MATCH-SPORT -Analyse des violences discriminatoires dans le sport amateur, état de l’art dans 7 pays

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MATCH-SPORT - Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination Analyse des violences discriminatoires dans le sport amateur – état de l’art dans 7 pays européens


>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Ce document d’analyse a été produit dans le cadre du projet MATCHSPORT financé par le programme Erasmus+ de la Commission européenne. Il a été réalisé de manière collaborative par Daniela Conti (UISP), Carlo Balestri (UISP), Sylvester Stahl (FHSMP), Maria Isaura Teixeira (ISCPSI), Sergio Felgueiras (ISCPSI), Carla Napolano (Efus), Martí Navarro Regàs (Efus), Owen Robinson (Efus) et Hemma Jari (Efus) avec la précieuse collaboration des villes partenaires du projet : Liège, Lisbonne, Loano, Maranello, Nea Propontida et Valence. Nous les remercions tous et toutes.

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MATCH-SPORT - Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination Analyse des violences discriminatoires dans le sport amateur – état de l’art dans 7 pays européens

Cette publication a été cofinancée par le programme Erasmus+ de l’Union européenne. Elle n'engage que ses auteurs et la Commission européenne ne peut être tenue pour responsable de l'utilisation qui pourrait être faite des informations qu'elle contient.


MATCH-SPORT- Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination

Sommaire

>>>>>>>>>>>>>>>>>> Introduction.................................................................. p. 6

I. Bilan des violences discriminatoires dans le sport à l’échelle européenne et nationale............. p. 8 II. Une analyse de la compréhension du phénomène............................................................ p. 21

III. Thèmes prioritaires et pratiques prometteuses...... p. 35 IV. Conclusions et recommandations........................p. 44

V. Ressources complémentaires ................................p. 47

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Introduction

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Le sport amateur peut favoriser les changements sociaux et l’inclusivité pour les enfants, les jeunes et leurs parents. Un club de sport est un lieu propice aux activités éducatives avec les jeunes, et de nombreux clubs les pratiquent par le biais de leurs moniteurs et volontaires, en particulier les parents qui sont souvent très impliqués dans le club de leur(s) enfant(s). Parce que le sport amateur est accessible à tous et que les clubs ont une ‘clientèle’ très locale, il peut jouer un rôle pédagogique auprès des amateurs de sport, du public et des volontaires, notamment les parents. À l’échelle locale, il peut être un bon instrument pour faire de la prévention et enseigner les valeurs de tolérance, d’égalité, de diversité et du respect. Ainsi, quand les collectivités travaillent de concert avec les clubs et associations de sport, celui-ci devient un véritable outil de prévention qui peut aisément être utilisé comme tel dans tout le territoire, qu’il s’agisse de petites ou de grandes villes. Cependant, les problèmes de violences et notamment de violences discriminatoires nuisent à de telles activités et doivent être combattus. Même si les fédérations et les clubs de sport sont conscients de ces problèmes et agissent, ils ont du mal à y faire face d’une manière intégrée et cohérente, en associant tous les acteurs pertinents.

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Cet état de l’art est une analyse des violences discriminatoires dans les six pays européens représentés dans le consortium du projet (Allemagne, Belgique, France, Grèce, Italie et Portugal). Par ailleurs, en raison de la qualité de ses actions, nous avons aussi inclus certains exemples et pratiques du Royaume-Uni. Cette analyse a été menée en collaboration avec les organisations expertes, les villes et leurs clubs locaux de sport sur la base d’une recherche documentaire et de leur grande expérience dans le domaine. Ce document est organisé en trois sections : premièrement, un examen de la problématique à l’échelle européenne et dans les sept pays que nous venons de mentionner. Deuxièmement, une analyse approfondie du phénomène sous trois angles : collecte de données, sensibilisation locale et pratiques prometteuses. Troisièmement, nous présentons nos principales recommandations aux collectivités territoriales et à leurs équipes ainsi qu’aux directeurs et aux équipes des clubs de sport. Ces résultats et cette analyse font partie des activités du projet et nourriront la campagne de dissémination en Europe de MATCH-SPORT.

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La lutte contre les discriminations à l’échelle européenne

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Partie 1

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Bilan des violences discriminatoires dans le sport à l’échelle européenne et nationale

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Les violences discriminatoires et plus particulièrement le racisme et les discriminations ethniques sont devenus un sujet de débat public dans le sport européen au cours des dernières décennies. Même s’il y a des exceptions, le débat a surtout porté sur les incidents liés au racisme dans le sport professionnel, et notamment le football qui, par sa popularité, est le sport où la plupart des incidents se manifestent. Les fédérations européennes qui gouvernent les fédérations nationales de sport sont plus ou moins sensibilisées mais il « existe une certaine attitude de déni de la part de certains clubs et fédérations quant à l’existence du racisme et des discriminations raciales dans leur discipline sportive »1. Cela ne signifie pas que les fédérations européennes ignorent ou ne sont pas conscientes des problèmes liés aux violences racistes. Comme le montre l’analyse menée en 2010 par l’Agence des Droits Fondamentaux de l’UE (Fundamental Rights Agency, FRA)2 dans 27 pays européens, la lutte contre le racisme est mentionnée dans les statuts de la plupart des fédérations et des clubs, mais la majorité d’entre eux ne prévoient pas de sanction disciplinaire (seules la Fédération Internationale de Football Association – FIFA, l’Union des Associations européennes de Football – UEFA et le European Cricket Council prévoient des sanctions dans leurs statuts).

Le concept de violence discriminatoire tel que défini par l’Efus Tout incident violent que la victime, un témoin ou toute autre personne perçoit comme étant motivé par un préjugé, l’intolérance, des opinions préconçues ou de la haine, qu’il constitue ou non une infraction criminelle aux yeux du code pénal en vigueur.

1- Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), Recommandation de politique générale nº12, La lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans le domaine du sport, (19 décembre 2008) 2- Racisme, discrimination ethnique et exclusion des migrants et minorités : une vue comparative d’ensemble de la situation dans l’Union européenne (FRA, octobre 2010)

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Le rapport 2010 de la FRA indique aussi que seuls 16 États membres (sur les 27 étudiés) sont intervenus dans des cas de racisme et de discriminations ethniques dans le sport. Le rapport montre que des incidents racistes ont aussi lieu dans le sport amateur, notamment le football et le basketball. Dans le football pour enfants et jeunes, ces incidents ont lieu entre joueurs et entre entraîneurs. Même si le problème est bien connu dans le football et que de nombreuses fédérations s’en préoccupent, il est en revanche souvent ignoré dans les autres disciplines et les données concernent seulement les incidents qui reçoivent une large couverture presse, ce qui limite les connaissances sur les discriminations au quotidien. Jusqu’à la ratification du Traité de Lisbonne en 2009, l’Union européenne n’avait pas de compétences spécifiques en matière de politique de sport. Cet accord international s’appuie sur le Plan d’Action Pierre de Coubertin (la première initiative globale de l’UE en matière de sport) et permet à l’Union d’agir pour promouvoir ou appuyer des actions prises dans le cadre des politiques nationales des États membres. Les deux premiers paragraphes de l’article 165 du Traité sont particulièrement intéressants et définissent les initiatives suivantes prises à l’échelle de l’UE : ils soulignent l’importance du « rôle éducatif et social du sport », affirment l’objectif de « développer la dimension européenne du sport » (qui a été renforcée avec la publication de la Communication de la Commission européenne de janvier3 2011 ) et demande que les États membres « promeuvent l’équité, l’ouverture » et « protègent l’intégrité physique et morale des sportifs ». Cette avancée importante a établi une base légale pour un soutien financier et structurel de l’UE aux politiques nationales du sport (sans pour autant aller jusqu’à une réforme des lois domestiques, qui demeurent de la seule compétence des États membres), qui évoluera par la suite pour devenir des programmes d’action tels que le programme de financement Erasmus+ ou la Semaine européenne du sport. Il a permis à l’Union européenne de poursuivre le développement de sa politique du sport au travers de deux Plans d’Action (2014-2017 et

3- Communication de la Commission européenne de janvier 2011 sur l'impact du Traité de Lisbonne sur le sport - Développer la dimension européenne du sport

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2017-2020). Le plus récent reconnaît le besoin de renforcer les outils de gouvernance du sport pour les rendre plus inclusifs. Il souligne également le rôle des entraîneurs, des directeurs de club et des arbitres. Enfin, nous devons évoquer rapidement le travail mené par d’autres organisations internationales à part l’UE pour promouvoir le sport comme moyen de rendre la société plus solidaire et résiliente. Ainsi, la Déclaration de Doha de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) considère le sport comme un outil de paix et de prévention de la criminalité en enseignant aux jeunes des valeurs de vie et de citoyenneté. L’ONUDC a créé le programme Line Up Live Up dirigé envers toutes les personnes travaillant dans le domaine du sport et qui est fondé sur les connaissances acquises par les Nations Unies sur l’enseignement de compétences essentielles telles que « savoir résister aux pressions sociales qui poussent à s’engager dans la délinquance ou savoir gérer l’anxiété et communiquer de façon efficace avec ses pairs » .4

Une variété d’outils utilisés au niveau national

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> À l’échelle nationale, celle des politiques gouvernementales et des fédérations nationales et associations de clubs, on est de plus en plus sensibilisé à cette question et cela se traduit par différents types d’action. Nous avons identifié quatre catégories d’outils utilisés dans la lutte contre les discriminations dans le sport (y compris, mais pas exclusivement, le sport amateur) à l’échelle nationale.

4- UNODC, Crime prevention through sports.

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Adopter un code d’éthique Dans la majorité des pays représentés dans notre projet, la création d’un code d’éthique est une première action de base, qui correspond à la recommandation du Conseil de l’Europe. En effet, le Conseil des ministres de l’UE a actualisé en 2010 le Code d’éthique qui datait de 1992. La RECOMMANDATION NO. R (92) 14 REV5 insiste sur la question de l’inclusion sociale par le sport et encourage les États membres à adopter un code d’éthique. En particulier, l’article 4 est dédié au principe de l’anti-discrimination. Ainsi, chaque État membre a adopté une charte inspirée de la charte européenne. Certaines sont très complètes et innovantes et comprennent des recommandations pour la mise en œuvre des principes qu’elles mettent en avant. Le Portugal a adopté en 2014 le Code d’éthique dans le sport au Portugal (PNED selon l’acronyme en portugais)6, rendu public le 10 juillet 2014. Ce code établit des normes de comportement qui doivent guider les actions des différents acteurs du sport : joueurs, entraîneurs, enseignants, écoles, arbitres, parents, médecins, spectateurs ou médias. En Italie, le Comité olympique a adopté en 2012 un Code du comportement sportif destiné aux athlètes, managers, entraîneurs et arbitres à tous les niveaux (fédérations sportives, associations de sports pour tous et clubs de sport). Ce code intègre les principes de non-violence et de non-discrimination7. En 2018, l’Union italienne du sport pour tous (Unione Italiana Sport per Tutti, UISP) a produit un code d’éthique pour tous ses membres et affiliés qui souligne notamment que toutes les femmes et les hommes doivent promouvoir la sociabilité et l’inclusion pour tous sans discrimination aucune et combattre toute forme de violences8.

5- Conseil de l’Europe, Comité des ministres, RECOMMANDATION No R (92) 14 REV sur le code d’éthique sportive révisé. 6- Lima, J.C.N., Marcolino, P.J.C. (2012). O Manual Plano Nacional de Ética no Desporto (PNED). 7- Comité olympique, Codice di Comportamento Sportivo. 8- UISP – Unione Italiana Sport per tutti, Codice Etico.

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La France a adopté son code en 2012 et son Comité national olympique (CNOSF) a publié une Charte d’éthique et de déontologie9. Elle est particulièrement détaillée notamment parce qu’elle comprend des recommandations précises de mise en œuvre. Le principe 2.5 sur l’anti-discrimination affirme que tous les acteurs du sport doivent considérer comme étant leur devoir moral de refuser toute forme de violences et de discriminations. On peut aussi noter que cette charte comprend un chapitre sur l’égalité des chances entre femmes et hommes (principe 2.6). En Belgique, la fédération Wallonie-Bruxelles a adopté en 2014 la Charte du Mouvement Sportif - Vivons Sport10, qui affirme clairement que toutes les associations/fédérations ont le devoir de respecter et de mettre en œuvre ses principes. La charte comprend une section sur le comportement des parents, qui sont encouragés à soutenir leurs enfants sans critiquer en public l’entraîneur ou les arbitres. Le Royaume-Uni n’a pas de code d’éthique pour le sport en général, mais certaines associations sportives ont leur propre code. Toutefois, les agences du sport des quatre nations britanniques (l’agence nationale Sport UK et les agences du sport d’Angleterre Sport England, de l’Écosse Sportscotland, du Pays de Galles Sport Wales, et de l’Irlande du Nord Sport Northern Ireland) ont élaboré collectivement un Standard de l’Égalité : Cadre pour le Sport (The Equality Standard: A Framework for Sport) publié à l’origine en 2004 et actualisé en 2014. Ce document exprime certains principes clés et actions que les organisations sportives doivent mettre en œuvre afin d’atteindre l’égalité dans le sport. Le Standard reflète la législation britannique et notamment le Equality Act de 2010. Bien que son adoption ne soit pas obligatoire, toutes les organisations sportives reconnues, qu’elles reçoivent ou non des subventions de la part des agences du sport (sports councils) sont invitées à adopter ce Standard, dont l’octroi est conditionné à une évaluation de l’agence en question.

9- Comité national olympique et sportif français, Charte d’éthique et de déontologie du sport français. 10- Fédération Wallonie-Bruxelles, Charte du mouvement sportif de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Établir de nouvelles règles et réglementations En complément à l’élaboration d’un code d’éthique, le phénomène des violences et des discriminations dans le sport peut être combattu par la loi. L’action législative peut ainsi apporter un renfort au code d’éthique (lorsqu’il existe). Nous avons identifié des exemples dans les pays représentés au sein du projet. En Italie, le débat sur les lois contre les violences et le racisme dans le sport est toujours centré sur les stades de football et la répression des groupes de supporters organisés. Depuis la première loi en la matière, en 198911, l’Italie a adopté une approche répressive même s’il y a des cas d’intervention sociale dans les stades. Au fil des années, une série de réformes ont introduit de plus en plus d’interdictions et de sanctions : interdiction des mégaphones, des tambours et des bannières, annulation de certains trajets spéciaux en train pour les supporters se rendant à des matchs à l’extérieur, cartes de fans et interdictions d’accès au stade (Divieto di Accedere alle manifestazioni sportive, ou DASPO, qui interdit au contrevenant l’accès à tel stade pendant une période donnée ou bien l’oblige à se signaler à la police avant d’assister à une rencontre sportive). Comme l’ont montré les expériences en Allemagne avec les Projets Fan et en Belgique avec le Fan Coaching, les mesures de médiation sociale dans les stades et l’éducation sportive à l’école donnent de meilleurs résultats, et plus durables, que la simple répression légale. En Italie, l’UISP a mené le Progetto Ultrà pendant 15 ans avec l’objectif de réduire les violences et le racisme dans les stades. Ce projet a eu de nombreux effets positifs, notamment la création en 1997 du Mondial Anti-Raciste (Mondiali Antirazzisti), un festival au cours duquel des personnes de toutes origines, dont des immigrés et des réfugiés, se retrouvent pendant cinq jours pour pratiquer différents sports et loisirs. La Grèce a vu un accroissement du nombre et de l’intensité des incidents des violences dans le sport au cours des dernières décennies. Elle a promulgué une première loi sur les sports en général en 197512, mais 11- Loi 401 du 13 Décembre 1989, amendé plusieurs fois au DL 22 août, 2014, n 119 12- Loi 75/1975 (Government Gazette 138A/1975)

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les problèmes ont continué et se sont même empirés après la professionnalisation du football13. Depuis, les gouvernements successifs ont fait passer des dizaines de lois, la plus récente étant celle prévoyant des « mesures urgentes pour combattre les violences dans le sport et autres provisions »14. La loi la plus importante est la nº2725/1999, qui a été amendée avec plusieurs dispositions incluses dans d’autres lois et qui est toujours en vigueur aujourd’hui. En novembre 2019, le Parlement grec a voté une nouvelle loi sur les sports qui comprend des mesures d’urgence pour combattre les violences dans le sport et qui étend la portée des sanctions contre les violences : elles sont à présent sanctionnées même si elles se produisent à un endroit ou à un moment qui n’est pas lié à un événement en particulier à condition qu’elles soient liées au sport en général. Au Portugal, une loi promulguée en 200915 établit un régime légal pour combattre les violences, le racisme, la xénophobie et l’intolérance lors d’événements sportifs et permettre que ces événements aient lieu conformément aux principes éthiques inhérents au sport. En août 2018, le Conseil des ministres du Portugal a approuvé une proposition d’amendement législatif pour rendre la loi plus flexible et répressive, notamment en prévoyant des sanctions plus lourdes et la possibilité de fermer le ou les stades si nécessaire. Il n’existe pas au Royaume-Uni de loi sanctionnant les discriminations dans le sport, mais certains aspects du Equality Act de 2010 sont applicables au sport16. Ainsi, les organisations sportives et les clubs doivent offrir la possibilité d’être membre à tous sans distinction et offrir les mêmes bénéfices et services à tous. Toute discrimination est interdite dans les événements, les entrainements et les compétitions. Tous les employés d’organisations sportives sont également protégés par cette loi et des sanctions disciplinaires sont prévues contre toute organisation sportive qui ne respecterait pas la loi. La loi permet et favorise les actions positives (la discrimination positive) dans les situations où il existe une discrimination ou une sous-représentation. 13- Loi 879/1979 (Government Gazette 56A /1979) 14- Loi 4326/2015 (Government Gazette 49A/13-5-2015) et Loi 4603/19, Government Gazette48 A/14-3-19 15- Loi nº. 39/2009, of July 30(avec des amendements introduits par la Loi no. 52:2013, du 25 juillet) 16- House of Commons Library (2019), Discrimination in sport.

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Entre les années 1960 et les années 1990, le football anglais avait la réputation d’être violent et d’être un creuset de hooliganisme, qui avait souvent des connotations racistes. En 1985, après la catastrophe du stade du Heysel en Belgique où 39 supporteurs sont morts lors d’un épisode violent de hooliganisme, les clubs de football anglais ont été interdits de compétition en Europe pendant cinq ans. Une série de lois ont été votées dans la foulée pour prévenir les violences dans le football, dont le Public Order Act de 1986, qui prévoit le bannissement des supporters des stades, et le Football Offences Act de 1991, qui a rendu illégal le jet d’objets sur le terrain et les chants racistes. Ceci a entraîné une réduction importante du hooliganisme dans le football professionnel anglais et dans le sport amateur, qui n’est pas seulement liée aux législations plus restrictives mais également aux programmes de prévention tels que Kick It Out. On peut noter cependant que la plupart des clubs anglais de football hésitent à mener des programmes de fan coaching tels qu’on les connaît en Europe continentale. En revanche, de nombreux clubs ont augmenté de façon significative les prix des matchs depuis les années 1980 dans le but d’attirer un public plus middle class, ce qui a été fortement critiqué parce que cela a écarté de nombreux supporteurs à faibles revenus qui, dans leur grande majorité, n’ont rien à voir avec le hooliganisme.17

En France, les ministères de la Santé et des Sports et de la Jeunesse ont publié en 2010 des recommandations pour une stratégie intégrale contre les violences et le racisme dans le sport19. Elle prévoit notamment le suivi des mineurs, des actions de sensibilisation et de formation pour les gérants de clubs et autres organisations sportives, l’intégration des projets éducatifs dans les critères d’octroi des labels aux clubs, l’addition d’un module d’éthique dans la formation professionnelle des éducateurs et des entraîneurs, et l’intégration de valeurs et de comportements recommandés dans les standards de plusieurs disciplines sportives.

Mise en œuvre de stratégies de prévention

Il n’existe pas au Royaume-Uni d’organisation ou d’institution de prévention des violences et des discriminations dans le sport. Celle-ci est largement fondée sur la législation existante et les programmes locaux de prévention menés le plus souvent par des organes indépendants. Cependant, la Sports Grounds Safety Authority (SGSA, ou autorité responsable de la sûreté des terrains de sport), financée par le ministère du Numérique, de la Culture, des Médias et du Sport, a pour mission de veiller à ce que tous les spectateurs, quels que soient leur origine ethnique, leur genre, etc., puissent assister de façon sûre et confortable à tout événement sportif public. Cette instance était à l’origine la Football Licensing Authority (Autorité de licence du football), qui a été établie par la loi Football Spectators Act de 1989 et élargie à tous les sports en novembre 2011.

D’autres types de stratégies nationales de prévention comprennent la création d’organismes ou d’institutions spécialisées qui surveillent la prévalence de violences dans le sport et exercent l’autorité de l’État en la matière. Ainsi, le Portugal a établi en 2018 l’Autorité nationale pour la prévention et la lutte contre la violence dans le sport18 (ANPCVD selon l’acronyme en portugais). Cet organisme veille au respect de la législation contre la violence, le racisme, la xénophobie et l’intolérance dans les événements sportifs. Il s’agit d’un service central administré directement par l’État et doté d’autonomie administrative, sous l’autorité du membre du gouvernement compétent en matière de sport. 17- Freeburn, L. & Veuthey, A. (2015). The Fight Against Hooliganism In England: Insights For Other Jurisdictions?, p. 231. 18- Présidence du Conseil des ministres (2018). Decreto Regulamentar n.º 10/2018.

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En Italie, il n’existe pas de stratégie gouvernementale de prévention des violences et du racisme dans le sport car ce domaine est couvert par la législation contre la violence dans le sport, qui, comme nous l’avons vu, n’est pas un instrument de prévention mais de répression. Cette mission devrait revenir au monde du sport mais même le Comité national olympique italien n’a pas de stratégie à proprement parler, mis à part le code d’éthique. Ces dernières années, l’UISP s’est concentrée sur l’élaboration d’outils de formation pour les professionnels du sport, les managers, entraîneurs et arbitres, et sur la sensibilisation des pratiquants et des parents contre les comportements violents ou discriminatoires. L’UISP promeut aussi de nombreux projets dans les écoles qui enseignent l’inclusion sociale et le respect par le sport.

19- Massey, F. & Monnereau, R. ( 2010). Prévention des actes d'incivilité et de violence dans le sport : recensement des initiatives existantes, préconisations pour une stratégie d'intervention. Public Report.

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Campagnes de sensibilisation Enfin, un autre outil utilisé fréquemment par les gouvernements nationaux est la sensibilisation sur le phénomène des violences et des valeurs éthiques du sport telles que la coopération, le respect, la solidarité et la tolérance. Il en existe de nombreux exemples en Europe. Nous en présentons ici quelques-uns dans les pays représentés dans le consortium MATCH-SPORT. En Italie, le travail de prévention le plus important dans ce domaine est mené par l’Office National Contre les Discriminations Raciales de la Présidence du Conseil des Ministres (UNAR selon l’acronyme italien20), qui promeut chaque année une Semaine d’Action Contre le Racisme. Destiné à un large public, cet événement est organisé au printemps et comprend toute une série d’événements d’information, de sensibilisation et d’animation organisés dans tout le pays dans les écoles, les universités, dans le monde du sport, le monde culturel et par des associations et organisations non gouvernementales (ONG). Au Portugal, le gouvernement a lancé en avril 2019 une campagne nationale intitulée Zéro Violence21 pour sensibiliser le public aux violences dans le sport et promouvoir les valeurs éthiques du sport telles que la coopération, le respect, la solidarité et la tolérance. Le message clé de la campagne (« Il y a des moments dans le sport qui vous marquent à jamais… ne laissez pas la violence être un de ceux-là ») est aussi promu sur internet avec le hashtag #ViolenciaZero. De plus, le site web www.violenciazero.gov.pt fait la promotion du fair play dans le sport et utilise les réseaux sociaux pour disséminer les initiatives et les ressources pédagogiques promues dans le cadre du Plan National d’Éthique dans le Sport (PNED selon le sigle portugais), les pratiques de fair play au Portugal et dans le monde, et des actualités et bonnes pratiques en matière d’éthique dans le sport.

20- Ufficio Nazionale Antidiscriminazioni Razziali 21- Diário de Notícias (2019). Governo lança campanha contra a violência no desporto. https://www.dn.pt/desportos/interior/governo-lanca-campanha-contra-a-violencia-no-desporto10802964.html 22- Ministère chargé des Sports. Campagne de sensibilisation et de prévention des violences dans le sport. https://www.sports.gouv.fr/accueil-du-site/zoom-sur/article/ campagne-de-sensibilisation-et-de-prevention-des-violences-dans-le-sport

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En France, le ministère des Sports a lancé plusieurs campagnes destinées au grand public. L’une des plus récentes, en août 2020, comprenait plusieurs recommandations pour prévenir toute discrimination et réduire le risque de violences sexuelles. Élaborée de façon collaborative avec des clubs et associations de sport, des collectivités territoriales, des associations de prévention et d’assistance aux victimes et les services territoriaux du ministère, la campagne comprenait un kit de communication et pédagogique avec des posters, du matériel pédagogique, des dépliants et des vidéos, entre autres ressources intéressantes22. Au Royaume-Uni, il existe un certain nombre de campagnes nationales contre les discriminations et pour l’égalité dans le sport. Elles sont en général menées par les agences nationales du sport (sports councils) ou des organisations individuelles et souvent en collaboration avec des associations nationales. Ainsi, depuis 2015, Sport England promeut la campagne This Girl Can (« cette fille peut »), qui est financée par la Loterie nationale23. La campagne promeut la participation des filles et des femmes au sport et présente quelques idées pour favoriser celle-ci. Cette campagne est très largement diffusée à la télévision sur les chaînes nationales et dans la presse. La Premier League diffuse la campagne Rainbow Laces (« ruban arc-en-ciel ») chaque année en décembre : les joueurs portent un ruban ou un brassard aux couleurs de l’arc-en-ciel en soutien à la communauté LGBT+ et la période de la campagne est l’occasion de promouvoir et de célébrer la participation de la communauté LGBT+ dans le sport.

Que se passe-t-il au niveau local ?

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Les acteurs locaux tels que les collectivités territoriales, les clubs et les associations de sport et les groupes de parents jouent un rôle impor-

23- This Girl Can campaign

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tant dans la promotion de la non-discrimination dans le sport à l’échelle locale. C’est à cette échelle, proche du terrain, que l’on connaît le mieux les problèmes et les ressources disponibles. Ce serait une tâche colossale que de décrire de façon générale tout ce qui se passe à l’échelle locale car les actions sont menées en réponse à des phénomènes spécifiques identifiés à l’échelle locale. Cependant, nous souhaitions explorer dans quelle mesure le phénomène est compris à l’échelle locale et institutionnalisé en observant deux indicateurs principaux : la présence (ou non) de procédures régulées pour collecter des données sur les incidents, et le niveau de sensibilisation à l’échelle locale et parmi les clubs. Par ailleurs, nous avons demandé aux partenaires du projet d’identifier des initiatives locales prometteuses dans leur pays pour répondre aux violences discriminatoires dans le sport amateur.

Partie 2 >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Une analyse de la compréhension du phénomène >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

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Nous analysons ci-dessous ces deux aspects (la capacité à collecter des données structurées et le niveau de sensibilisation à l’échelle locale) dans sept pays : Allemagne, Belgique, France, Grèce, Italie, Portugal et Royaume-Uni. Comme le montrent les résultats de cette analyse, les actions nationales et locales sont très liées et la plupart du temps il est impossible de les considérer de façon séparée. C’est pourquoi vous trouverez de nombreuses références régionales et nationales dans les deux parties suivantes, bien qu’elles soient consacrées à l’échelle locale. En effet, c’est le cadre dans lequel les acteurs locaux doivent agir.

Capacité à collecter des données structurées sur les incidents discriminatoires dans le sport amateur

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Les sources d’information générale des institutions européennes nous donnent un aperçu des problèmes de discrimination dans le sport amateur. Par exemple le Baromètre spécial sur le sport et l’activité physique24 catégorise ses ensembles de données (par exemple fréquence des activités sportives) par sexe, âge et occupation. Ceci peut révéler des différences générales entre les pays (par exemple le nombre d’athlètes inscrits dans une fédération au Portugal est distribué de façon inégale avec 75% d’individus de sexe masculin et 25% de sexe féminin). Cette donnée est intéressante mais pas assez fine pour être utilisée pour la définition d’une politique locale. C’est pourquoi il est très important que les collectivités territoriales collectent des données dans leur territoire (auprès des clubs de sport locaux, de la police locale, etc.). Cependant, il est difficile de collecter des données et des informations sur les actes de violences discriminatoires dans le sport amateur. La

plupart des pays que nous avons analysés pour cette étude ont du mal à le faire pour plusieurs raisons. L’un des principaux obstacles est la collecte de données brutes lors des matchs locaux et autres événements sportifs. Dans la plupart des cas, il n’existe de données statistiques conséquentes sur les discriminations et la violence dans le sport amateur que pour le football, qui demeure de loin le sport dominant en Europe. En Allemagne, la Football Association (Deutscher Fußball-Bund, DFB) gère un système national en ligne où les arbitres enregistrent leur rapport de match à la fin de chaque rencontre. Outre la capture d’informations de base (résultats du matchs, penalties, etc.), cette interface en ligne permet aussi aux arbitres de signaler les cas de violence ou de discrimination en cochant une case. La DFB donne des instructions sur la façon dont cocher les cases et des définitions succinctes des termes en question par le biais d’un dépliant, d’un vidéo-clip et d’un petit texte informatif qui apparaît à l’écran lorsqu’on actionne la souris (mouse-over). La DFB précise que le terme de « discrimination » fait référence aux abus verbaux sur la race, la langue, la religion, l’origine, l’âge, l’ethnicité, le genre ou l’identité sexuelle et à d’autres gestes symboliques tels que jeter des bananes sur le terrain, faire « le son du singe » ou le salut nazi (DFB, n.d.). Bien que le site web ne permette pas de différencier entre ces différentes formes de discrimination de manière standardisée, les arbitres peuvent le faire manuellement. Les statistiques obtenues par cette source indiquent que de tels incidents sont nombreux en chiffres absolus mais rares par rapport au nombre élevé de matchs disputés. Lors de la saison 2017-2018, la DFB a ainsi enregistré 4 087 cas de violences et 2 768 incidents de discriminations, qui représentent respectivement 0,31% et 0,21% des 1 318 741 matches enregistrés. Six-cent-soixante-sept matchs (0,05%) ont été annulés en raison des comportements violents ou discriminatoires des joueurs, des entraîneurs, des responsables de club ou des spectateurs, et 99,51% ont été disputés sans aucun incident (DFB 2018).

24-Direction Générale éducation, jeunesse, sport et culture (2018). Special Eurobarometer 472 on Sport and Physical Activity.

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La DFB publie ces chiffres sur son site web sans analyse ou autre information additionnelle sur la qualité des données ou les méthodes statistiques appliquées, ce qui limite dans une certaine mesure leur fiabilité. Cependant, les experts de terrain reconnaissent en général que les données sont biaisées d’un côté ou de l’autre. En effet, lorsqu’un arbitre signale un incident de violence ou de discriminations avec le système en ligne, il/elle doit aussi remplir les champs de texte obligatoires que nous avons mentionnés plus haut. Ceci peut mener certains arbitres (qui sont volontaires) à sous-signaler parce qu’il ou elle ne souhaite pas passer le temps nécessaire à remplir le formulaire. De plus, les arbitres peuvent eux aussi être victimes de discriminations pendant un match et peuvent ainsi cocher la case même si leur cas ne correspond pas à ceux décrits par le site web. Ce type de situation mène alors à un sur-signalement. D’autres données statistiques sur les discriminations et les violences dans le football amateur sont collectées par les fédérations régionales sur la base des débats de leurs instances d’arbitrage. Ces ensembles de données sont généralement à usage interne seulement et les résultats statistiques qui en dérivent ne sont en général pas publiés. Mais ils sont utilisés dans certains cas pour des recherches scientifiques (Stahl 2009, Pilz). Il n’existe pas de données statistiques sur les violences et les discriminations dans d’autres sports. Certaines fédérations et associations sportives collectent des informations dans la presse, les rapports internes ou sur internet afin d’avoir une vue de la situation et le cas échéant intervenir. Le même genre de difficultés existe au Portugal où la loi25 exige que les incidents enregistrés lors d’un événement sportif soient classés en différentes catégories. Cependant, les cas de discriminations sur la base du genre, du racisme, de la xénophobie, de l’âge, etc., sont tous considérés comme relevant de la même catégorie (qui comprend aussi l’incitation à la violence), ce qui rend impossible l’analyse de données désagrégées.

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25- Loi 39/2009 du 30 juillet établit le cadre juridique de la lutte contre la violence, le racisme, xénophobie et l'intolérance dans les événements sportifs, afin de permettre la tenue de ces événements en toute sécurité. en toute sécurité. Plus d'informations ici : https://dre.pt/pesquisa/-/ search/493201/details/maximized 26- Osservatorio Nazionale Sulle Manifestazioni Sportive

Au vu du nombre importants d’événements ou de reportages presse envoyés à l’Institut portugais de la jeunesse et des sports à propos d’incidents lors d’événements sportifs, les autorités ont décidé d’accroître l’efficacité et la rapidité des signalements et de promouvoir des mesures préventives et autres pour améliorer la sûreté et la sécurité des événements sportifs. En Italie, on manque de données sur la situation en matière de violences et de racisme dans le sport. Il existe des rapports et études et quelques observatoires, mais les données sont partielles et ne permettent pas les comparaisons. Un Observatoire National des Événements Sportifs26 a été établi en 1999 après une série d’incidents graves lors de matchs de football et diverses réformes législatives au cours des années 1990. Cependant, il se concentre exclusivement sur le football et sur les violences dans les stades (contrairement à ce qu’annonce son titre). L’Association Italienne des Footballeurs (Associazione Italiana Calciatori, AIC) publie un rapport annuel sur les violences et le racisme à l’encontre des joueurs professionnels et amateurs intitulé Calciatori sotto tiro (« les footballeurs sous attaque »)27, mais il s’agit là aussi d’une analyse partielle. L’Office National contre la Discrimination Raciale (Ufficio Nazionale Antidiscriminazioni Razziali, UNAR)28 a aussi un observatoire qui collecte des rapports, des plaintes et des témoignages sur les actes de discrimination et fournit des informations, une orientation et une assistance aux victimes, mais il n’est pas spécifiquement dédié au sport. Cependant, l’UNAR et l’UISP ont décidé d’établir un observatoire sur les discriminations dans le sport et ont commencé à travailler en 2020 par le biais d’un projet pilote. L’observatoire recueillera des informations et les plaintes pour actes discriminatoires dans tous les sports et proposera des formations aux institutions et organisations sportives. Après une première phase expérimentale, le projet pilote établira un large réseau d’acteurs qui travaillera à l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention.

27- Osservatorio “Calciatori sotto tiro” 28- Ufficio Nazionale Antidiscriminazioni Razziali, UNAR.

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En Belgique, il n’existe pas de registre central des plaintes pour violences discriminatoires dans le sport amateur. L’UNIA29 (Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme) a identifié 431 rapports pour la période 2009-2017 (dont 57 pour l’année 2017), qui font référence au sport professionnel aussi bien qu’amateur. Cela signifie qu’il n’existe pas de statistiques sur les discriminations dans le sport amateur. Toutefois, les médias rapportent régulièrement les incidents de discriminations dans le sport amateur et professionnel. La ligue de football professionnel et l’Union royale belge des sociétés de football ont toutes deux pris des mesures contre les discriminations telles que le racisme et l’homophobie. En France, la situation est plus ou moins similaire à celle d’autres pays européens dans le sens où il n’existe pas d’observatoire national ou local des discriminations dans le sport. Le gros du travail dans ce domaine est mené par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), l’une des plus anciennes associations qui en France combattent le racisme et l’antisémitisme. La LICRA a un observatoire du racisme qui comprend une section sur le football30. Le partenariat est large, ce qui permet de construire une base de données importante avec des données classées par discipline sportive. En Grèce, le principal organe public en charge de répondre aux violences dans le sport est le Comité Permanent sur la Violence (DEAV selon l’acronyme en grec), qui relève du ministère de la Culture et des Sports31 32. Il travaille avec la police, la Justice, d’autres organismes publics, les fédérations et les associations de sport pour collecter des informations et repérer les incidents violents. Le DEAV a une équipe d’observateurs qui assistent aux événements sportifs et signalent les incidents, que le DEAV relaie ensuite au ministère des Sports et aux fédérations sportives. Les observateurs couvrent cinq disciplines : football, basketball, volleyball, handball et polo. Les données collectées par le DEAV sont aussi analysées par le département de documentation statistique du ministère de l’Éducation et des Sports, notamment en ce qui concerne les incidents lors des matchs de football professionnel33.

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29- UNIA.be 30- Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme. 31- Établi conformément à la section 41A de la loi 2725/1999 (Journal officiel 121A/1999). 32- http://gga.gov.gr/anexarthtes-arxes/deab 33- http://gga.gov.gr/component/content/article/254-o-ellinikos-athlitismos-se-dedomena/2027koinonikes-analyseis

Un autre organe public est le Centre de Lutte contre la Discrimination, qui fait partie du Centre National de Recherche Sociale (EKKE selon l’acronyme en grec). Il publie des enquêtes et études nationales et locales, fait du lobbying auprès des organes exécutifs, offre des services d’assistance aux groupes victimes de discriminations, dissémine des pratiques anti-discrimination prometteuses et organise des rencontres scientifiques de soutien à l’anti-discrimination. Au Royaume-Uni, il n’existe pas d’organe centralisé qui gère les données sur les actes de discrimination dans toutes les disciplines sportives mais au contraire des organismes et des méthodes différentes selon les sports. La collecte et l’analyse de données est particulièrement importante dans le football, qui est le sport le plus populaire. Elle est gérée par l’association Kick It Out qui est indépendante mais qui est soutenue et financée par la Football Association et la Premier League. L’association collecte des données sur les discriminations dans le sport, qu’il s’agisse de football amateur à l’échelle locale ou de football professionnel, dans l’espace physique et en ligne, et publie un rapport annuel34. Les statistiques sont classifiées par types de discrimination et selon qu’il s’agit de football amateur ou professionnel. Les signalements sont à 65% liés au racisme. Au niveau local et amateur, il y a eu 105 signalements pour discriminations pendant la saison 2018/19, mais c’est sans tenir compte du sous-signalement qui est sans doute important notamment à ce niveau.

Absence d’une vision claire des discriminations et du racisme dans le sport amateur Cet aperçu de la situation dans les pays représentés dans le projet MATCH-SPORT fait ressortir le manque d’une plateforme nationale qui réunisse les données provenant de diverses sources à l’échelle locale. Il est difficile de mesurer quelle est la situation réelle en matière de violences discriminatoires dans le sport amateur en Europe parce qu’il n’existe pas de plateforme commune dédiée à cette question qui pourrait être utilisée par les différents acteurs pertinents (clubs, fédérations, police…). Établir une telle plateforme pour l’échange de données

34- Statistiques Kick It Out

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permettrait de résoudre les problèmes tels que l’accès à différents ensembles de données qui sont habituellement à usage interne seulement et aux résultats statistiques qui ne sont en général pas publiés (tels ceux provenant des tribunaux).

Des degrés de sensibilisation différents selon les disciplines Il faut aussi noter que le niveau d’intérêt et de préoccupation sur la question des discriminations varie beaucoup d’une discipline sportive à l’autre. Les fédérations de football par exemple sont beaucoup plus conscientes de ce problème que d’autres sports et donc considèrent la collecte de données comme une priorité. En pratique, cela signifie que la plupart des données qu’ont les pays sur les incidents discriminatoires sont probablement biaisées en faveur des ensembles de données collectées par les organismes du football. C’est par exemple le cas en Allemagne où il n’existe pas de données sur les violences ou les discriminations pour d’autres sports que le football. Certaines fédérations et associations sportives collectent des informations qualitatives dans les médias, dans des rapports internes et sur internet pour suivre la situation et si possible agir. Un autre problème est que la plupart des données concernent seulement un type de violence discriminatoire, le racisme, ce qui signifie que les autres types de discrimination sont probablement sous-signalés.

Sensibilisation au niveau local sur les questions de violences discriminatoires dans le sport amateur

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Les violences discriminatoires dans le sport reflètent le niveau de racisme de la société : plus les discriminations sont prévalentes dans la société, plus elles se manifestent également sur les terrains de sport.

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Le football en particulier peut être considéré comme un miroir de la société et même parfois il annonce ce qui va se passer dans un avenir proche. Le degré de sensibilisation est différent d’un pays européen à l’autre parce que chaque pays a son histoire et sa culture propres. Certains pays ont accueilli des étrangers depuis longtemps comparés à d’autres (en raison du colonialisme, ou de leur industrialisation, ou de l’évolution de leur marché du travail) mais cela ne garantit pas que la population, ayant été habituée à côtoyer des gens « différents », aura un esprit ouvert. Être sensibilisé au phénomène est fondamental pour être motivé à agir. Considérer le racisme, l’homophobie ou tout autre type de discrimination comme un incident isolé, des « jeux d’enfants » ou comme « faisant partie du jeu » est une façon de minimiser le problème et par là d’éviter de faire quelque chose pour le prévenir. En Allemagne, un grand pays doté d’un système fédéral et où existent de fortes disparités régionales, il est difficile d’avoir une vue générale du degré de sensibilisation aux discriminations et aux violences dans le sport amateur chez les collectivités territoriales et les professionnels du sport amateur à l’échelle locale. Il est raisonnable d’assumer que celui-ci varie d’une ville à l’autre – l’Allemagne en compte quelque 11 000 – de même qu’il varie certainement entre et au sein de différentes communautés en fonction de divers facteurs tels que la structure de la population, le contexte socio-économique, les caractéristiques du milieu local du sport, et les relations locales inter-ethniques. On peut cependant faire quelques remarques générales. En ligne avec le système corporatiste en place, de façon générale, en Allemagne, les organisations non gouvernementales telles que les clubs, les associations et les fédérations jouent un rôle crucial dans le secteur du sport. Comme dans d’autres sphères de la société, l’État s’appuie sur les institutions privées pour qu’elles remplissent des missions d’ordre public avec l’aide de subventions étatiques. De nombreuses administrations locales du sport se limitent plus ou moins à la gestion des infrastructures de sport publiques, laissant la mise en œuvre des politiques du sport et l’utilisation du sport pour des buts externes (comme la lutte contre les discriminations) aux clubs et aux organisations sportives. De plus, la plupart des administrations publiques manquent de ressources

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financières et humaines pour pouvoir gérer des initiatives qui aillent au-delà de leurs obligations de base. En ce qui concerne les clubs de sport et leur personnel, il y a une grande différence entre le football et les autres sports. En effet, on peut dire que le football est le seul sport où les violences sont largement reconnues comme posant problème alors que ce n’est pas le cas dans d’autres sports amateurs, sauf cas particuliers. Dans le football, on peut assumer que tout le monde, qu’il s’agisse des joueurs amateurs, des entraîneurs, des responsables de club, des autres volontaires et des professionnels, a un certain degré de sensibilisation (voire un degré excessif !). En revanche, dans les autres sports, on peut affirmer que les violences ne sont pas un problème. D’un autre côté, le degré de sensibilisation aux discriminations dans le sport amateur est probablement plus élevé et répandu. Celui-ci est beaucoup plus élevé aujourd’hui au sein de la population que par le passé en raison d’évolutions socio-démographiques et socio-politiques qui ont rendu la société allemande plus diverse et libérale (évolution démographique, immigration, égalité des droits pour les homosexuels, émancipation des femmes, etc.). Parmi les membres et les responsables des clubs, le degré de sensibilisation aux discriminations dépend dans une certaine mesure de la taille du club et du lieu où il est situé. Si les petits clubs (moins de 100 membres) tendent vers l’homogénéité, les clubs moyens et grands, notamment dans les villes, sont habitués à la diversité sociale et ont des politiques anti-discrimination en place, à tout le moins de façon implicite. Dans les villes italiennes, l’attitude générale est de minimiser le problème, que l’on présente parfois comme une simple réaction excessive de parents passionnés ou en disant que « ce n’est pas un problème de dire quelque chose de stupide [c’est-à-dire en fait raciste] dans le feu de la compétition ». Il semble qu’en général, les clubs soient plus sensibilisés et aient davantage la volonté de faire quelque chose (en termes de médiation) même s’ils n’ont pas toujours les outils appropriés pour prévenir ou combattre le racisme. En ce qui concerne les institutions telles que les collectivités territoriales et les fédérations, elles privilégient la sanction sur la prévention

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et en général sanctionnent les comportements violents ou discriminatoires avec des amendes ou des interdictions de stade. L’absence d’observatoire qui puisse suivre les incidents au niveau amateur et local contribue aussi à un manque de sensibilisation sur cette question. On réagit lorsque les médias rapportent un incident mais cela ne dure généralement pas longtemps et ne mène à aucune action concrète. Ainsi en Italie, il existe un degré élevé de sensibilisation dans le sport professionnel – les médias couvrent régulièrement les incidents dans les stades – mais beaucoup moins dans le sport amateur. En ce qui concerne le sport amateur pour les jeunes, d’après nos conversations informelles avec les entraîneurs de l’UISP, il est clair que les clubs prennent très au sérieux les manifestations de racisme chez les parents. Celles-ci ont lieu lorsque les enfants jouent un match ou une compétition, que ce soit en football ou une autre discipline comme la gymnastique : les parents abusent verbalement les arbitres/juges, ou les autres joueurs, ou leur entraîneur pour remettre en question ses décisions, ou d’autres parents (en particulier ceux dont les enfants jouent dans l’équipe adverse), et parfois l’agression verbale dégénère en agression physique. En général, il semble que dans les sports amateurs locaux, seuls les clubs concernés et responsables, notamment ceux qui travaillent avec un public divers, sont conscients de ces questions et essaient de trouver des solutions, par exemple par le biais de campagnes de sensibilisation ou bien en discutant avec leurs joueurs/athlètes des valeurs du sport telles que le respect et le fair play. En Belgique, le sport est une compétence régionale et les discriminations dans le sport amateur sont donc de la responsabilité des fédérations régionales. L’UNIA est le seul organisme qui centralise toutes les plaintes collectées à l’échelle nationale par les pratiquants, les clubs et/ou les fédérations. En France, le ministère des Sports et le ministère de la Jeunesse ont véritablement commencé à s’attaquer aux problèmes de violence et de racisme dans le sport en lançant des premiers projets en 2001. Le rapport sur la prévention des incivilités et des actes de violence dans le sport de 201035 est un exemple concret de l’attention que le gouverne35- Massey, F. & Monnereau, R. ( 2010). Prévention des actes d'incivilité et de violence dans le sport : recensement des initiatives existantes, préconisations pour une stratégie d'intervention. Public Report.

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ment français porte à cette question. Le rapport est détaillé et identifie le sport comme un aspect important de la vie en société, soulignant qu’il « ne peut être isolé de l’idéal sur lequel il s’est construit, ni ignorer qu’il est un facteur universel d’identité collective et de sociabilité ». Au Portugal, le gouvernement a présenté un projet de réforme de la loi de 2009 qui établissait un régime légal pour combattre les violences, le racisme, la xénophobie et l’intolérance dans le sport. La nouvelle législation impose des obligations plus fortes aux agents du sport et envisage des actions préventives sociales et pédagogiques. Entre autres mesures, elle augmente le montant minimum des amendes, renforce certaines sanctions et sanctions annexes, et limite l’accès à certaines zones du stade lors de certains événements sportifs (notamment en imposant les tickets électroniques). Outre qu’il donne de nouveaux instruments aux acteurs du sport pour faire face au problème des violences et des discriminations dans le sport, ce projet de loi signale également que le problème est reconnu au plus haut niveau, ce qui à son tour contribue à sensibiliser tous les acteurs impliqués. Le Royaume-Uni est très sensibilisé aux discriminations dans le sport national. Le chapitre 6 de la stratégie du gouvernement pour le sport (datant de 2015) détaille comment ouvrir davantage le sport aux pratiquants de toutes origines et note en particulier une sous-représentation des femmes et des filles, des personnes d’origine socio-économique modeste, et des personnes ayant un handicap36. La stratégie affirme clairement qu’elle n’est pas axée uniquement sur les sports populaires tels que le football mais sur toutes sortes d’activités physiques. Cependant, le texte ne mentionne pas la question des discriminations dans le sport lui-même, qui semble échoir aux organisations individuelles telles que Sport England ou la Football Association. Les campagnes nationales, comme celles mentionnées plus haut, montrent qu’il existe un degré élevé de sensibilisation à la nécessité de combattre les discriminations dans le sport. À l’échelle locale, le degré de sensibilisation aux discriminations varie d’une ville à l’autre, d’un comté à l’autre, et selon les disciplines sportives. Les villes telles que Londres, qui sont très multiculturelles comparées à d’autres régions du pays, sont particulièrement sensibles aux

discriminations dans le sport. En mai 2018, le Maire de Londres, Sadiq Khan, a publié sa stratégie pour la ville (« Le sport pour nous tous : stratégie du Maire pour le sport et l’activité physique »), qui reconnaît que la discrimination « peut faire barrière à la participation » et détaille des programmes stratégiques et d’action pour promouvoir l’égalité dans le sport au niveau local. Il est difficile de trouver des exemples où le degré de sensibilisation des autorités publiques est aussi élevé qu’à Londres. En raison des compétences des villes et des organismes régionaux, combattre les discriminations au niveau local est souvent le fait d’organisations individuelles et des clubs. Les associations jouent un rôle clé de sensibilisation. Au niveau amateur par exemple, le Programme pédagogique de l’Académie Kick It Out organise des ateliers et des présentations sur les discriminations dans le sport dans les clubs locaux ainsi que les écoles et autres organisations locales, et ce dans tout le pays. L’association anti-raciste Show Racism the Red Card (« carton rouge pour le racisme ») enrôle des personnalités du sport dans ses campagnes et ses ateliers éducatifs pour les jeunes. Les clubs individuels, au niveau professionnel et amateur local, mènent aussi des campagnes locales de sensibilisation et d’inclusion, qui sont souvent soutenues par des associations nationales. De nouveau, les réponses varient beaucoup entre les villes et les disciplines sportives – les initiatives sont plus fréquentes dans le football – et selon qu’elles sont ciblées sur le sport amateur ou professionnel.

Disparité dans les niveaux de sensibilisation par discipline sportive et par la proximité des problèmes La conclusion de cette analyse est qu’il existe au niveau national une conscience partagée des problèmes de violences dans le sport amateur. Cependant, les campagnes de sensibilisation initiées par le niveau national de gouvernance (les gouvernements ou les fédérations) sont principalement axées sur le football, le sport le plus pratiqué en Europe. À l’échelle locale, il existe des disparités importantes entre les villes. Celles qui travaillent déjà sur les politiques de lutte contre les discriminations semblent mieux préparées à inclure le sport dans ce travail.

36- Gouvernement britannique (2015). Sporting Future: A New Strategy for an Active Nation.

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À l’échelle des clubs, les différences sont encore plus importantes et dépendent du lieu où sont situés le club, ses membres et son personnel. Les clubs implantés dans les quartiers ayant une population diverse sont plus sensibilisés aux questions de discrimination et ont une approche plus proactive pour la contrer.

Partie 3 >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Thèmes prioritaires et pratiques prometteuses >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

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Bien qu’elles rencontrent des difficultés pour la collecte structurée de données et manquent de ressources pour sensibiliser le public sur cette question, de nombreuses villes européennes mettent en œuvre des actions et des stratégies de prévention. Nous présentons dans cette partie plusieurs pratiques prometteuses que nous avons recueillies en Europe et qui montrent les principaux thèmes sur lesquels les villes travaillent pour prévenir les violences discriminatoires dans le sport amateur. MATCHSPORT a également collecté 15 fiches de pratique additionnelles auprès des villes qui étaient partenaires du projet. Ces documents seront disponibles sur la page web du projet.37

Pratiques prometteuses au Portugal

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Lisbonne offre de bons exemples de l’importance de la coopération entre divers acteurs pour sensibiliser le public. Un exemple est l’événement organisé par l’Institut supérieur des sciences policières et de la sécurité intérieure (ISCPSI) et le Conseil municipal de Lisbonne (CML), qui sont tous deux partenaires du projet MATCH -SPORT. L’événement a débuté par une réunion entre le service municipal Activité Physique et Sport, l’équipe du programme Desporto mexe comigo (« le sport bouge avec moi ») et ses 32 entités partenaires (directeurs de clubs et d’associations, éducateurs et techniciens intervenant dans 21 quartiers de Lisbonne). L’objectif de la réunion était de débattre de la situation en matière de violences et de discriminations dans le sport amateur et des possibilités d’activités et de projets conjoints à l’avenir. La réunion était aussi une bonne occasion d’évaluer la perception qu’avaient les participants du problème. Le programme « Le sport bouge avec moi » (Desporto mexe comigo38) est destiné à favoriser l’inclusion sociale d’enfants et de jeunes vulnérables et à risque et de promouvoir les valeurs citoyennes associées au sport. Ce programme permet l’accès gratuit au sport au travers d’un vaste réseau d’enti-

37-Plus d’informations sur : https://efus.eu/tag/match-sport/?lang=fr 38- Plus d’informations sur : http://www.cm-lisboa.pt/viver/desporto/mal-mexe-comigo

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tés partenaires. Il s’adresse aux jeunes âgés de 2 à 22 ans, et en priorité ceux qui vivent dans les quartiers défavorisés qui font partie des Zones d’Intervention Prioritaire de la mairie de Lisbonne. Une autre initiative intéressante est « Le sport sans harcèlement » (Desporto sem bullying39), qui est menée par la Faculté de Kinésiologie de l’Université de Lisbonne et a pour objectifs de sensibiliser sur les différentes formes d’exclusion dans le sport et de promouvoir celui-ci pour favoriser l’inclusion et le développement. Une campagne vidéo devait être lancée en 2020, présentant des personnalités du sport qui partagent leur expérience du racisme, de l’homophobie, des discriminations de genre et des discriminations contre les personnes ayant un handicap ou des problèmes de santé mentale. Il existe aussi un certain nombre d’initiatives à Lisbonne pour promouvoir les bons comportements des parents, telles que « L’école des parents de Torreense » (Escola de Pais Parceiros do Torreense40). Ce projet innovant coordonné par le service football de la Sport Clube União Torreense, a démarré en février 2019 dans le but d’améliorer le comportement des parents lorsque leurs enfants participent à des compétitions sportives et de les éduquer aux valeurs du sport. Un autre projet sur ce thème du comportement des parents a été mené en mai 2018 par la Ville d’Almeirim. Intitulé « Les parents des sportifs sont des parents responsables » (Pais de desportistas são pais responsáveis41), le projet était fondé sur un partenariat avec les clubs, les associations et les fédérations de diverses disciplines sportives dans le but d’encourager les familles des jeunes pratiquants à se comporter de façon polie et saine pendant les compétitions. La campagne a produit un livret d’information sur les 10 règles que les parents doivent suivre lorsqu’ils assistent à un événement sportif où participe leur enfant. De plus, les associations d’arbitres ont été informées des comportements parentaux à surveiller parce qu’ils favorisent les violences. Sur ce même sujet, la campagne « Respectez votre enfant » (Respeite o seu filho42) a été développée par la Ville de S. João da Madeira, qui figure parmi 39- Plus d’informations sur : http://www.desportosembullying.pt/desporto-sem-bullying/projeto/ 40- Plus d’informations sur : https://www.torreense.com/pt/noticias/ escola-de-pais-do-torreense/ 41- Plus d’informations sur : https://www.futeboldeformacao.pt/tag/projeto-pais-de-desportistassao-pais-responsaveis/ 42- Plus d’informations sur : https://oregional.pt/campanha-respeite-o-seu-filho-e-medidadesportiva-do-ano-2019/

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les 88 communes portugaises classées comme « amies des sports » en raison de leurs bonnes pratiques dans ce domaine. Lancée pour la saison sportive 2018-19, la campagne visait le public des événements sportifs pour les juniors. Elle comprenait divers outils de communication, des actions de formation et des activités sportives sur le thème de l’éthique dans le sport. L’un des supports de communication était une simili-trousse de secours comprenant des messages (« Ne soyez pas un contre-coach », ou « Ne reprochez pas. Encouragez ») appelant les spectateurs à regarder la compétition dans le calme et avec un esprit positif et à rejeter tout comportement inapproprié. En ce qui concerne la promotion des valeurs éthiques dans le sport, l’Institut portugais du Sport et de la Jeunesse a lancé en novembre 2017 la campagne de labellisation « Drapeau d’Éthique » (Bandeira da ética43). Le Drapeau d’Éthique est un label certifiant qu’une organisation respecte strictement un ensemble de valeurs. Il peut être octroyé à toute organisation qui souhaite valoriser son travail de promotion des valeurs éthiques par le sport. L’initiative s’appuie sur une plateforme technologique qui offre deux fonctionnalités principales : la soumission de candidatures pour la certification et une collection de bonnes pratiques en matière d’éthique et de valeurs dans le sport, que la communauté du Drapeau d’Éthique peut consulter.

Pratiques prometteuses en Allemagne

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Il existe en Allemagne des dizaines de programmes et de projets contre les discriminations et les violences dans le sport amateur. La plupart de ces programmes, qui ont tous des thèmes, des groupes cibles et une méthodologie propre, vont au-delà de la stricte prévention des violences et des discriminations et visent par exemple à réduire tout type de conflit, combattre l’extrémisme de droite ou encore favoriser l’inclusion des migrants.

La plupart de ces programmes sont menés ou soutenus par la Confédération allemande des sports olympiques (Deutscher Olympischer Sportbund, DOSB), l’organisation nationale qui réunit les associations et fédérations sportives, ou bien par les confédérations régionales des sports (Landessportbund, LSB), qui jouent un rôle clé dans le système fédéral allemand. S’il existe aussi des campagnes centralisées, la plupart de ces programmes offrent un cadre politique, organisationnel et financier au travers duquel les actions locales sont mises en œuvre, souvent par les clubs de sports, parfois par des réseaux qui peuvent comprendre des services publics, la police, des organisations représentant les minorités ethniques ou des institutions sociales. Parmi ces nombreux programmes, on peut citer :

 Integration durch Sport (« Intégration par le sport ») : coordonné par la DOSB, ce programme national lancé en 1989 promeut la participation des migrants au sport et réunit 750 clubs partenaires. Le projet offre aux migrants l’opportunité de faire du sport, des activités pédagogiques et une assistance. Il est subventionné par le gouvernement fédéral avec une enveloppe de 10 millions d’euros par an.

 Zusammenhalt durch Teilhabe (« Solidarité par la participation ») : ce programme du gouvernement fédéral promeut la démocratie contre l’extrémisme (de droite) et se focalise sur les zones rurales. Il soutient notamment le sport et est particulièrement actif en Allemagne de l’est.

 Interkulturelle Konfliktmediation im Fußball (« Médiation interculturelle des conflits dans le football ») est un programme régional de la Hesse spécialisé en médiation des conflits. Il propose des services de médiation entre équipes de football adverses et des formations sur la façon d’éviter les conflits pour les pratiquants, les entraîneurs et les parents, avec un accent particulier sur la dynamique des conflits inter-ethniques. Certaines des approches et méthodes utilisées dans ces programmes pourraient certainement être transférées à d’autres pays ou réduites et le cas échéant adaptées aux circonstances de pays plus petits.

43- Plus d’informations sur : https://www.bandeiradaetica.ipdj.gov.pt/

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MATCH-SPORT- Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination

Pratiques prometteuses en Italie

 ouvrir les esprits et établir une plateforme pour les débats et les échanges

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 lutter contre les discriminations et les violences dans le sport et la société

En Italie, il existe un certain nombre d’initiatives de prévention et de lutte contre les violences et les discriminations dans le sport. Certains clubs ont lancé des campagnes pédagogiques destinées aux familles des pratiquants, qui proposent un ensemble de règles de comportement de base. L’UISP Bologne mène un programme plus structuré intitulé Oltre le regole facciamoli giocare lasciamoli sbagliare (« Au-delà des règles, laissez-les jouer, laissez-les faire des erreurs ») en collaboration avec les parents, les enfants et les entraîneurs. Le programme a notamment des arbitres qui rencontrent les parents avant les matchs pour leur demander de laisser leurs enfants s’amuser et d’éviter tout écart de conduite. Un autre projet initié à Bologne est le Torneo Dimondi (« tournoi du monde »), qui a été créé par des clubs locaux dans le but d’atteindre des jeunes et des adultes qui généralement ne font pas partie d’un club sportif en raison de leurs origines sociales ou ethniques, leur genre, leur orientation sexuelle, etc. Le projet relaie un message anti-raciste, anti-fasciste, anti-sexiste et anti-discrimination par le biais de sport. Afin de réduire les tensions liées à la compétitivité, les parties/matchs, qui ont lieu chaque mois, sont auto-arbitrés et les équipes peuvent gagner des points pour leur bon respect des règles et de leurs opposants. Une initiative similaire, Mondiali Antirazzisti (« coupe du monde antiraciste ») organise des tournois de football, volleyball, basketball et rugby avec des équipes de genre et d’âge mixtes composées de réfugiés, d’immigrants, d’organisations anti-racistes et de jeunesse de toute l’Europe représentant plus de 70 nationalités. Comme dans le Torneo Dimondi, les matchs sont auto-arbitrés et les finales sont uniquement sur pénalités afin de renforcer l’esprit non compétitif du tournoi. Ce programme a pour objectifs de :

 établir un dialogue entre différentes cultures et avec les collectivités territoriales et les organisations sportives et de jeunesse à travers l’Europe dans le but d’initier des projets et des collaborations à l’échelle nationale ou européenne ;

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d’expériences ; en général ;

 sensibiliser le public aux discriminations dans le sport et créer une campagne d’information et anti-discriminations.

Pratiques prometteuses en Belgique

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Dans la Ville de Liège en Belgique, plusieurs fédérations de sport amateur et le programme de Fan Coaching ont mis en place le Pacte liégeois pour un sport sain, amical et respectueux qui englobe divers projets et actions gérées par différents acteurs. Ceux-ci comprennent :

 des bannières affichant le slogan de la campagne « Le fair play est un sport » que les clubs de sport locaux peuvent afficher ;

 la désignation dans chaque club d’une personne en charge de faire respecter le fair play ;

 le Prix du Fair Play annuel auquel les clubs locaux sont encouragés à participer ;

 distinction de membres de la communauté ayant démontré la valeur du fair play lors d’une Nuit du Sport annuelle ;

 exposition sur le thème du fair play ;  depuis 2019, le Pacte coordonne un projet de « sport citoyen » contre la polarisation dans le sport amateur ;

 le programme « Parents Cool » sensibilise les parents à leur propre comportement avec des vidéo clips. Le groupe de travail du Pacte se réunit régulièrement pour évaluer les résultats du programme, partager des expériences et ainsi améliorer le programme.

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Pratiques prometteuses au Royaume-Uni

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Au Royaume-Uni, il existe plusieurs programmes de promotion de l’inclusion et de la diversité dans le sport et par extension dans la communauté. Par exemple Football Unites, Racism Divides (FURD) (« Le football unit, le racisme divise ») est un programme d’inclusion sociale, notamment des jeunes, dans la ville de Sheffield qui travaille avec les communautés locales mais aussi aux plans national et international pour combattre le racisme, promouvoir l’inclusion dans le football et la société et améliorer la compréhension mutuelle entre les diverses communautés. Entre autres activités, FURD offre des sessions d’entraînement gratuites ou à très bas prix pour faciliter l’accès au sport des jeunes des minorités ethniques, et des tournois auxquels participent des équipes de réfugiés et de demandeurs d’asile. Il offre aussi des sessions hebdomadaires de football gratuites pour les femmes et les filles afin de rendre ce sport plus inclusif. Une autre activité du programme FURD est l’initiative Streetkick. Il s’agit d’un mini-stade de football gonflable qui peut être installé dans différents quartiers de la ville pour promouvoir la participation des jeunes et l’anti-racisme dans le sport. Des volontaires sont présents lors du déploiement du mini-stade gonflable et donnent au public des informations sur des événements liés au sport et à l’anti-racisme. Streetkick est le plus souvent déployé dans les quartiers avec une forte proportion de jeunes issus des minorités ethniques ou bien ceux où existent des tensions raciales. L’initiative a aussi été déployée pendant le tournoi de l’Euro en 2004 (Portugal), 2008 (Autriche/Suisse) et 2012 (Pologne/Ukraine) ainsi que pendant la Coupe du Monde de 2006 en Allemagne, où elle a eu beaucoup de succès auprès des supporteurs. Le projet Breaking Boundaries (« Rompre les barrières ») a des objectifs similaires mais cette fois au travers du cricket, que ce soit en y jouant ou en étant volontaire ou spectateur. Le projet est déployé dans certains quartiers de Manchester, Birmingham, Bradford et d’autres villes et cherche à réunir des groupes d’ethnie et de religion différentes en une même communauté en

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faisant la promotion de la cohésion sociale, du respect mutuel et de l’amitié. Il s’adresse à tous les âges, genres et ethnicités et veille à ce que les jeunes ayant un handicap puissent participer au sport de façon égale aux autres. Le dispositif offre différents ateliers créatifs et des conférences/prises de parole par des intervenants qui peuvent être une source d’inspiration ou par des groupes de volontaires. Une autre initiative intéressante est le projet national Premier League Kicks qui aide les jeunes de certaines des zones les plus défavorisées du RoyaumeUni au travers du football. Quatre-vingt-dix clubs de football professionnel dans tout le pays travaillent avec leurs communautés locales pour offrir des activités constructives aux jeunes telles que la pratique du sport/football amateur et des sessions de coaching et de développement personnel. Il s’agit d’améliorer la participation au sport, de promouvoir l’inclusion et la cohésion et de réduire les comportements inciviques au niveau local avec des activités et un mentorat adaptés aux besoins spécifiques et aux dynamiques propres à chaque communauté locale. Le programme 2019-22 escompte attirer 175 000 jeunes au sein d’équipes masculines, féminines et mixtes. Le point fort de la campagne est la coupe annuelle Premier League Kicks Cup qui réunit toutes les équipes ayant participé au programme pour une compétition de football. L’accent est mis sur le fair play – des prix du fair play sont remis aux équipes et aux individus – et aux interactions entre les différentes équipes. Les objectifs affichés du projet sont de promouvoir l’intégration, l’égalité, la diversité et l’inclusion, le bien-être physique et mental, y compris l’estime de soi, l’ambition et les aptitudes sociales, et de renforcer les communautés locales par une culture du volontariat, de l’action sociale, des modèles de comportement, et en soutenant l’éducation, la formation et l’accès à l’emploi. Ce dernier point est particulièrement réussi : le programme a aidé des milliers de jeunes gens à bénéficier d’une éducation, d’une formation ou d’un emploi et 20% des volontaires du programme sont d’anciens bénéficiaires. Pour les trois années à venir, Premier League Kicks élargira son « offre » pour les jeunes qui nécessitent un soutien spécial. En partenariat avec l’association d’aide aux enfants Children In Need, près de 48 clubs de football professionnel offriront un mentorat et une assistance-conseil à des enfants et des jeunes en risque de dérive vers la violence ou affectés par celle-ci.

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À partir des conclusions de cette analyse, les partenaires du consortium MATCH-SPORT ont identifié les recommandations suivantes que nous adressons aux collectivités territoriales et aux clubs de sport locaux. Ces principes ont informé toutes les actions mises en œuvre dans le cadre du projet et ont été adaptés en fonction des enseignements du projet.

 Le sport amateur a un impact positif sur la cohésion sociale et un

Partie 4

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Conclusions et recommandations

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effet durable sur la prévention des violences. C’est pourquoi nous recommandons la création de clubs de sport ou de favoriser la pratique du sport dans les quartiers dits sensibles en y organisant des activités conjointement avec les clubs professionnels, dans l’objectif d’attirer les jeunes pratiquants.

 Les collectivités devraient soutenir financièrement les clubs, en particulier ceux qui sont situés dans les quartiers « difficiles », et veiller à ce que les projets de sport aient une dimension pédagogique.

 La compétition est inhérente au sport. Cependant, l’idée que la compétition mène aux violences est un stéréotype. Nous devons réfléchir à comment réduire les violences dans une société qui considère que gagner est le seul but et l’aune à laquelle nous nous définissons en tant qu’individus ou que groupes.

 C’est seulement par un travail holistique et transversal que nous arriverons à combattre les violences et les discriminations dans le sport amateur. Il est nécessaire de travailler sur plusieurs thèmes de façon simultanée, par exemple l’éducation et le respect pour les amis et les arbitres, et d’adapter les règles pour améliorer l’inclusivité.

 Le rôle des arbitres en tant qu’éducateurs doit être renforcé. Les formations professionnelles des arbitres doivent intégrer cette dimension.

 Afin d’éviter les incidents violents entre spectateurs et joueurs, nous pouvons agir et disséminer parmi le public une culture de la responsabilité par le biais de campagnes de communication. De telles actions doivent être adaptées ou renforcées pour traiter de certains problèmes spécifiques et répondre aux problèmes locaux.

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 Même au niveau local, les fédérations sont des acteurs clés dans la prévention des incidents violents. Elles ont les moyens de mettre en place des mesures de prévention et le pouvoir de sanctionner les clubs et leurs membres.

 Un outil à prendre en compte est l’adaptation des règles pour faciliter la participation de tous. Rendre certains sports moins difficiles afin de les rendre plus accessibles n’est cependant pas toujours une bonne solution parce que cela les rend moins intéressants pour la majorité des pratiquants. Il vaut mieux adapter les règles aux capacités individuelles des pratiquants au cas par cas.

 Les conflits provoqués par les parents et les familles sont souvent liés à la charge émotionnelle qu’ils placent sur leur enfant et les compétitions auxquelles elle ou il participe. Les parents projettent leurs aspirations, leur colère ou leur frustration sur leur enfant. Le problème est qu’il est socialement accepté que les parents perdent le contrôle d’eux-mêmes dans de telles situations et qu’il est difficile de les réprimander. Il faut donc que nous dialoguons avec eux si nous voulons qu’ils changent de comportement et que nous les persuadions qu’éviter tout comportement abusif est une bonne chose.

 On peut envisager une interdiction permanente de fréquenter le club ou autre mesure de sanction lorsque les parents refusent de changer leur comportement. Mais il convient d’agir avec prudence parce que de telles mesures peuvent aussi avoir un impact négatif sur le club.

Partie 5 >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Ressources complémentaires >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

 Nous encourageons les associations et les clubs de sport à adopter des mesures communes, telles que l’introduction d’une sanction pour mauvais comportement dans le règlement du club. Il est important d’associer les parents à de telles décisions afin de les légitimer. Il est essentiel d’avoir un socle commun de principes et de valeurs afin de pouvoir distinguer les mauvais et les bons comportements. Pour ce faire, la communication et le dialogue sont clés.

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 Commission des Communautés européennes (2007). Livre blanc sur le sport : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/PDF/ ?uri=CELEX:52007DC0391&from=EN

 Conseil de l’Europe (2008). Recommandation de politique générale de l’ECRI nº12 sur la lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans le sport : :https://rm.coe.int/ecri-general-policy-recommen dation-no-12-on-combating-racism-and-racia/16808b5ae7

 Bureau des Comités olympiques européens auprès de l’UE (2011). Guide de la politique sportive de l’Union européenne : ttp://www. euoffice.eurolympic.org/files/guide_to_eu_sport_policy_final_versionwithlinks.pdf

 Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) (2010). Racisme, discrimination ethnique et exclusion des migrants et minorités : une vue comparative d’ensemble de la situation dans l’Union européenne : https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl= notice_display&id=3321 (version anglaise disponible ici : https://fra.europa.eu/sites/default/ files/guide-tackling-racism-in-sport_en.pdf)

 Gasperini, W. & Talleu, C. (2010). Sport et discrimination en Europe. Conseil de l’Europe, Publication Epas : https://book.coe.int/en/ root/4484-sport-and-discrimination-in-europe.html

Le partenariat MATCH-SPORT : L’Efus a piloté ce projet en partenariat avec les collectivités et les organisations expertes suivantes : Liège (BE), Lisbonne (PT), Loano (IT), Maranello (IT), Nea Propontida (GR), Valence (FR), Europäische Sportakademie Land Brandenburg (Académie européenne des sports de Brandebourg, DE), Unione Italiana Sport per Tutti (Union italienne du sport pour tous, IT), ministère portugais de l’Administration intérieure (PT).

Le projet a duré de janvier 2019 à juin 2021 (30 mois).

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MATCH-SPORT - Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination Analyse des violences discriminatoires dans le sport amateur – état de l’art dans 7 pays européens Les violences dans le sport n’affectent pas seulement le sport professionnel et les grands événements largement couverts par la presse : elles se manifestent aussi dans le sport amateur. Dans ce domaine, les incidents sont souvent liés à des provocations incitant à la haine et aux violences discriminatoires, qui peuvent être le fait de joueurs et d’athlètes mais aussi de managers de clubs, de volontaires ou de parents. Certains sports sont plus affectés que d’autres par les incidents de violence, dont la plupart sont de nature discriminatoire, mais quoi qu’il en soit, c’est un problème qui demande des interventions appropriées. Comment faire face aux violences, au racisme, aux discriminations et à l’intolérance dans le sport, et plus particulièrement le sport amateur ? Le projet MATCH-SPORT réunit des collectivités territoriales et des organisations sportives qui travaillent ensemble pour réduire de tels phénomènes dans le sport amateur au travers de l’échange d’expertise et de pratiques. L’Efus porte ce projet en partenariat avec des collectivités territoriales et des organisations expertes : Liège (BE), Lisbonne (PT), Loano (IT), Maranello (IT), Nea Propontida (GR),Valence (FR), Europäische Sportakademie Land Brandenburg ( « L’Académie Européenne des Sports de Brandebourg », DE), Unione Italiana Sport per Tutti (« L’Union italienne : Sport pour tous », IT), et le ministère de l’Administration Interne du Portugal (PT).

efus.eu


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