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Un half Ironman au paradis

Le 25 février 2019, a eu lieu la deuxième édition de l’Ironman 70.3 de Colombo au Sri Lanka et j’ai eu la chance de vivre cette aventure des plus exotiques et enrichissantes… en plus de dépasser mes peurs et mes préjugés !

PAR JULIETTE RAUDRANT, TRIATHLÈTE

Imaginez cette course mythique dans une île paradisiaque au sud de l’Inde : un départ chargé d’émotion avec l’hymne national local, nagez 1,9 km dans l’océan Indien, roulez 90 km dans les quartiers historiques et modernes de la ville, pour finir par courir 21 km le long de la plage au son des tam-tams et d’une population exaltée. Et enfin, médaille à la main, prolongez le séjour dans une ile riche en culture, faune et flore. Stop ou encore ? Le « Village » des exposants est installé - au frais - dans le luxueux Hôtel Shangri-La avec tout ce qu’il faut en cas d’oubli ou de pépin, puisque de nombreuses marques sont représentées, en plus d’une équipe de mécaniciens. Et pendant ces deux jours, on ne s’ennuie pas entre la cérémonie d’ouverture faite par le ministre de la Culture et la rencontre avec les figures locales du triathlon, les initiés pro et les membres passionnés du Club de triathlon de Colombo et de son dirigeant, Denis Crassier, ingénieur français expatrié et très impliqué dans le développement de la discipline dans le pays. Enfin, grâce au programme Women For Tri , les femmes étaient au cœur de l’événement : en plus des 40 slots distribués, pour les championnats du monde, 25 leur étaient alloués, avec en outre des événements organisés pour l’occasion. Je me souviendrai toujours de ce « petit déjeuner » où la triathlète professionnelle Julie Moss, pionnière dans l’univers Ironman, et les femmes, aussi bien locales que du monde entier, ont pu partager des histoires, chargées en émotions, où le sport fut salvateur. Comme cette femme sri lankaise qui s’est battue contre son cancer en s’entraînant pour l’épreuve ou bien cette Américaine de plus de 70 ans ayant fait une trentaine d’Ironman. Il est vrai que les conditions climatiques (40 °C), et le long voyage (12 h/16 h) pour arriver, peuvent faire peur, mais c’est ça qui rend le challenge intéressant ! Une course comme celle-ci, avec une bonne chance d’être sélectionné au championnat, ça se mérite, non ?! Personnellement, je suis arrivée quatre jours plus tôt pour être reposée le jour J. La température chaude et humide se fait certes ressentir pendant la course à pied, mais j’ai été impressionnée par tous ces bénévoles qui prenaient soin de nous : eau, glaçons, douche froide ! Et le vrai secret, révélé par les habitués, est de gérer son effort à vélo (le parcours est roulant avec quelques relances), avoir une nutrition riche en sels minéraux et démarrer en douceur la CAP en veillant à ne pas dépasser la zone 3 des pulsations cardiaques même si on voit son allure stagner en zone 1/2 … comme disait Julie Moss : « C’est dur pour tout le monde et l’important est de la finir, cette course ! » Et on l’a bien tous finie dans les larmes et la joie. Que c’était beau de voir arriver tous ceux que j’avais rencontrés et de les serrer dans mes bras. Comme Khaled, aveugle depuis ses 24 ans et qui, grâce à ses guides dans chaque discipline, a pu faire son 2e Half-Ironman. Katherine, maman et chef d’entreprise venue en famille, repartira avec son slot, comme la jeune Sri Lankaise Puvini, grâce à un bel élan de solidarité pour l’aider financièrement. Enfin, la soirée en grande pompe au Shangri-La fut mémorable avec un buffet pantagruélique ! Finalement, je me souviens davantage de cette belle chaleur humaine que des difficultés craintes au préalable. Pour sûr, la 3e édition, en 2021, reverra l’équipe de Doc du Sport au complet, et vous ? ✱

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