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ego à nu

KEREN

ANN PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT FEUILLET

Chanteuse, songwriter, réalisatrice, guitariste, Keren Ann ajoute une nouvelle corde à son talent. Le 26 juin, elle monte sur la scène du théâtre antique de Fourvière en tant qu’interprète du spectacle vivant Où es-tu ?, une création poétique et musicale. À l’automne, la Chapelle de la Trinité l’accueillera pour un concert avec le Quatuor Debussy, avec qui elle signe un disque en commun, Keren Ann and Quatuor Debussy.

Comment présenteriez-vous Où es-tu ?, spectacle que vous allez jouer sur la scène des Nuits de Fourvière avec Irène Jacob ? KEREN ANN C’est un roadshow de poèmes, un itinéraire musical et poétique, un peu à la façon de Thelma et Louise, dans un esprit de bivouac. Sur le plateau, un piano, une guitare, un fauteuil et quelques valises. Au milieu de l’espace, un micro suspendu pour partager la poésie des grands auteurs que nous admirons, comme Andrée Chedid, Emily Dickinson, Amanda Gorman, Paul Éluard ou Charles Bukowski. Avec Irène, une amie de longue date dont j’apprécie le travail, nous emmenons le public dans notre bibliothèque privée. Nous aimons ces auteurs dont les mots touchent, chantent, bougent, élèvent, retournent, renversent, dansent… L’idée du spectacle n’est pas d’analyser les textes, plutôt d’essayer de transmettre ce qui a résonné en nous, et qui, peut-être, vibrera chez l’auditeur. Nous entretenons sur scène un dialogue entre poésie, musique et chanson. Comme dans un voyage, on jette dans son sac un livre et on met des écouteurs. La musique colore ce moment de la lecture. J’interprète aussi bien du Leonard Cohen que The Cure, Bourvil, Serge Gainsbourg…      Est-ce que ce spectacle représente un challenge pour vous, habituée aux concerts ?

KEREN ANN Normalement, j’ai l’habitude d’être sur scène avec un instrument à la main et de me laisser porter par la salle, mes émotions de la journée, l’interactivité avec les autres musiciens… Là, mes repères sont bouleversés. Le théâtre m’oblige à sortir de ma zone de confort. Dans ces moments de vulnérabilité, l’artiste se sent à la fois plus vivant et très dénudé. J’ai dû apprendre à utiliser mes mains, à bouger ou à apprivoiser les silences. Alors bien sûr, je me laisse guider par mon intuition et le rythme, mais une actrice comme Irène

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