Marie Claire Belgique - Février 2024 by Edition Ventures

SOMMAIRE 16 20

Photographe Klaartje Lambrechts. Mannequin Tanja Minnee @2R Model Management Agency. Stylisme Elspeth Jenkins. Maquillage et coiffure Ines Borgonjon pour Estée Lauder.

ÉDITO CONTRIBUTEUR.ICES EN IMAGE

TENDANCES

SUBSTANCE 32

SUR LA LISTE DE FÉVRIER LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE 38 40 41 42 44 46 48 49

50 56 60 64 68 72

p. 68 L’appel du pastel

ÉPOQUE

GRAND REPORTAGE

Ces Arméniennes qui se battent pour sauver leur pays

CULTURE

AGENDA Sorties GALERIE Epoque Fine Jewellery FOIRE D’ART C comme Collectible LIVRE Se dérider avec Sophie

Fontanel

LIVRES Tendance : Mamies pour

la vie

ENTRETIEN Puggy, retour gagnant MUSIQUE News CINÉMA News

MAGAZINE

STORY Taylor mania SEXUALITÉ Après 40 ans,

le grand réveil sexuel PSYCHO Cultiver son pouvoir de concentration SOCIÉTÉ Bien dans son âge : la nouvelle révolution des femmes MODE L’appel du pastel DÉCRYPTAGE Bonnes résolutions : l’injonction annuelle

Ci-contre Textile City par Joann, AI artist (@jooo.ann).

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KLAARTJE LAMBRECHTS. JOANN.

6 12 14

STYLE 78 90 92 93

94 102 108 112 113

114

ANNA DAKI.

118 120 124 129 130

MODE

Matière noire SAVOIR-FAIRE L’artisanat, (du) point à la ligne NEWS Joaillerie & horlogerie CURRICULUM Recarlo : l’amour du diamants

BEAUTÉ

MODE D’EMPLOI Make-up : objectif

fraîcheur

SÉLECTION New kids on the block FONDAMENTAUX 5 journalistes

beauté de Marie Claire TESTÉ Le rétinol FOCUS Les mascaras

Brassière et jupe en maille et sac Kelly en cuir Hermès, soutien-gorge en soie Ruohan. Lunettes de soleil en acétate Gucci chez Marc Le Bihan, boucles d’oreilles en argent Uncommon Matters, montre Mini DolceVita Longines, chevalières en or Arthus Bertrand.

LIFESTYLE

VOYAGE L’appel de la forêt… brésilienne ÉVASION Maurice, l’île douce GASTRONOMIE Le goût de la Géorgie MASTERCLASS François Durand, la green attitude HOROSCOPE LE QUESTIONNAIRE Noé Preszow

p. 78 Matière noire

ernièrement, en créant un compte TikTok, la première vidéo qu’il m’ait été donné de voir était celle d’une jeune femme mâchant un chewing-gum. « Une pub pour Stimorol », ai-je pensé. Un tantinet irrité et sur le point de balayer la vidéo, l’objet réel de celle-ci m’est alors apparu à l’écran, en jolies lettres dans les tons pastel : « Les astuces anti-âge d’une jeune de 31 ans ». Bref, à en croire cette femme, mâcher quotidiennement du chewing-gum permettrait de lutter contre les rides d’expression. Cela donnerait un « visage en forme de cœur » et « un coup de jeune ». Une affirmation totalement dénuée de fondement scientifique, mais là n’est pas l’objet de cet édito. Car si l’algorithme me présente ce type de contenu, il y a bel et bien une raison. J’ai eu 32 ans l’année dernière et, selon l’industrie cosmétique, il est urgent que je commence à appliquer de la crème, à mâcher du chewing-gum et à me faire des injections pour lutter préventivement contre la décomposition totale non seulement de mon visage, mais aussi de mon corps. Bon, soyons clairs, il n’y a, en soi, rien de mal à cela. C’est vrai que c’est agréable et relaxant de se chouchouter en utilisant quelques produits ou en faisant l’un ou l’autre soin. Puis une peau éclatante, c’est bon pour la confiance en soi. Or, il est tout de même important de prendre conscience qu’il n’est pas possible de revenir en arrière, et que nous ne devrions pas non plus le vouloir à tout prix ou (nous) l’imposer. « Facile à dire, quand on est un homme », me direz-vous. Et je ne vous donne pas tort. Certes, je ressens une légère pression, m’intimant à veiller à ne pas

ressembler à un vieux pruneau séché, mais la société est bien plus dure avec les femmes qui prennent de l’âge. Comme le dit l’adage : les hommes vieillissent comme le vin, les femmes comme le lait. Des propos d’un autre temps, certes, mais il n’empêche qu’au cinéma, dans la publicité, dans les médias et sur le marché du travail, les femmes de plus de 50 ans sont encore largement occultées aujourd’hui. C’est pour cette raison que chez Marie Claire, le terme « anti-âge » est banni depuis longtemps déjà. Qui plus est, nous ne travaillons jamais avec des mannequins trop jeunes et dans ce numéro spécial beauté, nous ne vous donnerons pas ces sempiternels conseils pour atténuer les rides, mais laisserons les femmes vous dévoiler comment elles sont devenues plus sûres d’elles et plus heureuses avec l’âge. Hé oui, avec les rides, les taches de pigmentation et même les pattes-d’oie ! Bon, si les sérums, les rouges à lèvres ou les teintures capillaires vous rassurent, vous trouverez également de nombreuses nouveautés dans ce magazine. Une seule règle toutefois : utilisez-les pour vous-même, et non pour vous conformer à ces diktats de la beauté et de la société qui n’ont que trop duré. On vous le garantit : tout le monde, jeune ou moins jeune, n’en sera que plus beau !

Timon Van Mechelen Rédacteur en chef timonvm

EVA DONCKERS.

ÉDITO Buvons plutôt du petit lait

DISPONIBLE SUR DIOR .COM - DIOR ONLINE 02/620.00.00

L E N O U V E AU RO U G E 7 0 T E I N T E S . F I N I S C O U T U R E S A T I N & V E L V E T.

MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. ȧ} ' ǟǧǦǤȘǟǥǡȘǥǢǤȨ > ww(' #' OZ AU ǣǢǠɁ #ș ȭǠǢǧǟɁ O wU'Ș EDITOR-IN-CHIEF

Timon Van Mechelen tvm@marieclaire. be ART DIRECTOR

Sophie Brevers sbr@marieclaire.be EDITORIAL COORDINATOR

Malvine Sevrin mse@marieclaire.be FASHION & STYLE DIRECTOR

Elspeth Jenkins eje@marieclaire.be HEAD OF CULTURE

Joëlle Lehrer jle@marieclaire.be BEAUTY & LIFESTYLE EDITOR

Kim De Craene kdc@marieclaire.be COLLABORATEURS

Ines Borgonjon, Valentine Dams, Aurélia Dejond, Eva Donckers, Dupont feat. talkie-walkie srl, Miriana Frattarola, Ringo Gomez-Jorge, Etienne Heylen, Marie Honnay, Klaartje Lambrechts, Tanja Minnee, Malvine Sevrin, Eva Thurman, Anja Van Der Borght, Margo Verhasselt, Walter Vleugels.

CHIEF DIGITAL MARIECLAIRE.BE/FR

Malvine Sevrin mse@marieclaire.be

DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE

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LA PERFECTION : I N S TA N TA N É M E N T P O U R L E T E I N T, JOUR APRÈS JOUR POUR LA PEAU. La Recherche Sisley crée l’Ideal Skin Complex *. Au cœur de la formule de Phyto-Teint Perfection, il hydrate, lisse et illumine afin d’améliorer la qualité de la peau au fil des applications. *Complexe Peau Parfaite

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Contributeur·rices

JOURNALISTE ET PHOTOGRAPHE Il a photographié et interviewé les trois témoins de l’article sur l’âge des femmes. D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis originaire du Pays mosan, dans le Limbourg. Comme la région est surtout connue pour ses sentiers de randonnée et ses pistes cyclables, j’ai déménagé à Anvers au début de ma carrière. Bientôt, je compte m’installer au Japon. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? Tout d’abord, parce que je suis accro à la liberté. En tant que reporter freelance, je ne demande qu’à être envoyé sur les routes. J’aime être seul et être mon propre patron. En tant que journaliste et photographe, j’aime avant tout capturer des tranches de vie. VOTRE MOMENTS PRÉFÉRÉ LORS DE LA RÉALISATION DE CE MAGAZINE ? Mes petites conversations avec les gens. En fait, je trouve qu’il est ĮĮÐš ÌðŨÆðăÐ ÌÐ ĨìďĴďæīĨìðÐī une personne s’il n’y a pas de déclic. Sans mauvais jeu de mots, bien sûr. QUI VOUS INSPIRE ? Celles qui n’en font pas des tonnes et se montrent telles qu’elles sont : mon ami photographe Stig De Block. Après des années de labeur, Il est aujourd’hui célèbre en tant que photographe documentaire, mais aussi les autrices Nadia De Vries et Jenny Offill au style très incisif. Enfin, Saul Leiter et Philip Lorca-Dicorcia, qui restent mes photographes préférés de tous les temps.

Tanja Minnee Ines Borgonjon MAQUILLEUSE Elle a réalisé la mise en beauté de la couverture et du shooting beauté de ce numéro. D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis née et j’ai grandi à Anvers. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? J’aime mettre beaucoup de moimême dans tout ce que je fais. La créativité, mon amour pour la beauté, les personnes inspirantes que je rencontre, l’esprit d’entreprise et le fait qu’aucun jour ne se ressemble font partie des choses qui m’animent dans ce métier. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ? Mes conversations avec Tanja lorsque je l’ai maquillée, et… quand votre styliste a mis un peu trop de wasabi sur les sushis pendant la ĨķĮÐ ÌÑþÐķĊÐī Ț Įď ìďĴ ȝɁ QUI VOUS INSPIRE ? Lorsque je peux prendre mon temps, l’inspiration vient toute seule. Dans le bain, dans la nature, en vacances, lors d’une journée sans rien faire à la maison. Si vous ne voyez rien d’inspirant, c’est que vous marchez trop vite.

MANNEQUIN Apparaît en couverture de ce numéro de février. D’OÙ VENEZ-VOUS ? Amsterdam! La plus belle ville du monde (rires). J’y ai déménagé à l’âge de dix-huit ans pour suivre une formation à l’académie de ballet classique et je ne l’ai jamais quittée. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? C’est une combinaison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, j’aime travailler avec une équipe pour traduire un plan ou une idée en une image. Je suis également illustratrice et cette même passion se retrouve dans mon travail. En outre, j’adore rencontrer des tas d’ esprits créatifs exceptionnels. En bref, j’aime les gens. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ? Je ne peux pas citer un moment en particulier, c’était la journée dans son ensemble. C’est formidable de constater que tout le monde sur le plateau a la même envie de prendre la meilleure photo possible. Tout est alors réuni : l’ambiance, l’harmonie, l’ambition, le respect des uns et des autres. Faire une belle photo, c’est vraiment agréable. QUI VOUS INSPIRE ? J’aime le fait qu’aujourd’hui, les modèles plus mûrs sont pris au sérieux et adoptés par une nouvelle génération. Désormais, différentes générations s’inspirent mutuellement et ont envie d’ apprendre les unes des autres. C’est une évolution positive, avec un impact fantastique pour le secteur de la mode.

Emmanuel Poncet JOURNALISTE Il décrypte le succès stratosphérique de la chanteuse Taylor Swift. D’OÙ VENEZ-VOUS ? J’ai grandi du côté d’Enghienles-Bains, comme Alison Wheeler, l’une de mes humoristes préférées. Puis du côté de Lyon, dans une famille qui aurait dû ouvrir un kiosque tant il y avait de journaux à la maison. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? Sûrement grâce à ce « bain familial » papivore originel. C’est aussi le seul métier dont je rêvais ¾ ǠǥɁĊĮș ăďīĮĪķȸŒÐÆ ĉÐĮ ĉðĮ de lycée on faisait – hum… – Formol, le journal qui colle. Je ne connais pas de job qui permette de rester connecté à ce point aux pulsations de la société, à la culture… VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT L’ENQUÊTE SUR TAYLOR SWIFT ? Les scènes du documentaire Miss Americana, que je cite, où on la voit créer « live » ses hits sur son téléphone avec son producteur. J’ai toujours été fasciné par la « mécanique » des tubes. QUI VOUS INSPIRE ? En ce moment, je dirais Alison Wheeler, dont j’admire depuis longtemps l’invention comique, les talents multiples (humoriste, chanteuse…), le courage et l’humilité mêlés. Pas seulement parce qu’elle vient du Val-d’Oise comme moi !

COLLECTION PERSONNELLE. SIMONE FRANK. E.PONCET.

Ringo GomezJorge

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EN IMAGE

Jacques Sonck (né en 1949) est connu pour ses portraits poignants de personnages excentriques de tous horizons, cherchant ce qui s’écarte de la norme, sans s’en moquer. Il s’agit souvent de portraits en noir et blanc d’individus rencontrés dans les rues d’Anvers, de Gand ou de Bruxelles depuis les années 1970 et qui se distinguent par leur comportement excentrique, leur apparence ou leur tenue vestimentaire. La Fondation A Stichting propose de (re)découvrir environ 120 portraits en noir et blanc, dans lesquels le photographe révèle les aspects uniques de chaque visage. Nous sommes tous différents et pourtant égaux. Le dénominateur commun est que nous sommes tous différents, et le message est que nous en sommes fiers. Un beau point de vue. Par Etienne Heylen et Aurélia Dejond

Jacques Sonck, Ìķ ǡǤɁþĊŒðÐī ķ ǢǠɁĉīĮ ¾ ă 9ďĊÌĴðďĊ wĴðÆìĴðĊæș ŒÐĊķÐ Ċ ďăŘÐĉ Ǣǟǣș īķŘÐăăÐĮȘ åďĊÌĴðďĊĮĴðÆìĴðĊæȘÆďĉ

Jacques Sonck, Untitled, 1986.

JACQUES SONCK / COURTESY GALLERY FIFTY ONE.

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TENDANCES

SUR LA LISTE DE FÉVRIER Réalisation Timon Van Mechelen et Malvine Sevrin

Beauté accessible

H&M modernise sa collection de maquillage en collaborant avec le célèbre maquilleur Raoúl Alejandre, reconnu pour ses collaborations avec des artistes telles que Zendaya et Rosalía.

Sac arty

OÐ ĨÐðĊĴīÐ ĮķÌȭÆďīÑÐĊ > ìďĊæȭ>řķĊ ÐĮĴ ăȸķĊ ÌÐĮ ǠǡɁīĴðĮĴÐĮ à qui Dior a donné carte blanche pour revisiter l’iconique Lady Dior. En résulte ce sac coloré qui attire tous les regards. Pour celles qui aiment se promener dans la rue avec une œuvre d’art au bras, la collection limitée Lady Art est à découvrir sur le site de la maison de couture. Prix sur demande, dior.com

WITH HA CHONG-HYUN. PERS.

OÐĮ ĨīďÌķðĴĮ ĮďĊĴ ÌðĮĨďĊðÅăÐĮ ¾ ĨīĴðī ÌÐ ǨșǨǨɁɅ sur hm.com.

LIMITED EDITION IN COLLABORATION

Défilé Dries Van Noten printempsété 2024.

Look denim

Bleu layette mais volumes structurés : c’est la force de cette silhouette Dries Van Noten en total jean.

DANIELE OBERRAUCH/LAUNCHMETRICS. JUERGEN TELLER. PRESSE.

driesvannoten.com

Self-Portrait with Pink Shorts and Balloons, Juergen }ÐăăÐīș qīðĮɁǡǟǠǦ

Photographe culte

On tombe sous le charme du modèle amusant comme un jouet de la marque néerlandaise iconique Moccamaster. Vingt et un coloris, du plus classique au plus pop pour un look rétro dans la cuisine. S.B.

Si on a raté la rétrospective consacrée à l’œuvre de Juergen Teller, on se rabat sur le catalogue remarquable qui compile près de 700 images et des textes de Leïla Slimani ou Anthony Vaccarello.

�� Sele�t, �� 4 � �0 t�sses de ��é, � ��ti� de �� €. ��ste�.�e

i need to live, de Juergen Teller et Dovile Drizyte, éd. Steidl, 40 €. steidl.de

Coffee time

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TENDANCES

Mariée moderne

Le tandem mère-fille derrière la très cool marque de mode anversoise Bernadette dévoile sa collection de robes de mariée. Volumes exagérés, gants brodés, design innovants.. De quoi réveiller la traditionnelle robe immaculée. bernadetteantwerp.com

Pince couture

On upgrade nos coiffures avec ces jolies pinces et barrettes fabriquées à la main en France. Des pièces en acétate biodégradable et laiton doré, sublimées par des détails d’anneaux, d’œillets et de cristaux Swarovski. mauliebris.com

De l’amour à revendre

La Saint-Valentin est un grand rendez-vous commercial, mais ceux qui ne veulent pas rentrer à la maison les mains vides peuvent miser sur la nouvelle collection de bijoux « Toi & Moi » de Wouters & Hendrix, qui célèbre l’amour sans limites. wouters-hendrix.com

PRESSE.

TENDANCES

COME-BACK

LE SOUTIEN-GORGE À ARMATURES 1963

2024

Image de la campagne Truline

Image de la campagne Love Stories

APRÈS LA PANDÉMIE, LE CONFORT EST REDEVENU UNE VALEUR SÛRE. Désormais, nous assistons à un changement frappant dans le monde de la lingerie. Les femmes visent non seulement le confort, mais aussi un supplément de confiance et d’autonomie. La nouvelle génération de soutien-gorge joue dans cette cour-là. En ces temps de changement, Love Stories, la marque de lingerie néerlandaise qui s’est fait connaître avec la bralette, lance une nouveauté étonnante : son premier soutien-gorge à armatures. « Parce que l’offre sur le marché de la lingerie s’est élargie, porter un soutien-gorge à armatures redevient aujourd’hui un choix », explique Marloes Hoedeman, fondatrice de Love Stories. « Ce n’est pas une décision qui s’est imposée parce qu’il n’existe rien d’autre pour celles qui ont besoin de plus de soutien. Parfois, vous avez envie de porter l’un, parfois l’autre. Nous proposons donc les deux. » Texte Elspeth Jenkins.

En nylon, élasthanne et polyester Chantelle, 82 €.

En polyester recyclé et élasthanne Nénés Paris, 65 €.

En coton, nylon et élasthanne La Perla, 160 €.

En polyester, polyamide et élasthanne PrimaDonna, 115 €.

GETTYIMAGES.

Notre sélection

Ci-contre : ÌÑť ăÑ ðÆĴďīð ÐÆāìĉ printempsété 2024.

1. Peigne à queue Le Tatillon en acétate couleur écailles de tortue d’ZŨ ÆðĊÐ ĊðŒÐīĮÐăăÐ ķăřș 40 €.

2. Peigne à queue en plaqué or de ăĉðĊ qīðĮ >ðī ďķĴķīÐ Įķī ĊÐĴȭ¾ȭĨďīĴÐīȘÆďĉș 46 €. 3. Le Spray Fixant Invisible de >ðī tðĴķÐă Åř wðĮăÐřș 82,50 € les 250 ml.

DÉCRYPTAGE

LE RETOUR DE LA RAIE DÉCALÉE Facile à vivre, elle refait parler d’elle sur les podiums et les tapis rouges, dans des versions au cool étudié. Par Vitoria Moura Guimaraes

SPOTLIGHT (X2). AFF-USA/SHUTTERSTOCK/SIPA. PRESSE (X2). YOOX NET-A-PORTER GROUP.

Ci-dessus, Cate Blanchett aux Costume Designers Guild Awards, à Los Angeles, en février 2023. æķÆìÐș ÌÐ ìķĴ ÐĊ ÅĮ Ț ÌÑť ăÑĮ OďÐœÐ et >ÐīĉÝĮ printemps-été 2024.

l’attestent bon nombre de défilés (Loewe, Hermès, Gucci, Valentino, Victoria Beckham…) et de stars (Cate Blanchett, Gwyneth Paltrow, Zendaya…). En 2024, la manière la plus simple de moderniser sa coupe est donc de plaquer les cheveux d’un côté, de préférence avec un produit de styling. « Une inspiration années 50, un peu masculine, qui fait référence aux mèches gominées de Clark Kent (Superman, ndlr) ou Jean Seberg », explique le « hair stylist » David Mallett. Selon lui, ce style multiplie les atouts : il donne volume et mouvement, met en valeur le visage en dissimulant d’éventuelles irrégularités et sied autant aux chevelures lâchées qu’aux chignons et queues de cheval. Autre avantage de l’asymétrie : permettre aux racines de prendre l’air, et réduire la casse en changeant le mouvement des longueurs. Si ce look a une connotation intrinsèquement chic, il peut aussi être très mode. « En déportant la raie presque au niveau des tempes, pour un effet moins glam », suggère David Mallett. L’accessoire clé pour la dessiner ? Un peigne à queue. Ensuite, on la plaque avec une noisette de crème coiffante ou un spray fixant qui apportent aussi du soin.

GREGORY SCAFFIDI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. LAUNCHMETRICS.COM/

LES COIFFURES ASYMÉTRIQUES ONT LA COTE, comme

Sac C de Cartier East-West, en veau texturé Cartier, 3 500 €.

TENDANCES

IDÉE FIXE

LE SAC À CROQUER Avec son cuir texturé façon grains de caviar et ses finitions délicates, ce sac baguette de Cartier est un délice pour les yeux. Par Elspeth Jenkins Photo Benjamin Vigliotta Set design Camille Rousseau

TENDANCES

#Ñũ ăÑ #īðÐĮ Ċ UďĴÐĊ ĨīðĊĴÐĉĨĮȷÑĴÑɋǫǩǫǭȢ

TENDANCE

SOUSVÊTEMENTS

Les saisons se succèdent et le slip visible a toujours la cote sur les ÌÑũ ăÑĮȣ ÆďĉĉÐ ÐĊ ĴÑĉďðæĊÐĊĴ ăÐĮ ÆīÑĴðďĊĮ ÌÐ #īðÐĮ Ċ UďĴÐĊȣ Tðķ Tðķȣ ĊĊ #ÐĉÐķăÐĉÐÐĮĴÐīȣ ðÆĴďīð ÐÆāìĉ ÐĴ AĮÅÐă TīĊĴȢ #Ñũ ăÑ ðÆĴďīð ÐÆāìĉ ĨīðĊĴÐĉĨĮȷÑĴÑɋǫǩǫǭȢ

Réalisation Timon Van Mechelen

#Ðũ ăÑ ďĨÐīĊð ĨīðĊĴÐĉĨĮȷÑĴÑɋǫǩǫǭȢ

En polyamide Love Stories, ǧǤɁɅȘ

En polyamide, élasthanne et polyester Marie Jo, ǣǟșǨǟɁɅȘ

En polyamide et élasthanne Hunkemöller, ǠǨșǨǨɁɅȘ

En coton et polyester Etam, ǠǥșǨǨɁɅȘ

En dentelle et coton Simone Pérèle, ǢǨșǨǟɁɅȘ

En polyamide, élasthanne et coton Savage x Fenty, ǡǦșǨǤɁɅȘ

En polyamide et spandex Eres, ǠǣǟɁɅȘ

En coton, dentelle et tulle Intimissimi, ǠǤșǨǟɁɅȘ

En dentelle, polyamide, élasthanne et coton Chantelle, ǣǤɁɅȘ

O U >T'}tA wȢ ZTȯwqZ}OA:>}Ȣ qt'ww'Ȣ

De haut en bas et de gauche à droite Bracelet rigide Duet, en or blanc et diamants à enrouler autour du poignet Graff, prix sur demande. Bracelet de la collection Pure V, en or blanc, diamant taille triangle et diamants Louis Vuitton Haute Joaillerie, prix sur demande. Deux joncs en or blanc et diamants Recarlo, 2 950 € pièce.

TRIO DE DIAMANTS

IDÉE FIXE

Trois bracelets en or blanc dont les cercles lisses sont rehaussés de diamants. Irrésistiblement chic.

Par Timon Van Mechelen Photo Benjamin Vigliotta Set design Camille Rousseau

TENDANCES

LE CHOIX DE

ELSPETH JENKINS VIVRE COMME UNE MUSE DE SOFIA COPPOLA : DÉLURÉE ET NOSTALGIQUE. Elspeth Jenkins, Fashion & Style Director.

Immortalisées par Catherine Deneuve dans Belle de Jour et… toujours à nos pieds. Ballerines Belle Vivier Roger Vivier, ǦǤǟɁɅȘ

Oreilles félines

Boucles d’oreilles Wladimir the Cat Boucheron, Boucheron, ǡǤ ǤǟǟɁɅȘ

Un poids plume (sauf son prix) Blouse avec plumes Valentino, ǡ ǤǟǟɁɅș via Mytheresa.

Baguette en fourrure recyclée Fendi, prix sur demande.

Entrez, il y a de la lumière !

Lampe artisanale Kin Collection, ǤǨǟɁɅȘ

Le patchouli à son apogée !

Coromandel Eau de Parfum 200ml Les Exclusifs de Chanel, ǢǧǟɁɅȘ

PRESSE.

Connaître ses classiques : la Baguette de Fendi assure du petit déjeuner à nos incursions sur le dancefloor en fin de nuit.

De gauche à droite ��e �� e�� e �� e �e��e �� de �� e� �� de �� de Dior, �� e�� e� �� e� �e��

IDÉE FIXE

LES ROUGES À LÈVRES NÉO-NUDE L’emblématique Rouge Dior de 1953 a été revisité par Peter Philips avec 70 teintes, allant du rouge au beige, adaptées à chaque personnalité et carnation de peau. Par Kim De Craene Photo Benjamin Vigliotta Set design Camille Rousseau

x Bonjour Québec

qřĮæÐĮ ¾ ÆďķĨÐī ăÐ ĮďķŭÐȣ åķĊÐ åÑÑīðĪķÐȣ ÆÅĊÐĮ ÐĊÆìĊĴÑÐĮȦ OɂìðŒÐīȣ ă ĨăķĮ æīĊÌÐ ĨīďŒðĊÆÐ Ìķ ĊÌ ĮÐ ĉÑĴĉďīĨìďĮÐ ÐĊ ķĊ ĴÐīīðĊ ÌɂŒÐĊĴķīÐĮ ÐŘĴīďīÌðĊðīÐ ȧ

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UN HIVER ENCHANTEUR AU QUÉBEC

LAURENTIDES © TQ/V. BRILLANT. LANAUDIÈRE © TQ/ LA SOURCE BAINS NORDIQUES. LAURENTIDES © TQ/C. MERCIER. LANAUDIÈRE © TQ/ LA SOURCE BAINS NORDIQUES.

Trois-Rivières, est un terrain exceptionnel pour une sortie en raquettes. Dans les Laurentides, au sud du Québec, la station du Mont-Tremblant permet de s’adonner à toutes les joies de l’hiver : patin à glace, traîneau à chiens, pêche sur glace. Après une journée bien remplie, savourez un repas traditionnel dans une cabane à sucre pour découvrir l’ambiance chaleureuse qui y règne et le célèbre sirop d’érable. OBSERVER LA FAUNE LOCALE Aigles, cerfs, élans, ours, loups, renards… La région abrite 650 espèces animales, dont 90 de mammifères et 300 d’oiseaux. Pour un tête-à-tête avec la faune sauvage, rien de tel qu’une promenade dans les parcs et réserves fauniques. En hiver, les empreintes dans la neige facilitent d’ailleurs la quête. Pour une expérience mémorable, visitez le Refuge Pageau près d’Amos en Abitibi-Témiscamingue. Tenu par un ancien trappeur, il abrite des animaux orphelins, malades ou blessés.

isiter le Québec en hiver, c’est plonger dans un véritable conte de fée. Surnommé « la plus grande province du Canada », cet immense territoire du nord-est du Canada offre des paysages époustouflants, entre majestueuses forêts et multiples plans d’eau. Une fois revêtues de leur manteau blanc, ces étendues offrent les plus belles aventures. Imaginez observer des cerfs se promenant tranquillement dans la neige, ou contempler la chute des flocons depuis un spa nordique. Ajoutez à cela l’hospitalité légendaire des Québécois, réputée pour réchauffer les cœurs.

EXPLOREZ LA MAGIE DE L’HIVER AU QUÉBEC AVEC CES EXPÉRIENCES INCONTOURNABLES… PARTIR À L’ASSAUT DE LA NATURE Les villes de Québec et Montréal sont incontournables, mais c’est au cœur de la nature que la province se révèle pleinement. En hiver, les activités en extérieur offrent des sensations uniques ! Situé face au majestueux fleuve SaintLaurent, le Massif de Charlevoix est le royaume de la glisse, idéal pour le ski et la luge. Le parc national de la Mauricie, au nord de la ville de

SE DÉTENDRE COMME NULLE PART AILLEURS Pour se relaxer, un détour par un spa nordique s’impose ! Ces havres de paix permettent au corps et à l’esprit de se libérer du stress, au beau milieu d’un décor enchanté. Niché dans les montagnes, l’établissement La Source Bains Nordiques dans la région de Lanaudière fait partie des plus réputés du Québec. Les installations de thermothérapie et de massothérapie sont brillamment dispersées en complète immersion dans la nature. PASSER DES NUITS DE RÊVE Quant aux hôtels, le Québec a de quoi combler toutes les envies. Pour des nuits luxueuses, Fairmont Le Manoir Richelieu à La Malbaie est une adresse légendaire au décor cinématographique. Ou optez pour l’originalité avec le « glamping » (ou camping glamour) et ses hébergements insolites : cabanes en bois, chalets, dômes étoilés, tiny houses écologiques... De quoi faire briller les yeux des petits comme des grands, et se créer des souvenirs de vacances dignes des plus beaux contes de fée.

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Bonjour Québec. bonjourquebec.com

32 SUR LE TERRAIN

Le combat des Arméniennes pour leur patrie

42 ROMAN

Admirable de Sophie Fontanel

46 DANS NOS OREILLES

Le retour de Puggy

56 SEXO

Réveiller le désir après ǣǟɁĊĮ

64 TÉMOIGNAGES

Ces femmes qui embrassent pleinement leur âge

68 TENDANCE

La déferlante pastel

72 RÉSOLUTIONS

Et si on se libérait de cette injonction annuelle ?

Substance

ÉPOQUE

GRAND REPORTAGE

Ces Arméniennes qui se battent pour sauver leur pays

wðīĊďķÆì wīæĮðĊȣ devant le monument Cascade, à Erevan. Cette journaliste Ìɂ īĴĮāì ȱ>ķĴȷ NīÅāìȲ ÆďķŒÐīĴ le blocus, les bombardements et l’exode en septembre et octobre 2023.

Menacée par l’expansionnisme du puissant Azerbaïdjan, l’Arménie voit ressurgir, à travers ăÐ ÆďĊŪðĴ ÌÐ ăɂ īĴĮāì ȱ>ķĴȷNīÅāìȲȣ le spectre du génocide et de l’exode. À Erevan, nos reporters ont recueilli les témoignages de ces femmes qui s’organisent pour aider les milliers de déplacés. Et luttent pour que les exactions ne soient pas passées sous silence. Par Catherine Durand Photos Rebecca Topakian

ÉPOQUE

ans ce joli café d’Erevan, sur la place Cascade, Siranouch Sargsian a commandé un expresso. « Être privée de café, c’est terrible. Ici, dès que j’entre dans un magasin, je revois les enfants affamés et ça me bouleverse », dit-elle les larmes aux yeux. Comme les cent vingt mille Arménien·nes d’Artsakh, Siranouch a subi le blocus de dix mois, puis l’exode sans retour de cette terre où ils et elles vivaient sans interruption depuis trois mille ans. Une épuration ethnique opérée dans le silence assourdissant de la communauté internationale. Il faut connaître ses prémices pour comprendre cette tragédie : l’Artsakh, berceau historique de la Grande Arménie, a été rattachée à l’Azerbaïdjan par Staline en 1921. À la chute de l’Union soviétique en 1991, cette enclave chrétienne peuplée à 95% d’Arménien·nes proclame son indépendance. Plusieurs guerres s’ensuivent avec l’Azerbaïdjan : victorieuse d’un premier conflit en 1994, l’Artsakh perd ensuite les trois quarts de son territoire à l’issue de la « Guerre des 44 jours » en 2020. Le corridor de Latchine, véritable ligne de vie pour les habitant·es de l’enclave, est alors placé sous la garde d’une force d’interposition envoyée par Moscou.

1. Le mont Ararat surplombe la ville d’Erevan. Un ancien volcan vénéré par les Arméniens, qui écrivent son nom sur le toit des usines, le fronton des hôtels, les paquets de cigarettes…

« JE N’ÉTAIS PLUS UN ÊTRE HUMAIN »

« Des milliers de personnes ont été déplacées, mon immeuble à Stepanakert était peuplé de réfugiés, raconte Siranouch. À partir de 2021, plus aucun étranger ne passait la frontière, l’information était bloquée, on vivait dans un ghetto. Professeure d’histoire, j’ai décidé de devenir journaliste pour témoigner et oublier mon chagrin (1). » La victoire ayant un goût d’inachevé, Ilham Aliev, le président azerbaïdjanais, envoie son armée verrouiller progressivement l’accès au corridor de Latchine en décembre 2022. « Ils ont coupé le gaz et l’électricité, poursuit Siranouch. On a survécu avec des bons alimentaires, sans essence, les gens se déplaçaient à cheval. Dès le premier jour, les Azéris nous ont terrorisés. Peu à peu privée de tout, je n’étais plus un être humain. Et puis le 19 septembre, le silence imposé par le blocus a été brisé par les explosions. Quand les soldats azéris sont entrés dans Stepanakert, j’ai dû partir, j’étais une cible. » Elle quitte à jamais son appartement et sa

vie confortable, un sac sous le bras. « J’ai pris mon ordi, mes boucles d’oreilles, mes beaux vêtements, et des livres. Après trente heures d’enfer jusqu’à la frontière, je suis enfin arrivée en Arménie. Je n’avais rien avalé depuis trois jours, j’ai compris que j’étais devenue une réfugiée quand un humanitaire m’a tendu un repas. » Elle ne le sait pas mais ce premier repas chaud a été préparé par la célèbre cheffe libano-arménienne Aline Kamakian (2). « Dès qu’ils ont ouvert le corridor de Goris après les bombardements, je m’y

2. Achkhen Vardanian s’entraîne avec VOMA, une organisation non gouvernementale qui prépare les populations civiles à la défense armée et aux premiers secours, à Erevan. 3. L’avocate Anoush Baghdassarian prépare un dossier pour dénoncer les crimes de l’Azerbaïdjan à la Cour internationale de Justice. Ici, au mémorial du génocide à Erevan.

“J’ai craqué en voyant des enfants affamés, dont certains pleuraient leur mère morte dans l’exode.” Aline Kamakian, cheffe culinaire, membre de l’UGAB

la tombe de leur fils mort au combat. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans l’urgence mais nous devons les aider jusqu’à ce qu’ils puissent s’intégrer. » C’est désormais à Erevan, dans de vastes locaux, que s’organisent la préparation et la distribution à la fois de repas chauds et de boîtes alimentaires dans les villes où ont été relocalisé·es les réfugié·es de l’Artsakh. Petite-fille de rescapé·es du génocide de 1915, au cours duquel un million deux cent mille Arménien·nes de Turquie furent exterminé·es, Aline Kamakian ne décolère pas : « J’ai grandi avec ce bagage d’histoires atroces pensant que sans télévision ni Internet, on avait pu ignorer ce qu’il se passait. Mais aujourd’hui, tout est en “live” et personne ne bouge, ni le Pape, ni l’Union européenne dont la présidente Ursula von der Leyen achète du gaz aux Azéris, en fait le gaz russe bloqué par les sanctions économiques. Elle donne ainsi carte blanche à ce dictateur fou d’Aliev ! »

L’HYPOCRISIE INTERNATIONALE

4. Melissa Gluck, responsable des interventions d’urgence à WCK, qui, avec l’UGAB, prépare tous les jours des repas chauds pour les déplacés du Haut-Karabakh. Sur la carte de l’Arménie, elle pointe les lieux où se sont installées les familles qui ont fui.

suis précipitée, raconte cette dernière. Avec le World Central Kitchen (WCK) et l’Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB) (3), nous avons mis en place tout un système pour offrir plusieurs milliers de repas chauds par jour, des repas goûteux avec 150 g de protéines minimum. J’ai craqué plusieurs fois en voyant des femmes enceintes maigres comme des curedents, des enfants affamés, déshydratés, dont certains pleuraient leur mère morte dans l’exode. Ces gens ont tout perdu : leur terre, leur histoire, leurs biens, même

Le lendemain, sur les hauteurs d’Erevan, au QG de VOMA (« L’art de la survie »), un des groupes paramilitaires qui forment des civils dans l’éventualité d’une guerre, Achkhen Vardanian partage la même indignation : « On a tellement espéré. Je suis souvent allée en Artsakh, sa perte est une douleur terrible… Après la guerre de 2020, je me suis juré d’être prête pour la suivante. » Guide touristique, célibataire et sans enfant, Achkhen, 34 ans, s’entraîne tous les soirs avec des volontaires de tous âges. « C’est le seul endroit en Arménie où il existe une réelle égalité entre les hommes et les femmes. On suit le même entraînement, côte à côte. Je veux me battre mais je n’attends plus rien. Le monde arabe se mobilise pour la Palestine mais les chrétiens, eux, ne se mobilisent pas pour l’Arménie, premier pays chrétien. » Tigrane Yégavian, auteur de Géopolitique de l’Arménie (4), dénonce sans ménagement l’immense hypocrisie européenne et américaine : « Les Arméniens ont le malheur de pas être du bon côté. Ils sont chrétiens alors qu’en Europe, on se déchristianise, ce n’est pas une “utopie mobilisatrice”. Ils ne sont dans aucun système d’alliance et ils dérangent. Il existe de gros projets de voies de communication qui passent par la vallée de l’Araxe pour relier les nouvelles routes de la soie, les hydrocarbures de la Caspienne et le marché • • •

ÉPOQUE

“Certains sont partis avec un tapis pour recréer un chez-soi. Le tapis est un territoire. C’est aussi le foyer et la maison.” Nairi Khatchadourian, fondatrice de AHA Collective

chinois à l’Occident. Et malheureusement, les Arméniens sont des objets, pas des sujets, donc on fait sans. » Depuis qu’elle a déménagé à Erevan en 2015, la curatrice française d’origine arménienne Nairi Khatchadourian se démène via sa structure AHA Collective (5) pour présenter la création contemporaine à différents publics d’Arménie. « Malgré les inquiétudes, il ne faut pas lâcher la création. En 1915, les premières cibles furent les intellectuels et les artistes arméniens à Istanbul. Ce sont eux qui développent une nation. Il faut être soudés comme en 2020 pendant la guerre. Quand le cessez-le-feu a été signé le 9 novembre, on savait que la région du nord-ouest de l’Artsakh allait passer sous autorité azérie, le monastère arménien médiéval Dadivank courait un grand danger. On y est allé avec des feuilles et des plaques d’argile, et on a réalisé trente-cinq empreintes pour conserver une trace. Le monastère est toujours là mais pour combien de temps ? Une politique de destruction culturelle est menée depuis des années par l’Azerbaïdjan, qui transforme les églises en mosquées ou efface les inscriptions en arménien, les ornements, l’iconographie. Nous avons fait une exposition collective autour de la guerre au musée Cafesjian (6) d’Erevan avec cette installation

1. & 2. Chouchan Kechichian, fondatrice de Hub Artsakh, un espace de coworking vecteur de changement, et du Sunrise Stepanakert, un festival d’arts multimédias.

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3. Nairi Khatchadourian, curatrice et fondatrice du collectif AHA pour la création contemporaine, chez elle à Erevan.

À Erevan, au complexe commémoratif de Tsitsernakaberd, le monument mémoriel du génocide des Arméniens de 1915 reprend de façon stylisée les deux pics du mont Ararat.

des trente-cinq empreintes suspendues. » Aujourd’hui, elle mène un projet autour de tapis contemporains avec l’artiste David Kochunts et des femmes d’un atelier du tissage de la région du Syunik, au titre éloquent : « Carpet Is Territory. » « Le tapis est un territoire, un paramètre au contour très précis où on se sent en paix et joyeux. C’est aussi le foyer et la maison. Pendant le génocide mais aussi l’exode en 2023, des Arméniens sont partis avec des tapis sous le bras pour recréer un chez-soi… »

UNE PROTECTION SUPPLÉMENTAIRE ?

Le soir à Erevan, la vie paraît douce dans les bars à vins bondés et les restaurants branchés. La guerre semble loin. « Les apparences sont trompeuses, analyse Chouchan Kechichian. Erevan n’est pas l’Arménie. Partout, la tristesse est palpable face à un avenir très incertain. » Cette jeune Libano-Arménienne a créé le Hub Artsakh (7) à Stepanakert après la guerre en 2021. Un espace de coworking pour celles et ceux qui créaient le changement. « J’étais étonnée par la résilience des Arméniens d’Artsakh, et par la créativité et la soif d’apprendre de sa jeunesse. » Et puis, il a fallu tout laisser derrière soi. « On a abandonné nos locaux, 15 000 euros d’équipement. On s’est

installé de nouveau ici grâce aux financements de la diaspora. » La priorité aujourd’hui est d’aider les réfugié·es à s’intégrer. « C’est compliqué pour les plus vulnérables, les veuves, les vétérans, les femmes sans aucune formation professionnelle comme celles qui travaillaient dans la ferme familiale. On a créé une hotline et une base de données pour les aider à trouver un emploi. Les obstacles restent nombreux, la mentalité et le dialecte sont différents, le trauma puissant. » L’angoisse du lendemain n’est pas propre aux réfugié·es. Jusqu’où ira l’appétit des Azéris ? Vont-ils continuer à grignoter le territoire arménien ou tout avaler d’un coup ? « Je crains que les Azéris cherchent à provoquer un conflit qu’ils gagneront haut la main en coupant l’Arménie en deux, répond Tigrane Yégavian. Ils veulent renégocier une paix de capitulation, sur la base de nouvelles concessions territoriales avec une Arménie dévitalisée, et avec un autre enjeu : l’eau. L’Arménie en a, pas l’Azerbaïdjan qui voudrait prendre le lac Sevan. Son intérêt n’est pas forcément de lancer une attaque massive mais de poursuivre une guerre hybride, par des incursions. En fait, la grande question est l’instauration ou pas de sanctions contre l’Azerbaïdjan. Ils se sont quand même comportés comme des terroristes. Les Français disent, officiellement, que sanctionner n’est possible qu’au niveau europ éen . En a tten dan t, i l y a u ne abs ence d e dissuasion. » C’est tout l’enjeu de la mission de l’avocate internationale américaine Anoush Baghdassarian. Chercheuse de terrain à l’University Network for Human Rights (8), elle recueille des témoignages sur les exactions commis es à l’encontre des Arménien·nes de l’Artsakh. Le 13 octobre dernier, l’Arménie a officiellement adhéré à la Cour pénale internationale (CPI), fondée par le Statut de Rome. Ce qui pourrait lui offrir une protection supplémentaire face à son puissant voisin. « À Goris, des réfugiés m’ont raconté que lorsqu’ils quittaient leurs villages pour se rendre à Stepanakert, ils devaient traverser deux ou trois check-points militaires azéris. Ce qui démontre une sorte de planification, d’anticipation ou d’organisation de cet exode massif. Soixante-quatre personnes seraient mortes sur la route. J’ai parlé avec au moins trois personnes dont des membres de la famille sont morts de faim, de stress, de désespoir. La déportation forcée est un crime contre l’humanité. Cette affaire sera donc probablement portée devant la Cour pénale internationale. » Les Arméniens l’espèrent car ils redoutent que si l’Europe et l’Occident ne sanctionnent pas les responsables de cette épuration ethnique, orchestrée de longue date, le génocide n’appartienne plus au passé. 1. Elle a tenu son journal de guerre sur X (ex-Twitter) : @SiranushSargsy 2. Instagram : @alinekamakian. alinekamakian.com 3. ugabfrance.org/global-relief 4. Éd. Bibliomonde. 5. aha.am 6. cmf.am 7. hubartsakh.org 8. humanrightsnetwork.org/nagorno-karabakh

CULTURE

SORTIES

FOCUS BOUSSU

Lionel Estève. Les saisons.

L’artiste Lionel Estève propose un parcours de sculptures sur les saisons, articulé autour de plusieurs antagonismes : l’aride et l’humide, le chaud et le froid, le clair et l’obscur. Le paysage naturel y est évoqué par l’alternance des jours, des saisons ou des climats. Un vagabondage poétique puissant. LķĮĪķȸķ ǠǦɁĉīĮ ķ :īĊÌȭ>ďīĊķȘ ĉÆȭĮȘÅÐ

Un soupçon de culture pour embellir chaque journée. Par Etienne Heylen et Aurélia Dejond

NAMUR

Au travail ! Les ateliers d’artistes en Belgique au XIXe siècle

Des œuvres joyeuses EXPO Peintre baroque néerlandais du siècle d’or, Frans Hals était un fils d’un marchand de tissus. Anversois de naissance, il déménagea avec sa famille à Haarlem où il accomplit son œuvre. Frans Hals voulait illustrer les personnes qu’il peignait de la manière la plus convaincante possible. Il s’est donc attelé à chercher son propre style, très original dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle. L’artiste opta pour un coup de pinceau rapide qui donnait à ses modèles une mobilité sans précédent. Il réussissait à peindre des gens souriants, ce qu’évitaient la plupart des artistes, parce que c’était trop difficile à leurs yeux. En raison de cette manière libre et impressionniste de travailler, Frans Hals est considéré comme l’un des peintres les plus novateurs de son temps. Qu’il

s’agisse de régents majestueux, de musiciens joyeux ou d’enfants rieurs, il les a représentés de façon tellement vivante, avec son talent et ses tripes, qu’on les croit réels et qu’ils respirent vraiment. Le Rijksmuseum éclaire également les modèles du peintre. À son époque, Frans Hals était déjà considéré comme précurseur, en raison de son style et de sa technique hors pair, qui n’ont été égalés que par ses contemporains Rembrandt et Velázquez. Frans Hals, Ìķ ǠǥɁåÑŒīðÐī ķ ǨɁþķðĊ ķ tūāĮĉķĮÐķĉ Ìȸ ĉĮĴÐīÌĉȘ īūāĮĉķĮÐķĉȘĊă

GAND

Karlo Kacharava

(Europalia-Georgia) Ses œuvres les plus célèbres sont des peintures, des créations sur papier et des journaux intimes illustrés. Mort à trente ans seulement, l’artiste laisse derrière lui un héritage culturel impressionnant. Son style a ouvert la voie à une nouvelle avant-garde géorgienne. LķĮĪķȸķ ǠǣɁŒīðă ķ wȘTȘ ȘNȘ ¾ :ĊÌș LĊ >ďÐĴĨăÐðĊ ǠȘ ĮĉāȘÅÐ BRUXELLES

Affordable Art Fair

Pour sa 15e bougie, l’incontournable foire d’art accueille environ quatre-vingt-cinq galeries belges et internationales, soit six cents artistes émergents et confirmés. Des œuvres d’art pour tous les budgets, faciles à emporter avec vous et emballées en toute sécurité à la « Wrapping Station ». #ķ ǦɁķ ǠǠɁåÑŒīðÐī ¾ }ďķī ɪ }ŘðĮȘ ååďīÌÅăÐīĴåðīȘÆďĉȥåðīĮȥ ÅīķĮĮÐăĮ

PRESSE.

Frans Hals, Luitspeler, ca. 1623. Louvre.

Lieu de travail, d’expérimentation, mais aussi d’exposition et de vente, l’atelier fait partie de l’imaginaire collectif tant il recèle de mystère. L’expo propose une immersion originale au cœur de ces espaces à part, en commençant par Félicien Rops devant sa presse de gravure. LķĮĪķȸķ ǠǟɁĉīĮ ķ ĉķĮÑÐ 9ÑăðÆðÐĊ tďĨĮȘ ĉķĮÐÐīďĨĮȘÅÐ

Exposition Inspired by Love

EXPO

MADE IN BELGIUM

Anna Vinnitskaya.

MUSIQUE

JOHAN JACOBS. DOMINIQUE MAITRE. PRESSE.

L’UNIVERS INFINI DU PIANO Cette onzième édition est tournée vers l’avenir et les concerts de haut niveau. Pour la première fois, le programme du festival a été organisé par et avec une commissaire invitée : Anna Vinnitskaya, lauréate du Concours Reine Elisabeth en 2007. D’une virtuosité et d’une polyvalence musicale particulièrement sensibles, son répertoire est très large. En Belgique, elle a conquis un public fidèle et enthousiaste, qui la suit de près depuis ses débuts. Pour le festival, le 8 février, elle interprétera des œuvres de Prokofiev et Rachmaninov avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Au cours de son récital personnel, le 11 février, elle s’attachera aux œuvres de Robert Schumann et Jörg Widmann. Enfin, avec l’Ensemble Appassionato, elle interprétera cinq concertos pour clavier de Jean-Sébastien Bach.

On ne présente plus la Belfius Art Collection. Septante ans de mise en valeur de l’art belge et de talents émergents. De l’œuvre Le Jardin de Fernand Khnopff, l’une des premières toiles acquises aux enchères chez Georges Giroux en 1956 et sur laquelle s’est bâtie une collection d’art de renom, à la toile It’s Like A Shot That Gets There, Bang! de Hilde Overbergh, l’une des toutes dernières acquisitions, la collection ne cesse de s’agrandir avec des choix qui font sens. Le parcours proposé emmène à la rencontre des œuvres récemment accueillies, créées par des talents de chez nous. Une manière de découvrir de nouveaux noms belges, de s’immerger dans leur univers, leurs passions et leurs motivations. Une expo unique qui met en parallèle le travail de ces jeunes artistes prometteurs avec le travail de grands noms de l’art belge (peinture, sculpture, collage, photographie). Inspired by Love, �us�u�au ��uin � la �el�us �rt �aller�� lace �harles �o�ier �� ru�elles

Zoom

PARIS �a r�tros�ecti�e de la ��erlandaise �ris �an �er�en a ou�ert ses �ortes �n no�e��re� en �r�sence de la reine ��i�a des �a�s��as et de la �re�i�re da�e �ran�aise �ri�itte �acron. �n ho��a�e e�u��rant � l�une des cr�atrices de �ode les �lus �isionnaires et cr�ati�es de sa ��n�ration. �lle �r�sente �as �oins d�une centaine de ro�es � cou�er le sou�e� re�ettant en �uestion et red��nissant les notions traditionnelles de la haute couture.

Flagey Piano Days, du ��au ��rier � �la�e�. �a�e�.�e Iris van Herpen, collectie Hypnosis 2019.

Iris van Herpen, Sculpting the Senses, jusqu’au ��a�ril au �us�e des �rts ��corati�s. �ad�aris.�r

CULTURE

GALERIE

Bracelet signé David Webb en platine, or, émail blanc et noir, rubis et diamant, circa 1970. Collection Epoque Fine Jewels, Courtrai.

Patricia, Bart et Nicole: trois perfectionnistes.

GALERIE À L’HONNEUR Patricia De Wit est toujours à la recherche de ÅůďķŘ īīÐĮ ÐĴ ĨīÑÆðÐķŘȢ Une interview à cent vingt à l’heure, ĪķÐăĪķÐ ĨīĴ Įķī ķĊÐ ķĴďīďķĴÐ ÐĊĴīÐ ďķīĴīð ÐĴ #ļĮĮÐăÌďīåȢ Par Etienne Heylen

« EN FAIT, NOUS FÊTONS AUJOURD’HUI NOTRE 65ÈME ANNIVERSAIRE ; Ma mère a démarré

son entreprise en 1958. Mon grand-père était architecte d’intérieur et ma mère a vite compris qu’il y avait une demande d’œuvres d’art pour les intérieurs qu’il concevait. Elle a lancé un commerce d’antiquités et, en même temps, a chiné des bijoux anciens, ce qui constitue notre activité principale depuis les années 80. Aujourd’hui âgée de quatre-vingt-six ans, notre mère est toujours la locomotive de notre entreprise. Elle nous a transmis son amour du beau. Nous faisons tout ensemble : acheter et vendre ; chacun avec notre propre touche ! Nous sommes tous les trois gemmologues, j’ai également étudié l’histoire de l’art et mon frère est orfèvre ». Epoque Fine Jewels propose des pièces de grande qualité et se spécialise dans l’art nouveau et l’art déco. Patricia : « Nous sommes très stricts dans l’évalua-

tion de ce qui nous est proposé. Tout doit être réalisé selon les normes de l’époque. Un bijou art nouveau, par exemple, doit dater de 1900, pas plus tard, et répondre à des normes élevées en termes de matériaux, de pierres précieuses et d’artisanat. Nous participons à des foires dans le monde entier, de Miami à Hong Kong. Nous avons un très grand réseau : particuliers, marchands, notaires... Les grandes marques - Cartier, Bulgari, Chaumet nous achètent aussi des bijoux pour leurs archives. Il y a auss i beaucoup de demande aujourd’hui pour des bijoux vintage, portables par les femmes d’aujourd’hui. Nous cherchons des pièces pour tous les budgets et pour tous les usages ». 'ĨďĪķÐ ťĊÐ LÐœÐăĮș ZŒÐīÅÐāÐĨăÐðĊ ǢǢș ďķīĴīðȘ Ċ ĮĴĊÌ ¾ ÌÑÆďķŒīðī ķ ĮăďĊ īå ȧ īķĮĮÐăĮ 'ŘĨď ǡǧȥǟǠ ȭ ǟǣȥǟǡȨ ÐĴ ¾ ă }Ðåå ȧTĮĴīðÆìĴ ǟǨȥǟǢ ȭ ǠǣȥǟǢȨȘ ÐĨďĪķÐťĊÐþÐœÐăĮȘÆďĉ

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Epoque Fine Jewellery

FOIRE D’ART

C comme Collectible Après six éditions réussies, Liv Vaisberg et Clélie Debehault présentent à nouveau le meilleur du design de collection au cœur du bâtiment Vanderborght à Bruxelles. Rencontre avec deux jeunes femmes ambitieuses et passionnées. Par Florianne Thys

Parlez-nous des nouveautés de cette septième édition ? « L’année dernière, nous avons créé trois nouvelles sections : New Garde, Architect / Designer et Dialogue. L’objectif est de les développer encore davantage », explique Liv Vaisberg. « Pour Architect / Designer, nous collaborons cette année avec Kim Mupangilaï, une designer flamande d’origine congolaise. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à New York et, depuis, elle a lancé sa propre ligne de meubles. Cette année, dans la section Dialogue, nous invitons les années 80 et 90 au sein de Collectible ». Mais ce n’est pas tout : « cette année, nous travaillons également sur une idée d’objets à placer à l’extérieur, sur les murs du bâtiment Vanderborght », ajoute Liv Vaisberg.

EVA DONCKERS.

Clélie Debehault & Liv Vaisberg.

Qu’est-ce qui fait d’un objet de design un objet de collection? « L’un des principaux critères, et peut-être le plus important, est le caractère unique de l’objet. Cette rareté réside dans la créativité, mais aussi dans le nombre d’exemplaires disponibles. Un nombre limité fait qu’un objet a de la valeur et mérite d’être collectionné. Le processus de création, l’histoire de l’objet, le créateur, les matériaux utilisés et la manière dont l’objet est créé confèrent également à un objet une dimension supplémentaire. Il est en outre important que l’acheteur voie cet objet s’intégrer dans son intérieur de manière à ce qu’il y ait un lien entre l’objet et son environnement. Comme pour d’autres pièces de mobilier, il doit y avoir une histoire derrière », précise Clélie Debehault.

Le terme « limité » ne se réfère pas à un nombre de pièces précis, mais selon Liv Vaisberg, il se situe généralement entre 1 et 20 pièces. « Lors d’une édition précédente de la foire, l’un de nos exposants avait baptisé ses objets du nom de 13 desserts, en référence aux 13 pièces disponibles. Cela peut être considéré comme « limité ». Mais ma table sur-mesure, conçue par le designer Johan Viladrich, entre également dans cette catégorie. L’idée qu’un objet n’appartient qu’à vous ou qu’il n’est disponible qu’en quelques exemplaires, est un indicateur de sa rareté. C’est cet aspect des choses que nous voulons mettre en avant. » Collectible ouvrira également un espace permanent à Bruxelles en 2024. Que peut-on attendre de ce lieu ? « Ce sera un espace hybride, accessible uniquement sur rendez-vous, qui nous permettra d’être présents tout au long de l’année et pas seulement pendant la foire. Nous voulons développer de nouveaux projets, proposer des conseils et les mettre en œuvre concrètement par la suite, en collaboration avec nos exposants et de nouveaux clients, tels que des marques prestigieuses, des hôtels et différents secteurs, dont l’hôtellerie, la mode, la musique et l’art culinaire », explique Clélie Debehault. Quels sont les projets à venir? « Nous sommes impatientes d’exporter le concept de Collectible au-delà des frontières de notre pays. Comme nous collaborons avec de nombreux professionnels étrangers, nous recevons souvent des invitations de Londres, Copenhague, Monte Carlo, Ibiza, Paris ou Vienne. C’est fou comme le design de collection est en plein essor. C’est évidemment une tendance qui nous réjouit. Nous ne sommes pas une foire qui met l’accent sur des galeries ou designers néerlandais ou f ranç ai s . De p ui s le l ancemen t d e Collectible, nos exposants viennent d’un peu partout et c’est cette approche que nous souhaitons poursuivre dans le futur. Nous voulons continuer à sortir de nos cercles », conclut Liv Vaisberg. Collectible, Ìķ ǦɁķ ǠǟɁĉīĮș 'ĮĨÆÐ ĊÌÐīÅďīæìĴș īķÐ ÌÐ ăȸ(ÆķřÐī Ǥǟș ǠǟǟǟɁ īķŘÐăăÐĮș ÆďăăÐÆĴðÅăÐȘÌÐĮðæĊ

CULTURE

LIVRE

ser…mais alors, elle ne sert à rien ! Or, on s’attache à un vêtement qui se patine, ça devrait être exactement la même chose avec son visage. Votre héroïne est la dernière femme ridée sur Terre, et si la science-fiction rejoignait la réalité ? Si le médicament que j’ai inventé et qui lisse tous les visages déboulait sur le marché, je suis sûre que pratiquement tout le monde le prendrait. Ce livre est l’occasion de s’interroger sur un monde lisse et lissé où on irait tous vers la mort, sans âge apparent. Car la mort, elle, reste inéluctable, même avec un visage jeune sur un corps de 90 ans. Dans le réel, on voit à quel point vieillir, pour les femmes en tout cas, est synonyme de ne plus exister. Moi, j’ai tous les âges, même si je suis officiellement née en 1962. Je garde une grande juvénilité, je m’adapte, cela permet de continuer à se projeter, et surtout, je ne joue pas à la fausse jeune, je n’hésite pas à utiliser mon statut et mon autorité d’adulte.

ENTRETIEN Après avoir tordu le cou aux stéréotypes genrés sur les cheveux blancs, l’inclassable journaliste parisienne s’en prend aujourd’hui aux rides, alors que le jeunisme ambiant invisibilise sciemment les femmes de plus de cinquante ans. Admirable, comme le titre de son nouveau roman. Par Aurélia Dejond

Qui dit nouvelle année, dit nouvelles rides ? Et on s’en fiche ! S’en foutre, c’est le meilleur anti rides. La jeunesse éternelle est un mythe puissamment ancré et je refuse de cautionner cette horrible idée qu’il y aurait une date de péremption, majoritairement chez les femmes, puisque très étrangement, un homme qui vieillit est communément accepté et qu’il reste séduisant et sexy ne semble pas tabou. Se plisser, c’est vivre ! C’est exactement comme une chemise neuve que vous n’oseriez pas sortir du dressing de peur de la frois-

Quelle est la ride que vous préférez chez vous ? Celle que j’ai au ventre, un pli qui m’a appris l’indulgence envers moi-même et à m’en ficher. Quand les premières, celles du cou, sont apparues, j’étais furax, puis j’ai vu Audrey Hepburn en interview, elle avait les mêmes, ça m’a réconciliée avec moi-même. Admirable, Sophie Fontanel, 20 €, éd. Seghers

PRESSE.

Se dérider avec Sophie Fontanel

Quelle femme belge ridée admirez-vous ? Axelle Red. Je l’adore. Elle prend beaucoup d’intensité en vieillissant, sa beauté actuelle est supérieure à celle de sa jeunesse, elle devient sublime. Lio aussi m’interpelle, elle donne l’impression de vraiment s’en foutre, alors que dans l’imaginaire collectif, elle devait rester Lio, la Lolita. C’est très intéressant. La séduction ne passe pas que par la jeunesse, qui n’est d’ailleurs pas synonyme de beauté.

SAVOURER, MÊME SANS ALCOOL DES COCKTAILS SANS ALCOOL GRÂCE À NONA

« Bien trop souvent, on me servait des mocktails sucrés à l’excès lorsque je commandais un apéritif sans alcool. Avec NONA, je veux permettre aux gens de savourer des cocktails sans alcool, sans compromis sur le goût, la qualité, et l’expérience. »

NONA GINGER & ANANAS

Ingrédients pour 1 mocktail 6 cl de NONA Ginger

2 cl de jus de citron vert

6 cl de jus d’ananas

Santé, Charlotte }

1,5 cl de sirop de sucre

Menthe

Glace en cubes et pilée

COMMENT BUVEZ-VOUS NONA ?

Méthode

NONA June, NONA Spritz et NONA Ginger se boivent exactement de la même manière que s’il s’agissait d’une boisson spiritueuse : pur, on the rocks, avec du tonic ou dans un mocktail. Laissez-vous inspirer sur nonadrinks.com.

1. Remplir un shaker* avec NONA Ginger, du jus d’ananas, du jus de citron vert, du sirop de sucre et quelques glaçons. 2. Secouez le tout.

3. Servir dans un verre rempli de glace pilée.

4. Décorer d’un brin de menthe. À la vôtre ! * Vous n’avez pas de shaker? Remplissez simplement le verre avec tous les ingrédients et remuez.

Créer des sensations gustatives similaires à celles d’un spiritueux alcoolisé, tout en conservant l’authenticité et la complexité. C’était le défi de Charlotte de Gand, bioingénieure de formation, et elle l’a réussi haut la main avec ses spiritueux premium sans alcool NONA June, NONA Spritz & NONA Ginger. NONA a été récompensé par de nombreuses médailles et est servi dans des restaurants étoilés tels que The Jane & Boury.

OÙ NONA EST-IL DISPONIBLE ?

NONA est en vente dans les boutiques spécialisées, les magasins de spiritueux, mais est aussi disponible dans les supermarchés, comme Delhaize, et en ligne via nonadrinks.com.

100 % belge, 100 % naturel, et moins de 1/10 des calories d’un cocktail alcoolisé : boire un verre non alcoolisé n’a jamais été si avantageux. 2023 INTERNATIONAL

SPIRITS CHALLENGE

DOUBLE GOLD

WWW.NONADRINKS.COM

ADVERTORIAL

CULTURE

LIVRES

Tendance mamies pour la vie Deux romans font de vieilles dames leurs héroïnes, et derrière leur portrait se dessinent les enjeux de nos existences contemporaines. Par Thomas Jean

Va g u e m e n t a n t i va x et t ra n s p h o b e, Dominique Biron n’entend rien non plus au féminisme. Par-dessus le marché, elle exècre ses enfants, sauf Dorothée, morte avant elle hélas, tandis que parmi ses petits-enfants, seule Victoire trouve grâce à ses yeux. Elle est de ces aïeules misanthropes façon Tatie Danielle dont on ne voudrait pour rien au monde, mais qui dans la fiction nous font nous tordre. Mais cette mamie-là, au-delà de sa comique muflerie, creuse aussi, dans ce monologue qu’elle nous adresse, la question du libre arbitre : comment son éducation bigote dans une Belgique bon teint a fait d’elle, ce qu’elle déplore, cette vieille conformiste ; comment elle s’octroie une unique et ultime bravade en fixant la date de sa propre mort, secrètement, elle à qui on a diagnostiqué un Alzheimer et qui ne veut pas finir légume. Un compte à rebours funèbre dont la plume d’Emmanuelle Pirotte fait une gourmandise aigre-douce. Éd. Le Cherche Midi, 18,50 €.

Le plus intime Odette Froyard en trois façons d’Isabelle Monnin Elle s’est conformée à ce qu’une certaine France attendait de son genre : qu’elle tienne sa maison au cordeau et ne fasse pas de vagues. L’enquête que mène alors Isabelle Monnin sur sa si peu diserte grand-mère Odette a ceci de superbe qu’elle peut se lire comme un hommage aux vieilles dames de l’ombre et sans faits d’armes. Car l’autrice a beau épousseter ses souvenirs, rien de saillant ne remonte sur cette Odette – mais après tout, cette recherche vaine de l’éclat n’a-t-elle pas sa beauté propre ? Voilà toutefois qu’à force de compulser archives et registres, des secrets affleurent : les grands-parents d’Odette ont divorcé, ce qui, fin XIXe en HauteSaône, n’est pas banal ; la petite Odette, elle, a passé de longs mois dans un orphelinat franc-maçon, où elle a croisé des enfants juifs qui ne survivront pas à la Shoah. Comme avec sa sœur prématurément disparue, sujet de son précédent roman, Isabelle Monnin brosse une fresque intime, historique, politique, dont les notes sépia, trouées de vides, bouleversent. Éd. Gallimard, 20 €.

LE COUP DE CŒUR

Ce que je sais de Monsieur Jacques de Leïla Bahsaïn Comme on dirait « Moteur ! » ou « Coupez ! », Leïla Bahsaïn parsème son troisième roman de « crotch grab ». Littéralement « empoignement d’entrejambe » en anglais, c’est le geste dont Michael Jackson ponctuait ses chorégraphies. Pour Loula l’héroïne, adolescente dans le Marrakech des années 90 et fan du King of Pop, c’est le mot talisman qui surgit quand un trouble la traverse. Quand elle entrevoit l’inadmissible, par exemple, sous l’apparence de la norme : à travers le judas de l’appartement familial, elle observe des garçons de son âge, certains plus jeunes aussi, qui montent chez Monsieur Jacques, le Français de la résidence, dont tout le monde sait qu’il les paie pour en abuser, ce dont personne ne dit mot. Entrelacés aux non-dits et à la pédocriminalité qui plane, à coups d’images étranges et jeux savoureux de langage, il y a le corps de Loula qui change, les sentiments qui s’emballent, la révolte confuse de l’adolescence que l’autrice excelle à raconter. Le tout dans une fantasmatique Ville rouge que le protectorat puis le tourisme ont corrompue. Éd. Albin Michel, 19,90 €.

EVA BLANCO/ PLAINPICTURE. ASTRID DI CROLLALANZA. PRESSE (X3).

Le plus caustique Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste d’Emmanuelle Pirotte

Théâtre Royal des Galeries

Fallait pas Directeur : David Michels

de Salomé Lelouch

Photo : Isabelle De Beir

Avec Catherine Conet, Alain Leempoel, Hélène Theunissen et Bernard Yerlès.

le dire

Mise en scène :

Alain Leempoel Scénographie :

Noémie Vanheste Costumes :

Chandra Vellut Lumières :

Laurent Comiant

 www.trg.be

02 512 04 07

Du 7 février au 3 mars 2024 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

Puggy, retour gagnant ENTRETIEN Un trio belge ? Oui, mais composé d’un Anglais, d’un Français et d’un Suédois. L’histoire de Puggy est loin d’être banale. Et elle reprend, après une longue pause, avec la sortie de Radio Kitchen, un E.P. entièrement réalisé dans leur propre cuisine… Par Joëlle Lehrer

CULTURE

VICTOR PATTYN.

ous nous retrouvons dans la cuisine de Puggy, quelque part près de la Gare d’Etterbeek, à Bruxelles. Egil, le batteur, plus connu sous le petit nom de Ziggy (comme Ziggy Stardust) propose à boire et des mignonnettes au chocolat, Matthew, le chanteur-guitariste, est prêt à faire un thé, Romain, le bassiste, commente sa nouvelle barbe plus impeccablement taillée que celle du Père Noël. Cette cuisine, où l’on aperçoit de vraies casseroles, se trouve dans leur studio d’enregistrement. Là où sont déjà passées de multiples popstars belges et françaises, d’Angèle (avec qui Puggy partage le même management et la même équipe de promotion) à Yseult. Ce groupe est la meilleure chose qui soit arrivée à la musique pop-rock belge depuis près de quinze ans. Et son retour, après une discrète et longue absence, est attendu par énormément de monde.

Vous revenez avec un nouvel E.P. et une tournée après sept ans d’absence en tant que groupe. Que s’est-il passé durant ce laps de temps ? M AT T H E W I R O N S : Après la tournée Colours en 2016-2017, on a mis le groupe un peu en hiatus. On a reçu beaucoup de propositions pour faire de la coécriture et du développement d’artistes mais aussi de la production, de la télé et des musiques de films. On a réalisé les bandes originales de quatre films d’animation. Romain et Ziggy ont produit plusieurs albums pour Angèle, Lous and The Yakuza, Charles, Noé Preszow et Adé notamment. Et tous les midis, on se retrouvait dans cette cuisine, au sein de notre studio, pour parler de la suite de Puggy. Et on a commencé à travailler sur cet E.P. Et vous faites vraiment la cuisine dans ce studio ?

M.I. : Occasionnellement. ROMAIN DESCAMPE : On se fait des pâtes et

des pizzas.

Les collaborations avec d’autres artistes pour l’écriture de chansons, comme vous en avez réalisé plusieurs, se font de plus en plus en ÐăæðĪķÐȘ Ċ ĨÐķ ¾ ăȸðĉæÐ ÌÐ ÆÐ ĪķÐ ĨīĴðĪķÐĊĴ ăÐĮ ĉÑīðÆðĊĮ ÌÐĨķðĮ ĴďķþďķīĮȘ qďķīĪķďð ÆÐă ȭĴȭðă ĨīðĮ autant de temps pour adopter, chez nous, cette manière de procéder ? M.I. : En Belgique, il y a toujours eu une mentalité DIY. Un peu bricoleuse. Et comme il n’y avait pas vraiment une industrie de la musique, les gens se laissaient guider par leur passion. Alors, des collaborations entre artistes, il y en a toujours eu mais de façon moins structurée. Aujourd’hui, le featuring est devenu le mot à la mode. Et c ’es t fa c i l i té p a r I n s t a g ra m . O n constate beaucoup de copier-coller. Tout le mouvement rap copie ce qui se fait aux États-Unis. On peut parler d’appropriation culturelle dans ce cas-là. Et avec cela sont venues des façons de travailler comme le featuring et le beatmaking. TðĮ ķŘ (ĴĴĮȭ ĊðĮș ÆȸÐĮĴ ĴīÝĮ professionnalisé. M.I. : Oui, et ça a commencé à l’être en France et un peu en Belgique. On n’est plus trop dans ce truc de groupes de rock ou pop. Nous, on fait partie des derniers. Dans un groupe de musiciens, on collabore ensemble forcément sur les chansons. Dans le cas des artistes solos, ils collaborent avec d’autres producteurs ou beatmakers. Vous avez créé votre propre label, Radio Kitchen comme le nom de cet E.P. qui ne sortira qu’en format digital. Pourquoi ? R.D. : Parce que sortir un disque en for-

mat physique coûte très cher pour des indépendants. E.F. : La plupart des gens n’ont même plus de lecteurs CD chez eux. M.I. : On fera des CD et des vinyles mais plus comme des objets de merchandising. Pour un album à venir, on réfléchira à la manière de faire. Mais pour quelle raison avez-vous choisi de revenir avec un E.P. et pas directement avec un album ? M.I. : Travailler avec de jeunes artistes nous a apporté deux choses. Primo, nous leur avons apporté notre expérience. Secundo, ils nous ont apporté le monde dans lequel ils vivent. Ils nous ont éduqué aux réseaux sociaux et à la digitalisation. Aujourd’hui, il est possible de faire tout, tout seul. Et beaucoup de ces jeunes artistes procèdent de la sorte. L’E.P. est le meilleur de ce que nous produisons aujourd’hui mais nous n’arrêtons jamais de composer pour autant. Et pour la suite, cela nous permet de continuellement communiquer. Parce qu’on est vraiment à l’ère de la communication constante. Pour être tout le temps présents ?

M.I. : Oui, pour être tout le temps actifs et

libres dans notre créativité. Un album, cela signifie une année de travail de composition et de production et puis, deux ans de tournée. Nous voulions briser ce rythme. Et aujourd’hui, nous ne dépendons que de nous-mêmes.

La particularité de votre groupe, c’est l’absence d’un leader. M.I. : Le seul vrai pouvoir au sein du groupe, c’est celui de la chanson. Et une fois qu’elle est finie, on ne se demande pas qui a fait quoi. Puggy, Radio Kitchen, Radio Kitchen. 'Ċ ÆďĊÆÐīĴ ăÐ ǠǠɁĉīĮ ¾ ăȸ ÐĴ ăÐ ǡǟɁþķðăăÐĴ ķ Festival de Dour.

CULTURE

MUSIQUE

NEWS Par Joëlle Lehrer

ON ACCUEILLE

Pour elle, c’est comme si elle était partie hier… Shay a pris son temps pour livrer son troisième album. La Bruxelloise qui passe pour l’une des queens du rap francophone, comptant une très large fanbase en France, ne se fait pas appliquer de deadlines par qui que ce soit. S’imposant avec douceur et force, ses nouveaux morceaux, très autobiographiques, naviguent, avec des beats inventifs, entre le hip-hop, la pop urbaine et des influences africaines. Le résultat direct de ses expériences, de sa maîtrise et, bien sûr, de ses collaborations. Sur Pourvu qu’il pleuve, titre de l’opus, Shay a coopéré avec les rappeurs Niska, Gazo et SCH. « J’aime ma vie mais je veux la même en mieux », voici un credo que l’on trouve dans 1000 à l’heure et qui pourrait être celui de nombreuses jeunes femmes de sa génération. Shay, très fan de mode, figure dans la dernière campagne de Burberry dont elle est l’une des égéries.

Shay

Shay, Pourvu qu’il pleuve, ÐÆķĮÐȥ ðīæðĊ TķĮðÆș ÐĊ ÆďĊÆÐīĴ ăÐ ǠǡɁþķðăăÐĴ ķŘ īÌÐĊĴÐĮȘ

Roméo Elvis

ON DÉCOUVRE

Oscar les vacances

ON SAVOURE

'ĮĴȭďĊ Įķī }ÐīīÐ Ĩďķī ķĊÐ ÅďĊĊÐ īðĮďĊ ȟș ÐĊ voici une question que se pose le rappeur sur ce nouvel E.P. qui fait écho à tout ce qui résonne et fait sens dans sa tête. Introduit par le single Orangé ÌÑÌðÑ ¾ Į æīĊÌȭĉÝīÐ ÌðĮĨīķÐ récemment, cette série de nouveaux titres balaie donc des thèmes persos aussi bien qu’universels. Avec la complicité de compères rappeurs comme Peet et Dreamcastmoe, Roméo dévoile sa face mélancolique. tďĉÑď 'ăŒðĮș Echo, Z'O tÐÆďīÌȥ ĊðŒÐīĮă TķĮðÆș ÐĊ ÆďĊÆÐīĴ ăÐ ǡǨɁĉīĮ ¾ ăȸ Ș

Vous voulez rire en écoutant une chanson sans forcément passer pour une dingo ? Alors, voici un artiste français qui a des vannes sous le coude et aussi de la tendresse. Oui, il aurait pu s’appeler Oscar Holidays s’il était de la vague yéyé mais Oscar les vacances sonne plus actuel et légèrement décalé. Sur cet album de début qu’il a fait tout seul, on entend parfois des accents à la Stromae ou à la Eddy de qīÐĴĴďȘ Aă ř ĨðīÐĮ ðĊŦ ķÐĊÆÐĮ ĪķÐ ÆÐăăÐĮȭă¾Ș ZĮÆī ăÐĮ ŒÆĊÆÐĮș Ceci n’est pas mon corps, qA wș ĮďīĴðÐ ăÐ ǡɁåÑŒīðÐīȘ

Cela valait le coup d’attendre six ans pour un nouvel album de MGMT, ce duo formé par Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser qui nous électrise depuis près de deux décennies. Produit par Patrick Wimberly (Beyoncé) et Dave Fridmann (The Flaming Lips), ce cinquième album est chaleureux alignant des morceaux puissants ou intimes. Et il compte sur la présence de Christine and The Queens sur Dancing In Babylon qui devrait buzzer. T:T}ș OďĮĮ ďå OðåÐș ǡș ĮďīĴðÐ ăÐ ǡǢɁåÑŒīðÐīȘ

MGMT

WALLA’S EDIT. PRESSE.

ON RETROUVE

CINÉMA NEWS Par Joëlle Lehrer

POURQUOI ON AIME

May December, de Todd Haynes Le combo Todd Haynes-Julianne Moore-Natalie Portman réussit à nous passionner avec May December, un drame psychologique où se mélangent un fait divers scandaleux, une histoire d’amour sous emprise, une famille recomposée et une actrice hollywoodienne. Cette dernière, jouée par Natalie Portman, débarque dans la maison de Gracie, rôle tenu par Julianne Moore, pour l’étudier en vue de l’incarner à

ATSUSHI NISHIJIMA. PRESSE.

ON EST BOULEVERSÉ PAR

l’écran. Au fur et à mesure qu’elle l’observe, jusque dans la façon de se maquiller, l’actrice va apprendre et comprendre ce que la relation amoureuse de Gracie, alors qu’elle avait trente-six ans avec un gamin de douze ans, a généré mais aussi pourquoi elle a eu lieu. Et rien du monde que Gracie a su construire ensuite ne lui sera étranger. Pas même le malêtre du mari de Gracie, incarné par Charles Melton, qui n’a jamais réussi à prendre son indépendance comme s’il était toujours, au fond de lui, ce petit gars de douze ans qu’elle avait séduit naguère. On a rarement vu quelque chose d’aussi subtil sur un tel sujet. ŒÐÆ LķăðĊĊÐ TďďīÐș UĴăðÐ qďīĴĉĊș ìīăÐĮ TÐăĴďĊș ÐĊ ĮăăÐĮȘ

ON EST SUBJUGUÉ PAR

ON EST INTERPELLÉ PAR

The Zone of Interest, de Jonathan Glazer

Pauvres créatures, de Yorgos Lanthimos

Amal, de Jawad Rhalib

qďķī ĊďķĮș ÆÐ ťăĉ ÌďðĴ ÅĮďăķĉÐĊĴ īÐÆÐŒďðī ăȸZĮÆī Ìķ ĉÐðăăÐķī ťăĉ ÑĴīĊæÐīȘ tÑăðĮÑ Ĩī l’Anglais Jonathan Glazer, The Zone of Interest décrit le quotidien de Rudolf Höss et de sa famille alors qu’il commandait le camp d’extermination d’Auschwitz. Ils vivaient juste à côté du camp et de ses murs, possédaient une grande maison entretenue par des détenus, recevaient des amis dans leur beau jardin ŦÐķīðș ăķð ķĮĮð ÐĊĴīÐĴÐĊķ Ĩī ÌÐĮ ĨīðĮďĊĊðÐīĮ et semblaient ne pas entendre les cris de souffrances de ceux qu’on torturait, ni ne voir la fumée qui s’échappait des fours crématoires. Un must-see absolu pour comprendre la Shoah. Avec Sandra Hüller, Christian Friedel et Freya NīÐķĴšāĉș ĮďīĴðÐ ăÐ ǢǠɁþĊŒðÐīȘ

Lion d’or à la Mostra de Venise, Pauvres créatures est une fable gothique et excentrique où Emma Stone s’illustre dans toutes les scènes. Sorte de petite Frankenstein enrubannée, créée dans le labo d’un docteur très porté sur les expériences bizarres (Willem Dafoe), elle va découvrir la liberté et le sexe, le monde et les sentiments. }īÝĮ ÅķīăÐĮĪķÐ ÐĴ ÌīĒăÐș ÆÐ ťăĉ ĮķÅþķæķÐ Ĩī ses trouvailles visuelles puissantes. Il sera certainement nominé aux Oscars ainsi que sa principale interprète. ŒÐÆ 'ĉĉ wĴďĊÐș ðăăÐĉ #åďÐ ÐĴ Tīā tķååăďș ÐĊ ĮăăÐĮȘ

On ne peut pas découvrir Amal sans penser aux meurtres des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard par des élèves radicalisés. Tourné à Bruxelles, par Jawad Rhalib, réalisateur belgo-marocain, l’histoire d’Amal, professeure dans le secondaire est exemplaire mais tragique. Merveilleusement interprétée par Lubna Azabal, elle fait front face à une classe qui harcèle une jeune élève soupçonnée ÌȸìďĉďĮÐŘķăðĴÑȘ Ð ťăĉ ĉďĊĴīÐ ¾ ĪķÐă ĨďðĊĴ ăÐ discours et les faits ne sont pas toujours en faveur de la laïcité et de la démocratie même au cœur de l’école publique. Avec Lubna Azabal, Fabrizio Rongione et ĴìÐīðĊÐ wăÑÐș ĮďīĴðÐ ăÐ ǦɁåÑŒīðÐīȘ

MAGAZINE

Taylor Swift sur scène, à Kansas City (Missouri), lors Ìķ 'īĮ }ďķīș ăÐ ǦɁþķðăăÐĴ dernier.

JOHN SHEARER/TAS23/GETTY IMAGES POUR TAS RIGHTS MANAGEMENT.

Taylor mania

Artiste pop dont la réussite est scrutée jusque dans les pages éco des journaux, la mégastar américaine s’est imposée comme un véritable phénomène. Anatomie du “Swift power”. STORY

Par Emmanuel Poncet

MAGAZINE 1

1. Taylor à l’âge de �� ans� photographiée par �ndre� �rth� son photographe attitré avant la célébrité. 2. Avec ses parents, devant leur ferme d’arbres de Noël, au début des années 90.

“Mon code moral, depuis toute petite, est que j’ai besoin d’être considérée comme quelqu’un de bien.”

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des auteurs-compositeurs-interprètes les plus riches de tous les temps – comprendre : qui vivent pour l’essentiel de leur propre musique, moins de leurs investissements dans le luxe comme Rihanna. « C’est un magnifique pied de nez à une industrie dans laquelle une grande partie de l’argent circule encore dans des mains masculines, se réjouit Sandrine Galand, professeure de littérature à Montréal et autrice du livre Le Féminisme pop (3). Même si les têtes d’affiche – les stars – semblent toujours féminines. » AFFRANCHIE DE TOUTE MAISON DE DISQUES

– seule maîtresse à bord, Taylor a racheté et réenregistré tout son catalogue –, elle dégage un chiffre d’affaires qui est désormais scruté au même titre que le PIB d’un pays ou celui d’une multinationale cotée en Bourse. Les analystes ont même baptisé « Swiftnomics » (contraction de Swift et d’« economics ») chacune des statistiques mesurant les profits qu’elle génère. Le président de la Fed, la

banque centrale américaine, parle d’un « effet Taylor Swift » sur la croissance américaine. L’économiste Maria Psyllou, de l’université de Birmingham, a ainsi évalué à 320 millions de dollars (298 millions d’euros) et 3 300 emplois les retombées de ses concerts à Los Angeles en août 2023. Le père de l’artiste, Scott Kingsley Swift, qui fut longtemps investisseur au sein de la banque Merrill Lynch avant de gérer les affaires de sa fille, n’en revient pas lui-même. Sa « communauté » forte de 276 millions d’abonné·es sur Instagram (et presque cinq cents toutes plateformes cumulées) semble porter le miracle économique d’un pays merveilleux. « La relation étroite qu’elle a cultivée avec ses millions de fans a donné naissance à un

ANDREW ORTH/COLEMAN-RAYNER/BESTIMAGE. @TAYLORSWIFT.

A guitaaaar ! I-am-HA-PPY ! » Nous sommes en 1995, une douzaine de jours après que Taylor a fêté son sixième anniversaire. La famille Swift est réunie autour du sapin de Noël dans leur maison de Reading, Pennsylvanie. Dans son pyjama rose à motifs, sa chevelure blonde déjà imposante surmontée d’un chouchou, elle défait, arrache plutôt, le paquet cadeau vert qui lui est destiné. Sur l’image tremblée, typique d’une vidéo familiale « homemade » de l’époque, on devine la présence protectrice, hors champ, de son père Scott, à la caméra. Et de sa mère Andrea, assise en pyjama bleu dans le canapé multicolore. À genoux sur la moquette couleur rouille, Taylor pousse alors ce drôle de rugissement, entre cri de guerre et soupir profond de satisfaction : « A guitaaaar ! » Comme si elle venait de déterrer un trésor enfoui. Issue de Taylor Swift : Miss Americana (1), un passionnant documentaire, la séquence est saisissante. Elle agit tel le révélateur, le moment « eurêka » d’une vocation précoce et d’une incroyable carrière à venir, celle de l’une des plus grandes pop stars de tous les temps. Vingt-sept ans se sont écoulés. C’est pourtant bien la même petite fille en pyjama rose de ce Noël familial qui triomphe désormais à 35 ans en justaucorps pailleté vert bleu sur l’affiche de Taylor Swift, The Eras Tour (2), le film de tous les records de sa tournée américaine. Sorti le 13 octobre 2023, il a provoqué un tel « blast » planétaire qu’il a obligé de grands studios, dont Universal, à reporter la sortie de leurs productions (L’Exorciste : Devotion ou Ordinary Angels avec Hilary Swank). Un tsunami de chiffres et superlatifs s’abat depuis jusque dans les pages économiques des grands médias internationaux. L’agence Bloomberg estime désormais la fortune de Taylor à une valeur nette de 1,1 milliard de dollars (1 milliard d’euros). Loin devant Beyoncé ou Madonna. L’autrice de 1989 rejoint ainsi… Paul McCartney, l’ex-Beatles, au panthéon

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1. En 2005, un an avant la sortie de Taylor Swift, son premier album.

ANDREW ORTH/COLEMAN-RAYNER/BESTIMAGE. EMMA MCINTYRE/TAS23/GETTY IMAGES POUR TAS RIGHTS MANAGEMENT.

2. Lors du Eras Tour, en Californie, le 3 août dernier (image extraite Ìķ ťăĉ Taylor Swift, The Eras Tour).

groupe démographique plus uni que n’importe quel parti politique », note très sérieusement l’agence de presse Bloomberg News. Parlera-t-on bientôt d’un « Swift power » pour désigner l’influence économique et culturelle planétaire de Taylor, comme il existe déjà un « soft power », attribué d’ordinaire à des nations comme la Corée (avec la K-Pop, notamment) ? Pourquoi sa musique et sa personnalité nous fascinent-elles autant, bien au-delà de sa « fan base » ? Il faut revenir au pied du sapin de Noël. Aux 6 ans de Taylor. C’est à cet âge, outre l’arrivée de cette guitare magique, que les parents de Taylor l’emmènent à son premier concert, de l’artiste LeAnn Rimes. « L’un de mes premiers souvenirs de country music », confie-t-elle à 12 ans, lors d’une de ses prestations, captée elle aussi par une vidéo familiale. À l’adolescence, elle se produit dans des radiocrochets ou des évènements sportifs. Elle écrit ses premiers textes à

l’encre et à la plume dans ses journaux intimes. Le « songwriting », voilà la clé. Un goût précoce et jamais démenti pour l’écriture de chansons (plus de deux cent cinquante à ce jour), dans lesquelles se projettent des millions de fans. Ses petits carnets bardés de cœurs de l’époque ont été remplacés par un smartphone, où elle consigne ses paroles et mélodies en devenir. Mais c’est la même désarmante sincérité d’une « good girl » américaine, initiée dans les chorales d’église et formée à la country music qui reste à l’œuvre. Et suscite tant l’adhésion. « J’AI BÂTI TOUT MON SYSTÈME DE CROYANCE SUR LE FAIT D’ÊTRE APPLAUDIE, sur une

éthique du travail, confie-t-elle encore dans Miss Americana. Mon code moral, depuis toute petite, est que j’ai besoin d’être considérée comme quelqu’un de bien. » Pour le philosophe et musicologue Peter Szendy, auteur de Tubes, la philosophie dans le juke-box (4), c’est justement

dans l’« extraordinaire banalité » de ses chansons et de sa personnalité qu’il faut chercher une partie de l’explication au fantastique succès de Taylor Swift. Cette intuition lui est venue en regardant le clip de son titre Anti-Hero. « Comme si ce tube disait au fond : “Regardez, écoutez comme c’est incroyable d’être comme tout le monde”, analyse-t-il. L’histoire et la carrière de Taylor Swift font aussi partie de ce récit : “Je suis une fille ‘comme ça’”, comme les autres, mais exceptionnellement comme les autres. Avec son visage parfaitement instagrammable et sa réputation de caméléon musical. » Aux dizaines de milliers de fans venu·es l’applaudir au Stadium de Dallas, Texas, pour son Reputation Tour (5), la femme caméléon ne dit finalement pas autre chose. Elle arbore ce soir-là une veste à paillettes vert luminescent, portant en bandoulière son éternelle guitare acoustique, verte également. Entre deux morceaux, elle leur parle d’eux, livrant du même coup son secret de fabrication. « Ce que mes discussions avec vous, en ligne ou aux concerts m’ont fait comprendre, c’est que le plus important pour vous, ce sont les paroles et un certain sentiment. Si la personne que vous écoutez exprime un sentiment qui correspond • • •

MAGAZINE

“Taylor Swift a remis l’idée de l’artiste libre et sans pression au centre de sa réussite.” Nicolas Saada, réalisateur et producteur

à ce que vous ressentez, à ce que vous avez déjà vécu à un moment de votre vie, alors c’est tout ce qui compte. » À cet instant, la caméra zoome sur un homme trentenaire en pleurs. Puis sur une jeune femme brandissant une pancarte en forme de cœur, constellée de fleurs : « Don’t blame me/Taylor made me crazy. » Tout est dit. La dévotion d’un duo de fans dans sa plus « exceptionnelle banalité ». Pour une « anti-héroïne » dotée de super-pouvoirs.

Sur les réseaux, le réalisateur et producteur français Nicolas Saada, fin connaisseur de la musique et observateur admiratif de « l’impression d’autonomie créative qui émane de cette jeune femme intrépide », ne tarit plus d’éloges depuis la sortie d’Eras Tour, sa tournée à guichets fermés, ponctuée de gestes solidaires envers ses équipes (une prime de cent mille dollars, par exemple, pour les cinquante chauffeurs de sa tournée) et son public (une ouverture nocturne du métro pour que ses fans puissent rentrer des concerts) : « Taylor Swift a remis l’idée de l’artiste libre et sans pression au centre de sa réussite. Son authenticité, son ingénuité et son indépendance fascinent. Elle a quelque chose que les riches n’auront jamais : le talent et le charme. C’est ce qui explique pourquoi elle fascine, y compris ceux qui ne s’intéressent pas forcément à sa musique ! » De fait, même le monde académique s’empare du phénomène. L’université

de Gand, en Belgique, a créé un séminaire, animé par la professeure Elly McCausland et consacré à la filiation entre ses textes et les grands classiques de la littérature comme Charlotte Brontë, Margaret Atwood et – excusez du peu – William Shakespeare. L’ u n i v e r s i t é d e M e l b o u r n e , e n Australie, organise quant à elle un « Swiftposium 2024 » du 11 au 13 février durant lequel d’éminents chercheurs décrypteront, outre la puissance économique de la mégastar, toutes les composantes de son influence sur l’époque. En particulier son approche du féminisme, du genre, des sexualités et des droits LGBTQIA+. VOUS AVEZ DIT «FÉMINISTE», TAYLOR SWIFT?

Elle en a pourtant longtemps refusé l’étiquette. Avant de la revendiquer. Trop tard, pour certain·es qui voient parfois dans la star une sorte de « cupcake feminism », trop consensuelle et

KEVIN WINTER/TAS23/GETTY IMAGES POUR TAS RIGHTS MANAGEMENT.

Sur scène, à Inglewood (Californie), lors du Eras Tour, le 9 août dernier.

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1. Avec ses trois trophées aux Grammy Awards, le 15 février 2016 à Los Angeles : ceux du meilleur album de l’année et du meilleur album pop (1989), et celui du meilleur clip (Bad Blood).

2. Avec Cara Delevingne (derrière), Selena Gomez (à g.) et l’actrice Serayah (à d.), aux MTV Video Music Awards, à Los Angeles, le 30 août 2015. 3. Sur scène, avec ses danseur·euses, à Tampa (Floride) , lors du Eras Tour, le 14 avril dernier.

OCTAVIO JONES/TAS23/GETTY IMAGES POUR TAS RIGHTS MANAGEMENT.

FREDERICK M. BROWN/GETTY IMAGES VIA AFP. FRAZER HARRISON/GETTY IMAGES VIA AFP.

capitaliste pour être parfaitement honnête. Elle a beau s’être engagée dès 2017 contre Donald Trump et une sénatrice du Tennessee anti-avortement, puis gagné un procès retentissant contre un DJ qui l’avait sexuellement agressée lors d’un « photo call », au point de figurer en couverture du Time consacrée aux « briseuses de silence » de #MeToo en 2017, elle reste régulièrement soupçonnée d’insincérité. Ses déclarations sont pourtant dépourvues d’ambiguïtés. « On vit dans une société où les femmes sont jetées à la casse, au cimetière des éléphants à 35 ans, confie-telle dans Miss Americana. On est le “nouveau jouet” pendant deux ans et

puis plus rien. Toutes les artistes féminines que je connais se sont réinventées vingt fois plus que les artistes masculins ! » N’oublions pas non plus que la star s’est fait « constamment insulter », rappelle l’autrice Sandrine Galand, au cours de sa carrière. Soit parce qu’elle faisait de la musique pop trop lisse, soit parce qu’elle mentionnait ses ex dans ses chansons – de Jake Gyllenhaal à Calvin Harris en passant par Harry Styles ou Joe Alwyn ! Ce grand moment de solitude aussi, en 2009, lorsqu’elle reçoit le trophée du meilleur clip aux MTV Video Music Awards. Ce soir-là, Kanye West, au sommet de la goujaterie, monte sur scène, lui pique le micro et

conteste la récompense en clamant que c’est « Beyoncé (qui) avait la meilleure vidéo de tous les temps ». Malgré le tollé, il récidive peu après avec un titre et cette « punchline » : « I made that bitch famous. » Classe. « Le féminisme de Swift m’intéresse pour le double standard qu’il dévoile sur la place des artistes féminines dans ce star-system, analyse Sandrine Galand. Voilà une femme d’affaires intelligente avec l’une des carrières musicales les plus réussies de notre époque, et on traite ses fans – les “swifties” – de jeunes écervelées cultistes alors qu’une horde de fans masculins se déplaçant dans un stade pour regarder trois heures de foot ou de hockey est accueillie comme un phénomène culturel rassembleur ? » Imparable. En somme, le « Swift power » féministe de Taylor Swift serait tout simplement tissé de toutes ses contradictions de femme blanche, riche, jeune et populaire. « Our capitalist queen », comme la surnomment ses fans. « Faudrait-il dépouiller son féminisme pop de toute capacité à résister simplement parce qu’il n’est pas radical et qu’il contribue à la machine capi tali s te ? s’i n te r ro ge Sandrine Galand, avant de conclure en finesse : Si je suis féministe aujourd’hui, ce n’est pas grâce à Taylor Swift (ou Beyoncé ou Madonna ou Lady Gaga), mais ce n’est pas non plus sans elle. » 1. �e �� il�� di�p��i�le �ur �e��i�� 2. �e ��m �re�c�� 3. Éd. du Remue-ménage. 4. Éd. de Minuit, 2008. 5. Taylor Swift Reputation

Stadium Tour, documentaire de Paul Dugdale, di�p��i�le �ur �e��i��

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Après 40 ans

Le grand réveil sexuel

PHOTO EXTRAITE DE LA SÉRIE « EARLY COLOR ».

SEXUALITÉ Comme

Dans le couloir du lycée de leurs rejetons, « la maman d’Augustin* » glisse à une mère d’élève, qui dépérit dans son couple, de prendre un amant : à elle, ça lui « a sauvé la vie ». Iris, dentiste bien installée et deux filles qui grandissent, a la libido en vrac. Le soir, dans le lit conjugal, pendant que son mari a les yeux rivés sur son ordinateur, elle déprime et lit La Femme gelée (2) d’Annie Ernaux. Dans Iris et les hommes, film sur les écrans depuis début janvier, Laure Calamy incarne une quadra un peu coincée qui décide de partir à la conquête de son désir et de son plaisir en s’inscrivant sur les applis de rencontre. Comme le lui avait prédit son premier amant, plus avancé qu’elle sur ce chemin, une fois que l’on y a goûté « on ne peut pas revenir en arrière » car, au bout, « la plus grande découverte, c’est soi ». D’abord pétrifiée, Iris s’enhardit. De « date » en « date », elle qui « avait l’impression d’être morte » (re)découvre, bouleversée, les délices de la sexualité.

dans le film Iris et les hommes (1), de plus en plus de femmes repartent à la conquête de leur désir après des années de vie de couple qui ont endormi leur CETTE COMÉDIE REVIGORANTE met le doigt sur le désir féminin libido. Leurs armes ? englouti par la vie de couple, la naissance des enfants, leur éducation, la gestion du quotidien, le boulot, le désamour… Des applis de Au bout de dix, vingt, trente ans, de nombreuses femmes en se demandant où il est passé et ne se résignent rencontre et un solide sepasréveillent à faire une croix dessus. Qu’elles quittent alors leur compagnon ou restent en s’offrant des aventures extraconjugales, désir de « vibrer via les applis qui facilitent les rencontres ou « à l’ancienne » pour soi ». Paroles sans intermédiaire, elles prennent à bras-le-corps cette crise de milieu de vie. Cette génération revendique sa part de plaid’expert·es sirs charnels, osant de plus en plus son « printemps sexuel ». Avec son compagnon, « bon amant en plus », Marion* avait et témoignages. quasiment un orgasme à chaque fois « mais l’initiative ne venait Par Agnès Grandel Photo Jo Ann Callis

jamais » d’elle, elle n’avait « jamais envie ». Faire l’amour passait après « tout le reste » : son fils, ses amies, son boulot, la lecture, etc. À 47 ans, elle se disait que le sexe n’était pas pour elle, tant pis, et en plus cela n’allait pas aller en s’arrangeant avec les années. Et puis, elle qui n’avait jamais regardé un autre homme depuis vingt ans qu’elle était avec le sien, s’est laissé tenter : « Je me suis rendu compte que je n’étais pas du tout morte sur ce • • •

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plan-là, j’ai follement envie de faire l’amour et je me suis découvert une passion pour rouler des pelles alors que ça me dégoûtait », constate-t-elle étonnée de cette disposition qui ne s’essouffle pas depuis plus d’un an. Cécile*, deux enfants, dix-sept ans de vie de couple « avec un mec pourtant génial », avait l’impression d’être devenue « une coquille vide ». Elle a donc commencé par une petite incartade avec un collègue juste pour « vérifier » où elle en était. Elle cherchait un truc léger, sans conséquence : « En fait, j’ai réveillé une bête qui dormait en moi, ça m’a explosé à la gueule et ça m’a bouleversée. »

“Après ma rupture, j’ai enchaîné les rencontres sur Tinder. Clairement, j’étais en surchauffe. (…) Un truc s’est débloqué. Je suis très sereine aujourd’hui.” �a��e�� s��ar�e a�r�s u�e �o��ue re�a��o�� ou�eau e� �ou��e

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SUR LE LONG TERME, LE DÉSIR FÉMININ S’ÉTIOLE plus vite que celui

des hommes, plus stable. « Les femmes s’ennuient assez vite parce que l’hétérosexualité demeure dominée par ce stéréotype que le rapport sexuel s’arrête avec l’éjaculation. Au secours ! déplore Catherine Grangeard, psychanalyste et autrice d’Il n’y a pas d’âge pour jouir (3). Beaucoup de femmes disent que ça ne leur suffit pas. » La sexualité du couple rime encore souvent avec appauvrissement au fil des ans, ajoute-t-elle : « Au début d’une relation, les hommes pratiquent des cunnilingus, octroient ce “petit plaisir”, puis de moins en moins alors que les femmes, elles, continuent de faire des fellations. » Jadis, elles finissaient par s’ennuyer tout autant que celles d’aujourd’hui, mais le carcan moral imposait qu’elles s’en accommodassent. « Nous vivons de plus en plus longtemps et, de plus en plus, nous avons une deuxième vie dans tous les domaines, constate la thérapeute. Il n’est donc pas étonnant que cette énergie de vie qu’est la libido redevienne sexuelle. » La société et l’institution familiale l’empêchent moins de se déployer. Pour autant, il y a encore du chemin à parcourir. D’autant que les enfants et la vie domestique désérotisent le couple. « Partager les chaussettes sales et le lave-vaisselle a annihilé ma libido », déclare Marion. « Le désir peut se déliter aux dépens du maternel qui occupe alors tout l’espace, rappelle Danièle Flaumenbaum, autrice du best-seller Femme désirée, femme désirante (4) et d’Accord et à cœur, une sexualité pour soi et pour l’autre (5). Cette gynécologue à la retraite, qui anime des ateliers sur la sexualité, rappelle comment nos inconscients sont rattrapés par « cette interdiction de jouir sous le toit familial, qui a connu son apothéose au XIXe siècle » et dont la mémoire « est colportée de génération en génération ». Quand il y a un déséquilibre entre les partenaires, la frustration surgit, généralement chez l’homme. « Quand je n’accédais pas à son désir, mon ex-mari pouvait devenir méchant, se souvient Maud*, séparée depuis deux ans. En discutant, j’ai pris conscience que cette version de la pression du devoir conjugal était encore très présente. » Marion précise aussi qu’elle s’y mettait « de temps en temps pour (s’)acheter de la tranquillité ». Dans Pas envie ce soir (6), Jean-Claude Kaufmann a décortiqué cette asymétrie du désir, si fréquente dans les couples, qui conduit à des arrangements plus ou moins contraignants. C’est à ces relations sexuelles au rabais que ces femmes ont dit non, qu’elles prennent un amant ou rompent. Cécile, qui a redécouvert désir et plaisir avec un collègue et n’a pas l’intention de se séparer de son mari, a repris goût au sexe. Ensuite, elle a recontacté un vieil ex en sachant qu’« il serait dispo pour s’envoyer en l’air l’après-midi et, effectivement, c’était très bien, le cul pour le cul, exactement ce que je cherchais ». Lors de sa première infidélité, la culpabilité avait été très forte. Celle-ci a dis-

paru : « Vibrer pour soi, je dirais que je me le dois. Le prochain qui me plaît, j’irai aussi. » Comme elle dit, « la boîte de Pandore est ouverte ». Cécile laisse faire les hasards de la vie, elle ne passe pas par Internet. Dès la fin de ses études, à 23 ans, Rachel* s’est mise en couple avec Nicolas*, un copain de fac. Il serait le père de ses enfants et ils resteraient ensemble toute leur vie. « Ce modèle classique était une évidence, j’ai foncé, reconnaît-elle aujourd’hui… Et c’est moi qui l’ai fait exploser. » La quarantenaire fait d’ailleurs son « mea-culpa » concernant l’absence de communication qui a miné leur vie sexuelle : « Je me contentais de dire que je n’avais pas envie et lui se braquait. J’étais persuadée que le problème venait de moi, alors je n’en parlais pas. » Après sa rupture, elle s’inscrit sur Tinder dans l’idée de se « recaser le plus vite possible ». Mais c’est son plaisir à elle qu’elle croise : « Je me suis mise à enchaîner les rencontres. Clairement, j’étais en surchauffe. » Les réseaux sociaux lui permettent une éducation à la sexualité en accéléré. Rencontre après rencontre, la jeune femme ressent de plus en plus de plaisir, « un truc s’est débloqué » : « J’ai découvert que la sexualité n’était pas mécanique mais qu’elle reposait sur une connaissance et une confiance en soi pour montrer à l’autre vers où on a envie d’aller. » Rachel se dit « très sereine aujourd’hui » avec son rapport à la sexualité et a rencontré un homme dont elle est amoureuse : « Sincèrement, sans les applis, je n’aurais jamais pu faire tout ce cheminement. » « CES ÉLANS DE VIE SONT À HONORER. C’est comme si ces femmes

osaient une liberté et prenaient une revanche pour toutes les femmes de leur famille qui n’ont pas pu vivre la leur », précise Danièle Flaumenbaum. Mais à 80 ans, elle, qui a un amant et ne verrait pas d’inconvénient à en avoir plusieurs, met en garde : « Attention de ne pas se rebrancher avec le premier venu, au risque de répéter la même chose qu’avec le précédent. » Une fois passée l’excitation des premiers ébats, « savoir vivre sa sexualité de l’intérieur, cette alchimie des corps, c’est beaucoup de boulot et de communication ». Ce bémol ravit Sarah*, 43 ans, qui vient de se séparer et qui a longtemps cru pouvoir être heureuse malgré des rapports sexuels plombants : « Cela veut dire qu’en tant que femmes nous avons encore plein de trucs à apprendre, une vie formidable nous attend ! »

(*) Les �r��o�s o�� o��s. 1. �e �aro��e ��a�� a�e� auss� ��e�� a�. �� sa��e. 2. ��. �a��ar�. 3.��. Larousse. 4. et 5. ��. �a�o�. 6. ��. Les L�e�s �u� ��re��.

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Cultiver

son pouvoir de concentration PSYCHO À force d’être sollicitées par les

réseaux sociaux, les plateformes vidéo et les notifications en tout genre, nous serions devenues des « serial zappeuses » aux capacités d’attention vacillantes. Nos conseils pour ne pas céder aux sirènes de la distraction.

GETTYIMAGES.

Par Géraldine Dormoy-Tungate

J’avais aimé les livres. Le problème n’était pas que je ne les aimais plus, mais que je ne savais plus comment les faire fonctionner, constate Hélène au début de Panorama, le roman de Lilia Hassaine (1). Il n’y avait pas de bouton latéral, pas de mode veille. Et même quand je parvenais à me concentrer pendant deux ou trois pages, je sentais mon cœur palpiter d’agacement, les phrases étaient trop longues, trop bavardes, elles ne s’adressaient pas à moi, c’était à moi de faire l’effort de les lire et de les comprendre. » Comme Hélène, nous sommes nombreux·ses à ne plus parvenir à finir un livre, happé·es par l’appel d’Instagram ou de Netflix. À l’ère de l’économie de l’attention, ces plateformes invasives • • •

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“Les informations qui nous parviennent de l’extérieur sont trop nombreuses pour nos capacités attentionnelles. Notre cerveau ne parvient plus à faire le tri, alors il zappe.” Gérard Macqueron, psychiatre

n’ont qu’un seul but : capter notre « temps de cerveau disponible » jusqu’à l’envoûtement. Pour Gérard Macqueron, psychiatre et auteur de Psychologie de l’attention (2), ce hold-up mental s’explique par l’addition de deux phénomènes : une hypertrophie de notre attention exogène (automatique, tournée vers l’extérieur) et une dégradation de notre attention endogène (interne, commandée par nous). L’attention exogène traite les informations qui parviennent de notre environnement. « Dans le monde actuel, ces dernières sont trop nombreuses pour nos capacités attentionnelles, observe-t-il. Notre cerveau ne parvient plus à faire le tri, alors il zappe et va vers les plus saillantes, celles qui l’effraient ou lui font plaisir. » D’où notre fascination pour les reportages sur les punaises de lit ou les vidéos de chats. En revanche, l’attention endogène – acte volontaire qui permet de se focaliser sur une chose – est mise à mal. « La facilité d’accès à l’information sur Internet nous fait perdre l’habitude de réfléchir, pointe le médecin. On se satisfait de la réponse immédiate car elle nous demande moins d’efforts. » •••

CHEZ LES ADOLESCENTS, LE CONSTAT EST DRAMATIQUE. Julien Auriach, professeur agrégé de philosophie à Lyon, dénonce une concurrence déloyale entre l’école et les écrans. « Selon son charisme, un prof peut mimer quelques instants le chatoiement de TikTok, mais il finit forcément par s’effacer derrière le savoir qu’il veut transmettre. » L’enseignant repère vite l’élève à l’attention éclatée. « Face à un texte, il lève la tête, s’ennuie. Le téléphone a beau rester dans sa poche de 8 heures à 17 heures, s’il passe le soir cinq heures devant un écran, chaque cours devient un com-

bat. » En cause, selon lui : l’avènement du multitâche, qui nous fait croire que le cerveau peut faire plusieurs choses à la fois. « Toute la culture scolaire dit que c’est impossible. Alors certes, aujourd’hui un jeune a un temps de réaction au multitâche inférieur à celui d’un adulte, mais qui inventera le prochain vaccin ? Celui qui sera capable d’attention en profondeur. » Il suggère des lois Évin du numérique, qui réguleraient la publicité pour les mineur·es. En septembre dernier, l’administration chinoise du cyberespace (CAC) a annoncé vouloir bloquer l’accès des jeunes à Internet la nuit et limiter leur temps d’écran à deux heures par jour. « La France et l’Europe ont les clés pour s’en sortir collectivement », veut croire Julien Auriach. L’attention n’en demeure pas moins une responsabilité individuelle. « C’est à chacun d’avoir la discipline de mettre des limites », estime Gérard Macqueron. Pour cela, soigner son hygiène de vie – sommeil, alimentation, activité physique – sonne comme une évidence, mais ne suffit pas. Déconstruire son besoin de validation est aussi nécessaire. Dans son livre Stolen Focus. Why You Can’t Pay Attention (3), le journaliste britannique Johann Hari mène une enquête de fond pour récupérer son pouvoir de concentration. Lorsqu’il part s’isoler trois mois au bord de l’océan sans Internet, la crise de manque est violente. « Pendant plus de vingt ans, j’avais envoyé chaque jour des signaux à beaucoup de gens. J’en avais reçu en retour. Textos, messages, appels. Autant de façons de me dire : “Je te vois, je t’entends, j’ai besoin de toi.” Soudain ces signaux n’étaient plus là, et c’était comme si le monde me disait : “Tu ne comptes pas.” » Vérifier ses mails ou « scroller » sur Instagram s’apparente aussi souvent à une stratégie d’évitement face à une situation stressante. Inutile d’espérer se défaire de ses réflexes sans remonter à la source du comportement addictif. COMMENT, ENSUITE, POSER DES LIMITES AUX DISTRACTIONS ?

En adaptant ses pratiques. Couper les notifications du téléphone est la première étape d’une reprise de contrôle de son attention. Une connexion permanente maintient en effet dans un état d’hypervigilance. Au prix d’un stress continu, notre cerveau guette un danger qu’il croit imminent. Il est donc primordial de sanctuariser un espace et des plages horaires sans Internet. Chez lui, Julien Auriach range ordinateur et téléphone le plus loin possible de son salon. « Si ces objets ne se rappellent pas à nous, on a déjà gagné la moitié de la bataille. » Ces précautions prises, la lecture de livres en format papier redevient possible et même souhaitable. Car lire sur papier et lire en ligne n’ont pas les mêmes effets sur le cerveau. « Sur la Toile, l’information est diffuse, redondante et morcelée », remarque Michel Desmurget, docteur en neurosciences, directeur de recherche à l’Inserm et auteur de Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital (4). Le risque de distraction y est constant : on passe de lien en lien, animé par une pulsion de vérification (« Fear Of Missing Out », la peur de rater quelque chose), ce qui nourrit l’éclatement de l’attention. A contrario, la lecture imprimée « favorise une meilleure mémorisation grâce à un sentiment d’immersion et l’expérience multisensorielle du fait de voir, tenir, sentir un livre dans ses mains. Sa structure spatiale, en particulier, forme “une carte mentale” : quand on repense à un passage lu, on se remémore l’endroit où c’était, ce qui facilite la chronologie des évènements et donc la compréhension ». Se détacher des écrans implique par ailleurs de réapprendre à se rendre inaccessible. Sophie Félix Joaquim, artiste peintre,

GETTYIMAGES.

se souvient de la liste rouge de son enfance, qui permettait de ne pas apparaître dans l’annuaire : « Il y avait un côté intime à donner son numéro de téléphone, se remémore-t-elle. Peu de personnes pouvaient nous contacter. » En entreprise, les sollicitations atteignent leur paroxysme. Entre l’organisation en open space et l’obligation de répondre vite aux mails et d’assister aux réunions, difficile de se concentrer. D’où l’importance de signifier son indisponibilité momentanée, avec un panneau sur son bureau ou un statut de messagerie « occupé ». Enfin, pour que notre attention soit soutenue, nous devons à d’autres moments la relâcher. « L’accroissement de la sédentarité a réduit les temps de pause, qu’avant on prenait sans s’en rendre compte, entre deux activités, relève Gérard Macqueron. Pour les rétablir, on peut les officialiser, à travers des plages de méditation par exemple, qui aident à prendre du recul sur nos pensées. » On redécouvre le temps long. « Laisser son esprit vagabonder n’est pas de l’inattention, précise Johann Hari. C’est quand on le laisse dériver qu’il se met à faire des connexions inattendues. Je marche une heure par jour sans mon téléphone pour laisser mon esprit flotter. Lui accorder cet espace aiguise ma pensée et me donne de meilleures idées. » 1. Éd. Gallimard. 2. Éd. Odile Jacob. 3. Éd. Bloomsbury Libri, non traduit. 4. Éd. du Seuil.

3 mines d’idées pour se concentrer sur l’essentiel L’Art de l’attention de Fanny Auger

L’entrepreneuse, directrice de The School of Life Paris, anime un podcast où elle sonde ses invité·es – François Simon, Perla Servan-Schreiber… – sur leur façon poétique d’habiter le monde. podcast.ausha.co/l-art-de-l-attention

Submersion de Bruno Patino

Après La Civilisation du poisson rouge et Tempête dans le bocal, le président d’Arte poursuit son analyse de nos vies numériques. Le poisson rouge menace d’être enseveli sous un déluge de ĴÐŘĴÐĮș ÌȸðĉæÐĮ ÐĴ ÌÐ ĮďĊĮș ĉðĮ ȯɁďķå ȝɁȯ ķĊÐ ðĮĮķÐ ÐĮĴ ĨďĮĮðÅăÐȘ Éd. Grasset.

Deep Work de Cal Newport

Dans ce livre devenu une référence depuis sa parution française (traduction de Christophe Billon), le professeur d’informatique américain livre sa méthode pour travailler en profondeur. Éd. Alisio.

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BIEN DANS SON ÂGE

La nouvelle révolution des femmes SOCIÉTÉ Près d’une femme sur deux a plus de

50 ans en Belgique. Pourtant, au cinéma, dans la publicité, les médias, et plus généralement dans le monde du travail, elles sont encore largement invisibilisées. Mais ces derniers temps, elles sont de plus en plus nombreuses à prendre la parole pour faire évoluer le regard de la société. La preuve avec nos trois témoins, pour qui vieillir a ouvert de nouveaux horizons et qui vivent aujourd’hui leur âge bien dans leur corps et dans leur tête. Par Ringo Gomez-Jorge et Timon Van Mechelen Photos Ringo Gomez-Jorge

Eva Rossie (53 ans), photographe « Quand je dis mon âge, j’éprouve un sentiment étrange : je devrais être plus sage, mais je suis toujours une femme pleine d’entrain », s’amuse Eva. En tant que photographe, elle est fascinée par la vieillesse et met en scène des personnes d’un certain âge nues, y compris elle-même. « Tout a commencé lorsque j’ai moi-même été critiquée pour mon changement d’apparence », explique-t-elle. « On m’a dit que je n’étais plus aussi jeune parce que j’avais pris du poids. C’était dur à avaler. En réaction, j’ai commencé à dessiner des portraits de moi nue. C’était presque une thérapie par le traumatisme. Les femmes plus âgées reçoivent le message que leur date de péremption est dépassée. Je veux contredire ce message. Après tout, nous sommes pleines de force vitale ». Selon Eva, la meilleure façon de préserver

cette force vitale est simple : faire beaucoup de sport. Après tout, cela fait des merveilles, tant pour le corps que pour l’esprit. En ce qui concerne les soins de la peau, elle est fidèle à la même routine depuis des années. « Le matin, je nettoie bien ma peau et j’applique une crème de jour et une crème de nuit », explique-t-elle. « Je n’utilise pratiquement pas de maquillage : un peu de brillant à lèvres et de mascara. C’était également le cas lorsque j’étais jeune fille. Je travaillais comme mannequin. Après une séance photos, je me démaquillais et je sortais sans maquillage ». Lorsqu’elle était mannequin, Eva avait étrangement plus de mal à accepter son corps qu’elle n’en a aujourd’hui. « J’étais pleine de complexes. Quand je regarde les photos de ma jeunesse, je me dis que j’étais très bien. Je n’en

avais pas conscience à l’époque, dommage. Comme les peurs sont tombées, je me sens plus désirable aujourd’hui. Cela me donne envie de profiter pleinement de mon corps. Car il se détériore irrémédiablement. » Se sentir désirable est la clé du succès, et de petites astuces peuvent y contribuer. Par exemple, Eva se fait maquiller de temps en temps par une professionnelle. « Pour le vernissage de mon exposition, je me suis fait maquiller, et aujourd’hui pour ce reportage également », explique-t-elle. « Cela coûte un peu d’argent, mais en se mettant en valeur à certains moments, on cultive sa confiance en soi. C’est un conseil en or pour les plus de 50 ans. Faites-vous plaisir ! Même si ce n’est que pour un dîner avec votre mari. » •••

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Mesdames, ne laissez personne vous dire que vous n’êtes plus dans la fleur de l’âge », déclarait Michelle Yeoh (61 ans) en mars dernier, lorsqu’elle a reçu son tout premier Oscar de la meilleure actrice. En avril, Apo Whang-Od, 106 ans, originaire des Philippines, est entrée dans l’histoire en devenant le mannequin le plus âgé à apparaitre dans le magazine Vogue. À la mi-mai, Helen Mirren (78 ans) a été photographiée sur le tapis rouge de Cannes avec une coupe bleu vif et un éventail portant l’inscription #Worthit. Au cours de l’été, Andy MacDowell a publié une vidéo dans laquelle elle déclare : « Je suis fatiguée d’essayer d’être jeune. Je veux être vieille. » Début octobre, la mère de Demna Gvasalia, directeur de la création chez Balenciaga,

a défilé lors du show printemps-été 2024 aux côtés de la maquilleuse belge Inge Grognard (65 ans) et de la journaliste Diane Pernet (77 ans). Peu après, dans un article d’opinion, la politicienne de l’Open Vld Gwendolyn Rutten (48 ans) a attiré l’attention sur le phénomène de la « périménopause. 2023 semble donc avoir été l’année de la lutte contre la discrimination fondée sur l’âge des femmes. Un combat visible sur les médias sociaux, dans les podcasts, les conférences et les webinaires. La protestation fait rage en 2024 également. Car la combinaison de l’âgisme et du sexisme est un poison rampant auquel il faut s’attaquer le plus tôt possible, affirment- elles. Ces femmes veulent profiter de cette nouvelle phase de leur vie. Avec des cheveux gris et des rides.

Dans son essai révolutionnaire intitulé The Double Standard of Aging (Le double standard du vieillissement), Susan Sontag a mis le doigt sur le problème, dès 1972 : « Le vieillissement est un jugement social plutôt qu’un événement biologique », écrivait la philosophe américaine. « Les gens abandonnent leur conscience au détriment d’images commercialisées de bonheur et de bien-être, qui les poussent à consommer pour atteindre ce bonheur. La métaphore du bonheur la plus couramment utilisée dans cette imagerie est la jeunesse. Cette assimilation du bien-être à la jeunesse rend chacun conscient de son âge : le sien et celui des autres ». Toujours selon Sontag, la discrimination fondée sur l’âge touche davantage les femmes parce que les traits dits « féminins », tels que la beauté, la fragilité et l’innocence, diminuent avec l’âge, tandis que les traits considérés comme

ĊĊÐ TīðÐ OĉĨÐĊĮ ȱǯǱɋĊĮȲȣ mannequin « Je comprends que les gens aient du mal à vieillir, mais en soi, cela ne devrait pas poser de problème », déclare Anne Marie, qui travaille comme modèle nu pour des photographes d’art depuis son plus jeune âge. Elle a elle-même fait l’expérience du passage à l’âge mûr ŒÐīĮ ǣǟɁĊĮȘ « À partir de ce moment-là, on ne m’appelait plus mademoiselle : un signe. Après ce cap, on remarque naturellement dans le miroir que la peau se ride et que les joues se creusent. Pourtant, j’ai continué à penser à la jeune mannequin qui était en moi et j’ai gardé cet esprit jeune . » Anne Marie parle avec la rapidité d’une adolescente et s’habille toujours de ĉĊðÝīÐ ŦĉÅďřĊĴÐȘ « Je pèse vingt kilos de plus, alors je ne mets plus de pantalons étroits. Mais à part ça, je ne vais pas me priver. Et oui, il arrive que quelqu’un dise : « Elle pense toujours qu’elle a 20 ans ». C’est leur affaire. Beaucoup estiment qu’en tant que femme plus âgée, il faut apprendre à se contrôler. Je ne suis pas de cet avis. Mon conseil : ne devenez pas invisible. » Cette attitude positive face à la vie est venue comme

un cadeau. « La ménopause a été une période difficile. Votre peau se relâche, vous avez des sautes d’humeur et vous commencez à transpirer énormément. Pour moi, cela a vraiment été un tournant dans ma vie qui a duré cinq ans. Une fois que je m’en suis remise, un nouveau monde s’est ouvert à moi. Je me suis sentie confiante et décomplexée. Alors que je n’osais pas grand-chose dans ma jeunesse, j’ai vécu une révolution sexuelle à 63 ans. J’étais une vraie cougar. Il y a trois ans, j’ai trouvé l’amour de ma vie. Récemment, nous avons découvert l’existence d’un nouveau sextoy. Eh bien, il a fini sous le sapin de Noël ». Aujourd’hui encore, Anne Marie travaille comme modèle nu. « Pendant la ménopause, je ne voulais plus voir mon vieux corps sans vêtement. Désormais, je l’assume. Quand je vois sur les plages comment les couples âgés se promènent nus, je trouve cela très beau. Ce qui est bien quand on vieillit, c’est qu’on ne se préoccupe pas de ce que pensent les autres. J’ose sauter sur la piste de danse et me mettre à danser quand j’en ai envie ! »

ăðÆÐ }ďÐĊ ȱǲǲɋĊĮȲȣ comédienne de théâtre ��e pense ��e ��es� �n beau chiffre, mais les gens me posent toujours cette question : "veux-tu vivre jusqu’à cent ans ? " « Cette année, après une représentation sur la scène du KVS, j’ai été interviewée par le journal télévisé de la VRT. Mon âge a été célébré à cette occasion. » Comment parvient-elle encore à monter sur scène à cet âge? «En continuant à jouer, je me maintiens occupée et je ne me m’ennuie pas. Même si je n’obtiens qu’un petit rôle, je me lance. Je ne veux pas être cette retraitée qui s’installe dans son canapé. Je lis beaucoup et je veux m’impliquer dans une foule de choses. À ��ans� ��a� ��s� �e ne pas me marier. Le fait d’être seule aujourd’hui m’empêche de me reposer sur un partenaire et m’oblige à garder le contact avec mes amis». Le corps vieillit irrémédiablement, mais cela n’a jamais révolté Alice. « Je �e�� p��e� ��e�en� les signes de la vieillesse. Ces dernières années, j’ai maigri

et rapetissé, je n’ai pas été épargnée par les problèmes physiques. Je n’en ai pas fait un drame. Mon mantra : les choses arrivent et j’en subis les conséquence ». Le terme « gritty » vient à l’esprit. « J’ai toujours été ��e �a� � ��ans� pen�an� la Seconde Guerre mondiale, je me suis retrouvée un jour au milieu d’un bombardement. En courant, j’ai sauvé ma vie. J’en ai tiré une leçon : ne restez pas là. J’ai aussi de mauvais moments. Alors,je m’assois et je me dis : « demain, ça ira mieux. ». « L’avantage de vieillir, c’est qu’en surmontant les ��l��s� �n �e��en� plus fort », explique Alice. « Comme la fois où mon prétendant a choisi d’épouser une danseuse ». (rires) « Quand j’étais jeune, j’étais plus conciliante. Puis, petit à petit, j’ai mieux compris ce que je voulais. Mon conseil : faites preuve de résilience, continuez à penser positivement et, surtout, ne vous préoccupez pas du futur. ».

« masculins », tels que l’autorité et la confiance en soi, augmentent en vieillissant. En avançant en âge, les femmes se sentent plus invisibles et ont l’impression de ne pas compter, mais les recherches montrent qu’à plus de 50 ans, elles se sentent mieux dans leur peau. Liesbeth Woertman, professeur émérite de psychologie (université d’Utrecht) et spécialiste de l’image corporelle, a trouvé le décalage entre l’image du vieillissement véhiculée par la société et son expérience de la vieillesse si marquant qu’elle a écrit le livre Who am I when no one is looking ? (1) « En tant que groupe, nous n’avons jamais vieilli de manière aussi saine et heureuse. Je pense que c’est une période fantastique, mais elle ne se reflète jamais dans l’image collective. Des progrès ont été réalisés dans la représentation des femmes plus épanouies et des femmes de couleur, mais la femme plus âgée n’est dépeinte que comme pathétique ou comme quelqu’un qui cherche désespérément à rester jeune », explique-telle. « On a l’impression que votre vie ne

sera rien si vous avez des rides et des cheveux gris, alors que la paix intérieure, la joie et la confiance en soi que vous obtenez en retour sont d’immenses cadeaux (...) Il est également important que les jeunes femmes se rendent compte que tout n’est pas en train de se dégrader. » Les stars d’Hollywood et les influenceurs encouragent le monde à regarder différemment les femmes plus âgées, mais gare aux nouveaux diktats qui s’insinuent subtilement... Les voix les plus fortes sont souvent minces, excentriques et font rêver. Les anonymes à qui la ménopause a donné un ventre et des joues rebondies s’y reconnaissent-elles ? « Si on est instagrammable, on peut tout se permettre », affirme Sophie Dancourt, militante qui a fait bouger les choses en Belgique et en France avec son podcast Vieille, c’est à quelle heure ? (2). « Pour la femme moyenne de plus de 50 ans, il y a encore peu de modèles disponibles. Qui peut se recon-

naître dans les cent femmes les plus puissantes du monde du classement Forbes ? Certainement pas celles qui se lèvent tous les matins à cinq heures pour faire le ménage. » Woertman partage ce point de vue. « Je constate que de plus en plus de femmes osent s’exprimer sur le sujet, mais ce sont souvent des profils qui ne nous ressemblent pas. Avec mon livre, j’espère vous inspirer à chercher des modèles dans votre propre environnement. Il y a beaucoup de femmes âgées heureuses et belles, mais nous les laissions inconsciemment dans l’ombre ». Dancourt et Woertman espèrent une petite révolution qui changerait radicalement l’image dominante des femmes âgées. « Si vous voulez faire bouger les choses, vous avez intérêt à être nombreuses à suivre le modèle #MeToo », a déclaré l’activiste. Message reçu. Quand commençons-nous #OldToo ? 1. Qui suis-je quand personne ne me regarde ? Un autre regard sur la femme vieillissante, Liesbeth Woertman, Éditions Ten Have, 2022. 2. jaipiscineavecsimone.com

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Style

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L’appel du pastel Ci-contre Textile City par Joann, AI artist (@jooo.ann). À droite, de haut ÐĊ ÅĮș ÌÑť ăÑĮ printemps-été 2024 J.W. Anderson, Proenza Schouler, Versace, Akris, Stella McCartney.

JOANN.

PSYCHO Lilas, vert tilleul, beurre frais : serait-ce l’actualité, toujours

plus anxiogène, qui nous donne envie de coloriser nos quotidiens avec les teintes douces des « jours heureux » ? À en croire les derniers défilés, la tendance fond sur nos vestiaires… comme un sorbet. Décryptage. Par Charlotte BRUNEL

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Un film de Sofia Coppola, c’est toujours la promesse d’un regard singulier sur l’identité féminine. C’est aussi une esthétique « girly » assumée qui manie tons pastel et lumières éthérées. Priscilla, son nouveau long métrage (1), ne déroge pas à la règle. On y suit l’histoire féerique et tragique de Priscilla Presley (interprétée par Cailee Spaeny (2)), depuis sa rencontre à 14 ans avec le King jusqu’à leur divorce en 1973. L’occasion de replonger dans le glamour pop des sixties et le style tout en coiffures bouffantes, trait d’eye-liner et robes acidulées. Mais le cinéma n’est pas le seul à faire revivre la nostalgie d’une époque éprise de jeunesse et de liberté. De la mode à la déco en passant par la beauté (le regard Barbapapa-lavande du show Giorgio Armani), ses coloris tendres et euphorisants dopent la saison. « Frais et graphique, c’est un été Versace en couleur et brillance, “tailoring” et drapés adoucis », expliquait Donatella Versace, qui met en scène pour le printemps-été des « baby dolls » vêtues de minirobes trapèze en satin, de tailleurs en tweed et de cardigans aux teintes sorbet. Chez Nina Ricci, l’Anglo-Américain Harris Reed fait se rencontrer l’esprit « jolie madame » et les couleurs d’une Californie peinte par David Hockney. Quant aux accessoires, des socques vert pâte d’amande (Dries Van Noten) aux sacs couleur papier de bonbon (Roger Vivier), ils aiguisent nos envies de sucré. « Cette saison, contrairement aux nuances un peu design et intello des dernières années, les pastels assument leur côté Happy Days, candide et optimiste, analyse Thomas Zylberman, styliste et tendanceur à l’agence Carlin Creative. En évoquant la prospérité des Trente Glorieuses, elles agissent comme un baume anti-morosité pour nous sortir d’un hiver anxiogène ». Pêche, bleu layette ou lavande, lilas, vert amande

ou tilleul, beurre frais, gris perle… leur palette irradiée de lumière est infinie. Mais pour WGSN (analyste et prévoyeur des tendances), la star demeure le « rose fondant ». Ce pastel pigmenté signalerait le retour des roses doux et moelleux, loin du « hot pink » du phénomène « Barbiecore ». Un retour vers l’art de la nuance ? Ou vers une version plus doucereuse, voire conservatrice de la féminité ? Depuis toujours, en effet, les pastels sont associés à l’innocence et à la pureté, explique l’historien des couleurs Michel Pastoureau, car ils ont grandi dans l’univers intimiste du linge de corps et de l’enfance. « Avec ces teintes, nous ne sommes jamais loin du cliché de la femme-enfant, poursuit Thomas Zylberman. Mais depuis #MeToo, il ne fait plus peur, et c’est la raison pour laquelle les créateurs peuvent s’amuser avec. » NOTAMMENT EN LEUR APPORTANT UNE BONNE DOSE DE SENSUALITÉ. Car derrière les pastels 2024, il y

a le corps. Un corps sublimé par la gamme des « nudes » et tons cosmétiques poussés jusqu’à la transparence, à l’instar des trenchs en latex pêche d’Alaïa ou des robes en mesh aux reflets irisés de Paco Rabanne. « On observe un travail sur les surfaces avec des effets luisants, lustrés qui expriment une idée du pastel encore plus fraîche et tonique, poursuit Thomas Zylberman. En captant ainsi la lumière, ces couleurs apportent du mouvement à des silhouettes plutôt graphiques, voire minimalistes. C’est comme si les pastels 2024 nous proposaient une vision non anxiogène de l’idée de progrès et nous incitaient à aller de l’avant. » En s’enveloppant notamment d’une légèreté éthérée. Chez Prada ou Sportmax, les tuniques ou manteaux acidulés recouverts de voiles d’organza

PRESSE. NICOLAS GALLON/COURTESY OF ROCHE BOBOIS. A24 DISTRIBUTION/SONY PICTURES/ARP. COURTESY OF ALAÏA.

SOCI ÉTÉ

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). ANDREA ADRIANI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. COURTESY OF ADEAM.

semblent ainsi flotter dans l’air comme des nuages. La beauté de la nature s’exprime aussi en pastels, qu’il s’agisse des roses du jardin de Balmain, des tonalités aquatiques chez Mugler ou de ces paysages célestes dont les impressionnistes ont su capter les nuances. « Nous avons voulu retranscrire les dégradés de couleurs que prend le ciel à différentes heures de la journée », explique Bénédicte Laloux, directrice artistique d’Icicle, dont les collections célèbrent la nature. Le matin laisse ainsi toute sa place aux parmes, bleu blanc, rosés… Des teintes qui s’utilisent en monochrome mais aussi en camaïeux sur la silhouette. Résidant à Lisbonne, l’artiste Joana Vasconcelos a également emprunté ses pastels aux couchers de soleil aux teintes très pâles de sa ville pour concevoir une ligne de canapés et de fauteuils d’extérieur pour Roche Bobois. Une collection aux formes rondes, pensée comme un appel au « bonheur » et baptisée Bombom. Car la maison n’échappe pas non plus à l’appel des pastels. Déjà en 2023, le salon du meuble de Milan avait annoncé la tendance : l’Espagnole Patricia Urquiola travaillait alors le travertin et l’onyx dans des tons aquarellés pour Budri, les designers scandinaves de Muuto misaient sur le confort acidulé de bergères et de poufs couleur citron. Ces nuances investissent aussi aujourd’hui de plus en plus le monde digital. « La génération Z déplace cette couleur dans le métaverse, la rendant immersive et imaginative », explique WGSN à propos de son rose fon-

dant. C’est le cas notamment de l’« AI artist » Joann (2) qui détourne notre vision de la ville en l’habillant de textile ou de nourriture « kawaï ». Mais aussi de l’Argentin Andrés Reisinger (3) qui déguise sous des formes surréalistes colorées et des textures régressives (fourrure, drapés satinés…) des objets ou des bâtiments familiers. Adepte des pastels, l’artiste expliquait son choix chromatique au magazine Wallpaper : « Le rose manifeste de la chaleur et suscite des sentiments de confort et de sécurité : des émotions primaires qui nous relient à nos premiers souvenirs de protection, peut-être même depuis l’utérus. » RESTE À POUVOIR LE PORTER DANS LA VRAIE VIE. Car si les pastels ont trouvé leur place en hiver dans la ville, en éclairant avec délice un pull ou un long manteau, les assumer en été en total look sur des tissus aussi légers que l’organza n’est pas si simple. « C’est une mode plus anglo-saxonne que latine, car les Britanniques ont l’habitude de porter des vêtements de cérémonie dans ces tonalités. Il va donc falloir les adapter à un style plus parisien, peut-être en les décalant avec un jean ou un blouson en satin », conseille Thomas Zylberman. Ou décider de se laisser emporter par la vague des pastels pour revoir ses basiques d’un autre œil et imaginer sans peur le monde de demain.

1. En salle. 2. Instagram : @joooo.ann. 3. reisinger.studio

1. Banane Uniqlo. 2. Banquette outdoor Bombom, Roche Bobois x Joana Vasconcelos. 3. Cailee Spaeny dans Priscilla. �� 4 � 4. Alaïa. 5. Fendi. 6. Giada. 7. Prada. 8. Aedam, resort 2024.

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BONNES RÉSOLUTIONS : L’INJONCTION ANNUELLE DÉCRYPTAGE Purement

symboliques ou d’une importance majeure, les objectifs que l’on se fixe pour débuter une nouvelle année ne sont pas nécessairement sans conséquence sur notre moral. Au point de culpabiliser si le but n’est pas atteint. Et si l’indulgence envers soi-même était le plus beau cadeau à s’offrir pour entamer 2024 ? Par Aurélia Dejond Photo Paul Rousteau

Seascapes de Paul Rousteau, 2021.

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“ Il faut prendre le temps de se poser la question de savoir de quoi on a véritablement envie et surtout, ne pas se lancer dans un projet sur commande, au nom d’une bonne image que l’on souhaiterait donner de soi ”,

uand on évoque 2024 avec elle, Laura est fière d’annoncer que ce sera une année placée sous le signe du bien- être. « Yoga e t cours de cuisine ! J’ai décidé de me faire ces cadeaux pour ê tre plus atten tive à ma santé, cela demandera pas mal de discipline et de bonne volonté, mais en 2023, j’avais fait le vœu d’arrêter de fumer, et j’y suis arrivée ! », sourit cette assistante en pharmacie, convaincue que définir de nouveaux objectifs à l’occasion de la nouvelle année est une bonne façon de partir sur de nouvelles bases, « pour tenter d’être moi, en mieux ! ». Et les sacro-saintes bonnes résolutions propres au cap du Nouvel An sont légion ! Marie, 45 ans, se promet de perdre les 5 kilos accumulés en 2023, Xandrine, 23 ans, vient d’adopter un chiot et se fixe une heure de marche par jour avec lui après le boulot, Alice et Hugo, 30 et 32 ans, se sont juré de se lancer dans le zéro déchet au quotidien, Lucie, 36 ans, veut réussir à troquer la voiture contre le vélo, trois fois par semaine, au moins… Des défis perso que chacun se lance comme on ouvre une nouvelle page, sorte de coutume bienveillante envers soimême, synonyme de renouveau et d’optimisme, un moyen de remettre certains compteurs à zéro. UNE FAÇON DE STRUCTURER L’ANNÉE QUI PERMET DE SE RÉAPPROPRIER LE TEMPS ET D’Y INJECTER DU SENS, selon la médecin psy-

chothérapeute Anne-Françoise Meulemans. « C’est un rituel empli de bonnes intentions, au départ. Il a un effet de

Anne-Françoise Meulemans, médecin psychothérapeute

réassurance et est très symbolique : le passage à une année nouvelle permet de faire un bilan de la précédente, de se projeter autrement en tirant les leçons du temps qui vient de s’écouler. Prendre de bonnes résolutions, c’est comme une réactualisation de soi et de ses projets, c’est plutôt salutaire…à condition de le faire avant tout pour soi-même », précise la spécialiste. Car le revers de la médaille peut se révéler contre-productif. « Il faut dès le départ être bienveillant avec soi-même. Se fixer un nouvel objectif ne signifie pas qu’il sera atteint. Cela demande de bien se connaître, d’être réaliste et de ne pas viser l’impossible », ajoute la psychothérapeute. D’ailleurs, si beaucoup d’entre nous listent des résolutions à tenir, beaucoup semblent mettre la barre un peu haute, en termes de faisabilité. C’est notamment le cas d’un travailleur belge sur cinq qui prend de bonnes résolutions relatives à son activité professionnelle en période de fin d’année : après trois semaines seulement, un quart laisse tomber*. Et la tendance semble assez générale. Le titre de l’étude Why 80 percent of new year’s resolutions fail, menée par l’université américaine de Scranton, a le mérite d’annoncer la couleur : la date du 12 janvier serait cruciale dans les défis que l’on se lance, jour fatidique au cours duquel 80 % capituleraient face aux promesses qu’ils se sont faites, alors que 8 % seulement atteindraient leurs objectifs, sachant que 55 % d’entre eux concernent la santé. Des chiffres qui n’étonnent pas Mia, quand on l’interviewe sur ses intentions pour 2024. « Pour la énième fois, je vais décréter devant tous que je vais prendre un abonnement au fitness pour sortir de la spirale de la sédentarité et pour la troisième année consécutive, je vais arrêter de fumer le 1 er janvier et tenir une semaine maximum…Non que je manque de volonté, mais ce

n’est pas réaliste : mon boulot d’infirmière me mange et je n’ai pas le temps pour le sport, quant au tabac, sans un suivi médical, je ne parviendrai pas à arrêter seule, je le sais », se désole la quadra, qui se console néanmoins en voyant que parmi ses proches, rares sont celles et ceux qui relèvent entièrement les défis brandis à la Saint-Sylvestre. Ce serait le cas d’un Belge sur dix seulement**, et Julia, 31 ans, est fière d’en faire partie. « Je voulais apprendre l’espagnol coûte que coûte, quitte à prendre sur mes soirs et mes week-ends, et je m’y suis consacrée toute l’année dernière ! En avril 2024, je m’offre un mois en immersion chez une copine native qui vit à Madrid. Résolution 2023 tenue et inscrite dans la durée ! » Pour les 9 autres Belges sur les 10, ce sont des objectifs irréalistes, un agenda chargé et un manque de motivation qui seraient à l’origine des difficultés à mener à bien leurs bonnes résolutions. « Passer du 31 décembre au 1er janvier n’est pas synonyme d’un reset de soi. Une bonne résolution, ça se pense, ça se prépare et surtout, c’est sur-mesure. Il faut prendre le temps de se poser la question de savoir de quoi on a véritablement envie et surtout, ne pas se lancer dans un projet sur commande, au nom d’une bonne image que l’on souhaiterait donner de soi », insiste Anne-Françoise Meulemans. CAR LA PRISE DE BONNES RÉSOLUTIONS, POUR CERTAINS, PEUT S’APPARENTER À DE RÉELLES INJONCTIONS, DICTÉES PAR LES PROCHES, MAIS ÉGALEMENT LES MÉDIAS, LES RÉSEAUX SOCIAUX ET LE MILIEU PROFESSIONNEL. « On les prend aussi pour se donner

bonne conscience et (se) faire croire qu’on va essayer, de peur d’être culpabilisés par les messages ambiants, véhiculés au nom d’une certaine idée de la perfection, notamment relayée sur Instagram, où le facile semble sublimé et fait déprimer dès lors qu’on réalise qu’on n’arrive pas à être aussi « parfait ». Quant à la sphère professionnelle, il suffit de voir l’émergence des Chiefs Happiness, sortes de coordonnateurs de bonheur imposés par les entreprises au nom du bien-être pour tous…Non seulement, la notion même de bien-être est enfermée dans un moule, modèle à suivre impérativement pour être heureux au travail, mais surtout, cela devient un bien de consommation comme un autre ! Du yoga au bureau, une salle de sieste dans l’entreprise… C’est le prêt-à-porter des bonnes résolutions, avec toute la culpabilité qui l’accompagne, car évidemment, c’est tout sauf spontané ! », martèle Anne-Françoise Meulemans. Mariel, 41 ans, en a fait les frais et regarde en arrière avec beaucoup d’amertume. « Quand mon boss a annoncé à tout le monde qu’il ferait venir un coach en méditation une fois par semaine au bureau, l’équipe était très enthousiaste. Mais après six mois, à force d’être obligée de méditer sur commande tous les mercredis de 14 à 15h et de ne pas y parvenir, j’ai vite déchanté…et déprimé. Je me sentais coupable de ne pas réussir à lâcher prise, à déconnecter pendant une heure alors que c’était offert par la boîte, et pire, quand j’avais de moins bons résultats ou que mon moral chutait un peu, mon directeur m’a accusée de ne pas m’appliquer et surtout, de ne pas m’investir dans la méditation, qui me permettrait d’avoir de meilleurs résultats ensuite. Il m’a rappelé que cette résolution d’offrir une heure off aux travailleurs avait pour but qu’ils soient ensuite plus performants, et non l’inverse… » Pression, dévalorisation, culpabilité… Si s’accomplir sur le plan personnel, quel

“ Nous nous torturons parce que nous voulons « mieux » faire’ et que nous estimons ne jamais « bien faire » ”. Fabrice Midal, philosophe

que soit le domaine, est louable, l’obligation de résultat est contre-productive. Une injonction à tenir ses bonnes résolutions, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, que dénonce le philosophe Fabrice Midal, qui enjoint à se foutre la paix *** « Nous nous torturons à intégrer des normes, des injonctions, des modèles qui ne nous correspondent pas. Nous nous torturons parce que nous voulons ‘mieux faire’ et que nous estimons ne jamais « bien faire ». Nous nous torturons parce que nous sommes persuadés que les autres, eux, savent « bien faire ». Nous nous torturons, souvent sans qu’il ne nous soit rien demandé… Nous sommes pris dans un activisme frénétique qui nous rend complètement aveugles. Happés par l’urgence de « faire », nous ne voyons plus qu’en réalité nous ne « faisons » rien : nous nous agitons et nous oublions l’essentiel. Nous oublions d’oser. Foutez-vous la paix ! Mon expérience m’a appris qu’il n’y a pas d’autre moyen de redécouvrir les possibles en nous que nous avions complètement oubliés », constate le philosophe. Et Anne-Françoise Meulemans d’insister sur l’utopie de certaines bonnes résolutions, qui sont davantage des obligations que l’on s’impose, plutôt que de vraies stimulations. « Stop aux consignes, aux sanctions, aux récompenses/punitions en fonction de ce qu’on réussit ou non. On ne « rate » pas une bonne résolution, il ne s’agit pas d’une compétition supplémentaire qui jauge qui « réussit » à s’y tenir ou non. Osons écouter ce qui nous fait réellement du bien. S’il ne fallait prendre qu’une vraie bonne résolution, ce serait celle de s’autoriser à être soi-même ! Libérez-vous ! », conclut AnneFrançoise Meulemans. *selon une enquête menée par un bureau d’études indépendant pour le compte de l’agence d’intérim Tempo-Team. ** iVox ***fabricemidal.com et Foutez-vous la paix ! Et commencez à vivre !, Pocket 2018.

90 ARTISANAT

Dans les ateliers de Saint James

94 MISE EN BEAUTÉ

Le guide ultime pour un teint lumineux

112 CRASH TEST

Le rétinol au banc d’essai

114 CARNET DE VOYAGE

Nos meilleures adresses au Brésil

118 PARADISIAQUE

Douceur de vivre à l’île Maurice

120 ÉVASION CULINAIRE

À la découverte des saveurs géorgiennes

124 FRANÇOIS DURAND

Le chef qui maîtrise l’art du vert

Style

Matière

noire

Relevés d’une pointe de blanc, des vestes, des pantalons et des petites robes au « tailoring » impeccable revisitent le chic classique de la saison. Photos Anna Daki Réalisation Darcy Backlar

Veste en laine Sportmax, débardeur en coton Hanro. Boucles d’oreilles en laiton Balenciaga, ceinture en cuir Maison Boinet, sac en cuir Gucci, bagues Sophie Buhai chez Whitebird, chaussettes en coton Falke, chaussures en cuir Adieu. À gaucheVeste sans manches en laine Boss, chemise en coton Figaret, brassière en toile de coton Theunissen, pantalon en lycra Norma Kamali. Boucles d’oreilles en or rose Vhernier.

Col roulé en satin stretch, jupe en satin de laine, sac et mocassins en cuir Prada. Boucles d’oreilles en laiton Uncommon Matters, bague en argent Julia Bartsch, bague en argent ǣɁ īďĮĮÐĮș alliance en argent Whitebird, bague en argent Sophie Buhai chez Whitebird.

Veste en polyester The Frankie Shop. Lunettes de soleil en acétate Gucci chez Marc Le Bihan, boucles d’oreilles en laiton Uncommon Matters.

Veste en laine Alexander McQueen, soutien-gorge en coton DnuD. Boucles d’oreilles en or rose Vhernier, collier en laiton Perrine Taverniti, sac Baguette en cuir Fendi, bague en plaqué or ǣɁ īďĮĮÐĮș chevalières en or et diamants īĴìķĮ ÐīĴīĊÌȘ

Robe en laine Versace, débardeur en coton Hanro. Boucles d’oreilles en laiton Balenciaga, sac en cuir Celine par Hedi Slimane.

Manteau en laine Givenchy, top en maille Theunissen, pantalon en laine Patou. Boucles d’oreilles en or rose Vhernier, bague en vermeil Julia Bartsch, chevalières en or Arthus Bertrand, chaussettes en coton Calzedonia, mocassins en cuir Philosophy di Lorenzo Serafini.

Lunettes de soleil Tom Ford chez Marc Le Bihan, boucles d’oreilles en or rose Vhernier. Robe en cuir Miu Miu.

Robe en cuir et sac en cuir Miu Miu. Lunettes de soleil Tom Ford chez Marc Le Bihan, boucles d’oreilles en or rose Vhernier, montre Mini DolceVita Longines, bague en argent Julia Bartsch, bague en argent Sophie Buhai chez Whitebird, alliance en argent Whitebird, bague en argent ǣɁ īďĮĮÐĮȘ

Spencer et jupe en laine et viscose Mugler, soutien-gorge en jersey Eres. Boucles d’oreilles en laiton Balenciaga, bague en argent Sophie Buhai chez Whitebird, alliance en argent Whitebird, sac en cuir Valextra.

Assistante stylisme Héloïse Poggioli. Mannequin Rosa Franjic/Next Models. Casting Julie Sinios. Coiffure Kazue Deki/ Callisté Agency. Maquillage Victoria Reuter. Production Nicolas Huet :īÐķÅȥǢǦȘǡɁqīðĮ ÐĴ Oďă #īðȥǢǦȘǡɁqīðĮȘ

Chemise en coton Galeries Lafayette, soutien-gorge en jersey Eres, cycliste en maille Gucci. Boucles d’oreilles et bagues en or rose Vhernier, chaussettes en coton Calzedonia, chaussures en cuir Adieu.

MODE

SAVOIR-FAIRE

L’artisanat, (du) point à la ligne Depuis plus de cent trente ans, Saint James fabrique des chemises et des pulls rayés dans son atelier normand. Coup d’œil dans les coulisses de l’entreprise. Par Timon Van Mechelen

Fin 2022, Emmanuel Macron a offert le pull Cancale bleu marine de Saint James au président Joe Biden lors d’une visite d’État », raconte notre guide, Caroline Collin, non sans une certaine fierté. « Vingt-trois kilomètres de fil de laine, dix-huit paires de mains et plus de quinze jours ont été nécessaires pour le fabriquer », poursuit-elle avec enthousiasme. Aux côtés du tee-shirt rayé – la célèbre marinière – le pull marin emblématique est le produit phare de l’entreprise, qui a été inscrite au label du patrimoine vivant en 2013. C’est à ces classiques que la marque doit sa renommée et, aujourd’hui, ils sont toujours fabriqués dans l’atelier de Normandie, non loin du Mont-SaintMichel. Si la production s’est en partie mécanisée au fil des ans, le savoir-faire humain et l’artisanat occupent ici toujours une place centrale.

PRESSE. GETTYIMAGES.

À GAUCHE Une photo de la campagne des années 1970. 1. La collection printemps �été ��. 2. L’atelier tricote ��m de fil chaque mois. 3. La marini�re �aval au� couleurs pastel pour le printemps�été ��.

La marinière Naval en quelques chiffres

HAUTE COUTURE L’immense atelier de 15 000 mètres carrés emploie 300 personnes, assistées par quelque 80 machines qui fonctionnent 24 heures sur 24, six jours sur sept. Les maîtres tricoteurs alimentent les machines à tricoter en fil et procèdent aux réglages de fabrication, ceux-ci variant en fonction du modèle à réaliser et du fil utilisé. Les pièces de mailles tricotées, appelées panneaux, sont ensuite récupérées et contrôlées par les bonnetiers à la sortie des métiers. Si l’un des panneaux comporte un défaut, il est signalé à l’aide d’une étiquette blanche qui permet d’avertir l’atelier de raccoutrage, qui intervient en fin de tricotage. Chaque point de tricot est donc corrigé à la main. Les tricoteuses transmettent alors les panneaux de tissu aux couturières, une centaine de femmes qui assemblent et recomposent les vêtements comme s’il s’agissait d’une collection de haute couture. Celles-ci appliquent par exemple la technique du remaillage, qui consiste à attacher le col point par point et de manière totalement unique à l’encolure et au corps du pull. C’est notamment à cela que les pulls de la marque doivent leur extrême souplesse. Une fois les vêtements repassés et étiquetés, ils sont soumis à un dernier contrôle de qualité. Les articles qui ne sont pas parfaitement conformes sont bien entendu rejetés.

MODERNITÉ La marinière, le pull marin et le caban constituent indéniablement la base de la collection, mais chez Saint James, on ne recule pas devant l’innovation. Chaque saison, la marque sort une collection complète de prêt-à-porter, comprenant des pantalons, des chemises et même des chaussures. Jacqueline Pepitas, directrice des collections : « Nous commençons toujours par choisir de nouvelles couleurs, puis nous jouons avec celles-ci. Les classiques sont généralement remis au goût du jour, en optant, par exemple, pour une couleur fluorescente vive pour les rayures ou une coupe plus large, et d’autres articles se déclinent dans ce même thème. Je trouve mon inspiration dans le riche héritage de la marque, mais aussi dans les voyages. Les tons pastel sont d’ailleurs au cœur de la collection printemps-été 2024, car je revenais d’un séjour à Los Angeles. » Pour dynamiser la marque, l’équipe de designers lance régulièrement des collaborations, notamment avec Kappa, la jeune marque parisienne Le Slip Français ou encore le chanteur Étienne Daho, dont la collection s’est vendue en deux semaines. « Nos clients apprécient l’authenticité et le Made in France, mais ne rechignent pas devant une touche de modernité. C’est là que réside le secret de notre réussite. »

4,4 km de �l

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�eurs de coton

étapes de fabrication

jours de travail

rayures au niveau du corps

rayures sur les manches

MODE Boucles d’oreille ķĊðĪķÐș ďī þķĊÐȘ ǤǦǤɁɅȘ

NEWS

Joaillerie & horlogerie #ÐĮ ÆďăăÅďīĴðďĊĮ īĴðĮĴðĪķÐĮȣ ÌÐĮ Åů ďķŘ åÉďĊĊÑĮ ¾ ă ĉðĊ ÐĴ ÌÐĮ ÆīÑĴðďĊĮ ÌķīÅăÐĮɋȥ autant d’idées lumineuses pour l’hiver. Par Anja Van Der Borght

Ses œuvres ont déjà côtoyé celles de Banksy et de Mr Brainwash lors d’expositions internationales. Aujourd’hui, elle présente une collection de montres en édition limitée en collaboration avec la maison de luxe suisse Franck Muller. Son petit personnage Pjipje y joue une fois de plus le rôle principal. PJIPJE EST-IL UNE SORTE D’ALTER EGO ? « Mes peintures reflètent toujours mon état d’esprit. Si l’œuvre est très colorée et rayonne de gaieté, c’est que je suis bien dans ma peau. Si elle est un peu plus sombre et que le mimétisme de Pjipje est plus marqué, c’est que je ne vais pas très bien. L’art est une sorte de journal intime pour moi. » VOUS AVEZ CRÉÉ UNE MONTRE POUR FRANCK MULLER, MAIS UN CADRAN NE FAIT QUE QUELQUES CENTIMÈTRES. COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ CETTE DONNÉE ? « Peindre une bouteille ou une voiture électrique est en effet très différent. Mais je n’ai pas peur de la nouveauté. Au contraire, j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai d’abord réalisé l’œuvre sur toile. Ensuite, nous l’avons transposée à l’échelle du cadran d’une Franck Muller Vanguard. La montre sera livrée avec un bracelet en croco incrusté de caoutchouc noir et un bracelet de couleur au choix, dans une édition limitée à cinquante exemplaires » L’ACHETEUR NE REÇOIT DONC PAS SEULEMENT UNE MONTRE ? « Chaque propriétaire reçoit également une lithographie signée et numérotée par mes soins de l’œuvre d’art figurant sur le cadran. » ĊæķīÌ ďăďī #īÐĉĮ OðĉðĴÐÌ 'ÌðĴðďĊ O #ș ǡǠ ǤǟǟɁÐķīďĮȘ loesvandelft.com - franckmuller.com

thewildjwls.com

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3 X GREEN 1. Après Liège et Knokke, la maison APM Monaco vient d’ouvrir ķĊÐ ÅďķĴðĪķÐ ¾ īķŘÐăăÐĮȘ æķÐ ÐĊ ĨÐīăÐĮ ĨăĪķÑÐĮ ďī ǠǧɁÆĴ avec zircon et cœur de malachite APM, ǠǠǟɁɅȘ ĨĉȘĉÆ 2. æķÐ :īÐÐĊăďŒÐī ÐĊ ďī þķĊÐ ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ ĉăÆìðĴÐ O taillée sur mesure. Iris Mondelaers, ǡɁǣǤǟɁɅȘ irismondelaers.be 3. tďăÐŘ ZřĮĴÐī qÐīĨÐĴķă #řȭ#ĴÐ Ǣǥș ÐĊ ďī 'ŒÐīďĮÐ ǠǧɁÆīĴĮ et diamants avec cadran en aventurine verte, une pierre à la ĮķīåÆÐ ť ĊÐĉÐĊĴ ÆīðĮĴăăðĮÑÐș Rolex, ǥǠɁǥǟǟɁɅȘ īďăÐŘȘÆďĉ

STEPHANIE SMEETS. MARIE DOUPLE HOOP. PRESSE.

3 questions à Loes Van Delft

100 % BELGE Après avoir cherché en vain des bijoux de qualité et élégants à un prix abordable, Gaëlle Verwest a eu l’idée d’en créer elle-même. The WILD Jwls, c’est une collection de bijoux belges en or 14 carats et diamants naturels taillés en Inde, qui allie authenticité, éthique et accessibilité. Se concentrant sur des designs essentiels, la marque propose des boucles d’oreilles, des piercings et des bagues en or jaune ou blanc avec ou sans pierres de couleur.

CURRICULUM

Recarlo : l’amour du diamants OďīĮĪķÐ īăď tÐ åďĊÌÑ tÐÆīăď ÐĊ Ǫǲǯǰȣ ĮďĊ ďÅþÐÆĴðå ÑĴðĴ ÌÐ ÆīÑÐī ÌÐĮ Åů ďķŘ qui immortaliseraient le concept de beauté. Aujourd’hui, la marque italienne enrichit sa collection Anniversary MORE de cinq bagues d’éternité ornées de diamants taillés en cœur. Rien de plus beau, en effet, pour déclarer son amour... Par Anja Van Der Borght

PRESSE.

1. & 3. La collection Anniversary �� lancée en ��com�orte de nombreuses autres bagues sans diamants en forme de c�ur. �ortées à différents doigts, une déclaration trendy. 2. Les nouvelles bagues Anniversary MORE avec diamants en forme de c�ur s’associent à merveille aux solitaires de la maison.

SOLEIL COUCHANT Toujours plus d’amour. Telle est, comme son nom l’indique, la devise de la collection Anniversary MORE. La marque de bijoux basée à Valenza a élargi cette collection avec cinq nouvelles bagues : trois en or blanc et deux en or sunset. L’or jaune fait également son apparition dans les collections de la

maison. Conçues pour être mélangées et assorties de manière inattendue, les nouvelles bagues doivent leur look romantique à l’utilisation de diamants taillés en cœur : la signature de la maison. Le design saisissant de ces diamants est mis en valeur par le sertissage et l’emblématique monture en forme de cœur.

DIAMANT EN FORME DE CŒUR Recarlo a introduit le diamant en forme de cœur dans sa collection Anniversary Love en 2016. Mais l’histoire de ce must-have remonte au Roi Soleil. Fan de diamants, il avait commandé un gros diamant bleu et l’avait fait tailler en forme de cœur pour symboliser son amour pour Madame de Montespan. Connu sous le nom de diamant Hope ou French Blue, ce spectaculaire diamant bleu de 68 carats est aujourd’hui exposé au National Museum of National History à Washington D.C. Le choix d’une taille aussi exclusive et universellement reconnue reflète un sentiment r o m a n t i q u e q u i n e s’e s t j a m a i s démodé. Aujourd’hui, il est plus moderne et plus actuel que jamais. L’ASSURANCE DU DURABLE Recarlo n’utilise que des diamants n a t u r e l s p r o ve n a n t d e p ays q u i adhèrent au processus de Kimberley. Ce partenariat international assure l’origine éthique des diamants bruts et garantit qu’il ne s’agit pas de diamants issus de pays en guerre. Recarlo a franchi une étape importante en juillet 2020 lorsque la marque a été certifiée par le Responsible Jewellery Council, ce qui témoigne de son engagement en faveur d’une chaîne d’approvisionnement durable. En outre, Recarlo est membre du système d’assurance international du Conseil mondial du diamant (WDC), qui soutient les efforts visant à mettre fin au commerce des diamants de la guerre et qui a en outre pour mission de préserver l’intégrité de l’ensemble de la chaîne de valeur du diamant.

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Make-up : objectif fraîcheur

Ro�e �eurie en dentelle de coton, Dior. Make-up Futurist �érum de �eint Fond de teint lé�er �PF �� en �C�. �ron�e �oddess Poudre de soleil Mat en �� Medium. Pure Color Envy �lus� �culptant en ��ensuous Rose. Pure Color Envy �aume li�uid réparateur. �umptuous Re�el Mascara. �ou�le �ear Crayon �el �aterproo� �enue �� en Espresso. Pure Color Envy Palette ��m�res � Paupi�res �culptantes en �o�o Rose. Le tout Estée Lauder.

MODE D’EMPLOI Gestes, couleurs, textures : trois expert·es

nous livrent leurs astuces pour faire oublier les marques du temps et retrouver une mine éclatante. Photos Klaartje Lambrechts Stylisme Elspeth Jenkins Maquillage et coiffure Ines Borgonjon pour Estée Lauder Par Kim De Craene et Nolwenn Du Laz

Trench en polyester avec col en fausse fourrure vert poison, Essentiel Antwerp. Make-up Double Wear Crayon Gel Waterproof Tenue 24H en Antique Burgundy. Pure Color 'ĊŒř qăÐĴĴÐ ǣɁZĉÅīÐĮ à Paupières Sculptantes en Desert Dunes. Le tout Estée Lauder.

BEAUTÉ

Make-up Double Wear Crayon Gel Waterproof Tenue 24H en Espresso. �ouble �ear �n�nite �aterproo� Eyeliner Espresso. Pure Color Crystal Baume à Lèvres Hydratant en Cosmic Crystal. Le tout Estée Lauder.

À GAUCHE Boucles d’oreilles Juste Un Clou en or jaune �� carats. �ague Trinity en or blanc, rose et jaune �� carats. �racelet Juste Un Clou en or �aune �� carats. �ontre �aignoire en

or �aune �� carats avec bracelet noir en cuir de veau. Le tout Cartier. Robe �eurie en dentelle de coton beige, Dior. Skincare Advanced �ight Repair Comple�e multi-réparation

synchronisée. Revitalizing �upreme� Crème Révélatrice de Jeunesse. Revitalizing �upreme� �aume �eu� Révélateur de Jeunesse. Le tout Estée Lauder. Make-up Futurist

�érum de �eint �ond de teint léger �P� �� en �C�. �ronze �oddess Poudre de soleil Mat en �� edium. Pure Color Envy �lush �culptant en �� ensuous Rose. Pure Color Envy �aume liquid réparateur.

�umptuous Rebel �ascara. �ouble �ear Crayon Gel Waterproof Tenue 24H en Espresso. Pure Color Envy Palette � �mbres � Paupi�res �culptantes en �oho Rose. Le tout Estée Lauder.

BEAUTÉ

Carré de soie imprimé, Hermès. Robe bouclette asymétrique en laine et coton, Dior. Make-up Pure Color ��y �lus� �cul�ta�t e� ��e�suous Rose. Pure Color Envy �lus� �cul�ta�t e�

��Rebellious Rose� Pure Color Rouge à ��res �at e� ��uit Up. Le tout Estée Lauder. À DROITE Blouse noire transparente en viscose, Chanel.

Make-up Pure Color Rouge à Lèvres Mat en ��ar� �esire� Estée Lauder.

Mannequin Tanja Minnee @2R Model Management Agency. Assistant photo Marnix Krekels. Assistant Maquillage et coiffure Valentine Dams.

BEAUTÉ

Les experts Un teint unifié en douceur Les recommandations de Patrick Lorentz, Global Pro Make-up Artist Estée Lauder

« Quand les signes de l’âge se précisent, la peau est sou�ent plus s�c�e et sensi�le et le teint un peu terne et moins �omo��ne� Pour tout su�limer, il su�t d’uniformi� ser en ayant la main légère pour ne pas marquer les rides. Délaissez les formules trop mates et couvrantes pour leur préférer des textures sérum légères et satinées, gorgées d’actifs nourrissants ou anti-âge. Quelques gouttes sur le ne�, le menton et les pommettes su�sent, étirées au doigt vers les contours. Pour cacher les cernes qui donnent un air triste et fatigué, appliquez du bout des doigts un anticerne mélangé au préalable à une pointe de crème contour des yeux en insistant si besoin au coin interne � tou�ours plus �leuté � et au coin e�terne qui peut �tre irrité� �n cas de tac�es � estomper, détourne� votre anticerne en le posant localement avant le fond de teint ou choisissez un correcteur pêche si c’est après. Pour un supplément d’éclat final, rien de tel qu’une touc�e d’enlumineur, mais en te�ture cr�me ou �el, sim� plement sur les zones bombées. »

Jouer l’eau de blush

« Déposez un peu de sérum sur le dessus de la main, caressez-le au gros pinceau avant de prélever votre blush en poudre puis d’effleurer les pommettes, bien haut et au centre pour redonner du volume au visage. Cet effet “eau de blush” assure une bonne mine sans effet matière. Un ton rose déjaunit une carnation mate et un pêche abricoté rehausse une peau un peu blême ou rosée. »

Défatiguer le regard

« Le sourcil est le meilleur outil pour lifter et agrandir le regard. Brossez-le vers le bas pour redessiner une ligne supérieure nette et le redensifier s’il est un peu clairsemé, avec un crayon ton sur ton ou d’une teinte un demi-ton plus clair que le poil, puis recoiffez l’ensemble vers le haut. Si la paupière est un peu froissée, corrigez-la avec un crayon, pour un effet plus doux qu’un feutre : tracez un trait en ras de cil de la paupière supérieure, agrandi un peu à l’extérieur, puis floutez au pinceau imprégné d’un fard poudre ton sur ton. Sans oublier d’étoffer généreusement les cils de mascara noir.

Repulper le sourire

« Les lèvres ont tendance à s’affiner et le rouge à filer. Pour estomper les rides autour de la bouche, mélangez un peu d’anticerne et de sérum combleur sur la main et ourlez le sourire, comme un pansement liquide illuminateur. Ensuite, optez pour un bâton hybride enrichi de soin. Si les couleurs foncées durcissent et rétrécissent le sourire, beige rosé et rouge pur vont à tout le monde. Un crayon assorti sera le meilleur outil en toile de fond pour redessiner les lèvres et les garder colorées, même après un verre ou un baiser. »

Notre best of cosmétiques “coup de jeune” 1

1. Réparateur Il délivre un complexe végétal capable de cibler les trois étapes de la sénescence. Sublimage L’Extrait de Nuit de Chanel, prix sur demande.

2. Raffermissant À glisser sous sa crème, un sérum qui répare les dommages et renforce la peau pour ralentir le vieillissement. Concentré Omnipotent d’Orveda, 430 € les 30 ml.

3. Régénérant Une puissante combinaison d’actifs anti-âge qui agit sur les besoins de la peau pendant la nuit. Soin anti-âge Supremÿa La Nuit Le Grand wďðĊ ÌÐ wðĮăÐřș ǥǧǟɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉăȘ 4. Liftant S’attaque au déclin du système anti-âge naturel. ðĴă qÐīåÐÆĴðďĊ OðåĴ#Ðť ĊÐ tÌðĊÆÐ ÌÐ

wìðĮÐðÌďș ǠǤǢɁɅ Ĩďķī ǣǟɁĉăȘ ǤȘ (ĊÐīæðĮĊĴÐ Une formule à la truffe noire à la pointe de la recherche pour faire régresser les rides, les taches, la perte d’éclat et de fermeté. Re-Nutriv Ultimate Diamond Crème }īĊĮåďīĉĴðďĊ (ÆăĴ Ìȸ'ĮĴÑÐ OķÌÐīș ǢǤǟ Ʌ ăÐĮ Ǥǟ ĉăȘ 6. Nocturne Il resynchronise l’horloge biologique cutanée pour restructurer la peau pendant la nuit et retrouver une peau plus jeune. Le Baume de Minuit Prestige de Dior, prix sur demande. 7. Revitalisant Une nouvelle texture à utiliser en soin quotidien ou en masque pour neutraliser les cellules zombies. Aqua Gel-Crème Régénération Cellulaire >řăķīďĊ ǢɁÌȸ ŒÝĊÐș ǢǦșǤǟ Ʌ ăÐĮ Ǥǟ ĉăȘ

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nourrir et les renforcer. Chaque matin, l’usage d’un recourbe cils lifte incroyablement et assure un coup de jeune. Il permet aussi de moins charger en mascara noir. »

Un effet belle mine sans contouring Les conseils de Carole Colombani, make-up artist

� �ous les gestes nécessitent d’�tre plus ronds et diffus quand le visage se creuse un peu. Vive le blush pour retravailler les volumes sans injection � �hoisissez�le bien pigmenté, en texture cr�me ou stic� et dans un ton corail, rose ou même grenat, pour recoloriser généreusement des joues qui para�tront plus charnues. �ondez au doigt en terminant par une touche sur le nez pour un résultat éclatant de santé comme au retour d’une promenade au grand air. La poudre de soleil est aussi une alliée, à condition de ne plus chercher à creuser les tempes, mais plut�t à jouer l’effet léger coup de soleil, en la balayant au gros pinceau sur les pommettes, le menton et le bout du nez. La poudre claire compacte se délaisse au pro�t d’une poudre libre tr�s �ne, mobile et qui ne �ge pas, posée avec un pinceau langue de chat uniquement sur les sourcils, le menton et les ailes du nez. �

Oser les taches de rousseur

« La fausse tache de rousseur revenue en force sur TikTok peut s’adopter même à 40 ans et plus. Elle assure une illusion de fraîcheur solaire qui se révèle même étonnamment flatteuse et rajeunissante. On dessine quelques points sur le bombé des joues et le haut du nez, soit avec un eyeliner liquide brun clair dégradé au doigt, soit avec un crayon à yeux ou à sourcils taupe ou brun froid, qu’on applique sur la pulpe de l’index qui fera office de tampon encreur. »

ALYSSA TAELMAN. PRESSE.

Jouer la couleur sur les yeux

« Comme la paupière est moins bombée, osez une couleur mate en aplat généreux et monochrome. Bleu, violet ou kaki sont flatteurs pour toutes. Les carnations claires sont un peu plombées par un jaune, un orange ou un vert anis, les peaux métisses ou noires peuvent tout se permettre, sauf peut-être les roses tendres ou les beiges qui ont tendance à les griser. Les amatrices d’irisé peuvent l’adopter en solo également, sur toute la paupière mobile, en préférant un cuivré ou un pêche doré. »

Soigner cils et sourcils

« Si la frange de cils est moins fournie ou les sourcils un peu clairsemés, misez localement sur une cure de soin pour les

Réhabiliter le crayon à lèvres

« On considérait ce type de crayon un peu vulgaire mais il est formidable en ton sur ton pour corriger une bouche qui s’affine et se décolore. À associer à un baume ou à un rouge à lèvres hydratant pour un effet repulpant. Les inconditionnelles de rouge mat le tapoteront du bout des doigts comme un blush de lèvres velouté en transparence. Souvenez-vous qu’il vaut mieux faire une retouche dans la journée si besoin qu’avoir la main lourde le matin. »

Réhydrater à volonté

« Pour redonner de l’éclat et de la vie juste après le maquillage du matin ou quand les traits se marquent, chauffez une noisette d’hydratant sur deux doigts de chaque main puis tapotez les zones bombées. Au cours de la journée, buvez fréquemment de l’eau, rafraîchissez votre sourire avec un baume à lèvres et défatiguez vos traits avec une vaporisation de brume enrichie d’actifs hydratants ou d’eau florale en format spray de sac. »

Une peau sublimée pas camouflée Les conseils d’Ines Borgonjon, maquilleuse

� �r�tez attention aux besoins de votre peau et envisagez les choses sur le long terme. Une bonne routine de soins, c’est la base. Essayez différents produits et prenez le temps de découvrir ce qui convient le mieux à votre peau. Une fois que vos soins sont au point, vous pouvez commencer à expérimenter et surtout à jouer avec le maquillage. Les femmes se concentrent souvent sur leurs défauts, mais nous devrions plut�t capitaliser sur nos points forts. �e vous maquillez pas pour cacher vos défauts, mais plut�t pour mettre en valeur vos atouts. �e focalisez pas votre attention sur les cernes sous vos yeux ou sur une tache sous votre nez, mais mettez en valeur, par exemple, vos belles pommettes et la couleur unique de vos yeux. �cceptez les compliments. Mon principal conseil : les produits liquides sont souvent plus adaptés aux peaux matures que les poudres. Les textures lourdes et mates peuvent donner à la peau un aspect terne ou rendre les ridules très visibles. Vous pouvez utiliser des poudres libres, mais appliquez�les subtilement comme touche �nale de votre loo�. �

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BEAUTÉ

New kids on the block SÉLECTION Des produits culte aux indétrônables classiques

revisités, notre rédactrice beauté vous propose un tour d’horizon des nouveautés les plus en vogue. Par Kim De Craene

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Sublime à tous points de vue

Un flacon soufflé à la main tellement beau qu’il ferait presque oublier l’envoutant parfum d’encens, de bois de cèdre et de bergamote qu’il renferme. Eau de Parfum Manta d’Arpa ��i��l��s�� skins.nl

Dites-le avec des fleurs ��l��in��s��i�s��n��n

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Adieu les taches

Ces dernières années, les crèmes pour les mains se sont faites plus luxueuses. Celle-ci ne déroge pas à la règle : elle corrige les imperfections cutanées et séduit par son délicat parfum de fleur d’oranger, de framboise et de bois de santal. ��k��in��n�� l.

Bio, 100 % naturel et spécialement conçu pour les peaux de 50 ans et plus, ce produit a tout pour plaire. La gentiane bleue et l’edelweiss augmentent la teneur en collagène de votre peau, réduisent les rides profondes et améliorent les contours du visage. ��nsi��n��l��l��iss�� l��l.

Bye-bye blues

Une pilule bleu vif qui protège la peau des effets nocifs de la lumière bleue. ��l��n��li��n��i��kin��l�� il��n��i�i�n� ��kin�� ••• ��l�l�s.

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Nouveau look, nouveau parfum

Cette fragrance florale intense, conçue par le maître Francis Kurkdijan, célèbre le premier défilé couture de Christian Dior, qui s’est tenu le 12 février 1947. 'ķ ÌÐ qīåķĉ UÐœ Oďďā ÌÐ #ðďīș ǡǥǤɁɅ Ĩďķī ǠǡǤɁĉăȘ

#Ñť ăÑ ĨīðĊĴÐĉĨĮȭÑĴÑ ǡǟǡǣɁ ìīðĮĴðĊ #ðďī

La base

:ďĉĉæÐ īÝĉÐ wÐĊĮďīðÐăăÐ Ìȸ ķĴìÐĊĴðÆ ÐķĴř ďĊÆÐĨĴș ǣǟșǤǟɁɅ Ĩďķī ǡǤǟɁĉăȘ

De beaux et grands yeux de biche ?

Pour donner un coup de pouce à vos cils, lubrifiez-les avec une base-sérum mascara de qualité. Uďðī : ÐÐ qīðĉÐī ÌÐ :ķÐīăðĊș ǣǡɁɅȘ

Votre billet pour le soleil

Arborez un teint ensoleillé tout au long de l’année, grâce à ce produit à base d’huile de pépins de raisin et contenant du mica d’origine 100 % naturelle provenant de sources responsables. ðĊďÆīķĮì OďĊæȭOĮĴðĊæ īďĊšÐī qďœÌÐī ÌÐ ķÌăðÐș ǢǢșǣǟɁɅȘ

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Pour une chevelure éclatante de santé, une bonne base est nécessaire. Et cette base n’est autre que votre cuir chevelu.

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Produit miracle

Que ce soit pour le ménage, au jardin ou encore en cuisine, le vinaigre de cidre fait des merveilles ! Et il a désormais également séduit le secteur des cosmétiques. Cette version est enrichie en pré- et postbiotiques. Simple et chic à la fois ! ðĊðæīÐ ðĮæÐ ÌÐ :ăăðĊÑÐș ǡǨșǢǧɁɅ Ĩďķī ǡǟǟɁĉăȘ

L’art du musc

Cette saison, le musc, l’ingrédient phare de Narciso Rodriguez, se marie au jasmin, au poivre rose, à la rose et au patchouli. 'ķ ÌÐ qīåķĉ TķĮÆ UķÌÐ åďī >Ðī ÌÐ UīÆðĮď tďÌīðæķÐšș ǦǧɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉăȘ

Trois fois bravo !

Un fond de teint qui remplit ses promesses côté maquillage, mais qui a aussi les effets d’un soin cutané, tout en procurant un soin éclatant de beauté. Phyto-Teint Perfection de wðĮăÐř ǨǡșǤǟɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉăȘ

Souriez !

Un traitement de luxe qui blanchit naturellement l’émail des dents durant votre sommeil.

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Bien-être sur mesure

Quoi de plus agréable qu’un massage ? Un massage en duo ! Offrez-vous un moment bien-être sur mesure pour la SaintValentin : relaxant, énergisant ou encore réparateur, mais toujours sous le signe du romantisme, évidemment ! ĉÅĮĮÌÐ ðďăďæðĪķÐ tÐÆìÐīÆìÐș ďķăÐŒīÌ ÌÐ ĴÐīăďď Ǣǟș ǠǟǟǟɁ īķŘÐăăÐĮȘ

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Le rose parfait Champignon magique

Inutile d’avoir des compétences particulières pour utiliser ce champignon. Il s’agit d’un outil à la fois simple et intuitif, parfait quand on débute.

À en croire la maquilleuse Violette Serrat, tout le monde a meilleure mine avec une touche de rose. C’est pourquoi elle a cherché et trouvé une teinte qui convient à toutes les carnations : sombre et vibrante à la fois. qÐĴă ďķÆìÐ TĴĴÐș ĴďĊ ħķī AĊť ÌÝăÐș ðďăÐĴĴÐȲ9tș ǢǟɁɅȘ

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Une crème antistress

TķăĴð ÆĴðŒÐ Lďķī ɪ UķðĴ ÌÐ ăīðĊĮș ǦǦɁɅ ÐĴ ǧǡɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉăȘ

Or 14 carats

L’outil indispensable pour tracer à la perfection une raie sur le côté ? Le peigne, bien entendu ! Et tant qu’à faire, autant qu’il soit en or ! :ďăÌ wĴřăðĊæ ďĉÅ ÌÐ ăĉðĊ ÆìÐš #Ð ū ÐĊāďīåș ǤǧɁɅȘ

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Le vieillissement lié au stress est un phénomène découlant de notre rythme de vie (trop) soutenu. Le traitement ? Un complexe à base de niacinamide et de panicaut maritime (eryngium maritimum). Tandis que la crème de jour intensifie l’éclat de votre peau, la version de nuit restaure l’épiderme.

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La vie en peach

Élue « couleur de l’année » par Pantone, voici une nuance que nous verrons beaucoup au fil des mois à venir : Peach Fuzz. Ce mélange subtil de rose et de pêche est polyvalent, doux et romantique. #Ñť ăÑ ìĊÐăɁTÑĴðÐīĮ Ìȸ īĴ

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Un SPF qui multiplie les atouts

O n n e l e r é p é t e ra jamais assez : l’application quotidienne d’un SPF est indispensable. Avec ce produit, vous bénéficiez en prime d’ingrédients revitalisants tels que la niacinamide et la vitamine E. 'ŘĨÐīĴ wķĨī wÆīÐÐĊ ÌÐ OĊÆĒĉÐș ǤǤɁɅȘ

tďķæÐ ďÆď ķĉÐș ĴďĊ ìðăăðĊæ qðĊā ÌÐ ìĊÐăș ǣǟɁɅȘ ZĉÅīÐ ¾ ĨķĨðÝīÐĮ OÐĮ ÐðæÐĮ ÌÐ ìĊÐăș ǥǡɁɅȘ

Rébellion romantique

Vaporisez généreusement ce parfum de rose sur vos poignets, votre cou et vos points de battement de cœur : la chaleur de votre corps contribuera ainsi à diffuser la fragrance au fil de la journée. tďĮÐ ăķĮì ďăďæĊÐ ÌÐ Lď TăďĊÐ OďĊÌďĊș ǨǧɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉăș Œð wÐĊĴÐķīĮ Ìȸ ðăăÐķīĮȘ

BEAUTÉ

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LES FONDAMENTAUX DE

5 journalistes beauté de Marie Claire Elles sont expertes en maquillage, soins de la peau, ongles ou cheveux et écrivent chaque jour sur les nouveautés du secteur. Mais que font les pros de la beauté dans leur propre salle de bains ? Nous avons posé la question à quatre journalistes internationales de Marie Claire. Voici leurs et nos secrets. Par Kim De Craene

Paola Deodoro

RÉDACTRICE BEAUTÉ, MARIE CLAIRE BRÉSIL

PEXELS / SORA SHIMAZAKI. PRESSE.

À QUELLE HEURE VOUS LEVEZ-VOUS ? « Ma fille Maya, â gé e de qu at re ans, me réveille vers sept heures, pleine d’énergie et prête à jouer. Nous passons les p re m i è re s h e u re s d e la j o u r n é e e n s e m b l e . No u s p r e n o n s n o t r e petit-déjeuner, nous dessinons, nous jouons à la poupée et nous allons au terrain de jeu. » VOUS ARRIVE-T-IL DE SORTIR SANS MAQUILLAGE ? « Même lorsque je vais au supermarché, je me maquille. Mais très peu : j’applique du fond de teint comme correcteur, surtout sur mes cernes, du mascara et du baume à lèvres. Quand j’ai envie d’en mettre plein la vue, j’opte pour un blush rouge, rose corail ou même violet. Un soupçon de blush est plus pratique qu’un rouge à lèvres. J’adore le rouge à lèvres très rouge, mais il faut le retoucher trop souvent. Depuis que je suis maman, je vise le confort et le côté pratique des choses. » FAITES-VOUS QUELQUE CHOSE DE BIEN POUR LA PLANÈTE ?

FAITES-VOUS DU SPORT ? « Depuis un an, je fais de la musculation, sur les conseils de ma gynécologue. Selon elle, c’est indispensable à partir de 45 ans, car la masse musculaire diminue avec l’âge. »

COMMENT FAITES-VOUS FACE À L’ÂGE ? « Lorsque j’ai eu 40 ans, je me suis préparée à vivre une crise existentielle. Mais elle n’est pas venue. J’ai réalisé que je n’aurais pas vécu toutes les belles et importantes expériences que j’avais déjà vécues si j’avais été plus jeune. Je suis tombée enceinte à 42 ans, une nouvelle et grande aventure. Avoir 47 ans et être maman, c’est extraordinaire pour moi. »

LES RÉGIMES : OUI OU NON ? « J’aime les douceurs et les sucreries. Je compense les glaces, les truffes au chocolat et les gâteaux en mangeant de temps en temps un morceau de melon ou une banane. »

VOTRE DERNIER CONSEIL BEAUTÉ ? « Il n’y a rien de plus beau qu’une personne qui sait tirer le meilleur parti d’elle-même. Apprenez à mieux vous connaître pour découvrir ce qui fonctionne pour vous. » •••

« J’opte pour des produits rechargeables. Les formules propres sont importantes, mais l’élimination des emballages est un problème qui nécessite une attention supplémentaire. »

ǬɋÆďķĨĮ ÌÐ Æħķī 1. Baume Essentiel Rouge Frais de Chanel, ǣǡɁɅȘ 2. Brume hydratante multiprotection Hydra-Essentiel de Clarins, ǢǣɁɅȘ 3. Photoderm Cover Touch Mineral wq9ɁǤǟɎ ÌÐ Bioderma, ǡǢɁɅȘ

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BEAUTÉ

Sarah Rasheed

DIRECTRICE BEAUTÉ ET BIEN-ÊTRE, MARIE CLAIRE ARABIA

FAITES-VOUS QUELQUE CHOSE DE BIEN POUR LA PLANÈTE? « J’utilise un gommage pour le visage, une huile pour le corps, un dentifrice et des tisanes naturels , de préférence d’origine éthique. J’évite ainsi de m’exposer à des produits chimiques nocifs pour ma santé, en particulier les perturbateurs endocriniens. Une donnée

essentielle à prendre en compte en tant que femme. »

QUELS SONT LES PARFUMS QUI VOUS RAPPELLENT VOTRE ENFANCE? « J’ai grandi aux Émirats arabes unis et j’ai été entourée de parfums qui évoquaient la chaleur et l’hospitalité. L’oud et le bakhoor ont un effet apaisant sur moi. » VOTRE CONSEIL BEAUTÉ ULTIME? « Boire beaucoup d’eau et prendre soin de soi. »

ǬɋÆďķĨĮ ÌÐ Æħķī 1. Classic Face Mist Sunscreen de Coola,��our��m��ur� beautybykroonen.com 2. �ou�re��bre��a�y��ake��e� Huda Beauty,��. 3. Masque clarifiant de Tata Harper,��our��m�.

Sang Eun Kim

RÉDACTRICE BEAUTÉ SENIOR, MARIE CLAIRE CORÉE

petit geste compte. »

1. Balancing Pure-Fume Mist d’Aveda,��our��m�. 2. �erene��o�y��Aromatica, ��our��m��a� �a�an�o. 3. Essence Calming Pads de Dewy Tree,��our� ��com�re��e�.

LES RÉGIMES: OUI OU NON? « Quatre jours par semaine, je suis les règles du jeûne intermittent : cette routine m’aide à rester concentrée, à penser plus clairement et à rester de meilleure humeur. »

ǬɋÆďķĨĮ ÌÐ Æħķī

FAITES-VOUS QUELQUE CHOSE DE BIEN POUR LA PLANÈTE? « J’achète principalement des produits de beauté dont l’emballage est recyclable ou recyclé. Chaque

LES RÉGIMES: OUI OU NON? « Je fais des smoothies avec du chou frisé, des myrtilles et des bananes depuis un certain temps. Ils sont faciles à préparer et riches en fibres, c’est le petit-déjeuner idéal. » COMMENT PRENEZ-VOUS SOIN DE VOTRE PEAU? « Le matin, je me concentre sur l’hydratation en utilisant de l’acide hyaluronique. Pendant la journée, j’applique

beaucoup de crème solaire et le soir je donne à ma peau - sèche et rugueuse un coup de pouce supplémentaire avec un sérum à la vitamine C. J’accorde également beaucoup d’attention au soin de mon cuir chevelu, en utilisant des ampoules nourrissantes. » COMMENT GÉREZ-VOUS LE VIEILLISSEMENT? « Je ne m’en préoccupe pas. Je trouve simplement encourageant que les femmes plus âgées bénéficient de plus en plus de respect, d’appréciation, d’attention et d’opportunités dans l’industrie de la beauté. » VOTRE DERNIER CONSEIL BEAUTÉ ? « Vous pouvez vous tartiner des produits les plus chers du monde. Ils ne serviront à rien si la base n’est pas bonne. Concentrez-vous sur les éléments fondamentaux, comme le repos. »

PRESSE.

COMMENT PRENEZ-VOUS SOIN DE VOTRE PEAU ? « J’ai deux essentiels : un gua sha qui détoxifie la peau et favorise la circulation sanguine, et une bonne crème solaire. »

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Deena Campbell

DIRECTRICE DE LA BEAUTÉ, MARIE CLAIRE USA

ǬɋÆďķĨĮ ÌÐ Æħķī 1. �hade and �lluminate Concealer de Tom Ford, �� pour ��ml. 2. ��rum anti-��e C � �erulic Vitamin C de Skinceuticals, �� pour ��ml. 3. Taie d’oreiller en soie Slip, �� ia debi�en�or�.com

À QUELLE HEURE VOUS LEVEZ-VOUS ? « Dans mes rêves, je commence ma journée tranquillement vers 7 heures du matin et je bois une tasse de thé vert tout en réfléchissant à ce qui m’attend. Je réveille mes enfants et nous prenons ensemble un petit déjeuner copieux. Un scénario de rêve. En réalité, mes matinées sont le plus souvent une course contre la montre pour que mes enfants soient à l’heure à l’école. » VOUS ARRIVE-T-IL DE SORTIR SANS MAQUILLAGE? «Je me sens mieux quand je me maquille, mais je n’exagère pas : parce que nous

Kim De Craene

sommes inondées de produits, les journalistes beauté adoptent souvent le principe du less is more. » DE QUOI VOULEZ-VOUS AVOIR L’AIR À 70 ANS? « Fraîche et sans rides. J’aimerais qu’à 70 ans, je sois fière de la Deena que je suis devenue. Bien qu’elle n’ait jamais utilisé de produits anti-âge, ma mère de 74 ans n’a pas de rides. La façon dont on vieillit a beaucoup à voir avec la génétique, donc sur ce plan-là, je suis tranquille. » VOTRE DERNIER CONSEIL BEAUTÉ? « Je suis obsédée par la crème solaire : l ’a r m e u l t i m e p o u r r a l e n t i r l e vieillissement. »

EVA THURMAN. PRESSE.

RÉDACTRICE BEAUTÉ ET LIFESTYLE, MARIE CLAIRE BELGIQUE. À QUELLE HEURE VOUS LEVEZ-VOUS ? « J ’a d m i r e l e s gens qui se lèvent à six heures pour marcher ou méditer. Mais je préfère rester au lit une heure de plus le matin. J’ai besoin de beaucoup de sommeil, ce qui est parfois considéré comme peu trop cool. L’actrice Dakota Johnson, qui a récemment déclaré dans une interview qu’elle avait besoin de 14 heures de sommeil par nuit, est ma muse. » VOUS ARRIVE-T-IL DE SORTIR SANS MAQUILLAGE? « Plus j’écris sur la beauté, plus je me

maquille. J’ai la chance de pouvoir bénéficier des conseils des meilleurs maquilleurs du monde et de tester les derniers produits sur le marché. C’est un privilège. » FAITES-VOUS QUELQUE CHOSE DE BIEN POUR LA PLANÈTE? « J’évite les produits nocifs pour moi et pour la planète ; il existe de nombreuses alternatives green sur le marché. J’essaie également d’appliquer ce même principe de durabilité à la mode, au design et à l’alimentation. » VOTRE CONSEIL DE BEAUTÉ ULTIME? « Celui que j’ai reçu du maquilleur star Peter Philips : utiliser un recourbe-cils tous les jours. Il permet de créer un regard ouvert et frais. C’est un conseil que je suis depuis 15 ans. »

ǬɋÆďķĨĮ ÌÐ Æħķī 1. Rou�e �ior �atin ��de Dior, ��. 2. �uile de par�um �oon Vibration de Bodha, �� ia blos-shop.com 3. Recourbe-cils de Chanel� ��.

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TESTÉ ET (AP)PROUVÉ

Le retinol Parmi les ingrédients des produits de soins cutanés, le rétinol se hisse au rang de vedette. Si vous souhaitez atténuer les ridules ou traiter l’acné, appliquez ces produits progressivement et faites preuve de patience. Réalisation Kim De Craene

ǥǨșǨǤɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉăȘ

★★★★☆ MARGO VERHASSELT, CHEF DIGITAL NL POURQUOI LE TESTER ? « Le sérum de nuit promet de réduire visiblement �� des rides et d’améliorer la fermeté de ��. Le rétinol nécessite deux étapes de conversion métabolique pour atteindre la forme active, l’acide rétino�que� alors que le rétinal n’en requiert qu’une. �ref� la garantie de meilleurs résultats, plus rapidement. » SES INCONVÉNIENTS ? « J’ai été un peu vite en besogne la premi�re semaine et j’ai appliqué trop de produit : j’étais rouge comme une tomate. Dès la troisième semaine d’application, ma peau s’habitue au produit et les irritations cessent. Pour les minimiser, mieux vaut utiliser le produit progressivement. » APPROUVÉ ?�� e n’ai pas tenu compte de la période de rétinisation, le temps d’adaptation de la peau à l’utilisation de rétino�des topiques� ce qui explique les rougeurs. Fort heureusement� apr�s cinq semaines, la crème tient toutes ses promesses. Ma peau est plus ferme et plus éclatante. Et ce, au cœur de l’hiver. »

Retinol 0.3 Refining Night Cream de SkinCeuticals, ǠǟǠɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉăȘ

★★★★☆ TIMON VAN MECHELEN, RÉDACTEUR EN CHEF POURQUOI LE TESTER ? « SkinCeuticals est une référence dans le domaine des soins cutanés scienti�quement prouvés. Je connais déjà leur sérum C.E. Ferulic Vitamine C qui procure une peau à la fois douce et éclatante. La crème de nuit promet de réduire le vieillissement prématuré de la peau et l’irrégularité du teint. J’ai donc de grandes attentes. » SES INCONVÉNIENTS ? « Son prix est plutôt élevé et il faut un certain temps pour que ma peau sensible tolère correctement la concentration de rétinol. Elle a d’ailleurs présenté des desquamations et des boutons les premières semaines. » APPROUVÉ ? « Ma patience a porté ses fruits : après deux mois d’utilisation, ma peau est plus uniforme et plus saine. Les ridules sont atténuées, les cicatrices d’acné estompées. L’effet n’est pas (encore) spectaculaire, mais ma peau est fra�che� comme lorsque je viens de faire un soin du visage. »

Max Hydration Cream de RoC,

Super Facial Serum de Verso,

★★★☆☆

★★★★☆

JOËLLE LEHRER, RESPONSABLE CULTURE

KIM DE CRAENE, RÉDACTRICE LIFESTYLE & BEAUTÉ

ǣǣșǣǨɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉăȘ

POURQUOI LE TESTER ? « RoC a été le premier à découvrir la méthode pour transformer le rétinol, en le combinant avec d’autres substances, comme la vitamine E et les stimulateurs d’ox�g�ne� a�n de le rendre sans danger et e�cace pour un usage quotidien. � SES INCONVÉNIENTS ? � �orsqu’on applique du rétinol� la prudence est de mise. Ma peau a besoin d’être beaucoup plus h�dratée quand j’utilise la cr�me. �’applique donc réguli�rement des masques nourrissants. �uand on utilise du rétinol, la peau est très sensible au soleil, c’est pourquoi j’applique également une couche de crème solaire. Des mesures de précautions bien nécessaires, mais, il faut l’admettre, plutôt fastidieuses. » APPROUVÉ ? « Ma peau est douce, mais je n’observe pas de résultat spectaculaire. �a peau �ne� sensible et mature nécessiteraitelle un soin différent ? Ou peutêtre n’ai-je pas encore trouvé la dose idéale ? »

ǠǡǤɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉăȘ

POURQUOI LE TESTER ? « L’ingrédient vedette, le rétinol 8, est une forme de rétinol brevetée par la marque suédoise Verso qui est huit fois plus e�cace que la version standard et deux fois moins irritante. Ce sérum étant censé n’avoir que peu ou pas d’effets secondaires irritants, je lui donne sa chance. » SES INCONVÉNIENTS ? � �e �� cet autre ingrédient du produit, lui donne une couleur jaune. Si j’ai un rendez-vous à l’extérieur, je dois appliquer une couche de fond de teint par-dessus. » APPROUVÉ ? « Contrairement à mes coll�gues� j’applique une couche épaisse de crème tous les jours, matin et soir. Je ressens quelques picotements apr�s avoir appliqué le produit� mais son utilisation n’entraîne heureusement pas d’irritation. Les rides (d’expression) et ridules ne disparaissent malheureusement pas, mais ma peau est plus douce, plus lisse, plus uniforme et a un véritable éclat. �ref� un sérum anti��ge complet. »

PRESSE.

Retinal Intense d’Isdin,

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1. Couleur intense High Impact High-Fi Mascara Volume Total de Clinique, 33,50 €. 2. Fini modulable Mascara Waterproof M·A·CStack de M·A·C, 36 €. 3. Pigments minéraux Mascara Volume n° 01 Noir de Dr. Hauschka, 24 €.

FOCUS

Les mascaras Des innovations qui prennent soin des cils et multiplient les effets.

4. Volume démultiplié Volume Millions de Cils Panorama Noir de L’Oréal Paris, 14,90 €. 5. Geste précis Trait d’Hermès Mascara Soin Revitalisant n° 02 Brun Bistre d’Hermès, 65 €. 6. Formule clean Turbo Lash Mascara Haute Performance Volume et Longueur Noir d’Estée Lauder, 39 €,

7. ÆĴðåĮ åďīĴðťĊĴĮ Eye Want You Mascara Clean Black - Pitch Black de Westman Atelier, 48 €. 8. Galbe maximal L’Interdit Mascara Couture Volume n° 01 Black de Givenchy, 40 €.

Par Kim De Craene Photos Jean-Paul Goffard

LIFESTYLE

VOYAGE

L’appel de la forêt… brésilienne Qui dit Brésil, dit football, carnaval et caïpirinha. Mais le Brésil, c’est bien plus que ces quelques clichés. Cet immense pays vous convie en effet à vous attabler chez les meilleurs chefs de la planète ou à découvrir des chefs-d’œuvre de l’art contemporain au cœur de la jungle. Par Kim De Craene

BRENDON CAMPOS. PRESSE.

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La plage de Copacabana. À gauche, vue aérienne du musée en plein air Inhotim. .

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LIFESTYLE 1. La façade du Copacabana Palace, un chef-d’œuvre Art déco. 2. La cheffe du restaurant étoilé Michelin Maní, Helena Rizo, au travail. 3. Découverte de la forêt amazonienne de manière authentique en bateau. 4. On profite du meilleur de Bahia au Txai, un resort à Itacaré.

COPA, COPACABANA Au Copacabana Palace, tout est luxe et décontraction : l’établissement se montre en effet parfaitement à la hauteur de ses cinq étoiles. Derrière sa façade immaculée se dégage une atmosphère particulière, qui découle en partie de la situation et du splendide intérieur de ce prestigieux palace, mais aussi de l’attention portée à l’histoire d’une époque révolue, subtilement remise au goût du jour. Pour construire ce chefd’œuvre de l’Art déco en 1923, l’architecte français Joseph Gire s’est largement inspiré du Carlton de Cannes. Depuis que Fred Astaire et Ginger Rogers y ont fait des claquettes dans Carioca, le classique de 1933, le Copa a vu défiler des stars comme Brigitte Bardot, la princesse Diana et Madonna. Toutes apprécient son service exceptionnel, ses restaurants Michelin et sa piscine semi-olympique. Depuis ce somptueux cocon, vous rallierez facilement en taxi ces passages obligés que sont le Jardin botanique, le téléphérique du Pain de Sucre et les bars bossa nova d’Ipanema. Mais si le soleil brille, autant vous dire que vous ne voudrez pas quitter Copacabana : dans ce cas, à vous la piscine ou la jolie plage ! belmond.com

AXÉ ! Bahia est un magnifique État du nord-est du Brésil, plébiscité par de nombreux Brésiliens pour son Axé : sa force de

vie ou son énergie divine. L’endroit est en effet réputé pour son riche patrimoine culturel, ses belles plages, sa musique entraînante et ses irrésistibles spécialités culinaires. Salvador, sa capitale, n’est pas en reste. Dans les rues de cette ville chargée d’histoire, les bâtiments coloniaux colorés se succèdent, tout comme les marchés animés. L’influence africaine se ressent fortement sur la culture locale. Nous délaissons les villages de pêcheurs de Trancoso et de Caraíva, un peu trop touristiques à notre goût, pour rallier le Txai Resort, à Itacaré. Avec ses palmiers, son sable blanc, son océan bleu cristallin où il fait bon se baigner toute l’année ainsi que ses bungalows disséminés sur les pentes des collines verdoyantes et offrant une vue imprenable sur la plage, c’est un véritable paradis sur terre. N’oubliez pas d’emporter votre tout petit bikini, ainsi qu’une bonne dose de confiance en vous : si vous êtes adepte de la plage, vous avez touché le jackpot avec Txai ! txairesorts.com

IMMERSION ARTISTIQUE Au Brésil, tout est plus grand, plus qualitatif et plus audacieux... et l’art n’y fait pas exception ! Situé à Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, Inhotim est l’un des plus grands musées d’art contemporain en plein air du monde. Les visiteurs s’y promènent dans de magnifiques jardins, parmi les

PRESSE. GUI GALEMBECK.

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Une œuvre de l’artiste brésilien Hélio Oiticica, à Inhotim.

lacs et les plantes exotiques, et découvrent des œuvres d’art harmonieusement intégrées à l’environnement. Inhotim propose donc une expérience unique où l’art, la nature et l’architecture ne font qu’un. Plus de 1 300 œuvres de 100 artistes, d’Olafur Eliasson à Matthew Barney en passant par Yayoi Kusama, y sont exposées. Outre des œuvres d’art, Inhotim abrite également la plus grande collection de palmiers au monde, avec un jardin botanique comptant plus de 4 300 plantes. Pas spécialement fan de musées ? On vous le garantit : vous ne regretterez pas de consacrer deux, voire trois jours à la découverte de ce lieu absolument unique en son genre. Ne serait-ce que pour faire un plongeon dans Piscina, une installation artistique faisant également office de bassin de natation. D’ailleurs, saviez-vous qu’Inhotim est souvent considéré comme le Disneyland des amateurs d’art ?

JOÃO KEHL.

inhotim.org.br

NAVIGATION PARMI LES ARBRES Quel aventurier ne rêve pas d’un voyage dans la forêt amazonienne ? Une expédition dans la jungle, oui, mais pas en solo ; la forêt tropicale est bien trop grande et trop dangereuse pour cela. Et tant qu’à faire, autant choisir un guide qui investit de l’argent dans la communauté locale. Comme ceux de Kaiara et de Katerre dont l’objectif est de promouvoir des expériences authentiques avec les peuples indigènes de la forêt. Lors d’une

excursion en bateau de cinq jours, vous naviguerez sur trois rivières. Il n’y a pas plus authentique pour découvrir la beauté et les mystères du plus grand écosystème du monde ! Ne vous attendez pas à vivre des expériences dignes de Discovery Channel – avec des jaguars dans chaque arbre et des anacondas sur chaque rive – mais bien à faire du canoë dans une forêt inondée et à passer la nuit dans un hamac sur le bateau. kaiara.com.br et katerre.com.br

À TABLE ! Avec plus de pizzerias que n’importe quelle ville italienne, 50 cuisines nationales différentes et quelque 20 000 restaurants et bars, São Paulo a largement de quoi vous mettre en appétit. L’époque à laquelle la gastronomie brésilienne se résumait à son plat national à base de riz et de haricots est révolue. Et cela grâce au chef Alex Atala, qui a encouragé les Brésiliens à redécouvrir et à apprécier leurs ingrédients ainsi que leurs coutumes locales. D’ailleurs, le D.O.M. du chef Atala n’est désormais plus le seul restaurant brésilien à figurer sur la liste des 50 meilleurs restaurants de la planète. Les restaurants A Casa do Porco, Maní et Nelita, où les chefs revisitent, non sans une certaine modernité, des produits brésiliens tels que le priprioca, le tapioca et le manioc, font également partie du top 50. La métropole constitue donc un point de chute de choix pour les épicuriens.

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LIFESTYLE

1. Villa de rêve avec concierge. 2. Bar de la plage. 3. Le lagon bleu. 4. Piscine vraiment zen.

ÉVASION

Maurice, l’île douce On a coutume de dire qu’il n’y a que deux saisons, ici, l’été et l’hiver. L’une ressemblant souvent à l’autre comme on l’a constaté à La Plantation d’Albion où la nouvelle philosophie du Club Med se déploie. L’esprit libre et la douceur de vivre.

Le Club Med s’est implanté sur l’île Maurice voici cinquante ans. Ce n’est pas rien. Il a pu constater mais aussi participer au développement de cette petite république devenue depuis l’un des pays les plus riches d’Afrique de l’Est. Et qui ne se résume pas à Maurice, elle-même, puisqu’il compte aussi les îles de Rodrigues et de Saint-Brandon. Dans cet endroit du monde, on n’aime guère les conflits. La réputation de gentillesse des Mauriciens vient peut-être de là. Connus pour être de grands bosseurs, les Mauriciens participent à l’essor d’un resort comme La Plantation d’Albion, l’un des plus beaux et très exclusifs du Club Med en Afrique. Et dont les couleurs des bâtiments, celles de la terre et de la végétation, se fondent dans le paysage. C’est aussi parce qu’au cœur de cette propriété se trouvent un authentique jardin botanique et une nurserie pour les plantes. Le souci de préserver la nature est grand. Et permet d’accueillir des dizaines d’oiseaux comme le bulbul à crête rouge, peu farouche, qui apprécie de partager avec vous les croissants du petit déjeuner que vous prenez au restaurant Le Phare, face à l’Océan Indien…

PRESSE.

Par Joëlle Lehrer

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L’infiniment bleu se déroule dans de jolies nuances.

PRESSE.

MÊME LIEU, DIFFÉRENTES AMBIANCES Les 21 hectares de la propriété Albion, - un nom qui rappelle que l’île fut aussi occupée par les Anglais -, permettent d’offrir des atmosphères, activités et ambiances différentes dans la même journée. Là où les bulbuls picorent vos viennoiseries le matin, au Phare, l’espace zen et sa piscine permettent une totale relaxation. À deux pas de là, le Spa Cinq Mondes ressemble à un temple de zénitude. On y a testé le massage du visage Kobido, aux effets nettoyant, hydratant et liftant, qui s’appuie notamment sur une théorie des cou-

leurs. La nôtre, ce jour-là, étant le bleu. L’infiniment bleu se déroule, dans de jolies nuances, lorsqu’on adopte la perspective de la plage, bien sûr. De très confortables lits de plage, des parasols, un bar aux couleurs indiennes, une case de la voile et des centaines d’arbres offrent un lieu de vie diurne plus qu’agréable. Le Club organise chaque jour des balades en bateau pour les adeptes du snorkeling. Et Heberson Oliveira, le génial professeur de yoga brésilien, a conçu spécialement pour cet endroit un cours de paddle yoga. Oui, faire la salutation au soleil sur une planche de paddle est une expérience !

UNE VILLA À MAURICE… La relaxation ultime se retrouve dans les détails. Comme par exemple, celle de ne plus craindre d’oublier la clé de sa chambre. Les clés sont remplacées par des bracelets connectés. Ou de pouvoir parcourir tout le site dans des buggys électriques que pilotent des chauffeurs particulièrement aimables. Les buggys verts sont au service du resort, les blancs au service des villas. Car, oui, La Plantation d’Albion dispose de véritables villas qu’on peut louer pour une semaine, un mois ou plus et qui, comble du chic, offrent chacune le service d’un concierge. De là, on peut soit préférer vivre en autarcie, soit incliner pour l’exploration d’une île aux multiples reflets et reliefs. L’une des escapades les plus connues étant, bien sûr, l’île aux Cerfs. Et l’on n’oubliera pas les dunes de sable de la Terre des Sept Couleurs à Chamarel. Partout, on constatera les intéressants apports des différentes cultures, occidentales, indiennes, chinoises et bien sûr, africaines des ethnies peuplant Maurice et qui en font sa plus réelle richesse. Info clubmed.be

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LIFESTYLE

GASTRONOMIE

Le goût de la Géorgie La nature est incroyablement belle, les gens sympathiques et hospitaliers, la cuisine créative et le vin incroyable. Nous sommes partis en voyage au pays de l’alphabet mystérieux, à l’intersection de l’Europe de l’Est et de l’Asie occidentale ; un petit paradis gastronomique caché entre le Caucase du Sud et la mer Noire. Par Etienne Heylen

Avec un chaleureux Gamarjoba (« bonjour » : le mot le plus utilisé en Géorgie), notre guide nous accueille à l’aéroport de Tbilissi. Nous partons en bus à la découverte de la région viticole orientale de Kakhétie. DES PRINCES, DES PAYSANS ET DES MOINES À environ 80 kilomètres de Tbilissi, dans la fertile vallée d’Alazani, se trouve le domaine Tsinandali, ancienne propriété de l’aristocrate Alexandre Chavchavadze. Des écrivains et des poètes tels que Lermontov, Alexandre Dumas et Pouchkine se sentaient chez eux dans ce palais d’inspiration italienne avec son magnifique jardin de 12 hectares. Alexandre a également construit le domaine viticole le plus ancien et le plus grand de Géorgie, où il a utilisé à la fois les

techniques européennes de fabrication du vin et les anciennes traditions géorgiennes (qvevri). Dans le musée local, qui abrite environ 16 500 bouteilles historiques, la guide nous explique comment les raisins étaient foulés pieds nus et le vin ensuite transporté dans des peaux d’animaux. Nous dégustons également du chacha, une délicieuse eaude-vie géorgienne à base de résidus de raisin. Le monastère d’Alaverdi, avec sa cathédrale qui était la plus haute de Géorgie jusqu’en 2005, se trouve à une distance non négligeable de la ville principale de Telavi mais mérite néanmoins une visite. Le monastère actuel, qui présente de belles fresques, date du XIe siècle. Il a été fondé par le moine assyrien Joseph. Arrivé d’Antioche, il a finalement choisi le calme d’Alaverdi. Les moines - ils sont une vingtaine à tra-

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KARMEN AYVAZYAN. ETIENNE HEYLEN. GNTA.

vailler en permanence - fabriquent leur propre vin, que l’on peut parfois déguster et acheter sur place mais aussi en face du monastère. L’évêque sait aussi apparemment que c’est un endroit où il fait bon vivre, car sa résidence est située au sein du complexe monastique. Dans le village de Zemo Khodasheni, nous visitons l’association d’agriculture biologique Elkana, qui s’engage dans le développement de l’agriculture biologique et la protection de l’environnement. Les cochons noirs de Kakhétie qui vivent dans les montagnes du Caucase mais qui ont presqu e disparu sont impressionnants à observer. L’organisation a lancé un projet spécial pour sauver l’espèce de l’extinction. 3

1. Le boucher local. 2. Tbilissi, les bains publics et la Mosquée Bleue en arrière-plan. 3. Le raisin, un produit d’exportation vital.

GHVINO Le vin est produit en Géorgie depuis 6000 ans avant JC. Une amphore vieille de 8000 ans a été trouvée dans la ville de Shulaveri. On dit aussi que le mot vin vient du géorgien (ghvino). Les bocaux en terre cuite traditionnels (qvevri), dans lesquels la fermentation s’effectue naturellement, sans aucun additif, sont uniques au vin géorgien. Les vins géorgiens traditionnels, comme c’est le cas en France, • • •

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LIFESTYLE

Vin et chocolat UN ACCORD PARADISIAQUE

QU’EST-CE QUI EST MIEUX : UN VIN ÉLABORÉ DE MANIÈRE TRADITIONNELLE OU À PARTIR DE QVEVRI ? GOGI : « Cela dépend bien sûr de vos goûts. Certaines personnes préfèrent le vin en bouteille classique, d’autres préfèrent le vin de Qvevri. Cette vinification est plus naturelle, son utilisation remonte à 6000 ans avant JC. Le goût est complètement différent, vous goûtez au savoir-faire du vigneron et à l’histoire de la Géorgie. C’est une technologie unique. » OÙ AVEZ-VOUS APPRIS LE MÉTIER ? « Même si mon père ne m’a pas obligé à devenir vigneron, cela a toujours été une passion pour moi. J’ai grandi au milieu des vignes, j’ai étudié l’œnologie à Odessa, en Ukraine, j’ai acquis ma pratique aux États-Unis et j’exporte désormais en Amérique, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Pourtant, nous restons une entreprise familiale avec mes deux fils, ma femme, mes belles-filles et quelques extras. »

portent le nom de la région d’origine. « Le cépage Saperavi est un must absolu », s’amuse Kathy, du vignoble Rtoni, à 150 kilomètres du Daghestan et de la Tchétchénie. « Le cépage produit un vin à la couleur rouge profond qui a une durée de conservation exceptionnellement longue. Les vignerons géorgiens sont passionnés par le vin, je suis sûre qu’ils l’aiment plus que leurs propres femmes. »

•••

VIN ET CHOCOLAT Dans la ville principale de Telavi, nous rencontrons Gogi Dakishvili qui possède son vignoble à la campagne et gère une boutique de vin en ville. Vigneron depuis 3 générations, il a mis en bouteille son premier vin en 1996, une production qui s’élève aujourd’hui à 100 000 bouteilles par an. Avant cela, tout appartenait à l’État, « Même si on pouvait toujours vendre quelque chose sous la table à des clients privés », sourit-il. Nous dégustons le vin selon la méthode

classique. Le vin de qvevri est entreposé pendant six mois dans les jarres souterraines en terre. Ici, la créativité ne connaît pas de limites. Il y a deux ans, la femme de Gogi s’est lancée dans la fabrication de pralines. « À partir de chocolat Callebaut », déclare-t-il fièrement, « nous l’importons de Belgique et le transformons ici. » ZAZA, LE CRÉATEUR DE QVEVRI Les contreforts du Caucase se cachent dans la brume lorsque nous passons devant Gremi, l’ancienne capitale de la Kakhétie, aujourd’hui réduite à de simples ruines. Nous allons rendre visite à Zaza Kbilashvili (la terminaison vili signifie « fils de », ndlr). Il est l’un des treize fabricants de qvevri en Géorgie, un métier qui demande du savoir-faire et beaucoup de patience. Après deux ou trois jours de séchage, le qvevri est augmenté de 10 centimètres à chaque fois, de sorte que l’amphore soit prête à être cuite au bout

KARMEN AYVAZYAN. AMPELO-PLUS/MARK DE BAKCER. ETIENNE HEYLEN. GNTA.

ET LE CHOCOLAT ? « Ma femme et ma belle-fille s’occupent exclusivement de ça. Elles font littéralement tout : des commandes à la conception, en passant par l’emballage et les ventes. La production a lieu sur place et nous ne disposons que d’un seul magasin, où les clients peuvent déguster et acheter les pralines. Nous voulons rester petits. »

123 1. Tsinandali. 2. Le monastère d’Alaverdi. 3. Au marché de Telavi. 4. Qvevri.

En pratique Nous avons voyagé avec Georgian Airways d’Amsterdam à Tbilissi. MANGER ET DORMIR Nous avons séjourné au Château Mere,

Telavi, mere.ge Radisson Blu Iveria, Tbilissi, radissonblu. com/hotel-tbilisi Mercure, Tbilissi, mercure.accor.com/ mercure/tbilisi Visite des domaines viticoles

Tsinandali, Kakheti, tsinandali.ge Cave Rtoni, Ruispiri, email biorui@gmail.com Dakishvili, Telavi, dakishvili.ge Domaine Nekrasi, Kvareli, Kakhétie, +995 599 893 366 Ori Marani, Igoeti, Karlti ormarani.com Iago Bitarishvili, Chardakhi, Mtskheta, iago.ge MONNAIE Pour un euro, vous obtenez environ 2,80 lari. DOCUMENTS OBLIGATOIRES Carte d’identité belge.

MEILLEURE PÉRIODE POUR VOYAGER

avril-mai et septembre-octobre.

de quatre mois environ. Un qvevri pèse entre 700 et 800 kilos, il faut donc huit à neuf personnes pour le déplacer. Zaza est la quatrième génération de fabricants de qvevri et exerce toujours son métier de manière traditionnelle. Il récupère l’argile à environ cinq kilomètres de son atelier. Pendant le processus de torréfaction, le four doit être constamment surveillé car la température doit rester entre 1050° et 1200°. Il y a de la place pour un maximum de sept pièces dans le four. Lorsque nous lui demandons si un qvevri ne se brise jamais, il répond… que cela n’arrive que lors des tremblements de terre. RETOUR À TBILISSI Après une visite du vignoble Ori Marani en Géorgie centrale, où l’amour a conduit le Français Bastien Warskotte, désormais à la tête d’un commerce de vin florissant, nous nous dirigeons vers la capitale. Entre la campagne et la

INFO Vous trouverez notamment du vin géorgien chez Colruyt et une gamme plus étendue chez Ekaterina Latsabidze à Anvers-Borgerhout (georgianqvevriwine.com). gnta.ge

métropole animée, le contraste est frappant. Parmi les 3 800 000 Géorgiens, 1 300 000 vivent dans la capitale. Tbilissi est une ville branchée, parsemée de bistrots et de restaurants. Le théâtre, le parlement et une série de bâtiments imposants sont situés le long de l’avenue Rustaveli, mais si vous souhaitez un panorama impressionnant sur la capitale, prenez le téléphérique jusqu’à la forteresse Narikala, située sur les hauteurs. En contrebas, vous pourrez voir le palais présidentiel et la rivière Mtkvari qui serpente sous le pont de la Paix jusqu’à la mer Caspienne. Un élément marquant de Tbilissi est la mosquée bleue, à côté des bains où vous pourrez vous faire dorloter à moindre coût pendant une heure. Vous ne vous lasserez pas de la Géorgie... Au bout de quelques jours, on comprend parfaitement pourquoi le pays devient de plus en plus prisé des touristes occidentaux.

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LIFESTYLE

MASTERCLASS

François Durand, la green attitude

Ce qui l’anime ? Être acteur de la transition écologique et en phase avec la nature qu’il adore. Une façon de rendre hommage à la saisonnalité, valeur phare de sa vision de la cuisine. Aux manettes du nouveau restaurant Pollen à Naxhelet, il transcende le terroir belge et fait des circuits-courts une valeur sûre. Par Aurélia Dejond

l est aux anges ! Récompensé par le Gault&Millau 2024, qui lui a attribué la note de 13/20, François Durand savoure cette première reconnaissance, alors que son restaurant n’a ouvert qu’en octobre dernier. Son credo : la mise en valeur du terroir saisonnier, première source d’inspiration pour celui dont le but ultime est de magnifier chaque produit, en le travaillant de A à Z. D’ailleurs, Pollen ne doit pas son nom au hasard. « Il fait référence à nos abeilles, mais aussi à la partie ultime de la fleur, que j’adore utiliser dans mes recettes et qui rappelle à quel point la

nature à le pouvoir d’émerveiller » ! À 33 ans à peine, ce jeune Français à l’enthousiasme communicatif n’a pas hésité à s’installer en Wallonie pour devenir le chef d’orchestre de cette nouvelle adresse et apporter sa pierre à l’édifice de la transition écologique. DU POTAGER À L’ASSIETTE, TELLE EST LA DEVISE de celui qui revendique l’authen-

ticité, aussi bien dans ses assiettes qu’en cuisine. Au point qu’il refuse que

sa brigade l’appelle « Chef ». « Être accessible est primordial, tant pour mes hommes que pour mes clients, que j’invite d’ailleurs régulièrement en cuisine, côté coulisses ». Une simplicité revendiquée pour celui qui a pourtant officié chez des étoilés et eu son propre restaurant, et qui colle avec la philosophie du lieu : projet inédit en Belgique, décliné sur plus de deux cents hectares et totalement dédié au terroir et au locavorisme, cinq mille mètres carrés de pota-

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ger, deux maraîchers à temps plein, trois cents poules, un cheptel de brebis, du miel maison, la création d’une bière à partir des céréales du domaine, un vignoble de dix hectares qui promet une première cuvée cette année et une production propre en rouges, blancs et effervescents dès 2025. « C’est un projet qui fait véritablement sens à mes yeux, ma fibre environnementale étant l’un de mes moteurs. Ce garde-manger spectaculaire me permet de créer une cuisine qui s’inscrit complètement dans les défis environnementaux de l’époque et l’éducation du grand public, la Belgique est un pays locomotive ! ». L’ADN DE SA CUISINE ? L’ULTRA LOCAL. « Une

carte très évolutive, en fonction des saisons, dont je suis complètement dépendant. Le potager est une source inépuisable de bonheurs, mes papilles sont émerveillées de semaine en semaine ! ». Et le printemps qui arrive est un nouveau défi pour ce Français qui doit aussi s’adapter à la météo belge. « Le rythme est plus lent ! Asperges, morilles, petits pois, herbes aromatiques, fleurs…j’adore notamment les entrées végétales, comme celle que je vous propose, inspirée par le printemps, alors que la nature s’éveille, c’est magique ! »

naxhelet.be

La recette ultime

MAURINE_TOUSSAINT.

Les courges du jardin, crème au Brillat-Savarin qZ t ǥɁq'twZUU'wɁȚ AU:t(#A'U}w ��potimarron moyen, ��g de beurre, ��échalotes moyennes, ��courge delicata, ��g de �rillat��avarin, ��g de cr�me liquide ��, ��cl d’huile de tournesol, ��feuilles de courge, ��g de vinaigre blanc, ��g de miel, ��g d’eau, ��gousse d’ail, ��brin de thym, ��g de graine de courge, �el�poivre�piment d’Espelette

'U AwAU'ɁȚ �ailler le potimarron en ��en hauteur, �ter les graines et réserver, réaliser six quartiers de ��cm d’épaisseur. �ailler le reste de la courge grossi�rement. Pour la courge delicata, réaliser ��g de petits dés, tailler le reste grossi�rement. �plucher et émincer les échalotes, les faire suer avec le beurre et y ajouter les morceaux des courges grossi�rement taillés. �aisser suer en remuant sur feu moyen. �ébarrasser dans un plat à

gratin et continuer la cuisson au four pendant ��’�à ��, cuire les quartiers de courge sur une plaque à p�tisserie avec un �let d’huile d’olive, saler, poivrer. Réserver et écraser à la fourchette pour lisser. Faire chauffer ��g de cr�me, ajouter le �rillat��avarin. Pour les pickles, porter à ébullition le vinaigre, le miel, l’eau, l’ail et le thym, verser le mélange sur les dés de courge delicata, couvrir d’un �lm plastique. Pour l’huile de feuille de courge, chauffer l’huile de tournesol à ��, mixer

avec les feuilles de courge. Une fois les graines de courge nettoyées et séchées, torré�er pendant ��’�à ��, écraser avec un mortier pour une consistance onctueuse. #t'ww :' Réaliser une quenelle et creuser pour y ajouter le praliné, ajouter les pickles de delicata. Placer les quartiers r�tis à c�té. �u fond de l’assiette, placer l’huile de feuilles de courge et la cr�me au �rillat��avarin. �ervir chaud ou froid.

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LIFESTYLE

Poissons 19.2 – 20.3

AMOUR Le ciel bouscule un peu vos émotions. Un équilibre est à trouver entre vos aspirations romantiques et certaines considérations pratiques. En solo, prévoyez des émois excitants à partir du 24. CRÉATIVITÉ Les interactions sociales, sorties, projets collectifs sont valorisés et vous ouvrent des portes. Des négociations au point mort reprendront à partir du 15.

Bélier 21.3 – 21.4

AMOUR Mercure et Vénus réveillent vos émotions. À deux, vous serez dans une dynamique de renouveau. En solo, vous ĨďķīīðÐš ĨīĴæÐī ÌÐĮ ŨĊðĴÑĮ exaltantes avec quelqu’un. CRÉATIVITÉ Mars permet d’amorcer une période très stimulante, propice à l’ambition, mais le climat sera assez tendu. À valoriser : esprit d’ouverture et inventivité (dès le 5).

Taureau 22.4 – 21.5

Par Carole Vaillant

AMOUR Le ciel vous offre des perspectives excitantes. Une relation naissante pourrait ĮȸŨīĉÐīȘ 'Ċ ĨīðŒÑș ĴĴÐĊÌÐšȭ vous à un regain de désir et de complicité après le 15. CRÉATIVITÉ Mars vous soutient. Résultat : aucun obstacle en vue, de l’énergie à revendre et des conditions réunies pour faire valoir vos idées et concrétiser vos projets (dès le 5).

Gémeaux 22.5 – 21.6

VERSEAU 21.1 – 18.2 AMOUR

Mercure et Vénus harmonisent vos relations avec les autres. À deux, comptez sur un regain d’énergie, de projets et de désir. En solo, l’amitié amoureuse a le vent en poupe.

GETTYIMAGES.

CRÉATIVITÉ

C’est une période de choix pour entreprendre ou élargir votre champ d’activité. Vous avez l’énergie, les idées et les appuis vont suivre, alors foncez ! Au top : la communication.

AMOUR Vénus amorce une jolie période, favorable aux rencontres, au dialogue amoureux et à la séduction. En couple, vous serez intimement connecté·es (jusqu’au 23). CRÉATIVITÉ Dopée par Mercure, vous aurez l’esprit plus clair et ĮÐīÐš ÆĨÅăÐ ÌȸÔĴīÐ ÐŨÆÆÐ Įķī plusieurs fronts en même temps. Ċ ÅďĊ ĉďĉÐĊĴ Ĩďķī ŨīĉÐī votre point de vue.

Cancer 22.6 – 22.7

AMOUR Mars exalte le désir et la passion, mais risque de réveiller des tensions dans vos relations. En solo, une attirance réciproque Œ ĮȸðĊĴÐĊĮðťÐī ¾ ĨīĴðī Ìķ ǡǢȘ CRÉATIVITÉ Le contexte sera dynamique et constructif, mais là aussi, il va falloir composer avec les ego de chacun·e et batailler un peu pour vous imposer en début de mois.

Lion 23.7 – 23.8

AMOUR Projets, dialogue, désir : avec le soutien de Mercure et Vénus, il redevient une vraie promesse. Une situation au point

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mort pourrait se débloquer en première quinzaine. CRÉATIVITÉ Vous amorcez une période riche sur les plans personnel et inventif. C’est un moment rêvé pour faire découvrir votre univers et vos idées. En bonus : une énergie au top.

Vierge 24.8 – 23.9

AMOUR Le ciel valorise les notions d’intimité et de sécurité émotionnelle, idéal pour tisser des liens solides. En bonus : une libido inspirée (dès le 5). CRÉATIVITÉ Vous êtes portée par un courant dynamique qui vous permet d’oser plus. Des discussions vont trouver une issue positive à partir du 15.

Balance 24.9 – 23.10

AMOUR Vénus encourage les interactions amoureuses. À deux, comptez sur la complicité. Seule, vous pourriez faire une rencontre lors d’un déplacement. CRÉATIVITÉ Le contexte est dynamique et valorise l’esprit d’équipe. En revanche, vous risquez d’être plus sensible ķ ĮĴīÐĮĮș ĨÐĊĮÐš ¾ ĮďķũÐīȘ

Scorpion 24.10 – 22.11

AMOUR Il pourrait prendre un tour totalement imprévu en début de mois. Rencontre, coup de cœur, nouveau projet ? Vénus vous offre ÌÐĮ īÑĨďĊĮÐĮ ÐĊ ťĊ ÌÐ ĉďðĮȘ CRÉATIVITÉ Mars vous aide à mobiliser votre énergie ÐĴ ¾ ŒďķĮ ŨīĉÐī ŒÐÆ ÐŨÆÆðĴÑȘ C’est une excellente période pour défendre votre façon de voir les choses et mettre en avant vos compétences.

Sagittaire 23.11 – 21.12

AMOUR Vous voilà touchée par la grâce de Vénus. Résultat : votre pouvoir de séduction s’envole et la passion redevient une priorité bien agréable. Quelqu’un à subjuguer ? Misez sur le 8. CRÉATIVITÉ Grâce à Mercure et Mars, vous aurez l’esprit affûté et serez particulièrement combative et éloquente si vous devez défendre vos intérêts ou vos idées (jusqu’au 14).

Capricorne 22.12 – 20.1

AMOUR Si le début de mois s’annonce un peu indécis, ÆďĉĨĴÐš Įķī ÑĊķĮ Ĩďķī ðĊĮķũÐī un nouvel élan à tous vos projets amoureux à partir du 24. En bonus : un pouvoir de séduction au top. CRÉATIVITÉ Valorisée par le Soleil et dopée par Mars, vous n’avez pas d’autre choix que de briller. C’est un moment idéal pour ŨīĉÐī ŒďĴīÐ ķĴďīðĴÑ ÐĴ åðīÐ décoller vos projets.

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LE QUESTIONNAIRE

NOÉ PRESZOW Talentueux chanteur et auteur-compositeur, ce Bruxellois, de vingt-neuf ans, est l’un des artistes les plus appréciés de la nouvelle scène française, en France comme en Belgique. Son nouvel album, préchof, ĴĴÐĊÌķ Ĩďķī ăÐ ǪǯɋåÑŒīðÐīȣ ÑĴÑ ÐĊ grande partie conçu entre la Belgique et l’Ardèche où Noé réside une bonne partie ÌÐ ăɂĊĊÑÐȢ Aă ĮÐī Įķī ă ĮÆÝĊÐ Ìķ ďĴ ăÐ ǫǱɋĉīĮ ĨīďÆìðĊȢ Par Joëlle Lehrer

ÊTES-VOUS GARÇON OU HOMME ? Un mélange des deux. Garçon adulte ou homme immature. Je suis un homme très connecté à ses dix-sept ans. DORMEZ-VOUS LA NUIT ? Non. Je travaille jusqu’à l’épuisement et après, soit je lis, soit �e �ega�de un �l�. Et ensuite, j’adore basculer dans le sommeil profond. LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT PORTÉ SUR VOUS ? Mes parents dans le fait qu’ils ne m’ont jamais mis de bâtons dans les roues dans ma quête de chanteur. C’est une grande chance. CITEZ UN OU UNE AMANT.E RÊVÉ.E AU COURS DE VOTRE VIE ? Ma copine actuelle avec qui je suis depuis huit ans. On se connaît depuis l’adolescence. VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ? C’est de m’enregistrer en train de chanter jour et nuit dans ma chambre. Je le fais depuis mes douze ans. J’écris pour pouvoir enregistrer.

POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?

treize, quatorze ans. Il y avait des chansons assez politiques, notamment sur le thème de l’école. J’ai eu un plaisir fou à avoir le micro. Ma vie est sur scène.

QUELLE EST VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ? Bob Dylan, setlist décembre 2023. Tant qu’il donnera des concerts, ��i�ai le voi�. �e suis un fan �d�le. Je l’ai toujours vu à Forest �ational. ��est lui qui a in�uen�� les artistes français, comme Renaud ou Thiéfaine, qui m’ont in�uen��. LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ AU COURS DE VOTRE VIE ? « Faute de soleil, sache mûrir dans la glace », qui est une phrase d’Henri Michaux, un de mes poètes préférés. J’aime travailler dans l’ombre mais pour cela, il faut connaître la valeur de l’ombre. Pour moi, le travail artistique, c’est d’abord entre soi et soi. QUEL EST LE MENU DE VOTRE DERNIER REPAS ? Deux œufs à la coque. Je suis un spécialiste des œufs à la coque. VOTRE PLAISIR COUPABLE ? Pour moi, le plaisir et la culpabilité ne vont pas ensemble. LA PLUS GENTILLE CHOSE QUE L’ON AIT DITE À VOTRE SUJET ? Je fais des chansons depuis mes seize ans. Et quand À nous, le premier single de mon premier album, est sorti, j’ai reçu des �ou�s de �l de gens qui ��ont dit � « On s’est trompé, c’est toi qui avait raison ». Ça m’a touché.

QUELLE EST VOTRE DEVISE ? « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface ». C’est une phrase attribuée à Victor Hugo. Cela n’empêche pas de rire. Je ris �� du te��s. Et �ela n�e��e pas le sérieux.

AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ? Oui. Quand j’étais enfant, on me faisait souvent la blague « Ah, Noé comme l’arche ! ». Et bien, oui, comme l’arche. L’idée d’avoir pour mission de construire une arche et d’y mettre des animaux, ça me donne de la force. DANS LA VIE, FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ? Combattre. C’est ma façon à moi de vivre. Je suis un très grand asthmatique et je dois me battre pour respirer.

QUELLE EST VOTRE CHANSON PRÉFÉRÉE ? De la main gauche, une chanson de Danielle Messia interprétée par Catherine Ribeiro. QUEL EST VOTRE FILM PRÉFÉRÉ ? Laurence Anyways de Xavier �olan. Et si non, toute l��uv�e de Chantal Akerman. QUELLES SONT LES COULEURS DE VOTRE PAYS IMAGINAIRE ? Bleu foncé et rouge vif.

LA PREMIÈRE FOIS QUE VOUS VOUS ÊTES SENTI LIBRE ? La première fois que je suis monté sur scène. C’était sur la scène de mon école secondaire, Charles Janssens à Bruxelles. J’avais

NOÉ PRESZOW.

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ? Oui. Comme disait Ferré, « Pour tout bagage, on a sa gueule ». Donc, pas le choix, en fait.

BELUX

COMING January 2024

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