par l’architecture de l’ouvrage, le 2 juin dernier, en présence du Ministre délégué, Délégué général aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya. Inaugurée le 11 août 2010 par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso cette aérogare moderne est construite en ossature métallique vitrée. Elle est dotée de trois passerelles télescopiques.

La pérennisation de la nouvelle aérogare nécessite une rigueur dans l’entretien et la maintenance des installations. Ce qui a conduit le gouvernement à confier la gestion de l’édifice à un privé, Aéroports du Congo (AERCO), qui a aussi la charge des aéroports de Pointe-Noire et d’Ollombo. La présence de la société AERCO est un gage d’efficacité. L’entreprise offre les garanties de pérennisation de l’ouvrage, le maintien des lieux et l’emploi des jeunes. La modernisation de l’aéroport Maya-Maya résume la grande ambition qu’a le Chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, pour ce secteur. Elle consiste en la construction d’un complexe aéroportuaire intégrant une deuxième piste, d’une aérogare, d’un hôtel de haut standing, d’un aéroclub, d’autres commodités dignes d’un ouvrage moderne. L’ensemble de ses composantes pourrait coûter à l’État plus de 350 milliards de F CFA.

Premier module de l’aérogare Maya-Maya.

Nouvelle aérogare de Maya-Maya (côté piste).

Effectuant la visite de l’édifice le 2 juin 2011, après la mise en service de l’ouvrage, le Délégué général aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya, a estimé que les services travaillaient désormais en toute quiétude et sérénité. Il a indiqué qu’il fallait laisser le temps à la synchronisation des services, à l’apprentissage et à l’accommodation aux équipements avant d’ouvrir cet édifice à l’exploitation. Et de préciser sur la suite du projet : « Après le déménagement complet, l’ancienne aérogare sera détruite pour l’érection du deuxième module. »

L’objectif de cet investissement est de faire de Maya-Maya un hub aéroportuaire pour un trafic escompté de 3 millions de passagers par an, contre 700 000 pour l’ancien terminal. Afin de rendre compétitive la plate forme et de l’arrimer aux exigences de modernité, une deuxième piste d’atterrissage a été construite en référence de l’Airbus A 380. Elle a coûté à l’État, la bagatelle de 73,6 milliards de F CFA. Le tarmac a quant à lui été rénové et élargi.

Les tracasseries liées à la précarité des conditions d’embarquement et de débarquement à l’aéroport international Maya-Maya ne seront désormais plus que de tristes souvenirs, le premier module de l’aérogare est totalement fonctionnel depuis le 1e juin 2011.

III

Communiqué


DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX

Deuxième piste de l’aéroport international de Maya-Maya.

Le bâtiment de l’aérogare de type R+1 dispose d’un sous-sol et d’une mezzanine. Cette dernière abrite des bureaux administratifs, des compagnies aériennes, des restaurants, ainsi qu’une salle de conférence, pour une surface au sol d’environ 800 m². La construction des installations de Maya-Maya (modules I et II, aérogare, pavillon présidentiel, aéroclub, hôtel de grand standing, parking auto) est réalisée par la société anonyme de coopération technique et économique internationale chinoise WIETC, pour un montant de 85 milliards de F CFA. Selon le Ministre délégué, Délégué général aux grands travaux, Jean-Jacques BOUYA, cet ouvrage hissera Maya-Maya « L’idéal est de à un niveau de service très faire de Maya-Maya compétitif. Il augmentera les capacités de la plate-forme un aéroport en prévision du trafic et asd’éclatement du surera une harmonie entre la qualité matérielle et les trafic, un hub pour prestations et favorisera l’émergence d’un pôle éconotre sous-région. » nomique.

Par ailleurs, la modernisation de Maya-Maya se déroule en trois phases. La première a pris fin avec la mise en service du premier module de l’aéroport, la deuxième concernera le second module de l’aérogare, le pavillon présidentiel, la réhabilitation de l’ancienne piste, la construction d’un hôtel, de l’aéroclub, l’extension de l’aire de stationnement des avions et autos. Quant à la troisième phase, elle est essentiellement consacrée à la réalisation d’un village aéroportuaire constitué d’une zone administrative, d’un pôle technologique axé sur le développement durable, d’un centre d’exposition culturelle et artisanale, ainsi que d’un centre international des affaires dont les études sont en cours de finalisation par le cabinet conseil Lufthansa Consulting. L’ancienne piste de l’aéroport international Maya-Maya avait été construite en 1949 et mesurait 3 300 m de long et 45 m de large pour un trafic de 45 000 passagers par an. L’aéroport était ouvert au trafic des avions longs courriers à réaction, sans que n’aient été renforcées les chaussées en béton hydraulique. Au fil du temps, l’aérogare a montré des signes d’essoufflement en termes de capacité, d’espace, de confort et de sécurité. ■

Pour donner à chaque institution républicaine toute la solennité, des sièges modernes et décents ont été construits. Il s’agit du ministère des Affaires étrangères, de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique et social, de la Délégation générale des grands travaux, du ministère de la Défense nationale, du ministère de la Justice, et des conseils départementaux, des sièges de la Société nationale des pétroles du Congo à Brazzaville et à Pointe-Noire. Le Centre national de radio et de télévision (CNRTV), qui incarne le quatrième pouvoir, domine les quartiers nord de Brazzaville. Plus d’une centaine de sièges de structures décentralisées et déconcentrées participent de la beauté architecturale de l’administration. Avec sa bibliothèque moderne en phase de finition ainsi que la construction imminente d’une deuxième université à Kintélé (nord de Brazzaville), l’alma mater du Congo ne sera pas le moins bien servi.

Bibliothèque universitaire.

Le gouvernement de la République s’est lancé, depuis 2002, dans une campagne de modernisation des infrastructures de base dans le secteur du bâtiment. De « La Nouvelle Espérance » au Chemin d’avenir, le Congo se modernise, et s’industrialise. Ce changement tant rêvé s’illustre bien à travers les transformations survenues dans plusieurs domaines de la vie. Communiqué

IV


Grand hôtel de l’Alima.

Les grands hôtels de Dolisie, dans le département du Niari, et de l’Alima, à la charnière des départements des Plateaux et de la Cuvette, font également la fierté de ce secteur. Tout comme les marchés modernes à Owando, Dolisie, Oyo et bientôt Brazzaville et Pointe-Noire. À la démographie exponentielle et à l’inflation immobilière avec leur corollaire la désurbanisation, le gouvernement a opposé la construction de logements modernes à Brazzaville, Pointe-Noire et Oyo. Une thérapie de choc au regard de l’expansion des villes. Ainsi, en complément des logements modernes déjà bâtis au quartier Bacongo, 400 autres appartements sont en construction au camp 15 Août (Poto-Poto) et à Mpila (Talangaï). À Kintélé (30 km au nord de Brazzaville), le gouvernement s’atelle à construire 1000 autres logements modernes sur une

surface de 750 m² pour un coût correspondant de 55 milliards de F CFA. Afin de faciliter et d’améliorer la situation socio-sanitaire, le Chef de l’État s’est activé à construire les écoles, les hôpitaux de référence et des centres de santé intégrés à travers le pays. Il s’agit, notamment de Loandjili, à Pointe-Noire, d’une capacité d’accueil de 216 lits, de l’hôpital général de Dolisie, de l’hôpital général d’Impfondo, de l’hôpital général d’Oyo ,en construction, de l’hôpital de référence de Mpissa à Bacongo (Brazzaville). Des structures équipées de plateaux techniques ultramodernes. Le secteur de l’éducation n’est pas en reste. La carte scolaire a été considérablement densifiée, avec la construction entre autres de structures spécialisées comme le Lycée d’Excellence de Mbounda, à Dolisie (Niari) et à Oyo (Cuvette). ■

Route Pointe-Noire/Dolisie.

Siège du ministère de Affaires étrangères.

Précieuse initiative que cette décision du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, de construire la route PointeNoire/Brazzaville. La RN1, dont les travaux évoluent selon les termes contractuels, n’a pas encore révélé toute son importance à la communauté nationale et sous-régionale.

C’est alors que Mme Augagneur lança les travaux du CFCO. Depuis l’accession du Congo à l’indépendance, tous les chefs d’État l’ont inscrit dans leurs plans et stratégies de développement, en caressant tous la noble ambition de relier Brazzaville à Pointe-Noire. Mais la bravoure, l’ambition, la volonté de vaincre et surtout l’audace de réussir du président Denis Sassou N’Guesso ont été hors pair. Le lancement des travaux par le président, en octobre 2007, avait, en son temps, suscité moult interprétations, parfois erronées, de quelques politiques qui voyaient dans ce projet des relents politiciens. La route Pointe-Noire/Brazzaville est en réalité un vrai challenge de développement dans la sous-région. Sa jonction avec la route nationale n°2, à hauteur du PK 45, son prolongement vers Maloukou, au nord-est de Brazzaville, où sera construit un port, ajou-

Nombreux sont ces citoyens de tout bord qui rêvent de l’achèvement de la route nationale n° 1. Mais sa réalisation n’aura pas été si aisée au regard des difficultés à franchir. Déjà, au pire moment de la colonisation, le gouverneur Victor Augagneur avait été sérieusement combattu à l’idée de la construction d’un moyen de communication entre Brazzaville et Pointe-Noire. Le dilemme d’alors était de trancher entre la route et le chemin de fer. L’option du rail l’emporta finalement sur le bitume en 1921. V

Communiqué


DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX

Vue d’un tronçon de la route Pointe-Noire/Dolisie.

teront une plus-value à l’économie nationale. À partir de sa jonction avec la route nationale Dans sa vocation d’épine dorsale, la route n° 3 Dolisie-Ngongo (247 km), les localités À tout point de vue, Pointe-Noire/Brazzaville est à la fois un « trait gabonaises de Ndendé et de Mouila seront d’union » et une solution de rechange entre les il s’agit d’un des projets desservies. différents maillons de la chaîne de transports Dans le septentrion du Congo, le Cameroun du siècle qu’aucun au Congo. Elle désengorgera le CFCO et donet la République centrafricaine bénéficieront nera une nouvelle moelle énergétique au Port de ses effets induits. La RCA, dont l’essentiel dirigeant n’avait réalisé des importations passe par le Port autonoautonome de Brazzaville et aux ports secondaires dont la productivité s’améliorera forcément. me de Pointe-Noire, réduira sa dépendance à ce jour. Avec la construction du pont route-rail entre historique. Le commerce qui se développe Brazzaville et Kinshasa sur financement de la timidement sur l’axe Pointe-Noire/BrazzaBanque africaine de développement (BAD) et dont les études sont ville/Ouesso/Douala connaîtra assurément un essor exponentiel. en cours, cette route permettra aux deux pays de faire fructifier D’autres métiers de la route naîtront. ■ les échanges commerciaux.

Rigueur et transparence dans la passation des marchés publics Une révolution s’est opérée dans le domaine des marchés publics au Congo. Le Chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso, s’est engagé dans un sérieux effort de restructuration de son économie, mettant ainsi l’accent sur la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans la gestion des grands travaux de l’État. Renforcé par l’adoption en 2009 du Code des marchés publics, arsenal juridique regroupant les procédures exigées dans la passation de la commande publique, cet élan a été conjugué avec la restructuration de la Délégation générale des grands travaux (DGGT), organisme administratif et technique compétent pour la négociation et la passation des marchés publics d’un certain seuil. Rigueur : En pratique, le principe fondamental est la mise en concurrence systématique et équitable dans le cadre d’appels d’offres publics. Dans cet esprit, le contrôle a priori et a posteriori établit un compromis raisonnable entre transparence, efficacité et rigueur dans un climat de lutte contre l’arbitraire et la corruption. L’article 12 du Code des marchés publics institue la Cellule dite de gestion des marchés publics au sein de la DGGT. Cet organe est doté d’une compétence exclusive dans la préparation des dossiers d’appel d’offres, la publication des avis d’appel d’offres et à Manifestation d’intérêt, à l’issue de laquelle les entreprises postulent. Une ouverture publique des plis s’ensuit. Les dossiers sont examinés par une Sous-commission d’analyse des offres qui produit un rapport qui permet à la Commission d’attribution de désigner l’adjudicataire. Transparence : Dans l’absolu, l’existence du double contrôle garantit l’exercice des voies de recours par les soumissionnaires non retenus. Cette procédure leur permet d’une part de vérifier qu’ils ont été traités de façon équitable, conformément aux prescriptions et critères au demeurant objectifs énoncés dans les dossiers d’appel d’offres et d’autre part de s’assurer que les règles édictées dans le Code des marchés publics ont été scrupuleusement respectées. Une transparence accrue permet donc à la fois une plus grande compétition entre les candidats et une meilleure responsabilisation. Dans ce sens, l’enregistrement des soumissionnaires lors des ouvertures des plis scellés dans l’anonymat et en séance publique garantit l’impartialité et renforce de manière non équivoque la rigueur des méthodes de qualification allant du moins offrant au mieux-disant. Fort de ces us, la transparence devient la pierre angulaire du processus de passation des marchés publics dès lors qu’elle conjugue liberté de soumission, respect de l’anonymat, impartialité, contrôle, qualification selon des critères objectifs et exercice de voies de recours.

Communiqué

VI


Avenue principale d’Ewo en construction.

Dans le cadre de la politique gouvernementale de modernisation de l’arrière-pays dite municipalisation accélérée, la CuvetteOuest bénéficie de l’expérience de 2011, couplée à l’organisation des festivités de la fête tournante de l’indépendance nationale, le 15 août 2011, à Ewo. Il est prévu la mobilisation de plus de 300 milliards de F CFA destinés à la construction des hôtels de la préfecture et des souspréfectures, des bâtiments administratifs, des écoles, des centres de santé, des ponts, des routes, des marchés modernes, des aires sportives, du système d’adduction d’eau potable et d’électricité. À cela s’ajoute la réalisation des projets d’assainissement et d’aménagement des routes à Ewo, Kellé, Mbama, Mbomo, Okoyo et Etoumbi, les six districts de la Cuvette-Ouest. Plus de cent projets ont été listés. Il est question d’embellir l’image du département aussi bien sur le plan architectural qu’infrastructurel et de faciliter les conditions de développement de cette région frontalière du Gabon. Il est aussi prévu la réalisation et le bitumage de routes d’intérêt national et sous-régional et la construction d’aéroports pour rapprocher le département des autres et l’ouvrir aux provinces du Gabon.

La municipalisation étant un processus, en cette année, quelque 70 milliards de F CFA ont été investis pour la réalisation des projets prioritaires liés à la célébration de la fête de l’indépendance. Parmi ces projets figurent la construction du boulevard devant abriter le défilé civil et militaire, de l’aéroport d’Ewo, des voiries (27 km), des réseaux d’adduction d’eau potable et d’électricité. En dehors des projets de la municipalisation, le gouvernement a engagé des travaux de désenclavement du département, à travers les chantiers des routes Obouya-Boundji-Okoyo-LékétyFrontière Gabon, Boundji-Ewo et Makoua-Etoumbi. Ces travaux, dont la plupart sont en voie de finition, favorisent d’ores et déjà la mobilité des populations, qui n’éprouvent plus de difficultés comme par le passé pour rallier Brazzaville et d’autres villes du pays. Le désenclavement et la modernisation de la Cuvette-Ouest est un challenge pour le gouvernement, qui doit relever le défi afin de favoriser la mise en valeur des ressources économiques dont regorge ce département. Par le volume des investissements consentis dans la modernisation et le développement de la Cuvette-Ouest, le gouvernement fait le choix de rentabiliser le potentiel économique que représente ce département dont les productions sont difficilement écoulées vers les grands centres urbains. L’attention des opérateurs économiques adjudicataires des marchés a été attirée par la Délégation générale des grands travaux, afin que ceux-ci entreprennent les travaux jusqu’à leur terme en respectant l’art et les délais. ■

Chantier en cours de finalisation de la sous-préfecture d’Ewo, juin 2011.

Chantier de la préfecture de la Cuvette-Ouest.

Département le plus enclavé du pays, la Cuvette-Ouest est à construire et mérite une attention particulière. Pour ce faire, le chef de l’État a pris la courageuse décision de poser les jalons de son développement en l’arrimant à la modernité. La traduction d’une telle ambition implique la volonté politique, la mobilisation d’importantes ressources et la rigueur dans l’attribution, le contrôle et le suivi des marchés.

VII

Communiqué


DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX

« Faire de l’ambition de modernisation une réalité. »

Créée par Décret n°2002-371 du 3 décembre 2002, réorganisée par Décret n°2009-158 du 20 mai 2009, la Délégation générale des grands travaux est l’organe administratif et technique chargé de la passation et de l’exécution des contrats de marchés publics et de la délégation de services publics de l’État et de toute personne morale de droit public ou de droit privé soumise au Décret portant code des marchés publics. MISSION Entité à qui un maître d’ouvrage confie la mission d’exercer en son nom et pour son compte tout ou partie de ses responsabilités et prérogatives de maître d’ouvrage, la Délégation générale des grands travaux, maître d’ouvrage délégué, se substitue au ministère bénéficiaire pour la passation et l’exécution des marchés dont le seuil est supérieur ou égal à 250 millions de F CFA (Décret n°2009-162 du 20 mai 2009).

ORGANISATION La réorganisation de la DGGT en 2009 a structuré l’organigramme autour du Ministre délégué, délégué général aux grands travaux.

DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX

Boulevard Denis Sassou N’Guesso BP 1127 Brazzaville République du Congo Tél./Fax : (242) 22 81 53 05 E-mail : contact@grandstravaux.org

www.grandstravaux.org

Pour l’exécution de sa fonction de personne responsable des marchés publics, le Délégué général s’appui sur le Comité technique, organe tripartite dont la vocation est de gérer la Délégation générale des grands travaux en ce qu’il est chargé de l’exécution des missions confiées à celle-ci et de la définition de la politique générale de la DGGT. Cet organe, placé sous l’autorité du Ministre délégué, comprend : l’Assistant du Délégué général, le Coordonnateur technique et le Secrétaire général. Pour réaliser sa mission de passation des marchés, la DGGT recourt à la Cellule de gestion des marchés publics, créée en son sein, en application de l’article 12 du Décret n°2009-156 du 20 mai 2009 portant code des marchés publics. Cette Cellule de gestion planifie les marchés, détermine la procédure et le type de marché à conclure, lance les appels à la concurrence, reçoit les offres, les enregistre et procède à leur évaluation. VIII

Communiqué

JA 2640-41 du 14 août 2011 - Réalisation DIFCOM Paris, Creapub / © D.R.

À ce titre, la DGGT procède à l’appel public à la concurrence, organisme le dépouillement, évalue les offres, rédige les contrats, apprécie les devis et les décomptes relatifs à leur exécution, et assure aussi la gestion et le suivi technique et financier des grands contrats de l’État (cf. Décret n°2009-371 du 3 décembre 2002). En amont, et aux termes du Décret n°2009-158 du 20 mai 2009 portant réorganisation de la DGGT, sa compétence a été étendue non seulement à la mise au point des programmes de passation de marchés, et ce, en concertation avec le ministère bénéficiaire, mais aussi à la réception des ouvrages et au contrôle de la bonne exécution du service public par le délégataire.


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