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Nostalgie, quand tu nous tiens..... Depuis des décennies, la pêche de la carpe n'a cessé de progresser. On se rappelle tous des moments de liberté que certains pionniers comme Didier Cottin, Léon hoogendijk, ou bien encore Thomas Flaugers que vous aurez l'occasion de découvrir dans ce numéro, ont vécus et partagé dans de nombreux récits halieutiques afin de faire découvrir à tous les passionnés, la pêche de la carpe d'hier à celle d'aujourd'hui. Eh bien il faut avouer que les années 80/90 restent encrées dans les mémoires c'est pourquoi l'édito magazine a eu le désir de revisiter ces générations ou le tapis de réception, le moulinet long cast, ou bien encore la remise à l'eau du poisson n'étaient encore peu pratiqués . L'évolution du matériel, des appâts, ont très vite fait évolué les mentalités. C'en est suivi Le désir à montrer la voie d'une pêche responsable tant dans l'esprit du nokill que de la pêche de nuit . Si hier, il était aisé de pêcher en toute liberté aujourd'hui les contraintes et les règles de vie ont beaucoup changé. Vous pourrez le découvrir à travers les pages de ce numéro. La pêche s'est alors modernisé au travers les centres de pêche du privé qui apportent une nouvelle ère avec ses règles tout aussi différente d'un lieu à un autre. La pêche de compétition est devenue une discipline et un enjeu collectif qui s'est professionnalisé. Parallèlement, le monde de la bouillette est devenue un marché florissant qui attise les convoitises nous poussant à une pêche stéréotypée et qui nous laisse imaginer ce que sera la pêche de demain ou l'évolution si grande et si rapide ne présage rien de bon pour nos eaux et nos poissons. Bref, ne regrettons pas un jour de forcer notre passion au ridicule et d'en perdre les valeurs d'une pêche plus libre? Le naturel ne reviendra-t-il pas au galop ? Je vous laisse juge de ce constat et je vous souhaite une agréable lecture d'un retour au passé. Aussi, je remercie particulièrement tous les auteurs qui ont participé à écrire les pages d'une histoire révolue mais que nous ne sommes pas prêts d'oublier. Halieutiquement, Frédéric Baudin, rédacteur en chef leredacteur2001@gmail.com 3
Article de Jacques Gillis Déja paru sur Carpe Magazine
PECHE RECORD DANS LA SEINE.... Trente carpes de 12 à 28,5 kg en 10 jours !
Un petit groupe de carpistes parisiens qui pêchaient sur la Seine à quelques kilomètres de Montereau ont réussi une pêche extraordinaire au cours d'une session de cinq week-ends consécutifs lors d'un mois d'avril 1998. Parmi 30 carpes pêchées, figurent trois énormes poissons de 22, 25 et 28,5kg capturées le même jour. Comment a-t-il pu être possible d'un tel exploit? Chance ou maîtrise savante de la technique? C'est ce que nous expliquent Thierry Mary, Bruno Simon, Philippe Le Bris qui ont amorcé deux postes pendant une période de deux mois. Chaque jour au crépuscule, ils déposaient dans la seine en se relayant la valeur d'un kilo de bouillettes ce qui paraît peu vu le potentiel de grosses carpes de la Seine. 4
Ce beau succès de pêche accrédite donc les partisans d'un amorçage léger au détriment des adeptes des techniques d'amorçages lourds à base de graines. C'est aussi un formidable pied-de-nez à ceux qui pensent que la France n'a plus le monopole des grosses carpes.
J.G : Qu'avez-vous alors décidé ? Bruno Simon : Nous avons mis en commun toutes nos notes et nos appréciations comme pour un vote. Après dépouillement, nous avons conservé les remarques qui revenaient le plus fréquement. Ils s'avère que celle-ci concernaienten premier lieu l'amorçage.
Technique d'amorçages, matériel utilisé, les auteurs du record nous expliquent comment ils ont mis leurs plans au point et pêché dans la Seine pendant ces cinq weekends fabuleux... J.G : Thierry Mary, vous avez avec Bruno Simon et Philippe Le-bris récemment démontré qu'une nouvelle technique d'amorçage vous avait permis de prendre 30 poissons en cinq week-ends dont certains frisent la barre des 30 kgs. Comment y-êtesvous arrivés ? Thierry Mary : C'est vrai, cette technique paraît excellente, voire miraculeuse mais elle n'est pas le fruit du hasard. Depuis plusieurs années déjà, malgré nos connaissances approfondies de cette rivière, nous ne capturions que trop rarement de gros spécimens et avec mes amis, Bruno et Philippe, nous en cherchions constamment la cause. Après de nombreux essais avec d'autres appâts que la bouillette et les graines, les prises ne s'améliorant pas, nous avons donc décidé d'organiser une table ronde et de passer en revue toutes les stratégies possibles.
Thierry Mary avec une carpe de 28,5kg
J.G : Quelle a été la décision ? Philippe Le-Bris : Nous avons choisi d'amorcer deux postes voisins journellement mais légèrement avec 1 kg de bouillettes multi-fruit par poste. Les bouillettes ont été lancées en amont sur une période de deux mois en excluant la pêche sur ces postes pendant cette durée.
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J.G : Vous avez tous confirmé avoir eu très peu de casses malgré les fonds souvent encombrés de la Seine. Quel était le diamètre de votre corps de ligne et de votre tête de ligne ert le numéro de vos hameçons ? B.S : Pour l'ensemble des pêcheurs, le diamètre du fil était du 35ème fluo de marque A**o. Une tête de ligne en tresse de 15lbs mesurant 10 mètres et les hameçons utilisés étaient de marque D*****an n°1. Simon Bruno et une carpe de 25kg
J.G : La longueur du cheveu était-elle identique ou non ?
J.G : Votre choix de pêcher 5 weekends consécutifs de pêche était-il stratégique ?
T.M : Oui le cheveu était de court d'un centimètre. J.G : Passons au diamètre des bouillettes et plus particulièrement aux parfums retenus.
T.M : C'est évident en raison des différentes variations météorologiques, ce test ne pouvait avoir de signification que pratiqué sur un nombre d'heures de pêche.
P.B : Votre question m'oblige à vous dévoiler un petit secret mais mes amis en accord et pour les lecteurs nous allons révéler les parfums utilisés. Ils sont peu nombreux : spice, scopex et fraise parfumaient des bouillettes de 24mm. Je précise qu'aucune graine n'a été employé aussi bien lors de l'amorçage qu'en action de pêche.
J.G : Avez-vous des petits secrets à nous dévoiler ? B.S : Absolument pas, sinon une recommandation : celle d'user de sagesse lors de l'amorçage journalier et à long terme (2mois).
J.G : Sur chaque poste, comment se déroulait la pêche ?
J.G : Quel est votre équipement ?
T.M : Chaque pêcheur lançait une vingtaine de bouillettes. Sur le cheveu une bouillette de 24mm et bille de 14 et 18mm enfilés sur un fil soluble.
T.M : Je pêche avec des cannes Tricast 2 lbs ¾, 13 pieds. Bruno Simon emploi des cannes Kevin Maddocks 3 lbs 13pieds et Philippe des cannes Tricast 2 lbs ¾ 13 pieds.
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J.G : 30 grosses prises en 5 week-ends, pensez-vous améliorer ce score ? B.S / T.M / P.B : C'est un rêve mais nous savons que la Seine possède d'énormes réserves de gros spécimens. Le record se trouve peut-être à notre portée, qui sait ? Les pêcheurs ont bien compris que l'ère de la pêche « cueillette » était finie et que nous rentrions dans l'ère de la pêche gestion. Dans certaines situations, lorsque les normes fixées dépassent toute logique, il faut xercer une réflexion. C'est précisément le cas pour l'amorçage. L'amorçage sous forme de déversement de bassines de graines et de bouillettes manque de finesse et de technique. De plus cela coûte cher, nos revenus sont modestes... Pratiquée à notre façon, la pêche de la carpe représente pour nous le seuil de l'éthique de la pêche sportive telle qu'elle doit être accomplie, selon toutes les règles de l'art qu'elle commande. L'amorçage lourd est un manque de respect pour tous les autres pêcheurs du secteur qui pratiquent la pêche fine. D'aucuns diront que cette méthode est acceptable et fort populaire dans certains pays européens. C'est oublier que le contexte est fort différent dans nos rivières principalement peuplées de carpes sauvages.... -PREMIER week-end jour et nuit : 5 poissons entre 12 et 15kg -2ème week-end : 9 poissons entre 12 et 18kg -3ème week-end : 11 poissons entre 15 et 20kg -4ème week-end : 2 poissons 21 et 22kg -5ème week-end : 3 poissons de 22, 25, et 28,5 kg. 7
L'alterno de l'édito Par Thierry Bérodier
Le docteur Sexe (heureux homme), décrivit tous les troubles dont il souffrait dans un ouvrage remarquable, intitulé "la Carpe de Rivière". OutreManche, Richard Walker fut son équivalent anglo-saxon juste après-guerre. Ses publications, telles "Still Water Angling" ou "Drop Me a Line'' font encore référence dans le monde médical anglais, car fait rarissime, la Carpite aiguë peut se transmettre par simple lecture d'ouvrages contaminés. Que ces perles rares soient un jour traduites en français, et nous compterons quelques centaines de carpistes en plus. Pour clore ce chapitre "grands auteurs, mais grands malades", je citerais bien sûr Jo Nivers, dont les chroniques régulières ont transformé cette maladie, jusque-là peu répandue dans notre beau pays, en un véritable fléau. 8
Les années 80 ont sans conteste été celles de la découverte et de l’explosion de la pêche moderne de la carpe dans l’hexagone. Son essor chez nos voisins d’outre-Manche dans les années 70 avec quelques précurseurs dans les années 50 les a très vite conduit à venir chercher sur notre sol, des terrains de jeu à la mesure de leurs ambitions. Il va sans dire qu’à cette époque, notre territoire offre des perspectives très attrayantes, poissons records, fleuves et rivières à profusion et de grands lacs qui font encore aujourd’hui rêver la plupart d’entre nous.
Pour ma part, je retiendrais trois, quatre et peut-être cinq précurseurs qui ont probablement été à l’origine de tout. Tout d’abord Jo Nivers qui dès les années 50 concevra chez garbolino une canne de 5 mètres capables de propulser des boules de pétanque alors que son ami Dick Walter opte lui pour des cannes beaucoup plus courtes et souples. Je pense que ces 2 approches s’expliquent sociologiquement par une histoire française de la pêche plus démocratique alors que la vision britannique est plus imprégnée de la pêche à la mouche destinée à une certaine « élite ». Il convient de rappeler ici que Dick Walter fut aussi un inventeur de génie avec le premier détecteur de touche « le Heron » mais aussi de la première épuisette en V repliable.
Retour aux sources Il convient cependant en ce début d’article de remonter aux sources de la pêche à la carpe avec selon moi l’ouvrage que chaque carpiste devrait avoir dans sa collection et qui avait déjà mis en lumière nombre d’éléments de la pêche dite « moderne » tel que la pêche fil détendu, l’amorçage d’accoutumance, et même l’ancêtre du cheveu nommé dans cet ouvrage « noquette » qui a peut-être inspiré celui ou ceux que l’on considère comme leur(s) inventeur(s) quarante ans plus tard. Cet ouvrage que connaissent tous les initiés est bien entendu « la carpe de rivière » du docteur Ernest Sexe paru en 1937. Il faudra ensuite attendre deux décennies pour voir s’affronter deux conceptions différentes de ce qui devient vraiment le carpiste moderne par rapport à ce que j’appellerais le pêcheur de carpe (sans aucune connotation négative, bien au contraire, eu égard à certains points).
Enfin et pour en finir avec la genèse de cette pêche, il reste un précurseur et non des moindres, Fred Wilton reconnu comme l’inventeur de la bouillette que nous utilisons encore tous aujourd’hui mais qu’il faut cependant relativiser puisque la réelle évolution est la cuisson de la pâte déjà utilisée par le passé. 9
Reste une innovation qui est toujours aujourd’hui une des bases de notre pêche, le cheveu dont la paternité est disputée entre Kevin Maddocks et Lennie Middelton
Je pense en particulier à la mise au point de la célèbre « wildie » de Dominique Audigué. Dès lors, la pêche de la carpe a commencé à se démocratiser, pour atteindre son paroxysme dans les années 90 que nous aborderons plus loin dans cet article.
Les années 80
Nos amis anglais, toujours eux, commencent à s’intéresser aux lieux mythiques que nous connaissons aujourd’hui comme ayant fourni dans ces années-là, leur lot de records et de poissons devenus mythiques : le Lac de Der, le Salagou surnommé le lac du diable mais aussi et surtout St Cassien (kevin ellis fish, le grand mâle, mathilde, icktus, lucie..), le lac d’Orient (Bulldozer) et je pourrais en citer bien d’autres…
Les bases de cette pêche déjà bien posées, nos amis britanniques, mais aussi quelques belges et hollandais exportent leur pêche, des noms tels que Rod Hutchison, Kevin Maddocks, Kevin Nash, John Llewellyn, Léon Hoogendijk (liste non-exhaustive), dont la réputation n’est plus à faire sont considérés à leur arrivée en France un peu comme des fantaisistes avec leur débauche de matériel encore jamais vu en France (cannes courtes, biwies, détecteurs, rod-pod, premiers bateaux amorceurs, etc..). Le moment de surprise passé, quelques un de nos compatriotes leur emboite le pas et vont même jusqu’à faire évoluer le matériel.
Ces années verront aussi sous l’impulsion de Jean-Louis Bunel la création en 1987 du tout premier enduro au monde, rappelons que ce grand monsieur fut aussi un des tous premiers si ce n’est le premier à ouvrir un magasin de détail pour du matériel importé d’Angleterre et spécialement dédier à la pêche de la carpe. C’est aussi l’époque où commence à apparaître les revues halieutiques spécifiquement consacrées à cette pêche. 10
Nous savons aujourd’hui que cette évolution n’a pas de limite.(encore que nous pouvons nous demander si ce n’est pas dans ce domaine que l’espionnage industriel est le plus avancé..).
Les années 90 Pour en revenir aux publications spécialisées, la première de toute dans l’hexagone sera « Média carpe » initiée par la toute nouvelle F.F.P.C. Carpe dont les fondateurs ne sont autres que les frères Mahin, Bernard Rivaux et quelques autres.
Des années 90 à aujourd'hui
Cette décennie est probablement celle de l’explosion de cette pêche si particulière puisqu’il s’agit, si l’on excepte le silure, encore fort peu prisé à cette époque, du plus gros poisson d’eau douce dans nos eaux et dira certain du plus beau et du plus combattif.
Depuis les années 2000, les évolutions ont continué mais sur des bases largement posées dans les 2 décennies précédentes. Malgré une baisse générale de pêcheurs, les traqueurs de carpe ne cessent de croître. Comme dans toute évolution, il y a toujours deux pendants, l’un positif qui ramène à ce loisir un nombre croissant de jeunes qui avaient désertés les rives de nos cours d’eau, l’autre plus discutable (c’est un avis personnel) où cet engouement pour nos chers cyprinidés a engagé une course en avant commerciale où le business est devenu roi tant au niveau du matériel (les collections de cannes à pêche se succèdent au même rythme que les défilés de haute couture) que des appâts, chacun cherchant à faire son beurre dans ce monde en perpétuel mouvement, où de nombreux « garages » sont devenus de pseudos laboratoires de fabrication de bouillettes.
C’est aussi à cette époque que se généralise le no-kill, mot anglais que nous devons à nos voisins britanniques qui le pratiquèrent dès les années 70 alors que chez nous, la consommation de ce poisson avait encore perduré. La pêche sportive de ce poisson considéré comme noble est dès lors passée dans les mœurs et perdure jusqu’à aujourd’hui. Pour ma part, je pense que c’est aussi durant ces années que les évolutions concernant le matériel, les montages, mais plus encore les appâts ont été les plus rapides. Alors que Les scopex et autres monster-crabe (attribués à Rod Hutchison et son ami John Baker) trustaient le marché, une profusion de nouveaux parfums destinés à leurrer nos compagnes de jeu faisait leur apparition, principalement des arômes fruités pour commencer.
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Un autre des travers de notre époque a été de laisser croire à certains (notamment dans certaines revues spécialisées que je ne citerai pas ici mais aussi depuis quelques années sur les réseaux sociaux et enfin par l’ouverture de « pêcheries » promettant la prise du poisson d’une vie) qu’il suffisait d’acheter trois cannes, un rod-pod et des détecteurs, éventuellement un tapis de réception pour épuiser des poissons de 20 kg voire beaucoup plus.
Gageons qu’avec le temps, cette pêche saura retrouver la sérénité qui en fait sa force, que la raison gagnera ces pseudos-cadors que nous avons tous un jour ou l’autre rencontrés au bord de l’eau et que ceux-ci comprendront que l’avenir réside dans la transmission. L’observation, le sens de l’eau, la connaissance du monde halieutique retrouveront alors la place qui fait de cette pêche, une des plus belles pêches sportives qu’il m’ait été donné de pratiquer.
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Par Frédéric Baudin
De Jean-Pierre Venon Jean-Pierre Venon a eu la chance de connaître le milieu halieutique professionnel dans les années 80/90 en cotoyant au travers le travail photographique des premiers articles magazines les plus grands pêcheurs de ces générations. Une expérience et un plaisir qui reste gravé dans les esprits et dont il nous fait le plaisir de partager avec nous. 13
01/ Bonjour Jean-Pierre et merci de te prêter au jeu pour cette interview. Une petite présentation à nos lecteurs... Bonjour, on me surnomme Piepierre. Depuis mon enfance, j'habite Orléans ou je suis née il y a 50 années déjà. Je fais le métier de fraiseur. La passion de la pêche est venue de mon plus jeune âge, c'est mon oncle qui m'a appris les bases et je l'ai vite dépassé. Nous pêchions surtout la Loire, le Loiret et l'étang du puit et ça n'a pas changé depuis. J'ai eu bien sûr d'autres passions quand j'étais plus jeune, comme la mob/cross, la moto, le VTT et bien sûr la photographie !!!
03/ La fin des années 80, début des années 90 a été un tremplin pour de nombreux pêcheurs à la carpe. Tu as été plongé au cœur même de l'illustration d'un magazine connu et reconnu aujourd'hui encore par son professionnalisme.
Que de bons souvenirs?
02/Tu es un passionné de la photographie.Comment est-ce que tu es «tombé» dans la photo?
Oh que oui!!! Que de bons souvenirs où tout était à découvrir. Cette nouvelle méthode moderne de la pêche de la carpe suscitait les rencontres au bord de l'eau. On était peu nombreux à cette époque, alors quand on voyait des carpistes, on allait à leurs rencontres et ça discutait pêche surtout sur la fabrication de la bouillette qui révolutionna une approche particulière. Bref, les montages et la vie halieutique en général fut une découverte de tous les instants....
La photo est arrivée chez moi par un pur hasard. Comme souvent, venant faire développer une pellicule, mon photographe m'a demandé si cela m'intéressait à apprendre et de faire des photos de mariage, dont j'ai accepté..... C'est de là que tout a commencé. Les samedis je photographiais les mariés, les paysages. Les dimanches, les copains pêcheurs et les concours de pêche au coup avec Jean-Pierre Misserie (championnat masculin et féminin). Une très belle expérience. Puis la rencontre de Bernard Rivaux, via média-carpe pour y publier quelques photos de ma passion grandissante de la pêche à la carpe aux nouvelles méthodes qui révolutionnèrent le monde de la pêche.
04/ Au travers le travail que tu partageais afin de parfaire la photographie d'un article, tu as connu le début de la pêche moderne avec certains pionniers aujourd'hui respectés et qui continu à faire vivre le monde de la carpe...Une collaboration enrichissante ?
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Oui c'est toujours enrichissant de rencontrer de grands passionnés du monde carpiste. Des rencontres qui marquent une vie. Je me rappelle de Bernard Rivaux, Michel et Philippe Mahin, Michel Thirot, Patrick Guégan, John Boro, Carpe Gang, Jim Gibbinson, et bien d'autres qui me reviennent pas de suite et dont je passe le bonjour, mais certains grands passionnés comme Didier Cottin ou Philippe Lagabbe m'ont fait particulièrement rêvés par leurs récits et leurs photographies.
06/ Si je te dis le mot argentique. Que penses-tu du monde de la pêche aujourd'hui? L'argentique était un autre monde ou quand on déclenchait une photo, il fallait être sur du résultat. Les pellicules coûtaient cher avec les développements papiers ou diapos. Aujourd'hui, le numérique a ouvert d'autres horizons, une facilité de voir tout de suite son cliché et de retravailler, d'améliorer avec une multitude de fonctions au travers un PC chaque prise.
05/Dans quel livre as-tu réalisé ta première parution et je pense qu'il s'y dégage une certaine satisfaction?
Une révolution pour tous les pêcheurs mais pour moi le monde de la carpe est devenue commerciale où l'on trouve de tout, mais l'on y perd l'esprit. Celui du partage ou la jalousie est reine surement dû à l'explosion du poids des poissons depuis une quinzaine d'années.
C'est dans le numéro 3 du magazine Média carpe que j'ai fait la couverture. J'avais une joie immense de voir mon travail et mes potes au travers les pages de ce mag aujourd'hui encore existant pour tous. Une récompense pour moi, un partage de mes passions de la photo et de la pêche réunis.
07/La photographie et la pêche sont intimement liées. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué du vintage des années 80/90 La pêche moderne de la carpe nous laisse beaucoup de temps libre afin d'observer ce qui nous entoure et nous permet d'immortaliser chaque instant de vie, chaque moment ou la nature déclenche un doigt sur l'objectif. Alors oui, la photographie est fortement liée à la pêche. Ce qui m'a le plus marqué de notre passion dans les années 80/90, est le no-kill , la découverte des grands lacs ou l'approche, la confection des montages et de ses propres bouillettes
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09 / Le mot de la fin...
nous interrogeaient afin d'essayer de comprendre le pourquoi du comment fallait-il faire pour réussir sa pêche dans ces grandes surfaces en eau.
La pêche à la carpe est une passion débordante et dévorante. Prenez du plaisir au bord de l'eau en prenant des photos afin de les faire partager sans modération....
08/As-tu un conseil à donner pour tous les passionnés de photographie halieutiques?
Le rédacteur: Merci Jean-Pierre de ta générosité et du partage que tu as bien voulu partager, Oh combien important pour toi, et pour faire prendre conscience à tous les pêcheurs de carpe de ne pas oublier que des pêcheurs ont donnés la voie pour un monde meilleur pour notre poisson favori....
La photographie numérique est plus facile et s'ouvre à tous les âges. Cela peut devenir une passion quant à la découverte du cadrage, de la lumière, de retravailler les arrières plans que l'on a tendance à oublier surtout sur nos prises de vues accompagnées de nos mémères alors faites-vous plaisirs car tout se photographie.....
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Par Frédéric Baudin
Le regard de la pêche a beaucoup changé depuis ces décennies. Les techniques modernes ont fait évoluer et améliorer les conditions de vies ,mais avons-nous oublié nos racines, l'esprit, et les souvenirs d'antan?
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À l'âge de 8 ans j'obtins ma première canne télescopique en fibre de verre. La pêche du gardon a pris tout son sens. La découverte des vers de vases ou « vaseux » à la sortie d'une station d'épuration était l'esche principale que j'utilisais pour déjouer la méfiance de la blanchaille mais l'accrochage du ver sur l'hameçon était une besogne ingrate et un ver vidé n'avait aucun intérêt.
Moi
je n'ai pas oublié les bons moments, le passé ne me quitte pas et il m'arrive parfois de mettre un retour aux sources dans ma façon d'aborder ma pêche. C'est à l'âge de 6 ans que j'ai suivi les traces de mon père. Il m'offrit ma première canne. Une canne dit de « combinaison » en bambou brut de 4 brins, ne dépassant pas les 6 mètres. Une canne équilibrée et légère parfaite pour pêcher à la ligne flottante et découvrir la pêche en eau douce.
L'utilisation du porte-bois, cette petite larve très caractéristique qui vit dans un étui cylindrique à fait partie de mes techniques lors des pêches du goujon où je retournai le sable avec mes pieds et déposais mon montage dans le courant troublé par le limon. La petite nouille, le blé, la pâte à œuf, le chènevis tous d'origine végétale ont contribué au développement de mes connaissances. La pêche en barque était ma pratique préférée. Elle m'a toujours apportée de bonne pêche. L'activité en pleine eau était toujours plus présente et ma connaissance de l'eau débuta.
Les plaisirs d'un fil attaché au scion munit d'une ligne plombée accompagnée d'un flotteur roubaisien et d'un hameçon de 22 à palette m'a permis de faire mes débuts dans ce monde et d'y apprécier les rudiments de la pêche et en particulier de l'ablette.
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J'accompagnai parfois mon père lors de ses sorties de pêche à la carpe. Il utilisait des moulinets à tambour fixe, de simples cannes à brochets posés verticalement accompagnés d'un grelot.
La pêche de nuit et les rendez-vous entre potes étaient pratiqués sous le coude des fédéraux et autres gardes assermentés. Les carpes n'accusaient pas des poids exorbitant et une carpe de 9kg était un trophée. Parfois il faut avouer que la pêche dite de braco était utilisée.
Je me souviens de son appropriation de la cuisine pour préparer la cuisson al-dente des cubes de pommes de terre. L'art des appâts et des graines comme le maïs , la fève, le lupin étaient monnaie courante. La pratique des hameçons triples était utilisée et ordinaire à cette période.
La pêche au trimmer, de petits accessoires assimilables aux lignes du fonds qui permettent seules de jour comme de nuit sans aucune surveillance de constituer une pêche. La discrétion est bien sûr l'essentiel de ces engins d'autrefois, mais que nos aïeux utilisaient pour se nourrir.
Les amorçages à long terme étaient aussi couramment employés. La pêche à la pelote ou au ressort était tout aussi utilisée. Mon père associait la terre de taupe ou de glaise, une amorce maison, ainsi qu'un œuf de poule.
Que de souvenirs qui ont bercé mes racines et développé mes sens !!!
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A l'âge de 13 ans, je me concentre sur la pêche du carnassier et plus particulièrement du sandre en rivière. J'appréciai particulièrement les périodes automnales et hivernales favorables à la pêche au vif et surtout celle du goujon. les levées nocturnes pour me retrouver avec mon père sur les berges du cher où nous patientons l'aube pour déplier les cannes étaient motivantes. L'activité des sandres se manifeste souvent à cette période de la journée et la pratique dans les courants au poisson mort retenait toute mon attention sur la pression du scion qui pouvait survenir à tout moment.
A l'âge de 16 ans je passe en mode pêche du broc. La technique de la pêche au posé avec différents montages comme le pater-noster, ou le téléphérique m'accompagnait dans mes sorties en étang ou eaux vives.Une technique que j'emploie encore aujourd'hui.....
L'approche d'un amorçage à long terme pouvait être envisagée avec quelques sardines ou gardons minutieusement cisaillés pour diffuser dans le courant. Les prises en banc pouvaient survenir lors des frénésies !!!!
Les années passèrent et l'expérience, la connaissance de l'eau et des poissons s'améliorèrent. La pratique au mort manié et des cuillères d'étain et autres leurres deviennent mon hobby principale. La recherche, la discrétion et le choix des leurres deviennent un plaisir pour déclencher la touche d'un brochet, d'une grosse perche, d'un blackbass..... 20
J'ai toutefois une cuiller que j'affectionne particulièrement et qui de par sa polyvalence dans différentes eaux m'ont préféré. « L'un des grands moments de ma vie ou la pêche du carna est devenue un état d'esprit et de remise à l'eau.
Mes débuts s'orientent principalement en étang et le matériel un peu léger m'assure tout de même du plaisir de prendre mes premières carpes.
Le No-kill prend tout son sens.
Par la suite, j'ai appris les nouvelles techniques de pêche à la carpe, développé mes approches avec les moyens actuels que nous offre le monde halieutique.... L'histoire, les souvenirs d'antan se perpétuent. Les connaissances de l'esprit, l'enseignement , la passion de la pêche reste intacte et continue de développer mes sens. En l'an 2000 ,je monte en région parisienne et la pêche du carna, s'essouffle de par la mentalité de « certains viandards pêcheurs »de la région.
Mon livre, ma vie est encore devant moi, alors vivons le présent et prenons encore de bons moments au bord de l'eau pour continuer les pages de notre mémoire.
C'est à ce moment précis que la pêche de la carpe naît véritablement. J'y apprécie les sorties nocturnes et tout ce qui vit autour de l'eau et des poissons.
Frédéric Baudin
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Par Frédéric Baudin
Ce magazine est un retour au passé, alors quoi de mieux que de faire connaissance avec un bassin un peu particulier puisque je vous emmène aux portes du château de Versailles ou la pièce d'eau des Suisses fait le plaisir des pêcheurs et des carpistes...
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déplacements au travers des platanes centenaires...
Construite entre 1679 et 1684, elle a été creusé par un régiment de gardes suisses d'où son nom avec la fonction de drainer le potager du roi. L'on dit aussi qu'elle avait la fonction de servir de miroir et d'éblouir les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette pièce d'eau a été construite sur une zone marécageuse et est alimentée par 7 sources. D'une superficie de 13 hectares pour une longueur de 682 mètres et d'une largeur de 234 mètres, elle fait aujourd'hui les plaisirs du tourisme, et est devenue un haut lieu de la pêche de la carpe ou de nombreuses carpes Royales y nagent depuis des décennies.
Je vous laisse le site qui vous permettra de prendre connaissance des tarifs qui sont très abordables : https://lesbrochetsduroy.jimdo.com/ Les berges sont très fréquentées dut au fait que le tourisme de masse en visite du château de Versailles en fait une halte de pique-nique et de détente. Malheureusement cela en fait aussi un bassin polluant de cannettes, d'emballages de toutes sortes qui fait le bonheur des écrevisses qui dominent la surface du plan d'eau, mais les anodontes et vers de vases sont aussi de la partie. L'association organise bénévolement chaque année une dépollution du site afin de redonner une vie à ce lieu de prestige...
Elle est gérée par l'association « le brochet du Roy » depuis 1953 et nécessite de régler un permis journalier, mensuel ou annuel afin de bénéficier d'un droit de pêche. La pêche de la carpe est proposée depuis peu à la pêche de nuit en proposant des packs carpiste de 24h à 72h. Ce droit de pêche est autorisé sur une circonférence de 2 kms et seul le chariot est accepté pour accéder aux berges mais la possibilité de stationner la voiture à moins de 50m de l'étang permet de réduire les 23
La pêche y est autorisée à 4 cannes et le règlement est spécifique à celui du domaine public avec une préférence pour un écrasement des ardillons afin de respecter la bouche de ces damoiselles dont le cadre indéniable face au château en fait sur le tapis vert un cadre idyllique que vous ne verrez nulle part ailleurs.... Les images à l'écho vous seront importantes d'autant plus qu'il existe un muret de pierres qui sépare les 2 berges. Bien évidemment, cela en fait un spot de choix mais ne soyez pas loin de vos cannes si l'unes d'elle longe et trouve votre appât car vous risqueriez de vous en mordre les doigts! En ce qui concerne les appâts, les graines sont très appréciés d'autant plus que sur un fond meuble, elles permettent de se distinguer dans une eau qui est relativement claire et propre. Les bouillettes trouvent-elles aussi leurs places et n'hésitez pas à les utiliser selon les arômes des saisons...
Un des mamouth de la pièce d'eau
La pêche y est bien représentée avec une forte concentration de carpes communes et miroirs puisque des spécimens de plus de 25kgs ont déjà été mis à l'épuisette. Des amours blancs ont été introduits (18kg record) afin de lutter contre une masse importante d'herbiers qui se manifestent lors des périodes chaudes et qui compliquent la pêche d'autant plus que la barque est interdite, mais le bateau amorceur lui est autorisé et un échosondeur est à envisager même si le fond est uniforme et en pente douce atteignant la profondeur maxi de 1,80 au milieu du bassin avec un fonds relativement vaseux dès lors que vous vous éloignez de la berge..
Les carpes royales de Versailles se méritent, d'autant plus que le cadre apporte un cachet indéniable d'une histoire, d'un passé qui mérite d'être respecté et d'une signification que vous aurez peutêtre remonté le temps d'une prise aussi vieille que Louis XIV.....qui sait, alors profitez pleinement de la beauté et le style peu commun ou les habitantes du lieu vous emportera pourquoi pas sur un cliché dont vous vous rappellerez lors de vos histoires à venir.... 24
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Par Thomas Flauger
Aujourd'hui la pêche de la carpe se pratique de façon très diversifiée, du bord, du bateau, en session longue durée ou en pêche-éclaire à l'aide d'une petite canne. Quand les techniques dites modernes sont arrivés en provenance d'Angleterre, ceux qui les ont adoptés les pratiquaient d'une façon plus ou moins « à la lettre » (avec trois cannes sur un rod pod, du bord, et suite à un amorçage préalable), et il faut reconnaître que leurs résultats ont été au rendez-vous par rapport à leur passé de pêcheur. 26
Pour d'autres l'arrivée de ces nouvelles techniques d'auto-ferrage et de matériel plus sophistiqué a carrément été l'occasion de devenir pêcheur, ou « carpiste », pour être précis, car un très grand nombre d'entre eux, jusqu'à nos jours pratique exclusivement la pêche de la carpe.
autrefois assez nombreuses, notamment dans le bras nord), et mes débuts ont étés contrariés par la perte de gros poissons dans les souches. A cette période (avant les introductions de nombreuses carpes dans le lac en début des années 90) un départ à CASSIEN était encore un événement plutôt rare, même très rare, et la perte d'un poisson dans une souche n'était pas un événement banal un peu désagréable mais un véritable CAUCHEMAR !
A titre personnel, j'avais de mon coté très vite compris l'efficacité de ces nouvelles techniques, mais avec la particularité d'avoir eu un vrai passé de pêcheur de carpes affuté auparavant, toujours motivé pour faire progresser davantage mes techniques et mes approches. Une de mes meilleures idées du passé était sans doute de tenter une pêche de la carpe directement à partir d'un bateau, une approche qui se faisait déjà dans certaines régions de la France dans un lointain passé (à lire le livre de Louis Matou datant de la Deuxième Guerre mondiale...).
En été 1987 j'étais en train de pêcher à l'entrée du bras ouest alors que des sauts à répétition se produisaient sur le plateau du grand pont et autour des piliers.
Cette pêche en bateau m'a de suite offert de superbes sensations, en particulier pour les carpes difficiles d'accès et/ou difficile de sortir de l'eau en cas d'une pêche conventionnelle du bord.
En analysant cette situation et à l'idée de déposer mes montages en bateau m'est de suite venue, mais aussi la terrifiante imagination de toucher une de ces géantes qui ferait ensuite le tour d'un pilier pour casser le fil.
LE PREMIER ACTE EN BATEAU A SAINT CASSIEN Comme de nombreux autres pionniers de la pêche moderne de la carpe, j'ai régulièrement pêché le lac de Saint-CASSIEN depuis l'année 1986. J'ai mis un peu de temps pour faire mon premier poisson (une commune allongée de dix kilos,
Jugeant insupportable ce scénario, je me suis ancré avec mon petit bateau gonflable devant le quatrième et le cinquième pylône du pont en plaçant mon montage sur la pente dans environ 5 à 6 m d'eau. 27
03/ Une carpe piquée est quasiment une carpe capturé, sous condition de rester avec l'embarcation bien audessus du poisson pour réduire le risque de la prise du fil dans les souches.
J'ai détendu le fil pour éviter que le montage ne se déplace, et seulement au bout d'une petite heure un départ s'est produit, avec une force monumentale au bout de ma canne. J'ai levé l'ancre et il s'en est suivie un combat interminable, tellement le poisson m'a semblé lourd et puissant que j'avais un doute qu'il puisse s'agir d'une carpe, car j'avais entendu dire de silures légendaires vivant dans le lac. Mais quand, enfin, le poisson s'est montré pour la première fois dans l'eau cristalline – quelle déception !
LES PREMIERES AVENTURES EN BATEAU SUR LA RIVIERE En 1992 nous avons pour la première fois entendu parler des gros silures du delta du Rhône. Nous avons alors quitté le lac de Saint-CASSIEN pour un voyage de découverte d'une nouvelle rivière, le Petit Rhône, aujourd'hui réputé pour les silures géants dans le monde entier. Lors de ce premier voyage nous n'avions pas d'idée de ce qui nous attendait là-bas en Camargue, d'un biotope bien particulier, et quasiment inaccessible pour une pêche du bord.
Une miroir de 12.5 kilos qui n'a pas été piqué dans la bouche mais harponné vers la queue, pour lui donner cette puissance incroyable. Toutefois, il faut remettre ce souvenir dans le contexte historique, avec un matériel d'aujourd'hui, cette carpe (même piquée dans la queue) aurait fini dans l'épuisette au bout de 5 ou 6 minutes.
Après quelques tentatives plus ou moins fructueuses du bord pour la carpe, j'ai décidé de faire de nouvelles expérimentations pour chercher les carpes en bateau directement. J'ai débuté en automne 1994 en ancrant mon petit gonflable sur les postes les plus prometteurs, en l'occurrence des endroits sur lesquels je voyais lors de mes pêches du bord des sauts à répétition sans pouvoir y pêcher.
Mais en même temps cet événement m'a immédiatement prouvé des choses très importantes: 1/ Quand les carpes sont repérées et actives, il suffit tout simplement d'aller les prendre – vite fait - bien fait, en leur mettant l'appât devant le nez ! 2/ Ceci est souvent le plus facile en pêchant d'un bateau directement, mais c'est pénible et dur quand on ne possède qu'un petit bateau sans confort, mais terriblement efficace ! 28
Il s'agissait souvent d'endroits du même genre, des sorties de fosses côté extérieur de virages, entrée de fosses de quelques mètres en amont du tombant, ou bien aussi d'endroits sans particularité évidente à constater, en fait des zones de tenue dont seules les carpes connaissaient la raison pour leur présence.
Côté stratégie j'ai fait au plus simple: J'ai amorcé quelques bonnes bouillettes R*****th tutti frutti sur ces spots, parfois deux ou trois endroits à la fois, pour y pêcher à tour de rôle du bateau avec un ancrage assez près du poste, en principe une dizaine de mètres en amont, pour pratiquer une pêche dans l'axe vers l'aval.
AU FLOTTEUR EN HIVER EN EXTREME BORDURE La suite de mes aventures consistait à chercher les carpes dans les obstacles de bordure, leurs tenues évidentes en période froide. Au lieu de m'ancrer je me suis fixé directement sur les arbres noyés avec une pêche à très courte distance. La principal problématique s'est présenté de façon suivante: Il fallait impérativement présenter l'appât en proximité des poissons qui se tenaient vraiment dans les branches pour obtenir des touches sans trop d'attente. Les montages classiques ont alors montré leur limite, avec des accrochages dans les obstacles. Dans ces conditions, j'ai opté pour un montage semblable à celui de mon enfance, flotteur coulissant, bas de ligne de 30 cm, et une boule de pâte directement sur l'hameçon. Techniquement, j'ai placé mon montage à la verticale entre les branches, avec le flotteur réglé au centimètre près par rapport au fond. Avec la pâte sur l'hameçon je pouvais vérifier si ça pêche (en tirant un peu sur la ligne) sans que l'hameçon se prenne de suite dans la première petite branche. Cette pêche a produit nombre de belles carpes, même pas trop de casses, et avait un suspense renforcé, avec les touches visualisées par le flotteur.
J'ai rapidement observé que les carpes ne craignaient pas vraiment la présence de l'embarcation aussi près du poste, une discrétion particulière n'a jamais été nécessaire (curieusement), y compris pour les postes assez peu profonds (moins de 3 m de fond).
Avec cette pêche du bateau j'ai multiplié les prises au moins par 5 par rapport à mes pêches du bord, peutêtre même par 10 si on applique un calcul de poissons capturés par temps de pêche. Sur ces postes j'ai toujours utilisé les mêmes montages classiques à carpe que du bord, en fait la seule chose qui changeait vraiment était l'absence de confort pour le pêcheur récompensé par beaucoup plus de prises et des résultats souvent instantanés. 29
inabordables sans exposer la bannièr à l'abrasion fatale.
SUR LE FLEUVE EN BATEAU UN MUST TOUJOURS EN VIGUEUR !
A ces difficultés typiques pour ce fleuve s'ajoute (toujours et pour encore longtemps..) également le fait que les montés du niveau sont fréquentes, et en réalité, les bonnes conditions de pêche font l'exception. Il est alors davantage plus pertinent de ne pas planifier de grandes sessions longtemps par avance (en raison de ces incertitudes quant aux conditions), mais de pouvoir rapidement profiter des bons moments et des périodes favorables.
Après quelques années de pratique intense de ce type d'approche, ensemble avec mes amis Guy HAENSLER et Pascal TIZORIN, nous avons ressenti une envie d'aller encore plus loin dans cette direction. En octobre 2003 nous avons planifié ensemble une tentative osée et mémorable.
Attaquer les carpes sauvages du grand fleuve (Grand Rhône) en les pêchant directement d'un bateau gonflable. La situation et les difficultés de nos tentatives de pêcher ces carpes depuis le bord dans ce fleuve n'ont pas été les mêmes que dans le Petit Rhône. Les principaux obstacles n'étaient pas le manque d'accès, mais plutôt le courant (qui nous empêchait de pêcher loin du bord), et encore plus les casses par abrasion et la quasi-impossibilité d'aborder les fonds les plus prometteurs, les enrochements anciens noyés, les cassures et rochers remplis de moules, et autres postes de tenues et d'alimentation
Pour cette première tentative nous avons consacré un jour au repérage au sondeur et à la canne. Nous avons trouvé une belle digue noyée à environ 100 m du bord, d'une longueur de plusieurs centaines de mètres. En haut de la digue il y avait 3 à 4 m d'eau, 7 à 8 m du coté du chenal navigable. 30
Nous avons amorcé le soir quelques bouillettes, la moitié sur la digue et l'autre moitié à son pied côté chenal principal. La pêche s'est ensuite effectuée le lendemain matin avec un ancrage à 15 m en amont côté chenal. On a été tous les trois dans le bateau de Pascal (un 3.30m gonflable), chacun avec une canne. Au bout de 30 minutes c'est parti en premier sur ma canne, avec une belle commune surpuissante, ensuite une heure plus tard sur la canne de Guy (placé en haut de la digue) avec un poisson encore plus gros. En une matinée de pêche les départs se sont produits avec une belle régularité, et surtout – aucune casse !
Dans l'eau qui sert à confectionner la pâte de mes pelotes, j'ajoute de l'extrait tel que le ver de vase, GLM, tuna extract, pour donner encore plus de puissance à mes bombes. L'usage aussi est simpliste, avec une fixation directement sur le plomb. La durée de tenue dans l'eau peut être modifiée à l'aide d'un ajout d'oeufs frais, ou de protéines en poudre, pour une tenue plus longue dans l'eau. L'effet sur les carpes est instantané, une bonne pelote fondante qui libère les microparticules et extraits liquides dans le courant attirent les carpes vers l'amont directement sur votre montage. L'appât même qui est utilisé sur le cheveu n'a pas une très grande importance dans ce contexte, les poissons excités par la pelote attaquent aussi bien du faux maïs, des bouillettes classiques, et des graines....
Et aujourd'hui, 13 ans et 5 mois plus tard, nous pratiquons encore le même principe régulièrement. Pour ma part, j'ai quasiment abandonné l'amorçage préalable à l'aide de bouillettes au profit d'un usage de grosses pelotes confectionnées selon une recette assez simple mais d'un effet dévastateur en fleuve: 50 % de bon mix à bouillettes contenant de bonnes farines de poisson et du lait de veau en poudre, puis 50% d'amorce spéciale rivière du commerce.
Et pour conclure, je vous souhaite une bonne saison à tous et toutes, et si jamais vous optez pour une pêche en bateau, soyez prudent sur les grands fleuves et lacs ! 31
LE DEFI CARP CAMARGUAIS DU 28 Juin au 2 Juillet 2017 Organisé par : carp passion vidourle carp avanture 30 PSB le GR carpe Languedoc Roussillon ne sera pas renouveler pour l'année 2017. VEUILLEZ prendre connaissance des décisions qui suscitent cette annulation d'un événement qui promouvait la peche de la carpe...
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Par Frédéric Baudin
Bonjour Alain et merci d'avoir répondu présent à ce numéro consacré aux années de pêche des années 80/90. Raconté-nous ce qui vous motive par passion depuis des décennies à partager, échanger de nos passions ? 34
03/ Aujourd'hui tu en as fais ton métier en ouvrant une boutique d'antiquité spécialisé dans tout ce qui touche à la vie de l'eau. Un amour certains à l'histoire de la pêche en générale... La collection m’a occupé pendant 10 ans d'une surface de 120m2. En 2008 j’ai eu une proposition d’achat de mon ancienne activité (vente de pièces détachées pour véhicules Anglais pendant 24 ans), j’ai accepté cette proposition en sachant que j’allais créer une autre activité qui au départ serait de mettre en vente l’intégralité de ma collection par le biais de mon site :
01/ Afin de mieux te connaître, une petite présentation à nos lecteurs. Tu es aussi un passionné de toutes les pêches. Comment t'es venue cette passion du fil et de l'eau ? Bonjour, j’ai 55 ans, j’habite et je travaille au confluent de 2 belles rivières que sont l’Ariège et la Garonne. Je pêche depuis ma plus tendre enfance, cela a commencé par une petite rivière paternelle: la Lèze où je pêchais goujons, chevesnes , barbeaux et carpes puis le permis de conduire en poche m’a permis de voir des horizons plus lointains et explorer lacs de plaine, rivières et lacs Pyrénéens.
http://www.peche-antiquité.com La difficulté de renouveler les produits et le peu des collectionneurs ont eu pour conséquence de diversifier mes activités : librairie et antiquités généraliste en plus. Mais revenons à mon activité pêche, j’ai plus de 300 clients passionnés d’antiquités halieutiques et j’essaye de les satisfaire de mieux que je peux, les belles pièces se font de plus en plus rare.
02/ Cette passion t'a mené dans ta vie à te spécialiser pour les matériels de pêche, les livres anciens, et tout ce qui touche de près ou de loin à la pêche. Comment t'es venu cette attirance de l'univers halieutique? La passion de la pratique de la pêche combinée à celle de l’histoire en général ont été le moteur du début de ma collection; j’ai commencé par les cartes postales et les photographies anciennes, puis les livres, les cannes, les moulinets, les leurres, et les objets...
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04/ Alors bien sur tu es un professionnel aussi tous types de matériels dédiés à la pêche de la carpe comme par exemple les illustrations et ouvrages de nos anciens, comme le livre d'ernest sexe, de J.L Bunel ou bien encore de Cor de man. La liste de tous ces ouvrages est disponible et à découvrir aussi sur ton site internet?
quitté, je pêche surtout la truite à la mouche et avec mon ami Jef ( JeanFrançois Malange) dont je fais quelques sorties carpes. En 2013 j’ai fait un séjour pêche en Mongolie et je projette un séjour en Patagonie ou Nouvelle Zélande dans un futur pas trop éloigné je l'espère...
Oui effectivement, Je peux sur commande satisfaire mes clients d'ouvrages du genre, comme l'intitulé ci-dessous. Pour les originaux, voire sérigraphié d'une signature cela peut arriver lors de recherches en brocante ou salons, mais il ne reste jamais bien longtemps dans les colonnes de mes collections...
06/ Afin de pouvoir découvrir ton univers et peut être d'envisager une reprise de vente ou d'achat de matériel, as tu des coordonnées ou l'on pourrait convenir d'étudier toutes propositions? 07/ Un dernier message à faire passer à tous les passionnés de pêche.... En conclusion une devise que j’aime bien: Faites vivre votre passion, elle vous réchauffera quand le monde deviendra froid.
Alain Pons Antiquité 1 bis avenue de Lacroix Falguarde 31120 Pinsaguel
05/ Si je te dis les mots : «voyage du temps passé ». Cela implique t'il une envie particulière?
Tél : 0534476115
Personnellement la passion de la pratique de la pêche ne m’a jamais 36
Par Frédéric Baudin
Les astuces du pêcheur … Volume 2
Pour ce second volet des astuces du pêcheur, voici quelques autres idées qui pourront vous rendre un meilleur confort au bord de l'eau sans trop dépenser de votre portefeuille !!!
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Pour débuter ce second volet des astuces du pêcheur, quoi de mieux qu'un coupe ongle. Un outil indispensable afin de parfaire vos finitions de montage qui ne vous quittera plus dans votre boîte à pêche ….
Ne jetez surtout pas vos boîtes de bouteille de whisky car elles peuvent vous servir de rangement pour vos gobelets lors de vos sessions de pêche.
Se fabriquer un cobra avec du tube PVC est un jeu d'enfant. Servez-vous du four de madame pendant les heures creuses et placez-y le tube au chaud pendant quelques minutes. Sortez-le et mettez-le en forme le long du cobra d'origine puis laisser refroidir...... Pour les amateurs du roulage de billes cette petite astuce facilitera le travail lors du passage à la cuisson !!!
Pour vos biwys à lèvres, vous pouvez y placer des oeillets qui vous permettront de tendre celle-ci pour l'écoulement des eaux de pluie. (Oeillet en plastique disponible dans les camions de bricolage.)
Pour ma part je retourne, au bricolage, pour une prochaine édition peut être.... 38
Carnet de route Par Benoit Jonas
TRANCHE DE VIE , TRANCHE DE PECHE Tout commence à quatre ans, avec mon père et mon grand-père, nous sommes à Wasnes-au-Bac sur une barque... Sur l'eau, nous naviguons sur une petite pièce d’eau… À travers la surface, juste derrière mon reflet, je vois quelque chose, je vois des herbes, je vois un poisson !
Mon père et son père à Wasnes-au-Bac (années 30′) 39
La période des vacances était la plus propice aux sorties, vivant proche des mares et petits étangs ma pêche s’est naturellement vouée aux eaux stagnantes, aux miroirs calmes.
Voilà
comment tout a commencé, tout le reste de ma vie restera relié à l’élément vital. Tout d’abord cela s’est traduit par le besoin irrépressible d’avoir ma «pièce d’eau» à la maison, quitte à ce que la salle de bain familial devienne cette pièce !
A l’époque un gros poisson, c’était un carassin, une tanche, voir un carpeau… Petit à petit la pêche s’est affinée, j’ai pêché à la pelote et bouquet d’asticots, ou bien au double bas de ligne esché de cubes de pomme de terre sur trident, ou au pois chiches (premiers cartons de carpes). Généralement, je relâchais la/les plus grosses et la/les plus petites, pour ne garder qu’une ou parfois deux moyennes, pour les manger…
Sous forme d’aquariums sauvages, insectes, mollusques, batraciens, invertébrés divers, il y avait de tout dans ma «ménagerie de verre»…
« J'étais devenu maître dans l'art d'accommoder la carpe et j'ai fait aimer le poisson d'eau douce à de nombreuses personnes. » C’est en pêchant à l’étang de Saint Quentin (Trappes 78), au début des années 80′ (au siècle dernier ) que j’ai découvert, d’abord la pêche à l’anglaise avec waggler, mais surtout la pêche au swing-tip et quiver-tip. Ces techniques étaient peu utilisées en France, et un pote de pêche pêchant régulièrement aux Pays-bas nous rapporta tout cela, et fut notre maitre dans cet apprentissage.
Cottus gobio (Chabot de rivière) Parallèlement, vers 7 ans, durant les vacances, mon père m’offre une petite gardonette en bambou, le petit ruisseau d’à côté devient mon lieu de prédilection. D’autant plus que du pont j’ai aperçu une truite qui mouche ! Ni une ni deux, je vais passer le plus clair de mon temps à croire que je vais l’attraper, et je n’attrape que des vairons avec mes bouts de vers de terre et «portefaix»…
Je ne compte plus les parties de pêche dans les gravières de Guernes/Sandrancourt (gravières de Seine), où nous faisions des cartons de Brèmes de 1 à 2 voir 3 kilos et quelques carpes faisaient crisser les moulinets plusieurs fois par jour!
J’aperçois parfois un Chabot de rivière (Cottus gobio), sortant de sous la rive, à mes pieds, mais mes essais sont vains et il garde sa liberté… 40
Des parties plus modestes dans un étang de Sologne, où nous pouvions compter sur des carpeaux variants de 200 grammes à 2 kilos.
Mais je compris immédiatement que la technique décrite pouvait devenir la mort de l’espèce dans nos plans d’eau, si nous n’y prenions pas garde, et je commençais à pêcher en «no-kill» !
Mais le lieu de tous les jours était l’étang de Saint Quentin en Yvelines, une belle partie des rives offraient de bons coups pour pratiquer la pêche au Quiver-tip (sans feeder à l’époque). Gros Gardons des belles brèmes étaient au rendez-vous, et les journées s’écoulaient, au rythme des scions qui pliaient sous les tirées… Le point d’orgue de cette époque fut la participation aux premières 24 heures de pêche de l’étang de Saint Quentin en Yvelines (6 et 7 juin 1987), passer 24 heures les yeux rivés sur le quiver n’étaient pas une mince affaire (si je puis dire), mon coéquipier (trouvé un peu par hasard, et que je connaissais à peine plus que «de vue »), me fit rapidement faut-bon en partant picoler à droite à gauche, il ne pêcha qu’une petite heure et ne prit aucun relais…
Carpe de 8 kg baptisée « Florentine », car elle se piquait systématiquement sur les bouillettes parfumées à la « Florentine »
La recette de mes premières bouillettes (Bille de 10 mm roulées une par une à la main et bouillie) était simple, de la farine de blé, des œufs, du chènevis moulu, un montage au cheveu, et je capturais une ~7 kg le jour même, une révélation (à méditer sur la surenchère de produits, et autres « boosters ») !
J’arrivais tant bien que mal à me maintenir à la 3ième places durant les premières pesées, mais la fatigue me rattrapant, je me retrouvais dans les 10 premiers tout de même. En 1982 (source Dominique Audigué) le premier article paru sur la bouillette sur «La pêche et les Poissons» attira mon attention.
Un lac de 3 ha (retenue des eaux pluviales de la ville) allait devenir mon « antre » pour de nombreuses années, connaissance des fonds, des lieux de prédilection des carpes en fonction des saisons et des moments de l’année m’aida grandement au cours de ces années.
A cette époque, je mangeais encore quelques petites carpes que je capturais aux pois chiches ou aux petits pois. 41
Didier Cottin et ses amis, les frères Van den Hooven, Rod Hutchinson, Kevin Maddocks et tant d’autres, devinrent des «mentors» pour des générations de carpistes…
Des carpes vigilantes, très pêchées, tatillonnes, m’obligèrent à expérimenter toutes sortes de mixs, de bouillettes, de montages etc. Je devins expert en montages subtils; les bouillettes équilibrées, flottantes n’avaient plus de secrets pour moi… Durant quelques années j’en étais le garde-pêche, puis président de son AAPPMA, et c’est à cette époque qu’un empoissonnement a été fait avec des carpes de taille moyenne (surtout des communes). Dernièrement j’ai appris qu’elles se faisaient capturer à des poids dépassant les 20 kg ! Cela me ravit.
Le regretté Didier Moine. (courtoisie Léon Hoogendijk).
Dois-je rendre aussi hommage à Claude Silano & Christian Abgrall, les frères Mahin, Dominique Audigué, Philippe Laggabe, Frank Hiribarne, dont je fis la connaissance lors de mon second séjour à Cassien (encore un «enfant»), Léon Hoogendijk et Didier Moine, Jean-Louis Bunel qui nous permit d’acquérir les nouveaux matériels «hi-tech» que sont les détecteurs sonores (Optonic, Bi-tech viper…etc.), dans son magasin du boulevard Arago? Ils sont des exemples; nous marchons tous sur leurs traces.
Didier Cottin et Georges Cortay (courtoisie de Didier Cottin).
Durant cette période, des articles parurent dans les magazines de pêche, sur des pêches miraculeuses à St Cassien !!!
Léon et «half-moon », le jour où nous avons fait connaissance, avec Didier Moine évidemment. (courtoisie Léon Hoogendijk)
Bi-tech «viper»
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Ainsi les années s’écoulèrent, je touche du bois, jamais sur un grand lac je n’ai connu le capot… Je parle sur une session complète bien sûr. La plus colossale que j’ai pu faire dura 3 semaines sur St Cassien, pour 2 poissons, la neige était tombée sur les hauteurs entourant le lac, gros refroidissement, donc bouches closes sur tout le lac, plus personne ne faisait rien…
Juin 1992 le rêve St Cassien devint un jour réalité, avec un ami nous y avons planté nos rod-pods et bivvys et fait un petit carton dès notre arrivée, là je capturais ma première carpe deplus de 20 kg !!! L’extase !
Par la suite j’eusse l’occasion de me frotter à ce grand barrage tout en méandres qu’est Cabanac (Castelnau-Lassout), et j'ai piqué ses belles communes, toutes en camaïeu de «bronze et d’or», aux bouches dures d’avoir vermillé entre ses rocs, à la recherche d’invertébrés riches en carotènes, voire de bivalves filtreurs !
Carpe de 21.4 kg St Cassien
Sessions après sessions, le besoin de découvrir de nouveaux espaces devint le leitmotiv, ouvrir les fenêtres du rêve, élargir l’espace des possibles. Donc St Cassien avec son havre «Les Bois de Caillan», devint une destination régulière, puis Cabanac, puis Orient, Sainte Croix, la Seine. . .
D’autres lieux hors champs, hors sentiers battus, qui apportaient une satisfaction monstre de par l’absence totale d’autres pêcheurs, lieux vierges de toute pression. Le but n’étant toujours pas la «plus grosse», il fallait juste que la ressource soit totale…
Torpille de Cabanac
Y avoir fait une session en février, et avoir été «piqué» par le froid de ces hauteurs, thermomètre descendant à -15°, ça il faut l’avoir senti, pour apprécier pleinement la carpe qui vous réveille au lever du jour… Pour apprécier pleinement cette pêche !
Le corps et l’esprit liés à l’eau et à la terre, le ciel et ses nuits étoilées, sa voie lactée, la comète de Halbop, une hulotte qui hulule, un renard qui glapit, un grèbe qui râle, ou un héron qui se pose au milieu des cannes… Panique !
Le tableau serait incomplet si j’oubliais «Orient», cette mare de 23 km² qui m'a offert ma première carpe! 43
La première rencontre avec le lac fut épique, avec un pote nous décidions d’y aller sans réelle préparation, sans bateau digne de ce nom (juste un petit pneumatique pour enfants). Nous jetons notre dévolu sur la presqu’île de la petite Italie, nous partons à pied pour repérer un poste possible pour deux… Une petite baie fera l’affaire ! Moi je peux dormir complètement emmitouflé dans mon duvet, mais mon pote n’arrive pas à dormir comme cela… Au matin, le pauvre, a le visage bouffi de piqûres, un moment dans la nuit, mes pieds sortent à l’air libre, et les boutons resteront plusieurs semaines visibles, 300 marques par pied pour donner une idée du cauchemar ! Frissons et fièvre vont nous suivre durant le séjour.
L’aventure commence, il nous faut apporter tout notre barda à pied, au bas mot, 2,5 km… De 100 mètres en 100 mètres, nous transportons tout, et les allers-retours s’enchaînent, nous devenons des zombies, des «ânes de bat», le mode automatique se met en marche, et nous portons, portons, portons…
Le jour se lève sur le lac, nous finissons notre approche, et nous nous installons tant bien que mal… La petite baie fait 20 m x 20 m d’ouverture, notre espace est restreint, amorçage à la graine et quelques bouillettes, et nous voilà paré… Heureusement que nous n’avons fait que des brèmes, je n’imagine même pas ce que cela aurait donné si une locomotive avait accroché un de nos hameçons… De toute façon, en cours de session, nous apprenons par des pêcheurs de carnassiers qui passent par là, qu’elles frayent de l’autre côté de la presqu’île ! Nous avons pliés, dépités, moulus, une expérience inoubliable, avec comme seule réflexion finale qu’on ne nous y prendrait plus…
À la tombée du jour il faut nous rendre à l’évidence, nous n’avons fait que les 2/3 du chemin, et nous n’en pouvons plus… Il fait beau, nous installons notre campement là au milieu de nulle part ! Nous sommes en mai, les grenouilles sont à l’apogée de leur excitation annuelle, et le concert de coassements est assourdissant ! Par vagues, les chants s’élèvent, ou s’estompent, reviennent, repartent ! S’il n’y avait que ça, mais non, les moustiques sont de la partie, par millions !
Par la suite, Orient m’a apporté de grands moments, et j’y retournerai. 44
Bref la vie est ainsi faite, mon désappointement vira au traumatisme, et j’arrêtais de pêcher, n’ayant plus d’autre vision de ma pêche, sans bateau, j’arrêtais pendant 12 ans… !
C’est à cette époque qu’un magazine de pêche Russe m’a contacté (par l’intermédiaire de ma belle-sœur), afin d’écrire quelques articles, pour faire découvrir la pêche en « no-kill » de la carpe telle que la pratiquions. J’ai donc transmis mes manuscrits à ma chère belle-sœur qui les a traduits en russe pour la revue « Ribalof », faisant ainsi découvrir d’autres horizons aux pêcheurs de l’époque post-soviétique.
Pêcher la carpe, c’est aussi s’exposer aux intempéries, qui n’a jamais eu à affronter un orage ? Celui qui reste le plus gravé dans ma mémoire, est celui que j’ai vécu, une nuit, à St Cassien, seul! La peur chevillée au ventre durant la quasitotalité de la nuit !
Articles carpe, en Russe.
Cela démarre vers 22 h30, des grondements, lointains d’abord, puis se rapprochant de plus en plus, trouble la quiétude de la soirée, puis c’est au tour du vent de se mettre à souffler violemment… Je suis face au Y sur la côte ouest… Puis viennent les éclairs, et trombes d’eau, et cela tape dans tous les sens, je suis en contre bas, le long de l’eau, recroquevillé sur mon bed-chair, je ne touche à rien, il fait nuit noire… Pas eut le temps de relever les cannes… Tous les petits chênes en contre haut de mon bivouac, mangent de l’électricité, à chaque impact, la centrale Delkim s’emballe ! Des centaines d’impacts, à quelques mètres de moi, je n’en mène pas large…
Un incident (qui aurait pu tourner au drame) à mis fin à cette époque de ma vie… Au retour d’une session à St Cassien, un mistral à décorner les boeufs soufflait comme rarement… Au passage du pont de la Durance, non loin d’Avignon, une rafale encore plus violente a réussi à arracher la sangle de tête, fixant le « Porta bote » aux barres de toit… J’ai pu apercevoir le bateau décrire une parabole vertigineuse, à plusieurs mètres de haut, et venir s’écraser et exploser au milieu de l’autoroute !!! Heureusement qu’aucune voiture n’était à proximité, et que tout cela n’a fini que par du plastique en morceaux… 45
Ouf il s’en va… Aïe il revient, et ainsi de suite jusqu’à 03 h 00 du matin, il me fera tourner en bourrique !
anglais approximatifs, nous échangerons sur nos émotions de la nuit ! Brrrr…
Un stress géant me révèle que je ne suis rien au regard des forces mises en œuvre par dame nature… Enfin les éléments s’apaisent, j’arrive enfin à tomber dans les bras de Morphée… Au matin j’irais saluer 2 allemands installés vers la baie du petit pont, ils m’offriront un café, et dans nos
Voilà brossé un petit tableau, une petite biographie, d’un pêcheur de carpe sur le retour (juin 2015) et qui, aujourd’hui, dernier jour de janvier, attend avec impatience de pouvoir lancer quelques bouillettes, et entendre sonner ses détecteurs, pour bien commencer la saison 2016…
Découvrez notre site internet :
La carpe, le cheveu, la bouillette. SUR
http://www.carpe-bouillette.fr/
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Par Frédéric Baudin
Michel Chardin fut l'un des pionniers de la pêche de la carpe. Depuis de nombreuses années il a mis en avant le monde carpiste au travers de nombreux salons, manifestations, sponsoring.... Aujourd'hui il s'est effacé du monde halieutique professionnel mais il ne reste jamais bien loin des bordures et de la vie de l'eau. 47
01/ Une dévoiler....
Présentation
à
nous
Maintenant, une trentaine d’années plus tard, les choses ont bien changé. Hélas, une partie de la nouvelle génération n’a pas eu la chance de passer par cette case départ et ne pense que matériel, appâts révolutionnaires et sponsoring obligatoire à la recherche d’une identité ou d’une certaine reconnaissance. Un poisson de 20 kg, ne les intéresse plus alors que pour nous, c’était presque un record et l’occasion de faire la fête.
Originaire du département des Ardennes, où toute mon enfance fut baignée dans la chasse et la pêche, j’ai pour des raisons professionnelles atteri en région Parisienne en 1979. Très vite et malgré un environnement on ne peut plus différent, ma passion a repris le dessus, et c’est vers la pêche que je me suis tourné. Tout d’abord aux carnassiers aux leurs souples qui venaient de faire leur apparition mais surtout au mort manié aux côtés d'Henri Limouzin et Albert Drachkovitch qui sévissaient souvent dans la région pleine de sandres. Par la suite, l’adhésion au club carpe/carnassier de L’apnle et la rencontre de quelques mordus comme Philippe Lagabbe parrain de la section suffisent à me décider. Le pied à l’étrier est mis. S’ensuivra une trentaine d’années uniquement dédiées à cette passion qu’est la pêche de la carpe. En 2013, une autre passion me dévore depuis quelque temps, la photographie animalière.
03/ Tu as connu la « old school » des années 80/90. qu'est-ce qui t'a marqué le plus de cette époque? Nous étions presque tous au même niveau et le partage était de mise mais la majorité d’entre nous avait déjà un œil rivé sur ce qui se tramait en Angleterre. La majorité des eaux Françaises restait à découvrir et ses carpes vierges de toutes piqures d’hameçons n’avaient jamais ingéré la moindre bouillette.
Pour les faits marquants :
02/ Tu as quitté le monde halieutique professionnel mais tu n'as pas pour autant mis les cannes au placard... Avec le recul, quel est ton ressenti du monde carpiste d'hier et celui d'aujourd'hui? Hier, tout du moins en France, tout était à découvrir tant sur le plan des appâts que sur celui de la technique pure. Les pêcheurs de l’époque comme les professionnels ont fait un travail remarquable pour en arriver à ce que nous connaissons aujourd’hui. 48
La sortie du premier magasine de pêche entièrement dédiée à la carpe, la mise en place de la première rencontre carpiste, la fréquentation des premiers pêcheurs étrangers qui découvraient notre potentiel halieutique alors que beaucoup de pêcheurs Français l’ignoraient encore. Ma première nuit non autorisée au bord de l’eau, ma première pige dans Média Carpe, l’absence de téléphone portable etc. ….mais aussi quelques noms dans le désordre qui ont marqué cette époque et qui, pour certains, la marque encore aujourd’hui.
Joé Nivers, Thomas Flauger, Sjef Van den hoven, Didier Cottin, Rodh Hutchinson, les frères Mahin, Philippe Lagabbe, Dominique Audigué, Bernard Rivaux, John Llewellyn, Team Pesley, Max Cottis, Ken townley, Georges Cortay, Jean marc Lebreton, Saud Merdovitch, j’en oublie certainement mais ces derniers m’ont particulièrement marqué. Stéphane Gonzalès pour ses engagements et enfin, mes différents coéquipiers : Pascal Dubois, Roger Blivet, Joakim Defreitas, Manuel Breton et Stéphane Courgeault.
En photographie animalière la discrétion est primordiale, deux photographes sur un même spot, c’est déjà un de trop….. A la pêche c’est différent.
05/ Comme tu le sais si bien, la patience n'est pas un vilain défaut dans la pêche mais l'observation est importante. Crois-tu que la patience afin d'immortaliser une prise sur le tapis ou dans l'objectif réunit les passions? Complètement et concernant la patience, c’est parfois même plus compliqué. Certains oiseaux par exemple, en raison de leur migration vont disparaitre plusieurs mois alors qu’avec les carpes, c’est un peu plus simple tant qu’elles ne « migrent pas » …..mais là, c’est un autre sujet. Il existe énormément d’analogies dans ces deux passions. La concurrence, les crabes, la jalousie, la connaissance des objectifs visés, l’obstination, le rêve…...
04/ Aujourd'hui, tu as troqué tes cannes pour un appareil photo. Un exercice difficile d'autant plus qu'il te faut prendre ton sujet sur le fil et non à l'hameçon ? On peut dire ça comme cela, mais le plus difficile pour moi ne fut pas de quitter mon matériel de pêche ni cet environnement humide dans lequel je passais plusieurs mois de l’année, mais plutôt mes amis et coéquipiers de pêche. Je ne les oublie pas pour autant et les retrouve occasionnellement quand l’occasion se présente.
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06/ La pêche dite moderne a permis de pouvoir tendre ses lignes à longue distance. La philosophie de la photographie permet aussi de pouvoir approcher aussi bien en macro qu'avec un objectif performant des distances de pêche ou de prise ! Croistu qu'il faut savoir et connaître son milieu afin de pouvoir réussir son objectif ?
d’entre nous n’a véritablement coupé les ponts avec notre ancienne passion.
Oui, on est tous d’accord pour dire qu’à la pêche, le matériel est loin de résoudre tous les problèmes. Il contribue simplement à améliorer son plaisir et son confort bien avant d’obtenir de bons résultats. En photographie, c’est pareil, je passe cinquante pour cent de mon temps à faire du repérage et observer les habitudes et attitudes animalières. Il ne me viendrait pas à l’idée de poser mon affût au hasard, comme je n’ai jamais posé mon biwy au bord d’un lac ou d’une rivière sans l’avoir étudié.
Faire son nid, toute une histoire....
08/ Si je te dis le mot : Renard ! Fautil être affuté comme le chasseur ? Oui, que ce soit le chasseur le pêcheur ou le photographe animalier, ceux qui s’en sortent le mieux, sont de véritables « renards » Passer beaucoup de temps dans les différents milieux , observer, écouter, sentir et bien réfléchir avant de passer à l’action. Encore une analogie des deux activités :
07/ La photographie demande bien sûr une expérience et une grande connaissance des milieux auquels tu investis ton travail. Philippe Lagabbe, ….est aussi tombés dans le cadre des images avec leurs propres identités. est-il de bons conseils pour pouvoir rembobiner la pellicule ?
-Les photographes qui ne shootent que du sauvage en pleine nature et ceux qui shootent en payant.
Oui, d’ailleurs, à ma connaissance, Philippe fut l’un des premiers dans le mouvement « pêche photographique » Franck Couturier, Laurent Cazeau m’ont devancé et m’ont servi de modèle. D’autres suivront, c’est indéniable. Ce qui est marquant dans cette métamorphose, c’est qu’aucun
-Les carpistes qui communient avec la nature et ne pêchent que des endroits sauvages. -Et ceux qui ne pêchent que des domaines privés. 50
Petit aparté En France le renard n’a pas bonne presse malgré sa très grande utilité qui n’est plus à prouver. Hélas pour lui, ses effectifs ne sont pas comparables à ceux des chasseurs qui ne pensent pour la majorité d’entre eux qu’à l’exterminer et je crains fort que l’expression rusée comme un renard, ne disparaisse dans les années à venir. 09/ Projettes-tu un site, où nous pourrions observer tes réalisations afin de donner un avis.... Oui d’ailleurs, il est déjà né et se nomme : http://michelchardin.zenfolio.com/ 10/ Merci Michel, pour ce témoignage et un dernier mot avant de nous quitter... Conscient qu’une vie est trop courte pour assouvir plusieurs passions, J’ai tourné une page mais ne refermerai pas le grand livre de la pêche tant que de bons amis et pleins de souvenirs resteront à l’intérieur ! Merci à toi Frédéric, de m’avoir accordé cette interview et à bientôt derrière une batterie ou qui sait, un appareil photo !!
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J'aimerais vous
parler de la compétition en pêche sportive. Cela est pour moi un plaisir de vous faire découvrir cet esprit sportif qu'il faut savoir et avoir .... 52
Il pratiquait sa passion avec 3 cannes en carbone graphite, 3 moulinets de grosse contenance et des piquets. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir des écureuils et des détecteurs!
Mon premier concours de pêche fut la pêche à la canne au coup sur les bords de L'Oise à Andrésy dans le département des Yvelines en 1976. Mon père pratiquait déjà en concours et cela m'a été plus facile d'approcher cette discipline. Je vous raconte cette petite histoire car c'est aussi pendant ce concours que j'ai touché ma première carpe munie d'une canne en bambou, d'un bouchon Versailles et d'un nylon diamètre 16mm. Après quelques secondes d'émotion, dame carpe cassa ma ligne, mais la passion pour ce poisson fut lancée...
Quelques années plus tard, en rencontrant d'autres pêcheurs de pêche à la carpe, nous créeront en 1991 Le Breiz Carp club. Ce sera aussi la création du groupement National carpe. Déja de grands noms dans le monde de la carpe apparaissent, Mr Audigué, les frères Mahin, les frères Bhon qui participèrent à oeuvrer pour de grandes marques Françaises, mais il ne faut pas jeter la pierre à nos amis Anglais, Belges et Italiens qui ont beaucoup oeuvré pour le développement des produits et des techniques pour développer la compétition de la pêche de la carpe.
A la découverte des mondes! Dix ans plus tard, débuts des années 86, je redécouvre la pêche de compétition en Bretagne sur les bords de la Vilaine. Mon premier championnat départemental en 2ème division fut un week-end de bonheur car pendant cette période sans pêche j'ai découvert ce sport et l'envie de gagner fut chez moi un défi et mes parties de pêche avec les copains ou ma famille fut devenu pour moi une petite rivalité (amicale bien sur).
Je participai à mon premier championnat de France en 1996 établi sur 2 manches (rivière et plan d'eau). Ce type de championnat souvent organisé dans le sud de la France (au sud de la Loire pour être plus précis), ne permettait pas à tous les pêcheurs des régions nord d'y participer, mais le groupement national carpe organisèrent des
Mais revenons à ce premier championnat où j'ai rencontré un carpiste qui ne pêchait que cela avec une ingéniosité débordante... 53
manches qualificatives régionales. C'est avec quelques copains que la Bretagne créa en 1998 son groupement régional.
Da***, St** B***. Il était bien entendu que ces marques étaient représentées par de grands pêcheurs voire des précurseurs qui apportaient davantage de technique afin d'améliorer la pêche et le respect des poissons. Déjà à cette époque, l'argent coulait entre les pages et je ne parle pas que de la Bretagne ou les amateurs de ce « sport passion » ont été trahi par des organisateurs qui profitaient du système.
Si la Bretagne avait déjà des carpistes qui pratiquaient en compétition, beaucoup d'autres pêcheurs n'adhéraient pas à ce que ce mode de pêche soit organisé. Sortant d'une formation de pêche diplomante par la jeunesse et des sports (1997), nous avons essayé de faire connaître notre sport passion auprès des différentes administrations départementale et régionale (aappma, fédération, etc..) mais à de nombreuses reprises, les portes se fermèrent derrière nous. Il faut dire que la Bretagne n'était pas très proche de la pêche de la carpe, et pourtant historiquement la carpe fut mise en avant par les moines bretons aux XIVèmes siécles.
Il était donc difficile pour des pêcheurs amateurs qui n'avaient pas les moyens financiers de participer à ces championnats de France....
En créant la première..... C'est en 1996 que fut organisé en France la première coupe du monde à Fishabil en bretagne, et la FFPC et le GN étaient en accord avec le centre de pêche privé afin d'organiser cet événement. L'accès à cette épreuve fut réservé aux grandes marques car le team France de cette époque était sous la bannière des sociétés Am****, 54
En 1998, le premier championnat de Bretagne fut organisé. Avec mon coéquipié …...nous avions réussi à remporter le titre régional ce qui nous a ouvert les portes aux qualifications du championnat de France. Ce fut une première pour nous de participer à une manche officielle qui cette année-là se déroula à l'étang de Vioreau en Loire-atlantique. Ce championnat fut de courte durée et un mauvais souvenir pour moi car mon coéquipié décèda entre les deux manches.
Me mettant à l'écart du groupement régional, je restais auprès de mes collègues pour donner de ma présence en tant que sponsor et conseiller technique. À cette époque, j'étais formateur pour la FFPC, moniteur de pêche diplômé d'état et guide de pêche. C'est grâce à mon entourage de pêcheurs passionnés que nous avons réussis à obtenir le premier championnat du monde de la carpe à Vitré (aux portes de la Bretagne). Tous les carpistes amateurs et compétiteurs étaient vraiment solidaires et satisfaits de pouvoir promouvoir cette technique de pêche au grand public.
Après cette année qui a pourtant déçu beaucoup de monde, ce même groupe de copains acharné relance ces championnats de Bretagne. Je fus élu président de la région afin de redonner une âme et d'aider mes amis compétiteurs à progresser pour la compétition. À travers les différents clubs Bretons, des entrainements, des formations techniques, la région Bretagne présenta en 2004 une très jolie équipe constituée des Monsieurs Emeric Gauvin et Yan Cuvelier qui remporta le titre de champion de France par équipes et entra en équipe de France. Un bien bon souvenir !
Pour des raisons personnelles, j'ai dû déménager en Touraine ou j'ai intégré un nouveau team. Chaque année suivante, je me suis qualifié pour les championnats de France et en 2011 je suis retourné en Bretagne.
Le Breizh Carp club, le Carpe 56 et des bénévoles ont participé à cette euphorie de la compétition, mais hélas le président régional de Bretagne a su profiter de ce championnat pour écoeurer un grand nombre de carpiste à venir à la compétition par des gestes 55 malhonnêtes.
Les stratégies de pêche ont évolué de la petite à la grande compétition officielle. L'évolution des cannes et notamment en carbone améliore fortement leurs performances pour la longue distance. Les produits de type bouillettes, pellets etc... sont idéalement adaptés pour les pêches rapides. Si aujourd'hui il existe des débordements autour des championnats, coupes, trophées, ou enduros ce que je trouve dommage d'ailleurs c'est que notre commission sportive nationale carpe ne se sente pas impliquée de créer de vrai stade de pêche public pour que la pêche sportive soit considéré comme telle avec un accompagnement d'enseignants diplômés comme il en existe déjà depuis plusieurs années. Je n'ai qu'un souhait qu'un jour il existe une (école) stade de pêche par département afin que toutes les techniques de la pêche sportive soient pratiquées en toute tranquillité et surtout pour les plus jeunes pêcheurs que nous pourrions former à la compétition sans les contraintes que l'on rencontre aujourd'hui pour organiser, animer et structurer cette passion devenue un vrai sport à mon goût.
La région était en perte d’effectif avec seulement 9 licenciés. J'ai donc repris les rênes de la région et l'année suivante avec une équipe de passionnés et compétiteurs nous sommes remontés à plus de 40 licenciés.
Conclusion Je vous dirai que la compétition depuis ses débuts a été l'élément motivateur des marques du matériel aux produits que l'on utilise aujourd'hui...
HALIEUTIQUEMENT Lionel Maurouard. 56
Frédéric Baudin
L'AVENIR DU PASSE.... UNE REVOLUTION CARPISTE....
on se souvient des pêcheurs au temps de nos grandsparents qui taquinaient la carpe avec un cube de patate douce, quelques grains de maïs ou bien un bon gros vers ... Le cheveu n'existait pas et seul la pointe de l'hameçon permettait de présenter les appâts et de dissuader les carpes de mordre. La pêche était un art ou les plus habiles praticiens et techniciens avec un esprit inventif et observateur prenant un agréable plaisir à échanger, enseigner à celui qui attiré par l'eau désirait en découvrir les mystères. Mais voilà, des décennies se sont écoulées et l'on peut affirmer aujourd'hui que la révolution carpiste est en marche.... 57
Je me rappelle le temps ou j'ai commencé à pêcher (année 1979). J'accompagnais mon père sur les bords d'une petite rivière de la région centre. Il a su par sa patience me donner goût à la canne au coup. Cette petite tige verte accompagnée d'ue petite plume qui dérivant selon l'humeur de la rivière suscitait mon attention avant de couler. La vie des eaux vives, est donc devenue un réel intérêt de pouvoir en découvrir les secrets qui attise la curiosité, l'instinct, des espèces dans la lutte à l'existence.
Les approches de lancer étaient souvent très proches et le plus souvent entre 1 et 50 mètres. Le grammage lui se situait entre 40 et 60 grammes. Seul le nylon (de marque Tortue) était notre seul allié accompagné d'un hameçon à palette. La pêche de nuit était interdite mais croyez-moi si vous le voulez, elle était pratiqué car les pêcheurs de carpe savaient déjà que les dames se nourrissaient le plus souvent après la tombée de la nuit. Une prise de 10kg étaient une récompense et le plus souvent un record pour certains d'entre eux, mais les mentalités restaient dans un cercle d'ami et de convivialité.
C'est alors que mon intérêt à grandir s'est orienté sur la pêche du carnassier qui prenait un malin plaisir à déranger mon coup de ligne. Les carpes n'étaient jamais bien loin dès lors que mon père préparait un amorçage maison bien souvent constitué de terre à taupe, de fiente de pigeon, de biscottes, de maïs concassés et de blé cuit tout cela accompagné d'une épice jaune. Les carpes ont alors suscité mon intérêt et c'est en observant mon père équipé de cannes à carnassier accompagné de grelot comme indicateur de touche que la pêche de la carpe fut une découverte pour moi. Je me souviens de l'attention qu'il portait à cuire ses cubes de pommes de terre. L'observation et la curiosité ont volontairement suscité mon intérêt et une passion est née...
La bouillette, le cheveu.... C'est alors que la bouillette fait son apparition! Au début du 20ème siècle, une pâte pour la carpe est née. Maniez à la main, une recette de farines, d'oeufs, d'ingrédients à base de vin blanc, de grains de poivre, et d'un bouquet garni avaient déclenché les touches. Il a suffit d'un cheveu pour ouvrir de nouveaux horizons. Le montage au cheveu a révolutionné la pêche de la carpe.....
La pêche ne m'a jamais lâché. J'ai donc appris en toute simplicité le comportement des poissons, le respect de la faune et de la flore autour de l'eau. 58
L'évolution du matériel... C'est alors que le pêcheur de carpe devient carpiste. La bouillette explose et un nouvel abord de la pêche se dessine. La pêche de nuit et le no-kill devient un engouement et une sensation de liberté ouvre des portes sur d'autres cieux. Le premier magazine de pêche à la carpe fait son apparition avec l'apparition des premiers montages au cheveu, de montages hélicoptères, de montages équilibrés.
La panoplie du carpiste se développe. Les biwies poussent comme des champignons et le business d'un nouveau monde de la pêche prends ses marques. A ce moment précis, le mouvement carpiste fait son apparition et l'internet pointe le bout de son nez...
Les matériaux s'améliorent comme les fils dont l'amnésia, la tresse qui composent les bas de lignes et permettent de pêcher les poissons les plus méfiants.
Private in lake... C'est alors que le monde de la carpe prend un essor dès lors que le no-kill devient un phénomène de mode. La carpe se démocratise au travers différents lieux. Les poissons manifestent des poids dépassants les 20 kilos, choses que l'on ne retrouvaient pas sous d'autres cieux même si Marcel Rouvière avait montré la voie avec un spécimen hors norme dans les années 80 d'une prise de 37kg qui a fait les pages de nombreux magazines. Les plombs commencent à prendre des formes diverses telles une feuille, un missile, qui accusent la puissance des cannes en carbone qui commencent à fleurir dans les rayons de pêche à la carpe.
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(visible sur l'île de la Jatte ).
Le monde carpiste se divise. A la recherche de gros spécimens, certains plans d'eaux privé naissent et offrent de par la sécurité des lieux la naissance d'un nouveau monde. Ces poissons trophées attisent les convoitises sans se soucier de savoir l'origine de ce repeuplement, à savoir si cela provient d'une origine contrôlée avec une traçabilité ou bien d'un transfert du domaine public... Un nouveau monde de la carpe est crée avec un bussiness valorisant pour ces propriétaires qui ont bien compris avec ou sans passion commune que l'objectif principale est de tourner le pêcheur dans un type de commerce ou le pseudo-carpiste y trouvera une satisfaction au confort mais aussi à montrer ses prises...
Est-ce lié à une désinformation? Aux aappma, aux fédé qui ne se soucient guère de l'avenir de nos eaux et des pêcheurs. La révolution carpiste a sensiblement touché les âmes puisque de nombreux départements ont supprimés et réduits la pêche de nuit. Le carpisme n'a plus la côte, alors certains y préfèrent la pêche rapide avec une alt afin de retrouver l'avenir du passé qui finalement n'a pas changé. La révolution arrivera t-elle à détrôner les carpes ou les pêcheurs? Je vous laisse juge de ce constat!
A table les carpes!
Dès lors que la génération bouillette s'installa, de nombreuses firmes virent le jour. Le plus souvent de petites fabrications artisanales coincés au fond d'un garage avec un conditionnement précaire, une non traçabilité des produits dont aujourd'hui l'Europe impose des règles strictes afin de parfaire des contrôles et une mise aux normes des produits qui finiront dans l'eau. Afin de provoquer les touches, les lois d'un marché strictement commercial démocratise le business en développant un marché publicitaire, des field-testeurs, afin de se démarquer de la concurrence qui
Au final, la tendance du private a encore de beaux jours devant lui. Ce monde tourné vers l'avenir poursuit sa quête puisque chaque trimestre un nouveau lieu ouvre ses portes.
En public.... La pêche dans le domaine public perd chaque année de nombreux permis. Pourquoi ? 60
en impose dans un milieu ou le radar des carpes ne sait plus ou donner de la tête tant la pression et les appâts jetés dans l'eau perturbent considérablement leurs sixième sens.
Conclusion
La préparation des appâts et la transformation des bouillettes dans leurs formes, leurs textures, leurs contenu de produits de synthèse, chimique, naturel, bref tout est bon pour duper le pêcheur... Le monde de la bouillette est sans limite. A quand reviendront nous sage avec un retour en arrière ? La carpe est un gros gardon. Elle a toujours su trouver sa nourriture afin de trouver son équilibre. Pensez bien qu'un simple morceau de pain, un bon gros vers, un grain de maïs suffiront à l'attirer dans les mailles de votre épuisette....
La pêche de la carpe s'est démocratisée au point que le business, l'appât du gain et des technologies médiatiques en font une priorité et détournent les mentalités de notre passion, qui doivent rester simple et de partage....
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HOMMAGE Ã Pascal Denis
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Pascal... « Début 1979 », je rencontrais au bord d'un plan d'eau un garçon fort sympatique et motivé par la même intense passion que moi, puisqu'il était venu participer à un concours de pêche à l'anglaise, organisé par la section "pêche" de la grande entreprise française où nous travaillions tous les deux. Pascal DENIS était depuis ce jour mon ami, mon frère ! Nous avons d'abord rejoint l'APNLE et plus particulièrement la section carnassier dirigée par Jean-Claude LEREAU. Très vite nous en prenions tous les deux la direction (lui, président et moi secrétaire) pour nous ouvrir aux techniques modernes de la pêche de la carpe, tout droit venues d'Angleterre. La section carnassiers devint donc "la section carnassier et carpe" de l'APNLE, un groupe d'amis et de passionnés. Sous l'impulsion d'un premier article rédigé par Henri LIMOUZIN relatant les essais d'un certain Kevin MADDOCKS sur l'adjonction d'un montage au cheveu pour la pêche de la carpe et après quelques essais concluant de notre part (et de beaucoup d'autres carpistes de l'époque, j'en suis sûr), la pêche de la carpe aux techniques modernes explosa. De notre côté, nous décidions d'organiser le premier concours spécifique de pêche de la carpe en France, sur les berges de la Seine à Levallois Perret. Pendant dix ans, nous avons porté, à travers les premiers concours en France, les salons de pêche SAPEL, COUNTRY-SHOW, JOURNEES DE LA PECHE, et d'autres manifestations plus locales, les rencontres avec des pêcheurs de renom comme Dominique AUDIGUE, Philippe LAGABBE, Didier COTTIN, Georges CORTAY, LES FRERES MAHIN, Michel CHARDIN, Jean-Pierre GARRIDO et même le grand Kevin MADDOCKS, lui-même, plus tant d'autres que j'oublie et qui me pardonneront, oui je dis bien porté, la promotion de cette nouvelle technique. En plus de tout cela il y avait les carnassiers, le brochet, le sandre, la truite et la perche, sa grande passion, son poisson fétiche. Puis vint la pêche du bar aux leurres ou en surf-casting, ici, chez moi en Bretagne, bref une passion halieutique intensemment partagée au fil de tant d'années. Mais Pascal était surtout un ami fidèle, toujours prêt, toujours sur le pont ! Nos deux familles, très liées, se rencontraient souvent, nous partions en week-end ou en vacances ensemble, j'ai connu ses filles dès leur naissance.......bref, une vie d'amitié de bientôt quarante années. Le corps de Pascal a été découvert, sans vie, à son domicile, le 06 février dernier. Il avait lutté en vain contre la maladie. Il manquera à tous ceux qui le connaissait, il me manquera à moi, profondemment. Mes pensées vont à ses filles. PASCAL DUBOIS 63