MATCH-SPORT- Rendre le sport amateur plus tolérant en éliminant le racisme et la discrimination
Le rapport 2010 de la FRA indique aussi que seuls 16 États membres (sur les 27 étudiés) sont intervenus dans des cas de racisme et de discriminations ethniques dans le sport. Le rapport montre que des incidents racistes ont aussi lieu dans le sport amateur, notamment le football et le basketball. Dans le football pour enfants et jeunes, ces incidents ont lieu entre joueurs et entre entraîneurs. Même si le problème est bien connu dans le football et que de nombreuses fédérations s’en préoccupent, il est en revanche souvent ignoré dans les autres disciplines et les données concernent seulement les incidents qui reçoivent une large couverture presse, ce qui limite les connaissances sur les discriminations au quotidien. Jusqu’à la ratification du Traité de Lisbonne en 2009, l’Union européenne n’avait pas de compétences spécifiques en matière de politique de sport. Cet accord international s’appuie sur le Plan d’Action Pierre de Coubertin (la première initiative globale de l’UE en matière de sport) et permet à l’Union d’agir pour promouvoir ou appuyer des actions prises dans le cadre des politiques nationales des États membres. Les deux premiers paragraphes de l’article 165 du Traité sont particulièrement intéressants et définissent les initiatives suivantes prises à l’échelle de l’UE : ils soulignent l’importance du « rôle éducatif et social du sport », affirment l’objectif de « développer la dimension européenne du sport » (qui a été renforcée avec la publication de la Communication de la Commission européenne de janvier3 2011 ) et demande que les États membres « promeuvent l’équité, l’ouverture » et « protègent l’intégrité physique et morale des sportifs ». Cette avancée importante a établi une base légale pour un soutien financier et structurel de l’UE aux politiques nationales du sport (sans pour autant aller jusqu’à une réforme des lois domestiques, qui demeurent de la seule compétence des États membres), qui évoluera par la suite pour devenir des programmes d’action tels que le programme de financement Erasmus+ ou la Semaine européenne du sport. Il a permis à l’Union européenne de poursuivre le développement de sa politique du sport au travers de deux Plans d’Action (2014-2017 et
3- Communication de la Commission européenne de janvier 2011 sur l'impact du Traité de Lisbonne sur le sport - Développer la dimension européenne du sport
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2017-2020). Le plus récent reconnaît le besoin de renforcer les outils de gouvernance du sport pour les rendre plus inclusifs. Il souligne également le rôle des entraîneurs, des directeurs de club et des arbitres. Enfin, nous devons évoquer rapidement le travail mené par d’autres organisations internationales à part l’UE pour promouvoir le sport comme moyen de rendre la société plus solidaire et résiliente. Ainsi, la Déclaration de Doha de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) considère le sport comme un outil de paix et de prévention de la criminalité en enseignant aux jeunes des valeurs de vie et de citoyenneté. L’ONUDC a créé le programme Line Up Live Up dirigé envers toutes les personnes travaillant dans le domaine du sport et qui est fondé sur les connaissances acquises par les Nations Unies sur l’enseignement de compétences essentielles telles que « savoir résister aux pressions sociales qui poussent à s’engager dans la délinquance ou savoir gérer l’anxiété et communiquer de façon efficace avec ses pairs » .4
Une variété d’outils utilisés au niveau national
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> À l’échelle nationale, celle des politiques gouvernementales et des fédérations nationales et associations de clubs, on est de plus en plus sensibilisé à cette question et cela se traduit par différents types d’action. Nous avons identifié quatre catégories d’outils utilisés dans la lutte contre les discriminations dans le sport (y compris, mais pas exclusivement, le sport amateur) à l’échelle nationale.
4- UNODC, Crime prevention through sports.
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