Magazine Downdays, Décembre 2015 (FR)

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DOWNDAYS

SEASON 15/16

MAGAZINE

LOS VS AK / RUES DE RUSSIE / LES MONTAGNES MAUDITES D’ALBANIE

DÉCEMBRE

#5


Sam anthamatten, charging the line. DegreeS north expeDition // SewarD, alaSka tero repo


Th e n o rTh fa c e .c o m



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DOWNDAYS

SEASON 15/16

MAGAZINE

Rider & Photographe:

Jesper TJÄDER

DÉCEMBRE

Lieu:

Laax, SUISSE

DROPPING 10


MAGAZINE SEASON 15/16

DOWNDAYS

Indépendamment de ce que vous pouvez penser de cette invention controversée nommée «Bâton à Selfie», être crédité à la fois en tant que photographe et skieur dans une double page d’un magazine convoité –si on peut dire ça de nousmêmes– est un truc plutôt badass. Créer une photo unique comme celle-là impliquait, jusqu’à il y a peu de temps, l’utilisation d’une échelle, un bon photographe et un skieur très en forme. Mais de nos jours, un peu de créativité, la capacité de graber son ski tout en tenant un bâton avec une petite chose astucieuse nommée GoPro, est tout ce dont vous avez besoin pour un cliché de folie. Évidemment c’est un peu plus complexe que ça, et Jesper Tjäder n’est pas seulement un proskieur, c’est aussi un caméraman GoPro professionnel. Bien sûr, un bâton à selfie n’est peut-être pas approprié dans tous les décors, cependant, il y a un temps et un endroit pour tout, et Jesper a certainement trouvé le bon timing et le bon endroit pour inaugurer le bâton à selfie.


EDITORIAL 12 DÉCEMBRE

Stimulus Je me suis réveillé l’autre jour en sortant d’un rêve qui était à la fois frustrant et vraiment génial. Durant ce sommeil, les impulsions électriques de mon cerveau reproduisaient la préparation matinale typique avant une journée de poudreuse: réveil très tôt et sprint pour préparer tout le matériel. Faire les sandwichs, préparer le café, m’habiller en me brossant les dents et planifier les descentes avec les potes. (un rêve très actif). Quoi qu’il en soit, il y avait une poudreuse dingue de partout. En arrivant au télésiège qui donnait accès à des descentes jonchées de reliefs naturels et de lignes de pillows infinies, je réalise que je n’ai pas mes chaussures de ski. Après ce moment de frustration, l’intrigue continue, j’essaye des chaussures pour bébé, j’échappe à des zombies, je rencontre Mel Gibson, avant de finalement trouver des chaussures de ski. Ce rêve était si clair et si lucide que la session de poudreuse qui s’y déroulait était paradisiaque, aussi palpitante que la réalité. Se réveiller pour une journée de pluie au bureau fut assez traumatisant.

« L’astuce consiste à combiner vos capacités rationnelles éveillées avec les possibilités infinies de vos rêves. Si vous faites ça, vous pouvez tout accomplir. »

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SEASON 15/16

MAGAZINE

Guy FORSYTH – The Waking Life

Ce type de rêve semble se produire surtout en début d’hiver, comme si mon corps compensait le manque de ski après six longs mois sans planches aux pieds. Je voudrais faire des rêves comme ça chaque nuit! Cependant, quand on ne fait pas de si beaux rêves, d’autres choses peuvent combler ce manque de ski –ce magazine par exemple. Une fois encore, nous avons rassemblé un mélange d’histoires, de photos, d’articles et d’interviews pour délecter votre esprit. L’offre est grande: une escapade révélatrice à travers les rues de Russie, une aventure périlleuse dans la nature sauvage des montagnes d’Albanie, les Legs Of Steel qui tuent des faces d’Alaska pour la première fois. Mais aussi un aperçu de la vie et des idées d’un des skieurs Européens les plus talentueux: l’Allemand Roy Kittler, une interview avec la reine Suédoise du Slopestyle Emma Dahlström et un compte-rendu de ce que signifie être guide de haute montagne avec Ode Siivonen. Avec encore de nombreux autres articles, j’espère que ce numéro de Downdays Magazine apaisera votre privation de ski, agissant comme stimulateur pour vos rêves en ski et surtout, qu’il vous projettera hors de votre chaise jusque dans la neige aussi tôt que possible. Mark von Roy


UNLEASH YOUR FREE SPIRIT THR ASHER 1 0 0 / HAMMER 130 THE THRASHER 100 IS ONE HELL OF A FREESTYLE M AC H I N E D E L I V E R I N G C O M FO R T, S U R R O U N D C U S H I O N I N G FO R H I G H - E N D S H O C K-A B S O R P T I O N , U LT I M AT E C U S T O M I Z AT I O N A N D H E L L- R A I S I N G P R EC I S I O N B Y T H E B U C K E T L OA D .

THE PROGRESSIVE FLEX HAMMER 130 IS A R E S P O N S I V E A N D R E AC T I V E F R E E R I D E B E A S T F O R T H E B AC KC O U N T R Y, G I V I N G P R O F E S S I O N A L B I G M O U N TA I N R I P P E R S S U P E R I O R C U S H I O N I N G , H O L D , C O M F O R T A N D E X AC T P O W E R T R A N S F E R IN ALL TERRAINS.

F I N D O U T M O R E AT H A M M E R T H R A S H E R . H E A D . C O M


CONTENU 14

Cover

Rider: Sergey Golovushkin — Lieu: Nijni Novgorod, Russie — Photo: David Malacrida

Contenu

Dialogue 20

Emma Dahlström

Creative 48

Gear 28

Hardgoods Softgoods

30

Gallery

26

Essentials 44 46

Softgoods Hardgoods

DÉCEMBRE

58 68 76

Talent 50 52

54

56

Insider

Se Cramer

102

Le Podcast Freeski

MAGAZINE SEASON 15/16

DOWNDAYS

Glacier Stubai

98

104

Les Trois Phils

Portrait 106

Roy Kittler

Vibes

Laax

112

JP Memorial

Science

114

Après

Un Monde

Crew 100

Ode Siivonen

History

Destination 94

Neige

Legs of Steel en Alaska Les Montagnes Maudites d’Albanie Du Street en Russie avec Life Steeze Media

Stash 92

Compétitions

Brains

Media 88

Antti Ollila Carl Renvall

Thought

Spray 87

Kilian Amendola

Les Crapules


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COLOPHON 16

Collaborateurs Carlos Blanchard

David Malacrida

Réfléchi, créatif et talentueux, Carlos Blanchard photographie généralement plus de snowboard, mais nous sommes chanceux qu’il s’occupe aussi de skieurs. Ses images et ses mots décrivent une perspective unique avec les moindres détails, encore plus que tout autre collaborateur à ce magazine. Avec la passion de l’histoire de la photographie, Carlos travaille souvent en argentique, comme ce fut le cas durant cette aventure ardue dans les montagnes maudites d’Albanie.

Pally Learmond

David n’est pas seulement un des hommes aux commandes, il est aussi un photographe de freeski de renommée mondiale. Basé à Annecy, il voyage à travers le monde pour des reportages sur notre site web, et il trouve aussi des spots romantiques à vous faire découvrir par écrit. Il aime chercher de nouveaux endroits à capturer avec son appareil photo. Son excursion la plus récente dans le milieu grandissant du ski urbain en Russie est documentée dans ce numéro.

Eric Iberg

DÉCEMBRE

Expatrié Britannique vivant à Innsbruck, Pally Learmond est un membre honoraire des Legs Of Steel. Vivant juste en bas de la rue de la fameuse maison LOS, Pally photographie la plupart de leurs missions et fêtes. Nous vous recommandons de jeter un œil, dans ce numéro, à ses photos magnifiques du tout premier shooting LOS en Alaska avant de vous coucher, elles sont une inspiration parfaite pour de beaux rêves.

Peu de monde sur la planète est autant passionné de ski qu’Eric Iberg. Pionnier dans la réalisation de films, il est devenu entrepreneur en tant que co-fondateur de Armada et de PDG de Inspired Media Concepts. Il a aussi participé à la création du B&E Invitational. Avec de nombreuses autres contributions dans le milieu, Iberg est une encyclopédie vivante du ski. Sa connaissance est utilisée à bon escient pour notre section History avec son compte-rendu sur l’influence des Trois Phils.

« Vivre la vie pour mourir heureux. » Matt HOFFMAN

Mentions légales Éditeur

Équipe éditoriale

Ethan Stone | ethan@distillery.cc David Malacrida | david@distillery.cc

Si vous voulez le Magazine Downdays dans votre shop, chalet ou bar, envoyez-nous s’il vous plaît un e-mail!

Rédacteur en Chef

Traduction française & Correction

Maison d’Édition & Adresse éditoriale

Directeur de Production & Éditeur Photo

Image Processing & Desktop Publishing

Photographes

Maison d’Impression

Distillery Concept & Creation GmbH Innsbruck, Autriche

Mark von Roy | mark@distillery.cc

DOWNDAYS

SEASON 15/16

MAGAZINE

Klaus Polzer | klaus@distillery.cc

Pierre Augier, Elliot Bernhagen, Carlos Blanchard, Karim Bourakkadi, Adam Clark, Oskar Enander, Ruedi Flück, Mattias Fredriksson, Grant Gunderson, Pally Learmond, Felix Lundin, David Malacrida, Julien Mazard, Chris O’Connell, Klaus Polzer, Tero Repo, Felix Rioux, Philipp Ruggli, Christoph Schöch, Andre Schönherr, Erik Seo, Stephan Sutton, Sindy Thomas, Jesper Tjäder, Mark von Roy, Richard Walch, Johan Wildhagen, Daniel Zangerl Auteurs

Pierre Brun

Klaus Polzer

Mayr Miesbach | www.mayrmiesbach.de Publicité & Marketing

Distillery Concept & Creation GmbH Leopoldstrasse 9 6020 Innsbruck Autriche Tel.: +43 (0)512-307 811 Fax: +43 (0)512-307 812 info@distillery.cc www.distillery.cc

Downdays Magazine est publié en Française, Anglais et Allemand.

Simon Kegler | simon@distillery.cc

Downdays est aussi un site web: www.downdays.eu

Chef de Distribution

Downdays Social Media: www.facebook.com/downdays www.instagram.com/downdays_eu www.downdays-eu.tumblr.com

Simon Kegler

Carlos Blanchard, Eric Iberg, David Malacrida, Klaus Polzer, Stephan Skrobar, Ethan Stone, Mark von Roy Art Direction & Design

W—THM Büro für Gestaltung | www.wthm.net Layout

Floyd E. Schulze | hello@wthm.net

Le magazine et toutes ses contributions sont sujets au copyright. La duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement préalable écrit de l’Éditeur. L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou image soumis à évalution.


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Photo: Klaus POLZER

Spot: Suzuki Nine Queens/Serfaus, AUTRICHE

MAGAZINE

EMMA DAHLSTRÖM

Interview:

SEASON 15/16

Emma Dahlström David MALACRIDA

DOWNDAYS

DIALOGUE

20

…à sa manière.


DIALOGUE 21 Spot: Suzuki Nine Queens/Serfaus, AUTRICHE

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SEASON 15/16

MAGAZINE

EMMA DAHLSTRÖM

Photo: Klaus POLZER

Championne de slopestyle FIS et AFP, médaille d’or aux X Games, aucun doute, Emma Dahlström a dominé les circuits de compétition la saison dernière. Il y a cependant bien plus chez cette jeune tueuse Suédoise gentille, humble et talentueuse que des résultats en compétition. On en sait un peu plus après une semaine incroyable pour le freeski féminin au Suzuki Nine Queens 2015.


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SEASON 15/16

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EMMA DAHLSTRÖM

Salut Emma, comment a été cette semaine au Suzuki Nine Queens? Et surtout, comment c’était l’after-party? La nuit dernière a été assez dingue. On n’a pas fait la fête cette semaine, donc hier soir tout le monde était sur-motivé. Comme d’habitude la semaine a été incroyable. Ça a été mon édition préférée du Suzuki Nine Queens. En tout j’ai participé à quatre éditions et celle-ci a été la meilleure, le saut était parfait et l’ambiance était incroyable grâce aux filles qui ont fait progresser le sport plus que jamais. Tu as beaucoup progressé cette saison, tu as vraiment tout tué en compétition. Qu’est-ce qui a changé? Je crois que j’ai trouvé ma manière de skier, surtout sur les gros sauts: je me sens plus sûre et encore mieux en l’air. Juste avant la saison j’ai aussi beaucoup bossé sur les rails et j’ai appris pleins de nouveaux tricks. Je crois que tout ça a fait que ma saison s’est aussi bien passée. Est-ce que faire partie de l’équipe nationale Suédoise t’a aidée? Ça m’a beaucoup aidé d’avoir le coach Suédois. Mais skier avec mon vieux pote Felix Lundin m’aide aussi beaucoup. On a fait la même école, c’est un tueur de rails et il m’a beaucoup appris. Quand je skie avec lui j’apprends un nouveau trick chaque jour. Je pense donc que skier avec l’équipe et mes amis a été important. C’est super important de skier avec ses amis et de conserver la passion. Sans celle-ci, on ne peut pas performer.

Revenons un peu en arrière. D’où viens-tu, comment as-tu débuté le freeski? J’ai commencé de skier à deux ans, je suis ensuite passée au snowboard quand j’ai eu douze ans. Là où j’ai grandi il y a une station avec 15 pistes mais qui n’est que de 300 à 500m d’altitude. Ce n’est pas très grand, donc c’est assez dingue pour moi d’être dans les Alpes. Quand je suis partie au lycée, je pouvais skier cinq jours par semaine dans un très bon park à Kläppen. Je skiais avec tous les mecs, ils me motivaient beaucoup et c’est un peu pour ça que je suis là maintenant. Que réserve le futur pour Emma Dahlström? Mon plan pour le futur est de m’orienter toujours plus vers la vidéo, surtout en street. Je veux m’y essayer. J’ai déjà ridé quelques spots de street en Suède mais pas des gros. Je tiens à faire un voyage uniquement pour le street. Peut-être l’année prochaine. Je veux aussi faire des sauts en backcountry, mais je dois d’abord prendre de l’expérience. On a généralement de la glace ou de la neige mouillée en Suède, ce qui rend le tout assez difficile. Je n’ai pas plus d’un jour ou deux de poudreuse en Suède dans la saison. Si je pouvais vivre du support de mes sponsors en ne faisant que des vidéos, c’est ce que je ferais, même si les compétitions sont amusantes. Et bein, si c’est amusant alors pourquoi pas… Disnous en plus sur l’ambiance avec les filles sur les compétitions. C’est différent sur chaque compétition. Cette année a été plus relax parce qu’il n’y avait plus autant de pression. Bien sûr on veut que ça marche bien, mais il n’y a pas les JO au bout. Ça a donc été un peu comme au Nine Queens, bien plus relax. Mais l’année passée, avec les JO, nous étions plus concentrées. Il y avait beaucoup de pression et c’était difficile de se qualifier comme il n’y avait que 24 places. En skiant pour la Suède, je devais me placer dans les 8 premières à un événement FIS pour gagner ma place, et je m’étais blessée en début de saison, donc la pression d’accrocher un résultat a été immense.

Photo: Felix LUNDIN

Comment ça se passe avec Old Classmates et disnous en plus sur ce projet? C’est un projet que je réalise avec mon ancien compagnon de lycée, Felix Lundin. On a filmé des edits ensemble dans les plus grands parks et ça se passe bien. C’est quelque chose qui me motive, quand je suis filmée je veux vraiment replaquer mes tricks et les rendre stylés. Je dois essayer de nouveaux tricks, c’est important. Filmer m’aide aussi pour les compétitions. On peut regarder un trick à peine filmé et voir ce qui ne va pas. Filmer est une partie importante du sport. Quand on fait son premier double, on veut qu’il soit filmé.

Spot: Suzuki Nine Queens/Serfaus, AUTRICHE

Née à: Torsby, Suède, le 19 Juillet 1992 Vit à: Torsby, Suède Hobbies: Guitare, Photographie, Surf, Randonnée Sponsors: Monster Energy, Völkl, Smith Optics, Colour Wear, Hestra, Marker, Dalbello, KASK, Douchebags, Kläppen

Photo: David MALACRIDA

DIALOGUE

22

Tu es donc capable de conserver la passion, même durant une saison de compétitions aussi pleine? J’ai encore toute ma passion après une saison comme ça. Ça a été chargé, mais cool. Je suis super contente de ma saison. Elle a été remplie avec beaucoup de compétitions mais aussi parce que j’ai beaucoup filmé pour mon projet Old Classmates. Il faut essayer de bien planifier et se rappeler de vivre le moment présent. J’essaye de planifier six mois à l’avance, mais ce n’est pas facile. Mais jour après jour, je m’en sors toujours.


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DIALOGUE

Oui la saison des JO a eu un véritable impact dans le milieu des compétitions. Que penses-tu des JO en général? Je pense qu’ils sont en train de faire du bon boulot. L’AFP et la FIS collaborent pour créer les Coupes du Monde FIS, et ça marche assez bien. La dernière Coupe du Monde à Silvaplana a été une des meilleures compétitions à laquelle j’ai participé. Ils ont écouté quand nous nous sommes plaints, tout s’est bien passé et le slopestyle était bon avec de belles structures. Le souci est qu’il est difficile pour les stations d’organiser ce genre d’événements à cause de la réglementation.

Je ne compte plus le nombre de 1080 cette semaine. Tout le monde veut en poser un. C’est cool aussi de voir les snowboardeuses pousser le niveau, après que Jamie Anderson ait parfaitement posé un 1080, les autres filles ont suivi. Notre sport vient du snowboard, c’est un peu nos racines, j’adore leur style et j’apprends en les regardant. Leurs grabs sont meilleurs et j’essaye de rendre les miens aussi cools, mais c’est dur. T’inquiètes pas Emma, tu es plutôt cool. Que faistu d’autre à part être un boss sur les skis? En général je voyage 10 mois sur 12, je n’ai donc pas des masses de temps libre. Quand je suis à la maison, j’aime rester avec ma famille, me préparer physiquement, courir dans les bois et jouer avec mon chien. Je vis à deux heures d’Oslo, donc proche de la frontière Norvégienne mais toujours en Suède. C’est une petite ville de 4000 habitants,

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SEASON 15/16

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Photo: Klaus POLZER

Spot: Suzuki Nine Queens/Serfaus, AUTRICHE

EMMA DAHLSTRÖM

C’est comment de faire partie du Swedish Freeski Team? Je suis dans l’équipe avec Jesper Tjäder, Oscar Wester et Henrik Harlaut, et je pense qu’on est une équipe solide. On s’amuse ensemble, même si

Résultats: 1ère en Slopestyle, X Games Aspen 2015; 1ère en Slopestyle, FIS World Cup Park City 2015; 2ème en Slopestyle, FIS World Cup Silvaplana 2015; 2ème en Slopestyle, Dew Tour Breckenridge 2014; 2ème en Slopestyle, FIS World Cup Silvaplana 2015; 2ème en Slopestyle, FIS World Cup Breckenridge 2014; 5ème en Slopestyle, Jeux Olympiques Sochi 2014; 1ère en Slopestyle, European Freeski Open Laax 2011

Henrik suit un peu son propre programme. Avant les JO il a voyagé un peu plus avec nous, mais maintenant il est retourné se concentrer sur son projet. Je voyage beaucoup avec Oscar et Jesper – aux Coupes du Monde et aux camps d’entraînement- et c’est vraiment cool de skier avec des gens talentueux comme eux. Ça me motive. Malheureusement je suis la seule fille parce que l’autre est blessée. Il y a cinq filles qui pourraient nous rejoindre, et j’espère que dans le futur elles y parviendront.

il y a de la neige en hiver et des collines proches. J’aime la nature et jouer de la guitare, c’est probablement ma plus grande passion à côté du freeski. J’ai toujours hâte de revoir mon bébé (ma guitare). C’est dingue. Mais je voyage avec un guitalele, un hybride entre une guitare et un ukulele, donc je peux toujours en jouer et c’est cool.

On a vu une grosse progression cette semaine au Suzuki Nine Queens, surtout avec les snowboardeuses qui vous ont rejoints, on dirait que le niveau a fait un bond en avant… Le niveau devient incroyable. Lisa Zimmermann fait évoluer le sport, avec des back to back switch 1080 et même le premier switch double cork 1080.

Il se trouve qu’Emma est une joueuse de guitare talentueuse. Si vous voulez l’écouter jouer, entendre cette magie avant qu’elle ne soit chassée de sa chambre d’hôtel pendant sa jam session, allez sur www.downdays.eu.

Ça a l’air cool, je veux t’entendre en jouer! Merci pour l’interview Emma, maintenant allons enregistrer du Guitalele…

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LIEU: EXPEDITION NORVEGO-POLONAISE DANS LE THALAY SAGAR

PHOTO: DANIELE MOLINERIS

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LIEU: MONTE CAMPACCIO, LIVIGNO, ITALIE

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GEAR 26

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DOWNDAYS

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DALBELLO | LUPO TI

Dimensions: 135-104-131 mm; Rayon: 17.4 m @ 184 cm; Longueurs: 178/184/190 cm; Poids: 1.760 gr/ski @ 184 cm; Taper & Rocker au Nose & Tail.

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GEAR 28

Sélection Softgoods

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DOWNDAYS

SEASON 15/16

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3-Couches GORE-TEX Pro & construction high bib; Renforcé avec matériel Superfabric endurant et résistant; Poche salopette pour DVA & bretelles détachables; Ventilation x-opening sur toute la longueur.


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GALLERY

En haut

Rider: Pierre ROUGEOT Photo: Kab Lieu: Bozel, FRANCE

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DOWNDAYS

SEASON 15/16

MAGAZINE

DÉCEMBRE

Gallery

En bas

Rider: John SPRIGGS Photo: Elliott BERNHAGEN Lieu: Revelstoke/BC, CANADA



Rider: Lisa ZIMMERMANN Photo: Klaus POLZER Lieu: Seiser Alm, ITALIE

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Cette page

Page d'en face

Rider: Piers SOLOMON Photo: Oskar ENANDER Lieu: Engelberg, SUISSE

SEASON 15/16

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MAGAZINE

Rider: Skieurs INCONNUS Photo: Mattias FREDRIKSSON Lieu: Revelstoke/BC, CANADA


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SEASON 15/16

MAGAZINE

Rider: Tom GRANIER Photo: Pierre AUGIER Lieu: Tartu, ESTONIE

36 Page d'en face

Rider: Jeremy HEITZ Photo: Tero REPO Lieu: Zermatt, SUISSE




39 Page d'en face

Rider: John WARE Photo: Erik SEO Lieu: Worcester/MA, USA Cette page

Rider: David WISE Photo: Christoph SCHÖCH

Lieu: Suzuki Nine Knights/Livigno, ITALIE Double page suivante

Rider: Lyndsey DYER Photo: Grant GUNDERSON Lieu: Last Frontier Heliskiing/BC,

CANADA


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MAKE TURNS NOT EXCUSES.


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Fort d’un patrimoine immense, Bogner est une des plus anciennes marques de ski encore prospère aujourd’hui. Tandis que la mode Allemande n’est généralement pas associée au freeski, Bogner a eu une influence énorme dans ce que l’on appelait le ‘Ski Extrême’, et effectue actuellement une percée dans le monde du freeski avec la Collection B-Tec.

Rider: Sven KUEENLE & Bene MAYR

DÉCEMBRE

Photo: Richard WALCH

Lieu: Alaska, USA

ESSENTIALS 44

Collection Bogner B-Tec

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SEASON 15/16

MAGAZINE

P

eu de marques de ski peuvent se vanter de plus de 80ans d'histoire, et encore moins d’une implication dans la réalisation de vidéos depuis 1966. Bogner peut s’en vanter. Dans les années 60 le freeski était appelé Ski Extrême, mais le sport que Willy Bogner Jr. captura sur pellicule 16mm dans le film Ski Fascination exhibait le même esprit et la même passion que le freeski d’aujourd’hui. Lui-même skieur de classe mondiale, Willy Jr. est connu pour avoir filmé des scènes de ski à grande vitesse dans les James Bond, mais aussi pour avoir filmé et réalisé les films références du genre avec Fire and Ice (1986) et Fire, Ice & Dynamite (1990). Alliant des intrigues Hollywoodiennes à des cascades en ski incroyables et à des descentes en poudreuses épiques, ces films ainsi que les films suivants de Willy étaient fortement soutenus par la marque Bogner. Ces dernières années, Bogner s’est de nouveau concentré sur le freeski et la poudreuse en supportant Sven

Kueenle et Bene Mayr dans leurs aventures. Cette saison, leurs efforts se sont traduits par la production de leur ligne B-Tec, une collection de vêtements techniques spécifiquement pour les freeriders à la recherche de la plus haute qualité de matériel technique. Grâce à de gros investissements dans la recherche, le développement et le design, Bogner a créé des vêtements ultra-techniques qui supportent toutes les conditions que la montagne peut imposer. Avec deux vestes, la Cork et la Rail, et un pantalon nommé Kicker, Bogner ne cache pas ses intentions: la marque vise les freeskieurs à la recherche du matériel le plus performant du marché. La ligne B-Tec faite de 3 couches, en matière stretch à 4 way avec 20000 mm d’imperméabilité et de respirabilité, permet tous les mouvements tout en restant chaude et sèche. Bogner a aussi réduit le nombre de coutures dans la ligne B-Tec, elles sont toutes étanches pour augmenter l’imperméabilité. La Cork est la plus chaude des

deux vestes, avec une isolation supplémentaire dans les zones importantes. On trouve tous les meilleurs aspects que l’on désire dans du haut de gamme, incluant la ventilation, des poches grandes et pratiques, des zips hydrofuges et même un rembourrage renforcé sur les épaules pour porter les skis. Le pantalon Kicker a une isolation supplémentaire au niveau des reins, et a des renforts en Teflon autour du bas des jambes. Se trouvant dans la fourchette des prix élevés de l’outerwear, Bogner a tout donné dans la conception de la ligne B-Tec pour les skieurs qui ne veulent pas de compromis de performance, et cela dans n’importe quelle condition. Les premiers avis de Bene et Sven, qui ont testé ce nouveau matériel en Alaska, sont plus que positifs. Jetez un œil à la photo page 58 de Bene et Sven avec les Legs Of Steel, déchirant l’Alaska pendant un voyage d’un mois dans le Valhalla du big mountain.


Sven Kueenle

bogner.com


B

ien que l’excitation soit au summum, les fixations LowTech existent depuis plus de 30ans; elles furent inventées par Fritz Barthel et produites par Dynafit. Fritz explique que c’est la paresse qui l’a poussé à développer des fixations de randonnée de ce type: il voulait un poids réduit. Avec l’explosion de popularité de la free-rando, les fixations à inserts -LowTech- entrent à plein régime dans le marché freeride, personne ne veut de surcharge de poids à la montée. Avec plus de 3Oans d’expérience dans le développement des fixations LowTech, Dynafit est pionnier, mais aussi expert sur un sujet où tout le monde cherche à innover. La Dynafit Radical 2 ST et la Radical FT ont été certifiées TÜV, faisant de la 2 ST la fixation LowTech la plus légère avec la certification ISO 13992, ne pesant que 599grammes! Cette certification, minutieusement analysée par les Allemands, teste la sécurité et la fiabilité du

déclenchement des fixations en descente. La Radical 2 ST (DIN 10) et la Radical FT (DIN 12) sont donc aussi sûres et fiables que des fixations alpines. Avec une faible hauteur, et une zone de montage large, la Radical est conçue pour un contrôle complet en descente en poudreuse, même avec des skis larges.

Avec la Beast 14 et la Beast 16, certifiées TÜV l’an dernier, il y a une fixation pour chaque skieur dans la gamme Dynafit. Elles sont simples à utiliser et légères pour la montée, sûres et fiables pour la descente: plus d’infos sur www.dynafit.com.

DÉCEMBRE

ESSENTIALS 46

Dynafit Radical 2

Pieps DPS Sport

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SEASON 15/16

MAGAZINE

E

n cas d’urgence, une seule chose compte: la fiabilité inconditionnelle! C’est la philosophie de Pieps, société Autrichienne avec plus de 40ans d’expérience dans le développement et la fabrication des DVA. Cette philosophie couplée à ces références font de Pieps une société à qui vous pouvez faire une confiance totale. Travaillant avec des guides de haute montagne, des secouristes et des scientifiques, ils font évoluer et développent sans cesse leurs DVA pour les rendre faciles à utiliser et surtout fiables en toutes circonstances. Le Pieps DPS Sport est le DVA tout terrain qui comble tous les besoins et a le logiciel amélioré Version 3.0. Il a une portée maximale circulaire de 50mètres, trois antennes permettant une recherche minutieuse et des indications de distance et de direction dès la première détection. Le DPS Sport intègre aussi la fonction MARK pour les recherches de victimes multiples, et l’émet-

teur change automatiquement d’antenne pour une transmission optimale. Avec un écran optimisé pour une lecture parfaite dans toutes les conditions de luminosité et un bouton fonctionnel, c’est sans doute le plus simple d’utilisation. Le DPS Sport effectue aussi un auto-contrôle unique quand vous l’allumez, une évaluation approfondie de la fréquence de transmission, de toutes les antennes, des amplificateurs, des processeurs et des batteries. Le nouveau logiciel Version 3.0 intègre un outil pratique –qui peut potentiellement sauver une vie-: le passage automatique de recherche à émission. Le DVA détecte si quelqu’un est enseveli et passe automatiquement en mode émission. Il prend aussi en charge le nouvel iPROBE de Pieps. Quand il en est de la sécurité il faut le meilleur, et le Pieps DPS Sport comble tous les besoins des freeriders à la recherche du haut de gamme. Plus d’infos sur www.pieps.com.


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SEASON 15/16

MAGAZINE

KILIAN AMENDOLA CREATIVE 48


CREATIVE

UNTITLED 49 Kilian Amendola est un designer qui travaille chez Adobe et vit entre Lausanne et Basel en Suisse.

MAGAZINE SEASON 15/16

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« J’ai travaillé pour Inspired et Armada ces cinq dernières années et j’ai pu explorer de nouvelles techniques d’illustration 3D. J’aime jouer avec les formes et les lumières, avec un aspect de peinture. Avec cette œuvre je cherchais à créer un sens sauvage et de puissance, mais aussi d’insécurité à travers les formes qui rappellent des éléments naturels comme les glaciers, les crevasses, les avalanches, les grottes et les vagues. »

KILIAN AMENDOLA

www.kilianamendola.com


TALENT 50

Antti Ollila Né le : 25 Décembre 1994 à Rovaniemi, Finlande Station : Ruka, Finlande Vit à : Rovaniemi, Finlande Hobby : Skateboarding Sponsors : Faction, Oakley, Full Tilt, Tazza

Interview:

David MALACRIDA

Photo:

Stephan SUTTON

Comment s’est passée la saison dernière?

Où en es-tu avec les compétitions?

Je n’ai pas eu de chance sur les compèts, mais j’ai pu sortir 3 webisodes Hot Chocolate qui ont été encore meilleurs que ce que je pensais. J’ai fait un voyage pour filmer avec Faction et j’ai filmé un edit avec du street et des sessions de Printemps. Je suis assez satisfait de ma saison.

Je ne compte pas les quitter pour l’instant, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. J’aimerais que les formats et les parcours soient mixés pour rendre le tout plus intéressant; le slopestyle est standardisé aujourd’hui. C’est pourri quand la météo est mauvaise, personne ne veut skier mais les organisateurs veulent que l’événement se déroule. Mais en général je passe du bon temps sur les compétitions. Quel est ton meilleur souvenir?

Le Vars Tournament en 2014 a été génial. Il y a aussi le moment où je regardais au hasard mes mails de spam et j’y ai trouvé ma première invitation pour les X Games, de la folie. Le pire?

Je n’ai pas vraiment de très mauvais souvenir. J’ai eu quelques mauvaises passes et des petits revers mais rien de bien grave. Il y a eu bien plus de bons moments. Comment est le milieu freeski en Finlande?

Il y a plein de gosses qui tuent les parks, qui sont créatifs et avec du style. Certains vont bientôt tout péter sur les compétitions. Quel est ton but dans le ski?

Apprendre de nouvelles choses, m’amuser, apporter ma touche personnelle, inspirer les jeunes… Je veux faire beaucoup de choses dans le futur, je n’ai pas qu’un but. Tes plans pour la saison prochaine?

Filmer pour les webisodes Hot Chocolate. Avec Lauri Kivari de retour sur le projet, après s’être fait les ligaments croisés la saison dernière, ce sera cool. Je ferai aussi des compétitions et je filmerai pour Faction. Résultats : 2ème Vars Tournament 2014 1er Finnish Open Slopestyle 2013 1er SFR Tour Overall 2012 2ème Red Bull Playstreets 2011


JONAS HUNZIKER [ L A A X FRIENDS TEAM ]


TALENT 52

Carl Renvall Interview:

Mark VON ROY

Comment es-tu devenu le skieur que tu es aujourd’hui?

Mon amour pour le ski et la nature, et ma passion pour le freeride sont les choses qui me font évoluer en tant que skieur. Je suis vraiment chanceux d’avoir grandi entouré par les plus belles montagnes de Suisse. Quel est ton secret pour gagner les compétitions?

CARL RENVALL

Je choisis des lignes que je pense pouvoir skier sans tomber. Le plus important pour moi est d’oublier que je suis jugé, je veux skier pour moi et m’amuser. Ça te fait quoi de participer aux FWT Qualifiers cette saison?

Je n’attends que ça! Le niveau dans les FWQ est dingue et je vais devoir repousser mes limites. J’ai hâte de faire des compétitions sur de nouvelles faces. Quel est ton plus grand rêve?

Je voudrais pouvoir filmer plus. Mon rêve serait de voyager vers de nouvelles montagnes et de filmer du ski tout autour du monde. Des conseils pour des jeunes sur le FJT?

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SEASON 15/16

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Les compétitions sont cools, mais il ne faut pas oublier de skier pour le plaisir. Comment prépares-tu les compétitions?

Je skie beaucoup de mauvaise neige les jours précédents. Quelques minutes avant mon run j’écoute de la bonne musique. Avec qui skies-tu le plus?

Je skie avec Robin Délèze depuis toujours. Je crois qu’il skie avec les mêmes envies que moi.

Photo:

Daniel ZANGERL

Né le : 15 Janvier 1997 à Verbier, Suisse Vit à : Verbier, Suisse Hobbies : beaucoup Sponsors : The North Face, K2, Julbo

Résultats : Champion Classement général FJT 2014 & 2015 1er FJT Chamonix 2015 1er FJT Fieberbrunn 2015 1er FJT Chamonix 2014 1er FJT Fieberbrunn 2014


MIKA MERIKANTO

STEALTH MITT SUPER WARM • 3 IN ONE GLOVE • GREAT COMFORT • WATER RESISTANT


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COMPÉTITIONS DE FREESKI THOUGHT 54


THOUGHT 55

Au risque de tirer sur une ambulance à la kalachnikov, je me lance à écrire un autre article à propos des compétitions de freeski. Mais ce n’est pas sans raisons que ce sujet revient sur le tapis en permanence: le milieu des contests est une bête complexe en changement permanent, ça vaut donc la peine d’y penser de temps en temps pour tenter de la guider dans la bonne direction.

Mark VON ROY

chevauchent, les titres s’affrontent, et où aucune vision claire de compétitivité mondiale n’émerge. Et ne m’obligez pas à parler de la standardisation continue des événements halfpipe, slopestyle et big air, qui prennent le chemin du ‘freestyle skiing’ qui, il y a 20ans, s’est transformé en bosses, ski acro et ski ballet (RIP). Mais il y a heureusement des lueurs d’espoir: des compétiteurs qui ne suivent pas la masse et envoient des tricks non-conventionnels et des événements qui offrent une approche différente. Avec les événements FIS et nonFIS qui font la promotion directe ou indirecte de la standardisation des compétitions, il en tient à la riche mosaïque d’événements indépendants -B&E Invitational, Total Fight, Creation Nation, Red Bull Playstreets, Suzuki Nine Knights, et aux événements backcountry comme le Red Bull Linecactcher et la Swatch Skier’s Cup- d’aller vers de nouvelles directions. Ces événements uniques ont besoin de notre support pour protéger le freeski afin qu’il n’aille pas dans la même direction que le ski acro et les bosses. Certains espèrent que le ski prenne la direction d’autres sports comme le skateboard ou le surf. La Street League Skateboarding et la World Surf League offrent à leurs meilleurs athlètes des cicruits internationaux cohérents avec des formats qui favorisent la créativité et laissent la possibilité aux vétérans de se battre contre les jeunes qui poussent. Du côté du freeride, le

Freeride World Tour représente ce que le ski a connu de meilleur à l’international laissant de côté la FIS. Mais le freeski -slopestyle, halfpipe, backcountry freestyle, street- n’a jamais eu un circuit de ce niveau. Alors imaginons un « Freeskiing World Tour », avec un format différent sur chaque événement –slopestyle, halfpipe,BC freestyle, big mountain, street- avec un champion au classement général. Cela pourrait regrouper des événements existants come le B&E, le Linecatcher et le Nine Knights pour créer un circuit international –des compétitions montrant le côté unique et non-conventionnel de notre sport, où les rois du style qui se sont repliés sur le backcountry pourraient lutter contre les jeunes héros des contests. (la défaillance de la structure actuelle des compétitions a provoqué l’éloignement de nombreux talents du sport vers la vidéo.) Il n’y a pas de doute qu’un circuit de ce genre poserait aussi des problèmes- et c’est certain que lorsqu’on parle de compétition on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais à la vue des options actuelles, le freeski pourrait vraiment bénéficier d’un peu de fraîcheur, de créativité et pourrait briller au niveau international. Pendant ce temps, des événements indépendants existants comme le Linecatcher, le B&E Invitational et le Suzuki Nine Knights maintiennent l’espoir pour un sport menacé par des organisations sans âme et par des parcours standardisés.

MAGAZINE

l semblerait que le monde des compétitions de freeski change périodiquement après quelques années. Des circuits et des événements apparaissent et disparaissent -le Honda Ski Tour, le Rev Tour, le Dew Tour, les European X Games, les city big airs, les Coupes du Monde FIS etc- prouvant que dans les compétitions de freeski la seule constante est le changement. Le circuit des Coupes du Monde FIS nous a apporté des équipes de freeski nationales, des coachs, des entraînements et tout le bataclan d’organisation de la FIS, le tout en marge des événements non-FIS comme les X Games et l’Association of Freeskiing Professionals AFP. Comme les intérêts divergent, les compétiteurs sont coincés entre les deux directions, et c’est de plus en plus dur voire impossible de dire « ce skieur est meilleur ». L’AFP décerne des titres annuels pour le slopestyle, le big air et le halfpipe, bien que ce ne soit pas un vrai World Tour, c’est plus un système de notation sur des compétitions classées au préalable; l’AFP n’organise pas d’événement. On dirait que ce qui intéresse encore moins les skieurs que l’AFP sont les Coupes du Monde FIS, qui décernent les titres de champion du monde -bien que la plupart des compétiteurs soient au même moment sur d’autres compétitions comme les X Games. Le seul moment où les Coupes du Monde sont prises en considération est l’année avant les JO, n’est-ce pas étrange? Il en résulte un désordre incroyable dans lequel les événements se

Photo:

SEASON 15/16

I

Ethan STONE

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Texte:

COMPÉTITIONS DE FREESKI

Encore une réflexion sur les compétitions


BRAINS 56

Neige!!!

Un court article sur la neige est presque aussi insolite que des lamentations bruyantes parce que les skis larges ne rentrent pas dans les télécabines. Mais contrairement aux désagréments du transport de skis, la neige est la jeune fille avec qui j’ai une histoire d’amour depuis plus de dix ans. J’expose ici quelques idées et réflexions, sur la neige et ses caractéristiques, que j’ai apprises au fil des années et dont chaque skieur peut profiter.

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MANTEAU NEIGEUX

Texte: Stephan SKROBAR

De quoi est faite la neige Wikipedia dit: «Dans un nuage très froid, la vapeur d’eau se condense directement en cristaux de glace sur des particules en suspension. Les cristaux s’agglutinent et se combinent pour former des flocons de plus en plus larges.» La neige se compose de nombreux petits cristaux de glace avec des bords solides en forme d’étoile à six branches. Les flocons ne sont pas simplement des gouttes d’eau gelées, ils sont formés par une chaine de processus physiques. Les flocons peuvent-ils avoir 5 ou 8 branches? Non. Y a-t-il des flocons identiques les uns aux autres? La réponse est probablement: Non. Les cristaux de neige dans leur forme originelle sont-ils parfaitement symétriques? Encore une fois, Non.

Le Manteau Neigeux, l’Esthéticien de la Nature Tout devient plus beau quand la neige recouvre enfin avec bienveillance le terrain, lissant toutes les imperfections et les irrégularités aux alentours. Quiconque a déjà laissé tomber un flocon sur sa langue sait que la neige connaît des états qui peuvent varier rapidement. Mais quels autres facteurs influencent la neige, et qu’impliquent-ils pour nous skieurs?

Photo: Klaus POLZER

L’Humidité et la Température lient la neige et forment le manteau neigeux. En fonction de la mesure d’humidité et de température de l’air, la neige peut se coller plus ou moins vite sous les pieds. Le vent aussi lie la neige, la rend plus dure, et quand les cristaux se brisent, créant des bords aigus, elle devient plus lente. La gravité vous attire avec la neige vers le bas. La neige change constamment d’état même si elle semble rester parfaitement identique, attendant le printemps pour disparaître. Il y a des processus continus qui modifient en permanence la cohérence de la neige. De plus, la neige suit la loi de la gravité et va donc lentement mais sûrement vers la vallée, c’est pourquoi les reliefs deviennent plus petits avec l’accumulation de neige. Les changements de contexte peuvent cependant transformer une face relativement sûre en une aventure dangereuse en un temps très bref.

Quand le manteau neigeux est-il dangereux? Deux choses à noter: Premièrement, des différences extrêmes au sein du manteau sont signes de danger, par exemple des différences de tempéra-

tures et encore plus des différences de cohérence. Cela crée un manteau non-homogène avec une superposition de plusieurs couches aux différentes densités et cohérences. Plus il y a de couches hétérogènes, plus il est probable que certaines ne soient pas liées aux autres et puissent glisser. Des conditions avec ce type de risque d’avalanche se retrouvent souvent en début d’hiver. La différence de température entre le sol et l’air y est importante. Si une piste est régulièrement skiée pendant l’hiver, ces couches à risque peuvent se détruire, diminuant ainsi le risque d’avalanche. Ce phénomène ne se produit que lorsqu’une zone est très skiée pendant une longue période et après chaque chute de neige. En début d’hiver, certaines pistes, généralement sûres en milieu de saison, sont bien plus à risque simplement parce qu’elles n’ont pas été encore assez skiées. La deuxième situation extrême à prendre en compte se passe en fin d’hiver, quand le soleil démarre sa sale besogne sur le manteau neigeux et ruine tout l’amusement en rendant les pistes dangereuses. En fin d’hiver l’influence du soleil est énorme et vient s’ajouter à des qualités de neige différentes en fonction de la direction, de l’exposition et de l’altitude. On peut trouver de la poudreuse fine dans l’ombre des faces Nord, mais aussi de la neige instable et collante dans des faces Sud ensoleillées. Le danger ne vient alors pas de différentes couches de neige, mais de la masse intrinsèque, qui, une fois en mouvement, se transforme en train de marchandises impitoyable. Il y a de nombreuses vidéos d’avalanches de neige mouillée éradiquant des télésièges, des routes et même des villages. En métamorphose permanente, cette belle jeune fille qu’est la neige demeure une bête excitante qui change chaque jour. Pour en apprendre plus, regardez-la, jouez avec elle, creusez dedans, cherchez-la, et découvrez ses différentes formes. Nous aimons tous la neige, mais nous ne devons pas oublier de la respecter.


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LOS VS AK FEATURE 58

LOS

VS


Photos:

AK

Pally LEARMOND

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De la pente, de la neige profonde, le terrain ultime; Les montagnes légendaires d’Alaska sont depuis longtemps le test de courage de l’élite du freeride. La grosse production Européenne Legs Of Steel a enfin eu assez de budget pour se rendre à la Mecque du big mountain pendant un mois pour le film Passenger.



LOS VS AK

FEATURE

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MAGAZINE

L’Alaska c’est du lourd. C’est tous les clichés que l’on connaît, et d’autres encore. C’était notre premier run de la journée, sur une « Grosse Aiguille» super classique, après que toute la face initialement prévue soit devenue une immense avalanche pendant que nous atterrissions. Secoués par la plus grosse coulée que l’on ait jamais vue, avec une profondeur de 7 mètres par endroits, on a volé vers une autre crête plus invitante. C’est une des lignes les plus engagées et complexes de toute ma vie, et une dont j’ai souvent rêvé. Cela me suscite toutes les émotions qu’offre l’Alaska: de la terreur à l’extase le tout concentré en dix minutes. Une bonne manière de débuter la journée.

SEASON 15/16

Sam Smoothy

Ce voyage fut une récompense. En 2008 j’ai eu un gros accident en Alaska, les conditions n’étaient pas idéales et j’avais la pression de la prestation. On était sur une grosse corniche au-dessus d’une ligne qui me plaisait vraiment, mais ce n’était pas le bon moment. Après trois pas, la corniche s’effondre sous moi et je tombe sur 400m sur un terrain super exposé. Je pensais que j’allais mourir et j’ai été vraiment chanceux de n’avoir qu’une compression vertébrale. L’impact psychologique fut énorme, et retourner à cet endroit qui a menacé ma vie -avec une dream team complète- fut incroyable. La camaraderie et l’ambiance dans le groupe étaient parfaites. Cette fois mon esprit était bien plus clair. Skier des lignes amusantes, terrifiantes, intimidantes et engagées fut une récompense indescriptible d’un point de vue personnel.

DOWNDAYS

Sven Kueenle


FEATURE LOS VS AK MAGAZINE SEASON 15/16

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Bene Mayr

Fabian Lentsch

In Alaska Ski zu fahren war ohne Zweifel eine der besten Erfahrungen meiner Karriere. Davon hatte ich immer geträumt und es war ohne Übertreibung ein wahr gewordener Traum. In diesen Bergen meine Grenzen zu verschieben, hinterließ unvergleichliche Eindrücke. Es öffnete mir die Augen für eine ganz neue Welt des Skifahrens und ich möchte auf jeden Fall dorthin zurückkehren, um noch weiter in diese Richtung zu gehen. Alaska ist so wild, wie immer gesagt wird, wirklich ungezähmte Berge ohne jegliche Spuren der Zivilisation. Man hört immer davon, wie lange man teilweise auf gute Bedingungen warten muss – manchmal Wochen – und das stimmt. Man sitzt herum, wartet darauf Hänge zu befahren, von denen man jahrelang geträumt hat… das kann einen ganz schön aus der Spur bringen. Aber es ist all das locker wert. Das Gefühl, diese Hänge hinunterzuschießen, ist einfach unvergleichlich.

Diese Line war nicht ganz so toll, wie sie aussieht. Wir waren schon ein paar Tage zuvor an diesem Berg vorbeigeflogen und konnten kaum glauben, was wir da gefunden hatten. Die Flanke ist nicht riesig, aber so typisch für AK. Leider spielte das Wetter erst nicht mit, doch ein paar Tage später konnten wir nochmals dorthin zurück. Inzwischen hatte der Frühling Einzug gehalten und es war wärmer geworden. Durchs Fernglas sah der Schnee immer noch perfekt aus und unser Guide dachte das auch, aber irgendwie hatte ich ein seltsames Gefühl. Der erste Schwung war perfekt, doch sobald ich die Spines erreichte, lag nur noch etwas Powder auf einer ziemlich harten Unterlage. Ich war wirklich happy, als ich in einem Stück unten angekommen war. Diese Abfahrt war echt haarig und hätte genauso gut schlecht ausgehen können.

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FEATURE LOS VS AK MAGAZINE SEASON 15/16

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Thomas Hlawitschka

Tom Leitner

Ich musste bei diesem Run meinen Sluff queren, gleich nach meinem dritten Schwung. Es sah nicht schlimm aus und deshalb habe ich die Situation unterschätzt. Doch aus der Pulverunterlage wurde plötzlich Eis und ich kam aus der Balance. Fast hätte ich es noch geschafft, aber dann zog mir der Sluff das Skiende weg und es war aus. Ich wusste zum Glück, dass unter mir das Cliff kommen würde, und konnte rechtzeitig in eine gute Position gehen. Ich landete okay auf dem Rücken, aber danach ging das Karussell weiter. Ich bin über 20 Sekunden lang gefallen. Nach dem Cliff, das man sogar von der Heli-Base aus sehen konnte, war aber das Schlimmste überstanden. Nur konnte ich die ganze Zeit kaum atmen, weil ich dauernd Schnee in den Mund bekam. Ich hatte an diesem Tag ziemliches Glück und nach einer kleinen Pause konnte ich noch vier weitere Tage in Alaska Ski fahren.

Das war ganz sicher einer der intensivsten Momente meiner Skikarriere. Dieses Bild zeigt nur einen kleinen Ausschnitt eines riesigen Hanges, der von oben bis unten voller Spines, kleiner Drops und tiefem Schnee war. In den Alpen und eigentlich fast überall fährt man nach einem exakten Plan, bei dem Geländefeatures als Orientierungspunkte dienen, aber in Alaska funktioniert das nicht. Es ist einfach zu viel Schnee in Bewegung und man versucht nur auf das zu reagieren, was vor einem passiert, oder dem Sluff hinter einem auszuweichen. Das Wichtigste dabei ist in Bewegung zu bleiben. Seltsamerweise ist das beim Fahren nicht verwirrend, sondern führt zu einer überraschend klaren Wahrnehmung. Man ist ganz im Jetzt und dein Leben fühlt sich präsenter an als jemals zuvor.

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FEATURE LOS VS AK MAGAZINE

Le relief est simplement incroyable. Des faces si raides remplies de neige, créant des formes dingues grâce à de grosses tempêtes. C’est ma première fois en Alaska et je n’ai jamais vu de pentes aussi raides, ni skié de terrain similaire. C’est émotionnellement difficile car la météo peut devenir problématique. Dix jours d’attente sont un scénario standard et quand la bonne journée se présente, il faut être prêt. En moins de dix minutes, on peut se lancer dans une des lignes les plus folles de sa vie et il faut envoyer. Au sommet c’est dur de contenir son enthousiasme, on veut skier; et quand on se lance finalement, c’est la joie à l’état pur et on savoure chaque seconde; du premier virage au dernier. Tirer tout droit pleine vitesse jusqu’en bas d’une ligne en AK est la meilleure sensation au monde.

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Tobi Tritscher

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Carlos BLANCHARD L’AVENTURE EN ALBANIE

Texte & Photos:

FEATURE

Les Montagnes Maudites: Une Odyssée Albanaise

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Décrit par la population locale comme «L’amphithéâtre des Dieux», la chaîne de montagne de la péninsule Balkanique Occidentale, qui traverse le Monténégro, le Kosovo et le Nord de l’Albanie, est connue comme «Bjeshkët e Namuna» soit les Montagnes Maudites. Recevant le plus de précipitations en Europe et donc de chutes de neige, les Alpes Albanaises sont une nature sauvage qui appelle à l’aventure. Mais comme le photographe Carlos Blanchard l’a découvert, le genre d’aventure là-bas n’est pas garanti.

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FEATURE 70 L’AVENTURE EN ALBANIE MAGAZINE SEASON 15/16

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J

e pourrais vous dire comment je me sens, vous donner des détails, vous montrer des photos et des cartes, vous parler des choses qu’on a vues et des gens rencontrés, mais rien ne serait assez fort. Quand

on se retrouve dans un lieu aussi spécial, il est difficile de rentrer chez soi et prétendre à nouveau que tout est normal… L’Albanie est marquante. J’avais déjà eu ce sentiment auparavant, mais pas aussi fort. Que peut-il arriver de manière si inattendue et si bon marché? Une joie pure, un sentiment de réalisation dû à l’expérience vé-

cue? À mes yeux, même si ça ressemble à un cliché, cela représente une grande partie du pourquoi nous faisons ces choses-là. Mais ça ne se contrôle pas, on ne peut pas prévoir une telle expérience qui déclenche ces émotions. C’est peutêtre ça la beauté. Quoi qu’il en soit, je vais essayer de transmettre notre expérience.


aliser qu’il y a un prix à payer pour aller vers l’inconnu. Mais ce n’est plus le moment de réfléchir, il faut agir. Nous nous préparons à ressortir rapidement, pour ce qui aurait dû être quelques jours dans des montagnes inconnues à la recherche de refuges entourés par des beaux reliefs. Facile à écrire, plus dur à mettre en place. Une période avec autant de matière est dure à résumer. Checklist: Gros sac de couchage, nourriture pour plusieurs jours, vêtements, équipement photo, réchaud, livre, lampes, batteries, matériel de sécurité, cablages et encore un peu de nourriture au cas où. Tout doit y être et avoir sa place dans ces énormes sacs à dos: nos objets les plus précieux, même si les jours suivants il y aura toujours un

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infinies, nous sommes entourés par un sentiment de lourd printemps à en juger par les températures à notre arrivée. Nous devons nous rendre sur le terrain le plus tôt possible pour finalement avoir une vue proche de ce que tout le groupe est venu chercher et a observé à travers les yeux de la technologie moderne. Ce que nous voyons ne nous déçoit pas, à part les hautes températures. Ce premier jour d’exploration, nous atteignons nos premiers petits objectifs et réalisons que nous devrons tout miser sur cet endroit! Nous revenons en vallée et après une étude minutieuse du terrain et de la météo, nos objectifs sont fixés et nous sommes prêts –physiquement et mentalement- à les atteindre, en misant tout ce que nous avons.

Je pense que l’on ne peut pas savoir complètement de quoi nous sommes faits dans la vie. Dans des situations où la confiance n’est pas à 100% et où les peurs font surface plus que d’habitude, on découvre des parties de soi dont on est seulement vaguement conscient mais que l’on n’aime pas regarder. Pour moi, ce fut le cas. J’ai accepté l’invitation de me joindre à ce voyage où l’esprit d’aventure et d’exploration est grand. C’est ce qui m’a attiré en premier lieu, mais je commence à ré-

moment où on les détestera à cause du poids insupportable. Alfred, notre contact local bien-aimé, avec sa femme Catherine -une femme de New York qui s’est frayée un chemin jusque dans ce coin reculé- ont si bien pris soin de nous qu’il est dur de quitter le confort de la vallée pour retourner en montagne. Cette fois-ci, pas seulement avec beaucoup d’équipement, mais aussi avec beaucoup de perspectives. Le début se passe bien, une belle journée assez calme. Je contemple le pa-

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plus anxieuses encore de parcourir tous ces kilomètres, ne s’arrêteront pas elles, désireuses de nous emmener à destination. Même si pour atteindre notre point de départ nous avons passé cinq jours sur la route ce qui est un peu contradictoire. Qu’est-ce qu’un point de départ de toute manière? Peu importe, ne nous embarrassons pas de confusions philosophiques d’accord? Partir pour un voyage du genre n’est pas une tâche aisée, alors allons-y! Avec peu de temps pour réfléchir, bien que je me rende compte que tous les autres avaient pris le temps de le faire –tous sauf moi- nous partions pour les montagnes que nous étions venus chercher. Tout en observant des chaînes de montagnes inconnues aux possibilités

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L’AVENTURE EN ALBANIE

En voiture, direction un endroit que je ne connais que de nom: l’Albanie, un pays qui n’a pas encore de localisation dans mon esprit, je n’en ai aucune image, aucun à priori. Dehors c’est blanc et il fait froid, une page vierge, un tout nouveau chapitre de plan directeur qu’est la vie. Peu importe si c’est bien ou pas. On doit être prêt à tout, pas vrai? Je ne suis pas sûr de savoir à quel point je suis prêt, avec toutes ces petites choses du quotidien qui m’occupent je n’ai que peu de temps pour me mettre dans l’ambiance d’une aventure dans les vallées reculées du Nord de l’Albanie. Je ne m’arrête pas, et je me demande pendant un instant si je suis en fait prêt à me lancer dans un périple du genre. Mais il est trop tard, les roues de notre voiture,


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norama durant la montée. Un pas après l’autre, sans penser à rien en particulier. Le terrain nous apporte des défis qui nous tiennent occupés tandis que nous essayons de ne pas penser au poids sur nos épaules. Dès que nous arriverons, les événements devraient prendre une autre dimension. Maintenant imaginez, après une journée et demie de randonnée vers l’inconnu, avec des températures hautes et un ciel bleu, nous atteignons le col qui nous offre un moment de repos et de contemplation. Un moment pour penser et observer. Nous admirons ce que nos yeux contemplent. À notre objectif s’ajoute la satisfaction de savoir que nous avons trouvé quelque chose de génial. Maintenant imaginez encore, et encore, et gardez cette image imprimée dans l’esprit. Rappelez-vous en, parce que les six prochains jours vont être bien différents. Le calme prévalent est encore avec nous pour l’instant, il sait que nous sommes presque arrivés. Nous approchons des refuges que nous espérons trouver. Première mission: en trouver un approprié. Creuser, et creuser encore à la recherche d’une porte enfouie sous la neige, deviner où elle se trouve et le faire rapidement. Regarder à l’intérieur, y a-t-

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il un poêle? Pas de poêle. Y a-t-il du bois? Est-il sec? Il est mouillé. Chercher encore. Nous trouvons finalement un refuge convenable, nous le nettoyons, et notre camp de base est prêt. Les lourdes charges sont enfin à terre dans ce refuge qui nous protège des éléments. Il y a de l’excitation, nous essayons même de faire un feu la première nuit, mais le succès nous échappe. Tenter d’allumer un feu ne fait malheureusement pas partie de notre routine durant les prochains jours. Préféreriez-vous être un peu plus au chaud mais dans une pièce pleine de fumée, ou un peu plus au froid mais sans fumée nocive? Décision prise, ce sera le froid. Le jour suivant, à l’aube, nous ouvrons les yeux devant ce qui semble être l’œil du cyclone. Nous savions qu’une tempête arrivait, elle commença pendant la nuit, donc pas de surprise. Que tempête il y ait. Plus tard dans la journée, l‘ampleur de la tempête prend des proportions différentes, nous sommes sous l’emprise de la bête. Mesurer la quantité de neige tombée devient une routine qui rompt l’ennui, nous aidant à évaluer les risques pendant la tempête et une fois qu’elle sera passée. À part ça, il n’y a pas grand chose à faire que de rester couché et se reposer, lire, manger et recommencer. Sans grandes surprises, le deuxième jour démarre de la même manière. On dirait qu’il y en a pour plus de temps qu’on le pensait. Notre système de mesure nous dit qu’il est tombé près

d’1,5m de neige fraîche dans les dernières 36heures. Je crois qu’on doit s’en soucier un peu. Pas de désespoir, même si quelques pensées commencent à nous traverser l’esprit. Cinq personnes coincées dans un refuge avec des quantités limitées de nourriture et de gaz. Nous devons commencer de penser à comment rendre cette période d’attente aussi sûre que possible. Nous y voilà, toute la nourriture sur la table, c’est la dernière fois que nous la verrons toute au même endroit. À partir de maintenant il faut rationner, des portions sont faites pour chacun: petit-déjeuner, brève pause déjeuner, et dîner. Là encore, c’est plus facile à écrire qu’à faire. Le troisième jour délivre une épaisseur de brouillard telle, qu’elle semble pénétrer le refuge et se coller à nous. On ne peut pas sortir, et sommes forcés de rester dormir dans nos sacs de couchage, seul endroit chaud à 20km aux alentours, chose que nous aurons du mal à oublier. Ces situations stimulent l’esprit, rester aussi calme que possible pendant qu’on ne fait rien, dans une pièce noire, sèche mais froide. Nous commençons d’être à l’aise dans notre demeure temporaire, même si nous préférerions sortir le matin et revenir le soir après des randonnées et des descentes épiques sur les reliefs aperçus il y a trois jours. Nous devons attendre. Quatrième jour: le grand nuage blanc autour de nous se faufile dans nos têtes, bloquant toute pensée qui briserait l’ennui. C’est épuisant, nous



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sommes coincés dans ce refuge encore aujourd’hui. Pas moyen de sortir, du moins pour l’instant. Cinquième jour: c’est devenu un combat, un marathon. Nous n’avons rien fait ces cinq derniers jours à part quelques pas devant le refuge, et je passe mon temps dans le sac de couchage. J’apprends à apprécier les comporte-

ments et attitudes du groupe qui écoute les bruits du temps à l’extérieur. Le vent a soufflé fort presque constamment depuis la première nuit, amenant la neige avec lui en la déplaçant autour de notre petit abri. Parfois le bruit du vent ressemble à une avalanche qui se déclenche. Je n’ai jamais vraiment pu observer le terrain autour de nous avant

que le brouillard, les nuages, la neige et le vent ne nous bloquent à l’intérieur. Je ne sais pas ce qu’il y a autour de nous. Je tente d’apaiser mes pensées, nous disons au-revoir à la météo pour une autre nuit de sommeil, espérant que demain sera le bon jour. Dernier coup d’œil dehors, nous combattons avec la porte qui se ferme mal, laissant entrer un peu de


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S’en suivirent 20km à travers rêvé pendant les cinq der- «When the Mountains are Wild» est un film des cols et vallées, croisant des niers jours. de Whiteroom Producvillages abandonnés, des lits Virages dans l’inconnu. tions basé sur une originale de de rivières, le tout en luttant De la neige fraîche pulvérisée idée Mitch Toelderer. Le dans des conditions de neige en l’air pour la première et film combine action, et montre difficiles jusqu’à nous trouver dernière fois sur des pentes culture, les efforts, les défis entourés par la chaleur et qui n’avaient jamais ressenti et les joies du l’hospitalité du sol de la vallée. des humains descendre si voyage. Il est temps de se reposer, vite. C’est comme si les mon- L’équipe est constides Joi Hoffmann, mais pas pour longtemps. tagnes nous observaient, se tuée Mitch Toelderer, Avec un élan extraordinaire demandant ce que nous fai- Klaus Zwirner et Schweighofer. de motivation, au nom de nos sions, ce qui nous donne un Jakob Je suis très reconprévisions météo adorées, sentiment d’accomplisse- naissant pour tous efforts durant nous partons de nouveau le ment si intense. Elles ne leurs ces trois semaines de jour suivant pour l’endroit savent pas que nous leur se- voyage vers les de Valbona que nous avions visité en arrirons éternellement recon- montagnes dans le Nord de vant. Pour boucler la boucle naissants pour cette journée. l’Albanie. de notre voyage, cherchant à Une journée qui nous ramecompléter ce travail inachevé na à la vie après une ère de dont je n’étais pas vraiment brouillard, de vents violents conscient en tant que photoet de chutes de neige. graphe et non skieur. C’est aussi le groupe Une nuit calme, dans qui a rendu cette journée si nos tentes, dans le confort respéciale. La démonstration de chacun d’un esprit fort, de patience, trouvé de nos sacs de couchage, nous de motivation, de travail, d’effort et fina- amène à un lever de soleil stupéfiant et à lement de joie fait de cette sixième jour- notre deuxième jour de beau temps, notre née un monde à part. Puis, comme un deuxième jour de bonheur! On n’aurait rappel de l’endroit où nous sommes, où pas pu demander mieux comme dernier les éléments sont rois, mère nature jour de voyage. Après une semaine dans la ferme les rideaux. Comme dans un nature avec un seul jour de ride, la motithéâtre, notre premier et dernier acte se vation est encore là pour nous pousser termine de la manière avec laquelle il a plus loin. Une fois encore, nous trouvons commencé. Nous espérons tous ne pas ce que nous sommes venus chercher et en devoir attendre six autres jours avant de profitons tandis que nous rentrons paisiblement en vallée. Cette fois notre seule pouvoir ressortir. Après une gueule de bois senti- occupation est de faire nos bagages, dire mentale due à cette grosse journée d’ac- au-revoir, et souhaiter un beau futur à tion, nous retournons à la civilisation. cette région et à ses habitants.

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neige jusqu’à l’intérieur. Nos désirs de soleil sont envoyés au monde extérieur. Espérons avoir une réponse positive quand nous nous réveillerons. Sixième jour et nos espoirs se sont enfin avérés. C’est l’heure d’y aller! Le premier à gagner le combat contre la porte aperçoit le ciel dégagé. Notre plan, mis en place il y a une semaine, de rejoindre cette zone reculée avec une tempête en approche en espérant trouver ensuite le beau temps, a en fait fonctionné. Nous y sommes, et il n’y a pas de temps à perdre. On doit bouger. Le planning de la journée est fixé, et on s’active, on monte, on sent l’air frais et on voit une première lueur d’un jour ensoleillé parfait. On commence à s’échauffer tandis qu’on déguste un café à l’extérieur. Mon boulot de suivre, capturer et documenter devient enfin excitant. C’est comme si nous avions tous l’esprit tourné vers ce qui se trouve devant nous. La vue de cette immense étendue nous aide à rester positifs en pensant que nous trouverons ce que nous sommes venus chercher. Ce ne sera pas facile, mais la récompense pourrait être plus grande que prévue. Après quelques montées d’échauffement proches du refuge, l’équipe s’éloigne, ouvrant une trace tandis que j’observe la beauté de la ligne qu’ils dessinent doucement dans la neige fraîche. La montée nous amène à une face ouverte avec de nombreuses options qui sont rapidement décelées, et les gars commencent à skier encore plus vite que prévu ce terrain dont on a


Des Trains, du Froid, du Ski, des Fast-Foods!

C’est normal en Russie! Texte & Photos:

David Malacrida

Rédacteur online prolifique de downdays.eu, David Malacrida est un personnage unique. Passionné, sociable, légèrement décalé, enthousiaste et sans aucun doute photographe talentueux. Mais on ne peut pas vraiment dire qu’il soit téméraire. Ce fut donc surprenant quand, en Décembre, David nous annonça qu’il partait rencontrer le crew Life Steeze Media pour shooter dans les rues de Russie. Cette terre gigantesque à l’Est, avec tous les gens les plus dingues que l’on voit sur Youtube, et apparemment avec des skieurs talentueux aussi.

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’est un dimanche soir un peu déprimant à cause de la neige qui n’arrive pas. Un 2 décembre dans les Alpes françaises. Alexander Golovkin de Life Steeze Media me remercie d’avoir posté, sur Downdays.eu, un édit de début de saison. Nous parlons de l’hiver, je le félicite pour son film et l’idée de shooter ensemble arrive dans la conversation virtuelle. Un check des dates, des disponibilités, des envies, du visa et des avions. Le mardi matin mon billet est réservé. Voyage prévu du 2 au 10 janvier. Un mois plus tard. Je m’étonne moi même, la Russie, merde! Ce pays en crise politico diplomatique avec l’Europe. Ce pays dirigé d’une main de fer par le despotique Vladimir chevauchant, torse nu, son ours puissant, exprimant tellement de virilité qu’il en est devenu une icône gay. Ce pays tant à l’Est, que je l’ai craint toute mon enfance, élevée par une mère phobique du bloc soviétique et d’un mur qui

de la Sibérie. Pourtant, seuls les spots d’urbain, les températures glaciales et une nouvelle aventure faite d’opportunités oculaires, m’effleurent l’esprit. Il y a ici une crise économique due aux sanctions de l’Europe qui s’ajoute à la chute des prix du pétrole. Bref, c’est compliqué, plus que ce succinct résumé évidemment. Le rouble, la monnaie russe, a perdu 60% de sa valeur. Même les magasins Apple ferment en attendant l’adaptation des prix. C’est donc en ennemi, c’est donc en Crésus que je rejoins mes nouveaux amis. Muni d’une paperasse durement remplie et orphelin d’une valise perdue, je monte dans le très beau break d’Alex. Moi qui me croyais roi en ce royaume, je suis touriste dans le luxe d’un avocat. Oui Alex est avocat quand il ne filme pas du ski, un autre de la bande est ingénieur et travaille dans «Moscow City». Merde, heureusement que le rouble a baissé, je me serais vraiment senti venir du tiers

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Les gratte-ciel imposants de Moscou illuminent le ciel de nuit.

Ce pays de fantasmes qui attire autant qu’il effraie.

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allait pourtant se briser peu après ma naissance. Ce pays de fantasmes qui attire autant qu’il effraie, des intellectuels de gauche à la grande heure du communisme, d’André Gide, revenu bien déçu de son voyage, aux nouveaux aventuriers à la recherche d’un Transsibérien exotique. C’est les tours majestueusement colorées de la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, la place, rouge comme le cœur de Lenine y dormant, la blondeur de Nathalie, et les plaines incolores

monde avec des préjugés de traders de Wall Street. (Depuis Alex a quitté son travail et vit de la production vidéo). J’apprends que nous sommes à 1h30 de chez Alex ici dans la plus grande ville d’Europe avec ses 12 millions d’habitants; une superficie équivalente à 25 fois Paris Intra muros et ses nombreuses banlieues faites d’immenses immeubles immondes pour nos yeux européens. Une cité dortoir. La route est longue. Alors que j’apprends des mots en Russes, je découvre des enseignes françaises comme Leroy Merlin ou Decathlon, écrites en cyrilliques. Une remarque comme une allégorie. Nous sommes les mêmes et ne nous comprenons pas. Nous arrivons au centre, les décorations de Noël sont encore installées et subliment les monuments, les immeubles historiques, les places, et entourent les bustes connus, immortalisés en pierre. Nous quittons à


Alexey Bogatyrev s’occupe du rail de Nijni Novgorod.

Deux angles vidéo et la foule observant Sergey Golovushkin.


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Avec de nombreuses couches sous son pull, Dima Makrushin se bat contre les -25°c au coucher de soleil au-dessus de la Oka à Nijni Novgorod.


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Un petit coup de main pour tendre le bungee de Dima Makrushin.

Dima Makrushin gapant la première section de ce quad kink.


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vaille les photos et Alex réalise son édit journalier. Un professionnalisme incroyable qui résume bien ce crew russe. On les imagine ressembler à leurs fringues et à leurs mimiques de rappeurs, alors qu’ils ont l’éthique et l’efficacité d’une organisation humanitaire. Le matin est sublime, à 10h30 Alex se réveille. La valise est arrivée à l’aéroport. J’ai tellement envie de changer de caleçon, retourné trois fois, et d’avoir mes affaires de ski pour les -25° annoncés de notre prochaine destination. L’arrivée de mon flash comme une promesse pour magnifier la beauté des prochains spots. 3 heures de voiture, pour 10 minutes d’émotion à la limite des pleurs. Que de belles retrouvailles… avec ma valise! Puis, départ à 19h avec rendez-vous au McDo avant de rouler 30 minutes et de s’arrêter à un autre McDo pour manger, puis encore à un autre, à côté de la station-service.

Le 4e sera à Nijni Novgorod, à l’arrivée. 2h30 du matin, fatigue, mal de dos, assis dans une voiture bondée. Un mec nous attend au dehors d’un immeuble dégueulasse. Il nous donne les clés comme on vend de la drogue. Dans le couloir, il faut chaud, mais une odeur de batterie en fusion m’étrangle la gorge et me brule les yeux. J’ai mal au ventre et les murs décrépis décorés de câbles découpés me font froid dans dos. Je suis aux anges. L’appartement est grand, propre sans être moderne et internet fonctionne bien. Je commence à dire que les apparences sont trompeuses en Russie, mais Sergei nuance mes propos : «C’est parce que c’est une location, ceux à côté sont surement horribles». Dima revient du supermarché, il y a eu une bagarre avec des flics. Enfin des stéréotypes. Je veux en voir plus! On regarde des vidéos de roller. Ils sont avant tout des rollerbladers comme le confirme Sergei: «J’ai commencé à skier quand le skatepark indoor de Moscou a fermé». Check de spot et dodo à 4h, réveil à 11 et rendez-vous où? Allez, vous le savez! Au McDo bien sûr. Heureusement que le big mac est à 1euro20 ici.

Le spot est là, je jubile.

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nouveau la ville et ce détour touristique pour retourner vers des banlieues bétonnées. Alex tourne et ralentit, nous sommes devant un immeuble à l’aspect délabré. Il y a plusieurs portes à ouvrir, la sécurité est importante mon inquiétude aussi. Derrière la dernière porte: l’appartement d’Alex. Il est étonnamment magnifique. Décoré, moderne et confortable. J’ai droit à un thé et un lit de camp bien confortable. Alex et sa copine m’accueillent mieux que je ne le pourrais. Je me sens un peu honteux d’en avoir douté. Le lendemain on se réunit sur un spot qu’ils ont déjà fait et je m’aperçois que tout prend du temps ici. La ville est si grande et Alex renchérit: «Nous filmons à Moscou pendant les vacances du Nouvel An, car la ville se vide et la circulation devient possible». Qu’est-ce que ça doit être d’habitude? 2 heures après être parti, 4 heures après mon réveil, nous attaquons vraiment à shooter. Successivement il pleut, il neige puis un soleil combatif se fraye un chemin entre les nuages. Je suis en chaussures de ski et jeans… ma valise est toujours perdue. Sans mon flash, je ne peux faire grand-chose de ce rail classique au bord d’une route. La session se termine ainsi. Les actions sont pauvres, mais le lifestyle satisfaisant. Nous passons acheter du caviar orange, quelques bières et nous voilà tous chez Alex, ou je suis l’intrus non russophone. Honnêtement, à part Alex et sa copine, les autres ont du mal en anglais et la communication est compliquée. Peu importe, on passe une bonne soirée et c’est l’important. Le deuxième jour commence par un rail encore plus petit et se termine par quelques tails press de Dima, qui, je l’ai vu plus tard, l’a déchiré encore plus pendant l’été, avec des rollers. Il y a des curieux, tout se passe dans un monde merveilleux et… ça fait chier. Est-ce vraiment ce que l’on vient chercher en Russie? En tant que touriste, peut-être, mais en tant que photographe, il faut des cris, des larmes, de l’action, de la baston et des emmerdes. Bref, je me dis qu’il y a encore de l’espoir et surtout de quoi manger dans ce centre commercial. L’ambiance est bonne, je goute une patate chaude fourrée, fast food local, alors que les locaux se délectent de Mc Donald et autres immondices américaines. Nous reviendrons si souvent chez ce clown durant la semaine que je crois à une blague et arrive à la conclusion que les freeskiers sont les mêmes partout dans le monde. Dans les lueurs de la nuit s’élèvent les impressionnants buildings de Moscow City et je me sens enfant dans Sin City. Je prie de l’avoir en photo, de rester auprès d’elle et des affaires terrifiantes qui s’y passent. Nous traversons une ligne de chemin de fer, les buildings en fond, le spot est là, je jubile. La très sympathique photographe russe Maria m’a prêté un flash, je me prépare. Nous pelletons et négocions avec le gardien. Il nous demande de partir, nous restons. Mauvaise graine? Je ne sais pas. Alex travaille comme ingénieur pour une société de pacemaker que nous apercevons aux loin. Des trains passent à 5 mètres du rail en klaxonnant, alors que des gens traversent régulièrement les voies avec des courses. Fous? Non, il y a même une main courante sur la butte d’accès. Pour la première fois, le slogan « C’est normal en Russie» chante à mes oreilles et j’en suis ravi. Les premières bonnes images sont là et autour de 23h nous finissons. Au chaud, je tra-


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Le lendemain, le dernier jour du trip à Nijni Novgorod, ressemble au public day du Suzuki Nine Knights. Nous sommes au milieu de la ville, ils ont encore choisi le spot le plus simple. Même en France nous ne l’aurions pas regardé. C’est peu photogénique, mais le public est là et pour la première fois, l’échange aussi. Les petites filles regardent en dansant, les locaux regardent attentivement et se prennent en photo devant le spot qu’ils ont aidé à shaper. Je peux enfin énoncer les quelques mots russes que j’ai appris aux vieilles femmes avec la «chouba» et aux vieux avec la chapka. Personne ne nous emmerde et je conclus que la Russie est bien plus calme que la France, en tout cas pour le ski urbain. Deuxième spot, il est 17h, le shape est hasardeux, demande trop de vitesse et alors qu’ils sont 15 à tirer le bungee, il craque. Il blesse légèrement Alex, mais le choc psychologique est puissant, la fin de la session est décrétée. Rangement, repas dans

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Russie Taille : Plus grand pays du monde avec 17 125 242 km2 Population : 146,5 millions d’habitants en 2014 Économie : 2 118 milliards de Dollar produit intérieur brut -forte dépendance aux gaz et hydrocarbures Trivia : Contient le plus grand McDonalds au monde; Ennemie jurée des Américains dans les films hollywoodiens

Lors du repérage, nous trouvons un spot connu, un rail au-dessus de la Oka avec un coucher de soleil. C’est superbe, j’ai pour la première fois l’impression d’être ailleurs. On s’installe très vite, on commence à shooter sous un -20 humide, sous les lumières des usines et d’un soleil terminant sa course journalière. Tout le monde pose ses tricks sur le rail, alors que le local y pose ses couilles. J’ai froid, je suis heureux, lui, a mal. Puis on rentre, les yeux gelés, mais l’esprit réchauffé. Retour à la maison. Pour être honnête, je ne participe pas beaucoup aux discussions et à la vie communautaire. Ils parlent beaucoup russe entre eux. Ainsi, je fais ma petite vie et une fois dans la voiture, me laisse emporter en demandant quelques news de temps en temps.

Un spot sketchy proche des rames de trains de Moscou, mais Sergey Golovushkin gère ça sans problème.

Aujourd’hui il fait -27 et un grand ciel bleu, mais tout prend du temps et au moment de shooter le coucher de soleil pointe presque le bout de son nez. Heureusement l’endroit est encore plus beau que la veille sur cette colline surplombant l’une des plus grandes villes de Russie. Je fais des tests et merde ça marche parfaitement. Sinon je courre dans les escaliers pour me réchauffer alors que la sensation de mes doigts a disparu depuis longtemps. Je suis drogué à l’adrénaline, je suis euphorique, je suis stressé et crie intérieurement à chaque passage. J’obtiens finalement des images 5 étoiles, la note maximum que je donne à mes photos. Ce voyage est déjà une réussite.

un petit fast food super hipster et voilà : huit heures de route devant nous. Il est 5 h, on s’endort, il est 11h on se réveille et je passe mon dernier jour dans la voiture et dans les rues à proposer des idées à des riders fatigués qui n’ont plus envie de skier. Quarte heures pour rien, pour admettre que c’est fini, que je n’aurai plus d’image. Samedi matin, je suis dans l’avion. Je termine mes notes et je suis impatient de rentrer et de vous raconter cette expérience. J’ai pris des risques et j’ai été récompensé par de belles photos, de nouveaux amis et de nouvelles idées sur un pays qui est à la fois étranger et familier. La fortune sourit aux audacieux.


Ghost rider, Alexey Bogatyrev déchire ce long double kink au-dessus de Nijni Novgorod.

Vraiment une de mes photos de freeski que je préfère. Merci, Alexey Bogatyrev!


LY N S E Y D Y E R Foto von: Lynsey Dyer

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Comment bien se Cramer Le meilleur conseil qu’on m’ait jamais donné est ‘Ne sois pas un connard!’ Voici une tentative de vous montrer à quel point être un connard est contre-productif, c’est une sorte d’anecdote. C’est l’histoire de comment un ‘Skieur Professionnel’ a ruiné sa propre exposition médiatique; c’est l’histoire d’un mec qui se comporte comme un con. Texte:

Mark VON ROY

Photo:

Adam CLARK

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le suivant: avant que la vidéo finale ne soit mise en ligne, Steve ajouta au montage d’autres crashs de Mr.Con. Et, à moins qu’il ne prouve qu’il n’est pas crétin à ce point, ses chances d’être publié dans le magazine sont minces voire inexistantes. C’est comme ça qu’on se crame complètement mon ami. Ce n’était peut-être pas son jour, sa semaine ou son mois. Peut-être que d’autres facteurs entrèrent en jeu, mais de telles insultes égocentriques sont plus qu’inappropriées et contre-productives. Voici cependant une manière de tout régler: Mr.Doigt d’honneur-Fuck you, si tu lis ça, une simple excuse suffira…

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procha pour proposer sa solution, «Hey mec, désolé que tu l’aies mal pris…» mais il fut interrompu par ce crétin de Mr.Doigt d’honneur «non mec, fuck you! Fuck you.» Et le crétin repartit. Plusieurs choses à noter: Ce n’était pas une vidéo majeure, mais juste un résumé de l’événement avec les défis des photographes en premier plan. Mr.Doigt d’honneur n’a rien replaqué pendant que Steve filmait avec cette équipe. Il pouvait en effet être énervé, mais contre lui-même, pas contre le caméraman qui a travaillé dur pendant cinq jours. Le résultat de ce comportement de con de Mr.Doigt d’honneur-fuck you est

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’histoire débute avec un des caméramen les plus sympas et plus passionnés que j’ai connu, appelons-le Steve. Dans le milieu depuis dix ans, Steve est marrant, talentueux, dévoué, parfois un peu étourdi mais généralement apprécié par tout le monde. Il n’a jamais gagné beaucoup d’argent, il filme du ski parce qu’il aime ça. Il y a quelques hivers, Steve a été engagé pour filmer une compétition, où des équipes de skieurs et photographes se battent les uns les autres pour créer les meilleures images de freeride en l’espace de quelques jours. Le travail de Steve était de filmer les différentes équipes et monter une vidéo des meilleurs moments, retraçant les défis de la photographie de freeride. Il se levait tôt chaque jour pour filmer avec une équipe différente, puis se couchait tard chaque nuit pour monter les séquences. La nuit avant la cérémonie des récompenses Steve n’avait pas dormi, travaillant sur la vidéo à projeter durant la cérémonie et plus tard mise en ligne. Il exporta la vidéo juste à temps pour la nuit de la cérémonie. Elle montrait les difficultés pour capturer l’image parfaite de freeride et fut très appréciée par le public. «Un Succès» pensa Steve, «ils ont tous aimé!» Tous sauf un… Juste après la projection, après quelques remerciements, un doigt d’honneur féroce s’approcha de Steve, et le soi-disant Skieur Pro lui lança un sale «Fuck You!» Après quatre jours de tournage et après être resté éveillé pendant 35 heures d’affilées, les sentiments de Steve d’exaltation et d’accomplissement se transformèrent en confusion et en insultes. Réfléchissant à ce qui a pu énerver ce mec au doigt majeur levé (y a-t-il de toute façon une bonne raison pour un doigt d’honneur?), Steve réalisa que ce mec n’avait que des crashs dans la vidéo. En mec sympa, Steve voulait résoudre la situation; la vidéo n’était pas encore en ligne, et il pouvait remplacer les séquences de crash avec d’autres séquences d’action. Le jour suivant Steve entendit ce même mec le trasher «Cette vidéo est de la merde! Ce caméraman est tout sauf professionnel!» et ainsi de suite. Laissant de côté ces attaques, Steve s’ap-

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Les films de ski sont plus accrocheurs quand la personnalité des athlètes se manifeste à travers leur ski et dans le film. Malgré ça, les skieurs que nous vénérons pour leur talent et leur vision restent souvent des personnalités négligées, avec un plan rapide de leur visage et une voix-off pour un aperçu des vraies personnes derrière les proskieurs. Caméraman de longue date de Level 1 Productions, monteur et touche-à-tout, Freedle Coty espère changer tout ça avec son projet online «oral histories» sur les skieurs avec qui il travaille. Texte:

D

Ethan STONE

ire de Freedle Coty qu’il est une personne créative est un euphémisme. Pendant plus de dix ans il a contribué à donner sa vision artistique à Level 1 Productions en tant que caméraman, monteur et touche-à-tout tandis que Level 1 passait du stade amateur, sur la côte Est des USA, à celui de porte-étendard des films de freeski d’aujourd’hui. Bien qu’il ne soit pas du genre à le hurler sur les toits, Coty a façonné grand nombre des choix créatifs et stylistiques de la production, des choix qui ont donné une saveur unique à Level 1, et une

allergie à la routine. Si vous vous êtes déjà dit «wow, c’est un choix étrange de montage/chanson/graphisme/concept» en regardant un film de Level 1, il y a des chances que ce soit le coup de patte de Coty. «Je m’occupe aussi de choisir les noms des films» dit-il –on le remercie pour Shanghai Six. Coty connaît bien son art et en sait ses limites. La plus grande est celle de filmer et capturer une personnalité qui correspond à un type de ski, et de mélanger tout ça au montage afin que le spectateur en sache un peu plus sur qui vient



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SNOWBLOWER –SNOWBLOWER AN ORAL HISTORY OF SKIING

«Avec des interviews vidéo ce n’est jamais vraiment authentique. Dès qu’on pointe une caméra sur quelqu’un, il devient complexé, il modifie sa manière d’interagir juste parce qu’une caméra le filme.»

de faire ces cascades incroyables, plutôt que de juste documenter une cascade réalisée par un mec sur des skis avec un masque sur la tête. C’est compliqué: certaines productions optent pour du «skiporn» qui se concentre uniquement sur les séquences de ski, tandis que d’autres errent du côté de la narration excessive, des histoires artificielles ou des voix-off maladroites qui finissent par nuire à l’action au lieu de l’améliorer. C’est le boulot de Coty de présenter au public les skieurs qu’il filme, et il voulait en dire plus sur leurs histoires, soulignant les personnalités des amis avec lesquels il a été au contact tandis qu’il traversait le globe à la recherche de neige. «il y a des manquements dans la manière de représenter les personnalités dans les médias de ski» dit-il. «Il y a bien plus chez ces gars que ce que l’on voit dans les vidéos.»

Soundcloud. Il y a actuellement quatre interviews Snowblower, avec Will Wesson, Sämi Ortlieb, Chris Logan et Parker White, et Coty planifie d’en publier d’autres quand il aura le temps. Ces «interviews» sont plus des conversations entre vieux amis au coin du feu. Coty a le talent de poser les bonnes questions, retraçant ainsi des histoires captivantes. Comme son travail l’oblige à passer de nombreux mois au contact des skieurs qu’il filme, il connaît bien ses partenaires, et peut les faire raconter leurs histoires sans difficulté. «C’est simplement une extension des conversations que l’on a normalement», dit Coty. «Des choses que j’entends régulièrement avec ces gars. Et je voulais le rendre public, parce que ça ajoute bien plus à leur personnalité». Grace à Snowblower, je sais désormais que Parker White était pris pour

Coty pense que la vidéo, son outil préféré, ne semble pas être adapté pour creuser plus profond. «Avec des interviews vidéo ce n’est jamais vraiment authentique. Dès qu’on pointe une caméra sur quelqu’un, il devient complexé, il modifie sa manière d’interagir juste parce qu’une caméra le filme.» dit-il. «Je n’ai donc jamais pensé que c’était un bon moyen pour raconter des histoires.» Tout en travaillant en tant que saisonnier pour construire des refuges dans le Montana, Coty passait beaucoup de temps à écouter des podcasts, et ce format l’a intrigué. «Cette approche audio a commencé à remplacer la radio de nombreuses manières,» dit-il. «Je voulais trouver un moyen de la relier au ski.» Le résultat est Snowblower, le nom qu’a donné Coty à son projet online d’«histoires racontées», de longues interviews, avec des skieurs qui lui sont proches, qu’il a commencé à poster sur

une fille quand il était enfant; que la mère de Sämi Ortlieb allait à l’école en ski; que Will Wesson a des manières créatives pour parcourir le monde avec un budget serré. Chaque conversation met la lumière sur des aspects de ces skieurs que les fans ne pourraient jamais connaître autrement. Pas de doute que ce projet de Coty est un créneau de niche, et que le nombre d’écoutes podcasts des fans de freeski avec la patience pour une interview long format est probablement assez limité. Mais les histoires sont faites pour être racontées, et pour ceux qui veulent les entendre, Snowblower est là!

Les podcasts Snowblower sont sur www.soundcloud.com/snowblows.

Les fichiers Snowblower comptent actuellement des interviews avec Will Wesson, Chris Logan, Sämi Ortleib, et Parker White.


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STASH 92

Glacier de Stubai: Gloire du Freeride

GLACIER DE STUBAI

Photo:

Andre SCHÖNHERR

Texte:

À la fin de la vallée de Stubai, peu après Innsbruck, le Glacier de Stubai offre une vue imprenable et des descentes en poudreuse sans limites. Stubai est le paradis du freerider de haute montagne avec ses risques et récompenses, et son propre Powder Department pour jouir des possibilités du glacier en sécurité.

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Ethan STONE

Saison de ski : De Septembre à Mai Remontées mécaniques : 26 Domaine Skiable : 200 hectares Pistes: 64 km Parks: 1

ors de ma première saison dans les Alpes en tant que shaper, j’ai eu la tache peu enviable d’entretenir le snowpark du Glacier de Stubai pendant trois longs mois de Janvier à Mars. Et maintenir en bonnes conditions un snowpark en hiver, à 3000m d’altitude, n’est pas chose facile. Mais quand je ne creusais pas pour sortir des rails sous des mètres de neige, j’ai découvert le bon côté de passer l’hiver sur le Glacier de Stubai: son potentiel de freeride presque illimité. De nombreux freeriders du coin sont bien conscients de cet immense potentiel de poudreuse, mais la majorité de la clientèle hivernale de Stubai est composée de touristes qui restent sur les pistes. Cela signifie qu’il y a pleins de lignes de freeride pour ceux qui savent où les chercher, et plus important encore, pour ceux qui savent se déplacer à travers les dangers d’un glacier Alpin. Afin d’aider les freeriders à faire des choix éclairés et sûrs pour explorer le Glacier de Stubai et sa vaste zone horspiste, la station a mis en place son propre «Powder Department» destiné à diminuer les risques, à faire place à l’amuse-

ment, et à offrir un accès raisonné à ses nombreuses réserves de poudreuse. Un réseau de 12 runs de freeride cartographiés, complété par des données GPS téléchargeables, élimine les approximations des déplacements hasardeux. Vous pouvez tracer votre itinéraire à l’avance et télécharger les données sur www.powder-department.com, et réévaluer les conditions sur le terrain à un des deux Powder Department Checkpoints, à l’arrivée des télécabines de Eisgrat et Gamsgarten, qui offrent les dernières informations sur la météo, les chutes de neige, les dangers d’avalanche ainsi qu’une vue d’ensemble des itinéraires. Le Powder Department offre également une vaste gamme de ressources pédagogiques, avec des simulations de situation d’avalanche SAAC d’un niveau de base à avancé, des camps de splitboard, et même un camp freeride pour les femmes fin Janvier: Kästle Ladies Days. Il y a aussi une zone d’entraînement de recherche et de sauvetage à Gamsgarten où vous pourrez tester vos capacités avec un DVA. Une fois en possession des bonnes connaissances et capacités, il ne vous restera plus qu’à explorer ce terrain de haute montagne rempli de poudreuse. Le fruit mûr est le premier à être cueilli un jour de poudreuse: lancez-vous directement de la crête en-dessous du Wilspitz pour du ski dans le raide vers le départ du Eisgrat, ou longez la crête sur votre gauche pour des descentes dans un cirque grand-ouvert – mais attention aux crevasses et aux nombreuses pentes souvent chargées par le vent du Glacier de Stubai et propices aux avalanches. Si vous êtes rapides, vous pourrez poser de beaux virages dans la poudreuse de Daunscharte avant qu’elle ne soit toute tracée, allez ensuite au Rotadlkopf où une série de pentes dégagées et de larges couloirs peuvent vous occuper toute la journée. À plus basse altitude, la large pente entre les télécabines du Eisgrat II et du Gamsgarten II offre pléthore d’options freeride, avec la possibilité de repérer vos lignes depuis les remontées. Plus loin, les options sont presque illimitées de chaque côté de la piste de 10km de long «Wilde Grub’n», mais attention: les lignes à droite sont difficiles à rejoindre, et un mauvais virage peut vous mettre en grand danger. Pour réellement explorer tout le potentiel freeride du Glacier de Stubai, il vous faudra un guide –le Powder Department vous indiquera la marche à suivre. Inutile de le dire, Stubai a un potentiel immense de faceshots, et si vous savez où chercher, vous aurez des journées de poudreuse incroyables des jours voire des semaines après la dernière chute de neige. Plus d’infos sur www.powder-department.com.


Phil Casabon

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DESTINATION

Laax Le Paradis Freestyle Ethan STONE

LAAX

Texte:

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Un jeune Jossi Wells déchire le halfpipe en-dessous de l'arrivée du téléphérique de Crap Sogn Gion pendant les European Freeski Open en 2011. Photo: Klaus Polzer

Il suffit de quatre lettres pour dire «freestyle» dans les Alpes Suisses: L-A-A-X. À ne pas confondre avec Los Angeles International Airport, –lorsque vous entendrez le mot «Laax», vous devrez plutôt penser à la station qui est le cœur battant du milieu freestyle Suisse en Hiver- un endroit qui séduit les aficionados de la neige, venant de toute l’Europe et du monde entier, avec ses parks de classe mondiale, ses événements, et une ambiance unique depuis près de trente ans.

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DESTINATION 95 Saut à deux sur un table top parfait, Andri Ragettli et Jonas Hunziker ont grandi en skiant les snowparks de Laax, ça se voit! Photo: Philipp Ruggli

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Martin Horák, légende locale de Laax, s’occupe d’une des nombreuses structures de jib parsemées dans tous les snowparks. Photo: Philipp Ruggli


DESTINATION LAAX MAGAZINE SEASON 15/16

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A

vec son implication de longue date dans le milieu du freestyle, il est peu étonnant que la station Suisse de Laax soit devenue un épicentre non seulement pour les snowboarders, mais aussi pour les cousins sur deux planches. «On a un park depuis bien longtemps», dit Roger Heid, manager du snowpark de Laax. «En 1985 on a construit le premier halfpipe à la main. Une autre étape importante fut en 1994, quand on a acheté notre premier Pipe Dragon.» Les temps ont changé depuis lors. Les opérations d’expansion du snowpark de Laax l’ont amené à compter désormais 89 structures dispersées dans trois parks, avec en plus deux halfpipes, une nouvelle ligne pro de sauts qui ravit les riders, et un run de 2 kilomètres de long sous le télésiège Curnius qui vous laissera ensuite respirer un peu et vous préparer au prochain run. Et tout ça sans parler des deux événements les plus importants de type Open en Europe: le Burton European Open pour le snowboard et le Laax European Open pour les skieurs. Laax fait des efforts énormes dans la préparation du snowpark, et ça se voit. Avec seize shapers et 3 ou 4 dameuses dédiées au park chaque nuit, les parcours des parks sont célèbres pour leur excellence. La station a continué à investir dans ses parks, avec récemment des travaux en terre pour son superpipe -qui est le plus long au monde depuis l’an dernier- et pour la ligne pro de kickers qui est maintenant aux normes Olympiques. On n’est pas certain de ce que ça veut dire, mais une chose est sûre: les sauts sont géniaux. Les shapers de Laax rendent tout cela possible malgré la configuration du terrain qui n’est pas optimale pour un snowpark. Le run P90, sous le Curnius, traverse un terrain improbable –on dirait parfois un mix entre un snowpark et un parcours de skiercross, mais ça fait partie du jeu. Toutes les structures s’enchainent, et c’est bien plus amusant à skier qu’un park avec des modules en ligne droite. «On a changé de place de nombreuses fois,» dit Heid. «C’était souvent pour la neige artificielle et les travaux en terre qui permettent d’économiser beaucoup de neige pour la ligne pro et le superpipe.» «Parfois on s’en voit avec le terrain», continue-t-il. «On a une configuration assez compliquée pour un park. Tout est pentu et rocheux. La configuration est importante pour rendre la vie d’un shaper facile ou en faire un enfer.» Bien que ce terrain difficile rende le travail des shapers plus dur, il rend aussi meilleur le ski en lui-même. Cette montagne est un véritable terrain de jeu pour ceux qui veulent être créatifs en-dehors du park ou skier de la poudreuse Suisse de première qualité. Crap Sogn Gion est rempli de reliefs naturels joueurs et offre du bon ski dans les arbres, mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg: Avec 200 hectares skiables et 220km de pistes, le réseau Flimes-Laax-Falera offre le plus grand domaine skiable du canton de Grisons. Et avec plus de 70% de ce domaine au-dessus des 2000m, Laax fait partie des stations qui garantissent un bon enneigement. Il y a même un glacier, le Vorab, qui permet des ouvertures mi-Novembre, et une saison printanière jusqu’en Avril.

1,2,3 et direct dans les nuages. Matinée parfaite sur la ligne des sauts. Photo: Philipp Ruggli

Saison : De Novembre à Avril Remontées mécaniques : 29 Hectares skiables : 200 Pistes : 220 km Parks : 4 (de débutant à avancé) Website : laax.com

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Une fois que vous vous serez épuisé à déchirer tout ce terrain, il y a d’autres expériences en-dehors des pistes de Laax. Les offres sont nombreuses: besoin de peaufiner vos tricks? Allez à la Freestyle Academy, une installation indoor de 1000m2 avec un bigair et une fosse à mousse, des trampolines Olympiques, une mini-rampe de skate, une zone de street, et un mur d’escalade pour compléter le tout. L’Académie est ouverte tous les jours en saison pour des sessions sans réservation, et offre aussi des programmes organisés comme des leçons de skate, des camps d’une semaine en hiver, et même une classe dédiée à l’apprentissage des rotations tête en bas. Vous voulez boire un coup après tout ça? L’Indy bar est un endroit parfait pour une bonne bière, et le club dans le sous-sol du Rider’s Palace –une auberge de jeunesse moderne et cool- maintient l’ambiance (et l’alcool) jusqu’au petit matin avec des événements musicaux de classe internationale. Quand la fête se termine enfin, le Rider’s Palace offre des hébergements pour tous les budgets: du lit superposé dans une chambre partagée à partir de 39 SFr (35 €) aux suites de luxe pour 215 SFr (196 €) par nuit. Mais si vous êtes plus intéressé par les premières traces que par les nuits folles, allez au Mountain Hostel Crap Sogn Gion, situé dans l’édifice cylindrique typique de la station au-dessus du park à 2228m. Les hébergements sur les pistes sont un peu plus chers (plus de 100 SFr par nuit), mais le forfait est inclus, et l’emplacement est imbattable. Alors y a-t-il des inconvénients à Laax? En un mot: c’est en Suisse, et le pays des hauts sommets a des prix en conséquence. Le forfait journée coûte 76 SFr (70 €), le forfait saison est à 1300 SFr (1190 €). Le shop online novateur de forfaits Laax Plus offre un moyen de trouver les meilleures offres en fonction de la date et des disponibilités. Et si le prix en caisse peut vous faire grimacer, l’expérience unique dans laquelle vous investissez vous rendra le sourire en un rien de temps.



SCIENCE 98

Un Monde Après un été aux températures record et une fonte significative des glaciers, la question du réchauffement planétaire est plus pertinente que jamais. Mais que pouvons-nous y faire? Dans ce monde de globalisation, la durabilité est devenue un sujet vraiment complexe. Texte:

Klaus POLZER

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DURABILITÉ ET GLOBALISATION

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oyons honnêtes, les sports d’hiver ne brillent pas par leur côté écologique. Même la randonnée, sans l’utilisation de remontées mécaniques ou de neige artificielle, est généralement rendue possible grâce à des voyages significatifs qui requièrent une grande quantité de matériel. Mais globalement, notre passion ne joue qu’un rôle infime dans le changement climatique mondial. Si l’on cherche à rendre nos actions les plus écologiques possibles, nous pouvons alors continuer notre passion la conscience tranquille. Plus facile à dire qu’à faire. Limiter nos déplacements et adapter nos modes de transport sont un bon point de départ. Préférer les stations soucieuses de l’environnement ne peut pas faire de mal non plus. Quoi d’autre? On ne devrait pas sous-estimer le comportement des consommateurs. L’équipement moderne et les vêtements de ski techniques requièrent souvent des matériaux complexes qui ont différents impacts sur notre environnement durant leur production. Les matériaux recyclés et les ressources renouvelables sont idéals, non seulement parce qu’ils préservent les ressources, mais aussi parce qu’ils nécessitent moins d’énergie en production. On devrait prêter attention au petit symbole bleu qui certifie des processus de production durables. Une des contributions les plus importantes pour la durabilité est simplement d’utiliser notre matériel aussi longtemps que possible. Il vaut mieux investir dans du matériel de qualité, pas seulement d’un point de vue environnemental, mais aussi parce qu’on profitera plus longtemps de nos jouets. Il vaut mieux avoir la même veste haut de gamme pendant cinq saisons ou plus, plutôt que d’acheter tous les deux ans une veste de qualité moyenne nous obligeant ainsi à la remplacer. La qualité des produits réduit les dommages environnementaux ainsi que nos dépenses. De nombreuses études qui s’intéressent aux cycles des produits sont arrivées à cette conclusion. «La durée de vie d’un produit est sans aucun doute le plus grand facteur qui réduit notre impact

négatif sur l’environnement» dit Bernhard Kiehl, chef du Programme de Durabilité chez Gore Fabrics. «C’est pourquoi la durée de vie, la qualité et l’efficacité des produits sont les piliers de notre programme de produits orientés sur l’environnement.» Ces conclusions proviennent d’une Évaluation du Cycle de Vie complet que Gore a menée ces dernières années, s’appuyant sur des catégories diverses comme les vestes techniques et les chaussures d’escalade. L’Évaluation du Cycle de Vie observe toutes les phases d’un produit: de l’obtention des ressources à la production au recyclage. Examinant absolument tout, de la consommation d’énergie à la pollution, c’est une méthode internationale reconnue et standardisée qui détermine les effets environnementaux d’un produit. Le résumé de tous ces effets est généralement désigné sous le nom d’empreinte écologique. Et d’où viennent les matériaux qui composent notre matériel? De Chine! Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Le transport depuis l’autre bout du globe ne contribue qu’en faible partie à l’empreinte écologique. Il est bénéfique d’avoir toute la chaîne de production au même endroit plutôt que de la disperser dans le monde entier. Mais il est bien plus important que chaque étape du processus soit effectuée avec de grands standards écologiques et so-

ciaux. Quel est l’intérêt de finaliser la production en Europe tandis que les matières premières proviennent de pays où règne la surexploitation et où les gens sont sous-payés? Beaucoup de marques populaires ont compris cela, et font désormais marcher leurs propres usines dans des pays comme la Chine tout en assurant de meilleurs standards sociaux et environnementaux que les usines locales. «Dans nos usines du monde entier, et dans celles de nos partenaires, Gore veut que les opérations soient effectuées avec responsabilité, intégrité et dans le respect de la loi» explique Bernhard Kiehl qui insiste «et tout ça sans parler du respect de nos valeurs fondamentales». L’usine Gore de Shenzen, par exemple, suit les mêmes règles de protection de l’environnement et du droit du travail qu’en Allemagne. La norme pionnière ISO 14001, qui a pour but une gestion efficace de l’environnement, a également été suivie dans cette usine Chinoise. La durabilité totale dans notre monde globalisé est un but complexe à atteindre. Il faut cependant y penser, pas seulement lors de l’achat de matériel, mais aussi en skiant entre les arbres. Skier dans les réserves naturelles peut endommager les arbres et la croissance des forêts, et conduire à la construction d’un nouveau sentier et donc à plus d’émissions CO2! Oui c’est un sujet compliqué, mais rappelez-vous: votre comportement a un impact sur notre environnement.


SUZUKI NINE QUEENS SKI & SNB EVENT

THE BEST FEMALE SKIERS & SNOWBOARDERS THE MOST PROGRESSIVE FEATURE 13 – 19 MARCH 2016 SERFAUS – FISS – LADIS

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CREW 100 LES CRAPULES

Des Joyeux Lurons: Les Crapules

Création : 2010 Ville : Autour de Grenoble, France Station des Ski : Les 7 Laux, France Les membres du ski : Pablo Schweizer, Tom Granier, Raphael Rossato, Boris Fichelson, Quentin Pelmont, Etienne Mérel Website : www.crapules.eu

«On a toujours su éviter les files d’attente et ruser pour nous incruster au carré VIP.» Ici, Boris résume bien cette bande de joyeux lurons, de comiques à ski usant de malice et de références inattendues pour se faire plaisir et nous faire plaisir. Des Français, des haters, des diplômés, des skieurs, des entrepreneurs, un esprit, mais surtout des potes.

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I

l y a 10 ans environ, des skieurs se rencontrent petit à petit sur la neige des 7 Laux, au-dessus de Grenoble. S’ils partagent déjà la même passion, ils partageront aussi bien plus. « À force de faire du ski ensemble on s’est retrouvé en soirée campus », raconte Étienne. Le groupe s’élargit et quand la production vidéo se démocratise, un nom est trouvé. « On cherchait un nom cool. En fait, au début, on a pensé à Crewpules » avoue Étienne « puis on s’est dit que les gens allaient dire pustules. » Ça sera donc Crapules. Ensuite leur niveau en ski augmente jusqu’à devenir selon Étienne : « un niveau assez bon pour que les gens ne nous trouvent pas ridicules ». Ainsi, à travers les vidéos et les photos, ils cherchent à montrer leur façon de skier et pourquoi celle-ci leur plaît. Toujours en groupe, toujours avec de nouvelles idées à la con et toujours dans le plaisir du ski. « On ne fait pas trop de BC, car on a du mal à filmer un jour de poudreuse, on préfère rider jusqu’à ce que l’on n’ait plus de cuisses. On est aussi des flemmards, car remonter à pied pour

sauter, ça fait chier. » Et on remercie Étienne pour son honnêteté. En 2012, la création de leur chaine Zapiks, les différents articles sur eux, leurs critiques acerbes et leurs idées originales augmentent leur notoriété en France. « On pose des vidéos qui nous font marrer et qui peuvent faire marrer les gens » ajoute Étienne. Depuis, les gars ont grandi, travaillent presque tous et ont réduit leur flux de vidéos à des petits édits et conneries « instagramées ». Mais peu importe, le ski, ce n’est que la face émergée de l’iceberg. « Les Crapules, c’est un collectif avec un noyau dur d'une dizaine de personnes, mais en réalité nous sommes beaucoup plus ! » explique Tom. « On est un gros groupe de potes. On skie ensemble, on boit des bières ensemble, on part en voyage ensemble », rajoute Étienne. Un groupe hétéroclite composé de bien nombreux métiers : cameraman, banquier, développeur web, designer, commercial, promoteur immobilier, génie climatique, éducateur sportif, kiné-

sithérapeute, et de Tom Granier. « Il y a Tom Granier qui n’a pas fait trop d’études, il en fallait un ; c’est lui, » rajoute Étienne qui confirme ici le choix de leur nom… À travers ces compétences diverses et variées, le crew ne cesse de créer avec un but que définit ici Pablo « Les crapules, c’est beaucoup de bonne humeur que l’on essaie de répandre » On liste ainsi non exhaustivement : Un voyage estival à travers l’Europe pour se faire plaisir, presque gratuit, grâce à un partenariat. Un évènement, La Crapule session, pour partager la passion du ski autour de quelques bières. Une marque de vêtements toute nouvelle, vendue sur un site internet lui aussi nouveau né. Bref, ils sont malins et ne s’arrêteront pas de si tôt, car ils ne sont pas que skieurs, mais des entrepreneurs du bonheur, comme une génération née sous le signe de la création. Une motivation et des actions qu’ils offrent. La parole est à Boris, « à tous ceux qui aiment le ski, le snowboard, la bière et vivre libre. »


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LES CRAPULES

Sindy THOMAS

CREW 101

Photos:

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David MALACRIDA

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Texte:


INSIDER 102

Guide de Haute Montagne Né dans les plaines de Finlande, Ode Siivonen s’est peu à peu déplacé vers des pentes et des sommets plus au Sud dans des endroits comme Chamonix. Ode a réussi, depuis de nombreuses années, à faire de sa passion pour les montagnes un métier de rêve qui l’a amené aux quatre coins du globe. Texte:

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ODE SIIVONEN

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Mark VON ROY

ctif depuis toujours, Ode Siivonen a pris part à un nombre infini de sports depuis son enfance. Snowboard, skateboard, ski et escalade ont fait de lui un enfant qui ne restait pas en place. Pendant l’adolescence, Ode était attiré par le halfpipe près de chez lui, une rareté au début des années 90, et il a développé une immense passion pour le snowboard. C’est celle-ci qui le conduisit vers les sommets Alpins. «Je suis venu à Chamonix quand j’avais 15 ans, et je n’en suis jamais vraiment parti» dit Ode. Éclipsant les collines de Finlande, les Alpes et la poudreuse dans le raide marquèrent à jamais le jeune Ode. À l’époque il n’imaginait pas qu’il était possible de faire une carrière de guide de haute montagne, et il tenta de devenir snowboarder pro. Ode participa à des compétitions professionnelles de freestyle pendant presque dix ans. Quand il réalisa que cette voie n’allait pas le faire vivre éternellement, il changea de tactique et commença le long périple pour devenir guide de haute montagne. Ode était initialement hésitant, «ce ne fut pas une décision facile, j’étais à

Photo:

Johan WILDHAGEN

fond dans le halfpipe mais je ne me débrouillais pas aussi bien en escalade et en freeride.» Après s’être déchiré deux fois le tendon d’Achille à la fin des années 90, après avoir galéré pour se faire un peu d’argent avec tous les boulots qu’il trouvait, la décision de persévérer dans l’alpinisme était toute faite. «C’était une suite logique afin que je puisse faire ma vie dans les montagnes.» Pendant de nombreuses années, Ode parcouru le chemin pour devenir guide de haute montagne international certifié. Pendant cette période il reprit aussi les skis, puisqu’ils sont plus faciles et plus sûrs pour se déplacer en haut terrain Alpin. «J’aime skier. Mais j’aime aussi évidemment le snowboard.» ajoutet-il. En plus d’obtenir les certificats d’escalade nécessaires, Ode prit part au programme de 4ans de l’École Suédoise des Guides de Haute Montagne avec plus de 18 cours pour devenir un guide de haute montagne agréé. «C’est de l’implication à plein temps» insiste-t-il. «Il faut d’abord acquérir toutes les capacités personnelles requises, puis débuter cette école et trouver le moyen de financer toutes les expé-

riences qui en font partie. C’est un énorme investissement physique, mental et financier.» Mais la récompense –dans le cas de Ode- est immense. En tant que guide, il a voyagé au Cachemire, au Népal, au Kamtchatka, et même en Antarctique. Des voyages d’affaires pour lesquels aucun skieur ne se plaindrait. Quand votre travail implique régulièrement de skier des faces de poudreuse vierge, d’être payé pour faire de l’héliski, on peut alors dire que vous avez réussi votre vie. Cependant, ce n’est pas une carrière faite pour tout un chacun. «Il n’est pas facile de faire guide de haute montagne, à moins d’être vraiment très motivé», insiste Ode. «Il y a beaucoup de responsabilités et c’est dangereux. C’est une profession intense!» Après tout, la vie des gens qui gravitent sur ce terrain intrinsèquement dangereux repose dans les mains et dans les décisions des guides. C’est de cet aspect qu’Ode est le moins friand, «Un côté compliqué de ce travail est de sécuriser et prendre des décisions tout en procurant de bonnes expériences aux clients quand les conditions sont difficiles. C’est assez stressant!» Devenir et être un guide professionnel est tout sauf simple, mais Ode semble y être parvenu, gérant sa propre affaire où les réservations sont presque pleines en été et en hiver. Travailler dur a payé. «J’ai vécu tant de choses incroyables, rencontré des gens formidables et voyagé dans tant d’endroits dépaysants. Je suis si chanceux de faire ce travail. C’est mon paradis!» Pour en savoir plus, allez sur www.odesiivonen.com

Naissance : 3 Février 1976 à Lahti, Finlande Certification : UIAGM/ IFMGA Certified Mountain Guide Hobbies : Ski, Snowboard, Skydiving, Base Jumping, Nature, Livres & Films Sponsors : Sweet Protection, Petzl, Rossignol, Aclima, Oakley, Dakine


GRIMNIR

Legendary rider. Legendary performance.

The Grimnir is Terje Haakonsen’s Pro Model helmet. It is the most advanced freeride helmet on the market - a pre-preg carbon fiber beast, tested and certified for selected POV cameras.

www.sweetprotection.com


HISTORY 104

Les 3 Phils

Légendes Oubliées

Phil I

Phil II

Phil III

La plupart des jeunes skieurs d’aujourd’hui n’ont aucune idée de qui on parle si l’on mentionne les Trois Phils. C’est dommage, parce que ces Trois Phils –Belanger, Larose et Dion- ont joué un rôle énorme dans la fondation de l’ère moderne des twintips. Photo: Felix RIOUX

3 PHILS

Texte: Eric IBERG

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hil Belanger, Phil Larose et Phil Dion viennent tous du même coin au Québec, Canada. Ils venaient du milieu des courses, avec un passé de bosses et de ski acrobatique, et ils cherchèrent pendant leur adolescence quelque chose de nouveau à faire dans le ski. Pendant la saison 1996-97 ils commencèrent à filmer leurs nouveaux tricks et grabs, sortant plus tard un film appelé Free Bob. Ce film retrace la naissance de l’ère du freeski dans le NordEst Canadien, avec des rotations en bio et en rodéo qui n’avaient encore jamais été vues, mais aussi des switch 540 sur des skis de bosses non twintips (possible grâce à des sauts glacés).. Les Phils commencèrent leur aventure avec les sponsors chez Dynastar qui fut le premier à se joindre à eux. Ils firent leur première grosse impression en com-

pétition internationale quand Belanger gagna le Slopestyle et fit deuxième du Big Air de l’US Freeskiing Open en 1999. Les Phils méritèrent d’apparaître cette année-là chez Poor Boyz Productions et Teton Gravity Research Films, et signèrent des partenariats avec Phenix Clothing et Smith. De 1999 à 2001, il était fréquent de voir un Phil sur un podium important, tandis qu’ils devenaient également incontournables dans les grosses productions vidéos. En 2001 -préfigurant une tendance à venir dans l’industrie- les trois Phils décidèrent de ne pas travailler avec les productions vidéo traditionnelles et de créer plutôt leur propre projet avec le film Royalty, où on retrouvait Candide Thovex, Mickaël Deschenaux, Eric Pollard et Evan Dybvig. Avec l’idée

de montrer leur propre vision du ski au grand public, ils créèrent leur propre production vidéo, Pléhouse Films, qui produisit cinq films très appréciés entre 2003 et 2007. Durant cette période, la popularité des Phils atteignit des sommets, donnant même leur nom à un grab, le Phil grab, un safety avec les skis croisés, assez populaire pour apparaître dans le jeu vidéo de Johnny Moseley Mad Trix. Passionnés de ski et désireux de le faire partager à la communauté, ils créèrent un camp de ski nommé Camp Revolution à Mount Hood, Oregon, avec quelques skieurs Olympiens Américains de bosses. Le camp, actif de 2001 à 2003, fit passer du bon temps aux skieurs et aux coachs, et délivra de nombreuses photos pour les magazines et de belles séquences vidéo pour les films, avec notamment Larose et Dion par-dessus le célèbre gap du halfpipe en 2002. En 2003, après de belles victoires en compétition, de nombreuses récompenses, et des segments dans toutes les grandes productions, les trois Phils reçurent leur plus grand prix: ils signèrent avec leur sponsor ski un contrat de 3ans qui donnait à chacun d’entre eux son propre ski pro-model. Peu après, ils commencèrent à être en proie aux blessures: Belanger genou et dos, Larose cheville, Dion épaules. Ils continuèrent de faire des films avec Plehouse jusqu’en 2007. Après la période super-pro de leur carrière, les trois Phils continuèrent à faire bouger le sport. Phil Belanger a ouvert un ski-shop à Québec City appelé D-Structure qui marche très fort depuis dix ans. Il organise aussi les plus gros événements de slopestyle du Québec, gère D-Splash: un camp de water ramp et de trampoline en été, et fait le juge dans des événements de premier plan comme les X Games. Phil Larose, juge lui-aussi, s’est tourné dernièrement vers le coaching, travaillant la saison dernière avec l’équipe régionale de l’Ontario. Phil Dion est venu en France et est devenu le Team Manager International de Dynastar pendant deux ans avant de retourner au Québec où il gère aujourd’hui un restaurant. Au cours de leur carrière, les trois Phils laissèrent leur empreinte sur le sport, apportant un style rafraîchissant au ski à un moment crucial de la révolution newschool, et ils étendirent leur influence à travers leur dévouement et leur esprit entrepreneur. En plus d’être des skieurs talentueux, Phil Belanger, Phil Larose et Phil Dion sont aussi de vraies bonnes personnes. Ce qu’ils ont fait pour notre sport ne devrait pas faire d’eux de simples légendes oubliées, mais des légendes ancrées dans les mémoires.



SEASON 15/16

MAGAZINE

Photo: Julien MAZARD

L’Âme d’un

Roy Kittler

DOWNDAYS

ROY KITTLER

Skieur Allemand

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PORTRAIT


MAGAZINE

ROY KITTLER

Allemagne

SEASON 15/16

Lieu: Engadin, SUISSE

Vit à : Innsbruck, Autriche Station : Zillertal, Autriche Hobbies : Skateboard, Surf, Wakeboard Sponsors : Alpina, Line, Dakine

DOWNDAYS

Photo: Ruedi FLÜCK

Né le : 21 Septembre 1988 à Pirna, Saxe,

Klaus POLZER

pparaissant dans le milieu du freeski germanophone vers 2005, le jeune Roy Kittler était un mec grand et maigre de Saxe, avec un accent distinctif de l’Allemagne de l’Est, qui participait au Snowparktour à travers les Alpes. Emmené sur les contests par son père, les deux semblaient un peu en marge du milieu de l’époque. Roy n’avait pas un style dingue, mais il était un tueur de rails et il parvint à remporter l’événement junior le plus important des Alpes de l’Est. Dix ans plus tard, Roy est devenu un des skieurs les plus talentueux et complets des Alpes, devenant par la même occasion une des figures incontournables du freeski en Europe. Les contests n’intéressent plus Roy, à part le Suzuki Nine Knights où il ne cesse d’impressionner tout le monde chaque année avec son approche unique. Son accent Tyrolien s’est amélioré, même s’il laisse transparaître ses origines de l’Est. Mais surtout, Roy est aujourd’hui une personne charismatique et agréable. Roy Kittler s’est transformé, en tant que skieur et en tant qu’homme, d’une manière que peu de personnes

A

Texte:

PORTRAIT 107

auraient imaginé possible en 2005. Poussé par un enthousiasme intarissable envers le ski, un sport qui a décidément le pouvoir de forger les hommes, Roy n’a pas grandi avec l’air frais des montagnes, mais avec celui des dômes de ski indoor. Il est né et a grandi à Pirna dans l’État libre de Saxe, près de la frontière avec la République Tchèque. À deux ans Roy monta sur les skis pour la première fois à Ore. Mais sa carrière de skieur commença à prendre forme lorsqu’une piste de ski indoor ouvrit près de chez lui à Senftenberg. Il y découvrit le ski newschool. Il construisit ses propres rails, passa chaque instant à s’entraîner et, grâce à ses talents solides en rollerblade, il développa ses compétences en ski très rapidement. Sa première vraie saison de freeski s’est conclue par un moment qui a changé sa vie pour toujours. Sa victoire en finale du Snowparktour en 2005 lui valut une invitation aux Orage Masters à Mammoth et au Nokia Totally Board à Taipei. Malgré son mauvais anglais, il a rencontré les plus grandes stars du milieu et l’at-

Il n’est peut-être pas une star internationale, mais il est pourtant l’un des skieurs les plus respectés d’Europe. Après dix ans en tant que skieur professionnel, Roy Kittler peut fièrement faire le point sur une carrière unique.


SEASON 15/16

MAGAZINE

(en haut) Photo: Klaus POLZER Lieu: Munich, ALLEMAGNE

DOWNDAYS

ROY KITTLER

(en bas) Photo: Klaus POLZER Lieu: Seiser Alm, ITALIE

« Ce qui a toujours compté pour moi est de m’amuser sur les skis. »

mosphère sur ces événements eut un impact indélébile sur lui. Une fois l’école terminée et son permis de conduire en poche, Roy déménagea dans les Alpes. Au départ il passait d’un endroit à l’autre en Suisse, puis il emménagea à Zillertal en Autriche, avant de s’installer définitivement dans le cœur des Alpes à Innsbruck en 2010. Vivre dans les Alpes lui donna non seulement un bien meilleur accès aux montagnes, mais cela changea aussi ses intérêts. En plus du park et du street, le backcountry devint son plus grand centre d’intérêt. Étonnamment, Roy a été un des premiers Européens à skier et atterrir en switch en poudreuse, développant au passage rapidement ses talents de freeride. Tandis qu’il obtenait des résultats impressionnants en contest, il se concentra sur les vidéos, où il pouvait donner libre court à sa créativité en ski. Il a travaillé avec de nombreuses productions, et ses segments dans Aestivation entre 2008 et 2011 sont époustouflants. Son meilleur résultat en contest arriva en 2011: une deuxième place au slopestyle ultra-compétitif des Freeski European Open à Laax. Mais pour Roy les résultats n’étaient pas aussi importants que l’expérience elle-même. Et de l’expérience aujourd’hui il en a acquis. Il fut le premier skieur germanophone à l’US Open, il a eu des invitations pour le Candide Invitational et pour le JOI. Il s’est construit une réputation solide. Il est aussi un habitué du Suzuki Nine Knights et il impressionna tout le monde en 2014 avec des transferts énormes et hyper créatifs sur ce château gigantesque. Il laissa de côté le slopestyle parce qu’il ne voulait pas suivre la mouvance des double flips et préférait filmer.

En une décennie en tant que skieur professionnel, Roy a connu de nombreux changements dans ce milieu, en particulier pour ce qui est de l’exposition médiatique. Quand il a commencé, il était fasciné par des films comme Happy Dayz, il attendait patiemment pendant des mois que les nouveaux films sortent avant de faire tourner non-stop son magnétoscope. Roy a eu des segments dans les premières grosses productions Européennes, il a vu l’émergence des webisodes avec notamment des apparitions dans les Line Travelling Circus. Enfin il filma ses propres webisodes en 2014 et 2015, Winter Trash: un point personnel culminant pour lui. «Vivre en détails tous les aspects de la production vidéo a été super intéressant et j’ai beaucoup appris.» explique Roy à propos de ces deux derniers hivers. «Je crois que l’expérience acquise sur ce projet est une chose dont je bénéficierai même après la fin de ma carrière sportive.» Et on dirait que cet instant s’approche peu à peu. Roy est toujours en contrat avec ses sponsors de longue date, mais il est à la recherche de nouveaux défis. Ceci est en partie dû aux changements de ces dernières années, au fait qu’il est désormais difficile pour une petite production de trouver du support dans un milieu saturé

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PORTRAIT


alpina-sports.com

PERFECT MATCH


MAGAZINE

2013

2012

2011

2010

2009

2008

2007

2006

2005 1er Snowparktour Final, Lech (AUT); 1er Kaunertal Opening, Kaunertal (AUT); 1er Snowparktour Final, Leogang (AUT); 1er Kaunertal Opening, Kaunertal (AUT); 9ème US Open Slopestyle, Copper Mtn. (USA); 1er Kaunertal Opening, Kaunertal (AUT); 2ème Engadinsnow Big Air, St. Moritz (SUI); 1er Kaunertal Opening, Kaunertal (AUT); 1er Red Bull 401, Hoch-Ybrig (SUI); 1er Kaunertal Opening, Kaunertal (AUT); 1er Polish Freeski Open, Zakopane (POL); 1er Glorify Bastards, Gerlos (AUT); 2ème European Freeski Open Slopestyle, Laax (SUI); MVP Award, Suzuki Nine Knights, Livigno (ITA); 1er Jib Contest, Suzuki Nine Knights, Livigno (ITA)

Résultats:

ROY KITTLER

2008

2009

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2011

2012

2013

2014

2015

Lieu: Suzuki Nine Knights/Livigno, ITALIE

SEASON 15/16

2007

Photo: Klaus POLZER

DOWNDAYS

Segments Vidéo : « 4th Chapter » – Pickings Fam « Aestivation » – Aestivation « Legacy » – Verse Production « Mad in France » – SVP « Roots » – Verse Production « Motivation » – Aestivation « Lifelong » – Aestivation « Line Travelling Circus » (Webisodes) « In Space » – JOB « Line Travelling Circus » (Webisodes) « Sartori » – JOB « Line Travelling Circus » (Webisodes) « Winter Trash » (Webisodes) « Winter Trash » (Webisodes)

Photo: Klaus POLZER

Lieu: Sportgastein, AUTRICHE

d’edits de freeski, et qu’il est difficile de se battre contre les grandes productions à gros budget. La démocratisation de la communication à travers les réseaux sociaux a ses mauvais côtés. «Beaucoup de gens vont aujourd’hui en montagne pour avoir des photos à poster sur les réseaux sociaux les deux prochains jours. Pour certains skieurs, le ski lui-même est presque devenu secondaire» affirme Roy. Bien que son talent brut puisse facilement lui faire poursuivre sa carrière, après dix ans en tant que pro, il commence à être fatigué de l’auto-promotion. «Ce qui a toujours compté pour moi est de m’amuser sur les skis. Il va bientôt être temps de trouver de nouveaux challenges, afin que je puisse continuer à me concentrer sur le fait de m’amuser.» Merci Roy pour toutes ces années de divertissement, et j’espère que nos chemins continueront de se croiser sur la neige!

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PORTRAIT



VIBES 110 JP MEMORIAL MAGAZINE SEASON 15/16

DOWNDAYS

U

ne photo du genre prise par Chris O’Connell d’un énorme mute grab exécuté à la perfection en quarterpipe comme JP Auclair, tandis que Julien Reigner filme avec sa caméra; une photo qui aurait pu être prise il y a dix ans, qui capture tant de choses du ski que nous aimons: les amis, les quarterpipes, se filmer les uns les autres, de l’air, du mute et bien sûr JP. L’événe-

ment annuel JP Memorial à Riksgränsen combine de l’amusement et du bon temps, rendant hommage à une personnalité qui apporta de l’amusement et du bon temps où qu’il aille. On t’aime JP! www.thejpmemorial.com


VIBES 113 JP MEMORIAL Photo:

Chris O’CONNELL Rider:

Sebastian Per KARLSSON

Lieu:

THE JP MEMORIAL, Riksgränsen, Suède


APRÈS 114 DOWNDAYS

SEASON 15/16

MAGAZINE

À LA PROCHAINE FOIS…

Un saut dans l’inconnu et dans les abysses. Que la recherche de la toile blanche soit un succès retentissant.

Photo:

Oscar ENANDER

Rider:

Lieu:

Engelberg, SUISSE

Chad SAYERS


R OYA L FA M I LY

RU LE TH E MO UN TA IN 2015 - 2016

FREERID E & HIKE

DUKE 16 EPF RANGE OF USE

DETAILS

The freeride power packet that provides full touring functionality: 28% wider than its predecessor, with toe and heel components that are specially harmonized for the EPF construction, including a compact design and greater torsional stiffness. Recommended for skis 88 mm and wider.

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