Embuild Magazine avril 2024

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Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild ‱ Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles ‱ Bureau de dĂ©pĂŽt Gent X ‱ €6

DOSSIER

DES ENTREPRISES

IN MEMORIAM

Marc Lefebvre, l’ex-prĂ©sident de la CCW, s’en est allĂ©

ÉLECTIONS

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

MOBILITÉ

Le stationnement pour les professionnels dans la RĂ©gion bruxelloise

: LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE
AVRIL 2024

Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnĂȘtes !

DĂ  bien un projet de construction ou de rĂ©novation, il faut quand mĂȘme encore prendre de nombreuses mesures dans ce domaine.

e temps en temps, la presse vĂ©hicule une mauvaise image du secteur de la construction et de l’installation. On entend notamment parler d’entreprises malhonnĂȘtes qui disparaissent aprĂšs avoir facturĂ© un acompte et qui laissent les consommateurs dans des logements inachevĂ©s. De tels abus sont Ă©videmment totalement inacceptables et doivent ĂȘtre sĂ©vĂšrement sanctionnĂ©s. Ces cow-boys nuisent Ă  l’ensemble du secteur, car la grande majoritĂ© des entreprises de construction travaillent dans le respect des rĂšgles. Les chiffres sont lĂ  pour le confirmer.

En 2023, plus de 100.000 projets de construction et de rĂ©novation ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s avec permis. Il faut y ajouter les nombreuses rĂ©novations qui ne devaient pas faire l’objet d’un permis. L’annĂ©e derniĂšre, l’inspection Ă©conomique a reçu 333 plaintes. Ces plaintes concernent donc moins de 1 % de l’ensemble des projets. Presque tous les entrepreneurs et installateurs peuvent donc mener Ă  bien un projet de construction ou de rĂ©novation en gardant une bonne relation avec le client. Et il doit en ĂȘtre ainsi.

MĂȘme si la construction agit dĂ©jĂ  beaucoup pour protĂ©ger les consommateurs (Commission de conciliation Construction, loi Breyne, responsabilitĂ© dĂ©cennale, avancĂ©es vers un service de mĂ©diation Construction
) et que nous avons en tant que fĂ©dĂ©ration sectorielle, avec www.buildyourhome.be, un site web destinĂ© aux consommateurs avec toutes les informations pratiques, afin de mener

Nous souhaitons donc Ă©tendre l’interdiction professionnelle et la prononcer plus rapidement. Actuellement, un juge ne peut imposer une telle interdiction qu’aprĂšs une dĂ©claration de faillite. Cela prend beaucoup trop de temps. Ces interdictions professionnelles doivent ĂȘtre prononcĂ©es et publiĂ©es beaucoup plus rapidement. Ainsi, JustBan, une liste noire d’entrepreneurs malhonnĂȘtes, peut se montrer utile pour le consommateur qui peut alors vĂ©rifier s’il s’engage avec un partenaire de confiance. Embuild demande Ă©galement une interdiction professionnelle en cas de faillites rĂ©pĂ©tĂ©es et d’infractions graves.

Une autre mesure que nous proposons pour lutter contre les entrepreneurs malhonnĂȘtes est qu’en cas de faillite, une Ă©ventuelle remise des dettes rĂ©siduelles soit activement rĂ©examinĂ©e par le tribunal. Il appartient alors au tribunal d’évaluer rigoureusement ces demandes de remise. De cette maniĂšre, les fraudeurs ne pourront pas crĂ©er rapidement une nouvelle entreprise pour commettre Ă  nouveau des abus, et les consommateurs dupĂ©s auront plus de chances de rĂ©cupĂ©rer une partie du montant qu’ils ont investi. Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnĂȘtes!

« La construction agit dĂ©jĂ  beaucoup pour protĂ©ger les consommateurs, mais il faut quand mĂȘme encore prendre de nombreuses mesures dans ce domaine. »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 3 ÉDITO

3 ● Édito

Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnĂȘtes !

6 ● In memoriam

Marc Lefebvre, l’ex-prĂ©sident de la CCW, s’en est allĂ©.

7 ● Point de vue rĂ©gional

Crise du logement Ă  Bruxelles : simplifier pour construire plus.

VOS INTÉRÊTS

8 ● Élections

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

14 ● FiscalitĂ©

Extension de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions de logements locatifs.

15 ● EnquĂȘte Embuild

Plus de la moitiĂ© des entreprises de construction et d’installation victimes de vols sur chantier.

DOSSIER

17 ● Introduction

La responsabilité sociétale des entreprises.

18 ● RĂ©glementation

La directive européenne CSRD dans le droit belge dÚs juillet 2024.

20 ● Accompagnement

Embuild Wallonie aide ses membres à rédiger leur reporting sur la durabilité.

21 ● Embuild Foundation

L’ex-Aedificas s’inscrit dans le nouveau contexte de la RSE.

22 ● CFE

« Les objectifs de durabilitĂ© ne peuvent ĂȘtre atteints que par la collaboration ».

QUE PROPOSENT LES PARTIS POLITIQUES POUR LA CONSTRUCTION ?

Les Ă©lections europĂ©ennes, fĂ©dĂ©rales et rĂ©gionales auront lieu le 9 juin prochain. Embuild a adressĂ© ses memoranda, pointant les prioritĂ©s du secteur, aux diffĂ©rents partis politiques et Ă  la presse. Lors de notre ForumConstruction, qui s’est tenu en fĂ©vrier dernier, nous avons attentivement Ă©coutĂ© les propositions des diffĂ©rentes formations politiques pour la construction. Dans cet article, aprĂšs une analyse des diffĂ©rents programmes, nous avons pointĂ© les passages qui intĂ©ressent notre secteur.

DOSSIER : LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

À la base informelle, et nĂ©cessitant une volontĂ© du management, la responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises devient formelle, notamment avec la nouvelle rĂ©glementation europĂ©enne CSRD, qui impose de rĂ©diger un rapport extra-financier de durabilitĂ© relatif aux impacts environnementaux, sociaux et Ă©thiques de leur business. C’est le reporting ESG (Environmental, Social and Governance). Rassurez-vous, vous n’ĂȘtes pas seul dans la rĂ©daction de ce rapport. Embuild vous aide dans cette mission.

4 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SOMMAIRE
DOSSIER LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE IN MEMORIAM Marc Lefebvre, l’ex-prĂ©sident de la CCW, s’en est allĂ© ÉLECTIONS Que proposent les partis politiques pour la construction ? MOBILITÉ Le stationnement pour les professionnels dans la RĂ©gion bruxelloise AVRIL 2024
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COMMENT LES PROFESSIONNELS DOIVENT-ILS ET PEUVENT-ILS ENCORE SE STATIONNER DANS LA RÉGION BRUXELLOISE ?

Embuild.Brussels a récemment organisé un webinaire, en collaboration avec le CRR (Centre de recherches routiÚres), parking.brussels, Bruxelles Mobilité et Green Deal Logistique Urbaine sur les procédures que les entreprises de construction et les professionnels de la Région bruxelloise peuvent suivre pour s'y stationner, ainsi que sur les tarifs applicables et la validité des permis.

L’EXTENSION DE LA MAISON DE REPOS DE BAILLONVILLE EST SIGNÉE PICARD CONSTRUCT

Selon Christie Morreale, la ministre wallonne de la SantĂ©, le nombre de places dans les maisons de repos wallonnes augmente depuis 2011. En 2022, derniers chiffres disponibles, il y en avait 49.754. Compte tenu des perspectives du vieillissement de la population, l’objectif est de doubler ce chiffre d’ici 2050. Le projet d’extension de la maison de repos de Baillonville, rĂ©alisĂ© par notre membre Picard Construct, s’inscrit donc parfaitement dans ce contexte.

24 ● PromĂ©thĂ©a

Le soutien à la culture et au patrimoine est un critÚre important de durabilité.

25 ● MĂ©cĂ©nat de compĂ©tences

Restauration de la Maison Hannon.

26 ● ADEB-VBA

« Il faut avoir une approche sectorielle structurée au sujet de la CSRD ».

SECTEURS & MÉTIERS

28 ● RĂ©seau des facilitateurs en construction durable et circulaire

Présentation à Bois & Habitat.

30 ● EDIH CONNECT

Plus d’une quarantaine d’entreprises accompagnĂ©es grĂące au projet.

32 ● Primes Ă  la rĂ©novation

Référez-vous à la circulaire pour connaßtre les postes éligibles !

34 ● MobilitĂ©

Le stationnement pour les professionnels dans la RĂ©gion bruxelloise.

36 ● Flanders Architecture Institute

La gestion des archives dans une entreprise de construction (partie II).

39 ● Construlab

Cette initiative de l’ADEB-VBA a formĂ© plus de 145 personnes.

40 ● Buildwise

‱ À chaque projet son dĂ©tail !

‱ Nouvelle NIT 290 sur les dĂ©tails de rĂ©fĂ©rence pour les enduits extĂ©rieurs sur maçonnerie et bĂ©ton.

PROJETS & ENTREPRISES

44 ● Projet

L’extension de la maison de repos de Baillonville est signĂ©e Picard Construct.

46 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

48 ● MarchĂ© de la construction

‱ Techni-Mat

‱ Wienerberger

50 ● Marquant

‱ Le ministre Pierre-Yves Dermagne et Embuild en visite chez Buildwise.

‱ Chiffre du mois.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 5 SOMMAIRE
44 34
© Christopher Roxs

Marc Lefebvre, l’ex-prĂ©sident de la CCW, s’en est allĂ©

Marc Lefebvre Ă©tait une figure emblĂ©matique de l’ex- ConfĂ©dĂ©ration Construction, particuliĂšrement connu en Wallonie, puisqu’il avait Ă©tĂ© prĂ©sident de l’ex-CCW de 2008 Ă  2012. « Travailler avec un entrepreneur, ce n’est que du bonheur », tel Ă©tait le slogan qu’il avait lancĂ© au dĂ©but de sa prĂ©sidence, preuve de sa motivation Ă  s’investir dans le secteur.

En 2010, c’est grĂące Ă  un inĂ©dit mĂ©cĂ©nat collectif d’entreprises impulsĂ© par Marc Lefebvre que la ConfĂ©dĂ©ration Construction Wallonne avait obtenu le caĂŻus pour le Patrimoine, dĂ©cernĂ© par PromĂ©thĂ©a, pour la restauration du mur d’enceinte du chĂąteau de Lavaux-Sainte-Anne. Et c’est donc dans ce mĂȘme endroit, la mĂȘme annĂ©e, que la CCW avait cĂ©-

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le dĂ©cĂšs de Marc Lefebvre, le 18 mars dernier. Marc Ă©tait une personne bien connue au sein de notre organisation professionnelle. La rĂ©daction d’Embuild Magazine prĂ©sente ses plus sincĂšres condolĂ©ances Ă  sa famille et Ă  ses proches.

lébré ses 20 ans, en rassemblant de nombreux artistes pour un évÚnement culturel féérique comme seul Marc en avait le secret
 Il a également contribué en 2012, par une habile diplomatie, au regroupement des quatre chambres hennuyÚres (Le Roeulx, Charleroi, Tournai et Mons) pour former la Confédération Construction Hainaut. Un long processus que Marc fut heureux de voir aboutir.

Directeur gĂ©nĂ©ral de la CCW lors de sa prĂ©sidence, Francis Carnoy garde un excellent souvenir de son ami Marc Lefebvre. « Nous Ă©tions fort liĂ©s, je me rendais souvent dans ses bureaux Ă  Wavre ou sa rĂ©sidence Ă  Dinant pour prĂ©parer les dossiers difficiles, et son accueil Ă©tait toujours chaleureux. Je me rappelle aussi d’un voyage avec lui au MIPIM, Ă  Cannes, oĂč les journĂ©es de travail se prolongeaient en networking festif une bonne partie de la nuit
 ».

Outre la prĂ©sidence de la CCW, il avait Ă©galement exercĂ© des mandats dans plusieurs institutions sectorielles : prĂ©sident de la Chambre royale de la construction du Brabant wallon, prĂ©sident de WorldSkills Belgium (mandat au cours duquel il a accueilli la reine Fabiola Ă  Spa-Francorchamps), prĂ©sident de la coopĂ©rative Tradecowall, administrateur de la SCICC (sociĂ©tĂ© coopĂ©rative indĂ©pendante de cautionnement collectif), administrateur de la FEGC
 Il Ă©tait Ă©galement trĂšs investi et attentif au dĂ©veloppement de l’EMEC (Ecole des Managers des Entreprises de la Construction) et de l’asbl COQUAL (label de construction de qualitĂ©). Et jusqu’à rĂ©cemment encore, il jouait un rĂŽle trĂšs apprĂ©ciĂ© parmi les Belgian Senior Consultants.

Enfin, c’est Robert de MĂ»elenaere, ancien administrateur dĂ©lĂ©guĂ© de l’ex-ConfĂ©dĂ©ration Construction, qui a rappelĂ© lors de ses funĂ©railles Ă  Genval le 25 mars, au nom de l’imposante dĂ©lĂ©gation d’Embuild prĂ©sente sur place, combien le souvenir de Marc restera Ă  jamais gravĂ© dans l’esprit de ceux qui l’ont connu.

6 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 IN MEMORIAM

Crise du logement Ă  Bruxelles : simplifier pour construire plus

Tout doucement, la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale s’enfonce dans une crise aiguĂ« du logement, couplĂ©e Ă  un exode des classes moyennes. Cette crise est due Ă  une augmentation des prix, liĂ©e principalement Ă  un dĂ©sĂ©quilibre croissant entre l’offre de logements et la demande. Il n’y a plus suffisamment de logements mis sur le marchĂ©.

Cela fait de nombreuses annĂ©es qu’Embuild met en garde contre l’inflation des taxes immobiliĂšres et la longueur inacceptable de dĂ©livrance des permis de bĂątir. Ce phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© Ă©galement mis en exergue dans de nombreuses Ă©tudes, dont certaines commanditĂ©es par le Gouvernement bruxellois. Cinq ans et demi en moyenne pour obtenir un permis et des taxes d’occupation de la voirie plus chĂšres que la location d’un appartement Avenue Louise. Peu Ă  peu, les investisseurs commencent Ă  se dĂ©tourner de la capitale belge. Et ce sont les Bruxellois qui sont les dindons de la farce.

Que fait le Gouvernement bruxellois ? Il augmente encore les freins pour les investisseurs et les propriĂ©taires, en alourdissant les charges d’urbanisme sur les projets de logements et en voulant imposer 25% de logements sociaux sur les projets de plus de 3.500 m2. MĂȘme la SociĂ©tĂ© du Logement de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale (SLRB) est opposĂ©e Ă  cette mesure ! Selon la RĂ©gion, cette mesure se justifie par la nĂ©cessitĂ© de trouver des solutions pour la crise du logement avec une augmentation moyenne des prix par quartier, entre 2018 et 2023,

de 27% et avec plus que 56.000 familles sur la liste d’attente d’un logement social.

Embuild n’est, bien entendu, pas opposĂ©e Ă  la construction de logements sociaux. Au contraire. Elle a d’ailleurs collaborĂ© intensivement avec la ministre du Logement et la SLRB pour imaginer de nouvelles façons de produire ce type de logement. Cela a mĂȘme donnĂ© de trĂšs bons rĂ©sultats, Ă©tant donnĂ© que nous avons presque quadruplĂ© le nombre de logements sociaux construits pendant cette lĂ©gislature, grĂące Ă  ce partenariat public-privĂ©. NĂ©anmoins, la crise du logement ne se rĂ©soudra pas uniquement via le logement social. Il faut pouvoir construire davantage de logements, de tous segments confondus, et rapidement.

Ceci passera inĂ©vitablement par la mise en Ɠuvre d’un grand chantier de simplification et d’accĂ©lĂ©ration des procĂ©dures d’urbanisme. Les solutions existent et passeront notamment par une numĂ©risation accrue. Ceci passera par de nouvelles politiques fiscales et d’investissement, avec Ă  tout le moins un moratoire de plusieurs annĂ©es sur de nouvelles taxes, et la mise en place de systĂšmes de financement avantageux pour les acquĂ©reurs.

« Cela fait de nombreuses annĂ©es qu’Embuild met en garde contre l’inflation des taxes immobiliĂšres et la longueur inacceptable de dĂ©livrance des permis de bĂątir. »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 7 POINT DE VUE RÉGIONAL

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

PrĂ©cisons d’emblĂ©e, ce texte est loin d’ĂȘtre exhaustif et rĂ©sume les propositions principales qui concernent directement ou indirectement le secteur. Lors de la rĂ©daction de ces lignes, les programmes complets de tous les partis n’étaient pas encore disponibles. Nous avons donc compilĂ© les informations dont nous disposions.

Propositions fiscales

1

TAUX DE TVA

Plusieurs partis proposent une rĂ©duction de la TVA, certains pour la dĂ©molition-reconstruction, d’autres pour les investissements Ă©nergĂ©tiques.

DÉFI souhaite une rĂ©duction de la TVA pour les investissements Ă©nergĂ©tiques, pour la dĂ©molition-reconstruction et pour les nouvelles constructions Ă  condition que « des normes Ă©levĂ©es » soient atteintes en termes d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et de durabilitĂ©. LES ENGAGÉS souhaitent une TVA de 6 % sur la dĂ©molition-dĂ©construction-reconstruction, si le projet offre une meilleure empreinte carbone, et sur les Ă©co-matĂ©riaux dans le cadre d’une Ă©co-construction neuve. Le MR veut un taux de TVA rĂ©duit Ă  12 % sur les logements neufs. La N-VA et le PS dĂ©fendent Ă©galement une TVA de 6 % sur la dĂ©molition-reconstruction.

2

INVESTISSEMENTS ÉNERGÉTIQUES

Des incitants fiscaux sont proposĂ©s lors de la mise en Ɠuvre d’investissements Ă©nergĂ©tiques. Le MR souhaite une aide fiscale pour soutenir l’amĂ©lioration de la performance Ă©nergĂ©tique des logements. DÉFI souhaite encourager les rĂ©novations Ă©nergĂ©tiques via une exonĂ©ration du prĂ©compte immobilier et une fiscalitĂ© avantageuse.

8 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

Les Ă©lections europĂ©ennes, fĂ©dĂ©rales et rĂ©gionales auront lieu le 9 juin prochain. Embuild a adressĂ© ses memoranda, pointant les prioritĂ©s du secteur, aux diffĂ©rents partis politiques et Ă  la presse. Lors de notre ForumConstruction, qui s’est tenu en fĂ©vrier dernier, nous avons attentivement Ă©coutĂ© les propositions des diffĂ©rentes formations politiques pour la construction. Dans cet article, aprĂšs une analyse des diffĂ©rents programmes, nous avons pointĂ© les passages qui intĂ©ressent notre secteur.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 9 ÉLECTIONS

3

FISCALITÉ (IMMOBILIÈRE) EN GÉNÉRAL

Presque tous les partis rĂ©itĂšrent les principes de la lĂ©gislature prĂ©cĂ©dente : la fiscalitĂ© sur le travail doit diminuer avec l’abolition des niches fiscales et passer Ă  d’autres impĂŽts, qu’ils concernent l’immobilier ou non.

Le MR veut supprimer le prĂ©compte immobilier pour le propre logement, plafonnĂ©. LES ENGAGÉS veulent fusionner et taxer progressivement les revenus du travail et du capital, mais conserver le RC (Ă  rĂ©viser) sans passer Ă  l’évaluation du revenu rĂ©el. Le PS veut Ă©galement rĂ©viser le revenu cadastral. ECOLO veut imposer les revenus locatifs rĂ©els et les plus-values. VOORUIT veut imposer les revenus locatifs rĂ©els et accorder une super rĂ©duction de 150 % pour les rĂ©novations Ă©nergĂ©tiques des immeubles locatifs.

4

DROITS D’ENREGISTREMENT

De nombreux partis lancent des propositions de rĂ©duction des droits d’enregistrement, en particulier en Wallonie, afin de faire dĂ©pendre le niveau des droits et/ou des exonĂ©rations des investissements Ă©nergĂ©tiques et de se concentrer sur le premier logement.

DÉFI veut une indexation annuelle de l’abattement pour le logement propre et unique et une rĂ©duction en cas de location Ă  une AIS. LES ENGAGÉS veulent une rĂ©duction – ou mĂȘme une suppression – sur l’achat du premier logement et le remplacement par une taxe annuelle et une augmentation sur les logements autres que le premier logement.

Le MR veut rĂ©duire les droits d’enregistrement ou de donation sur les amĂ©liorations de plus de deux classes de PEB et un rĂ©gime progressif sur plus de deux classes d’amĂ©lioration, ainsi qu’une rĂ©duction supplĂ©mentaire des droits d’enregistrement sur la premiĂšre rĂ©sidence et les rendre Ă©galement transfĂ©rables. Le MR souhaite Ă©galement rendre les taux des droits d’enregistrement et de succession plus progressifs et abaisser les taux maximaux d’exonĂ©ration du logement familial en cas d’hĂ©ritage entre conjoints. L’OPEN VLD souhaite une nouvelle rĂ©duction des droits d’enregistrement.

Propositions en matiùre d’investissements publics

La plupart des partis Ă©voquent assez largement la question des investissements de diffĂ©rentes natures (dans l’enseignement, la prĂ©vention, l’amĂ©lioration des performances Ă©nergĂ©-

tiques de logements
). Par contre, la question spécifique des investissements publics est trÚs peu évoquée.

PS et GROEN demandent, l’un et l’autre, de porter les investissements publics Ă  4% du PIB, comme le prĂ©voit la dĂ©claration gouvernementale de l’actuel gouvernement.

VOORUIT plaide pour une intensification des investissements publics, Ă  concurrence de 1 % du PIB.

ECOLO appelle Ă  un plan pluriannuel interfĂ©dĂ©ral d’investissements publics, de 15 milliards, pour renforcer des infrastructures stratĂ©giques, entre autres en lien avec la transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique, l'autonomie alimentaire ou l'adaptation au changement climatique.

LES ENGAGÉS demandent de revigorer les investissements publics pour stimuler le potentiel Ă©conomique Ă  long terme du pays.

10 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

1

INVESTIR DANS LES BÂTIMENTS PUBLICS

L’amĂ©lioration des performances Ă©nergĂ©tiques des bĂątiments figure dans tous les programmes de tous les partis politiques, mais en rĂ©fĂ©rant le plus souvent essentiellement aux seuls logements.

Le MR indique que l’Etat doit montrer l’exemple en rĂ©novant ses bĂątiments dans un but d’économie d’énergie et de rĂ©duction des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques.

Le PS propose de dĂ©velopper une politique ambitieuse, visant la neutralitĂ© carbone des bĂątiments publics Ă  l’horizon 2050. Et il appelle Ă  rĂ©aliser au plus vite les investissements nĂ©cessaires Ă  cet effet.

VOORUIT Ă©voque l’amĂ©lioration des bĂątiments publics, en termes d’accessibilitĂ©, de connectivité , mais pas au niveau des performances Ă©nergĂ©tiques.

2

INVESTIR DANS LES INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES

Le modal shift en faveur du rail est évoqué par différents partis.

DÉFI , MR , ECOLO et GROEN rĂ©fĂšrent Ă  la Vision Rail 2040 visant un quasi doublement de la part du rail et un minimum de 4 trains/h vers les grandes villes et 2 trains/h sur le reste du rĂ©seau. Par contre, une augmentation des investissements dans l’infrastructure ferroviaire est peu clairement Ă©voquĂ©e.

ECOLO demande d’amplifier les investissements massifs dans l’offre ferroviaire afin d’atteindre les objectifs de la Vision Rail 2040.

Le PS appelle, entre autres, Ă  octroyer des moyens publics suffisants Ă  la SNCB et Ă  Infrabel pour rĂ©aliser leurs objectifs ambitieux, via l’engagement du personnel et la rĂ©alisation des investissements nĂ©cessaires.

DÉFI et LES ENGAGÉS plaident pour l’accĂ©lĂ©ration de la mise en Ɠuvre du RER. Le PS indique rester attentif Ă  l’aboutissement du RER. Le MR souhaite le financement complet et systĂ©matique du plan d'investissement pluriannuel (plan d’action pour le fret ferroviaire 2030).

Propositions juridiques

1

MARCHÉS PUBLICS

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale le principe d’exemplaritĂ© des pouvoirs publics est invoquĂ© par les partis francophones pour encourager la prise en compte dans les marchĂ©s publics de l’élĂ©ment climatique.

● IntĂ©grer et soutenir la circularitĂ© dans les marchĂ©s publics notamment au niveau des matĂ©riaux

ECOLO soutient l'utilisation de matĂ©riaux biosourcĂ©s locaux dans les marchĂ©s publics, ainsi que l’accĂ©lĂ©ration du dĂ©ploiement de l’économie circulaire. Il propose d’organiser l’identification des matĂ©riaux, grĂące Ă  une carte d’identitĂ© du bĂątiment et de fixer des seuils minimaux de rĂ©emploi, en commençant par les projets publics.

LES ENGAGÉS proposent de mieux intĂ©grer les Ă©co-matĂ©riaux dans les critĂšres utilisĂ©s dans le cadre de marchĂ©s publics, de mettre en place des normes sur les matĂ©riaux dans une idĂ©e de recyclage et de rĂ©utilisation des dĂ©chets de construction,

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 11 ÉLECTIONS

et de faciliter l’accĂšs aux agrĂ©ments techniques et aux analyses de cycle de vie pour les entreprises de l’éco-construction.

DÉFI souhaite intĂ©grer l’économie circulaire dans les marchĂ©s publics en proposant, d’une part, de crĂ©er un label en Ă©conomie circulaire, mais aussi un guichet unique pour aider les entreprises, et d’autre part, de prĂ©voir des objectifs chiffrĂ©s d’achat de biens « circulaires » par les pouvoirs publics.

Le PS propose de poursuivre le rĂŽle d’impulsion des pouvoirs publics en matiĂšre de circularitĂ©, notamment au travers de marchĂ©s publics intĂ©grant divers aspects de circularitĂ©.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le MR et le PS souhaitent soutenir l’économie circulaire en crĂ©ant des filiĂšres locales, notamment en ce qui concerne les dĂ©chets de construction (MR).

● Promouvoir les marchĂ©s durables et les clauses sociales et environnementales dans les marchĂ©s publics

Le PS souhaite faire des marchĂ©s publics des outils de dĂ©veloppement Ă©conomique responsable. Il insiste sur la responsabilitĂ© Ă©cologique dans les marchĂ©s publics et le respect du principe DNSH. Il propose ainsi de gĂ©nĂ©raliser les critĂšres sociaux et environnementaux dans les marchĂ©s publics (pas seulement ceux de travaux mais aussi de services), de pĂ©naliser les entreprises ayant un impact social et environnemental nĂ©gatif et de faciliter la lisibilitĂ© des appels d’offre en proposant des cahiers des charges types. Un reporting de ces clauses est Ă  faire pour identifier les bonnes pratiques et les partager entre pouvoirs adjudicateurs.

En matiĂšre environnementale, le MR estime que l’Etat doit montrer l’exemple en rĂ©novant ses bĂątiments dans un but d’économie d’énergie et de rĂ©duction des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques. Concernant l’aspect plus social, le MR souhaite identifier les marchĂ©s publics propices Ă  des sous-traitances Ă  des ETA (entreprises de travail adaptĂ©).

ECOLO veut favoriser la durabilité des bùtiments et du secteur de la construction, notamment en favorisant la réutilisation, la transformation, le recyclage et le réemploi.

● Favoriser l’accĂšs des PME et des entreprises locales aux marchĂ©s publics

LES ENGAGÉS souhaitent accompagner et former les TPE et PME actives dans la construction et la production de matĂ©riaux de construction afin qu’ils puissent s’approprier de nouvelles innovations techniques et maĂźtriser les outils nĂ©cessaires Ă  la transition (TOTEM, dossier numĂ©rique du bĂątiment
).

Le PS insiste sur l’accĂšs des entreprises locales et des PME aux marchĂ©s publics notamment via des cahiers spĂ©ciaux des charges simplifiĂ©s et la mise en place de cellules d’accompagnement publiques mais aussi une meilleure information sur les appels d’offre et la mise en place de mĂ©canismes de financement pour les PME pour accĂ©der Ă  des marchĂ©s de plus grande ampleur.

● Sensibilisation des pouvoirs adjudicateurs à leur rîle dans la commande publique

Le PS est le seul Ă  proposer cette sensibilisation et formation des adjudicateurs sur leur rĂŽle, au moyen de la commande publique, dans la relance Ă©conomique rĂ©gionale, la transition vers un dĂ©veloppement durable et la promotion d’un meilleur accĂšs des entreprises wallonnes. Il propose aussi la constitution d’une base de donnĂ©es pour mieux prospecter le marchĂ© rĂ©gional et national.

2ADR (ALTERNATIVE DISPUTE RESOLUTION) : RÈGLEMENT ALTERNATIF DES CONFLITS

LES ENGAGÉS , le MR et la N-VA poussent pour la promotion des rĂšglements amiables des conflits, notamment pour LES ENGAGÉS en les finançant mieux, en crĂ©ant des chambres de rĂšglement amiable auprĂšs des tribunaux (comme le propose Ă©galement le PS) et en privilĂ©giant le recours Ă  la mĂ©diation quand c’est possible. La N-VA privilĂ©gie mĂȘme la mĂ©diation Ă  la procĂ©dure dans les conflits avec les consommateurs. Et le MR souhaite en outre que ces solutions soient accessibles Ă  tous.

Le PS propose de dĂ©velopper les modes alternatifs de rĂšglement des litiges en droit public, c’est-Ă -dire devant les juridictions administratives comme le Conseil d’Etat.

Propositions sociales

1FLEXIBILITÉ

Le MR propose que, lors de dĂ©bats sur des modalitĂ©s d’or-

12 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

ganisation du travail en entreprise (annualisation du temps de travail, travail du soir, du week-end et du dimanche
), Ă  dĂ©faut d’accord entre employeur et dĂ©lĂ©gation syndicale en entreprise endĂ©ans un certain dĂ©lai de nĂ©gociation (ex. 15 jours), l’employeur puisse organiser un rĂ©fĂ©rendum interne et, en cas d’obtention d’une majoritĂ© suffisante, mettre la dĂ©cision en oeuvre au sein de l’entreprise sans plus devoir obtenir l’accord des syndicats.

L’OPEN VLD veut donner aux travailleurs et aux employeurs la libertĂ© de convenir entre eux d'horaires de travail flexibles, en supprimant tous les obstacles Ă  cet Ă©gard. Il souhaite Ă©galement supprimer tout plafond pour les heures supplĂ©mentaires dĂ©fiscalisĂ©es.

Le CD&V veut un dispositif structurel permettant aux travailleurs qui le souhaitent d'effectuer des heures supplémentaires d'une maniÚre fiscalement et socialement favorable, avec constitution de droits sociaux.

ECOLO et GROEN souhaitent une rĂ©duction collective du temps de travail Ă  32 heures avec embauches compensatoires et maintien du salaire pour les bas et moyens revenus. Le surcoĂ»t pour l’employeur est compensĂ© par une diminution des cotisations sociales, elle-mĂȘme compensĂ©e pour l’État par l’économie rĂ©alisĂ©e sur les allocations de chĂŽmage et les maladies de longue durĂ©e liĂ©es au travail.

Le PS et VOORUIT plaident aussi pour une réduction collective du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoires et instaurer des rÚgles plus strictes pour les heures supplémentaires (quota maximum, motif valable, sursalaire et récupération obligatoire).

2FORMATION

Par rapport Ă  notre demande de revenir Ă  l’ancien systĂšme des efforts collectifs de formation, aucun parti n’aborde la problĂ©matique de la formation selon cet angle.

ECOLO, GROEN et le CD&V souhaitent Ă©largir le droit Ă  5 jours de formation Ă  tous les travailleurs. Le PS veut Ă©tendre les 5 jours de droit individuel Ă  la formation Ă  l’ensemble des travailleurs avec ou sans emploi. Il veut aussi l’augmenter pour atteindre les 10 jours par an et imposer que ces formations soient organisĂ©es pendant les heures de travail.

Le MR veut encourager l’apprentissage au long de la carriĂšre. Les 5 jours de formation pourraient ĂȘtre convertis en une somme mise Ă  disposition du travailleur, qui serait responsabilisĂ© dans le choix de la formation qu’il souhaiterait suivre au sein de son entreprise ou en dehors de celle-ci. L’entreprise serait encouragĂ©e dans l’organisation Ă©ventuelle de ces formations (formelles ou informelles) via un levier fiscal qui permettrait de rĂ©cupĂ©rer tout ou partie de la somme versĂ©e dans le compte formation de son travailleur.

3DUMPING SOCIAL

Les quelques partis qui abordent cette thĂ©matique de la concurrence dĂ©loyale se prononcent en faveur d’un renforcement des inspections. Ainsi, notamment LES ENGAGÉS plaident pour une augmentation des effectifs de contrĂŽle pour lutter contre la fraude sociale, veulent une meilleure coopĂ©ration entre les diffĂ©rents services de contrĂŽle. ECOLO veut aussi amĂ©liorer l’efficacitĂ© des contrĂŽles. L’OPEN VLD veut que les contrĂŽles soient mieux ciblĂ©s sur les vĂ©ritables fraudeurs et Ă©viter les contrĂŽles superflus pour les entreprises qui respectent les rĂšgles.

Certains partis vont plus loin et vont Ă  l’encontre de nos demandes. VOORUIT veut limiter la chaĂźne de sous-traitance dans les marchĂ©s privĂ©s, en appliquant les limitations qui existent dans le cadre des marchĂ©s publics. Il se prononce aussi en faveur d’un check-out dans les secteurs Ă  risque comme la construction. Le PS veut limiter Ă  deux le nombre de niveaux de sous-traitance tant dans les marchĂ©s publics que dans les marchĂ©s privĂ©s. Il demande Ă©galement de gĂ©nĂ©raliser le mĂ©canisme de responsabilitĂ© solidaire Ă  l’ensemble des niveaux de sous-traitance.

4

RÉDUCTION DES CHARGES

Aucun parti n’aborde la rĂ©duction des charges (2,70 €/ heure) dont nous avons besoin pour lutter Ă  armes Ă©gales avec les dĂ©tachĂ©s. Une rĂ©duction plus globale des charges fait partie d’une rĂ©forme fiscale dont l’objectif est d’aboutir Ă  un montant net en poche plus important pour le travailleur (LES ENGAGÉS , DÉFI , MR , OPEN VLD et le CD&V), sans vĂ©ritable incidence Ă  la baisse sur le coĂ»t salarial.

En outre, PS -VOORUIT, ECOLO - GROEN veulent une rĂ©forme de la loi de 1996 sur la compĂ©titivitĂ© des entreprises, afin de rendre la norme salariale indicative, de maintenir intĂ©gralement l’indexation automatique
. ce qui n’est pas de nature Ă  amĂ©liorer la position compĂ©titive des entreprises de construction.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 13 ÉLECTIONS

Extension de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions de logements locatifs

Fin mars dernier, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© d’étendre le taux rĂ©duit de TVA de 6% pour la dĂ©molition-reconstruction aux logements locatifs, pour rĂ©pondre Ă  la tension prĂ©sente sur ce segment du marchĂ©. Au moment de rĂ©diger ces lignes, le projet de texte de la nouvelle rĂ©glementation a Ă©tĂ© publiĂ© sur le site web de la Chambre, mais n’a pas encore Ă©tĂ© approuvĂ©. Cette nouvelle mesure entrera en vigueur le premier jour du mois suivant sa publication au Moniteur belge.

Depuis le dĂ©but de cette annĂ©e, une rĂšgle gĂ©nĂ©rale et permanente pour les projets de dĂ©molition-reconstruction s’applique dans tout le pays. Cette rĂ©duction de la TVA de 21 % Ă  6 % s’applique aux particuliers qui font construire leur habitation propre et unique d’une surface habitable maximale de 200 mÂČ et aux particuliers et/ ou personnes morales qui font construire des habitations destinĂ©es Ă  ĂȘtre louĂ©es ultĂ©rieurement Ă  long terme, dans le cadre d’une politique de logement social.

GrĂące, entre autres, au travail de lobbying d’Embuild, ce taux rĂ©duit sera dĂ©sormais Ă©tendu aux projets de dĂ©molition-reconstruction de logements locatifs particuliers, qui ne sont pas destinĂ©s au marchĂ© du logement social. De cette maniĂšre, le gouvernement souhaite stimuler considĂ©rablement l’offre de logements locatifs pour les mĂ©nages et les isolĂ©s dans le marchĂ© locatif tendu d’aujourd’hui.

Cette extension est accompagnĂ©e par une adaptation de la rĂ©glementation sur le taux rĂ©duit de TVA Ă  6 % pour les projets de dĂ©molition-reconstruction. Tout comme la rĂ©glementation gĂ©nĂ©rale en vigueur depuis cette annĂ©e, trois conditions sociales importantes sont associĂ©es Ă  cette mesure. Cette nouvelle catĂ©gorie de logements qui entre en ligne de compte pour le taux de TVA rĂ©duit de 6 % concerne des logements rĂ©novĂ©s : ● avec une superficie totale habitable qui n’excĂšde pas 200 mÂČ ; ● qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre louĂ©s directement pour une durĂ©e d’au moins 15 ans ; ● Ă  des particuliers qui y auront leur domicile sans dĂ©lai.

I l n'est pas obligatoire que le maĂźtre d'ouvrage soit une personne physique. Les entreprises qui dĂ©molissent et reconstruisent pour louer entrent Ă©galement en considĂ©ration. D’autres Ă©lĂ©ments complĂ©mentaires sont importants Ă  savoir. Voici les principaux :

● la nouvelle application vise exclusivement la dĂ©molition de bĂątiments et la reconstruction de logements privĂ©s en excluant de son champ d’application les livraisons (les ventes) de logements neufs, mĂȘme destinĂ©s Ă  une location privĂ©e ;

● sont exclus du bĂ©nĂ©fice du taux rĂ©duit les logements de vacances et les biens offerts en location comme seconde rĂ©sidence ;

● la mesure vaut lorsque les logements locatifs sont louĂ©s au moins 15 ans. Bien sĂ»r, il est possible de changer de locataire durant cette pĂ©riode, mais les logements ne peuvent ĂȘtre vendus ou utilisĂ©s Ă  d’autres fins. Il est obligatoire d’établir un bail Ă©crit et enregistrĂ©e pour un bien immobilier destinĂ© Ă  la rĂ©sidence principale ;

● une dĂ©claration doit ĂȘtre dĂ©posĂ©e auprĂšs du SPF Finances avant que la TVA sur les opĂ©rations de dĂ©molition-reconstruction ne devienne exigible pour la premiĂšre fois. Pour les projets en cours qui ont dĂ©jĂ  commencĂ© avant l’entrĂ©e en vigueur de cette nouvelle mesure, la dĂ©claration pourra encore ĂȘtre soumise jusqu’au 31 mars 2025.

14 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 FISCALITÉ

Plus de la moitiĂ© des entreprises de construction et d’installation victimes de vols sur chantier

RĂ©cemment, Embuild a menĂ© une enquĂȘte auprĂšs de ses membres pour savoir si les vols sur chantier constituaient un problĂšme majeur dans leurs activitĂ©s au quotidien. Malheureusement, la rĂ©ponse est oui
En effet, plus de la moitiĂ© des sondĂ©s indiquent avoir rĂ©cemment Ă©tĂ© victimes d’un vol sur chantier. Mais la bonne nouvelle est que vous pouvez rĂ©duire le risque.

205 entreprises de construction et d’installation ont participĂ© Ă  l’enquĂȘte. 52 % d’entre elles ont dĂ©clarĂ© un vol sur chantier au cours des douze derniers mois prĂ©cĂ©dant cette enquĂȘte. Dans 39 % des cas, les entreprises ont mĂȘme Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  plusieurs vols, souvent des petits outils et des matĂ©riaux de construction. « Nous demandons donc aux entreprises de construction et d’installation de marquer toutes leurs machines, outils et matĂ©riaux », indique NIKO DEMEESTER , le CEO d’Embuild.

Selon les derniers chiffres de la police fĂ©dĂ©rale, 2777 vols sur chantier ont Ă©tĂ© signalĂ©s en 2022, soit 17 % de plus qu’en 2021 (2369 signalements). Ce sont surtout les petits outils et les petites machines (les foreuses, les scies ou les marteaux) qui sont volĂ©s (44 %), suivis par les matĂ©riaux de construction (30 %) et les gros outils et les grosses machines, comme les bĂ©tonniĂšres et les machines de plafonnage (10 %). Les engins de chantier (3 %), comme les gĂ©nĂ©rateurs et les compresseurs, et les vĂ©hicules (1 %) sont rarement volĂ©s.

53 % des entreprises de construction confrontées à des vols sur chantier ont constaté une augmentation des vols des matériaux de construction ces derniÚres années. Cela n'est guÚre surprenant, puisque le prix des matériaux de construction a augmenté de 35 %, depuis le début de la crise du coronavirus en mars 2020. En d'autres termes, les matériaux de construction sont devenus une activité lucrative pour les voleurs.

Vols plus fréquemment signalés

Il est évident que le nombre réel de vols sur les chantiers est bien plus élevé que ne le mon-

trent les chiffres officiels. En effet, l’enquĂȘte montre que 34 % des victimes de vols de matĂ©riaux ne les signalent pas, et 29 % ne portent pas plainte en cas de vol de petits outils et de petites machines. Dans le mĂȘme temps, une entreprise de construction et d'installation sur trois dĂ©clare plus les vols sur les chantiers qu’il y a cinq ans, et ce peu importe les objets volĂ©s. « Les vols sont plus frĂ©quemment signalĂ©s qu’il y a cinq ans, mais ce n’est pas toujours systĂ©matique, alors que c’est recommandĂ©. C’est le bon rĂ©flexe », assure Niko Demeester. « Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avoir une idĂ©e complĂšte de la problĂ©matique et que l’on pourra adopter une approche sĂ©vĂšre Ă  l’égard de ces vols ».

Les entreprises de construction peuvent tenter de prĂ©venir le plus possible les vols, par exemple en prĂ©voyant un systĂšme de marquage et de traçage. Cela ne se fait que pour les vĂ©hicules dans la majoritĂ© des cas (58 %), mais beaucoup moins pour les engins de chantier (43 %), les grosses machines (36 %) et les petites machines (26 %). Ce traçage a toutefois un effet dissuasif important sur les voleurs sur les chantiers.

Enfin, les entreprises de construction et d'installation prennent dĂ©jĂ  de nombreuses mesures pour prĂ©venir autant que possible les vols sur les chantiers :

● 49 % placent toujours une clîture autour du chantier, 33 % parfois

● 43 % placent parfois des camĂ©ras sur le chantier, 2 % toujours

● 42 % Ă©clairent parfois le chantier la nuit, 15 % toujours

● 21% utilisent parfois un systĂšme de dĂ©tection de mouvement sur le chantier

● 15 % font parfois appel Ă  une sociĂ©tĂ© de surveillance, 1 % toujours

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 15 ENQUÊTE EMBUILD

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les fiches d’informations
et techniques. Plus d’info sur
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La responsabilité sociétale des entreprises

Dans le contexte des 17 objectifs de dĂ©veloppement durable de l’ONU, la responsabilitĂ© sociale des entreprises devient aujourd’hui la responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises. À la base informelle, et nĂ©cessitant un engagement volontaire du management, cette responsabilitĂ© sociĂ©tale devient formelle. En effet, de nouvelles rĂ©glementations, notamment au niveau europĂ©en (CSRD), imposent aux entreprises de rĂ©diger un rapport extra-financier de durabilitĂ© relatif aux impacts environnementaux, sociaux et Ă©thiques de leur business. C’est le reporting ESG (Environmental, Social and Governance).

Embuild attire votre attention sur le fait que cela concerne toutes les tailles d’entreprises. En effet, une entreprise de construction aura besoin des informations de ses plus petits sous-traitants pour rĂ©diger ce rapport. Rassurezvous, vous n’ĂȘtes pas seul dans cette mission. Notre organisation professionnelle est prĂ©sente pour vous aider. S’engager dans le social, via « The Embuild Foundation» (ex-Aedificas), voire dans la culture et le patrimoine, via PromĂ©thĂ©a, constitue Ă©galement des Ă©lĂ©ments intĂ©ressants Ă  indiquer dans un rapport de durabilitĂ©.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 17 DOSSIER

La directive européenne CSRD dans le droit belge dÚs juillet 2024

La nouvelle directive europĂ©enne sur la publication d'informations en matiĂšre de durabilitĂ© (CSRD) a Ă©tĂ© publiĂ©e officiellement fin 2022. Le gouvernement belge a jusqu’au mois de juillet de cette annĂ©e pour transposer cette directive dans le droit belge. Par ailleurs, un projet de loi est en cours d'Ă©laboration. Avec cette lĂ©gislation, on passe d’une responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises informelle Ă  formelle.

Plusieurs entreprises de construction publient dĂ©jĂ  des informations en matiĂšre de durabilitĂ©, dans le cadre d’une dĂ©marche « informelle » de RSE (responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises) basĂ©e gĂ©nĂ©ralement sur les 17 SDG (Sustainable Development Goals) de l’ONU. Elles le font Ă  leur maniĂšre, leurs rapports ne sont donc pas comparables.

NĂ©anmoins, dans le cadre du Green Deal, la Commission europĂ©enne souhaite harmoniser les rapports extra-financiers des entreprises, et en particulier les aspects relatifs aux impacts socio-environnementaux, mais Ă©galement amĂ©liorer la disponibilitĂ© et la qualitĂ© des informations publiĂ©es. La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) a Ă©tĂ© publiĂ©e fin 2022. Au dĂ©part informelle, la RSE devient ainsi beaucoup plus formalisĂ©e (sans oublier la taxonomie, le DNSH
) et devient le socle de la politique ESG (normes environnementales, sociales et de gouvernance) pour les activitĂ©s impactant la sociĂ©tĂ© et l’environnement.

Informations

Une entreprise concernĂ©e par l’obligation de rapport extra-financier devra identifier les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance de son activitĂ© au travers des impacts, des risques et des opportunitĂ©s pour elle et son environnement.

L'interprétation technique de la CSRD sera basée sur les normes européennes d'information en matiÚre de durabilité (ESRS, European Sustainability Reporting Standards). Ces normes couvrent non seulement les aspects en-

vironnementaux comme le changement climatique, la pollution, l’utilisation de l’eau et des matĂ©riaux, mais aussi les aspects sociaux, non seulement en ce qui concerne leurs propres collaborateurs mais aussi en ce qui concerne le travail dans toute la chaĂźne de valeur d'une entreprise et son impact sur la communautĂ©.

L’entreprise doit indiquer comment son systĂšme de gouvernance prend en compte les enjeux de durabilitĂ© et comment ces enjeux sont intĂ©grĂ©s au sein de sa stratĂ©gie. L’entreprise devra dĂ©crire comment elle identifie les effets, les risques et les opportunitĂ©s en matiĂšre de durabilitĂ©. En outre, l’entreprise devra mesurer l’impact de la stratĂ©gie de responsabilitĂ© sociale au travers des indicateurs de performance (KPI).

Principe de double matérialité

La CSRD adopte le principe de la « double matĂ©rialité ». Ce principe signifie que l’entreprise concernĂ©e doit rendre compte non seulement de l'impact des changements environnementaux sur son activitĂ©, mais aussi de l'impact de ses opĂ©rations sur l'environnement (y compris les questions sociales et de gouvernance). « Par exemple, une entreprise de construction pourrait rencontrer certains risques relatifs au changement climatique, donc Ă  la rarĂ©faction des ressources et Ă  la disponibilitĂ© des matĂ©riaux de construction. Mais le processus de construction dans son ensemble peut Ă©galement participer Ă  accĂ©lĂ©rer le changement climatique puisqu’il nĂ©cessite une quantitĂ© considĂ©rable de ressources », explique

18 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 DOSSIER

MARIE-LORRAINE BARETH , conseillÚre en affaires européennes chez Embuild.

Entreprises concernées

Le rapport CSRD sera tout d’abord obligatoire pour les trĂšs grandes entreprises cotĂ©es en bourse, les compagnies d’assurance et les Ă©tablissements de crĂ©dit. Il s’agit d’entreprises qui franchissent deux des trois seuils suivants : plus de 500 travailleurs, plus de 40 millions euros de chiffre d'affaires et plus de 20 millions d’euros de bilan. Les entreprises devront prĂ©senter un rapport en 2025 sur la base de l’exercice comptable 2024.

Ensuite, le rapport CSRD entrera en vigueur pour les grandes entreprises europĂ©ennes, cotĂ©es en bourse ou non, qui franchissent deux des seuils suivants : 250 travailleurs, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires et 20 millions d'euros de bilan. Ces entreprises devront prĂ©senter un rapport en 2026 sur la base de l’exercice comptable 2025.

Enfin, toutes les entreprises cotĂ©es en bourse devront se conformer Ă  l’obligation de publier des rapports extra-financiers, mĂȘme s’il s’agit de PME. Mais les entreprises devront prĂ©senter un rapport en 2027 sur la base de l’exercice comptable 2026.

Griet Goossens, conseillÚre Environnement et climat chez Embuild Vlaanderen, prévient que les petites entreprises peuvent également

ĂȘtre concernĂ©es par la CSRD, mĂȘme si c’est de maniĂšre indirecte. « Lorsque de plus petites entreprises travaillent en sous-traitance pour des entreprises qui relĂšvent du rapport CSRD, il y a de fortes chances que l’entrepreneur principal pour certains besoins liĂ©s au rapport fasse appel Ă  des sous-traitants (plus petits) ».

Canevas

Le rapport de gestion publiĂ© tous les ans par l’entreprise concernĂ©e doit comporter un chapitre consacrĂ© aux rapports extra-financiers. Toutes les entreprises concernĂ©es devront respecter un format numĂ©rique europĂ©en. En outre, une tierce partie indĂ©pendante doit vĂ©rifier ces informations.

La CSRD Ă©tablit un cadre commun pour la publication des rapports extra-financiers. Pour le moment, les critĂšres sociaux et environnementaux de la CSRD sont en cours de dĂ©veloppement. Dans le mĂȘme temps, les critĂšres de durabilitĂ© de la taxonomie sont Ă©tablis. Cette directive dĂ©finit les critĂšres auxquels une activitĂ© d’une entreprise doit rĂ©pondre pour ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme durable. Il s’agit d’une sorte de grand dictionnaire pour de nombreux secteurs. L'objectif est d’accorder les critĂšres de la taxonomie et de la CSRD.

Avantages et inconvénients

« La CSRD aidera Ă  attirer des investisseurs et des clients dans notre secteur. En effet, l’harmonisation des informations disponibles permettra aux investisseurs et aux clients de comparer plus facilement les prestations environnementales, sociales et de gouvernance. De plus, c’est une chance unique de renforcer son image en adoptant les pratiques de durabilitĂ©. Mais un inconvĂ©nient potentiel est que le suivi des indicateurs de performance que l'entreprise doit examiner risque de nĂ©cessiter une importante collecte de donnĂ©es », conclut Marie-Lorraine Bareth.

Chez Embuild, Anne-Laure Lejeune, conseillĂšre PME et dĂ©veloppement durable, surveille la mise en Ɠuvre de la directive en Belgique, notamment en consultation avec le cabinet du ministre David Clarinval et en collaboration avec le Commission de durabilitĂ© d'Embuild. Embuild participe Ă©galement au Common SME ESG Data Survey Projet de Febelfin. Ce projet vise Ă  dĂ©velopper une mĂ©thode uniforme et commune pour le partage des donnĂ©es ESG (Environnementales, sociales et

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 19
RÉGLEMENTATION

Embuild Wallonie aide ses membres à rédiger leur reporting sur la durabilité

Embuild Wallonie veut aider et accompagner ses membres dans la rĂ©daction de leur reporting sur la durabilitĂ©, conforme aux normes et obligations de la CSRD. Hugues Kempeneers, le directeur gĂ©nĂ©ral d’Embuild Wallonie, pointe trois messages importants Ă  ce sujet : l’appel Ă  projets lancĂ© avec la Ministre CĂ©line Tellier, la collaboration avec Wallonie Entreprendre (WE) et l’importance de la CSRD aussi pour les petites entreprises.

Rassurez-vous, vous n’ĂȘtes pas seul face Ă  cette nouvelle rĂ©glementation europĂ©enne, basĂ©e sur la politique ESG (Environmental, Social and Governance). Consciente de l’importance que reprĂ©sente cette directive, Embuild Wallonie et Fevia (FĂ©dĂ©ration de l’industrie alimentaire belge) ont sollicitĂ© le monde politique, et plus particuliĂšrement CÉLINE TELLIER , la Ministre wallonne de l’Environnement, en charge du dĂ©veloppement durable, pour lancer un appel Ă  projets afin de soutenir les entreprises wallonnes dans ces nouvelles obligations. « Et bonne nouvelle, deux de nos membres ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour participer

Ă  ce projet-pilote : Enersol, Ă  Herve, et Eloy, Ă  Sprimont. Pendant environ un an, ils vont ĂȘtre accompagnĂ©s pour rĂ©aliser leur reporting sur ladurabilitĂ©.ÀlafindecettepĂ©riode,lesrĂ©sultats seront rendus publics et bĂ©nĂ©ficieront Ă  tout le secteur de la construction », explique HUGUES KEMPENEERS.

Collaboration avec WE

Outre cet appel Ă  projets, Embuild Wallonie collabore Ă©galement avec Wallonie Entreprendre pour proposer un accompagnement pro-actif des entreprises de construction. « La CSRD est d’une importance capitale et nous sommes actuellement en train de discuter avec la WE pour voir ce que nous pouvons mettre en place ensemble pour accompagner les acteurs Ă©conomiques wallons, en ce qui nous concerne les entreprises de construxction, dans leur reporting sur la durabilitĂ©. »

Pas que les grandes entreprises !

Enfin, Hugues Kempeneers veut faire passer un message important au sujet de cette nouvelle rĂ©glementation. « Beaucoup de nos membres peuvent peut-ĂȘtre penser, Ă  tort, que ça ne les concerne pas, car cette directive europĂ©enne ne vise que les grandes entreprises. C’est faux et archi-faux ! Je veux ici mettre le focus sur les sous-traitants. Lorsque les gros entrepreneurs de construction devront rĂ©diger leur rapport sur la durabilitĂ©, ils vont interroger leurs sous-traitants pour obtenir des informations complĂštes. Les petites entreprises sont donc aussi concernĂ©es et devront s’investir Ă  ce sujet, qu’elles le veuillent ou nous. J’insiste, la CSRD est l’affaire de tout le secteur de la construction, des grandes mais aussi des petites entreprises », conclut le directeur gĂ©nĂ©ral d’Embuild Wallonie.

20 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024
ACCOMPAGNEMENT

The

Embuild Foundation, l’ex-Aedificas, s’inscrit dans le nouveau contexte de la RSE

Depuis 2011, l’ex-ConfĂ©dĂ©ration Construction sensibilise ses membres Ă  la responsabilitĂ© sociale des entreprises, via sa fondation d’utilitĂ© publique Aedificas, qui rĂ©compense l’engagement social des entreprises de construction. Mise Ă  l’arrĂȘt pendant la crise sanitaire, elle reprend ses activitĂ©s cette annĂ©e, dans le nouveau contexte de la RSE, et avec un nouveau nom, qui renforce le lien avec notre organisation professionnelle, The Embuild Foundation.

Jusqu’à prĂ©sent, ce dossier a Ă©voquĂ© la responsabilitĂ© sociĂ©tale « formelle » des entreprises. Avec The Embuild Foundation, on est dans la partie « informelle » de cette RSE. Sous son ancien nom Aedificas, cette fondation d’utilitĂ© publique a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2011 par l’ex-ConfĂ©dĂ©ration Construction et l’OPOC (Office Patronal d’Organisation et de ContrĂŽle des rĂ©gimes de sĂ©curitĂ© d’existence).

Axes prioritaires

L’objectif de base Ă©tait de rĂ©compenser l’engagement social des entreprises de construction qui aident ou collaborent avec des institutions externes actives dans le domaine social, via des awards.

ConformĂ©ment Ă  ses statuts, la fondation continuera Ă  valoriser les engagements de type social et culturel, selon les axes prioritaires suivants : amĂ©lioration du bien-ĂȘtre et de la santé ; lutte contre le dĂ©crochage scolaire via l’éducation et la formation professionnelle ; rĂ©insertion professionnelle et intĂ©gration des personnes dĂ©favorisĂ©es ; conservation/valorisation du patrimoine culturel ou architectural. À l’arrĂȘt depuis 2020, la fondation reprend ses activitĂ©s, cette annĂ©e. « La volontĂ© du conseil d’administration est de redĂ©marrer les activitĂ©s, Ă  partir de 2024, avec un lien plus Ă©troit avec Embuild. Aedificas devient donc « The Embuild Foundation » et souhaite mieux s’inscrire dans le nouveau contexte de la RSE », explique JEF LEMBRECHTS , le prĂ©sident.

Nouveau contexte

Quel est ce nouveau contexte ? Francis Carnoy, chargĂ© de mission « The Embuild Foundation » par le CEO d’Embuild NIKO DEMEESTER , l’explique. « La responsabilitĂ© sociale devient aujourd’hui la responsabilitĂ© sociĂ©tale des en-

for Aedi cas

Embuild foundation

treprises, Ă©volue dĂ©sormais dans le contexte des 17 objectifs de dĂ©veloppement durable de l’ONU et devient le socle de la politique ESG, qui concerne les normes environnementales, sociales et de gouvernance pour les activitĂ©s impactant la sociĂ©tĂ© et l’environnement. Au dĂ©part, la RSE nĂ©cessite un engagement volontaire du management, la RSE informelle. Mais la RSE impliquera progressivement le respect de nouvelles rĂ©glementations au niveau rĂ©gional, fĂ©dĂ©ral et europĂ©en, soit la RSE formelle : taxonomie, directive CSRD, DNSH
 »

La RSE devient donc incontournable dans la stratĂ©gie et la gestion des entreprises pour le financement, le recrutement
 Le concours Embuild Foundation peut constituer une approche prĂ©paratoire pour les entreprises voulant s’inscrire dans la RSE et ses engagements ESG. « Par consĂ©quent, les engagements de type environnemental et gouvernance seront eux aussi apprĂ©ciĂ©s par le jury », souligne FRANCIS CARNOY.

Enfin, le partenaire sociĂ©tal des tandems pourra aussi Ă©voluer. « Outre les institutions de type caritatif ou social, il pourra s’agir plus largement de toute « entreprise active au niveau sociĂ©tal », y compris des organismes publics et des entreprises commerciales dĂ©veloppant une activitĂ© complĂ©mentaire spĂ©cifique dans le domaine social et culturel », conclut Jef Lembrechts.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 21
FONDATION D’UTILITÉ PUBLIQUE
Jef Lembrechts est le président de "The Embuild Foundation". Francis Carnoy est chargé de la mission "The Embuild Foundation", par le CEO d'Embuild, Niko Demeester.

« Les objectifs de durabilitĂ© ne peuvent ĂȘtre atteints que par la collaboration »

CSO (Chief Sustainability Officer) du Groupe CFE, Isabelle De Bruyne a reçu le prix Sustainability Professionnal (professionnel de la durabilitĂ©), organisĂ© par Time for Society et la FEB, en 2023. AprĂšs avoir travaillĂ© pendant 17 ans sur diffĂ©rents projets (d’ingĂ©nieure de projet Ă  manager et directrice), elle a Ă©tĂ© nommĂ©e premiĂšre CSO du Groupe CFE, en mai 2019. Embuild Magazine s’est entretenu avec elle pour en savoir davantage sur cette fonction.

CFE est un groupe multidisciplinaire qui dĂ©veloppe des bĂątiments hautement durables, rend l’industrie intelligente et efficace et crĂ©e l’infrastructure pour l’énergie et la mobilitĂ© de demain. Le groupe opĂšre non seulement en Belgique, mais aussi au Luxembourg et en Pologne. Cette diversitĂ© crĂ©e des dĂ©fis supplĂ©mentaires, mais offre plutĂŽt davantage d'opportunitĂ©s.

« Je n’aurais jamais pu gagner ce prix sans le soutien et la dĂ©termination de tous mes collĂšgues. »

L’annĂ©e derniĂšre, une employĂ©e du groupe a Ă©tĂ© mise Ă  l’honneur pour son engagement dans la durabilitĂ©. Lorsqu’elle a reçu son prix, Isabelle De Bruyne a dĂ©clarĂ©. « Je n’aurais jamais pu gagner ce prix sans le soutien et la dĂ©termination de tous mes collĂšgues. Pour ĂȘtre couronnĂ© de succĂšs, le dĂ©veloppement durable doit ĂȘtre portĂ© par l’ensemble de l’organisation. » Tout au long de l’entretien que nous avons eu avec elle, la coopĂ©ration et le soutien Ă©taient le fil conducteur.

Ambassadeurs du développement durable

« Pour donner forme Ă  notre stratĂ©gie de dĂ©veloppement durable, nous avons un ‘responsable durabilité’ dans chaque dĂ©partement de notre entreprise, qui agit comme ‘ambassadeur’ pour ce thĂšme au sein de chaque Business Unit. Nous dĂ©finissons, de maniĂšre centralisĂ©e, les thĂšmes de durabilitĂ© et les KPI (indicateurs clĂ©s de performance) Ă  atteindre autour de ces thĂšmes. Chacune de nos Business Units dĂ©finit concrĂštement ensuite la maniĂšre dont elle peut atteindre ces KPI. Par exemple, l’environnement dans lequel une entreprise polonaise opĂšre est gĂ©nĂ©ralement plus axĂ© sur les combustibles

fossiles qu’en Belgique. Nous devons en tenir compte », explique ISABELLE DE BRUYNE . Mais en mĂȘme temps, les responsables de la durabilitĂ© s’inspirent mutuellement. « Depuis Bruxelles, nous agissons en tant que centre de connaissances dans le domaine de la durabilitĂ©. Mais si une certaine approche implique des coĂ»ts Ă©levĂ©s, nous aimons d’abord travailler avec des projets pilotes. C’est ainsi que nous avons d’abord testĂ© l’idĂ©e d’approvisionner nos chantiers Ă  partir d’un centre de consolidation central ou ‘hub’, au Luxembourg. Entretemps, la mĂȘme approche a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© appliquĂ©e Ă  Bruxelles, avec un approvisionnement par voie fluviale. » Outre les nombreux contacts informels, tous les responsables de la durabilitĂ© du groupe se rĂ©unissent une fois par mois lors d’une rĂ©union hybride. Ils constituent ainsi le « Sustainability Board » du groupe.

Faciliter et inspirer

Isabelle De Bruyne considĂšre son rĂŽle de CSO surtout comme celui d’une facilitatrice. « GrĂące Ă  mes nombreuses annĂ©es d’expĂ©rience sur le terrain, je tiens fortement compte de la rĂ©alitĂ© de nos chantiers de construction dans nos indicateurs clĂ©s de performance et aussi pour dĂ©finir des objectifs. Je sais, par expĂ©rience, que les choses doivent aller toujours plus vite et qu’il est devenu beaucoup plus difficile d’atteindre la qualitĂ© requise. En tant que CSO, je ne veux pas poser de problĂšmes, mais surtout proposer des solutions. Je veux aussi bien expliquer le pourquoi de nos indicateurs clĂ©s de performance et de nos objectifs. Mais en mĂȘme temps, je veux aussi ĂȘtre inspi-

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DOSSIER

rée par nos collaborateurs sur nos chantiers. »

Le rapport annuel 2022 du Groupe CFE montre, entre autres, Ă  quoi ressemblent ces indicateurs clĂ©s de durabilitĂ©. Il en ressort que le groupe veut rĂ©duire l’empreinte carbone de son parc automobile de 40 % d’ici Ă  2030. Il en va de mĂȘme pour sa consommation Ă©nergĂ©tique. ParallĂšlement, CFE s’est engagĂ© Ă  ne plus rejeter les eaux de pompage dans le rĂ©seau d’assainissement d’ici 2030 et rĂ©duire sa production de dĂ©chets de 30 %.

Importance cruciale des données

« En tant qu’ingĂ©nieure, je crois fermement au pouvoir des donnĂ©es. Sans objectifs clairs et sans chiffres, nous ne pourrions rien accomplir. CFE dispose d’une application qui nous permet de suivre nos KPI en matiĂšre de dĂ©veloppement durable par trimestre. »

Selon Isabelle De Bruyne, la directive europĂ©enne sur le reporting en matiĂšre de durabilitĂ© (CSRD) ne modifiera guĂšre la vision et les objectifs de CFE. « La « double matĂ©rialitĂ© » de la directive (l’impact de l’entreprise sur le climat et l’impact du climat sur l’entreprise) a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© examinĂ©e par le groupe pour la premiĂšre fois il y a quatre ans et de nouveau rĂ©cemment en profondeur. GrĂące Ă  la CSRD, davantage de donnĂ©es internes seront divulguĂ©es Ă  l’extĂ©rieur. Ces donnĂ©es devront ĂȘtre transparentes et passer le test de l’accrĂ©ditation.

Des KPI seront ajoutĂ©s dans le domaine social, par exemple dans le domaine de la diversitĂ©. Pour cela, la CSO devra collaborer avec les responsables RH, tout comme elle devra coopĂ©rer avec les juristes du groupe pour l’aspect gouvernance. En termes de durabilitĂ©, CFE devra Ă©galement garder un Ɠil sur les exigences d’adjudication des maĂźtres d’ouvrage. Le groupe a l’avantage d’avoir son propre segment de dĂ©veloppement immobilier et, en ce sens, de contribuer Ă  la dĂ©finition de la mission. Isabelle De Bruyne insiste toutefois sur le fait que la CSRD ne doit pas ĂȘtre un simple outil de reporting : la ligne directrice doit avant tout devenir un cadre politique inspirant pour les entreprises.

Forger des partenariats

Par ailleurs, Isabelle De Bruyne regarde au-delĂ  du Groupe CFE. Elle trouve Ă©galement l’inspiration dans des forums avec d’autres entreprises de construction. Elle participe aux

rĂ©unions SteerCo sur le dĂ©veloppement durable de l’association des grandes entreprises de construction ADEB-VBA (voir Ă  ce sujet pp. 26-27 de ce dossier). Elle fait Ă©galement partie de l’Alliance belge pour la construction durable (BA4SC) et du ComitĂ© de vision de Buildwise. Un autre dĂ©fi majeur consistera Ă  guider les fournisseurs et les sous-traitants vers la saisie de donnĂ©es sur le dĂ©veloppement durable. Au-delĂ  des entreprises de construction, les industries du bĂ©ton et du ciment, par exemple, suivent Ă©galement le mouvement.

« Je ne veux pas me contenter d’observer le changement. Au contraire, je veux ĂȘtre le moteur du ‘changing for good’ (la devise de CFE). En tant que femme, mĂšre, ingĂ©nieure, citoyenne
à partir de tous ces rĂŽles et de toutes ces expĂ©riences, je m’engage pleinement dans mon rĂŽle d’’artisan du changement’. Comme CSO du Groupe CFE, j’ai l’opportunitĂ© de contribuer Ă  des projets importants qui ont un impact significatif sur la planĂšte et sur les gĂ©nĂ©rations actuelles et futures. Mais cette ambition, je ne peux la rĂ©aliser seule. C’est ensemble que nous aurons plus d’impact. Les objectifs de durabilitĂ© ne peuvent ĂȘtre atteints que par la collaboration et les partenariats sont essentiels si nous voulons relever les grands dĂ©fis d’aujourd’hui et de demain », conclut Isabelle De Bruyne.

AprĂšs avoir travaillĂ© pendant 17 ans sur diffĂ©rents projets (d’ingĂ©nieure de projet Ă  manager et directrice), Isabelle De Bruyne a Ă©tĂ© nommĂ©e premiĂšre CSO du Groupe CFE, en mai 2019.

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Le soutien à la culture et au patrimoine est un critÚre important de durabilité

Depuis 1985, l’asbl PromĂ©thĂ©a soutient le mĂ©cĂ©nat d’entreprise en faveur de la culture et du patrimoine. Le mĂ©cĂ©nat d'entreprise incarne des valeurs profondes telles que la solidaritĂ©, la collaboration et le partage. PromĂ©thĂ©a offre la possibilitĂ© de dĂ©velopper et de renforcer la politique d'engagement sociĂ©tal des entreprises.

« Ce sujet est brĂ»lant et interpelle beaucoup d’entreprises », prĂ©cise Anne CĂ©line Burton, Business Developer chez PromĂ©thĂ©a.

En effet, si de nombreuses entreprises soutiennent dĂ©jĂ  de maniĂšre informelle des initiatives sociĂ©tales de leur choix, toutes seront bientĂŽt tenues de rĂ©diger un document conforme Ă  la directive sur les rapports de dĂ©veloppement durable des entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD), dont l’objectif est d’instaurer un reporting extra-financier uniformisĂ© Ă  l’échelle de l’Union europĂ©enne. C’est une maniĂšre forte d’encourager les entreprises Ă  Ă©valuer leur impact sur la sociĂ©tĂ©. Elles peuvent s’appuyer sur les 17 Objectifs de DĂ©veloppement Durables (ODD), publiĂ©s en 2015 par l’ONU, qui proposent des actions concrĂštes pour parvenir Ă  un monde meilleur et plus durable en 2030.

pour l’environnement, en amĂ©liorant l’empreinte carbone de cette institution. Je pense aussi Ă  la rĂ©novation de la Maison Hannon Ă  Saint-Gilles, qui a eu un impact considĂ©rable sur la commune et la sociĂ©tĂ© dans son ensemble et peut s’inscrire, Ă  ce titre, dans la norme ESRS S3 qui traite des ‘CommunautĂ©s touchĂ©es’ (voir article p. 25 Ă  ce sujet) », explique ANNE CÉLINE BURTON .

Actuellement, il n’existe pas encore de format officiel pour Ă©tablir un rapport de durabilitĂ©. De plus, certaines initiatives sont mesurables mais d’autres le sont beaucoup moins.

Voir aussi l’interview croisĂ©e d’Hugues Kempeneers, directeur gĂ©nĂ©ral d’Embuild Wallonie, et de Nadia AbbĂšs, directrice de PromĂ©thĂ©a, dans notre Ă©dition de dĂ©cembre 2023-janvier 2024. Plus d’infos sur PromĂ©thĂ©a : www.promethea.be

MĂ©cĂ©nat financier, mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences ou encore mĂ©cĂ©nat collectif, le soutien Ă  la culture et au patrimoine participe de maniĂšre transversale Ă  la rĂ©alisation de plusieurs ODD et peut ĂȘtre mentionnĂ© dans un rapport de durabilitĂ©, qui reprend les impacts, les risques et les opportunitĂ©s des entreprises en matiĂšre environnement (E), sociale (S) et de gouvernance (G). Chacune de ces thĂ©matiques est dĂ©clinĂ©e en plusieurs normes (ESRS, 12 au total), Ă©laborĂ©es par l’EFRAG.

« De nombreux projets que nous accompagnons peuvent ĂȘtre mentionnĂ©s dans un rapport extra-financier. Je pense notamment au MusĂ©e des Enfants Ă  Ixelles, qui doit faire l’objet d’importants travaux de rĂ©novation et d’isolation. Une entreprise qui apporterait son soutien, financier ou en compĂ©tences, pourrait se targuer d’Ɠuvrer positivement

DĂšs lors, comment faire ? Plusieurs entreprises ont dĂ©jĂ  pris le pli de rassembler leurs initiatives ESG dans un rapport de durabilitĂ©, en attendant qu’un format plus formel soit publiĂ©. De nouvelles entreprises (dont Greenomy, une scale-up bruxelloise) ont Ă©galement dĂ©veloppĂ© des outils d’évaluation des critĂšres ESG. À chacune de mettre en place une mĂ©thodologie simple et efficace, qui reflĂšte son impact et ses valeurs.

Les membres de PromĂ©thĂ©a, dont Embuild, peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un accompagnement pour inscrire leurs actions de mĂ©cĂ©nat dans les objectifs adĂ©quats et dans leur rapport extrafinancier. « Le secteur de la construction a un rĂŽle important Ă  jouer dans toutes ces normes de durabilitĂ© et l’impact positif de la culture et du patrimoine sur la sociĂ©tĂ© n’est plus Ă  dĂ©montrer. Il faut encourager les entreprises qui y contribuent », conclut Anne CĂ©line Burton.

24 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 PROMÉTHÉA
Anne CĂ©line Burton est Business Developer au sein de l’asbl PromĂ©thĂ©a.

Un mécénat de compétences pour la restauration de la Maison Hannon

La restauration de la façade de la cĂ©lĂšbre Maison Hannon, Ă  Saint-Gilles, est un bel exemple de mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences. Elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par les Ă©quipes SocatraColen, mi-2023. « En tant qu’acteur engagĂ© dans la ville, c’est trĂšs important pour nous de mettre en valeur le patrimoine bruxellois », explique Alexandre De Cesco, l’administrateur dĂ©lĂ©guĂ© de l’entreprise Socatra, membre d’Embuild. Ce projet a d’ailleurs reçu le prix CaĂŻus du patrimoine, dĂ©cernĂ© par PromĂ©thĂ©a.

ÀSaint-Gilles, tout le monde ou presque connaĂźt la Maison Hannon. Construite au dĂ©but du 20e siĂšcle par l’architecte Jules Brunfaut pour l’ingĂ©nieur Edouard Hannon, ce bĂątiment fait partie du patrimoine bruxellois. Un patrimoine auquel l’entreprise de construction Socatra accorde une grande importance. « Nous sommes un acteur historique bruxellois trĂšs attachĂ© Ă  la culture et au patrimoine de la ville. L’annĂ©e 2023 Ă©tait celle de l’Art Nouveau et pour nous, il Ă©tait trĂšs important de pouvoir participer Ă  cette rĂ©novation d’une pĂ©pite de l’Art Nouveau. La Maison Hannon a fait l’objet d’un article dans le Financial Times, c’est dire si elle est reconnue aussi Ă  l’international », indique ALEXANDRE DE CESCO.

Installation de chantier offerte

C’est donc par l’entremise de l’asbl PromĂ©thĂ©a que notre affiliĂ© a proposĂ© un mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences pour les travaux Ă  rĂ©aliser sur la façade de cette maison emblĂ©matique bruxelloise. Avec le temps, la demeure commençait Ă  perdre de sa superbe et une rĂ©novation s’imposait. « Ce sont les Ă©quipes « patrimoine » de Colen, notre sociĂ©tĂ© de restauration basĂ©e Ă  Jodoigne, qui ont travaillĂ© sur le projet. Nous nous occupions de l’enveloppe extĂ©rieure. Nous avions des tailleurs de pierre pour la façade, et des menuisiers qui ont Ă©galement travaillĂ© sur la toiture. ConcrĂštement, nous avons offert l’installation de chantier, soit le matĂ©riel et l’encadrement par le gestionnaire et le conducteur de chantier spĂ©cialisĂ©s dans le patrimoine. Ces coĂ»ts reprĂ©sentaient 25 % du montant total de l’investissement », souligne l’administrateur dĂ©lĂ©guĂ© de Socatra. « C’est trĂšs motivant pour nos Ă©quipes de travailler

À Saint-Gilles, la Maison Hannon, une pĂ©pite de l’Art Nouveau, a Ă©tĂ© construite au dĂ©but du 20e siĂšcle par l’architecte Jules Brunfaut pour l’ingĂ©nieur Edouard Hannon.

sur de tels chantiers. En 2025, ce sera l’annĂ©e Art DĂ©co. Bruxelles est Ă©galement reconnue dans ce domaine et nous espĂ©rons pouvoir encore contribuer Ă  de nombreux projets de restauration en la matiĂšre. »

Campagne de crowdgiving

L’ensemble de la Maison Hannon, qui tient Ă  cƓur Ă  la commune de Saint-Gilles, a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© grĂące Ă  une campagne de crowdgiving. L’objectif Ă©tant de mobiliser des fonds pour financer le chantier de restauration. Cette campagne a Ă©tĂ© soutenue par diffĂ©rents acteurs publics et privĂ©s. Au niveau mĂ©cĂ©nat, financier cette fois, citons VINCI Energies et le cabinet d’avocats ASAP.

La maison rĂ©novĂ©e a Ă©tĂ© inaugurĂ©e le 1er juin 2023 et accueille de nombreux Ă©vĂ©nements culturels aussi bien Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur, dans les jardins. C’est donc tout un quartier qui revit autour d’un lieu emblĂ©matique, grĂące au savoir-faire et aux compĂ©tences d’un affiliĂ© d’Embuild.

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© David Plas & Gregory De Leeuw

« Il faut avoir une approche sectorielle structurée au sujet de la CSRD»

La thĂ©matique de ce dossier intĂ©resse et concerne particuliĂšrement les grandes entreprises de construction. En effet, en tant que grands acteurs du secteur, elles doivent montrer l’exemple et la voie Ă  suivre dans ce domaine. Embuild Magazine a donc interrogĂ© Pierre-Alain Franck, le CEO de l’ADEB-VBA, l’association des grandes entreprises de construction, qui fait partie d’Embuild. Il nous a expliquĂ© les diffĂ©rentes initiatives prises en la matiĂšre.

En 2022, l’ADEB a crĂ©Ă© l’Alliance belge pour la construction durable (Belgian Alliance for Sustainable Construction/BA4SC). Cette alliance regroupe diffĂ©rents partenaires publics et privĂ©s de diffĂ©rents horizons mais aussi des acteurs sectoriels tels que Buildwise, le CRR, Febelcem, PMB, MOW (Mobiliteit en Openbare Werken), COPRO, ORI, BECI, SECO, l’UPSI et le SPW.

« Nous, en tant qu’ADEB, aimerions structurer cette information et nos membres souhaiteraient, Ă  terme, pouvoir effectuer eux-mĂȘmes ce reporting extrafinancier. »

Cette alliance a dĂ©fini six prioritĂ©s stratĂ©giques liĂ©es Ă  la durabilité : le mesurage et la rĂ©duction des Ă©missions de CO2, le dĂ©veloppement d’un outil similaire Ă  Totem pour les infrastructures, la taxonomie, les certificats de durabilitĂ©, le dĂ©veloppement d’un outil harmonisĂ© pour la PEB et les cahiers des charges durables. « Au sein de l’ADEB, nous avons crĂ©Ă© un « SteerCo », un comitĂ© durabilitĂ©, qui travaille sur ces six mĂȘmes thĂšmes via diffĂ©rents groupes de travail. L’idĂ©e est de dĂ©velopper et d’échanger les bonnes pratiques entre membres avant d’aller les prĂ©senter au sein de l’alliance », explique

PIERRE-ALAIN FRANCK

Travail sur la double matérialité

La troisiĂšme prioritĂ© concerne donc la taxonomie, la classification des activitĂ©s Ă©conomiques ayant un effet favorable sur l’environnement. « Elle est Ă©troitement liĂ©e Ă  la CSRD, une

nouvelle lĂ©gislation sur laquelle nos membres et nous-mĂȘmes sommes en train de travailler. La CSRD adopte le principe de la double matĂ©rialitĂ© et nous identifions actuellement les acteurs qui ont un impact sur nous et inversement. Il est important d’avoir une approche sectorielle structurĂ©e sur cette thĂ©matique car tout le monde doit utiliser le mĂȘme cadre. Nous Ă©changeons beaucoup d’informations, mais tout n’est pas encore trĂšs clair. Les membres ne savent pas toujours ce qu’ils doivent faire, car beaucoup de choses doivent encore ĂȘtre prĂ©cisĂ©es concernant ce rapport sur la durabilitĂ© », indique le CEO de l’ADEB. « Actuellement, il y a beaucoup de consultants sur le marchĂ©, qui travaillent pour les entreprises de construction. Chacun se diffĂ©rencie avec ses propres mĂ©thodes et informations et c’est un vrai business. Nous, en tant qu’ADEB, aimerions structurer cette information et nos membres souhaiteraient, Ă 

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Pierre-Alain Franck est le CEO de l'ADEB-VBA.

terme, pouvoir effectuer eux-mĂȘmes ce reporting extra-financier. »

ESG

Et quid de la politique globale ESG au sein de l’ADEB ? « Les six thĂšmes Ă©voquĂ©s sont pour la plupart liĂ©s Ă  l’environnement. Nous avons d’ailleurs crĂ©Ă© toute une sĂ©rie de groupes de travail au sein de notre association, dont un qui se nomme le Green Board/Environnement. À ce Green Board sont invitĂ©s un ensemble d’experts, d’entreprises ou d’autoritĂ©s qui partagent avec nos membres des solutions trĂšs concrĂštes pour rĂ©duire l’impact environnemental des projets de construction. Comment rĂ©duire l’utilisation d’eau, de matĂ©riaux, d’énergie
les sujets sont passionnants et ne manquent pas ! », indique Pierre-Alain Franck. « Au niveau du S de social, nous avons aussi un Board Ressources Humaines. On y travaille notamment sur la thĂ©matique

CONSTRUIRE

EN TOUTE SÉCURITÉ

de l’amĂ©lioration des conditions de travail dans l’entreprise. Enfin, en ce qui concerne le G de gouvernance, nous n’avons pas encore vraiment pris le sujet en main en tant que fĂ©dĂ©ration, bien que le thĂšme vive au sein de nos membres. »

Conclusion

La responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises est donc au cƓur des prĂ©occupations de l’association des grandes entreprises de construction. Elle y travaille en Ă©troite collaboration avec ses membres, via diffĂ©rents groupes de travail. « Ce qui me frappe est que la plupart ont compris le besoin d’amĂ©liorer les pratiques en entreprise pour aller vers plus de durabilitĂ©. Si on prend la thĂ©matique de la CSRD, les entreprises ont engagĂ© des personnes externes pour s’occuper de ce dossier. Le processus est donc bien lancĂ© et prĂ©occupe nos membres. Notre rĂŽle est de les rassembler afin qu’ils Ă©changent sur leurs mĂ©thodes de travail, les outils existants et utilisĂ©s, afin d’avoir une approche sectorielle structurĂ©e au sujet de cette nouvelle lĂ©gislation. C’est la clĂ© si on veut atteindre des objectifs tangibles Ă  court, moyen et long terme  », conclut le CEO de l’ADEB.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 27 ADEB-VBA
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Engagez-vous

Une question sur la circularité ? Adressez-vous au réseau des facilitateurs en construction durable et circulaire !

Le 22 mars dernier, dans le cadre du salon Bois & Habitat, Embuild Wallonie a organisĂ© une confĂ©rence sur le thĂšme « Un nouveau rĂ©seau de facilitateurs pour vous aider dans vos dĂ©marches en construction/rĂ©novation durable et circulaire ». Le cluster Eco-construction et le SPW ont Ă©galement contribuĂ© Ă  l’organisation de cette sĂ©ance, qui a fait le point sur le recours au rĂ©seau, un peu moins d’un an aprĂšs son lancement.

C’est ANNE-MICHÈLE JANSSEN , la directrice du cluster Eco-construction, qui a introduit la confĂ©rence. Elle a expliquĂ© le contexte qui a amenĂ© le secteur de la construction Ă  accorder une grande importance Ă  la circularitĂ© et mettre sur pied ce rĂ©seau wallon de facilitateurs en construction durable et circulaire. « L’accroissement des standards de confort dans les sociĂ©tĂ©s industrielles a induit l’augmentation de la pollution et la consommation d’énergie et de ressources naturelles finies. Le temps « humain » a rattrapĂ© et dĂ©passĂ© le temps « naturel », le seuil d’assimilation de la nature. Nous sommes dans une sociĂ©tĂ© de surproduction industrielle dans les rĂ©gions du Nord et surexploitation des richesses dans les pays du Sud. Ce sont les profits Ă  outrance qui priment sans tenir compte des consĂ©quences et impacts », a-t-elle indiquĂ©. La « premiĂšre » marque d’intĂ©rĂȘt officielle de cette problĂ©matique, au niveau international, remonte Ă  la confĂ©rence mondiale sur l’environnement Ă  Stockholm, en 1972. Ont suivi d’autres rendez-vous mondialement connus sur le dĂ©veloppement durable et l’environnement comme Kyoto, Rio, Johannesburg et Paris en 2015, oĂč a Ă©tĂ© signĂ© un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le changement climatique et d’impulser/accĂ©lĂ©rer la transition vers des sociĂ©tĂ©s et des Ă©conomies rĂ©silientes et sobres en carbone.

Trois réponses politiques

Pour Anne-MichĂšle Janssen, il existe trois rĂ©ponses politiques face Ă  cette surconsommation et ce dĂ©rĂšglement climatique. La premiĂšre est le systĂšme correctif basĂ© sur « On pollue et on dĂ©pollue ». Ce systĂšme est fondĂ© sur le principe que tout est indemnisable, compensable et remplaçable. Le corollaire est le principe du pollueur-payeur, « je paie donc je peux polluer ». Mais ce systĂšme a ses limites : tout n’est pas renouvelable, c’est parfois difficile d’identifier le pollueur et quelle dĂ©finition donne-ton Ă  pollution ?

Le deuxiĂšme est le systĂšme prĂ©ventif oĂč la connaissance scientifique entraĂźne la prĂ©voyance et la prudence. Mais son efficacitĂ© s’arrĂȘte aux frontiĂšres connues du savoir et on ne peut pas prĂ©voir l’inconnu : les effets des gaz Ă  effet de serre, les nouvelles technologies


Enfin, le troisiĂšme et dernier systĂšme est l’anticipatif, « le dĂ©senchantement du savoir absolu », avec le concept du risque incertain. Les consĂ©quences irrĂ©parables sur l’environnement imposent que la protection de celui-ci devient une nĂ©cessitĂ© absolue, ce qui renvoie vers le principe du DNSH, Do No Signicant Harm, toute action sur l’environnement doit prouver un impact positif. « Par dĂ©finition, la construction modifie un Ă©quilibre et construire est un acte qui va perturber l’environnement, il faut faire en sorte qu’il soit positif. En Belgique, la construction, ce sont 30 % des gaz Ă  effet de serre Ă©mis, 37 % de l’énergie finale

28 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

Anne-MichÚle Janssen, la directrice du cluster Eco-construction, a expliqué le contexte qui a amené le secteur de la construction à accorder une grande importance à la circularité et mettre sur pied ce réseau.

HélÚne Delloge, manager Environnement et Economie circulaire chez Embuild Wallonie, a présenté le réseau lors du salon Bois & Habitat.

et 15 millions de tonnes de déchets, soit 35 % des déchets », a indiqué Anne-MichÚle Janssen.

RĂ©seau

Pour promouvoir une autre maniĂšre de construire, le rĂ©seau wallon des facilitateurs en construction durable et circulaire a Ă©tĂ© mis en place par le SPW, en mai 2023. Il est constituĂ© d’experts du secteur et vise Ă  rĂ©pondre gratuitement aux sollicitations des professionnels de la construction, dĂ©sireux de s’inscrire dans une dĂ©marche responsable en matiĂšre d’impacts environnementaux. « Il s’adresse aussi bien aux entrepreneurs qu’aux pouvoirs publics devant passer un marchĂ© de services/ travaux ou encore aux auteurs de projets et architectes. Il accompagne ces acteurs vers des pratiques plus durables et circulaires et peut offrir une assistance technique sur les normes, matĂ©riaux biosourcĂ©s, Ă©lĂ©ments de rĂ©emploi, gestion des dĂ©chets
ou/et juridique concernant la rĂ©glementation environnementale, par exemple », a expliquĂ© HÉLÈNE DELLOGE , manager Environnement et Economie circulaire chez Embuild Wallonie.

Comment procĂ©der ? Si vous avez une question, vous envoyez votre demande Ă  l’adresse suivante : facilitateurs.construction.durable@ icedd.be. Il s’agit de la premiĂšre ligne et en fonction de votre demande, des experts techniques, juridiques ou financiers interviendront pour vous fournir une rĂ©ponse la plus complĂšte possible.

150 demandes

Depuis son lancement, il y a un peu moins d’un an, 150 demandes ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© formulĂ©es Ă  l’adresse du rĂ©seau. « Ce sont les pouvoirs publics wallons qui arrivent en tĂȘte avec 53 demandes. Suivent les auteurs de projets, architectes, bureaux d’études avec 50 demandes, les maĂźtres d’ouvrage privĂ©s avec 19 demandes et les professionnels du bĂątiments/autres avec chacun 14 demandes », a prĂ©cisĂ© HĂ©lĂšne Delloge.

Les thĂ©matiques abordĂ©es sont nombreuses : l’analyse de la rĂ©novation par rapport Ă  la dĂ©construction/construction, le choix des matĂ©riaux, les dĂ©clarations environnementales des produits (EPD), la performance environnementale du bĂątiment (utilisation de l’outil Totem), la mise en Ɠuvre des meilleures pratiques disponibles, les dĂ©chets-ressources, les Ă©missions CO2, l’énergie, l’eau, les terres Ă  excaver, la biodiversitĂ©, le bruit/vibrations et le principe DNSH.

Principe DNSH

Ce principe europĂ©en du DNSH rencontre actuellement de l’engouement. Il vise Ă  favoriser des investissements durables en respectant des lignes directrices dont la taxonomie verte, un systĂšme de classification dĂ©finissant les activitĂ©s Ă©conomiques Ă©tant considĂ©rĂ©es comme Ă©cologiquement durables et contribuant de maniĂšre significative aux objectifs environnementaux. Pour ĂȘtre durable, votre activitĂ© doit contribuer Ă  l’un des six objectifs environnementaux (attĂ©nuation du changement climatique, transition vers une Ă©conomie circulaire, prĂ©vention de la pollution et contrĂŽle, adaptation au changement climatique, utilisation durable de l’eau et des ressources marines et protection et restauration de la biodiversitĂ© et des Ă©cosystĂšmes) et ne pas avoir d’impact nĂ©gatif sur les autres objectifs (DNSH). Elle doit aussi se conformer aux garanties minimales en matiĂšre de droits sociaux, du travail
 « De nombreux marchĂ©s de travaux/services, ainsi que des appels Ă  projets, sont financĂ©s dans le cadre du Plan National de Relance et de RĂ©silience, lui-mĂȘme soutenu par l’Europe. Ces projets sont donc visĂ©s par le principe du DNSH, tant lors de leur conception que de leur exĂ©cution. Le rĂ©seau est Ă  votre disposition pour vous accompagner au respect de ce principe et Ă  l’intĂ©gration de bonnes pratiques circulaires et durables dans vos activitĂ©s », a indiquĂ© HĂ©lĂšne Delloge.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 29 ENVIRONNEMENT

Plus d’une quarantaine d’entreprises accompagnĂ©es grĂące au projet EDIH CONNECT

Depuis son lancement mi-2023, les accompagnements dans le cadre du projet

« EDIH CONNECT » ont permis d’aider une quarantaine d’entreprises de construction dans leur transformation numĂ©rique. FinancĂ©e par la RĂ©gion wallonne et l’UE, et supportĂ©e par l’AdN, cette initiative est coordonnĂ©e par Buildwise. Embuild Wallonie y participe et accompagne les entreprises qui souhaitent davantage numĂ©riser leurs activitĂ©s.

Selon le dernier baromĂštre publiĂ© par l’Agence du NumĂ©rique (AdN), le secteur de la construction wallonne prĂ©sente encore un niveau de maturitĂ© numĂ©rique faible. Les entreprises manquent d’informations, de compĂ©tences et d’accĂšs au financement pour investir dans le numĂ©rique. Pourtant, de nombreuses technologies permettent de rĂ©duire le dĂ©ficit structurel de productivitĂ© par rapport aux autres secteurs Ă©conomiques, d’amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des travailleurs et d’atteindre les objectifs Ă©nergĂ©tiques et de dĂ©veloppement durable ambitieux. Le projet « EDIH CONNECT », qui cible les PME wallonnes de construction, a donc toute son utilitĂ©.

Screening des besoins

Les diffĂ©rents partenaires sont Embuild Wallonie, Buildwise, GreenWin, Jobs@skills, CeREF et l’UC Louvain. Ils sont complĂ©mentaires dans l’aide Ă  apporter au dĂ©veloppement numĂ©rique des entreprises. Le consortium a dĂ©veloppĂ© diffĂ©rents services, selon quatre axes essentiels inhĂ©rents aux EDIH : tester avant d’investir, aptitudes et compĂ©tences, Ă©cosystĂšme d’innovation et soutien financier, afin de rĂ©pondre aux besoins concrets des entreprises. « L’accompagnement que nous proposons est un screening complet

« Le service est gratuit et il est comptabilisĂ© sous le rĂ©gime des aides de minimis. Il prend la forme d’une rencontre d’environ 2h en entreprise. »

des besoins technologiques de l’entreprise. C’est une vue Ă  360 degrĂ©s. Nous les orientons et donnons des conseils en matiĂšre de logiciels, applications, cybersĂ©curitĂ©, technologies pour chantier
Ce que nous constatons est un besoin flagrant d’outils de facturation et de devis », explique HENRI VANDENDRIES , conseiller Economie et NumĂ©rique chez Embuild Wallonie.

2h en entreprise

Comment se passe concrĂštement l’accompagnement ? « Le service est gratuit et il est comptabilisĂ© sous le rĂ©gime des aides de minimis. Il prend la forme d’une rencontre d’environ 2h en entreprise. En prĂ©ambule, l’entreprise doit remplir un questionnaire afin d’évaluer sa maturitĂ© numĂ©rique et ainsi comprendre ses besoins. L’accompagnement permet de prĂ©ciser le diagnostic des besoins de l’entreprise, afin de l’orienter au mieux soit via des conseils, des solutions spĂ©cifiques, des aides financiĂšres, des formations, ou en s’aidant de partenaires du projet, mais Ă©galement de l’écosystĂšme wallon. À l’issue de l’accompagnement, un diagnostic global, ainsi qu’un plan d’action sont remis Ă  l’entreprise, avec une identification des prioritĂ©s Ă  court, moyen et long terme », explique MÉLANIE LÉONARD, coordinatrice numĂ©rique chez Embuild Wallonie.

Plus-value de chaque partenaire

Notons que chaque partenaire apporte une plus-value spĂ©cifique dans ce projet. Embuild Wallonie sensibilise et accompagne, Buildwise permet de tester et intĂ©grer les technologies, grĂące Ă  son ExpĂ©rience Center (hall de dĂ©monstration). Jobs@skills vise Ă  faire remonter les besoins numĂ©riques du secteur pour crĂ©er les formations les plus pertinentes et enfin, GreenWin propose aussi un accompagnement en termes d’innovation et de rĂ©seautage.

30 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
« J’ai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surprise de voir ce Ă  quoi on a droit en tant que membre de l’organisation professionnelle »

Notre membre liĂ©geois Difast Construct est spĂ©cialisĂ© dans la toiture, le bardage et l’ossature bois. C’est lors du dernier Rendez-vous de la construction wallonne, au Val Saint-Lambert Ă  Seraing, que CHLOÉ DE BRUYN ; qui s’occupe de l’administratif, des ressources humaines et de la comptabilitĂ© de cette entreprise ; a dĂ©couvert le projet

EDIH CONNECT. « Le thĂšme de la soirĂ©e Ă©tait l’intelligence artificielle, mais pas mal de prestataires Ă©taient mis en avant pour proposer diffĂ©rentes solutions numĂ©riques, lors de cet Ă©vĂ©nement. Au cours de la soirĂ©e, j’ai fait connaissance avec ce projet d’accompagnement. Je me suis dit que ce serait bien de prendre un rendez-vous avec les collaborateurs d’Embuild, ce que j’ai fait par aprĂšs. J’ai eu la visite de deux conseillers d’Embuild qui m’ont parfaitement informĂ©e sur les besoins dont je leur faisais part. J’ai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surprise de voir ce Ă  quoi on a droit en tant que membre de l’organisation professionnelle », indique ChloĂ© De Bruyn. « Actuellement, j’ai des programmes pour les devis, factures
qui fonctionnent sĂ©parĂ©ment les uns des autres. Je souhaiterais avoir une base de donnĂ©es centrale. J’ai expliquĂ© tout cela lors de leur visite et ils m’ont donnĂ© des informations et renseignements trĂšs intĂ©ressants en la matiĂšre. Des logiciels souvent mĂ©connus existent pour faciliter ces tĂąches au quotidien des entreprises. »

La prochaine Ă©tape pour ChloĂ© De Bruyn est de prendre contact avec un consultant de chez Buildwise, qui va se dĂ©placer chez Difast Construct pour rĂ©aliser la dĂ©monstration d’un logiciel. « C’est trĂšs structurĂ© et c’est agrĂ©able de constater que plusieurs fĂ©dĂ©rations participent Ă  ce projet pour aider les entreprises de construction en matiĂšre de numĂ©risation des processus. J’ai dĂ©jĂ  visitĂ© des salons sur le numĂ©rique dans la construction, mais c’était pour des plus grosses entreprises et les logiciels compre-

« Je pense qu’il faut vraiment mettre en avant et communiquer sur EDIH CONNECT. »

naient trop de dĂ©tails ou pas assez. Ici, c’est vraiment du sur-mesure avec un accompagnement gratuit. Je pense qu’il faut vraiment mettre en avant et communiquer sur EDIH CONNECT, car beaucoup de PME et d’indĂ©pendants ne connaissent peut-ĂȘtre pas, alors que le projet est trĂšs intĂ©ressant pour soulager notre travail au quotidien », conclut ChloĂ© De Bruyn. Et vous, avez-vous dĂ©jĂ  fait appel Ă  ce projet pour vous aider ? Si non, vous savez ce qu’il vous reste Ă  faire


EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 31 NUMÉRISATION

Primes à la rénovation : référez-vous à la circulaire pour connaßtre les postes éligibles !

En RĂ©gion wallonne, il existe diffĂ©rents systĂšmes de primes pour aider le citoyen Ă  rĂ©nover son logement. L’entrepreneur a un rĂŽle clĂ© pour aiguiller ce dernier Ă  les obtenir. Cet article vise Ă  rappeler les diffĂ©rentes primes qui existent sur le marchĂ© et ce que l’on attend de l’expert en construction/rĂ©novation Ă  ce sujet. Important : il doit se rĂ©fĂ©rer Ă  une circulaire pour connaĂźtre les postes Ă©ligibles aux diffĂ©rentes primes.

En RĂ©gion wallonne, il existe trois systĂšmes de primes principaux : les primes Habitation avec audit obligatoire (passage d’un auditeur prĂ©alablement aux travaux), les primes Toiture et petits travaux sans audit obligatoire et les primes temporaires pour les appareils de chauffage et producteurs d’eau chaude sanitaire. Pour savoir quels sont les postes Ă©ligibles Ă  l’obtention d’une prime, l’entrepreneur doit absolument se rĂ©fĂ©rer Ă  une circulaire Ă©laborĂ©e par la RĂ©gion wallonne.

Conditions uniformisées et simplifiées

INFO :

La cellule Energie d’Embuild Wallonie, financĂ©e par l’ACER et le Plan de Relance, a mis en place un helpdesk pour rĂ©pondre Ă  vos questions en matiĂšre de primes, Ă©nergie et rĂ©novation. Consultez le site wallonie.embuild.be. La circulaire est disponible sur le site energie.wallonie.be.

Dans un passĂ© rĂ©cent, il fallait respecter diffĂ©rents critĂšres et valeurs, avec toute une sĂ©rie de calculs Ă  rĂ©aliser, pour obtenir ce coup de pouce financier public. « Depuis le 1er juillet 2023, ce n’est plus le cas et les conditions d’octroi ont Ă©tĂ© uniformisĂ©es et simplifiĂ©es. Avant, par exemple, pour les primes avec audit, on parlait de kWh Ă©conomisĂ©s. DĂ©sormais, pour toutes les primes, on parle d’€/mÂČ ou de forfaits », indique JULIEN ANISET, conseiller Energie et RĂ©novation chez Embuild Wallonie.

Fini donc de rĂ©aliser diffĂ©rents calculs aux endroits nouvellement isolĂ©s du logement. On regarde dĂ©sormais le coefficient de rĂ©sistance thermique de l’isolant choisi, la valeur R. « En fonction de la valeur de votre isolant, vous savez si vous avez droit Ă  une prime ou non. Par exemple, pour les toitures, la condition est un R=5 mÂČ.K/W et pour les murs, un R=4 mÂČK/W », explique Julien Aniset.

90 % de la facture

Une fois les conditions remplies, quel montant espérer obtenir pour isoler son loge-

ment ? « Les primes peuvent couvrir jusqu’à 90 % des postes Ă©ligibles de la facture. L’aide est donc considĂ©rable vu que le citoyen ne doit payer Ă  terme que les 10 % restants des travaux. Mais attention, j’insiste encore sur l’importance de la circulaire Ă  laquelle l’entrepreneur doit se rĂ©fĂ©rer pour voir les postes Ă©ligibles. Sur un montant de 15.000 €, il se peut, par exemple, que 5.000 € des postes ne soient pas Ă©ligibles aux primes (postes hors primes ou de convenance personnelle). L’entrepreneur doit bien informer son client Ă  ce sujet. Son expertise est trĂšs importante pour Ă©viter de mauvaises surprises lors de la note finale. L’idĂ©al serait d’adapter son devis et sa facture en fonction de cette circulaire pour faciliter la comprĂ©hension du citoyen. » Quelques exemples de montants de base de primes Habitation (avec audit). Pour l’isolation des toitures, on parle de 50 €/mÂČ et 65 €/mÂČ si l’on utilise des matĂ©riaux biosourcĂ©s. Pour les murs, il s’agit de 22 €/mÂČ et 30 €/mÂČ avec utilisation de matĂ©riaux biosourcĂ©s. « Il s’agit de montants trĂšs intĂ©ressants ! De plus, en fonction de la catĂ©gorie de revenus du mĂ©nage, ces primes peuvent ĂȘtre multipliĂ©es jusqu’à six », prĂ©cise le conseiller en Energie et RĂ©novation. Pour l’obtention des primes, l’entrepreneur doit complĂ©ter diffĂ©rents formulaires et annexes techniques avec les types de travaux rĂ©alisĂ©s. Il doit ensuite les renvoyer au client qui les transfĂšre Ă  l’administration. Notons encore que lors d’un audit, le citoyen n’est plus tenu de respecter l’ordre des travaux pour obtenir les primes. Mais deux postes restent obligatoires pour l’obtention des primes : la mise en conformitĂ© du gaz et de l’électricitĂ©. Par ailleurs, aussi, l’étape du rapport de suivi d’audit par bouquet de travaux a Ă©tĂ© supprimĂ©e.

32 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 ENERGIE

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Comment les professionnels doiventils et peuvent-ils encore se stationner dans la RĂ©gion bruxelloise?

Embuild.Brussels a récemment organisé un webinaire, en collaboration avec le CRR (Centre de recherches routiÚres), parking.brussels, Bruxelles Mobilité et Green Deal Logistique Urbaine sur les procédures que les entreprises de construction et les professionnels de la Région bruxelloise peuvent suivre pour s'y stationner, ainsi que sur les tarifs applicables et la validité des permis.

Cet Ă©vĂ©nement en ligne visait Ă  rĂ©pondre Ă  la rĂ©action de certains entrepreneurs qui ne veulent plus venir travailler en RĂ©gion bruxelloise, en raison des difficultĂ©s de stationnement. Le webinaire a dĂ©butĂ© par une prĂ©sentation de Pierre Vassart, le porte-parole de l’agence bruxelloise du station nement parking.brussels. Les communes bruxelloises sont responsables de leur politique de stationnement de maniĂšre autonome, mais la majoritĂ© d’entre elles ont transfĂ©rĂ© Ă  cette agence le contrĂŽle et l’attribution des cartes de rĂ©sidents et des exemptions de stationnement.

Cartes de stationnement régionales et locales

Pour les utilisateurs professionnels, Pierre Vassart a Ă©tabli une distinction entre les cartes de stationnement rĂ©gionales et locales. Le terme « carte de stationnement » n’est pas

FORMULE

Carte régionale pour professionnels

Carte communale pour professionnels

Carte communale de visiteur à la demande de l’entrepreneur *

Carte communale de visiteur via le résident **

* Maximum 100 tours

PRIX

90 € par mois

à partir de 200 € par an

2,5 € (9 € à Ixelles et Koekelberg)

0 €

** Le rĂ©sident paie 2,5 € pour 4h30 ou 5 € par jour

DURÉE

illimité

illimité par 4h30 par 4h30

tout Ă  fait appropriĂ©, car il s’agit en fait d’un permis numĂ©rique. La carte rĂ©gionale permet de se stationner dans toute la RĂ©gion bruxelloise, tandis que la carte communale limite le stationnement Ă  une seule commune. La carte d’intervention rĂ©gionale pour les professionnels est destinĂ©e aux entreprises dont les activitĂ©s nĂ©cessitent souvent de se stationner dans plusieurs communes de la RĂ©gion bruxelloise.

La carte de stationnement rĂ©gionale peut ĂȘtre demandĂ©e par les entreprises de la RĂ©gion bruxelloise, mais aussi de l’extĂ©rieur, tandis que la carte communale ne peut ĂȘtre demandĂ©e que par une entreprise dont le siĂšge social ou l’unitĂ© d’exploitation se trouve dans la mĂȘme commune. La carte professionnelle communale est attribuĂ©e au forfait pour un an, tandis que la carte rĂ©gionale peut ĂȘtre prise pour un mois seulement, et autant de fois que nĂ©cessaire.

Carte de visiteur comme alternative

Une autre solution consiste Ă  utiliser la carte de visiteur que les rĂ©sidents de la RĂ©gion bruxelloise peuvent acquĂ©rir pour leurs visiteurs au prix de 2,50 € (0,60 € Ă  Forest) par pĂ©riode de 4h30. Lors de la visite de l’entrepreneur, le rĂ©sident lui communique un code sms que l’entrepreneur envoie au n°4411, suivi d’un espace puis du numĂ©ro de plaque. Cette solution est particuliĂšrement utile pour les interventions de courte durĂ©e (moins de 4,5 heures). Dans ce cas, c’est le rĂ©sident qui paie. À Ixelles, l’entrepreneur peut Ă©galement demander une telle carte de visiteur. Il doit alors la payer lui-mĂȘme.

En comparaison, Pierre Vassart a citĂ© les coĂ»ts de stationnement si l’entrepreneur n’u-

34 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

tilise pas les quatre options prĂ©citĂ©es avec une carte de stationnement. En zone grise, il devra alors payer sur place 8,8 € pour un stationnement de 2h et 22 € pour un stationnement de 4h30. En zone verte, le coĂ»t peut alors Ă©galement ĂȘtre Ă©levĂ© : de 5,3 € pour 2h Ă  23,5 € pour 9h de stationnement. Dans les zones oĂč un disque de stationnement bleu suffit, les entrepreneurs ne doivent rien payer, mais ne peuvent rester stationnĂ©s que 2h.

Pierre Vassart a Ă©galement signalĂ© que tous les frais de stationnement sont dĂ©ductibles fiscalement. Pour les demandes d’interdiction temporaire de stationnement sur la voie publique avec panneaux de stationnement, par exemple pour le montage d’un Ă©chafaudage et la mise en place d’un conteneur Ă  dĂ©chets, il a renvoyĂ© aux autoritĂ©s communales : ce sont elles qui en dĂ©terminent les conditions.

Comment demander les cartes ?

Pour obtenir la carte rĂ©gionale de stationnement, vous devez remplir et signer un formulaire. Vous devez Ă©galement fournir une copie du certificat d’immatriculation de la (des) voiture(s) et une copie de la carte d’identitĂ© du gĂ©rant, de l’exploitant ou de la personne responsable ou une procuration pour l’achat de la carte d’exonĂ©ration.

Il est important de joindre un plan de transport de l’entreprise ou un Ă©quivalent approuvĂ©. Le formulaire de demande de la carte d’exemption rĂ©gionale « professionnels » et le plan de transport d’entreprise Ă©quivalent Ă  remplir (pour les entreprises de moins de 100 travailleurs) se trouvent sur le site web https://parking.brussels. Ce dernier formulaire permet d’évaluer la politique de mobilitĂ© et de stationnement de l’entreprise ainsi que le comportement de ses travailleurs en matiĂšre de dĂ©placements.

Enregistrement et contrĂŽle

La carte de stationnement rĂ©gionale pour les professionnels se prĂ©sente toujours sous la forme d’une carte physique, mais elle est accompagnĂ©e d’un enregistrement numĂ©rique de la plaque d’immatriculation. La carte physique doit ĂȘtre placĂ©e de maniĂšre bien visible sur la face intĂ©rieure du pare-brise, vers le haut. La carte de stationnement communale est purement virtuelle, comme d’ailleurs les cartes de visiteur.

Le contrĂŽle est effectuĂ© par des vĂ©hicules scanners et est trĂšs efficace, selon Pierre Vassart. AprĂšs qu’un agent ait pu vĂ©rifier les donnĂ©es, si la situation de stationnement n’est pas valable, une redevance de 40 € est envoyĂ©e.

Infractions courantes

Hinko van Geelen, chercheur senior au CRR, a ensuite dĂ©taillĂ© un certain nombre d’infractions au code de la route qui sont plus courantes dans une zone densĂ©ment peuplĂ©e comme la RĂ©gion bruxelloise. Il a rappelĂ©, entre autres, l’interdiction de stationner sur les pistes cyclables et les trottoirs, ainsi que sur les passages pour piĂ©tons ou trop prĂšs de ceux-ci. Le stationnement est Ă©galement interdit sur les ralentisseurs et aux abords des carrefours. Il a Ă©galement mis en garde contre le stationnement des remorques sur la voie publique pendant une pĂ©riode prolongĂ©e et lorsque des opĂ©rations de dĂ©chargement et de chargement sont nĂ©cessaires.

Vue d’ensemble numĂ©rique

Les prĂ©sentations de Pierre Vassart et Hinko van Geelen ont Ă©tĂ© suivies de quelques questions. L’une d’entre elles, intĂ©ressante, concernait la demande d’une vue d’ensemble des parkings efficaces en RĂ©gion bruxelloise. Parking.brussels a fait rĂ©fĂ©rence Ă  la visionneuse de cartes proposĂ©e sur son site Ă  l’adresse https://parking.brussels/fr/smart/observatoire-du-stationnement. Cette application web cartographique permet Ă  chacun d’obtenir des informations gĂ©ographiques actualisĂ©es sur les parkings.

Enfin, Laurence Sailliez, conseillĂšre en MobilitĂ©, Logistique et SĂ©curitĂ© routiĂšre chez Embuild.Brussels, a Ă©voquĂ© les services qu’Embuild.Brussels offre aux entrepreneurs dans ces domaines. Le site d’Embuild.Brussels contient dĂ©jĂ  une FAQ dĂ©taillĂ©e sur des questions telles que limitations de vitesse, la logistique vers et depuis les chantiers, le regroupement de la logistique de chantier dans un centre de consolidation
Vous pouvez poser des questions sur ces sujets en les envoyant par mail Ă  mobilite@embuild.be

INFO : Pour approfondir vos connaissances sur la sĂ©curitĂ© routiĂšre et la rĂ©glementation en RĂ©gion de BruxellesCapitale, afin d’amĂ©liorer vos dĂ©placements et la sĂ©curitĂ© pour tous, veuillez suivre https://embuild.brussels/ fr/training/94658.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 35 MOBILITÉ

La gestion des archives dans une entreprise de construction

(partie II) –

les archives numĂ©riques et l’information

Au cours de son existence, chaque entreprise de construction crĂ©e une quantitĂ© considĂ©rable d’archives. Ces derniĂšres annĂ©es, Flanders Architecture Institute a collaborĂ© avec des entreprises de construction, dont plusieurs bruxelloises, afin d’étudier la maniĂšre dont elles peuvent gĂ©rer efficacement leurs archives, et ce qu’il convient d’en faire. Dans le numĂ©ro prĂ©cĂ©dent d’Embuild Magazine, vous avez pu lire un article d’introduction Ă  ce sujet. Aujourd’hui, nous nous intĂ©ressons de plus prĂšs aux archives numĂ©riques.

LOrganisez votre gestion des archives

Une gestion efficace des archives est impossible sans une forme d’organisation. DĂ©veloppez un systĂšme et dĂ©signez une personne responsable au sein de l’équipe. Rappelez rĂ©guliĂšrement Ă  l’équipe les accords conclus en matiĂšre de gestion des archives et envisagez d’organiser chaque annĂ©e une journĂ©e commune de nettoyage des archives.

es archives d’aujourd’hui sont numĂ©riques. Elles se composent de documents numĂ©riques et de systĂšmes d’information tels que des applications comptables, des plateformes de collaboration, des sites web
 Ce qui est frappant, c’est que de nombreuses entreprises de construction ne considĂšrent pas encore les informations numĂ©riques de leur entreprise comme des archives. Dans de nombreux cas, nous constatons l’absence d’une politique d’information et d’archivage cohĂ©rente pour l’information numĂ©rique.

Prolifération numérique

En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les archives numĂ©riques sont moins bien gĂ©rĂ©es que les archives papier. Cela s’explique par la facilitĂ© avec laquelle nous crĂ©ons, copions et partageons l’information numĂ©rique. En outre, le nombre de supports de stockage et de canaux contenant des informations numĂ©riques a considĂ©rablement augmentĂ© au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies. Quelques exemples :

● un ou plusieurs sites web ;

● les disques Ă  mĂ©moire partagĂ©e (‘disques’) ;

● les boütes mails ;

● l’information numĂ©rique sur Dropbox, Google Drive, SharePoint
 ;

● les mĂ©dias sociaux ;

● des systùmes d’information tels que des applications comptables ; des outils de

surveillance de sites, des systĂšmes ERP
 ; ● des Ă©tagĂšres ou des tiroirs avec des CDROM, des disques durs
 ; ●

Toutes ces possibilitĂ©s entraĂźnent une prolifĂ©ration de l’information numĂ©rique. Il est de plus en plus difficile de contrĂŽler toutes les informations qui circulent dans l’organisation.

Luttez contre la prolifération numérique : Pensez en séries !

Pour reprendre le contrĂŽle de l’information numĂ©rique, il faut avant tout des accords clairs au sein de l’organisation.

Pour ce faire, il est judicieux de se tourner vers les conseils des spĂ©cialistes, comme les Archives de l’Etat. Cet institut recommande de structurer l’information sous forme de sĂ©ries d’archives.

Il existe des sĂ©ries de documents et des sĂ©ries de dossiers. Les sĂ©ries de dossiers sont les plus courantes : pensez aux dossiers de chantier, aux dossiers du personnel, aux dossiers de contentieux
Aujourd’hui, les sĂ©ries de documents sont remplacĂ©es par des systĂšmes d’information. Autrefois, vous aviez la sĂ©rie du courrier entrant, aujourd’hui c’est la boĂźte mail.

Vous crĂ©ez une vue d’ensemble de toutes vos sĂ©ries en les classant dans une arbores-

36 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

cence, selon les fonctions et les activités de votre organisation, par exemple de la maniÚre suivante :

● Calculs

‱ dossiers d’appel d’offres

● Chantiers

‱ dossiers de chantier et dossiers as-built

● Communication & promotion

‱ Canaux de communication en ligne

‱ Canaux X (ex-Twitter)

‱ Sites web

Un plan de gestion de l’information

La prochaine Ă©tape consiste Ă  lier les mesures politiques Ă  toutes les sĂ©ries. Pour ce faire, vous devez Ă©tablir un plan de gestion de l’information. Vous pouvez dĂ©jĂ  Ă©tablir ce plan dans un document texte ou une feuille de calcul. Notez par sĂ©rie :

● l’endroit oĂč l’information numĂ©rique est conservĂ©e ;

● qui est responsable de l’information ;

● la pĂ©riode de conservation lĂ©gale obligatoire ;

● ce que vous souhaitez faire de l’information en temps voulu. Conserver ? DĂ©truire ? Conserver un Ă©chantillon ?

GrĂące Ă  un plan de gestion de l’information, vous avez une vue d’ensemble des informations importantes de votre entreprise et vous pouvez enregistrer les tĂąches. La prolifĂ©ration numĂ©rique est Ă©vitĂ©e. Le plan constitue Ă©galement une base pour repenser les processus de travail et d’information. Notez que cela peut Ă©galement ĂȘtre trĂšs utile pour vos informations sur papier.

Un emplacement de stockage central

Dans l’idĂ©al, vous sauvegarderez toutes vos informations numĂ©riques, de maniĂšre ordonnĂ©e, dans un seul emplacement de stockage central. Cet emplacement est la plupart du temps composĂ© de plusieurs mĂ©dias de stockage (disques durs HDD, SSD, bandes
) accessibles via un rĂ©seau. Vous pouvez l’organiser directement, ou passer via un service cloud. Bien entendu, il n’est pas toujours possible de prĂ©voir le mĂȘme espace de stockage pour toutes les informations. Faites preuve de pragmatisme ! N’introduisez une nouvelle plateforme qu’aprĂšs avoir soigneusement pesĂ© le pour et le contre. Essayez Ă©galement de toujours conserver une sĂ©rie dans le mĂȘme espace de stockage. Si vous conservez les informations d’un chantier, pendant le projet, sur une plateforme de collaboration en ligne partagĂ©e par toutes les parties, archivez une copie du dossier de chantier aprĂšs la

centralstorage

« Les collaborateurs vont et viennent. MĂȘme aprĂšs le dĂ©part d’un collaborateur, il est important de retrouver les bonnes informations sur un projet. »

DIRK VANHECKE, administrateur délégué de Verstraete Vanhecke

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 37 FLANDERS ARCHITECTURE INSTITUTE
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Flanders Architecture Institute
Elisa
Campion for
Elisa Campion for Flanders Architecture Institute

« Les archives numĂ©riques occupent beaucoup d’espace sur un serveur. Il est nĂ©cessaire de sensibiliser davantage Ă  ce stockage numĂ©rique, ainsi qu’à la demande d’énergie et Ă  la pression sur l’environnement qui y sont associĂ©es. »

INFO :

Ce texte est une contribution de Wim Lowet du Flanders Architecture Institute. Avez-vous encore des questions ? Surfez sur le site web du Flanders Architecture Institute sur vai.be/advies. Dans le prochain numĂ©ro d’Embuild Magazine, nous parlerons du transfert d’archives vers une institution de dĂ©pĂŽt.

livraison. Pensez également aux e-mails. Veillez à ce que tous les courriers électroniques échangés avec le client ou des parties externes soient archivés dans le dossier de chantier.

SĂ©curisez vos informations

La sĂ©curitĂ© de l’information devient de plus en plus importante. Un serveur peut tomber en panne, un collaborateur peut commettre une erreur ou un virus informatique peut corrompre de grandes quantitĂ©s d’informations. Travaillez pour votre sĂ©curitĂ© avec une assistance IT professionnelle. Une bonne politique de sauvegarde est indispensable en cas de problĂšme. LĂ  encore, la sĂ©curitĂ© et les sauvegardes sont beaucoup plus faciles Ă  implĂ©menter si les informations sont conservĂ©es dans un nombre aussi rĂ©duit que possible d’emplacements de stockage diffĂ©rents.

Anciens supports de stockage numérique

Il est possible que votre entreprise possĂšde encore des armoires contenant des CDROM, des disquettes ou des disques durs externes. Si vous pensez que ces informations doivent ĂȘtre conservĂ©es, il est grand temps de les transfĂ©rer vers un lieu de stockage central. Les supports de stockage sont sujets Ă  la dĂ©gradation, ce qui peut endommager les bits et les octets. De plus, les ordinateurs d’aujourd’hui ne sont plus Ă©quipĂ©s en standard des dispositifs de lecture nĂ©cessaires.

Pour les supports de stockage couramment utilisĂ©s, il est encore possible de trouver de bons dispositifs de lecture. Si vous disposez d’un support plus exotique, tel qu’un disque Jaz, adressez-vous Ă  une entreprise spĂ©cialisĂ©e.

L’obsolescence numĂ©rique

Les informations numĂ©riques sont stockĂ©es dans des bases de donnĂ©es ou des fichiers informatiques. Les logiciels que nous utilisons pour crĂ©er et accĂ©der Ă  l’information

changent constamment, et gĂ©nĂ©ralement le format de fichier Ă©volue avec eux. Le programme AutoCAD a connu 38 versions et 18 versions diffĂ©rentes du format de fichier DWG depuis sa premiĂšre version en 1982. L’obsolescence numĂ©rique signifie que les logiciels disponibles d’aujourd’hui sont incapables de lire des fichiers d’un format obsolĂšte. De nombreux facteurs de risque dĂ©terminent la vulnĂ©rabilitĂ© d’un format de fichier Ă  l’obsolescence numĂ©rique. Les deux questions principales sont les suivantes :

● dans quelle mesure le producteur du logiciel offre-t-il une compatibilitĂ© ascendante pour la lecture des anciennes versions du format ?

● puis-je ouvrir le format de fichier du logiciel avec des programmes d’autres producteurs ?

Les formats de fichiers universels, tels que le format PDF, sont moins exposĂ©s au risque d’obsolescence numĂ©rique, car ils ne sont pas liĂ©s Ă  un seul producteur de logiciels. Par contre, les formats de logiciels de CAO 3D et de BIM sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©tenus par une seule entreprise et dĂ©pendent donc d’elle. Ces formats sont considĂ©rĂ©s comme « Ă  risque » par la communautĂ© de la prĂ©servation numĂ©rique. RĂ©partissez les risques ! De nombreuses entreprises partagent des informations de CAO en les exportant Ă  l’avance au format PDF. Continuez Ă  sauvegarder ce PDF. Vous aurez plus de chances de pouvoir accĂ©der Ă  un document PDF sans erreur, dans un avenir lointain.

Demandez conseil !

La prolifĂ©ration des informations, la sĂ©curitĂ© informatique et l’obsolescence numĂ©rique sont les principaux risques que vous devez prendre en compte en tant que gestionnaire de l’information numĂ©rique. GrĂące Ă  des accords clairs, vous pouvez dĂ©jĂ  obtenir de nombreux rĂ©sultats.

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38 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
Elisa Campion for Flanders Architecture Institute

ConstruLab, crĂ©Ă© par l’ADEB, a formĂ© plus de 145 personnes

Un an aprĂšs son lancement, Ă  Berchem-Sainte-Agathe, le centre de formation des futurs bĂątisseurs ConstruLab a formĂ© plus de 145 personnes. Cette initiative a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par l’ADEB-VBA, l’association des grandes entreprises de construction. Certaines de ces personnes ont d’ailleurs dĂ©jĂ  trouvĂ© un emploi fixe chez des membres de cette association.

Dans notre secteur, la pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre est malheureusement prĂ©sente Ă  tous les niveaux. Et les grandes entreprises n’échappent pas Ă  ce mal qui ronge le secteur. En 2021, l’ADEB-VBA avait d’ailleurs lancĂ© une enquĂȘte Ă  ce sujet auprĂšs de ses membres. « Et cette enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© une grande pĂ©nurie d’ouvriers qualifiĂ©s. Les maçons, coffreurs, ferrailleurs, terrassiers et de nombreux autres mĂ©tiers manuels font cruellement dĂ©faut, entraĂźnant un retard pour pourvoir les postes vacants », explique STIJN DEGLAS , le directeur de Construlab.

C’est pour remĂ©dier Ă  ce problĂšme que Construlab a Ă©tĂ© lancĂ©. Objectif ? Proposer des formations gratuites et courtes (20 jours), qui mettent l’accent sur le dĂ©veloppement des compĂ©tences techniques et personnelles.

« Mais notre objectif n’est pas seulement d’enseigner des compĂ©tences, mais aussi de crĂ©er des opportunitĂ©s d’emploi. À la fin de la formation, nous sommes heureux de prĂ©senter nos participants aux entreprises partenaires. En cas de correspondance entre les compĂ©tences des participants et les besoins des entreprises, ils peuvent commencer un nouvel emploi immĂ©diatement », souligne le directeur.

Réalité du chantier

Coffreur (façonner la construction), assembleur (‘the fixer’), ferrailleur (l’homme/la femme de fer) ou encore maçon (le constructeur). DiffĂ©rents modules sont disponibles pour Ă©largir ses connaissances sur chantier. « Nos formations sont dĂ©veloppĂ©es, en collaboration avec des experts travaillant dans nos entreprises et sont continuellement testĂ©es par rapport Ă  la pratique. Chez ConstruLab, nous voulons reproduire le plus fidĂšlement possible la rĂ©alitĂ© du chantier. Les formations accordentĂ©galementbeaucoupd’attentionaux compĂ©tences personnelles telles que la ponc-

Il s’agit de formations gratuites et courtes (20 jours), qui mettent l’accent sur le dĂ©veloppement des compĂ©tences techniques et personnelles.

tualitĂ©, la communication, la persĂ©vĂ©rance, le respect du temps, de la sĂ©curitĂ© et des collĂšgues », indique Stijn Deglas. PrĂ©cisons que les participants ne reçoivent aucune intervention financiĂšre de ConstruLab pour se former. « C’est bien la preuve que ceux qui nous rejoignent le font sur base volontaire et que leur seule motivation est un emploi dans la construction. Bien que certains participants soient actifs sur chantiers, ConstruLab souhaite mettre son offre Ă  disposition, via Embuild, de toutes les entreprises de construction en Belgique Ă  la recherche de travailleurs motivĂ©s et qualifiĂ©s », conclut Stijn Deglas.

www.construlab.be ou info@construlab.be

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 39 FORMATION INFO
:
Les formations données au sein de ConstruLab veulent reproduire le plus fidÚlement possible la réalité du chantier.

À chaque projet son dĂ©tail !

Buildwise s’efforce de rĂ©pondre aux besoins du secteur de la construction et, Ă  cette fin, Ă©largit sans cesse son panel de publications : en appui au Buildwise Magazine, aux Notes d’information technique (NIT) et aux Innovation Papers (IP), les dĂ©tails constructifs en ligne constituent un prĂ©cieux soutien pour les professionnels du secteur.

Projet, avant-projet, exĂ©cution ou expertise, Ă  tout moment le professionnel de la construction est Ă  la recherche de documents de rĂ©fĂ©rence fiables, que ce soit en construction neuve ou en rĂ©novation. On cite souvent dans le secteur les articles du Buildwise Magazine. Depuis de trĂšs nombreuses annĂ©es, on se rĂ©fĂšre aussi aux rĂ©putĂ©es Notes d’information technique (NIT). Celles-ci, trĂšs souvent mentionnĂ©es dans les cahiers des charges, sont tellement bien connues qu’entrepreneurs ou auteurs de projets n’hĂ©sitent pas Ă  les nommer par leurs numĂ©ros dans leurs Ă©changes. Citons, par exemple, les NIT 244 et 280, les indispensables de la toiture plate.

Ces incontournables sont dĂ©sormais accompagnĂ©es de leurs « petites sƓurs » : les

DĂ©tail constructif

1347 : jonction d'un mur creux avec une terrasse accessible.

fiches dĂ©tails constructifs accessibles sur www.buildwise.be. La base de donnĂ©es rassemblant ces fiches s’enrichit chaque jour de nouvelles entrĂ©es et, aujourd’hui, prĂšs de 500 dĂ©tails types sont disponibles en ligne. Pour nombre d’entre eux, les informations qui les caractĂ©risent sont issues de NIT existantes. Pour d’autres, elles sont le fruit de discussions menĂ©es dans les groupes de travail actifs au sein de Buildwise et sont diffusĂ©es en avant-premiĂšre sur son site Internet.

Le format des fiches est facilement Ă©ditable et permet d’ĂȘtre en symbiose avec les derniĂšres avancĂ©es et recherches traitĂ©es dans les laboratoires. Il permet Ă©galement d’enrichir la base de donnĂ©es de points de vigilance technique, de croquis 3D, de vidĂ©os,

40 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 BUILDWISE

DĂ©tail constructif 1425 : travaux de rĂ©novation –jonction avec une dalle sur terre-plein.

d’hyperliens ou d’autres mĂ©dias aidant Ă  rĂ©pondre aux exigences essentielles de la construction du 21e siĂšcle (stabilitĂ©, isolation thermique, Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l’air, Ă©tanchĂ©itĂ© Ă  l’eau, incendie, acoustique, phasage des travaux, dĂ©montabilitĂ©, 
).

Un exemple ? Prenons un cas de rĂ©novation de façade par l’intĂ©rieur : vous vous demandez comment gĂ©rer l’éventuel pont thermique en pied de mur ou vous vous interrogez sur le phasage le plus pertinent pour les travaux ? La fiche gĂ©nĂ©rale 1388 vous orientera dans vos choix de principe et les fiches 1423 Ă  1425 complĂ©teront votre dossier d’exĂ©cution. Vous y retrouverez des recommandations tant pour l’usage d’isolants classiques que pour la mise en Ɠuvre d’isolants capillaires actifs.

Gageons que, trĂšs bientĂŽt, vous discuterez sur chantier d’un dĂ©tail d’acrotĂšre en maçonnerie isolante avec la fiche 1072 sous les yeux ou de la pertinence d’un prĂ©cadre pour la

Scannez le code

QR pour dĂ©couvrir l’animation de la fiche 1347

pose des menuiseries en vous appuyant sur la fiche 1439. Peut-ĂȘtre aussi visionnerez-vous, avec votre Ă©quipe, l’animation de la fiche 1347 illustrant les Ă©tapes de mise en Ɠuvre d’un raccord fenĂȘtre-toiture terrasse ?

Une chose est sĂ»re : vous et ces bestsellers deviendrez les acteurs d’une construction plus robuste et plus durable !

D’autres questions sur la planche ?

Naviguez sur la page web de l’Antenne Normes Smart Connect : elle hĂ©berge les 500 dĂ©tails constructifs actuellement disponibles ainsi que diverses informations normatives ou rĂ©glementaires concernant la mise en Ɠuvre des matĂ©riaux de construction. Ou alors, pointez directement l’encadrĂ© DĂ©tails constructifs de la page d’accueil de Buildwise et utilisez ensuite les filtres pour affiner vos recherches.

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Nouvelle NIT 290 sur les détails de référence pour les enduits extérieurs sur maçonnerie et béton

Récemment mise en ligne, la NIT 290 introduit et compile diverses fiches de détails présentées dans la base de données « Détails constructifs » sur le site Internet de Buildwise. Sept premiÚres fiches nous montrent comment réaliser dans les rÚgles de l'art des détails d'exécution de parois Monomurs.

Les dĂ©tails de rĂ©fĂ©rence de la Note d’information technique 290 viennent complĂ©ter la NIT 289 consacrĂ©e aux principes de conception et de mise en Ɠuvre des enduits extĂ©rieurs appliquĂ©s sur maçonnerie et bĂ©ton. Ces dĂ©tails – qui ont toute leur importance ! –ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s au sein des groupes de travail « Enduits extĂ©rieurs » et « Maçonnerie » sous l’égide du ComitĂ© technique (CT) « Travaux de plafonnage, de jointoyage et de façade ». Le SPF « Économie, PME, classes moyennes et Ă©nergie » soutient ce projet « Details Rendering » menĂ© par Buildwise en 2023.

Sept types de raccord

Ce premier lot de sept fiches traite de raccords de l'enduit extĂ©rieur sur Monomur : raccord aux menuiseries, raccord Ă  un acrotĂšre, raccord en bas de versant, raccord Ă  la rive, raccords diffĂ©renciĂ©s en pied de mur, selon qu’on est en prĂ©sence d’un volume protĂ©gĂ© sur terre-plein ou sur cave non chauffĂ©e


En quoi consiste une paroi en blocs Monomur ?

L’introduction de la NIT Ă©voque cette conception et rĂ©alisation d’une paroi verticale dĂ©pourvue de couches de matĂ©riau d’isolation complĂ©mentaires, mais conforme aux exigences de la PEB ou plus strictes encore. On parle

Comment se procurer la NIT 290 ?

Il s’agit d’une « e-NIT », non disponible en version papier, mais seulement en ligne sur www.buildwise.be.

Pour tout renseignement : info@buildwise.be

en l’occurrence de la typologie « Monomur » et d’isolation thermique rĂ©partie (ITR), par opposition Ă  l’isolation thermique par l’extĂ©rieur (ITE) ou par l’intĂ©rieur (ITI).

Certains Ă©lĂ©ments de maçonnerie combinent en effet les fonctions de portance et d’isolation thermique : blocs de bĂ©ton cellulaire ou de granulats lĂ©gers, blocs-treillis en terre cuite optimisĂ©s ou parfois remplis en usine d’un matĂ©riau d’isolation
 Ces Ă©lĂ©ments isolants sont montĂ©s Ă  joints minces (entre 0,5 et 3 mm). Leur rĂ©sistance thermique, calculĂ©e selon la norme NBN EN 1745, dĂ©pend alors surtout des propriĂ©tĂ©s des Ă©lĂ©ments de maçonnerie, dont l’épaisseur et le caractĂšre isolant thermique permet de rĂ©pondre Ă  des exigences Ă©nergĂ©tiques Ă©levĂ©es sans devoir poser de matĂ©riau d’isolation complĂ©mentaire.

Compatibles avec le support, les enduits peuvent requĂ©rir l’application prĂ©alable d’un produit de prĂ©traitement sur le support. Les enduits extĂ©rieurs Ă©galisent le support et offrent une finition esthĂ©tique. Ils rendent aussi la paroi Ă©tanche Ă  l’air et limitent la pĂ©nĂ©tration d’eau dans la paroi.

La mise en Ɠuvre de la maçonnerie, de l’enduit intĂ©rieur et de l’enduit extĂ©rieur s’effectue selon les prescriptions des NIT 271, 284 et 289. La typologie est spĂ©cifique et requiert, de ce fait, des dĂ©tails de raccord particuliers. Le gros Ɠuvre doit ĂȘtre conçu et rĂ©alisĂ© sachant que la maçonnerie constitue la couche d’isolation et que les nƓuds constructifs doivent assurer la continuitĂ© de cette isolation, sans ponts thermiques et avec un enduit qui protĂšge suffisamment des intempĂ©ries. D’oĂč l’importance des dĂ©tails de raccord de l’enduit extĂ©rieur aux autres Ă©lĂ©ments de la façade. Robustesse y comprise


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L’extension de la maison de repos de Baillonville est signĂ©e Picard Construct

Selon Christie Morreale, ministre wallonne de la SantĂ©, le nombre de places dans les maisons de repos wallonnes augmente depuis 2011. En 2022, derniers chiffres disponibles, il y en avait 49.754. Compte tenu des perspectives du vieillissement de la population, l’objectif est de doubler ce chiffre d’ici 2050. Le projet d’extension de la maison de repos de Baillonville, rĂ©alisĂ© par notre membre Picard Construct, s’inscrit donc parfaitement dans ce contexte.

En quittant la cĂ©lĂšbre Nationale 4 pour prendre la direction de Durbuy, aprĂšs quelques kilomĂštres, vous traversez le petit village de Baillonville (commune de Somme-Leuze), situĂ© dans la province de Namur. Pour la petite histoire, il se situe sur la rive gauche de l’Eau d’Heure, un affluent de l’Ourthe. C’est dans cette commune d’un peu plus de 600 habitants que se trouve la maison de repos VĂ©ronique. À cĂŽtĂ© d’un bĂątiment opĂ©rationnel et accueillant des rĂ©sidents depuis des annĂ©es, se dresse une toute nouvelle construction rĂ©cemment sortie de terre. Ce bĂątiment est la nouvelle extension de la maison de vie et de soins, commandĂ©e par le groupe Aedifica, sociĂ©tĂ© immobiliĂšre spĂ©cialisĂ©e dans les maisons de repos, et exploitĂ©e par Vulpia, un rĂ©seau de maisons de vie et de soins et de rĂ©sidences-services.

PremiĂšre et deuxiĂšme phases

Dans ce cadre verdoyant trĂšs agrĂ©able, Embuild Magazine est accueilli par DAMIEN WYAUMONT, gestionnaire de chantiers au sein de l’entreprise familiale de classe 7 Picard Construct, basĂ©e Ă  Tenneville, entre Marche-en-Famenne et Bastogne (province du Luxembourg). Il dirige ce projet d’extension depuis le mois de dĂ©cembre 2022.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, ses premiers mots font directement rĂ©fĂ©rence au bĂątiment existant. « Il y a 7 Ă  8 ans, nous avions dĂ©jĂ  construit la premiĂšre phase de cet-

te maison de repos, pour le compte d’un privĂ©. C’est gratifiant que l’entreprise ait Ă©tĂ© rappelĂ©e pour la seconde phase du projet. Pour nous, c’est la preuve d’un travail bien apprĂ©ciĂ©, une marque de confiance », indique-t-il.

Le home existant comporte 30 chambres et 8 rĂ©sidences-services, dont 4 ont dĂ» ĂȘtre dĂ©molies pour la rĂ©alisation du projet d’extension. Le nouveau projet compte 50 chambres et 12 rĂ©sidences-services. « La rĂ©sidence-service peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un petit appartement, plus spacieuse, idĂ©ale pour un couple qui souhaite bĂ©nĂ©ficier d’une certaine autonomie, comme cuisiner, et ne pas participer Ă  tous les repas collectifs », explique le gestionnaire du chantier.

Lien avec le bardage en bois

L’architecte de ce projet est le LiĂ©geois

LAURENT LEMAIRE . « Pour lui, c’était trĂšs important de rĂ©aliser un lien avec la maison de repos existante. Si on regarde le deuxiĂšme Ă©tage de l’extension, on voit un bardage en bois, qui fait le lien avec celui dĂ©jĂ  prĂ©sent sur le premier bĂątiment. L’extension va du niveau – 1 Ă  + 2 et, bien Ă©videmment, il sera possible de passer de la premiĂšre Ă  la deuxiĂšme partie de la maison de repos Ă  chaque Ă©tage. »

Trois critĂšres importants

Les premiers coups de pioche du chantier ont débuté fin 2022. « Nous avons commencé par réaliser les fondations avec le terrassement et le coulage de béton, aussi bien pour le

Les blocs porteurs en silicocalcaire peuvent peser jusqu’à 200 kilos. Ils permettent une rapiditĂ© d’exĂ©cution, une Ă©quipe de deux hommes avec une grue peut monter jusqu’à 50 mÂČ/jour.

À l’arriĂšre de l’extension, un nouveau parking est amĂ©nagĂ©. Sur cette photo, on voit aussi le bardage en bois qui lie l’ancien et le nouveau bĂątiment.

44 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 PROJET
© Christopher
Roxs
« C’est gratifiant que l’entreprise ait Ă©tĂ© rappelĂ©e pour

la seconde phase du projet. »

Damien Wyaumont, gestionnaire de chantiers au sein de l’entreprise familiale de classe 7 Picard Construct, dirige ce projet d’extension depuis le mois de dĂ©cembre 2022.

nouveau bĂątiment que le parking construit Ă  l’arriĂšre, jusqu’à la fin du mois de janvier. Cette partie n’a pas Ă©tĂ© Ă©vidente car nous avons dĂ» faire face Ă  un sol en schiste trĂšs dur Ă  casser », explique Damien Wyaumont. « Le gros-Ɠuvre a dĂ©marrĂ© en fĂ©vrier 2023. Il y avait trois critĂšres importants sur ce projet. Le premier est la rapiditĂ© d’exĂ©cution. Nous avions 15 mois pour rĂ©aliser les travaux, soit un planning assez serrĂ©. Nous avons des Ă©quipes qui ont travaillĂ© durant les congĂ©s du bĂątiment, en juillet 2023, pour respecter les dĂ©lais. Pour une question de rapiditĂ© d’exĂ©cution, l’auteur de projet a optĂ© pour des blocs porteurs en silico-calcaire. Il s’agit de gros blocs collĂ©s, chacun pouvant peser jusqu’à 200 kilos. Ils permettent une rapiditĂ© d’exĂ©cution, une Ă©quipe de deux hommes avec une grue peut monter jusqu’à 50 mÂČ/jour. D’autres critĂšres comme l’acoustique et la stabilitĂ© du bĂątiment sont Ă  mettre en avant avec ce type de blocs. En six mois, aux environs de la fin du mois de juillet, le terrassement et le gros-Ɠuvre Ă©taient terminĂ©s. »

RĂ©sidences-services

au

deuxiĂšme Ă©tage

DĂšs le mois d’aoĂ»t, notre membre a pu s’occuper des travaux de toiture et de façade. Au niveau -1, c’est de la pierre bleue qui a Ă©tĂ© posĂ©e en façade, et pour les niveaux rez-dechaussĂ©e et premiĂšre Ă©tage, c’est du classique crĂ©pi sur isolant blanc. Pour le deuxiĂšme Ă©tage, comme dĂ©jĂ  indiquĂ© dans cet article, le bardage en bois a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ© pour faire le lien avec le premier bĂątiment.

Comment s’articulera l’occupation des Ă©tages ? « Au niveau -1, on trouvera les locaux

Le home existant comporte 30 chambres et 8 rĂ©sidences-services, dont 4 ont dĂ» ĂȘtre dĂ©molies pour la rĂ©alisation du projet d’extension. Le nouveau projet compte 50 chambres et 12 rĂ©sidences-services.

techniques, les vestiaires/sanitaires pour le personnel soignant et la toute nouvelle cuisine, dĂ©placĂ©e de l’ancien vers le nouveau bĂątiment. Aux rez-de-chaussĂ©e et premier Ă©tage, ce sont les chambres et les rĂ©sidences-services se trouvent au deuxiĂšme Ă©tage », prĂ©cise le gestionnaire du chantier.

La nouvelle aile comporte deux cages d’escaliers et trois ascenseurs, des panneaux photovoltaĂŻques seront installĂ©s sur la toiture et le bĂątiment sera chauffĂ©, via un systĂšme de chauffage classique alimentĂ© par une chaudiĂšre Ă  gaz collective enterrĂ©e. À l’arriĂšre, prĂšs du nouveau parking, une nouvelle station d’épuration a Ă©galement Ă©tĂ© installĂ©e. « Nous nous sommes occupĂ©s de la partie terrassement, gros-Ɠuvre, parachĂšvements intĂ©rieurs et amĂ©nagements extĂ©rieurs. La menuiserie Huberty, qui fait Ă©galement partie de Picard Construct, a gĂ©rĂ© la menuiserie intĂ©rieure. C’est un confrĂšre qui s’est occupĂ© des techniques spĂ©ciales et de l’HVAC. »

Inauguration en juin

Lors de notre visite Ă  la fin du mois de mars, les Ă©chafaudages venaient d’ĂȘtre enlevĂ©s et les diffĂ©rentes Ă©quipes travaillaient aux finitions intĂ©rieures et extĂ©rieures, notamment l’amĂ©nagement du nouveau parking. Le bĂątiment sera livrĂ© au mois de mai et une inauguration officielle est prĂ©vue en juin. « Ce projet prouve que Picard Construct peut s’occuper de tous types de chantiers. Je suis fier d’avoir pu y contribuer et de faire partie de cette entreprise familiale, qui accorde une grande importance au bien-ĂȘtre de tous ses collaborateurs », conclut Damien Wyaumont.

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© Christopher Roxs
46 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES

Masque anti-poussiĂšre Norwear Pro P3 - FFP3

PROMO DU MOIS D’AVRIL 2024

Il existe diffĂ©rents types de protection respiratoire qui peuvent ĂȘtre appliquĂ©s lorsqu’une protection est nĂ©cessaire parce que l’air peut contenir des substances dangereuses : la protection respiratoire dĂ©pendante et la protection respiratoire autonome. Dans le cas d’une protection respiratoire dĂ©pandante, l’air ambiant est purifiĂ© Ă  l’aide d’un filtre. Le choix de la bonne protection respiratoire nĂ©cessite une connaissance approfondie de la qualitĂ© de l’air et des substances dangereuses prĂ©sentes dans l’environnement de travail. Le type de protection respiratoire Ă  utiliser dĂ©pend de plusieurs paramĂštres.

Pour cette raison, Embuild propose diffĂ©rents masques, Ă  savoir le FFP1 et le FFP2, avec ou sans filtre. Ce mois-ci, c’est le masque Ă  quartz « Masque anti-poussiĂšre Norwear Pro P3 - FFP3 » qui est mis Ă  l’honeur.

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Ils peuvent ĂȘtre commandĂ©s via le site web www.embuild.be, e-shop catĂ©gorie “SĂ©curitĂ©â€ -> masques ou en envoyant un courriel Ă  commandes@embuild.be

Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles

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‱ Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024 47 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES Vot re mensuel Construction est dorĂ©navant imprimĂ© sur du papier issu de la gestion durable des forĂȘts. Le label Forest Stewardship Council veille Ă 
la prĂ©servation de l’écosystĂšme forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigĂšnes et des travailleurs forestiers.
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Ne manquez pas la troisiĂšme Ă©dition de Techni-Mat au Flanders Expo de Gand !

Techni-Mat est le rendez-vous incontournable des professionnels de la construction actifs dans l’infrastructure, la construction industrielle, le gros-Ɠuvre et le gĂ©nie civil. Il s’agit de la troisiĂšme Ă©dition de cet Ă©vĂ©nement, qui se tiendra au Flanders Expo de Gand, les mercredi 15 et jeudi 16 mai.

Le salon se concentre sur : les solutions pour le bĂ©ton, le bĂątiment industriel, les espaces publics, la gestion et l’adoucissement des eaux pluviales, la transition Ă©nergĂ©tique, la rĂ©duction des Ă©missions de CO2 , l’échelle de performance CO2 , la numĂ©risation
Vous aurez l’occasion d’y dĂ©couvrir les fabricants et distributeurs exclusifs de techniques et matĂ©riaux pour les fondations, les travaux industriels et structurels et les finitions extĂ©rieures, les matĂ©riaux et infrastructures pour les espaces publics et les techniques routiĂšres, les techniques et matĂ©riaux destinĂ©s au creusement de tunnels, Ă  l'assainissement et Ă 

la production et la distribution d'Ă©nergie.

Techni-Mat offre aussi une plate-forme précieuse pour le partage des connaissances, le réseautage et la découverte des derniers développements dans l'industrie de la construction. Ne manquez pas cette occasion d'améliorer votre expertise et d'entrer en contact avec des professionnels de votre secteur !

INFO : www.techni-mat.eu. L’entrĂ©e est gratuite via un enregistrement en ligne avec le code EMB5624.

Le fabricant de matĂ©riaux Wienerberger s’adapte au changement climatique

Face aux nombreuses consĂ©quences du changement climatique (canicules, sĂ©cheresses, inondations
), le secteur doit s’adapter pour construire le monde de demain. Wienerberger veut montrer l’exemple dans cette construction adaptative. Le fabricant prend des mesures d’attĂ©nuation dans ses processus de production. « La politique de Wienerberger est axĂ©e sur la construction circulaire et l’engagement en faveur de la neutralitĂ© carbone. Nous aspirons Ă  fermer les cycles au maximum, tant pour les matiĂšres premiĂšres que pour l’eau dans nos processus de production », explique KATRIEN NOTTEBAERT, la directrice commerciale.

Wienerberger propose une gamme complÚte de produits pour la construction adaptative à ce changement climatique. « Opter pour des matériaux de construction de couleur blanche ou claire contribue à garder des températures plus basses dans et au-

tour des bĂątiments, lors des journĂ©es chaudes. Au niveau du toit plus spĂ©cifiquement, les couvertures blanches aident Ă  rĂ©flĂ©chir les rayons solaires et Ă  rĂ©duire l’absorption de la chaleur via le toit. Permettant ainsi de lutter contre le rĂ©chauffement des bĂątiments et, donc, de rĂ©duire les besoins en climatisation. Dans notre assortiment, nous proposons diffĂ©rentes tuiles blanches ou gris clair pour les toitures en pente. Leadax Roov est une solution pour les toitures plates. Une solution de surcroĂźt circulaire grĂące Ă  la rĂ©utilisation pour sa production de films PVB issus de l’industrie verriĂšre. Autre avantage bienvenu : la couleur blanche de la couverture de toit rĂ©duit non seulement l’effet d’ülot de chaleur, mais garantit Ă©galement un rendement plus Ă©levĂ© des panneaux solaires installĂ©s sur le toit », indique Katrien Nottebaert. « Nous proposons aussi des produits Ă  biodiversitĂ© positive pour crĂ©er un habitat appropriĂ©

aux plantes et animaux divers. Et ce au moyen d’élĂ©ments de construction tels que nichoirs et tuiles pour chauves-souris, abris pour hĂ©rissons, briques et tuiles de nidification pour oiseaux ou encore briques Ă  insectes et Ă  abeilles. »

Enfin, Wienerberger prend aussi des mesures pour adapter ses sites Ă  la nouvelle rĂ©alitĂ©. L’an dernier, l’entreprise a finalisĂ© un plan en faveur de la biodiversitĂ© pour chacun de ses quelque 200 sites de production Ă  travers le monde.

INFO : www.wienerberger.com

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48 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 2024

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LE MINISTRE PIERRE-YVES DERMAGNE ET EMBUILD EN VISITE CHEZ BUILDWISE

Fin mars, Pierre-Yves Dermagne, le ministre fĂ©dĂ©ral de l’Economie, a visitĂ© le centre Buildwise de Limelette, en compagnie de reprĂ©sentants d’Embuild, dont le CEO Niko Demeester et Christine Lhoste, la directrice gĂ©nĂ©rale. Notre organisation professionnelle a profitĂ© de l’occasion pour lui remettre le mĂ©morandum, pointant les prioritĂ©s du secteur. Lors de cette rencontre, le ministre a indiquĂ© que le dossier de l’agrĂ©ation des entreprises avançait bien.

Pierre-Yves Dermagne Ă©tait visiblement impressionnĂ© par ce qu’il a pu observer au sein du centre de recherche et d’innovation.

« C’est une visite absolument passionnante. GrĂące Ă  ces technologies et innovations, le secteur peut gagner en productivitĂ© sur le terrain et aussi rendre les emplois dans la construction moins pĂ©nibles. Ce centre est plus que nĂ©cessaire Ă  la fois dans ses aspects recherche et dĂ©veloppement, mais aussi en termes de diffusion de bonnes pratiques. L’investissement dans la recherche et le dĂ©veloppement est essentiel pour la Belgique », a-t-il indiquĂ©. Le ministre a profitĂ© de

l’occasion pour remercier les 300 collaborateurs d’Embuild et aussi ceux de Buildwise pour leur travail au quotidien. « Non seulement pour leur engagement pour le secteur, mais de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Je m’engage, comme ministre de l’Economie et comme candidat aux prochaines Ă©lections, Ă  faire en sorte que la construction soit un Ă©lĂ©ment central de la politique Ă©conomique et industrielle, en Belgique. C’est un secteur qui compte et dont on aura cruellement besoin dans les jours, semaines, mois et annĂ©es Ă  venir et donc on doit le soutenir », a-t-il encore dĂ©clarĂ©.

Lors de la visite, Embuild l’a sollicitĂ© au sujet de l’agrĂ©ation des entreprises. Il a indiquĂ© que le dossier suivait bien son cours. « On va tout faire pour qu’il avance le plus rapidement possible. Nous avons eu de bons Ă©changes avec Embuild et c’est un dossier qu’on doit faire aboutir assez vite. »

SĂ©verine Waterbley, prĂ©sidente du SPF Economie, a Ă©galement participĂ© Ă  la visite. Elle a Ă©voquĂ© un « endroit passionnant qui est le futur de la construction, trĂšs moderne et inspirant.» Le SPF Economie est un partenaire du secteur. « On a une sĂ©rie de compĂ©tences qui vont de l’agrĂ©ation des entrepreneurs

Le ministre Dermagne a reçu notre mĂ©morandum lors de la visite du centre de recherche et d’innovation.

Ă  l’extraction du sable, Ă  la normalisation, aux prix normalisation
On a donc Ă©normĂ©ment de projets et l’intĂ©rĂȘt ici Ă©tait de voir l’évolution de ces diffĂ©rents projets, dont Buildwise, mais aussi avec le secteur. »

En 2023, la Belgique occupait la 13e place du classement mondial de la compĂ©titivitĂ© Ă©tabli par l’IMD. Il s’agit d’une amĂ©lioration significative par rapport Ă  2021 et 2022, oĂč nous nous classions respectivement 24 e et 21 e La Belgique obtient de bons rĂ©sultats en termes d’efficacitĂ© des entreprises (5 e rang en 2023, contre 20 e en 2021). Les infrastructures se classent au 10 e rang et les

performances Ă©conomiques au 13e rang. En ce qui concerne l’efficacitĂ© des pouvoirs publics, nous sommes moins performants, puisque nous sommes classĂ©s 22e

Le classement mondial est dominĂ© par le Danemark, suivi de l’Irlande et de la Suisse. Les Pays-Bas sont cinquiĂšmes et le Venezuela occupe la derniĂšre position sur 64 pays. Le World Competitiveness Yearbook (WCY) de l’IMD est publiĂ© depuis 1989. Il s’agit d’une rĂ©fĂ©rence mondiale, qui classe 64 pays en fonction de leurs performances Ă©conomiques, de l’efficacitĂ© de leurs pouvoirs publics, de leurs entreprises et de leurs infrastructures.

50 EMBUILD MAGAZINE ‱ 04 | 2024 MARQUANT
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© Mario Sohie (Buildwise)
LA
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