Efdlt juillet:aout 2017

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EN FRANCAIS DANS LE TEXTE

Chroniques Sociales de New York N° XXIII - Juillet/Août 2017

DOSSIER

l’art expatrié PORTRAITS Michael Sehn Patrick Lubin Cécile Vaccaro GRAND FORMAT

l’art imagé

ISSN 2380-5943


EFDLT

EDITORIAL


EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Magazine

Magazine publié à New York City. Fondé en 2015 Rédacteur en Chef Christelle Bois Photographie: EFDLTstudio Section culinaire @constancescupcakes

Contact: christelle@enfrancaisdansletextenyc.com

ISSN 2380-5943


Edward Hopper’s House Photo.EFDLT studio


EDITORIAL

L

'art s’importe, l'art s’exporte, l’art

s’impose, il se nourrit de mouvements, de migrations. Voyageurs de l’âme, les artistes sont aussi des voyageurs terrestres. Et ce grand voyage qu'est l'immigration est un voyage à soi, pour soi, dangereux et excitant à la fois, il transporte comme il peut détruite, il apporte tout autant qu’il reprendre. Alors certains vont le magnifier, l'exprimer par des mots, des couleurs des images. Inspirants l'artiste, le départ, l'éloignement, l'inconnu vont se retrouver dans leurs œuvres jusqu'à même parfois être exorcisés, sublimés comme un effet thérapeutique. C’est un peu comme toucher du doigt cette fragilité qui est en nous.

Christelle Bois Rédactrice-en-Chef

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EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Juillet/Aout 2017


SOMMAIRE p24 p5 EDITO p10 DOSSIER DU MOIS L’art expatrié

p19

P4

p10

PORTRAITS: p12 Michael Sehn p16 Patrick Lubin p20 Cécile Vaccaro p24 SECTION CULINAIRE La brioche

p8

p19 GRAND FORMAT L’art imagé


ONU New York 18 mai 2017 Photo.EFDLT studio

Quand l’art nous parle.

8 EFDLT JUIN 2017

Exposition sous mer comme une trace du passage des migrants, certains errants encore. En hommage à eux qui auraient pu être nous, ailleurs


Jason deCaires Taylor’s exposition Sculptures immergées à 15 mètres de profondeurs en hommage aux migrants Musée Atlantique Espagne

dans un autre temps, autrement. Cette exposition parle d’ellemême, et peut-être plus encore à nous marcheurs forcenés, éloignés, déracinés, mais portés par l’espoir.


DOSSIER DU MOIS

Ombres et lumières Pleins et déliés Photo.EFDLT studio


Equilibriste des ombres et des lumières, les artistes jouent des deux: En pleine lumière quant il s’agit de monter sur scène, dans l’ombre pour magnifier une personne en photo ou dans les pleins et les déliés lorsque les mots s’écrivent en noir et blanc. Lumière où ombre? Dualisme qui porte l’émotion au sommet, le verbalise, pour un faire un don aux autres et à soi. Découvrons trois artistes ce moisci, leur parcours d’expatrié toujours en équilibre, sur le fil de l’émotion qu’ils savent plus que tance autre Constout

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communiquer.



Michael Sehn ComĂŠdien, humoriste, acteur Ă New York. Fondateur du French Comedy Festival http://michaelsehn.fr/


Mais voilà traduites mot à mot le rire n’est pas au rendez-vous. C’est que l’humour est culturel, il traverse très mal les frontières culturelles.

Michael a choisi la lumière pour s ’ e x p r i m e r, l e s p l a n c h e s . Exercice oh combien fragile où les mots, parfois même un seul, font du spectacle un succès ou au contraire un bide. Et le bide, il l’a bien connu. Fraîchement débarqué à New York pour se lancer dans l’art du Stand-Up, il arrive avec ses quelques années d’expérience et des blagues bien Françaises.

Pourtant ce n’est pas un rêve américain qui l’a amené ici, c’est plus un concours de circonstance voire de la chance (l’obtention de la carte de verte en est une) qui l’a poussé à tenter l’aventure aux Etats Unis. Et face à ce premier échec qu’on serait tenté de relativiser en évoquant le « lost in translation », il raye et réécrit, il se plonge dans son nouveau monde: La rue, l’agitation, les gens, tout devient source d’inspiration, c’est ainsi que 70% de ses sketches sont revisités. Reste l’humour qui dépasse les frontières et les cultures: le sexe et l’autodérision. Pour faire rire, il faut bien savoir rire de soi.


L’expatriation, sa nouveauté, les situations cocasses qui en découlent, inspire sans fin, mais c’est aussi un vivier d’émotions qui parfois, sans le vouloir, fait rire. La solitude en est un exemple quand il lance sur scène « New York, 8 millions d’habitants et je ne me suis jamais senti aussi seul », et que la salle se met à rire. Ainsi faire rire c’est parfois toucher les gens en plein cœur. Les premières années, six au total, ont été prenantes et désormais les années passant, une lassitude s’installe, un manque. Ainsi Michael se verrait bien revenir en France. Pays qu’il apprécie plus encore depuis qu’il en est éloigné. Il sait qu’il reviendrait changé par son expatriation, plus sensible notamment à l’injustice qu’il trouve plus flagrante et mise en lumière ici, aux Etats-Unis.

Monter sur scène seul, avec tout ce que cela implique, une remise en cause de soi à chaque prestation, un stress fou, n’est pas une voie facile. Pourtant c’est aussi, et peutêtre surtout, des satisfactions incommensurables qui le ramènent aux sources de sa motivation à faire ce métier : Le rire du public. Citons l’exemple de cette dame française expatriée souffrant d’une paralysie faciale liée au stress et qui vient lui confier en fin de spectacle combien venir l’écouter lui fait du bien. Alors si Michael utilise ses émotions pour faire rire, il met aussi en lumière son propre parcours d’expatrié qui sait toucher le cœur du public aussi bien que l’apaiser et voilà bien le rôle d’un artiste, de l’artiste qu’il est.


Patrick Lubin Activiste, poète, sans domicile fixe

Plus que des mots, ce sont des cris, des appels, une ode à la paix, à la fraternité. Les souffrances d’une vie d’errance, de peurs quotidiennes à combattre, d ’ u n e f o rc e à t ro u v e r chaque jour pour avancer, Patrick sublime ses émotions.

Ces rimes jetées sur un papier, morcelées comme sa vie éparse entre un ici et un là bas, entre le présent et l’impensable de s a s i t u a t i o n , e n t re l a violence de son quotidien et la beauté des phrases qu’il jette là telle une vie hors de soi. C’est qu’il a plusieurs vies, en France et ici, éloignées et proches à la fois.


Secrètes, elles le resteront comme toutes vies d’expatriés. Faites de manque, de b l e s s u r e s , d’éloignement, de rapprochement. Elles forment une histoire tellement complexe que seule l’écriture pourrait en rapprocher les coeurs. Les poèmes parlent plus qu’ils n’écrivent les mots, ils s’écoutent plus qu’ils ne se lisent et tel est notre poète.

Car on finirait presque par oublier l’homme derrière ces mots pour ne retenir que la petite voix qu’il fait résonner en nous et qui reste en nous bien après qu’on l’ait rencontré. La trace d’un poème, son ineffable beauté: Voilà ce qu’apporte Patrick dans ce monde parfois bien froid. Et croyons le bien, écrire est aussi sa manière à lui d’avancer, de tenir fort tout en gardant sa part d’humanité.




Cécile Vaccaro Photographe reconnue pour ses portraits et notamment sa série de portraits A PRIORI. Elle est désormais installée à New York. http://cecile.vaccaro.free.fr



L’oeil de Cécile

C

écile a choisi l’ombre

pour mieux mettre en lumière la beauté de l’humain.

Photographe, elle est habituée à l’obscurité très jeune, du temps où elle développait ellemême ses photos dans la chambre noire de son père auprès duquel elle a appris son métier. Fascinée par les grands noms de la photographie, elle rêve de New York et de faire son métier là-bas. Elle sautera le pas quand le hasard d’une de ses expositions à Marseille fera le voyage de l’autre côté de l’Atlantique. De là, une histoire se créer à New York, une nouvelle vie pour elle et son fils.


Mais la chance parfois reprend ce qu’elle donne et l’histoire se termine et sa vie prend une autre direction, faite de belles choses et de moments plus difficiles.

Et pour cela elle photographie la personne sans artifice, droit dans les yeux pour qu’elle parle, s’exprime et s’embellisse derrière son objectif.

Du beau, elle retient cette liberté qu’offre New York, monde des possibles et d’une vie meilleure pour son fi l s . V i v r e d e l a photographie, c’est le but de Cécile. Vivre de cet art qui rend beau: cette beauté qu’elle trouve dans les portraits en noir et blanc qui dévoilent la beauté intérieure, celle qui est en chacun de nous en dépassant la peur de l’objectif. Cette peur de ne pas apparaitre qui l’on est de par une image trompeuse ou déformée.

Mais New York c’est aussi un quotidien rendu plus difficile, un rythme de vie trépidant, un réseau social ténu qui fait parfois sentir le poids de la solitude, c’est aussi ne pas pouvoir encore vivre de sa passion, mais d’entrevoir des possibilités. Alors espérons qu’elle puisse toucher un peu de la beauté des gens qu’elle photographie et capter un peu de la lumière qu’elle fait porter sur eux et de briller à son tour.


Brioche

@constancescupcakes


La brioche au corps moelleux, tiède, doudou de l’enfance, d’un pays aux senteurs douces et sucrées: Plus que par les mots, c’est sa forme qui incarne la générosité, chose qui parfois est laissée en chemin, tombée de nos poches et que l’on retrouve comme les pierres du Petit Poucet essaimées sur les routes de l’expatriation.


EFDLT Studio présente

Grand 26 EFDLT JUILLET/AOUT 2017


Format


Hopper’s House Photo.EFDLT studio


Shanghai interior Boite à peinture Hopper’s House Photo.EFDL T studio Photo.EFDLT studio


Pleins et déliés Photo.EFDLT studio


New York

Christie’s house Photo.EFDLT studio


EFDLT studio



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