EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Chroniques Sociales de New York N° XX - Avril 2017
DOSSIER
Le journalisme en expatriation FIL D’ENTRETIEN A l’ombre de son image GRAND FORMAT
Les émotions en images
ISSN 2380-5943
EFDLT
EDITORIAL
EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Magazine
Magazine publié à New York City. Fondé en 2015 Rédacteur en Chef Christelle Bois Photographie: EFDLTstudio Section culinaire @constancescupcakes
Contact: christelle@enfrancaisdansletextenyc.com
ISSN 2380-5943
EDITORIAL
C’est notre image que l’on recherche même si parfois elle trahit. Tel le reflet dans u n m i r o i r, t r o m p e u r, déformant qui renvoit aussi cette image que l’on ne veut pas voir, celle qui peut déranger dans une lumière crue. Et pourtant il semblerait que la douceur et le respect soit de mise. Mais voilà il y a toujours un décalage entre la subtilité et l’indiscibilité d’une réalité subjective vécue et sa retranscription. Entrons au plus près du travail de ceux qui ont choisi de reporter l’actualité, notre réalité ou de s’adresser à nous. Allons à la rencontre de ceux qui vont vers nous.
Christelle Bois Rédactrice-en-Chef
4 EFDLT AVRIL 2017
EN FRANCAIS DANS LE TEXTE AVRIL
2017
Dans ce numéro 16
12
p4 EDITO p8 REGARD: Se lancer dans l’édition
p14 SECTION CULINAIRE Les crêpes
22
26
p18 DOSSIER DU MOIS Le journalisme en expatriation
p22 GRAND FORMAT Les émotions en images p26 FIL D’ENTRETIEN A l’ombre de son image
8
14
4 EFDLT AVRIL 2017
Se lancer dans l’édition
C
’est tout
simplement une invitation à la découverte que nous propose Laurent Couderc rédacteur en chef de Regard, revue tirée à 3000 exemplaires. 8 EFDLT AVRIL 2017
De magnifiques images illustrent des textes écrits par des journalistes français et Roumains.
Leur volonté est de décrire ce qui se passe dans les pays qu’ils couvrent, de la façon la plus fluide et vraie possible, et avec humilité. Merci à Laurent d’avoir accepté de répondre à nos questions et de nous parler du métier d’éditeur.
egard
Photo revue R
Photo revue R
egard
egard
Photo revue R
LAURENT COUDERC Rédacteur en chef de la revue Regard 14 EFDLT APRIL 2017
DOSSOER DU MOIS
- Il y a-t-il des
c o m p é t e n c e s nécessaires à avoir avant de se lancer dans l’aventure ? Dans l'édition presse, je pense qu'être journaliste – de formation ou en ayant acquis les connaissances nécessaires à la pratique du métier – s'impose. Savoir gérer et développer une association ou société (ressources humaines, rapport aux partenaires/ clients, fournisseurs, etc.) est également essentiel. - Comment choisir le
média ? Après étude du contexte, des autres médias, et surtout en sachant bien ce qu'on a envie de faire. Y croire est le principal atout, selon moi.
10 EFDLT APRIL 2017
- Qels sont les
investissements nécessaires ou utiles ? Cela dépend de la plateforme, c'est très variable. Bien s'entourer est capital, comme dans n'importe quelle entreprise. Précision : la presse n'est pas, d'après moi, n'importe quelle entreprise. Il y a une déontologie, une façon de faire qui peut amener à faire des choix non rémunérateurs. Personnellement, j'ai souvent refusé de signer des contrats afin de garantir l'indépendance éditoriale du média. - Peut-on vivre
aujourd’hui de l’édition ? Difficilement, mais c'est possible. A partir du moment où l'on fait corps avec son environnement, tout en se démarquant.
- Quelles ont été vos
motivations pour vous lancer dans cette activité ? C'est venu naturellement. J'ai toujours voulu rester indépendant. Après avoir été correspondant, gérer un média était l'étape suivante. - Quelles informations
cherchez-vous à transmettre auprès de la c o m m u n a u t é francophone ? Communauté francophone et roumanophone, car nous avons lancé un journal en roumain il y a deux ans. L'idée est de décrire ce qui se passe dans les pays que nous couvrons, de la façon la plus fluide et vraie possible, et avec humilité. Je crois en une certaine objectivité journalistique. - Quelle image souhaitez-
vous donner de la communauté francophone exilée ? Notre ligne éditoriale n'est pas de parler de la communauté
francophone. Elle est d'expliquer ce qui se passe autour de nous, simplement. Ce qui n'est pas simple. Et cela en français et en roumain, qui ne sont pour nous que des « langues outils ». - Quelle évolution voyez-
v o u s a u x d i ff é r e n t e s formes de média ? Je ne sais pas. Personnellement, je ne suis pas amateur de cette profusion d'informations qui asphyxient. Je pense que le journalisme lent – nous sommes un trimestriel – a de l'avenir, il prend soin de son lecteur/ spectateur. Parce que l'humain a besoin de dormir, de manger correctement sans se dépêcher, de faire de l'exercice, d'être vraiment avec les autres ou de ne rien faire (ce qui est primordial). A mon sens, dans la plupart des cas, l'information devrait toujours passer après.
New York Hotels are rallying points Photo.EFDLT studio
12 EFDLT APRIL 2017
Ces petits riens qui font tant
D
e
mignardises en gourmandises, chaque bouchée apporte sa saveur, sa Madeleine de Proust. Serait-ce la couleur? la senteur? Et déjà les papilles se rappellent, nous ramènent loin, très loin dans le souvenir, dans le temps. 16 EFDLT APRIL 2017
Ce petit pont suspendu entre l’avant et le maintenant n’est pas grand chose, juste une parenthèse, un croque-enbouche, où plus rien n’existe d’autre. Alors merci à vous objets de délice, à vous vendeurs d’oublies. L’exilé du haut de son lointain pays vous remercie.
Oeufs, farine et lait
@constancescupcakes
La Chandeleur ou CrĂŞpe day
14 EFDLT APRIL 2017
@constancescupcakes
Patisserie Newyorkaise Photo.EFDLT studio
14
EFDLT APRIL 2017
D’après une étude
42 % Des expats écoutent au moins une fois par semaine les actualités sur des médias français.
42% Des expats suivent l’actualité politique française.
31% Des expats mangent plusieurs fois par semaines des produits alimentaires typiquement Français. Source: Wedodata sur le site Courrier Expat
Dossier du mois Nous avons eu l’occasion de rencontrer Marie en plein travail de Reporter pour la radio RFI. Elle a accepté de nous en dire un peu plus sur son travail. Reporteur à plusieurs casquettes , elle travaille pour la presse écrite française, pour les radios francophones et aussi parfois pour la TV. Au délà de la communauté française, elle touche beaucoup la communauté francophone en Afrique grâce à son travail pour radio RFI. Au quotidien, elle retranscrit les actualités; Qu’il s’agisse de l’actualité politique de l’Amérique ou celle technique de l’ONU, elle a la charge de la rendre plus compréhensible et accessible pour tous. Journaliste de formation, elle puise énormement d’informations dans les média sociaux. 18 EFDLT AVRIL 2017
Les bonnes adresses, les conseils pratiques, le lien avec les « concitoyens » que l’on peut y trouver rendent « l’expatriation plus facile ». En parallèle «la presse classique » sert à « s’informer sur l’actualité et les problèmes de société de mon pays». Expatriée depuis 15 ans, elle avoue qu’il n’est pas facile de vivre du journalisme et qu’il faut «savoir travailler pour tous types de média». De la communauté expatriée, qui n’est pas « le coeur de cible de son travail », Marie estime qu’elle «a sans doute un interêt plus aiguisé pour l’actualité internationale». Mais si l’expatriation peut s’accompagner d’une plus grande « ouverture aux autres et à des cultures différentes », elle peut aussi parfois prendre la f o r m e d ’ u n « m i c ro c o s m e souvent un peu snob et élitiste ». Pourtant Marie nous rappelle que la réalité économique de nombreux expatriés, rend « le rêve d’expatriation facile » bien relatif.
Maité, reponsable éditoriale pour le webmagazine FemmExpat, est toujours en quête de profil de femmes expatriées car ce sont elles qui forment le coeur de ce magazine organisé autour d’un blog et d’un site internet. Elle nous parle de sa ligne éditoriale. La fondatrice, Sabine David, l’a créé il y a 15 ans dans l’idée « de porter la voix des femmes expatriées et de les aider à se mettre en relation » à l’instar des hommes. Ainsi, au delà des informations pratiques, le but est « d’aider ( les femmes) à se projeter dans (leur) expatriation » par des témoignages, des portraits, voire des billets d’humeur. Appréhendée comme une communauté majoritairement de passage, les expatriés doivent de ce fait « pouvoir rapidement comprendre les codes des pays qui l’accueillent » et en même temps pouvoir partager et retrouver leur culture.
C’est ainsi que le site FemmExpat souhaite mettre en avant le dynamisme et l’ouverture de la communauté francophone expatriée déclinée au feminin, dans sa capacité d’adaptation à une situation qui les bouscule tant sur le plan familal que professionnel. Et c’est aussi aborder « tous les aspects de l’expatriation, les coups durs comme les bons moments ». C’est pourquoi ce sont les b l o g s a u x « s o u r c e s d’informations » avec leur regard singulier que FemmExpat cherche à mettre en lumière dans un mouvement d’écoute à double sens. Pour être au plus proche des lecteurs, avoir vécu l’expatriation est un bagage nécessaire pour être contributrice de ce magazine comme une nécessité à une retransmission des réalités de l’expatriation,
20 EFDLT AVRIL 2017
L
e souci de la réalité est souvent
évoqué par nos invités comme si l’expatriation amenait son lot de rêve, d’images d’Epinal. Chacun à leur manière, ils portent l’attention à la singularité, à la diversité, à la nuance. Lourd, trop lourd ce terme d’expatrié nécessite en effet toutes les nuances de la palette d’un journaliste pour l’amener au plus près de la réalité ou plutôt des réalités des hommes et des femmes qui se cachent derrière. Que ce soit au singulier, par des histoires de vie, des filtres personnels ou des re t r a n s c r i p t i o n s a u x s a v o i r s p l u s englobants, le besoin de dire, de transmettre, d’ajuster qui est au coeur de métier de journaliste, se porte sur nous, pour nous, au coeur de notre quotidien. A chacun alors de trouver le regard qu’il souhaite être porté sur lui dans cette difficile mission qu’est de rapporter le chemin migratoire de l’Homme. Mais pour cela il semblerait qu’il faille être de l’intérieur, dans le cercle, pour éviter les trappes, les pièges des rêves que l’horizon et l’inconnu ne manquent pas d’apporter.
Grand format Les émotions en images 22 EFDLT AVRIL 2017
Manhattan The light of the City Photo.EFDLT studio
Long Island The dark side of the beauty Photo.EFDLT studio
FIL D’ENTRETIEN
A l’ombre de son image
26 EFDLT AVRIL 2017
P
arfois le miroir ne renvoit pas
l’image que l’on aimerait voir, ou avoir. Telle une ombre qui nous poursuit, elle nous ressemble sans être nous. Les couleurs, les textures semblent bien pauvres quand elles ne viennent pas à manquer pour dépeindre une lassitude, un vide, une accroche ou un sourire. Le bruit rempli, l’image embellie, les mots remplacent, mais reste cette insaisissable émotion qui demeure quand tout est dit, cette confrontation à soi-même, à cet indiscible qui se joue des pièges tendus de l’image. Alors doucement s’installe cette enivrante tentation de n’être observé que de l’intérieur pour être mieux compris. Mais le paradoxe de la proximité qui aveugle nous guette et tend à nous faire oublier que le regard de l’autre, moins amène, plus neutre, met à jour des réalités parfois oubliées de nous-même dans ce mouvement incessant vers l’avant.
EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Magazine
Retrouvez directement tous les mois dans votre boite de messagerie En Français Dans le Texte grâce à notre newsletter.
Abonnez-vous ici
EFDLT studio Retrouvez toutes les photos sur le site de EDFLT studio
EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Magazine