L'architecture en symbiose avec la nature, une coexistence durable.

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L’autosuffisance, habiter durablement

L’autosuffisance se définie comme « le fait de subvenir à tous ses besoins » (Trésor de la langue française informatisé) de manière durable, sans prendre à la nature ou en lui rendant ce qui lui a été pris. L’Homme est capable de vivre en autonomie. Cependant l’autosuffisance est indissociablement dépendante de la nature et nous épuisons ses ressources pour vivre sans pour autant la réalimenter. L’autosuffisance doit être alimentaire, énergétique, totale pour une liberté absolue. L’Homme doit vivre, exister et jouir de sa liberté tout en respectant la nature qui n’a pas besoin de nous pour subvenir à ses besoins. L’autosuffisance nationale peut être acquise par un long processus de traitement des projets à petite échelle, afin de converger vers une échelle toujours plus grande. Cependant, je pense que le système établit doit être repensé, sous une démarche prônant l’unité et l’autosuffisance à l’échelle de chaque quartier. Elle peut être adaptée par l’application des notions explicitées dans ce rapport d’étude de manière locale « Biomorphisme, bionique, biomimétisme : trois concepts qui s’inspirent de la nature » (Callebault, 2015) auxquels s’ajoute « la combinaison des énergies renouvelables (biomasse, solaire, éolien...) et des technologies de l’information ouvrant d’immenses possibilités d’innovation architecturales » (Callebault, 2018). Cela redonnerait du pouvoir aux localités par une autonomie, une production énergétique et alimentaire locale et donc la création de postes locaux. Je pense que l’autosuffisance doit s’acquérir par la petite échelle en coordonnant ces actions sur l’ensemble du territoire afin de construire une unité. Cela impliquerait la disparition d’une économie nationale et de multinationales au profit d’entreprises locales prônant la durabilité et la qualité de ses produits. Mais où cultiver en ville si l’économie devient locale et que la population se densifie ? « Pour nourrir toute la population en bio, il faudrait 600 hectares de maraîchage alors que, sur tout le département, on compte moins de 300 hectares » (Pragnère, 2012). L’architecte doit utiliser la moindre opportunité pour créer de l’espace cultivable, sans pour autant obstruer le reste. Cela peut s’établir sur nos toits, nos balcons, terrasses et espaces publics jusqu’à utiliser le concept de permaculture5 pour une production naturelle améliorée. La culture peut aller jusqu’à être pensée verticalement. L’architecte américain Dickson Despommier a imaginé et mis en œuvre un concept de fermes verticales dans le but de nourrir la population des villes. Cela remet en question notre façon de vivre, les fonctions et les usages qui découlent de notre quotidien. Je pense que chaque espace et élément doit être pensé et réfléchi par l’intégration du plus grand nombre de fonctions et usages possibles : les murs servent généralement à créer des espaces intérieurs ou à protéger mais ils peuvent devenir un espace de culture, de vie (par l’épaisseur), ou même de production d’énergie. L’eau potable que nous rejetons dans les égouts peut, par l’installation de dispositifs, produire de l’énergie hydraulique, qui serait ensuite transférée dans l’électricité du quartier ou de l’éclairage public. 5 Agriculture visant à s’inspirer de l’écosystème et l’écologie naturelle afin de développer des systèmes agricoles optimisés et en accord avec les éléments naturels qui l’entourent. (Reprise personnelle à partir du cours de Dellinger.F)

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