ANIMAUX DU JARDIN
grandeur nature
SOMMAIRE
LES INVERTÉBRÉS
On considère comme invertébrés tous les animaux pluricellulaires dépourvus de squelette interne osseux constitué d’une colonne vertébrale et d’un crâne. La stabilité du corps est assurée par un squelette externe composé en général de chitine et de protéines. Représentant deux tiers de toutes les espèces dans le monde entier, les insectes sont le groupe d’animaux au jardin comptant la plus grande diversité d’espèces. Le fait qu’ils se développent à partir d’œufs, de larves et parfois de nymphes implique des cycles de vie complexes et intéressants, avec une multitude d’adaptations écologiques.
Pied à la surface ridée
Coquille brun clair avec des bandes spirales un peu plus foncées et de nombreuses stries de croissance
Yeux à l’extrémité des tentacules
ESCARGOT DE BOURGOGNE
L’escargot avec la plus grande coquille
Helix pomatia
Diamètre de la coquille : jusqu’à 50 mm
Les escargots de Bourgogne vivent principalement dans les jardins des régions calcaires. En mai, on peut observer leurs préludes amoureux. Tout d’abord, des phéromones vont permettre à deux escargots de se retrouver, puis ils vont ramper l’un contre l’autre à l’aide de leur pied. Cette stimulation peut durer plusieurs heures, on dirait alors qu’ils s’enlacent et s’embrassent. Un dard d’amour calcaire est ensuite éjecté du sac de dards et va se planter dans le pied du partenaire. Comme les escargots de Bourgogne sont hermaphrodites, chaque animal peut transmettre un sac de spermatozoïdes à l’autre. Environ un mois après l’accouplement, chaque escargot va creuser un trou où il déposera une cinquantaine d’œufs. Les escargots de Bourgogne se nourrissent de déchets végétaux et ne sont donc pas des nuisibles au jardin. Si l’herbe coupée est laissée sur place après la tonte, ils en feront un festin.
ACTIVITÉ : avril-octobre ; nocturne, mais aussi diurne en cas de pluie • HABITAT : forêts, talus, parcs, jardins • CLASSE : Gastéropodes (Gastropoda) • ORDRE : Pulmonés (Pulmonata) •
FAMILLE : Hélicidés (Helicidae)
En creusant le sol en hiver, on peut tomber sur des coquilles d’escargots de Bourgogne refermées par un opercule en calcaire durci.
Au jardin
Les escargots de Bourgogne passent l’hiver dans un trou profond et referment leur coquille avec un opercule calcaire épais. On peut trouver les opercules rejetés dans le jardin.
Les « préludes amoureux » de deux escargots de Bourgogne peuvent durer plusieurs heures.
ESCARGOT DES JARDINS
Une variation de couleurs et de bandes
Cepaea hortensis
Diamètre de la coquille : jusqu’à 22 mm
Les escargots des jardins arborent une diversité de couleurs rare chez les autres espèces d’animaux : leur coquille peut être jaune, rose ou brune. Certains ont une bande spirale foncée, d’autres trois bandes, mais nombreux sont ceux qui n’en ont aucune. Chaque coquille est unique. Dans notre jardin, nous trouvons fréquemment deux espèces : l’escargot des jardins avec un péristome clair (renflement sur le bord de la coquille) et l’escargot des bois ou escargot des haies (Cepaea nemoralis) avec un péristome foncé. Le large spectre de couleurs est probablement dû à la grive musicienne. En effet, celle-ci capture régulièrement les escargots dont elle brise les coquilles sur des pierres. On reconnaît facilement dans le jardin ses « enclumes » préférées grâce aux nombreux débris de coquilles qui les entourent. Comme elle privilégie certains motifs colorés, elle influence la fréquence des différents types de couleurs.
Au jardin
Il vaut mieux laisser sur place les coquilles vides d’escargots, car elles peuvent offrir un lieu de nidification aux abeilles sauvages, notamment l’osmie bicolore et l’osmie maçonne (Osmia bicolor et Osmia aurulenta).
Bandes spirales foncées
Péristome clair
ACTIVITÉ : mars-octobre ; nocturne, mais aussi diurne en cas de pluie • HABITAT : presque partout, aucun lieu de prédilection visible • CLASSE : Gastéropodes (Gastropoda) • ORDRE : Pulmonés (Pulmonata) • FAMILLE : Hélicidés (Helicidae)
Un escargot des jardins en version jaune unicolore sans bande spirale
On peut reconnaître l’escargot des haies à son péristome noir.
LOCHE MÉRIDIONALE • LIMACE ESPAGNOLE
La terreur des potagers
Arion vulgaris
80 à 120 mm
Les limaces sont redoutées au jardin et, dans le cas de la loche méridionale, à juste titre. Impitoyable, elle dévore légumes et plantes d’ornement. Présente en France depuis les années 1950, elle a même évincé d’autres limaces très similaires lors de sa conquête de l’Europe, notamment la grande loche (Arion rufus). Des hivers doux et des étés humides ont pour conséquence la prolifération massive de la loche méridionale. Sa région d’origine n’est probablement pas en Espagne, comme on l’a supposé autrefois et comme son nom l’indique, mais est assez difficile à reconstituer et se situerait plutôt quelque part en Europe de l’Ouest. Depuis qu’elle a étendu son aire de répartition en Europe dans les années 1980, nombreux sont les jardiniers armés de lampes de poche qui arpentent leur potager à la nuit tombée pour sauver leurs plants de salade.
Au jardin
La limace léopard ( Limax maximus) est un adversaire redoutable de la loche méridionale. Outre les plantes mortes et les champignons, elle dévore en effet d’autres limaces.
De couleur ocre clair, elle est facilement reconnaissable à ses taches et rayures longitudinales noires.
Le manteau (ou bouclier) ovale est typique des arionidés.
Couleur variable, de gris-brun à orange en passant par le rouge cuivré
ACTIVITÉ : mars-décembre ; nocturne, mais aussi diurne en cas de pluie • HABITAT : jardins et parcs, désormais également dans un grand nombre de milieux • CLASSE : Gastéropodes (Gastropoda) • ORDRE : Pulmonés (Pulmonata) • FAMILLE : Arionidés (Arionidae)
Extrémité postérieure plus claire et aplatie
Extrémité antérieure plus foncée et pointue (ici creusant vers le bas)
Le corps est composé d’environ 150 segments. Clitellum situé au niveau de la moitié avant du corps
VER DE TERRE COMMUN • VER
DE ROSÉE
Auxiliaire qualifié pour l’amélioration des sols
Lumbricus terrestris
90 à 300 mm
En jardinant, vous trouverez des vers de terre dans le sol, sous le bois mort et les tas de feuilles. Ils décomposent les matières végétales et sont ainsi les premiers producteurs d’humus au jardin. Grâce à leurs galeries de près de 3 m de profondeur, ils contribuent à ameublir le sol et à l’aérer. Les diverses espèces sont difficiles à distinguer les unes des autres, le ver de rosée étant la plus fréquente et la plus connue. Ses activités nous permettent de le déceler. En effet, il aime transporter des feuilles mortes jusque dans ses galeries – elles semblent plantées toutes droites dans le sol – et il laisse aussi de petits tas d’excréments granuleux à la surface. Ses muscles circulaires et longitudinaux œuvrent ensemble, tout comme les soies situées sur la partie extérieure de tous les segments du corps. Ces vers de terre sont sensibles à la lumière et aux secousses et réagissent en prenant la fuite. Ils sont capables de ramper en avant et à reculons.
Au jardin
Chez ces vers hermaphrodites, le clitellum, une sorte de ceinture claire, joue un rôle important lors de l’accouplement et de la production de sécrétions qui vont durcir pour former des cocons autour des œufs.
ACTIVITÉ : mars-décembre • HABITAT : jardins, parcs, prairies • CLASSE : Clitellates (Clitellata) • SOUS-CLASSE : Oligochètes (Oligochaeta) • FAMILLE : Lombricidés (Lumbricidae)
CLOPORTE RUGUEUX
Producteur d’humus dans les milieux sombres
Porcellio scaber 9 à 18 mm
Antennes en deux parties (en trois parties chez l’aselle des murs, très similaire)
Au jardin
D’autres cloportes : l’aselle des murs (Oniscus asellus), qui semble plat et brillant, et le cloporte commun, du genre des Armadillidium, qui est très arrondi sur le dos et peut se mettre en boule en cas de danger.
Vous trouverez souvent de grands rassemblements de cloportes rugueux sous le bois mort ou sous les tas de feuilles humides – ce qui est une bonne chose, car ils se nourrissent de matière végétale en décomposition et participent ainsi à la production d’humus. La structure granuleuse de la surface de leur carapace empêche les fragments mouillés de plantes de leur coller dessus. En tant que crustacés adaptés depuis longtemps à la vie sur la terre ferme, les cloportes privilégient les milieux sombres pour ne pas se dessécher. Ils respirent par des branchies humidifiées grâce à une fine pellicule d’eau. Les cloportes rugueux ont par ailleurs développé des pseudo-trachées pour la respiration, visibles sous la forme de deux « organes blancs » situés sur deux paires de pattes au niveau de l’abdomen. Les nombreux œufs des cloportes sont contenus dans des marsupiums, des poches incubatrices situées au niveau du ventre. ACTIVITÉ : mars-novembre ;
Les cloportes communs grimpent souvent aux murs dans l’obscurité.
Petites taches blanches en forme de croix, au creux d’une structure ayant l’apparence d’une feuille (folium)
ÉPEIRE DIADÈME
Une toile géométrique pour attraper les insectes
Araneus diadematus
5 à 17 mm
En général, la femelle épeire diadème tisse sa grande toile symétrique à la faveur de l’obscurité. À l’extérieur se trouve un cadre portant, constitué de fils solides attachés à des branches ou à un débord de toit. Des rayons partent depuis le noyau central vers l’extérieur. C’est là qu’elle va tisser une spirale de fils gluants où vont se coller les insectes volants, sans aucun espoir de se libérer. L’araignée se tient à l’affût au centre de sa toile ou dans son repaire à proximité, où elle sentira le moindre mouvement sur la toile grâce à un fil de signal. Rapide comme l’éclair, elle se précipite sur sa proie, l’enrobe de soie et la paralyse avec des morsures empoisonnées. Après l’avoir soigneusement détachée de la toile, l’araignée la transporte jusqu’au centre pour la dévorer. Si pendant ce temps d’autres proies sont prises dans la toile, elle va les emmailloter de soie et les laisser sur la toile comme réserve.
Cette femelle a attrapé une guêpe au comportement défensif.
Mâle, vu du dessous
Au jardin
On reconnaît les mâles délicats à leurs grosses pattes-mâchoires, les pédipalpes. Ils s’approchent avec précaution des femelles et testent leur disposition d’accouplement en leur envoyant des signaux par percussion sur la toile.
ACTIVITÉ : avril-octobre • HABITAT : jardins, lisières de bois, friches • CLASSE : Arachnides (Arachnida) • ORDRE : Aranéides (Araneae) • FAMILLE : Aranéidés (Araneidae)
LE JARDIN, UN PARADIS POUR LES ANIMAUX
Insectes, oiseaux, petits mammifères, nos jardins fourmillent de bestioles qui rampent, sautent et volent. Ces acteurs essentiels du cycle de la vie sont aujourd’hui menacés par l’activité humaine et le dérèglement climatique. Se mobiliser pour leur préservation devient une urgence. Hannes Petrischak, biologiste engagé pour la nature, propose un guide illustré de plus de 185 photos qui permet de découvrir, observer, identifier et préserver les animaux les plus fréquents au jardin, en ville comme à la campagne : la mésange charbonnière, l’osmie rousse, le hérisson, l’escargot de Bourgogne, le machaon, l’écureuil roux… Grâce aux portraits grandeur nature, ce guide permet une identification simple et rapide de 68 espèces d’animaux.
Ailes postérieures caudées, c’est-à-dire pourvues d’une « queue »
Bande bleue et ocelles rouges sur les ailes postérieures
