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DOSSIER : LA NUMÉRISATION : NOS MEMBRES TÉMOIGNENT
DROIT DU TRAVAIL
Est-ce autorisé de travailler le samedi pour rattraper les retards dus aux pluies ?
NOUVEAU BÂTIMENT TECHLINK
Appel à candidatures pour les entrepreneurs
POLITIQUE
Embuild Wallonie a analysé la Déclaration de politique régionale wallonne
GO DIGITAL!
Le secteur de la construction et de l’installation sous pression : il est urgent d’avoir des gouvernements forts !
De nombreux voyants sont au rouge dans le secteur de la construction et de l’installation. Ainsi, au cours du premier semestre de cette année, à peine 92 entreprises ont été ajoutées nettes dans notre secteur, un record absolu de baisse. Et l’année de travail à venir ne promet guère d’amélioration. Une étude conjoncturelle d’Embuild montre que seulement 18 % des entreprises de construction et d’installation s’attendent à une amélioration en termes d’activité, de rentabilité, d’investissements et d’emploi entre maintenant et l’été 2025.
supplémentaires et au moins tripler notre rythme de rénovation. Un autre inconvénient est que les travaux d’infrastructure risquent à nouveau de connaître une forte baisse à partir de 2025, après deux bonnes années. Cela arrive souvent après les élections, mais c’est particulièrement préjudiciable maintenant, car notre infrastructure (écoles, hôpitaux, voies navigables, pistes cyclables…) a justement besoin d’investissements supplémentaires pour répondre aux besoins actuels et futurs.
Et il y a encore plus de signaux d’alarme : chez 53 % des entreprises de notre secteur, le carnet de commandes est moins rempli que d’habitude, voire beaucoup moins pour certaines, et pour 12 %, il est presque vide. Tout aussi inquiétant : chez 61 % des entreprises, le nombre de contacts pour de potentiels nouveaux contrats a diminué depuis ce printemps.
Malheureusement, 2025 promet également d’être une autre année difficile pour le secteur de la construction et de l’installation. Cela ressort également d’une analyse macroéconomique d’Embuild. En 2025, l’ensemble du secteur connaîtra probablement une baisse d’activité de 0,5 % et ce sera difficile pour presque tous les sous-secteurs. La construction et la rénovation de logements et de bâtiments continueront d’être difficiles dans les mois à venir, alors que notre société doit justement fournir des logements
Il est clair que nous avons urgemment besoin, à tous les niveaux, de gouvernements forts qui s’attaquent immédiatement aux problèmes sociaux, tels que la crise du logement, notre parc de logements et de bâtiments vieillissant, et notre infrastructure dépassée. Le secteur de la construction et de l’installation est le partenaire par excellence dans cette démarche. Une chose est sûre : nous pouvons jouer un rôle crucial dans la résolution de ces problèmes, mais pour cela, malgré les difficiles conditions budgétaires connues, nous avons besoin de soutien politique. De plus, une augmentation des activités de construction et de rénovation est également bénéfique pour les finances publiques : cela génère en effet plus de rentrées pour l’Etat. C’est pourquoi Embuild demande que la future politique, à tous les niveaux, se concentre pleinement sur une relance du secteur de la construction et de l’installation.
Niko Demeester CEO Embuild
« Le secteur de la construction et de l’installation peut s’attaquer aux grands problèmes sociaux, mais il a besoin pour cela du soutien de tous les gouvernements. »
3 ● Édito
Le secteur de la construction et de l’installation sous pression : il est urgent d’avoir des gouvernements forts !
7 ● Point de vue régional
Occuper la voirie à Bruxelles: un vrai casse-tête pour les entrepreneurs.
8 ● Nouveau bâtiment Techlink
Appel à candidatures pour les entrepreneurs.
VOS INTÉRÊTS
10 ● Droit du travail
Est-ce autorisé de travailler le samedi pour rattraper les retards dus aux pluies ?
12 ● Union européenne
Le logement, l’économie circulaire et les marchés publics au cœur de la Commission « von der Leyen II ».
DOSSIER
15 ● Introduction
La numérisation : nos membres témoignent.
16 ● Bâtis-Moi
Testez votre maturité numérique et faites-vous accompagner !
18 ● Group Jansen
La meilleure solution pour faire adhérer tous les partenaires ? La flexibilité et la formation.
AUTORISÉ DE TRAVAILLER LE SAMEDI POUR RATTRAPER LES RETARDS DUS AUX PLUIES ?
Récemment, Embuild communiquait que plus d’un million de jours de travail avaient été perdus dans le secteur, en raison des fortes pluies. Ce chiffre problématique a d’ailleurs fait la une de l’actualité. Nos entreprises pourraient penser que travailler le samedi est une solution pour rattraper le retard. Mais ce n’est pas le cas. Il faut avoir un motif et les retards dus à la pluie n’en sont pas vraiment un. Voici ce qu’il faut savoir sur le travail du samedi.
DOSSIER/LA NUMÉRISATION : NOS MEMBRES TÉMOIGNENT
Digital Construction Brussels aura lieu le mardi 15 octobre prochain. C’est LE rendez-vous incontournable pour découvrir toutes les nouveautés en matière d’outils numériques dans le secteur de la construction et de l’installation. En prélude à cet événement, nous avons consacré le dossier de ce mois à votre propre expérience dans la numérisation.
20 ● Goblet & Fils
« Un investissement conséquent, mais rentable sur le long terme ».
22 ● Vrancken
« Mes ouvriers veulent surtout que les choses avancent ».
SECTEURS & MÉTIERS
26 ● Politique
Embuild Wallonie a analysé la Déclaration de politique régionale wallonne.
30 ● Plateforme Wallonne de l’Isolation
EMBUILD WALLONIE A ANALYSÉ LA DÉCLARATION DE POLITIQUE
RÉGIONALE WALLONNE
Le 11 juillet dernier, la Déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon, intitulée « Avoir le courage de changer pour que l’avenir s’éclaire », a été présentée par les partenaires de la coalition MR-Les Engagés. « Globalement, nous sommes satisfaits, elle soutient le monde entrepreneurial. Elle met notamment l’accent sur la croissance et la création des entreprises », souligne Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie.
Reno.energy a accueilli une réunion de la PWI.
32 ● Renolution
Hello Toit propose une formation en alternance pour les jeunes couvreurs.
34 ● Embuild Vlaanderen
DÉCLARATION DE POLITIQUE RÉGIONALE WALLONNE
Caroline Deiteren est la nouvelle directrice générale.
AVOIR LE COURAGE DE CHANGER
POUR QUE L’AVENIR S’ÉCLAIRE
11 JUILLET 2024 LÉGISLATURE 2024-2029
« NOUS SOMMES LES ARTISANS INDUSTRIELS DE LA FENÊTRE »
Spécialiste des menuiseries extérieures, notre membre Pierret Portes & Fenêtres continue sa croissance. Sur son site de Transinne (Libin), en province de Luxembourg, il va investir 100 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de châssis en PVC. Cette belle success story familiale est notre projet du mois. 26
38 ● Formation
« Cefora se distingue par l’accessibilité et la facilité de ses services préfinancés ».
40 ● Buildwise
• La méthode des 5S pour une gestion optimisée de vos outils.
• Le kitting, une solution pour les livraisons sur chantier.
PROJETS & ENTREPRISES
44 ● Projet
« Nous sommes les artisans industriels de la fenêtre ».
46 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
49 ● Marché de la construction
• Demo Days.
• Velux.
• Wienerberger.
50 ● Marquant
• La construction bien représentée à WorldSkills Lyon 2024.
• Chiffre du mois.
Occuper la voirie à Bruxelles: un vrai casse-tête pour les entrepreneurs
Embuild.Brussels s'est associée à d'autres grandes fédérations pour créer la plateforme Brussels Industries Synergy (BIS). Ensemble, elles représentent l'industrie bruxelloise et ses 85.000 emplois. Elles ont proposé des idées concrètes au futur gouvernement régional pour maintenir le dynamisme des secteurs industriels.
Aujourd'hui, BIS s'adresse aux futures autorités communales sur quatre points clés : réduire les taxes, favoriser le développement économique, investir dans les infrastructures, et renforcer la sécurité et la propreté.
Le secteur de la construction doit relever de plus en plus de défis pour occuper temporairement la voirie. Chaque chantier nécessite d'utiliser une partie de l'espace public, que ce soit pour installer des échafaudages, stocker des matériaux ou aménager des zones de travail.
Occuper la voirie est souvent indispensable. Mais les communes y ont trouvé une source presqu’inépuisable pour remplir leurs caisses.
Les montants demandés, qui augmentent chaque année, atteignent des sommets injustifiables. Actuellement, occuper l'espace public à Bruxelles pendant 30 jours coûte plus cher que de louer un grand appartement dans les meilleurs quartiers.
De plus, les entreprises ne peuvent pas prévoir clairement les frais qui leur seront réclamés, car les règles varient d'une commune à l'autre. Un vrai casse-tête, auquel s'ajoutent encore des frais de dossier et des frais techniques dans la plupart des communes.
Avec Embuild.Brussels, Brussels Industries Synergy demande d'harmoniser et de baisser ces taxes qui contribuent de façon disproportionnée à l'augmentation du coût du logement. Il faut trouver des solutions équilibrées pour soutenir un secteur essentiel à l'économie locale, tout en gérant harmonieusement l'espace public. Les montants doivent être proportionnels à l'impact réel de l'occupation temporaire.
Il y a urgence. Toutes les enquêtes montrent que de moins en moins d’entrepreneurs sont disposés à travailler en ville. Et pour cause.
Jean-Christophe Vanderhaegen Directeur général Embuild.Brussels
« Actuellement, occuper l'espace public à Bruxelles pendant 30 jours coûte plus cher que de louer un grand appartement dans les meilleurs quartiers. »
Le
aura
Appel aux entrepreneurs pour l’exécution des nouveaux bureaux de
Techlink, à Kortenberg
Techlink, la fédération faisant partie d’Embuild, prévoit de construire un nouvel immeuble de bureaux à Kortenberg, à la place de son bâtiment actuel. Entre-temps, les plans sont déjà au point. Pour ce faire, Techlink a fait appel à Assar Architects, un bureau anversois. Maintenant est venu le temps de rechercher des entrepreneurs pour la construction.
C’est un fameux projet qui attend nos collègues de Techlink. En effet, ils vont déménager dans un bâtiment flambant neuf. La fédération espère que ces travaux pourront être finalisés complètement d’ici les vacances d'été 2026, pour que toute l’équipe puisse s'installer dans ce nouvel immeuble à la pointe durant la période d'été. Plongeons-nous donc dans les spécifications du projet et les exigences de Techlink pour les entrepreneurs engagés.
Bâtiment en forme de logo
Le nouveau bâtiment aura la forme du logo de Techlink et comprendra, au rez-dechaussée et au premier étage, environ 1.700 m² de surface. Il disposera d'un auditorium et d’un atrium avec un vide au premier étage, surplombé d’une coupole en verre. En outre, il comprendra également des bureaux paysagers, une cuisine professionnelle et un réfectoire. Les plans prévoient un ascenseur pour les visiteurs et un ascenseur pour le catering. La cave
s’étendra sur 430 m² et offrira de l’espace aux locaux techniques, aux vestiaires avec sanitaires et à un studio d’enregistrement. À l’extérieur, un mur-rideau avec des vitres transparentes et des pignons en aluminium sera conçu.. Pour l'intérieur, le choix se porte sur des murs en béton apparent et pour des sols en béton poli, ainsi que sur du parquet et de la moquette.
Utilisation de bonnes techniques
Pour le chauffage et le refroidissement, le bâtiment utilisera les technologies de la pompe à chaleur et de la géothermie. Un plafond climatisant sera installé dans les espaces de bureau et les salles de réunion. Un système de chauffage et de refroidissement de l’air sera installé dans l’auditorium. De plus, l’atrium sera doté d’un chauffage par le sol. Deux groupes s’occuperont de la ventilation : un pour l’auditorium et l’atrium et un pour les bureaux et les salles de réunion.
Un contrôle automatique complet enre-
@ photo
nouveau bâtiment
la forme du logo de Techlink.
gistrera tous les paramètres des installations. Cet enregistrement sera toujours consultable sur une plateforme en ligne. Les installations sanitaires seront basées sur un système de drainage séparé et utiliseront un système de robinets froids et de récupération des eaux de pluie. Chaque porte d’accès sera dotée d’une surveillance par caméra. L’entrepreneur devra uniquement s’occuper du câblage. Des entreprises tierces s’occuperont du hardware et des systèmes d’enregistrement. En outre, chaque accès du bâtiment disposera d'une détection des intrusions.
À l'extérieur, 22 bornes de recharge intelligentes de 22 kW seront installées dans le parking réservé aux visiteurs et au personnel. Elles seront alimentées par un tableau électrique séparé et gérées par un système d'équilibrage de la charge. Un chargeur rapide de 80 kW sera installé le plus près possible de la cabine haute tension. Tous les autres parkings seront dotés de l'infrastructure nécessaire à leur expansion future. Une batterie de 430 kWh sera disponible en option.
Répartition du marché
Le marché comprend huit lots. La partie 1, et en même temps le lot 1 du projet représentant 60 % de la commande totale, comprend la démolition et les travaux structurels, la finition et le mobilier fixe. L'adjudicataire de cette partie, en tant qu'entrepreneur général du gros-œuvre et de la finition, sera également chargé de la surveillance et de la coordination du chantier jusqu'à l'achèvement complet du bâtiment. Il faudra donc procéder à une compensation au prorata entre les entrepreneurs des différents lots pour l'utilisation de cette infrastructure.
La deuxième partie du projet, qui représente 40 % du marché total, comprend les sept lots restants : de l'ingénierie géotechnique aux installations sanitaires, en passant par le chauffage, la ventilation et la climatisation, les installations électroniques (y compris le contrôle d'accès, la protection contre les incendies et la domotique), la sécurité du bâtiment (contre le cambriolage et avec surveillance par caméra), les ascenseurs et l'équipement fixe de la cuisine, l'aménagement paysager et le système d'arrosage.
Techlink, en tant que maître d’ouvrage, sera responsable de la coordination des lots et fera appel à ses propres fournisseurs et
Le bâtiment disposera d'un auditorium et d’un atrium avec un vide au premier étage, surplombé d’une coupole en verre.
sous-traitants qui doivent être inclus dans les lots adjacents.
Critères d'exclusion et d'attribution
INFO :
Techlink recherche, dans un premier temps, des entrepreneurs parmi les membres d'Embuild pour réaliser le lot 1 (travaux de démolition, construction du gros-œuvre, finition et mobilier fixe).
Les intéressés doivent envoyer leur candidature par e-mail à Techlink (nieuwbouw@techlink. be), et peuvent le faire jusqu'au 31 octobre 2024. Le 4 novembre, Techlink remettra les spécifications aux candidats. Les offres doivent être présentées au plus tard le 31 décembre 2024. L'attribution du marché pour le lot 1 se fera au plus tard le 31 janvier 2025, afin que les travaux puissent commencer au plus tard le 1er mars 2025.
Les entrepreneurs doivent être membres d'Embuild (plus particulièrement pour le lot 1) et de Techlink. Les non-membres ne peuvent donc pas participer. Les autres critères d'exclusion sont évidents : avoir un casier judiciaire vierge, avoir rempli ses obligations en matière de sécurité sociale, d'impôts et de TVA, ne pas être en faillite, ne pas avoir commis de faute professionnelle grave et disposer de l'assurance nécessaire.
Techlink attribuera le marché principalement sur la base du prix (75 %) et 10 % sur la base du calendrier proposé. La référence donnée (au moins une) pour un immeuble de bureaux construit au cours des cinq dernières années comptera pour 5 %. Dans le cas contraire, le prix tiendra également compte de l'application antérieure de la certification de durabilité Breeam et de la modélisation des données du bâtiment (BIM).
Suivi du projet
Techlink demandera un modèle BIM uniquement pour les lots 1 et 3 (installations sanitaires et HVAC), qui sera développé par les entrepreneurs sur la base d'un modèle de conception. Pour cela, les candidats doivent pouvoir démontrer leur expérience du BIM, y compris de la gestion des problèmes et de la détection des erreurs. L'exécution suivra la méthodologie de travail de BouwData avec l'utilisation intensive d'un CDE (Common Data Environment), avec le suivi du budget via Earned Value Management et un système de ticket où, après l'attribution du contrat, il y a encore de la place pour soumettre des propositions afin de rester dans les limites du budget et du calendrier.
@ photo Assar Architects
Est-ce autorisé de travailler le samedi pour rattraper les retards dus aux pluies ?
Récemment, Embuild communiquait que plus d’un million de jours de travail avaient été perdus dans le secteur, en raison des fortes pluies. Ce chiffre problématique a d’ailleurs fait la une de l’actualité. Nos entreprises pourraient penser que travailler le samedi est une solution pour rattraper le retard. Mais ce n’est pas le cas. Il faut avoir un motif et les retards dus à la pluie n’en sont pas vraiment un. Voici ce qu’il faut savoir sur le travail du samedi.
En règle, le samedi est un jour de repos pour les ouvriers de la construction. Ce repos trouve son origine dans la loi du 6 avril 1960, qui énumère les travaux dits de construction et précise qu’il est interdit de réaliser ces tâches le samedi. Les travaux, qui ne sont pas repris dans cette liste, ne sont pas visés par l’interdiction et peuvent donc bien être effectués le samedi (exemple : ouverture d’un show-room). Et les travailleurs indépendants ne sont pas concernés par cette loi.
Dérogations
Pour les travaux qui figurent dans la liste, différentes dérogations existent sur la base de textes légaux. En effet, pour diverses raisons, il se peut qu’une entreprise de construction doive absolument travailler le samedi. Mais il faut avoir une bonne raison pour le justifier. Et les retards dus à la pluie n’en sont pas une.
Ces exceptions reposent sur :
● (a) la loi du 16 mars 1971 sur le travail
● de la surveillance des locaux affectés à l'entreprise (on soulignera qu’il ne s’agit d’ailleurs pas d’une activité visée par la loi du 6 avril 1960).
● des travaux de nettoyage, de réparation et de conservation pour autant qu'ils soient nécessaires à la continuation régulière de l'exploitation, ainsi que les travaux autres que ceux de la production, nécessaires à la reprise de l'exploitation le lundi (chez le client de l’entrepreneur),
● du travail en équipes successives,
● du surcroît extraordinaire de travail,
● des travaux entrepris pour faire face à un accident survenu ou imminent,
● des travaux urgents aux machines ou au matériel,
● des travaux commandés par une nécessité imprévue.
● (b) la CCT du 22 décembre 2005 de la CP de la construction sur l’organisation du temps de travail
● les travaux subissant l'influence des marées,
● les travaux qui, en raison de leur nature particulière, subissent des interruptions de durée variable,
● les travaux effectués par des équipes spécialisées chargées de procéder à l'entretien et à la réparation du matériel d'entreprise.
● (c) l’AR 213 du 26 septembre 1983
● les travaux ne peuvent être exécutés à aucun autre moment,
● l’exécution simultanée d’activités de construction et d’autres activités au
DEUX PISTES INTÉRESSANTES POUR RATTRAPER LES RETARDS DUS AUX PLUIES
Si les retards dus aux pluies ne sont pas une justification légale pour travailler le samedi, deux autres pistes intéressantes existent pour rattraper ce retard :
● les heures supplémentaires volontaires additionnelles de relance (120 heures par année) qui sont exonérées de charges sociales et ne sont pas soumises à l’impôt,
● les heures complémentaires construction (AR n°213) qui bénéficient d’un avantage fiscal (maximum 180h par année). Une utilisation judicieuse de ces deux régimes (300 heures par année) permet d’en maximiser les effets tant pour l’employeur que pour le travailleur.
même endroit comporte un risque important pour la sécurité et/ou la santé des travailleurs ou des tiers,
● les travaux ne sont pas compatibles avec d’autres activités pour des raisons techniques.
● (d) la loi du 17 mars 1987 et la CCT n° 42 du 2 juin 1987 relative à l’introduction de nouveaux régimes de travail dans les entreprises permettent d’instaurer un régime de travail adapté aux besoins de l’entreprise (en ce compris le travail du samedi).
On remarquera que les retards dus aux pluies et les heures supplémentaires volontaires ne sont pas repris dans cette liste. Concrètement, cela signifie que la pluie et l’envie de prester des heures volontaires ne sont pas un motif suffisant. Par contre, dès qu’on peut invoquer un motif qui figure dans cette liste, rien n’interdit alors de prester des heures volontaires.
Comment faire ?
La mise en œuvre de ces différentes exceptions est soumise aux règles et limites fixées pour chacune d’entre elles. Certaines demandent l’introduction d’horaires de travail adaptés dans le règlement de travail de l’entreprise (exemples : AR n° 213, travail en équipes successives, nouveaux régimes de travail,…). D’autres permettent de travailler en dehors des horaires en vigueur (exemples : accident survenu ou imminent, nécessité imprévue,…). N’hésitez pas à prendre contact avec votre association locale d’Embuild pour en savoir plus.
La loi du 6 avril 1960 impose qu’on in-
INFO : Sur le site web www.embuild.be, allez dans l’onglet Bibliothèque, cliquez sur Gestion du personnel et ensuite Temps de travail et organisation du travail
forme le contrôle des lois sociales (CLS) du lieu où les travaux sont effectués lorsqu’on est amené à travailler en dehors des horaires de travail prévus dans le règlement de travail (RT) de l’entreprise. Pour consulter la liste des directions locales de l’inspection sociale, allez sur le site web du SPF Emploi www.emploi.belgique.be, cliquez sur À propos du SPF, Structure du SPF, Inspection du travail – DG Contrôle des lois sociales, Directions régionales du Contrôle des lois sociales.
Et la sécurité ?
En matière de sécurité, le travail du samedi n’est pas soumis à des règles différentes par rapport aux autres jours de la semaine. Les grandes règles font l’objet d’un dossier de synthèse très pratique, disponible dans 13 langues différentes. Il s’agit du dossier 118 « Le bien-être dans la construction » de Constructiv disponible sur le site web buildingyourlearning.be.
Toutefois, le travail du samedi s’effectue parfois en petites équipes, voire même seul. Dans ces situations, des mesures de sécurité particulières sont d’application. Une analyse des risques « last minute » doit permettre de déterminer si le travail va s’effectuer dans des circonstances dangereuses ou non. Si les circonstances sont dangereuses, la présence d’une deuxième personne est requise. Sinon, des moyens d’alarme doivent être à disposition (exemples : téléphone portable, bouton d'alarme électronique, …). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter la fiche de prévention n° 1042 (travailleurs occupés isolément) de Constructiv, disponible dans l’onglet Bienêtre du site buildingyourlearning.be.
Le logement, l’économie circulaire et les marchés publics au cœur de la Commission «von der Leyen II»
Mi-juillet, Ursula von der Leyen a été réélue à la tête de la Commission européenne pour un second mandat, un moment décisif pour l’Union européenne qui doit faire face à de nombreux défis économiques, sociaux et environnementaux, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre du Green Deal. Elle a présenté de nouvelles initiatives concernant notre secteur.
Lors de son premier discours devant les membres du Parlement européen, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a mis en avant ses priorités stratégiques pour son second mandat, marquant une continuité avec les initiatives prises lors de la précédente législature, tout en introduisant de nouvelles initiatives ambitieuses. Vous trouverez, ci-dessous, les principales initiatives mentionnées par la présidente de la Commission européenne qui concernent le secteur de la construction et de l’installation.
1LA NOMINATION D'UN COMMISSAIRE EUROPÉEN EN CHARGE DU LOGEMENT
Parmi les mesures phares annoncées, figure la création d’un poste de commissaire européen en charge du logement. Une première dans l’histoire de l’Union européenne. Ce commissaire aura pour mission de piloter un plan européen pour le logement, visant à répondre à la crise du logement abordable, qui touche de nombreux États membres. Ce plan, qui fait écho à nos attentes exprimées dans notre mémorandum pour les élections européennes, comporte plusieurs volets essentiels :
● Identification des facteurs structurels de la pénurie de logements abordables:
une analyse approfondie des causes sousjacentes, telles que la pénurie de terrains à bâtir, l'augmentation des coûts de construction ou de la charge administrative, sera menée pour comprendre les dynamiques spécifiques à chaque pays ou région.
● Développement d'une stratégie pour la construction de logements: l'objectif est de rédiger une feuille de route européenne qui permet d'encourager la construction de nouveaux logements, en mettant l'accent sur la durabilité.
● Offre d'une assistance technique aux villes et aux États membres: la Commission prévoit de soutenir les autorités locales avec des conseils techniques pour améliorer leurs politiques en matière de logement.
● Amélioration de l'investissement dans le secteur: Ursula von der Leyen a souligné l'importance de renforcer les financements pour la construction de logements sociaux durables. Cela inclura
de nouveaux mécanismes financiers, notamment des subventions et des prêts à taux réduits.
● Révision des règles relatives aux aides d'État: afin de stimuler la construction de logements sociaux et à faible consommation d'énergie, la Commission propose de revoir la réglementation sur les aides d'État, permettant aux gouvernements nationaux d'investir davantage dans ce domaine.
2
L’ACTE EUROPÉEN SUR L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
La transition écologique reste un pilier central de l'agenda d’Ursula von der Leyen. Pour accélérer cette transformation, elle a annoncé la création d'un acte européen sur l'économie circulaire. Ce cadre législatif aura plusieurs objectifs ambitieux :
● Création d'un marché unique pour les déchets : afin de faciliter le recyclage et la réutilisation des matériaux, l'UE proposera des règles communes pour le traitement et le commerce des déchets à travers les frontières européennes.
● Stimulation de la demande pour des matériaux secondaires : ce marché unique des matériaux recyclés devra être développé à travers des mesures incitatives, afin de réduire la dépendance à l’égard des ressources primaires et d’encourager les industries à intégrer davantage de matières recyclées dans leurs chaînes de production.
3
LA RÉVISION DES DIRECTIVES SUR LES MARCHÉS PUBLICS
Dans le cadre de la modernisation des politiques économiques et écologiques, Ursula von der Leyen prévoit une révision des directives sur les marchés publics. Cette réforme aura pour objectif :
● Impulsion aux marchés publics écologiques: les nouvelles règles viseront à promouvoir l'adoption de pratiques durables dans les appels d'offres publics, notamment en intégrant des critères environnementaux plus stricts pour les entreprises souhaitant soumissionner.
● Simplification administrative: afin de faciliter l'accès aux marchés publics, la Commission s'engage à réduire la complexité administrative qui entoure ces procédures, permettant ainsi une plus grande participation des PME.
Hadja Lahbib
Le 17 septembre dernier, Ursula von der Leyen a présenté sa nouvelle équipe de 27 commissaires, un par Etat membre, composée d’onze femmes et de seize hommes. Hadja Lahbib, ministre des Affaires étrangères du gouvernement De Croo, a été désignée commissaire pour la Belgique. Une fois sa nomination confirmée par le Parlement européen, elle sera en charge de l’aide humanitaire et de la gestion des crises.
Ce second mandat de la femme d’Etat allemande s'annonce déterminant pour l'avenir de l’Union européenne, avec des réformes qui visent à renforcer la compétitivité des entreprises, répondre aux besoins sociaux urgents comme le logement, tout en accélérant la transition vers une économie durable et circulaire.
Embuild suivra avec attention tous ces dossiers dans l’intérêt du secteur et ne manquera pas de vous tenir informé.
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La numérisation : nos membres témoignent
Digital Construction Brussels aura lieu le mardi 15 octobre prochain. C’est LE rendez-vous incontournable pour découvrir toutes les nouveautés en matière d’outils numériques dans le secteur de la construction et de l’installation. En prélude à cet événement, nous avons consacré le dossier de ce mois à votre propre expérience dans la numérisation. Utilisez-vous des outils numériques dans votre entreprise ? Lesquels ? Dans quel département ? Pourquoi ? Quels sont les avantages et les freins ? Nous avons posé toutes ces questions à plusieurs entreprises membres d’Embuild et actives dans différents métiers. Objectif : avoir une vue d’ensemble de ce qui est possible avec tous ces outils. Mais aussi inspirer d’autres confrères de monter dans ce train du numérique, si ce n’est pas encore fait.
« Testez votre maturité numérique et faites-vous accompagner ! »
Située à Sombreffe, Batis-Moi est une PME d’une trentaine d’ouvriers spécialisée dans la construction de maisons unifamiliales et de bâtiments à appartements, aussi bien pour les particuliers que les promoteurs. « Nous sommes convaincus de l’importance de la numérisation dans notre entreprise », indique Vincent Meynaerts, le responsable technique et logistique.
On l’a senti dès le début de notre entretien. Notre affilié était très enthousiaste à l’idée de parler de la numérisation dans le secteur. Le sujet l’intéresse très fortement. Mais pas question pour autant de tout numériser ! Quand elle estime que ce n’est pas nécessaire, l’entreprise n’investit pas. L’objectif étant de trouver un bon équilibre.
Pour mesurer sa maturité numérique, l’entreprise a d’ailleurs utilisé l’outil en ligne DigiScore, proposé par l’Agence du Numérique, « Notre résultat est au-dessus de la moyenne sur deux des quatre grands axes dans ce test : infrastructures, stratégie, organisation et processus. Dans les deux premiers, nous étions dans la moyenne et au-dessus dans les deux suivants. Nous ne sommes donc pas à la traîne dans ce domaine », souligne Vincent Meynaerts. « Ce test servait de base à l’accompagnement numérique proposé par Embuild Wallonie. Nous voulons rester attentifs à la marge de progression possible et à cet égard, l’échange s’est avéré enrichissant. »
ERP
Le premier thème abordé est le « classique » ERP. « Après un premier essai de programme moins fructueux, nous nous sommes tournés vers le logiciel Vertuoza, il y a trois ans. Cet outil, une plateforme en ligne, a profondément modifié notre façon de travailler, en fluidifiant tout le processus du chantier de A à Z. Cela concerne le devis, le suivi de chantier pour les ouvriers et les sous-traitants, jusqu’à la facturation », explique le
Vincent Meynaerts est le responsable technique et logistique de l’entreprise.
« L’utilité et la valeur ajoutée de chaque outil proposé doivent être évaluées soigneusement au préalable. »
responsable technique et logistique de chez Bâtis-Moi. « Le chef d’équipe a accès à toutes ces données via sa tablette. Il peut aussi y indiquer ses rapports de chantier. Et les ouvriers peuvent encoder leurs heures de travail dans ce logiciel. »
Selon Vincent Meynaerts, les corps de métier plus spécialisés (chauffagistes, carreleurs…) peuvent déjà se satisfaire de 30 % du potentiel du logiciel. Ce qui n’est pas le cas
pour Bâtis-Moi et la construction générale. « La nature de nos activités nous amène à exploiter 80 à 90 % des possibilités offertes par la solution. Nous voudrions encore développer d’autres fonctionnalités, comme l’intégration de bases de données de postes et de matériaux. Le but étant d’optimiser encore davantage le calcul de nos prix de revient et de ce fait, nos offres de prix. »
Gestion RH
On parle aussi souvent de numérisation dans la gestion des ressources humaines d’une entreprise. Bâtis-Moi utilise notamment Traxxeo pour le track-and-trace. « Dès le matin, nos ouvriers badgent en montant dans la camionnette et dès qu’elle arrive dans le périmètre du chantier, nous recevons un second signal via une puce. Ils font la même chose, en fin de journée, en remontant dans la camionnette. Cela nous permet, non seulement, de connaître les temps de trajet jusqu’au chantier, mais également le temps de travail. C’est sur cette base que nous pouvons réaliser les fiches de paie avec exactitude. Cela représente un certain coût, mais le gain de temps et de précision est indéniable. Les ouvriers, comme la responsable RH, ont vite trouvé leur intérêt, même si cela nécessite une certaine fermeté dans les règles de badging. »
Par contre, concernant le planning des équipes, les conducteurs de chantier travaillent avec une simple application gratuite. « Quand ce n’est pas nécessaire, nous n’investissons pas. Nous avons généralement des projets qui durent trois à douze mois avec un planning à réaliser sur le long terme. Cette solution est largement suffisante pour gérer cela. Je ne suis pas sûr qu’un logiciel spécifique à la construction et payant pourrait nous permettre de mieux gérer cet aspect. »
Métré
Pour ses activités de terrassement, notre membre a également investi dans une canne GPS pour le métré. Vincent Meynaerts nous explique son fonctionnement et son utilité. « Il faut d’abord aller faire les relevés sur le terrain avec la canne. L’architecte envoie ensuite les plans dans un format de fichiers spécifique pour la géolocalisation. À partir de là, le plan du terrassement peut être réalisé et envoyé dans le tableau de bord de la grue. Cette canne permet d’avoir un cubage sur-mesure
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réel. Elle nous permet également de vérifier l’implantation des bâtiments rapidement et avec une exactitude inégalée jusque-là. Elle fait gagner du temps, de la précision et c’est une clarté importante pour le client. De plus, cela nous donne de la crédibilité. »
Autres
D’autres process de l’entreprise sont numérisés. La société gère sa comptabilité avec un programme comptable spécialisé assez répandu. En ce qui concerne la cybersécurité, le stockage en ligne dans un cloud a déjà été d’une grande utilité. « Nous avons déjà subi du hacking avec demande de rançon, mais nous n’avons jamais payé grâce à ces systèmes qui permettent facilement de restaurer les dossiers à une date antérieure en cas d’attaque. »
Le drone ? « Nous en avons acheté un. Actuellement, il ne nous sert que pour de la promotion de chantier. Mais on pense bientôt l’utiliser pour de la détection de défauts, comme sur une toiture par exemple. »
Avenir
Notre membre ne compte pas s’arrêter là et a déjà des projets « numériques » pour l’avenir. « Nous allons aller vers de plus en plus de rénovations, car le marché explose. Nous allons donc investir dans des casques avec des caméras 3D pour la prise de mesures. Nous voulons encore mieux maîtriser nos coûts de A à Z, en utilisant tous les outils qui le permettent, et nous gardons également un œil sur les primes disponibles pour nous aider à investir dans tous ces outils. »
Conclusion
INFO :
Prenez contact avec nos conseillers, Céline Lejeune et Henri Vandendries, henri. vandendries@embuild.be ou 02/545.56.14
En guise de conclusion, Vincent Meynaerts tient à faire passer le message suivant. « Tous ces outils numériques nous font gagner du temps, de l’efficacité et offrent une meilleure transparence de nos process. Mais il faut garder du recul et ne pas investir aveuglément. L’utilité et la valeur ajoutée de chaque outil proposé doivent être évaluées soigneusement au préalable. Le passé nous a, par exemple, appris qu’il est peu productif de vouloir façonner les outils à notre propre réalité. Il vaut souvent mieux accepter de nous adapter à l’outil proposé. Bref, je recommande en tout cas l’accompagnement des conseillers d’Embuild Wallonie, qui vous aident vraiment à y voir plus clair dans la jungle des outils numériques. »
La meilleure solution pour faire adhérer tous les partenaires ?
La flexibilité et la formation
Même l’entreprise de construction à la pointe de la numérisation est parfois confrontée à une vérité qui dérange : tous les partenaires ne veulent pas y adhérer. Et cette situation peut être problématique. Chez notre membre Group Jansen, un pionnier dans le domaine de la numérisation, ils ont résolu ce problème en deux étapes : la flexibilité et l’investissement dans la formation des partenaires. Sarai Bervoets, Chief Commercial Officer, et Joey Opheide, BIM Manager, nous expliquent.
Group Jansen est composé de 14 entreprises. Et presque tout est numérisé. « Dans nos entreprises, tout fonctionne avec un ERP, de la production au service. Nous n’avons pas encore numérisé tous nos entrepôts, car certaines entreprises du groupe sont des reprises. Il faut du temps pour amener tout le monde au même niveau », explique Sarai Bervoets.
Group Jansen a défini trois niveaux de BIM. « Le modèle BIM constitue notre base de données centrale pour les informations relatives aux projets. Le niveau le plus élevé est appelé « pro ». Les utilisateurs « pro » construisent le modèle 3D et ajoutent des informations. Ensuite, vous avez le niveau « advance », sur lequel vous pouvez analyser les données du modèle. Et enfin, le niveau « basic ». Ce sont les profils qui doivent consulter le modèle BIM et que nous utilisons comme base de communication : chefs de projet, architectes, clients, sous-traitants, … », poursuit Joey Opheide. « Comme environnement de données commun, nous utilisons Dalux sur tous les projets. La gestion des documents conformément à la norme ISO19650 avec des flux d'approbation, le suivi du chantier avec un contrôle préventif de la qualité et la communication des problèmes, et le modèle BIM sont parfaitement imbriqués », ajoute Sarai Bervoets.
Flexibilité
En matière de numérisation, Group Jansen se montre pionnier, non seulement dans la construction mais aussi dans d’autres do-
« Nous devons jouer un rôle actif, aussi envers les autres partenaires, comme le maître d’ouvrage et les parties prenantes. »
maines. « Pour l’un de nos projets, nous collaborons avec une très grande entreprise. Elle se considère, elle-même, comme un « leader mondial » en matière d’installations techniques et de services d’entretien. Mais force est de constater que nous sommes déjà plus avancés qu’eux dans ce domaine », indique Sarai Bervoets.
Cependant, il existe des entreprises de construction qui sont un peu à la traîne. Embuild Magazine interviewe régulièrement des chefs d’entreprise, qui constatent que les freins viennent de leurs partenaires, des sous-traitants par exemple. Notre membre s’attaque à ce problème par deux fronts : la flexibilité et la formation. « Nos sous-traitants se trouvent à un niveau « basic ». Ils retrouvent là toutes les informations nécessaires à leur mission. Elles sont liées à un modèle 3D, mais elles peuvent également être consultées sans ce modèle », explique Joey Opheide.
« Au début, nous fournissions encore à certaines personnes des documents hebdomadaires par e-mail, par exemple sous la forme d'un document PDF qu'elles pouvaient imprimer et traiter manuellement. Nous travaillons aussi avec des entreprises qui nous fournissent de la main-d'œuvre. Souvent, ces ouvriers ne parlent pas notre langue. Dans le passé, il fallait accorder davantage d’attention à ces entreprises. Mais au besoin, on peut encore s’expliquer sur papier », assure Sarai.
Formation
Sarai Bervoets aborde la formation. « Cette technologie ne fonctionne bien que
si tout le monde suit. Nous mettons donc beaucoup d’énergie dans la formation gratuite de nos partenaires. Joey a déjà donné quelques heures de formation sur Dalux, une visionneuse BIM. Toutes les entreprises ne franchissent pas cette étape. Mais nous avons décidé d’être des pionniers, et d’investir dans ce domaine. »
Group Jansen travaille avec beaucoup de partenaires. L’entreprise constate que leur attitude à l'égard des outils numériques a évolué. « La majorité de nos sous-traitants et partenaires est familiarisée avec Dalux. Ils sont même demandeurs. « Pour ce projet, nous passons par le numérique, j’espère ? », disent-ils. Tout est très intuitif, et pour eux totalement gratuit », assure Joey Opheide. « Cela leur permet de travailler plus vite. Le suivi de chantier passe par le numérique avec un smartphone ou une tablette, vous pouvez signaler les problèmes visuellement avec une image du lieu, vous pouvez avoir plus de vue qu’auparavant, quand vous n’aviez qu’un plan. En fait, nous rencontrons peu de résistance, n'est-ce pas Joey ? », poursuit Sarai Bervoets. « C’est exact. Nous devons jouer un rôle actif, aussi envers les autres partenaires, comme le maître d’ouvrage et les parties prenantes. Ces parties sont faciles à convaincre, car toutes les informations sont transparentes et consultables », rétorque Joey
Trajet préparatoire avec les clients
« Nous allons également très loin dans le trajet préparatoire avec les clients. Par exemple, il existe un configurateur de produits, où les architectes peuvent facilement trouver les produits Jansen et les éléments en 3D. Nous utilisons également la réalité virtuelle pour leur donner une idée, par exemple, de la décoration et de l'ameublement des pièces. Ils peuvent alors choisir les matériaux. Nous avons notre département de conception et de tels outils sont un moyen très facile d'emmener les clients dans leur futur bâtiment »,
↖ En matière de numérisation, Group Jansen se montre pionnier, non seulement dans la construction mais aussi dans d’autres domaines.
↑↗ Group Jansen travaille avec l’outil Dalux, une visionneuse BIM.
explique Joey. « Nous avons aussi notre propre entreprise de production, qui fabrique des parois amovibles et des plafonds climatisants. Nous pouvons commander les machines à partir du modèle 3D, sans aucune étape intermédiaire », poursuit Sarai.
Gain
Question : quel est le gain de la numérisation ? « Il est très difficile de mesurer la relation exacte entre un investissement spécifique et un effet bénéfique. Le rapport n’est pas d’un pour un. Il faut un large investissement, mais avec un sérieux retour sur investissement. L'efficacité augmente considérablement et vous pouvez travailler de manière très transparente avec toutes les parties », répond Joey. « Si vous ne prenez pas le train de la numérisation à temps, vous risquez d'avoir un retard difficile à rattraper. Mais vous ne pouvez pas non plus changer trop de processus en même temps. Sinon, vous perdez les gens. Le plus grand défi de la numérisation est la gestion du changement auprès du personnel », poursuit Sara.
Joey embraye : « Je suis d’accord. Un chef de chantier de cinquante ans sera réticent au changement, mais il faut qu’il adhère à la numérisation. Sur le plan technique, vous pouvez tout mettre au point. Mais en fin de compte, vous dépendez des personnes qui doivent travailler avec ces données, les diffuser et les enregistrer. »
Pourquoi numériser ?
En conclusion, pourquoi numériser ? « Le plus important, c’est l’efficacité accrue du processus de construction. Ensuite vient l’image que le client a de l’entreprise. Enfin, l’employer branding, l’image de l’entreprise comme un endroit où il fait bon travailler », répond Sarai. « C’est très important chez les jeunes. Quelques collègues BIM donnent des leçons dans des formations liées à la construction. Les étudiants, friands d’outils numériques, sont impatients de venir faire leur stage ici ! », conclut Joey.
« Un investissement conséquent, mais rentable sur le long terme »
La Menuiserie Goblet & Fils a été créée en 1929, à Châtelet. Cette PME familiale de sept personnes est spécialisée dans la menuiserie intérieure et extérieure pour des chantiers de construction neuve et essentiellement de rénovation. Notre affilié va donc bientôt fêter son centenaire. Doté d’un savoir-faire et d’une solide expérience, il n’hésite pas à investir dans l’innovation. Explications avec Alin Goblet, l’administrateur délégué de l’entreprise.
Dans les petites rues étroites de la commune de Châtelet, dans la région de Charleroi, le numéro 46 de la rue des Chasseurs est une véritable institution. La menuiserie est installée ici depuis 1977. Sur votre gauche, l’accès à l’atelier et sur votre droite, la réception. Derrière ces murs, le travail du bois, on connaît. Cela fait près de 100 ans que cette menuiserie, à la base spécialisée dans les pompes funèbres, réalise des portes, des châssis, des parquets, des placards, des aménagements intérieurs, des restaurations de maisons de maître ou encore des aménagements de combles.
Alin Goblet est l’arrière-petit-fils du fondateur Léon-Jules. En 2013, il a repris la société avec son épouse. Il est également actif au sein de notre organisation en tant que président des Menuisiers du Hainaut, qui regroupe environ 150 membres, depuis cette année. Ce véritable passionné n’hésite pas à se tenir au courant des nouveautés dans son secteur, en rencontrant ses confrères à divers événements et en visitant les salons d’Embuild et autres.
Machine automatisée
C’est d’ailleurs lors d’une visite au salon Prowood à Gand, l’événement dédié à l’industrie de la transformation du bois, en 2021, qu’il a eu l’idée d’investir dans une machine, entièrement automatisée pour la découpe du bois dans son atelier de production. « Cela fait des années que nous recevons le bois et le découpons manuellement, à l’ancienne. Cela demande de la main-d’œuvre et prend du temps. Ce sont des
hommes que j’ai en moins sur chantier. Depuis quelque temps déjà, je connaissais cette machine pour automatiser cette tâche. En 2022, j’ai décidé de franchir le cap et d’investir. Je l’ai reçue à la fin de cette année-là », explique-t-il. Presque deux ans plus tard, il se réjouit de cette acquisition, qui a apporté une énorme plus-value dans le mode de fonctionnement de sa PME. « Il s’agit d’une machine Maestro CNC 5 axes, elle travaille donc horizontalement, verticalement et aussi en oblique. Vous pouvez donc réaliser tous les types de découpes. Nous introduisons les données de dimension dans
Grâce à l’acquisition de cette machine automatisée pour la découpe du bois, Alin Goblet a augmenté le chiffre d’affaires de sa menuiserie.
« Avant, il fallait trois heures pour concevoir une porte, c’est désormais une heure, soit un tiers du temps. »
un logiciel, qui les transfère ensuite à la machine. De notre côté, nous n’avons plus qu’à poser le bois brut dessus et les pièces découpées sur-mesure en ressortent. C’est beaucoup plus précis, le niveau de finition est impeccable et cette machine remplace deux personnes que je peux mettre sur chantier. Nous gagnons donc en efficacité et nous allons plus vite. Avant, il fallait trois heures pour concevoir une porte, c’est désormais une heure, soit un tiers du temps », indique Alin Goblet.
Autre avantage : la menuiserie peut désormais réaliser ses propres escaliers. « Avant, on les achetait tout faits. Désormais, après quelques tests, nous pouvons les réaliser nousmêmes. C’est non seulement une plus-value pour notre entreprise, mais également pour nos clients », souligne Alin Goblet.
Dans l’atelier, la machine en impose. Elle mesure 9m50 sur 3m50 et la table de travail fait six mètres de long. Un tel engin ne doit pas être facile à maîtriser rapidement. Qu’en est-il de la formation ? « Nous en avons reçu une de cinq jours, qui a été donnée par le fabricant. Nous pouvons toujours utiliser les chèques-formation de Constructiv pour la financer, ce qui est très intéressant. »
Investissement
L’investissement de départ est important. On parle d’une machine de 350.000 €, l’encol-
leuse de chants, l’outillage et les programmes de la machine compris. « Il faut oser se lancer ! Les six premiers mois, voire la première année, vous ne gagnez rien. Désormais, je peux dire que j’ai augmenté mon chiffre d’affaires grâce à cet outil. C‘est un investissement conséquent, mais rentable sur le long terme. »
Et Alin Goblet ne compte pas en rester là. « Je participe régulièrement à des séances d’information ou des démonstrations d’outils réalisées par Buildwise. Récemment, à leur centre de Limelette, j’ai vu à l’œuvre un robot pour le ponçage du parquet et la pose de carrelages. C’était très instructif. Je m’intéresse actuellement à la prise de mesures en 3D via une caméra placée sur un casque. Je pense qu’il s’agira de mon nouvel investissement. Nous sommes actuellement occupés à réaliser un test sur des escaliers, en collaboration avec Buildwise, avec cette technologie de caméra 3D. C’est pour la réalisation d’une rampe en bois hélicoïdale de plusieurs mètres sur un garde-corps métallique existant. La rampe tourne en montant et le projet est donc très complexe, car la précision est capitale. Le test est en cours, Buildwise a transmis les données au fabricant du programme Maestro, en l’occurrence l’entreprise Rogiers. Cet investissement en temps, et avec le centre de recherche sectoriel, va nous permettre de nous diversifier et d’avoir de nouveaux marchés. Tout cela est rentable sur le long terme. »
Se rencontrer et échanger
Lors des discussions avec ses confrères à divers événements, il constate que l’intérêt pour ces nouveaux outils est bien présent dans la profession. « C’est important de se rencontrer, de discuter et d’échanger à ce sujet pour connaître les expériences de chacun. J’ai d’ailleurs bien fait de parler de mon envie d’investir dans une nouvelle machine avec un collègue. Il m’a fait savoir que la marque qui m’intéressait ne proposait pas de service. J’ai donc fait un autre choix. Il ne faut pas se lancerà l’aveugle et bien se faire conseiller sur l’outil dont on a besoin. Je recommande donc à tous mes confrères d’aller aux événements d’Embuild et de Buildwise. J’ai également participé à l’accompagnement numérique proposé par Embuild Wallonie avec un rapport très intéressant à la clé. » « Celui qui n’avance pas recule ». Ce proverbe colle parfaitement à la mentalité d’Alin Goblet. Un affilié qui veut clairement innover et tirer le secteur vers le haut.
« Mes ouvriers veulent surtout que les choses avancent »
Notre membre Vrancken, de Linden en Brabant flamand, est un cas particulier en matière de numérisation. En effet, l’entreprise a été reprise en 2008 par Jan Van Paesschen, une personne qui, dans une vie antérieure, a acquis une vaste expérience dans le développement de logiciels. Celui qui veut découvrir les opportunités et les pièges que les TIC peuvent créer pour une PME dans le secteur, se trouve donc à la bonne adresse avec lui.
L’entreprise Vrancken installe et entretient des systèmes de chauffage, de climatisation et de plomberie. Actuellement, elle emploie 11 personnes. Dans le secteur de la construction, elle ne fait donc plus partie des plus petites entreprises. « Je gèrel’entrepriseavecmonfilsTometPatricia. Tom est notre chef de projet et Patricia est notre administratrice polyvalente qui gère la paie, établit les plannings, est responsable de la gestion des documents et répond également au téléphone », indique Jan Van Paesschen. « Nous réalisons l’entretien d’environ 2.500 installationsetnousnousoccuponségalement de leur placement. Pour cela, nous avons deux techniciens de maintenance et six techniciens de montage en service. Nous travaillons presqu’exclusivement pour des particuliers, directement pour le client final, et donc pas en sous-traitance. »
Choisir un système adapté
Lorsque Jan Van Paesschen a repris l’entreprise en 2008, les feuilles de calcul régnaient encore dans l’administration et le fonctionnement. Il a donc introduit un système ERP pour la gestion de l’entreprise. Mais cette première tentative n’a pas été couronnée de succès. La raison ? Le système ne correspondait pas à la manière dont on travaille dans le sous-secteur de Vrancken. « Je ne mentionnerai pas le nom du fournisseur, car il n’est pas pertinent ici. Le problème était surtout que le système ERP doit être adapté à l’environnement spécifique dans lequel l’entrepreneur travaille. Nous avons découvert que le calcul des coûts ne fonctionnait pas bien. Dans notre secteur, le client sait
généralement combien il sera facturé pour un appareil, par exemple parce qu’il est allé chez FACQ. Mais en tant qu’entrepreneur, vous payez moins cher. Cette différence de prix crée une marge qui influence la manière dont vous préparez l’offre, combien vous facturez pour les travaux d’installation, et quelle marge vous conservez finalement. »
Selon Jan Van Paesschen, le système ERP qu’ils avaient à l’époque n’était pas adapté pour prendre cela en compte. « Cela a été confirmé lorsque Buildwise a examiné notre calcul des coûts à partir de nos données de bilan. Cela a également à voir avec le fait que nous travaillons avec un énorme fichier d’articles, environ 9.700 pièces. Elles ont un coût pour nous et un prix de vente pour le client, que vous devez utiliser lors de la préparation des devis. Cela ne peut se faire qu’avec le bon programme. »
Facteur humain
Vrancken travaille désormais avec le système ERP Plenion. Les techniciens de maintenance ont basculé sur ce système, y compris les applications mobiles. Cependant, la situation est différente pour les techniciens de montage. « Ils travaillent toujours avec des plans papier et des bons de travail. La différence principale est que les techniciens de maintenance travaillent principalement avec un assortiment fixe de produits. C’est numériquement gérable. Mais nos techniciens de montage doivent travailler avec ces 9.700 articles. Numériser entièrement ce processus serait trop complexe. Nous avons fait une tentative, mais le résultat n’était pas satisfaisant. Le fait que certains ouvriers préfèrent le papier ne veut pas dire qu’ils sont
Kenny est l’un des techniciens de l’entreprise Vrancken.
contre la technologie. Mes ouvriers veulent surtout que les choses avancent. L’utilisation d’outils numériques, avec les enregistrements que vous devez faire sur mobile, est perçue comme une perte de temps. D’ailleurs, sur un plan papier, vous avez une meilleure vue d’ensemble. Vous n’avez pas besoin de zoomer et dézoomer. Vous n’avez pas non plus à craindre de travailler dans une cave où la réception n’est pas bonne. »
Vrancken réalise beaucoup de rénovations, les surprises sont donc souvent au rendez-vous. « Mes ouvriers doivent donc constamment s’adapter à la situation. C’est pourquoi ils veulent de la flexibilité, et dans ces conditions, les outils numériques sont souvent perçus comme un obstacle. »
« Un autre exemple : le post-calcul. Après les travaux, nos gens vérifient combien et quel matériel reste. Nos techniciens d’installation utilisent leur propre logique pour cela. Mais cela ne correspond pas toujours à la logique de
l’outil numérique. »
« Maispourfinirsurunenoteimportante : je suis certain que les outils numériques pour la construction ne feront que s’améliorer. »
Un œil sur les coûts
Il n’y a pas longtemps, Embuild Magazine a publié une série d’articles sur le concept as-aservice, une approche dans laquelle un client n’achète ou ne loue plus un produit, mais paie pour un service spécifique. De nos jours, vous voyez de plus en plus cette approche chez les fournisseurs d’outils numériques, et cela peut avoir des conséquences inattendues. « Avant, vous achetiez un package et vous payiez chaque année pour la licence et les frais de service. Maintenant, je remarque en effet que les fournisseurs évoluent d’une facturation de leurs outils vers une facturation basée sur leur prestation de service. Ils voient de plus en plus leurs outils comme une source de revenus récurrents. Et cela augmente, quand je regarde les factures. Cela rend les choses plus coûteuses. Mais je ne veux pas pour autant condamner mes fournisseurs, il s’agit probablement d’une évolution générale. »
Vrancken n’a pas encore emprunté la voie du as-a-service. « Pour cela, la demande des clients doit atteindre une masse critique. Nous ne voyons pas cette masse chez nos particuliers. De même, nous ne sommes pas encore en contact avec le BIM, bien que les fabricants soient entièrement prêts, avec des bases de données contenant toutes les données BIM nécessaires de leurs produits. Un jour viendra probablement où Vrancken devra sauter dans le train du BIM, et nous le ferons alors. Je suis donc l’évolution, mais je ne suis pas proactif à ce sujet. »
Changer n’est pas facile
Jan Van Paesschen utilise une métaphore pour parler d’un outil numérique. « C’est comme une photo dans un cadre. L’outil fournit le cadre, mais c’est à vous de créer la photo. Une entreprise comme Vrancken évolue, et le logiciel évolue avec elle. Entretemps, grâce au développement continu, beaucoup de notre savoir et de notre savoir-faire sont intégrés dans Plenion. Et cela ne rend pas plus facile le passage à un autre système, si nous le souhaitions. »
Expérience dans les TIC
Jan Van Paesschen n’est pas un novice
« Je savais qu’il fallait écouter les utilisateurs d’outils numériques et entendre ce qu’ils disent. »
en matière de TIC. Au contraire même : il a travaillé pendant de nombreuses années chez Dolmen, la société informatique du groupe Colruyt. Chez Dolmen, il était dans le département qui travaillait pour la société mère, d’abord en tant que programmeur, puis en tant que concepteur de systèmes, le lien entre les programmeurs et les utilisateurs. « Ce background a été très utile chez Vrancken. Je savais qu’il fallait écouter les utilisateurs d’outils numériques et entendre ce qu’ils disent. Mon expérience chez Dolmen m’a aussi fait réaliser que les gens doivent savoir comment tirer le meilleur parti d’un outil. » Sur un plan pratique également, l’expérience dans les TIC de Jan Van Paesschen s’est avérée un avantage. De nos jours, il faut envoyer une forme numérique des certificats d’entretien des chaudières à VEKA, l’Agence flamande de l’énergie et du climat. Mais les techniciens de maintenance trouvaient cela très compliqué, surtout pour remplir les
numéros de série des appareils. « Je vais vous épargner les détails, mais j’ai alors écouté mes gens. Chez la société Testo, j’ai ensuite trouvé une solution que mes collaborateurs ont trouvé conviviale. Et finalement, le lien vers Plenion, je l’ai fait moi-même. »
Grand avantage : efficacité
Ce qui précède peut donner l’impression que la numérisation est source de nombreux soucis pour un entrepreneur, surtout s’il ne connait rien dans le domaine des TIC. Mais Jan Van Paesschen souhaite contredire cette idée. « Le fait est simplement que vous ne voyez pas immédiatement les bénéfices. Mais aujourd’hui, lorsque nous entretenons une installation, nous savons immédiatement quand des travaux de maintenance ont eu lieu, ce qui doit être fait, quel matériel est nécessaire…Il y a progressivement un gain puisque l’entreprise travaille de manière plus efficace. »
Les gains en efficacité peuvent être trouvés dans les petits détails. Cela a été évident lorsque Vrancken a installé une nouvelle centrale téléphonique. « Comme beaucoup de chefs d’entreprise, je reste souvent au bureau le soir pour pouvoir travailler sans être dérangé. Mais malheureusement Patricia part à 16h, et auparavant, tous les appels téléphoniques me parvenaient ensuite. Impossible de travailler sans être dérangé ! C’était très ennuyeux, car la plupart des gens appellent pour des affaires qui ne sont pas urgentes et qui peuvent tranquillement attendre le lendemain. Heureusement, il y a désormais notre nouvelle centrale téléphonique. Elle est équipée d’un système de messagerie vocale qui trie les problèmes urgents des moins urgents. La technologie est ici très déstressante pour moi. »
ET QU’EN EST-IL DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ?
Lorsqu’Embuild a organisé son premier ForumConstruction sur la numérisation, il n’était pas encore question d’intelligence artificielle. Aujourd’hui, l’IA progresse, y compris dans notre secteur. L’entreprise Vrancken l’utilise-t-elle également ? « Pas pour la planification ou l’exécution des travaux. Mais j’ai utilisé ChatGPT pour des textes orientés clients. Je pense, par exemple, à
un texte qui explique ce que signifie le prix d’un appareil chef FACQ ou un autre distributeur. Cela fonctionne très bien, je trouve. Vous obtenez un résultat clair et bien rédigé. Chat GPT est un bon outil pour transformer les informations en un langage que le client peut comprendre », explique Jan Van Paesschen.
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Embuild Wallonie a analysé la Déclaration de politique régionale wallonne
Le 11 juillet dernier, la Déclaration de politique régionale du Gouvernement wallon, intitulée « Avoir le courage de changer pour que l’avenir s’éclaire », a été présentée par les partenaires de la coalition MR-Les Engagés. « Globalement, nous sommes satisfaits, elle soutient le monde entrepreneurial. Elle met notamment l’accent sur la croissance et la création des entreprises », souligne Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie.
Dans son mémorandum adressé à la presse et au monde politique, Embuild Wallonie avait pointé six priorités pour le secteur de la construction wallonne. C’est sous cet angle que nos collègues wallons ont analysé la DPR, qui constitue la feuille de route du Gouvernement wallon pour la législature 2024-2029, et ses liens avec notre secteur. « La DPR wallonne est un document prometteur, porteur d'une vision claire pour l'avenir. Le secteur de la construction est prêt à s'engager aux côtés des autorités pour transformer cette vision en actions concrètes. Ensemble, nous avons l'opportunité de construire une Wallonie plus forte, plus durable et plus prospère », avait indiqué Hugues Kempeneers dans l’édito d’Embuild Magazine du mois de septembre. Voici son analyse.
1RENFORCEMENT DES INVESTISSEMENTS PUBLICS
(PREMIER TABLEAU)
DÉCLARATION DE POLITIQUE RÉGIONALE WALLONNE
11 JUILLET 2024
LÉGISLATURE 2024-2029
Sur cette première priorité, Embuild Wallonie a des questions importantes, notamment concernant le Plan de Relance de la Wallonie (PRW), dont la fin est normalement prévue pour 2026. « Nous avons reçu l’information qu’on ne toucherait pas au plan européen, le Plan National pour la Reprise et la Résilience (PNRR). Par contre, le gouvernement souhaite resserrer le plan wallon. Nous insistons et demandons de ne pas toucher aux projets d’infrastructure, de mobilité et de logement. Sous la précédente législature, le gouvernement avait demandé aux entreprises de se mettre en capacité de travail, ce qu’elles ont fait. Arrêter certains projets serait un très mauvais signal qu’on leur lance. Cela risque de compromettre 5.450 emplois directs et indirects. Pour rappel, 60 % du budget du PNRR et du PRW est dédié à la construction », indique Hugues Kempeneers.
En matière d’investissements publics, l’arrêt de l’extension du Tram de Liège vers Herstal
et Seraing a fait couler beaucoup d’encre, à la fin du mois d’août. « On nous assure que l’arrêt du chantier de l’extension du tram de Liège est une décision spécifique, et non liée à d’autres arrêts de chantier du plan de relance. J’insiste sur la nécessité de la prévisibilité des investissements publics pour nos entreprises. Certaines d’entre elles avaient engagé du personnel supplémentaire pour ce projet. N’oublions pas non plus l’impact sur les sous-traitants, souvent des petites entreprises locales », souligne le directeur général d’Embuild Wallonie. Qui ajoute encore, dans cette thématique que « le Plan Mobilité et Infrastructures doit être renforcé » et que « la volonté des autorités de renforcer le réseau de bornes de recharge est très positive. »
2
RÉFORME FISCALE ET IMMOBILIÈRE (DEUXIÈME TABLEAU)
Un chiffre tout d’abord. Chaque année, la Région wallonne accueille 7.000 nouveaux ménages. « Dans ce contexte, nous déplorons la suppression du chèque-habitat qui est le seul outil régional et fiscal qui soutient la construction neuve. La suppression de ce soutien à l’accès à la propriété pourrait aggraver la pression sur les prix des logements existants en raison d’une offre insuffisante. »
EXPLICATIONS TABLEAUX
✓ positif
! attention, à surveiller ✕ point négatif pour le secteur
Autre point : les droits d’enregistrement. Au 1er janvier 2025, ils vont passer de 12,5 % à 3 %. Cette mesure vise à améliorer l’accès à la propriété et à accélérer les transactions immobilières. C’est positif. Mais pour le boss de notre Entité régionale wallonne, une mesure fiscale supplémentaire est nécessaire afin d’accélérer la rénovation énergétique du bâti. « Si on veut atteindre les ambitions européennes en matière de rénovation énergétique, il faut rénover 20 logements par heure, en Wallonie. Nous avions donc demandé de lier la baisse des droits d’enregistrement à l’amélioration de la PEB. Ce n’est pas le cas et nous le déplorons. »
« Nous avions demandé de lier la baisse des droits d’enregistrement à l’amélioration de la PEB. Ce n’est pas le cas et nous le déplorons. »
1 2
« Nous insistons et demandons de ne pas toucher aux projets d’infrastructure, de mobilité et de logement. »
3
LOGEMENTS ABORDABLES FINANCIÈREMENT
(troisième tableau)
Dans ce chapitre, selon Hugues Kempeneers, c’est la première fois que le développement de partenariats public-privé revient aussi fort dans une DPR. « C’est très positif ! On active très fortement la mise à disposition de terrains publics (friches industrielles, terrains abandonnés…) pour la construction de logements abordables et de qualité. »
La DPR prévoit également de regrouper les acteurs du logement au sein d’une unique Agence de l’Habitation. Cette agence suscite la curiosité. « Il s’agirait donc d’une seule administration. Nous attendons de voir ce que cela va donner, mais nous soutenons cette démarche de simplification administrative. On va vers une meilleure efficacité et une réduction des délais de traitement des dossiers, au bénéfice d’une réalisation accélérée des chantiers. »
Enfin, la stabilité législative et réglementaire est accueillie positivement. « Ici, j’évoque le concept de « gold-plating », soit la volonté du Gouvernement wallon de ne pas aller plus loin que les normes européennes, si cher au duo Bouchez-Prévost. La volonté de faire mieux que ce que l’Europe impose mettait à mal la compétitivité de nos entreprises et engendrait des coûts supplémentaires pour le secteur. »
4
PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE
(quatrième tableau)
Embuild ne cesse de le répéter au monde politique et organise différentes campagnes
pour sensibiliser les jeunes à un job dans la construction. En effet, le secteur manque cruellement de bras. « En Wallonie, aujourd’hui, 62.000 personnes travaillent dans la construction. Le secteur recherche activement 6.000 personnes et à l’horizon 2030, 30.000 personnes supplémentaires seront nécessaires. Cela veut donc dire une augmentation de 50 % du personnel d’ici 2030. » Les intentions d’accompagnement des demandeurs d’emplois, la revalorisation des filières techniques et la promotion de l’alternance comme mode d’apprentissage d’excellence sont saluées par Embuild Wallonie. « La volonté est bien là, il faudra que cela se concrétise par des actes sur le terrain. »
Sur l’accès à la profession, qui contient les compétences de gestion de base et les compétences techniques, le Gouvernement wallon souhaite supprimer la volet gestion de base. « Nous sommes totalement opposés à ce projet de suppression. Nous demandons de maintenir l’accès à la profession, y compris les compétences de gestion de base. Un projet de construction ou de rénovation est le projet d’une vie. Il est donc hors de question de laisser un cow-boy le réaliser », insiste Hugues Kempeneers. Selon Embuild Wallonie, les flux migratoires d’entreprises vers les autres régions et l’augmentation de faillites n’ont pas été observés depuis la suppression de l’accès en Flandre. Au contraire, la Wallonie a constaté une légère augmentation du nombre de starters qui se maintient depuis.
ACCÉLÉRATION DE LA RÉNOVATION
ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS
(cinquième tableau)
Comme déjà écrit dans cet article, pour atteindre les ambitions européennes en matière de rénovation énergétique, il faut rénover 20 logements par heure en Wallonie. Le défi est colossal et accélérer les travaux dans ce domaine est donc capital. À ce titre, le projet Reno+ est très intéressant. « Il s’agit d’initiatives de rénovations massifiées par rue ou quartier. Elles doivent permettre de générer des économies d’échelle, et donc diminuer les coûts de rénovation. Reno+ vise l’industrialisation du secteur et vu l’ampleur de la tâche, Embuild Wallonie souligne le soutien qu’apporte le gouvernement à ce projet. »
Autre point important dans ce chapitre et qui a récemment suscité beaucoup d’inquiétudes : les aides à la rénovation, dont le maintien des primes. « La suppression des primes Renolution à Bruxelles a engendré beaucoup d’inquiétudes, également en Wallonie. Mais la ministre wallonne de l’Energie, Cécile Neven, promet que ces primes ne seront pas supprimées, mais que le système sera revu. Nous soutenons cette révision, car le système est actuellement trop compliqué, et nous insistons sur le maintien des primes revues. On parle aussi de stimuler des aides comme le Renopack, soit l’emprunt à taux zéro pour des travaux de rénovation. C’est très bien, mais rien ne sera jamais aussi incitatif que les primes. »
Concernant la stratégie wallonne de rénovation énergétique, ses objectifs seront adaptés
afin de correspondre aux obligations européennes. « C’est nécessaire pour coller aux réalités du terrain », souligne Hugues Kempeneers. « Je rappelle aussi que la Région wallonne est la seule région du pays à ne pas avoir imposé d’obligation de rénovation. C’est pourtant nécessaire et nous appelons le gouvernement à mettre en place une stratégie à ce sujet. »
6ACCÉLÉRATION ET SIMPLIFICATION DE L’OCTROI DES PERMIS
D’URBANISME (sixième tableau)
Dans cette thématique, la DPR évoque la limitation des recours abusifs. Elle parle du renforcement du fait que les tiers doivent attester d’un intérêt à la cause du recours pour garantir la sécurité d’investissement. La prévisibilité des charges d’urbanisme, avec la volonté de s’assurer de leur proportionnalité et de leur prévisibilité pour ne pas rendre plus difficile l’accès au logement, est aussi mentionnée dans la déclaration. « C’est la première fois qu’on parle de limiter les recours abusifs et de diminuer les charges d’urbanisme. Nous félicitons et soutenons bien évidemment de telles initiatives ! »
Dans la DPR, le Gouvernement wallon mentionne également sa volonté de numériser les procédures et réduire les délais, de même que simplifier les formulaires de demandes ainsi que le nombre d’exemplaires à produire. « Numériser et simplifier, deux termes sur lesquels le secteur insiste très fortement. Concernant les permis, cette DPR va dans ce sens et nous sommes ravis de le constater. »
« La ministre wallonne de l’Energie, Cécile Neven, promet que ces primes ne seront pas supprimées, mais que le système sera revu. »
Reno.energy a accueilli la Plateforme Wallonne de l’Isolation
Le 27 août dernier, la réunion de la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI) s’est tenue au sein de l’entreprise Reno.energy, à Angleur (Liège). Il s’agit toujours d’une belle occasion pour les membres de cette plateforme de réseauter entre confrères et, pour l’occasion, de découvrir l’hôte du jour. Embuild Magazine a participé à cette rencontre.
Cela faisait plus ou moins un an que la PWI ne s’était pas réunie. Les membres étaient donc tout heureux de se revoir à l’idée de participer à un chouette moment d’échanges entre professionnels de l’isolation. On sentait d’ailleurs l’enthousiasme des participants en ouvrant les portes de Reno.energy, une entreprise liégeoise implantée le long de l’Ourthe, à deux pas de l’autoroute E25.
Vingtaine de membres
Pour rappel, la Plateforme Wallonne de l’Isolation compte une vingtaine de membres, tous actifs, comme son nom l’indique, dans les métiers de l’isolation. « Notre rôle est
de professionnaliser le métier d’isoleur, de défendre les intérêts de la profession auprès des autorités wallonnes et de vous informer sur les actualités du secteur, via notamment notre site internet, nos podcasts, nos conférences à des salons de la construction et ces réunions. Outre ce groupe de travail communication, nous avons aussi un GT matériaux, qui s’occupe du volet formations techniques selon vos demandes et l’évolution du métier. Il n’y a plus de cotisation à payer, il suffit d’être membre d’Embuild et d’adhérer à la charte et à la vision de la plateforme pour faire partie de la PWI », a expliqué Laurent Ruidant (entreprise OTRA) et président de la plateforme.
Réactions à la DPR
Au cours de cette rencontre, Julien Aniset, conseiller Energie & Rénovation chez Embuild Wallonie et coordinateur de la plateforme, a évoqué la Déclaration de Politique Régionale wallonne, analysée en long et en large par toute l’équipe d’Embuild Wallonie (voir pp. .26-29).
Cette DPR contient quelques points « inquiétants », qui n’ont pas manqué de faire réagir dans l’assemblée, notamment sur le thème
Les membres de la PWI se sont réunis au sein de l’entreprise Reno.energy, située à Angleur.
Les participants ont eu droit à une présentation de la PWI et de l’entreprise hôte. Ils ont également échangé leurs idées au sujet de la DPR wallonne.
de l’accélération de la rénovation énergétique. « Les objectifs européens et wallons sont très ambitieux, mais cette DPR semble donner un fameux coup de frein avec plusieurs projets de réformes massives : Agence de l’Habitation, urbanisme, PEB, aide et accompagnement des citoyens…La Région wallonne semble ne pas mesurer l’ampleur des chantiers auxquels elle s’attaque », a notamment relevé un membre. « Normalement, les primes pour petits travaux, en-dessous de 6.000 €, sont valables jusque fin 2026. Mais que va faire le nouveau gouvernement ? », a poursuivi un confrère.
Face à ce flou et ces questionnements, Julien Aniset a rappelé l’importance du lobby de la PWI et d’Embuild Wallonie. « Il existe effectivement une volonté de réviser les primes, comme à Bruxelles, ce qui engendre beaucoup de questions, notamment concernant les audits. Ce serait un fameux coup dur pour vos métiers et les auditeurs. Notre rôle est d’aller rappeler l’importance de ces points au gouvernement wallon. La DPR est encore assez floue à ce sujet. Nous aurons des réponses plus claires dans les prochaines semaines. Céline Neven, l’ancienne patronne de l’Union wallonne des entreprises, est la nouvelle ministre de l’Energie et du Logement. Elle vient du monde de l’entreprise, j’ose espérer qu’elle comprendra vos préoccupations », a souligné Julien Aniset. Qui a également fait part de sa curiosité quant à la création de la nouvelle Agence de l’Habitation, regroupant tous les acteurs administratifs du bâtiment : Société wallonne du crédit social (SWCS), Fonds du Logement de Wallonie (FLW), SPW Energie et Bâtiment Durable, SPW Territoire, Logement, Patrimoine, Energie…
Présentation
Après cette première partie de réunion, et quelques explications de notre collègue Eloïse De Keyser (conseillère Transition durable et circulaire chez Embuild Wallonie) au sujet du service accompagnement « bas-carbone » - économie circulaire », dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes, les participants ont eu droit à une présentation de l’entreprise hôte du jour.
Anciennement dénommée Reno Solutions, Reno.energy a été fondée en 2009 et occupe le bâtiment actuel depuis trois ans. Le groupe, qui comprend 78 employés et 180 ouvriers sur chantier, est organisé en trois sociétés d’exécution (Reno.energy, Bati-solutions et
Brussels Energy), un bureau d’études E-nova et une société de financement, Dynamia. Il se base donc sur trois axes importants : l’étude, le financement et la réalisation. « Vous êtes ici dans la région originelle de l’entreprise, où l’on s’occupe notamment de la gestion, de la comptabilité, du marketing et de l’exécution. Nos autres sites opérationnels se trouvent à Bruxelles, Dour et nous avons ouvert notre portfolio au Luxembourg à Sterpenich et en France à Valenciennes », a expliqué Laurent Boulanger, le directeur marketing de Reno. energy. « La base de notre métier, c’est l’isolation des murs par l’extérieur pour le B2C. Mais au fur et à mesure, nous avons évolué vers le B2B et une entreprise avec une vision 360 ° de la gestion énergétique des bâtiments. Nous voulons trouver la meilleure solution de performance adaptée au bâtiment et non à un produit. Nous proposons nos services aussi bien aux particuliers, qu’aux entreprises et aux indépendants. »
Outre les métiers liés à l’isolation des toitures, des murs, des sols, l’installation de panneaux photovoltaïques et solutions de stockage (batteries), au chauffage et à la ventilation et dernièrement au traitement de l’humidité, la société liégeoise propose également un service e-mobility. Ce département propose un service sur-mesure, de l’installation à la facturation, pour la gestion de votre véhicule électrique, à la maison ou dans l’entreprise : installation de bornes de recharge et de carport solaire, avec toujours cette approche de gérer l’énergie à l’échelle du bâtiment. Reno.energy dispose même de ses propres bornes de recharge dénommées Volt’R.
63 millions de chiffre d’affaires
C’est donc une société en pleine expansion que les membres de la PWI ont eu l’occasion de visiter. « En 2023, notre chiffre d’affaires était de 63 millions d’euros dont 70 % provenant des panneaux photovoltaïques et annexes. Nous sommes une société en pleine croissance, mais nous veillons à garder nos standards de qualité. Nous avons plusieurs métiers en interne et je le répète, nous offrons un service complet, et pas uniquement un produit », a conclu Laurent Boulanger.
L’après-midi s’est terminée par une visite de l’entreprise et un moment d’échanges autour d’un verre sur le rooftop du bâtiment.
CONFÉRENCES ET ÉVÉNEMENT : À VOS AGENDAS !
Embuild Wallonie va organiser une série de conférences dans les mois à venir et la PWI sera bien sûr représentée lors de ces événements. La première aura lieu au salon Energie & Habitat à Namur Expo, le vendredi 18 octobre ; la seconde au salon Batimoi au WEX, le vendredi 24 janvier et enfin la troisième au salon Bois & Habitat, à Namur Expo le vendredi 28 mars. Un événement PWI sera également organisé au printemps 2025. Notez déjà bien ces rendez-vous dans votre agenda !
Avant de s’inscrire à la formation, les jeunes ont pu découvrir le métier de couvreur lors de stages de découverte organisés par l’efp, avec le support d’Embuild et de Construcity.brussels.
SECTEURS & MÉTIERS
Hello Toit propose une formation en alternance pour les jeunes couvreurs
À Bruxelles, depuis le mois de septembre, une formation en alternance pour des jeunes qui souhaitent devenir couvreurs est ouverte à l’efp, le centre de formation en alternance. Il s’agit du projet « Hello Toit », lauréat de Renolab.ID, un outil de Bruxelles Environnement qui soutient les projets innovants visant à accélérer la rénovation du bâti. Il a été conçu en collaboration avec le Pôle Formation Emploi (PFE) Construcity.brussels.
Les objectifs de Renolution, la stratégie de rénovation du bâti bruxellois, sont ambitieux. Rénover mieux, plus vite et beaucoup de bâtiments pour diviser la consommation moyenne en énergie par trois dans les logements et atteindre la neutralité tertiaire d’ici 2050. « Or, il faut savoir que la plupart du bâti bruxellois a été construit avant les années 50 et que seules 30 % des toitures sont isolées. Et on ne connait pas toujours la qualité de l’isolation. Il reste donc 70 % des toits à rénover et isoler. Cela donne une idée de l’ampleur de la tâche à réaliser par les couvreurs. Il s’agit de travaux capitaux, car la majorité de perte de chaleur a lieu par la toiture. La première chose à faire pour améliorer le certificat d’un bâtiment est d’isoler le toit », contextualise Philippe Van Ginderdeuren, le directeur de Construcity.
Il y a donc du pain sur la planche ! C’est
« À l’issue de cette formation, le jeune reçoit un certificat homologué ainsi qu’une reconnaissance de compétences en tant qu’ouvriercouvreur. »
le moins que l’on puisse écrire. Problème : les carnets de commandes des couvreurs sont remplis pour plusieurs mois, voire un an. « Il n’y a pas assez de main-d’œuvre pour répondre aux demandes, je dirais naturelles. Si vous y ajoutez les objectifs de rénovation de la région, ça devient très compliqué. »
Booster la formation
La solution passe donc par l’arrivée de jeunes couvreurs bien formés sur le marché. Il est donc primordial de booster la formation dans ce domaine spécifique qui, comme l’ensemble de la construction, est à la recherche de main-d’œuvre qualifiée et compétente.
Le secteur l’a bien compris et vient donc de lancer une formation en alternance de couvreurs pour les jeunes de 15 à 23 ans (ndlr : les inscriptions sont encore ouvertes jusqu’à la mi-octobre). « Il s’agit d’une première à Bruxelles ! Pendant trois ans, sous la forme
d’un contrat d’apprentissage, le jeune va donc apprendre toutes les facettes du métier de couvreur, aussi bien le savoir-faire que le savoir-être. Une partie de la formation aura lieu à l’efp et l’autre en entreprise, chez un couvreur. L’inscription est de 70 € par an et le jeune reçoit une indemnité mensuelle graduelle ainsi qu’une prime sectorielle annuelle. À l’issue de cette formation, il reçoit un certificat homologué ainsi qu’une reconnaissance de compétences en tant qu’ouvrier-couvreur. Il peut travailler pour un patron et envisager de lancer sa propre entreprise dans le futur, en continuant à se former. C’est un business garanti, les besoins sont énormes ! »
Construcity.brussels
Le Pôle Formation Emploi bruxellois est la cheville ouvrière du projet Hello Toit. Philippe Van Ginderdeuren nous explique son rôle. « Construcity a identifié les besoins et a travaillé sur les programmes de cette formation, en collaboration avec le sfpme. Il a également mis en relation l’efp et les couvreurs intéressés d’accueillir ces jeunes pour les former. Pour eux, c’est une formule très intéressante. Ils ont de la main-d’œuvre directement active sur chantier qu’ils forment selon leurs besoins. Et si le jeune convient, ils l’engagent à l’issue de sa formation ! »
À côté de cela, il y a également le développement pédagogique. « Nous mettons à disposition de l’efp des ressources pédagogiques. Nous sommes en relation avec des couvreurs en activité et intéressés de donner cette formation à l’efp. J’en profite ici pour faire passer le message que nous sommes toujours à la recherche de couvreurs, qui veulent donner et investir du temps pour former, et d’entreprises, qui souhaitent accueillir ces jeunes en alternance. C’est un excellent moyen de recrutement, qui permet de pouvoir former ces jeunes couvreurs sur-mesure, selon la culture de l’entreprise », indique le directeur de Construcity. « Pour mettre tout cela en place, nous collaborons via Embuild, dont l’équipe contribue à rechercher des entreprises accueillantes mais aussi à accompagner les apprentis, avec BEVAD ABEE, l’Association Belge des Entrepreneurs de Travaux d’Etanchéité, et l’ACF, l’Association des Couvreurs Formateurs. »
Conclusion
Laurent Schiltz, secrétaire général d’Em-
DEUX SESSIONS DE STAGES DE DÉCOUVERTE
Avec Embuild, dans le cadre de l’activité de promotion sectorielle, Construcity.brussels a contribué à faire connaître cette nouvelle opportunité de formation auprès des jeunes. « Avec notre support, l’efp a ainsi pu organiser deux sessions de stages de découverte pour 22 jeunes. Plus d’un tiers ont d’ores et déjà accompli les démarches pour s’inscrire à cette nouvelle formation », indique Philippe Van Ginderdeuren.
build.Brussels, est aussi le président de Construcity.brussels. Il se réjouit de la mise sur pied de cette formation. « La révolution Renolution est en marche et grâce aux actions de cette alliance, nous commençons à augmenter petit à petit la capacité du secteur à répondre à l’augmentation de la demande de rénovation énergétique, afin que tout le monde ait l’occasion de remplir ses obligations à l’horizon 2033. Embuild.Brussels est active en permanence afin de susciter des vocations et augmenter les personnes motivées à travailler pour notre secteur. À cette fin, Embuild.Brussels travaille de façon intégrée au sein du Pôle Formation Emploi Construcity. brussels, où collaborent l’ensemble des acteurs, tant publics que privés, pour résoudre la pénurie de main- d’œuvre dans le secteur. Cette rénovation énergétique passe bien souvent par une rénovation de la toiture, raison pour laquelle la demande dans ce secteur particulier est en pleine explosion. C’est grâce à cet appel à projet Renolab ID, et une belle collaboration entre l’efp et Construcity.brussels, que nous comptons recruter de nouvelles personnes dans les métiers de la toiture. »
Lors de ces stages, les jeunes ont pu se tester sur des petits modules.
Embuild Vlaanderen a une nouvelle directrice générale
Depuis le mois de juin de cette année, Caroline Deiteren est la nouvelle directrice générale d’Embuild Vlaanderen. Elle a pris le relais de Marc Dillen, à la tête de notre Entité régionale flamande de 1990 à 2024. Embuild Magazine s’est entretenu avec cette diplômée en droit de 42 ans pour faire sa connaissance et connaître ses projets avec Embuild Vlaanderen.
Caroline Deiteren, pouvezvous tout d’abord vous présenter ?
Bien sûr. Je suis encore relativement nouvelle dans le secteur de la construction pour le moment. En janvier de cette année, j’ai commencé chez Embuild Vlaanderen. Dans les mois précédant l’été, j’ai bien collaboré avec Marc Dillen et j’ai pu me familiariser avec les différents dossiers, qui sont d’ailleurs très intéressants. Le passage officiel en tant qu’adjointe de Marc a eu lieu le 1er juin. C’était rapide, mais je me lance dans cette tâche avec beaucoup d’enthousiasme et d’énergie ! Avec l’équipe d’Embuild Vlaanderen autour de moi, je peux également compter sur beaucoup de soutien.
Embuild est une organisation de membres. Ce n’est pas donné à tout le monde de bien y fonctionner. Celui qui est affilié chez nous est toujours plus qu’un client. Ce n’est pas la première fois que je travaille pour une organisation de membres. J’ai travaillé pendant huit ans chez UNIZO (ndlr : la fédération des PME et indépendants en Flandre). Je suis heureuse, après un court passage en politique en tant que cheffe de cabinet chez Open Vld, de retourner dans le paysage entrepreneurial. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été motivée à l’idée de créer un climat favorable pour les entrepreneurs, tant sur le plan économique que politique. Et c’est encore mon ambition de contribuer à cela.
Ce qui me frappe surtout chez Embuild
« J'ai déjà rencontré beaucoup d'entrepreneurs, et je suis touchée par la passion avec laquelle ils parlent de leur entreprise et des projets qu'ils ont. »
Vlaanderen, c’est qu’il s’agit d’une organisation chaleureuse et humaine. J’ai déjà rencontré beaucoup d’entrepreneurs, et je suis touchée par la passion avec laquelle ils parlent de leur entreprise et des projets qu’ils ont. Le contact avec ces membres-entrepreneurs est particulièrement précieux. Je vois chez Embuild Vlaanderen de nombreux administrateurs engagés à tous les niveaux. Ils contribuent à la direction de l’organisation. C’est une équipe de personnes motivées, qui suivent de près les évolutions de la construction. Et c’est pourquoi les informations me parviennent très rapidement. C’est également un point fort que nous puissions amener les entrepreneurs à nos contacts politiques pour expliquer quelque chose depuis la pratique. J’aime faciliter de telles rencontres et j’apprends, encore moi-même, de ces expériences.
En quoi Embuild diffère-t-elle des autres organisations de membres ?
UNIZO et Embuild sont des organisations différentes. UNIZO travaille de manière interprofessionnelle tandis qu’Embuild Vlaanderen est une organisation sectorielle. Ce qui est similaire, c’est que nous comptons tous deux beaucoup de petites entreprises parmi nos membres.
Le secteur de la construction est un secteur énorme. Il représente environ 8 % du PIB belge. Et pourtant, Embuild réussit à être représentative pour ces entreprises, quelle que soit leur taille. La majorité des grands entrepreneurs et installateurs sont membres chez nous. Cela nous donne une large base de soutien.
BIOGRAPHIE
Depuis le mois de juin, Caroline Deiteren est la directrice générale d'Embuild Vlaanderen.
Caroline Deiteren est âgée de 42 ans et a obtenu son diplôme de master en droit en 2005. Elle a travaillé quelque temps comme avocate spécialisée en droit du travail. Ensuite, elle est devenue conseillère en droit du travail et en sécurité sociale au service d’études du cd&v.
En 2012, elle a rejoint l’organisation d’entrepreneurs UNIZO, où elle a été conseillère puis coordinatrice des affaires sociales. À ce titre, elle a représenté UNIZO au Conseil National du Travail, au SERV (Conseil socio-économique de la Flandre) et dans divers autres organes consultatifs, de concertation et de gestion aux niveaux fédéral et flamand.
De 2020 à mi-2023, Caroline Deiteren a été cheffe de cabinet du président de l’Open Vld. Depuis juin de cette année, elle est directrice générale d’Embuild Vlaanderen. Elle a succédé à Marc Dillen, qui a terminé sa carrière chez Embuild Vlaanderen fin mai. Caroline Deiteren est devenue directrice générale, après une période d’intégration qui a commencé le 8 janvier 2024. Durant cette période, elle était l’adjointe de Marc Dillen.
Les personnes qui la connaissent décrivent Caroline comme quelqu’un qui défend les intérêts de manière dynamique et compétente, mais aussi comme une personne qui sait bien gérer les parties prenantes. Elle possède plus de dix ans d’expérience dans le domaine des organisations d’entrepreneurs, du dialogue social et de la politique flamande et belge, où elle a souvent joué un rôle décisif. Tout au long de sa carrière, son moteur a toujours été de renforcer les entrepreneurs et les entreprises et de créer un climat d’affaires favorable, tout en prêtant attention à l’intérêt général, à l’innovation, à la prospérité et au bien-être.
Pourquoi avez-vous sollicité pour cet emploi ? Vous n’avez pas de passé dans le secteur de la construction et de l’installation.
C’est exact, mais je me sens à ma place ici. Le secteur fait face à de nombreux défis. Dans de nombreux dossiers de société, il est une partie essentielle de la solution, que ce soit en matière de changement climatique, de logement abordable ou de croissance
économique. En même temps, beaucoup d’entreprises traversent des périodes difficiles. Les soutenir pour relever ces défis et créer, avec les décideurs, un cadre adéquat, c’est la raison pour laquelle je suis venue. Je sais comment fonctionne une organisation d’entrepreneurs. Je connais le côté politique et le côté administratif. Et avec mon expérience, j’ai développé une vision sociétale large.
Je ne connaissais évidemment pas les spécificités du secteur de la construction. Je dois encore étudier avant de maîtriser suffisamment les aspects purement techniques, mais j’ai très consciemment choisi quelque chose de nouveau. D’une part, le défi me donne beaucoup d’énergie, d’autre part, j’apporte à l’organisation un regard neuf sur un certain nombre de dossiers. Et n’oubliez pas que je peux compter sur une équipe très solide de collaborateurs. Je ne suis pas seule.
Il suffit de travailler quelques jours ici pour se rendre compte que la construction est un secteur très complexe. L’aviez-vous sous-estimé auparavant ?
Non, absolument pas. Au contraire, cette complexité est exactement ce qui m’attire. Mais je dois admettre que je n’avais pas tout à fait réalisé à quel point l’importance sociétale de notre secteur était grande avant de commencer. C’est quelque chose sur lequel nous devons bien communiquer, pas seulement envers les membres mais aussi vers le grand public. Dans ce débat sociétal, nous devons faire entendre notre voix, Niko Demeester au niveau fédéral et moi au niveau flamand.
Vous êtes la première femme à accéder au poste de directeur général dans cette organisation. Pensez-vous qu’Embuild devrait accorder plus d’attention aux femmes dans le secteur ?
Je ne suis pas le type de féministe qui parlera constamment des femmes dans la construction. Mais il est indéniable que l’image de la construction comme un bastion masculin persiste. Cependant, je constate qu’il existe également une autre image. Je rencontre beaucoup d’hommes, mais aussi beaucoup de femmes. Le nombre de femmes dirigeantes d’entreprise est plus élevé que ce que les gens pensent. Personnellement, je pense que l’équilibre peut encore s’améliorer. Et cela va se produire, car le secteur de la
construction évolue et change. Je vois beaucoup de réceptivité sur ce point parmi nos membres.
Sur quoi voulez-vous vous concentrer dans un avenir proche ?
Embuild Vlaanderen veut façonner l’avenir de la construction, donc l’une de nos priorités est d’accélérer l’innovation dans le secteur de la construction et de l’installation. Nous allons le faire, entre autres, par la création d’une nouvelle plateforme, Flanders Embuild. Cette plateforme doit rassembler tous les acteurs engagés dans la recherche et l’innovation : les organisations sectorielles au sein de la large chaîne de construction, mais aussi les institutions de recherche collectives telles que Buildwise, le CRR et VOLTA. De plus, nous cherchons également à collaborer avec d’autres acteurs tels que l’Institut Flamand de Recherche Technologique (VITO), les universités et les écoles supérieures, Energyville…Ainsi, une stratégie commune peut être développée pour apporter plus rapidement les innovations à nos entreprises. C’est nécessaire. Nous sommes la solution à de nombreux défis, mais cela n’est possible que si nous réussissons à faire plus avec moins de personnes. Il existe déjà beaucoup, par exemple, dans le domaine de la construction modulaire et similaire, mais cela ne se diffuse pas actuellement.
Il est temps de poser la dernière question. Si je regarde de l’extérieur, quelque chose me frappe. Embuild Vlaanderen n’aime pas rester sur la touche. Elle a très souvent été le moteur ou l’initiateur de projets. Allez-vous poursuivre cette tradition ? Oui, Embuild Vlaanderen veut être une organisation de réseau qui noue des collaborations avec de nombreux partenaires. Flanders Build en est un exemple, mais je souhaite également former des coalitions larges sur d’autres thèmes. Par exemple, sur le logement abordable. Ce n’est pas un dossier qui concerne uniquement les entreprises de construction. Nous devrions développer une vision commune avec des architectes, des promoteurs, des bureaux d’ingénierie, les autorités flamandes et locales, mais aussi de nombreuses organisations sociales. Car dans les dix prochaines années, il faudra construire ou démolir et reconstruire 500.000 logements. Sinon, nous ne pourrons
Nous citons ici les mots d’adieu de Marc Dillen, qui a dirigé Embuild Vlaanderen et ses prédécesseurs de 1990 à mai 2024.
« Personnellement, je regarde en arrière sur une carrière de plusieurs décennies durant laquelle, passionné par le secteur et les entreprises de construction, j’ai pu contribuer à la croissance et au développement d’une solide organisation de construction flamande, d’abord sous le nom de Vlaamse Confederatie Bouw, et ensuite Embuild Vlaanderen. »
(…)
Ces derniers mois m’ont complètement convaincu que Caroline construira avec succès sur cette base à sa manière. Elle représentera désormais Embuild Vlaanderen à l’extérieur et au sien des différentes organisations, forums et groupes de travail dans lesquels j’ai été actif en tant que directeur général jusqu’à présent. »
« À toutes les personnes et organisations avec lesquelles j’ai eu le privilège de travailler au cours de ces 35 années, à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation, je dis : merci. »
pas fournir un toit (abordable) à certaines familles. Où et comment allons-nous faire cela ? Nous devons aborder cela ensemble et Embuild Vlaanderen a l’ambition d’être le leader dans cette démarche. Et nous sommes également actifs dans d’autres domaines. L’année dernière, nous avons lancé le Klimaatdak lors du ForumConstruction 2024. En 2025, nous ferons quelque chose de similaire autour de la construction biosourcée. Pouvoir presque toujours rassembler tous les acteurs pertinents est un point fort d’Embuild Vlaanderen. Nous sommes impliqués dans toute la chaîne de construction, et nos interlocuteurs le savent. Nous occupons une position très centrale dans notre secteur.
MARC DILLEN
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« Cefora se distingue par l’accessibilité et la facilité de ses services préfinancés »
Dans le domaine de la formation et des compétences, Embuild est partenaire de Cefora. L’asbl propose un large catalogue de formations pour les employés de la CP 200, ils sont 50.000 dans la construction. Ces services sont accessibles sans frais, grâce à la contribution des entreprises de la CP 200. Notre membre BPC Group utilise les services de Cefora pour ses 250 employés. Angela Tache, la Talent Manager, nous a expliqué la plus-value de cette relation entre une entreprise et cette asbl. Entretien.
Madame Tache, depuis combien de temps et pourquoi faites-vous appel aux services de Cefora ?
Depuis trois ans, nous avons choisi de collaborer avec Cefora en raison de la diversité et de la qualité de leurs formations. Il propose une offre de formations intéressante, notamment dans le domaine de la digitalisation dont on parle de plus en plus dans le secteur. La récente modernisation de leur plateforme démontre également une volonté de s’adapter aux évolutions du marché et de répondre de manière proactive à nos besoins.
nous permet de nous adapter rapidement et de développer les compétences spécifiques dont nous avons besoin.
Pour les formations spécifiques aux secteurs et métiers, nous collaborons avec des partenaires soigneusement sélectionnés, y compris Embuild. Ces formations pour les entreprises de construction et les bureaux d’étude sont souvent accessibles sans frais ou à un tarif avantageux pour les employés relevant de la commission paritaire 200. Cefora offre aussi des formations pour les chercheurs d’emploi sur son site internet, y compris le thème « Bureaux d’études et construction ». Attirer plus de personnes dans le secteur de la construction est évidemment une excellente initiative.
Dans une société où « on court tout le temps et on n’a pas le temps », l’avantage de ces formations est qu’il s’agit souvent de petits modules facilement adaptables. C’est exact ?
« En investissant dans notre développement, nous favorisons l’engagement, l’innovation, et la satisfaction, ce qui se répercute positivement sur notre culture d’entreprise. »
Quelles sont les formations utilisées par vos employés ?
Nous utilisons l’éventail de formations proposées par Cefora, pour répondre aux besoins internes. Au sein de BPC Group, nous proposons l’entièreté du catalogue : aussi bien des formations digitales telles que Canva, une sorte de PowerPoint ; LinkedIn ; MS Project, un logiciel de gestion de projet ou des modules en communication comme la gestion des conflits ou la manière de donner un feedback constructif. Chacun(e) est libre de choisir selon ses besoins professionnels et en concertation avec son/sa responsable. Cette flexibilité
Effectivement. Il s’agit de formations sous différents formats, adaptés à nos emplois du temps chargés. Il y a des sessions en ligne, de trois heures, programmées le matin ou l’après-midi. Nous avons également accès à des formations en présentiel, d’une ou plusieurs journées, offrant une immersion un peu plus approfondie dans les compétences abordées. Cette diversité de formats permet à chacun(e) d’intégrer facilement l’apprentissage dans son emploi du temps.
Quels sont les points forts de ces formations ? Quels sont les avantages pour l’organisation et ses employés ?
J’en pointe cinq. Premièrement, la qualité des formations. Elles sont conçues pour introduire des sujets de manière pertinente et efficace. Il reste parfois à approfondir certains aspects pour les niveaux plus avancés. Ensuite, la qualité des formateurs. Les retours
que nous recevons témoignent de l’expertise et du professionnalisme des intervenant(e) s. Troisièmement, le catalogue riche et varié. Cefora propose une large gamme de formations, y compris des modules en néerlandais et en anglais. Quatrième point : l’accessibilité et la flexibilité : les formations peuvent être suivies partout en Belgique. Enfin, le support et l’engagement du personnel de Cefora qui est serviable, flexible et réactif.
Pourquoi est-il important d’investir du temps dans l’apprentissage, surtout dans le secteur de la construction ?
La construction évolue rapidement, avec des nouvelles technologies et méthodes, nécessitant une mise à jour régulière des compétences. Le secteur est compétitif et pour attirer et retenir les meilleurs talents, il est essentiel d’offrir des opportunités de développement professionnel. C’est une demande de plus en plus forte des jeunes générations, et chez BPC Group, nous entendons bien y répondre.
La formation continue permet aussi de s’adapter aux changements et d’améliorer l’efficacité, en affinant les compétences techniques et comportementales. Plus une personne se forme, plus elle développe une attitude favorable envers la formation et encourage les collègues à en faire de même. Cela développe la culture de l’apprentissage dans l’entreprise. Aussi, l’apprentissage stimule la créativité et l’innovation, permettant de trouver des solutions plus efficaces et de rester compétitifs dans un secteur dynamique et rempli de défis.
Comment l’apprentissage sur le lieu de travail renforce-t-il BPC Group et ses employés ? Et comment les services de Cefora y contribuent-ils ?
En investissant dans notre développement, nous favorisons l’engagement, l’innovation, et la satisfaction, ce qui se répercute positivement sur notre culture d’entreprise. Je suis extrêmement reconnaissante envers BPC Group pour l’importance accordée à l’apprentissage et au développement. Cette approche valorise chacune et chacun d’entre nous. En-
Cefora propose des formations en présentiel, d’une ou plusieurs journées, offrant une immersion un peu plus approfondie dans les compétences abordées.
semble, nous construisons ainsi une culture d’apprentissage forte, et fidèle à nos valeurs : Humain, Engagé, Responsable, Orienté solution, et Sécurité.
En offrant des formations adaptées à certains de nos besoins et en facilitant l’accès à des contenus souvent qualitatifs, Cefora nous aide ainsi à former une équipe plus compétente, motivée, et prête à relever les défis de demain.
Rappelons encore que ces formations sont préfinancées et accessibles sans frais et qu’il est possible d’obtenir des subsides de Cefora pour certaines formations.
Oui, sous certaines conditions, nous avons la possibilité de demander des subsides via la plateforme de Cefora, ce qui nous aide à optimiser notre budget de formation.
Un dernier petit mot de conclusion pour convaincre vos confrères qui lisent cette interview et qui ne font peut-être pas appel à Cefora ?
Cefora se distingue par le préfinancement, donc l’accessibilité sans frais supplémentaires, et la facilité de ses services. Il constitue un partenaire intéressant pour les entreprises souhaitant investir dans le développement des compétences de leurs collaborateurs. Nous recommandons Cefora à toute entreprise de la CP 200 désireuse de promouvoir la croissance professionnelle. Dans un contexte où la gestion des talents et le développement des compétences sont essentiels pour l’avenir, offrir des formations de qualité est un enjeu crucial.
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En faisant progresser vos employé(e)s, vous les motivez et renforcez votre entreprise. Cefora vous aide dans cette démarche avec des formations et des accompagnements adaptés. En tant qu’employeur de la commission paritaire 200, vous avez déjà payé pour cela via la contribution des entreprises au Fonds social. Et en permettant à vos employé(e)s d’améliorer leurs connaissances et compétences tout au long de leur carrière, vous optimalisez la performance de votre entreprise.
INFO : www.cevora.be/fr/ pour-mon-entreprise
La méthode des 5S pour une gestion optimisée de vos outils
En tant qu’entrepreneur, vous manipulez différents types d’outils au quotidien. Il est essentiel de les utiliser et de les entretenir correctement pour prolonger leur durée de vie. Une gestion efficace de vos outils a un impact important sur la qualité de votre travail et la rentabilité de votre chantier.
Les chantiers sont souvent le théâtre de gaspillages (voir l’article Buildwise 2019/03.07), affectant négativement la rentabilité. Une utilisation plus efficace des outils réduit les pertes de temps au quotidien et garantit l’avancement des travaux (voir l’article Buildwise 2020/03.07). L’application de la méthode des 5S, issue du lean construction, peut s’avérer utile à cet égard (voir l’article Buildwise 2018/02.15). Cette méthode japonaise en cinq étapes propose aux entreprises de mettre en place une structure de travail devant leur permettre de créer systématique-
Boostez votre rentabilité !
Conseils pour professionnels de la construction
ment un environnement de travail de qualité sur tous leurs chantiers. Cet environnement doit être fonctionnel, propre, facile d’entretien et sécurisé.
Étape 1 : Seiri (éliminer)
La première étape de la méthode des 5S consiste à s’assurer que seuls les objets utiles et utilisables sont présents sur le lieu de travail. Il est dès lors essentiel de contrôler régulièrement votre matériel et de le remplacer si nécessaire.
Par exemple, si les dents d’un peigne à colle sont trop usées par le frottement constant sur le support, il convient de le remplacer, car les sillons réalisés avec un tel peigne seraient moins épais que souhaité.
Si votre longue règle n’est plus droite, elle laissera derrière elle des bosses et des creux, rendant ainsi inégale la surface à finir.
Le matériel ne doit en outre être utilisé
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• Gagnez un temps précieux sur chantier
• Découvrez des outils de calcul pratiques
• Posez vos questions à nos experts
que pour les tâches auxquelles il est destiné. Si vous devez exercer une force excessive sur un outil, cela signifie qu’il n’est pas adapté au travail à accomplir et qu’il faut en choisir un autre.
Étape 2 : Seiton (ranger)
L’ordre et le rangement des outils, qu’il s’agisse de petits appareils comme un peigne à colle, un mélangeur, un mètre laser, … ou de plus gros équipements tels qu’une meuleuse ou votre camionnette elle-même, sont primordiaux. Il est conseillé d’aménager votre camionnette et votre espace de stockage de façon méthodique et pratique. Si vos outils disposent chacun de leur propre place et s’ils sont toujours bien rangés au même endroit, vous retrouverez rapidement celui dont vous aurez besoin. Par ailleurs, une camionnette bien organisée est un gage de professionnalisme.
En rangeant vos outils dans des coffres ou des caisses, vous évitez ainsi qu’ils ne soient couverts de poussière. En outre, si le matériel est correctement rangé ou fixé dans la camionnette, il risque moins d’être endommagé dans les virages ou lors de manœuvres brusques.
Étape 3 : Seiso (nettoyer)
En veillant à ce que le matériel soit propre et prêt à l’emploi, vous gagnerez aussi un temps précieux sur le chantier.
En ce qui concerne les outils à lubrifier, il est conseillé de prévoir une lubrification régulière avec un lubrifiant approprié (graisse, huile, graphite, …). Il est préférable d’adapter cet entretien à la fréquence et à la durée d’utilisation du matériel. En d’autres termes, plus vous utilisez un outil et plus vous l’utilisez longtemps un outil, plus vous devez le lubrifier
Étape 4 : Seiketsu (standardiser)
Pour garantir leur efficacité, les trois premières étapes doivent être exécutées de manière cohérente et uniforme. Un contrôle peut éventuellement être prévu dans le cadre d’une visite sur chantier.
Étape 5 : Shitsuke (suivre)
La dernière étape consiste à s’assurer que les étapes précédentes sont appliquées systématiquement.
Résumé d’un article paru en p. 14-15 du Buildwise Magazine 2021/4 (juillet-août 2021). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
Bonne organisation d’une camionnette.
Mauvaise organisation d’une camionnette.
Le kitting, une solution pour les livraisons sur chantier
Le kitting s’inscrit parfaitement dans la philosophie lean d’amélioration continue de l’organisation des entreprises. Grâce à une gestion collaborative des livraisons, cette solution logistique vise à réduire les pertes de temps et la pénibilité sur chantier en externalisant la gestion des stocks et en fluidifiant les opérations de préparation, de transport et de manutention des matériaux.
Le kitting, c’est quoi ?
Le kitting consiste à regrouper en un seul conditionnement divers composants, issus d’un ou plusieurs fournisseurs, nécessaires à la réalisation d’une ou plusieurs tâches. Les ‘kits’ peuvent ensuite être livrés directement sur le chantier concerné. À titre d’exemple, une entreprise spécialisée dans le parachèvement pourrait de cette manière recevoir sur chacun de ses chantiers une palette comprenant exactement les matériaux requis pour les travaux à réaliser. De plus, les matériaux peuvent être livrés kit par kit, au fur et à mesure de l’avancement du chantier.
Le kitting peut être envisagé de diverses manières :
● de manière individuelle, au niveau de chaque corps de métier, en vue d’optimaliser la réalisation des tâches spécifiques à des zones préalablement identifiées
● de manière collaborative, en rassemblant sur une même palette des colis destinés à différents corps de métier
● de manière préassemblée, pour optimaliser le temps de pose sur site.
Il est possible de composer les kits :
● directement auprès des fournisseurs (pour autant qu’ils soient à même de fournir l’ensemble d’une commande)
● au dépôt de l’entreprise par une personne ou une équipe consacrée à cette préparation
● par le biais d’une plateforme logistique décentralisée, que l’on appelle parfois ‘centre de consolidation construction’ ou
CCC, de façon abrégée. On opte pour cette solution notamment lorsque les matériaux à livrer proviennent de différents fournisseurs ou lorsqu’un préassemblage est nécessaire.
Impact sur les entreprises
Outre le fait de soulager le chantier de la gestion d’un stock, l’objectif du kitting est de livrer les kits au plus près du moment (Just in Time) et du lieu (Just in Place) de mise en œuvre, ce qui implique la mise en place d’un bon planning de chantier et un suivi régulier de l’avancement des travaux.
D’un point de vue organisationnel, le kitting requiert un certain temps de préparation et entraîne éventuellement des coûts dus aux services fournis par le logisticien. Les retours d’expérience, de l’étranger notamment, ont toutefois tendance à montrer que ces coûts initiaux sont largement compensés par les avantages qu’ils apportent aux entreprises.
Avantages de la livraison en kits
Sur le plan de la productivité, le kitting pourrait être mis en œuvre pour gagner du temps en simplifiant et en limitant les opérations de manutention et de gestion de stock sur site (recherche, déplacements, suivi, inventaire, …). Il devrait en outre permettre d’améliorer la productivité grâce aux livraisons effectuées selon les méthodes Just in Time et Just in Place, lesquelles libèrent de l’espace sur chantier, favorisent une meilleure coactivité des équipes et réduisent les délais d’exécution. Sur cette base, le kitting devrait avoir un impact positif sur le bien-être des équipes. En effet, des mesures effectuées sur chantier ont démontré que les équipes pouvaient être amenées à marcher 8 à 10 km par jour et que les matériaux étaient manutentionnés 7 à 8 fois en moyenne. La logistique est donc un axe important d’amélioration pour les entreprises.
En matière de mobilité et d’environnement, le kitting devrait faciliter les livraisons en horaires décalés et contribuer ainsi à diminuer le trafic sur les routes. Il devrait également encourager l’utilisation de moyens de transport alternatifs et plus aisés à manœuvrer en raison de leur petite taille (camionnettes électriques, vélos cargo, …). Le passage par un centre de consolidation permettra aussi de réduire le nombre de transports à vide. En effet, les palettes utilisées pour le conditionnement des kits et les déchets d’emballage, par exemple, pourront être récupérés lors des livraisons.
Résumé d’un article paru en p. 18-19 du Buildwise Magazine 2023/3 (mai-juin 2023). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
« Nous sommes les artisans industriels de la fenêtre »
Spécialiste des menuiseries extérieures, notre membre Pierret Portes & Fenêtres continue sa croissance. Sur son site de Transinne (Libin), en province de Luxembourg, il va investir 100 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de châssis en PVC. Cette belle success story familiale est notre projet du mois.
Tout a commencé en 1953. Quand Georges Pierret a fondé sa propre menuiserie dans son petit atelier à Jehonville (Bertrix), le berceau natal de l’entreprise. Au départ, l’artisan menuisier ne travaillait que le bois. Au fil des ans, la petite structure familiale a connu une croissance exponentielle. Dans les années 1970, le PVC a été intégré dans la production, rejoint par l’aluminium en 1996. C’est aussi cette année-là que l’entreprise a déménagé sur son site actuel, à Transinne, le long de la E411 à deux pas du célèbre Euro Space Center.
Depuis 2017, l’entreprise familiale est gérée par Daphnée (la CEO) et son frère Arnaud Pierret (administrateur), les petits-enfants du fondateur Georges et enfants de Jean-Luc, qui s’est aussi occupé de la société jusqu’à cette date.
Trois unités de production
Aujourd’hui, Pierret Portes & Fenêtres emploie entre 530 et 540 équivalents temps plein et compte trois unités de production : le PVC (60 %) à Transinne, l’aluminium (30 %) à Bertrix et le bois (10 %) à Malonne, avec le rachat des Châssis Norma en 2006. Au quotidien, environ 700 unités en PVC, 300 en aluminium et 100 en bois sont produites, soit environ 1.100 unités par jour. Mais ne parlez pas de production à la chaîne ! « Nous sommes les artisans industriels de la fenêtre et une société familiale par excellence avec un actionnariat 100 % belge », souligne Jean-Pierre Haccour, le directeur administratif et des ressources humaines. « Pour le PVC, nous assurons l’entièreté du processus de production, de l’extrusion à l’assemblage des fenêtres. Nous proposons un excellent produit sur-mesure qui répond à un marché
très porteur : l’isolation du bâti en vue de la neutralité carbone en 2050. »
Deux types de marchés
L’entreprise travaille dans deux types de marchés B2B. « Le premier vise les revendeurs, il s’agit de nos affiliés menuisiers/ installateurs qui posent nos produits chez les particuliers. Nous sommes actifs essentiellement sur le marché de la rénovation en Wallonie, en Flandre, à Bruxelles, au Grand-Duché du Luxembourg, sur les deux tiers de la France, où nous avons huit commerciaux, et sur une partie de la Suisse romande. »
Le second créneau est la filiale qui s’occupe directement des chantiers : Pierret Project. «C’esticiquenousavonsunlienavecEmbuild. C’est notre département spécifiquement dédié à la construction. Nous avons nos propres poseurs qui travaillent pour des chantiers publics : logements sociaux, écoles, crèches, administrations publiques…Ils opèrent aussi en sous-traitance pour des entreprises générales de construction. »
Doubler la production de PVC
Le business est bien ficelé et il fonctionne à merveille. La preuve : le chiffre d’affaires est passé de 75 millions d’euros en 2018 à 134 millions d’euros en 2023. Sur les cinq dernières années, l’entreprise a engagé 200 personnes. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Au mois de mai dernier, elle a convoqué la presse pour annoncer un investissement de 100 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de châssis en PVC, un bâtiment flambant neuf à quelques centaines de mètres de son site de Transinne. Objectif : doubler la production et passer de 700 à entre 1.400 et 1.500 unités par jour.. « Je pense qu’on parle
Le chantier de la nouvelle unité de production a commencé début août et le bâtiment de 25.000 m² sera réalisé par l’association momentanée Thomas & Piron-Galère.
Daphnée Pierret, la petite-fille du fondateur Georges, est la CEO de l’entreprise.
↑ La société est spécialisée dans les menuiseries extérieures.
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Pierret Portes & Fenêtres se situe à Transinne, le long de la E411 à deux pas du célèbre Euro Space Center.
du plus gros investissement réalisé par jour une entreprise wallonne ces dernières années », précise Jean-Pierre Haccour.
« À l’horizon 2030-2032, nous allons recruter environ 200 personnes qu’il faudra intégrer et former. »
Les premières réflexions au sujet de cet investissement remontent à deux bonnes années, en avril 2022. «Toutpartaitd’unconstat. Nous voulions poursuivre notre croissance et nous arrivions à saturation de nos outils de production, avec 3.500 unités la semaine, pour pousser plus loin le business. Il faut savoir que le stockage et la production de nos produits en PVC prennent énormément de place. Il fallait donc revoir notre outil et dégager de la place. Le projet était lancé et cadré en juin 2023 avec la recherche de partenaires, d’un financement et d’un terrain pour le bâtiment », explique Jean-Pierre Haccour.
Bâtiment de 25.000 m²
Cette nouvelle unité de production se situera donc juste à côté du siège social de l’entreprise, dans le zoning industriel « Le Cerisier ». « Nous avions déjà repéré le terrain de 50.000 m² et le permis unique nous a été accordé début juillet. Le chantier a commencé début août et le bâtiment de 25.000 m² sera réalisé par l’association momentanée Thomas & Piron-Galère. Les prévisions sont les suivantes : fin du gros-œuvre fermé en avril 2025, finalisation du bâtiment fin 2025 et lancement de la production en janvier 2026. »
C’est donc un fameux challenge que s’apprête à relever l’entreprise Pierret. « Notre personnel va devoir s’approprier ce nouvel outil et ces nouvelles machines. L’atelier actuel est divisé en une dizaine de zones et nous organisons actuellement des réunions avec tout le monde pour identifier les besoins, notamment concernant les engins de manutention. Nous voulons un outil le plus agréable et le plus ergonomique possible. »
Engagement de personnel
Qui dit croissance dit également engagement de personnel. « À l’horizon 2030-2032, nous allons recruter environ 200 personnes qu’il faudra intégrer et former. Nous aurons besoin de tous les profils : poseurs, conducteurs de chantier, ingénieurs, électromécaniciens, commerciaux…Je ne suis pas inquiet, nous allons trouver ! » Toutes ces nouvelles personnes devront adhérer aux cinq valeurs si chères à l’entreprise familiale. « Le travail, la convivialité, l’agilité collaborative, l’ouverture d’esprit et la satisfaction client », énonce Jean-Pierre Haccour.
Notre membre a donc du pain sur la planche dans les mois à venir. À n’en pas douter, Pierret Portes & Fenêtres est une belle success story wallonne, qui fait la fierté du sud de la Wallonie, mais dont la renommée va bien au-delà des frontières de la province connue pour avoir « une ardeur d’avance. »
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5.000 visiteurs à la troisième édition des Demo Days
La troisième édition des Demo Days a été un succès, selon l’organisateur
Gregory Olszewski. Ces trois jours dédiés aux démonstrations et aux tests d’engins de chantier ont attiré pas moins de 5.000 visiteurs sur le site du terril
Saint-Antoine à Boussu. Pour rappel, l’organisation avait décidé de passer à un événement de trois jours et les hostilités étaient donc lancées dès le vendredi, cette année.
« Cela s’est avéré être un excellent choix », a souligné Gregory Olszewski.
« En effet, le vendredi, malgré un temps
pluvieux, les acheteurs et responsables techniques de grandes entreprises de construction et d’autorités locales étaient présents en nombre. » Les visiteurs ont eu l’occasion de tester plus de 100 machines et camions dans des conditions de travail réelles.
L’un des points forts était le parcours pour camions : divers circuits et obstacles permettaient aux exposants d’y démontrer la force et la précision de leurs véhicules. Outre les engins de terrassement et les camions, il y avait des stands de fournisseurs d’accessoires,
de systèmes GPS, de systèmes de graissage automatique et d’autres technologies innovantes. « Les réactions des visiteurs et des exposants ont été très positives », a indiqué l’organisateur. « C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous attendons la prochaine édition des Demo Days en septembre 2026. Nous veillerons à ce qu’elle soit, de nouveau, une plateforme consacrée à l’innovation, aux démonstrations et aux dernières tendances du secteur. »
INFO : www.demodays2024.be
VELUX inonde les maisons de lumière naturelle avec des fenêtres pour toitures plates
En Belgique, près de 95 % des extensions de maisons de ville adoptent aujourd’hui la toiture plate. Cette tendance, qui transforme le paysage urbain, offre un gain d’espace habitable mais pose également un défi : l’insuffisance de lumière naturelle dans les pièces centrales. VELUX relève ce défi en proposant des fenêtres spécialement conçues pour maximiser l’apport de lumière naturelle, jusqu’à 52 % de plus par rapport à des fenêtres traditionnelles de façade, tout en améliorant l’aération et le confort thermique.
VELUX innove d’ailleurs avec une nouvelle génération de fenêtres pour toitures plates, disponibles en versions verre courbé et verre plat. Ces fenêtres allient design moderne, performance énergétique exceptionnelle et technologie connectée pour offrir une expérience lumineuse sans précédent.
Disponible en double ou triple vitrage, la fenêtre pour toit
plat avec verre courbé VELUX est une véritable révolution. Grâce à la technologie CurveTech, la surface en verre courbé permet un écoulement optimal de l’eau, même sur des toitures totalement planes (inclinaison de 0° à 15°). Ce design innovant, avec un cadre fin et un châssis invisible, assure une pénétration maximale de la lumière naturelle, tout en offrant une esthétique épurée et élégante à l’intérieur comme à l’extérieur.
INFO : www.velux.be
Wienerberger lance Wevolt : la révolution des toitures énergétiques
Face aux défis énergétiques actuels, Wienerberger innove avec Wevolt, une gamme de toitures énergétiques révolutionnaires. Composée des systèmes Wevolt X-Roof et X-Tile, cette solution promet de transformer les toits en sources d’énergie durable, tout en réduisant la consommation énergétique pour répondre aux normes strictes de construction éco-responsable.
Le système solaire verre-verre Wevolt X-Roof, conçu pour remplacer entièrement la toiture grâce à des panneaux noirs de
2 x 3,2 mm dotés de cellules high-tech, exploite toute la surface du toit pour maximiser l’efficacité énergétique. Avec son design épuré, il s’intègre harmonieusement en lieu et place des tuiles traditionnelles, offrant une solution esthétique et hautement résistante à l’eau, au feu et au vent.
Quant au système Wevolt X-Tile, il allie efficacité énergétique et esthétique contemporaine. Ces tuiles solaires se fondent parfaitement avec les tuiles Koramic Actua 10, créant une toiture élégante et cohérente tout en assurant une production d’énergie propre. Conçus en double verre trempé, ces panneaux sont robustes, résistants à la grêle, étanches à l’eau et au vent, et ont été rigoureusement testés par KIWA.
En développant des produits comme les toitures énergétiques, Wevolt s’engage activement à bâtir un avenir durable.
INFO : www.wienerberger.be
LA CONSTRUCTION BIEN REPRÉSENTÉE
À WORLDSKILLS
LYON 2024
Du 10 au 15 septembre dernier, Lyon a accueilli la compétition des WorldSkills, le championnat du monde des métiers techniques, technologiques et scientifiques. L’événement a rassemblé plus de 1.400 participants, provenant de 65 pays. Parmi eux, 19 jeunes compétiteurs belges dont 8 actifs dans la construction.
Nos représentants sectoriels ont bien performé. Dans la catégorie aménagement des parcs et jardins, Mathéo Bebronne (20 ans-Liège) et Louis Lemaitre (20 ans-Jalhay) ont terminé à un point de la médaille d’excellence. Cette médaille récompense des compétiteurs qui, même sans monter sur le podium, ont démontré un haut niveau de compétence et de performance dans leurs domaines respectifs et ont atteint plus de 700 points sur 800. La délégation belge a remporté 7 médailles d’excellence.
Les autres compétiteurs n’ont pas démérité. Dans notre secteur, soulignons les participations de Santino Nika (21 ans-Limbourg) en maçonnerie, Mathis Lessire (16 ans-Libin) en menuiserie, Jakob Depoortere (17 ans-Roulers) en peinture & décoration, Seppe Couwenbergh (19 ans-Loenhout) en ébé-
nisterie, Guillaume Battistoni Pounegnong (22 ans-Liège) en sani-chauffage et Alexandre Van Oostenryck (23 ans-Bruxelles) en toiture métallique. « C’était fantastique de voir la dynamique de ces jeunes. Ils sont l’avenir de nos professions, et nous devons soutenir ce genre de compétitions autant que possible. Avec plusieurs associations professionnelles d’Embuild Connect, nous l’avons fait », indique Lawrence Steen, le directeur adjoint d’Embuild Connect.
1,9 %
En 2023, l’inflation a connu une baisse remarquable, principalement due à la réduction des coûts du gaz naturel et de l’électricité. En 2024, la contribution des produits énergétiques à la baisse de l’inflation est restée minimale. L’inflation a donc atteint temporairement des niveaux plus élevés en 2024, mais devrait à nouveau diminuer en 2025. Cette baisse est également attribuée au
ralentissement de l’inflation sousjacente et à la récente diminution des prix du pétrole.
Selon le Bureau fédéral du Plan, l’inflation des prix à la consommation devrait atteindre en moyenne 3,2 % en 2024 et 1,9 % en 2025. De même, la croissance de l’indice de santé devrait être de 3,3 % en 2024 et de 2,1 % en 2025.
@ photo WorldSkills Belgium
Huit candidats étaient actifs dans notre secteur : de g. à dr., Alexandre Van Oostenryck, Santino Nika, Guillaume Battistoni Pounegnong, Mathis Lessire, Jakob Depoortere, Seppe Couwenbergh, Louis Lemaitre et Mathéo Bebronne.