En français dans le texte n°5 decembre 2015

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EN FRA NCA I S

DA NS LE TEX TE Ch roni q ues soci al es à New York

N°5 - Décembre 2015

Spécial: Enquête sur le sentiment d'être chez-soi en expatriation Éclairage d'expert: La ronron thérapie Fil d'entretien: Cet étrange sentiment d'expatrié ISSN: 2380-5943


Édito Pour nous joindre:

Sommaire New York la Francophone

enfrançaisdansletexte@gmail.com

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Fait s et chif f res liés à la langue f rançaise sur New York

Le coin des artistes

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Special:

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Enquête sur le sent iment d'êt re chez soi en expatriat ion

Les j'aime de la rédac' Nouveau 7 Ret rouvez les coups de coeur de la rédact ion

Fil d'entretien

Le sentiment d'être chez soi à l'étranger: voilà bien une problématique d'actualité. Comment vivre à l'étranger, loin de son pays, de sa culture, de sa langue, pour diverses raisons et se sentir chez soi. Cette édition se propose d'apporter un éclairage sur le développement de ce sentiment Pour cela elle a sollicité l'avis de la communauté francophone expatriée via un questionnaire Et ce mois-ci une nouveauté: la rubrique "les j'aimes de la rédaction" commence ce moi-ci avec les Bars à chats.

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Paroles et émot ions éparses ent endues tout le long de ma pratique aut our d'un thème.

Les chemins de travers

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Idées et découvertes à f aire aut our des questions sociales et la langue f rançaise sur New York

Christelle Bois Assistante Sociale D.E. Rédactrice en Chef

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NEW-YORK laFrancophone

C'est face à des moments douloureux comme ceux des attentats récemment perpétrés en France, que l'on se mesure le degré d'amitié que New York City porte à la France et à la culture française. Que ce soit le World Trade Center qui s'illumine aux couleurs de la France, que ce soit les processions où Français, Francophones et Américains mélangés côte à côte pour partager une même peine, ou encore la Marseillaise entonnée par le Metropolitan Opéra de New-york , le message d'amitié est délivré et entendu. Plus encore aujourd'hui un grand merci à New-York la francophone et francophile.


Lecoindes artistes

Les mul ti pl es v i es d'A nne-M ari e.

A l'écout er, Anne- M arie semble avoir vécue plusieurs vies. Quelle est celle que nous allons rencont rer? Celle de son passé de conservat eur de musée en France, celle son invest issement auprès des plus pauvres pour leur ouvrir l'accès à la cult ure qu'elle aime t ant ou celle de ses années passées en Amérique du Sud, où l'amour de la langue espagnole l'a prise au coeur. Nous ne savons pas mais nous, nous garderons ici sa vie d'art ist e qu'elle a accept ée, osée laisser s'exprimer comme une aut re vie après t ant d'aut res.

Tript ique: A regarder de pl us près C?EST CE QU?ON APPREND EN ÉTUDI ANT L?HI STOI RE DE L?ART. ON DÉCOUVRE ALORS DES OEUVRES UNI QUES AVEC LEURS HI STOI RES, LEURS RI CHESSES, LEURS NUANCES ET LEURS SUBTI LI TÉS. C?EST AUSSI CE QUE L?ON DÉCOUVRE EN ALLANT A LA RENCONTRE DES PERSONNES VI VANT DES SI TUATI ONS DE PAUVRETÉ ET D?EXCLUSI ON , ÉLOI GNÉES ET POURTANT SI PROCHES. LEUR SOI F DE CULTURE ET DE PRATI QUE ARTI STI QUE M ?ONT ENTRAÎ NÉE DANS CET ESPACE DE CRÉATI ON. ET C?EST I NFI NI ?


SPÉCIAL: ENQUÊTESURLE SENTIMENTD'ÊTRE CHEZ-SOIEN EXPATRIATION Se sentir, c'est marcher dans la rue, rejoindre ses amis, vivre en famille, comme on le ferait dans son pays. Mais comment, après avoir déposé ses valises dans le cadre d'une expatriation, faire naître ce sentiment de chez soi? La généralisation n'est pas de mise car bien sûr chaque histoire est propre et chaque pays a ses particularités, nous laisserons donc la parole à cette communauté francophone expatriée qui fait face au défit de recréer son petit chez soi au loin, ailleurs, pour nous aider à trouver des éléments de réponses à cette question. Commençons par présenter les participants.

Qui êt es-vous: Tous les sondés sans exception se sont expatriés à l'âge adulte. Ils ont en moyenne 10 années d'expatriation et ont vécu pour la plus part de multiples expatriations. Notre plus jeune expatrié à moins de trente ans et notre doyen plus de 65 ans. Le plus expérimenté à 5 pays à son compteur. Si dans l'ensemble ils sont partis jeunes (- de 25 ans), certains ont tenté l'aventure plus tard, à l'approche de la quarantaine.

Composit ion de l 'échant il l on: 20% sont des personnes seul es 70% ont des enf ant s 95% sont des mul t i-expat riés Lien vers l e quest ionnaire

Pouvez-vous cit er des f act eurs qui ont part icipé à ce sent iment de chez soi: Le facteur le plus important est la famille qui est décrite comme l'ilôt, l'épicentre du chez-soi partout ou que l'on soit. "on est partout chez soi tant qu'on est en famille" et les enfants sont une source d'intégration de par les liens qui se créent avec les autres parents et le partage des mêmes soucis. C'est aussi connaître son quartier, maîtriser les rues, les transports communs et être reconnu, quand enfin " les voisins vous disent bonjour". Car c'est être consideré faire partir du quartier, de la résidence comme les natifs, tant par le gardien que les voisins. Il y a aussi le travail, ou "une activité qui nous tient à coeur" qui est très souvent cité, ce sentiment "d'être utile" si gratifiant et cette opportunité d'aller à la rencontre de la population locale. Tous ces éléments pris seuls sont des étapes sans ordres chronologiques et ces éléments réunis semble former, créer ce cocon qu'est le chez soi.


Ainsi le premier grand point rassurant qui ressort de cette enquête c'est que la majorité arrive à se dire chez soi dans son pays d'accueil et cela dans un temps assez court. En effet le temps de développement d'un sentiment de chez soi est évalué par les sondés à un an. Bien sûr quelques uns ont mis plus de temps: 4 ans étant le grand maximum.

Vous sent ez-vous chez vous dans vot re pays d'accueil ? Malgrés tout et bien qu'intégrée, une partie ne se sent pas complétement chez soi:

Concl usion: Pour conclure, on pourrait dire que à quelques exceptions près, les habitudes, le quotidien "métro-boulot-dodo", prennent le pas sur les différences et permettent de recréer un chez soi.

SUITE:

ENQUÊTESURLE SENTIMENTD'ÊTRE CHEZ-SOIEN EXPATRIATION

Ainsi, certains gardent en tête que "nous ne sommes pas dans notre pays". Parfois même la différence culturelle est si importante que "il est dur de vraiment se sentir chez-soi" . Il est aussi difficile de s'habituer à voir les gens "se retourner pour nous observer " comme des "étrangers". D'autres assument et se considérent comme "des étrangers légaux", n'ayant pas pour vocation à être chez eux. Les émotions qui ressortent sont fortes mais partagées quasiment mot pour mot par cette partie des sondés.

Aucun des sondés n'ayant précisé s'ils étaient en couple avec un ressortissant du pays on pourrait se demander cependant si la mixité est un facteur facilitant.

Mais jusqu'à quel point peut-on se sentir chez soi: au même titre qu'un natif ou plutôt comme un étranger intégré? De même quelle relation garde-t-on avec son pays natal l'étude ne le dit pas, mais la question semble légitiment se poser.


LESBARSÀCHATSOULA RONRONTHÉRAPIE Depuis un certain temps nos oreilles bruissent de cette nouvelle tendance venue du Japon: les bars à chat. Le concept est simple: c'est un bar ou café où le consommateur peut, pendant qu'il consomme une boisson interagir avec les chats présents, dans le respect de certaines régles: Le chat, domestiqué il y a une dizaine de milliers d'années, déifié sous l'Antiquité, pourchassé pendant le Moyen-Age, n'est vraiment devenu un compagnon de l'homme à l'égal du chien que depuis un petit siécle. Voilà qu'on découvre que le chat par son ronronnement (du moins la fréquence à laquelle il émet les sons), apaiserait les tensions. Il ronronnerait d'abord pour lui, pour accélerer son temps de convalescence et ensuite pour les autres. Ainsi ceux qui sont en contact avec un chat, qui le caressent, verraient leur degré de stress diminuer. Si cela peut faire sourire, il semblerait qu'il y ait un vrai service à la personne qui soit rendu: la ronron thérapie. Une nouvelle approche thérapeutique dessinerait-elle? L'avenir nous le dira.

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En tout cas, on ne peut pas nier qu'il y a un vrai pouvoir d'attraction des chats sur l'homme. Il est devenu, devant le chien, l'animal le plus présent dans les foyers mais aussi dans les média sociaux. L'expérience vous tente? Voici une adresse sur New York. Meow Parlour, 46 Hester St between Ludlow and Essex Sts Pour en savoir plus: La ronron thérapie, ces chats qui nous guérissent/ Véronique Aïache C.B.

LESJ'AIMES DELA RÉDAC'


Fil d'entretien Les emménagements à l'international se suivent mais ne se ressemblent pas. Que ce soit la première, la deuxième ou la cinquième expatriation, les moments d'épuisement succèdent aux situations d'imcompréhensions voire de gêne. La route qui mène au chez-soi est longue et parfois source d'angoisse. La langue, le handicap sans doute le plus voyant et le plus prévisible, laisse des souvenirs cocasses mais parfois aussi un sentiment d'agression et de peurs obscures nées de l'incompréhension. Alors le sourire, de commande, reste figé et empêche l'interaction avec l'autre. Mais cela touche aussi l'intime, le familier. C'est la relation avec le personnel de maison, avec l'aide-ménager, avec la nounou, c'est aussi la relation avec l'école des petits qui pose problème, Toutes ces choses courantes qui non maitrisées entraînent un malaise, un repli sur-soi ou une agressivité non voulue. Ainsi, cette personne qui frappe a la porte, qui est-elle, que veut-elle. Est-ce le voisin? les autorités? Est-ce grave? Comment le savoir! Dans la rue, les regards peuvent être lourds notamment dans les pays aux couleurs, aux formes et aux langues différentes mais qui vivent peu la mixité. Il est bien difficile de se cacher ou tout simplement de se fondre comme certains jours, parfois on aimerait le faire. Voilà des moments qui peuvent faire rire après coup mais qui sur l'instant sont difficiles voire douloureux à vivre. Cela peut vite tourner au cauchemar et même forcer à un retour précipité. Mais cela peut aussi parfois accélérer l'apprentissage de la langue, des codes et l'insertion dans le pays. Chaque route est unique pour trouver son chez soi à l'étranger. Ce chez soi, ce bien être à l'abris derrière le seuil de sa maison, avec sa famille, avec ses collègues de travail peut se recréer mais il ne sera simplement jamais vraiment le même, hors des frontières de son pays maternel. C.B.


LESCHEMINS DETRAVERSE A regarder

A connait re

Émission du samedi 13 juin 2015 Destination Brooklyn à New York où dans les écoles de quartier on enseigne en français grâce aux parents d'élèves qui ont mené leur "révolution bilingue"

Le syndrome indien Le « syndrome indien» est un trouble typique de ce que les médecins appellent le « voyage pathogène» : un voyage qui va faire émerger chez le sujet des troubles psychiatriques particuliers. Car, de fait, le syndrome indien touche des gens sans aucun antécédent psychiatrique connu. Passé un laps de temps plus ou moins long (de quelques semaines à quelques mois), l?expatrié va commencer par manifester nostalgie et anxiété. Jusque là, rien de bien inquiétant. Puis les symptômes s?aggravent..... Lire la suite ici


àbientôt


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