D I O R . C O M - +3 2 2 6 2 0 01 6 0
ROBE € 99
LANCEMENT LE 28 SEPTEMBRE DANS UNE SÉLECTION DE MAGASINS ET SUR HM.COM
www.caroline-biss.com
SOMMAIRE 16 ÉDITO 18 CONTRIBUTEUR·RICES 20 L’IMAGE DU MOIS
TENDANCES
22 SUR LA LISTE DE SEPTEMBRE 26 LES FAVORIS DE LA SAISON
SUBSTANCE ÉPOQUE
48 REPORTAGE Les nouvelles
marcheuses de Compostelle
54 NEWS La pionnière oubliée 55 NEWS Woman @ work
32 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE NOTRE COVER GIRL Emma Bale photographiée par Dirk Alexander.
Réalisation Elspeth Jenkins.
Veste et short en tweed de coton à paillettes, collier en agneau et strass, boucles d’oreilles dorées siglées CC, le tout Chanel.
TÊTES À TÊTE(S)
56 RENCONTRE Jane Fonda, dame
nature
60 ENTRETIEN Calogero : « Parfois, on
apprend l’amour à l’envers mais quel est le bon sens ? » 62 INTERVIEW Hannelore Knuts & Tom Eerebout : comment choisir les top models de demain
CULTURE
66 AGENDA Expos
68 LIVRES Jérôme Colin, écrire en
état d’urgence
69 LIVRES Rentrée littéraire :
nos coups de cœur
70 CINÉMA News
72 INTERVIEW Marco Mengoni,
numero uno
74 MUSIQUE Róisín Murphy, déjantée
et enchantée
semaine de quatre jours !
80 SOCIÉTÉ Bistouri addicts, la
jeunesse éternelle à l’assaut des Millennials 84 PHÉNOMÈNE Adieu à Logoland 88 ENQUÊTE Jusqu’où montrer ses enfants sur les réseaux sociaux ? 92 POLÉMIQUE L’IA est-elle misogyne ?
Suivez-nous sur marieclaire.be/fr
p. 88 Jusqu’où montrer ses enfants sur les réseaux sociaux ?
DIRK ALEXANDER. PHOTOMONTAGE DITO VON TEASE.
MAGAZINE
76 REPORTAGE Madrid : Viva la
STYLE 96
MODE
Nouvelles perspectives
106 MODE D’EMPLOI Le best of mode de
la rentrée
BEAUTÉ
112 SOINS La cosmétique met le feu
aux poudres
116 TENDANCE La règle de quatre
118 BIEN-ÊTRE Petit guide des thérapies
brèves
122 CONFIDENCES La sélection de
la rédactrice
124 FONDAMENTAUX Imaan Hammam 126 MAKE-UP 31 Le Rouge de Chanel 128 TESTÉ Les tendances TikTok
LIFESTYLE
130 CITY TRIP Épilogue de l’été à la
parisienne
136 BIEN ÊTRE Genève, la réservée 138 MASTERCLASS Sang Hoon
ENZO TONATI.
Degeimbre, le virtuose du végétal
145 HOROSCOPE
146 HUMEUR La vie comme dans
les films
p. 96 Nouvelles perspectives
MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.
RÉDACTEUR EN CHEF Timon Van Mechelen tvm@marieclaire. be DIRECTRICE ARTISTIQUE Sophie Brevers sbr@marieclaire.be COORDINATRICE DE LA RÉDACTION Joëlle Lehrer jle@marieclaire.be DIRECTRICE DE LA MODE & STYLE Elspeth Jenkins eje@marieclaire.be JOURNALISTE BEAUTÉ & LIFESTYLE Kim De Craene kdc@marieclaire.be COLLABORATEURS Dirk Alexander, Aurélia Dejond, Elias Derboven, Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl, Miriana Frattarola, Etienne Heylen, Marie Honnay, Joëlle Lehrer, Galia Loupan, Sabine Peeters, Malvine Sevrin, Marte Sledsens, Eva Thurman, Margo Verhasselt. CHIEF DIGITAL MARIECLAIRE.BE/FR Malvine Sevrin mse@marieclaire.be DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE Rosalie Bartolotti rba@venturesmedia.be BACK-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Paul Ansay paul@venturesmedia.be COORDINATRICE DES PROJETS ÉDITORIAUX & COMMERCIAUX Jessica Fine jfi@editionventures.be
SALES DIRECTOR Philippe De Jonghe pdj@venturesmedia.be CREATIVE SALES MANAGERS Johanna Webb jwe@venturesmedia.be Kelly Gielis kgi@venturesmedia.be Alexia Neefs alexia.neefs@venturesmedia.be Valérie Decallonne vdc@venturesmedia.be Nathalie Fisse nfi@venturesmedia.be CREATIVE SOLUTIONS LAB Laura Collu (Campaign Coordinator) lco@venturesmedia.be Marine Petrisot (Junior Campaign Coordinator) mpe@venturesmedia.be Yaël Sempels (Junior Campaign Coordinator) yse@venturesmedia.be EVENTS Charlotte Villers (Event Coordinator) cvi@venturesmedia.be PRODUCTION Business Team Corporation / Michel Vanderstocken Matériel pub/Valérie De Jonghe vdj@venturesmedia.be Print Production Coordinator / Amélie Eeckman aee@venturesmedia.be IT MANAGEMENT Dominique Remy - Alpha-Chrome sprl VENTURES MEDIA CEO Bernard de Wasseige
POUR VOUS ABONNER
9 numéros pour seulement 43 €. Simple et rapide : surfez sur www.viapress.be/marieclairefr Vous avez des questions ? Envoyez un mail à info@viapress.be, viapress.be, téléphonez au 02 556 41 40 (de 8 h à 16 h 30 du lundi au vendredi) ou écrivez à AMP, 451 route de Lennik, 1070 Bruxelles.
VENTURES MEDIA COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be VENTURES MEDIA CMO Lore Mosselmans lmo@venturesmedia.be DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet BASTILLE VENTURE CAPITAL CEO Bernard de Wasseige IMPRIMERIE Quad/Graphics
La transmission de documents et informations à la rédaction du Marie Claire Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leur libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans Marie Claire n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le Marie Claire Magazine. Ce dernier décline toute responsabilité pour les documents envoyés. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du Marie Claire Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le Marie Claire et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. Tous droits réservés ©Marie Claire Belgique 2019.
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ÉDITO
LA BEAUTÉ et de noir. La recette d’un paysage mode étonnamment simple, complètement en phase avec la tendance « Quiet Luxury » ; un nouveau phénomène qui se concentre sur des vêtements sobres et de qualité qui se distinguent par le choix des matériaux et le savoir-faire, sans emblèmes ni autres éléments tape-à-l’œil. Sur le papier, tout cela peut paraître peu innovant ; l’antithèse d’une approche avant-gardiste de la mode. Malgré cela, ce nouvel état d’esprit hivernal me rend vraiment heureux. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de collections à la fois élégantes et faciles à porter. En y regardant de plus près, je me rends compte qu’il y a tout de même une tendance qui domine cet automne-hiver. Et si le nouveau luxe, c’était… la beauté ?
Timon Van Mechelen Rédacteur en chef timonvm
EVA DONCKERS.
Après les défilés de Milan et de Paris, on peut légitimement se demander quelles seront les nouveautés mode de l’hiver prochain. Pendant des années, dans ce magazine, nous avons proclamé que les tendances étaient dépassées et que chacun pouvait porter ce qui lui plaît. Force est pourtant de constater qu’après les fashion weeks, beaucoup cherchent tout de même à savoir ce qu’il faut retenir des derniers défilés. Donner une réponse sans équivoque n’est pas une tâche aisée. Les dizaines de défilés qui se succèdent du matin au soir nous laissent peu de temps pour décrypter les grandes idées qui émanent des collections. Afin d’identifier de véritables tendances, il me faut attendre de pouvoir comparer les différents shows avec notre équipe mode. Nous discutons alors des moments forts, des instants qui nous ont émus, des nouveaux venus et des valeurs établies. Au fil de nos échanges, nous découvrons petit à petit les grandes tendances et les thèmes que nous aimerions mettre en avant dans ce magazine. La saison hivernale qui s’annonce n’apporte pas de nouvelles tendances spectaculaires. La fausse fourrure, le retour de la cravate, les épaules exagérées, les drapés élégants et une abondance de gris
18
CONTRIBUTEUR.RICE.S
PHOTOGRAPHE
Il a photographié et co-écrit le guide de voyage à Paris. D’OÙ VENEZ-VOUS ?
Je vis à Anvers, ma ville natale. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ?
HAIR ET MAKE-UP ARTIST
Elle a réalisé la mise en beauté de notre couverture. D’OÙ VENEZ-VOUS ?
Je suis née et j’ai grandi à Pulle, un petit village de Campine. Depuis 13 ans, je vis à Deurne, à côté d’Anvers. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ?
La photographie occupe une place importante dans ma vie. Vous me verrez donc rarement me promener sans un appareil. J’aime regarder autour de moi et capturer des impressions du monde qui m’entoure. Voyager vous oblige à regarder et penser différemment. J’aime partager cela à travers des mots et des images.
La variété, la dimension créative, son côté exigeant, la psychologie qu’il implique, les amitiés qui en découlent… une combinaison parfaite ! Je ne suis pas du genre à créer des regards exubérants. Je cherche plutôt à révéler la personnalité de celui ou celle qui se trouve dans mon fauteuil. Il n’y a rien de plus beau que de rendre quelqu’un heureux, vous ne trouvez pas ?
VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LE REPORTAGE À PARIS ?
VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ?
Au réveil, j’ai fait quelques pas jusqu’à la fenêtre et j’ai vu le Sacré-Cœur briller dans la lumière du matin. Puis, j’ai ouvert une fenêtre. L’occasion d’entendre le bourdonnement du marché aux puces du dimanche en bas de la rue. QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE ?
L’inspiration est partout. Il suffit d’observer et d’écouter attentivement.
L’adrénaline qui précède la prise de la première image. Un mélange de nervosité, d’attente, de doutes... Quand vous remarquez que tout fonctionne, c’est l’euphorie pure. Sur un plateau, les compliments ne pleuvent pas. Ne pas recevoir de critique, c’est déjà incroyable. Alors, si quelqu’un vous fait sentir que vous avez fait un travail fantastique, c’est vraiment bingo. QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE ?
La personne dans le fauteuil, le jeu de la lumière et de l’ombre sur sa peau, les courbes d’un visage, certaines textures... Et comme, je suppose, tous les maquilleurs, les tendances qui se sont succédé au cours de l’histoire.
Enzo Tonati PHOTOGRAPHE
Dirk Alexander PHOTOGRAPHE
Il a photographié Emma Bale pour notre couverture. D’OÙ VENEZ-VOUS ?
J’ai grandi à Wijnegem, mais je vis actuellement à Borgerhout, près d’Anvers. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ?
J’ai découvert la photographie par hasard, par l’intermédiaire d’un membre de mon club de sport. Sur le moment, le métier m’a semblé tout simplement moins ennuyeux que de continuer à étudier les sciencesmaths (rires). Le bon côté de ce job, c’est qu’il me permet de découvrir de beaux endroits et de travailler avec des gens que j’ai toujours admirés. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ?
La vue sur Portofino bien sûr ! Le moment où le soleil s’est levé juste avant le début du shooting. QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE ?
Greg Swales, mon photographe préféré, mais aussi la couleur et la lumière dans les films de Bollywood.
Il a photographié la série mode Nouvelles Perspectives. D’OÙ VENEZ-VOUS ?
D’un village du sud de la France. J’ai grandi dans un milieu humble et protecteur. Mon père est artisan et ma mère travaille dans une association villageoise. Après une formation de rugbyman professionnel, j’ai décidé de tout quitter et de m’installer à Paris pour étudier le cinéma. À 21 ans, j’ai été embauché par le studio Pin-Up et j’ai commencé une carrière d’assistant qui m’a mis en contact avec de grands noms de la mode. Désormais, je suis photographe indépendant. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ?
J’ai toujours considéré la photographie comme un outil de communication très puissant, à la fois intime et, grâce aux réseaux sociaux, diffusable à grande échelle. J’essaie de donner du sens à mes images, d’adopter une position qui résonne dans la société. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LE SHOOTING ?
Quand j’ai dû convaincre les mannequins qu’elles étaient des femmes d’affaires à Times Square. QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE ?
Thomasin, la sorcière interprétée par Anya Taylor-Joy dans le film The Witch de Robert Eggers. Je trouve la liberté qu’elle dégage très inspirante.
COLLECTION PERSONNELLE. JOE HOLLIER. @SLOWGALERIE.
Elias Derboven
Sabine Peeters
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L’IMAGE DU MOIS
SKYFI.
FAST FASHION DANS LE DÉSERT
Stupéfiant : la gigantesque décharge de vêtements jetés dans le désert chilien d’Atacama est si grande qu’elle est visible de l’espace. Des images récentes de SkyFi, société de satellites du Texas, montrent la véritable ampleur du problème environnemental causé par l’industrie de la mode. « Les vêtements sont fabriqués dans des pays comme le Bangladesh et la Chine, puis expédiés dans des magasins aux États-Unis, en Europe et en Asie. Les articles qui n’ont pas été vendus iront au Chili », rapporte l’agence de presse AFP. Les vêtements ne peuvent pas être transportés dans les décharges municipales car ils ne sont pas dégradables et contiennent souvent des produits chimiques. Chaque année, jusqu’à 40.000 tonnes de vêtements sont déversées dans le désert. Par Margo Verhasselt
EFFET LIFT EN UN CRYO-FLASH
90%
DES FEMMES DÉCLARENT QUE LEUR PEAU EST COMME LIFTÉE1
Nouveau Cryo-Flash Cream-Mask
Effet lift immédiat, fermeté et éclat
1. Test consommateurs, 109 femmes, 14 jours. 2. Test clinique, 60 femmes.
CLARINS.COM
Inspiré par la puissance de la cryothérapie, le 1er masque Clarins activateur de jeunesse par le froid baisse la température de la peau de 4 degrés2. La Cryo-Starter Technology Clarins délivre une triple efficacité : effet lift, fermeté de la peau et éclat boosté pour une action ciblée sur les signes de l’âge.
22
TENDANCES
SEPTEMBRE
LA GROSSE POMME
1
Ahh New York City, royaume des fantasmes et des possibles. Dans ce nouvel ouvrage signé Assouline, le photographe Oliver Pilcher nous guide à travers une exploration intime de cette ville aussi tumultueuse qu’envoûtante. Ses clichés révèlent une métropole bien au-delà des stéréotypes, capturant des moments de vie et les multiples visages qui font l’âme de ses quartiers et boroughs.
2 CAFÉ STYLÉ
Quoi de plus italien qu’une machine à espresso ? Une machine à espresso estampillée Dolce & Gabbana ! Smeg et la griffe italienne réitèrent leur collaboration et dévoilent une nouvelle gamme de petits appareils électroménagers aux couleurs de la Méditerranée. Toaster, presseagrumes, bouilloires, mousseur à lait et broyeur à café complètent la collection. Pour des petits-déjeuners aussi stylés qu’un défilé. Machine à espresso Smeg x Dolce & Gabbana, 1399 €, smeg.com
SUR LA LISTE DE SEPTEMBRE Réalisation Malvine Sevrin et Timon Van Mechelen
OLIVER PILCHER. PRESSE.
Livre New York Chic, Assouline, texte d’Armand Limnander, photographie d’Oliver Pilcher, 105 €, assouline.com
23
4
3 ADRESSE DÉCO
La réputée décoratrice d’intérieur Sarah Lavoine a pris ses quartiers à Bruxelles. Une dix-septième boutique pour la marque mais une première adresse à l’international. On y retrouve le style qui a fait le succès de la décoratrice depuis 2012 ainsi que ses objets et pièces de mobiliers iconiques tels que le miroir Noto ou le fauteuil Bozzolo.
DÉBUTS BELGES SUR LES PODIUMS
MARIE ADAMLEENAERDT EST UN NOM BELGE À SURVEILLER DE PRÈS. AVEC SA PREMIÈRE COLLECTION PRÉSENTÉE À PARIS, ELLE A IMMÉDIATEMENT ATTIRÉ L’ATTENTION ET POSÉ LES FONDATIONS DE CE QUI VA SUIVRE : UNE MODE INTEMPORELLE QUI MET L’ACCENT SUR LA CONSTRUCTION CONCEPTUELLE ET DES MATÉRIAUX LUXUEUX. À SUIVRE. Défilé Marie Adam-Leenaerdt, automne-hiver 2023-2024
La nouvelle boutique Maison Sarah Lavoine est située Place Georges Brugmann 8, à Ixelles.
5
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT. PRESSE.
L’ITALIE ENSOLEILLÉE
« Je photographie des gens séduisants qui font des choses séduisantes dans des endroits séduisants », a déclaré un jour le photographe américain Slim Aarons pour résumer sa carrière. Dans le nouveau livre de photos Fashion Eye de Louis Vuitton, il immortalise le glamour et l’insouciance des journées estivales sur la côte italienne des années 1960 à 1980. À se procurer pour que le sentiment de vacances ne s’estompe pas trop vite. ••• Fashion Eye Italian Rivieras, publié par Louis Vuitton, 55 €, louisvuitton.com
24
TENDANCES
SEPTEMBRE
6
ANVERS ÉCLECTIQUE
Cette saison, American Vintage orchestre une collaboration exceptionnelle avec le photographe Luca Campri, reconnu pour son esthétique résolument contemporaine. Shootée à Anvers après un casting spontané, la campagne dévoile pas moins de 21 locaux, chacun arborant un style unique et singulier. Les photos dévoilent des pièces percutantes aux teintes fluorescentes qui se mêlent de manière non conventionnelle. Une saison qui célèbre la diversité des looks et l’audace des choix, dans le plus pur style American Vintage. Collection automne-hiver 2023/2024, American Vintage, americanvintage-store.com
7
Diptyque écrit un nouveau chapitre de son histoire avec ses premières bougies parfumées rechargeables. Baptisée « Les Mondes de Diptyque », cette collection de cinq objets interprète de façon poétique des lieux singuliers et mystérieux. Chaque bougie de cette gamme transporte nos sens vers l’univers qu’elle évoque. Bougie La Forêt Rêve 270 g, 220 €, essence d’ylang-ylang, absolu de jasmin et absolu de vanille Bourbon. Disponible sur diptyque.com
8 DANS LE NOIR
Kevin Lejeune, le créateur du restaurant étoilé La Canne en Ville, inaugure son nouveau concept : l’Experience Dark Table. Une expérience culinaire unique en Belgique, où les convives dégusteront un menu surprise dans l’obscurité, éclairés seulement par des lampes discrètes, tandis que le chef les guidera à travers une dégustation étonnante et immersive. Un concept qui promet de mettre tous nos sens en émoi. Experience Dark Table by Kevin Lejeune, Avenue Louise 77, 1000 Bruxelles. 1ère édition le 1er octobre 2023. Menu expérience à 300 € p.p. hors boissons, également possible le midi. kevinlejeune.be
KRISVLEGELS. LUCA CAMPRI. PRESSE.
TOUT FEU TOUT FLAMME
LES FAVORIS DE LA SAISON
Backstage du défilé Gucci automne-hiver 2023-2024.
Les acheteurs connaissent mieux que quiconque le monde de la mode. Ils écument inlassablement les défilés, les boutiques et les sites de vente à la recherche des pièces qu’on s’arrachera. Forts d’un carnet d’adresses bien rempli et d’une connaissance approfondie des produits, quatre buying directors de premier plan nous livrent les tendances et les indispensables de la nouvelle saison. Par Kim De Craene
VIBRATIONS
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TENDANCES
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1 3
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The Row
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COSIMO SERENI/COURTESY OF GUCCI. LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT. PRESSE.
9
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6
LA SAISON SELON
TIFFANY HSU
CHIEF BUYING OFFICER CHEZ MYTHERESA La tendance cette saison ?
Des épaules affirmées et des silhouettes fortes. Nous les avons vues traduites en modèles très minimalistes et élégants par des marques comme Saint Laurent (9), Alaïa (7), The Row et Bottega Veneta. Les must-haves ?
Le surréalisme domine, surtout en matière de chaussures. Certains modèles inattendus deviennent des
best-sellers. Il suffit de regarder chez Gucci (8) et Bottega Veneta. Du côté du prêt-à-porter, la slip dress en soie est de sortie. (2). De nouvelles marques ou de nouveaux créateurs ultra cools sur lesquels vous avez jeté votre dévolu ?
Nous avons récemment lancé le China Designer Program pour soutenir la nouvelle génération de
jeunes talents chinois avec des collections exclusives signées Didu (1), Jacques Wei (6), Susan Fang (4) et Xu Zhi (3). Nous avons également commencé à vendre des créateurs émergents comme Nili Lotan et KNWLS. En tant que consommatrice, s’il ne fallait choisir qu’une seule pièce au milieu d’une telle profusion ?
Je conseille d’investir dans des intemporels : des pièces de qualité supérieure qui restent à la mode au fil du temps. Quelques idées pour celles qui veulent garder une longueur d’avance : un blazer oversized cintré Saint Laurent ou un manteau en cachemire The Row, un sac iconique Bottega Veneta (5) dans une couleur sympa ou un jean ••• ballon Alaïa.
28
4
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2
3
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Róhe
6
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Alaïa
LIANE WIGGINS
HEAD OF WOMENSWEAR CHEZ MATCHES FASHION La tendance cette saison ?
Le Power Dressing : les femmes s’habillent pour se donner confiance et pouvoir. Les coupes fortes sont portées de manière sophistiquée. Chez Saint Laurent (1), les tops en mousseline de soie avec une traîne sont associées à des blazers et des pantalons cigarette. Chez Sacai (2), une palette de couleurs épurées se mêle à l’élégance moderne. Autre
tendance : la mode réaliste, des pièces dans lesquelles on s’imagine instantanément dès qu’elles surgissent sur le catwalk. Comme le denim de Gucci (8), upgradé de réalisme, à la fois doux et brut. Les must-haves ?
S’il ne faut faire qu’un seul achat cette saison, c’est un manteau. Les vêtements d’extérieur élégants de Simone Rocha (7) et la
réinterprétation par Miu Miu (5) du blouson classique figurent parmi les points forts de la saison. Après des années de mini et micro sacs, les sacs XL (6) sont de retour avec des modèles signés Bottega Veneta, Loewe et Toteme. De nouvelles marques ou des créateurs émergents ultra cools sur lesquels vous avez jeté votre dévolu ? J’adore Róhe et Bite Studios (4).
Ces deux marques proposent du daywear exceptionnel, avantgardiste. En tant que consommatrice, s’il ne fallait choisir qu’une seule pièce au milieu d’une telle profusion ?
Il faut investir dans des vêtements qui s’intègrent bien dans notre garde-robe saison après saison, qu’on peut combiner avec d’anciennes pièces. (3)
TRISHA WARD. LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT. PRESSE..
LA SAISON SELON
VIBRATIONS
TENDANCES
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LA SAISON SELON
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT. PRESSE.
KATE BENSON
BUYING DIRECTOR CHEZ NET-A-PORTER Votre article préféré ?
Je voue un culte aux silhouettes épurées et sportives de Ferragamo (6). La jupe blanche associée à une veste à capuche m’a particulièrement marquée. J’adore les looks monochromes et athlétiques de la deuxième collection créée par le jeune designer Maximilian Davis pour la maison italienne.
Les must-haves ?
Sans l’ombre d’un doute : les ballerines découpées au laser d’Alaïa (1), et celles en mesh. Nous avons du mal à les garder en stock. Je fonde également beaucoup d’espoir sur le Puzzle, le sac fourre-tout pliable de Loewe (3), qui vient d’être lancé. Il figure déjà sur ma wishlist. De nouvelles marques ou des
créateurs émergents ultra cools sur lesquels vous avez jeté votre dévolu ?
Nous sommes heureux d’avoir accueilli Clio Peppiatt (4 & 5) dans notre portfolio, et nous nous réjouissons de l’accueil que les clients lui ont réservé. La marque s’est remarquablement bien vendue cet été. Les ornements en perles de ses sacs relèvent de
l’artisanat. De même, les créations de la jeune designer Tolu Coker (2) mettent en évidence les nouvelles frontières de l’art contemporain, qui ne cessent de s’estomper à mesure que l’industrie prend des ••• directions passionnantes.
•••
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TENDANCES
VIBRATIONS
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Zimmerman
4
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LA SAISON SELON
La tendance cette saison ?
Du tailoring aux incontournables de la garde-robe capsule en passant par le minimalisme des années 90, les défilés ont marqué le retour du vêtement portable tout en confirmant que le luxe discret s’affiche résolument comme la tendance de l’année. (5) Les must-haves ?
Notre calendrier de l’Avent exclusif,
qui comprend 25 articles de beauté. Et un sac végane JW Pei (2), voilà l’accessoire qui pourrait faire la différence. En termes de prêt-à-porter, tout ce qui vient de chez Céline, Zimmermann, Max Mara ou The Frankie Shop. Et mon préféré : un manteau en laine, avec col châle et broderie, de la marque suédoise durable Toteme. (7) De nouvelles marques ou des
créateurs émergents ultra cools sur lesquels vous avez jeté votre dévolu ? Casablanca (1 & 6), basée à Paris,
livre une réinterprétation moderne des silhouettes sportives, sophistiquées mais décontractées. The Frankie Shop (3) est synonyme de tailleurs élégants et oversized : modernes et intemporels, cosmopolites et universels, done
et undone, masculins et féminins, à mi-chemin entre Paris et New York. En tant que consommatrice, s’il ne fallait choisir qu’une seule pièce au milieu d’une telle profusion ?
Il faut commencer par se constituer une garde-robe de base, qu’on porte d’une année à l’autre et à laquelle on ajoute ensuite des articles saisonniers et tendance. (4)
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT. PRESSE.
Max Mara
NINA DZJABOEA
HEAD OF BUYING WOMENSWEAR CHEZ DE BIJENKORF
THE NEW FRAGRANCE
TENDANCES
BONNES ÉTOILES
IDÉE FIXE
Trois colliers à médaille dorés à l’or fin dont la discrète symbolique céleste nous propulse au firmament du cool.
Photo Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire Médaille Voie Lactée, et chaîne Forçat Rond 80 cm en vermeil Arthus Bertrand, 380 € et 195 €. Collier Hermione doré à l’or fin Maison Aurélie Bidermann, 390 €. Collier doré à l’or fin, serti de zirconiums et émail APM Monaco, 135 €.
De gauche à droite
32 VIBRATIONS
x C&A
LE CACHEMIRE : SO COSY À l’approche de l’automne, le cachemire devrait figurer en bonne place dans chaque dressing. Ses points forts ? Douceur, chaleur et confort, mais aussi élégance. Comme dans la collection cachemire de C&A : des pièces hautes en couleur et en qualité à prix accessibles.
PRESSE.
Le secret d’un hiver tendance façon old money ? Investir dans quelques basiques intemporels, dont au moins un en cachemire. Il suffit d’un pull en cachemire négligemment noué sur les épaules ou porté sur une chemise blanche pour évoquer Sofia Richie, la reine du genre. En plus des tons neutres, la collection se décline dans presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
DU CACHEMIRE DURABLE
La meilleure nouvelle dans tout ça ? Les pièces de la collection sont certifiées SFA, une première sur le marché à l’actif de C&A. La Sustainable Fibre Alliance se concentre sur les défis en matière de durabilité dans la production du cachemire. Elle œuvre ainsi à l’amélioration du bien-être des chèvres, à la préservation des pâturages et à la protection des moyens de subsistance des éleveurs. C&A utilise en outre du cachemire recyclé dans certaines de ses pièces.
La collection est disponible dans une sélection de magasins en Belgique et au Luxembourg ainsi que sur c-a.com jusqu’à épuisement du stock et sous réserve de modifications. Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec C&A. c-a.com
De haut en bas Bonnet en cachemire, rouge, 39,99 €. Écharpe en cachemire, rose, 69,99 €. Pull en cachemire, rayé mauve-blanc, 119,99 €. Pull en cachemire, vert, 99,99 €. Pull en cachemire, noir, 149,99 €. Robe en cachemire, beige, 149,99 €. Pull en cachemire, rayé, 129,99 €. Photos de gauche Pull en cachemire, mauve, 149,99 €. Bonnet en cachemire, rose, 39,99 €. Pull en cachemire, rose, 99,99 €. Col roulé en cachemire, lilas, 99,99 €. Sac, rose, 19,99 €. Bonnet en cachemire, taupe, 39,99 €. Écharpe en cachemire, taupe, 79,99 €. Pull en cachemire, taupe, 149,99 €. Bottes, beige, 29,99 €.
TENDANCES
VIBRATIONS
LES ABDOS MIS À PLAT PHÉNOMÈNE
À en juger par le nombre de comptes instagram, livres ou masterclasses qui leur sont consacrés, ils caracolent en tête des préoccupations du moment. Les méthodes pour les entretenir ont d’ailleurs bien changé, et mettent aujourd’hui l’accent sur la santé et le bien-être. Par Louise Prothery
Il y a vingt ans, Bernadette de Gasquet (1) jetait un pavé dans la mare avec son best-seller Abdominaux, arrêtez le massacre ! (2). Exit les « crunchs » à outrance qui mettaient les lombaires et le périnée à l’épreuve : l’heure était à l’auto-agrandissement, menton et ventre rentrés, colonne vertébrale étirée au sol et diaphragme remonté. Depuis, Instagram a fait son entrée sur la scène « wellness » et les mentions « abdos » et « belly » se sont multipliées, proposant par le biais de comptes attractifs des conseils et exercices en tout genre. Celui d’Anaïs Jazmine (3) (quelque 82 000 abonné·es), mixe Pilates et Stomach Vacuum, une technique de respiration héritée du yoga qui consiste à vider son ventre de l’air qu’il contient en expirant au maximum, agissant ainsi comme un automassage qui oxygène, vascularise et draine les organes. « Pendant le confinement, je l’ai pratiqué tous les jours et, dès la première semaine, fini ballonnements et jambes lourdes, j’avais perdu 3,5 kg et mes douleurs liées à l’endométriose avaient beaucoup diminué », affirme l’instagrameuse. Hyperactive, elle organise régulièrement des masterclass, a publié La Méthode BellySculpting (4) et vient de lancer son appli du même nom. « Je n’ai rien inventé mais j’ai remis au goût du jour certaines pratiques que j’ai contribué à populariser », souligne-t-elle. UNE ATTENTION PORTÉE À TOUS LES MUSCLES
Ci-dessus et ci-contre
Trois comptes instagram pour parfaire ses abdos selon différentes techniques.
Un bénéfice majeur du soin qu’on apporte à la posture, avec notamment la contraction du périnée, est aussi la prévention de l’incontinence après les accouchements. « C’est ce qui m’a poussée à écrire mon premier livre sur les abdos, rappelle Bernadette de Gasquet. Aujourd’hui, j’anime des cours en salle qui visent à raffermir le ventre, pas à le faire maigrir car ce sont deux choses différentes, et je prépare en parallèle un programme de formation pour les professionnels, ostéopathes, kinésithérapeutes et étiopathes, entre autres, qui souhaitent proposer des exercices aux femmes atteintes d’endométriose. » Le périnée est également au cœur du travail d’Estelle Bertrand (5) dont le livre, Un corps tonique grâce à l’Hypofitness (6), est accompagné d’une plateforme vidéo. « J’ai essayé de rendre plus accessible cette technique inventée par Marcel Caufriez dans les années 80, expliquet-elle. Elle consiste à enchaîner des exercices de gainage combinés avec une contraction naturelle des muscles périnéaux et abdominaux par le simple effet de la posture et de la respiration. » Résultat : un travail à tous les niveaux pour les muscles du ventre, du transverse au grand droit en passant par les obliques. Qui dit mieux ? 1. degasquet.com / Instagram : @degasquetinstitut 2. Éd. Marabout. 3. belly-sculpting.com / Instagram : @anaisjazmine 4. Coécrit avec Alix Lefief-Delcourt, éd. Leduc. 5. Instagram : @estelle_kine 6. Éd. Marabout.
DEGASQUETINSTITU/INSTAGRAM.COM. ESTELLE_KINE ET HYPOFITNESS_FRANCE/INISTAGRAM.COM. ANAISJAZMINE/INSTAGRAM.COM.
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TENDANCES
VIBRATIONS
Pasticcino, Weekend Max Mara, un sac Hommage à la France, 655 €.
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IDÉE FIXE
UN SAC POUR LES FOODIES
Après Venise, le sac Pasticcino de Weekend Max Mara rend hommage à la France. Au travers de cet accessoire, la marque italienne entend célébrer la tradition et l’artisanat local. Le sac est une véritable œuvre d’art comme en atteste la magie qui émane de son habit en dentelle de guipure réalisé sur les métiers de la maison Dentelles André Laude, ainsi que le fermoir sculpté par la Manufacture des Émaux de Longwy. Côté couleurs, c’est la gourmandise qui a servi de fil rouge au studio Max Mara : mandarine, citron, lavande... Pasticcino signifie « petite pâtisserie ». Ça tombe bien : on a justement un petit creux. Photo Benjamin Vigliotta Par Elspeth Jenkins
TENDANCES
VIBRATIONS
LA BEAUTÉ FAÇON PRADA Longtemps tenu secret, le lancement de la ligne de maquillage et de soins Prada fait figure d’évènement. Nous avons demandé à Lynsey Alexander, creative make-up artist de la maison italienne, ce qui rend cette marque unique. Par Kim De Craene Selon vous, que représente Prada ?
La maison est synonyme de contrastes : il s’agit à la fois de rupture, de conformité et d’innovation. En tant q u ’a r t i s t e , c e t t e démarche est libératrice. Elle prend la forme d’un futur Lynsey Alexander inclusif qui défie la technologie. Lors du développement de certains produits, nous avons poussé nos laboratoires à aller un pas plus loin dans la recherche et le développement. Un pigment supplémentaire, une couleur plus mate, plus de brillance : tout a été affiné à plusieurs reprises avec, à la clé, des progrès révolutionnaires. En quoi ces produits réinterprètent-ils le concept de soin et de maquillage ? 1
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1. « J’aime créer une base impeccable avant d’ajouter une couleur inattendue. » 2. Les
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palettes d’ombres à paupières s’inspirent des imprimés emblématiques des archives de Prada. 3. Le fond de teint, disponible en 33 teintes. 4. Lynsey Alexander a créé 13 teintes de rouges à lèvres, en soft mat ou hyper mat.
Lors de la création des formules, nous avons passé des mois à perfectionner non seulement la finition et la teinte de chaque produit, mais aussi chaque détail : l’esthétique, le poids, la tactilité de l’e m b a l la ge, le p a r f u m . . . Un exemple : je me suis toujours sentie mal à l’aise avec l’idée d’une palette composée de plusieurs couleurs. Si une personne l’achète et n’utilise qu’une seule t e i n t e, c ’e s t b e a u c o u p d’a rge n t dépensé. Et quand elle a tout utilisé, elle doit racheter l’ensemble de la palette. Inspirées des imprimés emblématiques des archives Prada, nos palettes présentent des tons neutres avec une touche inattendue. Vous pouvez les utiliser quotidiennement et, en option, oser quelque chose de plus audacieux et inattendu. En tant que femme active, je n’ai généralement que
cinq minutes le matin pour me maquiller. Les produits que j’utilise sont non seulement les meilleurs que je puisse trouver en termes de qualité et de résultats, mais il s’agit aussi de formules que j’utilise sans effort et avec plaisir. Prendre le temps de se faire belle est un luxe. Alors quand j’offre ce luxe, je veux me sentir à l’aise. Quel moment du processus de création avez-vous trouvé le plus inspirant ?
Au début du projet, quand il n’y avait rien sur la table, à part quelques mots clé et une idée instinctive de la direction que nous voulions prendre. Au début, j’ai ouvert les énormes archives que j’ai accumulées au cours des vingt dernières années. Elles contiennent une infinité de produits qui n’existent plus et des trésors achetés lors de voyages. Ensuite, nous avons plongé dans les gigantesques archives de Prada. Les différents échantillons se sont transformés en moodboard. Une période passionnante. Au lieu de réécrire l’histoire d’une ligne de maquillage existante, nous avons tout créé à partir de zéro en ayant carte blanche. Effort minimum, expression maximum : quel est votre secret ?
J’aime travailler en toute liberté et utiliser mes formules préférées selon mon humeur ou pour répondre à un besoin spécifique. Je pars toujours d’une base impeccable avant d’ajouter une couleur inattendue. Bien que chaque élément du visage soit pris en compte, il y a souvent un élément de surprise dans mon t rav a i l . Je d é t e s t e l’ i d é e d’ê t r e contrainte ou de devoir me conformer à quelque-chose d’établi. Le maquillage est une question d’expression de soi et une manière brillante de se réinventer. Il devrait toujours y avoir un côté ludique dans le make-up. Même si vous avez trouvé un look qui vous correspond, il est intéressant - dans ce même cadre - d’explorer différentes textures, finitions et couleurs. N’ayez pas peur d’essayer de nouvelles choses et de combiner vos produits. Par exemple, j’aime utiliser un fard à paupières métallique clair comme surligneur pour la peau. Achetez moins et optimisez vos produits. Faites preuve de créativité.
PRESSE.
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TENDANCES
VIBRATIONS
Les 4 Ombres Byzance Parure Baroque de Chanel, 65 €, en édition limitée.
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IDÉE FIXE
LA PALETTE BIJOU
Inspirés par la passion de Gabrielle Chanel pour l’art byzantin, ces fards lui empruntent ses teintes opulentes : rouge rubis, vert émeraude et or patine. Complétés par un top coat nacré, ils offrent une multitude de combinaisons pour illuminer le regard. Par Aurélie Lambillon Photo Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire
VIBRATIONS
IDÉE FIXE
GRANDS CRUS
Deux petits sacs lie-de-vin au cuir ouvragé de reliefs et des bottines assorties : le millésime automne-hiver 2023-2024 a une sacrée tenue ! Photo Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire
Sac à main en cuir nappa matelassé Miu Miu, 2 200 €. Bottine en cuir Geox, 150 €. Sac Lady Dior My ABCDior Small, en cuir d’agneau cannage Dior, 4 900 €.
TENDANCES
De gauche à droite
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LOLAL I ZA .CO M | @ LOLAL I ZAFASHI ON
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17/08/23 10:35
INNOVER ET TRANSFORMER
BRUSSELS
FINEST Des travaux de rénovation d’un montant de 6 millions d'euros à Uccle et l'ouverture d'un nouveau Club à Sterrebeek consolident la position de tête qu’occupent les Clubs David Lloyd à Bruxelles. David Lloyd ouvrira les portes de son nouveau Club à Sterrebeek en septembre prochain. La salle de sport d’Uccle subit quant à elle l’objet une véritable métamorphose, avec un investissement de plusieurs millions d'euros. Des sites époustouflants, des installations de luxe - David Lloyd s’enorgueillit d'offrir à ses membres le summum du luxe en matière de fitness et de bien-être. Son investissement dans des sites époustouflants et de haut niveau témoigne de cet engagement. La nouvelle salle de Sterrebeek sera située dans les installations du célèbre National Golf Brussels, tandis que celle d’Uccle se trouve à 15 minutes du centre-ville, dans la luxuriante forêt de Soignes. Les deux sites offrent des cadres exceptionnels et inspirants, que toute la famille appréciera, que ce soit pour faire du sport ou pour se détendre. Ces deux sites magnifiques abritent des salles de sport spacieuses, des spas de luxe, des studios conçus sur mesure, les meilleures piscines intérieures et extérieures du pays et des vestiaires dotés de produits et de finitions de luxe Elemis. De plus, le Clubroom offre des espaces soigneusement compartimentés pour toute la famille, tandis qu'un salon d'affaires séparé propose un espace confortable pour mettre votre travail à jour. Ces installations sont complétées par une appétissante carte de plats fraîchement préparés, ce qui en fait l'endroit idéal pour passer du temps seul ou en compagnie de vos amis et de votre famille. En parlant de famille, David Lloyd a également veillé à ce que les plus petits ne soient pas oubliés, avec DL Kids – une offre unique qui encourage les enfants à développer leur confiance et leurs aptitudes dans un environnement amusant et actif. Un produit d’excellence développé grâce à des années d'expertise David Lloyd a perfectionné son offre sur le marché de la santé, du sport et du bien-être au fil de ses 40 années d'expérience. Les cours d'exercices collectifs ont été conçus par une équipe d'experts pour stimuler le corps et nourrir l'esprit, afin de garantir une approche d’ensemble du fitness. Les salles de sport ultramodernes sont dotées d'équipements de pointe et d'entraîneurs personnels qui aident les membres à passer à la vitesse supérieure. Toutefois, l’objectif n’est pas seulement d'accélérer votre rythme cardiaque : David Lloyd propose également tout ce qu’il faut pour se détendre. Les installations du spa et du jardin du spa ont été agencées avec soin pour offrir un sanctuaire dédié à la relaxation où vous pouvez vous reposer et vous rétablir.
Des gens comme vous - Des installations fantastiques ne seraient rien sans un personnel fantastique. Chez David Lloyd, l'équipe est au cœur de l'expérience. Chaque membre du personnel est un professionnel dûment formé, sélectionné pour aider les membres à atteindre leurs objectifs en matière de forme physique et de bien-être. En outre, en tant que membre, vous avez la possibilité de rencontrer d'autres membres du Club qui partagent vos idées et de nouer des contacts avec eux, que ce soit au quotidien ou lors d'événements exclusifs organisés par le Club. Flâner à Uccle - Situé dans un château majestueux au milieu d'une forêt ancienne et enchanteresse, ce site allie la tranquillité de la nature à des équipements de pointe et offre une expérience de fitness sans égale. Les travaux de transformation, d'un montant de 6 millions d'euros, ont déjà commencé et le Club d’Uccle promet de devenir un havre de paix où vous pourrez vous déconnecter du monde extérieur. Les membres découvriront une nouvelle retraite thermale de luxe où ils pourront redynamiser leur corps et rajeunir leur esprit. La salle de sport fait l'objet d'une rénovation complète et sera dotée de nouvelles technologies dans les domaines du cardio et de la résistance. La piscine intérieure est totalement rénovée. Vous pourrez plonger dans ses eaux cristallines, dans un cadre magnifique. Un tout nouveau court de padel est en construction – l’idéal pour les joueurs qui désirent progresser. Enfin, un nouvel espace DL Kids est en cours de création et une nouvelle crèche, plus grande, y est ajoutée pour un accueil optimal de toute la famille. S'évader à Sterrebeek - L'ouverture du Club de Sterrebeek suscite beaucoup d'enthousiasme. Le dernier-né de la famille David Lloyd sera doté d’installations de pointe et de finitions à couper le souffle. À ce titre, il sera une destination très prisée pour tous les passionnés de fitness et de bien-être. Niels Van den Steen, General Manager, supervise les préparatifs de l'ouverture en septembre. Il déclare : « David Lloyd Sterrebeek s’annonce comme un lieu extraordinaire. Nos membres bénéficieront d'installations nouvelles et sans égales, avec notamment des espaces extérieurs incroyables et des studios d'exercice collectif conçus sur mesure. Nous nous engageons fermement à faire de David Lloyd Sterrebeek une destination de choix dont la population locale pourra être fière. » Le Club jouit déjà d’une très grande popularité et l'équipe est impatiente d'accueillir les membres dès l’inauguration, prévue le 26 septembre. Saisissez votre chance - Les inscriptions à ces deux Clubs hors du commun affluent. Le nombre de places étant limité, ne tardez pas si vous souhaitez accéder aux meilleurs clubs de Bruxelles. David Lloyd Uccle est ouvert pendant les travaux de transformation. David Lloyd Sterrebeek ouvrira ses portes le 26 septembre 2023. Découvrez le meilleur de Bruxelles sur www.davidlloyd.be
FITNE S S I PIS CINE S INTÉRIEUR E E T E X TÉRIEUR E I SPA COURS COLLEC TIFS I CLUBROOM I R AQUET TES I DL KIDS
N'attendez plus pour être membre
www.davidlloyd.be
SUBS 48 ÉPOQUE
56 TÊTES-À-TÊTE(S)
L’AIR DU TEMPS DÉCRYPTÉ
LES RENCONTRES DU MOIS
GRAND REPORTAGE Sur le chemin de Compostelle
GRANDE DAME Jane Fonda, pleine de vie et d’esprit
PIONNIÈRE La première à oser le maillot
ROMANTIQUE Calogero et l’amour
DUO FASHION Hannelore Knuts et Tom Eerebout
TANCE 66 CULTURE
76 MAGAZINE
NOTRE SÉLECTION CINÉMA, MUSIQUE, LIVRES...
ENQUÊTES, PORTRAITS, TÉMOIGNAGES
LIVRES Les tops de la rentrée littéraire
REPORTAGE La semaine de 4 jours de travail à la madrilène SOCIÉTÉ Ces jeunes tentés par la chirurgie esthétique PHÉNOMÈNE La mode sonne-t-elle la fin du clinquant ?
INTERVIEW Marco Mengoni à Milan
MUSIQUE Le retour de Charlotte Cardin
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SUBSTANCE
ÉPOQUE
GRAND REPORTAGE
Les nouvelles marcheuses de Compostelle
Pour couper avec la ville, le téléphone et la foule, faire le point ou simplement se ressourcer, elles sont des centaines à emprunter chaque année les sentiers qui autrefois, menaient les chrétiens jusqu’au tombeau de Saint Jacques, de l’autre côté des Pyrénées. Une façon de se mettre au défi, de lier de nouvelles amitiés et, face à la nature majestueuse, de reprendre contact avec ses sensations. Nos reporters se sont mis dans les pas de plusieurs d’entre elles. Par Alexandre Duyck Photos Elliott Verdier
Alexandra (à g.) et Sarah (à d.) Benamar sont sœurs et fans de randonnée. Cette année, elles ont choisi de faire quelques étapes des chemins de Compostelle (ici, près du hameau de Finieyrols, dans l’Aubrac).
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SUBSTANCE
ÉPOQUE
l tombe des trombes d’eau, alors que nous sommes pourtant presque à la fin du printemps. Sur les hauteurs du plateau de l’Aubrac, en Lozère, la météo est aussi capricieuse que le décor à couper le souffle. Ça ressemble à l’Islande ou au nord de l’Écosse : de vastes étendues vertes et vallonnées parsemées d’énormes rochers gris. D’épaisses vaches paissent dans les prés ou dorment au pied des arbres. Depuis cinq heures, Sarah et Alexandra Benamar marchent, d’abord sous le chaud soleil de midi, désormais sous l’orage qui s’éternise. Comme des centaines de milliers de personnes par an, les deux sœurs, respectivement âgées de 32 et 27 ans, se sont lancées à l’assaut d’un des quatre principaux chemins de Compostelle qui traversent la France jusqu’au fameux lieu de pèlerinage espagnol.
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COMME BEAUCOUP, ELLES NE VISENT PAS L’INTÉGRA-
LITÉ DU PÉRIPLE, qui prend entre deux et trois mois à raison d’au moins vingt-cinq kilomètres par jour. Elles marchent sur le plus emprunté de tous, celui qui part de la ville du Puy en Haute-Loire, traverse la Lozère, l’Aveyron, des lieux aussi magnifiques que Conques, Cahors, Moissac, avant de filer vers le Pays basque, Saint-JeanPied-de-Port, les Pyrénées et terminer sa route à l’ouest de l’Espagne. Jadis, les chemins de Compostelle n’étaient parcourus que par les catholiques, les fameux pèlerins, masculins dans leur immense majorité. Les choses ont bien changé ces dernières années, au point que les femmes y sont devenues majoritaires. Selon une enquête réalisée il y a deux ans par l’Agence française des chemins de Compostelle*, 54 % des marcheurs sont des marcheuses. Et seulement une personne sur dix se dit dans une démarche spirituelle liée à sa foi. Sarah et Alexandra marchent, elles aussi, pour d’autres raisons : « Ça me vide la tête et en même temps m’aide à réfléchir », répond la seconde. Sa sœur acquiesce. Toutes
deux se font une grande randonnée tous les ans. Aujourd’hui est le premier jour, il leur reste deux heures avant d’atteindre le gîte où elles passeront la nuit. Sont-elles fatiguées ? Découragées par la pluie ? Pas vraiment, d’autant que celle-ci a cessé et qu’il fait d’un coup très beau : « On avait à peine commencé, en sortant de la gare, qu’on se retrouvait au milieu de paysages magnifiques, vallonnés, on est dans le vent, le silence, on est trop contentes », lance la plus jeune. Aujourd’hui, elles vont parcourir vingt-sept kilomètres. Demain, départ à 9 heures. L’objectif pour elles est Rodez, qu’elles atteindront au bout de cinq jours. Un bout du chemin de Saint-Jacques suffit à leur bonheur. Et puis leurs emplois qui les attendent en région parisienne ne leur laissent pas d’autre choix. Pourquoi les chemins de Saint-Jacques ? Plus de la moitié des personnes expliquent le faire pour se recentrer sur elles-mêmes, se ressourcer, s’extraire du quotidien. On vient ici pour couper avec la ville, le téléphone portable, les réseaux
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sociaux, la foule. Faire le point. Réparer une rupture amoureuse, un licenciement, parfois amoindrir la violence d’un deuil.
Du côté d’Aumont-Aubrac 1. Maëlle Corlay,
originaire d’Angers, est partie du Puy. En chemin, elle a rencontré Louise, une marcheuse avec qui elle a noué des liens au fil des étapes. 2. Avec plus de 5 500 km de sentiers balisés, les GR avec leur marquage rouge et blanc offrent quatre principales voies vers Compostelle. 3. Alexandra et Sarah Benamar poursuivent leur route. Leur objectif : atteindre Rodez, en Aveyron. 3
ATTAB LÉ E À AU M ONT-AU B RAC, point de passage obligé sur le chemin, Estelle pense déjà au retour à Lyon trois jours plus tard. Pas le choix, le travail l’attend elle aussi. Comme la plupart des personnes, faute de temps, d’argent (on estime le budget moyen à près de soixante euros par jour), de force physique, elle s’arrête bientôt. Au bout de sept jours de marche. « C’était mon objectif et je suis fière de l’avoir atteint. Ça me fait un bien fou et cela me portera longtemps. Mais oui, je redoute le retour à la ville, le bruit, les gens, les bagnoles partout. Je vais avoir beaucoup de mal. » Martine Piquet, qui vit à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, a parcouru le chemin une fois, il y a longtemps. Mais elle s’en souvient comme si c’était hier : « Je voulais trouver le silence, remercier un grand-oncle, j’étais à la recherche du merveilleux • • •
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ÉPOQUE
le-Désert, village trésor de l’art roman dans les gorges de l’Hérault, une des étapes phare de Compostelle. 2. Ici à AumontAubrac, Louise Le Coz, originaire de Nantes, est partie du Puy : « Je marche, je pense, mais je ne suis pas prisonnière de ruminations incessantes (…). Les idées me font avancer, au sens propre comme au sens figuré. »
3. La coquille
Saint-Jacques est toujours le symbole des pèlerins contemporains. Certains continuent de l’arborer sur leur sac. 4. Ce jour-là, du côté de SaintGuilhem-le-Désert, le soleil se lève et promet une belle journée sur le sentier qui relie Arles à Toulouse.
et je l’ai trouvé. Je n’y suis pas retournée mais je me suis investie à corps perdu dans une association historique sur Saint-Jacques. Là-bas, on donne un sens à sa vie, on sort du marasme quotidien, on est dans une autre dimension. Sans quoi pourquoi des gens le font quatre fois ? Pourquoi cela devient-il nécessaire à leur vie ? Et puis il y a des rencontres inoubliables… » Comme ce Chinois qui l’a accompagnée durant toute la traversée des Pyrénées. « Il ne parlait pas un mot de français à part “oui”, je pense qu’il se disait qu’une femme seule dans la montagne devait être protégée… »
•••
1. Saint-Guilhem-
PLUS AU SUD COURT LE DEUXIÈME CHEMIN LE PLUS
EMPRUNTÉ, qui part d’Arles. Dans le superbe village médiéval de Saint-Guilhem-le-Désert, aux confins de l’Hérault, on croise deux amies, Marie-Jo Mendy et Mirentxu (Marie en basque) Elhuyar. Elles vivent à Bayonne et en sont à leur huitième jour de marche. « On est épuisées mais on a vu de tels paysages, sourient-elles en s’attablant à l’ombre d’un gigantesqu e platane. À un moment, ça ressemblait aux steppes de Mongolie. » Elles n’en sont pas à leur baptême du feu. Première fois à Saint-Jacques, en 2013 : « Nous ne sommes pas forcément croyantes mais l’arrivée, c’est quelque chose d’énorme émotionnellement. Nous étions six, et nous avons tous ressenti le besoin de nous prendre dans les bras devant la cathédrale. On s’est même mis à chanter ! » Elles font partie d’un petit groupe de quatre, dont un seul homme. Martine Piquet tente de trouver des explications à cette prédominance féminine : « Peut-être parce que nous sommes plus nombreuses dans les clubs de randonnée. Et que nous sommes peut-être plus sensibles à la spiritualité, au sens large du terme… » Le hasard a fait que Maëlle Corlay, 31 ans, originaire d’Angers, et Louise Le Coz, 24 ans, qui vient de Nantes, travaillent toutes deux dans l’économie sociale et solidaire. Autre hasard : elles sont parties du Puy le même jour, avant de se trouver plus loin, en marchant. « Les amitiés se créent sur le chemin », disent-elles en chœur. Comme elles deux, elles et ils sont nombreux·ses à faire connaissance en cheminant ou lors des haltes le soir. On parle, on discute, parfois on marche ensemble mais quand une personne décide d’accélérer, de ralentir le rythme, de dire au revoir pour se retrouver seule, personne ne se vexe. ELLES ONT DÉCIDÉ DE POURSUIVRE UNE PARTIE DU
CHEMIN ENSEMBLE, quitte à marcher à son propre rythme et à se retrouver le soir pour ne pas passer la nuit toute seule, car la plupart du temps, elles bivouaquent. Louise a terminé récemment un CDD de dix mois qui n’a pas été renouvelé. « Marcher m’aide à réfléchir », confie-t-elle tout en massant ses pieds endoloris par les ampoules et
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en enduisant ses bras de crème solaire. « Je me ressource en énergie, en connexion avec la nature, précise de son côté Maëlle. Marcher, effectuer ce chemin m’aide à me réancrer dans le sol, dans la terre. » Louise approuve, puis ajoute : « Plus je marche, plus je suis dans mon corps et moins je suis dans ma tête. Je marche, je pense, mais je ne suis pas prisonnière de ruminations incessantes, au contraire. Les idées me font avancer, au sens propre comme au sens figuré. » Les voici maintenant qui quittent le village et attaquent un sentier qui monte doucement et coupe à travers champs. Le paysage est magnifique, dégagé de toute présence humaine. Elles ne vont croiser quasiment personne, ou sinon des vaches, des moutons, quelques chevaux. Elles ont pris le temps de boire un café, de faire quelques courses à l’épicerie, un bref tour au marché mais les commerçants remballent déjà. Les sacs pèsent autour de 12 kg, un poids conséquent, renforcé par le sac de couchage et la tente. Car toutes deux ont choisi d’effectuer le chemin à la dure, quand d’autres dorment dans des gîtes ou des hôtels. Voire paient des entreprises spécialisées qui transportent en camionnettes les bagages pour permettre de ne porter qu’un petit sac à dos. « Je voulais essayer le camping sauvage et tout le monde m’a dit que, justement, le long des chemins de SaintJacques, on peut le faire et que c’est hyper safe », reprend Louise. Les deux jeunes femmes partageaient une vision « un peu aventure » du chemin, sourit Louise. Sans compter que l’aspect financier s’est imposé : dormir dans un champ ne coûte rien quand des campings réclament quatre euros dans le meilleur des cas, parfois une quinzaine par nuit et par tente. Elles s’y résolvent une fois de temps en temps pour prendre une douche et bénéficier du confort relatif des lieux. RECOMMANDENT-ELLES DONC CE MOMENT DE VIE à toutes les femmes en capacité de le faire ? Elles répondent d’une même voix : « Oui, vraiment ! Faites l’expérience ! Et puis l’avantage c’est qu’on est libre de tout, c’est une vraie quête de liberté. On est même libre d’arrêter et de rentrer chez soi du jour au lendemain si on en a marre. » Pour Louise, le chemin s’achèvera au Pays basque, avec l’obligation du retour à Nantes le 25 juin pour un emploi saisonnier. Pour Maëlle, le premier but à atteindre est la ville de Cahors. « Mais en vérité, je verrai bien, j’irai peut-être jusqu’au Pays basque aussi. » Avant de se remettre en route, elle ajoute ne pas se donner d’objectif. Ou alors un seul : être bien avec elle-même.
(*) chemins-compostelle.com
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ANNETTE KELLERMAN
C’est d’Australie que surgit, au tournant du XXe siècle, la première femme en maillot de bain. Championne de natation et actrice de cinéma, Annette K. était une sacrée sirène. Par Françoise-Marie Santucci
LA PIONNIÈRE OUBLIÉE
En 1916, dans La Fille des dieux d’Herbert Brenon.
Malgré le récent coup d’État au Niger, le premier numéro de Marie Claire Nigeria est presque une réalité. Nous avons discuté du nouveau magazine avec la rédactrice en chef afin de la soutenir, elle et ses compatriotes. Par Galia Loupan
CHIDERA MUOKA
Quel est le plus grand défi de cette nouvelle édition de Marie Claire ? « Apprendre à notre public à comprendre les concepts de féminisme et de féminité. Ici, ce n’est pas une évidence. Le marché du luxe nous offre de nouvelles opportunités. Nous devons trouver le juste équilibre entre luxe global et luxe africain. » À quels problèmes les femmes nigérianes sont-elles confrontées ? « En fait, il vaudrait mieux dire : à quels problèmes la femme nigériane ne fait-elle pas face ? Nous devons constamment surmonter des obstacles pour être une femme libre, à la maison, au travail, au sein du gouvernement
et même sur les réseaux sociaux. On constate néanmoins des progrès significatifs portés par une génération de femmes qui refuse de se laisser freiner. » Comment envisagez-vous l’avenir ? « Une vraie révolution féministe est en marche. Pendant les élections, des changements clairs se sont profilés. Ces dernières années, de plus en plus de femmes ont percé dans l’industrie du divertissement. Les femmes s’expriment. Elles n’ont plus peur de mener la révolution. »
BAIN COLLECTION/LIBRARY OF CONGRESS. PRESSE.
3 QUESTIONS À
NÉE EN 1886 À SYDNEY d’un père australien et d’une mère française, tous deux musiciens, la jeune Annette aurait souffert de rachitisme (d’autres sources évoquent la polio), ce qui conduisit son médecin à lui prescrire des séances de natation. Alléluia ! Elle ne quitte plus les bassins, se met à la compétition et enchaîne les records avant d’émigrer à Londres au début du XXe siècle. La « sirène » a déjà une belle réputation, et pas froid aux yeux. Sa tenue la gêne ? Elle l’envoie valser ! (Les rares femmes à aller dans l’eau portent alors des robes couvrantes.) Annette confectionne elle-même un maillot une pièce, qui devient populaire sous le nom générique de « kellerman ». La prodige fait sensation en participant à des courses dans la Seine, le Danube ou la Tamise, puis elle part tenter l’aventure aux États-Unis. Aussi bonne « performer » qu’athlète, Annette y invente un nouveau genre de shows : les spectacles aquatiques. C’est un triomphe. Sur sa lancée, elle joue dans plusieurs films muets et brise d’autres tabous en se montrant nue à l’écran, à peine drapée dans de longs cheveux, ou en réalisant elle-même ses cascades, comme plonger d’une hauteur de 28 mètres ou se jeter dans une piscine pleine de crocodiles. Un professeur de Harvard décrète très sérieusement qu’elle est « la femme au physique parfait », celle dont les mensurations sont identiques à la Vénus de Milo. Puis Annette se marie et retourne en Australie où elle continue d’être une avant-gardiste. Elle ouvre un magasin d’aliments sains (aujourd’hui on dirait « bio »), écrit des livres sur l’importance de l’exercice physique, demeure une végétarienne convaincue et meurt, sans enfant, à l’âge de 89 ans. Ses cendres sont dispersées sur la Grande Barrière de corail.
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Les Belges (et même 1 jeune sur 2) pensent qu’ils ne peuvent rien faire pour lutter contre la pollution plastique, selon une enquête d’Ipsos commandée par l’entreprise belge River Cleanup. « C’est une occasion manquée », estime Thomas De Groote, directeur général et fondateur de l’organisation. Selon lui, il est tout à fait possible d’intervenir. Par exemple, il apparaît que 2 Belges sur 3 achètent de l’eau dans des bouteilles en plastique au lieu de boire l’eau du robinet et 28 % déclarent ne pas trier les déchets au travail. Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles : 3 sur 5 se disent prêts à changer leurs habitudes et à réduire leur consommation de plastique. T.VM.
WOMAN@WORK
Il y a six ans, Virginia Yanquilevich a quitté son emploi de directrice commerciale dans une entreprise d’électronique pour devenir CEO de Dopper. « Je voulais travailler pour une organisation dont les produits ont un impact positif sur les gens et la nature. »
PRESSE.
Par Timon Van Mechelen
Enfant, Virginia Yanquilevich ne supportait déjà pas l’inégalité croissante qu’elle observait dans son Argentine natale. « Vers l’âge de treize ans, j’ai commencé à récolter des choses pour les pauvres et j’obligeais mes parents à ne rien jeter et à tout réutiliser. J’étais une sorte de mini-activiste ! Plus tard, je suis devenue journaliste. Je souhaitais faire la différence par le biais de mes articles ».
VIRGINIA YANQUILEVICH,
CEO DE DOPPER
Lorsqu’elle a déménagé aux Pays-Bas, il y a vingt ans par amour, Virginia a commencé à travailler comme relation publique pour une grande entreprise. Son objectif : apprendre la langue. « J’ai gravi les échelons jusqu’à devenir directrice commerciale. J’ai beaucoup appris, j’ai pu voyager souvent, mais il me manquait quelque chose. Grâce à un coach, j’ai appris que je voulais travailler pour une organisation avec une mission d’économie sociale ; une entreprise qui utilise ses produits ou services pour rendre le monde meilleur. Ce coach m’a ensuite demandé de lister dix entreprises pour lesquelles je voulais travailler. J’ai noté Dopper dix fois. (rires) » IMPACT SOCIAL
Au moment où la jeune femme postule dans l’entreprise, le PDG de Dopper est en train de démissionner. La fondatrice Merijn Everaarts lui propose alors un entretien. En 2017, contre toute attente, Virginia Yanquilevich rejoint Dopper à ce poste de direction. « C’est le job de mes rêves. Le chiffre d’affaires n’est plus l’objectif principal. Ce qui compte ? Le changement de comportement. À savoir, convaincre les gens d’utiliser des bouteilles d’eau réutilisables au lieu des jetables. En Argentine, j’ai appris que l’eau est essentielle, mais que tout le monde n’y a pas
accès. Mon passé rend ma position actuelle encore plus pertinente », préciset-elle. « Je crois vraiment en notre mission, de la sensibilisation et de l’éducation sur la pollution plastique au démarrage de projets pour l’eau potable au Népal. La bouteille rechargeable est un moyen d’atteindre cet objectif. » AWARD VERT
Dopper a récemment lancé sa dernière innovation dans la lutte contre le plastique jetable : le Water Tap. « Tout le monde sait que le plastique à usage unique n’est pas une bonne chose, mais des millions de bouteilles jetables sont encore vendues chaque jour. Sur base d’une étude comportementale, nous avons découvert que les gens trouvent les robinets d’eau publics insalubres et surtout, difficiles à trouver. Notre réponse à cela : l’introduction d’un robinet d’eau reconnaissable qui, grâce à des messages de m o tiva tion s u r u n éc ran , d e vrai t convaincre les gens de remplir leur bouteille réutilisable », explique la CEO. Pour rendre le remplissage encore plus évident, l’entreprise a intégré tous les robinets d’eau publics dans Google Maps. Preuve que le système est parfaitement pensé : le robinet Dopper a récemment remporté des prix lors du prestigieux Red Dot Design Award.
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TÊTE-À-TÊTE(S)
JANE FONDA Dame nature
Modèle de détermination et de résilience, l’actrice de 85 ans, en rémission d’un cancer, consacre aujourd’hui l’essentiel de son temps à alerter sur la crise climatique et à épingler les industries polluantes, en ruant dans les brancards des politiques. Ambassadrice L’Oréal Paris depuis près de vingt ans, elle a accepté de nous rencontrer pendant le dernier Festival de Cannes pour évoquer son parcours de militante et ses combats, plus charismatique que jamais. Par Juliette Hochberg Photo Kimberly Molina
Actrice multirécompensée, éternelle étoile de Hollywood, ambassadrice d’une marque de beauté à 85 ans, militante écologiste et féministe… Par quel chapitre, quelle question commencer, quand on s’assied face à l’icône Jane Fonda et son regard saphir rempli de vie ? Sur la Croisette, ce samedi 27 mai, au lendemain de sa participation à la cérémonie Lights on Women de L’Oréal Paris célébrant les jeunes réalisatrices encore trop ignorées par l’industrie du cinéma, et quelques heures avant qu’elle ne remette la Palme d’Or à Justine Triet , l’inspirante octogénaire a pulvérisé les clichés envers les femmes de son âge. Et défini comme personne le concept de résilience, qui l’anime depuis l’enfance, à chaque épreuve de sa vie. Comme récemment, quand il a fallu affronter un cancer du système lymphatique à 84 ans. En rémission depuis sept mois, Jane Fonda a transformé cette lutte contre la maladie en combat politique. Les questions sur son activisme, notamment écologique, font agiter ses mains – de conviction –, battre son cœur plus fort : elle détaille ses réponses, prend le temps de nous rappeler que bientôt nous n’en aurons plus pour agir. Fin août, dans les salles obscures, elle retrouvera son quatuor de meilleures amies dans Book Club : The Next Chapter de Bill Holderman (1), « feel good movie » qui nous embarque pour l’Italie. Elle nous l’avait déjà prouvé dans la délicieuse
série Grace et Frankie (2) : l’amitié féminine n’a pas d’âge. La sororité, l’un de ses autres combats. Rencontre avec une grande dame à l’enthousiasme intact. Vous avez 85 ans. Qu’aimez-vous dans votre âge ?
Ma sagesse. Au fil des années, avec beaucoup de volonté et de travail, je suis devenue plus sage. Pas tout à fait sage, mais plus qu’avant. Et puis, si vous êtes en bonne santé, je pense qu’il est plus facile d’être âgé·e que jeune. Je ne suis pas inquiète de savoir qui je suis censée être, ou connaître, ce que je dois faire, quel est le sens de ma vie… Toutes ces questions que l’on se pose jeune sont si existentielles, si importantes. C’est difficile d’être jeune ! Avec l’âge, j’ai appris à lâcher prise, j’ai travaillé dur pour devenir cette femme. La colère, je n’en ai plus besoin. Le pardon a alors pu commencer à arriver. Et quand on apprend à pardonner, tout devient plus léger. Et il y a une autre chose qui m’a vraiment rendue meilleure à 80 ans : j’ai appris que le mauvais comportement des personnes est le langage du traumatisme. Les gens qui ont été traumatisés agissent mal. Et on peut détester le comportement, mais pas la personne. Quand vous vieillissez, vous n’avez plus à haïr. Quels sont les clichés les plus tenaces et contrariants sur les femmes octogénaires, que vous démentez ?
Nous naissons, atteignons 50 ans, c’est l’apogée, et puis nous déclinons dans la décrépitude : voilà le stéréotype. Totalement faux ! En prenant de l’âge, nous apprenons davantage sur nous-mêmes, nous approfondissons notre spiritualité, devenons plus résilient·es, plus authentiques. Vous êtes l’égérie d’une marque de beauté mondiale, L’Oréal Paris. Que signifie pour vous être “belle” ? Dans quelles circonstances vous sentez-vous belle ?
C’est un mot délicat, surtout pour les femmes, parce que nous sommes « censées » être belles, selon les clichés de la société. Ce terme, « belle », peut donc déclencher des angoisses. Vous voulez connaître la vérité ? Je n’ai pas honte de la dire : je ne me trouve pas belle. Je me sens belle quand mon petit-fils me regarde avec amour. Je me sens belle au sommet d’une montagne. À 14 000 pieds d’altitude, là où l’air est raréfié, c’est là que je suis la plus heure u s e et t ra n s c e n d é e. Da n s c e s moments-là, je me sens belle. Pas quand les gens me regardent. Je n’aime pas ça. Le prix Lights on Women de L’Oréal Paris, que vous soutenez, a pour but de récompenser durant le Festival de Cannes une réalisatrice prometteuse (3). ••• Quel conseil donneriez-vous aux
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TÊTE-À-TÊTE(S)
jeunes femmes cinéastes pour s’imposer dans ce milieu encore très masculin ?
Cet évènement m’enthousiasme. Ce Prix est une plateforme fantastique qui permet de présenter au monde de nouvelles réalisatrices. Je me demande même pourquoi il n’a pas été créé plus tôt. Aux jeunes femmes qui souhaitent faire des films, je dis : continuez, n’abandonnez pas, battez-vous pour vos rêves. Qu’est-ce que qui vous indigne aujourd’hui ?
Le monde est confronté à une catastrophe : la crise climatique. Elle se rapproche de nous et les gens se comportent comme si rien ne se passait. Voilà ce qui m’indigne. C’est scandaleux. Nous devons sortir de notre zone de confort et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lutter contre elle. L’un de vos derniers combats, celui contre le cancer, semble nous dire que l’intime est politique. Qu’en pensez-vous ?
Beaucoup de maladies aujourd’hui, en
particulier le cancer, sont politiques, puisqu’elles sont en grande partie causées par des produits chimiques fabriqués à partir de combustibles fossiles, la pollution de l’air… Neuf millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution (4). Des enfants naissent avec des produits chimiques dans leur corps qui les affecteront toute leur vie à cause des combustibles fossiles. Et la lutte contre ces combustibles est politique, parce que beaucoup de nos politiciens – du moins, aux États-Unis – reçoivent de l’argent de l’industrie des combustibles fossiles. Ils empêchent l’adoption des politiques nécessaires parce qu’ils veulent de l’argent. Dans nos sociétés en crise, on parle beaucoup du concept de résilience. À quels moments la vie vous y a-t-elle personnellement menée ?
La résilience est une chose très mystérieuse. Vous savez, deux enfants peuvent être nés de la même mère et du même père à un an d’intervalle, et l’un peut être résilient, l’autre non. Je pense que l’on vient au monde avec
ou sans résilience. Les personnes résilientes trouveront l’amour et le soutien autour d’elles, et les garderont en elles. Celles qui manquent de résilience peuvent avoir de l’amour autour d’elles, mais elles ne peuvent pas le métaboliser. Elles ne le voient pas. Elles n’y répondent pas. Inconsciemment, quand j’étais enfant, je scrutais l’horizon comme un rayon laser. Et s’il y avait un corps chaleureux qui pouvait m’enseigner, ou m’aimer, je le voyais et j’y allais. Ce corps chaleureux n’est pas toujours celui d’un parent : dans mon cas, cet amour et ce soutien venaient le plus souvent de la mère d’un ami. Je pouvais prendre l’amour là où il existait et il me rendait forte. J’ai donc beaucoup de chance. Mon frère, lui, n’a pas été résilient… (Son frère cadet, l’acteur Peter Fonda, est décédé d’une insuffisance respiratoire causée par un cancer du poumon en 2019, à 79 ans, ndlr.) Mais oublions un peu la résilience individuelle : les villes, les fermes, nos sources de nourriture, nos écoles, nos hôpitaux… doivent aussi devenir résilients, résistants, face aux conditions météorologiques extrêmes, les tempêtes, les ouragans, les cyclones, les sécheresses et les incendies. Ce qui s’annonce est terrible. Nous devons nous préparer. Quelle est la jeune femme engagée qui vous inspire le plus, dernièrement ?
Greta Thunberg. Elle m’a vraiment poussée à renforcer mon activisme contre la crise climatique. Quel rêve vous reste-t-il à réaliser ?
Je rêve de faire partie du mouvement mondial visant à mettre fin à la crise climatique et d’inspirer d’autres personnes à faire de même. J’y consacre le reste de ma vie. La fenêtre d’opportunité pour agir se referme rapidement. Nous n’avons pas beaucoup de temps.
1. Avec aussi Diane Keaton, Candice Bergen,
Mary Steenburgen…
2 De Marta Kauffman et Howard J. Morris, avec
aussi Lily Tomlin, Martin Sheen… Sur Netflix. 3. Fatima Kaci et son court métrage La Voix des autres pour cette édition 2023. 4. Selon l’étude « Pollution and Health: a Progress Update » publiée dans la revue The Lancet Planetary Health le 17 mai 2022. thelancet.com
x Nordic
Passez les fêtes de fin d’année en Islande Entre feu et glace, l’Islande revêt un côté magique en hiver. Y passer les fêtes de fin d’année vous promet une expérience inoubliable. Les séjours proposés par Nordic, le spécialiste de la Scandinavie, vous permettent de découvrir la ville tendance de Reykjavík et ses environs durant cette période enchantée.
LE SÉJOUR « ENTRE NOËL ET NOUVEL AN EN ISLANDE »
offre l’opportunité de s’imprégner pleinement de l’atmosphère hivernale unique de cette île mystique. Rencontrez les 13 pères Noël islandais, et plongez dans l’expérience féerique de ce pays fantastique. Découvrez la ville de Reykjavík, le Blue Lagoon, le célèbre Cercle d’Or, le site géothermique de Geysir et la majestueuse cascade de Gullfoss ou encore les impressionnantes chutes d’eau de Seljalandsfoss et Skógafoss, les colonnes de basalte et la grotte de Reynisdrangar, ... Vous aurez aussi la chance de partir à la chasse aux aurores boréales en bateau depuis le port de Reykjavík. Une expérience incroyable.
SHUTTERSTOCK. PRESSE.
LE SÉJOUR «RÉVEILLON SOUS LES AURORES BORÉALES»,
quant à lui, vous propose de fêter la nouvelle année en Islande. À Reykjavik, le réveillon est une tradition respectée et portée par un fabuleux spectacle de lumières. Immergez-vous dans la passionnante culture islandaise à travers des célébrations, danses et chants. Ce séjour inclut également l’exploration des merveilles de l’Islande : la découverte de paysages à couper le souffle et de phénomènes uniques en 4×4 ou en bus, le Cercle d’Or ou encore le
spectacle envoûtant des aurores boréales si vous avez un peu de chance… Et, pour rendre votre voyage encore plus confortable, séjournez dans des hôtels élégants du quartier animé « 101 ». Pour le dîner du réveillon, une sélection d’adresses vous sera proposée pour une découverte culinaire des saveurs islandaises. PASSER LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE EN ISLANDE OFFRE UNE EXPÉRIENCE MAGIQUE ET SURRÉALISTE, où la nature
grandiose se mêle à la chaleur de la culture islandaise. D’autres magnifiques voyages d’hiver en Laponie, dans le nord de la Norvège et en Islande sont également organisés par Nordic et invitent à découvrir la puissance et la sérénité de paysages enneigés. La Scandinavie vous attend.
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Nordic. http://www.nordic.be/fr
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TÊTE-À-TÊTE(S)
CALOGERO
“Parfois, on apprend l’amour à l’envers mais quel est le bon sens ?” Il se décrit comme le fils de la new wave mais sa curiosité le mène vers d’autres courants musicaux. Sur A.M.O.U.R, son neuvième album, Calogero aborde toute la complexité des sentiments amoureux. Interview à cœur ouvert. Par Joëlle Lehrer
D
epuis une bonne vingtaine d’années, les chansons de Calogero nous séduisent. Et sa place de parrain de la pop française, comme récemment aux Victoires de la Musique, il ne l’a pas volée. La musicalité et l’énergie de ses albums sont toujours d’actualité. Et sa prochaine tournée démarrera en Belgique. Ce nouvel album s’intitule A.M.O.U.R. Avec des points entre chaque lettre…
Ce n’est pas anodin. L’amour peut durer toute une vie mais beaucoup moins aussi. C’est complexe. Bien sûr, c’est un sujet inépuisable en chanson. Cela nous détruit quand on n’en a pas reçu et peut aussi nous permettre de nous construire tout au long de la vie. Et c’est pour cette raison que j’ai tenu aux points de séparation entre les lettres. Je me suis dit que parfois, on apprend l’amour à l’envers. Mais c’est quoi, alors, le bon sens ? Cela veut-il dire que vous vous posez encore des questions sur la meilleure façon d’aimer ?
Ce que j’ai ressenti, c’est que l’amour le plus pur est celui que je partage avec les enfants et mes parents. En tout cas, c’est là où l’amour est le plus simple.
Ce qui frappe dans cet album, c’est l’énergie dégagée. Il s’agit aussi du premier disque que vous faites après la pandémie.
En effet, il y a une espèce de réveil par rapport à ça. Une fraîcheur et l’envie de retrouver la scène. C’est un disque qui sent la scène. Parmi vos nouveaux collaborateurs, on remarque la présence de Marie Poulain qui cosigne quatre titres et avec laquelle vous chantez en duo Le Hall des départs. Mais, Calogero, qu’avezvous avec les Marie ?
(Rires). Je ne l’ai pas fait exprès. Mais c’est un prénom féminin qui me suit. Ma grand-mère s’appelait Marie et je lui ai dédiée cette chanson, Marie. Et mon ex-femme se prénomme également Marie. C’est un prénom qui jalonne ma vie. En-dehors de son prénom, Marie Poulain est une jeune artiste dont les textes sont très mûrs et fluides. Musicalement, l’album embrasse de nombreux genres, de l’électro à la pop, au rock et même un peu de folk.
Oui, dans Si tu passes par-là, il y a un peu de folk. Cela m’a fait du bien de faire du guitare-voix avec mon petit arpège. Le thème musical est venu très rapidement.
Les plus belles choses n’arrivent-elles par souvent par hasard ?
Il paraît que le hasard a du talent. Cela découle d’une citation de Victor Hugo. J’ai noté que vous ne vous essayez pas à la musique urbaine.
Il y a plein de choses en musique urbaine qui me plaisent beaucoup. Cependant, je ne sais pas trop ce que signifie cette expression, musique urbaine. Lorsque j’ai fait le duo Face à la mer avec Passi, c’était le premier duo pop-rap jamais fait en français. Il y avait juste eu Stan, le duo de Dido avec Eminem. On parlait de rap et pas de musique urbaine car musique urbaine est un terme de maison de disques. J’aime beaucoup OrelSan qui est l’héritier d’un MC Solaar. Je constate que ces dix dernières années, on entend surtout des rythmes afro-zouk qui sont intéressants. Mais je reste moi-même, un fils de la new wave. Je reste ouvert à beaucoup de choses. Ce que j’aime, ce sont les mots de cette nouvelle génération. Dans Juste une chanson, vous abordez l’aspect de la marchandisation de la musique.
Les choses ont à la fois beaucoup et peu changé. Aujourd’hui, la musique est
MARCEL HARTMANN.
accessible partout et c’est bien. Et en même temps, il y a peu d’élus. Cela a toujours été le cas. À chaque fois qu’un.e artiste touche notablement le public, ce n’est pas grâce au marketing mais toujours un contre-exemple. Il s’agit toujours d’artistes qui possèdent une particularité. Ce que je dis dans cette chanson, c’est que ce qui m’intéresse à la base est de faire chanter le public car moi, je n’y connais rien aux études marketing. Sans être un artiste engagé politiquement, vous posez un regard sur le monde qui vous entoure. Et sur ce disque, vous évoquez la guerre en Ukraine et la paupérisation d’une partie de la société.
J’essaie de poser des questionnements. Dans cette chanson, Derrière ma fenêtre, je puise directement dans le vécu de ma jeunesse à Échirolles, près de Grenoble. De la fenêtre, je voyais un mur et une route vers l’école. C’était ma vie, entourée de montagnes qui m’étouffaient. Aujourd’hui, je les trouve magnifiques mais pas alors. Quand j’ai découvert, avec mon frère, les synthétiseurs, c’était, pour moi, comme des soucoupes volantes qui me permettraient de partir de là. C’est pour cette raison que dans ce morceau, je n’ai utilisé que des synthétiseurs analogiques. Et le tout premier que j’ai possédé, mon père l’avait acheté à notre professeur Matteo Lupo qui en possédait une belle collection.
Puisque l’on parle d’amour sur ce disque, quel genre d’amoureux êtes-vous ?
Un amoureux très romantique. Peut-être est-ce de là que vient mon intérêt pour le 19è et l’Histoire ? J’aime la musique de Berlioz et de Chopin. En amour, j’ai mes complexités. Sans doute suis-je plus doué en musique qu’en amour ? J’ai eu de belles histoires et surtout j’ai quatre enfants nés avec beaucoup d’amour. Et je suis un papa présent.
Calogero, A.M.O.U.R., Universal Music, sortie le 8 septembre. En concert le 12 janvier 2024 au Palais 12.
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TÊTE-À-TÊTE(S)
Vue de Flandre, la version belge, sur Streamz, du concours Next Top Model est une fameuse nouvelle. Une annonce qui émoustille la fashion sphère du nord du pays. Pour en savoir plus sur ce projet, Hannelore Knuts, la top belge internationale et Tom Eerebout, le styliste de Lady Gaga, ont répondu à nos questions. Par Elspeth Jenkins
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HANNELORE KNUTS & TOM EEREBOUT Comment choisir les top models de demain
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y ra Banks a fait du concept un succès télé aux États-Unis. Lancée en 2008, cette émission de télé-réalité vise à dénicher les top models de demain. Ainsi, dans la version f lamande, qui s’installe sur la chaîne Streamz, vingt candidates seront évaluées par un jury composé de pros du secteur de la mode. Il s’agit de la top Hannelore Knuts, de la designer et cofondatrice d’Essentiel Antwerp Inge Onsea, du styliste Tom Eerebout - responsable du dressing de Lady Gaga et de Rita Ora - et de Tom Van Dorpe, directeur créatif, styliste et propriétaire de l’agence de mannequins NOAH Mgmt. Les enjeux de la compétition : un contrat professionnel avec NOAH Mgmt et un shooting en couverture du numéro de décembre/janvier de Marie Claire.
Pourquoi avoir accepté de figurer dans le jury ?
TOM EEREBOUT : C’est la production qui est venue vers moi. J’avais déjà été en contact avec eux il y a un an pour un projet qui n’a pas abouti. Par hasard, j’étais avec Inge (Onsea) un jour avant cette réunion. D’emblée, elle a eu envie de s’investir dans le projet. Hannelore m’est apparue comme la présentatrice idéale. Elle a de l’expérience à la télé, est éloquente et bien sûr, en tant que mannequin, elle sait de quoi elle parle. Comme le gagnant décroche un vrai contrat, je me suis également tourné vers Tom Van Dorpe, un grand nom de la mode internationale. Tom a été directeur créatif de The Kooples. Il travaille également comme styliste et c’est lui qui a repéré le mannequin belge Cesar Casier. Son agence NOAH Mgmt devait être de la partie. Nous voulions vraiment faire partie du jury tous ensemble. Le programme devait en outre être en adéquation avec la réalité de nos métiers. Il était également important pour nous que la mode joue un rôle central dans le concept. La Belgique compte peu d’émissions de ce type (et aucune du côté francophone, NDLR). Or, en ce qui me concerne, mon intérêt pour la mode est né devant la télévision.
département mode. Mes professeurs me disaient souvent que je devrais capitaliser mon « visage photogénique ». À l’époque, ça ne m’intéressait pas. Un jour, j’ai trouvé un post-it sur la boîte aux lettres de ma chambre. Le jour suivant, un bus avec des mannequins partait à Paris pour le défilé de Véronique Branquinho. Ils voulaient que je fasse partie de l’aventure. Les 500 francs belges (12,5 euros, ndlr) que j’allais gagner m’ont convaincue d’accepter. Deux semaines plus tard, une chaîne de télé m’a appelée. Ils souhaitaient m’interviewer dans le cadre d’un documentaire sur les mannequins débutants. Face à leur insistance, j’ai dit « oui », mais sans beaucoup d’enthousiasme. Contre mon gré, je suis allée me présenter dans des agences à Paris. Ces images ont fait partie de l’émission, mais je n’ai pas été acceptée. On m’a plutôt conseillé de démarrer ma carrière en Belgique. Finalement, je me suis retrouvée dans une agence à Bruxelles. Peu de temps après, j’ai reçu un coup de fil : j’étais retenue pour un déf ilé A lexander McQueen à Londres. Je n’avais aucune idée de qui c’était. Après Londres, tout est allé vite : je suis partie travailler à Milan et puis à Paris, 7 défilés par jour… Et je ne suis jamais revenue.
Hannelore, comment a débuté votre carrière de top model ?
Devenir mannequin, ce n’était pas un rêve ?
HANNELORE KNUTS : J’ai étudié la photographie à l’Académie d’Anvers à la fin des années 90 et j’avais défilé pour le
“ Le plus important, c’est de rester authentique. ” Hannelore Knuts
H.K . : Non, si j’ai tenu bon, c’est parceque j’ai été bookée sans trop faire d’efforts. Si j’avais dû faire des castings, ça ne se serait jamais passé comme ça. Au tout début de mon parcours, j’ai posé pour Inez & Vinoodh. La saison suivante, pour Steven Meisel. Là encore, je ne savais pas qui était cette personne. À l’époque, on ne pouvait pas vérifier l’identité d’un photographe sur l’écran de son portable. Dans le bled où j’ai grandi, on ne trouvait pas le Vogue Italia. Le monde de la mode était un mystère pour moi. Je n’avais pas les codes. Et je ne comprenais certainement pas comment on pouvait en vivre. Les vêtements n’étaient que des vêtements. Cet univers m’était complètement étranger. Ma toute première campagne, c’était avec Steven Meisel pour Moschino, saison printemps-été 1999. Mon record personnel, c’est d’avoir fait trois ou quatre couvertures consécu-
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tives pour le Vogue Italia au début de ma carrière. Bien sûr, Kate Moss m’a dépassée ensuite, mais elle a mis plus de temps pour y arriver. Mon deuxième éditorial dans Vogue s’étalait sur… 40 pages. Et j’étais le seul mannequin du shooting. Autant dire que j’étais très fière. Si les candidats actuels sont mieux informés de ce qui se passe dans le monde de la mode, c’est grâce à internet selon vous ?
“ Mon intérêt pour la mode est né devant la télévision. ” Tom Eerebout
H.K. : En soi, mon histoire ne diffère pas tellement de celle des candidats actuels. Leurs connaissances sont souvent limitées à quelques inf luenceurs qu’ils suivent sur les réseaux sociaux et dans la culture pop. La plupart n’ont aucune idée de qui sont les talents créatifs actuels. Dans le programme, nous avons donc mis l’accent sur l’histoire de la mode. Notre mission est volontairement didactique. En tant que coach, je pense qu’il est extrêmement important qu’ils connaissent l’histoire du vêtement.
Comme je manquais d’assurance, ce métier me causait beaucoup de stress. Je me suis souvent faite toute petite pour qu’on m’oublie. Maintenant que je suis plus âgée, j’ose enfin revendiquer ma renommée. Quand je pose pour un photographe, j’aime ce que je fais, mais j’ai parfois du mal avec les autres facettes du métier.
À votre avis, pourquoi les gens veulent-ils tous devenir top models ?
Qu’est-ce qui fait d’une personne un bon mannequin ?
H.K . : À cet âge-là, l’ego joue un grand rôle dans les motivations des candidats. En soi, ce n’est pas grave. Les jeunes regardent le monde et cherchent un miroir en retour. Le programme est une plateforme ; un moyen de se construire. J’essaie donc de les guider dans cette voie. La vie d’un mannequin est faite d’expériences plus ou moins positives. Je ne vais certainement pas nier les avantages du métier, mais dans mon cas, c’était aussi un cadeau empoisonné. Vous n’êtes pas en sécurité, vous êtes inspectée en permanence et, tout à c o u p, même si vo u s n’ave z r ien demandé à personne, vous devenez une personne publique. Les journaux ont annoncé ma grossesse avant même que je ne puisse le dire à ma mère. Pour eux, j’étais connue. Mon actualité était aussi leur actualité. Sous prétexte que je suis mannequin, certains journalistes supposent que j’ai choisi de vivre sous les projecteurs. Pour eux, ça fait partie du job. Pendant toute ma carrière, j’ai essayé de démonter les préjugés sur les mannequins. Par exemple, je mangeais toujours super rapidement pour que personne ne puisse dire que je m’affamais.
T.E. : Chaque photo doit pouvoir refléter son savoir-être. Un top model, c’est quelqu’un qui donne vie aux vêtements, qui raconte une histoire. Depuis l’arrivée des réseaux sociaux, un mannequin doit, en outre, avoir de la personnalité et ne pas se cantonner à un rôle de poupée. Un vrai top model est un caméléon. Lady Gaga a, elle aussi, la capacité de se transformer. Elle se met facilement dans la peau d’un autre personnage. Soit dit en passant, vous n’êtes pas obligé de respecter les idéaux classiques de la beauté pour être un bon mannequin. Il existe de nombreux top models qui capitalisent sur leur physique atypique pour faire la différence.
La mode se veut de plus en plus inclusive et diversifiée. Auriez-vous préféré débuter comme mannequin aujourd’hui, plutôt que dans les années 90 ?
H.K . : Être constamment entourée de mannequins à la plastique identique peut être très déstabilisant. Si vous doutez de vous-même, vos angoisses sont forcément amplifiées. S’il y avait eu plus de diversité dans la mode quand j’ai
débuté dans le métier, je pense que j’aurais été plus en paix sur le plan mental. Pour résister, je me répétais que si j’étais une pomme et que la mode voulait une orange, je n’avais de toutes façons pas ma chance. Cette technique me permettait de conserver une certaine distance et de ne pas prendre un refus trop personnellement. Bien sûr, on ne peut pas se distancier complètement de son propre corps. L’impact émotionnel est énorme. Le principal conseil que vous donneriez aux top models de demain…
T. E . : Profitez-en tant que ça dure et entourez-vous bien. Si quelque-chose vous déplait ou vous met mal à l’aise, dites-le, histoire de ne pas le regretter par la suite. De nos jours, tout cela est mieux compris. Sans compter que votre malaise sera inévitablement visible sur les photos. Alors, osez communiquer, et surtout, profitez de chaque expérience. Et si les fêtes peuvent être très glamour, n’oubliez pas qu’il faut, quoi qu’il arrive, arriver frais et reposé sur le plateau le jour suivant. H.K . Restez vous-même ou cherchez à savoir qui vous êtes. Faites la paix avec vos défauts et maladresses. C’est dans ces imperfections que résident votre vraie beauté. N’essayez pas d’être quelqu’un d’autre. Quand vous saurez qui vous êtes, le reste viendra naturellement. Le plus important, c’est de rester authentique, plutôt que de devenir le simple spin-off d’une idole. Une fois par semaine sur Streamz à partir du 15 septembre.
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QUE REPRÉSENTE LA MODE POUR VOUS ? À travers près de cent pièces récemment acquises, le Musée de la mode de Hasselt interroge sur le rôle de la mode et de l’habillement. L’exposition aborde quatre sujets de réflexion : la résistance, l’honnêteté, la nostalgie et le plaisir. Une remise en question pertinente des canons de beauté, de l’inclusivité et de la durabilité. Par Etienne Heylen
C’est un débat de fond auquel invite cette nouvelle exposition. Le Musée de la mode fait, en effet, le lien entre quatre-vingts pièces et des thèmes très actuels, comme #MeToo, Black Lives Matter et l’influence des médias sociaux. Comment interpréter une robe en coton du 19e siècle ? Comment percevons-nous les petits hauts et les manteaux en fourrure ? Des silhouettes historiques et contemporaines de Lanvin, Vionnet, Alexander McQueen, Vivienne Westwood, Raf Simons et Comme des Garçons sont soumises à ces nouveaux regards et illustrent le fait que la mode incarne une société en constante évolution. Parce que le Musée ne peut pas dialoguer seul, un groupe de discussion a été mis sur pied avec une douzaine de jeunes, à travers des vidéos. Le visiteur a également la possibilité de répondre aux questions via un audioguide. Une façon originale de proposer une réelle interaction et de pouvoir se positionner sur les thèmes débattus. We need to talk about fashion, jusqu’au 18 février au Modemuseum à Hasselt. modemuseumhasselt.be
Raf Simons, printemps-été 2016.
AGENDA Le Facteur Cheval ou le rêve d’un fou
Le comédien Elliot Jenicot raconte la vie de Ferdinand Cheval, ce facteur modeste qui a passé plus de trente ans à construire un palais. Sorte de fou génial qui a surmonté la perte de sa famille en édifiant cette sorte d’idéal. Une adaptation théâtrale brillante. Du 14 septembre au 24 octobre dans différents lieux. Panachediffusion.com MONS
Jaume Plensa, « La part du sacré »
Une exposition en plein air consacrée à l’artiste espagnol contemporain Jaume Plensa. Une quinzaine de sculptures iconiques à découvrir
dans le centre historique sacré de Mons et qui dégagent une énergie spirituelle que l’artiste cultive en dehors de tout cadre religieux. Inédit. Jusqu’au 8 octobre, en plein air dans le cœur historique de Mons. bam.mons.be ANVERS
Karl Meersman – Dangerous drawings (with a touch of Rops)
Pour commémorer le 190e anniversaire de Félicien Rops, le Musée De Reede présente l’expo de ce dessinateur hors-pair, qui repousse sans cesse les limites de la caricature et du portrait, pour lutter contre le politiquement correct. À la pointe de l’humour. Jusqu’au 9 octobre au Museum De Reede. museum-dereede.com
BRUXELLES
Sandra predicts the end of the world, but no one cares
Pour son premier opéra, le compositeur belge Bernard Foccroulle conscientise sur l’activisme écologique, confronté à l’inertie de la société. Une musique puissante, dirigée par Kazushi Ōno, et des décors saisissants. Cassandra ouvre la saison 2023-24 avec force et poésie. Du 10 au 23 septembre à La Monnaie. lamonnaiedemunt.be
MODEMUSEUM HASSELT/KRISTOF VRANCKEN.
À BRUXELLES ET EN WALLONIE
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EXPO
Un soupçon du culture pour pimenter les journées Par Etienne Heylen et Aurélia Dejond
LE SURRÉALISME DANS LA PHOTO DE MODE Le Musée Juif de Belgique présente une exposition rétrospective consacrée au photographe Erwin Blumenfeld (1897−1969). Autodidacte connu pour ses clichés de mode à la créativité exceptionnelle, Blumenfeld est l’auteur d’une œuvre polymorphe où se mêlent inspirations dadaïstes, engagements politiques et expérimentations artistiques. Présentant plus d’une centaine de photographies, l’exposition revient sur le destin de ce Juif berlinois qui fait partie des avant-gardes culturelles à Amsterdam, puis à Paris, avant de connaître les camps d’internement, en France, lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Parvenant in extremis à se réfugier à New York en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une libre exploration de formes et de couleurs. Erwin Blumenfeld, photography 1930-1950. Du 29 septembre au 4 février au Musée juif de Belgique. Rue des Minimes, 21 à Bruxelles. mjb-jmb.org
Erwin Blumenfeld, Red Cross, variante d’une photo pour Vogue US, mars 1945 New York.
THE ESTATE OF ERWIN BLUMENFELD 2022. PRESSE.
FOCUS SUR LE VÊTEMENT Sur la base du travail d’une quinzaine d’artistes contemporains, en dialogue avec les œuvres d’art de la collection municipale (19e et 20e siècles), l’expo invite à réfléchir à l’habit. Considérer le vêtement porté, c’est s’intéresser à sa signification : que veut dire au juste « porter » un vêtement ? Une invitation à questionner la sensorialité de l’habillement, l’interaction du corps, du vêtement et de l’œuvre d’art. L’exposition offre l’occasion de découvrir des œuvres sous un prisme différent, en se focalisant sur le vêtement, un élément souvent périphérique et invisibilisé, mais qui, dans le cadre de l’exposition, quitte la marge pour le centre. Une façon aussi de découvrir comment les artistes s’emparent de l’habillement, formidable moyen d’expression de soi et de notre rapport au monde. Dressing, du 23 septembre au 26 novembre à la Maison des Arts, Chaussée de Haecht, 147 à Schaerbeek. lamaisondesarts.be
Léna Babinet, ce qui reste. Voile, 2021.
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LIVRES le repli sur soi. La notion de groupe n’existe plus. Pour écrire ce roman, j’ai vécu en immersion avec des enfants dans un centre, j’ai découvert avec effarement à quel point ils étaient isolés. L’école est responsable, dans beaucoup de cas. Ce mal-être grandissant chez les enfants et les ados, on le prend trop peu au sérieux ?
écrire en état d’urgence Les Dragons, son nouveau roman, est un formidable plaidoyer pour l’amour de son prochain. Un récit puissamment émotionnel. S’il interroge en profondeur sur la société dans laquelle on vit, il véhicule aussi énormément d’espoir quant à notre potentiel à changer le monde. En bien. Rencontre. Par Aurélia Dejond Votre roman fait réfléchir sur les injonctions parentales, familiales et scolaires. Des prisons dès l’enfance ?
Je suis convaincu que nous sommes de véritables machines à construire des prisons sur-mesure. Le mot « cellule » familiale est d’ailleurs très évocateur. Nous grandissons dans différents types d’enfermements, c’est très frappant dans le milieu scolaire, notamment, en total décalage avec le monde dans lequel les enfants évoluent. On crée surtout des frustrations, des hiérarchies, plutôt que d’être à l’écoute. L’école ne les prend pas par la main pour décrypter la société, le gouffre avec les adultes est immense. Beau-
coup de parents sont complètement largués face à la consommation médiatique de leurs enfants et à l’isolement que cela entraîne…cette prison-là est un vrai mal sociétal. « File dans ta chambre » n’est plus une punition ?
« Sors de ta chambre » devient un défi ! Aujourd’hui, les enfants adorent y être, et seuls ! Après l’école, qui va encore jouer dehors ou retrouver des copains ? On a pourtant terriblement besoin des autres pour se construire. Or, cette solitude devient la norme : ils sont connectés, ça s’arrête là. Et perdus dans un monde qu’ils ne comprennent pas, d’où
Une société qui recrée du lien avec ses enfants est-elle plus que jamais nécessaire ?
La vraie question qui devrait régir une vie, un psychiatre me l’a donnée : qu’est-ce que tu peux recevoir de moi, qu’est-ce que je peux recevoir de toi ? Aidons-nous, aimons-nous. L’école devrait plus que jamais décrypter les besoins de nos enfants et s’y adapter, plutôt que de s’acharner à leur demander le contraire… Il n’y a de survie que par les autres, on ne se construit ni se répare tout seul. Ce roman est une urgence. Je garde l’espoir que nous cessions d’exclure les enfants de la société. Les Dragons, Jérôme Colin, 18,90 €, Allary Éditions.
GANAELLE GLUME. PRESSE.
JÉRÔME COLIN,
Écarter un enfant « difficile » en le renvoyant de l’école, ce n’est pas constructif, c’est criminel. L’exclusion scolaire est un vrai problème de santé publique. Des études récentes montrent à quel point le pourcentage d’enfants dépressifs est en constante augmentation, c’est effrayant ! J’ai écrit ce livre pour que cette réalité ne soit pas occultée. Les adultes doivent se remettre en question. Ce monde qu’on impose aux jeunes n’a aucun sens à leurs yeux. Une ado m’a dit un jour qu’elle était incapable de donner un euro à un sdf, puis d’aller boire un verre avec des copains, contrairement à moi ou à beaucoup. Les ados sont très critiques à l’égard de nos modes de vie et ils ont raison, ils ne nous comprennent pas. On est tous égocentrés sur notre existence…or, l’autre devrait être au cœur de tout.
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RENTRÉE LITTÉRAIRE : Nos coups de cœur Comme l’année dernière, le nombre de parutions attendues cette rentrée ne franchira pas la barre des 500 romans. 466 titres sont prévus depuis la mi-août et jusqu’en octobre. C’est le chiffre le plus bas depuis plus de vingt ans, mais l’évènement reste l’un des plus attendus du mois de septembre. Notre sélection. Par Aurélia Dejond
«C’était sûrement le cas de mon père, il n’avait pas besoin de moi pour réussir sa mort, mais j’ose affirmer que j’ai contribué à faire d’elle un chef-d’œuvre.» PSYCHOPOMPE, AMÉLIE NOTHOMB
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« Écrire, c’est voler », telle est l’exergue du nouveau roman autobiographique d’Amélie Nothomb. La romancière belge signe un récit extrêmement abouti, formidable outil pour accompagner une introspection qui interroge sur la mort, sans aucune morbidité. Une mise à nu émouvante où elle raconte l’incroyable pouvoir des psychopompes, ces conducteurs des âmes des morts, propre aux oiseaux…et aux écrivains. Elle-même obsédée par les volatiles depuis l’enfance, au point de s’être rendu compte qu’elle en était d’ailleurs un, réalise que la mort peut être vue comme des retrouvailles et que l’on peut tous, d’une façon ou d’une autre, dialoguer avec nos défunts. Interpellant. Albin Michel, 18,90 €
«Sarah avait cette manie, oui, elle l’avouait, mais qui n’allait pas aussi loin que chez son héroïne…» SARAH, SUSANNE ET L’ÉCRIVAIN, ÉRIC REINHARDT
Sarah a confié son histoire à un écrivain qu’elle admire, pour qu’il en fasse un roman : il la renommera Susanne. Éric Reinhardt n’a pas son pareil pour mêler fiction et réalité, et interroge sur cette frontière souvent floue, mystérieuse et fascinante entre le vrai et le faux, le réel et l’inventé, le fantasmé. Quatre-cent quatre pages qui sont un bel hommage aux femmes et qui questionnent sur les liens troublants qui naissent parfois entre un écrivain et un lecteur. À travers l’histoire de Susanne, esseulée dans son couple et qui tente d’y retrouver une place de choix, on assiste à la difficile et nécessaire reconquête de soi et de son existence. Puissant et salvateur. Gallimard, 22 €
«Elle voulait vivre. Elle voulait vivre avec intensité. Elle voulait vivre pour rattraper le temps qu’on lui avait volé sur cette île.» ROCKY, DERNIER RIVAGE, THOMAS GUNZIG
« L’enfer, c’est les autres »…la citation de Jean-Paul Sartre prend plus que jamais son sens à la lecture de ce roman où l’ironie mordante de Thomas Gunzig est plus jouissive que jamais. Ou comment revisiter le mythe du bon sauvage à travers Fred, milliardaire réfugié sur une île déserte avec femme, enfants et employés de maison, dans la villa de luxe qu’il s’y est fait construire en prévision de la fin du monde. Un récit postcatastrophe qui analyse au scalpel le consumérisme, le pouvoir et le besoin de posséder. On se délecte de ce huis-clos survivaliste avec la certitude qu’« avoir » est définitivement une injonction que l’on ferait mieux de déjouer une fois pour toutes pour savourer le plaisir « d’être » et d’exister, tout simplement, dans tous les sens du terme. Au Diable Vauvert, 20 €
«Depuis qu’ils étaient morts, ils n’avaient eu de cesse de ronger nos liens, et maintenant nous étions trois électrons enfermés dans nos petites bulles. Dans nos solitudes.» LES AMANTS DU LUTETIA, ÉMILIE FRÈCHE
Voilà un roman qui perturbe. Car il montre que si l’on peut s’aimer jusqu’à la mort, certains n’hésitent pas à se la donner ensemble, par amour, et à en faire une fête ultime. C’est le cas d’Ezra et Maud, dont le dernier geste, éminemment romantique à leurs yeux, affirme leur désir de liberté, d’une mort douce et digne. Octogénaires endormis pour l’éternité dans une chambre du Lutetia et découverts par un garçon d’étage, ils laissent une lettre à leur fille Éléonore, dont on mesure le désarroi au fil des pages. Un roman bouleversant inspiré d’un fait divers arrivé en 2013, sorte de Ariane et Solal des temps modernes, qui raconte l’amour indéfectible de deux êtres passionnément attachés, mais aussi l’abandon, la déchirure, la rupture. Poignant. Albin Michel, 21,90 €
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CINÉMA
Les films présentés à Cannes débarquent dans les salles. Avec la Palme d’or et d’autres pépites pour bien entamer la rentrée. Par Joëlle Lehrer
ON RETROUVE NOS EX Avec Le Syndrome des amours passées, les réalisateurs Ann Sirot et Raphaël Balboni démontrent leur créativité et leur sens de l’humour. Sandra (jouée par Lucie Debay) et Rémy (Lazare Gousseau) forment un couple soudé mais infertile. D’après un spécialiste de l’obstétrique, ils sont atteints du « syndrome des amours passées ». Il va leur falloir recoucher avec tous leurs ex pour en guérir. S’en suivent des scènes cocasses pour l’un comme pour l’autre. Déjà, pour commencer, elle a eu (beaucoup) plus d’amants que lui. Il a même inventé une créature capverdienne pour se faire mousser auprès de ses amis d’alors. Mais ce petit mensonge, il l’ignorait, a eu quelques conséquences. Filmée en grande partie à Bruxelles, cette comédie est fort bien menée et met en valeur d’excellents acteurs. Avec même une petite participation d’Alice On The Roof. Le Syndrome des amours passées, d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, avec Lucie Debay, Lazare Gousseau et Nora Hamzawi, sortie le 20 septembre.
ON PART COMPLÈTEMENT À L’OUEST
Pedro Almodovar apprécie le format du court-métrage pour des histoires racontées en anglais. Dans Strange Way Of Life, il filme deux cow-boys dans un Far-West presqu’aussi vrai que dans les westerns de Sergio Leone. Ils se sont connus, vingt-cinq ans auparavant, ils se retrouvent et ils vont s’aimer ! Le western queer d’Almodovar a la particularité d’être produit par Saint Laurent Productions. La maison de couture a créé les costumes des acteurs. Pour voir un cow-boy en costume vert pomme…
Anatomie d’une chute, de Justine Triet, avec Sandra Hüller, Swann Arlaud et Milo Machado Graner, en salles.
Strange Way Of Life, de Pedro Almodovar, avec Pedro Pascal et Ethan Hawke, en salles.
ON EST CAPTIVÉ
Kaouther Ben Hania aime travailler sur la frontière entre le documentaire et la fiction. S’inspirant d’un fait divers réel, survenu en Tunisie dans un passé récent, elle investigue sur la disparation mystérieuse de deux jeunes filles en interrogeant leur mère. Autour de celle-ci, la réalisatrice a choisi de mettre en scène de vraies actrices. Les Filles d’Olfa met en lumière le rapport à la mère dans un monde extrêmement patriarcal où les filles ont fort peu de choix. Les Filles d’Olfa, de Kaouther Ben Hania, avec Hend Sabri, Olfa Hamroumi, Eya Chikahoui et Tayssir Chikahoui, sortie le 13 septembre.
LES FILMS PELLEAS / LES FILMS DE PIERRE. PRESSE.
ON EST BOULEVERSÉ
Palme d’or du dernier Festival de Cannes, Anatomie d’une chute, de Justine Triet, est, comme ses films précédents, un splendide portrait de femme. Une femme accusée du meurtre de son mari. Les témoins directs du drame sont son fils malvoyant et son chien. L’un ne peut pas voir, l’autre ne peut pas parler. La majeure partie du film se déroule en Cour d’Assises où l’inculpée peine à se défendre en français car elle est Allemande. Pourtant, elle est loin d’être faible. Le film dissèque les relations au sein du couple de façon brillante.
Théâtre Ro
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Directeur :
David Mich
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J’ai envie de toi de
Sébastien
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Avec Cath e
Mise en sc ène : Alexis Goslain Décor : Fra ncesco De leo Costumes : Sophie M a lacord Lumières : Laurent Co miant
rine Decro lier Marie-Sylv ie Hubot Juliette M anneback Gauthier B ourgois Denis Car pentier et David L eclercq
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Du 13 septembre au 8 octobre 2023
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
MARCO MENGONI, NUMERO UNO
CULTURE
Il a remporté deux fois, à dix ans d’intervalle, le Festival de San Remo et fait deux fois aussi l’Eurovision de la Chanson. Cet été, Marco Mengoni a rempli les stades de la Péninsule comme par magie. C’est qu’il est la pop star italienne de l’année. En exclusivité, il nous a reçus à Milan pour un tête-à-tête « molto simpatico ». Par Joëlle Lehrer
S ANDREA BIANCHERA.
ur le chemin vers le Stade San Siro, on croise des fans de tous les âges et de tous les genres. Les gamines avec leur copine ou avec leur grand-mère, les pères avec leurs filles, les personnalités de la jetset milanaise. Un intéressant échantillon de la société lombarde qui remplira le stade. Soit 58.000 personnes. Pour accéder au backstage et à la loge de l’artiste, il a fallu montrer patte blanche. Mais ça vaut la peine car, l’accueil est chaleureux. Marco Mengoni me propose des chocolats, son attachée de presse un rafraîchissement. Il fait plus de 33° degrés dehors et il a répété plus d’une heure avec son groupe par cette chaleur. Ce trentenaire au physique plus qu’avantageux mène une carrière digne d’un Eros Ramazzotti. D’ailleurs, il est peut-être le nouvel Eros… Son huitième album Materia (Prisma) contient des perles comme Due Vite. Un hymne qui l’a mené aux sommets des charts. Pas seulement en Italie, ailleurs aussi. En Belgique, Mengoni a une « fanbase » inconditionnelle.
Vos sources d’inspiration pour vos chansons sont diverses mais le plus souvent, vous puisez dans votre vie ou celle de vos proches. Comment parvenez-vous à vous renouveler ?
Un livre, un film ou une série peuvent également m’inspirer. Tout dépend du moment. C’est pourquoi, je pense que c’est salutaire de prendre parfois ses distances avec la vie des tournées. Et même si être en tournée est génial. Mais pour parvenir à être connecté au public, il faut parfois s’en aller quelques temps. J’ai ainsi passé plusieurs mois aux États-Unis. J’ai vécu quelques temps à New York, Miami, la NouvelleOrléans, Nashville. J’aime apprendre des autres cultures. Vous êtes d’ailleurs très intéressé par la musique noire américaine.
Oui et peut-être que je ne suis pas entièrement responsable de ça. Cela vient de ma mère qui écoutait Aretha Franklin, Nina Simone, Otis Redding et tous ces artistes incroyables. Cela fait donc partie de mon ADN. C’est de la soul music et ça parle à l’âme. Il se peut qu’un jour, j’enregistre un album là-bas. Vous avez remporté à deux reprises le Festival de San Remo ce qui, pour un chanteur italien, est le Graal.
La première fois, j’avais vingt-quatre ans et je ne l’ai pas tant savourée, cette victoire. J’étais très anxieux et nerveux. Mais cette année, j’ai profité de chaque instant sans être obsédé par mon classement. Je me suis concentré sur ma satisfaction personnelle. La préparation était donc plus mentale que physique.
Oui, je travaille beaucoup sur mes émotions depuis plusieurs années avec mon psy. Et ça m’a beaucoup aidé pour San Remo comme pour l’Eurovision. J’ai compris, avec le temps, qu’il n’était pas nécessaire d’être parfait. Mais vous savez que vous avez l’air parfait ?
(Rires). Je fais de mon mieux.
Par exemple, la chemise que vous portez est de la collection La Vacanza de Versace.
En effet, j’ai une excellente relation avec Donatella. Pour moi, elle est une divinité. La première fois, j’étais pétrifié à l’idée de la rencontrer. Je ne savais pas quoi lui dire. Mais elle a été ado-
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rable ! Ça me plairait beaucoup de collaborer avec elle. Je suis très intéressé de participer à des projets divers aussi bien dans la mode que dans le cinéma. Pour un chanteur italien, vous chantez très peu la mer. Parce que vous êtes un citadin ?
Je suis plutôt un homme des montagnes. Je viens de Ronciglione, une petite ville dans le Lazio du nord. Dans l’une de vos chansons, vous reprenez un discours de Nelson Mandela. Et récemment, en concert à Padoue, vous avez déclaré qu’en amour, rien n’était interdit. Vous arrive-t-il fréquemment de vous exprimer sur des questions politiques ?
Je ne fais pas de politique mais je parle des droits humains. La décision d’un juge de Padoue affirmant que des enfants nés d’un couple homosexuel sont des enfants illégitimes me paraît inhumaine. Selon moi, la famille est celle que l’on se choisit. Et c’est pourquoi, j’ai déclaré qu’en amour, rien n’est interdit. On ne peut pas décider à la place de ces bébés. Nous n’avons qu’une seule vie et nous ne savons pas ce qu’il y a après. Alors, je parle dans cette vie-ci et j’affirme que nous devons être libres de vivre et d’aimer comme nous l’entendons. À quel type d’hommes italiens appartenez-vous ?
Je vais vous étonner mais une grande partie de ce que je suis, je le dois à mon grand-père. Mais je pourrais aussi vous d i r e q u e d e Pa s o l i n i à A d r i a n o Celentano, de nombreux artistes masculins m’ont influencé. Dans la chanson Due Vite, vous citez un café au citron. De quoi s’agit-il ?
C’est une recette de ma grand-mère pour soigner la gueule de bois. C’est très efficace mais le goût n’est pas terrible. À Milan, où doit-on aller pour prendre un verre et manger un bout ?
Pour prendre un verre, je vous conseille le quartier des Navigli et pour trouver un bon restaurant, celui de Brera. Mais je suis incapable de vous citer un seul endroit précis. Il y en a tant ! Marco Mengoni, Materia (Prisma), Sony Music. En concert le 21 octobre à Forest National.
Quand vous avez quitté Moloko, saviez-vous que vous vous en sortiriez toute seule ?
Jusque-là, j’avais fait de la musique avec mon amoureux et mes amis. J’étais dans une bulle intime, loin des pressions de l’industrie de la musique. C’était un groupe fun et rassurant. Quand on redémarre en solo, c’est assez effrayant. Dans ma vie, je ne prévois rien. Tout se passe toujours selon un flux naturel. Mais il était inévitable que je fasse quelque chose de créatif. J’ai toujours été obsédée par la musique et la culture. Très jeune, je suis beaucoup sortie. J’ai rencontré des tas de DJ et les gens qu’il faut connaître dans les firmes de disques. J’ai rencontré Matthew Herbert et tout s’est enchaîné. Vous avez un style distinct, tout sauf typiquement sexy. Tout le monde ne comprend peut-être pas ?
Je suis une femme très sexy. Peut-être que tous les hommes – ou toutes les femmes – ne trouvent pas mon style attirant, mais il y en a beaucoup qui le comprennent. Vous êtes fan des créateurs belges depuis le début de votre carrière. Que trouvez-vous de si spécial chez eux ?
déjantée et enchantée À cinquante ans, l’artiste irlandaise Róisín Murphy est au sommet de son art. Son sixième album Hit Parade est psychédéliquement imprévisible, débordant d’idées époustouflantes et met en lumière des facettes inattendues de la voix de l’artiste. Rencontre. Par Kim De Craene
C’est un album assez surprenant. Racontez-nous sa naissance ?
J ’ai écrit cet album en plusieurs années, comme passe-temps. Le producteur Dj Koze voulait faire un album pour moi, mais il fallait que ce soit fait à sa manière et à son rythme. C’était amusant de consacrer mon temps libre
à quelque-chose de différent. Koze a u n e fa ço n u n i qu e de fa i re de la musique. Le voir à l’œuvre était un vrai honneur. Son apport est aussi important que le mien. J’aime les vraies collaborations qui ne sont pas programmées ou formatées par les pontes des maisons de disques.
Vous venez de passer le cap de la cinquantaine. 50 est-il le nouveau 30 ?
Je l’espère. Les années entre mes 40 et 50 ans ont été fantastiques, meilleures que ce que j’aurais pu imaginer. C’était une surprise. Ces dernières années, j’ai acquis plus de contrôle sur ma carrière et je me suis sentie tout aussi créative qu’avant ! J’ai fondé une famille, j’ai trouvé quelqu’un qui m’aime et j’ai un cercle d’amis proches. J’espère que ce bonheur-là, je vais pouvoir le conserver. Stresser à l’idée de vieillir est une énorme perte de temps. J’ai encore tellement de rêves et de projets que j’aimerais vivre jusqu’à 200 ans. Róisín Murphy, Hit Parade, Ninja Tune/PIAS, sortie le 8 septembre.
NIK PATE.
RÓISÍN MURPHY,
J’adore Walter Van Beirendonck et Martin Margiela : deux extrêmes, c’est vrai. Ce qu’ils ont en commun, c’est une quête d’excellence qu’on retrouve d’ailleurs chez d’autres créatifs de votre pays. Une question d’éducation, sans doute.
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De Montréal à Paris, de Lagos à Los Angeles, de Namur à Bruxelles, les albums de ce mois font voyager. Par Joëlle Lehrer
On la suit CHARLOTTE CARDIN
Ses talents d’interprète et de songwriter ne sont plus à démontrer. Sur son nouvel opus, la Québécoise fait le tour de nonante-neuf nuits à domicile (Montréal) ou ailleurs (Paris). Elle réussit à ne pas tomber dans les travers des copycats qui font un peu du Billie Eilish, ici, ou du Taylor Swift, là. Bien qu’on ne puisse nier que ces deux-là figurent parmi ses inspiratrices. Charlotte chante essentiellement en anglais. Mais pour Enfer, l’un des nouveaux morceaux de ce deuxième album, elle a savamment rajouté un couplet en français. Ailleurs, on aime lorsqu’elle raconte comment son corps a été recouvert de confettis ou lorsqu’elle déclare sa flamme à l’acteur Jim Carrey. En vrai, Charlotte partage sa vie avec l’acteur et chanteur Aliocha Schneider qui réalise de fort jolis portraits d’elle.
ALIOCHA SCHNEIDER. ALEX LOUCAS. JORE JANSSENS. AMANITE STUDIO.
Charlotte Cardin, 99 Nights, Warner Music, en concert le 21 septembre à La Madeleine, à Bruxelles.
ON SAVOURE
ADEKUNLE GOLD
Figure majeure de l’afropop, le Nigérian Adekunle Gold signe un album 100 % anti-stress. Chaloupé, rythmé, velouté, son cocktail à base de téquila contient des collaborations avec des kings dans leur genre. Ainsi, Habib Koité sur Chasing Peace of Mind et Nile Rodgers associé à Pharrell Williams pour Falling Up ou encore Khalid sur Come Back To Me. L’opus a été enregistré à Lagos aussi bien qu’à L.A. et à Houston. Impossible de ne pas y succomber. Adekunle Gold, Tequila Ever After, Universal Music.
ON RETROUVE
GLAUQUE
ON DÉCOUVRE
RALLYE
Y a-t-il une scène namuroise ? En tout cas, il y a Glauque ! Le quatuor livre une suite ample et ténébreuse à un premier EP encensé par la critique. Centré sur les étapes du deuil, ce premier album, entre rap et électro, interpelle par l’élégance de sa poésie humaine. Quitte à citer Depardieu et Bon Iver pour trouver les rimes et à nous rappeler la cold wave des années 80. Entre le bleu et le noir.
Ces cinq Frenchies font ce qu’ils appellent du « rock internet » mêlé à de l’hyperpop et aux sonorités électros. Après la sortie, cet hiver, d’un E.P., les revoici proposant des remixes assurés par le duo de producteurs Koboi. Ils nous content une petite fable moderne qui rappelle, ici ou là, Phoenix, Blink-182 ou encore Aphex Twin. On ne se gêne pas au niveau des références. Frais et plutôt allègre.
Glauque, Les gens passent, le temps reste, L’Écluse, sortie le 15 septembre, en concert le 1er décembre au Botanique.
Rallye, cheval 2_3 (Ouverture), Les Productions du Sanctuaire.
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MAGAZINE 1 1. Ce vendredi matin de mai, début du week-end de trois jours pour Bárbara M. Ramirez qui, passionnée de danse, esquisse quelques pas sur le chemin de la salle de sport.
Dès le vendredi, du temps pour soi : 2. Daniela Ferrer aime
la quiétude du parc Retiro pour aller y lire. 3. Carmen Queipo de Llano passe, sans les compter, des moments avec sa fille Carmen, 8 ans, et son fils Pablo, 11 ans.
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MADRID
VIVA LA SEMAINE DE QUATRE JOURS!
Fini le rush des week-ends trop courts : depuis deux ans, grâce aux mesures mises en place par le gouvernement espagnol, de nombreuses entreprises sont passées à la semaine de quatre jours travaillés. Un choix qui a transformé la vie de leurs employé·es. Nos reporters sont allées rencontrer les salarié·es, épanoui·es, de l’une de ces sociétés visionnaires. Par Caroline Laurent-Simon Photos Laura Carrascosa Vela
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our « rien au monde », Bárbara M. Ramirez ne reviendrait dans une entreprise au modèle « classique ». Originaire de Cádiz, cette Andalouse capée d’une solide formation universitaire en marketing et sciences entrepreneuriales travaillait dans une grosse agence de publicité à Barcelone avant de rejoindre les rangs de Good Rebels (1). Il y a deux ans, date de son embauche, cette entreprise espagnole innovante, spécialisée dans le conseil en stratégie numérique et en analyse data, forte de cent vingt salarié·es et implantée également au Mexique et en Grande-Bretagne, a adopté la semaine de quatre jours travaillés sans réductions de salaires. En effet, le gouvernement espagnol permet désormais aux entreprises de moins de deux cent cinquante employé·es, moyennant des aides financières de 150 000 euros, de passer au système des quatre jours travaillés, soit une réduction d’environ dix heures de travail hebdomadaires. Si les retours d’expérience s’avèrent concluants, les pouvoirs publics envisagent de l’étendre à toutes les entreprises du pays. C’est déjà une réussite aux yeux de Bárbara, entrée comme rédactrice senior au bureau de Madrid et qui a gagné en grade en devenant superviseuse dans l’équipe de création. Par ces temps de burn-out mondialisé sur fond de souffrance au travail, la jeune femme de 34 ans affiche, sans posture, un sourire et une énergie palpable. Pour appeler un client, elle a quitté la salle de travail commune, remplie à bloc en ce jeudi, façon espace de coworking chaleureux aux murs blancs, hauts plafonds lumineux et grandes fenêtres d’un magnifique immeuble ancien du quartier Chamberí à Madrid, afin de s’isoler sur un petit balcon de cet immense appartement transformé en entreprise. En ce jeudi, dernier jour travaillé de la semaine chez Good Rebels, plus d’une vingtaine d’employé·es s’affairent, le nez sur l’écran ou en mini-réunion dans l’une des petites cabines dédiées aux travaux en binôme. L’ambiance est ultra-studieuse, voire même sereine. Dans le coin cuisine, situé entre l’open space et la grande salle de réunion, le buffet-déjeuner d’équipe de fin de semaine est prêt sur le comptoir pour la pause de 15 heures (repas à l’heure espagnole !). Depuis qu’elle a intégré cette entreprise, Bárbara explique qu’elle a repris le contrôle sur sa vie : « Ce système m’a permis de travailler de façon plus intensive, avec certes plus de responsabilités et de gestion de temps individuelles, mais en ressentant paradoxalement moins de pression au travail. J’ai de l’énergie, je ne suis pas épuisée comme peuvent l’être certains de mes amis qui bossent jusqu’au vendredi soir. J’ai remarqué que j’étais plus efficace qu’avant, plus concentrée sur ce que j’ai à faire. On ne se disperse plus car on sait qu’on a une semaine plus courte. » À LA CLÉ, UNE RÉCOMPENSE INESTIMABLE aux yeux de la jeune femme : « Mon appartement n’est plus un lieu de passage ! Dès le vendredi matin jusqu’au dimanche soir, je peux en profiter vraiment, me reposer à fond, lire un livre, faire le marché, le ménage sans pression, aller à mes cours de danse et à la salle de sport, ou tout simplement buller. Sans le stress de voir le week-end filer à toute vitesse en se disant qu’on n’a eu ni le temps de décompresser
Fernando Polo, cofondateur de Good Rebels.
ni de voir sa famille et ses amis. » Sa collègue Marina Hernández Anllo ne dit pas autre chose. Jeune recrue de 29 ans, elle est spécialisée en contenus de plateformes sociales et réalise des analyses de campagnes digitales pour des multinationales clientes de l’entreprise. « Ce job et son organisation, c’est le rêve, assure-t-elle. Je ne pourrais jamais renoncer à cette flexibilité car elle te permet d’avoir tout : l’intensité et l’intérêt du travail et du temps pour ta vie et tes projets personnels. » Et des projets personnels, Marina n’en manque pas. Passionnée de musique électronique version dark disco, spécialité de Madrid et de México, elle s’occupe, pendant son temps libre, de la communication de festivals et d’associations culturelles et s’adonne à sa passion, l’illustration graphique. « Tous mes amis travaillent cinq jours et m’envient, sourit-elle. Ma mère, pourtant très conservatrice, est maintenant fan de la semaine de quatre jours ! Elle a compris qu’on peut travailler pour des objectifs et non pas forcément pour des horaires, un temps de présence. Je ne pourrais pas revenir en arrière, ce qui équivaudrait à renoncer à mes projets personnels pour ma carrière professionnelle, et inversement. » “LE STR E SS QUAN D I L FAUT BOUCLE R U N E CAM PAG N E OU U N E
GROSSE ÉTUDE continue d’exister, bien sûr, comme dans toute entreprise, souligne Juanmi Díez, le directeur de la création âgé de 33 ans. La différence cruciale, c’est la possibilité de mieux concilier vie privée et charge de travail : trois jours de break d’affilée, cela fait indéniablement et concrètement la différence sur la santé mentale comme physique. Je le vois sur moi comme sur les membres de l’équipe. Résultat : ce bien-être individuel ressenti est hyper bénéfique pour la cohésion des équipes et la bonne ambiance au bureau. » Et n’a pas d’impact économique négatif sur le rendement de leur société, jurent • • •
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Daniela Ferrer, la directrice du bureau de Barcelone, et Fernando Polo, cofondateur de l’entreprise avec sa sœur Mari Cruz et son frère Juan Luis. « Nous avons une profonde culture d’entreprise basée sur l’autogestion et le travail collaboratif, chacun est comme la pièce d’un vaste engrenage, explique Daniela Ferrer, 41 ans, mère deux enfants de 5 et 6 ans. L’organisation de la semaine de quatre jours colle parfaitement avec notre philosophie et notre secteur d’activité. Au départ, certains clients ont douté. Aujourd’hui, ils constatent que nos services n’ont pas changé. Certains, convaincus par notre exemple, envisagent même de passer à la semaine de quatre jours ! Des a priori continuent de faire penser qu’on travaille moins sur quatre jours. C’est faux, on a un rythme important, on fait des réunions de trente minutes plus efficaces que d’interminables meetings et on perd moins de temps à discuter à la machine à café. Ce système est aussi vraiment un plus pour les femmes actives et pour l’égalité femmes-hommes. Je le constate à mon échelle et celles de nos collaboratrices mères de famille comme moi : cela nous libère du temps alors qu’on courrait toutes après, entre le boulot et nos enfants. »
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F E R N A N D O P O LO , PAT R O N N O U V E L L E G É N É R AT I O N , en est
convaincu : la semaine de quatre jours augure d’une nouvelle ère dans le monde du travail, surtout d’une nouvelle conception : « Ceux qui ont une vision du travail conservatrice doutent d’emblée de l’efficacité de ce système sur la rentabilité d’une entreprise et pensent encore que la présence est une garantie sine qua non de productivité, explique cet entrepreneur quinquagénaire ambitieux et visionnaire. Or, chez Good Rebels, nous n’avons pas perdu de budgets auprès des multinationales qui sont nos clientes, mais nous en avons obtenu de nouveaux. Nous avons même racheté des petites entreprises, que nous avons englobées au sein de Good Rebels. Les cyniques disent : “Et alors, dans dix ans on ne travaillera plus que trois jours !” Mais non ! Quatre jours, c’est le seuil pour maintenir la productivité d’une boîte, on bénéficie désormais des outils technologiques pour le faire, l’expérience, et pas seulement la nôtre, l’a démontré. Bien sûr, cela implique de nouvelles méthodes de management, une évolution des mentalités qui doit aller de pair avec les jeunes générations qui ne travaillent pas moins que les anciennes mais veulent le faire différemment. » Fernando Polo en est sûr : la semaine de quatre jours est adaptable à de nombreuses entreprises en Europe, pas juste un « gadget » pour entreprises iconoclastes. C’est ce que tend à démontrer une étude britannique réalisée de juin à décembre 2022 par des chercheurs de Cambridge et d’Oxford pour l’ONG 4 Day Week Global (2) dans soixante entreprises du Royaume-Uni, qui ont testé la semaine de quatre jours travaillés. Selon les premières conclusions de cette enquête sortie en février 2023, 92 % d’entre elles ont déclaré avoir des retours positifs des employé·es et vouloir poursuivre l’expérimentation. Les chercheurs ont mis en évidence une augmentation de 35 % du chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente à la même période et des embauches accrues, parallèlement à une chute de l’absentéisme et à la diminution des conflits entre sphère professionnelle et sphère familiale, une meilleure santé mentale et physique, moins d’anxiété et de stress et, par conséquent, une diminution des cas de burn-out. En revanche, ils ont constaté
“Cette nouvelle organisation du travail est vraiment un plus pour les femmes actives et pour l’égalité femmes-hommes.” Daniela Ferrer, directrice du bureau de Barcelone de Good Rebels
un indéniable côté négatif : il est nettement plus difficile d’établir et de modifier les plannings des équipes, et il y a davantage de roulements de personnel. Reste que l’idée fait son chemin en Europe. En Italie, la banque Intesa Sanpaolo, plus gros employeur du pays avec 74 000 employé·es, a mis sur pied – sans diminution de salaires – la semaine de quatre jours, à raison de neuf heures de travail par jour au lieu de sept (soit trente-six heures de travail par semaine). En France, des entreprises comme LDLC, spécialisé dans le matériel informatique, ou encore le fournisseur d’énergie Elmy, ainsi que des PME, ont aussi opté pour ce système. LA SEMAINE DE QUATRE JOURS SERAIT-ELLE DONC LE MODÈLE
IDÉAL ? À condition toutefois, préviennent les organisations syndicales en Europe, que le changement ne s’accompagne pas de restrictions de salaires. En Espagne, la multinationale Telefónica a ainsi abandonné l’idée, seul·es 1% des salarié·es ayant voté pour… Pas surprenant quand on sait que le passage à la semaine de quatre jours chez ce géant européen des télécoms s’accompagnait d’une baisse salaire de 16 % ! Ce n’est pas le cas des employé·es, des cadres et des dirigeants de Good Rebels. En ce vendredi matin de mai, comme chaque semaine, à Madrid, c’est déjà le week-end pour les équipes de l’entreprise. Barbára M. Ramirez esquisse des pas de danse sur le chemin de la salle de sport, Daniela Ferrer s’est installée à l’ombre des grands arbres du magnifique parc du Retiro pour lire, Carmen Queipo de Llano, la directrice de la communication et la « maman » de toutes et tous au bureau selon les équipes, profite d’un temps non chronométré avec son fils et sa fille. Tandis qu’à l’autre bout de la capitale espagnole, on retrouve Marina Hernández Anllo dans un quartier bohème, en sous-sol d’un studio de production de musique électronique, palette graphique en mains. Elle y prépare l’organisation d’un prochain festival. Trois longs jours en prévision, rien qu’à elles. Avant de reprendre lundi, « sans aucune frustration », assurent-elles en chœur, une nouvelle semaine de boulot. 1. goodrebels.com 2. 4dayweek.com
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COLLAGE BY MARIAM KUTIDZE FOR NARGIS MAGAZINE AZERBAÏDJAN.
BISTOURI ADDICTS, LA JEUNESSE ÉTERNELLE À L’ASSAUT DES MILLENNIALS
« Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ! » : sur Instagram et Tik Tok, la médecine esthétique redéfinit la notion de beauté et ses canons, au risque d’une image de soi souvent fantasmée, dès le plus jeune âge. Une réalité sublimée qui peut ravager l’estime de soi et engendre la prolifération de « fake injectors »…
nécrose grave suite à une injection ratée, réalisée par une dénommée Nadia, vaguement infirmière et dont le compte Instagram a mystérieusement disparu depuis.
Par Aurélia Dejond Collage Mariam Kutidze
VIA LES RÉSEAUX SOCIAUX ET À S’ADRESSER À DES INJECTEURS
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aïs, 17 ans, exulte : plus que quelques jours avant d’arborer sa nouvelle bouche à l’école. C’est Colombe, sa « muse », qui l’a encouragée à « embellir son visage pour être au top de son potentiel pour la rentrée scolaire ». À 19 ans, cette étudiante en communication est devenue accro aux injections. Le déclic ? Une annonce sur Instagram. « On proposait des promos, c’était l’occasion rêvée de retoucher mon nez sans opération et pour un budget raisonnable. L’acide hyaluronique permet de corriger tous mes défauts sans passer par la chirurgie esthétique. Depuis deux ans, je fais régulièrement des injections dans les pommettes, le nez et les lèvres. J’ai envie de ressembler vraiment à ce que je voudrais être, c’est-àdire moi, en mieux », sourit la jeune femme, dont tout l’argent de poche y passe, et qui réalisera l’intervention de ses rêves dans une semaine. « Des injections dans les seins. Pas de chirurgie ni de cicatrice. Ma mère est perplexe, ça semble trop “ magique ” à ses yeux, mais rien ni personne ne m’arrêtera ». Et surtout pas Louane, sa meilleure amie, qui souffre d’une
CAR SI LES 18-34 ANS ONT DÉSORMAIS DAVANTAGE RECOURS À LA CHIRURGIE ESTHÉTIQUE QUE LES 35- 50 ANS*, ILS SONT AUSSI BEAUCOUP PLUS NOMBREUX À PRIVILÉGIER LA MÉDECINE ESTHÉTIQUE I LLICITE S. En cause ? « Des prix bradés très attractifs, qui cachent des interventions clandestines réalisées par des “ fake injectors ”, avec des produits illégaux achetés en vrac pour quelques euros sur Internet. Or, une injection n’est pas anodine, seul un médecin peut la pratiquer, en aucun cas une esthéticienne ou une infirmière n’a le droit de piquer, les risques sont réels », alerte Laurence Walon, dermatologue esthétique dans le Brabant wallon. Joy, 32 ans, en a fait les frais et vit un véritable calvaire depuis deux mois. « Je suis devenue addict aux injections, il m’en fallait toujours plus. Un rendez-vous via les réseaux sociaux, dix minutes maximum sur place, moins de 100 euros par piqûre…ça prend moins de temps que d’aller chercher un pain ! On ressort de là avec le moral boosté, on se sent belle et forte. Mais la dernière fois, ça a mal tourné. J’avais rendez-vous dans un garage, la fille se disait esthéticienne, son institut était en travaux, elle n’avait pas d’autre endroit… Après les injections d’acide hyaluronique dans mes fesses, j’ai contracté un staphylocoque et une infection du sang, j’enchaîne les séjours à l’hôpital car dès que je ne suis plus traitée, l’infection revient ». ET LES DIFFÉRENTS SYNDICATS DE CHIRURGIE ESTHÉTIQUE D’ALER-
TER, dans de nombreux pays, sur cette pratique illégale de la médecine par des « fake injectors ». Hépatites médicamenteuses, paralysie, cécité, nécrose, septicémie, infections…privilégier un médecin reste essentiel. « Un médecin fait neuf ans d’études. S’ajoute le diplôme universitaire de médecine esthétique et des formations. On ne s’improvise pas médecin injecteur. Les • • •
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conditions d’asepsie doivent être scrupuleusement respectées. L’hygiène est primordiale pour éviter l’apparition d’une infection ou d’une complication. Se retrouver dans une salle de bain, dans le salon de beauté du coin ou dans un resort à l’étranger pour une intervention esthétique, c’est prendre un vrai risque pour sa santé. Par ailleurs, une injection d’acide hyaluronique à 50 euros, ça n’existe pas ! Il faut débourser en moyenne 300 euros. La consultation médicale est la clé de voûte d’une bonne prise en charge. En fonction des souhaits, des antécédents médicaux, de la morphologie et des possibilités techniques, après un délai de réflexion, on peut programmer une intervention. Le patient doit toujours repartir avec un papier comportant les indications du produit et de la quantité injectée. Il est possible également que nous refusions, c’est au médecin de décider du côté raisonnable ou non d’une intervention, surtout chez un très jeune patient ».
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LE BOOM DE LA MÉDECINE ET DE LA CHIRURGIE ESTHÉTIQUE S’EST
DÉMOCRATISÉ, au point que l’économie de l’apparence soit devenue un vrai phénomène sociétal. La récente ouverture d’un premier « facial studio médical » parisien spécialisé en Botox, à l’instar des Botox bars de New York, montre à quel point la demande est forte et l’acte, banal. Selon une récente étude de Test-Achats, en Belgique, près de 16 % des femmes et 8 % des hommes ont déjà fait appel aux traitements et à la chirurgie esthétiques. Téléréalité, covid-19 et réseaux sociaux : jamais le rapport à l’image de soi n’a été aussi plébiscité. Début 2022, le hashtag #plasticsurgery plafonnait d’ailleurs à 12 milliards de vues (contre 3,8 milliards en 2021, déjà). Numéro un des vues ? Les vidéos avant/après des interventions filmées par les internautes. Un basculement qui n’étonne pas Alain Bruyninckx, directeur de la Claris Clinic, centre médico-chirugical belge consacré exclusivement à l’esthétique et qui regroupe des professionnels expérimentés et reconnus. « Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la banalisation des injections chez les plus jeunes, pour qui elles font parfois partie
“J’ai vraiment exagéré. Je faisais des injections comme j’achetais un jeans ou un sac. J’étais devenu un autre. Sans âme, mais parfaitement lisse, un visage de poupée.” Antoine, 31 ans
d’une routine beauté et bien-être, au même titre que la pratique du sport, le blanchiment des dents ou une alimentation saine. Les raisons de cette évolution notoire sont multiples, à commencer par les réels progrès de la médecine esthétique, véritable alternative à la chirurgie esthétique. Traitements moins invasifs, moins onéreux, c’est beaucoup plus accessible. L’autre grand changement, c’est la médiatisation : aujourd’hui, on affiche fièrement une bouche ourlée, un nez refait ou une augmentation mammaire, alors que voici vingt ou trente ans, la chirurgie esthétique était un tabou suprême. Depuis quelques années, on assiste à des demandes fréquentes de Botox chez les très jeunes, alors qu’il y a dix ans, c’était rarissime avant 40 ans ! L’univers Kardashian a beaucoup contribué à populariser le monde de l’esthétique. La pandémie a été un énorme accélérateur, chacun ayant un nouveau rapport à son image, Teams a notamment été un réel déclic pour beaucoup. De plus en plus d’hommes y ont recours également. Cheveux, dents, paupières, ride du lion…idem, le souhait d’un effet bonne mine n’est plus l’apanage des femmes uniquement. Mais il faut que ce soit hyper encadré médicalement : oser une injection chez un injecteur lambda, c’est du suicide. », constate Alain Bruyninckx. EN MARS 2021 DÉJÀ, une étude** démontrait l’influence réelle des vidéoconférences généralisées par la covid-19 sur les interventions esthétiques : 56,7 % des dermatologues y constataient une augmentation relative du nombre de patients recherchant des consultations esthétiques par rapport à avant la pandémie et 86,4 % indiquaient que leurs patients citaient les appels en visio comme raison de demander des soins. Si on constate une augmentation de 20 à 30 % des demandes et un rajeunissement des profils, le monde de l’esthétique a aussi ses modes, redéfinissant année après année les canons de beauté du corps et du visage. Chez nous, les injections en vue d’une bouche pulpeuse ont actuellement la cote. « C’est la demande numéro un », confirme Laurence Walon. La crainte de beaucoup de médecins ? L’escalade. Encore plus si on commence très jeune. Parmi les 18/25 ans, souvent influencés par les réseaux sociaux, on constate un risque de “ dysmorphophobie Snapchat ”. « Ceux-là deviennent réellement obsédés par leur apparence. Certains ne supportent plus de se voir sans filtres dans la réalité et sont perturbés par leur image fantasmée sur Instagram, notamment. D’autres ont des demandes disproportionnées, or, nous n’avons pas de baguette magique », rappelle la dermatologue. C’est le cas d’Antoine, 31 ans, qui ne se reconnaissait plus du tout dans le miroir. « J’ai vraiment exagéré. Je faisais des injections chez mon dermatologue comme j’achetais un jeans ou un sac. J’étais devenu un autre. Sans âme, mais parfaitement lisse, un visage de poupée. Je me suis fait injecter de l’hyaluronidase, l’antidote au surdosage d’acide hyaluronique », confie le jeune styliste, fier d’avoir franchi le cap. « Les 25/40 ans sont davantage dans la réflexion et une démarche de prévention et souhaitent un travail sur le long terme, l’objectif premier de la médecine esthétique étant un mieuxêtre général. Un self care mûrement pensé, pour prendre soin de soi, de son corps, de son esprit. Des actes réfléchis qui font du bien… et pas à n’importe quel prix, dans tous les sens du terme », conclut Laurence Walon.
*Source : IMCAS. **Zoom sur les interventions esthétiques pendant la pandémie de COVID-19, étude publiée dans l’International Journal of Women’s Dermatology, mars 2021.
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Défilé automne-hiver 2023-2024 1. Balenciaga. 2. Andreas Kronthaler pour Vivienne Westwood. 3. Dries Van Noten. 4. Prada. 5. Stella McCartney. 6. Gabriela Hearst.
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ADIEU Exit les logos criards, les proportions caricaturales et les lieux de défilés extravagants : les shows automne-hiver 20232024 rendaient, cette fois, hommage au vêtement… et à lui seul. Doit-on parler de tendance éphémère ou d’une simple réaction à la situation économique actuelle ? Décryptage. Par Timon Van Mechelen
Cette saison, je voulais me concentrer sur ma collection et non sur le show. L’ensemble était volontairement minimaliste pour q u e to u te l’a tte n ti o n puisse se porter sur les vêtements », nous a expliqué, récemment, Demna Gvasalia, directeur artistique de Balenciaga. Pour ce show hiver 2023-2024, Il avait imaginé des vêtements simples, coupés dans des matières très pures. De douces robes fleuries en soie texturée, de chemises simples en coton, un jogging en velours rehaussé d’un gros nœud... Des pièces minimalistes, aux couleurs neutres, associées à des accessoires sans logo. Moins innovant que les autres saisons, certes, mais plus lisible et excitant. Après le tristement célèbre scandale Balenciaga (à la fin de l’année dernière, la marque a fait poser des enfants avec des accessoires BDSM (« bondage, domination, soumission, sado-masochisme » pour l’une de ses campagnes, ndlr.), il fallait évidemment
À LOGOLAND
s’attendre à ce que Gvasalia adopte une approche différente cette saison. Cela étant, il n’était pas le seul à avoir misé sur une approche très pudique. « Je ne voulais pas seulement mettre l’accent sur le glamour extrême. Je souhaitais avant tout souligner la beauté des vêtements », a déclaré Miuccia Prada après son défilé à Milan en février dernier. En collaboration avec le co-directeur artistique du label, le Belge Raf Simons, elle a, entre autres, insufflé une nouvelle vie à de vieux uniformes. DES PIÈCES QU’ON A ENVIE DE RÉPARER
De son côté, Dries Van Noten a également prouvé que la mode n’est pas qu’une histoire de défilés bien orchestrés et que des vêtements portables peuvent laisser une impression tout aussi marquante. Au son des tambours de Lander Gyselinck, figure de proue du nouveau jazz flamand, des costumes croisés, des robes transparentes, des manteaux doublés de jacquard et de précieuses broderies ont sublimé le catwalk. « Des pièces que l’on a envie de réparer, même si elles sont sur le point de tomber en morceaux. Juste parce qu’on les adore. C’est de cela qu’il s’agit dans cette collection », a précisé le couturier. Chez Diesel, une marque dont la direction artistique est entre les mains du Belge Glenn Martens depuis 2020, il s’agissait de souligner la beauté d’un morceau de denim déconstruit. Fini les messages scandaleux et la recherche du buzz. Place à la mode dans sa conception la plus noble. Une tendance que certains chiffres confirment également : selon le moteur de recherche Tagwalk,
si on envisage les 258 marques qui ont présenté une collection cette saison, on compte une baisse de 54 % dans l’utilisation des logos. Dans près de la moitié des shows, l’élégance intemporelle faisait figure de fil rouge. La mode, on le sait, reflète ce qui se passe dans le monde. En 1926, l’économiste américain George Taylor présentait déjà l’indice Hemline, une théorie selon laquelle des jupes plus longues indiquent une économie en contraction et, à l’inverse, les modèles au-dessus du genou, une économie en plein essor. Pendant la crise des subprimes il y a quinze ans, l’esthétique de Phoebe Philo a gagné en popularité dans le monde entier. En 2008, la designer anglaise a mis la maison française Céline (avec un accent aigu qui a depuis disparu) sur le devant de la scène en proposant des vêtements que vous pouvez porter tous les jours, qui ne sexualisent pas le corps féminin et qui ne se démodent pas. Bref, des looks intemporels, minimalistes et architecturaux, sorte d’investissement idéal en temps de crise. Ce mois-ci, dans cette même approche, la créatrice lance sa propre marque. Coïncidence - ou pas -, ce lancement a lieu au moment précis où les politiciens sortent des vacances d’été et discutent, entre autres, des déficits budgétaires européens que l’on sait… vertigineux. RALENTIR LE TEMPO
Cependant, il serait trop simpliste de n’expliquer cette tendance que par l’état de l’économie et par notre volonté d’afficher notre statut social par le • • •
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“Il y a fort à parier que nous reverrons bientôt des concepts clinquants sur les catwalks. L’objectif ultime: vendre plus, même si l’industrie réclame du changement.” Dieter Van Den Storm
biais de logos voyants et de it-bags. « Les designers sont éduqués et formés pour ressentir ce qui se passe dans la société, mais l’état du monde ne se résume pas à une seule crise. Il faut oser porter un regard plus large sur les différentes tendances de la société », explique la sociologue de la mode Aurélie Van de Peer de la KU Leuven. « Pendant la pandémie, Dries Van Noten, rejoint par d’autres grands noms, appelait déjà à revenir à plus de simplicité esthétique, mais aussi à ralentir le tempo, à consommer différemment et à produire moins. Comme dans presque tous les secteurs, la mode a également besoin d’une approche plus durable. La tendance de cet automne/hiver est comme une confirmation de ce message. Après tout, la mode n’est pas seulement le reflet de ce qui se passe dans le monde. C’est aussi une sorte de moteur qui peut encourager le changement. Il n’y a pas si longtemps, la devise des podiums pouvait se résumer en quelques mots : « Plus c’est fou, mieux c’est ». Pensez aux minijupes extrêmement courtes de Miu Miu, à la robe Coperni peinte à la bombe sur le corps nu du top Bella Hadid, au défilé entièrement rose de Valentino ou aux têtes d’animaux réalistes de Schiaparelli. »
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LE LUXE TRANQUILLE
« Pendant longtemps, les likes, les clics et le buzz en ligne ont été considérés comme le graal par les marques de mode. Il est néanmoins essentiel de rappeler qu’un show ne suffit pas à faire vendre un vêtement », rappelle Dieter Van Den Storm, Creative & Communication Director au MAD Brussels. « De plus, les petites marques ne peuvent pas rivaliser avec les budgets des grandes maisons. Des griffes comme Vuitton et Dior continuent de miser sur des shows à grand spectacle, car
ils en ont les moyens. Leur chiffre d’affaires dépend finalement peu des pièces qu’ils présentent sur les podiums. Certaines autres marques visent une sorte d’entre-deux, tandis que d’autres labels reviennent complètement à l’essentiel. Le luxe tranquille – ou quiet luxury - est la tendance de 2023, c’est indéniable ! Le nouveau luxe se concentre sur des vêtements sobres et de qualité, très chers, certes, mais qui brillent par l’absence de logo. Imaginez : un manteau en cachemire Loro Piana, un col roulé The Row ou un simple sac en cuir souple Jil Sander. » Loud is out, a écrit le New York Times à ce sujet. « Une mode qui ne crie pas, mais qui chuchote », pouvait-on lire en lettres majuscules dans l’édition australienne de Marie Claire. Bien que la plupart des collections d’hiver ne correspondent pas à la définition stricte du Quiet Luxury - les créateurs n’ont pas résisté à l’appel de la couleur et des imprimés -, le phénomène du luxe tranquille est apparu sur les podiums de Paris et de Milan. Cette saison, les belles matières, l’artisanat et le savoir-faire ont la cote. Une réaction aux logos et autres détails clinquants. LUTTE DES CLASSES DANS LE VESTIAIRE
La série HBO Succession, et plus particulièrement le style des héritiers de l’empire Waystar RoyCo, pourrait nous faire croire que le luxe discret est une tendance récente. Or, pas du tout. « Dès la fin du XIXe siècle, le Quiet Luxury est l’apanage de ceux dont le compte bancaire est à ce point fourni qu’ils n’ont pas besoin ou envie d’afficher leur richesse par le biais de leurs vêtements. Conformément au dicton « l’argent parle, mais la richesse chuchote », on sait depuis longtemps que cette approche séduit surtout la classe moyenne supérieure et l’élite », précise
Aurélie Van de Peer. « Les gens qui n’ont pas un tel bagage social, mais qui ont beaucoup d’argent, veulent au contraire faire étalage de leur fortune. Le phénomène ravive une lutte des classes qui ne date pas d’hier et crée une sorte de sublimité morale », prévient la sociologue de la mode. « Il est dangereux de continuer à promouvoir cette esthétique intemporelle et simple comme étant meilleure et plus chic. Elle n’est en effet accessible qu’aux happy few qui disposent de budgets énormes. Cela devient encore plus problématique lorsque le luxe tranquille est lié au concept de durabilité : acheter moins, mais mieux, dans l’idée de préserver la planète. Si nous faisons de la mode durable quelque chose d’aussi inaccessible et exclusif, nous n’atteindrons jamais les objectifs ambitieux liés à la recherche d’une mode plus éthique et raisonnée. » LA FIN DE LA MODE CLICKBAIT ?
La mode hivernale est une contre-réaction à la logo-manie de ces dernières années et à la mode dite clickbait (piège à clics). Selon Sonja Noël, fondatrice de la boutique Stijl, une adresse mythique de la capitale depuis le milieu des années 1980, la mode a toujours fait l’objet de cycles : quand une tendance monte, une autre descend et inversement. « Par exemple, si le monde entier veut du streetwear, les maisons de couture qui se concentrent sur la couture et la confection restent dans l’ombre. Mais au bout d’un moment, les gens aspirent à nouveau à des vêtements plus travaillés et tout change une nouvelle fois. » L’appétit actuel pour la portabilité, pour la qualité et, de manière plus générale, pour les beaux vêtements fait-il simplement partie des cycles de la mode ? Dans ce secteur, peut-on dire que l’idéemême de mouvement n’est qu’une question de profit ? Personne n’a de boule de cristal, mais Van Den Storm ne croit plus à un revirement majeur. « En définitive, l’industrie de la mode est faite pour générer de l’argent et les marques ne peuvent guère s’empêcher de surfer sur la vague des nouvelles tendances. Il y a fort à parier que nous reverrons bientôt des concepts clinquants sur les catwalks. L’objectif ultime : vendre plus, même si l’industrie réclame du changement. Espérons néanmoins que cette tendance du Quiet Luxury perdure un peu plus longtemps. »
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Jusqu’où montrer ses enfants sur les réseaux sociaux ? Partager sur Instagram ou TikTok des images de leurs premiers pas, de leurs adorables frimousses en vacances, de leurs goûters d’anniversaire ? Nombreux sont les parents à le faire fréquemment. Mais à se questionner aussi : est-ce vraiment sans risque ? Pourront-ils me le reprocher plus tard ? Témoignages et explications. Par Raphaëlle Elkrief Photomontage Dito Von Tease
Sur son profil instagram, on peut voir les clichés de sa fête d’anniversaire, de sa soirée ciné et de son dernier « nail art ». Mais aussi trouver un lien qui mène à son compte TikTok où elle déroule par le menu sa session à la salle de sport. Ou encore des tutos postés sur sa chaîne YouTube « Chelsea Dance ». Ce que cette longue liste à faire pâlir d’envie bon nombre d’aspirant·es influenceur·ses ne laisse pas supposer, c’est que Chelsea a 5 ans. Comme ses deux petits frères, elle possède un compte instagram sur lequel ses parents, Jazz et Laurent – devenu·es célèbres grâce à des émissions de téléréalité avant d’obtenir la leur, la JLC Family – immortalisent une grande partie de ses faits et gestes depuis sa naissance – depuis la première échographie pour Cayden, le benjamin, et depuis la maternité pour London, le cadet. À EUX TROIS, ET À L’INSTAR DE TOUTE UNE GÉNÉRATION D’ENFANTS
D’INFLUENCEUR·SES dont la vie numérique commence parfois avant leur premier souffle, les enfants Correia incarnent une forme de « sharenting » (contraction de « sharing » et « parenting », en anglais « partager » et « parentalité ») version extrême. Une pratique née avec les réseaux sociaux qui
consiste à poster des photos de ses enfants en ligne. Et qui pourrait être régulée après le dépôt, mi-janvier, d’une proposition de loi par le député Renaissance du Bas-Rhin Bruno Studer – déjà à l’origine de la loi sur les enfants influenceurs en 2020 – adoptée en première lecture par les parlementaires français. La Belgique n’a pas encore légiféré sur cette question en dépit d’un projet de loi déposée par la députée Leen Dierick (CD&V). « Il est nécessaire d’écrire noir sur blanc que la mission d’un parent est aussi de protéger la vie privée de son enfant, explique Bruno Studer. Et de leur rappeler que ni leurs enfants ni leurs images ne leur appartiennent, ils en sont les protecteurs provisoires. Ce n’est pas une proposition de loi rétrograde qui inciterait les parents à revenir à un album photo classique, mais surtout une réflexion nécessaire sur de nouvelles habitudes à prendre dans nos rapports au numérique. » E N E FFET, LA QU E STION S E POS E POU R U N E GÉ NÉ RATION D E
PARENTS qui ont grandi avec Internet sans pour autant être nés avec. Qui s’imaginent déjà barder leur descendance de contrôles parentaux, bien conscients des dangers du harcèlement en ligne, de la virtualisation des relations sociales et de l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale mais qui, dans le même temps, disposent librement des images de leurs enfants – postant leurs photos de vacances, leurs après-midi au parc, les cadeaux de la fête des mères ou les premières brasses à la piscine. Le député rappelle les chiffres : avant 13 ans, un enfant a en moyenne 1 300 photos de lui sur Internet, un tiers des enfants ont une existence numérique avant leur naissance. Et ce chiffre, glaçant : 50 % des images échangées sur les forums pédopornographiques ont été initialement partagées par les parents eux-mêmes. Si le texte, légèrement dilué après son passage au Parlement (voir encadré ci-après) est peu contraignant pour les parents, il a le mérite d’en avoir fait réfléchir certains. Comme • • •
IMAGE EXTRAITE DE LA SÉRIE « CLASSICOOL 2 » DE DITO VON TEASE, 2023.
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• • • Delphine, autrice et blogueuse comme on les appelait encore il y a une dizaine d’années, lorsqu’elle commence à raconter son quotidien sur un compte instagram, aujourd’hui suivi par 29 000 personnes. « Rien n’a été pensé ou conscientisé. J’étais sur Instagram, je me suis mise à écrire sur la parentalité alors que je devenais maman. Mon ex-mari n’était pas forcément pour, alors mon fils apparaissait par bribes, raconte-t-elle. Et puis mon compte a pris de l’ampleur et j’ai partagé avec une communauté que je trouvais bienveillante. Tout le monde le faisait, je ne me prenais pas vraiment la tête, je me disais que ce que je partageais de lui n’était que des images. Mais ce projet de loi a vraiment eu un impact sur moi, parce que soudain la politique s’en mêle, et j’ai compris qu’on se devait de réfléchir à quel point on protégeait ou non nos enfants en postant des photos d’eux. Cela devient difficile pour moi d’ignorer cette question cruciale de leur intimité et de leur identité sur le Net. » Sauf qu’une fois le cadre législatif posé, où mettre le curseur ? Faut-il s’interdire de poster une quelconque photo de ses enfants pour protéger leur identité numérique ? Considérer un compte instagram privé comme un album photo de famille que l’on accepte de partager avec un petit nombre de personnes triées sur le volet ? Parmi celles et ceux pour qui la qu estion est omniprés ente, cer tain·es ont choisi de composer. Comme Élodie, maman de deux enfants de 1 et 3 ans, qui partage son quotidien avec les quelque 142 000 personnes abonnées à son compte instagram (@Elo_ditcequelleveut) mais qui a préféré laisser ses enfants en dehors de son activité d’influenceuse. « On a pris cette décision avec mon mari dès ma première grossesse : jamais on ne verrait le visage de nos enfants sur les réseaux, se souvient-elle. S’ils apparaissent sur une photo, ils seront soit de dos, soit avec des lunettes de soleil, soit suffisamment loin pour qu’on ne puisse pas les reconnaître. Ce n’est pas toujours facile, surtout dans mon métier : je perds beaucoup de contrats car les marques sont friandes de photos de famille qui créent un véritable engagement auprès de nos communautés. Mais nous sommes convaincus du bien-fondé de cette décision pour nos enfants : on veut leur laisser le choix de leur identité numérique. Je sais pertinemment que ce que l’on donne à Internet, on ne peut pas le reprendre. Je ne veux pas qu’ils se construisent à travers l’image qui leur préexistera sur les réseaux. »
COMMENT RÉAGIRONT CES ENFANTS, célèbres ou non, lorsqu’ils seront confrontés à toutes ces traces de leur passé gravées dans la mémoire du Web ? C’est ce qui avait conduit en 2016 une jeune Autrichienne de 18 ans à porter plainte contre ses parents, qui avaient divulgué quelque cinq cents photos d’elle sur Facebook. Son intimité, qu’elle leur avait demandé maintes fois de préserver. « D’un point de vue des lois symboliques, le parent est une forme de pare-feu, un garant de la sécurité de son enfant, ce qui devrait en toute logique le conduire à ne pas publier des photos de lui sur les réseaux sociaux, analyse Michaël Stora, psychologue et fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH) (1). Poster une photo qui n’est pas de soi est une forme d’usurpation d’identité et les parents doivent y être attentifs. Je crois qu’à partir d’un certain âge, on peut leur en parler, leur demander leur autorisation et aborder ce sujet avec eux. » Et avant qu’ils soient capables d’ex-
primer un avis réfléchi, que faire des photos des premières fois sur le pot et autres clichés des journées les pieds dans le sable ? « On s’en remet au Code civil qui prévoit que tout enfant soit associé à des décisions le concernant en fonction de son âge et de son degré de maturité. S’il n’est pas en âge de donner un avis, on s’abstient », juge Bruno Studer. Une position radicale adoptée par Mathilde, 36 ans, maman de deux enfants dans une famille recomposée. Durant l’été 2021, elle poste une story de son fils en train de chanter dans la voiture sur son compte instagram, aux réglages de confidentialité pourtant très restreints. « Deux heures plus tard, je reçois un texto de mon ex, qui ne me suivait pas, pour me dire que c’était inadmissible que le petit ne soit pas attaché. Bien entendu il l’était, mais l’image portait à confusion, et quelqu’un a jugé bon de lui faire une capture d’écran. Ça a été radical. J’ai réalisé alors la portée de ce qu’une vidéo anodine pouvait avoir, au regard de l’identité de mon fils mais aussi de mon rôle de mère. Le soir même, je vidais mon compte et je ne vais plus sur les réseaux sociaux qu’en spectatrice. Cela a été une leçon d’humilité : la vie de nos enfants n’a pas à être racontée. » DANS SON ROMAN, Les Enfants sont rois (2), Delphine de Vigan raconte cette réalité intangible d’une enfance surexposée, au travers de la disparition d’une petite fille de 7 ans, filmée du matin au soir par sa mère dont la carrière dans la téléréalité est un fiasco. Et interroge, par la fiction, l’absurdité de nos comportements en ligne qui ont transformé les enfants en faire-valoir numériques. « Le cas des parents influenceurs qui filment et postent les images de leurs enfants au quotidien depuis qu’ils sont nourrissons n’est qu’une amplification, assez perverse, d’un phénomène plus global et très fort dans notre société de l’image, où l’enfant est aimé parce qu’il est filmé et posté, analyse Michaël Stora. Cette tendance à faire de l’enfant une sorte de prolongation narcissique parentale, nous, professionnels, la constatons depuis une trentaine d’années. Je crois qu’il faut tenter de revenir à quelque chose de plus sain et se rappeler que la parentalité se déroule hors des réseaux sociaux. » Pour des parents qui ont, eux, la chance d’avoir les traces de leur enfance seulement consignée dans un album jauni au fond d’une bibliothèque. 1. omnsh.org 2. Éd. Gallimard.
EN BELGIQUE Chez nous, il n’existe pas d’encadrement juridique spécifique pour les enfants influenceurs ou youtubeurs. Cependant, le droit à l’oubli numérique à la demande des enfants est possible. Devenus grands, ces enfants pourront faire la demande aux plateformes de supprimer les contenus qui les concernent et ce, dans les meilleurs délais. J.L. (Source RTBF).
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SUBSTANCE
L’artiste Atelier Lambda a créé cette œuvre à partir d’images générées par une IA.
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L’IA EST-ELLE MISOGYNE? Depuis que l’intelligence artificielle s’est invitée dans nos quotidiens, des études suggèrent que celle-ci défavoriserait les femmes, les cantonnant à des stéréotypes de genre et reproduisant les inégalités. Décryptage. Par Marjorie Philibert Illustration Atelier Lambda MIDJOURNEY, CHAT GPT, DALL-E… ces derniers temps, les logiciels PLUS GRAVE : LES IA DE RECRUTEMENT, de plus en plus utilisées d’intelligence artificielle ont défrayé la chronique. Les progrès par les entreprises, défavoriseraient aussi les femmes. En extrêmement rapides dans ce domaine ont, en effet, permis 2015, Amazon a ainsi dû désactiver son logiciel dédié après de lancer des versions tests pour le grand public qui per- s’être aperçu qu’il avantageait les hommes. En effet, au bout mettent de générer tout un texte ou une photo en quelques d’un an, le groupe a constaté que les CV de femmes étaient clics. L’IA soulève pourtant un certain nombre de questions systématiquement moins bien notés ou écartés. Un phénocar ces images ou ces contenus fabriqués sont aujourd’hui mène qui a conduit la Fondation des Femmes, Femmes accusés de reproduire des stéréotypes sexistes. C’est ainsi que Ingénieures et l’ONG Global Witness à porter plainte auprès le 8 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale des de la Commission nationale de l’informatique et des libertés droits des femmes, l’association #JamaisSansElles (1) a mené (CNIL) contre Facebook pour biais sexistes des algorithmes. une expérience édifiante : si l’on tape « PDG » sur Midjourney, D’après un test mené par Global Witness, pour un poste de le logiciel génère très vitre des dizaines de photos d’hommes secrétaire, 92 % de femmes sont ainsi ciblées, et 85 % blancs en costume assis à leur bureau. En revanche si l’on tape d’hommes pour un poste de pilote de ligne… « secrétaire », l’IA propose un panel de jeunes femmes sexy Explications : presque tous les programmateurs sont des avec des lunettes, dont la poitrine est nettement mise en hommes et ils s’appuient sur des données massivement valeur par un chemisier près du corps… D’autres exemples de « phallocentrées » depuis la création d’Internet, avec peu d’informations concernant les biais ont ainsi été relevés par femmes. Aude Bernheim et des chercheur·ses. Isabelle Flora Vincent, chercheuses et Collet, informaticienne et autrices de L’Intelligence artiprofesseure à l’université de ficielle, pas sans elles ! (2) parlent Genève, a ainsi souligné que lorsqu’on demande à Google ainsi d’un « gender data gap » « qu’est-ce qu’un écolier ? », on (un fossé dans les données de tombe sur des photos de filles genre). À la recherche « écriet de garçons à l’école. En vain », Google Images ne Flora Vincent, chercheuse et autrice r e v a n c h e , s i l ’o n t a p e prop os e ainsi qu e 2 6 % « qu’est-ce qu’une écolière ? » d’images féminines quand on se retrouve avec des photos érotisées de jeunes filles dans 56 % des auteurs sont des femmes, notent-elles. des tenues sexy. Et ainsi de suite. Dès lors, l’une des solutions serait de développer la mixité Rien de diabolique pourtant dans les IA : codées par des dans l’informatique. Dans les années 70, les femmes repréhumains, elles ne font en réalité que refléter les stéréotypes de sentaient en effet 30 % du secteur. Mais dès les années 80, ceux qui les programment. Natacha Quester-Séméon, direc- leur présence a commencé à décroître jusqu’à ne représenter trice de l’association #JamaisSansElles, explique ce méca- aujourd’hui que 12 % des salarié·es dans le domaine de l’IA. nisme : « Une intelligence artificielle fonctionne comme un agré- Flora Vincent défend l’instauration de quotas. Selon elle, il gateur de données, sur le modèle des moteurs de recherche. Elle faudrait 30 à 40 % de femmes à des postes de développement reproduit donc forcément les biais cognitifs de ceux qui les créent, pour changer les mentalités. Mais avant d’atteindre cet objecc’est-à-dire les développeurs, qui sont en grande majorité des tif, il est nécessaire de reprogrammer les algorithmes. Pour la hommes. » L’IA reproduirait donc involontairement le « male chercheuse, « l’égalité, ça s’encode ! On peut tout à fait demander gaze », ce prisme de lecture du monde qui se veut universel aux IA de recrutement de sélectionner davantage de femmes, ou mais répond en réalité à un imaginaire mental masculin. de proposer des salaires égaux quel que soit le sexe. C’est une quesNatacha Quester-Séméon poursuit : « Nous avons remarqué que tion de volonté politique ». Un changement de regard ambiles femmes étaient cantonnées à certains rôles et invisibilisées tieux mais nécessaire. Souvenons-nous de Marie Curie qui, à concernant les postes de responsabilité. De manière générale, leurs un journaliste qui demandait ce que ça faisait de vivre avec un représentations sont très souvent centrées autour de leur appa- génie, répondait : « Allez donc demander à mon mari ! » rence physique et non de leur sérieux ou leur autorité. » 1. jamaissanselles.fr 2. Éd. Belin.
“L’égalité, ça s’encode ! C’est une question de volonté politique.”
96 MODE HISTOIRE(S) DE MODE SHOOTING Nouvelles lignes, nouvelles structures
STYLE
112 BEAUTÉ
130 LIFESTYLE
NOUVEAUTÉS, CONSEILS, CONFIDENCES
DÉCOUVERTES ET SENSATIONS
COSMÉTOLOGIE Les poudres magiques
LIPSTICK Le tube de la rentrée chez Chanel BANC D’ESSAI Ce qui marche sur TikTok
CITYTRIPS Paris ou Genève pour le week-end
MASTERCLASS Sang Hoon Degeimbre et la magie du végétal
LES TAILLEURS REVISITÉS De gauche à droite
Chemise en coton et tissu technique, jupe tricotée en laine et ceinture en cuir Tod’s. Veste et jupe en laine, et débardeur en cuir Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Manteau en velours, pull en laine shetland, jupe en velours brodée de fleurs et chaussures en cuir brossé Prada. Veste et jupe en laine, Versace. Escarpins slingback à talon en cuir verni Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Veste et jupe en laine, Dries Van Noten,
chemise en soie Sacai. Escarpins slingback à talon en cuir verni Saint
Laurent par Anthony Vaccarello.
NOUVELLES PERSPECTIVES Des volumes forts, des jeux optiques, du métal et des couleurs qui vibrent, pour changer de regard sur les classiques de l’automne-hiver. Photos Enzo Tonati Réalisation Anna Quérouil
LES CARREAUX XXL De gauche à droite
Chemise en laine à carreaux, pantalon en nylon à carreaux et écharpe à capuche en laine à carreaux Burberry.
Robe en maille Marni. Veste double poitrine et jupe crayon en laine écossaise Antonio
Marras.
LES ROBES MÉTAL À droite, de gauche à droite
Robe à paillettes
Alexandre Vauthier.
Mules à embellissements en miroir Balmain. Robe en soie métallisée argentée et froissée Proenza Schouler. Escarpins en cuir Nodaleto. Robe-chemise métallisée Krizia. Escarpins argentés MSGM.
LES NOIR ET BLANC ARTY De gauche à droite
Robe Couture brodée de paillettes et plateformes en cuir Nina Ricci.
Robe et leggings en maille Longchamp. Sandales à talon en cuir Area x Sergio Rossi.
Veste en tweed de laine ornée de camélias amovibles et de boutons bijoux Chanel.
À droite, de gauche à droite
Robe et leggings en maille Longchamp. Sandales à talon en cuir Area x Sergio Rossi.
Veste en tweed de laine ornée de camélias amovibles et de boutons bijoux et bermuda en tweed irisé orné de camélias blancs amovibles Chanel. Mules en cuir, Paul Smith.
Manteau en maille Marina Rinaldi. Mules en cuir Shang Xia. Combinaison en laine et coton Issey Miyake.
LES ROUGES VIBRANTS De gauche à droite et de haut en bas
Trench verni, robe et collant
Dolce & Gabbana.
Robe en latex naturel Avellano. Boucle d’oreille personnelle, escarpins en cuir Aquazzura.
Robe en jersey Dundas. Sandales en cuir brossé Ferragamo.
Manteau en fausse fourrure MSGM. Escarpins à talon en cuir verni Dolce & Gabbana.
Robe en viscose Sara Battaglia. Sandales en cuir Kazar.
LES ENSEMBLES GRIS Manteau, col roulé, top avec ceinture en cuir et pantalon en laine Max Mara. Veste kimono fendue, blouse écharpe et jupe longue en laine Givenchy. Boucle d’oreille personnelle. Pull en maille Loewe. À droite
Manteau, col roulé, top avec ceinture en cuir et pantalon en laine Max Mara. Escarpins à talon en cuir Ferragamo. Veste en laine à double col et pantalon en laine rayée avec empiècements volants Fendi, col roulé en cachemire Éric Bompard. Mocassins en cuir J.M. Weston. Trench en coton et bottes en cuir Acne Studios.
Veste kimono fendue, blouse écharpe et jupe longue en laine Givenchy. Assistante stylisme Gabriela Cambero. Mannequins Izzy Wild/Marilyn Agency, Anne-Brune Bonal/ The Claw Models, Anaïs Lunch/IMG Models, Naomi De Monès/Select Paris et Inès Jamjama/ Women Management. Casting Arthur Méjean. Coiffure Leslie Thibaud/Airport Agency, assistée de Constance. Maquillage Tiina Roivainen/Airport Agency, assistée de Flavi. Production Hélène Mazières.
106
STYLE
MODE D’EMPLOI
LE BEST OF MODE DE LA RENTRÉE
2
REGARD “MATRIX” Les lunettes de soleil ne se
contentent plus de prendre la lumière en été : elles seront aussi de sortie cet automne. Mais, cette fois, elles reviennent dans une version légèrement dystopique, et même échappées de Matrix chez Off-White et Givenchy.
Givenchy Off-White
Ottolinger
Pierre Cardin
MATTEO VALLE/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. GIANLUCA CARRARO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.
Gucci
MSGM
Nina Ricci
Stella McCartney
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À POILS ET À PLUMES
Alors que la plupart des maisons se sont engagées à arrêter de produire des vêtements en véritable fourrure (de Chanel à Balenciaga en passant par Saint Laurent), on n’avait jamais vu autant de manteaux à poils et à plumes sur les podiums. Cet automne, on jouera avec toutes les déclinaisons des imprimés animaliers : façon Cruella dans le film Les 101 Dalmatiens chez Stella McCartney (qui s’est toujours refusée à utiliser de la fourrure dans ses collections), léopard chez Ferragamo ou bien zébré chez Valentino. Plus audacieuses, les plumes que l’on a aperçues vert d’eau chez Bottega Veneta, solaires chez Nina Ricci et rouge carmin chez Dolce & Gabbana. Quant à Daniel Lee, il a collaboré avec le plumassier Lemarié dans le cadre de sa première collection pour Burberry afin de confectionner des pièces en plumes de canard.
DANIELE OBERRAUCH/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X5). COURTESY OF NINA RICCI.
Bottega Veneta
Couleurs, looks, matières, pièces phares : voici douze grandes tendances repérées par la rédaction lors des derniers défilés automnehiver 2023-2024. Par Vicky Chahine Réalisation Alexandra Conti et Julie Cristobal
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3 DOUDOUS SHOES
Les pantalons mous et les T-shirts oversize du confinement sont loin derrière nous mais le besoin de confort, lui, est resté. L’automne prochain, cette envie de douceur se perçoit dans la multiplication des chaussures moelleuses : mocassins doudous chez Tod’s, bottes couvrantes chez Gucci et Casablanca, escarpins façon Betty Boop chez Sportmax et Stella McCartney… Tod’s
MSGM
Gucci
Casablanca
Stella McCartney
Sportmax
4
ROUGE INTÉGRAL
À chaque saison, sa couleur. Pour le printemps prochain, ce sera le rouge. Pas un sous-pull bordeaux glissé discrètement sous sa veste, mais un rouge pétant qui se porte des pieds à la tête. Première couleur à avoir été utilisée en Occident, la teinte est loin d’être anodine. Elle évoque autant le sang qu’un certain faste, l’enfer ou certains partis politiques. L’historien Michel Pastoureau lui a même dédié un ouvrage paru en 2016. La teinte se prêtera ainsi à tous les styles et à toutes les formes début 2024. En tailleur jupe fluide Stella McCartney, sur une silhouette à volants Victoria Beckham, en cuir chez Prada et Marni, à poils avec chapeau coordonné chez MSGM ou encore façon doudoune chez Patou. Quant à Isabel Marant, elle a travaillé la couleur sur un long pull en grosse maille ajourée porté comme une robe, par-dessus un col roulé fin rose. Une jolie association.
Isabel Marant
Prada
MSGM
Marni
•••
Stella McCartney
PAOLO LANZI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. COURTESY OF MARNI.
ALESSANDRO VIERO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X3). LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X7).
Victoria Beckham
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STYLE
MODE D’EMPLOI Loewe
5
DRAPÉS STYLÉS
Ferragamo Altuzarra
Giambattista Valli Dolce & Gabbana
Gucci
Le créateur Hedi Slimane avait réveillé la figure de la bourgeoise lors de son arrivée à la direction artistique de Celine en convoquant tous les attributs du vestiaire bon chic bon genre. Voilà la silhouette déniaisée qui infuse ses codes sur tous les podiums de la saison : perles (chez Balmain, Dolce & Gabbana), escarpins (Chanel, Gucci) ou encore sac « dadame » (Tod’s, Louis Vuitton).
Tod’s
Miu Miu
6 BELLE DE JOUR
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X8). ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.
Chanel
FILIPPO FIOR/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). COURTESY OF ATLEIN.
Louis Vuitton
Atlein
Jason Wu
Comme un besoin d’optimisme, un esprit de fête a envahi les podiums depuis quelques saisons. On n’attend plus le 31… pour justement se mettre sur son 31. La robe de soirée a remplacé le pantalon mou qui a marqué l’ère du « loungewear ». Elle se décline sur des modèles majestueusement longs avec de savants jeux de drapés qui évoquent le travail de la haute couture. Hyper échancrée et dévoilant les jambes chez Victoria Beckham et Blumarine, asymétrique chez Ferragamo et Jason Wu ou encore en nuisette revisitée par Loewe. Balenciaga en a imaginé une version très couvrante avec un nœud façon lavallière qui confirme sa maîtrise de l’exercice du tapis rouge.
109 Givenchy
7 MÉTAL MAXIMAL
Cet automne, les teintes métallisées viendront électriser notre garde-robe – elles étaient cette saison en augmentation de 26 % par rapport aux défilés de l’automne-hiver 2022-2023 selon la plateforme Tagwalk : argentées sur des cuissardes MM6 Maison Margiela, des bottines pointues Coperni et une minaudière Y/Project, dorées sur des sandales Missoni ou encore cuivrées sur des bottes Jil Sander. Chez Givenchy, on ose même associer doré et argenté.
Jil Sander
Y/Project
Missoni
Eudon Choi
Saint Laurent
Alexander McQueen
Sportmax
Qui a oublié les épaules marquées des tailleurs de l’actrice Melanie Griffith dans Working Girl (1988) ? Ces formes très dessinées, voire surdimensionnées pour accentuer la carrure, signaient l’allure de ce « power dressing ». Est-ce un effet de l’« empowerment » au féminin dans la société aujourd’hui ? En tout cas, ce style « bold shoulders » s’invite sur les vestes et les manteaux de cette rentrée. On le retrouve chez Balenciaga, qui en a fait l’une des signatures maison, mais également Givenchy, Gucci et Eudon Choi. Stella McCartney imagine des épaules marquées sur une veste façon « crop top ». Enfin, Anthony Vaccarello a rendu un hommage inspiré à l’un des archétypes favoris d’Yves Saint Laurent : le tailleur-jupe, revisité cette saison avec de très larges épaules dessinant un buste presque rectangulaire.
Gucci
ALESSANDRO VIERO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). COURTESY OF ALEXANDER MCQUEEN.
Dolce & Gabbana
8 ÉPAULES LARGES
Stella McCartney
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X8). ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.
MM6 Maison Margiela
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9
STYLE
MODE D’EMPLOI
GRIS INFINI
GCDS
Dolce & Gabbana
Valentino
VALERIO MEZZANOTTI/COURTESY OF UNDERCOVER. COURTESY OF ALEXANDER MCQUEEN. ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. COURTESY OF VALENTINO.
Alexander McQueen
CRAVATE GRACILE
Mise en lumière par des vestiaires qui se veulent de plus en plus fluides, la cravate (re)fait son apparition. Autrefois symbole de masculinité, la version 2023 se porte longue et fine. Noire ton sur ton chez David Koma, Dolce & Gabbana et Alexander McQueen, acidulée sur un costume vert Undercover, elle contraste avec une silhouette rose bonbon Valentino.
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X5). SALVATORE DRAGONE/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. DANIELE OBERRAUCH/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.
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Undercover
David Koma
Bottega Veneta
Fendi
Jil Sander
Ferragamo
Prada
En parallèle de ce rouge vif qui devrait déferler sur nos vestiaires à l’automne, la saison prochaine signera aussi le retour des tons intemporels : le noir mais également le gris, qui se déclinera dans toutes ses nuances – anthracite, clair, perle, souris ou encore brouillard, autant de variantes qui habillaient, sur les podiums, de longs et chics manteaux. Trench en cuir Tod’s, en laine pour Bottega Veneta, pardessus oversize Jil Sander ou encore ton sur ton chez Ferragamo. Ce retour du gris marque l’engouement croissant pour le « quiet luxury », ces vêtements de luxe aussi discrètement chics qu’impeccablement confectionnés. Une invitation à consommer moins mais mieux, en somme.
Off-White
Jil Sander
David Koma Marni
Prada
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“NO PANTS” Après avoir dévoilé la lingerie, les créateur·rices retirent le bas,
Ferragamo
N°21
Alexander Wang
faisant de la culotte une pièce centrale du vestiaire. Elle se fait bijou chez Miu Miu, qui continue de dessiner les contours d’une nouvelle silhouette (qui n’a pas vu, ces derniers mois, ses microjupes effilochées ?). Elle accompagne une version dénudée du costume, avec veste coordonnée chez GCDS et façon officier chez Andreas Kronthaler pour Vivienne Westwood, qui a rendu hommage à la fondatrice de la maison décédée en décembre dernier. Une tendance qui tombe à pic pour sortir stylée le jour du « No Pants Day » célébré chaque année dans les pays anglo-saxons. Amusant, en tout cas, de constater le nombre de silhouettes sans pantalon sur les podiums alors qu’une ordonnance préfectorale de 1800 interdisant aux Parisiennes d’en porter n’a été abrogée officiellement… qu’en 2013.
Miu Miu
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X5). COURTESY OF MARNI. GORUNWAY.COM. COURTESY OF ALEXANDER WANG.
ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). CARLO SCARPATO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.
Nensi Dojaka
Vivienne Westwood par Andreas Kronthaler
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JAUNE ET JOLI
Est-ce parce qu’il est difficilement portable en total look que le jaune s’impose la saison prochaine sur les accessoires ? Une couleur pleine d’un optimisme dont on a besoin (surtout en plein hiver...) et dont toutes les teintes sont permises: coquille d’œuf sur des bottes chaussettes Lanvin et un sac pyramidal Prada, vitaminé chez Marni et David Koma ou encore avec des accents orangés sur des sandales Off-White ou anisés sur un sac Jil Sander.
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STYLE
BEAUTÉ
La cosmétique met le feu aux poudres Gommages, shampoings et autres produits de soin se déclinent désormais dans des versions sèches. Pas encore convaincu·es ? Le point sur les meilleures raisons de passer à la beauté particulaire et notre sélection. Par Céline Mollet Photos Jean-Paul Goffard
Une utilisation simplifiée Avec la déferlante du zéro déchet, on a vu apparaître bon nombre de soins solides, sous forme de pains pour nettoyer le visage, le corps, les cheveux ou exfolier la peau. Mais cette galénique ne fait pas toujours l’unanimité côté sensorialité. Les galets à dissoudre dans l’eau ont ensuite vu le jour : ces poudres compactées sont en réalité des produits à reconstituer avant la première utilisation, dans un flacon avec une grande quantité d’eau. Il faut parfois faire sa préparation la veille pour pouvoir en profiter le lendemain. Les poudres libres, elles, sont plus simples : elles se mixent dans le creux de la main à de l’eau et permettent ainsi un usage immédiat et ajustable selon les besoins de chaque personne. Elles sont donc bien plus pratiques.
Une sensorialité accrue Les laboratoires ont travaillé de manière à développer des nouveautés agréables à utiliser. Les poudres sont douces et soyeuses et une fois mélangées à de l’eau, doivent mousser suffisamment pour les formules nettoyantes, se travailler facilement et se rincer au mieux. « Pour obtenir ces produits très sensoriels, il a fallu prendre en compte la granulométrie des actifs, la finesse des poudres, et ajuster leur dosage », détaille Hélène Azancot, fondatrice de Yodi. Un travail minutieux, d’autant que la marque s’est lancé le défi de créer des poudres infusées d’huiles, encore plus complexes à composer. •••
Inspirées par la cosmétique japonaise, ces formules ont le vent en poupe en France. D’abord référencées par les marques de niche, elles s’étendent désormais aux circuits de la pharmacie et du luxe. Plus écologiques, plus ludiques, elles permettent d’inventer des gestuelles et des rituels inédits.
Des possibilités multipliées
Une tolérance cutanée optimisée Dans la cosmétique classique, la formule est faite de deux tiers à trois quarts d’eau. Cette nouvelle galénique sèche utilise uniquement des ingrédients sous forme de poudre : des minéraux ou végétaux broyés, des actifs obtenus par hydrolyse, des tensioactifs en poudre eux aussi… Elle inclut donc plus de matière active et présente un avantage de taille : elle ne nécessite pas de conservateurs. « Les formules sont courtes, ce qui limite les risques d’intolérance. Ce sont donc de bonnes alliées pour les peaux sensibles », souligne Véronique Broutin, directrice développement et innovation Embryolisse. Dans les gommages, les ingrédients qui sont utilisés sont peu abrasifs, donc très doux pour la peau, comme l’argile blanche, le son de riz ou la coque de coco. Quant à la gestuelle, elle est également plus délicate qu’avec un gommage traditionnel.
Les poudres peuvent s’associer à de l’eau mais pas seulement… « Elles sont idéales pour se concocter des recettes “do it yourself ” et personnaliser sa routine beauté au gré des besoins et des envies », explique Véronique Broutin. Par exemple, le gommage signé Embryolisse peut se combiner à tout type de produit permettant de reconstituer l’émulsion : une lotion ou une eau active pour une exfoliation plus tonique, un lait démaquillant pour un gommage cocooning, une crème ou un masque pour un effet réconfortant. Le produit utilisé doit être aqueux afin de réhydrater la formule. La préparation obtenue offre alors à la peau les bénéfices des deux soins : hydratant et exfoliant, nourrissant et gommant, régénérant et stimulateur d’éclat…
Des ressources en eau préservées Loin d’être un effet de mode, la cosmétique en poudre permet d’adopter des gestes plus responsables. « Les produits secs marquent un tournant écologique : ils nécessitent moins d’eau à la fabrication. » Les économies en eau se font dans la formulation mais également lors du nettoyage des cuves dans lesquelles les ingrédients sont mélangés car elles n’ont plus besoin d’être rincées aussi minutieusement que lorsqu’elles contiennent une émulsion. « La gestion responsable de l’eau doit se faire aussi à la maison, au moment du rinçage, car c’est une ressource importante et dont on se préoccupe de plus en plus », rappelle Véronique Broutin. Les actifs contenus dans les formules sont souvent issus d’extraits de plantes séchées et broyées. De plus, l’objet fini est moins lourd, ce qui limite les émissions de CO2, puisque c’est un tube allégé qui est acheminé vers les sites de distribution.
Une plus grande durabilité Ces soins anhydres peuvent se garder très longtemps une fois ouverts, même s’ils sont dépourvus de conservateurs. Comme ils sont très concentrés, une petite dose suffit à chaque application. « Il peuvent durer trois fois plus longtemps qu’en version classique », note Véronique Broutin. Et ils se transportent facilement en voyage, même en avion, car, en plus d’êtres légers, ils ne rentrent pas dans la catégorie des produits liquides.
BEAUTÉ
STYLE
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13 ESSENTIELS GARANTIS
“WATER-FREE”
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1. Gommante Poudre de Lait Exfoliante d’ Embryolisse, 18,50 €
les 40 g.
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2. Repulpant Spray Poudré Volume d’Oribe, 48 € les 4,50 g, via Parfuma. 3. Énergisant Peel 27 Poudre Micro-Exfoliante Éclat de Cosmetics 27, 45 € les 100 g, via Beauty By Kroonen. 4. Effet peeling Masque Exfoliant Enzymatique de Sisley, 105,50 € les 40 g. 5. Stimulant Fresh Pressed Renewing Powder Cleanser with Pure Vitamin C de Clinique, 35 € les 14 g. 6. Herbal Ayurvedic Hair Mix The Rose Mix d’ Als je haar maar goed zit, 9,50 € le sachet de 100 g. 7. Organic Shampooing Sec Invisible Naturia de Rene Furterer, 17 € les 200 ml. 8. Désincrustante Poudre de Mousse Nettoyante au Camélia Rouge N° 1 de Chanel, 51 € les 25 g. 9. Anti-imperfections Intense Brightening Exfoliating Powder d’ Image Skincare, € 44,50 les 43 g. 10. Détoxifiant Nettoyant Poudre Purifiant Rare Earth DeepMinimizing & Polishing Powder de Kiehl’s, 39 € les 100 g. 11. Stimulante La Poudre Magique Éclat & Jeunesse L’Appel de la Forêt de Garancia, 25,90 € les 6 g. 12. Activateur d’éclat Daily Microfoliant de Dermalogica, 74 € les 74 g. 13. Apaisant Masque-Poudre Traitant au Galanga de Klorane, 15,50 € les 8 sachets de 3 g.
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FLONFLONS & PAILLETTES
BEAUTY BEAUTÉ
Dior
Rabanne
Wooyoungmi
Kiko
Prenez deux des meilleurs make-up artists au monde – de nationalité belge qui plus est – mariez-les à un maquillage doré, et obtenez une tendance de fond. Chez Diesel, Inge Grognard a recouvert de paillettes et de strass les visages et les corps des mannequins. Peter Philips a, quant à lui, joué la carte de la discrétion pour le défilé haute couture Dior. Il a accentué les yeux en les éclaircissant avec une ombre à paupières dorée, transparente. Avec extravagance ou sobriété, on leur emboîte le pas.
Rabanne
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Annakiki
Loewe
Cormio
Alessandra Rich
LA RÈGLE DE QUATRE
MAXIME FROGÉ.
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT.
Givenchy
Aniye Records
SHAGGY SEVENTIES
Chez Loewe, Givenchy et Lanvin, le shaggy hair connaît à nouveau son heure de gloire. La coupe est audacieuse et élégante pour un coiffé-décoiffé décontracté. Cette coiffure sauvage a gagné ses lettres de noblesse dans les années 1970 grâce à des icônes du rock comme Stevie Nicks et Joan Jett avant de faire plusieurs come-back. Un style qui peut être adapté à différentes longueurs, textures et préférences.
Ferrari
Cormio Diesel
Awake mode
Ottolinger
TOUT CE QUI BRILLE
Des lèvres brillantes ajoutent une touche de glamour à un look tout en lui assurant une allure fraîche. Mais des lèvres brillantes attirent l’attention sur la bouche. Aussi veillera-t-on à avoir des lèvres hydratées et soignées. Un rouge à lèvres liquide – une couche suffit – tient toute la journée, est hautement pigmenté et résistant.
Colorée ou subtile, shaggy ou glamour : quatre tendances beauté repérées sur les podiums de Milan et de Paris à suivre (ou pas).
Conner Ives
Diesel
Cormio
Aniye Records
Par Kim De Craene
Victoria Bechkam
Richard Quinn
Prada
LA VIE PASTEL
Exit les paillettes, bijoux sur les yeu x , o m b res à p au p i è res accrocheuses et autres eye-liners graphiques. On adopte, tout comme Prada et Victoria Beckham, pour un seul détail : des nuances pastel. Lilas, rose clair ou bleu ciel autour des cils confèrent un soupçon de couleur au visage.
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BEAUTÉ
PETIT GUIDE DES THÉRAPIES BRÈVES Pour se libérer de pensées limitantes, de phobies ou de comportements compulsifs, ces techniques sont susceptibles d’apporter des résultats concrets plus rapidement qu’une analyse. Hypnose, EMDR ou programmation neuro-linguistique : mode d’emploi des méthodes les plus efficaces. Par Claire Dhouailly Illustration Marie Guillard
P
arfois, les thérapies brèves peuvent remplacer le travail chez un psy. Parfois, elles le complètent. Tout dépend des problématiques rencontrées. « Avec le travail psy, on est dans l’intellect, on reconstitue son histoire en mettant des mots sur les choses. Cependant, il ne suffit pas toujours pour changer de comportement. Quelque chose de plus “opérationnel” devient nécessaire », souligne Kevin Finel (1), président de l’Académie de recherche et de connaissance en hypnose ericksonienne (Arche) (2). Le point commun de toutes les thérapies brèves ? Sortir du mental. On ne cherche pas forcément le pourquoi, plutôt des solutions pour quitter ce qui ne nous convient plus. « On a installé des comportements, des croyances, à un moment de notre vie. Puis, avec les années, elles n’ont plus lieu d’être mais on ne sait pas comment s’en défaire », résume Véronique Caron, maître praticienne PNL (3). Il est difficile de s’en libérer car, par nature, l’humain résiste au changement. « Qui dit changement, dit inconnu, donc peur », ajoute la coach. C’est là que les thérapies brèves peuvent permettre de réaliser un grand pas en avant. L’écueil serait cependant de confondre ces techniques avec des baguettes magiques ; elles réclament toutes une forte implication personnelle. Il est également essentiel de consulter des thérapeutes solidement formés, validés par des institutions sérieuses, et avec qui on se sent en confiance. 1. Créateur de l’appli Psychonaute et auteur d’Explorez les capacités de votre cerveau avec l’autohypnose, éd. Leduc. 2. arche-hypnose.com 3. coachcaron.fr
La PNL
Débloquer les schémas répétitifs C’EST QUOI ? Le terme est l’acronyme de Programmation neuro-linguistique. C’est une technique cognitivo-comportementale qui s’intéresse, pour les modifier, aux schémas comportementaux inscrits dans le cerveau via le langage verbal (vocabulaire, construction de phrases…), non verbal (gestuelle, façon de se tenir…) et para-verbal (modulation de la voix, vitesse de parole…). POUR QUELLES PROBLÉMATIQUES? « Lorsqu’on est bloqué dans une situation ou dans un schéma répétitif, on n’arrive pas à faire ce que l’on a envie de faire », remarque Véronique Caron. On ne se sent pas capable d’accéder à la promotion dont on rêve, on n’arrive pas à perdre du poids, on retombe toujours dans la même situation amoureuse. En quatre séances, on accède déjà à de vrais changements. COMMENT ÇA MARCHE ? « On observe les différents langages de la personne, comment ils correspondent mentalement à son fonctionnement, sachant que 97% de la communication émise passe par le langage non verbal ou para-verbal », énonce Véronique Caron. Un travail se fait alors sur les stratégies mentales mises en place. « On ne cherche pas pourquoi la personne est bloquée mais comment », explique la coach. Une fois la situation détricotée, une nouvelle stratégie est mise en place pour répondre à l’état désiré. L’idée étant que chacun·e a les ressources en soi pour changer. Cela passe par des modèles cadrés, qui agissent comme une “reprogrammation”. « Par exemple, on va faire travailler une personne avec le modèle appelé “le cercle d’excellence”, qui lui permet d’aller rechercher une ressource qu’elle a eue à un moment donné et lui a permis d’être “excellente”. On recherche comment elle a fait, ce qui s’est mis en place et on l’utilise pour modifier ••• la situation qu’elle veut changer », décrit-elle. Contacts de praticien·nes sur nlpnl.eu, le site de la NLPN, la Fédération des associations francophones de certifiés en programmation neuro-linguistique.
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CRÉDITS
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L’hypnose
Changer de regard sur les évènements C’EST QUOI? C’est un travail de transformation qui se fait via un état de conscience modifié permettant de percevoir les choses autrement. POUR QUELLES PROBLÉMATIQUES? « Il y a deux manières d’utiliser l’hypnose, soit de façon ciblée, pour des demandes orientées vers un besoin particulier – gérer un stress, une phobie, un comportement compulsif –, soit dans un travail d’accompagnement plus global, proche de la psychothérapie tout en restant une thérapie brève », détaille Kevin Finel. Dans le premier cas, un faible nombre de séances est nécessaire, entre trois et cinq ; dans le second, on est plus sur dix à quinze séances. C’est un travail existentiel plus poussé qui explore des mécanismes de résistance, de culpabilité, de manque de confiance… COMMENT ÇA MARCHE ? Tout commence par des échanges avec le spécialiste pour comprendre la problématique, comment la personne fonctionne, son contexte de vie, pour adapter le protocole. « Il est aussi important d’établir une relation de confiance, surtout avec cette technique qu’on assimile souvent à un état de lâcher-prise », indique Kevin Finel. Ensuite, le thérapeute va mettre la personne dans un état d’hypnose. « Selon le besoin, on ne mobilise pas les mêmes états de conscience », poursuit-il. Certains états dissociés permettent de travailler sur la douleur, d’autres, dits d’hyper présence, conduisent à être à l’écoute de soi-même, de ses intuitions, ce qui est intéressant quand on travaille sur les cas d’hypersensibilité, les conflits internes. Le travail n’est cependant pas passif pour celui qui consulte. Par exemple, si la problématique est de faire enfin la bonne rencontre amoureuse, le thérapeute va être dans la suggestion, dire : « Vous êtes avec une personne qui est comme vous aimez… », en face le ou la patient·e fait le travail intérieur d’avancer vers la représentation qu’il ou elle se fait de cette personne. Contacts de praticien·nes sur arche-hypnose.com
L’EMDR
Désensibiliser un souvenir traumatique C’EST QUOI? Cela signifie « Eye Movement Desensitization and Reprocessing ». La technique a été créée en 1987 pour traiter le stress post-traumatique des vétérans de la guerre du Vietnam. C’est une forme de psychothérapie qui utilise des stimulations bilatérales alternées – mouvements oculaires ou tactiles – pour désensibiliser une mémoire traumatique. POUR QUELLES PROBLÉMATIQUES ? Tous les stress post-traumatiques, mais aussi la dépression, les deuils complexes, les troubles du comportement alimentaire, les troubles addictifs… qui trouvent leur origine dans des circonstances de vie difficiles. Parfois l’évènement traumatisant peut prendre la forme d’un contexte familial délétère dans l’enfance, avec des petites choses qui s’accumulent au fil des années. Le traitement peut aller jusqu’à une dizaine de séances.
COMMENT ÇA MARCHE ? Lorsque l’on vit un évènement traumatique, il se fixe au niveau de la mémoire, qui devient alors dysfonctionnelle. « C’est pourquoi ce passé continue à donner des symptômes dans le présent, comme des crises d’angoisse, des cauchemars, des troubles du sommeil, des attaques de panique, des bouffées de colère, des évitements de situations », pointe le Dr Léonard Amétépé, psychiatre, président de l’association EMDR France. Les séances permettent d’identifier le ou les traumatismes et de repérer les déclencheurs du présent qui provoquent les symptômes. Ensuite, le thérapeute analyse les ressources émotionnelles de la personne pour gérer un haut niveau de perturbation, puisque le travail va se faire sur la mémoire douloureuse. « La troisième phase consiste à choisir une image chargée émotionnellement avec des croyances négatives. On agit sur les émotions, les sensations dans le corps », développe le spécialiste. C’est là qu’interviennent les stimulations oculaires en séquences de vingt secondes pendant lesquelles le ou la patient·e est absorbé·e par son souvenir. Après chaque séquence, on lui demande de parler spontanément. « Les séquences sont répétées jusqu’à ce que la personne ne relève plus rien », poursuit-il. Enfin, on installe par la même technique la croyance positive, porte de sortie du traumatisme. Contacts de praticien·nes sur plateforme-emdr.be
D’AUTRES TECHNIQUES EFFICACES La dynamique émotionnelle exprimée Cette forme de psychothérapie se concentre sur les émotions. Le travail demande une forte implication. « Il y a souvent dans l’enfance de la personne quelque chose qui fait qu’elle surréagit par de la peur, de la colère, de la tristesse. L’important n’est pas ce qui s’est passé mais le ressenti des choses », analyse la thérapeute Lucie Arnulf. Le ou la psycho-praticien·e aiguille la personne pour que ce ressenti – parfois vécu bébé ! – émerge. Les émotions peuvent être violentes mais mieux on les accepte, plus on peut s’en libérer. « L’explication ne sert à rien d’un point de vue émotionnel. Rester dans l’intellectualisation est même un système de défense. Il faut permettre à la personne d’exprimer ses émotions, telles qu’elles ont été vécues. Le partage avec le thérapeute permet de se sentir compris », souligne Lucie Arnulf. Contacts de praticien·nes sur therapeutebelgique.be
La sophro-analyse C’est une thérapie psychocorporelle qui opère sur les plans de l’humain, le corps, l’esprit. À partir de la problématique, le ou la thérapeute va utiliser différents outils (méditation, visualisation comme en sophrologie, dessin, danse), pour amener à du mieux-être. « Par exemple, si une femme consulte car elle n’a pas de désir, cela peut venir du fait qu’elle est coupée de son corps. Dans ce cas, il est intéressant de proposer une méditation dynamique en dansant », indique la sophroanalyste Julie Laurent-Marotte. Les séances varient selon l’état de la personne : « L’idée étant de pacifier ce qui n’a pas été réglé pour passer à autre chose », conclut-elle. Contacts de praticien·nes sur sbsr.be
MARIE CL AIRE X ORVEDA
ORVEDA,
LA SCIENCE DANS LA PEAU
Visionnaire et rupturiste, la marque clean, green et vegan issue de la biotechnologie prolonge la jeunesse de la peau tout en restaurant immédiatement son éclat. Grâce à des assemblages d’actifs biotech hautement concentrés, Orveda répare et renforce la barrière cutanée et contribue à la santé de la peau, sans jamais l’irriter.
UN FIL ROUGE : AGIR AVEC LA PEAU, PAS CONTRE LA PEAU Organe essentiel, reflet de notre santé, la peau est souvent malmenée. En cause, les formules cosmétiques très concentrées, trop agressives, parfois associées à des actes de médecine esthétique invasifs. Certes, ils offrent des résultats rapides, mais sur le long terme, ils favorisent l’inflammation et fragilisent la barrière cutanée. Ce phénomène d’hyperstimulation a des conséquences néfastes sur la santé de la peau et accroît sa sensibilité. C’est ce qui a inspiré les visionnaires Sue Nabi et Nicolas Vu pour créer Orveda, une gamme de soins révolutionnaires, qui travaillent avec la peau et non contre la peau.
© LE STUDIO GMC
LA PUISSANCE DES BIOTECHNOLOGIES VERTES AU SERVICE DE LA SANTÉ DE LA PEAU Orveda est le fruit d’un travail de précision, en étroite collaboration avec des experts médicaux, des biochimistes et des chirurgiens plasticiens. Le choix de la biotechnologie s’est imposé pour sélectionner les actifs les plus puissants tout en garantissant leur parfaite assimilation par la peau, même à haute dose. Ainsi, plus de cent actifs de pointe ont été minutieusement analysés et testés en laboratoire afin de s’assurer de leur efficacité et de leur parfaite biocompatibilité avec la peau. Il a fallu ensuite trouver la concentration optimale et les meilleures combinaisons pour parvenir à créer des soins aux résultats infinis.
Légende : Sève PrimordialeTM, Emulsion Bio-TechTM, Dévoileur Regard et Masque Récupérateur Nuit Courte, ces soins iconiques constituent la routine idéale pour prolonger la jeunesse de la peau et préserver sa santé. Ces soins ont déjà été plébiscités par les célébrités et les personnalités les plus exigeantes pour leur remarquable efficacité sur le glow.
DES FORMULES QUI BOUSCULENT LES LIMITES DE LA COSMÉTIQUE TRADITIONNELLE La spécificité d’Orveda, c’est d’avoir privilégié des formules hautement concentrées en actifs puis d’y adapter des textures, et non l’inverse. Une véritable prouesse technologique et sensorielle au service de l’eff icacité. Intransigeante sur la science, Orveda a développé 60 combinaisons d’actifs exclusifs dont son complexe signature, commun à toute la gamme. Les oligosaccharides provenant de sucres végétaux et obtenus par catalyse enzymatique préservent le microbiome. Les enzymes marines favorisent la production de céramides et renforcent ainsi la barrière cutanée. Le kombucha dérivé du thé noir et issu de la biofermentation améliore la microcirculation pour une peau instantanément éclatante et en pleine santé. Puissants sur toutes les couches de l’écosystème de la peau tout en la respectant, les soins Orveda sont recommandés par les médecins esthétiques et chirurg iens comme traitement post-procédure.
Pour trouver la routine qui vous convient, rendez-vous sur eu.orveda.com pour une consultation personnalisée.
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Des parfums bien-être qui aident à décompresser.
LA SÉLECTION DE LA RÉDACTRICE
Encens Lumière de Kenzo, 83,50 € les 75 ml. Ilio de Diptyque, 138 € les 100 ml, chez Senteurs d’Ailleurs. Flora Gorgeous Magnolia de Gucci, 81 € les 30 ml.
CONFIDENCES
Des produits tendances aux classiques updatés, chaque mois, notre rédactrice beauté propose un tour d’horizon des nouveautés qui l’ont impressionnée. Par Kim De Craene
Kim De Craene, beauty editor. MODE +++
L’EFFET BOTOX
Cette saison, Bellerose présente non seulement une nouvelle collection de mode, mais également une sélection de marques de soins naturels. Choisir notre préféré ? Une question difficile, mais on a un faible pour les savons artisanaux d’Orris qui nettoient et hydratent.
Détoxifier, réparer et prendre soin de ma peau pendant que je dors : un joli programme, non ? On aime aussi l’outil de massage luxueux qui procure un effet botox naturel et un moment de bien-être supplémentaire.
Supremÿa La Nuit Le Grand Baume Anti-Age de Sisley, 680 € les 50 ml.
Savonnette Le Nomade par Orris, 22 €, disponible dans la boutique Bellerose à Anvers et via bellerose.be
ZÉRO DÉCHET
Plus assez de tissu pour faire un sari ou un kimono ? La marque danoise Sissel Edelbo transforme les chutes en accessoires pour cheveux glamour. Barrette Big Silk Bow par Sissel Edelbo, 35 €, via sissel-edelbo.com.
Oh my Cream ! – une chaîne française centrée sur la beauté clean – ouvre deux boutiques à Bruxelles. Les best-sellers d’Augustinus Bader et de Susanne Kaufmann côtoient les nouveautés de Violette_FR, Les Filles et Rouje. Sur ma liste de soins à tester, j’ai noté un soin Tata Harper. Oh my Cream !, rue Antoine Dansaert 10 et Avenue Louise 52 à Bruxelles, ohmycream.com
Super Sérum [10] Yeux de Nuxe, 52 € les 15 ml.
EVA THURMAN. PRESSE.
LA CRÈME DE LA CRÈME
MÉDAILLE D’OR
L’iconique Super Sérum [10] - à la caféine et à l’acide hyaluronique - est désormais également disponible en version pour les yeux. Nuxe promet un regard rajeuni de 10 ans. Un soin en or !
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LES FONDAMENTAUX D’
IMAAN HAMMAM Le mannequin néerlandais Imaan Hammam, vingt-six ans, nous parle de ses produits fétiches et des rituels qui l’accompagnent au quotidien. Par Kim De Craene À QUELLE HEURE VOUS LEVEZ-VOUS ?
J’ai besoin de beaucoup de sommeil. Je dors jusqu’à 9 heures. Au réveil, je bois un verre d’eau avec un peu de citron. Cette boisson aide à lutter contre les ballonnements. De retour dans ma chambre, j’allume une bougie, je médite ou je m’étire. Ensuite, je saute sous la douche et commence ma simple - routine de soin. VOUS ARRIVE-T-IL DE SORTIR SANS MAQUILLAGE ?
Sans maquillage oui, sans un bon soin : non. Si je dois aller déjeuner ou si j’ai un rendezvous, je vais me maquiller. J’aime une peau glowy. J’ajoute une couche de mascara et de baume à lèvres. Un rouge à lèvres rouge quand je veux sortir le grand jeu. J’ai toujours une trousse de maquillage dans mon sac : je ne sais jamais qui je vais rencontrer, ni où je vais. FAITES-VOUS QUELQUE CHOSE DE SPÉCIAL POUR LA PLANÈTE ?
J’utilise beaucoup de produits naturels que je connais grâce à la culture marocaine. J’applique de l’huile d’argan sur mes cheveux et mon corps. Une cuillerée d’huile d’argan ou d’huile d’olive fait des merveilles pour votre système immunitaire et votre digestion. Le hammam à domicile est aussi une coutume marocaine. Au lieu de prendre une longue douche et de gaspiller beaucoup d’eau, nous
Ses 3 essentiels 1. Double Wear Sheer Long-Wear Makeup SPF 20 d’Estée Lauder,
57 € les 50 ml.
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2. Advanced Night Repair Serum d’Estée Lauder, 126 € les 50 ml. 3. Huile 100% Pure de De Tuinen chez Holland and Barrett,
27,99 € les 100 ml.
n’utilisons que quelques bols d’eau. ET LE SPORT ?
J’essaie de faire quelque chose tous les jours. Je danse, je joue au muay-thaï (boxe thaïlandaise, NDLR), j’aime le foot – je fais même partie d’une équipe à Brooklyn – et je fais beaucoup de vélo autour de New York, où j’habite. Je n’aime pas le jogging, trop ennuyeux et monotone pour moi. FAIRE UN RÉGIME : OUI OU NON ?
Je me concentre sur un déjeuner copieux et sain : une savoureuse salade avec de l’avocat et du pain grillé, par exemple. Mon dîner est léger. Le samedi et le dimanche, je triche. Ces jours-là, je peux manger du chocolat et des hamburgers. QUELLE EST LA PLUS BELLE FEMME QUE VOUS CONNAISSEZ ?
Ma mère Mbarka. J’ai beaucoup appris d’elle et c’est ma plus grande supportrice. Elle a quitté le Maroc à l’adolescence. Elle a dû apprendre une autre langue, s’habituer à une autre culture et se construire une nouvelle vie. Elle m’inspire à être moi-même et à rêver grand. Une salve d’applaudissements pour Mbarka et toutes les femmes arabes qui ont ouvert des portes à notre génération. COMMENT GÉREZ-VOUS LE FAIT DE VIEILLIR ?
J’ai dû grandir et mûrir rapidement. J’ai été repérée par un agent quand j’avais 13 ans. J’ai déménagé aux Etats-Unis. J’ai vécu seule dans un appartement et j’ai beaucoup voyagé. J’ai beaucoup appris à l’adolescence. J’accepte mon âge. C’est la seule solution, non ? À QUOI VOULEZ-VOUS RESSEMBLER À SEPTANTE ANS ?
Je veux me sentir bien et rayonner de bonheur. C’est pourquoi je fais beaucoup de sport : je veux pouvoir danser et utiliser mon corps de manière optimale le plus longtemps possible.
MASHA MALTSAVA. PRESSE.
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LE PRODUIT INCONTOURNABLE 1. LE TUBE DU 31 LE ROUGE S’INSPIRE
D E L’E SCALI E R E M B LÉ MATIQU E de
style Art déco du 31 rue Cambon, le refuge de Gabrielle Chanel en plein cœur de Paris. Il s’agit du premier packaging en verre, une première dans le monde de la cosmétique. 2 . I L A FA L L U Q UAT R E A N S pour
transformer ce tube en verre fragile en un packaging solide, une prouesse technique sans compromettre l’esthétique. Chanel a fait appel à l’expertise d’un maître souffleur de verre japonais pour obtenir ces lignes élancées.
31 LE ROUGE DE CHANEL
Avec une longueur d’avance, la maison française lance un tube de rouge à lèvres totalement dépourvu de plastique, fabriqué en verre et en métal. Une création luxueuse et durable qui constitue une véritable nouveauté. Par Kim De Craene
moins. Mais en 2023, éliminer le plastique s’est avéré un grand défi. » 6. EN 1924, Coco Chanel a créé son premier rouge à lèvres appelé Premier Rouge. Le rouge était synonyme de force. 7. 31 LE ROUG E S E DÉCLI N E E N 12
TE I NTE S. Les formules ont été conçues pour s’adapter à toutes les carnations. L’ingrédient principal est le gardénia, dont les extraits adoucissent et soignent les lèvres. Cette plante possède même un effet anti-âge.
8. LES NOMS DES ROUGES À LÈVRES
Chanel font toujours référence à des aspects de la vie et du travail de Gabrielle Chanel. Rouge Fétiche évoque les rubans pourpres en flanelle que Mademoiselle portait autour des chevilles pour lui porter chance lors des présentations des nouvelles collections. Rouge 2.55 est un rouge grenat raffiné, inspiré de la doublure de l’emblématique sac à main 2.55.
3. LE TU B E E ST OR NÉ D E D E UX
BAGUES MAGNÉTIQUES couleur or.
Lesquelles protègent le verre quand on referme le rouge à lèvres, tout en produisant le célèbre clic de la fermeture des sacs à main de la marque. 4 . L A C R É AT R I C E D U F L AC O N , et l’atout secret de l’entreprise, Sylvie Legastelois, travaille pour Chanel depuis plus de 35 ans. Elle a notamment conçu les flacons des parfums Gabrielle et Chance, des rouges à lèvres Rouge Allure et des vaporisateurs de voyage twist-up. 5. PU I SQU E CE ROUG E À LÈVR E S D EVAIT ÊTR E LE M E I LLE U R, I L DEVAIT AUSSI ÊTRE DURABLE. C’est pourquoi le plastique a été
complètement banni. « Dans les années 70, le plastique était novateur, fonctionnel et facile à produire, explique Sylvie Legastelois. Mais il est aussi polluant. Notre nouveau tube de rouge à lèvres est composé de verre et de métal. Dans dix ans, ce sera peutêtre devenu monnaie courante. C’est ce que nous espérons du
9. LES RECHARGES SONT INTERCHANGEABLES et livrées avec un capuchon de protection. Permutables, elles peuvent être scellées à nouveau sans avoir à utiliser tout le tube. 10. LA POCHETTE EST EN MATELASSÉ, à l’instar des sacs à main emblématiques. « Le but est de pouvoir transmettre ce rouge à lèvres de génération en génération. Tout comme un sac Chanel », conclut Sylvie Legastelois.
31 Le Rouge de Chanel, 165 €.
Malachite Snake de Dries Van Noten, 34 €.
Joli Rouge 742 de Clarins, 38 €.
Rosy Nude de Guerlain, 61 €.
Rouge Abysse 84 d’Hermès, 73 €.
PRESSE.
QUATRE AUTRES ROUGES À LÈVRES RECHARGEABLES
É T I M I L L I N E ET T N E M E T I U T A ÉCOUTEZ GR S E É R É F É R P S N O S N A H C S O V TOUTES E U Q I G L E B E I R É H C P P A E R T O VIA N
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TESTÉ ET (AP)PROUVÉ
LES TENDANCES TIKTOK Chaque semaine, de nouvelles tendances apparaissent sur ce réseau social. La preuve avec ces 4 concepts que nous avons testés pour vous... dans la vraie vie. Par Kim De Craene
VINERGETIC C+ INSTANT DETOX MASK DE CAUDALIE, 25,70 € les 75 ml.
COLOR-REVIVING POWDER BLUSH ROSY GLOW DE DIOR, 55 € les 4,4 g.
INSTANT FIRMX EYE DE PETER THOMAS ROTH, 42 € les 30 ml.
★★★☆☆
★★★★☆
★★★★☆
TIMON VAN MECHELEN, RÉDACTEUR EN CHEF
KIM DE CRAENE, RÉDACTRICE BEAUTÉ & LIFESTYLE
ELSPETH JENKINS, FASHION & STYLE DIRECTOR
MALVINE SEVRIN, CHEF DIGITAL FR
POURQUOI ? Vu plus de 100 millions de fois sur TikTok, ce masque est composé à 99 % d’ingrédients naturels. Les extraits d’argile rose, de café et de pulpe de raisin ont pour mission d’absorber l’excès de sébum et les impuretés. Le résultat ? Un teint clair et frais.
POURQUOI ? Aucun produit n’est devenu viral aussi rapidement que le Rosy Glow de Dior. La texture fine du blush se fond naturellement avec la peau. La marque a récemment revu la formule et, dans une idée d’inclusivité, ajouté quatre nouvelles teintes. Chaque couleur est conçue pour s’adapter à un type de peau en particulier. Grâce à une technologie spéciale, le blush vous procure un teint sur mesure.
POURQUOI ? J’ai tendance à me méfier des tendance TikTok : trop éphémères pour moi. J’hésite donc à tester cette crème pour les yeux. Ce qui me fait changer d’avis : l’espoir que les rides d’expression et les ridules seront estompées et que mes paupières gonflées vont se dégonfler en quelques minutes, même à 41 ans.
POURQUOI ? Les gouttes sont censées vous procurer un teint hâlé, comme au retour des vacances. Un coup de pouce bienvenu compte tenu de la météo capricieuse de ces dernières semaines. Grâce à un puissant cocktail d’antioxydants, elles aident également à lutter contre les méfaits de la pollution et les agressions extérieures.
INCONVÉNIENTS ? La crème sèche rapidement, mais ma peau tiraille un peu, surtout au début.
INCONVÉNIENTS ? Victime de son énorme succès sur les réseaux sociaux, l’autobronzant est régulièrement sold-out. Il faut donc parfois être patiente pour pouvoir l’acheter.
APPROUVÉ ? Je comprends pourquoi ce produit est devenu viral sur les réseaux sociaux : il semble en effet que ma peau soit débarrassée de toutes ses impuretés : une sensation merveilleuse. Elle paraît plus nette, mais aussi un peu décapée. Le masque fait donc ce qu’il promet, mais je préfère un produit légèrement plus doux.
INCONVÉNIENTS ? Dior est une marque de luxe. Le blush coûte donc 55 €. Il existe probablement des alternatives moins chères qui donnent également un bon résultat. Jetez un œil du côté de Nars ou de Bobbi Brown. APPROUVÉ ? La teinte rose bubblegum brillante semble un peu intimidante dans la palette, mais sur la peau, l’éclat est nature. Ce fard à joues va, c’est certain, devenir un incontournable de ma trousse de maquillage.
APPROUVÉ ? Je vois déjà des résultats après une seule utilisation. Je teste la crème, sous une couche de maquillage, lors d’une soirée. Souvent, je remarque que mes rides d’expression sont plus accentuées si j’utilise un correcteur et un fond de teint. Mais grâce à la crème, ma peau semble plus lisse, même à deux heures du matin. Sur des photos prises en soirée, j’ai l’air plus jeune. Je souris sur toutes les photos. Un vrai booster de confiance.
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APPROUVÉ ? Sans aucun doute. Contrairement aux autobronzants traditionnels, la texture légère et fluide ne laisse pas d’effet gras sur la peau, mais pénètre très facilement. Pour un coup de boost instantané, je mélange 2 à 3 gouttes avec ma crème de jour. Quand je ne me maquille pas, le produit donne un éclat naturel et sain. PRESSE.
INCONVÉNIENTS ? La liste des ingrédients comprend de nombreux parfums tels que le limonène (agrumes), le linalol (rose) et l’huile de lavande. Côté sensation, c’est divin, mais ces substances rendent ma peau sensible légèrement rouge et piquante. Après le rinçage, j’ai l’impression que mon visage est très sec, probablement à cause de l’alcool contenu dans le masque.
D BRONZI ANTI-POLLUTION SUNSHINE DROPS DE DRUNK ELEPHANT, 37,90 € les 30 ml.
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LIFESTYLE
OFR.
Ofr. est une librairie spécialisée dans les magazines de mode et de design, mais c’est aussi un éditeur indépendant. Des expositions et des événements sont également organisés régulièrement dans l’espace. 20 Rue Dupetit-Thouars, @ofrparis sur Instagram.
Épilogue de l’été à la Parisienne Nous aimons Paris pendant les vacances, lorsque le Jardin des Tuileries est en fleurs et les Parisiens en congé. Mais les mois de septembre et octobre sont attrayants eux aussi. Voici dix-neuf étapes pour en profiter. Par Timon Van Mechelen avec Elias Derboven, Marte Sledsens et Aurélia Dejond
La Wellness Gallery aux Galeries Lafayette Haussmann,
wellness.galerieslafayette.com
HÔTEL ROCHECHOUART
Dans ce resto branché, on mange principalement des fruits de mer, accompagnés d'un délicieux verre de vin nature. Les soirs d’été, on y croise une foule de Parisiens volubiles.
Un hôtel Art Déco magnifiquement rénové qui nous plonge dans l'atmosphère artistique des années 20 et 30. Le plus grand atout de cette adresse, c’est, sans aucun doute, son bar et son restaurant. Plantés sur le toit de l’hôtel, ils offrent une vue impressionnante sur les toits typiques de Paris et le Sacré-Cœur. Chaque dimanche, le marché aux puces organisé dans la rue est une mine d’or pour les amoureux d’art et d'antiquités. • • •
57 Boulevard Marguerite de Rochechouart, citronsethuitres.com
55 Bvld Marguerite de Rochechouart, hotelrochechouart.com
ELIAS DERBOVEN.
CITRONS ET HUÎTRES
ECHIZEN SOBA TOGO
On fréquente cette adresse pour la large gamme de plats à base de nouilles soba, allant des simples classiques aux créations contemporaines. Comme la cantine ne prend pas de réservations, il faut parfois attendre avant de décrocher une table. 33 Rue Saint-Roch, @togo_paris sur Instagram.
CHÂTEAU VOLTAIRE
Entre le Jardin des Tuileries et l'Opéra Garnier, le fondateur de la marque de mode Zadig & Voltaire a ouvert Château Voltaire. L'hôtel, inauguré en 2021, occupe trois bâtiments. La déco des chambres est inspirée des films de Claude Sautet. L’ensemble respire le luxe, mais avec une ambiance rock'n’roll. Assurez-vous de réserver une table à la brasserie de l'hôtel. Chaque soir, l'Emil est le rendez-vous des Parisiens branchés. 55-57 Rue Saint-Roch, chateauvoltaire.com
DANDIN
Pour une pizza avec un P majuscule, vous pouvez désormais vous rendre chez Dandino. Dans cette cantine italienne, des chefs italiens attentifs, compétents et passionnés préparent des pizzas fraîches dans le respect de la tradition. Ou que diriez-vous d'un carpaccio de poulpe, de pâtes aux aubergines, puis d'une pavlova aux agrumes en dessert ?
vincennes-tourisme.fr
GETTYIMAGES. PRESSE.
BOIS DE VINCENNES
Qui ne connaît pas le Bois de Vincennes ? On peut s'y promener via un ancien viaduc de métro qui part de l'opéra Bastille et se termine au château de Vincennes, ancêtre de Versailles.
ELIAS DERBOVEN.
8 Rue de Buci, dandinoparis.com
LIFESTYLE
LE LOUXOR
La rumeur veut que ce cinéma égyptien ait été construit en réponse à un film sur Cléopâtre en 1917. Le bâtiment doré avec des scarabées en mosaïque, des cobras et des chacals est l'un des plus beaux cinémas de Paris. Après une rénovation en profondeur en 2013, il accueille désormais la crème, du cinéma indépendant. On peut aussi profiter d’un verre de vin rouge en terrasse. 170 Bd de Magenta, cinemalouxor.fr
MAISON PROUST
Un hôtel de charme récemment inauguré au cœur du Marais. Inspiré de la Belle Époque et de la vie mondaine de l'écrivain français Marcel Proust, Maison Proust compte 23 chambres et suites, une bibliothèque, un bar, un jardin d'hiver et une piscine avec hammam pour échapper à l'agitation de la ville. 26 Rue de Picardie, maison-proust.com
MONDAINE DE PARISO
Ouvert seulement depuis l'année dernière, mais déjà un incontournable des nuits parisiennes. Mondaine de Pariso vous catapulte instantanément dans les années 70. On aime la déco sous le signe du velours, des miroirs, des imprimés léopard, des boules disco XXL et des moquettes moelleuses. À table, le concept est tout aussi efficace : du homard au caviar et de la truffe à la barbe à papa, de la musique live et des danseuses de cabaret pour que la sauce prenne vraiment.
ALAIN-BERNARD MASSÉ. ELIAS DERBOVEN. PRESSE.
23 Rue de Ponthieu, mondaine-depariso.com
ATELIER BRANCUSI
Juste à côté du Centre Pompidou, vous pourrez visiter gratuitement la réplique de l’atelier du sculpteur roumain Constantin Brancusi (1876-1957). Un an avant sa mort, il a fait don de tout le contenu de son atelier à l'État français. La collection comprend 1600 photos, 137 sculptures, 87 socles, des croquis, des disques vinyles, des livres et son lit. • • • Place Georges Pompidou, centrepompidou.fr
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LIFESTYLE
TOO HÔTEL
Ce nouvel hôtel est le dernier projet en date de l'entrepreneur Laurent Taïeb (créateur de Madame Rêve) et du designer Philippe Starck. Il est situé dans l'une des célèbres tours de Jean Nouvel et offre une vue imprenable sur Paris. Le must absolu ? Le bar sur le toit, haut de 120 mètres, apprécié des locaux et des touristes. 65 Rue Bruneseau, toohotel.com
CAFÉ NUANCES
Cette adresse a été élue parmi les meilleurs cafés de Paris par la presse française dans son ensemble. C’est dire ! Au menu : du bon café, quelques recettes maison comme le rose latte et des pâtisseries raffinées. 25 Rue Danielle-Casanova, cafenuances.com
DRIES VAN NOTEN, GALERIE QUAI MALAQUAIS
9 Quai Malaquais, driesvannoten.com
THE WOODS GALLERY
Un concept store avec une gamme très intéressante de marques déco. On y a repéré, entre autres, l'iconique miroir Ultrafragola de la marque Poltronova (voir photo). 22 Rue André-del-Sarte, les-bois.fr
PRESSE.
Le designer belge a ouvert sa troisième boutique à Paris en juillet, principalement dédiée à la ligne de parfums et de beauté lancée l'an dernier. L'adresse est située au cœur de la Rive Gauche parisienne, à côté de ses boutiques homme et femme.
LIFESTYLE
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HIGHSTAY
Quand le luxe d'un hôtel et le côté intime d'une maison se conjuguent, ça donne Highstay, une minichaîne de 32 appartements implantés dans des quartiers en vue, comme le Louvre et les Champs-Élysées. Les résidences sont sobres et décorées avec goût par de prestigieux architectes et bureaux d'études. En bonus, vous pouvez booker une navette vers et depuis la Gare du Nord, assurée par un majordome personnel. Le ménage est fait quotidiennement et la salle de bain est équipée de produits Aesop. highstay.com
ANNELISE MICHELSON
Est-ce une galerie ? Un studio ? Une boutique ? Le nouvel espace qu'Annelise Michelson a conçu avec l'architecte Billy Falola floute les genres avec délice. Une approche qui cadre avec son travail artistique. Michelson sculpte le marbre et le plâtre, conçoit des bijoux et fabrique également des meubles. Cet espace sert d’écrin à ses créations. 28 Rue Boissy-d'Anglas, annelisemichelson.com
PALACE CALLAS
Ce magasin vintage est connu pour sa sélection de pièces de grandes marques à petits prix. On y trouve des pépites Chanel, Prada et Louis Vuitton, mais aussi des pièces d'archives d'Issey Miyake, Jean Paul Gaultier et Junya Watanabe. Leur collection d'accessoires vaut également le détour. 15 Rue du Pont Louis-Philippe, palacecallas.com
STEFAN KRAUS. PRESSE.
MAISON ALBAR HÔTELS LE VENDÔME
Derrière l'authentique façade dessinée par Claude David, en 1880, se cache un hôtel contemporain situé à quelques minutes à pied de l'Opéra Garnier et de la Place Vendôme. Des coussins vert émeraude, du marbre blanc et des accents dorés donnent le ton. Les 51 chambres affichent une atmosphère à la fois luxueuse et chaleureuse. Mais le vrai must, c'est le spa avec piscine, jacuzzi, 4 cabines de soins et fitness ouvert jour et nuit. 7 Rue du Helder, maisonalbar-hotels-le-vendome.com
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Genève, la réservée 1 2 1. Magnifique vue sur le lac Léman. 2. Se remettre en forme au spa et à l’espace fitness. 3. Aux Bains des Pâquis. 4. Le restaurant Le Loti. 5. Sublime suite à La Réserve Genève.
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Lieu de naissance de l’horlogerie, siège de l’ONU et de la Croix-Rouge, Genève mérite une petite visite. Avec vue sur le lac Léman et le Mont-Blanc, on a fait une pause-détente à La Réserve, merveilleux havre de paix et de ressourcement. Par Joëlle Lehrer
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GREGOIRE GARDETTE. PRESSE.
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NOS ADRESSES À GENÈVE Si la cité helvétique aime rappeler son statut de ville onusienne, on peut, outre les institutions internationales, se balader dans ses rues et ses quartiers pour le goût de l’Histoire - celle des calvinistes - , du shopping - les plus prestigieuses enseignes se retrouvent rue du Rhône-, de la table… L’Horloge fleurie : elle date de 1955
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L’hôte des lieux a un net penchant pour la littérature comme on peut le voir. Le lien entre le romancier sénégalais et l’établissement peut aussi se comprendre. L’hôtel est pensé comme un lodge africain. Dans les couloirs, des photos (très belles) de la faune sauvage du continent noir et près de l’entrée, l’imposante sculpture d’un éléphant. On dit, ici, qu’il symbolise le lieu. 5
L
e domaine de La Réserve Genève se situe à un quart d’heure du centre-ville. Environné d’un parc joliment entretenu, il compte une petite plage de galets accueillant, en été, les activités nautiques comme le paddle et le catamaran. Dès les beaux jours, on peut joindre la ville par bateau. Le resort, propriété de Michel Reybier, entrepreneur français, a été entièrement designé par le célèbre architecte d’intérieur Jacques Garcia. On retrouve, ici, le même raffinement qu’à La Mamounia, ce qui n’est guère surprenant quand on sait que Garcia a repensé aussi la déco du palace marrakchi. Dans chaque chambre et chaque suite, les harmonies de couleurs changent. Dans ma Lake Suite, avec vue sur le lac, le décorateur a opté pour une association de bruns, beiges et vert tilleul. Des livres ont été placés dans la bibliothèque. Et sur le bureau, un exemplaire de La plus secrète des mémoires des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021 et Prix Littéraire Michel Reybier.
OISEAUX DE COULEURS
Le luxe est une affaire de détails. Les oiseaux en verre de couleurs suspendus aux lampes à l’entrée, les méduses aux filaments perlés diffusant la lumière au spa, les tapis aux motifs léopard, autant de notes d’une inventivité joyeuse mais pas tapageuse. Le soir, les clients des restaurants, Le Loti (du nom de l’écrivain-voyageur) et le Tsé Fung (seul restaurant chinois étoilé au Michelin, en Suisse), sont nombreux. S’y retrouvent autant de Genevois que d’hôtes de passage, des familles, des couples et bien sûr, des femmes et hommes d’affaires. « On n’a pas réduit la carte, au contraire, on l’a augmentée », explique Didier Bru, le general manager de La Réserve. Le minimalisme gastronomique, on ne le trouvera pas ici. Les propositions gustatives sont le plus souvent délicieuses et étonnantes. Au Loti, on a faibli pour les asperges tièdes à la sauce hollandaise et au yuzu autant que pour les SaintJacques rôties et mousseline de pommes de terre. Deux entrées aériennes. GLOBAL BIEN-ÊTRE
Si le cadre, la déco, la gastronomie constituent autant de points forts du resort, le
et symbolise deux spécialités genevoises, l’horlogerie et la botanique. Place du Molard : très centrale, elle accueille les terrasses de restaurants et de bars. Fort fréquentée le midi. Place du Bourg-de-Four : ravissante place dans le centre historique, connue pour ses terrasses animées. Rue de l’École-de-Médecine : son petit nom, la REM. C’est là que se concentre les bars hype parmi lesquels le Kraken et le Volt. Bains des Pâquis : sur cette jetée, on se baigne, se divertit, fait la fête. En été, les Aubes Musicales sont organisées. Plage des Eaux-Vives : lieu de baignade et de détente sur la rive gauche du lac Léman. Domaine Les Perrières : ce domaine viticole se situe à Satigny, ravissant village à 10 kms de la ville. On peut, pour 20 €, faire une dégustation de ses vins, parmi eux des médaillés d’or. On vous recommande notamment son Sauvignon blanc. lesperrieres.ch
spa et l’espace fitness parachèvent de combler le visiteur. Dirigé par Steve Desobeau, ancien footballeur professionnel au parcours étonnant - comme podologue, il a soigné les championnes de tennis, Serena et Venus Williams ainsi que Martina Hingis - , le centre esthétique et le centre sportif sont animés par une quarantaine de personnes. Des esthéticiennes aux masseuses en passant par les ostéopathes et les coachs en exercice physique. On peut passer d’une des cabines du centre esthétique pour un body massage signature d’une heure à un cours de yoga ou de Pilates. Ou inversement. À moins que l’on se satisfasse de quelques longueurs de crawl dans la piscine intérieure ou extérieure, selon la saison et l’humeur… Le bien-être est envisagé, ici, dans sa globalité. lareserve-geneve.com
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LIFESTYLE
MASTERCLASS
SANG HOON DEGEIMBRE, LE VIRTUOSE DU VÉGÉTAL
Il rend hommage à la nature depuis vingt-cinq ans. S’il décline sa créativité dans son restaurant doublement étoilé de Liernu, Sang Hoon Degeimbre chapeaute quatre autres adresses, dont le tout nouveau Anju. Rencontre. Par Aurélia Dejond
O
n le dit terriblement timide. Il nous parle de sa voix douce, depuis l’incroyable potager de son restaurant en Hesbaye, source de son inspiration quotidienne. On entend les oiseaux chanter, le vent bruisser : ça le ressource. Un corps de ferme et cinq hectares où poussent cinq cents variétés de fruits et légumes, qui ponctuent son imagination et rythment son inventivité. Pionnier du circuit-court, Sang Hoon Degeimbre a érigé la nature au rang de star de sa cuisine, dont la philosophie est d’écouter ce que la terre a à lui dire. Pourtant, rien ne le prédestinait vraiment à devenir l’orfèvre en gastronomie qu’il est aujourd’hui. Sommelier de formation (classé troisième meilleur sommelier de Belgique), formé aux séminaires d’Hervé This, l’inventeur de la gastronomie moléculaire, il se voyait plutôt pharmacien, fasciné par les plantes. Déjà. TÊTE D E FI LE D E LA GASTRONOM I E WAL-
LONNE, NÉ EN CORÉE DU SUD en 1969 et adopté à l’âge de 5 ans par une famille belge, c’est sa passion pour la cuisine qui pousse Sang Hoon Degeimbre à retaper une ancienne friterie en 1997.
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LA RECETTE ULTIME CHOUCHOU Pour 4 personnes 1 chou-fleur, 250 g beurre demi-sel normand, 40 g pignons de pin, 40 g pistaches mondées, 40 g noisettes entières, 40 g noix de pécan, 40 g amandes effilées, 1 càs huile de pépin de raisin, jus 1/2 citron jaune. Jus vert : 50 g épinards, 30 g coriandre, 50 g persil, 20 g huile d’olive, sel, poivre noir en moulin, fleur de sel de Guérande
En cuisine
ESTELLE PAREWYCK. PRESSE.
Carton plein. L’approche visionnaire et décalée du chef le consacre avec une première étoile en 2000. Et une rencontre fait rapidement basculer sa destinée de cuisinier. Benoît Blairvacq, banquier, épicurien à la main plus que verte, finira par quitter son univers professionnel pour se consacrer à la création d’un spectaculaire jardin pour Sang Hoon. Ensemble, ils s’installent à Liernu et conçoivent un site totalement dédié au circuit-court en permaculture, incroyable terrain de jeu pour le chef. Sa cuisine, il la qualifie lui-même d’indéfinissable et en constante évolution, fruit d’une réflexion perpétuelle. « Mon fil conducteur, c’est le végétal. J’ai besoin d’être ancré dans le terroir, en restant ouvert sur le monde ». AU FIL DES ANNÉES, SANG HOON DEGEIMBRE I N S U F F L E R A DAVA N TAG E D E TO U C H E S
CORÉENNES À SA CUISINE, lui qui ne se sentait pourtant pas légitime. « J’ai goûté mon premier kimchi à plus de 20 ans, grâce à un ami ! ». Après l’obtention de sa deuxième étoile en 2008, il est invité en Corée en 2009. « Mon pre-
Dans une poêle évasée bombée Mauviel, faire fondre à feu doux la ½ du beurre. Concasser les fruits secs au mixeur pour obtenir des pépites. Déposer le chou-fleur (sans feuilles) dans la sauteuse. Jeter les fruits secs dans le beurre. Ajouter une càs d’huile de pépin de raisin, faire mousser le beurre, arroser le chou-fleur. Maintenir à feu moyen. Ajouter le reste du beurre et le garder mousseux en le chauffant. Arroser régulièrement jusqu’à obtention d’une couleur dorée sur le chou. Tester la cuisson à cœur à l’aide d’une aiguille à brider ou pointe de couteau. Laisser reposer 10 min hors du feu.
mier voyage dans mon pays d’origine. Il m’a fait comprendre beaucoup de choses et a aussi influencé ma cuisine, dans laquelle j’ai notamment introduit la lactofermentation. Cela me permet d’innover, d’ouvrir des portes, d’emmener les clients vers d’autres aventures gustatives. Quand il mange, le Belge aime voyager, mais il a besoin d’être rassuré, à moi de réussir à casser les stéréotypes coréens pour l’emmener en balade sans le choquer, mais en le faisant sortir de sa zone de confort. C’est notamment ma philosophie chez Anju, dont je signe la carte et où avec Victor des Roseaux, mon chef exécutif, on ose du typique, mais méconnu, loin de la caricature coréenne prévisible. Des plats directement inspirés de mes voyages sur place, pour manger vraiment ‘ comme là-bas ’, en dehors des grands classiques, en privilégiant un maximum les produits locaux ». airdutemps.be, sansablon.be, vertigebxl.be, koreantiger.be et anju.be
Jus vert : effeuiller les herbes et blanchir 3 min à l’eau bouillante. Refroidir en eau glacée. Égoutter, essorer. Introduire dans un blender. Ajouter l’huile d’olive. Saler, poivrer. Mixer pour obtenir un jus fluide. Réserver.
Prélever les fruits secs, les blender pour obtenir une pâte type praliné. Repasser le chou au four 5 min à 180°C. Arroser de quelques gouttes de jus de citron. Dans l’assiette, déposer une cuillerée de jus vert, un quart de chou-fleur et une cuillerée de praliné. Agrémenter d’un peu de fleur de sel de Guérande.
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LONGITUDE ZEN DIRECTIONS ÉMOTIONS ET BIEN-ÊTRE Dans son institut de bien-être situé à WoluweSaint-Pierre, Philippe de Posson vous propose d’incroyables protocoles de massages intégrant pleinement l’approche énergétique (au niveau des émotions, du mental et du spirituel). Ce chaleureux professionnel possède ainsi l’art de vous préparer par des massages et pétrissages à l’huile chaude et des bercements holistiques à une plongée vers l’état alpha qui vous entraîne vers une sensation de flottaison, d’apaisement et de lâcher prise, avec, à la clé, la disparition de toutes vos douleurs et, rentré chez vous, dans la (re)découverte d’un véritable sommeil de bébé. Une expérience réellement impressionnante ! Oscillant entre haute spiritualité et monde scientifique, ce chaleureux professionnel, ingénieur civil de formation, n’a jamais cessé de se former auprès des plus grands experts. Avec ses techniques de soins énergétiques héritées du courant de Barbara Ann Brennan, il prend en compte les travaux des psychiatres américains John Pierrakos et Wilhelm Reich sur les blessures de l’âme (travaux repris par Lise Bourbeau). C’est ainsi que Philippe de Posson parvient, à travers ses massages, sur base de votre morphologie et de votre posture, à déceler votre structure de caractère (squizoïde, rigide…). De cette manière, il enrichit votre séance de massages d’un véritable coaching énergétique, en vous faisant prendre conscience de la source de maux qui ruinent votre quotidien. «Workaholic», Philippe de Posson a également écrit, avec toute sa sensibilité, un magnifique roman inspiré de sa vie. «AU-DELÀ de nos blessures» évoque son expérience de «mort imminente» vécue à l’âge de six ans. Il y ajoute une rencontre avec un «Être de lumière» qui l’aurait accompagné pour lui indiquer son chemin. Ce roman illustre la théorie des blessures de l’âme susmentionnée, à savoir la blessure de trahison et ses possibles dérives… tout en servant de canal pour relayer des messages spirituels reçus par Eva Pierrakos ! Il s’agit, en réalité, du récit d’une guidance qui ne vous laissera pas indifférent !
Plus d’informations sur www.longitudezen.be — www.auDELAde.com PUBLIREPORTAGE / OSEZ LE CENTRE-VILLE
VICTOIRE CHAUSSURES POUR FEMMES ET ENFANTS Situé à Tournai, le magasin Victoire chaussures est une véritable alternative à ce que l’on connait des espaces consacrés aux chaussures. Ici, tout le monde peut prendre son temps. L’espace est ludique et l’équipe est là pour vous conseiller et vous accompagner au mieux afin de trouver la paire de chaussures adaptée pour vous et votre enfant. Depuis toute petite, Victoire Paris est passionnée par les chaussures. C’est en devenant maman qu’elle prend conscience du manque de boutiques et de conseils pour chausser ses filles. Pour partager sa passion, Victoire quitte l’enseignement et valide une formation de chausseur à Paris. Elle se lance alors dans la grande aventure de l’entrepreneuriat. En 2018, elle réalise son rêve et ouvre sa boutique ! Rapidement, elle déménage dans un local plus grand et engage Alice, infirmière en pédiatrie. Depuis, elles forment une équipe soudée au service de leurs clients.
Chausseuses avant d’être vendeuses Victoire et Alice mettent leur professionnalisme à votre service. Elles connaissent par cœur tous leurs produits et leurs conseils avisés font toute la différence. Des conseils adaptés à la morphologie de votre enfant, à ses habitudes, à ses goûts et à votre budget. Elles vous apprennent à mesurer la pointure de votre bout de chou, à détecter les problèmes de maintien ou de marche. Elles vous indiquent à quel moment il est nécessaire d’acheter la première paire. Votre enfant doitil changer de chaussures ? Elles mesurent les pieds, examinent les chaussures et si elles pensent qu’il y a besoin ou pas de les changer, elles vous le disent ! Une sélection de chaussures pour enfants alliant qualité, style et praticité Les premiers pas de vos enfants sont primordiaux, il s’agit de bien choisir la chaussure pour tel petit pied ou telle activité et c’est justement ce à quoi s’engage Victoire Chaussures. Les marques sont choisies principalement pour leur qualité de fabrication, leur respect de la planète, leur confort, mais aussi pour leur originalité. Victoire déniche chaque saison les plus beaux modèles. Une sélection pour les tout petits du 17 au 21, pour les pré-marche du 18 au 23 avec des produits souples ou plus rigides et pour les femmes jusqu’au 42.
Une collection pour femmes « Donnez à une femme de belles chaussures et elle pourra conquérir le monde » disait Marilyne Monroe… la phrase fétiche de Victoire ! On est maman, mais on n‘en reste pas moins femme ! Escarpins chics, à paillettes, en couleurs, baskets, bottines, bottes, sandales… vous avez le choix! Victoire vous propose une large gamme de chaussures du 35 au 42. Et pour que le plaisir d’une jolie paire de chaussures soit accessible à tous, ne ratez pas « Les Aubaines de Victoire », actuellement en ligne sur son e-chop et en boutique lors d’évènements réguliers.
Rue de La Tête d’Argent – 18 – 20, 7500 Tournai Tél. : +32 69 22 51 92 — Retrouvez Victoire Chaussures sur www.victoirechaussures.be, Facebook et Instagram PUBLIREPORTAGE / OSEZ LE CENTRE-VILLE
CASADEMUNT
RENTRÉE STYLÉE
On adore la ligne premium de Lola Casademunt by Maite, creative director de la marque espagnole, dont la capsule Lime Monogram, fusion parfaite entre la couleur citron vert et le monogramme que l’on retrouve sur les it-pièces du moment, comme les bombers, les blazers et les pantalons évasés. La touche ultime d’un look original et pepsy ! lolacasademunt.com
TOPICREM
TRENTE ANS D’EXPERTISE
Pour marquer ses 30 ans, Topicrem modernise les packagings des soins, en préservant les formules et leur efficacité. L’iconique UltraHydratant, le lait corps qui promet l’hydratation et le bien-être dermatologique de toutes les peaux sensibles, est enrichi en glycérine, en urée et en cire d’abeille. On aime sa texture onctueuse, non grasse, non collante et son hydratation efficace pendant 48 h ! Ultra-Hydratant lait corps, 22,95 €. En pharmacies, parapharmacies et sur topicrem.com
ABAMA RESORT
SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT
L’Abama Resort est le point de départ idéal pour découvrir Tenerife, dans l’un des hôtels 5 étoiles, un appartement ou une villa de luxe. À Las Villas del Tenis, les villas de 2 et 3 chambres sont les maisons de vacances rêvées pour toute la famille. L’intérieur peut être entièrement adapté aux souhaits de la famille. Les chambres dotées de salles de bains privatives permettent une intimité totale.
Actu des marques Page réalisée par le service commercial
abamahotelresort.com
DELSEY PARIS
LES ESSENTIELS DE VOYAGE
Chatelet Air 2.0 valise soute 469 €. delsey.com
SANI RESORT
VOYAGE CULINAIRE
Après le succès de l’édition annuelle du festival culinaire Sani Gourmet, rendez-vous incontournable pendant lequel des chefs étoilés Michelin de différents pays emmènent les clients en voyage gastronomique, le Water Restaurant du Sani Resort continue à ravir nos papilles tout au long de l’année, grâce à la cheffe doublement étoilée Stéphanie Le Quellec. Ode à la délicatesse ! sani-resort.com (Grèce)
STOKKE
LA MAGIE DISNEY
Pour le 100e anniversaire de Disney, Stokke lance une collection haut de gamme de produits et d’accessoires à l’effigie de Mickey Mouse. Nostalgie assurée pour les parents et univers magique pour les enfants au quotidien. Deux nouveaux designs originaux, « Mickey Signature » et « Mickey Celebration » pour des souvenirs inoubliables, à la maison ou en déplacement ! Tripp Trapp® Classic Kussenset Mickey Signature, 55 € - stokke.com
PRESSE. AURÉLIA DEJOND.
Voyager oui, mais avec raffinement ! Rien de tel qu’une valise chic, propre au savoir-faire et à l’élégance à la française, dans un design fin et inventif, qui évoque l’architecture typiquement parisienne et ne ressemble à nul autre. Un rappel vintage à la bagagerie d’autrefois, rehaussé d’une modernité qui la rend unique. Le plus ? Un port USB intégré sur le dessus des valises !
HOROSCOPE
Balance 24.9 – 23.10
ÉMOTIONS Amours, ami·es,
projets : ce mois-ci, tout est ouvert. À deux, vous serez dans la même énergie de renouveau. Imaginer l’avenir sera un vrai travail d’équipe. AMBITION Jusqu’au feu vert de Mars à la fin du mois, l’heure est plus à la réflexion qu’à l’action. Profitez de ce temps de pause pour recharger vos batteries et faire le point sur vos envies.
Scorpion 24.10 – 22.11
ÉMOTIONS L’optimisme est de retour. En août, il sera question d’engagement, de projets et de soutien mutuel. En solo, vous n’êtes pas à l’abri d’un gros coup de cœur (vers le 4 ou le 23). AMBITION Mercure et Mars dynamisent les échanges et stimulent votre force de conviction. Vous pourriez conclure un accord ou signer un contrat avantageux.
Sagittaire 23.11 – 21.12
ÉMOTIONS Votre ciel amoureux est au beau fixe. Un voyage ou un déplacement seraient le théâtre d’une jolie rencontre ou d’un rapprochement inattendu. AMBITION Le contexte est dynamique mais tendu. Vous risquez d’être confrontée à des critiques ou des gens peu réceptifs à vos idées.
Capricorne 22.12 – 20.1
Par Carole Vaillant
VIERGE
24.8 – 23.9
Vous résister ? Impensable. Mars vous engage à exprimer à fond votre pouvoir sexuel. Seul bémol : un début de mois propice aux embrouilles (jusqu’au 7). ÉMOTIONS
Esprit offensif, autorité, rapidité d’action : le ciel vous aide à vous imposer, être efficace et défendre vos convictions. À surveiller : votre impulsivité et votre nervosité.
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AMBITION
ÉMOTIONS Ce mois-ci, le ciel célèbre le plaisir sous toutes ses formes. À vous, émois gourmands et sensualité épanouie. En solo, ça pourrait décoller vers le 8 ou le 13. AMBITION Vous surfez sur une vague ultra-dynamique : toutes les audaces sont permises, comme démarrer un projet ou exploiter votre potentiel créatif.
Verseau 21.1 – 18.2
ÉMOTIONS Vénus stimule les interactions amoureuses, une nouvelle rencontre pourrait être très excitante. À deux, vous aurez plus de facilités à poser un regard neuf sur les choses. AMBITION C’est le mois parfait pour nouer des relations. Une nouvelle collaboration de travail s’avérera très inspirante. À valoriser : votre sens de l’image.
Poissons 19.2 – 20.3
ÉMOTIONS L’intensité monte d’un cran. En couple, comptez sur une vraie charge érotique mais prévoyez des débats houleux. Seule, des échanges mettront votre esprit en feu. AMBITION Le ciel favorise les interactions sociales, idéal pour nouer des contacts. Mais
LIFESTYLE
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le début de mois sera propice aux conflits et polémiques…
Bélier 21.3 – 21.4
ÉMOTIONS Vénus crée les conditions idéales au désir et à la séduction. Célibataire, c’est la saison des coups de cœur partagés. AMBITION Le contexte favorise rigueur et réalisations concrètes, mais encourage aussi action et créativité. Mettez en application vos idées de génie.
Taureau 21.4 – 21.5
ÉMOTIONS Sensuel mais pas consensuel, votre ciel vous pousse à affirmer vos désirs avec plus d’audace. Une rencontre pourrait vous toucher en plein cœur (vers le 23). AMBITION Mars et Jupiter soutiennent l’affirmation personnelle et l’expression de la créativité. Comptez sur des coups de pouce sympas et des occasions de vous distinguer.
Gémeaux 22.5 – 21.6
ÉMOTIONS Échanges excitants, rencontres et vrai esprit de jeu: l’air est plein de promesses. Seul bémol: ça coince un peu en famille (vers le début du mois). AMBITION Attendez-vous à de nombreux désaccords ou obstacles. En revanche, c’est un bon moment pour nouer des contacts et gagner en visibilité sur les réseaux.
Cancer 22.6 – 22.7
ÉMOTIONS Le climat est propice à l’épanouissement affectif et sexuel. En solo, des ouvertures excitantes se profilent à partir du 11. AMBITION Vous connaîtrez un regain d’énergie et de créativité. L’occasion de vous affirmer, communiquer et défendre des valeurs qui vous ressemblent.
Lion 23.7– 23.8
ÉMOTIONS Le Soleil et Vénus brillent dans votre signe. Résultat ? L’amour coule de source et votre séduction rayonne. En duo ou en solo, vous serez en phase avec vous-même et ça, c’est irrésistible. AMBITION Là non plus, pas question de rester dans l’ombre. C’est la période rêvée pour attirer l’attention sur vous, valoriser votre travail ou trouver des soutiens pour porter vos projets.
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STYLE
HUMEUR
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LA VIE COMME DANS LES FILMS
J
e fréquente les salles de cinéma plus que la moyenne des gens. Je trouve du charme aux salles d’art et d’essai et des avantages aux grands complexes. Parfois, je devine qu’un film sera un grand succès. Mais je n’imaginais pas voir de mes yeux des filles et des garçons s’habiller en rose Barbie pour assister à une séance du dernier Greta Gerwig. Je n’imaginais pas que Barbie (The Movie) mène à une polémique entre wokistes et anti-wokistes, progressistes et conservateurs. C’était l’un des points hots de l’été. Il y en a eu d’autres comme on sait.
Pour cette rentrée, j’ai découvert Le Syndrome des amours passées. Aussi une comédie amusante mais économiquement de plus petite envergure. Le pitch : pour arriver à avoir un enfant, un jeune couple doit, la femme comme l’homme, recoucher avec ses ex. Tel est le conseil farfelu que leur a donné un spécialiste de l’obstétrique… Imaginons que ce film engendre un phénomène à la mode (ou, tout au moins, donne des idées à certain.e.s) et sorry, ce sera, pour beaucoup, un peu compliqué… Déjà, il faut établir la liste des ex, sans en oublier aucun. Ensuite, les retrouver. Tous ne sont pas forcément sur Facebook ou sur Insta et certains pourraient ne pas répondre à l’appel. Puis, parvenir à caler un rendez-vous. Et à un moment, passer à l’action. Mais il faudrait déjà en avoir envie. Que l’ex n’ait pas, par exemple, changé de sexe, de physionomie et qu’il soit géographiquement à moins de 1000 kilomètres… Pour m’inspirer dans ma vie de tous les jours, le cinéma est une mine d’or. Dans les mois qui viennent, j’aurai sûrement une fringale de chocolat à la sortie de Wonka, avec Timothée Chalamet. D’autres palpiteront davantage en le retrouvant dans son costume de Dune : Part Two. Peut-être aurais-je un mouvement du cœur pour Bernadette Chirac qu’incarne, prochainement, Catherine Deneuve ? Du moment qu’on ne m’impose pas son look, ça me va aussi. Avec Drive-Away Dolls, d’Ethan Coen (l’un des deux célèbres frères Coen du cinéma américain indépendant, l’autre se prénommant Joel), une virée en voiture avec une copine pourrait s’inscrire aussi à mon nonagenda. Un peu en mode Thelma et Louise mais d’une province à l’autre de la Belgique. Le cinéma s’inspire de nous, aussi continuerai-je à lui piquer quelques idées pour agrémenter mon quotidien. Et pas que dans mon dressing - fallait le placer ce mot dans un Spécial Mode- , dans ma déco ou n’importe où ailleurs. Bonne rentrée aux cinéphiles et aux autres !
PHOTO PERSONNELLE.
Comment on vous explique que ce n’est pas utile de se faire des films dans la vie. L’inverse est beaucoup mieux. Par Joëlle Lehrer
QUAND JE CROIS QUE LES ENFANTS DORMENT ENFIN Just an illusion Imagination
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