Embuild Magazine septembre 2024

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SEPTEMBRE 2024

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER : LES NOUVELLES EXIGENCES DES CLIENTS

DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS

Présentation de la nouvelle édition

DIRECTIVE EUROPÉENNE CSRD

Lancement d’une approche sectorielle pour optimiser le reporting de durabilité

EMBUILD VERVIERS-OSTBELGIEN

La ville basse d’Eupen, un chantier à ciel ouvert

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Besoin de politiques fédérales et régionales qui stimulent la construction neuve et la rénovation !

Àl’heure d’écrire ces lignes, les politiciens tentent de former les nouveaux gouvernements fédéral, flamand et bruxellois pour les cinq prochaines années. Malheureusement, cela ne se fait pas toujours sans heurts. Il y a donc encore beaucoup d’incertitudes concernant certaines décisions et mesures, mais des échos émergent déjà qui donnent une idée de ce que pourraient être les futurs programmes gouvernementaux. Nous restons attentifs aux politiciens pour les convaincre d’opter pour les bons choix, surtout d’éviter de prendre les mauvaises décisions, car les défis sont importants pour le secteur de la construction et de l’installation.

Notre principale priorité est claire : la construction neuve et la rénovation doivent être stimulées dans les années à venir, car les besoins sont très élevés. En raison, entre autres, de la croissance démographique et de la réduction de la taille des ménages, au moins 225.000 unités de logement supplémentaires devront être construites d’ici 2030. Cela concerne à la fois la construction et le développement de logements par des entrepreneurs aussi bien pour la vente que la location et les logements sociaux. En outre, pour réduire la consommation énergétique de notre parc immobilier, conformément aux objectifs climatiques européens, le nombre de rénovations énergétiques profondes doit au moins être triplé.

Nous devons donc simultanément augmenter significativement le nombre de logements disponibles à l’achat et à la location par le biais de nouvelles construc­

tions, et rapidement rendre durable et moderniser le parc immobilier existant via des rénovations. En d’autres termes, il faudra davantage d’activités de construction et de rénovation pour atteindre ces objectifs importants. De plus, elles seront également positives pour les recettes publiques, ce qui, dans un contexte budgétaire très difficile, n’est certainement pas un détail. C’est pourquoi nous demandons que la politique future soit menée avec une vision réfléchie du secteur de la construction et de l’immobilier et qu’elle soit élaborée de manière techniquement cohérente en étroite consultation avec le secteur de la construction et de l’immobilier.

Il est donc inapproprié de mettre fin à certaines primes qui stimulent la rénovation (comme cela a récemment été le cas avec Renolution à Bruxelles) ou de transformer des primes en prêts ou garanties, comme le prévoit le nouveau gouvernement wallon. La construction neuve et la rénovation doivent au contraire être absolument encouragées par des instruments fédéraux et régionaux. C’est pourquoi nous appelons les futurs gouvernements régionaux et fédéraux à utiliser efficacement la TVA, les permis, les droits d’enregistrement, les primes, les garanties et les prêts. Construire et rénover ne devrait pas coûter encore plus cher au consommateur. Car cela serait préjudiciable pour lui ou elle, mais aussi pour le secteur de la construction et de l’installation, ne laissant que des perdants. Et cela ne peut absolument pas être l’intention.

« Il faudra davantage d’activités de construction et de rénovation pour atteindre ces objectifs importants. De plus, elles seront également positives pour les recettes publiques. »

3 ● Édito

Besoin de politiques fédérales et régionales qui stimulent la construction neuve et la rénovation !

7 ● Point de vue régional

Une DPR ambitieuse, un avenir à construire ensemble.

ÉVÉNEMENT

8 ● Digital Construction

Brussels

LE salon des professionnels de la construction en quête d’innovation.

VOS INTÉRÊTS

10 ● Droit des sociétés

Nouveau registre pour les associés actifs et les aidants.

12 ● Directive européenne

CSRD

Lancement d’une approche sectorielle pour optimiser le reporting de durabilité.

DOSSIER

15 ● Introduction

Les nouvelles exigences des clients.

16 ● Etude Buildwise/KPMG

La construction va devoir passer de l’orientation produit à l’orientation client.

18 ● Bostoen

« Une politique de permis trop stricte entrave la croissance de l’offre de logements ».

20 ● Embuild Connect

« Avec Internet, le client a déjà ses exigences avant de rencontrer le professionnel ».

NOUVEAU REGISTRE POUR LES ASSOCIÉS ACTIFS ET LES AIDANTS

Pour les sociétés et indépendants qui effectuent des travaux immobiliers, un changement important a pris effet cet été. Depuis le 1er juillet 2024, ils doivent inscrire leurs associés actifs et leurs aidants dans la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) via l’application My Enterprise et maintenir à jour les données de ces associés et aidants.

DOSSIER : LES NOUVELLES EXIGENCES DES CLIENTS

Selon la mégatendance 8 de l’étude Buildwise/KPMG, menée en 2022, les attentes plus grandes des clients poussent le secteur de la construction à changer de cap et passer de l’orientation produit à l’orientation client. Mais quelles sont les attentes et les nouvelles exigences de la clientèle ? Réponses dans ce dossier.

LA VILLE BASSE D’EUPEN, UN CHANTIER À CIEL OUVERT

Le 30 mai dernier, Embuild Verviers-Ostbelgien a organisé une visite des chantiers en cours dans la ville basse d’Eupen, suite aux inondations de juillet 2021. Michael Scholl, l’échevin des travaux publics de la commune, était le guide de cette visite, qui a attiré une grosse centaine de membres d’Embuild. Embuild Magazine a également assisté à cette séance d’information.

L’ANCIENNE MONNAIE ROYALE DE BELGIQUE : LE BUNKER TRANSFORMÉ EN COMPLEXE MULTIFONCTIONNEL

Située sur le boulevard Pacheco en plein centre de Bruxelles, entre la gare Centrale et la petite ceinture, l’ancienne Monnaie Royale de Belgique est actuellement rénovée pour devenir un projet mixte incluant des bureaux, des logements en co-living et de l’horeca. Ce projet est réalisé par notre membre Louis De Waele Construction et a reçu le prix RENOLAB en 2022, récompensant des rénovations durables et circulaires.

22 ● Techlink

Les installateurs doivent offrir des services énergétiques intégraux.

24 ● Immobel

« Garder nos clients informés est crucial ».

26 ● Union Wallonne des Architectes

« De plus en plus, les jeunes vont attendre avant de faire construire ou acheter ».

SECTEURS & MÉTIERS

28 ● Embuild VerviersOstbelgien

La ville basse d’Eupen, un chantier à ciel ouvert.

32 ● Ouvrage

Embuild a collaboré à la rédaction d’un livre blanc sur les smart buildings.

34 ● Mobilité/Bruxelles

Mon véhicule est-il concerné par la Zone de Basses Emissions ?

36 ● Constructiv

Troisième année de la campagne

« Nous construisons demain ».

38 ● Cobaty

Cette Vieille Dame qui a retrouvé sa jeunesse.

40 ● Buildwise

• Un jumeau numérique du bâtiment : source d’opportunités ou pur gadget ?

• Approche intelligente de la maintenance des installations techniques.

PROJETS & ENTREPRISES

44 ● Projet

L’ancienne Monnaie Royale de Belgique : le bunker transformé en complexe multifonctionnel.

46 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

49 ● Marché de la construction

• Demo Days

• Renson

50 ● Marquant

• Rapport annuel de la Fédération Belge de la Brique.

• Chiffre du mois.

VOTRE ENGAGEMENT SOCIAL EST PAYANT

Aedi cas

Embuild foundation

Vous entreprenez ou soutenez un projet sociétal ? Les Embuild Foundation Awards récompensent l’engagement sociétal des entreprises de construction qui collaborent avec des partenaires externes actifs dans un domaine sociétal.

Inscrivez-vous sur embuildfoundation.be

Une Déclaration de Politique Régionale ambitieuse, un avenir à construire ensemble

La nouvelle Déclaration de Politique Régionale (DPR) pour la Région wallonne marque une étape significative dans la vision et les ambitions de notre région. Ce document, riche en propositions, témoigne d’une volonté forte de soutenir les entrepreneurs, notamment à travers une simplification administrative qui s’avère cruciale pour notre secteur. Depuis longtemps, la complexité des procédures, qu’il s’agisse de l’obtention de permis ou de la création de nouvelles entreprises, freine le dynamisme économique et l’innovation. Cette DPR met en lumière des solutions concrètes pour alléger ces démarches, un signal fort et positif pour l'ensemble des acteurs de la construction.

Le secteur de la construction, conscient de son rôle clé dans le développement régional, se pose en partenaire stratégique du nouveau gouvernement pour la mise en œuvre de cette DPR. Nous sommes prêts à collaborer étroitement pour que cette vision ambitieuse devienne réalité, et que la Wallonie puisse en tirer tous les bénéfices.

Cependant, pour que cette politique réponde pleinement aux attentes du secteur, quelques points d’attention méritent d’être soulignés.

Premièrement, l'accès à la profession doit impérativement être maintenu, en Wallonie. Il est essentiel de préserver des critères de qualification rigoureux pour garantir la qualité des constructions et la sécurité sur nos chantiers. Cette exigence est également cruciale pour maintenir une concurrence saine et équitable entre les entreprises.

Deuxièmement, il est vital que les investissements publics soient maintenus à un niveau élevé, notamment dans les domaines de l'infrastructure, de la mobilité et du logement. Ces projets, souvent complexes et longs à mettre en œuvre, nécessitent une continuité des financements pour répondre aux besoins croissants de la population et soutenir la compétitivité de notre région.

Enfin, le soutien à la rénovation doit être intensifié. Dans un contexte de transition énergétique et écologique, il est primordial de renforcer les mécanismes financiers et d'accompagnement pour encourager la rénovation des bâtiments. Cette démarche, en plus d’être bénéfique pour l'environnement, dynamisera l’activité du secteur tout en améliorant le cadre de vie des citoyens wallons.

La DPR wallonne est un document prometteur, porteur d'une vision claire pour l'avenir. Le secteur de la construction est prêt à s'engager aux côtés des autorités pour transformer cette vision en actions concrètes. Ensemble, nous avons l'opportunité de construire une Wallonie plus forte, plus durable et plus prospère.

« Nous sommes prêts à collaborer étroitement pour que cette vision ambitieuse devienne réalité. »

Digital Construction Brussels, LE salon des professionnels de la construction en quête d’innovation

Le mardi 15 octobre, de 9 h à 18 h, se tiendra la nouvelle édition de Digital Construction Brussels, à Brussels Kart Expo. Ce salon sur les outils numériques à destination des entrepreneurs de la construction et de l’installation est à ne manquer sous aucun prétexte. Tout simplement, c’est LE salon des professionnels de la construction en quête d’innovation.

Vous souhaitez améliorer l’efficacité de votre entreprise ? Ou éviter les erreurs de construction ? Ou encore, mieux planifier ou mieux gérer vos stocks ? Bref, construire mieux ? Alors le salon Digital Construction Brussels est fait, pour vous, peu importe la taille de votre entreprise ou votre connaissance en numérisation. Sur ce salon, il y en aura pour tous les goûts, avec une large offre de fournisseurs, des démonstrations passionnantes de la part de Buildwise (l’ex­ CSTC) et des séminaires intéressants qui vous permettront d’en découvrir davantage sur les opportunités que peut vous apporter la numérisation. Pas encore convaincu ? Nous vous donnons donc CINQ RAISONS de venir à Digital Construction Brussels :

● le salon est totalement gratuit, et les principaux fournisseurs y tiendront leur stand. Ils présenteront une offre variée de services et de produits ;

● les visiteurs auront la possibilité de réseauter tout en profitant de délicieux mets, le tout totalement gratuitement ;

● en quelques années, Digital Construction Brussels est devenu un incontournable. Il faut visiter ce salon pour rester informé sur les derniers développements numériques dans le secteur de la construction ;

● la numérisation dans la construction est une notion très large. Par conséquent, ce salon se concentre sur plusieurs métiers

de la construction. Songez aux logiciels de planning, aux ERP, aux programmes de calcul, à l’e­facturation, à la cybersécurité... Mais aussi au BIM, aux drones et aux exosquelettes ;

● ce salon vous donne donc un aperçu général de toutes les informations. Grâce aux sessions d’information des exposants, de Buildwise et d’Embuild, vous en apprendrez plus sur les possibilités numériques dans la construction. Et n’oubliez pas d’assister aux démonstrations, proposées par Buildwise.

Sessions d'information

Les sessions d’information constituent l’un des points les plus forts de Digital Construction Brussels. Nous vous donnons ici un simple aperçu de l’offre.

● VISMA BOUWSOFT : « Fini Word et Excel ! Gagnez du temps et de l’argent et épargnez-vous du travail grâce à notre logiciel de construction tout-en-un. » Visma Bouwsoft est un logiciel tout­en­un destiné aux professionnels de la construction et de l’installation, du premier contact avec le client jusqu’à la dernière facture. Les listes de prix sont toujours maintenues à jour, grâce à la connexion avec les différents fournisseurs. Cela vous permet d’établir rapidement des factures et des devis. Le logiciel comprend également des éléments comme un planning, l’enregis­

EN PRATIQUE

OÙ ?

Brussels Kart Expo Alfons Gossetlaan 9 1702 Grand ­ Bigard QUAND ?

Le salon se tiendra le mardi 15 octobre 2024 et sera ouvert de 9 h à 18 h.

VOUS VENEZ EN VOITURE ?

Le parking coûte 10 euros, tant pour les visiteurs que pour les exposants. Le paiement peut être effectué en espèces ou par Bancontact.

VOUS PRÉFÉREZ VENIR PAR LES TRANSPORTS EN COMMUN ?

C’est possible. La gare de Grand ­ Bigard se trouve à quelques pas de Brussels Kart Expo. La route sera fléchée.

Si vous préférez prendre le bus, vous pouvez choisir entre la ligne 214 (Bruxelles­ Nord ­ Alost), la ligne R15 (BruxellesNord ­ Denderleeuw) et la ligne 136 (Grand ­ Bigard ­ Alsemberg). Les bus s'arrêtent à proximité de l'entrée de Brussels Kart Expo.

trement du temps, les bons de travail, … tout en restant modulaire. L’entrepreneur paie donc uniquement pour ce dont il a besoin.

● BAUWATCH : « Contrôle d’accès au chantier et numérisation de l’administration sociale. »

● THE HAZARD FACTORY : « Blocages et opportunités de l’utilisation de la réalité virtuelle dans l’apprentissage et le développement. »

● GEODYNAMICS : « Une gestion efficace des projets de construction : simplification de Checkin@Work en une seule plateforme en ligne. »

Grâce à cette plate­forme intégrée en ligne pour Checkin@Work et pour l’enregistrement des présences, l’entrepreneur peut simplifier l’administration des projets. Cela permet d'établir des stratégies efficaces pour l’échange et la gestion d’attestations A1, LIMOSA et autres documents obligatoires. Cette plate­forme permet d’impliquer les sous­traitants dans l’administration et permet également d’optimiser les déclarations ONSS et la gestion de la qualité.

● OPENSPACE : « Construire plus rapidement et avec moins de risques avec OpenSpace - Le Google Street View de la construction. »

● GMI GROUP : « Une solution totale pour une gestion optimale de la construction. »

Gbuild permet de passer à une gestion de la construction numérisée et équilibrée. Il s’agit d’une solution totale qui répond aux besoins d’une entreprise de construction moderne.

● EMBUILD VLAANDEREN : « Cybersécurité : l’IA au bureau pour le secteur de la construction. »

● EMBUILD BXL-VLAAMS BRABANT  : « L’IA sur le chantier. »

● BUILDWISE : « Lancement de la deuxième série de documents conformes à la norme ISO : le Projet sur les normes d’informations et le Projet sur les méthodes de production des informations. »

Ces documents établissent les règles de manipulation du modèle BIM (le projet sur les normes d’informations) et du processus BIM (méthodes et procédures). Concernant le contenu, beaucoup d’éléments ont été repris de l’ancien protocole BIM et du plan d’exécution BIM, mais avec des ajouts conformes à la norme ISO 19650. Le maître d'ouvrage est responsable de l’élaboration de ces documents, mais c’est généralement l’architecte et l’entrepreneur principal qui s’en chargent.

Examen BIM

Inscrivez-vous sur www.digitalconstruction world.be. L'accès au salon est entièrement gratuit. L'inscription préalable via le site web est obligatoire. Après votre inscription, vous recevrez par e-mail un ticket électronique personnel avec un code QR. Veuillez vous munir d'une version imprimée de ce ticket, ou faites scanner le code-barres depuis votre smartphone.

Avec la technologie de « Reality Capture » à 360 degrés d’OpenSpace, les chantiers de construction peuvent être rapidement et simplement capturés pour obtenir une vue du projet en direct, de la préparation des travaux à leur livraison et leur utilisation. Elle permet de se tenir au courant de l’évolution des travaux, avec des outils comme le BIM Compare, qui permet de repérer des différences avant qu’elles ne deviennent un problème. Ainsi, vous pouvez maintenir votre projet sur la bonne voie. Communiquer les changements, documenter le QA/ QC, rationnaliser les listes de livraison et les demandes de renseignements tout en se déplaçant sur le chantier ­ tout est possible. Les notes de terrain et les intégrations aident à faciliter la coordination entre le bureau et le terrain.

Nouveau à Digital Construction Brussels : l’examen BIM. Il s’agit d’un moyen ludique mais précis pour les visiteurs de comparer leurs connaissances en matière de BIM avec celles d’autres utilisateurs. Buildwise garantit la qualité des questions de cet examen.

Participants

Un grand nombre d'exposants se sont déjà inscrits à ce salon. A l'heure où nous écrivons ces lignes, il s'agit de Globe Zenith, Visma Bouwsoft, Geodynamics, Bluefields, Next­BIM, Knauf, Ficos, Traxxeo, Robaws, Embuild, Exact, Mira Software, Kabandy, Bauwatch, Dalux, FG Software, Open Space, Build Software, GeoIT, D­Studio, Brink, Nextlayer, KPD, Connectic BeNeLux, The Hazard Factory, GMI Group, 12 Build, Dispatcher, Abax, Astena, Bricsys, Wolters Kluwer, Leica, RVC, Buildwise, Botique, Deuse, Suivo, Auxivo, 4PS.

Nouveau registre pour les associés actifs et les aidants

Pour les sociétés et indépendants qui effectuent des travaux immobiliers, un changement important a pris effet cet été. Depuis le 1er juillet 2024, elles doivent inscrire leurs associés actifs et leurs aidants dans la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) via l’application My Enterprise et maintenir à jour les données de ces associés et aidants.

Pour les associés actifs et les aidants qui étaient déjà en activité avant la mise en œuvre de cette nouvelle obligation, une période de transition est prévue. Leur inscription dans la BCE doit cependant être effectuée avant le 31 décembre 2024.

Pourquoi ?

Le registre sert de moyen de contrôle pour lutter contre les abus du statut social de l’indépendant via des structures sociétales frauduleuses. Plus précisément, le législateur souhaite ainsi éviter l’abus du statut d’associé actif ou de celui de son aidant pour la réalisation de prestations de travail.

Pour qui ?

SOCIÉTÉS

L’obligation s’applique aux sociétés qui :

● effectuent des travaux immobiliers, comme défini dans l’article 30bis, § 1, 1°, a), de la loi du 27 juin 1969 révisant le décret­loi du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des ouvriers et ; ● ont un ou plusieurs associés actifs.

INDÉPENDANTS AGISSANT EN TANT QUE PERSONNES PHYSIQUES

L’obligation s’applique aux indépendants qui agissent en tant que personnes physiques et qui :

● effectuent des travaux immobiliers, comme défini dans l’article 30bis, § 1, 1°, a), de la loi du 27 juin 1969 révisant le décret­loi du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des ouvriers et ;

● ont un ou plusieurs aidants.

IMPORTANT ! Cette obligation est distincte de celle qui exige des associés actifs ou des aidants de s’affilier à une caisse d’assurance sociale.

Qui doit être inscrit à la BCE ?

Les sociétés et les indépendants sont tenus de procéder à l’inscription à la BCE pour : ● chaque associé actif, c’est­à­dire chaque détenteur d’au moins une part dans une société, qui exerce personnellement une activité réelle au sein de cette société en Belgique sans être déclaré, pour cette activité, dans le régime des salariés au moment où cette activité est exercée.

ATTENTION ! Cela s’applique également aux associés actifs qui cumulent les rôles de mandataire et d’associé actif au sein de la même société.

● chaque aidant, c’est­à­dire toute personne qui assiste ou remplace un indépendant dans l’exercice de son métier de ses fonctions en Belgique, sans être liée par un contrat de travail.

Il existe une exception pour les personnes suivantes. Elles ne sont pas soumises à cette obligation d’inscription :

• les aidants non mariés de moins de 20 ans ;

• les aidants occasionnels ;

• les conjoints aidants.

Quelles données ?

Les informations suivantes sur les associés actifs doivent être fournies :

● numéro de registre national ou numéro bis de l’associé actif ;

● date de début et, le cas échéant, date de fin de l’activité en tant qu’associé actif au sein de la société.

Pour les aidants, les informations suivantes doivent être communiquées :

● numéro de registre national ou numéro bis de l’aidant ;

● date de début et, le cas échéant, date de fin de l’activité en tant qu’aidant.

Quand ?

L’inscription à la BCE doit se faire avant le début des activités en tant qu’associé actif au sein de la société ou en tant qu’aidant pour l’indépendant qui exerce en tant que personne physique (la personne aidée).

Lors de la cessation de l’activité, les informations enregistrées au registre de la BCE doivent être mises à jour dans les quinze jours suivant la date de fin de cette activité.

Pour les associés actifs et les aidants qui étaient déjà en activité, avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle obligation, une période de transition est prévue. Dans leur cas, l’inscription à la BCE doit être effectuée avant le 31 décembre 2024.

Comment ?

Les sociétés et les indépendants doivent inscrire leurs associés actifs et leurs aidants en ligne via : https://myenterprise.be/my_ entreprise.

Les entrepreneurs qui ont des questions à ce sujet, ou qui souhaitent obtenir de l’aide pour les inscriptions, devraient contacter leur association locale Embuild.

Quelles sanctions en cas de non-respect ?

L’Institut National d’Assurances Sociales pour Travailleurs Indépendants (INASTI) est chargé de contrôler le respect de cette nouvelle obligation. En cas de non­respect de l’obligation d’inscription ou en cas d’inscription erronée, la société ou la personne aidée risque une amende administrative de 500 à 4.000 € par infraction constatée. Aucune sanction ne sera appliquée avant le début de 2025.

Existe-t-il déjà une obligation de retenue pour les dettes sociales des indépendants ?

La loi a également introduit une obligation de retenue pour les dettes sociales des indépendants. Si dans une entreprise qui réalise des travaux immobiliers, il y a des indépendants ayant des dettes de cotisations sociales, cette entreprise sera indiquée avec obligation de retenue dans une base de données. Cependant, cette base de données ne sera opérationnelle que plus tard. L’obligation de la consulter, et le cas échéant, d’appliquer une retenue lors du paiement de la facture, ne prendra pas effet immédiatement (selon nos informations, pas avant 2026 au plus tôt).

CSRD : lancement d’une approche sectorielle pour optimiser le reporting de durabilité

D’ici janvier 2026, environ 2.000 entreprises belges, dont certains de nos affiliés, devront publier un rapport de durabilité en lien avec la directive européenne CSRD. Afin d’aider ses membres dans cette nouvelle mission, Embuild a initié un projet visant à développer une approche sectorielle et un guide sur cette publication d’informations non-financières. Objectif : simplifier la tâche administrative de ses affiliés.

Qu’est­ce que la CSRD ? Nous avons déjà rédigé plusieurs articles à ce sujet dans Embuild Magazine, mais un petit rappel ne fait jamais de tort. La CSRD (Corporate Sustsainability Reporting Directive) est une directive européenne votée en 2022. Elle succède à la NFRD (Non Financial Reporting Directive) et vise à accroître la transparence des entreprises en matière de durabilité, en lien avec le Green Deal européen.

Reporting : double matérialité

La directive standardise le reporting extra­financier pour améliorer la qualité des informations ESG (environnement, social et gouvernance) favorisant ainsi des pratiques commerciales durables en Europe.

Ce reporting se base sur le principe de la double matérialité, soit la manière dont le monde extérieur peut impacter l’entreprise (perspective d’origine externe) et la manière dont l’entreprise peut impacter le monde (perspective d’origine interne). En d’autres termes, les entreprises doivent tenir compte de l’impact de leurs actions sur les personnes et la planète (matérialité d’impact), mais aussi de l’incidence des questions de durabilité sur leur activité et leur bien­être financier (matérialité financière).

La transposition de cette directive dans la législation belge devait être réalisée pour le 6 juillet 2024. Mais à l’heure d’écrire ces lignes, ce n’était toujours pas réalisé. Cela devrait être le cas d’ici la fin de l’année.

« D’après nos recherches, environ 150 membres d’Embuild seront directement concernés et devront publier un rapport de durabilité d’ici janvier 2026. »

Directement et indirectement

Qui est concerné ? Environ 48.000 entreprises en Europe, dont 2.000 Belges. La Banque nationale de Belgique a publié la liste des entreprises directement soumises à la CSRD. Il s’agit des grandes entreprises et des PME cotées. À partir de 2025, la directive exigera

que ces entreprises publient des informations détaillées sur leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG). L’obligation entrera en vigueur progressivement jusqu’en 2029.

D’après nos recherches, environ 150 membres d’Embuild seront directement concernés et devront publier un rapport de durabilité d’ici janvier 2026. Mais indirectement, c’est toute la chaîne de valeur de la construction qui est concernée. En effet, les plus petites PME devront répondre à une série de questions posées par les sous­traitants, les banques, les assurances…C’est pour cette raison qu’Embuild, en collaboration avec ses entités régionales, fédérations, associations locales ainsi qu’en partenariat avec Buildwise et le CRR, a lancé un projet sectoriel pour aider ses membres à publier ces informations de durabilité.

Opportunité

Embuild veut que ses membres voient ce reporting, non pas comme un fardeau mais comme une opportunité d’inscrire le secteur au cœur de la transition vers un avenir plus durable. Il est également positif car il permet d’attirer des talents et des investisseurs, ainsi qu’un accès facilité au crédit bancaire. Il est important de mettre en avant et communiquer les bénéfices pour encourager l’adhésion de tous les acteurs du secteur.

Questionnaires

Quels sont les objectifs de ce projet ? Il doit mener à la création d’un guide pour les entreprises de construction. Ce guide fournira des questionnaires standardisés, issus des modèles de reporting européens (ESRS/European Sustainability Reporting Standards et VSME/Volontary Small and Medium Entreprises), conformes aux auditeurs, et adaptés à divers intervenants tels que les fournisseurs, les clients, les partenaires, les institutions financières et les compagnies d’assurance.

Ces questionnaires aideront à recueillir des informations pertinentes pour le processus de rapport. Avec les informations recueillies, il sera possible d’élaborer une structure de rapport standardisée pour présenter les informations sur la durabilité. Une distinction sera faite entre les grandes entreprises et les PME, en tenant compte des différences de ressources et de capacités. Toutes les entreprises de construction pourront donc rapporter de

N’HÉSITEZ

PAS

À PARTICIPER À NOTRE PROJET !

Nous invitions nos membres à participer activement à notre projet en contactant Anne ­ Laure Lejeune (anne-laure. lejeune@embuild.be), votre entité régionale, fédération ou association locale si votre entreprise a déjà entamé une analyse des IRO (impacts, risques et opportunités) et de leur DMA (double materiality analyse). Le succès de cette initiative repose en grande partie sur la contribution de chacun d’entre vous.

Soyez assurés que notre partenaire CAP Conseil garantira la confidentialité des données transmises.

Cette collaboration est également bénéfique pour vous : plus nous disposerons d’informations, plus notre approche sera cohérente et efficace, et le résultat pour notre secteur sera mieux adapté à vos besoins spécifiques.

manière cohérente et structurée sur leurs performances en matière de durabilité.

Initiatives

Le projet vise également à collecter et rassembler les initiatives déjà existantes dans le secteur. À ce sujet, il faut savoir que le SPW a lancé, en février 2024, un appel à candidatures pour soutenir les entreprises en Wallonie dans l’élaboration de leur rapport de durabilité. Cette initiative, menée en partenariat avec Embuild Wallonie et Fevia (Fédération des entreprises alimentaires belges), vise à guider les entreprises vers un reporting de durabilité conforme aux normes de la directive CSRD. Deux de nos affiliés, Enersol et Eloy, ont été sélectionnés pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé, comprenant des séances méthodologiques dédiées et un coaching spécifique. Embuild pourra avoir accès à ces informations et verra dans quelle mesure elles peuvent être transposables à l’ensemble du secteur. Wallonie Entreprendre souhaite également mettre en place un accompagnement en la matière, très certainement en partenariat avec Embuild Wallonie.

Expliquer et vulgariser

Outre ces objectifs, le projet doit permettre d’expliquer et vulgariser toute cette législation et d’anticiper les autres connexes telles que la taxonomie, le CS3D (Corporate Sustainability Due Digilence Directive) et le DNSH (Do No Significant Harm). Il est essentiel d’éviter de devoir refaire le travail sur d’autres thématiques liées. En concertation avec les différentes parties prenantes, notre organisation professionnelle a finalement choisi CAP Conseil comme partenaire. Ensemble, nous développerons des questionnaires évolutifs, qui pourront être adaptés à de nouvelles exigences sans nécessiter une refonte complète. Elle veillera également à fournir des ressources adaptées aux petites entreprises et indépendants et recommandera un outil pour optimiser la rédaction du rapport de durabilité. Enfin, un plan de formation pourra aussi être proposé aux entreprises du secteur.

Résultats fin d’année

Les résultats de ce projet devraient être connus d’ici la fin de l’année. Nous ne manquerons pas d’y revenir dans nos prochaines éditions.

À VOS CÔTÉS, PRO ET PRIVÉ

Quand on est à son propre compte, on travaille dur pour ses clients. Et on attend la même chose de ses partenaires. Chez Fédérale Assurance, nous nous engageons depuis plus de 100 ans aux côtés de professionnels comme vous. Nous assurons tout ce qui est important pour vous, de votre matériel à votre responsabilité. Une pension complémentaire ? Nous avons les solutions. Et comme vous n’êtes pas seulement entrepreneur, nous protégeons aussi votre habitation et votre famille... et nous nous occupons de votre épargne pour vos enfants.

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Plus d’info sur federale.be

Avant de souscrire un produit vie, consultez toujours les

Les nouvelles exigences des clients

Selon la mégatendance 8 de l’étude Buildwise/ KPMG, menée en 2022, les attentes plus grandes des clients poussent le secteur de la construction à changer de cap et passer de l’orientation produit à l’orientation client. En effet, les attentes des clients vont être davantage au cœur des préoccupations des entreprises de construction. Mais dans une société qui évolue, quelles sont ces attentes ? En effet, la population vieillit, la migration augmente, la taille des ménages a tendance à se réduire, le logement doit être flexible et les jeunes cherchent avant tout à se loger et peinent à faire construire vu l’augmentation du coût de la vie. Mais dans le même temps, notamment avec l’Internet, les exigences des clients sont également plus précises et plus fortes. Le secteur doit, de son côté, tenir compte de normes toujours plus strictes et essayer de trouver un équilibre pour maintenir le logement abordable et durable, qui répond aux attentes. Ce dossier enquête dans l’ensemble de la chaîne de construction - entrepreneur général/de finition, promoteur immobilier et architecte - pour connaître au mieux les nouvelles exigences des clients.

La construction va devoir passer de l’orientation produit à l’orientation client

En 2022, le Comité de vision de Buildwise, en collaboration avec KPMG, a mené une étude « Tendances & Impact ». Cette étude « Inside-Out » visait à cartographier les développements futurs dans le secteur de la construction, avec un focus spécifique sur le gros-œuvre et les entrepreneurs généraux, la menuiserie et les installateurs de sanitaires et HVAC. Cette étude, axée sur les attentes futures du secteur luimême, a également fourni des informations précieuses du point de vue des clients.

Àtravers une enquête approfondie de la littérature, une analyse PESTEL (Politique, Economique, Sociologique, Technologique, Environnemental et Légal) et des entretiens avec plus de 700 professionnels de la construction, dix mégatendances et cinq implications clés ont été identifiées. Elles influenceront le secteur à différents termes.

Presque chacune de ces tendances comportait des aspects liés aux clients. Plus particulièrement, la mégatendance 8 qui mettait pleinement l’accent sur le client : « Les attentes plus grandes des clients poussent le secteur de la construction à changer de cap et à opter pour l’orientation client ».

« En effet, le secteur de la construction subit des changements profonds en raison des attentes plus grandes des clients. Cela nécessite un passage d’une approche centrée sur le produit à une approche centrée sur le client. Selon l’étude, différentes tendances et défis influencent la manière dont les entreprises de construction doivent opérer pour répondre à ces attentes », indique TOM WILLEMEN , le président du Comité de vision de Buildwise.

Voici les défis liés à la mégatendance 8 axée client.

1

TRANSPARENCE ET SERVICES

ORIENTÉS CLIENT.

Les clients attendent de plus en plus de transparence et des services ainsi que des produits sur­mesure. Cela signifie que, selon la niche dans laquelle il opère (produits haut

de gamme ou solutions abordables), le secteur de la construction doit évoluer d’une approche centrée sur le produit à une approche centrée sur le client, où les souhaits et les besoins du client sont au cœur des préoccupations.

2COMMUNICATION ET IMPLICATION.

Une bonne communication est cruciale. Le secteur de la construction est confronté au défi de communiquer de manière transparente et de respecter les engagements pris. Cela comprend l’implication active du client tout au long du processus de construction, afin de créer des bâtiments sur­mesure qui peuvent évoluer, s’agrandir ou se réduire selon les besoins du client.

3EQUILIBRE ENTRE FLEXIBILITÉ ET PRÉPARATION.

Trouver le juste équilibre entre flexibilité pendant la construction et une préparation solide est essentiel pour un processus de construction efficace. Il est important d’impliquer les clients dès le début pour prendre des décisions qui ne pourront pas être modifiées plus tard dans le processus. Les ajustements pendant le processus de construction sont coûteux car ils rompent avec l’approche processuelle.

4

PRIX ET QUALITÉ.

Bien que l’attention des clients se porte encore souvent sur le prix et qu’il y a lieu de rendre la construction financièrement abordable, il existe une demande croissante pour des solutions de qualité et durables. Cela

nécessite une révision du business model dans le secteur de la construction pour mieux servir le client sans compromettre la qualité. L’accent sur la planification de l’entretien et le service est également important ici.

5SUPPORT TECHNOLOGIQUE.

L’utilisation de la numérisation et des nouvelles technologies, telles que BIM, Virtual Reality (VR)­Augmented Reality (AR) et l’IA, peut contribuer à un processus de construction plus efficace et plus orienté vers le client. Cela aide non seulement dans la conception et la construction, mais également dans la gestion et la documentation des bâtiments. Les clients peuvent ainsi se faire une meilleure idée du produit final avant même le début de la construction.

6FORMATION ET SOFT SKILLS.

Les travailleurs du secteur de la construction doivent continuer à se développer aussi bien au niveau des compétences techniques que des compétences relationnelles (soft skills), comme la communication et le contact client. C’est essentiel pour améliorer l’orientation client et la confiance en assurant surtout une bonne communication.

7DURABILITÉ.

La construction durable devient de plus en plus importante, aussi bien pour le secteur de la construction que pour les clients. Cela inclut l’utilisation de matériaux et de techniques durables, ainsi que l’offre de conseils sur les choix durables aux clients.

8INNOVATION ET CRÉATIVITÉ.

Les clients recherchent de plus en plus des solutions uniques (dans des niches haut de gamme) et innovantes. Le secteur de la construction doit donc rester créatif et se réinventer pour répondre à ces attentes.

9STAKEHOLDER MANAGEMENT (GESTION DES PARTIES PRENANTES)

Par une collaboration plus intensive et une cocréation avec différents acteurs de la chaîne de valeur, y compris les clients, le secteur de la construction peut créer plus de valeur et augmenter la satisfaction client.

10NOUVEAUX BUSINESS MODEL. Il y a une transition vers de nouveaux

BUILDWISE

MÉGATENDANCE 6 : LES ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES FORCENT LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION À RÉFLÉCHIR

À DES FORMES (DIFFÉRENTES) DE LOGEMENT DU FUTUR

Outre la mégatendance 8, examinée dans cet article, la mégatendance 6 de l’étude est également pertinente pour la relation entre la construction et le client. Différentes évolutions démographiques, y compris l’augmentation de la croissance démographique, le vieillissement, la migration et la diminution de la taille des ménages, entraînent une (r)évolution dans la composition de la population. Pour les entreprises de construction, cela signifie que les besoins des clients changent, obligeant ainsi le secteur de la construction belge à réfléchir aux formes de logement alternatives de l’avenir et aux moyens de rendre la construction abordable. De plus, il faut porter attention au fait que tant l’espace disponible que les installations techniques doivent être conçus de manière plus flexible. Dans le passé, les logements avaient principalement des caractéristiques ‘statiques’, mais on évolue de plus en plus (ou souhaite évoluer) vers des structures ‘dynamiques’ au cours du cycle de vie humain. Des opportunités peuvent être trouvées dans la construction modulaire, où en fonction des besoins ou des désirs évolutifs du client, un élément peut être ajouté ou retiré.

business model, tels que le modèle « as­aservice », où les clients utilisent des services plutôt que d’acheter des produits. Cela exige une adaptation des compétences et une relation à long terme avec le client.

« Le secteur de la construction fait clairement face à de nombreux défis sociétaux et notamment le besoin de s’adapter aux attentes changeantes des clients. Cela nécessite des investissements en technologie, en communication et en durabilité. En pensant et en agissant de manière orientée vers le client, les entreprises de construction peuvent non seulement améliorer la satisfaction des clients, mais aussi renforcer leur position concurrentielle. Il est crucial que le secteur continue de se développer pour répondre aux exigences toujours plus élevées du client moderne », souligne OLIVIER VANDOOREN , CEO de Buildwise.

Pour approfondir cette perspective intéressante, une deuxième étude plus détaillée « Outside­In » sur la vision des clients du secteur a donc été lancée l’année dernière. Elle est basée sur des entretiens avec différents types de clients du secteur de la construction (maîtres d’ouvrage publics/gouvernement, promoteur et développeurs, clients finaux professionnels…). Les résultats de cette étude, qui est actuellement en cours de finalisation, seront présentés le 5 décembre prochain lors d’un événement chez Buildwise.

INFO : Vous pouvez télécharger l’analyse des tendances et des impacts sur www.buildwise.be. Sur la page d’accueil, cliquez sur « Publications » puis sur « Innovation papers ».

« Une politique de permis trop stricte entrave la croissance de l’offre de logements»

Johan De Vlieger est le CEO de l’entreprise Bostoen, pour laquelle il est actif depuis plus d’un quart de siècle. Il connaît parfaitement le marché de la construction de logements en Belgique et peut témoigner de première main de ce que les clients veulent et des obstacles qu’ils rencontrent pour réaliser leur rêve de construction.

Selon JOHAN DE VLIEGER , le client est et reste roi. « C’est un principe très ancien et il ne disparaîtra jamais, car c’est finalement toujours le client qui paie. Mais ce client a changé. Son mode de pensée a évolué sous deux influences : d’une part l’impact plus grand de l’internet et d’autre part, une perception différente de la construction et de l’habitation. »

Les clients reçoivent désormais de nombreuses impulsions de l’Internet, où l’on trouve également beaucoup de ‘fake news’. Ces impulsions sont plus nombreuses et diverses que jamais. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Auparavant, le bouche­à­oreille était plutôt déterminant et directif. Il est donc devenu plus important d’aider les clients à faire des choix et de les libérer de leur stress décisionnel.

Changement de mentalité

En même temps, les jeunes ont commencé à penser différemment à la construction et au logement. Autrefois, les Belges avaient, comme le dit très justement l’expression figurée, une brique dans le ventre. En construisant, ils s’assuraient une sécurité financière pour leur pension. Aujourd’hui, les jeunes pensent surtout à avoir un endroit où vivre, et moins à acquérir un logement. Le logement peut prendre différentes formes : outre l’achat, cela peut aussi se faire par le biais de la cohabitation ou de la location. Cependant, ils sont inévitablement confrontés à la réalité décourageante de la politique des permis, qu’il décrit comme un ‘dragon à sept têtes’. Cela illustre la complexité et les défis auxquels les jeunes sont confrontés.

Se loger est un besoin primaire. Comment se sentiraient les Belges s’ils ne pouvaient pas avoir un endroit où vivre ? Cela devient de plus en plus la réalité. « Après la Seconde Guerre mondiale, en raison des destructions et du grand nombre de baby­boomers, une première vague de constructions a été initiée dans notre pays. Après des années de stabilisation, nous sommes maintenant face à une deuxième vague de besoins en logement. Les causes sont très diverses : le vieillissement de la population, la réduction de la taille des ménages, l’augmentation de la migration et le nombre croissant de naissances (nous évoluons lentement vers un taux de mortalité positif). Cela signifie surtout qu’il y a de plus en plus de familles et donc un besoin accru d’unités de logement, car chaque famille a droit à un logement aujourd’hui. »

Plus de demande que d’offre

Les politiques peuvent bien mettre en avant le nombre élevé de permis accordés, mais le nombre de permis demandés est bien plus important. De nombreuses demandes sont refusées. Cela entraîne une réduction de l’offre par rapport à la demande et fait monter les prix. En raison des prix élevés pour l’achat d’un logement, de plus en plus de familles se tournent vers la location, les prix sur le marché locatif augmentent donc. De cette manière, beaucoup de familles s’appauvrissent à long terme. « Il est donc urgent de créer des logements supplémentaires. Sinon, nous nous dirigeons vers une véritable crise du logement. Les familles ne pourront plus acheter de logement, mais elles ne pourront pas non plus en louer. Le besoin primaire de

Bostoen construit pour des familles qui peuvent encore se permettre d’acheter plutôt que de louer.

«

Le mode de pensée du client a évolué sous deux influences : d’une part l’impact plus grand de l’Internet et d’autre part, une perception différente de la construction et de l’habitation. »

JOHAN DE VLIEGER est le CEO de l’entreprise Bostoen, pour laquelle il est actif depuis plus d’un quart de siècle.

logement risque de rester insatisfait pour beaucoup. En outre, je crains que le monde politique n’intervienne que lorsque ce sera trop tard. On peut dès lors craindre un tsunami inarrêtable. Le client est maintenant enfermé dans une cage et se heurte constamment aux limites de cette cage, des limites définies par le législateur. Mais finalement, le client aura raison, car au final, c’est lui le roi », indique Johan De Vlieger.

Impact du gouvernement et des riverains

Selon Johan De Vlieger, les constructeurs résidentiels et les professionnels de l’immobilier sont injustement pointés du doigt. « De facto, nos marges sont basses depuis dix ans, afin de pouvoir atteindre notre objectif ultime : construire de manière abordable pour tous ceux qui ont besoin d’un logement. D’ailleurs, le principal facteur d’augmentation des coûts est le gouvernement lui­même. Plus de la moitié des coûts pour acquérir un logement va au gouvernement sous forme de TVA, de contributions à la sécurité sociale et de diverses taxes. Dans des pays comme la France et l’Italie, la charge gouvernementale est inférieure à 30 % et le logement plus abordable. »

En Belgique, il est également beaucoup trop facile de contester l’attribution d’un permis. Les droits des riverains sont exagérés. En France, le gouvernement a limité les possibilités de recours contre les permis. Il est donc possible d’y construire à nouveau.

Opportunités de développement manquées

« Les constructeurs résidentiels et les professionnels de l’immobilier réussissent à créer de nouveaux quartiers, où les espaces verts et les zones résidentielles coexistent harmonieusement. Cependant, ils reçoivent trop peu d’opportunités pour réaliser ces développements. Cela nécessite une vision et du courage, notamment en expropriant des zones urbaines dégradées (avec des compensations adéquates et justes) et en réaménageant de vieux quartiers. Ces réaménagements se heurtent souvent à des refus. Certains conseils communaux, en s’appuyant sur leurs règlements, continuent de favoriser la construction de villas alors que de nos jours, les familles cherchent à construire plus petit », explique Johan De Vlieger.

Ce que les clients recherchent principalement, c’est une maison standard où ils peuvent vivre confortablement avec leur famille. Selon Johan De Vlieger, lors des discussions avec eux, la question principale est toujours : que peuvent­ils se permettre ? Comment dès lors les attirer ? En leur offrant un bon rapport qualité­prix : une maison qui est à la fois durable, prête pour l’avenir et abordable.

Importance des besoins primaires en matière de logement

« Tous nos collaborateurs sont imprégnés de cette idée. Nous ne vendons ni logements de luxe, ni logements sociaux. Nous construisons pour des familles qui peuvent encore se permettre d’acheter plutôt que de louer. Pour leur construire des logements abordables, nous réduisons nos marges en transformant notre entreprise en une machine bien huilée. On ne gagne pas la confiance des clients avec l’architecture seule. Bien que le logement soit perçu comme une expérience à première vue, il doit avant tout répondre à un besoin primaire d’habitation dans l’inconscient. »

Communication

Au niveau de la communication, Johan De Vlieger souligne que Bostoen dispose d’une zone client ou d’un ‘client corner’ pour communiquer avec ses clients. Via cet outil, le client peut suivre en permanence les travaux et réagir sur leur état d’avancement. « Grâce à cet outil, le processus de communication avec notre client est visible et consultable à tout moment. L’ouverture et la transparence sont au cœur de nos préoccupations et garantissent une collaboration prospère et un client satisfait. Une vision claire de la planification est essentielle à cet égard. De cette façon, nous réussissons à respecter nos délais et nos engagements envers les clients presqu’à 100 %. Nous nous efforçons également de réaliser autant que possible les souhaits de nos clients, mais nous communiquons aussi clairement lorsque cela n’est plus possible au cours du processus de construction. Lorsque des coûts supplémentaires ou des extensions de délai sont liés à un plan modifié, le client en est directement informé. Nos solutions de logement de qualité, réalisées dans le respect des personnes et de l’environnement, sont notre fierté ! »

© Bostoen

« Avec Internet, le client a déjà ses exigences avant de rencontrer le professionnel»

Ce n’est pas à vous qu’on va l’apprendre. Aux yeux des clients, les travaux de finition d’un logement sont capitaux. Il s’agit souvent de l’aspect extérieur que tout le monde va voir. Les exigences de la clientèle dans ce sous-secteur de la construction sont-elles dès lors plus poussées ? Nous avons posé la question à Dirk Van Kerckhove et Lawrence Steen, respectivement directeur et directeur adjoint d’Embuild Connect.

Le premier mot qui sort de la bouche de DIRK VAN KERCKHOVE lorsqu’on évoque le sujet du dossier est : Internet. « Grâce à cet outil, les clients explorent davantage les possibilités qui existent sur le marché. Ils ont leurs exigences et viennent déjà avec leurs idées avant de rencontrer le professionnel. Avant, c’était l’inverse. Ils demandaient aux professionnels d’expliquer tout ce qui était possible de réaliser sur un chantier. C’était le professionnel qui devait être créatif, pas le client », explique le directeur général d’Embuild Connect.

Se projeter

« Les jeunes qui veulent faire construire aujourd’hui ont beaucoup moins de connaissances techniques que l’ancienne génération. »

Outre connaître les dernières nouveautés du marché, la toile permet aussi de se projeter dans son projet. « Avec Pinterest, vous trouvez l’inspiration pour l’aménagement de toutes vos pièces intérieures : peinture, papier peint, revêtements de sols…Vous pouvez ensuite réaliser un moodboard, soit un montage avec des photos et illustrations pour montrer à l’entrepreneur ce que vous voulez lors de votre premier contact avec lui. Et c’est là toute la difficulté actuelle pour les professionnels : peuvent­ils réaliser les souhaits du client ? Les produits sont­ils disponibles en Belgique ? Non, pas toujours. Par exemple, il y a des matériaux américains qu’on ne peut pas trouver en Europe. Le professionnel doit s’adapter à ces nouvelles exigences et parfois proposer des alternatives », indique LAWRENCE STEEN

La finition est un secteur où beaucoup de couleurs sont disponibles. « Les fabricants viennent avec de plus en plus d’options. Je

prends l’exemple du zinc. Depuis le début du 19e siècle, le zinc existe à l’état naturel, une couleur gris brillant. Il existe désormais en rouge, vert, noir, même en or…et donc, certains clients ont des demandes très spécifiques à ce sujet. On se rend compte que l’esthétique prend de plus en plus de place avec, généralement, une demande d’uniformité des couleurs dans le projet. »

Le professionnel doit aussi se tenir au courant de toutes ces évolutions dans son secteur pour satisfaire le client. « C’est aussi notre rôle chez Embuild de l’informer à ce sujet. C’est pour cela que nous organisons des journées d’étude et des visites chez les fabricants. Récemment, nous avons organisé une journée pour les vitriers à Knokke. Ils ont pu y découvrir un magnifique projet. Lors de cette visite, nous avons assisté à une présentation d’un ingénieur qui a montré les possibilités avec le verre, notamment une poutre en verre. Ce secteur a beaucoup évolué et cette journée a permis à nos affiliés de voir cette évolution », explique Dirk Van Kerckhove.

Communication/marketing

Le directeur général adjoint constate également que l’aspect communication/marketing joue un rôle primordial au sein de la nouvelle génération. « Les jeunes qui veulent faire construire aujourd’hui ont beaucoup moins de connaissances techniques que l’ancienne génération. Dans ce contexte, on constate souvent que le professionnel choisi est celui qui a le mieux communiqué sur son entreprise, le plus vite répondu à une demande de devis…C’est

l’aspect commercial qui prime », explique­t­il.

« Dans le même temps, ce manque de connaissances techniques peut entraîner une mauvaise connaissance du chantier. Je donne un exemple. Avant de poser un parquet, la chape doit sécher. Cela peut prendre plusieurs jours, voire quelques semaines. Il faut donc attendre. Le client n’a pas toujours conscience de cela et veut « tout » tout de suite. Ce n’est pas toujours possible », souligne Dirk Van Kerckhove.

Planification

La communication en amont et la planification du chantier sont donc des aspects primordiaux. « Avant que les travaux ne commencent, l’entrepreneur doit bien expliquer ce qu’il va faire et si possible, quand. L’architecte peut aussi mettre certaines exigences dans le cahier des charges. Cela évite des problèmes et malentendus durant le chantier. Or, il faut bien le reconnaître, la communication n’est pas toujours le point fort des entrepreneurs. Ils sont concentrés sur la technique de leur métier, pas toujours sur cet aspect. Ils ont un carnet de commandes bien rempli et n’ont pas le temps de « bien communiquer ». C’est un problème. J’attire leur attention sur le fait qu’il faut veiller à bien informer, car si ce n’est pas le cas, cela entraîne un mécontentement du client et peut vite créer une mauvaise réputation et une baisse des commandes.

Comme le dit l’étude Buildwise/KPMG, la communication est capitale », poursuit Dirk Van Kerckhove.

Derniers de la chaîne

Les entrepreneurs actifs dans la finition sont souvent les derniers de la chaîne sur le chantier. C’est leur travail qui va être vu en premier. « Le degré d’exigence de la clientèle est donc beaucoup plus élevé que pour la réalisation des fondations, du gros­œuvre et de la stabilité, par exemple. Or ces trois réalisations sont capitales dans un projet de construction, mais ne sont pas visibles aux yeux du client. Par exemple, si un maçon n’a pas effectué correctement son travail et que le mur n’est pas très droit, le plafonneur va devoir « rattraper le tir ». Il faudra alors bien expliquer le problème et comment il peut le résoudre avec son métier. On en revient à l’importance capitale de la communication », explique le directeur d’Embuild Connect.

Conclusion

Pour conclure, Dirk Van Kerckhove évoque trois verbes pour satisfaire la clientèle. « Pour satisfaire les clients d’aujourd’hui, il est capital de toujours bien communiquer en amont et pendant le chantier, planifier les travaux ensemble et s’adapter et s’informer au sujet des nouveautés sur le marché. »

Dirk Van Kerckhove (à dr.) et Lawrence Steen, respectivement directeur et directeur adjoint d’Embuild Connect.

« VENEZ À NOS SALONS PROFESSIONNELS DURANT L’AUTOMNE!»

Comme expliqué dans l’article principal, le professionnel doit, si possible, pouvoir s’adapter aux nouvelles exigences des clients et se tenir au courant des nouveautés disponibles sur le marché. « J’en profite ici pour encourager tout le secteur de la finition à visiter nos salons professionnels, les journées du parachèvement, organisés par Embuild et qui auront lieu en automne au Brussels Kart Expo de Grand­Bigard. C’est l’endroit idéal pour découvrir les nouveaux produits et matériaux disponibles et échanger ses expériences avec ses confrères. Tout notre secteur doit s’adapter aux nouvelles tendances», indique Dirk Van Kerckhove.

Les installateurs doivent offrir des services énergétiques intégraux

Qu’attend le client des installateurs ? Nous avons posé la question à Techlink, la fédération professionnelle belge des fabricants, distributeurs et installateurs actifs dans le domaine de l’entretien technique et de la gestion de l’énergie. Selon son directeur général, Kris Van Dingenen, le client comprend qu’il doit partir d’un concept énergétique intégré pour les installations de son logement, qui répond de manière optimale aux besoins des résidents. Le client attend donc de l’installateur qu’il puisse fournir les conseils appropriés.

L’exécution de l’enveloppe des bâtiments s’est considérablement améliorée ces dernières années et est désormais parfaitement exécutée. L’isolation des façades, par exemple, est devenue beaucoup plus épaisse, et la valeur d’isolation des vitrages ainsi que l’étanchéité à l’air ont également nettement progressé. Au fur et à mesure que l’enveloppe d’un logement était optimisée, les installations HVAC devaient suivre la même évolution. « Comme l’enveloppe du bâtiment est désormais réalisée de manière plus performante qu’auparavant, une plus grande précision est également attendue des installations. Pour assurer un climat intérieur confortable, les installateurs avaient souvent recours au surdimensionnement auparavant. Cela garantissait que l’intérieur soit toujours suffisamment chaud. Mais le surdimensionnement entraîne des coûts supplémentaires et est

inefficace. Appliquer la même méthode dans les logements modernes compromettrait même l’abordabilité des installations, alors que les clients sous­estiment souvent déjà leur prix. Dimensionner de manière ciblée devient donc le message », explique KRIS VAN DINGENEN .

Installations multi-techniques

Les installations dans les bâtiments deviennent plus critiques mais aussi multi­techniques, intégrant des panneaux solaires, des batteries, des points de charge pour véhicules électriques, ainsi que des systèmes de contrôle d’accès, de surveillance par caméra et de sécurité anti­intrusion. Cela augmente le besoin d’interactions entre ces installations. Pour offrir un meilleur service au client dans ce domaine, Techlink croit fermement en l’écosystème de fabricants, grossistes et installateurs qui peuvent fournir un conseil

complet. Ces entreprises doivent être capables de transformer leurs compétences techniques et numériques en solutions compréhensibles pour les clients. « Autrefois, un installateur pouvait plus facilement se limiter à un seul élément. Il pouvait, par exemple, se contenter de l’installation de chaudières. Mais aujourd’hui, la pompe à chaleur, qui peut également refroidir, est contrôlée par un système de gestion de l’énergie qui prend en compte l’électricité produite par l’installation photovoltaïque, la quantité d’électricité stockée dans la batterie, la production d’eau chaude sanitaire et la charge d’un véhicule électrique. Les installateurs qui ne peuvent pas gérer cette complexité auront des difficultés », indique le directeur général de Techlink.

Installateurs intégrateurs

Inévitablement, il y a deux options : soit l’entrepreneur essaie de maîtriser lui­même cette complexité, soit il fait appel à un distributeur ou à un fabricant de l’écosystème pour cela. Le client compte en effet sur une solution intégrée. À côté de ces installateurs intégrateurs, il y aura toujours une place pour les entreprises d’installation qui se spécialisent dans une niche comme la surveillance par caméra et la sécurité anti­intrusion. Mais même dans ces domaines, il existe des liens avec le reste de l’installation technique.

Dans sa vision future LINK2030, Techlink a déjà évoqué les avantages que les entreprises d’installation multi­techniques peuvent offrir. « Dans ce rapport, nous avions déjà vu venir cette évolution : les entreprises d’installation devraient évoluer pour leurs clients vers des ‘one stop shops’. Les clients devraient pouvoir s’adresser à eux pour tous leurs problèmes d’énergie et de climat intérieur. Dans notre rapport, nous avions présenté cela comme une option. Actuellement, nous parlons plutôt d’un must. D’ailleurs, certaines de nos entreprises d’installation vont encore plus loin : elles intègrent désormais également la technologie de surveillance dans leur offre. Pour cela, elles vont alors acquérir une autorisation supplémentaire. »

Documenter davantage

Les entreprises d’installation doivent désormais davantage documenter qu’auparavant : présenter des notes de dimensionnement, fournir des données produit et enre­

gistrer des actions. Cela est en partie dû à la réglementation PEB pour les constructions neuves et au certificat de performance énergétique pour les rénovations. Cette évaluation détermine de plus en plus la valeur immobilière d’une maison ou d’un appartement. « L’installateur doit être capable de fournir tous les éléments dont le contrôleur PEB a besoin, et ces données sont incluses dans le dossier post­intervention. Ne pas disposer d’un tel dossier lors de la vente d’une maison ou d’un appartement devient de plus en plus un sérieux handicap. À la demande du client, l’installateur doit pouvoir présenter son calcul de dimensionnement et justifier ses choix techniques. L’installateur doit donc être plus qu’un professionnel habile : il doit non seulement posséder des compétences techniques et commerciales mais aussi savoir gérer les aspects administratifs. »

Interroger au maximum les clients

Un dernier point d’attention concerne la communication des installateurs avec leur client. Il est important d’interroger les clients autant que possible pour connaître leurs desiderata à l’avance, afin que l’installateur puisse préparer un devis adapté. Cependant, selon Kris Van Dingenen, on ne peut pas tout décrire dans les moindres détails dans le devis. « Lorsque l’installateur doit prendre des décisions, qui ne sont pas spécifiées dans le devis, lors de l’exécution des travaux, je lui conseille de consulter au maximum le client avant de procéder à l’exécution. De cette manière, il évite de devoir refaire les travaux : un double travail qui engendre inutilement des coûts supplémentaires et des heures de travail. »

Pour les bâtiments non résidentiels, il arrive déjà que les installateurs soient évalués après les travaux sur la base des performances énergétiques réalisées et pas seulement sur les paramètres PEB atteints. Mais dans la construction de logements privés, cela n’est pas encore le cas. Si l’installateur devait être responsable des performances énergétiques réalisées, il devrait, selon Kris Van Dingenen, aussi être capable de prendre en charge l’entretien. Car les économies et la consommation d’énergie sont souvent liées à l’utilisation soigneuse ou non que les résidents ou utilisateurs du bâtiment font, ainsi qu’à l’entretien technique réalisé ou non.

« Comme l’enveloppe du bâtiment est désormais réalisée de manière plus performante qu’auparavant, une plus grande précision est également attendue des installations. »

KRIS VAN DINGENEN est le directeur général de Techlink.

« Garder nos clients informés est crucial»

Immobel est une société de développement immobilier qui gère des projets de construction durable, tout en respectant les normes les plus exigeantes en matière de construction et rénovation urbaine. Avec plus de 160 ans d’expérience, cette société cotée en bourse connait parfaitement les attentes et exigences des clients dans le secteur immobilier. Embuild Magazine s’est entretenu avec Valentine Van Malleghem, Head of Residential Projects Advisory.

Le projet Oxy : un gigantesque ancien bâtiment, situé entre les places De Brouckère et de la Monnaie, va devenir un complexe multifonctionnel de logements, d’hôtellerie et de bureaux.

Fondé en 1863, Immobel conçoit, développe et commercialise des projets de logements, de bureaux et à usage mixte qui façonnent les villes belges et européennes. Cet acteur, membre de notre partenaire UPSI (Union Professionnelle du Secteur Immobilier), opère dans sept pays de l’UE et a donc un regard avisé sur la demande et l’exigence de la clientèle.

Communication et transparence

Dès le début de notre entretien, VALENTINE VAN MALLEGHEM a pointé, comme l’enquête Buildwise/KPMG, l’importance croissante de la communication et de la transparence avec les clients. Il s’agit d’une nouvelle exigence très

forte, selon la directrice du département gestion acquéreurs résidentiels d’Immobel. « Depuis la crise du coronavirus, nous avons revu notre façon de communiquer avec la clientèle. En effet, selon une enquête que nous avions menée en 2020, elle était demandeuse de plus de communication et de transparence. Elle ne recevait pas assez de nouvelles de l’état d’avancement de son projet. De notre côté, nous nous rendions compte que les clients n’étaient pas conscients de notre implication sur le chantier en cours. Cela créait une sorte de frustration des deux côtés. Nous avons donc mis en place la plateforme Ziggu, avec des newsletters régulières, des photos de chantier… et un accès 24h/24 à leur dossier en ligne. Ce système a eu un impact très bénéfique sur la satisfaction de nos acquéreurs et a facilité la gestion de nos dossiers. Pour l’entreprise de construction, il y a la plateforme Letsbuild qui lui permet, via nous, d’indiquer toutes les remarques sur l’évolution du chantier. »

Client plus exigeant ?

Avec la mine d’informations désormais disponibles via Internet, les nouvelles technologies et les nouvelles normes notamment environnementales toujours plus strictes, le client est­il devenu plus exigeant ? « Honnêtement non, je n’ai pas ressenti cette évolution. Avec notre expérience, le client vient chez nous car il nous fait confiance depuis toutes ces années et veut un produit sur­mesure de qualité. Je dirais plutôt que c’est nous qui sommes devenus plus exigeants avec nous­mêmes et qui nous remettons en question régulièrement pour nous assurer de respecter toutes les nouvelles normes énergétiques, environnementales, de durabilité, de mobilité… ainsi que les critères ESG de plus en plus au centre de nos

discussions. Nous avons des groupes de travail et des formations en interne à ce sujet. Le but : que tout le monde comprenne bien les enjeux, et expliquer comment chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. »

Selon Valentine Van Malleghem, ces nouvelles normes ne rendent pas le client plus exigeant, mais plutôt curieux et intéressé. « Nous avons de plus en plus de questions sur l’origine des matériaux, la consommation d’énergie, les performances énergétiques, les pompes à chaleur, les panneaux solaires, les bornes de recharge dans les parkings… Ces exigences sont naturelles et vont de pair avec l’évolution des nouvelles normes que le client veut respecter dans son projet. »

Vu toute cette nouvelle législation, une autre question se pose : la clientèle intervient­elle davantage en cours de projet, avec la volonté de l’adapter ? « Chez Immobel, le client achète sur plan, avant construction. Il a donc l’opportunité de personnaliser son bien à son goût. Vu la taille de nos projets, une discipline et un cadre s’imposent pour que le chantier reste gérable. Ce processus strict est présenté aux entrepreneurs avec des dates butoirs à respecter. Nos équipes revoient les plans de fond en comble afin d’obtenir les logements les plus qualitatifs possibles dès le départ, et le besoin de modifier un projet en cours de route est moins présent. »

Crise sanitaire

La crise sanitaire a modifié notre quotidien et le télétravail est désormais possible dans la majorité des entreprises. Ces nouvelles habitudes ont­elles modifié les exigences du client dans certaines pièces de vie d’un logement ? « Sincèrement, je n’ai pas remarqué de différences. Les points d’attention majeurs dépendent plutôt du type de profil de l’acquéreur. Un investisseur va surtout se focaliser sur l’efficacité, le bon équilibre qualité/prix et se soucier de la facilité d’entretien et la durabilité. Le client, qui achète pour son propre usage, va se projeter dans chaque pièce avec davantage de demandes de conseils sur les matériaux choisis. »

Et quid de la numérisation dans le chef des acquéreurs ? Sont­ils demandeurs de l’intégrer dans le process pour voir et mieux comprendre le projet ? « Nous ne proposons pas encore de lunettes 3D, par exemple, pour visualiser les projets. Et il n’y a pas encore de demande à ce sujet. Cela viendra peut­être, mais notre priorité reste l’efficacité du processus, la qualité

de notre communication et de nos logements : critères indispensables pour atteindre un taux de satisfaction chez nos acquéreurs le plus haut possible. »

Spécificités régionales

Etant donné que nous sommes un pays avec trois régions ayant chacune leurs spécificités, les attentes sont­elles différentes au nord, au sud et dans la capitale du pays ? « Oui. Les projets des Belges varient d’une région à l’autre. À Bruxelles, le Règlement régional d’urbanisme (RRU) impose des logements relativement grands. À la côte, les règles urbanistiques sont différentes et l’espace est davantage optimisé. Nous remarquons aussi que les acquéreurs qui s’offrent une seconde résidence ont des attentes de personnalisation plus poussées. Et si je prends le cas de la région liégeoise, c’est encore différent. Nous devons surtout veiller à maintenir un prix de vente attrayant, de manière à pouvoir attirer des jeunes familles qui, par exemple, souhaitent s’installer dans une maison mais avec un budget plus restreint. »

Conclusion

Dans une société qui évolue, avec des nouvelles règles et normes, Immobel insiste sur l’importance d’accompagner le client du début au service après­vente du projet. « Je le répète, la communication est devenue essentielle ! Et si on parle essentiellement du E (environnement) dans les critères ESG, il y a également le S (social) qui revient très régulièrement chez nous. Le développement immobilier ne se limite plus à produire et vendre du bâti. L’humain prend une place de plus en plus importante dans les choix de conception et nous veillons toujours à intégrer un projet dans son quartier, notamment avec des espaces verts. »

L’interview a lieu au siège d’Immobel, au dixième étage d’un immeuble situé au Boulevard Anspach à Bruxelles, avec une vue plongeante sur le projet Oxy. Ce gigantesque ancien bâtiment, situé entre les places De Brouckère et de la Monnaie, va devenir un complexe multifonctionnel de logements, d’hôtellerie et de bureaux. « C’est l’un de nos projets phares qui ponctuera l’ensemble des travaux de transformation du piétonnier du centre­ville. Il y aura aussi une promenade verte accessible au public, elle encerclera le bâtiment sur 3.000 m². Un exemple parfait de projet qui s’intègre dans un quartier ! », conclut Valentine Van Malleghem.

« Les points d’attention majeurs dépendent plutôt du type de profil de l’acquéreur. »
VALENTINE

VAN MALLEGHEM est Head of Residential Projects Advisory chez Immobel.

« De plus en plus, les jeunes vont attendre avant de faire construire ou acheter »

Nos confrères architectes sont également bien placés dans la chaîne de construction pour parler des nouvelles exigences des clients. Pendant plusieurs années, Séverine Bouchat a été architecte au sein du bureau BM Architectes (Villers-le-Bouillet), qui s’occupe principalement de transformations dans le marché privé. Depuis début 2024, elle a pris une autre orientation pour rejoindre un bureau principalement actif dans les marchés publics, Climax Architecture à Huy.

SSÉVERINE BOUCHAT est la vice-présidente de l’Union Wallonne des Architectes (UWA).

ÉVERINE BOUCHAT est architecte depuis 2006. En 2015, elle est à l’initiative de la création de la société BM Architectes, qui gère des projets d’habitations unifami liales, multi­résidentiels ou encore tertiaires, aussi bien les nouvelles constructions que les transformations et extensions. Parallèlement, elle est aussi la vice­présidente

de l’Union Wallonne des Architectes (UWA), la fédération qui défend les intérêts de la profession auprès des autorités publiques wallonnes. « Je suis fille de syndicaliste, c’est donc important pour moi de défendre mon métier et de suivre l’actualité de mon secteur de manière plus active », souligne­t­elle.

Exigences plus fortes

Si, début d’année, elle a décidé de quitter le marché privé pour se tourner vers le public, c’est en partie à cause des exigences toujours plus fortes de la clientèle. « Depuis la crise sanitaire et la crise énergétique, c’est devenu très compliqué ! », indique­t­elle. « Les prix des matériaux ont flambé, mais les gens veulent toujours la même chose avec le même budget. Les délais ont augmenté, notamment concernant la livraison de châssis pour citer un exemple. Les fournisseurs ne font plus de stock, cela a aussi un impact sur les délais. Et les clients ne comprennent pas toujours, ils sont de plus en plus exigeants concernant la gestion du planning de leur chantier. Ce que je peux comprendre, car c’est le projet d’une vie mais l’architecte n’est qu’un maillon de la chaîne. Si ça coince à un moment donné ou qu’il y a du retard, ce n’est pas nécessairement de sa faute. »

Ses propos visent­ils, notamment, le planning et la communication de l’entrepreneur ?

Un point déjà abordé dans ce dossier. « L’entrepreneur est souvent quelqu’un de débordé qui va à gauche et à droite, sans effectivement toujours bien communiquer son planning au client ou le respecter simplement. Mais doit­il

réaliser un rapport chaque jour de ce qu’il a réalisé ? Et nous aussi architectes ? Ce n’est pas notre rôle. Nous devons gérer plusieurs projets en même temps, et c’est impossible de passer tous les jours sur un chantier. Nous ne faisons pas de la surveillance de chantier. Or le client suit son projet avec attention et comprend difficilement les rôles de chacun. Mais je suis d’accord que nous péchons peut­être par rapport à la communication. »

Autre constat par rapport à il y a quelques années, le degré d’exigence à la fin des travaux. « Àl’époquedenosparents,onacceptait de rentrer dans un logement plus ou moins fini. Les anciens n’hésitaient pas à mettre la main à la pâte. Cette période est révolue. Le client veut un produit tip top et terminé, dès qu’il rentre dans sa maison. C’est logique vu qu’il met le prix, me direz­vous. Mais de nombreux facteurs, comme déjà expliqué, rendent cet objectif parfois impossible dans le respect des délais et des budgets. »

Internet

L’Internet a aussi rendu la relation avec la clientèle plus compliquée. « C’est un combat quotidien ! Nous avons des clients qui arrivent avec des systèmes innovants et ils veulent installer cette innovation chez eux. Mais de notre côté, nous sommes frileux car nous n’avons aucune garantie d’une part, et d’autre part, nous ne sommes pas sûrs de trouver l’entrepreneur qui peut ou sait mettre en œuvre cette technique et la garantir. C’est compliqué à faire comprendre. Nous devons tout le temps nous défendre, expliquer et ça prend énormément d’énergie. »

À l’heure où on ne cesse de parler de l’importance de la rénovation énergétique, elle cite l’exemple des isolants. « Nous avons souvent affaire à des maîtres d’ouvrage parfaitement conscients des enjeux de la transition climatique dans un projet de construction neuve ou de rénovation. Et un tas de nouveaux isolants et de nouveaux systèmes sont en train de faire leur apparition sur le marché. Mais ils doivent respecter les normes et ce n’est pas toujours le cas. Nous devons donc refuser certains d’entre eux. C’est parfois difficile à expliquer », souligne Séverine Bouchat

Impayable !

Face aux coûts très élevés d’une nouvelle construction à l’heure actuelle, l’architecte

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pense que le profil des candidats bâtisseurs va changer. « Pour les jeunes, ça devient impayable ! Il y a le coût des matériaux, les frais de notaire, les droits d’enregistrement…À cela vous devez ajouter, pour un jeune couple, les frais de garde des enfants, des situations professionnelles pas encore stables, … Je pense que de plus en plus, les jeunes vont attendre, mettre de l’argent de côté et vont faire construire ou transformer plus tard, vers l’âge de 40­45 ans. »

Le stop à l’étalement urbain va aussi changer le type de biens achetés, selon Séverine Bouchat. « On va aller de plus en plus vers des rénovations plus lourdes assez coûteuses et le prix des terrains à bâtir va encore augmenter. Il faut recycler le bâti existant », avance l’architecte.

Face à ce constat d’une clientèle de plus en plus exigeante, entre autres vu le contexte sociétal actuel, la vice­présidente de l’UWA se lance donc dans un nouveau marché. Quelles sont ses attentes ? « Retrouver une sérénité et une stabilité du marché. Le métier d’architecte est en évolution, c’est normal, mais il ne doit pas devenir le fourre­tout d’une multitude de démarches administratives et de paperasseries », conclut Séverine Bouchat.

« Les prix des matériaux ont flambé, mais les gens veulent toujours la même chose avec le même budget. »

La ville basse d’Eupen, un chantier à ciel ouvert

Le 30 mai dernier, Embuild Verviers-Ostbelgien a organisé une visite des chantiers en cours dans la ville basse d’Eupen, suite aux inondations de juillet 2021. Michael Scholl, l’échevin des travaux publics de la commune, était le guide de cette visite, qui a attiré une grosse centaine de membres d’Embuild. Embuild Magazine a également assisté à cette séance d’information.

EÀ Eupen, la Helle (à dr.), dites Hillen allemand, se jette dans la Vesdre. Le courant de ces deux cours d’eau, ainsi que le déversoir du barrage d’Eupen, ont complètement sinistré le bas de la ville, encore en travaux.

n arrivant à notre point de rendez­vous, en plein cœur de la ville basse d’Eupen, on comprend vite que la capitale de la Communauté germanophone a souffert des terribles crues de juillet 2021. La commune d’environ 20.000 habitants est en train de se reconstruire. Lentement, mais sûrement. Le paysage est un chantier à ciel ouvert. C’est peu de le dire…Une vingtaine de chantiers sont en cours ou vont démarrer, pour un investissement total de 46 millions d’euros.

Ici, la Helle, dites Hill en allemand, se jette dans la Vesdre. Le courant de ces deux cours d’eau, ainsi que le déversoir du barrage d’Eu­

pen, ont complètement sinistré le bas de la ville. « Des événements comme ceux vécus en juillet 2021, on ne veut plus les revivre. Grâce au soutien de la Région wallonne et de la Communauté germanophone, qui a directement débloqué environ 25 millions d’euros pour les premiers travaux, nous sommes en train de remettre la ville basse en ordre », explique MICHAEL SCHOLL . « Le 14 juillet 2021 à 16h, 1.800 personnes ont été évacuées. Grâce à cette décision, il n’y a eu aucune victime à Eupen et une grosse solidarité est directement apparue avec l’aide de beaucoup d’entreprises et des communes voisines », précise­t­il.

Ponts reconstruits

La visite en français (ndlr : une autre visite était organisée en allemand) commence par des explications sur le réaménagement du « Temsepark », où un parc, une fontaine, un pavillon et une aire de jeux ont été remis en état, en 2022.

Nous poursuivons notre parcours pour découvrir certains nouveaux ponts/passerelles reconstruits ou rénovés, aussi bien sur

la Vesdre que sur la Helle. « Au total, huit ponts ont été endommagés sur le territoire d’Eupen », souligne l’échevin.

C’est notamment le cas de celui de la Weserstraße, rue de la Vesdre, qui était en cours de finition, fin mai. « Celui­ci a été complètement détruit. Nous n’avons même pas retrouvé les blocs en béton qui sont partis au loin dans la vallée. La reconstruction n’a pas été facile. Pour certains ponts, des plongeurs ont même dû aller vérifier les fondations », explique Michael Scholl. « Cette passerelle en béton avec des armatures en inox possède la particularité d’avoir des « ailes ». Au cours des crues, beaucoup de bois est venu se projeter contre ces ponts. Ces ailes doivent servir de protection à l’avenir ». C’est la SM Bodarwé­Haas & Co, deux affiliés d’Embuild, qui a réalisé ces travaux.

Après un passage sur une autre passerelle sur la Helle, place ensuite à un gros projet de rénovation des bâtiments du complexe Hillstraße, qui prévoit d’accueillir, entre autres, la police, un centre de jeunes, une bibliothè­

que, une maison de quartier et des logements sociaux et le Scheiblerpark & Red Court, où un terrain de football (Belgian Red Court) offre un bel espace sportif aux jeunes et un parc est en cours d’élaboration, au confluent de la Vesdre et de la Helle. On y aménage, entre autres, des arbres hautes­tiges, des arbustes et espaces verts, qui laisseront l’eau mieux s’infiltrer dans le sol. On ne répare pas juste les dégâts, des mesures sont prises pour protéger le territoire en cas de prochaines inondations.

Quartier de la câblerie

La ville d’Eupen est connue pour sa câblerie, gros fournisseur d’Infrabel. Le quartier Malmedyer Straße, où se situe son entrée principale, a été très abîmé par les inondations. Les stigmates des tragiques événements sont d’ailleurs encore fort présents. « Ce quartier a été fortement sinistré. Des maisons ont dû être abattues et certains citoyens n’ont pas encore retrouvé la force de commencer les travaux de reconstruction/rénova­

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Une grosse centaine de membres d’Embuild, répartis en deux groupes, ont assisté à la visite guidée.

Le quartier de la célèbre câblerie, gros fournisseur d’Infrabel, a été très abîmé par les inondations.

« Grâce au soutien de la Région wallonne et de la Communauté germanophone, qui a directement débloqué 25 millions d’euros pour les premiers travaux, nous sommes en train de remettre la ville basse en ordre. »

De g. à dr., Michel Thérer, le président d’Embuild Verviers-Ostbelgien ; Oliver Paasch, Ministre-Président de la Communauté germanophone ; Christine Lhoste, la directrice générale d’Embuild ; Michael Scholl, l’échevin des travaux publics de la commune d’Eupen et Paul-Philippe Hick, le directeur d’Embuild Verviers-Ostbelgien.

tion. L’infrastructure complète, toutes les conduites d’alimentation et l’ensemble de la surface de la rue seront rénovés. C’est un chantier pas évident à gérer, car la câblerie est le plus gros employeur de la Communauté germanophone, avec environ 850 travailleurs et 400 à 500 ouvriers qui passent par ce quartier chaque jour, ainsi que 20 à 30 camions. Les

travaux ont commencé à l’été 2023 et la fin est prévue pour l’automne 2024. Un malheur offre une opportunité de remettre un quartier à neuf », explique l’échevin des travaux publics. Ce sont nos affiliés Trageco et R.Gehlen qui travaillent en SM sur ce site.

Cette visite s’achève avec une vue sur le pont principal sur la Vesdre, dans la vieille rue de Malmedy, Alte Malmedyer Strasse. « Comme la structure de base était en bon état, seule une rénovation était nécessaire pour ce pont. La valeur historique de l’ouvrage a pu être conservée. Comme pour les autres ponts, les garde­corps sont constitués d’un filet en acier inoxydable qui doit se détacher en cas de forte pression de l’eau. »

Résilience

Ce tour d’1h30 a permis de bien comprendre l’ampleur des dégâts et d’observer à quel point la ville d’Eupen et les entreprises régionales se retroussent les manches pour trouver un second souffle et revivre. Un bel exemple de résilience.

« NOUS AVONS DES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES, CULTURELLES ET SPORTIVES DE HAUT NIVEAU »

«

La reconstruction des ponts n’a pas été facile. Pour certains d’entre eux, des plongeurs ont même dû aller vérifier les fondations. »

Après le tour de la ville basse d’Eupen, nos collègues d’Embuild Verviers­Ostbelgien avaient organisé un événement de réseautage à l’Atelier, un bâtiment aussi touché par les inondations et complètement rénové, tout comme la piscine et le club de tennis, à deux pas de là. La soirée a commencé par quelques discours.

MICHAEL SCHOLL a tout d’abord dressé un petit récapitulatif des travaux de génie civil à la ville basse en chiffres. « On parle de 1.800 mètres de routes, 150 mètres de ponts, 2.000 mètres de canalisations, 10.000 mètres de câbles d’alimentation, 5.000 mètres de conduites de gaz, 4.200 mètres de conduites d’eau et 4.000 mètres de câbles téléphoniques et fibres optiques. Le montant pour le génie civil s’élève à 18.470.000€, 27.000.000€ pour les bâtiments et 525.000€ pour divers travaux, dont les Quick­Win, des aménagements sur les berges, soit un total de 45.995.000 € », a­t­il indiqué.

OLIVER PAASCH, Ministre­Président de la Communauté germanophone, grande de 854 km2 et riche de ses 78.524 habitants, a ensuite pris la parole. Il a remercié la ville d’Eupen et les entreprises. Il a souligné que la Communauté germanophone avait investi 300 millions d’euros pour surmonter les 4 grandes crises, et directement investi 27 mil­

lions d’euros dans la commune d’Eupen, suite aux inondations. « Au total, nous avons investi 2,2milliards d’euros dans nos infrastructures et nous allons continuer d’investir. Nous avons des infrastructures scolaires, culturelles et sportives de haut niveau».

Selon ses dires, le Roi Baudouin aurait déclaré que cette partie du pays était le plus beau coin de Belgique. « Nous habitons dans un paradis sur terre avec une qualité de vie très élevée, car selon une dernière enquête, 95% des habitants de la Communauté germanophone sont satisfaits de cette qualité ».

Fin mai dernier, nous étions à la veille des élections du 9 juin. PAUL-PHILIPPE HICK, le directeur d’Embuild Verviers­Ostbelgien et Liège a donc rappelé les priorités et revendications d’Embuild présentes dans nos memoranda.

MICHEL THÉRER, le président d’Embuild Verviers­Ostbelgien, a conclu en soulignant notamment l’importance du travail réalisé par les entreprises régionales pour se relever de ce choc. « Nous nous en réjouissons, car nos entreprises sont parfaitement équipées et ont le savoir­faire pour réaliser de tels travaux parfois très complexes. »

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Embuild a collaboré

à

la rédaction d’un livre blanc sur les smart buildings

En juin dernier, le Cluster Smart Building ; dont font notamment partie Embuild Wallonie, Embuild.Brussels et Buildwise ; a présenté le livre blanc du Smart Building, au cours d’une conférence de presse organisée au HUBB, le siège d’Embuild. Cette publication synthétique regroupe les bonnes pratiques et recommandations pour le smart building, en Belgique. Il est destiné aux professionnels du secteur de la construction et aux instances politiques.

Smart building, traduisez « bâtiment intelligent ». Vous avez certainement déjà entendu parler de ces deux mots, qui apparaissent de plus en plus souvent dans la littérature liée à notre secteur. Le concept est encore un peu flou pour vous ? Voici donc une définition proposée par le Cluster Smart Building. « Le smart building est un bâtiment efficient du point de vue environnemental et sociétal, qui répond aux besoins des utilisateurs grâce à des technologies intelligentes et ouvertes dont les données et les contrôles sont centralisés et sécurisés ». Les trois fonctions d’un smart building sont : échanger des données, automatiser les techniques et interagir avec l’utilisateur.

Acteurs de la chaîne de valeur

Pour faire progresser la thématique et

« Le smart constitue une énorme opportunité pour nos entreprises, notamment afin de développer de nouveaux services, et concerne presque tous les corps de métier. »

échanger différentes expériences, une quinzaine d’entreprises, organisations et acteurs publics ont collaboré pour rédiger un premier ouvrage belge sur les smart buildings. « Entreprises, architectes, bureaux d’études, promoteurs, fabricants, proptech…différents acteurs de la chaîne de valeur de la construction ont rédigé cet ouvrage, piloté par Embuild et Buildwise », a indiqué LARA PÉREZ DUEÑAS d’Embuild.Brussels. Ces acteurs sont également regroupés dans le Cluster Smart Building (voir encadré).

Le smart building ou bâtiment intelligent est notamment une solution pour répondre à la crise énergétique. Lors de ce point presse, il a été souligné que ce type de bâtiment pouvait permettre une réduction d’émissions de CO2 d’entre 8 et 11 %. Trop cher ? Pas vraiment. Le coût pour rendre un bâtiment smart est estimé à 3 à 4 % du coût total de l’investissement, avec un gain financier évalué à 30 %

Le Cluster Smart Building a présenté le livre blanc du Smart Building, au cours d’une conférence de presse organisée au HUBB.

en phase d’exploitation. L’investissement est donc rentable grâce à la réduction de la facture énergétique, l’optimisation des coûts de maintenance, l’amélioration du confort et de la productivité des occupants et, au final, la valorisation immobilière du bâtiment.

Recommandations

« Le smart constitue une énorme opportunité pour nos entreprises, notamment afin de développer de nouveaux services, et concerne presque tous les corps de métier », a insisté MÉLANIE LÉONARD d’Embuild Wallonie. Pour cela, l’ouvrage développe 18 recommandations sectorielles pour assurer un smart building efficient, flexible et pérenne. « Les conditions pour le succès d’une stratégie smart building sont un maître d’ouvrage sensibilisé et ouvert, un travail en synergie et une communication entre les parties prenantes et bien inclure l’usager, qui doit absolument rester au centre de cette technologie. C’est la technologie au service d’une efficience et du bien­être des utilisateurs. »

Pour sensibiliser également les institutions à l’intérêt de ces bâtiments, le livre blanc développe 15 recommandations pour les pouvoirs publics. « On peut les classer en trois grands types. Le premier concerne les compétences réglementaires et normatives, dont l’harmonisation des standards et incitants au niveau régional et européen et la mise en place d’un cadre réglementaire en matière de protection des données. Le second parle de l’exemplarité de la commande publique en développant des projets pilotes publics incluant le smart. Et le troisième évoque le soutien, les subsides et l’importance de former et sensibiliser à la culture digitale toutes les parties prenantes privées et publiques », a expliqué Mélanie Léonard.

Quatre cas concrets

Dans ce livre, quatre cas concrets sont présentés. Ils démontrent qu’il est possible, de différentes manières, d’apporter une couche smart en fonction d’objectifs et moyens définis. Il s’agit du siège de Greenpeace à Bruxelles, du Kortrijk Business Park, du bâtiment Vinci Energie à Gosselies et du siège de Buildwise, à Zaventem. « C’est le bâtiment phare pour démontrer et illustrer les possibilités du smart par rapport au secteur », a précisé Mélanie Léonard.

« LE CLUSTER

Le siège de Buildwise, à Zaventem, est le bâtiment phare pour démontrer et illustrer les possibilités du smart par rapport au secteur.

EST UN POINT DE CONTACT POUR LES INSTANCES QUI VEULENT DES INFORMATIONS »

Le Cluster Smart Building réunit des entreprises et des organisations belges visionnaires, qui échangent leurs idées innovantes dans le domaine des smart buildings et contribuent ainsi à la réalisation de bâtiments plus durables, centrés sur l’utilisateur et parés pour l’avenir. Il entend stimuler la collaboration et l’échange de connaissances. Il organise différents événements à cette fin, allant de journées d’étude à des visites d’entreprises et de projets, en passant par des webinaires. Il a aussi pour objectif de produire des documents de référence appuyant la bonne pratique, afin de soutenir le secteur de la construction dans son évolution vers les smart buildings. « Le cluster est un point de contact pour les instances qui veulent des informations», a indiqué ARNAUD DENEYER de Buildwise.

Il vise aussi à faire la liaison avec d’autres initiatives internationales telles que la Smart Building Alliance (SBA) ou la plateforme développée dans le cadre du projet Smart Building Innovation Community (SmartBuilt4EU).

Les acteurs qui ont contribué à la rédaction du livre blanc sont : archipelago,

Befimmo, Buildwise, CEGELEC, citydev. brussels, Embuild.Brussels, Embuild Wallonie, ORI, SIEMENS, SOCATRA, SUMI Smart and Connected Buildings, Tractebel, TRIGRR, UPSI et VINCI Facilities.

Pour LAURENT SCHILTZ, secrétaire général d’Embuild.Brussels, « le but de faire un livre blanc est un message clair pour le gouvernement, qui doit prendre en compte cette thématique du smart toujours absente. Le politique doit se saisir de cette matière et il y a un besoin de régulation pour la protection des données. Il ne s’agit pas d’une technologie pour les riches. Le smart building est la colonne vertébrale de la smart city. »

ALEXANDRE DE CESCO, administrateur délégué de SOCATRA et président d’Embuild.Brussels, a aussi participé à la rédaction de cet ouvrage. « Nous nous sommes occupés de la partie recommandations pour le secteur privé. Nous avons élaboré ce chapitre en allant voir des bonnes pratiques belges et européennes. C’est important pour la veille technologique sur le secteur. J’ai appris beaucoup de choses, c’était une bonne expérience personnelle », a­t­il expliqué.

Le message de nos deux entités régionales est clair : le smart building doit se retrouver dans les programmes politiques. Il permet de relever les défis écologiques, énergétiques et sociétaux et est source d’opportunités économiques pour les entreprises. Le secteur est prêt !

À Bruxelles, mon véhicule est-il concerné par la Zone de Basses Emissions ?

Au mois de juin dernier, Embuild.Brussels a organisé un webinaire, en collaboration avec Bruxelles Economie et Emploi, Bruxelles Environnement et Ready Beton sur la Zone de Basses Emissions (LEZ), à Bruxelles. Il visait à informer les entreprises sur le calendrier à venir, les dérogations possibles, ainsi que les aides et primes disponibles pour faciliter la transition de votre flotte.

Dans la première partie de ce webinaire, ALICE GÉRARD (Bruxelles Environnement) a expliqué les objectifs de la LEZ. Celle­ci a été décidée en 2016 et mise en place en 2018, dans le but d’améliorer la qualité de l’air, pour avoir une meilleure santé. En effet, l’OMS a déclaré le diesel comme cancérogène. Le transport est fortement responsable de cette mauvaise qualité de l’air, à Bruxelles : 47 % pour les émissions de NO x, 23 % pour les émissions de particules fines et 36 % pour le Black Carbon. Les véhicules polluants sont donc fortement visés par cette réglementation, qui vise le territoire des 19 communes, à l’exception du ring, les voiries pour accéder à cinq parkings de transit et les hôpitaux UZ­VUB, Erasme et Saint­Luc. Sont actuellement concernés par cette réglementation : les voitures, les mini­bus, les bus et autocars et les camionnettes. Ces véhicules doivent actuellement répondre à la norme Euro 5 pour ceux qui roulent au diesel, et Euro 2 pour les véhicules roulant à l’essence, au LPG ou CNG.

Pass/dérogations

Si votre véhicule n’est pas dans les conditions pour entrer dans la zone LEZ, il existe la possibilité d’acheter un pass journalier de 35 € par jour, et ce 24x/an. Cette zone est contrôlée par environ 330 caméras et un contrôle mobile va aussi être mis en place. L’amende est de 350 €, tous les trois mois. À partir de 2025, les nouveaux véhicules concernés recevront, en premier lieu, un courrier d’avertissement. Si la personne revient avec ce véhicule trois mois après avoir circulé la première fois, elle risquera alors une amende. Toujours à partir de

2025, outre les véhicules actuels concernés, on va rajouter les deux­roues motorisés et les poids lourds. Pour tous ces véhicules, à l’exception des deux/trois/quatre­roues, il faudra minimum la norme Euro 6 pour le diesel et minimum la norme Euro 3 pour l’essence, le LPG et le CNG. Le pass journaliser est de 20 € pour les deux­roues et 50 € pour les poids lourds.

Des dérogations sont disponibles pour les grues mobiles, les véhicules de transport exceptionnel et pour l’entretien d’infrastructures et l’installation d’utilité générale. Les engins de chantier et remorques ne sont pas concernés par la LEZ.

Après 2025

Quid après 2025 ? Il existe un calendrier distinct en fonction des types de camionnette. Pour les petites (N 1, classe I), il y aura une interdiction du diesel en 2030 et essence, LPG, CNG en 2035. Pour des camionnettes plus grosses (N1, classe II et III), elles peuvent rouler jusqu’au 31 décembre 2034. Pour les poids lourds, aucune sortie du thermique n’a été décidée, car les alternatives ne sont pas encore suffisamment disponibles pour fixer une date. Pour connaître la classe de votre véhicule et son agenda spécifique, vérifiez bien votre masse de référence (champ G) à laquelle il faut ajouter 25 kilos, sur votre carte grise.

Rapport 2022

Question : depuis sa mise en place en 2018, est­ce que cette zone LEZ fonctionne bien ? La réponse est oui, car le taux de respect est de 99,2 %. On observe un shift très important concernant les voitures au diesel : de plus de 60 % au lancement de la réglementation à environ

30 % actuellement. Pour les N1 (camionnettes), cela reste des véhicules fortement diesel (93 %). Les émissions de NO x ont diminué de 31 % et celles de Black Carbon de 62 %. La concentration de NO2 a aussi diminué de 30 %. Les résultats sont donc encourageants même si, comme précisé, il reste du travail à accomplir car malheureusement, ces résultats ne permettent pas de respecter la prochaine directive qualité de l’air ambiant, et encore moins les normes fixées par l’OMS.

Construction

Au cours de ce webinaire, un focus a été mis sur le Green Deal Logistique, qui regroupe 65 acteurs privés, dont des entreprises de construction, et publics actifs dans la logistique urbaine. Ces entreprises s’engagent à prendre des actions sur une période de deux ans, vers une logistique urbaine plus durable et échangent les bonnes pratiques. Un nouveau cycle va être lancé en avril 2025. Un facilitateur a été mis en place en juin dernier pour animer cette plateforme et soutenir différents projets. Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter le service Mobilité d’Embuild. Brussels, qui pourra vous orienter au mieux en fonction de vos questions.

Sur le site web https://electrify.brussels/ fr, vous trouverez toute l’information sur la recharge en Région bruxelloise et le site web https://carcostcalculator.brussels/ vous permet de faire une simulation des coûts sur la durée d’utilisation des véhicules électriques ou thermiques, en fonction de vos besoins.

Primes

INFO :

Vous pouvez envoyer vos questions à mobilite@embuild.be.

Lors de la deuxième partie, MARIE NERINCX de Bruxelles Economie et Emploi a expliqué les primes disponibles, pour les PME bruxelloises et indépendants en personne physique enregistrés dans la Banque­carrefour des entreprises, pour les investissements visant à se conformer à la LEZ. Une réforme des aides aux entreprises a eu lieu en mars, il s’agit d’une mesure phare de la stratégie « Shifting Economy », qui vise un double objectif : réorienter progressivement des aides vers les modèles économiques dits « exemplaires » sur le plan social et environnemental et évaluer et adapter les aides pour les rendre plus pertinentes et plus simples. Il existe une trentaine de primes, dont certaines plus orientées vers l’achat de véhicules, notamment pour tout ce qui concerne

la mobilité basses émissions. Les types d’investissements soutenus sont : acquisition d’un vélo­cargo ou d’une remorque vélo, l’acquisition d’un utilitaire électrique, le rétrofit d’un véhicule en utilitaire électrique et l’acquisition et installation d’une borne électrique accessoirement à l’acquisition ou au remplacement d’un utilitaire électrique ou au retrofitting. Il existe aussi des primes pour des investissements en matériels : matériel roulant (remorques, véhicules ou engins spéciaux ou à usage spécial), équipements, machines, matériel et aménagements et travaux.

Pour plus d’informations sur les primes et savoir si vous êtes éligible, consultez le site www.primespme.brussels. Pour introduire une demande, allez sur https://mybee.brussels/.

Ready Beton

JOACHIM COMER, directeur commercial chez notre membre Ready Beton, a ensuite partagé l’expérience de l’utilisation d’un mixer à béton électrique. Les points positifs : le mixer est bien pour la ville, sécurisé, silencieux, agréable à conduire et sans émissions directes de polluants atmosphériques (PM, Nox) et de gaz à effet de serre (CO2). Les points négatifs : le prix d’achat est encore trop cher, l’autonomie de la batterie doit être améliorée pour être rentable et le mixer est trop lourd. Les solutions proposées sont : une batterie plus grande mais alors le mixer est plus lourd et va pouvoir transporter moins de m³, installer un chargeur rapide sur le site de la centrale mais c’est très coûteux et enfin l’installation d’un chargeur sur chantier.

Embuild.Brussels

Enfin, LAURENCE SAILLIEZ , conseillère en Mobilité, Logistique et Sécurité routière chez Embuild.Brussels, a présenté les objectifs de son département : améliorer les déplacements des entreprises en Région de Bruxelles­ Capitale, augmenter leur rentabilité et réduire les impacts sur les émissions de CO2. Les services disponibles sont : helpdesk, FAQ en ligne, soutien personnalisé, formations, séminaires, webinaires, newsletters, projets (Plan logistique de chantier, kitting…), lobby et groupes de travail. Ces services ont été mis en place dans le cadre du Green Deal Logistique, du plan Good Move, de la Shifting Economy, de Plan d’Actions régional de Sécurité routière et de Renolution.

Constructiv, une organisation paritaire au service des entrepreneurs

La vie d’un entrepreneur n’est pas toujours rose. Essayer d’attirer des bonnes personnes et les garder dans l’entreprise n’est pas simple. Heureusement, il y a Constructiv. Ce fonds sectoriel, géré par les partenaires sociaux de la construction, est à votre service. Bruno Vandenwijngaert, le CEO de Constructiv, nous a donné des explications à ce sujet.

BRUNO

VANDENWIJNGAERT, le CEO de Constructiv, au Baudet’Stival à Bertrix.

Né en octobre 2016, Constructiv est le résultat d’une fusion entre différents fonds dont la plupart des entrepreneurs se rappelleront : le CNAC (Comité National d’Action pour la sécurité et l’hygiène dans la construction), le FFC (Fonds Formation Construction) et le FSE (Fonds de Sécurité d’Existence). « Cette fusion a permis une simplification et un focus sur tous nos services », précise BRUNO VANDENWIJNGAERT.

Le financement de Constructiv s’effectue par le biais des cotisations des entreprises de construction.

Les objectifs de cette organisation paritaire sont multiples : promouvoir le secteur, y attirer les talents, les maintenir, les accompagner et les soutenir tout au long de leur carrière. Constructiv montre également comment recruter, passionner et rassembler. « Pour y arriver, nous nous reposons sur quatre piliers : l’emploi et la formation, la sécurité et le bien­être, la gestion des avantages sociaux qui rend le statut d’ouvrier attractif et l’octroi d’une pension complémentaire aux ouvriers et depuis le 1er janvier 2023, aussi aux employés », indique­t­il.

Emploi/formations

Pour le premier pilier, faites appel aux conseillers régionaux de Constructiv ! Ils sont présents pour mettre en place un plan de formation sur­mesure pour vos ouvriers et évoquer avec vous les aides et soutiens finan­

ciers existants à ce sujet. « Nous visons ici l’approche qualitative dans le perfectionnement des ouvriers déjà actifs dans le secteur. Constructiv met l’accent sur la promotion, la conclusion de plans de formation et le soutien financier, ainsi que sur les associations locales d’Embuild pour l’organisation opérationnelle des formations. Nous disposons d’un centre de compétences techniques, qui travaille en étroite collaboration avec Buildwise, l’ancien CSTC, pour mettre sur pied ces formations. Cette année, elles sont disponibles dans un catalogue digital : Construtraining. 10.000 entreprises de construction ont déjà conclu un plan de formation avec nous, soit 40.000 ouvriers/ an et 1,5 million d’heures de formation. Le secteur est ambitieux : atteindre 5 jours de formation par an et par travailleur d’ici 5  ans », explique Bruno Vandenwijngaert.

Constructiv veille aussi à attirer les jeunes et chercheurs d’emploi dans le secteur et accueillir ces nouveaux entrants de manière optimale. « Nous travaillons à ce sujet sur trois axes. Un, nous soutenons financièrement les entreprises de construction, qui organisent des contrats d’alternance pour les jeunes de 18 à 25 ans. Le secteur prévoit aussi des primes pour les jeunes. Deux, grâce à l’Emploi Tremplin Construction (ETC), destiné aux ouvriers âgés de moins de 27 ans ne possédant aucune expérience dans le secteur de la construction, nous prévoyons des primes pouvant atteindre 1.000 € par trajet pour une entreprise. Enfin, nous soutenons aussi financièrement le statut de maître­tuteur en entreprise. Cela compense la perte de productivité du tuteur, qui doit accompagner les jeunes dans l’entreprise. Nos conseillers apportent leur soutien dans le cadre de ces deux systèmes et aident les entreprises au travers d’un programme sur­mesure. Nous collaborons aussi intensivement avec l’enseignement construction, collaboration qui occupe une place centrale dans notre fonctionnement. »

Sécurité/bien-être

Deuxième pilier : la sécurité et le bien­être.

« À l’instar d’Embuild qui a lancé Safety My Priority, nous avons déjà organisé beaucoup de campagnes sur cette thématique capitale aux yeux du secteur. Nos conseillers vont continuer dans cette voie. Ils se déplacent aussi sur chantier pour élaborer un plan de sécurité avec l’entreprise. À ce sujet, il existe un outil très intéressant : le Constructiv­scan. Cet outil vous permet, sur la base de six paramètres (âge, ancienneté, formation, emploi, accidents du travail et rotation du personnel), de réaliser un scan de votre entreprise et vous comparer à d’autres dans le secteur. C’est sur cette base que le plan de sécurité peut être établi. Dans le même registre, nous travaillons au développement de myconstructiv, une application comparable à un itsme sectoriel dans laquelle un entrepreneur pourra consulter toutes ses données sectorielles ; à savoir les formations, le bien­être et autres. »

Avantages sociaux/Pensio B

Le troisième pilier concerne la gestion des avantages sociaux, mis en place par le secteur pour les ouvriers. « Lors de la mise en œuvre des conventions collectives de travail avec les partenaires sociaux, nous veillons à ce que des mesures, qui permettent d’octroyer aux

ouvriers de la construction un bon statut donnant des avantages complémentaires en plus du salaire, soient prises », explique Bruno Vandenwijngaert.

Enfin, la pension est le thème du quatrième pilier. « Les partenaires sociaux ont créé Pensio B au sein de Constructiv. Depuis 2007, Pensio B permet aux ouvriers du secteur de bénéficier d’une pension complémentaire. Et au 1er janvier 2023, nous étions l’un des premiers secteurs à avoir harmonisé cette pension complémentaire pour les employés, afin d’améliorer l’attractivité du secteur. »

Ce dernier point constitue le cheval de bataille de Constructiv : augmenter l’attractivité du secteur et soutenir les entreprises de construction et leurs ouvriers par le biais de services sectoriels axés sur les clients.

Cet été, le stand de la campagne « Nousconstruisons demain» était aussi présent à la Foire agricole de Libramont.

LA CAMPAGNE « NOUS CONSTRUISONS DEMAIN » ENTRE DANS SA PHASE D’ACTIVATION

En 2022, le secteur lançait sa campagne d’image « Nous construisons demain », qui s’étalera sur dix ans. Son objectif est de redorer le blason de la construction, d’attirer de nouveaux talents et de montrer que le secteur est une garantie d’avenir. En bref, il s’agit d’un objectif triple. Augmenter de 20 % les jeunes inscrits dans les filières construction classiques ou en alternance, augmenter de 20 % l’insertion depuis les formations à la construction vers le secteur, et diminuer de 20 % les sorties du secteur. « C’est la troisième année de cette campagne qui entre dans sa phase d’activation. De nombreuses personnes ont témoigné d’un intérêt pour le secteur lors de nos événements, notamment lors des festivals de l’été l’année dernière et cet été », déclare Bruno Vandenwijngaert. Parmi ces événements, citons, entre autres, les Semaines de la construction, des actions organisées lors de la Journée Chantiers Ouverts d’Embuild et à l’occasion de Building the Future, un évènement lors duquel de jeunes flamands récemment diplômés de l’enseignement construction ont été encouragés à se tourner vers un emploi dans le secteur. La Wallonie organise un évènement similaire, les Builder Games, au travers d’un team building sectoriel. En parallèle, des Bouwsafaris sont organisés en Flandre et permettent aux demandeurs d’emploi de rencontrer les entreprises de construction. Je construis mon avenir est une autre action organisée en Wallonie, tandis que Bruxelles mène des sessions d’information hebdomadaires et pro­

pose de nombreux projets et trajets de formation adaptée aux entreprises de construction bruxelloises et aux jeunes organisés par Construcity, le pôle Formation Emploi géré par le secteur et les autorités bruxelloise. Bruxelles mise ce faisant sur la promotion et l’insertion. La campagne est également présente aux nombreux festivals estivaux. « Nous avions un stand à Couleur Café, aux Francofolies de Spa, aux Baudet’Stival de Bertrix, au Suikerrock à Tirlemont ainsi qu’à Alcatraz à Courtrai », déclare Bruno Vandenwijngaert. « Un moyen ludique et numérique de faire connaissance avec la construction. »

Enfin, la campagne sillonne également les routes avec le Construction on Tour. « Notre caravane publicitaire nous a permis d’atteindre un public potentiel parmi les agriculteurs à Libramont, aux Fêtes de Gand et au Maanrock à Malines. Nous faisons rêver les gens avec ce que la construction peut offrir ! ».

UNE REPRISE POUR LES JEUNES

En tant que partenaire de Reboot4you, Constructiv tend la main à des jeunes vulnérables âgés de 18 à 25 ans et les accompagne vers un futur sérieux. « Il s’agit d’une collaboration entre La Défense et le secteur, qui consiste à sensibiliser les jeunes en décrochage scolaire à un job dans l’armée belge ou la construction, via deux formations à la fin desquelles ils peuvent choisir de travailler dans l’un des deux secteurs »

Cobaty : cette Vieille Dame qui a retrouvé sa jeunesse

En mai dernier, Cobaty International Belgique asbl, en abrégé Cobaty, a fêté ses 50 ans, au Musée royal de l’Armée dans le Parc du Cinquantenaire, à Bruxelles. C’était aussi le moment où, après six années de présidence du cercle d’affaires, le président sortant

Alain Lebens a transmis le flambeau au nouveau, Wim Straetmans. Nous avons rencontré le désormais ex-président, afin d’évoquer Cobaty et le bilan de son action au sein de l’asbl.

Le lieu choisi pour la rencontre est le Château Sainte­Anne, situé en bordure de la forêt de Soignes, à Auderghem. Ce n’est pas un hasard. C’est ici, juste à côté du Château de Val Duchesse, célèbre pour avoir abrité des réunions gouvernementales et des négociations de formation de gouvernement, qu’ont lieu les traditionnelles réunions de Cobaty.

Alain Lebens, pour ceux qui ne connaissent pas encore, pouvez-vous tout d’abord présenter Cobaty International Belgique ?

Il s’agit d’un club d’affaires créé il y a 50 ans, en juin 1974, par 9 personnes : 4 entrepreneurs, 4 architectes et 1 avocat. Ils voulaient créer une association de professionnels dans l’acte de bâtir indépendante, apolitique et non conventionnelle et se réunir dans un cadre convivial pour discuter et échanger autour des métiers de la construction et de l’immobilier. Il s’agit d’un club d’affaires national et bilingue, qui compte aujourd’hui 150 membres venus de divers horizons, en lien avec le secteur de la construction au sens large. Ces dernières années, le cercle s’est élargi aux promoteurs, bureaux d’études, fonctionnaires, notaires… Cobaty est international et existe aussi en France, Suisse, au Maroc et en Italie.

L’objectif de Cobaty est donc de parler business dans un cadre agréable.

En mai dernier, Cobaty, a fêté ses 50 ans au Musée royal de l’Armée dans le Parc du Cinquantenaire, à Bruxelles.

Comment sont organisées les rencontres ?

Notre CA discute et propose des illustres orateurs issus du monde politique, entrepreneurial, académique ou artistique, qui viennent parler d’un thème, au Château Sainte­Anne, chaque dernier mardi du mois. Il s’agit donc de soirées débats, dans les deux langues, suivies d’un repas. Nous organisons cet événement neuf fois par an. Ces moments sont aussi propices pour que les responsables de différents métiers trouvent des solutions à d’éventuels problèmes, dans le dialogue et le respect. Comme dans le château voisin de Val Duchesse, beaucoup de conflits potentiels ont certainement été évités, grâce à des discussions dans les salons feutrés du Château Sainte­Anne. C’est le secret du networking ! Aussi, une fois par an, nous sortons de nos murs, si j’ose dire, pour une visite extra muros.

«

Nous avons aujourd’hui de nombreux membres de la nouvelle génération et la diversité des métiers s’est encore agrandie. »

ALAIN LEBENS, le président sortant, devant le Château Sainte-Anne (Auderghem), qui accueille les soirées de Cobaty depuis tant d’années.

Sur votre site internet, vous mentionnez le chiffre impressionnant de 367 dîners débats organisés depuis 50 ans. À titre personnel, des souvenirs marquants ?

Il est bien évidemment impossible de tous les évoquer ici. Nous avons reçu des ministres comme Didier Reynders, Valérie De Bue ou encore Bart Somers. Ce dernier, bourgmestre de Malines, avait évoqué comment il avait transformé son « village » en ville moderne, attractive et ouverte. Nous avons aussi accueilli la secrétaire d’Etat Alexia Bertrand. Toutes ces personnalités politiques nous ont fait l’honneur de partager leurs visions.

Je citerai aussi Laurence Bovy de Vivaqua, Johan Thijs de KBC ou encore Jean­Pierre Buyle, l’ancien bâtonnier du Barreau de Bruxelles, qui nous avait conté des aventures épiques au cœur du Palais de Justice de Bruxelles. Et encore bien d’autres CEO d’entreprises belges qui nous ont confié le secret de leur réussite, notamment votre administrateur délégué Niko Demeester.

Comme sorties, je me souviens de Marc Raisière qui nous avait accueillis dans la Tour Belfius, la visite de l’Hôtel Solvay, à l’Avenue Louise, et celle du musée de l’Afrique à Tervuren.

Qu’avez-vous réalisé durant votre présidence et quel bilan en tirez-vous ?

Je suis arrivé comme membre en 2007. À l’époque, après des passages chez SECO et Van Laere, j’étais directeur commercial chez Louis De Waele, avant d’en devenir le CEO. En 2007, la moyenne d’âge des membres de Cobaty était relativement élevée. Lorsque j’ai repris la présidence de Christian Sibilde, que je tiens à remercier dans cette interview, j’étais beaucoup plus jeune que la plupart des membres. Et le début de mon mandat, en 2018, n’a pas été simple. J’avais plusieurs objectifs : redynamiser cette Vieille Dame, la rajeunir, la féminiser et l’ouvrir à toutes les professions. Je pense pouvoir dire que j’ai atteint mes objectifs et qu’une nouvelle dynamique est enclenchée. Nous avons aujourd’hui de nombreux membres de la nouvelle génération et la diversité des métiers s’est encore agrandie. Miser et investir dans la jeunesse et dans la mixité a été mon fil rouge durant toutes ces années.

Evoquons aussi le prix Cobaty, une belle

récompense décernée à des étudiants. Exactement. Il est décerné tous les 4 ans à des étudiants en architecture ou en ingénieur. Nous collaborons avec plusieurs facultés à ce sujet. Elles choisissent les meilleurs travaux de fin d’étude et nous les envoient. De notre côté, nous sélectionnons les vainqueurs, qui reçoivent chacun un chèque de 5.000 €. C’est aussi un excellent moyen d’échanger entre les métiers. Ce prix est un appui à l’innovation dans le secteur.

Comment s’est déroulée la fête pour les 50 ans de votre asbl ?

C’était parfait ! Je remercie Embuild, BAM et archipelago pour leur soutien dans l’organisation de cette belle soirée. Nous avons accueilli tous nos membres, ainsi que les représentants des associations Cobaty en Europe et au Maroc, qui avaient effectué le déplacement. Chaque membre pouvait inviter un partenaire et des personnes intéressées de nous rejoindre se sont manifestées durant l’événement. Notre cercle d’affaires est ouvert à tout le monde. Il y a deux conditions : avoir deux parrains et sa candidature validée par le CA.

Un CA où l’on retrouve d’ailleurs des représentants d’Embuild, dont les liens avec Cobaty sont historiques.

Oui, Francis Carnoy (ndlr : présent lors de l’interview), conseiller général chez Embuild et ex­directeur général d’Embuild Wallonie, est administrateur chez nous. Patrice Dresse, le directeur général de la FEGC, est aussi dans notre CA. Buildwise nous aide également beaucoup pour tout ce qui concerne la logistique et Bart Ingelaere est le secrétaire général de notre asbl.

Un dernier mot pour votre successeur, Wim Straetmans, qui prendra ses fonctions en septembre ?

Cobaty est dans de bonnes mains avec Wim, néerlandophone actif comme managing director chez Bam Interbuild. Il m’a déjà fait part de sa volonté de continuer dans la même direction que moi, à savoir renforcer l’inclusion. Je tiens aussi à dire un mot sur ce magnifique lieu qu’est le Château Sainte­Anne, construit au début du 20e siècle, et qui accueille nos soirées depuis tant d’années. C’est notre point d’ancrage et la base de Cobaty.

Un jumeau numérique du bâtiment : source d’opportunités ou pur gadget ?

Les smart buildings sont aujourd’hui une réalité et ils contribuent à la transition vers des bâtiments plus durables et plus agréables à vivre. Leur maintenance nécessite toutefois un certain professionnalisme. Les entreprises de construction ont un rôle clé à jouer à cet égard en élargissant leur champ d’activités vers l’entretien et la gestion de ces bâtiments.

Qu’est-ce qu’un jumeau numérique du bâtiment ?

Appliqué au bâtiment, le jumeau numérique est une maquette digitale unique qui intègre :

● des informations invariables liées aux caractéristiques de l’ouvrage (résistance thermique des parois, puissance et rendement des appareils producteurs pour le chauffage ou la ventilation, …)

● des informations variables issues de divers capteurs (température de départ et de retour des circuits de distribution de chaleur, détection de fuite, concentration en CO2 dans les locaux, …).

Grâce à ces informations, certaines opérations de gestion et de maintenance peuvent être optimisées et automatisées. Alors que la maquette BIM nécessite une mise à jour manuelle, le jumeau numérique intègre automatiquement et en temps réel les échanges d’informations et de commandes entre le bâtiment physique et sa copie virtuelle.

Les

applications d’un jumeau numérique

Les applications possibles peuvent être catégorisées en quatre grandes familles, en fonction du public principalement visé : ● les responsables de la maintenance du

bâtiment (maintenance management)

● les propriétaires et gestionnaires du bâtiment (property management)

● les responsables des activités de support du bâtiment (facility management)

● les gestionnaires de grand patrimoine immobilier (asset management).

Maintenance des bâtiments

Pour faciliter la maintenance des bâtiments, un jumeau numérique permettra, par exemple :

● de consulter la durée d’utilisation de certains appareils

● d’optimiser le fonctionnement et de modifier les consignes des installations techniques (courbe de chauffe, débits de ventilation, …)

● d’ être informé des pannes survenues et de piloter certaines opérations dans l’attente d’une intervention

● de visualiser en réalité augmentée l’emplacement de techniques encastrées

● d’anticiper certains évènements (maintenance prédictive)

● de gérer les calendriers des interventions et de générer des tickets de maintenance.

Gestion des bâtiments

Pour faciliter la gestion des bâtiments, un jumeau numérique permettra, par exemple :

● de visualiser et d’optimiser les consom­

mations énergétiques des installations techniques

● de gérer les commandes, les factures et le suivi des entreprises chargées de l’entretien ou du gardiennage

● de conserver l’ensemble des données et l’historique des matériaux mis en œuvre dans le bâtiment (digital building logbook) ● de produire les rapports d’essais règlementaires pour l’éclairage de sécurité.

Mise en œuvre du jumeau numérique

Lorsqu’il existe déjà un modèle BIM du bâtiment, la mise en œuvre du jumeau numérique s’avère bien plus facile et donc moins onéreuse. En outre, la prise en main de l’outil par l’entrepreneur chargé de la construction est également plus aisée, car il aura été impliqué dans la réalisation du modèle BIM lors de la phase de chantier. En revanche, l’absence d’un tel modèle ne doit pas constituer un frein. Il en va de même pour l’installation de capteurs dans le bâtiment et

l’intégration des données dans la maquette. Même s’il n’est jamais trop tard, les objectifs et les applications d’un jumeau numérique devraient toutefois être pensés et définis le plus tôt possible, idéalement dès la phase de conception. Pour réussir son projet de jumeau numérique, il faudra avant tout penser celui­ci comme un outil venant en aide aux parties impliquées et non comme un équipement supplémentaire du bâtiment à ajouter à la longue liste des installations techniques déjà présentes.

Cet article a été rédigé dans le cadre de la Guidance technologique C­Tech subsidiée par Innoviris.

Résumé d’un article paru en p. 26-27 du Buildwise Magazine 2023/5 (septembreoctobre 2023). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.

Approche intelligente de la maintenance des installations techniques

Les smart buildings sont aujourd’hui une réalité et ils contribuent à la transition vers des bâtiments plus durables et plus agréables à vivre. Leur maintenance nécessite toutefois un certain professionnalisme. Les entreprises de construction ont un rôle clé à jouer à cet égard en élargissant leur champ d’activités vers l’entretien et la gestion de ces bâtiments.

Les différents types d’actions de maintenance

Au cours de l’exploitation d’un bâtiment, de nombreuses pannes peuvent survenir et affecter le fonctionnement normal des installations. Ces pannes sont généralement dues à l’usure progressive des composants ou à leur encrassement au fil du temps. Une intervention rapide par un technicien qualifié s’avère dès lors nécessaire. C’est ce que l’on appelle la maintenance corrective (voir schéma).

Il est également possible de prévenir les risques de défaillance ou de panne par la mise en place d’une maintenance préventive.

La maintenance préventive peut être de deux types : systématique ou conditionnelle.

La maintenance systématique consiste à réaliser des actions préventives à intervalles réguliers, soit en fonction du temps écoulé depuis la dernière intervention, soit en fonction du temps de fonctionnement de l’équipement. Ces actions peuvent inclure des inspections, le nettoyage ou le remplacement de parties de l’équipement (voir notre Guide de l’entretien pour des bâtiments durables). Au niveau réglementaire, la maintenance systématique des installations HVAC doit être effectuée selon les exigences du programme minimal d’entretien propre à chacune de nos trois Régions.

La maintenance conditionnelle, quant à elle, permet de mieux cibler les actions à mener et les équipements à remplacer de façon préventive. Celle­ci repose sur des observations ou des indicateurs laissant présager l’imminence d’une défaillance. Ainsi, contrai­

Schéma : Les activités de maintenance se distinguent en plusieurs catégories définies par la norme NBN EN 13306.

rement à la maintenance systématique, elle évite le remplacement prématuré d’équipements encore capables d’assurer leur fonction. Cette méthode demande cependant de récolter des données sur l’élément étudié (équipement, système, …). Elle se décline en deux sous­catégories : la maintenance conditionnelle non prévisionnelle et la maintenance conditionnelle prévisionnelle, souvent appelée maintenance prédictive. Dans le cas de la maintenance conditionnelle non prévisionnelle, des seuils sont établis sous forme de règles explicites pour certains paramètres de l’installation (débit, température, perte de pression, …), et leur dépassement indique que l’élément étudié pourrait être en train de dysfonctionner. Pour appliquer la maintenance prédic­

tive, les données sur le fonctionnement de l’installation sont également exploitées. Des méthodes d’analyse plus poussées utilisant ces données et leur historique permettent alors de déterminer si l’équipement fonctionne comme attendu. Ces méthodes avancées sont plus performantes, car elles sont capables d’identifier des anomalies plus subtiles et, par conséquent, de détecter des dysfonctionnements à un stade précoce.

Le potentiel de la maintenance prédictive

Dans le cadre de la réglementation PEB, la mise en place d’une GTC sera obligatoire pour les grands bâtiments tertiaires à partir de 2025, et pour les plus petits, à partir de 2030. Les données récoltées sur l’installation seront donc disponibles dans tous les bâtiments concernés. Pour rendre possible la maintenance prédictive, les coûts se limitent alors au développement et à l’intégration de méthodes d’analyse dans l’environnement de la GTC. Si les méthodes de prédiction applicables au

VOS CLIENTS SONT DE PLUS EN PLUS INTÉRESSÉS PAR LES BÂTIMENTS INTELLIGENTS ET LES TECHNOLOGIES CONNECTÉES ?

Buildwise a rassemblé pour vous toutes les informations utiles sur cette thématique. Vous découvrirez sur notre page dédiée tout ce qu’il faut savoir sur les installations intelligentes permettant d’économiser l’énergie, mais aussi sur les nouveaux modèles d’entreprise vous permettant d’offrir plus de services à vos clients et de générer plus de revenus. Sans oublier la maintenance prédictive, la construction de smart buildings performants et durables et encore beaucoup d’autres sujets.

INTÉRESSÉ ? Jetez vite un œil à cette page (https://buildwise.direct/batiments-intelligents-campagne).

bâtiment se multiplient, on peut s’attendre à ce que leur intégration soit facilitée dans les futurs systèmes GTC.

La maintenance prédictive ne concerne pas uniquement les grands bâtiments équipés de GTC. En effet, elle peut aussi être implémentée à l’échelle d’un équipement (chaudière, pompe à chaleur, …) ou de plus petites installations techniques

Afin de suivre ces innovations de près, Buildwise participe actuellement au projet PREMAI (PREdictive Maintenance using AI) qui vise l’implémentation pratique de la maintenance prédictive grâce à l’intelligence artificielle (IA). Cet article a été rédigé dans le cadre de la Guidance technologique C­Tech subsidiée par Innoviris.

Résumé d’un article paru en p. 18-19 du Buildwise Magazine 2024/4 (juillet-août 2024). Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.

COMPRENDRE LES BASES DES SMART BUILDINGS

Qu’est-ce qu’un smart building, quels sont les choix fonctionnels et techniques à opérer lorsqu’on se lance dans un projet de smart building et quelle est la plusvalue pour l’entrepreneur ?

L’Innovation Paper 45, téléchargeable sur le site Internet https://www.buildwise.be, s’efforce de répondre à ces questions en explorant divers modèles de rentabilité de projets de smart buildings. Le but est de démontrer qu’augmenter l’intelligence d’un bâtiment peut offrir une valeur ajoutée significative tant pour l’entrepreneur que pour le client.

C’est pourquoi le document aborde non seulement les investissements à consentir pour parvenir à un bâtiment plus intelligent, mais propose aussi des exemples concrets étayés par des chiffres.

Il détaille ensuite un plan en huit étapes qui peut être appliqué lors de la réalisation de projets de smart buildings, avant de passer en revue divers points de vigilance (interopérabilité, cybersécurité, vie privée et propriété des données, …) qui doivent absolument être pris en considération par les différentes parties prenantes afin de poser des choix éclairés.

L’ancienne Monnaie Royale de Belgique : le bunker transformé en complexe multifonctionnel

Située sur le boulevard Pacheco en plein centre de Bruxelles, entre la gare Centrale et la petite ceinture, l’ancienne Monnaie Royale de Belgique est actuellement rénovée pour devenir un projet mixte incluant des bureaux, des logements en co-living et de l’horeca. Ce projet est réalisé par notre membre Louis De Waele Construction et a reçu le prix RENOLAB en 2022, récompensant des rénovations durables et circulaires.

Surnommé le bunker, la première pierre de ce bâtiment a été posée le 15 octobre 1973 par Willy De Clercq, vice­Premier ministre et ministre des Finances de l’époque. L’Etat belge était propriétaire du Pacheco, mais l’immeuble a été occupé par différents services du SPF. Le département du SPF Finances y a d’abord frappé les pièces de monnaie jusqu’en 2017. La Monnaie royale des Pays­Bas effectue désormais cette tâche pour notre pays. Le SPF Justice a ensuite stocké les pièces à conviction de la justice dans d’impressionnants coffres­forts en béton au soussol.

Mais cela fait aussi partie du passé. En 2006, l’Etat belge a vendu le bâtiment à Fedimmo (maintenant le Befimmo Group), investisseur, opérateur et développeur immobilier qui est le maître d’ouvrage de ce projet multifonctionnel. Une grande partie de l’espace sera occupé par des bureaux et va accueillir le millier de collaborateurs de Wallonie­Bruxelles Enseignement (WBE), qui viendra y mettre son quartier général.

Ce projet est réalisé par le bureau Architectes Assoc +, les techniques spéciales ont été étudiées par Arcadis et le bureau d’études en stabilité est Ney WOW & Partners.

Six niveaux et 12.000 m²

Ce bunker, très sombre d’environ 12.000 m², s’étend sur six niveaux. Au ­2, on

retrouvait les coffres forts et au ­1, le parking, qui sera de nouveau opérationnel après les travaux. Au rez­de­chaussée, dans un espace à double hauteur libre, se trouvaient les machines pour frapper les pièces de monnaie.

Un centre administratif et des petits laboratoires se situaient au deuxième étage et enfin, le troisième étage comprenait les installations techniques et les appartements du concierge et du directeur.

« Outre la création de bureaux, de treize unités de co­living avec un espace commun et d’un espace horeca, l’objectif de cette rénovation lourde, mais éco­responsable, est de rendre le bâtiment beaucoup plus lumineux, avec la réalisation d’un atrium sur quatre étages surplombé d’une verrière photovoltaique. Sur les façades avant et surtout arrière, des murs­rideaux en ossature bois vont aussi aider à réaliser cet objectif d’augmentation de la luminosité, de même que l’aménagement de quelques fenêtres sur les façades latérales du bâtiment », explique JONATHAN SCHMIT, gestion naire du chantier Pacheco.

Désamiantage

La première mission de ce chantier, réalisé via un processus BIM et en lean, a démarré en janvier 2023 : le désamiantage du bâtiment et les réparations de béton. « C’est De Meuter qui s’est occupé de désamianter en deux phases. La première concernait les 2/3 du bâtiment, qui a dû être mis en zone, soit

« La technique utilisée pour enlever l’amiante était une première en Belgique. »

Ce bunker, d’environ 12.000 m², s’étend sur six niveaux, avec le sous-sol. Des nouvelles cages d’escaliers coulés en place style « planchette » en béton apparent ont été conçues.

Une nouvelle charpente et une verrière de 75 mètres de long sur 14 mètres de large, avec des petits panneaux photovoltaïques intégrés aux vitrages, permettront un puits de lumière qui éclairera l’atrium.

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L’ancienne Monnaie Royale de Belgique est située sur le boulevard Pacheco en plein centre de Bruxelles, entre la gare Centrale et la petite ceinture.

fermé hermétiquement. La technique utilisée était une première en Belgique. Le béton a été sablé avec des grenailles de fer qui étaient ensuite récupérées et séparées de l’amiante pour pouvoir être réutilisées directement. Cela a pris beaucoup de temps, environ six mois, et l’opération s’est achevée avec des marteaux­piqueurs, méthode classique pour ce type de travaux ».

Démolition

Après le désamiantage, la démolition de certaines parties du bunker a pu démarrer en juin 2023, jusqu’à la fin de cette même année. « Nous devions démolir complètement le troisième étage pour en construire un nouveau en structure bois lamellé­collé, ainsi que procéder à la démolition des deux noyaux du bâtiment mais également un petit toit interne avec des coupoles et les cages d’escaliers aux deux extrémités du bunker ».

Atrium

À l’intérieur, une nouvelle charpente et une verrière de 75 mètres de long sur 14 mètres de large, avec des petits panneaux photovoltaiques intégrés aux vitrages, permettront un puits de lumière qui éclairera l’atrium. Les façades de cet atrium seront composées de quatre modules différents amovibles et interchangeables, selon le choix du locataire : vitrés, avec des garde­corps, acoustiques ou encore avec treillis plus plantes. « Sur les côtés du bâtiment, nous avons réalisé des nouvelles cages d’escaliers coulés en place style « planchette » en béton apparent et des nouveaux ascenseurs seront installés », souligne le gestionnaire du

projet. « Le bâtiment se veut aussi écologique et de la ventilation naturelle « nightcooling » a été réalisée avec des ouvrants côté rue ainsi que dans l’atrium avec des exutoires ».

Granit

Les façades extérieures, recouvertes d’un granit gris, ont été très peu modifiées, hormis la pose de quelques fenêtres/châssis et les murs­rideaux en ossature bois.

En 2022, ce projet a reçu le prix RENOLAB, l’initiative bruxelloise qui soutient les rénovations durables et circulaires. Il s’agissait d’une juste récompense, compte tenu des efforts considérables déployés pour éviter tout impact négatif sur l’environnement. Le bâtiment a été isolé par l’intérieur, avec des matériaux biosourcés à base de fibres de bois. Le béton a été réutilisé à 85 % et le granit a également été réemployé à certains endroits. Après la rénovation et les transformations, le résultat sera un Well Gold Ready et un certificat BREEAM de niveau Outstanding (Post Construction). En outre, le bâtiment disposera d’un certificat PEB A.

Conclusion

En guise de conclusion, Jonathan Schmit rappelle les nombreux défis rencontrés au cours du chantier. « L’amiante, les poutrelles métalliques lors de la démolition, l’étançonnement provisoire pour stabiliser le bâtiment, rapatrier les techniques spéciales du troisième étage dans les anciens coffres­forts du ­2, le planning…Ce chantier n’a pas été simple, mais nous avons surmonté tous ces obstacles grâce à l’expertise de nos équipes. »

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Commande de travaux supplémentaires

Il arrive que le maître d'ouvrage vous demande d'effectuer des travaux supplémentaires sur le chantier même. Il vaut toujours mieux dans ce cas disposer d'un bon de commande écrit.

Embuild édite un petit carnet pratique de bons de commande en papier autocopiant que vous pouvez immédiatement utiliser pour noter les travaux supplémentaires qui vous sont demandés. Ces formulaires incluent aussi les mentions nécessaires concernant le délai d'exécution, les prix, ... Une fois complété, vous pouvez remettre directement sur place une copie à l'architecte et au maître d'ouvrage.

Ce carnet très pratique ne coûte que 8,00 € la pièce (pour les membres de Embuild) ou 15,00 € (pour les non ­membres).

PROMOTION exceptionnelle pour les membres: 5 exemplaires au prix de 35,00 € (TVA non comprise).

Prix de vente spécial – seulement pour le mois septembre 2024

Prix membres pour cet ouvrage: 8,00 € htva

Prix non-membres pour cet ouvrage: 15,00 € htva

Cette publication peut être commandée via le site web www.embuild.be, e­shop, catégorie juridique.ou en envoyant un mail à commandes@embuild.be

Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles

Editeur responsable : Filip Coveliers, Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X

Rédaction :

• Edition francophone : marc.gueret@embuild.be tél. 02 545 57 31

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Mise en page : abder-razzaaq.boujdaini@embuild.be nikka.cuypers@embuild.be

Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@embuild.be

Impression : Graphius

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Avec la collaboration des services d’études de :

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Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

Membre de WE MEDIA.

Embuild soutient toutes les entreprises de la construction

Un entrepreneur membre d’Embuild - l’ex-Confédération

Construction – peut dormir sur ses deux oreilles. Il ne trouvera pas de meilleur partenaire pour :

• Être conseillé

• Être informé

• Être soutenu

• Voir ses intérêts défendus

• Réseauter

• Promouvoir son entreprise auprès du grand public entre autres via buildyourhome.be

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La troisième édition des Demo Days à Boussu/Dour

La troisième édition des Demo Days powered by Matexpo aura lieu les 6, 7 et 8 septembre (de 9h à 17h) sur le site du terril Saint-Antoine, à

Boussu/Dour (Hainaut). Nouveauté cette année donc : dès le vendredi, vous pouvez déjà visiter les Demo Days. L’événement s’adresse aux

entrepreneurs, aux opérateurs, aux machinistes, aux responsables d’ateliers, aux acheteurs et aux directeurs techniques. Au programme : des démonstrations et tests en continu de plus de 100 engins de génie civil, camions, bennes de camions, accessoires et autres équipements. Plus de 60 exposants seront présents pour vous renseigner sur leur matériel. Attention, la zone de démonstration est très étendue et ne possède pas d’allées bien tracées. Le parcours du visiteur mesure près de 3 km de longueur et présente des pentes rocheuses allant jusqu’à 20 %. Prévoyez donc bien des chaussures de sécurité ou des bottes ! Si vous vous enregistrez sur le site internet des Demo Days, vous recevrez un ticket gratuit pour les trois jours. Sur place, le prix d’entrée est fixé à 25 €.

INFO : www.demodays2024.be

pour des rénovations

Avec l’Healthbox 3.0, Renson incarne depuis quelque temps déjà la référence en matière de ventilation entièrement automatisée et commandée à la demande. Désormais, l’Healthbox Go rend la ventilation commandée à la demande encore plus accessible. Grâce à sa technologie et à son fonctionnement simplifiés, cette unité compacte convient également aux rénovations moins conséquentes ou aux logements sociaux, où la ventilation peut tout de même avoir un impact sur le certificat de performance énergétique, tout en garantissant un habitat sain et durable. Le boîtier de l’unité de ventilation fabriqué en plastique recyclé apporte, lui aussi, sa contribution à l’environnement. Avec cette nouvelle unité proposée par Renson, vous pouvez proposer à votre client une solution abordable pour une habitation ou projet économe en énergie et qui of-

fre, en outre, l’avantage d’un mode de vie sain. Bref, une ventilation entièrement automatisée via un système C+ central et commandé à la demande,

pour tous les budgets de rénovation ou de construction neuve.

INFO : www.renson.eu

2.172.000 TONNES DE BRIQUES PRODUITES EN BELGIQUE EN 2023

La Fédération Belge de la Brique asbl a publié son rapport annuel 2023. L’année dernière, la production totale de briques, en Belgique, s’est élevée à environ 2.172.000 tonnes, soit une baisse de 16 % par rapport à 2022 (2.585.000 tonnes).

809.000 tonnes de briques pour maçonnerie ordinaire ont été produites. Il s’agit ici de la production de briques perforées. Il n’y a pas eu de production de briques pleines en 2023. Et 1.363.000 tonnes de briques de parement ont été produites, dont 226.000 tonnes de briques de parement étirées et 1.137.000 tonnes de briques moulées main.

Depuis plusieurs années, à côté du format classique, les fabricants de briques mettent sur le marché des éco-formats optimisés, plus étroits. La production de briques de parement en éco-formats plus étroits a augmenté pour atteindre 1.293.182 m² en 2023. Ce chiffre était de 941.382 en 2022. Le secteur propose aussi une vaste gamme de plaquettes en terre cuite, produites selon différents modes de fabrication. Ces plaquettes se rencontrent dans différents systèmes constructifs, en construction neuve ou en rénovation. En 2023, la production de plaquettes en terre cuite a diminué pour atteindre 675.220 m² (855.263 m² en 2022).

Les exportations se sont élevées à 664.679 tonnes, soit environ 31 % de la production totale, soit une baisse de 41 %. Les chiffres des exportations sont établis sur base d’une enquête auprès des membres et données de la Banque nationale de Belgique (BNB). Les exportations se font principalement vers les pays voisins. En 2023 le Royaume-Uni restait le principal pays exportateur de briques de parement. Avec 187.455 tonnes, les importations représentent environ 8,6 % de la production belge, selon les chiffres de la BNB.

Le secteur de la brique est aussi confronté à des défis importants dans le cadre de la transition vers une industrie et une société bas carbone d’ici 2050. Dans ce contexte, il souhaite également apporter sa contribution : les entreprises du secteur se sont engagées, à travers une charte sectorielle signée en juin 2023, à réfléchir individuellement à cette transition et limiter leur consommation d’énergie et de matières premières sans sacrifier la qualité et la fonctionnalité des produits. En ce qui concerne la dématérialisation des produits, les entreprises intègreront activement les éco-formats dans la promotion de leur gamme auprès des clients. En 2024, la Fédération Belge de la Brique continuera à concentrer ses activités sur les thèmes extrêmement importants pour le secteur.

Au 1 er janvier 2024, selon le SPF Economie, il y avait 5.163.139 ménages privés en Belgique, soit une augmentation de 38.578 ménages, ou 0,75 % par rapport à l’année précédente. Pendant cette même période, la croissance démographique n’était que de 0,57 %. Le nombre de ménages privés a donc augmenté plus rapidement, ce qui indique que la taille moyenne des ménages a diminué. Cette tendance s’inscrit dans une évolution qui dure déjà depuis plusieurs décennies. En 1994, un ménage belge

5.163.139

comptait en moyenne 2,44 personnes. Vingt ans plus tard, en 2014, ce nombre était passé à 2,30, et en 2024, il est descendu à 2,25 personnes par ménage.

Il existe cependant une différence notable entre la région de Bruxelles d’une part, et la Flandre et la Wallonie d’autre part. En

Flandre et en Wallonie, la taille moyenne des ménages diminue depuis trente ans. Mais dans la région de Bruxelles, il y a eu une augmentation entre 1994 et 2018, passant de 1,98 à 2,17 personnes par ménage. Ensuite, la taille des ménages à Bruxelles est restée stable avant de diminuer légèrement à 2,14 en 2024.

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