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ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT NATUREL ET LINÉAIRE DE LA COLONIE

Cette pratique est la plus conforme aux habitudes de nombreux apiculteurs et notamment pour ceux qui récoltent au terme des miellées de l’été. C’est une méthode plutôt adaptée à l’apiculture de loisir ou aux environnements qui n’autorisent pas une miellée de printemps. Elle suit le rythme naturel du développement des colonies lié au cycle des floraisons et aux caprices de la météo. Elle n’exclut pas une récolte sur les premières miellées de printemps si les conditions météo locales la permettent, mais ce n’est pas l’objectif principal.

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Elle suppose une visite hebdomadaire des colonies jusqu’à la pose des hausses. Notons tout de même que la gestion optimale serait de réduire le nombre des visites qui perturbent le microclimat de la ruche. Développer une conduite qui respecte au mieux le microclimat de la ruche fera l’objet de la seconde méthode que nous proposons.

ATTENTION ! Le piège de cette méthode est de rajouter trop rapidement les cadres en CH1, ce qui réduit l’effet cocotte-minute.

Développement de la colonie

Durant la morte-saison, les cadres de miel et de pollen en CH2 ont été consommés ou transférés pour tout ou partie en CH1 au plus près du couvain, lui-même ayant disparu progressivement. Lors de la première visite, sans diminution notable de la grappe d’abeilles, on devrait retrouver en CH1 à peu près le même volume d’abeilles qu’à l’hivernage, soit 4 cadres dans notre exemple (  ). Cela se remarque par le fait que tous les cadres sont couverts d’abeilles (si tel n’était le cas, on resserre les cadres avec leurs abeilles entre les PIHPgm). La tête des cadres est occupée par des abeilles de bout en bout.

Lorsque l’espace des rayons de la CH1 sera totalement pondu, la reine passera pondre en CH2 sous la pression du nombre des abeilles. Dans ce même temps, les ouvrières auront transféré le miel en excès de la CH1 vers la CH2, créant ainsi une montée en température sur le 1er cadre de la CH2 derrière la PIHPgm. On observe la présence d’un berceau , ensemble de cellules vides au centre du rayon, prêt à accueillir la ponte de la reine ().

Dans ce rayon de la CH2, les abeilles déposeront le miel en périphérie du berceau, future zone de ponte. Les floraisons commencent et le cadre suivant se remplit de miel et de pollen. Lorsque le berceau de ce premier cadre contre la PIHPgm sera pondu, la reine pourra faire des vas-et-viens de la CH1 à la CH2 (  ). Si nécessaire, un cadre à bâtir sera placé après le dernier cadre de miel.

Élargissement de CH1.

À QUEL MOMENT TRANSFÉRER UN CADRE PONDU ?

Le passage du cadre pondu en CH2 se fera lorsque ce cadre sera couvert d’abeilles en masse. La CH1 est saturée en abeilles et en cadres de couvain largement fermé. On observe sur les cadres deux couches d’abeilles. L’élargissement de la CH1 sera dans ce cas bénéfique. On poursuit l’élargissement jusqu’à ce que le volume d’abeilles en CH2 soit aussi important qu’en CH1.

Élargissement du nid à couvain

Lorsque le premier cadre de la CH2 se remplit de couvain, cela signifie que la capacité de ponte de la reine excède l’espace qui lui est donné en CH1. Donc, transférer ce cadre en CH1 répond à l’objectif de congestionner continûment le nid à couvain au niveau de la capacité de ponte de la reine. On déplacera la PIHPgm pour insérer ce cadre dans la CH1 avec l’ensemble du couvain. Ce cadre contient également du miel et du pollen qui seront consommés pour la suite de la ponte ( & ).

À NOTER ! Ces 5 cadres une fois pondus sur toute leur surface sont équivalents à 8 cadres de couvain partiellement pondus dans les ruches non PIHPées. Une fois pondu, ce cadre sera transféré en CH1 pour maintenir ou aller vers les conditions « cocotte-minute ».

Tant que la reine passe en CH2 pour pondre, on répète cette opération, qui peut être hebdomadaire ( & ).

Déplacement de la PIHPgm

Les cadres bâtis vides se remplissent de miel

La PIHPgm a été déplacée pour insérer le cadre qui se remplit de couvain dans la CH1 avec l’ensemble du couvain

Déplacement de la PIHPgm

Le cadre nourrisseur est remplacé par un cadre à bâtir qui sera à son tour rempli de miel et de pollen

Le cadre ciré sera construit et rempli de miel, un berceau y sera conservé

Ici, le volume important d’abeilles en CH2 autorise l’élargissement de la CH1.

Deux couches d’abeilles.

Lorsque la reine ne passe plus pondre en CH2, on estimera que sa capacité de ponte est atteinte dans les conditions du moment de la colonie (nombre des nourrices, rentrées de nectar et de pollen…).

On cesse d’introduire des cadres dans la CH1 puisqu’à ce moment l’objectif est d’y maintenir le maximum de chaleur.

ATTENTION ! Tout apport en CH1 d’un cadre à bâtir ou construit non couvert d’abeilles abaisse la température de la CH1, ce qui est préjudiciable à la dynamique d’élevage par les nourrices.

Les grandes floraisons du printemps arrivent. Les cadres de miel et de pollen se rempliront dans la CH2. Les derniers cadres bâtis et vides en CH2 sont en cours de remplissage de miel et de pollen. On décale la PIHPgm et on ajoute 1 ou 2 cadres cirés derrière le ou les cadres de miel et pollen encore en place. La colonie est désormais sur 8 cadres entre 2 PHIPgm. La pose de la première hausse est immédiate ( & ).

POURQUOI RESPECTER CETTE LINÉARITÉ DU DÉVELOPPEMENT DU COUVAIN ?

Si on laisse des rayons vides autour des cadres de couvain, la reine étalera sa ponte sur plusieurs d’entre eux sans jamais les remplir totalement de couvain. Du miel sera stocké de part et d’autre du nid à couvain assurant l’indispensable fonction de tampon thermique, le corps accueillera nectar et miel. Les hausses se rempliront une fois le corps saturé de miel, pollen et couvain. En remplaçant les blocs de miel du corps par des PIHPgm, on réoriente le stockage du miel vers les hausses.

Cette manière de conduire les colonies prend en considération la capacité de ponte de la reine qui est liée à sa génétique, à son âge, à l’état sanitaire de la colonie, à la ressource alimentaire disponible.

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