Magazine
Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur
Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
DOSSIER :
FORUMCONSTRUCTION : DÉBAT DES PARTIS POLITIQUES
INTERMAT
La décarbonation au cœur du salon de la construction parisien
PLATEFORME WALLONNE DE L’ISOLATION
Une conférence sur la rénovation à Batibouw
PLAN POUR
UNE CONCURRENCE LOYALE
Embuild est satisfaite de son actualisation
.embuild.be
La croissance des entreprises de construction et d’installation presqu’à l’arrêt
2023 a été une année difficile pour la construction. Je ne vous apprends rien de nouveau, mais les chiffres du bureau d’informations commerciales Trends Business Information le confirment. La croissance nette des entreprises de construction est en chute libre. Au total, seules 1.409 entreprises de construction ont été créées en 2023, soit 1.300 de moins qu’en 2022 et près de 5.500 de moins qu’en 2021. Un petit point positif cependant : le nombre d’entreprises de construction dans l’ensemble continue d’augmenter légèrement.
L’année dernière, le nombre d’entreprises a légèrement augmenté de 5 %, alors que le nombre de cessations d’activité, y compris les faillites, a augmenté de 18 %. Les secteurs de la construction et de la rénovation résidentielles sont les plus touchés : le nombre de nouvelles entreprises a baissé de 0,5 %, tandis que le nombre de cessations a augmenté de 29 %. Les autres segments de la construction, à savoir la construction et la rénovation de bâtiments et les travaux d’infrastructure, résistent mieux et peuvent présenter de meilleurs chiffres.
Le fait que la construction et la rénovation de logements aient souffert l’année dernière est principalement dû au triplement des taux hypothécaires. La demande s’en est trouvée visiblement diminuée. D’autres facteurs entrent en ligne de compte pour expliquer l’augmentation des cessations d’activité et des faillites. Ainsi, de nouvelles entreprises se sont créées ces dernières années, surtout dans la construction et la rénovation de logements, en raison de la grande demande en construction et en
rénovation durant la période du coronavirus et un peu après. Étant donné la forte concurrence et les faibles marges dans la construction, une correction est presqu’inévitable lorsque la demande diminue.
Nous ne tournerons pas autour du pot. Cette année encore, nous nous attendons à une situation difficile pour la construction et la rénovation de logements, mais nous avons récemment constaté, durant Batibouw, que les particuliers souhaitent de nouveau construire et rénover. C’est d’ailleurs le bon moment, car les prix de la plupart des matériaux de construction se sont stabilisés ou ont même baissé légèrement et le marché immobilier se ralentit, ce qui permet d’acheter des logements ou des terrains au juste prix. De plus, les taux hypothécaires n’augmentent plus. En outre, les revenus des ménages continuent d’augmenter dans notre pays, de sorte que les possibilités de remboursement restent garanties.
Des politiques de soutien restent bien sûr nécessaires. En vue des élections du 9 juin et des prochains accords de gouvernement, Embuild plaide activement, comme vous avez pu l’entendre lors de notre ForumConstruction, pour une politique qui se concentre sur le logement abordable et durable au moyen d’incitants fiscaux et de primes, pour plus d’investissements publics pour tous les types d’infrastructures et pour une baisse des coûts salariaux de 2,7 euros par heure en augmentant encore la dispense partielle de versement du précompte professionnel.
Niko Demeester CEO Embuild« Avant et après les élections, le focus doit être mis sur le logement abordable et durable, sur l’augmentation des investissements publics et sur la réduction des coûts salariaux. »
3 ● Édito
La croissance des entreprises de construction et d’installation presqu’à l’arrêt.
7 ● Point de vue régional
Rénover vingt logements toutes les heures : un objectif réaliste ?
ÉVÉNEMENT
8 ● Intermat 2024
La décarbonation au cœur du salon de la construction parisien.
VOS INTÉRÊTS
10 ● Présidence Embuild « Thomas a construit le gros-œuvre, je vais m’occuper du parachèvement ».
12 ● Plan pour une concurrence loyale Embuild est satisfaite de son actualisation.
14 ● Règlement sur les produits de construction Révisé, il réduit les formalités administratives.
15 ● Performance énergétique des bâtiments
À partir de 2030, les nouveaux bâtiments ne pourront plus émettre de CO2 .
16 ● Do No Significant Harm - DNSH Webinaire sur son application aux projets du Plan de relance.
« THOMAS A CONSTRUIT LE GROS-ŒUVRE, JE VAIS M’OCCUPER DU PARACHÈVEMENT »
En ce mois de mars 2024, Christophe Maes va succéder à Thomas Scorier à la présidence d’Embuild. Agé de 62 ans, l’administrateur délégué de l’entreprise gantoise Messiaen est père de trois enfants et quatre fois grand-père. Il est très actif au sein de notre organisation professionnelle depuis plus de vingt ans. Embuild Magazine a réuni l’ancien et le nouveau président pour une interview croisée.
DOSSIER FORUMCONSTRUCTION : DÉBAT DES PARTIS POLITIQUES
Cette année, notre traditionnel ForumConstruction, organisé durant le salon Batibouw, était placé sous le signe des élections européennes, fédérales et régionales du 9 juin prochain. Embuild avait invité tous les partis politiques francophones et néerlandophones à débattre sur trois thèmes majeurs pour l’avenir de la construction : les logements abordables et durables, les investissements publics et les emplois attrayants.
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COMMENT AIDER LES CITOYENS À RÉNOVER LEUR HABITATION ?
Le 19 février dernier, dans le cadre du salon Batibouw, Embuild Wallonie, en collaboration avec la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI), a organisé une conférence intitulée « Comment aider les citoyens à rénover leur habitation ? ». Le ministre Philippe Henry, le SPW, la PWI et Embuild Wallonie ont fait le point sur cette thématique, en Wallonie.
LE WOOD HUB, LE PREMIER BÂTIMENT BELGE CONSTRUIT
AVEC LE SYSTÈME CREE
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En rejoignant le Wood Hub, le nouveau siège de CFE, notre membre BPC Group vient d’écrire une nouvelle page de son histoire. Ce bâtiment durable, conçu en bois et en béton et situé avenue Edmond van Nieuwenhuyse à Auderghem, a été réalisé avec le système innovant et bas carbone CREE. Une première en Belgique !
DOSSIER
19 ● Introduction
ForumConstruction : débat des partis politiques
20 ● ForumConstruction
2024
Un débat politique passionnant sur les exigences de la construction.
26 ● Conclusion
« Merci à tous les partis de nous avoir transmis ces informations intéressantes ».
SECTEURS & MÉTIERS
28 ● Conférence Batibouw
Comment aider les citoyens à rénover leur habitation ?
30 ● RENO +
Les partenaires du projet signent un accord avec la SWCS.
32 ● Environnement/ économie circulaire
La Wallonie soutient les projets visant à développer des filières de gestion de déchets – ressources.
34 ● Archives
Comment bien les gérer dans une entreprise de construction ?
38 ● Publireportage
Des blocs et briques Wienerberger en évidence dans le projet Confluence, à Herstal.
40 ● Buildwise
• La construction climatique au menu de Buildwise Magazine
• Installer une pompe à chaleur en rénovation : défis et étapes clés
PROJETS & ENTREPRISES
44 ● Projet
Le Wood Hub, le premier bâtiment belge construit avec le système CREE.
46 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
49 ● Marché de la construction
• VemaTec
• Wiene rberger
50 ● Marquant
• Des personnalités politiques sur le stand d’Embuild à Batibouw.
• Chiffre du mois
LE RENDEZ-VOUS INCONTOURNABLE DES POUVOIRS LOCAUX
Rénover vingt logements toutes les heures : un objectif réaliste ?
La Région wallonne a défini ses objectifs à l'horizon 2050, en ce qui concerne la rénovation du parc de bâtiments existant. L'ensemble du parc doit atteindre un score A sur l’échelle PEB, à l'horizon 2050. Si on ramène ces ambitions à la réalité du terrain, cela signifie qu'il faudra, à partir d'aujourd'hui, rénover vingt logements toutes les heures en Wallonie. Le premier réflexe en voyant ce chiffre est de rire jaune. Cet objectif est-il vraiment réaliste ?
Prenons l’ensemble des problématiques que le secteur vit au quotidien : la pénurie de main-d'œuvre, l'augmentation des coûts de cette main-d’œuvre et des matériaux, la lenteur de délivrance des permis d'urbanisme ou encore la capacité financière des ménages wallons à investir dans leur logement, pour un achat ou une rénovation…Si vous additionnez tous ces problèmes, le résultat est limpide : cet objectif semble tout simplement irréaliste.
Cependant, si nous prenons un peu de recul, nous constatons que le secteur revoit à une vitesse impressionnante le fameux dicton : « On a toujours fait comme cela». L'industrialisation, la construction « hors site», les logements évolutifs, l'intelligence artificielle, la numérisation de nos entreprises, ou encore l'évolution de nos modèles d'affaires, montrent que le secteur trouve des solutions, afin de répondre aux ambitions régionales de rénovation du bâti. Mais seul, il n'y arrivera pas !
En effet, même si la construction évolue à une très grande vitesse, il faut être réaliste : la rénovation de vingt logements toutes les heures ne sera pas possible de-
main. Nous devons collaborer avec les différents gouvernements pour que la politique du logement, qu'elle soit acquisitive ou lors des rénovations, soit la politique principale défendue par les prochains gouvernements. Cette politique doit se décliner en deux volets.
Le premier est un soutien au secteur afin de tenir compte de la réalité du terrain et d'y apporter des solutions rapides et efficaces. Le second est un soutien aux ménages wallons qui souhaitent acquérir ou rénover leur habitation. Ce second volet doit se réaliser, via une progressivité suffisante et raisonnable dans toutes les mesures et impositions à venir, ayant un impact sur le coût des travaux. Mais aussi via une réforme de la fiscalité immobilière wallonne, qui doit proposer des avantages fiscaux conditionnés à la performance énergétique du bien ou aux travaux de rénovation nécessaires pour améliorer leurs performances énergétiques.
Pour conclure, je cite un proverbe bien connu : « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.» Et je rappelle au gouvernement que nous sommes des partenaires dans ces ambitions régionales et non des adversaires.
« Je rappelle au gouvernement que nous sommes des partenaires dans ces ambitions régionales et non des adversaires. »
Hugues Kempeneers
Directeur général Embuild Wallonie
ÉVÉNEMENT
Intermat 2024 : la décarbonation au cœur du salon de la construction parisien
Intermat, le salon B2B des solutions et technologies durables pour la construction, se déroulera à Paris Nord Villepinte, du 24 au 27 avril prochains. Une présentation de l’événement, qui attire de nombreux acteurs de la construction belge, ainsi qu’une rencontre avec quelques exposants, s’est tenue à Paris à l’Hippodrome de Longchamp, mi-janvier. Embuild Magazine était présent et a profité de l’occasion pour s’entretenir avec Christophe Lecarpentier, le directeur d’Intermat.
Commençons cet article par vous donner une idée de l’ampleur de ce salon. Lors de chaque édition, tous les trois ans, il attire en moyenne environ 1.000 exposants, dont 65 % d’internationaux provenant de plus de 40 pays, et 180.000 visiteurs. 50 % de ces visiteurs sont issus d’une entreprise de BTP, soit le secteur du bâtiment et des travaux publics, en France. « 20 % des visiteurs de notre salon du machinisme et du BTP viennent de l’international. Et la Belgique est bien représentée, au même titre que les PaysBas, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse…Vous êtes, en tant que Belges voisins, un acteur incontournable d’Intermat. La Belgique est à 2h30 de Paris », souligne Christophe Lecarpentier Vous l’aurez compris, vous êtes plus que les bienvenus dans la Ville Lumière, fin avril, pour voir les toutes dernières innovations dans le secteur.
Edition 2021 annulée
L’engouement pour cette édition est énorme. Et pour cause, suite à la crise sanitaire, l’édition 2021 avait été annulée. Le dernier salon Intermat remonte donc à 2018. « En six ans, la construction a fortement évolué avec les nombreux enjeux environnementaux, économiques et sociaux. Intermat 2024, qui doit
« Vous êtes, en tant que Belges voisins, un acteur incontournable d’Intermat. La Belgique est à 2h30 de Paris. »
CHRISTOPHE LECARPENTIERêtre le reflet des challenges du secteur, sera un lieu de rassemblement et de partage de la filière avec un fil rouge et un thème majeur pour cette édition : la décarbonation, un mot qui est venu naturellement dans la bouche des organisateurs », précise le directeur, lui-même exposant au salon, à la fin des années nonante.
Les trois fédérations FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics), la FFB (Fédération Française du Bâtiment), le DLR (Fédération des Distributeurs, Loueurs et Répa rateurs) ainsi que SEIMAT (Syndicat des Entreprises Internationales de Matériels de Construction et de Manutention) et EVOLIS (représentant des fabricants de machines et de biens d’équipement) ont collaboré avec Comexposium, organisateur du salon, pour proposer une feuille de route sur la durabilité et la décarbonation.
Décarbonation
Mais la décarbonation, dans le cadre de ce salon, ça veut dire quoi exactement ? Nous avons posé la question au boss de l’événement. « C’est un ensemble de choses, mais ce terme renvoie à l’ensemble des énergies possibles actuelles et à venir, mais aussi à toutes les solutions numériques pour gérer les flottes de machines, les chantiers, les flux des matériaux…Comment réduire ses émissions de CO2 sur les chantiers ? Comment j’utilise de nouvelles sources d’énergie : le biocarburant, l’électrique et l’hydrogène ? Comment j’amène cette énergie sur le chantier ? Comment je recharge mes véhicules et infrastructures ? Il y a aussi l’utilisation du béton bas carbone. Toutes ces questions seront abordées lors du salon, avec des propositions de solutions amenées par tous nos exposants. Ils proposeront les dernières avancées du marché en termes de machines, équipements, technologies, numérisation, solutions de stockage d’énergie et location d’engins. Une zone de démonstration permettra de se projeter sur les solutions de demain », explique Christophe Lecarpentier.
INTERMAT
Christophe Lecarpentier, le
d’Intermat, lors de la présentation du salon à l’Hippodrome de Longchamp, à Paris.
Quatre piliers
Avec ce fil rouge conducteur de la décarbonation, l’offre d’Intermat 2024 sera centrée sur quatre piliers : Innovation, Energies, Nouvelles équations et Engagements.
Concernant l’Innovation, le plateau TV BFM Business, une chaîne d’information en continu française, proposera un espace pour échanger et débattre autour de l’innovation, des nouvelles énergies, de la ville durable, des nouveaux métiers et aborder les enjeux de la décarbonation avec tous les acteurs de la construction ainsi que les maîtres d’ouvrage. « Les échanges auront lieu durant les quatre jours au sein du centre névralgique du salon. Ce sera un challenge très enrichissant ! »
Le pilier Energies sera axé sur les nouvelles technologies et énergies. Il proposera une immersion sur le chantier bas carbone et connecté de demain. Il sera consacré à la valorisation des équipements intégrant des sources d’énergies alternatives, des ingénieries du virtuel et du numérique, des véhicules autonomes, des solutions de stockage de l’énergie…
Toutes ces nouvelles technologies entraînent également de nouveaux métiers. Un nouvel espace dédié à l’emploi et la formation, le pilier Nouvelles équations, sera d’ailleurs aménagé dans le plus grand parc d’exposition de France. « Nous souffrons du même problème de pénurie de main-d’œuvre qu’en Belgique. Cette zone permettra de montrer les actions menées par les fédérations pour favoriser la connexion
L’OFFRE DES EXPOSANTS CIBLÉE AUTOUR DE CINQ PÔLES D’EXPERTISE
Les « Press Days » Intermat, organisés à l’Hippodrome de Longchamp, permettaient également de ren contrer une quarantaine d’exposants qui participeront au salon, en avril prochain. Citons, par exemple, Komatsu, Bergerat Monnoyeur, Leica Geosystems, Hitachi, Volvo Construction Equipment… Durant l’événement, l’offre des exposants sera ciblée autour de cinq pôles d’expertise : Terrassement, Démolition et Transport ; Routes, Industries des Matériaux & Fondations ; Bâtiment, Génie civil & Filière du Béton ; Levage & Manutention et enfin nouveauté cette année ; Nouvelles technologies & Energies.
entre les jeunes talents et les entreprises, avec des ateliers, conférences et sessions de job dating », indique Christophe Lecarpentier. Enfin, le pilier Engagements met de nouveau la thématique du bas carbone au cœur d’Intermat, qui s’engage à respecter cinq points dans une charte RSE : optimiser l’éco-conception du salon & agir en faveur de l’économie circulaire, réduire l’impact carbone du salon, encourager les exposants à participer à l’événement en adoptant une démarche RSE, sensibiliser les visiteurs à vivre l’événement d’une manière plus responsable et mettre en place des événements au service de la performance économique des communautés
Acteurs européens
Ce sont donc tous les acteurs européens de la construction qui se déplaceront dans la capitale française, à la fin du mois d’avril. Notons d’ailleurs que la FIEC (Fédération de l'industrie européenne de la construction), dont le siège se situe comme Embuild au HUBB, est partenaire de l’événement. « Nous sommes convaincus qu’Intermat constitue une excellente occasion pour les entreprises de construction d’apprendre de quelle manière les fabricants de machines et d’équipements intègrent les nouvelles technologies et les nouvelles exigences dans leurs produits. La FIEC attend de l’événement qu’il propose des idées et réponses aux entreprises de construction sur la manière de mettre en œuvre et d’accélérer leur respect des exigences en matière d’environnement, de digital et de développement durable », indique Domenico Campogrande, le directeur général de la FIEC.
Le CECE (Comité Européen pour la Construction et les Equipements) et l’ERA (European Rental Association) sont également partenaires.
Conclusion
En guise de conclusion, Christophe Lecarpentier rappelle la notoriété de ce salon, qui existe depuis plus de 30 ans. « Intermat est un salon international de la construction ancré en Europe, avec des visiteurs français et internationaux. Les problématiques du secteur sont les mêmes en France qu’en Belgique et tout le monde est en route vers la décarbonation. N’hésitez pas à venir découvrir les solutions que proposent tous nos exposants à ce sujet ! », conclut le directeur d’Intermat.
« Thomas a construit le grosœuvre, je vais m’occuper du parachèvement »
En ce mois de mars 2024, Christophe Maes va succéder à Thomas Scorier à la présidence d’Embuild. Agé de 62 ans, l’administrateur délégué de l’entreprise gantoise Messiaen est père de trois enfants et quatre fois grand-père. Il est très actif au sein de notre organisation professionnelle depuis plus de vingt ans. Embuild Magazine a réuni l’ancien et le nouveau président pour une interview croisée.
Thomas Scorier, dans quel état d’esprit quittez-vous la présidence d’Embuild ?
T.S. : Être président d’une telle organisation professionnelle a été un challenge agréable. C’est devenu un hobby. Mais à un moment donné, il faut quitter la place, même si ce n’est jamais réellement fini. J’ai toujours porté une petite PME et Embuild est une véritable PME avec qui j’ai pu mener des projets à fond.
Nous reviendrons sur ces projets au cours de cet entretien. Christophe Maes, vous êtes déjà un visage bien connu au sein d’Embuild. La présidence était-elle un objectif pour vous ?
C.M. : Disons que c’est la suite logique des choses. Je suis rentré dans l’organisation en 2001 et j’occupe un poste d’administrateur depuis 2003. En 2007, je suis devenu président de l’ex-Confédération Gand-Eeklo-Dendermonde et je me suis occupé de la fusion avec Alost et Audenaerde en 2008 pour créer l’ex-Confédération Flandre orientale. J’ai été président d’Embuild Vlaanderen, l’ex-VCB, de 2011 à 2015 et de la FEGC de 2015 à 2018. Au fur et à mesure des années, ça devient un hobby puis un enfant que l’on ne veut plus quitter. Je prends la présidence avec beaucoup d’ambitions.
Le nouveau président connaît-il bien l’ancien ?
C.M. : J’ai fait connaissance avec Thomas quand nous avons acheté le HUBB en 2020.
Nous avons géré le chantier de notre nouveau siège à deux, avec Robert de Mûelenaere, l’ancien administrateur délégué, Patrick Moyaert, le directeur financier, et Thierry Merchiers, de la Caisse Congé Bâtiment. Nous avons travaillé un an ensemble et le courant est directement bien passé entre nous.
Thomas Scorier, quel bilan « résumé » tirez-vous de votre présidence ?
T.S. : On peut dire que j’ai tout connu ! La crise sanitaire, les inondations, la guerre en Ukraine et l’augmentation du prix des matériaux. Et en interne, un déménagement, un nouveau CEO et un changement de nom. C’est pas mal, non ? Parmi les nombreux dossiers, je pointerai deux belles réussites. La première est la revalorisation des métiers qui faisait partie de mon plan d’action. La campagne lancée sur dix ans par Constructiv, et soutenue par Embuild, en est à sa troisième année et fonctionne très bien. Les initiatives fleurissent de partout. Et la deuxième est la synergie créée entre la Flandre et la Wallonie. Je crois avoir réussi à créer des liens entre les Régions. Je citerai deux mémorables Conseils nationaux à Eupen et Courtrai et le modèle flamand repris pour les formations en Wallonie. J’ai été à la rencontre de tout le monde et partout. Les problèmes d’un entrepreneur d’Arlon sont les mêmes que celui d’Ostende.
Quels dossiers « prioritaires » transmettez-vous à Christophe ? T.S. : Il doit continuer à créer cette sy-
« Prendre une présidence chez Embuild, c’est faire de la politique dans son secteur. »
PRÉSIDENCE EMBUILD
nergie et aller sur le terrain, dans les Régions et les différentes provinces. C’est le rôle d’un président national. J’ai beaucoup travaillé sur ce premier niveau. Maintenant, il reste le deuxième niveau : créer ces liens avec les différentes fédérations comme la FEGC, Techlink et l’ADEB. Nous devons encore travailler plus ensemble. La FIEC est également très importante avec les nombreuses législations européennes qui concernent notre secteur.
Message bien reçu Christophe ? Que comptez-vous apporter à l’organisation professionnelle ?
C.M. : Thomas peut être rassuré. Je vais continuer à travailler dans ce sens-là. Les relations entre le Nord et le Sud sont redevenus très bonnes grâce à lui, et je tiens d’ailleurs à le féliciter pour cela. Cela me tient à cœur de continuer dans cette voie. Je suis en train de réaliser mon plan d’action avec Niko Demeester. Deux dossiers sont prioritaires : rencontrer tous les nouveaux ministres du futur nouveau gouvernement après les élections, en insistant notamment immédiatement sur l’importance de l’ancrage légal du Construbage et en interne, créer ce rapprochement au deuxième niveau dont Thomas vient de parler. Thomas a construit le gros-œuvre, je vais m’occuper du parachèvement.
Thomas, au cours de toutes ces années, quelle relation avez-vous « construite » avec les membres ?
T.S. : J’ai noué des contacts avec tout le monde. Je ne connaissais pas les entreprises de classe 8 et désormais un peu mieux. Prendre une présidence chez Embuild, c’est faire de la politique dans son secteur et défendre les intérêts de tous ses confrères. Je vais continuer à m’investir, ce n’est pas complètement fini.
La priorité des priorités dans la bouche de vos confrères, c’est jobs, jobs, jobs ! Question pour le nouveau président : que faire pour lutter contre cette pénurie de main-d’œuvre dans le secteur ?
C.M. : C’est un gros problème et ça con-
cerne tous les profils : ouvriers, employés, ingénieurs…La campagne « Nous Construisons demain » en est à sa troisième année et fonctionne très bien. Les associations locales doivent surfer sur cette dynamique et lancer des initiatives pour recruter et mettre en avant le sens et la durabilité d’un métier dans la construction. En Flandre orientale, nous avons lancé des initiatives comme « het bouwdorp », le village de la construction ou encore « de bouw speel plaats », l’aire de jeux pour la construction sur un terrain de foot avec des animations pour les 10-16 ans. Si on arrive à lancer cela partout dans le pays, ça va porter ses fruits, j’en suis convaincu.
Thomas, vous avez participé à la transition du nom Confédération vers Embuild. Vous qui voyagez dans tout le pays, après un an et demi, peut-on affirmer que ce nom commence à bien s’ancrer ?
T.S. : Le processus a duré deux ans, et ce n’est pas fini. Les jeunes adhèrent et certains anciens, toujours pas. Je constate qu’avec Embuild Connect et Embuild Plus, deux clusters ont rejoint la famille Embuild. Il faudrait encore attirer d’autres fédérations dans le giron de ce nouveau nom. Cela va prendre du temps ! Ce sera l’une des missions de Christophe.
Un dernier mot à adresser aux membres et à votre successeur ?
T.S. : Ils doivent continuer à parler d’Embuild autour d’eux et attirer d’autres membres, car ensemble on est plus forts ! Nous ne sommes pas là que pour rendre des services directs mais pour faire du lobbying auprès de nos autorités. J’ai pu me rendre compte que nous sommes une véritable force de frappe. J’espère que d’ici trois ans, tout le monde sera sous l’égide d’Embuild avec un seul drapeau. Le défi est énorme, mais je lui fais confiance.
Même question pour vous Christophe pour clôturer cet entretien.
C.M. : Je suis content de succéder à Thomas et je compte garder le même cap, car Embuild a eu un très bon capitaine ces trois dernières années. Je le remercie encore. Je prends le relais avec beaucoup d’ambitions. La tâche ne sera pas simple et les défis énormes. Mais les problèmes, on les résout tous ensemble !
Embuild est satisfaite du nouveau Plan pour une concurrence loyale
En 2015, le secteur de la construction a conclu un Plan pour une concurrence loyale (PCL) avec le gouvernement Michel. Celui-ci visait à lutter contre la fraude sociale et le dumping social. Le 21 février dernier, l’actualisation de ce plan a été signée par tous les partenaires sociaux. L’objectif est de le simplifier et passer de 40 à 26 mesures : des nouvelles et des actualisées. Nous passons ici en revue les points importants à retenir de ce PLC qui satisfait Embuild.
Depuis 2022, les cabinets ministériels concernés (Dermagne, Clarinval et Vandenbroucke), le Service d’Information et de Recherche Sociale (SIRS) et les autres services d’inspection souhaitaient une mise à jour de ce PCL. À l’époque, ils avaient invité les partenaires du secteur à une concertation à ce sujet. Plusieurs rencontres ont alors eu lieu entre les acteurs concernés et les partenaires sociaux du secteur de la construction. Elles ont abouti à des avis et points d’amélioration proposés dans un socle commun (accord de tous les partenaires sociaux).
Mieux contrôler la législation existante
Satisfait de ce nouveau plan, Niko Demeester, le CEO d’Embuild, explique. « La construction a entrepris de nombreuses actions contre le dumping social. En effet, ce dernier crée une concurrence déloyale par rapport à la grande majorité des entreprises de construction qui respectent bien les règles du jeu. En collaboration avec les syndicats et le gouvernement fédéral, nous renforçons les mesures de lutte contre la fraude sociale. »
Pointons d’abord la volonté de mieux contrôler la législation existante. « Nous avons d’ores et déjà établi des règles sévères contre le dumping social sur le papier, mais nous
devons malheureusement constater que les pouvoirs publics ne les appliquent et ne les contrôlent pas suffisamment. Ainsi, plutôt que d’ajouter des règles théoriques, il faut plutôt se concentrer sur le besoin de faire respecter les réglementations en vigueur », explique Niko Demeester.
Ancrage légal du Construbadge
Le nouveau président Christophe Maes l’a pointé dans son interview (voir pp.10-11) : l’ancrage légal du Construbadge dans la loi sur le bien-être est une priorité pour Embuild. Les partenaires sociaux continuent de faire pression pour que ce moyen visuel d’identification soit intégré dans la législation. C’est un point essentiel pour Embuild.
Embuild demande également d’accentuer le recours au datamining. En effet, Constructiv dispose d’un grand nombre d’informations qui permettent de débusquer les pratiques de dumping social avec du datamining. La liste de présence quotidienne, qui doit être présente sur le chantier, peut être supprimée chaque fois qu’une entreprise utilise l’enregistrement électronique des présences.
Bases de données
Il convient également de développer et de mettre en œuvre rapidement la base de données des entités juridiques étrangères (Foreign Legal Entity), une base de données de l’ONSS permettant l’identification unique des entreprises étrangères. Elle doit jouer un rôle important dans la lutte contre le dumping social, car elle vérifie si les entreprises étrangères ont des dettes sociales.
Une autre base de données est réclamée par les partenaires sociaux : celle pour contrôler l’existence d’amendes pour dettes salariales, pour savoir si un sous-traitant est en ordre ou pas. En effet, différents régimes de responsabilité solidaire pour les dettes socia-
les, fiscales et les salaires sont d’application dans la construction. Les entreprises peuvent vérifier si des dettes sociales et/ou fiscales existent en consultant les bases de données de l’ONSS et du SPF Finances. Mais ce n’est pas encore le cas, pour diverses raisons, pour les dettes salariales.
Limitation de la chaîne verticale
Il existe une volonté de généraliser l’interdiction de la sous-traitance purement financière à l’ensemble des marchés (travaux publics où cela existe déjà et marchés privés où cela n’existe pas encore). Sur la base de cette interdiction, le sous-traitant (ne s'applique pas à l'entrepreneur principal) ne peut pas sous-traiter entièrement le travail qui lui a été confié.
Par contre, pour l’élargissement de la limitation de la chaîne de sous-traitance aux marchés privés, les partenaires veulent que le respect de cette limitation soit réellement contrôlé et qu’on évalue l’effectivité de ce dispositif avant d’envisager d’autres mesures.
Sécurité
La sécurité reste une priorité pour Embuild et les partenaires sociaux. Pour accroître cette sécurité sur les chantiers, il est nécessaire d’avoir une vue globale des accidents. Actuellement, les statistiques des accidents de travail sur chantier ne reflètent pas vraiment la réalité, car la loi sur les accidents de travail vise uniquement les travailleurs salariés, et non les indépendants (détachés ou pas) et les salariés détachés.
Embuild et les partenaires sociaux souhaitent une modification de la législation pour que les inspecteurs du contrôle bien être (CBE) et du contrôle des lois sociales (CLS) puissent aussi contrôler les indépendants et les détachés et inclure les statistiques des accidents de travail de ces catégories de travailleurs dans les chiffres globaux. Cela permettrait d’avoir une meilleure vue sur la sécurité dans le secteur. Une circulaire sur les tâches et obligations des parties impliquées sur chantier est également souhaitée.
Cellule contre le dumping social
Une cellule spéciale contre le dumping social doit être mise en place. Pour Embuild, elle doit se consacrer uniquement à la criminalité grave et aux filières complexes, avec un renforcement des auditorats du travail et une augmentation significative du nombre d’inspecteurs spécialisés. L’objectif de cette cellule est de détecter les infractions graves, sans préjudice au fonctionnement régulier des services d’inspection.
Conclusion
« Les employeurs de la construction ont toujours été des précurseurs dans la lutte contre le dumping social. En effet, ce phénomène crée une concurrence déloyale par rapport à la grande majorité des entreprises de construction qui se montrent tout à fait honnêtes. Un secteur équitable dans lequel toutes les entreprises opèrent sur un pied d’égalité est pour nous une évidence », conclut Niko Demeester.
L'actualisation du plan a été signée par tous les partenaires sociaux, dont Embuild réprésentée par Niko Demeester (2e en partant de la gauche) et Jan Vochten (2e en partant de la droite). Au centre, les ministres
Clarinval, Vandenbroucke et Gilkinet.
Le règlement révisé sur les produits de construction réduit les formalités administratives
Le travail de lobbying de la construction auprès de l’UE a porté ses fruits. La révision du règlement sur les produits de construction réduira la charge administrative. Embuild s’est également engagée à fond dans ce sens. Elle favorisera aussi la numérisation de nos entreprises et l’économie circulaire de la construction.
Fin de l’année dernière, le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont parvenus à un accord sur la révision du règlement sur les produits de construction (RPC). Cet accord représente une victoire pour notre secteur, puisqu’il réduit considérablement la charge administrative pour nos membres. Dans ce dossier, l’objectif principal d’Embuild pouvait être résumé en une phrase : ‘il faut réduire la complexité administrative !’
Lacunes
Le règlement européen sur les produits de construction existe depuis juillet 2013. Il crée une sorte de langage commun pour les spécifications techniques des produits de construction. Il facilite ainsi la libre circulation de ces produits dans l’UE. Mais ces dernières années, la Commission européenne avait identifié de nombreuses lacunes concernant le règlement qui encadre la libre circulation des produits de construction, en particulier l’absence de critère de durabilité pour ces produits. Elle a souhaité remédier à cette lacune en mettant sur la table une proposition législative, ayant pour objectif de créer un cadre robuste et transparent pour quantifier les « avantages climatiques » des produits de construction. En contrepartie, la charge administrative risquait de peser encore davantage sur les entreprises de notre secteur et en particulier les PME. Heureusement, les trois institutions sont parvenues, dans leur accord, à une approche bien plus balancée.
Libre circulation
Concrètement, l’accord trouvé entre les trois institutions se concentre sur la libre circulation des produits de construction, au sein du marché intérieur. Mais surtout, il exclut du champ d’application du règlement les produits de construction installés directement dans l’ouvrage final, mais également ceux qui sont démontés ou fabriqués sur chantier. Nous pouvons nous réjouir de
cette exclusion, qui allègera significativement la charge administrative de nos membres.
Simplification
De plus, l’accord final simplifie fortement le processus d'élaboration des normes et établit des règles qui devraient aider notre secteur à devenir plus durable et numérisé. Le texte final établit également une distinction claire entre les compétences des États membres, qui sont responsables du niveau de sécurité des ouvrages de construction, et celles de l'Union, qui définit les conditions-cadres du marché intérieur.
Cohérence
La nouvelle version du règlement sur les produits de construction permet également de renforcer la cohérence avec d’autres directives européennes qui concernent notre secteur. Par exemple, l’obligation pour les fabricants de produits de construction de divulguer la performance environnementale du produit permettra plus de transparence sur l’empreinte carbone de ces produits. Mais surtout, elle aidera nos entrepreneurs à calculer le potentiel de réchauffement planétaire des bâtiments sur leur cycle de vie, conformément aux exigences de la nouvelle directive sur la performance énergétique des bâtiments, mais également à certaines dispositions de la taxonomie. Les dispositions relatives aux produits usagés, réutilisés et remanufacturés pourrait également stimuler le marché de la construction circulaire.
Numérisation
En ce qui concerne l’aspect numérique, l’accord trouvé entre les trois institutions introduit l’obligation de reprendre les informations relatives à la performance du produit au sein d’un ‘Passeport produits digital’ qui sera interopérable avec le BIM (Building Information Modelling).
Prochaines étapes
Le compromis entre la Commission, le Conseil et le Parlement doit être approuvé dans les semaines à venir. À ce stade, il s’agit d’une formalité. Néanmoins, l’ancienne version du règlement et la nouvelle version continueront de co-exister jusqu’en 2039, ce qui risque de créer une confusion inutile.
À partir de 2030, les nouveaux bâtiments ne pourront plus émettre de CO2
Fin de l’année dernière, après de longues négociations, le Parlement européen, la Commission et le Conseil sont parvenus à un accord sur la révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments neufs ou rénovés dans l’UE. L’objectif reste un parc immobilier à zéro émission de CO2 d’ici 2050. Nous résumons ici les grandes lignes.
La genèse de cette révision remonte à 2021, lorsque la Commission a formulé sa proposition initiale. Celle-ci était très ambitieuse. Elle prévoyait une obligation de rénovation pour les 15 % de bâtiments dont la performance énergétique était la plus mauvaise. Mais plusieurs pays ont réagi avec réticence, si bien que la proposition adoptée le 7 décembre 2023 a été édulcorée.
Performances énergétiques
Selon la proposition de révision de la directive, à partir du 1er janvier 2028, tous les bâtiments publics neufs de l’UE devront être zéro émission. À partir du 1er janvier 2030, cette obligation concernera tous les bâtiments neufs.
Concernant la rénovation, chaque Région devra s’assurer que d’ici à 2030, la consommation énergétique des bâtiments résidentiels diminuera d’au moins 16 % et de 20 % à 22 % d’ici à 2035. Au travers d’un plan national pour la rénovation, la Belgique devra également définir une trajectoire pour parvenir, d’ici à 2050, à un parc immobilier neutre en carbone.
Lifecycle analysis
Les colégislateurs européens ont également souhaité généraliser le calcul de l’analyse du cycle de vie (LCA – lifecycle analysis) pour les bâtiments neufs, en utilisant l’indicateur de potentiel de réchauffement climatique.
Énergies renouvelables
Afin de parvenir aux objectifs européens en matière d’énergies renouvelables et d’accroitre l’indépendance énergétique de l’Union européenne, les institutions ont également prévu une obligation d’installation d’énergie solaire en toiture, à partir du 31 décembre 2026, pour tous les bâtiments publics et non résidentiels dont la surface est supérieure à 2.000 m². Cette obligation s’étendra progressivement à tous les bâtiments publics, dont la surface est
supérieure à 250 m², d’ici au 31 décembre 2027. À partir du 31 décembre 2029, elle concernera tous les bâtiments résidentiels neufs.
Belgique
Aussi, à partir du 1 er janvier 2024, la Belgique ne pourra plus accorder d’incitants financiers pour l’installation de chaudières alimentées par des énergies fossiles. Elle devra également éliminer progressivement toutes les chaudières à combustibles fossiles d’ici 2040. Cet accord devrait être approuvé par le Parlement et le Conseil dans le courant des mois de février et mars. À ce stade, il s’agit surtout de formalités.
Globalement, l’accord trouvé entre les trois institutions atténue fortement la proposition mise sur la table par la Commission européenne en décembre 2021. Elle visait à introduire des obligations de rénovations pour les 15 % des bâtiments les moins performants. Cette proposition n’a finalement pas été concrétisée. Il est fort à parier que la Commission européenne va devoir redoubler d’efforts si elle souhaite atteindre son objectif de décarbonation du parc immobilier, à l’horizon 2050. Pour y parvenir, le développement de nouveaux modes de financement pour les travaux de rénovation sont incontournables. À suivre.
Quelle application du principe DNSH aux projets du Plan de relance et résilience ?
Le 1er février, Embuild organisait, en collaboration avec le SPF Santé Publique, un webinaire sur l’application du principe ‘Do No Significant Harm - DNSH’ aux projets du Plan de relance et de résilience. Sous forme de réponses à quatre questions, voici ce que vous devez en retenir.
Qu’est-ce que le principe DNSH ?
Tous les projets financés par le Plan de relance et de résilience doivent être alignés aux politiques environnementales de l’Union européenne. Cela signifie que les projets ne
a fixé plusieurs conditions. L’une d’entre elles nous intéresse particulièrement aujourd’hui : aucun projet financé par le Plan de relance et de résilience européen ne peut porter préjudice aux objectifs climatiques et environnementaux de l’UE. Par la suite, la Belgique a imposé la même condition à son propre plan de relance.
Quelles sont les implications pour les entrepreneurs ?
« Il n’y a pas de révolution », rassure le SPF Santé Publique. L’application du principe DNSH va se retrouver dans les clauses administratives et techniques des cahiers des charges. En
peuvent pas causer de préjudice important aux six objectifs climatiques et environnementaux de l’UE. Pour chaque projet, il conviendra donc d’analyser si le projet a un impact sur l’adaptation au changement climatique, l’atténuation du changement climatique, l’utilisation durable des ressources marines, l’économie circulaire, la prévention de la pollution ou la protection de la biodiversité.
Créée en 2021, la facilité pour la reprise et la résilience finance les plans de relance et de résilience de chaque Etat membre. Avant d’allouer l’argent aux Etats membres, la Commission
revanche, il est possible que l’autorité publique souhaite aller au-delà de ce qui est exigé par la Commission européenne ; qu’elle souhaite être plus ambitieuse. Afin d’éviter tout imprévu ou tout malentendu, le SPF Santé Publique suggère aux entrepreneurs d’avoir un dialogue régulier avec les autorités publiques. Par exemple, en cas d’utilisation d’un autre matériau que celui prévu dans le cahier des charges, il est conseillé de faire remonter l’information le plus rapidement possible aux pouvoirs adjudicateurs, de sorte que ceux-ci puissent veiller au respect du principe DNSH.
Concrètement, quels sont les types de clauses techniques qui pourraient être inclues dans les cahiers des charges ?
Prenons l’exemple de la construction d’une nouvelle école dans le cadre du Plan de relance et de résilience. Afin d’assurer que cette école contribue à l’atténuation au changement climatique, il sera exigé qu’elle soit passive. L’entrepreneur devra donc garder tous les documents techniques permettant de prouver que cette école peut être considérée comme étant passive.
Pour veiller à ce que cette école s’adapte aux risques de changement climatique, par exemple aux vagues de chaleur ou aux inondations auxquelles elle pourrait être exposée dans le futur, il reviendra aux pouvoirs adjudicateurs d’identifier ces risques et d’imposer, par exemple, l’installation de protections solaires extérieures. L’entrepreneur, de son côté, veillera à garder toutes les fiches techniques relatives à l’installation des protections.
Le cahier des charges encadrera également les débits d’eau des sanitaires, afin de limiter le
CONSTRUIRE EN TOUTE SÉCURITÉ
gaspillage d’eau. Ici aussi, l’entrepreneur devra garder les fiches techniques de ces sanitaires.
L’économie circulaire est un aspect important du principe ‘DNSH’. Si on garde l’exemple de la construction de notre école, le cahier des charges imposera que 70% des déchets soient préparés au réemploi. Il reviendra à l’entrepreneur de garder tous les bordereaux attestant du respect de cette obligation. Les critères DNSH applicables à notre secteur prévoient également d’autres obligations telles que la limitation de la nuisance sonore, de l’usage des agents cancérigènes ou encore la protection de la biodiversité se situant à proximité du chantier.
Est-il possible d’assouplir certaines exigences ?
Il est toujours possible de démontrer qu’on arrive au même résultat en utilisant d’autres techniques et d’autres matériaux. Ces assouplissements devront, néanmoins, être évalués au cas par cas, chantier par chantier. En gardant à l’esprit qu’il est primordial de garder un dialogue constant avec les pouvoirs adjudicateurs, afin de veiller au respect du principe DNSH.
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ForumConstruction : débat des partis politiques
Cette année, notre traditionnel ForumConstruction, organisé durant le salon Batibouw, était placé sous le signe des élections européennes, fédérales et régionales du 9 juin prochain. Embuild avait invité tous les partis politiques francophones et néerlandophones à débattre sur trois thèmes majeurs pour l’avenir de la construction : les logements abordables et durables, les investissements publics et les emplois attrayants dans le secteur. Plus de 600 personnes avaient rejoint le Palais 10 du Heysel pour écouter ce débat passionnant. Si vous n’avez pas pu y assister, ce dossier résume ce que vous devez retenir des propositions du monde politique pour l’avenir de notre secteur.
Un débat politique passionnant sur les exigences de la construction
2024 est une année particulièrement importante pour le secteur, avec des élections à tous les niveaux de pouvoir. Embuild a rédigé plusieurs mémoranda, qui décrivent en détails ce que doit faire le monde politique pour le bien de la construction. Lors du ForumConstruction 2024, qui s’est tenu ce 23 février, nous avons présenté nos exigences aux partis politiques, qui ont proposé leurs idées.
Traditionnellement, le ForumConstruction est lié à Batibouw et il est de notoriété publique que ce type de salons n’a pas la vie facile depuis le coronavirus. De ce côté, nous n’avons pas à nous plaindre en ce 23 février. La salle du Palais 10 du Heysel était pleine à craquer, avec plus de 600 visiteurs intéressés. Tout comme Embuild, ils ont posé une question essentielle : qu’attendre de nos partis politiques lorsqu’ils devront former des coalitions après les élections ? Qu’ont-ils à offrir à la construction ?
Thomas Scorier
Thomas Scorier, le président d’Embuild, a accueilli les visiteurs en présentant quelques points sur lesquels nos prochains gouvernements devront prendre une décision. Comment allons-nous construire les 225.000 logements dont nous avons besoin dans les sept années à venir, d’ici 2030 ? Comment allons-nous tripler le rythme de rénovation de nos logements, ce qui sera nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques ? Nos infrastructures recevront-elles le coup de pouce financier dont elles ont tant besoin ?
Thomas Scorier a rétorqué brièvement, mais avec caractère. « Nous souhaitons voir nos exigences dans les programmes de gouvernement, à tous les niveaux, fédéral, wallon, bruxellois et flamand. » Mais il a éga-
lement constaté que le secteur se retrouve confronté à un gros problème. Où allons-nous trouver la main-d’œuvre nécessaire pour jouer pleinement notre rôle social ? Le président d’Embuild a dès lors souligné que notre réservoir de main-d’œuvre n’est actuellement utilisé que de manière très limitée. « Beaucoup trop de gens sont encore actuellement sans emploi. Il est donc encore possible de faire quelque chose. »
Trois thèmes
Embuild avait choisi trois thèmes de ses mémoranda pour ce ForumConstruction : les logements abordables et durables, plus d’investissements publics et des emplois attrayants dans la construction. Douze partis ont été invités, six francophones et six néerlandophones. Deux débats ont été organisés sur chaque thème, un entre deux francophones et un entre deux néerlandophones de différents partis.
Logements abordables et durables
Hanne Decoutere, présentatrice bien connue de la VRT, se chargeait de la médiation de ces débats. Les premiers politiques à passer sur scène étaient Maxime Prévot, le président des Engagés, et Jean-Marc Nollet, le coprésident d’Ecolo, qui ont débattu sur le thème des logements abordables et durables. Mais
tout d’abord, deux membres d’Embuild ont pu donner leur vision dans une vidéo.
Cerina Marchetta (Marchetta) et Louis Amory (Blavier) ont attiré l’attention sur quelques points épineux. La politique d’octroi des permis est encore trop basée sur le lotissement classique. Par conséquent, nous devons parfois construire des logements plus grands que prévu. Sans oublier, bien sûr, la TVA réduite à 6 % sur les démolitions-reconstructions. Celle-ci a été supprimée pour les logements destinés à la vente, ce qui est très regrettable.
Du côté des Engagés, Maxime Prévot a confirmé qu’il existe de plus en plus de personnes isolées qui cherchent des logements de plus petite taille. « Il y a une vraie demande à ce sujet », a-t-il indiqué. On retiendra ses propositions suivantes : la simplification et la numérisation de la procédure d’octroi des permis d’urbanisme, les primes pour les métiers en pénurie, l’étalement sur 20 ans des droits d’enregistrement, les 100.000 € d’un premier salaire exonérés de toutes taxes et la suppression des droits de succession.
Jean-Marc Nollet, qui a indiqué que « l’accès au logement est au cœur du programme d’Ecolo », a notamment plaidé pour l’augmentation de l’abattement fiscal sur les droits d’enregistrement, l’importance de la modularité des bâtiments avec la taille des ménages qui évolue de plus en plus, l’augmentation de
la capacité du Fonds du Logement en Wallonie et à Bruxelles et l’intérêt de mettre une certaine pression sur le secteur bancaire.
Questionné sur la réintroduction de la TVA à 6 % sur les démolitions-reconstructions aux projets de vente, Maxime Prévot a dénoncé la suppression de la mesure. « J’étais favorable à ces 6 %, si cette option offre une meilleure empreinte carbone. Selon l’UPSI, cette suppression empêche la construction de 6.000 logements et une perte de 111 millions d’euros de recettes TVA pour l’Etat. »
Sur cette thématique, Jean-Marc Nollet a mis en avant une approche durable de l’aménagement du territoire et un urbanisme circulaire. « Nous plaidons plutôt pour la déconstruction, et non la démolition, suivie d’une reconstruction. Cette approche permet davantage le réemploi des matériaux et il faut la combiner à une fiscalité cohérente. »
Ce fut ensuite le tour de Johan Van Overtveldt, député européen pour la NV-A, et de Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang. Pour une question d’éthique, la rédaction a décidé de ne pas publier les propos tenus par le Vlaams Belang.
Johan Van Overtveldt a constaté une évolution favorable du marché du logement. Ainsi, 72 % des logements sont occupés par leur propriétaire. Cependant, il a aussi reconnu qu’il fallait ajouter des logements, environ 400 à 500.000 d’ici 2050. Pour ce faire,
Jean-Marc Nollet, le coprésident d'Ecolo, et Maxime Prévot, le président des Engagés. À dr. de la photo, Hanne Decoutere, la présentatrice de la VRT qui a animé les débats.
Johan Van Overtveldt est député européen pour la NV-A.
« Nous plaidons plutôt pour la déconstruction, et non la démolition, suivie d’une reconstruction. Cette approche permet davantage le réemploi des matériaux et il faut la combiner à une fiscalité cohérente. »
l’environnement des entreprises doit être suffisamment positif. Les entreprises de construction doivent pouvoir avoir confiance dans le marché. Et c’est aux politiques de créer un cadre propice, sans se mettre à la place du marché.
Au sujet de la suppression de la TVA réduite à 6 %, il estime que « ce n’est pas une décision judicieuse, car nous avons besoin de professionnels pour la revalorisation de nos centres-villes. »
Le député européen a dit comprendre pourquoi les banques se montrent plus pointilleuses pour octroyer des prêts hypothécaires. Après la crise financière de 2008, le gouvernement a mis en place des réglementations qui ont rendu les banques plus solides, mais par conséquent, elles sont moins enclines à accorder des prêts. Il estime que le fonds de garantie, qui va être mis en place en Flandre, où le gouvernement se porte garant pour les fonds propres d’un ménage lors d’un prêt, est une bonne chose, car il n’impose aucune exigence aux banques.
Investissements publics
Les investissements publics ont ensuite été abordés. Dans une vidéo courte mais percutante, nos membres Virginie Dufrasne (Lixon) et Karl Neyrinck (EEG) ont pu donner leur avis. Ils étaient d’accord sur un point : même si nos budgets ne sont pas au beau fixe, nos gouvernements doivent investir davantage dans nos infrastructures.
Du côté flamand, Bruno Tobback (député flamand Vooruit) et Steven Coenegrachts (député flamand et sénateur Open VLD) ont pu expliquer leurs points de vue sur ce thème. Selon Bruno Tobback, les réseaux électriques et la mobilité doivent être les premiers domaines dans lesquels il faut investir. En ce qui concerne la mobilité, il faut se concentrer
sur les transports publics, entre autres pour fluidifier le trafic. Il a également adressé une petite pique à Lydia Peeters, l’actuelle ministre de la Mobilité et membre du même parti que Steven Coenegrachts. Sur le budget prévu pour les pistes cyclables, 300 millions n’ont pas été utilisés cette année.
Hanne Decoutere a ensuite demandé à Steven Coenegrachts ce que son parti pensait de la demande d’Embuild de porter les investissements publics à 4 %, voire à 5 % du PIB. Il a confirmé la nécessité d’investir, par exemple pour rendre les bâtiments publics neutres en énergie. Mais il a également souligné les efforts déjà effectués. Ainsi, les investissements publics ont augmenté en flèche, lors de la dernière législature.
Les PPP constituent donc une bonne manière de construire des projets publics. L’Open VLD favorise cette approche, mais de manière intelligente. Le projet Diabolo, qui relie la gare de l’aéroport de Zaventem aux lignes Bruxelles-Malines et Bruxelles-Louvain, ne constitue pas le meilleur exemple de PPP pour Steven Coenegrachts.
Bruno Tobback voit un certain intérêt aux bâtiment publics intelligents, du moins s’ils abritent un personnel intelligent. Mais un PPP dans un tel projet doit alors s’accompagner d’un partage des risques correct entre le public et le privé. « Voilà qui est intelligent ! »
Steven Coenegrachts a plaidé pour un octroi des permis plus rapide, avec des règles et procédures simples. Il est favorable à une réglementation qui énonce clairement ce qui n’est pas autorisé sur un chantier, complétée par le principe : « tout le reste est autorisé ».
Bruno Tobback a fait remarquer qu’il ne fallait pas exagérer le problème des permis. Seules 4 à 5 % des demandes font l’objet d’un recours. Steven Coenegrachts a admis que ce n’est pas tant la procédure de permis,
elle-même, qui pose problème. Le problème réside dans le trajet qui précède.
Côté francophone, François De Smet, le président de DéFI, et Germain Mungemangango, le président du groupe PTB au parlement wallon, ont partagé leurs idées.
Le premier cité rejoint l’idée d’Embuild de porter les investissements publics à 4 % d’ici 2029 et 5 % d’ici 2034. « En Belgique, les pouvoirs publics ont peur d’investir. Avec 2,7 % du PIB, nous sommes en-dessous de la moyenne européenne, qui est à plus de 3 %. Il faut choisir ses combats : les transports en commun, la santé et la rénovation du bâti privé et public. » Il a également donné son avis sur les problèmes de pénurie de main-d’œuvre rencontrés par notre secteur. « Toutes les entreprises pleurent à ce sujet ! Les écoles doivent « mieux faire », surtout qu’il s’agit d’emplois qui ne sont pas délocalisables. Nous avons 150.000 sans-papiers en Belgique. Il faudrait réfléchir à une régularisation partielle, car beaucoup veulent travailler. »
Germain Mungemangango a notamment insisté sur l’urgence d’investir dans les chemins de fer. « La mobilité est très importante pour notre parti. Selon les derniers chiffres, un train sur six a été en retard et un sur trente supprimé. Et selon la SNCB, 18 % des retards sont dus à la vieillesse des infrastructures. Il faut donc davantage investir dans les transports en commun, en déployant de nouvelles lignes de trains, trams, bus et métro et
en augmentant la capacité et les performances du réseau actuel. »
Le député wallon a aussi dénoncé la libéralisation du marché de l’énergie. « Tout cet argent remplit les poches de grands groupes comme Total…alors qu’il faut un milliard pour rénover le réseau. L’Etat doit reprendre la main sur le secteur de l’énergie. »
Au sujet des normes environnementales européennes à respecter d’ici 2050, tant pour les bâtiments publics que privés, François De Smet a souligné l’importance de fixer un cap, de mettre en place une fiscalité attrayante pour les citoyens et de faire « matcher » l’offre et la demande. Il a aussi dit regretter qu’un outil comme la PEB ne soit pas harmonisé entre les trois Régions.
Qui dit investissements en infrastructures dit aussi recours aux PPP. Qu’en pense Germain Mungemangango ? Il s’est dit complètement opposé en prenant l’exemple de la saga du tram de Liège. Son parti propose la création d’une banque publique d’investissements, comme il en existe en Allemagne.
Enfin, malgré son intérêt, François De Smet a dit ne pas encore trop parier sur les bâtiments intelligents pour le moment, vu que le challenge principal reste la rénovation énergétique des bâtiments publics et du parc résidentiel. Et Germain Mungemangango a demandé plus de transparence au sujet du Plan de relance et émis des doutes sur l’efficacité de son pilotage.
A g. de la photo, François De Smet, le président de DéFI, et Germain Mungemangango, le président du groupe PTB au parlement wallon. À dr. de la photo, Bruno Tobback, député flamand Vooruit, et Steven Coenegrachts, député flamand et sénateur Open VLD.
« Nous avons 150.000 sans-papiers en Belgique. Il faudrait réfléchir à une régularisation partielle, car beaucoup veulent travailler. »
Emplois attrayants dans la construction
Le dernier thème abordé par Hanne Decoutere pour nos partis politiques concernait l’attractivité de nos emplois dans la construction. Nos membres Alexandre De Cesco (Socatra) et Femke Dhont (Camino) ont mis en évidence certains point problématiques dans une vidéo d’introduction. Femke Dhont, entre autres, a affirmé qu’il est encore possible d’activer de nombreux demandeurs d’emploi, de les former et de les orienter vers la construction. Selon Alexandre De Cesco, notre secteur doit devenir une priorité pour les politiques, étant donné notre importance économique et notre rôle dans la baisse des émissions de CO2 Pour remplir ce rôle, nos entreprises recherchent tous types de profils.
bonne santé, pour ensuite reprendre le travail progressivement.
Robrecht Bothuyne est d’accord pour dire qu’il nous faut de la main-d’œuvre supplémentaire. Cependant, selon lui, l’intégration des bénéficiaires du RIS et des malades de longue durée au marché du travail n’est qu’une partie de la solution. D’autres conditions doivent également être remplies. Le travail doit rapporter de l’argent, et le chômage doit être réformé avec une limitation des allocations dans le temps.
« En termes d’investissements publics, nous sommes passés de 2,6 % à 3,5 % du PIB, et nous avons bien travaillé ensemble avec Niko Demeester et Embuild. »
Les néerlandophones Aimen Horch (tête de liste Groen dans le Brabant flamand) et Robrecht Bothuyne (Vice-président du CD&V) ont ouvert ce dernier débat. Hanne Decoutere les a interrogés sur les malades de longue durée. On estime que cette problématique concerne environ 500.000 personnes dans notre pays. Comment les activer ?
Aimen Horch a répondu que la prévention - éviter que les travailleurs tombent malades - est essentielle. Les entreprises qui obtiennent de bons résultats dans ce domaine doivent être récompensées, et celles qui ont de mauvais résultats, punies. Selon Groen, il ne faut également pas remettre les personnes malades au travail trop tôt. Elles doivent avoir la possibilité de se reposer et de revenir en
Aimen Horch a réagi en suggérant que les salaires ne sont pas le problème dans la construction. Les salaires dans notre secteur sont bons, et pourtant nous avons une pénurie de main-d’œuvre. Robrecht Bothuyne a répondu que les coûts salariaux sont particulièrement élevés dans la construction. Il a plaidé pour que les travailleurs reçoivent une plus grande partie de l’argent. Le public s’est clairement rattaché à ce point de vue. En effet, Robrecht Bothuyne a, après cette intervention, reçu des applaudissements spontanés de toute la salle.
Les femmes sont-elles la solution à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur ? Aimen Horch a répondu que de nombreuses tâches de soin sont effectuées par des femmes et que, selon la perception commune, la construction est un secteur particulièrement masculin et qu’elle doit être prête à s’adapter. Selon lui, elle y travaille.
Ou devons-nous continuer à compter sur l’immigration pour la main-d’œuvre ? Pour
Robrecht Bothuyne, la migration liée au travail n’est pas une partie de la solution, mais la dernière chance. « Premièrement, nous devrions essayer d’intégrer nos compatriotes de Bruxelles et de Wallonie au marché du travail en Flandre. Et si nous voulons faire venir des migrants, il faut bien les intégrer. »
Enfin, Hanne Decoutere a abordé le sujet de l’enseignement construction. Pour Aimen Horch, il faut travailler avec le secteur. La réforme de l’enseignement est un processus lent et long, et c’est une bonne chose, selon la tête de liste Groen. Nos entreprises, en revanche, peuvent fournir la rapidité nécessaire. Selon Robrecht Bothuyne, l’apprentissage en alternance est sous-utilisé. Il existe également un problème de perception dans ce domaine. Il faut cesser avec cette perception négative de la construction.
Thomas Dermine (PS), le secrétaire d’Etat à la Relance et aux Investissements stratégiques, et Georges-Louis Bouchez, le président du MR, ont conclu les débats.
Le premier a directement réagi aux propos du président du groupe PTB au parlement wallon sur les doutes émis au sujet du Plan de relance. « En termes d’investissements publics, nous sommes passés de 2,6 % à 3,5 % du PIB, et nous avons bien travaillé ensemble avec Niko Demeester et Embuild. Nous n’avions plus réalisé de tels investissements depuis les années 70. Quant à la transparence du Plan de relance, j’invite Germain Mungemangango à consulter le site web Nextgenbelgium, où il pourra trouver l’état d’avancement très clair. »
Comment le PS veut-il remettre les personnes inactives à l’emploi, a demandé Hanne Decoutere ? « Il est essentiel de travailler sur trois points. Le premier est l’image des métiers et la revalorisation de certaines filières,
c’est essentiel. Le second est la féminisation de tous ces métiers. Actuellement, dans votre secteur, probablement que vous ne recrutez que dans 50 % de l’ensemble du marché du travail. Enfin, un mot sur l’immigration. Après la guerre, on a reconstruit le pays avec des gens venant de l’étranger et ça a fonctionné. Nous avons besoin de tout le monde ! »
Sur la même thématique, Georges-Louis Bouchez a mentionné quelques chiffres qui l’interpellent. « Thomas et moi venons d’une province, le Hainaut, où une personne sur deux en mesure de travailler ne travaille pas !
Et le taux d’emploi en Wallonie est de dix à douze points inférieurs à la Flandre. C’est la réalité des chiffres et c’est interpellant ! Il faut d’urgence améliorer le taux d’emploi en Wallonie et à Bruxelles », a indiqué le président du MR. « 158 métiers sont actuellement en pénurie et cette liste va encore augmenter. Il faut limiter les allocations de chômage à deux ans et être plus nombreux à travailler. »
Contre la limitation des allocations de chômage dans le temps pour une question de précarité, Thomas Dermine a tout de même déclaré que le taux d’emploi wallon était une vraie question et a avancé quelques pistes dont le renforcement de la collaboration avec les organismes de placement, la formation en interne et en alternance pour les jeunes et l’aménagement des fins de carrière.
Le secteur de la construction demande une réduction des coûts salariaux de 2,7 € par heure. Qu’en pense le MR ? « Nous sommes bien évidemment favorables. Et cette baisse du coût du travail doit financer l’augmentation du taux d’emploi. »
Enfin, Thomas Dermine a plaidé pour une réforme fiscale à ce sujet et le maintien de l’index, qui est une particularité belge.
« 158 métiers sont actuellement en pénurie et cette liste va encore augmenter. Il faut limiter les allocations de chômage à deux ans et être plus nombreux à travailler. »
« Merci à tous les partis de nous avoir transmis ces informations intéressantes »
Le mot de conclusion de ce ForumConstruction est revenu à Niko Demeester, le CEO d’Embuild. Il a remercié les partis politiques d’avoir donné des informations intéressantes au sujet des trois thèmes majeurs pour Embuild, en vue des prochaines élections. « Nous comptons sur eux pour prévoir les mesures nécessaires en faveur des logements, des investissements et de l’emploi dans les prochains programmes du gouvernement, tant au niveau fédéral qu’aux niveaux régionaux », a-t-il indiqué.
Niko Demeester a réitéré au public du Heysel les positions de l’organisation professionnelle sur ces différents sujets.
« Nous comptons sur vous durant les cinq prochaines années pour que nos solutions en faveur des logements, des investissements et des emplois deviennent réalité. »
Concernant les logements abordables et durables, la construction de 225.000 logements sera nécessaire d’ici 2030. « Quand on voit que des promoteurs immobiliers abandonnent en raison de la suppression de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions, nous ne pouvons pas atteindre cet objectif. Raison pour laquelle le prochain gouvernement fédéral devrait introduire de nouveau cette TVA à 6 % sur les démolitions-reconstructions pour les projets de vente et de location », a-t-il indiqué.
Il a également plaidé pour stimuler la transition énergétique de notre parc résidentiel. « La TVA à 6 % sur les rénovations des logements de plus de 10 ans doit être maintenue. Et cela vaut également pour la baisse de la TVA sur les pompes à chaleur, un tarif qui expire normalement à la fin de cette année. La TVA réduite à 6 % sur les panneaux solaires et les chauffe-eaux solaires, qui a expiré fin 2023, doit être réintroduite le plus vite possible. Enfin, les primes régionales qui encouragent la construction et la rénovation durables devraient être maintenues et étendues. »
Sur le thème des investissements publics, la position d’Embuild est claire : il faut passer de 2,7 % du PIB aujourd’hui à 4 % en 2029 et 5 % en 2034. « Ces investissements sont indispensables, car nos infrastructures
ne répondent absolument plus aux besoins du temps. Que ce soit pour les écoles, les hôpitaux, les routes, les voies fluviales, les pistes cyclables, le chemin de fer…Une grande opération de modernisation de nos infrastructures s’impose. »
Construire, rénover, investir…Il faudra les bras pour exécuter tous ces travaux ! Nous devons donc convaincre la société que nos emplois dans la construction sont attrayants. C’est le thème des emplois attractifs dans le secteur. Niko Demeester a rappelé les différentes campagnes menées par l’organisation professionnelle pour recruter et faire face au problème structurel de pénurie de main-d’œuvre. « Nous avons en effet trop peu de personnel, mais nous pouvons résoudre cela. Dans le hall 5 de Batibouw, ici à côté, Constructiv a enthousiasmé plus de 2.300 jeunes pour la construction et nous menons, en tant qu’Embuild, des campagnes de recrutement sur tous les fronts. » Il a amené le monde politique à mettre l’accent sur l’activation, la formation et le recyclage. « Ceux qui peuvent travailler, doivent travailler. Et nous avons suffisamment de travail. Un travail bien rémunéré, pas juste de quoi s’en sortir. » Il a conclu en insistant encore une fois sur l’importance du soutien politique. « Ensemble, nous pouvons réussir. Nous comptons sur vous durant les cinq prochaines années pour que nos solutions en faveur des logements, des investissements et des emplois deviennent réalité. »
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Comment aider les citoyens à rénover leur habitation?
Le 19 février dernier, dans le cadre du salon Batibouw, Embuild Wallonie, en collaboration avec la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI), a organisé une conférence intitulée « Comment aider les citoyens à rénover leur habitation ? ». Le ministre Philippe Henry, le SPW, la PWI et Embuild Wallonie ont fait le point sur cette thématique, en Wallonie.
«Cela fait 50 ans que la science étudie les changements climatiques. Il y a des actions à mettre en place pour limiter ce dérèglement. Au cours de ces vingt dernières années, des actions ont été prises dans tous les domaines, notamment dans la construction. L’Alliance Climat Emploi Rénovation est un bel exemple et constitue un plan d’action, car c’est tous ensemble que l’on peut arriver à combattre ce changement. Il faut agir, agir et encore agir ! », a déclaré le ministre Henry, en guise d’introduction.
Au niveau politique, il a pointé trois actions concrètes qui ont été mises en place au cours de cette législature pour booster la rénovation du bâti. « Premièrement, nous avons renforcé les primes et simplifié leur obtention. Pour certains travaux, un audit n’est plus obligatoire. Je mentionnerai aussi le prêt à taux zéro Renopack de la Société Wallonne du Crédit Social. Deuxièmement, nous avons développé des mécanismes d’accompagnement des rénovateurs en créant, entre autres, des plateformes locales de rénovation et un projet de rénovations groupées. Enfin, nous avons établi un calendrier de performance énergétique minimale jusque 2050. Cette trajectoire offre des perspectives au secteur de la construction, qui est notre partenaire pour atteindre le label A en 2050 », a-t-il expliqué.
SPW/ACER
Magali Deproost (SPW) a ensuite rappelé les objectifs climatiques et expliqué le rôle de l’Alliance Climat Emploi Rénovation (ACER) à cet égard. « La Wallonie vise une réduction de 55 % des gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050. L’objectif de la Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme est de tendre vers le label A décarboné en 2050 pour le résidentiel et 2040 pour le non résidentiel. L’effort à faire est considérable vu l’état actuel du parc résidentiel wallon (ndlr : selon les chiffres de 2020, 30 % du bâti wallon en PEB G en 2020 et 14 % en PEB F. Seul 1 % en PEB A). Il faut réaliser 125 rénovations énergétiques profondes/jour pendant 30 ans et tripler le taux de rénovation actuel et donc passer de 1 à 3 %/an. Cela représente 120 milliards de travaux et 36.000 emplois créés », a-t-elle indiqué.
Comment procède-t-on pour mettre en œuvre ces travaux colossaux, cette « massification de la rénovation » ? L’ACER, lancée par le Gouvernement wallon en 2021 et coordonnée par le SPW, est un outil qui doit permettre d’y arriver. « Il s’agit d’un partenariat entre le secteur public, privé et tous les acteurs de la chaîne de construction. 98 organisations sont impliquées dans cette alliance, qui doit servir à identifier les freins et les actions à mettre en place pour booster la rénovation énergétique. Nous travaillons dans quatre axes : la demande, l’offre, les
bâtiments publics et le financement. L’objectif est de créer du lien, fournir des recommandations et (sup)porter des actions », a indiqué Magali Deproost. « Après un an et demi de travaux ; 152 idées ont été déposées, 45 actions concrètes et 22 actions prioritaires menées. »
Plateforme Wallonne de l’Isolation
Dans cette énorme mission de la rénovation du bâti wallon, la qualité des travaux effectués est bien évidemment primordiale. C’est le rôle de la Plateforme Wallonne de l’Isolation de regrouper les professionnels du métier pour assurer une parfaite exécution des travaux. « Quand on isole un bâtiment, on change sa physique. Il est donc essentiel que ce travail soit effectué par des professionnels de l’isolation. Il faut professionnaliser le métier d’isoleur et c’est le rôle de notre plateforme qui regroupe une vingtaine de membres », a indiqué Laurent Ruidant, le président de la PWI. « Nous favorisons le circuit court, nous garantissons la qualité du travail de nos prestataires et nos membres sont formés sur-mesure en continu. Ils doivent également signer une « charte de qualité », afin d’assurer le respect des clients, mettre à disposition une offre de qualité et proposer une exécution qualitative des chantiers, et ce dans le respect des règles et des normes. » Pour mener à bien ses missions, la PWI
bénéficie du soutien d’Embuild Wallonie, de Buildwise et de la Région wallonne. Sur le site www.plateforme-isolation.be, il est possible de trouver un professionnel selon la spécialisation, le type de matériaux et la province souhaités.
Embuild Wallonie
Le mot de la fin de cette conférence est revenu à Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie. Il a insisté sur le défi qui attend le secteur, vu l’ancienneté du bâti wallon et les ambitions de neutralité carbone à l’horizon 2050. « 48 % de ce bâti a été construit avant la Deuxième Guerre mondiale et près de 80 % avant 1980. On parle donc de rénovations lourdes à effectuer. La Wallonie compte 1.678.000 logements et 1.510.000 sont à rénover. Ces chiffres font prendre conscience des défis à réaliser. Afin de les relever, chaque maillon de la chaîne est essentiel », a-t-il indiqué. « Cinq points sont essentiels pour Embuild Wallonie : créer un cadre propice aux rénovations, le contact et la communication entre chaque acteur est primordial, les décisions politiques doivent être applicables sur le terrain, le secteur de la construction est amené à évoluer pour assurer la transition énergétique résidentielle et le citoyen peut compter sur le professionnalisme des entrepreneurs et le soutien de la Région wallonne », a expliqué Hugues Kempeneers.
De g. à dr.: Dominique Pierard (GreenWin), Nathalie Ombelets (SWCS) Hugues Kempeneers (Embuild Wallonie) et Olivier Vandooren (Buildwise).
Les partenaires du projet RENO+ signent un protocole d’accord avec la SWCS
En janvier dernier, les trois partenaires du projet RENO+ (Embuild Wallonie, Buildwise et GreenWin) ont signé un protocole d’accord avec la Société wallonne du crédit social (SWCS), afin de concrétiser leur volonté d’offrir aux citoyens des services ambitieux de soutien à la vague de rénovations énergétiques des logements.
La Société wallonne du crédit social (SWCS) est une véritable alternative aux systèmes bancaires traditionnels. Elle permet aux ménages wallons, dont ceux qui ne peuvent pas ou difficilement se tourner vers les banques, de réaliser leur projet immobilier, qu’il s’agisse de devenir proprié-
taire, de louer un bien ou encore de rénover leur logement.
La SWCS octroie notamment des prêts travaux (dont des prêts à 0 %), sous forme de prêt à tempérament (ou de crédit hypothécaire), d’un montant allant de 1.000 € à 60.000 € remboursable en 30 ans maximum. De plus, la SWCS gère également les demandes de primes en même temps que le prêt, ce qui réduit les formalités administratives pour le candidat rénovateur.
Fluidifier le traitement des demandes
Dans le cadre du projet RENO+, un partenariat a été conclu avec la SWCS afin de fluidifier le traitement des demandes de financement des candidats rénovateurs. « Pour
rappel, le projet RENO+ vise à tester un service intégré d’accompagnement à la rénovation énergétique (SIARE) en développant, d’un part, une expérience orientée client de bout en bout du processus de rénovation pour les citoyens, et, d’autre part, une approche massifiée de la rénovation permettant d’intégrer les volumes élevés de rénovations énergétiques que devra absorber le secteur de la construction dans les prochaines années », explique Salim Chamcham, manager Economie, Numérique & Innovation chez Embuild Wallonie.
Le projet RENO+ est l’un des axes de développement des actions de l’Alliance ClimatEmploi-Rénovation menée par la Région wallonne dans le cadre du Plan de Relance.
Braine-l’Alleud
Le partenariat s’opérationnalisera con-
« CETTE SYNERGIE ENTRE PLUSIEURS ACTEURS EST TRÈS ENCOURAGEANTE »
crètement dans le cadre du projet pilote RENO+ en cours de réalisation, à Braine-l’Alleud. « Ce projet permet de mettre en pratique les différents processus et outils développés, directement sur le terrain, afin d’isoler les toitures de 30 propriétaires. Il s’agit de mettre en place un processus commun de travail (canevas de documents pré-établis, numérisation de l’encodage fluidifiée…) avec la SWCS pour notamment limiter au maximum le double encodage des données, ou encore lever les différents blocages liés à un manque d’informations ou un encodage d’informations erronées de la part du candidat rénovateur. L’objectif est d’accélérer le traitement des dossiers de financement et de primes au bénéfice des candidats rénovateurs, mais également au bénéfice de la réalisation effective des travaux de rénovation », indique encore Salim Chamcham.
Accélérer la rénovation du bâti wallon est l’une des priorités d’Embuild Wallonie. Elle voit donc d’un très bon œil le partenariat avec la SWCS, dans le cadre de RENO+. « Ce partenariat va permettre d’accélérer le traitement des dossiers de rénovation. Pour les entreprises de construction, cela veut aussi dire qu’elles vont être plus vite payées », souligne Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie. « Ce partenariat n’est qu’un début et nous voulons encore aller plus loin avec l’appel à projets Renobatex.ID que nous avons introduit auprès du gouvernement wallon, afin d’étudier de nouvelles pistes de financement de la rénovation énergétique. Il s’agit d’un projet visant à soutenir les approches innovantes en matière de rénovation énergétique. Le défi de la rénovation est énorme en Wallonie et le développement de tels projets et partenariats va fortement contribuer à le relever. Cette synergie entre plusieurs acteurs est très encourageante et montre que tous les maillons de la chaîne d’un projet de rénovation se mobilisent, dont les acteurs du financement, pour faire avancer les choses », conclut Hugues Kempeneers.
« Ce projet permet de mettre en pratique les différents processus et outils développés, directement sur le terrain, afin d’isoler les toitures de 30 propriétaires. »
« NOTRE VOLONTÉ EST D’AVOIR UNE APPROCHE DE LA RÉNOVATION DANS UN ÉCOSYSTÈME »
Du côté de la SWCS, on se réjouit de cette collaboration avec le secteur de la construction pour faire connaître les solutions de financement qui existent pour les candidats rénovateurs.
« Notre volonté est d’avoir une approche de la rénovation dans un écosystème, et pas seulement entre nous et le client. Avec ce projet, nous tendons la main aux entreprises et cette synergie doit permettre de mieux qualifier la demande technique pour faire avancer ce travail colossal de la rénovation du bâti, en Wallonie », explique Joël Stevens, le directeur des expertises & libérations de fonds à la SWCS.
Il nous explique l’avantage de participer à RENO+ pour l’entreprise et pour le client. « Pour l’entreprise, l’utilisation de la plateforme RENO+ lui permet d’alléger sa tâche dans la rédaction de ses devis, avec l’aide d’outils numériques. Pour le client, il peut bénéficier, via nos services, d’un Rénopack, prêt à taux zéro + primes. Il ne doit s’occuper de rien, aussi bien pour le diagnostic des besoins de rénovation que pour les primes. Tout est pris en charge et il peut suivre les travaux tranquillement. Avec le partenariat que nous venons de signer, le client qui participe à ce projet de rénovation par quartier bénéficie d’un parcours client adapté. Le traitement de son dossier est accéléré, ça va beaucoup plus vite. Nous visons 90 % des salariés. Le plafond de revenus est de 114.400 € par ménage/an », explique Joël Stevens. « Nous espérons tirer des enseignements des premiers projets de RENO+, à Braine-l’Alleud, et aller vers des business models pérennes pour massifier la rénovation dans le futur », conclut Joël Stevens.
La Wallonie soutient les projets visant à développer des filières de gestion de déchets – ressources
Dans le cadre de l’appel à projets Déchets-Ressources, initié par le Gouvernement wallon et faisant partie des actions du Plan de relance de la Wallonie (PRW) et du Plan national pour la relance et la résilience (PNRR), Embuild Wallonie suit de nombreux projets, dont trois en particulier. Nous les décrivons dans cet article.
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LES SERVICES D’EMBUILD WALLONIE !
Le département Environnement, Énergie et Durabilité d’Embuild Wallonie dispose de nombreux services de conseils, d’accompagnement et de suivi liés aux enjeux environnementaux.
Évoquons le service cellule Environnement, soutenu par la Région wallonne et l’accompagnement référent bas-carbone, soutenu par les fonds
FEDER. Contactez-nous pour en discuter ou consultez notre FAQ et nos vidéos sur le site web d’Embuild Wallonie : wallonie.embuild.be
INFO : helene.delloge@ embuild.be
En Région wallonne, il existe une réelle volonté de renforcer et de développer des filières de gestion et de valorisation des déchets - ressources, afin de répondre au mieux aux obligations de la directive Cadre sur les déchets de l’UE. Le secteur de la construction est un acteur clé pour tendre vers ces objectifs ambitieux en matière de réduction et de prévention des déchets.
Cette volonté de soutenir et contribuer au renforcement de l’économie circulaire, notamment par un tri plus poussé sur chantier et une valorisation appropriée des déchets, est en parfaite concordance avec les ambitions de Circular Wallonia, la stratégie de déploiement de l’économie circulaire, en Région wallonne. « Les projets permettent de renforcer les partenariats et initiatives dans plusieurs domaines, en vue de tendre vers une prévention et une gestion optimale des déchets - ressources. Pour le secteur de la construction, il s’agit notamment du réemploi, du tri, de la collecte sélective sur chantier, du prétraitement, de la valorisation, du recyclage ou encore de la logistique », explique Hélène Delloge, manager du dépar-
tement Environnement, Énergie et Durabilité d’Embuild Wallonie.
Filières existantes et nouvelles
Ces projets pilotes visent à améliorer le cadre de filières existantes de gestion des déchets, mais aussi d’en étudier et développer de nouvelles. « Un des objectifs est d’identifier les freins rencontrés par les différents acteurs intervenant tout au long de la chaine de gestion d’un déchet ou d’une ressource, et d’ensuite tester et mettre en place des solutions et process appropriés. Cela peut concerner la logistique sur site ou sur chantier, le stockage des déchets dans des conteneurs compartimentés, les possibilités de massification par la création de hub ou de zones de regroupement, le transport ad-hoc pour maintenir la qualité intrinsèque du déchet, l’optimisation du recyclage, le recours plus courant à des matériaux de réemploi, … Les projets doivent aussi permettre de développer de nouvelles filières adaptées aux réalités du terrain en étudiant leur processus de massification, d’approvisionnement et de recyclage », indique Hélène Delloge.
(CD)2
Le projet (CD)2 est piloté par Buildwise et vise aussi bien les déchets de construction que de démolition. « En Belgique, il existe des unités de recyclage à haute valeur, mais malheureusement elles sont sous-exploitées car trop peu de déchets leur parviennent », précise Eleonore de Roissart, qui suit le projet pour Buildwise. « Via les chantiers pilotes, nous travaillons à tester et pérenniser des solutions de tri sur chantier et de logistique performante pour le transport des déchets. Le projet (CD)2 soutient par là le développement des filières de recyclage haute valeur des déchets de construction et de démolition. Nous comptons pour cela sur la participation d’entrepreneurs motivés à s’investir à nos côtés pour plus de circularité ! »
Vous souhaitez tester des solutions sur vos chantiers en Wallonie, tout en bénéficiant d’un accompagnement sur-mesure ? Participez au projet en tant que chantier pilote !
Contactez : eleonore.de.roissart@buildwise.be
RECYPARCPRO
Le troisième projet RecyparcPro est porté par la coopérative Tradecowall. Il vise à transformer les centres de recyclage de déchets inertes en plateformes multi-usages. Concrètement, l’entrepreneur vient y déposer ses déchets (bois, plâtre, châssis, isolants, béton cellulaire…) et ne repart pas « à vide », mais avec des matériaux recyclés, naturels ou de réemploi. C’est l’idée de logistique inverse et du « one-stopshopping ». Les autres partenaires du projet sont Recynam, Retrival et Valorem pour l’aspect informatique. « Dans un premier temps, les deux centres qui participent à ce projet sont Recynam, le centre spécialisé dans le recyclage pour la province de Namur qui fait partie de Tradecowall et Retrival, une société
VERRE
Le second projet est porté par inDUfed, la fédération de l’industrie du verre et vise le recyclage dans ce secteur. « Dans ce projet, nos deux autres partenaires sont Denuo, la fédération belge des entreprises actives dans le traitement et le recyclage des déchets, et la société Minérale active dans le recyclage du verre.
L’objectif est la mise en place d’un système de collecte sélective et de tri de deux flux, le verre plat et la laine de verre issus de la démolition ou la rénovation, en vue du recyclage dans l’industrie du verre », explique Emilie Butaye, la responsable de la cellule durabilité chez inDUfed. « Nous visons ces deux flux car d’une part, le verre est recyclable à l’infini et d’autre part, des entreprises sont actives dans la production de ces matériaux, en Wallonie. Le verre plat collecté est envoyé chez Minérale, afin d’y être trié correctement, puis sur le site de Moustier-sur-Sambre de AGC Glass Europe pour y être recyclé dans les fours verriers. La laine de verre va chez Résulation, installée sur le site de Knauf Insulation, à Visé, qui a développé une installation pilote unique en Europe pour recycler de la laine de verre, en vue d’en faire de la matière première. »
Selon Emilie Butaye, le tri du verre sur chantier n’est aujourd’hui pas optimal par manque de chaine logistique appropriée et adaptée pour massifier de manière qualitative ce déchet. « Ce projet doit donc faire prendre conscience aux entreprises du recyclage dans l’industrie du verre et voir quelle est la meilleure manière de trier et collecter ces matériaux de déconstruction. Nous sommes là pour accompagner les entrepreneurs sur chantier et identifier avec eux les contraintes qu’ils rencontrent. J’en profite ici pour leur lancer un appel, afin qu’ils nous rejoignent comme chantiers pilotes pour valoriser ces flux de produits verriers », indique la responsable de la cellule durabilité chez inDUfed.
d’économie sociale dans le réemploi basée à Couillet. L’entrepreneur vient y déposer ses déchets, une photo est réalisée et elle est envoyée sur la plateforme Cornermat. Il s’agit d’une base de données avec tous les matériaux recyclés et de réemploi disponibles. L’entrepreneur peut y choisir ce qui l’intéresse et décider d’un centre où venir chercher les matériaux », explique Thibault Mariage, directeur QHSE chez Tradecowall.
Avec ce projet en cours depuis un an et demi, on éclate le « monoservice » d’un centre de recyclage. « L’entrepreneur dépose des déchets inertes et pierres
naturelles comme des pavés, seuils… mais aussi des panneaux en bois et des chevrons et poutres de plus d’un mètre de long. Je mentionnerai aussi le verre plat, les châssis et encore des stocks de fin de chantier. En échange, il repart avec des granulats recyclés de haute qualité CE2+ et SSD de toutes sortes (mixte, béton et hydrocarbonés) ou encore du sable maçon et des pierres naturelles calcaires. Le projet s’étale sur quatre ans et l’idée est d’étendre le réseau aux différents centres Tradecowall et multiplier les interactions. Après plus d’un an de projet, on sent qu’on atteint des structurations possibles », indique Thibault Mariage.
Comment bien gérer ses archives dans une entreprise de construction ?
Au cours de son existence, chaque entreprise de construction crée une quantité considérable d’archives. Ces dernières années, Flanders Architecture Institute a collaboré avec des entreprises de construction, dont plusieurs bruxelloises, afin d’étudier la manière dont elles peuvent gérer efficacement leurs archives, et ce qu’il convient d’en faire.
Tous les documents créés par une entreprise, dans le cadre de ses activités, font partie des archives de l’entreprise. Les dossiers de chantier, qui sont le résultat du processus de construction, constituent une partie typique des archives de construction. Ces dossiers remplis de dessins, de rapports de chantier, de rapports d’avancement et d’autres documents de chantier forment généralement l’épine dorsale des archives d’une entreprise de construction. Mais la comptabilité, les dossiers d’appels d’offres ou de litiges et même le site web font également partie des archives d’une entreprise de construction.
servation légale. Les documents comptables, par exemple, doivent être conservés pendant sept à dix ans.
En outre, de nombreuses entreprises de construction continuent à conserver des dossiers comme matériel de référence et pour un usage ultérieur, même lorsque leur utilité immédiate a disparu.
Organisez et décrivez vos archives
Le projet de façade de l’immeuble de bureaux Shell à Bruxelles de l’architecte Alexis Dumont exécuté par les entrepreneurs Armand et Emile Blaton (1931).
Beaucoup de documents ont un délai légal de conservation. La responsabilité dans la construction exige des entrepreneurs qu’ils conservent, avec précision, les dossiers de chantier pendant dix ans après la livraison finale d’un projet, ou plus longtemps en cas de litige. D’autres séries d’informations sont également soumises à une obligation de con-
Toute gestion efficace des documents commence par l’organisation méthodique de vos archives. Etant donné que la grande partie des archives provient des chantiers, les dossiers de chantier constitueront votre premier point d’attention. Veillez à ce que toutes les informations relatives à un chantier soient regroupées autant que possible. Dressez une liste des chantiers et notez quelques informations clés les concernant.
Il est conseillé d’attribuer un numéro unique à chaque chantier, que vous ajouterez ensuite aux couvertures, aux documents et aux dossiers (numériques). Ces numéros vous aident à identifier rapidement les documents d’archives. Evitez d’inclure le nom du maître d’ouvrage dans le titre et le numéro du projet. En effet, le nom du maître d’ouvrage peut être une information sensible du point de vue de la vie privée, que vous ne pouvez simplement pas publier.
Classez la partie de vos archives qui n’appartient pas aux dossiers de chantier, selon les fonctions de votre organisation. Séparez, par exemple, les documents financiers des documents relatifs au personnel et triez-les. En tant que chef d’entreprise, séparez également strictement les documents issus du fonction-
nement de votre entreprise des documents que vous créez ou recevez dans un autre contexte, comme vos activités personnelles, et demandez à vos collaborateurs d’en faire de même. Séparez également les archives des sociétés sœurs et des filiales.
En fonction de la taille et du contenu de vos archives, vous pouvez choisir de créer des aperçus supplémentaires, tels qu’une liste d’anciennes photos. Vous avez beaucoup d’anciennes archives qui sont si volumineuses que vous ne savez plus où chercher ? Dans ce cas, créez un « bordereau de versement ». Donnez à chaque boîte d’archives un numéro, listez ces boîtes et notez brièvement leur contenu. Une tâche idéale pour un job d’étudiant !
Tout conserver ?
À l’expiration de l’obligation de conservation des documents, les entreprises de construction sont en principe libres de décider de conserver ou de détruire les documents. Certaines entreprises choisissent de tout conserver, tandis que d’autres jettent les documents d’archives dès que possible, généralement pour gagner de la place. La destruction (de parties) d’une archive est appelée ‘tri’ dans la terminologie archivistique.
Evitez de tout détruire. N’oubliez pas que vous pouvez réduire considérablement la taille des dossiers de chantier en supprimant les documents intermédiaires tels que les plans, les états de réquisition…
Vous pouvez également gagner de la place en détruisant des parties de vos archives. Concentrez-vous, par exemple, sur la conservation des chantiers significatifs. Motivez-vous sur les raisons pour lesquelles un chantier est important. Cela peut être parce qu’il s’agit de
la rénovation/restauration d’un patrimoine bâti, parce que le client vous contacte régulièrement pour un entretien technique, ou pour d’autres raisons.
Si vous détruisez des documents, ne les jetez pas simplement avec les vieux papiers. En effet, les archives peuvent contenir des données personnelles ou d’autres informations sensibles. Placez-les au moins dans un conteneur fermé à clé ou faites appel à une entreprise spécialisée dans la destruction de données.
Demandez conseil
Il vaut mieux rester prudent quand on détruit des documents, et réfléchir au-delà de sa propre organisation. En effet, les archives d’une entreprise de construction peuvent faire partie du patrimoine culturel collectif. Les archives documentent l’histoire de la construction en Belgique, ainsi que sa réalité économique et culturelle.
En Belgique, la plupart des archives des entreprises de construction sont gérées par les entreprises elles-mêmes. Il existe également des institutions d’archives professionnelles qui conservent les archives des entreprises de construction, notamment les Archives de l’Etat, les Archives provinciales de Flandre occidentale et les archives des villes et des communes. Vous trouverez également des archives dans des institutions spécialisées dans les archives architecturales, des cercles d’histoire locale et des musées.
Ne vous contentez donc pas de jeter vos archives. Demandez conseil à une institution d’archivage professionnelle pour le tri de vos archives. Elle peut vous aider à évaluer correctement la valeur de vos archives et vous donner des conseils. Dans tous les cas,
L’utilisation d'échafaudages métalliques (1945).
« La gestion des archives est chronophage. Nous travaillons avec des jobs d’étudiant pour effectuer des tâches de routine. »
MARTIN BILLIET, directeur administratif et financier Louis De Waele Construction
veillez à ce que vos archives soient bien organisées et décrites. C’est essentiel pour réaliser une bonne estimation.
Quid des archives numériques ?
« Nous ne nous occupons pas seulement de la gestion des archives parce qu’il y a des obligations légales, ou parce que cela a une utilité pratique pour notre organisation, mais aussi parce que nous sommes convaincus que nos archives ont une valeur historique. »
DIRK VANHECKE, administrateur délégué de Verstraete Vanhecke
De nos jours, une grande partie des archives est constituée de documents numériques. Les archives numériques sont moins susceptibles d’être gérées que leur équivalent papier. La facilité avec laquelle nous créons, copions et partageons les informations numériques en est une cause majeure. Un autre problème est l’utilisation de différentes plateformes de partage, d’applications web, de boîtes de messagerie et d’autres canaux. L’information se retrouve donc fragmentée. Les entreprises de construction perdent la trace de l’information et ont plus de mal à la contrôler.
Il est donc important d’empêcher autant que possible la prolifération des archives numériques. Vous pouvez y parvenir en améliorant l’ « hygiène numérique ». Pour ce faire, il est essentiel que les membres de l’équipe s’entendent bien. Pour les grandes organisations, il est recommandé d’élaborer un « tableau de gestion », dans lequel vous écrivez brièvement la politique relative aux séries d’informations les plus importantes. Dans un prochain article, nous examinerons de plus près la gestion d’une archive numérique.
N’oubliez pas les droits d’auteur !
Le droit d’auteur sur les documents d’archive est un aspect important auquel on ne prête pas toujours suffisamment attention.
La construction du logement social Scheldeoord à Gand par l'entreprise de construction Serck (1930).
Les archives d’une entreprise de construction peuvent contenir de nombreux documents dont les droits d’auteur n’appartiennent pas à l’entreprise de construction. Dans ce cas, l’entreprise de construction doit demander l’autorisation à l’auteur original pour reproduire et diffuser un document. Pensons aux dessins de construction fournis par les architectes ou les bureaux d’études.
Par conséquent, concluez des accords sur les droits d’auteur avec vos partenaires lorsque cela est possible et utile. Prenons l’exemple des missions de photographie de chantiers de construction ou de bâtiments achevés que vous confiez à un photographe externe. Le maître d’ouvrage n’obtient pas automatiquement les droits d’auteur sur les photos. Par conséquent, en tant que maître d’ouvrage, veillez à obtenir du photographe la licence le plus large possible pour l’utilisation des photos.
Saviez-vous que même les travailleurs d’une entreprise de construction, sans accord explicite, conservent personnellement les droits d’auteur sur les documents qu’ils rédigent en leur qualité de travailleur ? Mieux vaut ne pas prendre de risque et inclure dans le contrat de travail une clause qui stipule que le travailleur cède les droits d’auteur à l’employeur en ce qui concerne les documents ou autres créations rédigés dans le cadre du contrat de travail.
INFO :
Ce texte est une contribution de Wim Lowet du Flanders Architecture Institute. Dans le prochain numéro d’Embuild Magazine, nous parlerons de la gestion des archives et des informations numériques.
Des blocs et briques Wienerberger en évidence dans le projet Confluence, à Herstal
À Herstal, le quai Albert Ier situé en bord de Meuse va connaître une véritable métamorphose. Avec le projet résidentiel Coronmeuse, de nombreux logements sortent de terre. C’est notamment le cas de Confluence, un projet de 31 appartements réalisé sur un ancien site industriel désaffecté. Wienerberger est fier d’avoir pu y contribuer. En effet, l’entrepreneur a utilisé des blocs PLS Newton de 19 cm pour ériger les murs porteurs de cet immeuble de sept étages.
Les architectes ont aussi opté pour des briques Wienerberger pour la façade.
Le prolongement du tram liégeois jusqu’au centre d’Herstal et les nombreux projets résidentiels, liés à Coronmeuse, vont radicalement changer les bords de Meuse, à Herstal. Le projet Confluence, porté par MH Equity Residential, est déjà une belle preuve de cette métamorphose du quai Albert Ier. Il s’agit d’un ensemble d’appartements, répartis dans trois blocs, qui donnent une vue imprenable sur La Meuse. Respectant les nouvelles normes énergétiques en vigueur, ces logements assurent un confort garanti aux résidents. En outre, il est idéalement situé, proche du nœud autoroutier E40-E42 et accessible via la future ligne de tram liégeoise.
Pour l’entrepreneur, le choix de MH Equity Residential s’est porté sur Fami-Construct. Cette entreprise de construction possède une vaste expérience dans la construction d’immeubles à appartements et a une préférence, par souci de rendement, pour le collage de blocs céramiques pour murs porteurs. Et construire des murs porteurs avec les blocs en terre cuite de Wienerberger garantit un haut rendement de mise en œuvre. C’est pourquoi de nombreux entrepreneurs, dont Fami-Construct,
préfèrent cette solution, surtout lorsque les blocs peuvent être collés.
Avec le lancement du bloc à coller PLS Newton de Wienerberger, la hauteur ne constitue plus une restriction pour ériger des immeubles à appartements de hauteur moyenne avec des blocs pour murs porteurs, et ce dans le respect des exigences en matière de résistance à la compression et d’acoustique. Cependant, l’entrepreneur Salvatore Mirabella de Fami-Construct n’avait encore jamais réalisé d’immeuble de sept étages, au moyen de blocs treillis. Un défi qu’il a tout de même accepté de relever. « Salvatore Mirabella s’est adressé à nous pour obtenir des conseils et de l’aide afin de convaincre l’architecte et le maître d’ouvrage. En collaboration avec l’ingénieur en stabilité, nous avons voulu savoir si nos blocs treillis PLS Newton de 19 cm fourniraient la résistance à la compression nécessaire et pourraient répondre aux exigences acoustiques. Les calculs étaient positifs », explique Jens Van Hoecke, conseiller technique en construction chez Wienerberger.
Ce qui n’a rien d’étonnant, car la composition d’argile optimale et les perforations bien pensées des blocs garantissent une haute résistance à la compression des murs. La résistance à la
compression caractéristique des murs est de 8,5 N/mm².
Fort de ces chiffres, Salvatore Mirabella s’est rendu chez MH Equity Residential, ainsi qu’à l’Atelier d’architecture DSH. « Les calculs étaient rassurants. De plus, l’utilisation de blocs pour murs porteurs offrait des avantages supplémentaires. La portance du bloc PLS Newton permettait d’ériger sept étages au moyen de blocs pour murs porteurs relativement traditionnels, alors que cela n’aurait pas été possible avec des blocs de béton conventionnels de même épaisseur. A côté de cela, le coefficient d’isolation du bloc Porotherm PLS Newton est supérieur à
celui des blocs de construction traditionnels. Normalement, pour une telle hauteur, nous aurions dû utiliser des blocs silico-calcaires. Mais ceux-ci sont plus épais que les blocs céramiques pour murs porteurs. En optant pour les blocs PLS Newton, nous avons ainsi pu gagner quelques précieux centimètres dans le bâtiment », expliquent les architectes Thomas Fréson et Martin Lecrompe
Le bloc céramique à coller répondait également aux attentes des concepteurs, en ce qui concerne l’exécution. « Les travaux de construction sont rapides et les coûts sont rationalisés et maîtrisés. Travailler avec des blocs de plus petite taille garantit aussi une
grande flexibilité. Cela nous permet, entre autres, de facilement adapter les dimensions, par exemple lorsque les acheteurs le demandent », précisent encore les architectes.
Intégrer cet immeuble dans le tissu principalement résidentiel existant constituait un challenge pour l’Atelier d’architecture DSH. Il a été réalisé à l’aide de briques de façade Wienerberger. « Le défi consistait à créer, dans notre concept, une transition entre les bâtiments adjacents, dont l’un compte huit étages et l’autre trois. Pour ce faire, nous avons intégré dans ce concept un effet de gradation. Afin de conférer davantage de légèreté à la façade, nous avons opté pour différentes surfaces. Pour obtenir le jeu de surfaces souhaité, nous avons combiné Terca Basia Nero Noir Manganèse et Terca Riego Plata, deux briques de parement Eco-brick au format Waal (WF), en entourant le bloc foncé de volumes en briques de couleur noire. Pour le socle, nous avons opté pour Terca Riego Plata. Autre particularité du concept, tous les appartements présentent une configuration ouverte et disposent d’un espace extérieur végétalisé, sous forme de toiture verte ou de balcon végétalisé », concluent Thomas Fréson et Martin Lecrompe.
La construction climatique au menu du Buildwise Magazine
Une édition exclusivement consacrée à l’adaptation des bâtiments au changement climatique : dans la première parution 2024 (janvier/février) du « Buildwise Magazine », notre centre de recherche sectoriel se penche à la fois sur la question fondamentale de l’eau, trop abondante ou raréfiée, et sur celle de la surchauffe dans le bâtiment ou sur chantier.
Le changement climatique est en route et il est inéluctable. Face à ce dérèglement, notre secteur peut d’abord en atténuer les effets en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il devra aussi construire autrement.
Les professionnels de la construction contribuent déjà à réduire les émissions par l’isolation thermique, l’attention aux détails constructifs et à étanchéité à l’air, les systèmes performants abandonnant les énergies fossiles, le recours aux énergies renouvelables, aux pompes à chaleur, à la construction durable et circulaire…
Les mesures d’adaptation sont une préparation aux conséquences prévisibles du changement climatique avec des événements extrêmes (pluies intenses, vents de tempête,
Échantillons d’eau de pluie (A), d’eau grise non traitée (B) et d’eau grise traitée par un système biomécanique (C). Certains traitements produisent une eau traitée légèrement plus colorée que l’échantillon photographié ici.
↖↖ Grand conteneur, avec raccordement permanent, pour les eaux de rabattement.
↖ Réalisation d’une berme en milieu de talus pour en augmenter la stabilité et en faciliter l’entretien.
↑ Solution de fermeture automatique.
périodes de canicule…) dont l’ampleur future est difficilement estimable alors que, traditionnellement, on construit en fonction d’une statistique de tels événements.
Faut-il prévoir de plus grandes citernes d’eau de pluie ? Faut-il réutiliser les eaux de rabattement ? Comment renforcer l’étanchéité ? Comment mieux évacuer les eaux pluviales… ou les absorber dans une « toiture verte » ? Comment bétonner par temps chaud ?
Certaines des mesures proposées dans l’édition spéciale sont « sans regret », comme les protections solaires qui seront toujours utiles, peu importe le nombre des canicules à venir. Elles sont préférables aux « maladaptations » : un conditionnement d’air est confortable mais contribue au réchauffement climatique… C’est une fausse solution !
Ce « Buildwise Magazine » (une trentaine de pages illustrées) est consultable sur www.buildwise.be.
Installer une pompe à chaleur en rénovation : défis et étapes clés
Les pompes à chaleur (PAC) ont fortement évolué ces dernières années : leurs performances s’améliorent, leur prix diminue et de nombreux modèles peuvent désormais fonctionner à plus haute température. Pour maximiser leurs performances et faire plus d’économies, quelques étapes clés sont à suivre attentivement.
Rôle des pompes à chaleur
Les PAC ont un rôle important à jouer dans la décarbonation puisqu’elles utilisent l’énergie de manière très efficace. Aujourd’hui, un coefficient de performance saisonnier de 4 devient courant. Un tel coefficient signifie que, durant la saison de chauffe, une PAC ayant consommé une seule unité d’énergie électrique délivre en moyenne quatre unités d’énergie thermique dans le bâtiment.
Cependant, il se trouve, d’une part, qu’une PAC air-eau perd de son efficacité à mesure que la température de l’air extérieur diminue. Comme le montre le graphique, lorsque le régime de température du circuit de chauffage est de 45/35 °C, par exemple, le coefficient de performance peut ainsi passer de 4 à 3 si la température extérieure passe de 12 °C à 0 °C.
D’autre part, l’efficacité d’une PAC sera toujours meilleure à un régime le plus bas possible. C’est pourquoi on utilise souvent une PAC avec un système de chauffage par le sol, lequel fonctionne à très basse température. Elle peut cependant fonctionner à plus haute température, à un régime de 45/35 °C, par exemple, avec des radiateurs ou des ventilo-convecteurs, voire à un régime de 55/45 °C si le modèle le permet. En revanche, cette augmentation de régime entraîne toujours une diminution des performances (voir le graphique).
Remplacer une chaudière existante par une pompe à chaleur
Le défi principal que pose l’installation d’une PAC lors d’une rénovation réside au niveau du système d’émission de chaleur. En effet, les radiateurs existants ont été dimensionnés pour un régime de température plus élevé (80/60 °C, p. ex.) et facilement atteignable par la chaudière d’origine. Il est possible de faire fonctionner ces radiateurs à un ré-
Illustration des performances d’une PAC air-eau en fonction de la température extérieure et pour différentes températures de départ comprises entre 35 et 60 °C.
gime plus faible dans le but de maximiser les performances d’une PAC, mais ils ne pourront délivrer qu’une puissance de chauffe bien plus faible. Pour la plupart des radiateurs, la puissance est ainsi divisée par environ 3,3 lorsque le régime passe de 80/60 °C à 45/35 °C. Par conséquent, la priorité est d’améliorer la performance de l’enveloppe du bâtiment, par exemple en y ajoutant de l’isolation. Cela entraîne une diminution immédiate de la demande d’énergie et le système d’émission de chaleur existant peut ainsi fonctionner à des températures plus basses.
Les questions importantes à se poser
Qu’il s’agisse d’une rénovation importante, du remplacement d’un générateur de chaleur en panne ou d’autres interventions sur le système de chauffage, il est essentiel de considérer une transition vers des systèmes décarbonés, tels que les PAC. Il convient dès
Résumé d’un article paru en p. 10-11 du Buildwise Magazine 2023/4 (juillet-août 2023). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
lors de pouvoir répondre à un certain nombre de questions :
● faut-il privilégier une rénovation globale simultanée de l’enveloppe du bâtiment et du système de chauffage ?
● l’enveloppe actuelle est-elle suffisamment performante ? Peut-on l’améliorer à court terme pour diminuer les besoins et trouver une meilleure adéquation avec le système d’émission à basse température ?
● un chauffage par le sol est-il déjà présent ? Sinon, peut-on envisager d’installer un tel système de chauffage ?
● les radiateurs existants (ou autres systèmes d’émission) sont-ils en bon état et réutilisables ? Permettent-ils de couvrir à eux seuls les besoins à basse température ? Sinon, comment améliorer le système d’émission ?
● la chaudière est-elle encore fonctionnelle pour quelques années ? Peut-on, par exemple, l’intégrer avec une PAC dans un système de chauffage hybride ?
Le Wood Hub, le premier bâtiment belge construit avec le système CREE
En rejoignant le Wood Hub, le nouveau siège de CFE, notre membre BPC Group vient d’écrire une nouvelle page de son histoire. Ce bâtiment durable, conçu en bois et en béton et situé avenue Edmond van Nieuwenhuyse à Auderghem, a été réalisé avec le système innovant et bas carbone CREE. Une première en Belgique ! Embuild Magazine a visité les lieux avec les responsables du projet, chez BPC Group, qui ont supervisé la construction du bâtiment.
Situé juste à la sortie du métro Demey, le nouveau siège de CFE attire tous les regards dans ce quartier de la capitale. Il est vrai que l’architecture du Wood Hub, en forme trapézoïdale, est plutôt originale. Et la couleur noire des façades rend le site incontournable dans le paysage. Ce bâtiment de bureaux de cinq étages est exemplaire à plus d’un titre.
Il héberge désormais les collaborateurs du groupe CFE et de ses filiales, dont ceux de l’entreprise de construction BPC Group, qui a construit le bâtiment. L’ancien QG de ce dernier se situait auparavant dans l’ancien bâtiment Glaverbel à la Chaussée de La Hulpe, à quelques kilomètres de là. On y trouve aussi d’autres entités de CFE comme BPI Real Estate et Wood Shapers, qui a apporté son expertise dans la construction en bois sur ce chantier. Cela représente environ 200 personnes. Une autre filiale du groupe CFE, VMA, s’est occupé des techniques spéciales et l’architecte de ce projet est Archi 2000.
À noter que le site comprend également un ensemble de 140 appartements construits dans les deux bâtiments jouxtant le Wood Hub, formant l’ensemble Serenity Valley.
Démolition
En préalable à la construction de ce complexe de bureaux, il a fallu démolir les trois bâtiments de bureaux existants sur le site, jadis dénommé Serenitas. « Les études ont commencé en 2021 et les travaux en fin 2021. Nous voulions faire complètement table rase du passé. La démolition a duré environ deux
mois. Nous avons ensuite placé de nouveaux pieux entre les 200 existants en février 2022, la première étape après la démolition, avant de s’attaquer à la réalisation de la cave avec le radier et les voiles jusqu’au rez-de-chaussée, puis le gros-œuvre », explique Benoît Bataille, project manager.
Licence autrichienne
Les travaux sur la partie centrale ont démarré en juin 2022, avec le système constructif CREE, mélangeant du bois certifié PEFC provenant de forêts gérées durablement et du béton. Le premier « chantier CREE » en Belgique ! « Le groupe CFE a acheté la licence autrichienne pour exploiter ce système, qui s’appuie entièrement sur le BIM, dans notre pays. Il s’agit de modules préfabriqués en Allemagne. Ce sont des colonnes en bois assemblées à des caissons de façade en bois et des dalles bois/béton que l’on assemble pièce par pièce sur le chantier », explique Benoît Bataille. « Au niveau chronologique, on pose d’abord des ensembles colonnes en bois/caissons de façade. Ensuite, on vient poser les dalles CREE et réaliser des jonctions entre ces dalles et avec le gros-œuvre béton coulé en place. On procède étage par étage », poursuit le chef de projet. Pour Jean-Philippe Coenjaerts, l’ingénieur du projet, utiliser ce système constructif sur ce chantier a constitué un challenge. « D’habitude, on construit avec le CREE sur des formes de bâtiments plus simples, car il s’agit d’un système modulaire. Ici, la forme du bâtiment n’était pas vraiment adaptée à ce système, de même que l’atrium, partie centrale du bâtiment. Cette
Il s’agit du premier bâtiment construit avec le système CREE, en Belgique. Ici, la pose des éléments verticaux : les caissons de façades isolés et les colonnes portantes.
Dans l’atrium soutenu par des colonnes en béton, outre une volée d’escaliers panoramiques, des lattes en bois aux différentes nuances de brun attirent l’attention.
Situé juste à la sortie du métro Demey, le nouveau siège de CFE attire tous les regards dans ce quartier de la capitale.
Circularité
Dans l’atrium soutenu par des colonnes en béton, outre une volée d’escaliers panoramique, des lattes en bois aux différentes nuances de brun attirent l’attention. Elles sont posées à chaque étage. « Chez BPC Group, ainsi que dans tout le groupe CFE, l’axe de la durabilité et celui de la circularité sont très importants. Ces lattes ont été confectionnées à l’aide de panneaux en bois provenant notamment des chantiers de l’hôpital Bordet et du ZIN. Nous collaborons souvent avec le menuisier qui a travaillé sur ces projets. L’idée de rendre l’intérieur plus durable est venue comme cela », indique encore Jean-Philippe Coenjaerts. « Les dalles de faux plancher, provenant d’un bâtiment promotion chez BPI, ont aussi été utilisées pour construire le Wood Hub ».
Preuve de l’importance que le groupe CFE accorde à la circularité, une plateforme interne a été mise en place. Elle permet à toutes les filiales de CFE de mettre des matériaux de chantier à disposition des autres entités du groupe.
configuration a impliqué de réaliser plusieurs zones en béton coulé en place. Le système CREE n’ayant pas beaucoup de jeu, il a fallu bien anticiper les problèmes de tolérance entre le CREE et le béton coulé en place. Normalement, le CREE permet d’aller très vite. Ici, ça n’a pas été le cas. Construire chaque étage a pris une vingtaine de jours. Nous avons poussé le système à son extrême limite. Il s’agissait d’une première expérience, avec des leçons à tirer, que nous allons rééditer sur d’autres projets. »
Façades
Les façades reposent sur des colonnes portantes en bois. Elles sont conçues avec des caissons en bois, qui contiennent de la laine de bois. Les châssis en double vitrage ont été posés par après. Comme déjà écrit, c’est de la couleur noire qui a été choisie pour l’extérieur. Quant à l’intérieur du bâtiment, le bois et le béton sont très visibles. « Laisser des éléments de gros-œuvre aussi apparents dans une construction n’est pas simple. Dès le début du chantier, il a fallu penser à les protéger, car le risque de les abîmer existe, notamment à cause des conditions climatiques. Nous avons donc utilisé des membranes pare-pluie pour recouvrir l’intégralité des façades », précise Benoît Bataille.
Énergie
Au niveau énergétique, le Wood Hub est performant et utilise des solutions novatrices. « Le bâtiment est chauffé et refroidi grâce à la géothermie ouverte, qui va pomper de l’eau à 130 mètres de profondeur, et des pompes à chaleur, alimentées par des panneaux photovoltaïques. Des plafonds climatiques ont également été aménagés dans chaque étage », indique Jean-Philippe Coenjaerts.
Enfin au niveau bien-être, il est certifié BREEAM Outstanding et WELL Building Standard Platinum, car il établit de nouvelles normes de bien-être et de respect environnemental. Au rez-de-chaussée, le bâtiment dispose d’un bel espace pour se restaurer, un bar, une salle polyvalente et une terrasse à l’arrière pour profiter des jours ensoleillés. Ce « smart building » a donc tout pour plaire aux collaborateurs. « L’exécution de ce système CREE est une belle expérience. La synergie entre toutes les filiales de CFE a bien fonctionné », souligne Jean-Philippe Coenjaerts.
« Nous avons beaucoup appris du CREE et nous espérons que le groupe CFE va le commercialiser sur d’autres projets », conclut Benoît Bataille.
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Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles
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La gamme de produits de VemaTec Belgique s’est enrichie avec l’ajout des brise-roches Epiroc. La marque suédoise Epiroc (anciennement Atlas Copco) est la référence en matière de brise-roches d’une qualité exceptionnelle et est reconnue pour sa technologie de pointe. Les brise-roches Epiroc sont idéaux pour divers travaux de démolition, tels que le concassage de revêtements d’asphalte, de structures en béton et de roches.
De plus, ils sont simples d’utilisation, durables et faciles à entretenir. Avec un brise-roche Epiroc, votre excavatrice devient un outil polyvalent pour la démolition de matériaux de construction. Les principales caractéristiques des brise-roches Epiroc sont : extrêmement puissants, construction compacte et légère et faible niveau de bruit et de vibrations.
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Wienerberger: la Tuile Tempête Vario 18 joue la carte du rouge
Outre sa facilité d’utilisation, la Tuile Tempête Vario 18 - la plus grande tuile tempête disponible sur le marché avec son onde douce et ses demi-lunes reconnaissables - bénéficie d’un nouvel atout esthétique. À la version Noir mat sont désormais venues s’ajouter deux petites sœurs, l’une en version Rouge naturel et l’autre en version Rustique. Outre son look épuré et élégant, cette tuile en terre cuite signée Wienerberger offre désormais davantage de liberté pour assortir la couleur à l’architecture. Un emboîtement de tête extrêmement variable permettant un jeu allant jusqu’à pas moins de 25 mm et un emboîtement latéral avec un jeu garanti de 4 mm permettent d’adapter la Tuile Tempête Vario 18 tant horizontalement que verticalement.
INFO : www.wienerberger.com
DES PERSONNALITÉS POLITIQUES SUR LE STAND D’EMBUILD À BATIBOUW
Le salon Batibouw a fermé ses portes le 25 février dernier. Cette 65 e édition a attiré près de 175.000 visiteurs sur les sept jours de l’événement. « Malgré les conditions économiques difficiles pour le secteur de la construction, Batibouw a réussi à réunir quelque 300 exposants. Ils ont proposé aux visiteurs une large gamme de produits, de matériaux de construction innovants, d’énergies renouvelables, de domotique et de
solutions de construction et d’ameublement durables », ont indiqué les organisateurs.
Parmi les exposants, on retrouvait le stand d’Embuild, juste à l’entrée du salon. Comme lors de chaque édition, des personnalités politiques s’y sont rendues. Cette année, il s’agissait de Ludivine Dedonder, la ministre de la Défense, et
Marc Dillen, le directeur général d’Embuild Vlaanderen, avec Ludivine Dedonder, sur le stand de la Défense.
de Philippe Henry, viceprésident du Gouvernement wallon et ministre wallon
du Climat, de l’Energie, de la Mobilité et des Infrastructures.
Les indices CMK pour 2024
Les nouveaux indices CMK pour 2024 ont été publiés. Pour le CMK2003, l’indice de cette année est de 148,9 points. Pour les versions plus anciennes, cet indice s’élève à 172,6 points pour le CMK93 et à 229,8 points pour la version la plus ancienne, le CMK83.
Le CMK est un barème relatif au matériel pour les machines de construction. Il est utilisé pour calculer une indemnité sur les frais de matériel. Par exemple, on peut l’utiliser pour calculer le coût de la mise à disposition d’un engin sur un chantier. Mais on peut aussi l’utiliser pour calculer l’indemnisation des arrêts de production. Le mode de calcul est déterminé, entre autres, par les circulaires CMK pour les marchés publics.
Ce barème peut être commandé auprès d’Embuild. Les membres bénéficient d’une réduction sur la clé USB CMK. Ils peuvent également obtenir un fichier Excel gratuit pour calculer les coûts.