no. 2
, histoires d hiver
Hiver 2015/16
70 ANS
Un pionnier et innovateur dans le monde du ski
INGEMAR STENMARK, INTERVIEW
Le plus grand skieur de tous les temps
AMPHIBIO 4D
Le prochain chapitre de la (r)évolution du ski
GLEN PLAKE, INTERVIEW L’idole américaine
U-FLEX
Que le ski fléchisse
NOUS SOMMES AUTANT PASSIONNÉS QUE VOUS.
Pendant plus de soixante-dix ans, nous avons consacré chaque instant à penser, repenser, à concevoir et à fabriquer les meilleurs skis, les plus innovants qui soient au monde. Parce qu’après le ski vient le reste... en deuxième position. Plus d’infos sur elanskis.com
NOUS CONSTRUISONS DES SKIS 8-9
12-17
28-31
70 ANS Un pionnier et innovateur dans le monde du ski
INGEMAR STENMARK, INTERVIEW Le plus grand skieur de tous les temps
Amphibio 4D Le prochain chapitre de la (r)évolution du ski
Chez Elan, nous construisons des skis, c’est clair et simple. Pas de campagne de marketing, pas de slogan, pas de toile en fibre de verre pour des graphismes. Les skis construits par les mêmes personnes depuis plus de 70 ans et dans la même petite ville au pied des Alpes juliennes. Un endroit où la performance est une religion et l’innovation représente un mode de vie. Où l’assurance qualité se définie par la fabrication de skis frais toute la matinée, puis du ski dans la poudreuse fraîche pendant tout l’après midi. Chez Elan, nous avons sans cesse (et sans bruit) apporté des innovations significatives aux skieurs. Nous présageons les changements et les innovations, comme le premier ski parabolique du monde et la première technologie Amphibio, pour une raison : afin de fabriquer un ski plus performant, et pas seulement pour mieux vendre des skis. Nous avons regardé minutieusement tous les détails – coupes latérales, rockers, les angles - vous n’avez pas de souci à vous faire. Nous avons adapté nos skis pour quoi que vous fassiez et pour qui que vous soyez : pisteXS, bosse, parcs ou poudre. Femmes, gamins, loueurs, instructeurs et poudreuse. Tout le monde, tous, liés par un but : Fabriquer les meilleurs skis qui soient.
44-46
48-51
56-59
Freerange L’art de la neige
GLEN PLAKE, INTERVIEW L’idole américaine
W Studio Des femmes aux femmes
Chez Elan, nous ne construisons pas de skis pour impressionner des inconnus assis sur une chaise. Nous construisons des skis pour impressionner les skieurs sur une montagne. Nous fabriquons des skis parce que vous êtes sur le premier télésiège un mardi matin en décembre. Pace que vous skiez une face horrifique de 60 degrés dans les montagnes Chugach.
RÉSUMÉ 06-07
Nouvelles
18-21
08-09
Le Pionnier, 1940-1960
22-23
10-11
24-27
12-17
L’innovateur, 1970 Ingemar Stenmark, interview
L’Âge d’or, 1980
32-33
40-41
U-Flex, Que le ski fléchisse !
M. GS, Max Blardone
Glen Plake, interview
62
Parce que la fin de la journée devrait être encore meilleure que le début. Parce que rien ne vaut mieux que d’être ici, maintenant, en faisant cela.
52-53
63
Une nouvelle ère, 2000
Comment apprendre le plus rapidement possible à skier sur les carres ?
44-46
Art sur la neige, Freerange
56-59
66
28-31
38-39
47
60-61
Amphibio 4D
Tous au ski !
Unité aéroportée, Peter Prevc
36-37
Skieur X Filip Flisar
Joue & Gagne
Spurbar
W Studio
Parce que vous voulez que vos enfants sentent tout ce que vous sentez, mais encore mieux.
Collection Snowboards
42-43
Révolution, 1990
34-35
48-51
White Elements Tour Bojan Križaj, chronique
Alors quand vous serez prêts pour les vrais skis pour les vrais skieurs, venez à Elan, mon ami(e). Nous serons là quand vous serez prêt, faisant ce que nous avons toujours fait ... Fabriquer des skis et s’amuser.
Collection Skis Elan TEAM
Elan Magazine Volume 2, Issue 1, Winter 2015/16 ÉDITEUR Elan, d. o. o. Begunje 1 4275 Begunje na Gorenjskem www.elanskis.com DIRECTEUR Gregor Šket
RÉDACTEURS EN CHEF Aljaž Urbanc Rebeka Lah Notar Gašper Gaberšček AUTEURS DES ARTICLES Georgie Bremner Andrej Dekleva Daniel Falk Davo Karničar Bojan Križaj Rebeka Lah Notar Glen Plake Blaise Rosenthal Gregor Šket
PHOTOGRAPHES Jonas Blum Tadej Golob Rok Lah Peter Morning Christian Pfanzelt Katja Pokorn Klemen Razinger Aljoša Rebolj Peder Sundström Jeremy Swanson Alex Štokelj Gabe Taylor Ben Tibbets Samo Vidic Walter Zerla AV Studio GEPA pictures spurbar.at Volkswagen Arhiv Elan
RELECTURE ET TRADUCTION Blaise Rosenthal Žiga Učakar, Trans Linguis d.o.o., Slovenia CONCEPTION GRAPHIQUE Pubblimarket2 via Marco Volpe, 43 33100 Udine _ Italy +39 0432 886611 info@pubblimarket2.com
MARKETING PUBLICITAIRE Elan, d.o.o., Slovenia Begunje 1 4275 Begunje na Gorenjskem Slovenia info@elan.si
4
IMPRESSION Gorenjski tisk, d.d., Mirka Vadnova 6 4000 Kranj Sloveniaa info@go-tisk.si www.go-tisk.si
PHOTO SUR LA COUVERTURE Alex Štokelj
All articles and photographs are copyrighted by Elan, d. o. o. It is prohibited to reproduce, distribute or modify thecontents of this magazine or make them available to third parties without the prior consent of Elan, d. o. o
5
NOUVELLES
Amphibio – l’amphibien du règne animal et du monde du ski
L’Île perdue
Elan dans la revue Monocle Monocle est une revue mondiale qui a été lancée sur le marché en 2007 par Tyler Brule, un Canadien basé à Londres. Depuis, elle est devenue le symbole d’une revue moderne conçue dans l’ère du temps sous tous les aspects, qui aborde toutes les thématiques contemporaines. Elle présente les personnages intéressants, leurs idées et des exemples de bonnes pratiques. Elle s’intéresse à l’écologie et à la diversité culturelle. Ses articles traitent autant de projets urbanistiques et d’architecture que des dernières tendances de la mode, du sport, de la culture et du mode de vie.
Kelly Gallagher Avant qu’elle ne découvre le ski, Kelly Gallagher était sûre qu’elle n’était pas faite pour le sport. Ensuite, le ski a tout changé. Mais cette demoiselle de vingt-huit ans originaire d’Irlande du Nord n’est pas une skieuse ordinaire. Elle souffre d’une maladie, l’albinisme oculaire, qui réduit sa vision. C’est la raison pour laquelle elle doit skier accompagnée d’un guide. Mais cela ne l’a pas arrêtée, au contraire. Dès 2010, elle rejoignait les rangs de l’équipe paralympique britannique aux J.O. de Vancouver. À Sotchi en 2014, elle est devenue la première Britannique à remporter une médaille d’or aux jeux
Amphibio signifie amphibien en latin. Même le monde animal, malgré sa grande richesse, ne compte pas beaucoup de héros capables de vivre à la fois dans l’eau et sur la terre. La sensation d’avoir un corps qui peut nager comme un poisson et se tortiller comme un serpent doit être fantastique. Le monde entier t’appartient, rien ne te fait peur, tu peux te débrouiller tout le temps et partout. Les ingénieurs en développement, eux aussi, s’efforcent depuis longtemps d’importer cette « approche amphibie » sur la neige. Pour fabriquer des skis qui ne connaissent pas de compromis. Pour élaborer un ski qui n’est pas réservé uniquement au slalom, au slalom géant ou à la descente, mais qui est tout cela à la fois. Ils rêvaient d’un ski qui saurait tout faire, qui pourrait glisser aussi bien vite que lentement, qui donnerait du plaisir dans les virages courts et dynamiques comme dans les longues courbes des slaloms géants. Ils le voulaient sûr de lui sur la neige dure et souple comme sur la neige molle. Les employés d’Elan ont commencé à travailler sur cette polyvalence il y a déjà fort longtemps. Même à l’époque où les skis paraboliques étaient Matthias Mayr est un personnage étonnant. C’est un docteur en sciences du sport qui donne de nombreuses conférences dans plusieurs facultés. Mais ce n’est absolument pas un théoricien. Au contraire, il est beaucoup plus attiré par la pratique. Plus précisément par la pratique extrême. Matthias est l’un des freeriders les plus populaires d’Autriche. Il a mené à bien une foule de projets étonnants et risqués, de défis sur lesquels il a tourné des films passionnants. Cette année, ses aventures l’ont emmené, avec quelques amis, sur l’île Onekotan dans l’archipel des Kouriles, connu pour son gouffre de réputation redoutable. Mayr et ses compères s’y sont attaqué à ski, et ont tourné un film sur l’expédition, intitulé l’Île perdue (Lost Island).
La rédaction principale est basée à Londres, et la revue possède également des bureaux à New York, Toronto, Tokyo, Hong Kong et Zürich. Dans absolument toutes les villes importantes, elle dispose de correspondants constamment au fait des dernières nouveautés, tendances et normes. La revue sort dix fois par an, et publie également deux numéros spéciaux – Mediterraneo et Alpino. Dans le dernier numéro d’Alpino, un article approfondi est consacré à Elan et à la tradition de la fabrication de skis à Begunje.
NOUVELLES encore loin d’exister, ils ont fabriqué le ski universel Uniline sur lequel le grand Ingemar Stenmark a enchaîné tous les slaloms et slaloms géants d’une saison de la coupe du monde. Avec l’apparition des skis paraboliques, cette polyvalence est devenue un défi encore plus grand. Les ingénieurs de Begunje s’y sont attelés comme s’ils confectionnaient une mosaïque. Les petites pierres qui menaient à l’ensemble harmonieux furent la technologie Fusion, premier système de fixations de ski intégrées, et WaveFlex, qui permet un fléchissement plus actif du ski. La meilleure qualité des ingénieurs en développement d’Elan est probablement leur vision tournée vers l’avenir. Ils ne se sont jamais complètement satisfaits des inventions réussies, qui leur donnaient plutôt un nouvel élan, une nouvelle motivation pour faire les choses encore mieux. Et Amphibio vient en quelque sorte compléter et achever ce cercle. Et si Amphibio est symbolisé par un amphibien dans le monde animal, c’est un « polybien » sur la neige. C’est un ski qui ne cache rien, un concentré de plaisir sur tous les terrains, qui se dépense sans compter.
Récompense Conversion Cup 2015 pour la station de Killington
La American National Ski Areas Association (NSAA) organise chaque année la cérémonie Conversion Cup dans des stations de ski proposant des idées innovantes pour transformer les skieurs et snowboraders débutants en vrais passionés. En 2015, c’est la station de Killington, dans le Vermont (U.S.A) qui a été récompensée. Killington est connue pour être une station vraiment sympa depuis des années, et Elan n’y est pas étranger. Pendant l’hiver 2013/14, le fabriquant de ski de Begunje y a organisé le 4-Day Elan Discovery Program. Cet événement consistait à offrir une paire de ski aux 400 premiers skieurs débutants qui participaient au programme. L’année dernière, le nombre de paires de skis offertes est passé à 500, et les résultats étaient époustouflants : 96% des participants ont assuré vouloir continuer la pratique du ski dans le futur, et la majorité d’entre eux a même prévu d’acheter son propre équipement de ski.
MARQUE D’EQUIPEMENTS SPORTIFS LA PLUS INNOVANTE Depuis longtemps, Elan s’est forgé la réputation d’une marque extrêmement innovante dans le monde du ski. En effet, les produits issus de l’usine de Begunje ont bien souvent modifié le cours de l’histoire du ski, dicté de nouvelles tendances et normes, et fait évoluer la pratique du ski de façon unique. Évidemment, cela n’est pas resté inaperçu. Au cours des dix dernières années, les produits Elan ont reçu plus de quarante récompenses internationales pour leur design, leur fonctionnalité, leur technologie perfectionnée et leur innovation. L’année 2015 a été particulièrement fructueuse ;
http://monocle.com/film/business/alpinospecial-slovenian-ski-makers/
paralympiques. Plus tard, elle a été décorée du titre de membre de l’ordre de l’Empire britannique (Member of the Order of the British Empire). Et dans son parcours vers la gloire olympique et les plaisirs du ski, elle a pu s’appuyer sur l’aide des skis Elan.
Amphibio 16 Ti2 Fusion : médaille d’or dans la catégorie des skis de piste (Gold Winner in the Category of On-Piste Ski Products)
Amphibio 16 Ti2 Fusion : prix Show Stopper
Amphibio 16 Ti2 Fusion : design de grande qualité (High Design Quality) SLX Fusion : design de grande qualité (High Design Quality)
Amphibio 16 Ti2 Fusion : Haute qualité, design et fonctionnalité remarquables (High Quality, Design and Functionality) Spectrum 95 Carbon : Haute qualité, design et fonctionnalité remarquables (High Quality, Design and Functionality) Set skis et chaussures Delight : Haute qualité, design et fonctionnalité remarquables (High Quality, Design and Functionality)
6
7
1940-1960 Le pionnier Rudi Finžgar – sauteur à ski, innovateur, le père d’Elan Toutes les grandes histoires trouvent leur origine dans la passion, qui peut friser l’obsession aux yeux du commun des mortels. À première vue, les gens trop passionnés semblent même un peu fous et irréalistes. Mais ils ne sont ni l’un ni l’autre. Car la passion change tout. C’est comme ça. Le mélange de joie, d’yeux d’enfants qui pétillent, de mains habiles, de têtes bien remplies, de nuits blanches et de douce excitation peut faire des miracles. Tous ces processus se sont aussi déroulés dans l’esprit, la tête et le corps de Rudi Finžgar. Il savait des choses que les autres n’imaginaient même pas en rêve. Il voyait loin dans l’avenir. Et surtout, il n’avait peur de rien. Il avait confiance en lui, jamais il ne s’est arrêté, il a toujours eu une vision claire de l’objectif final. C’est la raison pour laquelle il a su vaincre sans gros problème les obstacles qui se présentaient sur sa route. Il était convaincu que rien n’était impossible. Finžgar était un Gorenjec authentique, un habitant typique de la Haute-Carniole. Il incarnait l’obstination, la ténacité, l’application, le caractère travailleur et débrouillard de cette région.
Peu de temps après la guerre, fort de ses expériences de Cerkno, Finžgar commença à réfléchir, en visionnaire et stratège, à la création d’une véritable entreprise de fabrication de skis. Et un grand jour arriva en septembre 1945. Il prononça alors la célèbre phrase : « Qui peut bien penser à dormir, à l’argent ? Le monde m’attend. Et il attend Elan. » C’est ainsi que vit le jour la coopérative de fabrication d’équipements de sport Elan.
C’est probablement grâce à lui, principalement, que l’esprit d’innovation et d’invention s’est installé pour toujours à Begunje. Et c’est aussi grâce à lui que les Autrichiens, les Français, les Italiens, les Allemands et les Suisses, qui dominaient les Alpes avec une telle arrogance qu’ils n’avaient jamais entendu parler du Triglav, commencèrent à envier l’intelligence de Begunje. L’institut de développement d’Elan se forgea la réputation d’un pionnier et d’un créateur de tendances dans l’univers du ski. Il fit naître un nombre incalculable d’inventions qui marquèrent et bouleversèrent le ski.
Vers 1944, les partisans se sont aperçus qu’ils ne pourraient résister aux unités de skieurs allemands qu’en utilisant des skis de qualité. Ils ont donc émis un décret portant création d’un atelier de fabrication de skis. Sur les instructions de Rudi Finžgar, ils fabriquèrent des skis de 170 centimètres de long pour 9 centimètres de large, qui furent surnommés les partisans.
1946
Premiers skis massifs sans carres.
Elan ouvre sa première boutique.
12 passionnés de Cerkno fabriquent entre 15 et 20 paires de skis par jour.
INVENTION DU BIKINI MODERNE
Rudi Finžgar
Rudi Finžgar était une personne qui n’arrêtait jamais et qui lançait sans cesse de nouvelles idées. Il paraît qu’un jour, alors qu’il parcourait, pensif, les champs autour des modestes ateliers d’Elan, il dit à un paysan : « À l’an 2000, il y aura ici une énorme usine Elan, vous verrez ». Cette usine vit le jour dès 1970.
Les partisans
24 septembre – création de la coopérative Elan.
C’est en regardant un concours de saut à ski en 1936 sur le tremplin de Bloudek de Planica, que Rudi Finžgar décida de se donner corps et âme au saut à ski. C’était un sauteur intrépide. En 1940, il eut l’opportunité de faire son premier saut sur le tremplin géant de l’époque. Il sauta à 84 mètres, ce qui fut, ce jour, le meilleur résultat des sauteurs slovènes. Lors du dernier concours avant la guerre, en 1941, il battit le record slovène avec un saut de 95 mètres. Il fut également le premier sauteur slovène à passer la barre des cent mètres, mais son bras toucha le sol à l’atterrissage. Après la guerre, il améliora le record à 102 mètres, puis à 117 mètres, ce dernier restant inégalé pendant neuf ans. Même en tant que sauteur, il avait la réputation d’un innovateur. Pour mieux pénétrer l’air pendant le saut, il inventa une sorte de combinaison de cuir de couleur rouge, qui lui valut le surnom « Der Rote Teufel aus Titoland » (le diable rouge de Titoland).
Durant la Seconde Guerre mondiale, Rudi Finžgar fut mobilisé dans l’armée allemande, mais il déserta et rejoignit les partisans. À Cerkno, qui était le centre du territoire libre après la capitulation italienne, il monta un atelier au rez-de-chaussée de l’ancienne pension Porezen pour fabriquer des skis destinés aux partisans. À cette époque, des compétitions de ski étaient même organisées à Cerkno, et Finžgar gagnait souvent les concours de saut.
Et évidemment, il était amoureux de l’hiver, de la neige et du ski, en premier lieu du saut à ski. Il apprit la menuiserie dans l’atelier de son père à Kropa. Il aurait dû fabriquer des tables, des chaises et d’autres meubles, mais il avait des idées bien différentes dans sa tête. Il était intéressé par les skis, il voulait savoir comment le bois fléchit... À cette époque, fabriquer ses propres skis était un grand exploit. Celui qui savait le faire était admiré de toute la région.
1945
Le diable rouge de Titoland
En tant qu’excellent sauteur à ski, Finžgar savait mieux que personne quels skis étaient bons. Lorsqu’il fut convaincu d’avoir amassé des connaissances suffisamment variées, il emprunta trois cents dinars de l’époque pour acheter du bois de frêne, et il commença à créer des skis qui étaient de vrais chefs-d’œuvre. Tous furent dithyrambiques à leur égard. Presque chaque jour, un mordu de ski attendait devant son atelier pour se procurer des skis confectionnés par Finžgar.
1950 L’usine brûle presque entièrement.
1951 PREMIÈRE TV COULEUR
8
La production de bateaux fut lancée dans les années cinquante. Pendant quelque temps, l’usine fabriqua même des raquettes de badminton et de tennis.
1961 Skis métalliques brevetés.
1964
1968
Première participation des skis de compétition Elan aux J.O. d’Innsbruck.
Première médaille pour Elan. Baldur Preiml en saut à ski, aux J.O. de Grenoble.
9
1969 Neil Armstrong devient le premier homme sur la lune
1970 L’innovateur Dans les années soixante-dix, Elan a commencé à renforcer son statut d’innovateur, et la marque s’est fait un nom dans le monde des vainqueurs, principalement grâce à Ingemar Stenmark.
Dès les années soixante-dix, ils faisaient de nombreuses expérimentations sur l’utilisation de matériaux modernes et variés. Ils firent ainsi entrer dans la fabrication des matériaux tels que l’aluminium, la fibre de verre et différents éléments en plastiques principalement pour les bords supérieurs. En 1975, les skis Elan ont également été dotés d’une feuille de revêtement supérieur en polyéthylène. La semelle transparente fut également une grande première et permit l’impression de la marque Elan en sérigraphie sous le noyau.
C’était le 17 décembre 1974, sur la légendaire piste de slalom Canalone Miramonti à Madonna di Campiglio. À même pas dix-huit ans, le Suédois Ingemar Stenmark remettait à sa place toute l’élite mondiale. Pour lui comme pour Elan, ce fut la première victoire en coupe du monde. Pour lui comme pour Elan, une nouvelle ère commença.
Elan Uniline
Dans les années soixante-dix, Elan lança une véritable révolution avec les skis Uniline. Leur géométrie caractérisée par des lignes de cotes extrêmement marquées associées à une cambrure importante permettait aux skieurs une utilisation tant en slalom qu’en slalom géant. Ils firent le bonheur des skieurs de compétition, dont notamment Stenmark et Križaj, et leur technologie fut plus tard appliquée aux skis de loisir.
Les skis Uniline constituèrent une véritable révolution. Avec leur profil extrêmement marqué pour l’époque, ils étaient utilisés par les skieurs professionnels, dont Stenmark, tant en slalom qu’en slalom géant.
Sous nombre d’aspects, les années soixante-dix représentent pour Elan une période de percée. C’est à cette époque que l’entreprise de Begunje a commencé à tracer sa route vers le succès international et à acquérir, doucement mais sûrement, le statut d’innovateur dans le monde du ski. Dès la fin des années soixante, la société Elan fut la première à fabriquer des skis de saut en fibre de verre. Même les sauteurs autrichiens ne juraient que par eux, et Baldur Preiml rapporta à Elan sa première médaille d’or aux Jeux olympiques de Grenoble. Peu de temps après, les skis Impuls, qui furent longtemps considérés comme un véritable miracle technologique, commencèrent à faire la joie des skieurs alpins. Ces skis tout en plastique étaient fabriqués selon un procédé original d’Elan basé sur l’utilisation des technologies existantes. Les ingénieurs en développement d’Elan ont toujours essayé de perfectionner les skis en les munissant de détails fort utiles. À cette époque, ils intégrèrent ainsi un aimant au milieu de la semelle pour ne pas avoir à accrocher les skis entre eux pendant leur transport.
Elan Impuls
En 1970, Elan équipe avec ses agrès la salle du championnat du monde de gymnastique à Ljubljana, au cours duquel le Slovène Miro Cerar remporte la médaille d’or du cheval d’arçons.
Avant l’ère des skis RC, ce ski au style minimaliste orné d’une magnifique combinaison de couleurs rouge-bleu-blanc était le navire amiral des collections Elan. Les premières paires furent fabriquées selon le procédé « humide », les suivantes à partir de lamellé-collé renforcé de fibres de verre. C’est sur des skis Elan Impuls qu’Ingemar Stenmark rapporta sa première victoire, qui était également la première victoire d’Elan, en coupe du monde à Madonna di Campiglio.
1976
1974 1972
Elan remporte son premier prix pour la qualité de ses skis.
Premier record du monde sur des skis de saut Elan (Walter Steiner).
Sortie de la première série de skis Elan RC.
Invention du premier programme Email
10
Naissance de la société informatique Apple.
11
1978 Ingemar Stenmark double champion du monde à Garmisch Partenkirchen. Karol Wojtyla devient le pape Jean-Paul II.
Le plus grand Gregor Šket
Peder Sundström
Ingemar Stenmark – le meilleur skieur de tous les temps. Détenteur de records imbattables. Il a gagné tout ce qui pouvait être gagné – 86 victoires en coupe du monde, trois gros globes de cristal, deux médailles d’or aux Jeux olympiques, un titre de champion du monde... Et tout cela sur des skis Elan !
Ainsi, il avait réussi à creuser une avance de plus de trois secondes sur le deuxième Phil Mahre au slalom de Kitzbühel, et de quatre grosses secondes sur Bojan Križaj au slalom géant de Jasna. Ses concurrents avaient donc décidé de commencer, pour plaisanter, à calculer leur retard par rapport au temps du deuxième. À cause de lui, les organisateurs des compétitions de ski ont été contraints de modifier les règles, de crainte de voir la coupe du monde devenir son pré carré pour les décennies à venir. Stenmark, lui, prenait ces réactions de façon flegmatique : « Peu importe de gagner la coupe du monde trois fois, quatre fois, cinq fois ou dix fois. » Son préparateur de ski et confident de longue date Jure Vogelnik a calculé qu’il était monté, en tout, pas moins de cent soixante-cinq fois sur le podium au cours de sa carrière. Cela revient à dire que pendant l’ensemble de sa carrière, il serait monté sur le podium tous les jours pendant presque six mois. Ingemar Stenmark était au ski ce que Michael Jordan était au basket-ball, Wayne Gretzky au hockey, Michael Phelps à la natation, Roger Federer au tennis, Michael Schumacher au sport automobile.
Pour un passionné de ski qui a grandi dans les années soixante-dix, il est difficile d’exprimer tout ce que l’on ressent lorsque l’on rencontre Ingemar Stenmark. C’est un mélange d’histoire, de nostalgie, de retour dans l’enfance, mais aussi un rêve qui se réalise... Voilà pourquoi ce matin de mai à Stockholm était vraiment beaucoup plus qu’une interview ordinaire – une rencontre teintée d’honneur, de respect, de joie, de plaisir, d’yeux rougis... Si l’on devait décrire Stenmark en trois mots, on dirait sans hésiter une seconde : Le plus grand. Ces jugements sont souvent assez peu flatteurs. Je pense à Mohamed Ali, qui a crié tellement de fois qu’il était « The Greatest ». Ce surnom était sans doute un peu trop prétentieux. Particulièrement parce que l’Histoire n’apprécierait pas forcément son orgueil. Ingemar Stenmark était le plus grand. C’est un fait, auquel l’Histoire acquiescerait en souriant. Parce qu’elle aime les personnages incroyables, les talents exceptionnels, les génies qui tirent le monde, les artistes de leurs domaines, qui ne font jamais tout un cirque de leurs qualités. Stenmark était considéré comme un as assez peu loquace, à qui il ne serait jamais venu à l’idée de se vanter d’être un grand. Au contraire, il était sans doute un peu trop modeste ! Il a raflé des victoires en coupe du monde, aux jeux olympiques et aux championnats du monde. Il a décroché des médailles – surtout en or, des globes de cristal – petits et gros. Ses séries de victoire relevaient presque de la science fiction. Durant la saison 1978/79, il a remporté l’ensemble des dix slaloms géants, et si l’on tient compte de la dernière victoire de la saison précédente et des quatre victoires de l’hiver suivant, sa série de succès se monte à quinze victoires sans interruption. Il a établi de nouveaux records, qui sont restés inégalés pendant plus d’un quart de siècle et qui semblent imbattables, pour toujours. Il a remporté 86 compétitions de la coupe du monde, ses premiers prétendants étant Hermann Maier et Alberto Tomba, respectivement avec « seulement » 54 et 50 victoires. Ses concurrents nourrissaient à son égard un sentiment de crainte mêlé d’admiration, tout en éprouvant un certain désespoir devant ses performances.
12
Ingemar Stenmark
Stenmark a utilisé sur des skis Elan pendant toute sa carrière. Coup du hasard, destin ? Peut-être. Un fait ? Absolument ! Mais à cette époque, Elan venait du mauvais côté du rideau de fer. Les représentants des grandes nations alpines ne se faisaient pas à l’idée que le meilleur skieur du monde utilisait des skis « Made in Yugoslavia ». Les représentants d’un fabricant autrichien l’ont attiré chez eux avec des arguments très agressifs. « Sais-tu seulement comme tu skierais mieux avec nos skis » tentèrent-ils de le persuader. Mais il les calma rapidement en leur répondant : « Je pourrais être encore meilleur que le premier ? » Il est resté chez Elan. Toujours. Du début à la fin.
Il a raflé 86 victoires en coupe du monde, son premier prétendant « seulement » 54.
13
one on one
Je n’ai toujours voulu que les meilleurs skis pour mon style de ski. Et Elan savait faire des skis pour moi.
Est-ce que vous vous souvenez de l’instant où vous avez reçu votre première paire de skis Elan ? À la fin des années soixante, Elan était une marque assez connue en Suède. Je me souviens du jour où j’ai été invité, avec mon ami Stig Strand, alors que nous avions treize ans, à un entraînement de l’équipe de Suède jeunes. Pendant l’entraînement au nord de la Suède, nous avions également visité un petit salon consacré au ski, dans lequel Elan avait un espace d’exposition. Le représentant d’Elan nous avait proposé des skis de la marque à un prix très intéressant. Je crois qu’ils coûtaient 30 couronnes, ce qui était vraiment bon marché à l’époque. Avec Stig, nous en avions acheté chacun trois paires. Aviez-vous déjà entendu parler de la marque Elan avant cela ? Oui, bien sûr. Plusieurs skieurs suédois utilisaient déjà des skis Elan à la fin des années soixante. Les Elan étaient principalement utilisés pour le ski alpin. Je suis monté sur eux pour la première fois en 1970. Quel était votre rapport avec vos skis ? De nombreux skieurs considéraient les skis comme des œuvres d’art, comme une source d’inspiration. Pour ma part, je n’ai jamais eu un tel rapport avec mes skis. Leur couleur et leur design avaient peu d’importance à mes yeux. Leurs performances étaient la seule chose qui m’intéressait. J’étais extrêmement sensible et exigeant à cet égard. Dès le début de mon adolescence, j’en ressentais tous les moindres détails. Qu’en est-il des skis sur lesquels vous avez décroché votre première victoire ? Si je ne m’abuse, j’ai gagné à Madonna di Campiglio avec des skis Impuls. C’étaient ces fameux skis légendaires, rouge-bleu-blanc.
14
Après cela sont arrivés les légendaires Uniline, que l’on pourrait aujourd’hui qualifier de premiers skis polyvalents. Est-ce vrai que vous aviez skié toute une saison sur une même paire de skis ? Oui, tout à fait. Vers la fin de la saison, les carres étaient très fines. À cette époque, les carres n’étaient pas constituées d’une seule pièce, elles étaient composées de plusieurs parties plus courtes. Il arrivait souvent que je doive les réparer avec un marteau entre deux courses. Je reconnais aussi que plus tard dans ma carrière, j’ai souvent skié les slaloms géants avec des skis de slalom dont la réactivité me convenait mieux. Elan a toujours été connue comme une marque innovante. Avez-vous participé à leur service développement, en tant que meilleur compétiteur ? Au début non. Enfin, j’indiquais quand même au service développement quels skis étaient bons, et quels skis méritaient d’être améliorés. Je discutais des skis principalement avec mon préparateur de longue date, Jure Vogelnik. Nous avions une relation très particulière, il connaissait parfaitement mes souhaits, mes besoins, mes exigences, mais aussi mes lubies. Ensemble, nous avons pensé qu’il serait bien d’avoir des skis avec des lignes de cote plus marquées. Lorsque j’ai reçu ma première paire pour l’essayer, j’ai eu l’impression d’être beaucoup plus rapide. Mais en compétition, tout n’allait pas si bien. J’avais de grandes difficultés avec eux dans les pentes raides, bien qu’ils fussent excellents sur les pentes plus douces. À cette époque, les skis mesuraient 205 centimètres de long et lorsque le rayon de courbe était augmenté, il était très compliqué d’assurer une stabilité en torsion suffisante. Jure Vogelnik a dit que vous étiez très attaché à certaines paires de skis, et particulièrement à celles sur lesquelles vous aviez gagné. Il a probablement dû inventer mille et une astuces différentes pour les réparer et garder en état de marche ? À cette époque, on disait que les skis ne devenaient bons que lorsqu’ils étaient un peu usés. Comme si après une certaine période, toutes les couches de matériaux se réunissaient pour former un ensemble harmonieux. La même règle s’appliquait aux voitures, qu’il fallait consciencieusement roder les premiers milliers de kilomètres. Et quand il s’avérait que des skis me convenaient bien, je ne voulais skier qu’avec eux. J’y étais très attaché.
Quelle importance revêt la relation avec le préparateur des skis ? C’était sans doute la personne avec laquelle vous discutiez le plus ? En quinze ans, j’ai passé énormément de temps avec Jure. Nous nous entendions très bien. Nous étions des amis, parfois même comme des frères ou comme un père et son fils. Nous parlions aussi de choses de la vie quotidienne. Aujourd’hui encore, nous continuons à nous téléphoner de temps en temps. Les représentants des marques de skis des pays de ski alpin traditionnels ne pouvaient pas se faire à l’idée que le meilleur skieur du monde utilisait des skis fabriqués dans la Yougoslavie communiste. Le directeur de l’époque, Dolfe Vojsk, a une foule d’anecdotes à raconter sur la manière dont ils voulaient à tout prix vous débaucher d’Elan. Pourquoi êtes-vous resté toute votre carrière chez Elan, était-ce de la fidélité, de la ténacité ou peut-être une originalité de votre part ? La raison principale, c’est qu’Elan a toujours fabriqué de très bons skis, qui, en plus de toutes leurs qualités, me convenaient à merveille. Leurs skis de slalom étaient toujours parfaits. Pendant ma carrière, j’ai essayé deux fois les skis d’autres fabricants. Si certains étaient plus faciles à manier, les skis Elan étaient toujours beaucoup plus rapides. Il paraît que des concurrents vous avaient même proposé une somme deux fois plus importante que celle qui vous était attribuée chez Elan ? C’est vrai qu’on m’a proposé quelques offres plus intéressantes. Je ne me souviens plus si la somme était vraiment deux fois plus importante. Mais pour tout dire, cela n’a pas d’importance. Certaines choses ne peuvent être achetées. Moi, je n’étais intéressé que par les victoires. La meilleure paie ne m’aurait pas beaucoup aidé si j’avais été cinquième ou dixième au lieu de premier. Et si l’on m’avait vraiment proposé une somme double, je n’aurais certainement pas accepté l’offre uniquement pour des raisons financières. Je n’ai toujours voulu que les meilleurs skis pour mon style de ski. Et Elan savait faire des skis comme ceux-là. En plus, j’ai toujours eu des relations excellentes et sincères avec Elan.
Au milieu des années quatre-vingt-dix, quelques années après la fin de votre carrière, Elan a lancé sur le marché sa plus grande innovation : les skis SCX, qui ont bouleversé le ski et donné le coup d’envoi de la révolution du carving. Bojan Križaj les comparait à une voiture à quatre roues motrices. Quelles ont été vos impressions, lorsque vous les avez essayés ? Pendant ma carrière, je faisais déjà tout pour exécuter le virage le plus parfait possible, surtout en slalom géant. On peut dire que d’une certaine manière, je faisais déjà du carving avec les skis de plus de deux mètres de l’époque, bien évidemment lorsque les conditions d’enneigement me le permettaient. J’utilisais le talon des skis et lorsque j’arrivais à les courber, cela ressemblait vraiment au carving d’aujourd’hui. Après, les skis SCX sont arrivés et ont permis tout cela bien plus facilement. Ces skis m’ont semblé fantastiques. À cette époque, j’aurais aimé que les ingénieurs d’Elan découvrent cette solution une dizaine d’années avant pour que je puisse utiliser ces skis en compétition. Grâce au carving, le ski est devenu plus facile et plus ludique, tant au niveau des compétitions qu’au niveau loisirs. Pas moins de quinze années se sont écoulées entre votre première et votre dernière victoire en coupe du monde. Savez-vous quel a été le moment décisif qui a fait monter votre confiance au plus haut niveau ? Il y a eu deux moments comme celui-ci. Le premier, c’était en 1972, alors que Sven Mikaelsson, un skieur de ma ville de Tärnabya, était en préparation pour les Jeux olympiques de Sapporo. J’avais alors seize ans, et j’étais souvent plus rapide que lui à l’entraînement. Je me suis dit : « Pourquoi lui va aux Jeux olympiques et pas moi ? » Le deuxième moment s’est présenté deux années plus tard, lorsque je participais au championnat d’Italie, et que j’ai réussi à me placer quatrième après le premier passage du slalom, avec seulement trois petits dixièmes de retard sur le troisième. J’ai abandonné lors du deuxième passage mais ce n’était pas important. Les Italiens possédaient à cette époque l’équipe la plus forte au monde. Je crois qu’ils avaient six skieurs classés dans les dix premiers. J’ai eu le sentiment que j’aurais pu gagner cette compétition. Et un mois plus tard, j’ai réussi pour la première fois à me hisser sur le podium lors d’une épreuve de la coupe du monde.
15
Après, vous êtes vite devenus un vainqueur insatiable. Pour vous, qu’est-ce que représentait une deuxième place ? Au début, j’étais très content de me classer parmi les trois premiers. Du point de vue du classement, cela représentait un joli nombre de points précieux pour le compteur. Mais j’ai vite compris qu’en vérité, seules les victoires comptaient. Après avoir gagné trois gros globes de cristal, je n’avais plus ce genre de motivations. Seules les victoires à certaines épreuves m’intéressaient. Je voulais en remporter le plus possible. À cause de vous, les règles de comptage des points ont même été modifiées, car les agents de la FIS craignaient que le ski devienne exclusivement votre spectacle personnel ? Oui, en effet. Ils ont limité le nombre de résultats qui comptaient pour le classement dans les différentes disciplines. Pendant la première saison où ils ont introduit cette règle, j’ai gagné quatorze compétitions de la coupe du monde, tandis que le vainqueur au classement, le Suisse Peter Lüscher, n’en a remporté que trois, dont deux en combiné. Moi, je n’ai terminé que quatrième, car je ne participais qu’aux slaloms et slaloms géants. Lüscher, lui, amassait aussi des points en descente et en combiné, le Super-G n’étant pas encore au programme. Quel était votre état d’esprit par rapport à cette évolution, qui semble parfaitement absurde aujourd’hui ? Si les règles étaient restées les mêmes, vous auriez probablement décroché encore au moins cinq gros globes ? Au début, cela m’a semblé un peu stupide. Mais après, pour tout dire, j’étais fier d’être tellement bon que j’avais réussi à faire modifier les règles de la compétition. D’une certaine manière, ce fut l’une de mes plus grandes victoires. Votre absence aux Jeux olympiques de Sarajevo en 1984 est due à une histoire assez similaire. Il est vrai que vous avez pris une licence professionnelle B en connaissance de cause, mais quand même... Oui, c’était complètement de ma faute. J’étais en effet persuadé que j’allais mettre fin à ma carrière avant les Jeux de Sarajevo. J’avais déjà décroché une médaille d’or aux Jeux de Lake Placid en 1980, donc je tenais d’abord à m’occuper de ma vie. Bon, les choses ont pris une toute autre tournure après puisque j’ai persévéré encore cinq ans en coupe du monde. Surtout et simplement parce que je n’avais pas la moindre idée de ce que je ferais dans la vie après la fin de ma carrière. Mohamed Ali criait souvent : « Je suis le plus grand ! » Les louanges de ce type sont certainement à l’opposé de votre mentalité et de votre caractère. Mais malgré tout, avez-vous déjà pensé à vous présenter avec de cette manière ? Jamais je n’aurais rien dit de tel. En réalité, j’étais très nerveux avant chaque compétition. Je n’ai jamais pensé être extrêmement meilleur que mes concurrents. Avant chaque épreuve, j’essayais donc de me concentrer au maximum et de donner tout de moi-même. Pendant l’extraordinaire saison 1978/79, vous avez remporté toute la série des dix slaloms géants. Si l’on tient compte de la saison précédente, que vous avez conclue par une victoire, et de la saison suivante, que vous avez entamée avec quatre consécrations, votre série victorieuse a duré quinze victoires. Avez-vous eu l’impression d’être invincible à ce moment ? Difficile à dire. Avec mon entraîneur, dès qu’une compétition s’achevait, nous commencions à réfléchir à la suivante. À vrai dire, nous n’avions pas trop l’occasion de nous réjouir. C’est sans doute aussi l’une des raisons de mes succès. Il est intéressant de voir que ma dernière défaite avant cette série a eu lieu à Waterville Valley, et que la défaite suivante fut au même endroit presque deux ans plus tard.
16
Avez-vous déjà pensé à vos concurrents ? Certains d’entre eux étaient désespérés devant vos victoires. Certains étaient d’excellents skieurs et n’ont peut-être même pas pu remporter une seule victoire à cause de vous. Une blague courait parmi eux, qui disait que le retard devait être calculé par rapport au deuxième, car la première place vous était réservée. Ils me parlaient souvent de ma supériorité psychologique. Mais je pense plutôt qu’il était question de leur blocage psychologique, et non de ma supériorité. Et tout cela n’a pas duré une ou deux saisons, mais quinze longues années. Comment êtes-vous parvenu à conserver un niveau de motivation élevé ? Oui, je dois reconnaître que je n’avais plus autant de motivation pendant les cinq dernières saisons. Mais avant cela, je me fixais toujours à nouveau des objectifs très élevés. Je voulais gagner des compétitions, gagner avec le plus d’avance possible. Je réfléchissais surtout au ski. Pour moi, c’était aussi un exercice mental. Certains sportifs se souviennent très précisément de la plupart de leurs courses et compétitions. Vous souvenez-vous aussi précisément de vos 86 victoires ? Non, absolument pas. Je me souviens peut-être des plus importantes. Sans nul doute, ma première victoire en coupe du monde et ma victoire au slalom géant des Jeux olympiques de Lake Placid sont tout en haut de la liste. Pour les Jeux olympiques, j’ai dû faire face à une énorme pression en tant que favori de l’épreuve. Il est intéressant de noter qu’à cette époque, le deuxième passage n’avait lieu que le lendemain. J’étais très content d’avoir accompli cette mission de façon parfaitement maîtrisée. Vous souvenez-vous de certaines défaites ? Oui, je me souviens de ma défaite contre Gustav Thöni au slalom parallèle de Val Gardena. Cette compétition était très importante, car elle déterminait le vainqueur de la coupe du monde au classement général. Où aimiez-vous le plus skier ? Je prenais beaucoup de plaisir dans les classiques comme Madona di Campiglio, Adelboden, Wengen, Kitzbühel. J’appréciais particulièrement les compétitions organisées dans mon pays, en Suède, mais aussi à Kranjska Gora, où je me sentais comme à la maison grâce aux nombreux supporters qui m’y soutenaient. Quand votre carrière a pris fin, comment avez-vous fait face à la vie normale après tant d’années de succès ? C’est un problème fréquent chez les sportifs professionnels. À moi aussi, cela m’a posé quelques difficultés. Les cinq dernières années de ma carrière, je continuais la compétition parce que je ne savais pas que faire dans la vie. Mais avant de commencer la saison 1988/89, j’ai décidé de ranger les skis à la fin de l’hiver. Ainsi, j’ai eu un peu plus de temps pour réfléchir à ma vie d’après. La transition s’est donc faite sans difficultés majeures. Je suis resté dans le domaine du ski, et je participais souvent, en tant qu’entraîneur, à des manifestations de ski au Japon dénommées les Racing Camps.
Les capacités motrices sont également importantes dans la danse. Vous avez récemment participé et même gagné la célèbre émission télévisée Dancing With The Stars. Comment se fait-il que vous ayez accepté d’y participer ? Ils ont essayé de me convaincre pendant plusieurs années, mais je n’ai jamais décidé d’y aller. Je n’avais jamais dansé de ma vie. Cette année, j’ai décidé d’essayer quand même. Ma partenaire de danse m’a aidé à me détendre. Et j’ai commencé à vraiment apprécier. En même temps, j’ai découvert que la danse exigeait aussi énormément d’entraînement. Pendant trois mois, je me suis entraîné cinq heures par jour.
Je faisais tout pour exécuter le virage le plus parfait possible, surtout en slalom géant On peut dire que d’une certaine manière, je faisais déjà du carving avec les skis de plus de deux mètres de l’époque. L’année prochaine, vous allez fêter votre soixantième anniversaire. Mais vous avez toujours l’air parfaitement affûté physiquement. Quels sports pratiquez-vous ? Je fais du footing et du vélo. Et en hiver, bien sûr, je skie... J’ai la chance de n’avoir jamais pris de poids, et j’ai même en ce moment quelques kilogrammes de moins que lorsque j’avais vingt ans. Sûrement parce que j’ai perdu un peu de masse musculaire. . Avez-vous beaucoup skié ces derniers hivers ? Nous skions surtout pendant les vacances de ma fille, qui durent trois semaines. De temps en temps, nous allons aussi passer une semaine en Suisse avec des amis. Je prends vraiment du plaisir à skier et j’aimerais skier plus souvent. Quels skis utilisez-vous ? Des Elan, bien évidemment. Des GSX, j’affectionne toujours autant les longs virages de slalom géant...
Aujourd’hui, est-ce qu’il vous arrive parfois de réfléchir à votre carrière ? Jamais. Tout me semble si loin dans le passé. En fait, les interviews comme celle-ci sont l’occasion pour moi de me rappeler d’événements que je pensais avoir oubliés depuis bien longtemps. Vous étiez connu pour être un sportif aux capacités motrices exceptionnelles, quelle a été l’importance de ce facteur dans vos succès ? Ces capacités m’ont certainement aidé, mais il a fallu les associer à un travail très dur et à des préparations mentales et psychologiques. 17
1980 L’âge d’or Les années quatre-vingts ont probablement été la période la plus fructueuse pour Elan, particulièrement en compétition. Les Slovènes sont un peuple de skieurs. Pour nous, le ski est un sport bien spécial. Mais nous ne l’avons probablement jamais autant aimé que dans les années quatre-vingts. À cette époque, la passion pour le ski a dépassé les frontières du sport. On peut même dire que du « côté ensoleillé des Alpes », le ski était devenu aussi populaire que le football. Pendant la décennie qui a précédé l’éclatement de la Yougoslavie, le ski était un élément majeur de notre identité nationale. En voyant nos héros dévaler les pentes enneigées, nous avions conscience d’être plus proches des Alpes que des Balkans. Oui, nous étions des skieurs. Et des bons. Les meilleurs d’entre nous, les élus du peuple, ceux qui appartenaient à la « crème de la crème », ont commencé à remporter des compétitions de la coupe du monde. Et nous, leurs innombrables imitateurs amateurs, nous savions aussi parfaitement enchaîner les virages, rapidement et avec la manière. Lorsque les étrangers originaires de pays montagneux allaient goûter la neige de Krvavec ou de Kranjska gora, ils n’en croyaient pas leurs yeux. Nulle part au monde on ne pouvait voir une telle concentration de skieurs chevronnés sur une même piste.
Il est difficile de s’imaginer la force mentale dont il devait faire preuve lorsque depuis la cabane de départ, il regardait en bas, dans la vallée noire de monde, telle une fourmilière. Et tous étaient là pour le supporter. Ensuite, ce « one man band » donna naissance à une équipe. Boris Strel, Jože Kuralt, Jure Franko et compagnie étaient aussi de remarquables virtuoses de la glisse. Grâce à eux, l’équipe nationale faisait partie des grandes puissances du ski et faisait jeu égal avec les Autrichiens, les Suisses, les Français, les Allemands et les Italiens. Au championnat du monde de Schladming en 1982, Boris Strel et Bojan Križaj décrochèrent les deux premières médailles slovènes lors de grandes compétitions de ski. Et quand Jure Franko arracha une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Sarajevo en 1984, l’ambiance générale frôla la folie. Une chanson interprétée alors par le célèbre groupe Lačni Franz illustre à merveille la popularité dont jouissaient les skieurs slovènes à cette époque. Dans Bela simfonija, les membres de ce groupe chantaient : « Nous ne craignons rien lorsque les skieurs sont avec nous ! » Et quand Bojan se lançait dans les pentes, la vie s’arrêtait dans tout le pays. Dans les écoles, les cours étaient annulés, les usines stoppaient les machines, les rues étaient entièrement vides.
Elan comme marque de fabrique
Les skis estampillés Elan étaient un ingrédient majeur de ce spectacle de haute volée. Et même si « Made in Yugoslavia » était écrit en tout petit sur leur talon, nous savions tous qu’il fallait comprendre « Made in Slovenia ». Voilà pourquoi les skis Elan représentaient bien plus que de simples skis, et qu’Elan était bien plus qu’une simple marque. C’était une fierté nationale, un symbole, un étendard. « ... que le premier mot des plus jeunes Slovènes ne soit pas maman mais RC Elan... », chantait aussi le groupe Lačni Franz.
L’entraîneur et son protégé
L’entraîneur Tone Vogrinec et son protégé Bojan Križaj sont ceux qui ont hissé le ski slovène dans le club des vainqueurs. Le second a même accédé au statut de héros national. Il était plus admiré que les légendaires héros slovènes Kekec et Martin Krpan. Il fut certainement la toute première superstar slovène. Sa première victoire en coupe du monde à Wengen en 1980 déclencha une véritable explosion de joie nationale. Grâce à lui, le pays tout entier fut pris d’une euphorie incroyable qui n’eut jamais d’égal dans l’histoire du sport slovène. Il arrivait même à attirer trente mille personnes aux compétitions de Kranjska gora.
En vérité, les Slovènes n’ont pas beaucoup de produits dont ils peuvent être aussi fiers, comme les Allemands avec Mercedes, les Italiens avec Ferrari et les Suédois avec Volvo. Elan est l’exception qui confirme la règle.
Bojan Križaj
L’époque RC
1984 Fabrication du premier voilier habitable de grande taille. Dans les années quatre-vingts, Elan a également commencé à fabriquer des voiliers et des planeurs
Si les dix millions de skis Elan produits dans les années quatre-vingts avaient mesuré deux mètres de long, ils auraient pu faire le tour du monde, bout à bout, au niveau de l’équateur.
18
Elan RC05
Elan présenta la série de skis RC, qui était basée sur les skis Uniline, dès 1976. Mais les RC04, RC05 et RC08 furent plutôt emblématique des années quatre-vingts. C’est à cette époque qu’Ingemar Stenmark remporta la plupart de ses victoires, tandis que Bojan Križaj gagna huit courses de la coupe du monde sur ces skis. En plus d’eux, de nombreux autres skieurs de haut niveau de l’époque essayèrent les skis RC. Pas moins de 53 participants s’alignèrent aux Jeux olympiques de Sarajevo avec ces skis aux pieds. Avec la série RC, les ingénieurs d’Elan annoncèrent une nouvelle ère du ski et dictèrent la tendance mondiale avec le système Uniline. En plus de leur technologie sophistiquée, ils arboraient un design de haut vol. Le designer Janez Ravnik avait inventé, rien que pour eux, le légendaire logo des deux « E » enchevêtrés. Et pour tout dire, il n’existait pas un seul Slovène qui ne souhaitait pas posséder les skis de Stenmark et Križaj.
168 skieurs professionnels équipés de skis Elan lors de la saison 1984/85.
Bob Geldof enregistre avec 35 autres chanteurs le titre Do They Know It’s Christmas.
Les « zéro-cinq » furent certainement les skis les plus aimés, les plus désirés et les plus loués de la marque Elan. C’étaient les skis d’Ingemar Stenmark et de Bojan Križaj. Ils incarnaient le must de la technologie de l’époque. Ils se distinguaient par leur conception en coupe, qui permit au système Uniline de dicter les tendances mondiales du ski.
1988 Centième victoire sur des skis Elan (Mateja Svet, Kranjska Gora).
1987 Mikhaïl Gorbatchev annonce la perestroïka et la glasnost dans l’Union soviétique.
19
Lancement de la production de snowboards à Fürnitz en Autriche.
1989 Ingemar Stenmark décroche sa 86e et dernière victoire en coupe du monde. Toutes remportées sur des skis Elan.
Chute du mur de Berlin.
Mateja Svet
Wengen, Kranjska Gora, Kitzbühel, Madonna di Campiglio... BOJAN KRIŽAJ, chronique On me demande souvent si je me souviens de toutes mes courses. Oui, je reconnais que de nombreux instants sont profondément gravés dans ma mémoire et que lorsque j’y repense trois décennies après, j’ai l’impression que tout s’est passé hier. Je suis parfois effrayé de voir que je ne me souviens pas précisément de l’aménagement de certaines pistes, mais cela relève d’une sorte de déformation professionnelle de skieur, qui est due à l’exercice mental par lequel nous apprenions par cœur les enchaînements de portes rouges et bleues.
La fille prodige Peu après les succès des skieurs slovènes et notamment les exploits de Križaj, Strel et Franko, qui firent du pays une puissance alpine, une nouvelle étoile s’alluma dans le ciel du ski slovène. Mateja Svet était une fille qui incarnait littéralement le ski. Bien qu’elle fût originaire de la capitale, elle semblait comme née sur des skis. Elle faisait partie de ceux que l’on nomme, à juste titre, les doués par nature. Mais elle était encore beaucoup plus que cela. Elle avait presque un rapport philosophique avec le ski. Dans sa tête, elle recherchait toujours de nouvelles solutions et traçait dans son imagination les trajectoires idéales.
Elle était d’une certaine manière une scientifique, son domaine d’étude étant la recherche éternelle du virage parfait. Tout cela fusionna en un ensemble gagnant lorsqu’adolescente, elle se présenta au départ des compétitions de la coupe du monde. Pendant la saison 1984, elle devint championne du monde junior en slalom géant, et elle participa à ses premiers Jeux olympiques à Sarajevo. Durant la saison 1985/86, elle décrocha au slalom géant des Hautes Tatras la première victoire féminine slovène en coupe du monde. Elle brilla également au championnat du monde de Crans Montana, où elle s’arrogea pas moins de trois médailles – une d’argent en slalom géant et deux de bronze en slalom et Super-G. Lors de la saison 1987/88, elle remporta le globe de cristal en slalom géant, et elle rapporta des J.O. de Calgary la médaille d’argent en slalom. Mais c’est en 1989, à Vail, qu’elle signa son plus grand succès, en devenant championne du monde de slalom. En tout, elle a ramené sept victoires en coupe du monde. Mais toute cette moisson de médailles, de récompenses et de titres fut récoltée pendant une très courte période, jusqu’à ce qu’à sa vingt et unième année où elle décida, à la surprise générale, de raccrocher les skis pour toujours. Elle laisse ainsi une question ouverte, celle de savoir tout ce qu’elle aurait pu atteindre si, dans d’autres circonstances, elle avait prolongé sa carrière pendant quelques années. Mateja Svet fut sans nul doute l’une des skieuses les plus polyvalentes de tous les temps, même si elle a quitté le ski avant même d’approcher son meilleur niveau.
Elan Comprex
Les skis Comprex conquirent le monde à la fin des années quatre-vingts. Mateja Svet se joignit alors à Stenmark et Križaj pour faire leur promotion. Ces skis se distinguaient par leur noyau qui était conçu selon une technique spéciale : il était intégré dans le ski sous forme compressée, ce qui permettait de réduire sensiblement le poids, tout en concentrant la masse sous le talon du skieur. Ils étaient extraordinairement maniables, ils absorbaient parfaitement les vibrations et permettaient des accélérations fulgurantes en sortie de virage.
20
Néanmoins, il est difficile de tirer les événements les plus importants d’une carrière de quinze ans. D’une certaine manière, les victoires et les défaites sont comme les pierres importantes d’une mosaïque. Mais en faisant quelques efforts, je peux quand même élaborer un palmarès de ces moments majeurs. Je dois assurément citer le championnat d’Europe jeunes de 1975, auquel j’ai décroché la médaille d’or. Ce qui était auparavant un rêve d’enfant est devenu réalité avec ce succès. Ce titre m’a donné confiance en moi, et cette confiance m’a permis de commencer à croire vraiment que je pourrais réussir au plus haut niveau. Évidemment, les différentes victoires que j’ai glanées en coupe du monde ont aussi leur importance. Il y en a huit en tout. Est-ce peu ou beaucoup ? Tout dépend de la manière de le juger. Sachant que je skiais pendant le règne du plus grand skieur de tous les temps, Ingemar Stenmark, c’est un joli score, surtout si l’on tient compte du fait que nombre de mes concurrents, qui étaient des skieurs de haut vol, n’ont pas réussi à en remporter une seule. Avec ses séries de victoires impressionnantes, Ingemar était un vrai cauchemar pour nous tous. Mais vu d’aujourd’hui, le fait d’avoir skié à son époque me remplit de fierté. J’ai gagné ces huit victoires dans les années quatre-vingts. La première à Wengen, en 1980. Avec elle, c’est un peu comme avec le premier amour – je ne l’oublierai jamais. Mon deuxième succès était également sur cette piste suisse. À l’issue de la première manche, j’étais seulement à la dixième place. Mais à la deuxième manche, j’ai réussi la course de rêve en battant à la fois Girardelli et Stenmark. Je ne ais pas ce qui s’est passé dans ma tête à ce moment. Je me suis élancé dans la piste sans aucune pression. D’une certaine manière, c’était plus facile que si j’avais mené le concours. Certains disaient que la piste de Wengen avait été créée pour moi. La pente est elle que de nombreux skieurs d’excellent niveau sont surpris de voir qu’on y skie. La piste est durcie avec de l’eau, ce qui signifie qu’elle ressemblait à une patinoire à la verticale.
La course de Kranjska Gora était aussi abrupte et exigeante. Sur l’ancienne piste, on pouvait voir la ligne d’arrivée depuis la cabane de départ. Et pendant l’époque de l’euphorie slovène autour du ski, près de trente mille spectateurs venaient à Kranjska Gora. C’était de la folie. Comme une fourmilière. Gagner devant les supporters locaux n’a pas été une mince affaire, mais j’ai été récompensé par des sensations qui ne sont comparables à rien d’autre. L’ambiance après ma deuxième victoire à Kranjska Gora était encore plus formidable, lorsque mon jeune collègue de la sélection nationale Rok Petrovič est venu me tenir compagnie sur le podium. Des défaites ? Il y en a eu beaucoup. La plus douloureuse a sans doute été celle des Jeux olympiques de Lake Placid, lorsque la médaille de bronze m’a échappé de deux centièmes de seconde et que j’ai fini à l’ingrate quatrième place. La déception était d’autant plus grande que j’étais à ce moment vraiment en forme. Mon corps et mon mental étaient préparés pour les plus grands exploits. Quatre ans plus tard, tout le monde attendait que je remporte une médaille aux Jeux de Sarajevo. Mais ma forme d’alors n’était même pas comparable avec celle de Lake Placid. Malgré tout, j’étais énervé et accablé, j’ai même pensé à mettre un terme à ma carrière. Heureusement que j’ai pris une autre décision, parce que j’ai encore raflé un certain nombre de succès après. J’ai notamment remporté le globe de cristal en slalom en 1987, et j’ai complété ma collection par deux victoires dans les classiques à Madonna di Campiglio et Kitzbühl. Je ne suis pas du genre à me laisser aller à la nostalgie et aux souvenirs. Le passé est passé et je préfère vivre au présent et penser à l’avenir. Mais de temps en temps, je ne sais pas comment, ces douces pensées refont surface. Je me rends alors compte que je dois au ski presque tous les meilleurs moments de ma vie.
21
P
Side ic
1990 Révolution
arabol
cut
Elan a redéfini le ski dans les années quatre-vingt-dix
D’une certaine manière, ce sont les skis Uniline qui ont tracé la voie vers les skis paraboliques apparus dans les années quatre-vingt-dix. Le constructeur Andrej Robič et ses collègues du service développement d’Elan cherchaient inlassablement une méthode pour fabriquer des skis qui épouseraient la surface du sol lorsqu’ils seraient en fléchissement. De ce travail sont nés les skis VSS qui possédaient un rayon variable. Ils étaient dotés d’une rainure en leur centre qui pouvait se resserrer ou s’élargir et modifiait ainsi le rayon du ski. Les SCX virent ensuite le jour en 1994. Considérés comme les tout premiers skis paraboliques, ils présentaient un visage totalement différent des autres skis. Ils étaient beaucoup plus courts que les skis classiques et avaient surtout une forme « inhabituelle ». Ils mesuraient 114 mm au niveau de la spatule, 60 mm au patin et 150 mm au talon. Bojan Križaj disait à leur sujet qu’ils lui faisaient penser à une voiture à quatre roues motrices. Par la suite, ils acquirent la réputation de skis qui tournaient tout seuls. Ils conquirent ainsi tant le cœur des skieurs professionnels que celui des foules d’amateurs. Lorsque cette innovation fit son entrée en coupe du monde, la nouvelle technique de ski se répandit comme un feu de broussaille, de nouveaux champions émergèrent, une nouvelle ère débuta dans le ski...
Dans de nombreux domaines, les années quatre-vingt-dix ont été marquées par des bouleversements majeurs. Tant dans le monde et en Europe qu’en Slovénie. De nombreux systèmes sociaux se sont effondrés, des régimes sont tombés, de nouveaux pays sont nés. La carte géopolitique du monde a été redessinée. Le nombre de nouveaux pays n’a sans doute jamais autant augmenté qu’au début des années quatre-vingt-dix. Et c’est aussi à ce moment que la Slovénie a enfin pu réaliser son vieux rêve d’indépendance. Dans toutes ces turbulences historiques, le ski n’était certainement pas au premier plan, mais les pentes enneigées ont aussi connu des changements radicaux. Au début des années quatre-vingt-dix, on skiait encore sur des skis classiques, droits, qui mesuraient environ deux mètres de long. Et à ce moment, personne n’aurait imaginé que quelques années plus tard, les skis classiques n’attireraient plus que des moqueries. Et c’est Elan qui a été le fer de lance de cette révolution. Qu’on les appelle skis paraboliques, skis à rayon court, skis à taille de guêpe, peu importe. Le fait est que les nouvelles normes ont encore une fois été créées à Begunje. L’autre fait, également, est qu’aucune innovation n’a autant bouleversé le ski que ces skis à profil parabolique. Les ingénieurs d’Elan savent depuis longtemps que les lignes de cote sont l’une des caractéristiques les plus importantes des skis. Dès les années soixante-dix, ils ont engagé une véritable révolution avec les skis Uniline. Alors en plein âge d’or des skis classiques, ces skis avaient déjà un profil plus marqué. Ingemar Stenmark et Bojan Križaj les utilisaient tant en slalom qu’en slalom géant. Une anecdote intéressante mérite d’être citée, concernant le championnat d’Europe jeunes de 1977. Les skis Uniline avait été créés avant le championnat. Boris Strel, qui était l’un des principaux favoris pour le titre de champion, les reçut alors qu’ils sortaient à peine de leur usine de fabrication. Même s’il n’avait pas eu le temps de les essayer, il décida de les chausser pour la compétition. Et il gagna.
SCX
Les SCX sont les skis qui ont bouleversé pour toujours le monde du ski au milieu des années quatre-vingt-dix. Grâce à eux, les skis classiques de deux mètres de long furent remisés dans le grenier de l’histoire. Une nouvelle ère débuta, et vit les skis à profil parabolique prendre le pouvoir. En quelques années, ils devinrent la norme mondiale, tant dans les compétitions du plus haut niveau que sur les pistes de tous les continents du monde.
MBX
Avant les SCX, ce sont les skis MBX, créés par les ingénieurs d’Elan en collaboration avec le designer de renommée mondiale Oskar Kogoj, qui agitèrent le milieu du ski. Celui-ci déclara un jour : « La nature arrondit tout ! » Les MBX sont nés de la technologie révolutionnaire monoblock, qui permettait une conception totalement différente. Avec leur forme en ellipse et les éléments qui s’enchaînent de façon ininterrompue d’une carre à l’autre, ces skis dotés d’une coupe sans angles ont provoqué une véritable révolution dans la conception des skis. Ce type de structure permit aux skieurs de transmettre encore plus directement leurs réactions aux carres, rendant ainsi le ski encore plus maniable et précis.
1992 1991
Fabrication des premiers prototypes de skis paraboliques.
1997
1994
Primož Peterka premier au classement général de la coupe du monde.
Premiers skis paraboliques.
Début de l’utilisation publique et massive d’Internet.
22
23
1999 L’euro devient la monnaie unique européenne.
2000 Une nouvelle ère Le nouveau millénaire a vu l’avènement d’une évolution historique. Pour le monde entier. Pour le ski. Pour Elan.
Au début, tout le monde était étonné de voir que les skis s’étaient raccourcis, en passant de deux mètres à environ 160 centimètres. S’ils dépassaient avant la tête de vingt centimètres, ils atteignaient désormais à peine le menton. Leur forme s’est aussi considérablement modifiée. La ligne de cote plus marquée a donné des courbes aux skis. Ils étaient étroits au niveau de la « taille » et larges au niveau du « torse ». Mais le meilleur de tout cela se faisait connaître lorsque l’on mettait les skis aux pieds. Par rapports aux skis droits, ils semblaient tourner tout seuls. Ils procuraient des sensations complètement inédites. Le ski sur les champs de neige lisse est devenu une sorte de tour de manège. Les traces laissées par les skis ressemblaient à des rails. Oui, utiliser des skis paraboliques, c’est en quelque sorte skier sur des rails.
Vivre le passage du nouveau millénaire est un privilège qui n’a été vécu que par de rares générations. Sur le plan historique, ce fut certainement un tournant majeur. À une époque où notre planète semble tourner plus vite qu’avant, tout est davantage accentué. La première décennie du troisième millénaire a vu l’invention de nouveautés qui sont aujourd’hui rentrées dans les mœurs. Si l’on se penche sur le monde numérique, Wikipedia, Twitter, Facebook, MySpace, YouTube, etc. ont éclairé les lumières du monde. Nos grands-parents ne comprendraient pas comment la technologie évolue aussi vite à l’époque moderne.
Nouveaux défis
Et on en revient encore au ski. Pour ce secteur aussi, l’année 2000 représente un jalon particulier. Lorsqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, Elan a lancé la révolution du ski parabolique avec le modèle SCX, il a fallu une demidécennie pour que le bond en avant s’accomplisse vraiment et que l’on accepte de remiser les grandes spatules de deux mètres de long parmi les antiquités. Il a aussi fallu accepter le fait que les skis ne se choisissaient plus selon la taille du corps à laquelle on ajoutait vingt centimètres. Il a fallut réapprendre à lire les données techniques. Le signe le plus important se cachait sous la lettre R, qui désigne le rayon. Et la longueur du ski n’est plus devenue que la conséquence du rayon de courbure et des lignes de cote.
ELAN SPEEDWAVE
Les SpeedWave sont l’incarnation parfaite du ski parabolique. Ils sont dotés de technologies qui permettent une flexibilité optimale du ski et une accroche parfaite des carres. Le système de fixation Fusion permet une flottabilité qui augmente la flexibilité au niveau du patin. Quant à la technologie WaveFlex, elle permet une flexibilité toute en souplesse de la spatule et du talon, tout en assurant une excellente résistance en torsion.
2001 Lancement de l’encyclopédie en ligne Wikipedia.
2002 Présentation du premier système révolutionnaire de fixations intégrées Fusion.
24
Parallèlement à l’enthousiasme suscité, de nouveaux défis ont surgi. L’essence de ces skis de nouvelle génération résidait dans leur flexibilité qui permettait l’accroche des carres sur le sol dans les virages. Rapidement, il s’est avéré que la zone sous la chaussure de ski, le patin, causait le plus de difficultés, car elle ne pouvait pas fléchir comme la spatule et le talon du ski. Les ingénieurs en développement d’Elan ont alors une idée extrêmement efficace. S’ils fabriquaient des fixations flexibles d’un côté, la flexibilité du ski serait considérablement améliorée au niveau du patin. C’est cette idée qui est à l’origine de l’invention du système Fusion, premier véritable système au monde de fixation complètement intégrée au ski. Le système innovant de coulissement interne permet à la fixation de faire partie du ski, ce qui améliore l’entrée en virage et le transfert des forces. Mais ils ont poussé la réflexion encore beaucoup plus loin. Comme si la flexibilité des skis était une préoccupation qui ne leur laissait jamais de répit. Ce genre de défis est toujours guidé par le désir de concilier l’inconciliable : il fallait en effet garantir que le ski soit relativement flexible tout en ayant une bonne résistance en torsion. En d’autres termes, un ski flexible et rigide à la fois. C’est ainsi qu’est née la technologie WaveFlex, qui a apporté aux skis à la fois souplesse, résistance en torsion et stabilité. Cette technologie s’appuyait sur un profil ondulé qui a ouvert de nouvelles perspectives au monde du ski parabolique. On pourrait même dire qu’elle est à la base des technologies qui sont apparues plus tard et ont encore davantage augmenté les performances des skis et ainsi leur plaisir d’utilisation.
2004
2006
Lancement du réseau social sur internet Facebook.
Présentation de la technologie de skis WaveFlex™.
AMPHIBIO La technologie Amphibio a été lancée il y a plusieurs années. Là encore, elle s’est avérée être une solution unique et révolutionnaire basée sur des skis asymétriques qui combinent rocker et cambre. Le cambre offre une bonne accroche alors que le rocker facilite les transitions entre les virages, permettant des virages plus rapides et des lignes plus directes. L’ensemble diversifié de caractéristiques a donné aux skis Amphibio une polyvalence inégalée. Ils répondaient aussi bien dans les virages courts que longs, sur piste et même en hors-piste et ils pouvaient skier sur neige molle ou dure, le matin ainsi qu’en fin d’après-midi.
2011 Présentation de la nouvelle technologie révolutionnaire de skis Amphibio® Profile.
2013 Fabrication du ski féminin le plus léger du monde – le modèle Delight.
2015
Nouvelle technologie de ski Amphibio 4D.
Présentation de la nouvelle technologie de skis pour enfants U-Flex.
25
Elan fête 70 ans , d innovation
Descendre l’Everest à ski Davo Karničar – alpiniste, skieur, premier homme à avoir descendu à ski le mont Everest depuis son sommet.
Davo Karničar est un skieur alpiniste, un homme de la nature et un montagnard. C’est un extrémiste. Un personnage original, qui préfère être dans les montagnes que dans la vallée, qui se sent comme chez lui même dans les contrées les plus reculées. Et c’est le premier homme à avoir descendu à ski le mont Everest depuis son sommet. En plus de cet exploit, il a accompli avec succès le projet 7 Summits qui l’a vu descendre à ski les plus hauts sommets de tous les continents. Et physiquement, rien ne permet de dire qu’il a passé la barre des cinquante ans il y a déjà quelques années. Ses yeux sont encore pétillants de jeunesse, son corps est taillé comme celui d’un adolescent. Lorsque l’on regarde sa main gauche, il la lève pour bien montrer qu’il lui manque l’annulaire et l’auriculaire. Il considère ces deux doigts, qui sont restés dans l’Himalaya, comme le prix (modique) à payer pour tous les plaisirs, toutes les joies et satisfactions qu’il a vécus là haut.
Davo Karničar
Pendant toutes ces années, il a accumulé des expériences et des connaissances incommensurables, qu’il transmet de façon complètement désintéressée. Tous ceux qui viennent lui rendre visite à Jezersko sont accueillis avec le sourire, à bras ouverts. Davo y met en place depuis quelques années un centre d’alpinisme, où il expliquera aux passionnés de montagne tout ce qu’il a appris au fil des innombrables kilomètres avalés à pied, en escalade, à ski, et des nombreux mètres de dénivelé vaincus. Naturellement, c’est la descente de l’Everest à ski qui suscite le plus grand nombre de questions. « Et bien je n’ai pas réussi l’Everest juste comme ça. Le fait est que ce style de ski rend tellement dépendant que l’on en veut toujours plus, que l’on se fixe des objectifs toujours plus hauts. Chez moi aussi, les choses ont beaucoup changé depuis ma première descente à ski du mont Grintovec. En même temps, je tiens à souligner que j’en suis arrivé là progressivement.
J’ai d’abord skié la plupart des montagnes slovènes, ensuite je suis parti en Europe, où j’ai rapidement conquis des voies mondialement connues comme le Cervin et l’Eiger. C’est seulement après que je me suis frotté aux chaînes étrangères comme les Andes et l’Himalaya. J’y ai achevé avec succès le projet slovène 14 fois 8000 mètres, dont l’événement phare fut la descente à ski de l’Anapurna. C’est à ce moment que j’ai commencé à réfléchir à l’Everest. Mais la descente du toit du monde n’était qu’une partie du projet de descendre à ski tous les sommets les plus hauts de tous les continents du monde, tournée que j’ai terminée avec succès en 2006. En même temps, il n’est pas indispensable de n’avoir que des objectifs et projets extrêmes. Après le projet Seven Summits, j’ai pris un plaisir fou à explorer le Durmitor, les Tatras et l’Olympe grec... » Malgré tout, le ski d’alpinisme fait partie de ces activités dans lesquelles il faut toujours avoir en tête la ligne de séparation invisible entre la vie et la mort. Davo a toujours su se tenir du bon côté de la frontière. « Chez nous, le dicton selon lequel il faut être au bon endroit au bon moment est encore applicable. Je dis souvent que personne n’est suffisamment intelligent pour évaluer correctement ses capacités. Il faut toujours un peu de chance. Et il est essentiel d’interroger sa conscience de façon honnête. La manière dont je partais dans les montagnes étrangères s’est toujours appuyée sur un sentiment intérieur très fort, celui d’être capable de relever un défi donné. Je me demandais si mon mode de fonctionnement était responsable ou non. Si les réponses à toutes ces questions sont positives, il faut partir à l’étranger pour y réaliser ce que l’on avait prévu, et pas seulement tenter. Il est vrai qu’il faut toujours évaluer intelligemment les conditions, et si celles-ci ne permettent pas une ascension, il faut savoir rebrousser chemin et ignorer les tentations. Il faut prendre conscience du fait que la neige est la source de nombreuses variables qui sont impossibles à prévoir. » Les skis Elan spécialement fabriqués pour sa descente de l’Everest sont exposés au Musée alpin de Mojstrana. Et pendant ce temps, il est, lui, encore occupé à préparer de nouveaux exploits. Il affirme vouloir s’attaquer au fameux K2. Nous lui souhaitons une excellente descente, qui le ramènera sain et sauf dans la vallée.
Pendant la première décennie du nouveau millénaire, Elan a également fabriqué, durant quelques années, des vélos tout-terrain de haut niveau entièrement suspendus.
Lhotse
C’est un ski fait pour les alpinistes dévoués et les amoureux de la nature. Il comblera les besoins de tous les skieurs de randonnée orientés vers le freeride. Nous avons développé la Bridge technologie pour réduire le poids et améliorer les performances.
Plus d’infos sur www.elanskis.com.
2015 / 2016
26
27
Gauche, Droite, Convexe, concave
Amphibio 4D – le premier ski à technologie quadridimensionnelle C‘était au milieu des années quatre-vingt-dix, lorsque le ski a complètement changé de visage, presque du jour au lendemain. La longueur des skis s’est raccourcie de presque 50 centimètres, et leur forme a été complètement modifiée. Dès le premier coup d’œil, le profil parabolique attirait l’attention et permettait une technique de ski totalement différente, le carving. Mais en réalité, tout a vraiment commencé quelque 20 années auparavant. Les skieurs de haut niveau, avec Ingemar Stenmark à leur tête, essayaient déjà de skier en carving avec le matériel de l’époque. C’est à cette période que les ingénieurs et les développeurs de l’Institut Elan ont commencé à mener des recherches sur le rayon de courbure. Leur réflexion et leurs connaissances ont donné naissance aux skis Uniline, qui furent fabriqués au milieu des années soixante-dix et permettaient, avec leur rayon de courbure, de skier à la fois en slalom et en slalom géant. D’une certaine manière, on peut dire que c’étaient les tout premiers skis polyvalents. Plus tard, il s’est avéré que les ingénieurs d’Elan avaient eu raison. L’évolution a vraiment suivi cette direction. Une dizaine d’années plus tard, les skis VSS sont sortis, avec leur rainure centrale qui permettait d’élargir ou de raccourcir les skis et ainsi le rayon de courbure. Ensuite, le modèle SCX est arrivé et a marqué le début de l’ère des skis paraboliques. Quand ils se sont rendus compte que la zone du patin empêchait la flexibilité complète du ski, les ingénieurs d’Elan ont inventé le système de fixations de sécurité Fusion, qui ont permis de rendre le centre du ski plus flexible grâce à leur flottabilité. L’étape suivante a été matérialisée par la technologie WaveFlex, qui assurait à la fois un flex souple et une rigidité en torsion.
28
Quatre dimensions La technologie Amphibio a été dévoilée il y a quelques années. Elle a introduit dans le monde du ski une solution révolutionnaire basée sur des skis asymétriques qui associent le rocker et le cambre. Le cambre garantit une excellente accroche des carres, tandis que le rocker permet des virages plus rapides et plus directs. C’est la raison pour laquelle les skis Amphibio séduisent par leur fonctionnalité polyvalente. Ils permettent ainsi de tracer des virages longs et courts, ils sont remarquables sur les pistes damées mais font aussi leurs preuves en horspiste. Ils font parfaitement leur travail tant sur la neige dure que molle, tôt le matin comme tard l’après-midi... Après plusieurs années dans le monde en deux dimensions, la technologie Amphibio est devenue quadridimensionnelle pendant la saison 2015/16. Si les skis Amphibio étaient asymétriques lors des trois hivers passés, ils sont désormais aussi différents à l’avant et à l’arrière. Le signe 4D cache une technologie beaucoup plus révolutionnaire que ne le laisse penser cette combinaison d’un chiffre et d’une lettre. La spatule possède une conception convexe, tandis que le talon a une structure concave. La forme convexe permet une entrée plus efficace et plus précise dans le virage, pendant que la partie concave aide à sortir du virage et à en initier un nouveau. Cette conception est permise par le Dual Shape Titanium. L’idée d’un titanal courbé semble à première vue toute simple, mais elle est en fait très complexe et difficile à exécuter. L’ensemble a une influence majeure sur la maniabilité des skis, car leur rigidité en torsion s’est considérablement accrue, alors que leur poids a été réduit de 10 %. Pour couronner le tout, l’absorption des vibrations a été améliorée de 30 %. Et enfin, la nouvelle ligne Amphibio affiche fièrement un design et une forme minimalistes et attrayants.
29
Quatre avantages de la technologie 4 Dimensions « Les skis Amphibio à technologie 4D sont les meilleurs skis que nous PUISSIONS faire parce qu’ils sont basés sur l’ensemble de notre savoir-faire acquis durant 70 ans de fabrication de skis. »
« Les skis Amphibio 4D sont juste parfaits. Ils sont sensibles, dynamiques et puissants. Ils initient chaque virage efficacement et vous lancent dans le prochain. Pour moi, ce sont les meilleurs skis. »
Glen Plake
Christian Mayer
Amphibio Profile
Plus d’infos sur amphibio4d.elanskis.com
AMPHIBIO 84 XTi Fusion
AMPHIBIO 88 XTi Fusion
AMPHIBIO 14 Ti Fusion
Amphibio 16 Ti2 Fusion
Accroche de la carre, Virage facile
La technologie la plus primée dans l’industrie du ski.
dual shaped TI
Amphibio 16 Ti2 Fusion
Amphibio 16 Ti2 Fusion
Amphibio 16 Ti2 Fusion
Amphibio 16 Ti2 Fusion
Entrée précise, sortie rapide
Amphibio 16 Ti2 Fusion Amphibio 88 XTi Fusion
Amphibio 14 Fusion Amphibio 84 XTi Fusion
Amphibio 88 XTi Fusion
2015 / 2016
Amphibio 16 Ti2 Fusion
30
Amphibio 84 XTi Fusion
Amphibio 14 Fusion Amphibio 84 XTi Fusion
Amphibio 84 Ti Fusion
31
Amphibio 14 Fusion Amphibio 84 XTi Fusion
Amphibio 14 Fusion
Amphibio 84 XTi Fusion
QUE LE SKI FLÉCHISSE ! Georgie Bremner
Klemen Razinger
L’ENSEMBLE SKI ET CHAUSSURES DE SKI POUR ENFANTS U-FLEX AMÉLIORENT DE FAÇON RÉVOLUTIONNAIRE LES PREMIERS PAS SUR LES SKIS. Les professionnels du ski se penchent depuis bien longtemps sur la flexibilité des skis. Cette dernière permet en effet un contact optimal avec le sol, une excellente accroche de carre ainsi qu’une bonne sensation, indispensable pour bien réaliser les virages. Depuis que l’on utilise des skis paraboliques, la flexibilité est encore plus importante qu’avant. La flexibilité du ski s’est avérée comme le plus gros problème des skis pour enfants, dont les chaussures occupent, comparées à celles des adultes, une longueur plus importante par rapport au ski. En plus, les enfants sont beaucoup plus légers, ils ont moins de masse musculaire et de force physique pour fléchir les skis et les chaussures. Pourquoi cette limitation de la flexibilité complique le processus d’apprentissage du ski ? Si à cause de leur rigidité, les skis et chaussures de ski n’ont pas de flexibilité suffisante, on cherche généralement des solutions de rechange. Concrètement, cela signifie qu’au lieu de commencer à travailler sur les sensations, on travaille sur la force, alors qu’il serait plus utile de se pencher sur la forme et la conception du ski pour progresser dans la technique de virage. Tous ceux qui développent une nouvelle habileté motrice veulent obtenir un certain niveau de confiance le plus vite possible, pour mieux réaliser le nouveau mouvement. Cela s’applique encore plus aux enfants, qui acquièrent d’une certaine manière de nouvelles aptitudes motrices. Si les enfants de trois ou six ans reçoivent un équipement adapté à leur force physique, tout est plus simple. Les chaussures de skis flexibles simplifient aussi tout l’ensemble. Cela déclenche une réaction en chaîne d’effets positifs qui se manifestent principalement dans leurs capacités à bien fléchir la spatule et le talon du ski, qui les aide naturellement à mieux se mettre sur les carres. La règle suivante s’applique à tous ceux qui utilisent des skis de conception et de forme modernes : la combinaison du poids corporel, de la gravitation et des forces des muscles contribuent à fléchir le ski au début du virage. Après, la forme des skis aide à réaliser le virage. D’une certaine manière, ils donnent l’impression de tourner tout seuls. Bien entendu, cela n’est pas complètement vrai puisque nous aussi, nous déclenchons la réaction en chaîne avec différentes actions. Comme indiqué précédemment, tout est plus évident chez les enfants, car ils utilisent des skis plus courts qui sont difficiles à fléchir. En outre, les skis et chaussures de ski étaient autrefois fabriqués en matériaux moins flexibles et moins souples.
C’est la raison pour laquelle le système U-Flex apporte tant de nouveautés révolutionnaires dans le monde du ski pour enfants. Les enfants apprennent le mieux les nouveaux mouvements en faisant des essais. Nous, professeurs, faisons tout pour instaurer un climat positif qui leur permet de progresser au plus vite. S’ils se sentent bien et à l’aise sur les skis tôt, ils apprendront plus vite. Il est donc fondamental qu’ils ressentent le plus tôt possible ce que les skis peuvent faire pour eux. L’âge, le poids et la force perdent alors de leur importance. Les moniteurs peuvent les encourager à adopter les mouvements corrects à l’aide de jeux amusants. Les moniteurs savent aussi qu’ils se retrouveront toujours face à des enfants qui veulent skier tout droit. Notre mission consiste à les convaincre, avec différentes astuces, que le ski est infiniment plus intéressant et amusant si la descente des pistes comporte des virages. Heureusement, la plupart des jeunes skieurs s’en aperçoivent rapidement et commencent à utiliser les nouvelles connaissances et à les compléter. Et ils y arrivent d’autant mieux s’ils ont l’équipement adéquat...
CHAUSSURE FLEXIBLE
SKI FLEXIBLE
LA MEILLEURE FLEXIBILITÉ
U-Flex
Le système de skis et de chaussures de ski plusieurs fois récompensé U-Flex augmente de façon révolutionnaire l’effet de l’apprentissage du ski aux enfants. Les chaussures sont en plastique plus souple qui permet un meilleur flex. Les skis sont conçus à partir d’une structure spéciale qui permet un flex 25 % meilleur que celui des skis ordinaires. Plus d’infos sur www.elanskis.com
32
33
Tous au ski ! Gregor Šket
Jeremy Swanson
Le ski est l’une des rares activités sportives qui permet à tous les membres de la famille de se faire plaisir, ensemble. Ce moment privilégié passé en famille est une source de plaisir, de joie et d’énergie positive. Dans la vallée, l’hiver peut être très ennuyeux et désagréable. Avec les nuages s’installe une grisaille qui peut durer des semaines et des semaines. Cette grisaille dure parfois si longtemps que l’on en oublie presque la couleur bleue du ciel. Et cela se répercute sur l’humeur. Il est prouvé que le soleil a des effets positifs sur le bien-être et la santé psychique. Et c’est l’inverse avec le mauvais temps. Le brouillard embrume à tous les sens du terme. C’est la raison pour laquelle à cette saison, les gens sont de mauvaise humeur, désagréables, qu’ils n’ont rien envie de faire au travail, et qu’ils sont irrités et susceptibles à la maison. Heureusement, il existe un remède ! La nature, la neige, l’air frais de l’hiver, le ski... Il suffit de monter un peu en altitude. Là où les sommets prennent des bains de soleil. Là où tout brille grâce à la blancheur infinie de la neige. Là où il fait chaud même par -10 °C. L’instant où la cabine émerge du brouillard et se retrouve baignée de soleil est absolument fantastique, presque divin, comme si l’on vivait une illumination, encore plus si la vallée est envahie par une mer de nuages. Et à l’arrivée au sommet, tout le monde frémit d’une agréable impatience. Tu ne veux pas en perdre une seule seconde, tu veux t’élancer au plus vite sur la piste bien lisse que les dameurs professionnels ont minutieusement tassée pour nous pendant toute la nuit, ou sur la poudreuse fraiche que le ciel a fait tomber toute la nuit pour couvrir les pentes d’une moelleuse couche blanche.
Amphibio 16 Ti2 Fusion Un ski qui offre des plaisirs multiples sur tous les terrains avec la nouvelle technologie Amphibio 4D. Il est dans son élément naturel dans les virages longs et courts, à toutes les vitesses.
Amphibio 84 xTi Fusion
Après cela, ils foncent tous sur le premier télésiège à leur portée en espérant que l’agent des remontées mécaniques fera marcher les machines à pleine vapeur pour qu’ils arrivent au plus vite au sommet. Après l’échauffement indispensable, c’est l’heure du clic magique qui signale que les chaussures de ski sont bien mises dans leurs fixations. La première descente du matin est toujours un moment extraordinaire. Qu’y a-t-il de plus merveilleux que de tracer des courbes sur une piste fraichement damée ou dans une moelleuse couche de poudreuse qui vient de tomber du ciel ? Même les skis émettent des sons dans ces moments-là, comme s’ils ronronnaient de plaisir. Généralement, tous les membres de la famille dévalent leurs premières pistes ensemble. Après, chacun part de son côté explorer sa zone préférée du domaine skiable. Les enfants vont souvent s’amuser dans le snow park, ils se lancent sur les différentes bosses, les tremplins et autres modules sur lesquels ils peuvent laisser libre cours à leur imagination. Le père et la mère partent en rang serré à la découverte des pistes les plus difficiles, ils affectionnent particulièrement celles qui sont signalées en noir sur le plan et représentent pour eux un défi excitant. En milieu de journée, ils se retrouvent tous au restaurant d’altitude. Leurs joues sont rouges, leurs visages souriants. Le thé brûlant et le casse-croûte chaud leur vont à merveille. Les muscles aussi n’ont rien contre une pause d’une demi-heure, avant de repartir pour plusieurs heures d’efforts. Le ski de l’après-midi est bien différent de celui du matin. Les pistes ne sont plus aussi lisses, la neige devient molle et des amas de neige apparaissent çà et là. Mais cela ne pose aucune difficulté aux skis modernes qui s’en sortent dans toutes les conditions. Comme la première descente, la dernière a un côté un peu magique. Le soleil se couche doucement et la neige se pare de reflets roses et dorés. Lorsque la télécabine redescend dans la vallée, tout le monde sent que les batteries ont été rechargées, et que le corps est plein d’énergie positive. Dans cet état d’esprit, même le brouillard ne paraît plus si sombre. Tous savent en effet qu’ils retourneront à la montagne le week-end suivant pour y retrouver le soleil, l’air pur, la neige et le ski...
SLX Fusion
Des skis pour les skieurs adeptes de la course qui aiment les virages courts et dynamiques.
Ces skis sont destinés à tous les plaisirs de la glisse. Ils maîtrisent tout, des virages longs et rapides aux virages courts, agiles et dynamiques. La technologie Amphibio 4D leur donne une réactivité à toute épreuve dans toutes les conditions d’enneigement.
Plus d’infos sur www.elanskis.com 34
Delight QT
La légèreté féminine personnifiée. Avec ces skis, les dames économiseront de nombreux atomes d’énergie tout en dévorant les plaisirs de la glisse à pleines bouchées.
Delight 65 Intemp Les chaussures de ski avec système de chauffage intégré pour un confort de ski toute la journée.
Insomnia Fusion Les skieuses aussi ont droit à la haute technologie. Nous avons donc doté les skis Insomnia de la toute dernière technologie Amphibio 4D. Ces skis maîtrisent tout ce qui peut être fait sur la neige.
Twilight 84
Maxx, Sky et chaussures U-Flex
Piste damée ? Poudreuse fraiche ? Pas de problème. Twilight 84 se débrouille partout ! Ces skis s’adressent aux skieuses qui cherchent à se faire plaisir et à s’amuser sur tous les terrains.
Fournir la bonne flexibilité a toujours été l’un des plus grands problèmes dans la conception des skis pour enfants. U-Flex offre une solution efficace. La structure révolutionnaire du ski augmente la flexibilité de 25 %. Ce ski combiné avec des chaussures de ski spéciales représente le kit idéal pour les enfants et permettra aux skieurs en culottes courtes d’apprendre rapidement à couper les virages.
Plus d’infos sur www.elanskis.com 35
Pinbal Pro, Twist Pro
Pinbal Pro et Twist Pro sont le choix idéal pour les jeunes qui débordent d’imagination et ont vite compris, après leurs premiers pas sur les skis, que le ski est un fin mélange d’art, de création, d’adrénaline et d’acrobaties.
Comment apprendre le plus rapidement possible à skier sur les carres ? Georgie Bremner
Klemen Razinger
La plupart des récents convertis au ski sont assez vite confrontés à la question de savoir comment passer du ski en dérapage à la méthode moderne de ski sur les carres, que l’on appelle aussi le carving. Au début, il ne faut pas aller plus vite que la musique et sauter les étapes. Dans tous les cas, avant d’abandonner le dérapage, il faut avaler le plus de kilomètres possible pour se faire des expériences, acquérir des sensations, et ainsi comprendre comment les skis réagissent. Il faut aussi quelques qualités motrices, de la force physique, et surtout l’envie d’apprendre et de progresser. Naturellement, il faut être équipé des bons skis, ceux qui permettent de passer efficacement au niveau supérieur. Le processus d’apprentissage peut être accéléré avec l’aide d’un moniteur de ski. L’art de couper les virages devient généralement un objectif réaliste pour les skieurs qui ont déjà assimilé les fondamentaux et se sentent suffisamment en confiance sur les skis. C’est seulement après qu’ils peuvent commencer à mettre les skis sur les carres, sur une piste damée de pente appropriée. La condition nécessaire est d’avoir des jambes suffisamment fortes pour ne pas sentir d’effort supplémentaire dans cet exercice.
La transition
Si le dérapage est un élément essentiel du ski utilisé aussi par les meilleurs skieurs, c’est souvent par lui que commencent la plupart des amateurs. Le dérapage permet en effet de réaliser le virage confortablement et assez facilement, sans trop forcer sur les skis. Mais tout change dès que l’on force plus sur les skis et que l’on se penche sur les carres. Cette technique exige plus de force physique, et augmente la vitesse du virage, et donc aussi les angles d’inclinaison du skieur. Et c’est vrai que le carving est vraiment éclatant.
Terrain
Pour apprendre à skier sur les carres, le choix du terrain revêt une très grande importance. Pour ressentir les bonnes sensations, les pentes peu inclinées, suffisamment larges, bien tassées et damées sont celles qui conviennent le mieux. Il est également judicieux de choisir une piste assez peu fréquentée. Il faut savoir que le carving est de plus en plus difficile à mesure que la déclivité augmente. Sur les pentes les plus abruptes, le carving n’est qu’à la portée des skieurs les plus aguerris, dotés d’une technique irréprochable soutenue par une force physique importante. Pour skier comme cela, il faut aussi beaucoup de courage, de confiance en soi et bien sûr de confiance dans le matériel. Il faut savoir que sur les pentes très inclinées, la vitesse est régulée grâce au dérapage, ce qui explique pourquoi il est indispensable de maîtriser cet élément fondamental, que l’on associe généralement aux premiers pas des débutants. L’apprentissage du carving ouvre de nouveaux horizons et angles de vue. De cette manière, on peut ressentir à ski des sensations qui sont une source infinie de plaisirs, totalement inconnus auparavant. On peut surtout sentir ses progrès, comment on s’élance dans des pentes plus raides avec plus de confiance, comment les plaques de verglas ne posent plus de difficultés. J’ai peut-être oublié expliquer comme le carving est amusant...
Explore 10 Ti QT
L’apprentissage du ski est un processus amusant. Avec l’équipement adéquat, bien sûr. Explore 10 Ti QT est le ski parfait pour cela. Il est facile à manipuler. Il est la source des vrais sentiments. En bref, il simplifie l’apprentissage. Il permet une transition facile du dérapage au carving.
Matériel
La forme et la conception des skis aident à passer du dérapage au carving. Je conseille à mes élèves de choisir des skis agréables, suffisamment flexibles, et conçus de sorte à pouvoir se mettre sur les carres selon un angle pas trop élevé. C’est naturellement un point fort par rapport aux skis dont la structure est plus rigide, qui exigent une exposition plus agressive des carres et donc plus d’expériences en ski.
36
Plus d’infos sur www.elanskis.com
37
Skieur X
Un talent multiple et hypermoteur Andrej Dekleva
Pourvu qu’il y ait la lettre X
Klemen Razinger, Rok Lah, Photos GEPA
Filip Flisar, le moustachu actuellement numéro un mondial de skicross, a toujours porté dans son « bagage » quelque chose de trop. Il surprend les autres – mais il ne se surprend pas lui-même.
Le moustachu champion du monde !
Filip Flisar
Lorsque l’on discute du potentiel d’un sportif, on parle parfois de son « bagage ». Est-ce qu’il a tout ce qu’il faut pour réaliser des exploits, est-ce qu’il manque une pièce à son puzzle ? Peu d’experts disaient du jeune sélectionné Filip Flisar, dont le nom avait déjà été proposé pour intégrer l’équipe des disciplines de vitesse, qu’il avait un bagage. Aptitudes physiques, sans parler de la motricité, et puis l’esprit détendu, la gagne... Toutes ces cases cochées. Sauf que. Filip avait quelque chose en plus. Il était toujours en action et à la recherche de nouveauté, de singularité. Animé par le désir de tout avoir d’un seul coup, en commençant par les skis : en enchaînant les figures, slidant dans les parcs, en sautant des falaises... Et après l’hiver, il enfourchait son vélo pour sauter et descendre les pentes à toute allure. « Certains entraîneurs ne pouvaient pas accepter qu’après un slalom géant, j’aille encore envoyer des saltos arrières. Ils ne comprenaient pas que c’était un plus, et non un moins », se souvient aujourd’hui Filip, champion du monde de skicross, du haut de ses 27 ans. Mais malgré tout, les chefs des équipes de descente et de Super-G n’étaient pas très heureux d’apprendre que le prometteur Filip quittait le ski alpin et irait tenter sa chance, l’hiver suivant, dans toutes les disciplines qui l’inspiraient. Pour la saison de ses vingt ans, il participa à des compétitions de slopestyle et de halfpipe, à des compétitions de freeride, et à la fin de l’hiver, il s’essaya au skicross. Dès l’hiver suivant, il intégrait déjà les rangs de l’équipe de skicross, qui ne comptait qu’une participante à la coupe du monde, quelques membres temporaires, un entraîneur, un assistant et un minibus, et pouvait ainsi à peine prétendre être une équipe. C’était le moment idéal pour entrer dans le monde du cross : la perspective de l’intégration de cette discipline aux Jeux olympiques de Vancouver apporta au cross de la crédibilité, de l’élan pour se développer et bien sûr une concurrence de plus en plus rude. « Tout cela me plaisait bien, parce que je n’aurais pas aimé m’aligner dans un sport dépassé. Je ne trouvais pas mon compte dans le freestyle, trop libre à mon goût, mais le cross était pour moi le mix parfait. Différent, mais avec des buts précis » souligne Filip.
38
Sept années, deux demi-finales olympiques, une médaille d’argent aux X Games, quatre victoires et un globe de cristal en coupe de monde, et une tonne de cire pour moustaches plus tard, le natif de Maribor a aussi gagné le flocon doré accroché à un ruban arc-en-ciel qui symbolise le titre de champion du monde FIS. Pendant la deuxième partie de la saison, qui n’était pas vraiment la plus convaincante de sa carrière, il a surpris tout le monde au championnat du monde de Kreischberg en passant la ligne d’arrivée en premier lors de l’épique dernière course. La joie de ses supporters, dont l’habillement se limitait presque à leurs moustaches, pouvait alors éclater ! Filip se lança dans la saison des Jeux avec le titre de champion de la coupe du monde de l’hiver précédent. Il réussit à se placer parmi les huit demi-finalistes à Sotchi, mais il se blessa et a dut conclure la saison de façon anticipée. Pendant l’hiver 2014/15, il n’avait pas encore montré de résultats dignes d’un champion « Il suffit de sortir une paire de fois des dix premiers pour que les gens t’oublient déjà » fait remarquer Filip. « Pour moi, la victoire n’avait rien d’une surprise, puisque je m’étais engagé corps et âme dans cet objectif. Je n’étais pas inquiet, je savais que j’étais bien préparé physiquement et techniquement. Mais il a fallu faire beaucoup de choses, le plus dur a été de se forger une forme quotidienne, de bien se sentir. Mais j’ai tout décroché. » « Le titre n’a rien changé du tout, mon regard sur le monde est toujours le même. J’ai un peu plus de métal à la maison, ce qui aide pour les sponsors » observe-t-il.
Revenons au début, à ce désir de nouveauté. La motricité de Filip ne va peut-être pas jusqu’aux ballons – lancez-lui, vous avez de fortes de chances de le toucher à la tête – mais il se sentira bien probablement dans n’importe quel sport qui exige des déplacements rapides, des trajectoires sélectionnées, un sens du saut et un contrôle du corps dans l’air. À la surprise générale, Filip s’est lancé cette année un nouveau défi, la course en vélo BMX. Le fait qu’un sportif de haut vol passe d’un sport à l’autre est toujours une histoire passionnante, et d’autant plus lorsqu’il passe d’un sport d’hiver à un sport d’été et inversement. L’aventure de Filip est motivée par sa volonté de devenir le nouveau Eric Heiden (champion olympique de patinage de vitesse qui a aussi fait une carrière professionnelle sur route), ou le nouveau Shaun Palmer (champion du monde de snowboard, également en snowboardcross, qui a notamment rejoint l’élite mondiale de la descente VTT). Le statut du déjanté Palmer, qu’il a déjà rencontré, lui conviendrait peut-être même un peu.« Je n’ai pas d’idole, personne à imiter. J’aimerais réaliser quelque chose de complètement original, j’aime faire les choses qui me rendent heureux. Le vélo me rend heureux. Je n’en fais pas dans le but de gagner quelque chose. Avant tout, j’ai pris ma décision pour moi-même, spontanément. Je respecte énormément Palmer, il a toujours donné l’impression que tout lui était égal, mais il a aussi toujours essayé d’exploiter ses points forts et d’éliminer ses points faibles, notamment grâce au matériel, lorsque les sports n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Je m’efforce moi aussi d’en faire autant. » Le chemin suivi par Filip dans le BMX race est tout sauf facile, mais il progresse.
L’hiver prochain
Le ski reste bien évidemment en première place, Filip ne permet pas que les entraînements et les courses de vélo gênent ses préparations pour l’hiver. Une blessure à vélo serait le pire scénario. Le prochain hiver sera sans compétition majeure, exception faite des X Games, où Filip viendra volontiers traîner ses guêtres. « Je ne prévois rien de spécial pour l’hiver à venir. Pendant de nombreuses années, j’ai vécu à un rythme infernal, et maintenant qu’il n’y a pas de grosses compétitions, je souhaite ralentir un peu » précise le champion quant au prochain hiver. « Je vais concentrer mes efforts sur la constance, pas pour le globe, seulement pour la fiabilité. Mes premières saisons étaient très constantes, mais l’année dernière, mon niveau était très irrégulier. Maintenant que les quinze premiers se tiennent dans un mouchoir de poche, c’est la constance qui met tout le monde d’accord. Maintenant, la constance signifie que tu te places toujours en demi-finale, parce qu’il est pratiquement impossible d’être toujours en finale ou sur le podium. Personne ne peut être aussi constant. Dans ce sport, tout peut partir en vrille, tellement les facteurs sont nombreux. » Les objectifs de Filip sont donc différents, mais absolument pas moins importants.
Certains entraîneurs ne pouvaient pas accepter qu’après un slalom géant, j’aille encore envoyer des saltos arrière. Ils ne comprenaient pas que c’était un plus.
Ripstick Fusion
Flisars Ripstick Fusion est le ski de slalom géant pour les skieurs confirmés qui préfèrent dévaler les pistes damées avec des virages longs et rapides. Il offre une combinaison parfaite de confort, stabilité et d’agilité. Plus d’infos sur www.elanskis.com
39
Et la poudreuse ? Malheureusement, j’ai trop peu l’occasion de skier dans la poudreuse, car je passe l’hiver à m’entraîner pour les courses de la coupe du monde. Ces derniers temps, j’adore profiter des joies de la neige avec mon fils de trois ans, Alessandro, à qui j’apprends doucement les vraies valeurs du ski. De temps en temps, je suis également invité à des séminaires pour moniteurs de ski, auxquels je me fais une joie de transmettre les expériences que j’ai acquises lors de ma carrière en compétition. Est-ce que quelqu’un a tenté de vous faire essayer le skicross ? La compétition est gravée dans mon ADN. Le slalom géant et le skicross ont de nombreuses caractéristiques communes. Peut-être qu’à l’avenir, je tenterai ma chance dans cette discipline dynamique, pleine de sauts et d’autres difficultés.
Max Blardone
Monsieur GS Gregor Šket
GEPA pictures, Walter Zerla
Max Blardone l’un des meilleurs géantistes de tous les temps. Pendant sa carrière, il a gagné pas moins de sept courses en coupe du monde. Max est l’un des skieurs les plus populaires d’Italie. Un personnage intéressant tant sur les pentes qu’en plaine... On vous appelle Monsieur Slalom géant (M. GS). Pourquoi le slalom géant est considéré comme la discipline fondamentale du ski ? Je suis très fier de ce surnom, parce que le slalom géant est vraiment la discipline fondamentale du ski. Il comporte en effet aussi bien des composantes techniques que la vitesse, l’audace et la force physique. À trente-cinq ans, je suis considéré comme un vétéran de cette discipline. Je participe aux épreuves de la coupe du monde depuis maintenant quinze ans. Je me suis élancé de la cabane de départ plus de 130 fois.
Quelle est votre définition de la vitesse ? Si je me concentre sur le slalom géant, la vitesse est la capacité d’accélérer d’un virage à l’autre. À chaque passage de carre, je veux gagner quelques millimètres ou centimètres. Pour cela, il faut avoir une préparation physique au meilleur niveau. C’est la raison pour laquelle je mets toujours mon corps face aux charges les plus fortes possible. Beaucoup d’éléments se cachent aussi dans les petits secrets qui forment au final un ensemble gagnant. Quelles disciplines aimez-vous en plus du slalom géant ? J’ai grandi en tant que slalomeur. En 1999, j’ai même décroché le titre de champion du monde jeunes à Pra Loup. J’ai toujours aimé le slalom, mais j’ai dû me tourner uniquement vers le slalom géant à cause de problèmes de dos. Sinon, j’aime vraiment suivre les exploits des skieurs alpinistes. Je m’intéresse aussi aux courses de ski de fond, principalement aux sprints, ainsi qu’aux sauts et vols à ski. Grâce aux collègues de la fédération italienne de ski, j’ai beaucoup de contacts avec des sportifs d’autres disciplines hivernales. Par exemple, Damiano Lenzi est mon ami.
Quelle est votre piste préférée ? Gran Risa à Alta Badia, sans hésiter. J’adore cette piste. À chaque fois que je la descends, je suis envahi de sentiments extrêmement forts. En plus, je l’associe à de superbes souvenirs, car j’y ai terminé trois fois numéro un (en 2005, 2009, et 2011). Et grâce aux nombreux supporters, je m’y sens comme chez moi. Sinon, Gran Risa est une piste très difficile qui exige un bon mélange de concentration, de force physique, d’expériences techniques et de courage. C’est une véritable bombe d’adrénaline.
40
Quels sont vos skis favoris ? Mes skis de slalom géant GSX, naturellement ! Les nouveaux Amphibio 4D 16 Ti m’ont aussi beaucoup séduit. Leur stabilité, leur vitesse et leur réactivité m’ont parfaitement convaincu. De manière générale, les produits Elan sont toujours des innovations exceptionnelles. La technologie moderne est fondamentale dans le ski de compétition. Que feriez-vous si vous n’étiez pas skieur ? Eh bien, je serais quand même sûrement skieur ! J’ai grandi avec la neige et les skis, et j’ai eu le coup de foudre immédiatement. Grâce au ski, mon hobby est devenu mon métier, et je lui en suis reconnaissant pour toujours. C’est pour cette raison que je n’ai jamais souffert quand il fallait se lever tôt, dans la nuit et le froid, pour partir au sommet des montagnes. Je dois néanmoins reconnaître que les rallyes automobiles m’attirent énormément. Quand j’étais adolescent, j’ai essayé plusieurs fois de piloter en rallye. Comme le ski, la course automobile comporte aussi une bonne dose d’adrénaline et de vitesse. Ne seriez-vous pas aussi passionné de moto ? Oui, tout à fait. Je suis les courses de Moto GP et supporte mon ami Valentino Rossi, que je connais depuis douze ans. Si possible, je me rends chaque année à la course de Mugello, qui est toujours une véritable fête de la moto en Italie. Autrement, je suis un motard assez conservateur. En d’autres termes, je ne bats pas des records de vitesse à moto. Comme tout Italien qui se respecte, je possède une Vespa avec laquelle je vais en ville et je fais mes emplettes...
Qui est le meilleur, vous en pilote moto ou lui en skieur ? Lui en skieur, sans aucun doute ! Quelle chanson écoutez-vous lorsque vous allez vraiment vite sur les pistes de ski, en voiture ou en moto ? La musique m’accompagne partout. J’aime les interprètes italiens, j’adore la poésie musicale de Malika Ayane. Pendant les entraînements, j’écoute du rock pour me mettre dans une humeur combative. Quels sont vos livres préférés ? J’aime les biographies. Dernièrement, j’ai lu les histoires d’Alberto Tomba, Novak Djoković et Roger Federer. La biographie d’Andre Agassi m’a passionnée. Qu’en est-il du cinéma, du théâtre, des concerts ? Ces derniers temps, nous regardons le célèbre dessin animé Masha et Michka avec mon fils Alessandro. Ma bibliothèque est remplie de livres spécialisés sur la didactique pour les professeurs de ski. J’ai assisté au concert d’inauguration de l’exposition universelle EXPO de Milan, au cours duquel ont joué le chanteur italien Andrea Bocelli, le pianiste chinois Lang Lang, ainsi que le chœur et l’orchestre de la Scala de Milan. Je faisais partie des 3000 chanceux qui ont été invités.
GSX Fusion/SLX Fusion
GSX Fusion et SLX Fusion montrent leur esprit de course dans chacun de leurs mouvements. À commencer par leurs graphismes brutaux et leur design. Précision, dynamisme, puissance et énergie sont les principaux attributs peu importe si le terrain est dur et escarpé.
Faites-vous parfois la course avec Valentin ? Nous ne l’avons pas encore faite. J’espère que nous y arriverons une fois à l’avenir.
À chaque passage de carre, je veux gagner quelques millimètres ou centimètres. Pour cela, il faut avoir une préparation physique au meilleur niveau.
Plus d’infos sur www.elanskis.com
2015 / 2016
41
Le premier Terrien à voler sur 250 mètres
Les vols sont la version augmentée des sauts. Il existe des différences, mais les lois essentielles de l’impulsion sont exactement les mêmes, sauf que certains changent de skis.
Andrej Dekleva
GEPA pictures
Peter Prevc, sauteur chevronné, premier homme de l’histoire à sauter à 250 mètres à Vikersund. En Slovénie, il n’y a de la place que pour un seul couple de véritables vedettes sportives. Des stars tellement grandes que même les enfants de cinq ans savent prononcer leur nom. Ces deux dernières années, Peter Prevc est sur les lèvres de tous les Slovènes. Si à 22 ans, il a déjà à son actif six saisons en coupe du monde de saut à ski, les dernières ont été exceptionnelles à tous les niveaux : Peter a remporté six médailles, d’argent et de bronze aux championnats du monde et aux Jeux olympiques, six victoires aux concours de la coupe du monde, deux deuxièmes places au classement général, et deux titres de vainqueur aux points en vol à ski. C’est le premier à sauter à la barre mythique des 250 mètres, un quart de kilomètre. Ces deux dernières années, les journalistes slovènes vous ont élu sportif de l’année. Vous avez aussi reçu le titre de meilleure marque sportive lors de la conférence Sporto. Être une marque, c’est un fardeau ? C’est à la fois un fardeau et une motivation. Lorsque tu veux être tranquille dans un lieu public, c’est impossible parce que tout le monde te connaît. C’est aussi une responsabilité envers tous ceux qui suivent tes performances. Le public et les enfants sont une grande motivation pour moi. J’espère qu’en donnant un bon exemple, en montrant qu’on peut réussir, je convaincrai quelqu’un de se lancer dans ce sport. L’important n’est pas de savoir s’ils seront bons ou pas. L’important, c’est que les enfant fassent un sport qui leur permet de s’épanouir. Le monde ne se souviendra probablement pas de vous comme du premier homme à avoir sauté à plus de 250 mètres ? J’espère qu’il se souviendra de moi aussi pour d’autres réalisations. 250 mètres, c’est vraiment une limite, mais je pense que la route devant moi est encore longue et que je peux réaliser beaucoup plus de choses. De nombreuses saisons m’attendent encore. Noriaki Kasai a 43 ans... J’espère juste ne pas me blesser, car les blessures retardent tout d’une ou deux années. Tu perds le contact avec la concurrence, et tu dois revenir. J’espère que toutes les saisons seront bonnes.
Peter Prevc
Pensez-vous que votre record de 250 m soit moins important parce qu’il n’a duré qu’un jour ? S’il n’avait pas été battu, il serait encore plus important aujourd’hui. Mais peut-être ai-je un peu de chance d’avoir dépassé cette frontière des 250 mètres. Si j’avais sauté à 249 mètres et que quelqu’un avait sauté à 250, personne n’aurait eu connaissance de ma performance. Deux fois de suite vous avez fini la coupe du monde à la deuxième place. Qu’en pensez-vous avec quelques mois de distance ? Je suis assez critique, par rapport à mes performances, de voir que mes résultats n’ont pas progressé (rires). J’ai amassé beaucoup plus de points que lors de la saison précédente. Mais au final, j’ai stagné. Cela n’a pas suffit à ce que je passe devant celui qui me précédait. Mais quand tu es dixième, tu as une marge de progression de neuf places. Quand tu es deuxième, tu ne peux progresser que d’une place. Cette année, je me suis fixé l’objectif d’affiner encore certains éléments, de progresser encore, de peaufiner certains détails. Il y a toujours tellement de facteurs différents, au départ nous sommes 50, 30 vont en finale, et à chaque concours, six ou sept luttent pour la victoire. En plus, je ne peux pas savoir ce que mes concurrents préparent pendant l’été. Il faut croire en soi et chercher à détecter le plus précisément possible ses erreurs. Je ne peux pas avoir d’influence sur les autres, je ne peux en avoir que sur moi-même. 42
Parallèlement au saut record, vous avez aussi réalisé le saut « parfait » à Planica l’année dernière, en obtenant la note de 20 points sur 20 de la part de l’ensemble des cinq juges. C’est la première fois que j’arrivais à signer une telle performance à Planica. Quand je l’ai fait, j’ai su que j’avais comblé tout mon entourage, que j’avais réussi le saut parfait, un saut excellent aussi d’un point de vue visuel. Lorsque tu parviens à un tel résultat, tu deviens encore plus intransigeant avec toi-même, et tu veux réitérer la performance le plus de fois possible. Pourriez-vous faire des sauts encore plus parfaits ? En allant encore plus loin ? Cela dépend. Avec le saut le plus long, il se peut que tu ne puisses pas réaliser le télémark à la réception, à cause des forces trop importantes. Mais le saut le plus long peut aussi être parfait si la vitesse est limitée. Considérez-vous que le saut et le vol à ski sont deux disciplines distinctes ? Les vols sont la version augmentée des sauts. Il existe des différences, mais les lois essentielles de l’impulsion sont exactement les mêmes, sauf que certains changent de skis. Dans l’air, il faut avoir engrangé quelques expériences avec les tremplins de vol à ski pour pouvoir être bon, parce qu’il faut persévérer sur plusieurs plans, peut-être prendre plus de risques pour réussir. Voilà pourquoi certains sont au-dessus du lot, parce qu’ils savent comment prendre des risques dans des limites acceptables. Vous venez de Dolenja vas, et non d’un haut lieu du saut à ski. Non, nous n’avons qu’un tremplin sur lequel l’association sportive locale organise une compétition de saut à ski pour le village une fois par hiver. Lorsque mon père s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus calmer mes ardeurs, il m’a emmené au club de Kranj, comme pour leur dire que c’était désormais à eux de s’occuper de moi. Vous avez trois chaînes populaires sur les réseaux sociaux, est-ce que vous publiez vous-mêmes ? Oui, je gère tout seul mes comptes Facebook, Twitter et Instagram, parce que ces outils sont pratiques et ne nécessitent pas de publier spécifiquement pour chacun. Maintenant, dans la saison morte, la période de préparation physique, je ne vis pas beaucoup d’événements qui méritent d’être publiés. La préparation basique au stade et dans la salle de musculation me semblent trop monotones pour faire l’objet d’une publication quotidienne. Je me suis déjà fâché avec certaines personnes qui prenaient en photo ce que j’avais à manger sur la table. Je ne tiens pas à publier ce genre de choses. À l’occasion des grandes manifestations, je publie des posts pour que les gens voient les choses de mon point de vue. Je donne des informations sur les lieux où je traîne, sur ce que je fais. Peut-être que mes posts ne sont pas très fréquents, mais ils sont authentiques et sincères.
43
Art sur la neige
Une planche ou deux – peu importe... Blaise Rosenthal
ELAN
La collection Freerange 2015/16 d’Elan – quoi, comment, quand, pourquoi... OK, commençons par le commencement ! Vous vous demandez certainement tous à quoi ressemble la nouvelle collection Freerange ? D’une certaine manière, elle est toute simple. Depuis quelques saisons, c’est une collection qui réunit des articles de free ski et de snowboard. La décision de réunir ces deux groupes dans un même ensemble est plus que logique, puisque les adeptes du free ski, qu’ils soient sur une ou deux planches, présentent un certain nombre de dénominateurs communs. En plus de se revendiquer d’influences culturelles assez proches, ces deux mondes cherchent l’inspiration dans des styles de glisse similaires. Il est donc tout à fait logique de leur dédier des technologies semblables. En fait, depuis ces dernières années, le snowboard et le ski freestyle n’ont jamais été aussi proches. À moi qui participe à la création de cette collection, cela me donne une foule de nouvelles possibilités et perspectives.
Rentrons dans le vif du sujet... Que cache donc la nouvelle collection Freerange ? Des snowboards, des boots de snowboards, des fixations et bien sûr des skis. Dans la collection, chaque snowboarder et chaque skieur trouvera un produit correspondant à ses connaissances, à ses capacités, à ses exigences et à son style de glisse. Bien sûr, tous les produits ont été conçus dans le respect des normes technologiques les plus élevées et offrent un niveau de fonctionnalité maximal. L’aspect esthétique est depuis toujours un composant majeur dans ce domaine. Les snowboarders et adeptes du ski freestyle sont des riders bien particuliers, et le matériel qu’ils utilisent est à leur image. Dans le monde Freerange, le ski, le sport, la musique et l’art graphique sont à l’unisson. Les designers cherchent souvent l’inspiration dans différentes souscultures, qui sont une source intarissable de vues et d’angles de vue décalés. Pour notre collection Freeski, nous avons cette fois trouvé l’inspiration dans les motifs de camouflage. Ces derniers temps, le camouflage est extrêmement « in ». Nous avons agrémenté ces motifs, à l’origine destinés à se fondre dans la nature, de couleurs néons qui ajoutent une touche Elan intemporelle.
El Grande
Les snowboards intègrent des éléments de photoréalisme. Nous avons associé des représentations de la nature, de ses forces et de ses éléments avec des touches caractéristiques de la marque Elan. Le rapport d’Elan à la nature et à l’environnement était notre point de départ. Ces produits reflètent la philosophie d’Elan, fondée sur la protection des ressources et des habitats naturels. Ce qui se retrouve évidemment aussi dans le développement technologique et le design de tous ces articles. Le feu, l’eau, le vent et l’acier alliés au logo Elan Freerange témoignent de notre fierté tout en conférant à la collection un look esthétique qui suscite une touche d’excitation.
Le El Grande est conçu pour fournir des performances très larges sur tous les terrains. Nous avons conçu cette planche pour des grands gars, des avaleurs de pistes avec des pointures de chaussures si énormes qu’un Sasquatch pourrait porter. Le El Grande offre un contrôle de précision qui fonctionne très bien partout sur la montagne.
Pourquoi ? C’était la réponse à la question sur l’aspect de la collection. La question qui se pose immédiatement après : Pourquoi ? Pourquoi cette collection Freerange ? Pour répondre à cette question, il faut revenir quelques instants dans le passé. Pour simplifier, on peut dire que le ski existe déjà depuis plusieurs décennies et même plusieurs siècles, tandis que le snowboard est beaucoup plus récent. Les différences qui séparaient les valeurs fondamentales de ces deux sports d’hiver étaient considérables, créant même une sorte de conflit sur la neige. Mais après quelque temps, la situation a commencé à prendre une meilleure tournure. Comme si l’amour de l’hiver et de la neige venait à bout de la peur de la différence. Ainsi, les « snowboard parks » sont devenus des terrains de jeu dans lesquels les skieurs prenaient autant de plaisir que les snowboarders.
Pour tout dire, les skieurs sont à l’époque « tombés » dans l’influence des snowboarders, ils ont importé leurs figures, leurs astuces, leur imagination dans le monde du ski et ont ainsi créé une nouvelle branche que l’on appelle le « freeski » ou ski libre. Ce lien entre le snowbard et le ski est devenu un phénomène dans l’univers de la glisse, un symbole de fraîcheur et de jeunesse. Les deux camps autrefois ennemis ont commencé à se vouer un immense respect, doublé d’une amitié et d’une coopération exceptionnelles. Freerange est devenu un synonyme d’ouverture, de liberté d’esprit et de décontraction. C’est la raison pour laquelle peu importe que l’on fasse du ski ou du snowbard, que l’on choisisse une planche large ou deux planches plus étroites. Ce qui est important, c’est comment l’on glisse sur la neige et quelles sensations on y ressent. L’essentiel de Freerange, c’est de se donner à fond. Parce que le terrain est toujours ouvert et offre une infinité de variantes – freeride, freestyle et bien sûr tout ce qu’il y a entre ces deux disciplines. Freerange place le progrès avant la tradition, et s’appuie sur la liberté qui n’impose jamais ni lieu, ni technique, ni temps...
Plus d’infos sur www.elansnowboards.com
44
45
Comment ? La suite de notre petit exposé se penche sur la question : Comment ? Et surtout, comment bien faire les choses ? Forte de sa riche tradition dans l’innovation, Elan, en tant que fabricant et marque, dispose évidemment de tous les moyens et outils pour se tailler une place de choix dans l’industrie du ski. En premier lieu, il y a bien sûr l’usine, dans laquelle nous donnons vie à nos idées. Avant de voir le jour, nous les testons et les améliorons sans relâche, tout en réfléchissant comment apporter à l’utilisateur final le plus de valeur possible et comment simplifier l’utilisation du matériel et décupler le plaisir sur la neige. C’est grâce à la force de nos collaborateurs, dont les connaissances sont une source intarissable d’idées et de projets, que nous parvenons à faire tout cela. Ces gens pensent jour et nuit au ski, au snowboard et à la neige. Nous recueillons également des informations importantes de nos utilisateurs, des riders les plus audacieux et les plus exigeants aux épicuriens de la glisse. Ces garçons et ces filles qui passent leur vie sur la neige nous aident à être en permanence au courant des tout derniers événements, tant dans le monde du ski et du snowboard que dans le domaine culturel.
PUZZLE TBT
Le Elan Puzzle TBT avec la technologie triple-base est une machine pour le park, le pipe, et l’urbain axée freestyle. TBT offre des performances incroyablement lisses sans accroche ainsi qu’une stabilité et réactivité parfaites pour toute situation.
Quand ? À la fin se pose toujours la question : Quand ? Parce que « quand » est étroitement lié au temps, et que le temps signifie souvent maintenant, il est bon de parler du présent. Pourquoi est-ce le bon moment pour la nouvelle collection Freerange ? Pourquoi sommes-nous convaincus qu’avec elle, nous avons réussi à capter l’air du temps ? La réponse est encore une fois toute simple : nous agissons en réponse à ce qui se passe concrètement à flanc de montagne, sur les pentes enneigées et dans les snow arks. Et nous n’avons pas beaucoup de temps pour nous amuser ! Encore une fois, Freerange est la fusion du snowboard et du ski. De remarquables liens voient le jour, dont les acteurs principaux sont des gens remarquables. D’une certaine manière, on oscille toujours entre la répétition d’une seule et même chose et la découverte de nouveautés. À première vue, on pourrait dire que les départs en sortie offrent toujours le même spectacle : une voiture se gare sur le parking, cinq gars s’extirpent du véhicule, certains prennent des snowboards, d’autres des skis. En général, l’un d’entre eux porte une caméra. Puis ils partent ensemble dans la montagne. Par contre, là, il se passe toujours quelque chose d’inédit, et c’est ce qui explique pourquoi on en veut encore et toujours plus. Elan est un créateur essentiel dans cette nouvelle réalité. Et encore une fois : peu importe que ce soit avec une ou deux planches...
Qui?
Plus d’infos sur www.elanskis.com
Il y a peut-être encore une question : Qui ? Pour qui faisons-nous tout cela ? Nos skis et nos snowboards sont destinés aux chevaliers de l’imagination, aux audacieux, aux jouisseurs, aux éphémères, et aux mordus au quotidien. Nous faisons tout cela pour les skieurs et les snowboarders qui veulent profiter le plus possible de l’hiver et des montagnes, qui pensent toujours au maximum et ne font pas les petits joueurs. Et avant tout, nous faisons tout cela pour offrir le plus de fun, pour chaque butte, chaque terrain, chaque pente, chaque versant... Nous faisons tout cela pour vous ! Faites-vous plaisir ! 46
GRAND
TIRAGE AU SORT Rendez-vous sur
1x
Logement pour un week-end dans la station de Vogel, Slovénie: Logement et forfaits inclus (2 adultes et 2 enfants)
www.elanskis.com et gagnez des prix intéressants:
3x
1x
PAIRE DE SKI ELAN,
Le concours se déroule du 15
Elan,
SNOWBOARD
3x
sac à dos Elan,
octobre 2015 jusqu’au 15 février 2015. 47
L’idole américaine Gregor Šket
Ben Tibbets, Klemen Razinger, Julbo
Glen Plake, le skieur qui transforme en spectacle multimédia les descentes endiablées des pentes enneigées. Glen Plake le punk. Dehors comme dedans. Son signe distinctif : une crête iroquoise, son inspiration : la musique qui fait du bruit. Mais Glen Plake est avant tout un skieur. Au sens strict du terme. Ses jambes ont tâté tous les types de skis : il a été skieur alpin professionnel, « hot dogger », son genou allait chatouiller son cou, son menton et son front lorsqu’il enchaînait les bosses, il a été skieur alpiniste lorsqu’il découvrait des contrées blanches encore inexplorées... Il skie au rythme du punk et du classique. Cet américain du nord de la Californie passe la plupart de ses hivers à Chamonix, où il a trouvé des centaines de compagnons de glisse. Mais dans son âme, c’est un mondain du ski, dont les spatules ont filé sur toutes les formes de cristaux de neige. C’est un homme incroyable. Un mec de cinquante ans qui en fait à peine trente, et qui réfléchit aussi comme un trentenaire. Son ski est un mélange singulier d’adrénaline, d’art, de créativité, d’imagination, d’audace, d’alpin classique, de punk tonitruant, et surtout de délire unique en son genre. Depuis ces dernières années, il utilise des skis Elan. Il traîne donc très souvent dans notre région. Il aime la Slovénie, et il porte même parfois notre costume traditionnel...
Glen Plake
Qu’est-ce qui vous a amené au ski ? Enfant, imaginiez-vous déjà vivre du ski ? J’ai grandi dans une communauté de skieurs dans le nord de la Californie. Je crois que je devais avoir autour de douze ans lorsque j’ai vu que le ski pouvait offrir de belles perspectives. À cette époque, une caravane de la coupe du monde a visité les domaines skiables autour du lac Tahoe, nous accueillions aussi parfois des compétitions de professionnels, et j’ai commencé à me dire que ces gars menaient une vie vraiment géniale. Peu de temps après, j’ai vu pour la première fois des skieurs de bosse professionnels à Mammoth Mountain. C’est eux qui m’ont fait la plus forte impression. J’avais alors déjà eu un bon aperçu des différences entre les skieurs « classiques » de la coupe du monde, et les skieurs libres du freestyle. En plus, notre région abritait de nombreux skieurs professionnels qui ne juraient que par la neige nordcalifornienne et qui adoraient le monde du ski de la région. Alors que j’observais tout cela de mes yeux d’enfants, je savais au fond de moi que je deviendrais un jour skieur. Je ne savais pas dans quelle discipline j’allais évoluer, mais je savais que je serais skieur. À coup sûr.
Le ski est certainement la plus belle manière de passer le temps.
Avez-vous déjà réfléchi à tout ce que le ski signifie pour vous ? Le ski est pour ainsi dire tout pour moi : un style de vie, la fête, la joie... Surtout, le ski est la plus belle manière de passer le temps. On dit que le temps, c’est de l’argent. Si je rapproche ce dicton de mes convictions, vous pourriez dire que le ski est un gaspillage d’argent. Mais vous savez bien que l’argent n’est pas tout.
48
Pour moi, le ski est une activité hors pair. Elle se pratique dans la nature, cadre merveilleux qui est en même temps l’environnement le plus brut que l’on puisse trouver, et je pense que seul le désert est plus hostile que les immenses étendues enneigées loin de toute civilisation. Dans ces lieux, tu es tout seul, avec ces longues planches de bois bizarres attachées aux pieds, que l’on appelle des skis, et qui n’ont aucun frein. Tu es livré à toi-même et à ton imagination. Tu es le seul à décider comment tu vas t’amuser et prendre du plaisir. Je sais que cela peut sembler un peu cliché, mais le ski est vraiment une activité qui peut être pratiquée tant par les enfants que par leurs grands-parents, et bien sûr aussi par tous ceux qui se trouvent entre les deux. Voilà pourquoi j’estime que le ski n’est pas seulement un sport. Je pourrais même le comparer à la pêche, qui est dans un sens aussi un sport, mais en fait bien plus que cela. C’est une philosophie, un mode de pensée, une méditation, une création, mais aussi une super manière de passer le temps. Vous avez été l’un des meilleurs skieurs de bosses, avant de vous lancer corps et âme dans la discipline qui porte aujourd’hui le nom de freeride. Pourquoi avez-vous changé de discipline ? Pour tout dire, le passage du ski alpin classique au ski de bosses a été pour moi un changement encore plus radical. À partir de là, je considère que tout est une sorte d’évolution logique. En ski alpin, j’étais connu pour être un skieur très fort physiquement, mais je n’étais jamais suffisamment rapide pour gagner régulièrement lors des compétitions. Peut-être parce que lorsque j’étais jeune skieur, j’étais très confus, je voulais tout essayer, et je ne pouvais donc pas me concentrer sur une seule discipline. Dans l’équipe, j’étais un élément difficile à gérer, je n’en faisais toujours qu’à ma tête. Les entraîneurs perdaient leur sang froid parce que je profitais de chaque occasion pour faire des bêtises. À cette époque, c’est aussi dans le ski libre que je prenais le plus mon pied. C’est là que je pouvais vraiment laisser libre cours à mon imagination. J’appréciais particulièrement l’absence de portes, ce qui me permettait de faire tout ce que je voulais. Mais il s’est avéré qu’en fait, toute cette confusion n’était qu’apparente, et plus tard, lorsque je suis devenu un bon skieur de freestyle, elle s’est transformée en un ensemble bien huilé. Et quand je regarde dans le passé, je constate souvent que les garçons qui étaient bien meilleurs et bien plus prometteurs que moi lorsqu’ils étaient jeunes sont aujourd’hui vraiment loin du skieur que je suis devenu. Nombreux sont ceux qui, à seize ans, n’ont pas réussi à intégrer la coupe du monde. Après cela, ils n’avaient aucune idée de la manière dont ils pourraient suivre leur propre voie. C’est dans ces instants que l’importance de ton amour pour le ski se montre vraiment. Le mien était énorme, le leur ne l’était manifestement pas. C’est la raison pour laquelle c’étaient eux qui gagnaient les compétitions pour jeunes, tandis que moi, je suis devenu une personnalité du ski connue et reconnue dans le monde entier.
49
Oui, mais qu’est-ce qui vous a fait commencer le ski de bosses ? C’était un pur hasard. Un ami qui organisait une compétition de ski de bosses m’a demandé ce que j’avais prévu de faire la saison suivante. J’ai alors commencé à lui expliquer, de façon fort peu convaincante, comment j’allais m’entraîner, travailler ma condition physique, etc. Il m’a proposé de participer à des compétitions de ski de bosses. Et j’ai accepté ! J’ai terminé troisième dès la première compétition, puis j’ai remporté la suivante. Après cela, j’ai demandé à cet ami s’ils organisaient de telles compétitions chaque semaine. J’ai alors mobilisé toutes mes connaissances et expériences au profit des bosses qui laissent beaucoup plus d’espace à la créativité et à l’imagination. À cette époque, étiez-vous déjà adepte du ski dans la poudreuse ? Même si les gens du nord de la Californie allaient déjà faire de l’escalade dans la parc national de Yosemite dans les années cinquante et soixante, l’alpinisme en Amérique n’était pas aussi développé qu’en Europe. Le ski de randonnée n’existait donc pas au sens classique du terme. L’idée de monter seuls au sommet d’une montagne pour redescendre ensuite dans la vallée ne nous était pas familière. Mais doucement, nous nous sommes aussi emparés de cette discipline. Nous regardions vers l’autre rive du lac Tahoe, nous choisissions le sommet où nous voulions monter. Le jour suivant, nous réalisions notre objectif. Lorsque nous avons découvert le ski hors-piste, un nouveau monde s’est ouvert à nous. Les rares limites que nous avions dans nos têtes ont littéralement été pulvérisées. Vous êtes connu pour votre style vestimentaire très original. Avec les années, la crête iroquoise est devenue votre signe distinctif, d’où vient-elle ? Je suis fier d’avoir contribué à ce que les gens modifient leurs préjugés sur l’apparence des sportifs professionnels À cet égard, ma crête a surtout une signification symbolique. Déjà quand j’étais gosse, ça m’énervait de devoir ressembler à Ken, le pendant masculin de la poupée Barbie, parce que j’étais skieur de compétition. Mais je n’ai jamais été Ken. J’étais Glen, Glen le déjanté. La crête est l’expression de ma personnalité, de la musique que j’écoute, et de la vie que je vis. Peu de personnes savent que nous avions dans ces années la scène punk du nord de la Californie était très active. La zone entre Sacramento et Reno dans le Nevada abritait peut être même la plus grande densité de bons groupes de punk au monde. Certains gars avec qui nous skiions ensemble sont devenus plus tard des grands noms de la musique punk. J’ai beaucoup skié avec Troy Mowat du groupe Seven Seconds, avant qu’il ne se consacre totalement à la musique. Avant de connaître la gloire, les groupes de Tahoe ont commencé leur carrière dans des garages et des fêtes privées.
SPECTRUM 95 CARBON
Skier dans la neige fraîche et profonde est LE plaisir de ski ultime. Spectrum 105 Carbon est avec ses caractéristiques, un ski réactif et dynamique créé pour des aventures pures et grandes en montagne. Plus d’infos sur www.elanskis.com
50
Depuis ces dernières années, vous passez vos hivers à Chamonix. Si je ne m’abuse, votre déménagement dans les Alpes savoyardes fut une véritable aventure ? Oui, tout à fait. C’était à l’époque où j’avais quelques problèmes avec la loi, et où je risquais même de faire de la prison. Après, j’ai reçu une offre pour tourner un film de ski à Chamonix. Je n’avais aucune idée d’où ce trouvait cette ville. J’ai décidé d’y aller principalement pour éviter de finir derrière les barreaux. Et quand je suis arrivé à Chamonix, je suis complètement tombé sous le charme des lieux. Pour moi, c’était la première fois que je me retrouvais dans un cadre où le ski était une partie importante de la culture et des traditions. En Californie, nous avons de superbes terrains de jeu pour le ski, mais nous ne percevions pas le ski si intensément et si profondément que les habitants de certaines régions en Europe. Même si j’ai grandi dans une communauté de skieurs, comme je l’ai déjà dit, je me sentais souvent comme un mouton noir dans ma région. À Chamonix, je me suis retrouvé avec des condisciples.
Pendant la semaine, ce type de défoulement faisait partie intégrante de mon emploi du temps. Et pendant les week-ends, c’était le tour des compétitions. Une année, le championnat national a eu lieu à la fin de la saison. Persuadé que ce serait ma dernière course, je me suis présenté au départ avec une crête et une veste en cuir. Tout le monde me regardait comme si j’étais un extra-terrestre. Au final, il s’est avéré que tout a vraiment commencé pendant cette compétition qui aurait dû être ma dernière. Ces dernières années, le freeride a beaucoup gagné en popularité et est même devenu un mode de vie à part entière. Mais ne serait-ce pas une nouvelle discipline de ski ? Non, en aucun cas. En fait, c’est plutôt la base du ski. C’est la raison pour laquelle j’ouvre toujours de grands yeux lorsque l’on me présente comme l’un des pionniers de ce style de ski. C’est une erreur, car je ne suis absolument pas celui qui a inventé le freeride. Tout cela a été créé des dizaines d’années, et même probablement des siècles avant moi. Le carving est une nouvelle discipline. Le freeride est la base et le fondement de tout.
En Europe, on peut encore souvent entendre que le ski est un sport marginal aux États-Unis. Est-ce qu’il existe aussi un ski de haut niveau chez vous ? Oui, les États-Unis sont un grand pays. Mais les gens ont tendance à oublier que nous avons depuis quelque temps de nombreux skieurs de haut niveau, champions olympiques et champions du monde, vainqueurs à la coupe du monde... Néanmoins, certaines absurdités étonnantes sont toujours répandues dans le ski américain. Le Colorado est considéré en général comme l’État fédéral du ski américain par excellence. Certes, le Colorado possède d’excellents skieurs, mais nous skions aussi dans le Wyoming, l’Oregon, le nord de la Californie... Tous ces États fédéraux abritent des sommets de plus de quatre mille mètres. Pendant les bons hivers, il tombe plus de 8 mètres de neige dans certaines zones du nord de la Californie. Vous skiez depuis un certain temps sur des skis Elan. Qu’en pensez-vous ? Ouh, les skis Elan sont super. À vrai dire, j’ai toujours apprécié cette marque. Autrefois, j’avais un ami qui avait signé un contrat avec Elan. Je me souviens que je l’enviais beaucoup quand j’avais vu sa dizaine de paires de skis identiques. Dans l’univers du ski, la société Elan est connue pour ses multiples nouveautés et innovations. Je pourrais dire qu’elle a une influence majeure sur l’évolution du ski. Je suis très fier de faire partie de cette famille. Travailler avec les experts de Begunje est un véritable plaisir.
La crête est l’expression de ma personnalité, de la musique que j’écoute, et DE LA VIE QUE JE MÈNE.
Que pensez-vous de la compartimentation des différentes disciplines de skis à laquelle on assiste depuis ces dernières années ? Il est difficile de choisir les bons skis si l’on tient compte de tout cela... Je suis d’accord. L’industrie et la technologie ont considérablement progressé pendant cette période et proposent aujourd’hui des produits dont nous osions à peine rêver dans le passé. Cela apporte beaucoup d’avantages, chacun pouvant trouver des skis adaptés à son niveau, à ses désirs, à ses besoins et à son style de ski. D’un autre côté, le route qui mène aux bons skis est devenue fort sinueuse, vu le grand nombre de nouvelles catégories de produits. Les vrais skieurs sont ceux qui ont le plus besoin de skis différents. Moi-même, je ne skie pas seulement avec des skis larges, mais je prends aussi du plaisir à tracer mes virages sur les pistes damées avec des skis dotés d’un rayon marqué. Toutefois, il est vrai que de nombreux skieurs ne raisonnent pas comme cela. Je rigole bien lorsque je les vois galérer sur les pistes damées avec leurs gros skis de poudreuse. Il faut aussi dire que la neige naturelle ne se limite vraiment pas à la belle poudreuse. La neige naturelle peut être aussi une base très peu plaisante et même dangereuse à skier.
51
«spurbar» spurbar
La fascination des lignes tracées dans la neige vierge, symbole de beauté et d’esthétique.
Le film présente huit skieurs, tous différents. Michaela Schneebacher, Michael Kapper et Stefan Schrey sont des skieurs débutants qui n’avaient jamais skié hors-piste avant le film. Leur objectif est d’apprendre, avant la fin de l’hiver, tout ce qui est nécessaire pour pouvoir admirer leurs propres traces dans la poudreuse.
« Spurbar » est la réunion de deux mots allemands à connotation très positive. « Spur » signifie trace ou piste, « bar » quelque chose qui peut être réalisé. « Spurbar » qualifie donc quelque chose qui peut être réalisé et suivi. Comme tout skieur qui se respecte, le freerider autrichien Daniel Falk a sa propre vision du ski et sa propre fascination. Pour lui, les traces laissées par les skis dans la poudreuse immaculée sont l’une des plus belles choses au monde. Il considère la trace comme une inspiration sportive et artistique, qu’il filme et photographie. En effet, Daniel a compris depuis bien longtemps que le freeride ne se limitait pas à la recherche de versants inaccessibles perdus dans la nature sauvage, mais qu’il représentait avant tout la capacité à profiter de chaque instant offert par les activités dans la nature en hiver. Le freeride n’est donc pas réservé qu’à une poignée d’audacieux, c’est au contraire une activité à la portée de tous ceux qui aiment la neige, l’hiver et bien sûr le ski. C’est ainsi qu’il a créé « Spurbar » en compagnie d’un jeune caméraman et cinéaste amateur Bastian Meier. L’hiver dernier, ils ont donné naissance à leur premier film « Spurbar » (die Faszination) qui repousse les frontières du film de ski traditionnel et adopte une approche plus documentaire.
Spectrum 105 CARBON
Skier dans la neige fraîche et profonde est LE plaisir de ski ultime. Spectrum 105 Carbon est avec ses caractéristiques, un ski réactif et dynamique créé pour des aventures pures et grandes en montagne.
Katharina Maschke, Peter Neugebauer et Bernhard Rossegger sont des amis de Daniel, amateurs de ski hors-piste sans être extrémistes, mais prêts à tout risquer pour se faire plaisir à ski. Malgré tout, ils sont suffisamment curieux pour trouver au fin fond de l’Autriche des conditions d’enneigement qui évoquent celles de l’Alaska. Lukas Böhm et Benjamin Meier sont les compagnons de Daniel dans sa recherche de nouvelles voies et défis. Ensemble, ils cherchent de nouvelles traces, sur lesquelles ils repoussent sans cesse les limites de leurs capacités. Avant de s’attaquer aux pentes, ils l’étudient dans les moindres détails depuis une bonne distance, et ils dessinent mentalement la ligne qu’ils suivront pour redescendre dans la vallée. Les huit protagonistes principaux sont animés par le même sentiment de bonheur, de joie et de satisfaction que leur apporte le ski. Pour eux, tout cela est un mélange de sport, de philosophie et de passion. C’est la raison pour laquelle « Spurbar » est la réponse à la question : « Pourquoi le ski nous rend heureux ? » C’est surtout la preuve que le ski est un plaisir à la portée de tous... Daniel le compare même à l’aïkido, cet art martial japonais qu’il pratique depuis un certain temps. Le principe fondamental de l’aïkido est que chacun utilise son corps dans les limites de son propre confort. Si l’on applique ce principe au ski, on ressent une décontraction exceptionnelle, tout en admirant la nature et en se réjouissant des traces que l’on a laissées dans la neige... Spurbar (die Faszination) arrive cet automne. www.spurbar.at
Plus d’infos sur www.elanskis.com
52
53
NOUS SOMMES AUTANT PASSIONNÉS QUE VOUS.
Pendant plus de soixante-dix ans, nous avons consacré chaque instant à penser, repenser, à concevoir et à fabriquer les meilleurs skis, les plus innovants qui soient au monde. Parce qu’après le ski vient le reste... en deuxième position. Plus d’infos sur elanskis.com
W STUDIO TEAM
MELANJA Šober chef de produit Elan
W Studio fête cette année sa première décennie d’existence. W Studio est animé par une équipe de femmes actives et dynamiques qui font le spectacle en concevant des skis tout nouveau, plus performants, plus légers plus efficaces, avec lesquels le ski devient une combinaison unique de plaisir et de légèreté. Les membres de W Studio viennent d’univers différents : design, architecture, commerce... Mais leurs dénominateurs communs sont un mode de vie actif et l’amour du ski.
Elan Delight QT
Tout cela vaut également pour Melanja Šober. Dire qu’elle est chef de produit W Studio ne donne qu’une description incomplète de sa personne. Melanja est depuis toujours amoureuse du ski, mais son amour a plusieurs couches. Elle a été une skieuse à succès en ski alpin et télémark. Elle a remporté trois médailles aux championnats du monde jeunes. Ensuite, elle a transmis son savoir-faire aux autres. Elle a donné des cours de ski en Slovénie et dans d’autres pays alpins. Mais pour elle, le ski ne s’est jamais limité à la compétition. C’est aussi et surtout un style de vie. C’est la raison pour laquelle elle ne considère pas les skis comme de simples accessoires de sport, mais comme des produits complets qui séduisent tant par leur utilité et leur fonctionnalité que par leur forme, leur graphisme, leur esthétique... « Le ski est pour moi bien plus qu’un sport et un loisir. Il incarne la perfection de la vie et du mouvement. Il m’aide à me fondre dans la nature, à fixer de nouveaux objectifs, et à toujours essayer d’apprendre quelque chose de nouveau. Il peut prendre la forme d’une descente depuis le sommet d’une montagne, d’un passage dans un couloir étroit, ou de l’instruction des enfants et la réponse à leurs mille et une questions. En plus de tout cela, le ski est aussi la réalisation de nombreux défis agréables par nature. Et pour finir, le ski est aussi mon travail. Que pourrais-je souhaiter de plus que de réfléchir encore et toujours au ski parfait ? »
« Les skis Delight sont les plus légers au monde. Mais pas seulement. Faites quelques descentes avec et vous ressentirez concrètement le concept du “light skiing”, le ski léger d’Elan . Ils permettent de tracer des virages amusants et enjoués tant sur les pistes noires que sur les pistes vertes pendant que vous apprenez le ski aux enfants. Leur poids plume vous permet d’économiser énormément d’énergie. Ils sont particulièrement performants lorsqu’ils sont utilisés avec les chaussures Delight 65 Intemp, qui sont le confort par excellence avec leur chauffage intégré. Je suis particulièrement ravie de voir que ces skis ont été intégralement conçus par des femmes qui skient tous les jours et connaissent dans les détails tous les moindres sensations à ski. »
Georgie Bremner chef de l’école de ski de Buttermilk Mountain Chez les filles aussi il existe des passionnées qui aimeraient que l’hiver dure douze mois. Dans le cas de Georgie Bremner, ce serait théoriquement possible. Originaire de Nouvelle-Zélande, elle vit depuis plusieurs années à Aspen dans l’État fédéré du Colorado, aux ÉtatsUnis. En déménageant d’une maison à l’autre, elle pourrait donc prolonger l’hiver sur 365 jours. Georgie fait partie de ces gens dont le visage semble afficher l’amour pour le ski. Pour elle, le ski est une forme de liberté qui nourrit l’esprit et le cœur. Même si elle adore le freeride, elle skie aussi de mille et une façons. Elle était membre de l’équipe Aspen Team Divas, pour laquelle elle concourait parfois, mais elle avait aussi le rôle d’organisatrice d’ateliers spéciaux destinés à encourager les femmes à skier et à leur présenter l’apprentissage du ski de façon ludique et simple.
Ces dernières années, Georgie Bremner se consacre principalement à l’enseignement du ski. Elle dirige l’école de ski de Buttermilk Mountain. La regarder travailler est une expérience très originale. Georgie est en effet synonyme de dévouement, de patience et de rigueur. Sous ses ailes, ses protégés se sentent comme chez eux. Grâce à elle, les skis deviennent très vite leurs meilleurs amis. « Le ski me permet de vivre dans la nature et de me retrouver avec mes amis. Mais je n’accorde aucune importance à leur niveau de ski et à leurs capacités sportives. Les grands espaces naturels sont une source intarissable d’énergie positive qui remplit sans cesse mes batteries. Et je prends mon pied dans toutes les formes du ski – quand je skie toute seule dans la poudreuse ou quand je donne des cours aux enfants ou à d’autres élèves. »
Elan Twilight 84
« J’adore la diversité offerte par le Twilight 84. Il est excellent sur toutes les neiges, des tas de neige lourde à la poudreuse. En plus, il est léger et possède des qualités fonctionnelles qui pardonnent les erreurs. C’est un ski pour les skieuses à la recherche de plaisir universel. » Plus d’infos sur www.elanskis.com
Plus d’infos sur www.elanskis.com
56
57
SONNIA Höffken skieuse freeride et instructrice de yoga Le ski, ce n’est pas seulement descendre du sommet d’une montagne dans la vallée le plus facilement possible. Chacun a sa propre définition du ski. Et le ski peut aussi être une philosophie et une méditation. Dans les montagnes, les conditions hivernales sont souvent impitoyables, presque cruelles. Mais une force irrésistible nous pousse toujours vers ces lieux inhospitaliers en altitude. Plus la difficulté est grande, plus le mental est important. Certes, la préparation physique revêt une importance primordiale, mais c’est toujours la tête qui mène la danse et qui contrôle tout. La skieuse Sonnia Höffken aborde tout selon son propre angle de vue. Et elle voit tout d’une manière un peu différente.
Lisa Densmore Ballard une femme avec mille et une expériences de ski.
Lorsqu’elle regarde un versant montagneux, elle voit précisément la ligne qui la conduira à la vallée. Cette ligne n’est pas toujours la plus courte. Et même si c’est la plus sûre, elle comporte toujours un maximum de sensations authentiques que l’on ne peut ressentir nulle part ailleurs. Chez Sonnia, cette approche méditative n’étonne personne quand l’on sait qu’elle fait aussi du yoga à côté du ski. Ces dernières années, elle s’attache même à réunir ces deux disciplines qui sont à première vue diamétralement opposées mais ont en fait beaucoup de choses en commun. Selon le point de vue adopté, on peut toucher le nirvana à ski et être en pleine action pendant le yoga.
Il y a des gens qui consacrent leur vie entière à une seule activité. Pour Lisa Densmore Ballard, cette activité est le ski. Elle sait tout ce qu’il y a à savoir sur ce sport. Pendant près de quatre décennies, Lisa a essayé et testé à fond le ski dans tous les sens et sous toutes ses formes. Dans la seconde moitié des années soixante-dix, elle était membre de l’équipe nationale américaine et dans les années quatrevingt, elle a couru en tant que professionnelle dans le Pro Ski Tour. Elle a continué à bien participer dans les compétitions dans ses années masters et souvent gagné dans sa catégorie d’âge. La Fédération américaine de ski (USSA) lui a conféré le titre Masters Skier of the Year cinq fois.
www.SkiYo.info
Lisa a toujours aimé partager son savoir-faire et son expérience avec d’autres. Elle est monitrice de ski avec de nombreuses qualifications internationales, et a écrit de nombreux articles professionnels pour des magazines de ski donnant son opinion sur le ski et l’enseignement. Lisa est également une commentatrice technique régulière pour des chaînes de télévision, dont ESPN, Fox Sports, ABC, NBC, Travel Channel, Outside TV... Elle a écrit sept livres sur le ski ; sa dernière œuvre, Ski Faster, sortira cet hiver.
Elan Insomnia Fusion
« Les skis Insomnia répondent à tous mes besoins en ski. Ils sont actifs, variés et ludiques. En plus, ils conviennent à la majorité de mes élèves skieuses et des participantes à mes séminaires. Ils se distinguent par leur remarquable accroche de carre, qui n’est jamais brute. Avec eux, les virages s’enchaînent à merveille. Les skis sont stables également dans les longs virages, et ils se débrouillent parfaitement sur tous les manteaux neigeux possibles et imaginables. Même sur la poudreuse fraîche, ils offrent une excellente portance et une grande maniabilité.. »
Twilight 90 Carbon
« Le Twilight 90 représente le plaisir pur sur les pistes ! J’aime la sensation légère et ludique sous mes pieds. Les skis sont assez larges pour la neige poudreuse, mais je les ai skiés aussi dans les bosses et dans des conditions variables. Il y a assez de rocker sur les spatules afin que les skis virent facilement partout sur la montagne, traversant des bosses et des buttes. Je finis toujours une course sur ces skis avec un sourire sur mon visage. »
Au cours des deux décennies en tant que monitrice de ski, Lisa a organisé de nombreux stages de ski pour les femmes. Son programme, Your Turn, organisé en collaboration avec Elan, est peut-être le plus connu. « Au fil des années, plus de six mille femmes ont participé à mes stages et aux programmes de ski et comme moi, la plupart d’entre elles sont tombés profondément amoureuses du ski. Je suis très fière. »
Plus d’infos sur www.elanskis.com
Plus d’infos sur www.elanskis.com
www.lisadensmore.com 2015 / 2016
58
59
SLOPE RACE SERIES
Collection
Skis
SLOPE AMPHIBIO
GSX Fusion
Ripstick Fusion
SLX Fusion
SL Fusion
Amphibio 16 Ti2 Fusion
AMPHIBIO 14 Ti Fusion
AMPHIBIO 88 XTi Fusion
AMPHIBIO 84 XTi Fusion
AMPHIBIO 84 Ti Fusion
AMPHIBIO 78 ti Fusion
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
Stranica RST, Power Woodcore, Dual Shaped Ti
WaveFlex™, Stranica RST, Power Woodcore, Mono Ti GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
Amphibio
Amphibio
Powerspine, Stranica RST, Lesena sredica Response Frame, Dual Ti, gigodesigned
Powerspine, Stranica RST, Lesena sredica Response Frame, Dual Ti, gigodesigned
GEOMETRY
GEOMETRY
114/70/99
2015-2016
114/70/99
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
170(16.8), 176(17.8), 182(19.8), 186(21)
170(16.8), 176(17.8), 182(19.8), 186(21)
Amphibio Powerspine, Stranica RST, Response Frame Woodcore, Dual Ti, gigodesigned GEOMETRY
120/69/103, 122/69/104, 123/69/107, 124/69/107 LENGTH RADIUS
155(11.7), 160(12.0), 165(12.4), 170(13)
Amphibio
Amphibio 4D Technology
Powerspine, Stranica RST, Laminated Woodcore, Mono Ti, gigodesigned
Stranica RST, Lesena sredica Response Frame, Dual Shaped Ti2
GEOMETRY
121/73/104
120/69/103, 122/69/104, 123/69/107, 124/69/107
LENGTH RADIUS
160(13.3),166(14.5), 172(15.7), 178(17.0)
LENGTH RADIUS
155(11.7), 160(12), 165(12.4), 170(13.0)
Parabolic Rocker TECHNOLOGY
121/73/104
Stranica RST, Power Woodcore, Dual Shaped XTi
LENGTH RADIUS
164(14.6), 170(15.8), 176(17.1), 182(18.5)
164(14.6), 170(15.8), 176(17.1), 182(18.5)
LENGTH RADIUS
160(13.3), 166(14.5), 172(15.7), 178(17.0)
131/84/112
131/84/112
135/88/116
170(15.5), 176(17.2), 184(19.0)
TECHNOLOGY
127/78/107
152(11.8), 160(13.3), 168(14.9), 176(16.5)
2015 / 2016
PROFILE
Parabolic Rocker TECHNOLOGY
Explore 6 Green QT
Explore 6 Orange QT
Explore 4 Green PLATE
Explore 4 Red PLATE
RC Race QT
JETT QT
STARR QT
SKY QT
MAXX QT
EZYY & BLOOM
PROFILE
PROFILE
Early Rise Rocker
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
Early Rise Rocker
PROFILE
PROFILE
Conventional
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
Parabolic Rocker
Parabolic Rocker
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
Early Rise Rocker TECHNOLOGY
Early Rise Rocker TECHNOLOGY
WaveFlex™, PST sidewall, Dual Woodcore, Fibreglass
WaveFlex™, Full Power Cap, Dual Woodcore, Fibreglass
WaveFlex™, Full Power Cap, Dual Woodcore, Fibreglass
Express, Full Power Cap, Comprex Woodcore, Fibreglass
Express, Full Power Cap, Comprex Woodcore, Fibreglass
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
152(12.0), 160(13.5), 168(15.1), 176(16.7)
Stranica RST, Lesena sredica Response Frame, Dual Shaped XTi
Amphibio
SLOPE JUNIOR
Explore 8 QT
WaveFlex™, PST sidewall, Dual Woodcore, Mono Ti 125/76/104
Stranica RST, Lesena sredica Response Frame, Dual Shaped Ti
Amphibio 4D Technology
Amphibio 4D Technology
2015 / 2016
SLOPE EXPLORE
PROFILE
Amphibio 4D Technology
2015 / 2016
Explore 10 Ti QT
mphibio 4D Technology
125/76/104
152(12.0), 160(13.5), 168(15.1), 176(16.7)
125/76/103
125/76/103
152(12.3), 160(13.9), 168(15.4), 176(17.2)
152(12.3), 160(13.9), 168(15.8), 176(17.2)
114/70/100
144(10.7), 152(12.2), 160(13.7), 168(15.3)
114/70/100 144(10.7), 152(12.2), 160(13.7), 168(15.4)
TECHNOLOGY
WaveFlex , Full Power Cap, Dual Woodcore, Fibreglass ™
GEOMETRY
114/70/98, 114/70,5/99, 115/71/100, 116/71,5/101, 117/72/102
LENGTH RADIUS
110(6.2), 120(7.5), 130(8.9), 140(10.3), 150(11.9)
U-Flex technology*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass
U-Flex technology*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass
GEOMETRY
GEOMETRY
101/69/90, 105/68/90*, 109/67/95**
GEOMETRY
101/69/90, 105/68/90*, 109/67/95**
GEOMETRY
101/69/90, 105/68/90*, 109/67/95**
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
70(2.5)*, 80(3.5)*, 90(4.8)*, 100(6.2)*, 110(7.0)*, 120(8.6)*, 130(9.4), 140(11.2), 150(13.1)
U-Flex technology*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass
U-Flex technology*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass
101/69/90, 105/68/90*, 109/67/95**
LENGTH RADIUS
Early Rise Rocker
Early Rise Rocker
70(2.5)*, 80(3.5)*, 90(4.8)*, 100(6.2)*, 110(7.0)*, 120(8.6)*, 130(9.4), 140(11.2), 150(13.1)
70(2.5)*, 80(3.5)*, 90(4.8)*, 100(6.2)*, 110(7.0)*, 120(8.6)*, 130(9.4), 140(11.2), 150(13.1)
LENGTH RADIUS
70(2.5)*, 80(3.5)*, 90(4.8)*, 100(6.2)*, 110(8.6)*, 120(9.6)*, 130(9.4), 140(11.2), 150(13.1)
U-flex, Volume Control Plate (VCP), CONSTRUCTION_
Cabrio construction SHELL
Polipropylene LINER
Thermo Insulation SIZE RANGE
(16.5, 17, 17.5); (17, 17.5, 18); (18.5, 19, 19.5), (20, 20.5, 21), (21.5, 22, 22.5) BUCKLES
1 nylon buckle (16.5- 19.5) 2 nylon buckles (20-22.5) BENEFITS
Easy skiing - Size fitting Warm feet - Easy entry SKI&HIKE SPECTRUM
SKI&HIKE TOURING
LHOTSE
HIMALAYA
ALASKA PRO
KARAKORUM
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
GEOMETRY
GEOMETRY
SPECTRUM 115 Alu
SPECTRUM 105 Alu
SPECTRUM 95 Alu
SPECTRUM 85
SPECTRUM 105 CARBON
SPECTRUM 95 CARBON
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
136/95/111
125/86/110, 126/86/112, 126/87/112, 126/88/112
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
Amphibio ALUblade, SST sidewall, Laminated Woodcore 145/115/130
185(20.4), 193(23.4)
Amphibio ALUblade, SST sidewall, Laminated Woodcore 142/105/120 173(16.5), 180(18.1), 187(20.3)
Amphibio
Amphibio
ALUblade, SST sidewall, Laminated Woodcore
PST sidewall, Power Woodcore, Fibreglass
Amphibio SST sidewall, TubeLite, Fibreglass
Mountain Rocker
Amphibio SST sidewall, TubeLite, Fibreglass
Mountain Rocker
Bridge technology, PST sidewall, Laminated Woodcore, Fibreglass
Bridge technology Dual Radius, Monoblock, Carbon, Laminated Woodcore, Fibreglass
GEOMETRY
136/95/111
127/85/110
173(15.8), 180(17.5), 187(19.1)
170(15.0), 176(16.3), 182(17.6)
142/105/120 173(16.5), 180(18.1), 187(20.3)
173(15.8), 180(17.5), 187(19.1)
LENGTH RADIUS
163(20/18), 170(22/20), 177(23.5/21.5), 184(24.5/22.5)
wEIGHT
1450g ± 20g
TECHNOLOGY
Monoblock, Laminated Woodcore, Fibreglass
Bridge technology, Dual Radius, Monoblock, Carbon, Laminated Woodcore, Fibreglass
125/95/112, 126/96/113, 127/97/114, 128/98/115
163(15.1), 170(16.0), 177(18.0), 184(21.0)
Mountain Rocker
Mountain Rocker
GEOMETRY
118/78/106, 120/80/108
1450g ± 40g
TECHNOLOGY
Bridge Technology, Monoblock, Laminated Woodcore, Carbon GEOMETRY
89/66/80
109/77/98, 109/78/98*, 109/79/99**, 110/80/100***
LENGTH RADIUS
154(13.2), 162(14.9), 170(16.7)*, 178(18.5)*
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
wEIGHT
wEIGHT
1340g ± 40g
156(22/19), 163(23.6/19.5), 170(24.5/20.1), 177(26.2/21.8)
wEIGHT
TRIGLAV PROFILE
Conventional
161(27.6)
730g ± 20g
wEIGHT
1140g ± 40g
2015 / 2016
W STUDIO SLOPE
W STUDIO SLOPE
W STUDIO TWILIGHT
Twilight 90 Carbon
Twilight 90
Twilight 84 QT/flat
Twilight 76 QT/flat
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
Express, Full Power Cap, Monolite, Fibreglass
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
Speed Magic Fusion
Insomnia Fusion
INSPIRE Fusion
Ilumina QT
Delight QT
Black Magic QT
Zest QT
Snow QT
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
Amphibio
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
Amphibio TECHNOLOGY
Amphibio 4D Technology
Powerspine, Stranica RST, Laminated Woodcore, Mono Ti
TECHNOLOGY
GEOMETRY
121/73/104
117/67/98, 119/69/102, 120/69/103, 122/69/104, 123/69/107
Stranica RST, Trulite Woodcore, Dual Shaped Ti GEOMETRY
LENGTH RADIUS
152(12.2), 158(13.3), 164(14.5)
Early Rise Rocker
TECHNOLOGY
WaveFlex , Stranica RST, Dualite Woodcore,
WaveLight, HSS sidewall, Dualite Woodcore, Fibreglass
™
GEOMETRY
127/78/107
GEOMETRY
124/75/104
LENGTH RADIUS
152(11,9), 158(13,3), 166(14,9)
LENGTH RADIUS
140(9.6), 146(10.6), 152(11.6), 158(12.7)
Early Rise Rocker WaveLight, Trulite Woodcore GEOMETRY
126/76/103 LENGTH RADIUS
140(9.5), 146(10.5), 152(11.5), 158(12.6), 166(14.2) Delight 65 INTEMP
LENGTH RADIUS
Early Rise Rocker WaveFlex , Monoblock, SupraLite Core, Fibreglass ™
GEOMETRY
119/72/100 LENGTH RADIUS
140(10.0), 146(11.0), 152(12.1), 158(13.2)
Parabolic Rocker TECHNOLOGY
WaveFlex , Full Power Cap, Dualite Woodcore, Fibreglass ™
GEOMETRY
125/76/103 LENGTH RADIUS
140(10.2), 146(11.3), 152(12.3), 158(13.9)
Early Rise Rocker TECHNOLOGY
115/70/100 LENGTH RADIUS
140(9.7), 146(10.7), 152(12.2), 158(13.7)
Early Rise Rocker
Early Rise Rocker
WaveLight, Trulite Woodcore, TubeLite
WaveLight, Trulite Woodcore 129/90/114
129/90/114
155(12.5), 164(14.3), 173(16.7)
LENGTH RADIUS
155(12.5), 164(14.3), 173(16.7)
145(10.9), 150(11.0), 155(11.7), 160(12.0), 165(12.4)
2015 / 2016
60
61
Early Rise Rocker WaveLight, Trulite Woodcore 128/84/110 150(11.3), 159(13.0), 168(15.3)
Early Rise Rocker WaveLight, Trulite Woodcore 126/76/103 140(9.5), 146(10.5), 152(11.5), 158(12.6), 166(14.2)
FREE RANGE FREESKI
FREE RANGE JUNIOR
Boomerang
Puzzle TBT
Sling Shot
Pinball
Twist
Pinball Pro
Twist Pro
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
PROFILE
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
GEOMETRY
LENGTH RADIUS
LENGTH RADIUS
BC Rocker SST sidewall, Laminated Woodcore, Fibreglass 138/117/128, 140/120/130 LENGTH RADIUS
180(21.0), 190(27.7)
TBT
SST sidewall, Laminated Woodcore, Fibreglass 118/84/110, 119/85/111, 120/86/112, 121/87/113, 122/88/114 LENGTH RADIUS
161(13.8), 166(14.9), 171(16.1), 176(17.3), 181(18.5)
JIB Rocker Monoblock, Laminated Woodcore, Fibreglass 114/82/109, 115/83/110, 116/84/111, 117/85/112, 118/86/113, 119/87/114 LENGTH RADIUS
149(11.9), 156(12.9), 161(14.0), 166(15.2), 171(16.3), 176(17.5)
JIB Rocker Full Power Cap, Dual Woodcore, Fibreglass 114/82/109, 115/83/110, 116/84/111, 17/85/112 LENGTH RADIUS
145(12.3), 155(13.8), 165(16.1), 175(18.4)
JIB Rocker Full Power Cap, Dual Woodcore, Fibreglass 114/82/109, 115/83/110, 116/84/111 LENGTH RADIUS
145(12.3), 155(13.8), 165(16.1)
Early Rise Rocker U FLex*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass 105/72/97*, 110/81/105, 112/81.5/107, 114/82/109 105(6.9)*, 115(8.8)*, 125(9.6), 135(10.9), 145(12.3)
Early Rise Rocker U-FLex*, Full Power Cap, Synflex, Fibreglass 105/72/97*, 110/81/105, 112/81.5/107, 114/82/109
Test the latest and greatest Essayez les meilleures nouveautés Rejoignez-nous dans l’une des meilleures stations de ski européennes pour essayer gratuitement les nouveaux skis Elan.
105(6.9)*, 115(8.8)*, 125(9.6), 135(10.9), 145(12.3)
2015-2016 Collection SNOWBOARDS Freestyle Snowboard Collection
All terrain Snowboard Collection
Element
El Grande
Available sizes
Available sizes
TECHNOLOGY
TECHNOLOGY
147, 151, 155
159, 163, 167, 171
ChromoTech, GruvLite LRT
HyperCamber, Omega Sidecut Aero
Inverse
Available sizes
Nov. 2015 - Mar. 2016
151, 155, 159, 163, 167, 171
Available sizes
151, 155, 159
TECHNOLOGY
HyperCamber
TECHNOLOGY
HyperCamber, DG Top Omega Sidecut, GruvLite LRT
R.A.M.
Cipher
Available sizes
149, 153, 157, 161
Available sizes
148, 152, 156, 159
TECHNOLOGY
All Terrain Rocker, FlexLite
TECHNOLOGY
HyperCamber GruvLite LRT
Eragon Available sizes
Figment
149, 153, 157, 161
Available sizes
TECHNOLOGY
148, 152, 156, 159
HyperCamber DG Top, FlexLite
TECHNOLOGY
Response Rocker
Aurora Available sizes
138, 143, 148, 153
Prodigy
TECHNOLOGY
All Terrain Rocker DG Top, FlexLite
Available sizes
148, 152, 156, 159
Wave Rider
TECHNOLOGY
Jib Rocker
Available sizes
154, 158, 162 Pop Rocker
TECHNOLOGY
Pow Rocker, All Mountain Fish Design
Available sizes
152, 156, 160
U.F.O.
TECHNOLOGY
HotRocker FlexLite
Available sizes
172
TECHNOLOGY
Alt Rocker
Pow Rocker Plus, DG Top GruvLite, Powder Fish Design
Available sizes
152, 156, 160
Strider
TECHNOLOGY
Available sizes
All Terrain Rocker FlexLite
ELAN ESQUI TEST TOUR EUROPA
Sous le slogan “White Elements’ Tour”, une tournée d’hiver aura lieu dans 12 pays européens entre décembre 2014 et mars 2015. Dans deux salles et 25 stations de ski, vous pourrez gratuitement essayer les skis Elan. Vous risquez même une rencontre avez l’un des ambassadeurs d’Elan présents aux tests, parmi d’autres, Christian Mayer, Bojan Križaj et Urška Hrovat. Le plaisir de la neige ne va certainement pas manquer. Sentez l’hiver et rejoignez la tournée d’hiver Elan dans votre station de ski la plus proche.
159, 163
TECHNOLOGY
Lira
Pow Rocker, Split Board Design, DG Top
Available sizes
Prodigy mini
140, 146, 152
Available sizes
95, 105, 115, 125, 135, 145
TECHNOLOGY
ChromoTech GruvLite
TECHNOLOGY
HotRocker
LeeLoo
Prodigy micro
Available sizes
138, 142, 146, 150, 154
Available sizes
75
TECHNOLOGY
Jib Rocker GruvLite
STATION DE SKI
PAYS
datE
Snowworld Zoetermeer Kranjska Gora Grüsch Danusa Avoriaz Méribel Scheffau Lenzerheide Masella Villars (Bretaye) Garmisch-Partenkirchen Les Crosets Feldberg (Schwarzwald) Passo Tonale Maribor Baqueira Beret Arber (Niederbayern) Iglu Dorf Gstaad Zagreb Nassfeld Iglu Dorf Engelberg Flachau Thyon Crans Montana Rogla Ellmau Airolo Sierra Nevada Königsleiten Montafon Formigal GrandValira GroSSarl
PAYS BAS SLOVÉNIE Suisse FRANCE FRANCE AUTRICHE Suisse Espagne Suisse ALLEMAGNE Suisse ALLEMAGNE ITALIE SLOVÉNIE Espagne ALLEMAGNE Suisse CROATIE AUTRICHE Suisse AUTRICHE Suisse Suisse SLOVÉNIE AUTRICHE Suisse Espagne AUTRICHE AUTRICHE Espagne AndoRRE AUTRICHE
21 NOV 19-20 DEC 19-20 DEC 20-21 DEC 22-23 DEC 28-29 DEC 2-3 JAN 3 JAN 9 JAN 9 JAN 10 JAN 16 JAN 16-17 JAN 16-17 JAN 16-17 JAN JAN 23 23-24 JAN 24 JAN 30 JAN 30-31 JAN 2-3 FÉV 6 FÉV 7 FÉV 8 FÉV 9-10 FÉV 13-14 FÉV 13-14 FÉV 16-17 FÉV 23-24 FÉV 5-6 FÉV 12-13 FÉV 16-17 FÉV
en partenariat avec
TECHNOLOGY
U-Flex, HotRocker
Rendez-vous sur 62
www.white-elements-tour.com, pour chercher vos lieu et date pour cette expérience hivernale unique. 63
Haute-Carniole, Slovénie
Slavko Avsenik
Le musicien slovène probablement le plus célèbre, Slavko Avsenik, est aussi originaire de Begunje. Passionné d’accordéon, il fut aussi un remarquable sauteur à ski, et fit même partie de la sélection yougoslave pendant quelque temps. L’orchestre des frères Avsenik a fait découvrir la musique folklorique populaire slovène au monde entier, et il a acquis une popularité extraordinaire en Europe centrale. Dans les régions germanophones, ils créaient leurs compositions sous le nom d’Oberkrainer. Leur plus grand succès, Na Golici, est l’une des chansons les plus diffusées dans le monde. Son refrain accompagne notamment chaque but marqué dans la ligue NHL de hockey sur glace nord-américaine.
Le pays merveilleux d’Elan...
Bled
« Quand de la terrasse panoramique du château de Bled, tu tournes les yeux vers le lac idyllique avec son île et son église, tu crois être au paradis » a déclaré une fois un visiteur conquis par les lieux. Bled est la perle slovène des Alpes. C’est le motif que l’on retrouve le plus souvent sur les cartes postales que les touristes envoient dans le monde entier de la Slovénie.
« Haute-Carniole, tu es presque le paradis, avec tes montagnes grises et tes rivières vertes. La vie cache ses trésors en toi, tu es vieille comme le soleil, plus jeune que le printemps » a écrit dans une composition Aleksander Mežek, habitant de Haute-Carniole résidant à Londres. En quelques lignes, il a tout dit. La HauteCarniole est la région nichée au nord-ouest de la Slovénie, à l’endroit où se retrouvent, main dans la main, les sommets, les lacs, les rivières, l’air frais des montagnes et l’impression d’une liberté infinie. C’est dans cette contrée magnifique que les skis Elan voient le jour depuis soixante-dix ans. La Haute-Carniole est notre maison, notre essence. Et Elan a fait connaître son nom au monde entier.
Begunje
Il est difficile de dire où tout a vraiment commencé. Peutêtre à Kropa, le village d’origine de notre fondateur Rudi Finžgar. Peut-être dans la pension Porezen à Cerkno, où était aménagé au atelier de fabrication de skis pour les partisans pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis plusieurs décennies, notre maison à nous est située à Begunje. C’est là que se trouve notre usine. C’est là que se rendent chaque jour les ingénieurs qui réfléchissent continuellement aux merveilles du ski. C’est là que viennent les travailleurs, qui sont en fait des artistes dont les mains font des miracles et savent donner une vie concrète à toutes ces idées virtuelles. Pour tout dire, il est incroyable que l’histoire du ski ait été si souvent écrite dans ce petit village.
Begunje
Bled
Triglav
Pendant les belles journées, et il y en a beaucoup en Haute-Carniole, on peut voir la chaîne des Alpes Juliennes depuis les bureaux d’Elan. Le sommet qui domine tous les autres s’appelle le Triglav. Il culmine à 2864 mètres d’altitude. Pour les Slovènes, le Triglav, qui fut conquis pour la première fois le 26 août 1778 par quatre hommes vaillants, Luka Korošec, Matevž Kos, Štefan Rožič et Lovrenc Willomitzer, est bien plus qu’une montagne. C’est un symbole national, une fierté nationale... Il figure dans le blason de la Slovénie, et sa silhouette est gravée sur les pièces de cinquante centimes d’euro. En Slovénie, la tradition veut que chaque Slovène monte une fois dans sa vie au sommet du Triglav.
Planica
Kranjska Gora
Kranjska Gora
Kekec, l’un des héros légendaires de la Slovénie, arpentait les montagnes de Kranjska Gora pendant ses folles aventures. Les différentes manières de s’amuser y étaient infinies. C’est la raison pour laquelle ses ruses dévoilées sous la plume de l’écrivain Josip Vandot font toujours des histoires les plus populaires chez les enfants. Mais Kranjska Gora doit sa renommée mondiale aux courses de la coupe du monde de ski alpin. Ces compétitions y sont organisées depuis plus d’un demi-siècle. La coupe Vitranc est l’une des étapes classiques de la caravane de l’élite mondiale du ski. La pente vertigineuse de Podkoren est l’une des pistes les plus difficiles au monde et représente un défi sans limite aux champions de slalom et de slalom géant.
Triglav
64
65
La vallée pod Poncami, qui abrite les tremplins de Planica, est le temple des sports d’hiver slovènes. Les concours de saut et de vol à ski s’y déroulent depuis les années 1930. Au tout début sur le tremplin de Rožman, puis sur le tremplin de Bloudek, aujourd’hui sur les tremplins des frères Gorišek. C’est à Planica que fut établi le plus grand nombre de records du monde de saut à ski. C’est aussi à Planica qu’un homme a sauté pour la première fois à plus de cent mètres, et à plus de deux cents mètres. Planica
MORE Winter. The Longest Season in the East starts when we say so.
LE JOUR OÙ JE SUIS DEVENU UN SKIEUR ELAN
Ce sont ces gens qui ont la vision de ce qu’est la prochaine étape, comment faire une chose, d’une meilleure approche du problème… La vie des skis est incroyable ; ils sont assemblés en général par un individu en utilisant des pièces créées par plusieurs personnes – ils sont expédiés vers un magasin de ski ... ensuite, ils sont acquis par une personne qui prend la décision « d’acheter » les skis, il s’agit peutêtre d’une impulsion, peut-être l’acheteur attendait/ épargnait pour le nouveau modèle ; puis, ils sont « skiés », parfois en vacances, parfois tous les jours ; pour des centaines de jours – glissant sur la montagne, donnant des ailes aux skieurs, offrant la joie, le bonheur et la liberté.
Glen Plake, chronique
70 ans de fabrication de skis, de souvenirs, d’événements marquants, « où commencer ? ». Assurément, tout le monde pense aux temps des compétitions, à la prédominance d’Elan et d’Ingemar sur les pistes ; sauf si vous-êtes slovène : dans ce cas, ces années furent marquées par Bojan ou peut-être par les exploits de Davo autour du monde et sur les plus hauts sommets. Il s’agissait de moments étonnants du sport et de la passion, sans doute ; néanmoins, n’oublions pas les efforts des Partisans pendant les années de guerre, et les changements sociaux influencés par « les skis ». Pour ma part, je chéris certainement le jour où je suis devenu un skieur Elan. Commercialement, la liste des jalons techniques Elan est longue : Uniline - srx - carve - Waveflex - Amphibio - rental – la technologie qui a révolutionné l’industrie entière. Toutes ces « choses » peuvent être retracées à une « chose », l’USINE. Elle est la seule constante dans l’histoire d’Elan, l’endroit où les skis sont fabriqués, le lieu où le « peuple » travaille et là où il vivait dans certains cas. Ce sont les gens qui font de l’usine « une place » qui produit « les skis ».
À un certain point, les jours de ces skis sont révolus et ils sont gardés quelque part, « ceux-là étaient mes préférés » ; peut-être qu’ils finissent sur une clôture, d’autres sont tout simplement jetés sans égard de la joie qu’ils ont apportée à « leur » skieur ... Je pense à la personne qui a assemblé les skis ; je suis un romantique désespéré, je sais, mais est-il/ elle conscient(e) de la « vie » que ces skis, qu’ils sont en train de fabriquer, auront ?! Mon plus grand souvenir à l’usine Elan est lié à l’opportunité d’assister à un simple repas de fête pour un ouvrier à l’approche de la retraite ; 40 ans dans une usine de ski, une carrière intéressante et spécialisée, bien sûr, « à faire des skis » ?!, fournissant des « véhicules de la liberté » pour le skieur. Ce sont les GENS de l’usine, des concepteursprojeteurs, des ingénieurs, des gestionnaires, l’assemblage, les athlètes et tous les autres qui ont fait chaque instant et chaque étape possible. Chaque innovation Elan a été possible et le sera encore grâce à eux. Depuis que Rudi a embauché son premier assistant et plusieurs années plus tard, Elan continuera à faire ce que nous avons toujours fait, créant les meilleurs skis au monde.
BEAST TICKETS, BEST PRICE.
Plan ahead and buy your tickets online for the best deal on single and multi-day access. Buy now at killington.com/tickets
66
67
NOUS SOMMES AUTANT PASSIONNÉS QUE VOUS.
Pendant plus de soixante-dix ans, nous avons consacré chaque instant à penser, repenser, à concevoir et à fabriquer les meilleurs skis, les plus innovants qui soient au monde. Parce qu’après le ski vient le reste... en deuxième position. Plus d’infos sur elanskis.com