Bruxelles Culture août 2024

Page 1


5 août 2024

Brussels Diffusion asbl

Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com

RENCONTRE : BARBARA DODZIAN

Barbara Dodzian est une de ces artistes dont le parcours l’a menée de Varsovie à Bruxelles. Arrivée il y a plus de vingt ans, elle partage avec nous son ressenti et nous invite à découvrir en août ses œuvres dans une galerie bruxelloise bien connue. Récemment, son travail a obtenu le prix « Coup de cœur du public » dans le cadre d’Itinérart 2024. Rencontre.

Pourriez-vous nous parler de votre venue en Belgique et de ce qui vous a amenée à choisirAnderlecht comme lieu de vie ?

Mon arrivée en Belgique remonte à il y a plus de vingt ans. À cette époque, je cherchais de nouvelles opportunités et un changement d’existence. La Belgique m'a attirée par ses perspectives professionnelles. Quant à Anderlecht, c'est un peu un coup de cœur. J'ai été séduite par son ambiance dynamique, sa communauté chaleureuse et son mélange de cultures.

Comment vous êtes-vous adaptée à cette nouvelle existence ?

Forcément, au début tout n’a pas été facile. C'est souvent le cas lorsqu'on change radicalement de cadre de vie. La barrière linguistique a été un défi majeur, mais j'ai rapidement appris le français pour m'intégrer. Lespremières années ont étémarquées par des hautset desbas, maischaque étape surmontée m'a rendue plus forte. Parmi les moments marquants, je dirais que l'accueil chaleureux des gens reste gravé dans ma mémoire. Je me sens maintenant ici chez moi. La Belgique est devenue un pays qui me tient autant à cœur que celui qui m’a vue naître.

En parlant de communauté, comment décririez-vous l’ambiance sociale et culturelle à Anderlecht ?

Cette commune est une mosaïque. Chose qui en fait un endroit unique et enrichissant pour vivre. La diversité est célébrée ici dans chaque quartier et cela se reflète dans les événements communautaires. Il y a toujours quelque chose à faire et on peut compter sur les autres, quelle que soit leur origine. Cela renforce un sentiment d'appartenance fort.

De quelle manière êtes-vous passée à la peinture ?

Après une longue carrière professionnelle, je voulais laisser s’exprimer l’enfant qui a toujours vécu en moi. Les possibilités ne manquent jamais lorsqu’on tripatouille un peu. Sans vouloir devenir peintre, je souhaitais peindre, jouer avec les couleurs et laisser mes émotions s’exprimer librement. Alors, j’ai cherché de quelle manière créer des toiles. N’ayant aucune formation artistique, je suis ce qu’on appelle une autodidacte. J’ai appris sans professeur et sans suivre le moindre cours. Sur internet, j’ai découvert une technique appelée acrylique pouring ou fluid art. J’ai immédiatement su que ce procédé me conviendrait.

De quoi s’agit-il ?

Le terme anglais peut se traduire par coulée d’acrylique, puisque c’est exactement de cela qu’il s’agit et qu’on travaille sans brosse ni pinceau. Cette technique consiste à verser sur le support à peindre de la peinture acrylique.

Avant cette étape, on place les couleurs dans différents récipients, auxquels on ajoute de l’eau. Ensuite, on remue lentement pour que la matière devienne crémeuse. Enfin, lorsque la texture est prête, on peut la verser sur la toile. Elle coule alors doucement pour laisser des traînées qu’on retravaille ensuite à sa guise. Les quantités à mélanger dépendent bien sûr du résultat souhaité et des différents types de médiums peintures utilisés. Il est aussi important de préciser qu’on vide les différents gobelets dans un seul avant de tout utiliser pour obtenir diverses couches de pigments. Il faut néanmoins savoir que, lorsqu’on retourne chaque gobelet, les couleurs du haut arrivent les premières et risquent d’être recouvertes partiellement, voire totalement, par celles du fond.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette technique ?

Elle possède un vrai côté ludique. On joue vraiment avec les couleurs. Puis, le résultat se découvre lorsque tout est terminé. Je ne sais jamais ce que cela va donner même si, avec l’expérience, j’ai appris les bons gestes. Pour les mélanges de couleurs, j’étale et j’étire aves des mouchoirs humides, des bouts de chiffon ou une éponge. J’utilise également un chalumeau de cuisine pour faire éclater les bulles de peinture, qui explosent littéralement sous la chaleur et se répandent en petites alvéoles ou gouttelettes Bien sûr, ce genre de toiles se veut totalement abstrait, avec une grande liberté pour l’imagination.

Quelles sont les remarques des visiteurs à propos de vos œuvres ? Elles varient évidemment en fonction du ressenti de chacun. Je suis souvent étonnée d’écouter ce qu’ils découvrent dans ce que j’expose. Souvent, on me parle d’atmosphère cosmique. Encore de mondes marins ou de silhouettes humaines qui apparaissent ici ou là.

Et pour vous ?

Je ne cherche aucune narration. Je me contente d’exprimer ma joie intérieure par le mouvement et l’harmonie des couleurs. Je laisse à chacun la liberté de découvrir ce qu’il a envie de voir dans ce que je propose. D’ailleurs, je ne titre jamais mes tableaux. Au mieux, je les numérote lorsque je n’ai pas d’autre choix en exposition. Je ne pense pas qu’on doiveexpliquer une œuvre, alors que si je sais qu’une partie du public est en attente d’une histoire pour chaque tableau. Un peu comme s’il devait se rattacher à quelque chose. Mais non, pour moi, je ne vois pas les choses ainsi !

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut s’essayer à pareille technique ?

Mon conseil serait degarder l'esprit ouvert etd'être prêtà toujoursvouloir apprendre quelque chose pour s’améliorer. Rien n’est définitif ni acquis. L’art n’est pas un métier, mais une manière de s’exprimer ou d’exister. Un artiste a besoin des autres pour être vu. Je crois qu’il doit vraiment s’impliquer dans la communauté locale, apprendre à connaître ses voisins, être ouvert au dialogue et ne pas se prendre la tête en se croyant incontournable. Il est enfin important de rester persévérant face aux défis, car chaque obstacle surmonté nous rapproche un peu plus de notre objectif.

Qu’allez-vous exposer en août à EspaceArt Gallery ?

Une sélection de mon travail réalisé ces cinq dernières années. J’ai choisi des tableaux qui me plaisent vraiment et qui, je le crois, communiquent parfaitement entre eux. Puis, le vernissage sera l’occasion de faire découvrir cette technique assez peu connue et qu’on n’enseigne pas dans les écoles d’art.

Découvrez les toiles de Barbara Dodzian à EspaceArt Gallery du 2 au 25 août 2024. Plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Daniel Bastié

LA MAISON D’ERASME À ANDERLECHT

Après la visite du Palais de Charles Quint place Royale, intéressons-nous à présent à son maître et conseiller Erasme, et entrons dans la maison qui accueillit l’auteur de « L’Eloge de la Folie » en 1521. Cette maison d’aspect Renaissance est située à Anderlecht. Elle fêtait ses 500 ans d’existence en 2015.

Après être passé devant la collégiale des SS. Pierre-etGuidon et le béguinage de laplace de la Vaillance, vous la découvrirez en suivant la rue du Chapitre surlaquelle s’ouvre son vaste portail caché sous le lierre.

On est frappé par la majesté de cette demeure patricienne où s’est abrité Erasme durant l’été et l’automne 1521 pour fuir les persécutions religieuses. Pendant six mois donc, il a échappé aux foudres de l’inquisition qui sévissait au lendemain de la « protestation » de Martin Luther à Worms. Il s’y était réfugié chez une de ses connaissances, l’écolâtre Pierre Wichman chargé de l’enseignement à la collégiale toute proche et détenteur d’une Bible du Moyen Age, qu’Erasme voulait consulter pour finir la 3e édition du Nouveau Testament.

Au centre de la belle cour pavée, nous pouvons admirer cette demeure qui est à la charnière de deux époques : au donjon bourguignon, carré et tout en hauteur, percé de petites fenêtres, le chanoine Pierre Wichman avait fait ajouter en 1515 une spacieuse maison bâtie dans le style Renaissance flamande –toute en longueur et éclairée par de grandes fenêtres. De l’intérieur, vous remarquerez d’ailleurs un saisissant effet de perspective : l’espace entre les fenêtres allant en s’amenuisant vers la somptueuse cheminée et nous donnant ainsi l’illusion d’une fuite en avant comme dans les tableaux de la Renaissance (par exemple chez Andrea Mantegna, qui a travaillé les effets de profondeur).

En faisant le tour de la demeure, vous découvrirez, donnant à l’arrière, un beau jardin de plantes médicinales – qu’on appelait à l’époque les simples. Il fut dessiné par le paysagiste René Pechère, auteur des jardins du mont des Arts, et il est orné d’une centaine de plantes qui traitaient (et traitent encore) les affections comme les maux de tête, les maux de ventre, la tension, la diarrhée ou la goutte dont mourut Erasme en 1536.

A l’intérieur de la maison, tout est d’époque et respire la Renaissance à plein nez. Laissez-vous guider au fil des pièces, de bahut en bahut et de tableaux en tableaux qui appartiennent au XVIe siècle. Dans la salle Renaissance, là où l’effet de perspective nous surprend, nous serons surpris en effet par un tableau de Peter Huys, La Tentation de saint Antoine : on y voit le saint homme soumis aux tentations de la chair qu’incarne, sous ses yeux, une femme nue escortée de ses suivantes qui l’aident à se baigner dans une mare nauséabonde. Tout autour s’agitent les monstres de l’enfer. Si on les écoute, on se fera percer l’oreille par la flèche de Dieu.

Vision effrayante qui terrorisait les bonnes âmes de l’époque et qui a trouvé maintes adaptations chez les peintres, notamment chez Jérôme Bosch dont on verra, dans la même salle, l’Adoration des Mages. Ces tableaux nous ont été commentés avec finesse et un rare don de l’observation par Jean-Pierre Vanden Branden, conservateur honoraire de la Maison d’Erasme, qui continue de répandre son savoir à l’âge de 95 ans (voir son livre récemment paru, Erasme, au cœur d’un nouvel humanisme).

On finira la visite par le cabinet de travail d’Erasme, qui a composé une de ses œuvres majeures, Le Nouveau Testament, et une vingtaine de lettres sur l’écritoire près de la fenêtre. Il était acharné au travail et s’y tenait debout, dès six heures du matin, car debout il pouvait mieux se concentrer sur sa matière, réservant l’après-midi à ses promenades et aux entretiens avec les amis qui venaient le voir. Vous verrez à l’étage ses ouvrages censurés par l’époque de mille et une manières.

Erasme, le prince des humanistes

Qui était donc ce vieillard affable, ou feignant de l’être, qu’on voit sur la toile de Félix Cogen dans la première pièce de la demeure, dite Chambre des rhétoriqueurs ? Erasme est assis dansunfauteuil, avecsabarrettenoiredeprêtreetsalonguerobe de laine, et il converse avec les notables de la ville de Bâle où il est venu finir ses jours. Des jeunes gens, ses famuli, notent scrupuleusement ses propos. Derrière lui et au fond du tableau, on aperçoit les deux frères imprimeurs, les Froben qui l’ont accueilli. L’un d’eux, assis derrière le fauteuil, relit les notes de Désiré Erasme de Rotterdam.

Malgré son prénom, Erasme n’était pas du tout désiré quand il naquit en 1467 ou 1469. Et il n’était pas « aimable » non plus (du grec erasmios), comme on peut le découvrir dans Le Manuscrit de la Giudecca, le roman d’Yvon Toussaint qui nous raconte sa vie d’errance à travers l’Europe. Fils illégitime d’un prêtre médecin, il s’appelait en réalité Geert Geerts, Gérard, fils de Gérard.

Il entre au couvent de Steyn près de Gouda, où il est ordonné prêtre à 20 ans. Connaissant très bien le latin (il a écrit la première méthode Assimil avec ses Colloques), Erasme devient le secrétaire particulier de l’évêque de Cambrai, Henri de Berghes, grâce à qui il pourra voyager aux Pays-Bas, faire des études à Paris (il étudie le grec au Collège de Montaigu) et se fixer un temps à Bologne, en Italie, où il assiste au triomphe du pape Jules II.

C’est en revenant de Bologne à cheval, sur la route qui le conduisait en Angleterre, qu’il rédigera les premières pages d’un ouvrage qui fera sa renommée, l’Eloge de la Folie. Vaste satire de la société où il s’en prend aux superstitions de l’époque, aux grands du monde qui usent et abusent de leur autorité, et à tous ceux qui profitent lâchement de la faiblesse d’autrui. Satire toujours d’actualité.

En Angleterre, où il enseigne le grec, il se lie d’amitié avec Thomas More, l’auteur de l’Utopie. A Louvain, chez nous, il fonde le Collège des Trois Langues dans lesquelles la Bible est écrite, d’abord en hébreu, puis en grec et enfin en latin. Il y poursuivra la traduction, du grec en latin, du Nouveau Testament avec son commentaire. Ceci lui vaudra la rancœur de ses collègues, car il touchait au texte de la Vulgate de saint Jérôme, dont on voit le portrait au-dessus de la cheminée de la salle Renaissance : le saint se gratte la tête et il indique un crâne, semblant dire « Qui sommes-nous pour faire la leçon aux autres ? » dans un contexte funèbre. Le contexte de l’époque.

C’est la raison pour laquelle, en 1521, Erasme doit fuir l’université de Louvain. Il se réfugie un moment dans la maison de Pierre Wichman qui détenait, disions-nous, un exemplaire précieux de la Bible. Il y mettra la dernière main à la troisième édition du Nouveau Testament, avant de quitter définitivement les Pays-Bas pour s’installer à Bâle, chez l’imprimeur Jean Froben qui avait déjà édité plusieursde seslivres. Il ne reviendra pluschez nous malgré l’invitation pressante de Charles Quint dont il fut le conseiller. Par son abondante correspondance avec les humanistes de la Renaissance (son ami Guillaume Budé, par exemple), par sa tolérance d’esprit envers chacun, par son érudition remarquable, Erasme fut certainement le prince des humanistes comme on le surnomma plus tard. Par-dessus tout, il détestait la guerre et la rupture religieuse qui sepréparait entre catholiques et protestants, entre le pape et Luther au XVIe siècle. Il disait notamment : Bellum dulcissimum est inexpertis, la guerre n’est très douce que pour ceux qui ne la font pas ! Cela fait mouche aujourd’hui encore.

Plus d’informations sur le site www.erasmushouse.museum ou en téléphonant au 02/521 13 83. Adresse : 31 rue du Formanoir à 1070 Anderlecht.

Michel Lequeux

EXPOSITION : FLORENCE HUENS

Après avoir obtenu à Bruxelles le diplôme de Régendat en sciences, Florence Huens a travaillé pendant une quinzaine d’années dans le secteur pharmaceutique. Toutefois, plongée dans le milieu artistique depuis sa plus tendre enfance, elle n’a pu résister à l’envie de marcher sur les traces de son père, qui était artiste peintre. Elle a changé de cap et s’est lancée, non dans la peinture, mais dans les collages. Cette technique consiste à réaliser une création artistique en employant divers matériaux, plats ou non plats. Pour sa part, elle se contente d’une paire de ciseaux, d’un pot de colle et de vieux magazines. Si les moyens sont modestes, le résultat est étonnant de richesse, parfois fulgurant. Et pour cause, Florence est une artiste bouillonnante qui a toujours une émotion ou un message à transmettre. Elle a une pensée profonde et un esprit empreint de fantaisie et de fantasmes. Comme un metteur en scène, elle pense en images. Ses créations sortent des tripes, elles sont parfois étranges, difficiles à comprendre, mais justement l’étrangeté est un élément riche et important dans l’expression artistique. En l’occurrence, cette richesse un brin canaille a séduit certains esprits libres dans le milieu des arts. Cela lui a permis d’exposer ses collages dans diverses galeries, entre autres à Bruxelles, à Barcelone et à Zurich.

De quelle manière vous est venue l’idée de faire des collages ?

J’avais vingt-cinq ans lorsque j’ai réalisé un peu par hasard mon premier collage. Il se fait que j’avais amassé chez moi des piles de vieux magazines dont j’étais sur le point de me débarrasser. Distraitement, j’y ai jeté un dernier coup d’œil, j’en ai feuilleté quelques-uns et, tout à coup, j’ai été frappée par la richesse des couleurs de certaines illustrations.Ace moment-là, il s’est passé quelque chose d’important en moi, une sorte de révélation, et j’ai été prise d’une forte inspiration. Je me suis munie d’une paire de ciseaux avec lesquels j’ai découpé des morceaux de papiers que j’ai ensuite assemblés.

Que représentait ce premier collage ?

Il représentait une coccinelle voletant dans une zone industrielle.

Pourquoi une coccinelle ?Avez-vous une tendresse particulière pour ces coléoptères ?

Tendresse, c’est le mot juste ! En effet, quand j’étais encore très jeune, je me rappelle qu’une fois je me trouvais dans la cuisine avec mon père. Ce jour-là, il faisait un temps radieux et la fenêtre était grande ouverte. Unepetitecoccinelleest venueseposersurl’undesesdoigts.Loindelachasser, ilm’aexpliqué qu’en l’observant, je découvrirais la beauté de la vie. Cette phrase de mon père m’a beaucoup touchée et restera gravée à jamais dans ma mémoire. C’est donc tout naturellement que j’ai pensé à la coccinelle pour ce premier collage.

Pourquoi avoir représenté la coccinelle dans une zone industrielle ?

C’est une question délicate et plus intime qu’il n’y paraît. A cette époque, je n’avais pas à me plaindre car j’habitais une belle maison, j’avais la chance d’avoir un très bon travail et sur le plan de la vie privée, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, peut-être même trop bien. C’est justement le point délicat, je ne pouvais pas clairement m’expliquer ce « trop bien », j’avais parfois le sentiment d’être prisonnière et de vivre dans une cage dorée. Alors la petite coccinelle est venue à la rescousse. Je l’ai fait voleter là où la fantaisie me poussait, y compris dans les zones industrielles, qui ne sont pas des lieux paradisiaques. Justement ça me plaisait d’errer çà et là, même dans un environnement crasseux et dans le vacarme des machines. Inutiledepréciserquelacoccinelle, c’étaitmoi !Cepremier collage, c’était ma façon d’échapper à cette vie trop bien réglée qui à cette époque m’opprimait sourdement.

Quelle est votre formation artistique ?

Je n’ai fréquenté aucun cours, je ne suis entrée dans aucune académie. Ma démarche est totalement autodidacte. Je suis sensible à de nombreuses formes d’art et j’aime particulièrement la photographie et le graphisme. Techniquement, mes compositions reposent sur le découpage de photos, ce qui permet d’aborder divers thèmes comme l’oppression, le désir, l’insouciance, la folie de vivre, l’envie de se lâcher… Je remarque que ces tableaux étonnent ceux qui les regardent, peut-être parce qu’ils racontent des histoires faites pour attirer leur attention, peut-être aussi parce qu’ils sont comme un clin d’œil à leurs préoccupations ou à leurs souvenirs. Une fois ces morceaux de papier assemblés et collés, c’est une véritable scène qui plonge le spectateur dans une ambiance parfois vibrante d’émotion. A lui de saisir le message que j’essaie de faire passer.

Personnellement, qu’est-ce le collage vous a apporté ?

Il y a toujours en moi la petite coccinelle qui me pousse là où elle veut, notamment vers la liberté de faire n’importe quoi, d’aller n’importe où, de me lancer sur n’importe quel sujet. Bref, mes collages me permettent d’extérioriser tout ce que je ressens fortement. Ils montrent ce qui peut me faire plaisir. Si j’ai envie d’évoquer la sensualité ou le désir sexuel, je le fais sans la moindre inhibition.

Est-ce qu’avantd’entreprendrequoiquece soit, vous réfléchissez au type decollagequevousallez faire ?

Quand je commence un collage, je ne sais jamais comment il sera terminé, à moins qu’il ne s’agisse d’une commande. Je me laisse aller au gré de ma sensibilité, de mon imagination et de mes fantasmes. Ceci dit, dans tous les cas, je commence par rechercher et assembler des couleurs. Dès lors, chaque tableau va signifier quelque chose que j’ai envie de partager avec les autres. Et tant pis s’ils sont choqués !

Les collages de Florence Huens seront exposés à Espace Art Gallery du 2 au 25 août 2024. Plus de détails sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Propos recueillis par Martin Meyer

GUIGNOLET DANS LE PARC

Comme chaque année, les petits ne sont pas oubliés durant les longues vacances d’été et la Compagnie des Cœurs de Bois les invite à les rejoindre dans le Bois de La Cambre, pour découvrirles nouvellesaventures deGuignoletet de ses amis. Deux spectacles ont été planifiés pour juillet et deux autres pour août (dont nous vous parlerons dans notre prochaine édition). Pour celles et ceux que les spectacles de marionnettes à gaine intéressent, les représentations se déroulent à 15 heures (ouverture de la grille à 14 heures 45) du mercredi au dimanche en juillet et août. Il s’agit de spectacles en plein air (couverts en cas de pluie) et accessibles à tous à prix libre et sans réservation. Deux spectacles sont proposés en août. Un. « Guignolet et l'Anniversaire de la Princesse ». Afin de célébrer en fanfare l'anniversaire de sa fille chérie, la Princesse Cunégonde, le Roi veut lui offrir un coffret de bijoux. Il confie à Guignolet la tâche d'aller chercher le cadeau chez le bijoutier royal et de le rapporter au palais. Dans le même temps, Nestor, le Grand Chambellan, est chargé d'organiser la fête, tout en veillant à appréhender le voleur qui sévit dans le château. Ce spectacle est à découvrir jusqu’au 11 août 2024. Deux. « Guignoletet leDiable ».APar-Ici-Les-Béguines, toutle monde vit dans un bonheur authentique. Tant et si bien que le Diable désespère de trouver une âme à damner. Aucun habitant de ce village n'est venu peupler l’enfer depuis si longtemps ! Il décide donc de passer à l'action pour corrompre Guignolet et ses amis. Ce second spectacle est à découvrir du 14 au 25 août 2024. Il s’agit de représentations écrites pour les enfants et qui s’inscrivent dans la tradition du théâtre de marionnettes. Voyez les informations pratiques sur le site www.guignolet.brussels

Bois de la Cambre - Chemin de l'Ombre à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

PLAISIRS D’ÉTÉ

Après Plaisirs d’Hiver, voilà les Plaisirs d’été qui s’invitent dans la capitale avec une approche scénographique soignée et impactante pour un concept qui fait jour sous la forme d’un grand jardin urbain. L’appellation Plaisirs d’été est une façon de tisser de véritables liens entre les saisons. S’ajoute la volonté de développer sur du long terme un concept dynamique et durable. Plaisirs d’été, tout comme Plaisirs d’hiver, partage le même objectif : faire vibrer en permanence le centre-ville. Retrouvez un univers épatant construit avec des assemblages d’échafaudages verdoyants place De Brouckère. En son sein, des ilots aux ambiances identifiées et personnalisées, une tour centrale autour de laquelle tout gravite, une serre, du gazon réemployable et des plantes à volonté. Un peu plus loin, place Fontainas, voyez une installation en bambou qui se présente telle une ode à l’amitié. Cette forêt se composede plusieursstructures d’arbres reliées entreelles, toutesbâtiessurbase d’unancien principe architectural japonais appelé réciprocité Une des définitions de cette technique est la suivante : Reliés les uns aux autres de sorte que l’un complète l’autre ou est l’égal de l’autre pour constituer une structure de poutres circulaires qui permet à chaque poutre de soutenir la poutre suivante qui elle-même est soutenue par la précédente. Un principe qui traduit parfaitement ce qu’est ou devrait être l’amitié. Une façon agréable de redécouvrir les commerces alentours, de profiter de leur diversité, de profiter d’une terrasse ou d’aller boire quelque chose de rafraîchissant sur le piétonnier ou dans les deux bars de la Place De Brouckère : un rooftop d’un côté et la Terrasse Continental de l’autre. Bien sûr, pour les amateurs, de la musique est prévue, de même que des animations. Attention, cette fête urbaine débute le 26 juillet et se clôture le 18 août 2024 ! Retrouvez la programmation détaillée sur www.plaisirsdete.be Andrea Cerasi

FESTIVAL CLASSISSIMO

Depuis 2007, le festival de musique classique Classissimo relève le défi audacieux de proposer une affiche de haute qualité et accessible à tous. Sa programmation s’adresse autant aux passionnés qu’aux néophytes. A la même saison et de façon récurrente, il revient à Bruxelles pour une nouvelle édition qui se veut à chaque fois exceptionnelle. Durant plusieurs jours, de grands artistes et de grands orchestres de musique classique se produisent dans les plus belles salles de la ville pour offrir des prestations de haute qualité. Classissimo est également un challenge qui consiste à mettre ce type de répertoire à hauteur d’un public lambda et de lui faire découvrir les partitions les plus célèbres, passant du baroque au répertoire contemporain, sans oublier la veine romantique et la musique de chambre. De quoi attirer un vaste panel d’amateurs et de curieux tout en caressant chacun dans le sens du poil, sans flagornerie et en respectant toutes les sensibilités. Les concerts, souvent accompagnés de présentations et d’explications pour mieux comprendre les horizons musicaux, sont présentés dans le magnifique écrin du Théâtre royal du Parc et interprétés par de grands artistes confirmés et de jeunes musiciens dont le talent ne cesse d’impressionner.. Incontournable à Bruxelles, cet événement entend attirer des milliers de passionnés, férus de notes née dans l’esprit de compositeurs qui n’ont rien à prouver, Pour réserver une place, référez-vous au site Rendez-vous du 7 au 13 août 2024toujours au Théâtre Royal du Parc. Référez-vous au site www.classissimo.brussels Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

MEYBOOM

La Fête du Meyboom est une tradition folklorique bien implantée dans la capitale. Elle se concrétise par la plantation d'un arbre. Cet événement est inscrit au patrimoine oral et immatériel de l'UNESCO depuis novembre 2005 et est célébré chaque année pour commémorer un événement historique survenu en 1213, lorsque Bruxelles remporta une victoire sur Louvain. À cette occasion, les Compagnons de StLaurent ont obtenu du duc de Brabant le statut de corporation. En 1308, la guilde a exercé pour la première fois le privilège de planter un arbre, connu sous le nom de Meyboom ou arbre de joie, la veille de la Saint-Laurent. Cette tradition s'est perpétuée au fil des siècles. Cette célébration implique des "porteurs d'arbres" qui amènent l'arbre à un endroit spécifique dans le quartier historique de Bruxelles, autrefois appelé « Bas fonds », et qui s’étendait de la colonne du Congrès jusqu’à la rue Neuve, carré rongé par la pauvreté, la prostitution et les logements insalubres. Tout ce coin de Bruxelles a disparu dans les chantiers qui ont modernisé la capitale. Le défilé coloré et festif suit un itinéraire qui passe par différentes artères importantes de la ville et se termine par la plantation de l'arbre, idéalement avant 17 heures. Cette année encore, le cortège partira dès13 heures 30 rueduMarais, poursuivre unitinéraire précis qui serpentera par la rue Fossé aux Loups, la place de la Monnaie, la rue des Fripiers, la rue de Tabora, la place de la Bourse, la rue du Midi, la rue du Lombard, la rue de l’Etuve pour aboutir à la Grand-Place, où les groupes défileront en ordre strict et en cadence vers 14 heures 45. Ensuite, retour vers le lieu de départ via les rues Chair et Pain, de la Fourche, de l’Evêque, Arenberg et Fossé aux Loups. Cette 716e édition aura lieu le 9 août 2024. Plus d’informations sur le site www.meyboom.be

Sam Mas

GRAND-PLACE : TAPIS DE FLEURS

La Grand-Place de Bruxelles accueillera une nouvelle édition de son célèbre tapis de fleurs. Cet événement, devenu une tradition biennale, transforme la Grand-Place en un véritable jardin fleuri, où des milliers de visiteurs viennent admirer l'œuvre éphémère. Le tapis de fleurs, composé principalement de bégonias, mesure 77 mètres de long sur 24 mètres de large. Chaque édition est unique, avec une création spécifique qui reflète souvent un thème particulier. Les motifs de cette immense fresque florale sont d'abord dessinés grandeur nature, puis reportés sur une feuille plastique transparente et microperforée. Cela permet de guider les bénévoles dans la réalisation précise du motif. Près de 120 volontaires se mobilisent pour installer environ unmillion de bégonias. À raisonde trois cents fleurs par mètre carré, cette prouesse est achevée en moins de quatre heures. L'organisation méticuleuse et l'engagement des bénévoles garantissent la précision et la beauté du résultat final. L'événement attire non seulement les amateurs de fleurs, mais aussi les passionnés d'art et de culture, ainsi que les curieux venant des quatre coins du monde. La Grand-Place de Bruxelles, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, offre un cadre exceptionnel à cette manifestation. Les bâtiments historiques qui entourent la place ajoutent une dimension encore plus spectaculaire à l'installation florale. Ne manquez pas cet événement du 15 au 18 août 2024 sur la Grand-Place de Bruxelles. Que vous soyez un habitant de la ville ou un touriste de passage, le tapis de fleurs est une occasion unique de découvrir la beauté florale et culturelle de notre capitale. Voyez davantage de détails sur le site www.bruxelles.be/tapis-de-fleurs

HIDE & SEEK FESTIVAL

Le Hide & Seek Festival, organisé par l’asbl Musiekpublique, promet d’être un événement musical unique en son genre, avec une série de concerts qui envahissent des lieux insolites un peu partout dans la capitale, offrant aux spectateurs une expérience culturelle inoubliable. La diversité des artistes présents reste impressionnante, servie par une affiche variée qui plaira à tous les goûts musicaux. Les endroits choisis pour accueillir ces prestations sont tout aussi éclectiques, puisque les organisateurs ont déniché des endroits insolites, loin des habituels radars, souvent pas repris dans les guides touristiques, ouvrant les portes de plusieurs musées, de la banque nationale, de la brasserie Surréaliste et, même, du temple francmaçonnique, réaffirmant la promesse de moments magiques et inaltérables. Les places étant malheureusement limitées, il est conseillé de réserver rapidement pour assister aux concerts. Que vous soyez passionné de musique traditionnelle ou simplement curieux de franchir le seuil d’adresses peu banales, Hide & Seek est le rendez-vous estival à ne pas manquer. Venez y vivre des émotions uniques du 18 au 24 août 2024. Voyez la programmation complète sur le site officiel de l’organisateur www.muziekpublique.be

FESTIVALTHÉÂTRES NOMADES

Comme chaque année, Le Festival Théâtres Nomades s’installe à Bruxelles pour une nouvelle édition éphémère qui propose des spectacles originaux et surprenants. De fait, il présente une vitrine dynamique de formes artistiques liées à la scène et aux tréteaux qui sortent des sentiers battus et bousculent les codes traditionnels, avec des performances en plein air. Durant quatre jours, le public se familiarise gratuitement à des représentations aux accents métissés. Rendez-vous incontournable de l’été, ce Festival unique a notamment pour objectif de faire découvrir plusieurs modes d’expression à celles et à ceux qui n’ont pas les moyens ou pas l’envie de payer pour accéder à une salle ou à un chapiteau ou qui, simplement, n’ont jamais été tenté de le faire. Puis, comme il s’agit de vulgarisation et de récréation, les organisateurs ont veillé à l’aspect populaire au moment d’établir leur agenda, en sélectionnant des spectacles drôles, engagés ou poétiques, parfois extrêmement visuels. Cette fois encore, toutes les représentations sont centralisées au Bois de La Cambre, faisant de cet écrin de verdure un cadre idéal pour la culture. Avec une programmation fort éclectique, les amateurs et les curieux peuvent y faire mille découvertes, passant allègrement du théâtre au cirque, des contes aux concerts Les créations de chez nous sont évidemment mises en exergue, ainsi que les jeunes compagnies. A ne pas rater du jeudi 15 au dimanche 18 août 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.festival-theatresnomades

FESTIVAL DES BRIGITTINES

Chaque année, le Festival International des Brigittines propose une véritable exploration des formes scéniques contemporaines et met en avant des langages novateurs, des univers insolites, des formes singulières et originales qui ouvrent les portes de l'imaginaire. Il a pour habitude de rassembler des spectacles qui gravitent autour d'une idée forte ou qui se présentent comme des objets de pensée, d'invention ou de partage fantastique. Les créations sélectionnées sont le fruit d'une démarche artistique originale qui stimule la réflexion et l'émerveillement, dont quelques créations. Le festival se donne chaque année un thème qui permet d'aborder une questionnouvelle etdeproposer unautre regard au spectateur. Des rapprochements sont osés, ainsi que des voies de sensibilité et des pistes de lecture. Le festival entend créer, selon la perception de chacun, des liens entre des spectacles très différents dans leur forme, mais qui abordent des sujets assez similaires. L’édition de cette année se déroulera du 16 au 31 août 2024. Découvrez le programme en ligne sur le site www.brigittines.be Petite rue des Brigittines, 1 à 1000 Bruxelles

LOISIRS : PISCINE EN PLEIN AIR À ANDERLECHT

Pour résister à la canicule, si les degrés grimpent cet été dans la capitale, une nouvelle option rafraîchissante s’offre désormais aux citadins. Beaucoupdegensl'avaient demandée et elle est enfin accessible : une piscine en plein air située à un saut de la station de métro Saint-Guidon. Avec ses dimensions de 17 x 7 mètres, la piscine extérieure du canal d'Anderlecht offre une excellente opportunité denageroudebarbotterdanslesrèglesdel'art. Sur les terrasses aménagées, vous pouvez vous réchauffer après avoir nagé, profiter de l'ambiance conviviale autour de la piscine et vousdésaltéreravecuneboissonfraîchedisponibleaukiosque. Chaqueaprès-midi,lapiscineestouverte à tous, permettant à chacun de se rafraîchir durant les journées estivales.Afin de garantir une expérience agréable et sûre, il est nécessaire de réserver un créneau horaire en ligne. Cette démarche assure une gestion optimale de l'affluence et un confort maximal pour tous les nageurs. Cette piscine en plein air présente tous les aspects d’un endroit récréatif et plaisant, pensé pour répondre au souhait des habitants de disposer de ce qu’on nommait il n’y a pas si longtemps solarium, idéal pour se rafraîchir et passer du bon temps en famille ou entre amis. En offrant un espace de baignade sécurisé et agréable à la limite de Bruxelles, elle permet aux citoyens de profiter des joies de la natation sans les tracas des longs trajets. Les installations sont conçues pour répondre aux besoins des personnes de tous âges et de tous niveaux, avec une attention particulière portée à la sécurité et au bien-être des utilisateurs. En plus de ses dimensions confortables, la piscine est légèrement en retrait des grands axes routiers, offrant un havre de relaxation en pleine ville. Les enfants y trouveront également leur bonheur avec une zone spécialement aménagée pour eux. Alors, cet été, ne laissez pas les grosses chaleurs vous étouffer et profitez de cette alternative idoine. Référez-vous au site www.flow.brussels

Pont Pierre Marchand à 1000Anderlecht

MINIGOLF ÀANDERLECHT

En 1956, l'Administration communale d'Anderlecht a implanté un minigolf dans le quartier Marius Renard, situé dans un îlot triangulaire entre l'avenue Guillaume Stas-sart, le boulevard Théo Lambert et la rue Claude Debussy. Inauguré le 19 septembre 1959, il comprend dix-huit pistes en terre battue aménagées dans un jardin pittoresque agrémenté de bosquets, de rocailles et de parterres, parfait pour un moment de détente en famille ou en compagnie d’amis. Bien entendu, les écoles l’apprécient particulièrement pour une sortie avec leurs élèves. Sa totale rénovation en 2016 en fait aujourd’hui l’un des terrains les plus courus de la capitale, On l’ignore souvent, mais le minigolf servait au départ pour s'essayer avant de se lancer dans le golf traditionnel et permettait également aux femmes de pratiquer ce sport alors réservé uniquement aux hommes. Le mini-golf est également appelé golf miniature. Comme son aîné, il réclame adresse et précision. Le jeu consiste à expédier une balle dans un trou à l'aide d'un club parfois nommé putter. Assurément, cette version se joue sur un parcours beaucoup plus court que celui de son grand frère, avec des obstacles qui s’intensifient et se multiplient àmesure que les joueurs progressent. Leminigolf d’Anderlecht est accessible au public d’avril à septembre de 13 à 20 heures les mercredis, samedis et dimanches hors congés scolaires et du mardi au dimanche aux mêmes heures durant les congés scolaires. Si cela vous tente pour occuper les enfants pendant les congés d’août, voyez davantage d’informations sur le site www.anderlecht.be/fr/minigolf

Rue Van Lint, 6 à 1070 Bruxelles

Sam Mas

LE MUSEE CONSTANTIN MEUNIER

Trop peu connu, le muséeConstantin Meunier fait partie de ces pépites dont regorge la capitale. A cinq minutes à pied de l’abbaye de la Cambre et à un saut de la chaussée de Waterloo, il abrite dans l’ancienne maison du sculpteur près de cent cinquante œuvres (sur leshuitcents que possèdent les Musées des beaux-arts de Bruxelles) produites durant la seconde période de son existence, époque où il s’est exclusivement intéressé au monde ouvrier.

Né à Etterbeek le 11 avril 1831, Constantin Meunier se sent très tôt attiré par le monde des arts. Afin d’acquérir une formation pratique, ils’inscrit à quatorze ans à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et suit les cours du sculpteur Louis Jéhotte, féru d’académisme romantique, alors en vogue. Des cours du soir à l’Institut Saint-Luc le mettent en présence de Charles de Groux, qui lui fait découvrir le réalisme de Millet et de Courbet. Le choc frontal apparaît comme une révélation. Désormais, le jeune homme sait qu’elle voie il compte suivre et devient un ardant défenseur de la libre observation de la nature. Il abandonne totalement la sculpture et réalise des toiles basées sur des sujets historiques, qu’il affectionne particulièrement. En 1862, il épouse la pianiste française Léocadie Gorneaux. Deux filles et deux fils naissent de leur union. Conscient de ses nouvelles responsabilités, il accepte un poste d’enseignant à l’Académie de Louvain, tout en poursuivant son œuvre personnelle. Au milieu de l’année 1870, il découvre les conditions de travail des ouvriers et est fasciné par ceux qu’il surnomme les héros de la révolution industrielle. Il se remet à la sculpture. En 1881, il envoie à l’Exposition de Paris un fusain baptisé « Lassitude », qui représente un travailleur exténué. Vivement salué par la critique, il n’entend plus lâcher son inspiration et s’évertue à parcourir le pays, pour exalter le métier de ceux qui se donnent corps et âme à leur profession. La verrerie du Val-Saint-Lambert, les hauts fourneaux de Cockerill, les briqueteries de Boom, les docks d’Anvers, … il se trouve sur tous les fronts, un carnet de croquis à portée de main. Xavier Mellery et Camille Lemonnier l’accompagnent régulièrement dans ses périples. Le succès frappe à sa porte et les commandes affluent. Son nom devient signe de qualité. Paris et Berlin lui déroulent un tapis rouge. L’argent coule à flot et lui permet de concrétiser un rêve : bâtir un atelier sur un terrain qu’il a repéré à Ixelles, commune prisée par les artistes. Dès 1899, l’édification débute selon les plans tracés par l’architecte bruxellois Ernest Delune. La consigne est simple : pas de fioritures inutiles, une sobriété destinée à ne pas le distraire de sa vocation artistique et à ne pas le pousser à l’embourgeoisement. En 1990, il quitte son domicile d’Etterbeek et prend possession de la maison dont il a suivi toutes les étapes. De nombreuses connaissances vivent dans le quartier : Anna Boch, Théo Van Rysselbergh, Isidore Verheyden, etc.

L’agencement correspond à celui d’une maison classique, avec trois pièces qui s’enfilent, un beau jardin et un atelier imposant surmonté d’une toiture en verre. Pour des raisons pratiques, l’artiste a fait ultérieurement construire un long corridor qui reliedirectement lebâtiment principal àl’atelier. D’une quarantaine de mètres, ce dernier empiète forcément sur une partie de la superficie du jardin. Il est d’ailleurs raconté que c’est dans ce corridor que l’artiste est retrouvé mort en 1905, terrassé par une crise cardiaque.

Transformé en musée, la maison permet de se rendre compte des conditions d’existence et de travail du sculpteur durant les dernières années de sa vie : celles de la reconnaissance et delafortune. Malgrédescommandesémanantdetoutesparts et un train de vie qui s’est considérablement amélioré, ConstantinMeunier a toujourssugarder latête bienchevillée

sur les épaules, ne s’engageant jamais dans des dépenses inutiles et refusant d’oublier les années de vaches maigres

Aujourd’hui, lamaisonaconservésonesprit d’époque,avecunefaçadequi possèdedecharmantsmotifs ornés de portraits de profils d’enfants. Dans l’ancien salon et salle à manger du rez-de-chaussée ont été réunies des peintures illustrant les principaux thèmes de son œuvre. La pièce centrale est occupée par une immense toile intitulée « L’enlèvement du creuset brisé » et qui témoigne de son intérêt pour le monde de l’usine, bien qu’il n’ait jamais été métallurgiste ou mineur. Le corridor est aménagé en galerie de dessins, où l’on peut admirer des croquis d’après nature, des études préparatoires, des fusains et des photographies du propriétaire. Quelques huiles ne traitant pas du monde du travail sont exposées dans une pièce attenante à l’atelier. Parmi elles, des scènes populaires espagnoles (effectuées lors de son séjouràSéville)et desreprésentationsmythologiquesinspiréesparlesopérasdeRichardWagner. Quant aux pièces monumentales, elles ornent l’atelier, qu’il s’agit de sculptures ou de bas-reliefs très représentatifs de son style. L’occasion également de découvrir des maquettes inachevées, un moyen efficace pour se rendre compte de la gestation de son travail. Aujourd’hui, seul le rez-de-chaussée est accessible au public, les étages ayant été loués à des personnes extérieures. L’accès au Musée Constantin Meunier est entièrement gratuit et les visites peuvent être effectuées du mardi au vendredi de 10 à 12 et de 13 à 17 heures. Plus de détails au 02 648.44.49

Rue de l’abbaye, 59 à 1050 Bruxelles

Daniel Bastié

BUBBLE WORLD IMMERSIVE

Bubble World se veut une expérience immersive qui joue sur les sensations et qui transporte les participants dans un monde de bulles magiques et éblouissantes. L’opportunité de quitter le macadam des trottoirs et de se plonger dans un monde extraordinaire. L’idée a été conçue pour celles et ceux qui ne partent pas en vacances ou quiveulent s’ypréparer avec un avant-goût de relaxation.Tout a été conçu pour chatoyer et illuminer le regard. Des bulles translucides flottent gracieusement dans les airs pour façonner une ambiance agréable conçue dans le but de titiller les sens, avec une musique douce qui enveloppe pour davantage de bien-être et de tranquillité. Tout au long du parcours, de multiples arrêts ont été prévus, question de ne pas laisser l’un ou l’autre en rade. Bien entendu, des jeux de lumière réchauffent les espaces, passantpartoutelalongueurd’un nuancier, avec descontrastesoudes dégradés. Chaque étape devient de la sorte une nouvelle aventure, dont chacune porte un nom évocateur ou/et mystérieux : la pièce infinie, le portail aux bulles, le salon de la beauté virtuelle, le Bubble effect, le bain moussant, l’océan à bulles, le ciel nuageux, le hall aux leds, l’escapade aux ballons, … Un super endroit qui plaira avant tout aux enfants, même s’il s’agit d’une adresse parents admis. Une expérience à vivre à Tour et Taxis jusqu’au 31 août 2024. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.bubble-planet.com

Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

Andrea Cerasi

FESTIVAL L’AFRIQUE EN COULEURS

Plongez, le temps d'un week-end, dans une immersion africaine exceptionnelle. Le festival L’Afrique en Couleurs est devenu un rendezvous incontournable et réunit des artistes et des créateurs de tous horizons, prêts à vous faire vibrer au rythme deleurs performances, concerts et autres spectacles époustouflants. L’Afrique en Couleurs est bien plus qu’un événement culturel, mais une célébration de la diversité et de la richesse du continent africain. Laissez-vous séduire par la gastronomieafricaine, richeet variée, quiseramise à l’honneur tout au long de ces deux jours. Des stands gourmands proposeront des spécialités culinaires venant de chaque coin de l’Afrique, du Sénégal à l'Éthiopie, en passant par le Maroc et l’Afrique du Sud. Une occasion unique de découvrir des saveurs inédites et authentiques qui raviront vos papilles. Les plus jeunes ne seront pas en reste avec des espaces dédiés aux enfants, où ils pourront s’initier à des activités ludiques et éducatives inspirées de la culture africaine. Des conteurs venus de différents pays partageront des histoires et des légendes, transportant petits et grands dans des mondes imaginaires fascinants. Ce festival est de retour pour sa neuvième édition du 31 août au 1er septembre 2024 à Tour & Taxis. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.tour-taxis.com Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

EXTENSION DE L’ŒUVRE D’HAMSI BOUBEKER À LASTATION LEMONNIER

L'artiste bruxellois Hamsi Boubeker vient de signer un nouveau contrat avec la Direction Infrastructure desTransportsPublicsdeBruxelles-Capitale pourl’extensiondel’œuvre existante Les mains de l’espoir dans la station de pré-métro Lemonnier. Cet espace dédié à la paix et aux valeurs humaines est devenu au fil du temps unlieu de réflexion qui sert les élèves des écoles, lesjeunes d’associations diverses, ainsi que le public en général. Rappel. En 1999, l’artiste a été choisi par un jury d'experts de la Commission Artistique des Infrastructures de Déplacement de la Région de Bruxelles-Capitale en matière d'intégration artistique dans l'espace public pour donner une âme à la station Lemonnier, empruntée par une grosse partie des usagers de la Stib lorsqu’ils se rendent ou quittent la gare du Midi. Il a décidé d’accepter la proposition et a choisi de travailler à partir des silhouettes de mains appartenant à une quarantaine de ses amis. Des silhouettes dont chacune possède une identité et une histoire bien particulières. Avant d’être sérigraphiées par la société Polyvision sur tôle émaillée, les mains ont été tracées à l’encre de Chine sur papier et décorées de motifs kabyles, auxquels s’ajoutent d’autres librement imaginés par l’artiste, sorte de variations personnelles à partir de thèmes traditionnels. Il s'agit donc d'une véritable création, entreprise facilitée par l’emploi de l’ordinateur qui permet d’expérimenter de multiples possibilités combinatoires, avant d’aboutir à la composition définitive. Actuellement, plus de quatre-vingts œuvres d'art décorent les stations de métro et prémétro du réseau de la Stib, signées entre autres Paul Delvaux, Hergé, Roger Somville, Stephan Vanfleteren, Pierre Alechinsky, Jean-Michel Folon et Françoise Schein

Sam Mas

LIRE DANS LES PARCS

Depuis plusieurs années, “Lire dans les parcs” pointe le bout du nez alors que les enfants profitent des vacances d’été et permet à tous les amateurs de lecture de profiter de la belle saison pour découvrir des livres dans les espaces verts de notre belle capitale. Cette opération, organisée au mois de juillet et en août dans de nombreuses villes, créé une zone de détente et de partage autour de l’univers livresque. À Bruxelles (comme ailleurs !), cette initiative propose une programmation riche et variée pour les petits et les plus grands en compagnie de bibliothécaires qui se métamorphosent en conteurs ou en lecteurs. Question de donner accès à la lecture autour de jeux ou d’échanges cordiaux. Plusieurs fois parsemaine, ilsdébarquent dansunparcmunis d’une ou de plusieurs caisses d’ouvrages. Ensuite, ils invitent les jeunes à en choisir quelques-uns pour, ensemble, les feuilleter et aller à la rencontre de chaque récit. Bien installés sur un banc, undrap tendu àmême le sol oudans l’herbe, l’activité peut débuter, entraînant chacun dans des univers imaginaires où planent des souffles d’aventure, de fantaisie ou d’humour. Cette initiative 100% gratuite est ouverte à tous et vise à familiariser le public avec les bibliothèques, à partager des coups de cœur littéraires ou d’entamer une discussion. Cela se déroule jusqu’au août 2024.Découvrez le planning notamment via le site www.bruxelles.be/lire-dans-les-parcs Louis Strabels

FOIRE DU MIDI

On le sait, la Foire du Midi est un événement fédérateur qui a lieu chaque été dans la capitale et qui est considéré comme l'une des plus grandes foires de Belgique. Elle attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Elle se déplie sur le boulevard du Midi, entre la porte d’Anderlecht et la Porte de Hal. Véritable institution, elle possède une longue histoire. Fondée en 1880, lorsque le Conseil Communal a décidé que les trois kermesses qui se déroulaient simultanément à la Grand Place, à la place des Martyrs et au Marché-aux-Grains seraient réunies dans un même lieu début juillet. En parallèle, un comité de commerçants a été mis sur pied pour évaluer les retombées de ce nouvel événement. Très vite, l’organisation a gagné en popularité avec des forains de plus en plus nombreux pour solliciter un emplacement. Depuis, laFoire du Midi attire tousles amateurs avec des attractions de plus en plus impressionnantes dignes de Walibi, qui font du coude-à-coude aux classiques pêche aux canards, jeux de massacre, tir à la carabine, labyrinthe de miroirs et maison hantée. Bien entendu, le palais des promeneurs n’est pas oublié avec les habituelles barbes à papa, les frites nationales, les pommes d’amour et les gaufres. Cette année encore, la Foire du Midi reprend ses quartiers jusqu’au 18 août 2024. Soyez de la fête, en abandonnant vos petits et grands tracas à la maison ! Plus de détails sur le site officiel de l’organisateur www.foiredumidi.brussels

André Farago

THÉÂTRE : VENISE SOUS LANEIGE

Entraînée par son compagnon avec lequel elle vient de se disputer, Patricia arrive furieuse à un dîner entre amis, où elle ne connaît personne. Silencieuse et boudeuse, elle est rapidement prise pour une étrangère. Amusée par la situation, elle décide de ne rien dire pour entretenir le malentendu. Ce quiproquo va faire voler la soirée en éclats. « Venise sous la neige » est une comédie dynamique et savoureuse signée Gilles Dyrek et basée sur un énorme malentendu. On est immédiatement pris au jeu en observant ces deux couples si différents, dont l’un semble tout droit sorti du célèbre « Dîner de cons ». Les interactions sont marquées par des déchirures amoureuses et des déclarations de mariage inattendues. Au fil de la soirée, les rôles s’inversent, et les catastrophes hilarantes s’enchaînent, créant un tourbillonde riresetde surprises. Lespersonnages évoluent dansuntourbillondesituationscocasses, dévoilant leurs failles et leurs forces. Patricia, en particulier, joue un rôle central, son silence initial déclenchant une série de quiproquos de plus en plus absurdes. La soirée, qui devait être une simple réunion amicale, se transforme en un chaos joyeux, où les vérités éclatent et les masques tombent. Entre humour et émotion, « Venise sous la neige » propose un divertissement irrésistible qui ravit le public jusqu’à la dernière minute mené parArnaud Van Parys, Séverine De Witte, Marie-Sylvie Hubot et Marc Laurent sous la direction de MartineWillequet. Ils seront à applaudir au Karreveld le 11 août 2024. Plus de détails sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

Sam Mas

SPECTACLE : ITALIE-BRÉSIL 3 À 2

Minute par minute, Fabrice Piazza et Emmanuel Baily à la guitare donnent corps au savoureux texte de Davide Enia et vous font revivre ce moment « historique » qui emportera les fans de foot mais pas que! Un récit haut en couleur, dans la pure tradition d’un théâtre de narration. Une chronique d’un match de football épique à travers le prisme d’une famille sicilienne. Écrit par l’acteur palermitain Davide Enia, Italie-Brésil 3 à 2 est un compte-rendu “épi-comique” et très personnel. Le récit d’un exploit héroïque, d’un match de football légendaire, joué par l’équipe nationale italienne lors dela Coupedu monde 1982. Cette épopée se mêle aux histoires étonnantes d’une famille de Palerme, d’une famille italienne normale rivée à la télévision, unie par un maillot bleu contre les Martiens du Brésil, contre le destin. Au travers une chronique familiale sicilienne où le fanatisme, la ferveur mais surtout la mauvaise foi et les superstitions italiennes sont présentes, au travers des souvenirs de l’auteur qui avait 8 ans en 1982, c’est une écriture savoureuse, un récit haut en couleurs, drôle et poignant qui est raconté, et qui donne la mesure de l’importance que peut avoir le football sur ceux qui en sont fous, mais aussi sur ceux qui sont

emportés tous les quatre ans par la liesse de tout un pays. Une performance à découvrir au Karreveld les 13 et 14 août 2024. Vous trouverez tous les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

THÉÂTRE : MAURICE TILLIEUX

Par excellence, la bédé reste une forme d’art incluant une pincée de surréalisme à la belge et dont les dessinateurs, comme Hergé ou André Franquin, sont connus du grand public. Maurice Tillieux dont la vie est à la base de la pièce se place parmi les plus grands du genre. Célèbre, fêté, adulé mais surtout… il est différent de ses confrères ! Tout jeune, il rêve d’une vie de marin et fait des études pour devenir aspirant-officier en mai 1940 ! Contraint de se cacher de l’ennemi, il concrétise ses aventures sur papier au lieu de les vivre surles océans.Après l’écriture d’unroman, il se tourne vers le dessinet entre comme employé administratif à mi-temps chez « Bimbo » magazine. Exploité sans fin par le propriétaire, un stagiaire lui propose de faire des choses différentes. Devenu père de famille, il hésite, mais finit par se lancer … On lui doit des travaux tels que le série Jess Long, Tif et Tondu, des albums de Natacha et bien d’autres. Des madeleines de Proust pour les enfants d’hier et d’avant-hier qui ont, depuis, bien grandi ! Cette pièce a été conçue comme un hommage poignant à la vie et l’œuvre remarquables du maître du récit policier d’humour et d’atmosphère qui, fin des années 60, régnait sur le Journal Spirou. La pièce rappelle également que la créativité et l’innovation demeurent des qualités précieuses mais pas toujours récompensées à leur juste valeur. Le texte se joue dans les deux langues nationales : un mélange. Nederlands/Frans door elkaar ! Rassurez-vous, la combinaison des langues, de la mise en scène et du jeu permettentdesuivreparfaitement letoutmême sans connaître l’autre langue. Marc Weiss, Yoeri Lewijze et Sam Brosens sont à applaudir au Karreveld les 26 et 28 août 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

THÉÂTRE : LADIES NIGHT

Nord de l'Angleterre, années 80. Une ville ouvrière subit de plein fouet la crise de la métallurgie et devient victime de la précarité économique. Son horizon se limite aux usines désaffectées et aux friches industrielles. Parmi les habitants, Gaz, séparé de sa femme et récemment chômeur, Gaz se débrouille comme il peut pour conserver l'affection de son fils. Dans ce quotidien plutôt terne, la venue des Chippendales, un groupe de strip-teaseurs, crée l'événement. Le succès phénoménal de ces messieurs inspire à Gaz une idée des plus saugrenues : monter son propre spectacle de déshabillage progressif. Aidé par un copain, il se lance dans l’audition de postulants afin de recruter les membres de la fine équipe et organiser les premières répétitions dans un hangar. Le casting s'avère un défi, mais progressivement, une équipe hétéroclite se forme. Chaque membre apporte son lot de problèmes personnels et de complexes. Un ancien contremaître cache sa situation financière désastreuse à sa femme. Un ex-gardien de sécurité dépressif, trouve un nouvel espoir dans le groupe. Un homme plus âgé est déterminé à prouver qu'il peut encore séduire. Tous sont à l’avenant de cet échantillon de lover boys ! Les répétitions s’avèrent laborieuses et ponctuées de moments de doute et de découragement. La synchronisation des mouvements laisse à désirer et les corps malhabiles des apprentis strip-teaseurs peinent à exécuter les chorégraphies sensuelles. Cependant, au fil du temps, une camaraderie sincère naît et ils se mettent à partager leurs peurs, leurs espoirs et leurs rires, se soutenant mutuellement dans cette entreprise audacieuse. L'objectif ultime est de réaliser une performance mémorable qui leur permettra non seulement de gagner un peu d'argent, mais surtout de retrouver leur dignité perdue. Le jour de la représentation approche et, naturellement, le stress monte. Les doutes persistent, mais la détermination collective l'emporte. Devant une salle comble, les six amis se lancent dans leur numéro avec une énergie et une sincérité désarmantes. Cette pièce a fait les belles heures du cinéma sous le titre « Full monty », acclamé par la presse en 1997. Cet immense succès théâtral nous plonge dans l’univers réaliste d’une société́ en crise et nous entraine dans une situation de plus en plus décalée avec des dialogues toniques empreints d’humour et de dérision. Il est à voir ou à revoir au Karreveld jusqu’au 20 août 2024. Référez-vous aux modalités pratiques sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

THÉÂTRE : LE FACTEUR CHEVAL OU LE RÊVE

Né au siècle dernier, Ferdinand Cheval, surnommé « Le facteur Cheval », a passé plus de trois décennies à construire une sorte de palais extraordinaire, tout seul, avec ses mains, ses outils rudimentaires et sa brouette.Aujourd’hui, la plupart des gens le qualifient encore parfois de fou, mais sa folie tenait du génie. Il devientàl'âgedetreizeansapprentiboulanger, maisabandonne lemétierpours’engagercommeouvrieragricole, avantd’entrer officiellement dans l'administration des Postes en 1867. Accablé par le décès de son fils cadet, puis de sa fille chérie, il cherche un exutoire en se lançant dans la construction d’un palais idéal, selon ses critères. Ce projet pharaonique lui a vraisemblablement permis de garder la tête hors de l’eau et de ne pas sombrer dans la démence. Malgré les sarcasmes de l’entourage, il ne plie jamais et poursuit inlassablement son œuvre, oubliant parfois de dormir et renonçant à une journée de loisirs. Sa détermination lui permet de trouver la force de bâtir une œuvre inouïe, née d’un songe, édifiée sans plan architectural, sans tenir compte des styles ni de quoi que ce soit. Le résultat étonne, dérange. Quoi qu’il en soit, personne ne reste indifférent au résultat. Lorsqu’on découvre le Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives, dans la Drôme provençale, on prend une sacrée claque et on sait que, après, rien ne sera plus jamais pareil. Savoir qu’il s’agit du travail dément d’un seul homme pendant une trentaine d’années, facteur de son état, qui de surcroît ne possédait aucune formation ni notions d’architecture, bouleverse, prouvant que la volonté permet de se surpasser. Ce récit se devait de trouver un prolongement scénique parce que, outre la beauté de l’histoire, la personnalité du facteur cheval mérite d’être incarnée pour sa force, sa folie et son génie. La scénographie tente ici de restituer ce parcours ensoleillé et rustique. C’est pourquoi, l’idée de base n’est pas que cette pièce soit présentée dans un lieu théâtral traditionnel, mais d’investir un espace inattendu et de l’utiliser comme décor naturel, afin de plonger les spectateurs au cœur de cette époque et de cet univers campagnard. L’Hippodrome de Boitsfort a été retenu pour les représentations qui se dérouleront cet été. Il s’agit de l’adaptation théâtrale du roman de Nadine Monfils « Le rêve d’un fou », paru en 2019 aux Editions Fleuve. Le comédien Elliot Jenicot sera accompagné du plasticien Philippe Doutrelepont, tous deux placés sous la direction d’Alain Lempoel. Cette histoire d’un homme qui ne savait pas dire je t’aime… et qui l’a formulé avec des pierres est à découvrir à Drohme les jeudis 1er, 8, 15 et 22 août 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site officiel www.panachediffusion.com

Chaussée de la Hulpe, 51-53 à 1180 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : LA PRINCESSE AUX PIEDS NUS

Dans la plus pure tradition du théâtre forain, le Magic Land vous entraîne dans les brumes parisiennes de la fin du XIXᵉ siècle. Ce spectacle émouvant, interprété par Amélie Segers, Elsa Erroyaux, Juan Marquez Garcia et Bastien Craninx, vous transporte dans un univers mêlant mélancolie et espoir. Pendant une heure, frissonnez d’émotion en revivant la tragique histoire de la petite marchande d’allumettes. Cette jeune fille, symbole d’innocence, lutte pour survivre dans un monde impitoyable. À ses côtés, son père, un vétéran de guerre brisé, incarne la souffrance et la résilience. Leur destin croise celui de Gino, un accordéoniste aveugle au grand cœur, dont la musique transcende les souffrances quotidiennes. L’histoire prend une tournure dramatique avec l’apparition de l’ignoble tuteur et de sa femme, une bourgeoise dépressive et alcoolique. Ces personnages, grotesques et poignants à la fois, ajoutent une dimension tragique et satirique à l’intrigue, rappelant les injustices sociales de l’époque. Le public est entraîné dans un tourbillon d’émotions, passant de la colère face à l’injustice à l’empathie pour les protagonistes. La mise en scène, riche en rebondissements, tient les spectateurs en haleine, mêlant drame, tendresse et humour. Malgré les épreuves, l’histoire se conclut sur un happy end réconfortant comme seul le Magic Land sait les orchestrer. Cette fin heureuse, loin d’être prévisible, apporte une note d’espoir et laisse les spectateurs émerveillés, prouvant que l’amour et la solidarité triomphent toujours. Ne manquez pas ce spectacle le 30août 2024 au Jardin duSilex. Plus de détails sur le site www.magicland-theatre.com

Rue Voot, 82 à 1200 Bruxelles

FESTIVAL : SUN SCREENS

Avec l'été reviennent les Sun Screens au Ciné Palace, offrant une sélection soigneusement choisie de cinquante-quatre longs métrages incontournables, inédits ou classiques, ainsi que de nombreuses séances événementielles proposant la version uncut ou souhaitée par le metteur en scène. Ces films sont répartis en cinq sections intitulées must see, unreleased, classics, events et reprises, traversées par deux thématiques captivantes. A savoir, les dystopies qui explorent les pires des mondes possibles, plongent les spectateurs dansdes univers fascinantsoùles cauchemars de lasociété prennentvie et qui promettent des récits intenses et provocateurs, invitant à réfléchir sur les dérives potentielles de notre monde actuel. Les stations balnéaires, ensuite, offrent un contraste intéressant. Bien que ces lieux puissent révéler les affres d'un monde à bout de souffle rongé par le consumérisme vain, la perte de repères et la solitude, ils sont aussi, dans le meilleur des cas, des espaces de fête, de plaisirs et derencontres. Ce sujet, fort souvent agréablement exploité à l’écran, permet de redécouvrir les plaisirs simples et les moments de convivialité propres aux vacances au bord de la mer. Voyez la programmation détaillée pour des séances jusqu’au 18 août 2024 sur le site www.cinemapalace.be

Boulevard Anspach, 85 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

CIRQUE : NICOLAS BOUGLIONE

En écho au succès de l’an dernier, le cirque Nicolas Bouglione fera à nouveau une halte chez nous durant l’été. L’occasion de présenter un spectacle d'une durée de plus d'une heure et demie, rappelant le bonheur de découvrir en live des artistes qui s’exécutent à des numéros de voltige, d’adresse ou de souplesse, même si l’humour n’est pas oublié. Contrairement à certains cirques qui intègrent des animaux dans leurs numéros, le cirque Nicolas Bouglione met l’accent sur les humains,démontrant ainsisonengagement enfaveurdu bien-être animal. Cette approche permet de se concentrer sur les talents et les performances extraordinaires des seuls artistes. Véritable fête pour les spectateurs, ce spectacle combine acrobaties audacieuses, jongleries précises, numéros de trapèze vertigineux et performances hilarantes. Chaque numéro bénéficie d’une chorégraphie soigneusement préparée, dans laquelle le suspense et l'excitation se mêlent à l'émerveillement et à la joie. Les acrobates exécutent des mouvementscomplexes et impressionnants, défiant la gravité avec une grâce et une agilité exceptionnelles. Les jongleurs manient une variété d'objets avec une dextérité incroyable. Les trapézistes, quant à eux, réalisent des exploits audacieux à haute altitude, laissant le public bouche bée devant leur courage et leur maîtrise. Enfin, les clowns apportent une touche de légèreté et d'humour, faisant rire ceux qui se sont déplacés pour les découvrir. Le cirque Nicolas Bouglione propose un spectacle qui respecte les valeurs actuelles, tout en préservant l'essence du cirque traditionnel. A savoir, émerveiller et divertir. Se déroulant sous chapiteau à Tour et Taxis, les représentations sont à applaudir du 2 au 25 août 2024. Plus de détails sur le site www.tour-taxis.com Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

Sam Mas

COMÉDIE MUSICALE : COME FROMAWAY

Cette comédie musicale s’inspire de faits réels survenus après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Le matin de ces événements tragiques, les habitants de Gander, un petit village de Terre-Neuve, mènent leur vie tranquille avant d’apprendre ce qui s’est déroulé à NewYork et la fermeture immédiate de l’espace américain aérien, obligeant trente-huit avions de ligne a atterrir de toute urgence à Gander, doublant ainsi la population de cette petite ville qui n'est pas préparée à accueillir un tel afflux de voyageurs. Contraints de s’organiser, les citoyens n’ont pas d’alternative que celle de se retrousser les manches et de s’organiser pour loger, nourrir, vêtir et réconforter près de sept mille passagers venus du monde entier. Médusés, ces derniers apprennent progressivement la raison de cet atterrissage brutal et tentent de contacter au plus tôt leur famille. Les échanges sont souvent fragmentaires et contradictoires sur la situation. L’hospitalité de la région surprend plus d’un et des liens commencent à se nouer, sans se soucier de l’origine, de la religion ni de l’orientation sexuelle des voyageurs. Beulah, de Gander, et Hannah, de New York, sympathisent fort rapidement lorsqu’elles découvrent qu’elles ont chacune un fils pompier. Hannah, dont le fils est porté disparu, demande à Beulah de l'accompagner pour prier dans une église locale, tandis que d'autres voyageurs se dirigent vers divers lieux de culte. Bien vite, tous sont invités à se mêler à la vie locale. Néanmoins, cette situation exceptionnelle apporte des changements radicaux sur le plan privé. Deux passagers développent une relation amoureuse, tandis qu’un couple se déchire, secoué par trop de stress et peu apte à faire front en binôme. La télévision se met à diffuser en boucle les images des avions qui se sont écrasés sur les tours jumelles du World Trade Center. Le retour à la vie normale se caractérise par un vide immense et chacun sait que les attaques à l’intérieur du territoire américain sonnent le glas d’une époque, ouvrant l’avenir à quelque chose de très différent par rapport à tout ce qui a été vécu auparavant. Dix ans plus tard, les passagers et l'équipage se retrouvent à Gander pour commémorer l’amitié et remercier les habitants pour leur générosité. Depuis 2015, le Festival Brusselons propose chaque été une grande comédie musicale, avec un orchestre-live et une myriade de comédiens-chanteurs sur les planches. Après les triomphes de « La Mélodie du Bonheur », « Evita », « Sunset Boulevard », « My Fair Lady », « Blood Brothers », « Elisabeth » et « West Side Story », il est très fier de présenter la création mondiale en français de « Come from Away », qui est considéré comme l'un des trois meilleurs musicals de cette dernière décennie. Cette œuvre canadienne, signée Irène Sankoff et David Hein, a été créée en 2013 et a connu un succès triomphal non-stop à travers les deux hémisphères. Stéphane Laporte s’est chargé de la traduction des chansons et des dialogues en français, pour les mettre au service d’Anne Gils et de Jack Cooper, chargés de la mise en scène. Avec Bo Waterschoot à la direction de l’orchestre, pas moins de vingt-cinq représentations seront proposées au public juqu’au 30 août 2024 au Karreveld. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be

Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

MAGIE : INTUITIONS

Découvrez le dernier spectacle de Jack Cooper, une nouvelle dimensionde mystère et d'émerveillement, où quelques classiques indémodables se mêleront à des nouveaux numéros qui ne manqueront pas de surprendre. Comme à chaque fois, le rire sera au rendez-vous alors que vous plongerez dans l'univers captivant de l'esprit humain pour un voyage fascinant à travers les méandres du mystère. Assistez avec émerveillement à des démonstrations de lecture de pensées, à des prédictions saisissantes et à des expériences mentales qui défient toute explication rationnelle. Mais ce qui rend cette expérience vraiment unique, c'est laproximité quevous partagerez avec l'artiste. Vousserez littéralement à quelques mètresdeJackCooper, vouspermettant ainsidescruterlemoindregeste, lemoindredétail et deressentir pleinement la surprise de ce genre de spectacle. Vous serez plongé, dès les premiers instants, au cœur de l'action. Rejoignez Jack Cooper pour une soirée de mystère, de fascination et de divertissement qui repousse les limites de l'imagination humaine ! Un show à découvrir jusqu’au 28 août 2024 au Karreveld. Voyez les dates précises sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

THÉÂTRE ; LAVIE C’EST COMME UNARBRE

1964, la Belgique et le Maroc signent un accord pour l’accueil de travailleurs marocains. Pendant ce temps, à Tanger, dans un bar, trois jeunes sans emploi broient du noir sur leur sort. Hassan, le tenancier aussi bonimenteur que magouilleur, va leur fournir un contact pour du travail en Belgique. Commence alors l’odyssée burlesque et délirante de notre trio de choc : Azouz, un intellectuel romantique mais un peu poltron, Abdelhak, un cousin maghrébin de Charlot et enfin Hamid un jeune coiffeur, beau gosse, dragueur et hâbleur. En chemin, ils rencontrent des personnages désopilants, tels Ahmed Papyrus, gardien schizophrène du port de Tanger, Bilmondo, l’homme au mille et une relationsou encore Marcel, bruxellois un peu arnaqueur au grand cœur, et à la dégaine à faire pâlir le plus beau des beaufs. Après avoir fait rire aux larmes plus de cinquante mille spectateurs pendant plus de quatre ans en Belgique (Théâtre National, Théâtre Royal Flamand, Théâtre de la Toison d’Or et bien d’autres), ainsi qu’une tournée à succès du Nord au Sud Maroc, la troupe des Voyageurs Sans Bagage, élue « Bruxellois de l’année 2012 », est de retour avec la reprise de cette belle histoire à succès. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce spectacle ou qui souhaitentle revoir, il sera à applaudir au Karreveld le 25 août 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles

CONCERT : ESCALES ESTIVALES

Préparez vos bagages, le voyage est planifié avec des concerts gratuits tout l’été. Cette année encore, le centre d’Anderlecht vibrera au rythme des musiques du monde ! Le festival Les Escales Estivales attire de plus en plusde public, de Bruxelles et d’ailleurs. Chaque jeudi, vous aussi, venez profiter de joyeuses soirées en plein air, en famille ou entre amis, dans un cadre de verdure idéal au milieu de la jungle urbaine. Les Escales Estivales, se déplient du 4 juillet au 29 août 2024. Chaque jeudi, un groupe, une ambiance, un moment à savourer dans le jardin de l’EDN Bar, à l’ombre de la collégiale Saint-Guidon. Pour cette septième édition, la part belle est faite aux sonorités chaleureuses et dansantes. L’entrée est entièrementlibre, unbaret delapetiterestaurationserontàvotredisposition.Pourlesplusjeunesd’entre nous, une zone de jeux sera également ouverte. Les portes ouvrent à dix- huit h, les concerts démarrent à dix-neuf heures. Bon voyage ! Découvrez la programmation sur le site www.escaledunord.brussels

Rue du chapelain, 1 à 1070 Bruxelles

VISITE : LE MUSÉE DES ÉGOUTS

Le saviez-vous ?Le réseau deségoutsdeBruxelles-Ville compteprès detroiscent cinquantekilomètres! Une cité sous la ville et un embranchement de ramifications souterraines qui engloutissent chaque jour des milliers de m3 d'eaux usées. Le Musée des Égouts vous convie à un voyage insolite dans ce que Bruxelles a de plus caché et de plus nécessaire à son fonctionnement. Un musée pas comme les autres, vivant, avec la Senne en vedette ! Un musée qui raconte quand, pourquoi et comment les égouts furent construits, qui parle du travail des hommes dans ce monde souterrain, qui explique le cycle de l'eau en ville. Il est évidemment préférable de se chausser convenablement (par exemple d’une paire de bottes) et de s’assurer de ne pas souffrir de claustrophobie. La visite des sous-sols de Bruxelles est une expérience qui marque les esprits et qui mérite qu’on s’y intéresse. 0uverture du mercredi au samedi de 10 à 17 heures et durant les congés scolaires du vendredi au samedi de 10 à 17 heures. Attention ! En cas de fortes pluies et pour des raisons de sécurité, le personnel du Musée se réserve le droit de refuser l’accès au pertuis et au collecteur. Plus de détails sur le site www.sewermuseum.brussels

Pavillon d’Octroi - Porte d’Anderlecht

Sam Mas

LOISIRS : GOLF IMAGINARIUM

Le Golf Imaginarium signe son grand retour au Centre d’Art Fantastique ! Préparez-vous à vivre une expérience de mini-golf comme vous n'en avez jamais vue auparavant. Ce parcours de dix-huit trous chahute les règles et chaque coup de club se transforme en une aventure unique, pleine d’embûches et de surprises. Imaginé pour émerveiller petits et grands, ce mini-golf atypique transforme une activité classique en un véritable voyage au cœur de l'imaginaire. Les décors fantastiques et les installations artistiques qui jalonnent le parcours vous transporteront dans des mondes lugubres, où chaque minute devient à la fois un défi et un plaisir de jouer, intégrant des éléments interactifs et des effets spéciaux qui raviront tous les sens. Les enfants adoreront les décors enchanteurs et les adultes apprécieront la créativité et l'ingéniosité de la disposition du terrain. Que vous soyez un golfeur expérimenté ou un novice, le Golf Imaginarium promet de vous divertir et de vous surprendre à chaque instant. Ce minigolf pas comme les autres est ouvert au public jusqu’au 1er septembre 2024. Voyez les informations pratiques sur le site www.fantastic-museum.be

Rue de la glacière, 18 à 1060 Bruxelles

COLOMBIA VILLAGE FESTIVAL

Depuis douze ans, le Colombia Village Festival s'impose comme un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux de la culture colombienne. Cet événement gratuit vous invite à une plongée dans l’univers coloré et festif de ce pays d’Amérique latine. Découvrez un folklore authentique, ainsi que des prestations de DJ latinos et d’artistes urbains. Assistez également à des spectacles typiques mettant en scène les costumes et les histoires de cette belle région du monde. Le festival propose enfin des animations pour enfants, afin que les plus jeunes puissent eux aussi profiter pleinement de cette fête, et ne manquez pas de faire un tour parmi les divers stands de restauration, où vous pourrez déguster des spécialités locales. Il y en aura pour tous les goûts ! Rendez-vous les 3 et 4 août au Bois de La Cambre. Voyez plus d’informations sur le site https://allevents.in/watermael-boitsfort/colombia-village-festival

André Metzinger

THÉÂTRE : LE PROCÈS DE JEANNE

D’ARC

Le procès de Jeanne d'Arc demeure l'un des événements les plus célèbres et controversés de l'histoire médiévale. Jeanne, née vers 1412 dans le village de Domrémy en Lorraine, est une figure emblématique de la France. En 1429, à seulement dix-sept ans, elleconvaincle dauphinCharles, futur Charles VII, de lui confier une armée pour libérer la France desAnglais. Nous sommesdansla Guerre de CentAns. Jeanne se distingue rapidement par sa ferveur religieuse et ses succès militaires, notamment la libération d'Orléans et la victoire de Patay. Cependant, en mai 1430, elle est capturée par les Bourguignons, alliés des Anglais, lors du siège de Compiègne. Vendue aux Anglais, elle est emprisonnée à Rouen et son procès débute le 9 janvier 1431. Procès mené par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et fervent partisan de la couronne anglaise. Il a pour objectif de discréditer la jeune femme et, par extension, le dauphin Charles. Les charges sont nombreuses, mais se concentrent principalement sur l'hérésie et la sorcellerie. Jeanne affirme avoir entendu des voix divines, celles de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, qui la guidaient dans ses actions. Les juges tentent de la piéger en l'interrogeant sur des points théologiques subtils. Le port de vêtements masculins, jugé inappropriés et hérétiques, pèse en sa défaveur. Jeanne défend cette pratique comme nécessaire pour sa sécurité et sa mission. Les pressions psychologiques et les intimidations se multiplient tout au long du procès, mais Jeanne reste ferme dans ses convictions et ses réponses. Le 24 mai 1431, elle est menacée de mort si elle ne se soumet pas. Pour sauver sa vie, elle signe une abjuration renonçant à ses voix et à ses habits masculins. Toutefois, quelques jours plus tard, elle reprend ses vêtements d'homme, prétextant qu’ils sont plus pratiques en prison et qu'elle est de nouveau guidée par ses voix. Le tribunal, interprétant cela comme une récidive, la condamne à mort. Le 30 mai 1431, Jeanne d'Arc est brûlée vive sur la place du Vieux-Marché à Rouen. Elle avait dix-neuf ans. Depuis, ce procès est largement considéré comme une parodie de justice, manipulé par des intérêts politiques et des préjugés religieux. Charles VII ne tente rien pour la sauver, probablement par prudence politique. En 1456, après la fin des combats et la reconquête de la France, un nouveau procès est ouvert sous la pression de sa mère, Isabelle de Bavière. Ce procès posthume, connu sous le nom de procès de réhabilitation, reconnaît les erreurs et les manipulations du procès initial et annule la condamnation de Jeanne, la déclarant innocente et martyre. Canonisée en 1920 par le pape Benoît XV, Jeanne d’Arc figure parmi les saintes patronnes de la France et symbolise toujours le courage, la piété et la liberté. Son histoire continue d'inspirer des générations. Durant l’été, c’est à une reconstitution de ce procès que nous convie l’Abbaye de Villers-la-Ville. Dans les pierres séculaires des ruines, ce récit rejoint la rugosité du Moyen Âge et permet une mise en scène réaliste et austère d’Hélène Theunissen. Une scénographie dépouillée privilégie les matières brutes et les lumières sont apportées par les flammes des bougies, des braseros, des candélabres et, bien sûr, du bûcher. Les représentations avec Laura Fautré, Bruno Georis, Denis Carpentier, Didier Colfs, Cédric Cerbara, Marc De Roy, Maxime Anselin, Olivier Francart, Simon Lombard, Jonas Jans, Romain Mathelart, etc. se déroulent jusqu’au 10 août 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.villers.be

Rue de l’Abbaye, 55 à 1495 Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : ÉTÉ DE L’ORGUE

L'Été de l'orgue 2024, c'est très bientôt ! À partir du 6 juillet, venez profiter de concerts exceptionnels tous les samedis de juillet et août à 19h15 à l'église Saint-Joseph, située square Frère Orban à Bruxelles. Un grand merci à la Fraternité Saint Pie X pour leur accueil chaleureux et leur soutien. Après chaque concert, un bar sera à votre disposition sur place pour prolonger ce moment convivial. Le programme de cette année est varié et promet des soirées pleinesd'émotionet de belles découvertes musicales. Voici un aperçu des artistes qui nous feront l'honneur de leur présence :

• Samedi 10 août : Katarzyna Sokolowska (hautbois) et Olivia Afendulis.

• Jeudi 15 août : Hanna Al-Bender (soprano), Julie Phan (mezzo-soprano) et François Houtart.

• Samedi 17 août : Éric Hallein.

• Samedi 24 août : Grazia Salvatori.

• Samedi 31 août : Luc Ponet.

Rejoignez-nous pour ces soirées uniques où la musique sera à l'honneur, dans un cadre historique et spirituel. Que vous soyez amateur de musique classique, passionné par les instruments à vent, ou tout simplement curieux de découvrir de nouveaux talents, l'Été de l'orgue 2024 est l'événement à ne pas manquer. Venez nombreux partager ces moments de grâce musicale au cœur de l'été bruxellois ! Plus de détails sur le site www.bruxelles.be/bruxelles-lete-de-lorgue-2024 Square Frère-Orban à 1000 Bruxelles

SPECTACLE : ALICEAU PAYS DES MERVEILLES

Ce roman écrit par Lewis Carroll, pseudonyme de Charles Lutwidge Dodgson, a été publié pour la première fois en 1865. Depuis, il est devenu un classique de la littérature anglaise et mondiale, captivant les lecteurs de tous âges par son imagination débordante et ses personnages mémorables. L'histoire raconte les aventures d’une jeune fille curieuse et rêveuse, qui suit un lapin blanc dans un terrier et qui se retrouve transportée dans un monde souterrain merveilleux et absurde. Ce monde, appelé le Pays des Merveilles, se voit peuplé de créatures étranges et de situations insolites qui défient la logique et la réalité. Tout au long de son aventure, Alice croise une galerie de personnages inoubliables, chacun plus excentrique et énigmatique que le précédent. L'une des forces de cet ouvrage réside dans la richesse de son langage et ses jeux de mots. Lewis Carroll, lui-même mathématicien et logicien, s'amuse à jouer avec les définitions, les concepts mathématiques et les paradoxes logiques, créant ainsi une lecture à plusieurs niveaux. Les adultes peuvent apprécier les subtilités et les références cachées, tandis que les enfants sont captivés par la progression des étapes et les personnages colorés. L'œuvre a été adaptée de nombreuses fois au théâtre, au cinéma, à la télévision et en bande dessinée, témoignant de son attrait durable et de son influence culturelle. Les illustrations originales de John Tenniel, qui accompagnaient la première édition, ont également contribué à fixer dans l'imaginaire collectif les traits des personnages et l'ambiance du Pays des Merveilles. Cet ouvrage n'est pas seulement un voyage fantastique pour les jeunes lecteurs, mais aussi une exploration des thèmes de l'identité, de la croissance et du passage de l'enfance à l'âge adulte. À travers les yeux d'Alice, les lecteurs sont invités à remettre en question les conventions sociales et à explorer la nature de la réalité et de la perception. Après Walt Disney et Tim Burton qui ont inscrit le personnage dans l’ADN collective, la D3 Drama Company de Damien De Dobbeleer s’est retroussé les manches pour se lancer à son tour dans une relecture, mettant en retrait ce qui avait déjà été vu pour mitonner du neuf. Il s’agit donc d’une adaptation libre avec des épousailles qui s’organisent au château en l’honneur d’Alice, une jeune femme rêveuse, et d’un gendre idéal. Mais Alice hésite, ne se sentant pas encore prête pour sauter le pas. Alors, existe-t-il meilleure fuite que celle de s’envoler dans son monde secret : un univers fait d’absurde et d’étrange, de légèreté́ et d’émotion, un endroit bucolique peuplé d’individus imprévisibles, où la féerie est petit à petit mise à mal par le temps qui fuit inéluctablement. Car Alice n’a plus sept ans et son royaume imaginaire s’essouffle. Un dernier voyage donc, dans lequel le fétiche lapin aura fort à faire pour réparer les dégâts occasionnés par le sabler qui s’égrène inexorablement. L’écrin naturel du château de Rixensart, non loin de la capitale, se prête à merveille à la douce extravagance de cette œuvre intemporelle, qui par-delà les décennies n’en finit pas de fasciner les familles. Une création à découvrir jusqu’au 17Août 2024. Plus de détails sur le site www.alice-merveilles.be

Rue de l’Eglise, 40 à 1330 Rixensart

Paul Huet

LES ZINNEKES, UN RÉCIT DE MARIE MART

Marie Mart écrit des contes sur Brusselles. Il faut que je te raconte son histaure des zinnekes car en lisant ça j’ai bien cru que c’était vrai, potverdekke. Cette écriveuse sait te waaismoeke comment une vache attrape un lièvre, fieu, ou que le petit Zuzeke il habite dans un pommier.

Alors je te déballe le bazaar.

Tu sais une fois me dire pourquoi les stratonds de Brusselles on les appelle des Zinnekes. Tout le monde a son avis là-dessus, ça je sais, car un Brusseleir il sait comme ça inventer des zwanzes que tu sais te plier en deux de rire.

Mo moi je vais te raconter la véridique histaure pourquoi les chiens bâtards on les dit des zinnekes, pas de la zieverdera comme le Jan van 't Bronwoeter qui vient te babbeler de vaches et de cochons. Dans le temps, les gros friqués de Brusselles ils avaient des grands chiens de race qui couraient comme des lièvres et qui recevaient les restants de stoemp aux saucisses de leur maître. Quand quelqu'un arrivait, ça faisait un lawaait, cameroet ! Tu savais pas entrer chez le peï que les cabots se mettaient à basser de toutes leurs forces et te montraient des dents comme les lions de la Bourse.

Une fois, la Senne avait gelé tellement l'hiver était rude, et tu avais comme ça des tas de neige dans les rues que bientôt il aurait fallu chercher après les maisons avec des bâtons. Avec le printemps, c'est la pluie qui s'y est mise. De la boue partout dans les strotches, la Zinne qui déborde avec des saletés qui coulent dans les caves, et puis c'est les rats qui sont arrivés.

On rigolait pas, tu peux le savoir.

Les beaux clebs bien racés quand ils ont vu les rats ils ont pas rigolé non plus. Ils avaient les poepers devant les dents bien jaunes de ces vilaines bêtes. Le sanglier, ça oui, mais des rats, ça pue et ça amène des maladies, alors les chiens de race ils ont dit fourt et ils sont rentrés se cacher à la maison de leur maître.

Alors ça y était ? Les rats ont envahi Brusselles ? On abandonne ?

Eh là, menneke ! Pas si vite !

Dans le Ter Koemerenbos vivaient des tas de chiens errants (des stratonds pas encore dans les rues, si tu veux). Ils sentaient aussi mauvais que les rats, ils étaient remplis de puces, et surtout, ils avaient drôlement faim, car dans la forêt ils trouvaient pas grand chose à knouffeler. Quand ils rencontraient une carcasse ils devaient la partager justement avec des rats. Alors ils ont trouvé le truc, fieu : on mange le rat d'abord et puis on attaque la carcasse, ara !

Mais c'était pas facile de les approcher, ces clébards, car ils savaient bien que les hommes c'est que crotte et compagnie, et qu'il faut se méfier.

Les Brusseleirs ils se demandaient : Awel wades ma da na ? Comment on va se sortir de ce kroiënest ? Ce que tu sais pas encore, c'est que dans le Ter Koemerenbos vivaient aussi des gamins et des gamines abandonné.e.s (comme ces pennelekkers de l'académie veulent qu'on écrit mennant potverdekke) par leurs parents (ja watte les saligots !). Les chiens les ont adoptés (je vais pas recommencer ces zieverdera avec des points, fieu, ça non) et surtout un ket qu'on va appeler Gauthier, un rossekop de dix ans musclé comme une branoille mais slum comme un metteko. Il vivait avec les bêtes de la forêt depuis que sa mère était morte et que son poepa lui flanquait douffeling sur douffeling quand il avait un morceau dans ses pieds (le père, newo, pas le ket).

Tu aurais fait quoi à la place de ce gamin ? Tu pars vivre dans la forêt avec les bêtes, newo ?

Le ket en avait gros sur sa patate car il aimait bien son poepa, tu sais. Frans, qu'il s'appelait, le ket Gauhier son père, et quand ça arrivait qu'il était pas strondzat c'était un brave peï. Gauthier allait lui donner une beis de temps à autre, et quand un jour le Frans lui raconte comme la ville a les poepers des rats, le Gauthier il est plié en deux de rire.

Nous autres aussi on a plein de rats chez nous, et ils veulent tout bouffer. Mais on a les cabots.

Oué nousaussi onalancé nosmolosses, maisilssont viterevenus avec leur queue entreleurs jambes. Bleus de peur, qu'ils étaient.

Ah, ah ! C'est pas des molosses qu'il vous faut, c'est la meute. Tous ces cabots que vous voulez pas voir chez vous.

Awel tu peux l'envoyer direct dans les rues ici, gamin, ta meute. Et juste le long de la Zinne ! Des milliers de rats, qu'il y a là. Ça bouffe tout. Ils vont faire quoi, tes clebs ? Ils ont pas plus de dents que ceux de chez nous, quand même ?

Tu vas une fois voir ça, poepa !

Tout Brusselles assistait à la grande bataille, les chiens de la forêt croquaient les rats, et les mangeaient.

C'était tellement si atroce que les gens ont joué schampavie et se sont barricadés dans leurs maisons.

Dehors, c'était que des cris aigus, des craquements d'os, des grognements terribles.

Quatre jours que ce spectoekel a duré, on savait pas quand ça allait finir ou si c'était vendredi, tellement ça te tapait sur le système.

Toutes ces vilaines bêtes ont finalement attrapé les poepers à leur tour et elles se sont enfuies, fieu.

Quand les Brusseleirs sont sortis de chez eux, ils savaient de nouveau beustele à leur aise devant leur porte. Alors ils ont bien remercié les kets et les stratonds.

Gauthier est retourné habiter chez son poepa car Frans lui a promis de plus zoeipe comme avant et de s'occuper de son fils sans lui donner une rammeling toutes les cinq minutes.

Pour leur dire comme ils étaient contents, les Brusseleirs ont adopté les enfants et les clebs ont pu courir dans les rues comme ils voulaient.

Brusselles devait trouver un nom pour ses clebs bienfaiteurs, alors on les a appelés les Zinnekes, des kets de la Zinne. Il y en a même un qui est resté dans la rue des Chartreux, occupé à arroser un piquet. Zinneke Pis qu'on l'appelle, c'est une posture de Tom Frantzen.

Texte avec l’autorisation de Marie Mart.

Georges Roland

Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.

MUSÉE DES RÉALITÉS INFINIES

Le Museum of Infinite Realities (MOIR) a ouvert ses portes en plein cœur de notre capitale pour une expérience immersive singulière. Séquencé en sept salles avec un spectacle holographique unique au monde, il propose une aventure où chaque visiteur devient acteur de sa propre visite. Jouer, découvrir, choisir, refléter, créer, connecter et manifester deviennent ici les maîtres-mots de cette expérience. Durant une heure etdemieenviron,les participantsembarquent pour unvoyage initiatiqueàla recherche d’eux-mêmes, pour créer leur propre réalité en faisant des choix qui influeront sur le résultat final. Une technologie de pointe permet de réaliser ces prouesses. Toutes les données fournies lors des tests sont analysées en temps réel par un dispositif technologique inédit. Grâce aux informations collectées tout au long du parcours, les participants découvrent ensuite ses résultats, se voient attribuer unAnimal Guide et peuvent enfin explorer leur nouvelle réalité. Bien davantage qu’un simple musée, le MOIR promet de marquer profondément les esprits. En offrant une combinaison unique de technologie avancée, d’interactivité et de personnalisation, il réinvente la visite muséale traditionnelle et ouvre de nouvelles perspectives sur l’exploration de soi. Tentés par l’expérience ? La billetterie est ouverte et n'attendez plus pour plonger dans cette aventure jusqu’au 30 septembre 2024. Plus de détails sur le site www.museumofinfiniterealities.com

Rue du Marché aux Poulets, 32 à 1000 Bruxelles

HISTORIQUE DU MUSEE D’ART FANTASTIQUE DE BRUXELLES

La Maison « Bis-Art Bizzare » voit le jour en 1989 dans le cadre de l'animation « Été-Jeunes ». Michel Dircken et Michel Souren, travaillant alors comme animateurs à la Maison des Jeunes d'Etterbeek, reçoivent un petit budget pour réaliser une animation pendant les vacances d’été. Enthousiastes, ils décident de fabriquer rapidement quelques objets incongrus et un décor fantasmagorique en laissant libre cours à leur imagination. Après une quinzaine de jours de montage et dix d’exposition, une cinquantaine de personnes découvrent leur travail. Ce premier résultat se révèle assez peu concluant, mais l’idée est lancée de progresser et de donner vie à un projet conséquent. Sans se décourager et d'années en années, ils mettent tout en œuvre pour que cet événement prenne de l’ampleur : extension des jours et des heures de visite, obtention de budgets propres, éveil de l’intérêt de la presse écrite, de la radio et de la télévision, etc. Ajouter à cela beaucoup de travail, de la peine, de la sueur, des engueulades et des fous rires. Sans oublier le décès d'un nombre indéterminé de canettes de bière. En 1996, troismois de montage sont nécessaires pour structurer leurs idées. L'exposition dure huit semaines et le résultat de leurs efforts est couronné par la visite de milliers de visiteurs.

L'année 1997 reste celle de la transition, car pour des raisons logistiques et pratiques, la plupart des expositions se déroulent au Clos des Arts des Anciennes Glacières à Saint-Gilles. Mais, très vite, l’endroit n’amène guère de monde. Michel Dircken décide alors de monter la pression d’un cran. Réfugié au dernier étage de sa demeure de la rue Américaine, il transforme les autres niveaux en un endroit étonnant, à deux pas du musée Horta. Cet espace entièrement dédié à l’Art Fantastique offre aux visiteurs un aperçu parfois baroque, parfois pointu et souvent surréaliste d’un monde étrange. Un soin particulier est naturellement apporté aux moindres détails. Depuis, de nombreuses expositions et de multiples événements y sont organisés, ainsi que dans son annexe de la rue de la Glacière, tant pour les enfants (spectacles récréatifs, golf terror, anniversaires, etc.) que pour les adultes. Afin de connaître l’agenda des activités, nousne pouvonsquevousinviterà consulter régulièrement lesite www.fantasticmuseum.be

Rue Américaine, 7 à 1060 Bruxelles

Sam Mas

VISITE : LE MUSEE MAURICE CARÊME

Une belle habitation blanche, avec une barrière verte et un toit rouge, qui fait songer à une villa cossue. Le Musée Maurice Carême ne ressemble en rien aux gros bâtiments construits pour abriter les chefs d’œuvre du passé. Le lieu est demeuré un endroit qui témoigne del’intimité dupoète, où chaque objet porte son empreinte et pourrait nous parler de ses humeurs, de ses goûts, de ses rencontres, de ses affinités et desespréoccupations. Une bâtissedebriquequi permet de se lier avec son quotidien pour -peut-être ?mieux appréhender son écriture et saisir sa personnalité. On y découvre des meubles d’époque, des bibelots accumulés avec amour, de la faïence et de multiples peintures réalisées par des amis et des admirateurs (Albert Dasnoy, Felix De Boeck, Luc De Decker, Marcel Delmotte, Paul Delvaux, Jules Lismonde, etc.), dont de nombreux portraits de l’artiste. Maurice Carême est né à Wavre en 1899. Il a passé là-bas une jeunesse campagnarde, entouré de ses parents issus d’un milieu modeste. Une bourse d’études lui a permis d’entrer à l’Ecole normale deTirlemont. Diplômé del’enseignement, il est rapidement engagé comme instituteur àAnderlecht. Poussé par son goût de la lecture, il s’est mis à l’écriture et son premier recueil de poésies est publié en 1925. Plusieurs ouvrages sont édités dans les années qui ont suivi, caractérisés par une recherche stylistique et des effets inspirés par les auteurs contemporains. L’année 1933 a fait office de transition. Emerveillé par la pureté et la simplicité des textes rédigés par les enfants, il a décidé de se remettre totalement en question et de revoir sa manière de penser les phrases.Apartir de cette date, il a choisi des rimes simples, ponctuées par des mots de tous les jours, en prenant grand soin d’éviter la sophistication et l’hermétisme. Selon lui, pour parler au cœur du lecteur, un poème doit être dégraissé de tout ce qui l’encombre, ne pas se laisser alourdir par les banalités et aller à l’essentiel. Il doit enfin raconter une histoire ou évoquer un sentiment accessible. En 1935 est paru l’un de ses livres qui ont le plus marqué le monde littéraire. « Mère » fait partie des exemples maintes fois commentés par les amateurs de belles lettres. Tout l’art du poète y est consommé : ligne claire, fluidité, ton qui invite à la réflexion. Le succès a été énorme ! Dès 1948, Maurice Carême est pensionné et peut désormais se consacrer à plein temps à la rédaction de ses ouvrages. Chacune de ses œuvres est couronnée de succès et de nombreux prix ont récompensé son travail. En 1972, il est nommé à Paris « Prince en poésie ». Au terme d’une existence bien remplie, il est décédé en 1978 … à presque 79 ans. Aujourd’hui, près de 80 livres rassemblent ses travaux épars : poésie, prose, essais et traductions. Onignore très souventqu’il a été l’undes premiers à s’intéresser aux poètes flamands Karel Jonckheere, Guido Gezelle et, parmi quelques autres, Karel van de Woestijne et qu’il s’est investi dans la traduction de certains de leurs textes en français. Le musée qui lui est consacré offre aussi l’opportunité de découvrir son espace de gestation, avec un bureau aménagé sousles combesetunbeau jardinoùilécrivait sous une feuillée. La visite permet enfinde découvrir sa bibliothèque personnelle, qui représente dans le domaine de la poésie l’une des plus importantes de Belgique, ainsi que deux impressionnantes armoires d’archives faites de cahiers raturés de corrections et de courrier échangé avec ses proches. La visite du musée a essentiellement lieu sur rendez-vous. Toutes les informations sont disponibles sur le site www.mauricecareme.be

Avenue Nellie Melba, 14 à 1070 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : HARRY POTTER – VISIONS OF MAGIC

La création du personnage Harry Potter et de son univers magique doivent tout à l'imagination fertile et au travail acharné de l'auteure J.K. Rowling. L'idée de Harry Potter naît en 1990 lors d'un voyage en train de Manchester à Londres, alors que la pas encore autrice imagine un jeune garçon découvrant ses dons de sorcier. Au cours des cinq années suivantes, elle élabore l'univers complexe de Poudlard, des maisons, des cours de magie et les nombreux personnages qui peuplent ses romans. Harry Potter, avec sa cicatrice en forme d'éclair et ses lunettes rondes, incarne le courage, la loyauté et la résilience. Orphelin élevé par des tuteurs cruels, il découvre à l'âge de onze ans sa nature de sorcier et est invité à fréquenter l'école de sorcellerie Poudlard. Là, il se lie d'amitié avec Ron Weasley et Hermione Granger, qui deviennent ses compagnons fidèles. Il évolue dans un univers riche et détaillé, peuplé de créatures fantastiques, de sorts et d'objets magiques. Les cours, tels que la Défense contre les forces du Mal et les Potions, plongent les lecteurs dans les aspects techniques et pratiques de la magie. Le méchant emblématique, Voldemort, et son obsession pour la pureté du sang sorcier, ajoutent une dimension sombre et mature à la série, abordant des thèmes tels que les préjugés, le pouvoir et le sacrifice. La quête de Harry Potter pour vaincreVoldemorts’ancre au cœurdes ouvrages, soulignant desmomentsd’intense tension et de pertes, mais aussi de triomphes et de camaraderie. La nouvelle exposition consacrée à Harry Potter promet de réinventer l'expérience des fans, en mettant l'accent sur l'interactivité et la découverte sensorielle. Alors que des expositions précédentes avaient déjà exploré des thèmes spécifiques de la saga, ce nouvel événement se distingue par son approche immersive et participative. L'un de ses principaux objectifs consiste à fédérer les fans de toujours et à attirer un nouveau public, en proposant des événements interactifs qui réunissent plusieurs générations. On le sait, l'interactivité est devenue un des pivots des expositions actuelles Parmi les lieux recréés, on retrouve la Salle sur Demande, le Ministère de la Magie et la valise de Norbert Dragonneau. Ces espaces sont mis en valeur par des vidéos interactives, des éléments architecturaux détaillés et une ambiance sonore idoine. De surcroit, une technologie innovante permet aux visiteurs de révéler des détails cachés en les illuminant, ajoutant ainsi une couche de magie supplémentaire à l'expérience. Les différentes salles sont équipées d'écrans qui complètent la visite, en y ajoutant des éléments visuels stimulants. Cette configuration permet également d'intégrer de nombreux animaux fantastiques, bien connus des fans, avec lesquels ils peuvent interagir. L'aventure s’amorce en compagnie d’une réplique du Magicobus, qui s'illumine lorsque lève sa baguette, un accessoire dont l'utilité est expliquée lors de la traversée des salles. Les visiteurs peuvent entrer à l'intérieur du Magicobus et découvrir les couchettes utilisées pour les voyages nocturnes. Un peu plus loin, la Salle des Prophéties, remplie de miroirs, donne une impression d'infinité et d'immensité. Un autre endroit emblématique, la Salle sur Demande, accueille les visiteurs avec des références discrètes aux films, tel que le miroir du Riséd avec lequel on peut interagir. Il faut compter trois-quarts d’heure pour tout voir. Embarquez pour un voyage transformateur dans certains des coins les plus mystérieux du monde des sorciers afin d’éclairer vos propres visions puissantes de la magie du 26 juillet jusqu’au 31 octobre 2024. Plus de détails sur le site www.tour-taxis.com Avenue du Port à 1000 Bruxelles

Paul Huet

EXPOSITION : DES MODÈLES RÉDUITS... CANON !

Des débuts de l’artillerie et des premiers canons jusqu’au XXIème siècle et aux conflits actuels, une collection incroyable attend le public à deux pas de la station de métro Mérode. Des pièces miniatures qui impressionneront même les meilleurs connaisseurs en la matière ! Intitulé Des modèles réduits... Canon !, cet événement a été réalisé en collaboration avec Philippe Bragard, professeur d’histoire de l’architectureetdel’urbanismeàl’UniversitécatholiquedeLouvain-la-Neuve. Cetteexposition propose une mise en avant de l’artillerie et des fortifications. Les visiteurs peuvent y admirer des reproductions minutieusement détaillées, représentant diverses époques et technologies militaires. Fruit d'un travail rigoureux, chaque reproduction se targue de délivrer un enseignement ludique sur l’évolution de l’armement et des techniques de défense à travers les âges. En surplus de l’exposition, le Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire propose une série d’ateliers et d’activités pour enrichir l’expérience du parcours. Des conférences animées par Philippe Bragard et d’autres experts permettent d’approfondir les connaissances sur les sujets présentés. Des ateliers de modélisme offrent aux plus jeunes et aux passionnés l’opportunité de créer leurs propres modèles réduits, tandis que des visites guidées thématiques apportent un panel d’anecdotes sur chaque pièce. L’accès à cette exposition est inclus dans le billet vendu au guichet, permettant ainsi à chacun de profiter également des autres collections permanentes. Cela se déroule jusqu’au 29 septembre 2024. Plus de détails sur le site www.klm-mra.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LUFTLUSS

Dries Hamels vit dans la capitale où il crée du mobilier avec une approche unique, mêlant sculpture et design graphique. Son travail se distingue par sa capacité à transformer des objets du quotidien en œuvresd'artfonctionnelles. Poursadernièreinitiative,Driesaconçuunatelierd'assemblageparticipatif, offrant au public une expérience interactive et engageante. Les participants sont invités à assembler des tabourets dans un cadre convivial, leur permettant de découvrir le processus créatif tout en contribuant à la réalisation d'une pièce unique. Chaque tabouret, faisant partie d'une édition limitée, devient ainsi un objet de collection. Les matériaux choisis sont soigneusement sélectionnés pour leur durabilité et leur esthétique, reflétant son engagement envers un design responsable et innovant. Dries Hamels aborde lacréation de mobilier comme une forme d'art, combinant des éléments de design graphique et de sculpture. Ses pièces ne sont pas seulement fonctionnelles, mais racontent également une histoire, mêlant modernité et artisanat. Inspiré par l'architecture bruxelloise et le dynamisme de la ville, Dries Hamels intègre des éléments urbains dans ses créations. Cette influence se reflète dans la structure et la forme de ses meubles, alliant minimalisme et fonctionnalité. Ses réalisations sont à découvrir jusqu’au 30 août 2024 à la galerie Gilbard. Plus de détails sur le site www.anderlecht.be Rue de Liverpool, 77 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : DE L'INTIME À L'UNIVERS

À l'occasion de la sortie des livres Ici & Petit

Poids (Juliette Farges), Chez Mémé (Catherine Le Goff) et Li et les mystères de l'Univers (Anne Norman, Isabelle Cornet & Émilie Tonet), la maison CFC organise une exposition collective. Cet événement rassemble les œuvres de trois illustratrices talentueuses et met en lumière différentes techniques telles que le dessin au crayon, l'eau-forte, l'aquatinte et la peinture. Juliette Farges, Catherine Le Goff et Émilie Tonet explorent des thèmes à la fois profondément personnels et universels, dont le combat contre la maladie, les souvenirs d'enfance et la découverte de l'Univers et de ses secrets Cette manifestation s'inscrit comme un voyage, de l'expérience individuelle jusqu'aux merveilles cosmiques, et retrace le processus de création qui accompagne la naissance d'un livre, à travers la présentation des dessins originaux de chaque artiste. Une exposition à voir jusqu’au 31 août 2024 à la Maison CFC. Plus de détails sur le site www.maisoncfc.be

Place des Martyrs, 14 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PREMIER PAS EN BELGIQUE

L'exposition Premier pas en Belgique propose une plongée dans l'univers quotidien de Bruxelles à travers les yeux d'une dizaine de bénéficiaires de l'asbl Convivial. Ces participants ont eu l'opportunité de s'exprimer via la photographie lors d'ateliers organisés entre avril 2023 et janvier 2024. Animés par la photographe Justine Dofal et encadrés par Salim Bouchbouk, ces ateliers ont permis aux participants de capturer et de partager leurs expériences, leurs émotions et leurs souvenirs. Parmi les photographes amateurs figurent Ahmad, Ana, Camila, El Mehdi, Françoise, Jacqueline, Justine, Lolita, Layla, Qays, Oksana, Olena, Shala et Viktoria. Chacun a apporté sa vision unique, reflétant à la fois leur vécu personnel et leur regard sur la vie en tant qu'immigré à Bruxelles. Les œuvres présentées dévoilent des fragments de leur quotidien, illustrant des moments intimes et des scènes de vie qui racontent une histoire de résilience, d’adaptation et d’espoir. L’exposition se veut aussi un pont entre les cultures et les générations. Ellenousrappelle que, malgré lesdéfisliés àl’immigration, lesattaches dupassérestent présentes et influencent la manière dont chacun construit son avenir. Les photographies capturent des moments de nostalgie, de joie et de réflexion, créant un dialogue visuel entre les spectateurs et les artistes. Cette exposition ne se contente pas de présenter des clichés, elle raconte des histoires, brise des stéréotypes et invite à la réflexion sur la place de l’immigré dans la société belge. Les visiteurs sont ainsi encouragés à voir audelà des images et à s'immerger dans le vécu de ces individus, découvrant des perspectives nouvelles et souvent émouvantes. Une exposition à voir à l’EDN Bar jusqu’au 29 août 2024. Plus de détails sur le site www.escaledunord.brussels

Rue du Chapelain 3 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : JANE GRAVEROL

Jane Graverol a vu le jour le 18 décembre 1905 à Ixelles et est décédée le 24 avril 1984 à Fontainebleau. Cette surréaliste belge est la fille du peintre et graveur Alexandre Graverol, connu pour ses relations avec les poètes symbolistes à Paris, dont Paul Verlaine. Sa formation artistique a débuté à l'Académie des beaux-arts d'Etterbeek ets’est poursuivieà celledeBruxelles, oùelle aeu pour enseignantsConstant Montald et Jean Delville. Dès 1946, son œuvre est qualifiée de surréaliste, reflétant une exploration de l'inconscient et du rêve. En 1949, Jane Graverol a eu l’occasion de fréquenter des figures majeures du surréalisme belge, notamment RenéMagritte, avec lequel elle a entretenudes liens amicaux surla durée, Louis Scutenaire, Camille Goemans et Marcel Lecomte. Ces rencontres ont marqué un tournant dans sa carrière, l'intégrant pleinement dans le cercle surréaliste bruxellois.Avec Marcel Mariën et Paul Nougé, elle a cofondé la revue Les Lèvres nues, publication subversive, anticléricale et d'orientation staliniste, qui a joué un rôle crucial dans la diffusion des idées surréalistes dans notre petit pays. Au cours des années 1960, Jane Graverol a élargi ses horizons artistiques en rencontrant André Breton, le chef de file du surréalisme, ainsi que l'iconoclaste Marcel Duchamp. Bien que son travail soit peu connu du grand public, Jane Graverol fait partie des figures centrales du surréalisme belge, aux côtés de René Magritte, Marcel Mariën et Paul Nougé. Ses toiles, souvent empreintes d'une esthétique énigmatique et poétique, explorent des thèmes tels que la condition humaine, le mystère et l'absurde. À travers ses compositions, elle interroge les frontières entre le réel et l'imaginaire, utilisant des symboles puissants et des éléments surréels pour créer des œuvres intrigantes et contemplatives. Jane Graverol a su allier ses influences académiques à l'avant-garde surréaliste, jouant avec un style distinctif qui se démarque par sa finesse technique et sa richesse symbolique de nombreux de ses contemporains. Ses compositions, souvent mystérieuses et poétiques, continuent de fasciner les amateurs et les historiens d’art, révélant une artiste qui a su naviguer entre tradition et modernité, tout en restant fidèle à l'esprit subversif du surréalisme. Son héritage, encore largement méconnu, mériterait une place de choix dans les musées. Quarante ans après son décès, son œuvre est exhumée, suscitant un nouvel intérêt pour son approche. Elle est mise à l’honneur avec une quinzaine de toiles qui réapparaissent dans l’exposition organisée à la maison Magritte jusqu’au 20 octobre 2024. Plus de renseignements pratiques sur le site www.magrittemuseum.be

Rue Esseghem, 137 à 1090 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : ELLIOTT ERWITT

Né Elio Romano Erwitt le 26 juillet 1928 à Neuilly-sur-Seine et décédé le 29 novembre 2023 à New York. Elliott Erwitt était un photographe exceptionnel, reconnu pour ses images en noir et blanc inhabituelles et son rôle de documentariste. Tout au long de sa carrière, il a capturé des événements socio-politiquesmajeurs tels que la visite de Richard Nixon en Unionsoviétique en 1959, les funérailles de John F. Kennedy en 1963 et l'investiture de Barack Obama en 2009. Après l'immense succès rencontré au Musée Maillol à Paris et à la Sucrière à Lyon, où des centaines de milliers de visiteurs se sont bousculés, l'exposition Elliott Erwitt marque un arrêt chez nous. Une rétrospective qui célèbre l'héritage d'undes photographeslesplusinfluentsduXXe siècle, membreéminent del’Agence Magnum depuis 1954. Cet événement s’articule autour d’une sélection minutieuse de deux cent quinze clichés en noir et blanc et en couleur, qui mettent en lumière le génie artistique d’un homme qui ne tenait jamais en place et qui bourlinguait à travers les deux hémisphères. Divisé en huit sections, le parcours vous invite à découvrir les multiples facettes de son travail. Originaire d'Europe mais américain de cœur, il se voulait polyvalent, capturant à la fois l'intime, le journalistique et le publicitaire. Sa lentille a immortalisé des moments emblématiques et des personnalités telles que Marilyn Monroe, Jackie Kennedy, Charles de Gaulle et Ernesto Che Guevara. Son regard unique mêlait subtilement humour et émotion, saisissant ainsi laquintessence dela vie quotidienne. Il naviguait avec aisance entre desœuvres personnelles et des commandes, soulignant les multiples dimensions de son art au-delà de la simple distinction entre le désir personnel et l’injonction. Les thèmes, soigneusement sélectionnés par l'artiste lui-même, offrent un aperçu de sa vision unique et de sa manière de les élaborer. Enfin, la reconstitution de son atelier à la fin du parcours transporte les visiteurs dans son studio new-yorkais, proposant un aperçu rare de son lieu de gestation. Avec une carrière s'étalant sur huit décennies, il a réalisé environ six cent mille négatifs, dont six mille sont conservés par l'agence Magnum. Son œuvre constitue un véritable trésor patrimonial, témoin de moments historiques. Son approche à la fois esthétique et narrative a façonné l'art de la photographie contemporaine. L'exposition à la Grand Place de Bruxelles se veut avant tout uneopportunité dese confronter àsonregard unique et àexplorer l'œuvre de cet artiste exceptionnel jusqu’au 5 janvier 2025. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.expoelliotterwitt.com

Grand Place, 5 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION

: L’EUROPE ET LA GUERRE DE TRENTE ANS

A la Maison de l’histoire européenne du parc Léopold se tient jusqu’au 12 janvier 2025 une exposition sur la guerre de Trente Ans. Elle met en valeur 150 objets présentant les protagonistes du conflit, le rôle des arts, les mécanismes de la guerre et les horreurs qui en découlèrent pour l’Europe entière, mise à feu et à sang de 1618 à 1648.

Bellum et Artes, laguerre et lesarts, estné d’unecollaboration à l’échelle européenne impliquant douze musées et instituts de sept pays : la Suède, l’Allemagne, la Pologne, la République tchèque, l’Italie, l’Espagne et la Belgique qui ont uni leurs efforts pour examiner le rôle particulier des arts en temps de guerre. Chacune des institutionsimpliquées représente une régiondistincte de l’Europe touchée par la guerre de Trente Ans. Première guerre européenne déclenchée, comme la guerre de 14-18, par un petit pays, la Bohème, rattachée au Saint Empire germanique.

Le feu aux poudres

Ce qui mit le feu aux poudres en 1618 fut l’abrogation d’une paix religieuse entre protestants et catholiques en Bohème, dans l’actuelle Tchéquie. Suite à la remise en cause de leur liberté religieuse, les représentants des Etats de Bohème, protestants, défenestrèrent du château de Prague, le 23 mai 1618, les trois gouverneurs catholiques du Saint Empire qui les dirigeaient. A la mort de l’empereur Matthias l’année suivante, ils refusèrent de reconnaître son successeur Ferdinand II et proclamèrent roi de Bohème l’Electeur palatin Frédéric V, chef des protestants (1619). LaLiguecatholiquedeMaximiliendeBavièresemit enbranle. Elle écrasalesprotestantsprèsdePrague, àlaMontagneBlanche(8nov. 1620).

Ce fut le début d’une guerre générale qui allait embraser l’Europe en y mêlant les Danois, les Suédois, les états allemands, la France, l’Espagne, les Pays-Bas divisés et la Suisse, chacun défendantlesintérêts desprotestantsoudes catholiques, la France elle-même jouant dans le camp des protestantscontre les HabsbourgduSaint Empire. Toute l’Europe fut doncconcernée. C’est l’Allemagne qui paya le prix fort de la guerre de Trente Ans et de sa paix signée par les traités de Westphalie en 1648, qui consacraient l’affaiblissement décisif de la puissance impériale.

Des armées de mercenaires

PlongéedansuneanarchiepolitiquequeMazarinet Louis XIVallaient exploiter, diviséereligieusement, l’Allemagne avait subi pendant trente ans les exactions incessantes des armées de mercenaires. Elle se trouvait en ruine, exsangue et dépeuplée.

C’est toute cette histoire à l’origine de l’Europe moderne que l’exposition tente de nous faire revivre, en mettant en lumière les œuvres d’art qui transitèrent d’un pays à l’autre, la plupart ayant été pillées par les armées de passage. Car la guerre coûtait cher, menée par des bandes de mercenaires qu’il fallait payer, et la récompense était souvent le pillage et la mise à sac des villes et des villages traversés.

L’art a la capacité de montrer les horreurs de la guerre, la douleur des gens, la mort et le désespoir avec une intensité poignante. On est remué par ces images et ces sculptures d’une vivacité oppressante. La guerre de Trente Ans fut une période traumatisante dans l’histoire européenne. Environ un tiers de la population du Saint Empire romain germanique avait succombé à la violence des champs de bataille, à la famine ou à la maladie. Les souffrances des civils ont été exacerbées par les attaques incessantes, les viols en chaîne et les pillages perpétrés par les troupes adverses ou alliées. Les artistes, s’inspirant de leurs propres expériences deguerre, ont représenté ces atrocités dans leurs œuvres, opposant délibérément l’horreur à l’attrait esthétique. Certaines scènes qu’ils nous ont laissées sont bouleversantes, telle cette femme nue violée par un officier qui la maintient de dos avec son épée ou cette autre qui dévore une cuisse humaine pour ne pas mourir de faim. Rien de nouveau, hélas, sous le soleil ! La guerre fait taire les consciences.

L’exposition accorde aussi une importance aux traités de Westphalie (1648), reconnus comme un jalon dans le développement du droit international. On peut considérer que 1648 a jeté les bases d’un ordre séculaire d’Etats européens souverains, avec la reconnaissance des Provinces Unies indépendantes et celle de la neutralité de la Suisse. La France et la Suède furent les grandes gagnantes des traités. Le lion suédois déversant du vin sur l’assemblée réunie pour signer les traités de Westphalie à Nuremberg en est le symbole. Le droit international est le fruit d’un long et douloureux processus d’apprentissage qui a commencé en 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans.

A voir jusqu’au 12 janvier 2025 à la Maison de l’histoire européenne du parc Léopold. Entrée gratuite tous les jours (y compris le dimanche) jusqu’à dix-huit heures, avec des visites guidées pour les groupes de dix personnes en anglais, français, allemand ou néerlandais sur le site historia.europa.eu.

Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : FIAT - 125ANS

Fiat est née en 1899. Le début d’une aventure que beaucoup n’imaginaient comme étant la Dolce Vita des belles voitures italiennes. Des modèles classiques aux voitures familiales pleines de charme en passant par les lignes sportives, Fiat a toujours s’est toujours dressé telle la force motrice de l'industrie automobile dans la Péninsule. En 1899, L’Italie est écrasée par les mâchoires d’une crise sans précédents, mais le pays tient bon et va bientôt se relever.

Giovanni Agnelli entend faire fortune dans l’automobile naissante et sait combiner l'artisanat, l'ingéniosité technique et le flair incomparable à l'échelle industrielle avec sa Fabbrica ItalianaAutomobili Torino (dont Fiat est devenu l’acronyme). Et de temps en temps, la marque part en quête de réussite sportive. La conséquence la plus connue est « Méphistophélès », un véritable monstre équipé d'un moteur d'avion qui établit des records de vitesse. À la suite d’Henry Ford, GiovanniAgnelli comprend que la productionde masse rendles voitures moins chères et accessibles. La demande fait le reste. Au début des années 1920, 80 % du marché automobile italien était aux mains de Fiat. En 1923, Ala firme s'installe dans l'usine Lingotto au cœur de Turin, l'usine d'assemblagela plusmoderne d'Europe, comprenant unepisted'essai surletoit.AprèslaSeconde Guerre mondiale, l’Italie plonge à nouveau dans une crise profonde. Le pays était du côté des perdants et l’industrie a été littéralement bombardée. Fiat se remet au travail et se concentre encore plus sur l'Italien moyen, avec la Topolino, introduite avant la guerre, et bien sûr l'illustre Cinquecento. Entretemps, Fiat continue de se concentrer sur la production de masse, mais montre à nouveau ses capacités avec des modèles comme le 2300S, sortis en 1961, et dispose d'une écurie capable de rivaliser avec les concurrents les plus prestigieux. Lorsque Fiat a pris une part importante dans Ferrari et Lancia en 1969, toutes les flèches sportives étaient dirigées vers ces marques. Plus tard, Alfa Romeo passera également aux mains du groupe Fiat.

Le géant qu'est devenu Fiat, avec non seulement ses propres marques mais aussi des partenariats tels que Seat etLada, aété frappé lorsqu'une grave crise a balayé le secteur automobile dansles années1980. Mais avec la Panda, la firme revient une fois de plus à un modèle réalisable pour tout le monde. La Panda deviendra un modèle culte, qui sera ensuite suivi d'une version plus moderne. Cette Panda constituerait également la base de la nouvelle Cinquecento 500, avec laquelle Fiat connaît une fois de plus un succès mondial sans précédent. Entre-temps, le nom Abarth fait à nouveau des vagues sur les carrosseries de différents modèles sportifs, dont bien sûr la 500 Abarth. En 2014, Fiat devient Fiat ChryslerAutomobilesNV. En2019, celui-ci deviendrale géant Stellantislorsque legroupe françaisPSA entrera dans ses rangs. À ce titre, Fiat avancera avec des forces unies au cours des cent vingt-cinq prochaines années.

Autoworld consacre jusqu’au 1er septembre 2024 une exposition qui met Fiat à l'honneur. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.autoworld.be

Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ALEXIS BLAKE

En présentant Crack Nerve Boogie Swerve, Alexis Blake (ancienne résidente du Wiels et lauréate du prestigieux prix de Rome) incite le public à appréhender l’art performatif sans préjugé et à considérer l’espace d’exposition comme une archive spéculative, dédié à un processus. Elle crée un environnement qui permet au verre de devenir performeur, conducteur, instrument et métaphore du corps individuel et collectif. A la fois vulnérable et résilient. La malléabilité de la matière, capable de prendre n’importe quelle forme ou taille, et caractérisée par divers indices de dureté, devient alors l'essence même de sa matérialité. Cette fragilité perceptible transcende une interprétation littérale de la matérialité et s’étend au champ socio-politique. L’acte consistant à briser nous place en opposition à des forces contraires, établissant une tension entre les notions d’oppression et de libération. Pour se libérer des hiérarchies stagnantes et rétrogrades, de nombreuses formes de désobéissance civile s'incarnent au travers de l'allégorie des éclats des obstacles en verre, qu'il s'agisse de plafonds métaphoriques ou de la destruction de devantures de magasins. Les images de vitres brisées sont alors souvent interprétées, à tort, comme un crime et deviennent le symbole du déclin et de la décadence d’une société. En alliant un plancher de verre conçu sur mesure, une série de sculptures en verre et acier, à une bande sonore à basse fréquence, Blake s’empare de l’espace architectural. Elle explore la façon dont l’espace, l’installation et le public peuvent entrer en résonance lorsqu'ils sont exposés auxvibrations subliminales de puissants caissons de basse. Sur plusieurs week-ends, des fragments isolés de la version originale de Crack Nerve Boogie Swerve sont interprétés par un groupe de danseuses, faisant ainsi dialoguer tous les éléments de l'exposition. Finalement, le public est invité à interagir avec les installations en verre en arpentant le plancher. Les craquements provoqués fonctionnent comme un marqueur physique du passage du temps et des mouvements des personnes dans l'espace d'exposition. Ainsi, le verre, la rupture et la résonance ne sont pas seulement investis d’une portée métaphorique, ils incarnent un moyen de communication, créant collectivement un nouveau vocabulaire d’expression sonore et physique. Cette exposition est à découvrir au Wiels jusqu’au 11 août 2024. Voyez les détails pratiques sur le swww.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : PLANET HAPPINESS

Planet Happiness est une nouvelle exposition immersive, fruit de la collaboration de partenaires prestigieux et de l’engagement exceptionnel d’experts de renom. Son but ? Inspirer, éduquer et sensibiliser le plus grand nombre au sujet de l’activité spatiale européenne, en alliant des technologies de pointe, les connaissances scientifiqueset unecréativitésansbornes.Partezdoncàladécouverte du bonheur et libérez l'astronaute qui sommeille en vous, au fil d’une aventure cosmique teintée d’intelligence artificielle et de réalité augmentée pour une immersion à 360°. Cette fusion des sciences et des arts utilise la beauté de l'espace comme toile de fond pour stimuler votre créativité. On le sait, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) est la porte d'entrée de l'Europe vers l'espace. Créée en 1975, elle se consacre à l'exploration et à l’exploitation pacifiques de l'espace au profit de l'humanité. Elle a pour mission d'orienter le développement des capacités spatialesdel'Europe et deveiller à ce queles investissementsdans l'espace continuent de profiter aux citoyens. En collaboration avec vingt-deux États membres, elle tend à repousserlesfrontièresdelascienceet delatechnologieet favoriselacroissanceéconomiqueenEurope. L'espace est l'avenir et, grâce à l'ESA, nous en faisons tous partie. L’exposition propose une expérience unique où chaque visiteur devient acteur de sa propre aventure. Grâce à l'utilisation de technologies immersives,Planet Happiness plongele public dansl'univers fascinant del'espace. Lesvisiteurs peuvent ainsi explorer les merveilles cosmiques, interagir avec des simulations réalistes et participer à des ateliers interactifs qui éveillent la curiosité et l'enthousiasme pour l'espace. Au cœur de l'exposition, vous découvrirez des installations qui illustrent les dernières avancées scientifiques et technologiques en matière d'exploration spatiale et des animations en réalité augmentée pour visualiser des phénomènes astronomiques époustouflants, tandis que des modules interactifs offrent la possibilité de vivre l'expérience d'un astronaute en mission. Planet Happiness vise également à éduquer et à sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et sociétaux liés à l'exploration spatiale. Planet Happiness se dérouleaumajestueuxPalaisdelaDynastie,misexclusivement àdispositionparlaRégiedesBâtiments, sous l'autorité du Secrétaire d'État Mathieu Michel. Ce lieu emblématique accueille cette exposition novatrice, offrant une expérience inoubliable à ses visiteurs. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.planethappiness.be

Mont des Arts à 1000 Bruxelles

André Metzinger

EXPOSITION : ARCHI BX, 1900-2000

Voilà une plongée fascinante dans le paysage architectural bruxellois du XXe siècle. Cette exposition retrace le parcours tumultueux de la modernité à travers une sélection d'œuvres architecturales emblématiques. En explorant les différentes ruptures et continuités qui ont jalonné ce siècle, elle met en lumière les aspirations changeantes des architectes et des urbanistes de Bruxelles. Le parcours, présenté chronologiquement, permet de saisir les évolutions stylistiques et fonctionnelles qui ont transformé le visage de la ville. Chaque bâtiment, isolé du chaos urbain, est recontextualisé dans des décors inédits, permettant d'apprécier sa puissance esthétique et plastique. Cette mise en scène révèle les imaginaires architecturaux qui ont guidé la conception de ces édifices, qu'ils soient célèbres ou méconnus. En jouant sur les contrastes entre le réel et l'irréel, Archi BX, 1900-2000 invite les visiteurs à redécouvrir l'héritage architectural de Bruxelles sous un nouveau jour, tout en célébrant la richesse et la diversité de son patrimoine. Ne manquez pas cette occasion de vous immerger dans l'histoire architecturale de Bruxelles et de comprendre les forces qui ont façonné son paysage urbain au fil des décennies. Cela dure jusqu’au 16 septembre 2024 aux Halles Saint-Géry. Plus de détails sur le site www.hallessaintgery.be

Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : DIAN

KOSTOV

Dian Kostov est un peintre bulgare renommé pour ses icônes et peintures murales, ainsi que pour ses projets d’art moderne. Ses œuvres, exposées dans le monde entier, se retrouvent dans des collections en Europe, aux États-Unis et au Japon. Il s’efforce de créer des images emblématiques, où les symboles contemporains s’entremêlent. À travers son art, il aborde des questions éternelles, interpellant ses contemporains sur des thèmes profonds. Ses créations, allant des icônes traditionnelles aux œuvres contemporaines, sont présentées dans des galeries prestigieuses. Ses peintures murales ornent des espaces culturels, et ses projets modernes reflètent une fusion entre tradition et innovation. Dans ses œuvres, l’artiste intègre des éléments symboliques propres à notre époque, établissant un dialogue entre le passé et le présent. Sa démarche artistique vise à repousser les limites de l’iconographie, tout en conservant son essence spirituelle. Apprécié pour la profondeur et l’esthétique de son travail, il a acquis une reconnaissance internationale. Ses œuvres sont prisées par des collectionneurs et figurent dans de nombreuses expositions, contribuant ainsi à la diffusion de l’art bulgare sur la scène mondiale. Une exposition lui est consacrée chez nous, avec de nouvelles œuvres qui tiennent compte de la taille et de l'architecture de la basilique du Sacré-Cœur, afin que les visiteurs puissent vivre une expérience nouvelle et unique. Cet événement a lieu jusqu’au 31 août 2024. Plus de détails sur le site www.catho-bruxelles.be Place de la Basilique, 1 à 1083 Bruxelles Paul Huet

EXPOSITION : JANA EULER

L’exposition de Jana Euler intitulée Oilopa se veut une contraction de Oil (peinture à l’huile) et de Europa pour étendre un territoire semi-utopique qui inverse les flux ascendants des chiffres de la finance, tout en extrapolant sur les cycles du surplus et de la vacuité. Installée au deuxième étage du Wiels, cette expositionest traversée en diagonale par Oilopa Allee, un point de fuite inspiré par le boulevard Europa Allee qui connecte les quartiers européens de Bruxelles et la Banque centrale européenne de Francfort. Deux villes entre lesquelles l’artiste partage son temps. La présente exposition rassemble plusieurs ensembles de tableaux anciens et récents, dont certains ont été réalisés pour l’occasion, et introduit diverses créatures et iconographies investiguées par l’artiste au cours des dix dernières années, notamment la morecorn (une version inflationniste de la licorne), des bombes de peinture et des pinceaux, des prises électriques, ainsi que de nouvelles variations autour de l’économie du café énergisant en tant que symptôme multifocal d’extraction, de dépendance, de productivité et de loisir. À travers une hétérogénéité de textures, de techniques et de traditions picturales, Jana Euler poursuit un travail sur la figuration, expressive et vitaliste, en tant que moyen de façonner des mondes fantasmés. Mais ces fantasmes, loin de relever d’un réflexe consistant à fuir la réalité, donnent à voir les processus pervertis de cette réalité même. Depuis deux décennies, née en 1982 à Friedberg, bâtit une œuvre hétéroclite remplie de cohérence, qui radiographie les fondements sociaux, matériels et historiques dela peinture. Cet événement est à voirau Wielsjusqu’au 29septembre 2024. Plus de détails sur le swww.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : BORZ KOVÁTS

Dans le cadre de la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne, le Design Museum Brussels a le plaisir d’accueillir le Museum of Applied Arts Budapest. Les deux institutions présenteront l’exposition « Innovating across Borders. Reflections on the Oeuvre of Sándor Borz Kováts » Cette exposition représente la première occasion de montrer au cœur de l’Europe des pièces de Sándor Borz Kováts, aux côtés de celles de designers d’Europe occidentale qui ont travaillé durant la seconde moitié des années 1960 et la première moitié des années 1970.

Cette exposition vise à étendre, selon des perspectives multiples, la vie de Sándor Borz Kováts, qui a été interrompue bien trop tôt. D’une part, elle place le petit nombre d’objets qui ont survécu dans un contexte international et, d’autre part, elle prolonge l’œuvre de Borz Kováts à travers le travail d’étudiants et de récents diplômés du campus qui était si important pour lui : l’Université Moholy-Nagy d’art et de design de Budapest.

Sándor Borz Kováts (1940-1973) n’a vécu que trente-trois ans, mais il a été l’un des plus grands designers hongrois de son époque et l’un des précurseurs du design systémique dans le pays. Borz Kováts a conçu, développé et réalisé des objets adaptés à une production standardisée à une époque où il n’existait ni infrastructures de fabrication, ni ressources, ni marché pour cela en Hongrie. Il s’est inspiré de ce qui se passait de l’autre côté du rideau de fer, dans un monde plus libre, où le marché était axé sur le design et où, dans le même temps, les designers pouvaient compter sur une demande stable. Il tenait à ce que ses objets soient accessibles à toutes et tous et ne soient pas considérés comme des articles de luxe.

Des tables aux fauteuils, en passant par les lampes, les pièces sélectionnées dans la the Plastic Design Collection sont contemporaines de Sándor Borz Kováts mais signées par des designers occidentaux tels que Rodolfo Bonetto et Giancarlo Mattioli. Utilisant des matériaux similaires mais dans un contexte différent, les similitudes de formes visibles sur ces pièces suscitent une réflexion sur la manière dont les designers ont travaillé dans des circonstances différentes. Leurs similitudes et leurs divergences créent un parallèle historique à travers le design. Un événement à ne pas manquer au Design Museum. Il se déroule jusqu’au 22 septembre 2024.

Découvrez les modalités pratiques sur le site www.designmuseum.brussels Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : LAURENT CARPENTIER

Graphiste, illustrateur et web designer, Laurent Carpentier est le créateur de peintures et de sculptures ludiques qui sont souvent l'expression en épaisseur et en trois dimensions d'une expérience acquise au fil des décennies dans le monde de l'édition et de la bande dessinée. Reprenons dès le début ! Laurent Carpentier est né le 4 octobre 1968 à Bruxelles. Il a suivi des humanités artistiques à l'Institut Saint-Luc, et a parfait sa formation à La Cambre et à l’académie de Saint-Gilles. Très vite, après ses études, il est devenu le spécialiste de la mise en couleur par ordinateur, collaborant ainsi à de nombreuses séries de bande dessinée à succès : L'Agent 212, Cupidon, Du côté de chez Poje, Boule à Zéro, Dans les yeux de Camille, etc. Les plus éveillés d'entre vous auront peut-être relevé que l'une de ces séries est l’œuvre d'un certain LouisMichel Carpentier, au dessin, qui ne serait autre que le père de notre Laurent. Mais chut ! Parallèlement à la bande dessinée, il réalise d'innombrables illustrations, logos, sites web, affiches et dépliants sur un ton qui n'appartient qu'à lui, empreint d'humour et de fantaisie. En 1994, il crée Lulu et Berlu, des aventures absurdes sous forme de strips qui sont réunies pour la postérité dans un album paru aux éditions Topgame. À partir de 2002, il s'adonne également à la peinture et crée des figurines drôles, décalées et colorées. En 2016, Laurent illustre le livre pour enfant Le Rhinomadaire Rocéros aux éditionsMax et Compagnie. Dès 2018, en compagnie de Natache de Locht, il fonde une maison d'édition, « Les Nez à Nez » pour la publication de leurs livres ludiques et pédagogiques. Natacha à l'écriture, et Laurent à l'illustration. Leurs albums répondent à une forte demande et connaissent beaucoup de succès ! Laurent Carpentier installe ses quartiers chez Home Frit' Home pour y dévoiler et lancer son nouvel album : « Le dessin du lundi – Pas toutes ses frites dans le même paquet » (éditions Les Nez à Nez). Soixante pages de clins d’œil halluciphants pour que le lundi ne soit plus jamais (vraiment) le lundi ! À travers cette exposition, il révèle les différentes facettes de sa personnalité et de sa maîtrise technique, tout en proposant une palette pétillante et humoristique de dessins, de tableaux et de sculptures, dégoulinants de bonnes vibrations ! Jusqu’au 31 août 2024. Plus de détails sur le site www.homefrithome.com Rue desAlliés, 242 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : JEPHAN DE VILLIERS

Naissance de Jephan de Villiers en 1940 à Le Jolis de Villiers au Chesnay près de Versailles. Dans ce cadre, il passe les moments les plus heureux de son enfance, les seuls dont il garde des souvenirs véritablement vivants. Grâce à sa grand-mère, il découvre la musique classique ! Il échange des lettres quotidiennement avec elle en un rituel qui pousse l’enfant à porter attention à tout ce qui peut être remarqué, noté, y compris les détails les plus anodins. Les moments de complicité partagés semblent surnager dans un océan de solitude. Ses premiers gestes artistiques empreints de beaucoup de fantaisie et d’un brin de révolte éclosent en 1958. Pendant ses vacances dans la vallée du Rhône, il jette par la fenêtre des œufs emplis de peinture sur de grandes feuilles de Canson noires. Sans le savoir, il s’inscrit dans un mouvement de contestation qui s’interroge sur la place du geste et du hasard dans l’actede création. Après un passage par l’École de cavalerie de Saumur, il part pour l’Algérie comme sous-lieutenant. Nous sommes au début des années 60. Au milieu de cette décennie, il s’acquitte d’une période de retrait total du monde en plein Paris, mais il se rend les dimanches après-midi souvent accompagné de son frère Hubert au Musée National d’Art Moderne dans l’atelier reconstitué de ConstantinBrancusi. Il y découvre aussi les sculptures de Zadkine, Giacometti et Germaine Richier. Peu après, il réalise cinquante sculptures en très peu de temps : « Les structures Aquatiales ». Après des mois d’enfermement, son ami Emmanuel Driant l’encourage à ouvrir les portes de son atelier pour montrer son travail. La suite de son parcours l’amène en Angleterre et, en 1968, il devient le premier artiste à installer une exposition dans la cathédrale de Coventry. L’écrivain et critique d’art Max Wykes-Joyce, correspondant à Londres du New York Herald Tribune qui deviendra un de ses plus grands amis, écrit : « c’est une chose rare que de rencontrer un sculpteur de premier ordre, de toute intégrité et de complète authenticité… Deuxdemesamislesplusintimes furent ConstantinBrancusi et OssipZadkine, et mon professeur fut Germaine Richier : c’est pourquoi je sais de quoi je parle grâce à ces trois sculpteurs de génie (…). Il vit à Londres dans la même simplicité, je salue la cathédrale ressuscitée et le maître sculpteur qui y expose son œuvre. » L’atelier est à Notting Hill, non loin de Portobello Road. Puis, fort de ses succès, plus rien ne l’arrête. Une exposition de ses œuvres est organisée jusqu’au 30 septembre 2024 à l’Espace Européen pour la Sculpture. Plus de détails sur le site www.eesculpture.be Chaussée de La Hulpe, 201 à 1170 Bruxelles

EXPOSITION : ABSTRACT WRITINGS, ABSTRACT THOUGHTS

Jean Boghossian (Alep, 1949), artiste belge d’origine arménienne, crée une œuvre non conformiste explorant une large gamme de médias, tels que le papier, la toile, le bois et le livre d’artiste. Son travail figure dans la collection de la Wittockiana, où il a déjà exposé une sélection de Livres sauvés (Phénix) Abstract Writings, Abstract Thoughts, révèle un aspect jusqu’alors inédit de son œuvre : ses écrits sur l’art, élément constant de sa pratique depuis de nombreuses années. Commentaires sur la vie, mais peut-être plus encore complices du parcours artistique, ces notes rendent comptent de l’expérience créative de l’artiste. Cette collection d’écrits, à la croisée de la réflexion intérieure et de la représentation du monde, dévoile Boghossian en tant qu’artiste-penseur. Ses pensées, en dialogue avec ses créations picturales abordant les questionsde support et de texture, donnent un aperçu parlant d’intensité de son travail. Des œuvres à découvrir jusqu’au 15 septembre 2024 à la Bibliothèque Wittockiana. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.wittockiana.org

Rue du Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

EXPOSITION : MAGRITTE IMMERSIVE EXPERIENCE

René Magritte, né en 1898 à Lessines, en Belgique, est l'un des artistes surréalistes les plus emblématiques du XXe siècle. Sa carrière a été marquée par son approche unique de la représentation picturale et son exploration incessante des mystères de la réalité. À travers ses œuvres, il a défié les conventions artistiques, offrant au spectateur une expérience visuelle qui transcende les limites de la logique. L'une des caractéristiques les plus distinctives de son œuvre reste son utilisation fréquente d'objets familiers dans des contextes inattendus. Dans ses toiles, il dépeint des pommes flottant dans l'air, des pipes qui ne sont pas des pipes ou des hommes au visage caché par des pommes devenant ainsi des énigmes visuelles fascinantes. Cette démarche singulière cherche à remettre en question notre compréhension conventionnelle du monde qui nous entoure. René Magritte était également un maître de la technique, avec une précision méticuleuse dans la réalisation de ses peintures. Son style, marqué par des couleurs vives et des contrastes saisissants, a créé un univers visuel captivant. Les arrière-plans de ses tableaux sont souvent composés de ciels nuageux et d'espaces infinis, évoquant une atmosphère irréelle qui souligne le caractère onirique de son œuvre. Son art s'inspire fortement de sa fascination pour la philosophie, notamment le concept de la trahison des images" Une de ses toiles les plus célèbres présente une pipe avec la légende « Ceci n'est pas une pipe », soulignant la dissonance entre la représentation visuelle d'un objet et sa réalité tangible. Tout au long de sa carrière, René Magritte a également exploré le thème du mystère et du masque, utilisant fréquemment des personnages au visage voilé ou dissimulé. Cette obsession pour le voilement suggère une préoccupation profonde pour l'inconscient et la dualité de la réalité et de la perception. Après son décès, l’artiste a laissé un héritage pictural durable, influençant des générations d'artistes et laissant derrière lui un corpus de travaux qui continuent d'émerveiller et de susciter la réflexion dans le monde entier. Sa contribution exceptionnelle au mouvement surréaliste et son audace artistique ont solidifié sa place parmi les grands maîtres de l'art du siècle dernier, immortalisant son nom et son esprit novateur dans l'histoire de l'art. Outre un Musée à son nom près du Parc royal et une maison à Jette dans lequel il a passé quelques années après son retour de Paris, Bruxelles s’enorgueillie d’accueillir une exposition immersive qui revient sur ses toiles en plongeant le public à 360 degrés dans son univers, grâce à des projections numériques et à une scénographie inédite. L’opportunité de (re)découvrir près de trois cents œuvres différemment. Un ensemble reconstitué sur près de mille mètres carrés, passant au crible les événements majeurs de la vie de ce créateur hors-normes et son travail. Bien entendu, cette exposition n’est pas une exposition ordinaire, mais un défi virtuel bien plus surréaliste que certains le pensent. Elle se déroule à la galerie Horta dans le centre de la capitale. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.magritte-expo.com Rue du Marché aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

SPECTACLE JEUNE PUBLIC : LA FOLLE HISTOIRE DES ANIMAUX

Sortistout droit de l’imagination de Jean de la Fontaine, de Beatrix Potter, de Charles Perrault ou encore de celle des frères Grimm. Vous retrouverez toutes ces folles histoires sur scène dans des décors à leur mesure, pour un spectacle enchanté et enchanteur ! Chats, Cigales, Fourmis, Loups, Agneaux, Renards, Tortues, Lapins…tousces animaux extraordinaires vous emmèneront à travers leurs aventures dans une irrésistible farandole. Grands et petits, petits et grands seront immergés dans un autre monde… Un nouveau spectacle magique, passionnantet surprenant !Cette création unique est le fruit dela complicité de longue date d’une créatrice ukrainienne, d’un chorégraphe parisien et d’un producteur belge… mais ceci est déjà une autre histoire ! Fables et légendes dans un fantastique ballet-conte de fées à découvrir le 30 août 2024 à Wolubilis. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

EXPOSITION : FAITES VOS JEUX !

Cette exposition propose une plongée fascinante dans l'histoire des jeux à travers des pièces soigneusement sélectionnées de la collection du Musée de la Ville de Bruxelles. Les jeux, omniprésents dans nos vies, ne se limitent pas à des activités de loisirs, mais sont également des éléments fondamentaux de la sociabilité. Cette exposition met en lumière cette réalité universelle en se penchant sur le riche patrimoine ludique des Bruxelloises et Bruxellois à travers les âges. Les réserves du musée regorgent de trésors, témoignant de la diversité des jeux pratiqués au fil du temps. Des jeux de cartes aux jeux de société, des tables à jeux aux jouets miniatures conçus pour les enfants, sans oublier les jeux optiques plus élaborés, chaque pièce raconte une histoire unique de divertissement et d'interaction sociale. Cesobjetsoffrent unaperçu précieux despratiques récréatives qui ont marquélaviequotidienne des habitants de Bruxelles. Cet événement ne se limite pas à la présentation des artefacts eux-mêmes. Pour contextualiser ces pièces, des peintures, sculptures, dessins et œuvres gravées ont été soigneusement sélectionnés pour illustrer des scènes de jeux. Les estampes et les porcelaines, où le jeu est souvent utilisé comme décor ou ornement, enrichissent davantage la compréhension de cet univers ludique. Au cœur de cette exposition, les visiteurs sont invités à plonger dans un monde où le divertissement prend des formes variées. Des moments de compétition intense aux instants de détente partagée, « Faites vos jeux ! » offre une exploration immersive de l'évolution des jeux et de leur impact sur la société. Une opportunité unique de voyager à travers les sièclestoutens'amusantpourcapturerl'espritludiquequi a transcendé les générations. Une exposition à voir jusqu’au 28 août 2024 au Musée de la Ville de Bruxelles. Pour davantage d’informations, référez-vous au site www.brusselscitymuseum.brussels

Grand-Place à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : TITANIC

De sa conception majestueuse à son tragique destin, l’histoire du Titanic demeure une épopée marquante dans les annales de l’humanité. Ce bâtiment, considéré comme insubmersible et annoncé telle une merveille de l’ingénierie maritime, a captivé les esprits depuis le début du XXe siècle.

Le Titanic, érigé comme le summum de l'ingénierie maritime de son époque, a vu le jour dans les chantiers navals de Belfast en 1909. Commandé par laWhite Star Line, il a été conçu pour être unnavire de luxe inégalé, avec une capacité de transport dépassant tout ce qui existait alors. Lancé en 1911, le paquebot géant représentait uneprouessetechnologique, symboledel'audace des hommesface auxmers tumultueuses. La nuit du 14 avril 1912 s’est néanmoins inscrite à jamais dans les souvenirs. Alors qu'il fendait les eaux glaciales de l'Atlantique Nord, le paquebot a heurté un iceberg, précipitant son destin vers l'obscurité abyssale. La catastrophe, dramatiquement rapide, a coûtéla vieà plus demille cinqcents personnes, laissant derrière elle un océan de désolation et une myriade de questions sans réponse. Pourquoi, près d'un siècle plus tard, le Titanic demeure-t-il ancré dans notre mémoire collective avec une telle force ? La première raison réside dans l'ampleur de la tragédie. La perte d'un navire réputé insubmersible, emportant avec lui une partie de l'élite de l'époque, a frappé les esprits de manière indélébile. Les récits des passagers, les témoignages des survivants et la découverte de l'épave ont perpétué la fascination pour cette tragédie. En outre, au fil du temps, le Titanic est devenu un emblème de la vanité humaine face à la nature. La confiance aveugle dans la technologie moderne et l'arrogance qui accompagnait le navire ont été balayées par un iceberg, rappelant à chacun sa vulnérabilité intrinsèque. L'industrie cinématographique a également contribué à entretenir la légende. Des films tels que « Titanic »de James Cameron ont capturé l'imaginaire populaire, ravivant l'intérêt pour cette tragédie dans les générations ultérieures. A cela, le Titanic incarne une multitude de récits personnels, avec des passagers de diverses classes sociales et nationalités. Ces histoires individuelles ajoutent une dimension humaine au drame, la transformant en une épopée où le luxe côtoie la modestie, où la bravoure rencontre la peur. L'impact du Titanic sur la culture contemporaine est enfin perceptible dans la commémoration régulière du naufrage. Des expositions dédiées, des hommages annuels, des recherches continues sur l'épave et même des répliquesmodernes témoignent d'un intérêt soutenu. Quoi qu’il ensoit, leTitaniccontinuedecaptiverlesespritsàtraverslesdécenniesenraisondesaconstruction grandiose, de sa fin que personne n’aurait prédite et de toutes les narrations qui se sont enchevêtrées par la suite. Après un franc succès à Paris, l’exposition Titanic arrive chez nous pour revenir sur l’un des plus grands désastres maritimes de l’histoire contemporaine. Grâce à deux cent soixante reliques récupérées sur l’épave du Titanic, des reconstitutions de lieux emblématiques du navire et des récits de passagers, cet événement s’annonce frappant de réalisme. Prêts à vous laisser submerger par les fantômes du Titanic ? Si oui, rendez-vous à Tours et taxis à partir du 15 mars 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.titanicexpo.be

Avenue du Port, 86c à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : ACCUMULATOR

Maren Dubnick, plasticienne, et Clémentine Davin, historienne de l’art et critique d’art, se sont rencontrées à Bruxelles en 2018. Depuis, elles collaborent de manière régulière au développement de leurs projets respectifs et, plusspécifiquement, surlesquestions relatives àla médiation et à la place de l’art dans la société́. Leurs préoccupations communes sont multiples mais, avant tout, elles partagent un intérêt marqué pour les démarches artistiques collaboratives qui visent à démocratiser l’art. En 2021, elles travaillent ensemble à l’élaboration d’un projet de résidencelaboratoire intitulé «Axis-Mundi de l’ancrage au Monde », soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de son appel à projets Un Futur pour la Culture 2021-22.À l’heure où la Centrale s’engage dans un important processus de transformation de ses espaces dédiés à l’accueil de ses expositions et de ses publics, réaffirmant, de fait, sa nouvelle identité, toutes deux réactivent la fonction initiale du lieu, dans le but de proposer une traversée sociale et historique du centre d’art, autrefois 1ère centrale électrique de la Ville de Bruxelles. Via une installation, le duo pose un regard sur l’évolution des usages de l’électricité et de leur impact sur nos sociétés contemporaines, tel un trait d’union métaphorique entre les vies passée et future du lieu, avec des stratégies d’empilement et d’enroulement qui visent à questionner notre rapport au temps. Telle une représentation de l’infinité́, sa pratique s’exerce selon un procédé́ répétitif voire méditatif qui requiert à la fois maitrise et patience. Un événement à découvrir à la Centrale du 4 avril au 1er septembre 2024. Voyez davantage d’informations sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 13 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : REGENERATIVE FUTURES

Face au plus grand défi qui nous traverse, celui qui engage à préserver l’habitabilité de la terre pour les générations futures, comment les créateurs engagent- ils et elles, aujourd’hui, des réflexions et des pratiques à même de réinventer nos façons d’être au monde ? En dialogue avec les sciences, l’artisanat, les technologies, les diverses formes d’intelligence – de la main, collective, animale, bactérienne, artificielle … –ils et elles ont beaucoup cherché, et trouvé des solutions. Pour autant, ces dernières n’ont souvent pas été vues, écoutées, ni partagées ou proposées à une échelle plus grande, industrielle, planétaire et urgente qu’appellentla crise et le désastre écologique quenousvivons. Conçue àl’occasion des dix ans de la Fondation Thalie, cette exposition trouve son origine dans la mise en œuvre depuis quatre ans de son programme Créateurs Urgence Climat. Il propose de faire se rencontrer, dans le cadre d’une exposition et d’un programme de rencontres, créateurs et experts issus de différentes disciplines, afin de mettre en commun et en perspective ces recherches transformatrices. En dialogue avec des œuvres de sa collection, la Fondation s’ouvre à cette occasion à un dispositif expérimental et prospectif, au croisement de l’art, du design et de l’écologie. Chacune des salles de l’exposition – espace à la fois intime et propice au temps long et à la rencontre – s’organise autour d’un thème spécifique, et d’une série de questions particulières : face à la crise climatique, quelles solutions les plasticiens proposentils? Comment, avec les moyens de l’art et du design, rendre visible la recherche scientifique qui y travaille ? Comment perpétuer la beauté des savoirs et traditions, la profondeur des gestes et des techniques, à l’ère de l’hyper connectivité technologique ? Ce parcours est composé d’œuvres de la collection, d’invitations et de commissions nouvelles àdes artistes et designers, ainsi que d’installations vidéo ouvrant de nouvelles narrations prospectives. La scénographie, à partir de matériaux biosourcés et de techniques de construction écologiques, est conçue par le studio bruxellois Bento Architecture. Elle unit, à travers un geste responsable et symbolique, ces différents éléments de réponse aux questions urgentes à partir de laquelle la Fondation Thalie, non seulement a déterminé ses engagements depuis une décennie, mais construira ses actions pour les années à venir. Une exposition à voir à la Fondation Thalie du13 avril au 28 septembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fondationthalie.org Rue Buchholtz, 15 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : JULES FRANÇOIS CRAHAY - BACK IN THE SPOTLIGHT

Jules-François Crahay, né à Liège le 21 mai 1917 et décédé à Monte-Carlo le 5 janvier 1988, était un couturier méconnu du grand public, malgré son influence significative dans le monde de la mode. Sa carrière débute dans les années 1930 à Paris, où il étudie, avant de retourner en Belgique pour travailler aux côtés de sa mère. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier, mais cela ne l'empêche pas de poursuivre sa passion pour la création vestimentaire. En 1951, il tente de lancer sa propre Maison à Paris en collaboration avec Germaine de Vilmorin, mais cette initiative n'aboutit pas à un succès commercial. Il rejoint ensuite la Maison Nina Ricci, dirigée par Robert Ricci, où il reste pendant une décennie. C'est avec la collection féminine Tomboy en 1959 qu'il obtient son premier succès notable. Par la suite, il travaille chez Lanvin pendant environ vingt ans, créant des collectionsremarquées, notamment celle de 1964. L'influence de Jules-François Crahay sur la mode française demeure indéniable. Il introduit un style léger, ludique, romantique et légèrement théâtral, mais toujours méticuleusement maîtrisé. Ses créations attirent l'attention de personnalités telles que Claudia Cardinale, la princesse Paola et mêmeJackie Kennedy. Son indépendance d'espritet sacréativitésingulièretracent lavoiepourd'autres créateurs belges tels que Martin Margiela, Olivier Theyskens et Nicolas di Felice, qui dirigent aujourd'hui des maisons de couture renommées à Paris. Bien que JulesFrançois Crahay ait été injustement oublié pendant de nombreuses années, un musée lui consacre enfin une exposition, offrant aux amateurs de mode une opportunité unique de découvrir sontravail. L'expositionmet en lumière sa collection unique, composée de soixante-cinq silhouettes, accompagnées de croquis, de photographies, de films et de documents d'archives. Ces éléments ressuscitent la figure et l'œuvre du couturier, laissant entrevoir son impact durable sur le monde de la mode. Ainsi, l'héritage de Jules-François Crahay perdure, soulignant son empreinte indélébile sur la mode contemporaine. Son influence sur la scène de la haute couture et du prêt-à-porter continued'inspirerde nombreux créateurs, assurantainsi sa place parmi lesgrandsnoms delamodebelgeetfrançaise. L'exposition"JulesFrançoisCrahay -Backinthespotlight" est àdécouvrir au Musée Mode & Dentelle jusqu’au 10 novembre 2024 rappelle son génie et sa singularité dans l’univers de la haute couture et rappelle son importance historique dans le monde de la mode. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PASSAGE

Dernière exposition du Musée Juif de Belgique avant la fermeture pour travaux fin 2024, Passage est une réflexion sur l’idée de transformation. Elle explore la manière dont le spirituel se mêle à la vie profane, comment le rite s’allie à l’ordinaire, ce qu’il se passe quand l’intime et le collectif se nouent. L’exposition se compose de trois parcours complémentaires. Le premier nous plonge dans l’univers de Charlemagne Palestine. Dans une installation intitulée Aa Batt Bearr Barr Mitzvahh Inn Meshugahlanddd , l’artiste réinterprète le passage à l’âge adulte dans la tradition juive.Ancré dans l’héritage du schmattès, mot yiddish qui désigne le chiffon ou la fripe, il réinvente les gestes de collecte, de couture et de raccommodage du tissu qui marquent l’histoire des mondes juifs. En écho aux assemblages de Charlemagne Palestine, le deuxième parcours propose un dialogue autour du textile, en croisant les collections du Musée Juif de Belgique, celles du Centre de la Culture Judéo-Marocaine et les interventions de quatre artistes contemporains : Jennifer Bornstein, Richard Moszkowicz, Elise Peroi, Arlette Vermeiren. Ce jeu d’associations libres rappelle que le travail du textile est, en soi, une pratique rituelle. La place des femmes y est centrale. Il montre aussi que les tissus ne sont jamais de simples parures : ils sont tour à tour deslieux de mémoire, lessymboles d’une célébration, oudes accès au sacré. À travers un programme de performances, le troisième parcours interroge la résurgence contemporaine des croyances et des rites. Hilal Aydoğdu, David Bernstein, Barbara Salomé Felgenhauer et Zinaïda Tchelidze repensent ici l’espace muséal, pour créer un laboratoire intime et sensoriel, dans une tentative de réenchantement du monde. Geste symbolique, cette exposition n’est pas seulement le point final d’un programme d’expositions déployé dans ce bâtiment depuis plus de vingt ans. Cette exposition est aussi un questionnement sur le nouveau Musée Juif à venir, qui imaginera, lui aussi, de nouvelles formes de passage. A découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 1er septembre 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

MUSÉE DES ILLUSIONS

Plongez dans l'univers captivant du Musée des Illusions, où chacun de vos sens sera mis à contribution, transformant une simple visite en une aventure inoubliable. Ce monde singulier est conçu pour défier les esprits les plus cartésiens, tout en offrant une expérience éducative enrichissante. Êtes-vous prêt à suivre un parcours qui bouscule les frontières de l'imagination ? Faites preuve d'audace et osez plonger les yeux fermés dans l'univers tridimensionnel créé par le Tunnel Vortex ! Sous une apparence de stabilité apparente, cette illusion a le pouvoir de rendre totalement inopérant votre sens de l'équilibre. En essayant de marcher, vous vous retrouverez incapable d'avancer. Pouvez-vous y croire ? Observez votre propre reflet déformé dans la Salle des Miroirs, bravez le comportement imprévisible de la Salle de l'Infini et défiez les lois de la gravité et des dimensions. Capturez des images de vous-même dans toutes les positions possibles ! Situé au cœur notre capitale, ce lieu pas comme les autres se veut autant intrigant qu’interactif. L'espace extraordinaire de l'ancien théâtre « La Gaité » sert de toile de fond à cette exposition unique, basée sur la science des illusions d'optique. Partagez cette expérience exceptionnelle avec votre famille, vos amis ou vos collègues. Les visiteurs de tous âges s'amuseront à explorer les limites de leur propre perception, élargissant ainsi leur compréhension de la réalité qui les entoure. Vous êtes un groupe d’au moins dix personnes et vous souhaitez découvrir pourquoi vos yeux perçoivent deschoses quevotre cerveau a du mal à comprendre ? Planifiez votre visite à l’avance afin de vous assurer d’obtenir la date qui vous convient. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.museumofillusions.be

Rue du Fossé aux Loups, 18 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Banksy, l'artiste énigmatique dont l'identité demeure un mystère, amarquélemondedel'art contemporainparson style distinctif et son engagement social. Ses œuvres, souvent politiquement chargées, se manifestent à travers des graffitis, des peintures murales et des installations provocantes. En dépit de son succès mondial, Banksy reste dans l'ombre, se cachant derrière le voile de l'anonymat. Son talent artistique transcende les frontières conventionnelles, fusionnant l'art de la rue avec une critique audacieuse de la société. Ses images emblématiques, telles que la fillette relâchant un ballon en forme de cœur ou le manifestant jetant un bouquet de fleurs, sont devenues des symboles de la contestation pacifique et de la quête de justice sociale. Banksy utilise l'art comme moyen de communication, mettant en lumière des questions cruciales telles que les inégalités sociales, les conflits politiques et les méfaits environnementaux. Ses œuvres transmettent souvent un message puissant, incitant le spectateur à réfléchir sur le monde qui l'entoure. L'artiste se sert de l'espace urbain comme supports, transformant des murs gris en toiles vibrantes qui suscitent la réflexion. Sa renommée mondiale n'a pas émoussé son engagement envers l'anonymat. Sa capacité à rester incognito malgré la célébrité témoigne de son désir de focaliser l'attention sur ses créations plutôt que sur sa personne. Cette mystérieuse aura entourant sa personne alimente le mystère et l'intrigue, renforçant l'impact de ses œuvres dans le monde entier. Bien que certaines critiques considèrent son travail comme purement subversif, d'autres louent son ingéniosité et son audace. Son influence sur le street art contemporain est indéniable, ouvrant la voie à de nouveaux dialogues sur la place de l'esthétique dans l'espace public et son pouvoir de provoquer des changements sociaux. The World of Banksy propose une exposition qui rassemble le plus grand nombre d’œuvres murales grandeur nature de cet artiste. Ces œuvres reconstituées à la perfection, ainsi que d’autres pièces relatant la riche carrière de Banksy, ont été installées dans les locaux mythiques d’une ancienne maison de tissus au cœur de la ville de Bruxelles. On le sait, la plupart des travaux exposés et reconstitués à l’identique d’après des photographies ont disparu. Une occasion unique de faire connaissance avec la figure la plus énigmatique du monde de l'art moderne ! Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : DESIGN DU LIVRE ET DU PAPIER

Durant tout l’été, la Wittockiana invite les étudiants de l’Atelier « Design du livre et du papier » de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre (ENSAV) à présenter leurs travaux. Cette exposition promet une riche variété de créations : livres-objet, livres d’artiste, contenants minimalistes, reliures précieuses, travail du cuir, créations de papier et packaging. Chaque visiteur y trouvera de quoi éveiller sa curiosité et satisfaire son goût pour l’art du livre. Le cursus proposé par La Cambre explore de manière exhaustive le livre et le papier, tout en adoptant une approche artistique contemporaine. Cet événement s’entend comme une occasion unique de découvrir la diversité des pratiques et les nombreuses expérimentations menées par ces jeunes artistes sur tous les aspects de la conception du livre : supports, formats, mise en page, typographie et écriture éditoriale. Cette découverte incite à la réflexion et à l'appréciation des projets présentés, participant ainsi à l’émergence et à l’affirmation d’un sens artistique et critique contemporains. Parmi les œuvres exposées, on découvre les créations d’Angeline Guzman,Anna Marguier,AtlanticBarbara, Cloé Barbier, Consuelo Gournay, Dina Benayed, Dunya Savilova, Eloïse Agostini, Jeanne Champenois-Masset, Lola Roy-Cassayre, Maude Cottenier, Nora Amaouche, Ninnog Gesland-Bouilly, Roxane Daguet, Sarah Juin, et Zoé Peray. Ces artistes, chacun avec leur sensibilité et leur approche unique, offrent un aperçu de la richesse et de la diversité des perspectives contemporaines. Le programme de La Cambre se distingue par son exploration exhaustive des possibilités qu’offrent le livre et le papier, inscrivant chaque œuvre dans une démarche artistique actuelle et innovante. L’exposition à la Wittockiana est donc non seulement une vitrine de ces travaux, mais aussi un espace de dialogue sur l’avenir de ces médiums. Les visiteurs sont invités à prendre connaissance des œuvres, à les apprécier, mais aussi à s’interroger sur les intentions et les messages des artistes. C’est une opportunité de participer activement à la dynamique créative et critique qui anime la jeune génération d’artistes. En accueillant ces jeunes talents, la Wittockiana réaffirme son engagement à soutenir et à promouvoir les nouvelles formes d’expression artistique. Chaque œuvre exposée s’offre tel le reflet d’une recherche approfondie et d’une créativité débordante, générant une expérience esthétique riche et stimulante. Ne manquez pas cette occasion de découvrir et d’explorer les multiples facettes du livre et du papier à travers le regard novateur des étudiants de La Cambre jusqu’au 29 septembre 2024. Voyez davantage d’informations sur le site www.wittockiana.org

Rue du Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

EXPOSITION : JULIEN RENAULT – THE STORY BEHIND THE PASTIS COLLECTION

La collection Pastis, conçue pour l’éditeur danois Hay par Julien Renault et lancée en juin 2022, marque un tournant majeur dans la carrière de ce dernier. Deux années de travail ont été nécessaires pour créer l’ensemble de la collection, depuis les premiers dessins jusqu’au lancement sur le marché. En 2023, suite à sa nomination comme designer de l’année, Renault présente une installation intitulée "The story behind the Pastis collection", rassemblant dessins, maquettes et prototypes représentatifs des différentes étapes de son processus créatif. L’objectif est de partager avec le public le travail minutieux et les efforts investis dans chaque produit. Julien Renault a suivi un cursus en design à l’École des Beaux-Arts de Reims, un parcours renforcé par un stage chez les frères Bouroullec à Paris et un échange Erasmus à l’École cantonale d’art de Lausanne, où il a poursuivi un autre bachelor. Ce passage en Suisse lui a permis d’être confronté à un design plus rigoureux et industriel, en contraste avec l’approche plus artistique du design enseignée à Reims. Cette posture double et complémentaire est une caractéristique qu’il conserve encore aujourd’hui. Julien Renault arrive en 2009 en Belgique, un pays choisi par amour, par expérience et par possibilité d’y mener une activité professionnelle constructive. Durant plusieurs années, il travaille dans différents secteurs, afin de comprendre le contexte belge, de se construire un agenda et d’engranger de l’expérience. En parallèle, il développe ses projets personnels et son studio voit officiellement le jour en 2015. La collection Pastis représente l’aboutissement de cette trajectoire riche et variée. Elle se distingue par son design épuré et fonctionnel, en parfaite harmonie avec la philosophie du créateur de meubles. Chaque pièce de la collection témoigne de l'attention portée aux détails et del'engagementduconcepteur pourundesignaccessible et durable.Cetravail anonseulement consolidé sa réputation internationale, mais a également mis en lumière son approche unique du design, alliant rigueur industrielle et sensibilité artistique. Avec la collection Pastis, Julien Renault démontre qu'il est un créateur de premier plan, capable de marier innovation et tradition dans des créations intemporelles. L’histoire de son travail est à découvrir au Design Museum jusqu’au 1er septembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.com Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : DINOS ALIVE

Bienvenue dans l'univers extraordinaire de Dinos Alive, une immersion palpitante dans le passé lointain où d'imposants monstres gouvernaient la Terre. Cette expérience unique, récemment débarquée à Bruxelles, propose aux visiteurs un voyage dans le temps, plongeant petits et grands au cœur de l'ère des dinosaures, une période qui a façonné la vie sur notre planète pendant cent quarante millions d'années. Dinos Alive vous invite à aller à rebours des millions d'années dans le passé et à fouler un monde gouverné par des dinosaures redoutables, des majestueux herbivores aux prédateurs redoutables, créant un écosystème préhistoriqueunique. L'expositionoffre une opportunité exceptionnelle d'observer des reproductions grandeur nature et articulées de quatre-vingts spécimens, recréant de manière réaliste l'atmosphère unique de l'ère du Jurassique et du crétacé. Parmi les vedettes incontestées, on compte les redoutables T-rex, les majestueux Stégosaures, les imposants Ankylosaures, les mélodieux Parasaurolophus, les agiles Vélociraptors, les redoutables Suchominus et bien d'autres encore. Au fil de la visite, explorez les abysses à travers un aquarium virtuel, permettant de croiser la route des créatures marines qui peuplaient les océans à l'époque de ces reptiles imposants. Plongez dans les différentes époques de ces créatures préhistoriques, découvrez leurs secrets et vivez une expérience encore plus intense avec la réalité virtuelle. Les jeunes sont également à l'honneur grâce à un espace interactif, qui propose de devenir de véritables apprentis paléontologues. Pour les moins de douze ans, un manège à thème Dino garantit une aventure ludique et captivante. DinosAlive représente bien plus qu'une simple exposition. Il s’agit d’un retour en arrière vers une époque lointaine, alliant éducation et divertissement. Pourtant, malgré leur domination indiscutable, les dinosaures demeurent entourés de mystères fascinants, notamment en ce qui concerne leur extinction massive. La question de ce qui a conduit à la disparition soudaine de ces géants mystérieux reste l'une des énigmes les plus intrigantes de l'histoire de la planète, même si les scientifiques proposent différentes théories pour expliquer leur disparition, avec l'hypothèse de l'impact d'une météorite en tête de liste. Selon cette théorie, un astéroïde aurait frappé la Terre il y a environ soixante-six millions d'années, créant le cratère de Chicxulub au Mexique. L'impact aurait déclenché des incendies massifs et obscurci le ciel avec des particules, entraînant un refroidissement climatique, perturbant l'équilibre écologique et contribuant ainsi à la fin des dinosaures. D'autres facteurs tels que l'activité volcanique intense sont également envisagés comme des contributeurs potentiels à cet événement cataclysmique. Les mystères entourant la disparition des dinosaures ajoutent une couche de fascination à leur histoire déjà captivante, alimentant l'imaginaire collectif et incitant les chercheurs à percer les secrets enfouis dans les strates du temps. La période où les dinosaures régnaient en maîtres reste un chapitre extraordinaire de l'histoire de notre planète, imprégné de questionnementsquicontinuentd'inspirer la curiositéscientifique et lafascination du grand public.Cescréatures, jadisomniprésentes,ontlaisséderrièreellesunhéritagedemystèresqui perdurent, invitant les esprits avides de connaissances à veiller à en apprendre toujours davantage et se tient dans le métro Rogier. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.dinosaliveexhibit.com

Place Rogier à 1000 Bruxelles

Paul Huet

EXPOSITION : LE LOMBARD, UNE

AFFAIRE DE FAMILLE

Depuis presque quatre-vingts ans, les Éditions du Lombard sont un acteur majeur de l'univers de la bande dessinée francophone. Fondée en 1946 par Raymond Leblanc, cette maison d'édition belge a su marquer de son empreinte l'industrie de la BD grâce à un catalogue riche, varié et de grande qualité. Aujourd'hui, les Éditions du Lombard continuent de briller grâce à leur engagement envers la créativité, la diversité et la narration graphique. Dès ses débuts, les Éditions du Lombard se sont distinguées en publiant des œuvres de renom, notamment les aventures de Tintin, créées par Hergé. Tintin est devenu un pilier de la culture populaire et un exemple de la qualité éditoriale de cette maison. En plus de Tintin, cet éditeur a publié des séries iconiques telles que "Ric Hochet", "Alix", "Blake et Mortimer" et bien d'autres. L'engagement envers la qualité et l'originalité a toujours été au cœur de la mission, avec des albums qui représentent le fruit du travail acharné de talentueux scénaristes et dessinateurs, encouragés à explorer de nouveaux horizons narratifs et visuels. Avec le temps, les Éditions du Lombard ont su élargir leur catalogue pour accueillir une grande variété de genres et de styles. Des thrillers aux comédies, en passant par la science-fiction et le fantastique, la maison d'édition propose une gamme diversifiée de titres qui répondent aux goûts de tous les amateurs. De plus, elles ont su rester à la pointe de l'innovation en intégrant des éléments high tech à leurs publications. Les lecteurs peuvent désormais accéder à des versions numériques de leurs bandes dessinées préférées, chose qui facilite la découverte de nouvelles histoires et l'expérience de lecture. Les Éditions du Lombard ont également joué un rôle majeur dans la promotion de la bande dessinée en tant qu'art à part entière. Elles ont soutenu des initiatives visant à mettre en lumière la créativité des artistes, que ce soit par le biais de festivals, d'expositions ou de collaborations avec des institutions culturelles. Le Centre belge de la Bande Dessinée renoue avec l’esprit initial des anciens magasins Waucquez et accueille une rétrospective avec un dispositif inédit. Conçue comme un showroom d’ameublement, cette exposition revient sur la genèse, la mythologie, les pionniers, les têtes d’affiche, es défricheurs et les francs-tireurs qui ont donné les lettres de noblesse au neuvième art. De pièce en pièce, les visiteurs découvrent l’extraordinaire richesse d’un catalogue d’abord construit autour du mythique journal Tintin et de la ligne graphique chère à Hergé, puis réinventé au gré des évolutions de la société et du monde de l’édition. Un regard à la fois ludique et inventif au travers de documents inédits, d’images, d’archives, de projections et de somptueux originaux… cachés dans de faux meubles. A voir jusqu’au 24 août 2024 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be

Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

Raphael Hautecœur

EXPOSITION : EXPERIENCE EUROPE

Le travail, les priorités et les principales politiques de la Commission européenne sont des éléments cruciaux pour la construction et le fonctionnement. LaCommission européenne est l'une des institutions clés de l'Union, responsable de l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques internes. Son rôle consiste à veiller à ce que les traités et les décisions prises par les États membres soient appliqués de manière cohérente dans tous les pays. Son travail repose sur plusieurs piliers fondamentaux.Asavoir, la Commissionest chargée de proposer de nouvelles politiques et de réviser celles existantes. Elle s'efforce de promouvoir le bien-être économique et social des citoyens européens, tout en respectant les valeurs et les principes sur lesquels ratifiés par les Etats membres. Elle élabore de fait un programme de travail quinquennal, définissant ses priorités pour la période à venir. Ces dernières peuvent varier en fonction des circonstances et des défis auxquels l'Union est confrontée. Par exemple, l'une des priorités de la Commission actuelle est la relance économique post-COVID, la transition vers une économie verte et la numérisation. Une fois que de nouvelles décisions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne, la Commission est chargée de les mettre en œuvre. Cela implique la coordination avec les pays affiliés, la gestion des fonds de l'UE et la surveillance de la conformité. Bien entendu, les principales politiques de la Commission européenne demeurent vastes et variées. Elles comprennent l'Union économique et monétaire (UEM, la politique agricole commune (PAC.), la politique de cohésion qui contribue au développement économique et social des régions de l'UE en finançant des projets d'investissement, la politique environnementale, la politique de concurrence, la politiquedemigrationetlapolitiquedenumérisation. Chacuneévolueenfinavecletempspourrépondre aux défis changeants. Une exposition aide à saisir ses mécanismes de manière ludique et interactive. Elle est accessible tous les jours (saufs jours fériés) gratuitement de 10 à 18 heures. Voyez les détails pratiques sur le site www.commission.europa.eu

RueArchimède, 1 à 1000 Bruxelles

André Metzinger

EXPOSITION : FOLON INSOLITE

A travers ses affiches, ses illustrations, ses animations télévisuelles et ses nombreuses expositions, Jean-Michel Folon a mondialement marqué l’imaginaire collectif du dernier tiers du XXe siècle. Humaniste, l’artiste belge, décédé en 2005, laisse une œuvre figurative et poétique ancrée dans des techniques traditionnelles et, de ce fait, atypique dans le panorama artistique de son temps. Alors que de nombreux artistes de sa génération se sont lancés sur les voies de l’art conceptuel, il (1934−2005) a exploré avec bonheur et tout au long de sa carrière les techniques traditionnelles de l’art comme l’aquarelle, la sculpture en bronze, la céramique, la gravure à l’eauforte, le vitrail et même la tapisserie ! Il a aussi chiné des objets en tout genre, en vue de les utiliser comme points de départ pour des œuvres futures. Cette exposition, inédite et sur mesure, met à l’honneur un Folon méconnu et passionnant, collectionneur compulsif, avide de confronter son univers à une multitude de médias. Prenant place dans les espaces à la fois majestueux et intimes d’une des premières maisons de Victor Horta, elle présente une centaine d’œuvres et objets qui traduisent la créativité sans fin, intrigante et foisonnante, de ce créateur hors-normes. Cet événement nous dévoile une facette peu explorée, mettant en lumière sa curiosité insatiable et son désir constant d'expérimenter de nouvelles formes artistiques. Les visiteurs auront l'occasion d'admirer des œuvres qui se partagent différentes disciplines artistiques, du dessin à la sculpture, de la couleur à la texture. Chaque pièce raconte une histoire et témoigne de l'attachement profond du plasticien au passé tout en révélant sa capacité à innover et à se réinventer. L'exposition offre un regard inédit sur son processus créatif, dévoilant des croquis préliminaires, des objets du quotidien transformés en œuvres d'art et des influences variées qui ont façonné son univers singulier. Folon insolite célèbre ainsi l'esprit éclectique et visionnaire d’un homme dont la palette se voulait aussi vaste quefascinante. Les visiteurs sont invités à plonger dansl'intimitéde l'artiste, à travers une sélection minutieuse d'œuvres qui captivent l'œil et l'esprit à la Maison Autrique jusqu’au 29 septembre 2024. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.autrique.be Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : GIANTS

Cet événement propose un fascinant voyage à travers les ères, remontant à il y a soixante-six millions d'années, à un moment où une météorite bouleversa la planète, provoquant l'extinction de nombreuses espèces emblématiques telles que les dinosaures, plésiosaures et mosasaures. Cette tragédie a ouvert la voie à de nouvelles opportunités pour des petits animaux qui, jusque-là, avaient évolué dans l'ombre des géants. « Giants » se veut une immersion temporelle du Paléogène au Quaternaire, mettant en avant onze créatures spectaculaires, dont le redoutable Otodusmegalodon, le plus puissant des requins de tous les temps, et le Gigantopithecus blacki, un singe asiatique dont la taille défie l'imagination, équivalant à troisorangs-outangs. Lesvisiteurspeuvent également admirersixreprésentationsanimalesen3Dàtaille réelle, ainsi que cinq squelettes presque complets. Comme de véritables paléontologues, ils sont invités à mener leurs propres recherches à l'aide d'interactifs et d'images multimédias. L'exposition explore la vie de ces géants, dévoilant leurs identités, les avantages que leur procurait leur gigantisme, et les mystères entourant leur extinction. Au fil du parcours, le public se confronte confrontés à une question cruciale : d'autres géants ont émergé depuis, mais pour combien de temps encore ? Des animaux contemporains de grande taille tels que les éléphants, les rhinocéros et les baleines font face à des pressions environnementales croissantes. « Giants » incite ainsi à la réflexion sur la préservation de ces actuelstitans,toutenéveillantlaconsciencesurlesdéfisauxquels ils sont confrontés dans un monde en constante évolution. Une expérience immersive qui transcende le temps et l'espace, Giants offreuneoccasionuniqued'explorerlesmerveillesetlesmystères des géants qui ont dominé la Terre et ceux qui la peuplent encore aujourd'hui. Une exposition à découvrir au Musée des Sciences naturelles jusqu’au 25 août 2024. Voyez les informations complémentaires sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : CASH

Comment l’art brut parle-t-il d’argent ? Onse pose la question de s avoir s’il est présent dans leurs œuvres et, si oui, sous quelles formes. À partir de cette approche thématique, en apparence simple et basique, il s’agit de parler de manière « cash »dela situationmatérielle desartistes qui sont considérés comme marginaux par la société dans laquelleils vivent. Cette exposition rassemble des travaux issus de diverses collections belges et françaises, dontl’univers d’artistesreprésentés par la Galerie du moineau écarlate à Paris. Surdoués, sans domicile fixe, diagnostiqués sous ordonnance, incarcérés à vie ou bien simplement précaires, car en désaccord avec la norme, des créateurs peuvent voir leur pratique légitimée dans le champ de l’art brut, concept inventé par Jean Dubuffet en 1945. Ces artistes, comme les autres, n’ont rien contre le fait de gagner de l’argent par le biais de leurs réalisations. Vivre en s’écartent des cadres revient à entretenir un rapport complexe à l’argent. Mais pourquoi se priverait-on de jouer avec ce qui manque ? La réponse peut passer par la représentation, du dessin à la performance, de la main au corps entier. L’argent, dans son idolâtre matérialité, offre un matériau artistique de choix. Pourquoi le titre Cash ? Parce que les artistes ici présentés parlent d’argent de manière simple, basique, voire humoristique. Surtout sans tabous ! Au rez-de-chaussée du musée, une exposition collective rassemble des œuvres dans lesquelles l’argent devient le sujet, le support et le matériau artistique. De la Belgique au Brésil, en passant par la France et le Sénégal, ces plasticiens d’un autre genre s’attachent à la représentation de l’argent de manière complètement décomplexée, indifférente ou provocante. À l’étage, cinq artistes de la Galerie du Moineau écarlate sont présentés dans leurs univers respectifs. Dans un mouvement d’appropriation, les œuvres de Pape Diop, Hassan, Maurice, Cédric Laplace et Noé Peyre prolifèrent sur tous types de supports, que ce soit une feuille de dessin ouunmorceau de contreplaqué récupéré, d’une assiette detable oud’un cercueil, d’unformulaire administratif ou d’une carte d’identité, la diversité des supports subvertit toute contrainte matérielle. Une exposition pas comme les autres à découvrir àArt et Marges jusqu’au 29 septembre 2024. Plus de détails sur le site www.artetmarges.be

Rue Haute, 314 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION :OLIVETTI-FOLON

Depuis sa création en 1908 en Italie, la société Olivetti s’est imposée mondialement grâce au développement de produits mythiques comme ses machines à écrire, mais aussi ses ordinateurs. Elle a promu un modèle entrepreneurial social très développé qui impliquait de garantir aux ouvrières et ouvriers des améliorations de leurs conditions de travail grâce à des centres culturels, des bibliothèques, des soins de santé, des garderies, des cantines, etc. Olivetti avait pour ambition de proposer un modèle qui conjugue à la fois la croissance économique d’une entreprise et l’épanouissement culturel et social des travailleurs. Partageant ces valeurs, Jean-Michel Folon (19342005) travailla durant près de trente ans pour Olivetti, livrant des affiches, des produits publicitaires, mais aussi nombre de livres et de dessins animés d’une immense créativité et d’un profond humanisme. L’exposition Olivetti · Folon présente cette riche collaboration artistique entre l’entreprise italienne, un de ses directeurs artistiques les plus connus (l’écrivain italien Giorgio Soavi) et l’artiste belge, grâce à une fascinante sélection issue du patrimoine historique de l’AssociazioneArchivio Storico Olivetti, des œuvres d’art de la Collection d’art Olivetti, propriété depuis 2003 du Gruppo TIM, et de la Fondation Folon.Les commissaires Marcella Turchetti et Paola Mantovani ont intégré les pièces des collections du Design Museum Brussels(notamment lesemblématiques machines à écrire Olivetti) et se sont appuyées plus encore sur les réalisations de Folon, soit trois décennies de travail et de correspondance montrées sur 600 m2. Citonsle grandmural delaWaterlooStationde Londres qui plonge le visiteur dansl’univers de Folon, le film d’animation « Le message » ou encore les agendas et les livres cadeaux à destination des employé·es et des client·es de l’usine. Dévoilant un pan méconnu de l'œuvre de Folon, l’exposition ravira amatrices et amateurs d’histoire de l’art, du design, de l’industrie et de politiques sociales. Elle s’inscrit dans une année symboliquement importante, celle du nonantième anniversaire de la naissance de Folon, à côté de deux autres grandes expositions au Musée Magritte et à la Maison Autrique qui rassemblent à elles trois quelques-unes des multiples facettes de cet artiste protéiforme qui a brisé la frontière entre les genres. Avec cette exposition, le Design Museum Brussels met à nouveau en lumière le design graphique jusqu’au 15 septembre 2024 un pan à part entière du design. Voyez davantage d’informations sur le site www.designmuseum.brussels

Place de la Belgique 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : SIMONE

GUILLISSEN-HOA

Le CIVA a le plaisir de présenter la première exposition monographique consacrée à la vie, à l'œuvre et à l'héritage de l'architecte belge d'origine chinoise Simone Guillissen-Hoa (1916-1996). Promotrice de l'architecture moderniste, elle a été l'une des premières femmes à créer son propre bureau d'architecture en Belgique. Sa carrière et sa vie personnelle ont constamment défié les limites et les conventions liées au genre, aux origines et à la religion. Sa vie a traversé les événements majeurs du XXe siècle, des prémices de la Révolution chinoise à la Reconstruction d'après-guerre, en passant par la Résistance en Belgique occupée. Dans les années 1950, elle a été membre de l'association Soroptimist, une organisation de défense des droits des femmes, et dans les années 1970, elle a participé à la création de l'Union Internationale des Femmes Architectes. L'exposition présente tout à la fois ses projets architecturaux, ses réflexions sur l'architecture, ses combats, ainsi que sa vie professionnelle et privée, et ce, à travers un large éventail de documents d'archives. En pénétrant dans le cercle artistique de Guillissen-Hoa, composé de personnalités telles que Léon Spilliaert, Alfred Roth, Max Bill, Enrico Castellani, Tapta, Henry et Nele van de Velde, l'exposition explore les influences et les collaborations qui ont façonné son parcours artistique et intellectuel. Au centre de l'exposition, un film réalisé spécialement par les artistes Eva Giolo et Aglaia Konrad, présente plusieurs bâtiments de Simone Guillissen-Hoa et met en évidence la manière dont l'architecte utilise, adapte et traduit les éléments du langage moderniste. Un événement à découvrir au CIVA jusqu’au 22 septembre 2024. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.civa.brussels

Rue de l'Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : D-DAY PANORAMA

Le 6 juin dernier, on commémorait le quatre-vingtième anniversaire du débarquement en 1944 sur le sol normand Evènement connu sous le nom de D-Day, qui représente une des opérations militaires les plus significatives de la Seconde Guerre mondiale. Ce jour-là, les forces alliées, composées principalement de soldats américains, britanniques et canadiens, ont lancé une attaque massive sur les plages de Normandie pour libérer l'Europe occupée par les nazis. Cet événement a marqué le début de la fin du Troisième Reich et a conduit à la libération de la France et de l'Europe de l'Ouest. Pour célébrer cette date marquante, les commémorations se sont multipliées partout, de Paris à Washington, en passant par Londres et, bien sûr, les plages normandes. Parmi les nombreuses initiatives, une installation photographique se distingue particulièrement : D-Day Panorama - 90 km de côtes et des plages du débarquement, hier et aujourd'hui de l'artiste bruxellois Jo Struyven. Cette œuvre unique présente une photographie panoramique ultra longue de la côte où se sont passé les opérations militaires, mettant en lumière les lieux emblématiques des différentes phases du débarquement. Jo Struyven, connu pour son approche artistique qui mêle histoire et paysage, a capturé avec une précision remarquable la juxtaposition du passé et du présent. Son œuvre offre une perspective impressionnante des lieux tels qu'ils apparaissent aujourd'hui, tout en évoquant les événements historiques antérieurs. Les spectateurs peuvent ainsi ressentir l'ampleur de l'opération du D-Day et comprendre l'importance de ce tournant dans l'histoire mondiale. Elle est à admirer jusqu’au 15 septembre 2024 à la Bourse de Bruxelles. Plus d’informationssurlesitewww.bruxelles.be/d-day-panorama

PlacedelaBourseà1000Bruxelles

DanielBastié

ATOMIUM PODCAST

Nous sommes en 1958, un journal coûte alors deux francs, on est au début de la conquête de l’espace et le hula-hoop en plastique captive le public. Dans notre partie du monde, l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles s'ouvre le 17 avril. Si l’évènement appartient à la mémoire collective de beaucoup de Belges, il est pour d’autres un souvenir intime. Grâce au podcast réalisé par l'Atomium, vous ferez la connaissance de six témoins pour qui l'Expo 58 n'est pas seulement une page dans un livre d’histoire mais un chapitre de leur histoire personnelle. De la rigoureuse responsable des hôtesses au jeune ket enthousiaste de l’époque, les six épisodes vous feront découvrir cet événement à travers des récits passionnantsetinédits. Cettesérie vousplongeraau cœur d’une aventure inoubliable qui amarqué notre pays et celles et ceux qui y ont participé. Ils sont à découvrir à l’Atomium pour célébrer en fanfare ce soixante-sixième anniversaire. Référez-vous aux détails mis en ligne sur le site www.atomium.be

Place de l'Atomium, 1 à1020 Bruxelles

EXPOSITION : DANSE ET MUSIQUE DU BANQUET ROYAL EN CORÉE

Le Centre Culturel Coréen de Bruxelles, en collaboration avec le Centre National Gugak, est fier de présenter une exposition exceptionnelle intitulée Danse et musique du banquet royal en Corée. Cet événement met en lumière le patrimoine culturel coréen à travers le thème de l’Imin jinyeondobyeong, un bien culturel d'une grande importance). Créé en 1902, l'Imin jinyeondobyeong est unparavent composé de dix panneaux qui illustre les cérémonies entourant l'entrée du roi Gojong au giroso (un bureau de haut niveau pour les ministres civils) lorsqu'il avait 51 ans. L'exposition offre une plongée fascinante dans les arts et traditions de la Corée royale, mettant en vedette des instruments de musique coréens emblématiques utilisés lors des banquets royaux. Parmi ceux-ci, vous pourrez admirer le gayageum, un instrument à cordes pincées semblable àune cithare; legeomungo, un autre type de cithare à six cordes; le daegeum, une grande flûte traversière en bambou, et le piri, un hautbois local. Ces instruments, avec leur sonorité unique, sont essentiels pour comprendre l’ambiance musicale des banquets royaux de l’époque. En outre, l'exposition présente des costumes traditionnels portés lors des performances, proposant de la sorte une vision complète des spectacles musicaux et dansés qui faisaient partie intégrante des célébrations royales. Les visiteurs ont également l'occasion de découvrir des documents historiques précieux tels que le Daeakhubo et l’Akhakgwebeom. Le premier étant un manuel de musique de cour, tandis que le second relève du traité de musique coréenne traditionnelle, couvrant à la fois les théories musicales et les pratiques de performance. Cette exposition ne se contente pas de montrer des objets, mais elle raconte une histoire. Celle de la culture et des coutumes de la dynastie Joseon à travers ses cérémonies, sa musique et ses danses. Chaque pièce exposée, des instruments aux costumes en passant par les documents, témoigne du raffinement et de la richesse culturelle de l’époque. Les visiteurs peuvent également assister à des démonstrations de danse et de musique traditionnelles, qui leur permettent de se divertir, tout en se familiarisant avec la culture royale coréenne. Ces performances mettent en scène les techniques et les styles artistiques transmis de génération en génération, préservant ainsi l’héritage vivant du pays. Le Centre Culturel Coréen de Bruxelles et le CentreNational Gugaksouhaitent, parcettemanifestationrenforcerleséchangesculturelsentrelaCorée et la Belgique. Ils espèrent que cette immersion dans le monde des banquets royaux coréens inspirera et touchera tous ceux qui se déplaceront pour la découvrir. Venez célébrer cette rencontre entre passé et présent, tradition et modernité du 3 juillet au 6 septembre 2024. Voyez davantage de détails sur le site www.brussels.korean-culture.org Rue de la Régence, 4 à1000 Bruxelles

EXPOSITION : MULTITUDE

Alexandre Farto, connu sous La signature Vhils, a passé sa jeunesse à Seixal, une banlieue en pleine mutation de Lisbonne. Dès l'âge de quatorze ans, il s’initie au graffiti et commence à en faire usage pour exprimer ce qui le taraude. Après avoir entamé des études de graphisme et d'animation 2D/3D, il quitte sa ville natale en 2007 et s'installe à Londres, qui lui apparaît comme un Eldorado. Là, il poursuit ses études aux Beaux-Arts au prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design. 2008 marque un tournant décisif dans son parcours. Dans le cadre du Cans Festival, une des œuvres de la série « Scratching the Surface » est exposée à côté de celle de Banksy, figure emblématique du street art. La photo des deux travaux côte à côte fait la une du journal The Times, offrant au jeune créateur une reconnaissance quasi-immédiate et internationale. Il en profite pour explorer et innover dans son art. Il est notamment reconnu pour sa technique unique de « carving » ou gravure murale, où il sculpte directement dans les murs pour imposer des portraits saisissants et évocateurs. Son approche révolutionnaire, qui allie destruction et création, confère à ses œuvres une profondeur poétique et une esthétique marquante. Son se caractérise par une fusion de différentes techniques : gravure, collage, peinture et installation. Cette diversité lui permet de traduire avec une intensité rare les histoires humaines et les transformations urbaines. Son travail ne se limite pas aux murs des villes et s'étend aux espaces intérieurs, aux panneaux publicitaires et même aux objets trouvés. Ses travaux sont présents dans de nombreuses, de Lisbonne à Shanghai, en passant par Los Angeles et Paris. Chacune de ses créations pose un regard singulier sur la mémoire collective, l'identité et les changements sociaux. Elles interpellent les passants et les incitent à reconsidérer leur environnement, pour y découvrir des récits cachés. Le MIMA lui consacre une exposition à la mesure de son talent, répartie sur plusieurs étages et amenant le public à circuler pour découvrir son travail à la fois puissant et profondément humain. Multitude se veut l’occasion d’offrir un aperçu de l’approche de cet homme, qui refuse la procrastination et qui s’inscrit dans son époque en revisitant sa grammaire. Une exposition qui se tient au MIMA jusqu’au 5 janvier 2025. Plus dé détails sur le site www.mimamuseum.eu

Quai du Hainaut, 39 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : SAUVAGE

C’est officiel, l’exposition Sauvage est ouverte au Passage du Nord ! Il suffit de lever les yeux pour admirer les œuvres de Thomas Jean sous l’impressionnante verrière. Il s’agit d’une exposition, mais aussi d’un livre ! L’un et l’autre vous invitent à repenser votre perception de l'animal sauvage au sein des métropoles. De Bruxelles en passant par Berlin, Budapest, Rome ou, encore, les Abruzzes, partez à la découverte de la faune qui évolue en pleine ville à côté des êtres humains À travers ses clichés, l’artiste invite les Bruxellois à se questionner sur l’impact de l’activité humaine sur le comportement des animaux et souligne la nécessité de respecter leur caractère sauvage. Amoureux du monde animal depuis son enfance, il développedes connaissancesapprofondies enlamatière, qu’il partage aujourd’hui avec le grand public. Autodidacte, il consacre sontemps à des rencontres inoubliablesavec ces animaux que nous pouvons croiser dans les grandes villes (écureuils, renards, castors, …). Ce passionné passe des heures sur le terrain, observe et comprend lesmodesde vie, les comportements et les enjeux denotre patrimoine sauvage. À travers cette exposition, il jette un regard inédit sur cet univers et nous invite à repenser la nature qui persiste et qui s'adapte même au cœur des environnements les plus urbanisés et de ses bouleversements. Un événement qui se déroule jusqu’au 15 septembre 2024. Passage du Nord à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE MONDE DE SACHA

Venez découvrir le petit tigre Sacha de l'auteure Joëlle Passeron et Alexandre De Moté et immergezvous dans l'éventail de ses émotions en explorant son univers. Dans cette exposition, résolument jeune public, vous plongerez dans une jungle d'impressions, guidés par un animal qui connaît des sentiments finalement bien familiers pour la plupart des jeunes humains. Appréciez les superbes croquis, dessins à l'encre et aquarelles de Joëlle Passeron, visitez la chambre de Sacha avec tous les doudous et faites connaissance avec le monde de ce jeune tigre à travers des jeux, conçus tout spécialement pour cette visite. Après des études à l’École Supérieure Estienne, à Paris, Joëlle Passeron a commencé à illustrer des livres pour les éditions Flammarion, Nathan, Lito, Hachette, Hatier, Gallimard et Poulpe Fictions, mais aussi l’Obs, BIBA et Fleurus Presse et ne s'est jamais arrêtée. Actuellement, elle vit en région parisienne et travaille uniquement en traditionnel, mêlant plume et aquarelle. Elle affectionne particulièrement les félins. Tous les félins ! Diplômé de l’École de Recherche Graphique de Bruxelles en 2004, Alexandre De Moté participe ensuite à plusieurs expositions en Belgique et en France. En 2006, il rejoint le collectif bruxellois Nos Restes. La même année, il reçoit le prix de la Communauté Française lors de l’exposition Médiatine. Entre 2009et 2013, il publie cinq bandes dessinées et participe régulièrement à divers collectifs. Il est le scénariste et le dessinateur de nombreuses bandes dessinées. Sacha est sa première série d'albums Jeunesse. Cette exposition est à découvrir au Centre belge de la Bande dessinée jusqu’au 1er septembre 2024. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JEAN POUCET

Né en 1979 à Bruxelles, Jean Poucet a suivi des cours du soir de photographie en promotion sociale à l’école Agnès Varda, anciennement nommée École de Photo de la ville de Bruxelles. Sorti diplômé en 2009, il travaille depuis au service Communication du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme photographe. Il a rassemblé une série de clichés sur la Gaspésie, région quise situe à plusieurs heures de voiture des principaux centres urbains tels que Montréal et Québec. En 2022, il a eu l’occasion de visiter cette magnifique partie duCanada, qui longe le Saint-Laurent. Péninsule caressée par les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent au Nord, du golfe Saint-Laurent à la pointe et de la baie des Chaleurs sur sa partie Sud, elle offre des paysages superbes et contrastés. Il ne pouvait pas passer à côté en tant qu'artiste, bien que les personnes occupent une place prépondérante dans sa pratique. Pour voyager léger et élever le niveau du défi, il a travaillé avec un appareil compact, un boîtier expert, le Sony Rx100 Mk7. Cette exposition se veut le résultat de ce voyage-challenge et est à découvrir au Théâtre Marni du 21 août au 17 novembre 2024. Voyez davantage d’informations pratiques sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : LE VISAGE DU DÉSIR

Polo Picart, photographe talentueux, est reconnu pour son travail audacieux dans le domaine du nu artistique. Son exposition, Le visage du désir met en valeur sa capacité à capturer la beauté et la vulnérabilité des corps humains à travers des compositions soigneusement étudiées. Cette exposition se compose de clichés qui racontent des histoires uniques. Les sujets sont photographiés dans des poses naturelles et poétiques. Polo Picart utilise des jeux de lumière et d'ombre pour souligner les courbes et les textures de la peau, créant ainsi une atmosphère intime et introspective. Ses œuvres se distinguent par leur approche respectueuse et esthétique de la nudité. Elles veillent à transcender la simple représentation physique pour explorer la profondeur émotionnelle et l'expression personnelle de ses modèles. Chaque image est le fruitd'une collaboration, oùla confiance et le respect mutuels jouent un rôle crucial. Cet accrochage invite les spectateurs à une réflexion sur la perception de la nudité et la beauté sous toutes ses formes. Ses travaux photographiques célèbrent la diversité et l’individualité et sont à découvrir jusqu’au 31 août 2024 au Musée de l’Erotisme et de la Mythologie. Voyez plus de détails sur le site www.m-e-m.be

Rue Saint-Anne, 32 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : ESTHER KLÄS

Les sculptures d’Esther Kläs sont immobiles et sobres, mais finalement influencées parle cinétisme. Il s'agit d'œuvres multipartites en configurations spatiales précises qui opèrent à trois niveaux : les éléments se tiennent en relation les uns avec les autres, l'espace et la présence dynamique des spectateurs.Appuyées contre le mur comme si elles venaient d'être terminées ou se trouvaient dans un état provisoire, elles évoquent un état d'appartenance. En réutilisant ou en défaisant une forme antérieure, l'artiste remet en question ses propres processus de pensée et cela génère un changement, une reconfiguration des possibilités inhérentes à une œuvre, laissant la sculpture se refléter par sa propre confrontation. Le mouvement de ces sculptures stables se veut dès lors multidirectionnel. Ainsi, les cannes moulées appuyées contre le mur semblent correspondre aux marques dans l'œuvre, tout en croisant celles très similaires au sol. À travers des ressemblances et des éléments multipliés, l'artiste nous fait prendre conscience des complexités détaillées de ce qui nous entoure. Esther Kläs lance également une nouvelle œuvre murale qui combine tissu, dessin sur papier et vinyle. Ici, aussi, se trouve l'idée de multiplicité, seulement maintenant abordé via la superposition. Une synthèse d’éléments individuels qui constituent un ensemble connecté entier, minimal, abstrait et dépouillé, mais surtout coloré, texturé et gestuel, Les œuvres d’Esther Kläs résistent à l’interprétation linéaire. Une façon de les visualiser sous forme de cartes et des propositions. Enregistrements abstraits du voyage créatif dans lequel seuls les éléments les plus essentiels demeurent visibles. Les œuvres de l’artiste contiennent des vestiges de processus impliqués dans leur fabrication et méritent par ce fait un examen attentif. Quant à ses gravures et à ses dessins, ils gravitent également autour du mouvement avec des marques sur le papier comme des traces de mouvements et de relations. Un index schématique des choses que l’artiste a vu et a senti, le tout visualisé avec une grande économie de moyens. Ensemble formulédans unlangage géométrique, scandé par descoupspuissantset deslignes ténues, qui tous restent le résultat de gestes répétés, parfois en miroir ou inversé. Les couleurs et les titres évoquent des associations variées : montagne, mer, ciel, horizon, nuage, lune, cheval, dune, danse. Tout cela démontre qu'il s'agit d'une abstraction enracinée dans la vie, le sentiment et l'observation directe. Ici, les pensées se sont cristallisées sur papier de manière personnelle et totalement non prescriptive. Les œuvres d’Esther Kläs sont à découvrir jusqu’au 15 septembre 2024 à la galerie Xavier Hufkens. Plus de détails sur le site www.xavierhufkens.com Rue Van Eyck, 44 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : COULEURS D’ÉTÉ

Cet été, la galerie Albert 1er, l’une des plus anciennes de la capitale, accueille un salon collectif intitulé

Couleurs d'été. Située rue de la Madeleine depuis 1956, cette galerie emblématique continue de séduire les amateurs d'art par sa diversité et son histoire riche. Cette exposition met en lumière les œuvres d’artistes contemporains, chacun apportant sa vision unique et ses techniques distinctes. Parmi les exposants, XicaBonDeSousaPernes, AntonioCarmo,Valerio Cugia, Lieve DeJonghe, Michel Demart et Philippe H. Dequesne qui jouent avec les textures et les formes pour évoquer la chaleur estivale. Par leur approche personnelle, ils transmettent des émotions sincères et des instants de vie capturés avec sensibilité. Un événement à suivre jusqu’au 18 août 2024 à la Galerie Albert 1er. Plus de détails sur le site www.galerie-albert1er.be

Rue de la Madeleine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JAZZ & BANDE DESSINÉE

La relation entre le jazz et la bande dessinée est étroite et plusieurs albums s’inspirent de cette musique pour en restituer l’ambiance, l’histoire ou les artistes emblématiques. Pour la période estivale, le Centre belge de la Bande dessinée se met au tempo et s’associe à la Maison du Jazz de Liège pour proposer une exposition inédite célébrant ces deux arts majeurs. Celle-ci met en avant la création en Belgique et la diversité des styles qui illustrent la force et le dynamisme de cette thématique. Au fil du temps, les auteurs de Bande Dessinée ont signé des récits forts et des partitions graphiques où la force du trait ou de la couleur donne le rythme et la mesure. Les œuvres présentées, telle celle de Louis Joos, maître reconnu du noir et blanc, permettront de revisitercesdeuxunivers etd’ensavourer les plus belles mélodies ! Une exposition à découvrir jusqu’au 8 septembre 2024 au Centre belge de la Bande Dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be

Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TROLLS & BESTIOLES

L’été vous invite à plonger dans un monde enchanteur et mystique, en venant découvrir Trolls & Bestioles, qui fait cette année l’objet d'une édition best-of. Les couloirs du musée prennent vie grâce à une faune magique et horsdu commun, où chaque coinet recoin réserve une nouvelle surprise. Dragons, créatures fantastiques et autres monstres mythiques se côtoient dans un décor à la fois fascinant et mystérieux. Ce voyage au cœur de l'imaginaire vous transporte dans des univers oubliés, où la frontière entre la réalité et la fiction se floute Cet événement réunit des artistes de toushorizons, chacun apportant sa vision unique de ces êtres extraordinaires. Les œuvres présentées vont de la peinture à la sculpture, en passant par l'art numérique et les installations interactives. Cette diversité de techniques et de styles offre une expérience visuelle riche. Cela se déroule jusqu’au 1er septembre 2024 au Musée d’Art Fantastique. Plus de détails sur www.fantastic-museum.be Rue Américaine, 7 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : MODELTRAINS

Quinze des plus beaux réseaux ferroviaires miniatures du pays seront dévoilés aux visiteurs à la fin du mois. Presque toutes les échelles de modélisme ayant trait au monde du train seront représentées, de la petite Voie Z à l’échelle 1,32. La plupart des réseaux exposés sont d’inspiration belge, dont beaucoup ont déjàété priméschez nouset àl’étranger. Grâce à cet événement, lesvisiteurs pourront sefamiliariser avec ce hobby qui continue de fédérer petits et grands. Le point culminant de l’exposition sera sans doute le grand réseau interactif où le public pourra contrôler lui-même les trains miniatures. Ce réseau, élaboré par un groupe de passionnés, combine des éléments de plusieurs échelles et promet une expérience interactive. Mais n’oublions pas non plus les plus jeunes. Un espace dédié aux enfants proposera des activités ludiques et éducatives. L’organisateur tient à remercier tous les participants, les clubs, lesmodélistesindividuels, ainsi que ses partenaires et sponsors habituels qui ont contribué à la réalisation de cet événement. Cela se déroulera les 24 et 25 août 2024 à TrainWorld. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth à 1030 Bruxelles

CINÉMA : LONGLEGS

Thriller d’Oz Perkins, avec Maïka Monroe, Nicolas Cage, Alicia Witt, Blair Underwood et Kiernan Shipka. USA2023, 101min. Sortie le 10 juillet 2024.

Résumé du film – Lee Harker, nouvelle et talentueuse recrue du FBI, se voit confier une affaire non résolue sur un tueur en série. L’enquête la mène vers des indices occultes qui semblent l’impliquer directement. Persuadée que le tueur va de nouveau opérer, elle doit tout faire pour l’empêcher de récidiver.

Commentaire – Oz Perkins, acteur, scénariste et réalisateur américain de thrillers, est le fils d’Anthony Perkins, la figure emblématique des quatre Psychose. Il a commencé sa carrière d’acteur à 12 ans dans Psychose 2 où il interprétait le jeune Norman Bates. Comme réalisateur de films d’horreur, ce fut avec February (2015), sur deux jeunes filles possédées par le diable. Il poursuit avec Longlegs, son quatrième film, dans cette veine psychotique avec un Nicolas Cage méconnaissable, grimé en clown sale et répugnant qui guette les enfants isolés. Fabriquant de poupées sataniques, il a quelque chose à leur offrir en plus de ses poupées. Quelque chose de maléfique.

Nicolas Cage a orienté sa carrière depuis quelques années vers les films d’horreur. Arcadian, thriller horrifique, et The Surfer, thriller psychologique, l’ont vu cette année dans un genre qui a recueilli les faveurs du public. Il est aussi un des producteurs de Longlegs. A peine reconnaissable sous son aspect de bohémien. Il faut dire que jusqu’à la fin du film, ou presque, la caméra ne le prend que subrepticement, comme une silhouette fantomatique s’évanouissant dans les limbes. Sa face d’une blancheur cadavérique fait de lui le prince de la mort. Le prince des ténèbres qui annonce « celui d’en bas » qu’il sert. Onaura tousreconnu le diabledans Longlegs, pseudonyme dont le clownsigneses actes maudits.

Lui faisant face, cheveux teints en brun foncé, Maïka Monroe est la jeune recrue du FBI chargée de l’identifier. Reprenant son rôle d’It Follows (2014) où elle était déjà traquée par une entité, elle affronte ici le diable qui l’implique dans son rituel maléfique avec un code et des algorithmes qu’elle va déchiffrer. Toute une partie de son passé occulté lui revient en mémoire avec la présence envahissante de sa mère qui lui demande si elle fait bien ses prières du soir la protégeant du diable.

Cette mère est jouée par Alicia Witt, héroïne de plusieurs séries télévisées et de nombreux téléfilms. Enfant prodige dans la vie, sachant lire à deux ans et progressant à une vitesse record dans l’art musical, elle met dans Longlegs ses talents de comédienne au service d’une mère folle qui nous rappelle la mère de Norman Bates dans Psychose. Elle donne la réplique à Nicolas Cage. C’est elle qui mènera le thriller à son paroxysme. On en ressort le sang glacé par la tension du suspense, même si celui-ci est un peu long à suivre, surtout à mi-course.A noter le générique de la fin à l’envers, comme si c’était la main du diable qui le déroulait. Et la fin surtout qu’on vous laisse découvrir. Le tournage a eu lieu à Vancouver de janvier à février 2023, sous les neiges qui servent de décor naturel.

Avis – Dans la veine démoniaque, un thriller glaçant qui vous poursuivra longtemps après l’avoir vu.

Michel Lequeux

CINÉMA : FREMONT

Drame de Babak Jalali, avec Anaita Wali Zada, Jeremy Allen White, Gregg Turkington, Hilda Schmelling, Avis See-tho et Taban Ibraz. USA 2023, 91 min. Sortie le 17 juillet 2024.

Résumé du film – Donya, jeune réfugiée afghane, est employée dans une fabrique de biscuits à San Francisco. Traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan, elle a fui son pays en août 2021, lorsque les Talibans sont revenus au pouvoir. Elle a du mal à dormir et se sent coupable d’avoir fui. Sa routine va être bouleversée quand son patron lui confie la tâche de rédiger les messages « porte-bonheur » inclus dans les biscuits. Ce jour-là, elle décide d’envoyer un message plus personnel pour changer son destin.

Commentaire – Ce quatrième film de Babak Jalali, réalisateur iranien qui a grandi à Londres, a pour thème l’exil, après Frontier Blues, Radio Dreams et Land. C’est le drame de tous lesmigrants qu’il nous raconte. On y suit en noir et blanc, couleur de la tristesse, le parcours de la jeune Afghane Donya qui cherche le bonheur. De nouveaux repères après ceux qu’elle a laissés dans son pays. Elle n’est pas sûre d’avoir bien fait, abandonnant toute sa famille enAfghanistan. Comme Croc-Blanc dont un psychiatre lui raconte l’histoire pour tester ses réactions, elle se sent morose, isolée, triste au sein de la petite communauté afghane qui l’a accueillie. Elle se sent une déracinée parmi ses compatriotes, déracinés eux aussi. Ils vivent à Fremont, près de San Francisco, et passent leurs nuits à attendre le lendemain, dans une interminable routine. C’est la routine de tous les déracinés de la migration. Seul l’amour pourrait y mettre un terme. L’amour que Donya guette dans ses rêves. « Quand tu l’auras trouvé, tu t’occuperas du reste après », lui dit un voisin qui cherche comme elle le sommeil dans le motel qu’ils occupent. C’est pour cela qu’elle écrit, un beau jour, un message personnel dans un des biscuits, en laissant le destin agir pour changer sa vie.

Drame discret mais incisif, profondément vécu, sur les relations humaines dans un noir et blanc envoûtant, avec de la chaleur et un humour pince-sans-rire toujours présent. La caméra s’attache à la jeuneAfghane qui nous fixe sans ciller, laissant percevoir son attente d’être comprise, d’être aimée. Son besoin de trouver un nouveau sens à sa vie, qui est celui de tous les émigrés. Elle trouvera ce sens sur la route où elle est allée chercher le « cerf » de son patron : un animal qui brâme à la vie.

Donya est interprétée par Anaita Wali Zada, une nouvelle venue à l’écran, qui a fui effectivement l’Afghanistan où elle exerçait la profession de journaliste à la télévision. Sa carrière a été interrompue lorsque les Talibans sont arrivés au pouvoir en août 2021, tandis que les derniers Américains quittaient le pays. C’est pourquoi elle interprète son rôle avec une telle intensité. Une telle authenticité. Elle poursuit aujourd’hui des études universitaires qui la destinent au métier d’actrice et de réalisatrice. Avec également JeremyAllen White qu’on a vu dans la série The Beast (2022) et dans The Iron Claw, la griffe de fer (2023) où il interprète un des frères catcheurs de la famille Von Erich. Il fait ici un garagiste compatissant sur la route qu’a prise ce jour-là la jeune Donya.

Avis – Histoire d’une déracinée qui nous raconte sa quête du bonheur à travers un biscuit. Une partie pour un tout qui englobe toutes les migrations. Concis et acerbe à la fois. Michel Lequeux

CINÉMA : TWISTERS

Film catastrophe de Lee Isaac Chung, avec Daisy Edgar-Jones, Glen Powell, Anthony Ramos, Kiernan Shipka, David Corenswet, Katy O’Brian, Maura Tierney, Brandon Perea, Daryl McCormack et Sacha Lane. USA 2024, 122 min. Sortie le 17 juillet 2024.

Résumé du film – Très marquée par une tornade qui a emporté ses amis cinq ans plus tôt, Kate s’est recyclée dans la météo à New York, bien décidée à ne plus encourir la colère des éléments. Elle va cependant reprendre du service lorsqu’un de ses amis lui propose un nouvel appareil pour dompter les tornades. Elleva croiser laroute d’unchasseur vidéaste,Tyler Owens, célèbre sur les réseaux sociaux où il enregistre ses rencontres avec la fureur du ciel.

Commentaire – Remake d’un précédent Twister dû à Jan de Bont (1996), Twisters au pluriel, ce qui en augmente la charge, est signé Lee Isaac Chung, réalisateur coréano-américain récompensé pour deux de ses films : Munyurangabo sur l’amitié entre un Tutsi et un Hutu (2007) et Minari (2021) sur l’insertion d’une famille coréenne enArkansas. Il reprend ici un film catastrophe dont l’idée fut lancée par l’actrice de Twister, Helen Hunt qui voulait en faire une suite, puis confiée à Joseph Kosinski (Top Gun : Maverick, le second épisode paru en 2022), enfin assumée sous sa direction.

Ça twiste fort et ferme dans ce sixième film du réalisateur, avec les éléments déchaînés autour du« doigt de Dieu » en forme d’entonnoir. Un doigt qui pointe la terre de l’Oklahoma où fut tourné le film fin 2023. La caméra tenue par Dan Mindel court à ras du sol, accrochée au bas de caisse des pick-up, à la poursuite du vent tourbillonnant. Comme si c’était la tornade elle-même qui filmait les scènes, avec le son surround vrombissant de tous les côtés à la fois et remplissant le spectateur d’effroi. On y est, en plein dedans, au cœur de la tourmente, et la peur nous cloue au fond du fauteuil tandis que tout s’envole à l’écran, chaises, véhicules, toits et humains envoyés en l’air comme des fœtus de paille. Les effets, bien mis en évidence, sont saisissants. Il faut s’accrocher pour ne pas être emporté par la tempête. On n’en saura pas plussur l’effet dévastateur des tornades de plus enplusnombreuses dansl’Oklahoma, à la suite du dérèglement climatique. C’est purement visuel, pas didactique du tout, comme il se doit pour un film catastrophe qui tient essentiellement dans ses effets spéciaux.

L’actrice britannique Daisy Edgar-Jones, connue grâce à la série Normal People (2020), interprète le rôle d’une ancienne chasseuse de tempêtes, tandis que Glen Powell, souriant de toutes ses belles dents qu’il montre à l’écran, lui donne la répartie. On aurait préféré un couple plus mature pour reprendre les rôles d’Helen Hunt et Bill Paxton décédé en 2017.

Twisters est produit par Frank Marshall et Patrick Crowley à qui l’on doit les sagas Jurrasic Park, Jason Bourne et Indiana Jones. Le scénario est signé Mark L. Smith, l’auteur de The Revenant, d’après les personnages créés par Michael Crichton. C’est tout dire !

Avis – Un remake en forme de tornades qui vous arracheront à votre siège. On y va pour les effets spéciaux, pas pour les acteurs dont le jeu est quelconque. Ça twiste dans tous les sens.

Michel Lequeux

RENCONTRE AVEC EVELYNE GUZY

Belgiques : ce qui reste quand on a tout oublié d’Evelyne Guzy proposent douze nouvelles intimistes présentant « la Belgique » de l’autrice. Oscillant entre la mémoire, la nostalgie, le deuil, non dépourvues de résilience et de douceur, la plupart résolument tournées vers « la lumière », elles s’inscrivent avec force dansunedimension aussibien personnelle que collective.

Peux-tu brièvement présenter la collection « Belgiques » des éditions Ker ?

L’éditeur, Ker éditions décrit la collection ainsi : « Belgiques est une collection de recueils de nouvelles. Chaque recueil, écrit par un seul auteur, est un portrait en mosaïque de la Belgique. Des paysages, des ambiances, du folklore, des traditions, de la gastronomie, de la politique, des langues … Tantôt humoristiques, tantôt doux-amers, chacun de ces tableaux impressionnistes est le reflet d’une Belgique : celle de l’auteur. » Dans un article qu’il a consacré, le 18 novembre 2024, à la collection, Philippe Maury du journal Le Soir affirme que « cette collection peut devenir un beau morceau du patrimoine vivant ». Depuis 2017, nous sommes vingt-huit auteurs à avoir participé à cette belle entreprise.

« Ce qui reste quand on a tout oublié » donne le ton de l’opus … Quel message dégager de ce mystérieux fil conducteur ?

Tout d’abord, parce que je pense qu’il n’y a de véritable écriture qu’assortie d’une contrainte. J’ai donc voulu m’imposer, pour chacune des nouvelles, de répondre à cette question : que reste-t-il quand on a tout oublié ? La réponse ramène à l’essence même de ce qui nous constitue individuellement. Tous les personnages qui peuplent mon livre sont soumis à une expérience particulière, qui les confronte à la question de la mémoire, personnelle ou universelle. Et chacun apporte sa propre réponse, sans porosité avec celle des autres, au risque de la contradiction, ou plutôt du paradoxe. Car il faut à la fois intégrer le passé pour construire et l’oublier pour pouvoir avancer. Quelle que soit l’option retenue – qui est parfois un entre-deux – les héros de mes nouvelles choisissent de cheminer vers la lumière, de surmonter – ou d’intégrer – les cassures ou les deuils. Et, in fine, il leur reste cette sensation de douceur, qu’on peut trouver en soi et autour desoi, mêmedansles pires moments. Unedouceur qu’onpourrait appeler amour lorsqu’elle se manifeste par d’autres humains, leur souvenir ou les histoires qu’ils nous ont racontées. Une douceur qu’on peut nommer harmonie, aussi, et que nous offre le monde environnant : un étang, un magnolia, des faucons pèlerins, le goût d’un morceau de sucre beurré, les couleurs de la mer du Nord...

Quels ont été les déclencheurs de tes nouvelles ?

Mon écriture s’inspire de mon propre vécu, sublimé par la fiction, mais aussi des éléments qui nous entourent – en particulier de la nature – et des événements collectifs qui nous marquent : une nouvelle est par exemple consacrée au procès Dutroux et une autre à l’histoire d’une rescapée de la shoah. Parfois, l’espaceetletempssontéclatés, aussi, etnosproblèmesprojetésdansunautremonde, fantasmé, victime d’un désastre écologique.

Quelle est « ta » Belgique à toi ?

Ma Belgique est celle d’individus qui chacun ont leur destinée mais tentent de se construire un avenir ensemble malgré leurs différences. Dans une des nouvelles, L’ABC de la liberté, j’évoque, par exemple

le sort des réfugiés si mal accueillis chez nous, malgré les efforts déployés. Ils font partie intégrante de ma Belgique, comme chacun des personnages qui la peuple.

Le deuil, la nostalgie, la mémoire sont omniprésents dans ces textes…

Ils le sont, tout comme la vie, l’amour et l’utopie. Éros et Thanatos, l’un ne va pas sans l’autre. Mon livre tente de sublimer le deuil, de donner une nouvelle impulsion à la vie dans l’espoir de la voir triompher, en nous ou en ceux qui nous gardent en mémoire.

Spontanément, avec la « distance temps »quelle nouvelle conseillerais-tu àun lecteur, une lectrice qui n’en lirait qu’une ?

Chacune des nouvelles m’est chère, pour des raisons différentes. Nombre de lecteurs cependant ont été touchés par Le Pèlerin de Saint-Job qui aborde le désir, tel qu’il peut nous submerger, dans les plus grands moments de douleur. Un mot, un regard, une allusion nous offre alors une sorte de rédemption, même si elle est momentanée. La narratrice de cette histoire tente de capter le beau qui l’entoure, de faire parler la nature, l’architecture, en elle. Une rencontre, fortuite mais tant espérée, lui permet de sublimer la dure réalité qu’elle vit : son lit, autrefois nid d’amour, est devenu lieu d’agonie. Courageusement, elle essaie de capter ces courts instants qui se présentent à elle et d’y puiser quelques perles de bonheur. Celles que je souhaite offrir à mes lecteurs…

Ker éditions, coll « Belgiques » 122 pages

Propos recueillis par Kate Milie

Evelyne Guzy a contribué à ce numéro de Marginales, consacré à la dépendance aux réseaux sociaux avec sa nouvelle « Je ne suis pas une pute à clic ». Extrait :

Tu as crié Non !

J’ai répondu, c’est comme tu veux, chacun est libre.

Et j’ai remis mon pantalon.

« Je ne suis pas une de tes putes à clic, tu m’as dit. Pas comme ces filles que tu reluques à longueur de journée ! Ces putes sur ton écran, ton écran total. »

Et j’ai bouclé ma ceinture.

Sans le vouloir, je me suis mis à fredonner :

Mon amour pour toi

Mon amour pour toi

Pour toi

Sur quel pied le danser ?

LES MILLE ET UNE VIES DE LUCIE

Karine Lebert nous propose une biographie romancée de Lucie Delarue-Mardrus, figure emblématique du début du XXe siècle. L’occasion de revenir sur le destin particulièrement chargé de cette poétesse à la plume singulière, marquant la littérature française de son époque. Née en 1874, elle a navigué dans un monde littéraire majoritairement masculin avec une audace et un talent exceptionnels, faisant preuve d’une polyvalence artistique loin du rôlealloué aux femmes de son temps. Poussée par le goût de l’aventure, son instinct l’a amenée à parcourir le monde, lui permettant de se retrouver au Maghreb et en Orient pour vivre pleinement, sans oublier les Amériques. Après que ses parents ont refusé d’accorder sa main au capitaine Philippe Pétain, elle finit par épouser l’orientaliste Joseph-Charles Mardrus, un hymen malheureux et vite dissout. Elle s’engage ensuite dans le saphisme, en entretenant des relations suivies avec, notamment, plusieurs personnalités féminines de son temps. Fort vite, son talent de plume la distingue par une sensibilité exquise et une exploration de thèmes souvent intimistes. Elle offre à lire une œuvre imprégnée de romantisme et de symbolisme, qui dévoile une profonde réflexion sur l'amour, la nature et la condition humaine. Scandaleusement libre, Lucie s’est engagée sans calcul dans un destin d’une modernité absolue. Revenir sur son parcours a pour but de rappeler que, à toutes les époques, certaines femmes se sont affranchies de la domination patriarcale pour assumer pleinement leurs envies et aimer sans contraintes. Autant qu’un roman passionnant, cet ouvrage suscite chez le lecteur l’envie de découvrir une écrivaine oubliée et de se plonger dans ses vers salués pour leur audace formelle, témoignant d'une poésie en constante évolution.

Ed. Presses de la Cité – 332 pages

CELUI QUI VIENTAVEC L'ORAGE

Sur fond de paysages bucoliques et de souvenirs héroïques, Catherine Boissel évoque avec finesse et émotion la rencontre entre deux mondes. Deux destins appelés à se croiser pour mieux s'entrelacer. Car, parfois, dans l'étreinte de l'inconnu se dissimule la clé de notre propre destinée. La rencontre entre Léa, la jeune Normande en quête de renouveau, et Chayton, le fier descendant des guerriers comanches, se veut aussi insolite que puissante. A deux, ils vont plonger dans les méandres de l'histoire, sur les traces des code talkers (terme fréquemment utilisé pour décrire les Amérindiens qui ont servi dans le Corps des Marines des États-Unis durant la seconde guerre mondiale et dont la tâche principale était la transmission de messages tactiques codés via leur langue indigène). Mais au-delà des secrets dévoilés et des mystères éclaircis, ce roman traitre de renaissance et de mutation, où le monde rural et ses traditions ancestrales se mêlent aux aspirations nouvelles d'une génération en quête de sens. L’occasion de revenir sur un pan de l’histoire méconnue et d’en parler à travers le parcours (fictif) de Joseph Kahwosah, qui était l'un de ces valeureux comanches enrôlés sous le drapeau étoilé et amenés à lutter contre la menace japonaise, autant que la férule nazie. Plusieurs décennies plus tard, son petit- fils, avocat renommé, s’interroge et attend des réponses. Pourquoi ce silence pesant autour de tant de bravoure et de sacrifices ? En France, il poursuitson enquête, bien décidé à trouvé les réponses qu’il espère. Au cœur des vastes marais du Cotentin, là où le vert des herbes rencontre le bleu du ciel, il croise Léa, trente ans, qui a bravé les conventions et abandonné sa vie passée pour ouvrir un modeste café. A l’occasion du quatrevingtième anniversaire du Débarquement de juin 44, ce livre tombe à pic pour rappeler que pareille horreur ne doit plus se reproduire et appelle les armes à se taire à jamais.

Ed. Presses de la Cité – 464 pages

Guy Duguet

FIN DE L’HISTOIRE

Depuis la publication de son roman à succès « La femme à la fenêtre » en 2018,A.J. Finncristallise toutes les attentions, qualifiéde maître du thriller parfait, avec un suspense mené au cordeau et des personnages forts. « Fin de l’histoire » est bâti dans le même style. Sébastien Trapp, auteur de romans, affirme mourir dans trois mois et demande à Nicky Hunter, sa correspondante depuis de longues années, de rédiger sabiographie. Un défi de taille pour cette amatrice de polars, experte en tout ce qui peut s’acheter dans les rayons des libraires. Il l’invite donc à le rejoindre dans sa magnifique propriété de San Francisco, demeure qu’il partage avec sa seconde épouse et sa fille. Toutefois, avant d’accepter cette invitation, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de songer à la disparation inexpliquée de la première femme du champion du box-office. De là à aller jusqu’à le suspecter de meurtre ? Des années auparavant, sa première femme et son fils Cole se sont volatilisé et l’enquête a conclu à leur décès. La manière dont le protagoniste s'intègre dans ce puzzle demeure l'une des questions que Nicky espère résoudre lors de leurs discussions. Dormant dans la chambre autrefois occupée par l’enfant, elle fait la connaissance de divers membres de la famille Trapp : la fille amère de Sebastian, sa ravissante nouvelle épouse et son neveu aux muscles saillants. Tous pensent et parlent de la même manière, d’une manière drôle, timide et à la fois très formatée. Même le chien, un bouledogue français, joue un rôle dans ce clan. L’affaire qui remonte maintenant à vingt ans et qui a eu lieu un 31 décembre, a-t-elle un lien avec la requête de Sebastian Trapp ? Vous le saurez en lisant ce roman addictif, sans aucun temps mort et qui prend le lecteur par la main pour l’entraîner dans les recoins tortueux de l’âme humaine.

Ed. Presses de la Cité – 601 pages

Daniel Bastié

À CORPS PERDUS

À corps perdus signe le retour de l'enquêtrice Céleste Ibarbengoetxea, plus connue sous le diminutif de Ibar. Commandante de police, elle revient à la PJ de Nantes après trois années de mise à pied suite à une accusation dont elle a été innocentée. Elle y retrouve Ithri Maksen, son fidèle adjoint. Ensemble, ils investiguent sur la mort d’Augustin Koperra, un jeune prodige du football âgé de quinze ans, dont le corps a été retrouvé encastré dans une écluse, non loin de son domicile, battu à mort et le visage lacéré. Dénouer cette affaire les oblige à affronter des familles prêtes à tout pour assurer le meilleur avenir à leurs enfants. Dans un monde où les réseaux sociaux côtoient des secrets honteux, leur enquête évolue dans un environnement juvénile cruel. Aimé par les siens, entouré de copains et d'une petite amie, il menait une existence apparemment parfaite. Les indices ne faisant que révéler des bribes, Céleste et son acolyte savent déjà que les réponses se cachent dans les zones d'ombre du quotidien d’Augustin, un jeune pas si lise que beaucoup l’affirment, À travers ce polar, Céline de Roany dépeint avec brio la complexité des relations adolescentes, l'impact dévastateur d’une société d’apparence et les attentes souvent irréalistes placées sur les jeunes via le miroir déformant d’Internet. Davantage qu'un simple roman policier, « A corps perdu » explore avec lucidité et profondeur les défis de la jeunesse contemporaine. Céleste, avec son expérience et sa sagacité, se retrouve face à des dilemmes moraux et à des vérités troublantes qui la pousseront à questionner ses propres convictions et à naviguer dans un labyrinthe émotionnel où chaque choix amène des conséquences irréversibles. Il s’agit du troisième livre d’une auteure marquée par une écriture acérée.

Ed. Presses de la Cité – 491 pages

Daniel Bastié

LASUCETTE VERTE

Pour Théo, cinq lettres soigneusement dissimulées depuis des années dans le secrétaire de sa mère prennent vie et font surgir tout un pan de son enfance. Les souvenirs refont surface avec une vivacité qu’il n’aurait jamais soupçonnée et ravivent des émotions qu’il croyait éteintes. Assez vite, le visage familier du vieux Clovis refait surface. Un homme avec lequel il avait noué des liens de sympathie lorsqu’il avait douze ans. Un habitué du banc public sur lequel il passait des heures, toujours accompagné de son fidèle chien Charly. Pas facile de se faire des amis lorsqu’on débarque d’une métropole et qu’on manque d’assurance pour aller vers les autres. L’occasion de raviver des images lointaines, dont celle de sa maison d’alors au bord de l'étang, lequotidienàlascierieet les coinsàchampignons. Lesimages recluses se mettent à valser devant ses yeux de citadin, abonné aux cours des HLM, au béton et aux façades grises. Puis, il se souvient encore. Dans son esprit de gosse, il s’était mis à fomenter le projet d’une expédition folle. Prendre la poudre d’escampette et retourner là où il avait connu des journées de bonheur infini. Toutefois, à cet âge, on ne s’organise jamais correctement, faute de ne pas connaître les tenants et les aboutissants de chaque chose et de n’être pas encore capable de tout agencer comme il le faudrait. Didier Cornaille, passionné par les campagnes françaises, écrit sans relâche des romans intimes qui font résonner la beauté des hameaux et la splendeur de la nature pasencore entachée par l’activité des hommes. Un roman duterroir comme l’auteur les façonne avec amour, suivant le rythme des saisons et les ponctuant de lenteurs, de reprises et de rebondissements. Evidemment, on ne doit pas s’attendre à un grand récit aventureux ni épique. Avec une plume qui sait narrer les petits faits et gestes du quotidien, l’auteur brosse des chroniques tendres ou amères qui réveillent en nous un passé pas si lointain et qui se teintent souvent de nostalgie.

Ed. Presses de la Cité – 306 pages

Raphael Hautecour

DE L'OBSCURITÉ À LA LUMIÈRE

Roxane, figure emblématique des amateurs de cuisine sur Youtube avec plus de quatre millions d’abonnés, était destinée à être puéricultrice. Toutefois, sa passion pour la pâtisserie et la cuisine ont rapidement changé le cours desondestin. Curieuse et autodidacte, ellese forme via des tutorielsenligne et s’inscrit pour participer à l'émission télévisée Le Meilleur Pâtisserie en 2015. Une expérience qui marque un tournant dans sa vie. Elle lance sa chaîne YouTube L'Atelier de Roxane, pour y proposer des vidéos de ses créations sucrées, mais aussi des moments de son quotidien et des réflexions sur divers sujets qui lui tiennent à cœur. Son authenticité attire rapidement une communauté grandissante. En dehors de YouTube, Roxane est aussi une auteure prolifique, qui a publié plusieurs ouvrages culinaires à succès, tels que Les meilleures recettes, Recettes en famille et Mes desserts faits maison. Mais la connaît-on vraiment ? Pour celles et ceux que la chose intéresse, elle prend la plume pour se confier dans un ouvrage plus personnel. Elle y dévoile les blessures et les combats qui ont jalonné son parcours, son grand amour, sa maternité, ainsi que l'incroyable aventure YouTube. Elle partage ses expériences de vie avec sincérité, offrant des leçons précieuses et des messages d’espoir pour ses lectrices et lecteurs qui traversent des périodes sombres. Son ouvrage est bien plus qu’un simple récit autobiographique. Il est une source d'inspiration et de lumière, montrant comment à travers les épreuves et les réussites chacun peut trouver sa voie et s'épanouir. Avec ce récit-confession, elle prouve qu’une passion peut transformer une existence et devenir un métier à temps plein, tout en restant fidèle à soi-même et en apportant du bonheur aux autres.

Ed. Solar – 175 pages

Julie Plisnier

LES ENFANTS DE LA DERNIÈRE CHANCE

L’action débute à Berlin en 1936. Hitler triomphe au sommet de l’Etat et impose sa férule, décidé à éradiquer les juifs de la société. La famille Landau gère un magasinde musique. Bienque juifs, ils tententde survivre dans unpays de plus en plus hostile à leur présence. La fille aînée, Rachel, sent l'ombre de la menace se resserrer lorsque éclate la Nuit de Cristal. Consciente de la mort qui pèse sur les siens, elle se résout à tout mettre en œuvre pour fuir, malgré les difficultés qui compromettent l’obtention d’un visa. Aumême moment à Paris, Kay, une jeune Américaine, se prépare à sa mission d’espionne chez les nazis. Une rencontre fortuite avec la famille Landau bouleverse le destin de cette dernière. Avec ce roman, l’écrivaine Jina Bacarr parvient à capturer l'essence de l'héroïsme ordinaire face à des contingences extraordinaires. Elle met en lumière la résilience et le courage de celles et de ceux qui ont vécu des horreurs, tout en tissant un récit d'espoir et de rédemption. Son style captivant et son souci du détail historique transportent les lecteurs dans une période effervescence du XXe siècle et des lieux où chaque page se veut une immersion dans un autre temps. Après une brève carrière de journaliste, cette dernière a rédigé plusieurs épisodes pour des séries télévisées enfantines telles que « Jayce and the Wheeled Warriors », « Jem » et « Mask ». Ces expériences ont fourbi sa plume pour lui permettre d’écrire des récits plus complexes, destinées à un public adulte, dans lesquels elle explore des thèmes profonds et riches en émotions. « Les enfants de la dernière chance » évoque une époque où chaque décision pouvait faire la différence entre la vie et la mort. Elle y raconte la lutte de deux femmes courageuses qui unissent leurs forces pour sauver leurs proches et surmonter les affres qui les attendent. Ensemble, elles élaborent des plans audacieux pour échapper aux griffes nazies. Leur parcours, semé d'embûches, brille grâce à la lueur d’espoir qui demeure leur boussole. Des amitiés inattendues se forment, des alliances se tissent et chaque petit acte de bravoure contribue à les faire avancer.

Ed. City – 414 pages

Daniel Bastié

MÉMOIRES D’UN GRAND BANDIT

Georges Ségard, figure emblématique du grand banditisme durant les années Pompidou, livre ses souvenirs dans un ouvrage co-écrit avec Florence Bouté. Ses mémoires réveillent l'univers sombre et dangereux d’une époque au cours de laquelle sévissait également Jacques Mesrine. Durant son parcours criminel, il a perpétré une série de braquages spectaculaires, qui lui ont coûté treize ans de réclusion. Il décrit avec minutie les préparatifs et l'exécution de ces coups, mettant en lumière les stratégies et les complicités nécessaires pour réussir dans ce milieu impitoyable. Sa narration ne manque pas de revenir sur les moments de tension extrême, de l'adrénaline des hold-up aux confrontations violentes avec les forces de l'ordre. Un épisode particulièrement marquant demeure son évasion spectaculaire du palais de justice de Paris. Cette fuite audacieuse, réalisée en compagnie de Charlie Jubin et de son épouse, ancienne prostituée dont il avait été le proxénète, a défrayé la chronique. Cet événement a impliqué la prise en otage du magistrat chargé de l'instruction, ainsi que celle de ses deux collaborateurs. Cet acte audacieux a non seulement cristallisé l'attention des médias, mais a également exacerbé la traque policière dont il faisait l'objet. Une affaire qui lui a valu vingt ans derrière les barreaux et qui a laissé des traces dans les annales de la justice française. Outre les aspects criminels de son existence Georges Ségard évoque ses relations personnelles et les influences qui ont façonné son cheminement en dents de scie. Il parle de ses complices avec une certaine admiration, toujours à l’affût d’un fric-frac ou prompt à réagir au quart de tour lorsque les policiers encerclaient le périmètre des maisons où il logeait. Au fil du récit, il ne dissimule rien des aspects les moins reluisants de sa vie, y compris son rôle de maquereau. Il décrit sans fard le milieu de la prostitution et les dynamiques de pouvoir qui y règnent. Son épouse ajouépour lui un rôle crucial, tant sur le plan personnel que professionnel. Leur relation, complexe et souvent tumultueuse, demeure un reflet des de ses contradictions internes. Un témoignage de première main qui, par instants, ressemble à du Borniche ! Ed. City - 237 pages

Paul Huet

LE HAUT POTENTIEL INTELLECTIEL CHEZ L’ENFANT

Dans son ouvrage, Myriam Bost déconstruit les idées reçues sur le haut potentiel intellectuel (HPI) et propose des solutions concrètes pour accompagner les enfants concernés. Avec quinze ans d’expérience en tant que coach et psychologue, elle se base sur des recherches approfondies et une pratique assiduepour offrir unéclairage précis surcetteconditionsouvent mal comprise. L’un des points centraux de ce livre est la remise en question de l’association systématique entre HPI et troubles divers.Myriam Bost souligne que le HPI est fréquemment perçu comme un trouble fourre-tout, expliquant toutes les difficultés rencontrées par l’enfant au quotidien. Elle invite les parents à dépasser ces simplifications en menant une enquête approfondie sur le comportement et les besoins spécifiques de leur enfant. L’objectif consiste à mieux comprendre les véritables causes de leurs difficultés, qu’elles soient liées ounonauHPI. Elleinsisteégalement surlaprudence nécessaire lorsqu’il s’agit de poser un diagnostic. Trop souvent, des étiquettes sont apposées hâtivement, sans une compréhension fine de la situation individuelle de chaque patient. A cela, elle prône une observation attentive et nuancée, afin de ne pas réduire l’enfant à un simple diagnostic. Cet ouvrage ne se contente pas de dénoncer les fausses vérités, mais propose également des pistes concrètes. L’occasion d’aborder divers aspects pratiques, tels que la stimulation intellectuelle, la gestion des émotions, la construction de la confiance en soi et les aménagements scolaires nécessaires. Enrichissant son propos, l’autrice intègre de nombreux témoignages de parents et d’enfants ayant traversé ces mêmes défis. Ces histoires réelles apportent une dimension humaine et vivante, illustrant par l’exemple les concepts théoriques abordés.

Ed. Mardaga – 128 pages

Amélie Collard

MULTIPLIERS

Dans le monde du travail, les styles de management varient considérablement, influençant directement la motivation et la productivité des employés. Deux types de managers se distinguent nettement : le manager qui accapare l’énergie de ses subalternes et celui qui met à profit l’énergie de chacun. Le premier type de manager, souvent qualifié de toxic manager, domine par le contrôle et la micromanagement. Ce manager s’immisce dans les moindres détails des tâches de ses employés, ne laissant que peu d’autonomie. Il centralise toutes les décisions, ce qui engendre une surcharge cognitive et émotionnelle pour ses subalternes. Les employés sous sa direction ressentent souvent une pression intense, car ils doivent constamment justifier leurs actions et résultats. Ce climat de méfiance et de surcontrôle conduit à une diminution de la créativité et de l’engagement, les employés étant plus préoccupés par l’évitement des erreurs que par l’innovation. À l’opposé, nous trouvons le manager qui valorise et utilise l’énergie de chacun de ses subalternes, souvent désigné comme leader participatif ou manager facilitateur. Ce genre de manager fait confiance à ses employés et encourage l’autonomie et la prise d’initiative. Plutôt que de se concentrer sur les faiblesses, il met en avant les forces de chaque membre de l’équipe, créant un environnement de travail positif et stimulant. Les décisions sont prises de manière collaborative, et les contributions de chacun sont valorisées. Cette approche génère un sentiment d’appartenance et de reconnaissance, ce qui augmente la motivation et l’engagement. Les employés se sentent écoutés et soutenus, ce qui leur permet d’exprimer pleinement leur potentiel créatif et productif. La différence entre ces deux types de management est cruciale pour le succès d’une organisation. Liz Wiseman a analysé les données de plus de cent cinquante dirigeants et met en exergue les cinq compétences à adopter pour mener un leadership bienveillant. Cet ouvrage devrait aider le lecteur à devenir un team leader inspirant.

Ed. Mardaga – 318 pages

Julie Plisnier

MA MÈRE, CETTE ENFANT

Aujourd’hui journaliste à la retraite, Paule Giron, forte de sa propre histoire, sonde avec finesse et pertinence le rôle primordial des mères dans la construction identitaire des jeunes filles. Dans un monde où les modèles féminins se transforment, elle interroge avec une acuité rare le legs souvent implicite des mères à leurs filles. Pour elle, il importe de dépasser les schémas traditionnels et d’explorer les dynamiques complexes qui régissent le lien entre générations. Depuis des décennies, les mouvements féministes ont scruté avec intensité la place des hommes dans la société, en omettant trop souvent les femmes. L’auteure refuse le confort de la victimisation pour engager une exploration courageuse et libératrice des héritages maternels, souvent teintés de soumission et de conformisme. Son regard aigu révèle que la transmission des schémas de genre est loin d'être anodine. Les mères, figures centrales et souvent inconscientes de cette transmission, se trouvent au cœur de son enquête. Avec une subtilité déconcertante, elle invite à scruter les ombres du passé pour éclairer le présent et édifier le futur. Paule Giron exhorte à dépasser les dichotomiessimplistes. Selon elle, chaquemère et chaque fille portent en ellesla possibilité d'une révolution intime, celle qui libère des héritages contraignants pour embrasser une identité au féminin plurielle et émancipée. Son message résonne comme un appel à la réconciliation et à la réinvention. Cet essai interpelle les femmes de toutes générations pour redéfinir les contours de leur propre féminité.

Ed. Michalon – 149 pages

Sylvie Van Laere

L’ENFANT DE LA COURNEUVE

L’affaire Toufik Ouannès reste gravée dans la mémoire collective depuis le tragique incident survenu le 9 juillet 1983à LaCourneuve. Cejour-là, cet enfant deneuf ans a perdula vie souslesballesd'unvoisin, machiniste à la RATP et apparemment exaspéré par le bruit des pétards lancés par l'enfant. Le tireur, un homme d'une cinquantaine d'années originaire du Lot et jusqu'alors sans antécédents judiciaires, a été appréhendé deux jours après le drame. Sa condamnation à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, a fait couler beaucoup d'encre et a profondément divisé l’opinion publique. Ce qui avait commencé comme un fait divers local a rapidement pris une ampleur nationale, suscitant une vague d'indignation sans précédent. La presse s’est faite l’écho des débats passionnés, certains criant au crime raciste, d'autres invoquant un terrible accident. La venue du président François Mitterrand dans la cité de La Courneuve a témoigné de l’importance symbolique et sociale de ce drame. Thibault Tellier, à travers une enquête minutieuse nourrie par l’exploration d’archives et les témoignages des acteurs encore présents de l’époque, retrace le destin tragique de deux individus que rien ne destinait à se croiser. Son récit documenté plonge dans l’univers complexe des grandsensembles et des cités HLM, révélateurs des tensions et du malaise urbain persistant. À l’ombre de ces imposantes structures, il dévoile les couches profondes d’une société en mutation, où les conflits de voisinage peuvent basculer dans la tragédie. L’affaire Toufik Ouannès, au-delà de son aspect judiciaire, devient de la sorte le miroir d'une époque marquée par les fractures sociales et les questionnements identitaires qui résonnent encore de nos jours.

Ed. Michalon – 213 pages

André Metzinger

PORTE FOLIO – BOB MORANE GIRLS

Objet de collection pour amateurs éclairés, le porte folio comprend 12 illustrations originales du dessinateur Alain Poncelet inspirées des aventures de Bob Morane. Bien entendu, nous retrouverons les personnages féminins iconiques qui ont croiséunjouroul’autrelatrajectoireaventureusedenotrehéros auxcheveuxcoupésenbrosse. Sansvouloirlesclasserparordre de préférence ou selon le nombre de livres dans lesquelles elles sont respectivement apparues, quelques-unes ont néanmoins frappé plus les esprits que d’autres : Sophia Paramount, la journaliste flamboyante de choc du Chronicle de Londres qui est apparue pour la première fois dans le roman SSS publié dans la collection Marabout Junior en 1964. Tania Orloff, lanièce du meilleur ennemi de Morane : L’Ombre Jaune. Une asiatique symbole du charme oriental et de ses mystères, une femme selon le goût de son créateur (Sans doute est-elle sœur jumelle de cette femme qu’il aima durant son adolescence et qui le fit voyager, le temps d’un émoi, au-delà de la grande muraille de Chine.) et qui sera toujours prête à aider Bob à se sortir des pièges tendus par Monsieur Ming. Avec le temps, le lecteur fidèle finit par se demander qui manipule qui dans cet étrange trio. Et enfin, Miss Ylang-Ylang (Ah ! Ce parfum d’Asie qui entête celui qui l’a humé ne fut-ce qu’un instant, comme le fit notre ami Athois), au visage à l’ovale parfait, qui serait la dirigeante du « Smog » une organisation criminelle impitoyable et l’ennemie mortelle de Bob et Bill. Publié en format A3, ce tirage de luxe est limitéà 100 exemplaires. L’auteur de Asmandeh (2020et de Monster Wereld (2020)met toutson savoirfaire et sa palette graphique au service de ces belles en papier glacé.

Editions L’Age d’Or – 13 pages

Mythic

LE MAGNÉTRON – DEUXIÈME BUREAU / Tome 1

Nous sommes en 1936, laSeconde Guerre mondiale a déjà commencé mais personne ne le sait encore… L’Allemagne envahit laRhénanie etse réarme aidée parl’URSS qui conserve ainsi unœil surun ennemi très potentiel. La France… c’est la France du Front Populaire, une sorte de Pursuit of Happyness à la mode guinguette et camembert. Et l’Angleterre, l’Albion protégée par ses falaises, son mur d’Adrien et sa Royal Navy, c’est l’Angleterre ! Quand je dis personne, j’oublie volontairement tout le petit monde de ceux qui portent des manteaux couleur muraille, celui des services secrets qui aiment se faire connaître par leur sigle SIS, SD, NKVD. Et ce monde-là grenouille sec. Et c’est l’une des agents du Deuxième Bureau (Service secret français) qui sera notre hôtesse pour cette série. Elle s’appelle Maryse Maréchal et est aviatrice. Sa mission est de récupérer un savant et son invention, le magnétron, un dispositif révolutionnaire dont l’application immédiate mène au radar, cet engin qui va servir à gagner la future Bataille d’Angleterre. Une affaire de routine ? Pas tout à fait, car notre chère Maryse a un fils prénommé Michel qui se trouve dans les mains du SD (der Sicherheitsdienst des Reichsführers SS) et qu’elle serait donc une sorte d’agent trouble et double. L’album est une réalisationdequalitédueauduoChacma(auscénario –pseudo d’un journaliste très connu de l’univers de la BD pour ses études et nombreux articles) et de Brice Goepfert (Fou du Roy et Les chemins de Malefosse). L’album est augmenté d’un dossier qui replace l’aventure dans un contexte qui, s’il résonne encore douloureusement à nosoreilles, date déjà de 90 an.

Editions Kennes – 64 pages Mythic

DEUX TOITS, UN CHEZ-MOI

A la lecture de cet album, je me suis replongé dans le passé, le début des années 2000, ma fille entrait en première primaire et sa classe se composait de 26 élèves, 14 dont les parents étaient mariés et douze issus d’unions libres dont les géniteurs cohabitaient. Quatre années plus tard, 50% des parents mariés avaient divorcé alors que lesunions libres tenaient toujours. Et, c’est souvent au-travers du regard de ma fille que je vivais indirectement les déchirements de ses condisciples contés avec sesmotsd’enfant(lesdrôleriesaussi…parfois). Maisrevenons à nos moutons et occupons-nous de quatre adolescents, issus de quatre familles marquées par la séparation des parents, quatre destins aussi dissemblables que communs ! {Kim, Douglas, Lily et Sascha sont élèves dans la même école. Mais c’est surtout leur situation familiale qui les rapproche et une complexité du quotidien à laquelle chacun s’adapte comme il le peut… Finalement, ces quatre histoires dessinent autant de regards singuliers et complémentaires sur une vie passée sac au dos en transit entre deux domiciles.}

Quatre histoires, quatre mises en situation et ce sont les ados les plus impactés par ces ruptures. Non seulement leurs hormones leur jouent des tours, comme leur corps, mais en plus on vient bouleverser leur quotidien meublé de certitudes et de confort, on les dépouille d’un passé rassurant même si celui-ci se résume parfois à un vieux divan tout râpé. Ce livre est le produit de la rencontre entre deux sociologues ; Laura Merla et Bérangère Nobels et deux auteurs : Falzart (scénario) et Pacotine au dessin. Ensemble, ils ont mis en scène, grâce à une fiction de bande dessinée, le résultat d’authentiques études scientifiques sur le quotidien des enfants de familles recomposées. Et encore, comme il s’agit d’un livre à mettre entre toutes les mains, on leur doit de ne pas avoir plongé dans les cas violents qui se multiplient ou emmènent des enfants au bout de l’horreur. Un dossier fort étoffé complète la BD.

Editions Kennes / Ensemble – 66 pages

Mythic

MAURICE TILLIEUX : 1940

Quand on croit avoir fait le tour du personnage, vidé les armoires, fouillé les archives, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Cet album à tiroirs relate, en BD, l’escapade à vélo du jeune Maurice Tillieux qui a 19 ans, en 1940, et abandonne la quiétude du milieu familial à Auderghem (Bruxelles) et prend la route du Portugal pour échapper aux envahisseurs germaniques (Il ne faut pas oublier que la mémoire collective de l’époque se souvient de l’arrivée des troupes du Kaiser en 1914 et de son cortège d’atrocités dont les journaux et magazines avaient fait leurs choux gras : les massacres de Tamines, Seilles, Louvain, Aarschot et Dinant, pour ne citer qu’eux, totalisent des milliers de morts civiles.), une période mouvementée de la jeunesse du futur créateur de Félix, Gil Jourdan, Bob Bang et César très peu connue du grand public. Son voyage initiatique s’arrêtera quelques mois dans le Morbihan avant un retour en Belgique. En recueillant les témoignages de nombreux témoins, condisciples, amis, voisins, et collègues de Maurice Tillieux, Daniel Depessemier a rassemblé de quoi concrétiser l’histoire de cette extraordinaire aventure. L’album se compose de quatre parties : L’escapade de Maurice Tillieux en 1940, par Bruno Bazile et Daniel Depessemier, Mai 1940 : Exode massif des populations civiles en Belgique et en France par Étienne Borgers, L’histoire delarencontre deGérard Guéguan avecMaurice Tillieux, Zappy Max, Étienne Borgers et Daniel Depessemier, Un dossier de croquisetprojetsdecouverturesréalisésparBrunoBazile. Pourfans de Tillieux mais pas que !

Editions de l’Elan – 96 pages

Mythic

ESSAIS (tome I)

Un succès littéraire d’une époque peut être un astre qui éclaire toutes les autres et aussi un phare d’Alexandrie pour un grand nombre de penseurs iconoclastes, comme Blaise Pascal ou encore Friedrich Nietzsche. C’est cette œuvre incomparable : « Essais » de Michel Montaigne.

Ce qui a conféré à ce livre les suffrages constants, au fil des périodes de l’histoire, c'est son sujet même : l’auteur s’y présente dans toute sa simplicité, sansdissimulersestravers. Toutefoiscetouvragenerenvoie pas à une biographie, ni à une confessionmais à unmode de perception du réel éminemment subjectif. Avant le romancier Stendhal, il donne une image de son temps par l’entremise de son propre regard.

Le titre même de son livre a fait l’objet d’un usage particulier. Il est devenu un genre d’écriture.

Parmi les monuments de la littérature de la Renaissance, en langue française, comme par exemple, « Gargantua », « L'Heptaméron », « Les Dames galantes », … ce chef-d’œuvre unique, « Essais », occupe une place de choix. Ce qui peut déconcerter dans cette œuvre, aux yeux des lecteurs, c’est que celle-ci n’a pas été élaborée à partir d’une construction linéaire. Au contraire, sa structure, c’est la fantaisie de son auteur et sa déambulation, à travers les thèmes qu’il affectionne le plus.

Dans un format de poche, les éditionsGallimardont publié l’intégralitéde ce maître-livre deMontaigne, en trois volumes, en conservant en guise de saveur esthétique le français d’époque. L’auteur y exprime dans toute l’effervescence son moi d’une originalité sans égale, dont la pensée aborde des sujets universels, comme l’amitié, la mort, le savoir, la tristesse, l’éducation, … Ed. Gallimard - 498 pages

Serge Vassang

LES DAMES GALANTES

Un séducteur aux conquêtes nombreuses, un aristocrate fin observateur, un homme de la Renaissance, voici en quelques mots Pierre de Bourdeilles, mieux connu sous son pseudonyme d’écrivain, Brantôme (le nom qu’il prit, venant de sa terre).

Il vécut la plus grande partie de ses jours, dans la peau d’un courtisan. Il était un proche de l’entourage royal et même un ami cher du Duc d’Alençon, le frère d’Henri III. Il s’était lié à Marguerite de Valois, de manière toute fraternelle, la future épouse d’Henri IV, dit « Le Grand », qu’il lui arrivait également de côtoyer.

Comme dans beaucoup de destinées, un point de bascule surgit inopinément pour faire apparaître une autre trajectoire. Ce fut exactement la situation de Brantôme. Il fit une chute de cheval sur sa terre, une chute qui l’a estropié. N’ayant plus son aplomb d’autan et toute sa vitalité physique, il prit la résolution de se terrer dans sa propriété et commença sa carrière d’écrivain.

Cet accident permit à la postérité d’ajouter un soleil supplémentaire, au fleuron de la littérature française du XVIe siècle : « Les Dames galantes ».

Dans cet ouvrage dont il est l’auteur, Brantôme propose aux lecteurs un florilège d’anecdotes savoureuses ou croustillantes, en lien avec le tempérament des femmes aristocrates de son époque, prêtes à tromper leursépoux, afindevivreau zénithde l’amour physiqueleur passion indéfectible.

C’est un livre qui opère ce voyage dans le temps par la beauté de la langue, où se marque l’empreinte du français de la Renaissance. De plus, son auteur a réalisé par l’écriture une peinture littéraire et historique des liaisons amoureuses de son temps.

Ed. Garnier Flammarion / Jaunes Classiques - 584 pages

Serge Vassang

LA STATUE DU COMMANDEUR

"Monique regardait distraitement La grande librairie à la télévision en essuyant des verres en cristal, cadeau de mariage. Elle songeait à ces écrivains qui avaient réussi dans l'écriture. Ils existaient, elle avait lu des articles dans Paris Match. Ils se dressaient par colonnes à l'entrée des librairies. Des témoignages de succès... Mais Boris, l’époux de sa cousine Nora, ne fait pas partie de ce club, il n'est pas disponible, il doit être commandé ceci au grand désespoir de Monique et son mari Bart qui ressent une véritable aversion à l'égard des cigales, des nuisibles qui flambent l'argent tous azimuts. Mais que vient faire cette statue dans cette histoire ?

Le topo : d'un côté nous avons Bart et Monique qui s'aiment d'un amour puissance 10. De l'autre, Nora et Boris qui s'aiment d'un amour magnitude 9.9. Précisons également que Monique adore sa cousine Nora! Un beau jour : patatras ! Boris quémande dix mille euros auprès de Bart qui finit par céder. La famille ... Et un crescendo s'ensuit, inexorable. Le fric source de pas mal de maux...

Relecture surprenante et volontiers vitriolée de La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine, La statue du Commandeur de Manuel Verlange, auteur qui a enseigné la langue française notamment au Japon, nous conte ici non seulement une histoire épique d'un écrivain perpétuellement au bord du précipice financier maiségalement cellenonmoinshomériqued'un haut couturierqui nediscutejamaisuneparole donnée et pour qui l'argent n'est pas une question d'argent mais bien davantage. Une relecture vitriolée de la fable? Maisemplie d'amour!Celui-ci sauvera-t-il du naufrage nosquatre principauxpersonnages?

D'un stylevéritable hommage à lalangue française, le récit est également imprégné d'un"humour à fleur de peau mais puisé au cœur de nos faiblesses" (Philippe De Riemaecker), et burlesque et détresse se côtoient quasi fraternellement tout au long de cette euro-ïque saga, Bart et Boris en protagonistes échaudés sous l'œil statufié du Commandeur : "...Elle avait toujours été là. Un bronze satisfait sur son socle de pierre, le genre qui avait tout réussi. Le Commandeur brandissait un bras martial, protecteur Le personnage défiait le temps, inspirant le respect..." Argent et bronze feraient-ils ici bon ménage ? D'une écriture élaguée et travaillée, La statue du Commandeur nous apprendra si l'argent peut avoir raison de tout ... ou presque. C'est-à-dire ? C'est à lire pour lever le voile sur ce mystère et les affres occasionnées d'une part par un prêt, de l'autre par un emprunt : Il restera de toi ce que tu as donné, parole de Simone Veil parmi d'autres en ouverture de ce riche roman.

Ed. Academia – 244 pages

Thierry-Marie Delaunois

QUAND LA NUIT SE FAIT CHANT

Danse de l'amour, Grincement de la douleur, Symphonie de la vie, Soupir du temps, Jeu des personnages, Murmure du songe, Harmonie de la nature, telles sont les fresques proposées par Sophie Dubois dans son recueil de poèmes "Quand la nuit se fait chant" rédigé en vers sur une période-fleuve, musicalité, messages, émotions, réflexions, résonance, silences, fréquence intérieure et bien d'autres sensations et sentiments égrenant le chant de ses nuits, un chant inspiré habité de l'âme de l'auteure également artiste-peintre, une âme soumise aux mystères et caprices du processus créatif, étonnement et questionnement jamais loin ...

Tu rêves les yeux dans le lointain

Et je ne peux te retrouver

Dans ce monde qui n'est que le tien

Oh, laisse-moi juste t'aimer !

Un véritable périple dans la nuit qu’Hector Berlioz aurait sûrement mis en musique. Quand la nuit se fait touchante

Ed. Spinelle -114 pages

Thierry-Marie Delaunois

LA FRAGILITÉ DES FUNAMBULES

Adriana est une jeune femme roumaine avec un passé douloureux. Depuis quelques années elle vit à Bruxelles. Malgré ses blessures et une envie de vengeance qui la ronge, elle a trouvé une sorte de stabilité entre son travail de nounou dans une famille d’expatriés allemand et son compagnon Gaston, un homme doux et aimant. Cet équilibre fragile vacille quand elle doit prendre en charge son fils Cosmin. Le jeune garçon a grandi chez ses grands-parents en Roumanie. Il ne se sent pas très proche de sa mère et ne connaît pas la Belgique. Pourtant, il se réjouit du voyage et le considère comme une grande aventure. Mais son séjour ne se déroulera pas comme il l’avait espéré. « La Fragilité des funambules“ est un roman choral. Il alterne les voix d’Adriana et des personnes qui l'entourent. Àtour de rôle nous suivons leur quotidien, leurstracas ettourments, leurspetitesjoies aussi. Même si certains personnages sont agaçants ou carrément antipathiques, ils révèlent plusieurs facettes qui font comprendre, du moins en partie, leur mal-être. Avec des pointes d’humour acide, Verena Hanf évoque la diversité sociale d’une grande ville et le pouvoir des préjugés. Il montre aussi comment des gens peuvent surmonter leurs idées préconçues lorsqu’est chamboulée leur vie quotidienne.

Éditions F. Deville – 192 pages

Sam Mas

LE PRINTEMPS REVIENDRA

Afghanistan, juillet 2021. Kaboul s’habille pour la guerre. Les troupes américaines ont plié bagage et les Talibans se pressent aux portes de la ville. Marwa, chirurgienne et mère de trois adolescents, contemple avec appréhension l’avenir incertain. Elle sait que l'histoire se répète. Ce que ses enfants vont vivre, elle l'a déjà connu il y a vingt ans. La question qui la hante est simple, mais terrifiante : comment les protéger ? De quelle manière empêcher ceux qui arrivent de tout détruire ? Dans les rues, l’atmosphère devient électrique. Les femmes enfilent de nouveau leur burqa bleue, une couverture oppressante et nécessaire pour survivre. Les commerçants, dans un acte désespéré de normalité, repeignent leurs devantures. La musique, autrefois vibrante et omniprésente, se tait. La ville, encore il y a peu foyer d’effervescence, se métamorphose en une coquille vide, étouffée par la peur. Marwa observe ses enfants, leur innocence frêle face à la tempête qui approche. Elle se souvient des bombes, des cris et de la terreur omniprésente. La peur fait office d’enclume, lourde et écrasante, bien pire que la mort elle-même. Chaque pas dehors ressemble à un acte de courage, chaque sourire prend l’allure d’un défi pour contrerles ténèbres qui progressent. Dans ce chaos imminent, Marwa incarne l’espoir et la résistance, une lumière vacillante et tenace contre l’obscurantisme qui menace d’engloutir son présent et son avenir. Elle sait que, malgré tout, les lendemains doivent se bâtir, même si l’horizon ne présage rien de bon. Nour Malowé décrit avec fulgurance une héroïne du quotidien qui affronte la réalité et décide de dresser le front contre la fatalité. A travers ce personnage, elle incarne toutes les femmes afghanes soumises à la domination des mâles.

Ed. Récamier – 284 pages

Amélie Collard

INSTITUTION DE LA RELIGION CHRÉTIENNE

Jean Calvin évoque la subversion, tout comme la polémique. Il a fait l’objet d’une animosité virulente dans certains milieux. À cet égard, son œuvre principale, « Institution de la religion chrétienne », représenta un choc considérable en France et dans certaines parties de l’Europe.

Cet ouvrage, remanié à maintes reprises et publié en latin et en français, à différents moments, provoqua au XVIe siècle l’interdiction de sa mise en circulation, ainsi que sa condamnation à être brûlé en France et dans des pays européens, étant sous des régimes politiques profondément catholiques.

Dans son livre, cet auteur, figure éminente de la Réforme en France, exprime une radicalité sous des assertions cinglantes, dont celles-ci, communes à tous ceux appelés plus tard les protestants : enlever toute légitimité à l’Église et à son chef, le Pape, ainsi que bannir comme objets de sa croyance tous les saints et Marie, la mère de Jésus. Le but de cette démarche est de contester radicalement tout intercesseur entre le croyant et Dieu.

Parmi toutes les assertions de son ouvrage, qui ne reprennent pas les postulats de l'éminence grise de la Réforme en Allemagne, Martin Luther, deux d’entre elles ont retenu particulièrement notre attention. En effet, en premier lieu, Calvin réfute la présence réelle dans l’hostie du corps du Christ et dansle vin de son sang, lors du sacrement de l’Eucharistie. En second lieu, il se montre un contestataire radical du salut du croyant par ses œuvres. À ses yeux, Dieu décide par avance qui est sauvé et qui est condamné. Ainsi, de ce point de vue, il ne sert à rien de pratiquer, comme le faisait et continue de le faire plus d’un catholique, des mortifications sur sa propre personne pour se purger de ses mauvaises actions ou encore une confession complète de tous ses péchés.

Cet ouvrage porte quelques traits fondamentaux de la personnalité de Jean Calvin. Ce dernier s’y révèle, tel un écrivain de la Renaissance de premier plan, aussi talentueux qu’Érasme, son contemporain. Le lecteur peut également ypercevoir uneintransigeance qui heurte, avecdes phrasescorrosives, àl’endroit des catholiques. A chacun de ses chapitres transparaît un esprit d’une vivacité, pleine de force qui annonce, dans plusieurs passages, un Voltaire qui serait chrétien dans l’âme.

Les Éditions Excelsis, dont nous saluons la démarche de bon aloi, ont résolu de publier en français moderne ce maître-livre, afin de le rendre accessible au plus grand nombre.

« Institution de la religion chrétienne » désigne une plongée dans une spiritualité protestante, écrite dans un style lumineux, ayant une esthétique toute littéraire.

Ed. Excelsis – 1.515 pages

Serge Vassang

HARRY DICKSON : LACOUR D’ÉPOUVANTE

Né sous la plume de l’écrivain belge Jean Ray, Harry Dickson surnommé le « Sherlock Holmes américain », est un détective fictif créé par l'auteur belge Jean Ray. Ce personnage, célèbre pour son esprit brillant et ses méthodes d'investigation uniques, est le héros d'une série de romans policiers. Le protagoniste résout des affaires mystérieuses et souvent surnaturelles, aux côtés de son fidèle assistant Tom Wills. L'univers de Harry Dickson est marqué par une atmosphère sombre et mystérieuse, souvent empreinte de fantastique. Les enquêtes du détective l'amènent à affronter des criminels machiavéliques, des scientifiques fous, et des phénomènes inexplicables. La série se distingue par son mélange de rationalité et de fantastique, rappelant les récits de Sherlock Holmes, mais avec une touche plus sombre et plus aventureuse. M. Hamilton de Rose-Grange est la proie de rêves bien étranges. Dans ses cauchemars à répétition, l'infortuné et paisible millionnaire se trouve en effet face à un juge masqué présidant un tribunal d'exception qui le condamne à mort ! Il n'en faut pas plus à Harry Dickson pour venir en aide au malheureux Hamilton et chercher l'explication de ces mystères. Mais il ignore que derrière les enlèvements et les tentatives d'assassinat qui vont se succéder se profile l'œuvre d'un criminel diabolique qu'il a déjà affronté par le passé. Cette adaptation en bédé de la nouvelle La Cour d'épouvante, un des meilleurs récits de Jean Ray se veut une enquête retorse, teintée de surnaturel, avec un suspense qui va crescendo et qui laisse la rationalité en retrait.

Ed. Dupuis – 62 pages

Sam Mas

UNE ENQUÊTE DU LIEUTENANT BERTILLON

Après le très remarqué Moon (auquel avait collaboré Carine Barth), Cyrille Pomès installe chez Dupuis un flic dessiné d'un genre nouveau, avec des dialogues truculents et un trait absolument sensationnel ! Un dessin et des scénarios toniques pour un personnage unique !

Véritable Columbo des temps modernes, le jeune lieutenant Bertillon va vous étonner au gré d'enquêtes picaresques et surprenantes ! Le sujet : Les forains ne sont pas à la fête. Car l'un d'entre eux, Dylan, vient de mourir dans l'incendie de sa caravane. Joshua, patriarche de la communauté, père de la victime et patron de la grande roue, ne voit toutefois pas arriver d'un bon œil le jeune et discret lieutenant Bertillon. Car chez les forains, on gère ses problèmes entre soi... Sauf que Bertillon est comme un coquillage : discret mais bien accroché. Malgré l'hostilité des forains, y compris celle de Wanda, la propre fiancée de Dylan, il va donc tenter d'éclairer les nombreuses zones d'ombre autour de la mort du jeune homme, qu'il s'agisse de secrets de famille, d'ardoises mal réglées ou du recours à d'étranges pratiques ésotériques.

Ed. Dupuis – 80 pages

BODY

Harry Crews a vu le jour en 1935, alors que la crise sévit un peu partout dans le nouveau monde et que les familles peinent à assurer le quotidien des leurs. Elevé dans une ferme du Sud profond, il a fort vite appris l’âpreté des choses et a dû jouer des coudes pour s’imposer. Engagé dans les Marines, il a participé à la guerre de Corée. De retour au pays, il a exercé différents métiers, fait de la prison et croisé une faune hétéroclite qui a peuplé plus tard ses écrits. Abandonnant femme et enfant, il s’est réfugié dans un coin perdu de Floride et s’est mis à écrire. En vidant des bouteilles d’alcool et en s’adonnant àla drogue,il amultipliélesromanset lesnouvelles. Tous ses récits parlent de son environnement et se situent dans une région qu’il aime et déteste paradoxalement. Les protagonistes qu’il met en scène sentent la sueur et n’en sont jamais à un excès près. « Body » témoigne de ce jusqu’au-boutisme un peu fou et raconte la curieuse histoire d’une femme capable de souffrir mille réprimandes et de se mortifier pour remporter un concours de bodybuilding. Du coup, son existence est rythmée par un entraînement intensif, des régimes draconiens et des mixtures ultra vitaminées à avaler à fortes doses.

Sans grande compassion pour son personnage, l’auteur dresse en filigrane le portrait d’une Amérique profonde, où les gens normaux deviennent progressivement des monstres.

Ed. Folio – 306 pages

Daniel Bastié

LE FAUCON VAMOURIR

George est sur le point d’étouffer et n’en peut plus de l’existence qu’il mène entre les employés qui peuplent legaragequ’il dirigeetunemaîtressequil’insupporte. Loin de tous, il développe une passion qu’il préfère taire. Depuis peu, il envisage de se spécialiser dans la fauconnerie. Après avoir capturé un rapace, il se lance dans la difficile phase qui consiste à le domestiquer. Il sait que la tâche sera ardue, mais il s’efforce de ne pas fléchir dans ses efforts. Quand son neveu disparaît dans un accident suspect, il serepliedavantageetl’oiseaudevient sonunique confident. Néanmoins, il ne se doute pas que ce dernier attend la moindre occasion pour tuer. Féroce comme à son habitude, Harry Crews met en scène une situation banale et s’amuse à l’ausculter par le petit trou de la serrure, balançant son protagoniste entre déraison et sursauts de vitalité, prêt à tout pour échapper au ronron et à l’ennui.Avec beaucoup de talent, il parvient à prendre le contre-pied de l’apparente normalité des choses et en profite pour fustiger la bêtise humaine et nos faiblesses. Il dresse aussi un portrait affligeant de l’Amérique moderne, loin des rêves de réussite évoqués au cinéma, du strass et des paillettes. Il décrit surtout le quotidien des humbles, les yeux dans les yeux et sans esbroufe. Ed. Folio – 288 pages

Daniel Bastié

À COUPS DE PELLE

Deux hommes qui n’ont rien en commun sont amenés à s’opposer tant pour une question de principes que d’éthique. Depuis le décès de son épouse, Daniel vit en symbiose avec la terre et le produit de sa ferme. Pour lui, chaque vie est sacrée. Non loin de là, un gitan capture des blaireaux et les vend à des organisateurs de combats clandestins, qui suscitent l’enthousiasme des parieurs. Ils se connaissent mais refusent de se parler. Néanmoins, lorsque le second se met en tête de s’aventurer sur les terres du premier pour étoffer sa sphère de braconnage, la confrontation devient inévitable. Cynan Jones met en scène deux protagonistes aux antipodes l’un de l’autre et parle des valeurs ancestrales, du sens du sacré. Avec intensité, il évoque la douleur de la perte d’un être cher, le dur labeur des fermiers, le respect du souffle vital et traite de la violence infligée auxanimaux. Sansjamaisemployer de mots désuets, il marie tendresse et violence, douceur et âpreté et orchestre son récit avec maestria. Certains y prendront une bouffée d’air vif, tandis que d’autres retiendront la virulence de certaines séquences plus sanglantes. Il s’agit d’un roman court, sans digressions et d’une redoutable efficacité ! Ed. Joëlle Losfeld - 158 pages

Amélie Collard

LES PARAPLUIES D’ERIK SATIE

Erik Satie est surtout connu pour ses « Gymnopédies ». Raillé de son temps, il a acquis par la suite une renommée internationale avec une œuvre pour piano caractérisée par des titres humoristiques. Plutôt que de rédiger une biographie en forme de poire (en guise d’hommage au musicien !), Stéphanie Kalfon pratique le périlleux exercice qui consiste à romancer l’existence d’un personnage insigne et d’imaginer ses faits quotidiens. Au moment où débute le récit, Satie vient d’avoir trente-quatre ans et vit des heures difficiles. Désargenté, il fuit Montmartre et trouve refuge à l’auberge du Chat Noir. Il boit plus que de raison et compose vaille que vaille. Revenir sur la personnalité de ce musicien incompris de son époque implique de parler des tendances artistiques du début du XXe siècle, d’évoquer les modes en vigueur et d’opposer les défenseurs de la modernité à ceux qui s’accrochent au passé. Novateur et caractère fort, Erik Satie faisait partie des intransigeants qui refusaient de suivre les règles, qui préféraient expérimenter en élaborant des partitions faussement faciles et ironiques et qui lançaient des pavés dans la mare de l’establishment. Ce roman a été conçu à la fois comme un hommage reconnaissant et comme une biographie sérieuse.

Ed. Joëlle Losfeld – 212 pages

Julie Plisnier

PUR SANG

Franck Bouysse nous entraîne au cœur de la France rurale, où la nature et les passions humaines se mêlent de manière inextricable. Ce roman intense et poétique exploreles liens indissolubles entre leshommes et laterre, ainsi que les secrets qui hantent les campagnes. L’histoire suit Gabriel, un jeune homme au passé trouble, qui trouve refuge dans une ferme isolée tenue par un vieil homme taciturne, Élias. Gabriel, marqué par des événements tragiques, cherche à reconstruire sa vie et à échapper à ses démons. La relation entre les deux hommes, d’abord marquée par la méfiance, évolue progressivement en une complicité silencieuse. Élias, tout aussi énigmatique, porte le poids de ses propres secrets. Sa passion pour les chevaux, en particulier pour un étalon nommé "Pur Sang", devient une métaphore de la liberté et de la puissance brute. Les descriptions des paysages, des chevaux et des travaux agricoles sont imprégnées d’une beauté sauvage qui reflète l’âme tourmentée des personnages. Au fil des saisons, Gabriel découvre les joies simples de la vie rurale, mais aussi ses dures réalités. Les tensions montent lorsque des éléments du passé de Gabriel resurgissent, menaçant de bouleverser l’équilibre fragile qu’il a trouvé. Le roman bascule alors dans un suspense captivant, où la nature devient à la fois refuge et terrain de confrontation. Avec ce nouveau roman, Franck Bouysse confirme son talent pour créer des atmosphères envoûtantes et des récits profondément humains. « Pur Sang » apparaît comme une œuvre magistrale qui résonnera longtemps dans l’esprit des lecteurs, un incontournable pour tous ceux qui apprécient la littérature qui touche à l’essence même de l’existence humaine.

Ed. Livre de Poche – 258 pages

Sylvie Van Laere

LE PARFUM DES POIRES ANCIENNES

Voilà une histoire émouvante de rencontre et de résilience, dans laquelle deux femmes aux vies radicalement différentes apprennent à se connaître et à se soutenir. Sally, une jeune fille de dix-sept ans, vient de fuguer. Anorexique et en colère contre le monde entier, elle cherche désespérément un endroit où se sentir en sécurité. De l'autre côté, Liss, âgée d'une cinquantaine d'années, mène une vie tranquille et solitaire, consacrée à ses champs et à ses abeilles. Lorsque Liss décide d'offrir l'hospitalité à Sally, elle ne se doute pas qu'elle ouvre une nouvelle page de sa propre vie. Sally, qui ne pensait rester qu'une nuit, trouve chez Liss un refuge inattendu. Contrairement aux adultes qu'elle a connus, Liss ne porte pas de jugements hâtifs et ne pose pas de questions intrusives. Elle offre simplement un espace de calme et de respect. Au fil des jours, une relation unique se développe entre elles. Tandis qu'elles récoltent les poires et prennent soin des abeilles, Sally et Liss partagent leurs blessures et leurs espoirs. La nature joue un rôle central dans leur guérison : les arbres fruitiers et les ruches deviennent des métaphores de leur propre croissance et de leur lutte pour trouver leur place dans le monde. Le contraste entre la jeunesse tourmentée de Sally et la sérénité laborieuse de Liss crée une dynamique touchante. Liss, avec sa sagesse tranquille et son absence de jugement, offre à Sally une perspective nouvelle et apaisante. En retour, la présence de Sally rappelle à Liss l'importance de l'empathie et du soutien mutuel. Ce roman doit être compris comme une ode à la nature et à la simplicité des gestes quotidiens, révélant comment les moments partagés peuvent transformer des vies. Une lecture profondément humaine qui résonnera avec ceux qui ont connu la douleur de l'isolement et la joie de trouver un véritable compagnon de route.

Ed. Livre de Poche – 288 pages

Suzy Luz

L’AMOUR EN SUPER 8

Les petites maisons d’édition cherchent constamment à se singulariser par rapport aux grosses boîtes qui misent leurs bénéfices sur des noms ou sur des titres dans l’air du temps. En osant aller à la rencontre de plumes moins connues, Le Dilettante offre une vitrine à des créateurs qui possèdent une âme artistique intacte et qui n’ont pas encore (ou pas souvent !) connu le vertige d’être édités. Chefdeville est assurément un pseudonyme et dissimule un écrivain qui préfère demeurer discret sur sa vie privée. Il a été raconté qu’il n’a rien d’un néophyte bohême et qu’il a déjà écrit plusieurs romans en signant Dounovertz. Qu’importe finalement la véritable identité d’un auteur, puisque l’essentiel est le texte que le lecteur découvre. Avec un style sec, des phrases heurtées, un ton de thriller et un chouia de psychologie, il brode un récit qui raconte l’improbable histoire d’un photographe dans le creux de la vague. Désireux de renouer avec les fastes d’antan, il choisit de se ressaisir. Pour cela, il doit vaincre ses problèmes d’alcool et ses troubles de mémoire. L’unique moyen de refaire surface dans le quotidien implique de réaliser un grand film. Il doit broder un script, trouver des lieux de tournage, choisir des acteurs. Et si Emma, découverte sur un cliché sorti d’un « Photomaton », pouvait faire l’affaire ? Evidemment, entre les rêves activés à coups de gnôle et la réalité, une thèse universitaire pourrait être écrite. Un livre qui surprend par son ton unique et sa totale liberté par rapport à certaines règles d’écriture !

Ed. Le Dilettante – 284 pages

Sam Mas

SYMPA

Difficile de résister à l’achat d’un ouvrage titré de cette manière ! Face à la morosité qui sévit un peu partout et qui ne cesse de plomber le quotidien, la société cherche à nous offrir une grande bulle d’oxygène et nous invite à tout trouver justement … sympa ! Il y a les ristournes qui permettent d’effectuer de conséquentes économies, les voisins gentils, la vendeuse qui clame que tout ce qui vient de son magasin est bon, le bébé d’Olivia qui est si mimi, la cuillère de crème qu’on ajoute dans le potage afin de le rendre plus onctueux, les applis qui améliorent l’existence et les discussions permises lors des séances de cafés philos (une mode qui prétend relancer l’intérêt pour les choses existentielles). Evidemment, l’auteur ne cautionne pas les comportements qui invitent à l’abrutissement des masses et, pour dénoncer la bêtise ambiante et la fuite en avant par rapport aux grands problèmes de notre monde, il use de la mécanique du rire et brocarde les comportements imbéciles et les imbéciles. Avec une causticité de bon aloi, il dresse une tribune à l’aide de billets d’humeur, qu’il tourne avec virtuosité. Il ne rate aucune occasion de se gausser de nos habitudes, de notre mollesse intellectuelle et de notre satisfaction permanente pourvu qu’on ait accès à notre petit confort. Selon lui, moi et mes semblables sommes anesthésiésparlacoolitudeorganiséeenEuropeetlavirtuosité de nos politiciens à nous endormir. Jamais fort longs et pleins de bon sens, ses billets claquent comme des gifles et remettent les idées en place. Mieux, ils invitent à réfléchir sur le présent, demain, après-demain, … Les Romains parlaient de pain et de jeux ! Nous avons un environnement … sympa !

Ed. Le Dilettante – 174 pages

Daniel Bastié

LADÉSOLATION

Chacun a encore en mémoire le drame de Fukushima, avec ses vies dévastées et ses illusions perdues. Très vite, les médias ont minimisé la catastrophe, le gouvernement japonais a affirmé maîtriser la situation et les milliers de travailleurs qui se sont efforcés de stopper les réacteurs et de calfeutrer les brèches de la centrale nucléaire ont été qualifiés de héros. En allant à la rencontre de ces citoyens volontaires ou contraintsde traquer les fuites, de démanteler l’usine et de ramasser les déchets radioactifs, Arnaud Vaulerin s’est attaché à décrire des portraits d’hommes et de femmes exposés aux radiations mortelles par patriotisme ou par nécessité financière. Lors de son enquête, il a découvert tout ce que les télévisions ne nous ont jamais raconté. Sur le site règne l’anarchie, avec des bricolages qui ne résisteraient pas à une nouvelle secousse sismique. Visages sans voix et silhouettes sans noms, l’auteur leur rend un vibrant hommage et rappelle que, même si le problème semble aujourd’hui plus ou moins circonscrit, personne ne connaît la gravité des risques encourus sur le plan médical. Après les enfants d’Hiroshima nés avec des maladies génétiques, que deviendront ceux de Fukushima ?

Ed. Grasset – 217 pages

Julis Plisnier

TRUFFAUT ET LES FEMMES

Cinéaste passionné, FrançoisTruffaut a toujoursvécu une relation intense avec ses comédiens, au point de lier des amitiés plus que professionnelles avec certaines de ses actrices. A l’image d’Antoine Doinel, son héros fétiche, il a sans cesse chaloupé de coup de foudre en coup de cœur, passionné par l’image que reflétait Jeanne Moreau à l’écran, admiratif de la beauté de François Dorléac, pétri de passion pour Catherine Deneuve, ému parlafragilitédeClaudeJade,magnétiséparlessouriresdeFanny Ardant. La femme idéale étant une chimère, il n’a eu de cesse de l’inventer et de la façonner selon ses attentes, la souhaitant tantôt blonde ou brune, petite ou haut perchée sur des talons à rallonge. Tout son cinéma reste un plaidoyer à la beauté de celles dont les jambes arpentent le monde comme s’il s’agissait d’un compas. Mieux que beaucoup d’autres collègues, il a réussi à les sublimer sur la toile et à les rendre intemporelles. D’une certaine manière, il aimait toutes les femmes et choisir représentait une souffrance. Son cinéma reflète admirablement son obsession. Dire que les femmes le lui rendaient bien demeure un euphémisme.

Ed. Grasset – 251 pages

Daniel Bastié

JOYEUX SUICIDE ET BONNEANNÉE !

Voilà un livre drôle et qui donne goût à la vie ! Bien entendu, le titre pourraitlaissercroireàautrechose. Il afallul’imaginationdeSophie de Villenoisy pour pimenter le corps du récit qui, de prime abord, pourrait paraître désespéré.Aquarante-cinq ans, lorsqu’on a effectué le bilan de son existence et qu’on n’attend plus rien d’elle, pourquoi continuer à respirer alors que rien ne devrait changer la linéarité d’une vie sans surprise et tracée comme du papier à musique ? Puisque Sylvie ne voit pas d’autre alternative pour échapper à la médiocrité qui l’afflige, voilà qu’elle décide d’annoncer que Noël sera le dernier d’une longue série et qu’elle se suicidera. D’ici le 25 décembre, il lui reste deux mois pour profiter et expérimenter ce qu’elle n’a jamais vécu. N’ayant ni époux ni enfants, elle ne devrait pas laisser un vide gigantesque autour d’elle. Avec une légèreté qui contraste avec le titre et un humour très second degré, ce roman se veut paradoxalement un hymne à la vie et un camouflet aux idées préconçues. La rencontre de l’héroïne avec une SDF lui apprendra le véritable enjeu du bonheur. Un livre salutaire qui instaure un décalage dès les premières pages et qui fourmille d’images pleines de saveur et de générosité.

Ed. Denoël – 170 pages

Sam Mas

LE JOUR OÙ ANITAENVOYATOUT BALADER

Il n’est jamais trop pour concrétiser ses rêves de jeunesse. Plutôt que de vivre un choc le jour où sa fille choisit de la quitter pour aller étudier à l’université,Anita décide de prendre des cours de moto. Après vingt ans de rêves enfouis, elle concrétise enfin son envie de se voir à la tête d’une grosse cylindrée et de parcourir lesroutes ense moquant dubitume. Elle profite aussi de son temps libre pour renouer avec sa mère devenue sénile et, contre toute attente, tombe éperdument amoureuse. Sanscandeur, KatarineBivaldnousracontel’histoire d’une femme qui saisit la vie à deux mains et qui met tout en œuvre pour concrétiser ses rêves d’adolescence. Le ton est enjoué, les dialogues paraissent sortis d’une comédie américaine et le rythme emporte l’adhésion du lecteur. Optimiste, bourré de références et finalement extrêmement fluide, ce romanne génère aucun ennui et nous rappelle que, même saisi dans l’étau des années qui passent, chacun est capable de réveiller ses vœux les plus intimes. Sans grand fracas, Anita se remet à vivre, à sourire et découvre la femme qui a trop longtemps sommeillé derrière son tablier de maman. Du plaisir pur jus !

Ed. Denoël – 401 Pages

JeanneAlexandre

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.