SONANGOL, DANGOTE, ECOBANK, MTN... L'ÉVEIL DES LIONS
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LE CLASSEMENT DES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES - ÉDITION 2011
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HORS-SÉRIE HORS HO RS-S RS -SÉR -S ÉRIE ÉR IE N° N ° 26
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ÉDITORIAL
TERRE D’AMBITION
E Jean-Michel Meyer
t si demain les champions de l’économie mondiale avaient pour nom SAB Miller, Sonatrach, Cevital, Attijariwafa Bank, Office chérifien des phosphates, Ecobank ou United Bank for Africa… Un rêve pas si fou que cela. Ils ne sont pas un, deux, cinq ou dix à pouvoir relever un tel défi sur le continent. Mais au moins une quarantaine, selon le cabinet de conseil en stratégie américain Boston Consulting Group, auteur d’une étude intitulée « Les challengeurs africains : les acteurs globaux qui émergent du continent oublié ». Publiée en juin 2010, elle s’inspire en particulier du classement des 500 premières entreprises africaines établi chaque année par Jeune Afrique. Et, justement, ce scénario du possible est confirmé, détaillé, complété et enrichi une nouvelle fois par l’édition 2011 du palmarès des 500 (qui porte sur les résultats de 2009), un rendez-vous que nous vous donnons chaque mois de décembre depuis douze ans.
En 2009, les 500 premières entreprises africaines ont continué leur course vers la croissance. Leur chiffre d’affaires cumulé s’est élevé à 586 milliards de dollars. Déjà, en 2008, quand s’est déclenchée la tourmente économique planétaire, les leaders de l’économie du continent avaient démontré leur capacité de résistance en parvenant à stabiliser leur chiffre d’affaires à 567 milliards. Que de chemin parcouru depuis les origines ! Les pionniers du premier top 500 de Jeune Afrique avaient réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 225 milliards de dollars en 1997. Bien sûr, le panorama africain n’est pas totalement idyllique. Des groupes ont perdu des plumes en 2009. Surtout ceux qui dépendent de l’évolution du cours des ressources naturelles. Le numéro un africain, Sonatrach, a perdu près de 24 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2009. Et le total cumulé du SONATRACH A RÉALISÉ UN CHIFFRE D’AFFAIRES résultat net des 500 leaders a chuté ÉQUIVALENT À CELUI DE RENAULT OU D’APPLE. à 41,8 milliards de dollars en 2009, contre 57 milliards en 2008. Il n’empêche. Sur le fond, la base des futurs champions s’élargit. Le nombre de groupes réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars est passé de 113 en 2008 à 124 l’année suivante. Et si les cabinets en stratégie internationaux, les multinationales ou les investisseurs portent un regard neuf sur l’Afrique, c’est parce que le continent, avec quelques pays d’Asie (notamment la Chine et l’Inde), connaîtra une croissance digne de ce nom, autour de 5 %, en 2010, en 2011 et au cours es années suivantes. Un terreau très nourrissant pour les challengeurs dans l’énergie, les télécoms, les mines, les services financiers, l’agroalimentaire, la chimie, la distribution… Tous ne seront pas des acteurs globaux, comme les sud-africains Old Mutual et SAB Miller. Mais ils ont le potentiel pour se battre au-delà du continent. À condition d’intégrer aussi les outils du marketing et de la communication. En 2009, Sonatrach, a réalisé un chiffre d’affaires équivalent à celui de Renault ou d’Apple. Une taille identique, mais une notoriété mondiale sans commune mesure. Encore un effort… ■
Rédaction en chef Jean-Michel Meyer ■ Rédaction en chef technique Cyril Petit ■ Secrétariat de rédaction Fabien Mollon ■ Base de données Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) ■ Rédaction graphique et infographies Valérie Olivier, Nathalie Bonnet ■ Iconographie Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé ■ Révision Nathalie Bedjoudjou, Alexis Gau ■ Fabrication Philippe Martin, Christian Kasongo ■ Publicité Florian Serfaty (coordination), DIFCOM, Groupe Jeune Afrique, 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris ■ Tél. : 33 1 44 30 19 60 – Fax : 33 1 45 20 09 67 ■ Ont collaboré à ce hors-série Stéphane Ballong, Julien Clémençot, Muriel Devey, Alain Faujas, Shafika Houcine, Théophile Kouamouo, Antoine Labey, Christophe Le Bec, Christelle Marot, Frédéric Maury, Marianne Meunier, Christine Murris, Michael Pauron, Zoé Suarez.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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SONANGOL, DANGOTE, ECOBANK, MTN... L’ÉVEIL DES LIONS
CÔTE D’IVOIRE Vlisco, le phénix du wax
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TRANSPORT AÉRIEN Remue-ménage dans le ciel africain
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MANAGEMENT Dans la peau d’un patron
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MAGHREB Le jackpot du rail
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HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT
CONJONCTURE L’ÉVEIL DES LIONS Les prévisions sont optimistes pour l’Afrique. Certains États pourraient même rejoindre le club des pays émergents.
Sommaire
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ÉDITO Terre d’ambition PAR JEAN-MICHEL MEYER
STRATÉGIE
TRANSPORT AÉRIEN LES COMPAGNIES RESSERRENT LES RANGS Alliance, partenariat et coopération sont désormais leurs maîtres mots.
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L’ÉVEIL DES LIONS
14 TRIBUNE L’Afrique sera-t-elle le prochain Bric ? Par Jim O’Neill 16 TÉLÉCOMS Les opérateurs locaux résistent 20 TRANSPORT FERROVIAIRE Jackpot au Maghreb 24 DISTRIBUTION Ambitions en rayon 26 AÉRIEN Les compagnies resserrent les rangs 30 SANTÉ Un secteur plein de promesses
ZUMA/REA
34 SÉNÉGAL La SAR s’en sort 36 RD CONGO Orgaman, une affaire de famille 47 TEXTILE Vlisco revient de loin 50 AGRO-INDUSTRIE Olam trace sa route 53 TRIBUNE La nouvelle révolution verte Par Cyrille Nkontchou 54 NIGERIA Tapis rouge pour Oando 57 TRIBUNE En quête de champions Par Victor Ndiaye 59 OR Le filon ouest-africain
MANAGEMENT
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60 LE DÉFI DE L’INTÉGRATION INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE LE CONTINENT PREND SON TOUR DE VEILLE La maîtrise de l’information est devenue un point clé de la stratégie des entreprises. Au Maghreb, le secteur est en plein boom.
70 MÉTHODE Dans la peau d’un patron africain 74 FINANCEMENT Quelques bons tuyaux pour choisir 76 TRIBUNE L’émergence du secteur privé Par Daniel-Francis Morin, avec Hugues Olivier Bagneki 78 RESSOURCES HUMAINES Interview de Mohamed Bachiri, DRH de Renault Maroc 80 INTELLIGENCE Le continent prend son tour de veille 82 CONSEIL Grandes manœuvres
COUVERTURE : ALAN SCHEIN/CORBIS
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85 TRIBUNE Les énergies renouvelables, un enjeu majeur Par Jules-Armand Aniambossou JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
87 PUBLICITÉ Les nouveaux spots africains 90 SÉCURITÉ Attention ! personnel en danger 94 TRANSPARENCE Rien à cacher, tout à gagner
ROYAUME DU MAROC
L’OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE
96 TRIBUNE Au secours ! L’État revient… Par Alain Faujas
CLASSEMENTS ET ANALYSES 100 LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES D’AFRIQUE 107 CLASSEMENT 2011
CLASSEMENTS PAR SECTEURS 122 AGRO-INDUSTRIE Des signes encourageants 124 TRAVAUX PUBLICS Un contexte très défavorable 126 EAU ET ÉLECTRICITÉ Des tensions persistantes 129 HYDROCARBURES La rentabilité contre vents et marées 132 MINES Encore une année chahutée 134 CHIMIE Sasol plie mais ne chute pas 136 TÉLÉCOMS Vague de fusions-acquisitions 138 TRANSPORTS Un difficile redémarrage
CLASSEMENTS PAR PAYS 140 AFRIQUE DU SUD Les profits dégringolent 142 ALGÉRIE Coup de pompe des leaders 144 BURKINA FASO Quelques embellies 146 CAMEROUN Net ralentissement 148 CÔTE D’IVOIRE Cacao en hausse 150 ÉGYPTE La puissance qui monte 152 GABON Revers de conjoncture 154 GHANA Nouveau pays de l’or noir 156 KENYA Splendeurs et misères des télécoms
Pour le développement du secteur de l’eau potable et de l’assainissement au Maroc Producteur national de l’eau potable : Il assure 80% de la production nationale (861 millions m3) 1er distributeur en milieu urbain : Avec plus de 1.4 million de clients Fournisseur d’eau potable en milieu rural : Le taux d’accès à l’eau potable a atteint plus de 89% Intervenant actif dans l’assainissement liquide : Il assure la gestion du service de l’assainissement dans plus de 70 localités au pro!t d’une population totale de plus de 2.5 millions d’habitants.
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158 MALI Or blanc et métal jaune DIFCOM/F.C. - © PHOTOS : D.R.
160 MAROC L’ONA omniprésent 162 MAURICE Fluctuations monétaires 164 NIGERIA Après les hydrocarbures, l’agriculture 166 SÉNÉGAL Boom de la production arachidière 168 TUNISIE Des groupes privés en plein essor 170 POST-SCRIPTUM Un pactole de 500 milliards PAR STÉPHANE BALLONG JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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S T R AT É G I E
L’ÉVEIL DES LIONS Les prévisions des observateurs sont optimistes pour l’Afrique, qui a prouvé sa capacité de résilience face à la crise. Certains États pourraient même bientôt rejoindre le club des pays émergents les plus en vue.
La reprise résulte non seulement du rebond des exportations et des prix des matières premières (ici, une mine de platine opérée par le sud-africain Impala Platinum), mais aussi d’une demande intérieure dynamique.
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et celle du Japon 1,5 %. En revanche, les économies émergentes vont continuer de marquer des points : la Chine devrait rester championne du monde avec une hausse de 9,6 % de son PIB, suivie de près par l’Inde, avec 8,4 %. Dans leur sillage, l’Afrique devrait, elle aussi, connaître une progression soutenue de son PIB. Avec une croissance de 5,5 % en 2011, la zone subsaharienne devrait retrouver un
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es perspectives économiques mondiales restent moroses. Dans son rapport semestriel publié en septembre 2010, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance globale de 4,2 % en 2011. Pour l’institution financière, « l’impulsion attendue de la reprise mondiale semble faiblir ». Ainsi, l’an prochain, la croissance américaine ne devrait pas excéder 2,3 %, celle de la zone euro
PATRICK DELANCE/LE FIGARO MAGAZINE
Z OÉ S UAREZ
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miques émergentes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les cabinets de conseil en stratégie, les consultants internationaux et autres thinktanks commencent à regarder le continent de près. Plusieurs études publiées récemment viennent confirmer ce regain d’intérêt pour une zone géographique souvent négligée au profit des Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui forment le carré magique des pays « émergents » les plus L’AFRIQUE DANS SON ENSEMBLE A UNE ENVERGURE en vue. Si l’on en croit l’étude réalisée par le cabinet amériCOMPARABLE À CELLE DU BRÉSIL OU DE LA RUSSIE. cain McKinsey, l’Afrique serait sur le point d’intégrer ce club. Ce rapport publié en septembre 2010 et intitations et des prix des matières premières, tulé « L’heure des lions »(1) annonce, chiffres à mais aussi d’une demande intérieure dynal’appui, le décollage économique du continent. mique dans de nombreux pays du continent. Amine Tazi-Riffi, directeur associé Afrique du L’Afrique du Sud, qui a connu un recul de son Nord chez McKinsey, est catégorique : « L’Afrique PIB de 1,8 % en 2009, devrait ainsi atteindre est un impératif stratégique. C’est un gisement une croissance de 3,5 % l’an prochain. Les pays de croissance à trois heures de Paris, une réalité pétroliers devraient, pour leur part, tirer profit incontournable pour les entreprises européende l’embellie constatée sur le marché des matiènes. Tout se jouera dans les cinq ans à venir. » res premières : le Nigeria et l’Angola tablent sur Avec un PIB global de 1 600 milliards de une croissance supérieure à 7 % en 2011. En dollars en 2008 (1 135 milliards d’euros à Afrique du Nord, les estimations sont, là aussi, l’époque), le continent dans son ensemble a assez optimistes, puisque les taux attendus une envergure économique comparable à celle pour l’an prochain s’échelonnent entre 4 % du Brésil ou de la Russie. Son PIB réel s’est pour l’Algérie et 5,2 % pour l’Égypte, avec une accru de près de 5 % par an entre 2000 et 2009, pointe à 6,2 % pour la Libye. deux fois plus vite que durant la décennie précédente. Et contrairement aux idées reçues, Incontestablement, l’Afrique fait preuve cette accélération de la croissance ne peut être d’une capacité de résilience et d’une vigueur attribuée au seul boom des ressources natucomparables à celles des puissances éconorelles. Selon McKinsey, les matières premières n’ont en effet contribué à cette dynamique que pour 24 %. Les politiques macroéconomiques mises en œuvre par les États ont en effet favorisé l’activité dans d’autres secteurs comme le BTP, l’agriculture, la finance ou les télécoms, et ême taille (1 milliard d’habitants), même PIB et même l’émergence d’un véritable marché de consomcroissance depuis dix ans : l’Afrique dans sa globalité mateurs africains a permis d’asseoir cette croispèse économiquement autant que la Russie ou le Brésil, sance, qui semble durable. ▲ ▲ ▲
rythme comparable à celui de 2008, avant les turbulences dues à la crise. Le ralentissement constaté en 2009 (2,6 %) aura donc été limité, tant par sa durée que par sa portée, compte tenu de la mise en œuvre rapide de réponses économiques adaptées. La reprise dont bénéficie déjà l’Afrique résulte non seulement du rebond des expor-
Qui sont les locomotives du continent ?
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et un peu plus que l'Inde. Depuis dix ans, elle connaît une croissance supérieure à la moyenne mondiale et ses exportations ont augmenté de 18 % par an. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Ce décollage économique révèle néanmoins des réalités disparates. Certains pays ont continué de connaître des difficultés ces dernières années, alors que d’autres sont devenus de véritables locomotives pour le continent. Il s’agit des « lions »: l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Botswana, l’Égypte, Maurice, la Libye, le Maroc et la Tunisie. En moyenne, ces pays croissent aussi vite que les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), avec un PIB par habitant comparable (10000 dollars en parité de pouvoir d’achat, contre 8800 dollars pour les Bric). Si certains d’entre eux ont bénéficié de la hausse des prix des matières premières, la majorité a su tirer parti d’une plus grande stabilité politique et d’une hausse de la consommation en Afrique, tout en mettant en œuvre des politiques publiques favorables à l’investissement privé. À eux seuls, ces « lions africains » représentent 70 % du PIB du continent. ■ Z.S.
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Pour pérenniser cette tendance, le continent doit impérativement attirer les investisseurs. Les flux de capitaux étrangers en Afrique sont passés de 15 milliards de dollars en 2000 à 87 milliards en 2007, et devraient se maintenir dans les prochaines années, grâce à la création de partenariats entre pays producteurs et opérateurs internationaux. D’autant que les occasions ne manqueront pas : d’après McKinsey, quatre secteurs d’activité (biens et services de consommation, ressources naturelles, agriculture, infrastructures) généreront un chiffre d’affaires annuel de 2 600 milliards de dollars d’ici à 2020. Le potentiel de l’agriculture, à lui seul, est énorme : McKinsey estime que son chiffre d’affaires pourrait bondir de 280 milliards de dollars actuellement à 880 milliards en 2030. Il est vrai que l’Afrique recèle 60 % des terres arables non cultivées dans le monde.
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Le goût du monde
53 escales dans le monde dont 14 en Afrique Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécificités locales. Le goût des métiers de la restauration et aussi de ceux des services aéroportuaires. Et bien sûr, le goût du service pour répondre aux attentes quotidiennes et événementielles de nos clients : compagnies aériennes, entreprises et collectivités.
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Pays émergent, un statut à part
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elon une étude publiée par le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers en janvier 2010, l’addition du PNB des sept plus grandes économies émergentes – baptisées E7 et comprenant la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, le Mexique, l’Indonésie et la Turquie – dépasserait dès 2020 celle des PNB des pays du G7, aujourd’hui les plus riches du monde. La notion de « pays émergents » ne correspond à aucune définition précise. Mais elle désigne en fait des États qui, tout en figurant depuis des années sur la longue liste des « pays en voie de développement », sortent véritablement du lot. Pour y parvenir, ils doivent disposer d’un tissu industriel diversifié, d’une classe moyenne susceptible d’entretenir une consommation intérieure soutenue et d’une ouverture sur les circuits commerciaux internationaux. Ces atouts doivent leur permettre de maintenir un niveau de croissance élevé de manière durable. Le cercle des « émergents » ne se limite donc pas aux Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). On parle désormais des Civets, acronyme formé à partir des initiales (en anglais) de la Colombie, de l’Indonésie, du Vietnam, de l’Égypte, de la Turquie et de l’Afrique du Sud. Selon l’institut Economist Intelligence Unit, ces six pays devraient connaître une croissance de 4,5 % par an au cours des deux prochaines décennies. ■ Z.S.
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Plus généralement, et grâce à des taux de retour sur investissement plus élevés que dans n’importe quelle région en développement, les opérateurs internationaux qui s’implanteront en Afrique au cours des prochaines années pourront se tailler des parts de marché, installer leurs marques, créer des structures industrielles et façonner les modes de consommation, ce qui leur conférera un avantage déterminant pour leurs activités à long terme sur le continent. D’autant qu’ils pourront s’appuyer sur un marché local de plus en plus solide. Du côté des consommateurs, entre 300 millions et 400 millions d’Africains migreront vers les villes d’ici à 2030. Le pouvoir d’achat cumulé des dix-huit premières agglomérations africaines atteindra alors 1 300 milliards de dollars. Cette urbanisation galopante aura en outre un impact
août 2010, Jim O’Neill, chef économiste chez Goldman Sachs et inventeur de l’acronyme « Bric », estime que ces États seront certainement rejoints dans les quarante prochaines années par quelques-uns des grands pays africains. Parmi eux, le Nigeria et ses 150 millions d’habitants actuels, « s’il ne fait pas de bêtise », pourrait bien, en 2050, peser plus lourd que le Canada, l’Italie ou la Corée du Sud. Toutefois, si l’Afrique est de plus en plus présentée comme une puissance émergente, la situation des cinquante-trois États qui la composent reste très hétérogène. Tous les pays ne connaîtront pas le même succès tant les disparités politiques, économiques et démographiques restent fortes. Dotés d’une économie diversifiée, le Maroc ou l’Égypte ont plus de chances de succès que certains pays enclavés, politiquement fragiles et très dépendants du secteur primaire, comme l’Éthiopie. Enfin, les futurs champions africains doivent pouvoir compter sur un tissu entrepreneurial dense et dynamique. Beaucoup de pays ont pris les mesures nécessaires pour soutenir le développement du secteur privé. Contraints par le FMI à conduire des plans d’ajustement structurel douloureux, certains gouvernements ont commencé à assainir leurs économies dès les années 1990, à réduire leurs déficits et à privatiser leurs entreprises publiques. Ainsi, la productivité du travail, qui déclinait depuis vingt ans, a recommencé à croître à partir de 2000 au rythme annuel de 2,7 %. Mais tous n’ont pas fait les mêmes progrès.
Selon une enquête menée par le Boston Consulting Group (BCG), un cabinet de conseil international basé aux États-Unis, huit pays seulement peuvent prétendre intégrer le club très sélect des « lions africains » – allusion aux « dragons asiatiques » (Corée du Sud, Taïwan, Hongkong, Singapour), surnom donné aux « nouveaux pays industrialisés » (NPI) d’Asie du Sud-Est dans les années 1980. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Botswana, de l’Égypte, de Maurice, de la Libye, du Maroc et de la Tunisie, qui contribuent à eux seuls à 70 % du PIB du continent (voir encadré p. 8). Mais plus qu’aux pays, le BCG s’est intéressé aux entreLES GRANDS GROUPES AFRICAINS BÉNÉFICIENT prises africaines qui comptent ou qui vont compter au niveau D’UN AVANTAGE CERTAIN, CELUI DU PREMIER ARRIVÉ. international. Dans son rapport publié en juin 2010, le BCG a identifié 40 « African Challengers »(2), direct sur la croissance, puisqu’elle dynamisera grands groupes industriels, commerciaux ou les secteurs de la construction et de la finance, financiers affichant au moins 500 millions ainsi que la consommation en général, à travers de dollars de chiffre d’affaires et une forte la grande distribution ou les télécoms. croissance de leur activité (voir pp. 12-13). Les 40 grandes entreprises retenues sont présenL’A f rique va-t-elle devenir le nouvel tes dans les principaux secteurs d’activité : 10 eldorado à la mode ? Pourquoi pas ? Dans dans les services financiers, 8 dans l’énergie un article publié dans le Financial Times en 10
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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par des opérations de fusions-acquisitions. Ils et les matières premières (mais qui réalisent sont devenus des leaders régionaux ». plus de la moitié des bénéfices totaux), 6 dans Reste encore à entrer dans la cour des les télécoms, les nouvelles technologies et les grands. Aujourd’hui, une poignée de groumédias, 5 dans la logistique, 5 dans les biens pes africains seulement peuvent être considéde consommation… Environ 30 % de ces grourés comme des challengeurs mondiaux. Mais pes sont des entreprises publiques. La plupart Patrick Dupoux se dit convaincu qu’ils seront (35 sur 40) d’entre eux émanent des huit pays nombreux à atteindre ce niveau dans les proconsidérés comme les locomotives économiques du continent ; les trois quarts sont originaires d’Afrique du Sud 40 CHALLENGEURS RÉPARTIS DANS 8 PAYS (18 challengeurs), d’Égypte (7) ou du Maroc (6). P ou r le s aute u r s de TUNISIE ALGÉRIE l’étude, « les challengeurs LJ8;29' /NN;2M# L3'0#4?N africains aspirent à renLJ8;29' B;2N#K? L+;K?48?=$ forcer leur leadership MAROC régional, mais L744#"?8#.?&? 5?K! sur tout à imiter L5E3/ 5?K! les new global LE?8;= *ANA=;M challengers, LC&:=' =$A8#:'K c e s e nt r e p r i <'6 9$;69$?4'6 ses chinoises, LJ8;29' CD7 indiennes, bré- L,;I?N 7#8 E?8;= s i l ie n ne s ou russes qui ont récemment profité de la mondialisation pour s’imposer comme des leaders internationaux dans leurs secteurs.
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Situés en Afrique du Sud, en Afrique du Nord mais aussi en Angola, au Nigeria ou au TOGO NIGERIA Togo (voir infographie ci-conLEcobank L1?K%;4' J8;29 tre), les challengeurs africains L)K#4'< 5?K! &;8 7&8#=? ont vu leurs revenus annuels croître de 24 %, contre 11 % ANGOLA p ou r le s 50 0 e nt r epr i s e s L5?K=; 7&8#=?K; du SPX ( Ét at s-Un i s), 9 % <' FK0'64#M'K4;6 pour les 225 entreprises du LSonangol Nikkei (Tokyo) et 10 % pour AFRIQUE DU SUD les 30 entreprises du DA X (Francfort). Ils sont égaleL7NN#'< /N'=48;K#=6 LD?69'86 L7K%N; 7M'8#=?K LCN< E242?N ment plus rentables, avec L769'K B$?8M?=?8' L+75 E#NN'8 une marge opérationnelle L5?8N;.;8N< L+?99# moyenne de 20 %, cont re L5#<0'64 J8;29 L+?6;N 15 % pour les 500 entreprises LDatatec L+$;98#4' du SPX. Un investissement LFM9'8#?N H;N<#K%6 L+4?K<?8< 5?K! J8;29 LE*D J8;29 L+4'#K$;&& FK4'8K?4#;K?N de 100 dollars en novemLE288?I O ,;>'846 L(;<?=;M br e 2 0 0 0 da n s u n i nd ic e v i r t ue l de s c h a l le n g e u r s africains aurait augmenté de chaines années : « À condition qu’ils continuent 25 % par an et rapporté plus de 900 dollars à améliorer leur productivité, qu’ils poursuivent à la fin de 2009, contre 303 dollars pour un leur politique d’acquisitions, qu’ils parviennent à investissement similaire dans l’indice MSCI attirer les meilleurs talents et à internationaliser des marchés émergents et 92 dollars pour un leurs équipes, et, enfin, qu’ils réussissent à créer investissement dans le SPX. des marques mondialement reconnues. » Pour Patrick Dupoux, directeur associé du Pour s’imposer sur le marché régional puis BCG au Maroc, « ces challengeurs incarnent international, les challengeurs bénéficient une nouvelle génération d’entreprises africaid’un avantage certain, celui du premier arrivé. nes. Ils se sont structurés, ils ont gagné en proPartant du principe qu’on ne prête qu’aux ductivité, ils s’internationalisent, notamment JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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L7NN /GG J8;29 L3;MM'8=#?N FK4'8K?4#;K?N 5?K! L/-J@H'8M'6 L/%I94?#8 L/N6'.'<I 3?>N'6 LC8?6=;M *'N'=;M LC8?6=;M 3;K6482=4#;K FK<2648#'6
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riches, ces groupes commencent à intéresser les plus grandes entreprises mondiales, qui cherchent de plus en plus fréquemment à nouer des partenariats fiables en Afrique. Opérant dans une zone longtemps délaissée, ils ont pu se professionnaliser au niveau régional et renforcer leurs bases avant de franchir le pas vers l’international. Toutefois, les freins que connaît l’intégration économique du continent peuvent les handicaper. Alors
que l’Afrique se compose de petits marchés de consommation morcelés, le manque de coopération entre les États peut se révéler être un obstacle au développement des grandes entreprises africaines. Un récent rapport de l’ONU confirme que des barrières douanières notables subsistent et que les entreprises africaines, qui subissent toujours un certain nombre d’entraves à la compétitivité, ne sont pas toujours en mesure de concurrencer pleinement celles originaires d’autres
continents. Manque d’accès aux financements, obstacles administratifs, faibles capacités de production… Une fois libérée de ces contraintes, alors l’Afrique s’éveillera. ■ 1. « Lions on the Move : The Progress and Potential of African Economies », McKinsey Global Institute, 82 pages, juin 2010. 2 . « A f r i c a n C h a l l e n g e r s : Gl o b a l Competitors Emerge from the Overlooked Continent », Boston Consulting Group, 15 pages, juin 2010.
AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS
Leadership Radioscopie des 40 champions
L
e Boston Consulting Group (BCG) a examiné près de 600 entreprises dans tous les secteurs économiques. Pour être retenues, celles-ci devaient d’abord atteindre le seuil minimal de 300 millions de dollars de revenus annuels pour les banques et de 500 millions pour les autres secteurs. Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires (CA) était inférieur à 1 milliard de dollars, elles devaient afficher une croissance de leurs revenus à deux chiffres au cours des cinq dernières années. Environ 70 entreprises répondaient à ces critères et ont été départagées sur la base de leurs revenus, de leur taux de croissance sur un an, cinq ans 12
et dix ans, de leur cash flow, de leur ratio d’endettement et de leur degré d’internationalisation, déterminé par le volume des exportations, le nombre d’employés à l’étranger, les actifs étrangers et les acquisitions et partenariats internationaux. Parmi les 40 « challengeurs » retenus, on peut déjà distinguer une dizaine d’établissements financiers. En ce domaine, l’Afrique du Nord est plutôt bien placée (Attijariwafa Bank et BMCE Bank pour le Maroc, EFG Hermes et Commercial International Bank pour l’Égypte). Côté subsaharien, l’Afrique du Sud (Standard Bank et Old Mutual), mais aussi le Nigeria
Lagos, 2008. Une dizaine de groupes financiers figurent parmi les entreprises les plus performantes.
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(United Bank for Africa), l’Angola (Banco africano de investimentos) et le Togo (où est implanté le siège d’Ecobank) sont représentés. Dans les domaines industriel et commercial, l’enquête de BCG a réparti les challengeurs africains en cinq catégories.
5) Les acteurs globaux. Ceux-là ne sont déjà plus complètement africains, puisque plus de la moitié de leurs actifs sont localisés hors du continent. Ils ont tous été fondés en Afrique du Sud mais sont désormais cotés à la Bourse de Londres. Il s’agit du minier Anglo American, du brasseur SABMiller et de l’assureur Old Mutual. À eux trois, ils totalisent un CA de 47 milliards de dollars.
1) Les acteurs locaux. Ces groupes ont atteint leur masse critique grâce à la conquête de leur CES ACTEURS DOIVENT SOIGNER LEUR NOTORIÉTÉ POUR marché local. Les actifs et leurs ventes relèvent encore BOOSTER LEUR CROISSANCE À L’ÉCHELLE DE LA PLANÈTE. pour plus de 90 % du marché domestique, mais leurs activités à l’international progressent. C’est le cas Reste maintenant à transformer l’essai. Tous de l’algérien Cevital ou du marocain Omnium les groupes cités par BCG affichent des projets nord-africain (ONA). Pour ce dernier, les ventes ambitieux pour passer à un stade de développeà l’international sont sur le point de franchir le ment supérieur. Et plusieurs groupes figurant seuil de 10 % du CA. dans les 100 premiers d’Afrique pourraient, eux aussi, devenir bientôt des « challengeurs ». Les 2) Les exportateurs. Ces challengeurs analystes de BCG estiment que, pour devenir des exploitent tous des ressources minières et pétroacteurs globaux, les challengeurs africains doilières dans le pays où ils sont implantés. Si leurs vent adopter une stratégie de croissance à long actifs sont limités au territoire national, leurs terme, avec une politique ambitieuse de fusionsrevenus sont d’origine mondiale. Parmi eux, acquisitions. Ils doivent ensuite faire preuve on trouve les pétroliers Sonatrach (Algérie) et d’une forte créativité pour s’adapter et réponSonangol (Angola), l’Office chérifien des phosdre aux besoins d’un marché qu’ils connaissent phates, mais aussi le groupe nigérian Dangote et bien. Cet esprit d’innovation doit être soutenu les aciéries égyptiennes Al Ezz. Leur CA cumulé par une démarche marketing offensive, à l’instar est supérieur à 100 milliards de dollars. de celles mises en œuvre par les opérateurs de téléphonie mobile, comme Orascom ou MTN. 3) Les acteurs régionaux. Il s’agit de la Enfin, ces acteurs qui aspirent à une enverdouzaine de groupes dont au moins 10 % des gure planétaire doivent apprendre à faire parler actifs sont localisés en dehors de leur pays d’eux. De leur notoriété internationale dépend’origine, mais sur le continent africain. Leur CA global atteint les 30 milliards de dollars. LES SECTEURS OÙ OPÈRENT LES CHALLENGEURS Parmi eux figurent le tunisien Poulina, le trans(en nombre d’entreprises) porteur Royal Air Maroc, les groupes Maroc Télécom (implanté au Burkina Faso, au Gabon Services Groupes et au Mali) et Ecobank (très présent en Afrique financiers diversifiés francophone), ou encore le distributeur sudafricain Shoprite, qui a des supermarchés dans Commerce 17 pays subsahariens. de détail 4) Les acteurs internationaux. Dans cette catégorie figurent les challengeurs dont au moins 10 % des actifs sont situés hors d’Afrique. Pas moins de 17 sociétés en font partie, pour un CA global de près de 100 milliards de dollars. Parmi elles, on peut citer l’égyptien Orascom Telecom, présent en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord. Ou encore le groupe pharmaceutique sud-africain Aspen, qui distribue des médicaments génériques dans tout l’hémisphère Sud. À côté de ces mastodontes, on trouve le tunisien Elloumi, de taille bien plus modeste. Avec un CA de 600 millions de dollars, il dispose d’unités de production en Afrique du Nord, en Roumanie et au Portugal. Sa filiale Coficab est l’un des leaders mondiaux de l’industrie des câbles et fils électriques pour l’automobile.
Énergie, mines et ressources naturelles
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Technologie, médias et télécommunications
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Biens industriels
5 Transport et logistique
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dent les futurs partenariats qui boosteront leur croissance hors d’Afrique. Avec 47,5 milliards de dollars, Sonatrach a réalisé en 2009 un CA équivalent à celui du constructeur automobile Renault, du laboratoire GlaxoSmithKline ou encore du fabricant d’ordinateurs Apple. Mais il reste, à ce jour, bien moins connu que ses alter ego. ■ Z.S.
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L’Afrique sera-t-elle le prochain Bric? Économiste en chef de Goldman Sachs, inventeur de l’acronyme Bric
PAR
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J IM O’N EILL
a visite de Jacob Zuma en Chine, en août 2010, a suscité beaucoup de commentaires. Le président sud-africain a vanté les liens étroits noués avec l’empire du Milieu, devenu en 2009 le premier partenaire commercial de son pays. Dans ce contexte, alors qu’un certain nombre de pays africains semblent avoir échappé à la gueule de bois provoquée par la crise financière internationale, de plus en plus de gens se demandent si l’acronyme « Bric » (Brésil, Russie, Inde, Chine) ne pourrait pas devenir « Brics ». Avec un « s » comme South Africa (Afrique du Sud). Après l’organisation réussie de la Coupe du monde par Pretoria, les potentialités du continent intéressent de plus en plus. Son PIB cumulé est équivalent à ceux du Brésil et de la Russie, et légèrement supérieur à celui de l’Inde. En outre, parmi les « onze prochains pays » – expression désignant les pays émergents les plus peuplés et qui, après les Bric, offrent les perspectives les plus prometteuses –, deux sont situés en Afrique: l’Égypte et le Nigeria. Dans ce contexte, j’ai
à jouer car elle est la plus développée, mais pas assez peuplée (49 millions d’habitants) pour être un Bric à elle seule. Le Nigeria, en revanche, avec plus de 150 millions d’habitants, n’est pas loin de représenter 20 % de la population africaine. Et il pourrait, s’il réussit à relever les défis auxquels il est confronté, peser plus lourd que le Canada, l’Italie ou la Corée du Sud d’ici à 2050.
Si l’Afrique veut devenir Bric, elle doit se réformer. Nous élaborons chaque année un index qui permet de classer près de 180 pays selon un barème de 0 à 10, les scores les plus élevés indiquant une plus forte productivité et une croissance durable. Sur les onze puissances économiques émergentes, la Corée du Sud affiche un score de 7,4, soit le niveau le plus élevé… contre 3,5 pour le Nigeria, soit la deuxième plus mauvaise note de notre classement. Ce score peut sembler décevant, mais la moyenne des quatre Bric n’est que de 4,9. Pour les onze pays africains les plus prometteurs, le score moyen est de 3,5. Pour atteindre le niveau attendu en 2050, ces pays doivent D’ici à 2050, le Nigeria pourrait peser plus lourd donc améliorer leurs performances de manière significative. Des que le Canada, l’Italie ou la Corée du Sud. politiques macroéconomiques stables basées sur une faible poussé la réflexion jusqu’à appréhender inflation et une dette publique maîtrisée le potentiel africain dans son ensemble. sont peut-être les objectifs les plus faciles à atteindre. Parmi les autres conditions à réuSi l’on envisage le continent globalement nir figurent la stabilité gouvernementale, le et que l’on imagine qu’elle évolue conforrenforcement de l’État de droit, l’amélioration mément aux scénarios élaborés pour les du niveau éducatif, la généralisation de l’utipuissances émergentes, on constate qu’elle lisation des télécommunications et, surtout, dispose d’une force économique comparable l’éradication de la corruption chronique, à celle des Bric. Et si l’on considère l’évolution qui mine de nombreuses nations africaines. des onze premières économies africaines L’Afrique du Sud a démontré qu’elle était au cours des quarante prochaines années, tout à fait capable d’organiser la Coupe on constate que leur PIB global devrait du monde de football. Reste à transformer atteindre plus de 13000 milliards de dollars l’essai. Zuma et les autres dirigeants afrid’ici à 2050, soit autant que le Brésil ou la cains doivent maintenant se concentrer Russie, mais moins que la Chine ou l’Inde. sur l’amélioration de la transparence et Près de la moitié de ce PIB serait le fait de créer un climat propice aux affaires. Sinon, l’Égypte et du Nigeria, si bien que les progrès le rêve de faire de l’Afrique un nouveau Bric de ces deux nations seront déterminants risque de rester… un rêve. ■ pour l’ensemble du continent. Parmi les neuf © F INANCIAL TIMES E T J EUNE A FRIQUE 2010. autres, l’Afrique du Sud a un rôle essentiel TOUS DROIT S RÉ SER VÉ S .
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Télécoms Les opérateurs locaux résistent
JAMES OATWAY/PANOS-REA
Le boom de la téléphonie mobile en Afrique attire les capitaux. Ceux-ci affluent d’Europe, bien sûr, mais aussi du Moyen-Orient, d’Inde, de Russie… Toutefois, des groupes d’Afrique du Sud, de Libye et du Maroc ont su prendre position.
Vodacom se déploie à partir de sa base sudafricaine (ici, Johannesburg) jusqu’en RD Congo.
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Afrique, nouvel eldorado de la téléphonie mobile? Cette vision a provoqué, au début de la décennie, un afflux de capitaux sans précédent. L’analyse était alors que le continent, totalement sous-équipé en lignes fixes, allait sauter une étape technologique et passer directement à la génération du portable. Une hypothèse qui s’est largement vérifiée puisque le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles a été multiplié par cinq en cinq ans, passant de 52 millions en 2003 à 248 millions en 2008, soit une croissance de 49 % par an, contre 7,5 % pour la France, 28 % pour le Brésil et 27 % pour l’Asie, selon une étude réalisée par le cabinet Ernst & Young. Quelles que soient leur taille et leur origine géographique, les groupes de télécoms qui investissent en Afrique le font pour les mêmes raisons. D’abord parce que, pour grandir, ils doivent se déployer sur de nouveaux marchés, les leurs étant
souvent arrivés à saturation après une période d’expansion rapide. Ensuite parce que le continent est l’une des rares régions du monde où ce marché recèle encore un fort potentiel de croissance. Un tiers seulement des Africains ont un téléphone portable. Pour toucher les autres, il faut d’une part baisser les prix pour atteindre la population la moins solvable, et d’autre part étendre les réseaux aux zones non couvertes. Ce que JeanMichel Huet, responsable des marchés émergents chez le cabinet de conseil BearingPoint, résume de la façon suivante : « Le plus facile a été fait : toucher les populations riches des zones urbaines. Maintenant, il reste les urbains les moins riches et les habitants des zones rurales. » La moitié des personnes n’utilisant pas de mobile résident dans des zones pas encore couvertes par les opérateurs. Les groupes européens se sont implantés à partir de 1995, lors des premières vagues de pri-
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La rentabilité d’un tel investissement est bien sûr vatisations: France Télécom (Orange), le britannibeaucoup plus aléatoire que l’implantation d’un que Vodafone (avec sa filiale Safaricom, leader en réseau en zone urbaine fortement peuplée et à Afrique de l’Est), l’espagnol Telefónica, Portugal pouvoir d’achat plus élevé. Telecom et le luxembourgeois Millicom (Tigo). Vodacom, filiale sud-africaine du géant monFrance Télécom a été pionnier en rachetant en dial Vodafone, a suivi une démarche comparable, 1997 l’entreprise d’État ivoirienne Citelcom en se déployant à partir de sa base sud-africaine. (devenue Côte d’Ivoire Télécom) et, au Sénégal, On le trouve aujourd’hui en RD Congo, au Lesotho, Sonatel, qui lui ouvrira plus tard les portes du au Mozambique et en Tanzanie. Mali. Les investissements Sud-Sud hors Afrique ont surtout été le fait d’investisseurs du Golfe, Autre grand opérateur derrière MTN, l’égypcomme l’émirati Etisalat ou le koweïtien Zain, qui tien Orascom pourrait passer entre les mains de a revendu son réseau africain en juin 2010 pour Vimpelcom, pour 6,6 milliards de dollars. Mais le plus de 10 milliards de dollars (plus de 8 milliards dossier, ouvert en octobre 2010, s’est compliqué d’euros à l’époque) à l’indien Bharti Airtel. avec le refus de l’Algérie de laisser Djezzy, la filiale Depuis, plusieurs opérateurs africains se sont locale d’Orascom, passer sous le contrôle du groupe hissés dans le peloton des géants mondiaux. Créé russe – le gouvernement algérien a annoncé son en 1994, le sud-africain MTN est le premier opéintention de nationaliser l’opérateur considéré. rateur de téléphonie mobile du continent avec En parallèle, dans le pays voisin, Orascom a cédé ses 90 millions d’abonnés et un chiffre d’affaires en novembre ses parts (50 %) dans Tunisiana au (CA) de 15 milliards de dollars, alors que France qatari Qtel et au consortium tunisien Zitouna Télécom et Vodafone comptent chacun 50 millions d’abonnés sur le continent. MTN s’est d’abord développé en PARTOUT OÙ IL EST IMPLANTÉ, LE SUD-AFRICAIN Afrique australe et en Afrique de l’Est, obtenant des licences MTN OCCUPE UNE POSITION DOMINANTE. au Swaziland, en Zambie, au Botswana et en Ouganda, avant Télécom (formé par le groupe Princesse El-Materi de cibler les pays d’Afrique de l’Ouest à fort pouHolding et l’homme d’affaires Hamdi Meddeb). voir d’achat et à forte population. En 2000, MTN Maroc Télécom, filiale du français Vivendi, a racheté la licence de Camtel au Cameroun ; un a lui choisi d’acheter des opérateurs historiques an plus tard, il a mis 285 millions de dollars sur la pour se créer de nouveaux relais de croissance. Il table pour s’implanter au Nigeria; puis il a racheté a acquis en 2001 Mauritel en Mauritanie, en 2006 en 2005 Telecel en Côte d’Ivoire et Libertis au l’Onatel au Burkina Faso, en 2007 Gabon Télécom Congo, et, enfin, en 2006, Spacetel au Bénin, où il et en 2009 la Sotelma au Mali. Pour le groupe, le contrôle 40 % du marché de la téléphonie mobile. pari de l’expansion vers des zones en forte croisPartout où il est implanté, MTN occupe une sance semble judicieux: alors que son CA stagne position dominante. Le groupe a investi plus de et que son résultat baisse en 2009 au Maroc du fait 10 milliards d’euros depuis quatre ans avec, comme de la forte concurrence qui tire les prix vers le bas, résultat, une croissance de 8,5 % de ses abonnés l’activité de ses filiales connaît une croissance quasi en 2010. Pallavi Ambekar, analyste financier pour générale, comme au Burkina Faso, où le nombre le fonds d’investissement sud-africain Coronation de clients au téléphone mobile augmente de 61 % Fund, salue cette « belle performance », mais se et le bénéfice de 55 %. Au Mali, « le marché est demande si MTN va pouvoir continuer longtemps prometteur, avec un taux de pénétration estimé fin à investir à un tel rythme. Au Nigeria, le groupe 2008 à 26 % pour les mobiles et à 0,65 % pour le va dépenser 40 millions de dollars pour raccorder fixe », affirme Maroc Télécom. 350 villages qui ne sont couverts par aucun réseau.
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Tunisie Télécom est beaucoup plus timide hors de ses frontières : sa présence se limite à la Mauritanie, où il exploite Mattel, le premier réseau GSM du pays. « Ses dirigeants semblent actuellement chercher de nouvelles opportunités ailleurs en Afrique », constate Jean-Michel Huet. La démarche du libyen Green Network est plus atypique, puisqu’il s’agit d’un fonds d’investissement, filiale du fonds d’État Libya Africa Investment Portfolio. Si le groupe ne dispose pas de savoir-faire en matière de télécoms, ses capitaux lui ont permis d’investir, depuis sa création en 2007, quelque 720 millions dans le rachat d’opérateurs africains : Zamtel (Zambie), Uganda Telecom, GreenN (Côte d’Ivoire), Gemtel (Soudan), Rwandatel. Sur la liste des prochaines acquisitions figurent la Sonitel au Niger, ainsi que des licences au Bénin et en Gambie. Objectif : une présence dans 15 pays en 2015. Mais à côté de ces grands groupes, le continent compte près de 120 opérateurs nationaux de petite taille qui ne totalisent guère plus de 50 000 à 200 000 clients chacun. Comment réagiront-ils, grands et petits, face aux prochains stades de développement de la téléphonie mobile, qui s’oriente vers plus de contenu ?
Pour Jean-Michel Huet, « un des gros atouts des opérateurs locaux sera de proposer des contenus culturellement plus près des goûts et des attentes des clients. Quand Vodafone proposera des playlists de musique anglo-saxonne, un opérateur 100 % africain proposera de la musique africaine ». Cela suffira-t-il pour faire la différence dans un contexte de plus en plus concurrentiel, où l’arrivée d’internet sur les smartphones via la 3G va nécessiter d’importants investissements ? Il ne fait plus de doute que l’Afrique s’apprête à faire un deuxième saut technologique, en passant directement aux connexions sur les mobiles. Quant à la guerre des prix générée par la concurrence, elle commence à peser lourdement sur les marges. Au Gabon, Maroc Télécom explique la baisse de 36 % de son résultat en 2009 par « l’intensification de la concurrence consécutive à l’arrivée d’un quatrième opérateur ». Selon les pays, on peut aller jusqu’à cinq ou six opérateurs, contre quatre actuellement en moyenne. Toutefois, un phénomène de concentration apparaît inévitable. Il risque d’être fatal aux plus faibles, qui pourront sans doute revendre avec une confortable plus-value leur licence, leur réseau et leur clientèle, à condition toutefois qu’ils n’attendent pas d’être en difficulté pour le faire. ■
France Télécom à la conquête du royaume chérifien
NICOLAS FAUQUÉ/WWW.IMAGESDETUNISIE.COM
Orange est déjà présent en Tunisie depuis 2009.
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près avoir largement investi
l’Afrique subsaharienne, France Télécom s’attaque à un marché difficile car très concurrentiel et en voie de saturation : le Maghreb. Après l’obtention d’une licence en Tunisie en 2009, l’opérateur français a mis 640 millions d’euros sur la table en septembre 2010 pour entrer au capital du numéro deux de la téléphonie marocaine, Méditel, qui compte 10 millions de clients. Orange en devient
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actionnaire à hauteur de 40 % (49 % d’ici à 2015), aux côtés de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et de FinanceCom. Alors que la croissance du marché se ralentit, Méditel connaît une hausse de sa clientèle de l’ordre de 20 % par an en moyenne. Le groupe marocain détient 37 % du marché national avec un chiffre d’affaires de 657 millions d’euros en 2009 et une marge d’exploitation de 40 %.
Pour soutenir son activité, France Télécom compte sur le développement des nouveaux créneaux à forte valeur ajoutée, comme les licences 3G: « Un marché naissant avec seulement 1,5 million de clients », souligne le groupe. Il s’intéresse aussi à la téléphonie d’entreprise, « en croissance rapide et qui pourrait doubler en taille dans les cinq prochaines années ». Et n’exclut pas de se déployer hors de ses frontières, comme le laissent entendre Othman Benjelloun et Anass Houir Alami, respectivement président de FinanceCom et directeur général de la CDG, pour qui cette alliance stratégique permet de créer « une plateforme de rayonnement aux échelles maghrébine et africaine ». Sur ce marché marocain, France Télécom se retrouve en position de challengeur face à un concurrent qu’il connaît bien : le groupe Vivendi et sa marque SFR (numéro deux sur le marché français), actionnaire majoritaire du leader Maroc Télécom. ■ A.L.
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L’ingéniosité fait la différence
Afrique du Sud | Bénin | Burkina Faso | Cameroun | Congo | Côte d’Ivoire | Ghana | Guinée | Libéria | Mali | Niger | Tanzanie
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SIDALI DJENIDI
Le chantier du tramway de la capitale algérienne est mené par le français Alstom.
Transport ferroviaire Jackpot au Maghreb
La région fourmille de chantiers. TGV marocain, métro algérois, train express à Tunis… Les grands groupes internationaux et leurs sous-traitants locaux se partagent un marché de plusieurs milliards d’euros.
C HRISTOPHE L E B EC
À
Casablanca, au beau milieu de la place Mohammed-V ombragée de palmiers, des bulldozers s’activent sous le regard curieux des passants. Ils préparent la voie du futur tramway, dont la livraison par Alstom Transport est prévue pour 2013. Pendant ce temps, dans la capitale algérienne, les derniers tunnels du métro sont carrelés ; les Algérois attendent avec impatience la fin du chantier piloté par Siemens Mobility (associé à l’espagnol CAF et au français Vinci) pour se déplacer dans des rames automatiques (sans conducteur). Les Tunisois se sont quant à eux habitués depuis 2008 aux tramways Citadis d’Alstom, qu’ils nomment « métros légers », mais suivent attentivement le chantier du train express urbain Tunis-Borj Cedria. Enfin Le Caire, pionnier du métro en 1987, a lancé en 2007 la construction d’une troisième ligne où sont impliqués les plus grands du BTP et du rail : Vinci, Orascom Construction, Arab Contractors, Colas, Mitsubishi et Alstom.
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Métros, tramways, trains urbains rapides, lignes à grande vitesse (dont le fameux TGV Casablanca-Rabat prévu pour 2015)… L’Afrique du Nord fourmille de chantiers consacrés au rail (voir carte p. 22). Poussé par les autorités qui veulent décongestionner les villes, accessible au porte-monnaie de la classe moyenne, ce mode de transport fait son chemin. « En cinq ans, nous avons doublé notre nombre de voyageurs, passant de 15 millions en 2005 à 30 millions aujourd’hui, une augmentation du trafic qui rend le modèle économique ferroviaire solide et nous permet de nouveaux investissements », se félicite Mohamed Khlie, directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), au Maroc. « Depuis cinq ans, nous assistons à une forte croissance du marché, de 5 % à 10 % par an. Les compagnies nationales passent progressivement du diesel à l’électrique, des projets de transports urbains peu polluants sont lancés, les villes se modernisent, et les États sont prêts à engager les moyens nécessaires », observe Gian-Luca Erbacci,
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S T R AT ÉG I E
le directeur Europe du Sud, Maghreb & MoyenOrient d’Alstom Transport. Des travaux de génie civil à l’électrification, de la signalisation au matériel roulant, la somme des contrats ferroviaires en cours en Afrique du Nord avoisine les 3 milliards d’euros (hors génie civil). Le seul TGV marocain coûtera 1,76 milliard d’euros et le métro d’Alger 878 millions d’euros. De quoi susciter bien des convoitises.
Dernier succès en date pour l’inventeur du TGV: la signature, le 14 novembre 2010, avec l’espagnol Ferrovial et l’Entreprise du métro d’Alger, d’un accord-cadre pour une usine d’assemblage de tramways à Annaba. Cette entité fournira non seulement les lignes d’Oran, d’Alger et de Constantine, actuellement en chantier, mais aussi onze autres villes où le gouvernement prévoit d’implanter le tramway d’ici à 2014. Derrière Alstom, Siemens espère bien, en achevant en 2011 le chantier du métro d’Alger (d’un coût de 380 millions d’euros, dont 145 millions pour l’opérateur allemand), se faire une première référence au Maghreb. Et lorgne déjà la construc-
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Des grands spécialistes du rail, Alstom, Siemens et Bombardier, c’est le premier qui mène la danse, avec une part de marché de 36 % (hors génie civil) entre 2007 et 2009 au Maghreb. Le groupe français est implanté dans la zone depuis les années EN CHARGE DU MÉTRO D’ALGER, SIEMENS LORGNE 1970 et bénéficie de l’appui de la France : au Maroc, Paris a DÉJÀ LA CONSTRUCTION DE CELUI DE TRIPOLI. accordé 1 milliard d’euros de prêts et dons pour le TGV et tion du futur métro de Tripoli, que les autorités les tramways… à condition que les technologies libyennes annoncent imminente. Quant au gerchoisies soient françaises. En Algérie, ce sont mano-canadien Bombardier, peu présent au nord plutôt l’Italie ou l’Espagne qui ont les faveurs des du continent (alors qu’il est pilote du Gautrain sudautorités, mais Alstom décroche tout de même les africain, voir encadré p. 22), il réalise la signalisacontrats en faisant concourir ses filiales italienne tion des lignes algériennes Moulay Slissen-Saïda et et espagnole, en partenariat avec les grands du Tabia-Mecheria, et compte désormais ne plus pasBTP italien Pizzarotti (tramway de Constantine) et ser à côté de l’Afrique du Nord. Mais pour Todini (Alger), ou avec l’espagnol Isolux (Oran).
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décrocher des contrats, il faut de sérieuses compétences en management de grands projets : des capacités réelles pour gérer des consortiums très larges, alliant un ou plusieurs spécialistes du rail à des entreprises du BTP, internationales et locales, mais aussi du doigté dans les relations avec les clients. Pour le tramway d’Alger, Alstom a dû ainsi arrondir les angles entre son partenaire Orascom Construction et les autorités. Siemens, de son côté, a dû négocier serré pour obtenir des délais supplémentaires pour le métro d’Alger, en raison notamment d’un changement des normes de sécurité. « Il ne faut pas se poser comme fournisseur mais comme partenaire vis-à-vis des sociétés clientes, qui veulent non seulement des
Gautrain, un contrat « clés en main »
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n Afrique du Sud, Bombardier a un train d’avance sur Alstom. Présent dans le pays depuis 1995, avec les contrats de rénovation des trains de banlieue de Johannesburg et des locomotives de la compagnie nationale Spoornet (groupe Transnet), le groupe germano-canadien a décroché en 2005 le projet du Gautrain, le premier train express régional du continent, qui doit relier, sur 80 km, Johannesburg, Pretoria et l’aéroport international Oliver-Tambo. Pour ce contrat « clés en main » de 2,5 milliards d’euros, Bombardier Transport s’est associé au sud-africain Union Carriage and Wagon (UCW, filiale de Murray & Roberts), qui assemblera les rames Electrostar (capables de filer à 160 km/h), et au français Bouygues pour les travaux de génie civil. Les quinze premiers kilomètres ont été mis en circulation le 8 juin 2010, juste à temps pour pouvoir transporter les spectateurs de la Coupe du monde entre l’aéroport et la capitale économique. Mais, surtout, la nation Arc-en-Ciel a prévu la construction de la ligne à grande vitesse Johannesburg-Durban, dont le coût atteindrait… 23 milliards d’euros. Pour l’heure, le China Railway Group, appuyé par Pékin, tiendrait la corde, mais la société, peu experte en grande vitesse, pourrait avoir besoin d’un grand du rail occidental comme partenaire. ■ C.L.B.
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LIBYE
ÉGYPTE
Autres villes
GÉANTS DU RAIL IMPLIQUÉS Alstom
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solutions fonctionnant parfaitement mais aussi développer la coopération technique », estime Gian-Luca Erbacci. Les entreprises maghrébines du BTP tirent aussi leur épingle du jeu. « Nous avons pris l’habitude de travailler avec de grandes sociétés nord-africaines, explique Gian-Luca Erbacci. Orascom Construction au Moyen-Orient et en Algérie, mais aussi ETRHB-Haddad en Algérie et EGMS en Tunisie. Sur le chantier du tramway d’Alger, parmi les 1 500 personnes qui s’activent, 1 100 sont issues d’entreprises locales. » En Algérie, Infrarail (filiale de la Société nationale des transports ferroviaires) et Baticim participent à l’électrification des lignes de la banlieue d’Alger, tandis qu’ETRHB travaille à la mise en place du tramway. À Tunis, Bouzguenda Frères a été sélectionné pour l’extension de la ligne de tram. Quant à EGMS et Bonna Tunisie, ils ont obtenu des contrats pour la ligne vers Borj Cedria. L’industrie locale commence elle aussi à profiter de la manne. « Nous essayons de développer un réseau de fournisseurs de matériel ferroviaire. Au Maroc, nous en avons une trentaine, dans les secteurs du câblage électrique et des équipements intérieurs », indique Gian-Luca Erbacci, qui précise que ces entreprises « approvisionnent l’ensemble du groupe Alstom ». Quant à l’exploitation des réseaux, elle reste pour les trains l’apanage des sociétés publiques, mais, pour les tramways, le manque d’expérience oblige à recourir temporairement à des sociétés étrangères, comme le français Transdev à Rabat. À Alger, les autorités ont lancé un appel d’offres international. En attendant, c’est l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), assistée par Alstom, qui démarrera l’exploitation du premier tronçon à la fin de 2011. À peine les chantiers en cours terminés, de nouveaux appels d’offres seront lancés: le tramway de Tanger, le train express régional de Casablanca et le métro d’Alexandrie devraient être les prochains sur la liste. Les choses pourraient aussi bouger prochainement au sud du Sahara. En septembre, le président malien, Amadou Toumani Touré, essayait au siège de l’industriel français Lohr un tramway sur pneus envisagé pour Bamako. Les prémices d’une autre bataille du rail? ■
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Algérie Altruck Company Tél. : +213 21 813871 (-73) www.volvotrucks.com/dz Angola Auto Sueco Angola Tél. : +244 22 2331778 www.auto-sueco.pt Égypte Ghabbour Egypt Tél. : +20 2042107794/5/8 www.volvotrucksegypt.com Éthiopie Equatorial Business Group Tél. : +251 11 442 4955 www.ebg-ethiopia.com Ghana Multi Tech Services Ltd Tél. : +233 30 2683351 (-60) www.multitech-gh.net Côte d’Ivoire ATC Comafrique Tél. : +225 08 85 29 85 www.volvotrucks.ci Libye TMD Tél. : +218 21 3705344 www.volvotrucks.com Maroc Volvo Maroc Tél. : +212 22 678500 www.volvotrucks.ma Nigeria ATC Nigeria Tél. : +234 813 778 38 44 www.volvotrucks.com.ng République Démocratique du Congo ATC Kinshasa-Lubumbashi Tél. : +32 2 724 9074 www.volvotrucks.cg République du Congo ATC Congo Tél. : + 32 2 724 90 74 www.volvotrucks.cg Tunisie SAYARA Tél. : +216 71 454299 www.volvotrucks.com
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Les enseignes se développent rapidement au Maghreb et en Afrique du Sud. Objectifs: multiplier les magasins, diversifier les gammes et concurrencer le commerce traditionnel. C HRISTINE M URRIS
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esures de restriction du crédit en Afrique du Sud, chute des transferts financiers de la diaspora vers le reste du continent, pertes d’emplois dues à la mise en sommeil de nombreux investissements… À des degrés divers d’un bout à l’autre de l’Afrique, le trou d’air qui a affecté la consommation en 2009-2010 a été assez violent. La grande distribution, première touchée, est pourtant aujourd’hui bien déterminée à tourner la page. La preuve? Les projets fourmillent, dans l’un et l’autre des deux grands pôles de développement de ce secteur : l’Afrique du Sud et le Maghreb. L’américain Walmart, par exemple, ne cache pas son intérêt pour Massmart, le quatrième distributeur sud-africain, dans lequel il souhaite prendre une participation d’un peu plus de 50 %. Les groupes, échaudés par les récentes difficultés rencontrées, savent que seules des stratégies bien maîtrisées leur permettront d’asseoir un développement solide… C’est notamment le cas en Afrique du Sud, où le marché a enregistré
entre 2000 et 2008 des taux de croissance annuels compris entre 5 % et 10 %. Face au ralentissement des deux dernières années, les groupes élaborent deux stratégies complémentaires. « D’abord, ils tentent d’accroître leur offre à destination de la population à faible pouvoir d’achat, explique Thibault Jacquier, responsable des filières agroalimentaires à Ubifrance-Afrique du Sud. Une cible importante puisque seulement 20 % des ménages réalisent près des deux tiers du total des dépenses de consommation. Les groupes proposent donc davantage de produits en marques de distributeurs, des promotions, des premiers prix… » Objectif : se différencier des autres entreprises, mais aussi mieux affronter la concurrence de la distribution informelle ou des cash and carry, des distributeurs de gros et demi-gros accessibles aux particuliers. Autre population qui fait l’objet de toutes les attentions : les « black diamonds », représentants de cette nouvelle élite noire émergente qui souhaite désormais consommer des produits plus sophistiqués. À leur intention, certains groupes, comme Pick’n Pay ou Shoprite, proposent des gammes plus diversifiées qui font notamment appel à l’importation. l’électroménager », explique Cette distribution mature entend Safae Fikri, directrice études et aussi jouer sur l’expansion géogradéveloppement de Best Financière, phique. Pick’n Pay et Shoprite ont holding qui possède Label’Vie. déjà largement essaimé vers le nord En Afrique du Sud, des marques anglophone, notamment au Kenya françaises sont d’ores et déjà et en Tanzanie, ou même en Égypte. présentes, notamment dans « Mais leur appétit ne se limite pas au les domaines du meuble, continent: l’Australie, le Royaume-Uni de l’habillement ou du luxe. ou les États-Unis accueilleront aussi D'autres pourraient encore venir dans l’avenir des filiales ou des frans’implanter dans ce pays, qui peut chises de groupes sud-africains », note constituer un tremplin pour Dominique Boutter, directeur pays l’ensemble de la région. Elles pour Ubifrance à Johannesburg.
La franchise en plein essor
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est par le biais de la franchise que la distribution spécialisée se développe désormais. Le mouvement, mis en lumière en 2009 en Tunisie avec la modification du cadre juridique appliqué à ce type d’activité commerciale, se généralise. À Tunis, nombre de commerçants n’attendent que la mise en place de simplifications administratives pour se lancer. Le Maroc mise aussi de plus en plus sur la franchise. Label’Vie, qui gère déjà un magasin Virgin Megastore au Maroc et projette d’en ouvrir d’autres, « vient de signer des accords avec des leaders dans leurs catégories, Kiabi dans le textile et une enseigne de
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suivraient ainsi l’exemple des franchises sud-africaines, qui restent fortement majoritaires par rapport aux enseignes internationales et se multiplient déjà à l’étranger. ■ CH.M.
À l’extrémité septentrionale du continent règne une effervescence comparable… Malgré une différence de poids: au Maghreb, les groupes locaux, en général multimétiers, s’appuient le plus souvent sur des partenaires étran-
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AFRIQUE DU SUD
Reste que le nombre des projets affichés ne doit pas faire oublier que des obstacles spécifiques au continent subsistent. En Afrique du Sud, les groupes doivent adapter leur offre à la faiblesse du niveau de vie de la majeure partie de la population. Là n’est pourtant pas la difficulté majeure; en fait, c’est sur le chemin de l’expansion géographique qu’il leur faut redoubler d’imagination. Défis de la logistique sur un continent où les distances sont grandes, instabilité politique, recrutement de personnel qualifié, faiblesse quantitative des populations et des pouvoirs d’achat et, plus simplement, différences d’habitudes de consommation… Le développement vers le nord des chaînes sud-africaines reste soumis à de nombreuses contraintes. Il y a aussi des obstacles administraLES 10 PREMIERS tifs. Ainsi, en Tunisie, DISTRIBUTEURS les démarches restent longues pour l’obtenSOCIÉTÉ tion des autorisations 1 THE BIDVEST GROUP nécessaires à l’ouverture des supermar2 SHOPRITE HOLDINGS chés. Idem en Algérie, 3 PICK'N PAY STORES HOLDINGS où le durcissement 4 MASSMART HOLDINGS des lois sur les inves5 SPAR GROUP tissements étrangers 6 EDGARS CONSOLIDATED STORES et sur les importations 7 WOOLWORTHS HOLDINGS joue également un 8 JD GROUP rôle dans le peu d’in9 NEW CLICKS HOLDINGS térêt manifesté par 10 MASSDISCOUNTERS les groupes étrangers CHIFFRES EN MILLIONS DE DOLLARS pour ce secteur. ■
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argument de vente : la diversité des produits, la décoration et l’agrément de l’environnement. « Nombre de Tunisiens aisés vont au centre commercial d’abord pour se promener, et ensuite pour y faire quelques courses », remarque le responsable d’un magasin.
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gers pour développer la grande distribution. C’est en particulier le cas au Maroc et en Tunisie, l’Algérie restant encore très en retrait, pour des raisons qui sont liées à des contraintes plus administratives qu’économiques. Le groupe Label’Vie, au Maroc, est particulièrement représentatif d’un mouvement qui voit la grande distribution, encore marginale (10 % du commerce de détail), se développer à un rythme rapide. Adossé au holding multisectoriel Best Financière (immobilier commercial, distribution spécialisée), il voudrait, en s’appuyant sur un partenariat étroit avec Carrefour, étendre son réseau de 32 à 73 magasins (dont 8 hypermarchés) en 2013, sur l’ensemble du territoire national. Le point fort mis en exergue par le groupe, selon Safae Fikri, directrice études et développement de Best Financière ? « Avant tout la richesse de l’offre, à laquelle la clientèle est sensible, même si le Maroc reste un marché de prix. Nous proposons une grande variété de produits, dont 3 000 de marque Carrefour, car notre partenariat nous permet d’utiliser les services de la centrale d’achat de Carrefour. Nous allons également très loin en matière de services aux clients. » La Tunisie, qui a vu elle aussi émerger dans la dernière décennie une forte demande intérieure stimulée par une croissance constante du pouvoir d’achat, affiche une évolution comparable. Même si le commerce traditionnel reste majoritaire – environ 75 % du chiffre d’affaires global de la distribution –, trois groupes se disputent les faveurs d’une population dont les habitudes de consommation évoluent rapidement. Là encore, les entreprises locales signent le plus souvent des contrats d’assistance technique avec des groupes étrangers (Casino, Monoprix, Carrefour…) pour développer à la fois les surfaces et les savoir-faire dans la capitale et dans les villes moyennes (un hypermarché devrait ouvrir prochainement à Sfax sous l’enseigne Magasin général). Leur
Dar es-Salaam (Tanzanie), 2004. Le sud-africain Shoprite est présent dans une dizaine de pays du continent.
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Aérien Les compagnies resserrent les rangs
Alliance, partenariat et coopération sont devenus les maîtres mots des opérateurs africains. Il s’agit de faire face à la concurrence mondiale, sans cesse croissante, et de gagner des parts de marché sur les liaisons continentales. S TÉPHANE B ALLONG
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ous voulons, si les études y sont favorables, aller dans toutes les régions d’Afrique où il n’y a pas de compagnie aérienne et y proposer des services appropriés. » C’est ainsi que Girma Wake, le PDG d’Ethiopian Airlines, a présenté, en octobre 2010 à Addis-Abeba, à deux mois de sa retraite, les ambitions continentales de son groupe. Un défi que le transporteur éthiopien pourrait relever en collaboration avec deux autres géants du ciel africain : South African Airways et Egyptair. Les trois ont annoncé leur intention de créer une coentreprise pour développer le transport aérien régional. Et celle-ci pourrait prendre, dès 2011, la forme d’une nouvelle compagnie dans la région centrale du continent. Cette annonce a été faite au lendemain de la décision du conseil d’administration de Star Alliance d’ouvrir la procédure qui permettrait l’adhésion définitive d’Ethiopian Airlines à ce réseau commercial de 27 compagnies aériennes d’ici à la mi-2011. South African Airways et Egyptair en sont déjà membres.
Camair Co en piste
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i l’agenda des dirigeants de Cameroon Airlines Corporation (Camair Co) est respecté, la nouvelle compagnie aérienne camerounaise prendra son envol le 28 mars 2011. Détenue majoritairement par l’État (51 %), Camair Co, créée en 2006 par Paul Biya, devrait démarrer son activité avec une flotte de quatre appareils : deux Boeing 767 d’occasion d’une capacité de 212 places chacun et deux autres Boeing de type 737 d’une capacité de 174 places chacun. Le Néerlandais Alex Van Elk, nommé directeur général en février 2010, a engagé en juillet des négociations avec l’avionneur de Seattle pour l’acquisition de ces appareils, alors que l’américain Air Brand se chargera de l’identité visuelle de la compagnie. Camair Co desservira Paris dès son lancement à raison de six vols par semaine, selon son patron. Mais l’essentiel de son réseau sera régional. Des liaisons avec Dubaï, Nairobi et Johannesburg devraient suivre. ■ S.B.
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Face à la montée de la concurrence internationale, les transporteurs africains se seraientils finalement décidés à s’unir pour se faire une plus grande place sur le marché mondial ? « Je ne crois pas que la motivation de ces trois compagnies soit autre que de satisfaire les besoins stratégiques de Star Alliance. Il s’agit d’assurer au mieux la couverture du marché africain par ce groupement mondial », estime Cheick Tidiane Camara, président du conseil de surveillance du cabinet de conseil Ectar. Cependant, « elles y trouveront leur compte », ajoute-t-il. Depuis la crise de 2008, la tendance mondiale est au rapprochement entre transporteurs. Le britannique British Airways et l’espagnol Iberia, tout comme les américains Continental Airlines et United Airlines, se sont par exemple alliés dans le courant de l’année 2010. Ce mouvement gagne l’Afrique, où une embellie est attendue dans le secteur au cours des quinze prochaines années… L’Association internationale du transport aérien (Iata) table sur une croissance moyenne de 7 % par an, qui sera soutenue par le développement de l’industrie pétrolière en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest (Gabon, Nigeria, Ghana), ma is aussi pa r l’émergence d’u ne c la sse moyenne dont les besoins en voyages sont de plus en plus importants. Les pavillons africains entendent bien être les premiers à profiter de cette croissance. Ainsi, outre le projet de coentreprise avec Ethiopian Airlines et Egyptair, South African Airways est également le parrain du futur transporteur régional d’Afrique centrale, Air Cemac. La compagnie sud-africaine, première du continent avec un chiffre d’affaires de 3,4 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) en 2009, détient 40 % du capital et devrait fournir la flotte nécessaire au démarrage des activités de ce nouvel acteur. Après plusieurs reports, Air Cemac devrait théoriquement prendre son envol en 2011. En janvier 2010, une
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étape décisive a été franchie à Bangui lorsque les chefs d’État de la zone ont décidé de fixer le siège de la compagnie à Brazzaville et son hub à Douala.
pement économique, a signé en juillet 2010 un accord commercial avec le français Aigle Azur sur la liaison Paris-Bamako. Depuis, le transporteur malien n’assure plus de vols en direction de Paris mais se charge de recueillir le trafic drainé par Aigle Azur vers Bamako et de le répartir sur son réseau sous-régional composé de douze escales.
Kenya Airways s’appuie sur ses partenariats avec Precision Air (Tanzanie), RwandAir et Air Mauritius pour renforcer sa présence régionale.
A lors que Ethiopian A irlines, South African Airways et Egyptair visent notamment l’ouest et le centre du continent, Kenya Airways, l’autre ténor du secteur en Afrique, détenu à 26 % par KLM (groupe Air France-KLM), s’apPendant ce temps, au Maghreb, la Royal puie quant à lui sur ses partenariats en Afrique Air Maroc (R AM), bousculé sur les liaisons de l’Est – Precision Air (Tanzanie) et RwandAir – Europe-Maroc par les compagnies low cost du et dans l’océan Indien – Air Mauritius – pour Vieux Continent et du Proche-Orient, a décidé renforcer sa présence régionale. Une stratégie qui porte SOUTH AFRICAN AIRWAYS EST LE PARRAIN DU FUTUR ses fruits puisque, après un exercice 2008-2009 déficiTRANSPORTEUR D’AFRIQUE CENTRALE, AIR CEMAC. taire, le transporteur kényan a retrouvé de bons résultats. Sur les six premiers mois de 2010, il a ainsi doublé de prendre une participation majoritaire (un son résultat net, à plus de 17 millions de dolpeu plus de 60 %) dans Jet4You, la filiale à bas lars. Son adhésion en juin au réseau commercial coût du groupe britannique TUI Travel, pour Skyteam mené par Air France-KLM devrait par contrer cette concurrence. Avec l’acquisition de ailleurs lui offrir de nouvelles opportunités de Jet4You, la RAM entend compléter le réseau de dessertes intercontinentales et booster ses perses liaisons avec l’Europe et porter ainsi sa part formances financières. de ce marché de 45 % actuellement à 55 % à la Aucune compagnie ne veut rester en marge fin de 2011. La compagnie chérifienne laissera de ce jeu d’alliances. Y compris les plus petites. cependant la gestion de Jet4You à TUI, dont le Ainsi, pour optimiser ses opérations régionacœur de métier est le transport low cost. les, Air Mali, membre du groupe Celestair et Après l’échec de son partenariat avec feu propriété du Fonds Aga Khan pour le dévelopAir Sénégal International, le pavillon maroJEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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tion pour combler les besoins en pilotes et en personnel navigant, développer un centre de maintenance moderne avec des partenaires étrangers… À la clé de cette restructuration, la compagnie algérienne, qui vise 6 millions de passagers transportés en 2014 (contre environ 3 millions actuellement), veut renforcer sa présence sur la LA MISE EN PLACE D’UNE SYNERGIE ENTRE desserte de l’Asie et sur celle de l’Amérique du Nord. Mais COMPAGNIES MAGHRÉBINES N'EST PAS À EXCLURE. pas seulement. « Nous avons une position géostratégique très avantageuse pour les voyages religieux vers Algérie, est le principal défenseur d’une démarle Moyen-Orient », indique le PDG, qui entend che maghrébine pour la conquête du marché améliorer, là aussi, l’offre de la compagnie. En subsaharien. Il affirme avoir déjà eu à ce sujet 2015, le transporteur algérien, selon Wahid d’« excellentes discussions » avec ses homoloBouabdallah, aura la même taille qu’Egyptair, gues de la région. actuellement deuxième compagnie d’Afrique avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de Mais en attendant que ce projet se mette dollars en 2009. en place, la compagnie nationale algérienne Les bonnes perspectives qui se profilent s’est engagée, depuis octobre 2009, dans un dans le ciel africain donnent des ailes aux comcolossal plan d’investissement quinquennal pagnies du continent, qui, selon l’Iata, devront de plus 1,35 milliard de dollars. Objectif : renréaliser globalement des profits de quelque forcer la flotte, qui sera portée à un peu plus 100 millions de dollars en 2010. Une première de 45 avions (des long-courriers et des avions depuis huit ans. ■ régionaux) en 2015, créer un centre de formacain ne semble, pour l’heure, pas près de s’engager dans une nouvelle collaboration au sud du Sahara. Toutefois, la mise en place d’une synergie entre les quatre compagnies de la région (Tunisie, Maroc, Libye, Algérie) n’est pas à exclure. Wahid Bouabdallah, PDG d’Air
Trois questions à Titus Naikuni PDG de Kenya Airways
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permis d’ouvrir de nouvelles routes vers l’Extrême-Orient, car certains commerçants africains qui s’approvisionnent au MoyenOrient ont découvert que, en fait, les produits qu’ils y achètent sont fabriqués encore plus loin. Conséquence: ils sont de plus en plus nombreux à se rendre en Chine, en Thaïlande ou encore en Inde.
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J EU NE A FR IQUE: Comment affrontezvous la montée de la concurrence internationale ? TITUS NAIKUNI : La concurrence dans le secteur aérien africain n’est pas un phénomène nouveau. Mais c’est vrai qu’elle se renforce de plus en plus aujourd’hui et, dans ces conditions, toute compagnie aérienne doit s’assurer que le service qu’elle offre à ses clients est le meilleur et que la qualité de ses produits est nettement supérieure à celle de ses concurrents. Un exemple: sur la liaison Nairobi-Londres, la concurrence est féroce, mais il n’empêche que nous avons toujours été là depuis plusieurs années, et nous avons même augmenté nos capacités sur cette liaison. Ce qui importe, c’est vraiment la qualité du produit que vous offrez. 28
2.
Le renforcement des liens entre l’Afrique et les pays du Golfe a-t-il offert de nouvelles opportunités aux transporteurs africains? Oui, mais il a aussi contribué à attirer une nouvelle concurrence : celle des transporteurs aériens de cette région. En termes d’opportunités, la croissance des échanges commerciaux entre les deux régions a permis de dynamiser le trafic aérien. Le renforcement de ce lien entre l’Afrique et les pays du Golfe a même
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Et que représente le tourisme dans vos activités ? Nous tirons environ 20 % de nos revenus du tourisme. Notre stratégie a été de diversifier nos marchés. C’està-dire que nous ciblons toutes sortes de clientèle : des commerçants, des hauts fonctionnaires, des responsables gouvernementaux, des étudiants… Les touristes représentent une part significative de notre activité, mais nous avons fait en sorte de ne pas en dépendre. ■ P ROPOS RECUEILLIS À N AIROBI PAR N ICHOL A S N ORBROOK
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Nous avons grandi avec l’Afrique Le groupe Advens est le partenaire agroalimentaire de l’Afrique depuis plus de 20 ans. Avec ses filiales Suneor et Geocoton, Advens valorise les filières agricoles de l’arachide et du coton, deux ressources essentielles pour le continent. Premier groupe à s’appuyer sur des partenariats gagnantgagnant avec tous les acteurs, du cultivateur au consommateur, Advens participe activement à l’essor de l’Afrique.
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Dans un laboratoire du chinois Tong Mei, à Lomé (Togo). Au sud du Sahara, les groupes asiatiques ont su se faire une place de choix.
Santé Un secteur plein de promesses
Entre l’industrie pharmaceutique et la gestion des hôpitaux, le continent a d’énormes besoins. Les entreprises du Maghreb et d’Afrique du Sud sont les mieux positionnées pour investir ce créneau en pleine croissance. M ICHAEL P AURON
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vec douze sociétés classées parmi les 500 premières entreprises africaines (9,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulé), le secteur de la santé est encore d’un poids tout relatif dans l’économie du continent. Il concentre cependant, selon le cabinet Merrill Lynch, les investissements les plus prometteurs derrière les secteurs des infrastructures et des télécoms. En 2016, le marché global de la santé sera multiplié par deux, pour atteindre quelque 37 milliards de
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dollars (27 milliards d’euros). Car tout reste à faire : construction, équipement et gestion d’établissements hospitaliers (activité des deux premières entreprises du classement), fabrication de médicaments, distribution des précieuses molécules, formation… Les besoins d’investissements d’ici à cinq ans sont évalués à 30 milliards de dollars. Les deux premières sociétés du classement de Jeune Afrique, le holding sud-africain Network Healthcare (Netcare) et Medi Clinic
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sur la période de juillet 2009 à juin 2010 et Corp., cotée à la Bourse de Johannesburg, trusune valeur de ses actions qui a doublé) l’a bien tent à elles seules plus de la moitié du chifcompris : ses ambitions ne se limitent pas à sa fre d’affaires des douze leaders, avec plus de terre natale. Car si son marché naturel croît 5,4 milliards de dollars. Spécialisé dans la gesactuellement de 10 % par an, le numéro un tion d’hôpitaux et acteur implanté également du médicament générique africain a réalisé en Grande-Bretagne, Netcare (3,1 milliards les deux tiers de ses bénéfices (181 millions de dollars de chiffre d’affaires) a volontiers de dollars en 2009) dans le reste de l’Afrique recours aux partenariats public-privé pour subsaharienne. Le groupe s’est d’ailleurs établi mettre en place de nouveaux hôpitaux sur le en Afrique de l’Est, en rachetant 60 % de la continent. Ce fut notamment le cas pour l’une de ses dernières opérations au Lesotho : la construction EN AFRIQUE DU NORD, ADWYA, SAÏDAL OU SOTHEMA d’un cent re hospita lier de 425 l it s. L es 10 0 m i l l ions SONT DOPÉS PAR UN MARCHÉ À FORT POTENTIEL. de dollars d’investissements ont été pris en charge par la société kényane Shelys, en 2008. En Afrique Banque de développement d’Afrique du Sud, du Sud, en gagnant 57 % du marché des antiréla Société financière internationale (SFI, bras troviraux distribués dans les hôpitaux publics, armé pour le secteur privé de la Banque monAspen a engrangé un contrat qui, à lui seul, diale) et le gouvernement du Lesotho. Netcare vaut 290 millions de dollars. Et l’accord conclu envisage désormais d’étendre la formule au avec GlaxoSmithKline pour distribuer les généSwaziland, à la Zambie et au Zimbabwe, mais riques du laboratoire américano-britannique aussi à d’autres pays qui ne se trouvent pas en dans le reste de l’Afrique ne peut que renforcer Afrique australe : la République centrafricaine, sa position dans les années à venir. la RD Congo et le Ghana. Derrière la nation Arc-en-Ciel, l’Afrique du Nord – Égypte en tête – est l’autre zone géoDoter le continent de ses propres capagraphique où l’industrie pharmaceutique est la cités de production de médicaments est un plus dynamique. De Rabat au Caire, le secteur autre enjeu pour répondre à la demande croisest en pleine ébullition. Plus de 35 sociétés au sante en molécules à bas coût. D’Alger au Cap, Maroc, un plan d’industrialisation de la filière la situation du secteur est très hétérogène. Au algérienne qui veut conquérir son indépenMaghreb, le Maroc et la Tunisie sont cités en dance, des ambitions à l’export pour la producexemple, alors que l’Algérie affiche ses ambition tunisienne qui devrait satisfaire plus de tions dans un contexte national peu rassurant 60 % des besoins du pays en 2010… L’industrie pour les investisseurs. L’Afrique du Sud a encore pharmaceutique maghrébine est en plein essor. une fois un temps d’avance, avec des groupes Aux côtés des multinationales (Sanofi, Pfizer, mondiaux aux résultats financiers alléchants. Le Bayer…), les groupes locaux privés (Adwya, reste de l’Afrique subsaharienne, quant à elle, Saïdal, Sothema…) sont dopés par un marché à doit encore se structurer, trouver les capitaux fort potentiel. La Pharmacie centrale de Tunisie et construire un environnement favorable au (PCT), avec 80 % de part de marché au pays du développement du secteur privé. L’importation Jasmin et une sixième place dans notre classey tient encore un rôle majeur : un marché où les ment « santé » (plus de 540 millions dollars de groupes asiatiques, notamment indiens, ont su chiffre d’affaires), est en position dominante. se faire une place de choix. La société sud-africaine Aspen Pharmacare Non loin derrière, la société marocaine Cooper Maroc Pharmaceuticals (action(troisième du classement, 12,7 % de croissance
" !-( &2%.( ,-#* !-%*6 1+)-*+%-3*6
4%%,/$$5*'!7*'&-0 K3;- 0FF 2+1 * DB *D >B ++ . E.:,?; < E7&'$!%C$-ON$-)': JIL 5(!E$(,!?'(,; . P?$E)!?'( 5(!E$(,!?'(,;E . 4E M3$?A,$E#/ "9!- " . H+* $QE ),$('! . =D*H@ 8'(!E(,6.#'Q#."'?# )EGE7 . 8$,()E
S T R AT ÉG I E
Mais les ambitions des opérateurs maghrébins et égyptiens vont bien au-delà des seules frontières du Sahara. Réunis lors d’un colloque à Paris sur l’accès au médicament en Afrique subsaharienne, les acteurs de l’industrie pharmaceutique maghrébine ont tous exprimé leur volonté d’exporter leurs produits au sud du Sahara. Ainsi que l’explique un professionnel : « Aujourd’hui, notre production sous licence [le brevet appartient à une entreprise internationale, NDLR] ne nous permet pas d’exporter. Demain, avec notre propre production de génériques, nous pourrons aller à l’assaut du continent et fournir des médicaments à bas coût. » ■
▲ ▲ ▲
nariat marocain à 83 %, le néerlandais AkzoNobel détient les 17 % restants), avec 1 111 salariés et un chiffre d’affaires de 240 millions de dollars en 2009, dont 11,5 % à l’international. Créée voilà soixante-dix-sept ans (en tant que filiale d’une entreprise française), la société, basée à Casablanca, est totalement intégrée : productrice et distributrice, mais aussi exportatrice, notamment en Europe du Nord. C’est aussi la voie choisie depuis peu par le leader algérien Biopharm. D’abord distributrice, la société d’Abdelmadjid Kerrar est devenue productrice, en 2005, de produits sous licence ou de génériques.
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 20 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
44
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Gestion d’hôpitaux
3 132 138
2
55
MEDI CLINIC CORP.
AFRIQUE DU SUD
Gestion d’hôpitaux
2 310 950
236 070 142 640
3
110
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
1 125 787
180 659
4
187
UNITED PHARMACISTS CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
607 309
10 585
5
200
ADCOCK INGRAM
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
554 820
106 426
6
206
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE (PCT)
TUNISIE
Industrie pharmaceutique
540 926
22 415
7
256
PZ CUSSONS NIGERIA
NIGERIA
Industrie pharmaceutique
411 101
34 779
8
383
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
MAROC
Industrie pharmaceutique
240 313
ND
9
396
BIOPHARM
ALGÉRIE
Industrie pharmaceutique
233 181
12 383
10
464
EGYPTIAN INTERNATIONAL PHARMACEUTICALS INDUSTRIES CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
181 975
51 701
11
468
ISLAMIC CO. FOR PHARMACEUTICALS CHEMICALS AND MEDICAL SUPPLIES
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
179 653
59 838
12
483
CIPLA MEDPRO (EX-ENALENI PHARMACEUTICALS)
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
170 151
21 558
13
-
LAPROPHAN
MAROC
Industrie pharmaceutique
156 863
ND
14
-
GROUPE SAÏDAL
ALGÉRIE
Industrie pharmaceutique
134 400
38 640
15
-
MEDICAL UNION PHARMACEUTICALS
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
129 173
28 760
16
-
LABOREX CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie pharmaceutique
128 991
4 512
17
-
SANOFI AVENTIS PHARMA
MAROC
Industrie pharmaceutique
128 084
ND
18
-
LABORATOIRES MAPHAR
MAROC
Industrie pharmaceutique
127 215
ND
19
-
GLAXOSMITHKLINE EGYPT
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
120 824
5 234
20
-
MEMPHIS CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
112 339
2 693
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
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Sénégal La SAR s’en sort
Après onze mois d'inactivité et une dette colossale presque épongée, la raffinerie semble sauvée. Le groupe Saudi Binladin a fini par investir, lui redonnant un peu d’oxygène. M ICHAEL P AURON
E
lle revient de loin. Créée en 1962, la Société africaine de raffinage (SAR) n’avait jamais connu pareille crise. Au point qu’elle a bien failli mettre la clé sous la porte en 2006. Le soutien indéfectible de l’État et l’arrivée en 2010 d’un investisseur saoudien providentiel, le groupe Saudi Binladin (énergie, BTP, etc.), redonnent des perspectives à la première entreprise sénégalaise. Comment la raffinerie, établie à l’origine pour approvisionner toute la sous-région, a-t-elle pu passer à un cheveu de la faillite, alors que la consommation de carburant dans la région ne cesse de croître? Petit rappel historique. « Nous avons produit dès 1963, au lendemain de l’indépendance », rappelle le directeur général de la SAR, Carmello Robert Sagna. La vocation première était de pourvoir la sous-région, entre autres la Mauritanie, le Mali, la Gambie et les deux Guinées, en plus du Sénégal. Les actionnaires ? Des majors : British Petroleum (BP), Elf (aujourd’hui Total), Shell, Mobil ; et l’État, qui détenait 10 %. La SAR a rempli sa fonction jusqu’en 2006 ; elle approvisionnait, mais aussi importait quand il y avait un déficit. Quand les cours se sont emballés, en 2006, la structure de détermination des prix s’est montrée non viable : afin de préserver le pouvoir d’achat des Sénégalais, l’État décide de bloquer les prix à la pompe. La SAR vend son carburant à perte. Situation ubuesque que la société avait pourtant
prévue : « Dès 2000, nous avions constaté que, pour préserver notre industrie, il fallait appliquer la vérité des prix, estime Sagna. Quand les prix se sont envolés en décembre 1999, alors que s’ouvrait la campagne pour la présidentielle de 2000, le gouvernement a jugé bon de bloquer les tarifs en promettant de rembourser les opérateurs. Mais nous ne savions pas quand, et des tensions sur la trésorerie sont apparues. Le même épisode s’est répété par la suite. Ce système n’était pas viable. » Cette fois, la situation ressemble à un gouffre sans fond : la dette s’envole pour atteindre 85 milliards de F CFA (environ 130 millions d’euros), pour un capital de 1 milliard de F CFA. Asphyxiée, incapable de s’approvisionner en brut, la SAR se résout à interrompre ses activités durant onze mois.
À la même époque, les majors pétrolières commencent à abandonner leurs activités « aval » (raffinage, distribution) sur tout le continent pour mobiliser leurs ressources dans l’exploration et la production. Le Sénégal n’échappe pas à la règle. L’État rachète, par l’intermédiaire de la société publique Petrosen, les parts de Mobil, Shell et BP, ainsi qu’une partie de celles de Total. Il revoit en outre le système de fixation des prix. Ainsi, en juillet 2008, lorsqu’ils ont de nouveau augmenté, « nous avons pu appliquer les bons prix sans trop de difficulté », poursuit Sagna. La SAR finit par obtenir une facilité auprès de la banque BNP Paribas, en accord avec ses créanciers, et reprend du service. « Nous pouvions a firme française est la dernière des majors à garder ses activités enfin financer les cargaisons de brut, de raffinage et de distribution sur le continent, après l’annonce remboursées par le produit de la par Shell, à la mi-2010, de s’en séparer. Total, qui reste actionnaire de vente, précise le directeur général. la Société africaine de raffinage (SAR) à hauteur de 20 %, semble suivre Nous avons fonctionné ainsi jusqu’en de près l’évolution de la situation. Pour Carmello Robert Sagna, directeur juillet 2009, la dette s’est alors réduite général de l’entreprise sénégalaise, « Total est apprécié à sa juste valeur à 15 milliards de F CFA. Nous avons pour son expertise technique et le sérieux qu’il représente ». Selon lui, levé une seconde facilité en francs CFA « Total est prêt à suivre les études et accompagner les projets, mais, avec auprès d’une banque locale et remles problèmes rencontrés actuellement dans ses raffineries en Europe, boursé tous les créanciers. » Un fonds l’opérateur ne semble pas disposé, pour le moment, à investir dans la SAR. de stabilisation des produits pétroliers, Les choses pourront changer une fois l’étude bouclée, si celle-ci constate rebaptisé par la suite Fonds de sécurique la situation peut être différente au Sénégal ». ■ M.P. sation des importations des produits pétroliers (FSIPP), a également été
Total, le dernier survivant
L
34
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
JEAN-FRANÇOIS ROLLINGER/JA
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Avec une capacité de production de 1,2 million de tonnes par an, la Société africaine de raffinage ne répond même plus à la demande sénégalaise.
mis en place. Le principe est simple : lorsque les prix sont favorables, l’excédent financier est placé dans cette caisse pour être utilisé quand les prix sont désavantageux. Malgré la santé financière presque retrouvée, tous ces efforts ne sont pas suffisants. La SAR doit impérativement investir pour s’agrandir et se remettre à niveau. Car son premier handicap est sa petite taille. Avec une capacité de 1,2 million de tonnes par an, elle ne peut même pas répondre à la demande sénégalaise, qui tourne autour de 1,7 million de tonnes. Avec la Mauritanie (500000 t), le Mali (700 000 t), la Gambie et les deux Guinées, sans compter la croissance annuelle de la demande de 3 %, l’usine est loin de pouvoir approvisionner toute la sous-région. Après étude, la société estime donc qu’il faut porter la capacité de production à 3 millions voire 4 millions de tonnes. Second problème : le schéma technologique vieillissant ne permet de traiter que des bruts légers, peu sulfureux, achetés à prix d’or au
Nigeria. Deux unités seront donc nécessaires, afin notamment d’élargir la gamme de produits: l’une de désulfuration pour se mettre aux normes environnementales de plus en plus exigeantes, et l’autre d’hydrocraquage afin de traiter d’autres bruts. Mais où trouver les fonds nécessaires ? Les autorités se tournent vers le secteur privé et mènent des négociations avec des investisseurs potentiels. « L’État n’a jamais eu vocation à rester dans la SAR car le secteur est très concurrentiel. Les acteurs privés sont plus à même de jouer ce rôle ; l’État a simplement permis de maintenir la SAR en vie », rappelle Sagna. Pour convaincre, le Sénégal met bien sûr en avant sa vocation régionale. Argumentaire : les pays de la sous-région – comme le Mali – connaissent des délais importants entre deux livraisons, et ils sont donc contraints de stocker les carburants. Depuis Dakar, par le train ou par la route, les délais sont beaucoup plus courts. De plus, lorsque le Mali achète sur le marché international ses produits raffinés, le prix final subit un certain nombre d’augmentations du fait des intermédiaires, ce qui confère à la SAR un avantage certain. Le premier à s’intéresser à la raffinerie est l’État iranien, via la National Iranian Oil Refining and Distribution Company (NIORDC). « Après des pourparlers, ça n’a finalement pas abouti », explique sans plus de précisions Carmello Robert Sagna. Le groupe Saudi Binladin se montre à son tour prêt à mettre la main à la poche. « Les négociations furent une épreuve, se souvient le directeur général. Ils ont posé beaucoup de questions, ils nous ont scrutés. Je pense que cela dénote un certain sérieux. » Après deux années de discussions, un accord finit enfin par être signé le 29 avril 2010. Au final, Petrosen a conservé 46 % des parts de la SAR et en a cédé 34 % à Petroleum Chemical and Mining Company (PCMC), filiale de Saudi Binladin, pour un montant de 10,7 millions d’euros (les 20 % restants étant détenus par Total, voir encadré). « À terme, PCMC devrait monter à 51 % du capital », affirme Sagna. Et début 2011, une étude de faisabilité technique et financière devrait être finalisée. « D’ores et déjà, nous estimons les investissements nécessaires à 250 milliards de F CFA [381 millions d’euros, NDLR], dont 30 % assurés par PCMC – sur fonds propres de la SAR –, et nous lèverons les 70 % restants sur les marchés financiers », précise le directeur général, convaincu que la SAR peut retrouver la place régionale qui lui était destinée il y a un demi-siècle. ■
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RD Congo Orgaman, une affaire de famille
Le groupe fondé par les Damseaux a traversé l’histoire tourmentée du pays. Aujourd’hui, la troisième génération est à la tête d’une galaxie d’entreprises d’importation, de transport, d’élevage… Récit d’une diversification réussie.
JIMMY KETS/REPORTERS-REA
restaurant et service traiteur et, en 1939, reprend le fonds de commerce de l’hôtel ABC. La Seconde Guerre mondiale, qui coupe la colonie belge de sa métropole, va conduire Joseph Damseaux à se tourner vers l’élevage et l’importation de produits en provenance d’Afrique du Sud. C’est alors le seul moyen d’assurer ses approvisionnements. A insi naît, à Kinshasa, la station d’élevage avicole et porcin de Stanley Pool (Avipor), dont il confie la gestion à William, l’un de ses fils, alors âgé de 14 ans. La ferme produit aussi du maïs et des fromages frais que la clientèle baptise « petits Damseaux ». L’activité, qui prend de l’ampleur, contraint Joseph à abandonner l’exploitation de l’hôtel ABC en 1945. La guerre terminée, l’imporM URIEL D EVEY , ENVOYÉE SPÉCIALE À K INSHASA tation de produits alimentaires en provenance d’Europe reprend our nombre de Congolais, son nom est de plus belle. Pour stocker la viande de bœuf congeassocié au mpiodi, le chinchard, en lingala. lée que leur fournit une société d’Anvers, ainsi que Mais Orgaman est bien plus qu’un simple les autres produits frais (viande et fruits) importés importateur de poisson. Le groupe, dont la d’Afrique du Sud, les Damseaux renforcent leurs direction se transmet de père en fils depuis trois installations frigorifiques. L’ensemble des activités, générations, compte une dizaine de sociétés opéqui se structurent petit à petit, est regroupé au sein rant dans des domaines variés. Son chiffre d’afd’une même société dénommée Fridam, que prend faires (CA), de 101 millions de dollars en 2009, en en main William en 1952. En 1960, de 2 millions fait un des poids lourds de l’économie congolaise. de francs belges dix ans plus tôt, le CA mensuel de De l’histoire tourmentée de la RD Congo, Fridam est passé à 16 millions. Orgaman a tout connu, tout subi, tout surmonté. Au lendemain de l’indépendance du 30 juin Au final, le groupe est toujours là, fidèle à ses acti1960, des mutineries et des rébellions éclatent un vités de base : l’importation de produits alimenpeu partout dans le pays, entraînant le départ de taires congelés et l’élevage. L’aventure congolaise nombreux expatriés. Coup de chaud pour Fridam, des Damseaux, la discrète famille belge fondatrice dont les stocks d’invendus s’accumulent. L’arrivée d’Orgaman, commence en 1931 quand Joseph, des Casques bleus des Nations unies sauvera l’entreboucher-charcutier-traiteur de métier, débarque prise: Damseaux devient le fournisseur de l’ONU, à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) pour gérer la qu’il approvisionnera durant un an en toutes sortes boucherie de l’hôtel ABC. Il obtient le marché de de marchandises, « à l’exception d’armes », insiste la plupart des grands dîners de la ville. Fort de son Jean-Claude Damseaux, fils de William et actuel succès, il ouvre en 1934 sa propre boucherie avec directeur général adjoint d’Orgaman.
William Damseaux, 81 ans, dans son bureau à Kinshasa. Le fondateur d’Orgaman a suivi les pas de son père, Joseph ; aujourd’hui, c’est son fils Jean-Claude qui reprend les rênes.
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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Après avoir loué une boucherie près de la En 1961, la situation politique se stabilise, gare centrale et s’être relancé dans l’importation les affaires reprennent. Fridam fusionne avec de vivres, il fonde Orgaman, en 1974. Mais cette son principal concurrent, Pro-Frigo, filiale de la fois-ci, les produits que sa société importe et comSociété générale de Belgique. Ainsi naît Congomercialise sont destinés aux Zaïrois, et non plus à Frigo. Commence alors un cycle favorable aux une clientèle européenne. Du coup, poissons, abats affaires de la famille, qui durera une dizaine de volailles et de porcs inondent les marchés de d’années. En 1966, un an après que le colonel Joseph Mobutu s’est emparé du pouvoir, Damseaux rachète une SI L’ENTREPRISE EST NÉE EN 1974, CETTE AVENTURE ferme agropastorale, Malebo, sur les rives du fleuve Congo. BELGO-CONGOLAISE A COMMENCÉ DÈS 1931. Puis il crée la Société des élevages du Bandundu occidental Kinshasa. Entre 1974 et 1990, Orgaman s’attelle (Sebo), qui sera le point de départ de l’élevage à reconstituer sa capacité de stockage et à relanbovin du groupe. Entre-temps, Avipor est déplacé cer ses activités tout en les diversifiant. Plusieurs à Kimwenza, dans le Bas-Congo. départements sont créés pour « faciliter le fonctionnement de l’entreprise et réduire le coût des Les difficultés commencent quand l’oncle de intermédiaires », précise Jean-Claude, qui a rejoint Mobutu, Litho Moboti, décide d’acquérir Fridam à son père en 1989 après avoir travaillé à Monaco un tiers de sa valeur. Un avant-goût de la « zaïriadans le bureau d’achat alimentaire du groupe. nisation » décrétée en 1973, qui consistera à attriPour assurer la liaison, par la route, entre buer aux nationaux les biens ayant appartenu aux le port de Matadi et Kinshasa, une société de étrangers. Puis William Damseaux est incarcéré transport, Transmac, est mise sur pied. Sa pendant neuf mois à Kinshasa, pour « des transflotte – aujourd’hui une centaine de camions, ferts d’argent vers l’Europe, officiellement interdits de remorques et de conteneurs – transporte des mais qui se pratiquaient couramment », explique produits alimentaires importés et des matériels Jean-Claude Damseaux. Découragé, William se divers destinés à Kinshasa. Dans l’autre sens, retire en Belgique. Quelques mois plus tard, il elle achemine vers Matadi des grumes décide toutefois de revenir et de repartir de zéro.
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âgé aujourd’hui de 81 ans, est rapidement libéré, son fils, lui, ne le sera qu’après l’arrivée, en janvier 2001, de Joseph Kabila à la tête du pays. À partir de 2003, l’amélioration de la situation politique et économique permet aux Damseaux de se lancer sur de nouveaux créneaux. L’entrée d’Orgaman dans le secteur minier en 2003 résulte d’une créance qu’il avait sur l’Office des mines d’or de Kilo-Moto (Okimo). Ainsi est créé Borgakim, qui s’associe en 2006 avec Moto Goldmines (filiale de l’australien Border Energy) et Okimo pour explorer une concession en province Orientale. L’aventure se termine en décembre 2007, avec la cession des parts détenues par Borgakim dans les coentreprises créées avec ses partenaires. Actuellement, Borgakim, dont « les opérations se limitent à la prospection géologique et à l’analyse des sols », détient des permis de recherche Café dans le Katanga, le Bas-Congo, le Sud-Kivu et DOMAINE le Maniema. La création d’Immokin, qui loue DE KATALÉ les appartements et les bureaux haut standing des immeubles dont il parachève la construction ou qu’il fait construire, a pour sa part été favorisée par le boom Commerce et immobilier que connaît la capitale. transport fluvial
▲ ▲ ▲
et des conteneurs vides. Orgatec assure pour sa part la réparation, l’entretien et la maintenance des chambres froides. Et Sotramar, fondé en 1984, s’occupe des opérations de transit et d’importation par voie maritime pour le compte du groupe et celui d’autres clients. Enfin, deux comptoirs d’achat, Orgadiam (diamant) et Orgamines (or), sont ouverts (ils n’existent plus aujourd’hui). En 1990, le groupe acquiert Sarma-Congo: devenue l’Économat du peuple, la société commercialise à Kisangani des produits de première nécessité qu’elle transporte depuis la capitale via ses unités fluviales. Même schéma pour Mampeza, installé à Kikwit, dans le
NEUF FILIÈRES, ONZE SOCIÉTÉS
MAMPEZA et ÉCONOMAT DU PEUPLE
m ga
Or n a 2 884
m a g
Importation et vente de produits surgelés ORGACOM
Élevage SEBO et JVL
salariés
Si Orgaman ne s’est pas détourné de ses premières amours, Chiffre d’affaires 2009 : il est vrai que la filière importation Immobilier n’est plus ce qu’elle était. Depuis de dollars IMMOKIN dix ans, la RD Congo a vu s’imRésultat net 2009 : planter de nouveaux opérateurs, Représentation libanais et indiens, qui se sont lanmaritime et dollars cés dans l’importation de vivres. agence de transit Du coup, celui qui fut longtemps en douanes l’importateur numéro un de denrées SOTRAMAR Mines congelées (il dispose de 350 chambres froides pouvant contenir 7000 tonnes BORGAKIM de marchandises) a vu ses parts de marTransport routier chés diminuer. Il mise maintenant « sur la Maintenance filière porc, qui n’intéresse pas les opérateurs TRANSMAC et entretien de musulmans », sans pour autant délaisser les chambres froides autres produits. Orgaman, qui compte un atelier ORGATEC de charcuterie capable de traiter 2 tonnes de cervelas par jour, a d’ailleurs en projet la construction, à Kinshasa, d’une charcuterie et d’un abattoir industriels aux normes européennes. Bandundu. Son cargo-frigo achemine des produits Orgaman mise aussi sur l’agro-industrie. Il a importés et, au retour, rapporte à Kinshasa des ainsi relancé la production de café de son Domaine produits vivriers cultivés dans la province. de Katalé – dont quelque 300 t d’arabica sont écouDans les années 1990, Orgaman connaît cerlées vers la Suisse chaque année – et renforcé la tains déboires. Le groupe est d’abord durement filière élevage, en rachetant en 2008 la ferme JVL touché par les pillages de 1991 et de 1993. Puis (Jules Van Lancker). Chaque année, ses fermes, les affaires reprennent. En 1994, les Damseaux qui disposent d’un cheptel d’environ 60000 têtes, acquièrent une plantation semi-industrielle de principalement des bovins, fournissent environ café, le Domaine de Katalé, dans le Nord-Kivu. 700 bœufs à Kinshasa. La viande est écoulée dans Nouvelles déconvenues, à partir de mai 1997, lorsles douze points de vente que Sebo compte dans la que Laurent-Désiré Kabila renverse Mobutu. Les capitale. Reste que le pari de l’agro-industrie n’est Damseaux sont alors chassés de leur maison et, en pas encore gagné. La promulgation du nouveau décembre 2000, arrêtés « parce que, comme tous code agricole, qui devrait entre autres régler la les hommes d’affaires encore présents, nous ne resquestion foncière et sécuriser les investissements, pections pas le blocage des prix, qui rendait toute traîne depuis plus de deux ans. ■ importation impossible ». Si William Damseaux,
101millions 732 000
O an r
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
République du Congo
DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX
Le président Denis Sassou Nguesso
D
PROSPÉRER EN BÂTISSANT
e tout temps, la recherche du progrès demeure le combat ultime et suprême de l’homme. La volonté de parvenir à des politiques de développement véritable implique forcément des solutions novatrices, résolument adaptées à nos réalités. C’est justement cette détermination à produire de nouvelles idées, pour faire naître de nouveaux espoirs, qui conduit chaque jour le président Denis Sassou Nguesso à dynamiser, à travers mille et un projets d’infrastructure, la marche irréversible vers le mieux-être, en diversifiant les activités génératrices de revenus. Ces infrastructures modernes, qui hantent désormais le moindre regard, sur l’ensemble du territoire national, ont l’heureux effet de fournir aux populations une meilleure qualité de vie, face aux aléas du quotidien.
Communiqué
Vue de nuit de la centrale hydroélectrique d’Imboulou.
Le bonheur n’est donc qu’une conquête patiente et laborieuse
A
fin d’accompagner ce processus, engagé avec La Nouvelle espérance (2002-2009), et qui se poursuit avec Le Chemin d’avenir (2009-2016), le leitmotiv demeure le travail. Il va falloir travailler sans cesse, quelque temps qu’il fasse. Comme la nature nous le recommande à juste titre: « À renard endormi, il ne tombe rien dans la gueule. La moisson vient plus du labeur que du champ. »
Le Ministre Délégué, Délégué Général aux Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya.
Ces innombrables chantiers, supervisés par la Délégation Générale des Grands Travaux, mobilisant experts étrangers et nationaux, ainsi que la main-d’oeuvre locale, transforment et valorisent utilement notre arrière-pays et les agglomérations urbaines. C’est donc avec une légitime fierté que le Chemin d’avenir, programme du président Denis Sassou Nguesso, peut se prévaloir d’être aujourd’hui, et pour la postérité, un beau modèle de développement et un bel instrument de réinsertion de notre jeunesse. Quoi de plus normal ! On ne mobilise pas une politique sans mobiliser l’espérance des hommes qui lui donnent vie et force. Car l’espérance procure à l’homme l’élan qu’il faut pour agir et l’entendement qu’il faut pour persévérer. Oeuvrant chaque jour pour le bonheur des Congolais, Denis Sassou Nguesso donne à comprendre : I:
Que l’art de bâtir est un effort pour créer, à côté du monde réel, un monde plus humain.
II :
Que le travail et la vertu peuvent remplacer le don.
III : Que le bonheur n’est pas un gros diamant, mais une mosaïque de petites pierres harmonieusement rangées… Le bonheur n’est donc qu’une conquête patiente et laborieuse.
Jean-Jacques Bouya. Communiqué
Le Ministre Délégué, Jean-Jacques Bouya visite les installations de Korail.
Bientôt, des voitures voyageurs, modernes, pour le CFCO Le Ministre Délégué, Délégué Général aux Grands Travaux, en sa qualité de président du conseil d'administration du CFCO et de conseiller du chef de l’État aux transports a séjourné du 17 au 21 octobre 2010, en Corée du Sud. La visite qui s'inscrivait dans l'exécution du programme d'urgence de réhabilitation et d’équipement du Chemin de fer Congo Océan, CFCO. De l’usine SSRST, Sung Shin Rolling Stock Technology de Moonkyung, lieu de fabrication des voitures CFCO, aux ateliers centraux de Korail, chemin de fer Koréen de Busan, en passant par la première usine de SSRST de Hamman, spécialisée dans la fabrication des trains et autres locomotives, le Ministre Délégué, Jean-Jacques Bouya, s’est rendu compte de l’état d’avancement des travaux de fabrication des nouvelles voitures CFCO et a visité les installations de Korail. Ces trains permettront au CFCO d’enrayer le déficit en la matière et, à coup sûr, aux Congolais de voyager dans de bonnes conditions. En ce qui concerne les voitures CFCO, il s’agit de deux rames de voitures à passagers climatisées qui feront sens contraires pour le trafic entre Pointe et Brazzaville. Chaque rame aura 2 voitures de 1ère classe, 2 voitures couchettes, une voiture restaurant, 4 voitures de seconde classe, un fourgon générateur et bagages, une voiture 1ère et seconde de réserve. Pour un coût global de 8 milliards de FCFA.
En dehors de la construction de ces voitures à voyageurs climatisés dont l’arrivée est prévue, au plus tard, pour juillet prochain, le gouvernent congolais entend monter, à la place de la gare de Brazzaville, un grand atelier de maintenance de wagons afin de leur garantir un bon entretien. Un autre projet est en vue. Celui des locomotives qui peut être fixé dès le mois de novembre 2011. La visite de travail du Ministre Délégué Général aux Grands Travaux a été couronnée par son entretien à Séoul avec le gouverneur d’Eximbank, la banque export-import, monsieur Kim Dong su. En toile de fonds l’appui de cette institution bancaire dans la réalisation de certains projets structurants au Congo. Au nombre desquels la réhabilitation et l’acquisition du matériel CFCO et la construction d’un centre universitaire Denis Sassou Nguesso à Kintélé. Cette visite de la délégation congolaise, en Corée du Sud pose les jalons d’une coopération économique et d’investissement entre ce pays et la République du Congo. Elle augure également de lendemains meilleurs, surtout en ce qui concerne la politique de modernisation et d’industrialisation de chef de l’État inscrite dans son programme le Chemin d’avenir. ■
L’atelier de fabrication des nouvelles voitures CFCO. Communiqué
L’aéroport international Maya-Maya.
Modernisation de Maya-Maya Du rêve à la réalité Rendre compétitif l’aéroport international Maya-Maya et l’arrimer aux exigences de la modernité, tel est l’objectif que le Congo se propose d'atteindre. L’inauguration du premier module de l’aérogare, de la voie d’accès et de la deuxième piste de cette plate-forme aéroportuaire, par le Chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, le 11 août 2010, épouse bien cette vision.. Construite par la société SGEC Congo, la deuxième piste est une bande d’envol de 3 700 mètres sur 300 mètres de large, entre la piste actuelle et la base aérienne, dans laquelle s’inscrit une piste de 3 300 mètres de long sur 45 mètres de large, avec des accotements de 7,5 mètres de part et d’autre, et un prolongement d’arrêt de 100 mètres à chaque seuil. Elle est reliée à la première par trois bretelles. Le tarmac a été réhabilité et élargi, passant en surface de 87 000m2 à 120 000m2, pour un coût de 57 milliards 602 millions de francs CFA financés par le budget d’investissement de l’État congolais. L’aérogare inaugurée comporte une ossature métallique vitrée de couleur verdâtre, trois passerelles télescopiques vitrées adaptées aux avions de type Airbus A-380 et Boeing 747 de la série 400. Elle est conçue pour traiter de plus d’un million cinq cent mille passagers par an.
Le premier module constitue une véritable révolution qui a touché la conception, les matériaux, les équipements, afin de mieux respecter la vision futuriste du Président de la République, dont l’ouvrage est, avant tout, l’expression. Il est réalisé par la Société anonyme de coopération technique et économique internationale de Chine (WEITC), dans le cadre du partenariat stratégique entre la République Populaire de Chine et la République du Congo. Cette société réalisera non seulement les deux modules de l’aérogare et le pavillon présidentiel, mais aussi l’aéroclub, l’hôtel de grand standing et le parking autos, pour un coût global de 85 milliards de FCFA. Une fois achevé, le projet renforcera le rôle de pays de transit dévolu au Congo et améliorera la physionomie de Brazzaville.
Rendrecompétitif l’aéroport international et l’arrimer aux exigences de la modernité
Toujours dans le cadre de ce projet, une route à double sens de 2,8 km est aménagée en vue de faciliter l’accès des passagers au terminal. ■
Aéroport d’Ollombo en construction. Communiqué
Barrage hydroélectrique d’Imboulou.
Réception provisoire du barrage hydroélectrique d’Imboulou Le barrage hydroélectrique d’Imboulou a été réceptionné provisoirement le 10 novembre dernier par le Délégué Général aux Grands Travaux Jean-Jacques Bouya. Construit sur la rivière Léfini (département du Pool), à environ 260 km au nord de Brazzaville, ce barrage est doté d’une puissance de 120 MW, qui seront transportés vers le centre de transformation de Ngo dont la vocation est de distribuer le courant sur le reste des localités. Le procès-verbal de réception provisoire de l’ouvrage a été paraphé entre la partie congolaise, la société chinoise China Machinery Engeneery and Corporation (CMEC) et l’ingénieur conseil d’origine allemande Fichtne. La signature de ce document marque une étape cruciale dans la construction du barrage d’Imboulou. Au cours de cette cérémonie, Jean-Jacques Bouya a reçu les clés de la centrale du responsable de CMEC. Il a exhorté ladite société à tout mettre en œuvre pour lever les réserves et a demandé aux exploitants du barrage de travailler dans la rigueur afin de préserver et pérenniser cet acquis de la République. Selon les termes du procès verbal, CMEC devrait réaliser des essais de fonctionnement de la centrale en réseau isolé dans un délai de deux mois, compléter pendant la période de garantie d’un an le lot de pièces de rechange et combler d’autres réserves soulevées par la commission de réception des ouvrages finis (CROF). Lancés le 23 septembre 2003 par le Président de la République Denis Sassou Nguesso, les travaux du barrage hydroélectrique d’Imboulou, prévus pour 61 mois, ont duré 84 mois pour un coût global de 340 millions de dollars, financés d’une part par le budget d’investissement de l’État congolais, et par le crédit fournisseur de la Banque de l’entrepreneur CMEC, d’autre part. Le projet a été réalisé en dix étapes pendant plus de six ans de dur labeur. Il s’agit de : • L’excavation de la fouille de fondation de l’usine, de
l’évacuateur de crues et de la digue ; • La construction d’une route asphaltée, longue de 60 km en enduit superficiel bicouche reliant le site du barrage à la nationale 2 et large de 9 m dont 7 m de roulement et 1 m d’accotement de part et d’autre ; • La construction de l’évacuateur des crues en béton armé long de 35 m et large de 37 m comprenant 2 pertuis de fond et 1 pertuis de surface. La capacité d’évacuation de l’ouvrage est de 1890 m3/s ; • La construction du bâtiment de l’usine en béton armé long de 128 m et d’une largeur en crête de 62,61 m ; • La construction de la digue en terre avec une hauteur maximum de 32,5 m, la crête est arasée à la côte de 311,5 m. Cette digue composée de deux parties longues respectivement de 132,60 m (digue en rive droite) et 283,00 m (digue en rive gauche ou sur le lit de la rivière) et sur 7 m de large, encadre l’usine et l’évacuateur des crues ; • La construction du poste de commutation 220 kV et l’installation des équipements électriques du poste : Disjoncteurs, jeux de barres et sectionneurs ainsi que des Le projet a été transformateurs de puissance réalisé en dix de 40 MVA chacun situés à la plate-forme aval de l’usine. étapes pendant Tous ceux-ci sont reliés au plus de six ans poste par des lignes aériennes de dur labeur. posées sur 4 pylônes placés au sommet du barrage ; • La construction du bâtiment de service en béton armé à 3 niveaux (R+2) abrite la salle de commande et les autres services de l’exploitation de la centrale, il est relié à l’usine par un couloir vitré à partir du 2e étage ; • Le montage, les réglages et les essais des 4 groupes turbo alternateurs d’une puissance chacun de 30 MW et les auxiliaires (systèmes air, huile, eau, dispositifs de protection, système contrôle commandes et de signalisation, régulateur de vitesse, régulateur de tension, système courant continu, système courant alternatif, pose des câbles de puissance et de commande, etc.) ; • La construction du poste de transformateur 10,5/30 kV, Communiqué
Barrage d’Imboulou.
Le complexe hydroélectrique d’Imboulou est fonctionnel depuis les mois de juin 2010 et produit 80 MW, dont 60 sont déjà injectés dans le réseau de distribution de Brazzaville et 20 MW exportés vers Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
poste logé dans un bâtiment à deux niveaux (R+1) à côté du bâtiment de service et qui desservira en électricité les localités de la zone proche d’Imboulou ; • La construction des autres bâtiments annexes tels que l’atelier mécanique avec ses machines-outils et un pont de 25 tonnes ; le garage auto ainsi que la bâtiment abritant les groupes électrogènes d’une puissance de 250 et 500 kVA. Le complexe hydroélectrique d’Imboulou est fonctionnel depuis les mois de juin 2010 et produit, 80 MW, dont 60 sont déjà injectés dans le réseau de distribution de Brazzaville et 20 MW exportés vers Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Cependant, la défectuosité actuelle du réseau électrique de Brazzaville ne permet pas d’absorber les 80 MW. La
situation sera résolue après les travaux de réhabilitation du réseau en cours de réalisation dans la capitale. Par ailleurs, le Délégué Général aux Grands Travaux a demandé aux populations de bannir les actes de sabotage sur le réseau de distribution, notamment les branchements pirates qui entraînent des conséquences néfastes. Les travaux du barrage sont assortis de ceux des lignes électriques associées (très haute, moyenne et basse tension) et des postes de transformation, estimés à quelque 320 milliards de FCFA. Ces travaux permettront de passer de 750 km, (de l’indépendance à 2008) à 1500 km de lignes (2010). Ils ont mobilisé une expertise aussi gigantesque que variée, comprenant au total 2600 personnes dont 2000 cadres, techniciens et ouvriers congolais, 600 chinois et 23 allemands. ■
Centrale hydroélectrique d’Imboulou. Communiqué
Le 8 octobre 2010 à Nkou, le président Denis Sassou Nguesso inaugure le premier village agricole.
Les nouveaux villages agricoles Le premier village agricole de Nkouo construit à environ 80 km, au nord de Brazzaville, dans la sous préfecture d’Ignié (département du Pool), a été mis en service, ce 8 octobre, par le Chef de l’État Denis Sassou Nguesso. Lancés le 8 octobre 2009, les travaux d’exécution de ce projet ont duré un an. Le projet intègre une dynamique qui aboutira à la mise en place de trois nouveaux villages agricoles et d’autres unités de développement agro-pastorale, à travers le pays, pour un coût global de 13 milliards de FCFA. Le village agricole de Nkouo, premier de la série des trois, abrite 50 maisons modernes dont 40 pour les fermiers et 10 pour le personnel d’encadrement. Ces maisons sont loties sur une superficie de 70m2 , avec 3 chambres, un salon, une cuisine, une salle de bains et un débarras. Ce village offre à ses résidents toutes les commodités désirées. Le mobilier de maison est constitué d’un grand lit pour les parents, de deux lits superposés pour enfants, d’une table avec ses 4 chaises, d’une table basse, d’un canapé deux places et d’une armoire. Le site abrite aussi : • Une école primaire de 6 salles de classe, un bloc administratif avec sanitaires, une bibliothèque, ainsi que des aires de jeux collectifs, • Un hangar communautaire ou « Mbongui », • Un dispensaire de trois salles de soins, • Un réseau d’alimentation électrique approvisionné par 2 groupes électrogènes, d’une puissance respective de
275 kVa et 88 kVa, connectés à un inverseur manuel, en attendant la connexion au réseau électrique d’Imboulou, • Un réseau d’adduction d’eau potable, alimenté à partir d’un forage et d’un réservoir de 300 m3, • Un système d’éclairage public, • Des voiries et réseaux divers. Ce premier site est spécialisé dans l’élevage des poules pondeuses, avec une production d’environ 10 millions d’oeufs. Le site sera aussi doter de 6 millions de tubercules de manioc pour 100 hectares. Que de symbolique et de signification à cette cérémonie à travers Le village le contenu des quatre discours agricole qui l’ont ponctuée ! M. Banzouzi-Ntsimba, sous préfet de Nkouo est le d’Ignié, a souhaité la bienvenue à premier d’une ses hôtes en remerciant le Chef série de trois. de l’État pour le choix porté sur sa sous préfecture. Pour M. Etrog Yehoshua, le président de la société congolaise de modernisation (SOCOMOD), adjudicataire du marché, dont le pays d’origine, Israël, est nanti d’une expérience dans la construction et la gestion de villages agricoles, le Congo dispose de potentialités pour la réussite du projet « Nouveaux villages agricoles ». Le Ministre Délégué, Délégué Général aux Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya a, quant à lui, fixé l’opinion sur les caractéristiques techniques du projet. « L’objectif du projet est d’implanter, dans le monde rural, des villages modernes à vocation agro-pastorale, peuplés de plusieurs familles, formant des communautés multi-ethniques homogènes, organisées et prospères », a-t-il renchéri. Le Ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Rigobert Maboundou a mis en exergue la volonté du Gouvernement à mettre en œuvre des politiques novatrices pour le développement du secteur agro-pastorale. Pour lui, la sélection des fermiers s’est faite selon les règles de rigueur méthodologique, de mérite et de transparence. Il s’agit en somme, d’une ardente politique qui procède de la maximisation de la production agro-pastorale, du rapprochement ville-campagne et de l’endiguement de l’exode rural. ■
Collecte des oeufs sur le site de Nkouo. Communiqué
La DGGT DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX Créée par le décret n° 2002 – 371 du 3 décembre 2002, réorganisée par le décret n° 2009-158 du 20 mai 2009, la Délégation Générale des Grands Travaux est un organe administratif et technique. Elle est chargée de la passation et de l’exécution des contrats de marchés publics, et des contrats de délégation de service public de l’État, des autres personnes morales de droit public ou de droit privé, dont la valeur est supérieure ou égale au seuil fixé par le décret n° 2009-162 du 20 mai 2009 fixant les seuils de passation, de contrôle et d’approbation des marchés publics.
II. Missions
Faire réaliser les études, lancer les appels à la concurrence, organiser le dépouillement des offres, rédiger, conclure et gérer les marchés, apprécier, techniquement et financièrement les devis descriptifs et estimatifs des contrats. Maître d’ouvrage délégué, elle suit et contrôle l’exécution des chantiers, organise la réception provisoire des ouvrages finis.
III. Organisation
Aux termes du décret n°2009-158 du 20 mai 2009, portant réorganisation de la Délégation Générale des Grands Travaux, celle-ci est dirigée et animée par un Délégué Général.
La Délégation Générale des Grands Travaux comprend les structures suivantes : • L’Assistant du Délégué Général Il coordonne l’ensemble des services placés près le délégué général aux grands travaux que sont : les services juridique et du contentieux, des relations publiques, du courrier et fichier, de la coopération, audit interne et le secrétariat particulier. • La Coordination Technique Elle est placée sous l’autorité d’un coordonnateur technique, nommé par décret présidentiel. • Le Secrétariat Général Dirigé par un secrétaire général, il est responsable de la gestion du personnel, des finances et du matériel. • Le Comité Technique Organe de gestion, le comité technique, constitué de l’assistant du délégué, du coordonnateur technique et du secrétaire général, est chargé d’exécuter les missions et de définir la politique générale de la délégation générale des grands travaux.
IV. Collaboration
Aux côtés du Ministère de l’Économie, du Plan, de l’Aménagement du Territoire et de l’Intégration, du
Ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, elle participe à la programmation budgétaire des projets relevant de sa compétence. Toutes ces missions s’accomplissent en collaboration avec les ministères bénéficiaires des projets, les pouvoirs déconcentrés et les pouvoirs décentralisés.
V. Passation des marchés publics
La passation des marchés publics est régie dans notre pays par le décret n° 2009-156 du 20 mai 2009 portant code des marchés publics. Aux termes de ce décret, la procédure de passation des marchés publics fait intervenir trois types d’organes : • Les organes de passation que sont les maîtres d’ouvrage (l’État) et les maîtres d’ouvrage délégués. • Les organes de contrôle (la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics) • L’organe de régulation (l’Autorité de Régulation des Marchés Publics) Conformément à l’article 12 du code des marchés publics, la passation des marchés publics, proprement dite, est conduite par la commission des marchés publics, au sein de la cellule de gestion des marchés publics. Cette commission est sous l’autorité de la personne responsable des marchés publics. ■
« Faire de l’ambition de modernisation une réalité » DÉLÉGATION GÉNÉRALE DES GRANDS TRAVAUX Boulevard Denis Sassou Nguesso BP 1127 Brazzaville, République du Congo Tél./Fax : (242) 22 281 47 13 www.grandstravaux.org E-mail : contact@grandstravaux.org Communiqué
DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
I. Cadre juridique
NABIL ZORKOT POUR J.A.
S T R AT ÉG I E
Création de nouveaux imprimés dans l'atelier d'Uniwax, la filiale ivoirienne du groupe.
Textile Vlisco revient de loin
L’entreprise néerlandaise, créatrice du célèbre wax, a été durement touchée par la concurrence asiatique. Elle a redressé la barre en investissant dans le marketing et le design. De quoi relancer ses usines au Ghana et en Côte d’Ivoire. F RÉDÉRIC M AURY
P
our une majorité de femmes africaines, c’est le symbole du raffinement. Mais Vlisco, créateur et fabricant du célèbre wax, est aussi une incroyable aventure africaine. L’entreprise, dont le siège est toujours basé à Helmond, près d’Eindhoven, aux Pays-Bas – son lieu de naissance il y a 164 ans –, emploie 1500 personnes en Afrique de l’Ouest et possède quelques-unes des très rares usines de textile encore actives dans la région. Pourtant, en Côte d’Ivoire et au Ghana, ses principales filiales – Uniwax et Ghana Textile Printing (GTP) – sont passées il y a plusieurs années près du gouffre financier, minées par la concurrence des productions à bas coût venues d’Asie et de la contrefaçon. Désormais remis sur pied, Vlisco s’est payé le luxe, en septembre 2010, d’être repris par l’un des investisseurs financiers les plus en pointe sur le continent, Actis, qui gère
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
un fonds de capital-investissement sur les pays émergents de 2,9 milliards de dollars (environ 2,1 milliards d’euros). « Vlisco est résolument tourné vers le consommateur, se réjouit Murray Grant, associé chez Actis. Il a une réputation fabuleuse en matière de design. » Une image qui permet à Vlisco d’avoir été valorisé par son nouvel actionnaire à hauteur de 120 millions d’euros: quatre fois l’Ebitda (revenu avant intérêts, impôts, taxes, dotations et provisions) de l’année 2009, une véritable performance dans un secteur d’activité aussi difficile… La société revient de loin. À partir de 1999, les ventes s’effritent lentement, avant de s’effondrer en 2004 et d’atteindre leur étiage en 2005. Elles descendent alors à 111 millions d’euros, contre plus de 200 millions sept ans plus tôt. Ce désastre économique, qui se traduit par un effondrement de la rentabilité, a des causes biens connues : 47
S T R AT ÉG I E
d’une part l’enfoncement de la Côte d’Ivoire, l’un des principaux marchés du groupe, dans la crise politique et économique ; d’autre part la concurrence ravageuse des contrefaçons chinoises dans toute l’Afrique de l’Ouest. Les copies qui arrivent par bateaux se vendent alors trois ou quatre fois moins cher que les originaux. Le cas d’Uniwax, filiale ivoirienne de Vlisco cotée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, est un cas d’école. Entre 2003 et 2005, les ventes d’Uniwax passent de 22,2 milliards de F CFA (environ 34 millions d’euros) à 10,5 milliards. Le wax contrefait arrive alors par le Ghana ou la Gambie, profitant de l’instabilité née de la partition de la Côte d’Ivoire ainsi que de l’appauvrissement des Ivoiriens. Le coup est rude, mais Vlisco saura le parer. Un bel exemple de résistance à l’instabilité politique. Pour se sauver financièrement, l’entreprise taille dans les coûts. En un an, la masse salariale est réduite de près de 45 %, passant de 3 600 employés à moins de 2000. Mais ce n’est pas tout. Le marketing est placé au centre de la stratégie du groupe, qui n’hésite pas à communiquer sur les contrefaçons en expliquant à l’acheteur com-
LE CHIFFRE D’AFFAIRES REMONTE (en millions d'euros)
175
161
150
163 122
168
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115
2005
2006
100
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2002
2003
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2008
2009
SOURCE : VLISCO ET GAMMA HOLDING
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ment les repérer. La politique de différenciation et de segmentation est renforcée : aux femmes africaines recherchant du haut de gamme le Real Dutch Wax Vlisco, à la classe moyenne branchée la marque Woodin, et aux jeunes les marques locales GTP et Uniwax. Davantage exposés à la concurrence à bas coût, GTP et Uniwax mettent en place une double stratégie. « Uniwax a décidé de s’adapter au pouvoir d’achat de ses clients, explique Kadi Fadika, responsable des marchés de capitaux au sein de la société de Bourse ivoirienne Hudson & Cie. Quand les temps sont cléments, les prix s’ajustent en proportion, et les clients n’hésitent pas à payer des prix plus élevés. De la même façon, quand les temps se gâtent, les clients se satisfont de prix qui ont été abaissés et continuent d’acheter. » 48
Le design, maître-mot de la marque phare Vlisco, devient une religion pour tout le groupe. Les nouveaux modèles sont produits plus vite et à un rythme régulier pour garder toujours un temps d’avance sur la concurrence chinoise, qui met nécessairement plusieurs mois avant de parvenir à livrer sur le marché un produit copié. Simultanément, Vlisco organise de manière récurrente des raids contre des usines de contrefaçon en Thaïlande, en Chine… Et la stratégie fonctionne. En 2009, le chiffre d’affaires s’est redressé à 168,3 millions d’euros, pour un résultat net de 15,5 millions d’euros. Uniwax, de son côté, redevient bénéficiaire en 2007 et dégage depuis des profits chaque année. « Avant l’arrivée de la concurrence asiatique, Vlisco s’était un peu endormi, avance Murray Grant. Mais aujourd’hui, ce n’est même plus un véritable enjeu car, en matière de prix, Vlisco ne joue pas dans la même catégorie et ses marques sont fortes. » Les usines sont toujours confrontées aux mêmes problèmes, classiques dans l’industrie africaine. En tête, les difficultés énergétiques, avec un prix de l’électricité élevé et des délestages préjudiciables. Mais la différenciation et la réputation de la marque ont permis de vendre des produits à des prix élevés et, partant, de couvrir largement les frais. « Il y a bien entendu une marge de progression, ajoute Murray Grant. Notamment en améliorant les compétences des managers pour les tourner davantage vers le consommateur. D’un point de vue marketing, il faut renforcer l’association entre la marque et la qualité. » Désormais mené par un nouveau dirigeant, Hans Ouwendijk, spécialiste du secteur, Vlisco a de nombreux défis à relever. Si la marque phare du groupe a un avenir assuré, Uniwax, GTP et Woodin pourraient évoluer. L’objectif est d’aller vers une même stratégie : des volumes modérés et des marges élevées. Autant dire que l’avenir des emplois dans les usines du Ghana ou de Côte d’Ivoire n’est pas assuré. « Si nous avons du succès, le niveau de l’emploi restera le même ou augmentera », rétorque Murray Grant, qui se refuse à envisager le contraire. Ajoutant seulement : « Il ne faut pas penser uniquement aux emplois directs mais prendre en compte aussi les emplois indirects, très nombreux. » Vlisco réalisant encore aujourd’hui l’essentiel de ses ventes auprès de grossistes, toute une série d’emplois découlent de la fabrication et de la vente de ses produits. Quant à la politique d’ouverture de boutiques, développée depuis quelques années, elle n’est pas chose aisée en Afrique. « La distribution au détail dans nos propres magasins a un rôle à jouer stratégiquement, mais son développement prendra du temps, explique Murray Grant. Car l’investissement nécessaire pour construire un réseau de magasins est important. » ■
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
S T R AT ÉG I E
FALONE
Plantation de palmiers à huile en Côte d’Ivoire.
Agro-industrie Olam trace sa route De simple exportateur de noix de cajou, le groupe singapourien s’est mué en producteur d’huile de palme, de farine, de cacao… Fort de son alliance avec l’ivoirien Sifca, il compte rayonner sur tout le continent et inquiète la concurrence. F RÉDÉRIC M AURY
L
es chiffres sont officiels et pourtant peu connus. En 2010, Olam a réalisé en Afrique un chiffre d’affaires (CA) de 1,2 milliard de dollars (environ 873 millions d’euros), deux fois plus qu’en 2005. Et pourtant, à l’image de la plupart de ses concurrents, de Cargill à ADM (tous deux basé aux États-Unis), ce géant du négoce n’est connu que des spécialistes de l’agroindustrie et de quelques investisseurs qui ont misé sur ce groupe coté à la Bourse de Singapour. Simple exportateur de noix de cajou au Nigeria à la fin des années 1980, la filiale du groupe indien Kewalram Chanrai s’est transformée en une
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dizaine d’années en leader du négoce de produits agricoles et de denrées alimentaires, affichant 7,5 milliards de dollars de CA pour 195 millions de dollars de bénéfice net en 2010. Sa méthode? Acheter du cacao en Côte d’Ivoire ou au Ghana, des noix de cajou en Inde, du riz en Chine, du blé en Russie, les stocker puis les acheminer vers ses clients dans le monde entier, dont les géants de l’agroalimentaire Mars ou Nestlé. Pour mener à bien cette extraordinaire transformation, Sunny Verghese, le cerveau qui a bâti le succès d’Olam, a quitté le Nigeria pour rejoindre les centres financiers mondiaux : Londres,
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jusqu’en 1996 ; et Singapour, le paradis fiscal asiatique, depuis. Pour autant, Olam n’a pas abandonné l’Afrique, loin de là. Installée dans 30 pays sur le continent, sous la direction, notamment, de Ranveer Chauhan, patron des activités africaines, la multinationale possède même des usines dans 13 d’entre eux. Parmi une liste d’activités interminables, elle cultive du riz au Nigeria et au Mozambique, coupe du bois au Gabon et en RD Congo, vend de la sauce tomate en conserve en Afrique de l’Ouest…
A
vec plus de 1,2 milliard de dollars de ventes en Afrique en 2010, Olam est devenu l’un des géants du continent. Un rapprochement avec Louis-Dreyfus Commodities (LD Commodities), évoqué au second semestre 2010, ne ferait que renforcer ses positions. LD Commodities reste leader dans l’export de produits africains, principalement le coton, mais aussi dans l’import de céréales et de riz. En revanche, sa stratégie de développement dans la production semble s’être soldée par des échecs. Cela a été le cas, par exemple, dans l’industrie cotonnière en Côte d’Ivoire ou au Tchad. Alors qu’Olam se développe rapidement dans la production et la transformation en Afrique, LD Commodities n’y est plus qu’un puissant négociant… Reste à savoir si l’opération de rapprochement entre les deux entités, qui donnerait naissance au numéro trois mondial du négoce, aboutira. Olam y verrait un excellent moyen d’atteindre son objectif de doubler sa taille dans les prochaines années, tout en se développant fortement dans des zones stratégiques, notamment le Brésil, où LD Commodities est très puissant. De son côté, le groupe français basé en Suisse réaliserait une opération dans la logique des choses. Sous l’impulsion de son actuel patron opérationnel, Jacques Veyrat, le groupe tente de se diversifier depuis quelques années : c’est chose faite dans l’énergie (notamment la distribution d’électricité), tandis qu’une opération ciblée sur les jeux en ligne a finalement échoué. Une fusion avec Olam permettrait à LD Commodities de dégager des ressources pour investir dans d’autres secteurs. ■ F.M.
L’arrivée d’Olam et de Wilmar n’a pas fait que des heureux. Suneor, leader de l’huile au Sénégal, très gros importateur d’huile de soja et désormais producteur d’huile de coton, n’a guère apprécié la nouvelle. Les autorités du Sénégal – où Suneor fait vivre des centaines de milliers de personnes grâce à l’arachide – ont bien tenté de mettre des bâtons dans les roues aux nouveaux arrivants. Tout d’abord en mettant en cause la position monopolistique de son concurrent, puis en adoptant une norme qualitative mettant hors jeu l’huile de palme. Mais à la mi-2010, Dakar a été envoyé dans les cordes par la Commission de l’UEMOA. Olam, Wilmar et Sifca ont donc le champ libre pour faire de l’huile de palme ivoirienne un bien de consommation très répandu
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Plus largement, le continent est depuis quelques années au cœur de la nouvelle stratégie du groupe singapourien. Tout d’abord, remonter la chaîne de valeur et transformer l’entreprise en un groupe intégré, présent du champ agricole jusqu’au produit fini. Second enjeu : étendre la gamme des productions historiques (noix de cajou, sucre, café) pour se déployer vers d’autres filières, soit une vingtaine de produits agricoles. Cette stratégie s’est traduite en janvier 2010 par la reprise de Crown Flour Mills, l’une des trois premières minoteries du Nigeria, pour un peu plus de 107 millions de dollars. L’opération a transformé Olam en l’un des principaux fournisseurs de farine et de pâtes alimentaires du pays. En Afrique de l’Ouest francophone, Olam s’est rapproché du groupe Sifca, de Jean-Louis Billon et Yves Lambelin. Associé, au sein une coentreprise baptisée Nauvu, à son compatriote Wilmar, l’un des plus gros producteurs au monde d’huile de palme, le groupe singapourien est entré au capital du géant local de l’agro-industrie en 2008. Et outre les parts prises dans Sifca et Palmci (qui récolte l’huile de palme), ils ont acquis la majorité du capital de Sania, l’usine de transformation ivoirienne de Sifca. Objectif : devenir un leader local dans l’achat, la production et la transformation d’huile de palme pour le marché ivoirien et l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le moyen ? Développer la productivité des cultivateurs de palmiers à huile, très inférieure à ce qu’elle est en Asie, et doper la capacité de Sania pour atteindre une production de plus de 500 000 tonnes, vendue bien au-delà de la seule Côte d’Ivoire.
Louis-Dreyfus Commodities : alliance au sommet ?
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L’OFFENSIVE OUEST-AFRICAINE
lars) (Filières, entreprises et chiffres d’affaires 2009 en dollars)
COTON
OUANGOLO
CÔTE D’IVOIRE (ND)
FARINE
CROWN FLOUR MILLS NIGERIA (ND)
NEW WHEAT MILL
CACAO
GHANA (ND)
OUTSPAN CÔTE D’IVOIRE (272 MILLIONS) GHANA (ND) NIGERIA (ND)
SUCRE
SUCRIVOIRE*
* Olam ne détient qu’une part minoritaire dans Sifca et Palmci (et indirectement dans Saph et Sucrivoire), mais elle y a malgré tout une grande influence dans la gestion et la stratégie. ND : non déterminé.
SIFCA*
CÔTE D’IVOIRE (632 MILLIONS)
CAOUTCHOUC
SAPH*
HUILE DE PALME
PALMCI*
CÔTE D’IVOIRE (200 MILLIONS)
CÔTE D’IVOIRE (63 MILLIONS)
CÔTE D’IVOIRE (162 MILLIONS)
SANIA
CÔTE D’IVOIRE (386 MILLIONS)
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dans la zone. Et même au-delà, puisque le trio a d’ores et déjà attaqué les pays anglophones, en mettant la main sur des plantations de palmiers au Liberia, et qu’il cherchait, fin 2009, à faire de même au Nigeria. Pour Olam, c’est une pierre de plus posée dans le secteur de la production agro-industrielle africaine. Car Sifca, désormais sa tête de pont agro-industrielle dans l’huile de palme africaine, est aussi un leader régional dans le caoutchouc et le sucre. Dans ce dernier domaine, Olam a tenté – pour l’instant en vain – de s’allier directement avec Sucrivoire, la filiale sucrière de Sifca. De même, les ambitions affichées du tandem Wilmar-Olam dans le caoutchouc africain devraient logiquement passer à un moment ou à un autre par la Société internationale de plan-
fèv en beurre be l 60 000 tonnes de fèves et en liqueur de cacao, matières de base pour les géants du chocolat. Alimenté par les fèves d’Outspan, Olam entend ainsi développer une nouvelle activité de taille, puisque la nouvelle unité devrait atteindre en rythme de croisière un CA annuel de 175 millions de dollars.
Enfin, Olam remonte la filière blé avec des investissements dans les minoteries, pour l’instant au Nigeria et au Ghana. Bien placé dans l’immense commerce d’importation de céréales vers l’Afrique, le groupe singapourien entend se positionner à la fois comme transformateur de blé en farine mais aussi comme distributeur de produits finis (pâtes alimentaires). Il y a peu de raisons de douter que, d’ici peu, sa stratégie le mène à lorgner les minoteries d’Afrique francophone. De la même façon, l’a n nonce, m i-2010, de la participation d’Olam dans la LE GROUPE BÉTONNE SA POSITION DANS LE CACAO création au Gabon d’une zone économique spéciale pour la IVOIRIEN, OÙ SA SOCIÉTÉ OUTSPAN EST DÉJÀ LEADER. filière bois laisse penser que le groupe entend désormais tations d’hévéas (Siph) et la Société africaine transformer le bois qu’il coupe un peu partout de plantations d’hévéas (Saph), filiales de Sifca sur le continent avant de l’exporter. codétenues par le français Michelin et présentes Car Olam a ciblé l’Afrique comme une région en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Ghana… hautement prioritaire, et le fait que la plupart En outre, Olam bétonne sa position centrale de ses dirigeants y aient travaillé n’est pas un dans le cacao ivoirien, où il est déjà leader avec hasard. Nombre des produits agricoles prioriOutspan Ivoire (272 millions de dollars de CA taires pour Olam se trouvent sur le continent, en 2009), qui achète et exporte les fèves ivoioù les terres cultivables restent de surcroît bon riennes. En août 2010, dans le cadre d’un projet marché. Et il s’y développera au cours des prod’investissement de 43,5 millions de dollars, le chaines décennies une forte demande pour les groupe a en effet annoncé la construction d’une produits transformés du groupe, dopée par une usine, à Abidjan, qui permettra de transformer classe moyenne locale en plein boom. ■ 52
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La nouvelle révolution verte Fondateur de la société de gestion d’actifs Enko Capital Management et du fonds Enko Africa Opportunity
PAR
C YRILLE N KONTCHOU
L’
Afrique est à l’aube d’une nouvelle révolution verte. Contrairement à celle lancée dans les années postindépendance, qui visait avant tout à assurer l’autosuffisance alimentaire au niveau national, cette nouvelle révolution verte est rendue nécessaire par un déséquilibre croissant à l’échelle planétaire entre l’offre et la demande en produits agricoles. Avec 20 % de la population mondiale, la Chine ne dispose que de 7 % des terres arables. L’Afrique en revanche recèle 60 % des terres arables non cultivées dans le monde. Il n’est alors pas surprenant que l’on observe, depuis quelques années, un afflux d’investissements étrangers vers les terres arables du continent. Selon l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri), entre 15 millions et 20 millions d’hectares de terres situées dans des pays en déve-
petits planteurs. Le démantèlement des structures d’encadrement agricole et le désintérêt relatif des États pour ce secteur ont conduit dans bien des cas à une régression de l’autosuffisance alimentaire. Bien qu’elle emploie plus des deux tiers de la population active, la production agricole dans la plupart des pays ne suffit plus à assurer cette autosuffisance. À cet égard, la crise alimentaire de 2008 a servi de coup de semonce pour beaucoup d’États qui se sont vus confrontés à des émeutes de la faim causées par l’augmentation rapide des prix des produits de base importés.
La nouvelle révolution verte en Afrique est non seulement une nécessité aux plans du développement économique et de la paix sociale, mais aussi une fabuleuse opportunité d’investissement. Les atouts La crise alimentaire de 2008 a servi de coup du continent en matière d’agriculture sont évidents : de semonce pour beaucoup d’États. disponibilité de larges étendues de terres arables loppement, et plus particulièrement en non cultivées, main-d’œuvre abondante Afrique, ont fait l’objet d’investissements et comparativement moins chère. Selon étrangers. Ces achats de terres arables un rapport des Nations unies, la production en pays tiers se sont rapidement érigés alimentaire mondiale doit augmenter en stratégie pour les pays déficitaires de 70 % dans les quarante prochaines en produits agricoles, afin de garantir années pour permettre à la planète leur sécurité alimentaire. Les terres de nourrir sa population croissante. arables en Afrique sont ainsi devenues La nouvelle révolution verte en Afrique un instrument de spéculation financière. passe par un accroissement de la productivité. Selon une étude récente du McKinsey Cependant, la véritable opportunité Global Institute, le continent pourrait de nouvelle révolution verte en Afrique porter la valeur de sa production agricole est ailleurs. Au cours des cinquante annuelle d’environ 280 milliards de dollars années qui se sont écoulées depuis les actuellement à plus de 500 milliards indépendances, les rendements agricoles de dollars d’ici à 2020, par la combinaison en Afrique n’ont pas progressé, alors de l’accroissement des rendements, que, partout ailleurs dans le monde, de l’augmentation des terres cultivées ils ont été multipliés par deux, voire et de l’amélioration de la qualité des cinq, grâce à l’usage de techniques agrisemences et des cultures. Si le continent coles modernes, de meilleures semences, hissait son rendement agricole au niveau d’engrais et de produits phytosanitaires. de la moyenne mondiale, il pourrait L’agriculture africaine demeure largement doubler en vingt ans la valeur de sa une agriculture de subsistance et de production. ■
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Nigeria Tapis rouge pour Oando
Leader de la distribution de carburant, la compagnie entend devenir un acteur clé de l’exploration pétrolière. Une ambition facilitée par la volonté des autorités de donner une place plus importante aux entreprises nationales. F RÉDÉRIC M AURY
S
ans coup férir, elle s’est hissée en quelques années au deu x ième rang des entreprises nigérianes. Juste entre MTN Nigeria et Zain Nigeria, les deux mastodontes des télécoms. Oando est pourtant loin d’avoir acquis, au-delà de Lagos et d’Abuja, la notoriété de certains de ses confrères nationaux, comme Dangote, ou de ses concurrents directs Shell ou Total.
Pourtant, la liste des prouesses de ce nouveau géant de l’énergie est unique : coté en Bourse, Oando est l’une des très rares compagnies pétrolières transparentes et gérées de manière moderne. Elle a été, en 2004, la première société africaine (hors Afrique du Sud) à être introduite à la Bourse de Johannesburg ; elle est l’une des rares entreprises privées locales présentes dans l’amont ; et entre 2005 et 2009, son chiffre d’affaires a progressé de 84 % alors que ses profits étaient multipliés par 5,7. Avec Conoil, son principal concurrent nigérian, Oando domine largement le secteur de la distribution pétrolière, via son réseau de stations-service. Son objectif, désormais, est clair : devenir également un leader dans l’exploration pétrolière en extrayant de ses puits 100 000 barils par jour d’ici deux à trois ans. L’équation est complexe. L’activité aval est en effet largement régulée par les autorités, qui fixent les prix. Oando joue dans ce domaine un rôle de négociant, important l’essence, la vendant dans ses points de vente et touchant ensuite les aides de l’État. L’activité amont est bien plus risquée. Mais le plan d’Oando a été mûrement réfléchi.
LES RÉSULTATS PROGRESSENT... (en millions de dollars) Chiffre d'affaires
Bénéfice net
1 648
2006
22 1 502
2007
50 2 687
2008
75 2 210
2009
66 0
500
1000
1500
2000
2500
... MAIS L’ENDETTEMENT AUSSI (en millions de dollars) Dette nette
267
2006
457
2007
918
2009 0
54
200
400
600
800
1000
1200
SOURCE : OANDO
1 033
2008
Le Local Content Bill et le Petroleum Industr y Bill, deux nouvelles dispositions législatives régulant l’industrie pétrolière, entendent notamment donner la priorité aux sociétés locales. L’idée est que les opérateurs emploient un maximum de Nigérians, utilisent du matériel produit sur place et s’associent systématiquement à un groupe local pour exploiter des champs pétroliers ou les acquérir… « Cela ne plaît pas trop aux compagnies étrangères mais devrait profiter à Oando », explique Sebastian Spio-Garbrah, fondateur du cabinet d’intelligence économique DaMina, spécialisé sur l’Afrique, et qui suit le secteur pétrolier nigérian depuis de longues années. Pour Oando, cette législation est du pain bénit.
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JACOB SILBERBERG/PANOS-REA
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Les multinationales du pétrole, elles, y voient une contrainte de plus dans un pays où les difficultés se multiplient, notamment avec l’instabilité dans le Delta du Niger. Elles ont d’ailleurs entamé un processus de retrait progressif. En 2008, Oando fut la première compagnie locale à entrer dans la production en offshore ultraprofond, avec l’acquisition de 15 % des puits OML-125 et OML-134 pour près de 200 millions de dollars (146 millions d’euros). Fin 2010, son ambition semble s’être décuplée : selon plusieurs médias locaux, Oando se serait en effet allié avec Addax Petroleum, filiale du chinois Sinopec, et la société indépendante franco-britannique Perenco pour reprendre des blocs pétroliers que Shell souhaite céder pour une valeur de 4 milliards de dollars. Une solution intelligente : Oando souffre en effet aujourd’hui d’une double insuffisance, en compétences humaines et en finances, pour devenir un acteur majeur. Perenco et Addax, des experts de l’offshore africain, apporteraient les deux.
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En dates
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En matière financière, Oando a préparé sa partition. L’activité amont nécessitant énormément de capitaux, Wale Tinubu, son très estimé patron et l’un de ses principaux actionnaires, a mis sur pied un double accord. D’un côté, les banques locales le suivent régulièrement et la double cotation à Lagos et à Johannesburg devrait permettre de lever les fonds nécessaires aux développements futurs ; un consortium de 13 banques locales lui a ainsi accordé un crédit global de plus de 400 millions de dol-
Lagos, 2009. lars mi-2010, tandis qu’en début d’année les Le groupe est actionnaires du groupe souscrivaient à une à la tête de augmentation de capital d’environ 140 millions 500 stationsde dollars. service. D’un autre côté, la domination d’Oando dans l’aval devrait se révéler lucrative et contribuer à la croissance du groupe dans l’amont. Tout d’abord parce qu’Oando doit céder sous peu 49 % de cette activité en Bourse. Ensuite, parce que les 550 stationsser v ice qui opèrent sur le territoire garantissent une trésorerie abondante et qui ■ 1956 Création sous le devrait théoriquement grosnom d’Esso West Africa, sir. Le Nigeria, en effet, est filiale de l’américain très en retard en matière de Exxon. consommation d’essence par habitant, laquelle y est trois ■ 1976 L’État acquiert fois inférieure à la moyenne 100 % du capital et mondiale. rebaptise l’entreprise « Le management d’Oando Unipetrol Nigeria. a fait un travail impressionnant pour positionner l’en■ 1991 60 % du capital est treprise afin de profiter de vendu sur la Bourse de l’avantage du premier partant Lagos. et de celui qui possède déjà des parts de marché impor■ 2003 Unipetrol et Agip tantes pour chacune de ses fusionnent pour donner divisions », souligne Dragan naissance à Oando. Tajkov, analyste à la banque d’investissement panafricaine ■ 2005 Oando s’attaque Renaissance Capital. « Oando à l’activité amont. est l’une des compagnies ayant la plus importante part de marché dans la distribution 55
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génération électrique. Le groupe nigérian gère déjà un gazoduc de 100 km qui alimente plusieurs sites industriels en gaz. Il en construit un autre en ce moment, de 128 km, à travers la forêt et les marécages, et prévoit de développer 100 km de pipelines par an dans le pays. Au Ghana, il a annoncé avoir décroché un contrat géant de transport de gaz en lien avec le champ pétrolier Jubilee, mais l’opération semble patiner. En parallèle, Oando est également devenu Le leader nigérian, tout entier à sa straun petit producteur électrique indépendant, tégie pour devenir un opérateur intégré actif avec le projet Akute Power, qui montre sa capasur l’ensemble des activités énergétiques, vise cité à pénétrer ce marché. Moins coûteuses en capiLES ACTIVITÉS DE TRANSFORMATION ÉLECTRIQUE ET DE taux que l’exploration pétroplus rentables que les TRANSPORT DE GAZ SONT LES GRANDS PARIS D’OANDO. lière, stations-service, ces activités de transport de gaz et de transformation électrique pourraient bien se révéler également les activités intermédiaires : le transles plus intéressantes, et constituent les plus port de gaz et la transformation électrique. En grands paris d’Oando, qui mise sur la croissance retard en matière de consommation d’essence, nigériane, sur l’explosion d’un secteur industriel le Nigeria l’est également en termes de consomlocal et sur l’émergence d’une classe moyenne mation électrique par tête, avec un niveau très demandeuse d’énergie. Les années qui viennent nettement inférieur à celui du Cameroun, du diront si l’entreprise privée, aujourd’hui l’une Gabon ou de la Namibie. des plus respectées du pays et l’une des rares Oando s’est du coup positionné sur ces créà s’être construite sans réels appuis politiques, neaux en devenant l’un des pionniers dans le parviendra à ses fins. ■ transport de gaz en pipeline ainsi que dans la ▲ ▲ ▲
de produits pétroliers et est aux avant-postes dans celle des produits gaziers », ajoute-t-il. Financièrement, Oando apparaît toutefois déjà comme une société relativement endettée et doit continuer à prouver sa capacité à croître tout en gérant activement et intelligemment sa dette, notamment en matière de maturité (les échéances respectives des crédits).
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En quête de champions Fondateur et directeur général du cabinet Performances Management Consulting
PAR
V ICTOR N DIAYE
L’
émergence de l’Afrique repose sur le développement d’une masse critique d’entreprises de dimension régionale ou mondiale. Les États-Unis sont la première puissance économique car les plus grands groupes du monde sont américains (CocaCola, Microsoft, Apple, Google…). De même, la place de la France dans l’économie mondiale résulte de celle prise dans leurs secteurs respectifs par Areva, Bouygues, BNP Paribas, Air France, Bolloré… La Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Brésil deviennent de grandes puissances car leurs entreprises bousculent désormais les multinationales occidentales, voire les rachètent. Sur le continent, Afrique du Sud, Nigeria, Égypte, Maroc et Tunisie s’imposent comme puissances économiques régionales car leurs grandes entreprises se déploient progressivement sur la scène continentale,
litatif. Les grandes entreprises représentent le meilleur vecteur pour attirer et diffuser dans un pays la technologie, les talents et les bonnes pratiques managériales. Or, plus que la richesse immédiate, ces facteurs déterminent la compétitivité future d’un pays.
Le développement de champions de taille régionale ou mondiale constitue donc un des défis majeurs de l’Afrique. Moins d’une dizaine d’entreprises africaines ont une dimension mondiale, moins d’une cinquantaine ont une dimension régionale (avec des filiales dans plusieurs pays africains), et plus de deux pays africains sur trois auraient du mal à présenter ne serait-ce qu’une seule entreprise de dimension régionale. Ainsi, les 500 premières entreprises africaines opèrent encore pour l’essentiel dans leur seul marché national ou, au mieux, exportent dans quelques pays environnants. Leurs marchés nationaux, pour la pluLe saut qualitatif exige l’ambition de rayonner part, restent par ailleurs dominés par de grandes multinationales au-delà de son seul marché national. minières, pétrolières, agroalimentaires ou de services, issues voire émergent sur la scène mondiale. Par des pays développés. exemple, de nombreux pays africains ont Fort heureusement, de plus en plus d’exvu arriver ces dernières années les champions ceptions apparaissent, notamment dans les de l’économie marocaine (Attijariwafa Bank, banques et les télécoms. Deux facteurs critiMaroc Télécom, Royal Air Maroc). ques distinguent ces entreprises championnes des autres entreprises: leur gouvernance Une première raison de la nécessité pour et leur ambition. L’Afrique regorge de PME les pays africains de disposer de champions à gouvernance familiale qui n’ont pas su se nationaux est leur impact économique. En transformer en grandes entreprises à gouvergrandissant au-delà de leurs frontières, ces nance transparente et ouverte, introduites en entreprises rapatrient chez elles un maximum Bourse ou liées à des partenaires internatiode richesses, pour l’État et pour leurs action- naux. La plupart de ces succès entrepreneunaires, et un maximum d’emplois, directs riaux ne sont malheureusement pas durables ou indirects, à travers une multitude de PME et survivront difficilement à leur fondateur. sous-traitantes. La récente crise financière Le saut qualitatif exige également l’ambia ainsi fait prendre conscience que le poids tion de rayonner au-delà de son seul marché économique de certains de ces champions national et de bâtir une multinationale. était tel (notamment pour les grandes Enfin, l’exemple des pays émergents montre banques ou pour l’industriel General Motors) cependant que cette ambition individuelle que les conséquences de leur faillite évendoit être accompagnée d’une vision natiotuelle seraient trop lourdes pour l’économie nale, avec un État et un secteur privé américaine – « too big to fail ». travaillant en synergie et une diplomatie Une deuxième raison, aussi importante au service de l’expansion des champions mais moins évidente, est leur impact quanationaux. ■
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tation de cinq nouveaux sites d’ici à cinq ans. Dès 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso, détrônant le coton. Au cours de l’année écoulée, l’or a rapporté au pays un pactole de 270 millions d’euros, contre seulement 180 millions pour la filière cotonnière. Et selon des estimations du Fonds monétaire international (FMI), les recettes d’exportation du métal jaune pourraient atteindre 450 millions d’euros en 2010. Le sous-sol burkinabè suscite des convoitises et les opérateurs se bousculent pour y trouver une place. Parmi ceux qui sont déjà en activité, aucun n’apparaît encore dans le classement des 500 premières entreprises d’Afrique. En revanche, dans les pays voisins, ils sont beaucoup plus visibles. C’est notamment le cas au Ghana, où les sociétés Tarkwa et Damang se placent dans le peloton de tête, affichant des chiffres d’affaires (CA) respectifs de 550 millions et 172 millions de dollars.
OLIVIER ASSELIN
Youga, 2009. Six mines sont déjà en exploitation au Burkina Faso.
Or Le filon ouest-africain Après le Ghana et le Mali, le Burkina Faso voit le métal jaune devenir sa principale ressource. Alors que la filière sud-africaine s’essouffle, les majors devraient miser de plus en plus sur la région. Z OÉ S UAREZ
P
lus que jamais, l’or fait figure de valeur refuge. Le cours de l’once a triplé en cinq ans, pour franchir les 1 400 dollars (1 000 euros) en novembre 2010. Dopé par la crise mondiale de 2008, le métal jaune est de plus en plus recherché et les pays producteurs en tirent de substantiels bénéfices. Y compris le Burkina Faso. Le 7 octobre 2010 a été inaugurée la sixième et plus grande mine d’or en exploitation dans le pays. Située à Essakane, à 330 km au nord-est de Ouagadougou, elle vient de sortir ses premiers lingots. Propriété du canadien Iamgold, qui détient 90 % des parts, contre 10 % pour l’État burkinabè, la société Iamgold Essakane dispose de ressources estimées à 120 tonnes, ce qui lui confère une durée de vie minimale de douze ans. Près de 1 300 emplois directs ont été créés dans le cadre de ce projet, pour lequel l’opérateur canadien a investi plus de 300 millions d’euros. Son exploitation devrait rapporter au Trésor burkinabè 240 milliards de F CFA par an (366 millions d’euros) en royalties, impôts et taxes diverses. En quelques années, le métal jaune est donc devenu une ressource majeure pour le pays, qui devrait en exporter 20 t en 2010. Et la production devrait encore s’accroître avec l’entrée en exploi-
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
Le nombre de mines classées au Mali est encore plus important, puisque quatre sociétés figurent parmi les dix premières entreprises du pays. Au cours de l’année 2009, la Société des mines de Morila et la Société des mines de Loulo ont réalisé des CA respectifs de 331 millions et 302 millions de dollars. La Société des mines de Yatela a atteint un CA de 144 millions de dollars l’année précédente. Quant à la Société des mines de Sadiola, elle était numéro un du Mali avec un CA de 396 millions de dollars et un résultat net de près de 80 millions de dollars en 2008. Mais ces deux sites, exploités conjointement par AngloGold Ashanti et Iamgold, doivent fermer d’ici à trois ans. Toutefois, la mise en exploitation de la mine de Gounkoto, annoncée par le sud-africain Randgold Resources, déjà actionnaire de la Société des mines de Morila, devrait entraîner une remontée de la production, qui a tout de même atteint 46 t en 2009. Quoi qu’il en soit, les projets d’investissements dans des pays en cours d’exploration, comme le Mali et le Burkina Faso, devraient rester importants dans les prochaines années. D’autant que l’Afrique du Sud, qui fut longtemps le premier producteur mondial, a vu sa production d’or chuter de 5,8 % l’an dernier. Celle-ci a repris dans les derniers mois de 2009 (avec une hausse de 3,7 % entre août 2009 et août 2010), dopée par la hausse des cours, et les majors sud-africaines – Harmony, Gold Fields et AngloGold Ashanti – en ont profité pour accroître leur CA. Toutefois, ce rythme de croissance ne sera pas tenable sur le long terme à cause des coûts élevés de l’électricité et de la main-d’œuvre dans le pays, estime l’agence de notation Fitch. Ce qui devrait inciter les opérateurs à se tourner vers l’Afrique de l’Ouest, notamment, où les coûts d’extraction peuvent être maîtrisés malgré l’enclavement et le manque d’infrastructures. ■ 59
MANAGEMENT
LE DÉFI DE
L’INTÉGRATION
Le commerce intra-africain ne représente que 8,7 % des exportations totales du continent.
Les patrons africains plaident pour plus de synergies régionales. Car, pour l’heure, les échanges intracontinentaux peinent à décoller. Un manque à gagner pour les entreprises locales.
R
Z OÉ S UAREZ
OLIVER TJADEN/LAIF-REA
▲ ▲ ▲
éticences administratives, réglementations kafkaïennes, manque d’infrastructures, protectionnisme dissimulé… Les freins à l’intégration régionale en Afrique sont multiples. Conséquence de ces blocages persistants : le commerce et les investissements intrarégionaux au nord comme au sud du Sahara sont encore loin d’être ce qu’ils devraient être. Et les premières à en payer l’addition sont bien sûr les entreprises africaines, qui perdent de précieuses parts de marché faute d’un processus d’intégration suffisamment soutenu.
M A N A G E M E N T L E D É F I D E L’ I N T É G R A T I O N
le développement des échanges de services, qui, à l’instar des marchandises, pourraient fournir de nouvelles recettes d’exportation à beaucoup de pays, particulièrement dans le tourisme, les BTP, les infrastructures portuaires et les services logistiques liés aux transports terrestres. Enfin, si les communautés sous-régionales, chargées de promouvoir la dynamique d’intégration, nourrissent de belles idées de marchés communs, leur concrétisation se révèle souvent bien laborieuse. Les projets de zones de libreéchange n’ont pas encore permis d’accroître de manière significative les relations commerciales et les flux LES ZONES DE LIBRE-ÉCHANGE PERMETTRAIENT AUX d’investissements. Pourtant, les économies d’échelle qui en ENTREPRISES DE FAIRE DES ÉCONOMIES D'ÉCHELLE. découleraient permettraient aux opérateurs africains de s’insérer plus efficacement dans les flux d’échanges. Ce type d’échanges connaît une phase de croisReste pour cela à améliorer les infrastructures sance régulière depuis la fin des années 1980. régionales, à harmoniser les politiques et à renAutre signe encourageant : les produits concerforcer la mobilité de la main-d’œuvre. nés sont différents de ceux qui circulent entre l’Afrique et le reste du monde. Les produits manuMême les organisations a priori les plus facturés constituent l’essentiel des échanges intraavancées en ce domaine peinent à faire aboutir africains, alors que le continent exporte plutôt des leurs projets. La Communauté de développement matières premières sur le marché mondial. d’Afrique australe (SADC) a ainsi dû reporter son La Cnuced évoque aussi la modestie de l’inprojet de création d’une union douanière en 2010; vestissement intra-africain, tout en plaidant pour ▲ ▲ ▲
Toutefois, les échanges intrarégionaux progressent régulièrement, tirés par quelques entrepreneurs qui ont bien compris quels bénéfices ils pouvaient en tirer. Selon le rapport 2009 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le commerce intraafricain a représenté 8,7 % des exportations totales du continent et 9,6 % des importations sur la période 2004-2006, et « continue de faire des progrès considérables », souligne le rapport, qui relève que 20 pays exportent désormais au moins 25 % de leurs produits sur le marché continental.
La SADC prend du retard
L
a Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) est l’une des zones d’Afrique les plus avancées en matière de libre circulation des capitaux, de la main-d’œuvre, des biens et des services. L’organisation avait même décidé de créer une zone de libre-échange en 2008 pour promouvoir le commerce sur un marché d’une valeur de 360 milliards de dollars et peuplé de 170 millions de consommateurs. Mais l’augmentation des prix des denrées alimentaires en 2008 et la crise financière internationale en 2009 ont remis en cause ce projet, rendant d’autant plus improbable le respect des critères de convergence (maîtrise de la dette et des déficits publics) à brève échéance. L’intégration a ses partisans et ses détracteurs en Afrique australe. Pour ses avocats, l’adoption d’une monnaie unique « éliminerait les distorsions associées aux variations des taux de change et faciliterait le commerce intrarégional et l’investissement transfrontalier ». Certes, mais les décideurs politiques et opérateurs économiques des pays voisins de la nation Arc-en-Ciel craignent que la monnaie unique ne fasse pencher la balance commerciale au profit de l’économie la plus puissante et ne favorise encore les groupes sud-africains, en réduisant les coûts de leurs transactions. ■ Z.S.
et l’adoption d’une monnaie unique régionale, fixée à 2018, est loin d’être acquise (voir encadré). À ces dérapages conjoncturels peuvent s’ajouter des blocages politiques majeurs, comme c’est le cas entre l’Algérie et le Maroc à propos du Sahara occidental. Ainsi le commerce entre les pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ne dépasse pas 3,4 % du volume total de leurs échanges internationaux, alors que ceux-ci atteignent 70 % avec l’Union LES PROMESSES DE européenne et 21 % avec l’Asie du Sud-Est. MARCHÉ COMMUN Un statu quo qui coûte très cher. Dans un rapport d’octobre AU MAGHREB SONT 2009, le Fonds monétaire international (FMI) indiquait que le BIEN LOINTAINES. défaut d’intégration régionale avait rendu encore plus sévère l’impact de la crise économique sur les pays de l’UMA. Quant au manque à gagner que constitue le « non-Maghreb », il se chiffre en milliards de dollars. Il est estimé à deux points de croissance par an pour chaque pays de la zone. De son côté, la Banque mondiale estimait en 2006 qu’une pleine intégration économique permettrait une hausse importante – entre 24 % et 34 % – des PIB tunisien, marocain et algérien entre 2005 et 2015. Vingt ans après la fondation de l’UMA à Marrakech en 1989, les promesses de libre-échange et de marché commun sont bien lointaines. Seule l’Union maghrébine des employeurs, créée en 2007, semble prendre la mesure des enjeux liés à l’intégration. Comme quoi les patrons d’Afrique du Nord ont bien compris où est leur intérêt. Espérons que les politiques les entendent. ■ JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
M A N A G E M E N T L E D É F I D E L’ I N T É G R A T I O N
UMA Rapprochements à petits pas
L
’
Union du Magh reb a rabe ( U M A) n’a jamais été le vecteur d’intégration qu’elle aurait dû être. En conséquence, les entreprises de la sous-région n’ont pas privilégié les pays voisins dans leur stratégie de croissance externe, mais se sont plutôt tournées vers l’Europe ou vers l’Afrique subsaharienne. Pionniers en la matière, des groupes marocains se sont massivement implantés dans les pays de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) ou de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), à commencer par les banques, comme BMCE ou Attijariwafa – qui dispose également d’une filiale en Tunisie depuis 2005. Dans le périmètre de l’Omnium nordafricain (ONA), Lesieur Cristal s’est allié à la Raffinerie africaine, propriété du holding tunisien YKH, et la filiale minière Managem a investi dans le cuivre en RD Congo ou dans l’or au Niger. D’autres intervenants, comme Maroc Télécom, sont très actifs au sud du Sahara.
En revanche, les opérateurs tunisiens et marocains du secteur de l’énergie restent plus concentrés sur leur marché national, notamment pour le raffinage et la distribution. Pourtant, plus que dans tout autre domaine, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie auraient intérêt à jouer la carte de la complémentarité et faire des économies d’échelle. Des petits pas ont toutefois été faits, notamment entre le Maroc et l’Algérie à travers un accord conclu en novembre 2008 entre l’Office national de l’électricité (ONE) et la Sonelgaz. L’Algérie, qui investit massivement dans l’accroissement de ses capacités de production d’énergie, dispose d’atouts de poids pour séduire ses partenaires maghrébins, à commencer par ses réserves en hydrocarbures et ses capacités à investir. L es opérateurs publics a lgér iens sont d’ailleurs en première ligne dans l’interconnexion électrique maghrébine qui vise à alimenter la Tunisie et le Maroc. ■ Z OÉ S UARE Z
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
1
SONATRACH
ALGÉRIE
Hydrocarbures
2
21
GROUPE ONA
MAROC
Holding
47 479 918 4 684 968
3 820 683 381 540
3
33
MAROC TÉLÉCOM
MAROC
Opérateur de télécommunications
3 807 241
1 227 167
4
39
NAFTAL
ALGÉRIE
Hydrocarbures, services annexes
3 437 127
130 025
5
41
STÉ ANONYME MAROCAINE DE L’INDUSTRIE DU RAFFINAGE (SAMIR)
MAROC
Hydrocarbures, raffinerie
3 382 081
69 647
6
46
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES (OCP)
MAROC
Extraction de minerais
3 011 760
ND
7
53
OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ (ONE)
MAROC
Production & distribution d’électricité
2 409 408
ND
8
63
ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE
ALGÉRIE
Opérateur de téléphonie mobile
1 867 837
ND
9
64
SOCIÉTÉ NATIONALE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ (SONELGAZ)
ALGÉRIE
Production & distribution d’électricité et de gaz
1 826 891
62 953
10
67
CEVITAL
ALGÉRIE
Agro-industrie
1 788 067
255 570 ND
11
72
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DES INDUSTRIES DE RAFFINAGE (STIR)
TUNISIE
Hydrocarbures, raffinerie
1 718 115
12
74
AKWA HOLDING
MAROC
Holding
1 655 339
ND
13
78
ALTADIS MAROC
MAROC
Industrie du tabac
1 618 821
ND
14
81
ROYAL AIR MAROC (RAM)
MAROC
Transport aérien
1 542 539
ND
15
82
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ (STEG)
TUNISIE
Production & distribution d’électricité et de gaz
1 539 765
6 639
16
100
SHELL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
1 199 970
46 824
17
128
MARJANE HOLDING
MAROC
Commerce de détail
969 724
35 413
18
135
TOTAL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
905 808
ND
19
140
SOCIÉTÉ NATIONALE DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL
TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
851 943
ND
20
144
COSIDER
ALGÉRIE
Travaux publics
821 318
152 342
21
145
ALGÉRIE TÉLÉCOM
ALGÉRIE
Opérateur de télécommunications
774 816
34 416
22
150
DOUJA PROMOTION
MAROC
Promotion immobilière
754 446
128 502
23
152
TUNISAIR
TUNISIE
Transport aérien
748 631
40 766
24
153
AIR ALGÉRIE
ALGÉRIE
Transport aérien
744 435
ND
25
155
TUNISIANA
TUNISIE
Opérateur de téléphonie mobile
719 601
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - ND : NON DÉTERMINÉ
64
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
M A N A G E M E N T L E D É F I D E L’ I N T É G R A T I O N
ABDESLAM AHIZOUNE PDG de Maroc Télécom
55 ANS, Abdeslam Ahizoune dirige, depuis 1998, l’une des plus importantes entreprises marocaines. Cet ingénieur diplômé de Télécom Paris a transformé l’opérateur historique en champion africain. Une fois passé les caps de la privatisation au profit de Vivendi et de l’introduction en Bourse, il a misé sur l’Afrique subsaharienne. Après Mauritel en Mauritanie, Gabon Télécom et Onatel au Burkina Faso, l’opérateur a acquis la Sotelma (Mali) en juillet 2009. ■
LOUIZA AMMI
CÉCILE TREAL ET JEAN-MICHEL RUIZ
À
IBRAHIM LAÂJIMI
PDG de la Stir
A
R R I V É E N 2 0 0 7 à la tête de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir), Ibrahim Laâjimi était auparavant directeur de la distribution au ministère de l’Industrie. Sensible aux problèmes d’approvisionnement, il cherche à réduire les
coûts en misant sur les marchés les plus proches et à se fournir en carburant auprès de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir). Ce qui permettrait à la Stir de bénéficier de coûts de transport réduits. ■
MOSTAFA TERRAB
N
PDG de l’OCP
OMMÉ À LA TÊTE de l’Office chérifien des phosphates (OCP) en 2006, Mostafa Terrab, 55 ans, a pris des mesures pour produire moins cher. Premier producteur mondial de phosphate, l’OCP va augmenter ses capacités d’extraction et réduire ses coûts de 30 % à 40 %. À moins de 10 dollars la tonne de phosphate, cet engrais deviendra accessible à un nombre plus important d’agriculteurs. Ancien chercheur du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Mostafa Terrab veut que l’OCP contribue à la « révolution verte » en Afrique. ■
MOUATASSIM BELGHAZI
PDG de l’ONA
VANT LA FIN DE L’ANNÉE devait s’achever la fusion de l’Omnium nord-africain (ONA) avec sa maison mère, la Société nationale d’investissement (SNI). Ces deux poids lourds marocains constituent désormais un holding d’investissement. Une sorte de fonds souverain destiné à « faire émerger des champions nationaux ». Pour cette manœuvre délicate, Mouatassim Belghazi, docteur en sciences économiques à la tête de l’ONA depuis 2008, est en première ligne. Mais, à l’issue de l’opération, il cédera sa place à Hassan Bouhemou, le PDG de la SNI, qui prendra la tête du nouvel ensemble. Un changement structurel qui ne devrait pas remettre en question les ambitions africaines des filiales de l’ONA, comme Optorg Tractafric, Attijariwafa Bank ou Managem. ■
ALEXANDRE DUPEYRON
A
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
NOUREDDINE CHEROUATI
PDG de Sonatrach
I
L A L A LOURDE CHARGE de restaurer l’image de Sonatrach. Nommé le 3 mai 2010, Noureddine Cherouati, ex-président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), remplace Mohamed Meziane, mis en examen pour des malversations présumées commises à la tête du groupe pétrolier. Le nouveau PDG a commencé sa carrière comme ingénieur pour la compagnie jusqu’en 1980, avant de bifurquer vers le ministère de l’Énergie. Côté management, il a notamment dirigé Naftal, entreprise de distribution des produits pétroliers, de 1996 à 1999. Ce changement de tête ne devrait pas modifier la stratégie au niveau continental du premier groupe africain. Sonatrach opère dans l’exploration ou la production en Tunisie, en Libye, en Mauritanie, au Mali et au Niger, et s’investit dans la construction du Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP), un gazoduc de 4 130 kilomètres devant relier le Nigeria à l’Europe v ia l’Algérie. ■ 65
M A N A G E M E N T L E D É F I D E L’ I N T É G R A T I O N
UEMOA De véritables réseaux sous-régionaux
À
l’instar du mouvement de croissance externe parti du Maroc, les établissements financiers d’Afrique de l’Ouest ont pris très tôt le train de l’intégration. Ainsi, les groupes Ecobank ou Bank of Africa se sont dotés de véritables réseaux sous-régionaux à partir desquels ils partent à la conquête du reste du continent. Parmi les principales sociétés industrielles et commerciales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), plusieurs misent sur le marché sous-régional pour asseoir leur croissance. C’est notamment le cas des raffineries, comme la Société ivoirienne de raffinage (SIR) ou la Société africaine de raffinage (SAR, Sénégal), qui doivent capter une partie des commandes de produits raffinés des pays voisins pour rentabiliser des installations coûteuses et parfois surdimensionnées par rapport au marché local. Dans les télécoms aussi, l’Afrique de l’Ouest offre un cadre de développement cohérent :
le français Orange s’est appuyé sur sa filiale sénégalaise Sonatel pour s’implanter sur les marchés voisins, notamment au Mali et en Guinée ; les autres opérateurs valorisent eux aussi les synergies régionales pour faire des économies d’échelle. Dans le domaine agro-industriel, les logiques géographiques dépassent largement l’UEMOA : l’ivoirien Sifca, par exemple, s’est implanté au Nigeria, au Ghana et au Liberia, trois pays stratégiques pour la culture de l’hévéa. La région peut compter sur une véritable dynamique d’intégration. Même si le président de la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (Fopao), l’Ivoirien Jean Kacou Diagou, regrette que le commerce intrarégional de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) représente à peine 34 % de l’ensemble du marché sous-régional, les échanges au sein de l’UEMOA progressent de 15 % par an depuis 2003… ■ Z OÉ S UARE Z
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
68
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (SIR)
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, raffinerie
1 780 416
– 80 336
2
99
SOCIÉTÉ NATIONALE DE TÉLÉCOMMUNICATIONS (SONATEL)
SÉNÉGAL
Opérateur de télécommunications
1 204 020
395 960
3
168
CARGILL CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
670 846
2 978
4
178
GROUPE SIFCA
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
632 047
37 168
5
189
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ (CIE)
CÔTE D’IVOIRE
Production & distribution d’électricité
605 720
12 342
6
195
SOCIÉTÉ NATIONALE D’HYDROCARBURES (SONABHY)
BURKINA FASO
Hydrocarbures, services annexes
577 543
52 488
7
198
SONATEL MOBILES
SÉNÉGAL
Opérateur de téléphonie mobile
570 514
ND
8
218
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, raffinerie
520 812
ND
9
226
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ (SENELEC)
SÉNÉGAL
Production & distribution d’électricité
488 716
12 637
10
239
SOCIÉTÉ NATIONALE D’OPÉRATIONS PÉTROLIÈRES (PETROCI)
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures
448 005
69 372
11
243
MTN CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Opérateur de téléphonie mobile
441 198
34 389
12
250
TOTAL SÉNÉGAL
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
429 618
ND
13
262
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA
MALI
Extraction d’or
396 208
79 734
14
265
SANIA
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
385 868
8 917
15
283
ORANGE MALI
MALI
Opérateur de téléphonie mobile
360 387
157 510
16
298
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
MALI
Extraction d’or
330 577
91 247
17
311
SOFITEX
BURKINA FASO
Coton
316 467
– 109
18
320
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
MALI
Extraction de minerais
301 960
91 247
19
328
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
CÔTE D’IVOIRE
Opérateur de télécommunications
298 776
ND
20
333
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
294 201
11 438
21
347
EUROFIND
CÔTE D’IVOIRE
Groupe diversifié
274 950
ND
22
350
OUTSPAN IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
272 184
808
23
353
SHELL SÉNÉGAL
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
270 083
ND
24
360
SOCOCIM INDUSTRIES
SÉNÉGAL
Matériaux de construction
264 508
ND
25
364
SOCIÉTÉ NIGÉRIENNE DE PRODUITS PÉTROLIERS (SONIDEP)
NIGER
Hydrocarbures, services annexes
260 874
11 143
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
66
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
MANAGEMENT
JEAN HUBERT YAMÉOGO
DG de la Sonabhy
FALONE POUR J.A.
C
JOËL DERVAIN DG de la SIR
D
JEAN-LOUIS BILLON Président de Sifca
P
RÉSIDENT DE LA CHAMBRE de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire et du groupe Sifca, Jean-Louis Billon, 46 ans, est un avocat de l’intégration en Afrique de l’Ouest. Vice-président de la chambre consulaire régionale de l’UEMOA depuis 2002, ce diplômé en
droit des affaires est un acteur incontournable de l’agro-industrie. Et, pour Sifca, l’intégration va bien au-delà de la zone franc. De la production de caoutchouc à celle d’oléagineux, le groupe est actif au Bénin, mais aussi au Nigeria, au Ghana ou au Liberia… ■
ÉMILIE RÉGNIER POUR J.A.
IPLÔMÉ EN ÉCONOMIE à l’université de Montréal, il est un pur produit de la Société ivoirienne de raffinage (SIR). Nommé responsable du département commercial en 1987, il devient DRH dix ans plus tard, puis directeur général en 2001. À ce poste, Joël Dervain, 56 ans, est un fervent défenseur de l’intégration. Leader du raffinage en Afrique de l’Ouest, la société, qui traite surtout du brut nigérian, fournit, outre la Côte d’Ivoire, plusieurs pays de la zone (Mali, Burkina Faso…). En 2009, la SIR, sévèrement affectée par la baisse de la consommation des produits pétroliers, enregistre un résultat négatif de 80 millions de dollars. Parallèlement, les marges de raffinage se sont effondrées. Ce qui n’empêche pas l’opérateur d’investir pour améliorer la rentabilité de ses infrastructures. Et satisfaire le marché régional. Les pays du golfe de Guinée importent annuellement plus de 15 millions de tonnes de produits raffinés. ■
'EST UN POSTE particulièrement exposé. Responsable de l’importation de carburants pour le pays, le DG de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbure (Sonabhy, 578 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2009) doit en permanence éviter les ruptures d’approvisionnement, comme ce fut le cas pour le gaz butane en août 2010. Et se parer des spéculateurs. Pour cela, il lui faut jongler entre les différents fournisseurs (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, etc.), alors que la demande est en forte croissance. ■
CHEIKH TIDIANE MBAYE PDG de la Sonatel
À
FLORE KONAN DJEDJI DG de la CIE
NABIL ZORKOT POUR J.A.
L
A COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ (CIE) a fait de la Côte d’Ivoire un pays exportateur d’énergie, notamment vers le Ghana et le Togo. Sous la direction de Flore Konan Djedji, la CIE met aussi son expertise au service de ses homologues de Guinée, du Mali ou du Sénégal. Diplômée de l’École supérieure de commerce d’Abidjan, sa patronne est arrivée en 1994 comme directrice administrative et financière, avant d’en prendre la barre en 2008. ■
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
54 ANS, Cheikh Tidiane Mbaye a fait de la Sonatel la première entreprise du pays et continue d’engranger les bilans positifs. Avec un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars en 2009 et un résultat de près de 396 millions de dollars, l’opérateur sénégalais demeure leader incontesté de la téléphonie mobile sur ses terres. Et à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, la valeur Sonatel reste prisée. Enfin, le groupe a servi de tête de pont pour Orange en Afrique de l’Ouest. Il a ainsi lancé Ikatel au Mali en 2003, puis s’est doté de filiales à Conakry et à Bissau en 2007. ■ 67
M A N A G E M E N T L E D É F I D E L’ I N T É G R A T I O N
Cemac Des synergies encore trop limitées
H
yd r o c a rbu r e s et té lé c om s : le h aut du classement des entreprises de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est assez peu varié. Qu’il s’agisse d’opérateurs impliqués dans l’extraction, de raffineurs ou de distributeurs, les entreprises dominantes ont, pour la plupart, une activité liée au pétrole. Quand il ne s’agit pas d’extraction de minerai, comme c’est le cas pour la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) avec le manganèse au Gabon. Deuxième secteur bien placé, les télécoms, avec les opérateurs de téléphonie mobile, constituent l’autre pôle de croissance dans un climat de forte concurrence entre multinationales (MTN, Orange, Zain, etc.). Or ce ne sont ni les matières premières minières, pétrolières ou gazières, ni les télécoms qui stimulent les échanges intrarégionaux, lesquels ne représentent, au niveau de ces six pays d’Afrique centrale, que 2 % du commerce total.
En revanche, les agro-industries, notamment au Cameroun avec Sosucam (sucre), peuvent profiter des échanges sous-régionaux pour se tailler des parts de marché dans leur environnement proche. C’est aussi le cas pour les fabricants de matériaux, comme Cimencam (ciment) ou Alucam (aluminium), qui peuvent exporter vers les autres pays d’Afrique centrale. Quoi qu’il en soit, le marché de la Cemac est très réduit. D’une superficie de 3 millions de km² (incluant le Congo, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad), il ne compte que 32 millions d’habitants, avec un revenu par tête assez hétérogène. Enfin, son enclavement et le manque de volonté de promouvoir une véritable politique d’intégration limitent encore plus les synergies. Ainsi, deux Bourses des valeurs coexistent (l’une à Libreville, l’autre à Douala), ce qui empêche toujours l’émergence d’un marché financier sous-régional crédible. ■ Z OÉ S UARE Z
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
111
TOTAL GABON
GABON
Hydrocarbures
1 119 903
140 930
2
119
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES (SNH)
CAMEROUN
Hydrocarbures
1 056 000
24 571
3
122
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (SONARA)
CAMEROUN
Hydrocarbures, raffinerie
1 008 460
ND
4
222
S.A. DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC)
CAMEROUN
Industrie des boissons
515 457
40 829
5
252
MTN CAMEROUN
CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
427 144
ND
6
271
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ (COMILOG)
GABON
Extraction de minerais
380 920
10 058
7
289
AES AFRICAN POWER COMPANY
CAMEROUN
Production & distribution d’électricité
345 563
ND
8
313
CECA-GADIS
GABON
Commerce de détail
316 132
18 211
9
319
TOTAL MARKETING GABON
GABON
Hydrocarbures, services annexes
302 375
ND
10
338
ORANGE CAMEROUN
CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
289 824
ND
11
341
SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON (SEEG)
GABON
Production & distribution d’eau et d’électricité
284 620
8 141
12
368
ZAIN GABON
GABON
Opérateur de téléphonie mobile
256 400
19 900
13
390
COMPAGNIE DU KOMO
GABON
Holding
235 935
15 481
14
414
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON (SOBRAGA)
GABON
Industrie des boissons
215 408
18 303
15
425
TRADEX
CAMEROUN
Hydrocarbures, services annexes
210 167
ND
16
441
CIMENTERIES DU CAMEROUN (CIMENCAM)
CAMEROUN
Matériaux de construction
198 513
22 949
17
GABON TÉLÉCOM
GABON
Opérateur de télécommunications
153 098
ND
18
ZAIN TCHAD
TCHAD
Opérateur de téléphonie mobile
133 400
13 800
19
COMPAGNIE CAMEROUNAISE D’ALUMINIUM (ALUCAM)
CAMEROUN
Aluminium
128 702
ND
20
SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DU COTON (SODECOTON)
CAMEROUN
Agro-industrie
120 433
439
21
SOCOBA-EDTPL
GABON
Travaux publics
119 759
1 273
22
CAMEROON RAILWAYS
CAMEROUN
Transport ferroviaire
119 423
4 971
23
OLAM CAM
CAMEROUN
Import-export
119 309
410
24
SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN (SOSUCAM)
CAMEROUN
Agro-industrie
110 414
3 054
25
COMPAGNIE SUCRIÈRE DU TCHAD
TCHAD
Agro-industrie
103 093
2 527
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
68
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
ANDRÉ SIAKA
DG de la SABC
NICOLAS EYIDI POUR J.A.
OBRAGA À LIBREVILLE, Soeguib à M a l ab o, Mo c a f à B a ng u i , Brasserie du Tchad à N’Djamena… Très tôt, le groupe Castel a misé sur une implantation régionale. Avec succès, comme en témoigne la santé de son vaisseau amiral en Afrique centrale, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) : 515 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2009 pour un bénéfice net de 40,8 millions. La SABC a donc su résister à la concurrence et à la crise, sous la houlette d’André Siaka, son patron depuis vingt-deux ans. Président du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) jusqu’en 2008, cet ingénieur diplômé de l’École polytechnique de Paris a débuté sa vie professionnelle à la Société générale et garde un pied dans le secteur bancaire, puisqu’il est devenu le deuxième vice-président du groupe Ecobank en septembre 2009. Il est également membre de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). ■
PHILIPPE VANDEBROUCK
DG de MTN Cameroun
N
OMMÉ EN SEPTEMBRE 2007 à la tête de la filiale camerounaise de MTN, Philippe Vandebrouck a notamment travaillé au Kenya, où il a créé le réseau de téléphonie mobile KenCell, et au Gabon. Opérationnel depuis 2000, MTN
Cameroun affiche un chiffre d’affaires de 427 millions de dollars en 2009. Au cours de cet exercice, l’opérateur a annoncé avoir franchi le cap des 4 millions d’abonnés. Il revendique plus de 63 % de part de marché. ■
MARCEL ABÉKÉ
ADG de la Comilog
THIPHAINE SAINT CRIQ POUR J.A.
S
JEAN-PHILIPPE MAGNAN
DG de Total Gabon
P
REMIÈRE EN T REPRISE de la Cemac, Total Gabon a enregistré un résultat de 141 millions de dollars, en baisse de 63 % par rapport à 2008, alors que son chiffre d’affaires a reculé de 37 % et sa production de brut de 10 %. Aussi son directeur depuis 2008, Jean-Philippe Magnan mise-t-il sur l’investissement (287 millions de dollars en 2009) pour maintenir l’extraction. Ancien responsable du développement du gisement offshore de Nkossa, au Congo, puis du bloc 17 en Angola, il a annoncé un résultat en hausse de 42 % au premier semestre 2010 par rapport au premier semestre 2009. ■
M
THIPHAINE SAINT CRIQ POUR J.A.
ARCEL ABÉKÉ peut respirer. Sur les neuf premiers mois de 2010, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), dont il est l’administrateurdirecteur général, a enregistré une hausse de 54 % de son chiffre d’affaires par rapport à la même p é r io de de 2 0 0 9, à 1,8 milliard de dollars. Une embellie due à la reprise de la demande mondiale de manganèse. Parallèlement, cet ingénieur de 57 ans v ie nt de pi lote r u n accord portant sur le r e n f or c e me nt de l a participation de l’État gabonais (25,4 %) dans le capital de la Comilog, détenu à 65,7 % par le groupe Eramet. ■ JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
JEAN-DAVID BILÉ
Président d’AES Apco
C
R ÉÉE EN SEP T EMBRE 2008, l’Africa Power Company (AES Apco), soc iété composée des filiales de l’américain A ES au Cameroun et au Nigeria, fait son apparition dans notre classement. À sa tête, on retrouve comme président le Camerounais Jean-David Bilé, ancien directeur général d’AES-Sonel, et son successeur à ce poste, l’Américain Brian Rich. Cette nouvelle entité, dont le siège est à Douala, a pour vocation de mieux positionner AES pour son expansion sur le continent. ■ 69
MANAGEMENT
Méthode Dans la peau d’un patron africain Horaires de travail, choix de leurs proches collaborateurs, prises de décision… Trois chefs d’entreprise – un Sénégalais, un Tunisien et un Camerounais – nous livrent quelques-uns de leurs secrets de management. F RÉDÉRIC M AURY
T
Quoi de commun en effet entre un mégagroupe issu de l’aviculture comme Poulina, longtemps protégé de la concurrence, et Elton Oil, qui s’est développé très rapidement dans un secteur, la distribution d’essence, tenu par les multinationales et en constant mouvement ? Le cas de Cadyst Invest est encore différent. Leader dans l’agro-industrie avec l’entreprise La Pasta, ce holding s’est en effet étendu à de nombreux secteurs, dont, récemment, l’industrie pharmaceutique. Logiquement, le poids et l’influence du patron fondateur dans un groupe aussi diver-
ÉMILIE REGNIER POUR J.A.
rois pat rons, t rois modèles : Babacar Tall (Sénégal), Célestin Tawamba (Cameroun) et Abdelwa heb Ben Ayed (Tunisie) ont beau diriger chacun l’une des 30 premières entreprises de leurs pays, ils appliquent des méthodes de management différentes. Question de génération, sans doute, de culture aussi, mais pas seulement. Si ces managers se retrouvent sur nombre de détails pratiques, les tailles très diverses de leurs sociétés et des secteurs où elles évoluent, ainsi que les contraintes culturelles locales, pèsent sur l’organisation et le fonctionnement.
BABACAR TALL, DGA d’Elton Oil (88 millions de dollars de CA en 2009) 70
sifié sont forcément immenses, et la difficulté de déléguer d’autant plus importante. Mais ces trois groupes ont tout de même des points communs qui rendent la comparaison des méthodes de leurs dirigeants intéressante. Ils ont été créés et sont détenus majoritairement par des investisseurs locaux, et sont dirigés par des nationaux. Ce sont des entreprises citées, dans leur pays, comme des modèles de réussite. En somme, la parole de leurs patrons est riche en expériences « africaines » de management au quotidien. ■
LES HORAIRES On ne gère pas avec le même volume horaire une société selon qu’on la possède ou non. À ce titre, Abdelwaheb Ben Ayed et Célestin Tawamba, tous deux actionnaires fondateurs des entreprises qu’ils dirigent, consacrent leur vie entière au travail. « Je ne me souviens pas avoir pris de vacances depuis de nombreuses années », explique le patron camerounais, qui a répondu à cette interview vers minuit… « Mon plaisir, c’est mon travail », lui fait écho Abdelwaheb Ben Ayed. Manager non-actionnaire, Babacar Tall assure, pour sa part, essayer de ne jamais travailler le week-end et éviter de ramener du travail à la maison le soir. Mais il « travaille entre 50 et 55 heures par semaine », pondère aussitôt le Sénégalais. Pour lui comme pour ses confrères, il est en tout cas un principe de base : arriver avant ses collaborateurs et repartir après, jouer un rôle de modèle en la matière.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
MANAGEMENT
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES Comment vivraient Poulina et son président sans le système informatique de l’entreprise ? « Mon ordinateur est ma tour de contrôle », explique celui qui a participé au développement d’un système de contrôle et de mesure quasi permanent des performances du groupe. « L’ordinateur me permet de savoir ce qui se passe dans toutes les sociétés du groupe. » En revanche, Abdelwaheb Ben Ayed n’est pas un aficionado du téléphone, qu’il soit fixe ou portable. Pour lui, tout ce qui n’est pas écrit n’a pas de valeur. Babacar Tall et Célestin Tawamba sont quant à eux des fans du portable, comme la plupart des patrons de leur génération. Le premier ne quitte jamais son BlackBerry, synonyme de gain de productivité. Le second se demande comment on faisait, auparavant, pour se passer de ce moyen de communication.
Accessibilité Nous œuvrons au développement sanitaire en vue de l’amélioration des systèmes de santé des pays en Afrique.
Qualité Des médicaments de qualité au bénéfice des populations les plus vulnérables.
Notre mission est d’améliorer la qualité de vie pour que chaque être humain soit plus actif, se sente mieux et vive plus longtemps.
▲ ▲ ▲
LES COLLABORATEURS Célestin Tawamba en est convaincu: « Le fonctionnement par des méthodes de gestion modernes [séparation des tâches, contrôle interne, etc.] vous oblige à déléguer et responsabiliser. » Le problème, pour lui, se trouve ailleurs : « Ce principe n’est pas évident à mettre en application, compte tenu de la difficulté d’avoir des hommes non seulement qui disposent de la compétence nécessaire, mais aussi à qui vous pouvez faire confiance. Mais
avoir des bras droits est nécessaire, même peu nombreux et même si les personnes concernées ne le savent pas forcément elles-mêmes. » Formé en partie à l’école anglo-saxonne au sein de la multinationale du pétrole Shell, le jeune patron d’Elton Oil, Babacar Tall, en a gardé un certain sens de la souplesse et de l’efficacité. « L’équipe de direction est très resserrée avec, outre moi, un directeur financier, un directeur des opérations et un directeur commercial et marketing. Nous travaillons ensemble depuis seize ans. La prise de décision se fait d’un commun accord, chacun amenant sa compétence. » D’une autre génération – il dirige Poulina depuis quarante ans environ –, Abdelwaheb Ben Ayed a opté pour une organisation fort différente. Question de culture, d’une part, mais aussi parce que Poulina est un géant employant 15 000 salariés dans plusieurs pays, sur 80 sites industriels et 300 sites agricoles. « Je n’ai pas à proprement parler de bras droit, mais il y a un directeur général qui sera amené à me remplacer. Nous avons une organisation et un processus de décision très réglés. Une trentaine de directeurs opérationnels travaillent avec moi. Je ne délègue pas car chacun a des pouvoirs précis. Les directeurs sont consultés pour les décisions qui sont de leur ressort, et ensuite le conseil d’administration donne sa réponse, le plus rapidement possible. »
Prévention La recherche de vaccins innovants pour une meilleure prévention des maladies.
MANAGEMENT
Babacar Tall est quant à lui bien heureux d’avoir une assistante qui travaillait déjà avec l’ancien directeur d’Elton Oil. Une sorte de mémoire vivante de la direction générale !
ONS ABID POUR J.A.
LES RÉUNIONS « Nous tenons une réunion informelle tous les matins et un comité de direction chaque mercredi. L’idée est d’avoir le maximum de souplesse », explique Babacar Tall. Un schéma adopté par Célestin Tawamba, qui réunit chaque semaine ses managers pour « analyser les indicateurs de performances, prendre les mesures correctives et arrêter les stratégies des jours suivants », tout en gardant sa porte ouverte presque en permanence. Poulina, en revanche, est une usine à réunions. Logique dans une organisation hyperhiérarchisée, où toute décision doit être codifiée. D’où un nombre incroyable de rencontres formelles : des réunions « étagées », pour chaque niveau de responsabilités et de spécialités.
ABDELWAHEB BEN AYED, président de Poulina (706 millions de dollars de CA en 2009)
VINCENT FOURNIER/J.A.
LES DÉPLACEMENTS Si Babacar Tall se déplace peu, ce n’est pas par choix mais simplement parce que l’activité d’Elton Oil ne l’implique pas. « Mes déplacements sont limités à Dakar », où se trouve l’essentiel des stations-service de l’entreprise. Au contraire, Célestin Tawamba voyage constamment, avec plusieurs heures par semaine sur les routes et dans les avions pour rejoindre les différents sites du groupe, au Cameroun et au-delà. Le plus surprenant est Abdelwaheb Ben Ayed : malgré les centaines de sites différents gérés par les sociétés du groupe, le Tunisien ne quitte jamais son bureau, situé au siège de Poulina. Son ordinateur le fait voyager d’un endroit à l’autre !
CÉLESTIN TAWAMBA, PDG de Cadyst Invest (La Pasta, 51 millions de dollars de CA en 2009) ▲ ▲ ▲
LES ASSISTANT(E)S Difficile à croire, mais Abdelwaheb Ben Ayed, l’un des plus puissants patrons d’Afrique, n’a pas d’assistant. Il est un des seuls à prendre lui-même ses appels téléphoniques. L’objectif ? Une très grande accessibilité pour tous, employés comme partenaires extérieurs. L’homme d’affaires tunisien gère d’ailleurs lui-même son agenda. Célestin Tawamba est lui aussi un homme accessible, maître de son emploi du temps. Mais il compte, à l’opposé de son confrère d’Afrique du Nord, plusieurs secrétaires. « J’en ai autant que d’entreprises », souligne le Camerounais qui a créé depuis quelques années une multitude de sociétés autour de son holding. « Elles sont de véritables confidentes soumises au strict secret professionnel et jouent un rôle très important dans la programmation des réunions et la prise de rendez-vous. »
72
LES PETITS « PLUS » À chaque patron ses petits « secrets », méthodes et recettes mises en œuvre pour résister au stress et maintenir le cap. Du côté de Célestin Tawamba, rien de bien compliqué : « Faire du sport autant que possible et avoir une foi profonde », explique le Camerounais. Abdelwaheb Ben Ayed, lui, s’accorde peu ou pas de loisirs. Sa recette, c’est une organisation de travail ne laissant aucune place au hasard. Des méthodes qui ont été synthétisées au sein d’un manuel, auxquelles chaque employé doit se plier, la plus grande implication personnelle étant demandée à chaque collaborateur, dont la performance est mesurée presque en permanence. L’exigence, Babacar Tall se l’applique avant tout à lui-même en se fixant une obligation prioritaire : la réflexion stratégique, à laquelle il consacre chaque jour une part de son temps. « J’aime bien réfléchir en amont pour être toujours en avance, explique le directeur d’Elton Oil. Je pose cette réflexion par écrit, cela m’aide à diriger l’entreprise et à ne pas être dépassé par les événements, les nouveautés. » ■
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
Financements Quelques tuyaux pour bien choisir
Leasing, capital-investissement, Bourse… De nombreuses possibilités sont désormais accessibles aux patrons africains. Passage en revue des différentes options. F RÉDÉRIC M AURY
L
es patrons africains découvrent peu à peu la finance. Ils savent les systèmes bancaires d’Afrique francophone modernes et généralement sains, mais continuent de se plaindre de la difficulté d’accès aux crédits. Ontils regardé ailleurs ? Avec l’appui des bailleurs de fonds, mais aussi grâce à l’initiative privée, la chaîne du financement s’est à la fois allongée et diversifiée. Aux traditionnels crédits bancaires, avec les cautions et garanties qu’ils impliquent souvent, succèdent aujourd’hui d’autres types de financement : le crédit-bail pour utiliser du matériel sans s’endetter, les prêts des bailleurs de fonds pour financer des projets lourds mais avec d’importantes retombées économiques et sociales, le capital-investissement pour financer sa croissance ou sa régionalisation tout en valorisant son entreprise. Et, enfin, à l’autre bout de la chaîne, le recours à la Bourse, via une cotation ou plus simplement une émission de type obligataire. Autant de formes de financements qu’il importe de bien comprendre, en gardant toujours à l’esprit qu’elles sont à la fois complémentaires et concurrentes.
74
1
CONTRACTER UN EMPRUNT BANCAIRE
Modalité S’endetter auprès d’une banque. Montant Théoriquement, jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros si plusieurs banques se regroupent en pool. ● Coût Taux de 5 % en Tunisie, jusqu’à 12 % dans certains pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). ● Échéance Quelques années. ● Objectif Financer un projet précis: achat immobilier ou de matériel, construction d’une usine. ● Avantages Les comptes à rendre à son banquier sont limités, du moment que vous payez les intérêts dus. ● Limites Le banquier ne finance pas ou difficilement les investissements immatériels, l’innovation. Une PME aura du mal à trouver plusieurs millions d’euros auprès de banques sans de solides garanties (physiques). ● À noter Les banquiers n’ont pas que des crédits bancaires à offrir. Dans leur palette, également, le crédit-bail (lire page suivante) est bien adapté aux PME. ●
●
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
MANAGEMENT
2
OPTER POUR LE LEASING
● Modalité Une société de crédit-bail acquiert un bien puis vous le loue à un prix déterminé. ● Montant De quelques centaines de milliers à quelques millions d’euros. ● Coût Similaire à celui d’un crédit bancaire. ● Échéance De un an à cinq ans. ● Objectif Financer l’achat d’un équipement (véhicules, engins de chantiers, ordinateurs). ● Avantages L’opération se fait sans s’endetter et parfois sans apport personnel. Elle permet de consacrer ses liquidités à d’autres priorités et de renouveler son matériel plus facilement et plus rapidement. ● Limites La formule ne s’applique qu’à l’achat de machines ou de matériels. ● À noter « Le client choisit le modèle et négocie le prix auprès du fournisseur, explique Jan Albert Valk, qui dirige la société ivoirienne de crédit-bail Alios Finance. Nous achetons le camion puis donnons un droit d’utilisation au client, moyennant le paiement d’un loyer. À l’échéance du contrat, il peut nous racheter le camion à un prix déterminé. » Une formule souple qui, si elle a connu un vif succès au Maroc ou en Tunisie, tarde encore à s’imposer auprès des PME subsahariennes.
3
SE TOURNER VERS UN CAPITAL-INVESTISSEUR
Modalité Céder une partie du capital de son entreprise à un fonds de capital-investissement. ● Montant Au minimum quelques centaines de milliers d’euros, plus souvent plusieurs millions. Et jusqu’à plusieurs dizaines de millions. ● Coût Si vous passez par un intermédiaire financier, celui-ci prendra 1 % ou 2 % des fonds levés en cas de succès de l’opération. S’ajoutent à cela quelques dizaines de milliers d’euros au plus pour la rédaction des actes juridiques. ● Échéance De cinq ans à sept ans. Après quoi le capital-investisseur cédera sa part. ● Objectif Financer son développement, sa croissance à court et à moyen terme, tout en bénéficiant de l’appui de professionnels de la gestion financière. Convient notamment aux PME souhaitant se régionaliser ou racheter des concurrents. ● Avantages Une opération peu coûteuse et qui n’entame pas la capacité à s’endetter. Permet de trouver un partenaire stratégique qui prend un véritable risque. Donne de la crédibilité. ● Contraintes Préparer un business plan détaillé, être transparent sur ses comptes auprès des investisseurs. Justifier de sa gestion. ● À noter L’Afrique subsaharienne francophone est entrée récemment dans la stratégie des capital-investisseurs, à la différence des pays anglophones (Ghana, Nigeria, Kenya…) ou même du Maroc. Les patrons de PME craignent parfois de perdre le contrôle de leur société. « Cette peur n’est pas fondée, rétorque Kodjo Aziagbe, associé chez Aureos Capital, un capital-investisseur pana-
●
fricain spécialisé dans les PME. Le droit Ohada [Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires, NDLR] confère un droit de préemption aux autres actionnaires, et nous faisons tout pour que la cession de nos parts se fasse avec l’accord de l’entreprise et de son dirigeant. »
4
S’INTRODUIRE EN BOURSE
5
FAIRE APPEL À UN BAILLEUR DE FONDS
Modalité Introduire son capital sur un marché financier en émettant de nouvelles actions. ● Montant Plusieurs millions voire plusieurs dizaines de millions d’euros. ● Coût Jusqu’à 2,5 % du montant levé en Bourse. Les coûts sont nombreux (visa, intermédiaire boursier, conseil financier, campagne de communication, etc.). ● Échéance Aucune. ● Objectif Lever des fonds conséquents auprès du grand public pour développer des projets nécessitant des moyens importants. Se faire connaître. ● Avantages La visibilité et la réputation. La possibilité de refaire périodiquement appel au marché pour financer de nouveaux projets. Presque sans limite de montants. ● Limites La transparence la plus totale est exigée: publier des comptes financiers très régulièrement, informer le marché de tous les événements importants affectant votre société. De plus, les épargnants exigent une rentabilité, sinon votre cours de Bourse peut chuter. Risque d’une OPA hostile. ● À noter Outre le financement qu’une cotation en Bourse apporte, elle permet aussi de valoriser le capital détenu. Et donc, un jour ou l’autre, de pouvoir céder plus DES SOLUTIONS facilement son entreprise.
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QUI SONT À LA FOIS COMPLÉMENTAIRES ET CONCURRENTES.
Modalité S’endetter auprès d’une grande institution internationale. ● Montant De plusieurs millions à plusieurs centaines de millions d’euros. ● Coût Certains prêts sont faits à des taux préférentiels, lorsque le projet à financer est considéré comme de l’aide au développement. Les autres sont faits aux taux du marché. ● Échéance Celle du projet à financer. ● Objectif Financer un très gros projet: infrastructures, industrie… ● Avantages Crédibilité, visibilité, partenariat avec des institutions réputées. ● Limites Il y en a peu, à partir du moment où votre projet s’inscrit dans la politique stratégique du bailleur de fonds. ● À noter Avoir un bailleur de fonds à ses côtés permet d’envisager son avenir financier plutôt sereinement : outre les compétences techniques qu’il pourrait apporter en cas de besoin, sa présence adoucira aussi l’attitude des autres financiers, notamment les banquiers. ■
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
75
MANAGEMENT
L’émergence du secteur privé Directeur Afrique de Coface
PAR
Q
D ANIEL -F RANCIS M ORIN ,
AVEC
uasi inexistant ou réduit à des investissements étrangers voici une cinquantaine d’années, le secteur privé en Afrique présente un nouveau visage dominé par les acteurs locaux. Cette tendance résulte de la politique de réformes amorcée au début des années 1990. Pourtant, dès leur accession à l’indépendance dans les années 1960, les pays africains ont voulu disposer d’un tissu industriel de nature à inverser les termes de la balance commerciale, à créer de la valeur ajoutée par la transformation de produits bruts. Confrontés à l’absence d’un capitalisme local, les États vont s’y substituer en devenant « entrepreneurs ». Héritiers de l’économie coloniale, ils conservent le modèle de rente mais décident de valoriser les matières premières (minières et agricoles) en modernisant les moyens de production, de collecte ou de transformation des ressources collectées. Cette politique passe par la nationalisation ou par la création de nouveaux complexes.
H UGUES O LIVIER B AGNEKI nent dans la seconde moitié de la décennie 1980 rendra impossible la poursuite des subventions, entraînant la disparition de nombre d’entreprises ou leur totale privatisation. On note, dès 1990, l’émergence progressive d’un entrepreneuriat privé, mais aussi le déclassement stratégique du continent lié à l’ouverture du bloc de l’Est. À cette époque, les investisseurs sont des acteurs locaux ou étrangers « historiques » ayant l’habitude de s’engager dans un environnement que d’autres perçoivent comme risqué.
L’Afrique a récemment retrouvé un réel intérêt stratégique, comme en témoignent les flux d’investissements étrangers vers ce continent. Au même moment, les acteurs privés africains constituent une concurrence plus perceptible pour les entreprises étrangères restées trop longtemps en position de leaders. Quel que soit le secteur d’activité examiné, les marques dominantes ou proches de l’être sont africaines. En une vingtaine d’années depuis la création des premières entreprises de Les acteurs locaux constituent une concurrence télécommunications, les sociétés de diverses nationaplus perceptible pour les entreprises étrangères. africaines lités conduisent l’évolution du secteur le plus dynamique du Dès les années 1980, cette stratégie de continent. L’observation du secteur bansubstitution aux importations a révélé caire prodigue le même constat. des insuffisances profondes en Afrique, à Les performances des multinationales l’exception de Maurice, du Maroc et de la africaines n’occultent pas les belles réussiTunisie. Quatre raisons peuvent expliquer tes locales, et le visage de la classe entrecette contre-performance : une compépreneuriale change. L’entreprise privée a titivité insuffisante de l’appareil de propris son envol sur le continent, comme en duction local, une gamme de produits mal témoignent le nombre annuel de créations adaptée à la demande locale et extérieure, d’entreprises, la prégnance de celles-ci dans une perméabilité excessive du marché certains domaines d’activité ou encore le national à la concurrence extérieure, et dynamisme des places boursières malgré leur l’absence d’outils d’accompagnement tels création récente. La capitalisation des dix que l’assurance-crédit à l’exportation. principales places boursières africaines représentait en octobre 2010 près de 600 milliards Certaines entreprises subsistèrent grâce d’euros. Conscients d’une valeur qui grandit à une conjoncture internationale favorable chaque jour un peu plus avec l’arrivée de (cours des ressources minières ou agriconouveaux acteurs venant des pays émerles), alors que d’autres résistèrent davangents, les entreprises africaines entendent tage grâce aux subventions étatiques. Mais pérenniser leurs acquis et développer un la crise économique qui affectera le contipotentiel encore en devenir. ■
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L’EXPERT DE
L’AFRIQUE Filiale du Groupe CMA CGM, 3ème groupe maritime mondial, DELMAS déploie un savoir-faire unique sur le continent africain. Avec une présence dans 43 pays d’Afrique, elle met à la disposition de ses clients sa parfaite maîtrise de l’environnement opérationnel africain. S’appuyant sur une flotte de navires de plus en plus moderne, DELMAS possède la souplesse et la rapidité pour s’ajuster aux demandes des clients même dans les situations les plus complexes.
MANAGEMENT
Ressources humaines Mohamed Bachiri « En 2015, Renault Tanger Med emploiera 6000 personnes »
Le directeur des ressources humaines du groupe français au Maroc a la lourde tâche de recruter et de former le personnel de la future usine de Tanger, qui doit démarrer ses activités en 2012. P ROPOS
RECUEILLIS PAR
C HRISTOPHE L E B EC
JEUNE AFRIQUE : Que représente l’implantation d’une usine automobile à Tanger pour Renault ? MOHAMED BACHIRI : Elle est pour le groupe un projet stratégique et un challenge industriel majeur. L’usine de Tanger doit permettre de produire 170 000 voitures en 2012 et, à terme, 400 000 véhicules par an, destinés majoritairement à l’export, notamment en Europe et au Maghreb. À l’heure actuelle, ce projet est sans équivalent dans le groupe. Il faut remonter à 1999 pour trouver la dernière construction d’une usine complète, à Curitiba, au Brésil. Et encore… Làbas, il existait déjà une industrie automobile dans la région, ce qui n’est pas le cas à Tanger.
Les industriels de la zone franche de Tanger indiquent déjà qu’ils ont du mal à recruter dans la région. Connaissez-vous les mêmes problèmes ? Le lancement de l’usine de Renault Tanger revêt une dimension nationale. Pour le recrutement, nous ne nous limitons pas au nord du Maroc, dont le bassin d’emploi est limité. C’est Renault qui va vers le candidat. Si la compétence se trouve au sud du pays, cela ne nous pose pas de problème! Nous recherchons des profils dans toutes les régions, mais également en dehors du royaume, car il n’y a pas au Maroc de tradition automobile. Nous participons aux manifestations organisées par l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, avec laquelle nous avons conclu un accord de partenariat. Nous visitons également les salons de recrutement à l’étranger pour rencontrer les Marocains diplômés hors du pays : nous étions présents au Forum Horizons Maroc à Paris (en décembre 2009), au Forum Rhône-Alpes à Lyon (en mars 2010), ainsi qu’au salon Careers in Morocco, à Montréal (Canada, en octobre 2010).
À travers ces opérations de recrutement, quels types de profils recherchez-vous ? En tant que directeur des ressources humaines Nous recrutons du personnel pour l’ensemble (RH) de Renault au Maroc, vous devez gérer un des métiers de l’entreprise : nous avons besoin plan de recrutement de grande ampleur… d’ingénieurs, de techniciens et d’opérateurs, mais aussi d'acheteurs, d'informaticiens et même de gestion« NOUS N’EMBAUCHONS DES ÉTRANGERS QUE SI NOUS naires en ressources humaines. Pour l’encadrement, nous NE TROUVONS PAS LES COMPÉTENCES DANS LE PAYS. » recherchons particulièrement les diplômés de grandes écoles J’ai 44 ans, j’ai été responsable des RH dans d’ingénieurs, qui ont terminé leurs études et sont d’autres multinationales au Maroc, mais je n’ai disponibles rapidement. Nous apprécions égalejamais vu un plan de formation de cette ampleur à ment les diplômés des instituts universitaires de exécuter dans des délais aussi courts. D’ici à 2012, technologie (IUT). Mais nous recrutons aussi des nous devons recruter et former plus de 2600 perpersonnes plus expérimentées, venant notamsonnes, parmi lesquelles 1400 opérateurs et plus ment d’autres industries. Enfin, nous favorisons de 1 100 cadres et techniciens pour être prêts à la mobilité interne au sein du groupe Renault au démarrer l’usine. En 2015, à pleine cadence, il y Maroc, des entités existantes – la Somaca [Société aura plus de 6000 salariés. On a fait un rétroplanmarocaine de construction automobile, NDLR] et ning, et aujourd’hui nous le mettons en pratique. le réseau commercial – vers l’usine de Tanger. 78
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nous recrutons aussi dans d’autres grandes écoles d’ingénieurs et universités marocaines. L’usine comptera-t-elle beaucoup d’expatriés? Compte tenu du peu d’expérience du Maroc dans l’automobile et de la dimension internationale de Renault, nous solliciterons l’expertise des expatriés et missionnaires qui vont partager leur savoir-faire avec les Marocains. Le directeur de l’usine sera un expatrié, ainsi que les huit chefs de département de l’usine. Mais nous avons déjà recruté des adjoints marocains qui auront vocation à devenir eux-mêmes chefs de département dans un délai de trois ans. Cela dit, nous suivons la réglementation marocaine : nous ne recrutons des étrangers que si nous ne trouvons pas les compétences dans le pays.
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
À quel niveau se situeront les salaires? Nous n’avons pas voulu créer une inflation des salaires. Nous avons fixé une grille de rémunération située à la médiane du marché. Pour la déterminer, nous avons effectué une étude sur les salaires dans nos différents métiers au Maroc, et comparé également avec ce que nous offrons au sein de notre usine de montage de Casablanca [Somaca] et dans notre réseau commercial.
Mohamed Bachiri, 44 ans, est DRH de Renault Maroc depuis 2006.
Quels sont les métiers pour lesquels vous avez le plus de difficultés à recruter? Ce sont les profils les plus techniques: les ingénieurs et techniciens de production ainsi que les logisticiens et acheteurs. Au Maroc, il y a de bonnes universités et d’excellentes écoles d’ingénieurs, mais jusqu’à présent elles n’étaient pas orientées vers les métiers de l’automobile. Avez-vous noué des accords avec des établissements de l’enseignement supérieur? Nous avons signé une convention avec l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (Ensem) de Casablanca pour lancer une filière dédiée aux métiers de l’automobile. Aujourd’hui, 31 % des cadres ingénieurs recrutés pour Tanger viennent de cette école. Nous avons également un partenariat avec les filières scientifiques et économiques de l’université de Tanger-Tétouan. Mais
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Où en êtes-vous aujourd’hui dans le calendrier de recrutement? De la fin de 2008 à la fin de 2009, nous nous sommes concentrés sur les formateurs marocains, l’encadrement et le métier d’emboutissage, dont la formation est la plus longue. À ce jour, ils sont 400 à avoir été recrutés. Nous préparons avec eux et avec l’aide des pouvoirs publics l’ouverture du Centre de formation aux métiers de l’automobile de Tanger-Melloussa. Il sera opérationnel au début de 2011 et pourra accueillir 250 stagiaires par jour, au sein de 22 écoles de dextérité et 8 ateliers de maintenance. Depuis le début de l’année, nous recrutons les techniciens et opérateurs seniors. Viendra ensuite le tour des opérateurs débutants. Quel parcours de formation suivent les cadres et techniciens déjà recrutés? Ils passent par des sessions de formation au Maroc et font un stage de découverte à l’usine de la Somaca. Ils suivent ensuite les cours théoriques et pratiques de notre Global Training Center à Flins, en France, avant une immersion dans une usine européenne : à Flins, à Valladolid en Espagne, à Bursa en Turquie ou à Pitesti en Roumanie. Nous voulons sortir un véhicule de classe mondiale et selon les standards du groupe. Il nous faut donc confronter les cadres de l’entreprise aux méthodes et exigences de nos usines existantes. Serez-vous prêt pour 2012? Je suis confiant. Le calendrier de recrutement et de formation est respecté à ce jour, et nous mettons tout en œuvre pour être au rendez-vous. ■ 79
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Intelligence Le continent prend son tour de veille
La maîtrise de l’information est devenue un point clé dans la stratégie des entreprises. De plus en plus, elles font appel à des sociétés spécialisées ou créent en leur sein des services dédiés. Au Maghreb notamment, le secteur est en plein boom. S HAFIKA H OUCINE
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n matière d’intelligence économique (IE), – définie comme la « maîtrise et la protection de l’information stratégique pertinente pour tout acteur économique » –, deux courants s’affrontent en Afrique, inspirés des expériences française et anglo-saxonne. Le premier est l’apanage des cabinets de conseil hexagonaux présents sur le continent, où ils ont parfois créé des filiales. Le second se veut, quant à lui, plus pragmatique et s’est orienté vers la diffusion d’une culture de veille à tous les niveaux de l’entreprise, plutôt que de préconiser la création d’entités dédiées. Après l’Afrique du Sud, le Maghreb semble s’être emparé du sujet. Aidé par les cabinets de conseil français qui y ont externalisé une partie de leur production, le marché marocain de la veille stratégiAU MAROC, que, notamment, a connu un développement important ces LE MINISTÈRE dernières années. Il semble avoir dépassé les seules actiDU TOURISME vités de revue de presse et de recherche documentaire, EST PRÉCURSEUR pour évoluer vers une phase EN LA MATIÈRE. plus agressive de détection d’informations stratégiques : participation à des congrès, contact fournisseur, surveillance des annonces publiées par la concurrence et des autres indicateurs d’activités nouvelles et d’innovation. QUELS CLIENTS ? Les entreprises africaines sont de plus en plus nombreuses à recourir à l’IE. Le secteur des mines et de l’énergie occupe la première place, comme en témoigne l’Office chérifien des phosphates (OCP), précurseur en la matière et imité depuis par l’algérien Sonatrach et l’ivoirien Petroci. Viennent ensuite les banques, comme la marocaine BMCE (qui a créé son département de veille stratégique en 2008) ou sa compatriote Attijariwafa (dont l’entité marketing a récemment intégré une démarche 80
d’IE). Suivent les télécoms, avec Wana ou Maroc Télécom (qui a créé un département dédié en 2009), Algérie Télécom ou encore la Sotelma, au Mali. D’autres domaines fortement concurrentiels s’y sont également convertis, comme ceux des transports (la société Autoroutes du Maroc) ou de la santé (le groupe pharmaceutique algérien Saïdal). Enfin, la Marocaine des jeux et des sports (MDJS) et la compagnie sucrière Cosumar sont, elles aussi, en train de se doter de structures de veille. Les multinationales opérant en Afrique sont également de bonnes clientes. L’Algérie, avec ses pétrodollars, sa surface financière et ses vastes programmes d’investissement, est une cible privilégiée des groupes privés comme des gouvernements, pour lesquels le développement de la connaissance de l’environnement économique et institutionnel du pays, et le décryptage des circuits décisionnels et des réseaux d’influence sont autant d’éléments clés pour mettre en œuvre des stratégies de pénétration du marché. Car les États ne sont pas en reste. Ainsi, au Maroc, le ministère du Tourisme a été le premier à se doter d’un véritable service de veille. En Tunisie aussi, les appels d’offres publics se font plus nombreux, à l’instar de ceux du Conseil national du commerce extérieur. Pour faire face à leurs concurrents et attirer les investissements directs étrangers, certains pays misent sur l’IE. Pour Marouane Harmach, fondateur du cabinet marocain Consultor, « l’IE, c’est le nerf de la guerre. La Chine, l’Inde ou la Russie n’hésitent plus à jouer cette carte. À l’avenir, les pouvoirs publics devront être capables d’aider le secteur privé à faire face à la concurrence internationale ». QUELS PRESTATAIRES ? Les chambres de commerce et les réseaux d’ambassades fournissent certaines prestations d’étude de marché et de mise en relation, mais il est souvent nécessaire de mobiliser des
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experts pour assurer la complémentarité des réseaux. Pour Raquel Grase, consultante en IE, « les réseaux diversifiés et la fiabilité des interlocuteurs sont deux exigences pour garantir l’exactitude des informations, tout en préservant la confidentialité ». Parmi les opérateurs présents sur le marché de l’IE, on distingue quatre catégories d’intervenants. 1) Les prestataires de services, chargés de conseiller les groupes dans leur stratégie d’organisation et d’accompagner la mise en place d’un dispositif de veille. 2) Les fournisseurs de logiciels, comme AMI Software ou Digimind, une société de services en ingénierie informatique implantée en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, à Singapour et… au Maroc depuis cinq ans. 3) Les prestataires qui gèrent l’externalisation de la veille, leurs services pouvant aller de la surveillance d’un marché à la production d’études. Ce dernier segment requiert la plus haute discrétion, car la surveillance d’un concurrent ou d’un produit peut constituer un indicateur sur les axes de développement stratégiques (produits, marchés) de l’entreprise cliente. 4) Les coachs et formateurs, à l’instar de Consultor, le plus dynamique sur le marché chérifien avec plus de 150 personnes formées à l’IE en 2010, secteurs public et privé confondus.
À QUEL PRIX ? Les coûts varient selon la nature du service : de 10 000 à 40 000 euros pour des activités de conseil, d’aide à l’implémentation de l’outil ou de formation. Jusqu’à 100 000 euros pour l’outil lui-même : si certaines solutions basiques de veille sont disponibles gratuitement en ligne, le développement de systèmes structurés et l’acquisition d’outils informatiques peuvent être beaucoup plus coûteux. Pour des prestations externalisées LE COÛT VARIE sur mesure, le prix varie selon le périmètre de surveillance, la SELON LE NOMBRE richesse des thèmes ou le nombre des acteurs à examiner… DE THÈMES « Dans tous les cas, il faut OU D’ACTEURS ajouter à la facture le coût des ressources humaines chargées À SURVEILLER. de gérer l’IE », précise Jérôme Bondu, fondateur de la société Inter-Ligere. Pour une mise en place complète, cela peut atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros en fonction du nombre de personnes à former, des actions à mettre en place, du degré de sécurité à atteindre, du niveau de traitement à appliquer, des pays à surveiller, etc. Mais c’est l’outil informatique lui-même qui pèse le plus dans l’investissement, les prix étant très variables d’une plateforme logicielle à l’autre. ■
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Conseil Grandes manœuvres
Depuis deux ans, les cabinets internationaux se livrent une concurrence acharnée sur le continent pour répondre aux besoins des entreprises en matière d’organisation et de stratégie. Le marché atteint 2,2 milliards d’euros par an au Maghreb et au MoyenOrient, tandis que l’Afrique subsaharienne est encore en retrait. J EAN -M ICHEL M EYER
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Télécoms, finance, énergie… Plus un seul secteur n’échappe aux bureaux de conseil.
abinets d’audit et de conseil, d’avocats et d’experts-comptables, de banquiers d’affaires… Depuis près d’une dizaine d’années, et avec un coup d’accélérateur depuis deux ans, le monde du conseil international a trouvé en Afrique une nouvelle terre de conquête. Un relais de croissance indispensable au moment où les économies occidentales s’essoufflent et où les multinationales sont malmenées par la crise. Mc K i n s e y, B o s ton C on s u lt i ng Gr oup (BCG), Accenture, BearingPoint, Bernard Krief Consultants, Roland Berger… Pas un nom ne manque à l’appel, à commencer par ceux des « Big Four », les quatre leaders mondiaux du consulting : KPMG (pionnier en Algérie dès 2001), PricewaterhouseCoopers, Deloitte et Ernst & Young. Très présents sur l’échiquier africain, ils restent particulièrement discrets. « Nous ne fournissons aucune information sur l’identité de nos clients ni sur la raison pour laquelle ils nous ont sollicités », explique Amine Tazi-Riffi, directeur associé de McKinsey chargé de l’Afrique du Nord, qui a notamment ouvert le bureau de Casablanca. Pourtant, plus un seul secteur d’activité ne leur échappe. C’est par exemple McKinsey qui a accompagné le processus de création de la Banque Zitouna, première banque islamique de Tunisie, lancée en mai 2010 par Mohamed Sakhr el-Materi, président du groupe Princess El-Materi Holding. Le cabinet américain, qui a remporté ce marché face à une vive concurrence (Arthur D. Little, Oliver Wyman…), a été consulté pour aider à définir le business plan de la banque, ses axes stratégiques, son positionnement, ses objectifs, son organisation, sa gouvernance… C’est généralement à travers leurs filiales françaises que les cabinets internationaux ont mis un pied en Afrique, en suivant les multinationales (Total, Vivendi, Veolia, Suez…)
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dans leur stratégie d’implantation sur le continent. Puis les États sont entrés dans le jeu : Tunis est ainsi le premier client des cabinets au pays du Jasmin, avec un budget annuel de 5 millions à 7 millions d’euros consacré aux études (offshoring, politique d’exportation, énergies renouvelables…). Enfin, les entreprises africaines, publiques et privées, leur ont emboîté le pas. Sans grande publicité, Sonatrach, Cevital ou la Banque extérieure d’Algérie (BEA) « consomment » très régulièrement du conseil. Le marché du conseil et de l’audit atteint 2,2 milliards d’euros par an en Afrique du Nord et au Moyen-Orient – dont un tiers pour le secteur des télécoms. À titre de comparaison, celui de la France s’élève à 4,3 milliards d’euros par an. L’Afrique subsaharienne est encore en retrait : les multinationales et les États sont de loin les premiers clients des cabinets de conseil, alors que le tissu local d’entreprises n’est pas assez étoffé pour générer une activité suffisante et justifier une implantation.
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lusieurs cabinets se trouvent au cœur du plus grand meccano financier marocain de l’année 2010: le retrait de la cote puis la fusion de l’Omnium nord-africain (ONA) avec sa maison mère, la Société nationale d’investissement (SNI), deux poids lourds de l’économie marocaine aux participations croisées dans une douzaine de filiales dans la banque, les télécoms, l’immobilier, l’agroalimentaire, la distribution, les mines, les énergies renouvelables. C’est l’ancien PDG du Crédit lyonnais, Jean Peyrelevade, qui a été mandaté, en tant que président de la banque d’affaires Banca Leonardo France, comme expert indépendant afin de fixer le prix de référence pour la sortie du marché boursier des titres de l’ONA et de la SNI. Mais, en amont déjà, le holding royal Siger, qui détient 60 % de la SNI à travers le fonds Copropar, a discrètement sollicité la banque Lazard pour bâtir le nouvel ensemble. Sur le pont, on retrouve Vincent Le Stradic, l’associégérant du bureau parisien de la banque de conseil francoaméricaine, qui s’est déjà illustré avec l’ouverture du capital de l’opérateur de téléphonie Wana en 2009. ■ J.-M.M.
Maghreb depuis cinq ans dans ses métiers de l’audit (certification des comptes, modernisation des systèmes comptables, intégration des systèmes d’information), Accenture a
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Rien à voir avec l’Afrique du Nord. KPMG Algérie revendique l’audit et le conseil (comptabilité, informatique, droit, fiscalité) d’environ 80 entreprises dans le pays. Présent au
L’ONA sollicite Peyrelevade
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l’activité de son bureau tunisien le 28 septembre 2010, en organisant un forum : « La reconfiguration du secteur bancaire pour soutenir le développement des pays émergents de la Méditerranée : l’exemple de la Tunisie ». Ce choix du secteur bancaire ne doit rien au hasard. Le cabinet a déjà mis en place pour la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) un système de management afin d’améliorer la LES CABINETS REDOUBLENT D’EFFORTS POUR qualité et l’efficacité de son organisation. Il a également OCCUPER LE TERRAIN ET ATTIRER LES ENTREPRISES. modernisé le système d’information de la Banque nationale agricole (BNA). rant les transformer en clients. En juin 2010, Le nouvel arrivant fait aussi état de négoErnst & Young, qui a créé une filiale algérienne ciations en cours avec des entreprises dans les en 2008, organisait une rencontre avec des secteurs de la santé, des télécoms et du textile. entreprises (Cevital, Alliance Assurances…) « Avant, nous avions une approche opportusur le thème : « La conduite de l’implantation niste : nous ramenions des équipes de Paris d’un ERP avec succès » (installation d’un propour traiter un projet dans un pays du Maghreb. giciel de gestion). Le 9 novembre, il rééditait Avec notre installation ici, nous procéderons l’opération avec le sujet « Performance de l’enautrement : à côté du noyau dur basé à Paris, il treprise : planification des ressources indusy aura des équipes locales qui connaîtront bien trielles et logistiques ». notre culture et nos méthodes », précisait, lors du forum, Antoine Day, l’un des deux associés De son côté, Ineum Consulting, l’ancien chargés de développer le bureau tunisien. D’ici pôle conseil de Deloitte France qui a pris son à trois ans, a-t-il annoncé, Ineum Consulting indépendance en 2003, a officiellement lancé disposera d’équipes fixes en Tunisie, au Maroc et en Algérie, où le cabinet a déjà procédé à la refonte intégrale de l’organisation de la BEA entre 2005 et 2008. ▲ ▲ ▲
lancé son activité de conseil au Maroc en 2010 et veut l’étendre à la Tunisie et à l’Algérie. Mêmes objectifs pour BearingPoint, qui a créé une direction Emerging Markets en 2010. Ou pour BCG, qui a ouvert un bureau à Casablanca au printemps de la même année. Les cabinets redoublent d’efforts pour occuper le terrain et attirer les entreprises, espé-
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Au Maroc, c’est sans doute le secteur des télécoms qui constitue le marché le plus dynamique pour le conseil en ce moment. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve la FrancoMarocaine Fatine Lay t, associée gérante d’Oddo Corporate Finance, pour accompagner France Télécom dans le rachat de 40 % de Meditel en septembre dernier. Celle qui fut associée à Jean-Marie Messier, l’ex-patron de Vivendi, est la fille d’un ancien directeur commercial de la Royal Air Maroc. Elle connaît parfaitement les milieux d’affaires et les sérails politiques marocain et français. Les exemples se succèdent. Et le rythme des implantations ne ralentit pas. Dans la seconde quinzaine d’octobre 2010, c’était au tour de la banque d’affaires Ondra Partners (fusions-acquisitions, restructurations, accès aux marchés financiers) de révéler son attrait pour l’Afrique. Basée à New York et à Londres, elle a été lancée en 2008 par d’anciens dirigeants de la banque Lehman Brothers et a recruté un nouveau partenaire, Éric Aouani, ancien de MediCapital, la banque d’affaires de BMCE Bank à la City. Sa mission sera de créer un flux d’affaires en Tunisie, au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, en Égypte et en Afrique du Sud. Y aura-t-il de la place pour tous ? Malheur aux derniers. ■ JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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Les énergies renouvelables, un enjeu majeur Secrétaire général de Poweo et initiateur du programme Africasol
PAR
J ULES -A RMAND A NIAMBOSSOU
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ul n’a jamais vu de développement économique sans énergie en général et sans électricité en particulier. Tel un cercle vicieux, la pauvreté énergétique en Afrique freine le développement du continent, mais constitue également un obstacle à l’éducation des enfants et aggrave les problèmes de santé des populations. Plus de 530 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. La zone subsaharienne est très sérieusement touchée, ce qui n’est pas sans risques politiques, économiques et sociaux. Pourtant, des solutions techniques efficaces, portées par des modèles économiques réalistes, existent pour développer l’électricité en Afrique tout en luttant contre le changement climatique. Les énergies renouvelables – solaire, éolienne, hydraulique, géothermique – sont, à ce titre, au cœur des enjeux socio-économiques et environnementaux majeurs pour les pays africains. Leur développement contribue à faciliter l’accès à l’électricité, encore très faible sur le continent, avec un déséquilibre
thermodynamique constituent des technologies qui ont, chacune, en fonction des zones, toute leur place dans le bouquet énergétique nécessaire à un développement durable du continent. La production d’électricité « décarbonée » en Afrique constitue aussi un puissant véhicule d’accélération des intégrations régionales et, à ce titre, doit être vivement encouragée. Il est heureux de constater que la plupart des États africains ont commencé à faire évoluer leur arsenal juridique afin de contribuer à créer les conditions favorables au développement des énergies renouvelables.
Mais les chantiers ne verront concrètement le jour que si, localement, l’indispensable expertise en matière de montage de projets est parfaitement comprise et maîtrisée pour résoudre les aspects techniques, environnementaux et administratifs. Plusieurs facteurs interviennent dans le développement de projets d’énergies renouvelables en Afrique. Ceux-ci nécessitent ainsi un foncier peu Il s’agit de développer l’électricité tout en coûteux à proximité du réseau, une couverture de change si les luttant contre le changement climatique. revenus ne sont pas exprimés dans la même devise que les marqué entre les villes et les campagnes. Il financements, et des crédits bancaires sur doit permettre de réduire le coût de l’élecla durée la plus longue possible à des taux tricité, qui reste bien souvent parmi les attrayants. Ces projets doivent être soutenus plus élevés au monde, et de moderniser le par des mesures publiques d’accompagneparc électrique, qui est vétuste et qui subit ment (fiscalité encourageante) et être élid’énormes pertes. Enfin, il doit rationaliser gibles à la vente de crédit carbone. Enfin, l’investissement public, qui a été insuffisant ils doivent pouvoir bénéficier d’une sousau regard de la croissance de la demande, traitance de qualité pour la maintenance et et encourager l’investissement privé, la favoriser le développement des partenariats capacité des systèmes électriques nationaux entre les entreprises africaines et des parteétant trop faible pour attirer les opérateurs. naires étrangers, tout en renforçant la formation locale des ressources humaines. Toutes les filières d’énergies renouRelever le défi du développement velables sont nécessaires et doivent pérenne en Afrique des énergies renouvecontribuer à un mix élaboré selon les pays lables reste un objectif réaliste si, au-delà et les régions, en anticipant les chocs de la nécessaire volonté politique et de la énergétiques ou climatiques à venir. C’est priorité que doit constituer le développeainsi que l’hydroélectricité, l’éolien et, ment économique et social, la qualité de bien entendu, le solaire photovoltaïque l’expertise et la bonne gouvernance sont mais également le solaire à concentration de rigueur à tous les niveaux. ■
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J ULIEN C LÉMENÇOT
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Afrique, « certains disent que c’est petit, mais 500 millions de dollars, c’est autant que nos revenus en Inde ou au Brésil et la moitié de notre chiffre d’affaires en Chine ». Interrogé par le Wall Street Journal, Martin Sorrell, directeur exécutif du numéro un mondial de la publicité WPP, ne tarit pas d’éloges sur le potentiel du continent. Le groupe américain espère y accroître ses revenus (moins de 150 millions de dollars au sud du Sahara en 2006) de 10 % en 2010. Pour développer ce nouveau marché, le géant multiplie les initiatives. En mai, WPP a annoncé la création d’une coentreprise en Afrique entre Scangroup, spécialiste de la publicité basé à Nairobi, et sa filiale Ogilvy, qui, elle, bénéficie d’un savoirfaire dans les relations publiques. Cette dernière a bâti en vingt ans le plus grand réseau du continent (25 pays). Et tous les grands noms de la communication font le même constat. En quinze mois d’existence, le bureau du groupe Publicis au Ghana a enregistré un chiffre d’affaires, demeuré confidentiel, supérieur à celui de sa représentation en Afrique du Sud, pourtant bien plus ancienne. Pour Richard Pinder, PDG de Publicis Worldwide, développer l’activité du groupe sur le continent est devenue une évidence. Chez Omnicom, le discours n’est pas différent. À preuve, ses filiales DDB Worldwide et TBWA Worldwide échafau-
dent actuellement des plans pour agrandir leur part du gâteau africain. La première vise le marché nigérian ; la seconde, déjà fortement implantée en Afrique du Sud, prospecte pour ouvrir de nouveaux bureaux, au Ghana, en Ouganda, au Mozambique et au Nigeria. Plus petit que ses rivaux, Havas monte lui aussi en puissance en Afrique francophone, dans le sillage de son actionnaire, le groupe Bolloré, avec l’ouverture cette année de représentations au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon. La part du chiffre d’affaires réalisée sur le continent par le groupe français pourrait ainsi être multipliée par trois ou quatre d’ici à la fin de 2012, pour se situer entre 20 millions et 30 millions d’euros. L’intérêt des publicitaires occidentaux ne doit rien au hasard. Il traduit l’essor de secteurs comme les télécoms, la banque, mais aussi l’apparition d’une classe moyenne avide de consommation. C’est le marqueur d’un changement d’attitude des multinationales à l’égard du continent ; pour elles, l’Afrique est devenue la dernière frontière, celle qui, avec l’Asie et l’Amérique latine, va leur servir de relais de croissance, au moment où les marchés occidentaux, plus matures, vont stagner. Ces groupes, pour accompagner leur expansion, apprécient d’être conseillés avec des standards quasiment identiques à Paris et à Dakar.
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Havas s’occupe par exemple du coréen Hyundai, Publicis suit Nestlé et Procter & Gamble, Ogilvy l’opérateur indien Bharti, et McCann gère plusieurs budgets pour France Télécom. Désormais plus attentives aux marchés africains, les multinationales stimulent les agences en les obligeant à élever leur niveau de compétences. Elles ne doivent plus se contenter d’être de bons exécutants, mais aussi élaborer avec leurs clients un positionnement africain qui permette de valoriser les marques. Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, les plus gros budgets tournent entre 750 000 et 1,5 million d’euros par an. La communication de masse cède peu à peu la place à des stratégies ciblées, élaborées sur la
Pour maintenir leurs tarifs, certains réseaux proposent des contrats avec des bonus sur objectifs. Une approche qui présente le double avantage de préserver la rentabilité de l’entreprise tout en montrant une certaine implication dans la recherche d’un meilleur retour sur investissement pour leurs clients.
Sous l’influence des géants des télécoms, de l’agro-industrie et de la banque, le recours aux publicitaires s’étend aux entreprises de taille régionale. Certaines, comme la société agroalimentaire sénégalaise Senico, gérée par McCann, choisissent d’investir auprès des agences les plus structurées, mais beaucoup, faute de budget, confient leurs travaux à des studios de création ou à des imprimeurs. DAK’COR AU SÉNÉGAL, DFA AU MALI OU VOODOO Une demande qui génère l’apparition d’une foule d’acteurs locaux. Au EN CÔTE D’IVOIRE TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU. Sénégal, Olivier Mourgaye indique que plus de 80 agences sont référencées à la chambre de commerce, alors que seule base d’études marketing et de sondages. Mais « une demi-douzaine tient vraiment la route ». en dehors des grandes compagnies, les entrepriCar tous les professionnels s’accordent sur ce ses, surtout en Afrique de l’Ouest, manquent de point : les ressources humaines restent insufdonnées pour bâtir une approche fine de leurs fisamment formées aux métiers de la commuconsommateurs. Néanmoins, pour répondre aux nication en Afrique de l’Ouest. Et pour pallier demandes des clients, « de nouvelles spécialités l’absence de talents, le recours aux expatriés est font leur apparition sur le marché de la comtrès fréquent. « Il me faut six mois pour former munication : le digital [multimédia, NDLR], le un chef de publicité, qui aura au final moins d’exstreet marketing, le sponsoring », détaille Olivier périence qu’un stagiaire d’un bureau parisien », Mourgaye, directeur du développement de confirme un responsable d’agence. l’agence McCann, présente à Dakar depuis plus Face aux réseaux mondiaux, plusieurs agende dix ans. De nouveaux champs de compétences ces locales tirent leur épingle du jeu. Au Sénégal, qui réclament plus de polyvalence de la part des Dak’cor s’est bâti une solide réputation de casseur professionnels de la com. de prix, au grand dam de certains ténors. Western Paradoxalement, cette évolution s’accomUnion, la Banque centrale des États de l’Afrique de pagne, du fait de la crise et d’une compétition l’Ouest (BCEAO) ou encore Nokia, pour la partie accrue, d’une gestion plus serrée des budgets. médias, se sont laissés séduire. À Bamako, c’est le Le prix devient un élément central dans le choix groupe Diop Fall Associés (DFA), fondé en 1993, d’un prestataire, admet Steve Fayomi, directeur qui taille des croupières aux grands réseaux en de la stratégie de l’agence ivoirienne Voodoo. jouant la fibre locale pour décrocher les budgets d’Orange, d’Ecobank ou d’Air Mali. Abidjan a lui aussi son marabout de la pub : ancien de Young & Rubicam et de McCann, Fabrice Sawegnon, ompte tenu de l’intérêt soutenu des grands groupes patron de Voodoo, a fondé son succès sur l’intéeuropéens pour l’Afrique, l’augmentation sensible gration au sein d’un holding de plusieurs activités des investissements publicitaires n’a rien d’étonnant. complémentaires – une régie publicitaire, un pôle Une hausse de 20 % par an au Sénégal depuis 2008, selon presse, un réseau d’affichage et une entreprise l’étude du cabinet Omedia, soit un marché de 15 millions spécialisée dans l’événementiel. Parmi ses clients, d’euros par an pour l’achat d’espaces et presque le double Côte d’Ivoire Télécom, Coca-Cola, Attijariwafa si on cumule l’ensemble des budgets consentis aux agences. Bank ou encore Western Union. Même poussée au Cameroun, où les montants publicitaires Même s’ils sont plus petits que ceux du ont augmenté de 50 % en 2010, selon le cabinet Media Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, les Intelligence, pour atteindre 34 millions d’euros. marchés du Mali, du Bénin et du Gabon sont eux Notamment sous l’impulsion d’Orange, de MTN et du groupe aussi de plus en plus dynamiques, souvent sous de boissons Castel, premier annonceur du pays sur le premier l’impulsion du secteur des télécoms. Certaines trimestre 2010. Les banques, les opérateurs de télécoms agences, comme Voodoo ou Havas, y ouvrent et les industries agroalimentaires sont parmi les meilleurs même des bureaux. Rien à voir avec le Niger, clients des agences sur le continent, y compris en Afrique la Centrafrique ou le Tchad, encore largement francophone. ■ J.C. à la traîne et dont les annonceurs sont gérés à distance depuis Dakar ou Abidjan. ■
Des budgets en hausse
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Sécurité Attention! personnel en danger
Pour prévenir la menace de rapts, les multinationales qui opèrent sur le continent prennent les devants : formation des employés, recours à des sociétés privées, collecte d’informations… Ces mesures mobilisent des budgets de plus en plus conséquents. Z OÉ S UAREZ
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enlèvement, à la mi-septembre 2010, de sept employés d’Areva et de Vinci travaillant pour la Société minière de l’Aïr (Somaïr), à Arlit (Niger), confirme, s’il en était besoin, que l’Afrique reste potentiellement dangereuse pour les groupes internationaux qui y travaillent. Mais depuis la vague de terrorisme islamiste qui a secoué l’Algérie au cours des années 1990, le risque a changé de nature. Plus qu’un attentat à la voiture piégée dans le centre d’Alger, les états-majors des multinationales craignent désormais les kidnappings, de plus en plus couramment pratiqués, notamment dans la zone sahélienne dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a fait son fief.
des cadres expatriés, grâce à leurs contacts au sein des instances gouvernementales et militaires, mais également en s’attachant les services de sociétés de sécurité privées. Selon les pays, le degré d’assistance aux expatriés varie du « niveau 1 » au « niveau 3 ». Ce dernier niveau, qui inclut notamment des déplacements en véhicule sécurisé avec gardes du corps, représente le plus haut degré de protection. Les salariés d’Areva en bénéficient notamment en Irak, au Pakistan et au Yémen, mais aussi maintenant au Niger ou en RD Congo, où ils sont pris en charge dès leur descente d’avion.
Pour assurer ces prestations, les groupes sont conduits à s’appuyer sur des relais locaux, ce qui a d’ailleurs suscité une polémique sur les circonstanDES EXPERTS ÉVALUENT RÉGULIÈREMENT LES RISQUES ces des kidnappings perpétrés à Arlit. Le site de la mine GÉOPOLITIQUES DANS LES ZONES OÙ AREVA INTERVIENT. d’uranium était protégé par 350 soldats de l’armée nigéPour faire face à ces menaces diffuses, les rienne, assistés par des sociétés privées de progroupes opérant dans les zones instables ont tection appartenant à d’anciens leaders de la déjà pris des mesures destinées à limiter les rébellion touarègue qui a déstabilisé la région risques. Ainsi, à Paris, Areva s’est doté d’un au cours des années 1990. Il apparaît en outre département spécifiquement consacré à la que les agents chargés de la sécurité des persécurité de ses cadres. Selon les informations sonnes enlevées n’étaient pas armés. Quant aux recueillies par le quotidien français Le Figaro, forces de défense et de sécurité nigériennes, « une dizaine de personnes travaillent à la elles étaient seulement affectées à la protection direction de la protection et du patrimoine des sites d’extraction d’uranium, alors qu’Areva [DPP]. Et “la DPP d’Areva est l’une des plus avait fait le choix d’assurer lui-même la sécurité sérieuses parmi les entreprises du CAC 40, de son personnel, précisent les autorités. affirme un expert en sécurité. La protection En tout cas, pour les experts en sécurité de ses salariés est l’une des priorités de l’entrecités par Le Figaro, « la protection des résidenprise”. Ce service a notamment pour mission ces des salariés d’Areva et de Vinci à Arlit aurait de sensibiliser les expatriés aux risques avant dû être assurée par des Français, et non par le départ », et travaille en liaison avec une des autochtones ». C’est notamment l’opinion équipe d’experts qui évaluent régulièrement de Frédéric Gallois, patron de Gallice Security, les risques géopolitiques dans les zones géoqui intervient en Afrique et en Irak. Dans le graphiques où le groupe intervient. cas d’Areva, les employés nigériens affectés à Ces « correspondants » font remonter les la protection des cadres expatriés ont incontesinformations depuis le terrain jusqu’au siège tablement failli à leur tâche alors que ce n’est social de l’entreprise et organisent la sécurité pas la première fois que l’on signale des tenta90
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AL-ANDALUS/SIPA
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tives d’enlèvement dans cette zone. La société est reçu par des administrateurs de carrière qui À Arlit française en intelligence stratégique Epee avait répondent à toutes leurs questions », précise (Niger),en même proposé l’envoi à Arlit d’un détachement Claude Paseri. Une fois sur place, les expatriés septembre des forces spéciales françaises pour prévenir ce sont pris en charge par les responsables locaux 2010, sept type de problème. Sans résultat. du groupe, qui maîtrisent le « plan sécurité ». Ils employés Les autres entreprises françaises implanont notamment pour tâche de choisir les loged’Areva et tées en A frique de l’Ouest, où travaillent ments les plus sûrs dans lesquels seront instalde Vinci ont 45 000 expatriés, tentent de tirer des leçons de lés les collaborateurs de CFAO, généralement été enlevés ces enlèvements. Ainsi, la compagnie Air France regroupés dans un même périmètre sécurisé par Al-Qaïda a indiqué fin septembre avoir « adapté » la sécupar des sociétés de gardiennage. au Maghreb rité de ses salariés travaillant dans la région : islamique. « Des mesures spécifiques pour les personnels La vague d’inquiétudes suscitée par l’affaire navigants et les personnels au sol en poste dans d’Arlit a été d’autant plus forte que ces enlèveles pays sensibles ont été renforcées à l’occaments ont coïncidé avec le rapt, le 22 septembre, sion des derniers événements. » Parmi les pays de trois autres Français, qui travaillaient pour concernés par cette décision figurent le Niger, le groupe pétrolier Bourbon, au Nigeria. Les la Mauritanie, le Mali et le Tchad, ainsi que le expatriés ont été enlevés dans le Delta du Niger Nigeria, où les enlèvements sont récurrents. par des rebelles habitués à ce genre d’actions Chez CFAO (distribution et importation d’automobiles et L’AFFAIRE D’ARLIT A COÏNCIDÉ AVEC L’ENLÈVEMENT DE de produits pharmaceutiques), la prudence est un réf lexe TROIS SALARIÉS DU FRANÇAIS BOURBON, AU NIGERIA. acquis de longue date. Outre ses salariés locaux, le groupe a 18 familles françaises sous sa responsabilité terroristes, perpétrées en mer à l’aide de canots dans des pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, rapides. Bourbon a d’ailleurs déjà été confronté Tchad, Burkina Faso) situés dans une zone dite à trois reprises à ce genre d’attaques depuis « orange », explique Claude Paseri, directeur deux ans. Début 2009, un de ses bateaux et ses de la sécurité chez CFAO, dans une interview neuf membres d’équipage ont même été captuau quotidien français 20 Minutes. En revanche, rés au large des côtes nigérianes avant d’être aucun personnel expatrié ne travaille dans la libérés quelques jours plus tard. De la péninfameuse « zone rouge », où s’est déroulé le rapt sule de Bakassi (Cameroun) à Port Harcourt, des otages au Niger. Mais tous les expatriés ont la capitale pétrolière du Nigeria, les eaux du été minutieusement informés des risques et golfe de Guinée sont devenues particulièrement des règles à suivre pour réduire la menace au dangereuses, une centaine d’actes de piraterie maximum. Avant le départ, « chaque candidat ayant été recensés en 2010. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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Toutefois, ces enlèvements n’ont rien à voir avec ceux commandités par Aqmi dans les sables du Sahara. Si la filiale africaine d’Al-Qaïda affiche clairement ses desseins politiques, les terroristes nigérians ont fait du kidnapping une rente de situation. Qu’il s’agisse d’émanations du Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend) ou des Bakassi Freedom Fighters, ces groupes rebelles cachent souvent leurs tendances criminelles sous des revendications pseudo-autonomistes. Pour Alice Ellenbogen, consultante au cabinet Risk & Co et spécialiste de la piraterie, les pirates nigérians ont des motivations financières
conseiller de la société Geos, confirme que « les sommes obtenues permettent de verser de grosses primes aux ravisseurs initiaux ». Et le développement de ce nouveau marché aux otages risque de faire des émules et d’étendre le risque terroriste aux abords du fief sahélien d’Aqmi.
Du fait de l’extension rapide de nouvelles « zones rouges », la sécurisation des activités des entreprises françaises coûte de plus en plus cher. Pour David Hornus, président de la société de conseil Risksgroup, cela relève de l’intelligence économique : « Prévenir, former, informer les salariés, expatriés et familles est désormais un impératif. Or cet aspect de collecte d’infor« SUR LE MARCHÉ DE L’OTAGE, LE FRANÇAIS EST BIEN mations du milieu sécuritaire dans lequel on évolue parCOTÉ », EXPLIQUE UNE SPÉCIALISTE DE LA PIRATERIE. ticipe bien d’une démarche globale d’intelligence… » Un réflexe déjà pris par les groupes angloindéniables : « Il y a un vrai marché de l’otage au saxons. Où qu’ils aillent, quoi qu’ils fassent, Nigeria, explique-t-elle. Et le Français est bien ces multinationales s’offrent les services d’incoté sur ce marché, car plusieurs groupes hexagoformateurs envoyés pour tâter le terrain, apprénaux, comme Total, sont implantés dans le pays. hender l’environnement géopolitique… « Entre C’est pourquoi ces sociétés ont relevé leur niveau 10 000 et 20 000 euros sont facturés pour effecde sécurité depuis le début des années 2000. » tuer une due diligence », indique David Hornus. Mais le business n’est pas totalement absent Plus qu’une simple enquête de moralité, il s’agit de la démarche d’Aqmi non plus. En effet, les d’une recherche de fond effectuée en amont islamistes d’Al-Qaïda ont tendance à sous-traiet qui permet aux commanditaires de mesurer ter les rapts auprès de malfaiteurs sahéliens, avec précision les risques encourus par leurs intermédiaires qu’ils rémunèrent en échange opérations et leurs personnels. d’otages occidentaux. Compte tenu de la Pour le président de Risksgroup, interviewé médiatisation de ces enlèvements, les rançons pour le site d’information financière Easybourse, atteignent plusieurs millions de dollars. Louis mieux vaut verser quelques milliers d’euros pour Caprioli, responsable de l’action antiterroriste former et informer plutôt que d’être un jour à la Direction de surveillance du territoire confronté à un problème (enlèvement, assas(DST) française jusqu’en 2004 et aujourd’hui sinat d’expatriés) qui coûtera à l’entreprise « plusieurs millions d’euros, mais aussi son image de marque, sa réputation, et au final ses parts de roupe international basé Aujourd’hui, le groupe compte marché ». C’est notamment ce que en France, Geos a pour activité près de 500 collaborateurs et fait Risksgroup face à la piraterie en la prévention et la gestion des propose de multiples services : Somalie : formation des équipages risques. Il propose à ses clients, intelligence économique, sûreté face au risque d’abordage, comportenotamment les entreprises, des personnes, des biens, des ment en cas de prise en otage, dissuade protéger leurs actifs, personnels sites et des transports, appui sion des assaillants… et savoir-faire face aux menaces aux institutions internationales Cer taines sociétés proposent criminelles et aux risques (Otan, ONU…). même les services d’équipes spéciapolitiques. À ses débuts, dans les Au cours de l’année 2010, il est lisées pour sécuriser les navires. Une années 1990, la société se spécialise intervenu en Afrique du Sud pour prestation relativement coûteuse dans l’accompagnement de la protection des journalistes et puisqu’il faut compter entre 1 000 et personnalités et la mise en place techniciens de la chaîne française 2 000 euros par jour pour rémunérer d’audits de sûreté en Algérie. TF1 durant la Coupe du monde un ancien commando des forces spéÀ partir de 2000, les services de football. Il s’est aussi mobilisé ciales avec dix ans d’expérience. De se diversifient et s’étendent en Côte d’Ivoire, où il devait assurer l’Algérie à l’Afrique du Sud en pasà l’Afrique, l’Asie du Sud-Est la sécurité des agents de l’Union sant par la Somalie ou le Nigeria, les et l’Amérique du Nord. En 2004, européenne déployés dans le opérations de sécurisation mobilisent Continental Risk acquiert 34 % cadre de la mission d’observation des budgets de plus en plus consédu capital de Geos, avant d’en de l’élection présidentielle quents pour les groupes figurant devenir l’actionnaire majoritaire. de l’automne 2010. ■ Z.S. dans les 500 premières entreprises d’Afrique. ■
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Nombreuses sont les entreprises non cotées qui hésitent à rendre publics leurs résultats. C’est pourtant la condition essentielle pour asseoir sa crédibilité et attirer les investisseurs. T HÉOPHILE K OUAMOUO
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es sociétés africaines sont-elles promptes à communiquer sur leurs performances financières ? Si les mentalités évoluent, des progrès restent à faire. La publication d’un rapport financier annuel, comportant bilan et comptes de résultats, n’est pas encore considérée par tous les groupes comme un exercice obligatoire. Parce que la législation les y oblige dans la mesure où elles font appel à l’épargne publique, les sociétés cotées en Bourse sont pionnières en matière de transparence. Les plus grosses entreprises sud-africaines sont toutes cotées, à l’exception d’une minorité, dont Eskom (production et distribution d’électricité), contrôlé par l’État. Elles évoluent dans un écosystème où, si l’on veut rester crédible, il est impensable de ne pas communiquer régulièrement sur ses performances. Dans certains pays d’A frique du Nord, notamment la Tunisie, l’Égypte et l’Algérie, même si les places boursières n’ont pas une influence comparable à celle de Johannesburg, les entreprises à capitaux publics prennent de plus en plus l’habitude de publier leurs bilans annuels. Curiosité locale : en Algérie, les sociétés d’État semblent moins « fermées » que leurs homologues du secteur privé. En revanche, en Libye, la loi d’airain de l’opacité demeure dans tout le secteur productif.
En Afrique subsaharienne francophone, quelques entreprises sont à l’avant-garde. Tel l’assureur Colina, basé en Côte d’Ivoire, qui publie ses résultats sur son site internet. Mais, de manière générale, le chemin vers la transparence dépend des environnements nationaux, qui peuvent évoluer au fil des années. Globalement, les entreprises ivoiriennes et burkinabè répondent aux questionnaires envoyés chaque année par Jeune Afrique dans le cadre de ce hors-série. Mais, au Cameroun et au Mali, il faut souvent se résoudre à faire appel aux confédérations patronales pour avoir des informations qui ne sont pas toujours complètes. Au Sénégal, la tendance à la rétention d’informations s’est amplifiée depuis cinq ans. Pour quelles raisons des entreprises fontelles machine arrière et décident-elles d’en dire le moins possible ? La pression fiscale est un facteur déterminant. « Certains groupes familiaux vont jusqu’à renoncer à entrer en Bourse pour ce type de raisons », explique un spécialiste du secteur. Mais il y a aussi des causes psychologiques : peur d’être « attaqué » pour une « richesse » considérée comme excessive, crainte d’interférences et de jalousies provenant des cercles politiques…
Les bonnes dispositions des entreprises dépendent souvent des secteurs économiques dans lesquels elles évoluent. Évidemment, les banques, dont toute l’activité repose sur la confiance qu’elles inspirent, et les opérateurs de téléphonie, qui lèvent régulièrement des fonds sur le marché sectoriel, les opérateurs des financier pour soutenir leur développefilières bois et papier ainsi que les ment, sont plus prompts à jouer cartes sociétés minières sont les moins sur table que les grosses compagnies spontanées. Paradoxalement, étatiques spécialisées dans l’extracles entreprises de communication tion du pétrole, du gaz et des produits (imprimerie, médias, agences miniers. En ce domaine, si Sonangol de publicité) ne sont pas plus (A ngola) et Sonatrach (A lgérie) loquaces: seule une vingtaine publient leur chiffre d’affaires et leur de sociétés de ce secteur d’activité résultat net chaque année, il n’en va (sur 228 recensées) nous ont pas de même pour leurs homologues répondu. ■ ZOÉ SUAREZ du Nigeria, de Libye, d’Égypte ou de Guinée équatoriale. Au Cameroun, au
Les « 500 », en toute discrétion
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ur près de 6700 entreprises répertoriées dans les bases de données de Jeune Afrique, 5913 ont reçu un questionnaire mais seules 1221 sociétés nous ont spontanément communiqué leurs chiffres de l’exercice 2009. Parmi les francophones les moins « communicantes », citons les entreprises maliennes, béninoises et sénégalaises. Sur le plan
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Gabon et au Sénégal, les raffineries ne rendent pas publics leurs résultats, à la différence de la Société ivoirienne de raffinage (SIR), qui, cette année, ne cache pas l’ampleur de ses pertes, au demeurant assez préoccupantes. Comment feindre la transparence tout en cachant l’essentiel ou en « oubliant » des détails clés ? Certaines entreprises communiquent sur leur chiffre d’affaires et omettent leur résultat net soit parce qu’il s’agit de leur base d’imposition dans les pays où elles évoluent, soit parce qu’elles sont contrôlées par des États qui peuvent décider de gérer leurs ressources de façon « politique », à l’abri des regards indiscrets. De leur côté, les multinationales ont souvent des pratiques de transparence… à géographie variable ! Le groupe français CFAO a longtemps communiqué sur ses chiffres, en distinguant de manière nette les performances de toutes
ses filiales. Désormais, il ne transmet à Jeune Afrique que les chiffres de sa filiale cotée à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan. Le groupe MTN, coté à Johannesburg, dévoile le produit de ses activités sud-africaines dans son rapport annuel tout en communiquant modérément sur les « tendances » dans ses différentes zones. Quant à la compagnie Air France, elle a pris l’habitude de ne pas diffuser les résultats de ses différentes lignes africaines, ce qui a alimenté fantasmes et rumeurs, y compris au sein de la profession, sur des bénéfices records dans cette partie du monde. Avec la multiplication des fonds d’investissement, le développement du capital-risque et toutes les opportunités qui en découlent, les entreprises africaines vont devoir faire des efforts en termes de communication financière afin de gagner la confiance des investisseurs. D’ores et déjà, certaines d’entre elles se distinguent par les détails qu’elles fournissent non seulement sur leurs résultats, mais également sur ce que leur rapporte chacune de leurs activités, sur leurs gisements de croissance et sur leurs perspectives de développement. Il en est ainsi de l’opérateur de téléphonie Safaricom, présent au Kenya et en Tanzanie. Très axé sur l’innovation, pionnier dans le « mobile money » et en pointe sur les questions essentielles des nouveaux usages dans le secteur des télécoms, le groupe met quasiment en scène la publication de son rapport annuel, attendu par la concurrence et les analystes qui tentent d’y trouver matière à anticiper les évolutions d’un marché particulièrement dynamique. De l’utilisation de la transparence financière comme arme de relations publiques et de prestige… ■
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Au secours! L’État revient… Journaliste à Jeune Afrique et au Monde.
PAR
U
A LAIN F AUJAS
n parfum d’interventionnisme étatique est dans l’air du temps en Afrique. Après des décennies de privatisations et de marché-roi, les gouvernements sont de plus en plus tentés de mettre leur nez dans la vie des entreprises. Voilà que le Gabon entend prendre une part du capital du français Eramet, qui contrôle l’exploitation de son manganèse, via la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog). En Afrique du Sud, l’African National Congress (ANC, au pouvoir) s’interroge sur la possibilité de nationaliser l’ensemble du secteur minier. En Algérie, le gouvernement veut acheter Djezzy, premier opérateur privé de téléphonie mobile, pour qu’il ne soit vendu ni à une entreprise sud-africaine, ni à une société russe. Même si l’interventionnisme n’a jamais vraiment cessé, en dépit des injonctions du Fonds monétaire international (FMI), il faut reconnaître que la récession mondiale et les remèdes administrés
Exiger d’eux plus de respect de l’environnement évitera à des régions entières de devenir des poubelles, et leurs habitants des malades en puissance. Le Burkina Faso, la RD Congo ou le Niger, notamment, sont bien avisés de se faire plus exigeants dans ces domaines.
En revanche, renouer avec un marxisme primitif qui a échoué en URSS et qui prépare des catastrophes au Venezuela, nationaliser sans qu’un contrôle impartial supervise la gestion des entreprises publiques, ou obliger les entreprises étrangères à céder la majorité de leurs actions à des investisseurs nationaux débouche inévitablement sur l’appropriation du bien public par un parti ou par un clan, sur la corruption et sur la faillite. Sans parler des tentations protectionnistes, car, pour assurer la survie de leurs entreprises publiques, la plupart du temps mal gérées et peu concurrentielles parce qu’insouciantes des besoins de leur clientèle et de leurs coûts, les gouvernements sont tentés En Afrique du Sud, l’ANC s’interroge sur de leur réserver marchés et accès au crédit, voire la possibilité de nationaliser le secteur minier. de les mettre à l’abri de droits de douanes, s’attirant une pour juguler la crise lui ont donné un coup riposte comparable des autres pays. de jeune. Comment ne pas emboîter le pas « Le retour de l’État serait extrêmement à des États-Unis qui nationalisent (provisouhaitable, conclut Philippe Chalmin, soirement) leur industrie automobile aux professeur d’économie à l’université Parisabois et à une Europe qui vole au secours Dauphine. Mais le retour d’un État qui de son système bancaire en péril ? ne soit pas voyou comme en RD Congo ou en Zambie. Est-ce le Gabon qui veut Faisons le tri entre les politiques saines entrer dans le capital d’Eramet, ou la famille et les mesures dangereuses. Il est du devoir Bongo, grande amie de la France ? Le Black d’un État de chercher à faire profiter Empowerment en Afrique du Sud est au maximum sa population des richesses surtout de la prévarication à grande naturelles du pays. Privilégier l’emploi échelle. Et je crains le pire pour le Ghana, de ses nationaux dans les usines et les qui est l’un des pays les plus propres mines gérées par des capitaux étrangers, d’Afrique, car on y a découvert des renégocier à la hausse les royalties versées promesses de gisements pétroliers. » au budget par les majors pétrolières, La « malédiction des matières premières » obliger les investisseurs à participer qui cannibalise les autres secteurs et à la construction d’infrastructures corrompt les esprits est toujours à l’œuvre : ou à l’amélioration de la santé publique, patriotisme ou dirigisme économiques tout cela relève d’une saine gestion. n’y changeront rien. ■
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LE SPÉCIALISTE DU RECRUTEMENT DE CADRES ET DE DIRIGEANTS SUR L’AFRIQUE ! 1P36 )' (B C>6 )A'N;08!'>+' )3 8'+835'?'>5 / PA!>5'8>C5!=>CP K,($ @38'C3N F *S ;CM6I ;=38 PA'N;C58!C5!=>G P' )05C+"'?'>5G P' 8'+835'?'>5 P=+CP '5 PA!>508!? ?C>C#'?'>5E ! ->' 0:3!;' !>5'8>C5!=>CP' )' +=>63P5C>56 +=?@!>C>5 PC )=3@P' 'N;'85!6' ?05!'8D?C8+"0E ! ->' @C6' )' )=>>0'6 ?=>)!CP' )' ;P36 )' *G$ ?!PP!=>6 )' +C>)!)C56 :3CP!<06 ;'8?'55C>5 )A!)'>5!<'8 P'6 %35386 +C)8'6 '5 )!8!#'C>56 ?=@!P'6 2'86 PA7%8!:3' '5D=3 6=3"C!5C>5 M ;=3863!28' P'38 +C88!J8'E ! ->' C;;8=+"' +=?@!>C>5 ;P36!'386 ?05"=)'6 )' 8'+"'8+"' Q <+"!'8G C;;8=+"' )!8'+5'G C>>=>+'6 ;8'66' '5 !>5'8>'5E
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LES 500
SIDALI DJANEDI/GAMMA
PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES
Malgré la récession mondiale, le chiffre d’affaires cumulé des sociétés de notre palmarès a progressé en 2009, pour s’établir à 586 milliards de dollars. L’heure de la reprise a sonné.
Avec un chiffre d’affaires de 47,5 milliards de dollars, Sonatrach (Algérie) conserve la tête de notre classement.
Z OÉ S UAREZ
R
première relève de la géophysique, la seconde, dérivée de la psychologie, définit l’aptitude d’un individu à faire face à des circonstances traumatiques. Incontestablement, si la plaque tectonique de l’économie africaine a pu résister au séisme financier qui a secoué le monde en 2009, c’est notamment parce que les entrepreneurs du continent ont su garder le moral. Et ils ont eu raison.
▲ ▲ ▲
ésilience (nom féminin) : degré de résistance aux chocs des matériaux (Larousse). Ce terme a été abondamment utilisé par les analystes pour décrire le comportement des économies africaines au plus fort de la crise internationale. Un terme qui, dans ce cas précis, sonne juste. Au sens propre comme au sens figuré. Car si sa signification
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
de développement économiques (OCDE), cette dynamique devrait se poursuivre dans nos prochaines éditions. En effet, si la récession a laissé des traces, la reprise est déjà palpable. L’Afrique australe va se relever plus lentement que le reste du continent en 2010-2011. En revanche, en Afrique centrale, la croissance va dépasser 4 % sur cette période, et devrait s’établir à 5 % en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. L’Afrique DERRIÈRE SONATRACH ET SONANGOL, NOTRE TOP 10 de l’Est, qui a mieux supporté la bourrasque, devrait afficher COMPTE HUIT ENTREPRISES SUD-AFRICAINES. un taux de plus de 6 %. ▲ ▲ ▲
Il est vrai qu’ils bénéficiaient déjà d’une dynamique de forte croissance. Au cours des trois années qui ont précédé la récession mondiale, les pays d’Afrique étaient parvenus à une hausse annuelle de leur PIB proche de 6 % en moyenne. La crise de 2009 a touché toutes les régions et tous les pays d’Afrique, mais à des degrés divers, souligne le rapport annuel sur les « Perspectives
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
Reste que ce regain d’activité ne devrait économiques en Afrique » (Banque africaine de pas provoquer de bouleversement particudéveloppement, Organisation de coopération et lier dans la hiérarchie des « 500 ». D’ailleurs, de développement économiques, Commission notre classement garde une structure similaire économique pour l’Afrique des Nations unies) : d’une année à l’autre. Ainsi, les 100 premières « Elle a eu un effet particulièrement profond en entreprises d’Afrique réalisent un CA cumulé Afrique australe, où la croissance a été laminée, de 414 milliards de dolpassant d’un taux proche lars, un chiffre équivalent de 8 % à un taux négatif EFFECTIFS au CA de la première firme d’environ 1 %. L’Afrique de (en nombre de salariés) mondia le, l’amér icaine l’Est et l’Afrique du Nord Wa l ma r t, qui a at tei nt ont bien mieux résisté que 408 milliards de dollars le reste du continent et, 63 364 l’an dernier. Quant au CA malgré un certain ralenANGLOGOLD ASHANTI des 50 premières firmes de tissement, ont continué (Afrique du Sud) notre palmarès, il atteint de progresser, de respec48 360 328 milliards de dollars. tivement 5,75 % et 3,75 % Ce qui signifie que 10 % en 2009. La croissance est THE ARAB CONTRACTORS - OSMAN AHMED OSMAN & CO. (Maroc) des entreprises classées retombée à 3 % en Afrique réalisent 56 % du CA glode l’Ouest et aux alentours 33 544 bal des « 500 ». Symbole de 2 % en A frique cende cette concentration des trale. » Bref, dans la plupart SASOL (Afrique du Sud) ressources, la liste des dix des pays africains, le PIB a premiers groupes d’Africontinué de progresser en 33 229 que, qui affichent un CA 2009, mais à un rythme IMPALA PLATINUM HOLDINGS de 160 milliards de dolmoins soutenu. (Afrique du Sud) lars, soit plus du quart de Conséquence de cette 32 256 celui des « 500 » et à peu situation : le chiffre d’afprès le même montant que faires (C A) cumulé des AVENG (Afrique du Sud) celui du pétrolier améri500 premières entrepricain Chevron. ses d’Afrique a augmenté 30 231 Dans ce top 10, seuls en 2009, pour atteindre ENT. NAT. DE DIST. ET DE COMMERCIALISATION deux groupes ne sont pas plus de 586 milliards de DES PRODUITS PÉTROLIERS (Algérie) originaires d’Afrique du dollars. Ce qui représente Sud. Il s’agit de compagnies une hausse de 3,4 % par 27 986 pétrolières publiques : l’alrapport au CA cumulé des ALGÉRIE POSTE gérienne Sonatrach, qui « 500 » à l’issue de l’exer(Algérie) conserve sa pole position cice 2008. Premier constat : 21 623 continentale – malgré une alors que l’année 2008 se chute de son CA de 34 %, caractérisait par une staLONMIN (Afrique du Sud) soit près de 24 milliards de gnation sans précédent de dollars ! –, suivie de l’anl’activité des « 500 », le cru 21 552 golaise Sonangol, qui tota2009 est marqué par une GROUPE SIFCA lise 22,4 milliards de CA, reprise incontestable de la (Côte d’Ivoire) soit autant que la chaîne croissance. Et, d’après les de fast-food McDonald’s. prévisions de la Banque 21 247 Viennent ensuite huit masafricaine de développeJD GROUP todontes sud-af ricains, ment (BAD) et de l’Orga(Afrique du Sud) parmi lesquels les inconnisation de coopération et 102
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
(variation en % du chiffre d’affaires)
0
–251 %
+ 83 % EQSTRA HOLDINGS (Afrique du Sud)
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ (Gabon)
– 149 %
+ 74 % SANLAM (Maroc)
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES (Maroc)
– 110%
+ 62 % LONMIN (Afrique du Sud)
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE (Maroc)
+ 54 %
– 89 % MOBINIL (Égypte)
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS (Afrique du Sud)
+ 50 %
– 88 %
TONGAAT-HULETT GROUP (Afrique du Sud)
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (Sénégal)
+ 48 %
– 79 % DE BEERS CONSOLIDATED MINES (Afrique du Sud)
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION (Afrique du Sud)
+ 47,9 %
– 71 % EGYPTIAN IRON & STEEL CO. (Égypte)
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS (Afrique du Sud)
+ 46 %
– 70,5 % EZZ STEEL CO. (EX-AL EZZ STEEL REBARS CO.) (Égypte)
CIE NORD-AFRICAINE ET INTERCONTINENTALE D’ASSUR. (Maroc)
+ 45 %
– 67,3 % SHELL SÉNÉGAL (Sénégal)
MONDI GROUP SOUTH AFRICA (Afrique du Sud)
+ 43 %
– 67,1 % SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (Cameroun)
0
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON (Maroc)
Notons toutefois que cette hausse résulte en partie de l’intégration à cette branche des activités relevant de la culture cotonnière et des filatures textiles ainsi que de l’exploitation forestière et de la transformation du bois. Le secteur
▲ ▲ ▲
Au niveau sectoriel, les choses bougent un peu plus. Ainsi, les hydrocarbures, victimes de la chute des cours du brut, restent dominants, mais leur part au CA des « 500 » se réduit à 18,5 %, contre 26 % dans notre précédente édition. Deuxième secteur par sa contribution au CA des « 500 », les télécoms progressent sensiblement, puisqu’elles représentent 12,4 % du CA global. Autre évolution positive, celle de l’agroindustrie, dont la part passe de 5,6 % à 10,2 %.
RECORDS DE HAUSSE ET DE BAISSE
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
tournables Sasol (chimie), MTN (télécoms), Eskom (électricité) et Shoprite (distribution), dont les CA s’échelonnent entre 7 milliards et 20 milliards de dollars. Toutefois, la composition de ce club très fermé connaît quelques modifications notables, avec la sortie de deux entreprises minières majeures – le groupe diamantaire De Beers Consolidated Mines et l’Office chérifien des phosphates (OCP) –, victimes de la crise. Si le peloton de tête varie peu, le nombre d’entreprises réalisant un CA supérieur à 1 milliard de dollars progresse, puisqu’on en compte 124 cette année, contre seulement 113 dans notre précédente édition. Un léger mieux, mais qui reste insuffisant. Le continent manque encore de groupes suffisamment solides pour mettre en œuvre une véritable stratégie d’expansion à l’international, même si l’on observe qu’un certain nombre de conglomérats africains commencent à se faire un nom à l’échelle continentale, voire au-delà. Question de solidité, les entreprises sudafricaines gardent une longueur d’avance. En 2009, près de 55 % du CA des « 500 » provient de la nation Arc-en-Ciel. Autre pôle de développement du continent, l’Afrique du Nord reste bien placée puisque l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie fournissent à eux quatre 30 % du CA des « 500 ». Autres poids lourds, les pays pétroliers subsahariens que sont le Nigeria et l’Angola comptent pour 7,3 % du CA cumulé. Quant à la zone franc, elle reste très modeste, puisque ses entreprises fournissent à peine plus de 4 % du CA des « 500 », dont 1,5 % pour la seule Côte d’Ivoire.
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(résultat net en millions de dollars)
0
– 743
4 326 SOCIEDADE NACIONAL DE COMBUSTIVEIS DE ANGOLA (Angola)
DE BEERS CONSOLIDATED MINES (Afrique du Sud)
– 372
3 821 SONATRACH (Algérie)
ANGLOGOLD ASHANTI (Afrique du Sud)
2 314
– 323 LONMIN (Afrique du Sud)
MTN GROUP (Afrique du Sud)
1 840
– 203 METOREX (Afrique du Sud)
SASOL (Afrique du Sud)
1 227
– 182
MAROC TÉLÉCOM (Maroc)
SUPER GROUP (Afrique du Sud)
– 177
940
SAPPI (Afrique du Sud)
KUMBA RESOURCES (Afrique du Sud)
812
– 142 EDGARS CONSOLIDATED STORES (Afrique du Sud)
IMPALA PLATINUM HOLDINGS (Afrique du Sud)
– 136
725
BUILDMAX (Afrique du Sud)
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO. (Afrique du Sud)
– 125
SANLAM (Afrique du Sud)
– 80 SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (Côte d'Ivoire)
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
685
ZAIN NIGERIA (Nigeria)
566 VODACOM GROUP (Afrique du Sud)
▲ ▲ ▲
0
des transports et les industries chimiques restent relativement stables. Enfin, les activités minières enregistrent une forte régression, puisque leur part se réduit à 6,9 %, contre 8,6 % dans notre précédente édition. C’est en observant de près l’évolution du CA cumulé entre 2008 et 2009 que l’on mesure les difficultés rencontrées par le secteur minier. Première victime de cette dégringolade, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog, filiale du groupe Eramet), dont le CA chute à 381 millions de dollars, contre 1,3 milliard sur l’exercice précédent. Dans le même secteur d’activités, l’Office chérifien des phosphates (OCP) ainsi que les sud-africains Lonmin (platine) et De Beers (diamant) subissent eux aussi une très forte baisse de leur CA. En revanche, la contre-performance de Mobinil (CA en chute de près de 90 %) est plus surprenante, alors que l’opérateur de téléphonie mobile évolue dans un environnement réputé rentable. Mais la société égyptienne, qui compte 26 millions de clients et 3 500 salariés, a redémarré l’année 2010 sur des bases plus saines, ce qui devrait lui permettre d’inverser cette tendance baissière. En effet, le différend qui opposait ses deux actionnaires principaux – France Télécom et Orascom – a été apuré en mai dernier. Enfin, parmi les secteurs les plus malmenés, ceux de l’industrie paient un lourd tribut à la crise. Dans le domaine de la sidérurgie, les égyptiens Ezz Steel et Egyptian Iron Steel voient leur CA chuter de 70 %. Et dans l’aval pétrolier, la Société africaine de raffinage (SAR, Sénégal) et la Société nationale de raffinage (Sonara, Cameroun) répercutent le retournement de tendance sur le marché international du brut, avec des baisses de leur CA de respectivement 88 % et 67 % . Si l’on remarque aisément quels sont les secteurs les plus touchés, il n’y a pas véritablement de règle permettant de classer ceux qui progressent le plus. Au premier rang, on
▲ ▲ ▲
BÉNÉFICES/PERTES
Question de méthode
S
ur 6 691 entreprises africaines répertoriées dans nos bases de données, 5 913 ont reçu cette année un questionnaire détaillé. Après relances et vérifications, nous établissons un classement comportant les données de 1 550 sociétés. De quoi réaliser le top 500, mais aussi les classements par pays ou par secteurs incluant des sociétés dont le chiffre d’affaires ne leur permet pas de figurer dans le palmarès général.
104
Nous appliquons à toutes les données les mêmes règles. 1) Tous les éléments financiers ont une source clairement définie et, d’une manière générale, sont ceux qui nous ont été communiqués par les entreprises. Ils portent sur l’exercice 2009 ou sur des exercices annuels 2009-2010. 2) S’ils sont exprimés en monnaie locale, les chiffres sont convertis en dollars, au taux de change du 31/12/2009.
3) Nous intégrons les entreprises juridiquement établies dans au moins un des 52 pays du continent (le Zimbabwe est écarté). Cela explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le palmarès. 4) Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir de données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (cas signalé en italique). Notons qu’après deux ans de silence la société disparaît du palmarès. ■ J ÉRÔME B ESNAULT
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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et 812 millions de dollars, les plus forts déficits sont le fait de sociétés minières d’Afrique du Sud, au premier rang desquelles on retrouve De Beers (– 743 millions de dollars), AngloGold Ashanti, Lonmin et Metorex. Mais les mines ne sont pas les seules concernées puisque le papetier sud-africain Sappi affiche un résultat négatif de 177 millions. À noter également la contre-performance de la Société ivoirienne de raffinage (SIR), qui enregistre LES HYDROCARBURES ET LES TÉLÉCOMS RESTENT SANS quelque 80 millions de dollars de pertes. NUL DOUTE LES SECTEURS LES PLUS PROFITABLES. Bref, les entreprises exploitant des matières premières minérales, qu’elles soient minières ou pétrolièEnfin, selon nos classements en termes de res, restent les plus sensibles aux variations de résultats nets, les hydrocarbures et les télécoms conjoncture. Ce sont aussi celles qui sont les restent incontestablement les secteurs les plus plus connectées avec le reste du monde, dans profitables, puisque Sonangol et Sonatrach la mesure où la majeure partie de leurs prooccupent les deux premiers rangs et que MTN ductions est exportée aux quatre coins de la Group, Maroc Télécom et Vodacom figurent planète. Si la chute a parfois été douloureuse dans le peloton de tête. pour certaines en 2009, les effets de la reprise À l’inverse, même si les miniers sud-africains devraient se faire sentir sur leur bilan financier Kumba Resources et Impala Platinum enregisdès notre prochaine édition. ■ trent respectivement des profits de 940 millions ▲ ▲ ▲
trouve le sud-africain Eqstra Holdings (BTP, mines, équipements industriels), qui franchit le seuil du milliard de dollars. Dans son sillage, la plupart des progressions les plus fortes sont le fait d’autres groupes sud-africains (Aspen, Murray & Roberts, Tongaat Hulett). À noter toutefois : la percée du holding marocain Al Omrane, qui enregistre une hausse de 62 % de son CA dans l’immobilier.
■ À l’issue de l’exercice 2009, près de 55 % du chiffre d’affaires (CA) cumulé des 500 premières entreprises africaines proviennent d’Afrique du Sud. À l’opposé, l’Afrique du Nord reste le deuxième foyer d’activité du continent, puisque l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie fournissent à eux quatre 30 % du CA des « 500 ». Et encore, ce total ne tient pas compte de la Libye, dont la puissance pétrolière n’apparaît pas dans notre classement annuel. En revanche, les deux principaux pays pétroliers subsahariens – le Nigeria et l’Angola – confirment leur poids : 7,3 % du CA cumulé. Quant à la zone franc, elle reste très modeste, puisque ses entreprises fournissent à peine plus de 4 % du CA des « 500 ».
RÉPARTITION PAR PAYS (en % du chiffre d’affaires des 500)
■ La répartition sectorielle du chiffre d’affaires (CA) cumulé des 500 premières entreprises d’Afrique varie légèrement en 2009. Ainsi, les hydrocarbures conservent une place prépondérante mais leur part dans le CA des « 500 » se réduit à 18,5 %, contre 26 % dans notre précédente édition. Deuxième secteur par sa contribution, les télécoms continuent de progresser, représentant environ 12,4 % du CA global de 2009. Les activités liées au secteur des transports se maintiennent. Enfin, la plus forte régression revient au secteur minier, puisque le CA cumulé des entreprises minières africaines figurant dans notre classement tombe à 6,9 % du CA cumulé, contre 8,6 % dans notre précédente édition.
RÉPARTITION PAR SECTEURS (en % du chiffre d’affaires des 500)
106
ALGÉRIE 10,6 % MAROC 8,7 %
AFRIQUE DU SUD 54,8 %
ÉGYPTE 8,4 %
NIGERIA 3,4 % TUNISIE 2,2 % AUTRES 4 %
AUTRES 12,1 %
ZONE FRANC 4 %
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
ANGOLA 3,9 %
HYDROCARBURES 18,5 %
MÉTALLURGIE 2 % EAU & ÉLECTRICITÉ 3,9 %
TÉLÉCOMS 12,4 %
TRANSPORTS 4,8 %
COMMERCE 10,8 % GROUPES DIVERSIFIÉS 6,6 % MINES 6,9 %
AGRO-INDUSTRIE 10,3 % BÂTIMENT & TRAVAUX PUBLICS 6,7 %
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
INDUSTRIES CHIMIQUES 5 %
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 1-50
1
1
SONATRACH
ALGÉRIE
Hydrocarbures
47 479 918
2
2
SONANGOL
ANGOLA
Hydrocarbures
22 442 400
4 325 600
3
3
SASOL
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
18 583 050
1 840 023
4
4
THE BIDVEST GROUP
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
15 157 520
392 094
5
5
MTN GROUP
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
15 092 695
2 313 646 488 048
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 3 820 683
6
11
ESKOM
AFRIQUE DU SUD
Prod. & distribution d’électricité
9 600 397
7
62
SANLAM
AFRIQUE DU SUD
Assurances
8 179 664
685 020
8
17
SHOPRITE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
7 997 328
269 404 566 244
9
10
VODACOM GROUP
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
7 891 689
10
14
PICK’N PAY STORES HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
7 379 305
160 288
11
8
IMPERIAL HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Holding
7 318 434
204 657
12
18
VODACOM SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de télécommunications
6 799 107
ND
13
20
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Ameublement
6 476 753
505 979 163 254
14
22
MASSMART HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
5 814 611
15
19
BARLOWORLD
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
5 693 718
99 632
16
9
SAPPI
AFRIQUE DU SUD
Papeterie
5 369 000
– 177 000
17
27
TELKOM
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de télécommunications
5 164 010
508 433
18
15
ORASCOM TELECOM
ÉGYPTE
Opérateur de télécommunications
5 064 790
379 472
19
13
ANGLO PLATINUM CORP.
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
4 981 195
421 717
20
31
TRANSNET
AFRIQUE DU SUD
Tous services transports
4 800 940
412 954
21
21
GROUPE ONA
MAROC
Holding
4 684 968
381 540
22
37
AVENG
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
4 553 101
281 895
23
39
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
4 551 847
315 115
24
35
MTN NIGERIA
NIGERIA
Opérateur de téléphonie mobile
4 493 011
ND
25
33
MTN SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
4 469 148
ND
26
40
SPAR GROUP
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
4 348 781
100 468
27
12
SUEZ CANAL AUTHORITY
ÉGYPTE
Logistique portuaire
4 289 500
ND
28
32
SAB MILLER SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Industrie des boissons
4 214 000
ND
29
36
ANGLOGOLD ASHANTI
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
4 145 041
– 372 373
30
46
GOLD FIELDS
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
3 921 496
207 030
31
28
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
ÉGYPTE
Travaux publics
3 861 027
461 994
32
7
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
3 840 000
– 743 000
33
29
MAROC TÉLÉCOM
MAROC
Opérateur de télécommunications
3 807 241
1 227 167
34
58
NASPERS
AFRIQUE DU SUD
Médias
3 774 690
532 809
35
24
DATATEC
AFRIQUE DU SUD
Informatique, bureautique
3 738 026
29 974
36
30
GRINDROD
AFRIQUE DU SUD
Transport maritime
3 733 441
126 972
37
25
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
3 521 633
811 616
38
23
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Métallurgie, sidérurgie
3 451 122
– 64 444 130 025
39
34
ENTR. NAT. DE DIST. ET DE COM. DES PROD. PÉTROLIERS
ALGÉRIE
Hydrocarbures, services annexes
3 437 127
40
41
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
AFRIQUE DU SUD
Transport aérien
3 420 977
51 551
41
16
STÉ ANONYME MAR. DE L’IND. DU RAFFINAGE (SAMIR)
MAROC
Hydrocarbures, raffinerie
3 382 081
69 647
42
43
EDGARS CONSOLIDATED STORES
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
3 353 782
– 142 100
43
54
KUMBA RESOURCES
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
3 155 867
940 370
44
52
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Gestion des hôpitaux
3 132 138
236 070
45
51
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
AFRIQUE DU SUD
Assurances
3 113 129
725 332
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES (OCP)
MAROC
Extraction de minerais
3 011 760
ND
ALLIED ELECTRONICS CORP.
AFRIQUE DU SUD
Équipements bureautiques
3 011 340
73 207
46
6
47
37
48
50
LIBERTY GROUP
AFRIQUE DU SUD
Assurances
2 965 770
31 818
49
59
WOOLWORTHS HOLDINGS (WHL)
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
2 955 564
169 846
50
55
THE ARAB CONTRACTORS - OSMAN AHMED OSMAN & CO.
ÉGYPTE
Travaux publics
2 764 000
223 000
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
107
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2009
RANG 2010
LE CLASSEMENT 2010 51-100 SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
51
60
TIGER BRANDS
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
2 754 427
335 095
52
66
NAMPAK
AFRIQUE DU SUD
Emballage, conditionnement
2 640 531
27 247
53
53
OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ (ONE)
MAROC
Prod. & distribution d’électricité
2 409 408
ND
54
57
EGYPTAIR HOLDINGS
ÉGYPTE
Holding
2 354 814
103 805
55
74
MEDI CLINIC CORP.
AFRIQUE DU SUD
Gestion des hôpitaux
2 310 950
142 640
56
26
EZZ STEEL CO. (EX-AL EZZ STEEL REBARS CO.)
ÉGYPTE
Métallurgie, sidérurgie
2 280 671
55 579
57
65
MC CARTHY RETAIL
AFRIQUE DU SUD
Concessionnaire
2 219 676
ND
58
47
OANDO
NIGERIA
Hydrocarbures, services annexes
2 209 799
66 236 75 569
59
80
PIONEER FOODS GROUP
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
2 195 397
60
85
MASSCASH
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
2 051 381
ND
61
84
EXXARO RESOURCES
AFRIQUE DU SUD
Exploitation minière
2 023 513
137 921 129 805
62
101
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 991 131
63
67
ORASCOM TELECOM ALGÉRIE (OTA)
ALGÉRIE
Opérateur de téléphonie mobile
1 867 837
ND
64
72
SOCIÉTÉ NAT. DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ (SONELGAZ)
ALGÉRIE
Prod. & distr. d’électr. et de gaz
1 826 891
62 953 553 764
65
68
TELECOM EGYPT
ÉGYPTE
Opérateur de télécommunications
1 804 409
66
76
EGYPTAIR AIRLINES
ÉGYPTE
Transport aérien
1 796 608
37 612
67
69
CEVITAL
ALGÉRIE
Agro-industrie
1 788 067
255 570
68
42
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (SIR)
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, raffinerie
1 780 416
– 80 336
69
89
JD GROUP
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
1 742 144
10 112
70
94
SANTAM
AFRIQUE DU SUD
Assurances
1 738 369
150 459 63 716
71
97
NEW CLICKS HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
1 719 522
72
48
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DES IND. DE RAFFINAGE (STIR)
TUNISIE
Hydrocarbures, raffinerie
1 718 115
ND
73
64
EL SEWEDY CABLES
ÉGYPTE
Fabrication de câbles électriques
1 683 111
114 263
74
45
75
134
AKWA HOLDING
MAROC
Holding
1 655 339
ND
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
1 636 266
179 511
76
63
77
122
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
ÉGYPTE
Métallurgie, sidérurgie
1 635 339
104 427
GROUP FIVE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 630 006
78
-
72 069
ALTADIS MAROC
MAROC
Industrie du tabac
1 618 821
79
96
ND
REMGRO
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
1 597 482
426 840
80
117
HARMONY GOLD MINING CO.
81
82
ROYAL AIR MAROC (RAM)
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
1 549 891
394 618
MAROC
Transport aérien
1 542 539
82
86
STÉ TUNISIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ (STEG)
ND
TUNISIE
Prod. & distr. d’électr. et de gaz
1 539 765
6 639 172 702
83
49
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
ÉGYPTE
Hydrocarbures, raffinerie
1 518 093
84
106
MASSDISCOUNTERS
AFRIQUE DU SUD
Grande distribution
1 510 793
87 768
85
142
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Papeterie
1 501 490
– 10 246
86
151
TONGAAT-HULETT GROUP
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
1 501 356
408 235
87
108
MASSWAREHOUSE
AFRIQUE DU SUD
Service aux entreprises
1 496 826
ND
88
114
DISTELL GROUP
AFRIQUE DU SUD
Industrie des boissons
1 464 648
128 672
89
81
AECI
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
1 443 787
56 759
90
99
REUNERT
AFRIQUE DU SUD
Équipements bureautiques
1 384 709
158 211
91
107
92
87
93
125
94
77
95
124
96
90
97
118
98
79
99
103
100
92
METROPOLITAN LIFE
AFRIQUE DU SUD
Assurances
1 380 557
154 504
AFRICAN RAINBOW MINERALS
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
1 360 873
386 664
GRINAKER - LTA
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 325 415
ND
ZAIN NIGERIA (BHARTI AIRTEL)
NIGERIA
Opérateur de téléphonie mobile
1 306 500
– 125 400
MR PRICE GROUP
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
1 303 477
90 810
SUPER GROUP
AFRIQUE DU SUD
Construction automobile
1 247 622
– 182 408
ALLIED TECHNOLOGIES
AFRIQUE DU SUD
Fabrication appareils électriques
1 240 344
70 106
KENOLKOBIL
KENYA
Hydrocarbures
1 221 230
16 350
STÉ NAT. DE TÉLÉCOM. DU SÉNÉGAL (SONATEL)
SÉNÉGAL
Opérateur de télécommunications
1 204 020
395 960
SHELL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
1 199 970
46 824
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – ND : NON DÉTERMINÉ
108
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 101-150
101
132
102
98
103
119
104 105
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
ASTRAL FOODS
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
1 190 951
OMNIA HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
1 190 056
46 454 7 820
ASSORE
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
1 188 931
437 013
105
AFGRI
AFRIQUE DU SUD
Production agricole
1 183 777
47 717
129
FLOUR MILLS OF NIGERIA
NIGERIA
Agroalimentaire
1 181 246
25 532
106
93
TOTAL NIGERIA
NIGERIA
Hydrocarbures
1 171 421
26 030
107
109
FOSCHINI
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
1 160 153
146 361 235 457
108
115
SUEZ CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
1 155 827
109
127
ILLOVO SUGAR
AFRIQUE DU SUD
Agro-industrie
1 141 642
89 251
110
210
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
1 125 787
180 659
111
71
TOTAL GABON
GABON
Hydrocarbures
1 119 903
140 930
112
78
THE PETROLEUM, OIL & GAS CORP. OF SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Hydrocarbures
1 090 716
– 65 815
113
146
SUN INTERNATIONAL
AFRIQUE DU SUD
Tourisme, hôtellerie
1 084 088
67 545
114
111
NIGERIAN BREWERIES
NIGERIA
Industrie des boissons
1 077 552
183 090
LIFE HEALTHCARE GROUP
AFRIQUE DU SUD
Assurances
1 069 078
150 358
EQSTRA HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Concessionnaire
1 063 595
6 067
LONMIN
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
1 062 000
– 323 000
SAFARICOM
KENYA
Opérateur de téléphonie mobile
1 060 427
191 319
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES (SNH)
CAMEROUN
Hydrocarbures
1 056 000
24 571
1 048 668
60 076 100 961
115
-
116
449
117
56
118
139
119
73
120
100
AFRICAN PETROLEUM
NIGERIA
Hydrocarbures
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
ÉGYPTE
Hydrocarbures
1 024 775
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (SONARA)
CAMEROUN
Hydrocarbures, raffinerie
1 008 460
ND
ANGLOVAAL INDUSTRIES
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
1 006 081
68 542
121
104
122
75
123
158
124
150
NATIONAL PORTS AUTHORITY
AFRIQUE DU SUD
Logistique portuaire
1 005 892
ND
125
131
ZAIN SUDAN
SOUDAN
Opérateur de téléphonie mobile
994 300
351 500
126
170
STEFANUTTI & BRESSAN
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
992 952
51 875
127
145
JULIUS BERGER NIGERIA
NIGERIA
Travaux publics
973 675
21 648
128
123
MARJANE HOLDING
MAROC
Commerce de détail
969 724
35 413
129
128
ETHIOPIAN AIRLINES
ÉTHIOPIE
Transport aérien
947 176
104 342
130
192
194 815
131
70
132
TRUWORTHS INTERNATIONAL
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
945 627
MOBINIL
ÉGYPTE
Opérateur de téléphonie mobile
944 133
ND
156
RAINBOW CHICKEN
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
937 375
47 930
133
144
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
AFRIQUE DU SUD
Assurances
926 753
ND
134
172
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
914 484
138 056
135
120
TOTAL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
905 808
ND
136
133
KENYA AIRWAYS
KENYA
Transport aérien
893 484
25 702 65 118
137
130
CHEMICAL SERVICES
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
879 566
138
162
CMH GROUP
AFRIQUE DU SUD
Concessionnaire
877 344
7 386
139
110
TALAAT MOUSTAFA GROUP
ÉGYPTE
Promotion immobilière
873 554
200 363
140
121
STÉ NAT. DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL
TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
851 943
ND
141
188
CLOVER HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
844 327
72 656 40 732
142
216
KENYA POWER AND LIGHTING
KENYA
Prod. & distribution d’électricité
838 165
143
141
MONDI SHANDUKA NEWSPRINT
AFRIQUE DU SUD
Médias
835 005
ND
144
165
COSIDER
ALGÉRIE
Travaux publics
821 318
152 342
145
143
ALGÉRIE TÉLÉCOM
ALGÉRIE
Opérateur de télécommunications
774 816
34 416
146
126
GHABBOUR AUTO
ÉGYPTE
Construction automobile
771 445
36 494
147
179
MTN GHANA
GHANA
Opérateur de téléphonie mobile
764 025
ND
148
189
EGYPTIAN SUGAR AND INTEGRATED INDUSTRIES CO.
ÉGYPTE
Agro-industrie
755 981
53 442
149
191
MASSBUILD
AFRIQUE DU SUD
Bâtiment
755 612
ND
150
182
DOUJA PROMOTION
MAROC
Promotion immobilière
754 446
128 502
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
109
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 151-200
151
260
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION
AFRIQUE DU SUD
Bâtiment
752 161
19 144
152
163
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE L’AIR (TUNISAIR)
TUNISIE
Transport aérien
748 631
40 766
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
153
153
AIR ALGÉRIE
ALGÉRIE
Transport aérien
744 435
ND
154
227
BUSINESS CONNEXION GROUP
AFRIQUE DU SUD
Informatique, bureautique
740 988
14 417
155
155
TUNISIANA
TUNISIE
Opérateur de téléphonie mobile
719 601
ND
156
168
EASTERN CO.
ÉGYPTE
Industrie du tabac
718 654
150 431
157
207
CENTRALE LAITIÈRE
MAROC
Agroalimentaire
716 171
76 800
158
157
CIE SUCRIÈRE MAR. DE RAFFINAGE (COSUMAR)
MAROC
Agro-industrie
714 791
69 572
159
169
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Emballage, conditionnement
713 121
ND
160
220
PALABORA MINING CO.
AFRIQUE DU SUD
Extraction de cuivre
712 372
38 267
161
159
HOLDING POULINA
TUNISIE
Groupe diversifié
706 431
56 944
162
232
DISCOVERY HEALTH
AFRIQUE DU SUD
Assurances
699 177
165 020 43 671
163
112
SOCIÉTÉ NATIONALE DE SIDÉRURGIE
MAROC
Métallurgie, sidérurgie
689 593
164
241
CASHBUILD
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
682 977
23 871
165
186
LAFARGE CIMENTS
MAROC
Matériaux de construction
682 819
233 564
166
148
JORF LASFAR ENERGY CO.
MAROC
Prod. & distribution d’électricité
682 017
ND
167
213
ADCORP HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Services éducatifs
680 889
14 064
168
154
CARGILL CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
670 846
2 978
169
152
CONOIL
NIGERIA
Hydrocarbures, services annexes
668 156
15 167 ND
170
164
AURECON HERITAGE COMPANIES
AFRIQUE DU SUD
Ingénierie
668 000
171
222
RENAULT MAROC
MAROC
Construction automobile
659 701
ND
172
177
MÉDI TÉLÉCOM
MAROC
Opérateur de télécommunications
657 317
ND
173
190
AFRICAN OXYGEN
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
646 462
31 278
174
178
EGYPTIAN FERTILIZERS CO.
ÉGYPTE
Industrie chimique
644 434
405 741 56 582
175
185
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
ÉGYPTE
Fabrication de produits textiles
643 233
176
199
TRIDENT STEEL
AFRIQUE DU SUD
Constructions métalliques
642 296
ND
177
211
AVUSA
AFRIQUE DU SUD
Médias
635 272
24 133
178
137
GROUPE SIFCA
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
632 047
37 168
179
234
RAND WATER
AFRIQUE DU SUD
Prod. & distribution d’eau potable
630 545
80 303
180
276
BASIL READ HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
628 597
36 524
181
173
GROUPE OPTORG
MAROC
Commerce de détail
620 971
12 958
182
237
RAUBEX
AFRIQUE DU SUD
Génie civil
617 864
79 855
183
184
EGYPTIAN CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
615 581
266 757
184
218
KAP INTERNATIONAL HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
615 345
– 5 029
185
395
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
MAROC
Promotion immobilière
611 011
73 537
186
181
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
MAROC
Prod. & distr. d’eau et d’électricité
609 986
27 675
187
187
UNITED PHARMACISTS CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
607 309
10 585
188
149
HULAMIN
AFRIQUE DU SUD
Aluminium
606 634
12 084 12 342
189
208
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ
CÔTE D’IVOIRE
Prod. & distribution d’électricité
605 720
190
171
GROUPE ELLOUMI
TUNISIE
Groupe diversifié
596 808
ND
191
194
SOUTH AFRICAN POST OFFICE
AFRIQUE DU SUD
Services postaux
588 981
38 341
192
147
ALUMINIUM CO. OF EGYPT
ÉGYPTE
Métallurgie, sidérurgie
588 737
35 135
193
217
GUINNESS NIGERIA
NIGERIA
Industrie des boissons
584 811
88 829
194
204
VEOLIA ENVIRONNEMENT (EX-VEOLIA WATER MAROC)
MAROC
Prod. & distribution d’eau potable
580 140
ND
195
206
STÉ NAT. BUR. D’HYDROCARBURES (SONABHY)
BURKINA FASO
Hydrocarbures, services annexes
577 543
52 488
196
239
ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Assurances
574 972
– 24 883
197
136
HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.
AFRIQUE DU SUD
Métallurgie, sidérurgie
573 255
21 976
198
212
SONATEL MOBILES
SÉNÉGAL
Opérateur de téléphonie mobile
570 514
ND
199
198
NIGERIAN BOTTLING CO.
NIGERIA
Industrie des boissons
567 687
15 461
200
-
ADCOCK INGRAM
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
554 820
106 426
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
110
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 201-250
201
253
LEWIS GROUP
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
554 191
79 733
202
174
SUDANESE TELECOM CO.
SOUDAN
Opérateur de télécommunications
550 340
38 388
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
203
201
TARKWA MINES
GHANA
Extraction d’or
550 302
82 228
204
202
EL ARABIA FOR PROJECTS & CONSTRUCTION
ÉGYPTE
Bâtiment
550 081
155 869 123 391
205
229
CTP HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Médias
543 073
206
231
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
TUNISIE
Industrie pharmaceutique
540 926
22 415
207
197
DANGOTE SUGAR REFINERY
NIGERIA
Groupe diversifié
540 511
86 494
208
209
WAFA ASSURANCE
MAROC
Assurances
539 347
84 990
209
258
AFRICAN REINSURANCE CORP.
NIGERIA
Assurances
536 382
44 301
210
224
INVICTA HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Construction automobile
535 083
49 262
211
245
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
AFRIQUE DU SUD
Commerce de détail
533 517
15 161
212
180
AIR MAURITIUS
MAURICE
Transport aérien
532 763
83 809
213
219
ILIAD AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
528 563
10 060
214
215
RMA WATANIYA
MAROC
Assurances
527 828
127 580
ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.
ÉGYPTE
Hydrocarbures, raffinerie
522 222
47 167
TOTAL KENYA
KENYA
Hydrocarbures, services annexes
521 765
6 095
CDG DÉVELOPPEMENT
MAROC
Développement territorial
521 154
25 631
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, raffinerie
520 812
ND
VOLTA RIVER AUTHORITY
GHANA
Prod. & distribution d’électricité
519 943
– 53 011 121 911
215
-
216
176
217
-
218
116
219
-
220
140
SOCIÉTÉ NATIONALE INDUSTRIELLE ET MINIÈRE
MAURITANIE
Extraction de minerais
518 504
221
257
SOCIÉTÉ ÉGYPT. D’ENTREPRISES - MOKHTAR IBRAHIM
ÉGYPTE
Travaux publics
516 246
24 696
222
205
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
CAMEROUN
Industrie des boissons
515 457
40 829
223
-
224
200
PÉTROLE DU MAGHREB
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
501 960
ND
LESIEUR CRISTAL
MAROC
Agroalimentaire
501 220
36 593 62 050
225
214
NATIONAL NAVIGATION CO.
ÉGYPTE
Transport maritime
499 224
226
230
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ (SENELEC)
SÉNÉGAL
Prod. & distribution d’électricité
488 716
12 637
227
223
OLYMPIC GROUP
ÉGYPTE
Holding
476 229
28 279
228
251
SOCIÉTÉ MAR. DE CONSTR. AUTOMOBILE (SOMACA)
MAROC
Construction automobile
474 368
ND
229
270
GROUPE LOUKIL
TUNISIE
Groupe diversifié
469 986
26 856
230
255
BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.
MAURICE
Groupe diversifié
469 479
3 256
231
283
MUSTEK
AFRIQUE DU SUD
Informatique, bureautique
469 430
7 379
232
221
LIBYA OIL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
465 462
6 656
233
304
MURRAY & ROBERTS CEMENTATION
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
463 916
28 312
234
228
GROUPE TTS
TUNISIE
Tourisme, hôtellerie
462 191
45 836
CATOCA SOCIEDADE MINEIRA
ANGOLA
Exploitation minière
461 510
ND
CIMENTS DU MAROC
MAROC
Matériaux de construction
452 726
120 949
235
-
236
238
237
236
METAIR INVESTMENTS
AFRIQUE DU SUD
Construction automobile
450 576
7 039
238
277
NESTLÉ NIGERIA
NIGERIA
Agroalimentaire
448 160
64 176
239
282
SOCIÉTÉ NATIONALE D’OPÉRATIONS PÉTROLIÈRES
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures
448 005
69 372
240
254
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
ÉGYPTE
Industrie chimique
446 672
196 539 29 224
241
303
OCEANA GROUP
AFRIQUE DU SUD
Agro-industrie
445 080
242
342
HOLCIM
MAROC
Matériaux de construction
444 579
96 122
243
292
MTN CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Opérateur de téléphonie mobile
441 198
34 389
244
246
15 561
245
-
246
167
OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE
MAROC
Prod. & distribution d’eau potable
437 709
SHELL TUNISIE
TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
436 954
6 982
NAMDEB DIAMOND CORP.
NAMIBIE
Extraction de diamants
434 988
– 53 406
247
262
EAST AFRICAN BREWERIES
KENYA
Industrie des boissons
434 573
90 797
248
311
GROWTHPOINT PROPERTIES
AFRIQUE DU SUD
Promotion immobilière
432 907
ND
249
249
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
MAROC
Hydrocarbures
431 686
ND
250
183
TOTAL SÉNÉGAL
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
429 618
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
111
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2009
RANG 2010
LE CLASSEMENT 2010 251-300 SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
251
248
NORTHAM PLATINUM
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
429 542
252
265
MTN CAMEROUN
CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
427 144
85 002 ND
253
-
CONCOR
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
425 492
45 569
254
264
IRELAND BLYTH
MAURICE
Bâtiment
421 626
45 861
255
247
CEMEX - ASSIUT CEMENT
ÉGYPTE
Matériaux de construction
413 321
102 815 34 779
256
196
PZ CUSSONS NIGERIA
NIGERIA
Industrie pharmaceutique
411 101
257
334
COMAIR
AFRIQUE DU SUD
Transport aérien
411 037
9 848
258
226
MOBIL OIL NIGERIA
NIGERIA
Hydrocarbures
406 930
18 637
MOOLMANS
AFRIQUE DU SUD
Exploration minière
406 617
ND
GIJIMA AST GROUP
AFRIQUE DU SUD
Informatique, bureautique
406 393
14 935
259
-
260
349
261
319
DANGOTE FLOUR MILLS
NIGERIA
Agro-industrie
402 705
36 480
262
256
STÉ D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA
MALI
Extraction d’or
396 208
79 734
263
259
HOLDING MAROCAINE COMMERCIALE ET FINANCIÈRE
MAROC
Holding
393 699
ND
264
-
TANZANIA BREWERIES
TANZANIE
Industrie des boissons
390 548
64 712 8 917
265
-
SANIA CIE
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
385 868
266
285
AXA ASSURANCE MAROC
MAROC
Assurances
384 146
ND
267
330
ASTRAPAK
AFRIQUE DU SUD
Papeterie
382 636
17 328
268
175
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
ÉGYPTE
Métallurgie, sidérurgie
382 436
32 108
269
287
SOCIÉTÉ FRIGORIFIQUE ET BRASSERIE DE TUNIS
TUNISIE
Industrie des boissons
382 098
56 492
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
TIC
382 042
14 847
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ (COMILOG)
GABON
Extraction de minerais
380 920
10 058 88 031
270
352
271
88
272
298
BAMBURI CEMENT
KENYA
Matériaux de construction
378 824
273
271
GROUPE MABROUK
TUNISIE
Groupe diversifié
375 765
ND
274
326
MERAFE RESOURCES
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
374 975
138 553
275
320
PROCTER & GAMBLE MAROC
MAROC
Industrie chimique
373 982
ND
276
243
TOTAL PETROLEUM GHANA
GHANA
Hydrocarbures, services annexes
373 648
9 069
277
268
UAC OF NIGERIA
NIGERIA
Bâtiment
370 613
26 365
278
284
NOUVELAIR TUNISIE
TUNISIE
Transport aérien
365 973
22 098 26 040
279
244
AUTO HALL
MAROC
Construction automobile
365 575
280
279
SIEMENS EGYPT
ÉGYPTE
Fabrication d’appareils électriques
364 857
ND
281
195
BELL EQUIPMENT
AFRIQUE DU SUD
Construction de véhicules utilitaires
363 899
– 35 019
282
280
HELWAN PORTLAND CEMENT
ÉGYPTE
Matériaux de construction
363 462
94 268
283
301
ORANGE MALI
MALI
Opérateur de téléphonie mobile
360 387
157 510
284
441
CNIA SAADA
MAROC
Assurances
355 137
ND
285
318
CIEL GROUP
MAURICE
Groupe diversifié
354 316
18 490
286
290
CAIRO POULTRY
ÉGYPTE
Agroalimentaire
350 564
37 204
287
289
AFRIQUIA GAZ
MAROC
Énergie, autres
350 311
36 783 – 27 448
288
250
SEARDEL INVESTMENT CORP.
AFRIQUE DU SUD
Fabrication de produits textiles
348 769
289
288
AES AFRICAN POWER CO.
CAMEROUN
Prod. & distribution d’électricité
345 563
ND
290
291
CHEVRON OIL CO. NIGERIA
NIGERIA
Hydrocarbures, services annexes
345 142
– 1 598 1 477
291
225
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
ALGÉRIE
Opérateur de téléphonie mobile
344 248
292
378
WANA CORP.
MAROC
Opérateur de téléphonie mobile
341 458
ND
293
348
PEERMONT GLOBAL
AFRIQUE DU SUD
Tourisme, hôtellerie
341 432
– 28 878
294
273
MVELAPHANDA GROUP
AFRIQUE DU SUD
Groupe diversifié
338 977
214 555
295
261
RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TÉLÉCOM.
ÉGYPTE
Fabrication d’appareils électriques
338 721
7 538
296
278
OFFICE NATIONAL DES CHEMINS DE FER (ONCF)
MAROC
Transport ferroviaire
335 309
– 44 800
297
314
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
MAROC
Assurances
334 919
ND
298
275
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
MALI
Extraction de minerais
330 577
91 247
299
295
ALEXANDRIA REAL ESTATE INVESTMENTS CO.
ÉGYPTE
Promotion immobilière
329 179
72 153
300
310
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
327 989
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
112
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 301-350
301
389
CIC HOLDINGS
NAMIBIE
Commerce de détail
326 495
7 851
302
328
HUDACO INDUSTRIES
AFRIQUE DU SUD
Construction automobile
326 306
32 793
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
303
325
GROUPE MON LOISIR
MAURICE
Groupe diversifié
324 658
38 559
304
300
DELTA INDUSTRIAL CO.
ÉGYPTE
Fabrication d’appareils électriques
323 751
32 006
305
346
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
MAURICE
Agroalimentaire
323 637
16 056
306
329
STÉ NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES
ALGÉRIE
Industrie du tabac
323 617
157 406
307
235
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
ÉGYPTE
Groupe diversifié
322 116
158 440
308
267
ZAIN RDC (BHARTI AIRTEL)
RD CONGO
Opérateur de téléphonie mobile
321 600
– 7 000
309
305
VODACOM TANZANIA
TANZANIE
Opérateur de téléphonie mobile
320 467
ND
310
366
PRESS CORPORATION
MALAWI
Holding
319 603
38 102 – 109
311
-
SOCIÉTÉ BURKINABÈ DES FIBRES TEXTILES (SOFITEX)
BURKINA FASO
Coton
316 467
312
-
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC (SGTM)
MAROC
Travaux publics
316 289
ND
313
321
CECA-GADIS
GABON
Commerce de détail
316 132
18 211
314
266
ENTREPRISE NATIONALE DE TRAVAUX AUX PUITS
ALGÉRIE
Hydrocarbures
315 678
62 401
315
363
HIDROELECTRICA DE CAHORA BASSA
MOZAMBIQUE
Prod. & distr. d’eau et d’électricité
313 745
– 55 794
316
337
ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE
ALGÉRIE
Hydrocarbures
309 868
17 197
317
269
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
ÉGYPTE
Hydrocarbures
304 872
137 643 7 585
318
383
KELLY GROUP
AFRIQUE DU SUD
Service aux entreprises
304 284
319
315
TOTAL MARKETING GABON
GABON
Hydrocarbures, services annexes
302 375
ND
320
-
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
MALI
Extraction d’or
301 960
91 247 16 584
321
453
COUNTRY BIRD HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Élevage
301 862
322
444
PRODUCE BUYING CO.
GHANA
Agro-industrie
301 298
3 578
323
390
GOLD REEF CASINO RESORTS
AFRIQUE DU SUD
Jeux de hasard
300 545
48 620 53 700
324
286
ZAIN ZAMBIE (BHARTI AIRTEL)
ZAMBIE
Opérateur de téléphonie mobile
300 100
325
331
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
MAROC
Logistique aéroportuaire
299 294
61 967
326
-
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
TUNISIE
Commerce de détail
299 246
– 1 169 33 161
327
312
LAFARGE CEMENT WEST AFR. PORTLAND CEMENT CO.
NIGERIA
Matériaux de construction
299 070
328
347
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
CÔTE D’IVOIRE
Opérateur de télécommunications
298 776
ND
329
299
STÉ DE PROMOT. IND. AUTO. AU MAROC (SOPRIAM)
MAROC
Distribution automobile
298 064
10 993 49 067
330
274
STÉ D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC
MAROC
Logistique portuaire
297 788
331
322
DIANA HOLDING
MAROC
Holding
296 463
15 797
332
385
SNMVT - MONOPRIX
TUNISIE
Grande distribution
295 422
11 476
333
309
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
294 201
11 438
334
240
SALAM GAZ
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
294 190
13 108
335
-
METRO MAROC
MAROC
Commerce de détail
293 145
ND
336
351
UNILEVER NIGERIA
NIGERIA
Parachimie
291 795
26 857
337
302
GHANA OIL CO.
GHANA
Hydrocarbures, services annexes
290 371
3 629
338
341
ORANGE CAMEROUN
CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
289 824
ND
339
339
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
MAROC
Agroalimentaire
288 376
ND
340
333
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
MAROC
Industrie des boissons
286 811
ND
341
353
342
-
SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON
GABON
Prod. & distr. d’eau et d’électricité
284 620
8 141
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
MAROC
Promotion immobilière
284 235
45 678
343
335
MCEL MOÇAMBIQUE
MOZAMBIQUE
Opérateur de téléphonie mobile
281 385
ND
344
434
VOX TELECOM
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de télécommunications
280 767
8 194
345
356
GROUPE MANAGEM
MAROC
Extraction de minerais
278 902
2 849
346
338
UNILEVER MAGHREB
MAROC
Parachimie
277 813
ND
347
343
EUROFIND
CÔTE D’IVOIRE
Groupe diversifié
274 950
ND
348
485
SINAI CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
274 108
121 646
349
297
ZAIN TANZANIE (BHARTI AIRTEL)
TANZANIE
Opérateur de téléphonie mobile
272 300
6 800
350
391
OUTSPAN IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
272 184
808
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
114
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 351-400
351
345
MANTRAC
ÉGYPTE
Concessionnaire
271 430
3 385
352
394
ENTREPRISE NATIONALE DE GÉOPHYSIQUE
ALGÉRIE
Services aux entreprises
270 332
75 945
353
233
SHELL SÉNÉGAL
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
270 083
ND
354
412
SEVEN-UP BOTTLING CO.
NIGERIA
Agro-industrie
269 413
12 412
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
355
479
SANYATI HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Génie civil
269 258
7 143
356
306
SHELL MAURITIUS
MAURICE
Hydrocarbures, services annexes
269 118
8 436
357
358
PETROMINS-OIL DU MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services annexes
268 759
ND
358
432
TOURAH CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
265 787
61 905 ND
359
350
DÉLICES DANONE
TUNISIE
Agroalimentaire
265 290
360
392
SOCOCIM INDUSTRIES
SÉNÉGAL
Matériaux de construction
264 508
ND
361
323
TRENCOR
AFRIQUE DU SUD
Transport maritime
263 978
34 918
362
354
ALGÉRIE POSTE
ALGÉRIE
Services postaux
262 382
1 423
363
372
ROGERS GROUP
MAURICE
Bâtiment
261 849
18 561
364
370
SOCIÉTÉ NIGÉRIENNE DE PRODUITS PÉTROLIERS
NIGER
Hydrocarbures, services annexes
260 874
11 143
365
426
DRDGOLD
AFRIQUE DU SUD
Extraction d’or
257 606
17 409
366
360
COMARIT
MAROC
Transport maritime
257 575
ND
367
402
MAGHRÉBAIL
MAROC
Intermédiation financière
256 928
9 700
368
344
ZAIN GABON (BHARTI AIRTEL)
GABON
Opérateur de téléphonie mobile
256 400
19 900
369
252
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, raffinerie
256 008
– 4 227
370
365
ARAB CABLES CO.
ÉGYPTE
Fabrication de câbles électriques
254 705
7 036
371
384
NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Agroalimentaire
253 532
7 020
372
308
VODACOM CONGO
RD CONGO
Opérateur de téléphonie mobile
251 035
ND
373
-
ESORFRANKI
AFRIQUE DU SUD
Génie civil
250 471
26 646 21 437
374
403
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES
ALGÉRIE
Assurances
250 199
375
397
ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.
SWAZILAND
Agro-industrie
249 726
21 825
376
362
MARIDIVE AND OIL SERVICES
ÉGYPTE
Hydrocarbures, services annexes
246 980
71 934
377
407
DELTA HOLDING
MAROC
Groupe diversifié
246 647
29 640
378
409
STÉ DE LIMONADERIES ET BRASSERIES D’AFRIQUE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie des boissons
245 460
30 107
379
-
BUILDMAX
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
243 429
– 135 797 16 403
380
-
SOCIÉTÉ ENNAKL
TUNISIE
Distribution automobile
243 288
381
377
SEFALANA HOLDING CO.
BOTSWANA
Agroalimentaire
241 583
9 348
382
463
TOTAL BURKINA
BURKINA FASO
Hydrocarbures, services annexes
241 368
5 439
383
399
384
-
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
MAROC
Industrie pharmaceutique
240 313
ND
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
MAROC
Industrie des boissons
240 291
ND
385 386
398
STÉ IVOIRIENNE DE PROMOTION DE SUPERMARCHÉS
CÔTE D’IVOIRE
Grande distribution
237 381
2 180
451
NATIONAL CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
237 247
49 298
387
421
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
KENYA
Industrie du tabac
236 434
18 667
388
380
NEW MAURITIUS HOTELS
MAURICE
Tourisme, hôtellerie
236 267
38 624
389
388
GROUPE ACIMA
MAROC
Commerce de détail
236 034
– 2 447
390
369
COMPAGNIE DU KOMO
GABON
Holding
235 935
15 481
391
414
TOGO TÉLÉCOM
TOGO
Opérateur de téléphonie mobile
235 034
62 910
392
-
PALMERAIES KOUTOUBIA
MAROC
Agroalimentaire
234 941
ND
393
-
WEST AFRICAN CEMENT CO.
TOGO
Matériaux de construction
234 931
26 334
394
-
STÉ NATIONALE DE VÉHICULES INDUSTRIELS (SNVI)
ALGÉRIE
Construction automobile
234 313
ND
395
386
AMREYAH CEMENT
ÉGYPTE
Matériaux de construction
233 838
72 847
396
393
BIOPHARM
ALGÉRIE
Industrie pharmaceutique
233 181
12 383
397
450
ILLOVO MALAWI
MALAWI
Agro-industrie
230 717
85 948
LABEL VIE
MAROC
Grande distribution
230 449
9 916
INTERNATIONAL TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
229 909
ND
BENUE CEMENT CO.
NIGERIA
Matériaux de construction
229 679
94 280
398
-
399
296
400
-
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
116
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 401-450
401
430
402
-
403
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
MAURITIUS TELECOM
MAURICE
Opérateur de téléphonie mobile
227 639
GROUPE ONE TECH
TUNISIE
Fabrication de câbles électriques
227 533
46 932 ND
281
METMAR
AFRIQUE DU SUD
Métallurgie, sidérurgie
227 119
21 930
404
336
PETROLEOS DE MOÇAMBIQUE
MOZAMBIQUE
Hydrocarbures, services annexes
226 846
190
405
478
FAMOUS BRANDS
AFRIQUE DU SUD
Tourisme, hôtellerie
225 733
25 837
406
400
GROUPE BOUSSARSAR
TUNISIE
Tourisme, hôtellerie
225 459
ND
407
373
STARCOMMS
NIGERIA
Équipements de télécommunications
225 034
– 51 083
408
418
CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE
MAROC
Concessionnaire
222 812
ND
409
427
EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.
ÉGYPTE
Tourisme, hôtellerie
220 867
28 813
410
429
411
-
412
437
413
-
414
438
SEFALANA CASH AND CARRY
BOTSWANA
Grande distribution
220 839
5 911
ENTREPRISE NAT. DE GRANDS TRAVAUX PÉTROLIERS
ALGÉRIE
Hydrocarbures
220 631
3 562 1 976
CIEL TEXTILE
MAURICE
Fabrication de produits textiles
219 061
DELPHI AUTOMOTIVE SYSTEMS MAROC
MAROC
Fabrication de câbles électriques
216 890
ND
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON (SOBRAGA)
GABON
Industrie des boissons
215 408
18 303
415
404
SOCIÉTÉ DES MINES DE L’AÏR
NIGER
Extraction d’uranium
214 998
34 475
416
420
BRASSERIES DU MAROC
MAROC
Industrie des boissons
214 707
9 046
417
-
DISWAY
MAROC
Commerce de détail
212 947
9 412
418
371
TOTAL MAURITIUS
MAURICE
Hydrocarbures, services annexes
212 683
6 853
419
433
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
CÔTE D’IVOIRE
Groupe diversifié
212 470
ND
420
416
LG ELECTRONICS MOROCCO
MAROC
Fabric. d’équip. électroménagers
212 284
ND – 33 654
421
376
GROUPE IND. DES PRODUCTIONS LAITIÈRES (GIPLAIT)
ALGÉRIE
Industrie laitière
211 801
422
482
SOCIÉTÉ LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS
MAROC
Travaux publics
211 160
ND
423
-
NSIA PARTICIPATIONS S.A.
CÔTE D’IVOIRE
Holding
210 969
15 060 – 847
424
445
ÉNERGIE DU MALI
MALI
Prod. & distr. d’eau et d’électricité
210 328
425
419
TRADEX S.A.
CAMEROUN
Hydrocarbures, services annexes
210 167
ND
426
461
OFFICE NAT. DES TÉLÉCOMMUNICATIONS (ONATEL)
BURKINA FASO
Opérateur de télécommunications
208 336
21 365
427
480
PEREGRINE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Intermédiation financière
208 282
66 939
428
396
ZAIN CONGO (BHARTI AIRTEL)
CONGO
Opérateur de téléphonie mobile
208 100
12 400
429
401
PALM HILLS DEVELOPMENT CO.
ÉGYPTE
Promotion immobilière
207 572
86 159
430
355
MISR REFRIGERATOR AND AIR CONDITIONING CO.
ÉGYPTE
Fabrication d’appareils électriques
205 712
20 133
431
425
SAN STEFANO REAL ESTATE
ÉGYPTE
Tourisme, hôtellerie
204 595
18 234
432
411
CARTHAGE POWER CO.
TUNISIE
Prod. & distribution d’électricité
203 647
23 922 21 830
433
-
NAMIBIA BREWERIES
NAMIBIE
Industrie des boissons
203 481
434
382
UNIVERS ACIER
MAROC
Métallurgie, sidérurgie
202 660
ND
435
317
MAGHREB STEEL
MAROC
Métallurgie, sidérurgie
202 448
– 27 972
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE (CGI)
MAROC
Promotion immobilière
201 699
69 652
SANTOVA LOGISTICS
AFRIQUE DU SUD
Organisation du transport de fret
201 336
505
UMGENI WATER-AMANZI
AFRIQUE DU SUD
Prod. & distribution d’eau potable
201 244
71 052
436
-
437
431
438
-
439
375
PALMCI
CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
200 122
5 924
440
471
RÉGIE AUT. DE DISTR. D’EAU ET D’ÉLEC. DE MARRAKECH
MAROC
Prod. & distribution d’eau potable
199 245
34 014 22 949
441
446
CIMENTERIES DU CAMEROUN
CAMEROUN
Matériaux de construction
198 513
442
-
UPPER EGYPT FLOUR MILLS
ÉGYPTE
Agroalimentaire
198 066
17 176
443
-
ZAMBIA SUGAR
ZAMBIE
Agro-industrie
197 929
35 633 81 896
444
-
445
424
HELWAN FERTILIZER CO.
ÉGYPTE
Industrie chimique
197 578
ARGENT INDUSTRIAL
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
197 443
446
1 561
-
NAMIBIAN POWER CORP.
NAMIBIE
Prod. & distribution d’électricité
196 715
80 314 28 074
447
-
EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING
ÉGYPTE
Logistique aéroportuaire
196 229
448
422
NU WORLD HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Organisation du transport de fret
194 559
3 367
449
498
CERAMIC INDUSTRIES
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
194 167
12 232
450
-
BSI STEEL
AFRIQUE DU SUD
Métallurgie, sidérurgie
193 746
3 500
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
118
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C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
RANG 2010
RANG 2009
LE CLASSEMENT 2010 451-500
451
468
CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE
MOZAMBIQUE
Industrie des boissons
192 708
ND
452
447
CURRIMJEE GROUP
MAURICE
Groupe diversifié
191 999
ND
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
453
440
LECICO EGYPT
ÉGYPTE
Matériaux de construction
191 171
19 960
454
473
JAN DE NUL (PACIFIC)
MAURICE
Hydrocarbures
189 250
58 778
455
374
TOYOTA MAROC
MAROC
Concessionnaire
188 937
ND
456
-
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Commerce de détail
187 126
2 360 34 947
457
-
BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS
BOTSWANA
Assurances
186 935
458
406
COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION
TUNISIE
Transport maritime
185 836
2 839
459
413
RECTRON HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Informatique, bureautique
184 299
8 494
460
415
NEXANS MAROC
MAROC
Fabrication appareils électriques
183 634
6 197
461
313
UNILEVER CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie cosmétique
183 552
9 275
462
455
OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS
TUNISIE
Logistique aéroportuaire
182 825
56 010
463
448
SUNEOR
SÉNÉGAL
Agro-industrie
182 756
– 6 251
464
483
EGYPTIAN INTERNAT. PHARMACEUTICAL INDUSTRIES CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
181 975
51 701
465
-
DELTA SUGAR
ÉGYPTE
Agro-industrie
181 166
18 521
466
-
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
ÉGYPTE
Matériaux de construction
180 975
52 328
467
428
SHELL CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures
180 755
2 195
468
452
ISLAMIC CO. FOR PHARMA. CHEM. AND MED. SUPPLIES
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
179 653
59 838
469
-
470
381
COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES
ALGÉRIE
Assurances
179 357
11 142
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE SIDÉRURGIE
TUNISIE
Métallurgie, sidérurgie
179 307
– 12 321
471
-
CIE ALGÉRIENNE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
ALGÉRIE
Assurances
178 214
14 703
472
-
MED COM
TUNISIE
Fabrication appareils électriques
177 550
3 879
473
494
SOCIÉTÉ NATIONALE DES AUTOROUTES DU MAROC (ADM)
MAROC
Génie civil
176 062
ND
474
465
ITALTILE
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
175 670
34 649 25 380
475
459
COSMIVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie cosmétique
175 545
476
460
EL NASR MINING CO.
ÉGYPTE
Extraction de minerais
175 388
83 402
477
488
DATACENTRIX HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
NTIC
174 023
10 840
478
436
479
-
MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS
ÉGYPTE
Agroalimentaire
173 865
6 841
ENGEN BOTSWANA
BOTSWANA
Hydrocarbures, services annexes
173 601
13 306 15 725
480
467
DAMANG MINES
GHANA
Extraction d’or
172 196
481
469
MTN SOUDAN
SOUDAN
Opérateur de téléphonie mobile
172 104
ND
482
-
CENTRALE LAITIÈRE DU CAP BON
TUNISIE
Industrie laitière
170 514
3 987
483
-
484
477
485
-
486
472
487
-
CIPLA MEDPRO (EX-ENALENI PHARMACEUTICALS)
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
170 151
21 558
COMPAGNIE MAURICIENNE DE TEXTILE
MAURICE
Filature, tissage
169 623
22 089
EOH HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Service aux entreprises
169 208
10 494
CKG HOLDING
CÔTE D’IVOIRE
Groupe diversifié
169 200
ND
1TIME HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Transport aérien
168 668
5 510
488
-
UCS GROUP
AFRIQUE DU SUD
Édition de logiciels
168 204
3 700
489
-
ELB GROUP
AFRIQUE DU SUD
Bâtiment
167 961
7 486
490
466
CADBURY NIGERIA
NIGERIA
Agroalimentaire
167 844
– 8 108
491
-
SEMOULERIE INDUSTRIELLE DE LA MITIDJA
ALGÉRIE
Agroalimentaire
167 821
ND
492
359
METOREX
AFRIQUE DU SUD
Extraction de minerais
167 409
– 203 203 ND
493
-
CFAO MOTORS MAROC
MAROC
Concessionnaire
165 985
494
361
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL (ICS)
SÉNÉGAL
Extraction de minerais
165 466
ND
495
476
CASA GRAINS
MAROC
Agroalimentaire
165 417
ND
496
491
LEONI TUNISIE
TUNISIE
Fabrication d’équip. automobiles
163 795
7 525
497
-
AGRA (COOPERATIVE)
NAMIBIE
Production agricole
162 933
3 085
498
481
BARID AL MAGHRIB
MAROC
Services postaux
162 826
34 758
499
407
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS (SAPH)
CÔTE D’IVOIRE
Production agricole
161 803
13 463
500
486
MOQUETTE MAC (EX - MISR AMERICA CARPET)
ÉGYPTE
Fabrication de produits textiles
161 390
14 334
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 – ND : NON DÉTERMINÉ
120
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
PA R S E C T E U R S
Agro-industrie
Des signes encourageants
L
cité totale de production de 3,1 milliards de litres de bière par an. La fin de l’année 2009 a été marquée par une grève conduite par le syndicat Food and Allied Workers Union (Fawu) qui a touché la filiale Amalgamated Beverage Industries (ABI), spécialisée dans les boissons non alcoolisées. Elle s’est achevée au bout d’un mois et demi à la suite de l’octroi par la direction d’une augmentation des salaires et des primes de 8,3 %. Les perspectives d’activité pour l’année 2010 étaient fortement influencées par la Coupe du monde de football, qui promettait une belle augmentation de la consommation de bière et de boissons gazeuses. La quatrième plus grosse entreprise sud-africaine du secteur, Tiger Brands, un groupe très diversifié dans le secteur des produits alimentaires et des boissons, s’en sort également bien. La reprise de l’activité se solde par une hausse (en dollars) de 31 % du CA et de 39 % du bénéfice net (qui représente 12 % du CA). Le groupe affiche son ambition de réaliser de nouvelles acquisitions en Afrique, après les récentes prises de contrôle de Haco Industries (Kenya) et de Chococam (Cameroun). Tiger Brands est toujours talonné par son concurrent Pioneer Foods, dont l’activité connaît également une nette reprise avec un CA en hausse de 9 % en monnaie locale (près de 40 % en dollars compte tenu de la forte appréciation du rand en cours d’année) et un bénéfice qui augmente de plus de 30 %. C’est Tongaat-Hulett qui réalise la meilleure performance parmi les sociétés agroalimentaires sud-africaines. Ce groupe est spécialisé dans la culture et la transformation du maïs et de la canne à sucre, en Afrique du Sud et dans les pays voisins. Ses performances ont été favorisées par une bonne saison agricole, qui a permis des hausses sensibles de production du maïs et de la canne à sucre dans la plupart des zones de production. Tongaat-Hulett gagne une place au classement, passant du 11e au 10e rang, grâce à un CA multiplié par deux en dollars. Si les plus grands groupes sud-africains tirent leur épingle du jeu, la situation reste difficile pour NADINE HUTTON/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
es entreprises du secteur agro-industriel redressent lentement la tête. La flambée des prix des produits agricoles en 2007 et 2008 les avait mis KO, réduisant dramatiquement leurs marges. La crise économique avait pesé sur leurs ventes, plombées par la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Les performances 2009 des 25 entreprises du classement montrent que le redressement s’est amorcé. La plupart enre-
Le brasseur sud-africain SAB Miller est la deuxième plus grosse capitalisation de la Bourse de Johannesburg.
122
gistrent une progression sensible de leur chiffre d’affaires (CA) et de leurs bénéfices. Le phénomène est particulièrement net pour les groupes sud-africains, qui avaient aussi été les plus touchés par la crise. Si la consommation reste faible, les coûts d’approvisionnement ont tendance à baisser. Troisième du classement, le brasseur South African Breweries (SAB) enregistre une hausse de 22 % de son CA (6 % en valeur constante). Pour son directeur général, Norman Adami, ce résultat est satisfaisant dans la mesure où « cette année a été difficile à la fois sur le plan économique et en raison de la concurrence de plus en plus forte de Heineken et de Diageo ». L’entreprise, qui est la deuxième plus grosse capitalisation de la Bourse de Johannesburg, exploite sept brasseries en Afrique du Sud avec une capa-
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
les plus petits. Plusieurs d’entre eux voient leur bénéfice diminuer à nouveau après une année 2008 particulièrement difficile. C’est le cas d’Astral Foods, leader sud-africain de la production de viande de volaille, d’Afgri (services et ingénierie agricoles) ou encore du sucrier Illovo Sugar. En Algérie, le groupe Cevital continue de parier sur l’avenir et multiplie les projets de développement dans de nouveaux secteurs. Cevital est aujourd’hui la deuxième entreprise algérienne après Sonatrach, et la première entreprise exportatrice hors hydrocarbures. Le groupe, qui compte déjà 12500 employés, envisage d’investir pas moins de 4 milliards de dollars au cours des trois prochaines années et d’atteindre un effectif de 25000 employés. Centré au départ sur l’agroindustrie (deux tiers de son CA actuel), le groupe, fondé en 1998 par Issad Rebrab, s’est rapidement diversifié dans l’automobile, les matériaux de construction, le verre et la logistique. Le Nigeria compte deux entreprises parmi les 25 du palmarès. La première, Flour Mills of Nigeria, connaît une progression soutenue de son CA mais son résultat est en baisse. Le groupe exploite quatre minoteries mais aussi des ter-
minaux portuaires et des unités d’ensachage de ciment et d’engrais. Son principal actionnaire est le milliardaire Aliko Dangote, considéré comme l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique. Le brasseur Nigerian Breweries, filiale de Heineken, maintient son CA, tandis que son bénéfice atteint 183 millions de dollars. Son concurrent, Guinness Nigeria, progresse en termes de résultat, mais pas assez pour figurer dans notre classement. Au Maroc, la Centrale laitière, filiale du groupe Omnium nord-africain (ONA) associée au français Danone, enregistre des résultats encourageants: son CA progresse de 8,5 % en monnaie locale et son résultat net de 34 % « dans un marché exigeant et de plus en plus tiré par les prix », souligne le groupe. La Compagnie sucrière marocaine de raffinage (Cosumar), également filiale de l’ONA et qui détient environ 70 % du marché marocain du sucre raffiné, maintient tout juste son CA avec un bénéfice en hausse de 10 % en dirhams. Elle perd dix places au classement. Enfin, le fabricant d’huiles alimentaires Lesieur Cristal enregistre une baisse de 7 % de son CA, « due à la baisse des prix de vente de l’huile de table à la suite de la chute des cours des huiles brutes », et sort de notre palmarès. ■ A NT OINE L ABE Y
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
13
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Ameublement
6 476 753
505 979
2
16
SAPPI
AFRIQUE DU SUD
Papeterie
5 369 000
– 177 000
3
28
SAB MILLER SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Industrie des boissons
4 214 000
ND
4
51
TIGER BRANDS
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
2 754 427
335 095
5
52
NAMPAK
AFRIQUE DU SUD
Emballage, conditionnement
2 640 531
27 247
6
59
PIONEER FOODS GROUP
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
2 195 397
75 569
7
67
CEVITAL
ALGÉRIE
Agroalimentaire
1 788 067
255 570
8
78
ALTADIS MAROC
MAROC
Industrie du tabac
1 618 821
ND
9
85
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Papeterie
1 501 490
– 10 246
10
86
TONGAAT-HULETT GROUP
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
1 501 356
408 235
11
88
DISTELL GROUP
AFRIQUE DU SUD
Industrie des boissons
1 464 648
128 672
12
101
ASTRAL FOODS
AFRIQUE DU SUD
Aviculture
1 190 951
46 454
13
104
AFGRI
AFRIQUE DU SUD
Production agricole
1 183 777
47 717
14
105
FLOUR MILLS OF NIGERIA
NIGERIA
Minoterie
1 181 246
25 532
15
109
ILLOVO SUGAR
AFRIQUE DU SUD
Sucre
1 141 642
89 251
16
114
NIGERIAN BREWERIES
NIGERIA
Industrie des boissons
1 077 552
183 090
1 006 081
68 542
17
123
ANGLOVAAL INDUSTRIES
AFRIQUE DU SUD
Agroalimentaire
18
132
RAINBOW CHICKEN
AFRIQUE DU SUD
Aviculture
937 375
47 930
19
141
CLOVER HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie laitière
844 327
72 656
20
148
EGYPTIAN SUGAR AND INTEGRATED INDUSTRIES CO.
ÉGYPTE
Sucre
755 981
53 442
21
156
EASTERN CO.
ÉGYPTE
Industrie du tabac
718 654
150 431
22
157
CENTRALE LAITIÈRE
MAROC
Industrie laitière
716 171
76 800
23
158
COMPAGNIE SUCRIÈRE MAROCAINE DE RAFFINAGE
MAROC
Sucre
714 791
69 572
24
159
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Emballage, conditionnement
713 121
ND
25
168
CARGILL CÔTE D'IVOIRE
CÔTE D'IVOIRE
Agro-industrie
670 846
2 978
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
123
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Travaux publics
Un contexte très défavorable
TIM A. HETHERINGTON/PANOS-REA
Pour le sud-africain Murray & Roberts, qui prend cette année la tête du peloton à la place de son concurrent égyptien Orascom, « l’année 2009 a été la plus incertaine qu’ait connue l’entreprise depuis longtemps ». Si le leader africain du BTP réussit à maintenir un chiffre d’affaires (CA) et un bénéfice en forte hausse, il a dû supprimer plus de 7 000 emplois pour faire face à la baisse de son activité. Le numéro deux du pays, Wilson Bayly Holmes-Ovcon (WBHO), a tout autant subi la conjoncture, à tel point que son président s’est déclaré « agréablement surpris » d’une nouvelle progression du bénéfice net à hauteur de 71 %, tandis que l’activité progresse de 74 %. Là encore, l’effet Coupe du monde est venu sauver la mise, avec l’achèvement de quelques grands projets, comme les stades Moses-Mabhida à Durban, Green Point au Cap et Peter-Mokaba à Polokwane. WBHO a également des contrats en cours au Ghana et en Zambie, ce dernier pays étant jugé particulièrement prometteur. Le groupe Five redresse très nettement la tête après une année 2008 très sombre. Son CA progresse de 36 % en rands et son bénéfice net de 25 %, ce qui lui permet de regagner deux places au classement. En Égypte, Orascom Construction Industries (OCI), détenu à 56 % par la famille Sawiris, enregistre une progression de près de 4 % de son CA, mais une baisse d’au moins 50 % de son bénéfice net. Le groupe explique ces modestes performances par « le faible prix des engrais et le ralentissement du marché de la construction ». La section BTP du groupe a notamment souffert de l’abandon des grands projets immobiliers à Dubaï. Au cours de l’exercice, le groupe a obtenu, en partenariat avec l’espagnol Aqualia, la construction et la concession de la nouvelle unité de traitement des eaux usées du Caire, pour une valeur de 472 millions de dollars. La division engrais, qui contribue à 35 % des revenus du groupe, a conclu un accord avec le brésilien Fertipar lui permettant de devenir le premier fournisseur d’urée du pays et a achevé à 90 % la construction de sa nouvelle unité algérienne, Sorfert Algérie, réalisée en partenariat avec Sonatrach. Le groupe The Arab Contractors enregistre une progression de 23 % de son CA et de 114 % de son bénéfice net. Le
Julius Berger Nigeria enregistre des résultats positifs, cependant ternis par une affaire de corruption impliquant l’entreprise.
124
A
frique du Sud et Maghreb continuent de concentrer les grands groupes africains du bâtiment et des travaux publics (BTP), et le paysage n’évolue guère d’une année sur l’autre. Hors de ces deux zones, seul le Nigeria parvient à aligner une entreprise parmi les 25 sociétés de notre classement. Plus de la moitié (13 sur 25) sont sud-africaines, sept sont égyptiennes. Il reste quatre places, que se partagent le Maroc (3) et l’Algérie (1). Comme en 2008, le secteur a continué de souffrir d’une conjoncture économique très défavorable qui a entraîné le report de nombreux projets, aussi bien dans le secteur minier que dans ceux des infrastructures publiques et de l’immobilier résidentiel, industriel et commercial. Les plus grands groupes sud-africains et égyptiens, traditionnellement très présents sur le marché de la construction dans les pays du Golfe, ont aussi souffert du brusque arrêt des programmes immobiliers dans la région, du fait de l’explosion de la bulle immobilière à Dubaï. À l’inverse, les grands chantiers réalisés dans le cadre de la Coupe du monde de football ont dopé l’activité des compagnies sud-africaines, de même que certains grands programmes lancés avant la crise.
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C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Travaux publics
Un contexte très défavorable
TIM A. HETHERINGTON/PANOS-REA
Pour le sud-africain Murray & Roberts, qui prend cette année la tête du peloton à la place de son concurrent égyptien Orascom, « l’année 2009 a été la plus incertaine qu’ait connue l’entreprise depuis longtemps ». Si le leader africain du BTP réussit à maintenir un chiffre d’affaires (CA) et un bénéfice en forte hausse, il a dû supprimer plus de 7 000 emplois pour faire face à la baisse de son activité. Le numéro deux du pays, Wilson Bayly Holmes-Ovcon (WBHO), a tout autant subi la conjoncture, à tel point que son président s’est déclaré « agréablement surpris » d’une nouvelle progression du bénéfice net à hauteur de 71 %, tandis que l’activité progresse de 74 %. Là encore, l’effet Coupe du monde est venu sauver la mise, avec l’achèvement de quelques grands projets, comme les stades Moses-Mabhida à Durban, Green Point au Cap et Peter-Mokaba à Polokwane. WBHO a également des contrats en cours au Ghana et en Zambie, ce dernier pays étant jugé particulièrement prometteur. Le groupe Five redresse très nettement la tête après une année 2008 très sombre. Son CA progresse de 36 % en rands et son bénéfice net de 25 %, ce qui lui permet de regagner deux places au classement. En Égypte, Orascom Construction Industries (OCI), détenu à 56 % par la famille Sawiris, enregistre une progression de près de 4 % de son CA, mais une baisse d’au moins 50 % de son bénéfice net. Le groupe explique ces modestes performances par « le faible prix des engrais et le ralentissement du marché de la construction ». La section BTP du groupe a notamment souffert de l’abandon des grands projets immobiliers à Dubaï. Au cours de l’exercice, le groupe a obtenu, en partenariat avec l’espagnol Aqualia, la construction et la concession de la nouvelle unité de traitement des eaux usées du Caire, pour une valeur de 472 millions de dollars. La division engrais, qui contribue à 35 % des revenus du groupe, a conclu un accord avec le brésilien Fertipar lui permettant de devenir le premier fournisseur d’urée du pays et a achevé à 90 % la construction de sa nouvelle unité algérienne, Sorfert Algérie, réalisée en partenariat avec Sonatrach. Le groupe The Arab Contractors enregistre une progression de 23 % de son CA et de 114 % de son bénéfice net. Le
Julius Berger Nigeria enregistre des résultats positifs, cependant ternis par une affaire de corruption impliquant l’entreprise.
124
A
frique du Sud et Maghreb continuent de concentrer les grands groupes africains du bâtiment et des travaux publics (BTP), et le paysage n’évolue guère d’une année sur l’autre. Hors de ces deux zones, seul le Nigeria parvient à aligner une entreprise parmi les 25 sociétés de notre classement. Plus de la moitié (13 sur 25) sont sud-africaines, sept sont égyptiennes. Il reste quatre places, que se partagent le Maroc (3) et l’Algérie (1). Comme en 2008, le secteur a continué de souffrir d’une conjoncture économique très défavorable qui a entraîné le report de nombreux projets, aussi bien dans le secteur minier que dans ceux des infrastructures publiques et de l’immobilier résidentiel, industriel et commercial. Les plus grands groupes sud-africains et égyptiens, traditionnellement très présents sur le marché de la construction dans les pays du Golfe, ont aussi souffert du brusque arrêt des programmes immobiliers dans la région, du fait de l’explosion de la bulle immobilière à Dubaï. À l’inverse, les grands chantiers réalisés dans le cadre de la Coupe du monde de football ont dopé l’activité des compagnies sud-africaines, de même que certains grands programmes lancés avant la crise.
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C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
marché égyptien représente 83 % de son activité. En Afrique, il est surtout présent au Maghreb, en Ouganda, au Nigeria et au Botswana. Filiale du groupe italien Italcementi, Suez Cement, qui produit environ 12 millions de tonnes de ciment par an dans ses cinq usines égyptiennes, affiche une sensible progression de ses résultats. Son CA progresse de 17 % et son bénéfice net de 26 %. « Le marché a été marqué par une reprise de la construction qui a généré une augmentation de 25 % de la demande de ciment », soulignent ses dirigeants, alors que le groupe détient 25 % du marché national du ciment gris et 42 % du marché du ciment blanc. Le Maroc se distingue par la présence dans le classement de deux sociétés immobilières et du fabricant de ciment Lafarge. Premier opérateur immobilier coté à la Bourse de Casablanca, Douja Promotion occupe, avec des programmes totalisant plus de 190000 logements, la place de leader sur le marché national de la promotion immobilière. Son CA a progressé de 20 % en 2009, mais son bénéfice a diminué de 19 %. Le groupe a livré 18 800 logements et en a vendu 22 500 en 2009. Le principal actionnaire est Anas Sefrioui, qui
détient 62 % du capital. À la 21e place, le holding d’aménagement Al Omrane met en œuvre, pour le compte de l’État marocain, des programmes de création de villes nouvelles, d’aménagement de pôles urbains et d’éradication des bidonvilles. Son CA progresse de 3 % en 2009. Quant à Lafarge Ciment, son activité progresse, avec un CA et un bénéfice net en hausse de 11 %. « Nos ventes ont connu une augmentation de 4,2 % par rapport à 2008 », souligne le groupe, qui précise que, après le démarrage réussi de la deuxième ligne de sa cimenterie de Tétouan, il prévoit le lancement dans les meilleurs délais d’une nouvelle unité dans la région de Souss. Unique compagnie subsaharienne hors Afrique du Sud dans notre palmarès, Julius Berger Nigeria, filiale du groupe allemand de travaux publics Bilfinger Berger, maintient un rythme de croissance régulier avec une hausse de 20 % de son CA et de 21 % de son bénéfice net. Julius Berger a été impliqué dans une affaire de corruption au côté de l’américain Halliburton autour du contrat de l’usine de liquéfaction de gaz de Bonny et il a accepté de verser les quelque 30 millions de dollars réclamés par la justice nigériane. ■ A NT OINE L ABE Y
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
23
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
4 551 847
315 115
2
31
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
ÉGYPTE
Travaux publics
3 861 027
461 994
3
50
THE ARAB CONTRACTORS - OSMAN AHMED OSMAN & CO.
ÉGYPTE
Travaux publics
2 764 000
223 000
4
62
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON (WBHO)
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 991 131
129 805
5
77
GROUP FIVE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 630 006
72 069
6
93
GRINAKER - LTA
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
1 325 415
ND
7
108
SUEZ CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
1 155 827
235 457
8
127
JULIUS BERGER NIGERIA
NIGERIA
Travaux publics
973 675
21 648
9
134
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
914 484
138 056
10
139
TALAAT MOUSTAFA GROUP
ÉGYPTE
Promotion immobilière
873 554
200 363
11
144
COSIDER
ALGÉRIE
Travaux publics
821 318
152 342
12
149
MASSBUILD
AFRIQUE DU SUD
Bâtiment
755 612
ND
13
150
DOUJA PROMOTION
MAROC
Promotion immobilière
754 446
128 502
14
151
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION
AFRIQUE DU SUD
Bâtiment
752 161
19 144
15
164
CASHBUILD
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
682 977
23 871
16
165
LAFARGE CIMENTS
MAROC
Matériaux de construction
682 819
233 564
17
170
AURECON HERITAGE COMPANIES
AFRIQUE DU SUD
Ingénierie
668 000
ND
18
180
BASIL READ HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Travaux publics
628 597
36 524
19
182
RAUBEX
AFRIQUE DU SUD
Génie civil
617 864
79 855
20
183
EGYPTIAN CEMENT CO.
ÉGYPTE
Matériaux de construction
615 581
266 757
21
185
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
MAROC
Promotion immobilière
611 011
73 537
22
204
EL ARABIA FOR PROJECTS & CONSTRUCTION
ÉGYPTE
Bâtiment
550 081
155 869
23
213
ILIAD AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
528 563
10 060
24
221
STÉ ÉGYPT. D’ENTREPRISES - MOKHTAR IBRAHIM
ÉGYPTE
Travaux publics
516 246
24 696
25
233
MURRAY & ROBERTS CEMENTATION
AFRIQUE DU SUD
Matériaux de construction
463 916
28 312
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
125
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Eau et électricité
Des tensions persistantes
V
ive la crise ! La récession économique mondiale, en réduisant brutalement l’activité dans les mines sud-africaines et donc leur consommation électrique, a offert à la compagnie d’électricité Eskom un répit inespéré, alors que l’entreprise multipliait ces dernières années pannes et délestages. Du coup, l’honneur est sauf : les stades de la Coupe du monde de football n’ont pas eu à subir les coupures de courant tant redoutées. Pour le reste, beaucoup reste à faire, même si le pire a été évité. Des mesures de redressement très sévères ont été prises, fondées essentiellement sur des augmentations tarifaires douloureuses pour les consommateurs, qui vont voir le prix du kilowattheure plus que doubler (de 0,33 à 0,70 dollar) d’ici à 2013 (un particulier sud-africain paiera
alors son électricité au même prix qu’un consommateur suisse). Mais ces décisions commencent à porter leurs fruits. Après plusieurs années de lourds déficits, l’entreprise a réussi à dégager un bénéfice net de près de 500 millions de dollars en 2009, contre une perte de 1 milliard de dollars en 2008. Pour se tirer définitivement d’affaire, Eskom doit investir massivement dans de nouvelles capacités de production: l’entreprise va devoir emprunter 190 milliards de rands (environ 27 milliards de dollars) d’ici à 2017 pour porter sa capacité de production à 12300 mégawatts (MW). La situation est moins tendue à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg). L’entreprise d’État redevient bénéficiaire après une année 2008 difficile en raison de la hausse du prix du fuel. Son chiffre d’affaires (CA) progresse de
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
6
ESKOM
AFRIQUE DU SUD
Électricité
9 600 397
2
53
OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ
MAROC
Électricité
2 409 408
488 048 ND
3
64
SOCIÉTÉ NATIONALE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ
ALGÉRIE
Électricité et gaz
1 826 891
62 953
4
82
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ
TUNISIE
Électricité et gaz
1 539 765
6 639
5
142
KENYA POWER AND LIGHTING
KENYA
Électricité
838 165
40 732
6
166
JORF LASFAR ENERGY CO.
MAROC
Électricité
682 017
ND
7
179
RAND WATER
AFRIQUE DU SUD
Eau potable
630 545
80 303
8
186
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA (LYDEC)
MAROC
Électricité et eau
609 986
27 675
9
189
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ
CÔTE D’IVOIRE
Électricité
605 720
12 342
10
194
VEOLIA ENVIRONNEMENT (EX-VEOLIA WATER MAROC)
MAROC
Eau potable
580 140
ND
11
219
VOLTA RIVER AUTHORITY
GHANA
Électricité
519 943
– 53 011
12
226
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ (SENELEC)
SÉNÉGAL
Électricité
488 716
12 637
13
244
OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE
MAROC
Eau potable
437 709
15 561
14
289
AES AFRICAN POWER CO.
CAMEROUN
Électricité
345 563
ND
15
315
HIDROELECTRICA DE CAHORA BASSA
MOZAMBIQUE
Électricité et eau
313 745
– 55 794 8 141
16
341
SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON
GABON
Électricité et eau
284 620
17
424
ÉNERGIE DU MALI
MALI
Électricité et eau
210 328
-847
18
432
CARTHAGE POWER CO.
TUNISIE
Électricité
203 647
23 922
19
438
UMGENI WATER-AMANZI
AFRIQUE DU SUD
Eau potable
201 244
71 052
20
440
RÉGIE AUTONOME DE DISTRIB. D’EAU ET D’ÉLECTR. DE MARRAKECH
MAROC
Eau potable
199 245
34 014
21
446
NAMIBIAN POWER CORP. (NAMPOWER)
NAMIBIE
Électricité
196 715
80 314
22
-
KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.
KENYA
Électricité
159 800
26 156
23
-
SOCIÉTÉ NATIONALE D’EXPLOITATION ET DE DISTRIBUTION DES EAUX
TUNISIE
Eau potable
159 348
– 38 793
24
-
COPPERBELT ENERGY CORP.
ZAMBIE
Électricité
154 169
11 062
25
-
RÉGIE AUTONOME DE DISTRIBUTION D’EAU ET D’ÉLECTRICITÉ DE FÈS
MAROC
Électricité et eau
141 903
11 765
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
126
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
MIKE HUTCHINGS/REUTERS
10 %, pour une production en hausse de 2,5 %. À la fin de 2009, la Steg a lancé officiellement son programme de développement des énergies renouvelables sous l’appellation « Plan solaire ». Il prévoit près de 3 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2016 pour développer les énergies solaire, éolienne et de la biomasse, et pour financer des programmes d’économie d’énergie. Le projet de nouvelle centrale électrique de Bizerte, d’une puissance de 350 à 500 MW, qui doit être mise en service en 2014, a fait l’objet d’un appel d’offres au début de 2009. La centrale sera mise en concession au profit d’un opérateur privé. À côté de la Steg, la société privée Carthage Power exploite, depuis 20 02 , la cent ra le de Radès II. Carthage Power a été créée en 1999 par BTU Ventures (États-Unis) et Marubeni (Japon). La centrale à gaz de Radès II assure 23 % de la production nationale d’électricité. Le CA de Carthage Power a légèrement baissé (– 6 %) en 2009, tandis que son bénéfice net progresse de 10 %. Au Kenya, la société publique Kenya Power and Lighting Company (KPLC), qui transporte et distribue l’électricité produite par cinq sociétés, passe de la 9e à la 5e place du classement grâce à une très forte progression (+ 68 %) de son CA. Son bénéfice net est presque multiplié par deux. L’autre compagnie kényane du classement, Kenya Generating Company (Kengen), issue de la restructuration de KPLC et qui produit environ 80 % de l’électricité consommée au Kenya, enregistre des performances plus modestes, avec une progression de 9,5 % de son CA en monnaie locale, mais un bénéfice net réduit de moitié. L’activité a été handicapée par « la plus mauvaise situation hydrologique depuis soixante-quinze ans », qui a entraîné une baisse de la production des barrages hydroélectriques, souligne Kengen. Au Ghana, Volta River Authority (VRA) reste toujours fortement déficitaire. En 2009, ses pertes dépassent 10 % de son CA. Son niveau d’endettement est jugé extrêmement préoccupant. VRA a reçu, en mai 2009, sa première livraison de gaz naturel nigérian fourni par West African Gas Pipeline Company (Wapco) pour la centrale de Takoradi. Le pipeline de Wapco doit alimenter quatre turbines à gaz de 110 MW au Ghana. Au Sénégal, la Senelec sort du rouge après une perte de 14,7 millions de dollars en 2008, tandis que son CA se maintient. Malgré ces bons chiffres, l’entreprise fait toujours l’objet de vives critiques au sujet de sa gestion et des délestages fréquents. Les difficultés de trésorerie chroniques l’empêchent régulièrement d’acheter du fuel
pour ses centrales thermiques. En juin 2009, le Parti socialiste a exigé « un audit indépendant sur les milliards prétendument investis dans la Senelec sans qu’aucune amélioration notable ne soit constatée dans la qualité du service public de l’électricité ». Dans le secteur de l’eau, Rand Water, société d’État sud-africaine qui alimente en eau potable toute la région de Johannesburg, numéro 7 de notre classement sectoriel, gagne quatre places grâce à une hausse de 40 % de son CA en dollars (9,4 % en rands). Son bénéfice est en légère baisse, mais représente toujours plus de 10 % du CA. La Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec), filiale de la Lyonnaise des eaux, qui a pris en charge en 1997 la distribution d’électricité et d’eau et le service d’assainissement du Grand Casablanca, subit une légère érosion de son bénéfice net (– 0,5 %), tandis que son CA chute de 6,2 %. Elle recule de deux places au classement et y occupe cette année la 8e place. Toujours au Maroc, le CA de l’Office national de l’eau potable (Onep) progresse de 5 % et son bénéfice net de 35 %. La Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Marrakech (Radeema) enregistre une progression de 17 % de son CA et de 13 % de son bénéfice net. Son homologue de Fès, la Radeef, fait son entrée dans le classement. En Tunisie, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) voit sa situation financière se détériorer très nettement et s’enfonce dans le rouge. Le CA de la société d’État baisse de 10 %, et elle enregistre son deuxième déficit consécutif. Celui de 2009 est le double de celui de 2008 et représente désormais près du quart du CA. ■ A NT OINE L ABE Y
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
Les SudAfricains vont voir le prix du kilowattheure plus que doubler d’ici à 2013.
127
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Hydrocarbures
La rentabilité contre vents et marées
L
ment ont vu leurs profits s’effondrer. Cependant, seules la Société ivoirienne de raffinage (SIR) et la Petroleum Oil and Gas Corporation of South Africa annoncent un chiffre négatif, ce qui indique que le secteur pétrolier reste rentable contre vents et marées. L’algérien Sonatrach demeure le leader incontesté mais subit une très forte chute de son chiffre d’affaires (CA), qui diminue de 33 %. À 47,5 milliards de dollars, il reste néanmoins supérieur à l’objectif prudent de 40 milliards de dollars annoncé en début d’année. Son résultat net est en retrait de 53 %. Il représente moins de la moitié de celui de 2007. La baisse des résultats de Sonatrach est imputable en grande partie à la baisse du prix du brut, mais aussi à celle des quantités vendues, avec des exportations
▲ ▲ ▲
a manne a sérieusement fondu en 2009 pour les producteurs de pétrole. Le retournement de tendance provoqué par la crise économique a été sévère. Après le sommet de 135 dollars atteint en mai 2008, la faillite de Lehman Brothers et l’effondrement des marchés qui s’est ensuivi ont fait plonger le baril de pétrole à 37 dollars au début de 2009. Les cours se sont progressivement redressés pour terminer l’année à 80 dollars. Ils sont restés globalement défavorables pour les producteurs, avec une moyenne annuelle de 62 dollars, soit plus d’un tiers en dessous des 97 dollars de 2008. La remontée s’est confirmée au début de 2010, avec un prix moyen du baril de 76 dollars au premier trimestre. Dans ces conditions, la plupart des sociétés pétrolières qui figurent dans le classe-
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
1
SONATRACH
ALGÉRIE
Hydrocarbures
47 479 918
3 820 683
2
2
SOCIEDADE NACIONAL DE COMBUSTIVEIS DE ANGOLA
ANGOLA
Hydrocarbures
22 442 400
4 325 600
3
39
ENT. NAT. DE COM. ET DE DIST. DES PRODUITS PÉTROLIERS
ALGÉRIE
Hydrocarbures, services
3 437 127
130 025
4
41
STÉ ANONYME MAROC. DE L’IND. DU RAFFINAGE (SAMIR)
MAROC
Hydrocarbures, raffinerie
3 382 081
69 647
5
58
OANDO
NIGERIA
Hydrocarbures, services
2 209 799
66 236 – 80 336
6
68
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (SIR)
CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, raffinerie
1 780 416
7
72
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DES INDUSTRIES DE RAFFINAGE
TUNISIE
Hydrocarbures, raffinerie
1 718 115
ND
8
83
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
ÉGYPTE
Hydrocarbures, raffinerie
1 518 093
172 702 16 350
9
98
KENOLKOBIL
KENYA
Hydrocarbures
1 221 230
10
100
SHELL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services
1 200 335
ND
11
106
TOTAL NIGERIA
NIGERIA
Hydrocarbures
1 171 421
26 030
12
111
TOTAL GABON
GABON
Hydrocarbures
1 119 903
140 930
13
112
THE PETROLEUM, OIL & GAS CORP. OF SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Hydrocarbures
1 090 716
– 65 815
14
119
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
CAMEROUN
Hydrocarbures
1 056 000
24 571
15
120
AFRICAN PETROLEUM
NIGERIA
Hydrocarbures
1 048 668
60 076
16
121
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
ÉGYPTE
Hydrocarbures
1 024 775
100 961
17
122
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (SONARA)
CAMEROUN
Hydrocarbures, raffinerie
1 008 460
ND
18
135
TOTAL MAROC
MAROC
Hydrocarbures, services
905 808
ND
19
140
SOCIÉTÉ NATIONALE DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL
TUNISIE
Hydrocarbures, services
851 943
ND
20
169
CONOIL
NIGERIA
Hydrocarbures, services
668 156
15 167
21
195
STÉ NATIONALE BURKINABÈ D’HYDROCARBURES (SONABHY)
BURKINA FASO
Hydrocarbures, services
577 543
52 488
22
215
ALEXANDRIA NATIONAL REFINING & PETROCHEMICALS CO.
ÉGYPTE
Hydrocarbures, raffinerie
522 222
47 167
23
216
TOTAL KENYA
KENYA
Hydrocarbures, services
521 765
6 095
24
218
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)
SÉNÉGAL
Hydrocarbures, raffinerie
520 812
ND
25
223
PÉTROLE DU MAGHREB
MAROC
Hydrocarbures, services
501 960
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
129
C. BOISSEAUX/LA VIE-REA
le groupe ait jamais exploité à ce jour. « Akpo a mobilisé 10 000 personnes pendant quatre ans », souligne le groupe pétrolier français. Sa mise en production a coûté 6 milliards de dollars. Au Cameroun, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) connaît une forte diminution de ses résultats, avec un CA en baisse de 40 % et un bénéfice qui chute de moitié, à 24 millions de dollars. Total Gabon voit son CA diminuer de 37 % et son bénéfice de 63 %, à 140 millions de dollars. Le groupe a réduit de 40 % son programme d’investissements de l’année par rapport aux prévisions initiales.
130
en baisse de 10 %, à 118 millions de tonnes-équivalent pétrole, en application des décisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de décembre 2008 de réduire les quotas de production du cartel pour freiner la chute des prix. L’année 2010 a démarré sous de meilleurs auspices, avec une hausse de 30 % de la valeur des exportations au premier trimestre 2010 par rapport au premier trimestre 2009. Au total, sur la période 2000-2009, la valeur cumulée des exportations de Sonatrach a atteint 393 milliards de dollars. Oando, plus importante société privée du secteur énergétique nigérian, voit sa croissance ralentie après plusieurs années d'une très forte hausse de son activité. Son CA progresse tout de même de 9 % et son résultat net de 10 %. Surtout présent dans la distribution, Oando a déboursé 350 millions de dollars en 2009 pour acheter cinq plateformes pétrolières qui lui permettront de développer son activité exploration-production. Total Nigeria, dont le CA baisse de 8 % et le résultat de 15 %, a vécu un événement important en 2009 avec la mise en production, au mois de mars, du champ pétrolier Akpo, le plus gros gisement mis en exploitation par le groupe Total cette année-là. Situé à 1400 m sous la surface de l’eau, c’est aussi l’un des gisements les plus profonds que
▲ ▲ ▲
La situation de la Société ivoirienne de raffinage, qui a connu un arrêt provisoire de la production début 2010, est préoccupante.
Dans le secteur du raffinage, les bons résultats de 2008 appartiennent au passé. Chiffres d’affaires et résultats sont en baisse très sensible. La première raffinerie du classement, la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir), redresse pourtant la barre après une année 2008 bien difficile. Les brusques variations des cours du brut durant l’année avaient plongé l’entreprise dans le rouge. L’exercice 2009 se solde par un résultat positif de 69 millions de dollars, le meilleur de ces cinq dernières années. Son CA subit la conjoncture en enregistrant une baisse de 34 %. Le programme de modernisation de la raffinerie de Mohammedia, lancé en 2005, a été progressivement achevé au cours de l’année avec la réception de la plupart des nouvelles unités, dont celle permettant de produire un gasoil moins polluant. La situation est beaucoup plus préoccupante pour la Société ivoirienne de raffinage (SIR). Son déficit passe en effet de 31 millions de dollars en 2008 à 70 millions de dollars en 2009, pour un CA en baisse de 35 %. Le blocage des prix à la pompe imposé par le gouvernement à la suite de la flambée des prix du brut de 2008 a eu raison du fragile équilibre financier de l’entreprise. La situation s’est dramatiquement aggravée à la fin de 2009, provoquant une rupture d’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut, faute de trésorerie, et un arrêt provisoire de la production début 2010. « Conjointement avec les autorités ivoiriennes et les banques, des solutions sont recherchées en vue de sauver la raffinerie », déclarait laconiquement un communiqué de l’entreprise en janvier 2010. En Tunisie, la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir) suit la tendance, avec un CA en baisse de 28 %. La production de la raffinerie recule de 5 % pour retrouver son niveau de 2000. Au Cameroun, le CA de la Société nationale de raffinage (Sonara) se contracte de 41 % pour s’établir à 1 milliard de dollars. Dans la distribution, les marges se resserrent, notamment pour Total Kenya, dont le bénéfice baisse de 27 %. Tandis que la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy) parvient tout de même à maintenir un bénéfice équivalent à près de 10 % de son CA. ■ A NT OINE L ABE Y
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
DIFCOM C.C. - © Fotolia
Communiqué
LE « NOUVEAU » VISAGE DE L’ASSURANCE
N
ouveau siège, nouvelles ambitions. Douze ans après sa création à la faveur de la libéralisation du marché de l’assurance, NSIA Bénin a emménagé en
novembre 2010 dans un immeuble de sept étages « construit sur fonds propres », précise Alain HOUNGUE, Directeur Général de NSIA Bénin et de NSIA Vie Bénin depuis 2005. En bon assureur, il se doit de valoriser son patrimoine : trois étages du bâtiment installé au cœur de Cotonou sur le boulevard Saint Michel, seront loués à des entreprises. « Avec l’accueil du public, la sécurité du personnel est l’une de nos priorités », expli-
NSIA,
l’assureur de référence en Afrique NSIA Bénin et NSIA Vie Bénin sont des filiales du Groupe NSIA, leader de l’assurance en Afrique de l’Ouest. ➥ 15 ans au service de ses clients
que Alain HOUNGUE en décrivant le restaurant et la salle de
➥ 1 Holding
sport du 7e niveau. Au Bénin, le groupe compte 50 employés
➥ 18 compagnies d’assurance
permanents, autant de commerciaux et deux autres établissements, à Porto-Novo et à Parakou, qui lui permettent de desservir l’ensemble du pays. NSIA Bénin continue d’agrandir sa clientèle (plus de 250 000 clients aujourd’hui) grâce à une stratégie commerciale dynamique vers les particuliers, en « démocratisant » l’assurance avec des produits innovants, comme c’est la règle dans le groupe NSIA. Grâce à quoi NSIA Bénin affiche une croissance moyenne de 10 % par an depuis cinq ans, c’est-à-dire deux fois plus rapide que celle du marché. Cette vitalité a permis d’augmenter régulièrement le capital social de l’entreprise, actuellement de 1,5 milliards de F CFA, soit bien au-dessus de ce qu’exige la réglementation de l’UEMOA. Mais le Directeur Général de NSIA Bénin voit plus loin. Une assise financière solide est indispensable pour garder la confiance des assurés : « C’est un de nos atouts, au même titre que la qualité des prestations, le respect de nos engagements ou la rapidité dans le règlement des sinistres », conclut Alain HOUNGUE qui entend bien maintenir le rythme de croissance de l’activité de NSIA Bénin et NSIA Vie Bénin pour les années à venir.
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➥ 2 banques (BIAO Côte d’Ivoire et BIAO Guinée)
➥ dans 11 pays en Afrique Après la certification des sociétés NSIA Participations Holding, NSIA Côte d’Ivoire et NSIA Vie Côte d’Ivoire, le Groupe NSIA est engagé dans une démarche qualité totale visant à placer l’ensemble de ses systèmes, de ses équipes et de ses filiales sous la certification internationale ISO 90012008.
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Mines
PER-ANDERS PETTERSSON/GETTY IMAGES
Encore une année chahutée
Les ventes de diamants ont été fortement affectées par la crise économique mondiale (ici, un atelier du groupe Steinmetz, au Botswana).
132
C
haque nouveau classement des sociétés minières africaines apporte son lot de changements. Avec des hauts et des bas, parfois impressionnants, dictés par l’évolution en montagnes russes de la plupart des cours des minerais et des métaux précieux depuis quelques années. À la faveur de la flambée des cours du phosphate en 2008, l’Office chérifien des phosphates (OCP) avait presque triplé son chiffre d’affaires (CA) en dollars et pris la place de numéro un dans les mines africaines. Comme cela était prévu, avec le repli des cours, l’OCP cède cette année la place de leader. L’heureux élu se retrouve dans une situation paradoxale. Anglo Platinum, qui opère dans le platine en Afrique du Sud (premier producteur mondial), retrouve le rang auquel il avait accédé deux exercices plus tôt. Mais il le fait alors que son CA a continué de baisser, passant de 9,6 milliards de dollars en 2007 à 5 milliards environ en 2009. Dans le même temps, ses bénéfices ont chuté de 71 %. Les deux autres leaders dans le platine sud-africain, Impala Platinum et Northam Platinum, ont connu une évolution similaire, liée à la baisse impressionnante des cours du platine à partir du second semestre 2008 en raison de la crise économique et de la baisse de la demande émanant de l’industrie automobile. Les mines africaines ont connu une année 2009 difficile. L’évolution du groupe diamantifère De Beers en est un bel exemple. Début 2009,
ses ventes se sont contractées de plus de moitié. Il a alors réagi en fermant temporairement plusieurs mines au Botswana, où opère Debswana, coentreprise entre De Beers et l’État botswanais. Mais aussi en réduisant ses ef fectifs, notamment en Afrique du Sud, où il employait 2 500 personnes. Malgré cette politique, De Beers a été sévèrement touché par la récession économique internationale, avec un CA passé de 6,9 milliards de dollars en 2008 à 3,8 milliards en 2009. La rentabilité s’est dans le même temps littéralement effondrée, avec une perte record de 743 millions de dollars en 2009. Pour sauvegarder son équilibre financier, De Beers a du émettre pour 1 milliard de droits d’émission, entièrement souscrits par les actionnaires du groupe (la famille Oppenheimer, Anglo American et l’État botswanais). Autre minerai touché par la crise, le manganèse a connu de grosses difficultés entre la mi-2008 et la mi-2009, avec un cours divisé par cinq. Emporté dans cette chute, son principal représentant en Afrique, Eramet, via sa filiale gabonaise Comilog, a vu son CA dans le manganèse diminuer de 45 % en 2009. Ses activités ont dû être stoppées plusieurs semaines, même si les investissements de moyen terme se sont poursuivis avec, notamment, l’augmentation de la capacité du site de Moanda, au Gabon, pour atteindre 4 millions de tonnes, et le développement d’un véritable complexe sidérurgique sur place. À l’inverse, quelques minerais ont retrouvé des couleurs. C’est le cas du cuivre: après avoir dégringolé en 2008, le cours est reparti à la hausse en 2009. La Zambie, qui en est le principal producteur en Afrique avec des entreprises telles que Konkola Copper Mines et ZCCM Investments Holdings, en a logiquement profité. C’est également le cas de l’or. Maltraité au moment de la crise financière, le métal précieux est rapidement reparti à la hausse, passant d’un plus bas de 750 dollars l’once au troisième trimestre 2008 à environ 1100 dollars à la fin de 2009. L’or retrouvant pleinement son rôle de
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
valeur refuge, les cours ont continué leur progression pour atteindre des niveaux jamais atteints, au-dessus des 1 300 dollars l’once au troisième trimestre 2010. Logiquement, AngloGold Ashanti, Gold Fields et Harmony Gold en ont profité pour gagner des places dans notre classement. Les trois groupes sud-africains ont en effet vu leur CA (en dollars) cumulé augmenter de 47 %. AngloGold Ashanti en a profité pour réduire ses pertes, vertigineuses en 2008 (1,7 milliard de dollars). Celles-ci se sont en effet limitées en 2009 à 268 millions de dollars, prouvant également la capacité du groupe à se redresser petit à petit. Un autre signe du caractère prometteur du premier groupe aurifère africain est l’entrée au capital de John Paulson, un spéculateur américain devenu en mars 2009 le premier actionnaire en reprenant, pour 1,3 milliard de dollars, 11 % du capital. Enfin, notre classement connaît quelques entrées. Parmi elles, la Sociedade Mineira de Catoca. Cette entreprise angolaise a été créée par plusieurs groupes, dont Empresa de Diamantes de Angola, pour gérer ce qui est l’une des principales mines de diamant au monde. Au Mali, la Société des mines d’or de Loulo (Somilo) fait également son entrée dans notre classement. La mine opé-
rée par Randgold Resources suit les traces de son aînée, Morila, désormais en fin de vie. Loulo fait partie des mines qui prennent le relais, avec un CA passé entre 2008 et 2009 de 190 millions à 302 millions de dollars. D’autres sociétés minières pourraient également figurer dans notre palmarès si leurs données financières étaient accessibles. Mais la transparence n’est pas encore le maître mot dans un secteur où les profits sont parfois extrêmement élevés. C’est pour cela que notre classement souffre de l’absence de grands pays miniers comme l’Angola, la Guinée et, surtout, la RD Congo, où le monde entier s’affaire. C’est d’ailleurs dans ce pays qu’a eu lieu en 2009 l’une des plus importantes opérations de fusion-acquisition de l’année dans le secteur minier, avec l’acquisition de Moto Goldmines, qui opère la mine d’or de Kibali, l’une des plus prometteuses au monde. Le britannique Randgold s’est associé avec AngloGold Ashanti pour racheter cette société minière (dont le siège était en Australie), moyennant le paiement de plus de 500 millions de dollars. Preuve que des multinationales réputées consentent désormais à investir clairement des sommes importantes en RD Congo. ■ F RÉDÉRIC M AURY
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
19
ANGLO PLATINUM CORP.
AFRIQUE DU SUD
Extraction (platine)
4 981 195
421 717
2
29
ANGLOGOLD ASHANTI
AFRIQUE DU SUD
Extraction (or)
4 145 041
– 372 373
3
30
GOLD FIELDS
AFRIQUE DU SUD
Extraction (or)
3 921 496
207 030
4
32
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
AFRIQUE DU SUD
Extraction (diamant)
3 840 000
– 743 000
5
37
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Extraction (platine)
3 521 633
811 616
6
43
KUMBA IRON ORE (EX-KUMBA RESOURCES)
AFRIQUE DU SUD
Extraction (or)
3 155 867
940 370
7
46
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
MAROC
Extraction (phosphate)
3 011 760
ND
8
61
EXXARO RESOURCES
AFRIQUE DU SUD
Exploitation minière
2 023 513
137 921
9
80
HARMONY GOLD MINING CO.
AFRIQUE DU SUD
Extraction (or)
1 549 891
394 618
10
92
AFRICAN RAINBOW MINERALS
AFRIQUE DU SUD
Extraction (platine, or)
1 360 873
386 664
11
103
ASSORE
AFRIQUE DU SUD
Extraction (fer, chrome)
1 188 931
437 013
12
117
LONMIN
AFRIQUE DU SUD
Extraction (platine)
1 062 000
– 323 000 38 267
13
160
PALABORA MINING CO.
AFRIQUE DU SUD
Extraction (cuivre)
712 372
14
203
TARKWA MINES
GHANA
Extraction (or)
550 302
82 228
15
220
SOCIÉTÉ NATIONALE INDUSTRIELLE ET MINIÈRE
MAURITANIE
Extraction (fer)
518 504
121 911
16
235
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
ANGOLA
Exploitation minière
461 510
ND
17
246
NAMDEB DIAMOND CORP.
NAMIBIE
Extraction (diamant)
434 988
– 53 406 85 002
18
251
NORTHAM PLATINUM
AFRIQUE DU SUD
Extraction (platine)
429 542
19
259
MOOLMANS
AFRIQUE DU SUD
Exploration minière
406 617
ND
20
262
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA
MALI
Extraction (or)
396 208
79 734
21
271
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ (COMILOG)
GABON
Extraction (manganèse)
380 920
10 058
22
274
MERAFE RESOURCES
AFRIQUE DU SUD
Extraction (fer, chrome)
374 975
138 553
23
298
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
MALI
Extraction (or)
330 577
91 247
24
320
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO (SOMILO)
MALI
Extraction (or)
301 960
74 940
25
345
GROUPE MANAGEM
MAROC
Extraction (cuivre, cobalt)
278 902
2 849
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
133
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Chimie
Sasol plie mais ne chute pas
A
Parallèlement, Sasol a annoncé la conclusion d’un accord de près de 300 millions de dollars qui va permettre l’entrée au capital de sa filiale minière d’un groupe de femmes noires, conformément à la politique de discrimination positive en vigueur, le Black Economic Empowerment (BEE). Pour Sasol, le BEE est une réelle préoccupation depuis que Hixonia Nyasulu, 55 ans, est devenue présidente du groupe à la fin de 2008. Cette femme d’affaires avait déjà mené en mars 2008 une première augmentation de capital en faveur de l’actionnariat noir. Cette fois, ce nouvel accord prévoit la création d’une entreprise baptisée Ixia Coal, détenue à 49 % par Sasol et à 51 % par le groupe de femmes noires WipCoal Investments. Ixia Coal récupère donc 20 % du capital de Sasol Mining, filiale minière de Sasol essentiellement dévolue à l’extraction du charbon. Côté hydrocarbures, le groupe a signé en septembre 2010 un accord pour l’exploration d’un gisement de gaz dans une nouvelle concession au Mozambique. Sasol Petroleum International (SPI), la division pétrole et gaz du groupe, renforce donc son implantation au Mozambique avec l’acquisition de cette nouvelle concession onshore dans le sud du pays. En matière d’investissements, Sasol attendait en octobre 2010 le feu vert de Pékin pour officialiser sa coentreprise avec son partenaire chinois Shenhua Ningxia Coal Group. Les deux sociétés projettent de construire une usine de charbon liquéfié (coal to liquid, CTL) d’une capacité de plus de 90 000 barils par jour. Cette unité deviendrait ainsi le plus important investissement africain en Chine, pour un coût de 8,5 milliards de dollars. Sasol a déjà conclu un accord avec l’indien Tata pour la construction d’une usine de CTL d’un coût de 10 milliards de dollars. Les premiers carburants synthétiques à base de charbon devraient être commercialisés en Inde à partir de 2018. Contenant une quantité limitée de soufre, ils sont moins polluants que les carburants traditionnels dérivés du pétrole. Enfin, dans une autre branche, Sasol a décidé, en mai 2010, la construction d’une unité d’éthylène de 1,9 milliard de rands (environ 270 millions de dollars) dans son complexe de Sasolburg. Cette usine, qui devrait entrer en activité au second semestre de 2013, atteindra sa pleine capacité en 2015, ce qui lui permettra ONS ABID POUR JA
près avoir senti le vent du boulet, les principales sociétés du secteur de la chimie et de l’industrie pharmaceutique retrouvent peu à peu leurs marques. Toujours en pole position, le groupe Sasol (Suid Afrikaanse Steenkool en Olie, c’est-à-dire « charbon et pétrole sud-africains ») voit son chiffre d’affaires (CA) progresser fortement, pour atteindre 18,5 milliards de dollars en 2009, soit une hausse de 35 % par rapport à 2008. Toutefois, son résultat net se tasse à 1,8 milliard de dollars, contre 2,4 milliards l’année précédente. En seconde position, AECI accuse une baisse de son CA de 1,5 milliard
Tunis, 2008. La Cogepha est leader dans la distribution de médicaments en Tunisie.
134
à 1,4 milliard de dollars, suivi d’Omnia Holdings, dont le CA stagne à 1,2 milliard de dollars pour un résultat net de 7,8 millions seulement. Quant à Chemical Services, il reste en cinquième position, mais son CA baisse de 891 millions à 879 millions de dollars entre 2008 et 2009. Mais plus que tous ses concurrents de la chimie et de la pétrochimie, Sasol, qui s’est notamment spécialisé dans la transformation de charbon et de gaz naturel en hydrocarbures liquides, a donc subi le contrecoup des variations du marché pétrolier mondial. Le recul du brut et la hausse du rand lui ont fait subir une baisse de 52 % de son bénéfice dans la première moitié de l’exercice 2009-2010. Sur les six derniers mois de 2009, le bénéfice net a chuté à 850 millions de dollars.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
de produire chaque année environ 48000 tonnes d’éthylène, produit utilisé pour la fabrication du polyéthylène. Du côté de l’industrie pharmaceutique, malgré le contrôle exercé par les autorités sur les prix des médicaments, les trois plus importants laboratoires d’Afrique du Sud ont vu leurs CA fortement augmenter : Aspen de 118 %, Adcock Ingram de 21 % et Cipla Medpro de 20 % (si bien que ces deux derniers font leur entrée dans notre palmarès). La très forte croissance d’Aspen, qui se hisse au quatrième rang de notre classement, s’explique notamment par l’introduction sur le marché sudafricain de quatre nouveaux produits issus du partenariat conclu l’an dernier avec GlaxoSmithKline (GSK). La firme basée à Londres a pris une participation de 16 % (estimée à 390 millions de dollars) dans le capital d’Aspen, qui, en contrepartie, s’est vu céder les droits de distribution de huit médicaments ainsi qu’une usine située en Allemagne. Quant à Adcock Ingram, il doit sa progression aux segments des produits génériques, des antirétroviraux et des médicaments en vente libre. À l’autre extrémité du continent, la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), qui conserve un cer-
tain monopole dans l’importation de médicaments, voit son CA progresser de 456 millions à 540 millions de dollars. Alors que celui de Cooper Pharma, au Maroc, passe de 226 millions à 240 millions de dollars. En Algérie, en revanche, Saïdal ne nous a pas communiqué ses chiffres. Pourtant, le groupe ne manque pas de projets susceptibles de booster ses activités. Ainsi, Sanofi-Aventis Algérie a décidé de relancer Winthrop Pharma Saïdal (WP), sa filiale détenue en coentreprise avec Saïdal (30 % du capital). Par ailleurs, le groupe algérien a décidé en 2009 d’investir 230 millions de dollars pour renforcer sa position de leader national et se développer dans les pays arabes et en Afrique subsaharienne. Et projette de doubler le nombre de ses unités de production de médicaments d’ici à 2015. Sept nouvelles usines vont ainsi être construites en Algérie, chacune étant dévolue à la production d’une classe thérapeutique spécifique (cancérologie, cardiologie…). Reste à savoir si ces projets ne seront pas gênés par les changements intervenus à la tête du groupe. En novembre 2009, Rachid Zaouani, le directeur général de Saïdal, a été remercié par son conseil d’administration. ■ Z OÉ S UARE Z
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES
1
3
2
89
3 4
SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
SASOL
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
18 583 050
1 840 023
AECI
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
1 443 787
56 759
102
OMNIA HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
1 190 056
7 820
110
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
1 125 787
180 659
5
137
CHEMICAL SERVICES
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
879 566
65 118
6
173
AFRICAN OXYGEN
AFRIQUE DU SUD
Industrie chimique
646 462
31 278
7
174
EGYPTIAN FERTILIZERS CO.
ÉGYPTE
Industrie chimique
644 434
405 741
8
187
UNITED PHARMACISTS CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
607 309
10 585
9
200
ADCOCK INGRAM
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
554 820
106 426
10
206
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE (PCT)
TUNISIE
Industrie pharmaceutique
540 926
22 415
11
240
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
ÉGYPTE
Industrie chimique
446 672
196 539
12
256
PZ CUSSONS NIGERIA
NIGERIA
Industrie pharmaceutique
411 101
34 779
13
275
PROCTER & GAMBLE MAROC
MAROC
Industrie chimique
373 982
ND
14
336
UNILEVER NIGERIA
NIGERIA
Parachimie
291 795
26 857 ND
15
346
UNILEVER MAGHREB
MAROC
Parachimie
277 813
16
383
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
MAROC
Industrie pharmaceutique
240 313
ND
17
396
BIOPHARM
ALGÉRIE
Industrie pharmaceutique
233 181
12 383 81 896
18
444
HELWAN FERTILIZER CO.
ÉGYPTE
Industrie chimique
197 578
19
461
UNILEVER CÔTE D’IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie cosmétique
183 552
9 275
20
464
EGYPTIAN INTERNATIONAL PHARM. INDUSTRIES CO.
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
181 975
51 701
21
468
ISLAMIC CO. FOR PHARM. CHEMIC. AND MEDICAL SUPPLIES
ÉGYPTE
Industrie pharmaceutique
179 653
59 838
22
475
COSMIVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
Industrie cosmétique
175 545
25 380
23
483
CIPLA MEDPRO (EX-ENALENI PHARMACEUTICALS)
AFRIQUE DU SUD
Industrie pharmaceutique
170 151
21 558
24
-
LAB. DE PROD. PHARMACEUTIQUES D’AFRIQUE DU NORD
MAROC
Industrie pharmaceutique
156 863
ND
25
-
AFRICA GLASS INDUSTRIES
AFRIQUE DU SUD
Industrie du verre
152 166
– 40 094
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
135
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Télécoms
Vague de fusions-acquisitions
B
ranle-bas de combat dans les télécoms africaines ! En l’espace d’un an à peine, le secteur a été totalement chamboulé par une vague de fusions-acquisitions comme il n’en avait pas connu depuis plusieurs années. Citons notamment le rachat du groupe panafricain Celtel par le koweïtien MTC. Rebaptisé depuis Zain, ce dernier a attiré de nouveau toutes les attentions après l’annonce, au milieu de l’année 2009, du projet de cession de ses activités subsahariennes. La valse des prétendants s’est achevée avec le choix de l’indien Bharti Airtel, qui s’est donc offert Zain Africa dans les premiers mois de 2010 pour la modique somme de 10,7 milliards de dollars. De quoi faire basculer plusieurs mastodontes des télécoms, dont Zain Nigeria (1,3 milliard de dol-
lars de revenus et 15 millions de clients) dans l’escarcelle du groupe indien. Nouveau venu sur le continent, celui-ci est devenu d’un seul coup incontournable, avec 43 millions de clients. Mais le succès de l’opération reste à confirmer : Bharti devra en effet s’atteler sérieusement au redressement financier des opérateurs rachetés qui ont, pour la plupart d’entre eux, affiché en 2009 des pertes (125 millions de dollars rien que pour Zain Nigeria). Une exception dans un secteur généralement très rentable ! À peine cette affaire bouclée, une autre prenait le relais. La cession par l’égyptien Orascom Telecom de ses activités, via un projet de fusion avec le géant sud-africain et panafricain MTN. Soit l’alliance entre les numéros 1 et 5 de notre classement. Cette ambition a été rapidement
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
5
MTN GROUP
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
15 092 695
2 313 646
2
9
VODACOM GROUP
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
7 891 689
566 244
3
12
VODACOM SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de télécommunications
6 799 107
ND
4
17
TELKOM
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de télécommunications
5 164 010
508 433
5
18
ORASCOM TELECOM
ÉGYPTE
Opérateur de télécommunications
5 064 790
379 472
6
24
MTN NIGERIA
NIGERIA
Opérateur de téléphonie mobile
4 493 011
ND
7
25
MTN SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Opérateur de téléphonie mobile
4 469 148
ND
8
33
MAROC TÉLÉCOM
MAROC
Opérateur de télécommunications
3 807 241
1 227 167
9
63
ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE (OTA)
ALGÉRIE
Opérateur de téléphonie mobile
1 867 837
ND
10
65
TELECOM EGYPT
ÉGYPTE
Opérateur de télécommunications
1 804 409
553 764
11
94
ZAIN NIGERIA
NIGERIA
Opérateur de téléphonie mobile
1 306 500
– 125 400
12
99
STÉ NATIONALE DE TÉLÉCOM. DU SÉNÉGAL
SÉNÉGAL
Opérateur de télécommunications
1 204 020
395 960
13
118
SAFARICOM
KENYA
Opérateur de téléphonie mobile
1 060 427
191 319
14
125
ZAIN SUDAN
SOUDAN
Opérateur de téléphonie mobile
994 300
351 500
15
131
MOBINIL
ÉGYPTE
Opérateur de téléphonie mobile
944 133
ND
16
145
ALGÉRIE TÉLÉCOM
ALGÉRIE
Opérateur de télécommunications
774 816
34 416 ND
17
147
MTN GHANA
GHANA
Opérateur de téléphonie mobile
764 025
18
155
TUNISIANA
TUNISIE
Opérateur de téléphonie mobile
719 601
ND
19
172
MÉDI TÉLÉCOM
MAROC
Opérateur de télécommunications
657 317
ND
20
198
SONATEL MOBILES
SÉNÉGAL
Opérateur de téléphonie mobile
570 514
ND
21
202
SUDANESE TELECOM CO.
SOUDAN
Opérateur de télécommunications
550 340
38 388
22
243
MTN CÔTE D'IVOIRE
CÔTE D'IVOIRE
Opérateur de téléphonie mobile
441 198
34 389
23
252
MTN CAMEROUN
CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
427 144
ND
24
270
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
TIC
382 042
14 847
25
283
ORANGE MALI
MALI
Opérateur de téléphonie mobile
360 387
157 510
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - ND : NON DÉTERMINÉ
136
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
d’abonnés, le sud-africain a vu pour l’instant échouer sa stratégie d’alliance Sud-Sud: avec les indiens Reliance Communications puis Bharti Airtel, mais aussi avec Orascom. Alors que le marché africain s’est développé à marche forcée depuis une décennie, l’enjeu pour tous les opérateurs est désormais celui de la rentabilité. En effet, même si le chiffre d’affaires
TREVOR SNAPP/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
abandonnée, notamment en raison de blocages politiques. Orascom multiplie en effet les difficultés en Algérie, où il possède la marque Djezzy (1,9 milliard de dollars de chiffre d’affaires). La firme a fait l’objet d’un redressement fiscal record. Surtout, les autorités locales ont été échaudées par la cession, début 2008, des activités ciment du groupe Orascom au français Lafarge sans leur assentiment. Autant dire que le rapprochement entre MTN et Orascom Telecom n’a pas suscité un vif enthousiasme à Alger… Privé de fusion avec MTN, Orascom Telecom s’est donc vendu au russe Vimpelcom, début octobre 2010. Mais la question du devenir d’Orascom Algérie restait incertaine au début de novembre 2010. Inconnu en Afrique, Vimpelcom y fait en réalité une entrée modeste, puisque la cession ne comprend pas la part détenue par Orascom dans Mobinil. Sur le continent, le leader russe sera présent en Tunisie (Tunisiana), peutêtre en Algérie (si l’État ne décide pas de préempter Djezzy) et sur plusieurs petits marchés africains secondaires (Centrafrique, Burundi, Namibie, Zimbabwe). L’avenir dira si le groupe entend poursuivre une stratégie en Afrique subsaharienne ou s’il préférera opter pour un désengagement pays par pays. De son côté, un autre leader du secteur en Afrique, France Télécom, a continué sa politique des petits pas en s’implantant au Maroc, un an après avoir pris position en Tunisie. Le groupe français a pris 40 % du numéro deux du marché marocain du mobile, Méditel, pour 640 millions d’euros. La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et FinanceCom, ses deux actionnaires majoritaires depuis la sortie de Portugal Telecom et de l’espagnol Telefónica en 2009, cherchaient à adosser leur société de téléphonie mobile à un opérateur de référence. C’est désormais chose faite et ce sera utile sur un marché où la concurrence se fait croissante. Derrière le leader Maroc Télécom et son second, Méditel, pointe en effet le nez de Wana. Le troisième et très dynamique opérateur compte depuis mars 2009 un nouvel actionnaire stratégique, Zain, qui a repris, en association avec un investisseur financier, 31 % du capital pour 324 millions de dollars. Dans le même temps, France Télécom a mis un terme au conflit qui l’opposait depuis plus d’un an à son partenaire dans Mobinil, Orascom Telecom, via une solution qui permet au groupe français d’intégrer désormais dans ses résultats consolidés le leader égyptien. À l’inverse, MTN semble désormais un peu isolé. Treizième acteur mondial par le nombre
des 25 premiers opérateurs africains a continué sa progression, la crise a largement diminué les revenus par utilisateur, déjà peu élevés. Les premiers effets de la concurrence se ressentent sur les marges, et la progression du taux de pénétration commence à fléchir. Plusieurs stratégies sont donc en cours : le rapprochement mobileinternet-fixe, avec pour objectif le développement d’internet, l’externalisation de certaines charges (notamment la gestion des infrastructures) et l’offre de nouveaux services (comme le paiement mobile). France Télécom est leader dans cette stratégie de convergence, mais certains de ses concurrents, comme MTN, s’intéressent désormais à ce concept. Bharti Airtel semble devoir être le premier grand exemple africain en matière d’externalisation. Suivant son modèle maison, le groupe indien a d’ores et déjà annoncé la cession de toutes ses tours de télécommunications africaines à Bharti Infratel, une filiale du groupe. De quoi faire entrer des liquidités pour le développement et alléger les finances. Enfin, l’offre de nouveaux services, comme le paiement mobile ou ceux liés à internet, est désormais le cheval de bataille de tous les opérateurs. Avec cette nouvelle étape, les télécoms africaines espèrent maintenir la croissance qui a fait de chacun des 25 opérateurs présents dans notre classement l’une des toutes premières entreprises de son pays, grosse pourvoyeuse d’emplois mais aussi de recettes fiscales. ■ F RÉDÉRIC M AURY
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
Événement de l’année 2009 : le rachat de Zain Africa (ici, en Ouganda) par le groupe indien Bharti Airtel.
137
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
Transports
Un difficile redémarrage
NABIL ZORKOT
trafic et de la manutention portuaire. À l’inverse, le transport ferroviaire est en progression de 11,8 %, « grâce à la mise en service d’importants investissements de manutention ». Transnet a taillé dans ses coûts pour faire face à la crise. L e deu x ième t ra n sporteur maritime sud-africain, Grindrod, subit encore plus brutalement les effets de la crise mondiale. Son bénéfice net chute de 46 % après une année 2009 jugée « exceptionnellement bonne ». Le groupe note que « les efforts déployés pour diversifier l’activité transport maritime vers une base plus large incluant la manutention et la logistique portent leurs fruits, puisque ces nouvelles activités génèrent désormais la moitié des revenus du groupe ». Grindrod anticipait une nette amélioration des performances en 2010, année de ses cent ans d’existence, « compte tenu de l’amélioration de la situation économique mondiale et du marché des matières premières en particulier ». Au Maghreb, la jeune société Marsa Maroc, créée en 2006, affiche un bénéfice égal à 16 % de son CA. Marsa Maroc, qui traite actuellement près de 1 million de conteneurs par an, devrait en traiter 3 millions en 2014 avec l’entrée en service du terminal à conteneurs 4 du port de Tanger Med II dont elle a été désignée attributaire.
Le trafic maritime a été touché de plein fouet par la baisse des échanges commerciaux, et le transport de véhicules (ici, à Abidjan) a fortement souffert.
138
L
a situation de Suez Canal Authority (SCA), rétrogradé de la première à la deuxième place, résume à elle seule celle du transport maritime en 2009 : déprimée. La crise économique a considérablement réduit les échanges internationaux, et les armateurs ont été touchés de plein fouet par ce revers de conjoncture. SCA, dont les revenus sont proportionnels au trafic maritime dans le canal de Suez, ne publie toujours pas ses bénéfices mais affiche une baisse de 20 % de son chiffre d’affaires (CA), qui correspond à une baisse équivalente du trafic puisque seulement 17 228 navires ont emprunté le canal en 2009 (soit 47 par jour), contre 21 415 en 2008. C’est le transport de véhicules qui a le plus souffert, avec une baisse de 44 % du nombre de navires transporteurs. Les grands armateurs sud-africains sont également à la peine en raison du ralentissement des échanges commerciaux mondiaux. La plupart enregistrent des baisses significatives de leur CA. Après plusieurs années de progression soutenue de son activité, le numéro un du secteur, Transnet, présent dans le fret ferroviaire, les ports et les pipelines, connaît une progression de son CA de 35 % (en dollars) mais une baisse de 14 % de son bénéfice net. C’est surtout la division ports et transport maritime qui a souffert de la crise, avec une baisse générale du
L’année 2009 a également été difficile pour le secteur aérien, et même qualifiée de « pire année qu’ait jamais connue l’industrie aéronautique » par l’Association internationale du transport aérien (Iata), avec la baisse du trafic international de passagers la plus forte jamais enregistrée depuis la fin des années 1940. Certaines grandes compagnies aériennes africaines améliorent pourtant leurs résultats. La première d’entre elles, Egyptair, enregistre une baisse de 9 % de son résultat net, alors que son CA a augmenté de 9 %. La doyenne, Ethiopian Airlines, multiplie par deux son bénéfice net, qui dépasse 10 % de son CA. La compagnie a transporté 2,8 millions de passagers en 2009, soit 12 % de plus que l’année précédente,
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R S E C T E U R S
et 101 000 tonnes de fret. De nouvelles dessertes ont été ouvertes vers Abuja, Ouagadougou, Lubumbashi, Riyad, Malabo… et huit appareils Q400 ont été achetés auprès du constructeur canadien Bombardier. Kenya Airways enregistre aussi de bons résultats financiers, après un exercice 2008 marqué par un important déficit. Son CA progresse de 5 %. Durant l’année 2009, Kenya Airways a acquis son quatrième Boeing 737-800 et son sixième Boeing 767-300. La compagnie a ouvert des vols directs vers Gaborone, Ndola, Bangui et Kisangani. Tunisair a subi une baisse de trafic sensible : 3,5 millions de passagers, soit 7,2 % de moins qu’en 2008, ce qui constitue le chiffre le plus faible depuis 2003. Quant au fret, il chute à 9,6 millions de tonnes de marchandises, soit 10,5 % de moins et le plus bas niveau de ces quinze dernières années. Néanmoins, son CA progresse de 7,8 % et son bénéfice net atteint 5,3 % du CA. La situation est également difficile pour son concurrent Nouvelair Tunisie, dont le CA stagne et dont le bénéfice net chute de moitié. La compagnie privée fondée en 1989 et dirigée par Belhassen Trabelsi a transporté
1,8 million de passagers l’an dernier, contre 2,4 millions en 2008. Après sa fusion en 2008 avec Karthago Airlines, Nouvelair a pris le contrôle, en août 2009, de Koral Blue Airlines, une compagnie charter tuniso-égyptienne qui relie l’Europe à l’Égypte. En Afrique du Sud, derrière South African Airways, traditionnellement de loin la première compagnie aérienne africaine, le petit transporteur Comair, qui exploite les lignes régionales de British Airways depuis Johannesburg, gagne cinq places au classement en se hissant au 14 e rang grâce à une forte progression de son CA. Dans le secteur ferroviaire, l’Office national des chemins de fer du Maroc (ONCF) connaît une légère baisse de son CA. Le nombre de voyageurs transportés progresse, de 27,5 millions en 2008 à 29,6 millions en 2009, mais le trafic marchandises régresse pour la deuxième année consécutive, de 31,7 millions à 25 millions de tonnes. Durant l’année, l’ONCF a mis la dernière main à son programme d’investissements 2010-2015, qui comprend notamment la construction de la portion Casablanca-Tanger du train à grande vitesse maghrébin (TGVM). ■ A NT OINE L ABE Y
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 25 PREMIÈRES ENTREPRISES SOCIÉTÉ
PAYS
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 412 954
1
20
TRANSNET
AFRIQUE DU SUD
Tous services transports
4 800 940
2
27
SUEZ CANAL AUTHORITY
ÉGYPTE
Logistique portuaire
4 289 500
ND
3
36
GRINDROD
AFRIQUE DU SUD
Transport maritime
3 733 441
126 972
4
40
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
AFRIQUE DU SUD
Transport aérien
3 420 977
51 551
5
66
EGYPTAIR AIRLINES
ÉGYPTE
Transport aérien
1 796 608
37 612
6
81
ROYAL AIR MAROC
MAROC
Transport aérien
1 542 539
ND
7
124
NATIONAL PORTS AUTHORITY
AFRIQUE DU SUD
Logistique portuaire
1 005 892
ND 104 342
8
129
ETHIOPIAN AIRLINES
ÉTHIOPIE
Transport aérien
947 176
9
136
KENYA AIRWAYS
KENYA
Transport aérien
893 484
25 702
10
152
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE L’AIR
TUNISIE
Transport aérien
748 631
40 766
11
153
AIR ALGÉRIE
ALGÉRIE
Transport aérien
744 435
ND
12
212
AIR MAURITIUS
MAURICE
Transport aérien
532 763
83 809 62 050
13
225
NATIONAL NAVIGATION CO.
ÉGYPTE
Transport maritime
499 224
14
257
COMAIR
AFRIQUE DU SUD
Transport aérien
411 037
9 848
15
278
NOUVELAIR TUNISIE
TUNISIE
Transport aérien
365 973
22 098
16
296
OFFICE NATIONAL DES CHEMINS DE FER DU MAROC
MAROC
Transport ferroviaire
335 309
-44 800
17
325
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
MAROC
Logistique aéroportuaire
299 294
61 967
18
330
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC
MAROC
Logistique portuaire
297 788
49 067 34 918
19
361
TRENCOR
AFRIQUE DU SUD
Transport maritime
263 978
20
366
COMARIT
MAROC
Transport maritime
257 575
ND
21
437
SANTOVA LOGISTICS
AFRIQUE DU SUD
Organisation du transport de fret
201 336
505
22
447
EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING
ÉGYPTE
Logistique aéroportuaire
196 229
28 074
23
448
NU WORLD HOLDINGS
AFRIQUE DU SUD
Organisation du transport de fret
194 559
3 367
24
458
COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION
TUNISIE
Transport maritime
185 836
2 839
25
462
OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS
TUNISIE
Logistique aéroportuaire
182 825
56 010
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
139
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S
P A R P AY S
Afrique du Sud Les profits dégringolent
A
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
près des années de croissance, les majors sud-africaines ont souffert. Avec un exercice 2009 marqué par la récession économique, les 50 premières entreprises du pays ont vu leur chiffre d’affaires (CA) cumulé augmenter de 28 % en 2009 (en dollars), après avoir baissé l’année précédente de 16 %. Une victoire en trompe-l’œil, car à monnaie constante (le rand est très fluctuant), la progression n’aurait été que de 1 %. Les profits, en revanche, ont continué leur dégringolade: le bénéfice net cumulé des 50 a de nouveau reculé en 2009 (– 14 % en dollars), portant à près de 40 % la baisse de la rentabilité totale de 2007 à 2009. La situation aurait pu être ■ Population 49,3 millions pire: le PIB sud-africain a reculé de 1,8 % sur l’ensemble de l’an■ PIB (en dollars, 2009) née 2009, et l’Afrique a connu 286 milliards un fort ralentissement. Pour des ■ Dette totale (en dollars, 2009) entreprises sud-africaines deve75,1 milliards nues véritablement panafricaines, voire multinationales, les ■ Taux de change conséquences sur l’activité et la au 31.10.2010 rentabilité étaient inévitables. 1 dollar = 6,95 rands (7,74 rands au 31.10.2009) Dans le détail, toutefois, la situation se révèle contrastée. ■ Croissance du PIB (en %) MTN, dont le principal pays d’activ ité est désormais le 5,6 5,5 Nigeria (devant l’Afrique du 3,7 -1,8 Sud en termes de CA), a vu ses 2006 2007 2008 2009 revenus poursuivre leur croissance et a maintenu une marge ■ PIB par habitant (en dollars) opérationnelle (marge d’Ebitda) très élevée, à plus de 41 %. Le 5 468 5 933 5 666 5 799 groupe de téléphonie est désormais la première entreprise sud-africaine en termes de 2006 2007 2008 2009 bénéfices nets mais il n’est toutefois pas parvenu à se hisser au second rang en termes de CA. Devant lui se placent toujours Bidvest et le chimiste Sasol. Ce dernier garde la pole position en ayant toutefois vu ses bénéfices chuter de 35 %. Loin derrière, De Beers a également connu une belle dégringolade, emporté par les difficultés du secteur international du luxe. Le groupe diamantifère, qui s’était hissé de la 10e à la 4 e place sud-africaine en 2008, a chuté à 140
la 25e place en 2009. Également affectés par la crise, les groupes de platine (Anglo Platinum et Impala Platinum) ont subi les difficultés du secteur automobile (principal acheteur de platine) et perdu plusieurs places dans notre classement. Dans le sens de la montée, il faut noter la belle progression d’Eskom. Terriblement malmenée en 2008 et 2009, mise en cause pour des coupures d’électricité récurrentes et une incapacité à alimenter en énergie la croissance de certains grands secteurs (notamment les mines), la société nationale d’électricité grimpe cette année à la 4e place. Dotée de nouveaux dirigeants, elle a surtout retrouvé la rentabilité en 2009, après les pertes monumentales (plus de 1 milliard de dollars) de l’année précédente. Mais l’actualité est désormais marquée par les grands groupes de distribution alimentaire. Parmi eux, Shoprite tient la tête, avec une présence dans 17 pays. Il bondit de la 11e à la 6e place de notre palmarès. Pick’n Pay progresse aussi, bien que plus modestement, en passant du 10e au 8e rang. Massmart passe de la 15e à la 12e place. Bien que moins connu dans le reste de l’Afrique, ce dernier a fait parler de lui dans les derniers jours de septembre 2010. Le leader mondial de la grande distribution, l’américain Walmart, a proposé environ 4 milliards de dollars pour s’offrir cette chaîne de supermarchés. Une opération qui lui permettrait d’acquérir un poids lourd (5,8 milliards de dollars de CA) en pleine croissance et présent dans une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne (environ 250 magasins). Au-delà du cas Massmart, les entreprises sudafricaines dans leur ensemble sont désormais à nouveau au cœur des ambitions africaines des groupes internationaux. Alors que la vague des fusions-acquisitions reprend, elles sont en effet vues comme un moyen de s’installer en Afrique en limitant les risques, tant politiques qu’en matière de gouvernance. Mi-2010, le géant japonais NTT a ainsi déboursé plus de 3 milliards de dollars pour s’offrir Dimension Data (DiData), un groupe de télécoms (3,9 milliards de dollars de CA) né en Afrique du Sud et très bien positionné sur son marché historique, l’Afrique. Les opérations de ce type devraient se multiplier. ■ F RÉDÉRIC M AURY
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Rang 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES SUD-AFRICAINES
1
3
SASOL
Industrie chimique
18 583 050
2
4
THE BIDVEST GROUP
Commerce de détail
15 157 520
392 094
3
5
MTN GROUP
Opérateur de téléphonie mobile
15 092 695
2 313 646
4
6
ESKOM
Production & distribution d’électricité
9 600 397
488 048
5
7
SANLAM
Assurances
8 179 664
685 020
6
8
SHOPRITE HOLDINGS
Commerce de détail
7 997 328
269 404
7
9
VODACOM GROUP
Opérateur de téléphonie mobile
7 891 689
566 244
8
10
PICK’N PAY STORES HOLDINGS
Commerce de détail
7 379 305
160 288
9
11
IMPERIAL HOLDINGS
Holding
7 318 434
204 657
10
12
VODACOM SOUTH AFRICA
Opérateur de télécommunications
6 799 107
ND
11
13
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
Ameublement
6 476 753
505 979 163 254
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 1 840 023
12
14
MASSMART HOLDINGS
Commerce de détail
5 814 611
13
15
BARLOWORLD
Groupe diversifié
5 693 718
99 632
14
16
SAPPI
Papeterie
5 369 000
– 177 000
15
17
TELKOM
Opérateur de télécommunications
5 164 010
508 433
16
19
ANGLO PLATINUM CORP.
Extraction de minerais
4 981 195
421 717
17
20
TRANSNET
Tous services transports
4 800 940
412 954
18
22
AVENG
Groupe diversifié
4 553 101
281 895
19
23
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Travaux publics
4 551 847
315 115
20
25
MTN SOUTH AFRICA
Opérateur de téléphonie mobile
4 469 148
ND
21
26
SPAR GROUP
Commerce de détail
4 348 781
100 468
22
28
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Industrie des boissons
4 214 000
ND
23
29
ANGLOGOLD ASHANTI
Extraction de minerais
4 145 041
– 372 373
24
30
GOLD FIELDS
Extraction de minerais
3 921 496
207 030
25
32
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Extraction de minerais
3 840 000
– 743 000
26
34
NASPERS
Médias
3 774 690
532 809
27
35
DATATEC
Informatique, bureautique
3 738 026
29 974
28
36
GRINDROD
Transport maritime
3 733 441
126 972
29
37
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Extraction de minerais
3 521 633
811 616
30
38
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
Métallurgie, sidérurgie
3 451 122
-64 444
31
40
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Transport aérien
3 420 977
51 551
32
42
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Commerce de détail
3 353 782
– 142 100 940 370
33
43
KUMBA RESOURCES
Intermédiation financière
3 155 867
34
44
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
Gestion des hôpitaux
3 132 138
236 070
35
45
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Assurances
3 113 129
725 332 73 207
36
47
ALLIED ELECTRONICS CORP.
Équipements de bureautique
3 011 340
37
48
LIBERTY GROUP
Assurances
2 965 770
31 818
38
49
WOOLWORTHS HOLDINGS (WHL)
Commerce de détail
2 955 564
169 846 335 095
39
51
TIGER BRANDS
Agroalimentaire
2 754 427
40
52
NAMPAK
Emballage, conditionnement
2 640 531
27 247
41
55
MEDI CLINIC CORP.
Gestion des hôpitaux
2 310 950
142 640
42
57
MC CARTHY RETAIL
Concessionnaire automobile
2 219 676
ND
43
59
PIONEER FOODS GROUP
Agroalimentaire
2 195 397
75 569
44
60
MASSCASH
Commerce de détail
2 051 381
ND
45
61
EXXARO RESOURCES
Exploitation minière
2 023 513
137 921 129 805
46
62
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
Travaux publics
1 991 131
47
69
JD GROUP
Commerce de détail
1 742 144
10 112
48
70
SANTAM
Assurances
1 738 369
150 459
49
71
NEW CLICKS HOLDINGS
Commerce de détail
1 719 522
63 716
50
75
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS
Groupe diversifié
1 636 266
179 511
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
141
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Algérie Coup de pompe des leaders
L
’
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
année a été difficile pour Sonatrach, prem ière ent repr ise du pay s et du continent. Tout au long de 2009, et depuis le début de 2010, de nombreux nuages se sont amoncelés au-dessus de l’entreprise publique. La chute du prix du baril depuis la mi-2008 a eu un impact dévastateur sur les comptes du groupe. En 2008, le chiffre d’affaires (CA) du géant nord-africain des hydrocarbures s’était envolé à 71,4 milliards de dollars pour un résultat net de 8,1 milliards de dollars. En 2009, les ventes de l’entreprise publique ont chuté à 47,5 milliards de dollars, alors que le résultat net s’est effondré à 3,8 milliards de dollars. Entre-temps, dans un monde en crise, le prix moyen du baril de brut a fondu de 99,20 dollars en 2008 à 61,50 dollars en 2009. ■ Population Par ailleurs, le différend 34,9 millions sur le prix du mètre cube de ■ PIB (en dollars, 2008) gaz qui doit transiter par le 140,6 milliards gazoduc Medgaz (8 milliards de m 3 par an environ) enve■ Dette totale (en dollars, 2007) nime toujours les relations 3,7 milliards entre l’espagnol Gas Natural ■ Taux de change et Sonatrach. Le démarrage au 31.10.2010 de l’installation, programmé 1 dollar = 72,33 dinars pour 2009, aura lieu en 2011. (71,06 dinars au 31.10.2009) Ma i s, su r tout, le soupçon ■ Croissance du PIB (en %) sur des marchés truqués a décapité l’entreprise. Le PDG 3 2,4 Mohamed Meziane a été 2,1 2 remercié en janvier 2010, et 2006 2007 2008 2009 son départ s’est accompagné du limogeage de plusieurs ■ PIB par habitant (en dollars) c ad re s d i r igea nt s. Et lor s du remaniement ministériel 4 975 4 029 de mai 2010, le ministre de 3 513 4 011 l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, qui avait assuré une 2006 2007 2008 2009 tutelle très forte sur l’entreprise pendant une décennie, a lui aussi été débarqué. Depuis la fin de 2009, les autorités enquêtent sur d’éventuels liens entre des cadres de la société nationale et des représentants de groupes pétroliers. Ces investigations plombent l’ambiance au sein de Sonatrach et paralysent son fonctionnement. Ce n’est que le 22 septembre que le groupe public a signé son premier contrat en 2010, avec l’ouverture des plis pour l’attribu142
tion du marché de la réhabilitation de la raffinerie d’Alger, remporté par le français Technip. De son côté, Cevital (agroalimentaire, distribution automobile, fabrication de verre, etc.), autre figure emblématique de l’économie algérienne qui figure dans la liste des 40 « African Challengers » répertoriés par le cabinet américain Boston Consulting Group, n’a pas connu le même dynamisme qu’à l’accoutumée. Alors que le groupe connaissait une croissance à deux chiffres ces dernières années, ses ventes se sont stabilisées à 1,8 milliard de dollars en 2009, et le résultat net est tombé de 344 millions de dollars à 256 millions pour la même période. Et si le premier groupe privé algérien demeure le cinquième dans son pays en 2009, il plonge de la 3e à la 7e place dans le classement continental de l’industrie agroalimentaire. Premier exportateur algérien hors hydrocarbures, le groupe d’Issad Rebrab poursuit malgré tout sa marche en avant. Cevital a des projets (cimenterie, sidérurgie, pétrochimie et énergies renouvelables) qui demandent 7 milliards de dollars d’investissements. Et pour répondre aux règles internationales, le groupe s’est inspiré des principes et des normes de gouvernance des entreprises occidentales. Son conseil d’administration possède ainsi un comité des rémunérations, une initiative pionnière dans le Maghreb. Malgré la performance de Cevital, le classement traduit toujours le poids prépondérant des hydrocarbures, avec trois entreprises liées à ce secteur dans les dix premières. Autre secteur clé, la téléphonie. Les trois opérateurs – Orascom Telecom (3e), qui grignote une place malgré ses démêlés avec les autorités, Algérie Télécom (7e) et Wataniya Telecom (9e) – sont dans le top 10. De fait, comme chaque année, le classement met en lumière la difficulté chronique des autorités du pays à faire émerger une industrie et un secteur privé pour développer et diversifier l’économie. Dans les 20 premiers groupes, la moitié relève directement des hydrocarbures ou des télécoms. Pour pallier cette faiblesse qui nourrit la forte dépendance du pays aux importations, le gouvernement s’est engagé devant les députés, le 22 octobre 2010, à faire passer le poids de l’industrie dans le PIB de 5,3 % en 2009 à 10 % en 2014. Rendez-vous est pris. ■ J E AN -M ICHEL M E YER
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES ALGÉRIENNES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
1
SONATRACH
Hydrocarbures
47 479 918
3 820 683
2
39
ENTR. NAT. DE DISTR. ET DE COM. DES PROD. PÉTROLIERS
Hydrocarbures, services annexes
3 437 127
130 025
3
63
ORASCOM TELECOM ALGÉRIE (OTA)
Opérateur de téléphonie mobile
1 867 837
ND
4
64
SOCIÉTÉ NATIONALE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ
Production & distribution d’électricité et de gaz
1 826 891
62 953
5
67
CEVITAL
Agro-industrie
1 788 067
255 570
6
144
COSIDER
Travaux publics
821 318
152 342
7
145
ALGÉRIE TÉLÉCOM
Opérateur de télécommunications
774 816
34 416
8
153
AIR ALGÉRIE
Transport aérien
744 435
ND
9
291
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Opérateur de téléphonie mobile
344 248
1 477 157 406
10
306
SOCIÉTÉ NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Industrie du tabac
323 617
11
314
ENTREPRISE NATIONALE DE TRAVAUX AUX PUITS
Hydrocarbures
315 678
62 401
12
316
ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE
Hydrocarbures
309 868
17 197 75 945
13
352
ENTREPRISE NATIONALE DE GÉOPHYSIQUE
Service aux entreprises
270 332
14
362
ALGÉRIE POSTE
Services postaux
262 382
1 423
15
374
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES
Assurances
250 199
21 437
16
394
SOCIÉTÉ NATIONALE DES VÉHICULES INDUSTRIELS
Construction automobile
234 313
ND
17
396
BIOPHARM
Industrie pharmaceutique
233 181
12 383
18
411
ENTREPRISE NAT. DE GRANDS TRAVAUX PÉTROLIERS
Hydrocarbures
220 631
3 562
19
421
GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES
Industrie laitière
211 801
– 33 654
20
469
COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES
Assurances
179 357
11 142
21
471
CIE ALGÉRIENNE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
Assurances
178 214
14 703
22
491
SEMOULERIE INDUSTRIELLE DE LA MITIDJA
Agroalimentaire
167 821
ND
23
-
HYPROC SHIPPING CO.
Hydrocarbures, services annexes
160 742
47 484 23 172
24
-
ENTREPRISE NATIONALE DES PEINTURES
Parachimie
152 000
25
-
HENKEL ALGÉRIE
Industrie chimique
146 509
ND
26
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DE GÉNIE CIVIL ET BÂTIMENTS
Génie civil
134 996
7 556 38 640
27
-
GROUPE SAÏDAL
Industrie pharmaceutique
134 400
28
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DE PÉTROCHIMIE
Industrie chimique
129 093
ND
29
-
SOCIÉTÉ DE TRAVAUX D’ÉLECTRIFICATION
Production & distribution d’électricité et de gaz
126 336
5 752
30
-
COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE
Assurances
121 538
7 930
31
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DES TRANSPORTS ROUTIERS
Transport routier
105 155
6 572
32
-
ENTREPRISE PORTUAIRE D’ARZEW
Logistique portuaire
85 199
44 652
33
-
ENTREPRISE NAT. DES MATÉRIELS DE TRAVAUX PUBLICS
Matériaux de construction
83 785
645
34
-
ENTREPRISE NATIONALE DE MONTAGE INDUSTRIEL
Constructions métalliques
82 656
5 963 3 279
35
-
CIE INTERNAT. D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE
Assurances
81 648
36
-
ENTREPRISE NAT. DES IND. DE L’ÉLECTROMÉNAGER
Fabrication d’appareil électriques
75 264
ND
37
-
SOCIÉTÉ DES CORPS GRAS DE BÉJAÏA - LA BELLE
Agro-industrie
67 128
5 457
38
-
AMIMER ÉNERGIE
Fabrication d’appareils électriques
66 204
5 482
39
-
ENTREPRISE NAT. DE PROD. DE MATÉRIELS AGRICOLES
Concessionnaire
61 071
– 54
40
-
SGSIA AÉROPORT D’ALGER
Logistique aéroportuaire
60 859
11 524
41
-
ENTREPRISE PORTUAIRE DE SKIKDA
Logistique portuaire
60 243
ND
42
-
ENTR. NAT. D’APPROVISIONNEMENT EN BOIS ET DÉRIVÉS
Import-export
54 191
2 919 156
43
-
ENTREPRISE NAT. DES AMÉNAGEMENTS HYDRAULIQUES
Génie civil
53 966
44
-
CAISSE NATIONALE DE MUTUALITÉ AGRICOLE (CNMA)
Assurances
53 352
ND
45
-
ENTREPRISE PORTUAIRE D’ORAN
Logistique portuaire
52 678
17 476
46
-
GROUPE INDUSTRIEL PAPIER ET CELLULOSE
Papeterie
46 417
3 144
47
-
GROUPE HYDRO-CANAL
Travaux publics
43 707
3 037
48
-
NOUVELLES CONSERVERIES ALGÉRIENNES - ROUIBA
Industrie des boissons
43 031
488
49
-
DAHLI
Promotion immobilière
40 989
3 314
50
-
GÉNÉRAL EMBALLAGE
Emballage, conditionnement
38 053
2 071
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
143
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Burkina Faso
Quelques embellies
A
vec un taux de 3,5 %, contre 5 % en 2008, la croissance s’est ralentie en 2009. Mais elle est toutefois restée positive grâce au dynamisme du secteur minier et des services, qui devraient enregistrer en 2010 et 2011 une croissance de 11 % tirée par le commerce, le transport et le secteur financier. Ces tendances se reflètent dans les bons résultats de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy), poids lourd du pays, qui ■ Croissance du PIB (en %)
15,8 millions
■ PIB (en dollars, 2009)
8,1 milliards
■ Dette totale (en dollars, 2009)
1,7 milliard
5
5,5
3,6
2006
2007
3,5 2008
2009
■ PIB par habitant (en dollars)
■ Taux de change
406
au 31.10.2010 1 dollar = 464,11 F CFA (434,16 F CFA au 31.10.2009)
2006
460
2007
528
517
2008
2009
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
■ Population
enregistre une hausse de 46 millions de dollars de son chiffre d’affaires (CA) entre 2008 et 2009 et un résultat net positif de 52 millions. L’Office national des télécommunications, introduit à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan en mai 2009 – une première dans le pays –, voit lui aussi son CA et ses bénéfices augmenter respectivement de 34 millions et 3 millions de dollars. Malgré un CA en recul, Zain reste quant à lui en tête de la téléphonie mobile… en attendant l’arrivée d’un nouvel opérateur. Dans l’industrie manufacturière, qui représente 12 % du PIB, les Brasseries du Burkina Faso (Brakina) voient leur CA progresser de près de 20 millions de dollars. Petite embellie aussi pour la Centrale d’achats des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (Cameg), qui s’est dotée d’une nouvelle agence commerciale, à Dédougou, en juin 2010. Son CA atteint 49 millions de dollars et son résultat net est positif, à 3,9 millions. La santé n’a pas de prix. ■ M URIEL D E VE Y
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 20 PREMIÈRES ENTREPRISES BURKINABÈ
1
195
SOCIÉTÉ NATIONALE BURKINABÈ D’HYDROCARBURES
Hydrocarbures, services annexes
577 543
52 488
2
311
SOCIÉTÉ BURKINABÈ DES FIBRES TEXTILES
Coton
316 467
– 109
3
382
TOTAL BURKINA
Hydrocarbures, services annexes
241 368
5 439
4
426
OFFICE NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Opérateur de télécommunications
208 336
21 365
5
-
ZAIN BURKINA FASO
Opérateur de téléphonie mobile
125 700
16 100
6
-
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU BURKINA FASO (BRAKINA)
Industrie des boissons
124 259
ND
7
-
LOTERIE NATIONALE BURKINABÈ
Jeux de hasard
74 189
1 252 2 289
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
8
-
MANUFACTURE BURKINABÈ DE CIGARETTES
Industrie du tabac
68 058
9
-
CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE
Assurances
67 613
ND
10
-
AIR BURKINA
Transport aérien
53 500
– 5 350
11
-
OFFICE NATIONAL DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT (ONEA)
Production & distribution d’eau potable
52 196
3 064
12
-
CAMEG
Industrie pharmaceutique
49 031
3 906
13
-
HAGE INDUSTRIES
Métallurgie, sidérurgie
37 722
511
14
-
NOUVELLE SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DE LA COMOÉ
Agro-industrie
33 637
161
15
-
SOCIÉTÉ NOUVELLE HUILERIE ET SAVONNERIE CITEC
Industrie cosmétique
28 961
627
16
-
AGF ASSURANCES BURKINA
Assurances
15 336
1 358
17
-
FASO COTON
Coton
14 742
– 2 324
18
-
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
Assurances
13 527
1 314
19
-
HAGE MATÉRIAUX
Matériaux de construction
8 855
291
20
-
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PNEUMATIQUES
Pneumatiques
8 750
462
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 20008 - ND : NON DÉTERMINÉ
144
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Cameroun Net ralentissement
L
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
e président Pau l Biya table su r u ne croissance de 4 % en 2011. Et, selon le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, feuille de route du gouvernement pour la décennie 2010-2020, la croissance moyenne annuelle doit atteindre 5,5 %. Mais pour l’heure, la hausse du PIB reste en deçà des objectifs, avec seulement 2,4 % en 2009 et une prévision de 3,9 % pour 2010. Du côté des entreprises, le ralentissement observé l’an passé a coûté très cher. Dans le secteur des hydrocarbures, la chute des cours du brut a pesé lourdement sur les comptes. La Société nationale des hydrocarbures (SNH) reste en pole position mais voit son chiffre d’affaires (CA) s’effondrer à 1,1 milliard de dollars, soit une baisse de 40 % sur l’exercice 2009. L’entreprise conserve ■ Population toutefois un résultat net posi19,5 millions tif, à 24,5 millions de dollars en 2009, contre 47,5 millions ■ PIB (en dollars, 2009) en 2008. Parmi ses projets de 21,8 milliards développement, la SNH prévoit ■ Dette totale (en dollars, 2009) de s’associer à Gaz de France 1,7 milliard (GDF) dans la construction d’une usine de liquéfaction ■ Taux de change de gaz, qui aura une capacité au 31.10.2010 1 dollar = 464,11 F CFA annuelle de production d’envi(434,16 F CFA au 31.10.2009) ron 3,5 millions de tonnes. Dans l’aval pétrolier, la ■ Croissance du PIB (en %) Société nationale de raffinage 3,5 (Sonara) conserve sa deuxième 3,4 3,2 2,4 place dans notre classement. Mais, là encore, la baisse des 2006 2007 2008 2009 cours se traduit par une chute du CA de 40 %, qui passe de ■ PIB par habitant (en dollars) 1,7 milliard à 1 milliard entre 2008 et 2009. En janvier 2010, 1 109 1218 1119 985 la Sonara a contracté un prêt de 68,6 millions d’euros auprès du groupe Afriland First Bank pour 2006 2007 2008 2009 moderniser ses infrastructures. Un projet global de modernisation de la raffinerie de Limbé prévoit de porter la production annuelle de la société à 3,5 millions de tonnes, contre 2,1 millions actuellement. Dans l’agro-industrie, la Sodecoton affiche des résultats honorables. Ainsi, son CA est passé à 120 millions d’euros, contre 86,5 millions en 2008, avec un résultat net positif. Toutefois, l’année 2008 avait été catastrophique, et la filière n’est pas tirée d’affaire. À la suite de la chute des 146
cours, le nombre de planteurs est passé à 250000 en 2009, contre 350 000 agriculteurs recensés il y a quelques années. La récolte de coton-graine a péniblement atteint 145 000 t en 2009, contre 300 000 t au cours des précédentes campagnes. La Société sucrière du Cameroun (Sosucam), pour sa part, affiche en 2009 des performances comparables à celles de l’année précédente, pour un bénéfice net de 3 millions de dollars. Dans la filière cacao, en revanche, la conjoncture est plutôt instable: les exportations camerounaises pour les sept premiers mois de la saison 2009-2010 ont chuté de près de 5 % par rapport à la saison précédente. Ce qui n’a pas empêché la SIC-Cacao d’enregistrer un CA de 70 millions de dollars, contre 49 millions l’année précédente. Enfin, dans l’industrie, Alucam, filiale de Rio Tinto-Alcan, a annoncé son intention de maintenir ses projets d’investissements d’un montant de 500 milliards de F CFA (environ 1 milliard de dollars). Il prévoit l’extension de l’usine et une augmentation de la capacité de production d’aluminium de 87 000 t à 220 000 t par an, la construction d’une centrale hydroélectrique à Nachtigal et la réalisation d’un barrage de retenue d’eau à Lom Pangar. Parallèlement, Cameroon Alumina Limited (CAL), entreprise d’extraction de la bauxite formée par l’américain Hydromine, Dubai Aluminium et l’indien Hindalco Industries, qui a annoncé avoir trouvé des réserves de 550 millions de tonnes de minerai, veut démarrer ses activités en 2013. Le projet d’exploitation de bauxite à Ngaoundal coûtera entre 5 milliards et 6 milliards de dollars. Autre pôle de développement, Kribi devrait bénéficier d’une concentration d’activités. Alucam prévoit la construction d’une nouvelle fonderie d’une capacité de 1 million de tonnes d’aluminium, et celle d’un barrage hydroélectrique de 1 000 mégawatts (MW) d’ici à 2015. En attendant, une nouvelle centrale à turbine à gaz de 216 MW sera construite à Kribi, pour un coût de 170 milliards de F CFA. Sa mise en service est prévue en décembre 2011. Enfin, les travaux de construction du port en eau profonde de Kribi sont en cours de lancement. Le nouveau port, opérationnel en 2013, pourra accueillir des navires d’une capacité allant jusqu’à 100 000 t et d’un tirant d’eau de 15 à 16 mètres, ce qui permettra de désengorger le port de Douala. ■ Z OÉ S UARE Z
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES CAMEROUNAISES
1
119
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
1 056 000
2
122
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (SONARA)
Hydrocarbures, raffinerie
1 008 460
ND
3
222
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Industrie des boissons
515 457
40 829
4
252
MTN CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
427 144
ND
5
289
AES AFRICAN POWER CO.
Production & distribution d’électricité
345 563
ND
6
338
ORANGE CAMEROUN
Opérateur de téléphonie mobile
289 824
ND
7
425
STÉ DE TRADING ET D’EXPORT. DE PÉT. BRUT ET DE PRODUITS PÉT.
Hydrocarbures, services annexes
210 167
ND
8
441
CIMENTERIES DU CAMEROUN
Matériaux de construction
198 513
22 949
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 24 571
9
-
COMPAGNIE CAMEROUNAISE DE L’ALUMINIUM
Aluminium
128 702
ND
10
-
SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DU COTON DU CAMEROUN
Agro-industrie
120 433
439 4 971
11
-
CAMEROON RAILWAYS
Transport ferroviaire
119 423
12
-
OLAM CAM
Import-export
119 309
410
13
-
SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN
Agro-industrie
110 414
3 054
14
-
CAMI TOYOTA
Concessionnaire automobile
99 416
ND
15
-
SHO CAMEROUN
Concessionnaire automobile
98 673
ND
16
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE TRANSFORMATION DE L’ALUMINIUM
Aluminium
98 282
ND
17
-
NESTLÉ CAMEROUN
Agroalimentaire
91 954
ND
18
-
ADER CAMEROUN
Commerce de détail
88 264
2 570
19
-
FONDS SPÉCIAL D’ÉQUIPEMENT ET D’INTERV. INTERCOMMUNALE
Service aux entreprises
81 078
ND
20
-
GROUPE PHP
Agro-industrie
75 097
ND
21
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE PALMERAIES
Agro-industrie
70 532
ND
22
-
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE CAMEROUNAISE DES CACAOS
Agroalimentaire
70 183
ND
23
-
PORT AUTONOME DE DOUALA
Logistique portuaire
68 200
ND
24
-
CAMEROUNAISE DES EAUX (EX-STÉ NAT. DES EAUX DU CAM.)
Production & distribution d’eau potable
66 847
ND
25
-
GUINNESS CAMEROUN
Industrie des boissons
65 764
ND
26
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE
Industrie cosmétique
64 000
ND 797
27
-
LA PASTA
Agroalimentaire
50 697
28
-
HÉVÉA CAMEROUN
Exploitation forestière
48 967
ND
29
-
SOCIÉTÉ LE GRAND MOULIN DU CAMEROUN
Agroalimentaire
47 597
6 475
30
-
GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSUR. (EX-AGF CAM. ASSUR.)
Assurances
45 317
2 550
31
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO CEMAC
Industrie du tabac
41 304
ND
32
-
UNION TRADING INTERNATIONAL
Import-export
40 585
ND
33
-
ALPI PIETRO & FILS CAMEROUN
Exploitation forestière
38 640
ND
34
-
CHOCOLATERIE, CONFISERIE DU CAMEROUN
Agroalimentaire
34 482
ND
35
-
COTONNIÈRE INDUSTRIELLE DU CAMEROUN
Filature, tissage
33 870
ND
36
-
CHANAS ASSURANCES
Assurances
31 954
ND
37
-
CAMEROON DEVELOPMENT CORP.
Agro-industrie
31 231
ND
38
-
AGF CAMEROUN ASSURANCES VIE
Assurances
30 170
ND
39
-
GROUPE ARNO
Import-export
29 660
657
40
-
AXA ASSURANCES CAMEROUN
Assurances
26 607
ND
41
-
SOCIÉTÉ AFRICAINE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
Assurances
25 164
ND
42
-
AFRICA FOOD AND DISTRIBUTION
Grande distribution
22 158
ND
43
-
SOCIÉTÉ DES PALMERAIES DE LA FERME SUISSE
Agro-industrie
21 210
ND
44
-
ACTIVA ASSURANCES
Assurances
21 188
1 424
45
-
SOCIÉTÉ ALIOS FINANCE CAMEROUN
Intermédiation financière
20 581
ND
46
-
ECAM PLACAGES
Menuiserie, scierie
19 763
ND
47
-
SOCIÉTÉ AFRICAINE FORESTIÈRE ET AGRICOLE DU CAMEROUN
Agro-industrie
19 365
ND
48
-
WIJMA DOUALA
Exploitation forestière
17 852
ND
49
-
PALLISCO
Exploitation forestière
16 853
ND
50
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE TRANSFORMATION MÉTALLURGIQUE
Métallurgie, sidérurgie
16 681
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
147
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Côte d’Ivoire Cacao en hausse
E
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
n 2009, la Côte d’Ivoire n’a pas trop pâti du revers de la conjoncture internationale. Et pour cause : le premier producteur mondial de cacao a bénéficié du niveau élevé des cours mondiaux et de l’impact positif des réformes engagées dans le cadre de l’accord triennal signé avec le Fonds monétaire international (FMI) en mars 2009, qui a permis au pays d’atteindre le point de décision de l’Initiative PPTE (pays pauvres très endettés) le mois suivant. Du coup, la croissance économique a atteint 3,8 % en 2009, contre 2,3 % en 2008. Parmi les filières les plus dynamiques figurent l’agriculture, l’extraction minière, les télécoms et les transports. En revanche, trois secteurs – l’exploitation forestière, l’industrie manufacturière et le BTP – sont en recul. La croissance de 5,9 % du ■ Population secteur rural n’a pas profité 21,1 millions également à toutes ses filières. Ainsi la production de café, ■ PIB (en dollars, 2009) 23 milliards délaissée par les planteurs à cause de la baisse des prix mon■ Dette totale (en dollars, 2009) diaux, est en recul. On constate 18,8 milliards également une régression des filières banane et ananas, qui ■ Taux de change au 31.10.2010 subissent la concurrence de 1 dollar = 464,11 F CFA l’Amérique latine, et de celle (434,16 F CFA au 31.10.2009) du coton, confrontée à la destruction des semences de qua■ Croissance du PIB (en %) lité dans l’ex-zone rebelle du 3,8 2,3 Nord et à la baisse des cours 1,6 mondiaux. Le chiffre d’affai0,7 res (CA) d’Ivoire Coton, dont 2006 2007 2008 2009 le capital est détenu à 51 % par Industrial Promotion Services ■ PIB par habitant (en dollars) We s t A f r ic a ( g r oup e A g a 1 137 1 093 Khan), pâtit de cette situation 984 883 et chute de près de 6 millions de dollars. 2006 2007 2008 2009 En revanche, la production de cacao s’inscrit en hausse : 1,2 million de tonnes en 2009 et 1,3 million en 2010. Reste que la culture est confrontée au vieillissement des vergers et à la persistance de maladies. Néanmoins, les mesures de restructuration, de modernisation et de transparence en cours devraient porter leurs fruits d’ici à 2011. Il faut également mentionner un léger rebond de la production d’hévéa, de palmier à huile et de noix de cajou (anacarde), des cultures vers lesquelles se sont tournés les 148
producteurs. Les bons résultats de ces filières semblent s’être répercutés sur les CA des filiales du groupe Olam : en hausse de 41 millions de dollars pour Outspan Ivoire (exportation de fèves de cacao et de café) et de 2,4 millions de dollars pour Olam Ivoire (traitement et exportation de noix de cajou). Dans l’industrie, les évolutions sont contrastées. L’agroalimentaire compte désormais une nouvelle unité de broyage et de transformation du cacao en produits semi-finis : Choco Ivoire, filiale du groupe Saf Cacao, dont les activités ont démarré en octobre 2010. Ce qui devrait porter la capacité totale de transformation de cacao du pays à 440 000 t, contre 400 000 t actuellement. La Société de limonaderies et brasseries d’Afrique (Solibra), un des poids lourds de la branche, voit son CA grimper de près de 24 millions de dollars. Au sein du groupe Sifca, les évolutions diffèrent selon les filiales. Sania, sa raffinerie d’huile de palme, affiche un CA de 385 millions de dollars et un résultat net de 9 millions, et Sucrivoire une hausse de 2,3 millions de son CA. De quoi compenser les baisses de ceux de Palmci (palmier à huile, 200 millions de dollars de CA) et de la Société africaine de plantation d’hévéas (162 millions de dollars), qui affichent toutefois des résultats positifs. Touchée par le ralentissement dans l’exécution des travaux publics en 2009, l’activité du BTP, des matériaux de construction et de la chimie est en recul. Bonnes performances, en revanche, de l’industrie extractive. La production de pétrole a été portée à 18,6 millions de barils en 2009, contre 16,5 millions en 2008, à la suite de la reprise de l’exploitation des puits du champ Baobab. Quant à l’extraction de l’or, elle est passée de 2,9 t en 2008 à 6,6 t en 2009 et pourrait atteindre 7,2 t en 2010, favorisée par la bonne tenue des cours mondiaux. Dans les services (+ 3,7 %), le recul du commerce de détail a été compensé par la bonne santé des télécoms (+ 9 % en 2009), notamment de la téléphonie mobile, qui compte un nouvel opérateur. Et par celle des transports, dont la croissance s’est maintenue à 5,9 % en 2009. La reprise économique devrait se consolider en 2010. Quid de 2011 ? Tout dépendra du climat politique qui prévaudra dans les mois suivant le scrutin présidentiel. ■ M URIEL D E VE Y
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES IVOIRIENNES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1 780 416
– 80 336
1
68
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE (SIR)
Hydrocarbures, raffinerie
2
168
CARGILL CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
670 846
2 978
3
178
SIFCA (GROUPE)
Agro-industrie
632 047
37 168
4
189
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ
Production & distribution d’électricité
605 720
12 342
5
239
SOCIÉTÉ NATIONALE D’OPÉRATIONS PÉTROLIÈRES
Hydrocarbures
448 005
69 372
6
243
MTN CÔTE D’IVOIRE
Opérateur de téléphonie mobile
441 198
34 389
7
265
SANIA CIE
Agro-industrie
385 868
8 917
8
328
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
Opérateur de télécommunications
298 776
ND
9
333
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
294 201
11 438
10
347
EUROFIND
Groupe diversifié
274 950
ND
11
350
OUTSPAN IVOIRE
Agro-industrie
272 184
808 – 4 227
12
369
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Hydrocarbures, raffinerie
256 008
13
371
NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE
Agroalimentaire
253 532
7 020
14
378
SOCIÉTÉ DE LIMONADERIES ET BRASSERIES D’AFRIQUE
Industrie des boissons
245 460
30 107 2 180
15
384
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE PROMOTION DE SUPERMARCHÉS
Grande distribution
237 381
16
418
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
Groupe diversifié
212 470
ND
17
422
NSIA PARTICIPATIONS S.A
Holding
210 969
15 060 5 924
18
438
PALMCI
Agro-industrie
200 122
19
455
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE
Commerce de détail
187 126
2 360
20
460
UNILEVER CÔTE D’IVOIRE
Industrie cosmétique
183 552
9 275
21
466
SHELL CÔTE D’IVOIRE
Hydrocarbures
180 755
2 195
22
474
COSMIVOIRE
Industrie cosmétique
175 545
25 380
23
486
CKG HOLDING
Groupe diversifié
169 200
ND
24
499
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATION D’HÉVÉAS (SAPH)
Production agricole
161 803
13 463
25
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS
Industrie du tabac
154 168
17 290
26
-
GROUPE COLINA
Assurances
147 022
9 531
27
-
SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION DES MARQUES
Commerce de détail
137 677
284
28
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE
Tous services transports
134 394
8 703
29
LABOREX CÔTE D’IVOIRE
Industrie pharmaceutique
128 991
4 512
30
LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN
Agroalimentaire
124 937
3 628
31
-
OLAM IVOIRE
Organisation du transport de fret
122 001
289
32
-
SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION D’EAU DE LA CÔTE D’IVOIRE
Production & distribution d’eau potable
115 371
2 645
33
-
SOCIÉTÉ DES TUBES D’ACIER ET D’ALU. EN CÔTE D’IVOIRE
Métallurgie, sidérurgie
111 473
1 833
34
-
SOCIÉTÉ TROPICALE D’ENGRAIS ET DE PRODUITS CHIMIQUES
Industrie chimique
109 743
5 966
35
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX
Matériaux de construction
100 522
3 658
36
-
SOCIÉTÉ DES CAOUTCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY
Industrie du caoutchouc
95 983
9 134
AIR IVOIRE
Transport aérien
92 893
– 45 457
37 38
-
SOCIÉTÉ DES TRANSPORTS ABIDJANAIS
Transport urbain
83 940
– 7 254
39
-
PETRO IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
83 123
1 239
40
-
FILTISAC
Fabrication de produits textiles
67 033
1 164
41
-
SUCRIVOIRE
Agro-industrie
63 017
3 030
42
-
PÊCHE ET FROID CÔTE D’IVOIRE
Agro-industrie
57 974
ND
43
-
BERNABÉ CÔTE D’IVOIRE
Commerce de détails
55 000
ND
44
-
COLINA ASSURANCES CÔTE D’IVOIRE
Assurances
49 644
4 257
45
-
CROWN SIEM
Emballage, conditionnement
48 746
9 115
46
-
BUREAU NAT. D’ÉTUDES TECHNIQUES ET DE DÉVELOPPEMENT
Bâtiment
44 865
3 507
47
-
IVOIRE COTON
Coton
44 414
2 112
48
-
AZITO ÉNERGIE
Production & distribution d’électricité
43 819
10 685
49
-
ALIOS FINANCE CÔTE D’IVOIRE
Intermédiation financière
40 788
835
50
-
UNIWAX
Filature, tissage
40 537
ND
CHIFFRES 2 009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2 008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
149
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Égypte La puissance qui monte
E
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
n 2009, les entreprises égyptiennes ont vu leurs performances entamées, avec un chiffre d’affaires (CA) cumulé en baisse de 13 % en 2009 (à environ 47 milliards de dollars) par rapport à 2008. Un résultat qui s’explique par la baisse de deux points du taux de croissance du PIB. Pourtant, l’Égypte fait preuve de résilience face à la crise. Sur la période 2010-2011, la croissance devrait atteindre 5,5 %. La consommation intérieure et l’investissement public restent soutenus. Les secteurs de la construction, du commerce et des industries extractives se portent bien. Globalement, l’environnement des affaires s’améliore. Selon le rapport « Doing Business 2010 » de la Banque mondiale, le pays a progressé de dix rangs, se classant 106e sur 183. L’Égypte a égale■ Population ment progressé de dix places 83 millions dans le classement 2009-2010 du « Global Competitiveness ■ PIB (en dollars, 2009) 188,3 milliards Report » publié par le Forum économique mondial, se posi■ Dette totale (en dollars, 2009) tionnant 70e sur 133 pays. Elle 31,7 milliards rejoint par ailleurs le clan des Civets, acronyme désignant ■ Taux de change au 31.10.2010 les nouveaux pays émergents 1 dollar = 5,71 livres égypt. p r o m e t t e u r s (C o l o m b i e , (5,44 livres égyptiennes au 31.10.2009) Indonésie, Vietnam, Égypte, Turquie, Afrique du Sud). ■ Croissance du PIB (en %) Cette année, avec un CA de plus de 5 milliards de dol7,2 7,1 4,7 6,8 lars, c’est le groupe Orascom Telecom Holding (OTH) qui 2006 2007 2008 2009 s’adjuge la tête du classement, devançant Suez Canal ■ PIB par habitant (en dollars) Authority. Le groupe de télé2 269 phonie, fort de sa présence sur 1 997 1 630 le continent (Tunisie, Algérie, 1 367 Centrafrique, Burundi, 2006 2007 2008 2009 Namibie et Zimbabwe), est passé début octobre 2010 sous la coupe de l’opérateur mobile russe Vimpelcom, qui est entré au capital d’OTH à hauteur de 51,7 %. Le magnat égyptien Naguib Sawiris conserve le reste du capital à travers le holding Weather Investments. C’est donc aujourd’hui au géant russe de régler le litige avec les autorités d’Alger au sujet de Djezzy, la filiale algérienne d’Orascom, qui fait l’objet d’un redressement fiscal record de 230 millions de dollars. 150
Dans le secteur des télécoms en Égypte, la croissance n’a guère été au rendez-vous en 2009. Loin derrière Orascom Telecom (– 3,4 %) et Telecom Egypt en 7e position (– 0,1 %), Mobinil voit son CA diminuer de 47 %, à 944 millions de dollars. La filiale égyptienne, détenue par Orascom et France Télécom, perd trois places. L’impact de la fusion entre OTH et Vimpelcom devrait être sans conséquence en Égypte, l’accord ne comprenant pas les actifs d’Orascom dans le pays. Mobinil sera géré par une nouvelle compagnie cotée à la Bourse du Caire et à celle d’Alexandrie. Pour Suez Canal Authority (2 e rang), la crise internationale continue de peser, avec une réduction de son CA de 20 % en 2009. La baisse mondiale des achats de biens de consommation, notamment ceux importés de Chine, a eu un impact important sur l’activité du canal de Suez. Mais, selon le rapport publié en septembre 2010 par l’Economist Intelligence Unit (EIU), les affaires devraient reprendre en 2010. De son côté, la société The Arab Contractors (Osman Ahmed Osman & Co) poursuit son ascension. L’entreprise de BTP gagne deux places et se classe au 4e rang, avec un CA en hausse de 23 %, à 2,7 milliards de dollars, et un bénéfice net multiplié par deux. Globalement, le secteur de la construction affiche de bons résultats et devrait continuer sur cette lancée à la faveur des projets d’infrastructures publiques (ports, routes, hôpitaux, etc.). Ainsi, Suez Cement gagne trois places (12e rang), avec un CA en hausse de 17 % et un résultat net qui augmente de 26 %. La Société égyptienne d’entreprises (Mokhtar Ibrahim) remonte à la 26e position, soit un gain de 7 places et une activité en hausse de 31 %. Les secteurs de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie se portent bien. Eg y ptian Sugar and Integrated Industries notamment, en 17e position avec un CA en hausse de 26 %, gagne 10 places. En revanche, rien ne va plus pour Ezz Steel Co, qui voit son CA chuter de 41 % et son bénéfice net divisé par quatre. Dans son ensemble, le secteur de la métallurgie-sidérurgie est en berne. Les mauvaises performances d’Al Ezz Dekheila Steel Company (baisse du CA de 21 %), d’Aluminium Company of Egypt (– 26 %) et d’Egyptian Iron & Steel Company (– 41 %) en témoignent. ■ C HRIS T ELLE M AROT
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES ÉGYPTIENNES
1
18
ORASCOM TELECOM
Opérateur de télécommunications
5 064 790
2
27
SUEZ CANAL AUTHORITY
Logistique portuaire
4 289 500
ND
3
31
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Travaux publics
3 861 027
461 994
4
50
THE ARAB CONTRACTORS - OSMAN AHMED OSMAN & CO.
Travaux publics
2 764 000
223 000
5
54
EGYPTAIR HOLDINGS
Holding
2 354 814
103 805
6
56
EZZ STEEL CO. (EX-AL EZZ STEEL REBARS CO.)
Métallurgie, sidérurgie
2 280 671
55 579
7
65
TELECOM EGYPT
Opérateur de télécommunications
1 804 409
553 764
8
66
EGYPTAIR AIRLINES
Transport aérien
1 796 608
37 612
9
73
EL SEWEDY CABLES
Fabrication de câbles électriques
1 683 111
114 263
10
76
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
1 635 339
104 427
11
83
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Hydrocarbures, raffinerie
1 518 093
172 702
12
108
SUEZ CEMENT CO.
Matériaux de construction
1 155 827
235 457
13
121
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Hydrocarbures
1 024 775
100 961
14
131
MOBINIL
Opérateur de téléphonie mobile
944 133
ND
15
139
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Promotion immobilière
873 554
200 363
16
146
GHABBOUR AUTO
Construction automobile
771 445
36 494
17
148
EGYPTIAN SUGAR AND INTEGRATED INDUSTRIES CO.
Agro-industrie
755 981
53 442
18
156
EASTERN CO.
Industrie du tabac
718 654
150 431 405 741
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 379 472
19
174
EGYPTIAN FERTILIZERS CO.
Industrie chimique
644 434
20
175
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
Fabrication de produits textiles
643 233
56 582
21
183
EGYPTIAN CEMENT CO.
Matériaux de construction
615 581
266 757
22
187
UNITED PHARMACISTS CO.
Industrie pharmaceutique
607 309
10 585
23
192
ALUMINIUM CO. OF EGYPT
Métallurgie, sidérurgie
588 737
35 135
24
204
EL ARABIA FOR PROJECTS & CONSTRUCTION
Bâtiment
550 081
155 869
25
215
ALEXANDRIA NATIONAL REFINING & PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures, raffinerie
522 222
47 167
26
221
SOCIÉTÉ ÉGYPTIENNE D’ENTREPRISES - MOKHTAR IBRAHIM
Travaux publics
516 246
24 696
27
225
NATIONAL NAVIGATION CO.
Transport maritime
499 224
62 050
28
227
OLYMPIC GROUP
Holding
476 229
28 279
29
240
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
Industrie chimique
446 672
196 539
30
255
CEMEX - ASSIUT CEMENT
Matériaux de construction
413 321
102 815
31
268
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
382 436
32 108
32
280
SIEMENS EGYPT
Fabrication d’appareils électriques
364 857
ND
33
282
HELWAN PORTLAND CEMENT
Matériaux de construction
363 462
94 268
34
286
CAIRO POULTRY
Agroalimentaire
350 564
37 204
35
295
RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TELECOMMUNICATIONS
Fabrication d’appareils électriques
338 721
7 538
36
299
ALEXANDRIA REAL ESTATE INVESTMENTS CO.
Promotion immobilière
329 179
72 153
37
304
DELTA INDUSTRIAL CO.
Fabrication d’appareils électriques
323 751
32 006
38
307
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
Groupe diversifié
322 116
158 440
39
317
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures
304 872
137 643
40
348
SINAI CEMENT CO.
Matériaux de construction
274 108
121 646
41
351
MANTRAC
Concessionnaire d’engins de BTP
271 430
3 385
42
358
TOURAH CEMENT CO.
Matériaux de construction
265 787
61 905
43
370
ARAB CABLES CO.
Fabrication de câbles électriques
254 705
7 036
44
376
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Hydrocarbures, services annexes
246 980
71 934 49 298
45
386
NATIONAL CEMENT CO.
Matériaux de construction
237 247
46
395
AMREYAH CEMENT
Matériaux de construction
233 838
72 847
47
409
EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.
Tourisme, hôtellerie
220 867
28 813
48
429
PALM HILLS DEVELOPMENT CO.
Promotion immobilière
207 572
86 159
49
430
MISR REFRIGERATOR AND AIR CONDITIONING CO.
Fabrication d’appareils électriques
205 712
20 133
50
431
SAN STEFANO REAL ESTATE
Tourisme, hôtellerie
204 595
18 234
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
151
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Gabon Revers de conjoncture
L
’
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
année 2009 aura été morose au Gabon, pays fortement dépendant de ses matières premières. La croissance négative observée l’an dernier s’explique par la vulnérabilité des principales filières – bois, pétrole, manganèse –, touchées par la crise internationale ou par la baisse des cours. Compte tenu des bouleversements induits par ce revers de conjoncture, il est difficile de dire combien pèsent les grandes entreprises du Gabon. Seule certitude : après avoir connu une période faste à la suite de l’envolée des cours du brut, Total Gabon a conservé sa pole position. La filiale du groupe français a enregistré un bénéfice net de 141 millions de dollars, en baisse de 63 % par rapport à 2008. Son chiffre d’affaires (CA) accuse pour sa part une baisse de 37 % ■ Population à 1,1 milliard de dollars l’an 1,5 million dernier, contre 1,8 milliard en 2008. ■ PIB (en dollars, 2009) 11,1 milliards L a pl ac e de nu m é r o 2 rev ient à la Compagnie ■ Dette totale (en dollars, 2009) minière de l’Ogooué 2,1 milliards (Comilog). L’entreprise, qui ex ploite le ma nga nèse à ■ Taux de change au 31.10.2010 Moanda, a connu des résultats 1 dollar = 464,11 F CFA en baisse en 2009, mais elle (434,16 F CFA au 31.10.2009) a renoué avec la croissance à partir du troisième trimestre. ■ Croissance du PIB (en %) Détenue à 67 % par Eramet et 2,3 à 25 % par l’État gabonais (le 5,6 1,2 reste appartenant à des inves-1 tisseurs privés), elle a même 2006 2007 2008 2009 clôturé le premier trimestre 2010 avec un CA de 540 mil■ PIB par habitant (en dollars) lions de dollars, en hausse de 42 % par rapport à la même 10 037 8 138 7 502 période de l’année 2009. À la 6 840 fin de 2009, le PDG d’Eramet, Patrick Buffet, a annoncé un 2006 2007 2008 2009 investissement de 135 milliards de F CFA destiné à créer un complexe métallurgique à Moanda. Celui-ci se composera d’une usine de silico-manganèse d’une capacité de 65 000 tonnes par an, fonctionnelle à la fin de 2013, et d’une usine de manganèse métal de 20 000 t/an, qui entrera en activité en 2012. Malgré la baisse de l’activité en 2009, l’avenir de la Comilog semble prometteur, ce qui a conduit la présidence de la République à récla152
mer une augmentation de sa part dans le capital de la société, fixé à 40,8 milliards de F CFA (environ 85 millions de dollars). Libreville souhaiterait porter sa part à 33 %. Comme pour mieux renforcer sa souveraineté sur ses ressources naturelles, Libreville a également annoncé la création de sa propre compagnie pétrolière nationale : la Gabon Oil Company (GOC). Celle-ci aura pour mission de contrôler les participations de l’État gabonais dans les sociétés pétrolières, mais aussi de gérer l’exploration, l’exploitation et la distribution. Toujours dans le domaine des hydrocarbures, la Société gabonaise de raffinage (Sogara), qui ne nous a pas communiqué ses résultats, quitte notre classement cette année. La compagnie est mal en point. Un plan de sauvetage a été élaboré, mais la société est confrontée à un déficit de 45 millions de dollars. Finalement, la Sogara a été mise en vente par le gouvernement, et le sud-africain Imbani semble intéressé par sa reprise. La troisième place, qui, l’an dernier encore, était occupée par la Sogara, revient cette année à une entreprise commerciale de distribution, Ceca-Gadis, qui affiche un CA de 316 millions de dollars, avec un bénéfice net de 18,2 millions pour 2009, contre 16,2 millions pour 2008. Autre filière florissante, celle des télécoms, puisque Gabon Télécom (9 e rang) voit son CA atteindre 153 millions de dollars et que Zain Gabon (6 e), malgré une année mitigée, engrange 256 millions de CA et près de 20 millions de dollars de résultat net. Dans l’agro-industrie, la Société des brasseries du Gabon (Sobraga) affiche un C A en hausse de 11 % pour un résultat net de 18,3 millions de dollars. De son côté, la Société nationale des bois du Gabon (SNBG) a vu ses bénéfices augmenter de 17 % en 2009, pour s’établir à 6,5 millions de dollars. En revanche, la société a réalisé un CA de 83 millions de dollars, en baisse de 27 % par rapport à 2008. L’année dernière, la SNBG a exporté 343 224 m3 de bois sur son quota annuel de 350 000 m3. Enfin, dans le secteur de l’énergie, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a renoué avec les bénéfices en 2009, après trois années consécutives de déficit. La filiale du groupe français Veolia dégage un résultat net de 8,1 millions de dollars. ■ Z OÉ S UARE Z
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 20 PREMIÈRES ENTREPRISES GABONAISES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
111
TOTAL GABON
Hydrocarbures
2
271
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ (COMILOG)
Extraction, autres minerais
1 119 903 380 920
140 930 10 058
3
313
CIE D’EXPLOITATIONS COMMERCIALES AFR. (CECA-GADIS)
Commerce de détails
316 132
18 211
4
319
TOTAL MARKETING GABON
Hydrocarbures, services annexes
302 375
ND
5
341
SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON (SEEG)
Production & distribution d’eau et d’électricité
284 620
8 141
6
368
ZAIN GABON (BHARTI AIRTEL)
Opérateur de téléphonie mobile
256 400
19 900
7
390
COMPAGNIE DU KOMO
Holding
235 935
15 481 18 303
8
414
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON (SOBRAGA)
Industrie des boissons
215 408
9
-
GABON TÉLÉCOM
Opérateur de téléphonie fixe
153 098
ND
10
-
SOCOBA - EDTPL
Travaux publics
119 759
1 273 2 996
11
-
PETRO GABON
Hydrocarbures, services annexes
101 222
12
-
LIBERTIS GABON
Opérateur de téléphonie mobile
86 337
ND
13
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DES BOIS DU GABON (SNBG)
Exploitation forestière
82 937
6 522
14
-
CFAO MOTORS GABON
Concessionnaire automobile
77 054
503
15
-
SOCIÉTÉ MEUNIÈRE ET AVICOLE DU GABON (SMAG)
Agroalimentaire
56 088
3 838
16
-
OGAR - OGAR VIE
Assurances
51 668
– 2 145
17
-
SIAT GABON
Production agricole
48 748
7 748
18
-
SOCIÉTÉ GABONAISE DE SERVICES
Service aux entreprises
36 670
1 343
19
-
BERNABÉ GABON
Commerce de détails
36 125
ND
20
-
NSIA GABON
Assurances
26 733
1 722
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C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Ghana Nouveau pays de l’or noir
À
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
l’instar de la plupart des pays africains, le Ghana n’a pas été épargné par le ralentissement en 2009. Le taux de croissance est de seulement 3,5 %, le plus faible depuis 2002, alors qu’il avait atteint un pic de 7,3 % en 2008. Néanmoins, avec la reprise économique mondiale, la multiplication des investissements publics dans le secteur des hydrocarbures et les recettes attendues de nouveaux champs pétroliers, les perspectives restent bonnes : 6,4 % de croissance en 2010 et 8,3 % en 2011. En 2009, la croissance a été tirée par l’agriculture, un secteur qui représente près d’un tiers du PIB ghanéen. Parmi les cultures agricoles phares du pays figure le cacao, dont la production de 703 000 t positionne le Ghana au deuxième rang des producteurs africains en ■ Population 23,8 millions 2009. Des résultats qui s’expliquent par de bonnes pratiques ■ PIB (en dollars, 2009) agronomiques, l’utilisation 15,6 milliards d’engrais et le recours à des ■ Dette totale (en dollars, 2009) procédés de sélection effica7,3 milliards ces. En outre, depuis la saison 2008-2009, des efforts ont été ■ Taux de change faits pour mieux rémunérer au 31.10.2010 les petits producteurs. Cette 1 dollar = 1,42 nouveau cédi (1,41 nouveau cédi au 31.10.2009) tendance s’est poursuiv ie, avec l’augmentation de 33 % ■ Croissance du PIB (en %) du prix d’achat des fèves aux exploitants. Un moyen d’in5,7 7,3 citer ces derniers à produire 6,4 3,5 davantage et ainsi d’atteindre 2006 2007 2008 2009 l’objectif de 1 million de tonnes de cacao en 2011-2012. Et ■ PIB par habitant (en dollars) de décourager la contrebande vers la Côte d’Ivoire, une pra713 655 653 568 tique néfaste pour le Ghana. Le secteur industriel, qui représente 8,7 % du PIB, est 2006 2007 2008 2009 dom i né p a r l ’a g r o -i ndu s trie, où la Produce Buy ing Compa ny, f i lia le du Gha na Cocoa Boa rd (Cocobod), demeure le numéro 1. Cette entreprise, qui intervient dans la filière cacao, voit son chiffre d’affaires (CA) progresser à 301 millions de dollars (+ 59 %), pour un résultat net de 3,5 millions de dollars, également en hausse par rapport à 2008. Dans l’agroalimentaire, les leaders restent Guinness Ghana Breweries, qui affiche un CA de 138 millions de dollars, Fan 154
Milk (56,8 millions) et Accra Brewery, dont le CA augmente de 7 millions de dollars environ. Dans l’industrie chimique, petit repli en revanche d’Unilever Ghana, dont le CA diminue de 12 millions. Bien que les services, qui contribuent pour environ 32 % au PIB, n’aient progressé que de 4,6 % (contre 9,2 % en 2008), le poids lourd de l’économie est toujours l’opérateur de téléphonie mobile MTN Ghana, premier dans notre classement et leader sur son marché, avec un CA en progression de 125 millions de dollars. Une hausse qui n’a rien d’étonnant dans un secteur qui bouge à la vitesse grand V depuis trois ans. Le taux de pénétration des mobiles est passé de 53 % en 2008 à 64 % en 2009, et celui du téléphone fixe de 0,7 % en décembre 2008 à 1,2 % en juillet 2009. Il est vrai que l’État ghanéen met tout en œuvre pour favoriser le développement d’infrastructures et de services de communication fiables, rentables et de classe internationale. Secteurs plus que prometteurs, le pétrole et le gaz, dont le démarrage de la production est prévu pour le dernier trimestre de 2010, ont contribué aux performances économiques enregistrées en 2009 grâce aux investissements réalisés dans les infrastructures pétrolières. En 2011, ce sont les exportations d’or noir qui soutiendront la croissance. Tous les regards sont ainsi braqués sur Jubilee, un gisement de niveau mondial, baptisé ainsi en l’honneur de la commémoration du 50 e anniversaire de l’indépendance du Ghana et dont les réserves sont estimées entre 650 millions et 2 milliards de barils. Découvert en 2007 par le britannique Tullow Oil, qui en est l’opérateur avec une participation de 34,7 % aux côtés des américains Anadarko (23,5 %) et Kosmos Energy, il est situé près de la frontière ivoirienne. Tullow Oil a récemment découvert un autre champ pétrolifère important, Owo, localisé dans le périmètre du bloc Tano. Ses réserves sont estimées entre 70 millions et 550 millions de barils, selon la compagnie, qui détient 49,95 % des parts dans le bloc Tano, qu’elle opère aux côtés d’autres firmes étrangères et de la Ghana National Petroleum Company (GNPC), la compagnie nationale. L’entrée du Ghana dans le club des pays africains producteurs de pétrole devient réalité. ■ M URIEL D E VE Y
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 20 PREMIÈRES ENTREPRISES GHANÉENNES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
147
MTN GHANA
Opérateur de téléphonie mobile
764 025
ND
2
203
TARKWA MINES
Extraction d’or
550 302
82 228 – 53 011
3
219
VOLTA RIVER AUTHORITY
Production & distribution d’électricité
519 943
4
276
TOTAL PETROLEUM GHANA
Hydrocarbures, services annexes
373 648
9 069
5
322
PRODUCE BUYING CO.
Agro-industrie
301 298
3 578
6
337
GHANA OIL CO.
Hydrocarbures, services annexes
290 371
3 629
7
480
DAMANG MINES
Extraction d’or
172 196
15 725
8
-
OLAM GHANA
Import-export
148 608
325
9
-
GUINNESS GHANA BREWERIES
Industrie des boissons
138 433
7 877
10
-
UNILEVER GHANA
Industrie chimique
115 690
2 879
11
-
TOYOTA GHANA
Concessionnaire automobile
89 016
5 480
12
-
FAN MILK
Industrie laitière
56 809
10 440
13
-
ZAIN GHANA
Opérateur de téléphonie mobile
56 700
– 79 900 2 631
14
-
PZ CUSSONS GHANA
Industrie cosmétique
37 753
15
-
INTERPLAST
Travaux publics
32 890
5
16
-
ACCRA BREWERY
Industrie des boissons
32 653
– 3 906 4 935
17
-
STATE INSURANCE COMPANY OF GHANA
Assurances
29 088
18
-
GHANA RUBBER ESTATES
Industrie du caoutchouc
27 270
5 876
19
-
ENTERPRISE INSURANCE CO.
Assurances
23 951
2 531
20
-
MECHANICAL LLOYD CO.
Concessionnaire automobile
15 266
831
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Kenya Splendeurs et misères des télécoms
L
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
a croissance du PIB devrait atteindre 4 % en 2010, dopée par la relance de l’industrie touristique et l’amélioration des précipitations, qui a favorisé la reprise des activités agricoles. Après avoir fait un bond de 7,1 % en 2007, l’économie a souffert de l’impact des violences postélectorales de janvier 2008, du ralentissement de l’activité mondiale et de la sécheresse qui a fait chuter la croissance à 1,7 %. Après la légère reprise en 2009, le pays renoue donc avec des performances honorables et confirme son rôle de locomotive de l’Afrique de l’Est. Dans cet environnement porteur, les principales sociétés kényanes enregistrent d’assez bonnes performances. Le groupe Kenolkobil, qui assure la distribution d’hydrocarbures, conserve la pole position : son chiffre d’affaires (CA) recule ■ Population à 1,2 milliard de dollars, mais 39,8 millions son résultat net progresse de 19 %, pour atteindre 16,3 mil■ PIB (en dollars, 2009) lions de dollars. L’entreprise 30,2 milliards poursuit par ailleurs sa crois■ Dette totale (en dollars, 2009) sance externe : déjà implantée 7,3 milliards dans sept pays africains, elle a acquis en 2010 une dizaine ■ Taux de change de stations-service au Burundi. au 31.10.2010 1 dollar = 77,32 shillings kén. Toujours dans le secteur de (71,85 shillings kényans au 31.10.2009) l’énergie, la compagnie publique d’électricité Kenya Power ■ Croissance du PIB (en %) & Lighting Company voit pour sa part son bénéfice doubler, 7,1 6,3 2,2 pour atteindre 40 millions de 1,7 dollars en 2009. 2006 2007 2008 2009 Parmi les performances à souligner, on citera celles ■ PIB par habitant (en dollars) de l’opérateur de téléphonie 783 759 Safaricom, qui voit son CA 718 612 franchir le seuil du milliard de dollars, et qui devance Kenya Airways pour occuper 2006 2007 2008 2009 la deuxième place du classement. Avec 1,1 milliard de CA, le groupe dégage 191 millions de dollars de bénéfice net. Il est vrai que le secteur a le vent en poupe puisque, en 2009, le nombre de Kényans abonnés au téléphone mobile a atteint 17,4 millions, en hausse de 34 % par rapport à l’année précédente. Principale raison : au moins 8 millions d’usagers ont plébiscité les services de transfert d’argent par mobile, et le service M-Pesa, lancé en 2007 par Safaricom, a attiré 156
à lui seul plus de 7 millions d’abonnés. Les trois autres opérateurs, Orange, Essar et Zain, se sont également lancés sur ce créneau, mais Safaricom reste leader sur le marché. Telkom Kenya, filiale d’Orange qui visait les 2 millions d’abonnés au téléphone mobile en 2009, n’en comptait que 1,2 million à la fin de cette année. Quant à Zain, il accuse une perte de 46 millions de dollars à la fin de 2009. Si Kenya Airways perd sa 2e place, il voit tout de même son CA progresser à 893 millions de dollars, et renoue même avec les bénéfices puisque son résultat net s’établit à 25,7 millions de dollars. Après avoir connu de fortes turbulences, le transporteur national, qui a décroché le titre de « compagnie africaine de l’année » lors de l’édition 2010 de l’Africa Investor Tourism Awards, tire profit de son alliance avec Air France-KLM au moment où le pays voit de nouveau affluer les visiteurs. Le Kenya a enregistré une hausse de 18 % de ses recettes touristiques en 2009 (soit 810 millions de dollars), due à une augmentation de 30,7 % des arrivées de touristes, dont le nombre s’est élevé à 952 800 l’an dernier, contre 729 000 en 2008. Dans l’agro-industrie, la récolte sucrière a augmenté de plus de 7 % en 2009. Ainsi, Mumias Sugar, qui contribue à près de 45 % de la production nationale, voit son CA s’établir à 149 millions de dollars, pour un résultat net de 20 millions, ce qui lui permet de conserver la 11e place du classement. L’action Mumias s’est d’ailleurs très bien comportée à la Bourse de Nairobi, le groupe ayant annoncé son intention de construire une usine d’éthanol d’ici à 2011 et d’investir 30 millions de dollars dans l’acquisition de sociétés concurrentes dans les cinq prochaines années. En revanche, d’autres filières ont vécu une année plus chahutée. East African Breweries (6e rang), filiale de Diageo, a annoncé une chute de son bénéfice annuel de 17 % (à 90,7 millions de dollars) en raison de l’augmentation des charges d’impôts, du coût des intrants et du ralentissement de l’économie du pays, alors que les ventes ont augmenté de 5,8 %. Idem pour la filiale kényane de British American Tobacco (8e rang), qui annonce une baisse de 7 % de son bénéfice avant impôt pour l’exercice 2009, alors que son CA a progressé de 14 % pour atteindre 236 millions de dollars. ■ Z OÉ S UARE Z
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 20 PREMIÈRES ENTREPRISES KÉNYANES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
98
KENOLKOBIL
Hydrocarbures
1 221 230
16 350
2
118
SAFARICOM
Opérateur de téléphonie mobile
1 060 427
191 319
3
136
KENYA AIRWAYS
Transport aérien
893 484
25 702
4
142
KENYA POWER AND LIGHTING
Production & distribution d’électricité
838 165
40 732
5
216
TOTAL KENYA
Hydrocarbures, services annexes
521 765
6 095
6
247
EAST AFRICAN BREWERIES
Industrie des boissons
434 573
90 797
7
272
BAMBURI CEMENT
Matériaux de construction
378 824
88 031
8
387
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
Industrie du tabac
236 434
18 667
9
-
KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.
Production & distribution d’électricité
159 800
26 156
10
-
ZAIN KENYA
Opérateur de téléphonie mobile
153 800
– 46 600
11
-
MUMIAS SUGAR CO.
Agro-industrie
148 929
20 334
12
-
CMC HOLDINGS
Concessionnaire automobile
148 126
6 815
13
-
UNGA GROUP
Agroalimentaire
147 059
1 482
14
-
UCHUMI SUPERMARKET
Grande distribution
103 981
5 313
15
-
NATION MEDIA GROUP
Médias
103 437
13 933
16
-
EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
102 320
23 164
17
-
KENYA PIPELINE CO.
Hydrocarbures, services annexes
98 241
20 351
18
-
JUBILEE INSURANCE CO.
Assurances
89 282
11 540
19
-
SCANGROUP
Agence de communication
74 770
5 067
20
-
ATHI RIVER MINING (ARM)
Matériaux de construction
64 979
26 841
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Mali
Or blanc et métal jaune
A
près un léger tassement, la croissance économique malienne devrait retrouver son niveau de 2008, avec un taux de 5 % attendu en 2011, contre 4,3 % en 2009 et en 2010. Tout compte fait, la crise financière mondiale n’aura pas eu un impact trop négatif sur le pays, d’autant que le taux d’inflation a été ramené à 2 % et que la balance des paiements s’est considérablement améliorée en 2009. Les piliers de l’économie restent le secteur minier et l’agriculture. Avec une production ■ Croissance du PIB (en %)
13 millions
■ PIB (en dollars, 2009)
9 milliards
■ Dette totale (en dollars, 2009)
2 milliards
5,3
4,3
2006
2007
4,9 2008
4,3 2009
■ PIB par habitant (en dollars)
■ Taux de change
au 31.10.2010 1 dollar = 464,11 F CFA
484
(434,16 F CFA au 31.10.2009)
2006
576 2007
687
692
2008
2009
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
■ Population
de 46 tonnes en 2009, certes en baisse, l’or maintient toutefois sa deuxième place dans les exportations grâce à la bonne tenue des cours mondiaux. La mise en exploitation de la mine de Gounkoto, annoncée par le sudafricain Rangold Resources, actionnaire de la Société des mines de Morila, laisse augurer une remontée de la production. Bons résultats également de la f ilière coton, qui a enregistré une croissance de 17 %, alors qu’elle était en recul de 16,8 % en 2008. Une pluviométrie satisfaisante et l’octroi d’une subvention de plus de 15 milliards de F CFA (plus de 30 millions de dollars) à la filière ont dopé la production, qui a atteint 300 000 tonnes d’or blanc. Dans le secteur des télécoms, Orange Mali, qui a étendu la couverture de son réseau dans les zones rurales enclavées, continue sur sa lancée, avec un chiffre d’affaires, en augmentation, de 360 millions de dollars. Tandis que la Société des télécommunications du Mali (Sotelma) a cédé 51 % de son capital à Itissalat Al-Maghrib (IAM), alias Maroc Télécom, filiale du groupe français Vivendi. ■ M URIEL D E VE Y
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 15 PREMIÈRES ENTREPRISES MALIENNES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
1
262
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE SADIOLA
Extraction d’or
396 208
79 734
2
283
ORANGE MALI
Opérateur de téléphonie mobile
360 387
157 510
3
298
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
Extraction d’or, autres minerais
330 577
91 247
4
320
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Extraction d’or
301 960
74 940
5
424
ÉNERGIE DU MALI
Production & distribution d’eau et d’électricité
210 328
– 847
6
-
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES MINES D’OR DE YATELA
Extraction d’or
144 448
24 890
7
-
PMU MALI
Jeux de hasard
70 620
ND
8
-
SOCIÉTÉ DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DU MALI
Opérateur de télécommunications
69 521
ND
9
-
STÉ NATIONALE DES TABACS ET ALLUMETTES DU MALI
Industrie du tabac
64 525
208
10
-
GROUPE TOMOTA
Groupe diversifié
60 744
– 4 503
11
-
GRANDS MOULINS DU MALI
Agroalimentaire
52 555
242
12
-
STAR OIL MALI
Hydrocarbures, services annexes
32 100
ND
13
-
AIR MALI (EX-COMPAGNIE AÉRIENNE DU MALI)
Transport aérien
31 725
ND
GRAPHIQUE INDUSTRIE
Imprimerie
23 575
3 228
COLINA ASSURANCES MALI
Assurances
13 249
1 372
14 15
-
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
158
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
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Maroc L’ONA omniprésent
A
vec une croissance moyenne de 4 % à 5 % sur la période 2009-2010, dopé par la demande intérieure, favorisé par une bonne résistance aux chocs extérieurs et une politique économique volontariste, le Maroc s’inscrit sur les écrans radars des grandes sociétés européennes. Après Vivendi, actionnaire majoritaire de Maroc Télécom (2e rang), France Télécom est entré sur le marché marocain en acquérant, début septembre, 40 % du capital de Méditel (19e rang). L’opération aura coûté 640 millions d’euros au groupe français. Partenaire des groupes Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et Finance Com, France Télécom a annoncé son intention d’introduire en Bourse le deuxième opérateur du royaume, à moyen terme. Entre Maroc Télécom, Méditel ■ Population et Wana Corporate, filiale de 32 millions l’Omnium nord-africain (ONA), ■ PIB (en dollars, 2009) la bataille s’annonce rude, sur 90,9 milliards tous les segments : mobile, fixe et internet. ■ Dette totale (en dollars, 2009)
19,8 milliards
Le holding royal ONA se retrouve premier de notre au 31.10.2010 classement, avec un chiffre 1 dollar = 8,07 dirhams d’affaires (CA) de 4,7 millions (7,64 dirhams au 31.10.2009) de dollars en 2009 et un bénéfice qui a presque quadruplé ■ Croissance du PIB (en %) par rapport à celui de l’année 5,6 5 précédente. En mars 2010, la 7,8 2,7 fusion annoncée de l’ONA avec son bras financier, la Société 2006 2007 2008 2009 nationale d’investissement ■ PIB par habitant (en dollars) (SNI), en a surpris plus d’un. Un changement radical de stra2 769 2 795 tégie qui vise la création d’un 2 373 2 096 holding d’investissement unique et le retrait de la cote des 2006 2007 2008 2009 deux entités. Le géant marocain devrait céder les sociétés arrivées à maturité. Il entend soutenir les entreprises en devenir et jouer un rôle « d’incubateur ». Concrètement, dans le secteur agroalimentaire, le nouveau holding prévoit de se retirer de Cosumar, Lesieur, Bimo et Centrale laitière. Avec 43 %, la participation totale de l’ONA-SNI dans Attijariwafa Bank est également remise en question. Un recentrage sur les secteurs innovants ou à fort potentiel comme les énergies SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
■ Taux de change
160
renouvelables, la grande distribution ou les télécoms est attendu. Nareva, filiale spécialisée dans l’énergie et l’environnement, a remporté en août 2010 l’appel d’offres pour la construction du parc éolien de Tarfaya, dans l’extrême sud du pays. Nareva avait rejoint l’initiative solaire régionale Desertec quelques mois plus tôt. Il ne fait guère de doute que la filiale dévolue à l’environnement prendra aussi une part active dans la réalisation du projet solaire marocain de 2 000 mégawatts, annoncé il y a un an. Parmi les meilleurs résultats figurent les secteurs de l’immobilier et du BTP. Au 12e rang, Douja Promotion (groupe Addoha) progresse encore cette année. Le groupe d’Anas Sefrioui, l’une des plus grosses fortunes du pays, voit son CA augmenter de 20 % (à 754,4 millions de dollars) en 2009. Une performance qui se poursuit au premier semestre 2010, à la fois dans le haut standing, le segment intermédiaire et le logement social. Avec un CA en hausse de 167 %, la société d’aménagement Al Omrane, spécialisée dans le logement économique, gagne 25 places. Al Omrane est notamment en charge du développement et de l’aménagement des villes nouvelles (une quinzaine de projets d’ici à 2020). Chez les cimentiers, Lafarge arrive en 16 e position avec un CA de 683 millions de dollars et un bénéfice en hausse de 11 %. Holcim, surtout, enregistre une hausse de 61 % de son CA (à 444,5 millions de dollars) et gagne 16 places. À noter : l’entrée du groupe d’assurances CNIA Saada. La fusion de CNIA et Es Saada, achevée en juin 2009, devrait se traduire par une introduction en Bourse d’ici à la fin de l'année 2010. En revanche, dans les secteurs des hydrocarbures, du gaz, de la métallurgie et de la distribution automobile, c’est la dégringolade. La Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir) perd une place et voit son CA chuter de 34,6 %, à 3,34 milliards de dollars. Même chose pour Salam Gaz, qui perd 23 places (50e rang) et accuse une baisse de 32 % de son CA. La Société nationale de sidérurgie (Sonasid) voit aussi son CA diminuer de 32 %. Dans la distribution automobile, Optorg, Auto Hall et Sopriam ne sont pas beaucoup mieux loties, avec des baisses d’activité respectives de 5 %, 13 % et 8 %. ■ C HRIS T ELLE M AROT
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES MAROCAINES
1
21
GROUPE ONA
Holding
4 684 968
381 540
2
33
MAROC TÉLÉCOM
Opérateur de télécommunications
3 807 241
1 227 167
3
41
SOCIÉTÉ ANONYME MAR. DE L’INDUSTRIE DU RAFFINAGE
Hydrocarbures, raffinerie
3 382 081
69 647
4
46
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Extraction de minerais
3 011 760
ND
5
53
OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ
Production & distribution d’électricité
2 409 408
ND
6
74
AKWA HOLDING
Holding
1 655 339
ND
7
78
ALTADIS MAROC
Industrie du tabac
1 618 821
ND ND
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
8
81
ROYAL AIR MAROC
Transport aérien
1 542 539
9
100
SHELL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
1 200 335
ND
10
128
MARJANE HOLDING
Commerce de détail
969 724
35 413
11
135
TOTAL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
905 808
ND
12
150
DOUJA PROMOTION
Promotion immobilière
754 446
128 502
13
157
CENTRALE LAITIÈRE
Agroalimentaire
716 171
76 800
14
158
COMPAGNIE SUCRIÈRE MAROCAINE DE RAFFINAGE
Agro-industrie
714 791
69 572
15
163
SOCIÉTÉ NATIONALE DE SIDÉRURGIE (SONASID)
Métallurgie, sidérurgie
689 593
43 671
16
165
LAFARGE CIMENTS
Matériaux de construction
682 819
233 564
17
166
JORF LASFAR ENERGY CO.
Production & distribution d’électricité
682 017
ND
18
171
RENAULT MAROC
Construction automobile
659 701
ND
19
172
MÉDI TÉLÉCOM
Opérateur de télécommunications
657 317
ND
20
181
GROUPE OPTORG
Distribution automobile
620 971
12 958
21
185
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Promotion immobilière
611 011
73 537
22
186
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
Production & distribution d’eau et d’électricité
609 986
27 675
23
194
VEOLIA ENVIRONNEMENT (EX-VEOLIA WATER MAROC)
Production & distribution d’eau potable
580 140
ND
24
208
WAFA ASSURANCE
Assurances
539 347
84 990
25
214
RMA WATANIYA
Assurances
527 828
127 580
26
217
CDG DÉVELOPPEMENT
Développement territorial
521 154
25 631
27
223
PÉTROLE DU MAGHREB
Hydrocarbures, services annexes
501 960
ND
28
224
LESIEUR CRISTAL
Agroalimentaire
501 220
36 593
29
228
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CONSTRUCTION AUTOMOBILE
Construction automobile
474 368
ND
30
232
LIBYA OIL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
465 462
6 656 120 949
31
236
CIMENTS DU MAROC
Matériaux de construction
452 726
32
242
HOLCIM
Matériaux de construction
444 579
96 122
33
244
OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE
Production & distribution d’eau potable
437 709
15 561
34
249
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
431 686
ND
35
263
HOLDING MAROCAINE COMMERCIALE ET FINANCIÈRE
Holding
393 699
ND
36
266
AXA ASSURANCE MAROC
Assurances
384 146
ND
37
275
PROCTER & GAMBLE MAROC
Industrie chimique
373 982
ND
38
279
AUTO HALL
Distribution automobile
365 575
26 040
39
284
CNIA SAADA
Assurances
355 137
ND
40
287
AFRIQUIA GAZ
Énergie, autres
350 311
36 783
41
292
WANA CORP.
Opérateur de téléphonie mobile
341 458
ND
42
296
OFFICE NATIONAL DES CHEMINS DE FER DU MAROC
Transport ferroviaire
335 309
– 44 800
43
297
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE (SCR)
Assurances
334 919
ND
44
300
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ
Hydrocarbures, services annexes
327 989
ND
45
312
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Travaux publics
316 289
ND
46
325
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
299 294
61 967
47
329
SOCIÉTÉ DE PROMOTION INDUSTRIELLE AUTO. AU MAROC
Distribution automobile
298 064
10 993
48
330
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC
Logistique portuaire
297 788
49 067
49
331
DIANA HOLDING
Holding
296 463
15 797
50
334
SALAM GAZ
Hydrocarbures, services annexes
294 190
13 108
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
161
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Maurice Fluctuations monétaires
E
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
n expliquant l’an dernier que le pays n’était pas en situation de récession économique, le Premier ministre Navin R a mgoola m ava it bien pr is soi n de préciser que Maurice n’était pas pour autant immunisé contre les effets de la crise internationale. La conjoncture lui a donné raison : le taux de croissance du PIB s’est établi à 2,2 % en 2009. On s’attend toutefois à une amélioration en 2010 (3,6 %), même si les investissements directs étrangers (IDE) ont baissé l’an dernier, culminant à 274 millions de dollars en 2009, contre 368 millions l’année précédente. Selon la Banque centrale, ce sont les secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier qui ont le plus bénéficié de cette manne, pour des montants respectifs de 122,5 millions et 67,7 millions de dollars. ■ Population M a l g r é c e s p r om e s s e s 1,3 million d’investissements, l’île reste ■ PIB (en dollars, 2009) soumise à des f luctuations 8,6 milliards monétaires qui ne font pas l’affaire de tous. Certes, Port■ Dette totale (en dollars, 2009) Louis a enregistré en 2009 0,8 milliard un taux d’inflation de 2,5 %, ■ Taux de change soit le plus faible depuis vingt au 31.10.2010 ans. Mais plusieurs sociétés 1 dollar = 28,50 roupies accusent une baisse de leur (29,21 roupies au 31.10.2009) chiffre d’affaires (CA) en dol■ Croissance du PIB (en %) lars, malgré de bons résultats en monnaie locale. Ainsi, en mars dernier, les exportateurs 5,5 5,1 2,2 de textile se sont prononcés en 3,9 faveur d’une dévaluation de la 2006 2007 2008 2009 roupie pour gagner en compé■ PIB par habitant (en dollars) titivité face à la concurrence asiatique. Déjà confrontée à 7 337 6 743 la fin de l’accord de commerce 5 966 5 193 préférentiel avec l’Union européenne, la filière a été touchée 2006 2007 2008 2009 en 2009 par le ralentissement de l’activité mondiale. Première entreprise de l’île, Air Mauritius enregistre également une chute de son CA de 15 %, pour un résultat net de 83,8 millions de dollars. Le transporteur aérien a réussi à limiter la casse, bien que les recettes du tourisme insulaire aient fortement baissé en 2009. L’activité dans les domaines du transport et de la communication devrait toutefois progresser en 2010, avec une croissance attendue de 5,9 % en 2010, contre 4,9 % en 2009. 162
Le secteur du tourisme a, pour sa part, contribué à hauteur de 7,4 % au PIB mauricien l’an dernier, soit une baisse de 8,7 % par rapport à 2008. Les recettes touristiques devraient toutefois croître en 2010, avec une hausse prévue de 12 %, alors que le gouvernement va investir près de 1 demi-milliard de dollars dans la modernisation de l’aéroport international et du terminal de croisières. Si le cap symbolique du million de touristes n’est pas franchi cette année, le secteur devrait tout de même enregistrer une croissance de 5 %, avec 915 000 visiteurs attendus. De quoi renforcer l’activité des groupes hôteliers, comme New Mauritius Hotels et Sun Resorts, qui se placent respectivement aux 9e et 21e rangs, avec un résultat net de 38,6 millions de dollars pour le premier et de 11,5 millions pour le second. Dans le secteur agricole aussi, les résultats sont mitigés, sans être catastrophiques. Certains s’en tirent même bien, comme Ciel AgroIndustry, qui voit son CA bondir de 96,5 millions de dollars en 2008 à 128 millions en 2009, pour un bénéfice de 13,8 millions. Mais là encore les prévisions sont modérément optimistes, puisque la filière sucre devrait connaître une croissance de 2,3 % seulement. Autre entité du groupe Ciel, la compagnie Ciel Textile, qui affiche un CA de 219 millions de dollars en 2009 (contre 193,4 millions en 2008), devrait elle aussi profiter d’une amélioration de la conjoncture, puisque la branche textile devrait renouer avec la croissance (+ 1 %) alors que ses recettes avaient reculé de 3 % en 2009. Pour sa part, la Compagnie mauricienne de textile gagne une place, avec un CA de 169,6 millions en 2009 (en hausse de 4 %), pour un résultat net de 22 millions de dollars. Si le textile reste assez marqué par la crise, le secteur des télécoms, lui, ne semble pas en avoir souffert outre mesure. Sur une population de 1,3 million d’habitants, Maurice compte plus de 1 million d’abonnés au téléphone mobile, selon l’Autorité des technologies de l’information et de la communication (Icta). Soit un taux pénétration de 85 %, contre 28,6 % pour le téléphone fixe. Premier bénéficiaire de cet engouement, l’entreprise Mauritius Telecom se place au 10 e rang, avec un CA de 227,6 millions de dollars (+ 13 % par rapport à 2008) pour un résultat net de 47 millions. ■ Z OÉ S UARE Z
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES MAURICIENNES
1
212
AIR MAURITIUS
Transport aérien
532 763
2
230
BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.
Groupe diversifié
469 479
3 256
3
254
IRELAND BLYTH
Bâtiment
421 626
45 861
4
285
CIEL GROUP
Groupe diversifié
354 316
18 490
5
303
GROUPE MON LOISIR
Groupe diversifié
324 658
38 559
6
305
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
Agroalimentaire
323 637
16 056
7
356
SHELL MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
269 118
8 436
8
363
ROGERS GROUP
Bâtiment
261 849
18 561
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET 83 809
9
388
NEW MAURITIUS HOTELS
Tourisme, hôtellerie
236 267
38 624
10
401
MAURITIUS TELECOM
Opérateur de téléphonie mobile
227 639
46 932
11
412
CIEL TEXTILE
Fabrication de produits textiles
219 061
1 976
12
418
TOTAL MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
212 683
6 853
13
452
CURRIMJEE GROUP
Groupe diversifié
191 999
ND
14
454
JAN DE NUL (PACIFIC)
Hydrocarbures
189 250
58 778 22 089
15
484
COMPAGNIE MAURICIENNE DE TEXTILE
Filature, tissage
169 623
16
-
INDIANOIL MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
149 662
ND
17
-
CHEVRON MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
138 555
3 141
18
-
PRINCES TUNA
Agro-industrie
131 068
5 466
19
-
CIEL AGRO INDUSTRY - DEEP RIVER BEAU CHAMP
Production agricole
128 843
13 861
20
-
ABC GROUP
Groupe diversifié
123 435
2 937
21
-
SUN RESORTS
Tourisme, hôtellerie
112 794
11 530
22
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO MAURITIUS
Industrie du tabac
112 678
ND
23
-
HAREL FRÈRES (GROUPE HAREL)
Holding
103 641
11 603
24
-
LEAL GROUP
Groupe diversifié
102 719
1 181
25
-
PHOENIX BEVERAGES
Industrie des boissons
102 208
7 948
26
-
OMNICANE (EX-MON TRÉSOR AND MON DÉSERT)
Agro-industrie
101 889
8 248
27
-
GENERAL CONSTRUCTION CO.
Bâtiment
98 729
8 235
28
-
TNS TOBACCO CO.
Industrie du tabac
96 651
ND
29
-
HAREL MALLAC GROUP
Bâtiment
89 218
9 473
30
-
INNODIS
Agroalimentaire
88 163
3 862
31
-
ESPITALIER NOËL GROUP (ENL GROUP)
Bâtiment
82 886
35 425
32
-
AIRPORTS OF MAURITIUS
Logistique aéroportuaire
82 635
ND
SWAN GROUP
Assurances
81 878
6 184
33 34
-
SOMAGS
Commerce de détail
76 934
ND
35
-
HAREL MALLAC & CO. (GROUPE HAREL)
Bâtiment
76 816
ND
36
-
HASSAM MOUSSA RAWAT GROUP OF COMPANIES
Import-export
76 365
ND
37
-
GAMMA-CIVIC
Matériaux de construction
73 438
9 659
38
-
NAÏADE RESORTS GROUP
Tourisme, hôtellerie
72 916
ND
39
-
STATE INVESTMENT CORP.
Holding
68 841
ND
40
-
ESQUEL GROUP MAURITIUS
Fabrication de produits textiles
65 809
ND
41
-
DENIM DE L’ÎLE
Fabrication de produits textiles
65 608
ND
42
-
HV INTERNATIONAL
Fabrication de produits textiles
65 468
ND
43
-
UNITED BASALT PRODUCTS
Matériaux de construction
64 935
4 769
44
-
PALMAR GROUP OF COMPANIES
Filature, tissage
64 688
4 749
45
-
REHM GRINAKER CONSTRUCTION CO.
Bâtiment
63 936
ND
46
-
ROBERT LE MAIRE GROUP
Constructions métalliques
56 275
24 451 1 417
47
-
FLACQ UNITED ESTATES
Agro-industrie
55 720
48
-
COLAS MAURICE
Travaux publics
55 649
ND
49
-
UDIS
Grande distribution
55 405
3 165
50
-
MAURITIUS DUTY FREE PARADISE
Commerce de détail
52 882
11 507
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
163
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Nigeria Après les hydrocarbures, l’agriculture
E
n 2009, la crise économique mondiale n’a pas épargné le Nigeria. La croissance du PIB s’en est ressentie, chutant à 2,9 %, contre 6 % en 2008. C’est en partie la conséquence du repli du secteur pétrolier. Avec des réserves estimées à 38 milliards de barils, le Nigeria est le deuxième producteur d’or noir en Afrique subsaharienne, derrière l’Angola. L’exploitation des hydrocarbures est la locomotive de l’économie, générant 80 % des recettes fiscales et 95 % des recettes d’exportations. Mais, en 2009, la chute des cours sur les marchés mondiaux a fait reculer la part du secteur pétrolier dans le PIB à 32 %, contre 38 % en 2008. Autre explication : les sabotages des installations pétrolières dans le sud du pays par le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend), qui réclame ■ Population 154,7 millions u n me i l le u r p a r t a g e de s recettes tirées de l’or noir. ■ PIB (en dollars, 2009) Depuis 2006, cette rébellion 169 milliards a fait chuter la production de ■ Dette totale (en dollars, 2009) 2,6 millions à 1,76 million de 4,9 milliards barils par jour et fait perdre à Abuja son statut de premier ■ Taux de change producteur de pétrole au proau 31.10.2010 fit de Luanda. 1 dollar = 150,75 nairas (148,84 nairas au 31.10.2009)
Cela n’a pas suffi à bouleverser le paysage écono6,4 6,2 mique national. Comme en 6 20 08, quat re ent repr i se s 2,9 du sec teu r de s hyd roc a r2006 2007 2008 2009 bu r e s f ig u r e nt pa r m i le s d i x pr e m iè r e s du c la s se ■ PIB par habitant (en dollars) ment : Oando, Total Nigeria, African Petroleum et Conoil. 1 370 1 092 1 018 1 123 Globalement en baisse par rapport à 2008, leurs chiffres d’affaires (CA) respectifs 2006 2007 2008 2009 dépassent néanmoins le milliard de dollars, à l’exception de celui de Conoil, qui doit se « contenter » de 668 millions. Mécaniquement, mais aussi grâce à de bonnes récoltes, l’agriculture a pris la place du secteur pétrolier. En 2009, elle est devenue le premier contributeur à la richesse nationale, avec une part de 36,5 %, contre 33,5 % en 2008. Premier employeur du pays (elle occupe 70 % de la main-d’œuvre), elle génère une SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
■ Croissance du PIB (en %)
164
activité importante. Sur les 50 entreprises du classement, huit lui sont apparentées, appartenant soit à l’agro-industrie, soit à l’agroalimentaire. Néanmoins, seule une d’entre elles, Flour Mills of Nigeria, figure parmi les dix premières compagnies. Mais en raison de la petite taille des exploitations et du faible recours à la technologie, le potentiel du secteur est encore nettement sous-exploité. Le Nigeria, qui dispose de ressources agricoles variées – huile de palme, manioc, igname, maïs, arachide – et d’une main-d’œuvre pléthorique, est aujourd’hui importateur net de produits agricoles, alors qu’il en était exportateur dans les années 1960. Gigantesque marché – avec 155 millions d’habitants, ce qui en fait le pays le plus peuplé du continent –, le Nigeria ne repose pas seulement sur le pétrole et l’agriculture. Le secteur de la téléphonie mobile y a enregistré une croissance fulgurante ces dernières années. En témoigne la présence dans le classement de deux opérateurs télécoms, MTN et Zain. Tous deux profitent des opportunités de conquête de nouveaux clients et se réservent ainsi des positions confortables dans le paysage des entreprises nigérianes, figurant parmi les dix premières. Mieux encore, MTN maintient la place de numéro un qu’elle occupait en 2008. L’immensité du marché nigérian et l’attractivité exercée par le secteur pétrolier, malgré son léger recul en 2009, continuent d’assurer un certain dynamisme à l’économie. Les services, dans des domaines variés, sont en effet bien implantés dans le pays. Preuve de la maturité de son économie, le classement compte cinq entreprises du secteur des assurances, dont une, African Reinsurance Corporation, à la 13 e place, avec un CA conséquent, de 536 millions de dollars. Autre signe de dynamisme dans un pays à forte croissance démographique, la représentation du secteur du bâtiment, et de ceux, apparentés, des matériaux de construction, des travaux publics et de la promotion immobilière. Au total, neuf entreprises du classement relèvent de l’un de ces quatre domaines. En 2009, le bâtiment et les travaux publics ont contribué au PIB à hauteur de 1,4 %, contre 1,3 % en 2008. ■ M ARIANNE M EUNIER
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES NIGÉRIANES
1
24
MTN NIGERIA
Opérateur de téléphonie mobile
4 493 011
ND
2
58
OANDO
Hydrocarbures, services annexes
2 209 799
66 236
3
94
ZAIN NIGERIA (BHARTI AIRTEL)
Opérateur de téléphonie mobile
1 306 500
– 125 400
4
105
FLOUR MILLS OF NIGERIA
Agroalimentaire
1 181 246
25 532
5
106
TOTAL NIGERIA
Hydrocarbures
1 171 421
26 030
6
114
NIGERIAN BREWERIES
Industrie des boissons
1 077 552
183 090
7
120
AFRICAN PETROLEUM
Hydrocarbures
1 048 668
60 076
8
127
JULIUS BERGER NIGERIA
Travaux publics
973 675
21 648
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
9
169
CONOIL
Hydrocarbures, services annexes
668 156
15 167
10
193
GUINNESS NIGERIA
Industrie des boissons
584 811
88 829
11
199
NIGERIAN BOTTLING CO.
Industrie des boissons
567 687
15 461
12
207
DANGOTE SUGAR REFINERY
Groupe diversifié
540 511
86 494
13
209
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Assurances
536 382
44 301
14
238
NESTLÉ NIGERIA
Agroalimentaire
448 160
64 176
15
256
PZ CUSSONS NIGERIA
Industrie pharmaceutique
411 101
34 779
16
258
MOBIL OIL NIGERIA
Hydrocarbures
406 930
18 637
17
261
DANGOTE FLOUR MILLS
Agro-industrie
402 705
36 480
18
277
UAC OF NIGERIA
Bâtiment
370 613
26 365
19
290
CHEVRON OIL CO. NIGERIA
Hydrocarbures, services annexes
345 142
– 1 598 33 161
20
327
LAFARGE CEMENT WAPCO
Matériaux de construction
299 070
21
336
UNILEVER NIGERIA
Parachimie
291 795
26 857
22
354
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Agro-industrie
269 413
12 412
23
399
BENUE CEMENT CO.
Matériaux de construction
229 679
94 280
24
406
STARCOMMS
Équipements de télécommunications
225 034
– 51 083 – 8 108
25
490
CADBURY NIGERIA
Agroalimentaire
167 844
26
-
EQUITY ASSURANCES
Assurances
133 876
– 5 877
27
-
JOHN HOLT
Bâtiment
121 052
– 14 065
28
-
ASHAKA CEMENT
Matériaux de construction
112 786
6 190
29
-
NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.
Emballage, conditionnement
107 663
2 318
30
-
R.T. BRISCOE NIGERIA
Concessionnaire
99 935
1 891
31
-
AG LEVENTIS GROUP (NIGERIA)
Bâtiment
89 144
8 095
32
-
GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA
Industrie pharmaceutique
88 932
9 053
33
-
UACN PROPERTY DEVELOPMENT
Promotion immobilière
87 451
18 604
34
-
CEMENT CO. OF NORTHERN NIGERIA
Matériaux de construction
77 854
11 887
35
-
AVON CROWNCAPS AND CONTAINERS
Emballage, conditionnement
73 354
544
36
-
BETA GLASS
Industrie du verre
69 282
9 084 2 691
37
-
NORTHERN NIGERIA FLOUR MILLS
Agroalimentaire
67 043
38
-
VITAFOAM NIGERIA
Fabrication de produits textiles
64 012
3 351
39
-
UNITED NIGERIA TEXTILES
Fabrication de produits textiles
60 503
– 11 086
40
-
NATIONAL SALT COMPANY NIGERIA
Agro-industrie
57 512
12 084
41
-
FIRST ALUMINIUM NIGERIA
Aluminium
54 376
317
42
-
C & I LEASING
Intermédiation financière
54 363
703 6 185
43
-
IKEJA HOTELS
Tourisme, hôtellerie
45 752
44
-
TANTALIZERS
Tourisme, hôtellerie
35 358
371
45
-
GUARANTY TRUST ASSURANCE
Assurances
35 273
3 389
46
-
MUTUAL BENEFITS ASSURANCE
Assurances
34 656
2 327
47
-
RUBBER ESTATES NIGERIA
Industrie du caoutchouc
34 289
6 415
48
-
OKOMU OIL PALM CO.
Agro-industrie
33 531
8 556
49
-
FIDSON HEALTHCARE
Industrie pharmaceutique
32 931
2 814
50
-
NEM INSURANCE
Assurances
32 406
5 622
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
165
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Sénégal Boom de la production arachidière
S
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
ans surprise, le Sénégal a été fortement affecté par la crise financière internationale qui s’est, entre autres, traduite par une baisse de l’investissement privé, un recul du tourisme et une réduction des transferts de fonds des émigrés. Le PIB n’a progressé que de 1,5 % en 2009, un taux inférieur à celui de 2008 (3,3 %), et surtout de 2007 (4,9 %). Une baisse qui s’explique principalement par le ralentissement très marqué du secteur tertiaire. Néanmoins, tout n’est pas négatif. Certes, le secteur agropastoral, dont la contribution au PIB est de 13,7 %, a enregistré une contraction en 2009, avec une croissance de 3,1 %, contre 12,7 % l’année précédente. Un recul lié aux contre-performances de l’élevage, en recul de 5 %. En revanche, l’agriculture a fait un bond important, sous l’impulsion de la Grande ■ Population 12,5 millions Offensive agricole pour la nour r it ure et l’abonda nce ■ PIB (en dollars, 2009) (Goana) lancée par le chef de 13,1 milliards l’État. La production arachi■ Dette totale (en dollars, 2009) dière – première filière agricole 6,4 milliards du pays – a ainsi été portée à 1,2 million de tonnes en 2009, ■ Taux de change contre 731 364 t en 2008. Une au 31.10.2010 évolution qui résulte de l’aug1 dollar = 464,11 F CFA (434,16 F CFA au 31.10.2009) mentation des surfaces consacrées à l’arachide (passées de ■ Croissance du PIB (en %) 837 000 à 1,1 million d’hectares), de la fourniture d’intrants 3,3 4,9 2,5 à moitié prix et d’un important 1,5 effort de mécanisation. 2006 2007 2008 2009 Après un repli de 2,7 % en 2008, le secteur secon■ PIB par habitant (en dollars) daire remonte doucement la pente, avec un taux de crois1 087 1 042 952 809 sance de 1,8 % en 2009. Une progression à mettre sur le compte de certaines filières, 2006 2007 2008 2009 telles que celle du phosphate. Les Industries chimiques du Sénégal (ICS) devraient bénéficier d’une reprise de la croissance cette année, après avoir subi une baisse de 35 % de leur chiffre d’affaires (CA) un an plus tôt. L’entreprise prévoit de produire 500 000 t d’acide phosphorique en 2010 et vise les 600 000 t en 2011. Même tendance à la hausse dans la filière corps gras. Bien que le CA de Suneor, qui produit et exporte de l’huile d’arachide et des tourteaux, 166
soit en recul de près de 2 millions de dollars, cette baisse n’a rien à voir avec la chute spectaculaire enregistrée en 2008. Pour la campagne arachidière 2009-2010, l’entreprise, qui a injecté 37 milliards de F CFA (environ 78 millions de dollars) pour soutenir le monde paysan, a collecté 192 400 tonnes d’arachides, soit 12 400 t de plus que prévu. Elle est en outre la première société du pays à avoir adopté la norme « Marque NS-qualité Sénégal », label destiné à favoriser la compétitivité des entreprises sénégalaises. Morosité en revanche dans le domaine des BTP, liée à la baisse de l’ordre de 15 % des transferts de fonds des migrants, qui affecte la construction de maisons, et au ralentissement des grands chantiers d’infrastructures. Toutefois, le Consortium d’entreprises (CDE) semble tirer son épingle du jeu, avec un CA en hausse de 16 millions de dollars. Dans les services, de nombreuses branches ont été touchées par la récession. En témoignent les mauvais résultats du commerce (– 3,1 % en 2009), imputables à la chute des transferts de fonds des émigrés, mais aussi à la baisse des recettes du tourisme et de l’hôtellerie, dont la fréquentation des établissements s’est effondrée en 2009. On estime que la part du secteur tertiaire dans le PIB ne devrait représenter que 45,3 % en 2010, contre 47,2 % en 2007. Néanmoins, le poids lourd du pays, la Société nationale de télécommunications du Sénégal (Sonatel), s’en tire bien, avec un CA de 1,2 milliard de dollars, en hausse de 84 millions. Sa filiale dédiée à la téléphonie mobile se place en seconde position, avec un CA de 570 millions de dollars. Le numéro 3, la Société africaine de raffinage (SAR), compte depuis avril 2010 un nouvel actionnaire, la Compagnie pétrolière chimique et minière, filiale du groupe Ben Laden. Celle-ci détient 34 % des parts, mais pourrait devenir majoritaire, aux côtés de Petrosen et Total, déjà présents dans le capital. Forte de ce nouveau partenaire, la SAR ambitionne d’approvisionner la sous-région – Mali, Gambie, Guinée-Bissau et Guinée. Et, pour ce faire, de porter sa capacité de production à 3 millions ou 4 millions de tonnes (contre 1,2 million aujourd’hui). Enfin, toujours dans le domaine énergétique, la Senelec voit son CA augmenter de près de 7 % (à 488,7 millions de dollars) et retrouve un résultat positif, de 12,6 millions de dollars. ■ M URIEL D E VE Y
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG DANS LES 500
RANG 2010
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES SÉNÉGALAISES SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE D’AFFAIRES
RÉSULTAT NET
1
99
SOCIÉTÉ NATIONALE DE TÉLÉCOM. DU SÉNÉGAL (SONATEL)
Opérateur de télécommunications
1 204 020
395 960
2
198
SONATEL MOBILES
Opérateur de téléphonie mobile
570 514
ND
3
218
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE (SAR)
Hydrocarbures, raffinerie
520 812
ND
4
226
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ (SENELEC)
Production & distribution d’électricité
488 716
12 637
5
250
TOTAL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
429 618
ND
6
353
SHELL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
270 083
ND
7
360
SOCOCIM INDUSTRIES
Matériaux de construction
264 508
ND
8
399
INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
Hydrocarbures, services annexes
229 909
ND
9
463
SUNEOR
Agro-industrie
182 756
– 6 251
10
494
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Extraction de minerais
165 466
ND
11
-
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Agroalimentaire
152 314
ND
12
-
LIBYA OIL SÉNÉGAL (EX-MOBIL OIL SÉNÉGAL)
Hydrocarbures
142 687
ND
13
-
SENTEL GSM
Opérateur de téléphonie mobile
141 507
ND
14
-
LES CIMENTS DU SAHEL
Matériaux de construction
139 047
ND
15
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE
Agro-industrie
130 849
ND
16
-
SÉNÉGALAISE DES EAUX
Production & distribution d’eau potable
126 117
ND
17
-
ETNOCELL
Fabrication d’appareils électriques
108 003
ND
18
-
STÉ AFR. DE TRANSF., DE RECONDIT. ET DE COMMERCE (SATREC)
Agroalimentaire
95 224
ND
19
-
CONSORTIUM D’ENTREPRISES
Travaux publics
94 838
5 314
20
-
ELTON OIL CO.
Hydrocarbures
88 168
ND
21
-
LOTERIE NATIONALE SÉNÉGALAISE
Jeux de hasard
86 323
ND
22
-
NESTLÉ SÉNÉGAL
Agroalimentaire
83 322
ND
23
-
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D’ACIER
Matériaux de construction
81 399
ND
24
-
LABOREX SÉNÉGAL
Industrie pharmaceutique
79 015
ND
25
-
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DE L’OUEST AFRICAIN
Industrie des boissons
76 173
ND
26
-
SPIE CAPAG
Génie civil
76 069
ND
27
-
DP WORLD DAKAR
Logistique portuaire
74 098
ND
28
-
COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES (CSE)
Travaux publics
73 402
3 088
29
-
MANUFACTURE DE TABAC DE L’OUEST AFRICAIN
Industrie du tabac
70 024
ND
30
-
PHILIP MORRIS MANUFACTURING SÉNÉGAL
Industrie du tabac
69 612
ND
31
-
DISTRIBUTION DE PRODUITS MÉTALLIQUES
Métallurgie, sidérurgie
69 539
ND
32
-
MONIZ DA MAIA SERRA & FORTUNATO
Bâtiment
69 450
ND
33
-
COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE
Import-export
65 575
ND
34
-
LA SÉNÉGALAISE DE L’AUTOMOBILE
Concessionnaire
64 846
1 489
35
-
NOUVELLE MINOTERIE AFRICAINE
Agroalimentaire
63 678
3 953
36
-
FOUGEROLLE SÉNÉGAL
Bâtiment
61 382
ND
37
-
BOCAR SAMBA DIEYE
Production agricole
61 162
ND
38
-
GROUPE SAFCOM
Production agricole
61 060
ND
39
-
COOPÉRATION PHARMACEUTIQUE SÉNÉGALAISE
Industrie chimique
57 108
ND
40
-
CFAO SÉNÉGAL
Concessionnaire
57 076
ND
41
-
AMADOU LO
Commerce de détail
57 044
ND
42
-
PORT AUTONOME DE DAKAR
Logistique portuaire
53 553
ND
43
-
DAMAG
Distribution alimentaire
53 156
ND
44
-
SOCIÉTÉ DE FABRICATION ET D’IMPORT-EXPORT
Import-export
50 858
ND
45
-
TIGER DENRÉES SÉNÉGAL
Commerce de détail
45 139
ND
46
-
SDV SÉNÉGAL
Logistique portuaire
44 035
ND
47
-
SOCIÉTÉ COMMERCIALE NDIENE
Import-export
44 017
ND
48
-
MOUSTAPHA TALL
Commerce de détail
43 349
ND
49
-
ÉTABLISSEMENTS JAMIL TARRAF ET CIE
Commerce de détail
42 546
ND
50
-
MATFORCE CIE SÉNÉGALAISE D’INDUSTRIE
Groupe diversifié
42 400
ND
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
167
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
Tunisie Des groupes privés en plein essor
A
SOURCES : BANQUE MONDIALE – BAD – OANDA.COM
vec 3,1 % de taux de croissance en 2009, le trou d’air consécutif à la crise économique internationale n’aura pas été si important que prévu pour la Tunisie. Faisant preuve, une fois de plus, d’une belle capacité de résistance aux chocs externes, le pays devrait même repasser dès 2010 la barre des 4 % de croissance. À l’exception de certains secteurs très touchés (notamment le textile), les entreprises tunisiennes ont donc franchi le cap de la crise sans trop de dégâts. Parmi les éléments négatifs, les investissements directs étrangers (IDE) ont fortement reculé, enregistrant une baisse d’environ un tiers, selon l’Agence tunisienne de promotion des investissements extérieurs (Fipa). Non que le nombre d’intentions ait réellement diminué, mais l’année ■ Population 2009 aura en effet surtout 10,4 millions été marquée par un nombre limité de grands projets. Dans ■ PIB (en dollars, 2009) 39,6 milliards le secteur touristique, qui avait drainé des investissements ces ■ Dette totale (en dollars, 2009) dernières années, seule l’an17,3 milliards nonce d’un projet émirati dans la marina d’Al Qoussour, près ■ Taux de change au 31.10.2010 de Hergla, a été recensée. Cette 1 dollar = 1,39 dinar annonce doit cependant être (1,28 dinar au 31.10.2009) accueillie avec la plus grande précaution : parmi les déclara■ Croissance du PIB (en %) tions faites par le passé, toutes 6,3 5,7 n’ont pas été suivies d’effet. Si 4,6 3,1 la construction de Sport City à Tunis, par exemple, a bel et 2006 2007 2008 2009 bien commencé, d’autres chantiers immenses, notamment ■ PIB par habitant (en dollars) celui de Sama Dubai, sont au 3 955 3 792 3 483 point mort. 3 057 Seul autre IDE majeur : l’acquisition d’une licence 3G 2006 2007 2008 2009 par France Télécom, associé à Divona, une filiale du groupe Mabrouk, pour 245 millions d’euros. Le nouvel opérateur, Orange Tunisie, a débuté ses activités et devrait à coup sûr s’imposer dès l’année prochaine parmi les principales entreprises du pays, à l’instar des deux autres opérateurs, Tunisiana (qui a été cédé en 2010 par Orascom Telecom au russe Vimpelcom) et Tunisie Télécom (ce dernier étant sorti de notre classement faute de nous avoir communiqué ses données financières). 168
Une fois n’est pas coutume, le trio de tête des entreprises tunisiennes change, mais pour une mauvaise raison. En effet, le Groupe chimique tunisien (GCT) ne nous ayant pas fourni ses données, il disparaît de notre classement et cède la troisième place à la Société nationale de distribution des pétroles Agil. Devant, la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir) et la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) tiennent toujours le haut du pavé. Toutes sont des sociétés publiques. Le secteur privé, de son côté, commence à être sérieusement représenté dans notre classement, traduisant l’émergence de grands groupes familiaux depuis quelques années. Il représente désormais plus de la moitié des 20 premières entreprises tunisiennes. Avec deux profils différents. Les groupes relativement spécialisés, comme Elloumi, actif pour l’essentiel dans l’industrie du câblage, Tunisian Travel Service (TTS) dans le tourisme, ou la Société frigorifique et brasserie de Tunis (SFBT) dans l’agroindustrie. La seconde catégorie, en plein essor, est celle des groupes diversifiés. Dans notre classement, ses représentants sont les groupes Mabrouk (agro-industrie, finance, immobilier, télécoms et distribution) et Loukil (équipements industriels, commerce, BTP, distribution automobile). D’autres entités tout aussi puissantes entrent dans cette catégorie mais n’apparaissent pas directement dans notre tableau : les groupes Karthago (actionnaire notamment de Nouvelair) ou Materi (actionnaire d’Ennakl). Enfin, Poulina, le premier groupe privé tunisien, est à mi-chemin entre ces deux modèles : historiquement spécialisé dans l’agro-industrie, il accélère depuis quelques années son ouverture à de nouveaux secteurs sans aucun lien avec son activité d’origine. Pour le reste, notre classement tunisien ne recèle pas de changements importants. L’entrée la plus notable étant celle d’Ennakl, distributeur automobile (Volkswagen, Audi, Porsche, Seat) qui entre directement à la 18e place. Introduite en Bourse en 2010, à Tunis et à Casablanca (une première !), cette société déclare désormais ses comptes financiers. Une transparence qui manque encore dans le secteur privé tunisien. À coup sûr, beaucoup d’autres entreprises privées tunisiennes que celles présentes ci-contre pourraient apparaître dans notre tableau. ■ FRÉDÉRIC M AURY
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
C L A S S E M E N T S E T A N A LY S E S PA R PAY S
RANG 2010
RANG DANS LES 500
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES TUNISIENNES
1
72
STÉ TUNISIENNE DES INDUSTRIES DE RAFFINAGE (STIR)
Hydrocarbures, raffinerie
1 718 115
ND
2
82
STÉ TUNISIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ (STEG)
Production & distribution d’électricité et de gaz
1 539 765
6 639
3
140
STÉ NATIONALE DE DISTRIBUTION DES PÉTROLES AGIL
Hydrocarbures, services annexes
851 943
ND
4
152
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE L’AIR
Transport aérien
748 631
40 766
5
155
TUNISIANA
Opérateur de téléphonie mobile
719 601
ND
6
161
HOLDING POULINA
Groupe diversifié
706 431
56 944
7
190
GROUPE ELLOUMI
Groupe diversifié
596 808
ND
8
206
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
Industrie pharmaceutique
540 926
22 415
SOCIÉTÉ
ACTIVITÉ
CHIFFRE RÉSULTAT D’AFFAIRES NET
9
229
GROUPE LOUKIL
Groupe diversifié
469 986
26 856
10
234
GROUPE TTS
Tourisme, hôtellerie
462 191
45 836
11
245
SHELL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
436 954
6 982
12
269
SOCIÉTÉ FRIGORIFIQUE ET BRASSERIE DE TUNIS
Industrie des boissons
382 098
56 492
13
273
GROUPE MABROUK
Groupe diversifié
375 765
ND
14
278
NOUVELAIR TUNISIE
Transport aérien
365 973
22 098
15
326
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Commerce de détail
299 246
-1 169
16
332
SNMVT - MONOPRIX
Grande distribution
295 422
11 476
17
359
DÉLICES DANONE
Agroalimentaire
265 290
ND
18
380
SOCIÉTÉ ENNAKL
Distribution automobile
243 288
16 403 ND
19
402
GROUPE ONE TECH
Fabrication de câbles électriques
227 533
20
406
GROUPE BOUSSARSAR
Tourisme, hôtellerie
225 459
ND
21
432
CARTHAGE POWER CO.
Production & distribution d’électricité
203 647
23 922
22
458
COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION
Transport maritime
185 836
2 839
23
462
OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
182 825
56 010
24
470
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE SIDÉRURGIE
Métallurgie, sidérurgie
179 307
-12 321
25
472
MED COM
Fabrication d’appareils électriques
177 550
3 879
26
482
CENTRALE LAITIÈRE DU CAP BON
Industrie laitière
170 514
3 987
27
496
LEONI TUNISIE
Fabrication d’équipements automobiles
163 795
7 525
28
-
STÉ NAT. D’EXPLOITATION ET DE DISTRIB. DES EAUX
Production & distribution d’eau potable
159 348
-38 793
29
-
RÉGIE NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Industrie du tabac
157 408
-14 920
30
-
STÉ TUNISIENNE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCE
Assurances
156 444
25 169
31
-
SATEC TUNISIE
NTIC
151 054
8 915
32
-
ARTES
Concessionnaire automobile
148 492
17 297
33
-
LA POSTE TUNISIENNE
Services postaux
144 342
2 642
34
-
STÉ GÉN. D’ENTREPRISES DE MATÉRIEL ET TRAVAUX
Matériaux de construction
120 249
1 190 22 112
35
-
CIMENTS D’ENFIDHA
Matériaux de construction
117 835
36
-
TUNISIE CÂBLES
Fabrication de câbles électriques
111 379
ND
37
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DES CHEMINS DE FER TUNISIENS
Transport ferroviaire
105 474
-6 211 2 690
38
-
SOCIÉTÉ CHIMIQUE ALKIMIA
Industrie chimique
98 984
39
-
SOCIÉTÉ DE NUTRITION ANIMALE
Agro-industrie
95 744
ND
40
-
CIE MÉDITERRANÉENNE D’ASSUR. ET DE RÉASSURANCE
Assurances
89 251
13 556
41
-
STAFIM PEUGEOT
Concessionnaire automobile
87 277
2 985
42
-
SOCIÉTÉ AURÈS AUTO
Concessionnaire automobile
85 045
2 536
43
-
CIMENTS DE GABÈS
Matériaux de construction
82 266
8 313
44
-
OFFICE NATIONAL DE L’ASSAINISSEMENT
Production & distribution d’eau potable
82 116
665
45
-
CHIMICOULEURS EMBALLAGES
Emballage, conditionnement
80 765
7 811
46
-
STÉ TUNISIENNE DES INDUSTRIES DE PNEUMATIQUES
Pneumatiques
80 159
-10 278
47
-
OFFICE DE LA MARINE MARCHANDE ET DES PORTS
Logistique portuaire
71 416
20 859
48
-
SOCIÉTÉ DES CIMENTS INDUSTRIELS D’OUM KHÉLIL
Matériaux de construction
70 644
13 528
49
-
USINE NOUVELLE DES PÂTES ALIMENTAIRES "L’ÉPI D’OR"
Agroalimentaire
69 892
1 278
50
-
ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD
Assurances
68 460
8 506
CHIFFRES 2009 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2008 - ND : NON DÉTERMINÉ
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N° 26 ■ LES 500 - ÉDITION 2011
169
POST- SCRIPTUM
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL
P O L I T I Q U E , É C O N O M I E , C U LT U R E Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (51 e année)
UN PACTOLE DE 500 MILLIARDS ’ L
Afrique, si les dernières projections se confirment, comptera dans dix ans plus de 130 millions de consommateurs solvables, contre un peu plus de 90 millions aujourd’hui. Marqué par une croissance démographique galopante, le continent voit émerger une classe moyenne qui suit la même tendance. Stéphane Ballong Et ces « nouveaux consommateurs », comme on les appelle, seront capables de dépenser à partir de 2020 plus de 500 milliards de dollars par an (plus de 370 milliards d’euros). C’est-à-dire plus de la moitié des 1 000 milliards de dollars que les entreprises opérant en Afrique, tous secteurs confondus, se partageront chaque année en chiffre d’affaires. Et il ne s’agira là que du début d’un phénomène qui ira crescendo ! La simple évocation de cette perspective déclenche chez les multinationales un réflexe pavlovien qui les amène à se ruer vers l’Afrique. Les acquisitions et prises de participations dans des groupes africains se sont ainsi enchaînées en 2010 et devraient se poursuivre à un rythme soutenu dans les années à venir. En fait, les grands groupes internationaux s’empressent déjà de prendre des positions stratégiques sur les marchés africains afin de tirer, le moment venu, le plus grand profit de l’embellie de la consommation qui se profile. Que dire des entreprises africaines ? Si leur nombre augmente au fil des années, celles qui sont capables de participer à cette compétition sont encore peu nombreuses. Elles sont notamment basées dans les pays les plus puissants sur le plan économique, comme l’Afrique du Sud, l’Égypte ou encore le Maroc… Les autres demeurent dans leur grande majorité de taille assez modeste, manquent bien souvent de management professionnel et surtout de vision à long terme. Cependant, il n’y a pas de fatalité. Les groupes africains ont aujourd’hui toutes les cartes en main pour émerger, à condition bien sûr de savoir en faire bon usage. Outre le contexte très favorable qui se traduit par une amélioration de l’environnement des affaires dans un grand nombre de pays, ils disposent aujourd’hui d’une plus large palette de modes de financement, parmi lesquels le capital-investissement. Mais, pour y accéder, ils doivent s’imposer une gestion transparente (publication des comptes de résultat), une ouverture aux capitaux privés (locaux ou étrangers), sans oublier la mise en œuvre d’une stratégie nationale, régionale… puis internationale. Ainsi naîtront les véritables champions africains ! ■
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