Après le beau temps, la pluie ?
en tant que chef de project, sur la longue durée de vie de l’isolation. Et c’est ce que je retrouve avec Rockvent Extra.
Lorsque j’installe des façades ventilées, ma priorité est de pouvoir compter, tout au long du processus de construction, sur la fiabilité et la durabilité du matériel. C’est pourquoi je choisis Rockvent Extra et sa longue durée de vie. Parallèlement à sa longue durée de vie et à sa facilité de montage, l‘isolation de façade Rockvent se caractérise par un niveau élevé de protection contre l’incendie et par un résultat parfait, sûr et durable.
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Cette affirmation peut paraître étrange avec l’inflation qui fait grimper les frais de personnel et les prix de l’énergie qui s’envolent en raison des tensions géopolitiques, mais la construction se porte toujours bien. Tout du moins pour les prochains mois. En effet, les carnets de commandes sont encore bien remplis jusqu'à la fin de l'année. Nous avons de la chance : peu de gens reportent ou annulent leur projet de construction ou de rénovation. Pour le moment, un projet sur dix est abandonné. Bien sûr, ce n’est pas rien, mais cela pourrait être pire vu la crise que nous connaissons. Selon les prévisions, la construction devrait connaître une croissance d'environ 2 % cette année.
Mais ensuite ? Que pouvons-nous attendre pour 2023 ? Après le beau temps, la pluie ? Franchement, nous ne sommes pas devins. Si la crise énergétique se poursuit ou, pire, s'intensifie, l'année prochaine risque d'être une année particulièrement difficile pour notre secteur. La hausse vertigineuse des prix du gaz et de l'électricité va sérieusement éroder le pouvoir d'achat de la population, ce qui va également toucher le secteur de la construction. Espérons donc que les politiques adoptées pour faire baisser les prix de l'énergie porteront leurs fruits.
Entre-temps, tout n’est pas sombre pour notre secteur. N'oublions pas que l'essentiel de l'argent de la relance européenne doit encore être dépensé en 2023, 2024 et 2025. Par ailleurs, les fonds débloqués pour la reconstruction en Wallonie, après les inondations particulièrement graves, vont presque directement à la construction. Et n’ou -
blions pas les nombreuses incitations financières que les gouvernements régionaux offrent pour la rénovation énergétique des logements. Bref, nous pouvons peut-être envisager l'avenir proche de bon augure.
Quoi qu'il en soit, le message qu'Embuild adresse aux consommateurs est toujours aussi clair : ne reportez pas vos projets de construction ou de rénovation, crise ou pas crise. Après tout, les taux hypothécaires sont encore très bas. En outre, en raison de l'inflation élevée, les comptes d'épargne n'ont plus aucune valeur. Dès lors, l'investissement dans l'immobilier reste un excellent placement en raison de sa plus-value à long terme. Enfin, vous ferez d'importantes économies sur votre facture d'énergie si vous faites construire un nouveau bâtiment ou si vous effectuez une rénovation énergétique dans votre logement. Avouez-le, ces raisons sont suffisantes pour que les consommateurs ne baissent pas les bras.
N iko Demeester CEO Embuild« Dans l'ensemble, le secteur de la construction se porte toujours bien. Tout du moins pour les prochains mois. Pour la suite, nous ne sommes pas devin. »
En matière de solutions de façade, je dois pouvoir compter,Mosa Terra Tones
3 ● Édito
Après le beau temps, la pluie ?
7 ● Point de vue régional
Les incertitudes économiques menacent l’accès au logement et nécessitent des décisions fortes.
ÉVÉNEMENTS
8 ● Nouveau nom
Trinquons à la santé d’Embuild !
10 ● Digital Construction
Brussels
Tous les fournisseurs d’outils digitaux sous un même toit.
VOS INTÉRÊTS
12 ● Facturation électronique
Bientôt obligatoire dans les marchés publics.
14 ● Travailleurs en incapacité de travail
Nouvelle procédure pour la réintégration.
DOSSIER
19 ● Introduction
L’intelligence artificielle au service de la construction.
20 ● Contexte
« Un outil pour aider les gens à accomplir des tâches plus difficiles ».
24 ● Réglementation
« Votre secteur va de plus en plus être concerné par la collecte de données ».
28 ● Eiffage Benelux
L’IA pour contrôler les documents sociaux des sous-traitants.
30 ● Outil
Intégrer la gestion de l’énergie et l’utilisation des bâtiments.
« COMMENÇONS PAR GÉNÉRALISER L’E-FACTURATION, LE RESTE SUIVRA »
Les factures électroniques seront obligatoires pour la quasi-totalité des marchés publics publiés à partir du 1er novembre 2023. Pour Serge Libert, du service public fédéral Stratégie & Appui, il s’agit d’une belle opportunité pour les entreprises.
32 ● AICON
« Mesurer, c’est savoir ! ».
SECTEURS & MÉTIERS
36 ● Colloque inondations
(Re)construire en zone inondable quels défis, quelles solutions, quelles techniques ?
41 ● Conneqtr
Plateforme en ligne Zen.
42 ● Bâtiments scolaires
Des subsides européens pour rénover les écoles.
44 ● Tradecowall
« Offrir des solutions de gestion des déchets qui collent à la législation ».
46 ● Construfutur
Votre partenaire pour une formation d’excellence.
48 ● Conseiller Constructiv
Un job multi-tâches au service du secteur.
RECONSTRUIRE EN ZONE INONDABLE : QUELS DÉFIS, QUELLES SOLUTIONS, QUELLES TECHNIQUES ?
Environ un an après les terribles inondations qui ont dévasté une grande partie de la Wallonie Embuild Wallonie, le CSTC, le CRR, l’UWE et GreenWin se sont associés au Commissariat Spécial à la Reconstruction (CSR) pour organiser un colloque sur la (re)construction en zone inondable.
50 ● COPRO
La certification de la qualité.
52 ● Prix du bois de construction Il diminue et se stabilise.
54 ● CSTC
• Comment contrôler un vase d’expansion fermé à pression variable ?
• Importance de la qualité de l’air intérieur, y compris dans les logements existants
• Nouvel outil de calcul pour la charge thermique des bâtiments, les radiateurs et le chauffage par le sol
• Nouvelle NIT 282 sur la sécurité incendie des façades-rideaux
PROJETS & ENTREPRISES
62 ● Projet
Une belle rénovation patrimoniale au cœur du Condroz liégeois.
66 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
69 ● Marché de la construction
• Wienerberger
DOSSIER : L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA CONSTRUCTION
Reconnaître des objets, personnes et activités, lire des formulaires, vérifier des conteneurs de déchets ou encore analyser des structures et processus de construction. L’intelligence artificielle offre de multiples possibilités au secteur de la construction.
UNE BELLE RÉNOVATION PATRIMONIALE AU CŒUR DU CONDROZ LIÉGEOIS
C’est au cœur du petit hameau de Saint-Fontaine, à Pailhe (commune de Clavier), dans le Condroz liégeois, que notre membre Macors (Hamois) a procédé à la transformation et la rénovation de plusieurs habitations. Embuild Magazine a visité ces lieux…un peu perdus au milieu de nulle part.
• Wirtgen
70 ● Marquant
• Demo Days
• Chiffre du mois
e ralentissement de la conjoncture se confirme et se traduit déjà par un plafonnement des carnets de commandes et un report de projets immobiOn ne parle pas (encore) de récession dans la construction, mais le maître-mot est l’incertitude dans le contexte de guerre en Ukraine, de crise de l’énergie et d’indexations records. Sans oublier la remontée des taux d’intérêt qui, après la flambée des prix des matériaux, rabote et fragilise encore davantage l’accessibilité financière au
Embuild Wallonie s’implique donc dans Mémorandum 2024 » d’Embuild, qui insistera sur l’importance des investissements publics, de la transition énergétique et circulaire et de la maîtrise des coûts de construction. Sans oublier d’encourager l’offre de logements et de préserver son accessibilité financière, via notamment une fiscalité immobilière plus incitative, outre un soutien à la densification et l’octroi accéléré des permis
Mais à plus court terme encore, Embuild Wallonie insiste sur quatre points. Primo, instaurer un moratoire sur toute nouvelle réglementation (PEB, déimpact prix » supplémentaire sur la construction. Secundo, confirmer, au niveau fédéral, le régime de chômage temporaire « énergie » pour toutes les entreprises frappées par la hausse - directe ou indirecte - du prix de l’énergie, car le ralentissement conjoncturel fera souffrir l’emploi. Tertio, rendre la construction éligible aux aides « énergie » pour entreprises émises par la Région wallonne. Enfin, préserver et accélérer le Plan de Relance Wallon (PRW), malgré les récentes
mauvaises nouvelles budgétaires : la construction étant le secteur-clé de la relance, nous réclamons l’immunisation des 42 mesures prioritaires du PRW.
Plus généralement, le réchauffement climatique avéré et le contexte géopolitique exigent un renforcement de l’autonomie énergétique et de l’offre industrielle « locale » (de l’Europe à la région) en produits et matériaux de construction. C’est une condition nécessaire pour optimiser l’effet-levier de l’Alliance Climat-Emploi-Rénovation (ACER) et du projet RENO+ porté par l’axe Embuild/ CSTC/Greenwin en vue du triplement (via la massification) de la rénovation énergétique du bâti. Tout aussi urgente est la reconstruction des zones sinistrées par les inondations de juillet 2021.
Enfin, au-delà des variations conjoncturelles, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée restera structurelle, surtout si le PRW et l’ACER jouent leur rôle de booster. Nous appuyons donc résolument le nouveau contrat de gestion du Forem lui imposant de renforcer l’offre de formations et relever le taux d’emploi. Nous appuyons aussi l’IFAPME pour renforcer l’insertion des jeunes via l’alternance, ainsi que Constructiv pour intensifier les campagnes d’image de nos métiers.
Bernard Piron Président Embuild Walloniestructurelle, surtout si le PRW et l’ACER jouent leur rôle de booster. »
Les incertitudes économiques menacent l’accès au logement et nécessitent des décisions fortes
« La pénurie de main-d’œuvre qualifiée restera
Trinquons à la santé d’Embuild !
Le 22 septembre dernier, un événement pour fêter le changement de nom de l’organisation professionnelle a eu lieu au Business Village Ecolys à Suarlée (Namur). Lors de cette soirée, une centaine de participants ont trinqué à la santé d’Embuild.
le président Thomas Scorier a redonné quelques explications sur cette nouvelle page qui se tourne. « Pourquoi ce changement de nom, me direzvous ? Disons que le moment était propice. Admettezle, le nom « Confédération Construction » ne couvrait plus tout ce que fait notre organisation. Non seulement, le mot « Confédération » est quelque peu ringard, mais personne ne sait vraiment ce qu’il signifie. Et puis le mot « Construction ». Bien évidemment, notre organisation représente et défend la construction, mais ce terme est encore trop facilement identifié à la simple construction de maisons. Et pourtant, notre secteur brasse bien plus large. Notons, par exemple, les nouvelles techniques et technologies que nous commençons à utiliser depuis quelques années. Il était donc grand temps de se choisir un nom neuf et moderne, qui montre clairement à quel point notre secteur est tourné vers l’avenir », atil indiqué.
Lors de cette soirée, une centaine de participants ont trinqué à la santé d’Embuild.
Avantage
On ne vous apprend rien. Depuis le 1er septembre, on ne dit plus Confédération Construction, mais Embuild. Désormais, l’objectif est de faire adopter ce nom par nos membres, nos partenaires et le monde extérieur dans son ensemble. Un gros travail de communication est réalisé à ce sujet par l’ensemble du personnel d’Embuild. Aussi bien à notre siège de l’Avenue des Arts (le HUBB), à Bruxelles, que dans les associations locales. Mais rien de tel qu’un événement physique pour expliquer le pourquoi et l’objectif de ce nouveau nom. Après une première soirée organisée à Malines pour nos membres, partenaires et collègues néerlandophones, c’est à Namur que l’arrivée d’Embuild a été fêtée en Wallonie.
Moment propice
Lors de cette soirée, avant tout festive,
Notre CEO, Niko Demeester, a rappelé qu’Embuild n’est que la face visible d’un nouveau plan qui vise à faire grandir notre organisation professionnelle.
Baseline et slogan
Dans le langage courant, nous utiliserons « Embuild ». Mais il y a deux autres concepts qui accompagnent ce terme : « The Belgian Construction Association » et « Progress.Together. ». « Le premier est notre baseline. Nous pouvons l’affirmer à juste titre, car nous restons la seule fédération de la construction active dans toute la Belgique, nous représentons tous les types d’entreprises de construction, des petits indépendants aux grandes entreprises en passant par les PME. L’objectif de cette baseline est de créer un lien clair avec notre ancien nom. « Progress. Together. » est notre nouveau slogan. Le secteur de la construction évolue rapidement. Nous nous lançons dans la numérisation, nous utilisons les techniques les plus modernes, nous construisons des maisons durables…Par conséquent, nos entrepreneurs et nos installateurs vont de l’avant, ensemble. En effet, la construction est LE secteur où il faut travailler ensemble pour réaliser un projet. Nous contribuons également au progrès social : nous construisons, au sens propre comme au sens figuré, un avenir durable », a déclaré Thomas Scorier.
Bien évidemment, il y aura une période d’adaptation à ce nouveau nom. Notre CEO, Niko Demeester, a précisé qu’il en était parfaitement conscient, tout en rappelant la pertinence du choix Embuild. « Certains d’entre vous sont encore en train de s’y habituer. Je peux le comprendre. Après nous avoir connus durant 76 ans sous le nom « Confédération Construction », il faut s’adapter. L’avantage du nom « Embuild » est qu’il peut être utilisé dans toutes les langues. Vous entendrez donc parler d’Embuild Wallonie, d’Embuild Hainaut, d’Embuild Vlaanderen…Vous entendrez toujours le mot « Embuild ». Cela ne fera que renforcer la notoriété de notre marque. Tout le monde se rendra vite compte qu’Embuild est et restera l’organisation sectorielle la plus importante de la construction. »
Aussi, comme l’a indiqué Niko Demeester, ce nouveau nom n’est que la face visible d’un nouveau plan qui vise à faire grandir notre organisation professionnelle. « Le changement de nom n’est que la pointe de l’iceberg. Il n’est que le début d’un programme serein mais ambitieux visant à rendre le service aux membres encore meilleur, surtout en ces temps de crise avec des augmentations massives des prix de l’énergie. En effet, la situation est plutôt agitée depuis deux ans, mais nos équipes restent motivées. »
Des équipes qu’il a tenu à remercier, au même titre que les membres, partenaires… venus trinquer à la santé d’Embuild.
L’enthousiasme des collaborateurs et des partenaires
Au cours de cette soirée festive, deux vidéos très intéressantes ont été diffusées. On y découvrait les réactions des membres du personnel d’Embuild, au sujet du nouveau nom. Il s’agissait de témoignages convaincants sur les avantages d’une nouvelle marque forte. Outre les collaborateurs, on pouvait également entendre différents représentants de partenaires (Constructiv, le CSTC, Group S et Fédérale Assurance) témoigner positivement sur le nouvel élan donné à notre organisation professionnelle. Les félicitations « d’avoir osé franchir le cap » étaient de mise. Après avoir visionné ces petits films, pas de doutes, les convaincus ont été confortés dans leur avis. Quant aux plus sceptiques, ils auront très certainement changé d’opinion. C’est du moins tout ce que l’on espère.
Réactions
À l’issue du speech de notre président et CEO, nous avons recueilli quelques réactions de membres présents dans l’assemblée, au moment du networking. « C’est sûr, depuis le temps que nous connaissons la Confédération Construction, il va falloir s’habituer. Mais il faut aller de l’avant ! », indiquait JeanYves Vanderlin, gérant de l’entreprise Vanderlin Peinture (VillerslaVille). « L’organisation professionnelle avait besoin de sang neuf à tous points de vue et ce nom Embuild peut nous aider à recruter des jeunes », soulignait pour sa part Joseph Philippart , ancien président de la Confédération Construction Brabant wallon, jadis actif dans la menuiserie et la décoration.
Le mot de la fin est revenu à Xavier Demalvoisine, gérant avec son frère Florent de l’entreprise Mathieu sprl (grosœuvre et centre de recyclage) à Gedinne. Ils avaient tous deux rejoint la capitale wallonne pour entendre des explications sur ce changement. « Au premier abord, on se dit pourquoi un nouveau nom ? Dans un deuxième temps, et notamment après avoir vu les vidéos qui montrent beaucoup d’enthousiasme, on se dit pourquoi pas ? Embuild va donner un coup de fraîcheur et peut faire avancer les jeunes entrepreneurs dans leur parcours professionnel », indiquaitil.
Tous les fournisseurs d’outils digitaux sous un même toit
Le 11 octobre dernier, Digital Construction Brussels a de nouveau eu lieu à Brussels Kart Expo. Ce salon est organisé par Embuild et le CSTC. Les entreprises de construction intéressées par la numérisation y ont trouvé pratiquement tous les fournisseurs sous un même toit.
Comme le note Bart Ingelaere du CSTC, le marché des outils numériques pour la construction n’est pas au point mort (voir encadré). Nous avons interrogé certains fournisseurs au sujet de la gamme d’outils qu’ils peuvent proposer aux entrepreneurs.
Traxxeo
Pour commencer, direction Traxxeo, principal sponsor du salon. Nous avons été accueillis par Pavel Rotsaert, directeur des ventes pour la Belgique. « Nous sommes une entreprise 100 %
Le CSTC a participé
belge, mais nous sommes actifs dans plusieurs pays, dont la France. Nous participons également à des projets dans les endroits les plus divers : le MoyenOrient, l’Amérique du Sud…Notre produit est une plateforme logicielle permettant de suivre correctement toutes les ressources mobiles. Non seulement le matériel, mais aussi les ressources humaines telles que les travailleurs et les soustraitants. Nous collectons des informations et les mettons à la disposition sur le terrain. Avec Traxxeo, vous pouvez élaborer un planning pour les travailleurs et le matériel. Mais vous
pouvez aussi faire le lien avec les travaux concrets. Le chef d’équipe peut indiquer sur son smartphone le moment auquel les ouvriers sont passés et les travaux qu’ils ont effectués. Ils n’ont rien pu faire pendant un certain temps, à cause du mauvais temps ? Notre système recueille donc plus d’informations que ce que vous pouvez obtenir via l’enregistrement avec un badge. De plus, avec les systèmes de localisation dans les véhicules, nous pouvons vérifier si tout est correct. Une bonne méthode pour soutenir les RH. »
« Nous pouvons donc signaler au chef de chantier si les ouvriers présents sont en règle avec leurs documents. Traxxeo va donc beaucoup plus loin que la simple localisation. »
Le CSTC était bien présent à Digital Construction Brussels. Nous avons demandé au directeur général adjoint, Bart Ingelaere, pourquoi. « Le développement des outils de gestion de l’information se fait à la vitesse de l’éclair. Ils sont de plus en plus faciles à utiliser et leurs applications sont de plus en plus nombreuses. Concrètement, ils ont un impact, entre autres, sur la préparation et le suivi de chantiers. Un projet bien préparé se déroule plus facilement, connaît moins de retards et moins d’erreurs de construction. Il s’agit essentiellement de la gestion et du contrôle des informations, et cela va bien au-delà du BIM. »
Bart Ingelaere a précisé « Il s’agit d’un événement important pour nous. Nous avons un grand stand ici. Nous sommes présents avec au moins dix personnes et nous donnons de nombreuses conférences et séminaires. Dans le domaine de la numérisation, le CSTC rassemble toutes les parties prenantes. Nous facilitons le fonctionnement du Cluster Digital Construction auquel participent plus d’une centaine de personnes. Le comité technique, qui l’accompagne, examine les problèmes qui doivent encore être résolus, mais aussi les opportunités que nous pouvons créer. »
« Ce salon montre ce qui est disponible. De très nombreux fournisseurs sont présents ici sous un même toit. L’entrepreneur qui veut savoir ce qui est utile pour son entreprise est à la bonne adresse. Et celui qui n’y assiste pas peut se demander s’il est bien en phase avec la stratégie de son entreprise. »
« Notons également notre package prêt à l’emploi. Bien sûr, il peut être adapté à l’entreprise, mais il n’est pas nécessaire d’effectuer un travail de programmation approfondi. Parfois, certaines entreprises peuvent commencer à utiliser notre système après une seule journée. »
« Finalement, notre objectif est de faire gagner du temps aux entrepreneurs sur le chantier, et de leur permettre de maîtriser leurs coûts. En effet, un chef d’équipe ou un chef de chantier est plus rentable sur chantier, que derrière un ordinateur. »
SoftwareONE / MTWO
Ensuite, nous nous sommes arrêtés chez SoftwareONE/MTWO, une entreprise établie il y a environ un an dans
vingt pays. Selon Kevin Richardson (Sales & Business Development Director), l’entreprise a beaucoup d’ambition. L’offre de softwareONE/MTWO peut être décrite comme une solution globale spécifique au secteur. « Aujourd’hui, on constate un gros problème sur le marché : les entreprises ont investi dans des logiciels, mais remarquent que ces systèmes ne sont pas connectés. Nous proposons une plateforme qui connecte tous les processus de bout en bout. Cela permet aux entrepreneurs d’extraire plus d’informations des données et d’éviter les erreurs de construction. Tout le monde dans l’entreprise travaille avec une source unique et fiable. » « Si nécessaire, nous pouvons relier les outils logiciels que l’entreprise utilise déjà à notre plateforme. Mais vous n’avez pas besoin de travailler avec le BIM pour vous engager avec nous. En général, nous restons à l’écart de la partie conception d’un projet. Ce que nous faisons, c’est greffer les processus de l’entreprise sur la conception. Je parle de choses comme le calcul des coûts, le planning…, mais aussi de l’impact CO2 d’un projet, et des processus qui jouent un rôle dans la phase d’utilisation et d’exploitation. »
Ce n’est pas un secret aujourd’hui, ce sont les soustraitants qui ne prennent pas le train de la numérisation. « Nous avons un système de licences gratuites, qui permet à un entrepreneur de proposer des outils à ses soustraitants. Nous connaissons le secteur. Nous ne recrutons pas par hasard des personnes qui ont une ex
périence dans des entreprises de construction. »
Robaws
Chez Robaws, nous avons rencontré le Business Developer Paul Wellekens Ce fournisseur dispose d’une plateforme d’automatisation de l’administration et de la gestion de projets. « Il s’agit d’une plateforme à 360 degrés, qui va de la gestion de clients au planning des projets, en passant par le pré et le postcalcul, la facturation, la gestion des bons de travail mobiles…Les quatre grands domaines, à savoir : les ventes, l’approvisionnement, l’exécution et les finances. La simplicité, la convivialité et la clarté sont primordiales. Naturellement, nous proposons des programmes de formation sur mesure. Pour nous, cet accompagnement est très important. Nous constatons donc qu’il y a très peu de rotation dans notre clientèle. »
D-studio
Dstudio se concentre sur la gestion et l’intégration du BIM, mais également sur la recherche dans le domaine du BIM. L’analyste fonctionnelle Iva Zheleva nous éclaire sur les premier et troisième aspects. « Le BIM est souvent axé sur les concepteurs. Par conséquent, le logiciel n’est pas toujours adapté à l’entrepreneur. Nous développons des plugsins et d’autres outils logiciels qui répondent aux besoins de l’utilisateur afin que tout le monde puisse s’y mettre. »
« Nous collaborons sur différents
projets avec le CSTC. Souvent, les petits entrepreneurs éprouvent des difficultés avec le BIM. Nous sommes en train de développer un visualiseur BIM basé sur la norme de données internationales ouverte IFC. Ce visualiseur IFC montre les informations d’un modèle BIM qui sont les plus importantes pour un entrepreneur. Mais nous travaillons également sur une application fournissant un guide de maintenance connecté au modèle BIM, et nous développons des applications plus petites pour des applications spécifiques. Par exemple, pour le calcul des propriétés des fenêtres telles qu’elles apparaissent dans le modèle BIM. »
studioV2
Enfin, nous avons discuté avec Pieter Vandewalle directeur chez studioV2. Cette entreprise était présente à Digital Construction, en collaboration avec Scantrix, un cabinet de géomètres spécialisé dans le laser scanning. « Nous partons d’un scan 3D. Nous le transformons en un produit qui s’adapte parfaitement au déroulement d’un projet de construction. Nous disons parfois Scan to BIM, et en effet, notre travail peut être utilisé dans un modèle BIM. Mais ce n'est pas obligatoire. Nous fournissons des produits sur mesure au client. Il peut donc s’agir d’un plan en 2D d’un toit ou d’une autre partie d’une construction, un plan d’un terrain, mais aussi, par exemple, d’une orthophoto d’une façade (ndlr : une orthophoto est une image photographique sur laquelle toutes les distorsions, y compris celles causées par l’objectif, ont été corrigées. Une orthophoto est donc appropriée pour déterminer les bonnes dimensions.)
« Chez nous, vous obtenez tout de suite une image complète. Nous pouvons également ajouter à notre travail une foule d’informations. Nous travaillons en fonction des objectifs du client. L’une des nombreuses applications possibles est la rénovation du patrimoine. Le rôle que le BIM peut jouer dans ce domaine reste, pour l’instant, sousexposé. Et cela ne doit pas nécessairement être un BIM complet. »
Une échéance importante approche : les factures électroniques seront obligatoires pour la quasitotalité des marchés publics publiés à partir du 1er novembre 2023. La mesure nécessitera des ajustements. Mais les entreprises devraient en fait les considérer comme des opportunités. C’est en tout cas la conviction de Serge Libert, du service public fédéral Stratégie & Appui.
Qu’entendons-nous par facturation électronique ou e-facturation ?
Au sens strict du terme, la facturation électronique désigne le traitement automatisé intégral de la facture, depuis sa création par le fournisseur ou son représentant, suite à la bonne livraison d’un bien ou la bonne réception d’un service presté, jusqu’à son plein traitement par le client ou son représentant. L’archivage et le paiement effectif de la facture ne font néanmoins pas explicitement partie du périmètre de ce « plein traitement ». On vise plutôt la réception, l’approbation, la comptabilisation et la mise en paiement.
Est-ce que l’envoi de facture de type pdf entre dans la définition de l’e-facturation ?
Compte tenu de ce qui précède, l’envoi d’une version pdf d’une facture ne constitue pas une forme de facturation électronique. Normalement, un pdf ne peut pas être traité de manière entièrement automatique. En pratique, ce format est plutôt une version numérique d’une facture papier.
Quelles sont les normes et législations belges ou européennes applicables ?
Un certain nombre de normes et standards coexistants permettent de mettre en œuvre la facturation électronique avec un nombre plus ou moins limité d’interlocuteurs.
À notre connaissance, seule l’intégration de
différentes normes, standards et règles de fonctionnement et de coopération, regroupées dans le cadre d’interopérabilité Peppol, assure une véritable mise en œuvre à large échelle (potentiellement universelle) de l’efacturation. En particulier, ce cadre (et le réseau qui le met en œuvre) se fonde sur la norme européenne sur l’efacturation, le standard européen EN 16931, qui joue le rôle de format « dénominateur commun », et assure ainsi que toute paire d’interlocuteurs dispose toujours d’un format d’échange, peu importe son secteur, son pays, ou tout autre élément de son contexte.
Qui est concerné par l’e-facturation ?
Tous personne morale ou physique envoyant ou recevant une facture est, à terme, sujette à la pratique de l’efacturation.
Quels sont les grands avantages de l’e-facturation ?
acceptées dans les marchés publics. »
Se débarrasser d’une tracasserie administrative à faible valeur économique, allouer son temps précieux à des activités plus intéressantes et plus enrichissantes, optimiser la circulation de la monnaie grâce à des formes de financement de l’économie fondées sur de nouveaux modèles financiers, recycler les bénéfices générés dans le cadre de l’efacturation à de nombreux autres processus commerciaux et administratifs dans l’entreprise.
Une part de l’expérience acquise, lors de l’introduction de la facturation électronique de bout en bout, s’applique également à l’automatisation de nombreux autres processus commerciaux et administratifs. En effet, l’automatisation de ces processus se heurte à des difficultés similaires. Nous pourrons dès lors recycler les connaissances acquises pour ces autres projets d’automatisation, qui détermineront en grande partie notre avenir numérique.
Le 31 mars 2022, un nouvel arrêté fixant les modalités relatives à l’obligation de l’e-facturation pour les marchés publics
a été publié au Moniteur belge. Quelles sont les conséquences ?
À terme, seules les factures électroniques seront acceptées dans les marchés publics : la loi prévoit que la combinaison du montant du marché et de sa date de publication détermine si les factures, découlant de l’exécution du marché, sont soumises à cette obligation. Pour les marchés supérieurs au seuil européen, l’obligation s’applique aux marchés publiés à partir du 1er novembre 2022. Pour les marchés compris entre le seuil européen et 30.000 € (hors TVA), l’obligation s’applique aux marchés publiés à partir du 1er mai 2023. Enfin, pour les contrats de moins de 30.000 €, l’obligation s’applique aux marchés publiés à partir du 1er mai 2023.
Il est judicieux de se préparer à ces échéances le plus tôt possible.
D’autres échéances sont-elles prévues dans les prochaines années ? Est-ce qu’un délai est prévu pour les TPE et PME ? Non. Le moment où la facture électronique devient obligatoire ne dépend pas de la taille de l’entreprise. Cela dépend uniquement de la taille du marché public et de la date à laquelle il est publié.
Que font les pouvoirs publics pour promouvoir l’e-facturation, notamment pour les plus petites entreprises, TPE et PME ?
Les PME et les microentreprises ne peuvent être laissées pour compte. À l’instar de l’UE, les pouvoirs publics belges font des efforts considérables afin de préparer et de faciliter la généralisation de l’efacturation, en particulier pour les PME et TPE. Le cadre Peppol et la norme EN 16931 en sont les deux éléments les plus déterminants, l’AR publié le 31 mars étant le dernier élément.
À PARTIR DE QUAND LA FACTURATION ÉLECTRONIQUE
SERA-T-ELLE OBLIGATOIRE DANS LES MARCHÉS PUBLICS ?
● Marchés supérieurs au seuil européen lors de la publication à partir du 1 er novembre 2022.
● Marchés entre le seuil européen et 30.000 € hors TVA lors de la publication à partir du 1 er mai 2023.
● Marchés inférieurs à 30.000 € hors TVA lors de la publication à partir du 1 er novembre 2023.
Il n’y a pas d’exception pour les petites entreprises. Le moment, où la facturation électronique devient obligatoire, ne dépend pas de la taille de l’entreprise.
Le BOSA, le service public fédéral Stratégie & Appui, a pris un certain nombre de mesures d’accompagnement de cet AR. Cellesci visent à donner aux entreprises la possibilité de remplir leurs obligations légales dans les meilleures conditions possibles. Dès lors, cette obligation légale devient une opportunité économique. Parmi ces mesures, BOSA étudie, en concertation avec le secteur informatique, comment mettre à disposition des entreprises un ensemble suffisamment diversifié d’outils informatiques adéquats, à des conditions avantageuses.
Quel(s) serai(en)t votre (vos) conseil(s) aux TPE et PME afin de se préparer au mieux à cette transition digitale ?
Tout transition engendre des questions, des décisions et donc des incertitudes. Une seule chose est certaine : la meilleure façon d’y perdre est de ne rien faire. C’est certain les pouvoirs publics vont promouvoir la facturation électronique. Cela peut sembler paradoxal, mais les contextes dans lesquels ces derniers et les PME opèrent ne sont pas si différents. Dès lors, les pouvoirs publics ne s’investissent pas dans ce dossier uniquement pour leur propre bénéfice, mais également en tenant compte des intérêts des PME. Jusqu’à présent, elles n’ont pas pu passer à l’efacturation dans de bonnes conditions. L’adoption par les pouvoirs publics permettra de mettre en place des solutions techniques directement utilisables entre les entreprises.
La facturation n’est qu’une partie de deux processus plus vastes et très interconnectés : les ventes et les achats. Les bénéfices de la numérisation dépendent en partie du degré de couverture de ces processus. Mais bien sûr, on ne peut pas tout régler d’un seul coup. Commençons par généraliser l’efacturation, le reste suivra.
«
Commençons par généraliser l’e-facturation, le reste suivra »
« À terme, seules les factures électroniques seront
Nouvelle procédure pour la réintégration des travailleurs en incapacité de travail
Le 1er octobre dernier, l'arrêté royal du 11 septembre est entré en vigueur, apportant un certain nombre de changements importants au trajet de réintégration des travailleurs en incapacité de travail. L’AR vise à clarifier le rôle, ainsi que les droits et obligations des différents acteurs. Il modifie aussi les délais et contient un certain nombre de simplifications dans la procédure. Voici les principales nouveautés.
Modification du nombre de délais
À la demande des partenaires sociaux, un certain nombre de modifications ont été apportées au Code du bienêtre au travail, en ce qui concerne les délais intégrés. Tout d'abord, ils ne sont plus exprimés en jours ouvrables mais en jours calendrier.
Un certain nombre de délais ont été prolongés. Ainsi, les travailleurs recevront désormais 21 (au lieu de 7) jours calendrier pour faire appel de la décision du conseiller en préventionmédecin du travail, et 14 jours (au lieu de 7) pour marquer son accord au plan de réintégration.
● DÉCISION B
Le travailleur est définitivement inapte à effectuer le travail convenu, mais peut effectuer un travail adapté ou un autre travail (+ encore une fois, la description des conditions et modalités).
● DÉCISION C
Il n'est pas possible de procéder à une évaluation de la réintégration pour des raisons médicales (pour le moment) (par exemple, pas encore de clarté sur l’aptitude, ou des traitements médicaux sont encore nécessaires). Dans ce cas, le trajet de réintégration est terminé et peut être repris au plus tôt après 3 mois.
Clarification des obligations de l’employeur
Plusieurs études ont déjà montré que plus longtemps un travailleur est absent de son travail, moins il a de chances de le reprendre dans la même entreprise. Raison pour laquelle le législateur a introduit une nouvelle obligation d'information. Le conseiller en préventionmédecin du travail (ou les assistants médicaux qui l'assistent) doit (doivent) contacter le travailleur en incapacité de travail, dès quatre semaines d'absence, pour l'informer des différentes possibilités de reprise du travail. Par exemple, demander (temporairement) un travail différent ou adapté et/ou des ajustements à son poste de travail.
Outre cette obligation formelle, il est conseillé de combiner une politique de RH et de bienêtre, au sein de l’entreprise, afin d’intervenir très tôt auprès des travailleurs en incapacité. Il peut s'agir aussi bien de mesures formelles, comme l'élaboration d'une procédure d'absentéisme et de reprise du travail, que de mesures informelles (maintien d'un lien avec le travailleur absent, manifestation d'intérêt, offre de soutien et contacts informels avec la personne de confiance ou le service de prévention…)
Par contre, d'autres délais ont été raccourcis comme le délai dans lequel l'employeur doit entamer le processus de réintégration (de 4 à 3 mois) et le délai d'élaboration d'un plan de réintégration pour un travailleur qui est définitivement inapte pour le travail convenu. Pour ce point, l’AR ne prévoit plus 12 mais seulement 6 mois.
Simplification des décisions du conseiller en préventionmédecin du travail
Dans le cadre de la simplification de la procédure, le médecin du travail n'a plus que 3 options de décision au lieu de 5 lors de l'évaluation de la réintégration.
● DÉCISION A
Le travailleur peut, à terme, reprendre le travail convenu, éventuellement par le biais d'une adaptation du poste de travail, et peut effectuer un travail adapté ou autre dans l'intervalle (+ la description des conditions et modalités auxquelles ce travail adapté ou autre, et éventuellement le poste de travail, doivent répondre dans l'intervalle, sur la base de l'état de santé et des capacités actuelles du travailleur).
Les obligations de l'employeur, lors de la recherche de possibilités de travail adapté ou différent et d'élaboration d'un plan de réintégration, sont renforcées. Ainsi, il doit tenir compte au maximum des recommandations du conseiller en préventionmédecin du travail, de la politique de réinsertion collective et, le cas échéant, du droit à des aménagements raisonnables pour les personnes avec un handicap. En outre, l'employeur doit fournir à son travailleur les explications nécessaires sur le plan de réintégration proposé. Si l’employeur ne peut pas donner de travail adapté ou un autre travail, il doit en motiver les raisons.
Lien avec le « coordinateur de retour au travail »
Depuis début 2022, le coordinateur de retour au travail soutient le processus de retour au travail dans les différentes mutualités. Le nouvel AR prévoit que le conseiller en préventionmédecin du travail (dans le cadre de son évaluation de la réintégration) et l'employeur (lors de l'élaboration d'un plan de réintégration) peuvent consulter le coordinateur de retour au travail. Afin d'améliorer la communication, il est également précisé que le conseiller en préventionmédecin du travail et l'employeur peuvent également consulter les experts (du travail) des services régionaux de l'emploi le Forem, Actiris et le VDAB.
Clarification à la fin du trajet de réintégration
Afin d'offrir une plus grande sécurité juridique à tous les acteurs concernés, l'article I.476 §1 énumère désormais les différentes situations dans lesquelles un trajet de réintégration est considéré comme terminé. Dans ces cas, la mutualité sera également toujours informée en vue d'entamer ou de poursuivre éventuellement un trajet de retour au travail. Ainsi, une formation ou un travail chez un autre employeur peuvent également être examinés plus rapidement. Le trajet de réintégration prend fin lorsque l'employeur :
1 est informé par le conseiller en préventionmédecin du travail que le travailleur n'a pas répondu aux invitations répétées du conseiller en préventionmédecin du travail (en précisant les dates et les modalités d'invitation) ;
2 a reçu un formulaire d'évaluation de réintégration avec une décision C de la part du conseiller en préventionmédecin du travail ;
3 a fourni le rapport motivé (raisons pour lesquelles la réintégration n'est pas possible) au conseiller en préventionmédecin du travail et au travailleur ;
4 a remis le plan de réintégration refusé par le travailleur au conseiller en préventionmédecin du travail ;
5 a remis le plan de réintégration approuvé au conseiller en préventionmédecin du travail et au travailleur.
Le conseiller en préventionmédecin du travail informe le médecin conseil de la mutualité de la fin du trajet de réinsertion et des raisons de celleci. Attention : la fin d'un processus de réintégration ne signifie pas qu'un nouveau trajet ne pourra pas être lancé à l'avenir.
Renforcement des politiques de réintégration collective
La réintégration a plus de chances de réussir si elle s'inscrit dans un cadre collectif plus large au niveau de l'entreprise, de sorte que tous les acteurs soient impliqués de manière constructive. En outre, des leçons peuvent également être tirées des efforts de réintégration en termes de politique de bienêtre plus large.
À la suite de l'évaluation annuelle de la politique de réintégration collective, le conseiller en préventionmédecin du travail doit donc établir un rapport qualitatif et quantitatif à l'intention de l'employeur et du Comité pour la prévention et la protection au travail. Le nouvel AR clarifie les éléments qui peuvent et doivent être repris dans ce rapport, tels que le nombre de consultations spontanées, le nombre de demandes d'aménagement du poste de travail, le nombre de trajets de réintégration débutés et de visites préalables à la réintégration…
Le rôle fondamental de l'employeur est également souligné. Désormais, dans le cadre de l'évaluation annuelle de la politique collective de réintégration, il doit préparer (et remettre au comité) un document contenant des éléments anonymisés et globalisés extraits des plans de réintégration et des rapports motivés établis. Il doit veiller à ce que l'identification des travailleurs individuels ne soit pas possible. L'employeur doit, au moins, mentionner les démarches qu'il a entreprises pour chercher un autre travail ou un travail adapté, ou pour adapter les postes de travail, mais aussi indiquer les raisons pour lesquelles, le cas échéant, aucun plan de réintégration n'a pu être proposé ou pour lesquelles un plan de réintégration proposé a été refusé.
Procédure spéciale en cas de force majeure médicale
L'intention du législateur est que la résiliation du contrat de travail, pour cause de force majeure médicale, soit séparée du trajet de réintégration dans un avenir proche. Mais comme cela nécessite une modification de l'article 34 de la loi sur les contrats de travail (pour laquelle une procédure parlementaire a été entamée), cette séparation n'est pas encore entrée en vigueur le 1er octobre dernier.
Le nouvel article I.482/1 du Code (art. 19 de l'AR) contient une partie de la procédure, à savoir la détermination par le conseiller en préventionmédecin du travail de l'incapacité définitive pour le travail convenu. Compte tenu de son lien avec le futur article 34 de la loi sur les contrats de travail, il entrera en vigueur plus tard, en même temps que le futur article 34.
Nouvel AR et application aux processus de réintégration déjà en cours
À l'exception des articles 15 et 19 (en raison de leur lien avec l'article 34 de la loi sur les contrats de travail à réviser, voir paragraphe précédent), l'AR est donc entré en vigueur le 1er octobre 2022. Le ministre Dermagne n'a pas prévu de mesures transitoires. Par conséquent, les nouvelles règles s'appliquent immédiatement aux trajets de réintégration en cours, puisque les différentes étapes du trajets (évaluation de la réintégration par le conseiller en préventionmédecin du travail, examen et consultation par l'employeur) n'ont pas changé en soi. Cela signifie, par exemple, que pour une demande de réintégration introduite avant le 1er octobre mais pour laquelle le conseiller en préventionmédecin du travail n'a pas encore pris de décision, le conseiller en préventionmédecin du travail devra prendre les nouvelles décisions (A, B, C) immédiatement après le 1er octobre au lieu des anciennes décisions (A, B, C, D ou E). Si la décision du médecin du travail a déjà été prise et transmise avant le 1er octobre, elle reste valable et l'employeur devra appliquer les nouveaux délais pour préparer un plan ou un rapport.
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L’intelligence artificielle au
service de la construction
Le fait que le travail manuel soit partiellement ou totalement remplacé par des machines n’est pas nouveau. Mais grâce à l’intelligence artificielle, cette évolution est également en cours pour le travail « intellectuel ». Les ordinateurs, éventuellement équipés de caméras et de capteurs, peuvent reconnaître des objets, des personnes et des activités. Ils peuvent lire des formulaires, vérifier des conteneurs de déchets et analyser des structures et des processus de construction. Grâce à la reconnaissance des formes, ils peuvent détecter des anomalies, par exemple des projets qui ont coûté très cher à l’entrepreneur. Le futur ? Non, l’IA est déjà présente sur certains chantiers de construction.
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Un outil pour aider les gens à accomplir des tâches plus difficiles »
La numérisation est en plein essor dans notre secteur. Et dans cette évolution, un nouvel acteur est entré en jeu : l’intelligence artificielle ou IA. Les amateurs de romans de science-fiction pourront facilement imaginer des robots intelligents qui se comportent comme des humains. Mais la réalité est un peu plus complexe. C’est ce qui ressort de l’entretien que nous avons eu avec Geertrui Mieke De Ketelaere, spécialiste de l’IA.
La première chose à savoir pour comprendre de quoi on parle est : c’est quoi l’intelligence artificielle ? « Le terme a acquis différentes significations au fil des ans, mais je préfère la définition originelle : un système capable d’apprendre et de prendre des décisions de manière autonome. Cet apprentissage autonome se fait sur la base de données qui alimentent le système. Les données et l’IA vont de pair », explique Geertrui Mieke De Ketelaere « Il s’agit bien évidemment d’une définition très large, qui couvre de nombreux domaines. Mais pour donner un exemple tiré de la construction : la sécurité. Vous pouvez alimenter un système intelligent avec des images de personnes portant et ne portant pas leur équipement de protection individuelle, comme un casque, en indiquant ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Le système apprend alors à reconnaître ce qui est sûr et ce qui ne l’est pas. À l’aide d’une caméra intelligente, il peut reconnaître, avec une certaine précision, les personnes qui ne travaillent pas en sécurité à cet endroit, et donner un signal. »
Notre experte poursuit avec un autre
exemple. « La numérisation de formulaires papier, par exemple lors d’une livraison sur chantier. Vous pouvez former un système d'IA à la reconnaissance d’images et de textes, afin qu’il reconnaisse un formulaire et puisse le lire. Les informations figurant sur le formulaire peuvent ensuite être automatiquement numérisées et transmises au système backend du bureau central. Le système peut également apprendre à reconnaître les formulaires qui ne sont pas remplis correctement et le signaler. »
Les quatre « d » de l’IA
À quoi sert l’IA de nos jours ? Selon Geertrui Mieke De Ketelaere, elle est surtout bonne pour les tâches qui peuvent être décrites par un ou plusieurs des quatre « d » : dull, dirty, dangerous et difficult En français : ennuyeuses, sales, dangereuses et difficiles.
« Pour en revenir à ces formulaires, c’est effectivement un travail très ennuyeux, qui doit parfois être effectué dans des conditions météorologiques désagréables. Un système d’IA le fera mieux qu’un humain et commettra moins d’erreurs. Une tâche difficile consiste, par exemple, à utiliser les données
du passé pour déterminer quels coûts de matériaux individuels pour un grand projet sont normaux et lesquels s’en écartent trop. Un système d’IA peut rapidement fournir des informations sur ce point qu’un humain regardant attentivement un fichier Excel ne peut pas facilement trouver. »
Dangereux et sale
« Lorsqu’un entrepreneur utilise le BIM, il veut savoir si les travaux se déroulent comme indiqué dans le modèle numérique. Vous pouvez envoyer une équipe sur le chantier le soir pour vérifier, mais ce n’est pas sans risque pour ces personnes. C’est un travail qui peut être dangereux. Il est plus sûr d’envoyer un robot autonome qui utilise des caméras intelligentes pour vérifier l’état d’avancement du projet. »
« Le tri et le traitement des déchets sont, en revanche, un travail sale. Un système d’IA doté de caméras hyperspectrales, qui voient plus de longueurs d’onde que l’œil humain, peut examiner les déchets sur un chantier. Il peut vérifier la présence d’objets explosifs tels qu’une bonbonne de gaz. Il peut également vérifier si un tas de bois présente des
températures dangereusement élevées qui pourraient provoquer un incendie… »
Nouveaux emplois
La spécialiste du sujet considère l’IA comme un outil. « Un outil qui aide les gens à effectuer des tâches qu’ils n’aiment pas réaliser ou pour lesquelles ils rencontrent des difficultés. Les emplois disparaîtrontils lorsque l’IA prendra en charge ces tâches ?
La généralisation de l’IA va en effet réduire la demande de certains emplois, mais pas nécessairement des emplois d’ouvriers. L’intelligence artificielle modifiera le contenu des jobs, tant pour les ouvriers que pour les employés, et de nouveaux emplois seront créés. C’est toujours le cas avec l’automatisation : il y aura un shift d’emploi. »
Applications de construction
Outre les applications déjà citées, il existe de nombreuses opportunités pour l’IA dans notre secteur. La planification est un autre exemple. « Vous pouvez alimenter un système d’IA avec des données de planification. Il peut alors détecter les tendances et les dévi
« L'intelligence artificielle modifiera le contenu des jobs, tant pour les ouvriers que pour les employés. »
GEERTRUI MIEKE DE KETELAERE
ations. Si une livraison a du retard, le système peut dire quel impact cela aura sur un projet. Il peut également trouver des goulets d’étranglement, mais comme toujours, cela ne se fera qu’avec un certain degré de précision. Vous pouvez faire détecter des défauts de construction, vérifier la sécurité sur le chantier, prioriser les travaux de démolition à l’aide de matériel visuel, utiliser des robots de construction…Les possibilités sont très nombreuses ! »
Aussi pour les PME de la construction ?
Ce n’est un secret pour personne : nos petites entreprises n’exploitent pas encore pleinement le potentiel de la numérisation. Souvent pour des raisons très compréhensibles, mais aussi parce qu’elles croient que la numérisation et l’IA sont uniquement destinées aux grands. « C’est un obstacle, mais je pense qu’une petite entreprise peut le
surmonter. L’IA sera souvent fournie sous la forme d’un service qu’elles peuvent utiliser. Un outil IA pour la recherche d’emploi est tout aussi accessible pour une grande entreprise que pour une petite. »
Par contre, elle pointe un obstacle plus important. « Parfois, un entrepreneur cherche des solutions à des problèmes très spécifiques, qui sont propres à l’entreprise. L’IA peut aider, mais le système doit être formé et cela nécessite beaucoup de données. Et peu de PME les ont récoltées. Prenez une entreprise qui fabrique des portes et des fenêtres et qui a un taux d’erreur excessif. Elle veut traiter ce problème de manière proactive et éviter qu’un profilé ne repose de travers sur la scie pendant toute la production. C’est possible avec des caméras intelligentes, mais il faut ensuite être capable d’alimenter le système avec un grand nombre de photos de ce qui est bien ou mal. Et cellesci font souvent défaut. Vous ne pouvez pas non plus aller emprunter ces données à quelqu’un d’autre, car il s’agit d’un problème très spécifique pour une entreprise spécifique. En général, la construction n’est pas pionnière en matière d’IA. Cela présente aussi un avantage : elle peut éviter les erreurs commises par les précurseurs. En outre, tant en Wallonie qu’en Flandre, la SRIW et Vlaio s’efforcent d'impliquer les entreprises, par exemple en encourageant les collaborations avec les startups de l’IA. »
Geertrui Mieke De Ketelaere est professeure adjointe à la Vlerick Business School et conseillère stratégique à l’imec (IDLab). Au cours des 28 dernières années, elle a travaillé pour IBM, Microsoft, SAP, SAS et d’autres multinationales sur tous les aspects des données et de l’analytique. En tant que consultante en entreprise, elle est spécialisée dans des questions telles que la valeur ajoutée potentielle, mais aussi les risques de l’IA.
Cette année, elle a terminé deuxième lors de l’IT Personality of the Year, et Mathieu Michel, secrétaire d’Etat à la Digitalisation, l’a nommée Digital Mind, en 2020. Geertrui Mieke De Ketelaere donne souvent des conférences sur l’IA à un large public et a même écrit un livre sur le sujet. Elle y tente, entre autres, de remettre la mode autour de l’IA en perspective. En tant que membre du conseil consultatif de notre membre Dethier, elle connaît le secteur de la construction de très près.
Plus qu’une technique
Parmi celles qui se lancent dans l’IA, moins d’un tiers persévèrent. Comment l’expliquer ? « On la considère parfois trop comme une technique, sans tenir compte de l’intégration avec les processus et les personnes dans l’entreprise. Elle s’inscrit dans l’ensemble du modèle économique, avec un objectif, par exemple l’amélioration de la satisfaction des clients, l’augmentation des revenus ou la réduction des coûts. Autre chose : j’ai dit que l’IA et les données allaient de pair, mais l’intelligence artificielle ne se résume pas à la science des données ! Il ne s’agit pas non plus d’une simple affaire pour le département IT. Un système d’IA peut en effet prendre des décisions de manière autonome, mais ces décisions doivent aussi être suivies par l’entreprise dans la réalité. Le système a été formé dans un certain contexte, et lorsque ce contexte change, les décisions autonomes
peuvent être erronées. Il ne faut donc pas courir trop vite et penser à l’intégration de l’IA dans l’activité de l’entreprise, dès le début. Je compare souvent la situation avec un restaurant. Ce n’est pas parce que vous avez le meilleur chef et les meilleurs ingrédients que votre restaurant fonctionnera bien. Beaucoup d’autres paramètres entrent en compte. L’IA est plus que des données et une technologie. »
(Im)possible ?
Malgré son potentiel pour la construction, l’IA a aussi des limites. Par exemple, l’intelligence artificielle n’est pas encore capable de raisonner. « Un système d’IA découvre des connexions, des corrélations entre différentes choses. Mais la corrélation n’est pas la même chose que la causalité. Lors d’un été chaud, plus de personnes meurent en mer et plus de glaces sont consommées. Il existe donc une corrélation entre la mortalité et la consommation de crème glacée. Mais ce n’est pas à cause des glaces que les gens meurent, c’est parce que les gens se baignent davantage dans la mer. L’IA ne peut pas bien vérifier si A est bien la cause de B. Pour cela, certaines connaissances sont nécessaires, et la construction est un secteur où beaucoup de connaissances ne se trouvent pas dans les données, mais dans la tête et le ventre des gens. »
Manque de collaboration
Un deuxième problème, connexe, est que les systèmes d'IA de différents fournisseurs ne fonctionnent pas nécessairement bien ensemble. « Par exemple, je travaille dans un nouveau bâtiment qui est équipé de plus de 3.000 capteurs intelligents qui contrôlent de nombreux systèmes : ventilation, chauffage et climatisation, éclairage, position des stores…Mais tous ces systèmes et capteurs sont formés dans leur propre environnement spécifique et ne tiennent pas compte du reste. Par exemple, les stores et le système de chauffage et de climatisation ne fonctionnent pas ensemble. Ce bâtiment est donc inconfortable pour travailler dans des conditions météorologiques extrêmes. Cela va tellement loin que les utilisateurs commencent à boucher la ventilation pour que les choses restent vivables. La vision future est celle d’une IA hybride, avec une couche
audessus des silos de ces systèmes. Cette couche devrait contenir des connaissances humaines, traduites en règles à suivre. C’est ainsi que l’on peut étendre les fonctionnalités des systèmes d’IA axés sur les données. »
Perte de contrôle
Un système d’IA axé sur les données prend des décisions, mais ne raisonne pas comme un humain. Cela peut provoquer un sentiment de perte de contrôle, car vous ne savez pas vraiment pourquoi le système prend telle ou telle décision. « Dans l’IA, ce sont surtout les réseaux dits neuronaux qui ne sont pas transparents. Mais même un humain ne peut pas expliquer chaque décision. De plus en plus de techniques sont développées pour nous aider à comprendre comment un système arrive à une décision. Via ces techniques, vous pouvez lui faire indiquer pourquoi une certaine action est effectuée, par exemple, pourquoi le formulaire pour une livraison est refusé. »
Durable ?
L’été dernier, avec sa sécheresse et ses températures élevées, nous a appris ce que le changement climatique peut signifier en pratique. Il faut donc se poser la question suivante : l’IA estelle durable ? « En raison du fait que l’IA est souvent une technologie cachée, beaucoup de gens ne savent pas qu’elle consomme de l’énergie. En réalité, un algorithme n’est rien d’autre qu’une série de calculs effectués très rapidement. Vous pouvez équiper un bâtiment de la reconnaissance vocale pour contrôler l’éclairage. Mais ce système doit être activé en permanence, au cas où vous demanderiez quelque chose. Il est donc plus économe en énergie et meilleur pour la planète de laisser les lumières allumées pendant une heure que de les allumer et de les éteindre par la voix. »
Geertrui Mieke De Ketelaere encourage à oser adopter une réflexion critique au sujet de l’IA. « Nous devons oser nous demander où et quand un système d’IA a du sens. En 2024, des règlements européens entreront en vigueur et porteront sur la durabilité de nos environnements technologiques, y compris les systèmes d’IA. Mais il y a de bonnes nouvelles : l’IA économe en énergie est un domaine de recherche vivant au sein de l’imec, où de très bons travaux sont réalisés. »
Votre secteur va de plus en plus être concerné par la collecte de données »
Quel cadre juridique règle l’intelligence artificielle ? Quelles sont les pratiques autorisées ou non dans la construction ? À quoi nos entrepreneurs doivent-ils prêter attention ? Pour le savoir, Embuild Magazine s’est entretenu avec Gregory Lewkowicz, un spécialiste de l’IA, professeur à l’ULB, et directeur du Smart Law Hub, une équipe qui étudie, forme et conseille dans le domaine de la transformation numérique et de sa régulation.
La réglementation actuelle provient de multiples sources, quand on parle de traitement de données pour optimiser des tâches, qui est le but premier de l’intelligence artificielle. Dans ce domaine, les règles qui prévalent en Belgique sont, pour la plupart, issues du droit européen et le seront de plus en plus. Mais attention, l’IA ne nous fait pas entrer dans un domaine en dehors du droit. Toutes les règles du droit belge trouvent à s’appliquer, même lorsqu’on utilise des techniques d’IA.
Dans votre secteur, quand on parle de robotique et d’utilisation d’exosquelettes, par exemple, ces machines doivent garantir la sécurité des travailleurs, respecter le droit du travail ainsi que des standards techniques européens ou internationaux qui existent depuis longtemps. L’IA ne change rien à cela. En revanche, la collecte et le traitement des données, qui s’intègrent de plus en plus dans les métiers et services proposés par la construction, sont visés par de nouvelles réglementations.
Pouvez-vous donner des exemples de ces traitements dans notre secteur ?
De manière générale, actuellement, il s’a
git d’abord de solutions informatiques pour optimiser la gestion des chantiers : systèmes de commandes, quantité des matériaux, relation avec les équipes, soustraitants et clients.
Toutefois, avec l’impératif de réduction des gaz à effet de serre, on voit aussi se développer de nouveaux projets dans le secteur de la construction qui s’appuient sur des techniques d’IA capteurs intelligents pour la gestion à distance des bâtiments et de leur performance énergétique, la mise en place de jumeaux numériques des bâtiments (BIM), plus largement tout ce qui concerne les smart buildings…
L’hybridation entre la construction et les technologies numériques vont donner naissance à de nouveaux métiers ou services au sein de votre secteur. Des opportunités et de nouveaux leviers de croissance vont se développer dans la construction. Et ces nouveaux services proposés aux clients exigeront de respecter des règles concernant les données et leur traitement. Le client atil marqué son accord pour l’utilisation de ses données ? Sont elles traitées de manière adéquate ? Quels sont les risques en matière de cybersécurité ? L’entrepreneur peutil garantir à son client que ses choix technologiques respectent les valeurs du client ? En matière d’IA, nous faisons face aujourd’hui, et ça va continuer, à un véritable tsunami de nouvelles réglementations européennes. Il faut s’y préparer.
Vous parlez d’un tsunami de réglementations et de nouvelles règles qui vont arriver. Pouvez-vous expliquer quelles sont ces réglementations ?
Tout d’abord, l’entrepreneur doit actuellement se référer au règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD),
dès qu’il s’engage dans des projets d’IA. Ça, ce n’est pas nouveau, c’est le cas depuis 2018. En juin 2022, le Data Governance Act, un règlement européen, a été adopté et sera directement applicable, dans quinze mois, en Belgique. Il peut avoir une incidence dans votre secteur parce qu’il encadre le partage de données et doit permettre aux TPE et PME de mieux se positionner dans l’économie des données.
Il faut ajouter à cela le Data Act, un autre règlement européen, qui est en cours de finalisation. Il va intéresser au plus haut point votre secteur, car il va réguler, entre autres, la manière dont les entreprises recueillent et partagent les données entre elles et/ou avec les pouvoirs publics. Un exemple la gestion par des objets connectés de la performance énergétique d’un bâtiment. C’est de la collecte de données. Les entrepreneurs, mais aussi les autorités, auront plus de facilités pour obtenir les données collectées dans ce cadre.
En trois, un règlement sur l’intelligence artificielle va bientôt voir le jour. Le texte de ce règlement européen, encore discuté, est déjà disponible. En principe, il concernera surtout ceux qui, dans votre secteur, sont impliqués dans la gestion et l’exploitation d’infrastructures critiques. Il pourrait toutefois aussi concerner les entrepreneurs qui envisagent de développer des systèmes d’IA. Ils devront documenter leur gestion des risques.
Toutes ces réglementations transversales visent à créer un marché européen de la donnée et, en particulier, dans dix domaines stratégiques. La Commission européenne prévoit d’ailleurs d’adopter, en plus des textes dont je viens de parler, un règlement spécifique pour chacun de ces dix domaines, afin de favoriser la mise en place d’espaces européens de données. Deux domaines concernent directement la construction : l’énergie et le Green Deal.
Il y a deux aspects dans la gestion de ces données : celles des clients, mais aussi celles des travailleurs, soustraitants…
Tout à fait. Concernant les clients, les objets connectés ouvrent un potentiel pour de nouveaux services, mais c'est aussi quelque chose de nouveau pour eux. Et qui dit nouveauté dit méfiance. J’en ai déjà parlé. Le
client devra marquer son accord et peut exiger de savoir quelles données sont collectées, traitées, à quoi elles servent ou serviront, comment elles sont sécurisées et comment il pourra éventuellement les transférer à un autre prestataire de services. Certains pourraient aussi se demander si un nou
veau matériau, par exemple fabriqué en Chine, ne va pas collecter des données et les envoyer dans ce pays. Cela peut faire sourire, mais les gens vont devenir de plus en plus sensibles à ces questions.
Certains voudront du high tech, mais en open source, d’autres voudront des bâtiments numériquement passifs, qui n’enregistrent rien. Bref, l’entrepreneur devra pouvoir informer le client, non seulement pour des raisons juridiques, mais surtout pour des raisons commerciales et d’établissement d’une relation de confiance.
Pour la gestion des travailleurs aussi, l’IA est encadrée et le sera de plus en plus. Par exemple, il est interdit de collecter des données sur la performance d’un collaborateur, sans l’en avoir informé au préalable et, souvent, avoir obtenu son accord. Prenez aussi le cas de la localisation en permanence avec le Track & Trace et le Check In At Work. Tout cela est encadré et il faut veiller à respecter les règles applicables.
En cas de non-respect des règles, que risquent les entrepreneurs ?
Soyons clairs ! Les montants sont élevés. Pour le RGPD, les amendes peuvent aller jusqu’à 20 millions € ou 4 % du chiffre d’affaires mondial. Pour le règlement sur l’IA, c’est 30 millions € et 6 % du chiffre d’affaires mondial.
Que leur conseillez-vous pour éviter tous ces problèmes ?
De se faire bien accompagner pour ne pas violer les règles déjà applicables, mais aussi pour anticiper les effets des règles qui arrivent. S’ils veulent se lancer dans des projets qui ont recours à l’intelligence artificielle et à la gestion des données, ils peuvent, soit avoir recours à une aide externe soit, former quelqu’un en interne. Être bien accompagné, ce sera aussi un argument commercial pour le client qui veut savoir.
Mais il faut surtout ne pas négliger les nouvelles opportunités ouvertes par ces règles européennes. Les entrepreneurs vont avoir accès à des aides financières pour monter en puissance dans le développement de nouveaux services basés sur l’IA, vont pouvoir coopérer pour obtenir des données inaccessibles aux PME et TPE jusqu’à aujourd’hui, vont pouvoir optimiser leur fonctionnement et créer de nouvelles propositions de valeur. Il y a vraiment de nouveaux métiers à inventer dans le domaine de la construction.
Merci d’avoir éclairé nos membres sur le sujet. Un dernier petit mot de conclusion ?
L’usage de l’intelligence artificielle est déjà fort présent dans la construction et votre secteur va de plus en plus être concerné par la collecte de données et leur traitement par des techniques d’IA. Si on veut bien utiliser ces outils, il faut être attentif aux obligations en la matière et penser à de nouvelles propositions de valeur. À l’avenir, les clients vont demander davantage d’informations, quel type de système gère leur bâtiment ou pourquoi choisir un capteur chinois plutôt qu’américain ou français. Ayez dans vos équipes une personne qui prend en charge cette thématique au niveau stratégique, c’est très important !
DU 1 AU 3 DÉCEMBRE 2022
The HUBB, avenue des Arts 20 - 1000 Bruxelles
Le Hackathon de la construction, c’est :
3 jours d’Open Innovation en équipe, des coachs expérimentés et un jury d’acteurs de référence, générer des projets de disruption
Enjeux de la rénovation énergétique des batiments
Méthodes de construction
Régulation de la consommation énergétique Économie circulaire
Opportunités des nouvelles technologies
Outils digitaux Intelligence Artificielle Block Chain Internet Of Things Programmation
« Ces nouveaux services proposés aux clients exigeront de respecter des règles sur les données et leur traitement, c’est-àdire le cœur de l’IA. »
GREGORY LEWKOWICZ
Eiffage Benelux utilise l’IA pour contrôler les documents sociaux de ses sous-traitants
Au sein de plusieurs de ses filiales, Eiffage Benelux a recours à un logiciel qui utilise l’intelligence artificielle pour la reconnaissance des documents sociaux des travailleurs actifs sur ses chantiers. Rudy Scherer, Chief Digital and Innovation Officer du groupe, nous a expliqué le développement de cette technologie et ses nombreux avantages sur chantier et en dehors.
Le rôle de Rudy Scherer est de coordonner toutes les innovations technologiques entre les différentes filiales du groupe Eiffage Benelux. « Je détecte les bonnes pratiques en interne, j’essaie de les répandre plus largement dans nos entreprises, et je fais également de la veille technologique et du suivi de projets », indiquetil. L’une des innovations chez Eiffage Benelux est ce traitement des documents sociaux des ouvriers des soustraitants, via une plateforme développée par l’éditeur de logiciels Traxxeo, et qui fonctionne grâce à l’intelligence artificielle.
Déclarations Limosa
Elle a été implémentée pour apporter une solution à une lourde tâche, que nous explique le Chief Digital and Innovation Officer.
« Avant, le conducteur de chantier devait récolter tous les documents des travailleurs des soustraitants, ensuite les classer et les archiver dans un classeur. Quand je parle de documents, j’évoque les cartes d’identité, les
attestations A1, les déclarations Limosa des ouvriers, l’affiliation à une caisse de sécurité sociale...Il devait disposer de tous ces documents papier, une tâche loin d’être évidente et terriblement fastidieuse et chronophage. Ce travail l’empêchait d’investir du temps dans d’autres domaines. » Mais ça, c’était avant.
Vision claire et précise
Depuis quelques années, Eiffage Benelux utilise donc cette solution développée par Traxxeo pour traiter tous ces documents de manière automatique. « Nous avons découvert cette plateforme il y a quatre ans. Entretemps, elle s’est fortement développée, notamment grâce à un projet soutenu par le fonds GreenWin, un pôle de compétitivité wallon. »
Rudy Scherer nous explique le processus. « Tous nos soustraitants nous envoient les documents sociaux de leurs travailleurs par emails. De notre côté, nous les « déposons » dans la plateforme de Traxxeo qui reconnaît, ellemême, de quel type de documents
une priorité absolue chez
il s’agit, ainsi que l’identité, la nationalité et le nom de l’employeur. Certains de nos soustraitants testent même la possibilité de déposer, euxmêmes, les documents directement sur la plateforme, dans un espace dédié, et de pouvoir eux aussi bénéficier de cette aide. Grâce à cette reconnaissance automatique, le logiciel peut vérifier que tous les documents sont bien en ordre. Via une application sur son smartphone, le conducteur a accès à ces données sur le site où il travaille. De cette façon, le management a donc une vision claire et précise de tous les chantiers. Ce n’était pas possible avant. Cette technologie diminue assurément la charge de travail du conducteur de chantier. Encore plus important, la plateforme est synchronisée avec les données de l’ONSS, ce qui garantit que nous avons bien les documents de tous les ouvriers déclarés sur nos chantiers. Fini donc le risque d’avoir des ouvriers fraudeurs sur le site, ce qui est une priorité absolue chez Eiffage. »
Mise à jour législative
Autre avantage de la plateforme : Traxxeo
la met automatiquement à jour en matière législative. « Ces dernières années, la législation autour du personnel dans le secteur de la construction a fortement évolué, notamment avec toutes les règles liées à la crise du coronavirus. Pour le chef de chantier, ce n’est pas évident de savoir de quels documents il a besoin pour contrôler que les ouvriers actifs sur son chantier soient en règle. Et bien, la plateforme l’aide car elle a connaissance du type de documents requis, en fonction de la situation du travailleur et de son employeur. La plateforme effectue seule cette analyse. Elle envoie même, toute seule, aux soustraitants, par mail, la liste des documents manquants par ouvrier. Le conducteur n’a plus besoin de connaître la législation, ni de faire les rappels. Il peut mettre son énergie ailleurs », explique Rudy Scherer.
La première version de cette innovation technologique, qui repose sur l’intelligence artificielle, remonte à trois ans. « Elle était bien évidemment perfectible et depuis lors, il y a davantage d’IA dans la reconnaissance et la détection des documents. La plateforme devient de plus en plus performante et s’améliore de six mois en six mois. Son développement est très rapide », soulignetil. « Actuellement, au sein d’Eiffage Benelux, nous l’utilisons chez Valens, Antwerpse Bouwwerken, Duchêne, De Graeve et prochainement chez HerboschKiere, une filiale spécialisée dans les travaux maritimes et sur les quais à Anvers. À terme, l’objectif est de déployer cette reconnaissance dans toutes les filiales du groupe. »
Processus down-top
Vous l’aurez compris, Rudy Scherer ne peut que recommander à ses confrères de contrôler les travailleurs de leurs soustraitants via ce processus. « Oui, je le conseille clairement. Tous nos conducteurs sont enchantés de travailler de cette façon. Comme déjà dit, ils ont une vision claire des personnes sur site. Il faut savoir que ces développements digitaux ont été demandés par le terrain. Ce sont les conducteurs de chantier, euxmêmes, qui ont demandé de trouver des solutions pour le contrôle du personnel, car la situation devenait ingérable. C’est donc un processus downtop », conclutil.
« Fini donc le risque d’avoir des ouvriers fraudeurs sur le site, ce qui est
Eiffage. »
Intégrer la gestion de l’énergie et l’utilisation des bâtiments
L’intelligence artificielle peut également jouer un rôle dans la phase d’exploitation des constructions, selon Michiel Dhont, project manager et développeur de la startup aug-e. La société a créé un outil capable de contrôler automatiquement un système de gestion des bâtiments.
« En analysant et en ajustant en permanence l’utilisation de l’électricité, les bâtiments intelligents peuvent réduire de manière proactive et sensiblement les coûts énergétiques. »
Après son diplôme d’ingénieur civil en construction, Michiel Dhont a obtenu un deuxième master en IA à la KU Leuven. Il s’est familiarisé avec la pratique de l’IA dans la construction lors d’un stage chez BESIX, où il a collaboré à un projet de classification automatique des déchets. Le système d’IA vérifie le type de déchets dans un conteneur, s’il ne contient pas les mauvais objets ou s’il est plein. « Techniquement, cela a bien fonctionné. Nous l’avons testé sur un chantier de BNP Paribas Fortis à Bruxelles, où nous avions environ 40 conteneurs par mois. Mais rendre ce système économiquement viable ne s’est pas avéré évident. Non seulement vous devez avoir suffisamment de déchets, mais vous avez également besoin de la collaboration du transformateur de déchets », explique Michiel Dhont.
Gestion de l’énergie
La crise du coronavirus a sonné le glas du développement de ce projet. Mais Michiel Dhont reste convaincu que l’intelligence artificielle a du potentiel pour le secteur, et il a finalement rejoint auge. L’accent y est mis sur l’intégration de la gestion énergétique d’un bâtiment et sur l’expérience de construction par l’utilisateur final. « Ce faisant, nous voulons aller audelà des algorithmes d’optimisation habituels. Nous voulons également utiliser les applications
mobiles, qui nous permettent de collecter davantage de données, pour impliquer l’utilisateur. Outre les données que nous recueillons sur le bâtiment et l’utilisateur, nous examinons également des éléments tels que les prévisions météorologiques et les prix du marché de l’énergie. En fonction de la production d’énergie renouvelable, ces derniers fluctueront de plus en plus à l’avenir. Avec toutes ces données, nous nous détachons de l’IA, qui nous permet de faire des prédictions. Ainsi, pour toutes sortes d’aspects comme le chauffage, la ventilation et la climatisation, la recharge intelligente des véhicules électriques…, nous voulons arriver à la détermination d’un setpoint pour une période déterminée. L’horizon temporel de cette période peut être d’une minute pour les voitures électriques et les batteries. Pour un système à variation lente, il faut compter environ quinze minutes. Les données du setpoint sont transmises au système de gestion du bâtiment, qui ajuste automatiquement les paramètres. Ce dernier point est évidemment réalisé dans les marges autorisées par le système de gestion du bâtiment. »
Humain et hardware
L’aspect humain, l’utilisateur en d’autres termes, semble être important. La collecte d’informations à ce sujet se fait de préférence de manière indirecte, par exemple via les agendas personnels et les réservations de salles de réunion.
Ensuite, il y a un deuxième aspect humain : vous devez comprendre ce qu’un système d’IA peut et ne peut pas faire. « Les erreurs sont toujours possibles. C’est ce qui est apparu lors du test avec les conteneurs à déchets, lorsque le système n’a pas pu reconnaître des éléments qu’il n’avait pas vus auparavant. Il faut savoir que ces systèmes sont et restent des modèles. Mais d’un autre côté, cette expression est aussi valable : all
models are wrong but some are more useful than others. Nous devons avoir des attentes réalistes et utiliser les modèles dans le bon contexte. Vous pouvez également rencontrer des problèmes de hardware. Si un trop grand nombre de voitures doivent être rechargées en même temps, les contrôleurs des stations de recharge ne seront pas en mesure de le faire. »
L’effet sur le personnel d’une entreprise est un troisième aspect humain de l’IA. Les systèmes d’IA vontils créer de nouvelles fonctions dans les entreprises qui les utilisent ? « L’intelligence artificielle sera principalement fournie à ces entreprises en tant que service. Bien sûr, il faut apprendre à travailler avec ces nouveaux outils, et cela nécessitera une formation supplémentaire. Mais développer des applications d’IA au sein de l’entreprise est un défi encore plus excitant. Outre un esprit ouvert, il faut disposer de ressources suffisantes pour cela. »
Résultats
Actuellement, Auge travaille principalement au sein du réseau BESIX et Proximus, dans lequel il est plus facile de nouer des contacts intéressants pour un projet. Comment Michiel Dhont évaluetil les résultats obtenus jusqu’à présent avec le système d’IA d’auge ? « J’ai la ferme conviction qu’il permettra aux propriétaires et aux locataires d’augmenter sensiblement la part des énergies renouvelables dans la consommation des bâtiments. Avec auge, les bâtiments intelligents peuvent tirer des enseignements des expériences du passé et anticiper leurs propres besoins. En analysant et en ajustant en permanence l’utilisation de l’électricité, ils peuvent réduire de manière proactive et sensiblement les coûts énergétiques. »
UNE PLATEFORME D’APPLICATIONS POUR LES BÂTIMENTS INTELLIGENTS
Plusieurs de nos membres sont étroitement impliqués dans le développement de l’IA pour le secteur de la construction. C’est ce qui ressort aussi de l’historique d’aug-e, la startup pour laquelle Michiel Dhont travaille. Aug-e est l’abréviation de Augmented Energy. L’entreprise a été fondée par notre membre BESIX, Proximus et i.Leco, une société européenne dédiée à la gestion énergétique innovante des bâtiments et aux communautés d’énergie locales. Aug-e développe une plateforme d’applications pour les bâtiments intelligents. Elle utilise l’expertise de notre membre et des autres partenaires en matière de bâtiments, d’énergie et de TIC.
Le premier projet d’IA de Michiel Dhont portait sur le monitoring des conteneurs de déchets. Techniquement, cela a bien fonctionné, mais la crise du coronavirus y a mis fin.
« Mesurer, c’est savoir ! »
Le secteur est déjà très avancé dans la numérisation des projets de construction. Mais lorsqu’il s’agit de travaux concrets sur chantier, il existe encore de nombreuses possibilités inexplorées. C’est l’avis de Django Liénart. Il est cofondateur d’AICON, une société qui développe des outils d’IA.
Django Liénart est cofondateur d’AICON ainsi que CFO et Business Developer de cette jeune entreprise. Il a également une fonction chez notre membre, le groupe Willemen, où il s’occupe du financement de projets. Selon lui, la caractéristique du secteur de la construction est que chaque projet est un prototype. Un chantier n’est pas un environnement contrôlé, comme dans l’industrie manufacturière. « Ce contexte rend le travail de l’entrepreneur principal très difficile. Il a besoin d’outils plus complexes qu’un constructeur de voitures. L’objectif d’AICON est d’accroître l’efficacité d’un chantier, en donnant un aperçu de ce qui se passe. En premier lieu, nous plaçons des caméras sur le chantier de construction. L’IA
GRÂCE AU HACKATHON ORGANISÉ PAR EMBUILD
Sans Embuild, AICON n’aurait peut-être pas existé. Tout a effectivement commencé en avril 2018, lorsqu’Embuild.Brussels et le CSTC ont organisé le premier hackathon de la construction, en collaboration avec un certain nombre de partenaires. Django Liénart et ses amis sont sortis vainqueurs. « Pour ce hackathon, nous avons eu l’idée, en un week-end, d’utiliser une caméra pour savoir si quelqu’un porte un casque de sécurité ou non. En tant que lauréat, nous avons été autorisés à participer à un bootcamp chez BESIX, en octobre 2018 une semaine avec des chefs de projet et de chantier pour approfondir l’idée », explique Django Liénart. « En 2019, nous avons ensuite été acceptés comme projet pilote par le Digital Board de l’ADEB-VBA, l’association des entrepreneurs belges de grands travaux dans Embuild. Cela nous a donné l’occasion de collecter des données et d’améliorer notre modèle d’IA. Nous avons pu cartographier plusieurs chantiers. Le premier était un test au Technopolis de Malines : un environnement de laboratoire de 6m sur 6m sur lequel nous avons construit une tour avec des blocs Lego. Le deuxième était un chantier de construction de 5.000 m² de Franki Construct. »
entraînera le système à reconnaître ce que la caméra filme : une personne, du matériel, des équipements, une grue…Mais le système sera aussi capable de reconnaître les différentes activités sur le chantier, par exemple couler du béton ou tresser du fer. »
Django Liénart explique que les images peuvent être utilisées comme historique du chantier. « De plus, vous pouvez suivre le chantier en temps réel. Les perspectives que nous créons grâce à l’IA sont utiles pour toutes les personnes impliquées dans le projet : le calculateur, le chef de chantier, le chef de projet mais aussi le management. Prenez le calculateur, par exemple. Grâce à la reconnaissance d’images, il peut vérifier comment quelque chose est construit. Combien de personnes sont nécessaires ? Combien de matériaux et quels équipements ? Combien de temps cela prendil ? »
Deux, trois caméras
Les caméras sont placées là où se déroule l’activité la plus importante. En effet, selon Django Liénart, le principe de l’économiste italien Pareto s’applique aussi au secteur de la construction : 20 % des activités donnent lieu à 80 % des résultats. « Nous plaçons généralement deux ou trois caméras sur un chantier. C’est souvent suffisant, car elles peuvent voir loin. Elles reconnaissent les objets jusqu’à une distance d’environ 70 mètres. Notre logiciel peut également utiliser les images des caméras de surveillance ou d’autres caméras déjà présentes. Attaché à nos caméras, il y a un petit ordinateur, avec lequel nous faisons un premier filtrage local, avec un modèle d’intelligence artificielle de 300 MB. Ensuite, les données vont dans le cloud. Là, elles sont analysées par des serveurs connectés au cloud avec de puissants GPU, des processeurs graphiques. »
Selon Django Liénart, certains de nos membres sont déjà convaincus de l’utilité d’AICON « Oui, vous en avez qui utilisent nos outils. Au moment où je vous parle, AICON est utilisé sur une quinzaine de chantiers avec plus de 100 utilisateurs. Nous avons déjà analysé plus de deux millions d’images de chantiers belges. »
Précision
Le terme intelligence artificielle recouvre de nombreuses applications, chacune ayant ses propres caractéristiques. Une caractéristique de l’IA, telle qu’elle est utilisée dans AICON, est qu’il s’agit d’un processus probabiliste. « Un tel système ne dit pas ‘ceci est une personne’, mais ‘avec X pourcent de probabilité ceci est une personne’. Il peut donc y avoir des faux négatifs, lorsque le système ne reconnaît pas une personne en tant que telle. Des faux positifs peuvent également se produire lorsqu’un objet, qui n’est pas une personne, est quand même reconnu comme tel. Nous visons une précision de 90 % ou plus, et faisons des efforts constants pour atteindre et dépasser cet objectif. Il peut arriver que le système doive être réentraîné pour la reconnaissance d’objets sur un nouveau chantier de construction. Par conséquent, un système comme AICON n’est pas conçu pour certaines tâches. Si l’entrepreneur veut savoir exactement combien de foreuses se trouvent sur son chantier, et non avoir une certaine estimation, alors un système d’IA comme AICON n’est pas la solution. »
Journal des travaux
À l’origine, AICON a été créée pour analyser ce qui se passe sur un chantier. Mais avec les caméras intelligentes, d’autres applicati
ons se sont avérées possibles. « Depuis cette année, nous avons une nouvelle fonction : un journal numérique des travaux. À ce jour, les fichiers Excel sont souvent utilisés à cette fin. Un outil basé sur l’IA peut faire ce que fait un fichier Excel, mais avec une plus grande facilité d’utilisation. En outre, il vous permet d’effectuer des analyses, par exemple pour vérifier rapidement quels soustraitants ont travaillé à quel moment. Avec un fichier Excel, de telles analyses sont lourdes et prennent du temps, car ce n’est pas structuré.
Une capture d’écran de l’application. Celle-ci montre les rendements groupés d’un travail sur chantier . (photo AICON).
“En octobre 2018, nous avons participé à un bootcamp chez BESIX : une semaine avec des chefs de projet et de chantier pour approfondir l’idée.”
L’outil suit également automatiquement la météo pendant les travaux, grâce à une API (connexion) avec l’IRM. »
Respecter les lois
Les caméras filment les gens, mais le règlement protège leur vie privée, même s’il s’agit d’une situation de travail. Un système d’IA doit également en tenir compte. « Pour être clair : le maître d’ouvrage est responsable, selon la loi, de l’utilisation correcte des données et du respect de la législation. Il y a trois lois et règlements concernés. La première est la « Loi Caméras ». Elle stipule que, dans certaines circonstances, vous devez signaler les caméras à la police, par exemple si vous les utilisez contre un vol. Mais une notification n’est pas nécessaire si vous suivez la production sur le chantier, donc cela n’entre pas en ligne de compte pour nous. Ensuite, il y a la loi de 2018 qui a remplacé l’ancienne loi sur la vie privée. Elle stipule notamment que toute personne peut visualiser les images qui ont été prises d’elle. Elle intègre également les principes du RGPD, le règlement européen sur la protection des données. Encore une fois, ce dernier point ne s’applique pas à nous : nous ne conservons aucune donnée personnelle. Et enfin, il y a la CCT 68. Elle vous permet d’installer temporairement des caméras pour cartographier un processus de production, tant que vous ne ciblez pas les personnes dans le processus. »
Pour tout le monde ?
Estce également une solution pour les petites entreprises de construction ? « AICON ne s’adresse pas seulement aux grandes entreprises de la classe 8, mais aussi aux classes inférieures, surtout lorsqu’elles ont
besoin d’un journal de travaux. Le client paie par caméra et par mois, et obtient ensuite l’accès à la plateforme. Et comme je l’ai dit, nous pouvons aussi utiliser les images des caméras de surveillance ou d’autres caméras déjà présentes. »
L’avenir
AICON reçoit des subventions de Vlaio, l’Agence flamande pour l’innovation et l’entrepreneuriat, dans le cadre d’imec.icon. Il s’agit d’un programme de recherche de l’imec qui veut faire en sorte que les solutions numériques soient prêtes pour le marché. Il y a donc encore des choses dans le pipeline.
« Pour ce projet, nous étudions comment l’intelligence artificielle peut relier les images des caméras au BIM, par exemple pour vérifier si le résultat des travaux correspond à ce qui est dans le modèle. Nous étudions également nos opportunités en Amérique. C’est un marché intéressant. La numérisation du secteur de la construction y est plus avancée qu’ici et l’entrepreneur général moyen y réalise un chiffre d’affaires d’environ un milliard de dollars. Notre CEO vit d’ailleurs à Boston, dans le Massachusetts, tout comme notre responsable de la science des données. »
L’être humain
Compte tenu des possibilités de l’IA, un avenir glacial nous attendil dans lequel les machines dicteront la loi ? Selon Django Liénart, il s’agit d’un grand malentendu. « Une entreprise de construction est aussi bonne que les personnes qui y travaillent. Pour moi, l’IA est un outil qui les soutient. La construction proprement dite sur chantier est complexe. Si vous voulez améliorer le processus, il est important de ‘mesurer pour savoir’. Mais il n’y a pas encore beaucoup de flux de données continus et structurés sur les travaux concrets. Les images que nous créons capturent une partie de l’expérience humaine, qui ne se trouve actuellement que sur des fiches de préparation de chantier ou dans la tête des gens. L’historique des images montre comment l’entreprise a réalisé quelque chose. Une bibliothèque numérique est créée, qui stocke les idées et garde la trace de l’expérience et des connaissances. De cette façon, l’IA peut mieux soutenir les gens, y compris le personnel nouvellement embauché. Je suis convaincu qu’il y a encore beaucoup de potentiel dans ce domaine. »
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« L’objectif d’AICON est d’accroître l’efficacité d’un chantier, en donnant un aperçu de ce qui se passe. »
(Re)construire en zone inondable : quels défis, quelles solutions, quelles techniques ?
Environ un an après les terribles inondations qui ont dévasté une grande partie de la Wallonie ; Embuild Wallonie, le CSTC, le CRR, l’UWE et GreenWin se sont associés au Commissariat Spécial à la Reconstruction (CSR) pour organiser un colloque intitulé « (Re)construire en zone inondable : quels défis, quelles solutions, quelles techniques ? ». Plus de 200 personnes y ont assisté en présentiel et distanciel. Voici un résumé de ce colloque.
C’est au cœur des bâtiments du CSTC, à Limelette, que s’est tenu l’événement, animé par Tara Mc Carthy, Renovation Projects Manager chez GreenWin. En guise d’introduction ; Olivier Vandooren, le directeur général du CSTC ; Samuel Saelens (UWE) et Francis Carnoy, le directeur général d’Embuild Wallonie ; ont, entre autres, cité quelques chiffres évocateurs de la catastrophe et les actions rapidement mises en place.
209 communes touchées
Pour rappel ; 209 communes wallonnes sur 262 ont été touchées, près de 40 personnes sont décédées, près de 100.000 personnes ont été sinistrées et près de 50.000 bâtiments et des centaines d’ouvrages d’art ont été détruits ou endommagés. Suite à cela, un Commissariat Spécial à la Reconstruction (CSR) a été créé et le Fonds des Calamités a été mobilisé comme jamais avec des accords inédits conclus avec les assurances. Un budget de 737 millions € a été inscrit dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie (PWR), un Master Plan de la vallée de la Vesdre a été lancé, ainsi que des initiatives réglementaires et normatives.
Mais malgré cela, de nombreuses questions pratiques se posent encore au sein du secteur de la construction, dont la principale
est : comment reconstruire et fautil reconstruire dans les zones sinistrées, principalement dans les zones d’aléa d’inondation en Wallonie ? Une question à laquelle les acteurs du colloque ont tenté d’apporter des réponses.
Ministre du Logement
Avant l’intervention des différents experts ; Christophe Collignon, le ministre du Logement et Dominique Defrise (cabinet du ministre Henry), se sont également exprimés.
Le ministre a cité des chiffres clés intéressants à connaître. 6.000 dossiers ont été introduits au Fonds des Calamités pour des dégâts estimés à 283 millions € (plus de 20 % pour l’immobilier). Selon Assuralia, environ 65.000 dossiers ont été introduits auprès des assurances pour un montant de 2,4 milliards €. 117 millions € ont été mobilisés pour trouver des solutions de relogement pour 3.200 personnes. Et suite à cette crise, le parlement wallon a formulé 161 recommandations au
gouvernement wallon, dont certaines concernant l’aménagement du territoire et la reconstruction. Le gouvernement va assurer un suivi opérationnel de ces recommandations. Dominique Defrise a, quant à elle, précisé que plusieurs chantiers de réfections de routes, de ponts, d’ouvrages hydrauliques et de pistes cyclables étaient déjà en cours. Et que différentes études ont été commandées pour revoir et repenser l’aménagement du territoire dans ces zones.
Urbanisme et permis
Jacques Teller (ULiège), spécialiste en urbanisme et aménagement du territoire, est le premier expert à être intervenu lors de ce colloque. De son intervention, il ressort cinq grandes idées à retenir. Il faut laisser davantage de place à l’eau dans une logique prudentielle ; réfléchir en termes de localisation avant d’envisager des solutions techniques coûteuses réduire l’emprise au sol des constructions et donc plus en hauteur ; intégrer les aménités urbaines dans le cadre de la réflexion valoriser les services existants et renforcer la valeur ajoutée du projet pour son environnement et enfin augmenter la collaboration entre autorités publiques et auteurs de projets avec des consultations préalables.
JeanPaul Stoffel (SPW TLPE – DATU) a ensuite abordé les permis et la circulaire du
23 décembre 2021 qui remplace la circulaire du Ministre Foret du 9 janvier 2003. Il a notamment expliqué ses trois objectifs majeurs : anticiper les risques d’inondation (informer les autorités compétentes sur les outils permettant d’anticiper les risques d’inondation susceptibles d’impacter un projet), limiter les dommages pour les personnes, l’environnement et les biens existants et construire et maîtriser l’urbanisation en zone inondable, où l’on retrouve 10 à 15 % des demandes de permis. Il a aussi insisté sur le fait de tenir compte de l’ensemble du bassin versant (en amont) lors d’une demande de permis et non uniquement des zones d’aléa proches de l’eau (aval).
Routes
Le colloque est ensuite entré dans une phase d’informations plus techniques. Alain Leuridan (CRR) a ainsi présenté les solutions que peut apporter la construction routière : des revêtements innovants qui favorisent l’infiltration et la résilience.
Il a expliqué qu’avec 7,2 %, la Région wallonne disposait d’un des taux d’imperméabilisation (artificialisation) les plus élevés d’Europe. Selon le CRR, il est donc important de mettre au point des structures routières perméables permettant le stockage des eaux des précipitations et l’infiltration des eaux de précipitation dans le sol. Objectif ? Diminution du risque d’inondation, de saturation des réseaux d’égouttage, de pollution par ruissellement, de dysfonctionnement des stations d’épuration et de recharge insuffisante des nappes phréatiques.
Il a, comme Jacques Teller, insisté sur l’importance capitale de diminuer le ruissellement sur l’ensemble du bassin versant et d’infiltrer l’eau au plus près de son point de chute. Il a pointé trois types de revêtements drainants/perméables : les revêtements modulaires drainants (pavages), les revêtements continus en béton poreux et les enrobés drainants (perméables).
Ponts
Pierre Gilles (SPW Mobilité et Infrastructures) a évoqué la situation des ponts, aussi fortement endommagés lors de la catastrophe. On parle d’environ 150 ponts affectés sur environ 500 que compte la Région wallonne.
Il a d’abord exposé les désordres observés : tassement et inclinaison, érosion (affouillement), déplacement, gardecorps arrachés, revêtement emporté, embâcles très variés (bois, containers…).
Pour l’adaptation et la conception des nouveaux ponts, il a expliqué qu’il était nécessaire de revoir les Eurocodes et de changer une série de paramètres. Mais que pour le moment, rien n’existait en lien avec les inondations. Il a néanmoins présenté une série de solutions : donner de la place à l’eau (supprimer ou revoir la forme des piles en rivières, allonger ou remonter les ponts), profiler le tablier, protéger les piles et culées des affouillements (parafouilles, approfondir les fondations et privilégier les fondations sur pieux et placer des murs derrière les culées plutôt que des murs en aile) et le blocage latéral.
Il a mis en garde contre les fausses bonnes idées comme, par exemple, bétonner le lit sous le pont. Selon lui, il est nécessaire d’identifier les ponts à risques via une analyse de, par exemple, CEREMA afin d’augmenter la robustesse de ces ponts.
Parcelle et quartiers
Pour boucler la première partie de ce colloque, Benoît Poncelet (CSTC) est venu présenter des solutions au niveau de la parcelle et des quartiers. Il a bien distingué, d’une part, l’inondation par ruissellement ou « pluviale » ; quand l’eau de pluie n’a pas la possibilité de pénétrer dans le sol suite à des précipitations intenses localisées, ce qui provoque
des écoulements temporaires de surface ; et d’autre part l’inondation par débordement ou « fluviale », lorsqu’un bassin hydrographique subit de fortes pluies et que le cours d’eau sort de son lit.
Il a essentiellement expliqué des solutions valables pour l’inondation par ruissellement : dévier/gérer les flux d’eau, gérer les troppleins, stabiliser les matériaux de couverture du sol, temporiser l’évacuation au niveau des toitures (toitures/façades vertes) et toitures stockantes et stocker et infiltrer au niveau local.
Pour cette dernière solution, il existe deux grandes familles : les solutions de stockage et d’infiltration hors sol (revêtements durs perméables, infiltration dans le sol par les accotements, les pelouses…, bassins ou canaux d’infiltration peu profonds ou moyennement profonds, les bassins ou canaux d’infiltration avec tranchée drainante pour des sols peu perméables et tranchées d’infiltration) et les solutions de stockage et d’infiltration enfouies (tuyaux d’infiltration, puits filtrants, caissons d’infiltration, citerne filtrante, citerne en béton poreux, mais aussi les caves/ champs filtrants en béton, la combinaison de tuyaux drainantslaine de roche, les
Une table ronde a animé la dernière partie de ce colloque. Pour commencer, Samuel Saelens (UWE) a pointé 5 mots à retenir anticipation, réactivité, partenariat, innovation et retombées.
Bruno Didier (Assuralia) a expliqué qu’entre 2006 et 2020, les assureurs ont géré plus de 130.000 dossiers de sinistres « inondations ». Aucune intervention financière du Fonds des Calamités n’a été nécessaire pour procéder à une indemnisation complète des sinistrés. Cela démontre que le partenariat public-privé, mis au point à l’époque pour rendre le risque de catastrophes naturelles assurable, avait très bien fonctionné jusqu’aux inondations de juillet 2021 pour lesquelles les assureurs ont enregistré plus de 75.000 dossiers.
Aubry Lefebvre représentait l’UPSI On lui a demandé si les partenariats public/privé (PPP) étaient une approche intéressante dans cette reconstruction après inondations. Il a répondu que la création de logements resterait un sujet complexe et que la reconstruction était à analyser au cas par cas, sans
standardisation possible, et avec une importance capitale à accorder à l’accessibilité financière aux logements.
Malgré toutes les solutions proposées, il a aussi précisé que certaines zones doivent et devront rester des terrains où on ne densifiera plus. Il constate aussi une belle évolution avec un urbanisme de projets plutôt que de règlements, mais appelle à davantage de flexibilité dans ces règlements urbanistiques. « Elle est importante et n’existe pas. »
La parole a également été donnée aux communes, représentée par Thibault Ceder (Union des Villes et Communes de Wallonie). Il a pointé quatre défis : la planification (où et comment reconstruire ?), les compétences techniques (comment les transmettre aux communes ?), la maîtrise foncière et les équipements (mutualiser les coûts entre le privé et le public pour les reconstruire). Il a aussi indiqué qu’une stratégie régionale est importante (ndlr le SDT vieux de 25 ans est en cours de révision) et que les communes sont demandeuses d’être porteuses de projets pilotes (cf. Plan Vesdre).
Pierre-Paul Yerlès (Constructiv) a rappelé les problèmes de pénurie de main-d’œuvre que connaît la construction, qui a besoin de recruter 100.000 travailleurs d’ici 5 ans, soit 20.000 par an. Les campagnes lancées par notre partenaire et le secteur doivent permettre de trouver des solutions.
Du côté des architectes, le message lancé par Fabrizio Tengattini (UWA) était de profiter de cette catastrophe pour revoir la politique urbanistique globale, qui pourrait diminuer les risques potentiels liés aux inondations, en précisant que la solution ne viendra pas uniquement du bâtiment. « On reconstruit la vallée, mais on repense le modèle global ». Il a aussi milité pour former les agents communaux à l’aménagement du territoire plus qu’à l’architecture.
Samuel Saelens a conclu cette table ronde en appelant tous les acteurs à travailler ensemble. « Il est important d’avoir une culture de la collaboration entre le privé et le public. Il faut augmenter la porosité entre les deux mondes », a-t-il
«
Il est important d’avoir une culture de la collaboration entre le privé et le public »indiqué. La table ronde avec de g. à dr. : Thibault Ceder (Union des Villes et Communes de Wallonie), Samuel Saelens (UWE), Bruno Didier (Assuralia), Fabrizio Tengattini (UWA), Pierre-Paul Yerlès (Constructiv) et Aubry Lefebvre (UPSI). Francis Carnoy, le directeur général d’Embuild Wallonie, a cité quelques chiffres évocateurs de la catastrophe et les actions rapidement mises en place.
gouttières/DEP d’infiltration, les solutions combinées, les coffres filtrants…).
Bâtiments en zone inondable
Audray Skowron (CSTC) s’est, quant à elle, penchée sur les stratégies de protection et d’adaptation pour les bâtiments en zone inondable.
Elle a posé la question suivante : un bâtiment « zéro dommage » estil possible techniquement ? On retiendra que c’est tout à fait possible pour la construction neuve en réhaussant (construction sur pilotis et sur butte), possible de s’en approcher pour les logements existants en empêchant l’eau de pénétrer dans le bâtiment (RESISTERconcept « Dryproof) placer des batardeaux, étanchéifier les façades…et possible aussi en laissant l’eau pénétrer dans le logement et en prenant en contrepartie des mesures pour rendre l’intérieur moins altérable (ATTENUERconcept « Wet proof ») : relever la chaudière, les installations techniques, les prises et appareils électriques…
Nous vous renvoyons ici vers la base de données de dispositifs de prévention antiinondation pour le bâtiment, mise en ligne par le CSTC. Il s’agit de différents dispositifs disponibles sur le marché belge et dans les pays voisins.
Trois fédérations
Trois représentants de fédération ont ensuite pris la parole. Guy Gommeren (Agoria) a expliqué que sa fédération avait créé une plateforme « vitrine numérique de la technologie » pour les bâtiments, comprenant une vingtaine de fiches technologiques et une soixantaine de liens vers des experts (www. buildyourclimate.be).
Pour PMC (la fédération des Producteurs belges des Matériaux de Construction), Philippe Callewaert a souligné deux aspects importants : l’effet préventif et avoir un bâti plus résilient. Pour ce deuxième aspect, sa fédération se tient prête à offrir des pistes aussi bien pour mener une réflexion que pour proposer des matériaux adéquats à ce type de catastrophe. Et Simon Vanheuverzwijn (Techlink) est venu donner quelques conseils pour rendre les installations électriques, de chauffage et sanitaires moins vulnérables lors d’inondations (locaux techniques aux étages supérieurs…).
CONCLUSION
La startup Conneqtr rend le secteur de la construction plus transparent
En avril 2022, Conneqtr, un spin-off de notre association professionnelle ADEBVBA, a présenté sa plateforme en ligne Zen. Le lancement s’est avéré être un succès. Quelques mois plus tard, la société a signé son dixième contrat avec une grande entreprise de construction belge.
Sylvie Marique, commissaire spéciale à la reconstruction à l’époque, a conclu le colloque. Elle a parlé d’une « après-midi riche et inspirante » et s’est dit « tournée vers les prochaines semaines, mois et années car le travail de reconstruction, de construction et d’anticipation ne fait que commencer. »
Elle est revenue sur les principes directeurs proposés au gouvernement wallon, en septembre 2021, dans le plan de reconstruction durable et qui font partie de l’axe 6 du Plan de relance de la Wallonie. Elle a cité cinq grands principes : l’expression et l’analyse des besoins comme point de départ de la reconstruction et le besoin d’une subsidiarité active la reconnaissance et l’usage des outils, stratégies et plans déjà existants et l’importance de leur synergie la recherche de solutions créatives et innovantes pour offrir des réponses inédites l’exemplarité dans la reconstruction et enfin, une gouvernance forte.
La mission du Commissariat spécial à la reconstruction, chargé de coordonner la réponse wallonne suite aux inondations, s’est achevée le 26 juillet 2022. Et après avoir souligné le partenariat fort lié, entre autres, avec Embuild Wallonie, le CSTC et le CRR dans ce dossier, Sylvie Marique a promis de « continuer à être garante de la bonne mise en œuvre des 5 principes énoncés ». Le tout, dans son rôle, cette fois, de secrétaire générale du SPW.
Ces dernières années, le détachement de travailleurs étrangers a considérablement accru la diversité sur les chantiers belges. Leur afflux contribue à résoudre la pénurie de maind’œuvre. Mais il crée aussi des défis en termes d’administration et de respect de la législation sociale. Pour y faire face encore mieux, Conneqtr a lancé Zen, une plateforme en ligne, après une phase de test approfondie avec différents entrepreneurs.
Réactions
Gauthier Vanvyve, responsable des relations avec l'inspection sociale, chez BESIX Group. « Au sein de BESIX, notre objectif est de faciliter le suivi des obligations sociales (enregistrement des présences, documents obligatoires…) de nos collègues et soustraitants sur les chantiers. Zen nous permet de visualiser très rapidement, tant pour l’entrepreneur général que pour les
Zen améliore le contrôle interne du détachement
Zen est un outil qui donne un aperçu de la chaîne des entrepreneurs et sous-traitants travaillant sur les chantiers de construction. En outre, les clients et les entrepreneurs peuvent voir si tout le monde est en règle avec les documents, les obligations légales et les qualifications nécessaires. Il est ainsi plus facile pour les sous-traitants d’être en conformité et ce, grâce à Zen.
soustraitants actifs, quels sont les documents nécessaires pour chaque travailleur, s’ils ont bien été communiqués et s’ils sont toujours d’actualité. Cela permet à chacun de plus vite se concentrer sur l’ordre du jour et facilite la communication avec les organismes de contrôle en la matière. »
BESIX a été l’un des tout premiers clients de Conneqtr. Peu après son lancement, Conneqtr a pu signer des contrats avec des acteurs majeurs tels que Artes Depret, Artes Roegiers, Denys, Dethier, Houben, SM Toots, Stadsbader, Visser & Smit Hanab et Wyckaert. « Conneqtr nous permet, en tant qu’entrepreneur principal, de disposer d’un moyen rapide et efficace de contrôler nos chantiers et nos soustraitants afin de nous conformer plus facilement à la législation sur les contrôles au travail », déclare Vicky Dethier, CEO de Bouwbedrijf Dethier.
Professionnalisation Pour Steven Everaert , fondateur de Conneqtr, le succès de l’outil montre que le secteur ne se contente pas de numériser, mais se professionnalise également. « Depuis des années, on assiste à une évolution vers plus de transparence et plus de numérisation dans le secteur de la construction. Nous avons remarqué que les entreprises de construction et les entrepreneurs nous demandent de les aider à améliorer encore les outils et la façon dont ils travaillent. »
INFO :
Steven Everaert, CEO steven.everaert@conneqtr.comou 0478/60 28 13.
Voir aussi www.conneqtr.com.
« Le travail de reconstruction, construction et d’anticipation ne fait que commencer »Sylvie Marique a parlé d’une après-midi riche et inspirante et s’est dit tournée vers l’avenir.
Des subsides européens pour rénover les écoles
Dans le cadre du Plan de relance et de résilience européen, la Fédération Wallonie-Bruxelles va bénéficier de 230,7 millions € pour la rénovation énergétique de ses écoles. Frédéric Daerden, le ministre en charge des bâtiments scolaires, est venu expliciter cette information lors d’une rencontre d’affaires, organisée par Embuild Wallonie et Hainaut, dans l’ancien terminal de l’aéroport de Charleroi.
«Tous ces projets nous tiennent à cœur, car un cadre scolaire sain et agréable contribue à la réussite de nos enfants à l’école », a indiqué Sarah Blommaert , la présidente d’Embuild Hainaut, en guise d’introduction Pour rappel, suite à la crise du coronavirus, l’UE a lancé un vaste Plan de résilience qui bénéficiera à ses Etats membres, dont la Belgique. Notre pays recevra 5,9 milliards €, dont 495 millions € pour les compétences de la Fédération WallonieBruxelles. Dans ces 495 millions, 230,7 € seront octroyés à la rénovation de bâtiments scolaires. « Ce plan est capital, car les besoins en matière de travaux sont très importants. Durant ces vingt, trente dernières années, nous avons pêché par manque d’investissements dans les bâtiments scolaires. Sur le terrain, on le constate au quotidien. Chaque opportunité est donc bonne à prendre et nous avons été chercher un maximum de subsides européens », a expliqué Frédéric Daerden
149 dossiers
Si on prend en compte la majoration de 10 % par le gouvernement de la Fédération WallonieBruxelles et les moyens nécessaires à la prise en charge de la TVA sur les parts subventionnées, on arrive à 269 millions € de
subventions. Et si on rajoute l’effet de levier, qui aura lieu via des emprunts avec la prise en charge de la totalité des intérêts par la FWB, on pourra investir jusqu’à 400 millions € dans le parc immobilier scolaire.
L’appel à projets a été lancé en octobre 2021. Les candidats avaient jusqu’au mois de décembre de la même année pour remettre un dossier. Et la liste des lauréats a été connue, à la fin du mois de juin dernier. « Nous avons reçu 571 candidatures pour un montant de plus d’1,2 milliard €. 149 dossiers ont été retenus. La sélection des dossiers s’est uniquement basée sur la qualité des projets », a précisé le ministre.
Critères
Quels étaient les critères classiques d’éligibilité ? Viser des bâtiments scolaires, maintenir le bâtiment à usage scolaire durant 30 ans ou encore respecter les normes physiques et financières. On retrouvait également des critères propres au Plan de relance et de résilience et très contraignants sur les délais d’exécution pas de démarrage de projet avant le 1er février 2020, réception provisoire acceptée du chantier obtenue au plus tard le 30 juin 2026, obligation de respecter le règlement DNSH « do no significant harm » qui impose qu’aucune des actions ou activités menées dans le cadre des projets n’impacte
« Il faudra accompagner au mieux les pouvoirs organisateurs des écoles, car ils ne sont pas habitués à devoir gérer de tels chantiers. »
négativement l’environnement (déconstruction sélective, emploi de matériaux à faible impact écologique, préservation de l’écosystème, traitement de l’écoulement des eaux…) et enfin obligation de communication sur le soutien de l’Europe dans le projet.
Démolitions/reconstructions
Les projets étaient classés par pool de travaux : démolitions/reconstruction (50 % d’économie d’énergie primaire), rénovations moyennes a minima (30 % d’économie d’énergie primaire), rénovations légères (15 % d’économie d’énergie primaire) et interventions ponctuelles. « Les 149 dossiers éligibles ne concernent que des démolitions/reconstructions », a précisé le ministre.
Ces démolitions/reconstructions avaient également des critères d’éligibilité propres démolir a minima 75 % de l’enveloppe/surface de déperdition thermique d’un bâtiment devenu trop vétuste que pour être rénové (à justifier), ne pas augmenter les surfaces bâties de plus de 10 % entre le bâtiment démoli et reconstruit et comme déjà indiqué, le nouveau bâtiment doit permettre une économie primaire d’au minimum 50 % par rapport au bâtiment démoli (via audit énergétique).
Les 149 dossiers représentent 120.712 m² démolis, 82.887 m² remplacés, 974 m² rénovés et 221.154 m² reconstruits, soit 444.810.33 € TVAC d’investissements estimés.
Répartition et timing
Au niveau de la répartition des dossiers entre les niveaux d’enseignement, 43,23 % concernent l’enseignement fondamental, 44,87 % le secondaire et 11,90 % le supérieur (hors universités). Entre réseaux : 19,82 % pour les propriétés de la Fédération WallonieBruxelles, 46,24 % pour les provinces et communes et 33,94 % pour les ASBL des pouvoirs organisateurs libres. Enfin, la répartition géographique : 36 % dans le Hainaut, 22 % à Liège, 18 % à Bruxelles, 13 % à Namur, 8 % dans le Luxembourg et 3 % dans le Brabant wallon.
Le timing d’attribution des marchés est le suivant : 12 dossiers au 1er semestre 2022, 25 au 2e semestre 2022, 42 au 1er semestre 2023, 37 au 2e semestre 2023, 25 au 1er semestre 2024 et 8 au 2e semestre 2024.
Le ministre Daerden s’est réjoui de pouvoir annoncer ces bonnes nouvelles à un public d‘entrepreneurs. « Désormais, il faut finaliser les dossiers et désigner les entreprises. Il faudra accompagner au mieux les pouvoirs organisateurs des écoles, car ils ne sont pas habitués à devoir gérer de tels chantiers. De plus, les délais fixés par l’Europe sont très courts, mais je constate que nous continuons d’avancer dans ces thèmes fondamentaux que sont les économies d’énergie et l’amélioration des infrastructures. »
Besoins : 4 milliards
Mais il aussi prévenu que cet argent européen ne suffirait pas à réaliser tous les travaux nécessaires dans nos bâtiments scolaires. « Cette manne d’argent ne va répondre qu’à une toute petite partie des besoins. En effet, ceuxci s’élèvent à 4 milliards €. Ce plan d’investissements européen est historique, mais n’est qu’un élément partiel. C’est pourquoi nous avons voulu insérer cela dans une réflexion plus large. J’ai obtenu de la part de mes collègues du gouvernement 1 milliard € supplémentaire auquel il faut ajouter les effets de levier. Cela représente donc au total 2 milliards d’investissements, soit 50 % des besoins. Nous travaillons aussi sur une réforme des fonds qui doit définir un nouveau cadre de fonctionnement et de financement. J’espère qu’elle aboutira d’ici la fin de la législature », a conclu Frédéric Daerden.
Tradecowall est une coopérative créée par le secteur de la construction : Embuild Wallonie, le CSTC et le CRR, en partenariat avec la Région wallonne (SPAQuE). Sa mission est de gérer de manière circulaire et durable les déchets de construction/déconstruction générés par les chantiers, et les transformer en ressources valorisables. Thibault Mariage, directeur du département QHSE, nous parle de l’évolution de cette coopérative et de ses missions actuelles.
Lorsqu’on évoque Tradecowall, il faut remonter au début des années 1990, 1991 pour être exact. À l’époque, on sort des scandales environnementaux wallons, comme celui de la décharge de Mellery dans le Brabant wallon, où on entreposait illégalement des tonnes de déchets industriels très polluants. « Ce contexte a lancé le début d’une gestion coordonnée des déchets, avec notamment la création de la SPAQuE en 1991 et Tradecowall », indique Thibault Mariage. « Nous sommes un PPP avec 160 entreprises coopératrices, ce qui est assez unique, et 29 % de parts publics détenues par la Région wallonne et la SPAQuE. Notre objectif est d’offrir des solutions de gestion des déchets aux entrepreneurs qui collent à l’évolution de la législation. ».
Les activités de la coopérative se déclinent en trois grands volets : la gestion des terres de déblais, le recyclage des déchets inertes et la Recherche & Développement.
Valorisation des terres
Le concept de valorisation des terres a toujours été d’une importance capitale pour Tradecowall. « C’est d’ailleurs, à ce jour, notre activité la plus connue. En 2001, nous avons ouvert des sites récepteurs de terres de déblais, un peu partout en Wallonie. Nous gérons ces sites. Il y en a huit qui sont actifs
Tradecowall valorise entre 500.000 et 1 million de tonnes de terres de déblais par an.
et actuellement, notre activité principale est d’en rechercher. À ce sujet, nous travaillons en collaboration avec les intercommunales et les pouvoirs publics. Nous avons, par exemple, créé un réseau avec IDELUX en province du Luxembourg, où nous avons ouvert les trois derniers sites récepteurs. Il s’agit d’endroits, non loin des chantiers et des villes, où l’entrepreneur peut venir déposer ses terres et où on développe des projets de valorisation », indique Thibault Mariage.
Trouver des nouveaux sites : la mission n’est pas simple. Car la demande de permis prend souvent du temps, généralement entre deux et trois ans, et les riverains s’opposent parfois au projet. Pourtant, elle est capitale. Un chiffre pour bien comprendre. Tradecowall valorise entre 500.000 et 1 million de tonnes de terres de déblais par an. « Nous devons donc trouver des sites récepteurs en suffisance pour assurer l’activité. Le facteur temporalité est très stressant. Il y a trois personnes à plein temps dans mon équipe qui s’occupent de cette mission très importante
pour nous », souligne le directeur du département QHSE.
Question : la création de l’asbl Walterre qui gère la traçabilité des terres wallonnes, en 2019, atelle eu une incidence sur les activités de Tradecowall ? « Non, nous n’avons pas été impactés, la traçabilité des terres faisait déjà partie de nos activités. »
Recyclage des déchets inertes
Deuxième volet : le recyclage des déchets inertes. « En 1994, nous avons reçu la mission de créer des centres de recyclage. Entre cette date et 2000, nous avons été actifs dans la création de ce réseau de sociétés. Actuellement, le réseau est constitué de cinq entités, dans lesquelles nous sommes partenaires, qui exploitent un ou plusieurs centres de recyclage en Wallonie : Recymex (Farciennes et SaintGhislain), Valorem (MontSaintGuibert et ChaumontGistoux), Recynam (LivessurMeuse), Recyhoc (Tournai) et Recyliège (Liège). Ces centres acceptent les déchets inertes et les recyclent via divers process industriels : trier, concasser et cribler ; lavage par voie humide ou par voie sèche. Depuis 2004, ce réseau participe à l’économie circulaire. Et cela s’est renforcé depuis 2020 avec la stratégie ‘économie circulaire’, souhaitée par le Gouvernement wallon et portée par le ministre Borsus. »
Les centres autorisés procèdent à la transformation annuelle de plus de 600.000 tonnes de ces déchets en ressources valorisables. Ce recyclage est réalisé dans un cadre environnemental maîtrisé (procédures d’acceptation et contrôles internes ; respect des codes déchets ; gestion des poussières…). Les techniques innovantes mises en œuvre, couplées à des systèmes de management de la qualité performants, permettent de garantir aux clients, tant publics que privés, la certification CE2+ et la sortie de statut de déchet (SSD) des produits mis sur le marché. « Cette
sortie du statut de déchet est obligatoire depuis juillet 2021. On ne doit donc plus dire déchet mais ressource. Cela implique toute une série de tests à réaliser et des obligations comme le marquage CE. L’objectif est de créer un granulat recyclé de qualité qui répond à des normes européennes, notamment pour le cahier des charges type Qualiroutes pour les voiristes. La Wallonie recycle 97 % de ces déchets inertes et est dans le top 3 européen. Plus de 200 entreprises sont agréées pour faire du recyclage. »
Recherche et développement
Enfin, troisième et dernier champ d’action : la recherche et le développement. « En lien avec notre deuxième volet, le recyclage de déchets inertes, nous participons à de nombreux projets de ce type, régionaux ou européens. »
Citons FIBFREECEM, un projet qui a pour but d’améliorer le recyclage des plaques en fibrociment asbestefree en les séparant des plaques d’asbesteciment lors de la collecte. Grâce à ce projet, les plaques asbestefree pourront être revalorisées dans le secteur de la construction et faire partie intégrante de l’économie circulaire visée par la stratégie Circular Wallonia.
Evoquons aussi Cosmocem dont l’objectif est de transformer des flux de déchets wallons peu ou pas valorisés à l’heure actuelle en additions minérales réactives. Ces matières compenseront le manque récurrent de laitier de haut fourneau et de cendres volantes. Ce projet vise la création d’une alternative au clinker, le constituant de base du ciment et dont la production est responsable de la majeure partie des émissions de CO2 du secteur cimentier.
Enfin, Mineral LOOP qui s’occupe des déchets minéraux. Dans la perspective du développement d’une économie circulaire s’appliquant aux flux de déchets minéraux, le projet Mineral LOOP vise à concevoir, développer, installer et opérer une unité pilote industrielle de transformation de déchets minéraux en produits secondaires pouvant être réutilisés dans différents secteurs applicatifs. Les procédés qui seront mis en œuvre se baseront, entre autres, sur le principe de la carbonatation, c’estàdire la capture et la fixation du CO2 dans des matières minérales alcalines ainsi stabilisées et reconditionnées.
«
Offrir des solutions de gestion des déchets qui collent à l’évolution de la législation »
« Nous devons trouver des sites récepteurs en suffisance pour assurer l’activité. »THIBAULT
MARIAGEThibault Mariage est directeur du département QHSE chez Tradecowall.
Votre partenaire pour une formation d’excellence dans la construction
La formation des travailleurs est un enjeu primordial pour les entreprises et demande à ces dernières un important travail de recherche et de planification. Dans l’objectif de faciliter ces démarches et en concentrant toute l’offre de formations des centres partenaires au sein d’un catalogue en ligne, Construfutur soutient l’accès à des formations de qualité et à coûts maîtrisés. La période hivernale est propice à l’envoi de travailleurs en formation.
Initié par les partenaires sociaux et mis en œuvre par Constructiv pour la CP 124, ce catalogue en ligne concentre toute l’offre de formations des organismes partenaires en Wallonie. Complet, intuitif et facile d’utilisation, il vous permet de consulter une vaste offre de formations, notamment les formations programmées par nos partenaires d’excellence, principalement durant la période hivernale et régulièrement mise à jour.
Recherche
L’entreprise, à la recherche d’une formation, accède facilement à plusieurs propositions, à l’aide de motsclés ou par différents filtres permettant d’affiner sa recherche. Une fois celleci effectuée, il est possible de cliquer sur la formation de son choix et ainsi consulter une fiche détaillée, contenant toutes les informations relatives à la formation choisie. Si cela répond aux besoins de l’entreprise, le bouton d’action « s’inscrire » mène directement au formulaire « demande d’inscription ».
L’entreprise remplit alors un formulaire de contact en veillant à l’exactitude de ses données. Elle reçoit ensuite un mail contenant un bon de commande à renvoyer dans
les 24 heures à son bureau régional. Si les places à la formation demandée sont disponibles, le bureau régional Constructiv lui confirme l’inscription. Dans le cas contraire, une alternative est proposée.
Bien évidemment, toutes les formations proposées sur www.construfutur.be lui permettent de bénéficier des aides sectorielles visant à diminuer le prix de la formation et/ ou contribuer au coût salarial des ouvriers pendant la durée de la formation.
Formations hivernales
La période hivernale s’étend du 1er décembre au 31 mars et constitue la période par excellence pour une formation avantageuse. Durant cette période, vous pouvez déclarer vos travailleurs en « chômage pour cause
d'intempéries » pour raison de formation programmée, même si les conditions météorologiques sont favorables.
Ainsi, vous ne supportez pas les coûts salariaux et vous bénéficiez, par ailleurs, d’une intervention financière dans les frais de formation de 10 € par heure par ouvrier. En parallèle, outre son allocation de chômage, chaque travailleur CP124 présent perçoit une prime complémentaire de 55 € par journée de formation.
La période hivernale est donc le moment idéal pour envoyer vos travailleurs en formation et leur permettre d’approfondir leurs connaissances, renforcer leurs compétences ou en développer de nouvelles.
Formations pour Nouveaux Entrants
Dans le secteur de la construction, la prise de fonction est un moment crucial tant pour l’entreprise que pour le travailleur.
Lorsque les modalités d’accueil sont bien définies et préparées, les conditions sont alors réunies pour réussir la phase d’intégration d’un nouveau collaborateur, lui permettre de créer du lien avec ses collègues et de se sentir bien dans son environnement de travail.
Développée par Construfutur et prioritairement axée sur la sécurité, la formation pour Nouveaux Entrants dans le secteur a ainsi pour objectif de faciliter la prise de poste du nouveau travailleur, tant sur le plan relationnel que fonctionnel ou technique, dans une logique d'efficience et d’efficacité sur le long terme.
D’une durée de 8 heures et obligatoire dans le cadre du dispositif Emploi Tremplin Construction et du Trajet Maître Tuteur, la formation pour Nouveaux Entrants aborde des sujets tels que : les principes légaux, les responsabilités du travailleur et de l’employeur, la hiérarchie des règles de prévention, les équipements de protection individuels et collectifs, la signalisation, l’ordre et propreté sur chantier, les produits dangereux, les risques d’incendie, les risques électriques, … En outre, notons que la formation Sécurité pour Nouveaux Entrants est dispensatoire de la formation Sécurité de base et répond aux exigences de la CCT.
« La période hivernale s’étend du 1er décembre au 31 mars et constitue la période par excellence pour une formation avantageuse. »La formation permet d’approfondir ses connaissances, renforcer ses compétences ou en développer de nouvelles.
Conseiller Constructiv : un job multi-tâches au service du secteur
En Wallonie, on recense une dizaine de conseillers insertion chez Constructiv, le fonds sectoriel de la construction. L’une de leurs missions est d’accompagner les entreprises qui souhaitent insérer des ouvriers de la CP 124. Ils se chargent aussi de la promotion du secteur et interviennent notamment dans le cadre de l’agrément des entreprises de la CP 124 avec personnel ouvrier pour les contrats d’apprentissage en alternance.
Le paysage de l’insertion professionnelle ayant pris de l’ampleur, en 2014, il a été décidé de créer des postes de conseillers spécifiques chez Constructiv pour veiller à faciliter l’insertion d’ouvriers dans le secteur. Constructiv souhaite ainsi aider les entreprises et les travailleurs dans le parcours d’insertion professionnelle et participer, à son échelle, à réduire la pénurie de maind’œuvre qui touche la construction.
Comme pour ses autres services, le fonds sectoriel a réparti ses forces au sein de ses bureaux régionaux.
Accompagnement au sens large
La mission première du conseiller en insertion est de faciliter l’intégration de travailleurs. Pour ce faire, il informe les entreprises sur les aides à l’embauche (Impulsion, Sesam, …) et à la formation (formations obligatoires, formations continues…) auxquelles elles ont droit ainsi que sur les différents types de contrats possibles (PFI, FALT…). Bref, il offre un panel très large d’informations afin
de renseigner sur un maximum de questions possibles, ou du moins de guider vers les bonnes personnes pour faciliter les démarches, s’il ne peut le faire luimême.
Proactif, le conseiller insertion contacte également, luimême, les entreprises qui engagent afin de leur expliquer les services et aides possibles. Il prend le relais pour les aides sectorielles, si un dossier de formation en interne est, par exemple, nécessaire pour faciliter cette intégration.
Les services sont donc personnalisés et adaptés aux besoins et demandes de chaque entreprise.
Agrément apprentissage en alternance
Pour accueillir un jeune en alternance, une entreprise de construction doit d’abord en effectuer la demande auprès d’un opérateur de la formation en alternance de son choix (CEFA ou IFAPME) ou directement via l’organisme qui les centralise, l’Offa, afin d’obtenir l’agrément nécessaire. Ce dernier confirme que l’entreprise répond à toutes les conditions d’accueil, notamment celles
Les conseillers organisent diverses actions pour sensibiliser aux métiers, comme des visites de chantiers.
relatives à l’accès à la profession et à la sécurité. Le conseiller Constructiv intervient, en cours de procédure, pour les entreprises qui ont au moins un ouvrier actif en CP 124, au moment de la demande d’agrément.
Un travail important sur l’image de la construction pour recruter
Outre ces missions d’agrément et de soutien aux entreprises, les conseillers de Constructiv veillent aussi à attirer des jeunes ou chercheurs d’emploi dans le secteur. C’est d’ailleurs l’une des missions phares de Constructiv veiller à ce que la construction dispose en permanence d’un nombre suffisant de travailleurs (quantitativement) et compétents (qualitativement).
Pour y arriver, et briser les clichés, les conseillers participent activement à des activités pour améliorer l’image du secteur avec ses nombreux partenaires, comme par exemple Embuild, l’enseignement, l’IFAPME, les CEFAs, le Forem…Diverses actions sont menées pour sensibiliser aux nombreux métiers possibles ainsi qu’aux avantages des ouvriers du secteur (séances d’information dans les écoles et centres de formation, visites de chantiers en partenariat notamment avec la Cité des Métiers, participation aux salons de l’emploi comme le SIEP, animations « découverte métiers »…).
Une fois l’agrément accordé, le contrat en alternance dure jusqu’à trois ans, après quoi le conseiller Constructiv peut à nouveau aider à l’insertion de l’ouvrier dans la CP 124. Il offre alors tous les services mentionnés précédemment.
Pour les jeunes aussi
Les services du conseiller insertion visent également les jeunes en recherche d’emploi ou de formation dans le secteur. Il les renseigne et les oriente au mieux tout en les informant des nombreux avantages que le secteur offre à ses ouvriers (avantages propres au secteur de la CP 124). Le site www.jeconstruismonavenir.be a d’ailleurs été créé pour faciliter la mise en contact avec un conseiller en vue d’être orienté et informé mais aussi soutenu dans leur recherche.
Grâce au réseau des conseillers, un jobmatching peut être réalisé afin de faciliter l’intégration dans les entreprises (c’estàdire le lien entre les entreprises qui sont à la recherche de maind’œuvre qualifiée et le public formé et apte à travailler).
COPRO, la certification de la qualité dans le secteur depuis 1983
Depuis 1983, COPRO (COntrôle des PROduits) contrôle et certifie des produits de construction destinés au secteur routier et aux infrastructures. À l’approche de son 40e anniversaire, Bernard Cornet, Business Development Engineer, a fait le point sur les missions de COPRO et ses projets actuels et futurs.
Petit flashback. À la fin des années 70, un nouveau cahier des charges, pour les travaux passés par marchés publics, a été élaboré.
On y prévoyait un contrôle accru des produits utilisés sur les chantiers routiers. Conséquence : des problèmes de qualité étaient parfois détectés, il fallait envoyer les produits en laboratoire…Les démarches étaient souvent chronophages et retardaient les chantiers.
La solution ? Eviter tout ce processus avec un contrôle en amont, lors de la fabrication. Elle a été proposée par un article particulier de l’AR sur les marchés publics de l’époque, qui stipulait qu’il pouvait être renoncé, à tout ou partie des réceptions techniques, lorsque l’adjudicataire prouve que les produits ont été contrôlés par un organisme indépendant lors de leur production. Ces principes restent d’ailleurs toujours d’application, selon l’Art.22 de l’AR modificatif, publié au Moniteur du 27/06/2017, de l’AR du 14/01/2013 relatif à la passation et aux règles générales d’exécution des marchés publics et des concessions de travaux publics.
Produits en béton
Des discussions ont alors eu lieu entre le ministère des travaux publics de l’époque, et la FBEV (Fédération Belge des Entrepreneurs de Voirie). Elles ont abouti à la création de cet organisme indépendant pour la construction routière. COPRO voyait le jour. Les différentes sortes de produits en béton étaient directement ciblées : bordures, dalles, pavés, tuyaux et chambres de visite.
Les premiers contrôles ont débuté en 1984. En 1987, la certification de l’asphalte a été lancée. Les granulats recyclés ont suivi dans
les années 90. « Le core business de COPRO reste les produits routiers avec la certification comme fil rouge », précise Bernard Cornet « Lors de la création de l’organisme, et les quelques années qui ont suivi, tout était légiféré au niveau national, avec une certification obligatoire dans les marchés publics. La situation a ensuite évolué à la fin des années 80, début des années 90, avec la régionalisation », expliquetil.
Spécificités régionales
Aujourd’hui, la certification diffère donc d’une région à l’autre. « En Flandre, le cahier des charges standardisé 250 impose une certification de tous les produits ou mesure équivalente, ou bien encore, un contrôle par un organisme indépendant impartial. En Wallonie, les exigences sont fixées par le cahier des charges type Qualiroutes. La certification n’est pas obligatoire. Cependant, il arrive que les prescriptions techniques du cahier des charges, relatives à certains produits, correspondent exactement à celles couvertes par une certification volontaire symbolisée par une marque de qualité, comme COPRO ou BENOR. Ainsi, pour certains postes du métré reprenant ce type de produits, le cahier des charges type Qualiroutes prévoit, en cas de proposition par l’adjudicataire d’un produit certifié, qu’il soit déchargé des frais de réception technique préalables, qui, sinon, auraient été à sa charge. Ce faisant, la certification apporte une réelle plusvalue », explique Bernard Cornet. « La situation diffère encore à Bruxelles. Elle est « entre les deux ». La région n’impose pas, mais fait mention des marques de qualité volontaires au niveau de son cahier des charges type 2015. »
Evoquons aussi les réceptions par lot. Il
On applique la certification d’exécution à certaines activités. C’est, par exemple, le cas de la pose de barrières de sécurité sur les autoroutes.
s’agit d’un contrôle effectué par un organisme impartial sur une quantité ou un nombre précis et délimité de produits finis (le lot).
L’objectif d’une réception par lot est de vérifier si l’on peut avoir suffisamment confiance en ce que les caractéristiques des produits de ce lot soient effectivement conformes aux exigences fixées. « Récemment, une ville flamande a fait réaliser des travaux dans son centreville, avec de la pierre bleue venue de Chine. Un inspecteur de COPRO s’est rendu sur place pour effectuer des contrôles dans les gisements, c’est de la vérification sur le lot et donc de la réception par lot. »
Chiffres
Quelques chiffres pour vous rendre compte de l’ampleur de la certification COPRO dans la construction. Actuellement, plus de 10.000 produits fabriqués par près de 500 fabricants sont certifiés dans le secteur des travaux routiers. « On peut répertorier ces produits suivant différents soussecteurs : béton, granulats, mélanges bitumineux et produits apparentés, équipement routier (en métal, en matière synthétique, en pierres naturelles et en grès) et les produits pour marquage routier », indique Bernard Cornet.
Pas que les produits
L’organisme de certification a continué de croître. À l’apparition du marquage CE, en vigueur depuis 1993 en Belgique, le SPF Economie l’a ainsi reconnu comme organisme notifié. Dans le cadre de cette croissance, COPRO va aussi audelà de la certification de produits uniquement. Trois autres types de certification ont été développés.
La première est la certification d’exécution des entreprises. « La surveillance du chantier et la bonne mise en œuvre sont tout aussi importantes que la qualité des produits. C’est pourquoi on applique cette certification d’exécution à certaines activités. C’est, par exemple, le cas de la pose de barrières de sécurité sur les autoroutes. Cette prescription est reprise dans le cahier des charges type Qualiroutes, en Wallonie. En Flandre, pour les systèmes d’infiltration d’eau par exemple, le cahier des charges standardisé 250 prévoit les dispositions à suivre. Le traitement thermique des granulats goudronneux est également certifié selon ce
système, apportant ainsi l’assurance qu’ils ont fait l’objet d’un traitement approprié. »
La deuxième la certification de système (en réalité, du système de management de la société). « À ce sujet, il existe un projet pilote lancé par une de vos filiales au sein d’Embuild, l'ADEBVBA, l'association des entrepreneurs belges de grands travaux. Il concerne l’échelle de performance de CO2 et vise à réduire l’empreinte CO2 sur un site de construction ou au niveau des activités d’un entrepreneur, dans son ensemble. Cela ne vise pas que les produits, mais aussi les machines, les matériaux, la production de béton…Ce projet pilote va durer deux à trois ans et fera ensuite l’objet d’une évaluation de la part de toutes les parties concernées », explique Bernard Cornet.
Enfin, la troisième est la certification de personnes. « En Flandre, à partir du 23 novembre 2022, toute transaction immobilière devra être accompagnée d’une attestation d’inventaire de l’amiante pour les habitations construites avant 2001. Depuis cette année, nous certifions les experts qui réalisent ces contrôles dans les logements. Nous nous basons pour cela sur les prescriptions de l’OVAM, l’administration flamande des déchets. En Wallonie, on reste aussi attentif à la politique de l’amiante, dans le cadre du Plan wallon des déchetsressources (PWDR). Le SPW prévoit des actions qui impliqueront aussi la certification d’experts », indique le Business Development Engineer de COPRO.
Meilleure qualité
Avec ces nouveaux types de certification, COPRO ne manque pas de projets pour l’avenir. « Le développement de nouvelles certifications contribue sans aucun doute à l’amélioration de la qualité des projets de construction. Les maîtres d’ouvrage seront assurés d’une qualité renforcée et pour les entreprises, soumises aux mêmes exigences, cela permettra d’écarter ou de contenir la concurrence déloyale », conclut Bernard Cornet.
COPRO est un organisme impartial avec le statut d’a.s.b.l. Son impartialité est garantie par l’accréditation délivrée par BELAC, l’unique organisme d’accréditation belge placé sous la responsabilité du SPF Economie et la composition de ses organes d’administration, où siègent, entre autres, des entrepreneurs de voirie wallons, flamands et bruxellois.
« Le développement de nouvelles certifications contribue sans aucun doute à l’amélioration de la qualité des projets de construction. »
Le prix du bois de construction diminue et se stabilise
L’augmentation du prix des matériaux de construction fait la une de l’actualité depuis fin 2020. Le bois de construction n’a pas échappé à cette règle. Mais concernant ce dernier, la tendance s’est inversée ces derniers mois. Son prix diminue et se stabilise. Un négociant en bois a d’ailleurs contacté Embuild Magazine pour transmettre cette information. Un membre actif dans l’ossature bois a confirmé cette tendance.
Rappelezvous, en 2020, quelques semaines après l’éclatement de la crise du coronavirus, le prix du bois de construction a explosé et a même, dans certains cas, triplé. La principale raison la production avait été mise de côté aux EtatsUnis, et la demande vers l’Europe (principalement en Belgique, France et Allemagne) lors de la relance économique outreAtlantique a explosé, faisant logiquement monter les prix dans nos contrées.
De 400 à 1.300 €/m³
Selon un négociant actif dans la province de Liège, vers la fin de l’année 2020, le prix du CLS, KVH (bois massif de construction) a triplé et est passé de 400 € à 1.300 €/m³. Pour le bois frais (sapins blancs, épicéas...), il a doublé, allant de 350 € à 600 €/m³. Les prix ont continué de fortement augmenter en 2021, allant même parfois jusqu’à deux augmentations par jour, toujours selon le négociant.
Mais depuis le mois de mars 2022, la situation s’est inversée et le prix du bois de construction suit une courbe descendante, surtout depuis le mois de juillet avec une diminution de l’ordre de 35 à 40 %. Il est au prix d’avant la crise du coronavirus, soit environ 400 €/m³. Deux raisons principales expliquent cette nouvelle tendance : les
stocks se sont accumulés en Belgique et la demande internationale a diminué car les EtatsUnis ont recommencé à produire de façon autonome.
Le négociant a voulu faire passer l’information via notre canal, car selon lui, tous les entrepreneurs ne sont pas forcément au courant de cette baisse. La demande de ses clients, nos membres donc, est toujours en baisse et le marché du bois de construction tourne au ralenti, alors que le prix a récemment diminué de 20 à 40 €/m³ par semaine.
Corman Halleux
Corman Halleux (GrandRechain) est une entreprise de construction générale, aussi active dans l’ossature bois et la menuiserie. Sébastien Cormann est le gérant de cette société membre d’Embuild. Après une période plus compliquée, il nous a confirmé cette nouvelle tendance. « Après la crise et au cours de l’année 2021, il était difficile de remettre prix pour des projets en ossature bois, car le prix du bois de construction augmentait de semaine en semaine. C’est bien simple, je n’ai pas eu de projets concrets, annexes ou autres en ossature bois, à réaliser en 2021. Ils ont tous été mis de côté ou reportés », expliquetil. « Mais effectivement, les prix sont à la baisse depuis le mois de mars 2022. On est à 380400 €/m³ pour le CLS et le KVH. C’est un retour à la situation d’avant crise il y a deux ans. L’OSB avait aussi fortement augmenté, passant de 56 €/m² à 1819 €. Son prix est aussi revenu à la normale, il est actuellement de 67 €/m² (ndlr : l’interview a été réalisée miseptembre). On peut aussi citer la diminution du prix des panneaux CLT. Nous sommes actuellement occupés à réaliser un gros projet de rénovation dans l’ancienne gare de Flémalle avec des panneaux CLT. Les prix redeviennent ceux d’avant la crise. »
Architectes et maîtres d’ouvrage
Par contre, il tient à préciser, et c’est important, que le prix de tous les types de bois n’a pas sensiblement diminué. « Oui, cette baisse ne concerne que le bois de construction. Le prix du bois exotique, pour réaliser des châssis, ne fait qu’augmenter. C’est également le cas pour les bois plus nobles, le mélèze ou le cèdre, pour la conception de bardages. Pour tous ces bois, le prix augmente depuis deux ans », précise Sébastien Cormann.
Après les difficiles années 2020 et 2021, les projets en ossature bois reprennent petit à petit. www.bcca.be
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Notre membre tient à quelque peu nuancer le fait que les entrepreneurs ne seraient pas au courant de cette baisse de prix. Selon Sébastien Cormann, cette information commence à circuler parmi les entrepreneurs actifs dans l’ossature bois. « Même si beaucoup de projets ont été mis de côté, ceux qui sont actifs dans le domaine l’apprennent petit à petit. Mais ce n’est peutêtre effectivement pas le cas de tout le monde. En tout cas, je suis sûr qu’il est important de communiquer cette information aux architectes et maîtres d’ouvrage privés et publics. Ces publicslà ne sont certainement pas tous au courant, car les projets ne sont pas encore légion », indiquetil. Et de conclure. « Oui, le prix du bois de construction diminue et se stabilise. L’avenir ? Il est incertain, je n’ai pas de boule de cristal, mais je doute que le prix ne remonte pas. »
« Les prix sont à la baisse depuis le mois de mars 2022. On est à 380-400 €/m³ pour le CLS et le KVH. »
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Comment contrôler un vase d’expansion fermé à pression variable ?
Lorsqu’un bâtiment est chauffé à l’eau chaude, le vase d’expansion reprend la dilatation de l’eau chauffée et fait en sorte que toute l’installation de chauffage reste en surpression quand l’eau refroidit. Il est donc crucial de contrôler ce vase régulièrement.
Perte de pression
L’élément principal d’un vase d’expansion fermé à pression variable est la membrane. Celleci sépare l’eau de l’installation d’un espace fermé rempli de gaz (air sec ou azote). La pression du gaz dans le vase est appelée ‘pression de gonflage’.
Cependant, la membrane n’est jamais parfaitement étanche au gaz et ses qualités sont susceptibles de se dégrader peu à peu. Avec le temps, une partie du gaz contenu dans le vase
finira donc par migrer vers l’eau de l’installation, ce qui diminuera la pression dans le vase d’expansion.
Certaines parties de l’installation pourront se trouver en dépression et aspirer de l’air ambiant, ce qui, à son tour, pourra occasionner de la corrosion. Dans des cas extrêmes, il arrive que la membrane se déchire. Il est donc important de contrôler le vase d’expansion tous les ans ou au moins tous les deux ans.
Contrôle du vase d’expansion
Le contrôle consiste à vérifier la pression de gonflage résiduelle, en vidant l’eau présente dans le vase. Idéalement, ce dernier est pourvu d’une vanne d’isolement verrouillable et d’un robinet de purge ou d’une vanne à capuchon qui combine les deux fonctions (voir figure 1). Si ce n’est pas le cas, il convient de démonter le vase. Dans ce cas, prenez soin de fermer les vannes d’isolement de l’installation pour perdre le moins d’eau possible.
Il est indispensable de mettre à l’arrêt toute l’installation (générateurs de chaleur et circulateurs) avant de démonter le vase d’expansion. Pendant le contrôle, il est dès lors possible que l’installation refroidisse et que la pression diminue, entraînant ainsi un risque d’aspiration de l’air. Limitez donc autant que possible la durée de l’intervention !
Le contrôle de la pression de gonflage résiduelle s’effectue au droit de la valve de remplissage (voir figure 2) au moyen d’un manomètre (voir figure 3). Si nécessaire, le vase d’expansion doit être regonflé au moyen d’une bouteille d’azote sous pression ou d’une pompe à air (voir figures 4 et 5).
La bonne pression de gonflage dépend de l’installation de chauffage et du dimensionnement du vase. Il est donc indispensable de disposer de ces informations avant d’effec
tuer le contrôle (note de dimensionnement ou étiquette sur le vase, par exemple). L’outil de calcul disponible sur notre site Internet permet d’établir une note de dimensionnement (voir www.cstc.be, Expertise & Soutien, CSTCTools, Dimensionnement des vases d’expansion fermés).
Lors du contrôle, il se peut que vous constatiez la présence d’eau au droit de la valve de remplissage de gaz. Ce signe de déchirure de la membrane indique qu’il est nécessaire de remplacer le vase (ou si possible uniquement la membrane). Une fois le contrôle de la pression de gonflage et le regonflage éventuel du vase effectués, il y a lieu de vérifier l’étanchéité à l’air de la valve de remplissage de gaz. Cela peut être réalisé à l’aide d’eau savonneuse.
Remise en service
Au moment de remettre le vase d’expansion en service et avant de relancer l’installation, il faut recréer la réserve d’eau et appliquer la pression de remplissage adéquate. La difficulté principale à ce stade réside dans le fait que cette dernière dépend de la température de l’eau.
Dans la note de dimensionnement, la pression initiale est calculée en fonction de la température d’eau la plus faible (norme NBN EN 12828), à savoir celle de l’eau de remplissage (10 °C). Or, il est peu probable que toute l’eau de l’installation soit à cette température. Déterminer la température exacte est presque impossible. Il faut donc l’estimer en partant du principe que :
A pour une installation entièrement à l’arrêt et refroidie (0 % chaude), la température de l’eau est égale à la température ambiante
B pour une installation entièrement en fonctionnement (100 % chaude), elle correspond à la température moyenne entre le départ et le retour
C pour une installation partiellement en fonctionnement (40 % chaude, par exemple), elle équivaut à la moyenne pondérée entre a et b (0,60 x a + 0,40 x b).
La pression de remplissage peut être ajustée par la suite à l’aide de la note de dimensionnement et de l’outil de calcul précité.
Puisqu’il s’agit d’une estimation, le calcul
doit tenir compte d’une marge de sécurité de minimum 0,5 bar par rapport à la pression d’ouverture de la valve de sécurité.
Procédure pour deux vases d’expansion
En présence de deux vases d’expansion – un (trop) petit vase intégré dans une chaudière murale et un vase complémentaire, par exemple –, il faut tenir compte de la note de dimensionnement de chacun des vases. Lorsqu’ils se trouvent à la même hauteur, la pression de remplissage à appliquer est identique. Dans le cas contraire, le vase situé le plus haut recevra 0,1 bar de moins par mètre de différence de hauteur.
En pratique, la procédure de contrôle la plus simple est la suivante :
1 isolement des deux vases
2 contrôle et remise en pression du 1er vase (gaz et eau)
3 isolement du 1er vase
4 contrôle et remise en pression du 2e vase (gaz et eau)
5 reconnexion du 1er vase avec l’installation.
Une procédure de contrôle un peu plus complexe permet de réduire le temps pendant lequel l’installation n’est connectée à aucun vase d’expansion :
1 isolement du 1er vase, contrôle et appoint de sa pression de gonflage (gaz)
2 reconnexion du 1er vase avec l’installation et remise en pression (eau)
3 isolement du 2e vase, contrôle et appoint de sa pression de gonflage (gaz)
4 isolement du 1er vase
5 reconnexion du 2e vase avec l’installation et remise en pression (eau)
6 reconnexion du 1er vase avec l’installation.
sous pression et manomètre pour le gonflage des vases d’expansion.
(Source : Klostermann Chemie)
(Source
Installateurs, le CSTC est là pour vous !
Que vous soyez chauffagiste, ventiliste ou sanitariste, le CSTC répond à toutes vos questions techniques.
Afin d’atténuer la complexité de votre travail et de vous faciliter la vie au quotidien, nous avons publié un guide spécialement dédié aux installateurs comme vous. Vous y trouverez trente questions très fréquentes, accompagnées chaque fois d’une réponse chiffrée claire, de conseils pratiques et des points de vigilance dont vous devez tenir compte. Ce guide pratique a été vérifié par des spécialistes afin que vous puissiez immédiatement vous mettre à l’œuvre !
La qualité de l’air intérieur est un sujet complexe qui ne se limite pas aux problèmes d’humidité et aux locaux de service d’une habitation. Dans les logements existants, on sous-estime souvent les besoins en ventilation, pourtant essentiels pour assurer une qualité de l’air acceptable. Le monitoring réalisé par le CSTC dans le cadre de l’étude Prio-Climat souligne le rôle crucial de la ventilation dans les pièces habitables telles que les chambres à coucher et les séjours.
La qualité de l’air à l’intérieur des logements peut entraîner un inconfort ainsi que des problèmes de santé à long terme. Or, dans les logements, l’air est susceptible d’être vicié, entre autres, par :
● des bioeffluents émis par les personnes (dont le CO2 est un bon indicateur)
● des polluants émis par les matériaux de construction et le mobilier
● le développement de moisissures associé à une humidité trop élevée.
Bien que certaines pièces ne montrent pas de signes visibles de mauvaise qualité de l’air (présence d’humidité, par exemple), il n’est pas garanti que l’air y soit de bonne qualité.
Monitoring effectué par le CSTC
lation mécanique de type D (double flux mécanique). D’autres ne possédaient aucun système de ventilation ou étaient équipées de dispositifs de ventilation très sommaires (seulement quelques grilles ou extracteurs) non conformes à la norme NBN D 50001.
En présence d’occupants, la concentration en CO2 est un bon indicateur pour estimer le renouvellement de l’air et la qualité de l’air dans les pièces de vie. La norme NBN EN 167981 classe la qualité de l’air en quatre catégories : haute (I), moyenne (II), modérée (III) et faible (IV). Cellesci sont définies en fonction du niveau de concentration en CO2 par rapport à l’air extérieur.
Le monitoring souligne l’influence du système de ventilation sur la qualité de l’air intérieur. Les maisons munies d’un système D présentent globalement une meilleure qualité d’air que celles dépourvues de système de ventilation ou équipées de dispositifs de ventilation très sommaires.
En revanche, la qualité de l’air est nettement moins bonne dans les séjours et, plus particulièrement, dans les chambres à coucher des maisons sans système de ventilation ou dotées de dispositifs de ventilation très sommai
res. Dans certaines chambres, évaluées pendant la nuit, la qualité de l’air est de catégorie IV pendant plus de 80 % du temps. Certaines mesures ponctuelles du CO2 atteignent également 5.000 ppm, soit la limite maximale pouvant être mesurée par le capteur.
De manière générale, la qualité de l’air s’est avérée meilleure dans les séjours que dans les chambres à coucher. Différents éléments peuvent expliquer ce constat :
● contrairement à une chambre à coucher, le séjour est une pièce que l’on occupe habituellement moins longtemps et son volume est en général supérieur à celui d’une chambre
● les possibilités de renouvellement indirect de l’air sont souvent plus nombreuses dans un séjour que dans une chambre à coucher (utilisation de la hotte dans une cuisine ouverte, ouverture de la porte d’entrée directement dans le séjour, ouverture d’une porte vers une terrasse ou un jardin, …).
On ne le répétera jamais assez : la qualité de l’air intérieur reste un sujet complexe. Elle n’est pas seulement liée au taux d’humidité (dont les conséquences sont éventuellement visibles) et ne se règle pas uniquement par une extraction ponctuelle dans la salle de bain. La présence d’un système de ventilation mécanique dans les chambres à coucher permet d’assurer un renouvellement efficace de l’air et donc d’évacuer les polluants présents dans l’air intérieur.
Découvrez notre guide en scannant ce code QR ou en surfant sur notre site web cstc.be.
Le CSTC a réalisé un monitoring de la qualité de l’air intérieur durant plusieurs semaines dans les chambres à coucher et les séjours de 14 maisons d’un quartier bruxellois. Certaines maisons étaient équipées d’un système de venti
Le CSTC a identifié plusieurs systèmes de ventilation innovants basés autant sur le système D (double flux mécanique) que sur le système C (alimentation naturelle et évacuation mécanique). Ces systèmes garantissent une ventilation efficace dans les chambres à coucher et sont plus faciles à installer en cas de rénovation. Ils sont décrits en détail dans le Dossier du CSTC 2021/6.9.
Importance de la qualité de l’air intérieur, y compris dans les logements existants
Nouvel outil de calcul pour la charge thermique des bâtiments, les radiateurs et le chauffage par le sol
L’étude et la conception d’une installation de chauffage central constituent une étape indispensable au bon fonctionnement du système. Cela n’est pas nouveau, mais les contraintes actuelles en matière de performance énergétique et le coût de l’énergie ne laissent plus de place à l’approximation. C’est pourquoi le CSTC a mis à la disposition des installateurs un outil permettant de calculer la charge thermique des bâtiments et de dimensionner les radiateurs et le chauffage par le sol.
Pour atteindre le confort thermique souhaité à l’intérieur des locaux et limiter la consommation d’énergie, l’installation de chauffage central doit être parfaitement adaptée au bâtiment. L’installateur doit dès lors déterminer la charge thermique de ce dernier, c’estàdire la puissance de chauffage nécessaire pour maintenir une température confortable. Le calcul de la charge thermique est régi par la norme NBN EN 128311 et son annexe nationale belge NBN EN 128311 ANB:2020.
Si l’on comprend aisément que l’installation de chauffage doit être suffisamment puissante, il est parfois plus compliqué de comprendre pourquoi il est important qu’elle ne soit pas trop puissante. En effet, malgré l’adage ‘qui peut le plus, peut le moins’, il se trouve que :
● lorsque les chaudières sont trop puissantes, on observe des périodes d’arrêt très fréquentes. Or, cellesci induisent un taux de charge moyen très faible (*) et donc une perte de rendement. C’est principalement
Outils de calcul
Le CSTC met à disposition un outil Excel permettant de calculer la charge thermique des bâtiments dans les règles de l’art. Le calcul peut être sauvegardé et imprimé de façon à le joindre au dossier de conception de l’installation. L’outil, disponible en français, en néerlandais, en allemand et en anglais, est fourni avec un mode d’emploi et un exemple de calcul. Il peut être téléchargé gratuitement sur le site Internet du CSTC.
le cas pour les chaudières standard, mais les chaudières à condensation et les pompes à chaleur sont également concernées, dans une moindre mesure. Bien que la modulation de puissance permette de réduire cet effet, elle ne peut pas l’annuler ● un générateur de chaleur plus puissant sera généralement plus onéreux.
Afin d’améliorer le rendement des installations de chauffage, il est de bonne pratique de travailler avec de l’eau à basse température (valeur maximale entre 40 °C et 55 °C), voire
Catalogue de valeurs U
Le coefficient de transmission thermique des parois (valeur U) doit être calculé conformément aux normes en vigueur. Cependant, la composition des parois n’étant pas toujours connue avec suffisamment de précision pour effectuer ce calcul, nous proposons un catalogue de valeurs U indicatives pour un certain nombre de parois courantes.
Il est évidemment possible d’effectuer le calcul avec d’autres logiciels disponibles sur le marché. Dans ce cas, il est important de s’assurer qu’ils sont bien conformes à la norme NBN EN 12831-1 et à son annexe nationale belge. Pour compléter l’information, notons qu’un autre outil de calcul pour le dimensionnement des vases d’expansion fermés est également mis à la disposition des installateurs.
à très basse température (valeur maximale entre 30 °C et 40 °C).
Toutefois, conformément à la norme NBN EN 4422, les fabricants publient la puissance des radiateurs pour un régime de température normalisé (température d’entrée d’eau 75 °C; température de sortie d’eau : 65 °C; température ambiante : 20 °C). Une conversion de puissance en fonction du régime de température choisi par l’installateur est donc nécessaire pour permettre le choix des radiateurs.
L’outil de calcul que propose le CSTC (voir encadré ‘Outils de calcul’) donne la possibilité d’indiquer les locaux qui seront équipés de radiateurs et d’effectuer la conversion de puissance de manière automatique.
L’utilisation d’eau chaude à basse ou très basse température autorise de plus en plus souvent l’installation du chauffage par le sol. Cette fois encore, le nouvel outil de calcul permet d’indiquer les locaux qui en seront équipés et de concevoir les différentes boucles de chauffage. Il applique la méthode de calcul décrite dans la norme NBN EN ISO 118553. En outre, il calcule automatiquement le débit d’eau dans chaque boucle pour les besoins du choix de la pompe et de l’équilibrage hydraulique. Le lecteur trouvera toutes les informations pratiques concernant l’installation du chauffage par le sol dans la Note d’information technique n° 273.
(*) Un générateur de chaleur bien dimensionné présente un taux de charge d’environ 25 à 30 % sur la saison de chauffe.
Nouvelle NIT 282 sur la sécurité incendie des façades-rideaux
Comment concevoir et mettre en œuvre des façades-rideaux en acier ou en aluminium de sorte qu’elles répondent aux exigences actuelles de résistance au feu : réponses complètes dans la nouvelle Note d’information technique (NIT) publiée en mai dernier par le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC).
Le CSTC vient d’actualiser son exper tise sur cette question avec la publication de la nouvelle NIT n° 282 qui donne, sur une cinquantaine de pages largement illustrées, les principales recommandations de notre centre de recherche sectoriel. Le document a été préparé par le Comité technique «Physique du bâtiment, confort
et sécurité» du CSTC et par la commission «Sécurité incendie», épaulés dans ce travail par les ingénieurs du CSTC
Normes de sécurité
La réglementation relative à la sécurité incendie en Belgique fixe des mesures visant à limiter ou à ralentir la propagation de l’incendie d’un compartiment à l’autre d’un bâtiment par le biais des façades, et ce, tant à la verticale (vers le haut) qu’à l’horizontale.
La NIT 282 établit des règles de conception et de mise en œuvre des façadesrideaux permettant de satisfaire aux exigences réglementaires en vigueur en Belgique pour les nouveaux bâtiments. Elle tient compte des normes de base qui viennent d’être modifiées, notamment quant aux exigences de réaction
au feu des composants de la façade, en fonction de la hauteur du bâtiment. Cette révision, entrée tout récemment en vigueur, a aussi un impact important sur le choix des matériaux constituant la façade, notamment ceux qui forment l’isolation.
Domaines traités
La NIT 282 traite des façadesrideaux, principalement vitrées, avec montants en acier ou en aluminium, et des moyens de limiter la propagation interne autant qu’externe de l’incendie. Les façades «double paroi ventilée» ne sont pas abordées, pas plus que les systèmes de façades maçonnées ou en béton (murs creux traditionnels), les ETICS, les façades ventilées avec revêtements de type bardages (avec lame d’air continue ventilée) ou les façades légères à ossature en bois.
Solutions types pour la conception et la mise en œuvre des façades-rideaux
Après un court chapitre consacré aux normes d’essai et de classification, les solutions types présentées dans la NIT 282 sont applicables dans une série de cas, tout en tenant compte des performances thermi
La propagation de l’incendie doit être limitée tant par l’intérieur que par l’extérieur de la façade-rideau.
Comment se procurer la NIT 282
• La NIT 282 peut être téléchargée sur le site www.cstc.be avec vos codes d’accès.
• Un exemplaire papier ou PDF peut aussi être commandé auprès du service «Publications» du CSTC (e-mail publ@bbri.be – tél. 02/716.42.11) au prix de 11 EUR pour les entrepreneurs (14 EUR pour les autres professionnels de la construction – 18 EUR pour les particuliers).
ques et acoustiques. Les façons de positionner les éléments étanches au feu sont décrites, de même que les systèmes préconisés pour ancrer l’ossature de la façaderideau au gros œuvre.
La réalisation de l’élément pareflamme E60 et son intégration à la façaderideau sont abordées ensuite, avec présentation de diverses solutions types intégrant tantôt des tôles verticales pareflammes, tantôt des tôles de liaison supérieures et inférieures.
Une façaderideau peut aussi être doublée d’un élément résistant au feu. La NIT 282 propose quelques solutions types pour les liaisons possibles de cet élément de doublage résistant au feu.
Enfin, le document décrit une solution type pour l’installation horizontale d’un élément étanche au feu. Cet élément pareflamme est présenté ici en saillie horizontale de soixante centimètres, ainsi que sa liaison à l’ensemble.
Une belle rénovation patrimoniale au cœur du Condroz liégeois
C’est au cœur du petit hameau de Saint-Fontaine, à Pailhe (commune de Clavier), dans le Condroz liégeois, que notre membre Macors (Hamois) a procédé à la transformation et la rénovation de plusieurs habitations. Embuild Magazine a visité ces lieux…un peu perdus au milieu de nulle part.
Des grandes baies ont été conçues à l’arrière pour faire rentrer la lumière et ouvrir sur le paysage des bois et étangs.
Avec SaintPierre et SaintLambert, SaintFontaine est l’un des trois hameaux qui se situent entre les communes de Havelange (province de Namur) et Pailhe (province de Liège). Nous sommes donc ici à la frontière entre deux provinces wallonnes. Dans une région de
notre pays célèbre pour ses châteaux, le plus connu étant celui de Modave, au nord de Clavier. La commune de Pailhe en possède aussi un. Et c’est également le cas pour le hameau où votre magazine s’est rendu, avec le Château de SaintFontaine.
Sur les hauteurs de ce hameau SaintFontaine, dans la petite rue principale qui porte son nom, des logements fraîchement rénovés surplombent le magnifique paysage condruzien. Les façades en pierres bleues sablées sont un signe qui ne trompent pas. Ces habitations viennent d’être rénovées.
Patrimoine
Gérard Sevrin, l’administrateur délégué de Macors, les regarde fièrement. Il nous
Les façades en pierres bleues sablées indiquent que les habitations viennent d’être rénovées.
explique le contexte de ces travaux. « Ces maisons appartiennent à la même famille, qui possède plusieurs bâtiments dans le hameau. Macors avait déjà procédé à la rénovation de l’un d’entre eux il y a quelques années. Et le propriétaire a voulu poursuivre avec la transformation de deux nouveaux lots d’habitations, séparés chacun d’une centaine de mètres », explique Gérard Sevrin. « Le maître d’ouvrage est un passionné de patrimoine, qu’il veut conserver et mettre au goût du jour avec une petite touche contemporaine. Il travaille avec un architecte local depuis des années, l’Atelier d’architecture iO, qui est dans le même état d’esprit. Une relation de confiance s’est installée entre toutes les parties, et nous avons commencé les travaux de ces deux lots, au début de l’année 2020. Ils ont duré deux ans. »
On comprend pourquoi la relation a directement été optimale entre le maitre d’ouvrage/architecte et l’entrepreneur. En effet, Macors est une entreprise connue pour son amour du patrimoine, sa volonté d’insérer les jeunes dans le secteur et de former son personnel en interne. « Nous mettons un point d’honneur à ces trois aspects. Nos anciens forment les plus jeunes et nous voulons créer un véritable esprit d’entreprise. C’est ainsi que nous avons plusieurs familles, où le savoirfaire s’est transmis de génération en génération, qui travaillent pour nous. C’était notamment le cas sur ce chantier, ici à SaintFontaine, où des jeunes maçons
ont appris le métier sur le terrain, avec des plus aguerris, en famille. Ma philosophie est claire : nos métiers, on les apprend sur chantier. »
Désosser
Deux équipes ont avancé parallèlement sur les deux lots d’habitations, les travaux étant plus ou moins identiques. « Nous avons démonté certaines façades, les toitures et ensuite, désossé l’intérieur. Il ne restait, pour ainsi dire, plus que les murs ! Parvenir à réaliser de telles opérations, sans tout exploser, était un véritable défi. Pour vous donner une idée de l’état des lieux, le client
Les toitures étaient obsolètes. Elles ont été démontées et refaites avec des ardoises naturelles.
L’intérieur des logements rénovés est flambant neuf.
entre autres, des carrières Jullien, à Clavier. Dans le Condroz, nous avons plusieurs types de pierres : la pierre bleue, mais aussi la pierre de grès, la pierre d’avoine et la pierre calcaire. Nous sommes nés dedans et elles sont très importantes à nos yeux. Nos artisans ont mis le plus grand soin à les démonter, une par une, et les retravailler, si nécessaire. Un léger sablage a été réalisé pour donner un aspect plus neuf et plus uniforme », indique Gérard Sevrin.
…à l’arrière
Les façades à l’arrière, au contraire, ont été plus largement modifiées pour faire rentrer la lumière et ouvrir sur le paysage des bois et des étangs. Des grandes baies ont été conçues, mais restent invisibles depuis l’espace public, et permettent de conserver l’intimité des habitants et le caractère de l’ensemble.
»
a même voulu complètement abattre l’un des bâtiments. Mais après une discussion avec l’architecte et moi, nous l’avons convaincu de ne le pas faire, et que nous allions savoir garder le caractère authentique du site. » Murs remplis d’humidité, planchers en bois pourris…la première mission était effectivement délicate. « Les constructions étaient abimées tant au niveau du grosœuvre que des charpentes. »
L’objectif de ces travaux était de remettre ces logements aux normes actuelles (isolation, étanchéité, stabilité avec des planchers en béton) en récupérant un maximum de matériaux. À l’intérieur, la forte dégradation des maisons, la taille restreinte des pièces d’origine et les très faibles hauteurs sousplafond ont conduit à remodeler les volumes intérieurs, pour offrir des espaces plus généreux et des pièces de vie plus ouvertes. Sur l’une des maisons, une annexe prolonge les pièces de vie du rezdechaussée.
Façades sur rue et…
Les façades sur rue ont été confortées ou reconstruites sans grandes modifications visibles, et ce grâce au savoirfaire des artisans mobilisés sur le chantier. « Ces façades sont composées de pierres bleues qui proviennent,
Au niveau des toitures, elles étaient également obsolètes et ont été complètement refaites. Elles ont été confectionnées avec des ardoises naturelles. « Le client a mis un point d’honneur à utiliser des matériaux de qualité pour aboutir à une rénovation pérenne. » Quant aux châssis en bois, ils sont blancs. « Nous avons un atelier menuiserie chez Macors et ils ont été réalisés chez nous. L’avantage des châssis en profil bois est que l’on peut les façonner comme on veut et les changer de couleur quand on le souhaite, ce qui n’est pas le cas avec le PVC ou l’aluminium. Le blanc reste la couleur idéale car il est intemporel, mais aussi en cas de chaleur, car il résiste mieux aux rayons du soleil. »
Inauguration
À n’en pas douter, les locataires de ces maisons fraîchement rénovées doivent apprécier la qualité de leur nouveau nid et la quiétude de ce petit hameau. « De tels travaux dans un si petit village perturbent un peu cette tranquillité. Nous avons toujours essayé de bien communiquer avec le voisinage et tout s’est parfaitement déroulé. Une petite centaine de personnes ont d’ailleurs participé à l’inauguration, à l’initiative des trois parties, et où étaient conviés les habitants du hameau ainsi que l’ensemble des travailleurs ayant œuvré sur site », conclut Gérard Sevrin. Preuve que cette rénovation a été appréciée à sa juste valeur.
« Le maître d’ouvrage est un passionné de patrimoine, qu’il veut conserver et mettre au goût du jour avec une petite touche contemporaine.
PROMO DU MOIS DE NOVEMBRE 2022
Journal des Travaux
Embuild
Embuild THE BELGIAN CONSTRUCTION ASSOCIATION
Le journal des travaux (établi conformément aux prescriptions des autorités) doit être tenu sur chaque chantier par le délégué du pouvoir adjudicateur. Chaque jour doivent y être inscrits tous les renseignements relatifs à l’exécution des travaux.
Le journal des travaux permet d’avoir une vue d’ensemble du déroulement des travaux et des décisions prises, de même que des instructions données par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu à jour en permanence sur le chantier jusqu’à la réception provisoire du marché.
L’administration, l’entrepreneur et le concepteur de l’ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.
Le journal des travaux est surtout utilisé dans le cadre des marchés publics mais peut aussi être utile pour les marchés de travaux privés.
Prix de vente spécial – seulement pour le mois de novembre 2022
Prix membres pour cet ouvrage : 11 €, htva
Prix non-membres pour cet ouvrage : 21 €, htva
Cette publication peut être commandée en envoyant un mail à commandes@embuild.be
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Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
Wirtgen présente ses nouvelles fraiseuses compactes au Bauma 2022
la série F (les plus modernes du secteur) des fraiseuses de grande capacité, ont désormais été intégrées dans les fraiseuses compactes W 100 Fi, W 120 Fi et W 130 Fi. Avec leurs dimensions compactes et leur poids optimisé, ces machines sont prédestinées à de nombreuses missions et peuvent être transportées en toute simplicité. Que ce soit sur une autoroute, une nationale, un parking ou en centre-ville, les puissantes machines peuvent être utilisées partout. Du fait de leur productivité élevée, elles sont mises en œuvre pour la réfection des couches de roulement et le décaissement total sur les chantiers de toute taille.
Lors du Bauma 2022 à Munich, un salon triennal sur les machines, véhicules et équipements pour la construction, Wirtgen a présenté sa toute nouvelle génération de fraiseuses compactes, commercialisées en début d’année.
Les dernières technologies les plus fiables, provenant de
Wirtgen a aussi profité de l’événement pour présenter une autre innovation pour les fraiseuses compactes : la cabine confort entièrement fermée. Elle protège l’opérateur contre les nuisances du chantier, comme le bruit et la poussière, en offrant des conditions de travail et de sécurité optimales, quelle que soit la météo.
INFO www.wirtgen-group.com
Wienerberger rend son format Eco-brick standard et ajoute 8 nouvelles couleurs
Avec l’Eco-brick, l’assortiment de Wienerberger compte un nouveau standard. Pratiquement toutes les nouvelles collections sont désormais disponibles, dès leur lancement dans ce format jusqu’à 3,5 cm plus mince, ce qui offre aux bâtisseurs l’avantage de pouvoir appliquer jusqu’à 3,5 cm d’isolation en plus pour une épaisseur de mur inchangée. La collection Eco-brick offre donc une bonne solution pour ceux qui préfèrent gagner en espace habitable.
Pour le souligner, la famille Ecobrick s’élargit de 8 nouvelles variantes. Frappant le complément unique apporté à la collection Nubilum. Les briques Eco-brick Wasserstrich ont bénéficié d’une finition chaulée sur la texture Wasserstrich légèrement striée. Créant ainsi une finition haut de gamme très innovante. L’association de la technique Wasserstrich et du chaulage est unique dans le secteur et Wienerberger ajoute directement deux variantes à la collec-
tion Nubilum. Ces nouvelles variantes sont modernes et rafraîchissantes, grâce à leur palette froide et dynamique de blanc délavé par le soleil sur fond couleur crème (Beige Velum) ou de blanc brume sur fond gris clair chaud (Greige Stratus). Par ailleurs, ce duo sera disponible uniquement au format plus mince Eco-brick.
Autre variante en version Wasserstrich la nouvelle collection Amfora. Elle s’inspire des amphores utilisées par les Grecs pour conserver les liquides. On y retrouve des caractéristiques de beige (Beige Duno) et de blanc crème (Blanc Puro) qui incarnent une sensibilité sobre et chaleureuse.
Enfin, notons aussi l’élargissement de la collection Recup, déjà très populaire, avec quatre nouvelles couleurs. Attirantes, les couleurs chaudes et rouges procurent une sensation apaisante et créent une esthétique raffinée mais discrète.
Fortes mais vivantes, les couleurs
comprennent des tons de base riches de rouge terraccotta chaud, purs ou accompagnés d’accents de gris chaud et de blanc écru. Constituée de Meerse Recup, Desselse Recup, Balense Recup et Olense Recup, la nouvelle palette de couleurs est à la fois authentique, prononcée et robuste, avec une patine qui s’embellit avec le temps.
INFO www.wienerberger.be
PRÈS DE 4.500 VISITEURS POUR LA DEUXIÈME ÉDITION DES DEMO DAYS
Près de 4.500 visiteurs ont participé aux Demo Days qui se sont tenus à Boussu, sur le site de 33 ha du Terril Saint-Antoine, le premier weekend de septembre. C’est 16 % de plus que par rapport à la première édition, qui avait eu lieu à Braine-l’Alleud en 2018.
Pendant cet événement, les visiteurs ont pu admirer les très beaux stands que les 60 exposants avaient préparés à leur intention, tester à cœur joie plus de 100 machines, camions, équipements de concassage et de criblage ou encore profiter des démonstrations programmées sur ce site impressionnant.
Sur les rampes, les machines étaient exposées à différentes hauteurs. Les marques de camions, quant à elles, disposaient d’une piste très spacieuse
Moins
3 %
comprenant différents défis afin de permettre aux visiteurs de se rendre compte des compétences des camions. Outre les fournisseurs de machines et de camions de terrassement, il y avait également des stands de fournisseurs d’équipements, de systèmes GPS, de systèmes de graissage automatique…
En plus des nombreuses démonstrations et tests, l’objectif était également de contribuer à la restauration de la réserve naturelle en éliminant, par exemple, les espèces végétales invasives…
Le Département de la Nature et des Forêts a, d’ailleurs, exprimé toute sa satisfaction à l’issue de l’événement. La prochaine édition aura lieu en septembre 2024.
08.12.2022
Château du Lac, Genval #BCA22
En 2021, la Belgique comptait 776.992 bâtiments non résidentiels. C’est 3 % de moins qu’il y a vingt ans. En revanche, le nombre de bâtiments résidentiels (3,8 millions en 2021) a augmenté de 13 % au cours de la même période. Au total, notre pays comptait 4,6 millions de bâtiments l’année dernière. Il y a vingt ans, ce chiffre était de 4,2 millions.
Ce sont les immeubles à appartements qui ont le plus progressé. En vingt ans, ils sont passés de 118.026 à 225.163 bâtiments, soit une augmentation de 91 %. Viennent ensuite les maisons en aménagement ouvert et semi-ouvert : 2,4 millions en 2021, soit une augmentation de 14 %. En troisième position, se trouvent les maisons en développement fermé 1,2 million en 2021, soit une hausse de 2 %.
Au total, 72 % du parc immobilier de l’année dernière a été construit au cours de la période 1901-2001. 15 % est plus ancien, et 12 % a été construit après 2001.
Wasserstrich Special, élégance et caractère
Découvrez les six nouvelles teintes de la collection Wasserstrich Special. Exclusivement disponibles au format mince Eco-brick.
La brique mince Wasserstrich Special présente un format plus allongé que la brique de parement moyenne. Ce qui permet de créer des lignes horizontales dans votre architecture. Son look patiné légèrement raboté confère davantage de caractère à votre façade. Les nuances de couleur ont ici le champ libre – d'ailleurs, la collection Wasserstrich Special s'est enrichie de six nouvelles teintes. Disponibles au format Eco-brick qui offre plus de place pour isoler. Bref, un choix esthétique et durable pour la nouvelle construction comme pour la rénovation.
Eco-brick
Brique de parement mince Plus d'espace pour isoler Choix durable
Venez découvrir la collection Wasserstrich Special dans nos showrooms de Londerzeel ou Courtrai.