Valle d’Aosta. La Valle dei castelli

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1. “CASTELLACCIO”

1. « CASTELLACCIO »

1. “CASTELLACCIO”

Pont-Saint-Martin

Pont-Saint-Martin

Pont-Saint-Martin

L’abituale sodalizio tra luogo arroccato e insediamento fortificato ben si addice al “Castellaccio” di Pont-Saint-Martin. Le sue vestigia s’impostano direttamente sulla roccia affiorante modellata dai ghiacciai, sfruttando una posizione ideale per ottenere allo stesso tempo il controllo di un ampio settore di fondovalle e garantirsi quell’esigenza ostentativa che costituiva per i castelli una delle maggiori prerogative. L’impianto planimetrico riconduce a quelle tipologie che accomunano queste fortificazioni sotto la denominazione di “castelli recinto” o “castelli deposito”, adatti a garantire la difesa e la conservazione delle derrate. Se tali caratteristiche consentono di collocare la sua costruzione tra XII e XIII secolo, per contro fanno difetto le attestazioni documentarie, che lo nominano per la prima volta nel 1214. Data cruciale poiché, se fino ad allora il castello era da ritenersi in possesso dei Bard, la separazione dinastica tra i due fratelli Ugo e Guglielmo fece sì che nella divisione del patrimonio a quest’ultimo andasse il castrum Pontis Sancti Martini da cui prese nome il nuovo ramo dinastico. Tuttavia le lotte intestine e i contrasti con il potere comitale coinvolsero i discendenti e la stessa fortificazione per tutto il Trecento. Con alterne vicende la casata dei Pont-Saint-Martin ne mantenne la proprietà fino ai primi decenni del XVIII secolo, quando si estinse. Il rudere che oggi sovrasta l’abitato mostra ancora verso ovest le tracce di sale con camini e finestre crociate che ne caratterizzano la parte residenziale. Nella porzione più elevata a est la grande struttura esagonale, spesso interpretata come torre, doveva in realtà svolgere le funzioni di magazzino, come dimostrano il contenuto spessore dei muri perimetrali, l’ingresso alla quota del suolo e l’ampio spazio interno. Poco distante sul muro di cinta si eleva una piccola torretta circolare frutto di un’aggiunta arbitraria di inizio Novecento.

Le Castellaccio de Pont-Saint-Martin illustre parfaitement l’association classique d’une structure fortifiée avec un site rocheux occupant une position élevée : ses vestiges reposent directement sur la roche affleurante rabotée par les glaciers, révélant qu’il occupait une position idéale pour assurer le contrôle d’une vaste portion du fond de la vallée, tout en présentant cet aspect formidablement dissuasif qui était essentiel pour un château. Son plan révèle qu’il s’agissait d’une de ces fortifications classées dans la catégorie des « châteaux à enceinte » ou « châteaux-réserves », conçues pour défendre et conserver les denrées. Ces caractéristiques permettent de situer sa construction entre le XIIe et le XIIIe siècle, même si aucun document ne permet de l’attester : en effet, le premier texte le mentionnant date de 1214. Une date cruciale car, si le château appartenait jusqu’alors à la famille de Bard, lors de la séparation dynastique de celle-ci entre les deux frères, Hugues et Guillaume, la part de patrimoine de ce dernier comprenait le castrum Pontis Sancti Martini, qui donna son nom à la nouvelle branche de la famille. Pourtant, tout au long du XIV e siècle, les descendants de Guillaume et la place forte elle-même connaissent des luttes intestines et des heurts avec le pouvoir du comte. Avec des hauts et des bas, la maison des Pont-Saint-Martin en demeure propriétaire jusqu’aux premières décennies du XVIIIe siècle, à la mort de son dernier descendant. Dans ces ruines qui dominent le bourg, l’on peut aujourd’hui encore voir, du côté Ouest, les vestiges de salles dotées de cheminées et les fenêtres à meneaux caractéristiques de la partie résidentielle. La partie plus élevée, à l’Est, présente une grande structure hexagonale, souvent interprétée comme une tour, mais qui devait en réalité servir d’entrepôt, comme le révèle la modeste épaisseur de son mur extérieur, son entrée au niveau du sol et son ample espace intérieur. Non loin de là, sur le mur d’enceinte, se dresse une petite tourelle ronde, ajoutée là pour une raison inconnue au début du XXe siècle.

The customary association between perched site and fortified settlement well befits the “Castellaccio” of Pont-SaintMartin. The castle ruins lie directly upon a rocky outcrop sculpted by glaciers, exploiting an ideal position to command control over a wide stretch of the valley floor, while fulfilling another no less important prerogative of castles – the need to be seen. From the building plan, we can see it is an example of fortification known as “enclosure” or “storage castle” designed to guarantee protection and the conservation of foodstuffs. Although these characteristics enable us to date its construction to between the 12th and 13th centuries, it makes its first appearance in records in 1214. This is a crucial date in that up until now, the castle had belonged to the Bard Family but when the dynasty split, the family property was shared out between the two brothers Ugo and Guglielm, with castrum Pontis Sancti Martini being allocated to the latter. The new dynastic branch thus took its name from this castle. Nevertheless, infighting and conflict with comital powers continued to involve both the descendants and the fortification itself throughout the entire 14th century. With mixed fortunes, the Pont-Saint-Martin lineage held possession of it until dying out in the first decades of the 18th century. In the western section of the ruins that overlook the town today, we can still find traces of halls with fireplaces and cross windows in what was the residential part. The large hexagonal structure standing on higher land to the east, once believed to have been a tower, was in all probability a storage room – this can be inferred by the moderate thickness of the perimeter walls, its entrance on ground level and ample internal space. Not far away, a small round tower rising out of the curtain wall was an arbitrary addition at the beginning of the 20th century.


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2. CASTELLO DI SUZEY Pont-Saint-Martin La scarsa considerazione attribuita a questo castello è legata a due fattori principali: la posizione un po’ defilata e la limitata visibilità dal fondovalle. Letto con i moderni criteri di accessibilità e territorialità, occupa una localizzazione senza dubbio inconsueta. Posto nella parte superiore del versante del Mont-Ours a 840 metri di quota controllava, un tempo, l’importante percorso che dalla bassa valle del Lys permetteva di scendere fino a Carema evitando Pont-Saint-Martin. Il complesso, spesso indicato come casaforte ma in realtà un vero e proprio castello, presenta un articolato sviluppo planimetrico costituito da una serie di corpi di fabbrica corredati da elementi architettonici di pregevole qualità, come alcune finestre bifore e portali a grandi conci lapidei. Lo spazio interno alle mura è occupato da una struttura abitativa posta sopra l’ingresso, da

un grande edificio che si sviluppa per oltre diciotto metri su tre livelli verso occidente e da una torre circolare posta nel punto più elevato. Il crollo della torre, forse per un’azione volontaria, ha causato la caduta di un ampio tratto del muro di cinta a sud. La porzione inferiore della torre è forse conservata sotto il grande cumulo di macerie che insiste nel punto centrale della fortificazione. Il castello è citato per la prima volta alla metà del Trecento, quando appartiene al ramo della Côte dei Vallaise. Il proprietario, Domenico, è un personaggio quanto meno equivoco e riottoso, accusato di omicidio e truffa, tanto da morire incarcerato da uno della sua stessa famiglia, Ardizzone. Precedenti citazioni relative ai diplomi imperiali del 1211 da parte di Federico II e del 1310 di Enrico VII, appartengono a documenti che si sono dimostrati dei falsi prodotti dai Vallaise e finalizzati a dimostrare la loro giurisdizione sui territori di Baio.

2. CHÂTEAU DE SUZEY Pont-Saint-Martin C’est à deux facteurs principaux que ce château doit le peu de considération dont il fait l’objet : sa position un peu à l’écart et sa visibilité limitée depuis le fond de la vallée. Selon les critères modernes d’accessibilité et de territorialité, son emplacement est sans aucun doute inhabituel. Situé dans la partie supérieure du versant du mont Ours, à 840 mètres d’altitude, il permettait autrefois de contrôler l’importante voie de communication qui, à partir de la basse vallée du Lys, descendait jusqu’à Carême en évitant Pont-Saint-Martin. Cette structure, souvent indiquée comme « maison forte », est en réalité un véritable château, au plan complexe, constitué d’une série de corps de bâtiments munis d’éléments architecturaux de grande qualité, comme quelques fenêtres géminées et des portails en grandes pierres de taille. L’espace à l’inté-

rieur des murs est occupé par une structure d’habitation, située au-dessus de l’entrée ; par un grand bâtiment de plus de dix-huit mètres de longueur, vers l’Ouest, qui se développe sur trois niveaux ; et par une tour ronde située à l’endroit le plus élevé. L’écroulement de la tour, peut-être dû à une action intentionnelle, a provoqué la chute d’une ample portion du mur d’enceinte du côté Sud. La partie inférieure de la tour est peut-être conservée sous le grand tas de débris situé au centre de la fortification. Ce château est mentionné pour la première fois vers le milieu du XIV e siècle : il appartient alors à la branche de la Côte des Vallaise. Son propriétaire, Dominique, est un personnage assez équivoque et litigieux : accusé de meurtre et de fraude, il meurt après avoir été emprisonné par un membre de sa famille, Arduçonnet. D’autres mentions relatives aux diplômes impériaux de Frédéric II, en 1211, et d’Henri VII, en 1310, figurent sur des documents qui se sont avéré être des faux, produits par les Vallaise en vue de démontrer leur juridiction sur les territoires de Baio.

2. SUZEY CASTLE Pont-Saint-Martin Scant regard for this castle is linked to two main factors: its slightly hidden position and restricted visibility from the valley floor. Interpreted according to modern criteria of accessibility and territoriality, it undoubtedly stands in unusual place. Located 840 m above sea level on the upper part of Mont-Ours hillside, it once controlled the important route that lead from the lower Lys valley down as far as Carema, sidestepping Pont-Saint-Martin. The complex, often described as a fortified house but which is, in fact, a genuine castle, has an intricate plan comprising a range of buildings featuring high quality architectural elements, such as mullioned windows and doorways made of large ashlar stones. The space within the walls is occupied by a living area situated above the entrance, a large, three-storey building stretching over eighteen metres oriented to-

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wards west, and a round tower placed at the highest point. When the tower fell - or was perhaps deliberately demolished - this also brought down a large portion of the south facing section of the curtain wall. The lower part of the tower may be concealed beneath the huge pile of rubble found at the fortification’s central point. The castle was first mentioned during the mid-14th century when it was owned by the Côte dei Vallaise branch of the family. The owner, Domenico, was such a devious and quarrelsome character, accused of murder and fraud, that he died in prison after being incarcerated by Ardizzone, one of his own family members. Earlier mentions concerning the imperial diplomas of 1211 issued by Federico II and 1310 by Enrico VII can be found in documents proven to have been falsified by the Vallaise family in an attempt to confirm their jurisdiction over the Baio territories.


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3. TOUR D’HÉRÉRAZ

3. TOUR D’HÉRÉRAZ

3. TOUR D’HÉRÉRAZ

Perloz

Perloz

Perloz

Solo uno sguardo attento è in grado di riconoscere la presenza di un’antica torre in quello che oggi appare come un rigido campanile senza finestre, stretto tra la chiesa e la canonica. La Tour d’Héréraz, all’inizio della valle di Gressoney, conserva ancora, nella sua veste di torre campanaria, ampie parti della struttura originale. Posta ai margini di un’area quasi pianeggiante, oggi urbanizzata ma un tempo intensamente sottoposta a sfruttamento agricolo, appartiene a quegli edifici costruiti in aree non difese naturalmente, che rientrano nella definizione di “torri di piano”. La sua costruzione rivestiva, al tempo, un preciso significato giurisdizionale e politico volto a legittimare una proprietà territoriale. Tipologicamente ascrivibile al XII secolo o agli inizi del XIII, così come altre torri confrontabili per scelte costruttive e localizzazione, possiede una tessitura muraria di ottima fattura con conci angolari ben squadrati e di grandi dimensioni. Mancante della parte sommitale, dove dovevano esistere i merli, conserva ancora la porta d’ingresso che prospetta sul lato ovest e le feritoie ai vari piani. Accanto alla torre, come riportato in alcuni documenti di metà Trecento, dovevano esistere altri locali, testimoni dell’esistenza di un impianto planimetrico piuttosto articolato che dotava la casata di una sede idonea. I nobili d’Héréraz, sulla base di recenti ipotesi, sembrerebbero derivare dal gruppo familiare dei De Arnado che si evolverà nel corso del Duecento nei tre rami indipendenti degli Arnad, dei Vallaise e degli Héréraz. L’estinzione della famiglia sul finire del Trecento fece sì che la pertinenza del castello passasse in mano ai Savoia. In seguito restituito ai Vallaise, fu completamente trasformato sul finire dell’Ottocento in seguito alla costruzione della chiesa parrocchiale di San Giuseppe e degli edifici circostanti a formare un piccolo nucleo abitativo.

Seul un regard attentif permet de reconnaître la présence d’une ancienne tour dans ce qui a aujourd’hui l’aspect d’un rigide clocher sans fenêtres, coincé entre l’église et le presbytère. La Tour d’Héréraz, à l’entrée de la vallée de Gressoney, conserve encore, dans sa fonction de clocher, d’amples portions de sa structure d’origine. Située en marge d’un site presque plat, aujourd’hui urbanisé mais autrefois destiné à une intense exploitation agricole, elle fait partie de ces bâtiments construits dans des zones dépourvues de défenses naturelles et que l’on appelle des « tours de plaine ». À l’époque, sa construction avait une signification juridictionnelle et politique précise et visait à légitimer une propriété territoriale. Sa structure est typique du XIIe ou du début du XIIIe siècle et, comme d’autres tours, comparables par leurs caractéristiques constructives et leur emplacement, elle présente des murs d’une excellente qualité, aux pierres d’angle bien équarries et de grandes dimensions. Son sommet, qui devait être coiffé de créneaux, n’existe plus, mais elle a conservé sa porte d’entrée, côté Ouest, et ses meurtrières aux différents étages. Comme l’attestent des documents du milieu du XIV e siècle, d’autres locaux devaient se trouver à côté de la tour, ce qui témoigne de l’existence d’une structure au plan assez complexe, permettant à ses propriétaires de disposer d’espaces appropriés. Selon des hypothèses récentes, les nobles d’Héréraz sembleraient dériver de la famille De Arnado qui, au cours du XIIIe siècle, se scinde en trois branches indépendantes, les Arnad, les Vallaise et les Héréraz. À la suite de la disparition de cette dernière famille, vers la fin du XIV e siècle, le château devient la propriété des Savoie. Rendu aux Vallaise, il est complètement transformé vers la fin du XIXe siècle, en raison de la construction de l’église paroissiale Saint-Joseph et des bâtiments environnants, donnant ainsi naissance à une petite agglomération.

Only a careful eye can pick out the ancient tower in what today looks like a stern, windowless bell tower wedged between the church and the rectory. Situated at the beginning of the Gressoney Valley, Tour d’Héréraz has maintained large parts of the original building in its current function as a bell tower. Being constructed on the fringe of an area of practically flat land, which was once intensively farmed but has now been built upon, this tower exemplifies buildings that were erected in areas offering no natural defence, thus termed “flatland towers”. At that time, its construction had a precise legal and political significance that sought to legitimise a territorial property. Typologically, this tower belongs to the 12th or early 13th century if we compare it to other similar towers as regards construction style and location. The masonry texture is excellent quality with large, well-squared quoin stones. The merlons that probably crowned the top are now missing, but the entrance door overlooking the west side and arrow slits on the various storeys still survive. From mid-14th century documents we learn that other premises once stood next to the tower, creating the structured plan of a residence fit for the lineage. Based on recent theories, the noble Héréraz family appear to descend from the De Arnado family group that split into three independent branches over the course of the 13th century: the families Arnad, Vallaises and Héréraz. When the family became extinct towards the close of the 14th century, the castle passed to the House of Savoy. After being restored to the Vallaise family at a later date, it was totally transformed at the end of the 19th century when San Giuseppe Parish Church and a number of buildings were constructed close to it, creating a small village.


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4. CASTELLO CHARLES

4. CHÂTEAU CHARLES

4. CHARLES CASTLE

Perloz

Perloz

Perloz

Nella sala domini della dimora di Perloz viene rogato, nel 1195, il più antico documento noto della famiglia Vallaise e per secoli l’antica parrocchiale ha dato sepoltura ai suoi membri. Era proprietà dei Vallaise anche il complesso di caseforti oggi noto come Castello Charles, poiché all’inizio del XVIII secolo fu infeudato da Vittorio Amedeo II di Savoia al notaio Jean Charles, giudice del mandamento di Vallaise, nobilitato nel 1709 per aver liberato il castello di Bard dall’assedio francese. Situato all’entrata del borgo di Perloz, lungo l’antica mulattiera che saliva dal Pont-SaintMartin, il castello costituiva una sorta di cinta muraria a protezione del borgo sul lato verso valle. L’insieme è costituito da tre corpi di fabbrica affiancati: quello a sinistra presenta sul lato a monte un avancorpo semicircolare che racchiude la scala a chiocciola, costruita nel 1613, e dotato di un ingresso protetto da una caditoia; sulla facciata del corpo centrale si aprono due bifore trecentesche, l’una a due archi trilobati e colonnina centrale con capitello e base lavorata, l’altra con archi dal profilo acuto separati da un semplice pilastrino quadrato, ambedue dotate all’interno di sedili in pietra ricavati nello spessore del muro. Accanto a una porta è rimontato un frammento in pietra con lo stemma partito Vallaise-Challant, riferito alla prestigiosa alleanza matrimoniale che ai primi del XV secolo e nel 1477 unì le due principali casate valdostane. Esso proviene forse dal Castello Vallaise che sorge non lontano, nel centro del paese. Questo imponente edificio a quattro piani, gravemente danneggiato dall’incendio appiccato nel 1944 dai nazifascisti, ha conservato soltanto i muri perimetrali, su cui si aprono finestre in pietra a bifora e a crociera, frutto di diverse fasi edilizie, e un camino sul quale è scolpito lo stemma Vallaise.

En 1195, le plus ancien document connu de la famille Vallaise est rédigé dans la sala domini de sa demeure de Perloz. C’est d’ailleurs l’ancienne église paroissiale de Perloz qui, pendant des siècles, abrite la sépulture des membres de cette famille. Les Vallaise sont alors propriétaires, entre autres, de l’ensemble de maisons fortes connu aujourd’hui sous le nom de « Château Charles », nom qui dérive du fait qu’au début du XVIIIe siècle, il est inféodé par Victor-Amédée II de Savoie au notaire Jean Charles, juge du mandement de Vallaise, anobli en 1709 pour avoir libéré le château de Bard du siège des Français. Situé à l’entrée du village de Perloz, le long de l’ancien chemin muletier qui partait de Pont-Saint-Martin, ce château formait en quelque sorte une enceinte, protégeant le village en aval. L’ensemble se compose de trois bâtiments, l’un à côté de l’autre : celui de gauche présente en amont un avant-corps semi-circulaire, qui entoure l’escalier en colimaçon, construit en 1613, et dont l’entrée est protégée par un mâchicoulis. Sur la façade du corps central se trouvent deux fenêtres géminées du XIV e siècle : l’une présente deux arcs trilobés et une petite colonne centrale avec un chapiteau et une base sculptée ; l’autre, des arcs en ogive séparés par un simple pilier carré. Toutes deux sont dotées de coussièges creusés dans l’épaisseur du mur. À côté d’une porte, l’on découvre un fragment de pierre remployé, portant les armoiries conjointes des Vallaise-Challant, rappel de la prestigieuse alliance par mariage qui, au début du XV e siècle, puis en 1477 unit les deux plus importantes familles valdôtaines. Ce fragment provient probablement du château Vallaise, qui se dresse non loin de là, au centre du village. En 1944, un incendie déclenché par les nazi-fascistes endommage gravement cet imposant bâtiment de quatre étages, dont il ne reste aujourd’hui que les murs extérieurs, avec leurs fenêtres géminées et à meneaux, résultant de différentes phases de construction, et une cheminée sur laquelle est gravé le blason des Vallaise.

In 1195, the oldest known Vallaise family document was drawn up in the sala domini of their family dwelling in Perloz, the parish where family members had been interred for centuries. The complex of fortified houses presently known as Castello Charles had also belonged to the Vallaise family since it had been enfeoffed by Vittorio Amedeo to the notary Jean Charles, a Vallaise district judge ennobled in 1709 for freeing Bard castle during the French siege at the beginning of the 18th century. Situated along the old mule track rising from Pont-Saint-Martin, at the entrance to the village of Perloz, the castle acted as a sort of defensive wall protecting the village on the side facing the valley. The complex is made up of three buildings set side by side: the one on the left has a semicircular avantcorps on the uphill side that encloses a spiral staircase built in 1613, and an entrance protected by a machicolation; two 14th century mullion windows open up on the facade of the main building - one with trefoil arches and a central column with a carved capital and base, the other has pointed profile arches separated by a simple, slender square pillar, both have stone window seats cut out of the wall masonry. A stone fragment bearing the Vallaise-Challant coat-of-arms has been reassembled next to another door; this alludes to the prestigious matrimonial alliance that united the two most powerful lineages in Valle d’Aosta in 1477. It may have come from Castello Vallaise, not far away in the town centre. Only the outer walls survive of this imposing four-storey building that was severely damaged when set alight by Nazi-Fascists soldiers in 1944. These walls feature mullioned and cross stone windows built during varying construction phases, as well as a fireplace on which the Vallaise coat-of-arms is carved.


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5. CASTEL SAVOIA Gressoney-Saint-Jean La valle del Lys, da sempre dedita ai commerci con la vicina area germanofona e alle attività legate all’edilizia, non ha conosciuto il fiorente sviluppo dell’architettura castellana che caratterizza il resto del territorio della Valle d’Aosta. La rivincita arriva a cavallo tra Otto e Novecento, quando la regina Margherita, consorte del re d’Italia Umberto I di Savoia, sceglie Gressoney per far sorgere la sua nuova residenza estiva. Per un quarto di secolo, fino al 1925, la sovrana tornerà ogni anno nell’amata “Real Palazzina”. Oggi Castel Savoia, acquistato dall’amministrazione regionale nel 1981, è uno dei castelli più noti e visitati della regione. Immersa in una fitta foresta di pini, larici e abeti sull’altura panoramica di Belvedere, ai piedi del colle della Ranzola, la dimora è progettata dall’architetto Emilio Stramucci, capo dell’Ufficio Tecnico della Real Casa, già artefice dei lavori negli appartamenti del Quirinale e della costruzione della “Manica Nuova” del Palazzo Reale di Torino. Sotto la sua attenta regia lavorano al cantiere archi-

tettonico maestranze locali, custodi della sapiente tradizione edile walser, mentre l’allestimento interno è affidato a ditte torinesi, già collaudate a Palazzo Reale e al castello di Racconigi. La posa della prima pietra avviene, con una cerimonia solenne, nel 1899; pochi anni dopo il castello è terminato. I modelli architettonici evocano idealmente i castelli tardomedievali della Savoia, con uno sguardo al Medioevo romantico di quelli del Reno, trasposto però in una dimensione più intima e domestica, in linea con la predilezione della sovrana per il luogo che le offriva «libertà totale e un semi-ritorno alla vita primitiva, tra i boschi e le montagne...». Il castello, dotato di impianti e di attrezzature tecniche all’avanguardia per l’epoca, è circondato da un parco all’interno del quale sorgono il fabbricato delle cucine, collegato alla dimora da un sistema di rotaie décauville sotterranea per il trasporto delle vivande, e la Villa Belvedere, l’antica foresteria.

5. CASTEL SAVOIA Gressoney-Saint-Jean La vallée du Lys, dont les habitants se consacrent depuis toujours au commerce avec l’aire germanophone voisine et aux activités liées au bâtiment, n’a pas connu le développement florissant de l’architecture des châteaux qui a caractérisé le reste du territoire de la Vallée d’Aoste. Elle prend sa revanche entre le XIXe et le XXe siècle, quand la reine Marguerite, épouse du roi d’Italie Humbert Ier de Savoie, choisit Gressoney pour y faire construire sa nouvelle résidence estivale. Pendant un quart de siècle, jusqu’en 1925, la souveraine revient chaque année dans la Real Palazzina qu’elle aime tant. Aujourd’hui connu sous le nom de Castel Savoia, ce château acheté par l’Administration régionale en 1981 est devenu l’un des plus célèbres et visités de toute la région. Entourée d’une dense forêt de pins, de sapins et de mélèzes, cette demeure implantée sur la hauteur panoramique de Belvedere, au pied du col de la Ranzola, a été conçue par l’architecte Emilio Stramucci, chef de l’Ufficio Tecnico della Real Casa, auteur de précédents travaux réa-

lisés dans les appartements du Quirinale et de la construction de la Manica Nuova du Palais royal de Turin. Sous sa direction attentive, des ouvriers locaux, gardiens des importantes traditions walser en matière de bâtiment, travaillent sur le chantier, alors que des entreprises de Turin ayant déjà fait leurs preuves au Palais royal et au château de Racconigi, sont chargées de l’aménagement intérieur. La pose de la première pierre a lieu, avec une cérémonie solennelle, en 1899 ; quelques années plus tard, le château est terminé. Les modèles architecturaux suivis évoquent idéalement les châteaux savoyards de la fin de la période médiévale, mais s’inspirent aussi de la vision romantique du MoyenÂge des châteaux du Rhin, transposée dans une dimension plus intime et domestique, conformément à la prédilection de la reine pour un lieu lui offrant une « liberté totale et un semi-retour à la vie primitive, au milieu des forêts et des montagnes… ». Le château est muni d’installations et d’équipements techniques d’avant-garde pour l’époque et entouré d’un parc au sein duquel se trouvent la Villa Belvédère – l’ancienne dépendance –, ainsi que le bâtiment des cuisines, relié à la demeure par un système de rails souterrains Décauville pour le transport des mets.

5. CASTEL SAVOIA Gressoney-Saint-Jean The Lys Valley, an area devoted to trading with the nearby German speaking region and activities associated with building, did not experience the flourishing development of castle architecture typical of the rest of Valle d’Aosta. The tables turned, however, between the end of the 19th and beginning of the 20th centuries when Queen Margherita, the consort of Umberto I of Savoy, the King of Italy, chose to build her summer residence in Gressoney. Every year, for twenty-five years until 1925, the sovereign returned to her beloved “Real Palazzina” (Small Royal Palace). In 1981, the Regional Authorities purchased Castel Savoia, one of the most renown and visited castles in the region. Surrounded by a dense forest made up of pine, larch and spruce trees growing on the panoramic knoll known as Belvedere at the foot of Ranzola hill, this stately home was designed by the architect Emilio Stramucci, the chief of the Royal House’s Technical Department who had previously worked on the Quirinale apartments and construction

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of the Royal Palace’s New Wing in Turin. Local craftsmen, who were skilled guardians of the Walser building traditions, worked on the architectural site under his careful guidance, while work on the interior decor was assigned to trustworthy firms from Turin that had previously worked both on the Royal Palace and Racconigi Castle. The first foundation stone was laid during a solemn ceremony in 1899; the castle was completed several years later. Architecturally, it is styled on late-medieval castles found in Savoy but with the added touch of romantic Rhineland medieval castles. However, it is set in a more intimate and familiar ambience, reflecting the Queen’s preference for a site that offered “total freedom and semi-return to primitive life amongst the woods and mountains”. The castle was endowed with the most updated systems and technical equipment available at the time. Both the old guest quarters, Villa Belvedere, and the kitchens were built in the park surrounding the castle connected by an underground décauville rail system for delivering meals.



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w L’elegante scalone, dove grifi alati scolpiti di memoria tardogotica si uniscono arditamente alle linee sinuose dell’Art nouveau, è invenzione dell’ebanista torinese Michele Dellera, al quale si devono gran parte dei mobili e delle boiseries realizzati appositamente per Castel Savoia in un eclettico gusto tardomedievale (v. pagina precedente). Alle finestre schermate dalle vetrate artistiche fanno riscontro quelle dipinte in trompe-l’œil dal giovane pittore Carlo Cussetti, responsabile della decorazione pittorica dell’intera dimora. All’interno delle finte aperture i cartigli con iniziali della regina Margherita e il motto sabaudo FERT spiccano sullo sfondo di rami intrecciati e fogliame, ispirato al modello leonardesco della volta della Sala delle Asse al Castello Sforzesco di Milano, tornata alla luce e restaurata proprio nei primissimi anni del Novecento. Corolle di margherite fanno capolino nei cassettoni dipinti del soffitto e nelle fasce che ornano gli sguanci delle finestre, così come punteggiano gli altri arredi fissi del castello, a sottolineare il legame indissolubile tra la dimora e la sovrana, che ne ha indirizzato le scelte progettuali e decorative. Secondo la volontà della stessa regina, la distribuzione degli spazi all’interno del castello è ispirata a un criterio di razionalità tipico della concezione moderna dell’abitare: al piano terreno si trovano i locali da giorno, il piano nobile alloggia gli appartamenti reali e quello della dama di compagnia di Margherita di Savoia, la marchesa Pes di Villamarina, mentre il piano superiore è destinato ad altri membri della corte. Nonostante sia stato in parte spogliato degli arredi originali, Castel Savoia ha mantenuto intatto il suo fascino, restituendo l’atmosfera informale delle villeggiature reali e un inedito ritratto della sovrana che qui, deposti gli abiti e i gioielli della vita di corte ufficiale, amava indossare il costume di Gressoney, intrattenersi con la gente del luogo e prendere parte a escursioni in montagna.

w L’élégant escalier, sur lequel des sculptures de griffons ailés rappelant le gothique tardif côtoient hardiment les lignes sinueuses de l’Art nouveau, est une invention de l’ébéniste turinois Michele Dellera, à qui l’on doit la plupart des boiseries et du mobilier réalisés expressément pour Castel Savoia, suivant un goût éclectique inspiré du Moyen-Âge tardif. Aux fenêtres voilées de vitrages artistiques font écho celles peintes en trompe-l’œil par le jeune Carlo Cussetti, responsable de la décoration picturale de toute la demeure. Ces fausses ouvertures sont ornées de phylactères formant les initiales de la reine Marguerite et la devise des Savoie, FERT, sur un fond de branchages entrecroisés et de feuillages : une décoration qui évoque celle créée par Léonard de Vinci pour la voûte de la Sala delle Asse du château des Sforza de Milan, restaurée précisément au tout début du XXe siècle et que l’on pouvait à cette époque admirer de nouveau. Des marguerites ressortent sur les caissons du plafond, ainsi que sur les décorations habillant les embrasures des fenêtres et ornent aussi les autres éléments fixes du château, comme pour souligner les liens indissolubles entre la demeure et la souveraine, dont les goûts ont influencé le projet du château et sa décoration. Comme le désirait la reine, l’intérieur du château est divisé de façon rationnelle, selon un raisonnement typique de la conception moderne des habitations : les espaces destinés aux activités de jour sont au rez-dechaussée, les appartements royaux et ceux de la dame de compagnie de Marguerite de Savoie, la marquise Pes di Villamarina, sont à l’étage noble, tandis que l’étage supérieur est destiné aux autres membres de la cour. Même s’il a été partiellement dépouillé de son ameublement d’origine, Castel Savoia n’a rien perdu de son charme et l’on y retrouve l’atmosphère informelle des lieux de villégiature de la famille royale : témoin, ce portrait inédit de la souveraine qui, lorsqu’elle venait ici, laissait de côté les vêtements et les bijoux liés à sa vie de cour officielle. Elle aimait alors revêtir le costume traditionnel de Gressoney, bavarder avec les gens du lieu et faire des excursions en montagne.

w The elegant staircase, adorned with carved winged griffons that recall the late Gothic period and blend bravely with the sinuous Art nouveau lines, was the invention of cabinetmaker Michele Dellera from Turin; he also crafted most of the furniture and boiseries for Castel Savoia in an eclectic late-medieval style (see previous page). The screened windows with artistic glazing respond to the trompe-l’œil paintings by Carlo Cussetti, a young painter responsible for the interior pictorial decorations we see in the house. Inside the false openings, cartouches bearing Queen Margherita’s initials and the Savoy motto FERT stand out against a background of entwined branches and leaves. These were inspired by Leonardo da Vinci’s model found on the ceiling of the Sala delle Asse at Sforza Castle in Milan during renovation work at the very beginning of the 20th century. In honour of the queen, whose name Margherita means “daisy”, we find the flower lavished used embellish the castle furnishings. Daisy corollas peep out of the decorated ceiling coffers and bands adorning the window splays. These highlight the lasting bond between the abode and the sovereign who guided the project and its decorations. The Queen specifically requested that the castle rooms be laid out following the rational criteria of modern living. Consequently, the day rooms are found on the ground floor, while the royal apartments and the one reserved for Marchioness Pes di Villamarina - Queen Margherita of Savoia’s lady-in-waiting - are on the piano nobile; the upper floor was allocated to other court members. Despite being partly stripped of its original furnishings, Castel Savoia has maintained its charm. Royal garments and the jewels worn at court recall the atmosphere of royal sojourns, painting a unique portrait of a sovereign who loved to wear the traditional Gressoney costume, spend time with local people and take part in excursions into the surrounding mountains.

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6. TORRE DI CHAMPORCHER

6. TOUR DE CHAMPORCHER

6. CHAMPORCHER TOWER

La torre di Champorcher, posta sulla testata dell’omonima valle, apparteneva a un castello di cui sono rimaste poche tracce. Purtroppo il suo aspetto originale è stato profondamente modificato nel corso dei secoli da distruzioni per incendi e da rielaborazioni ricostruttive. La torre e le relative strutture incastellate dovevano già esistere tra la fine del XII secolo e l’inizio del XIII secolo in quanto Guglielmo di Pont-Saint-Martin, nell’ambito dei cruenti contrasti con il fratello Ugo di Bard, nel 1214 decise di incendiarla. La controversia tra i due fratelli fu appianata quello stesso anno e il castrum Champorcherio tornò nelle mani di chi l’aveva appena distrutto. Nell’arco di qualche decennio l’interesse del conte di Savoia per i possedimenti dei Bard, e in particolare per la rocca, portò alla loro completa esautorazione e la torre passò di conseguenza sotto il controllo sabaudo. Da quel momento l’intero castello perse la sua importanza strategica e nel 1277 fu necessario intervenire per urgenti restauri e per il rifacimento del tetto. Già a partire dal 1290 i conti di castellania non registrano più nemmeno la presenza di un custode fisso, il che induce a ritenere che tutto il complesso fosse ormai in abbandono. Nel 1311, tuttavia, le ostilità con gli abitanti della Valsoana portarono a un’ulteriore distruzione. Circa un decennio dopo la torre fu quasi interamente ricostruita e arricchita da una serie di merli a coda di rondine che ancora oggi la sovrastano. L’aspetto architettonico della torre è per certi versi incongruente, poiché, pur mantenendo i caratteri di un edificio ispirato a modelli arcaici, presenta scelte tipologiche, come le grandi finestre o l’ingresso al centro della parete, che contrastano con i criteri adottati in tutti gli altri esempi di quel periodo. Essa probabilmente rispecchia proprio l’avvicendarsi dei diversi interventi ricostruttivi che hanno determinato l’accorpamento di discordanti soluzioni stilistiche.

Située en haut de la vallée du même nom, la Tour de Champorcher faisait partie d’un château dont il ne reste que peu de traces. Malheureusement, son aspect d’origine a été profondément modifié au fil des siècles, par des destructions dues au feu et par des remaniements successifs. La tour et les structures attenantes existent déjà entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle : l’on sait en effet que, dans le cadre des violents litiges qui l’opposent à son frère Hugues de Bard, Guillaume de Pont-Saint-Martin décide d›y mettre le feu en 1214. Le différend entre les deux frères est réglé la même année et le castrum Champorcherio revient entre les mains de celui qui vient de le détruire. En quelques décennies, l’intérêt du comte de Savoie pour les propriétés des seigneurs de Bard et, en particulier, pour leur forteresse, l’amène à les destituer de leurs biens. La Tour de Champorcher passe alors sous le contrôle de la maison de Savoie. À partir de ce moment, le château perd son importance stratégique et en 1277, il est nécessaire d’intervenir pour des restaurations urgentes et pour la réfection de sa toiture. Dès 1290, les comptes de la châtellenie n›enregistrent même plus la présence d›un gardien permanent, ce qui laisse penser que l›ensemble est désormais abandonné. En 1311, cependant, les hostilités avec les habitants du Valsoana causent encore de nouvelles destructions. Environ une décennie plus tard, la Tour est presque entièrement reconstruite et enrichie de la série de créneaux en queue d’hirondelle qui la surplombe encore aujourd’hui. Son aspect architectural est en quelque sorte incongru car, tout en conservant le caractère d’un bâtiment inspiré de modèles archaïques, il présente des choix typologiques, tels que de grandes fenêtres ou une entrée au milieu de la paroi, qui contrastent avec les critères adoptés dans toutes les autres constructions de la même période. La Tour reflète probablement les différentes interventions de reconstruction successives, auxquelles l’on doit cette superposition de styles discordants.

Rising at the entrance to the homonymous valley, Champorcher Tower was once part of a castle of which few traces remain. Unfortunately its original appearance has radically altered over the centuries due to devastating fires and redesign during restoration work. We know that tower and its castellated structures must have already existed between the end of the 12th century and beginning of the 13th century since Guglielmo di Pont-Saint-Martin decided to set fire to it in 1214 while clashing fiercely with his brother, Ugo di Bard. The conflict between the two brothers was settled that same year and castrum Champorcherio was handed back to the very person who had just destroyed it. Over the course of several decades, the Count of Savoy grew increasingly more interested in the Bard family domains, particularly this stronghold, which lead to their complete ousting and consequently the tower fell under Savoy control. From that moment onwards the tower lost its strategic importance, and in 1277 it required urgent repair work and reroofing. From 1290 onwards the Counts no longer mention the presence of a permanent guard, leading us to presume that the entire complex already lay derelict. However, conflict with the inhabitants of Valsoana brought about further destruction in 1311. Roughly ten years later the tower was almost entirely rebuilt and enhanced with a series of swallowtail battlements that still crown it today. Architecturally, the tower’s appearance is to some extent incongruous in that while conserving some features inspired by archaic models, it also has some features that contrast with the criteria adopted by all other examples from this period, such as wide windows and an entrance at the centre of the wall. This probably reflects the alternating periods of restoration and building work that resulted in a merging of discordant styles.


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7. TORRE DI PRAMOTTON Donnas Situata sulle propaggini del versante che digrada sulla destra orografica della Dora Baltea di fronte a Donnas, la torre esagonale di Pramotton domina tutto lo sbocco della Valle d’Aosta fino ai primi rilievi della Serra Morenica di Ivrea. La sua favorevole posizione ha costituito nel tempo una prerogativa di non poco conto per le esigenze di controllo di questo settore di territorio da parte di una delle più importanti e antiche famiglie valdostane, i Bard, e, in seguito, del comitato sabaudo. La sua prima

citazione, nel 1214, è legata a un momento cruciale della dinastia dei Bard nel quale avvenne, a seguito di contese e liti, la definitiva disarticolazione della famiglia con la creazione dei rami capeggiati dai due figli di Guglielmo di Bard: Ugo e Guglielmo. A quest’ultimo andò il castello di Pont-Saint-Martin, mentre a Ugo il castello di Bard con la torre di Pramotton, citata nei documenti come castrum de Aviaz. La torre costituiva per questo ramo della casata un presidio militare e un’appendice oculare verso i territori pedemontani, con funzione di vigilanza dei transiti proprio per il castello di Bard, chiuso nella sua strettoia e un po’ appartato rispetto allo sbocco verso la pianura. Nel caso di Pramotton si può effettivamente parlare di una torre che

svolgeva funzioni di avvistamento, per la cui conduzione e adeguato compito militare poteva essere sufficiente un piccolo manipolo di uomini. Un presidio temporaneo che partecipava ad azioni di conflitto minori che si risolvevano spesso in azioni di razzia o di scontri tra gruppi d’individui armati alla bell’e meglio. La munitione del castrum de Aviaz in definitiva consisteva di pochi individui che, nel novero delle modeste ostilità che ebbero luogo nell’arco di quasi duecento anni, si riteneva sufficienti a vigilare, custodire e difendere il sito.

7. TOUR DE PRAMOTTON Donnas Située sur un ressaut du versant qui descend vers la rive droite de la Doire Baltée, en face de Donnas, la Tour hexagonale de Pramotton domine toute l’entrée de la Vallée d’Aoste jusqu’aux premières pentes de la moraine d’Ivrée. Au fil du temps, sa position favorable s’est avéré un avantage fort appréciable et a permis aux seigneurs de Bard – l’une des plus anciennes et importantes familles valdôtaines – puis aux comtes de Savoie, de contrôler cette portion de territoire. La Tour apparaît pour la première fois

dans un document en 1214, à un moment crucial pour la dynastie des Bard : après de multiples querelles et litiges, la famille se scinde définitivement en deux branches, à la tête desquelles l’on retrouve les deux fils de Guillaume de Bard, Hugues et Guillaume. Ce dernier hérite du château de Pont-Saint-Martin, tandis que le château de Bard et la Tour de Pramotton, désignée dans les documents comme castrum de Aviaz, vont à son frère Hugues. Pour cette branche de la famille, la Tour est à la fois une place forte militaire et un point d’observation privilégié des territoires en contrebas : elle permet de surveiller la circulation sur les voies menant précisément au château de Bard, qui est situé sur un étranglement et légèrement en

retrait par rapport au débouché sur la plaine. Dans le cas de Pramotton, l’on peut effectivement parler d’une tour de guet, dont la garde et la fonction militaire ne demandaient qu’un groupe d’hommes réduit. Cette petite garnison temporaire était engagée lors de conflits mineurs, le plus souvent des razzias ou des échauffourées entre groupes d’hommes à l’armement disparate. En définitive, la munitione (garnison) du castrum de Aviaz consistait en quelques individus, un nombre suffisant pour surveiller le territoire environnant et défendre la place, dans le cadre des petites hostilités qui se produisirent en l’espace d’environ deux cents ans.

7. PRAMOTTON TOWER Donnas Situated atop the slope that descends towards the right bank of the Dora Baltea River opposite Donnas, hexagonal-shaped Pramotton Tower commands control over the entire entrance to Valle d’Aosta as far as the first slopes of Ivrea’s Serra Morenica (morainic relief). Over the years, the Bard lineage - one of the most important and oldest Valdostan families - followed by the Counts of Savoy, recognised the importance of its favourable position for controlling this part of the territory. It was first

mentioned in 1214, a crucial moment in the history of the Bard lineage in that disputes and quarrels caused a definitive split within the family, bringing about the creation of two branches headed by Guglielmo di Bard’s two sons Ugo and Guglielmo. Pont-Saint-Martin Castle went to the latter while Bard Castle and Pramotton Tower was assigned to Ugo - referred to in documents as castrum de Aviaz. For this branch of the family, the tower represented a military stronghold and an outlook point over the foothill territories of Piedmont, keeping watch over transit towards Bard Castle - wedged in the narrow valley gap and located slightly to one side of the outlet towards the plain. In the case of Pramotton Tower, we can effectively

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speak of a watchtower requiring only a handful of men to perform and carry out its military function. As a temporary stronghold it took part in minor conflicts that were often solved by raids or clashes between armed groups of ragtag individuals. Given the few acts of hostility that occurred over almost two hundred years, it was eventually held that the small munitione of castrum de Aviaz was sufficient to keep watch, guard and defend the site.



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8. FORTE DI BARD Prerogative geomorfologiche, posizione dominante e controllo di un percorso obbligato hanno determinato da sempre la rilevanza strategica e l’importanza politica del sito. Lo sperone che chiude la Valle d’Aosta si è visto quindi tenuto a esercitare nel corso dei secoli quel ruolo di frontiera fortificata, senza venir meno al controllo dei transiti su una direttrice di importanza internazionale. Dalle Augustanae clusurae citate da Cassiodoro all’inizio del VI secolo, alle firmissimae clausae obseratae desuper lapideo castello che videro il transito di Arnolfo di Carin-

zia, fino ai saxa inexpugnabilis opidi Bardi attraverso cui passò nel 1034 il conte Umberto, capostipite della dinastia sabauda, il ruolo di questo punto confinario si è sempre dimostrato decisivo. Non possediamo elementi per comprendere come la famiglia dei signori di Bard entrò in possesso della fortificazione; è lecito immaginare che attraverso incarichi funzionariali vi sia stata una trasformazione in clientela vassallatica e col tempo in autorità ereditaria. Lo smembramento della casata nel 1214 fu il primo passo verso l’esautorazione in favore del potere comitale sabaudo, che fece di Bard un fondamentale presidio difensivo del suo stato. I documenti e le stampe antiche ci trasmettono l’immagine di un castello di di-

mensioni modeste, comprendente un alto maschio quadrato e diversi edifici racchiusi dentro una doppia cinta muraria munita di torri di guardia. Intorno a questo nucleo originario si sviluppò un complesso sistema di fortificazioni che scendeva fino al borgo, dove l’unico accesso era protetto da un corpo di guardia e dal ponte levatoio. La struttura medievale del castello, rafforzata alla fine del Settecento mediante la costruzione di nuove ridotte di artiglieria, di trinceramenti e di un lungo camminamento coperto che giungeva fino alla rupe sommitale, sembra sia sopravvissuta fino al 1800, quando Napoleone la fece radere al suolo dopo l’eroica resistenza che seppe opporre alle sue truppe.

8. FORT DE BARD Prérogatives géomorphologiques, position dominante et contrôle d’un passage obligé : c’est à ces éléments que le site doit depuis toujours son importance stratégique et politique. Cet éperon rocheux qui verrouille la Vallée d’Aoste s’est ainsi vu attribuer depuis des siècles le rôle de frontière fortifiée et de point de contrôle de la circulation, sur un axe de portée internationale. Connu sous le nom Augustanæ clusuræ par Cassiodore au début du VIe siècle, puis appelé firmissimæ clausæ obseratæ desuper lapideo castello lors du passage d’Arnulf de Carinthie et, enfin, dé-

nommé saxa inexpugnabilis opidi Bardi lorsque le comte Humbert, fondateur de la Maison de Savoie, emprunte le défilé en 1034, ce site frontalier a toujours joué un rôle décisif. Aucun élément ne nous permet de comprendre comment les seigneurs de Bard deviennent propriétaires de cette place forte ; l’on peut imaginer que la charge confiée à un fonctionnaire s’est progressivement transformée, que celui-ci a évolué en vassal d’un haut seigneur et que ses fonctions sont devenues héréditaires. L’éclatement de la famille de Bard, en 1214, marque la première étape de la dépossession de celle-ci par les comtes de Savoie, qui font de Bard une forteresse fondamentale pour la défense de leurs États. Les anciennes estampes

et autres documents nous offrent l’image d’un château de dimensions modestes, avec un haut donjon carré et divers bâtiments protégés par une double enceinte munie de tours de garde. C’est autour de ce premier noyau que se développe un système complexe de fortifications, qui descend jusqu’au bourg et dont l’unique accès est protégé par un corps de garde et un pont-levis. Renforcée à la fin du XVIIIe siècle par la construction de nouvelles redoutes d’artillerie, de retranchements et d’un long passage couvert qui monte jusqu’au sommet de l’éperon rocheux, la structure médiévale du château semble avoir duré jusqu’en 1800, quand Napoléon fait raser la forteresse qui avait héroïquement résisté à ses troupes.

8. BARD FORTRESS Its geomorphological features, commanding position and control over an obligatory point of transit are factors that have always influenced the strategic bearing and political importance of this site. Over the centuries, the spur barring Valle d’Aosta has acted as a fortified border without failing to control transit along an important international thoroughfare. The role played by this border point has proven decisive since the Augustanae clusurae mentioned by Cassiodorus at the dawn of the 6th century, to the firmissimae clausae obseratae desuper lapideo castel-

lo that witnessed Arnulf of Carinthia’s transit, to the saxa inexpugnabilis opidi Bardi through which Count Umberto (the forefather of the Savoy Dynasty) passed in 1034. We have no documents telling us how the Lords of Bard came into possession of the fort but it is reasonable to imagine that through official posts a change came about in vassal ties hence, over time also in hereditary authority. The dissolution of the Dynasty in 1214 was the first step in the weakening of their power in favour of the Counts of Savoy, who made Bard one of their state’s fundamental defensive strongholds. Documents and antique prints portray the picture of a modestly sized castle featuring a square keep and a range of buildings gathered inside a double curtain

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wall with watchtowers. A complex system of fortifications developed around this original core that stretched right down to the village, where its one and only entrance was protected by a guard-house and drawbridge. The medieval structure of the castle was strengthened at the end of the 18th century by the addition of new redoubts for artillery, entrenchments and a long covered walkway leading to the top of the crag, which apparently survived until 1800 when Napoleon ordered it to be razed to the ground in reprisal for the heroic opposition to his troops.



Prima Parte - Première Partie - First Part

w L’edificazione del moderno fortilizio, promossa dal re Carlo Felice di Savoia e realizzata dal 1830 al 1838 secondo il progetto redatto dall’ingegnere militare piemontese Francesco Antonio Olivero, ha radicalmente cancellato, almeno in superficie, ogni traccia delle preesistenze. Quella strozzatura geologica divenne parte costitutiva di un nuovo complesso difensivo, trasformandosi in una piazzaforte di sbarramento articolata in tre corpi di fabbrica disposti su diversi livelli, autonomi dal punto di vista funzionale e in grado di garantire la mutua difesa in caso di attacco nemico. Capolavoro dell’ingegneria e della tecnica militare ottocentesca tra i più significativi dell’intero arco alpino, la fortezza aveva una capacità ricettiva di oltre 400 uomini; i magazzini potevano contenere provviste sufficienti per mantenere la guarnigione per almeno tre mesi e l’armamento contava una sessantina di bocche da fuoco. Acquistato nel 1990 dall’Amministrazione regionale dopo la dismissione del demanio militare, il complesso è stato recuperato, adeguato alle esigenze turistiche e riconvertito a nuovo e prestigioso polo culturale delle Alpi occidentali. Un sistema di ascensori panoramici consente di accedere ai vari corpi: al livello inferiore si trova l’Opera Ferdinando, al cui interno è ubicato il Museo delle Fortificazioni e delle Frontiere, mentre l’Opera Mortai e l’attigua Polveriera sono destinati ai laboratori didattici e a mostre temporanee; nella zona mediana l’Opera Vittorio offre le Alpi dei Ragazzi, un percorso interattivo di avvicinamento all’alpinismo dedicato ai più giovani; infine l’Opera Carlo Alberto ospita il Museo delle Alpi, ampi spazi espositivi, e l’Espace Vallée Culture, un centro interattivo di presentazione e valorizzazione del territorio valdostano. Nei sotterranei sono visitabili le Prigioni, dotate di 24 celle di detenzione lungo le quali si sviluppa un percorso che illustra la storia militare del sito.

w La construction du fort moderne, voulue par le roi Charles-Félix de Savoie et réalisée entre 1830 et 1838, sur le projet de l’ingénieur militaire piémontais Francesco Antonio Olivero, a radicalement effacé, en surface du moins, toute trace préexistante. La formation géologique devient partie inhérente d’une nouvelle structure défensive et la place forte se transforme en un véritable verrou, composé de trois corps de bâtiment situés à des niveaux différents, qui sont autonomes du point de vue fonctionnel et peuvent assurer la défense l’un de l’autre en cas d’attaque. La forteresse, qui est l’un des plus remarquables chefs-d’œuvre du génie et de la technique militaires du XIXe siècle de tout l’arc alpin, est conçue pour accueillir plus de 400 hommes ; la capacité de ses réserves permet de stocker suffisamment de provisions pour que la garnison puisse tenir au moins trois mois et le fort est armé d’une soixantaine de canons. Acheté en 1990 par l’Administration régionale après son déclassement par l’Armée, le fort est restauré, adapté à une utilisation touristique et reconverti : il accueille désormais un nouveau pôle culturel prestigieux des Alpes occidentales. Un système d’ascenseurs panoramiques permet d’accéder aux différents corps de bâtiment : l’Ouvrage Ferdinand se trouve au niveau inférieur et abrite le Musée des fortifications et des frontières, tandis que l’Ouvrage Mortai et l’ancienne poudrière attenante sont destinés aux ateliers didactiques et aux expositions temporaires ; au niveau intermédiaire, l’Ouvrage Victor propose les « Alpes des enfants », un parcours interactif de découverte de l’alpinisme pour les plus jeunes ; enfin, l’Ouvrage Charles-Albert accueille le Musée des Alpes, d’amples espaces destinés aux expositions et l’Espace Vallée Culture, un centre interactif de présentation et de valorisation du territoire valdôtain. Dans les souterrains, il est possible de visiter les prisons, qui comportent 24 cellules, au fil desquelles un parcours illustre l’histoire militaire du site.

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w The modern fortalice commissioned by King Carlo Felice of Savoy and constructed between 1830 and 1838 according to a project by the Piedmontese military engineer Francesco Antonio Olivero radically wiped out all traces of the pre-existing fort (at least on the surface). This narrow geological point was incorporated into the building works of the new defensive complex. It thus became a blockade stronghold divided into three groups of buildings on different levels, each of which functioned autonomously but could guarantee mutual defence in the event of enemy attack. One of the most momentous fortresses in the entire alpine crescent, this was a masterpiece of engineering and 19th century military technology that could accommodate over 400 soldiers. The storerooms could store enough food supplies to feed the garrison for at least three months and the weaponry included approximately sixty guns. After being freed of its military function, the complex was purchased by the regional Authorities, restored, adapted for tourism and converted into what is now a prestigious cultural centre of the Western Alps. A system of panoramic lifts provides access to the various buildings: Opera Ferdinando housing the Fortifications and Frontiers Museum on the lower level, while in the Opera Mortai and adjacent Polveriera you can find the educational workshops and temporary exhibitions; Opera Vittorio in the central part houses Alpi dei Ragazzi, an interactive tour designed to introduce youngsters to mountaineering; and last of all, Opera Carlo Alberto houses the Museo delle Alpi (Museum of the Alps) with large display spaces, in addition to Vallée Culture, an interactive centre presenting and valorising the Valle d’Aosta region. In the underground prison section visitors can view 24 cells where prisoners were held, these form part of the tour illustrating the site’s military history.


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9. CHÂTEAU VALLAISE

9. CHÂTEAU VALLAISE

9. CHÂTEAU VALLAISE

Arnad

Arnad

Arnad

Secondi per importanza in Valle d’Aosta soltanto agli Challant, i signori di Vallaise esercitano la loro giurisdizione, dall’inizio del XIII secolo sino all’affrancamento dei censi del 1783, su un’ampia porzione della bassa Valle comprendente gli attuali comuni di Perloz, Lillianes, Fontainemore, Issime, un terzo di Gressoney e Arnad, cui si aggiungono vari diritti nel Canavese. Il castello che sorge in mezzo ai vigneti nella frazione Ville di Arnad deriva dalla sovrapposizione di almeno quattro secoli di interventi edilizi succedutisi a partire dalla metà del Trecento, di pari passo con le vicende dinastiche dei suoi proprietari. Le modificazioni più significative risalgono agli anni sessanta e settanta del XVII secolo, quando l’antica casaforte trecentesca è trasformata in una moderna dimora nobiliare per i rappresentanti dei due rami della casata, CharlesFrançois-Félix de Vallaise-Romagnano e Louis-Joconde de Vallaise-Montalto. Mentre la parte dei Montalto è oggi ridotta a rudere, l’altra conserva quasi integralmente l’originaria decorazione pittorica, aggiornata ai modelli elaborati dagli artisti lombardo-ticinesi attivi nelle residenze extraurbane dei duchi di Savoia, come il castello del Valentino e Villa della Regina a Torino e la Venaria Reale, accolti con grande successo dalla nobiltà legata alla corte. I soffitti e le pareti delle sale sono interamente rivestiti dalle pitture che simulano, nell’alternarsi di policromia e monocromia, cornici architettoniche, stucchi bianchi e dorati, intagli lignei, tarsie marmoree e parati tessili. Dai documenti emerge il nome del pittore Carlo Antonio Colombo di Rimella (Valsesia), ma il suo ruolo nel cantiere Vallaise, composto in gran parte da maestranze valsesiane, è ancora tutto da indagare: le future ricerche dovranno spingersi anche in direzione del castello San Martino di Parella, nel vicino Canavese, dove si trovano dipinti molto vicini per stile e iconografia a quelli di Arnad.

Seconde famille par ordre d’importance en Vallée d’Aoste, après les Challant, les Vallaise exercent, du début du XIIIe siècle jusqu’à l’affranchissement des cens en 1783, la pleine juridiction sur une ample portion de la basse Vallée comprenant les territoires des actuelles communes de Perloz, Lillianes, Fontainemore, Issime, un tiers de Gressoney et Arnad ; ils sont également titulaires d’un certain nombre de droits dans le Canavais. Le château qui se dresse aujourd’hui au milieu des vignobles, au hameau de Ville d’Arnad, est le fruit de plus de quatre siècles d’interventions architecturales successives, à partir de la moitié du XIV e siècle, qui correspondent à l’évolution de la dynastie de ses propriétaires. Les modifications les plus importantes remontent aux années 1660 à 1670 environ : l’antique maison forte du XIV e siècle se transforme alors en une demeure noble moderne, qui accueille les membres des deux branches de la famille, Charles-François-Félix de Vallaise-Romagnano et Louis-Joconde de Vallaise-Montalto. Aujourd’hui, si la partie qui appartenait aux Montalto est totalement en ruine, l’autre a conservé presque intégralement ses décorations picturales d’origine, réalisées sur les modèles élaborés par les artistes venus de Lombardie et du Tessin pour décorer les résidences de campagne des ducs de Savoie – comme à Turin, le château du Valentino et la Villa della Regina, ou la Venaria Reale – et que la noblesse liée à la cour avait accueillis avec enthousiasme. Les plafonds et les murs des différentes salles sont entièrement ornés de peintures qui reproduisent, avec une alternance de polychromie et de monochromie, des corniches, des stucs blancs et dorés, des gravures en bois, des incrustations en marbre et des tapisseries. Les documents nous livrent le nom du peintre Carlo Antonio Colombo, de Rimella (Valsesia), mais l’étendue du rôle de celui-ci sur le chantier des Vallaise, où la plupart des artisans venaient du Valsesia, reste à éclaircir : les prochaines recherches devront pour cela s’intéresser aussi au château des San Martino, à Parella, dans le Canavais tout proche, dont les peintures ressemblent beaucoup à celles d’Arnad, du point de vue du style et de l’iconographie.

Second in importance in all Valle d’Aosta after the Challant Family came the Lords of Vallaise who, from the beginning of the 13th century until the 1783 redemption of annuities, exercised jurisdiction over a broad portion of the Lower Aosta Valley, including the villages we now know as Perloz, Lillianes, Fontainemore, Issime, a third of Gressoney and Arnad, in addition to various rights in the Canavese region of Piedmont. The castle stands amongst vineyards in the village of Ville, near Arnad, and has evolved from the overlaying of at least four centuries of successive buildings stages that took place from the mid-14th century and went hand in hand with the dynastic events implicating its owners. The most relevant alterations date back to the 1760s and 1770s when the old 14th century fortified house was converted into a modern aristocratic dwelling for members of two of the family branches - Charles-François-Félix de Vallaise-Romagnano and Louis-Joconde de Vallaise-Montalto. While the part belonging to the Montalto branch now lies in ruins, the other has conserved its original pictorial decorations practically intact; these were revised in keeping with the style of Lombard-Ticino artists active in the Duke of Savoy’s out-of-town residences, such as Valentino Castle and Villa della Regina in Turin, as well as Venaria Reale, which received much praise from the court nobles. The hall ceilings and walls are entirely swathed in paintings that simulate architectonic cornices, white and gold stucco mouldings, wooden carvings, marble inlays and textile wallpaper, alternating polychrome and monochrome. Although the name Carlo Antonio Colombo di Rimella (Valsesia) appears in documents, research must still be carried out on the work he carried out at Vallaise castle, which was largely entrusted to craftsmen from Valsesia. Future investigations should also venture in the direction of San Martino di Parella Castle, in the neighbouring Canavese region, where we come across paintings similar in style and iconography to those in Arnad.


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w Sala dei Feudi Il linguaggio pittorico, dal pacato tono narrativo, è caratterizzato da schemi compositivi semplici, gesti di immediata efficacia comunicativa e una spiccata componente naturalistica. Se la paternità del ciclo ancora sfugge a una definizione certa, è però possibile identificare gran parte delle fonti iconografiche utilizzate: serie di eccezionale fortuna come le Battaglie del Tempesta, le prospettive architettoniche di Vredeman de Vries e le imprese di Giovambattista Pittoni; miscellanee ornamentali; illustrazioni di note opere letterarie, tra cui il romanzo in versi Ariane di Jean Desmarets, un classico dei salons letterari parigini; senza trascurare le scenografie ideate per le feste, gli spettacoli e gli eventi ufficiali della corte sabauda. L’impaginazione della decorazione obbedisce a un ordine distributivo costante, fedele alle soluzioni codificate dalla tradizione lombarda: sotto il soffitto ligneo a cassettoni corre un fregio a cartelle di finto stucco includente imprese, storiette, episodi mitologici o paesaggi; le pareti si articolano in grandi scene narrative, boscarecce entro bordure a imitazione di arazzi,

paesaggi e prospettive architettoniche a sfondato; completano l’insieme zoccolo e sguanci di porte e finestre a finti marmi. L’appartamento del barone è il luogo della celebrazione dinastica, affidata al fregio dell’anticamera con le vedute, sorprendentemente realistiche, dei territori infeudati ai Vallaise. Le storie di Agar e Tamar illustrate sulle pareti anticipano il filone delle donne forti sviluppato nelle stanze seguenti, ma la comune sorte delle due eroine bibliche – dalla cui prole, nata al di fuori del matrimonio, sarebbe derivata un’illustre discendenza – rivela forse la volontà di legittimare la genealogia di Charles-François-Félix, il cui nonno materno era appunto un figlio naturale. Le scene rivelano il ricorso alle stampe di Bernard Salomon per la Bibbia di Jean de Tournes (1553).

w La salle des fiefs Le langage pictural est ici caractérisé par un style narratif calme, qui s’exprime par des compositions au schéma simple, par des gestes d’une efficacité communicative immédiate et par une abondance de d’éléments naturels. S’il n’est pas encore possible de cerner avec précision l’auteur du cycle, nous pouvons cependant identifier la plupart des sources iconographiques utilisées : des séries d’œuvres à grand succès, comme les Battaglie de Tempesta, les perspectives architecturales de Vredeman de Vries et les « entreprises » de Giovambattista Pittoni ; divers éléments de décoration ; les illustrations d’œuvres littéraires célèbres, dont le roman en vers Ariane de Jean Desmarets, un classique des salons littéraires parisiens ; et, bien entendu, les décors conçus pour les fêtes, les spectacles et les événements officiels de la cour des Savoie. La décoration est présentée selon un ordre constant, conforme aux solutions établies par la tradition lombarde : au bord du plafond à caissons en bois, court une haute frise ornée de médaillons imitant le stuc et présentant des

« entreprises », de petites histoires, des épisodes mythologiques ou des paysages ; les murs sont divisés en grands cadres, où sont peints des scènes narratives et des paysages boisés dans des bordures leur donnant l’aspect de tapisseries, ainsi que des vues naturelles et architecturales dans des échappées ; la décoration est complétée par les plinthes et les ébrasements des portes et des fenêtres, qui sont ornés de peintures imitant le marbre. La décoration de l’appartement du baron célèbre sa dynastie, notamment au niveau de la frise de son antichambre, avec ses vues particulièrement réalistes des territoires inféodés aux Vallaise. Les épisodes de la vie d’Agar et de Tamar qui ornent les murs annoncent la lignée de fortes femmes représentées dans les pièces suivantes, mais les points communs entre ces deux héroïnes bibliques – dont les enfants, bien qu’illégitimes, auraient une illustre descendance – s’expliquent peut-être par la volonté de légitimer la généalogie de Charles-François-Félix, dont le grand-père maternel était précisément un enfant naturel. Ces scènes révèlent l’influence des estampes créées par Bernard Salomon pour la Bible de Jean de Tournes (1553).

w Sala dei Feudi The narrative, placid tone of the pictorial language is characterised by simple arrangement schemes, gestures that have an immediate communicate effectiveness and a marked natural element. Although it is still not possible to name the hand that painted the cycle, it is nonetheless possible to identify the sources of most of the iconographies used: series of exceptional success such as the Battaglie del Tempesta, the architectural perspective of Vredeman de Vries and the feats of Giovambattista Pittoni; miscellaneous adornments; illustrations of famous literary works including Ariane - Jean Desmarets’s novel in verse that was a classic in the Parisian literary salons; not to mention the scenery designed for parties, shows and official events put on for the Court of Savoy. The decoration layout follows a constant order of distribution faithful to the codified solutions established by the Lombard tradition: below the coffered wooden ceiling is a cartouche frieze made of imitation stucco portraying daring feats, tales, mythological episodes and sceneries; the walls depict

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large narrative scenes, woodlands surrounded by borders simulating tapestries, landscapes and architectural illusionistic perspectives; all this is rounded off with a skirting board and imitation marble door and window splays. The Baron’s apartment was devoted to glorifying his family lineage - a frieze in the antechamber depicts surprisingly realistic scenes of the territories granted in fief to the Vallaise Family. The tales of Hagar and Tamar illustrated on the walls pre-empt the subject of strong women developed in the subsequent chambers; perhaps the common fate of these two biblical heroines whose illegitimate offspring gave rise to eminent lineages discloses the desire to legitimize Charles-François-Félix’s family tree, if we consider that his maternal grandfather was an illegitimate child. The scenes refer to Bernard Salomon’s prints in Jean de Tournes’ 1553 Bible.


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w Galleria delle donne forti La prevalenza della tematica femminile nell’intero ciclo si presta a essere interpretata come un omaggio alla padrona di casa, la ricca nobildonna eporediese Maria Giovanna Gabuti, il cui stemma di famiglia è inserito nell’arma di Charles-François-Félix de Vallaise al di sopra di una porta della Galleria. Ma improntata al femminile era anche la cultura trionfante alle corti di Torino e di Parigi, governate da ferree reggenti, e veicolata, con il concorso della Compagnia di Gesù, dal teatro e da un copioso filone letterario e figurativo dedicato alla celebrazione delle donne illustri della storia, della mitologia e delle Sacre Scritture. L’ideatore del programma iconografico potrebbe essere stato il fratello della stessa padrona di casa, l’avvocato Giovambattista Gabuti, che intorno al 1664 presiedeva l’Accademia dei Fulminati, fondata verso la metà del secolo presso il Collegio dei Gesuiti di Torino. Nel prestigioso spazio di rappresentanza della Galleria la celebrazione della virtù muliebre si dispiega nella sequenza di finte nicchie a monocromo che includono,

come statue sul piedistallo, una folla di eroine tratte dalle incisioni che illustrano la Gallerie des femmes fortes del gesuita Pierre Le Moyne (1647), esempi di caratteri forti, di virtù morali e di amori puri. Le tavole, affidate ad alcuni tra gli artisti più famosi dell’epoca, il pittore e disegnatore Claude Vignon e gli incisori Gilles Rousselet e Abraham Bosse, avevano conosciuto subito straordinaria diffusione, imponendosi in tutta Europa come modelli di riferimento sia per la pittura sia per le arti decorative. Le donne forti delle pareti dialogano con la fanciulla-anima che nei medaglioni e nelle cartelle della volta affronta il suo percorso di redenzione guidata dall’amore divino: qui la fonte iconografica è il trattato di emblematica spirituale Pia desideria del gesuita fiammingo Herman Hugo (1624), corredato dalle incisioni di Boetius Adam Bolswert, artista attivo nella cerchia di Rubens.

w « Gallerie des femmes fortes » Il est aisé d’interpréter la prédominance de la présence féminine dans tout ce cycle comme un hommage à la maîtresse de maison, la riche et noble Maria Giovanna Gabuti, originaire d’Ivrée, dont l’écusson familial a été intégré aux armes de Charles-François-Félix de Vallaise, qui figurent au-dessus de l’une des portes de la « Gallerie ». Mais la culture qui s’épanouit aux cours de Turin et de Paris est, elle aussi, marquée d’une forte empreinte féminine, car l’une comme l’autre sont gouvernées d’une main de fer par des régentes. Avec l’appui de la Compagnie de Jésus, mais aussi soutenue par les œuvres théâtrales et par un fort courant littéraire et figuratif, cette culture célèbre les femmes illustres de l’histoire, de la mythologie et des Saintes Écritures. Il est possible que ce programme iconographique ait été conçu par le propre frère de la maîtresse de maison, l’avocat Giovambattista Gabuti, qui présidait vers 1664 l’Accademia dei Fulminati, fondée vers le milieu du siècle dans le cadre du Collège des Jésuites de Turin. Dans ce prestigieux espace de représentation qu’est

la « Gallerie », la célébration des vertus féminines prend la forme d’une suite de fausses niches monochromes présentant, comme autant de statues sur leur piédestal, une foule d’héroïnes tirées des gravures illustrant la « Gallerie des femmes fortes » du jésuite Pierre Le Moyne (1647) : des modèles de caractères bien trempés, de vertus morales et d’amours pures. Confiées à certains des artistes les plus célèbres de l’époque – tels que le peintre et dessinateur Claude Vignon, ainsi que les graveurs Gilles Rousselet et Abraham Bosse – ces planches sont immédiatement diffusées avec une extraordinaire rapidité et s’imposent dans toute l’Europe comme des modèles de référence, en matière tant de peinture que d’arts décoratifs en général. Les femmes fortes des parois dialoguent avec la jeune âme qui, au fil des médaillons et des panneaux de la voûte, poursuit son parcours vers la rédemption, guidée par l’amour divin : ici, la source iconographique est le traité de littérature emblématique spirituelle Pia desideria du jésuite flamand Herman Hugo (1624), orné des gravures de Boetius Adam Bolswert, un artiste du cercle de Rubens.

w Gallery of the Strong Women The predominant feminine theme seen throughout the cycle can be seen as a tribute to the mistress of the house, the wealthy noblewoman Maria Giovanna Gabuti from Ivrea, whose family crest is incorporated into CharlesFrançois-Félix de Vallaise’s coat-of-armour over one of the Gallery doors. Ruled at that time by strong queens, the predominant cultural theme at the Courts of Turin and Paris was the female figure. Fostered by the Society of Jesus, this figurative subject spread throughout Europe, conveyed through drama and literature, and dedicated to celebrating eminent women from history, mythology and the Holy Scriptures. The creator of the iconographic program may have been Giovambattista Gabuti, a lawyer and brother of the mistress of the house who, around 1664 presided over the Accademia dei Fulminati, founded towards mid-century at the Jesuit College of Turin. The celebration of womanly virtue unfurls in the prestigious ceremonial space of the gallery in a sequence of faux monochrome niches that depict a crowd of heroines

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in the shape of statues on pedestals, based on etchings illustrating the Gallerie des femmes fortes by the Jesuit Pierre Le Moyne (1647). These are examples of strong characters, moral virtues and pure love. The panels were created by some of the most famous artists of the time, such as the painter and designer Claude Vignon and engravers Gilles Rousselet and Abraham Bosse. They immediately experienced extraordinary success, becoming popular all over Europe as reference models both as regards painting and decorative artwork. The strong women on the walls converse with the maiden-soul who confronts her path of guided redemption from Divine Love in the ceiling medallions and cartouches. Here the iconographic source was the spiritual emblem book Pia desideria by the Flemish Jesuit Herman Hugo (1624), with engravings by Bolswert, an artist who worked in Rubens’ circle.


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L A VA L L E D E I C A S T E L L I

10. CASTELLO DI ARNAD

10. CHÂTEAU D’ARNAD

10. ARNAD CASTLE

L’esistenza di questo castello si lega già alla fine del XII secolo alle vicende dell’importante famiglia dei signori di Bard. Le lotte intestine tra i due fratelli, Ugo e Guglielmo, trovarono un appianamento con l’accordo del 1214, nel quale tra le varie assegnazioni a Guglielmo spettò il castello di Arnad con le rispettive terre. Nel 1239 Ruffino di Arnad si alleò con lo stesso Guglielmo contro il fratello, acquisendo in tal modo una metà del castello e impegnandosi a conservare e custodire anche l’altra metà. Trovatosi in difficoltà economiche, uno dei figli di Ruffino, Moruello, donò a Ebalo di Challant tre parti del castello, con il proposito di estinguere i debiti contratti. Questi fatti dimostrano come i De Arnado alla fine del Duecento rivestissero ormai un ruolo di secondo piano nel panorama politico di questo settore della Valle d’Aosta. Amedeo e Vionino, rispettivamente nipote e figlio di Moruello, rientrarono poi in possesso del castello, ma nell’arco di pochi anni entrambi lo cedettero ai Vallaise. Nel 1294 il castello di Arnad è diviso tra Ardizzone e Ardrico, cioè tra i rami Vallaise della Côte e dell’Hôtel, con l’obbligo di tenervi una guarnigione. La documentazione inoltre attesta che già nel 1207 doveva esistere all’interno del castello una cappella dedicata ai Santi Maria Maddalena e Michele, ancora in buono stato alla fine del Trecento. Le strutture murarie ancora conservate attestano l’esistenza di un complesso fittamente occupato da varie costruzioni, ma anche una netta separazione tra due blocchi, l’esito forse di quelle costanti divisioni di proprietà che il castello sembrerebbe aver mantenuto nel corso dei secoli. La porzione più elevata mostra chiaramente la presenza di un grande torrione che potrebbe appartenere alla prima fase insediativa, mentre nel settore più a valle un vasto volume rettangolare a più piani rappresenta la parte residenziale, con all’interno ciò che è interpretabile come un salone di rappresentanza.

Dès la fin du XIIe siècle, ce château est lié aux péripéties de la vie de l’importante famille des seigneurs de Bard. Selon l’accord signé en 1214, qui met fin aux luttes intestines entre les deux frères, Hugues et Guillaume, ce dernier reçoit, entre autres choses, le château d’Arnad, avec ses terres. En 1239, Ruffin d’Arnad s’allie avec Guillaume contre le frère de celui-ci, ce qui le rend propriétaire de la moitié du château, dont il s’engage à protéger et à entretenir l’autre moitié. Afin de faire face à des difficultés économiques, l’un des fils de Ruffin, Morellus, donne à Ébal de Challant trois parties du château, dans l’intention de solder ses dettes : un fait qui démontre bien qu’à la fin du XIIIe siècle, les De Arnado ne jouent plus qu’un rôle de second plan dans le panorama politique de cette partie de la Vallée d’Aoste. Amédée et Vionin, le petit-fils et le fils de Morellus, rentrent ensuite en possession du château mais, en l’espace de quelques années, l’un et l’autre en cèdent la propriété aux Vallaise. En 1294, le château d’Arnad est divisé entre Ardisson et Ardric, c’est-à-dire entre les branches des Vallaise de la Côte et de l’Hôtel, qui ont l’obligation d’y maintenir une garnison. Les documents indiquent qu’en 1207, le château possède déjà une chapelle placée sous le vocable de sainte Marie-Madeleine et de saint Michel, laquelle est encore en bon état à la fin du XIV e siècle. Les murs qui sont parvenus jusqu’à nous attestent l’existence d’un ensemble dense de constructions, mais révèlent aussi une nette séparation en deux blocs, peut-être due à ces divisions répétées de la propriété que le château semble avoir subies au fil des siècles. L’on reconnaît clairement dans la partie la plus haute une grande tour qui pourrait relever de la première phase de construction, tandis que la structure située en aval avec son vaste bâtiment rectangulaire à plusieurs étages, constituerait la partie résidentielle et comporterait des vestiges rappelant une grande salle d’apparat.

Since the 12th century, the survival of this castle has been bound to the fortunes of the Family of the Lords of Bard. The infighting between the brothers, Ugo and Guglielmo, was settled by an agreement granting Arnad Castle and its respective lands, in addition to various other properties, to Guglielmo. In 1239, Ruffino di Arnad joined forces with Guglielmo against his brother, thus acquiring half the castle and pledging to preserve and guard the other half. Finding himself in financial difficulty, Moruello, one of Ruffino’s sons, donated three parts of the castle to Ebalo di Challant in the intention of extinguishing the debts he had incurred. These facts shed light on how the De Arnado family was by now, at the end of the 13th century, playing a secondary role on the political scenario in this part of Valle d’Aosta. Amedeo and Vionino, Moruello’s nephew and son respectively, reclaimed possession of the castle but over the course of the next several years they both surrendered it to the Vallaise family. In 1294, Arnad Castle was split between Arduzzone and Ardrico, in other words, between the Vallaise della Côte branch and the Hôtel branch, under obligation to retain a garrison there. From documents we learn that as early as 1207 there was a chapel inside the castle dedicated to Saints Maria Maddalena and Michele, and that it was still in good condition at the end of the 14th century. From surviving wall masonry we can see that a complex once existed that was densely occupied by buildings, yet it was clearly divided into two separate blocks - probably resulting from the castle’s prolonged split ownership over the centuries. There is a large defensive tower in the upper part which may have belonged to the first building stage, while the lower, broad rectangular section set on several storeys was probably the residential part containing what we can imagine was the ceremonial hall.


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11. TOUR DE VILLE DI ARNAD

11. TOUR DE VILLE – ARNAD

11. TOUR DE VILLE DI ARNAD

Un piccolo agglomerato di fabbricati delle epoche più diverse, nell’odierno borgo di Arnad, cela al suo interno una poderosa struttura muraria oggi completamente defunzionalizzata. La Tour de Ville, nei suoi primi secoli di vita, doveva mostrarsi completamente isolata e forse circondata da un piccolo muro di cinta che non si può escludere fosse in un primo tempo di legno. Posta al margine superiore di un ampio conoide intensamente coltivato, non era difesa da rilievi naturali, tanto da non poterla ritenere un vero e proprio presidio militare. La sua funzione era strategicamente finalizzata alla volontà di legittimare le pertinenze di un’ampia area agricola che garantiva cospicue rendite. Nei documenti del XIII secolo è già indicata con la definizione di turris de plano Arnadi, a ribadire la particolare conformazione morfologica nella quale si trovava inserita. Dell’originaria struttura si conservano una porzione dell’elevato, per soli tre piani, con alcune feritoie, l’andito di una latrina e la porta d’ingresso caratterizzata da un architrave sormontato da un arco cieco, tipologia comune a molte torri di questo periodo. Molte sono, infatti, le analogie sia strutturali che di proporzioni con torri come La Plantaz o la Tour de l’Archet, che testimoniano il ricorso a un modello costruttivo preso quale riferimento da molte famiglie che tra XII e XIII secolo videro la loro crescita economica, ma anche la loro influenza politica, all’interno dell’aristocrazia militare. La torre nel 1239 appartiene ai Vallaise, che recenti indagini archivistiche farebbero derivare dalla più antica casata De Arnado alla quale si può pensare potesse appartenere in origine la torre quando la famiglia iniziò a prendere possesso di quei territori. Ancora alla fine del XV secolo nel nucleo di edifici che circonda la torre erano dettati numerosi testamenti dei Vallaise.

Dans le bourg d’Arnad, au centre d’un petit groupe de constructions des époques les plus diverses, se cachent les murs d’une puissante structure, aujourd’hui dénuée de toute fonction. Dans les premiers siècles qui suivent sa construction, la Tour de Ville est probablement un bâtiment complètement isolé, éventuellement entouré d’une petite enceinte, qui pourrait peut-être même bien n’avoir été qu’une palissade en bois, dans un premier temps. Dans la mesure où aucun relief naturel ne défend cette tour, dressée à la marge supérieure d’un ample cône intensément cultivé, il est difficile de la considérer comme une véritable place forte. En fait, elle a pour finalité stratégique d’attester la propriété d’une vaste zone agricole, garantissant de confortables revenus. La Tour figure déjà dans des documents du XIIIe siècle, sous le nom de turris de plano Arnadi, qui confirme la morphologie du territoire où elle se dresse. Seule une partie de la structure d’origine est parvenue jusqu’à nous : l’on peut reconnaître trois étages, avec quelques meurtrières, le passage menant à une latrine et la porte d’entrée, caractérisée par son linteau surmonté d’un arc aveugle, élément commun à de nombreuses tours de cette époque. Cette Tour présente d’ailleurs de nombreuses analogies, du point de vue tant de sa structure que de ses proportions, avec des tours comme celle de La Plantaz ou la Tour de l’Archet : un élément révélateur du fait que bon nombre des familles de l’aristocratie militaire – dont le bien-être économique mais aussi l’influence politique s’accroissent aux XIIe et XIIIe siècles – suivent le même modèle de construction. En 1239, la Tour appartient aux Vallaise, famille qui – selon de récentes recherches dans les archives – dériverait de la plus ancienne maison De Arnado. Tout laisse à penser que c’est à ces derniers qu’appartenait la Tour à l’origine, à l’époque où la famille commençait à prendre possession de ce territoire. À la fin du XV e siècle encore, c’est dans le petit groupe de constructions entourant la Tour qu’ont été rédigés de nombreux testaments des Vallaise.

In today’s village of Arnad, hidden amongst a small cluster of buildings dating from widely varying historical periods, stands an imposing masonry structure that has totally lost its original function. In its first centuries of life, Tour de Ville, must have been completely set apart and possibly surrounded by a small wall, which may initially have been made of wood. Being situated on the upper fringe of a broad, cone-shaped, intensely farmed area of land with no natural defensive features, it cannot be deemed a genuine military stronghold. Its purpose was strategic and intended to justify the appurtenances of a vast area of farmland that guaranteed substantial revenue. In 13th century documents, it is defined as turris de plano Arnadi to emphasise the surrounding area’s specific physical characteristics. Surviving today is the upper section of the original three-storey structure, featuring a number of arrow slits, a latrine passageway and a doorway characterised by a lintel surmounted by a blind arch, which was common in many towers from this period. As regards structure and size, it closely resembles towers such as La Plantaz and Tour de l’Archet. This tells us which building models many families referred to as they grew more economically affluent and more politically influential within the military aristocracy during the 12th and 13th centuries. In 1239 the tower was owned by the Vallaise family who, according to recent archival research, stemmed from the older De Arnado lineage that presumably owned the tower when the family originally began taking possession of these territories. Numerous Vallaise wills were still being drawn up at the close of the 15th century in the cluster of buildings surrounding the tower.


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L A VA L L E D E I C A S T E L L I

12. CASTELLO DI VERRÈS Una ricca documentazione permette di attribuire l’edificazione del castello di Verrès intorno agli anni novanta del XIV secolo. Tuttavia le tracce di preesistenze appaiono piuttosto evidenti, soprattutto nel settore più occidentale prossimo alla zona dell’ingresso. La famiglia De Verretio discende da un ramo dei signori De Porta Sancti Ursi e la presenza di un castello è attestata per la prima volta nel 1287. L’altura ha però mostrato, secondo recenti indagini archeologiche, una presenza insediativa riconducibile alla tarda romanità, confermando lo spostamento in quota degli insediamenti durante un periodo di insicurezza sociale. Sia per l’accentuato arroccamento sia per il controllo che riusciva ad esercitare sul fondovalle e sul percorso di risalita verso la val d’Ayas, il sito è un forte segno visivo che non

hai mai mancato di attrarre l’insediamento umano. Tali peculiarità rappresentano la spia rivelatrice della ricerca verso una singolarità costruttiva espressa con l’edificazione di una struttura compatta, debitrice di un metodico programma progettuale. Il monumento che oggi ammiriamo è da attribuirsi a Ibleto di Challant, come testimonia un’iscrizione posta sopra una delle porte interne, e rappresenta la perfetta sintesi tra roccaforte ed edificio residenziale. Si devono a Renato di Challant nel 1536 gli interventi che aggiunsero elementi difensivi tipici del fortilizio tardorinascimentale, come l’estesa e articolata cinta muraria che racchiude tutta la parte più elevata dello sperone roccioso, trasformando il castello in una vera e propria fortezza e adattando l’impianto e le soluzioni architettoniche all’avvento delle nuove armi da fuoco.

12. CHÂTEAU DE VERRÈS Une abondante documentation permet de situer la construction du château de Verrès dans les années 1390. Toutefois, les traces d’une présence précédente sont relativement évidentes, surtout dans la partie la plus à l’Ouest, près de l’entrée. La famille De Verretio descend d’une des branches de celle des seigneurs de Porta Sancti Ursi et la première mention de la présence d’un château à cet endroit est attestée dès 1287. Cependant, de récentes enquêtes archéologiques ont révélé que cette hauteur était déjà habitée vers la fin de l’époque romaine, un fait qui confirme le déplacement des villages sur des sites plus en altitude durant une période d’insécurité sociale. En raison tant de sa position particulièrement surélevée que du contrôle qu’il permet d’exercer

sur le fond de la vallée et sur la route remontant le Val d’Ayas, le site présente un fort impact visuel et a, de ce fait, toujours incité les hommes à s’y installer. La décision de construire une structure compacte, conçue avec un soin particulier, est donc révélatrice de la prise en compte de ces caractéristiques. Comme en témoigne l’inscription figurant au-dessus de l’une des portes intérieures du château, c’est à Yblet de Challant que nous devons le monument que nous pouvons admirer aujourd’hui, une parfaite synthèse entre place forte et résidence. C’est en revanche à René de Challant que l’on doit les travaux exécutés en 1536, pour ajouter à la structure ces éléments défensifs typiques des fortifications de la fin de la Renaissance, tels que l’ample enceinte structurée qui renferme toute la partie la plus haute de l’éperon rocheux et fait du château une véritable forteresse, en adaptant ses défenses et son architecture à l’utilisation des nouvelles armes à feu.

12. VERRÈS CASTLE Thanks to a wealth of documentation, we can date the building of Verrès castle to the 1490s. However, there are some quite clear traces of pre-existing constructions, especially in the western section, close to the entrance. The De Verretio family descended from a branch of the Lords De la Porte de Saint-Ours and a castle is mentioned in documents for the first time in 1287. According to recent archaeological investigations, it has been proved that there was a settlement on the outcrop in late Roman times, confirming that settlements moved to higher land during socially insecure times. Owing both to its pronounced perched position and the control it successfully commanded over both the valley floor and the route rising the Ayas Valley, the site is a visually very distinctive and

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has never failed to attract human habitation. Such features signal a quest for unique building styles, as we can see reflected in the castle’s compact structure, which is the fruit of a methodical building design. An inscription found above one of the internal doors testifies that the construction we admire today was built by Ibleto di Challant and is a perfect blend of stronghold and residential building. In 1536 Renato di Challant added a number of defensive elements characteristic of late-Renaissance fortresses, such as the extensive and well-structured curtain wall enclosing the higher section of the rocky spur, thereby transforming the castle into a true fortress. He furthermore adapted the layout and architectural features to facilitate the use of contemporary firearms.


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w Il prorompente volume architettonico che caratterizza il castello di Verrès esprime nell’apparente semplicità della sua lineare geometria il chiaro intento di imporre una presenza dominante. Lo spazio che cela al suo interno è un sillabario tipologico di portali, finestre e ardite soluzioni strutturali che, disposte a corona dello scalone centrale, dotano il piccolo cortile di un linguaggio architettonico tra i più esclusivi in Valle d’Aosta. La creazione di questa poderosa struttura ha cancellato in modo quasi radicale le preesistenze, ma il sollevamento delle lastre della pavimentazione al piano terreno ha consentito di individuare le labili tracce di una torre a pianta probabilmente quadrangolare, collocata nel punto più elevato della prominenza rocciosa. La complessità architettonica del monumento è espressa dalle diverse soluzioni adottate tra esterno e interno dell’edificio. Tutti gli elementi decorativi presenti nel paramento esterno sono tra loro molto armonici e riconducibili a un

preciso schema progettuale e si discostano nettamente dai modelli impiegati nelle pareti dello spazio centrale. Le murature interne che costituiscono le pareti divisorie a formare i vari ambienti sono state edificate in semplice appoggio ai muri perimetrali e non sembrano appartenere alla medesima fase costruttiva. Le molte difformità strutturali negli spazi interni, gli evidenti raddoppi nelle murature dei piani inferiori e lo sfalsamento delle quote dei piani pavimentali parlano di un edificio sicuramente eretto da Ibleto di Challant verso la fine del XIV secolo, ma che si è conservato quasi esclusivamente nei muri perimetrali. L’attribuzione dell’opera costruttiva relativa allo scalone e ai muri contro i quali s’imposta è ancora incerta e per il momento determinata per lo più da confronti stilistici e da considerazioni che tendono a classificarla come espressione anticipatrice di modelli che si diffonderanno nei decenni seguenti.

w Du fait de l’apparente simplicité de ses lignes, l’impressionnant volume architectural qui caractérise le château de Verrès exprime clairement l’intention d’imposer une présence dominante. L’intérieur du château est un véritable répertoire de portails, fenêtres et autres solutions structurelles audacieuses, qui entourent l’escalier central et dotent la petite cour intérieure de l’une des architectures les plus remarquables de la Vallée d’Aoste. La création de ce puissant château a presque radicalement effacé tout signe des structures précédentes, mais en soulevant les dalles qui pavent le rez-de-chaussée, l’on a découvert quelques traces d’une tour probablement carrée, qui occupait le sommet du rocher. L’architecture complexe du château ressort des diverses solutions adoptées, à l’intérieur comme à l’extérieur de celui-ci. Tous les éléments décoratifs visibles sur le parement extérieur forment un ensemble particulièrement harmonieux, relevant d’un pro-

jet précis, et diffèrent nettement des modèles suivis pour les parois de l’espace central. Les murs intérieurs qui divisent les différentes pièces s’appuient simplement aux murs périphériques et semblent avoir été construits dans un second temps. Les nombreuses différences structurelles que présentent les espaces internes, le doublement évident des murs des étages inférieurs et la modification du niveau des planchers révèlent que, si le château a bien été construit par Yblet de Challant vers la fin du XIV e siècle, il ne reste presque plus rien d’autre de la structure originale que ses murs extérieurs. Pour ce qui est du grand escalier et des parois qui le soutiennent, l’on ignore encore à qui attribuer cet ouvrage : à l’heure actuelle, la comparaison des styles, ainsi que diverses autres considérations permettent d’y voir une anticipation de modèles, qui se diffuseront dans les décennies suivantes.

w The sheer volume of Verrès Castle and its apparently simple linear geometry express the clear intention to impose a dominating presence. Concealed within its walls are numerous types of portals, windows and daring styles which, crowning the central staircase, endow the small courtyard with one of the most exclusive architectural solutions in Valle d’Aosta. The creation of this formidable structure radically cancelled all traces of pre-existing buildings, but, when the slabs paving the ground floor were removed, it was possible to recognise the faint traces of a square-shaped tower on the spot corresponding to the highest point of the rocky outcrop. The architectural complexity of the monument can be seen in the different styles chosen for the building’s interior and exterior. All the decorative features on the outside blend together harmoniously and are part of a precise project, but differ starkly from the examples on the walls of the central space. The masonry

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dividing the internal space into rooms simply rest upon the outer walls and appear to have been built at a different stage. From the large number of structural discrepancies in the internal spaces, the obvious doubling of the walls on the lower floors and the offsetting of the floor levels, we know that this was without doubt a construction erected by Ibleto di Challant towards the end of the 14th century but of which practically only the outer walls remain. It is still uncertain who was responsible for the building the staircase and walls against which it rests. For the present it is only possible to compare styles and factors that tend to classify it as a preview of models that were to become popular in the following decades.


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13. CASTELLO DI VILLE A CHALLAND-SAINT-VICTOR

13. CHÂTEAU DE VILLE – CHALLAND-SAINT-VICTOR

13. VILLE A CHALLANDSAINT-VICTOR CASTLE ???????

«Ebal surnommé le Grand, chevalier, seigneur de Challand, le fit considerablement aggrandir et y faisot luy même sa residance ». Con queste parole il De Tillier testimonia il ruolo e l’importanza rivestita da questo castello per la famiglia Challant. La sua posizione un po’ defilata rispetto all’asse vallivo centrale non è andata a discapito delle funzioni giurisdizionali che ha saputo svolgere sull’ampio territorio che controllava. Il castello compare già nel 1200, quando Bosone lo ricevette in feudo dal conte di Savoia. Importanti operazioni di fortificazione furono realizzate nel 1436 da Caterina di Challant e suo marito Pietro d’Introd. La coppia ancora nel 1453 lo fece difendere da una sessantina di armati contro i commissari inviati dal duca per notificare un’ingiunzione. Fino all’inizio del XIX secolo rimase in possesso degli Challant, ma perse nel tempo d’importanza poiché l’interesse della famiglia ricadde su altri castelli più facilmente raggiungibili e ormai trasformati in accoglienti residenze. Il suo impianto planimetrico lo accomuna ad altri castelli, come quelli di Arnad, Chenal o anche Gignod, dove un fitto tessuto di ambienti è racchiuso all’interno di una ristretta cinta. Al suo interno si riconosce la presenza di una torre a pianta quadrangolare che costituisce il primo nucleo edificato assieme a un più limitato muro di recinzione che occupa tutto la porzione occidentale. Questa prima fortificazione aveva dimensioni molto contenute e una superficie interna inferiore agli ottocento metri quadrati. L’ampliamento realizzato da Ibleto di Challant, ben leggibile attraverso le differenti tecniche murarie impiegate nella costruzione delle murature, interessò un vasto settore nord-orientale del rilievo con la presenza di vari ambienti tra cui una cappella e una cisterna. Sul fronte meridionale è presente l’ingresso protetto, come sembrano dimostrare le poche tracce strutturali ancora esistenti, da un’avamporta.

« Ébal surnommé le Grand, chevalier, seigneur de Challand, le fit considerablement aggrandir et y faisoit luy même sa residance » : ces mots de De Tillier témoignent du rôle et de l›importance de ce château pour la famille Challant. Sa position un peu en retrait par rapport à la vallée centrale n’a pas entravé ses fonctions juridictionnelles sur l’ample territoire qu’il permettait de contrôler. La première mention du château de Ville remonte à l’an 1200, quand Boson le reçoit en fief du comte de Savoie. En 1436, Catherine de Challant et son mari Pierre d’Introd y font réaliser d’importants travaux de fortification. Puis, en 1453, ils le dotent d’une soixantaine d’hommes d’armes, pour qu’il puisse se défendre contre les commissaires envoyés par le duc pour notifier une injonction. Jusqu’au début du XIXe siècle, le château demeure la propriété des Challant, mais son importance diminue au fil du temps, la famille lui préférant d’autres châteaux plus aisément accessibles et désormais aménagés en accueillantes résidences. Le plan de l’édifice est similaire à celui d’autres châteaux, comme ceux d’Arnad, de Chenal ou même de Gignod, où une quantité d’espaces différents sont groupés dans une étroite enceinte. À l’intérieur, l’on reconnaît une tour carrée, qui constitue le premier bâtiment édifié, ainsi qu’un mur d’enceinte réduit, qui occupe toute la portion occidentale de la structure. Les dimensions de cette première fortification sont limitées et sa superficie intérieure n’excède pas huit cents mètres carrés. Les travaux d’agrandissement réalisés par Yblet de Challant – qui se distinguent clairement du fait des différences dans les techniques de construction utilisées – concernent une vaste partie au Nord-Est de la structure, où se trouvent plusieurs pièces, mais aussi une chapelle et une citerne. Sur la façade Sud du château se trouve l’entrée qui, compte tenu des quelques structures encore visibles, semble avoir été protégée par une avant-porte.

“Ebal surnommé le Grand, chevalier, seigneur de Challand, le fit considerablement aggrandir et y faisot luy même sa residance.” With these words De Tillier verifies the importance and role this castle played for the Challant family. Being situated slightly set back position with regards to the central valley did not weaken the judicial function it performed over the extensive area it controlled. Mentions of the castle appear as early as 1200 when Bosone received it in fief from the Count of Savoy. Catherina di Challant and her husband Pietro d’Introd carried out some major fortification work in 1436. In 1453 the couple ordered its defence by approximately sixty soldiers against commissars bringing an injunction order sent by the Duke. It remained in the hands of the Challants until the beginning of the 19th century, but no longer held its previous importance as the family favoured other more accessible castles that had been converted into comfortable residences. Its building plan is paralleled in other castles, such as Arnad, Chenal and also Gignod, where the rooms are densely packed together inside a more restricted curtain. Within this it is possible to identify a tower built on a square plan that comprised the earliest core of the building, together with a minor defence wall occupying the entire western sector. This early fortification was very small and an internal surface area covering less than eight hundred square metres. The extension work carried out by Ibleto di Challant, which can easily be distinguished by the different masonry techniques used in building the walls, extended over a large north-east section of the rise and contained various rooms, including a chapel and water tank. From the structural traces still visible, it appears that the southern entrance was protected by a porch.


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14. CASTELLO DI GRAINES

14. CHÂTEAU DE GRAINES

14. GRAINES CASTLE

Brusson

Brusson

Brusson

La sua spettacolare posizione lo ha reso immagine iconica dei castelli in area alpina. Incuneato nella parte mediana della val d’Ayas, il castrum sancti Martini, così citato nelle fonti, compare all’inizio del XIII secolo tra i possedimenti dell’abbazia di Saint-Maurice d’Agaune, antico centro monastico del Vallese svizzero. Recenti indagini archeologiche, che hanno interessato alcuni settori della cinta interna e il torrione, hanno evidenziato, oltre a tracce di frequentazione in età preromana che non escludono l’ipotesi di una qualche forma di sfruttamento dell’altura nel IV-V secolo a.C., chiari elementi di una prima fase insediativa tra il X e il XII secolo, caratterizzata da un edificio in muratura sottostante la torre, forse un’aula, riconducibile ad altre situazioni già riscontrate nei castelli di Cly, Saint-Pierre e Quart. L’impianto planimetrico del sito, oggi ancora visibile in tutta la sua estensione, ricalca la tipica tipologia dei “castelli deposito” o “castelli recinto” con gli ampi spazi interni destinati alla conservazione e protezione di derrate e animali, o temporaneo rifugio per la popolazione nei momenti di pericolo. All’interno della cinta si conserva la cappella di San Martino, esempio architettonico piuttosto arcaico con il catino absidale esterno arricchito da archetti pensili binati e le pareti interne un tempo interamente intonacate con la porzione absidale dipinta. La fortificazione ebbe continuità di vita fino al XVII secolo con l’aggiunta di volumi lungo il perimetro, in particolare tra il XIV e il XV secolo, e la sopraelevazione della cinta in almeno cinque differenti momenti tutti caratterizzati dal profilo merlato. Nel 1898 il lato occidentale e una parte del fianco meridionale della torre crollarono. Qualche anno più tardi, dopo varie vicende legate al reperimento dei fondi, fu avviata la ricostruzione con l’operato dell’ufficio diretto da Alfredo d’Andrade.

Son emplacement spectaculaire en a fait l’image du château alpin par excellence. Implanté au milieu du Val d’Ayas, le castrum sancti Martini apparaît au début du XIIIe siècle dans des documents citant les propriétés de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, cet ancien monastère du Valais, en Suisse. Les fouilles archéologiques menées récemment en certains points de l’enceinte intérieure et du donjon ont mis en évidence les traces d’une fréquentation du site avant l’époque romaine, un fait qui n’exclut pas que cette hauteur ait accueilli certaines activités aux IV e et Ve siècles av. J.-C. Elles ont aussi mis au jour les vestiges d’une première phase d’occupation des lieux entre le Xe et le XIIe siècle : un bâtiment en maçonnerie, peutêtre une salle, a été retrouvé sous la tour : une situation similaire à celles des châteaux de Cly, de Saint-Pierre et de Quart. Le plan du château de Graines, encore visible aujourd’hui dans toute son étendue, est typique des « châteaux-réserves » ou « châteaux à enceinte », avec ses amples espaces intérieurs destinés à la conservation et à la protection des denrées et du bétail, ou pouvant servir de refuge temporaire à la population en cas de danger. La chapelle Saint-Martin se trouve à l’intérieur de l’enceinte : c’est un modèle d’architecture relativement archaïque, avec une abside en cul de four décorée à l’extérieur d’une bande lombarde, tandis que les parois internes étaient autrefois entièrement revêtues d’enduit et que l’abside était peinte. Si des bâtiments sont construits le long de l’enceinte – entre le XIV e et le XV e siècle, notamment – et que cette dernière est rehaussée à cinq reprises, au moins, mais toujours dotée de créneaux, le château n’est occupé que jusqu’au XVIIe siècle. En 1898, le flanc Ouest de la tour et une partie de son flanc Sud s’effondrent. Quelques années plus tard, après différents aléas liés à la recherche des fonds nécessaires, la reconstruction commence, par les soins du bureau dirigé par Alfredo d’Andrade.

Its spectacular position has made it emblematic of castles set in an alpine scenario. Wedged into the central part of the Ayas Valley, castrum sancti Martini as it is named in documents, appears for the first time in the 13th among property belonging to the Abbey of Saint-Maurice d’Agaune - an ancient monastic centre in the Valais Canton of Switzerland. Recent archaeological surveys carried out on sections of the inner wall and the keep have brought to light evidence that, besides being occupied in pre-Roman times (which does not exclude the likelihood that the hill had already been exploited in some way during the 4th and 5th centuries BC), it was first settled between the 10th and 12th centuries. Constructions included a stone building (perhaps a hall room) which, parallel to the castles of Cly, Saint-Pierre and Quart, was sited below the tower. From the site building plan that is fully visible today, we can see that it was a typical example of “deposit castle” or “enclosure castle” with ample internal space for storing and conserving foodstuffs and animals, or could be used as temporary refuge for the population in times of danger. A chapel dedicated to San Martino still stands in the outer ward. This is a somewhat archaic example of architecture, where the exterior walls of the apsidal conch were embellished with double Lombard bands, while the internal walls were once entirely plastered and the apsidal portion painted. The fortification continued to be used until the 17th century. Constructions were added around the perimeter, particularly during the 14th and 15th centuries. The curtain wall was raised at least five different times, each time with a crowning of battlements. In 1898, the western side and part of the southern side of the tower collapsed. After sufficient funds were raised several years later, reconstruction began under the supervision of Alfredo d’Andrade.


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15. CASTELLO DI ISSOGNE

15. CHÂTEAU D’ISSOGNE

15. ISSOGNE CASTLE

Il castello di Issogne appare avvolto da intonaci omogenei e perfettamente coesi, caratterizzato da un’uniformità esteriore che nasconde svariate difformità strutturali e piccole imperfezioni rivelatrici di una molteplicità di vicende costruttive, spie degli accrescimenti vitali di un edificio. Non solo, all’interno dei suoi volumi sono conservati i resti di una villa rustica di età romana su cui s’impostano le murature della prima fortificazione. Quest’ultima è riconducibile all’episcopalis domus del XII secolo citata nei documenti, attestante l’esistenza di una giurisdizione vescovile sulla località de Icionia. Ancora nella prima metà del Trecento il vescovo Nicola II Bersatori modificò il carattere della costruzione trasformandola in una struttura merlata et curtinata con spiccati elementi fortificatori. Sul finire dello stesso secolo il complesso, quando ormai sembra rivelare una condizione molto degradata, è infeudato a Ibleto di Challant, che interverrà attuando parziali trasformazioni della zona d’ingresso con la realizzazione della torre delle latrine e la nuova l’edificazione del corpo nobile. L’insieme degli edifici acquisisce in tal modo una nuova veste avviando quella metamorfosi che lo porterà ad assumere i caratteri di una residenza nobiliare. Alla fine del Quattrocento l’attività edilizia del priore Giorgio di Challant, che vide la costruzione del loggiato con la cappella, l’aggiunta di un piano nel corpo sud e la sopraelevazione a tre piani del corpo nord creando un loggiato speculare al lato di fronte, si configurò come un’abile opera di collegamento degli edifici preesistenti attuando un’attenta omologazione di tutti gli apparati, da quelli architettonici a quelli pittorici. La completa e definitiva trasformazione in residenza si ebbe inoltre con l’abbattimento del muro di cinta sul fronte ovest, realizzando il grande giardino e il “Camerone degli uomini d’arme”. Di questo castello prenderà possesso all’inizio del Cinquecento Renato di Challant.

Revêtu d’un enduit homogène et parfaitement uniforme, le château d’Issogne présente un aspect extérieur cohérent, qui cache bien des différences structurelles et des petites imperfections, révélatrices de ces multiples travaux de construction qui dénotent l’évolution de la vie d’un bâtiment, à commencer par les vestiges de la villa rustique d’époque romaine, sur laquelle reposent les murs de la première fortification. Cette dernière serait l’episcopalis domus du XIIe siècle citée dans divers documents et qui atteste l’existence de la juridiction de l’évêque sur le village de Icionia. D’ailleurs, dans la première moitié du XIV e siècle, l’évêque Nicola II Bersatori modifie le caractère de ce bâtiment, en en faisant une structure fortifiée, merlata et curtinata, c’est-à-dire dotée d’une enceinte et de créneaux. Vers la fin de ce siècle, la structure, qui semble être alors en piètre état, est inféodée à Yblet de Challant, qui y fait effectuer des travaux : il en modifie partiellement l’entrée, en faisant construire la tour des latrines et un nouveau corps de logis noble. L’ensemble des bâtiments prend ainsi un nouvel aspect et commence à se transformer en une résidence pour famille noble. À la fin du XV e siècle, le prieur Georges de Challant lance une campagne de travaux : il fait réaliser la loggia, ainsi que la chapelle, ajoute un étage au corps de bâtiment Sud et dote le corps de bâtiment Nord de trois étages, créant ainsi une seconde loggia face à la première. Ces travaux permettent de relier habilement les édifices existants, en harmonisant tant leurs structures architecturales que leurs décorations picturales. L’élimination du pan Ouest du mur d’enceinte, abattu, permet de parachever la transformation complète et définitive d’Issogne en une résidence et d’aménager le grand jardin, ainsi que la « salle des hommes d’armes ». Tel est le château dont prendra possession René de Challant, au début du XVIe siècle.

Issogne Castle appears enveloped in uniform and perfectly compact plastering, but this external regularity conceals an assortment of structural discrepancies and small imperfections that hark back to manifold building phases – the clues to a building’s evolution. But that is not all, the walls of the first fortification were erected on the remains of a rustic villa dating back to the Roman era, which still preserved inside it today. The early fortification can be traced back to the 12th century episcopalis domus mentioned in documents, thus confirming that the town of de Icionia fell under Episcopal jurisdiction. During the first half of the 14th century, Bishop Nicola II Bersatori made alterations to the building, transforming it into a merlata et curtinata structure (merloned and curtained) featuring pronounced fortifying elements. Towards the close of this century, by which time the complex had apparently fallen into a state of disrepair, it was enfeoffed to Ibleto di Challant, who made alterations to the entrance area, building the latrine tower and new noble wing. Hence the collection of buildings acquired a new guise and set in motion the transformation by which it would acquire the bearing of a noble residence. Building works commissioned by Prior Giorgio di Challant at the end of the 15th century proved to be a skilful way of linking together the pre-existing buildings, while standardising both the architectural and pictorial details. The works included constructing an open gallery with a chapel, adding a storey to the south building and raising the north wing by three storeys to create a symmetrical open galley on the opposite side. Transformation of the castle into a residential building was definitively completed when the curtain to the west was knocked down in order to create an extensive garden and the “Camerone degli uomini d’arme” (Hall of the Men-at-Arms). Renato di Challant took possession of this palatial mansion at the beginning of the 16th century.


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w Salle basse A cavallo tra Quattro e Cinquecento una straordinaria équipe di carpentieri, fabbri, pittori, scultori e maestri vetrai è impegnata, in stretta collaborazione e mutuo scambio di esperienze, nell’apparato decorativo e nell’arredo del castello, dove si riflettono le ambizioni principesche e la raffinata cultura internazionale del più generoso mecenate della storia artistica valdostana. Ricchissima è la decorazione pittorica, in cui soggetti araldici, sacri e profani con-

corrono alla celebrazione della dinastia Challant, a partire dal celebre Miroir pour les enfants de Challant, la parata di stemmi che si dispiega sulle pareti del cortile. Le botteghe del borgo raffigurate nelle lunette del porticato, tra le più note rappresentazioni di vita quotidiana del tardo Medioevo, sono una sorta di manifesto del buon governo, che garantisce un clima di pace e di prosperità economica. Un tema che prosegue idealmente nella Salle basse, il salone d’onore del castello, dove boschi, amene vallette, scorci urbani e approdi fluviali fanno da sfondo alle cacce

del signore e a pacifiche scene di vita contadina e cortese. Nello spazio ristretto della sala, dominato dallo stemma di Giorgio di Challant sopra il camino, è racchiuso tutto un mondo, un’ideale Gerusalemme terrestre formicolante di attività, come pare suggerire il richiamo alla veduta della Città Santa riconoscibile sulla parete di destra. Con una geniale invenzione artistica che dilata i confini della stanza, il paesaggio si apre al di là di un finto loggiato sorretto da colonne in cristallo, alabastro e marmo, alternate a parati di cuoio appesi all’architrave. Gli indizi stili-

stici e iconografici – come le architetture dai profili aguzzi e il mulino con muratura a graticcio dietro al Giudizio di Paride – suggeriscono che sia qui all’opera un maestro di origine oltralpina e legato alla cultura fiamminga, al corrente delle tendenze diffuse tra XV e XVI secolo nella decorazione dei castelli di area francese e borgognona.

w La salle basse Du XV e au XVIe siècle, une extraordinaire équipe de charpentiers, forgerons, peintres, sculpteurs et maîtres verriers travaille en étroite collaboration – propice aux échanges d’expérience – à la décoration et à l’aménagement du château, qui reflète les ambitions princières et la culture internationale raffinée du plus généreux des mécènes de l’histoire artistique valdôtaine. La décoration picturale est d’une richesse impressionnante : l’héral-

dique, associée aux thèmes sacrés et profanes, contribue à célébrer la dynastie des Challant, à partir du célèbre Miroir pour les enfants de Challant, cette suite d’écussons qui ornent les murs de la cour. Quant aux boutiques et échoppes représentées sur les lunettes sous le portique – qui figurent parmi les plus célèbres illustrations de la vie quotidienne à la fin du Moyen-Âge – elles constituent en quelque sorte un manuel de bon gouvernement, pour garantir la paix et la prospérité économique. D’une certaine manière, l’on retrouve ce concept dans la salle basse,

le salon d’honneur du château, où les forêts, de douces vallées avec des villages dans le lointain et des ports fluviaux, servent de le cadre aux chasses du seigneur et à de paisibles scènes de la vie courtoise et paysanne. L’espace limité de cette salle, que domine le blason de Georges de Challant sur le manteau de la cheminée, renferme tout un monde, une Jérusalem terrestre idéale fourmillante d’activité, comme semble le suggérer l’aperçu de la cité sainte représentée sur le mur de droite. Une trouvaille artistique géniale étend les limites de la salle au paysage

que l’on découvre au-delà d’une loggia en trompe-l’œil, soutenue par des colonnes en cristal, en albâtre et en marbre et ponctuée par des imitations de panneaux en cuir qui tombent de l’architrave. Les éléments de style et l’iconographie – comme les bâtiments aux toits pointus et le moulin aux murs à colombages derrière le Jugement de Pâris – suggèrent que l’œuvre a été créée par un maître venu d’outre-Alpes et lié à la culture flamande, bien informé des tendances à la mode aux XV e et XVIe siècles dans la décoration des châteaux de France et de Bourgogne.

w Lower Rooms Between the 15th and 16th centuries, an exceptional team of carpenters, craftsmen, painters, sculptors and glass masters was employed on the castle decorations and furnishings, working in close collaboration and exchanging first-hand knowledge. The result reflects the princely ambitions and elegant international culture of the most generous patrons in Valdostan artistic history. The extremely rich pictorial decorations feature heraldic, sacred and

profane subjects that compete to celebrate the Challant lineage, as we can see in the Miroir pour les enfants de Challant - a display of heraldic arms unfolding on the courtyard walls. The frescoed village shop scenes on the portico lunettes are not only among the most famous portrayals of late-medieval daily life, but a sort of declaration of good government under which the population lived a climate of peace and economic prosperity. This theme is carried forward metaphorically in the Salle basse - the ceremonial hall - where woodlands, charming valleys, ur-

ban views and river ports form the backdrop to the Lord’s hunts, plus peaceful scenes of peasant and courtly life. The hall, dominated by Giorgio di Challant’s coat-of-arms above the fireplace, contains the whole world within its confined space. On the right wall we find a recognisable view of the Holy City, symbolising an idyllic earthly Jerusalem bustling with life. Thanks to the artist’s brilliant invention, the room boundaries expand, the landscape opens up beyond, onto an imitation loggia supported by crystal, alabaster and marble columns, alternated with

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leather hangings attached to the architrave. Certain stylistic and iconographic details, such as the pointed roofs and half-timbered windmill behind the Giudizio di Paride (Judgement of Paris), point to the fact that the master behind the work not only came from north of the Alps and was connected to the Flemish school, but was aware of the prevailing 15th and 16th century decorative trends in vogue at French and Burgundian castles.



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w Cappella

w La chapelle

w Chapel

Altrettanto ricco è l’apparato decorativo di soggetto sacro, che riveste le pareti degli oratori gemelli di Marguerite de La Chambre e di Giorgio di Challant (v. pagina precedente) e della cappella. Qui si conserva miracolosamente integro l’altare, del tipo nordico a scrigno, con quattro sportelli dipinti su ambedue i lati che chiudono la parte centrale scolpita. Il tema sviluppato è quello dell’infanzia di Gesù: il rilievo raffigura la Natività tra i santi Claudio e Giovanni Battista, mentre nella parte superiore, al di sotto dell’elaborato baldacchino con trafori ogivali, è rappresentata l’Adorazione dei pastori. Le ante inferiori recano lo Sposalizio della Vergine e la Strage degli Innocenti quella di sinistra, l’Adorazione dei Magi e la Circoncisione quella di destra; sulle ante superiori compare, come di consueto, l’Annunciazione all’interno e l’Annuncio della Morte della Vergine, in monocromo, all’esterno. Le tavole, come le lunette del porticato, si devono a una bottega guidata da “maître Colin”, il cui nome è graffito sotto la lunetta del Corpo di guardia: un artista di cultura francese, forse il pittore e mastro vetraio lionese Nicolas Robert, attivo nella seconda metà del Quattrocento a Nizza, Chambéry, Ivrea e Vercelli per la duchessa Jolanda di Savoia, figlia di Carlo VII di Valois. Opzione che sarebbe giustificata dagli stretti legami di Giorgio di Challant con l’ambiente di Lione, ma non meno significativa dell’altissimo livello delle scelte figurative del priore, in linea con le committenze ducali. Non meraviglia quindi che i nomi Vaser e Baudichon, documentati per i maestri vetrai impegnati a Issogne alla fine del secolo, si trovino anche nei cantieri del castello e della Sainte-Chapelle di Chambéry. Testimonianze del ricco corredo vitrario della cappella, disperso insieme con gran parte dell’arredo del castello negli anni precedenti all’arrivo di Avondo, si ha nei due antelli conservati al Museo civico d’Arte antica di Torino e in quelli al Musée Ariana di Ginevra.

La décoration à thème sacré qui orne les parois des oratoires jumeaux de Marguerite de La Chambre et de Georges de Challant, ainsi que la chapelle, est tout aussi riche. L’autel de la chapelle, miraculeusement conservé intact, est de type nordique, et ses quatre volets peints des deux côtés se referment sur la partie centrale sculptée, qui a pour thème l’enfance de Jésus : la sculpture représente une « Nativité », entre saint Claude et saint Jean-Baptiste, tandis qu’au-dessus, sous le riche baldaquin aux ogives ajourées, l’on découvre l’« Adoration des bergers ». Les panneaux inférieurs illustrent le « Mariage de la Vierge » et le « Massacre des Innocents », à gauche ; l’« Adoration des Mages » et la « Circoncision », à droite. Comme le veut la tradition, les volets supérieurs présentent l’« Annonciation » à l’intérieur et l’« Annonce de la mort de la Vierge », en monochrome, à l’extérieur. Tout comme les lunettes du portique, ces ornements sont l’œuvre d’un atelier dirigé par un certain « maître Colin », dont le nom figure sur un graffiti sous la lunette du corps de garde : un artiste de culture française, peut-être le peintre et maître verrier lyonnais Nicolas Robert, qui était actif durant la seconde moitié du XV e siècle à Nice, Chambéry, Ivrée et Verceil et qui a travaillé pour la duchesse Yolande de Savoie, fille de Charles VII de Valois. Cette possibilité s’expliquerait par les liens étroits de Georges de Challant avec la zone de Lyon, et reflèterait également le très haut niveau des choix effectués par le prieur en matière de décoration, qui seraient à la hauteur des commissions ducales. Rien d’étonnant dans ce cas si l’on retrouve les noms de Vaser et Baudichon, les maîtres verriers dont on sait qu’ils ont travaillé à Issogne à la fin du siècle, sur les chantiers du château et de la Sainte-Chapelle de Chambéry. Les deux panneaux conservés au Museo civico d’Arte antica de Turin et ceux qui se trouvent au Musée Ariana de Genève sont des vestiges des riches vitraux qui ornaient la chapelle et ont été dispersés, tout comme la plupart du mobilier du château, au cours des années précédant l’arrivée d’Avondo.

The ornamentation portraying sacred subjects on the walls of Marguerite de La Chambre and Giorgio di Challant’s twin oratories and the chapel is equally rich (see previous page). Miraculously, the Gothic “casket” style altarpiece complete with two painted panels on each side that close onto the central sculpted part has survived intact. The theme dealt with is Jesus’ infancy: the relief portrays the Natività (Nativity scene) set between saints Claudio and John the Baptist, while the Adorazione dei pastori (Adoration of the Shepherds) is depicted on the upper part, below an ornate canopy with pointed fretwork. The lower left panels portray the Sposalizio della Vergine (Marriage of the Virgin) and the Circoncisione (Circumcision) and the right ones the Adorazione dei Magi (Adoration of the Magi) and the Strage degli Innocenti (Massacre of the Innocents). On the upper panels we can see, as was customary, the Annunciazione (Annunciation) towards the centre and a monochrome Annuncio della Morte della Vergine (Annunciation of the Death of the Virgin) towards the outside. Both the paintings and lunettes alike are attributed to a workshop directed by “maître Colin”, whose name is etched below the lunette portraying the soldiers. He was an artist of the French school and may have been the painter and master glazier Nicolas Robert from Lyons who was active during the second half of the 15th century in Nice, Chambéry, Ivrea and Vercelli, working for Duchess Jolanda of Savoy, the daughter of Carlo VII of Valois. This hypothesis is justified by Giorgio di Challant’s close ties with the Lyonnais milieu, but does not diminish the prior’s extremely high standard of representational preference, which comply with the Duke’s commissions. It is not surprising then to find the names of the master glaziers Vaser and Baudichon, who were quoted in documents as working at Issogne Castle at the end of the century, also in appear in records of work carried out on Sainte-Chapelle di Chambéry castle and chapel. The two panels conserved in Turin’s Municipal Museum of Ancient Art and those at Geneva’s Musée Ariana witness the richness of the chapel’s glazing, which has disappeared along with most of the castle furnishings in the years before Avondo’s arrival.


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w Sala d’armi Nel 1565 la morte di Renato di Challant pone fine alla stagione più felice del castello, che da quel momento si avvia al declino. La rinascita avverrà alla fine dell’Ottocento grazie all’ultimo proprietario, il pittore torinese Vittorio Avondo, che nel 1872 acquista all’asta l’edificio, ne avvia il restauro e ne cura personalmente il riarredo con l’attivo contributo degli amici Alfredo d’Andrade, Federico Pastoris, Casimiro Teja, Giuseppe e Piero Giacosa. Giovani intellettuali colti e cosmopoliti, sensibili alle ricerche artistiche più avanzate che in Francia e in Italia sperimentavano linguaggi figurativi alternativi a quello tradizionale di stampo accademico, si erano conosciuti tutti nell’ambito della Scuola di Rivara, il cenacolo pittorico cui si deve il rinnovamento della pittura piemontese in direzione del vero. Avondo e i suoi compagni si impegnano per ridare vita al castello di Georges de Challant: l’architettura e gli apparati decorativi sono studiati nei dettagli, le pitture liberate dalle imbiancature sovrammes-

se, rifatti i tetti, gli infissi e i pavimenti guasti, le sale riarredate con mobili e suppellettili recuperati sul mercato antiquario o fedelmente copiati dagli originali. Lo scrupoloso lavoro di recupero, che preluderà all’impresa del Borgo e della Rocca medievale per l’Esposizione nazionale di Torino del 1884, restituisce al suo assetto originario la dimora, donata da Avondo allo Stato nel 1907. Accanto all’itinerario di visita attraverso le sale magnificamente decorate sullo scorcio del Quattrocento, dal 2018 è accessibile un nuovo percorso interamente dedicato alle vicende del XIX secolo e ai suoi protagonisti, all’interno del quale è possibile ammirare un capolavoro della pittura storicista ottocentesca: il Ritorno di Terra Santa di Federico Pastoris, realizzato per la Mostra d’Arte antica di Torino del 1880 e ambientato con straordinaria fedeltà proprio nel cortile del castello.

w La salle d’armes En 1565, la mort de René de Challant met un terme à la phase la plus heureuse de l’histoire du château, dont le déclin commence. Sa renaissance débute à la fin du XIXe siècle, grâce à son dernier propriétaire, le peintre turinois Vittorio Avondo, qui l’achète aux enchères en 1872 et commence à le restaurer. Il veille personnellement à son nouvel ameublement, avec la collaboration de ses amis Alfredo d’Andrade, Federico Pastoris, Casimiro Teja, ainsi que Giuseppe et Piero Giacosa. Ces jeunes intellectuels cultivés et cosmopolites, sensibles aux recherches artistiques les plus avancées qui, en France comme en Italie, expérimentent des langages figuratifs alternatifs au langage académique traditionnel, s’étaient rencontrés au sein de l’« École de Rivara », le cercle de peintres auquel l’on doit le renouveau de la peinture piémontaise et l’affirmation de la peinture d’après nature. Avondo et ses amis veulent redonner vie au château de Georges de

Challant : l’architecture et les décorations sont étudiées de manière détaillée, les peintures sont libérées du badigeon qui les recouvre, les toitures, les portes, les fenêtres et les sols en mauvais état sont rénovés, les salles sont réaménagées avec des meubles et des objets trouvés chez les antiquaires ou reproduits fidèlement d’après des modèles originaux. Grâce à cette restauration méticuleuse, qui précède la réalisation du Bourg et de la Forteresse médiévale pour l’Exposition nationale de Turin de 1884, le château retrouve son aspect d’origine, avant qu’Avondo en fasse don à l’État en 1907. Au parcours de visite à travers les salles magnifiquement décorées vers la fin du XV e siècle s’ajoute, depuis 2018, un nouveau parcours entièrement consacré aux événements du XIXe siècle et à leurs protagonistes, dans le cadre duquel il est possible d’admirer un chef-d’œuvre de la peinture historique du XIXe siècle, Ritorno di Terra Santa de Federico Pastoris, réalisé pour la Mostra d’Arte antica de Turin de 1880 et dont le décor reproduit la cour du château avec une remarquable fidélité.

w Sala d’armi (Weapons’ Room) The death of Renato di Challant in 1565 marked the end of the castle’s happiest season - from that moment onwards it began to decline. Revival came about at the end of the 19th century when the last owner, Vittorio Avondo, a painter from Turin, bought the building at an auction in 1872 and began restoring it. He personally curated the refurnishing, greatly assisted by his friends Alfredo d’Andrade, Federico Pastoris, Casimiro Teja, Giuseppe and Piero Giacosa. These cultured young cosmopolitan intellectuals were sensitive to the latest artistic studies in France and Italy, which involved experimenting with alternative imagery as opposed to the traditional academic style. They had all met as part of the Scuola di Rivara milieu, a circle of painters that innovated Piedmontese art and guided it towards realism. Avondo and his fellow artists pledged to breathe life back into Giorgio di Challant’s castle: its architectural and decorative features were studied in detail, the layers

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of whitewash were stripped from the paintings, the building reroofed, the windows and ruined floors replaced, the rooms furnished with period furniture and fittings recovered from antique markets or faithfully copied from originals. The scrupulous restoration work that foreshadowed the task of creating a Medieval Village and Fortress for the 1884 Turin National Exhibition restored the original appearance of the mansion, which Avondo donated to the Italian State in 1907. As an alternative to the visitors’ tour of the chambers that were magnificently decorated at the end of the 15th century, since 2018 it is now possible to follow an itinerary entirely dedicated to the history of the 19th century and its protagonists. During this visit the public can admire a masterpiece of 19th century historical painting: the Ritorno di Terra Santa (Return from the Holy Land) by Federico Pastoris, produced for the 1880 Turin Exhibition of Ancient Art and representing the castle courtyard with astonishing faithfulness.



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16. CASTELLO DI SAINT-GERMAIN Montjovet Il castello di Saint-Germain, che prende il nome dalla parrocchiale esterna alla cinta posta poco più a valle verso ovest, si localizza in un punto cardine del solco vallivo proprio dove questo crea una netta piega, ruotando l’asse della Dora da ovest/est in senso nord/sud. In tale punto la valle oltre a stringersi forma un salto di quota, creando le condizioni per divenire un passaggio obbligato e accentuando la particolare situazione di arroccamento che permette un ampio controllo a valle e a monte del percorso. Le innumerevoli testimonianze di epoca romana e preromana nelle immediate vicinanze avvalorano la valenza strategica del sito e il protrarsi del suo sfruttamento nel corso dei secoli. Mancano informazioni riguardanti le prime fasi dell’incastellamento che la posizione di baluardo autorizza a ritenere certamente presenti. Il grande torrio-

ne, per quanto modificato nel tempo, è il segnale di come questo castello seguì quell’evoluzione comune a molti altri testimoniati in Valle d’Aosta. Il luogo morfologicamente favorevole e l’ampia estensione del circuito murario ci ricordano la sua funzione di “castello recinto” che ebbe a svolgere tra il XII e il XIII secolo. Il complesso sviluppo planimetrico deriva da un’intensa continuità d’utilizzo che lo vide trasformarsi in piazzaforte con la costruzione di potenti bastioni fra XVI e XVII secolo. In possesso di un certo Feidino di Montjovet intorno alla metà del Duecento, fu poco dopo confiscato a causa dei soprusi che costui era solito compiere nei confronti di coloro che transitavano, dal conte Filippo I di Savoia. Concesso in feudo agli Challant, questi ne rimasero in possesso fino al 1438, quando, ritornato in mano ai Savoia, fu trasformato in un importante fortilizio militare munito di una nutrita guarnigione e di una gran quantità di pezzi d’artiglieria. Nel 1661 è abbandonato a scapito del forte di Bard e già il De Tillier negli anni trenta del Settecento lo definisce « entierement tombé en ruine ».

16. CHÂTEAU DE SAINT-GERMAIN Montjovet Le château de Saint-Germain, qui porte le nom de l’église paroissiale située en aval de son mur d’enceinte, côté Ouest, est construit sur un emplacement crucial de la vallée, là où celle-ci change d’orientation : à partir de cet endroit, la Doire ne coule plus en direction Ouest/Est, mais bien en direction Nord/Sud. Ici, la vallée se rétrécit et son altitude diminue brusquement, créant ainsi un passage obligé qui accentue la position dominante du château, d’où il est facile de contrôler le territoire en amont et en aval. Les innombrables vestiges de l’époque romaine et préromaine qui se trouvent à proximité soulignent l’importance stratégique de ce site et attestent son utilisation au fil des siècles. Nous ne disposons pas d’informations quant aux premières phases de construction sur cet emplacement, qui a certainement été occupé avant l’édification du château. Le

grand donjon, modifié au cours du temps, démontre que ce château a connu une évolution semblable à celle de beaucoup d’autres châteaux de la Vallée d’Aoste. Son site, morphologiquement favorable, et l’ampleur remarquable de son mur d’enceinte témoignent de la fonction de « château à enceinte » que ce bâtiment a exercé aux XIIe et XIIIe siècles. Son plan complexe est le résultat de son utilisation continue, au cours de laquelle il est transformé en place forte, avec la construction de puissants bastions aux XVIe et XVIIe siècles. Vers le milieu du XIIIe siècle, il appartient à un certain Faidinus de Monjovet mais, à cause des exactions que celui-ci commet habituellement à l’égard des voyageurs, il lui est confisqué par le comte Philippe Ier de Savoie. Le château est alors donné en fief aux Challant, qui le conservent jusqu’en 1438, année où les Savoie en reprennent possession pour le transformer en une forteresse militaire, dotée d’une forte garnison et d’une quantité de pièces d’artillerie. En 1661, il est délaissé au profit du fort de Bard et, vers les années 1730, De Tillier écrit déjà qu’il est « entièrement tombé en ruine ».

16. SAINT-GERMAIN CASTLE Montjovet Saint-Germain Castle, taking its name from the parish that lies outside the curtain walls at a slightly lower altitude to the west, is situated precisely where the valley cut by the River Dora takes a sharp change in direction from westeast to north-south. Constriction and deepening of the valley makes this point a compulsory site of transit. Its accentuated perched position enables extensive control over both above and below the route. The countless mentions we come across dating back to Roman and pre-Roman times validate the site’s strategic significance and its prolonged exploitation over the centuries. Little information is available concerning the first castle structures that must have been present on this natural bulwark. Despite being altered repeatedly over time, the great keep testifies how the castle evolved in a similar manner to many others in Valle d’Aosta. Its morphologically favourable position and

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extensive curtain wall remind us of the “enclosure” role it played during the 12th and 13th centuries. Its complex building layout evolved as a result of intense, uninterrupted use, which led to its transformation into a stronghold with imposing bastions between the 16th and 17th centuries. Around mid-13th century, it was confiscated from the owner, Feidino di Montjovet, by Count Filippo I of Savoy in retaliation for the abuse he exercised on those who wished to pass. It was granted in fief to the Challant family, who held possession of it until 1438 when, once again in Savoy hands, it was converted into an important military fort equipped with a substantial garrison and a plentiful stock of artillery. In 1661 it was abandoned in favour of Bard Fortress. During the 1730s, De Tillier describes it as “entierement tombé en ruine”.


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17. CASTELLO DI CHENAL

17. CHÂTEAU DE CHENAL

17. CHENAL CASTLE

Montjovet

Montjovet

Montjovet

Il blocco quadrilatero del castello di Chenal emerge dal substrato roccioso adattandosi alla morfologia montonata del rilievo, riprofilandone perfettamente la forma in un’assoluta simbiosi. Proprio la particolarità di quest’affioramento che circonda l’area del castello, costituito in parte da rocce verdi molto tenere (ofioliti), ha favorito la rappresentazione di numerose incisioni rupestri risalenti a due distinti ambiti cronologici: il Neolitico (3000-2800 a.C.) e il primo Eneolitico (2800-2500 a.C.) con, rispettivamente, disegni a reticolo o incisioni lineari e pendenti a doppia spirale o figure circolari a cerchi concentrici. La posizione panoramica e la stretta relazione con la via di transito costituiscono la ragione della scelta del sito e la sua natura peculiare sarà poi ulteriormente confermata nel Medioevo con la costruzione del castello. Il suo perimetrale principale, dov’è collocato l’ingresso pur essendo presente un secondo accesso a nord-ovest, fronteggia il castello di Saint-Germain quasi in una sfida che forse non vi è mai stata. I proprietari, i signori di Montjovet, avviarono ben presto alleanze matrimoniali con gli Challant così che il castello venne a perdere quella rilevanza strategica che all’atto della sua costruzione doveva possedere. La sua finalità si legava al controllo dei traffici che percorrevano la strada posta nella conca che separa i due castelli. Il muro di cinta racchiude uno spazio relativamente ristretto con alcuni edifici, tra cui una latrina molto ben conservata, e ciò che rimane di una torre posta all’estremo angolo di nord-est. La sua fitta articolazione planimetrica trova analogie con altri castelli, come quelli di Ville a Challand-Saint-Victor e di Arnad, dove lo spazio interno è quasi interamente occupato da costruzioni, un aspetto del sistema fortificatorio valdostano ancora poco esaminato.

Le bloc quadrilatéral du château de Chenal émerge de la masse de roches moutonnées, dont la structure suit le relief et reproduit parfaitement la forme. Cet affleurement rocheux singulier, qui entoure la zone du château et est partiellement constitué de roches vertes particulièrement tendres (ophiolites), a favorisé la création de nombreuses gravures rupestres relevant de deux périodes distinctes : le Néolithique (3000-2800 av. J.-C.) et le début de l’Énéolithique (2800-2500 av. J.-C.) avec, pour la première, des dessins en forme de grille ou des gravures linéaires et pour la seconde, des pendentifs à double spirale ou des figures circulaires faites de cercles concentriques. Choisi en raison de sa position panoramique et du fait qu’il domine la route, ce site voit son intérêt confirmé au Moyen-Âge par la construction du château. Même si le château de Chenal est doté d’un second accès sur son flanc Nord-Ouest, l’entrée de son enceinte principale fait face au château de Saint-Germain, un peu comme pour lancer un défi qui n’a peut-être jamais été relevé. Ses propriétaires, les seigneurs de Montjovet, nouent très tôt des alliances par mariage avec les Challant, si bien que le château perd l’intérêt stratégique qu’il présentait lors de sa construction : il était conçu pour contrôler les marchandises qui voyageaient sur la route traversant la cuvette entre les deux châteaux. L’espace relativement réduit à l’intérieur de son mur d’enceinte accueille un certain nombre de bâtiments, dont une latrine très bien conservée, et les vestiges d’une tour à son extrémité Nord-Est. Son plan très dense présente des analogies avec ceux d’autres châteaux, tels que ceux de Ville à Challand-Saint-Victor et d’Arnad, dont l’espace interne est presque entièrement occupé par des constructions, un aspect du système de fortification valdôtain encore peu étudié.

The four-sided block of Chenal Castle emerges from the rocky substratum, modelling itself to the glaciated landscape and following the contours in perfect symbiosis. Being partly composed of very soft green rock (ofiolites), we find numerous rock carvings on the outcropping rock that surrounds the castle dating back to two clear-cut chronological eras: the Neolithic (New Stone Age) (3000-2800 BC) and the first Eneolithic (Copper Age) (2800-2500 BC). Respectively, these include: lattice drawings or linear and slanting incisions with double spirals or circular figures with concentric circles. This site was chosen on account of its panoramic position and close relationship with the transit route. Further confirmation of the unique nature of the site came in the Middle Ages with the construction of the castle. Although there is a second entrance to the north-west, the main entrance is located in the main outer wall that faces Saint-Germain Castle, as if it were issuing a challenge - which may in actual fact never have come about. The Lords of Montjovet, who owned the castle soon made matrimonial alliances with the Challant family, causing it to lose the strategic importance it held at the moment of construction. Its function was to command control of transit along the route in the hollow separating the two castles. The surrounding wall enclosed a relatively restricted space containing several buildings, including a well-preserved latrine and what remains of a tower in the far north-east corner. This castle’s dense building layout is paralleled at other castles in Valle d’Aosta, such as Ville in Challand-Saint-Victor and Arnad, where the space is almost entirely occupied by buildings – a feature of Valdostan fortifications that still has to be analysed.


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