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POLITIQUE ÉCONOMIQUE

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LIBRE-ÉCHANGE UNE STRATÉGIE GAGNANTE POUR TOUS

Le développement durable est, à juste titre, un souci omniprésent: c’est l’un des plus grands défis mondiaux de notre époque. Mais dans ce débat, gardons-nous bien de ne considérer que l’aspect environnemental. Car la durabilité comporte aussi une dimension sociale et une dimension économique. Et ces derniers temps, on a eu tendance à l’oublier, comme le prouvent les résultats en Suisse romande de la votation où l’accord avec l’Indonésie n’a pas recueilli beaucoup de soutien, alors qu’il conditionne le commerce international au respect de normes environnementales et sociétales.

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Un vent d’«antimondialisation» croît dans nos contrées romandes et il ne se limite plus aux cercles habituels. Au centre et à droite de l’échiquier politique aussi, certains ne comprennent plus le bien-fondé de l’ouverture aux marchés mondiaux pour un pays comme le nôtre – qui exporte pourtant l’essentiel des biens qu’il produit et des services qu’il fournit – et des instruments de politique économique extérieure aussi fondamentaux que les accords de libre-échange.

Or, le commerce international augmente la richesse de tous les pays participant aux échanges, car chaque pays se spécialise dans la production de biens où il possède un avantage comparatif. Cette spécialisation par pays conduit à une division internationale du travail: un pays importe les biens qu’il serait trop cher de produire chez lui, et exporte les biens qu’il produit à un coût plus bas qu’à l’étranger. Les importations élargissent le choix de biens dans le pays et diminuent les prix pour les consommateurs. De leur côté, les exportations ont un impact positif sur l’emploi, de sorte que le revenu de la population s’accroît.

Le commerce mondial permet aussi d’intégrer des entreprises locales dans les chaînes de valeur ajoutée mondiales: les quelques 97’000 PME de notre pays en savent quelque chose. L’ONU, ellemême, voit d’ailleurs le commerce mondial comme un moteur du déve-

«Le commerce est essentiel pour favoriser la durabilité.»

loppement durable. Kofi Annan avait déclaré un jour que «les marchés ouverts offrent le seul espoir réaliste de sortir des milliards de gens de la pauvreté absolue dans les pays en développement, tout en assurant la prospérité dans les pays industrialisés.» Aussi, et contrairement à ce que font croire certains milieux, les solutions en matière de durabilité doivent s’inscrire dans une perspective d’ensemble et impliquer l’économie, à qui revient une fonction clé. Et dans cette perspective, les entreprises suisses tiennent un rôle essentiel, en appliquant des standards de durabilité comparativement élevés.

Carmelo Laganà T. 022 786 66 81 geneve@economiesuisse.ch www.economiesuisse.ch www.ouverte-souveraine.ch

SUISSE-UE L’OBLIGATION DE S’ENTENDRE

L’avenir des relations entre la Suisse et l’Union européenne entre désormais dans une phase critique. Après des années de préparations, discussions et négociations, l’accord-cadre institutionnel a été abandonné par le Conseil fédéral le 26 mai dernier, une décision que la CCIF regrette. L’ensemble des entreprises du pays a désormais besoin d’une clarification rapide de la stratégie. Il en va du maintien de notre prospérité.

Attention à ne pas se bercer d’illusions. La Suisse gagne un franc sur deux à l’étranger, et surtout, un franc sur trois avec l’Union européenne. Les accords bilatéraux sont le principal garant de notre sécurité économique avec nos voisins. Ils assurent à notre industrie exportatrice un accès complet au marché unique, en particulier grâce à la reconnaissance mutuelle des homologations. Pour les PME, à l’origine de 45% des exportations suisses, ce «passeport européen» est tout simplement vital.

Après l’échec de l’Espace Economique Européen (EEE) en 1991, il avait fallu sept ans à notre pays pour façonner cette voie bilatérale taillée sur mesure. Appelé à régulièrement se prononcer sur l’extension de cette approche pragmatique, le peuple a systématiquement confirmé son choix initial. L’accord-cadre en est la suite logique. Aujourd’hui, l’ensemble des Etats a dû s’endetter pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie et chacun d’entre eux privilégiera sa propre économie, au détriment probable de nos entreprises, si d’aventure les Bilatérales devaient être gelées dans leur état actuel. Sans un cadre juridique solide, qui s’adapte à l’évolution de la législation européenne, l’économie suisse court de sérieux risques de discriminations. Et celles-ci s’étendront à la recherche, comme au transport ou à l’agriculture.

En cette sortie de crise, nos entreprises sont prêtes à rebondir, mais une stabilité à long terme est indispensable. La Suisse ne peut pas envisager un total cavalier seul économique: son économie, mais aussi son écosystème de recherche et développement (hautes écoles, instituts, privés), sont bâtis sur l’ouverture. Qu’elle soit politique, juridique ou considérée sous l’angle de la paix du travail, la sécurité constitue le cœur du succès suisse. Avec les Chambres de commerce et d’industrie

Les accords bilatéraux sont le principal garant de notre sécurité économique.

du pays, la CCIF a demandé au Conseil fédéral de tout mettre en œuvre pour préserver cette voie. Une voie qui a permis à la Suisse de figurer jusqu’ici dans le cercle des 20 nations économiquement les plus puissantes du monde, avec seulement 8,5 millions d’habitants!

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