ELLE Belgique - Magazine FR - Mars 2020

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BELGIQUE

® BELGIQUE - MARS 2020 MENSUEL 4,90 €

L’ENTRETIEN EXCLUSIF

DRIES VAN NOTEN

BALANCE TON SPORT !

«JE PENSE QUE LA MODE BELGE N’EXISTE PLUS VRAIMENT»

LES SPORTIVES QUI NOUS INSPIRENT LE SPORT ET LE LUXE EN BELGIQUE PORTRAIT MEGAN RAPINOE

MODE

SHOPPING // BEAUTÉ // STREETSTYLE // BUZZ

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SHARED MOMENTS YUCATÁN, MEXICO

DISCOVER THE SPRING/SUMMER ’20 STORY AT MANGO.COM

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On annonce, depuis des saisons, la fin du streetwear, qui est l’une des exsudations du sportswear : une nonchalance maîtrisée, issue du hip-hop et du skate d’un côté, des emprunts à divers vestiaires sportifs de l’autre. En commun: la revendication de confort surstylé. Et le revers de la médaille (d’or ou de coton) : un gros boulot de réflexion pour maintenir l’indolence.

IL VA Y AVOIR DU SPORT (OU PAS…) Mais la mode finit toujours par tout accommoder en salade de saison, et le luxe par l’aider à digérer. Un gimmick qui leur colle aux baskets, devenues dans les années 60 un symbole de contre-culture confisqué au tennis : les premières Converses et Keds datent de 1914, au moment du boom de l’automobile et de l’industrialisation du caoutchouc. De l’aristocratie qui faisait du sport parce qu’elle en avait le temps, la basket est passée aux pieds d’une jeunesse rebelle anti-bourgeoise-aux-souliers-qui-craquent, jusqu’aux Black Panthers qui ont donné leurs propres lettres de noblesse aux Puma. De là aux sneakers à mille euros sur listes d’attente, il n’y a eu qu’un entrechat de grandes marques ultra-marketées, qui possèdent cette grâce dévorante de s’approprier les codes alternatifs pour les vider de leur sens. Ou leur en conférer un nouveau, ce qui est tout aussi intéressant, si on prend le temps de suivre à petite foulée la sociologie. D’autant qu’on assiste à la réhabilitation de la chaussure de cuir, et au retour fringant de la fringue structurée. On ne va pas revenir sur le néo-succès de la post-bourgeoise, il suffit de se pencher du haut d’un talon carré sur les défilés de cet été. Le phénomène est plus prégnant encore sur les catwalks hommes. Le nouveau hoodie, c’est la chemise. À complications échancrées, à boutonnages sophistiqués, longueurs exacerbées et cols géants, mais tout de même. Le nouveau jogging, c’est le smoking. Ou presque: si les costumes remontent la ligne d’arrivée, c’est avec des coupes souples et faciles à vivre, en ville ou à vélo. À se demander si le vêtement de sport ne serait pas en train de revenir à sa destination première, qui n’est pas d’aller bosser, sauf si on joue en Ligue 1. Poussé par une crise de conscience écologique, l’artisanat retrouve une légitimité populaire, qui avait un temps été remplacée par une boulimie de consommation — on n’en est pas encore sorti, mais tout le monde sait que le meilleur moyen de se faire pardonner un écart de gourmandise, c’est de se remettre au sport. Le marché du streetwear arrive à saturation, trop vu, trop… bourgeois. Le retour du «vêtement d’adulte structuré» marque peut-être enfin le ras-le-bol d’un confort galvaudé pour

Elisabeth Clauss elisabethclauss

PRESSE

une mode qui n’en peut plus d’être à l’enfance de son art. Doucement, le streetwear rentre de la rue au placard.

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ELLE (FR & NL) 225x290,5 F - WSS20 SP 2 BELGIUM - On sale date: 21 FEBRUARY


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RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @marie_elle_be

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

DIRECTRICE ARTISTIQUE Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION & ICONO Sarah Huyberechts, shu@elle.be

EDITING

Juliette Debruxelles, jdb@elle.be

CEO Bernard de Wasseige

COMMUNITY MANAGER Kim Assaker, kas@elle.be

DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet

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COORDINATRICE ELLE.BE Jessica Fine; jfi@editionventures.be

DIRECTEUR FINANCIER Thierry Lorain @jessicafine1

DIRECTRICE ARTISTIQUE ELLE.BE @juliettedebxl

MODE

Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss

BEAUTÉ

Stéphanie Cheron, stephanie.cheron@elle.be @stephcheron

GRAPHISTE WEB

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Responsable : Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be Malvine Sevrin, mse@elle.be

LIFESTYLE

Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be Eloïse Pirard, epi@elle.be @prd_eloise

SOCIÉTÉ

Responsable : Elisabeth Debourse, edb@elle.be @elisabethdbrs

CULTURE

Responsable : Grégory Escouflaire, ges@elle.be @gregoryescouflaire Eloïse Pirard, epi@elle.be

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PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Justin Paquay, jpa@elle.be

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Front-end developer : Elodie Buski; elodie@editionventures.be @hellonelo Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be Trafic Manager SEO : Kevin Tossavi; kto@editionventures.be, @keto_onig

SALES DIRECTOR

Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be

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Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard

TRAITEMENT DE L’IMAGE

PRINT PRODUCTION COORDINATOR

CORRECTEUR

CREATIVE SOLUTIONS LAB

Walter Vleugels, wvl@elle.be

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Geoffrey Favier

TRADUCTION Virginie Dupont

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Dirk Alexander, Raùl Àlvarez, Aurélie Cauchie, Charlotte Deffe, Wim Demessemaekers, Marieke De Pauw, Carmen De Vos, Astrid Doil, Aurelia Donaldson, Georgia Fowler@IMG, Alice Herman, Jimena Herrera, Chané Hüsselmann @Viva London, Mauritz Jens, Georgina Johnston-Watt, Adnane Kabaj, Sebastian Kim, Stephanie Lebegge, Marine Le Bris, Christina Maier, Stephen Mattues, Sarah Mcalæpine, James Meakin, Petite Meller, Tom Meredith, Filep Motwary, Marie Morelle, Michele Opiyo @ MegaModelAgency, Ricardo Ramos, Mikael Schulz, Carolien Swinnen, Laure Vandendaele, Stephan Vanfleteren, Jolien Vanhoof, Virginie Villers, Stephen Walckiers

EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige

IMPRIMERIE Quad/Graphics FINITIONS IBW, Oostkamp DISTRIBUTION AMP

CELLULE WEB

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GRAPHISTES

EDITION VENTURES

Amélie Eeckman, aee@editionventures.be

Lisa Aelvoet (Partnership Coordinator Manager) lae@editionventures.be Ann-Sofie Van Severen (Partnership Assistant) avs@editionventures.be Charlette Louis (Sales & Partnership Assistant) charlette@editionventures.be

MATÉRIEL PUBLICITAIRE

Valérie De Jonghe; vdj@editionventures

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Florian de Wasseige (Project Manager) fdw@editionventures.be Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be

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Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress.be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

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Ligne info lectrices : Vous avez des questions concernant nos reportages, actions ou concours ? Contactez-nous entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90 La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.

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SPORT 80 86 87 88 98

Hanne Claes, championne belge Les marques belges sport couture Les femmes dans le sport en Belgique. L'athlète (trop) connecté ? Comment choisir sa paire de baskets adaptée ? 100 Portrait : qui est Megan Rapinoe ?

REPORTAGE 112 L'expo Christian Louboutin En avant-première

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Petite Meller porte une chemise Gucci, une coiffe Alejandro Rincó et des boucles d'oreilles Tiffany & Co. Photo : Ricardo Ramos Stylisme : Raúl Álvarez & Jimena Herrera Maquillage : Pamela Segura Coiffure : Mariana Palacios Production : ELLE Mexico

CARMEN DE VOS, PRESSE

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EN COUVERTURE

Haar: Mariana Palacios

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sommaire

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sommaire

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126 MODE 171 186 188 192

BEAUTÉ 156 Quelles sont les nouveautés beauté ? 162 Sport et make-up : les bons réflexes 166 Focus beauté : tout ce qu'il faut savoir en mars 26 ELLE magazine

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Bienvenue en Tanzanie La nouvelle adresse en Andalousie Collectionneur, il est fan de Eames Le portrait de Violette Morris

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JAMES MEAKIN, STEPHAN VANFLETEREN, IMAXTREE, PRESSE

LIFESTYLE

30 Les plus beaux look du streetstyle 38 Interview exclusive de Dries Van Noten 46 Quelles sont les tendances de l'été ? 116 Édito mode : stylée sur les pavés 146 Shopping : les must-have de la saison !

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Photo made by Henk Vancauwenbergh

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F O O T W EAR

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Texte Carolien Swinnen

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STREETSTYLE

IMAXTREE

Durant les fashion weeks, on trouve autant d'inspiration dans la rue que sur les podiums. De New York à Paris en passant par Londres et Milan, on pique les idées des reines les plus branchées de la street.

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capter la lumière

LE DÉTAIL

ARC-EN-CIEL On pimente nos tenues sombres de l’hiver avec des accessoires colorés qui traduisent notre humeur.

colorblock o’clock

À MA FAÇON

TEINTES SOUS HAUTE TENSION Mix & match de pièces lumineuses et monochromes pour une silhouette qui en jette.

on ne dit pas non au néon

LE LOOK

TRUE COLORS REINE DU BLEU ROI

ROUGE TOUJOURS NARQUOISE VERT TURQUOISE

En total look ton sur ton, on porte notre couleur préférée de la tête aux pieds et on ne joue pas les timides !

JUMELLES EN CYAN ET MAUVE

ROSE NÉON BONBON

VIOLET FRAIS

ORANGE AMER

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LA PALETTE Le neutre n'a jamais été aussi excitant qu'avec des nuances comme le greige (gris/beige) ou l'ocre doux.

À MA FAÇON

BIEN TAILLÉE Pour un cocktail, une soirée filles, une virée à deux... Le costume ne se limite plus au boulot.

LE STYLING

LA NOUVELLE LONGUEUR La it-silhouette de l'été, c'est le costume bermuda, à porter avec des talons !

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Ceintrer son blazer avec une ceinture colorée ou une boucle qu'on remarque.

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LE COME-BACK

BEIGE REVIVAL Simple et modeste mais qui attire toujours l’œil, le long trench camel, notre classique préféré, signe son grand retour, en version revisitée.

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LE DÉTAIL

MÉGAMIX La pièce maîtresse ? Une robe maxi imprimé pois ou papier peint 70’s.

le pouvoir des fleurs

À MA FAÇON

CHARMER EN IMPRIMÉ Ils ont conquis nos cœurs et ne seront jamais trop éclectiques. Des rayures élégantes au fleuri kitsch, on en veut toujours plus.

une touche punk

LE LOOK

QUI CLASH AU CARRÉ ATOUT TARTAN

ZÉBRÉ MAIS PAS TROP

BÊTE DE COULEUR

SAINTE PATRONNE

IMAXTREE

DOUCEMENT SAUVAGE

Choisir, c’est renoncer, et comme il y a peu de chances de faire un faux pas, on n’hésite pas à tout mélanger.

ÉCHEC ET MAT

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chronique • Juliette Debruxelles

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C'est dur, ça coule et ça dégoûte... Le sport, c'est sale...

BOUGER, PUIS OUBLIER

Elle sue, mais elle n’a pas l’air de suer un truc qui sent mauvais. De ses pores dégouline une substance luisante qui la rend shinante, attirante. Elle passe la langue sur ses lèvres entrouvertes d’où entrent et sortent des inspirations-expirations intenses, ponctuées de soupirs affolants et de râles. C’est beau. C’est sale. Elle plie, elle tend, elle allonge, elle écarte. Puis elle avale, tête en arrière, gourde tenue fermement à 30 bons centimètres de l’ouverture de sa bouche. Ça coule, ça gicle. Sa queue de cheval (hum) s’affole quand elle se remet à sautiller. Puis elle soulève deux fois l’équivalent de son poids dans un geste technique parfait. Les autres sont jaloux. Elle n’a pas peur, elle n’a pas mal, elle travaille sa ceinture abdominale. Il y en a une comme ça dans chaque box de crossfit, dans chaque salle, dans chaque cours collectif. Une incroyable bombe venue là pour s’amuser, avec l’assurance qu’ont celles qui savent que tout leur être est parfait. Et puis il y a toi. Tu as converti ta bonne résolution de janvier en abonnement annuel à mille balles. Le gars qui t’a fait visiter le club t’a dit que tu pouvais annuler quand tu voulais, mais il ment. Si tu annules ton abonnement, tu devras justifier ta décision, te coller un délai de préavis limite supérieur à celui souscrit et te faire juger par la meuf de l’accueil qui, dans son œil, fait clignoter le mot « looseuse ». Dans la pub et sur les affiches dans le vestiaire, on te dit que si tu fais tout bien, tu vas gagner en qualité et en espérance d’existence. Si tu arrêtes, tu auras une vie de merde. Et courte en plus. Et ça sera ta faute. Donc tu te pointes chaque mardi soir et chaque jeudi matin en détestant être là, avec ton sens du rythme proche de celui d’un veau qui vient de naître. Tu es venue booster ta confiance en toi, mais t’as pas le bon legging, alors tu te sens comme une bouse. Personne ne te parle, t’as zéro copine, flash-back du cours de gym, en primaire, quand personne ne te choisissait pour

PRESSE

L’ÉPREUVE ANNUELLE DE LA REPRISE DU SPORT SERA-T-ELLE UNE FOIS ENCORE DOMINÉE PAR LES MOINS MOTIVÉES ?

rejoindre les deux équipes fraîchement composées. Tu pourrais te payer un coach privé dont le métier est essentiellement de te flatter, mais c’est too much pour ton budget et tu as peur de t’attacher (coucher avec son entraîneur privé, c’est so années 90). Tu ne comprends pas comment les autres font pour ne pas avoir de bouloches sous les aisselles et pourquoi elles montrent leurs trois-quatre poils dans les vestiaires. Toi, tu as de la pudeur, mais tu es un peu souple, alors tu mises tout là-dessus. À l’échauffement, tu pousses un peu ta fente avant. C’est pas normal, le « clac » que tu entends. Tu ne vas plus pouvoir t’entraîner, rapport à la déchirure que tu viens de te provoquer. Tu ne vas pas chez le médecin, parce qu’il pourrait bien te soigner, ce que tu ne souhaites pas vu que tu tiens l’excuse en or pour te vautrer et faire des grasses matinées. Tu continues à porter ton survêt et à faire croire que tu profites de cette pause forcée pour travailler le haut de ton corps. Tu postes des statuts pour mettre en garde contre le surentraînement. Tu te prends huit kilos de couenne dans la semaine qui suit ta blessure, la faute au shake de protéines de mauvaise qualité que tu continues d’ingurgiter pour te persuader que tu n’as pas encore tout à fait lâché. Tu expliques à qui veut l’entendre (personne, mais tu racontes quand même) les raisons de cette brusque prise de poids. Ton triceps retrouve rapidement la tonicité d’un flan, parce que les bienfaits du sport sont comme tes adolescents : ingrats et fuyants. Le mot « squat » redevient pour toi un logement occupé de manière non autorisée et pas un mouvement pour remonter tes fesses. Tu finis par conchier tes congénères toujours partants pour un petit jogging et tu te réjouis de les voir glisser dans une déjection canine. Toi, tu passes dans le camp des filles qui (disent qu’elles) méditent, vont au spa et crèment leur gras au lieu de s’over muscler les os. Désormais, tu paraphraseras les grands penseurs (et ton amie Élisabeth, une sainte qui pratique l’inactivité physique avec l’élégance de l’intelligence) et portera au monde une solide réflexion : il existe une médecine du sport et pas une médecine de la chillance sur canapé, à toi d’en déduire la différence de dangerosité… magazine ELLE 35

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For reservations, please call + 90 242 444 62 99 or send e-mail to book@maxxroyal.com

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reportage

Texte Elisabeth Clauss Photo Stephan Vanfleteren

D R I E S VA N N O T E N

REMET LE POINT SUR LE « I » DE FASHION

Cocréé par deux géants de la mode, Dries Van Noten et Christian Lacroix, ce défilé printemps/été 2020 est celui qui a le plus marqué les esprits lors de la dernière fashion week, remettant la mode au centre du catwalk.

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eurs langages créatifs, parfois fleuris, souvent colorés, toujours spectaculaires, se sont rencontrés en toute harmonie. Si, pour Christian Lacroix, cette expérience restera vraisemblablement un retour ponctuel, les pièces imaginées par ce duo inespéré marquent un événement durable pour la création contemporaine, et envoient un message qui fait du bien. Alors que des dizaines de nouvelles marques émergent chaque saison, alimentant le grand ras-le-bol d’une surconsommation qui se marche sur l’ourlet, Dries Van Noten et son complice d’une saison ont remis de précieuses pendules à l’heure. Quelques heures avant son défilé homme présentant la collection de l’hiver prochain, le créateur anversois nous reçoit à l’Opéra Bastille, entre deux répétitions. Labyrinthe de couloirs, nous trouvons un bureau calme à deux pas des coulisses, pour échanger à propos de cette mode qui interpelle et fascine, qui encaisse des orages mais y trouve ensuite son printemps. Un étage plus bas, une ruche s’affaire, mais Dries Van Noten, parfaitement serein tandis que l’horloge tourne, se prête à un bilan mode, lucide et franc.

reportage

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collection de haute couture. Mais nous avions beaucoup de ressources, en matière de tissus et de fabrication de vêtements. Christian est venu au bureau une fois par mois, et notre collaboration s’est très bien passée. C’était très stimulant pour nous quand il était là, et même quand il était parti, parce que ses idées continuaient d’infuser. On se demandait comment il aborderait telle ou telle question, nous mêlions sa voix à la nôtre, et ça donnait de très belles combinaisons d’inspirations.

Tout au long de votre carrière, qu’avezvous souhaité apporter à la mode ? Pour moi, il est important de continuer de s’amuser avec la mode. Ayant été indépendant pendant très longtemps, je suis fort attaché à la notion de liberté. L’idée n’est pas de créer pour accumuler ni pour gagner de l’argent : c’est de faire des collections pour le plaisir, pour l’amour des vêtements. Et en cela, être indépendants est un énorme avantage que nous avons par rapport à d’autres créateurs. J’ai toujours voulu créer des vêtements qui avaient du sens. Il y a déjà tellement de collections qui sortent partout dans le monde que ça ne sert à rien d’en rajouter pour le plaisir d’en faire plus. Les vêtements doivent raconter une histoire, porter une signification. J’ai aussi toujours à cœur de me surprendre moi-même, et d’étonner mon équipe. Travailler dans la mode est très intense, c’est un métier difficile ; alors, faire toujours la même chose, de manière répétitive sans se renouveler, je trouverais ça très triste. Mais nous avons cette liberté de créer ce que nous voulons.

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FILEP MOTWARY

Comment est née l’envie de collaborer avec Christian Lacroix ? Chaque saison, je repars d’une page blanche. La mode doit exprimer ce qui se passe dans le monde, mais le monde est devenu un endroit tellement étrange que j’ai eu envie de créer une collection qui apporterait de l’optimisme. On a besoin de fun, de renouer avec le plaisir de s’habiller. Alors, quand j’ai commencé à travailler avec mon équipe sur cette collection, j’ai pensé à la fin des années 70 et à la transition avec la période punk, un moment plein d’entrain qui glissait vers le néo-romantisme, quand tout était possible. Une période où l’on pouvait tout voir en or et en théâtralité, des vêtements au maquillage. Nous avons commencé à élaborer un moodboard, et j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de silhouettes de Christian Lacroix, et d’inspirations « eighties couture ». C’était intéressant, parce que Lacroix a démarré la couture juste au moment où elle commençait à décliner, quand Saint Laurent devenait de plus en plus important, où Montana et Mugler dictaient les règles, où le pouvoir de la couture était renversé par les créateurs. Il dégageait ce sentiment exaltant de « pourquoi pas ? Faisons-le ! » Nous nous sommes donc intéressés à l’univers de Christian, mais je ne voulais pas accorder un hommage. J’ai donc eu l’idée de le contacter directement. Je lui ai envoyé un mail, il a accepté d’assister à une réunion au cours de laquelle je lui ai exposé ma vision d’une collection commune. Évidemment, nous ne sommes pas une maison de couture, mais de prêt-à-porter, et nous n’avons pas l’expérience et le savoir-faire pour réaliser une magazine ELLE 39

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Que manque-t-il à la mode pour retrouver son panache ? La mode est surtout devenue une question de produits, et de marketing. Il s’agit souvent d’attirer l’attention et de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Via internet, tant d’images viennent à nous, par Instagram ou d’autres médias, qu’on se sent presque agressé par cette multitude d’informations. Il est très difficile de prendre du recul, quand on est envahi par un marketing qui ne vise qu’à vendre des ceintures ou du parfum. Ça n’est pas mon objectif à moi. Mon but, c’est de vendre des vêtements, d’offrir autre chose, peut-être pas toujours les propositions les plus simples, mais tout ce que nous montrons sur le catwalk, nous le vendons. Nous ne faisons pas de l’image juste pour l’image. Même si j’adore créer des pièces particulières, des vêtements qui sont parfois presque haute couture, il faut que les gens puissent les acheter et les porter.

D’après vous, quand est-ce que la création a commencé à céder la place aux produits ? Dans les années 90, quand beaucoup de jeunes créateurs sont arrivés sur le marché, « le produit » a commencé à devenir plus important que « la mode ». Par exemple avec Tom Ford chez Gucci, on a poussé les accessoires, les chaussures et les parfums, parce que c’était plus facile et plus rentable. Pour nous, ça toujours été différent : 94 à 95 % de notre business, ce sont les vêtements, et peut-être 6 % les chaussures et les sacs. Pour de nombreuses autres marques, c’est 70 % de chaussures et de sacs, et 30 % de vêtements. Notre approche est donc totalement différente.

Qu’attendez-vous des membres de votre équipe ?

Ce sera l'expérience d'une collection, qui continuera certainement d'infuser chez Dries van Noten comme chez Christian Lacroix. Un mariage d'influences majeures, des moodboards aux coulisses.

Ils doivent me surprendre, me choquer, me stimuler. C’est très important. Je n’ai pas besoin de collaborateurs qui pensent la même chose que moi. J’ai besoin de gens qui ouvrent les yeux, qui soient curieux, qui suscitent des points d’interrogation dans mes réflexions. J’adore aller dans les foires d’art, dans les expositions, mais je ne peux pas tout voir. Je suis très heureux que nous ayons beaucoup de jeunes dans notre équipe, c’est très stimulant pour tout le monde. La création, c’est comme un jeu de ping-pong, avec différentes opinions. Je ne sais pas tout, je veux qu’on m’apprenne des choses, qu’on m’explique. Quand je vois le travail d’un artiste que je ne comprends pas, j’aime qu’on me le décode, qu’on me propose différentes façons de regarder. C’est comme goûter un aliment pour la première fois. Au début, on est surpris, mais on peut vite devenir accro.

Ralentir le rythme. C’est important de recommencer à faire des vêtements qui ont du sens. Arrêter cette folie du « toujours plus » : personne n’a besoin de dix collections par an, personne n’a besoin de changer de look sans arrêt. En revanche, le monde de la mode a besoin de redevenir sain, et de retrouver de la cohérence. Aujourd’hui, il y a beaucoup trop de tout.

Quels sont les avantages d’être à la fois créateur et homme d’affaires ? C’est un équilibre naturel auquel j’étais habitué, puisque j’ai créé ma marque de manière indépendante. Ça fait partie de ma force. Pour moi, la mode ne peut survivre que si on crée pour vendre. Et ça n’est pas le résultat d’un raisonnement mercantile, mais parce que les vêtements sont faits pour être portés, pas pour être mis dans des musées. OK, parfois, c’est sympa de voir une silhouette dans une exposition, mais c’est toujours plus beau sur un être humain.

FILEP MOTWARY, GETTY IMAGES

« PERSONNE N’A BESOIN DE CHANGER DE LOOK SANS ARRÊT »

Quels sont les prochains défis pour l’industrie de la mode ?

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reportage

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Pensez-vous que la mode peut encore choquer ? Disons que c’est devenu plus compliqué. Dans les années 50-60, la mode savait très bien faire ça, elle a continué dans les années 70 avec le punk, elle prenait des positions politiques. Je pense par exemple à Katherine Hamnett, avec ses grands T-shirts à slogans. Mais la mode s’est tellement habituée à tout qu’il lui est difficile de choquer. Avant, c’était pratiquement le seul moyen d’exprimer au monde qui on était et ce qu’on pensait. On pouvait s’embellir, grimper sur des talons vertigineux pour se sentir sexy, affirmer ses opinions. Maintenant, les réseaux sociaux ont en partie endossé ce rôle. Sur Instagram, on peut se créer un univers de toutes pièces. Pour autant, je trouve que la mode redevient vraiment très intéressante, avec une nouvelle possibilité de théâtralité. J’ai ressenti ça avec Christian Lacroix et sa passion pour l’exubérance. Avec lui, c’était « encore plus de rubans ! », ou « pourquoi ne pas s’habiller en costume de toréador ? » J’étais nostalgique de cette démesure. La mode s’est laissé limiter par les questions de savoir si quelque chose est cool, si c’est pertinent, si c’est moderne, si c’est ceci ou cela… Travailler avec Christian Lacroix, c’était se demander : « On met des pois ? Mais oui, mettons des pois ! » C’était un sentiment très libre et très agréable. La nouvelle génération a de nouveau envie de jouer avec la mode, et pas seulement pour se faire photographier et se poster sur les réseaux sociaux. En mode, la spontanéité est une forme de vérité. Pour moi, le résultat final est moins important que l’intention.

La mode belge a toujours été prescriptrice. Aujourd’hui, qu’est-ce qui la définit ? Je pense que la mode belge n’existe plus vraiment. Elle est devenue internationale, comme la mode en général. Avant les années 90, il y avait différentes écoles : il y avait la mode italienne, avec Armani et Versace dans les années 70, puis les créateurs français, avec Montana ou Mugler, il y avait les Anglais, avec Vivienne Westwood, John Galliano, les Japonais et, bien sûr, les Belges… À l’époque, la mode ressemblait à la ville d’où elle venait. On n’avait pas accès à internet, on ne voyait pas grand-chose du monde. Le seul moyen qu’on avait de découvrir la mode, c’était « Marie-Claire bis » et « Vogue Hommes International ». Désormais, tout le monde voit les mêmes live streaming en même temps. C’est devenu plus fluide et plus généralisé. J’ai dans mon équipe des gens issus du monde entier, alors qu’avant, c’étaient surtout des Anversois. Aujourd’hui, ils sont japonais, polonais, arméniens, américains, canadiens… Alors ce serait vraiment bizarre de parler de « mode belge ». D’accord, il reste un esprit belge, mais la création est réellement internationale. Et je pense que c’est la même chose pour tout le monde.

« JE PENSE QUE LA MODE BELGE N’EXISTE PLUS VRAIMENT »

La mode a toujours été un miroir de la société. Que nous dit-elle aujourd’hui ? Elle nous parle d’absence de limites. Avant, parler de mode, c’était parler de tendances. Désormais, on peut être parfaitement dans l’air du temps avec des baskets, un jean et un T-shirt, si ce sont les bonnes baskets, le bon jean et le bon T-shirt. Peut-être pas les bons d’ailleurs, mais ceux portés avec une attitude juste et une réelle assertivité. Au début des années 60, la mode était clairement définie : c’était la jupe courte, les grands cols, une saison il fallait porter du marron, la saison suivante c’était du vert… Maintenant, on peut s’habiller en Chanel, en Yohji Yamamoto, ou en Marine Serre pour être à la mode. Il y a différents points de vue et ça peut parfois devenir compliqué...

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Intimissimi

DE LA LINGERIE CRÉÉE POUR RÊVER Voici ce qu’il se passe généralement en plein milieu de l’hiver : on superpose autant de couches de fringues que possible et on néglige nos sous-vêtements. Mais dites, c’est quand même plus sympa de porter un ensemble mignon sous cette tenue polaire, non ? Que vous soyez plutôt imprimés purs et éco ou motifs exotiques, ou encore bretelles audacieuses, il y en aura pour tous les goûts. Grâce à ces pièces féminines, on s’imagine déjà au printemps et on se paye ce regain d’énergie dont on a bien besoin !

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FAIRE DANS LA DENTELLE Avec ces ensembles sophistiqués et romantiques, augmentez la température sans réchauffer la planète. Ces parures délicates de la collection Green d’Intimissimi sont constituées de matériaux dont l’origine est connue : une combinaison de soie certifiée issue d’une chaîne de production à faible impact environnemental, et de dentelle filée composée de fil de polyamide recyclé. Les étoffes ont reçu un label de durabilité, ce qui explique leur douceur et leur respirabilité. On s’imagine facilement en 1920 (où est donc notre Jay Gatsby ?), mais sans avoir à se sentir coupable de notre empreinte écologique.

3 1 Soutien-gorge Rare Beauty en soie et dentelle 39,90€ 2 Porte-jarretelles Rare Beauty en soie et dentelle 29,90€ 3 Culotte Rare Beauty en soie et dentelle 15,90€ 4 Culotte en dentelle Garden Fairy 15,90€ 5 Soutien-gorge en dentelle Garden Fairy 39,90€

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC INTIMISSIMI. 42 ELLE magazine

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LE POUVOIR DES FLEURS Qui a dit qu’on ne pouvait pas être flamboyante et sage en même temps ? On arrête de se prendre la tête, car ces pièces offrent le parfait compromis entre imprimés floraux oniriques et accents rouges audacieux, avec un soupçon de touches exotiques. N’ayez pas peur d’oser ! Vous verrez, vous vous sentirez naturellement belle et puissante dans ces sous-vêtements ou cette robe de chambre. Et oui, si ça ne tenait qu’à nous, vous avez absolument le droit de sortir comme ça. 6

6 Kimono Flower Ballet 79,90€ 7 Caraco Being Romantic 25,90€ 8 Culotte taille haute en dentelle rouge A Hint of Summer 15,90€

C’est peut-être la couleur de la neige, mais ce sera aussi celle de vos sous-vêtements ce printemps ! Avec ces pièces blanches rayonnantes, transformez chaque nouvelle journée en un départ rafraichissant qui vous donnera envie de vous jouer de la vie. Dentelle fine, petits pois : aucun nuage à l’horizon. L’élégance absolue !

Des pièces pour celles qui veulent rester les pieds sur terre ce printemps et raffolent des tons neutres et organiques. Si ce pyjama dégage une douceur infinie, attendez de voir ce qu’en pense votre peau ! Faites-vous plaisir avec un look poétique et sobre, sans oublier le brin de féminité coquine qui fera la différence.

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BLANCHEUR FRIVOLE

ÉPURÉ ET POUDRÉ

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14 10 9 Culotte en dentelle Morning Cuddles 15,90€ 10 Culotte en dentelle Lace Desire 15,90€ 11 Haut de pyjama Lace Desire à pois noirs 29,90€ 12 Soutien-gorge à balconet Lace Desire 35,90 € 13 Soutien-gorge Floral Broderie 35,90€

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14 Soutien-gorge rose sable Satin Tiny Dots 35,90€ 15 Culotte taille rose sable haute Satin Tiny Dots 15,90€ 16 Veste de pyjama Nomadic Fringe 49,90 € et pantalon de pyjama 39,90€

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ALEXANDER MCQUEEN, DIOR, DOLCE & GABBANA, DRIES VAN NOTEN, ERDEM, GIAMBATTISTA VALLI, LOUIS VUITTON, MARNI, MARC JACOBS, MISSONI, MIU MIU, PACO RABANNE, VALENTINO

Coordination et textes Carolien Swinnen

IMAXTREE

FLORILÈGE Imprimés floraux ou noir monochrome. Costumes seventies ou minimalisme nineties. Couleurs pastel ou tons contrastés. Comme à leur habitude, les tendances mode de l'été s'opposent. Quelles sont les plus importantes à adopter ? magazine ELLE 45

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ISABEL MARANT

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IMAXTREE, PRESSE

VERSACE

FENDI

GIAMBATTISTA VALLI

VALENTINO

MARNI

PETER PILOTTO

DOLCE & GABBANA

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IMPRIMÉ EXOTIQUE

FIÈVRE TROPICALE

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Marie Guérin

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On rêve d'été, d'aventure sur une île exotique avec - pourquoi pas - un pot de fougères sur la tête. La nature et les imprimés floraux sont omniprésents dans le monde de la mode, mais les motifs tropicaux sont nos véritables coups de cœur. Il est déjà temps de perfectionner nos connaissances en piña colada.

La terre des sept couleurs est un phénomène naturel et enchanteur à Chamarel, un village de l'île Maurice. Les dunes rocheuses, formées par la lave qui s'est refroidie à différentes températures, offrent un spectre magique de couleurs. DRIES VAN NOTEN

NOIR KEI NINOMIYA

« Le Rêve » d'Henri Rousseau, avec ses magnifiques nuances de vert, est une œuvre de référence dans l'art primitif et naïf.

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Les nuances pastel sont aussi rafraîchissantes et fruitées qu'une glace faite maison. Pour nous, ce sera une boule framboise-pistache.

MAX MARA

BURBERRY

LANVIN

Marie-No Vek

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IMAXTREE, SHUTTERSTOCK, PRESSE

Au Museum of Ice Cream de New York et San Francisco, on n'apprend rien sur l'histoire de la crème glacée, mais rien ne vaut le plaisir enfantin d'un plongeon dans une piscine de granules roses ! museumoficecream.com

ACT N°1

EMILIA WICKSTEAD

NINA RICCI

« Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade, une seconde avant l'éveil », Salvador Dalí (1944). Ou comment une œuvre d'art dans les tons pastel les plus doux peut également être très dure.

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PASTEL MONOCHROME

BLUMARINE

LACOSTE

SAVOUREUX SORBET

GIAMBATTISTA VALLI

GIVENCHY

LOEWE

PAUL SMITH

CHRISTIAN WIJNANTS

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Y/PROJECT

GUCCI

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OLIVIER THEYSKENS

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TENUES LÉGÈRES

IMAXTREE, PRESSE

ANN DEMEULEMEESTER

LOEWE

VERA WANG

SANS DESSOUS DESSUS

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S a ra h Huy b

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Publicité victorienne pour des corsets, destinés aux femmes et aux enfants. Heureusement pour nous, on a gagné le droit de savoir respirer dans nos vêtements. ThisVictorianLife.com

Ali MacGraw allongée sur un lit de billets en nuisette en soie, dans le film « Guet-apens » (1972) avec Steve McQueen.

GIVENCHY

TOM FORD

BURBERRY

MUGLER

ALEXANDER WANG

Ceux qui pensent que la lingerie n'est faite que de sousvêtements sont restés bloqués il y a quelques saisons. Cet été, on porte nos déshabillés en satin en journée. On laisse apparaître nos soutiens-gorge à travers un T-shirt transparent, sous une chemise ouverte ou un blazer.

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MAX MARA

CHANEL

MICHAEL KORS

DIOR

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GIVENCHY

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LE COSTUME BERMUDA

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Iris Rombouts

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ANNAKIKI

COURT ET EFFICACE

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LACOSTE

HAIDER ACKERMANN

On est fan du tailleur-pantalon dans lequel on peut parader toute l'année. La version short/ bermuda est inattendue et pleine d'humour. Avec un tel look, à la fois professionnel et décontracté, on est assurée de commencer la semaine dans la bonne humeur.

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N°21

LUTZ HUELLE

ANNA SUI

MARC JACOBS

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LOUIS VUITTON

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LOOK BABYDOLL

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VALENTINO

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KIMHEKIM

Oh baby, baby ! Le come-back de la robe babydoll. Selon l'Hemline Index (l'indice d'ourlet), les ourlets des robes augmentent avec le cours des actions. La microrobe est donc signe d'un bon présage. Mais c'est aussi une piqûre de rappel pour ne pas sauter le « leg day », le jour de notre programme sportif où on entraîne ses jambes.

GIAMBATTISITA VALLI

Malvine Sevri

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MINI JOLIE

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LE COSTUME 70’S

C é l i n e Pé c h e u

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BOOGIE BUSINESS

On dit au revoir aux complets gris mais bonjour aux costumes vintage en velours avec des tons groovy et du volume. Et même en imprimé papier peint pour les plus audacieuses. Avec cette silhouette seventies, on montre qui est le boss !

IMAXTREE, GETTY IMAGES

VICTORIA BECKHAM

PRADA

ALTUZARRA

CELINE

MARC JACOBS

Cheryl Ladd interprête Kris Munroe dans la série Drôles de dames entre 1977 et 1981 et porte à merveille le tailleur façon casual businesswoman.

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LE MINIMALISME 90’S

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TOM FORD

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Elisabeth Cla

OFF-WHITE

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FREED FROM DESIRE

IMAXTREE, GETTY IMAGES

ANN DEMEULEMEESTER

HELMUT LANG

Comment est-ce que Kate le porterait ? Des looks monochromes avec des coupes nettes et une moue légèrement énervée. Des couleurs neutres, blanc et noir, beaucoup de noir. Et ce, même pour le printemps. On se focalise sur notre top-modèle préféré et on opte pour un look intemporel et sophistiqué.

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HERMÈS

HUGO BOSS

Kate Moss et Johnny Depp, couple phare de l'époque, représentent bien les années nonante, décontractées, mais ultra-sexy.

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

Catherine Decrolier Christel Pedrinelli Hyuna Noben et Marc Weiss Mise en scène : Isabelle

Paternotte

Décor : Dimitri Shumelinsky Costumes : Fabienne Miessen Lumières : Laurent Comiant

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Du 11 mars au 5 avril 2020

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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Grégory Escouflaire I Elisabeth Clauss I Marie Guérin I Carolien Swinnen

ce qu'il faut

SAVOIR DIRK ALEXANDER

Jean Paul Gaultier a tiré sa révérence. Son dernier show à Paris a rassemblé toute « la famille » sur scène et dans la grande salle du théâtre du Châtelet, entre célébration jubilatoire et au revoir... on y était !

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mode

LA SUITE, MAIS PAS LA FIN C'était son dernier show couture, mais la maison continue. Jean Paul Gaultier a été l’un des tout premiers, avec Yves Saint Laurent et Paco Rabanne, à promouvoir la diversité de toutes les beautés sur ses podiums. Sans lui, mais riche de son héritage, l'aventure continue.

LA TECHNIQUE Pour la deuxième fois, la marque italienne Marina Rinaldi présente MRN, sa ligne sportive conçue pour être portée à la salle comme à la ville. Avec ses imprimés contrastés, ses couleurs fortes et ses matières innovantes, elle garantit le maintien optimal pour les silhouettes aux courbes généreuses. Ça fait longtemps que le sport rime avec style, la preuve en trois petites lettres. La collection est disponible dans les boutiques et sur Marinarinaldi.com

DIRK ALEXANDER, PRESSE

Trublion au début des années 80 et enfant chéri de la mode depuis que les « créateurs » ont succédé aux « couturiers », Jean Paul Gaultier a choisi le théâtre du Châtelet en janvier dernier pour dévoiler sa dernière collection haute couture (SS 2020), point d’orgue de 50 années de carrière. Parterre de stars et fans au balcon, pour un show agencé en séquences d’hommages à ses looks iconiques. Jean Paul Gaultier a été l’un des tout premiers, avec Yves Saint Laurent et Paco Rabanne, à promouvoir la diversité de toutes les beautés ethniques et sociologiques sur ses podiums, faisant notamment défiler des personnalités fortes au physique « hors norme », si on s’en réfère aux line-up traditionnels : Beth Ditto, Conchita Wurst, Rossy de Palma, parmi tant d’autres. Les 3.000 spectateurs ont assisté à ce qui restera sans doute l’un des shows les plus denses de l’histoire, tant sur scène que dans la salle. Anna Wintour riait. Pour ce moment d’anthologie, toutes les muses ou presque étaient présentes, on célébrait la famille mode élargie. Mylène Farmer, Amanda Lear, Catherine Ringer, Boy Georges, Béatrice Dalle, Rossy de Palma, Dita Von Teese et, bien sûr, les tops de toutes générations, des sœurs Hadid à Eva Herzigova, Carla Bruni, Estelle Lefébure, Coco Rocha, Anna Cleveland : ils sont venus, ils étaient tous là. Et puisque Jean Paul Gaultier qui évoque aujourd’hui de futurs projets personnels a mis avec succès un pied dans le show-business en 2018 avec son « Fashion Freak Show » monté aux Folies Bergère, on peut imaginer le retrouver, comme Christian Lacroix, dans des réalisations de théâtre et de scène. There is no business like fashion business. 64 ELLE magazine

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elle radar CHARLÈNE DARLING EN SON JARDIN INTIME CINÉMA (bien) belge

DIKKENEKS SAUCE BICKY

album

sort de nulle part mais nous touche comme jamais : tel un post-

« Vous avez des looks de merde, vous êtes normaux, vous êtes chiants » : Simon (Clément Manuel, vu dans les séries télé « Ennemi public » et « Ainsi soient-ils »), Mehdi (l’humoriste Kody) et Fred (Baptiste Sornin, un habitué des… Dardenne) sont des « losers ». Comprenez : des mecs qui se faisaient charrier à l’école… Et qui comptent bien, 10-15 ans plus tard, se venger. Ou plutôt honorer la mémoire de leur pote Juan, petit ange parti trop vite, dont la dernière volonté était de « créer une révolution des losers sur les réseaux sociaux ». Sauf qu’avec 30 followers à eux trois, pas facile de créer un buzz… Heureusement qu’il y a Henry, le frère de Simon, une star de la téléréalité, pour les aider à remplir leur mission… Voilà pour le pitch de ce buddy movie à la sauce Bicky, entre « Dikkenek » et les « gross-out » comedy style Will Ferrell, Seth Rogen et compagnie. Bourré de punchlines à la con (« Je suis trop beau pour être écolo », lol) et de caméos de « bekende brusseleers » (Alain Courtois ???), « Losers Revolution » se paie la tête du cinéma belge, et sous la vanne bien klette pointe même un semblant de critique : on est trop connecté, on devient fou, en fait, ouais, c’est ça la vraie loose. Réalisé par Grégory Beghin et Thomas Ancora (ex-animateur télé et comédien, qui joue ici Henry), « Losers Revolution » ne révolutionnera ni le grand ni le petit écran… N’empêche, on se marre bien à suivre ces bras cassés dans leur « very bad trip », et c’est déjà pas mal. Balance ton Magritte fieu !

coïtum aux mille parfums de spleen et de malice (dream pop, no

En salle le 11 mars

Il est de ces disques qui vous prennent par les sentiments sans que vous sachiez comment, pourquoi, ça vient comme ça sans crier gare et ça ne vous lâche plus, comme un bisou dans le cou, un bleu sur le genou, un papillon (blanc) dans le ventre. Des disques comme la « Maison rose » d’Emmanuelle Parrenin (1977), « Lazy Ways » des Marine Girls (1983), « Paramour » de Jeanne Balibar (2003) ou « Reward » de Cate Le Bon (2019). Autant de trésors de tendresse et d’imagination qui laissent rêveur.se et qu’on retrouve aussi dans ce premier album de Charlène Darling, une Française installée à Bruxelles… D’où ce titre, « Saint-Guidon », là où se trouve le « jardin des maladies » : du cœur probablement. Enregistré à Schaerbeek et digne enfant caché de ces femmes de tous âges, ce disque

wave, acid folk). Amour toujours, darling. Charlène Darling, « Saint-Guidon » (L’Amour aux 1.000 parfums) A1000p.com - @charlenedarling, en concert au BRASS (Forest) le 5 mars – lebrass.be

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IMAXTREE

VAQUERA

ERDEM

SIMONE ROCHA

Cette saison, on peut être à la fois gothique, victorienne et disco. De longues robes noires volumineuses qu’on ne réserve pas uniquement aux grandes occasions mais que l’on porte chaque jour. Si la vie est une pièce de théâtre, autant la jouer en grand ! CHRISTOPHE LEMAIRE

VERA WANG

DRAMA QUEENS

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ADIDAS | AMBIORIX | ARA | BJORN BORG | BOPY | BRONX | DIADORA | DL SPORT | DR MARTENS | FLORIS VAN BOMMEL | FRANCO ROMAGNOLI | GABOR | GEOX | GHOUD | GUESS | JANET & JANET | JANET SPORT | KARL LAGERFELD | KIPLING | LITTLE DAVID | LIU JO | MARIPE | MEPHISTO | MICHAEL KORS | MJUS | NERO GIARDINI | NEW BALANCE | NIKE | POLO RALPH LAUREN | REDSKINS | REEBOK | RIVERWOODS | RONDINELLA | SCAPA | STEVE MADDEN | STONES & BONES | TIMBERLAND | VEJA | VOILE BLANCHE | ZECCHINO D’ORO | ZINDA | ... AUBEL Rue de Battice 128 · T 087 681 803 | www.carmi.be

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TextetAurélie Texte Jolien Vanhoof Cauchie & Alice Herman

livres

Il y a celles qui font des efforts et celles pour qui la lecture est un sport.

LUTTE FÉMINISTE Béatrice Barbusse, handballeuse et sociologue, aborde ici un sujet essentiel. En se basant sur l’histoire, ses recherches et sa propre expérience, elle analyse avec subtilité (et sans jamais tomber dans les clichés) l’ancrage du sexisme dans le milieu sportif. Et s’il y a bien un domaine où machisme, violences et injonctions physiques mènent le jeu et où l’égalité des sexes prend cher, c’est celui-là. Passionnant et éclairant, donc. « Du sexisme dans le sport », Béatrice Barbusse, Anamosa, 17,90 €

SAUT D’OBSTACLES

Kentucky, milieu du XXe siècle. C’est dans cette Amérique rurale que les destins de deux familles se croisent autour d’un riche propriétaire terrien puis de sa fille, passionnés par les chevaux de course et obsédés par l’idée de créer un cheval parfait, imbattable. Racisme, arrogance, folie des hommes, rébellion et liberté rythment cette fresque américaine de haut vol, vibrante et magnifique. C.E. Morgan est définitivement une jeune écrivaine à suivre de près. « Le sport des rois », C.E. Morgan, Folio, 9,10 €

DRIBBLEMENT CAPTIVANT L’été passé, la Coupe du monde féminine de football a enfin réussi à attirer une légère attention. C’est bien, mais soyons sérieux deux secondes : on est encore bien loin du traitement médiatique (et salarial) offert depuis des décennies au foot masculin. Dans ce super roman graphique aux couleurs pop bien flashy, Chloé Wary se penche sur le sujet du foot, des filles et de l’adolescence en banlieue. Une BD énergique, pétillante et militante ! « Saison des roses », Chloé Wary, éditions FLBLB, 23 €

PLONGÉE FASCINANTE Nager et se sentir libre. La relation de Philomena à la natation pourrait se résumer à ces mots. Née dans une famille religieuse assez stricte, bardée de trois sœurs remuantes, hyperactives, elle trouve très vite sa voie dans les eaux chlorées : « À force de nager, je sombre dans des états de transe hypnotique, emportée dans un tourbillon de calme intérieur. Je nage dans la joie. » Des entraînements hebdomadaires aux Jeux olympiques, Nicola Keegan dresse un récit d’apprentissage prenant, mis en valeur par une plume caustique. « Nage libre », Nicola Keegan, L’olivier, 23,30 €

À VOS BATTES Repéré lors d’un match de ligue amateur, Henry Skrimshander intègre la Westich College et son équipe de base-ball dont il ne tarde pas à devenir la star. À la recherche du geste parfait, Henry échappe à son destin. Jusqu’au jour où il rate un lancer facile. À l’approche des derniers matchs de la saison, la pression s’agrandit… Le base-ball comme parabole de la condition humaine — l’ingrédient parfait de ce roman américain dont la lecture est jouissive. « L’art du jeu », Chad Harbach, Le Livre de poche, 9,25 €

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The New Fragrance

COACH DREAMS Live Yours

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DRIES VAN NOTTEN

Texte Elisabeth Clauss

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fashion

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LA PIÈCE QU’ON N’AVAIT PAS VUE VENIR

LOUIS VUITTON

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LE JARDIN SUSPENDU Chassez le naturel, il revient en sac seau.

C’est le bouquet : les vraies stars de la campagne resort 2020 de Prada sont des œillets, des lys et des tournesols fraîchement coupés. Révélation écoresponsable aidant, ce printemps, la mode évite de se planter, et récolte les fleurs de sa transition écologique au pied de la lettre. Dans sa version littérale, comme chez Louis Vuitton, les sacs qui fleurissent déjà dans les vitrines évoquent des herbiers sophistiqués. Plus transversal au quotidien, on cueille cette tendance à la racine en adoptant des accessoires de prairies recomposées en 3D comme chez Delvaux ou Dior.

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IMAXTREE, PRESSE

VALENTINO

DOLCE & GABBANA

Le paradoxe ? Ces sacs qui semblent taillés dans un paradis champêtre sont destinés à essaimer en ville : lors de la fashion week printemps/été 2020, les fleurs couraient du bout des doigts aux coutures des vêtements. Si possible assortis en fondus-enchaînés, les motifs floraux intégraux de Dolce & Gabbana, Dries van Noten ou Valentino apportent leur optimisme botanique à des silhouettes qui révèlent, enfin, notre jardin secret.

FENDI

LOUIS VUITTON

LOUIS VUITTON

1 Cluth Box LV Monogram Tuffetage, Louis Vuitton, prix sur demande. 2 Édition limitée Dior Lady Art en collaboration avec Jia Lee /Korea, Dior, prix sur demande. 3 Brillant MM The Blossom Rave en Alligator Optic White, Delvaux, prix sur demande.

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ELLE crush

FRUIT DES BOIS La fraîcheur, c'est ce que nous inspire la nouvelle collection de la marque belge Essentiel Antwerp. Surfant sur la tendance sorbet, elle arrive dans nos

MY FAIR COLLECTIBLE

dressings comme une bouffée d'air printanier. Combinaison en jean, Essentiel Antwerp, 295 €

À l’heure où le design est souvent cantonné aux foires traditionnelles et au décryptage historique, Collectible propose aux visiteurs des pièces de collection absolument contemporaines. Ici, pas de sempiternel vintage mais de l’über

ÇA C'EST CHICK !

dernier cri, des créations de jeunes designers qui ruent dans les brancards et

Claviériste de Miles Davis dans les années 60, il a également joué avec Herbie Hancock et Keith Jarret. 63 nominations aux Grammy Awards et trois Latin Grammy Awards plus tard, c’est en véritable légende du jazz que Chick Corea débarquera à Bruxelles, accompagné de son band. On l’attend de pied ferme.

bousculent les codes. L’autre particularité de cette « fair » ultra-tendance, c’est sa (superbe) scénographie : on parcourt ce salon comme une exposition, alors que tout est à vendre. À la fois lieu de découverte et foire pour collectionneurs, Collectible offre une expérience rare d’immersion dans le design du XXI e siècle. Répartis sur quatre étages du bâtiment Vanderborght à Bruxelles, les exposants (une bonne centaine de galeries, de designers et de studios) proposent tous des pièces uniques ou récentes, en édition limitée. Après, il faut savoir y mettre le prix, comme d’habitude... Même si Collectible « s’adresse à tous ». Évidemment.

Chick Corea Trilgoy, 11 mars 20 h 30 à Bruxelles. Infos sur Bozar.be

Collectible, du 5 au 8 mars, Bâtiment Vanderborght, rue de l’Ecuyer, 1000 Bruxelles collectible.design

mini TREND

BANDE À PART

SALLY LA POINTE

DRIES VAN NOTEN

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L’imprimé animal en total look intégral n’est plus réservé à l’élite fashion. Mais pour les plus frileuses, une pièce ou un sac à main zébré fera déjà son petit effet.

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fashion

AU SOLEIL Avec la complicité du lunetier star de Los Angeles Jacques Marie Mage, Olivier Theyskens dévoile ses premières lunettes de soleil, artisanales et en édition limitée. Des lignes architecturales pour une posture théâtrale : on garde un œil (de chat) sur ces pièces arty indispensables. oliviertheyskens.com

danse

DÉCLOISONNER LA DANSE « Ôter les cloisons pour faciliter la communication » : aujourd’hui, on décloisonne tout, que l’on parle de sexualité ou de tâches ménagères, d’esthétique ou de politique… Et la danse contemporaine n’y échappera pas : l’élitisme a fait son temps, du moins sur le plan marketing. Alors, on communique sur cette envie de tordre le cou aux poncifs : non, la danse contemporaine n’est ni réservée aux intellos ni aux « snobs ». Non, elle n’est ni ennuyeuse ni absconse. Il suffit en fait de se laisser surprendre, d’accepter de ne pas toujours chercher à comprendre : c’est beau, ça bouge et ça vit… Preuve s’il en est avec le festival « Brussels, dance ! », qui programme, dans 15 lieux culturels de la capitale, le meilleur de la discipline, d’ici et d’ailleurs (Lisbeth Gruwez, Karine Ponties, Boris Charmatz, Jérôme Bel, Faustin Linyekula…). Un condensé de danse « dans tous ses langages et toute sa vitalité »… À ne pas manquer ! « Brussels, dance ! », jusqu’au 4 avril - brusselsdance.eu

ELLE crush

La maison Natan n’a pas fini de nous surprendre. Avec sa collection Natan x Akra, elle dévoile des pièces entièrement réalisées en fibres naturelles de raphia. L’histoire qui se cache derrière, c’est celle de Samuray Martins et de son projet social, Akra donc, qui soutient des communautés d’artisans à Madagascar, au Pérou et au Brésil. « Nos techniques uniques représentent des alternatives de revenus pour des centaines de familles. L’intention du projet Akra est principalement de relancer l’utilisation des fibres naturelles, remplacées par l’utilisation d’articles synthétiques et de cuir, et surtout de valoriser le travail artisanal. » Ajoutez à cela la créativité d’Edouard Vermeulen et vous obtenez une collection 100 % organique au style ultra-couture. Natan x Akra, pièces sur mesure disponibles dans la boutique NATAN, 158 avenue Louise, 1000 Bruxelles

F. DESMESURE, NATHALIE GABAY, PRESSE

COUTURE VERTUEUSE

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Stylisme Marieke De Pauw Photo Stephen Mattues

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Une tenue sporty pour une réu boulot et pour un cours d'abdos-fessiers  ? On ne l'a pas encore trouvée. On choisit plutôt un grand sac à main pour tout emporter avec nous !

Pull et pantalon de training assorti, Lacoste. Baskets, Converse sur Zalando. Sac à main en cuir, Awardt.

Coiffure et maquillage : Kim Theylaert. Mannequin : Nadia @Ulla Models.

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C'EST

LE BOUQUET ! La pâquerette, emblème de la collection Pandora Garden, fleurit désormais en or rose. « Elle est robuste et résiste même aux conditions défavorables. Cela fait d’elle une inspiration naturelle pour une collection qui, comme tous nos designs, est dédiée aux femmes indépendantes », expliquent Francesco Terzo et A. Filippo Ficarelli, les directeurs artistiques. Le nouveau symbole du girl (flower) power ? Boucle d'oreille et bague « Daisy Pandora Rose », 59 € et 89 €

LE RETOUR DE LA FRANGE On a complètement flashé sur cette paire de baskets en jean déstructuré. Toutes celles qui en ont marre des tennis en cuir blanc savent pourquoi. Le plus ? La semelle interne est à mémoire de forme. Comme un coussin. Sneakers 'Interaction' en jean, Hogan, 515 €

ELLE crush

Q&A LIU JO CÉLÈBRE SES 25 ANS AVEC KENDALL JENNER Aujourd’hui, « l’authenticité » est une valeur qui revêt de nombreuses facettes et, en tant que mannequin, vous avez de l'influence sur les jeunes femmes, en particulier via vos réseaux sociaux où vous pouvez diffuser des messages forts. Pour vous, qu'est-ce que l’authenticité aujourd’hui ? J’encourage les gens à être la meilleure version d’eux-mêmes et à être fidèles à ce qu’ils sont. Je ne veux pas que quiconque se sente obligé d’être quelqu’un qu’il n’est pas. L’authenticité, c’est ce qui fait de nous tous des individus. C’est ce qui nous rend uniques. Je me sens responsable d’être la meilleure version de moi-même et de la diffuser. L’important est d’apprendre de ses erreurs et de s’enrichir.

Vous et Liu Jo êtes nées la même année. Cela vous connecte-t-il à un niveau plus personnel ? Et que ressentez-vous en tant que nouveau visage de cet anniversaire spécial ? Je me sens honorée de travailler avec cette marque dont j’ai toujours été fan. Elle représente la féminité et l’indépendance. Lorsque l’occasion s’est présentée, c’était le perfect match !

Quel est votre plus grand souhait / rêve pour cette année ?

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C'EST L'ÂGE OÙ Nous serions le plus heureux.ses, selon un sondage Samsung. Cela correspond à une plus grande confiance en soi, une sécurité financière et une stabilité sociale. Bingo !

IMAXTREE, PRESSE

Mon souhait pour mon anniversaire cette année, c’est d’être entourée de mes proches.

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mini TREND

TOUJOURS DES PETITS TROUS D’abord réservés aux décolletés, puis aux genoux en version déchirée, les trous prennent de nouvelles libertés !

expo

DE TOUTES LES MATIÈRES « L’homme écrit sur le sable. Moi ça me convient bien ainsi ; l’effacement ne me contrarie pas ; à marée descendante, je recommence. » Chez Jean Dubuffet, la matière est source d’art, et elle transforme l’œuvre en chose vivante et pourrissante. Nous sommes dans l’après-guerre et des artistes comme lui et d’autres innovateurs (Jean Fautrier, Enrico Baj, Manolo Millares…) rajoutent sur leurs toiles des matériaux (du bois, du verre, du tissu…) qu’on n’a pas l’habitude d’admirer encadrés. Des œuvres raturées, incisées, grattées, déchirées, maltraitées, tels des « champs de bataille où les blessures se multiplient à l’infini » (Antoni Tàpies). Ce sont ces maîtres matiéristes que la Galerie de la Béraudière vous invite à (re)découvrir, dont quatre Dubuffet, un César et un Ernst. Rare et déroutant, brut et bluffant.

Son premier EP sorti il y a deux ans s’intitulait « Glitter » : « Gutter » aurait mieux

BALMAIN

ANN DEMEULEMEESTER

LA LUNE DANS LE CANIVEAU

GUY LAROCHE

« Dubuffet et les artistes de la matière », Galerie de la Béraudière, Bruxelles, jusqu’au 10 avril delaberaudiere.com

fait l’affaire, tant O70Shake, cette jeune rappeuse du New Jersey (d’où le « 070 », le code postal du coin) préfère nous conter la rudesse de son hood, ses déboires queer, ses addictions… plutôt que des histoires de satanées paillettes. Pourtant, le biz, elle connaît : signée sur le label de Kanye et Pusha T (GOOD Music) et présente en feat. chez l’un et l’autre (sur « ye » et « Daytona »), « o seventy » (Danielle, en fait) s’est vite vu étiquetée « rappeuse à suivre »… Même si elle échappe, reptilienne sous le Rimmel,

premier album, « Modus Vivendi » : un disque de R&B farouche, gender fluid à mort, qui suinte la gueule de bois et poursuit des chimères… Celles d’une jeunesse romantique mais pas dupe, comme chez Billie Eilish ou Post Malone, ces stars millenials qui ravivent l’esprit « goth ». Catchy et chelou, en même temps. 070shake.net 75 ELLE magazine

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LEONARD

aux convenances et aux diktats FM. Elle a donc pris son temps pour accoucher de son COMME DES GARÇONS

musique

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PHOTO : MAURITZ JENS. STYLISME : MAIER CHRISTINA.

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Couture et

SPORT La mode n'a jamais été aussi proche des performances techniques de haut niveau. Et pourtant, l'habit ne fait pas le champion...

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H C CHAMPIONNE BELGE

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ANNE LAES

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Texte Jolien Vanhoof Styling Carolien Swinnen Photos Carmen De Vos

Pour l’instant, Hanne Claes est, avec Nafi Thiam, la seule athlète belge assurée de sa qualification en individuel pour les Jeux olympiques de Tokyo. La star du sprint s’est entretenue avec nous à propos de miracle en Australie, de ses rêves de médaille et d’une carrière aux allures de course d’obstacles.

Le 24 juillet 2020 se tiendra la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été à Tokyo, au Japon. Originaire de Louvain, Hanne Claes (28 ans) participera aux JO pour la première fois de sa carrière. Elle a manqué l’édition 2012 à Londres d’à peine un dixième de seconde et, quatre ans plus tard, est restée sur la touche à Rio de Janeiro en raison d’une blessure tenace au tendon d’Achille. Des moments douloureux, mais qui l’ont rendue aujourd’hui plus forte que jamais. Elle s’entraîne désormais sans arrêt pour Tokyo où elle courra non seulement le 400 mètres haies, mais aussi, avec les Belgian Cheetahs, le 4 x 400 mètres. Ajoutons à cela, avec un peu de chance, le relais mixte. On comprend que sa préparation pour les Jeux va facilement l’occuper tout le printemps. Lorsque nous rencontrons Hanne à côté de la piste couverte du centre sportif du Blocry, à Louvain-la-Neuve, son entraîneur Jacques Borlée (père de Kevin, Jonathan, Dylan et Olivia Borlée, NDLR) est en vacances en Espagne. « C’est sans doute une bonne chose. Car il n’approuverait pas totalement cette interview (rires). Le vendredi matin, je suis censée réaliser une séance de pliométrie (des exercices de musculation focalisés sur la tonicité des muscles striés squelettiques, NDLR). Je rattraperai ça plus tard ! »

Que signifie pour vous ce ticket pour les JO ? Tout ! Lors des championnats du monde de Doha, j’ai terminé douzième au 400 mètres haies ; pour une place en finale des Jeux olympiques, je dois encore gagner quatre places et courir un peu plus vite. Je suis confiante, mais la concurrence est rude. Chaque athlète de haut niveau ne pense qu’à ça et donnera le meilleur d’ellemême. Heureusement, je n’ai plus à me soucier de la qualification. Par nature, je suis quelqu’un d’agité, cette tranquillité d’esprit me fait du bien.

En revanche, pour se hisser parmi les huit premières, il faudra battre le record national d’Ann Mercken. Je suppose que cet objectif doit troubler votre sérénité. Sa performance en 54.95 remonte aux Jeux d’Atlanta de 1996. Ce n’est donc pas un record facile à battre. Beaucoup de filles avant moi ont essayé sans y parvenir. C’est pourquoi je ne veux pas trop me concentrer sur ce record, mais plutôt sur mon meilleur chrono personnel (55.25). Je dois devenir plus forte et apprendre à garder mon rythme un peu plus longtemps. Si j’y parviens, je pourrai courir dans les 54. Espérons que ce soit à Tokyo.

C’est un rêve de petite fille qui se réaliserait ? Absolument ! Ma mère faisait aussi de l’athlétisme. Même après ma naissance, elle a continué à courir des semi-marathons. Enfant, j’allais la supporter avec mon père et j’en profitais pour observer secrètement l’ancienne athlète Marleen Renders avec beaucoup d’admiration. Elle gagnait à tous les coups et je voulais lui ressembler. J’ai finalement opté pour le sprint, tout le contraire. Dès mon premier entraînement, à 13 ans, j’ai adoré. Mais par peur de l’échec, je détestais les compétitions et je refusais d’y participer. À l’âge de 17 ans environ, j’ai commencé à aborder les choses de manière un peu plus professionnelle.

Peu de temps après, vous avez combiné le sport de haut niveau avec des études à la KU Leuven. Ce n’était pas trop difficile ? Si. J’avais un contrat d’étudiant en tant qu’athlète de haut niveau et je devais être performante dans les deux domaines. De plus, ce type de contrat doit être reconduit chaque année. Pas facile quand on est régulièrement blessée, comme moi. Mon seul soulagement était de pouvoir consacrer plus de temps à mes études quand j’étais « out ». Pendant trois ans, j’ai souffert d’une blessure au tendon d’Achille, mais j’ai décroché entre-temps mon diplôme en éducation physique et un master supplémentaire en gestion d’entreprise.

Comment revenir à niveau après une blessure aussi grave ? J’en ai vu de toutes les couleurs, je pleurais de douleur à chaque entraînement. Même monter et descendre les escaliers était un supplice. À un moment donné, je n’en pouvais plus et j’ai décidé d’arrêter. Mon chéri, joueur de volley, venait également de se blesser. Le moment idéal pour partir en voyage ensemble. Nous sommes partis au Nicaragua, au Costa Rica, au Panama et en Australie, d’où vient Max. À Melbourne, j’ai eu l’occasion de rencontrer deux experts du talon d’Achille. Ils ont donné à mon programme de rééducation un virage à 180 degrés et m’ont fait faire des exercices différents de ceux auxquels j’étais habituée. Par miracle, ça a fonctionné. Après quatre mois environ, j’ai pu reprendre une vie sans douleur. Lors de la première saison avec Jacques en tant que nouvel entraîneur, mes performances n’ont pas été bonnes. C’était très conflictuel. On m’avait laissé tomber depuis longtemps et je me suis sentie envahie par les doutes. Étais-je encore à la hauteur ? Ma mère et la psychologue du sport Ellen Schouppe m’ont aidée à me remettre sur pied. Elles connaissent mes ambitions comme per-

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« J’AI SENTI GRANDIR LES DOUTES EN MOI. JE NE SAVAIS PAS SI JE POUVAIS ENCORE ÊTRE À LA HAUTEUR »

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« AU COSTA RICA, IL N’Y AVAIT QUE LE FOOTBALL, ET CE SPORT ÉTAIT RÉSERVÉ AUX GARÇONS »

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sonne. Finalement, j’en suis venue à me dire : « Si je continue à m’entraîner pendant un an, j’y arriverai. » Et c’est ce que j’ai fait. L’année suivante, j’ai terminé quatrième aux championnats d’Europe d’athlétisme à Berlin.

Regrettez-vous parfois les difficultés que vous avez jusqu’à présent rencontrées dans votre carrière ? J’ai le sentiment qu’à bien des égards, je n’ai pas été guidée de manière optimale. Quand j’étais jeune, j’étais surentraînée. Il m’est même déjà arrivé de ne plus avoir mes règles. Mais ça m’a aussi rendue plus forte. Mes blessures m’ont appris à relativiser. J’apprécie chaque défi qui se présente à moi, car j’ai effectivement été sur le point de tout perdre. Bien sûr, je ne sais pas combien de temps mon corps va tenir, j’ai déjà 28 ans (rires). Enfin, il y a Allyson Felix. À 34 ans, elle a plus de médailles d’or qu’Usain Bolt.

Et elle est maman... En effet ! Après que Nike a refusé de la protéger financièrement pendant sa grossesse, elle s’est tout simplement mise à la recherche d’un autre sponsor. Je pense que c’est un signal fort. Comme si être enceinte revenait à être blessée...

QUI EST HANNE CL AES ? _ Elle est née en Belgique le 4 août 1991. _ Elle a grandi au Costa Rica. Lorsqu’elle revient en Belgique à l'âge de six ans, elle refuse pendant longtemps de porter un pantalon. _ Elle fait ses débuts internationaux en 2009 aux championnats d'Europe juniors d’athlétisme à Novi Sad, en Serbie. _ Elle aime les créateurs belges comme Delvaux et Dries Van Noten. Elle est l’égérie de 42|54, la marque de sport d'Élodie Ouédraogo et Olivia Borlée. _ Elle a remporté le Spike de Bronze 2019. _ Elle fait partie du Royal Excelsior Sports Club de Bruxelles.

Vous devenez vous-même un modèle. Dans une vidéo de Plan International, vous plaidez pour l’égalité entre les garçons et les filles dans le sport. Vous parlez par expérience ? Oui. J’ai vécu les premières années de ma vie au Costa Rica. Mes parents y travaillaient pour Îles de paix. J’ai toujours eu le sentiment d’y avoir ma place, même si j’étais la seule blonde et que je faisais deux têtes de plus que les autres sur les photos de classe. Mais dans le sport, je n’avais pas ma place. Aucune fille d’ailleurs. Il n’y avait que le football, et le football était réservé aux garçons. En Europe, en tant que fille ou femme, on a accès au sport, mais toujours avec une rémunération et une attention médiatique moindres. C’est pourquoi des projets comme Plan International me tiennent tant à cœur. C’est peut-être une idée à creuser après ma carrière sportive...

Y a-t-il des réalisations dont vous rêvez encore avant de ranger vos baskets ? Le rêve ultime, ce serait une médaille olympique ou au niveau mondial. Individuellement ou bien avec les Belgian Cheetahs. J’ai toujours dit que j’arrêterai après Tokyo ! Mais tant que mon corps tiendra et que je prendrai du plaisir, je continuerai à courir. Qui sait, peut-être jusqu’aux Jeux olympiques de Paris. J’aurai alors 33 ans. Je pourrai commencer ma deuxième carrière et avoir un enfant. La totale. COIFFURE ET MAQUILLAGE : MARLIEN ECHELPOELS.

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Texte Elisabeth Clauss

SPORT COUTURE

LES BELGES, CHAMPIONS DU MONDE Si l’industrie des vêtements de sport à longtemps souffert d’une réputation écologique écornée, de belles initiatives belges développent des lignes de sportwear couture, éthiques et durables.

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n constat étonnant : la Belgique, petit pays certes historiquement réputé pour sa vivacité créative, recèle une remarquable concentration de marques sportwear couture et responsables, proportionnellement à l’ensemble du marché européen. Outre les remarquables avancées technologiques, le stylisme et les matières made in Belgium ouvrent une bulle de bien-être qui glisse vers le semi-couture. Pour l’effort comme pour travailler, séduire ou se relaxer, on se sent habillée et confortable à la fois. C’est la rencontre du fameux art de vivre cher aux Belges et d’une recherche technologique constante, dans laquelle plusieurs entreprises locales sont leaders sur le marché.

Un réel engagement écosocial

Avec 42|54, leur marque à la fois ultra-performante dans l’effort et urban-chic avec pertinence, Olivia Borlée et Elodie Ouédraogo passent avec succès de médaillées olympiques à tenantes du titre éthique. Utilisant exclusivement des tissus belges, une partie de leur collection est fabriquée en Belgique, et l’autre en Tunisie. « Nous avons d’abord voyagé pour visiter les ateliers, et nous assurer que les conditions de travail étaient responsables et respectueuses. » Plus que quiconque dans le secteur, elles ont l’expérience de la réalité du terrain : « Les athlètes choisissent leurs vêtements pour leurs performances techniques et aérodynamiques, souvent sans se soucier de leurs conditions de production. Nous, nous avons tout testé pour garantir à la fois la qualité et la performance : l’évacuation de la transpiration, le poids des matériaux qui sont “stretchables” dans les quatre dimensions, offrant un excellent maintien, un effet seconde peau, et une liberté absolue de mouvement. » Depuis le début de leur marque, les deux créatrices ont développé une démarche « sustainable » : en 2020, tous leurs tissus sont issus de matériaux recyclés et de fins de stock. « Pour les packagings, nous travaillons avec la société finlandaise RePack, qui produit des emballages en matériaux déjà reconditionnés, qui sont ensuite remis dans la chaîne au minimum une vingtaine de fois. » Les clients peuvent renvoyer gratuitement ces emballages qui économisent plastique et papier, qui sont résistants aux chocs et à l’eau, pour qu’ils reviennent dans le circuit.

MOUS LAMRABAT, PRESSE

Page de gauche : 42|54 : une collection sport-chic pour toutes les médaillées du quotidien. Page de droite : Recto Verso : l'innovation sous toutes les coutures.

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L’innovation dans les starting-blocks Une production haut de gamme et écoresponsable ne peut s’envisager sans une recherche soutenue, et à ce niveau aussi, la Belgique est à la pointe. Depuis 133 ans, la société Liebaert produit des tissus et bandes élastiques de première qualité, à Deinze, en Flandre. Camille Liebaert, 27 ans, à la tête de la marque Recto Verso, raconte la genèse de cette première ligne de « produits finis » développée par la maison : « Nous avons participé à des recherches avec l’université de Gand pour produire des leggings compressifs adéquats à l’amélioration des performances des sportifs et la récupération après l’exercice. Mon père, Alain Liebaert, a voulu fonder un petit atelier pour produire les pièces dont l’université avait besoin pour ses recherches. » C’était il y a trois ans. L’expérience s’est révélée concluante : « Nous avons alors décidé de lancer une marque, pour développer nos propres prototypes. » Élaboration des tissus et production de la collection sont donc entièrement assurées sur place. « Souvent, les marques de sport haut de gamme sont soit hyper techniques, mais pas très stylées, soit très esthétiques, mais pas vraiment performantes. Nous voulions proposer une alternative, avec des pièces très urbaines. Recto Verso est destinée au sport intensif avec un design urbain. » Comme toutes les entrepreneuses que nous avons rencontrées pour ce sujet, Camille est sportive. Milieu de terrain récupératrice au FC Latem, elle teste en action les performances des tissus qui utilisent la technologie Emana. Développées par Solvay, des fibres de biostimulation redistribuent la chaleur corporelle, améliorent la circulation, l’oxygénation sanguine, et permettent une meilleure récupération. En outre, et c’est toujours bon à prendre, cette étoffe soigne la douceur de la peau. Recto Verso n’en est qu’à sa deuxième collection, mais a déjà été sélectionnée par Flander DC pour être représentée à la fashion week de Milan.

L’art de vivre comme sport culturel Julie De Laet, fondatrice de la marque Yoga by Julz, pratique assidûment le yoga : « J’ai remarqué que pour les cours, les gens portent surtout du noir, ou des imprimés ethniques – ce qui n’est pas vraiment mon style – voire leurs tenues de fitness. Il me manquait une proposition spécifiquement pensée pour le yoga, que je pourrais aussi porter pour mes autres activités. » En 2017, Julie lance donc sa marque, qu’elle produit au Portugal, à partir de tissus techniques issus d’une production responsable. « Je source au maximum des matériaux écologiques, du coton organique ou du polyamide recyclé. Je travaille avec une experte, car aujourd’hui tout le monde prétend être “sustainable”, mais il faut connaître le secteur, et savoir trier les infos. » Même énergie chill chic du côté de la marque Play Pauze, créée par Katrien Smets et Hilde De Baerdemaeker, qui se sont rencontrées il y a deux ans à l’occasion d’un stage de yoga à Marrakech. Katrien Smets produisait déjà une collection de loungewear en Belgique, et ensemble, elles ont lancé leur ligne de « yoga meets red carpet ». « Nous sommes très à cheval sur l’éthique. Les tissus sont 100 % écologiques, et techniquement, nous visons un confort parfait, notamment pour évacuer la transpiration, que ce soit pour l’activewear, le shapewear, ou notre ligne “sans coutures”. Pendant des mois, on lave les pièces, on les vit, on les adapte à nos besoins propres. » Dans sa démarche de coolitude, Play Pauze décline toutes les tailles, pour les femmes de tous âges, avec des pièces intemporelles, en évitant les imprimés « trop tendance » : « On doit pouvoir méditer tranquille ! »

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« LA TECHNICITÉ DES TISSUS N’IMPACTE PLUS LE STYLE. LA PROCHAINE ÉTAPE, C’EST AUSSI LA TECHNOLOGIE INTÉGRÉE » Des vêtements de sport anti-clichés On peut aussi lancer une marque de Tailored Active Wear, avec des lignes couture, des épaulettes et des dos nus, tout en suivant une réflexion à la fois sportive et écoresponsable. C’est le parcours de l’autodidacte Noenoe Roevens, qui a fondé Nunu il y a cinq ans. Encore une passionnée de sport et de yoga qui avait du mal à trouver des collections à la fois féminines, durables, élégantes, efficaces. Elle a quitté le notariat familial pour solliciter le mentorat d’un professeur de l’Académie d’Anvers qui lui a enseigné les techniques du dessin de mode. Elle est rentrée progressivement dans le métier en se construisant un réseau et par le bouche-à-oreille. La marque est déjà vendue à l’international, dans des boutiques haut de gamme, bientôt au Printemps à Paris. La créatrice revendique être la première en Europe à avoir utilisé des packagings 100 % biodégradables, et récupère depuis le début ses chutes de tissus pour fabriquer des emballages. Les étiquettes sont recyclées, même ses cartes de visite. D’une saison à l’autre, elle réutilise ses stocks de tissus pour ne pas en racheter. D’autre part, « des vêtements conçus pour toutes les occasions de la journée, ça représente aussi moins de machines à laver ». Dans l’atelier tunisien qui fabrique ses collections (le shapewear et les maillots de bain sont eux produits en Belgique), « les femmes sont bien payées, elles ont des droits, elles travaillent dans des bâtiments confortables avec la climatisation ». Noenoe est fière d’être transparente : « Je suis toujours ambivalente quand je vois des marques qui se revendiquent “sustainable” et qui ne le sont pas du tout. C’est quasi impossible de l’être à 100 %, mais c’est un devoir de s’en rapprocher. »

Les challenges de la ligne d’arrivée Les prochains défis pour les marques de sport seront de réfléchir à des tissus techniques circulaires pouvant être recyclés à plusieurs reprises, et de parvenir à diminuer le nombre de lavages des vêtements. Pour Olivia Borlée, « que la technicité des tissus n’impacte plus le style, c’est déjà une belle avancée, mais la prochaine étape, c’est aussi la technologie intégrée aux vêtements, pour calculer les battements du cœur par exemple. Question technicité, le vêtement de sport évolue très vite, de même qu’au niveau du style, pour les femmes notamment. Les innovations du milieu sportif permettent à ces technologies textiles de s’adapter au rythme de notre vie quotidienne, et influencent de plus en plus le prêt-à-porter en général. » La Belgique est une fois encore bien placée pour prendre la tête.

PRESSE

Nunu : l'éthique athlétique, de l'atelier jusqu'aux étiquettes recyclées.

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Seabourn déroule le tapis rouge vers les îles grecques et la Turquie

Assister, sous le ciel étoilé, à un concert privé sur l’antique site romain d’Éphèse, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Voilà le type de privilège que Seabourn réserve à ses passagers. Cela fait de nombreuses années que la compagnie de croisières déroule le tapis rouge pour tous ceux qui apprécient le luxe sans contrainte à bord d’un navire de croisière de prestige. Seabourn propose quelques nouveautés avec de splendides croisières en mer Méditerranée orientale : • Le 9 mai 2020, le Seabourn Odyssey quittera le port du Pirée pour une croisière à destination des îles grecques et de la Turquie. Mykonos, mais aussi Agios Nikolaos (Crête) ou Skiathos. Sans oublier Patmos et le monastère Saint-Jean-le-Théologien.

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eabourn fait le choix assumé d’une forme authentique du luxe : de magnifiques navires capables de rivaliser avec les plus beaux yachts, un design intérieur raffiné, énormément d’espace et de liberté, un paradis de la gastronomie, et surtout, un service personnalisé à nul autre pareil. Le maître d’hôtel peut se targuer de connaître, dès le premier jour, le nom des passagers, tandis que le personnel sait précisément comment donner le meilleur de lui-même, du barman au serveur, de la réceptionniste à la femme de chambre. Et les passagers Seabourn connaissent également la musique.

• L es 10 et 17 octobre 2020, deux croisières prendront le départ pour relier le Pirée et Istanbul, à bord du Seabourn Ovation. Elles peuvent être combinées en une longue croisière de deux semaines. Spetses et Lemnos sont deux îles grecques typiques dignes de figurer sur la couverture d’un guide de voyage. En Turquie, le navire accostera dans des ports exclusifs comme Bozcaada, Bodrum et Çesme, avec en point d’orgue le site antique d’Éphèse.

Partir en croisière, c’est bien plus que de découvrir le monde à bord d’un navire. Partir en croisière avec Seabourn, c’est voyager sur un luxueux hôtel-boutique, vers les plus beaux endroits de la planète. Mais le luxe, c’est aussi surprendre. Ce que fait la compagnie Seabourn en proposant des circuits uniques et inédits. Les navires étant de dimensions modestes, ils peuvent facilement jeter l’ancre dans des endroits exclusifs.

Pour de plus amples informations ou pour réserver, contactez notre département réservations : 00800 1872 1872 (gratuit) ou informatie@seabourn.com. Ou contactez votre agent de voyages. Plus d’informations sur www.seabourn.com.

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Texte Grégory Escouflaire

ALLEZ LES FILLES

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DAVID CATRY/SPORTPIX.BE

Elles sont arbitres, entraîneuses ou journalistes, dans un monde où l’homme fait sa loi depuis que Pierre de Coubertin, ce béotien, estimait que les J.O. constituaient « l’exaltation de l’athlétisme mâle, avec l’applaudissement féminin pour récompense ». Heureusement, les choses ont bien changé en un siècle… Même si tout n’est pas encore gagné. Rencontre avec trois femmes de sport, bien décidées à faire changer les mentalités.

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STEPHANIE FORDE EX-ARBITRE - DIRECTRICE OPÉRATIONNELLE DE L’ARBITRAGE PRO À L’UNION BELGE DE FOOTBALL (URBSFA)

Vous êtes la première femme en Belgique à atteindre ce niveau de responsabilité dans le monde de l’arbitrage sportif… Il était temps, non ? C’est clair que c’est une première, et il faut bien avouer que pour l’instant, ça reste une exception : il y a, de manière générale, très peu de femmes présentes à de tels postes de management sportif… Soyons honnêtes : ça reste, encore et toujours, un milieu d’hommes. Mais l’Union belge de football bosse dur en ce moment pour que ça change : de plus en plus de femmes se voient confier de hautes fonctions managériales… Il y a un vrai combat qui est actuellement mené, pour davantage d’égalité et de diversité dans le milieu du foot, à tous les niveaux.

Il y a combien de femmes arbitres en Belgique ? Sur les 5.500 arbitres actifs, seulement 107 sont des femmes. On peut notamment l’expliquer selon des critères domestiques : une femme arbitre range souvent sa carrière au vestiaire parce que sa situation familiale finit par évoluer… Elle tombe enceinte ou doit s’occuper de son foyer, de ses enfants. D’autant que l’aspect physique du métier n’est pas du tout à négliger : elles doivent s’entraîner deux fois plus que les hommes pour atteindre leur niveau d’endurance et de force. De forme. Parce qu’elles bossent au même niveau qu’eux. Sur tous les matches. Que l’on parle de football masculin ou féminin.

Et quelles seraient les qualités propres à la femme arbitre ? L’empathie, l’esprit d’équipe, la solidarité, et sa capacité à désamorcer plus rapidement des situations de stress… Quand par exemple deux joueurs se disputent en plein match, on remarque souvent qu’une femme arbitre parviendra plus facilement qu’un homme à les calmer. C’est sans doute aussi dû au fait que les joueurs leur témoignent en général davantage de respect, parce qu’ils savent qu’elles ont travaillé dur – plus dur que leurs homologues masculins – pour en arriver là.

Et quel genre de cursus doit-on suivre pour devenir arbitre ? Aucun, si ce n’est les formations dispensées par l’ACFF (l’Association des clubs francophones de football) et Voetbal Vlaanderen (son équivalent flamand). Il n’y pas d’écoles ou d’études en arbitrage, puisque ça reste un hobby pour 99 % des arbitres. En Belgique, il n’y a d’ailleurs aucun.e arbitre profes-

sionnel.le ! Il y a juste onze arbitres semi-pros à temps partiel… Dont aucune femme. Mais nous avons quand même deux femmes arbitres FIFA, qui sont aussi actives en première division provinciale (Viki De Cremer et Lois Otte, NDLR).

Et donc une femme arbitre n’arbitre pas forcément des matches de football féminin… Non, elle suit le même parcours que ses confrères masculins, bref elle arbitre surtout des matches d’hommes. De toute façon, ce serait impossible d’un point de vue purement pratique, puisqu’il n’y a pas suffisamment de femmes arbitres.

Quel est le pire cliché machiste dont vous ayez été témoin ou victime dans votre carrière d’arbitre ? Que je n’avais « rien à faire là »… Et le comble, c’est que c’était une femme qui me criait ça depuis les tribunes ! Ce genre de remarques sexistes n’a pas sa place dans le monde du football, ni ailleurs… Puis, évidemment, il y a ces hommes, ces supporters, qui vous jugent selon votre apparence, qui « notent » votre physique… C’est outrageant. Sans oublier tous ceux qui pensent toujours que le foot, comme l’arbitrage, est une « affaire d’hommes ».

Les mentalités n’ont pas encore tout à fait changé… C’est vrai, mais on investit de plus en plus pour que ça évolue dans le bon sens (avec la campagne « Love Football » et le plan d’action « The World At Our Feet, notamment, NDLR)… Et on le voit bien : le football féminin devient lui aussi populaire. La perception que le public en a est en train de changer… Et on espère évidemment que de telles initiatives donneront envie aux femmes de s’inscrire dans des clubs (objectif : passer de 40.000 à 80.000 footballeuses d’ici à 2024, NDLR), mais également de devenir arbitres !

Qu’est-ce que vous diriez aux femmes intéressées mais qui n’osent pas se lancer ? Que c’est une expérience qui forge le caractère. En devenant arbitre, vous apprenez à gérer et contrôler des situations difficiles sans perdre votre calme, à prendre les bonnes décisions en l’espace d’une seconde, bref à fortifier votre personnalité… Et c’est tout bénéfice pour votre vie en dehors du terrain, dans votre job et dans votre quotidien ! magazine ELLE 91

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ANOUK RAES EX-CAPITAINE DES RED PANTHERS - RESPONSABLE DE L’ENCADREMENT DES JEUNES AU ROYAL PINGOUIN HOCKEY CLUB NIVELLES Pourquoi y a-t-il si peu d’entraîneuses dans le monde du sport selon toi ? Parce qu’on est dans une société où la femme a toujours dû se battre pour pouvoir faire du sport, alors tu penses, y assumer des responsabilités ! Mais ça va en s’améliorant… Cela dit, quand j’encadre des entraîneurs, parfois je me demande : « Est-ce qu’ils m’écouteraient davantage si j’étais un garçon ? » Je sens bien que certains n’aiment pas se faire encadrer par une fille. Genre : « Qu’est-ce que qu’elle va me dire, je cours dix fois plus vite qu’elle ! » Des choses comme ça… Tu perds un peu de crédit parce que physiquement, il y a clairement une différence : ce n’est quasiment pas le même sport ! Moi, quand j’entends un supporter dire qu’il prend plus de plaisir à regarder un match de garçons, je peux comprendre : ça va plus vite, c’est plus impressionnant… Après, quand on s’y connaît en hockey, c’est tout aussi gai de voir un match de filles. C’est tout aussi technique et tactique.

Et qu’est-ce que tu répondrais à ceux qui pensent toujours que c’est « un sport de garçons » (voir la campagne #unitedgirlpower de l’Association royale belge de hockey, qui démonte un par un tous les clichés liés au sport féminin, NDLR) ? Les clichés du style « Tu devrais faire de la danse et pas du hockey » ou « des études et pas du sport », ce n’est pas nouveau, mais heureusement les mentalités changent… Je pense qu’aujourd’hui, les filles peuvent clairement jouer au hockey, même si le haut niveau reste pour beaucoup un truc de mecs. Sans doute que les filles osent moins se lancer d’emblée dans une carrière pro, parce que c’est clair que tu prends cher au niveau familial. C’est compliqué parce que tu ne gagnes pas une thune, alors que tu y sacrifies une bonne partie de ta vie… Il faut avoir la passion, quoi ! Parce qu’il y a encore une grosse différence de traitement entre les joueuses et les joueurs pros… On n’a pas le même salaire qu’un garçon, et y a aucune raison à ça. Alors OK, on n’est pas fait de la même manière, mais ce n’est pas parce qu’un garçon sait courir plus vite qu’une fille qu’il doit être mieux payé. Ça n’a aucun sens.

Le plafond de verre n’épargne pas le milieu sportif. Clairement. Chez les garçons pros, il y en a qui touchent plus de 30.000 euros brut par an. Chez les filles, personne. Alors qu’on fait les mêmes heures d’entraînement à la Fédération, qu’on a les mêmes contrats et le même statut… Y a un vrai souci ! Les filles sont vraiment traitées comme des enfants… Comme si on s’y connaissait moins en sport que les garçons, comme si tous les efforts entrepris et les progrès réalisés étaient minimisés parce qu’ils sont moins « impressionnants ». Le rendu sur le terrain n’est certes pas le même, mais c’est comme ça : on n’a pas les mêmes muscles, on n’a pas les mêmes facilités physiques. S’entendre dire d’un entraîneur que « c’est trop lent » n’est pas très constructif. En fait, c’est tout le système d’entraînement qui devrait être remis en question, parce que ça ne sert à rien de faire du copier-coller… Si ça fonctionne bien pour les garçons, ça va forcément bien fonctionner pour les filles ? Ben non. C’est crevant. On n’a pas la même vie à gérer. Il y a toute la charge mentale… Moi aussi j’aimerais bien aller tous les jours au fitness, mais je dois bosser à côté ! Devenir hockeyeuse ou entraîneuse de hockey te chauffe ? Rendez-vous sur hockey.be (et sa « Coach Academy »)

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GETTY IMAGES, SHUTTERSTOCK

« CHEZ LES GARÇONS PROS, Y EN A QUI TOUCHENT PLUS DE 30.000 EUROS BRUT PAR AN. CHEZ LES FILLES, PERSONNE »

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CHRISTINE SCHRÉDER CHEFFE D’ÉDITION À VOOSPORT S’il y a bien un journalisme typiquement masculin, c’est le journalisme sportif… Il y a très peu de femmes dans le métier. Oui, pour la simple et bonne raison que le sport touche plus les hommes que les femmes. La société a beau évoluer, c’est un fait. Mais il y en a de plus en plus… Même s’il manque souvent ce petit ingrédient qui fait la différence : la passion véritable. La passion d’en parler. Parce que ce n’est pas une passion que tu te découvres sur le tard : c’est un truc que tu as dans ton ADN depuis toujours… Tu ne peux pas débarquer comme ça ! Il faut un background quand même... Et peut-être qu’en tant que femme, c’est encore plus important. Parce que tu n’as pas le droit à l’erreur. Tu dois en imposer directement. On me demande souvent si ça a été compliqué de m’imposer dans ce monde d’hommes. La réponse est non ! Depuis toujours, je parle de sport avec eux. Mais je ne dis pas que ce n’est pas compliqué pour les femmes qui veulent se lancer dans le journalisme sportif… En plateau, je suis toujours entourée de plein d’hommes, et ce n’est pas demain la veille qu’on se retrouvera dans la situation inverse ! Cela dit, je commente le hockey avec Anouk Raes et je pense qu’un duo féminin comme celuilà, c’est une première en Belgique.

Tu n’as donc pas vraiment souffert du machisme ambiant ? Parfois, ça peut déranger certains de mes confrères, mais ça se ressent moins qu’avant. Peutêtre que les dinosaures de la presse sportive belge devaient se dire au début (elle les imite soupirant, NDLR) : « Une femme… » Mais aujourd’hui, je pense avoir acquis leur respect… Et puis, finalement, pourquoi une femme s’y connaîtrait moins qu’un homme ? D’ailleurs, on me dit souvent : « Vous vous y connaissez mieux qu’eux ! »  Mais bon, les combats de coqs, c’est un truc d’hommes. Moi, je n’ai pas ce souci. Je m’y connais, c’est tout. Pourquoi je ne ferais pas ce métier ?

Tu confirmes néanmoins qu’une femme doit davantage « faire ses preuves »… Juste face aux confrères ou aussi face aux supporters, aux joueurs, aux dirigeants ? Je ne me suis jamais sentie mal à l’aise nulle part, et on ne m’a jamais mise mal à l’aise. Par contre, ce que j’ai très vite ressenti, c’est que les joueurs étaient contents d’avoir affaire à une femme… Et pas pour les mauvaises raisons : je ne me suis jamais sentie regardée ou… Rien de tout ça. C’est juste que j’essaie de poser d’autres questions, d’aller peut-être davantage dans l’émotion, bref de faire des interviews différentes. Le fait d’être une femme est donc rapidement devenu un avantage.

C’était sans doute le cas pendant longtemps, mais à vrai dire, être une femme sur un plateau de foot au milieu d’hommes, C’EST décalé ! Et les reportages légers, c’est amusant une ou deux semaines, mais après, les téléspectateurs, ils veulent qu’on leur parle de l’essentiel. Et ils sont attirés par le fait qu’il y ait des femmes journalistes… Et puis, il y a des téléspectatrices qui me disent aussi souvent : « Moi, j’écoute quand c’est vous qui parlez parce que vous leur tenez tête, tout en étant dans le même discours qu’eux. » Il y a une forme de représentation… Alors que je ne suis même pas dans l’ultra-féminisme ! On m’a souvent demandé si j’aimais vraiment le sport… Mais comment pourrait-on imaginer que j’irai parler de sport sans aimer le sport ? C’est impossible !

LAURE GEERTS

On a pourtant l’impression que la femme, dans les émissions sportives, se voit souvent reléguée à un rôle d’intervieweuse ou de chroniqueuse « décalée »… Aux sujets légers. Alors que l’homme reste « l’expert »…

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Texte Eloïse Pirard

LA MACHINE

Q U E D E V I E N T L’AT H L È T E À L’ È R E D E S O U T I L S C O N N E C T É S   ? Biocapteurs, tissus techniques,trackers, montres connectées, GPS… les dernières avancées technologiques ont révolutionné le monde du sport. Mais que restera-t-il d’humain dans l’athlète de demain ? Entretien avec Marc Francaux, professeur de physiologie de l’exercice à l’UCLouvain.

Collecter systématiquement des données sur un sportif ne le réduirait pas à une simple base de données ?

Certains parlent de déshumanisation du sportif. Qu’en pensez-vous ? Selon moi, la collecte de données ne peut qu’aider les sportifs dans leurs démarches d’entraînement et leurs ambitions de performance. Ils vont pouvoir s’entraîner moins, mais mieux. Et puis, les athlètes ne deviendront jamais des machines au sens propre car il faudra toujours s’occuper du mental. Le volet psychologique est majeur pour assurer la réussite des sportifs. Vous pouvez avoir le meilleur joueur de foot de la terre dans votre équipe, s’il n’est pas bien dans sa tête, il ne marquera pas.

Tout dépend de ce qu’on entend par dopage. Le dopage, c’est un code, une liste d’interdits qui évolue en fonction de l’époque et de la société. Il y a trois critères pour savoir si on met une méthode ou un produit sur la liste des interdictions : est-ce que ça améliore la performance ? Est-ce que ça nuit à la santé ? Est-ce que ça nuit à l’éthique du sport ? Si on peut répondre oui à deux de ces trois critères, alors on le met sur la liste des interdits. Il est donc difficile de parler de dopage technologique. En revanche, les fédérations sportives peuvent proscrire des outils par souci de santé ou d’équité. On a, par exemple, interdit les combinaisons dites « peau de requin » pour les nageurs car elles amélioraient de façon significative leur flottaison et leur vitesse.

Des sportifs qui se font opérer pour améliorer leur vision, d’autres qui ont des lames en carbone en guise de jambes… l’homme devient aussi machine. Peut-on parler de transhumanisme ? Pour le moment, ce n’est pas encore le cas, mais techniquement, on sait que c’est possible. Il y a par exemple énormément de laboratoires qui travaillent sur le génome de l’être humain. Ce sont des recherches importantes et qui pourraient révolutionner les traitements de certaines maladies. Mais elles peuvent également s’avérer dangereuses. Aujourd’hui, on sait quels gènes donnent un avantage pour l’endurance par exemple. On pourrait donc tomber dans l’eugénisme avec des programmes de détection des futurs sportifs sur base de leur ADN. On pourrait même toucher au génome du sportif pour le rendre plus performant ! Techniquement, c’est possible, mais éthiquement, c’est inconcevable.

«  On pourrait même toucher au génome du sportif pour le rendre plus performant ! »

Quelles questions vont se poser à l’avenir dans le monde du sport ? Au-delà de la technologie, je pense que les plus grands enjeux du sport de demain seront écologiques et économiques. Quand on passera de l’intention à l’action au niveau des plans environnementaux, on va devoir repenser le sport. Fini les déplacements de milliers de gens pour une compétition à l’autre bout du monde. D’un autre côté, le sport est devenu un pilier économique fort dans la société et d’un point de vue financier, on peut se demander s’il n’existe pas une bulle dans le milieu très restreint de certains athlètes où les montants mis en jeux sont inimaginables. Il va peut-être falloir traiter cette bulle, surtout si elle explose.

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Collecter des données sur les athlètes n’est pas nouveau. De tout temps, des gens ont systématiquement noté des informations sur les sportifs : combien de temps ils dorment, ce qu’ils mangent ou boivent avant ou après une compétition... On sait qu’avoir un bon historique d’entraînement permet au sportif d’évoluer. Mais depuis deux ou trois ans, une série d’outils connectés sont arrivés sur le marché et permettent de calculer et d’enregistrer automatiquement ces données. Par exemple, aujourd’hui, les cyclistes sont bourrés de capteurs. On peut dire exactement où ils se trouvent, quelle est leur fréquence cardiaque, avec quelle puissance ils appuient sur leur pédale à l’instant T et on peut donc optimaliser leur entraînement. Et ça, pour le moment, c’est l’intelligence humaine qui le fait, mais à l’avenir, c’est sans doute l’intelligence artificielle qui s’en chargera.

L’idée de dopage technologique est-elle possible ?

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catwalk eellllee dossier Texte Carolien Swinnen

CHOOSE YOUR SHOES

À CHAQUE DISCIPLINE, SA BASKET Avec des sneackers aux pieds, vous êtes la reine du streetstyle. Pour un entraînement plus spécifique, on adopte des chaussures plus adaptées.

CROSSFIT 1

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1 Le CrossFit est une discipline variée qui exige stabilité, adhérence et souplesse. Il existe une offre croissante de chaussures adéquates pour pratiquer ce sport populaire, mais la Metcon est actuellement la meilleure sur le marché. 2 Maîtrisez squats et burpees lors d’un entraînement fractionné de haute intensité (HIIT) avec des chaussures qui offrent un amorti et une adhérence incroyables. 3 Ces Reebok Classics sont en haut de la liste des shoes les plus portées dans les écoles de hip-hop aux États-Unis. Solides et stables, mais suffisamment souples. 4 Résistantes et robustes, les Nike intégrant la technologie Nike React sont les premières chaussures de running censées éviter les blessures aux genoux et aux chevilles. 5 Les chaussures d’haltérophilie ne manquent pas sur le marché, mais elles coûtent un bras. Alors la meilleure option reste une basket plate et légère comme la All Star. Idéale pour soulever de la fonte. 6 La reine du bitume ? Cette chaussure sans lacet maintient le pied en place. Également parfaite pour le padel.

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sloggi

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LE SOUTIEN SANS COMPROMIS Non à la culotte ultra-sexy dont les coutures s’enfoncent dans la chair de nos hanches au fil de la soirée. On se débarrasse de ces soutiens-gorge à armatures agaçantes qui maintiennent les seins dans un étau toute la journée. Oui, on veut des sous-vêtements confortables, mais plaisants à l'œil. Pour ne plus avoir à choisir entre style et confort dans la catégorie lingerie, voilà la solution idéale.

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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC SLOGGI.

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Texte Juliette Debruxelles

LE FOOT DANS LA PEAU

C’est la fille à suivre, et pas seulement sur les terrains. À 34 ans, la championne du monde de foot est la sportive la plus engagée, à coups de gueule comme à coups de pied.

THOMAS WHITESIDE / TRUNK ARCHIVE

MEGAN RAPINOE

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le foot masculin. Et Megan de lancer : « C’est comme si les hommes avaient dirigé le monde pendant toutes ces années, peut-être qu’ils devraient juste prendre quelques centaines d’années de congé ! »

Sa vie privée (très publique)

l est de mon devoir de vous dire cela : nous devons être meilleures, nous devons aimer plus, haïr moins. C’est de notre responsabilité de rendre ce monde meilleur. (…) Oui, on fait du sport. Oui, on joue au football. Oui, on est des femmes athlètes… Mais on est beaucoup plus que ça. » Entourée de son équipe avec laquelle elle vient de remporter la Coupe du monde, en juillet dernier, Megan Rapinoe se lance dans un discours émouvant et engagé, sous les hourras de fans rassemblés à New York pour les applaudir. L’attaquante de l’équipe américaine, titulaire du Ballon d’or féminin depuis décembre dernier, est en passe de devenir une référence en matière d’engagements sociaux. Une figure. Un exemple.

Son (atout) majeur Si elle n’avait rien d’autre à faire, elle se promènerait sans doute toute la journée avec les « middle fingers » levés en signe de grand « fuck » adressé aux injustices, aux inégalités et à celles et ceux qui les encouragent. Au lieu de ça, elle boycotte, lance des punchlines et provoque. Titulaire d’un diplôme de sociologie et sciences politiques, elle sait comment donner écho à ses colères. Son adversaire le plus évident : Donald Trump. Elle l’avait prévenu avant le coup d’envoi de la Coupe du monde : pas question de se rendre à la « p* de Maison-Blanche » en cas de victoire. « J’invite mes coéquipières à réfléchir au sens de la sélection et du bienfait de ce genre de cérémonie face à une administration qui ne partage pas notre chemin. » Plutôt crever que de fêter ça aux côtés du président américain : « (...)Je n’irai pas, je ne vais pas faire des courbettes devant le président qui, clairement, est contre tout ce en quoi je crois. » Lorsque l’hymne américain retentit dans le stade, elle s’agenouille et/ou reste muette. Un statement qu’elle reproduit depuis 2016, en soutien à Colin Kaepernick, joueur de football américain et activiste qui, pour dénoncer le racisme et les violences policières, avait la même année posé un genou à terre dès les premières notes du chant patriotique. Une partie de l’opinion publique américaine la crucifie, mais elle s’en cogne, soutenue par ses coéquipières et par des hordes de fans reconnaissants. Taclant au passage ses collègues masculins, elle déclare à la presse : « J’ai envie de crier  “Cristiano (Ronaldo), Leo (Messi), Zlatan (Ibrahimovic), aidez-moi !” Ces grandes stars ne s’engagent sur rien alors qu’il existe tant de problèmes dans le football masculin ! Ont-ils la hantise de tout perdre ? Ils le croient, mais ce n’est pas vrai… Qui va rayer Messi ou Ronaldo de la planète football pour une déclaration contre le racisme ou le sexisme ? »

« C’est mon boulot de dire que je suis homo. C’est ce que je suis. » En 2012, à l’âge de 27 ans, elle faisait son coming out dans les pages du magazine sportif « Out ». « En tant qu’homosexuelle américaine, je sais ce que signifie regarder le drapeau et sentir qu’il ne protège pas toutes vos libertés. » Avec sa compagne, la basketteuse Sue Bird, elles cumulent cinq titres olympiques et quatre titres de championnes du monde, faisant de chacune de leur apparition publique ou sur leurs IG de véritables messages d’amour et de tolérance. Une véritable libération, quand on sait d’où elle est originaire : Redding, l’une des villes les plus conservatrices du nord de la Californie. « Je n’ai pas grandi dans un foyer super libéral », dira-t-elle. Ses parents ont pourtant challengé leurs a priori et sont fiers de soutenir celle qui, selon eux, mérite plus que quiconque ses succès actuels. Une famille sportive et unie de six enfants, dont les jumelles Megan et Rachael. Et puis Brian, le grand frère, celui qui a insufflé à Megan sa passion pour le foot et qui, dès l’adolescence, a plongé dans la drogue. Ce frère adoré multipliant les séjours en prison et qu’elle soutient, encore et encore, allant jusqu’à lui attribuer l’origine de sa prise de conscience de la dureté du monde et de la nécessité d’agir et de se démarquer.

« JE NE VAIS PAS FAIRE DES COURBETTES DEVANT LE PRÉSIDENT »

Son salaire (inégal) Quelques mois avant la Coupe du monde féminine, elle portait plainte contre la Fédération américaine de football, avec 27 autres sportives, pour discrimination en raison de leur genre. Pourquoi ? Pour inégalité salariale (pour Mégan : 280.000 € par an avant la Coupe du monde) par rapport aux joueurs masculins, avec un palmarès pourtant bien meilleur aux États-Unis où le foot féminin est bien plus populaire que

Son style (parfait) Corps sain et musclé, 1 m 68 de tonicité, cheveux platine ou lavande, coupe inspirée de celle de son idole, l’actrice Tilda Swinton, Megan Rapinoe devient, il y a quelques semaines, la nouvelle égérie de Loewe. Pour la première fois dans l’histoire de la mode, une footballeuse devient le visage d’une marque de luxe. JW Anderson, directeur artistique, la met en scène dans un décor ultra-coloré et dans des poses décalées, toutes grimaces dehors. Le luxe feutré, tout comme le monde entier, vient d’être touché par la grâce de « Pinoe ».

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Texte Jolien Vanhoof

L’ I N T E R V I E W D E S O F I A P R A N T E R A

LE SECRET DU LABEL CULTE ARIES Sofia Prantera a lancé sa marque en 2011, mais n'a, jusqu'ici, pas artificiellement accéléré les choses pour percer à l’international. Si Aries n'a pas encore la carrure d'un Off-White ou d'un Supreme, elle peut en revanche compter sur son authenticité. Entretien avec la créatrice underground, de Rome à Londres, dans un monde dominé par les T-shirts et la testostérone.

« Pas question, il s’agit d’Aries, pas de moi. » Ce n’est pas la première fois que nous lui posons la question, mais Sofia Prantera ne cédera pas. Sa photo – aussi petite soit-elle – ne figurera pas dans cet article. Elle est têtue et c’est un euphémisme. Sofia est née d’une mère anglaise et d’un père italien, deux universitaires qui ne se réjouissaient pas à l’idée d’avoir une créatrice de mode dans la famille. « Horrifié, mon père m’appelait “la couturière”. C’était une autre époque et la vision des choses qui prévalait à Rome était assez provinciale. J’ai moi-même longtemps ignoré l’existence des stylistes. Je me suis mise à fabriquer des vêtements pour mes poupées dès l’âge de sept ans, sans savoir qu’on pouvait en faire son métier. » Finalement, c’est maman Prantera qui a poussé sa fille. Après un voyage en Angleterre, elle est rentrée à la maison avec quelques numéros de « i-D » et « The Face ». Ces magazines ont façonné la nouvelle vision du monde de Sofia. Au début des années 90, elle déménage à Londres, où la culture rave prend les clubs d’assaut. « La première fois que je suis allée au Shoom, je me souviens que j’étais habillée en Galliano de la tête aux pieds. Tout le monde était drogué, et moi j’étais une gamine qui débarquait de Rome. Je ne savais pas comment me comporter, mais je sentais que quelque chose de spécial flottait dans l’air. C’est à ce moment-là que tout a changé pour moi. J’ai arrêté de me maquiller, et je n’ai plus mis que des jeans et des T-shirts. »

Doudounes et culture trash Sofia Prantera a étudié la mode à la Central Saint Martins(CSM). Elle garde un souvenir mitigé de sa formation car, selon ses propres termes, elle n’avait en elle aucune créativité. « On ne parlait pas d’art

dans les écoles en Italie. À Londres, les étudiants étaient créatifs et intéressants. J’observais leur travail tout en me demandant d’où ils sortaient tout ça. Aucune bonne idée ne me venait et il m’était difficile de m’exprimer visuellement. » De plus, elle se sentait incomprise. Non seulement par les gens de la CSM, mais plus encore par ellemême. En proie à une lutte intérieure constante, elle voulait concilier sa passion pour la mode, les vêtements beaux et raffinés, avec son attirance naturelle pour le streetwear, l’anti-fashion et la culture trash en général. Sofia Prantera a grandi avec les contre-cultures française et italienne des années 70 et 80. À la maison, sur la table du salon, on trouvait des magazines de bandes dessinées connotés politiquement, comme « Métal hurlant » et « Il Mago », qui donnaient à voir, pour ne pas dire encourageaient, l’amour des sous-cultures et de la différence. Lorsqu’un jour, un professeur de la Central Saint Martins lui a affirmé catégoriquement que le streetwear n’avait rien à voir avec la mode – une conception totalement obsolète aujourd’hui – elle lui a répondu sèchement : « Je suis italienne, le streetwear coule dans mes veines. » « Même Versace l’intègre dans ses créations. Je n’ai pas grandi avec la notion de tenue de soirée, qui a longtemps été (et est toujours) la norme en Angleterre. En Italie, on adoptait un style décontracté n’importe quand, n’importe où. Une doudoune dans un cadre chic ? Parfaitement normal. »

H/F/Don’t care Le lancement du label de streetwear Aries en 2011 par Sofia Prantera n’est pas complètement tombé du ciel. Elle avait déjà fait ses preuves avec Holmes et Silas, ses deux lignes précédentes en collaboration avec Russell Waterman et le génie du graphisme Fergus « Fergadelic » Purcell, qu’elle avait rencontrés au début des années

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« IL ME MANQUAIT LA FORCE MENTALE, PEUT-ÊTRE L'ARROGANCE, POUR DÉFINIR ARIES EN TANT QUE MARQUE » 2

1 'No problemo', une constante dans chaque collection Aries. 2 Une publicité par Aidan Cushway. 3 David Sims x Aries, 'Click to buy'. 4 Une silhouette du SS20 Pink Lookbook. 5 Collab Vans x Aries, septembre 2017.

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À gauche : le mannequin Kip Sims sous l'objectif de la photographe britannique Clare Shilland à qui Sofia Prantera fait souvent appel. À droite : robe destructurée de la collection SS2020.

l’influence du Japon des années 90, des coupes complexes et des matières luxueuses, même si Sofia Prantera ne jure que par le jersey pour la grande majorité de ses looks. Et par l’unisexe. Parce que, selon la créatrice, c’est ce qui rend les choses passionnantes. « Je remarque que de plus en plus d’hommes portent des vêtements que j’ai conçus spécialement pour des femmes. Le jean girlfriend est le nouveau jean boyfriend. Même les sous-vêtements ! La frontière entre le féminin, le masculin et l’unisexe est floue. S’habiller en fonction du sexe et même de l’âge est totalement inopportun et dépassé – presque sexiste. On me dit souvent que mon style est garçon manqué. Pardon ? On ne peut pas être féminine et sexy dans un T-shirt oversized ? Le plus important n’est-il pas de se sentir bien dans sa tenue ? J’ai deux adolescents de 14 et 16 ans. À la maison, les vêtements passent de l’un à l’autre. Ma fille porte ceux de mon compagnon, et mon fils les miens. Il n’y a pas de règles. Cela entraîne juste quelques problèmes de logistique. Heureusement, aucun d’entre nous n’a la même pointure (rires). »

Le streetwear n'est pas mort Active depuis trente ans dans la mode, la créatrice a connu tous les hauts et les bas du streetwear. Elle s’est obstinée alors qu’on la surnommait le plus petit dénominateur commun, car elle ne se souciait ni de la qualité ni de la coupe. Et elle a persévéré quand presque toutes les marques de luxe ont capitulé et se sont mises à tenter de concurrencer les labels de streetwear pur. « Je pourrais affirmer que j’ai prédit le succès des T-shirts, des baskets et des jeans il y a longtemps. Mais je ne l’ai jamais dit de cette manière. Je ne suis pas une visionnaire. Je fixe souvent des détails à l’aveuglette, comme l’ourlet ou

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90 sur la scène skate londonienne. Pour la première fois de sa carrière, la créatrice a eu le sentiment d’avoir atteint sa cible. Aries s’est avérée être l’hybride ultime – la mode rencontre le streetwear, le luxe rencontre l’underground. Mais personne n’y comprenait rien. Du moins les premières années. « Je ne peux m’en prendre qu’à moimême », explique Sofia Prantera. « Je suis parfois très introvertie et n’avais à l’époque guère confiance en ma vision. J’ai simplement fait ce que je croyais que je devais faire, et j’ai laissé à d’autres le soin de comprendre et d’acheter mes créations. Il me manquait la force mentale, peut-être l’arrogance, pour définir Aries en tant que marque. » Le fait qu’Aries se voulait unisexe, tout en proposant beaucoup de robes et de jupes dans la collection, a semé encore plus de confusion. Tant pour les magasins que pour le consommateur. « C’est à nouveau ma faute. J’étais plus intéressée par les silhouettes féminines, alors nous avons surtout commercialisé Aries par l’intermédiaire d’agences de vêtements pour femmes dans des boutiques pour femmes. Ce n’était pas le meilleur angle, car personne ne voulait voir des vêtements baggy dans les rayons. Mon agent de l’époque, Polly King, nous a ensuite conseillé de passer à des magasins pour hommes uniquement. Apparemment, c’est là que beaucoup de femmes à la recherche de créations uniques pour leur propre dressing se rendaient. » Une conséquence directe de ce changement de direction a été que les pièces plus sur mesure et plus à la mode d’Aries ont connu moins de succès que le menswear qui se vendait comme des petits pains. Les T-shirts et sweats portant le slogan « No Problemo » sont devenus un concept dans le monde du streetwear. Cet été, Sofia semble se réapproprier son côté féminin. La collection printemps/été 2020 comprend des robes déconstruites sous 104 ELLE magazine

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À gauche : le stylisme de Jane How ne semble pas très recherché, mais il caractérise Aries : une marque avec de l'esprit, minimaliste et un peu rebelle. À droite : une image de la campagne issue de la collection SS13.

la doublure d’un vêtement, et j’oublie ensuite d’observer le résultat dans son ensemble. Mais j’ai toujours cru au pouvoir du streetwear. » Que pense-t-elle des scénarios apocalyptiques qui prévoient l’extinction de la « tendance » d’ici quelques années ? En décembre dernier, le fondateur de Off-White, Virgil Abloh, l’a formulé ainsi : encore combien de T-shirts peut-on avoir, encore combien de hoodies, encore combien de paires de sneakers ? « Il marque un point. Mais cela dépend de la manière dont on définit le streetwear. Selon moi, le streetwear n’a pratiquement rien à voir avec les tendances, les grandes marques et les logos tape-à-l’œil. Ce sont des vêtements que les gens portent comme un moyen d’expression, littéralement le style qu’on voit dans la rue. Et ce streetwear-là n’a pas de date d’expiration. Il change simplement au fil du temps et sera complètement différent dans dix ans. Lorsque j’ai feuilleté mon premier “i-D”, le streetstyle se limitait à John Galliano et Vivienne Westwood. Or, on ne les associe pas d’emblée aujourd’hui à des T-shirts et des sneakers blancs. » Ce qui est cependant voué à disparaître selon Sofie Prantera, c’est ce qu’on appelle le prêt-à-jeter. C’est la principale raison pour laquelle Aries ne participe pas au rythme des quatre saisons et produit donc beaucoup moins de pièces. Elle préfère de loin se faire entendre d’une tout autre manière. Notamment à travers le livre « Butterfly », pour lequel elle s’est rendue à La Havane avec le photographe Joshua Gordon afin de mettre en lumière la communauté drag et transgenre. « En tant que créateur de mode, on a énormément de pouvoir. On peut commenter les choses de manière subtile, sans en faire une déclaration politique. Il s’agit en fait de trouver le bon équilibre. Il ne faut pas être trop obtus, sinon on ne s’adresse qu’à un public de niche et on ne vend pas ses vêtements. Mais il ne faut pas

trop s’adapter non plus. Je n’ai pas été élevée de cette façon. Je vais naturellement à contre-courant. »

Boys' club Et ça, nous l’avons compris. Elle n’a pas changé d’avis à la fin de notre entretien. Il n’y aura pas de portrait de celle qui se cache derrière Aries. Pourquoi Sofia Prantera est-elle si réticente ? N’a-t-elle jamais pensé à lancer une marque éponyme ? « Non. Pour Holmes, j’ai même inventé à l’époque un personnage pour incarner mon histoire : Silas Holmes, un quinquagénaire avec un passé dans le porno (rires). Le streetwear était et est toujours un boys’ club très soudé. Je ne pensais pas que quelqu’un me prendrait au sérieux. J’étais une gamine italienne d’une vingtaine d’années. Difficile de rivaliser avec les skaters cool de XLarge et de FUCT. » C’est différent aujourd’hui ? Sofia Prantera a été nommée aux British Fashion Awards en 2018 et 2019 dans la catégorie « talents émergents », la première fois pour la mode féminine, l’année suivante pour la mode masculine. Et le photographe de mode David Sims, l’artiste Jeremy Deller et le photographe d’art Adrian Samson – tous des hommes soit dit en passant – vouent également un profond respect à la petite Italienne après quelques collabs créatives. « Je tiens bon et ne m’en sors pas trop mal après tout ce temps. Mais je n’ai pas nécessairement à le faire en tant que Sofia Prantera. Aries est un travail d’équipe et consiste principalement en des collaborations qui me mettent au défi. Je n’ai jamais eu l’intention de faire tout ça toute seule. Je ne veux pas que ça tourne autour de ma personnalité. Ce que je crée et ce que l’équipe autour de moi crée, c’est ça qui importe. » ariesarise.com magazine ELLE 105

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La marque de prêt-à-porter fondée par Achille Maramotti fête ses 50 ans. L’occasion de revenir sur un long chapitre de la mode italienne à travers un entretien avec Grazia Malagoli, directrice créative. Et de se demander : où est le sport dans tout ça ?

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SPORTMAX, UNE MISSION D’AVANT-GARDE ?

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Q ‘Sportmax’ par Olivier Saillard
et Luke Leitch, Éd. Assouline, 195 €.

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Texte Marie Guérin

ui était Achille Maramotti ? Lorsqu’il a lancé Sportmax en 1969, était-ce une nouvelle forme d’expérimentation pour le groupe Max Mara ?

Sportmax est très réputé pour ses coupes et ses matières techniques. Que pensez-vous de ce rapprochement entre couture et tissus sportifs ?

C’était un visionnaire et je me considère chanceuse d’avoir fait sa connaissance. Il a pu saisir ce qui se passait réellement dans de nombreux domaines, sociaux, culturels, économiques. Il avait une forte personnalité et la direction qu’il a donnée à ce qu’il a construit était vraiment claire et s’applique toujours aujourd’hui. Sportmax lui-même n’était qu’une intuition de M. Maramotti. Il a remarqué qu’il y avait une nouvelle génération de clients avec des goûts différents par rapport à ceux de Max Mara. Des goûts clairs et influencés par les magazines et la musique. Il a pensé diversifier les produits et a créé une garde-robe coordonnée de pièces que les filles pourraient mélanger et assortir. Il a imaginé le premier total look ! Alors oui, Sportmax était – et reste – un champ d’expérimentation pour le groupe. C’est le cœur de la marque.

J’ai trouvé intéressant que les vêtements de sport soient entrés progressivement dans d’autres domaines de la mode, avec l’utilisation de ses matériaux aux formes ou accessoires spécifiques. Si nous pensons à la façon dont les baskets ont été introduites dans la vie quotidienne et au battage médiatique qu’elles ont créé ! Il fut un temps où le port de baskets en situation semi-formelle n’était pas une option. Et c’est juste un exemple parmi d’autres. Bien sûr, cette influence sportswear est une tendance actuelle qui, à un moment donné, mènera à autre chose. La mode est circulaire et en constante évolution. Certaines pièces resteront dans notre garderobe et deviendront des éléments d’un nouveau code du style.

« Sportmax » : pourquoi ce nom pour une marque très « tailoring » ? Le sportswear est-il une inspiration ?

En parlant de coupes techniques, la marque est également connue pour ses coutures apparentes très spécifiques que vous avez mises en avant dans une collection anniversaire. Quelle est l’histoire de cette collection capsule ?

En effet, il y avait, et il y a toujours, un lien avec les vêtements de sport. Sportmax est né dans une période très particulière dans laquelle beaucoup de choses révolutionnaires se produisaient à différents endroits. Aux États-Unis, par exemple, le concept de vêtements de sport était en plein essor et avec lui un nouveau type de mode plus facile et détendue. De l’autre côté, Londres a joué une forte influence, avec son mouvement swing, Biba et Mary Quant. Tout cela a conduit à ce qui était initialement appelé « Max Mara Pop » que M. Maramotti a rebaptisé Sportmax.

Nous sommes partis de nos archives et de toute l’expérience dont nous avons hérité de grands designers. Comme Castelbajac qui a apporté une énorme contribution à notre marque. La couture ombrée, signature que Sportmax a introduite dans les années 70 en utilisant la machine à coudre italienne Rimoldi, est le fil rouge de cette collection. L’utilisation de cette machine à l’époque était révolutionnaire, totalement innovante. En plus, nous n’utilisions pas un fil ordinaire, mais un fil ombré. Aujourd’hui, cette machine est devenue courante. Alors, pour la collection magazine ELLE 107

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anniversaire, nous avons décidé de retravailler cette couture de manière plus contemporaine et de l’appliquer à des tissus luxueux, comme le cachemire et la soie.

Quels seront pour vous les grands défis de la marque durant les 50 prochaines années ?

Grazia Malagoli

Si nous pensons à la façon dont Sportmax a commencé, il est clair que depuis le tout début, nous avons toujours été projetés vers l’avenir et vers les changements. À cette époque, il fallait regarder la nouvelle génération montante de femmes. D’une certaine manière, il y avait une intention de réagir face au passé et c’était visible dans de nombreux aspects sociaux et culturels. C’est ce que nous avons fait tout au long de ces 50 années. Notre direction pour l’avenir restera donc celle-là. S’en tenir à nos racines, toujours regarder vers l’avenir et les nouvelles générations, être avant-gardistes et prêts à changer.

La durabilité est-elle une de vos priorités ? La durabilité et la conscience écologique sont des sujets importants et délicats. En tant qu’entreprise, nous pensons qu’elles doivent être traitées avec beaucoup de soin et avec des plans concrets. Nous y travaillons, mais communiquerons lorsque nous serons prêts.

Vous avez sorti un beau livre édité par Olivier Saillard. Pourquoi était-ce important pour la marque ? Rassembler 50 ans d’histoire était un travail éclairant. Bien que je travaille pour la marque depuis 40 ans, tout revoir nous a vraiment permis de nous rendre compte de ce qui avait été accompli jusqu’à présent. Il s’agit clairement d’une étape et d’une réalisation importantes pour nous. Collaborer avec Olivier Saillard et Luke Leitch a été intéressant et constructif, car ce sont des professionnels très respectés dans le monde de la mode, avec des points de vue différents.

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Texte Elisabeth Clauss Illustrations Marie Morelle

UN MOIS POUR SE REMETTRE AU SPORT Lorsque vous avez arrêté d’aller à la salle / au yoga / à la piscine, c’était pour une bonne mauvaise raison : trop de boulot, une vague entorse, une sinusite passagère. Puis vous avez pris le pli. Et trois kilos.

SEMAINE 1

Votre excuse : « J’ai la flemme » Ce n’est pas de la paresse, c’est de la peur. De devoir vous lever plus tôt et d’avoir des courbatures. Ce en quoi vous négligez les bénéfices d’une reprise du vélo ou du cours d’abdos-fessiers : un raffermissement palpable – par qui sera intéressé cet été en terrasse – de vos arguments devenus flasques dans votre pantalon en molleton de Netflix, et ce sentiment de fierté délirante lorsque vous rentrez en sueur. Le conseil du coach sportif pour rempiler en douceur Geoffrey Vilers, coach de personal training, gérant de Crossfit BGA, fondateur du Reebok Crossfit Brussels. crossfitbga.com

« Dès le tout début, on se met rapidement dans une dynamique positive. Parfois, hésiter à reprendre une activité physique est dû au fait que l’on doute de ses capacités ou de sa propre motivation. En psychanalyse, c’est ce qu’on appelle “les étapes du Moi” : des phases de précontemplation puis de contemplation, avant de pouvoir passer à l’action. Beaucoup de gens stagnent entre ces deux états. En tant que coach, on les amène vers l’action, mais il faut préalablement y être prêt.e. Par exemple, on peut venir en salle avec un ami pour les premières séances, puis l’encadrement du coach, le cercle vertueux, l’évolution physiologique et psychologique rapide vont nous sortir de cet entre-deux sédentaire. On ressent un nouveau bien-être, qui impacte la qualité de vie et le moral. La satisfaction visible et mesurable dans le miroir augmente alors la confiance en soi dans tous les autres domaines de la vie. »

SEMAINE 2

Votre argument de mauvaise foi  : « Je vais avoir encore plus faim » Dissipons le malentendu qui fait la fortune des salles de fitness en panique prémaillot : le sport seul ne fait pas maigrir. Il raffermit, il motive, il gave d’endorphines, mais à moins de cramer 2.000 calories par entraînement, pour perdre deux tailles, il faut passer en catégorie pro. Ce qui est hors de votre portée. Et votre constat après un demi-footing est implacable : vous ne rêvez que d’un saladier de chips. Le conseil de la nutritionniste pour rentabiliser votre entraînement Véronique Liesse, diététicienne-nutritionniste du sport, auteure du « Grand livre de l’alimentation spécial énergie », aux Éditions Leduc. veronique-liesse-nutrition.com

« La pratique d’un sport nous reconnecte aux vrais besoins physiologiques de notre corps et nous évite d’intellectualiser notre envie de manger. » Traduction : ce n’est pas parce qu’on vient de faire quinze minutes de rameur (200 calories à tout casser) qu’on peut s’autoriser une pizza quatre fromages. « On peut ressentir, après un bon entraînement, un phénomène d’hypoglycémie. Alors, en cas de fringale, on opte pour des fruits secs pour se rebooster rapidement. » Autres solutions : une banane, des dattes, ou même une petite crêpe maison à base de farine complète. Mais pas tartinée de Nutella. La spécialiste rappelle que le sport n’est pas fait que pour brûler des calories : « Il a un effet métabolique, anti-inflammatoire, il améliore le sommeil, la concentration et l’humeur. » Pédalez, mangez votre crêpe et arrêtez de râler.

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SEMAINE 3

Votre parade faussement débordée : « Je n’ai pas le temps » Certes, depuis votre reprise d’exercices, vous avez dû vous lever quelques fois aux aurores (7 h 30) pour plonger dans l’eau revigorante de la piscine communale, ou pour soulever de la fonte (5 kg, c’est bien moins que votre valise pour un week-end, remettezvous). Mieux, au lieu de sortir déjeuner avec vos collègues, vous avez profité des séances de Pilates organisées par votre entreprise sur l’heure de table, pour détendre les employés. Du calories burning à la place du burn out, c’est la stratégie gagnante des boîtes musclées. Malheureusement, cela vous empêche de profiter des potins de cantine ou, plus triste encore, du léchage de vitrine accompagné de la cigarette de 13 h qui vous tient tant à cœur (c’est votre activité cardio préférée de la journée). Le temps de stalker deux-trois copines sur Insta, et c’est déjà le soir. Le conseil de la coach pour concilier vos différentes activités Alia Cardyn, lifecoach et romancière. aliacardyn.com

« En premier lieu, pour se ménager du temps pour soi, on inscrit sa première séance (de fitness, de yoga, de natation…) dans son agenda, pour que le cerveau sache que ça va arriver. Ensuite, si l’on fait partie de cette majorité qui est sensible aux engagements vis-à-vis des autres, on trouve un partenaire de sport ou un.e coach : quand on n’aura pas envie de sortir pour soi, on le fera pour lui/elle. D’autre part, en réduisant notre temps d’écran de 25 %, on retrouve des occasions de bouger. Et parfois, mettre son réveil une demi-heure plus tôt pour faire quelques étirements et des exercices quand tout le monde dort encore, ce sont des heures d’énergie gagnées pour toute la journée. Il faut aussi se rappeler qu’on trouve toujours du temps pour ce qu’on adore. Trouvez un sport que vous aimez/qui vous convient. Cela peut être dix minutes par jour de yoga par exemple. Commencer par de petits objectifs faciles à atteindre permet de se sentir satisfaite et donc de prendre goût à une nouvelle activité. » En somme, il faut (re)tomber amoureuse de notre corps – et pour ça, le sport est un excellent entremetteur.

SEMAINE 4

Votre engagement officiel après quatre semaines de reports indépendants de votre volonté : « Je m’y remets demain » Ah zut, non, demain, vous avez poney ou piscine, voire les deux si le poney aime nager. Mais lundi, c’est promis. Après la réunion avec vos nouveaux clients. Si vous n’êtes pas trop crevée. La seule chose qui vous fatigue depuis des mois, c’est de vous trouver des prétextes pour préférer un apéro aux abdos. Dès que la culpabilité et le cholestérol recommencent à vous submerger, vous invoquez votre vie surbookée, et pour vous motiver, vous achetez une nouvelle tenue de sport. OK, juste les baskets. Vous réfléchissez à un modèle que vous pourrez porter dans un bar, au cas où vous vous froissez un muscle. D’ici-là, impossible de revenir à la salle avec vos vieilles sneakers de l’année dernière (achetées en décembre), vous risqueriez une périostite tibiale, une fasciite plantaire, voire une désastreuse tendinite. Prudente, vous décidez d’attendre les prochains soldes. En juillet. Le conseil des coachs en stratégie anti-procrastination : Myriam Routin et Élodie Julien, cofondatrices de Kaboom Agency, start-up spécialisée dans la formation en soft skills. kaboom-agency.com

« Redémarrer un nouveau rituel demande de mettre en œuvre des petites actions, car ce qui peut alimenter la procrastination, c’est l’idée du “tout ou rien”. Il vaut mieux tabler sur des petites initiatives progressives, comme descendre des transports en commun un arrêt avant, et finir à pied. Rapidement, on n’a plus peur de se mettre en action, puisque c’est déjà fait. On peut s’y mettre ne serait-ce que cinq minutes tous les jours, pour ne pas briser la chaîne de la motivation. Une autre astuce est de prendre un calendrier, et à chaque fois qu’on accomplit quelques minutes de planche, de marche, qu’on n’a pas pris l’ascenseur, on inscrit une petite croix. Le but, c’est de ne pas briser la chaîne. Désormais, on n’a plus besoin de se trouver des excuses pour ne pas gravir la montagne, puisqu’on l’a déjà divisée en rassurantes petites collines. »

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elle reportag e Texte Marie Guérin

RÉTROSPECTIVE

DANS LES PETITS SOULIERS DE LOUBOUTIN Que se passe-t-il dans la tête du chausseur le plus connu de la planète ? Nous avons rencontré Olivier Gabet, le commissaire de l’expo «  Christian Louboutin, l’Exhibition[niste]  » et directeur du Musée des arts décoratifs de Paris.

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PRESSE

Christian Louboutin et Olivier Gabet.

C’est l’histoire d’un jeune homme qui a grandi dans le XIIe arrondissement de la capitale française. Passionné des arts appliqués, il vient s’abreuver d’images au Musée de la Porte Dorée. Les sculptures africaines et océaniennes, l’aquarium tropical sont autant de formes et de couleurs qui viennent compléter son imaginaire. Un jour, il aperçoit un panneau interdisant le port des talons hauts… cette chaussure ! C’est le début d’une fascination. « Christian a grandi à l’ombre de ce bâtiment, ce joyau de l’Art déco, qu’il a soutenu ces dernières années en finançant des restaurations importantes », explique Olivier Gabet. « Avec 30 ans de carrière derrière lui, c’était le bon moment pour une rétrospective sur son travail, d’autant plus qu’il n’avait pas envie de le faire dans un musée de mode. C’est une façon pour lui de rendre hommage à ce qui a été une source d’inspiration fondamentale. Il m’a demandé de l’accompagner sur ce projet. Ça a été un dialogue très étroit pour le mener à bien. » À travers un parcours qui mêle des temporalités différentes, qui rappellent les périodes importantes de la carrière du créateur, le visiteur comprend les thématiques qui le passionnent. « Dans ce parcours, il y a des moments plus calmes, avec la présentation de créations sur un modèle plus classique et d’autres passages beaucoup plus théâtraux, à l’image de son travail. Il s’articule autour de grandes scansions sur ses débuts, ses sources d’inspiration, le rapport au monde du spectacle et à la nuit,

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reportage

elle

Une des premières créations de Christian Louboutin est en peau de maquereau !

évoqué dans un décor de théâtre bhoutanais. Il y a des éclairages sur le fait que le domaine du soulier fait appel à des savoir-faire. Ainsi, on plonge dans les secrets de fabrication du soulier, dans l’atelier. » On y découvre le créateur voyageur qui s’est toujours nourri de ce qu’il voyait. Une partie de l’expo est dédiée à son musée imaginaire dans lequel il a voulu rassembler des objets qui ont marqué sa carrière avec, notamment, les créations de Roger Vivier, le père des grands chausseurs contemporains, des objets issus de l’Antiquité, de l’Égypte... David Lynch est également présent à travers la collaboration qu’ils avaient faite sur la question du fétichisme, du soulier et du rapport au corps. « Ce n’est pas une exposition qui suscite la nostalgie, mais, au contraire, qui est pleine de vie, du fait du personnage même. Il a d’ailleurs fait appel à d’autres artistes qui ont participé à l’œuvre d’égal à égal. Je pense notamment à Lisa Reihana qui vient de Nouvelle-Zélande et qui a imaginé une biographie sous forme de panorama. Toutes ces collaborations ont donné une coloration particulière à cette exposition mode hors norme. »  Il a fallu deux ans pour monter cette rétrospective, le temps de décanter les choses, de revenir sur certains choix, d’en préciser d’autres, car la première esquisse n’est pas toujours la bonne. « On a les pépites, il faut faire le tri. Quand on a la chance de faire une expo sur un créateur vivant, on peut lui poser toutes les questions que l’on veut. J’ai passé beaucoup de temps avec lui. » Olivier Gabet n’en est pas à sa première rétrospective sur un créateur de mode : le 5 juillet 2017 s’ouvrait l’exposition « Christian Dior couturier du rêve » au Musée des arts décoratifs à Paris. Il était aux commandes. « Dans le cas de Louboutin, on est sur une échelle de 30 ans, ce qui est déjà beaucoup à notre époque pour un créateur vivant qui incarne sa propre maison. Votre interlocuteur est directement celui qui dessine et décide. Il s’agit bien ici de chaussures. Ce curieux accessoire qui suscite toutes les convoitises, toutes les passions, qui reste, au fond, une seule pièce de création. »  Le soulier est un immense sujet anthropologique, culturel et artistique.

« CE N’EST PAS UNE EXPOSITION QUI SUSCITE LA NOSTALGIE, MAIS, AU CONTRAIRE, QUI EST PLEINE DE VIE » « On ne manque pas de matière. Il y a deux collections par an, plus les commandes particulières, les projets exceptionnels. À un moment donné, quand vous réalisez qu’il suffit de dire “une paire de Louboutin” sans devoir mentionner que c’est un soulier, c’est que ça a du sens pour une époque. Et là, c’est un vrai sujet d’exposition. » Parmi les objets étonnants de cette collection, on découvre le soulier maquereau, une des toutes premières pièces du créateur. « C’est là toute la poésie ! D’abord, il y a cette anecdote fondatrice : Christian est allergique au poisson, mais il considère qu’en faisant un de ses premiers souliers en peau de poisson, il pourra peut-être dépasser ça. Ce n’est bien évidemment pas le cas (rires) ! On comprend tout de suite, dans cette création, son sens de la structure, du dessin, de la fantaisie. C’est un objet qui présage de ce qu’il va devenir et en ça, il est iconique. » Rendez-vous du 26 février au 26 juillet au Palais de la Porte Dorée 293, avenue Daumesnil - 75012 Paris pour l’exposition « Christian Louboutin, l’Exhibition[niste] ». Palais-portedoree.fr 12 € le ticket d’entrée. magazine ELLE 113

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SEBASTIAN KIM

Robes, sandales et bijoux, le tout Chanel.

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Photos Sebastian Kim Stylisme Aurelia Donaldson

STYLÉE SUR LES PAVÉS Les belles pièces des créateurs ne se sont pas l'apanage des grandes occasions, ni condamnées à prendre la poussière. Portez vos looks préférés cet été, en soirée, dans la rue et même pour aller au marché !

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Manteau, jupe et top, le tout Fendi.

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Robe, sandales et sac à main, le tout Prada.

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Veste courte, top avec col en voile et bermuda, le tout Valentino.

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À gauche : robe chemise, pantalon, chapeau, foulard et chaussure, le tout Erdem. À droite : long pull sans manches, pull, top, pantalon et chaussures, le tout Erdem.

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Chemise oversized, col roulĂŠ et pantalon, le tout Roksanda.

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À gauche : robe longue sans manches, sac en cuir, collier dorée et bague, le tout Bottega Veneta. À droite : trench, body, pantalon noir et sandales, le tout Bottega Veneta.

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Manteau à carreaux, robe courte et foulard, le tout Michael Kors Collection.

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Trench, pantalon, bottines à lacets et sac à main, le tout Giorgio Armani. Mannequins : Georgia Fowler @ IMG & Chané Hüsselman @ Viva London Maquillage : Mariko Arai @ The Wall Group Coiffure : Hiro & Mari @ 87 Artists Manucure : Maki Sakamoto @ The Wall Group Assistantes stylisme : Julia Harvey et Alexandra Hall

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FRAN CHIR LA LIGNE Photos James Meakin Stylisme Astrid Doil

Simple et classique, la chemise signe son grand retour. Avec un peu de créativité on la décline de plusieurs façons et pour toutes les occasions. Et si elle est lignée et bleue c'est encore mieux !

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PAGE DE DROITE Chemise en coton et pantalon à carreaux, Etro. T-shirt, Marc O'Polo. Sandales en cuir, Hogan. Mini sac à main en cuir, Vagabond. Clutch en cuir, Ecco. Boucles d'oreilles et foulard en soie, Hermès.

SUR CETTE PAGE Chemise col lavallière en coton, faux-col roulé et robe tailleur, Michael Kors. Boucles d'oreilles, Tiffany & Co.

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Chemise sans manches brodĂŠe de sequins, Versace. Boucles d'oreilles, Cartier. Pantalon en coton, s. Oliver.

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Chemise en coton, blazer et pantalon assorti, Marc Cain. Bracelets en or, Pomellato.

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Chemise homme en coton portée à l'envers, Gucci. Boucles d'oreilles, Swarovski. Jupe plissé, Luisa Cerano. Sac à main en cuir, Celine. Sandales en cuir, Salvatore Ferragamo.

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Blazer à carreaux en coton, longue chemise ceintrée en coton, short et sac à main en cuir, le tout Prada.

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Robe en lin avec col de chemise en coton et ceinture bijoux, Chanel. Chemise en coton et bolero, Karl Lagerfeld. Sac Ă main en cuir, Longchamp. Boucles d'oreilles, Swarovski.

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Chemise en coton col mao, blazer, short, casquette en velours et collier, le tout Dior. Montre, Patek Philippe.

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Chemise en coton col haut, Ralph Lauren Collection. Jupe midi en coton et chemise assortie portée à la taille, Jil Sander. Sac à main en cuir, Furla. Montre, Patek Philippe.

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Chemise blanche en coton, Marc'O Polo. Chemise en coton ligné, Rosso 35. Salopette en coton bleu ciel, Salvatore Ferragamo. Foulard en soie, Hermès. Boucles d'oreilles, Cartier. Sac en cuir, Furla. Sandales en cuir, Geox.

Maquillage : Francesca Brazzo @The Wallgroup Coiffure : Paul Donovan @CLM Agency Mannequin : Michele Opiyo @Mega Model Agency Assistante : Laura Belli

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Robe longue, Gucci. Boucles d'oreilles, TOUS.

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VISI ON DE PRIN TEMPS C'est un rêve éveillé de folles créations dans un décor brut et surnaturel. La mode est une fiction qui devient réelle, si on se laisse aller.

Photos Ricardo Ramos Stylisme Raúl Álvarez & Jimena Herrera

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Chemise et pantalon, Gucci. Boucles d'oreilles, Tiffany & Co. Coiffe, Alejandro Rincón.

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Robe et boucles d'oreilles, Chanel. À la main droite : bague, TOUS et bracelet, Tiffany & Co. À la main gauche : bagues, Tiffany & Co.

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Texte Carolien Swinnen

À LA RENCONTRE DE

PETITE MELLER Il y a de fortes chances que vous ne connaissiez pas notre cover girl, mais pas de panique. Ces questionsréponses vont vous permettre de vous rattraper.

Petite Meller (25 ans) pourrait être la fille cachée de Grimes et de Yolandi Visser du groupe Die Antwoord. Tout aussi étrange, talentueuse, mystérieuse et au moins aussi stylée. La Franco-Israélienne à la voix de poupée vit aux États-Unis depuis 2011. Elle écrit des chansons pop bourrées d’optimisme... Dans ses morceaux et ses clips, la princesse kawaii explore la frontière entre le plaisir et la douleur, la tristesse et la gaieté. Et il y a toujours de la danse, c’est sa devise. Le fard à joues rose fuchsia qu’elle arbore au cours de ce shooting est sa marque de fabrique. Enfant, elle a pris de gros coups de soleil en vacances. Ce look représente une allusion symbolique au traumatisme qu’elle a subi.

Portez-vous vraiment ce maquillage tous les jours ? Bien sûr. On m’arrête parfois à la frontière parce que j’ai les joues roses. Un jour, un agent des douanes m’a dit que je ressemblais à une poupée sur la photo de mon passeport. Sait-il que je suis en réalité un robot ? (rires) J’aime beaucoup le rose, mais les gens qui me connaissent bien savent que ma couleur préférée, c’est le jaune.

Quelles sont vos influences en matière de look ? Je m’inspire des personnages du cinéma classique, comme Anita Ekberg qui vit dans sa propre réalité dans La dolce vita. Ce shooting m’a donné l’impression d’être Ingrid Bergman dans Stromboli, une femme sur une île inhabitée qui danse et marche pieds nus sur les rochers.

Que faites-vous pendant votre temps libre ? J’ai étudié la philo. Je suis toujours à la recherche d’interlocuteurs réceptifs et profonds. J’adore philosopher avec des amis dans un sauna, façon Aristote et Platon. J’essaie aussi de me rendre dans le plus de boutiques touristiques possible quand je voyage. C’est comme ça que je compose le meilleur look pour mes clips vidéo. En Suisse, j’ai trouvé des cloches de vaches, au Népal des chapeaux dingues, en Afrique des écharpes aux motifs tribaux et en Mongolie des bottes géniales. Son nouvel album arrive bientôt. Stay tuned. @petitemeller

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Robe longue, Gucci. Bracelets et boucles d'oreilles, TOUS. Tiare, Gigi Burris chez The Feathered.

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Robe, Louis Vuitton. Boucles d'oreilles, DoDo.

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Cardigan et sac à main, Fendi. Top et corset, Raúl Orozco. Lunettes de soleil, Dolce & Gabbana. Production : ELLE Mexico Modèle : L'artiste/chanteuse Petite Meller Maquillage : Pamela Segura Coiffure : Mariana Palacios

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elle shopping Texte Marie Guérin

GIVENCHY

Illustrations Florence Collard

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IMAXTREE, PERSDOC.

RESSING COUTURE

Nouvelle saison, nouvelle garde-robe ? Pas forcément ! Découvrez les pièces phares qui ont jalonné les runways du printemps-été et faites votre choix. Avec un peu de chance, vous les avez déjà. 144 ELLE magazine

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Pour faire le lien entre

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les différents jeans, on ajoute une pièce forte contrastante: un top rayé, une chemise orange,

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un foulard. La surprise fait l'harmonie.

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On porte son jean favori avec un détail de vieux rose, c'est le mélange du féminin/masculin.

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JEANS JUSQU'À L'OVERDOSE

PRESSE

On ne s'en lasse pas. La nouveauté, c'est qu'on porte le denim aux tons mélangés : délavé et brut, tie & dye et patchwork, sacs et chaussures... 1 Veste sans manches en jean, Patrizia Pepe, 368 €. 2 Bottines à plateformes, Morobé, 400 €. 3 Jupe midi en jean, Tommy Hilfiger, 134 €. 4 Marinière à manches courtes, Elisabetta Franchi, 199 €. 5 Robe longue en jean, Caroline Biss, 225 €. 6 Blouse en soie, Scotch & Soda, 99,95 €. 7 Boucles d'oreilles plaquées or et perle synthétique, Lana, 380 €. 8 Bracelet en argent et tissu, Ole Lynggaard, 225 €. 9 Blouse à volants en jean avec dentelle, Zara, 39,95 €. 10 Combinaison en jean délavé, Guess, 129,90 €. 11 Jean en patchwork bicolore, Le Mont Saint-Michel, 265 €. 12 Brassière satinée, &Other Stories, 15 €. 13 Cabas en jean, Levi's, 40 €. 14 Sandales en cuir, Tamaris, 49,95 €.

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Pour que le look soit homogène, on coordonne les couleurs naturelles: kaki, beige, lin, blanc, autant de teintes qui vont au teint.

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L'AVENTURE, L'AVENTURE 1 Trench oversized, Herno, 760 €. 2 Boucles d'oreilles en plaqué or et résine, 1064 Studio, 316 €. 3 Pantalon cargo en coton, Mango, 69,99 €. 4 Pendentif éléphant en or 18k, Ole Lynggaard, 7.100 €. 5 Chemise saharienne, Liu Jo, 309 €. 6 Short à poches et cordelettes, Elisabetta Franchi, 329 €. 7 Ceinnture large en cuir, Collector's Club, 185 €. 8 Chemisier épaules dénudées, Guess, 79,90 €. 9 Jupe crayon, EDT, 69,90 €. 10 Sac à dos en cuir, Gucci,980 €. 11 Longue robe boutonnée en toile de coton, Max Mara, 559 €. 12 Baskets montantes en cuir, Converse, 100,83 €.

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La tendance workwear transposée à l'été, ça donne une exploratrice digne de Jane Porter.

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Pour commencer, on choisit

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une pièce chargée en franges, broderies, perles ou tout à la fois : plus y en a, mieux c'est !

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SUR LES ROUTES DE BOHÈME 1Vesteenveloursetfranges,Scotch&Soda,189,95 €.2Braceletencoquillages,Tohum,185 €.3Jupeenvoiledecoton,IsabelMarantÉtoile,220 €. 4 Blouse en broderies anglaises, Sea, 263 €. 5 Sac en perles brodées, Mango, 49,99 €. 6 Soutien-gorge en satin, Love Stories, 60 €. 7 Boucles d'oreilles en plaqué or, Rosantica, 302,50 € sur Net-a-porter.com. 8 Robe fleurie en coton, Ulla Johnson, 526 €. 9 Mules satinées avec nœud, Catwalk, 74 €. 10Blouse en voile de coton, Isabel Marant Étoile, 240 €. 11 Paréo en coton, Caravana, 190 €. 12 Mules en cuir, Filippa K, 295 €.

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Vous avez toujours rêver de piquer le look d'Esmeralda ? C'est le moment où jamais, la tendance gypsie est arrivée.

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Premium partners: Juwelier VanRooy ,Mortsel - Juwelier Geers, Evergem - Juwelier Clem Vercammen, Heist op Premium partners: Juwelier VanRooy ,Mortsel - Juwelier Geers, Evergem Juwelier Clem Luyten, Vercammen, Heist- op den Berg - Juwelier Roelandt, Knokke - Juwelier Loosveldt-Beirnaert, Tielt - Juwelier Turnhout den Berg -Bosmans, Juwelier Roelandt, KnokkeDe - Juwelier Loosveldt-Beirnaert, Tielt - Juwelier Luyten, Turnhout Juwelier Halle - Juwelier Greeve, Heusden Zolder - Juweliers Paul, Ninove & Zottegem Juwelier Bosmans, Halle - Juwelier De Greeve, Heusden Zolder - Juweliers Paul, Ninove & Zottegem www.supermomantwerp.com www.supermomantwerp.com

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Pour éviter l'effet « techno », on opte pour des pièces de tailoring très bien coupées.

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Oserons-nous le total look fluo ? À condition de varier les nuances : vert, j'espère.

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Le fluo ne s'est jamais aussi bien porté depuis qu'il se décline dans notre garde-robe chic. Au boulot ou au resto,il se porte absolument partout.

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Les clubs enfants sont inclus

Club Sélection ‘‘Golfe de Lozari’’ BELGODÈRE - PALASCA

BELAMBRA CLUBS, CRÉATEUR D'ÉMOTIONS |

belambra.be

Belambra Clubs au capital de 8.000.000€. RCS Nanterre : 322 706 136. Siège social : Centralis, 63 Avenue du Général Leclerc 92340 BOURG-LA-REINE. Crédits photos : Interaview.


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L'imprimé étoiles, c'est le nouveau fleuri. Il s'accorde particulièrement avec le bleu nuit.

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PACO RABANNE

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11 Pour donner une

dimension à notre look, on choisit des matières en mouvement comme 12

les perles, les sequins et les plumes !

CAPITAINE FLAMME 1 Sac en métal et cristaux, Rosantica, 1.000 €. 2 Boucles d'oreilles en palladium et cristal, Louis Vuitton, 595 €. 3 Pantalon en satin, Asceno, 380 €. 4 Top en crêpe à sequins, De La Vali, 370 €. 5 Sandales en résille et cristaux, Rene Caovilla, 1.255 €. 6 Chaussettes en soie mélangée, Maria La Rosa, 50 €. 7 Manteau ceinturé en crêpe, Herno Signature, 800 €. 8 Montre en or blanc 18K et diamants, Piaget, prix sur demande. 9 Jupe en tule et sequins, Alice + Olivia, 577 €. 10 Robe en mousseline de soie brodée étoiles, Saint Laurent, 5.900 €. 11 Maillot à paillettes, Norma K, 178 € et 158 €. 12 Escarpins en cuir, Gucci, 690 €.

PRESSE

À mi-chemin entre l'astronaute futuriste et la médium déjantée, notre dressing débarque tout droit de la Voie lactée.

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NO 5 2019/2020 WWW.LOFFICIEL.BE

NO 5 HIVER 2019/2020 WWW.LOFFICIEL.BE

Angèle

L’ascension d’une Pop Queen

Superriches

Les nouveaux signes extérieurs de richesse

Reportage

Les joyaux du savoir-faire belge

Mode

N°5 Hiver 2019/2020 - 5,60€

N°5 Hiver 2019/2020 - 5,60€

Angèle

SHINY Sokhna en Essentiel.

Angèle en Chanel

DISPONIBLE EN LIBRAIRIE FOLLOW US ON

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L’OFFICIEL BELGIQUE

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HALPERN

Coordination Laure Vandendaele

ON TREND IMAXTREE

Les couleurs, les textures et les techniques de la saison.

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ALBERTA FERRETTI

Texte Laure Vandendaele

LES YEUX

SUBTILEMENT RÉCHAUFFÉS Moins dur que le noir et adapté à toutes les occasions, le brun est notre teinte préférée cette saison.

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1 Ombre à paupières 'Aura de Nuite', Bourjois, 11,99 €. 2 Rouge Signature Brillant 'Be Determined', L’Oréal Paris, 15,99 € 3 Fluide à paupières Eye Tint '10', Giorgio Armani, 30 €. 4 Ombre à paupières mate 'Sophia', Nars, 25 €.

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MOSCHINO GIAMBATTISTA VALLI

barelythere BASIS

elle SIMONE ROCHA

SPORTMAX

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LE TEINT

SIMPLEMENT CORRIGÉ

PRADA

GABRIELA HEARST

Une crème hydratante et un soupçon d’anticernes, c’est tout ce dont nous avons besoin pour ce que les pros appellent une peau « honest ».

PROENZA SCHOULER

SIMONE ROCHA

Détails GLOSS

LE CHEVEU

NATURELLEMENT TRESSÉ CHALAYAN

Les « cheveux en paille » sont tendance, et ça sera bien la première fois. On tortille une ficelle de raphia à travers une simple tresse pour une version abordable.

BOSS

Lèvres BLUSH

LA TEXTURE

SIMONE ROCHA

LOEWE

On ne craint pas les tissus avec des textures peu communes comme le lin translucide chez Gabriela Hearst ou le combo chapeau - robe en paille chez Dior.

DIOR

DOLCE & GABBANA

STELLA MCCARTNEY

OSCAR DE LA RENTA

IMAXTREE, PRESSE

ÉLÉGAMMENT NEUTRE

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CIVIDINI

CYNTHIA ROWLEY

MSGM

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ANNA SUI

NUAGEUX

LA COULEUR

AFFICHÉE

KANE

VALENTINO

SILVER lining

BALMAIN

OFF-WHITE

Vive, pailletée ou texturisée, la couleur est là pour être vue. Pour les plus aguerries, on l’essaye même avec des perles.

LE MAKE-UP

DE VICENZO

ENERGISÉ

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MARC JACOBS

On s’amuse avec les couleurs et les paillettes dans un chaos créatif et explosif, pour un résultat pétillant.

LE SHOPPING

STRASS sans stress

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OVERDOSÉ

3 1 Ombre à paupières crémeuse 'Twilight', Babor, 16,90 €. 2 Blush 'Pink Intensely', Lancôme, 48 €. 3 Crayon 'Hi-Def Cyan', M.A.C Cosmetics, 17,50 €. 4 Ombre à paupières Lilac Motion Highlighter, & Other Stories, 12 €. 5 Eye Liner 'Deep Purple', Rimmel, 9,99 €.

IMAXTREE, PRESSE

« Juste un peu », c’est trop peu ! On arrête d’avoir la main légère et on assume la couleur... et si possible avec un soupçon de paillettes.

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FENDI

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LE HAIR STYLE

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ENFANTIN Décontractés ou parfaitement distingués, les macarons dans les cheveux signent leur grand retour et nous rappellent nos idoles des années 90.

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1 Après-shampooing sans rinçage, Aveda, 35,50 €. 2 Huile pour cheveux, Authentic Beauty Concept, 32,40 €. 3 Barette dorée, 1064 Studio sur net-a-porter.com, 147 €. 4 Pinces à cheveux vaec petites pierres, Zara, 12,95 € pour un set de trois. 5 Choucou foulard, H&M, 4,99 €.

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FENDI

VERA WANG

HALPERN

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SIMONE ROCHA

MAKE-UP de la veille

LA TECHNIQUE

CHARBONNÉE

VERSACE

MIU MIU

FORME graphique

HALPERN

DRIES VAN NOTEN

Fini le gros trait d’eye-liner noir terne et trop sexy. On choisit une texture crémeuse et on l’applique avec ses doigts pour un aspect plus arty.

LE MOOD CHLOÉ

DRAMATIQUE Des produits au fini mat et métallique, pour un style plus grunge.

LES ACCESSOIRES

IMAXTREE

SALVATORE FERRAGAMO

HALPERN SIMONE ROCHA

Du noir au printemps, avec des accessoires noir nuit qui perpétuent la classe dès les premiers beaux jours.

CELINE BY HEDI SLIMANE

ALEXANDER MCQUEEN

SOLEIL OBSCUR

CHANEL

SAINT LAURENT BY ANTHONY VACCARELLO

VALENTINO

ASHISH

subtil SMOKEY

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Texte Laure Vandendaele Photo Mikael Schulz

LE MAQUILLAGE DANS LE SPORT

Peut-on se maquiller pour faire du sport ? Les patineuses artistiques, Khloé Kardashian et les créateurs d’« athleisure beauty » sont pour. Les dermatologues, en revanche, restent prudents.

STYLISME : DAOUD DAFTARIE

READY, SWEAT, GLOW

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l y a encore peu de temps, pour se rendre au sport, on portait un T-shirt oversized sur un pantalon de jogging tout aussi large, le tout sans maquillage. Aujourd’hui, les choses ont changé. En tant qu’aspirantes ballerines, nous écumons les barres, kickboxons nos frustrations et pratiquons le HIIT, en respectant scrupuleusement les règles de la coach australienne Kayla Itsines. Et cet outfit qui ne ressemblait à rien ? Il a fini sur l’étagère des vêtements à donner. Trouver une tenue de sport élégante et abordable est devenu aussi facile que de fournir une excuse pour échapper à cette séance d’entraînement programmée ridiculement tôt. Grâce à cette tendance « athleisure » (contraction des mots « athlete » et « leisure »), il est tout à fait acceptable d’aller bruncher en pantalon de yoga, même si on n’a pas fait la posture du cygne ce matin-là. Peu de temps après, le monde de la beauté s’est mis au sport. Clinique a lancé la devise « Si la vie est un marathon, pourquoi ne pas l’attaquer en beauté ? » avec Clinique Fit, une gamme de soins et maquillages inspirés de l’univers du sport et résistant à une séance d’entraînement intense. Comprendre : on n’aura pas des yeux de panda après le premier kilomètre de notre jogging et notre crème teintée ne finira pas en carte du monde tachetée. Autre exemple : la nouvelle génération de produits solaires de Shiseido est dotée de la technologie SynchroShield, dont la protection se renforce sous l’effet de la chaleur et de l’eau. Idéal pour les amatrices de sport en plein air. Terminer sa séance de gymnastique faciale avec une touche de glow en tube, c’est aussi un bel effort. La nouvelle formule tout-en-un de Sisley promet un teint naturel et lumineux, comme si on venait de suivre un cours de yoga, la posture du chien tête en bas en moins.

GYMSELFIE Cet entraînement a-t-il du sens si vous ne soulevez pas de la fonte sous les yeux ébahis de vos followers ? C’est la question que se pose tout « fitfluencer ». Et puis il y a eu le #gymselfie, preuve ultime de dévouement et de discipline. La pression est jugée importante, et donc les cernes de plus en plus dissimulés sous une couche de maquillage, y compris à la salle de sport. Notre collègue Caroline ne franchit jamais la porte de ses centres de fitness préférés – au

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pluriel ! – sans son make-up signature. « Je porte du correcteur et du blush, et j’accentue mes sourcils. Tous les jours. Je veux être présentable, ça flirte pas mal ici. » Pour notre collègue Géraldine., interdiction formelle de mêler sport et make-up. « Maquillage et transpiration riment avec impuretés. À mes yeux, ça n’en vaut donc pas la peine. »

UN TOUR DE PASSE-PASSE La joueuse de football Alex Greenwood a suscité un tollé lors de la Coupe du monde féminine de football de 2019 en apparaissant sur le terrain avec une impressionnante paire de faux cils. Si foot et make-up ne vont pas de pair pour le troll lambda, c’est un must dans certaines disciplines sportives. Pour la patineuse artistique Charlotte Vandersarren (20 ans), récemment retraitée, le look faisait partie intégrante du job. « Pendant les figures libres, une patineuse artistique n’est pas seulement jugée sur sa technique, mais aussi sur sa présence, sa tenue, sa coiffure et son maquillage. En outre, un make-up appuyé est nécessaire. La glace blanche se reflète sur le visage, ce qui donne un air “malade”. »

SUR PRESCRIPTION DU MÉDECIN Mais quid des conséquences pour la peau ? Le docteur Jetske Ultee répond à cette question : « On pense souvent que les fonds de teint ou les correcteurs ne laissent pas respirer ou transpirer la peau. Ce n’est pas tout à fait vrai, surtout s’il s’agit de produits légers à base d’eau. La peau respire de l’intérieur, elle est naturellement oxygénée par le système circulatoire. » Elle déconseille en revanche les produits qui contiennent beaucoup d’huile – fonds de teint couvrants, correcteurs et fards à joues en crème. « Combinés à la transpiration, ils peuvent provoquer des inflammations telles que la folliculite ou la miliaire sudorale (aussi appelée bourbouille, il s’agit d’une affection cutanée provoquée par l’impossibilité d’évacuer la sueur, NDLR). Il est recommandé de terminer une séance d’entraînement par un nettoyage profond de la peau. « Et séchez toujours le visage avec une serviette différente de celle que vous utilisez sur les appareils de la salle. » Les personnes qui pratiquent du sport en plein air doivent appliquer un écran solaire, quelle que soit la saison. « En cas de forte transpiration, vous devez renouveler les applications pour rester protégée des rayons nocifs du soleil. Il n’existe pas de produits qui garantissent une protection toute la journée », ajoute le docteur Ultee. Un conseil ultime pour être belle sans maquillage ni gymnastique faciale lors de notre date hebdomadaire avec le Pilates, docteur ? « Une juste dose d’exercices et de relaxation – associée à une alimentation équilibrée et de bonnes nuits de sommeil – peut contribuer à un teint éclatant. Utilisez dans votre routine des produits de qualité, mais surtout des soins tout doux. Je conseille à tout le monde d’exfolier sa peau régulièrement, surtout à partir de 30 ans. Non seulement pour éliminer les cellules mortes, mais aussi pour maintenir l’équilibre de l’hydratation. Et enfin, n’oubliez pas de protéger votre peau contre les rayons UVA et UVB. » Cinq, quatre, trois, deux, un, partez !

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QUELS SONT LES PRODUITS ALLIÉS DES SPORTIVES ? ELLE crush 1 3

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SWEATY SHOPPING 1 Highlighter Haloscope , Glossier, 24 €. 2 The Unscrub, Paula's Choice, 29 €. 3 Eau micellaire éclaircissante, Pigmentbio H2O, Bioderma, 12,50 €. 4 Gloss rose liquide, Givenchy, 35,50 € 5 Rouge Volupté Shine Rock'n Shine, Yves Saint Laurent, 38 €. 6 Crayon pour les yeux nude, Pixi via zalando.be, 15,95 €. 7 Mousse nettoyante, Caudalie, 16,20 €. 8 Shampooing sec après sport, Bumble and bumble, 29,50 €. 9 Mascara Waterproof Noir Couture, Givenchy, 35,50 €.

PRESSE, SHUTTERSTOCK

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Pure Encapsulations

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COMMENT TENIR SES BONNES RÉSOLUTIONS SPORTIVES ? Ça y est, 2020 est là ! Pour attaquer vos résolutions sportives sans risque de blessures ou de fatigue physique, optez pour les bons micronutriments !

L’alimentation joue un rôle central dans les performances, et cela ne se limite pas aux athlètes professionnel.le.s. Que vous préfériez les disciplines d’endurance (course à pied, natation, cyclisme) ou les sports de force (musculation, CrossFit, fitness), une activité physique exige un apport suffisant et équilibré en nutriments adaptés. On oublie les boosters d’énergie et les boissons de récupération, souvent bien trop sucrées. Tout commence naturellement par une alimentation équilibrée et de bons nutriments, mais malheureusement, ce n’est pas toujours suffisant. Les sportifs et sportives comptent donc sur les bienfaits des suppléments nutritionnels. Athlètes Anne Zagré et Cynthia Bolingo

PURE ENCAPSULATIONS, DES MICRONUTRIMENTS SANS RISQUE Ces gélules de micronutriments purs ont été développées aux États-Unis en 1991 et se distinguent des autres compléments nutritionnels par leur pureté et leur qualité. Elles ne contiennent ni lactose, ni fructose, ni gluten ni additifs d’aucune sorte et sont donc adaptées à tous les régimes, tels que végans et végétariens. Pas étonnant que même les athlètes de haut niveau les recommandent. Demandez à Anne Zagré, la championne belge détentrice du record du 100 m haies ou encore à Cynthia Bolingo, la vice-championne européenne du 400 m indoor. Elles ne s’en passent plus !

LA SÉLECTION POUR LES SPORTIVES Pure Encapsulation propose une multivitamine* adaptée aux sportives. Idéal pour celles qui veulent combiner un style de vie actif et une activité sportive suffisante. Vous venez de vous offrir un abonnement au fitness, mais la fatigue vous freine ? Un supplément de magnésium concentré * pourrait être la solution. Pour soulever des poids avec hardeur (au crossfit, par exemple), vous pouvez compter sur la L-Glutamine* qui favorise le système musculaire. La coenzyme Q10 * peut quant à elle aider celles qui souffrent régulièrement de petits creux. Cette coenzyme est produite par le corps, mais malheureusement sa propre production diminue avec l’âge... *Pure Encapsulations Sport (CNK 3345-840), Magnesium Energy (CNK 3977-162), poudre L-Glutamine (CNK 3918-018), CoQ10 (CNK 3457-025) Tous les produits de Pure Encapsulations sont disponibles en pharmacie. Plus d’infos : purecaps.be CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC PURE ENCAPSULATIONS. PURECAPS.BE

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ON A TESTÉ : L’HYDRAFACIAL

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THÉRAPIE OLFACTIVE

Besoin de douceur pour traverser la fin de l’hiver ? Voilà un avant-goût de printemps qui fait un bien fou ! 1 Flower by Kenzo Poppy Bouquet, 102 € 2 1902, Maison Berdoues, 29,50 € 3 Rose Prick, Tom Ford, 277 € 4 Miss Dior Rose n’Roses, Dior, 124 € 5 Wisteria & Lavender, Jo Malone, 57 €

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Soin testé à l’institut Beauty by Kroonen situé 49 rue Lebeau à Bruxelles, 02 512 40 05 - réservations via beautybykroonen.com. Soin HydraFacial : 150 € - 30 minutes 3 étapes, version deluxe : 195€ - 45 minutes 3 étapes + 2 sérums ciblés.

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ICI Paris XL lance son service de Click & Collect. Le concept, déjà bien connu dans le secteur l’alimentaire, est une nouveauté dans l’univers de la beauté. Le nouveau service permet de passer une commande en ligne et la retirer une heure après dans l’un des magasins ICI Paris XL de son choix. Simple et efficace ! iciparisxl.be

C’est l’un des secrets du teint éclatant de Beyoncé et des Anges de Victoria’s Secret. Le soin HydraFacial rythme la routine beauté de nombreuses célébrités, pour une peau zéro défaut. Et il est désormais disponible en Belgique. Développé aux États-Unis, ce protocole révolutionnaire emploie une technologie brevetée (la praticienne utilise un outil semblable à un stylo et qui possède une double action : aspirer les impuretés hors des pores et y injecter des soins plus en profondeur) combinée à de puissants nutriments tels que des antioxydants, des peptides et de l’acide hyaluronique pour une peau plus saine que jamais. Le soin visage dure 30 minutes et se déroule en trois étapes : nettoyer, désincruster et hydrater. Ce rituel convient à tous les types de peau, car il est 100 % personnalisable grâce à l’utilisation d’embouts et de lotions différents et permet également de corriger de nombreux problèmes cutanés tels que des pores dilatés, l’apparition de points noirs, de ridules ou de taches pigmentaires. Le traitement est totalement indolore, rapide et ses effets sont visibles dès la première séance. Pour des résultats bluffants sur le long terme, il est recommandé d’y avoir recours une fois par mois.

LE FUTUR DU COSMÉTIQUE L’Oréal franchit une nouvelle étape en matière d’innovation technologique de pointe en présentant Perso, un appareil compact trois en un unique sur le marché et conçu pour formuler des soins de la peau personnalisés et, à terme, des cosmétiques de type rouges à lèvres et fonds de teint à domicile. Ce système basé sur l’intelligence artificielle compose à la demande des formules sur mesure et les optimise au fil des utilisations en fonction de l’évaluation en temps réel de la peau, de la qualité de l’air, du taux de pollution et des tendances du moment. Les futures compositions sont alors adaptées aux résultats personnels. L’appareil compact, développé par le L’Oréal Technology Incubator, mesure 16,5 cm de haut et pèse environ 500 g. Il sera lancé sur le marché en 2021. On a hâte !

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PETIT BOBO Une coupure de papier en parcourant notre magazine préféré ? Aïe ! Heureusement, ces pansements holographiques s’accordent parfaitement à nos tenues. Presque un accessoire en tant que tel ! Pansements brillants holographiques, Kruidvat, 1,79 €.

trend ELLE crush

LE RETOUR DU NUDE La tendance maquillage phare pour le printemps-été 2020 : le come-back du nude, soit l’art subtil de se sublimer avec du maquillage sans avoir l’air d’en porter. Décryptage et conseils de Tom Pecheux, directeur international de la beauté pour Yves Saint Laurent. Lors du dernier défilé YSL, il avait tout misé sur le nude ou plutôt « le nude étudié ». Tous les mannequins arboraient un teint impeccable, de jolis sourcils, pas de mascara et des lèvres parfois colorées au doigt, par simples tapotements, pour un rendu plus naturel. Pour parvenir à obtenir un tel résultat de fraîcheur et mettre en avant la beauté naturelle d’un visage, il faut absolument avoir « la main légère et utiliser des produits au fini tout en transparence comme la poudre matifiante All Hours Setting Powder ». L’idée étant de révéler la beauté naturelle d’une femme et pas de la cacher sous des produits de maquillage aux textures opaques. « Le seul produit opaque autorisé est le concealer pour camoufler d’éventuelles imperfections. » Quant à la poudre, aussi légère soit-elle, Tom Pecheux conseille de l’appliquer uniquement sur la zone T et d’éviter les pommettes car « à cet endroit, il est préférable d’appliquer un produit illuminateur qui va donner un effet lifting au visage ». Il ne reste qu’à s’entraîner en attendant l’arrivée des beaux jours.

L’HISTOIRE D’UNE LÉGENDE

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1 Fond de teint fluide 'All Hours', 49,50 € 2 Pinceau teint perfecteur, 46,50 € 3 Poudre comapcte, matifiante et fixatrice 'All Hours', 49,50 €. Tout Yves Saint Laurent.

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L’emblématique gamme Future Solution LX s’enrichit du soin le plus luxueux jamais imaginé par Shiseido : le Sérum Éclat Ultime Legendary Enmei. Un soin d’exception par la technologie qu’il renferme, les ingrédients d’une grande rareté qui le composent, la sensorialité poussée de sa texture, son parfum délicat et les résultats anti-âge et boosteurs d’éclat du teint visibles qu’il procure aux peaux fatiguées. Au cœur de cette formule hautement concentrée deux ingrédients extraordinaires : l’herbe Enmei, une plante découverte au Japon au pied d’une montagne sacrée et reconnue pour son exceptionnelle longévité et sa capacité naturelle à se régénérer, et la soie verte, produite par le ver à soie des chênes du Japon, elle ne représente qu’un millionième de la production de soie dans le monde et procure douceur et souplesse à la peau. Le prix de cet élixir de jouvence ? Future Solution LX, 30 ml, Shiseido, 447 € magazine ELLE 167

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Texte Laure Vandendaele

BEAUTYTALK AVEC SHAY MITCHELL

PRETTY LITTLE SUPERSTAR Actrice, phénomène influent sur les réseaux sociaux, femme d’affaires ambitieuse et mère du bébé le plus mignon de l'an dernier, Shay Mitchell est tout ça à la fois. ELLE a rencontré la nouvelle égérie de la campagne Yes I Am Fabulous, à Paris.

Êtes-vous fidèle à une odeur ?

interview

Vous êtes le visage de la campagne du nouveau parfum Yes I Am Fabulous. Quand vous sentez-vous fabuleuse ? Chaque jour apporte son lot de rôles à assumer et de défis à relever. Quand je parviens à tout gérer, je me sens fabuleuse. De nombreux aspects de ma vie me procurent ce sentiment. Mais c’est le sourire de ma fille (Atlas Noa, née en octobre dernier, NDLR) qui arrive en premier ! C’est un sentiment très fort. En fait, je n’aurais jamais pu imaginer qu’on pouvait se sentir si fabuleuse malgré le manque de sommeil...

Comment décririez-vous ce parfum ? Je l’appelle mon parfum « kick butt » (qui botte les fesses, NDLR). Il m’offre un supplément de confiance en moi quand je dois me rendre à une audition. Il est puissant et fort. Fruité aussi. Je l’aime beaucoup. Les autres parfums de cette collection suscitent des émotions différentes. Yes I Am Red est épicé, sensuel et chaleureux, Yes I Am Pink First jeune et ludique.

Certaines odeurs vous ramènentelles à votre enfance ? L’odeur de la cuisine de ma mère. Elle sait tout faire. J’aurais aimé hériter de ses talents de cuisinière. Le jasmin de son jardin sentait très bon aussi. D’ailleurs, les fragrances de Cacharel en contiennent, ce qui explique sans doute pourquoi elles me plaisent tant.

Quels sont vos produits de beauté incontournables ? L’huile de coco. Je l’applique sur ma peau et mes cheveux. Et le parfum Yes I Am Fabulous, bien sûr. Les formats de voyage sont adorables. Donnez-moi un mascara, un rouge à lèvres rouge, un correcteur et je suis prête à partir !

Quel est le meilleur conseil make-up que vous ayez reçu ? Le blending ! Sur les photos de moi adolescente, on peut voir des lignes de démarcation sur mes joues ou des taches sur mon menton. Grossière erreur de débutante. Les make-up artists avec lesquels je travaille sont unanimes : estompez, estompez, estompez ! J’utilise un beauty blender humide pour appliquer le fond de teint de manière homogène. Grâce à des tutoriels beauté, je maîtrise la technique du baking. J’adore regarder les vidéos de Jaclyn Hill, Desi Perkins, et aussi Nikita Dragun. Elle est tellement drôle.

Quels sont vos plaisirs coupables préférés ? Toutes les émissions de téléréalité sur la pâtisserie, surtout si je peux m’extasier devant des gâteaux extravagants. Je les regarde tard le soir dans mon lit, ce qui n’est pas très bon car ça me donne envie de sucre à chaque fois. Et quand j’étais enceinte, j’avais des envies folles de ramens.

Comment gardez-vous la forme ? J’ai pris beaucoup de poids quand j’étais enceinte, peut-être même un peu trop. Je me suis remise au sport et ça me fait un bien fou. J’adore la boxe, son effet est thérapeutique. Je combine la musculation et le cardio, c’est important d’alterner pour rester au top.

Eau de parfum Yes I Am Fabulous, Cacharel, 49 €

GETTY IMAGES, PRESSE

On ne dirait pas que Shay Mitchell vient de se farcir un vol intercontinental. Perchée sur des hauts talons, la « shashayt » de 32 ans entre dans la suite de l’hôtel et promène son regard sur les étagères remplies d’assiettes de pâtisseries fines. Il s’avérera plus tard qu’elle est en fait une véritable « foodie ». Mais nous sommes ici pour parler du dernier parfum de la collection Yes I Am, de Cacharel. La Canadienne est le nouveau visage de la campagne et cette collaboration ressemble furieusement à une rencontre au sommet.

J’aime alterner les différentes fragrances. Il y a des parfums qui me rappellent ma mère ou ma grandmère. C’est cool de savoir que ma propre fille va associer ces parfums à moi. Une odeur fait partie intégrante d’une identité. Les gens vous associent à certaines senteurs lorsque vous arrivez quelque part. C’est l’une des premières choses qu’ils remarquent.

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EN LIBRAIRIE

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communiqué

TOLLET

L’Adresse pour des bijoux d’exception Les grandes maisons de joaillerie 100 % Belges sont peu nombreuses. Parmi elles, Tollet dont le premier magasin ouvrait ses portes à Louvain en 1902. C’est en 1954 qu’elle s’est installée à Bruxelles. Vous y trouverez la collection Tollet, ainsi que d’autres marques de joaillerie et horlogerie de luxe, et le tout premier Espace Piaget d’Europe. tollet.com

ATELIER P

Des bijoux à la beauté intemporelle

LA BENJAMINE

La maroquinerie du quotidien La créatrice de Benjamine, AnneCharlotte, vit à Tunis où elle crée de magnifiques sacs qui mixent élégamment couleurs et matières. Les cuirs et lins sont sélectionnés pour garantir des pièces qui durent et embellissent avec le temps. Ses sacs sans chichi sont faits pour les femmes qui aiment que la vie bouge.

Les créations de l’entreprise familiale anversoise Atelier P sont 100 % faites en Belgique. En 2018, la marque lance une ligne composée de créations sélectionnées dans 110 années d’archives. Chaque bague porte le nom d’un membre de la famille qui a travaillé pour Atelier P, donnant ainsi un petit plus à ces bijoux d’exception. atelier-p.be

En vente e.a. chez Rose à Bruxelles, Au Bon Marché à Gant, Ensemble à Courtrai et Maison Baerts à Roulers, la-benjamine.com

MAREDSOUS

Le nouveau gin Belge est arrivé ! Un gin bio produit dans la belle Abbaye de Maredsous situé dans les Ardennes ? On aime ! L’infusion de plus de 10 plantes médicinales dans un distillat de céréales bio donne a ce gin une richesse aromatique de nos forêts et campagnes. Il se décline en trois variations : Invictus (sec), Aéquatis (fruité) et Valéo (floral). À vous de choisir. maredsous-gin.com

LOUIS WIDMER

Oubliez les masques et les capes ! Le véritable super-héros du quotidien trimballe des Maxi-Cosi, fait les courses, fonce à la crèche, à l’école et sait parfaitement plier un buggy pour le mettre dans son coffre ! C’est pour elle que SPRMOM fait des bijoux en or à personnaliser par une gravure ou des pierres de naissance au choix. supermomantwerp.com

Pour se prémunir des vergétures sur le ventre, les hanches, les fesses et les seins, il faut avoir le réflexe quotidien d’un soin adéquat. Louis Widmer a conçu avec MamaDerm une crème soyeuse qui hydrate, calme et raffermit la peau. Disponible en version avec ou sans parfum. En pharmacie, louis-widmer.com

PRESSE

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Un pot plein de tendresse

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lifestyle

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l ifestyle

Hakuna

WIM DEMESSEMAEKERS

MATATA Le grand chef belge Axel Janssens vit en Tanzanie depuis plus de dix ans. À la suite d’un roadtrip épique à travers le pays avec son meilleur ami photographe Wim Demessemaekers, il a rassemblé ses expériences (de goût) dans l’ouvrage  « A Taste of Tanzania ». Il y présente également des recettes issues de chaque région du pays. Cet album photo est la première production de la maison d'édition indépendante Untold Publishing.

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reportage

Texte Stephen Walckiers /Carolien Swinnen Photos Wim Demessemaekers

LE GOÛT DE L’AVENTURE Quand quatre régions mythiques de la Tanzanie inspirent quatre recettes à tester chez vous. Laissez-vous emporter dans un safari gustatif le long de la côte est africaine.

Uganda Kenia

Rwanda Burundi

Tanzania

Zanzibar

Congo-Kinshasa

Ruaha Zambia Malawi Mozambique

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reportage

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RUAHA

LE DIAMANT BRUT C’est le pays du roi lion, le vrai. Le parc national de Ruaha est la plus grande réserve de Tanzanie. C’est l’un des rares endroits où il est permis de s’écarter des sentiers pour s’engager dans la brousse. Idéal pour se rapprocher de la faune, qui est ici un peu plus sauvage que dans d’autres parcs. Les animaux ne sont pas nourris par les rangers et appâtés par les touristes, ils sont donc aussi plus timides.

SOUPE DE POIS À L A NOIX DE COCO, CHUTNEY À L A MENTHE ET À L A CORIANDRE RECETTE INSPIRÉE PAR LA BEAUTÉ VERTE ET NATURELLE DE RUAHA.

4 PERSONNES - PRÉPARATION 30 MIN 750 g de petits pois - 2 c.à. s d’huile d’olive - 200 ml de lait de coco - 1 l bouillon de légume - 1 oignon rouge - 2 feuilles de laurier - 2 brins de thym - 1 noix de coco - 1 petit bouquet de coriandre - 1 petit bouquet de menthe - 1 piment rouge - 1 citron vert

« A Taste of Tanzania », 89 €, sur untold-publishing.com

Soupe aux pois. Chauffez l’huile dans une poêle à feu moyen. Ajoutez l’oignon, les pois, le thym et le laurier, et laissez mijoter jusqu’à ce que les légumes soient presque cuits. Ajoutez le bouillon et le lait de coco et cuire 10 minutes jusqu’à ce que les pois soient tendres. Retirez les herbes et réduisez la soupe en purée. Chutney. Ouvrez la noix de coco et gardez l’eau. Retirez la chair à l’aide d’une cuillère et rapez finement. Hachez les herbes fraîches. Retirez les graines du piment et hachez-le finement. Pressez le citron. Mélangez la noix de coco avec le jus de citron, les herbes et le piment. Ajoutez de l’eau de coco à l’épaisseur que vous préférez. Servir la soupe chaude avec une grande cuillère de chutney. magazine ELLE 173

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Ngorongoro

NGORONGORO

LE PAYS DES MASSAÏS Les Massaïs sont chez eux dans ce mélange dense de forêts, de plaines, de marécages et d’énormes cratères. Ce peuple au mode de vie traditionnel a reçu le droit exclusif de mener ses troupeaux à travers les hauts plateaux du Ngorongoro. Une situation gagnant-gagnant sur les plans écologique et économique : le biotope est préservé, et les animaux et les bergers se déplacent dans un environnement sûr. 174 ELLE magazine

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SAL ADE DE CHÈVRE, COULIS DE NOIX DE CAJOU ET FRAMBOISE RECETTE INSPIRÉE DES PLAINES DU NGOROGORO, OÙ LES CHÈVRES PAISSENT ET LES ARBRES DES NOIX DE CAJOU FLEURISSENT. 4 PERSONNES - PRÉPARATION 20 MIN 4 morceaux de fromage de chèvre de 1,5 cm d’épaisseur - 4 tranches de pain complet 4 c.à.s. de miel - du thym frais - une salade mixte - 2 c.à.s d’huile d’olive extra vierge 40 g noix de cajou - 250 g de framboises - 4 c.à.s. de sucre - 300 ml d’eau

Préparez le coulis en faisant bouillir l’eau avec le sucre à feu doux jusqu’à ce qu’il devienne du sirop. Ajoutez 200 g de framboises et mélangez. Retirez du feu et laissez refroidir. Faites griller le pain. Placez le fromage sur le toast et découpez l’excédent de pain. Tamisez le coulis. Saupoudrez de thym frais, de sel et poivre sur les fromages et arrosez le miel. Faites griller les toasts avec le fromage dans un four préchauffé à 180 ° et retirez du four lorsque le dessus est caramélisé. Faites rôtir les noix de cajou dans une poêle chaude et sèche et ajoutez du sel et du poivre. Décorez les assiettes de salade arrosée d’un filet d’huile d’olive, de sel et de poivre. Placez sur le lit de salade le toast de chèvre doré et ajoutez, ci et là, les noix, le coulis et quelques framboises. magazine ELLE 175

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Serengeti

SERENGETI

LE PLUS GRAND JEU DE LA NATURE La grande migration dans la plaine du Serengeti est l’un des spectacles les plus impressionnants au monde. Des millions de gnous, zèbres et gazelles transitent à travers la savane sèche à la recherche d’eau et de nourriture, avec dans leur sillage des lions, des léopards et des hyènes affamés. Le meilleur moment pour en faire l’expérience est de mai à juillet. La période de mise-bas se situe fin janvier/début février. Environ 8.000 gnous naissent chaque jour.

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RIZ AU L AIT AU SAFRAN ET À L A CASSONADE RECETTE INSPIRÉE PAR LA VUE PARADISIAQUE DU GRAND TREK DANS LE SERENGETI.

4 PERSONNES - PRÉPARATION 1 h 30 150 g de riz (de préférence Arborio) - 1 l de lait - une pincée de cannelle - 1 gousse de vanille 8 g de safran - 150 ml de crème fraîche - 90 g de cassonade

Versez le lait avec le riz, le sucre et la cannelle dans une casserole et chauffez à feu moyen. Coupez la gousse de vanille en deux et grattez les graines. Ajoutez les graines et les bâtonnets de vanille au lait. Laissez mijoter pendant une demi-heure et remuez régulièrement. Ajoutez le safran et laissez mijoter un moment. Retirez du feu, retirez la gousse de vanille et laissez refroidir. Fouettez la crème jusqu’à obtenir une crème fraîche onctueuse. Incorporez délicatement la crème au riz au lait refroidi. Servir avec de la cassonade.

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T-BONE AVEC CHIMICHURRI RECETTE INSPIRÉE DU MÉLANGE D’INFLUENCES DE LA RÉGION D’IRINGA.

4 PERSONNES - PRÉPARATION 20 MIN Steak de T-bone - 120 ml vinaigre de vin rouge - 60 ml d’huile d’olive extra vierge - 3 c.à.s de persil haché - 1 c.à.s origan haché - 5 à 6 gousses d’ail - 1 petit piment rouge, épépiné et haché - poivre et gros sel

Retirez le T-bone du réfrigérateur et laissez-le atteindre la température ambiante pendant 30 minutes. Pendant ce temps, faites la sauce chimichurri. Mixez l’huile d’olive, le vinaigre de vin rouge avec l’ail , le persil, l’origan et le piment rouge, et mettez la pâte au congélateur. Frottez la viande avec le gros sel et le poivre. Faites griller quelques minutes des deux côtés (ou plus longtemps selon la cuisson qui vous convient) dans une poêle chaude ou sur un gril. Retournez une dernière fois, retirez du feu et laissez reposer dans du papier aluminium. Cela retient l’humidité et la chaleur, en les retournant, les jus s’égouttent dans la viande. Ce processus garantit que la viande reste tendre et juteuse. Servir avec le chimichurri. 178 ELLE magazine

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Iringa

IRINGA

LE SUD MAGIQUE La région d’Iringa comprend la capitale, Dodoma, mais ce sont les peintures rupestres de Kolo qui valent le détour : des centaines de grottes qui portent les traces des chasseurs-cueilleurs. Le site de l’âge de pierre d’Isimila (ci-dessus) est une jungle de formations rocheuses et constitue la preuve que l’homme a chassé il y a entre 300.000 et 600.000 ans autour de ce lac aujourd’hui asséché. magazine ELLE 179

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santé

Texte Virginie Villers

Santé

COMMENT BIEN REPRENDRE LE SPORT ? Parce que les bonnes résolutions, c’est bien, mais sans mettre à mal nos articulations, c’est mieux.

L’idéal lorsqu’on a oublié le chemin de la salle de sport depuis un moment, c’est de faire le point sur sa condition physique avec son médecin. Une fois le bilan général terminé, il pourra nous aiguiller vers le ou les sports qui conviendront le mieux. On pense à bien choisir son équipement sportif : chaussures amortissantes et même équipements spécifiques (genouillères...) de soutien seront nos meilleurs alliés pour éviter de se blesser. À chacun.e donc de concocter sa palette d’activités en tenant compte de ses goûts et de ses objectifs : souplesse, équilibre, force, endurance, minceur ou relaxation. La marche est l’activité la plus facile. Mais le pas doit être vif et alerte pour solliciter le souffle, le cœur... et les jambes. Bénéfiques à bien des égards, la natation et l’aquagym sont particulièrement appréciées pour leurs qualités apaisantes au niveau des douleurs liées à l’arthrose. Elles permettent également de renforcer nos articulations, sans que l’on exerce de pression au niveau de celles-ci, grâce à la sensation d’apesanteur ressentie dans l’eau. Cependant, comme le rappelle Pierre Lenders, kinésithérapeute, on évite de surévaluer ses capacités physiques : « La fréquence d’entraînement va dépendre de chacun. Il faut prendre en compte son niveau, mais aussi l’intensité du sport réalisé. » La méthode Pilates, très appréciée des personnes souffrant de douleurs articulaires, permet de travailler le renforcement musculaire et articulaire grâce à des exercices doux et à une intensité très contrôlée.

ÉTIREMENT : LES RÈGLES À RESPECTER C’est bien connu, il est important de bien s’échauffer et de s’étirer après avoir fait du sport. Mais pas n’importe comment… • Travailler en douceur : le mouvement doit être progressif ; • Arrêter si vous éprouvez de la douleur ; • Penser à respirer (expiration lors de l’extension) ; • S’étirer un peu tous les

LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES AU SECOURS DE NOS ARTICULATIONS « Aux personnes qui se plaignent de douleurs aux articulations, je leur conseille des cures de compléments nutritionnels, ce sont des solutions naturelles à prendre tous les jours pendant trois mois. Ces solutions nutritionnelles sont nombreuses. Parmi celles-ci, le sulfate de glucosamine, le sulfate de chondroïtine, les insaponifiables d’avocat et de soja qui soulagent la douleur et entraînent une diminution de la consommation d’anti-inflammatoires et d’antidouleurs. La curcumine, prin-

jours, plutôt qu’une fois longtemps.

cipe actif du curcuma, à la dose recommandée est un puissant anti-inflammatoire. Elle a une action rapide sur la douleur due à l’arthrose. Les racines d’harpagophytum, la reine-des-prés, la fameuse aspirine végétale sont aussi utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoires, ainsi que le cassis, le saule. Autant de pistes à ne pas négliger, car elles peuvent être une véritable cure de jouvence pour la santé articulaire », souligne Anne Daelemans, pharmacienne.

SHUTTERSTOCK, PRESSE

LE CONSEIL DU PHARMACIEN :

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reportage

Texte Virginie Villers

Santé

LA CURE DÉTOX SERRE-T-ELLE À QUELQUE CHOSE ? En overdose de sucre et de gras, le tube digestif est parfois « en burn-out » : l’occasion de se lancer dans une cure détox ?

Qu’est-ce qu’une cure détox ?

ON ÉVITE :

Si, en principe, le corps procède lui-même à l’élimination de ses déchets, il peut arriver que leur accumulation soit trop importante et qu’il ne puisse plus y faire face. Le but d’une cure détox n’est donc pas du tout de maigrir, mais de débarrasser l’organisme des toxines, accumulées suite à des excès alimentaires. Cette idée peut sembler simpliste (on imagine bien qu’il faut plus que simplement quelques jours de bouillon pour débarrasser l’organisme de ses poisons), cependant, elle a fait ses preuves pour la mise au repos du système digestif. Dans une cure idéale, il n’est pas question de se priver de tout ou de jeûner comme un moine, mais de retrouver les bons réflexes d’une hygiène de vie saine.

• L’excès de protéines

• Miser sur les super-aliments :

animales. Réduire la quantité

ils se distinguent par leur

de protéines animales à 150 g

teneur exceptionnelle en

par jour en privilégiant les

nutriments indispensables.

œufs, les viandes maigres et

Baies de goji ou d’açai, graines

les poissons.

de chia, ginseng, curcuma. Mais

• Les plats industrialisés et les

aussi algues comme la spiruline

plats traiteurs : ils sont trop

ou la chlorella, une algue d’eau

riches en additifs et en sel.

douce originaire d’Asie, riche

• Les plats sucrés.

en chlorophylle qui piège les

• L’alcool, le café, les sodas,

métaux lourds contenus dans

les jus de fruits industriels.

l’organisme.

« Il existe de nombreuses plantes pour favoriser la détox ! À consommer en gélules, solutions ou tisanes, mais toujours associées à une alimentation équilibrée. La bardane est idéale pour la peau, le chiendent et les queues de cerise en tisane sont bons pour les reins, le bouleau active les fonctions intestinales, la chicorée, l’artichaut travaillent avec le foie, le marron d’Inde est un expert des jambes légères, le thé vert un spécialiste de la minceur, le café vert, l’arme fatale contre les capitons, le radis noir est le meilleur ami du foie et de la vésicule biliaire », explique Ann Daelemans, pharmacienne-conseil.

• Bouger. En pratiquant une activité physique régulière pour

• Une alimentation riche en

oxygéner les muscles.

fruits et légumes frais, de

• Dormir. En essayant si possible

saison, et si possible cultivés

de se coucher vers 22 h : le

localement.

corps se recharge la nuit.

• Cuisiner à l’huile d’olive ou

• Sans oublier la détente. Un

aux huiles de noix, de lin, de

hammam, 15 minutes de repos,

chanvre, de sésame, pour leur

puis un sauna, encore 15 minutes

bonne teneur en acides gras

de repos et on termine par un

polyinsaturés.

hammam.

• Les céréales complètes. • Boire, encore et encore, de l’eau, des tisanes.

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LE CONSEIL DU PHARMACIEN : LE COUP DE BOOST DES PL ANTES

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sexo

Texte Adnane Kabaj*

la chronique SEXO

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COMMENT DEVENIR

UNE CHAMPIONNE DU PÉRINÉE ? Cours de barre, spinning, aquabike, body pump sont autant de sports qui proposent de tonifier, de sculpter, de renforcer les muscles… Tous, sauf une zone, totalement absente des routines sportives : le plancher pelvien.

Le plancher pelvien assure trois fonctions essentielles, que l’on résume de manière mnémotechnique par les rois « S » : Soutien des organes, contrôle des Sphincters et Sexualité. Le périnée est donc un hamac qui supporte le poids des organes féminins. Véritable cadenas, il verrouille ou déverrouille les sphincters urinaires et ano-rectaux et assure donc un rôle primordial dans la continence. Mais c’est sous la couette que le périnée peut faire des miracles: muscle de l’amour, il permet de rendre le vagin plus actif dans le plaisir, d’intensifier les orgasmes, voire d’en prolonger les effets magiques. En contractant au bon moment, il peut réellement changer la donne. Il n’y a qu’à voir les prouesses des performeuses des Ping Pong Shows (qui envoient des balles — précédemment délicatement introduites — à la ronde) ou encore la recordwoman d’haltérophilie vaginale capable de soulever 14 kg avec les seuls muscles de son périnée. Yes, you can !

Geisha Tonic : la gym intime en pratique

La méthode gratuite Les exercices de Kegel, à réaliser n’importe quand et n’importe où. L’Inconvénient : si l’on ne contracte pas correctement et que l’on a tendance à plutôt serrer les fesses, les cuisses voire les abdos au lieu du périnée, les exercices peuvent s’avérer contre-productifs. Quelques séances de kiné périnéale peuvent aider à maîtriser les bons exercices. Où trouver les exercices ? TÄT : une app recommandée par les gynécos.

La méthode à tester Les SMARTBALLS DUO (1) de Fun Factory sont de véritables atouts en matière de conscientisation du travail musculaire périnéal. Elles sont hautes et permettent de travailler la sensibilité sur quasiment tout le canal vaginal. L’avantage : les petites perlines que renferment les boules déclenchent de délicieuses contractions involontaires qui permettent de favoriser le travail réflexe des muscles périnéaux. L’inconvénient : leur volume peut dissuader les novices et trop faciliter le travail pour les expertes. 24,99 € sur Lovelysins.com

La méthode évolutive Le kit évolutif AMI de JOUE (2), c’est un peu comme s’inscrire à la salle de sport à vie. L’avantage : des boules de poids — et surtout — de volumes évolutifs pour augmenter l’effort sur le constricteur de la vulve et augmenter l’effet constrictif des parois vaginales. L’inconvénient : il n’y en a pas. Ce sont les meilleurs amis du périnée. 59,99 € sur Lovelysins.com Notons que pour une retonification périnéale parfaite avec les boules de Geisha, il convient de ne pas les porter trop longtemps. Des séances de 10 à 15 minutes sont amplement suffisantes et il est préférable d’alterner un jour sur deux afin de laisser des temps de repos à ce réseau musculaire fragile. Bonne séance !

*Fondateur de la boutique Lovely Sins, conférencier et sex educator

PRESSE

La sain(t)e trinité du périnée

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travel

Texte Céline Pécheux

Le Deluxe Bar avec sa terrasse face à la mer.

N IRA TOUS TOUS TOUS

Un all inclusive à la Costa del Sol, « what’s new ? » nous direz-vous… Oui, mais ici, on parle d’un concept vraiment haut de gamme, un cinq étoiles, mais familial. Fidèle à l’ADN du célèbre groupe hôtelier grec Ikos, l’établissement propose de laisser sa carte de crédit au pays et de profiter de ses services tout inclus, et ce, sans limites. Un all inclusive mais un cran au-dessus. Ici, pas d’horaires, de placement, ni de buffets dans de grands réfectoires mais des restos intimes et stylés, des plats signés par des chefs étoilés, 300 crus sélectionnés par des sommeliers, des cocktails sur mesure exécutés en live, en passant par le minibar dans la chambre constamment réapprovisionné et un room service disponible 24 h/24. Avec ses sept restaurants, ses piscines

adaptées à tous les besoins (de tranquillité) et sa plage privée, ce resort pourrait jouer la carte de l’isolement, mais non. Des Mini sont à la disposition de tous les clients pour partir à la découverte des villages alentour, pour dîner dans une sélection de restaurants locaux à travers Puerto Banus et Estepona, pour visiter les meilleurs musées de Malaga ou pour jouer au golf dans le club très privé Los Naranjos Golf Club. Le tout sans supplément, évidemment. Côté bien-être, le resort abrite aussi un spa signé Anne Sémonin Paris avec au programme dix salles de soins et un grand salon de détente en plus d’un hammam, d’un sauna, d’un salon de coiffure et d’un espace beauté. Si on veut pousser l’expérience encore plus loin, on réservera les suites de la Collection Deluxe. Situées dans une zone ultra-privée de l’hôtel, ces petites propriétés offrent des services sur mesure comme un concierge personnel qui range et boucle nos valises à l’arrivée comme au départ, un dîner au bord de l’eau et un accès exclusif à sa propre petite piscine et à une plage réservée au VIP. Et les kids dans tout ça ? Tout est prévu pour les occuper sans s’en préoccuper : 30 minutes de garde gratuites sur la plage à partir de quatre ans, les kids clubs pour les 4 à 17 ans avec des activités hyper bien encadrées telles que mini-disco, chasses au trésor, gymnastique, Jeux olympiques, volley-ball, soirées ciné, etc. Déconnecter, lâcher prise et profiter, c’est tout ce qu’on a à faire ici et c’est déjà pas mal. Réservations disponibles à partir du 14 mai 2020, à partir de 392 € par nuit pour deux personnes en chambre double. Ikosresorts.com

PRESSE

En mai, le Resort Ikos Andalusia, à deux pas de Marbella, ouvrira ses portes sur 4.000 m² de piscines en cascade et de luxe tout inclus… Le refuge idéal pour les clients les plus exigeants, loin très loin du tumulte de Torremolinos.

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reportage

Texte Jolien Vanhoof Photos Justin Paquay

LE COLLECTIONNEUR

ODE À EAMES

Le graphiste Jeroen Lathouwers (45 ans), alias Turtle, est une encyclo-­ pédie ambulante du design. Il aime le « moderne du milieu du siècle » ayant résisté à l'épreuve du temps. Le mobilier Eames occupe une place de choix dans son cœur et dans son intérieur.

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L’

univers de Jeroen Lathouwers correspond parfaitement au hashtag #interiorgoals. Ligne Roset, Jean Prouvé, Harry Bertoia, Dieter Rams, Cees Braakman et, bien sûr, Charles et Ray Eames sont les fils conducteurs de son intérieur. Cette frénésie de collectionner – il préfère qu’on parle de « virus » – s’est emparée de lui il y a une vingtaine d’années, lors d’un voyage à New York. « J’ai découvert Eames grâce aux Plastic Chairs, les célèbres chaises baquet. Mais c’est aux États-Unis que je suis entré en contact avec le vintage. De retour à la maison, je me suis immédiatement mis à la recherche des modèles originaux. » La première acquisition de Jeroen ? Un fauteuil bleu clair qui n’est plus en sa possession. La Lounge Chair originale de 1956 trône quant à elle encore dans le salon de la maison en béton qu’il a fait construire il y a dix ans. Cette habitation de dingue constitue la toile de fond parfaite pour sa collection, qui dépasse à ce jour la centaine de pièces. Qu’est-ce qui attire tant Jeroen dans le travail de Charles Eames et de sa compagne Ray ? « C’était un couple de visionnaires. Pendant plusieurs années, ils ont réalisé de nombreuses expériences avec le contreplaqué moulé capable d’épouser la silhouette du corps humain. C’était leur vision et leur rêve de rendre le mobilier durable accessible au grand public. Saviez-vous qu’il y avait autrefois des chaises Eames dans presque toutes les écoles et églises aux États-Unis ? »

reportage

elle

Ce n’est pas un hasard si Jeroen déniche la plupart de ses pièces outre-Atlantique. Il a même enrôlé des gens qui vont de la côte ouest à la côte est pour garder un œil sur le marché. « Ils savent, par exemple, que je suis toujours à la recherche de quatre couleurs spécifiques de la Shell Chair – je l’ai déjà dans les autres coloris. L’une des teintes les plus difficiles à se procurer est le magenta. La coque du siège, sans base, m’a déjà été proposée pour 1.500 euros. Merci, mais non merci. » Un vrai collectionneur pense en séries, et Jeroen ne fait pas exception. Sans les couleurs manquantes de la Shell Chair, sa collection ne sera jamais complète. « C’est comme ça pour tout. Au dernier étage se trouve une Rope Edge Chair Eames grise, le premier fauteuil doté d’une assise en corde tressée. Un modèle également fabriqué par Zenith en cinq couleurs. J’en ai actuellement deux, je dois donc encore mettre la main sur les trois autres. Est-ce que c’est une maladie (rires) ? J’ai trois mini-motos Honda Monkey dans le garage, produites en trois couleurs, entre 1974 et 1978. J’ai toute la gamme, et ça me rend heureux. » Avant que Jeroen ne jette son dévolu sur Eames, il collectionnait les sneakers. Dans la cave de sa maison, les boîtes à chaussures Nike s’empilent du sol au plafond. Un vrai paradis pour son fils de quinze ans qui a l’embarras du choix. Et avant cela encore,

Jeroen parmi ses pièces Eames préférées. Il ne pense pas encore à arrêter. « Collectionneur un jour, collectionneur toujours. »

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reportage

À côté de l'escalier en béton se trouve un exemplaire de la chaise LCW d'Eames de '49, l'une des pièces préférées de Jeroen.

« JE N'ACHÈTE PAS POUR ACHETER, LE MEUBLE DOIT VRAIMENT ME FASCINER »

Jeroen collectionnait les Lego et les Playmobil. « La passion de collectionner remonte à l’enfance. Au fil des ans, j’ai appris à être plus rationnel. Je n’achète pas pour acheter, le meuble doit vraiment me fasciner. Sinon, il n’a pas sa place dans cette maison, même s’il porte un grand nom. À l’inverse, j’aime beaucoup certaines mochetés signées Eames, comme la PSCA Swivel Chair, dont personne ne veut. Je l’ai déjà en jaune ! (rires) »

La contrefaçon constitue par ailleurs un no-go pour un connaisseur comme Jeroen. Les chaises Eames ont été si souvent copiées depuis leur création qu’elles sont devenues un cliché dans le salon lambda. « Vous pouvez déjà trouver une fausse Lounge Chair pour 700 euros. À mes yeux, elle ne dégage pas le charme de l’originale. Cela peut sembler snob, mais je veux être entouré de pièces qui ont une âme, une histoire. Même si celles-ci ont un prix. » Jeroen a une partenaire de choix dans le domaine du design vintage : sa femme, Lore. S’il vivait autrefois dans un intérieur extrêmement épuré, aujourd’hui celui-ci semble moins austère. « Les livres de ma bibliothèque Vitsœ ne doivent plus nécessairement être classés par taille et par couleur (rires). Après tout, la Maison Eames à Los Angeles présente aussi un mélange de styles. Grâce à Lore, j’ai appris à apprécier cet éclectisme. C’est une esthète qui a le souci du détail. » Les Lathouwers ont-ils déjà fait de mauvais achats ? « Une fois, j’ai acheté un lot d’anciennes chaises baquet Eames dans un poste de police de Los Angeles. Sur les photos, elles avaient l’air canon, mais quand elles sont arrivées ici, elles étaient toutes abîmées. Elles ne valaient plus rien. C’est mon seul mauvais achat en vingt ans. Ça va encore. » Les doutes l’assaillent quand on lui demande s’il compte s’arrêter un jour. Il arrive que Jeroen vende une chaise parce qu’il en a assez ou parce que ses goûts évoluent, mais la plupart des pièces sont là pour la vie. Faire entrer dans sa maison la LCW Chair de 1949, par exemple, lui a coûté un bras. Et pourtant... « Il ne faut jamais dire jamais. Jean-François Declercq, le plus grand collectionneur de Prouvé en Belgique, a tout vendu à un moment donné et il m’a dit: “Je suis enfin délivré. J’étais prisonnier de ma collection et maintenant je me sens à nouveau libre.” Je vois ce qu’il veut dire. Même s’il a commencé à collectionner les lampes italiennes juste après. Collectionneur un jour, collectionneur toujours. » @atelier_turtle 190 ELLE magazine

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reportage

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« JE VEUX ÊTRE ENTOURÉ DE PIÈCES QUI ONT UNE ÂME, UNE HISTOIRE »

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elle portrait Texte Juliette Debruxelles

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IOLETTE MORRIS

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portrait

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Chaque mois, ELLE revient sur le destin de femmes qui ont changé la face du monde...

ATHLÈTE ULTIME, MORALE MINIME

GETTY IMAGES

Lancer de poids, de disque, boxe, haltérophilie, lutte, foot, cyclisme sur route et circuit, équitation, tir à l’arc, natation, plongeon de haut vol, water-polo, course automobile et moto. L’athlète multisport ne fait pas que tester différentes disciplines pour se faire remarquer : elle rafle des titres. Sa devise : « Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire. » Pas commun pour une femme née en 1893 et dont la carrière sportive, controversée, s’est déroulée entre les deux guerres mondiales. Cette bonne femme solide bouffe de la victoire et de l’adversaire, balance des tartes aux arbitres et aux spectateurs discourtois avant de filer au volant de bolides. « La Morris » rafle les médailles au nez et à la barbe d’adversaires masculins (les compétitions sont mixtes, faute de femmes et de fédérations féminines) de plus en plus vénères. Entre 1920 et 1925, elle excelle dans différentes disciplines. Un extrait de son palmarès : championne de France de football féminin en 1920, vice-championne de France du 1.000 m nage en 1922, record du monde du lancer du poids en 1923, record du monde du lancer du disque en 1924, meilleure performance mondiale féminine cycliste aux 5 km en 1924, deuxième du Paris-Nice motocycliste en 1925, vainqueure du Bol d’or automobile en 1927... Émilie Paule Marie Violette Morris, fille du baron Pierre Jacques Morris, capitaine de cavalerie, est une rebelle, une vraie. Dans l’école religieuse où ses parents la casent, elle fait figure d’exception, consacrant son énergie au sport plutôt qu’à son éducation (entendre « à devenir une bonne épouse à l’utérus fort productif »). En 1914, on la marie. Elle divorcera en 1924. Parce qu’au fond, elle s’en cogne des hommes. Ce qu’elle veut, c’est les dépasser, pas leur servir de boniche ni d’objet à aimer. Et les règles édictées par ces messieurs, elle les leur fait ravaler. Lors du premier match officiel de foot féminin, elle ne porte pas de béret (alors qu’il était impensable de se montrer en public « en cheveux ») et montre un bout de cuisse dans son short. Elle drague la go dans les vestiaires et distribue des lampées de gnôle pour encourager ses coéquipières à « anéantir les adversaires ». Ça fait causer dans les chaumières. Son style déboîte et les dents grincent sur son passage : costume d’homme, chapeau feutre, elle grille trois paquets de clopes par jour et conduit trop vite avec à ses côtés des femmes amoureuses. Au Caf’Conc’, dans les boîtes lesbiennes, elle chante, s’enivre et fascine, entre deux courses, deux compet’… Les Jeux olympiques de 1928 approchent et, pour la première fois, les femmes y sont admises (1928 les gars…). Sauf que la Fédération française sportive féminine lui retire sa licence. Motif : son homosexualité affichée et ses tenues vestimentaires. Elle porte des pantalons, on ne va tout de même pas la laisser lancer des javelots… Elle porte plainte contre la Fédération, la justice prend bien son temps, et en 1930, confirme sa radiation au motif de « l’exemple déplorable qu’elle donne à la jeunesse ». L’année précédente, elle s’est infligé une mastectomie pour être plus çà l’aise pour piloter sa bagnole. L’info, relayée par la presse qui la surnomme « La femme en homme », n’a pas

contribué à apaiser les tensions entre elle et la majorité de la société (à l’exception de quelques « garçonnes » et rares féministes affichées). En 1933, elle s’installe à Paris à bord de « La Mouette », une péniche où elle accueille son amante, la comédienne Yvonne de Bray, mais aussi Jean Cocteau, effondré par une rupture avec Jean Marais. C’est là que l’écrivain et dramaturge écrira la pièce « Les Monstres sacrés », en hommage aux deux femmes et à leur relation orageuse. Il finira par trouver refuge au Ritz et notamment auprès de Coco Chanel. En 1937, la péniche deviendra le théâtre d’un drame : alors que Violette bavarde avec sa voisine, l’amant de cette dernière débarque pour une violente scène. Il se jette sur Violette, armé d’un couteau. Elle dégaine son flingue et tire sur le gars, qui mourra. Incarcérée durant deux mois, elle accueillera un non-lieu. Et si la presse s’est empressée de titrer « L’excentrique et mâle Violette Morris, meurtrière » ou « La femme aux seins coupés abat un homme », elle ne fait pas écho de la décision favorable de la justice. Violette est bien bien dégoûtée. Elle qui, durant la Première Guerre mondiale, avait été chauffeur pour sa patrie commence à trouver que la France sent le rance. Elle continue à performer sportivement, est invitée aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 et passe du côté brunâtre de l’Histoire. Elle collabore, met ses talents de mécanicienne et de pilote au service de l’Allemagne nazie. On la surnomme cette fois « la hyène de la Gestapo » et il se raconte, sans réelles preuves, des choses abominables à son sujet (elle urinerait, au minimum, sur les prisonnier.e.s). Détracteurs et défenseurs s’écharpent encore à ce sujet. En avril 1944, la résistance française la mitraille au volant de sa voiture, ainsi que quatre autres occupants (dont deux enfants). Leurs corps ne seront retrouvés qu’un an plus tard. Crime passionnel, action politique ou erreur sur la personne, le mystère de la mort de La Morris restera entier et son nom jamais vraiment réhabilité.

À LIRE La BD en deux tomes « Violette Morris : à abattre par tous moyens » de Javi Rey, Bartrand Galic et Al. (Futuropolis) parue en octobre dernier. « Femme qui court », de Gérard de Cortanze, prix Historia 2019 du roman historique. magazine ELLE 193

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