Embuild Magazine novembre 2023

Page 1

NOVEMBRE 2023

Magazine

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER :

PLANS DE RELANCE : où en sommes-nous ? DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS Un mélange de nouveaux et anciens exposants

/fr.embuild

@fr.embuild

FISCALITÉ La TVA de 6 % sur les démolitionsreconstructions sera limitée

embuildBE

.embuild.be

DURABILITÉ L’impact de la CSRD et de la taxonomie verte sur la construction


LA NUMÉRISATION EST ESSENTIELLE POUR LES ENTREPRENEURS QUI VEULENT SE PROFESSIONNALISER, ET EMBUILD DOIT LES PREPARER À CE NOUVEAU DÉFI.


ÉDITO

Le gouvernement fédéral commet une grave erreur en limitant la TVA sur les démolitions-reconstructions

E

n raison de limitations budgétaires, le gouvernement fédéral a décidé de limiter la baisse de la TVA sur les démolitions-reconstructions aux particuliers à partir de 2024. Dans toute la Belgique, et donc plus uniquement dans les 32 centres urbains. Mais les promoteurs de projets devront facturer à 21 % pour les nouveaux projets de démolition-reconstruction à partir de l’année prochaine. Nous nous montrons très déçus de cette limitation : non seulement elle est très néfaste pour l’activité de nos constructeurs de logements, mais surtout car elle aggravera encore la crise du logement pour les particuliers. Cependant, Embuild avait mis sur la table un certain nombre de propositions de compromis, dont une visant à lancer une baisse de la TVA pour toutes les parties, particuliers et promoteurs, mais pas à 6 %, mais à 12 %. Sur le plan financier, cette mesure aurait environ le même résultat pour le budget et elle se montrerait bien meilleure pour le marché du logement. Malheureusement, le gouvernement fédéral n’a pas accepté notre proposition.

les sept prochaines années pour répondre à nos besoins. Dans le cas contraire, la pénurie sur le marché résidentiel sera telle que se loger deviendra vraiment inabordable pour tout le monde. Pour ce faire, il faut également soutenir fiscalement les projets de vente, afin de rénover et rendre durable à grande échelle et immédiatement nos logements. C'est clair comme de l'eau de roche. C'est pourquoi nous continuons à faire campagne pour que le taux réduit de TVA s'applique également aux projets de vente de démolition-reconstruction. C'est une demande prioritaire que nous mettons sur la table pour les élections de 2024. Lors de nos fréquents contacts avec les partis politiques, nous insistons à chaque fois sur ce point. Espérons que nos hommes politiques comprendront que cette mesure est nécessaire pour éviter une crise du logement.

limitation «duLataux réduit

Niko Demeester CEO d’Embuild

de TVA n'est pas à la hauteur de l'extension et de la rénovation nécessaires de notre parc de logements vétustes.

La limitation du taux réduit de TVA n’est pas à la hauteur de l’extension et de la rénovation nécessaires de notre parc de logements vétuste. En effet, les démolitions-reconstructions individuelles sont positives, mais loin d’être suffisantes. Notre pays doit construire pas moins de 220.000 logements supplémentaires dans

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

»

3


SOMMAIRE NOVEMBRE 2023

Magazine

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER :

PLANS DE RELANCE : où en sommes-nous ? DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS Un mélange de nouveaux et anciens exposants

/fr.embuild

FISCALITÉ La TVA de 6 % sur les démolitionsreconstructions sera limitée

@fr.embuild

embuildBE

DURABILITÉ L’impact de la CSRD et de la taxonomie verte sur la construction

.embuild.be

10

3 ● Édito Le gouvernement fédéral commet une grave erreur en limitant la TVA sur les démolitions-reconstructions.

LA TVA DE 6 % SUR LES DÉMOLITIONS-RECONSTRUCTIONS SERA LIMITÉE Le gouvernement fédéral a présenté son budget pour l’année prochaine au début du mois d’octobre. L’une des mesures les plus marquantes est la modification des régimes existants pour la démolition et la reconstruction avec une TVA de 6 %. En résumé, cela revient à réduire le champ d’application.

7 ● Point de vue régional Se loger décemment, un droit bientôt inaccessible ?

ÉVÉNÉMENT 8 ● Digital Construction Brussels Un mélange de nouveaux et anciens exposants.

VOS INTÉRÊTS 10 ● Fiscalité La TVA de 6 % sur les démolitionsreconstructions sera limitée.

12 ● Social Dès 2024, le travailleur aura la possibilité de reporter ses vacances.

13 ● Juridique Nouvelle législation sur les dettes des consommateurs.

15

DOSSIER 15 ● Introduction Plans de relance : où en sommesnous ?

DOSSIER PLANS DE RELANCE : OÙ EN SOMMES-NOUS ? Les différentes crises (sanitaire, inondations, guerre en Ukraine) ont été un choc pour l’économie de notre pays. Sous l’impulsion de l’Europe, différents plans de relance ont été élaborés. Vous pourrez lire un aperçu de l’avancement de tous les projets « construction » dans ce dossier.

16 ● Fédéral Plus de 40 % du plan « Next Gen Belgium » liés à des projets d’infrastructures.

4

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


SOMMAIRE

18 ● Région wallonne 60 % du Plan de Relance de la Wallonie concernent la construction.

21 ● Région flamande Plus de 2 milliards d’euros du plan de relance flamand injectés dans le secteur.

SECTEURS & MÉTIERS 24 ● Durabilité L’impact de la CSRD et de la taxonomie verte sur la construction.

24

27 ● « Nous Construisons Demain »

Un « team building » pour 700 jeunes talents.

L’IMPACT DE LA CSRD ET DE LA TAXONOMIE VERTE SUR LA CONSTRUCTION Le 18 septembre dernier, Embuild Wallonie, en collaboration avec KPMG Belgique, ORI et Buildwise, a organisé une conférence intitulée « Principes et fondements de la CSRD et de la taxonomie verte. Impact sur le secteur de la construction. » Cette séance d’information s’est tenue aux Isnes et a rassemblé une soixantaine de personnes. Que retenir de ces notions qui vont de plus en plus apparaître dans notre secteur ? Nous résumons ici les points essentiels.

28 ● Environnement/ Bruxelles Accompagnement gratuit lors de travaux liés à l’acoustique.

30 ● Reload Yourself L’importance d’avoir une vision 100 % claire sur l’état de ses finances.

38

32 ● Buildwise

• Rénovation des toitures à versants : quel impact sur l’environnement ? • Compartimenter l’isolation d’une toiture plate : quels avantages ?

PROJETS & ENTREPRISES 38 ● Projet La réaffectation de la Bourse de Bruxelles, une prouesse technique.

42 ● Avantages membres Votre affiliation se rentabilise.

45 ● Marché de la construction

LA RÉAFFECTATION DE LA BOURSE DE BRUXELLES, UNE PROUESSE TECHNIQUE Le Belgian Beer World, le nouveau musée de la Bière interactif en Belgique, a ouvert ses portes le 9 septembre, dans l’ancien bâtiment de la Bourse, située sur le Boulevard Anspach à Bruxelles. Avant cette réaffectation, le bâtiment a également subi une profonde restauration et rénovation. Même si le projet a provoqué une certaine controverse dans la capitale, tout le monde doit admettre que les travaux s’apparentent à une véritable pièce d'orfèvrerie.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

• Acerta • Wienerberger

46 ● Marquant

• Evénement annuel de l’alliance RENOLUTION • Chiffre du mois

5


Embuild soutient toutes les entreprises de la construction

Un entrepreneur membre d’Embuild - l’ex-Confédération Construction – peut dormir sur ses deux oreilles. Il ne trouvera pas de meilleur partenaire pour : • Être conseillé • Être informé • Être soutenu • Voir ses intérêts défendus • Réseauter • Promouvoir son entreprise auprès du grand public entre autres via buildyourhome.be Devenez membre sur embuild.be/fr/devenir-membre


POINT DE VUE RÉGIONAL

Se loger décemment, un droit bientôt inaccessible ?

E

n quatre ans, les Wallons ont perdu 50% de leur pouvoir d’achat immobilier. En deux ans, la construction et la rénovation d’un bien sont devenues 25% plus chères. Les loyers s’envolent également. Face aux prémices d’une crise du logement, Embuild Wallonie et les acteurs de l’immobilier s’unissent pour tirer la sonnette d’alarme. Redéfinition des charges d’urbanisme, soutien à l’isolation extérieure des bâtiments, modulation de la fiscalité immobilière, mise en place d’une approche progressive et réaliste intégrant les enjeux climatiques. Nous appelons les autorités wallonnes à prendre des mesures adaptées pour soutenir les citoyens dans ce qui constitue la dépense la plus importante des ménages wallons. Si la rénovation et l’amélioration de la performance énergétique du parc résidentiel constituent un défi majeur, l’accès à un logement décent et durable l’est tout autant. C’est pourquoi Embuild Wallonie préconise une nouvelle vision de la politique du logement en Wallonie poursuivant deux objectifs majeurs : garantir à tous les citoyens l’accessibilité au logement et soutenir la transition énergétique.

pour notamment analyser la faisabilité du projet. Ou encore, la mise à disposition des propriétaires des financements nécessaires pour faire face aux coûts des travaux. Afin de mettre en œuvre ces recommandations, Embuild Wallonie insiste sur la mobilisation des outils régionaux, que sont notamment la fiscalité et la mise en place de moyens de financement innovants, via par exemple une réduction des droits d’enregistrement conditionnée à une rénovation énergétique ou encore la gouvernance via la mutualisation des services communaux. Pour finir, Embuild Wallonie en appelle à la progressivité des mesures ayant un impact sur les coûts des travaux (construction et rénovation) et invite les autorités à la concertation afin d’assurer une vision globale et transversale des défis de la transition énergétique.

Hugues Kempeneers Directeur général d’Embuild Wallonie

l’amélioration de la performance énergétique du parc résidentiel constituent un défi majeur, l’accès à un logement décent et durable l’est tout autant.

Des recommandations concrètes et réalistes ont été rédigées dans un mémorandum, dans un juste équilibre entre les besoins liés à la transition énergétique et les réalités financières et sociales des citoyens wallons. Ces recommandations comprennent des éléments tels que le développement des partenariats public-privé pour renforcer l’offre de logements de qualité à un coût abordable et prévoir une concertation en amont avec les acteurs, EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

Si la « rénovation et

»

7


ÉVÉNEMENT

Digital Construction Brussels : un mélange de nouveaux et anciens exposants Le traditionnel salon Digital Construction Brussels a eu lieu le 17 octobre dernier au Brussels Kart Expo, à Grand-Bigard. Embuild Magazine s’est plongé dans l’ambiance « numérique » de cet événement, qui propose une large gamme d’outils aux entreprises de construction qui souhaitent fluidifier les processus et le rendement de leur entreprise.

C

e salon organisé par Embuild, en partenariat avec ­Buildwise, en est déjà à sa sixième édi­ tion. Autant dire qu’il devient un événement incontournable dans le secteur et beaucoup d’entrepreneurs, ingénieurs, étudiants…ont encore franchi les portes de cette vitrine de la numérisation. Un sujet particulièrement important pour Embuild

Grâce aux outils de Spectr BIM, vous pouvez voir un plan BIM transposé dans la réalité virtuelle, à l’aide de lunettes.

8

qui souhaite que ses membres, peu importe la taille de leur entreprise, ne ratent pas le virage du numérique. Outre la variété d’outils, services et produits proposés, des séminaires offraient également la possibilité de s’informer sur la thématique du jour.

Teamoty de…France Preuve du succès de l’événement, parmi la petite cinquantaine d’exposants présents cette année, on retrouvait un fournisseur venu de… France : Teamoty. « C’est grâce à la Summer University, à laquelle nous avons participé, que nous sommes rentrés en contact avec Embuild qui nous a proposé de participer à ce salon dédié à la numérisation », expliquait ADRIEN POURRET, le directeur des opérations chez Teamoty. « Nous avons déjà une bonne expérience de ce genre d’événement en France et je dois dire que l’organisation, ici en Belgique, est parfaite. En plus, le lieu se prête parfaitement bien à ce type de salon. Bravo à Embuild ! » Merci la France ! Un compliment venu directement de nos voisins d’outre-Quiévrain est toujours bon à prendre. Mais que propose Teamoty pour le secteur ? « Nous avons deux solutions principales. La première est Teamoty Logistics, il s’agit d’un logiciel pour optimiser la gestion de la logistique de chantier. Avec cette première solution, vous coordonnez et planifiez les flux de livraison au travers d’une seule et unique plateforme avec l’ensemble des acteurs et fournisseurs d’un projet de construction. Vous pouvez également mutualiser les ressources, telles que les moyens de levage et manutention, et organiser vos équipes afin de fluidifier les différents flux. » La seconde solution se nomme Teamoty Scheduling. « Imprégnée de la méthodologie du Lean, cette solution s’appuie sur le planning géo-temporel pour piloter les travaux zone par zone. À la fois logiciel de planning, de suivi du chantier et de gestion opérationnelle, Teamoty Scheduling permet d’organiser les tâches de manière efficace et permet de suivre les in-

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


SALON PROFESSIONNEL

Westerlo. « En tant que partenaire de la numérisation, nous ne pouvons évidemment pas manquer ce salon annuel parfaitement organisé par Embuild. Chaque année, nous rencontrons beaucoup de clients », soulignait BERT VAN DESSEL , co-propriétaire de l’entreprise. Quelles solutions propose ce fidèle exposant ? « Depuis 1997, nous aidons à construire la vision et la stratégie futures de plus de 130 entreprises de construction. Nous les accompagnons dans la numérisation de leurs processus administratifs : calcul des coûts, offres, gestion de chantiers, planning, facturation… »

Teamoty, un nouvel exposant français parmi les Belges.

Plus de 600 personnes ont participé à l’événement organisé au Brussels Kart Expo, à Grand-Bigard.

dicateurs clés de performance du projet. Avec cet outil, vous serez en permanence estimer la date de fin du projet ou le passage de jalons », indiquait Adrien Pourret.

Spectr BIM À deux pas de Teamoty, on pouvait apercevoir des personnes tester des lunettes de réalité virtuelle sur un parterre délimité. C’est Spectr BIM, une PME malinoise créée en 2018, qui proposait cette séance. « Nos outils permettent de transposer un plan BIM dans le monde virtuel visible à travers des lunettes. C’est en quelque sorte la virtualisation d’un plan destinée à améliorer la visualisation des projets, aussi bien pour l’architecte que l’entrepreneur ou le client : collaboration en temps réel, expériences immersives de réalité virtuelle, imagerie avancée, simula­tions d’éclairage et flux de travail rationalisé. Avec Spectr BIM, vous anticipez les problèmes potentiels avant la construction, prenez des décisions éclairées et économisez du temps et des ressources », expliquait SEM VAN DAM . C’est aussi la première fois que la jeune entreprise malinoise participait à Digital Construction Brussels. « C’est une très chouette expérience et le parcours proposé pour le visiteur est intéressant. Nous rencontrons essentiellement des entrepreneurs et des architectes. On sent que ces professionnels sont à la recherche des outils que nous proposons. »

Build Software Dans ce salon, on rencontrait donc les petits nouveaux et les anciens. Ceux présents depuis la première édition et qui ne rater­aient pour rien au monde l’événement. C’est le cas de Build Software, l’entreprise basée à Herselt, à côté de

UNE BELLE RÉUSSITE MALGRÉ LE CONTEXTE Le salon Digital Construction Brussels a eu lieu au lendemain de l’attaque terroriste qui a secoué Bruxelles et la Belgique, le 16 octobre dernier, peu avant le match de football entre la Belgique et la Suède. C’est donc dans un contexte un peu spécial qu’il s’est tenu et de légitimes craintes existaient quant au taux de participation. Mais ces craintes ont rapidement été dissipées, tous les exposants ont honoré leurs engagements et plus de 600 personnes ont participé à l’événement. Rendez-vous l’année prochaine !

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

9


VOS INTÉRÊTS

SOUS RÉSERVE À l’heure d’écrire ces lignes, aucun texte juridique n’a encore été approuvé et le processus législatif n’a pas encore été mis en œuvre. Cet article est basé sur les informations disponibles, mais il est donc provisoire et conditionnel. Les conditions pour bénéficier de la TVA réduite peuvent encore être adaptées, par exemple. La version finale de la mesure attend les décisions politiques et les textes réglementaires.

La TVA de 6 % sur les démolitionsreconstructions sera limitée Le gouvernement fédéral a présenté son budget pour l’année prochaine au début du mois d’octobre. L’une des mesures les plus marquantes est la modification des régimes existants pour la démolition et la reconstruction avec une TVA de 6 %. En résumé, cela revient à réduire le champ d’application.

D

eux régimes permettent de bénéficier d’un taux de TVA réduit de 6 % sur les travaux de démolition suivis d’une reconstruction en logements. Il y a

10

le régime permanent et de longue date dans 32 centres urbains, et le régime temporaire qui est en place dans tout le pays depuis 2021 et dont l’expira­tion a été annoncée à la fin de cette année. Il sera remplacé par un régi-

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


FISCALITÉ

me permanent pour tout le pays, à partir de 2024.

Extension géographique L’idée de base est que le régime temporaire ne sera pas prolongé au-delà de 2023 et que la mesure permanente sera étendue à l’ensemble du pays dans les 32 centres urbains. Mais la mesure permanente ne sera pas seulement étendue. Elle sera également complétée par les conditions sociales qui étaient incluses dans le régime temporaire. Ainsi, à partir du 1er janvier 2024, un taux de TVA de 6 % sur les travaux de démolition-reconstruction s’appliquera à l’ensemble du pays, mais seulement si les conditions suivantes sont remplies : ● il s’agit de l’habitation propre et unique du maître d’ouvrage ; ● il s’agit d’une personne physique (et non d’une société) qui y sera domiciliée pendant au moins cinq ans ; ● la superficie habitable totale du nouveau logement doit être inférieure ou égale à 200 m². Jusqu’à présent, les 32 centres urbains bénéficiaient d’une position spéciale en termes de TVA sur la démolition-reconstruction. Cette situation disparaîtra en 2024. Les conditions d’application seront alors les mêmes dans ces 32 zones que dans le reste du pays.

Pas de logements à vendre Temporairement, une maison démolie pouvait non seulement être reconstruite, mais aussi vendue à 6 %. Mais cette mesure ne sera pas reconduite. La reconstruction en vue de la vente sera donc à nouveau soumise au taux normal de 21 % à partir du 1er janvier 2024. La conséquence de ces différents changements est que le régime permanent ne s’appliquera plus qu’aux contrats d’entreprise par lesquels un propriétaire privé fait démolir un bâtiment ancien et reconstruire son propre et unique logement. Les ventes, sur plan ou non, de maisons ou d’appartements ne seront plus possibles au taux de TVA de 6 %. La démolition-reconstruction en vue de la location ne sera plus possible à 6 % à partir de l’année prochaine. Même pas dans les 32 centres urbains, où cela était possible jusqu’à présent.

Mesures transitoires Les changements à venir ont un impact très fort. C’est pourquoi deux mesures transitoires sont prévues. Premièrement, la mesure temporaire pour la démolition et la reconstruction de sa propre et unique habitation, qui expire le 31 décembre 2023, pourrait continuer à s’appliquer aux livraisons d’habitations et du terrain y afférent, lorsque le permis d’urbanisme a été demandé au plus tard le 30 juin 2023 et dans la mesure où la TVA devient exigible au plus tard le 31 décembre 2024. Jusqu’à la fin de l’année prochaine, les travaux d’exécution d’une vente (sur plan) peuvent encore être facturés au taux de TVA réduit, dans la mesure où le permis a été demandé avant le 1er juillet 2023. En outre, la mesure permanente pour la démolition et la reconstruction de logements dans les 32 centres urbains pour des travaux, où il ne s’agit pas de l’habitation propre et unique ou le critère de superficie de 200 m² est dépassé, peut encore être facturée à 6 % jusqu’à la fin de l’année prochaine, si le permis d’urbanisme est demandé avant le 31 décembre 2023.

EMBUILD EXPRIME SON MÉCONTENTEMENT Dans une première réaction à la déclaration de politique générale, Embuild se dit mécontente que les projets de démolitionreconstruction, vendus à partir de 2024, soient exclus de la TVA réduite généralisée. « Cela ne suffira pas à assurer l’expansion et la rénovation nécessaires de notre parc de logements très vétuste. La démolitionreconstruction individuelle est en soi très positive, mais loin d’être suffisante. En effet, au cours des sept prochaines années, nous devrons construire pas moins de 220.000 logements supplémentaires pour répondre aux besoins en matière de logement. Pour ce faire, il faut également soutenir les projets de vente, pour qu’ils puissent être rénovés et rendus durables à grande échelle immédiatement », explique NIKO DEMEESTER , le CEO d’Embuild. « La rénovation de notre parc de logements très vétuste ne progressera donc pas suffisamment vite. En effet, il ne faut pas oublier que 75 % de nos logements datent d’avant 1985 et qu'ils ne répondent plus aux exigences de durabilité. Il faut donc tout mettre en œuvre pour que nos logements soient prêts pour l’avenir et neutres sur le plan climatique. En outre, nous devons construire au moins 220.000 logements dans les sept prochaines années pour répondre aux besoins croissants en matière de logement. Dans le cas contraire, la pénurie sur le marché résidentiel sera telle que se loger deviendra vraiment inabordable pour tout le monde. Nous avons donc besoin de toute urgence de plus de soutien pour nos gros projets de construction via les démolitions-reconstructions. »

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

11


SOCIAL

Dès 2024, le travailleur aura la possibilité de reporter ses vacances En 2023, deux modifications ont été apportées à la réglementation des vacances annuelles pour la mettre en conformité avec le droit européen. En cas d’impossibilité de prendre ses vacances avant la fin de l’année, le travailleur pourra les reporter dans les 24 mois. Et en cas d’incapacité de travail pendant ses vacances, il pourra aussi les récupérer par après, en respectant les conditions qui devront figurer dans le règlement de travail. Ces deux modifications entreront en vigueur le 1er janvier 2024.

Impossibilité de prendre ses vacances avant la fin de l’année En règle, les vacances annuelles doivent être prises avant la fin de l’année. Toutefois, lorsque l’impossibilité de prendre ses congés avant le 31 décembre est justifiée, une modification de l'arrêté royal du 30 mars 1967 d’exécution de la loi sur les vacances annuelles ouvre la possibilité de les récupérer dans les 24 mois qui suivent. Cette impossibilité doit découler d’une des justifications suivantes : un accident du travail, un accident ordinaire, une maladie professionnelle ou ordinaire, un repos de maternité ou de paternité, un congé prophylactique, un congé d’adoption, un congé parental d’accueil ou encore un congé pour soins d’accueil. Pour les employés, le pécule de vacances relatif à ces jours de vacances devra être payé au plus tard le 31 décembre de l’année de vacances.

Incapacité de travail pendant les vacances La deuxième modification concerne la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail. Un nouvel article 31/2 y a été introduit par une loi du 17 juillet 2023 afin de permettre au travailleur qui se trouve en incapacité de travail, pendant les vacances, de les récupérer par la suite. Jusqu’à la fin de cette année, le principe « suspension sur suspension ne vaut pas » a pour conséquence qu’un travailleur, qui tombe en incapacité de travail pendant ses congés, ne peut reporter les jours de vacances. Ces jours restent couverts par le pécule de vacances et n’ouvrent pas de droit au salaire garanti. Ce principe a été remis en question par la jurisprudence européenne, selon laquelle le travailleur doit pouvoir bénéficier d’un minimum de quatre semaines de congés payés pendant

12

lesquelles il ne doit pas, pour des raisons de santé, être empêché de se détendre, à défaut de quoi il est autorisé à demander un report des jours de vacances qui ont coïncidé avec une période d’incapacité de travail. À partir du 1er janvier 2024, le travailleur qui tombera malade pendant ses vacances annuelles pourra reporter les jours de vacances pendant lesquels il s’est trouvé en incapacité de travail. Pour cela, il devra respecter un certain nombre d’obligations. La première est d’informer immédiatement son employeur de son lieu de résidence s’il ne se trouve pas à son domicile et la seconde est d’adresser un certificat médical à son employeur dès le premier jour d’incapacité de travail et ce même si cette exigence n’est pas prévue dans le règlement de travail. Ce certificat mentionne l’incapacité de travail, la durée probable de celle-ci ainsi que le fait que le travailleur peut ou non quitter son domicile dans le cas d’un éventuel contrôle. Enfin, la troisième est d’informer l’employeur de son souhait de reporter ses jours de vacances "perdus" au plus tard au moment de la transmission du certificat médical. Pour autant qu’il ait respecté ces différentes obligations, le travailleur pourra aussi prétendre au salaire garanti pour ces jours.

Adaptation du règlement de travail Le règlement de travail doit être adapté pour informer les travailleurs des formalités à respecter. Cette adaptation du règlement de travail est soumise à la procédure simple. Dès lors, il suffit de communiquer aux travailleurs la modification apportée au règlement de travail. Embuild a développé un petit modèle de document à cet effet. Vous le trouverez dans l’onglet « règlement de travail » sur le site internet d’Embuild.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


JURIDIQUE

Nouvelle législation sur les dettes des consommateurs à l’égard des entreprises : adaptez vos conditions générales ! Depuis le 1er septembre, les entreprises qui exécutent des travaux pour un consommateur doivent tenir compte d’une nouvelle réglementation, en cas de dette d’un consommateur. Un premier rappel gratuit et le respect d’un délai d’attente de minimum 14 jours est obligatoire avant de pouvoir exiger des intérêts et/ou une indemnité forfaitaire qui sont désormais plafonnés. En cas de non-respect, des sanctions sont possibles.

Q

ue dit la loi du 4 mai 2023 ? Lorsque le client consommateur n’a pas payé sa dette à l’échéance, les entreprises sont tenues d’envoyer un premier rappel gratuit par courrier ou par envoi électronique avant de pouvoir réclamer des intérêts de retard et/ou une indemnité. Ce courrier ou cet e-mail doit contenir des données minimales, comme par exemple le solde restant dû et le montant de la clause indemnitaire. Un délai d’attente d’au moins 14 jours calendriers doit être respecté avant de pouvoir exiger des intérêts de retard et/ou une indemnité. Ceux-ci sont plafonnés par la nouvelle réglementation (voir cadre). Pour la facilité des entreprises, Embuild met à disposition des membres un modèle de lettre. Deux dates sont importantes à retenir. Cette nouvelle loi est entrée en vigueur le 1er septembre 2023 pour les nouveaux contrats. Pour les contrats en cours au 1er septembre 2023, elle s’applique pour les dettes échues après le 1er décembre 2023. Par exemple, un contrat conclu le 1er juin 2023 et dont la facture non payée est échue le 15 décembre 2023.

Concrètement ? Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises ? Elles doivent, pour les nouveaux contrats conclus à partir du 1er septembre 2023, adapter leurs conditions générales et leurs clauses contractuelles avec les consommateurs conformément aux nouvelles règles. Entretemps et en attendant l’adaptation des conditions générales, elles doivent déjà

mentionner dans l’offre les nouvelles clauses et indiquer qu’il s’agit d’une dérogation à la disposition antérieure des conditions générales. À défaut, l’entreprise risque non seulement que les clauses indemnitaires contractuelles ne soient simplement pas d’application, mais également de s’exposer à des sanctions civiles et pénales lorsque les limites de la loi sont dépassées. Embuild conseille donc aux entreprises d’examiner au plus vite leurs conditions générales et d’utiliser les modèles de clause qu’elle a rédigées pour les aider.

Ancienne et nouvelle réglementation pour les factures impayées par les consommateurs

Avant le 1 septembre 2023 (Loi du 20 décembre 2002) Les délais de paiement: Liberté contractuelle Les intérêts de retard: liberté contractuelle -

Le taux d’intérêt légal (actuellement 5,25%) ou Un taux d’intérêt contractuel plus élevé que le taux légal mais sans être abusif

Après le 1 septembre 2023 (Livre XIX, Titre 1 CDE) Les délais de paiement: Liberté contractuelle maintenue Les intérêts de retard: liberté contractuelle légèrement encadrée pour un mieux -

Le taux d’intérêt légal (actuellement 5,25%) ou Un taux d’intérêt contractuel plus élevé que le taux légal mais limité au taux d’intérêt applicable sur les transactions commerciales, actuellement 12% Condition : mentionner expressément dans le contrat la loi du 2 août 2002 concernant le retard de paiement dans les transactions commerciales Les indemnités forfaitaires en cas de non-paiement de factures: Les indemnités forfaitaires en cas de non-paiement de factures: liberté contractuelle, sans être abusif Liberté contractuelle sévèrement encadrée -

Pour chaque dette inférieure ou égale à 150 euros : maximum 20 euros Pour toute dette comprise entre 150,01 € et 500 € : 30 € plus 10 % du montant dû sur la tranche comprise entre 150,01 € et 500 € Pour toute dette supérieure à 500 euros : 65 € plus 5 % du montant dû sur la tranche supérieure à 500 € avec un maximum de 2 000 € Formalités à respecter: Obligation d’une mise en demeure gratuite et du respect d’un délai d’attente d’au moins 14 jours calendrier Advisory Board de la clause indemnitaire 20-09-23 25 avant l’application -

Formalités à respecter: Mise en demeure pas nécessaire avant de pouvoir appliquer les clauses indemnitaires (intérêts et/ou indemnité forfaitaire) après la date d’échéance de la facture

En savoir plus ? Nous avons publié une FAQ et une note sur notre site

INFO :

web www.embuild.be. Dans la partie membres du site, cliquez sur Bibliothèque - Marchés publics - B2C et paiement des dettes par le consommateur.

Vous pouvez retrouver les clauses types et les rappels de paiement gratuits dans la rubrique Documents types - Marchés privés - B2C. Des questions ? Contactez votre association locale !

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

13


Comment faire des économies sur vos assurances ?

E

n tant qu’entrepreneur, vous ressentez très certainement la hausse des prix tous azimuts. Vous pouvez optimiser vos coûts, et cela concerne aussi vos assurances : un check-up régulier de vos couvertures permet de les adapter à vos véritables besoins et de détecter les doublons éventuels.

Faites un check-up annuel Les entreprises évoluent continuellement. D’où l’intérêt de procéder annuellement au contrôle de votre portefeuille d’assurances. Avez-vous élargi ou restreint le champ de vos activités ou engagé des nouveaux collaborateurs ? Vérifiez avec votre assureur si les garanties sont encore suffisantes ou s’il y a lieu de les revoir à la hausse ou à la baisse. Les primes que vous payez sontelles encore correctes ? Vérifiez par exemple s’il reste utile de souscrire une omnium pour un véhicule de cinq ans ou plus. Même les assurances du dirigeant d’entreprise devraient idéalement être réexaminées au moins une fois par an. Un exemple : le revenu de remplacement prévu par votre couverture en cas de maladie ou invalidité estil encore suffisant ? Cet examen annuel approfondi est indispensable pour éviter les mauvaises surprises. L’assureur qui connait bien son client et ses activités est en mesure d’agir proactivement et de cibler son aide.

Faites le

Regrouper vos assurances Le contrôle annuel de la situation de vos assurances peut également être l’occasion de regrouper certaines couvertures. Vous disposez ainsi d’un seul interlocuteur pour toutes vos assurances. En cas de besoin, vous savez donc exactement qui contacter. C’est plus facile et efficace. Vous évitez en outre que certains risques ne soient pas couverts parce qu’ils passeraient entre les mailles du filet. Cela peut arriver si vous travaillez avec plusieurs compagnies d’assurances. En cas de regroupement, il est plus facile d’identifier les postes doublement assurés et la gestion administrative est plus aisée.

La prévention est aussi source d’économies La prévention est une autre façon d’économiser de l’argent. Réduire le nombre d’accidents, par exemple du travail, a un impact financier : il n’y a pas de ralentissement de l’activité, pas de remplaçant à trouver, ... Cette approche s’inscrit également dans le processus de prise de conscience et de sensibilisation. Le Risk Engineer de votre assureur peut vous aider à mettre en place une vérifedera table culture de la sécurité c h e ckupasle.be/ sur le lieu de travail. Chez suranc Fédérale Assurance, les es conseils du Risk Engineer sont gratuits.

Plus d’i nfo

sur


DOSSIER

Plans de relance :

où en sommes-nous ? Les différentes crises (sanitaire, inondations, guerre en Ukraine) ont été un choc pour l’économie de notre pays. Sous l’impulsion de l’Europe, différents plans de relance ont été élaborés. Récemment, le niveau fédéral, la Région wallonne et flamande ont fait un premier état des lieux de l’avancement de ces différents plans. Comme vous allez pouvoir le lire dans ce dossier, notre secteur est fortement mis à contribution pour réaliser tous les projets prévus. Ce sont quelques milliards d’euros qui ont été et vont encore être injectés dans la construction.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

15


DOSSIER

Plus de 40 % du plan « Next Gen Belgium » liés à des projets d’infrastructures En marge d’une visite du chantier du CHwapi à Tournai en septembre dernier, en compagnie d’Embuild, le Secrétaire d'État pour la Relance et les investissements Thomas Dermine a fait le point sur les différents grands projets du plan de relance « Next Gen Belgium », financé par l’Union européenne, et ses implications sur le secteur de la construction. Plus de 40% de ce plan de relance sont liés à des projets d’infrastructures.

E

En marge d’une visite du chantier du CHwapi à Tournai en septembre dernier, Thomas Dermine (à côté de notre CEO Niko Demeester sur la photo) avait fait le point sur les différents grands projets du plan de relance « Next Gen Belgium ».

n avril 2021, la Commission européenne approuvait le Plan National de Relance et d’Investissement de la Belgique. Un an plus tard, ce plan était dénommé « Next Gen Belgium ». Doté d’un budget de 7,5 milliards d’euros, il comprend 119 projets d’investissement qui s’inscrivent dans les cinq piliers suivants : durabilité (2,66 milliards-35 %), mobilité (1,55 mil­ liard-20 %), économie et innovation (1,16 mil­ liard-16 %), numérisa­tion (1,18 milliard-16 %) et société (0,99 milliard-13 %). Au total, avec ce plan de relance, ce sont près de 1.000 chantiers qui sont ouverts en Belgique, 200.000 logements qui seront construits ou rénovés (écoles, logements, infrastructures sportives et culturelles), des centaines de kilo­ mètres de réseaux énergétiques et de trans-

16

EMBUILD MAGAZINE •

ports qui seront déployés aux quatre coins du pays. Au printemps 2023, dernière actualisation disponible, les opérateurs du plan communiquaient que 60 % des projets étaient en cours, 27 % achevés et 13 % reportés. Quelques chiffres étaient également mis à l’honneur : 12.375 bâtiments rénovés sur 200.264, 22.870 bornes de recharge installées sur 78.860 et 164 km de pistes cyclables sur 1.390. L’Europe va financer ce plan à hauteur de 5,9 milliards. 770 millions ont actuellement été versés par l’UE.

Investir pour réussir la transition énergétique Vous l’aurez compris, Next Gen Belgium concerne fortement le secteur de la construction. « Plus de 40% du plan de relance sont liés à des projets d’infrastructures », précise d’ailleurs THOMAS DERMINE . « Chacun peut le voir, au coin de sa rue, dans sa ville, des centaines de chantiers sortent de terre. Aucun plan d’investissement n’avait jamais eu autant d’impact sur le secteur de la construction. Nous ne voulons pas construire des infrastructures pour le plaisir d’investir. Non, nous voulons investir car c’est la seule solution pour réussir notre transition énergétique. Sans cela, nous risquons de passer à côté de nos engagements européens et internationaux, mais surtout de laisser une dette environnementale beaucoup plus lourde à nos enfants. Et cela, pour moi, ce n’est pas acceptable. Nous n’avons pas d’autre choix que d’investir », affirme le Secrétaire d’Etat. Il ne fait aucun doute que la transition éco-

11|2023


FÉDÉRAL

logique passe par la construction d’infrastructures. La question du climat est posée ? « Evidemment », poursuit Thomas Dermine, qui se dit partisan d’une approche “constructiviste” qu’il trouve bien plus efficace que les visions comportementalistes ou technologistes. « Les infrastructures serviront à développer et utiliser des innovations technologiques, lesquelles nous aideront à modifier nos comportements pour les rendre plus vertueux », insiste le Secrétaire d’Etat.

Plaque tournante des énergies vertes « Avec le plan de relance, nous dessinons la Belgique de demain. Une société où chacun peut trouver sa place et sa voie ; d’où le soutien à des projets dans la formation aux métiers du futur, tels que la EU Biotech School & Health Hub ou le Hub d’innovation A6K-E6K. Nous voulons aussi favoriser l’insertion sur le marché de l’emploi des Belges qui en sont parfois tenus éloignés, grâce à la création de nouvelles places de crèches et à des formations numériques. La Belgique que nous dessinons sera aussi la plaque tournante des énergies vertes en Europe et un acteur mondial en matière d’énergies renouvelables. La dorsale pour le transport d’hydrogène et de CO2 fera de la Belgique un centre majeur d’importa­ tion et de transit d’hydrogène et de CO2 pour toute l’Europe. La Mer du Nord deviendra une centrale électrique majeure pour le pays et ses voisins, avec la création d’une centrale photovoltaïque flottante et l’interconnexion des parcs éoliens offshore grâce à la première île énergétique en Mer du Nord », se réjouit Thomas Dermine.

Opportunité pour le secteur Donc la Belgique de demain se dessine aujourd’hui ? « Oui et le secteur de la construc­ tion a un rôle majeur à jouer avec, il est vrai, un enjeu autour de la pénurie de main-d’œuvre. J’y vois une opportunité pour le secteur. Sur un marché du travail, il y a des enjeux d’offre et de demande », explique-t-il. « Un secteur comme celui de la construction doit s’interroger sur son manque d’attractivité. Est-ce dû à des questions d’horaires, de conditions de travail, de salaires ? », s’interroge le Secrétaire d’Etat. Le Secrétaire d’Etat pointe également la très faible féminisation du métier. Il y aurait certes 30% de femmes dans les entreprises de

construction mais à peine 1% sur les chantiers. « Comment peut-on se plaindre de problèmes de recrutement quand on ne recrute que dans la moitié de la population ? », poursuit Thomas Dermine. « Il y a 20 ou 30 ans, il fallait porter des sacs de 50 kg de sable du Rhin sur les chantiers. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies et la numérisation, ces contraintes physiques disparaissent et la plupart des tâches peuvent être effectuées par des femmes. J’ai visité une dizaine de chantiers du plan de relance ces derniers jours. Mais je n’y ai pas vu une seule femme. » À ce sujet, le secteur de la construction a lancé une campagne de communication « Nous Construisons Demain », qui démonte le stéréotype selon lequel la construction serait réservée aux hommes forts et montrant que les femmes y ont toutes leur place. « Je soutiens pleinement cette initiative », répond le Secrétaire d’Etat. « L’enjeu du secteur est bien celui-là : donner envie. Plein de gamins, et de gamines, veulent du sens dans leur boulot. Les héros de la transition climatique, ce sont les travailleurs de la construction, celles et ceux qui sont à 6 h du matin sur les chantiers de rénovation énergétique des bâtiments, qui installent de nouvelles chaudières avec un meilleur rendement », conclut Thomas Dermine.

EMBUILD MAGAZINE •

11|2023

17

«

Aucun plan d’investissement n’avait jamais eu autant d’impact sur le secteur de la construction.

»


DOSSIER

60 % du Plan de Relance de la Wallonie concernent la construction Après la conclusion d’un accord avec les partenaires sociaux et environnementaux, le Gouvernement wallon a décidé de recentrer les priorités du Plan de Relance de la Wallonie (PRW) autour de 42 projets répartis dans quatre programmes d’actions prioritaires (PAP). Le budget total de ce plan s’élève à 2,5 milliards dont plus de 60 % concernent la construction. Embuild Magazine a fait le point sur quelques gros dossiers « construction » avec Noël Dessard, le chef de cabinet-adjoint du Ministre-président wallon, Elio Di Rupo.

P

Le Plan de «Relance est une

opportunité exceptionnelle pour le secteur de la construction… ou devrais-je dire le secteur de la rénovation.

»

etit historique pour commencer. En 2020, le Gouvernement wallon a conclu, sur base de la Déclaration de Politique Régionale, un « plan de transition ». Au printemps 2021, à la suite de la crise sanitaire avec la pandémie de COVID-19, ce plan a été complété de projets sélectionnés à l’issue d’une vaste consultation dénommée « Get up Wallonia ». L’ensemble de ces mesures, combinées aux projets wallons financés par l’UE dans le cadre du Plan national de relance, a vite été rebaptisé « Plan de Relance de la Wallonie », doté d’un budget de 7 milliards d’euros. Après les inondations de juillet 2021, le gouvernement a dû remanier une dernière fois ce plan pour créer un 6e axe dédié à la reconstruction des zones sinistrées par les inondations. Fin 2021, les autorités wallonnes ont, en collaboration avec les partenaires sociaux et environnementaux, défini les priorités du Plan de Relance de la Wallonie en identifiant 42 projets, regroupés en quatre programmes d’actions prioritaires (PAP) : « Sortir de la précarité » (437 millions d’euros), « Mener une politique économique et industrielle forte et durable » (470 millions d’euros), « Renforcer l’indépendance et la transition énergétique » (1,3 milliard d’euros) et « Former » (278 millions d’euros). Ces projets sont mis en œuvre par le Gouvernement wallon, de façon prioritaire. En avril 2023, environ un an après ce re-

18

centrage des priorités, le Gouvernement wallon communiquait que 90 % des projets prioritaires avaient démarré. Désormais, tous les projets prioritaires sont en cours. Qu’en est-il des projets qui concernent notre secteur ? Précisons que toutes les informations qui suivent émanent des cabinets ministériels, en charge des projets du Plan de Relance. Il s’agit, en particulier, des ministres Philippe Henry (Climat, Energie, Infrastructures et Mobilité), Christophe Collignon (Logement, Pouvoirs Locaux et Ville) et Valérie De Bue (Fonction publique, Tourisme, Patrimoine et Sécurité routière).

PAP 3 : focus sur la construction La rénovation énergétique du parc immobilier wallon occupe une place prépondérante dans ce plan de relance. Environ la moitié y est consacrée. On retrouve notamment ce thème dans le PAP 3 « Renforcer l’indépendance et la transition énergétique », dont la majorité des projets concernent le secteur de la construction. L’un d’eux porte sur la rénovation énergétique de minimum 20.000 logements publics avec un budget de plus de 700 millions d’euros. « On a atteint un rythme de croisière et tous les mois, le gouvernement engage 20 à 30 millions d’euros de travaux. Des auteurs de projets ont déjà été désignés pour environ

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


RÉGION WALLONNE

10.000 logements et, d’ici la fin de l’année 2023, 2.000 à 4.000 logements supplémentaires seront mis en chantier. L’année 2024 sera très chargée pour la mise en concurrence des marchés de travaux », explique NOËL DESSARD. Dans la même thématique, on retrouve la réalisation de rénovations énergétiques des bâtiments publics (UREBA) avec un budget d’environ 192 millions d’euros. « Cela concerne la rénovation de bâtiments communaux, de CPAS, d’infrastructures sportives…Trois vagues d’appels à projets ont déjà été lancées à ce jour », précise Noël Dessard. Enfin, dans la rénovation énergétique, on retrouve également un grand volet dédié aux primes à l’isolation et la rénovation pour les particuliers. « Les primes peuvent aller jusqu’à 6.000 €, sans audit énergétique préalable, pour des petits travaux de rénovation et l’isolation de toitures. Des primes existent également pour le remplacement de systèmes de chauffages anciens par des pompes à chaleur. Des prêts à taux zéro sont également disponibles pour des travaux d’isolation de plus grande envergure. » Les investissements dans les infrastructures cyclables (45 millions d’euros) font également partie de ce PAP 3. « 124 plans d’investissements ont été approuvés, soit environ la moitié des communes wallonnes, permettant de financer 301 aménagements cyclistes, 289 aménagements piétons et 159 projets d’intermodalités. Un autre projet, avec un budget de 21 millions d’euros, consiste à développer des cyclostrades, soit des autoroutes cyclistes de qualité. Les projets sont très avancés. Le tronçon entre Wavre et Bruxelles a déjà été inauguré, le marché de travaux le long de la E411 entre Wavre et Louvain-La-Neuve a été attribué, soit environ 11 km de corridors vélo le long de la E411 et de la N4. La suite concernera la jonction Overijse-Bierges et Bierges-Wavre, dont le marché devrait être attribué au plus tard début 2024. » Mentionnons encore dans ce plan d’actions prioritaires numéro trois les investissements dans les projets de géothermie (45 millions d’euros) et le lancement d’un appel à projets pour soutenir la création de 35 communautés d’énergie renouvelable (10 millions d’euros). « Pour le moment, ces projets de communautés sont focalisés sur les parcs d’activité économique, mais l’élar-

gissement vers les particuliers est en cours de réflexion. »

PAP 1 : rénovation par quartiers et Partenariats Public-Privé Dans le PAP 1 « Sortir de la précarité », il est également question de rénovation énergétique, mais par quartiers cette fois (125 millions d’euros). « Les neuf grandes villes wallonnes ont remis un plan d’action en juin 2022, avec les quartiers prioritaires identifiés pour y réaliser ce type de travaux. Et en juillet 2023, ces mêmes villes ont remis un rapport intermédiaire. Le projet est donc bien sur les rails. Il donne la possibilité de tester un nouveau modèle qui permet de rénover des plus grands volumes de bâtiments. » Le recours aux PPP pour la création de logements publics est aussi évoqué dans ce premier PAP. « Avec la hausse des taux d’intérêt et des prix des matériaux, certains promoteurs pourraient ne pas oser investir dans des projets de peur qu’ils n’aboutissent pas. Avec les PPP, le gouvernement s’engage à acheter des logements au secteur privé. C’est une garantie financière pour les promoteurs et les entreprises de construction. Le gouvernement va acheter quelque 1.000 logements à court terme. Le budget initial de

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

19

Le « Gouvernement

wallon a besoin de l’appui du secteur pour concrétiser les projets de ce plan et atteindre ses objectifs climatiques.

»


DOSSIER

ces PPP était de 150 millions d’euros. C’est un budget qui sera exécuté en priorité, car il s’agit d’un moyen efficace de répondre à la crise du logement », indique Noël Dessard.

PAP 2 : accès aux marchés public PME/TPE

Noël Dessard, le chef de cabinetadjoint du Ministreprésident wallon Elio Di Rupo, suit de très près le Plan de Relance de la Wallonie.

Le secteur, «quant à lui, peut

continuer à se développer et croitre significativement en Wallonie grâce au soutien du Plan de Relance.

»

C’est l’un des nombreux combats d’Embuild : faciliter l’accès des PME/TPE aux marchés publics. Et ça tombe bien, un budget de 190.000 € est consacré à ce projet dans le PAP 2 « Mener une politique économique et industrielle forte et durable. », dans le contexte plus global de la stratégie wallonne relative à la commande publique. « Nous avons bien avancé dans ce domaine avec la collaboration d’Embuild, de l’Union des Villes et Communes et de l’UCM. Le Cahier des Charges Type Bâtiments est simplifié pour permettre une participation plus grande des petites entreprises aux marchés publics. Une cellule d’accompagnement pour les pouvoirs adjudicateurs et les PME/TPE sera aussi opérationnelle d’ici la fin de l’année. Le tissu socio-économique de notre région étant majoritairement composé de TPE/PME, c’est un moyen d’aider nos entreprises. La plateforme des marchés publics a également été revue, et un registre des entreprises a été constitué, afin d’avoir une meilleure vue des entreprises wallonnes par secteur. »

PAP 4 : former Le quatrième et dernier PAP concerne la formation. « Nous travaillons beaucoup sur la promotion de l’enseignement en alternance et sur les incitants à la formation menant à des emplois en pénurie. On sait que c’est très important pour votre secteur vu les pénuries qu’il connaît ! Nous sommes conscients que les investissements massifs dans la rénovation des bâtiments vont créer des dizaines de milliers d’emploi. Il faut donc pouvoir former les demandeurs d’emploi et développer leurs compétences dans les métiers de la construction/rénovation qui sont indispensables pour veiller à la réussite de la transition écologique. Nous avons ainsi mis en place une prime de 2.000 € pour quiconque se forme à un métier de la construction, de même qu’une prime pour financer le permis de conduire qui pose souvent problèmes aux jeunes. Le Gouvernement wallon investit également beaucoup dans les infrastructures et les équipements

20

de formation. Je citerai, comme exemple, la construction du centre de formation aux écotechnologies à Jemappes, qui est en cours. Ce centre se spécialisera dans l’utilisation des nouveaux matériaux pour l’isolation des bâtiments avec Philippe Dubois, recteur de l’UMons et spécialiste reconnu mondialement en la matière. »

Facilité pour la Reprise et la Résilience (financement européen) Enfin, d’autres projets wallons, faisant l’objet d’un financement européen, ne sont pas repris dans ces programmes d’actions prioritaires, même s’ils sont en lien direct avec eux et également considérés comme prioritaires par les partenaires sociaux et environnementaux. Mentionnons la construction de 800 logements publics exemplaires d’un point de vue environnemental (100 millions d’euros), la création de 3.143 nouvelles places d’accueil pour la petite enfance d’ici 2026 (120 millions d’euros), le lancement d’appel à projets à destination des pouvoirs locaux afin de les inciter à améliorer la rénovation énergétique de leurs bâtiments publics (100 millions d’euros) ainsi que la réforme de l’UREBA et le lancement de plusieurs UREBA exceptionnels (285 millions d’euros). Les autres projets (totalisant 5 milliards d’euros) de la version précédente du plan de relance, non retenus dans la version finale, ne seront pas abandonnés, mais pour partie plutôt reportés ou réaffectés dans les nouveaux PAP.

Conclusion En guise de conclusion, le chef de cabinet-adjoint du Ministre-président wallon Elio Di Rupo insiste sur l’importance du secteur pour concrétiser tous ces projets. « Le Plan de Relance est une opportunité exceptionnelle pour le secteur de la construction… ou devrais-je dire le secteur de la rénovation. Le Gouvernement wallon a besoin de l’appui du secteur pour concrétiser les projets de ce plan et atteindre ses objectifs climatiques. Le secteur, quant à lui, peut continuer à se développer et croitre significativement en Wallonie grâce au soutien du Plan de Relance. Le défi de la transition écologique ne pourra être relevé qu’en travaillant ensemble, main dans la main. »

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


RÉGION FLAMANDE

Plus de 2 milliards d’euros du plan de relance flamand injectés dans le secteur La crise du coronavirus, puis l’attaque russe en Ukraine, ont été un choc pour notre économie. Sous l’impulsion de l’Europe, des plans de relance ont été élaborés, également en Flandre. Plus de deux milliards d’euros ont été alloués à des projets importants pour la construction. Qu'en est-il ?

L

e plan de relance flamand comprend 158 projets, répartis parmi 34 clusters. 4,3 milliards d'euros de fonds uniques de relance ont été alloués à cet effet. Afin d’effectuer un état des lieux, nous nous basons sur le dernier rapport d'avancement, qui décrit la situation au 31 décembre 2022.

Secteur de la construction Sur ces 4,3 milliards d’euros, plus de 2 qmilliards seront consacrés à des projets dans notre secteur. La problématique climatique est le thème le plus important pour le secteur de la construction, ou plus largement : réduire notre consommation d’énergie, lutter contre le changement climatique et enfin rendre notre secteur et notre société plus respectueux de l’environnement. Pour ces différentes problématiques, les plans de relance ont alloué environ 874 millions d’euros répartis en quatre clusters : rénovation et désamiantage des bâtiments, Blue Deal, économie circulaire et chaleur verte. Ces quatre clusters représentent plus de 20 % du budget flamand ponctuel consacré à la relance. La plus grande partie de ces 874 millions d’euros est allouée à la rénovation des bâtiments, avec 422 millions d’euros. Ce cluster comprend, entre autres, les primes pour interventions énergétiques lors des rénovations des logements (180 millions d’euros prévus), la rénovation accélérée des logements sociaux et le désamiantage. En outre, de l’argent est également alloué pour la modernisation du réseau électrique et l’élimination des vieux chauffages électriques (un peu moins de 58 millions d'euros). Enfin, le dernier état des lieux a été publié, tous les projets de ce cluster sont « en cours d’exécution ». Un peu moins de 406 millions d'eu-

ros ont déjà été affectés (« investis ») à cette fin, soit plus de 96 % du montant prévu. Les crédits d’engagement pour l’année fiscale 2022 s'élèvent à 116,7 millions d’euros (ce crédit représente l’argent que le gouvernement met de côté pour effectuer les paiements au cours d’une année fiscale). Ce crédit représente donc presque 28 % des moyens prévus.

Blue Deal et circularité Un montant important a également été alloué au cluster 6, le Blue Deal, dans les plans de relance, soit 347 millions d’euros. Les 13 projets de ce cluster sont en cours d’exécu­tion. Près de 98 % du montant prévu a été investi au 31 décembre 2022. En outre, 109 millions d’euros ont été mis de côté pour les paiements effectifs, soit 31,4 % des moyens prévus. Bien sûr, les projets importants pour la construction sont largement investis, même s’ils n’ont pas encore été mis en œuvre ou payés. 55 millions d'euros sont prévus pour la mise en place d'une économie circulaire. Plus de 99 % des moyens ont été engagés avant le 31 décembre 2022. Toutefois, les engagements res-

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

21


DOSSIER

taient limités à deux millions d’euros, soit un peu moins de 4 %. Enfin, il y a l'investissement dans la chaleur verte, pour lequel 50 millions d’euros étaient prévus. Sur ce montant, un peu plus de 44 millions d’euros ont été investis à la fin de l'année dernière, soit environ 88 %. Les engagements ne sont élevés qu'à un demi-million d'euros.

Voiries Les infrastructures routières constituent le deuxième point important pour le secteur de la construction dans les plans de relance. 252 millions d’euros ont été budgétisés pour créer un réseau cyclable plus vaste et plus sûr, et 156 millions d’euros pour l'infrastructure cyclable sur les routes communales. Les crédits d'engagement et de règlement s'élèvent respectivement à 409 millions d'euros et 64 millions d'euros. Ainsi, au 31 décembre 2022, les montants investis étaient supérieurs aux montants budgétisés. Le gouvernement l'a autorisé parce que, globalement, les fonds alloués à la relance ont été sous-utilisés. Le plan de relance a également permis d’allouer 210 millions d’euros pour des routes plus sûres. Ce montant est presque entièrement investi à la fin de l'année. Les engagements se sont alors élevés à un peu plus de 82 millions d'euros, soit près de 40 % des fonds.

Modal shift Pour le secteur de la construction, le climat et les voiries sont au cœur des plans de relance. Mais d’autres projets sont inclus qui, dans l’ensemble, sont moins subsidiés. Un montant de 157 millions d'euros a été budgétisé pour le modal shift vers les voies fluviales, qui comprend le relèvement des ponts sur le canal Albert. Ce montant a depuis été entièrement investi. Le budget débloqué représentait 40 % de ce montant à la fin de l'année dernière. Pour l'écologisation des infrastructures routières, la totalité des 113 millions d'euros a été investie, bien qu'un peu moins de 90.000 euros aient été réglés à la fin de l'année dernière. Ces projets comprennent l'installa­tion d'un éclairage LED et de bornes de recharge.

Autres projets Il serait trop long d’énumérer tous ces projets, mais nous en mentionnons encore quelques-uns. ● infrastructures culturelles : 100 millions d’euros investis. Les engagements ont repré-

22

senté un huitième de ce montant. ● investissement dans le patrimoine immobilier : sur les 100 millions d'euros prévus au budget, plus de 99 % ont été investis. Seuls 4,5 millions d’euros de ces fonds avaient été réglés à la fin de l'année dernière. ● infrastructures de congrès, d'exposi­tion et de tourisme : près de 122 millions d'euros ont été investis et 8 % des fonds fournis ont été réglés. ● infrastructures sportives : 55 millions d’euros ont été investis et un peu plus de 22 millions d’euros ont été engagés. Il existe également un cluster de projets moins directement importants pour le secteur, à savoir le cluster « Amélioration et durabilité de l'aménagement du territoire ». Il s'agit notamment de résorber l'arriéré des subventions contre l'inoccupation, mais aussi de rattraper le retard dans la rénovation des zones d’activité économique, de lancer des appels à projets pour le renforcement des centres-villes, de lancer un appel supplémentaire à la rénovation urbaine et à la défragmenta­tion du paysage flamand. Tous les projets de ce cluster sont en cours. Le montant prévu, 109 millions d’euros, a été entièrement investi au 31 décembre 2022. Les engagements s’élevaient à 30 millions d’euros.

Financement régulier Outre les 158 projets répartis dans les 34 clusters expliqués plus haut, le gouvernement flamand dépense également des fonds du plan de relance par le biais de financements réguliers existants et supplémentaires. Ainsi, les instruments de PMV (Participatiemaatschappij Vlaanderen) soutiennent l'économie et les entreprises à hauteur de 4,215 milliards d'euros : ● Capacité supplémentaire Gigarant (pour les prêts, les participations dans les capitaux, les garanties d'entreprise) : 3 mil­liards d’euros ● Prêts subordonnés supplémentaires à faible coût auprès de PMV (pour les start-ups, les scale-ups et les PME) : 500 mil­lions d'euros ● Garanties supplémentaires par le biais de PMV/Z : 400 millions d'euros ● Fonds d'aide sociale PMV : 240 millions d'euros ● Flanders Future Tech Fund : 75 millions d'euros En outre, le gouvernement flamand investit également dans la construction d'écoles par le biais de partenariats public-privé, entre autres : 3,078 milliards d’euros.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


16.000 Entreprises de construction Impossible de passer à côté !

Embuild soutient 16.000 PME et grandes entreprises de tout le pays, actifs dans toutes les activités et techniques du secteur de la construction. Partenaire de confiance, elle s’engage avec ses membres pour un entrepreneuriat responsable. Construire ensemble, grandir ensemble.


SECTEURS & MÉTIERS

L’impact de la CSRD et de la taxonomie verte sur la construction Le 18 septembre dernier, Embuild Wallonie, en collaboration avec KPMG Belgique, ORI et Buildwise, a organisé une conférence intitulée « Principes et fondements de la CSRD et de la taxonomie verte. Impact sur le secteur de la construction. » Cette séance d’information s’est tenue aux Isnes et a rassemblé une soixantaine de personnes. Que retenir de ces notions qui vont de plus en plus apparaître dans notre secteur ? Nous résumons ici les points essentiels.

L

plupart «desLaactivités

de construction sont éligibles et il est important de désigner un « responsable taxonomie » dans l’entreprise.

»

ors de la première partie de cette conférence, Tanguy Legein (Partner Audit KPMG Belgium) et Filippo d’Eufemia (Manager Sustainable Finance KPMG Belgium) ont expliqué les grands principes des deux thèmes majeurs du jour. Pour réaliser les objectifs de l’accord de Paris de 2015 et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, avec une étape intermédiaire de réduction de 55 % des gaz à effet de serre en 2030, le secteur de la construction a un rôle primordial. En effet, dans l’UE, il est le deuxième plus gros émetteur d’émissions, derrière le transport. Avec le Pacte Vert de 2019, l’UE a déjà tracé la voie vers des investissements plus durables et ce pacte comprend un plan d’investissement d’un trillion d’euros sur les 10 prochaines années. Mais cet investissement public seul ne suffira pas à atteindre les objectifs de neutralité carbone. Le secteur privé aura aussi son rôle à jouer en matière de durabilité. C’est dans ce contexte que s’inscrivent la CSRD et la taxonomie verte.

CSRD La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), anciennement NFRD (Non-Fi-

24

nancial Reporting Directive) est la directive européenne qui vise à améliorer la publication d’informations extra-financières en matière de durabilité par les entreprises, c’est-à-dire la manière dont les entreprises rapportent leur prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. La construction est l’un des 40 secteurs auquel la CSRD s’applique. Elle concerne quatre grands groupes : les grandes EIP (entités d’intérêt public, à savoir les sociétés cotées en bourse avec plus de 500 employés, les banques et les assurances), les autres grandes entreprises de l’UE (qui excèdent au moins deux des trois critères suivants : 250 employés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, 20 millions d’euros de total bilan), certaines PME de l’UE cotées en bourse et les grandes filiales de sociétés mères nonUE ayant une activité importante dans l’UE (revenu du groupe qui excède 150 millions d’euros en Europe). En matière de reporting, la notion de double matérialité est importante. Le « inside-out » vise à déterminer les éléments propres à l’entreprise qui ont un impact sur le monde et son environnement et le « outside-in », les éléments externes qui ont potentiellement un impact sur la durabilité de l’entreprise et sur ses états financiers. Il existe quatre sujets de reporting : la gouvernance, la stratégie, la gestion des impacts, risques et des opportunités (IRO) et les mesures et objectifs. Et trois ensembles de normes thématiques : Environnemental, Social et Gouvernance (ESG). Dans chaque norme, on retrouve différents KPI (critères de performance) qui permettent de récolter des données sur la durabilité de l’entreprise à intégrer dans le rapport de gestion. Cette information non-financière devra faire l’objet d’une assurance limitée obligatoire indépendante par un organisme indépendant. Le législateur belge n’a pas encore

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


DURABILITÉ

décidé si cette mission d’assurance indépendante sera réservée au Commissaire de la société, ou si d’autres organismes seront habilités à fournir une telle assurance. La publication des rapports et l’assurance sur ces rapports deviendront obligatoires dès l’année fiscale 2024 pour les grandes EIP, 2025 pour les autres grandes entreprises, dès l’année fiscale 2026 pour les PME cotées et 2028 pour les filiales européennes de grands groupes étrangers (c’est-à-dire les groupes qui dépassent plus de 150 millions d’euros de revenu du groupe en Europe) qui tombent sous le champ d’application de la CSRD.

Taxonomie La taxonomie européenne ou taxonomie verte est un règlement de l’UE qui établit un système de classification et de définition des activités économiques considérées comme étant écologiquement durables. Il s’agit de voir dans le chiffre d’affaires, les dépenses d’investissement (CAPEX) et les dépenses d’exploitation (OPEX) d’une société, « le pourcentage qui est vert ». La Commission européenne a commencé par les secteurs les plus polluants, dont la construction.

La publication d’informations non-financières basées sur la taxonomie est obligatoire depuis 2022 (année fiscale 2021) pour les entreprises concernées par la NFRD (grandes EIP avec +500 employés). Le champ d’application sera étendu en 2026 (année fiscale 2025) pour les grandes entreprises européennes (qui excèdent au moins deux des trois critères suivants : 250 employés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, 20 millions d’euros de total bilan), en 2027/2028 (année fiscale 2026/2027) pour les PME de l’UE cotées en bourse et en 2029 (année fiscale 2028) pour les entreprises non-européennes (le champ d’application pour ces entreprises n’a pas encore été approuvé mais la proposition est la même que celle de la CSRD, à savoir un revenu du groupe qui excède 150 millions d’euros en Europe). Les entreprises concernées par la taxonomie, ainsi que les dates à laquelle celle-ci deviendra obligatoire, sont donc les mêmes que celles imposées par la CSRD. Elle comprend six objectifs environnementaux : atténuation du changement climatique, adaptation au changement climatique, utilisation durable et protection des ressources en eau et marines, prévention et contrôle de la pollution, transition vers

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

25

Les acteurs de cette conférence. De g. à dr. ; Filippo d’Eufemia (KPMG), Wim Ilsbroux (KPMG), Eglantine Eeckhout (KPMG), Olivier Vandooren (Buildwise), Tanguy Legein (KPMG), Hugues Kempeneers (Embuild Wallonie), Julien Stock (KPMG) et Vincent Detemmerman (ORI).


SECTEURS & MÉTIERS

la CSRD et la taxonomie sont : la réorientation du capital vers des entreprises durables, la publication d’informations non-financières standardisées et l’importance de communiquer de manière « transparente ».

Impact sur le secteur

Tanguy Legein (Partner Audit KPMG Belgium , à g.) et Filippo d’Eufemia (Manager Sustainable Finance KPMG Belgium) ont expliqué les grands principes des deux thèmes majeurs du jour.

une économie circulaire et protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes. Une activité économique peut être déclarée comme durable si celle-ci répond aux deux critères : éligibilité et alignement. Comme pour la CSRD, il existe toute une série de critères (KPI) afin de voir si cette activité est écologiquement durable. Une activité économique est éligible pour la taxonomie si elle est reprise dans la liste, basée sur les codes NACE, établie par la taxonomie. Cette liste reprend les activités qui pourraient contribuer potentiellement à un ou plusieurs des six objectifs environnementaux. Pour la construction, une activité économique peut être, par exemple, la construction neuve, la rénovation, l’entretien des infrastructures, la production de maté­ riaux…La plupart des activités de construction sont éligibles et il est important de désigner un « responsable taxonomie » dans l’entreprise. Une activité économique est alignée sur la taxonomie si elle répond aux critères techniques de sélection pertinents, c’est-à-dire qu’elle contribue de manière substantielle à au moins l’un des objectifs environnementaux, ne porte pas préjudice significatif aux autres objectifs, et mène l’activité en respectant les garanties minimales (les droits fondamentaux et sociaux du travail). En résumé, les trois objectifs au cœur de

26

Quel est l’impact de tout ce que nous venons d’expliquer sur notre secteur ? Il est avant tout important de relever que la publication et la certification par un auditeur externe des informations non-financières en lien avec la CSRD et la taxonomie ont toutes les deux un caractère obligatoire (pour les entreprises qui tombent sous le champ d’application de ces normes). Cependant, bien plus qu’une obligation, la CSRD et la taxonomie doivent être essentiellement vues comme des véritables outils d’information interne (aide à la prise de décisions, à la gestion de l’entreprise, transparence et création de valeurs communes au sein de l’entreprise…) et externe (mise en avant des valeurs et actions mises en place, démarcation face à la concurrence, transparence et création d’une relation de confiance…). La durabilité est un enjeu essentiel pour la construction. Elle est d’ailleurs l’une des dix mégatendances que l’on retrouve dans le rapport Analyse de tendances et d’impact dans le secteur (belge) de la construction, un rapport très complet préparé par Buildwise pour son Comité de vision, sous la direction du consultant KPMG. Olivier Vandooren, le directeur de Buildwise, est revenu sur les modalités de cette enquête, lors de la deuxième partie de la conférence. Selon cette analyse de tendances, le secteur a une maturité moyenne dans ce domaine. Il y a encore du chemin à parcourir, mais nous sommes déjà plus avancés qu’en termes de numérisation. En effet, hormis chez quelques pionniers, celle-ci reste peu avancée. Le rapport écrit que l’attention portée à la durabilité provient de différents angles. « L’attention pour la durabilité augmente, tant dans les nouvelles attentes de la clientèle que dans l’intérêt accru qu’elle se voit porter par les législateurs et par les institutions financières, mais naturellement aussi par le secteur lui-même. » Nous vous renvoyons à notre numéro de septembre pour plus d’infos sur cette tendance de la durabilité.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


NOUS CONSTRUISONS DEMAIN

Un « team building » pour 700 jeunes talents de la construction

Photos : © Erik Leyman

Dans le cadre de la campagne « Nous Construisons Demain », une grande journée de « team building » pour les élèves et apprentis en fin de parcours dans une option construction a été organisée à l’Adventure Valley à Durbuy, le 22 septembre dernier. Environ 700 jeunes talents y ont participé.

C

ette journée intitulée « Builder Games » a été organisée par Constructiv et les partenaires sociaux du secteur de la construction, en Wallonie. Elle était destinée à celles et ceux qui terminent un cursus construction dans l’enseignement technique, professionnel ou en alternance. Ils ont pu participer à un parcours renforçant l’esprit d’équipe, la multidisciplinarité, le savoir-faire et les compétences techniques. La découverte de nouvelles technologies utilisée dans le secteur était également au programme : les drones, les lunettes de réalité virtuelle, les exosquelettes, la photogrammétrie… Cette journée s’inscrivait dans le cadre de la campagne « Nous Construisons Demain », une initiative lancée par le secteur en 2022 et qui vise à redorer l’image des métiers de la construction auprès des jeunes afin de remédier au problème de la pénurie de main-d’œuvre. Pour rappel, cette campagne vise plusieurs objectifs à atteindre d’ici 2030, dont l’augmentation de 20 % du taux d’insertion dans les filières de formation menant aux métiers de la construction et l’augmentation de 20 % du taux de transition de l’enseignement vers les métiers de la construction. Actuellement, seuls 40 % des jeunes formés rejoignent le secteur.

Autres initiatives De nombreuses autres initiatives ont déjà été déployées au cours de cette campagne, dont récemment la présence du secteur sur les festivals d’été. Mentionnons également les campagnes d’influenceurs, les Construction Challenges, la remise des prix aux élèves méritants, des séances d’information dans les écoles… En invitant tous les jeunes talents du secteur en fin de parcours à une journée ludique, les organisateurs espèrent avoir renforcé les liens et encourager ces jeunes à construire une carrière durable et riche en évolution dans l’un des nombreux métiers passionnants de la construction. « Un travail au sein du secteur offre de nombreux avantages garantis par la Commission Paritaire 124. Outre un salaire attractif, les travailleurs bénéficient gratuitement d’une assurance hospitalisa­ tion et d’une épargne pension, de nombreuses possibilités de formation, d’indemnités en cas d’intempéries, d’une prime de fidélité et d’incitants financiers à l’embauche…Nous souhaitons aussi mieux informer ces jeunes sur ces avantages au moment où ils vont s’insérer sur le marché du travail », explique PIERRE-PAUL YERLÈS, directeur Wallonie chez Constructiv.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

27

↖ Plusieurs activités étaient au programme de cette journée « Builder Games ». ↑ Les participants ont pu tester l’usage de drones.


SECTEURS & MÉTIERS

Faites-vous accompagner gratuitement lors de vos travaux de rénovation liés à l’acoustique ! Saviez-vous, qu’en tant qu’entrepreneur, vous aviez la possibilité de vous faire accompagner gratuitement dans des travaux de rénovation liés à l’acoustique sur des murs, sols et plafonds ? Un groupe de travail, dont fait partie Embuild. Brussels, est là pour vous aider. Il promeut la formation et les travaux en acoustique dans la Région de Bruxelles-Capitale.

D

C’est «compliqué pour un entrepreneur de maîtriser toutes les techniques, normes… d’où l’intérêt d’un accompagnement gratuit et personnalisé.

»

ans l’actualité du secteur à Bruxelles, on parle beaucoup de l’importance de rénover le bâti avec la stratégie Renolution, ce type de travaux renvoyant bien souvent à l’isolation thermique. Mais il ne faut pas pour autant oublier ou négliger l’isolation acoustique, qui a également toute son importance pour une question de confort de vie dans les bâtiments et même de santé. « Dès le début de travaux de rénovation, il est préférable d’aborder l’isolation thermique et acoustique ensemble », souligne d’ailleurs SOPHIE MERSCH , experte en acoustique chez Homegrade.brussels. « Cette thématique liée au bruit est très importante, surtout dans une ville comme Bruxelles. Outre des problèmes de voisinage, une mauvaise isolation acoustique peut aussi engendrer des troubles du sommeil, voire même des problèmes cardiaques ». Homegrade est le centre de conseil et d’accompagnement sur le logement pour les particuliers en Région de Bruxelles-Capitale. À ce titre, il fait partie du groupe de travail (Groupe Technique Acoustique) lancé par Construcity.brussels et ses partenaires en 2016. Outre Embuild, on y retrouve également des acteurs comme Buildwise, Bruxelles Environnement, l’Ecam et quelques acousticiens indépendants qui apportent toute leur expertise dans le domaine.

les entrepreneurs dans la réalisation de leurs chantiers d’amélioration acoustique des bâtiments bruxellois. « C’est une thématique très complexe et c’est compliqué pour un entrepreneur de maîtriser toutes les techniques, normes…d’où l’intérêt d’un accompagnement gratuit et personnalisé », précise Sophie Mersch. Pour bénéficier de cet accompagnement, les particuliers comme les entrepreneurs, peuvent utiliser le formulaire de contact disponible sur le site internet d’Homegrade. Idéalement, le particulier et l’entrepreneur doivent se mettre d’accord pour se lancer ensemble dans le projet. Et l’une des deux parties peut toujours convaincre l’autre.

Buildwise/C-Tech DEBBY WUYTS est cheffe du laboratoire acoustique chez Buildwise, anciennement CSTC. Elle nous explique le rôle de Buildwise dans ce groupe de travail. « Au sein de Buildwise, nous avons la guidance C-Tech qui vise à soutenir et stimuler l’innovation et l’amélioration de la qualité technologique. Cette guidance s’occupe notamment du volet acoustique. Nous sommes disponibles pour accompagner et conseiller les entrepreneurs dans des travaux liés à cette thématique : répondre à leurs questions par mail ou téléphone, leur

Objectif L’objectif de ce groupe de travail est d’accompagner gratuitement les particuliers et

28

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


© Vincent de Lannoy

Buildwise peut réaliser des tests, des prises de mesure de bruit avant et après travaux.

NO UV EA U

ENVIRONNEMENT/BRUXELLES

FLUX+ FLAT VMC double flux combinée à une grande facilité d’installation  Contrôle du taux d’humidité, CO2 et COV  Fixation murale ou plafond  25 kg & système de suspension Quick-Fix  Gagnez jusqu’à 50 % de temps à l’installation

www.renson.net VENTILATION ı SUNPROTECTION ı OUTDOOR

apprendre des techniques qu’ils ne connaissent pas, leur proposer des formations, les suivre sur chantier et mettre des choses en place ensemble…Nous réalisons également des tests, des prises de mesure de bruit avant et Bouwbedrijf_Flux_Flat_90x128_FR_0523.indd 1 après travaux, pour mettre en évidence les tations PEB…C’est bien la preuve que la thémeilleures techniques à mettre en œuvre en matique a toute son importance chez Bruxelfonction de la typologie du bâtiment », indique les Environnement », souligne-t-elle. « Outre Debby Wuyts. « Buildwise est non seulement le le groupe de travail « accompagnement sur chantier » dont nous faisons partie, Bruxelles point de contact pour les entrepreneurs, mais Environnement propose également un Faciliaussi pour les ingénieurs, architectes, fabricants et distributeurs de matériaux, bref tous tateur Bâtiment Durable. Il s’agit d’un helples acteurs professionnels de la construction desk gratuit pluridisciplinaire permanent qui actifs dans la Région de Bruxelles-Capitale. » soutient les entrepreneurs et installateurs, mais aussi les concepteurs, gestionnaires, resBruxelles Environnement ponsables techniques, syndics d’immeuble et maîtres d’ouvrage. Les experts indépendants Bruxelles Environnement est aussi un acde ce service sont capables de vous conseiller teur dans ce GT Acoustique. MARIE-NOËLLE et de répondre à des questions techniques à ADNET y travaille au département « Bruit », toutes les étapes de votre projet, notamment dont les objectifs sont notamment de réduire dans le domaine de l’acoustique. » le bruit dans les logements et transports en Région de Bruxelles-Capitale. « L’acoustique Vous avez des projets liés à l’acoustique ? Vous l’aurez compris après la lecture de ces est l’un des neufs thèmes du bâtiment durable, lignes. Embuild, Bruxelles Environnement, au même titre que l’énergie, les matériaux, Buildwise et Homegrade, peuvent vous aider. l’économie circulaire, les normes et réglemen-

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

29

8/05/2023 09:20

INFO :

Pour commencer un accompagnement, le formulaire de contact se trouve à l’adresse suivante : https://homegrade.brussels/ homegrade/contact/. Pour des infos sur le Facilitateur Bâtiment Durable, consultez le site https://environnement. brussels.


SECTEURS & MÉTIERS

L’importance d’avoir une vision 100 % claire sur l’état de ses finances Votre rentabilité n’est plus celle que vous avez connue précédemment et vous avez l’impression que votre business s’essouffle un peu ? Un conseil : prenez contact avec Reload Yourself, une coopérative bruxelloise, qui peut vous aider à relancer vos affaires. Elle vient d’ailleurs de signer une convention de partenariat avec Embuild.Brussels. Présentation avec Ariane Marchant, coach au sein de cette structure d’accompagnement.

R

«

Nous rencontrons chaque jour des entrepreneurs passionnés par leur métier et qui n’ont pas vu les difficultés financières venir ou en ont minimisé la portée.

»

eload Yourself a été créé fin 2020 et fait partie de l’écosystème Job Yourself. « Si on regarde à Bruxelles, il existe toute une série d’initiatives pour aider les gens à se lancer et créer leur entreprise. En revanche, il y a très peu d’aides pour le maintien de l’activité ou de l’emploi existant. C’est dans ce contexte qu’a été lancé Reload Yourself, une coopérative subsidiée par le ministère bruxellois de l’emploi », explique ARIANE MARCHANT, coach chez Reload Yourself. Cet acteur du tissu économique bruxellois travaille sur deux volets : la relance d’activités existantes et le rachat d’entreprises (également appelé reprise).

Relance En tant qu’entrepreneur, Ariane Marchant explique qu’il vaut toujours la peine de s’intéresser à la rentabilité de son business avec un mot d’ordre : anticiper. Comme dit le dicton, mieux vaut prévenir que guérir. « Certains entrepreneurs arrivent chez nous « essoufflés », ils ont accumulé les dettes, sont épuisés et ils n’ont plus l’énergie pour redresser la barre de leur entreprise. Nous rencontrons chaque jour des entrepreneurs passionnés par leur métier et qui n'ont pas vu les difficultés financières venir ou en ont diminué la portée. Ils travaillent d’arrache-pied, redoublent d’efforts et pensent qu’ils résoudront, eux-mêmes, les problèmes ou que leur comptable les alarmera et trouvera des solutions. Mais le comptable n’est pas le responsable financier

30

EMBUILD MAGAZINE •

de votre boîte. La personne qui vit grâce au résultat financier de son business, c’est bien l’entrepreneur », explique Ariane Marchant. « Il est donc primordial pour les dirigeants de sortir parfois la tête du guidon, et Reload Yourself est là pour les aider à se poser et à analyser objectivement et simplement leur situation. Un rendez-vous individuel de « bilan de santé » est proposé, 1h30 pour faire le point et voir clair sur leur rentabilité. Il n’est jamais trop tôt pour réaliser ce type d’exercice. » Ensuite, si une relance de vos activités s’avère nécessaire et possible à réaliser, Reload Yourself pourra vous proposer un accompagnement, un coaching individuel sur une durée de maximum 24 mois pour organiser votre relance, et ceci grâce à un coach attitré et un pôle d’experts qui vous aideront dans les aspects de gestion financière mais aussi juridiques, stratégiques, d’organisation ou encore de marketing et communication.

Reprise L’autre activité de la coopérative est la reprise. Il s’agit de racheter une affaire existante, une entreprise ou un fonds de commerce. « L’avantage par rapport à la création de sa propre entreprise, c’est qu’on ne démarre pas de zéro. On a une vision de la rentabilité de l’entreprise qu’on rachète, on dispose des locaux, du matériel, on a les contrats avec les fournisseurs, le personnel éventuel est en place…Mais une reprise ne s’improvise pas et demande aussi souvent l’intervention de plusieurs disciplines : financière, juridique,

11|2023


RELOAD YOURSELF

ses besoins et comment nous pouvons l’aider. Ce rendez-vous dure 1h30 et est entièrement gratuit », explique Ariane Marchant. Si, à l’issue du premier rendez-vous, les deux parties estiment qu’il est possible de collaborer, une convention pour un accompagnement est signée. Cela veut dire qu’un coach est attribué et que plusieurs entretiens, à intervalles réguliers, vont suivre. « Ce coach est le point de contact avec les autres experts fiscaux, juridiques…qui vont entourer l’entrepreneur et l’aider à se relancer étape par étape, à construire son avenir », précise la coach. Il existe une condition pour pouvoir profiter des services de cette structure d’accompagnement : l’entrepreneur doit résider ou avoir son siège social/d’exploitation à Bruxelles. ↑ Qu’il s’agisse d’un projet de relance ou de reprise, Reload Yourself est là pour vous accompagner et analyser vos besoins.

Plus de 150 personnes fiscale, management…Nos services offrent ces expertises pour un accompagnement de A à Z tout au long du processus de reprise. Pour pouvoir être accompagné, on demande de venir avec un projet de reprise d’une entreprise précise, de manière à pouvoir l’analyser ensemble », indique Ariane Marchant.

Rencontrer Reload Yourself

↑ Le premier rendez-vous a toujours lieu avec deux coaches.

La première étape consiste à répondre à un petit formulaire en ligne sur le site www.reloadyourself.be pour savoir notamment si vous êtes éligible (voir condition) et quel volet vous intéresse : la relance ou la reprise. « Quand nous avons ces informations, nous téléphonons à l’entrepreneur dans les 48 heures pour faire un petit état des lieux et des besoins. Ensuite, nous organisons un premier rendez-vous avec deux coaches. Si on prend l’exemple de la relance d’activité, lors de ce premier rendez-vous, nous épluchons la situation financière et nous l’expliquons en termes clairs et simples à l’entrepreneur. C’est ce que nous appelons le bilan de santé. Nous répondons aux questions essentielles. L’entreprise est-elle rentable ? Est-ce qu’elle nécessite une relance ? Nous ne regardons pas que l’aspect financier, nous faisons aussi le point sur l’état de la personne. Comment se sent-elle ? Dispose-t-elle de ressources au sens large ? En deux mots, nous analysons quels sont

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

Depuis son lancement, il y a un peu plus de deux ans, plus de 150 entrepreneurs ont déjà bénéficié des conseils de Reload Yourself ou sont encore en accompagnement chez eux, dans le cadre d’une relance de leurs activités ou d’une reprise, et ce tous secteurs confondus. « Cette année, nous avons eu une hausse des demandes d’accompagnement venant du secteur de l’Horeca. En ce qui concerne la construction, nous avons déjà eu quelques expériences, mais c’est encore assez calme car nous sommes une initiative encore méconnue, d’où notre volonté de collaborer avec Embuild. Brussels pour que les entrepreneurs de la construction puissent, eux aussi, découvrir et profiter de nos services d’aide. »

Conclusion En guise de conclusion, Ariane Marchant réitère son message aux entrepreneurs ayant pignon sur rue de ne pas hésiter à faire appel à Reload Yourself. « Ne traînez pas avant de faire le point sur votre situation financière, n’attendez pas qu’il y ait « le feu à la maison » ! Vous n’avez rien à perdre à venir chez nous si ce n’est un entretien d’1h30 gratuit pour y voir plus clair, partager vos questions, vos doutes, éventuellement vous soulager de problèmes dont il est parfois difficile de parler avec vos proches et trouver les premières clés pour construire la suite de votre histoire profes­ sionnelle », conclut la coach.

31


BUILDWISE

Rénovation des toitures à versants : quel impact sur l’environnement ? L’isolation de la toiture est l’une des mesures principales à prendre pour réduire la consommation énergétique d’une habitation, et donc son impact environnemental. Cependant, le choix des matériaux et la stratégie de rénovation ont une grande influence sur l’impact environnemental global. Il convient donc d’agir en connaissance de cause pour garantir et maximiser les gains environnementaux.­

C

Références

Compilation d’un article paru en pp. 1415 dans le Buildwise Magazine septembreoctobre 2023, rédigé par N. Neelen, arch., chercheuse, et L. Wastiels, dr. ir.-arch., cheffe du laboratoire ‘Performance environnementale’, Buildwise. Seul ce texte original peut être cité en référence.

et article compare l’impact environnemental de différentes solutions de rénovation de toitures sur la base d’une analyse de cycle de vie ou ACV. Cette technique permet de déterminer l’impact environnemental d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie et par rapport à différentes questions environnementales (changement climatique et particules fines, par exemple) (voir l’article Buildwise 2013/04.15). Cette analyse a été effectuée selon la méthode couramment utilisée en Belgique, méthode également employée dans l’outil d’ACV TOTEM (www.totem-building.be).

Gains énergétiques et impact des matériaux Le graphique à la page suivante montre l’impact environnemental d’une surface de toiture de 1 m², isolée de différentes manières pour atteindre une valeur d’isolation d’au moins U = 0,24 W/m².K et destinée à être utilisée pendant 60 ans. Ce graphique indique l’impact des matériaux de chaque composant de la toiture, ainsi que l’impact lié à la

32

consom­mation énergétique due au chauffage au moyen d’une chaudière à condensation au gaz. Il ressort des résultats que l’isolation des toitures non isolées conduit presque toujours à des gains environnementaux sur toute la durée de vie des toitures en question. Les avantages environnementaux liés à la réduction de la consommation énergétique due au chauffage l’emportent donc sur l’impact de l’utilisation de matériaux supplémentaires, sauf dans certains cas de postisolation avec de la laine de mouton (voir la version longue de cet article). Si la toiture possède déjà une faible quantité d’isolant, il vaut souvent la peine de l’isoler davantage. Dans ce cas, le choix des matériaux et la stratégie de rénovation sont encore plus importants pour réduire l’impact environnemental des matériaux.

Isolation par l’intérieur ou par l’extérieur L’isolation par l’intérieur a généralement un impact environnemental plus faible que l’isolation par l’extérieur (voir figure 1). En

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


BUILDWISE

Fig. 1 Impact environnemental de la rénovation de 1 m² de toiture à versants,

effet, pour isoler une toiture par l’extérieur selon la méthode du sarking, il faut utiliser des panneaux isolants rigides (PUR, XPS, panneaux de fibres de bois, liège, par exemple), qui ont souvent (mais pas toujours !) un impact environnemental plus élevé que la plupart des matériaux isolants souples (laine minérale, laine de bois, chanvre…). En matière d’impact environnemental, il existe de grandes différences entre les isolants souples et rigides et au sein de ces deux catégories. La version longue de cet article aborde ces différences en détail. De plus, la méthode du sarking exige d’enlever la couverture (les tuiles et la sous-­ toiture). Une couverture en tuiles classique a un impact plus élevé qu’une finition intérieure typique avec une structure en bois et des plaques de plâtre. Il va sans dire qu’il faut également tenir compte de l’état de la couverture. Si elle doit être remplacée, cette opération augmentera l’impact environnemental. Si les tuiles sont encore en bon état, on peut choisir de les réutiliser après l’isolation (voir NIT 240). Cette étude montre également que, si l’on remplace la structure existante de la toiture

sur l’ensemble de son cycle de vie, pour différentes stratégies d’isolation (pour atteindre U = 0,24 W/m².K).

et que l’on utilise un matériau isolant à faible impact environnemental, l’impact environnemental global de la rénovation de la toiture peut être inférieur à l’impact de certaines solutions de rénovation (voir l’article long). Il est donc utile de comparer au préalable l’impact des différentes options, surtout si le remplacement de la structure de la toiture ou de la couverture s’impose également d’un point de vue technique.

Les problèmes d’humidité les plus courants en toiture

et comment y remédier • Des conseils fournis par des experts en construction • Exclusivement pour les couvreurs et étancheurs • Pour prévenir et résoudre les problèmes d’humidité

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

BW-PrintAd-Daken.indd 1

33

27/09/2023 16:52


BUILDWISE

Compartimenter l’isolation d’une toiture plate : quels avantages ? La présence d’un pare-vapeur en toiture plate entrave la découverte d’éventuelles infiltrations d’eau, d’autant plus s’il est étanche à l’eau (utilisé comme étanchéité provisoire, par exemple), car il permet alors la dispersion de l’eau dans le complexe. Il est toutefois possible de remédier à cet inconvénient en compartimentant la couche d’isolation à intervalles réguliers. Encore peu courante, cette pratique est abordée dans la nouvelle NIT 280.

Principe du compartimentage Le compartimentage s’effectue en assemblant la membrane d’étanchéité à l’eau et l’écran pare-vapeur, pour autant que ceux-ci soient compatibles (voir figure 1). Il existe néanmoins des solutions en cas d’incompatibilité ou dans le cas, plus complexe, d­ ’une isolation bicouche (voir l’article Buildwise 2019/02.03). Le principal objectif du compartimentage consiste à limiter la propagation de l’eau infiltrée et l’humidification de l’isolation, et ce quelle que soit la technique de pose du complexe (adhérence, semi-adhérence, lestage ou fixation mécanique). Cette technique peut aussi aider à localiser une éventuelle fuite, si elle s’accompagne de mesures non destructives de détection des fuites et/ou si le pare-vapeur est étanche (pas de film en polyéthylène ou de fixation mécanique perforant le pare-vapeur) et posé en adhérence totale sur un matériau ne

Fig. 1 Compartimentage de l’isolation en cas de compatibilité entre

l’étanchéité à l’eau et le pare-vapeur.

Fig. 2 Avaloir double et compartimentage autour de l’émergence.

34

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


BUILDWISE

L’auteur de projet veillera en outre à spécifier les dimensions des compartiments dans le cahier des charges, afin que la mission de l’entrepreneur soit clairement définie. Ces dimensions doivent être déterminées en tenant compte, avant tout, du risque de stagnation d’eau. Celui-ci étant plus élevé au droit des ­rives et des angles, il est opportun de concevoir des compartiments plus petits à ces endroits. Il en va de même au droit des divers percements de toiture, et plus spécifiquement des avaloirs (voir NIT 244). La taille de la toiture et la cadence de pose (élevée pour les toitures industrielles fixées mécaniquement, par exemple) influencent également les dimensions des compartiments. Puisqu’il peut s’avérer utile par la suite, le compartimentage doit être indiqué sur les plans as-built par le responsable désigné dans le cahier des charges.

Détails et raccords

permettant pas à l’eau de circuler (un béton, par exemple, plutôt qu’une forme de pente plus poreuse, tel qu’un béton mousse).

Implications Le compartimentage confère au pare-­ vapeur une fonction complémentaire, plus proche de celle d’une membrane d’étanchéité. Par ailleurs, étant donné que les maté­ riaux et opérations supplémentaires que cette technique implique entraînent un surcoût, il est important de la prévoir dès la conception.

La NIT 244 recommande de compartimenter l’isolation autour des émergences de toiture – et plus spécifiquement des évacua­tions d’eau (voir figure 2) – de sorte que, en cas d’infiltration ou de refoulement, la dispersion d’eau dans la toiture soit limitée. Cette méthode permet également de réduire les conséquences de la condensation interne résultant d’une discontinuité du pare-­ vapeur. En effet, au droit de certains détails, il n’est pas toujours facile de connecter correctement ce dernier à l’émergence de toiture, ce qui s’avère pourtant nécessaire : ● en cas de support de toiture perméable à l’air, afin d’obtenir un raccord étanche et d’éviter les courants de convection ● en cas de support de toiture étanche à l’air, où un pare-vapeur de classe E2 ou supérieure est requis, pour contrer les problèmes de diffusion de vapeur.

Références

Compilation d’un article paru en pp. 8-9 dans le Buildwise Magazine 2021/4, rédigé par E. Noirfalisse, ir., et E. Mahieu, ing., animateurs du Comité technique ‘Etanchéité’, Buildwise. Seul ce texte original peut être cité en référence.

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

Pour relier convenablement le pare-­ vapeur aux évacuations d’eau, la NIT 244 propose d’utiliser un avaloir double lorsque le pare-vapeur appartient au moins à la classe E2 (voir figure 2). Or, il semble que la pose d’avaloirs de ce type ne soit pas encore fréquente. Dès lors, bien qu’il ne puisse pas remplacer complètement la fonction de cet avaloir double, un compartimentage limitera les conséquences d’un éventuel problème de condensation.

35




Le sol du hall central est constitué de granit, comme l’avait prévu l'architecte d'origine. Il est décoré de mosaïques modernes.

PROJET

La réaffectation de la Bourse de Bruxelles, une prouesse technique Le Belgian Beer World, le nouveau musée de la Bière interactif en Belgique, a ouvert ses portes le 9 septembre, dans l’ancien bâtiment de la Bourse, située sur le Boulevard Anspach à Bruxelles. Avant cette réaffectation, le bâtiment a également subi une profonde restauration et rénovation. Même si le projet a provoqué une certaine controverse dans la capitale, tout le monde doit admettre que les travaux s’apparentent à une véritable pièce d'orfèvrerie. Nous nous sommes entretenus avec les responsables de ce projet chez notre membre Denys, qui était en charge des travaux.

E

mbuild Magazine a rencontré POL GRYMONPREZ , chef de projet général, et YANNICK STEVENS, chef de Département Réaffectation et Redéveloppement de Denys, dans le grand hall du bâtiment de la Bourse.

Nouveau et classique Le grand hall, où les titres étaient échangés autrefois, est désormais ouvert à tous. Il est situé un étage au-dessus du niveau de la rue et on peut le traverser en venant de la Grand Place vers les avenues centrales de Bruxelles. Ce qui frappe d'emblée, c’est la combinaison de nouveaux éléments avec les aspects patrimoniaux d'origine. Pour rendre ce dernier aspect visible, il fallait exécuter de nombreux travaux, dont l’enlèvement minutieux des couches de peinture appliquées par le passé. « Ceci étant, la Bourse était en

38

bon état lorsque nous avons commencé les travaux, même si nous avons déploré quelques infiltrations d’eau. Mais le bâtiment, en tant que patrimoine, n’était que très peu respecté. Par exemple, au deuxième étage, des bureaux ont été créés avec des entresols en acier et en béton, reliés par des passerelles. En consolidant les structures du bâtiment, le patrimoine a été endommagé », a expliqué Pol Grymonprez. « Un autre exemple : il y avait auparavant dans le grand hall un sol de granit, décoré de mosaïques. Mais il a été détruit dans les années 1930 et remplacé par du parquet. En outre, tout le grand hall a été repeint en blanc après l'incendie de novembre 1990. Grâce à des recherches stratigraphiques, nous avons analysé les différentes couches de peinture afin de créer une reconstitution fidèle à l'original. » Le sol du hall est constitué de granit décoré de mosaïques modernes. Selon une légende, le

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


↖← Denys a effectué des recherches stratigraphiques pour connaître la couleur et la nature des différentes couches de peinture.

← Ces travaux consistaient non seulement en une restauration partielle mais aussi en une réaffectation importante.

↙← La nouvelle terrasse sur le toit avec une vue spectaculaire.

plafond du vestibule était bleu ciel à l'origine. Soit la même couleur que les Thermes de Spa, également conçus par Suys. Une belle histoire, mais malheureusement : l'étude stratigraphique n'a rien trouvé de tel.

Un bâtiment accueillant Il existe beaucoup de documentation sur la Bourse de Bruxelles. Le maître d'ouvrage en a fait une étude très approfondie, avec un inventaire des éléments patrimoniaux. Mais cette mission va bien plus loin qu'une restauration : le bâtiment devait avoir de nouvelles fonctions. Pour ce type de missions, c’est le département Réaffectation et Redéveloppement qui intervient. « La différence avec les restaurations classiques pures, c’est que la réaffectation implique souvent des interventions plus importantes, et que des exigences supplémentaires sont imposées, par exemple en ce qui concerne la consommation d'énergie ou l’accessibilité », a précisé Yannick Stevens. Voici les nouvelles fonctions de la Bourse : une brasserie, un café, des espaces d’exposition et de réunion, et bien sûr le Belgian Beer World, une exposition permanente sur la culture de la bière en Belgique aux deux­ ième et troisième étages du bâtiment. « La Bourse a toujours été un bâtiment fermé et exclusif, réserve aux opérateurs boursiers. Le maître d’ouvrage, la Ville de Bruxelles, voulait un résultat complètement différent. Il devait s’agir d'un bâtiment ouvert et accueillant », a poursuivi Yannick Stevens.

Lors du planning des travaux, la devise de Denys était de minimiser les nuisances pour les voisins et les autres parties prenantes.

Un nouvel accès C’est pourquoi il fallait une nouvelle entrée au niveau de la rue, avec un escalier menant au hall central. Celle-ci se situe face à l’église Saint-Nicolas, suivant la route typique empruntée par les touristes qui viennent de la Grand Place. La construction de cette nouvelle partie de la Bourse a été un véritable exploit. « Tout d’abord, nous avons renforcé les fondations de l’angle du bâtiment : des pieux en jet grouting ont été fabriqués sous les deux façades. Ensuite, la cage d'escalier située dans l'angle du bâtiment a été entièrement démolie. Après avoir coulé les nouvelles dalles de plancher aux niveaux +2 et +3, les fondations (d’1,2 m de profondeur) et la première couche visible du mur au-dessus du sol, ont été enlevées par étapes. C'est ainsi que les nouvelles entrées de la Rue de la Bourse et de la Rue du Midi ont été créées. L’accès a ensuite été stabilisé et designé avec du béton architectural, sur place contre la structure historique », a indiqué Pol Grymonprez. « Dans l’espace alors créé et dans le nouvel escalier, nous avons beaucoup travaillé avec du granit. Le laiton est un autre matériau que l’on retrouve dans le reste du bâtiment et que l’on voit ici. Il est parfois remplacé par de l’acier de couleur laiton car l’acier constitue un meilleur matériau structurel. »

La terrasse Autre intervention majeure : le bar sur le toit avec une vue panoramique sur la ville. Il s’agit d’une structure en acier et en

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

39

CONCEPTEURS ET EXÉCUTANTS Notre membre Denys SA, de Wondelgem, était l’entrepreneur principal de ce projet. Celui-ci a été conçu par la société momentanée Borsa, composé des entreprises Robbrecht et Daem architecten, Bureau d'études et architectures urbaines et Popoff architecten. Le bureau d'études pour la stabilité et les installations techniques était le Bureau Greisch. Sans oublier également l'Atelier d'architecture CAZ (restauration), Kahle Acoustics (acoustique) et I.C.O.N. (éclairage).


PROJET

LA BOURSE DE BRUXELLES, 1869-2023 Le bâtiment original de la Bourse de Bruxelles a été construit entre 1869 et 1873 sur un projet de LéonPierre Suys, mais il a été reconstruit de nombreuses fois au fil des ans. Une première grosse intervention a eu lieu entre 1892 et 1898 sur un projet de Jules Brunfaut. Sous la direction de l’architecte de la ville François Malfait, une deuxième rénovation majeure a eu lieu entre 1924 et 1932. Elle a notamment permis de créer un étage supplémentaire dans le bâtiment. Les premiers titres y ont été négociés en 1874. Mais chassés par l’automatisation et la numérisation, les opérateurs boursiers ont quitté la salle des marchés en 1996. Euronext Brussels, une fusion de plusieurs bourses européennes, en était le dernier utilisateur. La Bourse de Bruxelles est vide depuis 2015.

verre, protégée des rayons directs du soleil par un auvent en acier couleur laiton. Là encore, il s'agit d'un travail peu commun. « Environ 1,50 tonne d'acier et 50 tonnes de verre, c'est un poids considérable. Le toit et l'auvent massif reposent sur de fines colonnes d'acier. Ces derniers reposent sur une structure en béton, elle-même soutenue par les murs historiques et descendant vers le nouvel escalier monumental, en granit noir », a souligné Pol Grymonprez. « Chez Denys, nous misons sur des collaborateurs qui osent prendre des décisions audacieuses mais techniquement très raisonnées. Et le client apprécie cette idée. Nos équipes, qu'il s'agisse d'ingénieurs ou de travailleurs sur le terrain, aiment les défis difficiles. Trouver la meilleure solution en concertation avec le client, être en mesure de réaliser ses rêves, voilà ce que nous représentons », a poursuivi Yannick Stevens.

Des surprises stimulantes Cette flexibilité technique était également très utile lorsqu’une découverte désagréable était faite pendant les travaux : l’état de la dalle de béton sous le sol du grand hall n’était pas comme celui attendu. En fin de compte, il a fallu le retirer complètement et le remplacer. « Dans des cas comme celui-là, l’expertise d’un entrepreneur s’avère très utile. Chaque situation est différente mais nous pouvons réagir rapidement aux changements de circonstances, d’une part grâce à notre expérience dans les bâtiments historiques, mais aussi car nous disposons d’un grand nombre de disciplines et de métiers du bâtiment en interne », a assuré Yannick Stevens.

Moins de nuisances pour le voisinage Denys a consacré six mois au travail préparatoire. Les travaux ont débuté en octobre 2020 et ont duré 33 mois. Parmi tous les choix effectués, la réduction des perturbations était primordiale. Par exemple, les générateurs diesel n'ont pas été utilisés pour l'alimentation électrique. « Nous avons préféré les batteries.

Le nouvel escalier monumental dans la nouvelle entrée.

40

Non pas parce que c'était dans le cahier des charges. C'était notre choix. Nous voulions causer le moins de perturbations possible. Beaucoup de gens passent par là et nous avons travaillé à proximité des magasins, des cafés et des habitations. En outre, nous devons être prêts : les clients exigeront de plus en plus de réduire les émissions de CO2 sur les chantiers de construction », a indiqué Pol Grymonprez. « Grâce à ces batteries, nous avons évité de brûler quelque 70 000 litres de diesel ici. En outre, ce carburant ne devait pas non plus être livré. Et c'était un avantage, car la logistique de ces travaux n’est pas facile. Il y avait peu de moments de livraison autorisés et nous n'avions pas non plus beaucoup d’espace. »

Osiris Cela nous amène à un point qui est perçu comme un problème par de nombreux entrepreneurs à Bruxelles. Pour saisir le domaine public, vous devez introduire une demande sur la plateforme Osiris. Avec la charge administrative qui vient avec. « Effectuer une demande comme celle-là demande une bonne préparation. Finalement, le dossier s'est assez bien déroulé. En effet, l'organisme qui devait délivrer le permis, la ville de Bruxelles, était également le maître d'ouvrage des travaux. Cela n'a peut-être pas été un inconvénient », a souligné Pol Grymonprez. « Pour des demandes comme celle-là, nous nous laissons porter par le concept de « partie prenante ». Il s'agit donc des autorités locales, des forces de l'ordre, des pompiers, …mais aussi des voisins. Nous avons identifié les parties prenantes, les avons consultées et en avons tenu compte. Il s'agit avant tout de prendre en compte les sensibilités de toutes les parties concernées. La propreté de la zone en fait également partie, de même qu'une belle clôture. La Bourse se trouve dans un endroit où les gens vivent et nous avons essayé, avec le voisinage, de vivre ensemble du mieux que nous pouvions ! », a conclu Yannick Stevens. Le bâtiment rénové de la Bourse, avec ses nouvelles fonctions, ne fera qu'améliorer encore le dynamisme du quartier. Pendant ce temps, Denys travaille déjà sur une nouvelle mission bruxelloise, la reconversion d'une partie de l'Ancienne Belgique, à 150 mètres à peine. L'expertise de Denys sera également utile dans le cadre de cette nouvelle mission. Photos: © Régine Mahaux

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


Embuild Finition s’appelle désormais Embuild Connect

CONNECT

Embuild Finition s’appelle désormais Embuild Connect. Un seul nom donc pour la Belgique néerlandophone, francophone et germanophone. Le changement de nom s’accompagne également d’une réorganisation interne, qui doit permettre de travailler plus efficacement et de défendre encore mieux les intérêts de nos 4.510 membres. Embuild Connect réunit les associations professionnelles des couvreurs et étancheurs (toitures en pente et plates), menuisiers, peintres, vitriers, plâtriers, poseurs de parquets et poseurs de chapes.

www.embuildconnect.be


RÉDUCTIONS AUX MEMBRES

PROMO DU MOIS DE NOVEMBRE 2023

Commande de travaux supplémentaires Il arrive que le maître d'ouvrage vous demande d'effectuer des travaux supplémentaires sur le chantier même. Il vaut toujours mieux dans ce cas disposer d'un bon de commande écrit. Embuild édite un petit carnet pratique de bons de commande en papier autocopiant que vous pouvez immédiatement utiliser pour noter les travaux supplémentaires qui vous sont demandés. Ces formulaires incluent aussi les mentions nécessaires concernant le délai d'exécution, les prix, ... Une fois complété, vous pouvez remettre directement sur place une copie à l'architecte et au maître d'ouvrage.

Ce carnet très pratique ne coûte que 8,00 € la pièce (pour les membres de Embuild) ou 15,00 € (pour les non-membres). PROMOTIE (enkel voor de leden): 5 exemplaren = 35,00 € (prijzen exclusief BTW) Prix de vente spécial – seulement pour le mois d’octobre 2023 Prix membres pour cet ouvrage: 8,00 € htva Prix non-membres pour cet ouvrage: 15,00 € htva

Cette publication peut être commandée en envoyant un mail à commandes@embuild.be

Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : • Edition francophone : marc.gueret@embuild.be tél. 02 545 57 31 • Edition néerlandophone : peter.graller@embuild.be Mise en page : abder-razzaaq.boujdaini@embuild.be nikka.cuypers@embuild.be

Avec la collaboration des services d’études de : • Embuild morgane.halleux@embuild.be tél.02 545 56 33 • fax 02 545 59 09 • Embuild Wallonie katia.bogaard@embuild.be tél. 02 545 56 75 • fax 02 545 59 05

Prix abonnement annuel • Membres d'Embuild: compris dans la cotisation • Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) • Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

• Embuild Vlaanderen johan.walewijns@embuild.be tél. 02 545 57 49 • fax 02 545 59 07 • Embuild Bruxelles-Capitale morgane.cendoya@embuild.be tél. 02 545 58 29 • fax 02 545 59 06

Membre de WE MEDIA.

Abonnements : claude.bernaerts@embuild.be

Impression : Graphius

tél. 02 545 56 88 • fax 02 545 59 00

Réactions-questions : communication@embuild.be

Publicité : kristel.dekempeneer@embuild.be tél. 02 545 56 99 • fax 02 545 59 08,

42

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.


RÉDUCTIONS AUX MEMBRES

ABAX track-and-trace

Obtenez un aperçu de votre parc automobile, de vos actifs externes et des services aux clients finaux pour avancer dans votre transformation numérique. Choisissez parmi de nombreuses solutions de suivi GPS flexibles qui offrent des tableaux de bord, des rapports et des notifications. ABAX Gestion de flotte vous donne, en tant que gestionnaire de flotte, les informations nécessaires pour effectuer efficacement les tâches quotidiennes. Grâce aux tableaux de bords intelligents, faites des rapports à votre management, et orientez vos conducteurs dans plusieurs domaines comme le planning, la comportement de conduite, la conduite au ralenti et le déploiement des véhicules. ABAX Gestion de matériel suit les facteurs les plus importants pour vous, notamment l'emplacement de votre équipement sur une carte, les heures de fonctionnement, le déplacement vers un nouvel emplacement grâce au géorepérage. Des notifications basées sur l'utilisation vous permettent de savoir quand attendre le prochain service. ABAX Outils vous permet de savoir si vous avez le bon équipement et les bons outils à portée de main quand vous en avez besoin. Souvent, vous pouvez perdre, abandonner ou emprunter des outils à l’entreprise… Certains les volent même… La recherche d'outils peut être frustrante au mieux, mais elle entraîne souvent une perte de temps et des retards. Le suivi des outils est notre réponse à l'optimisation numérique dans la construction. Depuis 2005, RAM Mobile Data collabore avec Embuild et est devenu un expert dans le domaine de l'installation et de la construction. Nous faisons partie d'ABAX depuis fin 2020. Cela nous donne, en plus de notre expertise existante, des avantages au niveau de la renommée et de la puissance d'innovation. Comme de nombreuses PME, découvrez les avantages d'ABAX. www.abax.com

Réduction membres :

Les membres d'EMBUILD bénéficient d'avantages depuis 2005, renseignez-vous sur les possibilités.

Contact:

ABAX Belgium BV Tel. 02 715 25 55 sales@abax.com www.abax.com

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

43


CONSTRUIRE EN TOUTE SÉCURITÉ

Engagez-vous et signez la charte safetymypriority.be


MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION

Le livre blanc d’Acerta vous guide dans votre politique RH

Votre politique RH est-elle en phase avec les besoins et les défis du secteur ? Malgré les différentes crises qu’elle traverse, la construction se porte relativement bien C’est une bonne nouvelle, même si le secteur doit également faire face à de nombreux défis en matière de RH, tels que les salaires (conformes au marché) et l’absentéisme pour cause de maladie. L’étroitesse du marché du travail et la guerre des talents exigent des actions ciblées pour attirer et retenir les bons talents. Dans le livre blanc (whitepaper) d’Acerta, vous trouverez toutes les réponses à ces questions. Vous pourrez ainsi adopter une approche ciblée des défis d’aujourd’hui et commencer par une politique RH stratégique et orientée vers l’avenir. INFO : Retrouvez le livre blanc sur le secteur sur www.acerta.be

Mieux gérer ses projets grâce à l’application BIM de Wienerberger Les architectes, concepteurs et exécutants peuvent désormais utiliser l’application BIM de Wienerberger, qui permet de télécharger en toute simplicité des éléments BIM pour les façades et les murs intérieurs. Ces éléments renferment non seulement des données techniques et logistiques, mais aussi le schéma de pose avec indication de la distribution des joints. De plus, le modèle de bâtiment en 3D peut être facilement agrémenté de la texture de la brique de parement choisie. Les informations sur la brique de parement ou le bloc pour murs intérieurs sont en grande

partie reprises en tant que paramètre matériau dans l’élément BIM. En fonction du téléchargement choisi, sont également ajoutés d’autres paramètres comme, pour les briques

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023

de parement par exemple, le nombre de briques par palette, le poids par palette… INFO : bim.wienerberger.be/fr

45


MARQUANT

L’ÉVÉNEMENT ANNUEL DE L’ALLIANCE RENOLUTION AURA LIEU À TOUR & TAXIS

N

otez-le bien dans votre agenda ! L’événement annuel de l’alliance RENOLUTION aura lieu le 8 décembre prochain, à Tour & Taxis. Lors de cette journée, les professionnels du bâtiment et les membres de l’alliance auront l’occasion de se rencontrer pour échanger et relever les défis de la stratégie de rénovation du bâti, à Bruxelles. Conférences, débats, ateliers et moments conviviaux de réseautage animeront cette journée. Actuellement, les entrepreneurs s’engagent de plus en plus dans des projets durables et circulaires. Les réglementations dans ces thématiques évoluent rapidement et cet événement permet d’en apprendre davantage via le partage d’expériences. Il est ouvert aux professionnels de la construction, mais aussi aux organisations publiques ou privées, aux associations, aux architectes, aux maîtres d’ouvrage…Si vous êtes actif à Bruxelles, nous comptons sur vous pour venir apporter votre contribution au développement de l’alliance. Vous pourrez également repartir de là avec un éventail de pistes et informations pour développer de nouveaux projets. L’entrée est gratuite, mais l’inscription est obligatoire INFO : https://renolution.brussels/fr/renolution-action

211.495 Selon l’ONSS, le secteur de la construction comptait 211.495 travailleurs au premier trimestre 2023. C’est 1,1 % de plus qu’au premier trimestre 2022. Au cours de la même période cette année, on comptait 29.553 employeurs dans la construction. Leur nombre est resté stable par rapport à l’année précédente. En revanche, par rapport à la même période en 2020, juste avant la crise du coronavirus, il y avait un peu plus de 1.600 employeurs, soit une augmentation de 5,7 %. Le nombre de travailleurs de la construction a également augmenté au cours des trois dernières années, mais l’augmentation a été moins importante (3,1 %). Ce sont surtout les employés qui ont augmenté, passant de 48.805 au premier trimestre 2020 à 53.846 trois ans plus tard. Cela représente une augmentation de 10,3 %. Le nombre d’ouvriers n’a augmenté que de 0,9 %. Ainsi, le secteur de la construction comptait 157.649 ouvriers au premier trimestre 2023.

46

EMBUILD MAGAZINE • 11|2023


07.12.2023 Château du Lac, Genval

#BCA23

Votre projet/produit est-il créatif? Innovant? Durable? Circulaire? International? Êtes-vous une source d’inspiration pour l’avenir? | Inspire | Connect | Share experiences |

www.belgianconstructionawards.be Pour plus d’infos: +32 2 894 56 06 | bca@bouwkroniek.be

Merci à nos partenaires

Et nos partenaires média

NETWORK EVENT

Inscrivez-vous GRATUITEMENT jusqu’au 29 septembre 2023


Vos assurances sont-elles encore à jour ? Vraiment ?

Faites le

Une seule vérification … avant de replonger dans votre activité ! Un incendie ou un accident dans votre entreprise, vos revenus en cas de maladie… Votre activité évolue sans cesse. Mais vos assurances… suivent-elles le rythme ? Contactez votre conseiller et faites ensemble le check-up assurances.

Vérifiez sur

federale.be/ checkupassurances

federale.be suivez-nous sur

Fédérale Assurance – E.R. : Tom De Troch. Fédérale Assurance – Rue de l’Étuve 12 – 1000 Bruxelles. www.federale.be – Caisse Commune d’Assurance contre les Accidents du Travail – Association d’Assurances Mutuelles sur la Vie – Coopérative d’Assurance contre les Accidents, l’Incendie, la Responsabilité Civile et les Risques Divers SC - RPM Bruxelles TVA BE 0407.963.786/BE 0408.183.324/BE 0403.257.506.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.