Bruxelles Culture novembre 2024

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1er novembre 2024

Brussels Diffusion asbl

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RENCONTRE : FRANÇOISE BOURET

Enseignante aujourd’hui à la retraite, Françoise Bouret a exercé dans la profession durant une quarantaine d’années. Elle fait partie de cette génération qui a vu l’école se muer pour devenir ce qu’elle est de nos jours. Plutôt que de parler de ce qui ne va plus, elle a choisi de rester positive et de souligner les efforts mis en œuvre par des professeurs qui, contre vents et marées, pensent à leurs élèves et mettent tout en œuvre pour en faire les adultes de demain, responsables et engagés dans une société qui aura besoin d’eux. Avec son roman « L’Oiseau de feu de Madame Hièssaine », elle parle de son parcours, de ses motivations et de ses combats. Rencontre.

Aquoi fait référence le titre de votre livre ?

« L’Oiseau de feu de Madame Hièssaine » se réfère au Ballet d’Igor Stravinsky créé en 1910 à l’Opéra de Paris d’après un conte national russe. Une des pièces les plus jouées du compositeur avec Le sacre du printemps. Quant à madame Hièssaine, il s’agit du personnage principal de ce roman, basé sur des éléments autobiographiques et des anecdotes relevées tout au long de ma carrière dans l’enseignement.

Pouvez-vous brièvement raconter votre adaptation du sujet de ce ballet ?

La partition promettant au moins quarante minutes, Madame Hièssaine choisit quatre tableaux de cette œuvre et remanie l’histoire afin de rester dans les limites d’une période de cours. Elle cherche à garantir ainsi l’attention de la classe sans trahir fondamentalement le sujet. En outre, elle veut laisser un message fort. Le prince Yvan vainc les forces du mal incarnées par le géant Kastcheï et retrouve sa princesse enlevée. Il est guidé par la plume d’or de l’oiseau, plume symbole de volonté : chacun détient les clefs de sa réussite.

Quelle modernité Igor Stravinsky a-t-il apportée au début du XXe siècle ?

Le proposmusicologiquen’entrepas danslecadred’uncoursdetechniqueéducativemusicale.L’apport moderniste de Stravinsky à la musique russe après les épanchements romantico-européens de Tchaïkovski et la volonté de retour aux sources du Groupe des Cinq n’est pas abordé dans mon livre. Toutefois, pour toutes les personnes qui s’intéressent aux partitions classiques, ce compositeur a évolué avec son temps en libérant l’art de composer d’une série de carcans à la fois structurels et harmoniques.

Qui est madame Hièssaine ?

Daisy Hièssaine, agrégée en musicologie, pianiste et guitariste, enseigne l’éducation musicale et le latin au premier degré de l’enseignement rénové. En technique de qualification du troisième degré, elle apprend aux futurs agents d’éducation à transmettre la musique à des enfants, à des adolescents, à des personnes atteintes de handicap et à des personnes âgées. L’épisode du conte musical est une séquence du programme. Elle vit ce cours avec particulièrement d’intensité. Elle est aussi et surtout une professeure qui croit en son métier et s’y consacre de toute son âme.

Comme de nombreux enseignants, elle sombre dans le burn-out. Quels sont les signes avant-coureurs de ce mal ?

Ce n’est pas son investissement qui l’épuise, car plus elle lance de projets, davantage elle est concernée par son métier. Le burn-out la surprend dès que la hiérarchie serre les freins et exerce des pressions. Fatigue anormale, nausées, paniques inexpliquées, manque subit de patience, insomnies, perte d’appétit, dégradation de sa dorsalgie sévère, profond découragement et crainte des remarques sont des signaux qu’elle tarde à prendre au sérieux Elle veut pourtant avancer. Son médecin finit par l’arrêter !

Lorsque vous parlez des collègues, vous n’êtes pas toujours optimiste. De quoi souffre aujourd’hui l’enseignement ?

Le clivage régent/licencié ou bachelier/master persiste, ainsi que le clivage cours importants/cours secondaires. Je comprends par là les branches principales et les petits cours, entre les matières de plus de deux périodes/semaine et les activités d’essai ou activités complémentaires ou cours à option, entre les cours à l’horaire et les cours de rattrapage. Madame Hièssaine le vit dans ses attributions et à travers ses jeunes collègues. Ce problème est particulièrement sensible selon les personnalités. Il est fréquent que d’aucuns en souffrent. Voilà pourquoi le roman pose un regard réaliste. Ce qui a changé dans le métier ? La pressionexercée sur les directions et sur le personnel enseignant, le quota obligatoire des formations qui cassent le rythme scolaire, avec trop d’heures sans cours alors que les programmes ne s’adaptent pas, les décrets qui cherchent à créer l’école pour tous, mais tirent l’enseignement vers le bas et démotivent profs et élèves. Trop de futurs enseignants sont déjà dégoûtés pendant leurs stages pédagogiques, avec pour corallaire que trop de jeunes professeurs refusent de poursuivre dans de telles conditions.

Que faudrait-il faire pour redresser la barre ?

Une réflexion en profondeur menée directement par les enseignants et non uniquement par des bureaucrates qui en oublient les réalités de terrain me semble indispensable, Le retour à la situation d’avant les décrets d’inscription dans le secondaire l’est tout autant, La création de réelles cellules de soutien full time aux enseignants, plutôt que quelques heures de coordination pédagogique sans grande valorisation ni légitimité à remettre au centre des projets. Enfin, la volonté politique d’accorder de solides moyens humains et financiers à un secteur qui conditionne l’avenir de la jeunesse !

Vous racontez en parallèle l’histoire de Mehdi. Puisque vous affirmez qu’il s’agit d’un roman en partie autobiographique, est-il un personnage fictif ou a-t-il vraiment fréquenté vos cours ?

Mehdi est réellement arrivé en sixième. Je lui ai réellement consacré du temps et j’ai réellement sorti mes griffes pour le défendre. Un lien fort s’est tissé entre nous. C’est lui qui m’a insufflé l’audace de publier ce roman. Il a tenu à être présent à sa sortie de presse le 23 mars dernier. Il est resté discret, sensible et effacé. Il a retrouvé Hasna, son amour de jeunesse. Il rayonne. Il vit et travaille dans notre capitale. Je suis fière de lui. Toutefois, son avenir est imaginé !

Quel genre de professeur étiez-vous, avant de profiter d’une retraite méritée ?

J’ai été une prof exigeante, organisée, concernée et passionnée. J’étais sévère, quoique toujours bienveillante. Au troisième degré, je pouvais être davantage moi-même vu le public plus mature. Les élèves que j’y retrouvais depuis le premier degré me découvraient détendue, mais pas moins rigoureuse pour autant. Des collègues et des parents se sont parfois offusqués du temps passé par mes élèves pour mes petits cours d’éducation musicale et de latin. Par contre, beaucoup se sont réjouis que je maintienne une rigueur à tout prix. J’ai pris le parti d’évoluer avec mon temps en utilisant le tableau blanc interactif et en travaillant sur base de diaporamas dès que c’était possible. Je trouvais essentiel d’allier l’auditif et le visuel. J’encourageais les nouvelles technologies pour l’étude et la préparation d’exposés.

Hormis l’écriture, de quelle manière occupez-vous votre pension ? Avec mon époux, je me consacre beaucoup à notre famille. Elle est notre choix de vie, notre ciment, notre source de bonheur et parfois d’anxiété. J’écoute beaucoup de musique, tous styles confondus, et cherche sans cesse à découvrir. Je lis aussi énormément et je prends le temps d’écrire dès que c’est possible. Je suis constamment en création. Ainsi, par exemple, je concocte chaque année un calendrier musical qui éveille mes petits-enfants à la musique classique, à la musique du monde, à la chanson française, au rock éternel et aux explorations musicales de tous horizons. J’apprécie enfin les balades à vélo et les promenades nature.

Songez-vous à rédiger un nouvel ouvrage ?

J’ai des idées très différentes du livre que je viens d’écrire. Le chemin d’un nouvel opus est ardu en ce qui concerne la publication. Peut-être en saurez-vous davantage plus tard ?

De nombreux amis, anciens collègues et membres de votre famille se sont procuré votre roman. Quelles ont été leurs remarques ?

Ils aiment mon écriture simple, vivante et un brin poétique. Ils apprécient l’alternance des dialogues et des narrations. Ils soulignent la richesse du vocabulaire et la cadence du récit. Concernant mon roman, ils se sont réjouis de sa justesse, de l’opposition entre le mythe de l’enseignant et la réalité. Ils m’ont félicitée d’avoir osé écrire sur le sujet. Jusqu’ici, un seul lecteur a regrettéunecertainelongueurdansleconte.Malheureusement,Igor Stravinsky n’est plus de ce monde et je n’ai donc pas pu inviter ma connaissance à contacter celui-ci pour l’inviter à réduire sa partition !

Pourquoi, selon vous, faut-il se procurer cet ouvrage ?

Vous souhaitez plonger dans le climat d’une école, entrer dans la magie d’une classe, côtoyer la vie qui palpite derrière les murs de nos collèges, découvrir les acteurs de la réussite ou des difficultés de nos jeunes et découvrir la musique classique, lui donner un sens, vibrer avec elle, réaliser qu’elle parle, raconte et touche, alors ce roman pourrait vous intéresser,Vous désirez découvrir des réalités, approcher les doutes, les colères, les attentes, les joies et les victoires des enseignants et des adolescents, Vous voulezlapreuvequelesenseignantsn’ontpastouschoisi cemétierpourlescongéset quetouslesélèves nesont pasdesglandeurs,Vousavezenvied’encouragerlesjeunesàorienterleur parcoursprofessionnel vers l’enseignement, alors lisez « L’Oiseau de feu de Madame Hièssaine » !

Retrouvez Françoise Bouret sur le site www.babelio.com

Propos recueillis par Daniel Bastié

DANSE : NINA

Le spectacle de danse Nina raconte l'histoire d'une jeune fille ordinaire, confrontée à un choix. A savoir, continuer à jouer selon les règles et faire face aux adversités de la vie ou se venger et prendre les choses en main à tout prix. Elle s’est toujours considérée comme un pion, jusqu’à ce que le destin lui offre la chance de jouer la partie en tant que reine. Amour, jalousie, crime et remords se trouvent au programme de ce show, qui captivera les spectateurs avec un enchevêtrement d’intrigues inattendues, d’enquêtes policières, d’histoires d'amour et d’images éblouissantes du grand âge d’Hollywood. La troupe est composé d’artistes professionnels prêts à conquérir le cœur d’un public exigeant. Les danseurs ont passé deux castings, une formation d’été et des cours pour devenir des performers de niveau international. Ils vous transporteront dans l'atmosphère glamour du cabaret de Broadway, avec ses costumes somptueux, une bande musicale phénoménale et des danses élégantes. La chorégraphie émerveillera même le spectateur le plus exigeant avec des numéros énergiques, des duos attachants et des solos acrobatiques. Grâce à son approche innovante et créative, Nina jette un pont entre l'atmosphère décadente du Great Gatsby et les tendances de la mode contemporaine. Un spectacle à découvrir le 9 novembre 2024 au Dôme. Plus de détails sur be.mticket.eu

Boulevard Lambermont, 1 à 1000 Bruxelles

HALLOWEEN : RIREAVEC LES MORTS

« Des bonbons ou un mauvais sort ! », crieront les enfants qui sonneront à votre porte dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Quelquefois plusieurs jours à l’avance, durant le congé de la Toussaint. Déguisés en esprits maléfiques, ils quémanderont des friandises qu’ils se partageront ensuite autour d’un bon feu. C’est la nuit d’Halloween, apparue chez nous dans les années 1990 pour concurrencer la fête des morts. Rire avec eux plutôt que de les pleurer après leur départ.

Le nom anglais d’Halloween signifie la veillée de tous les saints, hallow étant la forme archaïque de holy, saint, combinée avec een, une déformation d’evening, le soir. Cette veillée nocturne est l’héritage d’une fête celtique bien antérieure à la Toussaint, qui célébrait chez les druides le retour du NouvelAn au début de l’automne. Si Halloween tombe à la veille du 1er novembre et se confond ainsi avec la Toussaint, c’est peut-être parce que le jour des saints aurait voulu christianiser la fête de la Samain que les druides honoraient durant une semaine entière. Mais certains historiens le nient, estimant que la Samain était tombée en désuétude depuis le cinquième siècle et qu’il n’y avait aucune raison de la remplacer par le culte des morts instauré par l’Eglise au XIIIe siècle, le lendemain de la Toussaint.

Jack à la lanterne

Selon une croyance populaire qui aurait perduré jusqu’au début du XXe siècle en Bretagne, terre des druides, les âmes des morts revenaient à la veille de la Toussaint et lors des nuits du solstice. Avant d’aller se coucher, on leur laissait de la nourriture sur la table et une bûche allumée dans l’âtre pour qu’ils puissent se réchauffer.

Cette croyance n’étant pas chrétienne pourrait être une survivance de la Samain et pourrait se retrouver dans la fête d’Halloween introduite aux Etats-Unis et au Canada après l’arrivée massive des émigrants irlandais qui avaient fui la grande famine d’Irlande vers 1850. Ils apportaient dans leurs bagages cette fête héritée de leurs traditions, dont la lanterne magique d’Halloween est le symbole.

Jack-o’-lantern, Jack qui porte la lanterne, est probablement le personnage le plus populaire d’Halloween, que vous croiserez dans les rues, au détour des bistrots ou devant les étalages. C’est une citrouille évidée, sculptée en forme de visage et éclairée de l’intérieur par une bougie. Jack nous vient d’un vieux conte irlandais sur un ivrogne égoïste et méchant, qui refuse de vendre son âme au diable au moment de mourir, après avoir conclu un pacte. Et qui va jouer au plus fin avec lui. Lorsque Jack meurt finalement, le diable ne veut plus être sa dupe et lui refuse l’accès en enfer. Il lui donnera un morceau de charbon ardent pour éclairer son chemin dans l’obscurité. Jack place alors le charbon dans un navet creusé sous forme de lanterne et il erre sans fin, depuis, jusqu’au jour du jugement dernier. On le surnomme Jack-o’-lantern, Jack à la lanterne.Ilréapparaîtainsichaqueannéelejourdesamort,àHalloween qui le fête.

Selon la croyance des druides, l’irréel côtoie le réel à ce moment-là et l’on peut communiquer avec les gens de l’autre monde. Par tradition, la nuit de la Samain, les Celtes éteignaient le feu des cheminées dans leur foyer puis se rassemblaient en cercle autour du feu sacré de l’autel, qui était étouffé pour éviter l’intrusion d’esprits maléfiques dans le village. Après la cérémonie, chaque foyer recevait des braises encore chaudes pour rallumer le feu dans sa maison et protéger ainsi sa famille des dangers à venir pour l’année nouvelle qui s’annonçait.

Ces fêtes druidiques en l’honneur de la Samain ont disparu d’Irlande au Ve siècle avec l’arrivée du christianisme, mais pourraient être un avatar dans la fête d’Halloween.

Une commercialisation

C’est à la fin du XIXe siècle qu’Halloween devint aux Etats-Unis une source de festivités enfantines avec des déguisements et des décorations tournant autour des têtes de morts, fantômes, squelettes, sorcières. Les enfants déguisés sous ces figures macabres défilent aujourd’hui dans les rues, en frappant aux portes et en réclamant des bonbons, sous la menace de malédictions en cas de refus. La coutume du Trick or treat, bonbons ou mauvais sort, est apparue aux Etats-Unis dans les années 1930 et s’est répandue chez nous à partir de 1990. C’est la commercialisation de la fête de la Toussaint, contre laquelle certaines voix se sont élevées, parlant d’une américanisation de la société. Chiche quand même que vous récompenserez, cette année, les enfants qui viendront frapper à votre porte pour éviter le mauvais sort qu’ils vous jetteront, si vous ne leur donnez pas des bonbons.

Michel Lequeux

HALLOWEEN FESTIVAL

Comme chaque année à la même période, le Musée d'Art Fantastique ouvre ses portes à un événement incontournable : l'Halloween Festival. Ce rendez-vous, désormais célèbre dans la capitale, plonge petits et grands dans un univers mystérieux où sorcellerie, énigmes et découvertes surprenantes se mêlent harmonieusement. Le musée propose à ses visiteurs de vivre une expérience immersive autour de l'art fantastique, de la magie et du surnaturel. En plus de pouvoir admirer les pièces de la collection permanente, qui offre un aperçu fascinant de l'imaginaire gothique et onirique, les participants sont invités à relever des défis intrigants. Le clou de l'événement ? Une série d’énigmes mystérieuses à résoudre en groupe, que l'on soit entre amis ou en famille. Chaque énigme, savamment conçue, permet de tester ses capacités d'observation, son sens de la déduction, mais aussi sa créativité. Les plus courageux qui parviendront à surmonter les épreuves se verront décerner un diplôme de sorcellerie attestant de leurs talents. Un souvenir inoubliable à ramener chez soi ! Cette animation, à la fois ludique et pédagogique, est pensée pour tous les âges. Les plus jeunes s'émerveilleront devant les sculptures fantastiques, les œuvres d'art étranges et les installations interactives du musée, tandis que les adultes se laisseront séduire par l'atmosphère envoûtante et le défi intellectuel que représentent les énigmes. Pour plus d’informations et pour réserver, rendez-vous sur le site du musée www.fantastic-museum.be

Rue Américaine, 7 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : KADJALLI

L’artiste Kadjalli viendra exposer ses toiles à Bruxelles. Rencontre succincte.

Qui êtes-vous ?

Je suis une artiste peintre autodidacte. Alsacienne de source, je réside actuellement à La Rochelle. Initialement, j’ai suivi uneformationenartsgraphiques,quim’aamenée à travailler dans une maison d’édition où je suis intervenue dans les domaines du graphisme des documents à imprimer, qu’il s’agisse d’agencement visuel, de typographie ou de colorimétrie.

Et vous peignez depuis longtemps pour votre plaisir, en toute indépendance ?

Je réalise des portraits de femmes, assez réalistes. Au fur et à mesure de mes rencontres et de mes émotions, ma pratique est devenue de plus en plus présente. Touchée par l’injustice faite aux femmes, j’ai ressenti le besoin de les peindre, afin de témoigner et de les rendre visibles pour un large public

Qu’est-ce qui a déclenché en vous cette démarche ?

Une étape marquante de mon engagement artistique a été la réalisation du portrait d’une adolescente prénomméeRokia,sourdeetmuette,rencontréelorsd’unvoyageauMalien2003.Malgrésonhandicap, elle respirait la joie de vivre. Quelque chose de joyeux et de fier se dégageait de son visage et de son regard. Un bel exemple de résilience !

Peut-on parler d’engagement de votre part ?

Exactement ! Une œuvre d’art ne doit pas se contenter d’être esthétique. Elle véhicule un message. Elle a pour fonction d’éduquer les gens et de dénoncer les iniquités. En ce qui concerne mon travail, chaque toile participe à cet engagement. Il se concentre sur la capacité d’affronter et de surmonter des situations difficiles ou traumatiques pour certaines personnes. Chaque œuvre témoigne de leur capacité à se reconstruire face aux épreuves de la vie, illustrant ainsi leur force et leur détermination. La plupart de mes toiles présentent des images puissantes de femmes, souvent de couleur, qui fixent le spectateur avec intensité et fierté. Les visages, peints en aplats sombres, contrastent habilement avec les motifs et les symboles colorés des textiles, créant ainsi un dialogue subtil qui souligne le message de résilience et de renouveau.

Quelle technique utilisez-vous ?

Je pratique l’acrylique, avec l’usage d’une palette de couleurs chatoyantes qui exprime la joie et la sérénité de ces femmes, témoignant ainsi de leur liberté intérieure malgré les obstacles et les interdits. La simplicité des traits renforce l'expression aiguë et déterminée des regards, enveloppant de la sorte le spectateur qui se confronte aux visages et se trouve interpellé sur la position des femmes dans la société contemporaine.

Les œuvres de Kadjalli seront visibles à Espace Art Gallery du 8 au 30 novembre 2024. Voyez plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié

FESTIVAL DU CINÉMA MÉDITERRANÉEN

Le Festival Cinéma Méditerranéen de Bruxelles ou Cinemamed est un moment culturel important qui a vu le jour en 1989, fondé dans le but de promouvoir la diversité artistique de la ville tout en mettant à l’honneur la production cinématographique venue du bassin méditerranéen. Cet événement a également pour objectif de favoriser le dialogue entre des populations de diverses origines, ainsi que de permettre des échanges professionnels entre les acteurs du cinéma belge et méditerranéen. Il est depuis longtemps considéré comme un espace privilégié pour la découverte de nouveaux films, tout en offrant aux cinéphiles la possibilité de découvrir des longs métrages qui n'ont pas été distribués chez nous, voire même en Europe, faute d’exploitants qui désirent les mettre à l’affiche. A cela, les expositions, les concerts, les conférences et les décors du festival permettent aux visiteurs de se familiariser avec ce qui se produit ailleurs. En filigrane, il entend ouvrir le débat sur les questions de tolérance et d'interculturalité par le biaisde débats et de rencontres entreles invités dufestival et le public, permettant souvent deséchangesfructueux. Enfin, des séancesorganisées en collaboration avec des associations locales et les projections scolaires servent à sensibiliser les jeunes générations à ces matières. La vingt-quatrième édition du Cinemamed aura lieu du 28 novembre au 6 décembre 2024 au cinéma Palace, cinéma Aventure et dans d’autres lieux de la capitate et de Wallonie. Voyez la programmation détaillée sur le site www.cinemamed.be

Sam Mas

SALON ART3F

Le salon art3F bouscule les lignes des traditionnels salons marchands d’art contemporain en redonnant à ces événements culturels un côté humain et chaleureux. Sans code, sans préjugé et décomplexé, il se veut un savant mélange entre l’art coup de cœur, l’art abordable et la plus belle représentation artistique du moment. Autant de raisons de partir à la découverte de ce rendez-vous en famille. Avec une forte dominante d’artistes sélectionnés par le comité de sélection (des galeries seront également aussi présentes), les passionnés d’art et les collectionneurs peuvent y rencontrer les artistes sans barrière et partager avec eux leurs impressions. Une occasion unique de dénicher de nouveaux talents et de partir à la découverte des stars de demain ! Parmi ces nombreux créateurs (peintres, sculpteurs, photographes…), des découvertes art3f, la jeune garde contemporaine internationale mais aussi des artistes installés et des œuvres prestigieuses. Que d’émotions et de partages à venir découvrir du 24 au 26 novembre 2024 à Brussels Expo. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.art3f.fr/bruxelles

Sam Mas

PINK SCREENS FESTIVAL

Depuis une vingtaine d’années, le Pink Screens Festival fait son retour automnal. Cette fois encore, il revient plein de vitalité pour une nouvelle édition qui n’a jamais perdu une once de sa motivation. Un festival que d’autres villes européennes jalousent et qui met en lumière le combat mené par la communauté LGBTQIA+. Pour davantage de reconnaissance et ne pas se laisser endiguer par les regards extérieurs hostiles, rien ne vaut la culture avec une flopée de films, des concerts, des expositions et des rencontres, afin d’explorer les angles morts, subvertir les normes et célébrer la pluralité des existences autant que pour offrir une vitrine à des créateurs extraordinaires qui se lancent des défis individuels ou collectifs. Il convient de ne pas se leurrer, les normes sont encore très présentes dans notre société, avec des discriminations au quotidien et de la haine pour ce qui ne ressemble pas au citoyen lambda. Alors, montrer, parler et se faire connaître demeure une stratégie payante sur le long terme. Le Pink Screens a pu voir le jour grâce au soutien de personnes engagées pour affirmer bien fort leurs convictions, sans oublier une Pink Night pour rameuter ceux qui souhaitent y être et ne pas oublier de danser. Cette édition se tient du 31 octobre au 9 novembre 2024 dans différents lieux de la capitale. Voyez toute la programmation sur le site www.pinkscreens.org

FESTIVAL BRUXELLES SUR SCÈNES

Tout au long de novembre, la capitale respirera au rythme des arts de la scène avec la huitième édition du festival Bruxelles sur Scènes. Cet événement met à l'honneur la diversité artistique dans des lieux atypiques et chaleureux, disséminés à travers différentsquartiers de la capitale. Pendant un mois, la ville sera le théâtre de spectacles variés, mêlant humour, musique, théâtre, et bien plus encore, pour le plus grand plaisir des amateurs de culture. Loin des salles de spectacles traditionnelles, treize lieux hors du commun ouvriront leurs portes pour offrir des représentations originales dans une ambiance conviviale et intimiste. Ces espaces, souvent méconnus du grand public, sont autant de perles cachées qui font notre richesse culturelle. Cafés-théâtres, bars-concerts ou petites scènes, ces enseignes offriront une proximité rare avec les artistes, permettant une expérience plus authentique et personnelle. L'objectif est aussi de soutenir la scène locale en se faisant une plateforme qui met en avant des talents de chez nous, permettant ainsi au public de découvrir des artistes émergents ou confirmés dans des cadres intimistes. Une attention particulière est accordée à la diversité des genres et des propositions artistiques pour que chacun puisse y trouver son bonheur. Le choix des quartiers variés permet aux festivaliers de découvrir ou de redécouvrir Bruxelles sous un autre angle. En se rendant d’un lieu à l’autre, ils auront la possibilité de se balader dans des zones moins fréquentées et d’apprécier la richesse culturelle et architecturale de la ville. Chaque lieu possède son identité propre, apportant ainsi une diversité d'ambiances qui reflète notre âme cosmopolite. Un événement à voir du 1er au 30 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.bruxellessurscenes.be

André Metzinger

BRUSSELS ART FILM FESTIVAL

Le BAFF 2024 s'annonce riche en découvertes et en émotions. Cet événement devient l’occasion idéale pour découvrir des documentaires explorant une multitude de formes artistiques : peinture, architecture, danse, performance, musique et bien d’autres disciplines. Chacun de ces films offre un regard singulier sur le processus créatif et sur les artistes eux-mêmes, permettant ainsi aux spectateurs d'appréhender les œuvres sous un angle nouveau. Les organisateurs mettent un point d’honneur à sélectionner des films qui ne sont pas seulement de simples portraits d’artistes, mais de véritables immersions dans les mondes intérieurs et extérieurs de ceux qui créent. Ce qui fait la force du BAFF est non seulement la qualité de la sélection, mais aussi la diversité de leur provenance et de leurs sujets. En effet, si le festival met un accent particulier sur la production belge, il n’en reste pas moins ouvert aux réalisations internationales. L'édition 2024 ne fera pas exception à cette règle, avec une sélection de films venant d'Europe, des Amériques, d’Asie et d’ailleurs. Ces œuvres proposent des perspectives variées sur la création, qu’il s’agisse de portraits d’artistes célèbres ou d’explorations de scènes artistiques locales souvent méconnues. Un événement à découvrir du mercredi 13 novembre au dimanche 17 novembre 2024 dans différents lieux de la capitale. Voyez les détails pratiques sur le site www.baffestival.be

Jacques Verdheyen

FIFTY LAB MUSIC FESTIVAL

Le FiftyLabMusic Festival se déroulerasur trois jourset proposera aux amateurs de musique un voyage sonore unique à travers plusieurs lieux emblématiques de la capitale belge. De l'électro au rap en passant par la pop, le rock ou la soul, cet événement fait la part belle aux artistes émergents, non seulement de Belgique, mais aussi de la scène internationale. Le Fifty Lab se distingue des autres festivals par sa mission qui consiste à mettre en avant la nouvelle garde musicale. Chaque année, il sélectionne avec soin une programmation éclectique, offrant une plateforme à des créateurs en pleine ascension, qui pourraient bien être les futures têtes d'affiche des grands festivals. Pour beaucoup de ces musiciens, c'est l'occasion de se faire découvrir par un public curieux et avide de nouvelles sonorités. Le festival attire également l'attention de nombreux professionnels du secteur. Programmateurs de festivals, producteurs, agents artistiques et journalistes viennent y repérer les talents de demain. Il s’agit donc une opportunité en or pour les jeunes artistes de montrer ce dont ils sont capables et, pourquoi pas, de signer un contrat ou d'élargir leur réseau. Le Fifty Lab Music Festival se distingue également par son engagement en faveur de la diversité. Non seulement dans les genresmusicaux qu'il propose,mais aussi dans la diversité culturelle des artistes présents. Le festival fait la part belle aux voix minoritaires et aux artistes sous-représentés dans l'industrie musicale. Cela permet d'enrichir l'expérience des festivaliers, qui découvrent des univers musicaux nouveaux et inattendus, loin des circuits commerciaux habituels. Cette ouverture se retrouveaussidansle public,composé demélomanes de tous horizons. Soyez de la fête du mercredi 13 au vendredi 15 novembre 2024, Voyez le détail de la programmation sur le site www.bruxelles.be/fifty-lab-music-festival-2024

Jacques Humbert

EXPOSITION : HERE WE ARE ! WOMEN IN DESIGN, 1900 – TODAY

C’est la première fois qu’une exposition rassemble les réalisations de plus de cinquante femmes designers et créatrices ayant exercé en Belgique entre 1880 et 1980. Grâce à des recherches récentes, les pièces présentées, provenant de divers musées et collections privées, sont issues d’un vaste éventail de disciplines. Plusieurs d’entre elles n’ont jamais été montrées au public auparavant. Les exemples vont des productions méconnues de Maria Sèthe à l’Art Nouveau belge, en passant par la typographie moderne et audacieuse d’Hélène Denis-Bohy pour ses pamphlets féministes imprimés à La Cambre, d’extraordinaires céramiques de la Belle Époque conçues par des designers formées dans la première école professionnelle pour femmes de Belgique et des dentelles en raphia anonymes réalisées dans des écoles missionnaires congolaises. L’exposition met en lumière la créativité débordante mais sousestimée des femmes dans divers domaines de l’artisanat et du design, à travers un angle thématique original. En mettant l’accent sur la visibilité, l’exposition explore la manière dont les femmes ont utilisé le design comme moyen d’autonomisation, en signant leurs créations, en participant à des événements et en contribuant à des progrès significatifs dans ce domaine. Leur travail est présenté comme un témoignage de leur résilience, de leur inventivité et de leur créativité. En parallèle, cette manifestation aborde l’invisibilité des femmes designers. Leur rôle a souvent été occulté pour des raisons de normes sociétales, de classe sociale ou parce qu’elles travaillaient dans l’ombre ou en collaboration. Cette exposition met en lumière des exemples de contributions négligées ou oubliées qui ont conduit à la méconnaissance de leur travail. Il s’agit également de s’intéresser à la professionnalisation des femmes designer, en retraçant leur parcours au sein des institutions éducatives (en tant qu’élèves et enseignantes), des structures et des réseaux pour se faire une place dans les cercles professionnels. Ce parcours révèle leur détermination et les moyens qu’elles ont mis en œuvre pour s’imposer dans un secteur majoritairement masculin. Enfin, le domaine de domesticité montre de quelle manière ces créatrices, souvent de chez elles et pour décorer leur intérieur, ont créé leur propre culture visuelle et matérielle, qui fut à son tour instrumentalisée ou considérée comme inférieure. Ces créations étaient motivées par des besoins fonctionnels, la tradition, une prétendue « vertu » ou un manque d’options sur le marché. Elles témoignent de l’ingéniosité dont les créatrices ont fait preuve, individuellement ou collectivement, pour exprimer leur vision. Des pionnières du Bauhaus aux conceptions intérieurs des capsules spatiales, en passant par les classiques du design, Here We Are! Women in Design, 1900 –Today met à l’honneur ces promotrices d’hier et d’aujourd’hui, à travers une grande collection de mobilier,decéramiques, deverres,detextiles,demodeet degraphisme. Cetteexpositionest à découvrir au Design Museum jusqu’au 13 avril 2025. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels

Place de Belgique à 1020 Bruxelles

HOMMAGEAU PHOTOGRAPHE OLIVIER DASSAULT

Dans le prolongement de la rétrospective qui eut lieu en novembre 2023 chez Artcurial Hôtel Marcel Dassault à Paris, Natacha Dassault rend un nouvel hommage au photographe Olivier Dassault. La Banque Transatlantique dévoile une sélection de photographies argentiques d’Olivier Dassault. Cet hommagereflètesonparcoursphotographique,notammentlesquinzedernièresannéesdephotographies réalisées de son vivant, sur des supports originaux et, parmi celles-ci, quelques œuvres inédites. Son œil de pilote l’a amené à percevoir et composer des images façonnées tout au long de sa vie. Sa perception du monde, entre verticalité et horizontalité, rend son œuvre si singulière. Dès l’adolescence, la photographie s’est imposée à Olivier Dassault comme une véritable révélation. Fidèle à son Minolta XD7, l’homme aux multiples facettes a consacré une partie de sa vie à saisir l’instant sur la pellicule argentique. De concours de débutants en voyages à travers le monde, tout devient matière à exercer son œil, perfectionner sa technique et conceptualiser sa démarche. En plus de quatre décennies, son œuvre s’est inscrite d’abstractions instantanées en compositions improvisées au moyen d’expositions multiples et surimpressions à la prise de vue. Progressivement il se libère de la contrainte du réalisme et explore la couleur et la forme comme sources de création. Grand voyageur, il aime s’imprégner de l’énergie indicible des lieux et des objets apprivoisés et réalise des compositions visuelles uniques et captivantes exclusivement en argentique. C’est en observant ce qui l’entoure qu’Olivier Dassault se rapproche de l’origine des éléments. Il photographie en tout lieu, où qu’il se trouve. Par ses hasards réinvités, il crée le lien, sa liberté de langage, celle de composer et de redessiner avec un état de conscience infinie. Le procédéderévélationdel’imageet son format dépendent del’émotion qu’elle suscite, pour en délivrer toute sa lumière et sa profondeur. Ses photographies font l’objet d’expositions dans le monde entier, de Paris à New York, de Madrid à Marrakech, et s’inscrivent au catalogue de plusieurs muséesetinstitutions,delaBibliothèque Nationale de France au Israël Museum de Jérusalem, du Museum of Fine Arts à Houston au Texas au Palm Springs Art Museum en Californie. En 2023, son œuvre rejoint les collections du Centre Pompidou à Paris. Si Olivier Dassault était par ailleurs député à l’Assemblée nationale et occupait de hautes fonctions au sein du Groupe Dassault, c’est bien sa carrière artistique qui le distingue. Son approche restera une quête de réflexions obsédantes, vers le cliché ultime et inédit. Ses « confessions iconiques » attestent de son esprit espiègle, de sa sensibilité et de la virtuosité de sa gestuelle. Toute œuvre témoigne d’un fragment de vie où la lumière s’accorde à la matière et nous invite à apprécier la beauté du monde et la préserver. L’image fugace se fige dans l’éternité immobile. Cette exposition est à voir à la Banque Transatlantique de Belgique jusqu’au 13 décembre 2024. Contact : 02/ 626.02.70 ou via btb@banquetransatlantique.be

Rue de Crayer, 9 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LES PILIERS DE LATERRE

L’exposition dédiée à la bande dessinée Les Piliers de la Terre, d’après le célèbre roman de Ken Follett, avec un scénario signé Didier Alcante, est un véritable événement pour les amateurs de bande dessinée historique. Ce roman monumental, publié pour la première fois en français en 1990, a conquis des millions de lecteurs à travers le monde par son intrigue mêlant pouvoir, foi et ambition architecturale. Cette épopée prend une nouvelle dimension sous la forme d’un album de bande dessinée, porté par les talents du dessinateur belge Steven Dupré, après une série télévisée qui a ravi les téléspectateurs du monde entier. Les amateurs du IXème art ont été enchantés par cette adaptationparticulièrementfidèleàl’œuvreoriginale.Il ne s’agit pas d’une simple transposition, mais d’une véritable fresque couvrant plusieurs décennies et retraçant l’ascension sociale et spirituelle d’un bâtisseur de cathédrale, Tom, et les nombreux personnages qui gravitent autour de lui. Le récit prend place dans une Angleterre en proie aux luttes de pouvoir qui suivent la mort du roi Henri Ier. Entre intrigues politiques, rivalités féodales, et poids d’une église omniprésente, le destin des personnages se mêle aux grandes pages de l’Histoire. L’un des aspects les plus réussis de cette adaptation passe par la reconstitution des ambiancesmédiévales.Lelecteurestplongéaucœurdevillagesmisérables,dechantiersdeconstruction et deforêtsoùrôdent deshors-la-loi.StevenDuprélivreici desplanchesimpressionnantes,caractérisées par un soin apporté aux détails. La richesse des décors et la précision dutrait, notamment dans les scènes de foule et les paysages grandioses, participent pleinement à cette impression de voyage dans le temps. Chaque case paraît minutieusement travaillée, offrant une profondeur qui rappelle les grandes fresques historiques. En termes de narration, le travail de Didier Alcante est tout aussi remarquable. Adapter un roman aussi dense demeure un défi de taille. Grâce à son talent, il parvient à condenser l’intrigue sans la dénaturer, en mettant l’accent sur les relations entre les personnages et en ne faisant pas l’impasse sur les thèmes centraux du récit. La question de la foi, prégnante dans l’univers de Ken Follett, trouve ici une résonance particulière grâce au travail graphique sur les monastères, les églises, et les scènes de prière. Le rôle de la religion dans la société médiévale est brillamment exploré à travers les intrigues de Kingsbridge, ce village fictif où se déroule une grande partie de l’action. Un autre aspect particulièrement marquant decettebandedessinéerestelaqualitédelamise en couleur. Loin de simplement souligner les contours des dessins, la palette chromatique participe pleinement à l’ambiance de chaque scène. Les tons sombres et terreux des forêts et des chantiers contrastent avec ceux plus lumineux des moments de cour ou de festivités. Cette diversité contribue à la beauté de l’album et à sa capacité à capturer les différentes atmosphères du roman. Pour les fans de Ken Follett, cette adaptation apparaît comme une occasion de redécouvrir Les Piliers de la Terre sous un nouveau jour et de l’apprécier en grand format destiné aux amateurs des livres graphiques. La galerie Champaka propose une exposition autour du travail de Steven Dupré pour cette aventure artistique du 31 octobre au 23 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galeriechampaka.com

Rue Ernest Allard, 27 à 1000 Bruxelles

Andrea Cerasi

EXPOSITION : UN SIÈCLE DE BÉDÉ BELGE

Le Centre belge de la Bande Dessinée de Bruxelles est ravi de plonger le public dans l’histoire fascinante de la bande dessinée belge à travers une nouvelle exposition qui célèbre un siècle de créativité et d’innovation. Sa mission consiste à valoriser cet art qui occupe une place centrale dans le patrimoine culturel belge, tout en explorant comment il a su évoluer et s’adapter à travers les époques. Cette exposition met en lumière un patrimoine unique, avec des personnages emblématiquescomme Spirou, Lucky Luke,lesSchtroumpfs, Néro et Bob & Bobette. Ces héros, qui font partie de l’imaginaire collectif, ne sont pas seulement des icônes de la culture populaire belge, mais aussi des témoins de notre histoire et de nos valeurs. En présentant des œuvres originales, des publications rares et des objets dérivés, cet événement a à cœur de montrer l’impact culturel de la bande dessinée belge sur le monde, tout en mettant en exergue la diversité et l’innovation qui continuent de dynamiser cet art. Si la bande dessinée belge demeure ancrée dans un riche passé, elle est aussi résolument tournée vers l’avenir. Les artistes contemporains,femmes et hommes,réinventent constamment legenreenexplorant de nouveaux styles, d’autres formats et de nouvelles thématiques. Des autrices comme Dominique Goblet et Judith Vanistendael, apportent, autant que d’autres, des perspectives nouvelles en abordant des sujets personnels, sociaux et politiques avec audace et sensibilité. Leur travail, tout comme celui d’autres artistes, illustre la richesse créative de la bande dessinée de chez nous d’aujourd’hui. Ces créateurs réinventent leur métier et repoussent les limites narratives et graphiques du médium. En plus de célébrer les classiques, cette exposition s’attache à valoriser l’innovation et la diversité dans la bande dessinée actuelle. La scène belge continue d’être un laboratoire d’expérimentation, où chaque génération d’artistesproposedenouvellesmanièresderaconterdeshistoiresetd’explorerdessujetscontemporains, souvent sous-représentés. En témoignant de cette vitalité, les organisateurs espèrent aussi inspirer les générationsfutures à poursuivre cet héritage tout en se réinventant. La diversité linguistique et culturelle de notre pays, alliée à une longue tradition d’édition a permis à nos dessinateurs et scénaristes de rayonner bien au-delà de nos frontières. Ces facteurs, combinés à une créativité sans cesse renouvelée, expliquent pourquoi la Belgique continue d’être une véritable plaque tournante mondiale dans le domaine du IXe art. Il va sans dire que cette exposition propose une nouvelle perspective sur la bande dessinée belge et que chacun repartira avec l’envie de partager cette passion pour la planche et les phylactères. Pour la scénographie de cette exposition, appel a été fait au Studio Golem, en association avec Les Drôles et Co pourla coordination de la production. Les thématiques proposées gravitent autour des champs suivants : l’âge d’or des héros, l’histoire du phylactère, le neuvième art de la narration, Bruxelles goes to Hollywood, le temps du rêve et de la révolution, ainsi que la bédé indépendante du réel et de l’émotion. Cette exposition permanente est à découvrir au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be

Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

OUVERTURE DES SALLES RÉNOVÉES

DES ARTS DÉCORATIFS DU XVIIIE

SIÈCLE ET DE L’AMÉRIQUE

La collection Amérique rassemble plus de quarante mille œuvres présentant un panorama des différentes civilisations qui se sont développées depuis l'Alaska, au nord, jusqu'à la Terre de Feu, au sud, sur une période de cinq mille ans. Les riches collections du Musée donnent une image de cette multiplicité et offrent au visiteur un large aperçu des civilisations précolombiennes. Outre les pièces issues de cultures bien connues, comme les Mayas, les Aztèques et les Incas, d'autres témoignent de la maîtrise et du savoir-faire d'artistes anonymes issus de sociétés moins connues. De plus, la variété des matériaux sur lesquels apparaissent ces véritables chefs-d'œuvre montre avecquellehabiletécesartistesétaientcapablesdemanipuler l'or,l'argile,lebois,lapierreet lestextiles. Dans les neuf salles réaménagées après totale rénovation et consacrées aux anciennes expressions culturelles des peuples autochtones d'Amérique centrale et d'Amérique du sud, l'aperçu géographique, culturel et chronologique a été conservé comme orientation principale. L'élaboration de divers thèmes a été mise à jour, notamment : le jeu de balle, les rituels et les sacrifices, l'écriture maya, le calendrier aztèque, les vases Mochica. Après une absence de deux ans en raison de travaux, la statuette qui a servi de modèles à l’album de Tintin « L’oreille cassée » est à nouveau exposée. Même chose pour la momie qui ainspirélepersonnagede RascarCapac danslabédé, toujoursdeTintin : « Les sept boules de cristal ». Désormais, cette momiea été mise en relation avec les éléments funéraires qui lui appartenaient jadis. Parmi les autres objets à voir, on peut découvrir le plus ancien kayak inuit du monde, ainsi que la figure assise en terre cuite grandeur nature d'El Zapotal au Mexique, les céramiques Mochica du Pérou et bien d'autres choses, toutes aussi intéressantes exposées au Musée Art & Histoire de manière permanente. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : UNTOLD STORIES – DESIGNERS FEMMES 1880 - 1980

C’est la première fois qu’une exposition rassemble les réalisations de plus de 50 femmes designers et créatrices ayant exercé en Belgique entre 1880 et 1980. Grâce à des recherches approfondies, les pièces présentées, provenant de divers musées et collections privées, sont issues d’un vaste éventail de disciplines. Plusieurs d’entre elles n’ont jamais été montrées au public auparavant. Les exemples vont des productions méconnues de Maria Sèthe à l’Art Nouveau belge, en passant par la typographie moderne et audacieuse d’Hélène Denis-Bohy pour ses pamphlets féministes imprimés à La Cambre, d’extraordinaires céramiques de la Belle Époque conçues par des designers formées dans la première école professionnelle pour femmes de Belgique et des dentelles en raphia anonymes réalisées dans des écoles missionnaires congolaises. L’exposition met en lumière la créativité débordante mais sousestimée des femmes dans divers domaines de l’artisanat et du design, à travers un angle thématique original. En mettant l’accent sur la visibilité, l’exposition explore la manière dont les femmes ont utilisé le design comme moyen d’autonomisation, en signant leurs créations, en participant à des expositions et en contribuant à des progrès significatifs dans ce domaine. Leur travail est présenté comme un témoignage de leur résilience, de leur inventivité et de leur créativité. En parallèle, l’exposition aborde l’invisibilisation des femmes designers. Leur rôle a souvent été occulté pour des raisons de normes sociétales, de classe sociale ou parce qu’elles travaillaient dans l’ombre ou en collaboration. Cette exposition met en lumière des exemples de contributions négligées ou oubliées qui ont conduit à la méconnaissancedeleurtravail.L’expositions’intéresseégalementàla professionnalisation desfemmes designer, en retraçant leur parcours au sein des institutions éducatives (en tant qu’élèves et enseignantes), des structures et des réseaux pour se faire une place dans les cercles professionnels. Ce parcours révèle leur détermination et les moyens qu’elles ont mis en œuvre pour s’imposer dans un secteur majoritairement masculin. Enfin, le domaine de domesticité montre comment les femmes, souvent de chez elles et pour décorer leur intérieur, ont créé leur propre culture visuelle et matérielle, qui fut à son tour instrumentalisée ou considérée comme inférieure. Ces créations étaient motivées par des besoins fonctionnels, la tradition, une prétendue « vertu » ou un manque d’options sur le marché. Elles témoignent de l’ingéniosité dont les créatrices ont fait preuve, individuellement ou collectivement, pour exprimer leur vision. Une exposition à découvrir au Design Museum jusqu’au 13 avril 2025. Plus de détails sur le site www.designmuseum.brussels Place de la Belgique 1 – 1020 Bruxelles

EXPOSITION : JULIE CALBERT

Julie Calbert est née, vit et travaille à Bruxelles. Diplômée en communication et en photographie, elle a travaillé pour la presse belge et enseigne la photographie depuis plusieurs années. Elle collabore régulièrement avec des musiciens et des artistes de la scène internationale. Son travail a été présenté́ dans de nombreuses expositions collectives en Europe. En 2023, il a fait l’objet d’une commande et d’expositions personnelles au Centre d’Art Contemporain du Luxembourg Belge, à la galerie La Part du feu à Bruxelles et à la galerie DEUSS à Anvers. Dans une démarche qui mêle photographie, impressions, vidéo, installation, édition et plus récemment création ou modélisation d’environnements virtuels, Julie Calbert explore les relations entre mémoire, mouvement, corps et environnement. Elle aborde la photographie en alchimiste, aux moyens de divers traitements et altérations qui raréfient l’image, jusqu’à son absence. Silhouettes spectrales, apparitions furtives et souvent féminines, résurgence de gestes et visages en cours d’effacement confèrent une dimension abstraite à ce travail à la fois mental et incarné. Dans ses installations, les images se mêlent à des objets glanés ou sculptés à la matérialité́ accidentée (paysages miniatures, roches, montagnes, volcans...), dans une tension qui contribue au déploiement inattendu de récits sensibles. Son travail récent tend vers une abstraction encore plus radicale, quasi-paysagiste, dans un geste d’épure picturale. Elle propose une série composée de tirages, d’installations et d’objets liés au paysage. Les dimensions comme les échelles d’observation varient de l’horizon au microscope, et l’agencement dans l’espace rythme notre regard, du plus lointain au plus proche de la matière. Les teintes, choisies ou accidentelles, nous renvoient au tableau des élémentsavecsesors,argents, bleudeméthylène,vertsoxydésounoirscharbonneux.Del’iconographie scientifique elle emprunte la classification en planches, lamelles et clichés, puis articule ses images en série pour souligner tant leur périodicité́ que propriétés chimiques. Cette exposition est à voir à l’Enfant sauvage du 14 septembre au 15 décembre 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.enfantsauvagebxl.com

Rue de l'Enseignement, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : STÉPHANE BLANQUET

Pour la toute première fois à Bruxelles, le travail de Stéphane Blanquet,artistefrançaisprotéiforme àl’universsingulier, est mis en lumière dans une exposition marquante intitulée Écume mercure au plexus. Ce plasticien né en 1973, figure centrale d’un art à mi-chemin entre l’art brut et le figuratif, propose une réflexion à la fois troublante et captivante sur les corps morcelés et les paysages inquiétants. Ces éléments, qu’il aborde avec une vision métamorphosée, s’entremêlent pour former un organisme unique, questionnant profondément le spectateur. Ses créations ont déjà été largement reconnues et exposées dans des institutions culturelles prestigieuses, mais aussi dans des espaces alternatifs que ce soit en Europe ou en Asie. Ce qui rend cette exposition si particulière tient dans l’ensemble éclectique d’œuvres que l’artiste y présente. La diversité des médiums, allant du dessin à la peinture en passant par la tapisserie, apparait tel un hommage à la polyvalence de son approche artistique. Stéphane Blanquet demeure un artiste qui ne cesse de brouiller les frontières entre les styles, les médiums et les perceptions. Loin de se contenter de choquer ou de provoquer, il interroge la nature même de l’identité corporelle et spirituelle. Son art, profondément ancré dans l’imaginaire collectif, résonne comme une sorte de cri intérieur, une métamorphose permanente des formes et des émotions.Cequi rendsontravailsiuniquetientdanssacapacitéàprovoquerdesréactionsambivalentes. À la fois fascinantes et perturbantes, ses œuvres sont une invitation à se perdre dans les méandres de l’inconscient collectif, à revisiter les dualités de l’existence. Stéphane Blanquet ne cherche pas tant à raconter une histoire qu’à en dessiner les contours multiples, à proposer des fragments de récits que le spectateur doit assembler et interpréter selon sa propre sensibilité. Cette exposition ne se veut pas simplement une rétrospective du travail de ce plasticien, mais une véritable immersion dans un monde où les limites sont constamment redéfinies. Les corps fragmentés, les paysages énigmatiques, les scènes de fusion organique : tout ici pousse à une réflexion sur la nature du réel et de l’imaginaire. Écume mercure au plexus invite ainsi à une contemplation à la fois intellectuelle et émotionnelle, où chaque œuvre semble se transformer sous les yeux du spectateur. Son travail incarne un art du paradoxe, où la violence des formes rencontre la délicatesse du geste, où le grotesque coexiste avec une certaine poésie. Cette exposition, qui rassemble plusieurs aspects de son travail protéiforme plonge dans un univers en constantemutation.Pourles amateurs d’art contemporain,maisaussi pour ceux qui cherchent àexplorer de nouvelles perspectives sur la représentation du corps et de l’espace, cet événement apparaît comme une occasion de découvrir un artiste hors norme, dont l’œuvre continue de surprendre et d’interroger en profondeur. Elle est à voir à la galerie Huberty & Breyne jusqu’au 23 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.hubertybreyne.com

Place du Chatelain, 33 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION IMMERSIVE : BALLON WORLD ADVENTURE

Balloon World Adventure n’a rien d’une exposition ordinaire. Elle ajoute une dimension surprenante au terme immersif et jette un nouvel éclairage ludique sur l’expression qui ne se limite plus aux enfants. Derrière son succès dans divers pays se tient le concept créatif de Guido Verhoef et Roy Milo, qui se sont rencontrés non seulement en tant que professionnels avec six décennies d’expérience combinée dans le secteur de l’événementiel, mais aussi en tant que doux rêveurs animés d’une passion colorée pour le partage, l’art et de la créativité.

Tout a débuté par un simple appel téléphonique émanant de Roy Milo, PDG d’Art Hub, aguerri à la production de spectacles et d’événements grandioses, toujours en quête de défis. En tant que directeur artistique du groupe de percussions international Mayumana, il connaît l’importance du processus imaginatif autant que celui de l’organisationnel. De l’autre côté de la ligne, il a trouvé Guido Verhoef, un designer passionné et un leader artistique dans l’industrie du ballon, récompensé par de nombreux trophées pour l’ensemble de sa carrière et de records du monde. A quatremains, ils ont décidé de fournir du rêve dans un monde qui en manque cruellement et de monter un programme pour donner vie à leurs idées. Avec Balloon World Adventure, ils ont souhaité partager une expérience inédite pour laquelle ils ont bâti un monde fantastique qui soit à la fois tangible et accessible pour chacun, en faisant tout passer par le tactile et le visuel. Il s’agit d’utiliser le pulpe de ses doigts, de palper avec la main entière, de se rouler en étant certain de ne jamais se blesser et de se laisser éblouir par la beauté des couleurs. En allant encore plus loin, chaque participant devient par essence un agissant qui concrétise ses envies en les exhumant de ses rêves et de ses souvenirs pour concrétiser un voyage qui chemine à travers différents mondes connus ou qui le sont moins. La véritable aventure commence lorsqu’on pose un pied dans l’inconnu. La sensation de marcher dans une pyramide égyptienne, de traverser un ancien temple maya, de pousser la porte d’un restaurant new-yorkais et, même, de tamponner chaque continent sur le passeport qui est remis à l’entrée. Ici, il ne s’agit jamais d’une projection 2D ou d’une vidéo que le public observe, car il se trouve physiquement sur place. Toutefois, le côté le plus intéressant de ce voyage réside dans le fait que chacun devient partie intégrante de l'exposition, avec la particularité que l’ensemble est édifié avec 95 % d'air et le reste de caoutchouc 100 % naturel, conçu pour célébrer l’instant présent. Afin de permettre d’exprimer les émotions, le parcours dispose d’un mur de ballons sur lequel les visiteurs peuvent rédiger leurs rêves et leurs pensées. Pour ceux qui le souhaitent, des atelierssont proposésautant quedeskitsdeballons pour développer lacréativité des petitset des grands Chaque visiteur devient partie prenante de cette célébration Environ 400 000 ballons jalonnent un espace de près de 2000m2 en plein centre de Bruxelles, voilà la promesse de Balloon World Adventure à travers cinq salles qui symbolisent les continents pour un tour du monde singulier. Plus de détails sur le site https://balloonworld-adventure.com/

Place Rogier à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LA SCHTROUMPF EXPÉRIENCE

La Schtroumpf Expérience, une nouvelle exposition immersive, transporte les visiteurs dans l’univers enchanteur des célèbres petits êtres bleus. Avec une superficie de plus de 1.500 mètres carrés, le Palais 2 combine réalité augmentée et vidéo mapping pour offrir une immersion totale. Les visiteurs peuvent donc déambuler librement dans neuf zones thématiques, chacune offrant une perspective sur l’univers des Schtroumpfs. Ces derniers, créés par le dessinateur Peyo, ont vu le jour en 1958 dans le journal Spirou et soufflent maintenant les soixante-six bougies de leur gâteau d’anniversaire. En six décennies, ils sont devenus des icônes de la culture populaire, aimés par des générations d’enfants et d’adultes à travers le monde. La Schtroumpf Expérience a été conçue comme un hommage à cet héritage. Dès l’entrée, les visiteurs sont plongés dans l’univers pittoresque du village des Schtroumpfs, avec ses célèbres maisons en forme de champignons. Les effets de réalité augmentée permettent de donner vie à ces bâtisses en les rendant encore plus vivantes. Les sentiers secrets de la forêt enchantée plongent le public dans un environnement à nul autre pareil, peuplé d’arbres géants et de plantes exotiques, où chaque pas dévoile de nouveaux émerveillements. L’interactivité surprend le public à chaque étape de la promenade. Bien entendu, le voyage à travers l’univers des Schtroumpfs ne se veut pas seulement visuel. Les créateurs du concept ont intégré des éléments sonores pour enrichir l’atmosphère. Le son des oiseaux, le bruissement des feuilles ou, encore, les rires des Schtroumpfs accompagnent petits et grands tout au long de leur exploration, les entraînant dans un monde à part. Au-delà de l’aspect ludique, la Schtroumpf Expérience propose de surcroît un volet éducatif. Les visiteurs peuvent découvrir un panel d’informations sur l’origine des Schtroumpfs et leur évolution au fil des décennies, ainsi que des anecdotes sur Peyo, leur créateur. Bien entendu, le Grand Schtroumpfs joue un rôle pondérant dans ce voyage du haut de ses 542 ans d’altitude et cette exposition le met à l’honneur. Il y a également la Schtroumpfette, qui fait parfois tourner la tête à tout ce petit monde. Elle apparaît pour la première fois en 1967 dans l'album bonnement intitulé La Schroumpfette, créée par le sorcier Gargamel pour semer la zizaniedansle village des Schtroumpfs. Il convient de souligner qu’elle nes'exprime pas en schtroumpf, mais en langage humain, dans le premier récit où elle apparaît. Que vous soyez un fan de longue date ou que vous découvriez cet univers pour la première fois, la Schtroumpf Expérience vous propose un voyage extraordinaire au cœur d’un monde empreint de magie bleue. Alors, prêt à enfiler votre bonnet blanc et à rejoindre les Schtroumpfs dans leur aventure ? Cela se déroule à Brussels Expo. Voyez les modalités pratiques sur le site www.schtroumpfexperience.be.

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : COMME SUR DU VELOURS

Le Musée Horta accueille une exposition exceptionnelle, en invitant cinq créateurs à investir les murs du célèbre lieu. Après le succès retentissant de l’exposition Reculer les murs, cette édition met en lumière le velours, un matériau riche et texturé. Les artistes Louisa Carmona, Flore et Pauline Fockedey, Elise Peroi et Marc Van Hoe se sont vu proposer d’imaginer des œuvres inédites, chacune intégrée dans une pièce spécifique de l’édifice. On le sait, le textile faisait écho à l'affection particulière de Victor Horta pour les tissus, qu'il utilisait abondamment dans ses créations. Ce choix s’inscrit également dans une perspective architecturale intime. Au XIXème siècle, les théoriciens de l’art considéraient le textile comme une matière à partir de laquelle les ornements prenaient vie. Cette exposition cherche donc à explorer et à réinterpréter cette relation intrinsèque sous une loupe actuelle. Le velours, souvent associé à l’ameublement, sert de fil conducteur à ce projet. Néanmoins, les artistes se détournent ici de ses usages traditionnels pour l’explorer sous des concepts inédits. Cette exposition est évidemment une invitation à redécouvrir le Musée Horta sous une nouvelle lunette, tout en se voulant une expérience qui ne manquera pas de captiver et d’inspirer les amateurs d’art et de design. Elle est à voir à la Maison Horta du 13 septembre 2024 au 30 mai 2025, Plus détails sur le site www.hortamuseum.be Rue Américaine, 27 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : JUSQU’ICI TOUT VABIEN

À quatorze ans, Doug Swieteck n’a rien pour lui. Il vient d’emménager dans une nouvelle petite ville de l’État de New York, où il ne connaît personne. Son père, autoritaire et distant, ne lui prête guère attention. De son côté, sa mère apparaît telle une ombre dans le foyer, impuissante à changer quoi que ce soit. La famille, déjà mal en point, est secouée par l’absence de son frère aîné, parti combattre au Vietnam. Et pour couronner le tout, son autre frère, véritable brute, passe ses journées à lui rendre la vie impossible. Dans cette période de la fin des années 1960, Doug doit faire face à une série de défis qui paraissent insurmontables. Leur maison manque cruellement d’argent, et à l’école, les choses ne s’arrangent pas non plus. Doug est la cible des moqueries, des coups, et des professeurs qui semblent avoir déjà abandonné l’idée de l’aider. C’est un « voyou maigrichon », disent-ils. Un gamin sans avenir. À la maison comme à l’école, tout le monde semble s’être forgé une opinion définitive sur lui. Peu importe ce qu’il fait, rien ne semble pouvoir changer cela. Mais Doug refuse de se résigner. Sous cette carapace de délinquant en devenir se cache un jeune garçon sensible, assoiffé de découvertes et de savoir. Et c’est dans un lieu inattendu qu’il trouve un peu de répit : la bibliothèque municipale. Le samedi, cet endroit devient son refuge. Découvrez l’exposition de l'adaptation en bande dessinée du roman Jusqu'ici tout va bien de Gary Schmidt, réalisée par Nicolas Pitz aux Éditions Rue de Sèvres. Il s’agit d’une suite indirecte de The Wednesday Wars et se colle aux pas du protagoniste, un personnage secondaire du premier livre au cours de sa nouvelle existence. Le Centre belge de la bande dessinée propose une exposition autour de cet univers. Elle est à découvrir jusqu’au 1er décembre 2024. Plus de détails sur le site www.cbbd.be

Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : CASABLANCA EXPRESS

Rebel Spirit est né en 1989 à Casablanca, où il a grandi et vit toujours. Après avoir fait ses classes dans le graffiti, l’artiste étudie le graphisme à l’École des Beaux-Arts de Casablanca. C’est alors qu’il commence à recréer, à partir de personnages hauts en couleur, le monde qui l’entoure, à mille lieues des représentations stéréotypées que nous pouvons parfois avoir. Jeune artiste plasticien passionné par l’art urbain et la culture underground, Rebel Spirit explore diverses techniques picturales comme le dessin, l’illustration, la peinture à l’huile et l’aquarelle. Artiste prolifique et éclectique, il se distingue par sa versatilité et par les techniques expérimentales qu’il emploie. En image, Rebel Spirit combine différentes méthodes visuelles telles que l’animation, la bande dessinée, la pixilation et le compositing. Ses œuvres, riches et denses, sont souvent une transposition de la réalité, offrant une multitude de sens à interpréter par le spectateur. Dans le cadre de sa nouvelle exposition « Casa Express », il vous invite à plonger danssonunivers artistique, oùchaquepièceraconteune histoireet rend hommageàlarichesse culturelledesavillenatale.Uneexpositionàdécouvriràl’EspaceMaghdu12septembreau8novembre 2024. Plus de détails sur le site www.espacemagh.be

Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JEAN POUCET

Né en 1979 à Bruxelles, Jean Poucet a suivi des cours du soir de photographie en promotion sociale à l’école Agnès Varda, anciennement nommée École de Photo de la ville de Bruxelles. Sorti diplômé en 2009, il travaille depuis au service Communication du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme photographe. Il a rassemblé une série de clichés sur la Gaspésie, région qui se situe à plusieurs heures de voiture des principaux centres urbains tels que Montréal et Québec. En 2022, il a eu l’occasion devisitercettemagnifiquepartieduCanada,quilonge le Saint-Laurent. Péninsule caressée par les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent au Nord, du golfe SaintLaurent à la pointe et de la baie des Chaleurs sur sa partie Sud, elle offre des paysages superbes et contrastés. Il ne pouvait pas passer à côté en tant qu'artiste, bien que les personnes occupent une place prépondérante dans sa pratique. Pour voyager léger et élever le niveau du défi, il a travaillé avec un appareil compact, un boîtier expert, le Sony Rx100 Mk7. Cette exposition se veut le résultat de ce voyage-challenge et est à découvrir au Théâtre Marni jusqu’au 16 novembre 2024. Voyez davantage d’informations sur le site officiel www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : MÉDAILLONS

Le Musée Art et Histoire possède une extraordinaire collection de vitraux, constituée de plus de trois cent cinquante œuvres datant du XIIIe au XXe siècle. Celle-ci demeurait peu étudiée et méconnue du grand public. Cet ensemble constitue une ressource importante pour l’étude du verre plat dans les anciens Pays-Bas et est maintenant analysé, valorisé et en partie exposé.

Cette exposition retrace, dans un premier temps, l’évolution technologique et artistique du verre peint. La seconde partie s’attache aux thèmes représentés sur les rondels. Ceux-ci sont souvent délicatement peints de scènes religieuses illustrant les saints patrons ou les scènes bibliques, ainsi que des représentations profanes répondant aux goûts nouveaux de la clientèle aisée qui se développe à l’époque. Les rondels forment parfois des séries, illustrant différents épisodes d’un même récit. Ils sont souvent inspirés de copies de tableaux de peintres réputés circulant sous forme de dessins. L’essor de la gravure et l’invention de l’imprimerie ont permis par la suite aux peintres-verriers d’avoir accès à de nouveaux modèles. Ces petits panneaux de verre incolore sont généralement circulaires, d’où le nom de médaillon ou rondel. Ils sont rehaussés d’un décor peint. Bien qu’ils soient actuellement méconnus, ceux-ci ont eu un grand succès dans toute l’Europe dès le XVe siècle. Leur petit format était idéal pour les insérer dans une vitrerie ou un vitrail. Les rondels exposés datent des XVIe et XVIIe siècles, période pendant laquelle les arts verriers des Pays-Bas et de la principauté de Liège étaient en plein essor. Enfin, l’exposition aborde la question des centres de production. Si, au cours des XVIe et XVIIe siècles, la production de rondels devient une industrie florissante dans les Pays-Bas, leur attribution à l’un ou l’autre atelier est souvent difficile. Pour distinguer le travail des peintres-verriers actifs à Anvers, Bruges, Gand, Malines, Bruxelles, Louvain, Liège et ailleurs, il faut se baser sur l’iconographie, la technique utilisée et le style, ou encore la provenance des pièces. Longtemps oubliée, la collection des MRAH est une véritable référence dans le domaine du vitrail en Belgique. Une sélection de médaillons issus de cette collection est à découvrir au MuséeArt & Histoire. Plus dé détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CHRISTOPHER KULENDRAN THOMAS

Pionnier de l’art post-IA, Christopher Kulendran Thomas a recours à des outils technologies de l’intelligence artificielle depuis une dizaine d’années pour créer une œuvre inclassable sur les fictions fondatrices de l’individualisme occidental. Ses tableaux métabolisent l’histoire de l’art colonial, devenu prépondérant au Sri Lanka depuis que sa famille, tamoule, a quitté le pays, en proie à un déchainement de violences ethniques. Safe Zone associe peinture et images télévisuelles auto-éditées, pour confronter les médias du soft power, tels que l'art et la télévision. Pour le Wiels, Kulendran Thomas présente exclusivement des créations récentes dont une série de tableaux de petite taille et une très grande toile, ainsi qu’une œuvre vidéo sur 24 écrans. Évoquant le travail de modernistes Sri Lankais comme Georges Keyt, dont on estime qu’ils ont apporté le cubisme sur l’île, les tableaux de l’artiste sont composés au moyen d’un réseau de neurones artificiels formés sur l’histoire de l’art colonial, introduit au Sri Lanka par les colons européens. Ces peintures représentent des scènes sur les plages de Mullivaikkal – peutêtre une fête qui aurait un peu dégénéré, peut-être un violent massacre. Des silhouettes peintes avec une émulsion photo réfléchissante surgissent de l’obscurité, dotées d’une présence spectrale, éclairées par la lueur chaude d’une œuvre vidéo sphérique intitulée Peace Core (2024). Réalisée avec Annika Kuhlmann, collaboratrice de longue date, Peace Core contient des images diffusées à la télévision aux États-Unis pendant plusieurs minutes, un matin particulier, il y a des années. Cette œuvre s’inspire du montage des vidéos corecore sur TikTok, dans lesquelles images et musique sont associées arbitrairement dans le but de produire un impact émotionnel, donnant du sens à ce qui n’en a pas. Mais les images qui apparaissent dans Peace Core ont bel et bien un sens, sont continuellement éditées, de façon algorithmique, en une méditation hypnotique, et synchronisées avec une bande son en constante évolution, composée au moyen d’outils IAafin qui remixent à l’infini les sons et la musique diffusés ce matin-là Un événement à découvrir au Wiels jusqu’au 5 janvier 2025. Plus de détails sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : GLADYS SAUVAGE

Gladys Sauvage est diplômée d’un Master en Tapisserie, Arts textiles à l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles en 2020. Elle a également acquis le certificat Styliste de mode à l’Atelier Chardon Savard de Nantes. La dentelle aux fuseaux est le médium au cœur de sa pratique artistique.Pourlavitrine delaCentrale,l’artiste questionne notre rapport au geste et à notre pouvoir de création en proposant une installation performative et évolutive. A quelques rues de la Grand-Place, berceau des dentellières, elle crée une dentelle aux fuseaux au sein de la vitrine, à l’image des dentellières bruxelloises. A la fin du XIXème siècle, les dentellières jouaient encore de leurs fuseaux dans les vitrines bruxelloises. L’ère industrielle puis l’automatisation ont aujourd’huirenducetartisanatpresqueobsolète.Plusassezrentables,lesdentellièresont disparu. Penser et construire son outil de travail est une manière pour l’artiste de se réapproprier ce savoir-faire. Elle fait corps avec son métier de dentelle tel une extension de ses mains. A travers cette technique d’antan au geste lent, Gladys Sauvage interroge le concept de production de masse et de rentabilité. De la finesse de la fibre textile à la dureté du bois, ce travail consiste à glaner, disséquer et reconfigurer vivants et non-vivants qui font notre écosystème. Une installation à voir à la Centrale du 19 octobre 2024 au 12 janvier 2025. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : HOSTING

L'exposition Hosting célèbre la diversité artistique de lascène bruxelloise actuelle en s'ouvrant à la ville, sa périphérie, ses artistes et ses publics. Conçue comme un immense cabinet de curiosités, cette exposition occupe tous les espaces de la Centrale. Inspirée par la Summer Exhibition, un événement annuel de la Royal Academy of London, cet événement repose sur un appel à candidatures adressé aux artistes basés dans la capitale, sans distinction de génération ou de discipline en arts visuels. Hosting présente et expose les œuvres d'artistes aux parcours divers, questionnant les notions d'hospitalité, de territoire, de solidarité et d'émergence dans le paysage artistique contemporain. En mettant en lumière ces thèmes, l’exposition propose également des conversations et des événements performatifs, offrant ainsi des espaces de dialogue et de réflexion pour les visiteurs. La sélection des œuvres exposées est assurée par un comité artistique et garantit une diversité de perspectives et une richesse de créations, reflétant la multiplicité des voix et des visions présentes chez nous. En ouvrant ses portes à une vaste gamme d'artistes et en intégrant des œuvres variées, voilà un lieu de rencontre et d'échange, où l'art va au-delà des frontières géographiques et sociales, pour renforcer les liens entre tout un chacun. L'engagement de la Centrale pour l'art contemporain se manifeste par cette initiative ambitieuse. La Centrale propose les travaux de Manon de Boer, Pélagie Gbaguidi, Juan Pablo Plazas et Richard Venlet du 10 octobre 2024 au 9 février 2025. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MADE IN BRUSSELS

Cette exposition explore les rapports entre la Révolution industrielle et l'économie, la politique et les rapports sociaux dans notre capitale et son impact qui se fait encore sentir aujourd’hui. Cet événement plonge les visiteurs dans le développement industriel de nos quartiers, illustrant de quelle manière la ville s'est transformée autour de ses industries majeures. En mettant en lumière quatre secteurs industriels essentiels, Made in Brussels offre une perspective détaillée sur l'évolution économique et sociale de la capitale belge. Le secteur du métal est l'un des premiers explorés dans l'exposition. L'ancienne Compagnie des Bronzes, site emblématique de cette industrie, sert de témoin privilégié de l'histoire métallurgique de Bruxelles. Les visiteurs peuvent découvrir les techniques et les machines qui ont façonné ce secteur, tout en apprenant sur les entreprises qui ont marqué l'époque et les conditions de travaildesouvriers.Lesecteurdubois,autrepilierindustrieldeBruxelles,estégalementmisàl'honneur. Élément essentiel à la construction et à l'aménagement urbain, le bois a joué un rôle crucial dans le développement de la ville. L'exposition présente des outils et des machines utilisés dans la transformation du bois, tout en retraçant l'histoire des entreprises et des artisans qui ont contribué à cette industrie. La confectiontextile,historiquement l'undessecteurs les plusimportantsde notrecité,occupe une place centrale dans Made in Brussels. Le public peut y découvrir les techniques de fabrication, les machines emblématiques du secteur et les produits qui ont fait sa renommée. L'exposition aborde également les conditions de travail des ouvriers textiles, tant à domicile qu'en usine, offrant un aperçu des réalités sociales et économiques de l'époque. Enfin, la production alimentaire, indispensable à une population urbaine en constante croissance, est également explorée. Ce module de l'exposition présente les machines et les techniques de transformation des aliments, ainsi que l'histoire des entreprises alimentaires bruxelloises. Les visiteurs peuvent comprendre comment l'industrie alimentaire a évolué pour répondre aux besoins d'une population croissante et diversifiée. Chaque module est articulé autour dedeuxmachinesvedettes,permettant dedévelopper unesériedethèmesvariés.Cesmachinesillustrent les techniques de production, l'histoire des entreprises, la condition ouvrière, le travail à domicile ou en usine, et le commerce. La diversité de chaque secteur est mise en évidence à travers des produits manufacturés, offrant un aperçu tangible de l'évolution industrielle de Bruxelles. Cette exposition se veut uneinvitationàexplorer etàcomprendrelesracinesindustriellesbruxelloises,avecuneperspective enrichissante sur l'évolution de la ville et de ses habitants. En célébrant notre héritage industriel, Made in Brussels rappelle l'importance de ces secteurs dans la construction de l'identité et de la prospérité de la ville. Cette exposition est à découvrir de manière permanente à La Fonderie. Plus de détails sur le site www.lafonderie.be

Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : ELLIOTT ERWITT

Né Elio Romano Erwitt le 26 juillet 1928 à Neuilly-sur-Seine et décédé le 29 novembre 2023 à New York. Elliott Erwitt était un photographe exceptionnel, reconnu pour ses images en noir et blanc inhabituelles et son rôle de documentariste. Tout au long de sa carrière, il a capturé des événements socio-politiques majeurs tels que la visite de Richard Nixon en Union soviétique en 1959, les funérailles de John F. Kennedy en 1963 et l'investiture de Barack Obama en 2009. Après l'immense succès rencontré au Musée Maillol à Paris et à la Sucrière à Lyon, où des centaines de milliers de visiteurs se sont bousculés, l'exposition Elliott Erwitt marque un arrêt chez nous. Une rétrospective qui célèbre l'héritaged'undesphotographeslesplusinfluentsduXXesiècle,membreéminentdel’AgenceMagnum depuis 1954. Cet événement s’articule autour d’une sélection minutieuse de deux cent quinze clichés en noir et blanc et en couleur, qui mettent en lumière le génie artistique d’un homme qui ne tenait jamais en place et qui bourlinguait à travers les deux hémisphères. Divisé en huit sections, le parcours vous invite à découvrir les multiples facettes de son travail. Originaire d'Europe mais américain de cœur, il se voulait polyvalent, capturant à la fois l'intime, le journalistique et le publicitaire. Sa lentille a immortalisé des moments emblématiques et des personnalités telles que Marilyn Monroe, Jackie Kennedy, Charles de Gaulle et Ernesto Che Guevara. Son regard unique mêlait subtilement humour et émotion, saisissant ainsi laquintessence delaviequotidienne. Il naviguait avecaisanceentre des œuvres personnelles et des commandes, soulignant les multiples dimensions de son art au-delà de la simple distinction entre le désir personnel et l’injonction. Les thèmes, soigneusement sélectionnés par l'artiste lui-même, offrent un aperçu de sa vision unique et de sa manière de les élaborer. Enfin, la reconstitution de son atelier à la fin du parcours transporte les visiteurs dans son studio new-yorkais, proposant un aperçu rare de son lieu de gestation. Avec une carrière s'étalant sur huit décennies, il a réalisé environ six cent mille négatifs, dont six mille sont conservés par l'agence Magnum. Son œuvre constitue un véritable trésor patrimonial, témoin de moments historiques. Son approche à la fois esthétique et narrative a façonné l'art de la photographie contemporaine. L'exposition à la Grand Place de Bruxelles se veut avant toutuneopportunitédese confronterà sonregarduniqueet àexplorerl'œuvredecet artiste exceptionnel jusqu’au 5 janvier 2025. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.expoelliotterwitt.com

Grand Place, 5 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : L’EUROPE ET LA GUERRE DE TRENTE ANS

A la Maison de l’histoire européenne du parc Léopold se tient jusqu’au 12 janvier 2025 une exposition sur la guerre de Trente Ans. Elle met en valeur 150 objets présentant les protagonistes du conflit, le rôle des arts, les mécanismes de la guerre et les horreurs qui en découlèrent pour l’Europe entière, mise à feu et à sang de 1618 à 1648.

Bellum et Artes,laguerreetlesarts,estnéd’une collaboration à l’échelle européenne impliquant douze musées et instituts de sept pays : la Suède, l’Allemagne, la Pologne, la République tchèque, l’Italie, l’Espagne et la Belgique qui ont uni leurs efforts pour examiner le rôle particulier des arts en temps de guerre. Chacune des institutionsimpliquéesreprésente une région distinctede l’Europe touchée par la guerre de Trente Ans. Première guerre européenne déclenchée, comme la guerre de 14-18, par un petit pays, la Bohème, rattachée au Saint Empire germanique.

Le feu aux poudres

Ce qui mit le feu aux poudres en 1618 fut l’abrogation d’une paix religieuse entre protestants et catholiques en Bohème, dans l’actuelle Tchéquie. Suite à la remise en cause de leur liberté religieuse, les représentants des Etats de Bohème, protestants, défenestrèrent du château de Prague, le 23 mai 1618, les trois gouverneurs catholiques du Saint Empire qui les dirigeaient. A la mort de l’empereur Matthias l’année suivante, ils refusèrent de reconnaître son successeur Ferdinand II et proclamèrent roi de Bohème l’Electeur palatin Frédéric V, chef des protestants (1619). LaLiguecatholiquedeMaximiliendeBavièresemitenbranle.Elle écrasalesprotestantsprèsdePrague,àlaMontagneBlanche(8nov. 1620).

Ce fut le début d’une guerre générale qui allait embraser l’Europe en y mêlant les Danois, les Suédois, les états allemands, la France, l’Espagne, les Pays-Bas divisés et la Suisse,chacundéfendant lesintérêtsdesprotestantsoudescatholiques,laFranceelle-mêmejouant dans le camp des protestantscontre les Habsbourg du Saint Empire. Toutel’Europefut donc concernée. C’est l’Allemagne qui paya le prix fort de la guerre de Trente Ans et de sa paix signée par les traités de Westphalie en 1648, qui consacraient l’affaiblissement décisif de la puissance impériale.

Des armées de mercenaires

PlongéedansuneanarchiepolitiquequeMazarinetLouisXIVallaientexploiter,diviséereligieusement, l’Allemagne avait subi pendant trente ans les exactions incessantes des armées de mercenaires. Elle se trouvait en ruine, exsangue et dépeuplée.

C’est toute cette histoire à l’origine de l’Europe moderne que l’exposition tente de nous faire revivre, en mettant en lumière les œuvres d’art qui transitèrent d’un pays à l’autre, la plupart ayant été pillées par les armées de passage. Car la guerre coûtait cher, menée par des bandes de mercenaires qu’il fallait payer, et la récompense était souvent le pillage et la mise à sac des villes et des villages traversés.

L’art a la capacité de montrer les horreurs de la guerre, la douleur des gens, la mort et le désespoir avec une intensité poignante. On est remué par ces images et ces sculptures d’une vivacité oppressante. La guerre de Trente Ans fut une période traumatisante dans l’histoire européenne. Environ un tiers de la population du Saint Empire romain germanique avait succombé à la violence des champs de bataille, à la famine ou à la maladie. Les souffrances des civils ont été exacerbées par les attaques incessantes, les viols en chaîne et les pillages perpétrés par les troupes adverses ou alliées. Les artistes, s’inspirant de leurs propres expériences de guerre, ont représenté ces atrocités dans leurs œuvres, opposant délibérément l’horreur à l’attrait esthétique. Certaines scènes qu’ils nous ont laissées sont bouleversantes, telle cette femme nue violée par un officier qui la maintient de dos avec son épée ou cette autre qui dévore une cuisse humaine pour ne pas mourir de faim. Rien de nouveau, hélas, sous le soleil ! La guerre fait taire les consciences.

L’exposition accorde aussi une importance aux traités de Westphalie (1648), reconnus comme un jalon dans le développement du droit international. On peut considérer que 1648 a jeté les bases d’un ordre séculaire d’Etats européens souverains, avec la reconnaissance des Provinces Unies indépendantes et celle de la neutralité de la Suisse. La France et la Suède furent les grandes gagnantes des traités. Le lion suédois déversant du vin sur l’assemblée réunie pour signer les traités de Westphalie à Nuremberg en est le symbole. Le droit international est le fruit d’un long et douloureux processus d’apprentissage qui a commencé en 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans.

A voir jusqu’au 12 janvier 2025 à la Maison de l’histoire européenne du parc Léopold. Entrée gratuite tous les jours (y compris le dimanche) jusqu’à dix-huit heures, avec des visites guidées pour les groupes de dix personnes en anglais, français, allemand ou néerlandais sur le site historia.europa.eu.

Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : PLANET HAPPINESS

Planet Happiness est une nouvelle exposition immersive, fruit de la collaboration de partenaires prestigieux et de l’engagement exceptionnel d’experts de renom. Son but ? Inspirer, éduquer et sensibiliser le plus grand nombre au sujet de l’activité spatiale européenne, en alliant des technologies de pointe, les connaissances scientifiquesetunecréativitésansbornes.Partezdoncàladécouverte du bonheur et libérez l'astronaute qui sommeille en vous, au fil d’une aventure cosmique teintée d’intelligence artificielle et de réalité augmentée pour une immersion à 360°. Cette fusion des sciences et des arts utilise la beauté de l'espace comme toile de fond pour stimuler votre créativité. On le sait, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) est la porte d'entrée de l'Europe vers l'espace. Créée en 1975, elle se consacre à l'exploration et à l’exploitation pacifiques de l'espace au profit de l'humanité. Elle a pour mission d'orienter le développement descapacités spatiales del'Europeet deveiller àcequelesinvestissementsdans l'espace continuent de profiter aux citoyens. En collaboration avec vingt-deux États membres, elle tend à repousserlesfrontièresdelascienceetdelatechnologieetfavoriselacroissanceéconomiqueenEurope. L'espace est l'avenir et, grâce à l'ESA, nous en faisons tous partie. L’exposition propose une expérience unique où chaque visiteur devient acteur de sa propre aventure. Grâce à l'utilisation de technologies immersives,PlanetHappiness plongelepublicdansl'universfascinant del'espace.Lesvisiteurspeuvent ainsi explorer les merveilles cosmiques, interagir avec des simulations réalistes et participer à des ateliers interactifs qui éveillent la curiosité et l'enthousiasme pour l'espace. Au cœur de l'exposition, vous découvrirez des installations qui illustrent les dernières avancées scientifiques et technologiques en matière d'exploration spatiale et des animations en réalité augmentée pour visualiser des phénomènes astronomiques époustouflants, tandis que des modules interactifs offrent la possibilité de vivre l'expérience d'un astronaute en mission. Planet Happiness vise également à éduquer et à sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et sociétaux liés à l'exploration spatiale. Planet Happiness se dérouleaumajestueuxPalaisdelaDynastie,misexclusivementàdispositionparlaRégiedesBâtiments, sous l'autorité du Secrétaire d'État Mathieu Michel. Ce lieu emblématique accueille cette exposition novatrice, offrant une expérience inoubliable à ses visiteurs. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.planethappiness.be

Mont des Arts à 1000 Bruxelles

André Metzinger

EXPOSITION : MAGRITTE IMMERSIVE EXPERIENCE

René Magritte, né en 1898 à Lessines, en Belgique, est l'un des artistes surréalistes les plus emblématiques du XXe siècle. Sa carrière a été marquée par son approche unique de la représentation picturale et son exploration incessante des mystères de la réalité. À travers ses œuvres, il a défié les conventions artistiques, offrant au spectateur une expérience visuelle qui transcende les limites de la logique. L'une des caractéristiques les plus distinctives de son œuvre reste son utilisation fréquente d'objets familiers dans des contextes inattendus. Dans ses toiles, il dépeint des pommes flottant dans l'air, des pipes qui ne sont pas des pipes ou des hommes au visage caché par des pommes devenant ainsi des énigmes visuelles fascinantes. Cette démarche singulière cherche à remettre en question notre compréhension conventionnelle du monde qui nous entoure. René Magritte était également un maître de la technique, avec une précision méticuleuse dans la réalisation de ses peintures. Son style, marqué par des couleurs vives et des contrastes saisissants, a créé un univers visuel captivant. Les arrière-plans de ses tableaux sont souvent composés de ciels nuageux et d'espaces infinis, évoquant une atmosphère irréelle qui souligne le caractère onirique de son œuvre. Son art s'inspire fortement de sa fascination pour la philosophie, notamment le concept de la trahison des images" Une de ses toiles les plus célèbres présente une pipe avec la légende « Ceci n'est pas une pipe », soulignant la dissonance entre la représentation visuelle d'un objet et sa réalité tangible. Tout au long de sa carrière, René Magritte a également exploré le thème du mystère et du masque, utilisant fréquemment des personnages au visage voilé ou dissimulé. Cette obsession pour le voilement suggère une préoccupation profonde pour l'inconscient et la dualité de la réalité et de la perception. Après son décès, l’artiste a laissé un héritage pictural durable, influençant des générations d'artistes et laissant derrière lui un corpus de travaux qui continuent d'émerveiller et de susciter la réflexion dans le monde entier. Sa contribution exceptionnelle au mouvement surréaliste et son audace artistique ont solidifié sa place parmi les grands maîtres de l'art du siècle dernier, immortalisant son nom et son esprit novateur dans l'histoire de l'art. Outre un Musée à son nom près du Parc royal et une maison à Jette dans lequel il a passé quelques années après son retour de Paris, Bruxelles s’enorgueillie d’accueillir une exposition immersive qui revient sur ses toiles en plongeant le public à 360 degrés dans son univers, grâce à des projections numériques et à une scénographie inédite. L’opportunité de (re)découvrir près de trois cents œuvres différemment. Un ensemble reconstitué sur près de mille mètres carrés, passant au crible les événements majeurs de la vie de ce créateur hors-normes et son travail. Bien entendu, cette exposition n’est pas une exposition ordinaire, mais un défi virtuel bien plus surréaliste que certains le pensent. Elle se déroule à la galerie Horta dans le centre de la capitale. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.magritte-expo.com Rue du Marché aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : JULES FRANÇOIS CRAHAY - BACK IN THE SPOTLIGHT

Jules-François Crahay, né à Liège le 21 mai 1917 et décédé à Monte-Carlo le 5 janvier 1988, était un couturier méconnu du grand public, malgré son influence significative dans le monde de la mode. Sa carrière débute dans les années 1930 à Paris, où il étudie, avant de retourner en Belgique pour travailler aux côtés de sa mère. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier, mais cela ne l'empêche pas de poursuivre sa passion pour la création vestimentaire. En 1951, il tente de lancer sa propre Maison à Paris en collaboration avec Germaine de Vilmorin, mais cette initiative n'aboutit pas à un succès commercial. Il rejoint ensuite la Maison Nina Ricci, dirigée par Robert Ricci, où il reste pendant une décennie. C'est avec la collection féminine Tomboy en 1959 qu'il obtient son premier succès notable. Par la suite, il travaille chez Lanvin pendant environ vingt ans, créant des collections remarquées, notamment celle de 1964. L'influence de Jules-François Crahay sur la mode française demeure indéniable. Il introduit un style léger, ludique, romantique et légèrement théâtral, mais toujours méticuleusement maîtrisé. Ses créations attirent l'attention de personnalités telles que Claudia Cardinale, la princesse Paola et même Jackie Kennedy. Son indépendance d'espritetsacréativitésingulièretracentlavoiepourd'autres créateurs belges tels que Martin Margiela, Olivier Theyskens et Nicolas di Felice, qui dirigent aujourd'hui des maisons de couture renommées à Paris. Bien que JulesFrançois Crahay ait été injustement oublié pendant de nombreuses années, un musée lui consacre enfin une exposition, offrant aux amateurs de mode une opportunité unique de découvrir son travail. L'exposition met en lumière sa collection unique, composée de soixante-cinq silhouettes, accompagnées de croquis, de photographies, de films et de documents d'archives. Ces éléments ressuscitent la figure et l'œuvre du couturier, laissant entrevoir son impact durable sur le monde de la mode.Ainsi, l'héritage de Jules-François Crahay perdure, soulignant son empreinte indélébile sur la mode contemporaine. Son influence sur la scène de la haute couture et duprêt-à-porter continued'inspirer denombreuxcréateurs,assurantainsisaplaceparmi lesgrandsnoms delamodebelgeetfrançaise.L'exposition"Jules FrançoisCrahay-Backinthespotlight"estàdécouvrir au Musée Mode & Dentelle jusqu’au 10 novembre 2024 rappelle son génie et sa singularité dans l’univers de la haute couture et rappelle son importance historique dans le monde de la mode. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Banksy, l'artiste énigmatique dont l'identité demeure un mystère,amarquélemondedel'artcontemporainparson style distinctif et son engagement social. Ses œuvres, souvent politiquement chargées, se manifestent à travers des graffitis, des peintures murales et des installations provocantes. En dépit de son succès mondial, Banksy reste dans l'ombre, se cachant derrière le voile de l'anonymat. Son talent artistique transcende les frontières conventionnelles, fusionnant l'art de la rue avec une critique audacieuse de la société. Ses images emblématiques, telles que la fillette relâchant un ballon en forme de cœur ou le manifestant jetant un bouquet de fleurs, sont devenues des symboles de la contestation pacifique et de la quête de justice sociale. Banksy utilise l'art comme moyen de communication, mettant en lumière des questions cruciales telles que les inégalités sociales, les conflits politiques et les méfaits environnementaux. Ses œuvres transmettent souvent un message puissant, incitant le spectateur à réfléchir sur le monde qui l'entoure. L'artiste se sert de l'espace urbain comme supports, transformant des murs gris en toiles vibrantes qui suscitent la réflexion. Sa renommée mondiale n'a pas émoussé son engagement envers l'anonymat. Sa capacité à rester incognito malgré la célébrité témoigne de son désir de focaliser l'attention sur ses créations plutôt que sur sa personne. Cette mystérieuse aura entourant sa personne alimente le mystère et l'intrigue, renforçant l'impact de ses œuvres dans le monde entier. Bien que certaines critiques considèrent son travail comme purement subversif, d'autres louent son ingéniosité et son audace. Son influence sur le street art contemporain est indéniable, ouvrant la voie à de nouveaux dialogues sur la place de l'esthétique dans l'espace public et son pouvoir de provoquer des changements sociaux. The World of Banksy propose une exposition qui rassemble le plus grand nombre d’œuvres murales grandeur nature de cet artiste. Ces œuvres reconstituées à la perfection, ainsi que d’autres pièces relatant la riche carrière de Banksy, ont été installées dans les locaux mythiques d’une ancienne maison de tissus au cœur de la ville de Bruxelles. On le sait, la plupart des travaux exposés et reconstitués à l’identique d’après des photographies ont disparu. Une occasion unique de faire connaissance avec la figure la plus énigmatique du monde de l'art moderne ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : EXPERIENCE EUROPE

Le travail, les priorités et les principales politiques de la Commission européenne sont des éléments cruciaux pour la construction et le fonctionnement. LaCommission européenne est l'une des institutions clés de l'Union, responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques internes. Son rôle consiste à veiller à ce que les traités et les décisions prises par les États membres soient appliqués de manière cohérente dans tous les pays. Son travail repose sur plusieurs piliers fondamentaux.Asavoir, la Commission est chargée deproposer de nouvelles politiques et de réviser celles existantes. Elle s'efforce de promouvoir le bien-être économique et social des citoyens européens, tout en respectant les valeurs et les principes sur lesquels ratifiés par les Etats membres. Elle élabore de fait un programme de travail quinquennal, définissant ses priorités pour la période à venir. Ces dernières peuvent varier en fonction des circonstances et des défis auxquels l'Union est confrontée. Par exemple, l'une des priorités de la Commission actuelle est la relance économique post-COVID, la transition vers une économie verte et la numérisation. Une fois que de nouvelles décisions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, la Commission est chargée de les mettre en œuvre. Cela implique la coordination avec les pays affiliés, la gestion des fonds de l'UE et la surveillance de la conformité. Bien entendu, les principales politiques de la Commission européenne demeurent vastes et variées. Elles comprennent l'Union économique et monétaire (UEM, la politique agricole commune (PAC.), la politique de cohésion qui contribue au développement économique et social des régions de l'UE en finançant des projets d'investissement, la politique environnementale, la politique de concurrence, la politiquedemigrationetlapolitiquedenumérisation.Chacuneévolueenfinavecletempspourrépondre aux défis changeants. Une exposition aide à saisir ses mécanismes de manière ludique et interactive. Elle est accessible tous les jours (saufs jours fériés) gratuitement de 10 à 18 heures. Voyez les détails pratiques sur le site www.commission.europa.eu

RueArchimède, 1 à 1000 Bruxelles

André Metzinger

EXPOSITION : ARTCONTEST

La Maison des Arts de Schaerbeek est heureuse d’accueillir les dix jeunes lauréats et lauréates du Prix ArtContest, qui fête ses vingt ans cette année. Piloté avec passion par Valérie Boucher, il révèle chaque année des talents qui s’inscriront pleinement sur la scène artistique. La Maison des Arts a accueilli plusieurs d’entre eux dans ses précédentes expositions thématiques : Adrien Lucca, le collectif Void, Oriol Vilanova, Ariane Loze, Tatiana Bohm ou Florian Kiniques. Habituellement, les expositions se construisent in situ, longtemps en amont, unissant ou contrastant les projets artistiques et les pièces patiemment restaurées de la maison. Pour les artistes d’ArtContest, il s’agit ici d’un dialogue nouveau entre leurs œuvres et les espaces de cette maison classée. D’horizons variés (francophones, néerlandophones, d’origines différentes et dont trois d’entre eux habitent à Schaerbeek), les artistes aborderont des thèmes variés tels que les tabous et stéréotypes liés à l’identité, le commerce, le marché noir, notre relation au monde, l’intelligence artificielle et autres questions politiques, culturelles et sociales actuelles. Une exposition à découvrir à la Maison des Arts du 18 septembre au 10 novembre 2024. Voyez davantage de détails sur le site officiel www.lamaisondesarts.be

Chaussée de Haecht, 147 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : PRISON, CHAMP / HORS

CHAMP

Cet accrochage associe des artistes et des personnes incarcérées qui posent leur regard sur la prison. Des regards intimes et critiques, des regards qui nous confrontent aux réalités de la vie en prison ou à proximité, tout en ouvrant à d’autres champs. Des détenus traduisent ici leurs expériences et émotions. Les participants à la formation qualifiante, mise en place par le Service Laïque d’Aide aux Justiciables et aux Victimes [SLAJ-V] et l’École de Photographie et de Techniques Visuelles Agnès Varda, s’emparent de l’appareil photo pour capturer des éléments de leur environnement et de leur quotidien à Haren et Forest. Des images personnelles et collaboratives qui s’exposent sous le titre Beyond Fences/Beyond Windows. C’est également à la prison de Forest que se sont tenus les ateliers Murmuziek (portés par le Jacques Franck) qui ont vu un collectif se former, expérimenter et imaginer, puis travailler à la production d’un album et de clips avec très peu de moyens. Des artistes contribuent aussi à rendre visibles ces réalités dissimulées. Céline Cuvelier transpose les témoignages de femmes incarcérées, à qui elle propose des ateliers créatifs depuis 2015, dans sa pratique artistique. Sa série Berkendael se construit au fil de ces rencontres hebdomadaires. Même travail au long cours pour Camille Seilles qui, pendant trois ans, a documenté la construction du village pénitentiaire de Haren, notamment auprès des habitants oubliés de ce territoire qui s’est radicalement transformé. La prison est un hors-champ que ces personnes privées de liberté et ces artistes participent à placer dans le champ de la société. Une exposition à découvrir au Centre Culturel Jacques Franck jusqu’au au 8 décembre 2024. Plus de détails www.lejacquesfranck.be Chaussée de Waterloo, 94 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : MULTITUDE

Alexandre Farto, connu sous La signature Vhils, a passé sa jeunesse à Seixal, une banlieue en pleine mutation de Lisbonne. Dès l'âge de quatorze ans, il s’initie au graffiti et commence à en faire usage pour exprimer ce qui le taraude. Après avoir entamé des études de graphisme et d'animation 2D/3D, il quitte sa ville natale en 2007 et s'installe à Londres, qui lui apparaît comme un Eldorado. Là, il poursuit ses études aux Beaux-Arts au prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design. 2008 marque un tournant décisif dans son parcours. Dans le cadre du Cans Festival, une des œuvres de la série « Scratching the Surface » est exposée à côté de celle de Banksy, figure emblématique du street art. La photo des deux travaux côte à côte fait la une du journal The Times, offrant au jeune créateur une reconnaissance quasi-immédiate et internationale. Il en profite pour explorer et innover dans son art. Il est notamment reconnu pour sa technique unique de « carving » ou gravure murale, où il sculpte directement dans les murs pour imposer des portraits saisissants et évocateurs. Son approche révolutionnaire, qui allie destruction et création, confère à ses œuvres une profondeur poétique et une esthétique marquante. Son se caractérise par une fusion de différentes techniques : gravure, collage, peinture et installation. Cette diversité lui permet de traduire avec une intensité rare les histoires humaines et les transformations urbaines. Son travail ne se limite pas aux murs des villes et s'étend aux espaces intérieurs, aux panneaux publicitaires et même aux objets trouvés. Ses travaux sont présents dans de nombreuses, de Lisbonne à Shanghai, en passant par Los Angeles et Paris. Chacune de ses créations pose un regard singulier sur la mémoire collective, l'identité et les changements sociaux. Elles interpellent les passants et les incitent à reconsidérer leur environnement, pour y découvrir des récits cachés. Le MIMA lui consacre une exposition à la mesure de son talent, répartie sur plusieurs étages et amenant le public à circuler pour découvrir son travail à la fois puissant et profondément humain. Multitude se veut l’occasion d’offrir un aperçu de l’approche de cet homme, qui refuse la procrastination et qui s’inscrit dans son époque en revisitant sa grammaire. Une exposition qui se tient au MIMA jusqu’au 5 janvier 2025. Plus dé détails sur le site www.mimamuseum.eu

Quai du Hainaut, 39 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : HANS (JEAN) ARP & SOPHIE TAEUBER-ARP / FRIENDS, LOVERS & PARTNERS

Hans (Jean) Arp et Sophie Taeuber-Arp sont deux figures emblématiques de l'art moderne, dont la collaboration et l'innovation ont marqué le XXe siècle. Mariés en 1922, leur partenariat créatif s’est avéré une symbiose de créativité et d'expérimentation, influençant divers mouvements artistiques, notamment ledadaïsmeet le constructivisme. Hans voit lejour en 1886 à Strasbourg. Artiste polyvalent, il s'est illustré dans la sculpture, la peinture, la poésie et le collage. Il a cofondé le mouvement dada en 1916àZurich,uneréactioncontreleshorreursdelaPremièreGuerremondiale.Sonœuvre secaractérise par des formes biomorphiques et abstraites, reflétant une fusion harmonieuse entre l'organique et le géométrique. Ses sculptures et ses collages, souvent réalisés avec des matériaux naturels comme le bois et la pierre, incarnent une simplicité élégante et une fluidité formelle qui transcendent les frontières traditionnelles de l'art. Il est à l'origine d'un vocabulaire de signes aux allusions figuratives et ironiques. Sophie, née en 1889 à Davos, s’est révélée d'une incroyable diversité, excellant dans la peinture, la sculpture, la danse, le textile et le design. Formée à l'École des Arts Appliqués de Saint-Gall et à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle a développé une approche unique qui allie rigueur et liberté expressive. A quatre mains, le couple a élaboré des œuvres collaboratives qui défient les catégories artistiques traditionnelles. Leur maison-atelier à Clamart, près de Paris, est devenue un centre d'innovation, qui leur a permis de travailler côte à côte, inspirant et influençant d'autres plasticiens de leur époque. Les époux partageaient une vision commune de l'art comme un moyen de transcender les réalités matérielles, explorant la transformation et la spiritualité. Hans Arp a continué à expérimenter avec les formes et les matériaux tout au long de sa carrière, laissant un héritage durable dans le domaine de la sculpture abstraite. Sophie Taeuber-Arp, malgré sa mort prématurée en 1943, a laissé une empreinte indélébile dans le domaine du design et de l’art textile, ouvrant la voie à de nouveaux cheminements. Leurs travaux se distinguent par leur capacité à intégrer l'abstrait et le concret, le rationnel et l'intuitif, dans une harmonie visuelle qui continue de fasciner et d'inspirer. Leur personnalité symbolise la fusion parfaite de deux esprits, dont la quête incessante de beauté et de vérité a enrichi le panorama artistique. Leur héritage perdure, célébré dans les musées et les galeries du monde entier, témoignant de leur génie et de leur impact dans l'histoire de l'art. Bruxelles accueille une exposition rétrospective qui entend proposer une occasion unique de découvrir l'œuvre abstraite colorée et géométrique de Sophie Taeuber-Arp et les formes biomorphiques, les collages et les sculptures de Hans (Jean) Arp. Cela se passe à Bozart du 20 Septembre 2024 au 19 Janvier 2025. Voyez davantage d’informations sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : QUAND LA VOITURE DEVIENT

Une voiture peut-elle être considérée comme de l'art ? Tout dépenddecequ’ondéfinitpar art.AveclatendanceBauhaus, on a argumenté que l’art peut aussi avoir une fonction, plutôt que d'être simplement une simple esthétique Avec cela à l'esprit, il y a suffisamment d'arguments pour considérer les automobiles comme de l'art, bien plus qu'un simple moyen de locomotion. Les voitures sont d'abord dessinées. Non seulement par lesenfants et lesartistes,maissurtout par leurs concepteurs. Que ce soit l'imagination du concepteur, les données dans la soufflerie ou une équipe d'ingénieurs derrière un ordinateur, les véhicules sont finalement créés par des gens qui veulent réaliser unbel objet.Lesvoituressont dessinéesàpartirderien,mêmesilafonctionnalitéprimecommefonction principale, avec la beauté et l'évocation des émotions qui trottent dans les esprits. Les voitures les plus imaginatives sont souvent aussi construites à la main, parfois avec la minutie d’une sculpture. Cela rend de nombreuses voitures uniques, ne serait-ce que pour les différences minimes entre deux modèles identiques ou les améliorations apportées lors du processus de fabrication. On doit se rappeler que pendantl'entre-deux-guerres,leclient pouvaitdéciderquel carrossier pourraitfournirlechâssislemieux approprié. Une énorme quantité de temps, d'attention et de soin est également accordée au souci des détails. Pensez simplement aux mascottes sculptées qui étaient placées sur le radiateur et apportaient à la voiture encore plus de classe et de standing. De plus, les couleurs dans lesquelles les voitures sont peintes sont en elles-mêmes de l'art. En tenant compte des dimensions, des lignes stylistiques ou simplement d'unbolideitalienrougesangbrûlédanslarétine,lescouleursd'unevoiturepeuventafficher une palette de nuances changeantes qu’aucune peinture ne peut égaler. L'intérieur d'une voiture peut être extrêmement luxueux ou minimaliste spartiate. Cependant, la connexion entre une voiture et son conducteur et ses passagers demeurent essentiels. Une exposition à découvrir à Autoworld du 7 septembre au 15 décembre 2024. Voyez plus de détails sur le site www.autoworld.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION :ANAJOTTA

Habituée à collecter les images, les objets, les expressions, voire les traces sur un mur, elle fait de ce glanage une partie intégrante de sa pratique créative. Soutirant des éléments de ses propres expériences dans le monde, elle assemble ensuite ces fragments dans un ordre qui est strictement le sien. Rejetant toute notion d’autorialité ou d’autorité, Jotta considère que son œuvre est ce qui émerge alors qu’ellesesitueet seresitueconstamment dans le monde. L’œuvre d’Ana tisse les fils que constituent les petits événements de la vie. Elle est riche en détails, en pathos, en excentricité. Passionnément attentive, elle est dans une vigilance constante à l’égard de ce qui l’entoure, et quand un mot, un tissu ou une image spécifique croise son chemin, elle l’identifie comme porteur des traces d’une vie quotidienne – arborant la preuve qu’il a vécu quelque chose, il peut être inclus dans l’espace artistique. Si certains de ses dessins sont au crayon, sur papier, de nombreux autres, affranchis des confins de la page, existent en tant que broderies, cuir cousu, tissu décoloré, objets variés. Pour Ana Jotta, dessiner, c’est révéler – démontrer, découvrir ou étoffer les potentielles connexions en dormance entre diverses images et références. Pour elle, dessiner c’est aussi puiser – saisir, s’approprier, extraire du monde. Mais le simple acte consistant à tracer un trait, de la façon la plus élémentaire qui soit, est une manière de créer des liens, de mettre en rapport, et représente une métaphore appropriée de l’ensemble de sa pratique. Jotta enrichit le langage du dessin en inventant un champ où esquisses, points de couture, gribouillis, silhouettes, griffures et ciseaux contribuent à un écosystème de gestes qui se recoupent. Ils reflètent son approche artistique et incarnent son indifférence à l’égard des catégories et des frontières qui délimitent traditionnellement les registres esthétiques – notamment la distinction entre l’art et la vie. Une exposition à découvrir au Wiels jusqu’au 5 janvier 2025. Plus de détails sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION

: SPORT – HISTOIRE - SANTÉ

L'exposition consacrée au sport, à l’histoire et au sport se distingue par son approche multiple. En remontant aux origines de l'Antiquité, elle retrace l'évolution du sport jusqu'aux Jeux Olympiques modernes. Cette perspective historique met en lumière les transformations et les continuités dans les pratiques sportives à travers les siècles. Mais la singularité de cet événement réside également dans son volet médical. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir comment l'activité physique influence le cœur, les muscles, les articulations et même le régime alimentaire. Cette dimension scientifique est enrichie par des conférences et des ateliers interactifs. Cette exposition accorde une place d'honneur aux femmes dans le sport, célébrant leurs succès et leur évolution. Des pionnières aux championnes contemporaines, les parcours inspirants de ces athlètes sont mis en avant. Une section est également dédiée aux Jeux paralympiques, soulignant l'importance de l'inclusivité et des performances des athlètes handicapés. Le message final de l’exposition est clair : le sport est un remède puissant contre la sédentarité. En incitant à la pratique sportive, les organisateurs souhaitent promouvoir une meilleure qualité de vie, tant sur le plan physique que mental, et ainsi augmenter l'espérance de vie. L’accent est mis sur les bienfaits du sport pour tous, indépendamment de l'âge, du sexe ou des capacités physiques. Cette exposition s'adresse à un public vaste et diversifié. Les jeunes y trouveront des héros sportifs et des modèles inspirants, les aînés pourront se renseigner sur les bienfaits d'une activité physique régulière, et les personnes en situation de handicap découvriront des témoignages et des exemples de réussite qui encouragent à dépasser les limites. Une exposition à voir au Musée de la Médecine jusqu’au 15 décembre 2024. Plus de détails sur le site officiel de l’organisateur www.museemedecine.be

Campus Erasme – route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : TERRACOTA ARMY

En 1974, dans une modeste région de l'est de la Chine, des cultivateurs ont fait une découverte extraordinaire en creusant un puits. Ils ont mis à jour ce qui allait devenir l'une des plus grandes découvertes archéologiques du XXe siècle. A savoir, l'armée de terre cuite de l'empereur Qin Shi Huangdi. Une armée silencieuse, composée de quelque huit mille soldats, chevaux et chars, conçue pour accompagner le premier empereur de Chine dans l'au-delà. Le site, rapidement reconnu pour sa valeur inestimable, a naturellement été classé au patrimoine culturel mondial par l'UNESCO en 1987, garantissant ainsi sa préservation pour les générations futures. L'histoire de cette armée de terre cuite est aussi fascinante que mystérieuse. Façonnée entre 246 et 210 avant notre ère, sa réalisation a duré trentesix ans et a mobilisé environ sept cent mille ouvriers. Le mausolée de Qin Shi Huangdi, situé dans la province du Shaanxi, abrite cette horde qui devait protéger l'empereur dans l'autre monde et témoigner de sa puissance même après son décès. Chaque statue, d'une hauteur moyenne de 1,80 mètre, a été minutieusement sculptée avec des détails uniques, représentant une vaste diversité de personnages, des généraux aux fantassins, en passant par les archers et les cavaliers. Les chevaux et les chars complètent cette force puissante, renforçant l'impression de se trouver face à une véritable troupe prête à en découdre.

La présente exposition propose de plonger les visiteurs dans cet univers fascinant en alignant quelque trois cents reproductions de statues, de chars, d’armes et divers objets découverts dans les fosses de la nécropole de l’empereur. Ces reproductions, réalisées par des artisans chinois originaires de la région où les fouilles ont été menées, sont le fruit d’un travail minutieux, empreint d’un souci particulier de fidélité. Leur objectif vise à conserver la beauté et l’authenticité des pièces originales et offre aux spectateurs une expérience aussi proche que possible des véritables sculptures. A cela, l’événement se veut une immersion dans la Chine d’il y a 2.200 ans, à l'époque où l'empereur Qin Shi Huangdi unifiait le pays et jetait les bases d’une nation prête à perdurer à travers les siècles. Par le biais de ces œuvres, tout un pan de l’histoire nationale se dévoile, avec ses croyances, ses traditions militaires et son organisation sociale. L'exposition permet également de mieux comprendre les conditions de vie et de travail des artisans de l’époque, qui ont œuvré sans relâche pendant des décennies pour donner corps à cette armée, avec un soin particulier apporté à la finesse des expressions faciales autant qu’aux plis des vêtements, sans oublier les accessoires pour le combat, dont disposent les militaires. Le réalisme des statues atteste non seulement du savoir-faire exceptionnel des artisans, mais surtout de l'importance symbolique que revêtait cette armée pour l'empereur.

Cette exposition est à découvrir à Tour et Taxis jusqu’au 9 mars 2025. Voyez les détails pratiques sur le site www.terracotta-exhibition.com

Avenue du Port 86C à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : JEAN POUCET

Né en 1979 à Bruxelles, Jean Poucet a suivi des cours du soir de photographie en promotion sociale à l’école Agnès Varda, anciennement nommée École de Photo de la ville de Bruxelles. Sorti diplômé en 2009, il travaille depuis au service Communication du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme photographe. Il a rassemblé une série de clichés sur la Gaspésie, région qui se situe à plusieurs heures de voituredes principaux centres urbainstels que Montréal et Québec. En 2022, il a eul’occasion de visiter cette magnifique partie du Canada, qui longe le Saint-Laurent. Péninsule caressée par les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent au Nord, du golfe Saint-Laurent à la pointe et de la baie des Chaleurs sur sa partie Sud, elle offre des paysages superbes et contrastés. Il ne pouvait pas passer à côté en tant qu'artiste, bien que les personnes occupent une place prépondérante dans sa pratique. Pour voyager léger et élever le niveau du défi,il a travaillé avec un appareil compact, un boîtier expert,le Sony Rx100 Mk7. Cette exposition se veut le résultat de ce voyage-challenge et est à découvrir au Théâtre Marni du 21 août au 17 novembre 2024. Voyez davantage d’informations sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : L’ATELIER DU FAUX

Cette exposition vous plonge dans un univers fascinant où se mêlent réprobation et admiration. Depuis la Renaissance, les faussaires ont nourri la soif des collectionneurs avec des créations d’une habileté remarquable. Aujourd’hui encore, comme sur le marché de l’art, le commerce des objets de luxe et des biens de consommation doit rivaliser avec la maîtrise sophistiquée des faussaires. Avec l’essor des nouvelles technologies, les systèmes de copie se multiplient et l’anonymat libère les dérives. Les fake news etladésinformationdévalent ainsi une pente glissante avec une facilité déconcertante. À travers cette nouvelle exposition, la Wittockiana vous invite à explorer les paradoxes de la tromperie et de l’ingéniosité à travers les siècles. Cette exposition marie légèreté et profondeur, reflétant notre propre quête d’authenticité dans un monde d’illusions. Cela se déroule du 12 octobre 2024 au 2 février 2025. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.wittockiana.org

Rue du Bemel, 23 à1150 Bruxelles

EXPOSITION : STOCLET 1911, RESTITUTION

Nichée au cœur de Bruxelles, l'une des merveilles architecturales du début du XXe siècle, le palais Stoclet, connaît une nouvelle vie grâce à la magie du numérique. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009, cet édifice, pourtant méconnu du grand public, renaît dans toute sa splendeur à travers une reconstitution virtuelle minutieuse. Une équipe d’experts a passé près de deux ans à recréer les moindres détails de ce monument, offrant ainsi aux visiteurs une immersion totale dans les années fastes de 1911 à 1918, période où le palais brillait de toute sa gloire. Cette répliquenumérique,présentéesousformedefilm,plongelespectateur dans les intérieurs somptueux du palais, réalisés d'après des archives rigoureuses et une analyse approfondie de ses espaces. L'impression d'authenticité est frappante : le palais apparaît tel que Suzanne Stevens et Adolphe Stoclet l'avaient rêvé et conçu, entre art, design et architecture avant-gardiste. Pour comprendre l’importance de ce bâtiment, il faut remonter au tournant du XXe siècle, époque où Bruxelles devient un foyer de création artistique et architecturale. C’est dans ce contexte que le couple Stoclet confie la conception de leur demeure à l’architecte autrichien Josef Hoffmann, l’un des membres fondateurs du mouvement de la Sécession viennoise. Ce dernier imagine alors une véritable œuvre d’art total, où l’architecture, la sculpture, et l’ornementation se marient harmonieusement. Chaque détail du palais, du mobilier aux fresques murales, reflète cette volonté de perfection esthétique. Cependant, malgré son importance historique et son statut d’icône de l’Art nouveau et du modernisme, le palais Stoclet reste inaccessible au grand public, puisqu'il appartient encore aux descendants de la famille Stoclet. Cet isolement a contribué à entretenir un certain mystère autour de ce joyau. La reconstitution numérique vient ainsi combler une lacune en permettant, pour la première fois, une exploration virtuelle de ce lieu emblématique. La visite virtuelle propose une expérience qui permet de déambuler à travers ses différents espaces comme si l’on se retrouvait au temps où il accueillait les élites artistiques et intellectuelles européennes. On y découvre les célèbres mosaïques de Gustav Klimt, les sculptures en marbre, et les somptueux salons, sans jamais perdre de vue l’audace architecturale qui fait la singularité du bâtiment. Chaque pièce, chaque angle de vue semble transporter le visiteur dans un univers où l'art est omniprésent et les détails, infiniment travaillés. Cette exposition est également une occasion de réfléchir à l'avenir de la préservation du patrimoine. Les technologies numériques ouvrent des perspectives nouvelles en matière de conservation, en rendant accessibles des lieux autrement inaccessibles et en permettant une transmission culturelle à un public plus large. Le cas du palais Stoclet est exemplaire : grâce à son double numérique, ce trésor architectural échappe à l'usure du temps et devient un témoin immatériel du passé. Pour les amoureux d’architecture et d’histoire, mais aussi pour les curieux en quête de découvertes, cette reconstitution est une porte ouverte vers un monde disparu, un voyage dans le temps où l’art et la technologie se rencontrent pour faire revivre une œuvre unique et est à voir aux Halles Saint-Géry jusqu’au 5 décembre 2024. Votez tous les détails complémentaires sur le site www.hallessaintgery.be

Place Saint Géry

Andrea Cerasi

EXPOSITION : ALECHINSKY PINCEAU VOYAGEUR

Visage emblématique de l'art contemporain, Pierre Alechinsky continue d'occuper une place centrale dans le monde de la peinture, de la gravure et du dessin, même plusieurs décennies après avoir fondé avec d'autres artistes le groupe CoBrA, qui a marqué l'histoire de l'art européen. Né en 1927 à Bruxelles, il demeure bien davantage qu'un simple peintre. Pour beaucoup, il demeure un créateur qui a su réinventer sans cesse les codes de l'art moderne, tout en maintenant un lien profond avec l’histoire de la peinture. Ses œuvres, caractérisées par une fusion de l’expressionnisme, du surréalisme et de l’abstraction,sontimmédiatementreconnaissables parleurslignes gestuelleset leur utilisationfrappante du noir. L'artiste n'hésite pas à explorer de multiples médiums, passant de l'aquarelle à la gravure, du dessin à l'encre à la peinture à l'huile, chaque support étant un nouveau terrain de jeu pour ses expérimentations. Il a souvent associé ses œuvres à des marges, qu'il appelle des remarques marginales, où de petits dessins viennent dialoguer avec la composition centrale, créant ainsi un dialogue interne dans l'œuvre. Sa rencontre avec des artistes comme Karel Appel, Asger Jorn et Christian Dotremont dans les années 1940 a profondément influencé son approche. Ensemble, ils ont prôné la spontanéité et la liberté, loin des académismes et des conventionsrigides du monde d'après-guerre. Avec ses confrères, il développe un style où les formes sont souvent primitives, libérées des contraintes de la perspective traditionnelle. L'influence de l'art japonais se trouve également perceptible dans son travail. Fasciné par la calligraphie orientale, il a séjourné au Japon dans les années 1950, où il a réalisé un film sur la technique de la peinture à l'encre. Cette période a renforcé son approche gestuelle et l’importance accordée au mouvement spontané dans son travail. Depuis, il a intégré ces éléments dans sa pratique, leur donnant unerésonanceuniquedansl’art occidental. Malgrésonappartenanceàl'avant-garde, Pierre Alechinsky n'a jamais perdu de vue l'histoire de l'art, dialoguant sans cesse avec les maîtres du passé. Il a souvent revendiqué l’influence de grands artistes comme Paul Klee, Jean Dubuffet ou encore Joan Miró, tout en y apportant sa propre sensibilité et un regard nouveau. Son œuvre la plus célèbre reste sans doute Central Park, une gigantesque toile de près de trente mètres de long, réalisée en 1965 et inspirée de la célèbre forêt urbaine new-yorkaise. Cette œuvre monumentale reflète bien l’esprit de son art : un mélangedechaosetd’ordre,despontanéitéetdecontrôle,delignesmouvanteset decouleurséclatantes. Elle témoigne également de son attrait pour la nature et l’espace urbain, thèmes récurrents dans son œuvre. Aujourd’hui encore, Pierre Alechinsky continue d’exposer dans le monde entier. Ses œuvres se retrouvent dans les collections des plus grands musées, tels que le Centre Pompidou à Paris, le MoMA à New York ou encore le musée d'Art moderne de Bruxelles. En 2018, une grande rétrospective de son travail a été organisée à la Bibliothèque nationale de France, mettant en lumière son travail de graveur, une autre facette essentielle de son art. À 96 ans, rien ne semble l’arrêter, fidèle à cette quête d’infini qui a toujours animé son travail. Pour la première fois depuis son ouverture au public en 2010, la Fondation Boghossian présente une exposition solo consacrée à un artiste majeur européen du XXe siècle. Cet événement réunit un ensemble exceptionnel d’une centaine d’œuvres et de nombreux documents d’archives, rassemblés au cours des septante dernières années. Une exposition à découvrir à la Villa Empaim jusqu’au 16 mars 2025. Plus de détails sur le site www.villaempain.com Av. Franklin Roosevelt 67, 1050 Bruxelles Paul Huet

EXPOSITION : ANNIK LE PAGE

Annick Le Page peint depuis toujours des portraits de femmes dont la féminité́ navigue entre deux contradictions : la grâce et la beauté́ comme attributs del’éternel féminin, maisaussi lerefus d’êtreconsidéréescomme le symbole de la séduction dans le but d’acquérir des pouvoirs et des fonctions jusqu’ici réservés aux seuls hommes. C’est le sens des techniques mixtes qu’elle utilise : l’huile, caution du passé, mélangée à du mortier (sable) – matériau de construction incongru sur ces visages de femmes – mais signe là de solidité́ et de changement. Proche de cette femme dont elle fait inlassablement le portrait, si elle a bénéficié́ de l’enseignement de Waltraud Solonetz, la dernière élève de Kokoschka (Ecole de Vienne), Annik Le Page en a surtout retenu la force et la fermeté́ enseignées par le maître, jamais la violence ni la colère. Dans sa réalisation, par contre, l’artiste va souvent au-delà̀ de la peinture en ajoutant du mortier par exemple, question de durcir la matière, sans pour autant durcir le ton... L’ensemble de ses œuvres donne une impression de sérénité́, inhabituelle mais véritablement bienvenue dans notre monde violent, rapide et en perpétuel questionnement. Ses créations ont largement été saluées par les institutions et le monde des professionnels de l’art contemporain et elle s’est forgé une solide réputation dans les galeries grâce aux expositions permanentes qui lui sont dédiées en France (Paris, Megève, Saint-Paul de Vence), en Suisse (Genève), aux Etats-Unis (Californie), en Angleterre (Londres) et en Belgique (Bruxelles). Elle compte parmisesexpositionscollectivesrécentes:«LeSalondesIndépendants»àParis,«LeSalond’Automne » à Paris, le « 8ème Artex » à Osaka au Japon, « Les Chromalies » à Valence, « London Art Fair » à Londres, « Lineart » à Gand en Belgique. Ses toiles sont présentes dans de nombreuses collections privées aux USA (Seattle, Los Angeles, San Francisco), en Angleterre, Hollande, Belgique, Liban, Allemagne, Suisse et France. La Galerie Albert 1er accueille ses travaux du 2 novembre au 1 décembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galerie-albert1er.be Rue de la Madeleine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : AGGLOMÉRAT

Yorick Efira, diplômé de l'Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles, semble avoir toujours été porté par la création, comme une seconde peau. Dès l’enfance, il suit les traces de sa mère, elle-même artiste, et dessine avec une curiosité et une innocence qui ne l’ont jamais quitté. Son travail, tout en couleur et en texture, nous plonge dans un univers de paysages urbains, réels ou imaginaires, où chaque détail est sublimé, éveillant des souvenirs enfouis ou oubliés. Ce regard attentif, il l'a affiné dès ses jeunes années, lorsqu’il aimait se cacher sous la table pour observer le monde des adultes. Cette observation minutieuse le guide encore aujourd'hui.Penchésursescréations,unepincedans une main et un cutter dans l’autre, il assemble avec une précision millimétrée des morceaux de carton coloré, leur donnant vie dans des compositions en trois dimensions qui représentent des maisons et des immeubles. Il nourrit son inspiration dans les quartiers qui l’entourent, laissant surgir l’originalité de la banalité des briques qu’il observe pour en tirer des œuvres uniques. Bruxelles, avec ses bâtiments, ses rues et ses recoins familiers, se situe au cœur de ses élaborations. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on trouve à portée du regard ? Yorick Efira capte donc l’essence de la capitale belge pour laisser germer des maquettes et des peintures, recréant les petits éléments du décor urbain dans des univers miniatures fascinants. Chaque pièce devient de facto une nouvellemanièredereprésenterlamétropoleetd’offrirun hommage à la richesse de ses détails souvent effacés par le temps ou négligés par le regard des passants. Loin de se contenter d’une simple reproduction, il renouvelle sans cesse ses représentations, laissant toute latitude à son imagination qu’il refuse de brider. Donc, pas question de faire de la reproduction fidèle, mais de décoller du réel pour amorcer quelque chose de tangible, d’identifiable et, en même temps, décalé. Ce travail, minutieux et passionné, construit un dialogue entre l’espace, le temps et le rêve, où chaque spectateur peut retrouver un morceau de son propre parcours. Ses œuvres, bien que miniatures, demeurent vastes dans leur profondeur et leur richesse visuelle. Des découpes et des déchirures de carton expriment cette fois la grisaille et l'usure des murs, des emballages de pizza se métamorphosent en briques rouges, des boîtes d'allumettes habillent de jaune des balcons et des pinceaux éteints deviennent réverbères. Au demeurant,desmatièresinertesdonnent vieàl'hypnotique sarabande de nos rues réinventées. Son Bruxelles en kit est à découvrir jusqu’au 5 janvier 2025 au Micro Musée de la Frite. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.homefrithome.be Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : RAY K. METZKER

Ray K. Metzker, né en 1931 et élevé à Milwaukee, dans le Wisconsin, a développé très tôt une affinité émotionnelle avec la lumière tout au long de sa carrière photographique. Les vastes villes de Chicago et de Philadelphie ont offert à Metzker un monde d’opportunités à explorer, et ont permis à son astre de briller intensément dans un domaine où ses pairs et prédécesseurs, notamment ses professeurs Harry Callahan et Aaron Siskind à l’Institute of Design de Chicago, avaient déjà laissé leur marque dans les années 1950 et 60. Néanmoins, grâce à la formation qu’il a reçue dans cette école, fondée en 1937 à Chicago sous le nom de New Bauhaus par l’artiste et éducateur d’avant-garde hongrois László Moholy-Nagy, il a mis l’accent sur l’expérimentation et l’intégration des disciplines. Elle a offert un environnement riche pour Metzker afin de créer, construire et explorer la photographie à un niveau plus complexe qu’il ne l’avait fait auparavant. La rue est devenue pour lui un lieu d’expérimentation, de découverte des rythmes, des relations et des concepts qui l’ont inspiré tout au long de sa vie. De l’image la plus silencieuse d’une seule silhouette dans une rue de la ville à une composition à grande échelle de multiples images et bandes, l’approche visuelle libérée de Ray K. Metzker lui a permis de développer une grande maîtrise visuelle. Cette exposition à la Fondation A, la seconde grande exposition solo de Metzker en Europe après Light Lines, organisée par le Musée de l’Élysée à Lausanne en 2008, nous permet de le célébrer dix ans après sa disparition le 9 octobre 2014 en présentant cent quatorze photographies. Ces tirages en noir et blanc, avec des valeurs tonales d’une richesse incomparable, ont été réalisés par le photographe lui-même. Ils proviennent de la succession de Ray K. Metzker à Philadelphie en Pennsylvanie, ainsi que de la Galerie les Douches à Paris, qui le représente exclusivement en Europe. Plusieurs séries emblématiques sont rassemblées ici, dans les espaces de la Fondation A : The Loop (1957-1959), Europe (1960-1961), Early Philadelphia (1962-1964), Pictus Interruptus (1976-1980), City Whispers (1980-1983) et Composites à partir de 1964. Découvrez la ville comme lumière à travers l’objectif de Ray K. Metzker cet automne à la Fondation A jusqu’au 22 décembre 2024. Plus de détails sur le site www.fondationastichting.com Avenue van Volxem, 304 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : APRÈS LA PLUIE

Vingt-trois jours de pluie pour le mois de mai 2024. Un nouveau record qui n’a pas réjoui grand monde au printemps dernier ! Après le succès de sa première année thématique, le Musée des Égouts se penche sur un sujet très actuel : les précipitations ! L’objectif de cette nouvelle année est de sensibiliser le public aux solutions permettant de gérer les eaux de pluie de manière plus durable. En effet, en ville, l’eau a de plus en plus de mal à s’infiltrer dans le sol. Après la pluie s’intègre au sein même du parcours permanent du musée. Chaque salle traite d’une thématique bien précise liée à la pluie à travers une actualisation des panneaux et dispositifs existants. Comme à son habitude, l’équipe tient à mettre le sujet à la portée de toutes et tous en proposant des manipulations ludiques et en suscitant le questionnement. Les passionnés de photographies sont aussi à l’honneur avec Après la pluie. Dans un premier temps, le musée invite Eric Ostermann à exposer quelquesuns de ses clichés les plus emblématiques de Bruxelles sous la drache. Ce photographe bruxellois aime capturer notre capitale sous la pluie. En parallèle, le musée lance un concours photos dont l’objet est de proposer desclichésavecunangledifférent: poétique,énigmatique,drôlemaistoujours…pluvieux! Lesœuvres des finalistes du concours photos prendront place en janvier 2025, dans la galerie la plus underground de Bruxelles : le collecteur d’égout de la Chaussée de Mons. Enfin, Après la pluie se décline également à travers de nombreuses activités pour les familles avec les Family Sundays ou une série d’ateliers intergénérationnels pour les amateurs et amatrices de découvertes. Cela se passe jusqu’au 22 juin 2025 au Musée des Egouts. Voyez les détails pratiques sur le site www.sewermuseum.brussels

Porte d’Anderlecht à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : INARA LACE

Inara Lace, traductrice d'origine lettone, plonge dès qu’elle le peut dans un univers de formes, de couleurs et de textures. Bienquesa carrière professionnellelamène à jongler avec des mots, durant ses heures de loisirs elle explore une autre forme de langage : celui du collage, une discipline par laquelle elle s’exprime depuis plusieurs années. Ses œuvres racontent une histoire personnelle Celle d'une femme en quête de sens, partagée entre sa foi, ses questionnements intérieurs et une recherche constante de transcendance. À travers ses travaux, elle dévoile une sensibilité, où chaque élément, aussi simplesoit-il,trouve une placedans unrécit visuel plus vaste. Chaque morceau de papier, timbre ou emballage qu’elle utilise participe à sa narration et devient élément de communication.

L’art du collage : une mosaïque de vie

Lecollage,cettetechniqueconsistantàassemblerdivers matériaux découpés une surface plane, permet à Inara Lace de s’affranchir des limites traditionnelles. Ce mode d’expression offre une liberté créative où tout objet du quotidien peut être réinventé. Elle puise ainsi dans des magazines, des cartes postales, des emballages ou des pages de livres de quoi façonner des élaborations inattendues. Elle aime l’idée que chaque élément, détaché de son contexte original, puisse raconter un nouveau récit tout en trouvant une seconde existence. Ce qui était ordinaire pour beaucoup devient subitement métamorphose, objet d’étonnement ou symbolique. Ses compositions se caractérisent par un dynamisme visuel et un jeu subtil de couleurs et de textures. Dans ce qu’elle propose, la poésie tutoie l’humour, souvent à travers un regard critique mais bienveillant sur la place des femmes dans la société et leur évolution au fil des âges.

Une pratique en pleine expansion

L’attrait pour le collage ne cesse de croître dans la sphère de l’art contemporain. Une technique qui contribue à redéfinir les frontières du Beau. Bien que longtemps considéré comme mineur, le collage s’impose aujourd’hui comme une forme d’expression à part entière, capable de véhiculer des messages forts tout en utilisant des matériaux modestes. Inara Lace fait partie de cette nouvelle génération qui revendique une approche inclusive de l’art, en l’ouvrant à tout un chacun, loin des académies et d’une certaine élite culturelle. De fait, le collage reste accessible à toutes et à tous. Il suffit de regarder autour de soi et de ramasser ce que l’on trouve pour commencer à créer. Il s’agit un peu de la transformation de ce qui est devenu inutile pour le doter d’un nouvel éclat. Bien sûr, il importe que le talent soit au rendez-vous !

L’évolution de la femme au centre de ses œuvres

Evidemment, les collages d’Inara Lace ne recherchent pas que l’esthétique pure et proposent une interrogation sur la place de la femme dans notre société. Ils traduisent une lutte quotidienne dans un monde souvent hostile ou indifférent. Par le truchement de petits détails, cette artiste excelle à capturer des sensations complexes, souvent subtiles, qui reflètent les espoirs et les aspirations de la gent féminine dont les droits ne sont pas encore acquis partout dans le monde et qui subissent encore trop souvent le faix d’un patriarcat qu’elle dénonce, en souhaitant exprimer la dualité entre ce que la société attend des filles, sœurs, épouses et mères et ce qu’elles souhaitent vraiment être.

Ses travaux sont à découvrir sur rendez-vous au Centre communautaire du Chant d’Oiseau jusqu’au 16 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.ccco.be Avenue du Chant d’Oiseau, 40 à 1150 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : K-COMICS - ALL OF US ARE DEAD & SOLO LEVELING

Voilà une plongée dans deux webtoons coréens emblématiques. L'exposition présente aux nouveaux venus le monde vibrant des webtoons tout en engageant les fans grâce à des expositions interactives et immersives. La première section est consacrée au webtoon et à la célèbre série Netflix All of Us Are Dead, écrite par Dong Geun JOO, une histoire sombre et captivante sur une apocalypse zombie se déroulant dans un lycée. Cette partie de l'exposition plonge les visiteurs dans l'atmosphère de l'école. Les couleurs dominantes, rouge, noir et blanc, reflètent l'esthétique du webtoon, et le décor de la salle de classe permet aux visiteurs de se sentir comme s'ils marchaient dans une salle de classe d'un lycée coréen. Des éléments interactifs, tels que la création d'un badge personnalisé ou la prise d'une photo au photomaton, permettent aux visiteurs de s'immerger totalement dans l'expérience. En outre, l'exposition comprend une présentation des tenues des personnages et une interview exclusive du créateur de All of Us Are Dead, ce qui en fait un lieu incontournable pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cet univers. La deuxième section de l'exposition est consacrée au webtoon Solo Leveling. Publiée à l'origine sous la forme d'un roman web fantastique à portail, cette histoire met en scène des chasseurs qui tuent des monstres pour protéger la race humaine. Cette partie de l'exposition met en lumière les différentes étapes de son adaptation, depuis ses débuts en tant que roman web en ligne, jusqu'à sa transformation en webtoon et, plus récemment, son adaptation en anime et en jeu au début de cette année. Les visiteurs peuvent découvrir l'évolution de Solo Leveling grâce à des expositions des scènes du jeu et un aperçu de l'anime. D'autres expositions comprennent des vidéos de présentation des personnages, des lettres personnelles de l'auteur et de l’adaptateur, des illustrations de personnages et bien d'autres choses encore. Une exposition à découvrir au Centre culturel coréen de Bruxelles jusqu’au 7 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.brussels.korean-culture.org Rue de la Régence, 4 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PRÉ-ARTCHITECTURE

Imaginez un monde sans architecture, une (tecture mondiale sans arche) arche dans le sens de début ou d’origine, mais aussi d’autorité qui organise et subordonne les personnes, les objets et les processus dans une structure de pouvoir identifiable. La pré-architecture n’est pas simplement la « non-architecture », c’est ce que l’architecture aurait pu devenir, mais qui a finalement été désavoué. Les mêmes potentialités inaccomplies hantent le lointain passé et le présent angoissant de l’architecture à une époque de crise environnementale, de transformation énergétique et dedéfis sociaux. Avec la participation d’une équipe transdisciplinaire d’architectes, d’artistes, de sociologues et d’archéologues, l’exposition prearchitectures dévoile de façon critique la manière dont l’étude de la préhistoire pourrait mettre au jour les causes de la crise actuelle de la modernité, et les signes du futur passé de l’architecture. Faisant référence aux débuts de l’habitat humain et à la « naissance » du design, l’exposition présume des fondements culturels, sociaux, économiques et politiques de l’organisation de l’espace. L’occasion de découvrir des œuvres de : Kader Attia, Mariana Castillo Deball, Jacques Gillet, Hans Hollein, Frederick Kiesler, Gianni Pettena, Ettore Sottsass, Anton Vidokle & Pelin Tan, Paulo Tavares, David Wengrow & Eyal Weizman au CIVA du 6 novembre 2024 au 30 mars 2025. Découvrez les détails pratiques sur le site www.civa.brussels

Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : RAY K. METZKER

Ray K. Metzker, né en 1931 et élevé à Milwaukee dans le Wisconsin, a développé très tôt une affinité émotionnelle avec la lumière tout au long de sa carrière photographique. Les vastes villes de Chicago et de Philadelphie lui ont offert un monde d’opportunités à explorer et ont permis à son astre de briller intensément dans un domaine où ses pairs et prédécesseurs, avaient déjà laissé leur marque dans les années 1950 et 60. Néanmoins, grâce à la formation qu’il a reçue dans cette école, fondée en 1937 à Chicago sous le nom de New Bauhaus par l’artiste et éducateur d’avant-garde hongrois László MoholyNagy, il a mis l’accent sur l’expérimentation et l’intégration des disciplines. Elle a offert un environnement riche pour Metzker, afin de créer, construire et explorer la photographie à un niveau plus complexe qu’il ne l’avait fait auparavant. La rue est devenue pour lui un lieu d’expérimentation, de découverte des rythmes, des relations et des concepts qui l’ont inspiré tout au long de sa vie. De l’image la plus silencieuse d’une seule silhouette dans une rue de la ville à une composition à grande échelle de multiples images et bandes, l’approche visuelle libérée de Ray K. Metzker lui a permis de développer une grande maîtrise visuelle. Cette exposition à la Fondation A permet de le célébrer dix ans après sa disparition un artiste insigne à travers cent quatorze clichés. Cet événement est à découvrir jusqu’au 22 décembre 2024. Voyez plus d’informations sur le site www.fondationastichting.com Avenue van Volxem, 304 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : GORDON MATTA-CLARK

La Galerie La Patinoire Royale est ravie de présenter Gordon Matta-Clark pour sa première grande exposition personnelle en Belgique depuis des décennies. Centrée sur ses interventions architecturales emblématiques, cet événement réunit une large sélection de collages, de photographies, de films et de ivres créés par l’artiste autour de Walls (1972), Splitting (1974), Bingo (1974),et Conical Intersect (1975). La galerie met un accent particulier à Office Baroque (1977), la coupe de bâtiment que l'artiste a réalisée en Belgique un an avant sa mort prématurée. Ces œuvres dialoguent avec une installation immersive d'œuvres cinématographiques de Matta-Clark, présentée dans la majestueuse nef de la galerie. Sous le commissariat de Julien Frydman, l’exposition rend hommage à un artiste visionnaire, dont la pratique novatrice, qui bouscule les genres, a littéralement ouvert espaces et perspectives. L'impact de son travail sur les générations qui ont suivi reste aujourd'hui plus pertinent que jamais. Tout au long de sa pratique, film et photographie ont été ses modes essentiels de documentation et de création. La présente sélection se concentre sur ses pratiques basées sur l'image et comprend des travaux, dont certaines jamais exposés et provenant de l'Estate de Gordon Matta-Clark, ainsi que des œuvres présentées dans les principales rétrospectives consacrées à l'artiste au Whitney Museum, au Museum of Contemporary Art de Chicago, au Getty Center et au Jeu de Paume. Une exposition à découvrir jusqu’au 21 décembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.prvbgallery.com

Rue Veydt 15 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : KILLION HUANG

L’œuvre de Killion Huang explore les intersections entre l’identité, la perception de soi et l’expérience queer à travers des moments personnels et intimes de la vie quotidienne. Sa nouvelle série de peintures navigue entre les frontières entre voir et être vu, invitant les spectateurs à un dialogue délicat entre l’introspection et le regard extérieur. Ces œuvres marquent une évolution significative dans la pratique de Huang, coïncidant avec un déménagement dans un nouvel espace de studio, où la solitude retrouvée et l’introspection tranquille ont permis à l’artiste d’approfondir sa propre identité et sa représentation. À travers ce nouveau corpus d’œuvres, Huang met l’accent sur le miroir non seulement comme une surface réfléchissante, mais aussi comme un portail vers les complexités de l’individualité. Ses personnages sont représentés dans des moments de solitude, capturés dans les rituels silencieux de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de s’habiller dans leur chambre, de contempler des paysages urbains ou de regarder dans les yeux d’autrui. Chaque scène porte une tension tangible, questionnant les limites du genre, du désir et de la façon dont l’homosexualité est perçue à la fois dans les espaces privés et publics. L’influence des traditions de l’histoire de l’art imprègne l’approche de Huang, avec des échos des peintres figuratifs modernistes qui influencent sa représentation de la forme humaine. Pourtant, la sensibilité de Huang à la subjectivité queer et à la nature multiforme de l’identité inscrit résolument son travail dans un dialogue contemporain. À travers des coups de pinceau chaleureux et tendres et une palette de rouges vibrants et d’ombres froides, Huang évoque à la fois le réconfort et la complexité de l’exploration de soi, suggérant que les moments où nous nous cachons souvent du monde sont ceux qui méritent le plus d’être aimés. Ici, les compositions de Huang sont à la fois introspectives et expansives. Les espaces physiques – chambres,fenêtres,miroirs –servent de seuils qui brouillent les frontières entre réalités internes et externes, créant des couches de sens autour de l’identité qui ne sont jamais complètement résolues. Lespersonnagesdeses œuvressemblent calmes,maisils sont souvent pris entre l’immobilité et l’action, vivant des moments de contemplation silencieuse tout en s’interrogeant sur la façondontils sont perçus par lemondequi lesentoure.Cette expositioninviteles spectateursàréfléchir/ qui sommes-nous lorsque personne ne nous regarde ? Pour les personnes queer, le miroir devient plus qu’un simple outil de perception de soi ; c’est une passerelle à travers laquelle différents aspects de l’identitésontexploréset réconciliés.À uneépoque dominéeparles images organisées et laprésentation de soi, les peintures de Huang offrent un aperçu rare des moments de vulnérabilité qui nous définissent. Une exposition à découvrir jusqu’au 20 décembre 2024 à Edji Gallery. Plus de détails sur le site www.edjigallery.com Rue du Page, 15 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : SAUVAGES ?

Voilà une exposition qui remet en question nos idées préconçues sur la nature et l’humanité. Mais au fond, qui est vraiment sauvage ? Est-ce l’animal tapi dans une forêt profonde, le prédateur rôdant dans la savane ou l’homme qui force les frontières ? In fine, la nature sauvage, qu’évoque-t-elle ? Est-elle synonyme d’exotisme, d’un ailleurs lointain et dangereux ? Les représentations du sauvage dans notre imaginairecollectifsontmultiples,souventbiaisées.Pourcertains,letermerenvoieàunmondeinconnu, indompté et brut. Mais cette vision simpliste résiste-t-elle à l’épreuve des faits ? À travers une série d’œuvres et d'installations interactives, cette exposition propose de questionner la frontière entre l’homme et l’animal. Loin des clichés, les visiteurs sont invités à explorer cette zone grise où les définitions deviennent floues. Et si cette catégorisation cachait une part de peur et de fascination, héritée d’un passé colonial ou d'une relation complexe avec la nature ?

L’attrait de cet événement réside dans sa capacité à faire se tutoyer différentes disciplines. Les sciences naturelles, bien entendu, avec la collection du musée rigoureusement documentée, mais également la philosophie, l’anthropologie et, même, la poésie. Ces champs se rencontrent pour offrir une réflexion riche et nuancée sur la relation entre l’homme et l’animal. Certaines salles reviennent sur l’histoire de la domestication, notamment celle du loup, qui a marqué le début d’une cohabitation étrange mais indispensable entre l’homme et certaines espèces. Nous pourrions croire que le bipède, en civilisant certaines espèces, a pris le contrôle de la nature, mais la réciproque pourrait bien être vraie. En effet, les animaux domestiqués nous ont transformés tout autant que nous les avons changés. En rappelant des récits exotiques et lointains, l’exposition ramène également l’attention vers une faune plus proche de nous et se recentre sur la Belgique. Le sanglier, le castor, le renard et le lynx peuplent nos forêts. Néanmoins, ils demeurent méconnus du grand public. Une manière de se reconnecter avec notre environnement et de découvrir ces espèces pour ce qu’elles sont. Au demeurant, des êtres vivants, sauvages certes, mais pas tellement éloignés de l’humain dans leur comportement. L’exposition pousse également à la réflexion sur notre rapport avec les animaux captifs. Les safaris, les parcs animaliers et les zoos, comme l’ancien zoo de Bruxelles, sont analysés sous un angle critique. Pourquoi les êtres humains ressentent-ils ce besoin irrépressible de dominer la nature ? Le concept de conservation justifie-t-il l’enfermement de certaines races dans des espaces artificiels ? Ces lieux sontils des refuges pour les espèces en danger ou de simples vitrines destinées à divertir et à rassurer l’homme sur sa suprématie ? Au-delà de la critique, l’exposition propose aussi de réfléchir à des solutions. La conclusion de cette exposition laisse planer un doute profond en ce qui concerne a place de l’être humain Menacé ou menaçant, sa domination sur la planète demeure indéniable, mais cette position sera-t-elle tenable à long terme ? Face aux crises écologiques actuelles, il devient notoire que l’humanité doit repenser son rapport au monde naturel. En flirtant avec des thématiques complexes, cette exposition secoue la routine et pousse chacun à réfléchir à ses devoirs dans cet écosystème global et le renvoie à ses responsabilités. Sauvages ? est à découvrir au Musée des Sciences naturelles jusqu’au 31 août 2025. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles Alexandre Verdeyen

EXPOSITION : DESSINE-MOI UN TRAIN

Le train, ce symbole de modernité et d’aventure, a toujours captivé l’imagination des créateurs. Depuis le XIXe siècle, il a inspiré des auteurs, des peintres, des dessinateurs et, plus récemment, le monde de la bande dessinée. Dessine-moi un train rend hommage à cette fascination, en explorant la manière dont l‘univers ferroviaire a été réinterprété par des artistes venus de différents horizons et invite les visiteurs à se plonger dans ce monde envoûtant à travers les yeux de treize talents aux horizons variés : designers, architectes, peintres et bédéistes. L’exposition propose donc un parcours unique qui revisite l’histoire dutrainsousdesanglesinédits.LouisDelaCenserie,AndréFranquin,VictorHorta,SantiagoCalatrava, François Schuiten, Paul Delvaux et bien d’autres noms prestigieux sont à l’affiche. A leur manière, ils ont tous réinterprété l’esthétique des trains, des gares et du voyage par le rail, créant des œuvres qui nous transportent dans des bulles singulières. L’objectif de cet événement consiste à montrer de quelle façon le train, symbole à la fois de progrès et de nostalgie, a influencé des courants artistiques, allant de l'Art nouveau à la bande dessinée contemporaine.

L’un des aspects les plus captivants de Dessine-moi un train réside dans son interaction avec le public et, particulièrement, les enfants. Quatre espaces créatifs ont été aménagés le long du parcours, où les petits peuvent dessiner leurs propres locomotives, inspirés par les œuvres exposées. Cela permet à chacun de s’approprier l’esthétique ferroviaire et de s’exprimer à avec un crayon. En arpentant l’exposition, on est transporté dans des scènes, où les lignes des rails se mêlent aux courbes des locomotiveset oùlesgaresdeviennent deslieuxderencontreet decroissement. Desmaquettes detrains, des esquisses et des peintures dialoguent avec les œuvres de bande dessinée, créant un véritable voyage à travers le temps et les styles artistiques. Au-delà de l’aspect esthétique, cette exposition soulève aussi des questions sur l’impact du train dans notre société, que ce soit en termes d’innovation technologique ou d’imaginaire collectif. Le train s’est toujours avéré un symbole de départ et de découverte, mais aussi de modernité et de transformation sociale. Enfin, l’opportunité de voir quelques modèles minutieusement restaurés pour l’occasion, dont l’automotrice AM33 et la voiture K1. Cette exposition se décline telle une invitation à redécouvrir un univers familier à travers la focale d’artistes différents. Le public, qu’il soit amateur d’art, passionné de trains ou simple curieux, trouvera ici une source d’inspiration et d’émerveillement. Elle est à découvrir à Train World jusqu’au 11 mai 2025. Plus de détails sur le site www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

Jacques Pousseur

EXPOSITION : LE SURRÉALISTE JACQUES LACOMBLEZ EN MOTS ET EN IMAGES

À l'heure où l'on célèbre les cent ans du Surréalisme, Jacques Lacomblez, figure incontournable de ce mouvement, fête ses nonante ans. Né à Bruxelles en 1934, cet artiste autodidacte est devenu une figure majeure du Surréalisme historique, marqué par des rencontres décisives avec des figures emblématiques comme René Magritte, E.L.T. Mesens, Marcel Lecomte, Paul Nougé et Louis Scutenaire, sans oublier André Breton en 1958, qui confirmera son adhésion au mouvement. Lacomblez s'inscrit dans une tradition qui allie peinture, poésie et édition artisanale, reflétant ainsi l'esprit total du Surréalisme. Son parcours débute par une fascination pour Giorgio de Chirico, Max Ernst, et Vassily Kandinsky, trois figures fondatrices de l’art moderne et de l’imaginaire surréaliste. En 1956, il rejoint le groupe Phases, collectif surréaliste international fondé par le poète et critique Édouard Jaguer, et participe à de nombreuses expositions collectives marquantes. Mais Jacques Lacomblez est bien plus qu’un peintre : il est également poète, éditeur et illustrateur, une pluralité qui le rapproche de la figure de l’artiste complet, typique du Surréalisme. Sa carrière éditoriale commence avec la création de la revue Edda en 1958, une aventure qui s’étendra sur cinq numéros jusqu’en 1964. Ce périodique, à l’image des manifestes surréalistes, rassemble des contributions d'artistes et écrivains tels qu'Achille Chavée, Jorge Camacho ou Franklin Rosemont. Au fil des années, Jacques Lacomblez se fait éditeur et poète lui-même, publiant ses écrits dans des maisons d'édition renommées à travers le monde : en Belgique chez Quadri, en France au Grand Tamanoir, aux Pays-Bas chez Brumes Blondes, en Suisse chez La Doctrine, aux ÉtatsUnis à Chicago et au Canada chez Sonámbula. Son œuvre littéraire se nourrit des influences de poètes comme Novalis et Henri Michaux, et révèle un univers onirique où se mêlent visions surréalistes et recherches formelles. Jacques Lacomblez se révèle aussi un artisan du livre et ses productions reflètent une attention minutieuse pour les matériaux et les techniques. Ses éditions de tête, tirées à peu d'exemplaires, deviennent de véritables objets d’art, sublimées par des reliures décorées deses propres mains et des aquarelles uniques. Ces créations matérielles sont une extension naturelle de son travail plastique, où l’élément onirique et poétique se prolonge dans la texture des ouvrages. La Wittockiana rend hommage à cet aspect moins connu de son œuvre à travers une exposition qui présente ses éditions et ses collaborations avec des illustrateurs de renom, ainsi que ses aquarelles aux motifs récurrents de la mythologie personnelle de l'artiste. Ce dernier exploreici des thèmes aussi riches quemystérieux.A savoir,l'uniondes élémentscontraires,symbolisée par des épousailles alchimiques de la banquise et du brasier ou, encore, les strates minérales, les coquillages fossiles immergés sous des glacis épais, métaphores de mondes cachés et oubliés, qu’il ressuscite dans ses compositions. Ces œuvres sur papier, véritables cabinets de curiosités, sont des invitations à voyager dans les méandres d'une imagination fertile, à la croisée de la science et du rêve. On y retrouve les influences de l'alchimie, des sciences naturelles, mais aussi d'une quête mystique de sens et de beauté, omniprésente dans le travail de l’artiste. Chaque œuvre semble convoquer des mondes parallèles ou des cathédrales souterraines où l'onirisme se fait concret. Cette rétrospective à la Wittockiana est à voir jusqu’au 15 décembre 2024. Voyez davantage d’informations sur le site www.wittockiana.org

Rue de Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

Michel Weyo

EXPOSITION : VICTOR EHIKHAMENOR

L’histoire est un totem de narration, traversant le temps, l’espace et la mémoire. Un thème profondément ancré dans les traditions familiales de Victor Ehikhamenor. Faisant souvent référence à l'histoire et à la littérature, son récit du passé navigue de manière complexe avec des implications religieuses complexes et la confluence d'un environnement multiculturel en constante évolution. Fervent défenseur du rapatriement des bronzes béninois longtemps contestés, une question d'importance mondiale, Victor Ehikhamenor utilise sa voix écrite et artistique pour éclairer les réalités de la récupération des artefacts et des traditions culturelles. Ses œuvres symbolisent de manière poignante le déplacement desmotifsreligieuxlorsqu’ilssontdétachésdeleurcontexte d’origine. Ces œuvres, ornées de chapelets en plastique et de coraux du Bénin, représentent des personnages et des scènes faisant référence au Royaume du Bénin et aux membres africains de l'élite et du clergé catholiques. Ils abordent l'interaction complexe des croyances et des traditions entre les peuples colonisés tout en critiquant la destruction de l'environnement à travers l'utilisation de chapelets en plastique comme symboles de la mondialisation et de la production de masse. Ces thèmes s'étendent naturellement à d'autres domaines de son œuvre. Des travaux en papier délicatement perforés, ornés d'une riche teinte de bronze qui fait écho aux célèbres sculptures béninoises. Dans ses peintures, le style iconographique unique de l’artiste transparaît, largement inspiré par les murs des espaces sacrés de sa ville natale d’Udomi-Uwessan et du palais royal du royaume du roi du Bénin au Nigeria. À travers ces pièces, Victor Ehikhamenor illustre non seulement la perturbation et la transformation des symboles culturels, mais leur confère également de nouvelles significations, soulignant leur pertinence durable. Ce message à résonance universelle réaffirme sa stature d’artiste international. Une exposition de ses travaux se tient à la galerie Maruani Mercier jusqu’au 30 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maruanimercier.com Avenue Louise 430, 1050 Bruxelles

EXPOSITION : ABRACADABRA !

Les portes de l'imaginaire s'ouvrent cet automne avec l'exposition « Abracadabra ! » qui réunit les travaux de dix illustrateurs et illustratrices autour d'une figure mystérieuse et fascinante : la sorcière. Loin des clichés habituels du nez crochu et du chapeau pointu, cet événement explore un éventail de représentations nouvelles et surprenantes, où magie et féminité se conjuguent dans un monde aux multiples facettes. À travers le travail de Kristien Aertssen, Mathilde Brosset, Carll Cneut, Catherine De Boel, Neil Desmet, René Hausman, Xavière Devos, Marina Philippart, Françoise Rogier et Michel Van Zeveren, le visiteur est invité à reconsidérer l'image de la sorcière telle qu’elle a été ancrée dans nos imaginaires depuis des siècles. La questioncentrale posée est simple: pourquoi unesorcière ne pourraitelle pas être bien plus que ce que l'on imagine ? Et si elle était à la fois mère, protectrice, fée, ou même amie ? Dès les premières œuvres exposées, nous sommes plongés dans un univers richement coloré et foisonnant d'idées nouvelles. Ici, les potions magiques deviennent des tisanes, tandis que la sorcellerie s’entrelace avec des thèmes tels que la maternité, la bienveillance et la nature. La sorcière n’est plus confinée aux rôles de vieille femme solitaire et malveillante, elle se transforme, s'adapte, et évolue avec son temps. Elle apparaît tour à tour comme une grand-mère tendre, une jeune femme audacieuse ou une amie bienveillante. Pourquoi la sorcière devrait-elle nécessairement être seule, malveillante ou incomprise ? À travers ces dix artistes, le public découvre des sorcières qui sont aussi des mères, des figures protectrices et parfois même des héroïnes du quotidien. Le message féministe n’est jamais très loin: l’expositionrappellesubtilement quelesfemmes,commelessorcières,nedoivent pasêtreréduites à des archétypes limitants. Elles peuvent être tout à la fois : magiciennes, soignantes, fées ou créatrices. Cette exposition n’est pas seulement un régal pour les yeux, elle invite également à la réflexion. Le visiteur, qu’il soit enfant ou adulte, est encouragé à s'interroger sur ses propres préjugés. Les représentations classiques de la sorcière sont-elles justifiées ? Pourquoi continuons-nous à véhiculer ces images dans la littérature jeunesse ? L’exposition ouvre un dialogue avec son public en lui proposant de redéfinir ces figures féminines souvent mal comprises. Les enfants, quant à eux, trouveront dans cette exposition une source inépuisable de découvertes et d’amusement. Des ateliers créatifs, en partenariat avec les bibliothèques d’Auderghem, permettent aux plus jeunes de s’initier à l’illustration, tout en s'amusant à créer leurs propres personnages de sorcières. Cette dimension ludique renforce l’aspect éducatif de l’événement, en montrant que l'art peut aussi être un formidable vecteur de déconstruction des stéréotypes. L’un des points forts demeuresans nul doute la diversité desstyles artistiques présentés. Chaque créateur apporte sa touche unique à la représentation de la sorcière, à travers des œuvres originales réalisées avec des techniques variées : peinture, gravure, collage, encre, ou encore aquarelle. Ce foisonnement de styles permet de montrer combien le monde de l’illustration jeunesse est riche et créatif, et combien la figure de la sorcière peut être interprétée de mille et une façons. Une exposition à découvrir jusqu’au24 novembre 2024 au Rouge-Cloître. Plus dedétailssur lesitewww.rouge-cloitre.be Rue du Rouge-Cloître 4 à 1160 Bruxelles

TU CONNAIS BEBE ? BERNADETTE NEF. LA PASSION DE LACOULEUR

Son langage est proche de celui de Molière : elle pratique le Picard, aux beaux accents de Vieille France. Elle nous parle de son village natal, perché là-bas, sur un plateau fertile, entre Belgique et France, dans les Hauts-Pays. Le village des Leûs, le village des Loups, dans toute sa ruralité. Elle a quitté Bruxelles au bout de 25 ans, pour s’isoler dans un coin du Brabant, mais tout la ramène vers un coin de verdure où chantent deux rivières : La Grande et la Petite Honnelle.

Bernadette Nef nous ouvre les portes de sa galerie (presque) secrète. Foin des expositions, des vernissages, elle choie ses bébés en mère louve (elle est originaire du pays des Leûs). Les murs de sa maison sont couverts de toiles, de dessins, d’autres châssis dorment sagement derrière une armoire attendant leur première couche de gesso.

Les décors changent régulièrement, et cette galerie privée sans cesse renouvelée interpelle le visiteur à chaque visite.

« Une exposition, ça vous intéresse ? » La réponse est directe : « Pas du tout ! Je garde mes toiles autour de moi. Regardez-les, dites-moi votre ressenti, mais vous ne les emporterez pas. »

Parfois, dans un pur élan d’amitié, elle offre une toile à son modèle. Pas question de mêler l’art et la finance.

Ses études artistiques à Sainte-Marie puis à la Cambre lui ont appris la précision, le souci du détail, elle connaît la valeur du fameux Nombre d’Or. Son œil exercé repère le moindre aspect, la belle perspective, situe avec précision le cadre de satoile.Perfectionniste,ellereprendral’ébauchejusqu’àlaperfection. Ses tableaux de jeunesse sont exclusivement abstraits. Dans une recherche fondamentale de la couleur en mouvement, elle crée des toiles expressives et tourmentées où les volumes s’entrechoquent parfois avec violence.

Parallèlement, ses croquis percent la nature même de ses modèles, comme pour nous livrer leur âme. Des pages sans cesse renouvelées de croquis de mains, de visages, lui ont conféré un art, un style reconnaissable, une maturité de la couleur.

Ses portraits peints sur toilejouent tout autant de ces couleurs toujours présentes et obsédantes.

Au-delà de l’aspect esthétique s’exhale une psychologie des personnages, les tableaux révèlent explicitement l’état d’esprit du modèle. Il y a, en plus de la mise en scène, une volonté de communiquer un moment de vie.

On retrouve toujours dans les toiles l’ambiance dans laquelle l’artiste veut situer son modèle. Difficile de rester indifférent devant ce nu, ou d’ignorer le drame suggéré par la toile ci-dessous.

Quelquefois, il s’agit d’un détail, dans un coin de l’œuvre, qui justifie son titre. Un trait de sang suggère le drame qui vient de se passer dans ce havre tranquille.

Enfin, les toiles animalières, d’une précision remarquable, vous interpellent du regard et font vibrer l’émotion.

La visite dans une maison couverte de toile se termine. BeBe nous offre un café très chaud dans un bol, suivi d’un trait de rhum servi dans la porcelaine encore tiède. « Comme au pays » précise-t-elle.

Ses toiles, ses croquis, toute sa production est là, constamment renouvelée, disponible au regard mais en aucun cas monnayable. Pour adoucir cette volonté définitive, Bernadette Nef nous propose un album cartonné intitulé « Un regard de Prince » qui reprend une bonne partie de ses œuvres accompagnée de textes de Georges Roland, en format A4.

Il est disponible sur commande (lordan46@gmail.com)

Laurent Roberty

BERTRAND-DÉSIRÉ VERSTOPT, UN TÉNOR COMME UN BULDING

À Snomville, dans le sud de l’ouest de la capitale du centre septentrional, si tu vois ça, un ket de la rue mérite toute notre attention. Bertrand-Désiré Verstopt qu’il s’appelle.

Il a commencé sa carrière comme stroetgamin qui tape sur tout ce qui bouge, dès l’âge de sept ans. Le préau à la récré avec lui, même en broek mè keutte mave, ça devenait une bienaverpartie (sans jeu de mot hein dis, tu me connais) comme tu sais pas savoir.

Son grand copain c’était un ex-Italien, Enzo Omada que lui s’appelait. À eux deux ils savaient si bien rançonner leurs condisciples qu’à douze ans ils étaient à la tête d’une cagnotte qui pouvait représenter une cinquantaine de kilos de boules et de chiques.

Enzo, c’était le ket un peu amelaaik avec comme ça des manières, mais il savaitchanternetcommeunrossignol.Doncunjour,lecopainEnzodécide de se lancer dans le bizness et lap ! ça marche drôlement bien pour lui. Il se fait une réputation de chanteur de charme et gagne bien du poen avec ses petits couplets. Il est connu partout et les gens tombent dans les pommes quand il passe.

« Potverdekke, qu’il pense Bertrand-Désiré, ça ça va pas ça, ce knotsyphon va quamême pas me faire rester sur le banc comme un snul, dis ? Avec ses laaifstukke napolitaines, il fait plaisir aux femmes décorées comme des arbres de Noël, comme disait le grand Jacques, mais les grands airs ça existe aussi, ça tu vas une fois voir. » Il suit des cours – et ça aussi c’est une nouveauté pour lui – de chant et après trois ans de vocalises et de solfège, il chante « Vee van Boma » comme pro. Il reçoit même la spiekmadolle de son professeurAloïs Richel qui le dirige direct vers l’opéra. « Tu seras un grand ténor, ket, qu’il lui dit, net comme mon fils Charel »

Et le voilà juste comme Enrico Caruso sur la grande scène. Il aime pas trop qu’on l’appelle le nouveau Caruso car l’Italien ça lui rappelle son copain Enzo que dorénavant il a pris en grippe : un petit minnezinger contre un ténor pas léger, y a pas photo, newo ? Je chante Nessun dorma et le grand Puccini se retourne d’aise dans sa tombe, alors que le ket Enzo il fait juste pleurer Jacqueline en lui disant Je t’aiaiaiaimeeeeu. Tu vois quand même un petit peu la différence. Pourtant, la canzonetta fait plus de recette que le grand air de l’acte trois, et au hitparade y a pas photo non plus.

Ces snotvinke de populaires sans cerveau savent pas reconnaître le grand art. Hau kan da na ?

Du coup notre brave Bertrand-Désiré commence à se morfondre : « BDV tu vas pas crever ! » On pourrait en faire une chanson, janvermille.

Il a beau chanterAll’alba vincerò la victoire tarde à venir, et ce rottemago d’Enzo tient toujours la corde. Une popularité comme ça c’est trop injuste, ça peut te tuer un homme, hein !

Mais maintenant qu’on a inventé le buzz (oué je sais, c’est cucul mais ça fait chic) donc avec le buzz le BDV se dit qu’on peut rectifier le tir.

PlusturacontesdebêtisesentredeuxreprésentationsdeTurandot,et plusontevoit.C’estçaleprincipal, fieu : te voir. On te demande en interview de parler de Verdi et tu réponds que la Mère Michel a perdu son chat. Trois minutes après les Sud Moluquois sont au courant de ta sortie, grâce à Instagram. Ils savent donc que tu chantes Verdi mais que tu connais aussi la Mère Michel, ara ! L’Enzo il avait pas pensé à ça, tu vois. Il sait pas raconter des flauskes comme ça à tour de bras devant tout le monde. Et le Bertrand-Désiré commence à monter dans les hitparades, pas tellement car il chante bien, mais surtout car il sait bien souffler des boules grosses comme des melons. Tu fais ton show comme tu sais, newo ?

Je te raconte tout ça car je dois reconnaître que moi, la chanson, le jour d’aujourd’hui j’y comprends plus rien, mon ami.Avant, tu avais un peï qui suit des cours pendant des semaines, qui fait des vocalises tous les jours pour tenir la note, et aujourd’hui tu réussis dans le bizness que si tu as une dégaine pas possible, que tu cries des mots que personne ne comprend, que tu te déclares à voile et à vapeur mais que tu sais revenir à la nage si tu coules, et que tu racontes des zieverdera plus grosses que les boules de l’Atomium. J’oubliais ossi que tu dois savoir danser sur ta tête. Potverdekke maaine brave Jacques, qu’est-ce que tu dis en bas de ça ? Mon plat pays est devenu djoum-djoum ?

Chanteur des rues ou super-ténor, la foule ne s’intéresse qu’à celui qui fait le plus de bruit. Se faire remarquer, voilà le principal, « créer le buzz », avoir sa tête dans le journal. C’est pas neuf, tu sais, en 365 avant Jésus Christ, un peï nommé Érostrate a mis le feu à une des sept Merveilles du Monde, juste pour qu’on parle de lui. Il a réussi, puisque 2300 ans après c’est encore le cas, alors que l’architecte de la Merveille est totalement inconnu.

Tu vois que la stoefferdera a du bon. Je crois que je vais m’y mettre aussi.

Je te dirai enfin que c’est bien plus remarquable si tu as un prénom composé tellement tiré par les cheveux que c’est très bobo de le prononcer : Michel-Archibald, Christophe-Dominique, PhilémonCyprien, Bertrand-Désiré, Ça te pose un homme, ça. Plus personne ne veut s’appeler Albert Camus, par exemple, ça fait ringard, surtout si tu n’as pas un trait d’union entre tes prénoms.

Moi je me verrais bien en Georges-Roland ; d’ailleurs je l’adopte direct.

Georges-Roland Duchastel (ara !)

CIRQUE ALEXANDRE BOUGLIONE

Chaque année, au pied de l'Atomium, le Cirque Alexandre Bouglione fait briller les yeux. Depuis des décennies, il est synonyme d’excellence dans l’univers circassien et cette nouvelle saison s’annonce encore plus exceptionnelle que les précédentes. Pilier du cirque traditionnel, il s’inscrit dans une longue histoire où passion et savoir-faire ont été transmis de génération en génération. Mais loin de s'enfermer dans la nostalgie, Alexandre Bouglione sait épouser la modernité, offrant à son public un spectacle à la hauteur de ses attentes.

Depuis plusieurs années, Alexandre Bouglione a pris une décision forte et en phase avec notre époque : proposer un spectacle 100 % humain, sans aucun animal. Cette approche éthique et résolument contemporaine a contribué à redéfinir les balises de ce type de performances. Si certains regretteront peut-être l’absence d’animaux, d’autres applaudiront l’initiative qui hisse la prestation des officiants au centre de l’attention. Les talents qui se succèdent rivalisent d’audace et de créativité pour offrir des instants de magie, sans pour autant faire appel aux numéros de dressage.

Cette année, le Cirque Alexandre Bouglione a réuni une sélection des meilleurs artistes internationaux. Jongleurs, équilibristes, trapézistes et monocyclistes rivalisent de prouesses techniques pour éblouir le public. Parmi eux, des étoiles montantes qui incarnent la relève des anciens, mais aussi desexécutantsquirepoussentleurspropreslimites.Parmi les grandes nouveautés de cette édition, un clown jamais vu en Belgique et qui fait ses débuts. Avec un humour désopilant, ce personnage haut en couleur promet de devenir l’une des attractions les plus attendues. Son humour subtil et ses pitreries, alliant un style issu de la commedia dell’arte et des touches actuelles, réussissent à séduire petits et grands. L’une des grandes forces du Cirque Alexandre Bouglione réside dans sa capacité à innover sans jamais perdre de vue ce qui fait l’essence même du cirque. Alors, prêts à embarquer pour un voyage sous le chapiteau ? Les représentations sont à applaudir jusqu’au 1er décembre sur l’esplanade de l’Atomium. Plus de détails sur le site www.alexandrebouglione.be

Parc Osseghem à 1020 Bruxelles

THÉÂTRE : TIMES SQUARE

Matt Donovan, un acteur ronchon qui n’est plus monté sur les planches depuis trois ans, préfère la compagnie d’une bouteille de whisky à d’autres fréquentations. Sur le plan professionnel, il procrastine dans son loft défraîchi localisé dans le quartier de Times Square à New York. Pour seule visite, il ouvre la porte de son logement à son frère Boby, fan inconditionnel qui attend son retour sous les praticables, et à Tyler, un jeune bègue qui gagne difficilement sa vie en exerçant l’activité de peluche vivante sur les avenues. Complètement déréglée, son existence tourne désormais à vide, en voyant chaque lendemain se décalquer sur la journée précédente. Cette monotonie est bousculée lorsque Sara Bump, serveuse dans un grand restaurant, qui rêve de devenir comédienne et qui entend participer à l’audition du rôle de Juliette pour le Majestic Theatre, force le vantail de son domicile. Son arrivée fracassante secoue l’artiste assoupi et réveille en lui une poignée de souvenirs. Puis, la nouvelle venue est du genre mignonne et déterminée, au point qu’il ne trouve pas µ des arguments pour lui résister. Clément Koch, dramaturge et metteur en scène de renom, signe depuis ses débuts des pièces qui parlent de son métier et a su créer des textes touchants qui évoquent ce qui se déroule derrière le rideau rouge avant que les comédiens ne s’exhibent devant les spectateurs. « Times Square » met en scène deux personnages principaux : une jeune femme qui mord la vie à pleines dents et un homme plus âgé confronté à de nombreux obstacles dans sa vie et en déclin professionnel. Ils vont se soutenir mutuellement et trouver le courage de poursuivre leurs rêves. Outre ce sujet, la pièce explore également des thèmes tels que la perte, la rédemption, l’espoir et le courage, tout en offrant une merveilleuse leçon de théâtre, avec une plongée dans les techniques, mais également en abordant une problématique centrée sur l’humain, ainsi qu’une dissection du sentiment de bien-être et de la réalisation de soi que le théâtre contribue à favoriser, que ce soit en tant que spectateur ou que comédien. La justesse des répliques contribue à rendre cette pièce à la fois drôle et touchante, aves des dialogues percutants et ciselés au quart-de-tour. Bien entendu, on songe parfois un peu à My fair lady, avec cette histoire de pygmalion, d’un mentor et de son élève, mais pas que ! La relation frère-frère rappelle les traumatismes passés, les claques prises sur les joues, la reconstruction nécessaire pour rebondir, le besoin de se serrer les coudes dans l’intention d’avancer et de ne pas sombrer. Chaque personnage dévoile un bagage émotionnel encombrant que la pratique du théâtre, et plus généralement de l’art sous toutes ses formes, permet d’exorciser. Lorsqu’on se fixe un but et qu’on le voit se concrétiser, on éloigne les spectres lourds qui hantent le quotidien. Patrick Ridremont, Margaux Frichet, Rémy Thiebaut et Nicolas Buysse donnent corps à des êtres de chair et de sang, marqués par des fêlures et en quête de rédemption et dotent leurs personnages d’une profondeur et d’une authenticité. Ils sont à applaudir au Théâtre royal des Galeries du 23 octobre au 24 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.trg.be

Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

COMÉDIE MUSICALE : LES DIX

COMMANDEMENTS

Pascal Obispo s’est illustré dans le domaine de la comédie musicale avec trois spectacles que nous avons découverts au fil du temps, tous inspirés par la Bible : ”Adam et Eve, la secondechance”,“JésusdeNazareth”et,bien sûr, “Les dix commandements, l’envie d’aimer”. Ce spectacle, créé en 2000, est inspiré de l'histoire de Moïse et de la libération des Hébreux de l'esclavage en Égypte. L'histoire commence avec la naissance de Moïse, sauvé des eaux par la fille du pharaon et élevé comme un prince égyptien. La découverte de ses origines hébraïques bouleverse sa vie, le poussant à fuir dans le désert où il entend l'appel de Dieu lui demandant de libérer son peuple. Moïse retourne en Égypte, où il affronte le pharaon Ramsès, son frère adoptif, et tente de convaincre les Hébreux de croire en lui et en leur libération. Les moments forts de la comédie musicale la séparation des eaux de la mer Rouge. Des scènes indispensables pour rendre la mise en scène extrêmement visuelle, sans oublier la force deschansons,dont "L'Envied'aimer","Monfrère", et "Le Dilemme",sont devenuesdes classiques du répertoire, tout en exprimant avec intensité les sentiments des personnages, du doute et de la peur à l'espoir et à la foi. “Les Dix Commandements “ a connu un succès retentissant, attirant des milliers de spectateurs en France et à l'étranger. Sa popularité a conduit à plusieurs reprises et à des adaptations dans différentes langues. Le message universel de liberté, de foi et de fraternité continue de résonner auprès du public. A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa création, cette comédie musicale repart en tournée pour conquérir la nouvelle génération. Elle sera à Forest National le 9 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles Jacques Verdheyen

CONCERT : GRAND CORPS MALADE

Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est un artiste français incontournable dans le monde du slam et de la poésie urbaine. Né en 1977, il se fait connaître en 2006 avec son premier album, qui révolutionne le paysage musical français grâce à son style unique et ses textes poignants. À l'âge de vingt ans, une grave blessure à la colonne vertébrale, causée par un accident de plongeon, bouleverse sa vie. Cet événement marque un tournant décisif dans son parcours et inspire son nom de scène. Malgré les pronostics médicaux pessimistes, il parvient à remarcher après une longue rééducation. Cette expérience derésilience et de lutte contrel'adversitétransparaît dans ses œuvres, oùil abordedes thèmes comme la fragilité de la vie, la douleur, l'amour, et l'espoir. Son style se caractérise par une diction lente et une voix grave, accompagnée de mélodies minimalistes qui mettent en valeur la puissance des mots. Ses textes sont de véritables récits, souvent autobiographiques, qui touchent par leur sincérité et leur profondeur. Parallèlement, il raconte son parcours dans un livre qu’il intitule “Patients” et qu’il met en scène pour l’écran. Au fil des années, il a continué à évoluer et à diversifier ses projets, sortant plusieurs albums à succès et participant à de nombreux festivals et événements culturels. Son parcoursresteunexemple de déterminationet decréativité, montrant que la poésie et la musique peuvent être des outils puissants pour surmonter les épreuves et célébrer la vie. Il sera en concert à Forest National le 22 novembre 2024. Référezvous à davantage de détails sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

Sam Mas

DANSE : BOLÉRO

Le Boléro de Maurice Ravel fait partie des œuvres orchestrales emblématiques du répertoire classique, connue pour son rythme hypnotique et sa mélodie envoûtante. Composée en 1928, cette pièce est l'un des chefs-d'œuvre les plus célèbres du compositeur français. Initialement conçue comme un ballet pour la danseuse russe Ida Rubinstein, le Boléro a rapidement acquis une renommée mondiale grâce à son originalité et à son impact émotionnel. Il se distingue par sa structure simple mais ingénieuse. Il repose sur une seule mélodie répétée de manière obsessionnelle, accompagnée par un rythme de tambour constant. Ce thème joué successivement par différents instruments de l'orchestre, est soutenu par un ostinato rythmique qui maintient un tempo imperturbable. Ce procédé de répétition crée une tension croissante,captivant l'auditeur etleplongeantdansuneexpériencemusicaleimmersive.Ravel lui-même adécritsonœuvrecommeuneétudesuruncrescendoorchestral.Il adéclaré: "J'ai écrit uneseulelongue et très progressive montée crescendo. Il n'y a pas de contraste, et pratiquement pas d'invention sauf dans leplanetlamanièred'exécution".Cetteapprocheminimaliste,loindelimiterl'œuvre,en faitaucontraire une exploration fascinante des possibilités dynamiques et sonores de l'orchestre. L'orchestre joue ici un rôle crucial. Les instruments sont introduits progressivement, chacun apportant une tonalité différente à la mélodie. Les solos de la flûte, du hautbois, de la clarinette, et d'autres instruments à vent, suivis par les cordes et les cuivres, créent une palette sonore riche et variée. La pièce atteint son apogée dans un climax puissant où tous les solistes jouent à pleine intensité, avant de s'achever brusquement, laissant l'auditeur envoûté. Plus de cent ans après sa création, le Boléro reste un phare qui attire toujours un public nombreux. En compagnie de danseurs, il sera à redécouvrir à Forest National le 30 novembre 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.forest-national.be

Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : PATRICK FIORI

Patrick Fiori se fait connaître du grand public en 1993, lorsqu'il représente la France au Concours Eurovision de la chanson avec le titre “Mama Corsica”, se classant à une honorable quatrième place. Cependant, cil doit attendre 1998 pour voir sa carrière décoller vraiment, lorsqu’il campe le rôle de Phoebus dans la comédie musicale “Notre-Dame de Paris", créée par Luc Plamondon pour les lyrics et Richard Cocciante au pupitre de compositeur. Le succès phénoménal de ce spectacle, et en particulier de la chanson "Belle", interprétée aux côtés de Garou et Daniel Lavoie, propulse Patrick Fiori sur le devant de la scène. Après cette aventure artistique, il recentre sa carrière en solo, dégainant successivement plusieurs albums. Au-delà de sa carrière musicale, il est également connu pour son engagement dansdiversescausescaritativesetsa liaisonaveclachanteuseLaraFabian.Ilparticipe régulièrement aux spectacles des Enfoirés et sait évoluer avec son temps, explorant différents styles musicaux tout en restant fidèle à ses racines corses. Son authenticité et sa générosité artistique ont fait de lui une figure appréciée du paysage musical francophone. Le retrouver en concert fait partie des plaisirs qu’il aime partager avec ses fans depuis toujours. Il sera à Forest National le 1er décembre 2024. Plus de détails sur le site www.forest-national.be

AvenueVictorRousseau,208à1190Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : HUGUES AUFRAY

En pleine forme à 94 ans, le chanteur à la crinière blanche voit son audience gagner en popularité grâce aux nouvelles générations qui découvrent à l’école ou dans les mouvements de jeunesse ses textes qui sont autant de petits trésors de la chanson française. Combien d’enfants ont chanté “Adieu Monsieur le professeur” à leur instituteur, pleuré sur le sort du “Petit âne gris” et se sont rêvés marins en chantant à tue-tête “Santiano” ? Avec une énergie intacte, la voix solide et avec pour seule volonté d’offrir à son public ses chansons dans un authentique moment de partage, ce grand ami de Bob Dylan, qu’il fut le premier à adapter en français, assume son statut d’icône de la chanson populaire comme en témoigne la diversité du public qui se presse pour le voir sur scène. Dans la salle, les cheveux blonds se mêlent aux cheveux gris. Voilà l’apanage des chanteurs transgénérationnels… Il faut dire que le fil n’a jamais été rompu, puisque l’artiste n’a jamais, comme d’autres, envisagé de faire ses adieux et l’effet de transmission joue à plein. Entouré de quatre musiciens, Hugues Aufray propose un tour de chant au cours duquel pas un de ses succès n’est oublié, pas même “Dès que le printemps revient”, interprété pour l’Eurovision en 1964. Le public, conquis, est ravi de pouvoir donner de la voix tout au long de ces deux heures de spectacle qui filent à toute allure. Un moment de pur plaisir et de grand humanisme à vivre en Belgique le 3 novembre 2024 au Cirque royal de Bruxelles. Voyez les détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

CONCERT : THE DIRE STRAITS EXPERIENCE

Dire Straits est un groupe de rock britannique formé en 1977 par Mark Knopfler, son frère David Knopfler, John Illsley et Pick Withers. Le groupe se distingue rapidement grâce à son son unique, qui mélange des influences de rock, blues et jazz, et à la guitare virtuose de Mark Knopfler. Le sommet commercial est atteint avec l'album “Brothers in Arms" en 1985. Ce disque, l'un des premiers à être entièrement enregistré en numérique, contient des classiques tels que "Money for Nothing", "Walk of Life" et "So Far Away". "Brothers in Arms" et devient un des disques les plus vendus de l'histoire, remportant de nombreux prix et consolidant la réputation du groupe. Malgré leur succès, les membres de Dire Straits ont souvent préféré rester en dehors des feux de la rampe, laissant leur musique parler d'elle-même. Les tensions internes et les pressions du succès entraînent des changements dans la formation, et le groupe se sépare en 1995 après une tournée mondiale triomphale. Mark Knopfler poursuit une carrière solo réussie, explorant divers styles musicaux et collaborant avec de nombreux artistes. Même après sa dissolution, Dire Straits reste une référence incontournable dans l'histoire du rock, appréciée pour ses arrangements raffinés et ses textes réfléchis. Pour les fans de The Dire Straits, cette séparation en 1995 a fait l’effet d’un tsunami. Eneffet, de nombreuses chansons issues de l’univers musical du groupe sont devenues mythiques pour toutes les générations. The Dire Straits

Experience répond à cet appel du public de la manière la plus authentique. Chris White, ancien membre de Dire Straits et six musiciens de renommée réinterprètent les perles du répertoire originaledugroupepourfairerevivrelalégende.Celasepassera au Cirque royal le 21 novembre 2024. Référez-vous aux délais mis en ligne sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

DANSE : CARMINA BURANA

"Carmina Burana" est une cantate scénique composée par Carl Orff en 1936. Basée sur une collection de poèmes médiévaux éponymes datant des XIe et XIIe siècles, cette œuvre est l'une descompositionschoraleslespluscélèbresetlespluspuissantes du XXe siècle. Les poèmes, écrits en latin, moyen hautallemand et vieux français, abordent des thèmes variés tels que la fortune, le printemps, la boisson, et l'amour. Le morceau d'ouverture, "O Fortuna", est particulièrement célèbre et souvent utilisé dans les films, les publicités et les événements sportifs pour son intensité dramatique. Il commence et termine la cantate, encadrant l'œuvre avec une force qui captive immédiatement l'auditeur. Cette section, avec ses rythmes martelés et ses chœurs puissants, est devenue emblématique de la musique classique. La structure de l’œuvre se compose de trois parties principales : "Primo vere" (Au printemps), "In taberna" (Dans la taverne), et "Cour d'amours" (Cour d'amour). La partition utilise un grand chœur, un chœur de garçons, des solistes et un orchestre pour créer des contrastes saisissants entre les passages délicats et les sections puissamment orchestrées. Son approche innovante et son utilisation de textes anciens ont redéfinilamusiqueclassiquemoderneetonteuunimpactdurablesurlestravauxcontemporains.Malgré les controverses entourant ses premières années, notamment en raison de l'Allemagne nazie où Carl Orff vivait et travaillait, "Carmina Burana" a survécu pour devenir une œuvre largement appréciée dans le monde entier. Elle est régulièrement interprétée par des orchestres et des chœurs professionnels, ainsi que par des ensembles amateurs, et reste un pilier du répertoire choral. Son héritage de réside dans sa capacité à captiver le public par son énergie brute et sa beauté intemporelle, qui fait éclater les barrières linguistiques et culturelles, parlant directement aux émotions humaines les plus fondamentales. Cette œuvre magistrale est à redécouvrir le 26 novembre 2024 au Cirque royal grâce à la Szeged Contemporary Dance Company. Voyez les détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

BALLET : BLACK SWAN

Ce ballet raconte l’histoire derrière “Le Lac des Cygnes”. Une création mondiale qui fera date pour tous les amoureux de ballet, de danse et d’émotions, avec toujours la musique de Tchaikowsky. Un spectacle époustouflant qui réinvente l'histoire au-delà du célèbre ballet, présenté pour la première fois en tournée mondiale. Cette production captivante est interprétée par la prestigieuse Szeged Contemporary Dance Company, qui a conquis les scènes internationales par la virtuosité de ses danseurs et son innovation. Le célèbre chorégraphe Tamás Juronics, fraîchement couronné du prix KOSSUTH 2023 et lauréat de nombreux prix internationaux, s’est attelé à la tâche qui nous offrira ainsi sa toute nouvelle création que, déjà, toutes les villes s’arrachent. La scénographie magistrale et les costumes spectaculaires créent un monde visuel saisissant, transportant le public dans un univers intemporel revisité avec audace et modernité. Davantage qu’un ballet banal, cette création repousse les limites des créneaux classiques. Elle sera à applaudir au Cirque royal les 28 et 29 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.cirqueroyal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

BALLET : CASSE-NOISETTE

AveclafêtedelaNativitéqui seprofile,voilàl’occasiondes’immerger demanièreprécocedansl’esprit de Noël. Préparez-vous donc à une expérience magique qui vous transportera au-delà de vos rêves les plus fous. Dans cette nouvelle création féerique, vivez l'histoire de Casse-Noisette comme jamais auparavant. Avec la partition envoûtante de Tchaïkovski, des décors somptueux et des costumes uniques, chaque instant de ce spectacle se transforme en un voyage dans un royaume enchanté. Le ballet commence par une fête de Noël chez les Stahlbaum, où Clara reçoit le casse-noisette magique de son parrain. La nuit, la gamine rêve que le casse-noisette s'anime et combat le Roi des souris avec une armée de jouets. Après la victoire, Clara et le prince casse-noisette voyagent dans des mondes enchantés. Tchaïkovski a imaginé pour cette œuvre des mélodies mémorables, ciselées par une orchestration raffinée. L'utilisation du célesta pour la "Danse de la Fée Dragée" demeure particulièrement notable, créant un son cristallin et éthéré qui capture parfaitement la magie du moment. Ce chef-d’œuvre est à revoir au Cirque royal le 1er décembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.cirqueroyal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

CONCERT : LINDA LEMAY

La chanteuse canadienne Lynda Lemay a amorcé récemment un long périple avec son projet monumental “Il était onze fois”: onze albums avec onze chansons en 1.111 jours. L’équivalent de trente ans de carrière. !Le premier album a été lancé le 10 novembre 2020, le onzième album le 11 novembre 2023. L’échéance du 1.111e jour aura donc été respectée ! Ce concert promet au fil de la croisière des marées de chansons qui obéissent aux vents du jour, qui changent de couleurs au gré du temps. Ses vers ciselésdécortiquentavecpétulanceet précisiondesthèmescommelafamille,lavieillesse,«l’hommerie », l’amour, le deuil, … Lynda impose sa douce houle à la foule qui se laisse bercer en toute confiance. Flanquée de ses prodigieux multi-instrumentistes Claude Pineault et Marc Angers, Lynda invite les spectateurs à plonger cœur premier dans les profondeurs de la vie qu’elle raconte, au risque de noyer leurs yeux à quelques reprises. ‘La vie est un conte de fous’ se transforme chaque soir, faisant place aux nouvelles créations de la chanteuse ainsi qu’à de plus anciennes que le public demande. Une performance à découvrir au Cirque royal le 4 décembre 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

HUMOUR : KODY

Kody est un comédien belge, dont les passages récurrents dans l’émission « Le grand cactus » lui ont offert une visibilité qui dépasse nos frontières, est connu pour sa polyvalence, Son mimétisme et ses capacités à jongler avec les registres comiques et son sens aigu de la répartie lui ont permis de séduire un public diversifié et international. Dans son spectacle, Kody propose une réflexion humoristique sur la vie et ses choix. Il aborde le thème de l'incapacité à dire non, un sujet qui touche de nombreux individus. Cette approche ludique et introspective lui permet de se connecter profondément avec son public, en abordant des dilemmes quotidiens sous un angle léger et divertissant. Les choix de vie, souvent compliqués et stressants, sont ici revisités avec une touche d'humour et de positivité. L'humoriste ne manque pas de faire référence à des personnalités iconiques telles qu'Albert Einstein, en soulignant les interrogations philosophiques et existentielles auxquelles chacun est confronté. En se demandant si Dieuavait vraimenteulechoixencréant lemonde,Kodynouspousse àréfléchirsurnospropresdécisions,toutennousinvitantàprivilégier le choix le plus drôle, le plus joyeux.. Il incarne pour beaucoup une figure de positivité et de bonne humeur, un antidote parfait aux tracas quotidiens. Il sera à applaudir le 8 novembre 2024 au Centre culturel d’Auderghem. Voyez tous les détails pratiques sur le sire www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

Jacques Brisson

HUMOUR : DIANE SEGARD - PARADES

Après trois ans à développer des personnages névrosés en vidéo sur les réseaux sociaux, Diane Segard monte sur scène avec eux pour le plus collectif des seuls en scène. Diane Segard est une artiste qui a su transformer ses angoisses personnelles en une source inépuisable de créativité. Se retrouver seule face au public lorsqu’on a tendance à être plus autruche que paon, c'est-à-dire quand on préfère se cacher plutôt que de se pavaner, peut sembler une tâche insurmontable. Pourtant, elle a trouvé une astuce ingénieuse pour surmonter cette peur. Elle crée des personnages et se dissimule derrière eux. Ces personnages incarnent la tragédie hilarante de la vie quotidienne et parlent à sa place, reflétant ses propres angoisses et celles de son public. Que ce soit la peur de mal éduquer ses enfants, l'angoisse de finir ses jours en solitaire avec une boîte de raviolis ou la culpabilité de ne pas rendre suffisamment visite à sa grand-mère à l'Ehpad, Diane Segard explore ces préoccupations universelles avec un humour désarmant. En les personnifiant, elle offre une catharsis collective à son audience, qui se reconnaît dans ces névroses et peut en rire. Tout ira bien demeure le fil conducteur de son spectacle. Elle ne se contente pas de faire rire, mais elle rassure, en montrant que nous sommes tous dans le même bateau, confrontés à nos peurs et à nos angoisses. Elle rappelle avec humour et tendresse l'importance de prendre soin de ses proches. Ce souci du détail et cette connexion humaine ajoutent une dimension touchante à son humour. Diane Segard partage la création de ce spectacle avec Mathilde Guêtré-Rguieg, ajoutant une autre dimension à cette œuvre collective. Leur collaboration permet d'enrichir les personnages et les situations, offrant ainsi une profondeur et une diversité qui rendent chaque performance unique. Elle est à applaudir le 9 novembre 2024 au Centre culturel d’Auderghem. Voyez tous les détails pratiques sur le sire www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

THÉÂTRE : UN VISITEUR INATTENDU

Réputée pour ses romans, Agatha Christie s’est également engagée comme auteure de pièces de théâtre, maîtresse incontestée du crime sur papier et du suspense. Créée en 1958, cette œuvre illustre parfaitement le talent de l’auteure pour tisser des intrigues complexes et captivantes, où chaque détail compteetoùlemoindreindicepeutserévélercrucial.L'histoiredébuteparunévénementchoc:Michael Stocker un étranger, s'écrase avec sa voiture dans un fossé lors d'une nuit brumeuse et, cherchant de l'aide, pénètre dans une maison isolée. Là, il découvre le cadavre de Richard Warwick, un homme en fauteuil roulant, assassiné d’une balle dans la tête. À ses côtés, Laura Warwick, l'épouse du défunt, tient un pistolet et semble abasourdie. Rapidement, il devient clair que l'affaire n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air. Laura, qui semble d'abord coupable, prétend ne pas se souvenir de ce qui s'est passé. Michael, intrigué et visiblement doué pour la déduction, commence à poser des questions et à examiner les indices. Il décide de couvrir Laura, convaincu qu'elle n'est pas la véritable coupable, et commence à enquêter pour découvrir lavérité. L'intrigue se complique alors que d'autres personnages sont introduits, chacun avec ses propres secrets et mobiles potentiels. Parmi eux, Miss Bennett, la gouvernante, et Jan Warwick,ledemi-frèredelavictime,jouentdesrôlescruciauxdansledéroulementdel'enquête.Chaque personnage apporte une nouvelle perspective et des complications supplémentaires, créant une toile d'indices et de fausses pistes. Comme dans toute œuvre d'Agatha Christie, les rebondissements sont nombreuxet lessuspectsmultiples.L'habiletédeChristierésidedanssacapacitéàmanipulerlesattentes du public, à introduire des éléments inattendus et à maintenir le suspense jusqu'à la toute fin. "Un Visiteur Inattendu" ne déroge pas à cette règle, avec des révélations surprenantes qui renversent complètement la situation et la perception que le spectateur a des personnages. La pièce explore des thèmes tels que la justice, la vérité et la moralité, poussant le public à réfléchir sur les motivations humaines et les zones grises de la culpabilité et de l'innocence. La tension psychologique est palpable tout au long del'œuvre,alorsquechaquepersonnagelutteavecsespropresdémonsetsecrets.

« Un Visiteur Inattendu » se veut une démonstration magistrale du talent d'Agatha Christie pour le suspense et la construction narrative. Elle sera présentée le 10 novembre 2024 au Centre culturel d’Auderghem. Référez-vous aux détails mis en ligne sur le sire www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : ESPÈCES MENACÉES

Le jour de son anniversaire, Yvon, un comptable discret, se retrouve plongé dans une situation inédite pour lui. Dans le métro, par un malencontreux hasard, il échange sa mallette de travail contre celle d'un inconnu. À sa grande surprise, celle-ci contient des millions d'euros en liquide. Face à cette manne inattendue, il décide detoutquitter et de s'envoler pourBuenos Aires, avec l'espoir de commencer une nouvelle vie au soleil. Cependant, son plan n'est pas aussi simple à mettre en œuvre. Sa femme, pragmatique et méfiante, refuse obstinément de le suivredans cettefolleaventure,préférantlasécuritédeleur vie actuelle. À cela s'ajoutent les intrusions répétées de leurs amis, un couple aussi inopportun qu'indiscret, qui semblent toujours arriver au mauvais moment, exacerbant le stress d'Yvon. Comme si cela ne suffisait pas, un policier au comportement douteux commence à poser des questions insistantes, éveillant les soupçons de tout le voisinage. Pire encore, un commissaire particulièrement tatillon, peu convaincu par les explications d'Yvon, décide de mener une enquête approfondie. À chaque instant, le rêve de liberté et de richesse d'Yvon semble s'éloigner un peu plus, rattrapé par la réalité et les complications inattendues. L'histoire prend une tournure encore plus sombre et dangereuse avec l'apparition d'un chauffeur de taxi irascible, qui ne facilite en rien les déplacements d'Yvon, et surtout, l'arrivée d'un tueur déterminé à récupérer son dû. Cet individu impitoyable est prêt à tout pour remettre la main sur les millions, plongeant Yvon dans une spirale de danger et de paranoïa. Ladistributiondecettecomédiedramatiqueestcomposéed'acteurstalentueux: PierrePigeolet,Frédéric Nyssen, Daniel Hanssens, Michel Hinderyckx, Didier Colfs ; Christel Pedrinelli, Catherine Claeys, et Laurent Denayer qui apportent à chaque personnage sa propre nuance. Adaptée et traduite par Stewart Vaughan, Gérard Jugnot et Michel Blanc de la pièce de Ray Conney, « Espèces menacées » est à applaudir du 29 novembre au 7 décembre 2024 au Centre culturel d’Auderghem. Voyez les détails pratiques sur le sire www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

Sam Mas

HUMOUR : FLORENCE MENDEZ

Florence Mendez a déjà un beau palmarès à son actif. Elle a remporté plusieurs concours d’humour, dont celui du prestigieux Voo Rire Festival de Liège. Elle s’est également fait remarquer à Montreux, ce qui lui a permis par la suite d’officier comme chroniqueuse sur la chaîne Teva, pour le talkshow Piquantes ! animé par Nicole Ferroni ainsi que sur France Inter. « On ne dit jamais assez aux gens cons qu’ils sont cons », vous dirait Florence Mendez. Dans un stand-up piquant et jubilatoire, cette forte tête pourtant ultra-sensiblerevient sursonparcoursseméd’embûches. Avec une répartie acide et une vivacité d’esprit qui la caractérisent, elle nous raconte son histoire, celle d’une jeune femme que le rejet de la différence et la maladie mentale n’auront pas réussi à arrêter. Étonnante, touchante, inadaptée, Florence Mendez prend plaisir à dézinguer les normes et la bêtise humaine à coups de punchlines féroces mais toujours drôles. Une adorable névrosée, dont la grande gueule dissimule tant bien que mal une vraie délicatesse, à applaudir au Centre culturel d’Uccle le 7 novembre 2024. Trouvez davantage de détails sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

CONCERT : MAXIME DESERT ET MARIANNE MARCHAL

Maxime Desert, ancien membre du Quatuor Tana et musicien au sein de l'ensemble Musiques Nouvelles, se distingue par sa polyvalence et son engagement passionné tant dans le répertoire classique que dans la création contemporaine. Cet altiste talentueux, connu pour son interprétation subtile et expressive, continue de marquer de son empreinte le monde de la musique. Avec la pianiste Mariane Marchal, il explore des œuvres d'une grande profondeur émotionnelle et d'une complexité technique remarquable. Leur programme de novembre comprend la « Sonate pour alto et piano » de Dimitri Chostakovitch, pièce poignante composée peu avant le décès du compositeur en 1975, victime de plusieurs infarctus. Cette œuvre, imprégnée de mélancolie et de gravité, reflète les préoccupations existentielles du musicien en fin de vie, tout en offrant de magnifiques dialogues entre l'alto et le piano. En complément le duo présentera deux créations contemporaines, l'une de Jean-Paul Dessy et l'autre d'Anne Martin. Jean-Paul Dessy, compositeur et chef d'orchestre belge, est reconnu pour ses œuvres innovantes et sa capacité à fusionner différentes influences musicales. Sa création pour alto et piano, spécialement conçue pour Maxime Desert et Mariane Marchal, promet d'explorer de nouvelles textures sonores et des dynamiques audacieuses. Quant à Anne Martin, elle apporte une perspective unique avec sa composition, alliant délicatesse et intensité, et mettant en lumière les possibilités expressives de l'alto. Une performation à applaudir au Centre culturel d’Uccle le 18 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE

: KIKI À PARIS

Kiki de Montparnasse, née Alice Ernestine Prin en 1901, reste l'une des figures emblématiques du Montparnasse des années 1920. Sa vie, marquée par une grande liberté artistique et personnelle, a fait d'elle une muse incontournable de cette époque effervescente. Dès son arrivée à Paris, Kiki se distingue par son charismeet sa beauté sauvage.Elle devient rapidement lemodèle préférédes plus grands artistes de l'époque, dont Amedeo Modigliani et Tsugouharu Foukita. En 1921, elle devient la compagne et le modèle préféré de Man Ray, qui trouve son physique de la tête aux pieds, irréprochable. Ses portraits, souvent marqués par une nudité provocante, reflètent une modernité et une liberté qui défient les conventions de son temps. Mais la jeune femme ne se contente pas d'être une muse, elle se révèle également une artiste à part entière. Peintre, chanteuse et actrice, elle explore toutes les formes d'expression artistique. Son atelier, situé rue Vavin, devient un lieu de rendez-vous pour les créateurs et intellectuels de l'époque. C'est là qu'elle expose ses toiles, souvent des autoportraits ou des scènes de la vie parisienne, qui témoignent de son regard unique et de son talent indéniable. La personnalité de Kiki demeure indissociable de son style de vie libre et tumultueux. Elle fréquente les cafés et les boîtes de nuit, où elle côtoie les grands noms de l'avant-garde et participe activement aux discussions passionnées qui animent ces lieux mythiques. Kiki n’était certes pas la plus belle, la plus talentueuse ou la plus brillante, elle apparaît juste telle une femme libre, désinhibée des conventions et sans tabous, qui avait peut-être compris qu’en se libérant du qu’en dira-t-on elle révélait la force créatrice de l’insoumission. Par la libération des corps et, spécifiquement celui de la femme, le vieux monde s’est mué en un autre monde. La mezzo-soprano Albane Carrère, accompagnée d’un trio de musiciens, est à applaudir le 16 novembre 2024 au Centre culturel d’Uccle. Voyez les détails pratiques sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

Andrea Farago

SPECTACLE : CONTES ET MUSIQUES DE LATÉRANGA

Né au Sénégal et initié dès sa plus tendre enfance au conte, Souleymane M’bodj a compris très vite l’importance de la parole dans les sociétés africaines. Chacune des histoires que ce magicien des mots tire de son inépuisable répertoire se transforme en voyage au cœur de l'Afrique. Il sait comme personne invoquer Leuk le lièvre, Gaïndé le lion, Bouki la hyène, les sorciers, les monstres, les animaux et les baobabs magiques pour peupler son univers envoûtant. Dans le spectacle « Contes et musiques de la Téranga », le texte est accompagné par des mélodies, des chants et des rythmes. La Téranga est un concept Wolof qui regroupeles valeurs d'accueil, de partage et de solidarité. Narrer une histoireconsiste à offrir le plus beau des cadeaux. Un cadeau qui se transmet de génération en génération. Un cadeau qui separtage.LescompositeursSarahTriquet etThomasFoguenneont écrit uneœuvreoriginale qui ajoute de la valeur au travail de Souleymane M’bodj. Cette magie de la musique, interprétée par l’Ensemble 21j, se prolonge sur scène en dessins réalisés exécutés en temps réel par Vincent Fortemps et projetés sur écran. Une expérience rare, multimédia, extra-géographique et extratemporelle. Un Atelier en famille organisé par les Jeunesses Musicales est proposé avant le concert. Une prestation à découvrir le 24 novembre 2024 au Centre culturel d’Uccle. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : PLAYLIST

Voilà l’histoire d’une bande (en fait, pas si) originale : il y a des lustres, Anna, Serge et Fred formaient le groupe derockquetousles adosrêvaient àl’époque.Le genredebandqui connaissait sonpetit succès sur les radios libres, où la chanteuse sortait avec le guitariste tout en étant amoureuse du bassiste. Jusqu’au jour où la vraie vie s’est rappelée à eux pour les jeter dans la réalité du quotidien. Evidemment, le groupe n’a pas survécu ! Les deux garçons ont maintenu le contact, tant bien que mal. Pas Anna. ! Il faudra une guerre ou un concert de retrouvailles – pour renouer tant bien que mal et raviver certaines passions pas toujours bonnes à être auscultées. Le temps d’une soirée au bord du précipice, ils vont réussir à vous faire rire en revisitant un par un les termes du bon vieux Sex, Drugs & Rock’n’Roll, tout en priant pour une seule chose : ne pas se faire attraper par leurs enfants ! Pour pareil sujet iconoclaste, il fallait oser un casting à se taper la tête contre le mur et qui mieux que Lio, chanteuse vedette des années 80) pour prouver que les brunes (même si sa chevelure s’est éclaircie de mèches grises !) ne comptent pas pour des prunes. Face à elle, Riton Liebman (révélé au cinéma à l’âge de treize ans aux côtés de Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Carole Laure dans Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier et Erico Salamone, comédien très actif sur les planches, pour camper ce trio de pieds nickelés. Les représentations se déroulent jusqu’au 23 novembre 2024 au Théâtre de la Toison d’Or. Découvrez les détails pratiques sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : KEVIN

Après avoir décomposé, analysé et désacralisé l’orthographe dans La Convivialité, le nouvel opus de Jérôme Piron et Arnaud Hoedt s’inscrit dans la même dynamique. Nos deux ex-profs s’attaquent cette fois à l’école, jetant un regard naïf mais documenté sur ses fondements, ses valeurs et ses enjeux. Parce que pour Kevin, par exemple, ça n’a pas du tout marché, l’écoleIl y a les profs qui aiment leurs élèves, les pédagogues compétents et dont la personnalité est une leçon à elle seule, les directions d’école engagées qui luttent chaque jour jusqu’à l’épuisement, les parents impliqués, les élèves inspirants. On ne parlera pas d’eux dans cette conférence-spectacle qui, paradoxalement, n’a rien de professoral. Dans ses créations, la compagnie Chantal & Bernadette aime transformer la démarche scientifique en geste artistique en créant son propre langage théâtral. À travers ses collaborations étroites avec des chercheurs et des chercheuses, elle tente de stimuler l’esprit critique du public en soumettant ses opinions à l’épreuve des faits. Un spectacle savant, drôle et digressif qui vous fera lire les bulletins scolaires d’une toute nouvelle manière, que vous soyez adulte ou ado ! À quoi sert l’école ? Question à laquelle sont confrontés nombre de parents, qui ont parfois un peu de mal à trouver une réponse face aux échecs d’un système scolaire miné par ses inégalités. Réponse attendue les 6, 7 et 11 novembre 2024 en compagnie de Arnaud Hoedt, Jérôme Piron et Kévin Matagne à Wolubilis. Vous trouverez plus de détails sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

THÉÂTRE

: LA CONVIVIALITÉ

Quoi ? Une conférence-spectacle sur l’orthographe donnée par deux ex-profs ? Relax ! Sous une forme ludique, instructive et interactive, Arnoud Hoedt et Jérôme Piron décortiquent ses absurdités avec beaucoup d’humour. Que vous soyez traumatisés du Grevisse ou fassiez partie des puristes, ils vous convient à débattre des préjugés durement ancrés concernant la langue, l’instruction, l’écriture, osant remettre en question la complexité étonnante voire fascinante de la langue française et les normes successives sur l’orthographe. Entre théâtre et pataphysique, leur approche du participe passé va vous faire changer d’avis sur la langue française et son cortège d’exceptions. Un spectacle ludique et savant qui regorge d’exemples et de faits historiques. La convivialité ? C’est une conférence-spectacle pop et iconoclaste sur l’invariabilité du participe passé des verbes qui utilisent l’auxiliaire avoir en fonction de la position du complément dans la phrase… Une gourmandise intellectuelle à voir ou à revoir ! Une performance à applaudir le 8 novembre 2024 à Wolubilis. Voyez davantage de détails pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

CIRQUE : YÉ !

Avec une énergie hors norme et une générosité sans faille, les treize artistes guinéens du cirque Baobab se livrent à des performances que vous n’êtes pas près d’oublier. Avec leurs corps pour seul agrès, ils offrent un spectacle électrisant sur le thème de l’eau et de l’environnement : Yé signifie l’eau en susu. De portés acrobatiques propulsés dans les airs, en pyramides humaines revisitées, chaque prouesse donne le vertige. Sur scène, la danse et l’humour mettent en joie tant leur talent est sans limite et leur art est généreux. Après avoir enflammé Paris et le Off d’Avignon 2023, ne manquez pas cet incontournable de la saison, en exclusivité à Bruxelles. Raconter la capacité de l’homme à insister, à recommencer, à inventer. Et si les recoins d’un monde en ruine devenaient le décor d’une renaissance ? Une autre fin du monde est possible, voilà ce que disent ces corps. Puisant à la source de la créativité, les artistes acrobates et danseurs emmènent le spectateur au fil de l’eau, dans un périple aux nombreux défis environnementaux. De la terre à l’envol, au-delà de la raison, ces oiseaux acrobates nous transportent et nous interrogent sur l’urgence climatique, la perte de repères et la remise en question de la réalité. Chaque existence est tiraillée entre le désir de s’élever et la peur de tomber. Circus Baobab est un collectif d’artistes de cirque de Guinée et de la diaspora, mêlant les modes d’expressions traditionnelles du cirque africain et les nouvelles écritures du cirque contemporain. Fondée en 1998 sur une idée de Laurent Chevallier, la compagnie Circus Baobab bénéficie dès ses débuts du soutien artistique de Pierrot Bidon, ancien directeur de Archaos. Il met en scène plusieurs spectacles de la compagnie. C’est sous la direction et la production de Mory Diallo et Isabelle Sage que la relation franco-guinéenne prendra forme et n’aura de cesse de nourrir le milieu du cirque et les créations. Arrive ensuite le projet Térya Circus, né d’une collaboration originale entre Georges Momboye et Kerfalla Camara, fondateur et directeur de la compagnie, ancien coordinateur et musicien de Circus Baobab. Térya Circus s’épanouira en Guinée et à l’international entre 2008 et 2021. En 2021, Circus Baobab renaît sousl’impulsiondeKerfallaCamaraqui décidedepuiser aux originesdel’aventurepourproposer unnouvelélanàlacompagnie,aveclesmêmestalentset entrelesdeuxcontinents.Au-delàdescréations et des tournées, la compagnie œuvre pour un cirque social, solidaire et citoyen et propose des programmes d’accompagnement à destination de la jeunesse guinéenne et d’ailleurs. Cette troupe est à découvrir à Wolubilis du 14 au 16 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

CONCERT : PAS DE TROIS

Le Ba Ya Trio continue d'explorer les chants dumonde avecpassion et créativité. Samir, Nicho et Benoît s'aventurent à travers diverses cultures, découvrant des joyaux musicaux à Sumatra, au Japon, au Danemark, au Pérou, en Afrique centrale, en Louisiane, en Serbie, et bien d'autres endroits encore. Leur mission est de transmettre ces trésors en fusionnant les paroles originales avec des adaptations en français, offrant ainsi une expérience musicale unique et enrichissante. Leur spectacle se distingue par ses polyphonies vocales harmonieuses et ses arrangements musicaux sophistiqués, qui captivent l'audience dès les premières notes. Le trio invite également le public à participer, créant une atmosphère conviviale et interactive où chacun peut se sentir impliqué dans la performance. Mais le Ba Ya Trio ne s'arrête pas là. Sesmembres ajoutent une dimension visuelle et dynamique à leur "Pas de Trois" en intégrant des mouvements chorégraphiques à leur spectacle. Cette approche innovante enrichit l'expérience artistique et rend chaque représentation encore plus captivante. Ce spectacle se veut une occasion idéale de passer un moment agréable en famille, où petits et grands peuvent découvrir ensemble la richesse des traditions musicales du monde entier. Avec leur passion pourlamusiqueetleurtalentpourlamiseenscène,Samir,Nichoet Benoît promettent unvoyagesonore et visuel inoubliable. Ne manquez pas cette chance de plonger dans l'univers du Ba Ya Trio et de savourer un moment de découverte et de plaisir partagé. Des artistes à applaudir à Wolubilis le 17 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

SPECTACLE : AH ! LES

JOLIES COLONIES

Récompensé aux Prix Maeterlinck 2023 du prix Bernadette Abraté pour l’ensemble de sa carrière, Ben Hamidou est ici seul sur scène et transcende son passé douloureux avec légèreté. Il partage ses souvenirs sans jugement dans un récit intime, émouvant et lumineux ! Conteur infatigable, Ben Hamidou offre à travers ce nouveau spectacle, un regard malicieux sur son enfance marquée par le déracinement. Avec tendresse et humour, ce Belgo-algérien arrivé à Bruxelles dans les années 60, évoque la perte de ses repères loin du cocon familial. Il a sept ans, ses parents divorcent et sa vie bascule. Envoyé en colonies de vacances, il comprend vite qu’un foyer d’accueil est au bout du voyage. Si pour certain, celles-ci éveillent des souvenirs heureux pour Ben, cela le renvoie à la rupture, à l’éloignement et à la découverte d’autres possibles conséquences du choc culturel. Dans sa nouvelle campagne éloignée et déserte, le boudin compote et autres rollmops remplacent désormais les délicieux tajines de sa grandmère. Un seul en scène à découvrir à Wolubilis le20novembre2024. Référez-vousauxdétails mis en ligne sur le site www.wolubilis.be

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THÉÂTRE : BIG MOTHER

Mené tambour battant par six comédiens qui jouent une vingtaine de personnages, ce récit palpitant et bien documenté (l’affaire de l’entreprise Cambridge Analytica qui a favorisé l’élection de Donald Trump, n’est pas loin) explore les dangers du big data qui gangrènent nos démocraties. Entre réalité et fiction, Mélody Mourey nous embarque dans un monde hyper connecté où la vérité est constamment malmenée. C’est brillant, haletant et c’est uneréussite !de Mélody Mourey. Après Les Crapauds fous et de La course des géants, le nouveau succès de Mélody Mourey nous happe dans un thriller politicojournalistique sur la manipulation de masse. Alors qu’un scandale éclabousse le Président des ÉtatsUnis et agite la rédaction du New York Investigation, la journaliste Julia Robinson voit sa vie vaciller dans la salle d’audience d’un tribunal quand elle croit reconnaître parmi les accusés, son compagnon mort depuis quatre ans. Afin d’élucider ce mystère, elle mène sa propre enquête qui va s’imbriquer dans celle de son équipe. Ensemble, ils vont mettre au jour un des plus grands scandales politiques depuis l’affaire du Watergate. La démocratie est en péril, leurs vies aussi ! Patrick Blandin, Ariane Brousse, Benoît Cauden, Guillaume Ducreux, Marine Llado et Karina Marimon donnent chair et âme aux personnages inventés par Mélody Mourey et sont à voir à Wolubilis les 28 et 29 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

DANSE : ALICE

Après une tournée acclamée aux quatre coins du monde, la compagnie B.Dance du chorégraphe PoCheng Tsai arrive à Bruxelles. Sacré chorégraphe de l’année 2018 par le magazine Tanz, la danse énergique de cet artiste taïwanais va vous envoûter. Avec une mise en scène inspirée, des costumes haute couture et une scénographie d’une incontestable beauté plastique, sa version de la célèbre héroïne de Lewis Carroll vous mènera droit dans un pays des merveilles particulier. Depuis sa création en 2014, B.Dance fait aujourd’hui partie des compagnies de danse contemporaine émergentes de la scène internationale. Elle s’est déjà produite en Allemagne, en République Tchèque, en Espagne, en Israël, au Danemark, en Italie, en Suisse, en Chine, à Hong Kong, au Royaume-Uni et en France. Plusieurs fois récompensélorsdeconcourschorégraphiquesinternationaux,Po-Cheng Tsai a également chorégraphié pour des compagnies de danse renommées telles qu’Introdans, Tanz Luzerner Theatre, Gauthier Dance, CloudGate2ouencoreBernTanzcompagnie.Po-ChengTsaidéveloppe un langage chorégraphique et une esthétique uniques épousant les mouvements traditionnels asiatiques et arts martiaux à la danse contemporaine. Il en repousse les limites pour atteindre un mysticisme et une fantaisie orientale dans des pièces théâtrales, physiques et émouvantes qui sont accessibles à tous les publics. En 2020, il a également reçu le prix de la révélation chorégraphique au 57e Palmarès français du Prix du Syndicat professionnel de la critique Théâtre, Musique et Danse. Des artistes à applaudir à Wolubilis du 5 au 7 décembre 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

LA SŒUR DE JÉSUS-CHRIST

Dans un village du sud de l’Italie, tout le monde est affublé d’un surnom. Simeone, le frère de la jeune Maria, est devenu pour tous Jésus … puisqu’il ressemble au Christ, dont il joue le rôle lors de la Passion du Vendredi Saint. Quant à Maria, il s’agit de cette jeune fille qui s’empare d’une arme automatique dans le buffet de la cuisine et qui, déterminée, se rend chez Angelo le Couillon, celui qui l’a violentéelaveille.Leshabitantsprennent sasuite,finissant par formeruncortègebigarré.Chacunyvadesonanecdote sur Maria, livrant tour à tour chaque pan de sa vie. Il y a ceux qui l’encouragent et ceux qui souhaitent la dissuader, mais rien ni personne ne pourra l’arrêter, ni lui faire lâcher son arme. Pas même sa famille, Pas même les gendarmes ! « La Sœur de Jésus-Christ » peut être vu comme une vendetta version contemporaine, qui a fait un joli succès lors de sa création au Poche la saison dernière. La pièce a été nommée aux Prix Maeterlinck dans les catégories meilleur spectacle, meilleur interprète et meilleure scénographie. Une autre de ses spécificités repose dans le jeu d’acteur de Félix Vannoorenberghe, seul en scène, et qui incarne tous les personnages, sachant faire preuve d’une propension à passer de l’un à l’autre. Le jeu du comédien relève d’un mimétisme admirable, qui lui permet de se métamorphoser en changeant, notamment, de vêtements au compte-goutte. Ces moments de changements de costume deviennent l’occasion d’interludes musicaux interprétés par Florence Sauveur, à l’écart et dans une sorte de pénombre colorée. La transformation rapide et fluide de l’acteur en chaque intervenant encourage une dynamique captivante, rendant le récit de Maria encore plus poignant et vivant. La pièce elle-même, à travers son récit intense et ses moments de suspense, explore des thèmes profonds de vengeance, de justice et de survie dans une société gangrenée par la violence et les inégalités. « La Sœur de JésusChrist » est à revoir jusqu’au 16 novembre 2024 au Théâtre de Poche. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : LES CHATOUILLES

Cette pièce de théâtre écrite et interprétée par Andréa Bescond est une œuvre puissante et émotive qui aborde avec audace le sujet délicat de l'abus sexuel sur les enfants. Parfois sous-titré « Là où les chatouilles ne sont pas une blague », ce texte raconte l'histoire d'Odette, une jeune fille victime d’attouchements de la part d'un ami de la famille. L'une des forces majeures de cette œuvre réside dans la capacité d'Andréa Bescond à incarner une variété de personnages avec une fluidité impressionnante. Elle passe du rôle d'Odette enfant à celui de l'adulte qu'elle est devenue, tout en interprétant également ses parents, son agresseur et d'autres figures marquantes de son parcours. Ce choix de mise en scène permet une immersion totale dans l'univers émotionnel de l'héroïne, tout en soulignant la multiplicité des perspectives sur le drame qu'elle vit. La narration se veut non linéaire, alternant entre les souvenirs traumatisants de l'enfance d'Odette et son présent d'adulte en quête de reconstruction. Cette structure narrative, loin d’être confuse, renforce au contraire l’intensité dramatique de la pièce, illustrant la manière dont les traumatismes passés continuent d’imprégner le présent. Les scènes de danse, omniprésentes, jouent un rôle cathartique. La danse devient une métaphore de la libération et de la résilience, offrant à Odette un exutoire face à l’insupportable. La pièce ne se contente pas de relater un drame personnel. Elle invite également à une réflexion plus large sur le silence qui entoure souvent les abus sexuels. Les réactions des parents, oscillant entre l'incrédulité et le déni, mettent en lumière les mécanismes de protection et de cécité volontaire qui peuvent entourer ce type de violences. En cela, « Les Chatouilles » pose une question cruciale : comment protéger les enfants lorsque les adultes ferment les yeux ? L’humour, bien que subtil et parfois grinçant, n'est pas absent. Il sert de contrepoids à la gravité du sujet, permettant aux spectateurs de respirer tout en prenant conscience de la profondeur dutraumatismevécuparOdette.Lesmomentsdelégèreté,souventassociésàl’insouciancedel’enfance, contrastentfortementaveclaréalitébrutaledel’abus,accentuantl'impactémotionneldel'œuvre.Andréa Bescond réussit également à éviter le piège du misérabilisme. Si cette pièce bouleverse, elle est également empreinte d’espoir. La transformation d'Odette, qui parvient à se reconstruire et à trouver une forme de paix intérieure à travers la danse et la parole, en demeure la preuve. Ce chemin de résilience est illustré avec une sensibilité qui rend hommage à toutes les victimes d’abus et à leur lutte pour retrouver leur dignité et leur intégrité. La mise en scène, épurée mais efficace, contribue à renforcer l’intensité de la thématique développée. Les éclairages et la musique accompagnent les changements de scène et d’humeur, accentuant l’immersion du public dans le récit. La scénographie réduite au strict nécessaire permet de se concentrer sur la performance magistrale de la comédienne-autrice, dont la capacité à exprimer une gamme d’émotions complexe est remarquable. Bien davantage qu’une simple pièce de théâtre, « Les chatouilles » se veut un cri du cœur, une œuvre de résilience et un appel à briser le silence entourant les gestes déplacés et les viols pour les jeunes sont encore trop souvent victimes. Andréa Bescond, par son écriture et son interprétation, offre une voix puissante et nécessaire à celles et ceux qui ont vécu l'indicible. En cela, elle réalise une œuvre profondément humaine et universelle, capable de toucher et de sensibiliser un large public. Elle est à applaudir au Théâtre de Poche du 26 au 30 novembre 2024. Référez-vous aux détails mis en ligne sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles

Julie Plisnier

THÉÂTRE : DÉSOBÉÏR

Quatre femmes de la première à la troisième génération d’immigrés en France croisent des récits remplis de force pour en construire un, commun : celui de la réinvention de soi. Ensemble, elles tracent des lignes nouvelles entre les héritages qui parfois étouffent et les luttes qui libèrent. La puissance vient du collectif, de la jonction de leurs voix. Les quatre amies proposent une parole énergique et rebelle qui brise les carcans des injonctions religieuses, du sexisme, du poidsfamilial. Julie Berès est unemetteuse en scène-chercheuse. Pour ses pièces, elle n’hésite pas à interviewer des acteurs, récolter leurs témoignages et ainsi documenter ses créations. Depuis 2001, elle observe la société qui bouge et aborde sur scène plusieurs thématiques sociétales. Désobéir forme un diptyque avec La Tendresse où elle met en scène des femmes puis des hommes aux prises avec les nombreuses attentes, souvent violentes et inadéquates, de la société. Avec Désobéir, ce sont des femmes issues de milieux différents dont elle collectionne les récits, auxquels se mêlent les fils de la fiction pour sculpter une langue rythmique et pleine d'humour. Ceux-ci sont portés comme une polyphonie de vécus par quatre interprètes venues du hip-hop, du théâtre, et pour la plupart de banlieues. La scène devient un espace performatif où on peut libérer une parole bouillonnante ainsi que le corps, dans un élan de vitalité. Portée par des femmes résilientes et déterminées, Désobéir est un cri joyeux de révolte, un cocktail de désirs et de rêves, d’intime et de politique. C’est une ode chorale à l'affirmation de soi et aux corps libres ; une œuvre qui déplace, nous confronte à nos propres projections et déconstruit les clichés. Un spectacle à découvrir au Théâtre Varia du 10 au 12 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : NOCEBO

Après l’extraordinaire succès de L.U.C.A (Last Universal Common Ancestor) qui explorait les notions d’héritage et d’intégration, la compagnie Eranova (« Nouvelle ère » en italien) se tourne vers le futur. L’irrésistible duo Hervé Guerrisi - Grégory Carnoli, complices et malicieux comme seuls peuvent l’être deux amis, nous embarque pour une exploration de l’intime à l’universel, misant sur le potentiel illimité de notre empathie et notre humanité. L’effet nocebo se définit par des conséquences psychologiques et/ou physiologiques négatives liées à la prise d’une substance neutre. Dans la nouvelle création de la compagnie Eranova, c’est une métaphore. A force d’absorber des scénarii catastrophe sur l’avenir du monde, n’encourt-on pas le risque de les voir se réaliser ? Selon l’auteur Rob Hopkins, l’imagination est le seul moyen de transformer notre futur de manièreconcrète.Alors qu’attendons-nous pour inventer d’autres histoires, d’autres futurs possibles ? N’est-ce pas là une des forces du théâtre ? Bravant les freins quotidiens à l’optimisme, NOCEBO nous invite à reconquérir notre pouvoir d’action. Catastrophes écologiques, guerres, montée des extrêmes. Où que l’on pose le regard, l’effondrement semble inévitable. Face à l’actualité, nous sommes nombreux à être envahis par la morosité. Dans ces conditions, comment continuer à rêver, construire, résister?Pourquoifairedesspectacles?GrégoryetHervé ont un peu plus de 40 ans. Ils sont tous les deux acteurs en Occident, avec une série de privilèges. Gagnés par le doute et la perte de sens, ils se demandent : « Où va-t-on ? ». Ils décident de poser la question à ceux qui explorent demain. A savoir, les scientifiques, les généticiens et les voyants. Entre quête personnelle et réflexion philosophique, le duo élargit le champ des futurs, avec humour et générosité. Une œuvre à découvrir au Théâtre Varia du 6 au 16 novembre 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.varia.be

Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : BÉTELGEUSE

Dans le futur, alors qu’il n’est pas clair si la catastrophe finale s’est produite ou non, des femmes scientifiques étudient la biologie de la révolte. C’est l’histoire de Bételgeuse, une étoile géante rouge à l’aube de sa mort. Elle peut exploser à tout moment. À tout moment entre maintenant et dans cent mille ans. Les années lumières faisant, il est même possible qu’elle ait déjà explosé et qu’on ne soit pas encore au courant. Chose que tout le monde se demande. Il s’agit de l’histoire d’un groupe de scientifiques, coincées depuis des années dans un laboratoire d’expérimentations pluridisciplinaires de révolte in vitro. A force d’observer le micro-métagène de la révolte sous tous ses angles, leur désir s’est émoussé. Mais une expérience empathique ratée vient bousculer leur routine et remet leurs existences en branle. Cet ensemble forme Bételgeuse, une comédie philosophique de science-fiction, une pièce féministe, un poème théâtral, un hommage aux femmes* qui essaient, à celles qui ratent, à celles qui rêvent et à celles qui ont abandonné. Isabelle Urbain, Josépha Sini, Anaïs Moray et Malika Temoura défendent sur scène l’écriture de Mathe Degaille, dans un spectacle audacieux et intelligent à découvrir au Rideau de Bruxelles du 28 novembre au 6 décembre 2024. Référez-vous à la programmation mise en ligne sur le site www.lerideau.brussels pour tout complément d’informations. Rue Goffart, 7Aà 1050 Bruxelles

HUMOUR : DAVID CASTELLO-LOPES

David Castello-Lopes est en 1981 à Paris, où il a grandi dansle quartier de Saint-Ouen. Il faisaitrégulièrement des séjours au Portugal, car son père photographe, était aussi gérant d’une société de distribution de films à Lisbonne. Côté scolarité, il a toujours été un très bon élève, coutumier de la première place au trio de tête. Pourtant, l’adolescence a révélé son côté rebelle, puisque vers quatorze ans, il a tout bonnement décidé que flirter avec la moyenne qui nécessitait moins d’efforts. Puis, Il a achevé des études d’histoire à la Sorbonne, avant de boucler un master en journalisme à l’institut français de presse. Ensuite, il s’est révélé en devenant l’auteur et le coréalisateur du « Chiffroscope » dans « L’effet papillon » aux côtés de Léonard Cohen, ainsi que du « Planétarium » sur Canal +. En 2014, il a intégré l’équipe du Gorafi, chapeautée par son ami Pablo Mira. Passionné et amoureux des mots, David Castello-Lopes a travaillé jour et nuit sur de multiples projets. Mêlant intellect et humour, il a touché à tout et s’est lancé aussi dans la musique avec son groupe Marquis Concept. Il savait que les gens aiment rire, néanmoins musiqueet humournefontpas toujoursbonménage…Il l’ad’ailleurscomprisà ses dépens, en essuyant un échec cuisant. Et comme, il ne se refuse rien, il a utilisé aussi les réseaux sociaux pour sortir des vannes qui, elles, ont fait mouche. Résultat : sur Tik Tok, il est passé de trente-deux à plus de cent soixante mille abonnés en quelques semaines. Enfin, depuis peu, il remplace Alex Vizoret sur France Inter. Un challenge qu’il relève haut la main ! Pour ceux qui aiment son humour, qui ne craint rien et qui s’alimente à l’actualité, il sera au Cirque royal le 14 novembre 2024. Référez-vous aux détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : FEU LESANIMAUX

Marie a trouvé un animal mort sur le bord de la route. Elle n’a aucune idée de ce qui lui est arrivé mais il est hors de question de le laisser pourrir là. Avec ses amis musiciens elle décide de lui offrir une cérémonie d’adieu et une sépulture digne de ce nom. Marie fait face à la mort ; l’amour des proches, la musique et les rites lui permettront de traverser ce deuil plus en douceur. La mort est un grand mystère qui parfois nous bouleverse dès l’enfance. Pour Marie Lecomte, cela se fait à travers celle d’animaux divers, trouvés dans le jardin de ses parents. Alors, depuis toute petite – à l’instar du héros de Tous les petits animaux de Walker Hamilton – elle les enterre et imagine de véritables moments pour honorer leur disparition. Comment alléger la mort et la séparation qu’elle induit ? A travers le deuil d’animaux sauvagesoudomestiques,petitsougrands,lajoyeusebandedeMarieLecomtetentedetrouverquelques moyens de le faire : la musique joue un rôle essentiel dans leur démarche. Glanées au bout du monde ou dans le répertoire assez riche des requiem, invoquant les percussions mexicaines, les musiques corses ou encore Chopin et Berlioz, les partitions permettent d’insuffler de la beauté dans l’adieu. Les instruments-claviers, guitares et percussions - nous portent ; le deuil peut être une fête, un au revoir en fanfare. Feu les animaux est touchant d’empathie et d’ingénuité. Quels sont nos rituels collectifs, notre manière d’appréhender la mort et le deuil en tant que société ? En abordant la question du rite, Marie Lecomte connecte le théâtre au présent et au vécu. Faisant partie de la programmation En Familles, cette pièce parlera à tout le monde. Les représentationssedéroulentdu26au30novembre2024 au Studio Varia. Plus de détails sur le site www.varia.be Rue Gray, 154 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : CERISE SUR LE GHETTO

De retour sur scène, Sam Touzani ne se contente pas de raconter une histoire, il incarne la résilience, la lucidité et l'engagement. Son sourire illumine la grisaille des intolérances et affirme avec force et conviction une confiance en l’humanité qui résonne profondément en nous. Avec « Cerise sur le Ghetto », il ne raconte pas seulement un récit, mais lance un appel à embrasser la diversité, à célébrer la richesse des parcours individuels et à croire en un avenir où la fraternité triomphera des divisions. Il nous guide à travers trois générations marquées par la lutte contre la misère et l'aspiration à la liberté. Originaire des montagnes du Rif marocain, où même les rêves des enfants sont imprégnés du désir de partir, il trace son chemin jusqu'au cœur de Molenbeek, où il voit le jour dans un modeste deux-pièces chauffé au charbon. Son récit ne se limite pas à une chronique familiale, amis embrasse une odyssée qui explore les frontières fluides entre ses cultures d'origine et d'adoption. Confronté au communautarisme, il choisit l'exil de soi-même pour préserver sa liberté de pensée et d'être. Ainsi commence un dialogue intérieur profondément personnel et universel, tissant des ponts entre des identités multiples sans les réduire à des stéréotypes simplistes. À travers ses rencontres et ses expériences, Sam Touzani se révèle comme un infatigable pourfendeur des racismes et des préjugés. Avec une énergie solaire et un optimisme généreux, il déconstruit les caricatures et les intolérances à l'emporte-pièce, insufflant un vent chaud de fraternité et d'humanité. Accompagné par les instruments envoûtants de Mathieu Gabriel, il incarne tour à tour tous les personnages de cette saga familiale, faisant revivre avec intensité les joies, les peines et les triomphes de ceux qui l'ont précédé. Il sera à applaudir jusqu’au 10 novembre 2024 à la Comédie royale Claude Volter. Plus de détails sur le site www.comedieroyaleclaudevolter.be Avenue des Frères Legrain, 98 à 1150 Bruxelles

CONCERT : REQUIEM DE VERDI

Giuseppe Verdi, le roi de l'opéra italien, était une star de son vivant. La mort de Gioachino Rossini en 1868, suivie par celle du grand poète italien Alessandro Manzoni en 1873, l’ont profondément touché et l’ont incité à composer un requiem en hommage à l’art italien et à ses artistes. Ainsi est née la Messa da Requiem en 1874. À peine créée, l’œuvre a suscité la polémique. Giuseppe Verdi n’avait pas hésité à y déployer tout son talent dramatique, ce qui valut à cette messe d’être qualifiée d’opéra en habit ecclésiastique. Certains critiques voyaient dans son approche théâtrale une profanation de la musique sacrée. Néanmoins, ces avis peu flatteurs ne diminuèrent en rien la puissance et la beauté de l’œuvre. Par sa richesse vocale et expressive, elle figure parmi les plus grands chefs-d’œuvre du compositeur. Cette partition se caractérise par une structure dramatique et une profondeur émotionnelle qui ne laissent personne indifférent. Chaque section de la messe a été élaborée pour transmettre une gamme complète de sentiments, allant de la peur et de la terreur à l’espoir et à la consolation. Le compositeur a su marier la tradition liturgique avec une sensibilité opératique, créant ainsi une pièce musicale unique. Alain Altinoglu, à la tête de l’Orchestre et des Chœurs de La Monnaie, préparés par Emmanuel Trenque, dirigera ce fameux Requiem, entouré de solistes de premier ordre : Lianna Haroutounian (soprano), Marie-Nicole Lemieux (contralto), Enea Scala (ténor) et Michele Pertusi (basse). Cela se déroulera au Palais des Beaux-Arts les 10 et 13 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.lamonnaiedemunt.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA BELLE ET LA BÊTE

Emmanuelle Lamberts, à qui l’on doit les somptueuses chorégraphies de Paris Cancan présenté l’an dernier au Théâtre royal du Parc, a mis en scène « La belle et la bête », célèbre conte situé cette fois dans l’Irlande du XVIIIe siècle. Nous y retrouvons Romina Palmeri et Nicolas Kaplyn, que nous avons applaudis dans Elisabeth et West side story au Festival Bruxellons au Château du Karreveld. Cette version a été imaginée pour oublier tout ce qui avait été vu auparavant. Exit donc la réalisation de Jean Cocteau avec Jean Marais et Josette Day, celle des studios Disney et l’adaptation avec Léa Seydoux ! Quant à l’histoire, même si elle se base sur la trame originale, elle se caractérise par plusieurs aménagements faits pour surprendre et séduire le public bruxellois. Il était donc une fois un riche marchand qui vivait avec ses trois filles. La plus jeune, Belle, était la plus belle et la plus vertueuse. Un jour, le marchand perdit sa fortune et dut déménager à la campagne avec sa famille. Espérant recouvrer sa richesse, il partit pour la ville, demandant à ses filles ce qu'elles voulaient comme cadeaux. Les deux aînées demandèrent des vêtements et des bijoux, tandis que Belle souhaita simplement une rose. En chemin, il se perdit dans la forêt et trouva refuge un château mystérieux. Affamé et fatigué, il entra et découvrit une table garnie de mets délicieux. Après avoir mangé, il se coucha et dormit profondément. Le lendemain matin, en partant, il cueillit une rose pour Belle. Soudain, une bête monstrueuse apparut et l'accusa de vol. Le marchand supplia pour sa vie, expliquant que la rose était pour sa fille. La Bête accepta de le laisser partir à condition que la fille en question prenne sa place. Suite sur les planches ! Perrine Delers, Emmanuel Dell’Erba, Marie Glorieux, Antoine Guillaume, Fabian Finkels, Nicolas Kaplyn, Jérôme Louis et Romina Palmeri prêtent leurs traitsauxprotagonistes,toutenpoussantlachansonavecdestitres inédits ciselés par le duo Nicolas Fiszman et Fabian Finkels, tous deux habitués aux musiques pour la scène. Ce spectacle haut en couleur est à applaudir au Théâtre royal du Parc du 7 novembre au 7 décembre 2024. Découvrez plus de détails sur le site www.theatreduparc.be

Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE : KHEIR INCH’ALLAH

C’est l’histoire d’une fille unique de parents marocains, dans les rues de Bruxelles, parmi sa communauté Anderlechtoise, la trentaine, des racines marocaines, Yousra Dahry est aussi éducatrice spécialisée, animatrice radio, autrice-actrice de capsules vidéo et pratique le slam. La tchatche et le terrain. Une plume et une présence. Ensuite, tout est affaire de rencontres et d’envie, jusqu’à l’éclosion de ce premier solo de théâtre qui, au Rideau de Bruxelles d’abord, à Épiscène à Avignon ensuite, et sur bien d’autres plateaux, draine un public enthousiaste et divers, souvent neuf. Seule en scène autobiographique, cette jeune femme marquée par le syndrome de l’enfant unique répond aux attentes en roulant des mécaniques et, obstinément, se définit par le collectif. Une vie décortiquée, figurée, incarnée au fil d’une dramaturgie habile, qui se joue des clichés. Une vie où la gouaille et la débrouille masquent les failles. La vraie vie, la vie d’une femme recomposée et questionnée avec panache, humour et sensibilité. Une performance à découvrir au Théâtre National du 12 au 20 novembre 2024. Voyez tous complémentaires sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111- 115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : L’AVENIR

Frappés par le mal de vivre, des individus échouent entre les murs d’une institution vieillissante : L’Avenir. Ce lieu accueilleles existences fatiguées, les malheureux, les dépressifs, tous ceux qui se sont un jour arrêtés, qui ont rêvé de disparaître pour un temps. Là-bas, entre deux tasses de café servies par un intendant sansâge, ons’entraîne à suivre la marchedu monde, àtenirle tempo,en intégrant les règles d’une sociabilité réussie. Dans ce lieu à bout de souffle, cette fragile communauté de solitudes va tenter de réapprendre ce qui fait le métier de vivre. Formés à devenir les acteurs de leur propre vie, à tenir leur rôle dans une société qui les épuise, un doute les taraude : jouer le jeu, certes, mais pourquoi ? Après Morceaux de nature en ruine et Toutes les villes détruites se ressemblent, la compagnie Nature II propose, sous l’impulsion de Magrit Coulon, le dernier volet de sa trilogie des lieux communs. Entre polyphonie secrète et chorégraphie des corps fatigués, L’Avenir poursuit la recherche d’un théâtre de l’ordinaire : une écriture des corps et du détail, du temps qui passe et qui ne passe pas, une attention portéeàlaviebanale,drôleettristeàlafois RaphaëlleCorbisier,EmmanuelleGilles-Rousseau,Romain Pigneul, Jules Puibaraud et Claire Rappin sont à applaudir au Théâtre National du 12 au 23 novembre 2024. Référez-vous au site www.theatrenational.be pour davantage d’informations. Boulevard Emile Jacqmain, 111- 115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE

: APRÈS

LA RÉPÉTITION / PERSONA

C’est la deuxième fois qu’Ivo van Hove fait valser ensemble Après la répétition et Persona. Après une production néerlandophone qui avait déjà révélé les contrastes et les concordances de ces deux pièces typiquement bergmaniennes, il y revient en français avec une distribution de haut niveau. Emmanuelle Bercot, Charles Berling, Justine Bachelet et Mama Prassinos se donnent la réplique et engagent fermement leurs corps dans le spectacle en deux temps. Deux visions du théâtre et de l’art s’y percutent. Après la répétition raconte l’histoire d’un homme chevillé à la salle de répétition, pour qui le théâtre est tout simplement synonyme de vie. À l’inverse, Persona met en scène une actrice qui a perdu pied dans la vie, ayant trop sacrifié au théâtre. Lui parle beaucoup. Elle ne dit quasi-rien. La mise en scène d’Ivo van Hove déploie ainsi finement les nuances du rapport à soi et à l’art, orchestrant le choc entre un théâtre de dialogues et un théâtre performatif. Verbe saillant et corps éloquents composent un diptyque où la parole finement dressée précède et se conjugue à une physicalité puissante. Emmanuelle Bercot, Charles Berling, Justine Bachelet et Mama Prassinos défendent le texte d’Ingmar Bergman du 21 au 23 novembre 2024 sur la scène du Théâtre National. Voyez tous complémentaires sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111- 115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LES GROS PATINENT BIEN

L’un,généreux,estcalésurunecaisseencartonposéeaumilieuduplateau.Decettecaisse,il nebougera pas.Dansunanglaisimaginaire,ilretracel’épopéerocambolesqued’unhomme –sonancêtre ?–maudit il y a des siècles par une sirène dans un fjord des îles Féroé. L’autre, malingre enmaillot de bain, déploie – à côté, autour, au-dessus – des trésors d’inventivité pour illustrer les étapes de l’incroyable voyage de cet antihéros à travers les époques et l’Europe. La caisse devient vélo, moto, avion ; les acteurs activent les ressorts comiques du slapstick, du mime et du clown. Au sein d’une scénographie dépareillée, le tandem improbable entraîne les spectateurs dans une fable à la fois tendre et burlesque qui rend hommage au théâtre artisanal. Foncièrement populaire et ludique, leur cabaret de carton donne à voir la force et la magie de cet art éphémère, et sa poétique fragilité. Olivier Martin-Salvan revient au Théâtre National avec Pierre Guillois. A deux, ils entraînent le public dans une odyssée aussi drôle qu’absurde à découvrir du 27 novembre au 7 décembre 2024 Plus de détails sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111- 115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : BONHEUR ENTREPRENEUR

En rassemblant de manière impressionniste des échantillonnages de paroles issues du monde du travail et de son organisation, Ariane Loze, artiste reconnue dans le milieu de l’art contemporain pour le génie de ses vidéos-performances, crée un spectacle dont l’étrangeté surprend. Cette artiste inclassable, qui a pris l’habitude de se produire dans ses œuvres, questionne notre relation au travail et la façon dont nous y consacrons notre temps. Elle décortique à vue un monde en crise. Une grande table dressée pour un dîner mondain. Des bribes de conversations. On y reconnaît le tout-entreprenariat contemporain mélangéàuneidéologiedumanagementidéal.Derrièreleursdialogues, se révèle une réflexion sur le travail, ses contraintes et l’espace de liberté que chaque personne recherche à l’intérieur du cadre qu’il crée ou subit. Les gens qui travaillent parlent-ils de labeur ou d’activité, de passion ou d’horaires flexibles ? En véritable anthropologue du présent, Ariane Loze observe, d’un œil précis et profondément bienveillant, le monde dans lequel nous vivons et en rend compte par sa voix, ses gestes, son corps, tout en se laissant traverser par les mots des uns et des autres. Comme invité sur le tournage d’un film en création, le public découvre différents personnages qui prennent vie sur la scène du théâtre, à la fois studio de cinéma. En compagnie d’un musicien et d’un directeur de la photographie, Ariane Loze joue tour à tour les différents personnages présents et emmène les spectateurs dans un temps morcelé, comparable aux rushs d’un long métrage. Bonheur Entrepreneur témoigne aussi de notre rapport au temps. Combiend’heuresdédions-nousautravail? Comment envisageons-nousles moments quirestent une fois la journée de labeur achevée ? Dans les années 70’, le penseur Ivan Illich avait théorisé cette notion de valeur d’échange du temps. Sommes-nous capables de vivre à 300 à l’heure et de ressentir les sensations de la même manière ? De quelle façon la conscience que nous avons de nous-mêmes est-elle en train d’évoluer face à cette ambition de contrôle complet de nos existences, alors que le hasard et les aléas en font souvent la saveur ? La comédienne Ariane Loze est à applaudir au Théâtre Les Tanneurs du 5 au 7 novembre 2024. Plus de détails sur www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : PAR GRANDS VENTS

Inspirés par la figure de Kaspar Hauser, Éléna Doratiotto et Benoît Piret livrent une fantaisie tragique portée par des êtres dramatiques fragiles. Le plateau de théâtre, le terrain de jeu, se fait ici tremblant. Un terrain où l’on se joue de ce qui est difficile à dire, invisible ou impossible à représenter. Par-là, il est sans cesse matière à étonnement. Des êtres maladroits et sensibles occupent ce terrain, se côtoient, se rencontrent. Ils dévoilent un lieu aux multiples strates qui aurait gardé de son histoire et de sa mémoire safonctiondelieud’annonce,deparoleet depressentiments.Danscepaysage,réelet fantasmé,lapierre est blanche, la mer proche et le soleil rude. Ces êtres de la marge, brisés et obstinés, pourraient s’apparenter à un chœur de théâtre. Profitant de la présence d’une source d’eau potable, ils entament, en complicité avec le public, une sorte de rituel qui s’avère rapidement trop grand pour eux. Ce rituel, qui leur est pourtant nécessaire,charriecequimanqueautant quel’indicibleet vacille.Tandisquedesforces contraires voudront pousser vers la périphérie le rituel en cours, et que l’eau potable sera disputée, ces êtres tenteront malgré tout que le lieu de parole devienne celui où s’autorise le droit de ressasser des événements et des mémoires, de convoquer des récits, d’user de la parole poétique comme contre-discours. Après Des caravelles et des batailles, Éléna Doratiotto et Benoît Piret poursuivent l’exploration d’une écriture de théâtre aiguisée et singulière, avec le désir d’y approfondir la puissance évocatrice des mots, la liberté de jeu et la tension entre ces deux dernières. Ils empruntent un chemin fracturé, de par les risques qu’il comporte et les joyeux étonnements qu’il présage. Une création à applaudir au Théâtre Les Tanneurs du 7 au 11 novembre 2024. Référez-vous aux détails pratiques mis en ligne sur le site www.lestanneurs.be

Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : L’AMOUR, C’EST POUR DU BEURRE

Grand succès de la saison 2023-2024, L’amour, c’est pour du beurre est une comédie d’amour humaniste, sur fond d’ambiance carnavalesque,dejeuxsurlelangage,dequiproquosetd’accidents. En explorant en toile de fond La Nuit des rois de William Shakespeare, texte extrêmement jouant, Eline Schumacher met en lumière la pulsion du théâtre. Tout le monde a mal quelque part : au corps, à la tête ou au cœur. Six personnes viennent se soigner au sein d’un groupe, réunies par une animatrice, doux mélange entre uneartisteetuneassistantesociale.Cesêtresingénusviennentfaire du théâtre pour aller mieux et tout le monde est de bonne volonté pour essayer de monter La Nuit des rois de l’illustre Shakespeare dans une salle de gymnastique. Mais un jour, l’animatrice n’est pas là. Elle ne viendra plus. Que faire alors ? On doit poursuivre les répétitions coûte que coûte, puisque the show go on ! De surcroît, le soir de la première approche à grands pas. Ce groupe est joué par des acteurs masqués, couche supplémentaire pour sonder l’âme humaine. Ces masques, telle une seconde peau, brouillent les genres et mettent en exergue l’expressivité des corps. Le trouble de l’identité est à l’œuvre. Comme dans La Nuit des rois, on se travestit. Au contraire de La Nuit des rois, ici on n’arrive pas à s’aimer si facilement. L’amour, c’est pour du beurre se décline comme une ode au théâtre, aux êtres humains, à leurs failles et à la complexité des émotions. Cette reprise est à découvrir au Théâtre Les Tanneurs du 19 au 23 novembre 2024. Plus de détails sur www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles

SPECTACLE : COSMOS

Dans un monde où les croyances sont multiples, parfois absentes, parfois trop présentes et restrictives, Ashtar Muallem questionne ses propres convictions, son rapport à la religion et au mystique. Au-delà de la prouesse technique, Cosmos joue avec les paradoxes et mélange le sacré et le profane, le mystique et le méditatif, de manière sensible, touchante et humoristique. Au pied d’un immense tissu aérien, Ashtar Muallem, de son regard noir et profond, observe. Quand elle en vient à rompre le silence, c’est pour se livrer à nous. Palestinienne née à Jérusalem, elle remonte le fil de ses souvenirs d’enfance pour conter son histoire, son rapport au pays, au corps, à la religion, à la spiritualité. Cosmos est le fruit de la rencontre entre Clément Dazin, metteur en scène, et Ashtar Muallem, qui à travers son corps dansant, fait ressurgir les questionnements existentiels d’une citadine trentenaire et vient nous interroger sur le rapport intime que nous entretenons avec nos propres croyances. Dans ce spectacle drôle et émouvant, à la frontière entre cirque, danse et texte, Ashtar Muallem nous fait part de ses multiples tentatives pour trouver la spiritualité. Elle s’y emploie avec un humour certain et un talent fou. Sacré ou profane, son corps élastique engagé en des spirales inouïes fait éclore des réflexions inattendues, dévoilant les paradoxes qui la traversent de manière sensible et touchante. Son autodérision, entre souveniret fiction, sejoue de la réalité. Letroubles’établit et, peu à peu, Cosmos glisse vers la cérémonie. Un spectacle à découvrir au Théâtre les Tanneurs du 26 au 30 novembre 2024. Plus de détails sur www.lestanneurs.be Rue des Tanneurs, 75-77 à 1000 Bruxelles

FESTIVAL : ICI BRUXELLES

Les Tanneurs, les Brigittines, le Théâtre Varia et le Rideau, en collaboration avec Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse, s’unissent pour proposer la deuxième édition de Ici Bruxelles, un focus sur la création bruxelloise en matière de théâtre et de danse. Pendant trois jours, les programmateurs belges et étrangers, autant que le public, découvriront dans les quatre lieux de nombreux spectacles, mais aussi des présentations de projets en cours ou à venir. Ce nouveau rendez-vous est pensé comme un moment fort pour la création belge. Des ponts sont mis en place avec le focus pro Scènes nouvelles du Théâtre National. Cela se passe du 5 au 7 novembre 2024, Voyez le détail de la programmation sur le site www.brigittines.be

CONCERT : CALI

Le chanteur Cali entame une nouvelle tournée qui promet de ravir ses fans de longue date, ainsi que de séduiredenouveauxauditeurs. Cettetournéeest pourlui une occasionprécieusede revisiter sonpremier album, L'Amour parfait", un opus emblématique qui a marqué les esprits. Sorti il y a près de vingt ans, ce disque a été le point de départ d'une carrière riche et intense. Pour célébrer cet anniversaire, L’artiste propose une variation de ces morceaux, interprétés avec la maturité et l'expérience acquises au fil des années. Il ne sera pas seul sur scène, puisque des amis qu'il a rencontrés au cours de son parcours l’accompagneront, apportant une nouvelle dimension et une énergie renouvelée à ses chansons. Cali décrit ce projet comme un souffle nouveau, une renaissance de ses œuvres fondatrices. Cette tournée est non seulement un retour aux sources, mais aussi une exploration de nouvelles possibilités musicales, grâce aux contributions de ses compagnons de route. Ces collaborations promettent de redonner vie à des chansons bien connues, tout en leur insufflant une fraîcheur inédite. Cali a toujours eu un lien fort avec son public et chaque concert reste pour lui une opportunité de resserrer cette connexion. Pour ceux qui ont suivi Cali depuis ses débuts, ce seraun retour nostalgique et émouvant. Pour lesnouveaux venus, une belle entrée dans l'univers d'un artiste authentique et passionné. Un concert à voir le 13 novembre 2024 au W:Hall. Plus de de détails sur le site www.whall.be Avenue Charles Thielemans, 93 à 1150 Bruxelles

CONCERT : JOE BEL

Peu après avoir fait des classes préparatoires littéraires et avoir commencé des études en histoire de l'art, Joe Bel déménage à Lyon et monte sur scène pour interpréter des compositions personnelles. Engagée contre le harcèlement scolaire qu'elle a connu à l'âge de quatorze ans, elle amène une carrière qui a démarré en 2013. Avec son deuxième album, elle nous invite à une exploration introspective où elle part à la recherche de ses origines multiples. Alliant des influences folks à des mélodies entêtantes et des touches de couleurs méditerranéennes, Joe Bel nous secoue et nous enchante. Ce disque se distingue par son son organique et authentique, avec des titres interprétés en anglais, en français, mais aussi en ladino. Le ladino, cet ancien espagnol que parlait encore son grand-père, ajoute une dimension profondément personnelle et historique à l'œuvre. À travers ce choix linguistique, l’artiste se dévoile davantage, tissant

unlienintimeentresonpasséfamilialet samusiqueactuelle.Lavoix de Joe Bel reflète ses préoccupations, mêlant mélancolie et éclat solaire,assuranceet douceur.Elleparvientàcapturer etàtransmettre une gamme d'émotions avec une sincérité désarmante. Sa capacité à naviguer entre différentes langues et sonorités témoigne de sa maîtrise artistique et de son profond respect pour ses racines. Elle sera à applaudir le 14 novembre 2024 au W:Hall. Voyez davantage de détails sur le site www.whall.be

Avenue Charles Thielemans, 93 à 1150 Bruxelles

THÉÂTRE : SECRET DE FAMILLE

Secret de famille nous plonge au cœur des intrigues et des non-dits qui minent les relations familiales et amoureuses. Pierre, un compositeur talentueux, crée des succès populaires depuis des années avec son inséparable complice Sylvain. Malgré ses succès professionnels, sa vie personnelle s’avère moins harmonieuse. Divorcé de la mère de son fils Quentin, il est toujours épris de la séduisante Edwige, tandis qu'il a élevé seul son fils. Quentin s'apprête à épouser Clémence, une fille superbe qui, en réalité, cache un secret de taille : elle n’est pas amoureuse de Quentin, mais de Pierre, son futur beau-père. Ce triangle amoureux met Pierre dans une situation des plusdélicates. Pourse sortir de ce piège inconfortable,il vadevoir solliciter l’aide de son complice Sylvain, bien malgré lui. Ce dernier, sans le vouloir, se retrouve embarqué dans une aventure rocambolesque où les quiproquos et les malentendus s'enchaînent. Au milieu de ce tourbillon de révélations, Pierre doit également faire face à Edwige, ce qui complique davantage les choses. Entre la tentation de céder aux sentiments de Clémence et la nécessité de protéger son fils, il se confronte à véritable dilemme moral. Sylvain, fidèle ami, tente tant bien que mal de l'aider, mais se retrouve souvent à semer plus de confusion que de clarté. Cette comédie de mœurs joue la carte des rebondissements et met en lumière les complexités des relations humaines avec tout ce qui peut bouleverser la sérénité de vies entières. La tension monte au fil des scènes, entre rires et larmes, proposant aux spectateurs une expériencethéâtralejubilatoire. Pour la premièrefoisréunissur scène,Xavier Deluc et Valérie Kaprisky incarnent avec brio les personnages de cette intrigue. Leur talent apporte une couleur et une authenticité qui charmant immédiatement. En somme, Secrets de famille est une pièce incontournable pour ceux qui apprécient les histoires qui mêlent humour et drame, le tout porté par une distribution de talent. Une soirée théâtrale qui promet de divertir tout en faisant réfléchir sur la nature des secrets et des vérités qui façonnent nos vies. Avec Eric Assous à l’écriture, chacun sait qu’il n’y aura pas de mauvaises surprises et que chacun repartira chez lui après avoir passé un bon moment scénique. Une pièce à voir le 19 novembre 2024 au W:Hall. Voyez davantage de détails sur le site www.whall.be Avenue Charles Thielemans, 93 à 1150 Bruxelles

SPECTACLE : OSTENTATION

Dans Ostentation, le corps aspire à devenir une image tout en déconstruisant cette identification. En explorant les multiples strates de signification que les corps féminins engendrent dans les sphères sociales et physiques influencées par le capitalisme, Ostentation interroge lesreprésentationsquinoussontprojetées ainsi que celles que nous construisons nous-mêmes. Ces deux directions de projection peuvent tantôt converger, tantôt entrer en conflit, mais le plus souvent se situent quelque part entre les deux. L'espace de la performance se plie et se déploie, générant du sens uniquement pour mieux l'absorber à nouveau, creusant toujours plus profondément pour révéler des vérités peut-être plus essentielles. Le public devient ainsi partie prenante d'un jeu ludique qui efface les frontières entre l'être et la (re)présentation. Sophia Rodriguez est à applaudir à l’Atelier 210 du 15 au 23 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.atelier210.be

Chaussée Saint-Pierre, 210, à 1040 Bruxelles

CABARET : RIRE (POUR EN FINIR AVEC SOI-MÊME)

Qui suis-je? Suis-je unefemme non racisée, bisexuelle ? Suis-je lamère demonfils ?Suis-jeprivilégiée ? Suis-je prisonnière de ce que je pense et que je pense être ? Suis-je normale ? Normée ? Normative ? Toutes ces questions sont brûlantes et nous permettent de dépatriarcaliser la pensée, de décolonialiser nos imaginaires et de décadrer les cadres, afin d’écrire de nouvelles fictions politiques. Mais que faire lorsque ce qui fait une politique devient une identité́ ? Comment agir lorsque le mot queer devient un qualificatif alors que, par définition, il échappe à sa définition ? Est-ce que ce qui est hors-norme peut devenir la nouvelle norme ? Cette rafale de questions semble représenter le seul moyen d’exposer rapidement la force du discours de notre époque. Une époque inédite, où tout le monde commente en live,oùlestémoignagesfleurissent,où je est rarementun autre.Nousécrivonsnospropresrécitsintimes jusqu’à parfois en devenir captifs. Pour remédier à ce trop de vérité́, à cette pseudo-authenticité́ testimoniale, vaut-il mieux suspendre nos destins dans la fête ? Le cabaret a toujours été un cadre de fête. La nuit, le lieu de toutes les métamorphoses. D’aucuns parleraient d’oubli de soi avec une moue désapprobatrice, D’autres diraient fluidité́ de genre, expression des moi minoritaires. Dans ce cabaret, chaque performeur se débarrasse de la fiction, de sa cohérence, de sa linéarité́ et de son joug, pour sortir d’une identité́ labellisée. Sara Selma Dolorès (créature bien connue de la nuit bruxelloise), accompagnée sur scène de Baxter et de Lazarus, vous invite à une soirée cabaret avec des plumes, des paillettes, des numéros de chant, d’effeuillage, de pole dance et de drag-queen au Théâtre de la Balsamine du 24 au 30 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.balsamine.be

Avenue Félix Marchal, 1 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : FILS DE BÂTARD

Voilà l’histoire vraie d’un fils qui part à la recherche de son père sur un coup de tête. Sauf que son père est mort il y a quinze ans et qu’il n’a jamais vécu avec lui. Dans les mains du fils, il reste trois cartes : une carte du Congo, une de l’Antarctique et une de la Libye. Trois pays où son père a vécu et travaillé. Carnet en main, le fils prend la route Pour créer Fils de Bâtard, Emmanuel De Candido a enquêté et voyagé durant sept ans, traversé trois continents et près d’un siècle d’histoire. Entre les chants d’indépendance congolais et l’euthanasie ratée de sa mère, entre le crépitement des armes libyennes et la naissance de son fils, entre les vents catabatiques et le souffle haletant qui le tient debout, il trace une épopée fulgurante et intime qui déconstruit les notions de filiation, d’héritage et de virilité. Derrière le récit incroyable du père absent, c’est peu à peu la vie et la mort d’une maman solo qui se dévoile, une femme discrète mais révolutionnaire, à sa façon. Ce faux seul en scène qui alterne tendresse, colère et humour, permet finalement de se poser une question universelle : À quel passé doit-on se confronter pour devenir soi-même ? Accompagné d’une musicienne, Emmanuel De Candido livre un spectacle intime et bouleversant. Fils illégitime, il retourne sur les traces de son père qu’il a trop peu connu et des mille vies qui l’ont mené du Congo à l’Antarctique. Mais c’est avant tout une déclaration d’amour à sa maman qui l’a élevé seule, à bout de bras. D’une puissance narrative intense, ce spectacle va droit au cœur et est à voir ou à revoir au Théâtre Marni les 6 et 7 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatremarni.com Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

CONCERT : LAKOTA

Six musiciens unis par des liens forts où chacun est porteur de multiples influences.On perçoit dans leur jazz de la musique de chambre, du groove et du folk, qu’ils s’approprient librement, mais sans jamais renier leurs racines. Ilfaut entendre et découvrirce queviolon, mandoline, contrebasse, guitare,batterie, trompette, bugle et harmonica ont à nous dire ensemble ? C’est à la fois profond, habité et festif, tel un pow-wow, façon acoustique. En 2021, ils sortent leur premier album en sextet et s’ouvrent petit à petit à la scène jazz, recueillent quelques éloges dans la presse et foulent les planches de la scène musicale belge. En 2023, ils décident de retourner en studio afin d’affirmer leur nouvelle direction. Ils mettent en boîte six compositions résolument tournées vers le jazz et le groove qui sortiront en novembre 2024.Les découvrir en concert au Théâtre Marni le 14 novembre 2024 est un plaisir qu’on ne doit pas se refusser. Découvrez davantage de détails sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

CONCERT : MARTIN SALEMI

Voilà du jazz mélodique et lumineux, empreint d’humour et de poésie, naviguant avec joie entre introspection et virtuosité aux accents folk/americana avec la guitare électrique de Lorenzo Di Maio, aux sonorités acoustiques grâce à la contrebasse de Boris Schmidt, le saxophone de Sylvain Debaisieux et la batterie de Daniel Jonkers, menés par Martin Salemi au piano et aux compositions, le tout parsemé de quelques touches plus modernes grâce à la présence subtile de claviers et de synthés analogiques. Au piano mais aussi aux synthés et aux claviers, Martin Salemi explore de nouvelles compositions inscrites dans la tradition moderne du jazz allant de Keith Jarrett à Aaron Parks. Il revisite également quelques morceaux de ses trois précédents albums en trio, qui se voient ici dotés de nouvelles couleurs et adoptent d’autres sonorités. La musique de son nouveau quintet vient du jazz, et emprunte aussi à la chanson, la folk et la world. Elle réserve de belles surprises aux grooves hypnotisants, aux mélodies détaillées et aux atmosphères cinématographiques. Un jazz gorgé de tradition et pourtant très actuel ! Un concert à découvrir au Théâtre Marni le 26 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

CONCERT

: BRUSSELS VOCAL PROJECT

L’emblématique collectif vocal de la scène jazz et de musique improvisée bruxelloise célèbre ses quinze ans d’existence avec un concert exceptionnel. Depuis ses débuts, le groupe s’est forgé une solide réputation tant en Belgique qu’à l’international, collaborant avec des musiciens de renom : David Linx, John Hollenbeck,le Brussels Jazz Orchestra(BJO),Wildbirds andPeacedrums, et FabrizioCassol. Leur interprétation saisissante et innovante leur a valu les éloges de Meredith Monk, qui a salué leur talent, leur précisionet leur originalité.Pourmarquer cet anniversaire, le groupe accueillera une quinzaine de musiciens invités pour revisiter les moments forts d’une décennie et demie de création et d’aventures musicales. Le public pourra s’attendre à quelques surprises et à des avant-premières des futurs projets du collectif. Ne manquez pas cette occasion unique de célébrer et de souffler quinze bougies en compagnie de ce groupe exceptionnel, dans une ambiance festive et musicale au Théâtre Marni le 30 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : LE TARTUFFE

Cette comédie en cinq actes de Molière fait partie des joyaux du théâtre classique français. Jouée pour la première fois en 1664, elle met en scène la manipulation et l’hypocrisie religieuse à travers un faux dévot nommé Tartuffe. L'histoire se déroule dans la maison d'Orgon, un bourgeois respecté, et de sa mère, Madame Pernelle, tous deux aveuglés par la fausse piété d’un imposteur habile qui feint la dévotion divine pour mieux s'infiltrer dans leur foyer et s'emparer de leurs biens. Dès le début, les autres membres de la famille, dont la femme d'Orgon, Elmire, et ses enfants, Damis et Mariane, ainsi que le frère d'Elmire, Cléante, voient clair dans le jeu du trouble individu et tentent de raisonner Orgon. Ce dernier, totalement dupé par le fourbe, décide de lui offrir la main de sa fille Mariane, bien qu'elle soit déjà promise à Valère. Cette décision plonge le foyer dans le désarroi. Mariane, désespérée, implore son père de revenir sur sa décision, mais en vain. Pendant ce temps, Tartuffe continue à se présenter comme un homme de bien, mais ses véritables intentions deviennent de plus en plus apparentes pour tout le monde, sauf pour Orgon et Madame Pernelle. Conscient de sa position avantageuse, l’intrus essaie de faire expulser Orgon de sa propre demeure, en se servant d’un acte de donation que ce dernier lui a naïvement signé. Le dénouement de la pièce propose un éclatant deus ex machina. Le roi, informé des machinations en cours, intervient pour rétablir la justice. Tartuffe est arrêté et Orgon sauvé de la ruine. La pièce se termine sur une note de réconciliation et de célébration de la sagesse royale et du droit. Davantage qu'une simple comédie, cette pièce a été conçue comme une critique acerbe de l'hypocrisie religieuse et de la crédulité humaine. Molière utilise le personnage de Tartuffe pour dénoncer ceux qui exploitent la piété à des fins personnelles et met en lumière les dangers de la cécité volontaire. À travers l'humour et la satire, il interroge les valeurs morales de son époque et pose des questions toujours pertinentes aujourd'hui sur la nature de la vérité et de la vertu. A l’époque, il y a eu une affaire Tartuffe. Les croyants sincères ont été choqués par la présence sur une scène de théâtre d'un directeur de conscience fourbe et lubrique, amenant Molière à revoir ses dialogues et à adoucir sa charge contre les hypocritesensoutane,afind’échapperàlacensurepure et dure.Cettepièceestàapplaudirdu 17octobre au 31 novembre 2024 au Théâtre Le Public. Plus de détails sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Sam Mas

EN ATTENDANT BOJANGLES

Sous le regard émerveillé de leur fils, Camille et Georges dansent sur « Mr. Bojangles », un standard de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux et un air de fête perpétuelle règne chez eux. Entraînée par unbesoindebonnehumeurcontagieuse,lamèresertdemoteuràchaque journée, le nez perdu dans les étoiles, soulevée par le désir de se renouveler, par un besoin de fantaisie et appelant les siens autant que ses amis à se joindre à son doux délire. Avant d'être porté sur scène le roman En attendant Bojangles a été un succès en librairie, paru en janvier 2016 aux éditions Finitude, et a reçu de nombreux prix littéraires, dont celui de France Télévisions, de RTL-Lire et celui le prix du roman de Culture-Télérama. Dire que les adaptateurs se sont rués sur le livre reste un euphémisme. En quelques années, le texte s’est vu transposé en pièce de théâtre, puis en bédé grâce au dessin de Carole Maurel avec, toujours, le public au rendez-vous. Ce qui pourrait apparaître comme étant une vie rêvée et de rêve dans le domicile des protagonistes se métamorphose toutefois en crainte, lorsque le père et l’enfant constatent que Camille ne possède aucune limite. Que faire ? En se concertant, ils décident de s’unir pour réfréner les délires festifs de cette dernière et revenir à davantage de normalité. Tania Gabarski, belle comme un astre, et Charlie Dupont donnent vie aux protagonistes, couple à la ville comme sur les planches et forment un tandem convaincant. Quant à la metteuse en scène Victoire Berger-Perrin, elle soigne les mouvements des artistes, un peu dans l’esprit des vieux films de Frank Capra, avec de la gentillesse, de la drôlerie et un tout rehaussé de bons sentiments, avec un fond fort musical également grâce au morceau qui donne le titre au long métrage. Après un début endiablé, le ton se stabilise et on assiste à l’entrée du nuancier des gris qui atténue les couleurs chaudes. Va-t-on vers le drame ? A un instant, on se pose légitimement la question de savoir de quelle manière la situation va évoluer ? Puis, on le sait, il existe cette magie du théâtre pour permettre à tous les carcans d’éclater, de libérer la fantaisie et d’offrir aux acteurs des prestations dignes d’intérêt. « En attendant Bojangles » est à applaudir au Théâtre Le Public du 24 octobre au 17 novembre 2024. Référez-vous aux informations complètes mises en ligne sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : LE DIEU DU CARNAGE

Alain et Annette Reille et Michel Véronique Houllié se rencontrent chez les Houllié, suite à une altercation entre leurs enfants respectifs Ferdinand et Bruno. Ferdinand aurait frappé Bruno à la lèvre et à la dent avec un bâton. Les parents dressent la déclaration d’incident ensemble. La discussion se poursuit sur l’avenir des dents de Bruno. La discussion dévie sur les tulipes disposées sur la table basse. Alain Reille, avocat, est sans cesse interrompu par son téléphone qui vibre, il est plutôt absent de la scène. LesHoulliéserventduclafoutisetdesboissonsauxReille.

Les Reille et les Houllié envisagent une rencontre pacifique entre Bruno et Ferdinand. Ferdinand pourrait présenter ses excuses à Bruno. Alain tente de laisser sa femme seule chez les Houllié, prétextant qu’il ne sert à rien et qu’il est occupé. Véronique, en pédagogue, souhaite que les excuses de Ferdinand soient une volonté de sa part et non une obligation punitive. Alain semble exaspéré de la moindre remarque sur son fils. La situation semble être un peu plus tendue. Le ton monte rapidement entre les deux couples et chaque détail devient une source de conflit. Un mot de trop, Une insinuation qui pique. Les accusations fusent, sans ménager la partie adverse. La crise de nerfs est proche et les coups physiques attendus. Rencontre au sommet entre parents énervés, qui pètent un plomb dès qu’on touche à leur progéniture, leurs habitudes, leurs petites certitudes ou leurs réputations. La tension va crescendo pour laminer les bonnes intentions et le verni d’apparence. À partir d’un petit fait tiré du quotidien, Yasmina Reza jubile et trace à la ligne claire et au vitriol, le portrait de bobos satisfaits et sûrs de leurs droits. Le tableau qu’elle nous peint n’est pas joli-joli, c’est un carnage ! Stéphanie Van Vyve, Ariane Rousseau, Thibault Neve et Nicolas Buysse donnent corps à ce quatuor qui prouve à quel point les convenances, on s’en torche ! Une pièce à voir au Théâtre Le Public du 26 novembre au 31 décembre 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE : Y A D’LA JOIE !

Charles Trenet occupe une place emblématique dans l'histoire de la chanson française. Souvent surnommé Le Fou Chantant, il a marqué le XXe siècle par son style unique et son influence durable sur la musique populaire et ce dès les années 1930, à une époque où le répertoire était dominé par desthèmesmélancoliques et des arrangements orchestraux lourds. Il a rapidement émergé comme une figure révolutionnaire, insufflant une joie de vivre et une légèreté inconnues dans ses compositions. Ses textes, empreints de poésie et d’imaginaire, se distinguent par leur richesse et leur originalité. Il a su capturer des scènes de la vie quotidienne avec une sensibilité et une fantaisie qui touchent profondément l'auditeur. Contrairement à ses prédécesseurs, il a popularisé des rythmes vifs et entraînants. Ses chansons, souvent gaies et optimistes, étaient enjouées et dansantes, rompant avec ce qui sortait des postes de la TSF. Il a également intégré des éléments de jazz et de swing, pour une fusion qui a ouvert la voie à certains. L'impact de Charles Trenet sur la chanson française a marqué l’esprit de plusieurs générations. Il a non seulement redéfini ce que pouvait être une chanson française, mais il s’est également fait le chantre d’une grande liberté artistique, permettant d'explorer de nouveaux territoires musicaux. Alors, si vous vous demandez s’il y a encore de la joie ici-bas, ce qu’il reste de nos amours, si le soleil a toujours rendez-vous avec la lune et si la mer danse éternellement le long des golfes clairs, venez découvrir le spectacle mis en scène par Eric De Staercke et défendu par Greg Houben, Quentin Liégeois et Cédric Raymond au Théâtre Le Public du 31 octobre au 31 décembre 2024. Il y aura de la joie ! Plus de détails sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE : VOIX LACTIQUES

Ce spectacle déconstruit le répertoire musical populaire et vous emmène dans un spectacle dystopique tragi-cosmique délirant et survolté. Parviendront-ils à sauver le son ? Dans un avenir imminent, toutes les musiques terrestres humaines vont disparaître, englouties par une étrange Plateforme spatiale, dont personne ne sait rien et ignore tout. Pour éviter cette apocalypse, deux musiciens ont été envoyés du futur : l’un aux synthés, l’autre au beatbox. Leur mission est de sauver le son en explorant l’essentiel du catalogue musical terrestre, depuis la première note de l’humanité jusqu’à nos jours. Ces deux héros vont tenter de composer ensemble, jonglant entre les styles, les époques, les chansons et les interprètes. Ils devront naviguer à travers des paroles très approximatives, et tant pis si tout se mélange. Leur spectacle, une fusion tragi-comique de mélodies déstructurées, propose un voyage auditif unique où chaque instant est une découverte sonore imprévisible. La mise en scène audacieuse et l’énergie frénétique des musiciens captivent le public, les entraînant dans un tourbillon de sons et d’émotions. Voix lactiques ne se contente pas de revisiter des classiques, ils les réinventent, créant un univers où chaque note est une surprise et chaque rythme une aventure. Mickey Boccar et Florian Jubin sont à applaudir aux Riches-Claires du 6 au 22 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be

Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles Sam Mas

SPECTACLE : JE t’AIME !

Elle n’a pas de prénom, cette héroïne du spectacle Je t’aime

Avec une passion débordante, elle nous plonge dans son livre, insufflant vie à ses histoires, les jouant et les chantant. Son salon se métamorphose en une rivière où un oiseau fait son apparition, et même Catherine Deneuve est invitée dans ce tourbillon poétique. Elle n'a pas remporté le prix littéraire qu’elle convoitait, mais peu importe. Elle a gagné bien plus : l’amour, ce qui la fait vibrer et lui donne sens. Véronique Castanyer nous ouvre les portes de son salon intime. Elle raconte et se raconte, un peu. Elle s’amuse, beaucoup. Elle joue, passionnément cette célébration des histoires d’humains qui tentent d’être heureux et se blessent aux épines des jours. À travers sa performance, l’artiste transforme des moments ordinaires en des tableaux extraordinaires. Chaque mot et chaque note sont imprégnés de la complexité et de la beauté de l’amour. Elle ne se contente pas de narrer des histoires, elle les fait vivre, sentir et comprendre. L'amour serait, si on en croit le texte, une aventure bien pluscomplexeque defaire duvélo. Il est parsemé d’obstacles, de défis et de joies intenses. Aimer, revient à prendre le risque de se blesser aux épines de la vie, mais aussi la chance de savourer des instants de bonheur authentique. Ce spectacle se veut une ode à l’amour sous toutes ses formes, une invitation à embrasser pleinement nos émotions et à accepter les incertitudes qu’elles apportent. Véronique Castanyer nous rappelle que ce sentiment, bien que parfois douloureux, nous apporte la force d’avancer, de rêver et de vivre pleinement. Une performance live à applaudir aux Riches-Claires le 25 novembre 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.lesrichesclaires.be

Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE : LA LITANIE DES AGONISANTES

Dans une atmosphère carnavalesque, ce spectacle plonge le public dans un tourbillon de stupéfaction et de cris d’effroi. Imaginez un univers où la dinde la plus photographiée du monde côtoie un petit chien puant nommé Framboise et où un ange décomposé mène une meute de loups. Quelques puces exaltées dansent le quadrille sur le pelage d’un rat, tandis qu’une armada de fantômes et d’amazones hurlantes déferle sur la scène. Une carmélite retire son voile pour toréer des fauves, et au cœur de ce chaos se déploie une grande histoire d’amour. C’est le temps des météores, des inversions et des vengeances ! Un grand, universel et fabuleux carnage se déroule devant des spectateurs captivés, bouleversant les normes et les attentes. Partant des conceptions tristement archétypales de la féminité et de la violence, Solène Valentin, Jean-Gabriel Vidal-Vandroy et Léa Quinsac subvertissent les récits ancrés dans notre imaginaire collectif. Avec humour, pirouettes et outrance, cette fable débridée et réparatrice célèbre la fureur, la passion et la liberté des femmes. Les artistes, à travers une mise en scène audacieuse et une narration exubérante, interrogent et déconstruisent les archétypes de genre et les dynamiques de pouvoir. La performance, pleine de surprises et de moments d’intense émotion, crée un espace où la liberté d’expression et la créativité sont reines. La Litanie des Agonisantes se veut une déclaration d’indépendance artistique et une invitation à reconsidérer nos perceptions. En rendant hommage aux histoires de femmes souvent marginalisées, les auteurs donnent une voix puissante aux revendications contemporaines pour l’égalité et la justice. À travers des tableaux visuels saisissants et une chorégraphie endiablée, le public est entraîné dans un voyage où chaque scène surprend davantage que la précédente et se positionne comme un élément phare d’un ensemble prouvant quele théâtre peut être àla fois un divertissement spectaculaire et un puissant outil detransformation sociale.Avoir auThéâtre de laVie du 19 au 30 novembre 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatredelavie.be

Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles

TOONE : LA PAIX

A l’occasion des manifestations culturelles d’Europalia-Grèce en 1982, Victor José Géal-Toone VII et Andrée Longcheval ont réalisé une adaptation de “ La Paix” d’Aristophane. Comment mieux célébrer ce pays, berceau de notre démocratie, dont la paix est une aspiration éternelle dans une actualité en profond désarroi ? Dans l’antiquité déjà, l’auteur comique grec, Aristophane, ennemi de la violence et de la dictature, prône avec verve une paix durable. Cette paix que Polémos, dieu de la guerre, enferme dans l’opacité d’une caverne. C’est compter sans la bravoure du héros Woltje-Trygée qui vole jusqu’à l’Olympe sur un bousier géant au carburant écologique pour délivrer celle sans qui nous ne pouvons concevoir l’existence et quetant d’autresenferment encore de nosjours. Un spectacle pourmarionnettes à voir ou à revoir chez Toone du 7 au 30 novembre 2024, avant que ne débutent les représentations de « La Nativité », classique de Noël. Plus de détails sur le site www.toone.be

Rue du marché-aux-herbes, 66 (Impasse sainte-Pétronille) à 1000 Bruxelles

MARIONNETTES : LE JUGEMENT DU ROI MIDAS

Le roi Midas est l'une des figures les plus célèbres de la mythologie grecque, connu pour son jugement qui a finalement conduit à sa chute. Son histoire commence lorsque Marsyas, jeune faune insouciant et téméraire lance un défi àApollon. Midas servira de juge. I est raconté que pour le remercier, Zeus lui a accordé le droit de formuler un vœu. Dans son désir insatiable de richesse, il a souhaité que tout ce qu'il touche se transforme en or. Cette histoire a bien sûr fait l’objet de maintes adaptations et est souvent interprétéecommeuneleçonsurlesdangersdel'aviditéetlaquêteinsatiablederichesse.Midas,aveuglé par son désir de posséder plus, perd de vue les choses essentielles de la vie comme la nourriture et les relations humaines. Sa transformation personnelle, après avoir été libéré de son don maudit, symbolise la réalisation que la véritable richesse ne réside pas dans les possessions matérielles, mais dans les expériences humaines et les liens émotionnels. En fin de compte, le jugement de Midas souligne l'importance de la sagesse et de la modération dans la poursuite de nos désirs. La Compagnie Les Cœurs de Bois tire son nom de l'histoire de Pinocchio. Mon Petit Cœur de Bois, voilà de quelle manière Gepetto appelait le fils qu'il avait fabriqué dans une bûche ! Donc, tout naturellement, cette compagnie de marionnettes créée en 1946 s’est trouvée affublée de ce nom. Le jugement du roi Midas, de Sébastien Kempenaers, librement inspiré de la mythologie grecque, est à voir au Théâtre royal des Cœurs de bois du 19 octobre au 24 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.lescoeursdebois.be

Rue Hubert Stiernet (entre le 2F et le 4) à 1020 Bruxelles

SPECTACLE : ZORAH

Le 29 janvier 1912, Henri Matisse se rend à Tanger avec sa femme pour changer d'air. Il vient de perdre son père,il est déprimé, il cherche un nouveau souffle.Le couple s'installe à l'hôtel de laVilla de France, un palace sur les hauteurs de Tanger. Malheureusement alors qu'il ambitionne de peindre la nature marocaine,il pleut sans cesse surTanger ; ce qui le contraint à peindre dans sa chambre 35 qui deviendra mythique pour l'histoire de l'art. En désespoir de cause, il demande un modèle. C'est ainsi Zorah, prostituée, qui est convoquée pour poser ... En partenariat avec le Musée de la Bande dessinée de Bruxelles, Le Senghor a le plaisir de vous présenter le concert animé « Zorah » adapté de l’œuvre « Tanger sous la pluie » d’Abdel de Bruxelles et Fabien Grolleau, publié en 2022 aux éditions Dargaud. Dans l’atmosphère envoûtante de Tanger, une ville chargée d’histoire et de mystère, le spin-off en concert-dessinéde«Tangersouslapluie»deFabienGrolleauetAbdel deBruxelles,publiéauxéditions Dargaud en 2022, transporte le public dans un voyage visuel et musical captivant. À travers les traits expressifs du dessin et une bande-son originale composée par l’artiste Malika El Barkani, l’histoire se concentre sur le quotidien difficile de Zorah et de ses envies d’ailleurs. Une expérience immersive lors de laquelle les images se fondent harmonieusement avec la musique, capturant l’essence même de l’œuvre originale à travers un éclairage nouveau à découvrir à l’Espace Senghor le 15 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

SPECTACLE JEUNE

PUBLIC : MARCELLIN CAILLOU

Caillou : quel drôle de nom pour ce petit personnage ! Marcellin Caillou ce n’est pas du granit, non. Plutôt du kaolin ; il est friable ce petit être, il porte en lui la fêlure de la porcelaine. Il rosit, il rougit. Il rougit quand il ne faut pas et ne rougit pas quand il le faudrait. Oh, ce n’est pas un gros handicap, c’est juste embêtant, une petite déchirure, un froissement, un complexe qui grattouille, un grain de sable au fond de la chaussure qui fait que la vie n’est pas toujours facile. Et voilà, qu’il rencontre René Rateau. Rateau, drôle de nom pour ce petit personnage. René Rateau ne cesse d’éternuer, sans raison et sans pour autant avoir un rhume. Il éternue pour un oui, pour un non, comme ça, dans la rue, dans la cour de récré, en jouant du violon… Oh, ce n’est pas un gros handicap, c’est juste embêtant pour jouer du violon, énervant de se faire remarquer, parce que Rateau c’est un discret, un délicat qui préfère le violon à la trompette. Sur le chemin de la vie, le petit Caillou et le petit Rateau vont se rencontrer, mais un jour la vie va les séparer… mais un autre jour, la vie va… Marcellin Caillou, c’est une histoire écrite et dessinée par Jean-Jacques Sempé, illustrateur du Petit Nicolas. Alors bien sûr, c’est teinté de légèreté, d’humour et de tendresse. C’est surtout à découvrir à l’Espace Senghor le 16 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

CONCERT : RIAD’S TAKHT ENSEMBLE

Découvrez le takht, un ensemble arabe vibrant à la croisée du classique et du populaire, dirigé par Riad Abdel-Gawad, virtuose du violon, compositeur de renom et enseignant basé à Bruxelles depuis 2022. Formé à Harvard et au Conservatoire Royal de Liège, Riad perpétue l’héritage musical de l’Egyptien Abdu Dagher à travers trois albums salués. Accompagné par Moufadhel Adhoum au oud, Peter Borcsok au Riqq, Bendir et Darbouka, et Mohamed Amine El Korchi au qanun, cet ensemble vous transportera à travers les compositions envoûtantes de la nouvelle musique soufie d’Abdu Dagher, ainsi que des œuvres originales de Riad Abdel-Gawad. Ils jouent selon le mode d’accordage et le style d’interprétation arabo-égyptiens dont le taqaseem ou improvisation mélodique influencée par le chant sacré soufi égyptien appelé ibtihalat. Un voyage musical dans les harmonies d’Egypte à découvrir à l’Espace Senghor le 30 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.senghor.be Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

CONCERT : ZAHO DE SAGAZAN

Zaho de Sagazan, une artiste au talent indéniable, émerge comme l’une des voix les plus prometteuses de la scène musicale française. Avec un timbre envoûtant et des textes poignants, elle captive un public de plus en plus large, affirmant sa place dans le paysage artistique contemporain. En 2023, avec La symphonie des éclairs, elle signe un premier album qui remporte d’emblée tous les suffrages. Le cd est certifiédisqued’orlamêmeannée,avecplusdecinquantemilleexemplairesécoulés.Lesprofessionnels ne s’y trompent pas et lui décernent successivement les prix de la meilleure chanson originale, du meilleur album, de la révélation scène et de la révélation féminine lors de la trente-neuvième cérémonie des Victoires de la Musique. Le succès de Zaho de Sagazan ne se limite pas à la France. Son talent a franchi les frontières, lui permettant de se produire sur des scènes internationales et de collaborer avec des artistes de renom. Elle est également active sur les réseaux sociaux, où elle partage des aperçus de son processus créatif et de sa vie quotidienne, renforçant ainsi le lien avec ses fans. Dès son plus jeune âge, elle a été influencée par une variété de genres, du classique au jazz, en passant par la chanson française. Ces influences se reflètent dans ses compositions, où elle mêle habilement mélodies traditionnelles et sonorités modernes. Ce qui marque d’abord chez cette artiste se caractérise par sa voix grave et écorchée qui donne la chair de poule. Ensuite, il y a ses textes. Difficile d’imaginer ses vingt-trois ans en les écoutant encore et encore, tant chacun peut se retrouver dans cet amour, souvent déçu, qu’elle chante si bien. De décharges électroniques en piano-voix, la chanteuse, frontale, n’oubliejamaisdefaire rireentreles morceaux, afin de mieux s’esclaffer entre deux frissons. Elle est à écouter passionnément au Palais 12 le 24 novembre 2024. Découvrez plus de détails sur le site officiel

www.ing.arena.brussels

Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : LLOUISE

LLouise est une forme scénique qui conjugue marionnettes, manipulations, danse, mouvements, et arts numériques. Le spectacle trouve son inspiration dans la vie et l’œuvre de l’artiste franco-américaine Louise Bourgeois. Sur scène des objets font référence à certaines œuvres de l’artiste qui s’engage alors un voyage sensible et singulier. La danseuse, au contact des objets, questionne l’empreinte de l’enfance, la filiation, le rôle de la mère, de la femme, de l’artiste. Une araignée géante motorisée se met peu à peu en vie sur la scène jusqu’à l’affrontement et la rencontre : oser toucher, repousser, caresser l’animal, comme pour dépasser les limites de ses peurs, de ses colères, de ses propres expériences, jusqu’à la réconciliation et l’apaisement. L’araignée a été un thème important du travail de Louise Bourgeois dans les années 90, plus particulièrement dansla réalisation d’une araignée géante, Maman, qu’elle concevait comme une ode à sa mère – l’arachnide étant perçu comme bénéfique, protecteur. Un spectacle à voir au Théâtre 140 le 7 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : SIGNALTO NOISE

Si la tonalité de départ est bien celle d’un pétulant optimisme, les choses, peu à peu, se mettent à se désagréger, à partir en vrille, à la manière d’une fin de soirée en délire, dans un chaos d’événements épars – danses, répétitions, altercations, changements de décors et… bulletins météorologiques impromptus. Les textes sont prononcés par des voix générées par IA à qui les six performeurs prêtent leurs corps, donnant ainsi vie à ces locuteurs désincarnés : jacasseries irréelles qui mêlent monologues intérieurs, blagues tombées court et interviews hors sujet. Tout sonne juste, plus ou moins humain, plus ou moins réel. Un univers étrange et fascinant prolifère, où se brouillent les limites entre ce qui est réel et ce qui n’est que simulacre, entre ce qui est drôle et grave. Un spectacle à applaudir au Théâtre 140 les 12 et 13 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be

Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

SPECTACLE : SASSY CABARET

C’est en 2015 qu’a débuté l’aventure du Sassy Cabaret, à l’Os à Moelle. Depuis lors, une ou plusieurs fois par mois, Lili réunit des artistes pour des soirées cabaret. Parmi ils, une dizaine sont réguliers, c’est La Sassy family. D’autres sont des guests, des artistes internationalement reconnu·es. Fort de son identité underground et rock’n’roll, le Sassy Cabaret occupe aujourd’hui une place importante sur la scène Queer et féministe. Les numéros proposés peuvent être drôles, poétiques, toucher des sujets légers ou sensibles ; ils sont, au-delà du divertissement, du strass et des paillettes, toujours politiques. Sassy Cabaret est à découvrir au Théâtre 140 le 16 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

CONCERT : CAMERA OBSCURA

Tout objet exposé à la lumière est susceptible de projeter son image réduite par un petit trou percé dans une boîte noire – c’est le principe connu de longue date de la “Camera Oscura”. L’album est donc la métaphore musicale de ce principe, rapporté au monde qui nous entoure. La musique proposée dans cet album explore plusieurs pistes : le chemin, l’ombre et la lumière. Après l’album “Amuri & Spiranza”, Pierre Vaiana a souhaité continuer l’aventure en trio (soprano, guitare et cello) pour explorer une orchestration fluide et ouverte, et davantage d’interactions. Les compositions se déroulent comme un voyage intérieur et méditatif. Un spectacle est à découvrir le 21 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be

Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : TOUT ÇAPOUR L’AMOUR

Ce spectacle, Edwige Baily et Julien Poncet l’ont voulu dans l’après COVID comme “une surprise à offrir aux gens quand iels pourront revenir au théâtre, et pour qu’iels y reviennent toujours: faire avec peu de moyens, un spectacle drôle, émouvant, riche, et qui raconte leur passion pour l’Amour, la poésie,

la littérature, le théâtre et la culture”. Une galaxie de poètes, de Sophocle à Pierre Michon, en passant par Camus, Baudelaire, Galilée, Rimbaud, Vian et tant d’autres sont conviés dans un texte ciselé, millimétré, haletant, tour à tour drôle ou dramatique. Edwige Baily, seule en scène, en est tout entière traversée – fougueuse, passionnée, captivante, possédée. Elle nous saisit au cœur et aux tripes avec cette ode à l’amour de la littérature, aux imaginaires qui éclairent nos vies, à l’amour tout court. Un spectacle est à découvrir du 28 novembre au 1er décembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be

Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

SPECTACLE : MELTING TOF

Voilà un joyeux mélange de 2 courtes formes marionnettiques reliées par un pétillant DJ set. Il met en scène quatre personnages qui, au soir de leur vie, partagent leurs passions, bien décidés à ne rien lâcher de leurs désirs. Jean, une marionnette à taille humaine, joue avec ses souvenirs, les met en scène, les projette sur écran à l’aide de petites marionnettes et de micro-caméras Durant le changement de plateau, Antoine et Gaby prennent le contrôle des platines. Plutôt que de moisir dans leur maison de retraite, ils prennent le large et de cassent la baraque ! Telle une locomotive emballée sur la Missouri Pacific Railroad, Bernard déboule. Plus rien ne l’arrête, il est consumé par un feu intense, le feu de la scène ! Bernard vit intensément, Bernard est la rage de vivre. Bernard est le rock’n’roll. Un DJ marionnettique prend la suite… la nuit est à vous ! Un spectacle est à découvrir le 6 décembre 2024. Plus de détails sur le site www.le140.be

Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : L’ABATTOIR DE VERRE

Adaptation libre d’Elisabeth Costello, ainsi que de trois nouvelles de L’Abattoir de verre de John Maxwell Coetzee, Prix Nobel de Littérature, le spectacle nous conte l’histoire d’une romancière célèbre, qui à l’automne de sa vie, se pose en lanceuse d’alerte, faisant fi de sa carrière, de l’opinion de sa famille et de toutes les moqueries potentielles. Personnage de fiction inventé par Coetzee et avatar de ce dernier, Elisabeth Costello peuple non seulement son œuvre, mais aussi celle d’autres artistes et activistes et est devenue une figure culte de l’écoféminisme, de la cause du vivant et de la cause animale. D’emblée, la relation entre le réel et la fiction s’impose comme un fil conducteur du spectacle. Nous sommes à Bruxelles, où John, son fils, s’adresse directement au public. Elisabeth Costello a fait le trajet depuis l’Australie pour recevoir le prix Stowe qui récompense tous les deux ans un écrivain célèbre. Très vite, la relation privilégiée et unique que mère et fils entretiennent devient sensible, c’est l’autre fil conducteur… Et au cours de la représentation, qui accepte sauts dans le temps et incursions de l’imaginaire, on assiste à ses entrées en scène entre maladresse, ratage, humour, colère et génie, où elle démasque le déni organisé de l’extermination des animaux plutôt que de parler de sa vie et de son œuvre romanesque. Instillant en nous par ses questions le doute créateur, elle nous apparaît à la fois héroïne tragiqued’unlendemainmenacé,etanti-héroïnedunon-sens,prêteàtout sacrifier –safamille,sagloire, lerespect qu’ellesuscite -,pourdénoncernotreinhumanité.Car «sauversonâme»aunprix: lesacrifice de la rationalité cartésienne et de la normalité sociale … Une pièce à découvrir au Théâtre des Martyrs du 5 au 17 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : VILLA

Lorsque le spectateur entre dans la salle, il découvre une grande table, trois chaises et trois femmes qui sont sur le point de voter à bulletin secret l’avenir de la Villa Grimaldi, centre chilien de torture et d’extermination sous Pinochet détruit juste avant le retour de la démocratie. Elles se rencontrent pour la première fois, savent seulement qu’elles sont choisies pour représenter le comité des survivants et s’appellent lesuneslesautresparlemêmeprénom,Alexandra…Oncomprendqu’ellesont deux options : soit reconstruire la villa telle qu’elle était juste avant sa démolition, soit y créer un musée à l’esthétique contemporaine. Mais rien ne se déroule comme prévu : un bulletin inattendu va se glisser et les inciter à remettre en question le principe pourtant démocratique du vote, à envisager une autre issue, et à improviser un débat où se mêlent alliances, contradictions, accusations, négociations, jusqu’à la révélation d’un secret qui les relie. Parviendront-elles à trouver le chemin de la réconciliation ?

Comment hériter d’un passé violent ? L’art a-t-il la capacité d’y répondre ? L’acte théâtral auquel invite Guillermo Calderón réussit la prouesse de constituer sous nos yeux un lieu de mémoire qui, selon la définition de l’historien Pierre Nora est un « lieu où une société consigne volontairement ses souvenirs ou les retrouve comme une partie nécessaire de sa personnalité ». Mise en scène pour la première fois en français en novembre 2022 au Théâtre de la Vie, cette parole concrète et grinçante épuise les faits pour les dépasser, entrevoir un futur et donner une résonance au présent. Elles aussi héritières d’une histoire et transmettrices de cette parole sans détour, les trois magnifiques actrices d’un théâtre sans artifice nous renvoient l’intensité du débat au-delà du spectacle. « Villa » est à revoir au Théâtre des Martyrs du 20 au 31 novembre 2024. Découvrez tous les détails complémentaires sur le site www.theatre-martyrs.be

Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : DIALOGUE D’UN CHIEN AVEC SON MAÎTRE SUR LA NÉCESSITÉ DE MORDRE SES AMIS

Un chien cherche un maître d’adoption et jette son dévolu sur Roger, portier désabusé d’un grand hôtel et habitant solitaire d’une caravane. L’homme hurle, aboie et grogne face à l’animal qui ruse et louvoie derrière ses lunettes noires. En mode clownesque et en inversant les rôles, ça mord donc, pour mieux éveiller les consciences. Car tout passe au scanner : la pollution, la misère, la politique, les intellos, le service social, bref la vie ! Avec ce texte-phare de Jean-Marie Piemme, Vincent Goethals nous reconnecte avec humour et intensité à la charge critique de la parole sur une scène. Sans artifice et au

service d’un texte central, le spectacle convie le spectateur au bord d’une autoroute, dans un espace réduit au strict nécessaire d’une vie en déroute. Et cette satire théâtrale sans pitié d’une réalité cruelle, voire intolérable, est confiée à deux artistes funambules et amoureux des mots : Thierry Hellin dans le rôle du bon gros cabot, et Vincent Ozanon, dans celui du grand escogriffe qui cache ses blessures. En se disputant ce beau morceau d’os, les deux comparses comptent bien nous mordiller, nous faire rire et nous émouvoir, forts de logorrhées typiques de la langue de Piemme et de joutes verbales pétries de bon sens populaire. Car attachement, il y aura, l’un pour l’autre, et de nous pour eux, malgré et au-delà de la férocité. Une pièce à découvrir au Théâtre des Martyrs du 26 novembre au 8 décembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatre-martyrs.be

Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : CASH CASH

Écrite à quatre mains par Elsa Erroyaux et Audrey Gallagher, Cash Cash ne se contente pas d’effleurer les surfaces scintillantes des salles de jeu. Elle explore également, avec beaucoup de finesse, les aspects psychologiques et émotionnels des personnages. Sophie et Jérémie, campés avec brio par Elsa Erroyaux et Michaël Manconi, sont des joueurs de haut vol, mais pas seulement avec les jetons. Chacun de leurs échanges trahit un secret, une part de mystère, révélant peu à peu la véritable nature de leur relation, au fil des mises qu’ils placent, non seulement sur le tapis vert, mais aussi dans leur couple.La pièce, plus sonnante et trébuchante qu’un jackpot, mêle humour et tension dramatique dans un équilibre parfait. La régie de Jean-Marc Amé accentue habilement l’ambiance électrique et trépidante du casino, tout en laissant une place privilégiée à l’intimité des protagonistes. On passe des rires francs, déclenchés par des situations cocasses, à des moments plus graves, où l’incertitude des sentiments se fait sentir. Les dialogues incisifs d’Elsa Erroyaux et Audrey Gallagher, pleins de double sens et de subtilité, captivent l’auditoire du début à la fin. Le quatuor d’acteurs, composé de Sophie D’hondt, Olivier Prémel,Audrey Gallagher, en plus des deux protagonistes principaux, est remarquable. Chacun incarne avec justesse un personnagequivientaccentuerlesdynamiquescomplexesduduocentral.Leschassés-croisésamoureux se succèdent à un rythme effréné, laissant le public suspendu aux moindres rebondissements de cette pièce riche en surprises. La production, dirigée par Natacha Manco, met également en lumière l’importancedelascénographie:lecasino,avecseslumièresviveset sesbruitsdemachines,est presque un personnage à part entière. Il symbolise le danger, le plaisir, l’excitation, mais aussi le gouffre dans

lequel les personnages risquent de tomber à tout moment. Cash Cash est à voir au Magicland Théâtre les 8 et 9 novembre 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.magicland-theatre.com Rue d'Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : QUI A TUÉ PATRICE LUMUMBA ?

Cette pièce de théâtre qui met en scène un jury d’assises fictif chargé de faire le point sur les responsabilités dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Et aborder cette question juridique est une opportunité pour raconter et questionner l’Histoire coloniale de la Belgique au Congo. C’est un projet artistique et pédagogique qui s’inscrit au cœur du travail de la Clinique juridique Rosa Parks pour les droits humains. Ce sont ainsi les étudiants de Master en droit de l’UCLouvain qui ont réalisé les recherches nécessaires à l’écriture du texte théâtral et ce sont eux et elles qui assurent en partie la promotion du spectacle. Pour ce faire, ils et elles sont allés à la rencontre des chercheurs et spécialistes des différents domaines : historiens, juristes, spécialistes des relations Belgique- RDC, économistes… ainsi que les différentes associations qui œuvrent en matière de décolonisation. Le texte a ensuite été écrit par Claire-Marie Lievens.

L’objet final est un spectacle d’une heure trente sous forme d’un jury d’assises ; le ton est réaliste, concret et parfois teinté d’humour. Il s ‘agit donc d’un spectacle tout public (et d’utilité publique !), compréhensible par toutes et tous. La richesse des dialogues humains entre douze personnes d’horizons différents permet en effet d’aborder l’histoire coloniale (et l’assassinat de Patrice Lumumba) enfaisantapparaitreunemultiplicité de points de vue, et d’œuvrer par là même pour une société plus égalitaire, moins discriminante, plus juste. Connaître son Histoire pour ne pas répéter les erreurs du passé, Comprendre et avancer, pour que demain soit plus juste, plus lumineux. Une pièce à découvrir au Magicland Théâtre les 22 et 23 novembre 2024. Plus de détails sur le www.magicland-theatre.com Rue d'Hoogvorst, 8 à 1030 Bruxelles

MARIONNETTES : LE PETIT CHAPERON ROUGE

L’histoire, bien connue de tous, reste fidèle à ses origines : une petite fille en capuchon rouge, un loup rusé, une grand-mère naïve et une aventure à travers une sombre forêt. Pourtant, cette version se démarque par son approche visuelle et narrative. Les marionnettes à fil, manipulées avec une précision millimétrée, insufflent une nouvelle dimension aux personnages. Le Petit Chaperon Rouge, suspendue au bout de ses fils, avance d’un pas léger et hésitant, incarnant à merveille l’innocence du personnage, tandis que le loup, marionnette imposante aux mouvements fluides et inquiétants, capte immédiatement l’attention par sa prestance. Cette adaptation ne se contente pas de reproduire le conte classique. L’équipe du Peruchet a ajouté des touches de modernité et d’humour, créant ainsi une version plus ludiqueet accessible. Lesdialogues,réécrits avecfinesse, apportent une fraîcheurbienvenue àl’histoire. Quelques clins d'œil aux adultes, disséminés ici et là, permettent de captiver l'ensemble du public. Les enfants sont émerveillés par les personnages et l’action, tandis que les plus grands savourent les sousentendus malicieux et les références contemporaines. Sur le plan technique, la manipulation des marionnettes à fil est un véritable tour de force. Chaque mouvement est soigneusement chorégraphié pour refléter les émotions des personnages. Le Petit Chaperon Rouge, par exemple, exprime la curiosité et la naïveté par des mouvements doux et gracieux, tandis que le loup, tout en finesse, impose la crainte par des gestes saccadés et menaçants. Les marionnettistes, bien que présents sur scène, se fondent dans l’action avec une telle discrétion que l’illusion de vie des marionnettes est totale. Une pièce à voir ou à revoir au Théâtre royal du Peruchet jusqu’au 17 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles

MARIONNETTES : CASSE-NOISETTES

Ce qui frappe dans cette version, c’est l’ingéniosité de la mise en scène. L’équipe de marionnettistes fait preuve d’une maîtrise impressionnante. Chaque marionnette est animée avec une précision et une délicatesse remarquables, donnant l’impression qu’elles sont douées de vie propre. Les mouvements, qu’ils soient subtils ou plus amples, expriment à la perfection les émotions des personnages. Clara, notamment, traverse tout un éventail d’expressions, de la surprise à l’émerveillement, renforçant l’empathie du spectateur pour cette jeune héroïne. Le décor, lui aussi, est une réussite. Pensé pour s’adapter à l’échelle des marionnettes, il recrée l’atmosphère chaleureuse du salon familial, avant de se transformer en forêt puis en palais sucré. Un autre aspect intéressant de cette adaptation est la manière dont elle joue avec les perspectives. Les marionnettes, suspendues dans les airs, permettent des effets visuelssaisissants, notamment dans les scènes de rêveoù Clara est emportée dansun monde fantastique. Les marionnettistes, qui manipulent parfois jusqu’à deux marionnettes en même temps, créent des scènes d’une fluidité et d’une beauté visuelle qui rivalisent avec celles du ballet original. Ce CasseNoisette en marionnettes à fil est une véritable réussite. Il parvient à respecter l’essence du conte et du

ballet tout en y apportant une dimension nouvelle, pleine de poésie et d’inventivité. Le public, qu’il soit jeuneouadulte,esttransportédansununiversoùlamagiedeNoëlopèreàchaqueinstant.Laproduction, de par sa finesse et son originalité, ravira sans aucun doute ceux qui cherchent à redécouvrir ce grand classique sous un nouveau jour. Un spectacle à la fois raffiné et féerique, qui laisse rêveur bien après le baisser de rideau. Une pièce à voir ou à revoir au Théâtre royal du Peruchet du 30 novembre au 29 décembre 2024. Plus de détails sur le site www.theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles

CONCERT : LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ PIERRE ET LE LOUP

Plongezaucœurd’ununiversmusicalfascinant,oùlavirtuositédesjeunesmusiciensduBrusselsYoung Philharmonic se marie à la beauté de deux chefs-d’œuvre intemporels. Ce concert unique propose un programme riche et captivant, alliant la féérie de Shakespeare à l’imaginaire enchanteur du conte pour enfants. Au programme, l’Ouverture et le Scherzo du Songe d’une nuit d’été de Felix Mendelssohn et l’inoubliable Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev. Le Songe d’une nuit d’été, est une pièce où Mendelssohn capture à merveille l’esprit espiègle et mystérieux des créatures de la forêt enchantée de Shakespeare. Composée en 1826, cette œuvre, qui n'était à l'origine qu'une ouverture, a évolué pour devenir une suite orchestrale complète, incluant notamment le célèbre Scherzo. Ces premières notes vous emportent immédiatement dans un monde parallèle, peuplé de lutins malicieux et de fées éthérées. Le Scherzo, pièce particulièrement rythmée et vive, continue d’entraîner le public dans cette danse joyeuse et dynamique, une véritable explosion de fantaisie. Les jeunes musiciens, sous la direction passionnée du chef d'orchestre, insuffleront toute la légèreté et la précision nécessaires pour rendre justice à cette partition complexe et envoûtante. Puis, changement de décor et d’atmosphère avec l’arrivée de Pierre et le loup, une œuvre où musique et récit se mêlent pour offrir une aventure sonore aussi ludique qu'instructive. Composée en 1936 par Sergueï Prokofiev, cette "symphonie pour enfants" raconte l’histoire de Pierre, un jeune garçon courageux qui, aidé de ses amis animaux, capture un loup redoutable. Mais la véritable magie de Pierre et le loup réside dans la façon dont Prokofiev associe chaque personnage du conte à un instrument de l’orchestre, donnant ainsi une voix unique à chacun d’eux : Pierre est incarné par les cordes, l’oiseau par la flûte, le canard par le hautbois, tandis que le loup prend vie grâce aux sons inquiétants des cors. Cette approche pédagogique et ludique permet au jeune public, comme aux adultes, de mieux comprendre le rôle de chaque instrument au sein de l’orchestre, tout en se laissant porter par la narration. La voix qui guidera les spectateurs à travers ce conte musical sera celle du talentueux Filip Jordens, un narrateur connu pour son charisme et son talent pour donner vie aux récits. Sa narration, conjuguée à la performance des jeunes musiciens, promet de captiver petits et grands, créant une véritable immersion dans l’univers poétique de Prokofiev. Un concert à applaudir à Flagey le dimanche 10 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.flagey.be

Place Sainte Croix à 1050 Bruxelles

CONCERT : PIERRE BOULEZ-JOHN CAGE - GIANTS OF THE AVANT-GARDE

Pierre Boulez et John Cage, deux figures emblématiques de la musique contemporaine, incarnent deux approches fondamentalement opposées mais, pourtant, reliées par une même radicalité. Pierre Boulez, chef d’orchestre et compositeur français, est souvent perçu comme l’homme qui cherche à soumettre la musique à des structures rigoureuses et calculées, faisant appel à des grilles, des séquences et des séries. Sa musique, à la précision quasi mathématique, exprime une volonté de contrôle absolu, où rien n’est laissé au hasard. John Cage, en revanche, est l’apôtre de l’indétermination. Compositeur américain avant-gardiste, il a révolutionné la manière de concevoir la musique en intégrant l’imprévu et le hasard comme éléments centraux de ses œuvres. Cage célèbre l’incertitude et laisse une place immense à l’interprétation et aux accidents du réel. Là où Boulez impose l’ordre, Cage explore le chaos. L’opposition entre ces deuxunivers pourrait sembler irréconciliable : d’un côté, Boulez et son obsession pour la structure, de l’autre, Cage et sa quête de liberté absolue. Pourtant, une certaine radicalité commune émerge, notamment dans leur volonté de redéfinir les frontières de la musique. Chacun à sa manière, ils ont bouleversé les conventions, refusant les traditions académiques pour faire émerger de nouvelles formes d’expression musicale. En ce sens, le Brussels Philharmonic a réussi une prouesse en juxtaposant des œuvres de ces deux géants, réconciliant ainsi deux visions qui, malgré leur divergence apparente, se rejoignent par leur audace et leur modernité. Le programme du concert est à découvrir le 14 novembre au Studio 4. Plus de détails sur le site www.flagey.be

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CONCERT : JOYAUX CACHÉS

Préparez-vous à être hypnotisé par les six des plus remarquables violoncellistes d'aujourd'hui (Santiago Cañón-Valencia, Natalie Clein, Anne Gastinel, Taeguk Mun, Xavier Phillips et Aleksey Shadrin), qui se joindront à la pianiste Stephanie Proot pour un moment spécial mettant en valeur le répertoire riche et diversifié de l'âge d'or des compositeurs-violoncellistes. Le concert s'ouvrira avec l'étoile montante coréenne Taeguk Mun captivera avec un trio de pièces virtuoses : les rythmes enflammés de Vito de David Popper, la beauté lyrique de Notturno de Piatti et l'agilité légère de Papillon de Popper. Il est suivi par Natalie Clein qui montera sur scène avec la Suite pour violoncelle solo, émotionnellement intense de Cheryl Frances-Hoad, une œuvre toute récente (2024) qui pousse l'instrument à ses limites expressives. Aleksey Shadrin présentera la grâce nostalgique d'Adieu de Karl Davydov et l'élégance ludique du Scherzo de Julius Klengel. L'après-midi se terminera avec le brio de Santiago CañónValencia, qui éblouira avec trois œuvres exquises de Popper : le lyrique Menuetto, le délicat Feuillet d'Album et l'époustouflant virtuose (et emblématique) Elfentanz. Découvrez ce concert de virtuosité du violoncelle, avec la mise en exergue de joyaux romantiques aux chefs-d'œuvre contemporains ! Cela se passera le 16 novembre 2024 au Studio 1 Découvrez le détail de la programmation sur le site www.flagey.be

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CONCERT : HAENDEL, HAYND ET RAMEAU

Cette soirée débutera avec Georg Friderich Haendel et son Concerto grosso n° 4 en fa mineur, op. 3, HWV 315, une œuvre écrite entre 1710 et 1718. Ce concerto, tout en contrastes, est une parfaite introduction à l’univers de Gale, où chaque note est vécue comme une émotion à part entière. Le voyage musical se poursuivra avec Joseph Haydn, surnommé le père de la symphonie, et sa Symphonie n° 67 en fa majeur, Hob. I/67. Les cordes pétillantes de cette œuvre, avec leurs lignes fringantes, promettent d’offrir un moment de légèreté et de virtuosité, une véritable danse orchestrale. Haydn a souvent été perçu comme un compositeur capable de marier sophistication et simplicité, et cette symphonie en est un exemple parfait. Entre ces deux œuvres, une escale baroque signée Jean-Philippe Rameau viendra rappeler la beauté des ballets français avec la suite de Les Boréades. Les pas sautillants et les rythmes entraînants de cette pièce apporteront une touche de grandiose à la soirée, une invitation à se laisser emporter par la magie de la danse et de la musique baroque française. Enfin, retour à Haydn avec l’une de ses œuvres les plus originales : la Symphonie n° 60 en do majeur, surnommée Il Distratto, demeure un bijou d'inventivité où l'humour et l'originalité règnent en maître. Les changements de tempo inattendus et les surprises musicales témoignent de l'audace créative de Haydn, que Gale saura sans aucun doute interpréter avec panache. La programmation de ce concert a été conçue comme une invitation à plonger dans un univers sonore où le dynamisme de la musique baroque rencontre la puissance émotionnelle du classicisme sous la baguette du chef Joolz Gale à la tête du Brussels Philharmonic. Un concert à découvrir le 30 novembre 2024 à Flagey. Voyez les détails pratiques sur le site www.flagey.be

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CINÉ-CONCERT : NANOOK OF THE NORTH

Ce film muet, réalisé par Robert J. Flaherty en 1922, est considéré comme l’un des premiers documentaires. La narration suit Nanook et les siens, illustrant leur lutte pour la survie dans un environnement hostile. Les scènes emblématiques incluent la construction d'un igloo, la chasse aux phoques et la pêche. Ces séquences montrent non seulement les techniques d’existence des Inuits, mais aussi leur résilience et leur ingéniosité face à des conditions extrêmes. Cependant, il est important de noter que le metteur en scène a pris certaines libertés avec la réalité pour renforcer la tension. Par exemple, certains aspects de la vie quotidienne ont été recréés ou dramatisés. Malgré ces remaniements, Nanook of the North reste largement salué pour sa contribution au septième art et son approche humaniste. Ce film a eu un impact durable sur le cinéma documentaire en établissant des normes pour le schéma visuel et le découpage. Il a également suscité une controverse sur l’éthique de la réalisation, en particulier sur l’équilibre entre vérité et fiction. Projeté à Bozar sous la forme d’un ciné-concert, le long métrage sera accompagné par la partition d’Anne Paceo, une première rencontre avec la musique à l’image pour cette batteuse et compositrice, qui occupera la scène avec deux autres musiciens. Une prestationlive à applaudir à la salle Henry Le Bœuf le 3 et le 4 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

CONCERT : ORFEO ET EURIDICE

L'histoire d'amour tragique d'Orphée et d'Eurydice a inspiré d'innombrables compositeurs dès les débuts de l’opéra : Peri, Caccini et, bien sûr, Monteverdi avec son magistral Orfeo Orfeo et Euridice de Gluck poseunautrejalondel’histoiredelamusique.Lecompositeurarésolument optépourunesimplification de l’action, exposant davantage la douleur du protagoniste. Lorsque ce dernier descend aux enfers, se retourne et voit sa bien-aimée disparaître, l’intervention du dieu de l’amour permet une fin heureuse, puisqueles deuxamantsseretrouvent àlasurface. L’inégalable CeciliaBartoli interprètelerôled’Orfeo de manière inoubliable. Qui mieux que cette grande voix pour donner vie au mythique géniteur de la musique ? Sa voix de mezzo-soprano, riche et expressive, est parfaitement adaptée pour transmettre les émotions profondes et complexes de cette œuvre. Non seulement elle possède une technique vocale exceptionnelle, mais elle apporte également une émotion à chaque rôle qu'elle incarne. Sa présence magnétique paraît idoine pour captiver le public dès les premières mesures. Ce concert à Bozar ne sera pas seulement une performance musicale, mais l’occasion de retrouver en live la diva. Les spectateurs seront transportés dans le monde mythique d'Orphée et d’Eurydice, vivant en leur compagnie un nuancier de sensations, allant de la joie à la peine. La musique de Gluck, avec son élégance et son expressivité poignante, les enchantera à Bozar le 5 novembre 2024. Plus de détails sur le site www.bozar.be

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CONCERT : PABLO FERRÁNDEZ

Le violoncelliste espagnol Pablo Ferrández, soutenu par le Belgian National Orchestra dirigé par Matthew Halls, interprètera le Concerto pour violoncelle de Schumann. Cette composition très romantique évite toute virtuosité excessive et se concentre sur un lyrisme chaleureux. Pablo Ferrández, reconnu pour sa sensibilité et sa technique raffinée, promet d'apporter une profondeur émotionnelle à cetteœuvre.Enparallèle,leconcert présenteraégalementla Deuxième symphonie deBeethoven.Malgré les doutes nés de sa surdité naissante, Beethoven a senti ses forces physiques et spirituelles s'accroître en 1801. Cette Deuxième symphonie, écrite à la même époque, se veut une partition étonnamment positive. Son caractère audacieux, inspiré et aventureux en quatre mouvements, annonce déjà le style héroïque du musicien, qui s'exprimera pleinement peu après dans la célèbre symphonie Eroica. À ce programme s’ajoutera une composition originale de Salina Fisher intitulée Tupaia, présentée en première belge. Cette pièce contemporaine promet d'offrir une perspective nouvelle et intrigante, étoffant ainsi l'expérience musicale de la soirée. Le concert, qui aura lieu à Bozar le 8 novembre 2024, deviendra une opportunité de découvrir une fusion de classiques intemporels et une création inédite.

Avec un interprète de renom et une sélection variée, ce programme s'annonce d’ores et déjà comme un moment fort de la saison musicale. Ne manquez pas cette chance de vivre une performance qui marie la tradition et l'innovation, le passé et le présent dans l'enceinte prestigieuse de la salle Henry Le Bœuf Référez-vous aux détails mis en ligne sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

CONCERT : REQUIEM DE VERDI

Le Requiem de Giuseppe Verdi s’inscrit dans le marbre des œuvres à mi-cheval entre l'opéra et la musique sacrée. Composée en mémoire de l'écrivain et poète italien Alessandro Manzoni, cette messe se veut à la fois un hommage poignant et une exploration profonde des thèmes de la vie, de la mort et de la rédemption. Créée en 1874, elle a rapidement acquis une place importante dans le répertoire choral et se distingue par son intensité dramatique, autant que par sa richesse émotionnelle. Giuseppe Verdi, maître de l'opéra, apporte à cette composition une profondeur théâtrale exceptionnelle. Chaque section de la messe, du Dies Irae tumultueux au Libera me désespéré, s’imprègne de la même puissance expressive que ses plus grandes œuvres lyriques. L'utilisation de chœurs majestueux, de solistes virtuoses et d'un orchestre puissant confère à cette partition une grandeur et une solennité uniques. Cette œuvre est souvent interprétée dans des contextes de commémoration et de réflexion, touchant profondément ceux qui l’écoutent. Sa popularité durable témoigne de sa puissance formelle et de sa pertinence continue. Pour l’anecdote, Giuseppe Verdi souhaitait composer à l’origine et avec treize confrères une œuvre majestueuse à la mémoire de Rossini, mais l’idée n’a jamais vu le jour. Il a finalement noirci seul les portées pour un orchestre de cent musiciens et cent vingt chanteurs. Avec ses contrastes rythmiques surprenants, son impact dramatique et ses mélodies irrésistibles, ce requiem est considéré à juste titre comme un opéra déguisé en œuvre ecclésiastique. L’Orchestre symphonique et les chœurs de la Monnaie, l’Académie des chœurs de la Monnaie et le Vlaams Radio Koor sous la direction du chef Alain Altinoglu seront en concert à Bozar le 10 novembre 2024 pour en donner une version pleine de tonicité Découvrez les détails pratiques sur le site www.bozar.be

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Sam Mas

CONCERT : AVISHAI COHEN QUARTET

Le travail du trompettiste et compositeur Avishai Cohen englobe une multitude de genres, allant du jazz créatif moderne au klezmer, en passant par le post-bop et l'improvisation d'avant-garde. Venu sur la scène musicale à la fin des nineties, ce musicien israélien est invariablement loué pour ses compétences artistiques, sa virtuosité et sa sonorité unique. À la tête de l'Avishai Cohen Quartet, il s’accompagne de ses partenaires de longue date. A savoir, le pianiste Yonathan Avishai, le bassiste Barak Mori et le batteur Ziv Ravitz. Les récents enregistrements du quartet, tels que Into the Silence et Cross My Palm with Silver, se distinguent par leur lyrisme atmosphérique. Cesalbumsrévèlent unesensibilité qui donne naissance à des paysages sonores évocateurs. La musique d'Avishai Cohen se caractérise par une fusion de genres et d'influences, mêlant des éléments de jazz psychédélique et des touches de funk, comme en témoigne l'album Big Vicious. Avec le disque Naked Truth de 2022, le quartet explore une nouvelle dimension musicale. Entièrement improvisé et très personnel, ce CD se lance dans une atmosphère méditative, proposant une écoute contemplative. Chaque piste se définit tel un voyage sonore, reflétant les émotions et les expériences des musiciens à un moment précis. Les concerts du Avishai Cohen Quartet apparaissent toujours comme des expériences singulières, avec une capacité à improviser et à communiquer musicalement entre solistes pour créer une dynamique sur scène à la fois captivante et imprévisible. Un concert à découvrir le 14 novembre 2024 à Bozar. Plus de détails sur le site www.bozar.be

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CONCERT : KATIA ET MARIELLE LABÈQUE

Dans les années 1980, le compositeur américain Michael Daugherty a dédié une symphonie en cinq mouvements à Metropolis, ville imaginaire et cadre des aventures de Superman. Cette œuvre, intitulée Metropolis Symphony, capte l'essence de cette métropole fictive avec des mouvements évocateurstelsque Lex, Krypton et Red Cape Tango, chacunévoquantdesaspectsdifférentsdel'univers du superhéros appartenant au monde imaginaire de l’Univers DC. La partition mélange des éléments de musique classique et de pop culture, créant une expérience auditive à la fois dynamique et cinématographique. Après une nouvelle œuvre de la compositrice canadienne Keiko Devaux, commandée par Ars Musica, les pianistes Katia et Marielle Labèque interpréteront le Concerto pour deux pianos et orchestre de Philip Glass. Célèbres pour leur virtuosité et leur complicité, les sœurs apporteront leur doigté unique à cette pièce minimaliste, connue pour ses motifs répétitifs et hypnotiques. Les compositeurs Charles Ives et George Gershwin ont également été inspirés par les grandesmétropoles. Central Park in the Dark deCharlesIvesdépeint unechaudenuit d'étéàNewYork, baignée dans une atmosphère mystérieuse et des sons évoquant les bruits urbains. Cette pièce se veut un exemple typique du style avant-gardiste du compositeur, usant des techniques de collage orchestral pour créer une impression sonore vivante de la cité. De son côté, An American in Paris apparaît comme le

fruit des impressions ressenties par George Gershwin lors de sa visite à Paris en 1928. Ce poème symphonique capture l'essence de la Ville Lumière à travers des mélodies jazzées et des rythmes syncopés, reflétant l'enthousiasme et l'émerveillement du musicien face à la culture française. L'œuvre est devenue un classique du répertoire orchestral, appréciée pour son énergie et son esprit cosmopolite. Le programme de cette soirée est à découvrir le 16 novembre 2024 à Bozar. Plus de détails sur le site www.bozar.be

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CONCERT : LUDOVICO EINAUDI

De formation classique, Ludovico Einaudi s’est fait connaître d’un large public grâce à ses bandes originales de films et de séries télévisées tels que « Intouchables », « I’m Still Here », « Docteur Jivago », « Acquario » et, plus récemment, « La Tresse » et « A Cielo Abierto ». Ludovico a ouvert grand les portes du succès avec ses albums « Una Mattina » et « Divenire ». Ceux-ci se sont hissés en tête des classements de musique classique et des classements généraux. Ce n’est pas que la carrière de Ludovico était atoneauparavant,maisà partir de cemoment-là,il a connu uneascensionfulgurante dont la pop star moyenne ne peut que rêver. Les critiques encensent ses œuvres pianistiques oniriques et ses paysages sonores orchestrés avec art. Ils clament haut et fort qu’il s’inscrit dans la longue tradition de grands maîtres tels que Chopin, Satie, Glass et Reich. Il sort régulièrement des albums en solo, interprétant ses compositions intrigantes avec des formations toujours différentes. L’efficacité de son approcheminimaliste est remarquable : aufil de quelques notes, de quelques thèmes qui se chevauchent, le Transalpin entraîne chaque auditeur dans son univers, avec de multiples références à la nature. Ludovico s’exprime non seulement en long et en large sur les effets du changement climatique, mais il se retire aussi régulièrement dans la nature, dans divers endroits du monde, pour y puiser l’inspiration créatrice. Il sera chez nous le 18 novembre 2024 à Salle Henry Le Bœuf. Plus de détails sur le site www.bozar.be

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CONCERT : KRONOS QUARTET

Le Kronos Quartet, fondé en 1973, a révolutionné la scène de la musique contemporaine en s’attaquant aussi bien à des œuvres existantes qu'en commandant une myriade de nouvelles compositions. Leur lien avec Steve Reich est l’un des plus fructueux de leur carrière, mais il n’est qu’une facette de leur vaste répertoire. En 2023, leur engagement pour l’innovation s’est poursuivi avec la sortie d’un album audacieux en hommage au légendaire musicien de jazz expérimental Sun Ra, réalisé en collaboration avec les compositeurs minimalistes Sara Miyamoto et Terry Riley. Sur cet album, le Kronos interprète notamment l’œuvre kaléidoscopique Outer Spaceways Incorporated, une pièce à mi-chemin entre le jingle d’une entreprise spatiale et la bande-son apocalyptique d’un monde en déclin. Cette composition illustre l’esprit audacieux du Kronos Quartet, capable d’explorer des territoires sonores inédits. Cet album doit être compris comme un hommage vibrant à l’héritage cosmique de Sun Ra, tout en maintenant l’engagement du quatuor envers l’avant-garde. Terry Riley, figure majeure du minimalisme et collaborateur de longue date du Kronos Quartet, a également contribué à cet enregistrement avec son propre Quatuor à cordes Good Medicine. Ce morceau, à la fois méditatif et énergique, s’inscrit dans la lignée des œuvres que Riley a créées pour l’ensemble, toutes marquées par des explorations sonores qui défient les conventions classiques. L'album se poursuit avec une œuvre encore plus récente : Gold Came From Space, une composition de 2023 commandée par le Kronos Quartet à la compositrice serbe Aleksandra Vrebalov. Cette composition, tout aussi ambitieuse que le reste du programme, prolonge la thématique spatiale avec des sonorités métalliques et cosmiques qui évoquent la grandeur mystique de l’univers. Vrebalov, qui avait déjà collaboré avec le Kronos sur d’autres projets, prouve ici une fois de plus son affinité pour l’expérimentation et l’imaginaire scientifique. Le Kronos Quartet ne se contente pas d'explorer de nouveaux territoires musicaux ; il évolue également dans sa composition interne. Le quatuor a récemment accueilli deux nouveaux membres : la violoniste Gabriela Díaz et l’altiste Ayane Kozasa,qui viennentremplacer desmembreshistoriquesdugroupe.Díaz,réputéepoursonjeuexpressif et sa polyvalence dans la musique contemporaine, et Kozasa, dont les performances à l’alto sont largement acclamées pour leur sensibilité et leur technicité, apportent un souffle nouveau à cet ensemble légendaire. Cette nouvelle dynamique interne coïncide avec une période d’intense activité pour le quatuor, qui ne montre aucun signe de ralentissement malgré un demi-siècle de carrière. L’arrivée de ces deux musiciennes promet de renouveler l'énergie créative du Kronos Quartet, tout en préservant l’essence qui a fait sa renommée : l'exploration des frontières musicales et la quête incessante de nouveaux défis sonores. Un concert à découvrir à Bozar le 17 novembre 2024. Voyez la programmation détaillée sur le site www.bozar.be

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CONCERT : SILVESTROV, CHOSTAKOVITCH & TCHAÏKOVSKY

La soirée débutera avec la Sérénade d'adieu de Valentin Silvestrov, compositeur ukrainien né en 1937 et connu pour ses œuvres marquées par une profonde sensibilité. Sa musique mêle des éléments classiques à une modernité subtile. Il s’agit d’un exemple parfait de dualité, offrant un moment de contemplation et de paix intérieure. La transition vers le Concerto pour violon et orchestre n° 1, op. 77 de Dmitri Chostakovitch en est d’autant plus saisissante. Composé entre 1947 et 1948, ce concerto reflète les tourments de l’époque stalinienne en Union soviétique. L’œuvre, dédiée au violoniste David Oïstrakh, demeure un défi technique pour tout soliste. Le premier mouvement met en valeur le lyrisme du violon. Le deuxième mouvement fait figure de danse grotesque, pleine d'ironie mordante et typique du style du compositeur. Le troisième mouvement invite à une méditation solennelle, suivi par un final explosif, offrant au soliste une occasion de briller par sa technique. Le concert se conclura avec la Symphonie n° 2, op. 17 de Pyotr Tchaïkovsky. Composée en 1872, cette symphonie s'imprègne de thèmes folkloriques ukrainiens, en hommage à la région où Tchaïkovsky a passé une partie de son enfance. Le premier mouvement introduit des mélodies populaires, établissant une atmosphère vibrante et joyeuse.Ledeuxièmemouvement utiliseunechansondemariage,apportant unetouchededélicatesse et de charme. Le troisième mouvement, dynamique et rythmé, reflète l'énergie et la vitalité de la danse traditionnelle. Enfin, le quatrième mouvement rassemble les thèmes précédents dans une conclusion triomphale,symbolisant larichesseet ladiversité dela cultureukrainienne. Ceprogrammevarié explore des facettes différentes de la musique classique, allant de la modernité mélancolique de Silvestrov à la profondeur émotionnelle de Chostakovitch, pour se conclure avec l’exubérance et le lyrisme de Tchaïkovsky. Chaque partition, avec sa propre identité et son propre contexte historique, est à applaudir à Bozar le 22 novembre 2024 en compagnie de la violoniste Veronika Eberle et du Belgian National Orchestra. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

CONCERT : SOOLMAAN

Né de l'identité musicale éclectique du luthiste et compositeur Tristan Driessens, l'ensemble Soolmaan fusionne les traditions folkloriques orientales et occidentales avec celles de la musique modale contemporaine. Le groupe garantit un son aux multiples facettes et s’empare de l'improvisation comme force motrice. Cette approche permet aux solistes de se distinguer par leur capacité à explorer des territoires sonores diversifiés, tout en maintenant une cohésion artistique remarquable. Au cours de la première décennie de sa carrière, Tristan Driessens a principalement travaillé la musique classique ottomane, qui lui a permis de développer une compréhension des nuances et des subtilités de cette musique. En 2011, il a fondé le célèbre Lâmekân, ensemble dédié à la préservation et à l'interprétation de ce répertoire. Avec ce groupe, il a enregistré quatre albums acclamés et s’est produit dans des salles prestigieuses en Europe, en Turquie et en Asie centrale, consolidant ainsi sa réputation de musicien érudit en matière de musique ottomane. Après avoir suivi une formation rigoureuse d’oudiste à Istanbul,

où il a étudié sous la tutelle de maîtres renommés, il est rentré chez lui avec une vision renouvelée de son art. En 2016, il a fondé Soolmaan, un ensemble polyvalent pour lequel il écrit des compositions inventives, délicates et intemporelles. Ses compositions sont marquées par une sensibilité à la fois poétique et structurée, reflétant son parcours et ses influences éclectiques. Il puise ses airs dans les traditions orientales, notamment les maqâms, tout en incorporant des éléments de la musique modale occidentale et de l'improvisation. Cette fusion module un langage musical riche, qui fait que chaque performance devient exploration et redécouverte.Il seraenconcert àBozar le22novembre2024.Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be

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CONCERT : BRYCE DESSNER

Compositeur et guitariste américain dont l'œuvre mixe la musique classique contemporaine et le rock indépendant, Bryce Dessner s'est fait connaître en tant que membre du groupe The National, pour lequel il a apporté une touche unique avec ses talents de guitariste et de compositeur. Cependant, c'est dans le domaine de la musique classique contemporaine qu’il a vraiment imprimé son empreinte, se distinguant par des partitions expressives. Il a étudié à l'Université Yale, où il a acquis une solide érudition. Cette formationluia permisdedévelopper un style qui fusionne des influencesallant de la musique de concert au rock, en passant parlefolk et lestraditions dumondeentier. Sonapprocheéclectiqueet son ouverture à diverses inspirations font de lui un compositeur moderne au sens large. Il a été révélé à un vaste public avec ses compositions pour l’écran et la petite lucarne. A son actif, des scores pour la série Les deux papes, le film Cyrano et, plus récemment, L’abbé Pierre. Parmi ses œuvres les plus notables, on trouve St. Carolyn by the Sea, une pièce pour deux guitares électriques et orchestre, qui témoigne de son don à intégrer des instruments de musique populaire dans un contexte classique. Cette partition, à l’instar de beaucoup d'autres, met en lumière sa capacité à sculpter des paysages sonores riches et émotionnels, souvent marqués par une tension dramatique et une profondeur introspective. Outre cette partition, le Brussels Philharmonic Orchestra interprétera son Concerto pour piano et son Concerto pour violon. Le chef André de Ridder assurera la direction des musiciens. Que ce soit à travers ses compositions pour orchestre,sescollaborationsavecdesensemblesdemusiquedechambreousescontributionsaucinéma, Bryce Dessner apporte une voix unique à la scène musicale du XXIe siècle. Son travail illustre parfaitement l’idée que la musique, dans toute sa diversité, peut devenir vecteur d’expression et de connexion humaine. Les œuvres mentionnées ci-avant seront à découvrir ou à redécouvrir à Bozar le 24 novembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be

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Sam Mas

MUSICAL : STARMANIA

Starmania, l’opéra rock emblématique créé par Michel Berger et Luc Plamondon en 1979, a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la musique et du théâtre musical. Cette œuvre révolutionnaire a non seulement redéfini les codes du genre, mais a aussi exercé une influence durable sur la scène francophone et internationale. Dès ses débuts, Starmania s’est distingué par son approche audacieuse et innovante. Contrairement aux comédies musicales traditionnelles, qui reposaient souvent sur des récits légers et romantiques, celle-ci a plongé dans des thèmes contemporains et sombres, tels que le terrorisme, la célébrité et l'aliénation sociale. Cette profondeur thématique a insufflé à l’œuvre une dimension unique, touchant un public bien au-delà des habitués du théâtre musical. La musique de Michel Berger a également joué un rôle crucial dans cette révolution. Mêlant pop, rock et ballades mélodiques, ses compositions ont brisé les frontières entre les genres musicaux. Des chansons comme Le Blues du businessman et Quand on arrive en ville sont devenues des classiques reprises par de nombreux interprètes sur disque, prouvant que le théâtre musical peut rivaliser avec la musique populaire en termes de qualité et d’impact. De surcroît, Starmania a été un précurseur dans l’utilisation des techniques demise en scènemodernes. Lesdécorsfuturistes, les éclairages sophistiqués, et les effets spéciaux ont ébloui les spectateurs et ont ouvert la voie à de nouvelles possibilités scénographiques dans lemondedelacomédiemusicale,àdeslieuesdecequisefaittoujoursàBroadway.L'œuvreaégalement été un tremplin pour de nombreux artistes, dont certains sont devenus des stars internationales. La participation de Daniel Balavoine, Diane Dufresne et Julien Clerc à cette œuvre ayant été un catalyseur pour leur carrière. Starmania a également connu un succès international, avec des adaptations en plusieurs langues et des productions à travers le monde. Cette diffusion globale a renforcé son statut de phénomène culturel, montrant que ses thèmes universels et sa musique peuvent séduire les Américains autant que les Japonais. Retrouvez ce classique de l’opéra rock au Palais 12 le 28 novembre au 1er décembre 2024. Voyez plus de détails sur le site www.ing.arena.brussels Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles

Sam Mas

ANITA DE MEYER : IN MEMORIAM

Une silhouette élancée, une personnalité qui ne manquait pas d’attirer l’attention, une indiscutable passion pour les Arts, les Lettres, le théâtre et le cinéma, c’était tout elle, Anita De Meyer, artiste-peintre figurative, journaliste accréditée, photographe professionnelle, comédienne mais également auteure d’articles-chroniques d’événements, de scénarios, de sketches, également de nouvelles publiées aux Editions Novelas (recueil : “Ne pas rester sur le carreau”, 2024). Maîtresmots ? Humour et suspense, et elle savait y faire : en lecture publique à l’Espace Art Gallery, elle savait nous capter et nous faire sourire. Accroche garantie.

D’une fidélité sans faille aux rencontres littéraires, Anita arpentait sans cesse, d’année en année, la Foire du Livre de Bruxelles à Tour et Taxis, messagère par l’image d’attitudes, de sourires, de poses, d’anecdotes prises sur le vif ; membre de l’AREAW, elle était une fervente de la Maison des Ecrivains, faisant le bonheur des Soirées des Lettres toujours par l’image, ces soirées, elle ne les manquait sous aucun prétexte. Un rhume ou la voix quelque peu enrouée ? Elle était là avec son appareil, attentive aux intervenants, à leurs propos, à cet instantané qu’il lui fallait capter pour la postérité.

Ses tableaux, souvent très expressifs, étaient exposés à Bruxelles, Namur, Liège, entre autres, mais également bien plus loin comme en Colombie et en France. Paris, ville d’Arts, de Lettres, de sons, d’images à profusion, l’avait honorée.

Quadrilingue français - néerlandais - anglais - allemand, elle récitait Shakespeare comme elle respirait. To be Cette année 2024 avait vu la publication de ses deux nouvelles qu’elle aeul’occasionde nous dédicacer et elle exposait une nouvelle fois à l’Espace Art Gallery quand elle nous a quittés… Un peu tel un point d’orgue voulu par l’artiste-auteur.

C’est le 4 juin dernier, alors qu’elle avait abordé sa 74ème année, qu’elle s’est retirée. Sur la pointe des pieds. Après une vie foisonnante à côtoyer artistes et écrivains de tout bord, les immortalisant sur sa pellicule. Malgré un état d’extrême fatigue liée à sa maladie, elle avait honoré de sa présence le festival littéraire de l’Espace Art Gallery des 27 et 28 avril, le dimanche jusqu’à la dernière minute, le jour-même de son anniversaire.

Conviviale et impliquée mais discrète sur sa vie, Anita De Meyer aura imprimé nos mémoires pour l’éternité, nous ne l’oublierons point…

DÉCÈS DE MICHEL BLANC, L’ÉTERNEL DRAGUEUR

Vedette emblématique des Bronzés, Michel Blanc est mort à 72 ans, à la suite d’un malaise cardiaque survenu le 3 octobre, alors que l’acteur se rendait à l’hôpital pour un banal examen de l’abdomen. Son décès est dû à une complication brutale, dont la cause reste aujourd’hui inconnue. L’acteur excellait dans la comédie et le drame, deux registres différents qu’il avait appris à manier au long d’une carrière de 50 ans.

Révélé dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid qu’il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, Michel Blanc se spécialise très vitedans les rôles de losers sympathiques et gluants comme la colle. C’est un éternel dragueur. L’inénarrable Jean-Claude Dusse, dragueur lourdingue des Bronzés (1978) et des Bronzés font du ski (1979), en est l’exemple même. « JeanClaude Dusse, c’est le type maladroit, un peu désespéré, qui ne plaît pas aux filles mais qui essaie quand même de conclure. C’est en découvrant les films de Woody Allen que j’en ai eu l’idée », avait-il raconté au Monde en 2018.

Rapidement lassé par ce rôle du raté-râleur qui lui colle à la peau, Michel Blanc le joue une dernière fois dans Marche à l’ombre, sa première réalisation en 1984. Un film en forme de pied de nez aux comédies de l’époque qu’il juge trop bourgeoises. « Je me disais que l’on pouvait aussi faire rire avec des gens dans la précarité, qui vivent dans des squats, avec des traîne-savates comme Gérard Lanvin et moimême », confiait-il à BFM TV en 2019.

Un nouveau look

Fort de cet immense succès populaire, Michel Blanc tourne le dos à la comédie et secherche un nouveau look dans des films à la tonalité plus dramatique. Il prend alors ses distances avec la troupe du Splendid Il se réinvente une première fois dans Tenue de soirée (1986) de Bernard Blier, comédie dramatique d’unhommequidécouvresonhomosexualité.Cerôlelui vaut unprixd’interprétationàCanneslamême année.

Sous la houlette de PatriceLeconte, le réalisateur des Bronzés, Michel Blanc démontre ensuite l’étendue de son talent dramatique dans Monsieur Hire, adaptation d’unromandeSimenonoùil incarneuntailleurmisanthrope et voyeuriste qui tombe amoureux de sa voisine. Les années 1980 et 1990 seront pour lui des années de grande liberté où il multiplie les films atypiques. On le retrouveaussibiendans Retenez-moi… ou je fais un malheur (1983), une comédie où il donne la réplique à Jerry Lewis, qu’en nudiste dans Une nuit à l’Assemblée nationale (1988) de Jean-Pierre Mocky. On le revoit également devant la caméra de Peter Greenaway (Prospero’s Books, 1991), puis de RobertAltman (Prêt-à-porter) et de Roberto Benigni (Le Monstre) en 1994. Furtives apparitions aussi dans des comédies comme Les Fugitifs (1986) ou Les Secrets professionnels du docteur Apfelglück (1991).

Sosie de lui-même

Après le succès de sa première réalisation Marche à l’ombre (1984), devenue culte avec ses répliques hilarantes, Michel Blanc met dix ans à repasser derrière la caméra. Un sosie menant la vie dure à son ami Gérard Jugnot l’inspire pour

son deuxième film, Grosse fatigue (1994), comédie noire et absurde où il joue son propre rôle au côté d’une Carole Bouquet déjantée, invitée à prendre la relève de Catherine Deneuve qui s’étaitdésistée.Cefilm,quiracontel’histoired’unestarremplacée par son sosie maléfique, offre une nouvelle impulsion à sa carrière et met en scène un nouveau style de comédie : les acteurs jouant leur propre rôle à l’écran. Sa folie fait mouche : le film remporte à Cannes le prix du meilleur scénario et séduit deux millions de spectateurs.

Comme acteur, il disparaît ensuite des écrans entre 1996 et 2003. Il réalise entre-temps deux films. Mauvaise Passe (1999), une comédiedramatique et érotique avecDanielAuteuil,est boudépar le public. Sur un ton badin, la comédie suivante, Embrassez qui vous voudrez (2002), dépasse en revanche le million de spectateurs. Elle annonce son retour en force dans les années suivantes, où il décroche deux triomphes populaires avec Les Bronzés 3 (10 millions d’entrées) et Je vous trouve très beau (3,3 millions d’entrées).

César du meilleur acteur

Michel Blanc élargit une nouvelle fois sa palette avecAndréTéchiné qui le fait tourner à deux reprises. D’abord dans Les Témoins (2007), fresque sur les années sida où il joue le rôle bouleversant d’un médecin homosexuel. Puis dans La Fille du RER en 2009, sur la victime prétendue d’une agression antisémite. Le thriller politique L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller lui vaut en 2011 le César du meilleur acteur dans un second rôle, celui d’un directeur de cabinet. Si le public boude son ultime réalisation, une suite d’Embrassez qui vous voudrez intitulée Voyez comme on danse, on continue de l’acclamer dans Docteur ? (790 000 entrées) et dans Les Petites Victoires (946 000 entrées), deux comédies émouvantes où il excelle en vieux grincheux qui s’ouvre aux autres.

C’est sur cette image que Michel Blanc est parti dans l’au-delà, sur un problème de cœur qui l’a lâché. Et sans doute pas au moment de « conclure », comme il aimait dire. Tout petit, il était déjà hypocondriaque et avait une peur morbide des maladies et des médecins. Notre étoile des neiges des Bronzés s’est éteinte ce jour-là.

Michel Lequeux

CINÉMA : JOKER, FOLIE À DEUX

Psychodrame de Todd Phillips, avec Joachin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson, Catherine Keener, Zazie Beetz et Leigh Gill. USA2024, 138 min. Sortie en IMAX le 2 octobre 2024.

Résumé du film – 1983. Deux ans après avoir commis des crimes sous les traits d’un clown hilare, Arthur Fleck est désormais interné à l’hôpital psychiatrique de Gotham City. Il est déchiré entre ses deux identités et attend l’heure de son procès. Lee Quinzel, une patiente également internée dans l’établissement, se découvre une fascination amoureuse pour lui. Ils vont se rapprocher dans une folie commune au travers d’unethérapiemusicale,tandisquelespartisansdu clown lancent un mouvement en sa faveur.

Commentaire – Après Joker qui fut un raz-demarée en 2019, rapportant plus d’un milliard de dollars dans le box-office mondial, une suite s’imposait. Joachin Phoenix, Oscar du Meilleur acteur, et Todd Phillips, Oscar du Meilleur réalisateur, se devaient delaréaliser.Toujoursavec Scott Silver, ils ont écrit un scénario qui fouille davantage la question de l’identité. Qui se cache derrière le Joker aliéné mentalement et d’où vient la musique qui scande ses pas et semble émaner de son personnage ?

Le thriller cède la place au psychodrame dans cette réalisation qui a coûté 150 millions de dollars (contre 55 pour le premier opus). Trois fois le prix du Joker dans cette Folie à deux comme l’indique le sous-titre. Joachin Phoenix et la pop star Lady Gaga partagent en effet la même folie, ou le même délire amoureux derrière les barreaux. C’est l’imaginaire du crime, celui de la révolte contre l’ordre établi, qui les réunit dans un asile psychiatrique où la musicothérapietente de guérir les patients atteintsdefolie. Lorsqu’Arthur tourne ledos àlafolieinscrite en lui, disant à la Cour qu’il n’y a plus de Joker, tout va s’effondrer autour de lui : la fascination de son amie, celle de ses fans, celle d’un patient qui le portait aux nues. Peut-être aussi celle des spectateurs du film. Dans cette guérison survient la mort du Joker.

C’est cette mort que le réalisateur a voulu filmer à travers la performance de Joachim Phoenix qui a perdu de nouveau 20 kilos pour la tourner. Mais c’est bien lui qui chante sa détresse devant Lady Gaga qui lui donne la répartie. C’était normal pour une chanteuse professionnelle. Ce l’était moins pour l’acteur qui y est pourtant arrivé en live devant la caméra. Et qui danse parfaitement des claquettes. Ces séquences musicales (une quinzaine de chansons), toujours sous la conduite de Hildur Guonadottir, ont peut-être dérouté les spectateurs du premier opus s’ils s’attendaient à retrouver la folie criminelle du Joker. Il ne l’affiche en effet qu’en rêve, dans certaines scènes où il se rappelle ses crimes antérieurs et ceux qu’il aimerait commettre à nouveau contre ses détracteurs. Mais c’est un rêve qui rompt avec le personnage amaigri et captif que le Joker est devenu.

La caméra, sous la direction de Lawrence Sher qui retrouve le réalisateur pour la 7e fois, filme de très près l’introspection de la folie, avec des gros, très gros plans qui s’attardent sur le visage des deux partenaires, sur leurs lèvres et leurs yeux qui se promettent de s’aimer pour toujours. A la folie…

Avis – Changement de ton et de genre dans cette analyse du Joker qui perd son masque, ses fans et peutêtre ses spectateurs. Et qui se met à chanter au lieu d’avoir le fou rire hilare qu’on lui connaissait.Avoir si on veut entrer dans cette folie et la partager.

CINÉMA : LEE MILLER

Drame biographique d’Ellen Kuras, avec Kate Winslet, Alexander Skarsgård, Andy Samberg, Andrea Riseborough, Marion Cotillard et Noémie Merlant. UK 2023, 116 min. Sortie le 9 octobre 2024.

Résumé du film – Durant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth « Lee » Miller, ex-mannequin américaine, devient reporter de guerre pour le magazine de mode Vogue en Angleterre. Envoyée en France, elle couvre le débarquement, photographie l’avance des alliés, filme l’horreur des camps de concentration, interroge les enfants rescapés. S’introduit même dans l’appartement d’Hitler à Munich pendant que le Führer se donne la mort à Berlin.

Commentaire – Cette reporter de guerre est incarnée par Kate Winslet, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. C’est d’ailleurs cette ressemblance physique qui a conduit la chef opératrice américaine Ellen Kuras, dont Lee Miller est le premier long-métrage, à confier le rôle à l’actrice anglaise. Toutes deux avaient déjà collaboré dans Du soleil plein la tête (2004). Kate Winslet a embrayé sur un scénario inspiré de la biographie Les vies de Lee Miller que le fils de Lee,Antony Penrose, avait écrite. Le scénario a subi plusieurs remaniements avant d’être validé par Kate Winslet elle-même, qui s’est chargée de coproduire le film et de participer au choix de la distribution. Finalement, c’est Alexander Skarsgård, l’acteur suédois de Tarzan (2016), qui interprète l’amant de Lee en lieu et place de Jude Law, d’abord pressenti pour le faire.

Aux côtés de l’actrice et productrice anglaise, on retrouve Andrea Riseborough comme rédactrice en chef de Vogue, le magazine à la mode de Londres, et sa rivale française Marion Cotillard, rédactrice de Vogue France, que Kate Winslet avait déjà rencontrée dans Contagion (2011). Toute une galerie de personnages empruntés à la chronique de l’époque tourne autour de ces deux concurrentes, mais il faut être un esprit cultivé pour les reconnaître. Le film, qui dure près de deux heures, aurait pu faire l’économie de certains noms littéraires, qui l’alourdissent et le rendent parfois un peu confus (comme Paul et Nusch Eluard, incarnée par Noémie Merlant, l’actrice d’Emmanuelle).

En revanche, les moments forts où Lee Miller et son collaborateur américain découvrent l’horreur nazie nous rivent à l’écran. Nous suivons leur progression dans la découverte des camps de l’horreur, dans ces charnierspuantsquephotographieLeeenfermantlesyeux,danscetamoncellementd’osquis’entassent, dans ces trains à l’arrêt d’où déboulent les cadavres. On se dit que cette femme au cœur bien trempé a dû prendre sur elle toute la misère du monde pour oser la photographier. Pour oser en témoigner, car elle écrivait aussi des reportages. On mesure sa révolte de ne pas voir les images publiées dans le Vogue britannique qui voulait faire l’impasse sur l’abominable après la guerre. Lee compense l’horreur en s’adonnant à la cigarette et à la boisson pour oublier ce qu’elle a vu et voulait faire voir aux lecteurs. Le tournage a débuté en septembre 2022 en Croatie, où Kate Winslet s’est blessée au dos en répétant une séquence du bombardement à Saint-Malo (elle fut hospitalisée) et il s’est achevé en Hongrie, en décembre de la même année. Plus d’un an sera encore nécessaire pour que le film sorte sur nos écrans aujourd’hui.

Avis–LaviedelaphotographeLeeMiller,reporter deguerreen40-45,femmed’actiondevantl’horreur qu’elle saisit. Un peu long mais convaincant, avec Kate Winslet à la manœuvre. Michel Lequeux

CINÉMA

: SUPER/MAN, L’HISTOIRE DE

CHRISTOPHER REEVE

Documentaire de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, avec Christopher Reeve, Susan Sarandon, Glenn Close et Robin Williams. USA2024, 106 min. Sortie le 9 octobre 2024.

Résumé du film –Acteur inconnu devenu une véritable icône du cinéma, Christopher Reeve, l’Homme d’acier dans Superman, a connu une ascension fulgurante à l’écran. La chute aussi d’un cheval à un concours hippique qui l’a laissé paralysé à vie en 1995. Rivé à sa chaise roulante, il poursuivra jusqu’à la fin son rêve de remarcher un jour.

Commentaire – C’est toute son histoire qui nous est racontée dans ce documentaire poignant signé Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, les réalisateurs du biopic Mc Queen, le créateur de mode, ainsi que du documentaire Comme des phénix : l’esprit paralympique (2020). C’est en produisant ce documentaire que le duo a vu des images de Christopher Reeve aux Jeux paralympiques d’Atlanta et que l’idée d’un biopic leur est venue sur un personnage emblématique de la culture américaine, qui représentait d’abord le droit des personnes handicapées. Un héros devenu lui-même un handicapé tétraplégique, en chaise roulante, après avoir arpenté l’espace. Après avoir soulevé des montagnes et pulvérisé le granit.

« Ce qui nous importait, racontentlestroisenfants de l’acteur qui se sont impliqués dans la réalisation du documentaire, c’était que le film rapporte l’histoire de Christopher Reeve d’une manière complète et objective, en explorant sa vie aussi profondément que possible. Notre père était acteur, réalisateur mais aussi activiste, athlète, aventurier ; fils, mari et père. » Ce documentaire est en quelque sorte l’exploration de toutes les facettes de Christopher Reeve, qui auront contribué à faire de lui un héros, avec ou sans cape.

A côté des images d’archives qui nous présentent le héros, avec les commentaires de Susan Sarandon, Glenn Close et Robin Williams, son ami et son ancien colocataire, on suit le calvaire de Christopher Reeve après son accident survenu le 27 mai 1995. A un centimètre près, la chute aurait pu être banale et ne laisser aucune séquelle danslaviedel’acteur qui s’était misàl’équitation en 1992, car il craignait les chevaux. Mais le cavalier, en chutant, s’est rompu deux vertèbres cervicales et s’est sectionné la moelle épinière. Animé d’un incroyable courage, Christopher Reeve ne cessait de répéter : « I will walk again ». Je remarcherai un jour. Ses muscles à la longue l’ont lâché, malgré ses nerfs qui reprenaient lentement vie. Il est tombé dans le coma en 2004 et l’Homme d’acier a rejoint sa planète nébuleuse. Christopher Reeve aura pourtant fait avancer la science en soutenant les recherches sur les lésions de la moelle épinière. Il a sensibilisé la société et collecté des fonds (Bill Gates lui fera don de 10 millions de dollars en 1998), au point d’engendrer un effet positif sur d’autres maladies comme l’Alzheimer, la SLA et certaines formes de cancer. On découvre tout cela dans ce documentaire très précis et très poignant sur le héros des quatre Superman

Avis –Lecombat deChristopher Reeve pourmarcher ànouveauet s’envoler depuis sonfauteuil roulant. Un combat admirable qui nous laisse sans voix. Superbe documentaire à méditer.

Michel Lequeux

CINÉMA : L’AMOUR OUF

Drame romantique de Gilles Lellouche, avec François Civil, Adèle Exarchopoulos, Mallory Wanecque, Malik Frikah, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste et Jean-Pascal Zadi. France-Belgique 2024, 160 min. Sortie le 16 octobre 2024.

Résumé du film – 1980, dans le Nord de la France. Deux adolescents tombent amoureux malgré leurs origines sociales différentes. Jackie est issue d’une famille bourgeoise, tandis que Clotaire, déscolarisé, provient d’un milieu ouvrier. Leur histoire d’amour est vouée à l’échec. Après douze ans passés derrière les barreaux pour une attaque de fourgon qui a mal tourné, Clotaire sort de prison, bien déterminé à reconquérir Jackie et à faire payer le prix de son incarcération aux véritables coupables.

Commentaire – Gilles Lellouche signe son deuxièmefilmaprès Le Grand Bain,unecomédie dramatique qui avait lancé sa carrière de réalisateur en 2018. Il avait L’amour ouf en tête depuis longtemps. Depuis que son ami Benoît Poelvoorde, qui tient le rôle d’un chef de gang dans ce drame romantique, lui avait fait parvenir en 2007 le roman irlandais éponyme de NevilleThompson, publié pour la première fois en 1997 et republié cette année en 10/18.Au lieu de raconter cette romance sur fond social comme une suite de flash-back, parti de l’écrivain, Gilles Lellouche en a fait une longue chronique qui s’étire sur près de trois heures. Le drame est donc long avec des personnages qui changent de visages et d’âges dans cette chronique sociale, sinon familiale, fondée sur des stéréotypes.

On est d’abord accroché par les deux adolescents qu’incarnent Malik Frikak, breakdancer de 18 ans, et Mallory Wanecque, jeune et talentueuse comédienne découverte dans Les Pires (2022). On est charmé par la fraîcheur de leur approche, par les regards qu’ils échangent, par leurs mains qui se rejoignent sur l’arrière d’un train de marchandises les emmenant, clin d’œil au Titanic, au bout du monde, dans une France partagée en deux dans les années 1980. Mais là s’arrête la romance. Là s’arrête l’alchimie du couple d’adolescents.

Le coupled’adultes qui prend lerelaisdouzeans plustard n’aplus rienà voir avecnos jeunes amoureux. L’amours’enestalléet celui qu’ilsveulentrecréertournecourt.Onn’ycroit pas.FrançoisCivil etAdèle Exarchopoulos (Palme d’or dans La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, 2013) forment un couple disparate, presque une caricature de l’amour fou. La sauce n’a pas pris entre eux dans la dernière partie du film. Sans compter le prologue qui tombe à l’eau, étant démenti par la fin qui n’est pas celle du roman. Même si on peut se dire que l’amour fou a rebattu les cartes dans le cœur du truand.

Le tournage a duré 18 semaines, alors qu’il est de 7 semaines habituellement pour les films français. Il s’est déroulé dans les Hauts-de-France, notamment à Lille, Calais, Dunkerque pour le port, Saint-Omer et Boulogne-sur-Mer pour la plage. Quelques scènes ont été tournées à Mouscron, dans le tunnel de la RN 58 (dite Route Express) pour le prologue. De trois heures prévues, le film a été ramené à 2 h 40 à la suite de remaniements qui se sont poursuivis après la compétition à Cannes cette année. L’amour ouf aura coûté 35,7 millions d’euros, ce qui en fait le deuxième film français le plus cher en 2024 après Le Comte de Monte-Cristo (42,9 millions d’euros).

Avis – Trop longue romance sur fond social et sanglant, façon Tarantino, avec un hiatus entre les personnages de cet album photos qui défile. L’amour ouf s’est brûlé les ailes à vouloir trop durer et trop bien faire. Ça patine.

CINÉMA : MONSIEUR AZNAVOUR

Biopic de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, avec Tahar Rahim, Camille Moutawakil, Gulia Avetisyan, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup et Hovnatan Avédikian. France 2024, 133 min. Sortie le 23 octobre 2024.

Résumé du film – Fils de réfugiés arméniens, petit, pauvre, à la voix voilée, il n’avait rien pour réussir sur la scène. Rien pour devenir un chanteur de charme.A force de persévérance et d’une volonté à toute épreuve, Charles Aznavour est devenu un monstre sacrédela chansonfrançaise.Avecprèsde1200titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il est devenu le symbole de la France.

Commentaire – C’est pourquoi Mehdi Idir et Grand Corps Malade, réalisateur et scénariste, ont intitulé leur biopic Monsieur Aznavour. Un « Monsieur » qui donne de la classe au chanteur de charme dont ils racontent la vie dans ce film biographique partagé en cinq chapitres, chacun portant le titre d’une chanson phare. Chapitres, car il fallait aller à l’essentiel pour gérer les ellipses nécessaires dans un film qui devait durer quatre heures et qui fut heureusement raccourci. Une trentaine de chansons montrent en effet comment elles ont nourri la vie de Charles Aznavour, mort à 94 ans en 2018. Il aurait eu cent ans aujourd’hui, à l’heure où sort le film qui lui est consacré. Tahar Rahim, qui incarne le chanteur, a pris des leçons de piano,dechantet degestuellepourlefaire. C’est luiquichantedanscertainesscènes,alorsqu’onentend le chanteur à la voix voilée dans d’autres en hors champ, tandis qu’on est plongé dans son combat sur la scène, comme un boxeur acculé dans un coin du ring. Longtemps boudé par le public qui ne croyait pas en lui, Charles Aznavour s’était juré de réussir, quitte à se forcer une autre corde vocale, car c’était là son point faible et il le savait : il avait la voix sourde des chanteurs de jazz, la voix voilée dont on se moquait dans les journaux. La petite taille aussi (il mesurait 1 m 64) qui faisait de lui le « nabot » du spectacle.

Tahar Rahim, découvert dans Un prophète de Jacques Audiard en 2009 et confirmé depuis dans de nombreux films, dont Désigné coupable de Kevin Macdonald (2020), a tout fait pour s’identifier au chanteur. Il a maigri, a pris des cours de chant et s’est plongé dans des documentaires sur le chanteur. Il a même transformé sa posture et accepté des micro-prothèses. De profil et quand la prise n’est pas en pied, la ressemblance est possible mais loin d’être acquise. Ce n’était d’ailleurs pas le propos des réalisateurs, qui avaient rencontré CharlesAznavour justeavant samort et qui avaient obtenu sonaccord pour le biopic. Le film est produit par Jean-Rachid Kallouche, le gendre du chanteur, et validé par MischaAznavour, son fils. C’est dire que toute la familleAznavour a soutenu le projet lancé en octobre 2020.

Marie-JulieBaupincarneEdithPiaf,lementorduchanteur,avecl’humourcaustiquequilacaractérisait : capable de manier la baffe et la caresse dans la même parole. Elle succède ici à Marion Cotillard dans La Môme (2007), que l’actrice n’a pas voulu revoir pour ne pas lui ressembler, tant la ressemblance était frappante. Marie-Julie y met une touche cynique qui finira par lasser Charles Aznavour, son homme à tout faire, huit ans plus tard, avant qu’il ne prenne son indépendance pour devenir ce « Monsieur » de la scène. Sa riche filmographie n’est pas évoquée ici pour resserrer le film sur sa carrière de chanteur.

Avis – Un biopic convaincant, bien joué, bien mis en scène, même si l’acteur a un physique trop grand pour incarner le chanteur de « Je m’voyais déjà… »

Michel Lequeux

CAMILLE, SOLEIL LEVANT

Dans son dernier roman, Françoise Bourdon retrace le parcours de Camille et Flora, deux femmes unies par un lien maternel indéfectible, et qui, à travers la peinture, l’histoire et leurs propres combats, tentent de dessiner leur liberté. Entre les quartiers vibrants de Montmartre et la quiétude bucolique de Giverny, le récit s’étend de 1867 à 1919. Camille, l’orpheline devenue lingère puis modèle pour les peintres impressionnistes, incarne la quête d’indépendance dans une époque où les conventions étouffent encore le tempérament des femmes. Montmartre, haut-lieu de la bohème artistique, devient pour elle un espace de réinvention. Dans ces ruelles et ces ateliers, elle croise des personnalités emblématiques et des artistes visionnaires qui cherchent à capturer lalumière et à libérer les formes traditionnelles. Claude Monet et, entre autres, Camille Bazille marquent profondément son parcours. De simple modèle, elle devient témoin des transformations de l’art, tout en entretenant une relation parfois ambivalente avec ces créateurs en quête d’un nouveau langage pictural. Sa fille Flora hérite de cette force et de ce désir de rupture. Mais plutôt que de graviter dans la sphère artistique, cette dernière emprunte un autre chemin et s'engage comme infirmière, pour se trouver, elle aussi, au cœur de moments charnières du XXe siècle. Sa vocation médicale l’amène sur les champs de bataille de la Grande Guerre, qui symbolisent la transition d'une époque où les femmes commençaient à sortir de leur rôle traditionnel et à s’affirmer dans des domaines jusque-là réservés aux hommes. Sa détermination apparaît tel le prolongement de celle de sa mère, mais aussi comme une réponse à l’appel du devoir, à un combat personnel et collectif pour se tailler une place dans un monde en mutation. Le roman de Françoise Bourdon s’appuie sur des figures historiques et tisse une trame réaliste autour de ses personnages fictifs. Des rencontres et des événements qui façonnent les pensées des héroïnes, leur offrant des modèles d’insoumission et de liberté qui viennent nourrir leur émancipation.

Ed. Presses de la Cité – 478 pages

Louis Strabels

ET APRÈS L’ÉTÉ …

Chaque année, Esther retrouve la maison de ses grands-parents et ses deux cousines. Ensemble, elles partagent la saison des baignades, des promenades et des cours de voile sous le soleil normand. Pour les jeunes filles, ces étés riment avec une insouciance et un temps suspendu où l’enfance règne encore sans partage. Pourtant, dès le début de ce récit, Esther subodore que cet été-là ne sera pas comme les autres. Elle grandit et, avec ce changement, naissent les doutes, mais aussi les découvertes qui marquent son passage vers l’adolescence. La maladie de son père, telle une ombre sournoise, plane, et ajoute un poids invisible à cette période charnière. Cachée dans son refuge secret, une petite cabane où elle s’échappe du monde, Esther cherche à fuir la réalité qui s’impose de plus en plus sournoisement. Ce lieu symbolise non seulement son besoin de protection face aux bouleversements physiques de son corps, mais concrétise sa volonté de se détourner des émotions qui l’assiègent. La découverte de secrets familiaux ajoute une dimension supplémentaire à la narration. Les révélations qu’elle reçoit presque par accident la confrontent à une réalité qu’elle ne soupçonnait pas. Les adultes, jusqu’alors perçus comme protecteurs, laissent entrevoir des failles, des mensonges et des non-dits, qui font vaciller ses certitudes. Le décor normand, avec ses plages battues par le vent et ses falaises imposantes, joue un rôle essentiel dans l’atmosphère du roman. Les lieux se métamorphosent en miroir des sentiments, tantôt doux et apaisants, tantôt rudes et sauvages. Les paysages côtiers, décrits avec une grande précision, proposent un cadre à la fois idyllique et nostalgique, symbolisant tour à tour la beauté et la fugacité de l’enfance. La narratrice, à travers les yeux d’Esther, dépeint avec délicatesse cette phase de la vie où tout semble encore possible, tandis que chaque instant de bonheur se teinte déjà d’une langueur non feinte. La finesse de son écriture a été récompensée par le Prix Jean Anglade 2024.

Ed. Presses de la Cité - 286 pages

Louis Strabels

LES ASSASSINS DE L’AUBE

Dans son dernier roman, Michel Bussi emmène le lecteur loin de la Normandie, décor récurrent dans ses œuvres précédentes, pour planter le décor d’une nouvelle enquête palpitante en Guadeloupe Si cette île des Antilles évoque souvent des images paradisiaques de plages de sable blanc, de cocotiers et de rhum, elle devient ici le cadre d’une sombre série de meurtres perpétrés à l’aube, à un moment où le calme insulaire devrait régner en maître. Le point de départ de l’intrigue réside autour de crimes mystérieux sans lien apparent, si ce n’est l’heure macabre et l’arme utilisée, à savoir un harpon planté en plein cœur des victimes. Cette signature unique ne tarde pas à titiller l’attention des enquêteurs locaux, à commencer par le commandant Valéric Kancel, natif de l’île, assisté par les capitaines Jolène Dos Santos et Amiel Ouassou. L’enquête s’intensifie lorsque la police se retrouve confrontée à Évariste Pigeon, un mystérieux praticien des arts occultes, doté de visions et capable de prédire avec une précision troublante chaque meurtre quelques heures avant qu’il ne survienne. Est-il réellement doué de capacités surnaturelles ou est-il impliqué d’une manière ou d’une autre dans ces assassinats ? Ce mélange subtil entre superstition et enquête rationnelle ajoute une dimension exotique et captivante à l’intrigue. Le roman ne s’arrête pas là et le suspense aborde un nouvel axe avec l’irruption de Marie-Douce Lénervé, une journaliste locale au caractèrebien trempé. Dotée d’unflair sans faille, ellepublie des éditoriaux fouilléssur le passécolonial et les secrets enfouis de l’île après la découverte de chaque cadavre. Ses articles, révélant des pans méconnusde l’histoire de laGuadeloupe, dressent des parallèles troublants aveclesévénements quifont la manchette des quotidiens et défraient la chronique. Ce procédé narratif, où la voix de la journaliste se fait l’écho du passé tout en permettant à l’intrigue de progresser et enrichit ce roman d’un volet historiquebienvenu.Servi par unstylequin’aplusrienàprouver,Michel Bussi jongleavecleséléments du thriller tout en présentant une région polymorphe, encadrée par des paysages de cartes postales et, paradoxalement, marquée par ses cicatrices historiques et sociales.

Ed. Presses de la Cité – 398 pages

Daniel Bastié

VIVRE LA VILLE

A quoi ressemblelaville ?Pour le savoir,il suffit des’emparer decet ouvrageédité sous forme decartes de couleurs différentes. Il y en a six qui, chacune, racontent un récit, avec des découpes à placer sur les pages d'un leporello recto-verso graphique et coloré, isolant des éléments graphiques et les accompagnant d'un texte que l'on découvre de la sorte. Les histoires à reconstituer traitent du coup de foudre amoureux, de Mamie et Colette, de joggers, du bonjour des mauvais jours, de l’ode à la distraction et de la révolution des enfants. Evidemment, il n’existe aucun sens de lecture, puisque tout peut être déplacé dans une direction ou dans l’autre. Ces cartes explorent les thèmes de l’individualité dans la cité, de l'identité et du genre pour découvrir ou redécouvrir de manière inédite et récréative les multiples facettes des habitants d'une métropole, leurs pensées et leurs intérêts en reconstituant leur quotidien comme dans un jeu de piste. Cette expérience peut même être prolongée en créant ses propres cartes et en inventant ses propres aventures. L’auteure, Pauline Ferrand, s’intéresse à l’objet-livre, à la didactique visuelle et la place de la lecture dans le créneau jeunesse. Pour elle, il importe d’innover en abandonnant les habitudes et en redynamisant l’univers livresque par la créativité. Au demeurant, dix-huit cartes à poser sur le dépliant pour révéler les détails de l’illustration et dévoiler six récits à la poésie discrète.

Ed. Grasset Jeunesse

Jeanne Alexandre

SBIRES

Le premier roman de Natalie Zina Walschots se présente comme un joyeux détournement les codes des justiciers qui pullulent sur les écrans, touten s’imposant comme une critique acerbe dulibéralisme économique. A travers son héroïne Anna Tromedlov, il pose des questions essentielles sur les effets des superhéros sur la société, non pas en empruntant la tangente de leurs exploits, mais bien en soulignant les dommages collatéraux qu'ils infligent de manière souvent involontairement. Le protagoniste, une employée de bureau intérimaire pour des super-vilains, se retrouve blessée par l'un des plus puissants superhéros, non pas dans un combat direct, mais simplement comme victime d’un excès de zèle. Alors en convalescence, elle entreprend de calculer, avec une approche méticuleuse et armée de ses outils administratifs, les véritables coûts des interventions des susdits superhéros pour la collectivité. Elle aligne donc les chiffres et les statistiques pour dresser un bilan auquel aucun amateur du genren’a osésonger. Anna utilisesescompétencespourévaluer froidement les impactséconomiques et sociaux de ces sauveurs, avec pour effet d’aiguiser la curiosité du super-vilain Leviathan. De manière sous-jacente, l’auteure brocarde le capitalisme et le libéralisme économique sous le ton de la satire. Ici, les superhéros finissent par être perçus comme des agents du chaos plutôt que tels des protecteurs de l’ordre public. Dela sorte,Anna devient une sorte deredresseuse detorts, non pas en portant unmasque, mais en dénonçant la destruction laissée par ces catastrophes ambulantes en slip moulant et collants. Cette analyse des effets secondaires des actions héroïques devient àla foisle cœur du roman et unmiroir sur notre société actuelle, où les grands décideurs autant que les pontes de la finance ébranlent l’équilibre, tandis qu’ils affirment vouloir protéger la population. Les passionnés de cinéma ne manqueront pas de songer à « Hancock » avec Will Smith, qui campe dans ce long métrage un sauveur nanti de méga-pouvoirs, mais qui saccage tout sur son passage.

Ed. Au Diable Vauvert – 569 pages

Raphael Hautecour

SUIS TON ETOILE

Alors qu'Adrien vient de se séparer de Charlène et qu'il tente de comprendre les raisons de cet échec, il est destinataire d'un courrier anonyme menaçant. Après vaines recherches pour en connaître l'auteur, il reçoit un nouveau courrier signé : "ton étoile" qui se rapproche plus d'une déclaration d'amour que d'une menace. Le suspense reste entier pour Adrien d'autant plus que l'auteur de la dernière lettre semble être une femme raffinée qui parfume ses courriers. Alors que le mois de décembre est féérique pour tout le monde, Adrien part à la chasse aux indices pour trouver qui est son admiratrice mystère et il reconnait que ce petit jeu de séduction reste une belle attraction depuis le départ de sa compagne. Il va alors mener sa petite enquête et découvrir qui est cette fan de l'ombre qui ravive son cœur à travers les mots, elle se prénomme Rosa. Rosa c'est cette magnifique femme, belle et élégante, croisée lors d'une réunion de bureau. Adrien réalise alors, que le petit jeu de séduction de son admiratrice lui permet de mieux vivre la fin de son couple et de réveiller son cœur meurtri. Alors que le réveillon approche, Rosa lui propose de la rejoindre en terre inconnue pour une première rencontre. Adrien va décider de suivre son cœur et va tenter cette nouvelle aventure qui lui permettra de mettre un point final à une année amoureuse chaotique. Mais, c'est sans compter les aléas de la vie et les imprévus car Adrien va recevoir dès son retour un mail de Charlène lui annonçant qu'elle est enceinte d'un petit garçon dont il est le père. À cette annonce, Adrien tombe dans un trou noir. Comment va-t-il gérer sa nouvelle relation avec Rosa et son rôle de père alors même qu'il ne vit plus avec Charlène ? Il va devoir faire le bon choix et suivre son instinct reste laseulealternativepourtrouver sonbonheur.Celivren'aqu'unmot d'ordre : Croire en soi pour que le ciel s'illumine d'étoiles.

Ed. Le Lys Bleu – 293 pages

Elise Jane

TON ÂME EST UN CHEMIN

Le chemin spirituel de Dante Alighieri, tel qu'il est illustré dans La Divine Comédie, constitue une des œuvres les plus emblématiques de la littérature mondiale.Cechef-d'œuvre,rédigéaudébut duXIVesiècle,seprésentecomme une allégorie profonde de l'âme humaine en quête de rédemption, mettant en exergue le parcours intérieur de l’auteur depuis les profondeurs de l'Enfer jusqu'à la félicité céleste du Paradis. À travers ce périple, Dante Alighieri explore des thèmes universels comme le péché, la justice, la grâce divine et l'amour pur. Lesommet decette aventure, auterme d’un long voyage, demeure la vision de Dieu, une lumière éblouissante que la poésie réussit à circonscrire. Le protagoniste, au terme de son parcours spirituel, se fond dans cet éclat, atteignant ainsi la plénitude de la connaissance et de l'amour divin. Cette conclusion marque non seulement l’aboutissement de son périple, mais également la réalisation de son objectif ultime : la réconciliation avec Dieu. La quête mystique de Dante reste avant tout une recherche de sens, de rédemption et de vérité dans un monde marqué par la corruption, l’ambition et la violence. Son exploration à travers les royaumes de l'au-delà prend la forme d’une allégorie puissante de la condition humaine, rappelant que nous sommes tous en quête de vérité, d'amouret de position dansun universsouvent difficileet incertain.Mais, commeDante nous le montre, ce chemin de rédemption est accessible à ceux qui acceptent les épreuves, qui reconnaissent leurs faiblesses et qui cherchent l’harmonie avec le créateur en se parant d’humilité et de foi. Emmanuel Godo est poète et auteur d'essais consacrés à de grandes figures spirituelles de lalittérature comme Léon Bloy et Paul Claudel. Agrégé de lettres modernes, docteur ès lettres, il enseigne la littérature en classes préparatoires au lycée Henri IV à Paris. En allant à la rencontre de Dante Alighieri, il nous rappelle la voie à emprunter pour s’unir au Tout Puissant.

Ed. Artège – 310 pages Guy Duguet

SCIENCE ET FOI

Depuis des siècles, la science et la foi semblent être les deux faces d’une même pièce, souvent considérées comme opposées. D’un côté, la science, ancrée dans l’observation empirique, la logique et l’expérimentation, cherche à comprendre le monde à travers des faits tangibles. De l’autre, la foi, basée sur la croyance, l’expérience spirituelle et l’intuition, vise à explorer les vérités immatérielles et les mystères transcendants de l’existence. Malgré cette dualité apparente, l’histoire a montré que ces deux approches de la compréhension humaine peuvent non seulement coexister, mais aussi s’enrichir mutuellement. L’idée que science et foi sont irréconciliables provient en grande partie de certains événements historiques marquants. Le procès de Galilée au XVIIe siècle, par exemple, reste dans les mémoires comme un symbole de cet antagonisme, qui a longtemps été perçu comme le point culminant d’une bataille entre la raison scientifique et l’autorité religieuse. Pourtant, la relation entre science et foi demeure bien plus complexe et nuancée. Il convient de rappeler que de nombreux scientifiques célèbres étaient profondément religieux. En s’attachant à ceux qui ont inscrit leur nom dans les annales, ce livre entend remettre les idées reçues sur la sellette, en plaçant les points sur les i. Florian Laguens a divisé son essai en trois parties. La première consiste à aller à la rencontre du XVIIe siècle, avec tous ses bouleversements et ses découvertes, avant de mettre en relief la personnalité deGalilée,deDescartesetdePierreCassandi.LadeuxièmecirconscritleXIXe siècle pour suivre le cheminement de Charles Darwin et de Pierre Teilhard de Chardin.Enfin,ladernièreélargit leshorizonsauxdimensionsdel’universafin de relire tout ce que l’on croyait savoir sur la création de l’univers. Plus que jamais, il apparaît que sciences et foi se complètent et ne sont aucunement hostiles l’une à l’autre, apportant chacune une réponse tantôt sur le comment ou le pourquoi. In fine, science et foi, malgré leurs différences, partagent une même quête : celle de la vérité. Bien que leurs méthodes diffèrent, leur cohabitation permet à l’humanité de mieux appréhender non seulement l’univers, mais aussi sa propre place dans ce vaste ensemble. Ed. Artège – 244 pages Guy Duguet

LA GRANDE MYSTIFICATION

Dans ses fondements, l’écologie repose sur une conviction légitime et largementpartagéequelaplanètefaitfaceàdesmenacesenvironnementales sans précédent et qu’il importe d’agir pour préserver la biodiversité, réduire les pollutions et limiter le réchauffement climatique. Pourtant, derrière cette noble attitude, se dissimule parfois une idéologie rigide, qui refuse tout débat et brandit des vérités qui s’apparentent à des dogmes. Dans son ouvrage, Jean de Kervasdoué met en lumière les dérives de ce qu’il appelle la nouvelle religion écologique, où les slogans prennent le pas sur la raison et oùlasciencesert une cause devenue,selonlui,sectaire. L’auteur souligne que de nombreux écologistes refusent d’entrer dans une discussion constructive, préférant discréditer ou taxer de révisionnistes les voix critiques ou simplement nuancées. Le consensus scientifique, pourtant fondamental dans l’approche des sujets environnementaux, se trouve selon lui biaisé. Parmi les thèmes les plus clivants analysés par l’auteur, se trouve la question des moteurs thermiques. Alors que l’industrie automobile fait des progrès significatifs en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’optimisation de la consommation de carburant, les écologistes militent pour une interdiction rapide de ces technologies. L’auteur interroge ce qu’il perçoit comme une incohérence. Pourquoi condamner des moteurs qui consomment de moins en moins et à l’heure où ils commencent à atteindre une efficacité énergétique inédite ? Autre point qu’il soulève : les organismes génétiquement modifiés (OGM). Pour beaucoup, ces derniers représentent des dangers pourl’environnement et la santé humaine. Toutefois, Jean de Kervasdoué rappelle que ces craintes ne reposent souvent sur aucune étude. Dans le même registre, il critique l’enthousiasme démesuré pour l’hydrogène en tant que source énergétique, même si elle offre un potentiel prometteur, alors qu’elle nécessite toujours de nombreuses innovations pour devenir une solution viable et réellement durable. Cet essai n’entend pas remettre en cause la nécessité de protéger l’environnement, mais appelle à une écologie rationnelle, basée sur des faits et des études scientifiques plutôt que sur des fantasmes ou des peurs irrationnelles et dénonce un militantisme aveugle qui, sous couvert de bonnes intentions, impose des solutions inefficaces, voire contre-productives. Assurément, le lecteur se forgera un avis au fil des chapitres !

Ed. Albin Michel – 214 pages Guy Duguet

POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES

En avril 2005, Simone Veil prenait la parole devant les élèves de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Deux ans avant la parution de ses mémoires, Une vie, cette conférence restée inédite jusqu’à aujourd’hui constitue une véritable adresse à la jeunesse. Au fil de son discours, Simone Veil revisite les épreuves de sa vie personnelle et les grandes causes qui ont façonné son engagement, tout en interpellant les nouvelles générations sur la nécessité de préserver la mémoire et d’agir pour un avenir meilleur. Rescapée des camps de concentration nazis, elle débute son intervention en évoquant les événements tragiques qui ont bouleversé sa vie : son arrestation, sa déportation à Auschwitz-Birkenau avecsafamille, et les horreurs qu'elle a vécues. Elle soulignel'importance denejamais oublier,delutter contre l’effritement de la mémoire et la banalisation des crimes de masse. La Shoah ne représente pas qu’une tragédie du passé, mais un avertissement pour l’avenir. Elle exhorte les jeunes générations à prendre conscience de leur rôle essentiel dans la préservation de cette mémoire. Dans cette adresse poignante, elle se penche également sur le sort des enfants cachés pendant la guerre. Au-delà du passé, Simone Veil insiste sur le rôle primordial de la réconciliation et de l’unité européenne, qui sont pour elle les piliers d’un monde pacifié. Elle raconte comment, après la guerre, elle a trouvé un sens à son engagement en s’investissant dans la construction européenne. Simone Veil s’attarde également sur le rôle crucial que peut jouer la fiction pour maintenir vivante la mémoire des tragédies passées. Elle évoquedesœuvreslittéraireset cinématographiquesquiont contribuéàéclairerlaconsciencecollective, en permettant aux nouvelles générations de comprendre des expériences qu'elles n'ont pas vécues. Selon elle, la fiction, en ouvrant une porte sur les émotions et l’imaginaire, permet d’accéder à une forme de vérité universelle qui touche profondément le public.

Ed. Albin Michel – 160 pages

Sam Mas

LE STYLE DIOR

Fondée en 1947 par Christian Dior, la maison Dior incarne depuis ses débuts le luxe, l'élégance et l'innovation. A Paris, capitale mondiale de la mode, ce label prestigieux a révolutionné l'univers de la haute couture avec des créations audacieuses et raffinées. Le succès de Dior repose autant sur son esthétique distincte que sur son héritage profondément enraciné dans l’histoire de la mode. Au fil des décennies, les collections se réinventent tout en conservant l’essence deses débuts. Chaque directeur artistique quia pris lerelais a apporté sa propre interprétation. Au-delà de la mode féminine, Dior a également réfléchi sur l’univers des accessoires et des cosmétiques. Les sacs à main iconiques incarnent l’essence du chic parisien et sont devenus des objets de désir à travers le monde. Les parfums Dior ont à leur tour conquis les cœurs Par le truchement de chaque produit, qu'il s'agisse de mode, de parfums ou de cosmétiques, la maison Dior perpétue un héritage de raffinement et d’excellence artisanale, tout en demeurant profondément ancrée dans la culture populaire, notamment grâce à des collaborations avec des célébrités internationales et des personnalités influentes. Ses créations sont régulièrement portées lors des événements les plus prestigieux comme le Festival de Cannes ou les Oscars. Des stars telles que Charlize Theron, Natalie Portman ou, encore, Rihanna, ont toutes été ambassadrices de la marque, incarnant à la perfection son glamour sur les tapis rouges du monde entier. Le style Dior ne se limite pas à une époque ou à une tendance, mais représente un symbole de sophistication intemporelle qui s’adapte aux évolutions culturelles et sociales tout en restant fidèle à l’ADN de son créateur. Aujourd’hui, plus de70ansaprèssafondation,Diorcontinued’incarnerl’éléganceàlafrançaiseet deséduireuneclientèle internationale avec des créations toujours innovantes, mais résolument ancrées dans une tradition d’excellence. Hannah Rogers a poussé les portes de l’illustre maison pour en saisir la quintessence. Ed. Larousse – 192 pages

Julie Plisnier

LA GRANDE

HISTOIRE DE LA MODE

Les plus grands créateurs de mode n'ont jamais cessé de revisiter le passé pour façonner l'avenir. Leurs collections constituent un hommage aux époques révolues, tout en y insufflant une modernité audacieuse.Ceperpétueljeuderenvoientrehieretaujourd'huitraceunpanoramafascinantdesavancées de la mode, où chaque période historique laisse une empreinte indélébile sur les tendances contemporaines. Cet ouvrage offre une exploration complète et richement illustrée des grandes périodes de l’histoire de la création textile. À travers ses pages, il propose un voyage sensoriel qui parcourt les siècles et met en lumière l'influence des grands créateurs qui ont, chacun à leur manière, révolutionné le vêtement et la silhouette. Ce livre se penche également sur l’apport des maisons de couture et sur les créateurs contemporains. Chaque chapitre permet de comprendre comment ces derniers ont puisé dans les traditions pourmieux les subvertir et les adapter aux attentes, autant qu’aux désirs de chaque époque. Au-delà du portrait de ces femmes et de ces hommes visionnaires, l’auteur propose aussi des focus sur les pièces les plus iconiques qui ont marqué l’histoire de la mode. Ces vêtements, devenus emblématiques, incarnent des moments charnières où la mode s’est réinventée, repoussant les frontières entre le fonctionnel et l’artistique. Le voyage ne s'arrête pas aux frontières de l’Europe et adopte un point de vue résolument international, s'intéressant à l'influence de styles étrangers, mettant l’accent sur la fluidité, les formes asymétriques et une utilisation novatrice des tissus. Un autre point fort réside dans la chronologie minutieuse qui permet de replacer chaque praticien dans son contexte temporel. Cela démontre comment les décennies ont été façonnées par des événements culturels, économiques et politiques, tout en soulignant l'interconnexion entre ces différents facteurs. La mode, en tant que discipline artistique et sociale, s’est toujours révélée une forme de miroir de son temps, un indicateur des transformations et des révolutions en cours. En s’intéressant à son développement, on comprend mieux la façon dont elle peut être à la fois un reflet des mœurs et un catalyseur de changement.

Ed. Larousse – 480 pages

Cathy Aumbert

LIEUX CULTES DU CINÉMA ET DES SÉRIES

Le cinéma a toujours eu le pouvoir de transporter les spectateurs bien au-delà de leur réalité quotidienne. Que ce soit dans des mondes lointains,desfutursdystopiquesoudesvillesauromantismeenvoûtant, les lieux jouent un rôle crucial dans la manière dont les histoires sont racontéesà l’écran. Ilsnesont pas de simples décors,maisdes éléments qui définissent l’atmosphère, le ton et même l’âme d’un film. Des gratte-ciel où s’affrontent les superhéros aux petits villages paisibles qui deviennent soudain le théâtre de drames horrifiques, les lieux au cinéma forment un univers en soi. Ce guide unique propose de plonger dans ces décors emblématiques et d’explorer de quelle manière ils influencent et magnifient les récits. Aller dans une salle et s’installer devant un écran a toujours représenté un instant de félicité pure. Mais il existe une joie encore plus grande en découvrant les endroits où l’action a été tournée pour de vrai. Alors que certaines maisons de production privilégient toujours les studios, d’autres misent sur des enseignes réelles : avenues, rues, villes ou bâtiments. Les sites connus jouent depuis longtemps un atout primordial pour restituer lamagie du septième art. Avant l’avènement de latélévision et des ordinations, une frange de la population comptait sur les réalisateurs afin de découvrir le monde. Le présent ouvrage entend revenir sur ces endroits qui servent de toile de fond à tout ce qui a pu nous subjuguer après avoir acheté un ticket d’entrée. Ce guide unique en son genre décrypte les longs métrages le plus célèbres, mais également un chapelet de séries télévisées, en les localisant géographiquement, cartes à l’appui, et en présentant de manière idoine chaque adresse de tournage. De New York à Londres, de l’ouest américain à l’Italie, sans omettre Los Angeles et Tokyo, toute région peut se métamorphoser en usine à rêves. De nombreuses photographies illustrent cet ouvrage présenté film par film. Une madeleine de Proust pour les amateurs !

Ed. Larousse – 224 pages

Cathy Aumbert

DE L’INVENTION DU DESIGN AU VINTAGE

L’histoire du design est celle d’une quête permanente d’innovation, d’esthétique et de fonctionnalité. Cet ouvrage richement illustré propose une analyse approfondie des multiples champs d’application du design et retrace le parcours des designers les plus influents, en explorant leurs sources d’inspiration, leurs écoles de pensée et les mouvements artistiques auxquels ils se rattachent. Le design, qui s’épanouit véritablement au début du XXe siècle, s’est toujours avéré un domaine en constante mutation. Les pionniers du Bauhaus ou encore le mouvement Art déco, qui privilégiait la richesse des formes et des matériaux, sont autant d’étapes marquantes de cette histoire. Au fil des décennies, chaque génération a su renouveler son langage formel, intégrant de nouvelles technologies et procédés industriels pour répondre aux besoins de la société. Mais d'où vient l'inspiration des designers ? Pour certains, elle est le fruit d'un héritage culturel fort, lié à une école ou à un mouvement artistique spécifique. Le processus créatif, bien que très personnel, suit souvent une voie commune, qui tient à la fois de l’observation des besoins du monde en perpétuelle transformation, de la recherche d’une solution esthétique et fonctionnelle, puis de l’expérimentation avec des matériaux neufs et des technologies en perpétuelles adaptations. Ce livre ne se limite pas à une exploration des œuvres emblématiques inscrites dans les annales, mais s’intéresse aussi aux contextes sociaux qui ont façonné cette esthétique à travers les décennies

L’apparition du plastique dans les années 1960 ou encore l’essor de la production de masse après la Seconde Guerre mondiale a profondément transformé la manière dont les objets étaient pensés, produits et consommés. Le design s’est alors imposé comme un véritable levier d’innovation, capable de chambouler des secteurs entiers de l’industrie.

Anne Bony signe ici un livre illustré par de magnifiques photographies en couleur et qui se veut la synthèse d’un courant qui perdure jusqu’à nos jours, entretenu par les avant-gardistes et les artistes.

Ed. Larousse – 238 pages

Sam Mas

MAROLLES

En compagnie d'Alain Van Crugten, le lecteur s’immerge dans l’un des quartiers les plus populaires de Bruxelles. Nous sommes au début du XXe siècle, un temps où la famille Thomm lutte pour survivre dans une société en pleine mutation. Ferdi, maçon de son état, et Meeke, vendeuse de fleurs à la sauvette, élèvent cinq enfants dans un environnement précaire, aumilieu des ruelles étroites et insalubres. Le récit dresse un portrait attachant de cette famille bruxelloise typique, baignant dans la langue populaire du quartier : le brusseleir. Ce dialecte qui mélange le flamand et le français constitue le quotidien linguistique des habitants. L’auteur capture avec une justesse émotive l'évolution de cet clan qui, partant d'une quasi-indigence marollienne, gravit progressivement les échelons de la société pour atteindre un statut de petite bourgeoisie des faubourgs. Ce parcours symbolise à lui seul la transformation de la société au fil des décennies. Le narrateur relate ces transformations avec tendresse et sensibilité. Au fur et à mesure que le récit progresse, une série de révélations vient éclairer certains mystères familiaux longtemps tus. Ces découvertes ajoutent une dimension introspective au roman pour enrichir la réflexion sur les liens entre langue, identité et mémoire locale. Les non-dits, les secrets enfouis et les blessures du passé sont ici révélés, permettant de mieux comprendre d'où le protagoniste vient et, par là même, de jeter un pont entre son passé et le présent. Enfin, Marolles évoque la transmission et interroge la manière dont chaque génération s'approprie ou rejette les traditions.

Ed. M.E.O – 265 pages

Amélie Collard

KORSAKOFF

Voilà la réédition d’un roman publié en 2004 chez Luce Wilquin et quii a valu à Alain van Crugten le prix Rossel des Jeunes. Il s’agit d’une œuvre littéraire singulière, qui plonge le lecteur dans une autobiographie fictive où réalité et fantasmes se confondent, brouillant constamment les frontières entre la véritéet ce qui ne l’est pas. Le narrateur entraînelelecteur dans untourbillon de scènes extravagantes, où chaque anecdote semble plus invraisemblable que la précédente. L’occasion d’évoquer son dépucelage à l’âge de treize ans sur un lit de roses, son lien avec Ilse, la fille naturelle de son père collabo, ou encore sa participation à l’assassinat de John F. Kennedy et ses missions secrètes pour la Russie communiste. Autant de faits qui, s’ils étaient vrais, feraient de lui un champion de l’Histoire mondiale. Tout le talent de l’écrivain brille dans son art de jongler avec la notion de véracité pour mêler l’absurde, le sérieux et l’ironie. À traverscettemosaïque,AlainVanCrugtenbâtit unevéritablecathédrale profondément ancrée dans la culture belge et plus particulièrement bruxelloise, qui reflète l’identité fragmentée et plurielle de notre capitale, en se servant des codes du roman. Le protagoniste, mimythomane, mi-héros tragique, incarne ce caractère zinneke, mélange de cultureset d’influences qui fait laparticularitédeBruxelles.L’auteur s’amuse ici à déconstruire les attentes, multiplie les anecdotes rocambolesques et chahute les habitudes. Il s’agit d’un récit audacieux, où chaque page devient une invitation à l’incrédulité et à la réflexion. Alain van Crugten réussit à maintenir un équilibre subtil entre le burlesque et le tragique.

Ed. M.E.O – 225 pages

Amélie Collard

LE CIRQUE RUSSE DE LACRETELLE

Kate, journaliste anglaise installée à Dieppe, n’imaginait pas que son déménagement dans cette ville portuaire du nord de la France la plongerait dans l’univers fascinant de la diaspora russe. Pourtant, voilà exactement ce qui se produit lorsqu’elle rencontre Michel, d’origine russe, dont la famille porte en elle les stigmates indélébiles de l’exil et de la Révolution d’Octobre. Très vite, une amitié se noue entre eux et Michel lui raconte les destins parfois tragiques, souvent extraordinaires, de quelques Russes blancs installés dans l’Hexagone après leur fuite du régime bolchevique. Ces récits transportent Kate au cœur de Paris, rue Lacretelle dans le XVe arrondissement, où s’est établie une petite communauté d’exilés. Là, elle découvre une galerie de personnages hauts en couleur, dont un médecin ayant soigné la famille impériale, un avocat de renom et, même, un amiral, tous contraints de quitter leur patrie bien-aimée. La situation s’enrobe d’une grande mélancolie et, derrière les fêtes somptueuses, se profile le désespoir du déracinement. Certains, comme cette femme obnubiléeparBenitoMussolini,vontjusqu’àembrasserdesidéologiesdangereuses,tandisqu’uneautre, fascinée par les officiers nazis, croit fermement que ces derniers débarrasseront la Russie des Rouges. Au fil de ses discussions avec Michel, Kate comprend que ces souvenirs du passé résonnent toujours dans le présent. La diaspora russe, issue de vagues successives d’émigration, porte en elle son lot de souffrances et désillusions. Entre rires, larmes et débats enflammés, Jasna Samic nous livre un puzzle morcelé, avec un monde qui oscille entre la grandeur passée et se heurte à la dure réalité du quotidien. Ed. M.E.O. – 239 pages

CathyAumbert

L’AMANT DU MISTRAL

Les éditions Quadrature se sont forgé une réputation dans le monde des lettres francophones en se spécialisant exclusivement dans la publication de nouvelles. Un genre littéraire souvent éclipsé par le roman, mais qui mérite qu’on s’y attarde pour sa finesse et sa concision. La nouvelle se résume par l’art de raconter en peu de lignes un récit qui fait écho aux grandes expériences humaines. Les personnages y sont fugaces, avec des intrigues parfois ténues, mais qui laissent des empreintes profondes. Dans le dernier recueil publié par Quadrature, tout est affaire de rencontres. Une femme, un homme. Des hommes, des femmes. Il s’agit d’histoires de relations dans toute leur complexité, passant de simples effleurements à des confrontations plus franches, sans omettre des observations subtiles du quotidien pour dresser un kaléidoscope saisissant de moments fragiles où tout peut basculerou,aucontraire,demeurerensuspens.L’humourdiscretponctue souvent cesrécits,allégeant lagravité dessituations,chargées delucidité. Cette lucidité qui, une fois la nouvelle refermée, laisse songeur. Quadrature excelle dans l’art de sélectionner des auteurs au regard affûté sur l’humain, dont l’une de ses plumes, Dominique Nieznany, incarne à lui seul l’esprit de la maison. Né en Allemagne, il a grandi en Pologne avant de s’installer en France. Son existence se veut unvéritable parcours de globe-trotter professionnel. Tour à tour pompiste de nuit, maquettiste d’architecture, lecteur de français en Suède, professeur de lycée, traducteur, agent de voyages et, même, urbaniste, son curriculum vitae ressemble à une nouvelle en soi, une suite de périples qui pourraient tout autant alimenter ses propres récits.

Ed. Quadrature – 124 pages Jacques Pousseur

LE SERMENT DES LIMBES

" Un couloir. Absolument noir. J'avance dans les ténèbres, toute pensée arrêtée, laissant derrière moi la porte entrouverte sur le bruit du torrent. Tout de suite, je sais que je ne suis pas dans un simple lieu de débarras, garage ou hangar. Je suis dans l'antichambre d'un sanctuaire. Un lieu de béton et de silence, où on dissimule les pires secrets. Mes yeux s'adaptent à l'obscurité. Une autre porte, au fond du boyau. A chaque pas, mon cœur descend plus bas sous mes côtes. Une chaleur vient à ma rencontre." Mais... où se trouve Mathieu, commandant à la Crime ? Quel infâme secret s'apprête-t-il à découvrir ? Qui dit Grangé pense souvent anxiété, complexité et atrocité !Limbes = dans la religion catholique : séjour des âmes des justes avant la Rédemption, ou des enfants morts sans baptême. Est-ce le cas ici ? Peut-on quitter indemne le Royaume des Limbes, revenir sans aucune séquelle d'une expérience de mort imminente ? Limbes = région, situation mal définie. Une autre définition pourtant. Mathieu at-il plongé dans ce no man's land pensant y découvrir les raisons du suicide de Luc, son meilleur ami, également superflic, Luc, un être complexe, tourmenté, pourtant rangé ? Sixième roman paru en 2007, d'un auteur né en 1961 qui fut au départ journaliste dans une agence de photoreportage, mélange d'horreur, de SF et de fantastique, "Le Serment des Limbes" de Grangé nous présente en fait une enquête policière complexe, riche en rebondissements, relativement austère en descriptions gores, nous baladant du Jura en Suisse en passant par les pentes de l'Etna et le Vatican et ses archives. Une touche de Dan Brown et de Ken Follett par intermittences dans les descriptions et narrations et, malgré quelques défauts (certaines longueurs et incohérences ainsi qu'une fin abrupte), l'histoire, bien ficelée, tient la route, Grangé nous offrant un véritable jeu de pistes émaillées de doutes, de questions, d'interrogations, de recherches parfois vaines - mais tout bon flic se doit de fermer les portes au fur et à mesure de sa progression -, nous dévoilant le passé de ses personnages par touches successives.

Quand Mathieu se rend compte que Luc enquêtait sur le Diable en personne, sa présence, ses actes, sa barbarie à travers les siècles, il ne peut que se demander ce qu'il avait découvert et si Ce dernier ne s'était pas vengé, sa quête devenant alors infernale, révélant des meurtres rituels avec corps en décomposition, Mathieu lui-même se mettant en danger, échappant de peu à la mort plus d'une fois. Sylvie Simonis, la victime, était-elle possédée ? Tout comme Agostina Gedda l'étrange aux allures de Sainte ?

Fort bien écrite, l'œuvre de Jean-Christophe Grangé se lit aisément, on suit Mathieu dans sa logique rationnelle de flic en quête de Vérité, doutant parfois de lui, de ses propres convictions. Jusqu'où son ami Luc est-il allé ? Qu'a-t-il VU dans son coma ? Le Diable lui-même? Quand on traque le Diable en personne, ne faut-il pas éventuellement assurer ses arrières, ou savoir s'arrêter...à temps ? Et Mathieu ?

Les meurtres du Jura, de Sicile et d'Estonie sont-ils liés? "Une moiteur qui n'a rien à voir avec la saison ni le froid du dehors. Il y a aussi l'odeur, que je reconnais sur-le-champ. La chair crue. La viande faisandée. Enfin j'y suis. Dans l'antre du Visiteur des Limbes. J'avance encore. Plus un bruit, à l'exception d'un bourdonnement provenant d'une chaudière ou d'un système de ventilation. La chaleur augmente. La porte, face à moi. Le cauchemar m'attend de l'autre côté. Cette évidence - cri silencieux dans ma tête - m'anesthésie d'un coup." En effet, selon son habitude, Grangé nous plonge dans cet univers qu'il affectionne, ununivers parallèle fruit de son imagination fertile ou basé sur des expériences vécues par des miraculés de Dieu ... ou du Diable ?

Livre de Poche - 762 pages

Thierry-Marie Delaunois

LIRE LOLITA À TÉHÉRAN

Azar Nafisi offre un témoignage sur la résistance intellectuelle et personnelle face à l’oppression. Après avoir été contrainte de démissionner de son poste de professeur àl’Université de Téhéransous la pression des autorités religieuses, Azar Nafisi a organisé chez elle un séminaire clandestin pour sept de ses étudiantes. Durant deux longues années, ces jeunes femmes, issues de milieux divers, explorent des œuvres majeures de la littérature occidentale, malgré les dangers encourus dans une société de plus en plus répressive. Cette expérience, bien plus qu’un simple cours de littérature, se transforme en un acte de résistance. La lecture de Lolita devient un miroir de leur propre condition, notamment celle de la soumission au pouvoir des mollahs. A travers les pages de Nabokov, ces jeunes femmes trouvent des échos à leur propre lutte contre une société qui les prive de leurs droits, de leurs libertés et qui les réduit à des objets de contrôle. Azar Nafisi réussit, à travers ce récit, à illustrer le rôle fondamental de la littérature comme outil de lutte contre la tyrannie. Les discussions autour des livres ne se limitent pas à une simple analyse de texte et deviennent un moyen de se réapproprier une humanité dans un contexte où celle-ci est niée. La littérature permet de transcender les barrières imposées par le régime, de rêver à un monde meilleur. In fine, Lire Lolita à Téhéran se veut une description sur le quotidien en Iran et le faix de la religion lorsqu’elle devient dictature, tout en dressant un regard critique sur une révolution qui a échoué à tenir ses promesses. Enfin, cet ouvrage célèbre la capacité de l’imagination à transcender les contraintes de la réalité et à offrir une bulle d’indépendance, même dans les conditions les plus oppressives.

Ed. Zulma – 423 pages

Willy Smedt

VIE ET SURVIE LA LITTÉRATURE BRUXELLOISE

Dans cet ouvrage, Georges Lebouc nous plonge aux racines même de la littérature bruxelloise et, avec sa rigueur habituelle, nous ramène en mémoire, ou nous fait connaître, tous ceux qui ont fait l’esprit bruxellois avec ce succulent et imagé « parler de chez nous ». Il nous rappelle ainsi que le bruxellois ne se réduit pas à des insultes ou des propos de « pottepeis » sur un coin de comptoir mais représente une riche palette de sentiments, de situations qui nous emmène de la moitié du 19ème siècle à nos jours. Des précurseurs, comme Suau de Varennes et Victor Joly (surnommé Sancho) à Joske Maelbeek, en passant par les incontournables Jean d’Osta (Jef Kazak) et Virgile, ce sont tous les domaines de la littérature dite « en Beulemans » qui seront explorés : roman, poésie et théâtre, sans oublier la zwanze !! Georges Lebouc, auteur d'une soixantaine d'ouvrages dont une majorité sur Bruxelles et les Bruxellois, auteur surtout du dictionnaire bruxellois-français le plus complet et incontournable (700 pages), a abordé tout au long de sa longue carrière d’écrivain tous les aspects de la richesse du parler bruxellois et l’inventivité de ses défenseurs

Ed. Lamiroy – 277 pages

Joske Maelbeek

POÉSIE FENÊTRE OUVERTE

Voilà un livre qui réunit sept textes poétiques et critiques rédigés de 1991 à 2023. Ces textes, écrits et publiés à des moments différents dans diverses revues, trouvent ici une cohésion inattendue et profonde. Loin de s’avérer une compilation disparate, Poésie fenêtre ouverte prend toute sa pertinence lorsque le recueil est appréhendé dans son ensemble. Chaque partie apporte une pierre à l’édifice d’une réflexion globale sur le rôle de la poésie dans notre société de consommation. En parcourant les œuvres des cinq poètes étudiés, le lecteur est invité à explorer différents aspects de la création, mais toujours avec l’idée conductrice que la poésie ouvre une fenêtre vers un ailleurs, un espace de liberté et de réflexion dans un monde trop souvent refermé sur lui-même. Thierry-Pierre Clément vit à Bruxelles, en lisière de la forêt de Soignes, et a publié une dizaine d’ouvrages, principalement de poésie et d’essais. Son travail littéraire reflète son amour profond pour la nature ainsi qu’une attention à la dimension spirituelle de l’existence. Le présent opus se veut une méditation sur le rôle de la versification dans notre quotidien. L’auteur y explique que, face aux crises écologiques, sociales et morales du XXIe siècle, ce type d’écriture demeure plus nécessaire que jamais et, loin de se restreindre à un simple exercice de style, elle peut devenir acte de résistance contre l’étouffement du sens autant qu’une invitation à la contemplation et à l’émerveillement de tout ce qui façonne notre aire de vie. Chaque chapitre explore l’œuvre d’un auteur, offrant ainsi une analyse approfondie de son écriture et de la manière dont leurs écrits reflète et transcende leur regard sur les choses.

Ed. Samsa – 175 pages Guy Duguet

RIPAILLE ET MARMAILLE

Que diriez-vous de cuisiner des plats qui plaisent autant aux enfants qu'aux parents, tout en respectant un équilibre nutritionnel ? En effet, il est possible de concilier saveur, joie et santé, même avec les préparations les plus simples. Que ce soit pour une soirée télé en famille, un goûter improvisé ou une envie irrésistible de street food, voilà quarante-deux recettes qui promettent des moments gourmands et conviviaux. Cuisiner avec des enfants peut parfois sembler un défi, mais grâce à des recettes adaptées, cela devient une occasion ludique de leur faire découvrir de nouveaux ingrédients, tout en les familiarisant avec l’importance d'une alimentation idoine. La clé ? Miser sur une nourriture de qualité et des proportions bien pensées afin que chaque coup de fourchette apporte son lot de bienfaits. Il importe de ne pas se mentir, puisque les adultes ne sont souvent pas insensibles aux plats régressifs. Ces mêmes recettes qui font briller les yeux des plus jeunes peuvent également séduire les aînés. Pourquoi, par exemple, ne pas préparer du chocolat viennois ou, encore, une forêt de choux ? Ces activités culinaires représentent aussi une excellente manière de passer du temps ensemble, de transmettre l’envie de cuisiner et d'inculquer des habitudes alimentaires saines sans que cela ne soit vécu comme une contrainte. Ce livre prône une approche agréable des joies de la table et incite chacun à se retrousser les manches. Sauf indication contraire, chaque plat est pensé pour quatre personnes et décrit, étape par étape, des préparations de difficulté simple à moyenne. Enfin, des réponses sont proposées aux questions que beaucoup se posent sur l’alimentation des jeunes à tous les stades de leur développement,tout entitillantlespapillesgustativesdesplusâgés. Ed. Rouergue – 148 pages

En 1968, les États-Unis procèdent à des expériences nucléaires secrètes dans les îles du Pacifique (après celles de la fameuse Opération Crossroads qui se déroula au cours de l'été 1946 sur l'atoll de Bikini), mais les choses tournent mal pour le mystérieux Projet Brooklyn (Ben tiens, pourquoi pas le baptiser ainsi après le Projet Manhattan !). Tandis que la CIA s'active à étouffer l'affaire, les services secrets du monde entier convergent vers les ruines de l'énigmatique cité de Nan Madol. De Phnom Penh aux profondeurs abyssales, MacGuffin et Alan Smithee font face à des dangereux adversaires... Voici le résumé officiel de cet album signé par le service presse des Editions du Tiroir. Mais c’est aussi beaucoupet plus encore que cela, une espèce de Flubber (Plaxmol pour nos amis de la Belle Province) qui rebondit de manière aléatoire dans toutes les directions. S’attaquer à la lecture des aventures de Mac Guffin et Alan Smythee est une gageure pour un public lambda qui fera bien de le parcourir l’index prêt à dégainer tous azimuts sur les divers liens de Wikipedia : Phnom Penh, le Cambodge, Bob Morane, Sophia Paramount, Bill Ballantine, les Khmers Rouges, le Deuxième Bureau, « Des agents très spéciaux », Napoléon Solo, Illya Kouriakine, Fu Manchu, le commandant Cousteau, H.P. Lovecraft, R’lyeh, Chtulhu, la bataille de… et l’île de Ponape, la cité de Nan Madol, la Venise du Pacifique… et je dois avoir encore oublié l’une ou l’autre référence ici et là comme celle à l’architeuthis dux. C’est une invitation sans carton protocolaire - imprimé sur papier Opale de 350 grammes - de Dugay et Viali à participer à une histoire purement jouissive, inventive et nostalgique des années 1960 qui s’offre comme une plage en totale déconnexion avec notre monde si mort-rose.

Editions du Tiroir – 64 pages

Mythic

LES RESCAPES DE L’ELDORADO – Une aventure de Luc Dassaut / Tome 1

Adaptation en bande dessinée du roman de Henri Vernes – publié chez Hachette dans la collection « Jeunesse » en 1957 – par Christian L. et mis en images par Tyef. Dans cette nouvelle aventure, notre reporter français Luc Dassaut, travaillant toujours pour le prestigieux Paris-Journal, a été envoyé par son patron Serge Brezdof faire un reportage en Amérique du Sud, pour en ramener une série d'articles sur les métiers de la forêt vierge. Une routine pour un reporter de la classe de Luc mais, comme il y a une sorte de malédiction qui frappe allégrement les personnages créés par le génial Athois, tout va tourner au mode catastrophe. Moteur bloqué, atterrissage incertain du Dakota dans la douleur, les cris et les déchirements de métal en plein cœur de la Sierra Perija peuplée de jungles terribles dont aucun homme blanc n’est jamais sorti vivant. Bilan peu rassurant : avec une radio défunte et des moyens limités, Luc se retrouve coincé à nulle part aux côtésduProfesseur Frank Emery del'Institut Rockefeller et de Lewis Hart et Nathaniel Sylvester, deux ingénieurs pétroliers de la Standard Oil ( ?). Et pour couronner le tout, quelque part dans les profondeurs de la forêt angoissante et étouffante retentit déjà un martèlement lugubre, celui des tam-tams de guerre des sanguinaires Kunaguasays. Alors qu'ils fuient les indigènes, le destin malicieux les conduit sur la piste de la légendaire cité d'El Dorado, réputée pour ses richesses inestimables. Nos héros croiseront aussi les traces du professeur Cogan et sa fille Grâce disparus dans la région dix années auparavant. C’est du Bob Morane sans l’être tout à fait car l’univers de Luc Dassaut n’est pas encore pollué par des personnages secondaires récurrents qui alourdissent le récit plus qu’ils ne le portent. Le dessin de Tyef crée une ambiance un peu glauque et rouillée qui séduit l’amateur de ce type de récit tout en moiteurs amazoniennes. Toutefois, il doit encore peaufiner son dessin lorsqu’il s’agit de construire de grandes cases.

Editions du Tiroir – 46 pages

Mythic

LES PREMONITIONS D’EDGAR P. JACOBS – L’aventure

Hors-Série 4

Il est assez difficile de cerner les numéros hors-séries du magazine L’Aventure. Ce sont des ouvrages de 46 pages de format A4, cartonnés et centrés sur un sujet unique, dans le cas qui nous intéresse, le numéro d’octobre 2024, il s’agit de Edgard P. Jacobs et de ses personnages emblématiques « Blake et Mortimer ». L’ancien directeur éditorial des éditions Casterman, Arnaud de la Croix, nous offre ici une étude qui tend à démontrer, chapitre après chapitre (du Rayon U (suite de Flash Gordon) aux Trois formules du docteur Sato, en passant par Le secret de l’Espadon, LaMarquejauneouencoreLepiègediabolique),lecaractèreprémonitoire de l’œuvre de l’un des pères fondateurs de la BD belge réaliste d’aprèsguerre… sans oublier de rendre hommage à « l’ami Jacques » le très talentueux Jacques van Melkebeke qui hante les backstages de nombre de séries à succès à cette époque. Editions du Tiroir – 46 pages Mythic

MÉMOIRES

Disparue en 2022 à l'âge de 90 ans, Monica Vitti laisse derrière elle l’image d'une femme complexe, tour à tour solaire et mélancolique, fantaisiste et profonde. Si son nom reste à jamais lié à celui de MichelangeloAntonioni, dont elle fut la muse à travers quatre films majeurs, son parcours singulier, ses passions et sa vision du monde la rendent inoubliable. À l'occasion de la publication en français de ses mémoires, une autre Monica se révèle au public, plus intime et plus vulnérable. Née Maria Luisa Ceciarelli à Rome en 1931, elle a grandi dans une Italie meurtrie par la Seconde Guerre mondiale. Son enfance a été traversée par des périodes d'exil intérieur, où le théâtre est devenu une échappatoire. C'est dans le jeu que j'ai trouvé refuge, raconte-t-elle. Les planches étaient pour moi un sanctuaire, un espace où je pouvais devenir quelqu’un d’autre. Très jeune et contre l’avis de sa maman, elle a développé un amour pour la scène. Formée à l'Académie nationale d'art dramatique de Rome, la jeune Monica s’est immergée rapidement dans le répertoire des grands auteurs. Elle a interprété les pièces d’Eugène Ionesco, d’Alfred de Musset et de Bertolt Brecht, absorbée par la force des mots et des émotions qu’ils véhiculent. C'est dans la tension des personnages théâtraux que je trouve la liberté, confesse-t-elle dans ses mémoires. Malgré son succès fulgurant au cinéma, notamment avec Michelangelo Antonioni, elle est restée toujours profondément attachée à l’art des planches qui l’a façonnée.Au début des sixties, elle a accédé àla notoriétéavec L'Avventura, premier des quatre films que MichelangeloAntonioni a tournés avec elle. Ce long métrage, devenu culte, révèle une nouvelle manière de filmer le désarroi existentiel et l'incommunicabilité des êtres. La comédienne, avec son regard énigmatique, incarnait cette modernité, ce flottement entre désirs et frustrations. Ont suivi La Notte (1961), L'Éclipse (1962) et Le Désert Rouge (1964), qui ont achevé d’installer l’actrice au panthéon du cinéma d’auteur. Si ses prestations pour le septième art exhibent une femme mystérieuse et distante, ses mémoires dévoilent une personne différente. Elle y revient sur ses trois grands amours et ses questionnements intimes. Elle précise : l'amour a toujours été pour moi un équilibre fragile entre le besoin d'intimité et une volonté farouche d'indépendance. Une indépendance revendiquée que ce soit dans sa vie privée autant que professionnelle, la poussant a devenir réalisatrice. Sa carrière s’est également accompagnée d’incursions dans la comédie, où elle a montré un talent pour la légèreté et la fantaisie, souvent méconnu. La Fille au pistolet (1968)deMarioMonicellipeutêtrel'exemple parfait de cette Monica espiègle, capable de slalomer sur plusieurs registres.

Ed. Séguier – 288 pages

André Metzinger

SÉPARATIONS

"Les interrogations de Simon ne butaient plus comme autrefois sur des certitudes. Les conversations sincères et profondes qu'il avait eues avec Alexandre au cours de ces années avaient fini par creuser une brèche dans son esprit. Et quelle brèche ! Presque un abîme, qui remettait en question ses croyances et ses vérités les plus enracinées..." Médecin compétent et respecté mais traînant une réputation de personnage froid manquant de la compassion la plus élémentaire, Simon, trente et un ans, s'interroge sur sa vie, sur lui-même, ses principes, ses convictions. Est-ce Alexandre, son patient au corps inerte, qui l'aurait mené, sans l'avoir voulu, sur les rivages du questionnement et des incertitudes ?

Succession d'éloignements, de ruptures, de coupures, de nouveaux départs, roman d'épreuves d'une auteure née à Mons, que la vie n'a point épargnée, juriste de formation et amoureuse des livres, "Séparations" de Martine Rouhart nous happe, nous entraînant au coeur d'un kaléidoscope, d'une diversité d'impressions, de sensations et de sentiments très structurée en fait, chaque chapitre formant un récit en soi, tous reliés jusqu'au dénouement final en une évolution élaborée, réfléchie, inexorable, inéluctable puisqu'au bout du compte il y a cette échéance qui nous guette tous, que nous connaissons tous.

Qui sont Liliane, Guillaume, Anna, Cécile, Luna, Gabrielle, Jacques, Simon, Robert, Alexandre, Julianne et Manon ? Rassurez-vous : on ne s'y perd pas en chemin comme cela se produit pourtant parfois avec Claude Lelouch à qui l'on ne peut que songer, la mosaïque tissée avec soin par Martine Rouhart tenant très bien la route depuis cette première fracture jusqu'au péril potentiel ultime concocté par le personnage d'Anna, un épilogue se déroulant vingt-cinq ans plus tard complétant l'œuvre et réunissant les protagonistes survivants.

Des séparations de tout style ? Fracture, confusions, oubli, arrachements, incertitudes, choix, éloignements, sursaut, péril en la demeure et autres coups du sort visitent nos coeurs et nos âmes émus, touchés par l'extrême psychologie de l'auteure et de ses personnages que nous suivons avec intérêt mais avec une certaine inquiétude dans ce cyclone qu'est la vie, cyclone à plus d'un titre, nous le savons bien sûr, et "Séparations" en témoigne de chapitre en chapitre, récits et dialogues s'entremêlant harmonieusement pour nous offrir une croisière - qui ne s'amuse malheureusement pas toujours! - où prédominent lafragilité et la vulnérabilité , le vécu deMartine Rouhart transparaissant ici et là au travers de réflexions personnelles ponctuant son oeuvre telles des pâquerettes disséminées dans un jardin verdoyant.

Son écriture ? Très narrative ! Un véritable voyage, très nature, imprégné d'une atmosphère tour à tour feutrée et intense, adjectifs et autres qualificatifs coulant de source pour notre plus grand plaisir de lecteur ; quant aux affres existentielles de Simon, où en étions-nous restés ? "...Ne fallait-il pas parfois décider d'aller au-delà ? Se transgresser soi-même ? Simon prit le temps d'observer Alexandre et de fouiller ses pensées. Il sonda au plus profond de sa propre conscience. Il se souvint de ce qu'il avait toujours respecté par dessus tout chez les êtres, la liberté ..."

La liberté permettait-elle tout ? Ne peut-elle point pousser toutes les portes sans exception ? Ce roman gigogne de Martine Rouhart nous apporte-t-il des réponses ? Une réponse ? "Séparations" vous mènera à la réflexion, aux frémissements, à évoluer aussi très certainement. N'hésitez point : embarquez avec Liliane, Guillaume, Anna, Cécile et tous les autres !

Ed. Marcel Dricot – 240 pages Thierry-Marie Delaunois

EXPOSITION IMMERSIVE : BALLON WORLD ADVENTURE

Balloon World Adventure n’a rien d’une exposition ordinaire. Elle ajoute une dimension surprenante au terme immersif et jette un nouvel éclairage ludique sur l’expression qui ne se limite plus aux enfants. Derrière son succès dans divers pays se tient le concept créatif de Guido Verhoef et Roy Milo, qui se sont rencontrés non seulement en tant que professionnels avec six décennies d’expérience combinée dans le secteur de l’événementiel, mais aussi en tant que doux rêveurs animés d’une passion colorée pour le partage, l’art et de la créativité.

Tout a débuté par un simple appel téléphonique émanant de Roy Milo, PDG d’Art Hub, aguerri à la production de spectacles et d’événements grandioses, toujours en quête de défis. En tant que directeur artistique du groupe de percussions international Mayumana, il connaît l’importance du processus imaginatif autant que celui de l’organisationnel. De l’autre côté de la ligne, il a trouvé Guido Verhoef, un designer passionné et un leader artistique dans l’industrie du ballon, récompensé par de nombreux trophées pour l’ensemble de sa carrière et de records du monde. A quatremains, ils ont décidé de fournir du rêve dans un monde qui en manque cruellement et de monter un programme pour donner vie à leurs idées. Avec Balloon World Adventure, ils ont souhaité partager une expérience inédite pour laquelle ils ont bâti un monde fantastique qui soit à la fois tangible et accessible pour chacun, en faisant tout passer par le tactile et le visuel. Il s’agit d’utiliser le pulpe de ses doigts, de palper avec la main entière, de se rouler en étant certain de ne jamais se blesser et de se laisser éblouir par la beauté des couleurs. En allant encore plus loin, chaque participant devient par essence un agissant qui concrétise ses envies en les exhumant de ses rêves et de ses souvenirs pour concrétiser un voyage qui chemine à travers différents mondes connus ou qui le sont moins. La véritable aventure commence lorsqu’on pose un pied dans l’inconnu. La sensation de marcher dans une pyramide égyptienne, de traverser un ancien temple maya, de pousser la porte d’un restaurant new-yorkais et, même, de tamponner chaque continent sur le passeport qui est remis à l’entrée. Ici, il ne s’agit jamais d’une projection 2D ou d’une vidéo que le public observe, car il se trouve physiquement sur place. Toutefois, le côté le plus intéressant de ce voyage réside dans le fait que chacun devient partie intégrante de l'exposition, avec la particularité que l’ensemble est édifié avec 95 % d'air et le reste de caoutchouc 100 % naturel, conçu pour célébrer l’instant présent. Afin de permettre d’exprimer les émotions, le parcours dispose d’un mur de ballons sur lequel les visiteurs peuvent rédiger leurs rêves et leurs pensées. Pour ceux qui le souhaitent, des atelierssont proposésautant quedeskitsdeballons pour développer lacréativité des petitset des grands Chaque visiteur devient partie prenante de cette célébration Environ 400 000 ballons jalonnent un espace de près de 2000m2 en plein centre de Bruxelles, voilà la promesse de Balloon World Adventure à travers cinq salles qui symbolisent les continents pour un tour du monde singulier. Plus de détails sur le site https://balloonworld-adventure.com/

Place Rogier à 1000 Bruxelles

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