Marie Claire - Magazine NL - Avril 2021

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LE DOMAINE DU MAS DE PIERRE ©Jérôme_Mondiere

UN NOUVEAU RESORT À LA FRANÇAISE AU CŒUR D’UN JARDIN MÉDITERRANÉEN

Saint-Paul-de-Vence • Côte d’Azur • France www.domainedumasdepierre.fr



ÉDITO

POÈTES PAS DISPARUS

Julie Rouffiange Rédactrice en chef adjointe – jro@marieclaire.be

DEVENEZ LE SCULPTEUR DE VOTRE SILHOUETTE

PHOTO PERSONNELLE.

L’une est une poétesse américaine. L’autre est une chanteuse belgo-congolaise. Ce qui les relie ? Le poème écrit - et lu lors de l’investiture du président Joe Biden - par l’Américaine Amanda Gorman (p. 34) et que la Belgo-Congolaise Marie-Pierra Kakoma, mieux connue sous le nom de Lous and the Yakuza (p. 36), va traduire en français. Ce poème qui a fait d’Amanda Gorman une star internationale. Preuve que la poésie n’est pas tombée en désuétude même si elle n’a plus – chez nous du moins – le succès qu’elle a connu aux siècles passés. La poésie, c’est une façon de dire et d’écrire, une recherche de style, un relooking des mots en quelque sorte dont le but est de susciter des émotions. Comme dans le rap féminin (p. 58) que beaucoup voient comme une version 2.0 de la poésie et qui est aussi une façon pour les milléniaux de renouer avec le texte engagé. L’esprit et le style, l’ADN de Marie Claire. Alors après avoir nourri votre esprit avec nos reportages et interviews, n’hésitez pas à vous plonger dans notre sélection d’accessoires (p. 74) pour cultiver votre style. Parce que l’accessoire est à la mode ce que la poésie est à la littérature.

Le Sculpteur est une approche brevetée* et innovante du soin minceur qui aide à redessiner les courbes de la silhouette. Une émulsion double action jour et nuit qui s’adapte au biorythme du corps pour une action affinante ultra-efficace. Dès 14 jours, l’apparence de la cellulite est réduite. La peau est plus lisse et plus ferme, comme gainée. *Brevet déposé, fruit du partenariat de recherche entre l’Université de Paris et les Laboratoires Sisley.

À découvrir sur sisley-paris.com


Photos Mélissa De Araujo. Réalisation Anne-Sophie Thomas. Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Luna Kozaczka/Premium Models. Casting Nicolas Bianciotto/Ikki Casting. Coiffure Olivier De Vriendt/The Wall Group, avec les produits Mod’s Hair. Maquillage Tiina Roivainen/ Airport Agency. Manucure Eri Narita. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée d‘Alix Cantal. Sacs en cuir, perles et métal, et sac en métal et cuir Chanel. Body en coton Hermès. Boucle d’oreille en or Objet Singulier.

p.112 Créatrices de beauté

p. 74 Lignes d’équilibre

SOMMAIRE ÉPOQUE

11 N EWS L’actu qui nous touche, 14

nous interpelle R EPORTAGE Sikkim, un paradis 100 % bio

TÊTE-À-TÊTE(S)

36 E NTRETIEN Lous and The Yakuza

« Être un exemple sans être exemplaire »

40 R ENCONTRE Felipe Oliveira Baptista

« Être libre, c’est un état d’esprit »

44 I NTERVIEW Andra Day, l’héritière

spirituelle de Billie Holiday

CULTURE

23 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE

66 WOMAN@WORK Licenciée, et après ?

50 LIVRES Éliette Abécassis « Mettre sa vie 52 53 54

en scène est un art qui me fascine » CINÉMA Audrey Hepburn, la princesse qui s’ennuie CINÉMA Home movies I NTERVIEW Julia Stone « J’ai appris que j’étais résiliente et forte »

56 M USIQUE

STYLE

MAGAZINE

62 R ENCONTRE Valérie Barkowski

48 AGENDA Expos et sorties

58 Le rap au féminin, un genre

qui « dégenre »

68 WOMAN@WORK Angie Gifford, au-delà

du plafond de verre

p. 124 News design

BEAUTÉ

106 N UTRICOSMÉTIQUE Beauté intérieure 110 MAKE-UP Gérer mon teint 112 116

MODE

74 Lignes d’équilibre CORENTIN LEROUX. PRESSE.

É DITO

PRESSE. MÉLISSA DE ARAUJO.

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10 TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER AVRIL

p. 90 Lous and The Yakuza, l’âme effilée

90 Lous & The Yakuza, l’âme effilée

117 118 119

comme je veux Z OOM Créatrices de beauté PARFUM Conversation S OIN Le tonique E XPERT L’ordonnance N EWS Les 5 envies d’avril

LIFESTYLE

122 ÉVASION La Wallonie insolite,

perle du tourisme 2.0

124 N EWS

126 MASTERCLASS Le lablabi 128 H OROSCOPE

130 LE QUESTIONNAIRE Plastic Bertrand

MODE D’EMPLOI

98 ACCESSOIRES 26 accessoires couleur

de printemps

102 N EWS

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ÉPOQUE

AVRIL

PLANÈTE

TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER AVRIL

ÉPOQUE

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PLANÈTE

Par Marie Geukens

Par Marie Geukens

EST-CE UNE TÉLÉVISION? UNE PHOTO ?

Non ! L’IONNYK est un cadre photo numérique discret dans lequel de superbes photos d’art en noir et blanc apparaissent à l’encre électronique. Le cadre intelligent est connecté à une plateforme artistique qui projette régulièrement différentes photos, en fonction de ce qui se passe dans la pièce et de vos préférences personnelles. Une expérience magique, et surtout un univers inventé pour la première fois par des Belges.

Bahut liégeois deux portes, Musée d’Ansembourg à Liège.

ionnyk.com

FALKE ET LES ABEILLES

INSTANTS PRÉCIEUX

Pour chaque paire de chaussettes de la collection Save the Bees achetée, la marque FALKE s’engage à reverser 20 % des bénéfices au Green Forest Fun, une association qui garantit des espaces de vie durables pour les abeilles, les bourdons et les papillons. Ces espèces assurent la pollinisation des fleurs dans un seul but : créer un monde coloré et diversifié !

Les bijoux de la nouvelle collection Atlas de Tiffany, ornés de chiffres romains, s’inspirent de l’horloge Atlas érigée par la marque en 1853 et qui domine aujourd’hui la façade de leur célèbre flagship de la Cinquième Avenue. À travers leurs lignes affirmées, ils nous rappellent avec force de vivre pleinement l’instant présent.

Collection disponible en ligne sur falke.be

Tiffany Keys Atlas® clé ajourée en or 18 carats avec diamants, 1250 €. Collection Atlas X complète disponible dans le monde à partir d’avril. tiffany.com

C’EST LA PART DE LA POPULATION TOTALE QUI A PLUS DE 65 ANS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. CHEZ NOUS, C’EST 20 %. VOILÀ QUI EXPLIQUE QUE LES VACCINATIONS PRIORITAIRES NE CONCERNENT PAS LES MÊMES TRANCHES D’ÂGE EN AFRIQUE ET EN EUROPE.

Les Suédois, rois du circulaire ! LE TEMPS D’UN SPA

Nose, un film de Clément Beauvais et Arthur de Kersauson, 70 min. À voir sur Apple Tv, Amazon Prime Video, Google Play.

PATRICK DAMIAENS. PRESSE.

Spa Cinq Mondes, Dolce by Wyndham La Hulpe Brussels, 135 chaussée de Bruxelles, 1310 La Hulpe, dolcelahulpe.com. Boetfort, Sellaerstraat 42, 1820 Steenokkerzeel, thermae.com

À VUE DE NEZ

Dior jette un regard unique sur le monde fascinant de son parfum dans le filmdocumentaire Nose. François Demachy, leur nez depuis quinze ans, accompagne les cinéastes depuis Grasse, de Sulawesi au littoral irlandais. Pendant deux ans, ils visitent 14 pays à la recherche d’inspiration et des meilleures matières premières. Portrait d’un métier insolite et inconnu. PRESSE.

Oui, un spa peut vous sauver la vie ! École à la maison, télétravail, plats chinois à emporter en excès et promenades à répétition, vous avez plus que mérité un massage du dos et du corps. Le spa Cinq Mondes est un petit centre de bien-être situé au cœur de la forêt de Soignes, avec de très bons massages et soins, l’accès à une piscine, un hammam et un sauna. Boetfort, lui, propose lui un hammam, une piscine et toute une gamme de saunas et d’espaces détente, avec une partie nudiste et une autre habillée. Sauna et/ou soins sur réservation aux deux adresses.

Arket et Ikea s’engagent pour l’écologie par le biais de l’upcycling. De 0 à 2 ans, les enfants grandissent et prennent en moyenne huit tailles. Pendant cette période, les parents achètent environ 280 vêtements que leurs bambins ne portent généralement que quelques mois. Arket, la marque premium du groupe H&M, a donc décidé d’installer, via la plateforme digitale hollandaise Circos, une bibliothèque de prêt de vêtements pour enfants. L’abonnement coûte 19,50 € par mois. Mais une fois que l’on s’y est abonné, on économise de l’argent et du temps tout en gagnant de l’espace dans leur garde-robe. circos.com et arket.com

Chez le géant suédois Ikea, on pense à ceux qui souhaitent se débarrasser de leur ancien mobilier. Désormais, le coin des bonnes affaires présent dans tous les magasins se transforme en Circular Hubs, un lieu où on peut, après qu’ils aient été réparés et nettoyés par les collaborateurs d’Ikea, écouler meubles et objets. Le premier Hub du genre est déjà opérationnel à Mons. Le reste des magasins belges devrait suivre le mouvement dans le courant de l’année. À terme, ces lieux accueilleront également des ateliers, mais pour l’heure, la marque partage des astuces de réparation et d’upcycling via le guide digital IKEA Harmoni.

ANTIQUE, C’EST CHIC

LE MOBILIER LIÉGEOIS Le vintage dans la mode et le design est au top. Plongée dans un passé plus lointain - on parle alors plutôt d’antiquités - à la recherche de beaux objets qui ont aussi une belle histoire. Par Twan Vanmille

Il y a quatre siècles, la fabrication de meubles se concentrait à Maastricht, Tongres, Verviers et Liège, les villes de la Principauté de Liège. Parmi les trésors nés durant cette période, on peut citer les vitrines, buffets, commodes, bureaux, horloges, tables, chaises, portes, lambris, tous plus sublimes les uns que les autres, mais aussi des buffets d’orgue, chaires de vérité et confessionnaux sculptés. Ces pièces affichaient un style étroitement lié à celui du mobilier français. Cependant, contrairement aux pièces françaises, le mobilier liégeois n’était ni peint, ni marqueté. Le chêne poli – une essence locale – était considéré comme suffisamment beau pour se passer de tout artifice. Pour donner du cachet aux meubles liégeois, les ébénistes avaient recours à la sculpture. Les coins étaient cassés et décorés, le devant souvent légèrement bombé. À partir du milieu du XVIIIe siècle, les artisans introduisent le concept de «cordonnet», des moulures en forme de cordon, qui donnent au meuble son caractère typiquement liégeois. Pour l’assemblage, les artisans liégeois n’utilisaient pas de clous. Les planches étaient assemblées en queue d’aronde sur base de tenons et mortaises en bois, de sorte que l’armoire puisse être démontée et remontée à l’infini sans utiliser de marteau. Aujourd’hui, les meubles de cette époque ont perdu de leur attrait. Le manque d’intérêt pour les métiers d’autrefois, mais aussi un engouement toujours plus grand pour le mobilier en kit et peu encombrant a engendré un effondrement du prix des meubles liégeois. À titre de comparaison, on constate qu’une pièce vendue un million de francs belges (25 000 €) dans les années 60 ne vaut plus que 5000 € en vente publique. En cherchant un peu, il est même possible de trouver de belles pièces de style liégeois pour 1000 €, un prix finalement dérisoire pour un meuble qui, malgré son âge avancé, reste un splendide exemple d’artisanat et de savoir-faire d’exception. Vous voulez en savoir plus sur ce style? Le Musée d’Ansembourg à Liège compte une belle sélection de mobilier liégeois. Féronstrée 114, 4000 Liège. lesmuseesdeliege.be/ansembourg


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ÉPOQUE

NEWS

LA PIONNIÈRE OUBLIÉE

ANYA PHILLIPS

T

Styliste, chanteuse, directrice artistique, photographe : c’était une “it girl ” dans le New York punk de Blondie. Où s’inventait une modernité qu’elle a marquée de sa fulgurance.

H

E

Par Françoise-Marie Santucci

BD

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Ci-dessus : Anya Phillips (à g.) et Debbie Harry, photographiées par Chris Stein pour Punk magazine, en 1976. À gauche : Anya Phillips, en 1979.

la copine de Debbie Harry (Blondie), qu’elle habille d’une robe rose sexy pour l’une des plus belles pochettes pop qui soient (Plastic letters, 1978) – Debbie qui dira plus tard : « On avait le même sens de l’humour. » Mais parfois, Anya ne va pas très bien. Second rôle-clé d’une période aussi terrible que superbe, elle flirte avec la drogue, la difficulté à se faire une place dans ce monde en surchauffe. Puis l’étoile filante file en juin 1981, si vite. Un cancer, à 26 ans. Restent d’elle des photos racées et quelques mentions dans les ouvrages consacrés à la scène punk, dont le fameux Please kill me*. (*) Please kill me, L’histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs, de Legs McNeil et Gillian McCain, éd. Allia, 2006, réédition 2020.

MARIE DUBOIS MET EN BULLES LA PMA

Marie Dubois, 38 ans, a mis sept ans à avoir un enfant. Et tout entendu : « C’est un blocage psychique, c’est dans ta tête ! », « Tu n’as qu’à adopter »… Maman depuis trois ans, elle a mis en récit son parcours de combattante de la PMA. Sa BD, Un bébé si je peux*, est touchante, pleine d’un humour souvent grinçant et documentée : rôle des perturbateurs endocriniens, violences obstétricales… « Le déclic pour me lancer ? Quand une amie comédienne s’est demandé si elle n’allait pas mettre fin à sa carrière à force de s’entendre asséner l’un des clichés les plus fréquents sur la cause de l’infertilité : “C’est le stress !” Alors que la première cause, c’est l’âge. » Car la vie professionnelle, peu tendre pour les mères et celles qui pourraient le devenir, pousse les femmes à reporter leur grossesse. Sans compter la difficulté pour trouver le bon partenaire. Corine Goldberger (*) Éd. Massot-Revue XXI.

CHRIS STEIN. MARIPOL. PRESSE.

Il n’y a pas que Vivienne Westwood au panthéon de la mode punk ! Regardez cette jeune femme, ses yeux doux et féroces, le culot déroutant qui se lit sur son visage, son look parfait à une époque où tout le monde, dans la scène underground new-yorkaise, ose pourtant tout avec une grâce de funambule. À la fin des années 70, ils sont légion, ceux qui créent les mythes d’aujourd’hui sans même le savoir. De Patti Smith à Robert Mapplethorpe, de Jean-Michel Basquiat à Debbie Harry, du « parrain » Andy Warhol à la jeune Madonna, qui suit encore ses classes de danse classique en rêvant de gloire… Sans compter le disco qui explose et le hip-hop qui s’invente dans le Bronx. C’est dans cette effervescence foutraque qu’Anya Phillips débarque de Taïwan, où sa mère a épousé un militaire américain. D’emblée, Anya devine où ça pulse. Elle a l’instinct du temps présent. La débrouille dans le sang. Acceptée dans l’école reine de la mode, la Parsons School of Design, elle claque la porte trois jours après. Trop de discipline. Elle préfère porter mille casquettes : créatrice de vêtements et de bijoux, chanteuse, photographe, directrice artistique d’un night-club d’avantgarde qu’elle cofonde à Tribeca après avoir si souvent traîné au CBGB. Elle est déjà la meilleure amie de Sylvia Reed, la future femme de Lou, elle devient aussi

Informations environnementales (AR 19/03/04) : bmw.be

4,9-8,4 L/100 KM • 127-192 G/KM CO2 (WLTP)

BMW Belgium Luxembourg SA • Lodderstraat 16, 2880 Bornem • contact.be@bmw.be • www.bmw.be


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ÉPOQUE

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REPORTAGE

UN PARADIS 100 % BIO SIKKIM

Cultiver la terre en harmonie avec la nature et ses cycles : c’est le choix qu’à fait le Sikkim, petit État niché au cœur de l’Himalaya, le premier au monde à pouvoir se dire aujourd’hui totalement écologique. Un éden luxuriant où les agriculteur et agricultrices ne parlent pas de rendement mais du bien-être qu’apporte la dégustation de leurs légumes croquants. Un exemple inspirant. Par Matteo Fagotto Adaptation Catherine Durand Photos Matilde Gattoni

La vallée de Dzongu est encore assoupie, noyée dans un brouillard épais quand le chant des oiseaux annonce une nouvelle journée. L’humidité évaporée, le ciel bleu apparaît, et quelques heures plu s tard, la silhou ette ma jestu eu s e du mont Kangchenjunga, le troisième sommet le plus haut du monde, coiffé de pics enneigés. « Cette montagne est sacrée pour tous les Lepchas, nous croyons que nous avons été créés avec sa neige, explique Tenzing Lepcha, 39 ans, fermier local et activiste écologiste. Quand l’un d’entre nous meurt, où qu’il soit dans le monde, son âme entame un voyage de retour vers notre montagne. » Les Lepchas, qui en seraient les premiers habitants, appellent le Sikkim Nye-mae-el, le « paradis ». Un nom on ne peut plus approprié pour cet ancien royaume indépendant de 610 000 âmes niché au cœur de l’Himalaya entre le Népal, le Bhoutan et le Tibet. Il y a quelques années, Tenzing Lepcha a ressenti l’appel de son pays natal enchanteur. Il a quitté une carrière prometteuse de footballeur à Kolkata (anciennement Calcutta) et le confort de la vie urbaine pour revenir y cultiver la terre. « Le monde industriel a suivi le chemin du progrès, mais même les Occidentaux essaient aujourd’hui de retrouver leurs racines », explique-t-il, assis sous le porche en bois de sa maison au milieu d’une végétation luxuriante et de mandarines éclatantes. À son retour, il a encouragé les jeunes chômeurs à choisir l’agriculture et est devenu le fer de lance du marketing et de la vente des produits naturels de Dzongu. Une des personnalités les plus respectées de la région, il est le symbole de la voie alternative au développement choisie par le Sikkim qui, en 2016, est devenu le premier État 100 % écologique au monde. Avec l’objectif déclaré de préserver l’environnement local, son écosystème fragile et sa riche biodiversité, assurant ainsi une vie plus saine à tous ses

À gauche Les Lepchas

sont les plus anciens habitants du Sikkim. Cette jeune femme, qui appartient à cette ethnie, vit dans un village au cœur de la jungle. À droite C’est un champ biologique qui entoure cette maison traditionnelle dans le village de Tingvong.


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ÉPOQUE

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REPORTAGE

Munie du traditionnel panier en osier, cette cueilleuse de thé travaille au Temi Tea Estate, une plantation biologique du gouvernement.

citoyens. L’aboutissement d’un processus débuté en 2003, quand le Sikkim a éliminé les engrais chimiques et les pesticides de synthèse, formé les fermiers à l’agriculture bio et installé des fosses de compostages dans tout l’État. Aujourd’hui, toutes les terres agricoles, soit 76 000 hectares, sont certifiées bio, et l’importation et l’utilisation d’apports chimiques, strictement interdites. Longtemps louée pour sa capacité à nourrir la planète à des prix compétitifs, l’agriculture intensive est désormais remise en cause. Le secteur est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. Dans certains pays, l’achat de semences hybrides et le recours à une technologie coûteuse ont plongé les agriculteurs dans une spirale d’endettement infernale, causant une vague de suicides (près de 300 000 en Inde entre 1997 et 2014). Avec une terre agricole limitée et des rendements faibles, le Sikkim ne pourra jamais nourrir la planète mais son modèle fondé sur l’interconnexion plutôt que la compétition entre les êtres humains et la nature est exemplaire. Les autorités locales citent l’augmentation de la faune et des populations d’abeilles, et le renouvellement des sols arides et peu profonds comme les premiers résultats de leur révolution écologique. Une étude récente de l’université du Sikkim révèle que l’agriculture ancestrale fait apparaître de nouvelles espèces de papillons dans les zones cultivées, prouvant qu’agriculture bio et diversité sauvage peuvent être mutuellement bénéfiques. « Quand on parle de bio,

on parle du cycle naturel dans son entier. Nous laissons les sols se régénérer naturellement et utilisons les nutriments offerts par la nature. Nous sommes responsables de l’eau, des oiseaux, de la vie souterraine et aquatique », explique Shrivastava, manager énergique de Temi, les plantations de thé biologique, domaine de l’État. Les collines verdoyantes sont parcourues tous les jours par des centaines d’ouvrières qui, équipées de traditionnels paniers en osier, arrachent avec douceur les bourgeons de thé. Au Sikkim, la préservation de l’environnement semble aller de pair avec les conditions de travail : les employés de Temi sont payés le double de leurs collègues de Darjeeling ou Assam. « Notre mot d’ordre est l’inclusivité, poursuit Shrivastava. Nous prenons en compte la croissance générale de la communauté plutôt que les seuls profits de la compagnie. » RIVIÈRES CRISTALLINES, FORÊTS PRIMAIRES ET LACS SACRÉS

Mais Shrivastava tient à préciser que la voie empruntée par le Sikkim n’est pas sans risques. L’agriculture biologique, plus complexe, nécessite plus de main-d’œuvre que l’agriculture conventionnelle et ses rendements saisonniers sont plus faibles. « En contrepartie, la qualité, le goût et les saveurs améliorent les récoltes et le bien-être. Si vous dégustez un choufleur local, vous allez ressentir son croquant et son goût unique, vous vous sentirez plus léger. » Les autorités locales ont identifié quatre cultures de rente – gingembre, sarrasin, curcuma et cardamome – qui pourraient dynamiser leurs exportations,

Cette statue de Bouddha à côté d’un monastère à Yuksom rappelle que le bouddhisme est, avec l’hindouisme, l’une des principales religions du Sikkim.

mais l’État manque d’infrastructures – stockage de la chaîne du froid, système de transport fiable – pour une meilleure commercialisation. Les choses évoluent lentement, des investisseurs du Moyen-Orient, d’Europe et d’Asie du Sud s’intéresseraient à sa production locale. La révolution écologique a aussi stimulé le tourisme. Rattaché à l’Inde depuis 1975, le Sikkim, peuplé de communautés, s’enorgueillit du mélange de langues, cultures et religions qui a forgé son identité. Pour explorer cette terre envoûtante, il faut quitter Gangtok, la capitale, et se perdre dans la nature. Un voyage parfois ardu – la plupart des routes sont des pistes étroites taillées dans la montagne, parcourir une centaine de kilomètres peut prendre une journée – mais la récompense est sublime : pics escarpés, vallées traversées de rivières cristallines et forêts primaires où se nichent temples hindouistes, monastères bouddhistes et lacs sacrés. Les visiteurs peuvent loger chez l’habitant et avoir ainsi un aperçu de la vie rurale. Les journées se passent à récolter le riz, explorer des cascades ou assister à des cérémonies traditionnelles. Une des destinations incontournables du Sikkim reste la ferme modèle d’Azing Lepcha, 58 ans, et Dil Maya Rai, 37 ans – un couple originaire du village de Hathidunga. En 2003, Azing a hérité de cinq acres des terres agricoles de son père. Des terres en terrasses dédiées à la monoculture du maïs depuis les années 70, et dont, pendant vingt-cinq ans, l’épandage constant d’urée – un engrais azoté bon marché – n’a fait

Une variété de chou-fleur qui pousse dans le champ de Tenzing Lepcha (çi-dessus), fermier local et militant écologique, une des personnalités les plus respectées de la région.

“Nous laissons les sols se régénérer naturellement et utilisons les nutriments offerts par la nature.” Shrivastava, manager des plantations de thé biologique Temi


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ÉPOQUE

REPORTAGE

Les rizières font partie de la biodiversité du Sikkim, comme celle-ci dans la périphérie de Gangtok, où des agriculteurs enlèvent l’écorce du riz.

qu’épuiser un sol déjà pauvre. Azing et Dil Maya ont commencé à convertir leur terre en ferme fruitière, cultivant sur ses pentes raides ananas, goyaves, bananes, mangues, papayes et jacquiers. Les débuts ne furent guère prometteurs. « Personne n’était au courant de notre activité. La seule chose que nous pouvions faire était de vendre nos fruits au marché local le plus proche, explique Azing. Pendant quatre ans, nous nous sommes battus pour subvenir aux besoins de nos enfants. » Azing et Dil Maya ont persévéré et décidé de diversifier leurs activités en produisant du miel et des vins sans alcool à base de fruits. L’idée a fonctionné, attirant un flot constant de visiteurs. Le couple a ouvert une maison d’hôtes – gérée par Dil Maya – combinant agriculture bio et tourisme durable. Aujourd’hui, ils reçoivent plus de cinq cents visiteurs indiens et internationaux tous les mois et leurs fruits, légumes et œufs sont au menu des meilleurs hôtels de Gangtok. La success story d’Azing et Dil Maya, qui ont pu envoyer tous leurs enfants à l’école, est connue dans tout le Sikkim. Mais surtout, ils ont prouvé aux autres fermiers que ce nouveau modèle fonctionne simplement en se fiant à la nature. Le couple utilise du fumier comme engrais et un mélange d’urine de vache fermentée et d’herbes locales comme insecticide naturel. « 20 % de notre production est dévorée par les insectes, les oiseaux, les singes et autres animaux sauvages, mais cela ne nous dérange pas, poursuit Azing. Ces animaux nourrissent la forêt qui, à son tour, fournit le fumier pour la ferme. Dans la nature, tout est connecté. »

UNE BIBLIOTHÈQUE SECRÈTE

Au Sikkim, la nature a permis aux habitants de survivre, ce qui explique l’amour viscéral qu’ils lui portent, un amour qui a évolué vers une philosophie de vie. Les villages sont disséminés et, durant la mousson, des glissements de terrain bloquent les rares routes existantes, coupant des régions entières du reste du monde pendant des semaines. L’autosuffisance a toujours été la règle dans cet environnement difficile, où les habitants ont dû déchiffrer le langage de la nature. « Nous n’avons pas besoin de marchés. Si vous m’envoyez dans la jungle, je sais quelles plantes sont comestibles, dit Tenzing Lepcha. Un savoir hérité de nos ancêtres. Si on devait être coupé du monde, on saurait se débrouiller seuls. » Les fermiers savent à quel moment précis ils doivent semer les légumes : il coïncide avec la migration des grues à cou noir vers le Tibet, alors que la floraison de certaines plantes marque la période où les truites remontent le courant des rivières pour frayer. Ces techniques d’agriculture et de chasse sont des connaissances inestimables. Écouter Tenzing les énumérer, c’est comme pénétrer dans une bibliothèque secrète pour y admirer un manuscrit sacré. Tenzing est partagé entre la fierté et l’inquiétude quand il envisage les défis qui guettent son pays. Il sait que la préservation de la nature est une lutte au quotidien, jamais acquise. « On ne peut pas exiger de tous nos jeunes qu’ils suivent notre exemple. L’intérêt doit être le leur, conclut-il. On peut juste leur montrer le chemin dessiné par nos ancêtres et que mes collègues et moi avons décidé de suivre. J’espère vraiment que les futures générations le suivront à leur tour. »

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x Maxx Royal Resorts

Maxx Assistants, qui vous accompagneront tout au long de votre séjour et l’adapteront dans les moindres détails aux souhaits et aux attentes de chaque membre de la famille. Votre assistant pourvoira à vos besoins, des réservations au restaurant au choix des oreillers, en passant par un programme de fitness personnalisé ou encore l’organisation d’événements uniques.

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mique pour le plus grand bonheur des foodies. Le menu est composé de plats répondant aux nouvelles tendances, préparés avec des ingrédients locaux. Pour les enfants, un buffet spécial est proposé dans l’espace qui leur est réservé au sein des restaurants, et des repas adaptés sont préparés en cas d’allergies alimentaires ou de régime spécifique. Par ailleurs, l’exceptionnel Aven Royal SPA vous aidera à évacuer en un clin d’œil tout le stress accumulé. L’établissement propose une large gamme de soins, allant des techniques de massage traditionnelles aux traitements revitalisants uniques qui dissiperont tous vos soucis.

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Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Maxx Royal Resorts. Maxxroyal.com


Hospitality de Barry Flanagan.

Reddersstoel de Kris Martin.

Week-end : Knokke-Heist, rencontre avec l’art Envie de prendre l’air et de réveiller votre sens du beau grâce à l’art ? Knokke-Heist n’est pas seulement une magnifique ville côtière et une destination idéale pour le shopping. C’est également un lieu où l’art se découvre en plein air, au bord de la mer, à pied ou à vélo. Marie Claire vous emmène en visite artistique sur la côte.

Windsocks de Griet Dobbels.

Pas moins de 30 œuvres d’art vous attendent dans les rues, sur les places et le long de la plage de Knokke-Heist. Enfilez vos chaussures de marche et admirez ces sculptures extraordinaires tout en profitant d’un bon bol d’air marin. MODELÉ PAR LA MER DU NORD

Dès que vous passez devant Ramskapelle, vous êtes accueillis amicalement par Proud, un profil féminin fier et élégant conjugué à la voile d’un bateau. Poursuivez votre promenade en direction de Duinbergen, vous apercevrez bientôt les manches à air colorées de Griet Dobbels et la chaise de sauveteur emblématique de Kris Martin, de Courtrai. À Knokke même, vous trouverez également de nombreuses œuvres intéressantes comme le curieux petit homme au chapeau qui regarde la mer du Nord, une création de Jean-Michel Folon, « modelé » par l’eau salée deux fois par jour. UN ANGE PROVOCATEUR

Terminez votre visite dans le Zoute et rendez-vous à la Rose des Vents II, L’ange qui urine de Wim Delvoye, connu pour ses créations provocantes qui donnent souvent matière à réflexion. Enfin, Hospitality, le majestueux lièvre de bronze de Barry Flanagan, également connu sous le nom de « t Keun van het Zwin », vaut vraiment le détour. PISTE DE POÉSIE BORD DE MER

Tous ceux qui sont non seulement charmés par l’art visuel, mais qui apprécient également une touche de poésie, peuvent d’adonner à « Sezucht », une toute nouvelle promenade poétique le long d’œuvres d’art uniques, à un souffle de la mer. L’artiste Maud Vanhauwaert a écrit un poème inspirant sur cinq de ces merveilleuses créations. Vous voulez en savoir plus sur l’art à Knokke-Heist ? Découvrez-le sur marieclaire.be.

De zee, die grote beeldhouwer de Folon.

Cet article a été créé avec Tourisme Knokke-Heist. www.myknokke-heist.be

COURTESY OF CELINE/IMAXTREE.COM. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM. COURTESY OF BALENCIAGA/IMAXTREE.COM. COURTESY OF MAX MARA/IMAXTREE.COM.

x Tourisme Knokke-Heist

HOODIES CHICS Ci-dessus : un collage d’Anna Muller.

De g. à d. : défilés printemps-été 2021 : Celine par Hedi Slimane, Boss, Max Mara, N° 21, Balenciaga.

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GLAM DE FOND

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Pour donner du mordant à une veste sport rayée et un jean : un caraco qui mêle dentelle et reflets métalliques, et des boots léopard. Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx.

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1. DES LUNETTES LÉOPARD En acétate Lacoste Eyewear, 139 €. 2. UNE POCHETTE ARGENTÉE En satin Giorgio Armani, 1 750 €. 3. LA BONNE SILHOUETTE Veste en laine Phipps, 2 770 €. Débardeur à sequins argentés Lorena Conti, 129 €. Chemise en coton bio Sézane, 90 €. Jean en denim Levi’s, 119 €. 4. UNE BAGUE À NŒUDS En métal doré &Other Stories, 25 €. 5. LE LOOK PODIUM Défilé printemps-été 2021 Paco Rabanne. 6. DES RAYURES TENNIS ET DE L’ARGENT Veste en jersey de coton DA/DA Diane Ducasse, 555 €. Combi-short à sequins en polyester Pimkie, 12 €. 7. UN HAUT LINGERIE Caraco en satin de viscose et dentelle Sessùn, 125 €. 8. UN COLLIER MÉLANGÉ En métal doré avec des perles artificielles &Other Stories, 29 €. 9. UN EFFET MIROIR Pochette en cuir métallisé The Kooples, 135 €. 10. DES TACHES FAUVES Boots en cuir Cosmo Paris sur sarenza.com, 170 €.

COURTESY OF PACO RABANNE/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X9). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.

LA PANOPLIE

KIDS FOOTWEAR www.elisabet.it


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x Veritas

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FRAMBOISE-FRAISE

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DIY : comment créer facilement un vêtement unique chez soi

LA PANOPLIE

Un look frais tout en nuances sorbet, qui mélange veste esprit sport et jupe rétro à ceinture dorée. Voilà qui sent déjà bon les vacances !

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6 1. DES SOLAIRES BLANCHES En acétate Salvatore Ferragamo, 285 €. 2. UN PULL COQUELICOT Côtelé, à manches courtes See by Chloé, 220 €. 3. UNE CEINTURE DORÉE En métal Givenchy, prix sur demande. 4. UN DÉBARDEUR En jersey &Other Stories, 49 €. 5. DES MULES VERMILLON En suède Unisa, 110 €. 6. LE LOOK PODIUM Défilé printemps-été 2021 Miu Miu. 7. UNE BANDOULIÈRE SPORTIVE En nylon Essentiel Antwerp, 135 €. 8. UNE VESTE EN VELOURS ET UN PULL ZIPPÉ Veste Caroll, 170 €. Pull en laine Et Paris, 169 €. 9. DES PERLES EN B.O. En résine italienne Laurence Delvallez, 109 €. 10. LA BONNE SILHOUETTE Blouson en polyester Nike sur zalando.fr, 75 €. Col roulé et jupe tube en cachemire Éric Bompard, 250 € et 265 €. Ceinture en métal doré Givenchy, prix sur demande.

Faites de la rue votre catwalk. Grâce au patron de couture en une seule pièce de Veritas, vous pouvez désormais confectionner facilement des vêtements tendance et branchés. Nous avons mis à l’épreuve la plus jeune membre de la rédaction, sans aucune expérience de la couture. « Apprendre à utiliser une machine à coudre figurait sur ma bucketlist depuis longtemps, pour être enfin en mesure de confectionner moi-même mes vêtements », explique notre journaliste digitale, Enya Torrez. Le concept de « patron de couture en une seule pièce » est simple. Le kit gratuit contient des modèles sympas et élégants que tout le monde peut réaliser. Vous avez le choix entre un kimono, une robe longue et un pantalon large. Ces vêtements sont faciles à réaliser car chaque article est assorti d’un seul patron.

JON VERHOEFT.

Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx.

COURTESY OF MIU MIU/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X9). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.

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Enya a choisi le tissu tétra noir, une étoffe tendance qui promet d’être à nouveau à la mode cette année. « Ensuite, je pense qu’on ne peut pas se tromper avec une longue robe noire et fluide cet été », poursuit-elle. Après avoir choisi son tissu et son modèle, Enya a appris à dessiner sur le patron. Grâce aux instructions super claires, il est presque impossible de se tromper.

« J’ai un peu cherché, mais finalement c’était vraiment facile. On pourrait presque croire que j’ai fait ça toute ma vie. » Il est temps de passer aux choses sérieuses. Pour les dernières étapes, vous allez avoir besoin d’une machine à coudre. « Maintenant, j’ai probablement l’air d’une vraie zillenial, mais je ne m’attendais pas à ce que la couture soit si facile. C’était pour moi la partie la plus chouette. Logique, et pourtant j’étais loin de m’en douter. Vous voyez littéralement votre robe prendre vie. » Il ne manque plus que la touche finale qui consiste à enfiler le ruban dans l’encolure. Le résultat est magnifique. « Je me vois déjà la porter avec une chouette paire de baskets, prête à passer un super après-midi en ville. » Découvrez le tutoriel et le résultat sur Marieclaire.be. Les patrons de couture en une seule pièce sont disponibles gratuitement en magasin ou sur le site web Veritas.be.

Cet article a été écrit en étroite colllaboration avec Veritas. Veritas.be


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EN BREF

LE SAC FILET

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BRUNELLO CUCINELLI, LA MAILLE PHILOSOPHE

COME-BACK

CURRICULUM

Celui qui n’était autrefois qu’un modeste accessoire du quotidien inspire aujourd’hui les créateurs, qui l’imaginent siglé, ourlé de perles ou de strass. Il n’aura jamais été aussi chic d’aller faire son marché. Par Louise des Ligneris

1979

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Il y a près de quarante ans, il bouleversait l’univers du cachemire avec ses modèles colorés. Féru de philosophie, le créateur et entrepreneur italien s’emploie aujourd’hui à mettre sa griffe au diapason de ses valeurs humanistes. Par Louise des Ligneris

2021

1 UN MODÈLE INSPIRANT

1. Collection printempsété 2021. 2. Never

Ending Stories, la collection de mailles classiques de la maison. 3. Bruno Cucinelli avec sa femme Federica, et leurs deux filles Camilla et Carolina. 4. Solomeo, le village où se trouvent les ateliers et la fondation de la marque.

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Défilé Longchamp, printemps-été 2021.

LA RÉVOLUTION DES COULEURS

« Je savais que les femmes empruntaient volontiers dans la garderobe de leur mari les grands pulls qui leur tombaient sous les genoux : elles les portaient manches retroussées, presque comme une tunique enveloppante qui exalte leur féminité. Au fond, il s’agissait seulement de “légitimer” un état de fait », raconte Brunello Cucinelli. En 1978, il se lance donc dans la création de cachemires, en y apportant une touche de modernité – une certaine monotonie régnait alors dans l’univers de la maille, dominé par les tonalités de beige et de gris. Avec son idée nouvelle du cachemire décliné dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, l’Italien organise sa révolution pacifique et propulse cette matière, jusqu’alors très traditionnelle, dans la sphère mode et couture. UNE INITIATIVE SOLIDAIRE CONCRÈTE

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PRESSE.

pensera aux filets à provisions. Un objet presque anodin, pourtant ancré dans notre imaginaire. Ce sac a tous les avantages : il est peu coûteux, peu encombrant, résistant et extensible, et sa forme ajourée permet aux fruits et légumes de rester à l’air. Autant de qualités qui l’ont popularisé à l’époque, surtout auprès des seniors, habitués aux emplettes quotidiennes, d’où son sympathique surnom de « sac de mémé ». Son histoire aurait pu s’arrêter là. Mais depuis 2016 et l’interdiction des sacs en plastique à usage unique, sa réhabilitation est en marche. Le tote bag en tissu a, un temps, servi de substitut. Mais plus récemment, le filet a fait son grand retour en se tournant vers l’avenir, à la fois symbole d’un mode de vie zéro déchet et expression de l’artisanat français. Implantée en Normandie depuis 1860, Filt est aujourd’hui la seule manufacture de sacs filets Made in France. Sur chaque pièce figure même le nom de la personne qui l’a réalisé ! Cette exception de la pièce unique et signée rejoint l’esprit des maisons de luxe. Comme Longchamp, qui s’associe cette saison avec Filt pour une version cuir et filet de son iconique sac Pliage. Simone Rocha et Burberry le proposent aussi orné de perles nacrées ou de strass. Un brillant retour à l’essentiel. QU I CON QU E S E S OUVI E NT D E S J OU R S D E MAR CHÉ DAN S LE S AN NÉ E S 70

IAN BERRY/MAGNUM PHOTOS. COURTESY OF LONGCHAMP.

Margaret Thatcher en campagne électorale, en avril 1979.

C’est un rituel insolite mais auquel il ne déroge jamais : tous les jours, à 17 h 30, Brunello Cucinelli invite ses « âmes pensantes » – il parle de ses salariés en ces termes – à quitter leur poste de travail afin de se consacrer en solitaire à sa grande passion : l’étude de la philosophie. Le modèle d’entreprise de celui qu’on surnomme « l’entrepreneur humaniste » en Italie est un cas d’économie moderne étudié à Harvard. Convaincu que la beauté des lieux stimule la créativité, il a basé son entreprise quasi utopique dans le bourg de Solomeo. Là, tout n’est qu’harmonie et beauté : ses ateliers, installés dans la forteresse du XIV e siècle, jouxtent un théâtre, un amphithéâtre, un somptueux jardin, une bibliothèque… Il y a aussi ouvert son Académie néo-humaniste, pour un meilleur développement de l’artisanat. Les jeunes y sont formés aux techniques du fait main, à l’anglais, l’architecture et, bien sûr, la philosophie.

Avec la crise du Covid-19, depuis un an, la vie quotidienne est rythmée par des phases de confinement et l’industrie de la mode s’en trouve bouleversée. En raison de la fermeture temporaire de ses boutiques, les vêtements de la maison, d’une valeur de production de trente millions d’euros, se sont accumulés. Un excédent malheureux que l’Italien a préféré voir comme une « ressource agréable ». Ainsi est né le Brunello Cucinelli for Humanity, un projet solidaire de réutilisation de ses créations. Avec un réseau de partenaires, la maison offre ses vêtements aux plus démunis. Une initiative spontanée et concrète qui symbolise sa philosophie : « Ce serait un réel plaisir pour moi si ce geste était accepté comme un signe d'espoir pour une ère nouvelle et durable », conclut cet entrepreneur d’un genre nouveau.


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SPICE GIRLS

LE RETOUR DES BÊTES DE MODE

MOODBOARD

PHÉNOMÈNE

Leur tube Wannabe a déjà 25 printemps, mais leur message “girl power” est plus que jamais d’actualité. Tout comme leurs looks inoubliables.

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Créateurs gagas de leur compagnon à poils sur Instagram, couvertures de magazines influents, déluge d’imprimés : les animaux font leur grand come-back dans l’univers de la mode. Explications.

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Réalisation Agathe Gire Collage Anna Muller

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Par Vicky Chahine 2

UN AGNEAU EN TÊTE-À-TÊTE AFFECTUEUX AVEC

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1 et 10. Défilé Miu Miu printemps-été 2021. 2. Sac Jacquemus. 3. Robe Gucci. 4. Mule Ganni. 5. Timbre à

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l’effigie des Spice Girls édité en Moldavie en 2000. 6. Eyeshadow Palette Prismic Byredo. 7. T-shirt Gabriela Hearst. 8. The Spice Girls – de g. à d. : Geri Halliwell, Victoria Adams, Emma Bunton, Melanie Brown et Melanie Chisholm – aux Brit Awards, à Londres, en 1995. 9. Mule Bottega Veneta. 11. Robe Ganni. 12. Robe Gauge 81. 13. Sneaker Balenciaga.

COURTESY OF THOM BROWNE/IMAXTREE.COM. COURTESY OF GUCCI.

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STUDIO DES FLEURS/COURTESY OF HERMÈS. COURTESY OF LOEWE. COURTESY OF LOUIS VUITTON/IMAXTREE.COM.

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COURTESY OF MIU MIU/IMAXTREE.COM (X2). PRESSE (X9). NEFTALI/ALAMY STOCK PHOTO. DAVE HOGAN/GETTY IMAGES.

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un essaim d’abeilles, un berger belge la gueule ouverte… Pour son numéro de janvier, l’édition italienne de Vogue a préféré nos amis les bêtes aux top-modèles du moment afin de montrer « que le monde ne tourne pas autour des humains », expliquait son rédacteur en chef Emanuele Farneti. Quelques semaines auparavant, c’est How to spend it, le supplément du Financial Times, qui choisissait comme personnalité de l’année un chien avec ce sous-titre : « Comment nos animaux ont sauvé 2020. » Par leur place centrale lors du confinement, le temps passé avec eux mais aussi un peu l’opportunité qu’ils offraient de s’aventurer hors de chez soi en toute légalité. Pour monsieur et madame Tout-le-Monde mais aussi pour les créateurs et créatrices de mode qui s’affichent déjà depuis quelques années avec leurs bêtes à poils sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram du chien de Marc Jacobs @nevillejacobs aimante près de 200 000 followers. Et Choupette aura survécu à Karl Lagerfeld : deux ans après la mort de ce dernier, @choupetteofficiel compte plus de 775 00 abonnés. Quant à l’influenceuse française Marie Papillon, elle a lancé deux doudounes en collaboration avec la marque Dualist : l’une pour elle, l’autre pour Bibi, son croisé Carlin et King Charles qui squatte ses vidéos. « Le confinement nous a permis de réaliser que l’on faisait partie du monde du vivant. On s’identifie désormais à l’animal car il partage les valeurs que l’on recherche. Il n’est plus simplement décoratif », constate Justine Hamelin, directrice de style chez Peclers. Et sa condition UN CHIEN,

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évolue : si les adoptions ont augmenté de 10 à 15 % après la fin du confinement, un plan du gouvernement prévoit désormais une peine jusqu’à trois ans de prison pour l’abandon de son animal. “UNE FIGURE IRRÉPROCHABLE”

La mode a aussi développé son tropisme bestial. Parmi ses sacs best-sellers, Loewe compte le modèle emblématique Elephant, édité fin mars en shuka, un tissu masai, et vendu au profit d’une association de défense des éléphants. Thom Browne a, lui, rendu permanente sa collection de sacs en veau grainé façon arche de Noé. « On a beaucoup attaqué la mode sur les questions environnementales et sociétales. Intégrer des animaux lui permet de se redonner de la valeur. Sans compter que c’est une figure idéale car on ne peut rien lui reprocher », décrypte Justine Hamelin. Cet hiver, Acne Studios a sorti une collection à l’effigie des portraits de chiens de l’artiste Lydia Blakeley mais aussi une campagne avec des membres de l’équipe posant avec leur animal. Depuis plusieurs saisons, Gucci met en scène cheval, canard, chien et même porc-épic dans ses campagnes. Certains ont eu aussi envie de s’assortir à leur compagnon à poils. Moncler a ainsi lancé une collection capsule avec le spécialiste canin Poldo Dog Couture. Il en coûtera alors plus de 300 € pour promener son chien dans une doudoune siglée. Défilés printemps-été 2021 : 1. Louis Vuitton. 2. Thom Browne. 3. Gucci. Collections printempsété 2021 : 4. Carré Cheval Punk Hermès. 5. Sac Elephant Loewe.


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EN BREF

ACCESSOIRES

LONGCHAMP MET L’AMÉRIQUE DANS SON SAC CURRICULUM

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BULLE DE DOUCEUR IDÉE FIXE

Marque d’une certaine élégance “à la française”, le nom et les sacs du maroquinier voyagent depuis près de septante ans entre la France et les États-Unis. Où Longchamp a récemment gagné ses premiers galons mode. Par Louise des Ligneris

Ci-dessus : la vitrine de maroquinerie de Longchamp à la Foire de Paris, en 1948. Ci-dessous : le sac Brioche, printemps-été 2021.

UN ESPRIT PIONNIER

Nous sommes au début des années 60, dans l’aérogare hyper-moderne d’Orly Sud, conçu par l’architecte Henri Vicariot. Ici se croisent businessmen pressés, touristes du monde entier, hôtesses de l’air et simples curieux·ses venus admirer les avions qui décollent ou espérant croiser Audrey Hepburn, Romy Schneider, Ray Charles… Le Tout-Paris et New York y déambulent. Dans cette fourmilière, Jean Cassegrain a l’idée d’installer un stand pour vendre ses valises. « Il fallait oser prendre un stand à Orly, il n’y avait pas de précédent. Pas un maroquinier n’aurait payé un loyer pour vendre des valises vides à Orly. Sauf mon père », racontait Philippe, son fils et successeur. En 1965, cette vitrine du renouveau architectural sera le monument le plus visité de France, devant la tour Eiffel. Et les valises Longchamp y occupaient une place de première classe.

UN NOUVEAU PARI

Longchamp est une maison profondément française mais son lien avec la ville de New York est unique. En 2018, c’est sur cette terre d’élection, au sommet de la tour n° 3 du World Trade Center, que le premier défilé prêt-à-porter de la maison a été présenté, à l’occasion de son septantième anniversaire. Signées Sophie Delafontaine, petite-fille des fondateurs de la maison, ces premières collections sont marquées par une touche urbaine, pour accompagner un mode de vie cosmopolite. La directrice artistique profite de ce nouveau terrain de jeu créatif pour célébrer l’héritage esthétique de la maison et l’excellence de ses savoir-faire. Ainsi, l’iconique sac Pliage, un des modèles les plus vendus au monde, est détourné cette saison avec audace : en toile métallisée, version XXL ou version XXS à porter en sautoir.

PRESSE (X3). GAMMA KEYSTONE/COURTESY OF LONGCHAMP.

DES DÉTAILS RAFFINÉS

Comme souvent dans l’histoire des maroquiniers, avant les sacs, il y eut les petits accessoires de tabac. En 1948, à une époque où il est de bon ton de fumer en public, Jean Cassegrain propose aux soldats américains de Paris une pipe gainée de cuir. Un objet parfait, signe d’un raffinement parisien et qui, sans mauvais jeu de mots, fait un tabac. Rapidement, la gamme d’accessoires Longchamp se développe avec des sacs et des bagages. Ces nouveautés s’exportent à l’international et séduisent les globe-trotters qui font halte dans les palaces de la capitale. Récemment, le succès de la série Emily in Paris a illustré la force intemporelle de la carte postale parisienne. Alors, cette saison encore, Longchamp s’inspire d’une iconique spécialité française avec le sac Brioche, aux courbes moelleuses et au nom plein de malice.

Sac week-end Elsa, en cuir Max Mara, 1485 €.

Ci-dessus : le sac Pliage version toile métallisée, printemps-été 2021. Ci-contre : la première boutique de Longchamp à l’aéroport d’Orly, au début des années 60.

Fabriqué dans le plus doux des cuirs, le sac Elsa se décline en deux dimensions, ainsi qu’en pochette à porter au poignet. “Sa couture centrale en relief à bords soudés est aussi discrète que celles d’un emblématique manteau Max Mara”, résume Ian Griffiths, directeur artistique de la maison. Au-delà du noir et du brun, il se pare aussi cette saison de rose pastel et de bleu poudre. Photo et set design Mélissa De Araujo Réalisation Anna Quérouil


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PEOPLE

SUR LE FIL INSTA DE

AMANDA GORMAN N° 1

Son flow hypnotique et ses vers percutants ont fait sensation lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président des États-Unis. Mais la voix et le message militant de la jeune poétesse afro-américaine se font entendre sur le réseau et jusqu’aux coulisses de la mode.

EN ANTI-ÂGE EN BELGIQUE*

Par Louise des Ligneris SON AMIE CRÉATRICE

Entre la maison Prada et Amanda Gorman, une solide amitié s’est nouée au fil des années. En atteste cette photo en duo avec la créatrice Miuccia Prada. À chaque grande occasion, la poétesse s’habille ainsi en Prada. Le jour de l’investiture de Joe Biden, son remarquable caban jaune solaire (à g.) était évidemment dessiné par Miuccia.

CORRIGE LES SIGNES DE LA PERTE DE COLLAGÈNE SUR LA PEAU

SON MILITANTISME RÉCOMPENSÉ

Avec plus de 3,4 millions d’abonnés, Amanda Gorman a déjà largement gagné la reconnaissance du public sur le réseau social. Mais quand, en 2019, elle remporte le prix de l’association Care pour l’égalité des sexes, elle se félicite de voir son travail d’écrivaine et de militante féministe ainsi reconnu par une institution.

SON POÈME POUR L’AMÉRIQUE

Le 20 janvier 2021, lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden, la jeune femme de 22 ans récite l’un de ses poèmes. 6 min de lecture, comme une incantation qui captive l’Amérique. Charismatique et engagée, elle incarne, ce jour-là, l’espoir d’un vrai renouveau.

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RIDES

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LIFTACTIV

COLLAGEN SPECIALIST PEPTIDES COLLAGEN SPECIALIST EAU VOLCANIQUE DE VICHY

SON MOMENT MODE

Pour la marque, elle a été l’égérie de la campagne « Les gens intelligents portent du Helmut Lang » en 2018. Elle faisait là ses débuts dans l’univers de la mode. Trois ans plus tard, c’est la consécration : elle signe un premier contrat au sein de l’agence de mannequins IMG.

HYPOALLERGÉNIQUE

SES MOTS PUISSANTS

(*) Vital voices, 100 women using their power to empower, éd. Assouline.

FAITES VOTRE ANALYSE DE PEAU SUR SKINCONSULT AI VIA CE QR CODE OU SUR VICHY.BE

SA FORCE DE FRAPPE DIGITALE

Femme de lettres mais jeune femme connectée, lorsqu’elle appelle à voter pendant la campagne présidentielle américaine, Amanda Gorman le fait avec un filtre instagram sur le visage. Le message est passé : elle a récolté plus de 35 000 likes.

INSTAGRAM.COM.

Le pouvoir des vers d’Amanda Gorman est tel que l’Afroaméricaine figure en couverture du livre collaboratif Voix essentielles, 100 femmes utilisent leur pouvoir pour s’autonomiser*. Elle partage son émotion en découvrant cette illustration puissante, à son image.

*IQVIA Belgique – Produits anti-âge vendus en pharmacie – Ventes en volume – YTD Décembre 2020 **Corrige les signes visibles de la perte de collagène sur la peau ***+52% tonicité: test instrumental, 40 femmes; -24% rides: scorage clinique, 58 femmes, 8 semaines

L A SANTÉ PASSE AUSSI PAR L A PEAU


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TÊTE-À-TÊTE(S) ENTRETIEN

En 2019, son morceau Dilemme a traversé l’Atlantique plus vite qu’un e-mail. Et fait de cette jeune artiste BelgoCongolaise, nourrie de soul et de culture japonaise, l’une des voix francophones les plus écoutées de 2020. Son premier album à succès lui permet de nourrir aujourd’hui un projet engagé au Rwanda, le pays de sa mère. Car, nous dit-elle, “si je ne faisais pas quelque chose en retour pour l’humanité, rien n’aurait de sens”. Rencontre avec une belle âme. Par Charline Lecarpentier Photos Charlotte Abramow Réalisation Anne-Sophie Thomas et Agathe Gire

“ÊTRE UN EXEMPLE SANS ÊTRE EXEMPLAIRE”

ROBE JACQUEMUS.

LOUS AND THE YAKUZA

“Ô plus j’avance, ô plus je les devance / Tant pis si tu ne suis pas la cadence », prévenait Lous and the Yakuza dans les paroles de Dilemme, tube inaugural et foudroyant de son premier album Gore sorti en 2020, en référence au cinéma de la violence exacerbée. Un album qui se refusait à jeter des paillettes sur les plaies encore ouvertes de sa vie et son identité de femme noire en Belgique. Féministe et engagé, il tire sa force d’une voix douce contrôlée par un mitigeur fou, qui la fait passer aisément du

rap saccadé à la chanson pop à fleur de peau. Née Marie-Pierra Kakoma, en 1996, à Lubumbashi, au Congo, elle a quitté son pays à 4 ans et a rejoint la Belgique avec sa mère, originaire du Rwanda, pour échapper à la guerre. Son nom d’artiste, Lous, est l’envers de « soul », l’âme, et ce Yakuza qu’elle accole en défense englobe à la fois cette âme guerrière qui la protège, cette équipe artistique qui l’entoure, et sa passion pour la culture japonaise qui l’a cueillie dès l’enfance. À travers les titres Quatre

heures du matin, où elle décrit une agression, ou Solo, où est scandée la date de l’indépendance du Congo, on comprend que Lous and the Yakuza n’est pas là pour lisser son discours. Inspirée par les récits de bravoure qu’elle dévore dans la littérature latine autant que dans les mangas, elle privilégie le phrasé coup de poing et assume sa vie intense. Elle a cette même approche complexe de la pop et de la vie, nourrie de soul, d’afro-pop, de chanson francophone, sans souci de trancher. Après un succès


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TÊTE-À-TÊTE(S) ENTRETIEN

“3 FEMMES QUI M’ONT INSPIRÉE” Ma mère et ma grande sœur « Car elles sont ma mère et ma sœur, tout simplement. » Cesária Évora « J’aime sa beauté, c’est une femme qui a traversé énormément de choses et je l’aime pour ça autant que pour sa musique. » Aretha Franklin « Une des plus grandes militantes, que je respecte pour son combat politique, féministe et musical. »

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européen, son concert cet hiver chez Jimmy Fallon aux États-Unis lui promet encore d’augmenter son écho. C’est toujours une fête de rencontrer cette artiste, vibrant depuis des années d’un travail acharné pour faire entendre sa voix et qui est enfin parvenue à nos oreilles sans faire de concessions. Est-il exact que vous avez contacté le label Columbia à l’âge de 15 ans et qu’on ne vous a jamais répondu ? On est dans ces mêmes bureaux aujourd’hui, et vous buvez leur thé au miel…

Oui, c’est vrai ! Je pense vraiment que la parole est prophétique, que quand on dit qu’on souhaite quelque chose assez fortement et assez longtemps, on peut finir par l’avoir. Il ne faut jamais perdre espoir. Vous semblez avoir eu droit à plusieurs vies, où allez-vous les décrocher ?

Ce sont les propositions qui font les nouvelles vies. Elles viennent à moi, dans ma boîte mail. Tous les jours, on m’en fait une nouvelle. Par exemple, je travaille à Bruxelles sur le design – des chaises jusqu’au plafond – d’un espace de coworking. Des gens m’ont contactée après avoir vu le clip de Dilemme mais ne savaient pas que je dessinais. En ce moment, on me sollicite pour jouer dans des films. Je pense que je vais en accepter un. Je suis prête à tout dans la vie. S’il n’y avait pas eu la pandémie, j’aurais fait une tournée et j’aurais été plus heureuse. Je n’ai pas pu faire les festivals prévus en 2020. Mais entre mes 18 et mes 21 ans, j’ai beaucoup joué de façon indépendante, près de trois cents concerts, surtout dans des bars. Puis j’ai signé sur mon label, à 21 ans. J’attends avec impatience de me retrouver sur scène. Vos textes trahissent un goût affirmé pour la tragédie. Quand avez-vous réalisé que vous aviez eu une vie plus violente que celle d’autres enfants de votre âge ?

Coiffure Sébastien Le Corroller/ Airport Agency, assisté de Namizata Cissé. Maquillage Aurore Gibrien. Manucure Séverine Loréal/Call My Agent. Set design Manon Beriot, assistée de Pierre Bouvier. Production Zoé Martin/ Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Alix Cantal.

La tragédie est venue à moi et j’y ai pris goût. Je m’en suis rendu compte quand j’ai commencé à écrire, à 7 ou 8 ans. J’étais en Belgique et, dans ma classe, les enfants n’avaient pas vécu le quart de ce que j’ai traversé, les déménagements, la séparation familiale, des choses sur lesquelles je ne savais pas encore mettre de mots. Je regardais Le prince d’Égypte ou Le roi lion, les poèmes tragiques des films japonais du studio Ghibli et ça me transcendait. J’ai toujours trouvé Blanche-Neige ennuyeuse.

Ressentez-vous aujourd’hui une forme de dissociation entre la vie que vous menez maintenant et celle que vous aviez avant ?

Oui et j’aurais aimé que ma carrière transite un peu plus doucement. Mais je suis plus habituée à la brutalité qu’aux choses douces. Qu’on m’annonce par exemple, au réveil, que je dois quitter mon appartement et que je me retrouve à la rue, comme il y a trois et cinq ans. Et à l’inverse, quand j’ai sorti le titre Dilemme, et que j’ai été rapidement single de platine en Italie… tout ça n’a aucun sens ! Êtes-vous détachée de la vie matérielle ?

Complètement, surtout quand je reçois des cadeaux, que je donne à mon équipe. J’aime m’habiller, bien m’apprêter, mais je suis aussi quelqu’un qui, très souvent, ne ressemble à rien. Je me fiche que l’on me voie sans perruque ou maquillage, car je m’aime sous toutes mes formes. Est-ce dans ce lâcher-prise que vous pouvez être “un exemple sans être exemplaire”, comme vous l’expliquiez à Marie Claire lors de la sortie de l’album ?

Complètement. Je suis tellement dans l’obsession de la symétrie, des visuels, de la mode, que ça peut faire croire que je suis glaciale. Il n’y a pas de raisons que je commence à « twerker » ou que je sois pétée de rire sur un plateau télé, car ce n’est pas du tout le contexte. J’éprouve donc toujours le besoin de contrecarrer cette apparente froideur sur Instagram car je suis un être absolument imparfait. J’ai compris que pour mon bien-être et afin d’éviter le fanatisme, il y a une grande part de démystification à jouer pour les artistes. C’est un travail étrange de communiquer en permanence sur sa propre personne et j’aime casser mon image. Si on avait été dans les années 80, j’aurais eu des airs de Barbara, presque dépressive. Comment articulez-vous la défense de votre individualité avec la portée collective d’être une femme noire très attendue dans la musique, particulièrement en France ou en Belgique, où elles sont encore peu exposées ?

Ça me fait plaisir, ça me rend fière et c’est dur. Pour le côté « menaces de mort », par exemple – j’en reçois régulièrement sur les réseaux sociaux. J’évite de me mettre la pression, je me dis que ceux qui comprennent mon cœur comprendront tou-

jours mon discours. Mais je ne suis pas à l’abri de faire des erreurs, surtout dans l’activisme. Je ne suis pas le dictionnaire de l’histoire des Noirs, ce que certains semblent pourtant croire. Tous les matins, je me réveille avec des messages de femmes noires qui m’écrivent et me disent : « Enfin t’existes, je n’ai jamais entendu une artiste qui fasse ça. » Je n’ai pas le style musical de base des artistes noirs, dans le sens où tout le monde attend de toi que tu fasses de la trap énervée si tu es un garçon, ou du zouk et de la musique dite “urbaine”. Je reçois aussi des messages de femmes blanches qui me disent qu’elles sont inspirées par ce que je fais pour les femmes noires. D’un côté, tout ça me rend heureuse, mais c’est à double tranchant, tout comme la vie. La France et la Belgique ont-elles, selon vous, un retard sur la question de la représentativité des artistes noirs par rapport aux États-Unis ?

Oui, car il y a un tabou en France sur tout ce qui n’est pas français. En Belgique, c’est la même chose. Tout ce qui n’est pas natif est problématique. Il est possible d’être Français et Africain, on n’est pas limité à une culture, sinon cela voudrait dire qu’il n’y aurait eu aucun métissage des cu ltures. Je suis Rwandais e et Congolaise, je ne dois pas choisir absolument, les Afro-Américains, eux, le disent. En Afrique, on est très spirituels : ici, si on parle de dieu, on dirait qu’on fait un affront. Même les catholiques ont peur de dire qu’ils le sont. La France et la Belgique sont les rares pays d’Europe à avoir un discours sur le voile. C’est toujours la femme qui « trinque », on ne la laisse toujours pas faire ce qu’elle veut, sinon on ne compterait pas sur les doigts d’une main celles qui travaillent dans l’industrie musicale et on ne se connaîtrait pas toutes : Yseult, Aya Nakamura, Shay… On est en ce moment dans un summum de l’hypocrisie où on accepte un peu plus les Noirs mais où il y a toujours un intérêt derrière. Les marques me sollicitent, il y a aussi des couvertures de magazines, mais ce qui intéresse, ce n’est pas la musique, c’est l’évènement social. Être Noire en ce moment… Les femmes noires de ma complexion ne sont pas beaucoup représentées, y compris aux États-Unis. On souffre beaucoup de colorisme. Beyoncé, on la voit, mais une Lous and the Yakuza, avec cette peau noire comme du charbon, on ne l’avait pas encore vue. C’est pour cette

“Je ne suis pas à l’abri de faire des erreurs, surtout dans l’activisme. Je ne suis pas le dictionnaire de l’histoire des Noirs, ce que certains semblent pourtant croire.”

raison qu’Aya est, elle aussi, un ovni. Elle est extraordinaire, je respecterai toujours son travail. Entretenez-vous des ponts, dans votre vie, avec le Congo et le Rwanda, d’où est originaire votre mère ?

Je vais faire construire ma première clinique au Rwanda, un établissement généraliste avec une spécialité néonatologie car ma mère est pédiatre néonatale. C’est un gros projet, en collaboration avec le ministère de la Santé, qui sera implanté là où des gens doivent marcher des kilomètres pour avoir accès aux soins. Si je ne faisais pas quelque chose en retour pour l’humanité, rien n’aurait de sens. Qui suis-je pour ne pas échapper à cet énorme vortex de l’avidité, surtout quand la vie d’avant ne t’a rien donné ? J’ai passé des semaines en mangeant à peine, alors maintenant, oui, je pourrais être une capitaliste. Je comprends les artistes qui font ça. Quelqu’un leur a-t-il donné quelque chose à eux, avant, pour qu’ils aient envie de donner à leur tour ? C’est toujours très compliqué, donc j’évite de juger. Je n’ai aucune envie d’être vide, les autres me remplissent. Je ne me suffis pas à moi-même à long terme. Faire de la musique, ce n’est pas comme soigner quelqu’un, l’âme, le corps.

Ce Yakuza, est-il plutôt un allié ou un ennemi ?

Ce ne sont jamais des ennemis, toujours des gens que je porte dans mon cœur, un peu comme dans la mafia. Je ne supporte pas la trahison. Je pense toujours beaucoup à mon équipe, je l’aime profondément, ce qui peut sembler bizarre parfois. Les gens ne sont pas habitués à l’amour, ils s’attendent toujours à ce qu’on les utilise, à ce qu’on n’ait plus besoin d’eux et à ce qu’on s’en sépare. Avez-vous parfois eu la tentation de rendre les armes ?

Mon plan, c’est de tout arrêter à 50 ans et de m’exiler à Hokkaidō, au Japon, dans une maison traditionnelle. Je ne m’imagine même pas avec un mari ou une copine, je me suis toujours imaginée seule, avec une vue sur les rizières, ne plus me sentir oppressée par la société de consommation et la pollution. Mais si j’avais cette vie demain, je me sentirais coupable, je n’aurais rien fait pour personne. Je ne peux pas me plaindre du racisme, du machisme et du capitalisme ultime et ne rien faire. Je ne peux pas souhaiter que les gens se lèvent si moi je ne me lève pas. Lous and the Yakuza est aussi l’héroïne de notre série mode « L’âme effilée », p. 90.


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TÊTE-À-TÊTE(S)

RENCONTRE

“ÊTRE LIBRE, C’EST UN ÉTAT D’ESPRIT”

FELIPE OLIVEIRA BAPTISTA

Nommé à la direction artistique de Kenzo en 2019, le créateur né aux Açores semble avoir trouvé dans la maison fondée par Kenzo Takada un terrain d’expression en phase avec ses convictions humanistes et écologiques. Sa mode, colorée, fluide et nourrie d’influences multiculturelles, se veut plus que jamais un espace d’ouverture et de partage. Par Marion Vignal Photo Vincent Ferrané

Takada, 2020 aura été une année chargée. Felipe Oliveira Baptista ne compte pourtant pas en rester là et aborde l’avenir avec un optimisme que n’aurait pas renié Monsieur Kenzo. L’optimisme dénué de naïveté d’un créateur conscient des enjeux de son époque, mais qui s’autorise à rêver. Le meilleur des antidotes. Quel enseignement retenez-vous de cette année 2020 si particulière ?

La seule façon de continuer d’aller de l’avant dans ce monde consiste à affirmer ses convictions avec encore plus de force. J’ai le sentiment de donner encore plus de moi dans la création. Être dans la création, c’est être dans le mouvement. C’est un contrepoids à tout ce que je ne pourrais pas réaliser autrement. Mon métier consiste – seulement – à créer des vêtements… Raison de plus pour offrir quelque chose d’exceptionnel qui fait rêver ou rassure.

CRÉDITS

C

hemise en jean brut, foulard en soie Kenzo, yeux verts perçants et cheveux ras, Felipe O l i ve i ra Ba p t i s t a , 45 ans, nous reçoit entre deux rendezvous dans ses bureaux parisiens alors qu’il prépare sa deuxième collection automne-hiver 2021-2022. Depuis qu’il a pris ses fonctions de directeur artistique de la maison Kenzo en juillet 2019 – après avoir été celui de Lacoste pendant huit ans –, le styliste portugais, Parisien d’adoption, n’a pas eu une minute de répit. Entre ses projets pour une mode plus éthique et écologique, la refonte de l’image de la marque – du logo au magasin en passant par Instagram –, la crise du Covid-19 et la disparition de son fondateur Kenzo

Felipe Oliveira Baptista dans ses bureaux parisiens.

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TÊTE-À-TÊTE(S)

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RENCONTRE

écran. Cela passe par l’énergie de l’équipe réunie, la musique, le stylisme, le casting… Dix jours avant, vous avez une idée très claire de ce que ça va être et puis tout vrille inévitablement ! J’ai toujours trouvé ça fascinant . Je revendiqu e cette magie. Maintenant, qu’il y ait trop de défilés ou de fashion weeks, peut-être, mais je pense qu’il y a des marques pour lesquelles cela fait sens. C’est le cas de Kenzo qui possède une culture du défilé depuis ses origines.

La crise sanitaire a-t-elle remis en question certaines de vos pratiques ?

Mon vœu est plus que jamais de faire moins et mieux. Et de mettre le plus de sens et de rêves possibles dans ma création. Dès mon arrivée chez Kenzo, à l’été 2019, j’ai lancé des grands chantiers pour une mode plus équitable et durable, avec l’appui de la direction et de mes équipes. Ces dernières ont fait un travail formidable de passage au bio. Nous avons travaillé sur des packagings recyclables, ainsi que sur un projet 100 % circulaire de tissus réalisés à partir de nos anciens stocks, avec la certification Global Organic Textile Standard (Gots), soit la plus haute certification biologique de l’industrie textile. Tout le process est réalisé en France, avec une quantité d’eau réduite. Nous avançons.

Vous êtes un adepte des défilés mixtes, pour quelles raisons ?

J’ai commencé à pratiquer le défilé mixte depuis longtemps, bien avant que cela devienne une norme. J’ai toujours aimé traiter l’homme et la femme dans les mêmes histoires. Et puis, chez Kenzo, cela me semble une évidence. Il y a toujours eu beaucoup de références au vestiaire masculin dans la femme Kenzo et l’homme y est toujours très doux.

En quoi développer une mode éthique fait-il encore plus sens chez Kenzo qu’ailleurs ?

Kenzo est une marque qui s’inspire de la nature et doit agir pour la nature, la protéger. Les fleurs comme les tigres ont toujours été au cœur de son imaginaire. Aujourd’hui, il est logique que Kenzo s’engage. Nous nous sommes associés à WWF pour participer à un programme qui consiste à faire doubler d’ici 2022 le nombre de tigres sauvages qui sont en voie de disparition sur la planète. Une partie de la vente de notre collection capsule en hommage au fauve, réalisée en coton biologique, est reversée à WWF. Mais notre démarche éthique fait aussi partie de notre process quotidien. Lors du premier confinement, nous devions créer une précollection sans pouvoir développer de nouveaux tissus ou modèles. Nous avons dû travailler à partir d’éléments existants et avons quand même réussi à faire quelque chose de complètement nouveau. Même quand on enlève tout, on peut encore continuer à créer. Les idées restent. Il suffit d’ouvrir ses livres, de feuilleter ses vieux carnets de dessins et de regarder les choses autrement. Vous avez choisi de défiler en septembre dernier quand beaucoup de marques ont opté pour le digital, pourquoi ?

Défilé printemps-été 2021.

Au début de la crise sanitaire, j’étais agacé d’entendre que la mode était morte, qu’on n’avait plus besoin de défiler. C’est comme dire : il n’y a plus de cinéma, il n’y a que Netflix ! Par ailleurs, les expériences digitales que j’ai vues ne m’ont pas convaincu. Il y a un degré d’émotion dans le défilé physique qu’on ne peut pas retrouver sur

“S’il y a bien une façon pour la mode d’être politique, c’est en devenant un miroir de diversité et d’inclusion.”

Un des rôles de la mode consiste à faire évoluer les clichés et les préjugés. Dans un monde où tout se polarise de manière très forte, je défends une vision dans laquelle l’homme et la femme évoluent en harmonie, avec fluidité. Ce n’est pas du militantisme, mais ce à quoi je crois profondément et ce que je vis. Votre mode semble cultiver une forme de pudeur, est-ce conscient ?

Je ne p ens e pas être qu elqu’un de pudique, mais pour moi les personnes les plus belles sont celles qui n’ont pas conscience de leur pouvoir de séduction et qui n’en jouent pas. Je revendique la beauté dans ses imperfections et dans les différences de chacun. De la même façon, j’aime que les vêtements s’adaptent à des corps et des âges différents. Être jeune et libre, ce n’est pas une question de date de naissance, c’est un état d’esprit. La diversité culturelle a toujours été au cœur de l’identité de Kenzo, comment avez-vous envie de vous emparer de ce sujet ?

L’esprit nomade est l’un des quatre piliers autour desquels j’ai construit ma vision de la marque. La diversité est importante pour Kenzo comme pour moi. J’ai grandi au Portugal, étudié à Londres, travaillé en Italie, en Chine, en Inde, au Japon. Ces expériences m’ont fait prendre conscience

j’avais envie que cette nouvelle page ait une résonance chez lui. Depuis mon arrivée, j’avais tout vu et lu sur son travail. Il avait pour moi quelque chose d’immortel. Quand j’ai appris son décès, j’ai eu l’impression de perdre quelqu’un de proche. Nous sommes tous les deux nés dans une île, lui au Japon, moi aux Açores, arrivés à Paris pour la mode. Nous partagions un certain optimisme et le sens de la fête. Je sais qu’il aurait aimé partir avec une fête qu’il n’a pas eue, j’ai donc imaginé mon prochain défilé comme une offrande à son esprit. Mais ce sera quelque chose de très frais et de très 2021. Quel message avez-vous envie de transmettre à la jeunesse actuelle ?

Est-ce aussi une façon d’effacer les genres ?

COURTESY OF KENZO/IMAXTREE.COM.

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qu’il existe une multiplicité de points de vue. La diversité, ce n’est pas juste une histoire de couleur de peau, mais aussi de cultures différentes. Notre studio de quarante personnes compte une douzaine de nationalités différentes. C’est important que nous n’ayons pas tous le même background. J’ai eu la chance de voyager dès l’enfance grâce à mon père pilote d’avion. La rencontre de l’autre fait partie de mon histoire. S’il y a bien une façon pour la mode d’être politique, c’est en devenant un miroir de diversité et d’inclusion. Ces valeurs sont inscrites dans l’esprit Kenzo, comme le sens démocratique. C’est une marque qui s’adresse à tous, ce qui la rend unique et tellement dans l’air du temps. Entre un directeur artistique et une maison, il faut qu’il y ait une rencontre. Il ne s’agit pas d’imposer sa vision et de faire table rase du passé, mais de construire un dialogue moteur. Et plus je fais des projets, plus je rentre dans l’histoire de Kenzo. Quel lien aviez-vous avec Kenzo Takada, fondateur de la maison en 1970, disparu en octobre dernier des suites du Covid-19 à l’âge de 81 ans ?

Je ne le connaissais pas bien, mais il était venu assister à mon premier défilé en mars dernier et cela m’avait fait très plaisir car

Rester unique et créatif. Quand Kenzo a démarré sa carrière, sa mode ne ressemblait à rien d’autre. C’était à la fois très osé, très facile à comprendre et aussi à porter. Ce qui n’est pas si évident à faire. Sa mode était aussi accessible en termes de prix. Il y a une humilité et une délicatesse très japonaises chez lui. Dans sa simplicité de la coupe, du trait, de la matière, du geste, la couture japonaise a toujours été pour moi une grande inspiration. Vous semblez d’ailleurs vous éloigner du streetwear pour cultiver un savoir-faire plus couture…

J’aime parler de post-streetwear. Les nouvelles générations ne sont pas prêtes à abdiquer sur le confort. On ne portera plus jamais des choses qui font souffrir à des seules fins de représentation, mais de là à ce que tout le monde soit habillé en jogging et T-shirt, non. Le défi consiste à mélanger cette base de garde-robe avec un travail de coupes, de couleurs et de matières. Ce qu’a fait Kenzo dès ses débuts. Quand il est arrivé à Paris dans les années 70, tout le monde portait des choses très cintrées. Il s’est distingué avec des vêtements coupés à plat, des lignes simples. C’était déjà du sportswear. Je n’aime pas l’uniformisation. Un créatif doit se battre contre ce type de courant. Nous avons créé une ligne Kenzo Sports pour distinguer les choses. On y joue à fond les gros logos et le jersey avec une esthétique graphique très japonaise. J’ai grandi dans les années 90, j’adore ça. La jeunesse est un état d’esprit disiezvous, comment cultivez-vous la vôtre ?

En restant curieux de tout et en étant conscient que nous avons toujours beaucoup à apprendre.


CULTURE

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INTERVIEW

Elle se trouve dans un salon quelque part à Los Angeles. Pimpante dès 7 h du matin, Andra Day est une pro. Sacrée meilleure actrice aux Golden Globes 2021 pour sa performance dans The United States vs Billie Holiday, de Lee Daniels, l’artiste y a souvent l’occasion de prouver qu’elle est une fantastique chanteuse. Et une vraie fan de la légendaire Lady Day. Par Joëlle Lehrer

Depuis que Hollywood a pris conscience qu’il fallait s’ouvrir à la diversité, on a enfin pu voir des talents de la communauté black. Et pas seulement cela. L’histoire des Noirs américains a pu commencer à exister sur les écrans. Légende parmi les légendes, Billie Holiday se voit raconter autrement dans The United States vs Billie Holiday, un film palpitant de Lee Daniels. Et il a choisi Andra Day pour être cette Lady Day-là. La performance de l’actrice et chanteuse est récompensée par les Golden Globes. Son plus grand challenge ? Reproduire le rire de Billie Holiday. Quel a été votre premier sentiment lorsque le réalisateur Lee Daniels vous a proposé ce rôle ?

Je ne pensais pas que c’était une bonne idée. (Rires.) J’étais terrifiée à l’idée d’être mauvaise. Mais j’étais honorée parce que Billie Holiday a été ma première grande inspiratrice. Je n’étais pas certaine d’être une assez bonne actrice et je voulais prendre le temps d’améliorer mon jeu. Et je craignais aussi une redite de l’histoire brillante de Lady Sings The Blues, datant de 1972 avec Diana Ross. Je redoutais la comparaison. Mais dès que j’ai pris conscience que le scénario portait sur une histoire méconnue de Billie Holiday poursuivie par le gouvernement américain durant la « Guerre contre les drogues », je suis devenue plus réceptive et intriguée.

ANDRA DAY,

L’HÉRITIÈRE SPIRITUELLE DE BILLIE HOLIDAY

Quelle est votre connexion personnelle à Billie Holiday ?

J’ai fait connaissance avec sa musique à l’âge de 11 ans. Ensuite, j’ai découvert Aretha Franklin, Whitney Houston, Etta James. La première chanson de Billie Holiday que j’ai entendue est Sugar, la seconde Strange Fruit. Et ça m’a transpercée. Et je me suis dit que cette femme était importante. Je pouvais sentir dans sa voix qu’elle avait sacrifié quelque chose. Et elle possédait un véritable pouvoir qui m’a effectivement touchée car je n’aimais pas le son de ma propre voix. Et d’une certaine façon, elle m’a aidée à chanter avec l’idée que quel que soit le genre de musique, je pouvais avoir un impact sur les autres. PRESSE.

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Ce rôle vous a-t-il enseigné quelque chose de plus sur la musique et votre métier de chanteuse ?

J’ai été dans son univers, pour ce rôle, durant trois

ans. Elle a donc infiltré mon prochain album. On y trouvera un mix d’elle et de moi. Ce film très intéressant et émouvant est aussi bien un drame qu’un film politique. Pensez-vous qu’il confèrera à Billie Holiday le statut d’activiste politique ?

Je pense que le but premier de ce film est d’exposer cet énorme pan narratif de sa vie qui fut supprimé ou, plus tard, accompagné de mensonges. Les pontes du FBI ont tenté d’effacer son héritage, mais n’y sont pas arrivés parce qu’elle était trop célèbre. Ils l’ont présentée comme une droguée qui ne générait que des problèmes. Et se sont focalisés sur son public de Noirs intégrés, pas sur ceux dont la chanson Strange Fruit parle et qui étaient victimes d’actes racistes très violents. Le but est donc bien de la présenter comme la marraine des droits civils. C’est parce qu’elle a chanté Strange Fruit que ce mouvement pour les droits civils a pu gagner en puissance. J’espère que ce film amènera le public à s’intéresser davantage à l’histoire des Noirs. Une histoire qu’on a longtemps tenté de nous cacher. Affirmeriez-vous que le racisme a tué Billie Holiday ?

Oui, il n’y a pas débat. Et cela a tué beaucoup d’entre nous. Aujourd’hui encore, aux Etats-Unis, on opère selon l’approche initiée, dès les années 30 et 40, par le FBI dans sa « Guerre contre les drogues » et cela dit beaucoup sur ce qu’il reste à faire. Et cette guerre s’est appuyée sur la notion de races différentes. Le directeur du Bureau fédéral dans la lutte contre les narcotiques était un raciste notoire. La structure du pouvoir américain doit beaucoup à la monétarisation des Noirs, de l’esclavage à l’incarcération de masse. Ce système a tué tous les leaders noirs qui voulaient unifier cette communauté. Ils ont été criminalisés et apparaissaient comme des dangers pour l’establishment. Donc, oui, pour moi, Billie Holiday a été tuée par le gouvernement. Il m’a semblé que Billie a découvert le grand amour à la fin de sa vie.

Ce fut une révélation pour moi aussi, cette « love affair » avec l’agent du FBI noir Jimmy Fletcher. Il voulait vraiment qu’elle s’en sorte. Il a pris conscience que le système l’utilisait, lui. Et elle, de son côté, a eu peur de sa propre vulnérabilité. Car, pour elle, être aimée avait toute sa vie rimé avec être abusée par les hommes. Avez-vous découvert pourquoi elle aimait mettre des gardénias dans ses cheveux ?

C’était, au départ, parce qu’elle voulait camoufler une brûlure au crâne. Elle aimait les fleurs et pas seulement les gardénias. Pour le film, j’ai essayé plusieurs coiffures. À la fin de sa vie, elle continuait à en porter, c’était devenu une frivolité un peu enfantine. The United States vs Billie Holiday, de Lee Daniels, avec Andra Day, sortie en salles prévue en avril.


@marieclaire_belgique #marieclairebelgique #thinksmartlookamazing

GALLO-ROMEINS MUSEUM.

SUR INSTAGRAM

« DE TOUS LES PEUPLES DE LA GAULE, LES BELGES SONT LES PLUS BRAVES. » (JULES CÉSAR)

Face à face avec les Romains, jusqu’au 1er août, au Musée gallo-romain de Tongres. galloromeinsmuseum.be

CULTURE


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ROGER RAVEEL UNE VISION PLASTIQUE UNIQUE

VIVRE À LA FAÇON DE KARL LAGERFELD ? L’habitat façonne notre quotidien et impacte terriblement notre bien-être. C’est devenu plus évident que jamais l’année dernière : le télétravail, les cours à distance… on a perdu en intimité. Cette expo nourrit le débat sur la façon dont nous voulons vivre. On se (re)plonge d’abord dans les développements sociaux, urbains et techniques importants de ces cent dernières années et on s’interroge sur les questions actuelles concernant le logement, notre fascination pour les lofts dans les années 1970, l’essor de l’électroménager, les frontières floues entre vie privée et télétravail, les cuisines ouvertes… L’expo s’articule autour de vingt intérieurs emblématiques, conçus par des architectes (Verner Panton, Lina Bo Bardi…), des artistes (Andy Warhol, Cecil Beaton…) et l’architecte d’intérieur Elsie de Wolfe.

L’incendie qui a endommagé plusieurs salles de Bozar le 18 janvier n’aura pas raison de la rétrospective Roger Raveel, grand artiste belge qui s’inspirait de son propre environnement pour créer. Roger Raveel aurait eu 100 ans cette année (19212013). L’occasion idéale de consacrer une importante rétrospective à l’œuvre de ce peintre postexpressionniste flamand, créateur de céramiques et d’objets d’art. Considéré à juste titre comme l’un des peintres majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, il se distingue radicalement de ses contemporains par son propre langage visuel, qui se situe entre figuration et abstraction - l’artiste puise n o t a m m e n t da n s s o n e nv i ro n n e m e n t p o u r s’inspirer. À travers différents chapitres thématiques, l’expo retrace le long parcours artistique de Roger Raveel et met en avant sa vision plastique unique. Cent cinquante œuvres d’art issues de collections privées et muséales offrent un panorama complet de son œuvre. Depuis 1999, ce grand peintre a également son propre musée dans son village natal, Machelen-aan-de-Leie.

BRUXELLES

Banksy, The Brussels Show

La Galerie Deodato consacre son inauguration à Banksy. À voir notamment, le très rare triptyque Flower Thrower, jamais exposé, encore avec ses cadres originaux. Chaque œuvre a son certificat Pest Control (seule autorité d’authentification reconnue par l’artiste). Jusqu’au 22 mai à la Galerie Deodato. deodato.be ANVERS

Par Étienne Heylen et Aurélia Dejond

La collection de la ville : rouge à lèvres et masques à gaz Cette collection d’art contemporain a été acquise par la ville et se concentre

sur une jeune génération d’artistes vivant à Anvers et dont l’œuvre est en plein développement, considérée comme une référence pour l’avenir. Un coup de pouce appréciable! Jusqu’au 18 avril au MHKA, Musée d’Art Contemporain. mukha.be LIÈGE

Illusions, vous n’allez pas y croire ! Plongée dans un monde où les apparences sont souvent trompeuses et (nous) jouent des tours. Une façon de mieux comprendre comment nos jugements sont affectés, influencés ou perturbés et nous font voir les choses sous différents angles. Jusqu’au 30 mai à la Cité Miroir. citemiroir.be

BRUXELLES

Gustav Klimt. The Immersive Experience

Dans cette exposition numérique exceptionnelle, plus de deux cents œuvres de Gustave Klimt sont projetées tout autour de vous de manière surprenante. Un jeu de lumières et de vidéos vous mettent dans la peau du célèbre artiste autrichien. Jusqu’au 5 septembre à la Galerie Horta. expo-klimt.be

JACQUES SCHUMACHER. COURTESY GEUKENS & DE VIL/DE KUNSTENAAR.

AGENDA

Homes Stories. 100 Years, 20 Visionary Interiors, jusqu’au 22 août au Musée du Design à Gand. designmuseumgent.be

LES COULEURS DE L’ESPOIR

Roger Raveel. Une rétrospective, jusqu’au 21 juillet à Bozar à Bruxelles. bozar.be

RAVEEL - MDM (PHOTO: PETER CLAEYS).

Homme jaune avec un chariot, 1952. Collection de la Communauté flamande & Musée Roger Raveel.

Salle télé dans l’appartement de Karl Lagerfeld à Monte-Carlo, Monaco 1983.

Anvers consacre une expo exclusive à l’artiste ghanéen Raphael Adjetey Adjei Mayne. L’homme au nom difficilement prononçable (°1983) a récemment fait la une des journaux internationaux (Financial Times, Daily Mail…) avec ses portraits de la vice-présidente Kamala Harris et de la poétesse Amanda Gorman, qui a lu un hommage poignant et porteur d’espoir lors de l’investiture de Joe Biden. Dans son travail, l’artiste propose une critique sociale qu’il mélange à des influences venues de la mode et de l’histoire de l’art, et à ses souvenirs d’enfance en Afrique de l’Ouest. « La société actuelle est très violente envers la communauté noire. Je veux apporter un message de joie dans ce monde de douleur et de cruauté. » Ce qui frappe d’emblée ? L’artiste gomme systématiquement les traits du visage de chaque personnage. « Si je peignais les visages en détail, cela nuirait au message que je souhaite transmettre. » Raphael Adjetey Adjei Mayne, The Joy of my Skin, jusqu’au 25 avril à la Galerie Geukens & De Vil, 12 place Léopold (1er étage) à Anvers. geukensdevil.com (les portraits de Harris et Gorman sont typiques du travail de Mayne, mais ne sont pas repris dans cette expo).

Raphael Adjetey Adjei Mayne, Amanda Gorman, 175 x 146 cm, acrylique et toile.


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CULTURE

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LIVRES

ÉLIETTE ABÉCASSIS

VITE ET BIEN

Nos quatre coups de cœur du mois LA PÉPITE

Justaucorps d’Audrey Gaillard

Patineuse talentueuse de 16 ans, Laurence essaie son nouveau justaucorps. Son entraîneur lui a demandé de faire cet essayage devant lui, dans le vestiaire. Il n’a que quelques années de plus qu’elle. Très vite, il se met à la caresser. Elle pense avoir envie de lui, sans certitude, voudrait vivre enfin sa « première fois » et lui, mécanique sans nuances, y va carrément. Ces relations pas vraiment consenties se prolongeront, comme le malaise fondamental ressenti par Laurence et qui plombe alors sa vie. Un petit roman plein de force et de finesse qui, sans discours, en dit beaucoup sur le thème délicat du consentement.

“METTRE SA VIE EN SCÈNE EST UN ART QUI ME FASCINE”

Pourquoi cette envie d’écrire sur Instagram ?

J’ai deux ados (une fille de 17 ans, un garçon de 14) et je les ai vus basculer dans Instagram… Alors je me suis abonnée aux mêmes influenceuses afin de m’immerger dans leur monde et le comprendre. Soit dit en passant, ils m’ont « bloquée »… Au début, ce n’était pas évident d’écrire là-dessus (autres codes, autre façon de parler) car ma génération, c’est plutôt La boum avec Sophie Marceau. J’ai pensé aussi aux Liaisons dangereuses avec cette fixation qu’on peut faire sur quelqu’un et que les réseaux favorisent. Quel a été le résultat de votre immersion ?

Tout tourne autour de leur image. Et ils sont influencés, ils se conforment : dix fois par jour, je crois voir ma fille dans la rue.

L’étrange vallée d’Anna Wiener

Best-seller du New York Times, il mériterait de l’être aussi chez nous, tant ce sujet est universel : la fabrication de nos vies connectées là où celles-ci ont pris leur source, dans la Silicon Valley californienne. Anna Wiener, 34 ans, y raconte avec un humour saignant son expérience personnelle au pays des start-up devenues licornes et autres GAFA. Passée d’une petite boîte traditionnelle (une agence littéraire) à une jeune pousse devenue géante, elle raconte de l’intérieur les petits et grands travers de ces nouveaux rois du monde. On like.

Même coiffure, mêmes vêtements… Côté garçons, ils sont plus branchés sur le rap. Ce sont en fait les enfants d’Instagram.

Éd. Globe, 22 €.

Si vous aviez 15 ou 18 ans aujourd’hui, auriez-vous envie d’être une influenceuse ?

LA PREMIÈRE PAGE

Je comprends leurs envies. Mais j’aurais plutôt été une suiveuse, une voyeuse. De ceux qui ont peur de ne pas avoir assez de likes. Car les influenceur·ses doivent assumer de s’exhiber dans leur vie intime – telle Chiara Ferragni, pour ses 22,5 millions d’abonné·es. Moi, je ne voudrais pas me montrer en maillot, etc. : je n’ai pas cette part d’exhibitionnisme. Mais mettre sa vie en scène est tout un art, pour lequel j’ai une certaine admiration, voire fascination.

Le cœur en laisse de Line Papin L’HISTOIRE

Lui, écrivain à succès mais en panne d’inspiration… Après avoir, au début de ce roman, passé le week-end de la dernière chance avec celle qui va très vite devenir son ex-compagne, il va plonger les yeux fermés dans une nouvelle histoire d’amour (en tout cas, ça y ressemble). Avec elle, Ambroisie, égérie du Tout-Paris, qui porte un nom de plante hautement allergisante pour l’homme, cela ne constituant pas forcément un funeste présage… Pas forcément, mais il aurait dû prévoir que, dans son cas, les risques étaient élevés.

Mais écrire, n’est-ce pas aussi influencer ?

Si c’est le cas, il s’agit d’influencer dans le « bon » sens : le sens critique. L’esprit critique, par rapport au monde de l’image et à ce flux d’obsessions narcissiques qui s’impose, hypnotise et n’interagit que par le spectacle. Alors que l’écriture fait penser et imaginer. Mais il ne faut pas condamner cette modernité : juste vivre avec, sans se laisser asservir par l’image. Néanmoins, vous influencez vous aussi vos abonné·es sur Instagram pour qu’elles et ils achètent vos livres…

Oui, ça peut être un outil, je m’en sers aussi pour ça. Il y a tout un univers de « bookstagrammeuses » et c’est intéressant. Nous, auteur·es, essayons de nous raccrocher aux branches car, à l’exception de La grande librairie, la littérature a été supprimée de la télé. Donc on se tourne vers les réseaux. Mais là, il n’y a pas de filtre, on se fait déchirer. Surtout sur Twitter, car Insta est plus Bisounours. Et sur Facebook, à côté des likes, je récolte aussi des insultes. Mais par souci de transparence, je ne les efface pas… (*) Instagrammable, éd. Grasset, 14,50 €.

LE VERDICT

PRESSE.

Ce court roman très documenté et qui vise très juste nous offre une visite saisissante du plus Bisounours des réseaux sociaux, où sous les sourires et le miel d’une esthétique souvent consensuelle règnent des stars du Web. Adulées, copiées par des foules d’adolescentes dans leurs vêtements, leurs achats et leurs goûts, leurs amours même, les influenceuses sont souvent financées par des marques qui les habillent, les maquillent et les équipent de pied en cap. Des « business girls » qui, pour certaines, étalent en ligne leur vie privée et les variations quotidiennes de leurs états d’âme, comme ici Jade et ses 750 000 abonné·es, omniprésente dans ses « stories », ses « vlogs » et ses vidéos TikTok. Sous le regard acéré d’Éliette Abécassis, les personnages de ce roman de (dé)formation, à défaut de love, se livrent à une débauche de « likes ».

LE RÉCIT

GILLES BASSIGNAC/DIVERGENCE.

Parce qu’elle a vu ses enfants “basculer” dans Instagram, l’écrivaine a voulu en savoir plus sur ce monde où l’image que l’on projette de soi est reine. Le roman qu’elle tire de son enquête* dresse le portrait, tendre mais incisif, de cette génération accro aux “likes” et aux “followers”. Une nouvelle société du spectacle dont elle décrypte avec nous les codes. Par Gilles Chenaille

Éd. du Seuil, 16 €.

Écriture fine et psychologie percutante : un mélange qui donne à ce roman un parfum très spécial, assez envoûtant. Chacun de ces deux amants-là semble brillant, mais l’un va éteindre l’autre, comme bien souvent quand la flamme naît d’une union contre raison. Elle très « show-off », vernissages mondains et tourbillon parisien ; lui moins superficiel mais faible, perdu dans cette vaine poursuite d’une relation trop clinquante. Car que faire lorsque l’amour peut se résumer par un « je t’aime, mais tu n’es pas mon genre » ? Éd. Stock, 20,90 €.

L’INCONTOURNABLE

Dis, c’est quoi l’identité ? de Sam Touzani

Qui suis-je ? C’est la grande question que se pose Sam Touzani et, par ricochet, que nous faisons nôtre à la lecture de ce très pertinent petit livre. Quelle est la part de l’imagination et du fantasme dans la construction de soi et de sa propre identité ? Qu’est-ce qui me différencie de l’autre, qu’est-ce qui m’en rapproche ? Une façon de s’interroger en profondeur sur qui l’on est et qui l’on croit être. Éd. Renaissance du Livre, 12,90 €. LE COUP DE GRIFFE

Seul entouré de chiens qui mordent de David Thomas

S’il ne peut y avoir de bonne littérature que méchante (qu’en pensez-vous ?), ou en tout cas incisive et ne repeignant pas tout en rose, classons sans manière David Thomas dans les tout bons. Dans ce style désenchanté mais tendre qui fait son charme, voici son dernier recueil de textes courts, où il croque le portrait de ces anonymes qu’on croise tous dans nos journées, avec ce qu’on peut déceler en eux d’ombre – ou de lumière. Laissons le dernier mot au prix Goncourt Jean-Paul Dubois : « David Thomas offre une vue imprenable sur la vie. » Éd. de L’Olivier, 18 €.

Par Gilles Chenaille et Aurélia Dejond


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CULTURE

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CINÉMA

AUDREY HEPBURN, LA PRINCESSE QUI S’ENNUIE

HOME MOVIES Avant de retrouver les salles obscures, pas question de passer à côté des succès récents, des trésors inédits, des films cultes et autres pépites à l’honneur ce mois-ci à la télévision, en DVD et sur les plateformes de VOD. Notre sélection.

Star de cinéma, icône du style et militante pour les droits de l’homme, Audrey Hepburn a tout fait avec le même dévouement. Ce que montre Audrey, le documentaire biographique consacré à l’actrice bruxelloise, consacrée par Breakfast at Tiffany’s.

Par Emily Barnett

Par Johannes De Breuker

1. LES INÉDITS

C’est ce que montre Audrey (2020), le documentaire qui ressemble parfois à une adaptation sans inspiration, tirée de la page Wikipédia de l’actrice. La cinéaste Helena Coan a choisi de ne pas exploiter à fond un aspect de Hepburn, mais a souhaité plutôt capturer superficiellement l’ensemble du phénomène. Ceci explique le zoom chronologique sur les années de guerre traversées par l’actrice, son amour pour la danse, ses premiers succès cinématographiques et sa relation avec le créateur Hubert de Givenchy, avant de passer à sa passion pour les mauvais garçons et le jardinage, puis de rappeler sa vocation d’ambassadrice de l’Unicef jusqu’à son décès en 1993, à l’âge de 63 ans. La seule chose vraiment réussie dans Audrey est de donner l’envie aux spectateurs de revoir les classiques de Hepburn. Comme Roman Holiday, de William Wyler, dans lequel elle incarne une princesse qui s’ennuie et tombe amoureuse d’un journaliste américain. Ou Sabrina de Billy Wilders, la comédie avec laquelle elle confirme son statut de star en faisant battre le cœur de Humphrey Bogart. Sans parler du célèbre Breakfast at Tiffany’s. Dans cette comédie de Blake Edwards, Hepburn, sublimée par la classe intemporelle de Givenchy, interprète Holly, la mondaine newyorkaise qui tombe dans les bras de son voisin du dessus. Tous sont de grands classiques restés très actuels, parce qu’ils étaient en avance sur leur temps. Alors que Hollywood était encore très masculin, elle interprétait déjà des femmes très déterminées. Audrey Hepburn mérite donc un meilleur docu qu’Audrey. Mais avec une vie et une carrière aussi inspirantes, on n’a pas besoin d’une biographie. Son héritage est encore trop vivant et son travail parle assez de lui-même. Mais qui sait, l’actrice emblématique pourrait un jour obtenir son documentaire bien mérité. Comme elle le disait elle-même : « Rien n’est impossible. »

BIG BEACH. UIP. IALTO PICTURES. TRISTAR PICTURES/CARLOTTA. WILD BUNCH DISTRIBUTION.

FX. GAUMONT DISTRIBUTION. SOPHIE DULAC DISTRIBUTION. COLLEEN HAYES/NETFLIX. DIAPHANA DISTRIBUTION.

Audrey de Helena Coan, avec Audrey Hepburn, Robin Ager, Michael Avedon. À voir via Google Play, iTunes, Proximus Pickx en Streamz+. Les films cités avec Audrey Hepburn peuvent être visionnés via iTunes sur Google Play.

BLACK NARCISSUS

PRESSE.

Audrey Hepburn est à la fois une malédiction et une aubaine pour les documentaristes. D’abord parce que sa vie fait appel à l’imagination. Avant de devenir une icône du cinéma et du style, grâce à des films comme Roman Holiday (1953), Sabrina (1954) et Breakfast at Tiffany’s (1961), l’actrice née en 1929 a passé son enfance en Belgique. Elle a rejoint l’Angleterre à l’adolescence et a fui aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale, où elle a essayé d’oublier sa faim en dansant. Cela n’a pas fonctionné. La guerre la hantera toujours. Mais sa vie très riche est également une source d’inspiration.

Remake du chef-d’œuvre de 1947, Black narcissus, fiction en trois épisodes créée par Amanda Coe et réalisée par Charlotte Bruus Christensen, nous réserve un thriller en huis clos aux relents toxiques : une communauté de religieuses s’installe dans un couvent hanté de l’Himalaya et passe son temps à se chamailler. Un cocktail prometteur de suspense fantastique et d’érotisme pervers. On y va les yeux fermés. Sur Disney+.

MOXIE

Révélée par le Saturday night live et star de la comédie US, Amy Poehler passe à la mise en scène avec Moxie, une comédie teenage au pitch féministe et vengeur : inspirée par le passé punk de sa mère, une adolescente déclenche une révolution girly dans son lycée. Une rébellion qu’on espère survoltée. Avec, petite surprise, le fils d’Arnold Schwarzenegger, Patrick, dans l’un des rôles principaux. Sur Netflix.

2. LES FILMS RÉCENTS

TOUT SIMPLEMENT NOIR

Tout simplement noir, du comédien et rappeur Jean-Pascal Zadi*, est une clé pour comprendre la condition noire en France aujourd’hui. Le vrai-faux reportage d’un trublion youtubeur (Zadi himself) pointe les discriminations existantes dans une société majoritairement blanche, mais sonde aussi les tensions à l’intérieur d’une communauté. Une comédie lucide et revigorante avec en guest stars JoeyStarr et Omar Sy. (*) Coréalisé avec John Wax. Sur Proximus.

ÉTÉ 85

Avec Été 85, replongez dans vos émois adolescents : l’histoire du dix-neuvième long métrage de François Ozon narre l’amour passionnel entre deux ados le temps d’un été au bord de la mer. Porté par les révélations Benjamin Voisin et Félix Lefèbvre (récompensés par les Lumières de la presse étrangère) dans un décor solaire et sa reconstitution « so eighties », un mélodrame tout doux dans les pas de Rohmer. Sur Proximus.

3. LES FILMS CULTES

JURASSIC PARK

Les dinosaures n’ont pas d’âge, c’est bien connu. Le blockbuster Jurassic park non plus. En suivant le Dr Alan Grant et sa troupe (Jeff Goldblum et la merveilleuse Laura Dern) sur la trace de ces grosses bébêtes dans leur immense parc d’attraction, on se rend compte, trente ans après, que le spectacle est toujours aussi phénoménal. Au présent comme au passé, Spielberg reste le roi de l’entertainment à l’américaine. Sur Netflix.

PEGGY SUE S’EST MARIÉE

Dans la filmographie de Coppola, Peggy Sue s’est mariée a tendance à être injustement éclipsé par les monuments Apocalypse now et Le parrain. Grave erreur ! En retournant dans le passé, l’héroïne vêtue de sa robe argentée tente de sauver son mariage du naufrage… Un film magique sur l’aubaine de la seconde chance, l’Amérique utopique des sixties et le sentiment que la vie n’est peut-être qu’un rêve qui dure le temps d’un film. DVD Carlotta Films.


CULTURE

INTERVIEW

Quand elle ne chante pas avec son frère Angus, Julia Stone écrit et compose de son côté. Son troisième album solo, Sixty Summers, est délicieusement pop et dansant. Et il explore toutes les facettes de cette artiste attachante. Julia a répondu à nos questions en direct de Melbourne. Par Joëlle Lehrer

La pochette de Sixty Summers a été réalisée par l’artiste hispano-croate Filip Custic. Que vouliez-vous qu’il exprime à votre sujet ?

Je trouvais qu’il parvenait à saisir la complexité des personnes qu’il met en scène dans ses œuvres. Et je tenais à ce que cette pochette, comme l’album lui-même, reflète ce côté multifacette que nous avons tous. Son approche est très surréaliste et abstraite. L’idée qui traverse Sixty Summers est que la vie est courte et que nous l’expérimentons chacun à notre façon.

Julia est assise dans le living d’une villa qu’elle a louée pour quelques jours sur la côte. De temps à autre, son chien vient s’enquérir de ce que fait sa maîtresse et lui signifiera, en fin d’interview, qu’il a bien envie de se balader. Il est 20 h à Melbourne et le ciel est encore clair. Elle bouge son ordinateur portable pour me faire profiter de la vue. C’est à de simples gestes qu’on reconnaît les personnes généreuses.

La vie en tournées et la scène vous manquent-elles ?

Ce troisième album solo marque un véritable changement musical puisqu’il est résolument pop, électro et dance. Qu’est-ce qui vous a donné le désir d’aller dans cette direction ?

À quoi ressemble une journée de lockdown à Melbourne ?

Lorsque j’étais adolescente, j’adorais la musique pop et la danse. J’étais une jeune fille pleine de fougue et naïvement, cette musique me paraissait extrêmement satisfaisante. Probablement qu’en grandissant et en découvrant le chagrin, la peine et les ruptures sentimentales, j’ai mis la pop à une autre place. Cependant, j’ai toujours souhaité créer un véritable album pop. C’était dans un coin de ma tête jusqu’à ce que je collabore avec Annie Clark (aka St Vincent) et Thomas Bartlett.

Bien sûr, dans ma vie, j’ai passé plus de temps en tournées qu’à la maison. Ce qui me manque le plus est le sentiment de communauté et de famille avec les musiciens, les techniciens et le public. L’être humain agit souvent mal mais il agit souvent bien aussi. Se rassembler pour célébrer la créativité appartient à ses bonnes actions.

Mon mari, qui est aussi musicien, et moi faisons de la musique chaque matin. Nous avons installé le studio dans la cuisine. Nous avons acheté un projecteur pour visionner des films comme au cinéma. Et nous consacrons une heure par jour à faire du sport à l’extérieur. Qu’avez-vous appris sur vous-même durant cette pandémie ?

La musique que je fais avec mon frère Angus est celle que les gens connaissent le plus. Et elle entre dans la catégorie de la folk indé où se trouvent également Annie, Thomas et Matt Berninger (du groupe The National, ndlr) avec lequel je chante en duo sur ce disque. Pour moi, il s’agit de collaborations et de connexions naturelles. Avec Thomas et Matt, nous nous étions rencontrés lors d’un festival. Et Annie et moi, nous nous sommes rencontrées à l’aéroport d’Helsinki et on est devenues amies immédiatement. Elle a ajouté sa touche aux treize morceaux de cet album.

Une de mes amies est médecin et ses contacts à l’étranger, notamment en Italie, nous avaient alertés très tôt du danger que constituait cette pandémie. J’étais censée aller en Espagne, au Mexique et en Californie et elle m’a déconseillé de voyager. C’était bien avant que mes concerts ne soient annulés et que la sortie de mon album ne soit reculée. Je savais donc que ma vie changerait et je me demandais ce que je ferais si je ne pouvais pas jouer de la musique. Je suis musicienne professionnelle depuis que j’ai 20 ans et j’en ai 36 aujourd’hui. Ma sœur, qui est psychologue, m’a conseillé de rejoindre une équipe de bénévoles qui participent à une assistance psychologique par téléphone pour les personnes qui en ressentent le besoin. J’ai suivi une formation pour cela. Je comprends mieux les problèmes de santé mentale. Ce fut un changement positif pour moi d’aider ces personnes.

Pour la première fois, vous chantez un morceau en français.

Je pense qu’on a tous, plus ou moins, appris à vivre au jour le jour.

Comment avez-vous choisi de faire ce disque avec eux ?

Il y a plusieurs années, sur un album de Benjamin Biolay, j’avais chanté avec lui, en français, un morceau intitulé Confettis et il m’est arrivé de dire un poème de Baudelaire lors de mes concerts. Mais c’est la première fois que j’enregistre un morceau en français et c’est mon amie Pomme qui a traduit Dance. Je l’avais rencontrée, il y a fort longtemps, et l’avais trouvée divine. Elle avait assuré la première partie de certains des concerts d’Angus et moi.

Oui, tout est devenu une question d’adaptabilité et de flexibilité. Ce n’est pas confortable de vivre dans l’incertitude. Pour ma part, j’ai appris que j’étais résiliente, forte et que je savais m’adapter. Et cela changeait beaucoup par rapport à la vie en tournée où tout est très structuré. Donc, j’ai appris, avec ce long lockdown, à organiser ma vie moi-même. Sixty Summers, BMG, sortie le 16 avril.

JULIA STONE

«J’AI APPRIS QUE J’ÉTAIS RÉSILIENTE ET FORTE» PRESSE.

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CULTURE

MUSIQUE

COMMUNIQUÉ

LE

PROTOCOLE COLLAGEN SPECIALIST

ON Y CROIT Noé Preszow

Il a 26 ans et il n’est pas né dans une arche remplie d’animaux mais cela aurait pu. Noé Preszow met dans ses chansons tout ce que l’on aime de la part d’un auteur-compositeur : de la poésie (avec des rimes riches, pas light), de la tendresse sans exagération, de l’humour sans que ce soit de la grosse vanne, des mélodies qui ne se copient pas l’une l’autre, des arrangements simples et classiques. Et aucun autotune, ce qui est rafraîchissant. Ce Bruxellois a réussi à se classer parmi les révélations masculines aux récentes Victoires de la Musique. S’il n’a pas remporté le trophée cette fois, ce sera pour la suivante. Et dire que dans sa famille, on le voyait devenir un violoniste classique ! On se dit que Noé a dû écouter beaucoup Le Forestier, Goldman, Cabrel et les songwriters américains pour arriver à ce résultat qui se moque des modes et du marketing. On se passe en boucle Que tout se danse en ce printemps. Déjà un hit !

1

ÉTAPE

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À nous, PIAS, sortie le 16 avril.

ÉTAPE

TALENTS BELGES

LIFTACTIV

AMPOULES PEPTIDE-C VOTRE SUPERDOSE ANTI-RIDES ET ÉCLAT Enrichies en 3 puissants ingrédients anti-âge : 10% de vitamine C pure, peptides collagen specialist et acide hyaluronique. Les rides sont comblées, l’éclat est ravivé.

LIFTACTIV

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FORMULE HYPOALLERGÉNIQUE, TESTÉE SUR PEAUX SENSIBLES, SOUS CONTRÔLE DERMATOLOGIQUE.

ON DÉCOUVRE

Emma Bale

ON RETROUVE

Le Manou

ON SAVOURE

Charlotte Meyntjens

Cette flamme blonde et belge a émergé de l’émission The Voice Kids alors qu’elle n’avait que 14 ans. Sept ans plus tard, elle s’apprête à entrer dans la cour des grandes avec cet album Retrospect. Entre regard en arrière et marche en avant… Emma Bale évolue dans un monde de pop anglaise souvent joyeuse et dansante, mais elle peut aussi et surtout émouvoir dans des ballades folk comme Moonchild et The Woman I Am Today qui clôturent l’album.

Elle écrit des chansons depuis qu’elle sait écrire. Le Manou, de son vrai nom Manou Maerten, a concouru à deux reprises à The Voice Belgique mais ça, c’était avant. Avant de suivre des études de production à Gand et d’ouvrir son propre studio à Durbuy. C’est de là qu’elle a enregistré cet EP dédié à la féminité qui déploie ses ailes. Elle s’y engage sur le terrain de la pop urbaine avec une certaine aisance. Et lorgne légèrement du côté de Louane dans l’irrésistible Boule Disco.

À 20 ans, la Bruxelloise Charlotte Meyntjens s’est déjà fait un petit nom sous le pseudo Meyy. À comprendre surtout si l’on est Bruxellois. Après avoir sorti un premier EP, cette fan de soul lo-fi s’interroge sur l’intérêt de la célébrité dans son nouveau single Famous écrit après une déception sentimentale. Meyy a, bien sûr, encore le temps de voir de près à quoi ressemble la vraie gloire, mais elle pourrait la connaître un jour prochain, car elle a du talent.

Retrospect, Sony Music, sortie le 2 avril.

La Femme, Durbuy.

Par Joëlle Lehrer

Famous, Eone.

VICTOR PATTYN. JULIA DUBOIS ROSCA. LACUNA STUDIOS 15.

VICHY & LA SCIENCE DE L’EXPOSOME

AVEC L’ÂGE ET SUITE AUX AGRESSIONS DE L’EXPOSOME, LA PRODUCTION **** DE COLLAGÈNE DIMINUE JUSQU’À 75% Le collagène est l’un des principaux composants de la peau. Il lui apporte tonicité, résistance, force et élasticité. Avec l’âge et sous l’impact de l’exposome, la production de collagène diminue et sa dégradation augmente. Dès lors, les rides apparaisent et la peau perd de son élasticité et de sa fermeté. Les peptides collagen specialist sont des ingrédients connus pour augmenter, in vitro, la synthèse du collagène par 8. Ils ciblent les mécanismes naturels de la peau responsables de cette synthèse pour en stimuler sa production.

MARION NIELSEN DOCTEUR EN PHARMACIE DIRECTRICE SCIENTIFIQUE DES LABORATOIRES VICHY

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*Les signes visibles sur la peau: rides, élasticité, tonicité, fermeté, relâchement. **Test instrumental, 40 femmes. ***Scorage clinique, 58 femmes, 8 semaines. ****Comparaison de la peau d’un adulte de 80 ans avec la peau d’un adulte de 18 à 29 ans. Ref. James et al. Decreased Collagen Production in Chronologically Aged Skin Varani, American Journal of Pathology, Vol. 168, No. 6, Juin 2006


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CULTURE

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MUSIQUE

Considéré, jusqu’il y a peu, comme majoritairement masculin, le rap opère une mue féministe sur fond de « girl power ». En France et en Belgique, une poignée d’artistes, dont certaines déjà stars, y contribuent. Par Marie Honnay

LE RAP AU FÉMININ, UN GENRE QUI «DÉGENRE»

Certains observateurs disent qu’elles sont en train de transformer la langue à coups de textes inspirés de la rue et d’un mix de cultures propre aux quartiers où elles ont grandi. D’autres saluent la percée des femmes dans un registre encore souvent connoté masculin. D’autres encore y voient une version 2.0 de la poésie, une occasion pour les milléniaux de renouer avec le texte engagé. Artiste francophone la plus écoutée du monde, la rappeuse d’origine malienne Aya Nakamura est peut-être l’incarnation la plus frappante de ce renouveau du rap féminin. Avec ses origines métissées (son père est belgo-juif polonais et sa mère congolaise), Shay est son équivalent belge, une artiste qui a réussi à s’imposer sur la scène française et à donner un visage plus commercial au rap. Responsable de Lézarts Urbains, une plateforme centrée sur les cultures urbaines, Rosa Gasquet est une observatrice attentive des changements qui s’opèrent dans le milieu du rap. « Né dans les années 70 sous l’influence du hip hop, le rap est, bien qu’assez discret en radio et en télé, le genre musical le plus écouté au monde. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les femmes ont toujours occupé une place importante dans le rap. Dans les années 80, on se souvient de Salt-N-Pepa, l’un des premiers groupes de rap féminin ou encore de Queen Latifah, à la fois chanteuse, rappeuse, productrice et mannequin. Les premières officiaient dans un registre girly. Dans le cas de Queen Latifah, on peut parler d’un rap plus militant », avance-t-elle.

De gauche à droite et de haut en bas: Cardi B,

Tessae, Coely, Lous and the Yakuza.

KATE HOUSH. PRESSE.

LA PUISSANCE DU COLLECTIF

Si, depuis quelques années, les rappeuses sont davantage médiatisées, c’est qu’une poignée d’artistes ont eu le courage de se mobiliser pour booster le rap féminin. « Aux États-Unis, l’artiste Akua Naru a récemment lancé The Keepers, un collectif qui possède des ramifications jusqu’en Belgique. L’objectif de cette plateforme : faire sortir le rap féminin de l’anonymat. D’autres initiatives comme Ladies First, un livre paru en 2019, mais aussi le magazine en ligne Madame Rap, vont dans le même sens. Il est aussi intéressant de noter qu’en matière de rap féminin, certains pays sont à l’avantgarde. Au Royaume-Uni, on compte au moins dix rappeuses aux premières places du box-office », précise Rosa Gachet. Ce qui la frappe également, c’est l’écart que l’on peut constater entre le succès du rap auprès du public et la frilosité des maisons de disques à signer des rappeuses. « Dans le registre du rap francophone, tout le monde se souvient de Diam’s qui, au milieu des années 2000, a enchaîné les tubes. Depuis, plus rien d’équivalent. On peut souligner

le succès commercial de Shay, mais peu d’autres filles jouent dans cette catégorie. Un peu comme si, pour une grande maison de disques, signer une rappeuse suffisait à assoir sa volonté de mixité. On remarque aussi que ces mêmes maisons de disques ont tendance à vouloir lisser le look des filles. On demandera par exemple à une rappeuse d’adopter un look ni trop trash, ni trop vulgaire, chose qu’on n’exigera jamais d’un rappeur. Le rap est, par essence, un genre débridé. Le risque, c’est de l’assagir au point de le priver de l’espace de liberté qui lui est propre. » RAP ET FÉMINISME

« Salope, salope retourne-toi, retourne-toi ouais / Salope, salope retourne-toi, ne te retourne pas, non. » Sur son titre Salope, la rappeuse Tessae s’en prend directement aux harceleurs de rue. Féministe et engagée, la musique de la jeune artiste marseillaise dérange et questionne. Quant au clip vu plus d’un demi-million de fois sur Youtube, il dénonce une thématique dans l’air du temps. « Le rap, c’est la musique de la jeunesse. C’est la bande son de leur vie, précise encore Rosa Gachet. La force de Tessae, c’est d’utiliser des codes propres au rap, celui du “ parler dirty ”, mais de se les réapproprier pour faire passer son message. Pour son jeune public, des mots comme “ salope ” résonnent comme une invitation à se libérer de la pensée trop rigide de papa et maman, mais quand on lit entre les lignes, on comprend que l’artiste cherche à véhiculer un message féministe et militant. La preuve avec son clip dans lequel on aperçoit des corps de femmes dénudés type gogo-danseuses sur lesquels elle tire comme dans un jeu vidéo. En brouillant les pistes, Tessae gagne sur les deux tableaux puisqu’elle séduit son public en quête d’un rap sulfureux tout en amorçant un dialogue de fond bien plus complexe et engagé. On remarque en outre que certaines personnes sont encore très mal à l’aise quand une artiste utilise les mêmes codes que ses homologues masculins. Du côté des rappeuses, c’est en revanche très assumé. Demandez à la Bruxelloise Zouz si, sous prétexte qu’elle est une femme, elle a envie d’écrémer son discours. La réponse est “ non ”, évidemment. Aux États-Unis, l’exemple de Cardi B est très éloquent. Ancienne gogo-danseuse, elle assume parfaitement son rôle de bombe sexuelle, mais en prenant le micro, elle se libère de ce statut. » COMME LE JAZZ

Serait-ce ça, le secret du rap féminin ? Le fait d’assumer et de revendiquer un féminisme brut de décoffrage ? « Il faut se méfier des raccourcis trop faciles, rappelle Rosa Gachet. Le rap, c’est


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CULTURE

MUSIQUE

comme le jazz. Il y a autant de styles de rap que de rappeuses sur la scène internationale. Et si, ces dernières années, le féminisme est redevenu branché, toutes les artistes ne jouent pas dans la même cour. Certaines revendiquent un rap très hardcore, d’autres un rap plus mélodique. » L’autre facteur qui a permis à un nombre croissant d’artistes de percer, c’est le glissement du rap pur et dur vers la pop urbaine. « Contrairement aux garçons, les filles ont souvent des prédispositions pour le chant. Je pense notamment à Blu Samu, une rappeuse belge néerlandophone qui, ces dernières années, a foulé les scènes de nombreux festivals, ou encore Coely, une autre artiste du même calibre. Encensées par le très branché magazine Les Inrocks dès 2015, ces deux artistes figurent parmi les valeurs sûres du rap belge. Précision importante : issues toutes deux du nord du Pays, elles rappent en anglais, un élément qui les rapproche de la tradition du rap anglais - incarné par des stars comme Mia – et qui facilite leur percée à l’international. » Dans le sud du pays, le rap francophone peine à trouver sa place. Comme si les maisons de disques et une certaine partie du public continuaient à s’accrocher à d’anciens codes. « Dans l’inconscient collectif, on en est souvent resté à la distinction : “ maman chante et papa rappe ”. S’imposer dans le registre du R’n’B en se limitant à des rythmes plus mélodiques comme Beyoncé, c’est totalement accepté, mais le rap, jugé plus sale, passe moins bien. Les artistes pop-urbaines qui parviennent à s’imposer, je pense notamment à la chanteuse belge d’origine congolaise Lous and the Yakuza, réconcilient ces deux opposés à coups de clips léchés et de textes semblables à ceux du rap pur.» Le prochain défi des rappeuses ? Accroître leur présence à la radio et sur les scènes des festivals sans pour autant céder à l’obligation d’être gentilles sous prétexte qu’elles sont des filles. Un challenge qui rime bien.

3 questions à Tessae VOUS NE VOUS LAISSEZ PAS ENFERMER DANS UN SEUL STYLE. POURQUOI ?

Le pire, pour une artiste, c’est d’être enfermée dans une case. Si je ne me définis pas comme une rappeuse, c’est parce que c’est justement le meilleur moyen d’augmenter le champ des possibles d’un point de vue artistique. SOUFFREZ-VOUS DE VOTRE STATUT DE FEMME DANS LE RAP ?

De la part d’autres artistes ou de professionnels du secteur, jamais, mais il m’est arrivé d’être critiquée sur les réseaux sociaux. Pour certains hommes, une fille qui rappe, c’est dégueulasse. QUEL LIEN ENTRETENEZ-VOUS AVEC LA MODE ?

Nouvelle perle du rap féminin, Tessae vient de sortir sa mixtape Saisons qui inclut un featuring avec GIMS.

Mode et rap

Amie et égérie de Riccardo Tisci, directeur artistique de Burberry, la rappeuse Shay est aussi à l’aise avec les mots qu’avec son style. Fin 2019, elle avait participé à la campagne de la marque anglaise et prêté son image à la Nova 90, le nouveau modèle de sneakers de Puma. À l’instar de cette musique des rues de mieux en mieux acceptée en dehors des quartiers où elle est née, le look des rappeuses s’inscrit dans une sorte de renouveau. Moins caricatural qu’à ses débuts, le style des rappeuses entend décloisonner les genres. Pionnière dans ce registre, l’Américaine Nicki Minaj avait été la première à figurer en couverture du magazine Vogue Arabia en 2018.

PRESSE.

Au début, j’essayais de me conformer à ce que je pensais qu’on pouvait attendre de moi. Aujourd’hui, comme pour ma musique, je porte ce qui me plaît. Je ne me mets aucune limite. Faire ce qu’on veut de son corps, c’est, en soi, un acte féministe.


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MAGAZINE RENCONTRE

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VALÉRIE BARKOWSKI

ODE À L’ARTISANAT Par Marie Geukens

Valérie a grandi à Oostduinkerke. Dès l’âge de 11 ans, en regardant la plage, elle a une certitude : elle n’y restera pas. Elle veut voir le monde. Et elle le fait. Avec des escales en Inde, au Vietnam, en Russie, en France, au Maroc pour de nombreux projets tant dans la mode que dans le design, pour elle ou pour d’autres. Et elle se voue à l’artisanat. Aux quatre coins de la planète, elle recherche le talent artisanal, le savoir-faire, la transmission des traditions et les répercute dans le monde entier à travers un design intemporel de grande qualité. « Je suis très curieuse. Le monde est mon terrain de jeu. J’aime voir comment les gens travaillent partout sur Terre, comment les femmes brodent au Rwanda ou en Colombie. J’aime les couleurs, l’art, les artisans et le savoir-faire. J’aime la nourriture. Pour moi, l’inspiration est en tout et partout. Le processus de création commence sur place. Je regarde le savoir-faire de chacun, j’écoute sans prétention et à partir de là, je pense et j’imagine des possibilités en fonction des compétences des gens, de mon idée et de ma vision. Généralement, les artisans apprécient mon souhait de travailler avec eux, plutôt que de privilégier les machines industrielles. Pour moi, l’artisanat est le produit ultime, car il perpétue une tradition et la beauté, on souhaite

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1. Valérie et Abdelhadi qui travaille avec elle depuis plus de vingt ans 2. Collection No-Mad. 3. La boutique de Paris, toute en rouge. 4. L’atelier de Valérie à Marrakech. 5. La babouche en coton, une tradition dotée d’une touche de modernité. 6. Ethnic_Mr Janis_n°25, l’un des 72 portraits que Valérie a postés sur son Instagram pendant le confinement. 7. Un autre projet

hors des sentiers battus : la voiture « brodée » en Inde.

garder la création longtemps. Il arrive que des gens m’envoient une photo de leur linge de lit acheté 17 ans plus tôt à San Francisco, ils me demandent de réaliser la même chose et je le peux, car c’est artisanal. Dans un monde où tout va trop vite, il est possible de tout refaire, avec un peu de patience : vous aurez vos nouveaux draps dans les trois semaines. Nous adaptons tout à la commande. »

tera. Bien sûr, on aime mon style ou non. Quand on fabrique des produits artisanaux, on veut du manuel, de l’authentique, une création la plus honnête possible… c’est une autre façon de travailler. On est dans un univers bon pour la planète, qui traite les gens, les matières et l’environnement avec respect. Bien sûr, il faut s’adapter et évoluer. Comment, concrètement ?

Votre vision était déjà celle de la slow fashion il y a vingt ans ? TANIA PANOVA. NICOLAS TOSI. VALÉRIE BARKOWSKI.

Valérie Barkowski préfère ne pas se présenter. Elle n’est pas d’un naturel bavard et se dit plutôt timide. Créatrice de concepts innovants, directrice artistique et designer d’innombrables marques et projets tels que Mia Zia, No-Mad, Bandit Queen et V.Barkowski, son propre linge de maison artisanal, cette figure incontournable de l’art de vivre a une vision bien à elle de la vie : il s’agit d’être libre dans sa façon de faire et de penser. Retour sur une conversation à bâtons rompus et sans langue de bois.

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J’ai toujours voulu défendre le principe selon lequel je fabrique des produits de qualité intemporels et qu’il n’est donc pas nécessaire de changer de collection tous les jours. À l’époque, j’ai dû me battre pour imposer mon point de vue, mais le temps me donne raison. Mes créations doivent s’inscrire dans un projet, je ne cherche pas à correspondre aux tendances de la mode. Un jour, j’ai posé une tente bédouine sur un support, personne ne le faisait à ce moment-là. Ma boutique à Paris était entièrement rouge, du sol au plafond, ainsi que tous les meubles. On ne voyait ça nulle part. J’ai vu que Vuitton a fait la même chose l’année dernière à New York : soit je suis trop tôt, soit je suis trop tard. C’est sans importance. Je ne cherche pas à capturer l’esprit du temps, si un produit est beau, intéressant ou cohérent, il le res-

J’aimerais être plus au point sur le plan digital, donc je suis en formation. J’ai travaillé dur sur mon site. Je m’informe, j’évolue. On n’est jamais trop vieux pour apprendre. Si je pouvais, je ferais un master en design alimentaire, j’en ai envie. C’est un tout autre domaine. Votre cerveau part dans tous les sens...

Un cerveau créatif est difficile à arrêter. Voici vingt ans, je suis partie me reposer trois semaines en Inde. Je voulais aussi y découvrir de nouveaux vêtements pour une collection de mode. J’ai fini par y rester trois mois et je suis rentrée avec une collection complète, un shooting photo, des emballages en papiers faits main, des carnets de notes pour les boutiques et même des tapis autoconçus. Ces jours-là, je vivais les jours et les nuits comme une folle, impossible d’arrêter mes idées, rien de tout


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MAGAZINE RENCONTRE

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1. La marque de linge haut de gamme Bandit Queen. Valérie en a imaginé la philosophie, le design et s’est occupée de la production. 2. Son riad Dar Kawa

dans la médina de Marrakech peut accueillir 8 à 10 personnes et être loué dans son entièreté. 3. La nouvelle collection de linge de maison V. Barkowski. 4. Son atelier de Marrakech.

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À quel point est-il difficile de faire ce que l’on veut et de gagner sa vie ?

Au début, j’entreprenais de manière très organique : j’avais envie de produire des gants, je le faisais. Je n’avais aucun business plan. Cela peut fonctionner, mais ce n’est pas viable à long terme. Alors oui, je suis également préoccupée par l’aspect matériel. Si vous travaillez comme créatif pour une marque et que vous réalisez déjà un bon chiffre d’affaires, vous allez rapidement vous enfermer dans ce système commercial. Même moi, avec mon esprit libre, j’ai finalement été formatée : « On devrait faire ça, parce que ça va marcher. » Le défi est donc de trouver l’équilibre : il n’est pas nécessaire de tout mettre dans un cadre, pour éviter de vous emprisonner. Il ne faut pas non plus se laisser aller, on a besoin de trouver le bon dosage. Maintenant, je suis capable de trouver cette harmonie, mais ce cheminement a pris vingt ans. J’ai beaucoup appris des erreurs que j’ai com-

mises : j’ai vu l’une de mes marques à croissance rapide m’échapper… ça a été une leçon éprouvante. Et j’en ai eu bien d’autres. Je sais à présent ce que cela signifie d’investir un, cent ou mille euros et à quoi on peut s’attendre en retour. Aujourd’hui, je vois tout de suite le potentiel ou le point faible d’une entreprise. Je peux facilement mettre le doigt sur la plaie. Acquérir de l’expérience est fantastique. Vous la partagez facilement ?

Oui, je le fais volontiers et je pense que c’est important. Quand vous êtes jeune, vous avez un ego prononcé, vous êtes concentré sur vous-même… Plus le temps passe, plus je me rends compte que nous ne sommes rien sans l’autre. Lors de discussions et d’échanges avec d’autres ayant leur vision propre, différentes dimensions se rejoignent, c’est très enrichissant pour tout le monde. Vous élargissez votre vision et le résultat est magnifique. J’aime conseiller les jeunes diplômés qui ont des questions. Mon domaine est également très spécifique : l’artisanat. J’aime partager cet univers vers lequel nous devons tendre, car la planète en a besoin. Plus il y a de gens qui veulent prendre cette direction, mieux c’est. L’artisanat crée de l’emploi et protège l’environnement, il est respectueux. Et pourtant, je me considère comme une petite entreprise et je ne souhaite pas devenir une grande firme, je l’ai vécu et je sais que ce n’est pas bon pour moi. Il s’agit de trouver un équilibre et de garder ma liberté d’action et de réflexion. valeriebarkowski.com

TOM PARKER. TANIA PANOVA. MARION DE CLERCQ.

cela n’était prévu, c’est arrivé par accident… Je suis revenue épuisée. Aujourd’hui, je veux absolument me concentrer sur mon linge de maison, je m’engage également dans des projets connexes, que je peux gérer moi-même ou dont la majorité sont dans mon domaine de compétence. Je n’ai donc pas besoin d’une grande équipe et je peux faire ce qui m’intéresse. J’ai même un coach qui m’aide à rester concentrée. Je ne veux pas devenir riche, mais je veux vivre confortablement et surtout rester libre de penser et d’agir.

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WOMAN@WORK

LICENCIÉE, ET APRÈS?

Par Hilde Debackere

Assistante sociale de formation, Annick Huybrechts a choisi de se spécialiser dans les ressources humaines. Son objectif : encadrer les personnes en manque de repères suite à un licenciement. Sa méthode : ne pas se focaliser uniquement sur le mental de ceux qu’elle coache, mais s’intéresser aussi à leur bien-être. Son crédo : un licenciement peut être vu comme une opportunité de réfléchir à qui on est vraiment. À la fin de leur processus d’outplacement, beaucoup de travailleurs parviennent à envisager positivement ce qui leur est arrivé. En tant qu’agence d’outplacement, comment entre-t-on en contact avec une personne licenciée ?

Dans le cadre des licenciements collectifs, les entreprises recherchent un bon partenaire capable de guider leurs collaborateurs vers une piste de reconversion. Les négociations qui mènent à ce type de contrats sont souvent âpres. On parle ici de volume, de prix et de garanties. Quant au contexte, il est forcément particulier puisqu’il implique d’aider des êtres humains à trouver les meilleures solutions possibles pour sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. L’impact d’un licenciement est très grand. Les personnes concernées sont affectées dans leur identité profonde. Les conséquences sont souvent très lourdes. Quand elles se séparent de leurs collaborateurs, certaines entreprises ne font pas dans la dentelle. Comment contrebalancez-vous cela ?

Nous n’avons pas l’habitude de proposer des solutions toutes faites aux cadres qui perdent leur emploi. Beaucoup sont souvent

dans une phase de vie où ils se posent beaucoup de questions. Spécialement pour eux, nous avons créé un nouveau département baptisé Panta Rhei (« tout coule de source », ndlr). Nous souhaitons les accompagner en leur proposant un panel d’experts aux profils différents. Nous avons également développé un programme d’activités très riche qui englobe, en plus de la formation, un coaching approfondi ou une formation en communication. Ceux qui ont toujours rêvé de gravir le Mont-Ventoux à vélo ou d’atteindre un autre objectif sportif peuvent suivre un programme de coaching avec un ancien triathlète. Nous proposons également des conseils style. Dans un processus de reconstruction, lorsqu’on cherche à se sentir à nouveau plus fort, avoir confiance en son apparence est également très important. Dans notre approche, nous nous focalisons sur le mental, mais aussi sur le cœur et le corps. Quels sont les grands défis auxquels doit faire face une personne licenciée ?

Pour nous, le défi majeur consiste à garder le cap à long terme. Pour cela, il est essentiel de poser ses propres limites. Prenons par exemple la digitalisation du travail. Si, d’un côté, elle constitue une avancée fantastique, tout le monde s’accorde pour dire que le télétravail est usant. Il en va de même pour les personnes qui ont un travail particulièrement physique. Comment pouvez-vous faire en sorte que votre corps ne lâche pas ? Il y a dix ans, nous avons commencé à nous intéresser aux questions relatives au bien-être. Chaque entreprise a désormais un programme dédié. Cet aspect des choses doit également figurer dans le cadre d’un outplacement. Dans nos processus d’outplacement, nous nous

intéressons de près au bien-être mental et physique de nos interlocuteurs. Nous voulons leur proposer des solutions qui vont leur permettre d’y voir plus clair, de faire preuve de résilience et d’être physiquement plus forts. Notre partenariat avec cet ancien triathlète résume bien le caractère global de notre approche. Vous n’avez aucune idée du nombre de cadres qui, parce qu’ils étaient trop occupés, ont négligé leur corps pendant des années. Lors de leur processus outplacement, nous leur offrons la possibilité de se ressourcer pleinement. Avec, évidemment, un objectif ultime : trouver un nouvel emploi, de préférence le plus rapidement possible.

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Les femmes gèrent-elles un licenciement différemment des hommes ?

FORTIFIE

On constate que les femmes consacrent beaucoup de temps à leur famille. La satisfaction que cela leur procure leur permet de remonter plus rapidement la pente. Quant aux hommes, un licenciement porte un coup terrible à leur ego. En situation de crise, ils se replient souvent sur euxmêmes. Certains refusent même de révéler à leur entourage qu’ils ont été licenciés.

HYDRATE

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Que recommanderiez-vous aux personnes qui craignent pour leur emploi aujourd’hui ?

Investissez dans un programme de développement personnel. L’offre est très large et accessible. Je pense notamment aux séances d’orientation professionnelle et aux formations que proposent le Forem en Wallonie ou Actiris à Bruxelles. Une manière d’anticiper l’avenir. Il me semble en outre essentiel de cultiver votre réseau personnel et professionnel. N’attendez pas d’être licencié(e) pour le faire. Déjà trop tard ? Dès que votre entreprise vous a notifié votre licenciement, ne perdez pas de temps. Croyez en vous. Commencez par amorcer le dialogue avec le service des ressources humaines. Osez demander de l’aide. Si vous démarrez votre processus d’accompagnement avec l’esprit ouvert, les bénéfices seront automatiquement plus grands. Travvant a des bureaux à Eupen, Liège et Namur en Wallonie mais également plus de 130 sites à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. travvant.be

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Des milliers de personnes sont confrontées à un licenciement ou craignent pour leur emploi. Rencontre avec Annick Huybrechts, directrice générale de Travvant, un bureau d’outplacement belge indépendant qui accompagne les travailleurs, les employés et les cadres après un licenciement.

1. Test instrumental, 23 femmes, 1 heure après utilisation du produit. 2. Test instrumental, 24 femmes, 4 heures après utilisation du produit. 3. Scorage clinique, 52 femmes, après 4 semaines d’utilisation.

LA SANTÉ PASSE AUSSI PAR LA PEAU


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WOMAN@WORK

ANGIE GIFFORD, AU-DELÀ DU PLAFOND DE VERRE

Selon vous, pourquoi n’y a-t-il pas plus de femmes aux postes-clés des entreprises tech ?

Je crois que la source du problème remonte au schéma qui nous est imposé dès la petite enfance. D’abord, on donne des poupées aux filles et des jeux vidéo ou des ordinateurs aux garçons. Ensuite, on attend des femmes qu’elles s’orientent vers des carrières qui font appel à leurs compétences relationnelles, et des hommes qu’ils étudient dans les STEM. Il faut absolument briser ce moule et dire aux filles qu’on ne doit pas forcément vivre dans une cave entourée de cartons de pizzas et coder pour travailler dans la tech, il y a tellement de choses différentes à faire ! Il faut que les jeunes femmes aient accès à des modèles de réussite qui les inspirent, que la presse en parle plus et qu’elles travaillent sur leur « networking » et l’entraide.

Son énergie positive irradie à travers la webcam : Angelika Gifford, vice-présidente de Facebook pour l’Europe centrale, est en télétravail depuis un an mais garde tout son enthousiasme. On a discuté égalité des chances, STEM(1) et impatience avec cette femme au C.V. long comme un confinement.

Et comment voyez-vous le rôle des hommes là-dedans ?

Égal. C’est un partenariat, il faut y travailler ensemble. Par ailleurs, les équipes diversifiées sont souvent les plus performantes.

Par Charlotte Deprez

Quels conseils concrets donneriez-vous à des femmes qui envisagent une carrière dans les STEM ?

Le premier serait : ne craignez pas de relever un défi qui vous fait peur. Si un poste avec plus de responsabilités se libère, foncez, sortez de votre zone de confort. Et si cela implique de devoir vous former, allez-y. Pour le reste, vous apprendrez sur le tas. Et au pire, vous vous tromperez et vous aurez appris quelque chose. Ensuite, sortez et créez votre réseau : trouvez des femmes avec des intérêts similaires aux vôtres et à qui vous pouvez vous identifier. Vous pourrez échanger sur vos expériences et vous inspirer mutuellement, tout en restant vous-même et authentique à cent pour cent. Et finalement, soyez indulgente avec vous-même : arrêtez de vous rabaisser et regardez ce que vous avez déjà accompli, soyez-en fière. Quel est votre parcours ?

J’ai étudié la finance, puis j’ai commencé à travailler chez Deutsche Bank, mais ce n’était vraiment pas pour moi. Je me suis vite enfuie, car ce que j’aime vraiment depuis toujours, c’est rendre service aux gens. Je suis donc partie travailler à Lille, dans une startup tech. On était encore aux balbutiements de l’informatique. Ensuite, j’ai travaillé pour Microsoft, puis HP. J’avais toujours été claire quant à mon envie d’évoluer à l’international, et c’est ce que j’ai pu faire là-bas. Début 2020, j’ai rejoint Facebook.

Selon vous, qu’est-ce qu’une entreprise ou un gouvernement peut mettre en place en pratique pour résorber les inégalités ?

« Live and learn ! »(2), Essai et erreur. Et ça n’a pas été facile, mais j’étais curieuse et j’avais très envie d’apprendre. Je voulais en savoir plus sur l’innovation et comment elle peut faciliter la vie des gens.

PRESSE.

Comment êtes-vous passée de la finance à la tech ?

Si vous m’aviez posé cette question il y a cinq ans, je vous aurais répondu que l’instauration de quotas n’était pas une bonne idée et que ce qui importait était de choisir la meilleure personne pour le job. Aujourd’hui, avec du recul, je pense qu’il faut définir des quotas pour certains secteurs et pour une durée déterminée. De cette manière, on donne au moins aux femmes l’opportunité de démontrer qu’elles font le travail aussi bien que les hommes. Donc, je pense que c’est une partie de solution. Par ailleurs, l’égalité des chances et l’inclusion doivent faire partie de l’ordre du jour quotidien au niveau exécutif d’une société. Si c’est juste un sujet RH et pas une priorité pour l’entreprise,

« Il faut absolument dire aux filles qu’on ne doit pas forcément vivre dans une cave entourée de cartons de pizzas et coder pour travailler dans la tech » ça ne marchera pas. Idéalement, les entreprises devraient aussi rendre compte publiquement de leurs initiatives. La société et nos dirigeants doivent aussi faire leur part : par exemple, on a besoin de meilleurs systèmes de crèches pour décharger les jeunes mamans, car c’est encore trop souvent les femmes qui mettent leur vie professionnelle entre parenthèses. Dans la communauté tech ou ailleurs, quelles sont les femmes qui vous inspirent le plus ?

La première serait Meg Whitman, pour qui j’ai travaillé chez HP, qui a commencé chez Procter and Gamble puis est passée par Disney, eBay... Elle n’a jamais reculé devant les défis. Quand elle est arrivée chez HP, les gens ne la croyaient pas capable de donner un nouveau souffle digital à l’entreprise. Elle ne s’est pas dégonflée devant l’ampleur de la tâche, et je l’admire pour ça. Ensuite, Arianna Huffington, qui a lancé le Huffington Post. Je trouve qu’elle a eu beaucoup de cran d’être l’une des premières à se positionner avec un site d’actualités international et uniquement en ligne. Elle a beaucoup de franc-parler et de charisme, elle est très inspirante. Dans votre carrière, de quoi êtes-vous la plus fière aujourd’hui ?

D’avoir osé passer de la banque à l’informatique et réussi à passer d’un niveau national à un niveau international tout en restant authentique. Je connais mes racines, je sais d’où je viens, et je ne joue pas un rôle. Pensez-vous que les femmes doivent être patientes ou impatientes ?

En l’état, il faudra encore soixante ans pour atteindre une égalité complète entre les femmes et les hommes. Il faut agir maintenant, les femmes doivent se faire entendre pour prendre leur place autour de la table. J’en appelle aussi aux chef.fe.s d’entreprise : ouvrez la voie, transmettez votre expérience aux jeunes femmes pour les inspirer. C’est ce que j’essaie de faire à mon échelle. Soyez impatientes, soyez courageuses. On ne peut pas attendre soixante ans. (1) Science, technology, engineering, and mathematics (2) Vis et apprends !


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Veste en soie Maison Margiela, soutiengorge en cuir Hermès, pantalon en toile enduite Koché. À la main, sac en cuir verni Carel. En bandoulière, à l’épaule gauche, sac Bucket Bag, en cuir Mansur Gavriel, à l’épaule droite, sacs Piccola Brera, en cuir Object Particolare, Pegazo, en cuir Etro,

Circle, en cuir

Courrèges.

LIGNES D’ÉQUILIBRE

LES PLUS BEAUX SACS DES GRANDES MAISONS Ci-dessus, une photo de Mélissa De Araujo.

MODE


Photos Mélissa De Araujo Réalisation Anne-Sophie Thomas

LIGNES D’ÉQUILIBRE

Quand l’excellence du savoir-faire des grandes maisons trouve une forme de perfection dans des sacs qui signent la silhouette d’un balancement unique.

Sacs Antigona, en cuir, veste et pantalon en toile enduite Givenchy. Soutien-gorge en cuir Hermès. À la main droite, bague Clash, en or rose Cartier. Au pouce et à l’annulaire de la main gauche, bagues Quatre, en ors et diamants, et aux poignets, bracelets Jack, en or blanc et diamants Boucheron. Mules en cuir Aldo sur zalando.fr.


Sac Triomphe Shoulder Bag, en cuir Celine par

Hedi Slimane. À droite

Sac Ville Supple, en cuir, et boucle d’oreille en métal et strass Balenciaga. Blouse en coton Coperni. À l’index, à l’annulaire et à l’auriculaire, bagues Quatre, en ors et diamants Boucheron, au majeur, bague Gem, en or rose et diamants Dior Joaillerie.

Coiffure Olivier De Vriendt/The Wall Group, avec le Spray Sel Marin de Mod’s Hair et la Cire Invisible de Mod’s Hair.


Robe en velours Loewe. À la main droite, sac Shirt Shopping Bag, en cuir Tod’s. À l’épaule, sac Chiquito Long, en veau velours Jacquemus.

En bandoulière, sac en cuir et rivets Maje, besace Brera Clutch, en cuir Object Particolare, mini-sac en cuir Medea. À l’épaule gauche, sac Blueprint, en cuir Byredo, sac en cuir Jil Sander, Lunch Box Bag, en cuir Celine par Hedi Slimane. À la main gauche, mini-sac en similicuir Pimkie, sac Carré, en cuir Carel, sac Sassy, en cuir Miu Miu. À gauche

Sacs Caro petit et grand modèle, en cuir, soutien-gorge et culottes en coton Dior. Bagues Gem, en or jaune et diamants, et or rose et diamants Dior Joaillerie.


Sac Constance III Studio 24, en cuir Hermès. À droite

Sac Pliage, en cuir métal, et robe Longchamp. Collier Jack, en or jaune, et baques Quatre, en ors, diamants, PVD et céramique Boucheron. Coiffure Olivier De Vriendt/The Wall Group, avec le Spray Sel Marin de Mod’s Hair et la Cire Invisible de Mod’s Hair.


Sac Mini Lou, en veau velours matelassé, et escarpins en cuir verni Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Bas en nylon Cervin. À gauche

À la main droite, pochette en cuir Max Mara, besace Mosaïque, en cuir Hermès, sac Pyramide, en cuir Maje, sac 5ac, en cuir Maison Margiela. À la main gauche, pochette Snatched, en cuir Maison Margiela. En bandoulière, sac The Curve, en cuir Alexander McQueen,

sac en cuir Lemaire. Soutien-gorge en résille Dior, leggings en coton Alaïa. Boucle d’oreille en or Objet Singulier. Bagues Quatre, en ors, diamants, céramique et PVD Boucheron, et bague Gem, en or jaune et diamants Dior Joaillerie.

Coiffure Olivier De Vriendt/The Wall Group, avec le Spray Elastic Curl de Mod’s Hair et la Cire Invisible de Mod’s Hair.


Sac Swipe, en cuir, et débardeur en soie Coperni. Sac en cuir Jil Sander. Pantalon en toile enduite Koché. Collier et bracelet Jack, en or blanc et diamants, et à l’index, l’annulaire et l’auriculaire de la main gauche, bagues Quatre, en ors, diamants, PVD et céramique Boucheron. Au majeur, bague Gem, en or jaune et diamants Dior Joaillerie. Bracelet en or et laque Objet Singulier. À la main droite, à l’index, bague Clash, en or rose Cartier, au majeur et à l’auriculaire, bagues Gem, en or jaune et diamants Dior Joaillerie, bracelet en or et laque Objet Singulier.

Coiffure Olivier De Vriendt/The Wall Group, avec le Spray Sel Marin de Mod’s Hair et la Cire Invisible de Mod’s Hair.


Sacs Cléo, en cuir, pull en viscose, cape en nylon et escarpins en nylon et cuir Prada. Culotte taille haute en coton Mango. Boucles d’oreilles en or jaune Objet Singulier. À droite

Sacs Peekaboo, en cuir Fendi.


Pochette Glam Slam, en cuir Maison Margiela. Robe en soie Sacai, harnais en cuir Zana Bayne. Mocassins en cuir Jil Sander. Boucle d’oreille en métal Givenchy. Au majeur, bague Gem, en or jaune et diamants Dior Joaillerie, et, ainsi qu’à l’annulaire et à l’auriculaire, bagues Quatre, en or, diamants, PVD et céramique Boucheron. À gauche

Sac 2004, en cuir Giorgio Armani.

Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Luna Kozaczka/Premium Models. Casting Nicolas Bianciotto/ Ikki Casting. Coiffure Olivier De Vriendt/ The Wall Group, avec les produits Mod’s Hair. Maquillage Tiina Roivainen/Airport Agency. Manucure Eri Narita. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée d‘Alix Cantal.


Blouse en soie, jupe et pantalon en polyamide, et boucle d’oreille Acne Studios. Earcuff Repossi. À la main droite, bagues à l’auriculaire Marc Deloche, à l’annulaire

Charlotte Chesnais, au majeur Acne Studios, à l’index Sacai, au pouce Charlotte Chesnais.

À la main gauche, bagues au pouce Dior Joaillerie, à l’index et au majeur Acne Studios, à l’annulaire Marc Deloche, à l’auriculaire Sacai.

À gauche

Blouse en coton Acne Studios, pantalon en viscose Ottolinger. Bagues à l’index, au majeur et à l’annulaire Goossens,

à l’auriculaire Dary’s.

LOUS

AND THE YAKUZA

L’Â M E EF F I L ÉE À la scène, Marie-Pierra Kakoma est Lous and The Yakuza. Un rêve de chanteuse dont la musique, qui embrasse soul, cultures urbaines, identité afro et spleen contemporain, trouve un écho dans ces tenues d’altesse pop aux couleurs et aux reflets vibrants. Photos Corentin Leroux Réalisation Anne-Sophie Thomas


Débardeur filet en lurex, débardeur en coton enduit et jupe en coton, et boucle d’oreille Acne Studios. Bagues au pouce Goossens, à l’index Dary’s, au majeur L’Empereur Tant D’avenir, à l’auriculaire Dary’s.

À droite

Blouson en cuir Louis Vuitton, débardeur en coton Sonia Rykiel, T-shirt et pantalon en polyamide Fenty. Boucles d’oreilles Ōkan Studio. À la main droite, bague Marc Deloche. À la main gauche,

bagues au pouce

Charlotte Chesnais,

à l’index, Seven, Lundi et Menotte Marc Deloche, à l’auriculaire Charlotte Chesnais.


Robe en coton Kenzo. Collier Goossens, bracelet Chloé, bagues personnelles. À droite

Robe et robe-chemise en soie, et au lobe droit, boucle d’oreille Acne Studios. Au lobe

gauche, boucle d’oreille

Repossi. À la main

droite, bagues au pouce Les Victoires P. Tant d’Avenir, à l’index Goossens, au majeur Acne Studios, à l’annulaire L’Empereur Tant d’Avenir. À la main gauche, bagues au

pouce Dary’s, à l’index L’Impératrice des Grâces P. Tant d’Avenir, au majeur Miss Dior Dior Joaillerie, à l’index et à l’auriculaire Dary’s.


Assistante stylisme Agathe Gire. Coiffure Yann Deschaud/ Capsule. Maquillage Saloi Jeddi. Manucure Eri Narita. Set design Sylvain Cabouat, assisté de Zachary. Production Zoé Martin/ Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto, Zoë Derks et Alix Cantal.

Pull et débardeur en coton Acne Studios, pantalon en viscose Ottolinger. Boucle d’oreille Hugo Kreit, collier et manchette Goossens, bracelet Chloé. À la main gauche, bagues au pouce Lyora Bijoux,

à l’index L’Empereur, au majeur Petite Pierre et à l’annulaire L’Impératrice des Grâces Tant d’Avenir, à l’auriculaire Dary’s.

À la main droite, bagues au pouce Goossens, à l’index Dary’s, au majeur et à l’annulaire,

L’Empereur Tant d’Avenir, à l’auriculaire Dary’s.

À droite

Robe en polyamide Ottolinger, débardeur en coton Sonia Rykiel. Boucles d’oreilles Ōkan Studio. À la main

gauche, bagues au pouce et à l’index Tant d’Avenir, au majeur Goossens, à l’annulaire et à l’auriculaire Dary’s. À la main droite, bagues Tant d’Avenir.


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MODE D’EMPLOI

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ACCESSOIRES

26 accessoires couleur de printemps Notre sélection de sacs et de chaussures pour donner un supplément de style à nos tenues cette saison.

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Photos Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire

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Les pastels

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Les teintes naturelles

Jaune tendre, lilas, bleu lavande ou rose pâle : des tons délicats pour souligner les formes sophistiquées de ces sacs et chaussures.

Celles de l’osier, de la paille, du bois et du raphia, pour donner à nos looks un avant-goût de vacances.

1. VELOUTÉ Sac Tina, en veau velours The Kooples, 245 €. 2. PLATES Mules en cuir Made by Sarenza, 89 €. 3. COULISSÉ Sac Flamenco, en cuir Loewe, 1 600 €. 4. SIGLÉ Sac Triomphe, en cuir Celine par Hedi Slimane, 1 700 €. 5. TRESSÉE Mule à talon en cuir Ash, 210 €.

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1. DUVETEUX Sac en veau velours Pablo, 245 €. 2. BOUCLÉ Sabot en cuir Bonton, 105 €. 3. SURÉLEVÉE Sandale en cuir et raphia Jonak, 95 €. 4. TRESSÉ Sac baguette, en raphia et cuir Fendi, prix sur demande. 5. MINÉRAL Sac en osier Texto, 35 €. 6. ATTACHÉ Sabot en cuir Anthology_ Paris, 255 €. 7. TISSÉ Sac Holly Hobbo, en raphia et cuir Vanessa Bruno, 295 €. 8. GANSÉ Sac en osier et cuir Maison Margiela, 1 120 €.


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MODE D’EMPLOI

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ACCESSOIRES

Les tons vitaminés En solo ou en duo, ils animent le cuir et les détails pop – agrafes, plexiglas, clous…

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1. TOMATE Sac Piccola Brera, en cuir Object Particolare, 490 €. 2. ROSE ET PISTACHE Escarpin ouvert en cuir Nina Ricci, 440 €. 3. TOURNESOL Escarpin en cuir J.W. Anderson, 450 €. 4. FRAMBOISE ET AUBERGINE Pochette Twin, en cuir Pierre Hardy, 590 €. 5. AZUR Sac Bucket, en cuir Paco Rabanne, 590 €. 6. ABRICOT Sandale en veau velours Acne Studios, prix sur

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demande.

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Le doré et le kaki Pour changer du noir et or, leur union signe une élégance toute en douceur.

1. RONDE Sandale en cuir Sézane, 165 €. 2. CARRÉ Cabas en cuir Sandro, 295 €. 3. ENTRELACÉE Sandale en Cuir Made by Sarenza, 119 €. 4. CROCO Sac Shoulder, en cuir Chylak, 425 €. 5. DIAMANTÉE Sandale en cuir Carel, 265 €. 6. LACÉE Sandale en cuir Chloé, 690 €. 7. SURPIQUÉ Sac en cuir See by Chloé, 395 €.

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MODE D’EMPLOI

NEWS

LES 4 ENVIES D’AVRIL

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Un sac chargé d’histoire, une mannequin à suivre, une collab’ entre filles, une boutique inspirante : des nouveautés stylées pour saisir l’air du temps. Par Marie Honnay et Louise des Ligneris

LA COLLAB’ DU MOIS : TOMBOY X 42I54

Mix de deux labels furieusement désirables, c’est la collab’ belge la plus enthousiasmante du moment. À l’origine de cette rencontre, deux duos de filles: d’un côté, Carol et Sarah Piron, fondatrices de Tomboy, la marque bis de Filles a Papa, leur première ligne, de l’autre, les championnes olympiques Olivia Borlée et Élodie Ouedraogo à qui l’on doit la marque sportswear chic 42I54. Baptisé GYM CLUB, le résultat de cette alliance est un hommage aux années 80, la touche féministe en bonus. Pensez justaucorps en lycra, maxi logos, hoodies version crop tops, etc. Une capsule à shopper sur tomboy.shop et 4254sport.com

Design belge, production italienne et philosophie 100 % cruelty-free. Voilà, en résumé, les fondements d’Amaré, une nouvelle marque de sacs en cuir de cactus, une matière bio garantie sans PVC, ni herbicide. Quant au bijou incrusté sur chaque modèle - un animal rehaussé d’une paire d’yeux en pierres précieuses - il ajoute une touche ludique à chaque sac. Reste à savoir si vous êtes plutôt girafe, koala, léopard ou lapin ? À partir de 140 € sur amareantwerp.com

VRAIMENT SUPER

PRECIOUS LEE, MODÈLE D’INCLUSIVITÉ

Elle incarne cette jeunesse américaine, militante et fière. Depuis son adolescence, Precious Lee se sentait destinée aux podiums de la mode, son charisme lui donnera raison. Repérée à 18 ans, elle est la première mannequin noire plus-size à poser pour Vogue États-Unis. En 2020, elle entre dans l’histoire de la maison Versace en défilant pour Donatella, symbolisant avec éclat une mode plus inclusive. Dernière consécration : elle devient l’égérie de Marina Rinaldi, succédant ainsi à Ashley Graham. Assurément, un modèle à suivre.

Installée au cœur d’Ixelles depuis quelques mois, la boutique Supermarket résume parfaitement le nouvel esprit des boutiques 2.0. 1. Collaboratif Lancé par un trio de filles, des copines qui se sont connues lorsqu’elles bossaient pour un géant de la fast-fashion, cet espace offre à une foule de marques, dont les leurs, une vitrine cool et dans l’air du temps. 2. Durable Chez Supermarket, on trouve des vêtements et des accessoires de marques belges (dont SE_EM Studio), mais aussi des pièces de seconde main et les vinyles d’occasion Maison Records. 3. Participatif Quand les circonstances le permettront, Supermaket compte organiser des ateliers yoga ou céramique. En attendant, on file découvrir cet espace où l’on trouve aussi une boutique de fleurs ou on shoppe vêtements, cosmétiques et autres délices durables sur l’e-shop de l’enseigne. 156A rue Franz Merjay, 1050 Ixelles. lesupermarket.be

ALESSANDRO VIERO/IMAXTREE.COM. COURTESY OF MAISON MARGIELA, DIOR, MARINA RINALDI ET DADA. T. YESTE. PRESSE (X2). MOUS LAMRABAT.

STIB

UNE PASSION ANIMALE

MIVB

RABIA, BUSINESS ANALYST

LA MEILLEURE FAÇON DE (SE) CONNECTER ? SE SENTIR BIEN ENTOURÉ·E ! Le réseau de transports en commun qui connecte les Bruxellois·e·s possède également un réseau IT et de Telecom très performant (programmes, applications, hardware up to date...). Et pour faciliter les connexions et la communication entre nous tous, on a besoin de votre expertise et de votre talent, hors cadre. Grâce à vous, la ville est plus mobile et plus branchée.

9.800 COLLÈGUES N’ATTENDENT QUE VOUS.

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Actu des marques Page réalisée par le service commercial

ICE-WATCH

L’ENGAGEMENT AU POIGNET

Une montre à énergie solaire pour tous ceux qui ne jouent pas la planète à pile ou face et revendiquent de porter des objets verts. Naturelle, artificielle, intense ou tamisée, aucune lumière ne résiste aux capteurs solaires invisibles de l’Ice Solar. Un objet ultra light (30 g) décliné en 23 versions mixtes colorées. De quoi être parée pour entrer dans la lumière...

VICTORIA

ODE À LA FEMME

Trentième bougie cette année pour la marque belge Victoria, des bijoux qui font briller les femmes depuis trois générations déjà. Pour fêter cet anniversaire, la marque a dévoilé sa nouvelle collection : superpositions, maxi maillons, pierres naturelles colorées, des créations originales pour sublimer un look avec élégance. Plus de 400 bijoux uniques déclinés dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ou dans des nuances plus classiques.

Ice Solar Power, 2 tailles, 23 modèles, 99 €, ice-watch.com

victoria-benelux.com

PROTECTION RAPPROCHÉE

DES GAMELLES SAINES ET GOURMANDES

Idéalement, on devrait protéger sa peau du soleil douze mois sur douze. Très à la pointe s’agissant de la photoprotection quotidienne du visage, Isdin continue d’innover avec des formules qui protègent des rayons U.V., mais également de la pollution et du stress oxydatif. Une gamme qui s’avère une véritable alliée en termes de réparation et de lutte contre le photovieillissement de la peau.

Parce que chaque chien est unique, des vétérinaires spécialisés en nutrition canine profilent votre toutou au poil près et proposent des menus personnalisés en fonction d’une dizaine de paramètres : taille, poids, activité physique, race... tout est pris en compte pour qu’il se pourlèche les babines avec des ingrédients frais et 100 % naturels déclinés dans quatre recettes. Start-up belge et livraisons gratuites. On en jalouserait Médor !

Isdin Age Repair, 33,10 €, en pharmacies, isdin.com

Terracotta Originale de Guerlain, 3 intensités (clair, moyen, foncé), 2 tonalités (rose, doré), 50 € les 10 g.

DOG CHEF

Prix en fonction du profil du chien, dogchef.com

TERRE NEUVE

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ISDIN

Depuis trente-sept ans, cette poudre mythique simule le hâle à longueur d’année. Aujourd’hui, elle est reformulée avec 96 % d’ingrédients d’origine naturelle Toujours aussi fine et fusionnelle mais encore plus saine, son effet bronzage relève de la perfection. Une prouesse ! Par Nolwenn du Laz Photo et set design Mélissa De Araujo

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Par Lisa Aelvoet

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De A à Zinc Certains minéraux, antioxydants ou vitamines fonctionnent mieux lorsqu’on les utilise sur la peau, plutôt que de les avaler. Au-delà des compléments beauté à ingérer, il existe d’innombrables crèmes qui permettent de faire des réserves.

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VITAMINE A Le rétinol appartient à la famille des vitamines A. Utilisé par voie externe, il permet de lutter contre l’acné, diminuer les rides ou stimuler la production de collagène.

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ous vous enduisez habituellement de produits liquides et comptez ingérer de la nutricosmétique ? Mais comment ces ingrédients prometteurs pénètrent-ils dans votre peau ? « Exactement comme votre nourriture », explique la Dre Samira Baharlou, cheffe de clinique au service de dermatologie à l’UZ Brussel, « parce ce que ce que vous mangez ou avalez a une influence sur votre teint. » Nos intestins absorbent les nutriments et autres substances, et les distribuent dans le sang et tout notre corps. Si vous n’avez pas une alimentation saine et équilibrée, votre peau ne recevra pas les nutriments nécessaires. Cela se manifeste par des imperfections, une peau sèche et des rides prématurées. La nutricosmétique souhaite jouer un rôle et prétend contenir ces macro et micronutriments nécessaires à une peau uniforme, radieuse et ferme.

GETTYIMAGES. PRESSE.

Beauté intérieure

Poudres, gélules ou pilules bourrées de vitamines, minéraux ou antioxiydants promettent une peau uniforme, éclatante et pulpeuse. Des produits vraiment efficaces ?

NUTRICOSMÉTIQUE

LE CHARME DE VOS INTESTINS

Une belle peau commence par des intestins sains. Après tout, des milliards de micro-organismes et des milliers de types de bactéries y vivent, ils forment votre microbiome. Envie d’une peau lisse et écla-

Egyptian Gold Vitamin C, Hyaluronic et Retinol serum Grounded, 49,95 € les 50 ml. (4)

VITAMINE B Il existe différents types de vitamines B et presque toutes ont des propriétés anti-âge. La vitamine B3 ou niacinamide a un effet anti-inflammatoire et prévient les taches rouges et les impuretés. Sérum purifiant Niacinamide 10 % + Zinc 1 %.

The Ordinary, 6,50 € les 30 ml. (3)

VITAMINE C Les produits contenant de la vitamine C peuvent aider contre les taches pigmentaires, les dommages causés par les U.V. et la pollution. Pâte de vitamine C Lixirskin, 38,95 € les 50 ml. (5) ACIDE HYALURONIQUE Il est plus effi cace appliqué sur la peau. Il soutient la production de collagène et stabilise l’équilibe hydrique de la peau.

Aloe Hyaluron Cream crème de jour Benton, 19,95 € les 50 g. (2)

ZINK Le zinc est connu pour son efficacité contre les impuretés et regorge d’ingrédients antibactériens. Il est donc préférable de l’appliquer sur la (les) zone(s) concernée(s).

LAB-1005 acide salicylique acid 2 % + zinc 1 % Typology, 18,50 € pour 30 ml. (1)


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NUTRICOSMÉTIQUE

tante ? Vous devez nourrir votre flore intestinale avec suffisamment de micronutriments tels que des acides aminés, des vitamines, des minéraux, des acides gras, des antioxydants et des pré et probiotiques. « Chacun a un microbiome différent, il impacte la façon dont les substances sont absorbées. Il dépend de différents facteurs externes, comme votre métabolisme, votre âge, la couleur et le type de votre peau, mais aussi votre style de vie, le soleil et la pollution», précise la spécialiste. « En prélevant un échantillon de sang, le dermatologue peut mesurer les éventuelles carences ou excès et estimer quels compléments vous conviennent le mieux. » Selon la Dre Baharlou, la nutricosmétique peut avoir un effet positif sur la peau si elle est utilisée temporairement, sous forme de cure et pour combler une carence. Mais elle prévient : « Si vous prenez des vitamines de manière excessive, cela peut devenir contre-productif et vous pouvez développer de l’acné, par exemple. Il faut donc faire attention aux ‘ surdoses ’. L’excès d’autres vitamines, comme la vitamine C, est libéré de notre corps par l’urine. Vous ne pouvez donc jamais en avoir trop, cela signifie également que lorsque vous en prenez, elle peut difficilement pénétrer dans la peau. Mieux vaut donc l’utiliser par voie externe. » La nutricosmétique n’est pas une panacée. Une bonne nuit de sommeil, boire de l’eau en suffisance et adopter une alimentation saine et équilibrée restent des conditions sine qua non.

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NOURRITURE BIEN-ÊTRE

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NOTRE SÉLECTION DE SUPPLÉMENTS BEAUTÉ 1. Des vitamines et des minéraux essentiels pour une bonne mine. Beauty Dust Moon Juice, 45 €. 2. 100 % de collagène plein d’acides

aminés pour la réparation des tissus et une peau saine. True Collagen

Ancient+Brave, 32,42 €. 3. Des oméga 3 pour une peau éclatante et hydratée. Beauty Oil Edition Equi London, 40,25 € les 60 capsules. 4. La biotine aide à la production d’acides gras qui nourrissent la peau. Biotine 5000 µg vegicaps Solgar, 14,25 € les 50 capsules. 5. Du collagène et des céramides pour une peau tendue, lisse et hydratée.GOOPGENES Goop, 20,70 € les 5 sachets de 3 g. 6. Protège la peau contre les radicaux libres et réduit rides et ridules. Complément alimentaire Caudalie, 27,50 € les 30 capsules. 7. Promet

une peau radieuse et une flore intestinale saine. Contient de la vitamine C et du zinc. Glow Inner Beauty Essential The Beauty Chef, 46 €. 8. Combine les vitamines A en D3, renforce le système immunitaire et stimule le renouvellement cellulaire. Skin Vit A+ Advanced Nutrition Programme, 23 € les 60 capsules. 9. Cocktail de vitamines, minéraux et antioxydants contre l’oxydation et les U.V. Skin Perfecting Complex Rejuvenated LTD, 28,50 € les 60 capsules. 10. 25 millions de probiotiques procurent une peau douce et saine. Skin & Microbiome complément alimentaire Gallinée, 30 € les 30 capsules.

PRESSE.

La cheffe végane Josefien Smet souligne l’importance d’une alimentation et d’une flore intestinale saines pour la peau. « Vos intestins sont votre deuxième cerveau. Ils enregistrent ce que vous mangez et ce que vous ressentez, comme le stress. Nous connaissons le concept de la nourriture réconfort, pourquoi pas la nourriture bien-être ? »Dans sa recherche d’ingrédients à l’impact positif sur le bien-être, Josefien est tombée sur des adaptogènes, un groupe de super aliments qui aident le corps à trouver un équilibre approprié. « Si vous ne mangez pas et ne dormez pas correctement, vos intestins n’absorbent pas certains nutriments. Cela peut influencer négativement l’état de votre peau. À l’inverse, une bonne alimentation peut réduire le stress, stabiliser vos hormones et même booster votre libido. Cela se reflète également sur votre peau. » Josefien lancera bientôt sa propre marque avec des extraits adaptogènes faciles à intégrer à une routine quotidienne. La peau ne reçoit les vitamines et les minéraux qu’une fois que les organes vitaux ont reçu leur part. Selon les fabricants, ces compléments sont une garantie supplémentaire pour que les bonnes substances atteignent votre peau. Les nutricosmétiques de haute qualité contiennent des ingrédients actifs. Comme pour les étiquettes nutritionnelles, l’ingrédient le plus abondant dans le produit est répertorié en premier. Si trop d’ingrédients sont présents dans un supplément, ils y sont en trop petites doses pour avoir un réel effet. Informez-vous et lisez bien les petits caractères !


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MAKE-UP

Avec des textures fluides

Appliqués finement du bout des doigts ou au pinceau, toujours du centre du visage en étalant vers les contours, ces fonds de teint sont les plus subtils et faciles à maîtriser. HYDRATANTS ET LUMINEUX, POUR UN EFFET NATUREL

Ce n’est pas un fond de teint mais une CC dernière génération qui vaut le détour. Ce gel translucide se colore au contact de la peau, en clair ou doré, pour rehausser subtilement la carnation. Ni filtre UV, ni silicone, ni effet de matière mais une texture fraîche gorgée d’acide hyaluronique qui ne planque pas les taches et les imperfections mais repulpe et unifie, sans sensation de gras. ÉVANESCENT

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Gérer mon teint comme je veux

1. CC Water à la Centella Asiatica d’ Erborian,

39,90 € les 40 ml, sur erborian.com.

MODULABLE Soyeux et non gras, ce fond de teint facile et polyvalent peut aussi bien, en fonction des envies du jour, parfaire le teint en transparence – posé en touches, juste en tapotant du bout des doigts – qu’assurer un fini plus uniforme. 2. Fluide de Beauté Fini Naturel de Gucci Beauté,

58 € les 30 ml.

Un prix doux, une texture seconde peau, un fini subtil mais longue tenue et surtout de l’acide hyaluronique pour hydrater et un extrait d’algue effet bouclier pour la ville, y compris contre la lumière bleue. Bien pensé pour soulager la peau et la rendre plus belle, une fois démaquillée. ANTIPOLLUTION

Hydratants, à texture gel, formulés à base d’ingrédients naturels, à emporter partout ou à utiliser en layering, ces fonds de teint nouvelle génération rivalisent d’innovations pour un fini à la carte. Revue de détail de leurs performances.

3. Best Skin Ever de Sephora, 48 teintes, 17,99 €

les 25 ml.

Par Nolwenn du Laz et Charlotte Deprez

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Reformulé grâce à des ingrédients naturels – calendula, mauve et vitamine E – venus de l’Ourika, il est plus sain mais toujours aussi efficace et radieux, tout en assurant couvrance moyenne, fini lumineux et bonne hydratation. SAIN

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JACQUES GIRAL. PRESSE (X9). LIPSFOTO. COSIMO SERENI. FABRICE BOUQUET.

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4. Touche Éclat Le Teint d’Yves Saint Laurent , 48,90 € les 25 ml.

FLOUTEURS, POUR UN EFFET RAJEUNISSANT TRAITANT Dans ce sérum de teint précieux, pigments stables, poudres floutantes et particules réflectrices de lumière assurent un teint unifié, mais en finesse, et rayonnant toute la journée. Côté soin, les actifs anti-âge emblématiques de la ligne, à base de vanilla planifolia, hydratent, lissent et protègent. Le top du make-up hybride. 5. L’Essence de Teint Sublimage de Chanel,

13 teintes, 140 € les 40 ml.

AÉRIEN Grâce à une combinaison de nacres transparentes, qui atténuent les taches, et de microcristaux illuminateurs, qui font miroir pour gommer les zones d’ombre et lisser les rides en trompe-l’œil, le grain de peau est vraiment magnifié avec naturel. En prime, des actifs hydratants, du bourgeon de hêtre pour stimuler le collagène et un SPF30. 6. Fond de Teint Synchro Skin Radiant Lifting de Shiseido, 30 teintes, 55 € les 30 ml.

MATS ET LONGUE TENUE, POUR UN EFFET SOPHISTIQUÉ TOUT EN UN La texture est légère mais la recette est complète. Polymère de tenue et sucres d’avoine bio assurent une parfaite adhérence des pigments de couleur sur la peau, qui tiennent sans faillir ni tacher vêtements ou masque. Poudre de bambou et silice matifient au long cours. Et le confort est absolu. 7. Teint Mat Haute Tenue & Hydratation Everlasting de Clarins, 35 teintes, 45 € les 30 ml. CLEAN Toute l’efficacité et la polysensorialité d’un fond de teint luxueux, mais avec 96 % d’ingrédients naturels. Son fini velouté impeccable, fidèle 24 heures, laisse parfaitement respirer la peau, préserve son hydratation et protège des agressions. 8. L’Essentiel Haute Perfection de Guerlain,

30 teintes, 55 € les 30 ml.

Avec des produits nomades

Faciles à emporter partout et pratiques, ils sont parfaits pour une mise en beauté express. MATIFIANT Ce bâton best-seller, précis et maniable, se réinvente. Sa formule – couvrance impeccable et sans transfert garantie du matin au soir, et grande matité sans assécher – tout comme sa gamme de teintes sont intactes, mais il est maintenant équipé d’un pinceau kabuki intégré. 9. Teint Idole Ultra Wear Foundation Stick de Lancôme, 47,60 € les 9 g. HOMOGÉNÉIFIANT Compacte, cette poudre résiste à l’eau, à la transpiration et même au masque. Dotée de pigments ultrafins et comme adhésifs, elle est plutôt légère malgré sa longue tenue. 10. Fond de Teint Longue Tenue en Poudre Infaillible 24 H Fresh Wear de L’Oréal Paris,

8 teintes, 17,99 € les 9 g.

Avec des formules combinées

À poser sous ou sur le fond de teint ou à mixer avec, ces formules offrent un résultat irréprochable, qui reste frais. Du layering avec l’effet d’un filtre Instagram ! NACRÉ Ce fluide beige translucide universel amplifie la tenue du fond de teint – Dior Forever ou Dior Forever Skin Glow selon le fini souhaité –, apporte une bonne hydratation et nimbe le visage dans un halo délicatement nacré, enrichi d’huiles illuminatrices et d’un extrait de pensée sauvage, pour estomper les défauts, lisser et unifier. Le grain de peau est vraiment sublimé. On peut aussi le porter seul mais l’effet est alors légèrement éclaircissant. 11. Dior Forever Skin Veil SPF20, 47 € les 30 ml. GLOWY Appliquée sur le fluide Luminous Silk – fond de teint précurseur du « sans effet masque » au fini éclatant –, cette poudre assure un résultat plus tenace et encore plus lumineux. Au contact de la peau, elle devient liquide pour un résultat évanescent. Même seule, elle est flatteuse et convaincante. 12. Poudre Fusion Éclat Luminous Silk de Giorgio Armani, 10 teintes, 68 € les 6 g puis 39 €

la recharge.

ILLUMINANT Quelques gouttes au creux de la main de ce liquide embellisseur, diluées au fond de teint, suffisent à gommer les pores, lisser les rides, illuminer et apporter un supplément d’éclat. Pensé « comme un filtre de beauté zéro défaut » – également pratique détourné en illuminateur, en touche finale de maquillage sur les pommettes, au sommet des paupières et sur l’arête du nez – c’est déjà un succès et sa palette de coloris s’élargit. 13. Hollywood Flawless Filter de Charlotte Tilbury, 12 teintes, 40 € les 30 ml, sur debijenkorf.be


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CRÉATRICES DE BEAUTÉ

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Likami Skincare

C’EST QUI ? Vous connaissez le principe de super food ? En 2017, quand Marianne Priem, une créatrice de mode passionnée de beauté, a posé les bases de sa marque végane, organique et naturelle, c’est ce concept de super-aliments qui a guidé sa réflexion. Likami (qui signifie « corps » en islandais) est une invitation à profiter de tous les bienfaits de la nature encapsulés dans une gamme de produits au packaging sobre et chic. Garantis sans parabène, ni sulfate ou autres substances nuisibles pour l’organisme, Likami réussit à allier luxe et nature. C’EST QUOI ? Inspirées de la beauté des paysages nordiques, les formules imaginées par Marianne se veulent complètes et holistiques. On aime la texture riche et enveloppante de la crème pour le corps à base d’huile d’amande, de sésame et de jojoba, mais aussi le rituel visage en 4 étapes, à partager – ou non – avec chéri.

Quelques unes ont la trentaine et la fibre entrepreneuriale. Certaines sont des pionnières. Pour d’autres encore, c’est un changement de vie, la matérialisation de leurs valeurs. Gros plan sur 10 marques belges dont les créatrices entendent donner à votre routine beauté un supplément d’âme, la touche locale en bonus. Par Marie Honnay

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likami.com

Vrai phénomène de société, la cosmétique belge a le vent en poupe. Depuis quelques mois, on ne compte plus les marques actives dans le registre de la beauté. Bio, éthiques, engagés ou tout simplement efficaces et agréables à utiliser, ces 10 labels pensés et, le plus souvent, produits localement dans le respect de la planète et des écosystèmes, boostent votre routine beauté.

Jadys Cosmetics

nouveau petit label installé dans la forêt d’Anlier, en province du Luxembourg, c’est Julie Merhi, Juliette de son surnom. Formée en aromathérapie, Juliette privilégie les ingrédients naturels et une fabrication 100 % artisanale. Et si, parfois, la marque fait quelques petites infidélités au plat pays, c’est que les huiles essentielles choisies pour la composition des produits n’ont pas d’équivalent en Belgique. L’objectif du label : retrouver la simplicité des cosmétiques de nos grands-mères centrés sur

des recettes légèrement revisitées pour cadrer avec notre style moderne. C’EST QUOI ? Naturels et joliment fleuris, les packagings durables du label donnent le ton. Dans les pots et les flacons de Juliette se cachent des formules qui visent l’efficacité, mais aussi le bien-être. Pour découvrir la marque, Julie propose un pack découverte de 3 produits : un élixir pour booster la croissance des cheveux, de la barbe et des ongles, un baume à lèvres hydratant et un déodorant super frais. Le tout en version mixte.

juliettesoinsnaturels.be

jadys.be

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C’EST QUI ? La créatrice autodidacte de ce

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Juliette

C’EST QUI ? La petite marque honnête et transparente d’Émeline Ronse, une exjournaliste télé qui a couplé son envie d’une vie plus « slow » à la création d’un projet beauté à taille humaine. En 2018, elle lance donc Jadys, une marque raisonnée et pétillante. Dans la gamme d’Émeline, on trouve des formules simples produites à base d’ingrédients naturels. Et pour que les substances conservent toutes leurs propriétés, elle les presse à froid dans son atelier. Quant aux packagings, ils sont, eux aussi, respectueux de l’environnement. C’EST QUOI ? Centrée sur l’idée de cocooning, la gamme joue la carte de la douceur. Relaxants, hydratants ou apaisants, les baumes, déodorants, dentifrices et gommages sentent bon la fleur d’oranger, la menthe poivrée et le pamplemousse. Un joli voyage très nature où chaque détail a du sens. Mention spéciale aux brosses à dents en bois à têtes rechargeables et aux cuillères en bambou trop choux qui freinent notre utilisation de plastique.

Greenology

C’EST QUI ? Le projet d’Anne-Sophie et Chloé, deux copines d’université qui se sont retrouvées après avoir fait leurs armes dans la communication politique pour la première et l’univers du codage pour la seconde. Ce qui les unit ? L’envie d’entreprendre et un profond attachement aux valeurs environnementales. C’EST QUOI ? Une gamme de produits solides et accessibles qui entend simplifier notre routine beauté : savon, hydratant, déodorant, shampooing et après-shampooing. Le tout sous forme de barres solides. Conscientes que ce type de produits a tendance à rebuter celles qui n’utilisent que des formules liquides, les fondatrices de Greenology ont compilé les spécificités propres à chaque formule, ainsi que des conseils d’utilisation sur leur e-shop, véritable concentré d’infos. Et comme les différents produits se ressemblent, un numéro gravé sur chaque barre permet de ne pas s’embrouiller sous la douche ou devant le lavabo. Mention spéciale au shampooing, produit phare du label, fabriqué à la main en Europe, sans plastique, ni produits nocifs pour l’environnement. Comme le reste de la ligne, il a été pensé pour pouvoir être expédié sous enveloppe, par la poste. joingreenology.com


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Ukiyo Selfcare

AM Cosmetics

C’EST QUI ? L’un des nombreux projets

C’EST QUI ? MATTN de son nom d’artiste, Anouk Matton est une mannequin et DJette belge qui officie dans le registre électro. Sa marque de fabrique : un style ultra-glam’ qui lui a inspiré une ligne de maquillage lancée à la fin de l’année dernière. Centré sur l’énergie des cristaux, leurs facultés curatives et leur influence sur la confiance en soi, le label entend réconcilier cosméto-freaks et adeptes des thérapies énergétiques. C’EST QUOI ? Déclinée en 3 lignes Love (comme le quartz rose, le cristal de l’amour), Glam (pour l’ambre, boosteuse d’énergie) et Fierce (clin d’œil au jade, la pierre de la créativité) -, non testée sur les animaux et garantie sans parabène, cette gamme de maquillage comprend des rouges, des mascaras et des ombres à paupières, mais aussi un gua sha, l’un des outils anti-âge les plus branchés du moment, et un roller en quartz ou en jade pour une gym du visage ultra-glamour.

de l’Anversoise Laurence Delvallez. Après avoir créé sa ligne de bijoux et de sacs (déjà sold out), elle s’est lancée dans la beauté. Ukiyo, sa nouvelle ligne centrée sur la beauté des mains, incarne joliment les aspirations de cette créatrice qui aime marier l’esthétique des objets et leur dimension symbolique. C’EST QUOI ? Le cœur du projet, ce sont les huiles essentielles (vanille, lavande, camomille et orange sauvage) qu’elle a choisi de décliner en 3 lignes distinctes : une pour femmes, une pour hommes et une dernière dédiée aux produits hydro-alcooliques. En marge des flacons pompes ultra-pratiques et des crèmes en pots super nourrissantes, Laurence Delvallez a développé une huile pour les mains. On l’applique le soir juste avant de se coucher et on se laisse envoûter par le trio d’huiles essentielles (agrumes, clous de girofle et gingembre) agrémenté d’un cocktail à base d’huiles d’argan et de jojoba.

ukiyo-selfcare.com

anoukmattoncosmetics.com

Ydrosia

C’EST QUI ? Emmanuelle Le Gall, la créatrice d’un sérum en format vapo qu’elle a imaginé d’abord pour elle-même. Dotée d’une peau ultra-réactive, sensible aux rougeurs, cette Française installée en Belgique depuis vingt ans a planché sur un sérum hydratant composé d’un concentré de plantes et gorgé d’ingrédients actifs. De simple passion, la formulation cosmétique est devenue une obsession pour Emmanuelle qui, en janvier 2020, a lâché son job à la Commission européenne pour se consacrer entièrement à Ydrosia. C’EST QUOI ? Un soin détox qu’on vaporise sur le visage matin et soir, mais aussi après le sport, quand la peau tiraille et même… sur le maquillage. Facile à utiliser et à transporter, cette brume non grasse riche de 12 ingrédients naturels (inspirés des plantes qu’Emmanuelle récolte aux abords de sa maison de vacances dans les Pyrénées orientales) convient aux réfractaires aux routines compliquées. Le nom fait référence à «I Drosia» qui signifie «la rosée» en grec. Véritable produit miracle, ce soin proposé dans un flacon rechargeable illumine la peau, la rend plus lisse et plus douce.

Herbes Folles

C’EST QUI ? À 50 ans, après une carrière dans de grandes entreprises et un tour du monde en solo, la Belge Dominique Marinus a choisi de se réorienter dans le registre des cosmétiques pour peaux matures. Ou quand la crise de la cinquantaine donne naissance à un projet aussi cohérent qu’inspirant. Sa volonté : proposer une ligne de produits responsables composés d’ingrédients majoritairement naturels (à 98 %) et bio (à 90 %).

C’EST QUOI ? Une gamme qui cible les

besoins spécifiques des hommes et des femmes après 40 ans. On aime les packagings sobres et tout doux, les noms des différentes formules (la crème anti-âge Looking Great, le sérum regard After Party ou encore le démaquillant What a Day). En prévision de l’été, on craque pour la dernière création de Marinette : Ready for the Sun, une huile qui prépare le visage et le corps au soleil.

marinette-beauty.be

ydrosia.com

PRESSE.

herbes-folles.com

Marinette

PRESSE.

C’EST QUI ? Le tout nouveau projet de Mariana Santos, une grande voyageuse (elle a vécu un an au Brésil et vit aujourd’hui entre la Belgique et le Portugal, son pays d’origine) qui, depuis qu’elle s’est formée à l’herboristerie et à la cosmétique végétale, s’amuse à récolter plein de « mauvaises herbes » pour en faire des produits respectueux de la peau et des écosystèmes. Développées dans un souci de qualité et d’efficacité, les formules sont riches en huiles, beurres végétaux, extraits de plantes (Coquelicot, Chicorée, Millepertuis, Ortie, Pourpier, Carotte Sauvage...) et ingrédients cosmoceutiques qui agissent en synergie. Tout est fabriqué en Belgique dans un labo qui partage les valeurs de la marque en termes d’éthique et de durabilité. C’EST QUOI ? Composée de 4 produits, Herbes Folles vise la qualité, plutôt que la quantité. L’huile nettoyante à base de caméline et de tournesol s’applique aussi sur les cheveux et le visage comme soin de nuit, le baume lèvres hydrate et apaise, la lotion biphasée s’utilise le matin ou le soir comme soin ou sérum et l’éponge faciale konjac (une plante asiatique vivace) simplifie le nettoyage quotidien du visage.

MakeSenz

C’EST QUI ? Le projet de l’une des

premières Belges à avoir exploré le registre de la beauté bio par le biais d’ateliers de création de produits naturels. Il y a dix ans, après une première partie de carrière dans le secteur de la cosmétique industrielle, Sophie Trenteseaux décide de se former en aromathérapie. Au travers de MakeSenz, son atelier boutique du quartier d’Ixelles, elle propose depuis 2011, d’autres manières d’envisager la cosméto. C’EST QUOI ? Le projet a grandi, mais il est

resté fidèle à ses idéaux : offrir aux femmes et aux hommes des formules construites sur base d’ingrédients bio et locaux produits avec le moins d’énergie possible et des emballages majoritairement écologiques. Le résultat ? Une gamme de soins qui tient ses promesses. On aime l’huile pour le corps hydratante à l’action anti-oxydante à base de chanvre, de sésame et de noyaux d’abricots, mais aussi, pour les plus douées, des kits DIY pour se lancer, chez soi, dans la grande aventure de la beauté bio. fr.makesenz.be


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BEAUTÉ

SOIN

PARFUM

CONVERSATION

UN NEZ SUR LE DIVAN Christine Nagel, créatrice des parfums Hermès et auteure du nouveau masculin H24, se souvient de ses chocs olfactifs.

BEAUTÉ

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TENDANCE

Le musc androgyne

TROIS FRAGRANCES MUSQUÉES QUI DÉCLINENT UNE ANIMALITÉ TROUBLANTE.

Par Nolwenn du Laz et Charlotte Deprez

SUR MESURE

LE TONIQUE 1

Cette lotion vivifiante s’invite entre le nettoyage et la pose d’un sérum ou d’une crème. Elle aide aussi à traiter certaines problématiques, comme la déshydratation, les imperfections ou le manque d’éclat. Notre sélection ciblée. Par Aurélie Lambillon et Charlotte Deprez

« Elle est liée aux senteurs de l’enfance, entre pain au chocolat chaud et sauce tomate mijotée par ma grand-mère italienne qui cuisinait des gnocchis. Je ne les ai jamais retrouvées en flacon mais je travaille sur ces évocations de texture, des notes de pain grillé, qui font saliver, à la sensualité de la tomate. »

L’ODEUR DE LA JOIE

L’ODEUR D’UN LIEU ADORÉ « Celle mêlée d’hu-

midité, d’épices, de chaleur et de fleurs à l’aéroport de Bombay : une harmonie qui évoque l’humanité des gens et la chatoyance des couleurs. À Paris, sentir une huile ayurvédique, sombre et herbacée, me transporte en bateau au Kerala. »

« Les muscs. Il y en a tant. Une facette animale, qu’on peut retravailler avec des notes de miel ou de foin, et une autre, voluptueuse, gonflée comme la poudre à lever d’un gâteau. Les muscs contemporains donnent cette idée de peau qui palpite. C’était mon envie pour Narciso Rodriguez For Her. » L’ODEUR DE LA SENSUALITÉ

MA PEAU N’EST PAS NETTE

Elle a besoin d’être hydratée

Elle a besoin d’être exfoliée

Elle a besoin d’être purifiée

L’ODEUR DU CHIC « Le chypre, famille si élégante qu’elle n’a pas dit son dernier mot. Aromatics Elixir de Clinique en est l’icône. » L’ODEUR DE LA NATURALITÉ « J’ai le goût du vert. Dans mes bouquets, je privilégie la feuille à la fleur. Je suis fascinée par Germaine Cellier qui avait créé Vent Vert de Balmain, si précurseur en 1945. H24, grâce au velouté de la sauge sclarée, est aussi un travail sur la végétalité. » LE PARFUM DE DEMAIN « Il sera honnête, avec une attention sur la provenance des matières, naturelles ou de synthèse. On peut choisir le procédé de fabrication le plus vertueux, même pour une molécule. La technologie pallie des manques pour ne pas épuiser la nature. Essayer des ingrédients différents, comme les hydrolats, agrandit mon terrain de jeu. » H24 d’Hermès, 75 € les 50 ml.

Je préfère les soins sans alcool

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Je suis végane

Je suis sensible aux gommages

Je cherche un format XS

J’ai des pores apparents

Je suis citadine

Lotion Tonique Hydratante de Clarins, 25,50 € les 200 ml.

Tonique Hydratant Acide hyaluronique 1 % + Aloe vera de Typology, 17,90 € les 215 ml.

Tonique Lacté Quotidien Effet Gommant-Affinant de Kiehl’s, 64 € les 200 ml.

Glow Tonic de Pixi, 12 € les 75 ml, sur debijenkorf.be

Tonique Purifiant Hyséac d’Uriage, 13,80 € les 250 ml.

Tonique Équilibrant pH Neutre de Sephora, 13,95 € les 200 ml.

Conçue sans alcool pour rafraîchir la peau en respectant son pH naturel, cette recette à l’aloe vera et à la figue bios s’applique le soir, telle une première étape de douceur et de confort avant le soin de nuit. Mention spéciale pour son parfum, simplement délicieux.

Ce tonique hydratant végane a un pH proche de celui de la peau et en protège le film hydrolipidique naturel. Il est concentré en acide hyaluronique, qui hydrate, tonifie et réduit l’apparence des ridules, et en aloe vera, aux vertus apaisantes et régénérantes.

Une formule biphasée inédite, qui offre un peeling lacté efficace mais doux, idéal pour les peaux réactives en quête d’éclat. Son secret ? Il combine de l’acide lipo-hydroxy, qui décompose les cellules mortes, avec du lait d’amande et des émollients nettoyants et régénérants.

Une contenance mini et un prix qui l’est tout autant. C’est l’avantage de ce tonique à utiliser matin et soir pour retrouver un teint frais et lumineux. Au menu, de l’acide glycolique (à 5 %) exfoliant, du ginseng tonifiant, de l’aloe vera hydratant et un combo fructosesaccharose illuminant.

Une composition (extrait végétal Pore Refiner, complexe d’AHA et eau thermale d’Uriage apaisante) parfaitement équilibrée pour affiner les pores et atténuer les imperfections sans décaper ni assécher. Les peaux grasses apprécient aussi la régulation des brillances.

Pensé pour retirer les particules de pollution tout en lissant et unifiant le teint, il intègre un complexe basé autour de la chlorelle, une micro-algue reconnue pour son action équilibrante sur le pH de la peau. PS : le flacon est fabriqué en plastique 100 % recyclé, on applaudit.

1. TENDRE

Dans cette composition à base d’huile de jojoba, une empreinte musquée attirante, nourrie d’amande, de fleurs délicates (seringa et freesia) et de bois crémeux (santal et ambroxan). Parfum de Peau d’Aime, 40 € les 15 ml, sur aime.co 2. CARESSANT

L’odeur de la peau à la fin d’une chaude journée d’été, un doux mélange d’iris, de violette et de fleurs blanches, des notes épicées de cumin et de benjoin, et la profondeur des muscs blancs. Swing Feather de Nolença, 42 € les 30 ml, sur nolenca.com 3. MOELLEUX

Une eau de toilette fraîche et réconfortante, adoucie par le santal aux accents lactés et par la vanille, qui devient addictive grâce au patchouli. This Is Us ! de Zadig & Voltaire, 71 € les 50 ml.

MARY FIX/GALLERY STOCK/PHOTOSENSO. PRESSE (X6).

L’ODEUR DE L’AMOUR « Quand on aime, on aime l’odeur de l’autre. Je me souviens d’avoir renversé un flacon de Cabochard de Grès dans la chambre de maman… qui a tout parfumé pendant des mois. Ce souvenir, lié à elle, explique sûrement mon amour puissant du chypre. »

MA PEAU EST TERNE

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SYLVIE BECQUET. PRESSE (X4).

L’ODEUR D’ENFANCE « La sclarène. Ma grandmère, culottière, fabriquait des pantalons d’homme et cette matière de synthèse m’évoque l’émanation des étoffes de laine repassées au fer. L’odeur de métal chaud mouillé, retrouvée dans l’atelier de couture homme d’Hermès, est sensuelle et contemporaine. Je l’ai jouée en abondance dans H24, sublimée par la sauge sclarée, note souple et douce comme un lainage. »

MA PEAU EST SÈCHE


BEAUTÉ

EXPERT

NEWS

1. LE DÉCONGESTIONNANT YEUX

« Tissé à la main, ce masque est composé de deux cents pierres de quartz rose. Je le laisse au réfrigérateur avant de le poser pour décongestionner poches et cernes en 5 min. Il s’applique aussi sur des patchs contour des yeux pour en amplifier les bienfaits, ou le soir pour détendre les tensions péri-oculaires et aider à soulager une migraine. »

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Masque Yeux Quartz Rose par Delphine Langlois & Rollonjade, 128,90 €, sur delphinelanglois.com

2. LE COMPLÉMENT ALIMENTAIRE JOLIE PEAU

« Je fais une cure en entrée de saison. Chaque petit sachet de quatre comprimés à avaler en une seule prise le matin renferme le parfait combo pour une belle peau. Tout y est : probiotiques, vitamines C et E antioxydantes, oméga 3, collagène marin… » HoliYouth de Holidermie, 85 € les 30 sachets, sur holidermie.com 3. LE SAVON “CLEAN”

« J’adore Alaena, une marque française totalement clean, et particulièrement ce savon à base de mangue, avocat et lait d’ânesse. Il est hydratant et pratique sous la douche pour nettoyer rapidement visage et corps. » 5

Savon Mangue & Avocat d’Alaena, 9 € les 100 g, sur alaena-cosmetique.com 4. LE SÉRUM RÉGÉNÉRANT

« Sa texture lactée fusionne avec la peau sans coller, sent bon, régénère et défatigue les traits tout en repulpant avec l’acide hyaluronique. Tous les paramètres sont réunis : efficacité, sensorialité et formulation saine. Pour amplifier l’action, je stimule la circulation avec des “pincements Jacquet”. Parfait pour balayer le teint terne. » Super Potent Serum Capture Totale de Dior, 85 € les 30 ml.

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5. LE BAUME À LÈVRES REPULPANT

« J’ai tout le temps les lèvres gercées et ce soin ne quitte pas mon sac. J’en remets sans cesse. Le germe de blé repulpe, l’açaï protège, les huiles végétales nourrissent bien et la datte amorce la production de collagène. Un indispensable 100 % naturel et hyper-agréable. »

Rouge Corail Aqua n° 52 d’Hermès, 68 €, en édition limitée.

Baume à Lèvres Anti-âge Be True de Tata Harper, 32 € les 2 ml, sur ecocentric.fr LA CRÈME CORPS NATURELLE

« Je suis fan de l’odeur de fleur d’oranger. En plus de cette senteur qui me transporte, sa texture onctueuse, parfaite pour la saison, nourrit et assouplit l’épiderme grâce au beurre de karité, à l’huile de jojoba et à la sève de datte. J’insiste surtout sur les jambes, les bras et le décolleté. »

L’OBJET DU DÉSIR : UN SILLAGE CHARNEL

UNE DÉCLINAISON BOISÉE ET CHYPRÉE DE LA ROSE D’IZIA, PLUS MYSTÉRIEUSE ET OPULENTE, POUR ÉCRIRE LE NOUVEAU CHAPITRE D’UN VOYAGE NOCTURNE DÉDIÉ AUX MULTIPLES FACETTES DU SENTIMENT AMOUREUX.

Crème Corps Fine Fleur L’Odaïtès, 56 € les 180 ml, sur lodaites.com LE MATIFIANT PROTECTEUR

« Même si je me maquille peu, j’aime unifier mon teint avec cette poudre minérale pressée dotée d’un SPF naturel suffisamment protecteur. Dénuée de talc, elle n’obstrue pas les pores. Enfin, un make-up qui traite les imperfections (le fait du zinc) et les inflammations. » PurePressed Base SPF20 de Jane Iredale, 49,50 € les 9,9 g, sur ohmycream.com

LE MASQUE CHEVEUX ULTRA-SAIN

« J’applique ce soin bio formidable une fois par semaine sur mes longueurs et je le laisse poser 10 min. Il évite les frisottis, apporte beaucoup de brillance et renforce la fibre capillaire avec l’aide des acides gras – huiles d’argan, d’amande douce et d’avocat – et de la provitamine B5. Mes cheveux sont tout de suite en meilleure santé. »

UN SOIN BELLE PEAU

Une formule soyeuse qui concentre des ingrédients (callicarpe, moringa, vitamine C et un complexe boosteur de collagène) très efficaces. Sur le court terme, la peau est hydratée pour la journée. Dans la durée, les taches brunes s’estompent et le grain devient plus lisse. Crème Douceur Éclat Revitalizing Supreme + Bright d’Estée Lauder, 109 € les 50 ml.

L’ORDONNANCE DE

UN MASQUE DÉTOX

Ce masque visage effervescent déploie ses bulles crépitantes sur la peau pour une véritable expérience sensorielle. À la clé, une peau détoxifiée et ré-oxygénée et des pores resserrés en moins de 10 minutes… DetO2x Pack de Valmont, 165 € les 6 capsules unidoses de 10 ml.

REPÉRAGES

LES 5 ENVIES D’AVRIL

DELPHINE LANGLOIS Par Nolwenn du Laz

UN MARIAGE CONTEMPORAIN

Comment sortir la voilette de ses habits rétro ou nuptiaux ? En la couplant avec un fard radicalement ancré dans le macadam. C’est la bonne idée de Lucia Pica, creative designer pour le maquillage et la couleur Chanel, qui a revisité le smoky eye en un aplat gris ardoise, sur un teint mat et frais. Un clin d’œil à l’actrice Winona Ryder dans les années 90, qui accompagne les silhouettes hollywoodiennes créées par Virginie Viard pour son défilé de printemps(ci-dessus).

Eau de Parfum Izia La Nuit de Sisley, 145 € les 50 ml.

Masque Cheveux Intensif de Natulique, 22,50 € les 100 ml, sur magasin.natulique.fr

La facialiste nous livre sa sélection fétiche, du sérum quotidien pour un teint éclatant au masque hebdomadaire qui embellit et fortifie les cheveux.

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UN ROUGE LUMINEUX

PRESSE.

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BEAUTÉ

Tout ici nous transporte déjà dans une ambiance estivale : ce tube laqué aux couleurs californiennes, ce raisin pimpant qui habille les lèvres d’un vermillon satiné ardent. Un objet précieux et rechargeable, pour en profiter au-delà des beaux jours.

PRESSE.

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Un parfum amoureux, un lipstick pimpant, une crème anti-imperfections, un masque crépitant : tour d’horizon des idées qui nous inspirent. Par Aurélie Lambillon et Charlotte Deprez


JULIE ROUFFIANGE.

Après avoir découvert les animaux qui peuplent le parc, on gagne sa chambre située en Terre du Froid, à Pairi Daiza. Et là, surprise ! Derrière la grande vitre, les sœurs Nuka et Qilak, deux ourses polaires de 4 ans, se léchouillent au bord du bassin dans lequel la chambre est en partie immergée. On savoure un délicieux repas 3 services, on se détend dans un bain à bulles et on s’endort avec les ourses. Le lendemain matin, elles font les cent pas au bord de l’eau, impatientes. Puis tout à coup, plongent dans le bassin et nagent juste devant la vitre pour attraper la nourriture que les soigneurs leur jettent. Impressionnant ! Une expérience 4 étoiles, vraiment unique, à vivre au moins une fois. Par Julie Rouffiange

DORMIR AVEC LES OURS Séjour en tête-à-tête avec les ours blancs, àpd 157 € pp en chambre double, demi-pension et 2 jours d’entrée au parc inclus. Autres séjours possibles avec les tigres, les morses, les manchots... Pairi Daiza Resort, 7940 Brugelette, resort.pairidaiza.eu

LIFESTYLE


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LIFESTYLE

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ÉVASION

La Wallonie insolite, perle du tourisme 2.0

Par Marie Honnay

Titiwane, une tiny house dans un jardin à Liège

C’est le bébé d’un couple de Liégeois qui, en attendant de s’y installer un jour, a décidé de la partager avec des hôtes en quête d’une expérience à part. Après avoir rêvé de ce petit nid tout en bois pendant plusieurs mois, il a fallu deux ans à Céline et Pierre pour éco-construire, en collaboration avec un ami architecte, cette mini-maison pensée jusque dans les moindres détails. Posé dans leur jardin, à l’abri des regards, sur une grande terrasse en bois, ce refuge pour amoureux inauguré en juin dernier combine les charmes d’une escapade nature et l’attrait de la Cité ardente toute proche.

Colette, d’installer une bulle semi-transparente dans son immense jardin, sous un grand chêne, dans un cadre vert et apaisant. L’objectif : permettre à leurs hôtes de dormir sous les étoiles. Du « glamping » qui, d’emblée, séduit les couples tentés par un tête-à-tête avec la Grande Ourse. EN PRATIQUE, C’EST COMMENT ? Démontée chaque hiver, la bulle de Luc et Colette est accessible d’avril à octobre. Composée de deux parties, une première avec un lit et une petite table, et une seconde qui contient une toilette sèche et une grande vasque qu’on vous remplit d’eau chaude une fois par jour, cette bulle au look futuriste dispose d’un petit chauffage d’appoint pour les nuits plus fraîches. Le petit-déjeuner peut être pris dans la bulle ou sur la terrasse en bois. Le soir, vous pouvez amener votre pique-nique campagnard ou commander un repas livré dans votre bulle par un restaurateur du coin. Une expérience originale à tester le temps d’une nuit.

EN PRATIQUE, C’EST COMMENT ? Dès votre arrivée, le charme opère. Les murs intérieurs en peuplier, le sol en chêne et le revêtement extérieur en sapin brûlé donnent le change. Pour peu, on se croirait dans la forêt. Sauf qu’il ne faut que quelques minutes à pied ou à vélo pour rejoindre le centre de Liège. L’occasion de découvrir les adresses préférées de Céline qui les a compilées dans un mini-guide à destination de ses hôtes. Et pour que votre séjour soit inoubliable, Céline et Pierre ne négligent aucun détail. Ni les petits gâteaux maison qui vous sont offerts pour fêter votre arrivée, ni les bières locales glissées dans le frigo. Quant au café et au thé, ils viennent du magasin préféré de Céline. À l’extérieur, le hamac vous invite au farniente. Et si vous aimez voyager avec votre vélo, un petit parking (en bois, lui aussi) est installé juste à côté de la maison.

À partir de 83 € la nuit (deux nuits minimum). Réservation sur airbnb.be

Sleep in a bubble, une nuit sous les étoiles près de Huy

Il y a quelques années, alors que le concept n’en est encore qu’à ses balbutiements, Luc, journaliste, écrit un article sur les logements insolites. Après avoir géré un gîte nature pendant dix ans, il se met en tête, en tandem avec sa femme

À partir de 120 € la nuit. sleepinabubble.com

Rosalia, une yourte zéro déchet près de Tournai PRESSE.

Depuis quelques mois, les cabanes en bois et autres lieux de villégiature funky ont la cote. Gros plan sur 4 adresses à tester près de chez nous, à la découverte d’une Wallonie verte et plus inspirante que jamais.

Aqualodge, un chalet sur l’eau près de Maredsous

En 2012, Louise découvre la vie en yourte à l’occasion d’un séjour en Andalousie. Il y a quatre ans, la jeune femme à l’écoconscience rivée au corps, reçoit un

étrange cadeau : une yourte venue tout droit de Mongolie qu’elle rénove et meuble avec des pièces issues de la récup’ dans l’idée d’y vivre elle-même. Au fil du temps, consciente de l’incroyable engouement du public pour ce type d’habitat, elle décide de la louer. Bientôt complété par une cabane, son concept de logement de vacances logé dans la campagne tournaisienne combine tous les ingrédients d’un séjour 100 % nature. EN PRATIQUE, C’EST COMMENT ? Le concept de Rosalia est totalement ancré dans l’idée de « slow travel ». Quand on séjourne dans une yourte, pas question de se presser. Les vacanciers sont invités à se reconnecter à la nature. Cosy malgré le caractère sommaire de l’aménagement, cette yourte de 7 m de diamètre chauffée au bois contribue à vous plonger dans une ambiance « roots », mais romantique tout de même. Si le petit-déjeuner (avec produits de la ferme) vous est servi par Louise, vous pouvez, le midi ou le soir, vous amuser à préparer votre dînette de campagne sur la cuisinière à gaz. La salle de bains sans eau courante et la toilette sèche séduiront les fans d’expériences hors des sentiers battus. Et pour improviser une balade dans la campagne blandinoise, deux vélos sont mis à disposition des hôtes. À partir de 189 € la nuit. thezerowasteyurt.be

Dormir sur l’eau, prendre le temps d’observer la danse des carpes koï, puis enfourcher son vélo pour explorer les petits chemins de la région de Maredsous. Voilà, en substance, à quoi peut ressembler un séjour dans l’un des quatre lodges de ce domaine imaginé et conçu par une famille du coin qui a eu envie de donner une nouvelle impulsion à ses activités piscicoles. Installés sur un domaine privé, les lodges en bois, bientôt complétés par deux nouvelles maisonnettes et une roulotte, sont une invitation à la contemplation. EN PRATIQUE, C’EST COMMENT ? Ces lodges aquatiques ressemblent à de petites cabanes de montagne. Le mot d’ordre ici, c’est cosy. Construites dans des matériaux de grande qualité, les maisonnettes disposent de tout le confort que vous pouvez attendre d’un petit nid pour amoureux. On a un faible pour La Balade du Cygne, une maison équipée d’une baignoire en bois, d’un coin salon et d’une grande terrasse où bouquiner tranquille. Le matin, on vous sert un petit-déjeuner royal déposé discrètement devant votre porte. Réservez aussi une séance de massage dont vous profiterez sans quitter le lodge. Le soir, vous pourrez commander un plateau-repas et une bouteille de vin de la région pour l’accompagner. Là, c’est sûr, vous n’aurez plus envie de bouger. Dommage puisqu’il est possible de louer des vélos pour poursuivre votre exploration de ce Condroz tout doux où les nombreux châteaux et abbayes rythment le paysage avec poésie. À partir de 190 € la nuit. aqualodge.be


124 LIFESTYLE NEWS

125 SUR LE TAPIS

Vous avez peut-être déjà repéré ses illustrations colorées dans Marie Claire. Elle, c’est Klaartje Busselot, fondatrice du studio Kiiv. Ce printemps, elle collabore avec Ora Pro Nobis. Le résultat ? Une collection de tapis baptisée « Greetings from the city of Belgium ». Ces tapis tuftés à la main dans l’atelier belge Ora Pro Nobis font référence à la manière dont les étrangers voient notre plat pays. Mention spéciale à « Hellhole », le terme « affectueux » utilisé par Trump pour qualifier Bruxelles. C’est le sol de votre salon qui va se bidonner cet été. Tapis Ora Pro Nobis pour Kiiv, à partir de 2095 €, kiiv.be

REPÉRAGES

NEWS DESIGN Par Elspeth Jenkins et Marie Honnay BORIS

Dans quel objet ou quel designer doit-on investir en ce moment ?

Le meilleur investissement est... en avance sur son époque. Si j’investissais dans des designers établis, je choisirais ceux qui travaillaient déjà de manière durable et avant-gardiste. Je miserais sur des meubles en bois tropical, par exemple. Je m’intéresserais également aux pièces de style colonial ou en ivoire.

JOIE DE VIVRE

LA NOUVELLE COLLECTION DE LA MARQUE ANVERSOISE WOUTERS & HENDRIX EST DÉDIÉE À L’ARTISTE BELGE OLIVIER GOETHALS. SES CARNETS DE CROQUIS ONT INSPIRÉ LES JOYEUSES CRÉATIONS DE L’ÉTÉ 2021. UNE SÉRIE DE BIJOUX À DÉCOUVRIR JUSQU’AU 14 MARS DANS LES BOUTIQUES W&H D’ANVERS, BRUXELLES ET KNOKKE. Bague Wouters & Hendrix x Oliver Goethals, 295 €, wouters-hendrix.com

equuss.be Une époque qui vous attire particulièrement ?

LE CHOIX DE MARIE

Le modernisme, les années 1910 et 1920. Nous consacrons justement une exposition à cette période. Qu’est-ce que le modernisme belge et néerlandais ? Et qu’est-ce que cela signifie encore aujourd’hui ? Il est intéressant de jeter un œil sur le passé et aussi sur le futur avec un regard contemporain. Quels sont vos projets futurs avec Goldwood ?

Si la situation sanitaire le permet, nous participerons aux prochaines grandes foires internationales, dont Design Miami, et plus près de chez nous, la Brafa. Nous avons aussi l’intention d’accentuer le caractère durable de nos produits grâce à une politique encore plus « green ». Le vintage est, par essence, un choix très éthique, mais nous voulons aller encore plus loin en n’utilisant que des tissus durables dans le cadre de nos restaurations. Nous souhaitons également épurer notre offre avec un design en avance sur son temps. Goldwood, Arenbergstraat 2, 2000 Anvers, goldwoodbyboris.com

KAATJE VERSCHOREN. LAETIZIA BAZZONI. PRESSE.

Boris Devis, c’est son vrai nom. Boris Goldwood, son nom de scène, mais aussi le nom d’une gamme exclusive de meubles vintage : des pièces emblématiques du style « mid-century » qu’il restaure, puis exporte dans le monde entier. Envie de découvrir son univers ? Rendez-vous dans son nouveau showroom anversois.

PLUS D’EXCUSES…

… pour postposer à nouveau la rénovation de votre maison. Né dans la tête des architectes Natasha de Harlez et Gabriel Reding, EQUUSS Studio propose des projets de rénovation et des conseils déco. Vous pouvez aussi jeter un œil sur leur site web. Vous y trouverez une belle sélection de meubles et d’objets design. Leur showroom bruxellois (110 rue Augustin Delporte, 1050 Bruxelles) peut être visité sur rendez-vous.

Cette année, les pros du design n’ont pas pu présenter leurs nouvelles collections au salon Maison et Objet à Paris. La marque bruxelloise Marie’s Corner a donc choisi de lancer ses 11 nouveaux modèles par le biais d’une présentation virtuelle et originale via son site Internet. Notre coup de cœur : Axo, une ligne de tables basses qui allie métal noir et tablette en marbre. Le nec plus ultra consiste à créer sa compo perso en assemblant plusieurs éléments. mariescorner.com

LE BON HUB

La devise du Studio 254 Forest se résume en 4 mots : « Work », « Shoot », « Record » & « Exhibit ». Ce hub créatif basé à Saint-Gilles joue la carte du collectif. Leur idée : rassembler les gens pour collaborer, organiser des séances photo, des réunions, enregistrer de la musique ou exposer leur travail. Ne manquez pas les expositions du photographe de renommée internationale Pierre Debusschere. Comme il est résident du lieu, il y expose souvent. 254forest.be


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LIFESTYLE

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FOOD

LE LABLABI MASTERCLASS

Les ingrédients Pour 6 personnes Pour le bouillon 600 g de pois chiches secs à tremper la veille, 5 l d’eau, 1 oignon, 1 carotte, 1 branche de céleri, 6 gousses d’ail, 3 c. à c. de cumin, 2 c. à c. de paprika, 2 c. à c. de bicarbonate de sodium, 1 c. à c. de sel, 60 g (un peu moins de 4 c. à s.) d’huile d’olive, 6 œufs, 100 g de harissa. Pour les condiments, par bol 1 œuf, 50 g de thon à l’huile d’olive, 1 c. à c. de câpres, 1 c. à c. de cumin, quelques olives, harissa, 2 c. à c. d’huile d’olive, pain blanc (type campagne) rassis de la veille ou avant-veille, en morceaux pas trop petits.

Méconnu en dehors de la Tunisie, ce plat culte est, dans son pays natal, servi dans les échoppes à tous les coins de rue. Généreux, épicé mais paradoxalement “léger”, il est totalement réjouissant pour qui aime les pois chiches, le thon, les œufs… et la harissa. Par Elvira Masson Photos Pierre Lucet-Penato COMMENÇONS PAR UN AVEU dont on espère qu’il ne stoppera pas tout net la lecture de ce qui suit : le lablabi ne se prépare pas à la maison. Enfin, pas en Tunisie, dont il est originaire et où il est une balise de la cuisine de rue. De Bizerte à Sfax en passant par Tunis, il est partout. À toute heure du jour et de la nuit. C’est un en-cas, un déjeuner, un snack post-fiesta. « Dans les gargotes, tu fais la queue avec un bol rempli de pain de la veille et quand c’est ton tour, on te le garnit d’une soupe épicée, dans laquelle ont cuit des pois chiches, nous explique Youssef Gastli, brillant jeune chef installé chez Plume*, dans le 7 e arrondissement de Paris. Ensuite, on ajoute à sa guise du thon à l’huile, un œuf, des piments, de la harissa, du cumin. Ça, c’est pour la version simple. Car on peut l’agrémenter de pied d’agneau. » Avis aux amateurs. Au restaurant, Youssef en propose, lui, une acception plus sophistiquée. Pour nous, il a joué le jeu de la tradition, mais sans pied d’agneau. Une tradition dont l’origine est obscure. Il y a bien une grande famille de soupes dans le Maghreb, les chorbas et autres hariras, mais là, il s’agit d’autre chose. UNE BASE DE BOUILLON, MAIS VERSÉE SUR DU PAIN RASSIS.

La consistance s’approche donc plus de la bouillie, vocable mal aimé, à tort : l’art de la bouillie devra un jour être réhabilité tant il convoque de recettes magiques, réconfortantes, parfumées, dans le monde entier. Le lablabi, s’il est fondamentalement tunisien – le Maroc et l’Algérie ne le pratiquent pas – tiendrait son nom du turc « leblebi », qui signifie pois chiches grillés. Pourtant les pois chiches utilisés dans cette recette ne sont pas grillés. On en cuisine de préférence des secs, que l’on met à tremper dans l’eau la veille. Si on manque de temps, des bios en conserve, bien rincés, font l’affaire. Ils cuisent dans un bouillon épicé. Car l’assaisonnement est l’un des secrets de cette recette : épices du bouillon – cumin, paprika, coriandre –, chaleur de la harissa ajoutée au mélange, cruciale (elle chauffe sans brûler le palais et ajoute de la profondeur au plat). On ajoute également des

La recette ultime épices au moment du dressage. Et comme si ce n’était pas assez, ce plat se déguste avec des pickles de toutes sortes : carottes, navets, piments doux, préparés selon une méthode appelée « torchi », qui combine vinaigre, sel, harissa et coriandre en grains. QUANT À L’ŒUF QUE L’ON DÉPOSE SUR LE BOL FUMANT,

il est un agent modeste mais indispensable à la liaison de la préparation. On le prépare comme un œuf « parfait » : cassé dans un bol, recouvert d’eau bouillante. Recette chaleureuse, populaire, certes, mais précise aussi. Le pain qui tapisse le fond du bol doit être, selon Youssef Gastli, « rassis mais pas trop, en morceaux, pas trop grands ni trop petits, et idéalement ce serait du pain rond blanc que l’on trouve dans les boulangeries arabes ». À la fin des fins, on ajoute l’œuf, le thon, les épices. Et on mélange intimement. Mieux vaut avoir pris la photo avant. Mais quel régal que cette bouillie, où chaque saveur reste intacte et distincte : l’œuf vient arrondir le piment, le thon, donner son caractère et les pickles, piquer le palais. À la première cuillère plongée dans le lablabi, on a su qu’on ne s’arrêterait pas. Et que le rêve de faire la queue dans les rues de Tunis avec un bol garni de pain rassis nous poursuivrait tant qu’on ne l’aurait pas réalisé. Plume, 24, rue Pierre-Leroux, Paris 7e. restaurantplume.com

Dans un faitout, à feu doux, faire suer dans un fond d’huile d’olive l’oignon ciselé, la carotte et le céleri détaillés en brunoise ainsi que l’ail épluché, ajouter les pois chiches et les épices. Mouiller à l’eau. Il faut que les pois chiches soient bien immergés. Ajouter ensuite le bicarbonate. Faire bouillir à feu vif la soupe. Cuire ensuite à feu moyen pendant 1 h de temps. Penser à écumer de temps en temps. Ajouter le sel 5 min avant la fin de cuisson. Il faut que les pois chiches soient bien tendres. Diluer 100 g de harissa dans 30 g d’eau et 30 g d’huile d’olive. Réserver. Dans un saladier, déposer 6 œufs les plus frais possible. Faire bouillir une casserole d’eau. Verser l’eau chaude par-dessus, couvrir et laisser reposer 50 min. Dans un grand bol, émietter le pain jusqu’au 3/4. Verser une grande louche de la soupe bien chaude. Déposer l’œuf, le thon, la harissa, le cumin et le reste des condiments. Bien mélanger le tout.


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LIFESTYLE

HOROSCOPE

MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.

ÉMOTIONS Une Vénus inspirée

et romantique dynamise vos amours en ouvrant une brèche sur l’avenir. Ouverte aux rencontres ou en couple, de nouveaux projets vont vous revitaliser. AMBITION Bonne nouvelle : fini l’ambiance Fight club et les obstacles à dégommer. Toute l’énergie investie ces dernières semaines va commencer à payer. En prime : une com efficace.

Gémeaux 22.5 – 21.6

ÉMOTIONS Entre fantasme et réalité, il n’y a qu’un pas, que Mars vous invite à franchir. En duo ou en solo, c’est le moment de prendre des initiatives, résultats garantis. AMBITIONS Là également, votre énergie fédère et impressionne, alors profitez-en et battez le fer tant qu’il est chaud. C’est la période idéale pour vous mettre en avant et faire reconnaître vos mérites.

Cancer 22.6 – 22.7

ÉMOTIONS Vénus et Neptune

Par Carole Vaillant

mettent en lumière l’aspect romantique de l’amour. À deux ou en solo, comptez sur des émois exaltants, peut-être une belle rencontre se concrétisera-t-elle. AMBITION Mercure vous donne un petit bonus d’éloquence et de feeling, à exploiter d’urgence pour négocier brillamment, valoriser vos idées et réaliser les bons choix.

Lion 23.7 – 23.8

BÉLIER

21.3 – 21.4

Un peu lent au démarrage, votre ciel va se rattraper. Le Soleil et Vénus dans votresigne vont faire de l’amour une priorité lumineuse. En bonus : un sex-appeal rayonnant. ÉMOTIONS

Punchy et efficace, Mars fait progresser vos projets, vous donne de l’autorité et une vraie force de conviction. Moralité : si vous avez un projet à défendre, c’est le moment. AMBITION

ÉMOTIONS Si le début du mois s’annonce un peu en demi-teinte, Vénus va balayer vos doutes ensuite en vous proposant des options inédites et exaltantes. AMBITION Le ciel vous envoie un bel élan créatif et vous aide à mieux valoriser vos atouts. C’est le bon moment pour faire bonne impression. En prime, une pensée claire et une parole percutante.

Vierge 24.8 – 23.9

ÉMOTIONS Vénus insiste sur la notion d’harmonie et de réciprocité. Parfait pour roucouler et se projeter à deux, mais aussi pour s’engager dans une nouvelle relation et en finir avec le célibat. AMBITION Mars met son énergie au service de vos ambitions, comptez sur des opportunités d’évolution et une motivation en hausse, mais tenez compte d’un risque de stress et de rivalités.

Balance 24.9 – 23.10

ÉMOTIONS Un peu popote en début de mois, Vénus va se mettre en mode printemps ensuite. Résultat : un climat frémissant, propice au désir et aux rencontres.

RÉDACTRICE EN CHEF Marie Geukens mge@marieclaire.be DIRECTRICE ARTISTIQUE Sophie Brevers sbr@marieclaire.be RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Julie Rouffiange jro@marieclaire.be JOURNALISTE BEAUTÉ Charlotte Deprez cde@marieclaire.be DIRECTRICE MODE Elspeth Jenkins eje@marieclaire.be COLLABORATEURS Aurélia Dejond, Étienne Heylen, Linda Heynderickx, Marie Honnay, Joëlle Lehrer.

AMBITION Vous êtes dans une dynamique de succès et de croissance personnelle. Si vous avez des projets sur le feu, c’est le moment de vous lancer. En prime : une communication ultra-fluide.

Scorpion 24.10 – 22.11

ÉMOTIONS Vénus et Neptune vous proposent un voyage entre romantisme et transgressions. De là à tomber follement amoureuse, il n’y a qu’un pas. AMBITION Mars fait la paix avec vous. Résultat : un climat relationnel plus détendu, moins de forcing et moins de stress. Votre atout du moment : une créativité hyperactive.

DIGITAL RÉDACTRICE EN CHEF MARIECLAIRE.BE/FR Charlotte Deprez cde@marieclaire.be thetinynomad DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE rosaalieeb Rosalie Bartolotti rba@editionventures.be BACK-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Paul Ansay paul@editionventures.be COORDINATRICE DES PROJETS ÉDITORIAUX & COMMERCIAUX Jessica Fine jfi@editionventures.be jessicafi ne1

Sagittaire 23.11 – 21.12

ÉMOTIONS Mars mène la danse. Résultat : un climat propice aux rencontres et à l’urgence du désir, avec quelques orages en vue. Comptez sur Vénus pour harmoniser tout cela. AMBITION Vos échanges et collaborations avec les autres seront très dynamisants, mais parfois sources de conflits ou de rivalités. La bonne attitude : diplomatie et patience, ça se décante en fin de mois.

CHIEF OPERATING OFFICER (COO) MARIE CLAIRE Florian de Wasseige fdw@editionventures.be

POUR VOUS ABONNER

10 numéros pour seulement 29,60 €. Simple et rapide : surfez sur www.viapress.be/marieclairefr Vous avez des questions ? Posez-les par mail à abo@marieclaire.be

Capricorne 22.12 – 20.1

ÉMOTIONS Comptez sur un vrai

partage émotionnel et intellectuel avec votre partenaire. Vous êtes disponible pour une rencontre ? Prévoyez des ouvertures vers. AMBITION Cap sur un mois constructif, où vos résultats vont obtenir une reconnaissance méritée. Vous pourriez être amenée à vous déplacer ou diversifier vos activités.

CREATIVE SALES MANAGERS Johanna Webb jwe@editionventures.be Kelly Gielis kgi@editionventures.be Deborah Schols dsc@editionventures.be Alexia Neefs alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne vdc@editionventures.be Nathalie Fisse nfi@editionventures.be CREATIVE SOLUTIONS LAB Lore Mosselmans (Campaign Manager) lmo@editionventures.be Amélie Eeckman (Print Production Coordinator) aee@editionventures.be Charlette Louis (Campaign Coordinator) charlette@editionventures.be Ann-Sofie Van Severen (Campaign Coordinator) avs@editionventures.be Pauline De Witte (Campaign Coordinator) pdw@editionventures.be EVENTS Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be PRODUCTION Business Team Corporation / Michel Vanderstocken Matériel pub/Valérie De Jonghe vdj@editionventures.be IT MANAGEMENT Dominique Remy - Alpha-Chrome sprl EDITION VENTURES CEO Bernard de Wasseige

BASTILLE VENTURE CAPITAL CEO Bernard de Wasseige

Verseau 21.1 – 18.2

ÉMOTIONS Mars insuffle un nouvel élan au secteur amoureux. Célibataire ou non, c’est le mois parfait pour donner une réalité à vos désirs et faire bouger les choses. AMBITION Misez sur un contexte super-dynamique, qui valorise l’audace et la créativité. C’est une période rêvée pour démarrer un projet personnel et imposer votre style.

IMPRIMERIE Quad/Graphics

Poissons 19.2 – 20.3

ÉMOTIONS L’égérie du printemps, c’est vous ! Merci au Soleil et à Vénus dans votre signe, garants d’une séduction lumineuse et d’une vie amoureuse au sommet. Une rencontre n’est pas à exclure. AMBITION Comptez sur une ambiance stimulante et propice à l’affirmation personnelle, mais gare à un risque de tensions relationnelles. Insistez sur le dialogue pour désamorcer l’agressivité.

SALES DIRECTOR Philippe De Jonghe pdj@editionventures.be

DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet

SHUTTERSTOCK.

Taureau 22.4 – 21.5

La transmission de documents et informations à la rédaction du Marie Claire Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leur libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans Marie Claire n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le Marie Claire Magazine. Ce dernier décline toute responsabilité pour les documents envoyés. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du Marie Claire Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le Marie Claire et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. Tous droits réservés ©Marie Claire Belgique 2019.

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LIFESTYLE

INTERVIEW

QUE PRÉFÉREZ-VOUS DANS VOTRE VISAGE ?

Mes yeux bleu-vert, ceux de ma maman. Ils deviennent jaunes si je suis de mauvaise humeur, gare ! (Rires.) VOUS ÊTES UN ÉTERNEL ENFANT, UN ADULESCENT, UN HOMME ?

ÉTUDIEZ-VOUS VOTRE LOOK AVANT DE SORTIR EN RUE ?

L’imaginaire de l’enfant, le côté rebelle de l’ado et l’indépendance de l’homme cohabitent en moi, on s’entend bien ! RÊVEZ-VOUS LA NUIT ?

Je suppose, mais je ne m’en souviens jamais, c’est perturbant, d’autant que ma femme me raconte les siens... LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT POSÉ SUR VOUS ?

Celui de mes enfants, infiniment précieux.

Des infos sur l’écriture inclusive. Je suis un grand amoureux de la langue française. Petit, je lisais une page du dictionnaire chaque jour.

POUVEZ-VOUS PRENDRE UN SELFIE DE VOUS ?

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ ?

« Reste comme tu es. » Ma maman m’a permis de cultiver ma différence.

TROIS AMANT.E.S RÊVÉ.E.S AU COURS DE VOTRE VIE ?

Marylin Monroe, Raquel Welch et Blondie. Trois blondes, je le réalise en le disant !

Une promenade en forêt avec mon Jack Russel, Lola.

ET LE PIRE ?

« On va essayer de faire un tube ! »

DANS LA VIE, FUIR, COMBATTRE OU S’ADAPTER ?

Combattre pour exister.

LA PREMIÈRE FOIS OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTI LIBRE ?

À 10 ans, sur scène, je jouais de la batterie dans un groupe, j’ai su que j’étais à ma place. LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE ?

LA DERNIÈRE CHOSE QUE VOUS AYEZ MANGÉE ET BUE AVANT CETTE INTERVIEW ?

Importante, mais pas prépondérante.

UN PLAISIR COUPABLE ?

Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse.

Un thé matcha et une crêpe au sarrazin.

La glace. Je rêve d’apprendre à en faire de vraies, à l’italienne. LA CHOSE LA PLUS GENTILLE QUE L’ON VOUS AIT DITE ?

Depuis quatre ou cinq ans, après une scène, on me dit merci, au lieu de bravo.

VOTRE DEVISE ?

VOTRE COSTUME DE SCÈNE PRÉFÉRÉ ?

Le blouson rose zippé Vivienne Westwood de mes débuts. J’en ai fait don au Musée du costume de Bruxelles. (*) À découvrir sur les plateformes.

ET LA PLUS BLESSANTE?

Qu’on me résume à une seule chanson, alors que j’en suis à mon 10e album.

LE DOMAINE DU MAS DE PIERRE UN NOUVEAU RESORT À LA FRANÇAISE AU CŒUR D’UN JARDIN MÉDITERRANÉEN

PLASTIC BERTRAND Sa reprise de Andy Warhol de David Bowie, a fait le buzz et tourne en boucle à l’expo consacrée au père du pop art à La Boverie. À l’occasion de la sortie de son single en avril, L’Autre Terre*, le chanteur le plus pétillant du Royaume se livre sans fards. Par Aurélia Dejond

©Jérôme_Mondiere

LE QUESTIONNAIRE

PLASTIC BERTRAND.

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?

VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE SUR GOOGLE ?

Plus maintenant. David Bowie m’a fait comprendre l’importance de la distanciation à avoir entre l’artiste que l’on montre et la personne que l’on est. J’ai perdu beaucoup de temps à faire se ressembler les deux.

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96 % D’INGRÉDIENTS D’ORIGINE NATURELLE3


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