En français dans le texte n°7 fevrier 2016

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EN FRA NCA I S

DA NS LE TEX TE Ch roni q ues Soci al es à New York

N°7 - Fév ri er 2016

Portrait: Shakespeare: faire sortir l'esprit de la toile Dossier: Une enfance en expatriation: questionnaire croisé Éclairage d'expert: Cécile Gylbert ISSN: 2380-5943


Édito Pour nous joindre:

Sommaire New York la Francophone

enfrançaisdansletexte@gmail.com

3

Fait s et chif f res liés à la langue f rançaise sur New York

Portrait

4

Shakespeare: f aire sort ir l'esprit de la t oile

Dossier:

5

L'enf ance en expatriation: questionnaire croisé

Eclairage d 'expert:

8

Les enfants, on les emmènent dans nos valises, mais voilà ce ne sont pas des valises. Même petits l'expatriation a des conséquences, leur monde change, et la pression pour qu'ils s'adaptent vite voire plus vite encore que les adultes est lourde. La langue, les amis, l'école tout ce qui fait leur monde est chamboulé au rythme des emménagements. Cette édition avait envie de les écouter, de les comprendre dans ce qu'il y a de fabuleux à l'expatriation mais aussi sur les aspects difficiles et les manques qui ne pourront jamais être comblés.

Art icle d'un expert sur une problèmatique liée à notre t hématique du mois

Fil d'entretien

10

Paroles et émot ions éparses ent endus tout le long de ma pratique aut our d'un théme.

Les chemins de travers

11

Idées et découvertes à f aire aut our des questions sociales et la langue f rançaise sur New York

Christelle Bois Assistante Sociale D.E. Redactrice en chef

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NEW-YORK laFrancophone Les établissements qui dispensent des cours de français sur New york. Si vous voulez apprendre le Francais, le maintenir, progresser et même être diplomé dans cette langue, pas de problème New York est la ville idéale. De l'Alliance Française en passant par le Lycée Français, les 7 écoles publiques qui proposent un programme scolaire dans les deux langues et les initiatives privée, vous ne manquerez pas d'option: Pour une liste plus exhaustive par ici: http:/ / frenchdistrict.com/ new-york/ annuaire/ ecoles-scolaires-enseignements-formations/


Sh ak espeare " fairesortir

l'esprit dela toile"

Portrait

Shakespeare Guirand, croisé dans l es rues de Brookl yn a un st yl e unique. De l a coul eur et des bijoux rappel ant ses origines Caribéennes at t irent l 'oeil et donnent envie d'engager avec l ui une conversat ion qu'on imagine d'embl ée riche.

Né en Haïti, île où les rêves sont d'ailleurs, il est venu rejoindre son père à New York en 2000. Voilà le premier coup du destin qui semble sourire à Shakespeare. Première émotion d'un chez-soi. Cependant on oublie pas son insularité si vite, alors Shakespeare part sur les routes en tant que camionneur, les kilomètres défilent à travers toute l'Amérique du Nord. Assagi , sans doute par cette vie, il s'installe à Atlanta, belle entre toute, pourquoi? Car c'est là qu'est apparue en rêve une belle femme tenant un pinceau dans sa main et qui lui souffle l'envie de peindre. Second coup du sort, sa carrière artistique commence. Retour à New York où son coeur balance entre plusieurs quartiers de Brooklyn. Rencontré dans son appartement/ atelier, il nous laisse entrer dans son lieu de création où au milieu, sa dernière toile attend l'inspiration qui lui fera peindre la beauté. La toile blanche est comme un miroir dans lequel il tente de faire sortir l'esprit, processus qui nous met à nu et dévoile un peu de notre vulnérabilité. Shakespeare, toujours à la recherche de la beauté tente-t-il dans cette quête de trouver cette femme qui lui a montré le chemin. Souhaitons lui qu'il cherche encore longtemps, comme la quête du Saint Graal, afin qu'il continue à nous enrichir de ses oeuvres. Dans cette recherche, une chose est sûre pour Shakespeare, il a trouvé sa destination: New York (Brooklyn). Mais d'autres routes artistiques se profilent. Et très probablement retrouverons-nous la créativité de Shakespeare à travers l'écriture , forme d'expression qu'il souhaite développer. Gageons que là encore qu'une belle femme, source d'inspiration, viendra le visiter en fois encore.

"I am a contemporary visionary artist living in an urban explosion of overlapping cultures, rhythms and spiritual forces." Retrouvez l'univers de Shakespeare sur son site internet http:/ / www.shakespeareguirandart.com/ about/ ainsi qu'une interview sur la communauté Haïtienne installée sur NYC https:/ / youtu.be/ s7Uv3fRfKC8


DOSSIER: QUESTIONNAIRECROISÉ: CONSTANCEETFRÉDÉRIQUE Constance est née en 2004 à Paris. Elle vit maintenant à New York et est scolarisée dans une école publique bilingue. Frédérique à 32 ans. Elle est actuellement en "escale" en France avant de repartir sur les routes. Son métier, ingénieur spécialisé pour une grande marque de cosmétique, l'amène à exercer dans différents pays. Sa vie professionnelle est à l'image de son enfance: les pays défilent, mais reste dans son coeur un seul pays, la Norvège. La France, à défaut d'être la maison de son coeur, est sans doute pour elle le pays d'encrage d'une identité multiple. Sentiment pas facile à faire comprendre pour ceux qui ne connaissent pas cette vie. Constance est arrivée très jeune en Chine, elle y a passé ses tendresses années et bien que n'ayant pas la nationalité chinoise, elle considère ce pays comme chez elle . Et pourtant, les États-Unis, son dernier pays d'adoption est beau et elle nous dit y être heureuse. Reste la France qui dans son esprit est le pays

Propos recueil l is via une gril l e d'ent ret ien en janvier 2016.

où l'on parle le français et où ses grands-parents et sa cousine vivent et qu'elle rejoint de temps en temps pour les vacances d'été. Frédérique n'est pas prête à ranger sa valise et sa prochaine destination pourrait être l'Afrique du Sud, mais la destination est toujours incertaine. Cependant gageons que pour Frédérique, ce n'est pas dans le pays qui compte que le voyage. A 11 ans Constance, serait aussi prête à repartir mais pas n'importe où. En effet se refaire des amis est un processus lent et s'en séparer est encore plus dur. Alors s'il faut repartir elle y réflechira à deux fois.

Si En Français Dans le texte a fait virtuellement se rencontrer Constance et Frédérique, peut-être qu'un jour sur les routes de l'expatriation se rencontreront-elles et nous imaginons qu'elles auront beaucoup à partager.

C.B


1 Quel est t on prénom?

5 As-t u réussi à t e f aire des amis?

Constance

C: Oui

Frédérique

F: Oui

2 Où est -t u né(e)?

Dans quel pays cel a a ét é l e pl us f acil e?

C: à Paris

C: Chine

F: à Annecy

F: l'Écosse, car l?École Française était fortement intégrée à une école Écossaise

3 Dans combien de pays as-t u vécu? C: dans trois pays : la France la chine et l'Amérique

Gardes-t u des l iens? C: Non

F: France, Norvège, Écosse, Chine

F: Oui

3 De quel pays t e sens-t u l e pl us proche?

6 Penses-t u que al l er à l 'écol e dans pl usieurs pays est bien?

C: La chine

C: Oui

F: La Norvège

F: Oui pour l?ouverture d?esprit mais non pour la stabilité, avoir des amis éparpillés partout dans le monde c?est bien mais avoir des amis d?enfance avec qui on a grandi c?est quelque chose que j?aurai aimé avoir.

Pourquoi ? C: J'ai vécu plus longtemps en chine F: J?ai grandi en Norvège jusqu?à l?âge de 8 ans 4 Dans quel l e écol e t 'es-t u sent i l e mieux? C: L'école primaire de chine F: l'École Française de Stavanger (Norvége) Pourquoi? C: c'est ma première école F: Des horaires beaucoup plus adaptées à l?épanouissement de l?enfant en dehors du système scolaire . La l angue a-t -el l e ét é un probl ème? C: non F: Jamais, l?anglais est parlé très couramment parlé en Norvège

Sur l e pl an scol aire? C: Changer d'école m?a aidé scolairement car j'ai appris d'autre manière de penser F: D?un point de vue scolaire ça permet de voir différentes choses, de bien souvent être dans des classes avec très peu d?effectif, apprendre l?anglais et d?autres langues. Pour se f aire des amis? C: Cela ne m'a pas aidé parce que quand je me faisais des amis il fallait que je dise au revoir. F: se faire des amis dans le milieu expatriés est beaucoup plus simple qu?en France mais c?est toujours de courte durée. Pas d?amis d?enfance que des amis partout dans le monde.


7 Comment expl iques-t u à t es nouveaux amis t on parcours? C: Je suis parfois obligé de confirmer mon parcours: être née en France, mais avoir vécu ailleurs, le fait de parler chinois... F: Bien souvent je me présente comme étant originaire d?Annecy, mais en fait je ne suis que née à Annecy, du coup si les personnes posent plus de questions je suis obligée de rectifier et d?expliquer que j?ai beaucoup habité à l?étranger. Mais de premier abord j?évite de parler de mon parcours: ça prend vite trop de temps.

8 Souhait es-t u encore part ir dans un aut re pays? C: Ça dépend de quel pays F: Oui j?ai fait la Chine étant adulte et là je prévois un départ en Afrique du sud

9 Que souhait es-t u f aire quand t u seras grande/ que souhait iez- vous f aire enf ant comme mét ier ? C: Une actrice F: Aiguilleur du ciel. A force de prendre des avions l?organisation de ceux-ci dans le ciel me fascinait.

10 Quel est t on pl at préf éré? C: Le Kong bao ji di: du poulet et cacahuètes pimentées avec du riz F: Bien franchouillard !!!!!! le foie de veau avec purée.

Merci à Constance et Frédérique.


Éclairage d'expert: Enfants expatriés : enfants de la Troisième Culture La Troisième Culture est la culture de synthèse entre la culture du pays d'origine et celle des différents pays d'accueil. C'est une notion développée dans les années 50 par la Dr Ruth Unseems puis étudiée dans les années 80 par le Dr David Pollock et la Dr Ruth Van Reken. Comme toute culture elle crée des liens dans un groupe. Ce groupe, c'est celui des enfants ayant passée leur enfance à l'étranger. Ils ont une histoire différente, un parcours toujours personnel mais se retrouvent dans cette culture mosaïque. Un enfant français élevé au Brésil aura davantage en commun avec un américain qui passé son enfance en Inde qu'avec un français "de France". La Troisième culture découle de l?interaction de deux facteurs : le changement culturel récurrent et la mobilité géographique.

Cécile Gylbert est consultante en interculturel et mobilité internationale, mariée et mère de trois enfants. Elle a vécu plusieurs expatriations (Équateur, Espagne, Mexique, Chine, Brésil). Elle vit actuellement au Brésil. Elle est l?auteur de l?ouvrage « Enfants Expatries : Enfants de la Troisième Culture » publié aux Éditionsdu Net

C'est le fait de vivre dans un monde multiculturel et sans cesse en mouvement qui permet à un enfant de forger SA Troisième Culture, une culture personnelle mais qu'il partagera pourtant avec les autres ETC. Tous les enfants expatriés ne sont pas exposés de la même façon à la Troisième Culture. En effet, tout dépendra de l'âgé de l'expatriation, de sa durée et de l'exposition à la culture du pays d'accueil. Un enfant de deux ans qui part vivre 3 ans en Chine n'aura pas la même exposition culturelle qu'un enfant de 12 ans. Par ailleurs, Un enfant qui vivra une seule expatriation sera moins marqué par le Troisième Culture qu'un enfant qui aura vécu dans plusieurs pays différents. Si vivre une seule expérience en expatriation altère notre sentiment d'appartenance à la culture française (et cela se vérifie au moment du retour), que dire de plusieurs expatriations ! Les multi-expatriés le savent bien, il arrive un moment ou, adultes, nous nous sentons nous éloigner progressivement de notre culture d'origine. Nous ne pensons plus français, nous n'agissons plus français mais plutôt de façon transculturelle. Et pourtant, en tant qu'adultes, nous avons des bases culturelles françaises solides! Pour ceux qui passent leur enfance à l'étranger et dont ces bases sont plus instables, la France représente souvent le pays des vacances, celui de la famille mais rarement le leur. Le sentiment d'appartenance est certainement l'un des défis les plus difficiles à relever pour les enfants de la Troisième Culture. Ils se sentent de "partout et nulle part" à la fois. Si cela peut apparaitre comme un atout dans notre monde globalisé, il n'en reste pas moins que se pose le problème des racines. Si les ETC détestent plus que tout la question "d'où es-tu ?", ce n'est pas un hasard! Les ETC développent de nombreuses compétences. Ils savent s'adapter à leur environnement de façon remarquable, on les appelle souvent "caméléons culturels". Ils ont une ouverture d'esprit très large. Ils savent qu'il n'existe pas une seule façon de faire les choses, une seule façon de penser, ils sont naturellement capables d'envisager une situation selon plusieurs perspectives. Ils ont une vision globale et élargie du monde qui les entoure. Ils sont doués d'une acuité particulière pour découvrir rapidement les points communs entre plusieurs personnes ou plusieurs situations. Ils sont souvent bilingues voire multilingues dès leur plus jeune âge.


La Troisième Culture leur confère également une grande tolérance vis-à-vis de la diversité. Ils ont des amis de plusieurs nationalités et le monde extérieur ne se limite pas pour eux à un reportage. Ils sont souvent différents de leur entourage, savent gérer cette différence et donc accepter celle des autres. ependant les défis que doivent relever les enfants de la TC sont réels. Nous, les parents, dans notre vision parfois idyllique de l'enfance hors du commun que nous offrons à nos enfants, n'en sommes pas toujours conscients.

multiculturel et dans un univers sans cesse en mouvement, ils ont développé des compétences qui coïncident avec les caractéristiques de nos sociétés actuelles. Ces Adultes de la Troisième Culture sont doués de capacités d'observation et d'une grande flexibilité intellectuelle. Ils sont capables de penser "out of the box", d'être créatifs et réceptifs à de nouvelles idées. Ils ont souvent des ressources linguistiques supérieures à la moyenne et des aptitudes sociales élevées.

Ils font face à une absence d'équilibré culturel. Gérer plusieurs cultures est extrêmement enrichissant mais à l'âge où se forme la personnalité, cela peut être terriblement déstabilisant. Être confronté à la réconciliation des valeurs entre celles de la culture d'origine transmise par les parents et celles des cultures des pays d'accueil est une démarche souvent difficile, notamment à l'adolescence. Ils font face également au challenge de l'identité. Qui suis-je? D'où suis-je ? Dans un groupe d'enfants de leur âge, ils hésitent souvent entre se fondre dans la masse et donc ressembler le plus possible aux autres (quitte à renier certains traits de leur personnalité) ou bien insister sur leur différence. Dans les deux cas il ne s'agit pas d'une attitude naturelle. Se positionner vis-à-vis des autres (français, internationaux ou locaux) dicte une démarche qui leur demande un effort. Ils manquent de connaissance sur leur culture d'origine, ce qui leur est rarement pardonné notamment lors du retour en France. Ils n'ont pas mêmes repères de culture populaire, ne connaissent pas le vocabulaire à la mode et pour certains parlent parfois un français laborieux. S'ils retirent tous les bénéfices de leur enfance expatriée et savant en relever les défis, les ETC deviennent des personnes vraiment adaptées à notre monde global à l?âge adulte. Parce qu'ils ont

grandi

dans un environnement

Leurs faiblesses viennent souvent de la mauvaise gestion des transitions durant leur enfance entre leurs différents environnements culturels. Ils ont pu avoir du mal à surmonter leurs chagrins, à gérer les séparations ou encore à s'identifier à leur entourage durant l'enfance. Il en découle souvent une perte de repère dans l'identité, un besoin de changement continuel ou encore des difficultés à vivre dans le présent. Connaître les enjeux d'une enfance expatriée est souvent un travail nécessaire pour les Adultes de la Troisième Culture. Cela leur permet de dépasser leurs inquiétudes pour jouir pleinement des bénéfices qu'elle leur a apportés. Pour que l?expatriation dans l?enfance soit une réelle chance et non un fardeau, la connaissance de la Troisième Culture est une aide précieuse. Cécile Gylbert.


Fil d'entretien De ces enfants, on ne voit que le regard clair , jamais surpris et toujours prêt. Sans doute le fait d'avoir vécu dans tant de pays leur apporte une sérinité face à la nouveauté. Ils ont une aisance à se faire des amis, à se fondre dans le décors, même si le début peut-être difficile. Leur attachement est relatif car ils savent d'instinct que le départ sera douloureux. La langue n'est jamais un obstacle, la langue du jeux et des mains sont universelles. Cependant, parfois il peut y a un peu d'ostracisme de la part des natifs cela est dû au fait que ces enfants "voyageurs" se reconnaissent et forment une communauté quand ils se retrouvent; Nous ne saurons pas ce qu'ils se disent entre eux, mais ils y trouvent une ressemblance, un réconfort même si l'autre vient d'un pays et d'une culture différente. De leur enfance aux quatre coins du monde, ils ont aussi besoin de cela: trouver son semblable et ne pas toujours être "l'autre" Ils se créent alors leur propre culture, celle qui a été identifiée comme la Third Culture Kids. Mise à l'étude depuis quelques décennies déjà, le recul permet d'étudier le comportement de ces enfants désormais devenus adultes. Si les atouts sont indéniables, il ne faut pas occulter les difficultés sociales que cela peut engendrer. Chaque enfant est différent bien sur, chacun vivra cette vie de "nomade" avec plus ou moins de ressource. Cependant, cela façonnera sa vie d'adulte, sa stabilité émotionnelle et professionnelle. C'est à nous, parents, d'être à l'écoute de nos enfants, et de ne pas, sous couvert de cette chance qu'ils ont à vivre l'ouverture culturelle, d'être sourds à certains signes d'alarme.

C.B.


LESCHEMINS DETRAVERSE A regarder

A savoir

La compagnie de Théatre "L'oiseau La vaccination des enfants Bleu" fait du théatre un vecteur de la langue française et de la culture Selon le pays d'expatriation choisi ou imposé, la vaccination des enfants est européenne. Les enfants des écoles bilingues Français/ anglais sur NYC sont invités sur scène!

une étape obligatoire. Voici une liste qui vaccination selon géographique:

rappelle les les zones

Un enfant ne devrait pas voyager en zone tropicale, où la mortalité infantile infectieuse est considérable, sans que soient mises de son côté toutes les chances de préventions vaccinales disponibles. Ci-après, quelques informations utiles pour les familles (statistiques : OMS). Lire la suite


àbientôt


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