03 ÉDITO – Matthias Pintscher
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VERTIGES DU VIRTUEL – entretien avec Alexander Schubert S A LVAT O R E S C I A R R I N O – L a m é l a n c o l i e d e s é t u d e s QUAND LA LUMIÈRE SURGIT DES TÉNÈBRES – entretien avec Georg Friedrich Haas T O S H I O H O S O K AW A – F u t a r i S h i z u k a , t h e M a i d e n f r o m t h e S e a ANY ROAD – entretien avec Daniele Ghisi ANN VERONICA JANSSENS – Couleurs d’onde L A P E R C U S S I O N C O M M E G E S T E E T PA R C O U R S – e n t r e t i e n a v e c B r u n o M a n t o v a n i DRONE DE DRAME – entretien avec Laurent Durupt L’ A R C H I V E E T L E P R É S E N T É T E R N E L – e n t r e t i e n a v e c M a r k o N i k o d i j e v i c e t R o b e r t H e n k e
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Édito
– Matthias
Pintscher –
Au « lendemain » de nos 40 ans, cette nouvelle saison reflète la formidable énergie de la création musicale que nous ressentons au sein de l’Ensemble. Une énergie que nous souhaitons vous communiquer. L’enjeu est d’importance, surtout en ces temps incertains, notamment pour les arts et la création. J’ajoute que la confiance que vous nous accordez est un moteur supplémentaire qui nous incite à aller toujours de l’avant. Cette formidable énergie accumulée se traduit en créativité, en innovation, en flexibilité, et ce dans tout l’éventail de nos activités, à commencer par nos concerts et leurs formats que nous varions tant que faire se peut – à l’instar des « week-ends Turbulences » et des « Grands soirs ». Nous remettons constamment nos pratiques en question pour que la musique s’exprime avec la plus grande liberté possible. Ma conviction est en effet que la musique nous « parle » librement, avec ses moyens propres. Notre mission consiste à la porter au mieux, aussi bien par nos interprétations d’œuvres choisies avec le plus grand soin que par nos actions éducatives. Je suis toujours ébahi lorsque je vois ces enfants qui assistent parfois à nos répétitions sur scène : assis à côté d’un musicien, ils ont les yeux écarquillés d’étonnement et de curiosité. Tout simplement parce que leur écoute est instinctive, « neuve », non encore filtrée par tout ce qui forme le goût musical. La musique est tout d’abord une expérience sensible que le « savoir » peut enrichir, ou non, selon les attentes de chacun. De mon point de vue, notre mission consiste à éveiller les curiosités, rénover l’écoute, effacer les présupposés et les a priori, dépasser les clivages. Comment ? En ménageant aux musiques que nous défendons les meilleures conditions de réception possibles, et ce avec une volonté toujours réaffirmée d’ouverture et de partage. Cet état d’esprit se manifeste également dans le champ de la création. À partir de cette saison, nous investissons dans une forme inédite de collaboration avec les créateurs grâce à un nouveau dispositif : le LAB. Le but recherché est de disposer d’une forme de laboratoire artistique qui autorise des recherches, des expérimentations, des inventions plus libres et moins contraintes par le calendrier d’une saison. Si cette démarche est courante dans les milieux du théâtre ou de la danse, elle est beaucoup plus rare dans le domaine de la création musicale. Ainsi libérés de la pression de présenter une œuvre aboutie à une date précise, je crois que nous pourrons être plus créatifs en proposant un autre type d’expériences. Dronocracy est le premier projet de ce LAB.
Porté par le compositeur Laurent Durupt, en collaboration avec le metteur en scène Ferdinand Barbet et le Centre national de création musicale Césaré, il sera monté à la Comédie de Reims courant mai 2018. Ces nouvelles recherches ne se substituent naturellement pas à ce que nous réalisons dans le cadre forgé par quatre décennies d’existence. Ainsi, parmi les œuvres que nous créerons cette saison, j’aimerais citer Futari Shizuka, the Maiden from the Sea, opéra de chambre de Toshio Hosokawa et Oriza Hirata d’après une pièce du théâtre nô ; une création interdisciplinaire cosignée par Marko Nikodijevic et Robert Henke, ou un nouveau concerto pour piano de Salvatore Sciarrino. Je souhaiterais d’ailleurs remercier ceux qui nous soutiennent dans la réalisation de nos projets de création, et plus particulièrement la Fondation Meyer. Cette saison aura également la particularité de proposer plusieurs concerts présentant une œuvre unique (dans tous les sens du terme) : Des canyons aux étoiles… d’Olivier Messiaen, enrichie d’une création visuelle de l’artiste belge Ann Veronica Janssens, in vain de Georg Friedrich Haas dont plusieurs passages doivent être joués dans l’obscurité, le Requiem de Hans Werner Henze, ou Coro de Luciano Berio. Ce dernier projet s’inscrit dans notre démarche de formation des élèves du Conservatoire de Paris. Un compagnonnage qui nous est cher, tout comme celui que nous construisons avec les autres formations en résidence à la Philharmonie de Paris : l’Orchestre de Paris et Les Arts Florissants. Autre compagnonnage sur lequel je souhaite insister : celui qui nous unit à l’Ircam, et qui se manifestera cette saison dans plusieurs concerts : Répons de Pierre Boulez à New York, Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie d’Olga Neuwirth à Strasbourg et Vienne, et la nouvelle partition d’Hèctor Parra, Inscape, à Barcelone, Paris et Lille. Sans parler de la participation des musiciens de l’Ensemble en juin 2018 à l’académie ManiFeste. Je souhaiterais conclure sur une évidence : à quarante ans révolus, notre ensemble est dans une forme artistique éblouissante. Cela tient pour beaucoup à la vitalité et à l’enthousiasme intacts des solistes, des anciens comme des plus jeunes. Fait remarquable, ces derniers s’emparent avec appétit et aisance de ce que leurs aînés ont bâti au cours des quatre dernières décennies. C’est sans doute à eux, justement, qu’on le doit, et à leur contribution à la formation des nouvelles générations d’instrumentistes. Une dynamique de transmission essentielle qui anime l’Ensemble depuis ses débuts, et pour très longtemps encore. 5
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30.06.18
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H REBONDS ET ARTIFICES 15 + 16.09.17 GENNEVILLIERS 26.09.17 STRASBOURG
GRAND SOIR S T R AV I N S K Y 23.09.17 PARIS
L E S AV E N T U R E S DE PINOCCHIO 27 + 28 + 29.09.17 STRASBOURG
ARCHIPEL SONORE
NO MORE MASTERPIECES
20.11.17 VIENNE
HENZE : REQUIEM
FOLKLORES IMAGINAIRES
16.02.18 PARIS
U N V O YA G E D’HIVER
MELANCHOLIA 18.02.18 PARIS
GRAND SOIR LINDBERG
1.12.17 PARIS
9.03.18 PARIS
VA G U E S D’INFLUENCES
COMME UN NUAGE DE VENT ET DE PIERRE...
BERIO : CORO
19.10.17 PARIS
11.12.17 PARIS
CODEC ERROR
DES CANYONS AUX ÉTOILES…
ELLIOTT CARTER
16.03.18 PARIS 18.03.18 BRUXELLES 21.03.18 LUXEMBOURG 24.03.18 LUCERNE
21.10.17 DONAUESCHINGEN
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BUENOS AIRES I
GRAND SOIR NUMÉRIQUE
2.11.17 BUENOS AIRES
DRONOCRACY
10.02.18 PARIS
3.12.17 COLOGNE
BUENOS AIRES II
PRÉSENCES
27.05.18 PARIS
SEMAINE DU 28.05.18 REIMS
ÎLES ENCHANTÉES
DEUX ESPRITS
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AU FIL DES CUIVRES
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RÉPONS
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NOUVELLE G É N É R AT I O N
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CROIRE
LA VIE CÉLESTE
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2.11.17 AMSTERDAM 3.11.17 BOIS-LE-DUC 4.11.17 LA HAYE
30.09.17 OSTWALD
6 + 7.10.17 NEW YORK
DEBUSSY / REICH
1.06.18 PARIS
I L L U M I N AT I O N 8.06.18 PARIS
INSCAPE 14.06.18 PARIS 16.06.18 LILLE
C R É AT I O N MANIFESTE 30.06.18 PARIS
CINQ MUSICIENS DANS LE VENT 19.03.18 LONDRES
26.01.18 PARIS
ECHO-FRAGMENTE 5.04.18 PARIS
MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLE
DÉRIVE 2
27 + 28.01.18 PARIS
25.04.18 PARIS
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PAROLES DE SOLISTES
VENDREDI 15 SEPTEMBRE, 20:00 SAMEDI 16 SEPTEMBRE, 20:30
Codec Error par Nicolas Crosse, contrebassiste
GENNEVILLIERS T2G – THÉÂTRE DE GENNEVILLIERS
C’est une évidence qui s’impose de plus en plus : pour diverses raisons, nous nous devons aujourd’hui, en tant que musiciens, de remettre en question la vision traditionnelle de la scène musicale. La création musicale elle-même doit impérativement s’ouvrir aux autres arts de la scène. Les arts visuels et autres arts du spectacle doivent selon moi trouver leur place dans l’écriture musicale – l’articulation entre les différents discours profitant des nombreuses innovations technologiques. Ce constat est partagé par quelques compositeurs, aux premiers rangs desquels l’Allemand Alexander Schubert, auquel nous avons passé commande d’une nouvelle œuvre pour contrebasse, deux percussionnistes et électronique : Codec Error. La pièce est très visuelle : c’est un véritable travail de dentelle et de cisèlement entre lumière et son, qui sont coordonnés grâce à un suivi de partition très strict. Je joue sur une contrebasse électrique : mon son est saisi directement à la source, pour être transformé au gré du compositeur. L’essentiel de la pièce se déroule dans le noir, avec quelques flashs de stroboscopes pour éclairer une partie de la scène, un morceau d’instrument, une partie du corps des musiciens. Pour éviter toute interférence lumineuse, nos partitions défileront, en négatif, sur des tablettes numériques.
REBONDS ET ARTIFICES Le programme de ce concert, le premier de la saison, déroule deux fils rouges : la percussion d’une part, avec Rebonds de Iannis Xenakis et Fell d’Enno Poppe, l’artifice (sonore, mais pas uniquement) d’autre part, avec Metathesis de Tolga Tüzün et Codec Error d’Alexander Schubert. Écouter Rebonds, c’est faire l’expérience d’un rituel abstrait à l’énergie primitive et aux rythmes démultipliés. Fell (peau en allemand) pousse encore un peu plus loin le travail du compositeur allemand sur les matières organiques qui lui ont déjà inspiré une série d’œuvres aux titres évocateurs : Knochen (os), Haar (cheveux), Holz (bois) ou Öl (huile). Metathesis reqiuert deux contrebasses : l’une jouée « normalement » et l’autre couchée sur le sol avec un archet entrelacé entre les cordes – une recherche sonore libre et inventive, enrichie par l’électronique en temps réel. Liberté et nouvelles technologies sont également essentielles dans le travail d’Alexander Schubert : Codec Error. Sa nouvelle création mêle en effet musique instrumentale, électronique, lumières et gestes chorégraphiés des trois interprètes. Ces derniers sont de surcroît soumis à des effets visuels qui les transforment en êtres artificiels, quasi dématérialisés. Une façon pour le compositeur allemand de souligner les processus de virtualisation de l’individu à l’ère numérique.
Propos recueillis par Jérémie Szpirglas
Solistes de l’Ensemble intercontemporain Benoit Meudic, réalisation informatique musicale Ircam
Iannis XENAKIS Rebonds pour percussion
Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou, T2G -Théâtre de Gennevilliers Plein tarif 24€ Tarifs réduits 6€ à 18€ Réservations theatre2gennevilliers.com / 01 41 32 26 26
Tolga TÜZÜN Metathesis pour deux contrebasses et électronique en temps réel Enno POPPE Fell pour percussion
PROGRAMME REPRIS Mardi 26 septembre, 18h30 au Théâtre National de Strasbourg, dans le cadre du Festival Musica. Renseignements et réservations festivalmusica.org
Alexander SCHUBERT Codec Error pour deux percussions, contrebasse et électronique Création mondiale Commande de l’Ircam-Centre Pompidou, du Festival Musica et de SWR
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Vertiges du virtuel – Propos recueillis par Zubin Kanga – L’Allemand Alexander Schubert est l’une des figures emblématiques d’une nouvelle génération de compositeurs qui puisent dans une variété d’autres disciplines artistiques, innovations technologiques, cultures théâtrale et populaire pour donner une bien plus large mesure à la musique vivante. Il nous dit quelques mots de son approche et de la nouvelle œuvre composée pour les solistes de l’Ensemble intercontemporain et l’Ircam.
les choses. Il faut se sentir à l’aise, il faut avoir la volonté de se donner en spectacle et d’explorer ses gestes et sa présence scénique. Il n’en demeure pas moins que le dispositif traditionnel de l’interprète qui monte sur scène, s’assoit, ouvre sa partition, joue puis quitte la scène, n’est pour moi pas satisfaisant, du moins dans le cadre de mon propre travail. Je suis également conscient que cette posture peut être critiquée, on peut légitimement se demander si toute œuvre musicale doit intégrer des aspects extra-musicaux et visuels. Mais c’est selon moi là que se situe le plus fort potentiel de nouveauté.
Alexander, d’où tirez-vous votre fascination pour le geste dans vos créations ? C Tout l’aspect gestuel de ma musique vient de mon expérience sur scène, au cours de ma jeunesse. À commencer par le free jazz, et cette énergie phénoménale sur scène, aux antipodes d’un musicien assis derrière son pupitre. C’est une performance de l’instant, où l’on doit composer avec son propre corps en même temps qu’avec la nécessité de communiquer ses idées musicales au public et aux autres musiciens. Et cette énergie, cette soif d’expression a été le point de départ de mon travail sur le geste, un travail qui passe notamment par la mise au point de technologies ou l’élaboration de concepts susceptibles de véhiculer pareille vitalité. Au début, il s’agissait moins de théâtre ou d’art performatif que de l’énergie et l’expressivité primordiales dégagées par les musiciens.
Votre notation des gestes est souvent très précise et spécifique. Travaillez-vous avec vos interprètes pour affiner cette notation ou son résultat gestuel ? Quels sont les liens entre gestes visuels et structure sonore ? Cela varie d’une pièce à l’autre. Dans Your Fox’s a Dirty Gold (2011), par exemple, je traite gestes et sons à égalité. Mais au sein d’une même pièce, l’attention peut glisser d’un aspect à l’autre. Parfois, l’action détermine le résultat sonore, d’autres fois, c’est l’inverse, et parfois encore, les gestes sont une véritable chorégraphie qui accompagne la musique. Dans Laplace Tiger (2009) pour batteur solo et électronique, le sujet principal est bien sûr le batteur de rock, ses gestes et l’énergie visuelle et sonore qu’il dégage. Mais la pièce
Cette énergie et cette approche de la scène vous semblent-elles absentes des représentations musicales contemporaines ? Souvent. Mais cela ne signifie pas qu’il faut forcer
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Et tout est cliché, fragmenté, consommé par bribes et coupes. Nous découvrons ici une forme d’ambiguïté qui, d’un côté, dégage de nouveaux horizons esthétiques et, de l’autre, ouvre la voie à toutes les discontinuités dépersonnalisées, apparences contrefaites et autres mensonges. Cette pièce n’est pas un manifeste, mais tente de mettre le doigt sur cette tendance malheureuse en la transposant à la scène, afin de la rendre perceptible et évidente. Le corps est soumis à toutes sortes de manipulations numériques.
tourne également autour de la liberté du musicien de frapper sa batterie ou d’esquisser un geste dans l’air pour gérer l’électronique. Je laisse donc une large liberté à l’interprète. Alors que dans Your Fox’s a Dirty Gold ou Point Ones (2012), je me concentre davantage sur les codes gestuels : ceux du chef dans Point Ones, ceux du guitariste dans Your Fox’s a Dirty Gold. Parfois, c’est sur un point singulier de l’approche du geste de l’interprète que je veux mettre l’accent. Dans certaines de mes pièces les plus récentes, je me penche sur une représentation artificielle, numérique, du corps. C’est une réflexion qui nécessite chaque fois de remettre l’ouvrage sur le métier, les mouvements n’étant pas destinés à créer un son particulier, mais représentant bien plutôt des points de départ et d’arrivée, qui peuvent paraître très artificiels au musicien.
Questions 1 à 3 extraites de : Contemporary Music Review, Flaws in the Body and How We Work with Them : An Interview with Composer Alexander Schubert – vol. 35 nos 4-5, 2016, pp. 535-553.
Qu’en est-il de votre dernière création, Codec Error ? Elle mêle musique, lumière et chorégraphie. Poursuivant et approfondissant certaines des préoccupations à l’œuvre dans ma précédente partition de chambre, Sensate Focus, cette pièce analyse le corps de l’interprète et sa représentation à l’ère numérique. Le recours au stroboscope et aux effets lumineux synchronisés donne le sentiment d’un vidéoclip. Ne sont visibles pour le public que de très courts fragments de mouvements, qui présentent un aspect presque mécanique, comme si l’on en regardait une représentation numérisée. La présence physique des musiciens est soumise à des manipulations « contrefaites » que l’on peut reconnaître comme les bugs d’un programme informatique ou des artefacts numériques. Si on a l’habitude de ces défauts sur un écran d’ordinateur, le but de cette pièce est de transposer cette expérience à la scène, avec des interprètes en chair et en os. Le sujet de la composition fait donc écho à un certain air du temps, qui rend les images et représentations du corps de plus en plus artificielles et fabriquées. Tout est virtuel, manipulé et remonté à plaisir.
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SAMEDI 23 SEPTEMBRE 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
GRAND SOIR S T R AV I N S K Y Pour son ouverture de saison parisienne, l’Ensemble intercontemporain est au centre du week-end que la Philharmonie de Paris consacre à Igor Stravinsky. Figure de proue de la modernité, son œuvre est l’un des piliers sur lesquels s’est bâtie la musique du xxe siècle. Le programme de ce Grand soir montre quelques-unes des nombreuses facettes de son extraordinaire personnalité musicale : conteur, provocateur, spirituel. On retrouvera l’esprit du conteur de théâtre musical dans Renard, bien sûr, mais aussi dans Gougalo ¯n d’Unsuk Chin, inspiré par le théâtre de rue coréen. Celui du provocateur se manifestera sans aucun doute dans le NONcerto pour trompette de l’iconoclaste Richard Ayres ; quant au spirituel (teinté d’exotisme oriental), on le trouvera dans Bhakti de Jonathan Harvey, un grand cycle inspiré par le bouddhisme.
Igor STRAVINSKY Trois Pièces pour clarinette Renard. Histoire burlesque chantée et jouée pour petit orchestre et quatre chanteurs Jonathan HARVEY Bhakti pour ensemble de chambre et bande quadriphonique (version courte) Richard AYRES No. 31 (NONcerto for trumpet) pour trompette et grand ensemble Création nationale
Unsuk CHIN Gougalo ¯n Scènes de théâtre de rue, pour ensemble Martin Mitterrutzner, ténor Yves Saelens, ténor Leigh Melrose, baryton Jérôme Varnier, basse Jérôme Comte, clarinette Clément Saunier, trompette Ensemble intercontemporain Duncan Ward, direction Jean-Baptiste Barrière, Stanley Haynes, Denis Lorrain, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarifs 25€ / 20€ Réservations philharmoniedeparis. fr / 01 44 84 44 84
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MERCREDI 27 SEPTEMBRE, 18:30
SAMEDI 30 SEPTEMBRE
JEUDI 28 SEPTEMBRE, 10:00 ET 14:00
20:30 OSTWALD
VENDREDI 29 SEPTEMBRE, 10:00
LE POINT D’EAU
STRASBOURG AUDITORIUM FRANCE 3
L E S AV E N T U R E S DE PINOCCHIO
ARCHIPEL SONORE
Ce conte musical créé en 2016 revisite librement les aventures de Pinocchio, au terme desquelles le plus célèbre des pantins devient un véritable petit garçon. Un cheminement en forme de théâtre musical dans lequel les cinq musiciens incarnent les différents personnages qui croisent la route de notre héros. Les spectateurs, petits et grands, auront également leur rôle à jouer à certains moments de ce spectacle aussi ludique que poétique.
Créé en 2015 à Donaueschingen (Allemagne), Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie d’Olga Neuwirth propose une merveilleuse aventure de l’écoute qui nous emmène de Venise aux îles Galápagos, dans le sillage du grand écrivain américain Herman Melville. Pour la compositrice, « c’est surtout l’idée de la traversée incertaine d’un archipel qui est importante : vivre la perception de quelque chose qui pourrait faire partie d’un ensemble, mais qui apparaît dans le même temps comme autonome ».
Lucia RONCHETTI, composition musicale Matthieu Roy, mise en espace Juliette Allen, soprano Solistes de l’Ensemble intercontemporain Aide à l’écriture d’une œuvre musicale originale du ministère de la Culture et de la Communication Ce projet a reçu le soutien de la Sacem
Coproduction Ensemble intercontemporain, Opéra de Rouen Normandie, Philharmonie de Paris Dans le cadre du Festival Musica Renseignements et réservations festivalmusica.org
Olga NEUWIRTH Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie pour six groupes instrumentaux spatialisés, samples et électronique en temps réel Ensemble intercontemporain Léo Warynski, direction Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale Ircam Markus Noisternig, conseiller scientifique (Équipe Espaces acoustiques et cognitifs Ircam-STMS) Sylvain Cadars, ingénieur du son Ircam Dans le cadre du Festival Musica Renseignements et réservations festivalmusica.org
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VENDREDI 6 OCTOBRE
SAMEDI 14 OCTOBRE
SAMEDI 7 OCTOBRE
19:30 LONDRES
20:00 NEW YORK
ROYAL FESTIVAL HALL
PARK AVENUE ARMORY
RÉPONS
CROIRE
C’est dans le gigantesque Park Avenue Armory, à New York, que l’EIC jouera, deux soirs de suite, l’une des œuvres les plus emblématiques de son répertoire : Répons de Pierre Boulez. À l’instar des grandes musiques liturgiques de Gabrieli et Monteverdi, qui mettaient à profit les volumes de la basilique Saint-Marc à Venise, Répons fait dialoguer à travers l’espace un ensemble instrumental placé au centre, six solistes répartis dans la salle, et l’électronique en temps réel. Ce ne sera que la troisième fois, depuis sa création américaine en 1986, que les New-Yorkais pourront entendre ce chef-d’œuvre de la musique spatialisée.
Cette année le Southbank Centre de Londres, où se trouve le Royal Festival Hall, présente une série de concerts autour des thèmes de la croyance et de l’au-delà. Un sujet qui se retrouve dans chacune des trois œuvres choisies par l’EIC pour l’événement : Bhakti, un vaste cycle d’inspiration bouddhique de Jonathan Harvey ; Hermès V, de Philippe Schœller, œuvre récente autour de la figure mythologique du dieu Hermès ; et enfin …explosante-fixe… que Pierre Boulez a composé (en plusieurs temps) « afin d’évoquer Igor Stravinsky – de conjurer son absence ». Comme un sortilège musical pour invoquer l’esprit du compositeur disparu en 1971.
Pierre BOULEZ Répons pour six solistes, ensemble, sons informatiques et électronique en temps réel
Jonathan HARVEY Bhakti pour ensemble de chambre et bande quadriphonique (version courte) Philippe SCHŒLLER Hermès V pour ensemble instrumental de vingt-neuf musiciens
Hidéki Nagano, piano Dimitri Vassilakis, piano Frédérique Cambreling, harpe Luigi Gaggero, cymbalum Samuel Favre, vibraphone Gilles Durot, xylophone Pierre Audi, mise en espace Urs Schönebaum, lumières Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Andrew Gerzso, réalisation informatique musicale Ircam
Création nationale Avec le soutien de la Fondation Meyer
Pierre BOULEZ …explosante-fixe… pour flûte solo, deux flûtes, ensemble et électronique Sophie Cherrier, flûte solo Emmanuelle Ophèle, flûte Matteo Cesari, flûte Matthias Pintscher, direction Andrew Gerzso, Jean-Baptiste Barrière, Stanley Haynes, Denis Lorrain, réalisation informatique musicale Ircam
Renseignements et réservations thearmoryshow.com
Technique Ensemble intercontemporain Dans le cadre du festival « Belief and Beyond Belief » Renseignements et réservations southbankcentre.co.uk
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JEUDI 19 OCTOBRE 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
COMME UN NUAGE DE VENT ET DE PIERRE... Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun Entrée libre
« En écoutant la réalité avec une oreille d’insecte et une oreille de géant, je tente de la restituer dans une musique de vent et de pierre. Ce sont là des expériences d’écoute qui pourraient être définies comme écologiques ». Par ces propos, Salvatore Sciarrino expose une idée centrale dans son œuvre, « l’écologie de l’écoute », grâce à laquelle se dévoilent des régions sonores entre silence et son, ombre et lumière, intérieur et extérieur. Ces espaces ambivalents au cœur desquels se joue une dramaturgie intime
sont également présents dans la musique de György Kurtág. Ce n’est d’ailleurs pas le seul point commun entre les deux compositeurs, bien plus proches qu’il n’y paraît de prime abord : intimisme concentré, raffinement du matériau, délicatesse du discours ou attention portée aux contrastes. György KURTÁG …quasi una fantasia…, op. 27 n°1 pour piano et groupes d’instruments Messages de feu demoiselle R. V. Troussova, op. 17 pour soprano et ensemble Salvatore SCIARRINO Gesualdo senza parole pour ensemble Création nationale
Omaggio a Burri pour trois instruments Nouvelle œuvre pour piano et ensemble Création nationale Commande du Saint Paul Chamber Orchestra, du Cleveland Orchestra et de l’Ensemble intercontemporain
Natalia Zagorinskaya, soprano Sébastien Vichard, piano Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Festival d'Automne à Paris, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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La mélancolie des études L’enfant a tôt fini ses devoirs. Il se met à dessiner un peu, puis l’envie lui passe. Bancs à moitié vides, quelques camarades égarés à l’étude de l’après-midi. À gauche, trois fenêtres, hautes, en arche : dehors, contre le ciel de porcelaine, le glabre des platanes ; ils accueillent toutes les variations imperceptibles d’une lumière d’ivoire. On se demande pourquoi, à Palerme, la lumière se décline en tons aussi poignants. Une proportion particulière, je crois, concilie l’ombre des montagnes et la réverbération de la mer avec l’exposition géographique de la ville. Souvent à angle droit et en pente, les rues qu’aveugle un blanc d’émeri ; mais l’hiver, l’énigme s’ouvre au visible, la chaleur se fait étouffante et chaque chose se révèle autrement parce qu’écrasée par de longs coups de soleil. Puis le rayon s’interrompt, intercepté par des couronnes de pierre ; avec l’atténuation soudaine, nous entrons dans une clarté diffuse, et seuls restent les contrejours et les reflets de nacre orientale. La mélancolie m’a assailli de manière précoce, je n’avais pas encore six ans. Cet enfant devait rester à sa place un laps de temps interminable, sans savoir si c’est le temps qui indique le changement des choses ou, au contraire, si ce sont les choses qui témoignent de la flétrissure du temps. L’attente fait divaguer la pensée, voilà que la contemplation l’enfouit, alors que le pépiement des moineaux se noie dans la tombée du jour. Ce souvenir aux couleurs émaillées constitue les prémisses d’images récurrentes de ma production théâtrale à partir de 1980 environ. C’est surtout un noyau à partir duquel se ramifient des scénarios où l’extérieur se projette à l’intérieur et où une météorologie mentale des résonances premières envahit la scène. Et la musique ? Elle se dilate au point que l’objet sonore, en suspension devant l’auditeur, se montre aussi net que la dernière feuille immobile d’une branche. […]
J’ai beaucoup lu sur la mélancolie, mais j’aurais à ajouter des observations personnelles auxquelles il me semble que personne n’a accordé d’importance : il y a une instabilité émotionnelle en amont du tempérament saturnien. En ce qui me concerne, un lien inévitable s’est aussi manifesté entre mélancolie, météopathie et observation de la nature. Ce lien, à l’imprinting oublié, c’est une maison-belvédère où je vis encore qui m’en a rendu conscient ; dans les pièces de travail, le regard peut en effet errer entre des tranches de paysage. Rester assis des heures et des heures rend automatique une sorte de monitorage des changements quotidiens et saisonniers, des phénomènes inattendus, périodiques, et tout en nuances, parmi lesquelles l’alternance de la nuit et du jour, dont dépend directement la physiologie humaine. […] Le rapport entre lumière et obscurité, entre extérieur et intérieur, et nos rythmes vitaux sont tissés ensemble. De cela, j’ai fait la matière de mon langage et l’interstice idéal au travers duquel contempler l’origine de nos représentations : mentales et théâtrales. Le 14 juillet 1990, pendant les répétitions de Vanitas à la Villa Pratolino, j’ai écrit quelques notes sur la scène comme environnement qui reflète la météorologie extérieure. « Le lever du soleil sur la maison du monde, que représente un intérieur où il pénètre à travers des fenêtres invisibles. Un jeu un peu ingénu, une sensibilité vigile et à vif ? Ou le désir de s’accorder avec les mouvements
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et qu’ils ne se satisfassent pas de la première invention ! L’urgence de la composition, mais aussi la hâte en soi représentent la partie hallucinatoire de la méthodologie compositionnelle. D’une part, l’attrait irrésistible de l’étude, l’intuition furieuse que l’on ne peut retenir ; de l’autre, l’achèvement de la nouvelle physionomie imaginée, progressive et patiente. Il y a aussi une souffrance de la création, car il est douloureux de franchir le seuil de son moi. D’un cahier de 1993, je transcris librement la confession crue qui suit : « Une nouvelle œuvre. Pourquoi cette peur ? « Peur de ne pas y arriver ? « Mille fois, j’ai pris mon envol, mais chaque fois, c’est difficile : toute la vie, se contraindre à être soi-même, à escalader les ruines de détails dans lesquels, inexorablement, s’effritent nos habitudes artistiques. Des idées nécessaires qui supplantent les idées habituelles, c’est mon ambition. « Mais parfois, je me mets moi-même en condition de ne franchir l’obstacle qu’avec difficulté. « De quelle manière ? Retards, ajournements de l’inertie, mauvaises humeurs. C’est ça, mauvaises humeurs : quelle est leur instance ? « À l’origine, des frustrations familiales pas entièrement apaisées dans les souvenirs d’enfance, des tourments et des accusations d’inaptitude à la vie, que l’on m’adressait à l’âge de la crise et qui sifflaient à mes oreilles. Disons que la folie de mes personnages de théâtre m’est bien connue : Elsa, Andromède, La Malaspina, Gesualdo, Macbeth, Izumi. Ce sont les restes de ce que j’ai moi-même réussi à dépasser pour ne pas devenir fou. « Des cicatrices mal soignées s’ouvrent cycliquement. Je serais en mesure de comprendre les motifs de l’incompréhension d’autrui. Comme tout artiste, je refuse aussi les raccourcis de la masse ; comment pourrait-elle ne pas refuser mon refus ? « Une longue vie artistique devrait m’avoir vacciné, mais je me trouve sans défense face à l’envie des collègues, à l’indifférence des organisateurs, à l’ignorance des interprètes. Sans défense encore affectivement, offensé dans mon être artiste. […]
de l’univers, d’écouter les raisons de la mer, des coquillages, pour fleurir comme une herbe, en feignant de ne pas avoir oublié – le désir, donc, de la conscience et du sommeil ? Aucune lampe ne peut rivaliser avec le jour, et pourtant nos réflecteurs zèbrent l’obscurité d’une poussière en cône ou en lames, si incisifs ! L’ennui que l’enfant éprouvait d’être enfermé l’après-midi pour dormir s’est transfigurée, a changé de sens et a extirpé la peur de la caverne de ma vie. C’est comme si les yeux du monde s’étaient agrandis : sur le sol, parfois, tombent de minuscules ovales de lumière depuis les persiennes fermées ». Si nous scrutons plus profondément en nous, on comprend que l’obscurité est vraiment l’élément premier de la représentation. Il y a des moments de notre vie où l’empêchement, conditionnant un état d’immobilité à l’intérieur de la maison, favorise l’imagination. Comme si l’aspiration à sortir se projetait dans le monde des perceptions. La mémoire de cet enfant, prisonnier pendant des mois de l’étude du soir, a récemment refait surface alors que j’ai dû annuler un voyage en Argentine. C’était une tournée soigneusement organisée en prévision de concerts, de cours et d’une nouvelle production de Lohengrin, qui se révéla très belle par la suite. […] J’écrivis ceci pour annoncer mon dédit : « De mon lit, je regarde dehors ; cette fois encore, c’est une journée claire. Avoir de la fièvre et rester couché pendant la journée sont des choses qui transportent l’imagination. Dans ma chambre, les deux fenêtres me dominent un peu et encadrent une section haute du ciel où l’azur est plus profond et abstrait. Toujours, quand je suis malade, défilent les jours de soleil. Cette coïncidence précise a commencé dès ma prime enfance, une douce persécution qui induit d’étranges idées. D’abord, la sensation que le ciel se moque de moi, exténuant ma mélancolie. Ensuite, que la maladie explose quand il fait beau et couve avec le mauvais temps. L’empêchement du regard laisse courir l’esprit, Leopardi nous l’a appris. » […] Démon de bon augure qui tourmente certains artistes pour qu’ils ne s’arrêtent pas à une proposition heureuse
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Quand j’ai écrit cela, j’avais 45 ans. Je dois moi-même démentir certains traits d’une excessive subjectivité négative (ce soi-disant échec qui ne fut qu’arrêt momentané). Cependant, je voudrais respecter l’altération dont ces paroles témoignent. Dans les années qui suivirent, j’ai assisté à un développement et à une maturation créatrice qui me laissent moi-même incrédule. À qui en demande la raison, je fournis une réponse pratique : les énergies compositionnelles se sont développées en raison de l’interruption de mes activités d’enseignement. Mais comment être certain de ce qui s’est produit, du mécanisme réel de la création, un instant qui devient naissance ? Aujourd’hui, à 60 ans, même si je me trouve dans une position privilégiée par rapport à nombre de mes collègues, ma pathologie mélancolique n’a pas changé. Un rien suffirait pour perdre une vie virtuose, donc je n’ai pas arrondi l’angle d’incidence contre le critère pervers de l’audience, aucune concession au goût du grand public. L’exemple adoré de Beethoven a démontré que ce goût peut être et doit être guidé – et je ne devrais pas être le seul à le suivre. […] Extrait de « Malinconia degli studi » (Lectio magistralis prononcée à l’occasion de l’attribution de la Laurea honoris causa en musicologie, le 19 mars 2007, à l’Università degli Studi de Palerme), tapuscrit de Salvatore Sciarrino. Traduction de l’italien, Grazia Giacco et Laurent Feneyrou in Silences de l’oracle, Paris, CDMC, 2013.
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SAMEDI 21 OCTOBRE
MARDI 31 OCTOBRE
DONAUESCHINGEN
20:00 BUENOS AIRES
ERICH KÄSTNER HALLE
TEATRO SAN MARTÍN
HORAIRE À DÉTERMINER
CODEC ERROR
BUENOS AIRES I
Après avoir étudié les sciences cognitives et l’informatique à l’université de Leipzig, Alexander Schubert s’oriente vers la composition musicale, qu’il enrichit en ayant recours aux technologies multimédia les plus actuelles. Son travail combine les genres musicaux et croise musique acoustique et électronique. Il développe en outre une réflexion originale sur le geste et le corps comme l’illustre Codec Error. Dans cette création récente, les interprètes sont soumis à toutes sortes d’effets visuels qui les transforment presque en images numériques, à la limite de la pixellisation. Une façon pour le compositeur de mettre en évidence le processus de virtualisation de l’individu à l’ère numérique.
La dernière fois que l’EIC a posé ses valises à Buenos Aires, en 2012, c’était dans le cadre de la grande tournée sud-américaine de Cassandre, monodrame de Michael Jarrell. Les solistes reviennent aujourd’hui avec un programme en forme de florilège de musique de chambre française en présentant des œuvres de la fin des années 1940, avec la Sonatine pour piano (1946) de Pierre Boulez (qu’il considérait comme sa première œuvre véritablement aboutie), à aujourd’hui avec We met as Sparks (2015) de Franck Bedrossian, dont le titre emprunte les premiers vers du poème 958 d’Emily Dickinson, pour évoquer les reflets étincelants surgissant de la séparation et de l’obscurité. Lionel BORD 666. Trio pour clarinette, violoncelle et piano
Alexander SCHUBERT Codec Error pour deux percussions, contrebasse et électronique Création nationale
Philippe MANOURY Silo pour flûte en sol et alto
Solistes de l’Ensemble intercontemporain Benoit Meudic, réalisation informatique musicale Ircam
Pascal DUSAPIN Ohé pour clarinette et violoncelle
Dans le cadre du festival Donaueschinger Musiktage Renseignements et réservations swr.de
Michael JARRELL ...Nachlese... II pour violon et violoncelle Pierre BOULEZ Sonatine pour flûte et piano Franck BEDROSSIAN We met as Sparks pour flûte basse, clarinette contrebasse, alto et violoncelle Solistes de l’Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations complejoteatral.gob.ar
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JEUDI 2 NOVEMBRE
JEUDI 2 NOVEMBRE
20:00 BUENOS AIRES
20:15 AMSTERDAM
CENTRO CULTURAL NÉSTOR KIRCHNER
MUZIEKGEBOUW AAN ’T IJ
BUENOS AIRES II
NO MORE MASTERPIECES
Au cœur de ce second concert dans la capitale argentine, un chef-d’œuvre fondateur de Gérard Grisey : Vortex Temporum. Une tentative d’« abolir le matériau au profit de la durée pure » qui explore tour à tour le temps de la respiration humaine, celui, élargi, des baleines et celui, contracté à l’extrême, des oiseaux et des insectes. Ramon Lazkano s’appuie quant à lui sur deux forces antagonistes de la musique, le souffle et la frappe, pour bâtir un labyrinthe de la mémoire : une surface mobile à la trajectoire imprévisible. Enfin, Madrigal de Philippe Schœller revisite instrumentalement ce genre propre à la renaissance, qui a donné naissance à l’opéra.
Sous ce titre provocateur, inspiré par un chapitre du manifeste d’Antonin Artaud Le Théâtre et son Double, se cache une expérience interdisciplinaire aussi novatrice qu’insolite. Le collectif néerlandais de trois artistes multimédia 331/3 s’est emparé de l’univers étrange et radical du poète français pour imaginer une « structure vidéo » qui interagit avec le Concerto Séraphin du compositeur allemand Wolfgang Rihm. Un spectacle total, entre rêve et réalité, créé en 2015 à Paris. Wolfgang RIHM / 33 1/3 COLLECTIVE No More Masterpieces, d’après Concerto « Séraphin » pour seize instruments et vidéo en temps réel
Pierre BOULEZ Improvisé pour le Dr. K. pour piano et quatre instruments Ramon LAZKANO Errobi-2 pour flûte basse, clarinette basse et piano
33 1/3 Collective, vidéo et écran/sculpture cinétique Ensemble intercontemporain Dylan Corlay, direction
Philippe SCHŒLLER Madrigal pour quatuor avec piano
Renseignements et réservations muziekgebouw.nl
PROGRAMME REPRIS Vendredi 3 novembre, 20h30 à Bois-le-Duc, Verkadefabriek Grote Zaal Samedi 4 novembre à La Haye, het Koninklijke Conservatorium. Horaire à déterminer. Renseignements et réservations novembermusic.net
Gérard GRISEY Vortex Temporum pour piano et cinq instruments Solistes de l’Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations cck.gob.ar
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VENDREDI 10 NOVEMBRE 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
I N VA I N Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun
le continuum musical. Cette œuvre d’ores et déjà « culte » se joue de surcroît en partie dans l’obscurité, avec pour effet de concentrer l’attention sur le monde sonore qui se déploie dans l’espace, et plus encore en nous-mêmes.
Entrée libre
in vain, c’est tout d’abord une réaction du compositeur autrichien Georg Friedrich Haas à la montée de l’extrême droite dans son pays à la fin des années 1990. Mais in vain, c’est surtout une expérience sensorielle hors du commun, celle d’une musique kaléidoscopique qui n’est pas sans rappeler le mouvement spectral. Des suites harmoniques infinies, vertigineuses, se succèdent ou s’imbriquent, rapides ou étirées à l’extrême. Des paysages sonores étranges se forment, se superposent puis se fondent dans
Georg Friedrich HAAS in vain pour vingt-quatre instruments et lumière Ensemble intercontemporain Erik Nielsen, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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G O R G · E · · · · · · ·
F · · · · · · · · R I E D R I C H
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Quand la lumière surgit des ténèbres – Propos recueillis par Laure Gauthier – Le compositeur autrichien Georg Friedrich Haas revient sur la genèse et les enjeux artistiques de in vain, une œuvre entre obscurité et lumière, devenue iconique depuis sa création en 2000.
Pourquoi avez-vous choisi d’intituler votre pièce in vain ? Lorsque l’extrême droite a participé au gouvernement en Autriche, j’ai été choqué de voir que toutes les tentatives de nous débarrasser de notre histoire criminelle avaient échoué et que celle-ci refaisait surface. J’ai longtemps cherché un titre pour nommer ce processus. J’ai notamment parlé à une psychologue et je lui ai demandé le terme professionnel qui désigne quelqu’un qui par exemple se soigne de son alcoolisme mais qui, au lieu d’être dépendant à l’alcool, devient accro au jeu. Elle a ri et m’a dit que ça s’appelle un « déplacement de symptômes » et que je ne peux pas donner ce titre à une œuvre. J’en ai parlé à plusieurs personnes et c’est Sven Hartberger du Klangforum de Vienne qui m’a donné l’idée décisive en me suggérant invano. Mais j’ai pensé que l’italien « invano » était trop beau, trop mélodieux. Ça sonne presque comme « ti amo ». En anglais, c’est à la fois plus clair et plus dur.
mauvaise conscience. En effet, dans cette pièce, il est question d’être « éclairé » dans le sens des Lumières, et c’est précisément à ce moment-là que je souhaitais éteindre la lumière : mais j’ai senti que c’était ce que je voulais. J’ai trouvé la réponse au pourquoi il y a peu, dans un article de Marco Frei sur mon opéra Koma (2016). Il disait que ce jeu dans l’obscurité est une expérience sociale. Les gens sont confrontés à eux-mêmes, et ils doivent également faire attention les uns aux autres. En lisant cet article, j’ai compris pourquoi j’ai fait cela : je voulais opposer une contre-utopie au monde du chef d’orchestre qui se tient devant celui-ci comme un dictateur. Dans une interview au sujet de votre opéra Morgen und Abend (2015), vous définissez votre musique comme des « paysages sonores » que l’on devrait traverser. Existe-t-il pour vous une sorte de dialectique ou de tension entre complexité et simplicité : une complexité de la partition écrite et une simplicité émotionnelle lors de la réception ? Je ne pense pas les choses de façon si abstraite. J’écris pour les gens qui jouent ma musique et je m’imagine que je les respecte. Cette année, j’ai écrit un quatuor à cordes pour le Jack Quartet qui doit être joué dans l’obscurité complète. La pièce devait être jouée deux fois. Une première fois à Vienne, et une semaine plus tard
La scénographie de la lumière dans in vain donne l’impression d’un jeu de trompe-l’œil avec la perception. Quand la lumière s’éteint pour la deuxième fois, on accède à une sorte de monde sonore originel donné par des notes naturelles pures. Lorsque j’ai composé in vain, j’ai eu le sentiment qu’il devait y avoir deux passages sombres : une obscurité plutôt « recueillie », avec des battements sonores se terminant par un solo de harpe, et une autre obscurité, plus longue, plus épaisse, menaçante voire étouffante. Mais j’ai eu
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G
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LUNDI 20 NOVEMBRE 19:30 VIENNE MUSEUMSQUARTIER - HALLE E
· · · · · · · · ÎLES ENCHANTÉES
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Créé en 2015 pendant le festival de Donaueschingen, Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie s’inspire des « îles enchantées », les Galápagos, que le grand écrivain américain Herman Melville décrit dans une nouvelle publiée en 1854. Ce voyage musical à la recherche d’une mer insondable commence tout d’abord à Venise (où Olga Neuwirth a vécu pendant plusieurs années) avant d’entraîner l’auditeur au cœur d’un archipel sonore imaginaire à bord d’une « arche des rêves voyageant à travers l’espace et le temps ».
à Huddersfield. Quand j’ai commencé à composer, j’ai très vite pris conscience que ce que j’écris pour les uns, je ne l’écris pas pour les autres. Que je devais par conséquent écrire deux quatuors. Ensuite, j’ai écrit Morgen und Abend pour le Royal Opera House de Londres et pour la Deutsche Oper de Berlin. Et là je ne peux pas exiger de l’orchestre des accords spectraux. Car alors on passerait son temps dans les répétitions à faire du travail de lecture de partition. On n’arriverait pas à jouer. J’ai préféré respecter les conditions de travail des musiciens. Pour moi il n’existe donc pas de dialectique entre simplicité et complexité, mais un défi technique : écrire pour les gens qui font la musique.
Olga NEUWIRTH Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie pour six groupes instrumentaux spatialisés, samples et électronique en temps réel Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale Ircam Markus Noisternig, conseiller scientifique (Équipe Espaces acoustiques et cognitifs Ircam-STMS) Sylvain Cadars, ingénieur du son Ircam
Dans in vain, avez-vous conçu les spectres sonores comme une sorte de matière première pour ensuite, en les distordant, obtenir des sons inouïs ? On m’associe souvent au mouvement spectral mais j’utilise les accords de partiels (ou de spectre) de façon très différente des compositeurs spectraux. Et in vain constitue une étape dans l’évolution de ma tentative pour intégrer l’harmonie de partiels ou m’en servir. La pièce est extrême car je relie deux mondes différents : à savoir, d’une part l’accord tempéré des sons fondamentaux, et d’autre part les spectres de partiels construits sur ces sons fondamentaux, qui s’éloignent de l’accord tempéré. J’alterne entre deux mondes, les sons d’un des mondes sonnant « faux » dans l’autre. Dans des œuvres plus tardives comme Blumenstück (2001), limited approximations (2010) et Release (2017), une pièce pour orchestre de chambre qui vient d’être donnée à Hambourg, je quitte cette atmosphère fondamentale préparée et vais beaucoup plus loin que dans in vain.
Dans le cadre du festival Wien Modern Renseignements et réservations wienmodern.at
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JEUDI 23 NOVEMBRE, 20:00 VENDREDI 24 NOVEMBRE, 20:00 PARIS OPÉRA COMIQUE – SALLE FAVART
U N V O YA G E D’HIVER Comment un compositeur, avec tous les outils qu’il a à sa disposition, peut-il porter un regard interprétatif sur l’œuvre d’un autre – a fortiori lorsqu’il s’agit d’un chef-d’œuvre de la magnitude du Voyage d’hiver de Schubert ? C’est le défi qu’a relevé Hans Zender. Le compositeur allemand ne s’est pas contenté d’ajouter des couleurs orchestrales au piano schubertien. Il s’est livré à une relecture contemporaine du cycle de lieder pour le réinventer sous un jour nouveau et pourtant familier. Une démarche que le compositeur qualifie de « transformation créatrice », afin que « l’ensemble du cycle fasse plutôt l’effet d’une randonnée aventureuse que d’une promenade ».
Hans ZENDER Schuberts „Winterreise” Une interprétation composée, pour ténor et ensemble Julian Prégardien, ténor Jasmina Hadziahmetovic, mise en scène Hella Prokoph, décors Frieder Aurin, vidéo Ensemble intercontemporain Thierry Fischer, direction Production Les Théâtres de la Ville de Luxembourg Coproduction Opéra Comique Tarifs 60€ / 50€ / 40€ / 30€ / 25€ / 20€ / 12€ / 6€ Réservations opera-comique.com / 0 825 01 01 23 (0,15 € la minute)
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VENDREDI 1 ER DÉCEMBRE 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
DEUX ESPRITS Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun Entrée libre Dans l’imaginaire traditionnel japonais, toute chose, animée ou non, peut être habitée par un esprit. Comme par exemple, le personnage de Futari Shizuka, the Maiden from the Sea, le nouvel opéra de chambre de Toshio Hosokawa qui a pour thème le drame des réfugiés. Inspirée par Shizuka, une héroïne du théâtre traditionnel nô, Futari Shizuka (Les deux Shizuka), l’unique protagoniste est doublement incarnée par une chanteuse et une actrice de nô, comme pour mieux symboliser un dialogue entre l’être et l’esprit. La nature, domaine privilégié des esprits dans la culture japonaise, est aussi une inépuisable source d’inspiration pour Toru Takemitsu.
Avec Archipelago S., il imagine que trois archipels, ceux de Stockholm, de Seattle et de la mer intérieure Seto « s’appellent entre eux et tentent de se rejoindre pour former un tout… comme une métaphore de l’univers ». Toshio HOSOKAWA Atem-Lied pour flûte basse Futari Shizuka, the Maiden from the Sea pour soprano, actrice de nô et ensemble Création mondiale Commande de l'Ensemble intercontemporain
Toru TAKEMITSU And then I knew’twas Wind pour flûte, alto et harpe Archipelago S. pour vingt-et-un musiciens Emmanuelle Ophèle, flûte basse Kerstin Avemo, soprano Ryoko Aoki, actrice de nô Oriza Hirata, livret et mise en espace Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Festival d’Automne à Paris, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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T · O · · · · · · · S H I O · · · · · · · · H O S O K A W A
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The Maiden from the Sea – Margarete Zander – Le chaos sur son bureau est grand, quand bien même Toshio Hosokawa ne travaille jamais à plus d’une pièce à la fois. Il veut avoir le passé et le présent devant ses yeux. Pouvoir puiser dans toutes les ressources pour composer, dans les livres et les images, travailler avec les forces qui le touchent humainement et l’animent. L’essence de sa musique est déterminée par la nature : « J’aime la nature, dit le compositeur. Ma musique naît d’une correspondance avec la nature. Sans elle, tout est voué à la destruction. » Toshio Hosokawa vit au bord de la mer à Nagano. Il compose dans une maison en bois avec vue sur l’océan, et c’est de là que le sujet de son nouvel opéra s’impose à lui : les réfugiés. La mer qui les porte ou les engloutit. L’espoir et la mort, étroitement liés. C’est l’actrice de théâtre nô Ryoko Aoki qui, la première, a eu l’idée de cet opéra de chambre, Futari Shizuka, the Maiden from the Sea. Rare femme dans un univers du nô dominé par les hommes, elle s’est donné pour mission d’associer aux vieilles pièces du répertoire nô des histoires d’aujourd’hui. Une mission pour laquelle elle cherche le soutien de musiciens et de compositeurs. Toshio Hosokawa et Ryoko Aoki se connaissent depuis dix ans. Pour l’actrice, la musique du compositeur résonne de manière idéale dans l’atmosphère du nô. Car, là aussi, l’art naît du silence, du simple « être là ». L’idée de Ryoko Aoki pour cet opéra de chambre consistait à représenter les pensées et les sensations de la protagoniste à travers une sorte de voix intérieure. L’inspiration est venue d’une pièce de théâtre nô, Futari Shizuka : « Shizuka » est le nom d’une danseuse, « Futari » veut dire deux. Dans son nouvel opéra, la chanteuse et l’actrice incarnent toutes deux cette même personne. Après avoir déjà travaillé avec Oriza Hirata pour l’opéra Stilles Meer (2015), Toshio Hosokawa a fait une nouvelle fois appel à lui pour le livret, en anglais, de cette création. Stilles Meer, qui avait pour sujet les dangers de l’énergie
nucléaire, témoigne de la volonté de Toshio Hosokawa de traiter de certains des grands problèmes contemporains, d’éveiller les consciences, et de faire entendre notre voix intérieure. Et c’est bien ce à quoi il s’emploie avec Futari Shizuka, the Maiden from the Sea : Helen, la « petite fille de la mer », se traîne jusqu’à la plage. On pense immédiatement à l’un de ces enfants venus d’Afrique du Nord et rejetés sur les plages de Grèce ou de Turquie. Elle a perdu son frère en mer. Commence pour elle une longue quête pour sa reconstruction, et la reconnaissance de son identité. Dans cet opéra, Hosokawa confie aux musiciens le soin de sonder la dimension émotionnelle du sujet, en faisant ressortir simultanément la distance extérieure de l’observateur et le bouleversement intérieur. « Dans la vie de tous les jours, nos voix intérieures sont masquées par nos habitudes quotidiennes, dit Toshio Hosokawa. L’acte de composer consiste pour moi à débusquer ces voix intérieures, à leur offrir un espace et à les tisser dans le temps musical. »
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DIMANCHE 3 DÉCEMBRE
LUNDI 11 DÉCEMBRE
20:00 COLOGNE
20:30 PARIS
PHILHARMONIE
PHILHARMONIE DE PARIS GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
VA G U E S D’INFLUENCES
B E R I O : C O R O Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun Entrée libre
Depuis l’ouverture au monde du pays du Soleil-Levant à la fin du XIXe siècle, les artistes japonais et occidentaux s’influencent, voire se fascinent, réciproquement. Suivant en quelque sorte l’exemple de Claude Debussy, qui déjà mettait la vague d’Hokusai en exergue de La Mer, Toru Takemitsu s’est pris de passion pour la musique française, et notamment celle de Debussy et Messiaen, comme en témoigne son Archipelago S., délicate « estampe musicale » représentant trois archipels : ceux de Stockholm, de Seattle et de la mer intérieure Seto. Là où les Occidentaux revisitent à l’envi la mythologie gréco-latine, Toshio Hosokawa se tourne pour son nouvel opéra de chambre, Futari Shizuka, the Maiden from the Sea, vers la mythologie japonaise et ressuscite une héroïne du théâtre nô pour évoquer le drame actuel des réfugiés. À l’inverse, le nô ainsi que les marionnettes bunraku et les rites shinto ont séduit le Tchèque Ondrˇej Adámek lors de son séjour à Kyoto : il en a tiré le théâtral triptyque Nôise.
C’est un cri de révolte que l’on entend dans Coro, l’un des chefs-d’œuvre de Berio composé entre 1974 et 1976. Les chanteurs dispersés au sein de l’orchestre déclament ensemble une terrible phrase tirée de Residencia en la Tierra de Pablo Neruda : « Venez voir le sang dans les rues » ponctue tel un leitmotiv cette gigantesque partition qui trouve sa matière, transformée, dans les musiques populaires et traditionnelles du monde entier. Pour Berio, Coro est aussi une « anthologie des diverses manières de mettre en musique, à écouter comme un projet ouvert qui pourrait engendrer des situations et des rapports toujours différents. Comme le plan d’une cité de l’esprit qui se réalise à divers niveaux, qui produit, rassemble et unifie choses et personnes diverses, et fait ressortir leurs caractères individuels et collectifs, leurs distances, leurs parentés et leurs conflits, entre des confins réels et virtuels à la fois. » Luciano BERIO Coro pour voix et instruments
Toru TAKEMITSU Archipelago S. pour vingt-et-un musiciens
Ensemble vocal Aedes Mathieu Romano, chef de chœur Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction
Ondrˇej ADÁMEK Nôise pour orchestre Toshio HOSOKAWA Futari Shizuka, the Maiden from the Sea pour soprano, actrice de nô et ensemble
Coproduction Ensemble intercontemporain, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Philharmonie de Paris Tarifs 25€ / 20€ / 15€ / 12€ / 10€ / 5€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
Création nationale
Kerstin Avemo, soprano Ryoko Aoki, actrice de nô Oriza Hirata, livret et mise en espace Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction
Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
Renseignements et réservations koelner-philharmonie.de
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MERCREDI 10 JANVIER 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
ELLIOTT CARTER
PAROLES DE SOLISTES Visions d’Elliott Carter par Paul Riveaux, bassoniste
Souvent qualifié de plus européen des compositeurs américains, Elliott Carter a tissé avec les solistes de l’EIC des liens étroits et durables. En témoigne Esprit rude/esprit doux II, deuxième version d’une pièce créée à l’occasion du 60e anniversaire de Pierre Boulez, qui s’appuie sur le motif obtenu à partir des lettres du nom de son dédicataire. À l’exception de Huit études et une fantaisie, composée en 1949 à l’intention des élèves de sa classe qui manquaient selon lui de fantaisie dans leur écriture pour vents, l’essentiel des œuvres au programme de ce concert hommage appartiennent à la dernière période créatrice du compositeur disparu en 2012. Elles portent toutes la marque de ce génie indiscutable pour la concision et la liberté instrumentale, surtout dans l’écriture soliste et chambriste : le discours y est ramassé, intense, ciselé, vif et profond.
Elliott Carter ! Nous ne comptions plus, de son vivant, les concerts anniversaires en son hommage, jusqu’à ce qu’il s’éteigne en 2012 à l’âge de 103 ans. Ce ne fut qu’après une très longue période de maturation qu’il accéda, à plus de 70 ans, à la véritable maîtrise de son langage, après des années de recherche et de réflexion dans des domaines divers et variés : littérature, poésie, mathématiques, sciences, cinéma, danse. Au reste, il fut de plus en plus prolifique en prenant de l’âge (158 œuvres dont 40 de musique de chambre et 20 pour instruments seuls) – de quoi encourager bien des tardifs ! Le concert que nous proposons, comprenant neuf pièces de musique de chambre dont six pour instruments seuls, en témoigne. La plus ancienne, Huit études et une fantaisie, fut écrite à l’âge de 41 ans, les autres entre 77 et 101 ans. Elles nous permettent de nous rendre compte de la diversité de son écriture et de son indépendance stylistique par rapport aux courants musicaux de son époque et de son pays. Par ailleurs contemporain de Messiaen et bénéficiant du soutien indéfectible de Pierre Boulez, celui que l’on surnomme parfois le « Boulez américain » aura aussi bien enseigné les mathématiques qu’étudié le grec ancien et le hautbois, ou fait en ermite une retraite de plusieurs mois dans le désert de l’Arizona à l’âge de 42 ans, pour réfléchir en profondeur à sa création. Un coup de chapeau respectueux et admiratif à ce compositeur hors normes, guidé au départ par Charles Ives, et dont la découverte du Sacre fut décisive au printemps de sa vie…
Elliott CARTER Huit études et une Fantaisie pour flûte, hautbois, clarinette et basson Retracing, pour basson Retracing II, pour cor Figment V, pour marimba Esprit rude/esprit doux II pour flûte, clarinette et marimba Scrivo in vento, pour flûte Steep Steps, pour clarinette basse HBHH, pour hautbois Nine by Five, pour quintette à vents Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarif 32€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
Propos recueillis par Jérémie Szpirglas
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VENDREDI 26 JANVIER 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
GRAND SOIR NUMÉRIQUE Ce nouveau Grand soir manifeste à quel point la culture numérique imprègne aujourd’hui la création musicale. Pour Alex Augier dans _nybble_, audio et visuel forment un unique continuum numérique. Continuum, c’est aussi le titre de la performance de Paul Jebanasam et Tarik Barri, qui aspire à explorer le spectre du vivant en abolissant toute forme de temporalité. Et que dire de Daniele Ghisi, pour qui le numérique est à la fois une source d’inspiration, un mode d’expression, et même le premier outil de composition ? Quant à Alexander Schubert, son œuvre récemment créée, Codec Error, va jusqu’à donner l’illusion que ses interprètes sont eux-mêmes des images numériques.
Alex AUGIER _nybble_ performance audiovisuelle Paul JEBANASAM / Tarik BARRI Continuum pour vidéo et électronique Daniele GHISI Any Road, pour ensemble, vidéo et électronique Création mondiale de la version pour ensemble Commande de l’Ensemble intercontemporain
Rune GLERUP Concerto, pour piano et ensemble Création mondiale de la version pour ensemble Commande de l’Ensemble intercontemporain
Alexander SCHUBERT Codec Error, pour deux percussions, contrebasse et électronique Dimitri Vassilakis, piano Alex Augier, électronique et vidéo live Paul Jebanasam, électronique Tarik Barri, vidéo live Boris Labbé, vidéo Ensemble intercontemporain Vimbayi Kaziboni, direction Benoit Meudic, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Arcadi Île-de-France, Philharmonie de Paris En partenariat avec l’Ircam-Centre Pompidou Dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques – Paris Île-de-France produite par Arcadi Île-de-France Tarifs 25€ / 20€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
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Any Road – Propos recueillis par Jérémie Szpirglas – Dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques, l’Ensemble intercontemporain présentera Any Road de Daniele Ghisi. Tombé dans la marmite du numérique quand il était petit, ce compositeur propose une vision inattendue des nouvelles technologies en les intégrant dans le processus artistique.
Vous n’en faites pas mystère : le jeu vidéo fait partie de votre imaginaire. On constate de surcroît ces dernières années une tendance de la création musicale à utiliser des technologies développées pour le jeu vidéo (manette, suivi de mouvements…) : avez-vous le sentiment que ce nouvel art, populaire par essence, peut nourrir la musique au même titre que la littérature ? Absolument. Même si bien des gamers n’aiment pas dire du jeu vidéo que c’est un « art » (considérant que ça limiterait sa liberté et sa vivacité), je n’ai aucun doute là-dessus : c’est une forme d’art et certains (comme The Night Journey, d’après Bill Viola) sont de véritables chefs-d’œuvre, qui nourrissent ce que je fais, exactement comme un livre, un film ou un portrait du xviiie siècle. De même que les séries télévisées d’aujourd’hui changent notre vision de la narration en la plongeant dans une temporalité plus vaste, quasi épique, le jeu vidéo, par son interactivité intrinsèque, permet d’aller plus loin. Je ne suis pas un joueur invétéré, mais je joue un peu et j’aime assez. Je suis séduit par l’aspect spectaculaire du jeu vidéo en même temps que par son aspect intellectuel et esthétique. Derrière son apparente simplicité, le jeu peut nous apprendre beaucoup sur la musique. Je ne pense pas simplement à la composante technologique dont vous parlez, et que j’utilise assez peu, voire pas du tout (j’en comprends l’attrait, mais n’en vois pas l’utilité dans ma propre musique pour l’instant), mais à des processus formels.
Le concept de « game design » relève lui aussi d’un formalisme riche en enseignements. Sans parler bien sûr du caractère purement musical du jeu vidéo, qui vient de la relation symbiotique entre son et image, entre son et geste. Le projet originel d’Any Road était d’ailleurs de faire un pas de plus et d’intégrer le game design à l’écriture musicale : bien des jeux vidéo supposent, par essence, une « partition ». Dans certains, cette partition est affichée, comme dans Guitar Hero. Dans d’autres, elle peut être dissimulée, et néanmoins essentielle au jeu. Si l’on veut gagner, il faut « suivre » une certaine « rythmique », apprendre des enchaînements pour atteindre une forme de « perfection » du jeu. D’où l’idée d’un « concerto pour deux joueurs et orchestre ». Pour diverses raisons, cela n’a pas été possible, mais l’idée demeure, en filigrane. Si les « joueurs » ne jouent pas live, ils sont « représentés » sur scène par les deux haut-parleurs à gauche et à droite de la scène. Quant au game design, il a inspiré le travail du vidéaste en contrepoint de la musique. Aussi, ce que la pièce perd en « ludique », elle le gagne en sublimation artistique de ce matériau source. Observez-vous un véritable mouvement artistique vers le numérique ? Ce n’est pas un véritable mouvement, car il n’y a pas d’objectif commun, mais on observe certainement une attention considérable en lien avec cette thématique.
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SAMEDI 27 JANVIER DIMANCHE 28 JANVIER 15:00 PARIS
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PHILHARMONIE DE PARIS LE STUDIO – PHILHARMONIE CONCERT EN FAMILLE
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MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLE
De manière générale, je suis frappé du potentiel des arts numériques en tant que source d’inspiration. Une grande partie de ma production en est directement issue. Pour donner un exemple, je cherche souvent, non pas à reproduire, mais à comprendre ce que peuvent signifier certains procédés utilisés dans les arts visuels numériques dans le champ musical. Le numérique signifie surtout pour moi « algorithme », et donc « procédé ». Un procédé qui organise des images ne peut-il pas être transposé à l’organisation des sons ? Ce principe de métamorphose, d’identité des procédés, n’est possible qu’avec le numérique. C’est ce que j’ai fait dans An Experiment with Time, par exemple, qui mêle image, texte et musique dans un même flux.
On l’oublie parfois, mais Claude Debussy était aussi un talentueux essayiste. Sous le nom de plume de « Monsieur Croche », il nous a laissé des textes mêlant critiques, analyses musicologiques pleines d’érudition et réflexions esthétiques visionnaires. Un demi-siècle plus tard, Pierre Boulez reprendra le flambeau. Imaginons maintenant que Claude Debussy rencontre Pierre Boulez. De quoi parleraientils ? De la nymphe Syrinx dont le dieu Pan fut amoureux et qui inspira Debussy ? Ou de l’origine du mystérieux Dialogue de l’ombre double, œuvre composée par Boulez ? Porté par les œuvres choisies et jouées par les solistes de l’Ensemble intercontemporain, le comédien Gabriel Dufay nous conte les histoires qui traversent et rapprochent les vies poétiques et musicales de ces deux grands compositeurs du xxe siècle.
Par sa nature même (des 0 et des 1, assez indifférents à ce qu’ils manipulent), le numérique peut s’appliquer à tous les domaines : le numérique serait-il une interface entre les disciplines qui faciliterait les métissages ? Certainement : la vraie question est celle du codage et de l’interprétation de cet objet brut. Mais le fait que cet objet soit identique, qu’on manipule une image ou un son, facilite les entrelacements, les points de contact entre les deux. Pour moi, le numérique est aussi le matériau primaire de mon travail, puisque je compose de plus en plus à partir de bases de données. Le travail de composition commence pour moi par l’organisation de ces bases de données, pour en extraire ce dont je vais me servir et ce que je vais métamorphoser. Tout cela serait impossible sans le numérique et les logiciels pour l’exploiter. D’autre part, le numérique est un outil sans l’être. Surtout lorsqu’on le considère sous l’angle de l’influence de l’outil sur l’esthétique qu’il contribue à forger. En ce sens, tout outil (comme le crayon, ou la notation) influe sur l’esthétique, inutile de le nier, il faut l’assumer et le numérique, comme tous les autres outils, change notre manière de créer. La différence, c’est que nous pouvons aussi le changer en retour.
Gabriel Dufay, comédien, choix des textes et adaptation Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris En famille (à partir de 8 ans) Tarifs 8€ (enfant) / 10€ (adulte) Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Atelier de préparation au concert : Samedi 27 janvier, 13h30 Dimanche 28 janvier, 13h30 Instruments en main, corps et voix au diapason, petits et grands s’initient à la musique de Debussy et Boulez, deux grands compositeurs français, entendus en concert. En famille (à partir de 8 ans) Tarifs 10€ (enfant) / 12€ (adulte)
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DIMANCHE 28 JANVIER
JEUDI 1 ER FÉVRIER
15:00 PARIS
19:00 PARIS
PHILHARMONIE DE PARIS
CONSERVATOIRE DE PARIS – SALLE MAURICE FLEURET
AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
DEBUSSY / REICH
NOUVELLE G É N É R AT I O N
Dans le cadre du grand week-end Debussy organisé par la Philharmonie de Paris, les solistes de l’EIC et les musiciens de l’Orchestre de Paris se retrouvent une nouvelle fois et proposent un véritable « mille-feuille » musical entre les Sonates, testament musical de Claude Debussy, et le quatuor Different Trains, l’un des chefs-d’œuvre de Steve Reich.
Depuis plusieurs années, les solistes de l’EIC mènent un travail pédagogique approfondi avec les élèves des classes de composition et d’interprétation du Conservatoire de Paris. Une mission qui fait partie de l’ADN de l’Ensemble depuis sa fondation en 1976. Ce concert présentera plusieurs créations de jeunes compositeurs qui seront interprétées conjointement par les solistes de l’Ensemble et les élèves musiciens du Conservatoire. L’opportunité de découvrir les créateurs mais aussi les interprètes de demain.
Claude DEBUSSY Syrinx, pour flûte Sonate pour violoncelle et piano Sonate pour violon et piano Sonate pour flûte, alto et harpe Steve REICH Different Trains pour quatuor à cordes et bande
Créations des élèves des classes de composition du Conservatoire de Paris Solistes de l’Ensemble intercontemporain Élèves du Conservatoire de Paris
Solistes de l’Ensemble intercontemporain Musiciens de l’Orchestre de Paris
Coproduction Ensemble intercontemporain, Conservatoire de Paris Entrée libre (dans la limite des places disponibles) Réservations reservation@cnsmdp.fr
Coproduction Ensemble intercontemporain, Orchestre de Paris, Philharmonie de Paris Tarif 32€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
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SAMEDI 10 FÉVRIER
VENDREDI 16 FÉVRIER
20:00 PARIS
20:30 PARIS
MAISON DE LA RADIO - AUDITORIUM
PHILHARMONIE DE PARIS SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
PRÉSENCES
HENZE : REQUIEM
Créé en 1956 par l’ensemble du Domaine Musical (fondé par Pierre Boulez), Oiseaux exotiques d’Olivier Messiaen pourrait être comparé à un traité de rythme, de couleur et, bien sûr, d’ornithologie : « Les oiseaux exotiques qui chantent dans cette partition ont de merveilleux plumages colorés. Ces couleurs très vives sont dans la musique : toutes les couleurs de l'arc-en-ciel y circulent [...]. L'œuvre comporte aussi des rythmes grecs et hindous, confiés à la percussion... ». Couleurs et rythmes irriguent d’ailleurs l’ensemble du programme de ce concert proposé dans le cadre de cette 28e édition du festival Présences : de Chorus (1998), sextet aux accents de jazz improvisé de Thierry Escaich à Total SOLo (2014) de Philippe Leroux, exploration fulgurante des relations entre solistes et ensemble, sans oublier la nouvelle création de Lionel Bord, Folia, sur le thème de la frontière, parfois mince, entre raison et folie. Une zone d’ombre de l’être humain déjà traitée à plusieurs reprises par le compositeur et bassoniste : « il s’agit d’une dimension récurrente de mon travail qui consiste à explorer musicalement la fragilité de l’âme, ses paradoxes, voire ses contradictions ».
Avant le concert, à 19h Conférence de Laurent Feneyrou, musicologue, sur le thème : concerts spirituels et sacrés Entrée libre
Philippe LEROUX Total SOLo pour vingt-huit musiciens
Clément Saunier, trompette Dimitri Vassilakis, piano Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction
Olivier MESSIAEN Oiseaux exotiques pour piano et petit orchestre Lionel BORD Folia, pour six instruments Création mondiale Commande de l'Ensemble intercontemporain et de Radio France
En 1989, faisant face à la disparition prématurée de son directeur artistique Michael Vyner, l’ensemble musical London Sinfonietta passe commande d’une œuvre commémorative auprès de huit compositeurs. Parmi eux, Hans Werner Henze, qui compose son Requiem, constitué de neuf concertos sacrés pour trompette, piano et orchestre. Un requiem atypique, sans chanteurs, tantôt lyrique et méditatif, tantôt sombre et tendu, empruntant à divers styles musicaux qu’il détourne. C’est, selon Henze, une « œuvre laïque, multiculturelle, une preuve d’amour fraternelle écrite in memoriam Michael Vyner, au nom de tous ceux qui, dans le monde, sont morts avant l’heure. » Hans Werner HENZE Requiem Neuf concerts spirituels pour piano solo, trompette concertante et orchestre de chambre
Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
Thierry ESCAICH Chorus pour clarinette, quatuor à cordes et piano Dimitri Vassilakis, piano Ensemble intercontemporain André De Ridder, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Radio France Dans le cadre du festival Présences 2018 Réservations à partir de septembre 2017 maisondelaradio.fr Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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DIMANCHE 18 FÉVRIER
VENDREDI 9 MARS
15:00 PARIS
20:30 PARIS
PHILHARMONIE DE PARIS
PHILHARMONIE DE PARIS
AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
MELANCHOLIA
GRAND SOIR LINDBERG
Après le concert, à 17h Rencontre avec Pascal Dusapin Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun Entrée libre
Des romantiques allemands à l’œuvre de Samuel Beckett, les solistes de l’Ensemble intercontemporain et de l’Orchestre de Paris nous font entrevoir le monde intérieur de Pascal Dusapin dans le cadre du week-end que lui consacre la Philharmonie de Paris. Le compositeur sera d’ailleurs lui-même sur scène. Assis en marge des musiciens, il donnera lecture, en guise de ponctuation/ respiration entre deux pièces, de textes qui l’ont habité ou transporté, à commencer par des extraits de Samuel Beckett, qui lui a inspiré quelques-unes de ses plus belles partitions. Lesquelles seront à leur tour mises en perspective avec des lieder romantiques revus par Dusapin lui-même en forme de réminiscences, et comme transformés par le prisme du souvenir et de l’affect.
« Mon propos n’a jamais été de simplifier les choses. J’aime qu’elles soient riches, expressives et éclatantes ». Ces propos de Magnus Lindberg illustrent parfaitement la programmation du Grand soir qui lui est consacré. Il sera d’ailleurs pour l’occasion sur scène avec les solistes de l’EIC. Il les dirigera notamment dans son Arena 2 ainsi que dans Palimpsest de Iannis Xenakis, un compositeur qui figure en bonne place dans le panthéon de ses héros musicaux. Autres influences majeures : Brian Ferneyhough et Gérard Grisey à la mémoire duquel est dédié Souvenir. Et pour ne pas s’égarer au cours de cette longue soirée, on pourra suivre l'Étoile double de Christian Rivet.
Pascal DUSAPIN Microgrammes Sept pièces pour trio à cordes By the Way pour clarinette et piano Wolken pour voix de femme et piano Beckett’s Bones pour soprano, clarinette et piano Franz SCHUBERT / Pascal DUSAPIN Lieder (transcriptions)
Magnus LINDBERG Arena 2* pour ensemble de chambre
Raquel Camarinha, soprano Pascal Dusapin, lecture Solistes de l’Ensemble intercontemporain Musiciens de l’Orchestre de Paris
Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain
Coproduction Ensemble intercontemporain, Orchestre de Paris, Philharmonie de Paris Tarif 32€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
Magnus LINDBERG Souvenir pour ensemble
Iannis XENAKIS Palimpsest* pour onze musiciens Gérard GRISEY Modulations pour trente-trois musiciens Christian RIVET Étoile double pour violoncelle, contrebasse et ensemble
Brian FERNEYHOUGH Time and Motion Study I pour clarinette basse
Éric-Maria Couturier, violoncelle Nicolas Crosse, contrebasse Alain Billard, clarinette basse Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, Magnus Lindberg*, direction
Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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VENDREDI 16 MARS 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS
Olivier MESSIAEN Des canyons aux étoiles… pour piano solo, cor, xylorimba, glockenspiel et orchestre
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
DES CANYONS AUX ÉTOILES… « Aller à Bryce Canyon n’est pas une petite affaire ! Mais quand on est dans le canyon, c’est extraordinaire, c’est divin ! » Des canyons aux étoiles... naît de l’émerveillement d’Olivier Messiaen face aux paysages grandioses des canyons et des déserts de l’Utah. Un hymne à la nature, qui intègre naturellement les oiseaux peuplant ces paysages majestueux et exprime toute la spiritualité du compositeur. Cette « œuvre de son-couleur » – l’expression est de Messiaen – appelait un contrepoint visuel. Pour cette tournée européenne exceptionnelle, l’EIC s’est donc adressé à l’artiste plasticienne Ann Veronica Janssens qui a imaginé « un instrument de lumières capable de faire naître une nappe lumineuse au dessus de la nappe musicale ».
Hidéki Nagano, piano Jean-Christophe Vervoitte, cor Samuel Favre, glockenspiel Victor Hanna, xylorimba Ann Veronica Janssens, création visuelle Ensemble of the Lucerne Festival Alumni Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Lucerne Festival, Philharmonie de Paris Avec le soutien de Swiss Re, partenaire des Lucerne Festival Alumni
Tarifs 30€ / 26€ / 22€ / 17€ / 13€ / 10€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
PROGRAMME REPRIS Dimanche 18 mars, 17h à Bruxelles, Bozar Renseignements et réservations bozar.be Mercredi 21 mars, 19h à la Philharmonie de Luxembourg Renseignements et réservations philharmonie.lu Samedi 24 mars, 11h à Lucerne, KKL Renseignements et réservations kkl-luzern.ch
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V E R O N · · · · · · · · I C A
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Couleurs d’ondes – Propos recueillis par Annabelle Gugnon – Brumes de lumières, vertiges sonores, sculptures de scintillements, les œuvres de la plasticienne belge Ann Veronica Janssens ouvrent des espaces inconnus et inouïs. Ses dispositifs sont internationalement reconnus. L’Ensemble intercontemporain lui a proposé d’imaginer un contrepoint visuel à l’un des chefs-d’œuvre d’Olivier Messiaen, Des canyons aux étoiles…
le son comme un matériau de sculpteur. Par exemple, avec le plasticien Michel François et la collaboration d’Alex Fostier, concepteur sonore, nous avons créé la sensation sonore d’une chute physique sans fin. Un souffle dans un tube de métal avait été réarrangé et créait une forme de vertige. Le son était également au centre d’une installation que j’ai réalisée dans l’Ancien Entrepôt des Tabacs de Dunkerque, une halle immense dont les planchers avaient été retirés. Il s’agissait de souffles qui tantôt s’amplifiaient et produisaient un vent fort et tantôt se réduisaient à une respiration circulant dans la charpente. Depuis le début de mon travail, dans les années 1970, j’interroge la perception, la lumière, le mouvement, l’espace. J’invente mes outils. J’ai toujours l’impression de repartir à zéro. Je vais vers de nouvelles expérimentations. Je n’ai pas de formes fixes. Je me trouve plutôt dans les questions de fluidité, de matériaux pauvres, de formes non arrêtées, éphémères. Je mets en place des dispositifs neutres et l’aptitude interprétative du visiteur crée l’œuvre. Mon idée est de produire de la forme, de la couleur, de l’espace, du mouvement là où il n’y en a pas. Plusieurs de mes dispositifs sont des brouillards artificiels. En entrant dans un espace, le visiteur est plongé dans une brume – colorée ou blanche – dans laquelle il est désorienté et perd ses repères. Bien qu’il soit dans la lumière, il ne parvient plus à voir les limites de l’espace,
Éteignez toutes les lumières… Le dispositif idéal aurait été de plonger la salle et la scène de la Philharmonie dans un noir complet et que ce concert se déroule à l’aveugle ; que mon intervention plastique ne se voie pas, ne se ressente pas, qu’elle disparaisse. Ce qui m’importe le plus, c’est la musique d’Olivier Messiaen, ces sonorités qui fendent l’air. Je suis sculptrice et je travaille sur la perception. Je conçois des dispositifs pour mettre l’espace intérieur en émoi, en mouvement. Pour l’Ensemble intercontemporain, le dispositif de noir complet est une idée utopique car les musiciens doivent être au contact visuel de leurs partitions et du chef d’orchestre. Donc j’explore d’autres pistes comme celle de faire naître une nappe de lumières au-dessus de la nappe musicale grâce à une partition d’interventions lumineuses et colorées, ponctuelles, agissant dans le lieu. Cette partition serait interprétée par un instrument supplémentaire à ceux de l’orchestre, « l’instrument de lumières », qui pourrait être un projecteur robotisé. Je ne suis pas musicienne. J’ai accepté l’invitation de l’Ensemble intercontemporain parce que je ne me suis jamais aventurée sur ce terrain et que l’œuvre d’Olivier Messiaen est formidablement exploratrice. J’ai la passion de l’inconnu. En même temps, le son comme la lumière sont des ondes. Ce sont des matériaux fluides qui s’infiltrent, qui débordent les limites des murs, des architectures. À plusieurs reprises, j’ai utilisé
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à distinguer les autres ni même parfois son propre corps. Son expérience, son système nerveux, sa singularité font l’œuvre. Cette dernière est, tout comme la musique, dépendante de celui qui la reçoit. J’essaie de désorienter l’habitude pour ouvrir des formes inédites qui engagent le corps et la pensée. Se sentir perdu permet de se redécouvrir, de développer les sens et la pensée différemment. Quand il y a une perte de repères, l’attention est aux aguets, en éveil. Je travaille sur nos capacités de perception, sur ce que le cerveau est en mesure de produire. La disponibilité nouvelle nous permet de réveiller nos sens à d’autres intuitions, d’autres possibles, d’autres façons de voir, d’entendre, de ressentir. Mes œuvres sont des œuvres à vivre, à fréquenter, à approcher, à éprouver. J’en suis la première expérimentatrice et la première surprise. Par des dispositifs parfois techniquement très élaborés et d’autres fois très simples. Je pense, par exemple, à la proposition des « Phosphènes »*. Elle est purement mécanique, elle consiste en une pression prolongée des doigts sur les paupières closes. Cela fait apparaître des formes géométriques, lumineuses, pétillantes. Comme de petites étoiles. Je regarde le monde de façon plus cosmomorphe qu’anthropomorphe. Cela me relie peut-être à l’œuvre d’Olivier Messiaen.
* Les « Phosphènes » sont une performance initiée par Ann Veronica Janssens en 1997. Elle a été renouvelée à plusieurs reprises. Les phosphènes sont le nom d’une sensation lumineuse qui résulte de l’excitation de la rétine par la pression des doigts (entre autres possibilités).
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LUNDI 19 MARS 19:30 LONDRES WIGMORE HALL
CINQ MUSICIENS DANS LE VENT
PAROLES DE SOLISTES Jouer au Wigmore Hall par Jérôme Comte, clarinettiste
Jouer au Wigmore Hall de Londres nécessite selon moi un programme qui fait, d’une manière ou d’une autre, le lien entre la France et l’Angleterre, ou, plus largement, l’univers anglo-saxon. Ainsi, tout s’est organisé autour d’une commande passée au compositeur français Blaise Ubaldini. Je ne sais rien encore de cette création, mais j’ai profité du fait qu’elle est destinée au quintette à vent pour y adjoindre des pièces pour vents que j’aime particulièrement, tout en mettant en avant mes collègues, leurs personnalités et leurs talents. Avec cette idée en tête, la première œuvre qui m’est venue à l’esprit est Five Distances de Harrison Birtwistle, qui explose (spatialement et musicalement) le quintette à vent. Suit une longue reconstruction du quintette, de pièce en pièce, avec un travail sur la distance, le mouvement, la variation et les métamorphoses de la formation primitive du quintette à vent. Trop rarement jouées, les Retracing d’Elliott Carter sont de petites anecdotes musicales très courtes, tandis qu’Esprit rude/esprit doux met l’emphase sur l’instrumental, déployant une redoutable difficulté pour créer une tension entre flûte et clarinette. La Sonate de Heinz Holliger s’inscrit également dans cette démarche d’une métamorphose de l’individu au sein du groupe, et vice versa. Vient ensuite le Quintette de John Cage. Déclinant diverses combinaisons instrumentales au sein du quintette, Cage propose trois fois le même matériau : s’appuyant toujours sur le même accord, il le casse et le traite différemment à chaque fois.
Démonté, déconstruit, éclaté puis reconstruit : le quintette à vent est la star de ce programme dont chaque œuvre offre une vision singulière. Les uns mettent de la distance entre les musiciens et travaillent les trajectoires, les autres cherchent dans la variété de ses visages le kaléidoscope qui diffractera un matériau unique, d’autres encore mettent l’accent sur les contrastes dynamiques de ces cinq instruments à la fois si proches et si différents. Un concert à tous vents ! Harrison BIRTWISTLE Five Distances, pour cinq instruments Elliott CARTER Retracing, pour basson Retracing II, pour cor Esprit rude/esprit doux pour flûte et clarinette Heinz HOLLIGER Sonate, pour hautbois John CAGE Music for Wind Instruments pour quintette à vents Blaise UBALDINI Nouvelle œuvre pour quintette à vents Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain et du Wigmore Hall Avec le soutien d’André Hoffmann-une fondation suisse de mécénat
Solistes de l’Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations wigmore-hall.org.uk
Propos recueillis par Jérémie Szpirglas
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JEUDI 5 AVRIL
MERCREDI 25 AVRIL
20:30 PARIS
20:30 PARIS
PHILHARMONIE DE PARIS
PHILHARMONIE DE PARIS
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
ECHO-FRAGMENTE
DÉRIVE 2
Pour la première fois, l’Ensemble intercontemporain, l’Orchestre de Paris et Les Arts Florissants seront réunis sur la scène de la Philharmonie de Paris. Il faut dire que ce vaste programme, du xviiie siècle à aujourd’hui, exige de réunir des forces musicales exceptionnelles : de la symphonie Les Elemens (1737) de Jean-Féry Rebel, qui du chaos inaugural sépare un à un eau, air, terre et feu, au compositeur britannique Jonathan Harvey, avec Wheel of Emptiness (1997), évocation bouddhiste du vide, en passant par la monumentale Symphonie n° 4 de Charles Ives (1910-1916). Tous les musiciens seront réunis pour Echo-Fragmente (2006) de Jörg Widmann qui viendra comme « cimenter » ce dialogue entre les répertoires, avec une clarinette soliste qui répond tour à tour aux divers groupes d’un orchestre éclaté, mêlant instruments « d’époque » et instruments modernes. Une œuvre en forme de chambre d’échos dans laquelle se noue un dialogue entre tradition et contemporanéité.
Avant le concert, à 19h45 Clé d’écoute avec Clément Lebrun Entrée libre Ce concert se tisse d’un jeu savant d’hommages. Dédiée à Elliott Carter pour son 80e anniversaire, Dérive 2, grande œuvre rarement jouée, est pour Pierre Boulez « une sorte de journal reflétant l’évolution des idées musicales, mais également la façon de les organiser dans une sorte de mosaïque narrative. » C’est aussi un anniversaire qui inspire à Peter Eötvös son Steine : le 60e de Pierre Boulez (Steine signifie « pierre » en allemand). Une œuvre que le compositeur a curieusement voulue pédagogique pour ses interprètes afin « d’exercer et d’aiguiser l’ouïe des musiciens, et de perfectionner leur capacité de réaction, dans un contexte polyphonique, au sein de divers ensembles instrumentaux ». Un projet que Bruno Mantovani ne renierait certainement pas, et moins encore dans cette commande de l’Ensemble intercontemporain pour percussion et ensemble, qui lui permet de donner libre cours à son goût pour les formes concertantes atypiques.
Jean-Féry REBEL Les Elemens (extraits) Jörg WIDMANN Echo-Fragmente pour clarinette et groupes orchestraux Jonathan HARVEY Wheel of Emptiness pour seize musiciens
Peter EÖTVÖS Steine pour ensemble
Charles IVES Symphonie n° 4
Bruno MANTOVANI Nouvelle œuvre pour percussion et ensemble Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain Avec le soutien de la Fondation Meyer
Orchestre de Paris Ensemble intercontemporain Les Arts Florissants Jörg Widmann, clarinette Daniel Harding, direction Paul Agnew, direction Chœur de l’Orchestre de Paris Lionel Sow, chef de chœur
Pierre BOULEZ Dérive 2 pour onze instruments Gilles Durot, percussion Ensemble intercontemporain Peter Eötvös, direction
En partenariat avec l’Orchestre de Paris et Les Arts Florissants Tarifs 50€ / 40€ / 35€ / 25€ / 20€ / 10€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84 Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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La percussion comme geste et parcours – Propos recueillis par David Verdier – Percussionniste de formation, Bruno Mantovani nous parle en passionné et en connaisseur du concerto qu’il a écrit pour Gilles Durot, percussionniste à l’Ensemble intercontemporain. Une histoire de dramaturgie musicale entre le geste soliste virtuose et l’impertinence de l’instrument.
Votre pièce sera interprétée par le percussionniste (et nouveau professeur au CNSMDP) Gilles Durot. Vous avez vous-même suivi une formation de percussionniste et composé plusieurs pièces dont un concerto pour timbales. Quelle particularité revêt cette famille d’instruments pour vous ? C’est très intrigant. Je ne joue absolument pas de la clarinette et pourtant c’est l’instrument pour lequel j’ai le plus écrit. La percussion donne souvent un côté « Monsieur Bricolage ». C’est la raison pour laquelle j’écris pour des effectifs de percussions homogènes, comme par exemple les congas dans Le Grand Jeu. Dans cette nouvelle œuvre, le parcours entre les instruments de percussion crée une forme. Je suis parti d’idées très simples comme des trilles, des roulements ou encore des grésillements, toute une palette d’effets qui pouvaient circuler d’une percussion à une autre. J’ai écrit dans un second temps des sections pour ensemble instrumental et la forme a commencé à émerger. La pièce est écrite pour deux ensembles avec un percussionniste soliste dans chacun, et un percussionniste soliste principal.
Bruno, comment définiriez-vous votre relation avec l’Ensemble intercontemporain ? J’ai commencé à travailler avec plusieurs membres de l’EIC bien avant d’être directeur du Conservatoire de Paris. Ma première œuvre était un concerto pour clarinette basse, interprété par Alain Billard. Ma relation avec ces musiciens va au-delà de la sphère professionnelle, c’est une somme d’aventures individuelles. Je n’oublie pas que c’est avec eux que j’ai appris mon métier de chef. Ils ont été très bienveillants avec moi ! L’Ensemble intercontemporain c’est aussi pour moi la figure de Pierre Boulez. Il reste à mes yeux comme une boussole, une figure importante de notre temps. Il a beaucoup dirigé ma musique et nous avions des liens privilégiés. J’admire cette polyvalence de talents, elle m’est une source inépuisable d’inspiration lorsque je passe des fonctions de chef à celles de producteur radio, compositeur et directeur… Le terme de « compositeur » recouvre-t-il toutes ces activités ? Absolument. C’est un seul et même métier. J’ajouterais qu’un compositeur, c’est aussi pour moi un musicologue – quelqu’un qui se positionne par rapport à l’Histoire et qui fait un choix en matière de filiation, des choix par rapport aux personnes dont il hérite. La musicologie est un art qui doit porter vers la modernité.
Vous écrivez ce que vous auriez vous-même aimé jouer ? Disons qu’il y a dans cette pièce des formules que je voulais entendre. J’entends dans votre question celle
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du rapport que je peux entretenir avec la virtuosité. J’adopte rarement une virtuosité qui va contre l’instrument ; en revanche, je demande à l’interprète d’être toujours à la limite de ce qu’il peut exécuter. En général, les musiciens qui ouvrent une de mes partitions pour la première fois sont découragés et pensent qu’ils ne pourront pas la jouer au tempo indiqué. Ils sont surpris de constater que c’est possible en réalité. Inversement, il y a des formes d’écriture virtuose moins denses mais plus difficiles d’exécution. La dramaturgie d’une pièce, c’est important ? C’est la chose la plus importante pour moi. La percussion est l’instrument qui s’intègre le moins car il est soliste par nature et capable de grandes déflagrations dynamiques comme de jouer pianissimo. La percussion permet également de changer d’instrumentation en cours de route. Dans mon concerto, j’ai imaginé un ensemble de peaux « façon Xenakis », un ensemble plus résonnant et un marimba positionné plus loin qui a une fonction de musique répétitive. Une des grandes leçons de dramaturgie musicale, c’est le Boléro de Ravel. La percussion est-elle selon vous compatible avec l’élément mélodique ? Oui et pas uniquement avec des claviers. Écoutez le duo enregistré par Max Roach et Dizzy Gillespie à Paris en 1989. La percussion intègre totalement l’élément mélodique. J’ai repris cette idée en ajoutant à la mélodie des choses plus personnelles comme ces lignes qui s’envolent et s’interrompent brutalement. J’ai voulu aussi que le marimba joue comme sur des peaux et que les peaux rendent un effet de marimba durant la vingtaine de minutes que dure la pièce. Je suis très heureux que ce concerto soit dirigé par Peter Eötvös. C’est mon père spirituel, un passionné de jazz et de percussion, et un génie de l’histoire de la musique – bref, la personne idéale !
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SAMEDI 19 MAI, 19:00
DIMANCHE 27 MAI
DIMANCHE 20 MAI, 11:00
11:00 PARIS
BARCELONE
PHILHARMONIE DE PARIS
L’AUDITORI
LE STUDIO – PHILHARMONIE CONCERT EN FAMILLE
LA VIE CÉLESTE
AU FIL DES CUIVRES
Hèctor Parra est sans doute l’un des compositeurs qui s’intéresse le plus à la science, et plus particulièrement à l’astrophysique. Après la théorie des cordes dans Hypermusic Prologue (2008), la courbure de l’univers dans Stress Tensor (2009) ou encore les « trous noirs » dans Caressant l’horizon (2011), le voici qui s’intéresse aujourd’hui, avec Inscape, aux « mirages visuels » provoqués par les forces gravitationnelles qui « plient » l’univers. S’inspirant des théories de l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet, il transpose les forces fantastiques de la nature à la musique, en utilisant l’électronique en temps réel comme « lentille déformante ». Une expérience dont le compositeur promet qu’elle sera « comme l’exploration et la traversée d’un trou noir ». Ce sont d’autres cieux qui ont inspiré Gustav Mahler pour le mouvement final de sa quatrième symphoniem : Das himmlische Leben (La Vie céleste) . La soprano y chante la paix retrouvée loin des tumultes du monde terrestre.
La famille des instruments à cuivres est l’une des plus anciennes qui soit. La trompette et le cor, ou plus précisément leurs ancêtres, remontent à des millénaires. Le trombone, dont le nom signifie « grande trompette » a été inventé au xve siècle. Quant au benjamin de la famille (et le plus grave aussi) le tuba, il a été créé au xixe siècle. Ce concert raconte librement leur histoire personnelle ou collective quand ils sont réunis en quintette. Un parcours en forme d’atelier musical qui nous fait découvrir un répertoire plein d’éclats... de cuivres. Solistes de l’Ensemble intercontemporain Clément Lebrun, présentation Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris En famille (à partir de 6 ans) Tarifs 8€ (enfant) / 10€ (adulte) Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
Hèctor PARRA Inscape pour ensemble, orchestre symphonique et électronique en temps réel
Atelier de préparation au concert : Dimanche 27 mai, 9h30 En famille (à partir de 6 ans) Tarifs 10€ (enfant) / 12€ (adulte)
Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain, de l’Ircam-Centre Pompidou, de l’Orchestre national de Lille, de l’Orchestre symphonique de Barcelone et national de Catalogne et de l’Orchestre du Gürzenich de Cologne
Gustav MAHLER Symphonie n° 4 pour soprano et orchestre Michaela Kaune, soprano Orchestre symphonique de Barcelone Ensemble intercontemporain Kazushi Ono, direction Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam Renseignements et réservations auditori.cat
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Drone de drame – Propos recueillis par David Sanson – Avec Dronocracy, projet musical et scénique stigmatisant nos sociétés du contrôle, Laurent Durupt inaugure le LAB de l’Ensemble intercontemporain. Rencontre avec un jeune compositeur (et pianiste) épris de liberté, à la curiosité panoramique.
Laurent, d’où vous est venue l’idée de Dronocracy ? Ce projet était latent chez moi depuis l’émergence de ce terme de « dronocratie », né aux États-Unis lorsque Barack Obama a développé l’utilisation militaire des drones : une décision qui s’accordait mal avec l’ouverture que promettait par ailleurs son arrivée à la Maison Blanche… C’est à cette époque que j’ai acheté le livre de Grégoire Chamayou, La Théorie du drone, sur lequel s’appuie en partie notre travail. Ce type de préoccupations a donné naissance à des objets comme PrivEspace (2016), installation qui envisage de manière plutôt « ludique » la question de la surveillance. Mais mon souci, dans Dronocracy, est d’ordre plus spécifiquement sonore, ne serait-ce que par la résonance musicale de ce terme « drone » [qui signifie aussi « bourdon », « son continu », ndlr]. En musique, le drone induit un type de rapport au temps que je trouve intéressant, et avec lequel je me sens intimement en phase : ces longues durées invitent à un type d’écoute qui n’est pas forcément raccord avec une certaine tradition de la musique écrite européenne.
dire que le drone est un mix de ces deux univers. Ce qui me plaît dans cette musique, c’est qu’elle met l’auditeur dans un état méditatif qui est d’ordre « infra-mental ». Elle offre un moment où l’on se déconnecte de toutes ses pensées parasites. Cela ne veut pas dire pour autant que j’y aie recours très fréquemment dans ma musique ; je fais aussi des choses plus « classiques », du moins plus proches d’un discours traditionnel – je travaille par exemple actuellement à un quatuor à cordes. Mais j’avais envie d’explorer ce versant-là dans Dronocracy : le rapport à la microtonalité, à tout ce qui est « micro » dans la texture – puisque la durée permet d’étirer beaucoup le matériau, et laisse le temps de rentrer profondément dans le son. Le titre fait allusion à une forme de « tyrannie du drone », dans les deux sens – musical et militaire – du terme… Oui, avec cette pièce, je cherche à redonner à ce terme de « dronocratie » son caractère agressif, sa « violence lente », en essayant de déduire de la drone music des sortes de règles qu’il s’agira d’appliquer jusqu’à l’extrême, ou de mettre en relief de différentes manières – comme j’avais pu le faire avec la musique hip-hop dans Hip-hop Algorithm. Je ne veux pas forcément dire que le résultat sera agressif sur le plan sonore. Mais tout de même, on parle là d’une
Le drone est en effet très rattaché à la musique minimaliste américaine, et à ces compositeurs qui, sur les traces de La Monte Young, se sont beaucoup inspirés de traditions extra-occidentales, à commencer par la musique indienne… Pour ma part, je suis venu à la drone music via la musique spectrale et la musique répétitive : en un sens, on pourrait
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SEMAINE DU 28 MAI REIMS LA COMÉDIE – L’ATELIER
DRONOCRACY La création se nourrit des mutations de la société. C’est pourquoi l’Ensemble intercontemporain a créé un nouveau dispositif en résonance avec les transformations du monde : le LAB. Comme son nom l’indique le LAB se définit comme un laboratoire artistique, dans lequel des créateurs de toutes les disciplines explorent, expérimentent, inventent librement de nouvelles formes de création. Le premier projet qui en est issu s’intitule Dronocracy. S’inspirant de l’essai La Théorie du drone de Grégoire Chamayou, le jeune compositeur français Laurent Durupt y interroge l’objet et les pratiques qu’il a engendrées ainsi que la révolution qu’elles représentent pour les opérations militaires et de surveillance. Une irrémédiable remise en question de la liberté de l’individu au sein de la société.
vraie dureté du monde réel contemporain, d’une situation d’oppression « passive » mais extrêmement violente que subissent injustement de nombreuses populations. C’est un sujet avec lequel je n’ai pas envie de plaisanter – même si, tel que je me connais, je finirai probablement par me moquer de moi-même ! – et que devra également traduire la dimension scénique de la pièce, à laquelle je travaille avec la Comédie de Reims. Il devrait s’agir davantage d’une mise en espace que d’un véritable « spectacle ». J’imagine un espace en profondeur qui permette de maintenir une forme d’ambiguïté entre le musicien et le pilote de drone, et qui conduise le spectateur/ auditeur à se poser la question : qui contrôle quoi ?
Laurent DURUPT Dronocracy
Même si vous avez suivi le cursus traditionnel d’un pianiste et compositeur français, votre cheminement, vu de l’extérieur, semble être tout sauf académique. On n’a pas l’impression que vous êtes dans la construction d’un parcours « classique »… J’irai même jusqu’à dire que je suis plutôt dans la déconstruction. J’ignore à quoi c’est dû. Peut-être ai-je passé trop de temps – treize ans ! – au Conservatoire ? Peut-être aussi est-ce ma manière de me révolter contre cette manière que l’on a de toujours vouloir tout mettre dans des cases ? En tout cas, je suis plutôt dans une phase sinon de rejet, du moins de désapprentissage. J’ai appris le contrepoint de la Renaissance, comment jouer Chopin, etc., et je me rends compte qu’il existe beaucoup de gens qui font de la musique magnifique sans avoir étudié tout ça. J’ai donc envie d’apprendre à « ne pas avoir appris ». C’est pour ça que j’accueille à bras ouverts la moindre chose qui peut venir casser ce que je crois savoir. Ce qui, de l’extérieur, peut ressembler à de l’ouverture obéit en fait à une sorte de règle : faire l’inverse de ce que j’ai fait la fois d’avant. Le contexte du LAB, nouvellement imaginé par l’EIC, est particulièrement favorable à ce type de démarche, permettant grâce à des séances de travail précédant l’écriture de replacer l’expérience au centre de la création musicale.
Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain
Solistes de l’Ensemble intercontemporain Ferdinand Barbet, mise en scène Coproduction Ensemble intercontemporain, en partenariat avec Césaré Centre National de Création Musicale-Reims et La Comédie de Reims - Centre Dramatique National Informations complémentaires à partir de septembre 2017 sur ensembleinter.com
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VENDREDI 1 ER JUIN 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS LE STUDIO – PHILHARMONIE
FOLKLORES IMAGINAIRES
PAROLES DE SOLISTES Les Domaines de la Philharmonie Entretien avec Philippe Grauvogel et Jean-Christophe Vervoitte
« La science du folklore musical est relativement jeune », écrivait Béla Bartók en 1937. György Ligeti, qui a suivi les traces de son aîné dans ses recherches sur les musiques populaires de Transylvanie parlait volontiers, quant à lui, d’un « folklore imaginaire ». Des sources traditionnelles que les compositeurs s’approprient, qu’ils détournent, et dont ils retiennent davantage une essence qu’un matériau, une question plus qu’une affirmation. Le thème de ce concert fournit en outre une belle occasion pour un dialogue musical par-delà les siècles, entre les musiciens de l’Orchestre de Paris, ceux des Arts Florissants et les solistes de l’Ensemble intercontemporain.
Le hautboïste Philippe Grauvogel et le corniste Jean-Christophe Vervoitte sont depuis l’ouverture de la Philharmonie de Paris à l’origine d’un projet ambitieux : faire collaborer les deux résidents (l’Ensemble intercontemporain et l’Orchestre de Paris) et l’une des formations associées (Les Arts Florissants) dans le cadre de concerts transversaux, sortant de l’ordinaire. Ils nous parlent de leur démarche. Comment est né ce projet de collaboration suivie au sein de la Philharmonie de Paris ? P.G. : L’idée nous est venue, à Jean-Christophe et moi-même, alors que nous étions tous deux membres de la délégation de représentants des musiciens de l’Ensemble intercontemporain, et cela sur un simple constat : nous avons la chance de faire partie d’une structure unique au monde, la Philharmonie de Paris, au sein de laquelle plusieurs ensembles sont en résidence. De fait, nous sommes tous sous le même toit. Nous nous connaissons tous. Il convient également de rappeler que nous sommes tous issus du même moule : nous avons suivi un tronc commun, avant de se spécialiser chacun dans son domaine — un peu comme les médecins. Du reste, au concours d’entrée à l’EIC, il y a toujours un Bach ou un Mozart à interpréter et de nombreux musiciens baroques pratiquent également le contemporain. À titre personnel, je suis féru de musique baroque, et je suis toujours étonné de voir de quelle manière baroque et contemporain s’associent au sein d’une programmation, si du moins on prend la peine de la penser ainsi. En outre, cette ouverture attise la curiosité et permet de mélanger les publics. J.-C.V. : Nous aurions voulu appeler cette série de concerts les « Domaines de la Philharmonie » dans l’idée de ce que Boulez faisait au Domaine Musical : tisser des liens entre les répertoires, mettre à bas les frontières et illustrer des concepts de l’histoire de la musique sur quatre siècles.
Béla BARTÓK Quarante-quatre duos pour deux violons (extraits) Henry PURCELL Abdelazer or The Moor’s Revenge, Z. 570 Suite pour flûte à bec, clavecin et violoncelle Manuel de FALLA Concerto pour clavecin et cinq instruments György LIGETI Six bagatelles pour quintette à vents Solistes de l’Ensemble intercontemporain Musiciens de l’Orchestre de Paris Musiciens des Arts Florissants Coproduction Ensemble intercontemporain, Orchestre de Paris, Les Arts Florissants, Philharmonie de Paris Tarif 20€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
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Trop de salles de concert se construisent aujourd’hui dans le monde qui ne sont en réalité que des coquilles plus ou moins vides, dans lesquelles on invite orchestres et ensembles. Boulez comparait souvent ces salles de concert à des restaurants qui n’ouvrent que de 19h à 22h, alors qu’elles devraient être ouvertes toute la journée, pour devenir des lieux de vie et de partage. Avec nos « Domaines », nous voulons faire de la Philharmonie un musée vivant de la musique où les ensembles communiquent et programment ensemble. On entend également dans votre discours une volonté, en tant que musiciens, de prendre part à la programmation, voire aux politiques culturelles. J.-C.V. : Tout à fait : pendant longtemps, les musiciens ont cédé cet aspect spécifique de la vie musicale aux services administratifs – bien volontiers d’ailleurs, car il ne restait plus qu’à jouer la musique « sur commande ». Cela a entraîné des dérives : la musique s’est détachée de ceux qui la jouaient sans plus la « penser », comme aurait dit Pierre Boulez. Mais l’un des mouvements que nous avons souhaité relancer avec l’ouverture de la Philharmonie est précisément ce réinvestissement créatif des musiciens dans le processus de programmation, à la fois socialement et esthétiquement. P.G. : Je tiens à dire au passage que les diverses administrations (de la Philharmonie et des trois ensembles) ont immédiatement fait preuve d’enthousiasme et validé cette proposition afin de concrétiser le projet du point de vue économique et logistique. L’idée vient des musiciens, mais les administrations collaborent également et nécessairement.
Depuis l’inauguration de la Philharmonie, cette collaboration a connu une véritable montée en puissance. P.G. : Au début, ce n’étaient pas réellement des concerts, mais plutôt de petites conférences musicales organisées par le Musée de la musique : les Classic Labs, qui mettaient en jeu baroque et contemporain, avec des musiciens des Arts Florissants et des solistes de l’EIC, parmi lesquels Jean-Christophe et moi-même. Voyant que cela fonctionnait bien, nous avons proposé au cours de la saison 2016-2017 trois concerts de musique de chambre avec les musiciens de l’Orchestre de Paris. Une série dont le succès public était assuré avant même le premier concert ! Entre-temps, nous avions par deux fois joué avec l’Orchestre de Paris. Pour cette saison 2017-2018, il nous est apparu évident qu’il fallait passer à la vitesse supérieure et inclure les trois formations, toutes ensemble. Ces programmes donnent parfois lieu à des expériences de concert assez originales… J.-C.V. : Nous ne pouvons nous contenter de proposer un simple enchaînement de pièces plus ou moins proches les unes des autres en fonction du thème choisi. Nous voulons proposer des transitions inattendues, spatialiser le programme, et même faire parler les compositeurs entre les pièces (comme Pascal Dusapin pour le concert Mélancholia), ou faire entendre des transcriptions inédites d’œuvres du répertoire. Pour faire évoluer les habitudes un peu pesantes de notre métier et offrir une nouvelle écoute d’œuvres que l’on croit déjà connaître dans leur contexte habituel. Propos recueillis par Jérémie Szpirglas
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VENDREDI 8 JUIN 20:30 PARIS PHILHARMONIE DE PARIS
Marko NIKODIJEVIC / Robert HENKE From Within… pour grand ensemble, électronique et lumières
SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
Création mondiale Commande de l’Ensemble intercontemporain et de l’Ircam-Centre pompidou
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Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam
Avant le concert, à 19h Rencontre avec Marko Nikodijevic et Robert Henke Entrée libre En 2014, le jeune compositeur serbe Marko Nikodijevic avait été au centre d’un mémorable « week-end Turbulences » en clair-obscur. On le retrouve cette année avec un nouveau projet interdisciplinaire, coréalisé avec l’artiste audiovisuel Robert Henke. From Within… est une création ambitieuse, tant par les moyens qu’elle requiert (grand ensemble, dispositif audiovisuel généré par ordinateur) que par les sujets (et non des moindres) qu’elle transpose artistiquement : sens de l’existence dans un monde en profonde mutation, relation entre spiritualité et science, questionnement sur le concept de beauté.
Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou, Philharmonie de Paris, studio Robert Henke Avec le soutien de d&b audiotechnik Dans le cadre de ManiFeste-2018, festival de l'Ircam Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
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M · A · · · · · · · R K O
· · · · · · · · N I K O D I J E V I C
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L’archive et le présent éternel – Propos recueillis par John Fallas – En 2014, bien que résident de la Cité Internationale des Arts, Marko Nikodijevic demeurait relativement méconnu du public français. Cette situation a changé, notamment grâce au travail de l’Ensemble intercontemporain, qui lui a passé deux commandes (K-hole/schwarzer horizont en 2014 et dies secundus dans le cadre du projet Genesis en 2017), et, surtout, lui a donné carte blanche pour un « week-end Turbulences » en décembre 2014. Marko Nikodijevic retrouve l’EIC cette saison avec un nouveau projet interdisciplinaire, conçu avec Robert Henke, artiste visuel et musicien allemand.
En juin 2018, l’EIC créera From Within…, fruit de votre collaboration avec Robert Henke. Pourriez-vous nous dire quels rôles vous avez chacun endossé dans le processus de création de cette nouvelle pièce ainsi que dans sa représentation ? M.N. : Rares sont les collaborations aussi intenses entre deux compositeurs autour d’une œuvre musicale unique. Cette noble pratique est, d’une manière ou d’une autre, tombée en obsolescence depuis la période baroque, bien que ces créations collaboratives soient aujourd’hui monnaie courante sur la scène électro. Qu’une oreille extérieure et un esprit sans a priori écoute, comprenne et évalue les idées est pourtant très bénéfique. Chacun de nous deux a ses propres centres d’intérêt et ses spécialités, mais l’œuvre aboutie sera indivisible à tous les aspects de sa création. C’est à ce jour le projet le plus ambitieux qu’il m’ait été donné de mener, et je suis extrêmement heureux que nous ayons trouvé, en tant que coauteurs, une vision esthétique commune. Robert Henke (R.H.) : Marko et moi-même partageons de nombreuses idées qui ont trait au timbre, à l’espace, à la structure musicale. Nous avons tous deux une compréhension profonde du potentiel de l’électronique ainsi que de ses détails techniques. Sur la base de ces fondations communes, nous avons été en mesure
Marko, de quelle manière vos expériences en France et votre collaboration avec des interprètes français ont nourri votre travail ? Marko Nikodijevic (M.N.) : Ma collaboration avec l’EIC a été l’un des sommets de ma carrière jusqu’à présent. En eux, j’ai trouvé non seulement une virtuosité d’interprète unique en son genre, mais aussi une profonde intelligence musicale ; ce sont des musiciens qui n’ont besoin que de très peu d’indications, et qui déchiffrent et comprennent intuitivement mes désirs musicaux. Le jeu français – ce son tout à la fois méticuleux, croustillant et brillant – confère à ma musique une transparence formidable. Cette transparence n’est jamais un simple ornement, la perfection d’un son pour elle-même, elle dévoile au contraire les structures musicales et révèle leurs mécanismes intimes de l’intérieur. La passion, l’ardeur du jeu ne noient jamais ce son si magnifiquement équilibré.
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· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · _ de concevoir le noyau de notre collaboration, d’échanger des idées, des extraits de partition, des fichiers sons, des processus. Je n’ai aucune expérience en ce qui concerne l’écriture pour instruments acoustiques. Faire d’une esquisse musicale une orchestration convaincante échoira donc à Marko. Ma contribution au projet concernera davantage l’aspect visuel, qui sera l’une des facettes essentielles du produit fini. La pièce devra pouvoir se jouer sans que Marko ou moi-même soyons présents. C’est aussi à moi que reviendra la conception de l’infrastructure technique afin que nous puissions, en tant que créateurs, sublimer l’expression artistique d’une manière fiable et contrôlable. Robert, le concept d’archive – la « présence » infinie de toute l’histoire de la musique, disponible à l’envi pour des citations/imitations/transformations – a toujours été central dans la pensée musicale de Marko. Ce concept, ou un autre approchant, vous préoccupe-t-il autant dans le cadre de votre travail ? R.H. : Je viens d’un monde où deux postures contradictoires dominent. L’une de ces « écoles » est bâtie sur la base d’un recyclage de matériau musical préexistant, avec recours à des techniques d’échantillonnage et de transformation. L’autre s’enracine dans la création d’un matériau strictement original, avec recours à la synthèse, à des processus et algorithmes stochastiques. Les références au passé se retrouvent bien sûr dans ces deux approches. Toutefois, en ce qui concerne mon travail actuel, et spécifiquement cette collaboration, rien de tout cela n’a d’importance. On pourrait dire que ce que Marko et moi-même recherchons est la création d’un présent éternel. Plutôt que de puiser dans « l’archive », nous explorons des mouvements sonores et spatiaux qui, dans l’idéal, transcendent l’incontournable contexte historique. Cela vaut à la fois pour la réception de l’œuvre telle que nous l’imaginons, et pour notre volonté de ménager une chronologie au sein de la composition.
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JEUDI 14 JUIN
SAMEDI 30 JUIN
20:30 PARIS
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PHILHARMONIE DE PARIS
LE CENTQUATRE
SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
HORAIRE À DÉTERMINER
INSCAPE
C R É AT I O N MANIFESTE
Avant le concert, à 19h Rencontre avec Hèctor Parra Entrée libre
Organisée par l’Ircam, l’académie du festival ManiFeste offre chaque année à de jeunes compositeurs venus du monde entier l’opportunité de travailler avec l’Ensemble intercontemporain, ensemble associé de l’académie. Animés par une vocation pédagogique qui va de pair avec leur engagement envers la création, les solistes mettent leur expérience au service des jeunes compositeurs sélectionnés, mais aussi des jeunes musiciens venus se former à l’interprétation des musiques d’aujourd’hui. L’académie se conclut par un ou plusieurs concerts présentant de nouvelles œuvres de musique de chambre et pour ensemble.
Si Iannis Xenakis puisait une partie de son inspiration dans la mythologie et les forces telluriques, c’est entre autres des mystères du cosmos qu’Hèctor Parra nourrit la sienne. Le compositeur catalan a déjà créé de nombreuses œuvres transposant musicalement les théories les plus récentes en matière d’astrophysique. Avec sa dernière création Inscape, il s’intéresse aujourd’hui aux « mirages visuels » provoqués par les forces gravitationnelles qui « plient » l’univers. Changement d’univers avec Béla Bartók qui chercha souvent la matière première de ses créations dans les musiques traditionnelles d’Europe centrale. Son dernier chef-d’œuvre, le Concerto pour orchestre (1944), en témoigne encore largement. Il reflète d’une certaine manière l’état d’esprit du compositeur, un an avant sa disparition, partagé entre inquiétude et espoir d’une vie meilleure.
Œuvres de musique de chambre des compositeurs stagiaires de l’académie ManiFeste-2018 Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ircam-Centre Pompidou, Ensemble intercontemporain, ensemble associé de l’académie Dans le cadre de ManiFeste-2018, festival de l’Ircam Renseignements et réservations 01 44 78 12 40 / billetterie@ircam.fr
Iannis XENAKIS Anaktoria pour huit musiciens Hèctor PARRA Inscape pour ensemble, orchestre symphonique et électronique en temps réel Création nationale
Béla BARTÓK Concerto pour orchestre Orchestre National de Lille Ensemble intercontemporain Alexandre Bloch, direction Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Orchestre National de Lille, Ircam-Centre Pompidou, Philharmonie de Paris Dans le cadre de ManiFeste-2018, festival de l’Ircam Tarif 18€ Réservations philharmoniedeparis.fr / 01 44 84 44 84
PROGRAMME REPRIS Samedi 16 juin, 18h30 à Lille, Nouveau Siècle Renseignements et réservations onlille.com Concert enregistré par France Musique À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.com
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Créer autrement – David Sanson –
toutes disciplines confondues (et Dieu sait si les artistes contemporains s’entendent à les confondre). De fait, dans toutes les disciplines, une multitude de nouveaux usages sont venus remettre en jeu en le complexifiant le rapport unilatéral qui jusqu’à présent reliait une création « transcendante » à son public. Que l’on songe, dans le domaine des arts visuels, à l’« esthétique relationnelle » théorisée par Nicolas Bourriaud, à l’« art contextuel » conceptualisé par Paul Ardenne. Dans le domaine du spectacle vivant, on a vu se multiplier les modes de création collectifs, qui, outre la dissolution de la signature de l’artiste, tendent à faire de l’« œuvre » un objet volontiers indéfini : étapes de travail, works in progress ont fait leur apparition dans les programmes des lieux de diffusion, rendant compte d’une création de plus en plus souvent envisagée dans sa dimension « processuelle » ; ou quand le processus de création devient aussi important que la création elle-même, au point de prendre parfois sa place. Pensons également à l’une des tendances lourdes qui ont marqué le domaine théâtral depuis les années 1990 : l’apparition de ce que l’on a appelé, avec le critique Bruno Tackels, les « écrivains de plateau » – ces metteurs en scène (Romeo Castellucci, Joël Pommerat, Pippo Delbono, François Tanguy…) dont l’écriture « part du plateau, sous toutes ses formes, textuelle, visuelle, plastique, sonore », qui « cherchent et inventent aujourd’hui de nouvelles relations à l’écriture », sans plus chercher nécessairement à « opposer texte et spectacle, pièce et mise en scène », mais au contraire à les fondre en une même dynamique ; des metteurs en scène-créateurs dont le travail s’invente au jour le jour, sur le plateau, au fil d’un travail entrelaçant étroitement les différentes dimensions (texte, son, lumières, scénographie…) constitutives d’un « spectacle ». Parallèlement se développait une génération de créateurs dont l’appétit ne pouvait s’identifier à une seule discipline, mais les embrassait toutes, simultanément ou successivement… Face à ces mutations, les cadres institutionnels, il faut bien le dire, ont eu du mal à évoluer, continuant de privilégier une logique en « silo » et des modes de fonctionnement
Les multiples mutations sociales et technologiques du dernier demi-siècle (révolution numérique, tendance à l’hyperspécialisation en même temps qu’à la porosité des domaines intellectuels, etc.) ont conduit, dans toutes les disciplines artistiques, à une remise en question radicale des modes de création. Celle-ci impose aujourd’hui une réflexion fondamentale sur les manières d’imaginer et de développer des créations de plus en plus pluridisciplinaires et « processuelles ». De nouvelles façons de créer qui intègrent aussi des formes inédites de présentation au public.
Quelle que soit la discipline considérée, en termes esthétiques aussi bien que sociologiques, les dernières décennies ont vu un renouvellement radical des processus de création artistique comme de leur réception. Venant comme parachever l’extinction du règne de la « modernité » et du culte des avant-gardes, la révolution numérique, naturellement, y a été pour beaucoup. Bouleversant les modalités de circulation et de diffusion de la création et démocratisant les outils de sa production, instaurant une polyvalence nouvelle, brouillant de plus en plus la frontière entre l’amateur et le professionnel en inaugurant l’ère de ce que Nicolas Bourriaud a appelé la « postproduction », elle a également contribué à flouter, en attendant de les redéfinir, les contours des sacro-saintes notions d’« œuvre » et d’« artiste »(1). Il est d’ailleurs troublant de songer que la fin du rêve de la modernité (et de la croyance parfois aveugle en un progrès dans l’art) coïncide peu ou prou avec l’avènement du règne de cet « hyperprogrès » – ou « hyperactualité » – dont Internet semble être l’incarnation. Sous le titre « Création musicale : interroger les concepts », un colloque organisé en décembre 2016 à la Philharmonie de Paris disait d’ailleurs assez les enjeux nouveaux auxquels se trouve aujourd’hui confrontée cette notion de « création » et « la crise du sens à laquelle le concept semble résister », envisageant sous toutes ses coutures le profond renouvellement des formes et des modalités qui est aujourd’hui à l’œuvre,
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catégoriels par rapport à une création qui, précisément, se jouait des étiquettes et des taxinomies. Dans le secteur musical – secteur dont l’économie a été la plus violemment mise à mal par la révolution numérique, et dans lequel la segmentation institutionnelle atteint des niveaux ubuesques, secteur qui voit coexister en son sein deux catégories longtemps demeurées étanches : la musique « contemporaine » et les musiques « actuelles » –, les mutations en cours s’avèrent particulièrement problématiques. Tout d’abord, parce que la seconde partie du xxe siècle, en entérinant le passage « de la musique au son »(2), a rebattu les cartes de la création, favorisant l’émergence de plusieurs générations de compositeurs plus ou moins autodidactes dont les réalisations, en termes de résultat sonore, n’ont rien à envier à celles de leurs homologues savants, et en assignant un poids nouveau à ces musiques populaires qui « font désormais l’objet d’appropriations diverses, parfois cultivées, ce qui contribue en retour à modifier en profondeur les contours de la mélomanie »(3). Ensuite, parce que la « musique contemporaine », tout en s’institutionnalisant, a peu à peu perdu sa vocation avant-gardiste au profit d’autres expressions musicales, alors même que la « nouvelle mélomanie » naissante aurait pu justement lui ouvrir un nouvel auditoire. Et alors même que des mouvements tels que le minimalisme aux États-Unis ou le spectralisme en France sont venus, il y a plusieurs décennies, offrir des alternatives radicales au « discours musical » classique dont la modernité n’avait fait que renforcer l’emprise. De fait, il semble possible d’étendre à l’histoire de la musique occidentale de tradition écrite le concept de « fin de l’histoire de l’art » théorisé, dans le domaine des arts visuels, par le philosophe américain Arthur Danto : il semble bien que l’on soit arrivé, dans le domaine musical également, à ce « moment posthistorique » qui est un « moment de pluralisme profond et de tolérance complète » dont parlait Danto, en 2000, dans L’Art contemporain et la clôture de l’histoire(4) ; ce mouvement de libération rompant avec la conception d’un art homogène, qui suivrait une progression linéaire, pour parvenir
aujourd’hui à une pluralité radicale de formes et d’esthétiques coexistant pacifiquement. Plutôt que de se désoler de la relative désaffection d’une musique contemporaine de plus en plus cantonnée à un « ghetto », selon le mot de Mauricio Kagel, on se réjouira plutôt de voir émerger, à côté de cette nouvelle génération de mélomanes, une génération d’artistes dont les profils semblent rompre avec les parcours académiques trop balisés. Soit parce que leur pratique s’origine tout autant dans le champ de la musique savante que dans celui des musiques populaires (citons par exemple l’Américain Bryce Dessner et le Français Pierre-Yves Macé, deux musiciens mis à l’honneur depuis 2016 par l’Ensemble intercontemporain). Soit parce que, par leur démarche éminemment pluridisciplinaire, ils s’attaquent à l’un des aspects les plus clivants de la musique dite « savante » : la question de l’adresse et des modalités de présentation au public – et, plus généralement, ce « rituel » du concert qui, par son aspect excessivement codifié et conventionnel, semble souvent constituer un frein aux yeux d’un public « profane ». C’est le cas d’un compositeur comme François Sarhan, dont la démarche artistique embrasse les champs du théâtre, du cinéma et de la littérature. C’est encore le cas de Laurent Durupt (5), dont le collectif Links, comptant en son sein des vidéastes et des performeurs, s’attache – comme le font, dans différents répertoires, des formations comme La Tempête, le Secession Orchestra, Le Balcon ou le Quatuor Béla – à proposer au public des formes volontiers hybrides, fruits d’une vraie réflexion sur la scénographie du concert. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Laurent Durupt a été invité à inaugurer le LAB initié à partir de cette saison par l’Ensemble intercontemporain. Une initative qui – dans le sillage des « week-ends Turbulences » du même EIC – s’inscrit dans un mouvement de réinvention de la musique savante qui pourrait tout à la fois lui permettre de capter un nouveau public et, surtout, de répondre aux nouveaux processus de création qui s’esquissent aujourd’hui. Un défi qui implique, de la part des institutions, d’être plus « agiles »,
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plus labiles, de s’assouplir et de s’ouvrir, de s’adapter aux artistes plutôt que de leur imposer des formats et de leur assigner des « cases ». En donnant les moyens aux jeunes artistes d’une porosité disciplinaire que nombre d’entre eux appellent de leurs vœux ; en permettant à leurs recherches et leurs expérimentations de se développer de manière à la fois intensive – sur un temps long – et extensive – vers d’autres publics, vers d’autres disciplines –, et en donnant à celles-ci une dimension collective et participative, interdisciplinaire et inclusive ; en s’ouvrant au public d’une manière généreuse et non pas « surplombante », le LAB de l’EIC pourra peut-être contribuer à l’éclosion d’une génération d’artistes que l’on pourrait, en écho à ce qui s’est produit depuis trente ans sur les scènes de théâtre, appeler « musiciens de plateau ». Reste enfin à espérer que l’initiative essaime, fasse école, et permette d’aller plus loin. Qu’elle donne par exemple envie aux pouvoirs publics d’ouvrir une réflexion sur ces catégories disciplinaires qui, en France, segmentent, enrégimentent et finalement formatent la politique culturelle comme la création artistique. À la fois pour prendre acte de la polyvalence et de la versatilité – au sens anglo-saxon du terme – de la jeune génération d’artistes, mais aussi pour permettre à toutes les musiques de création, ainsi qu’à toutes les formes artistiques unies par un même esprit de recherche et de liberté, de faire front commun, et de constituer une véritable alternative à l’uniformisation comme à l’atomisation des goûts.
(in Musik und Ästhetik vol. 4 no16, Stuttgart, 2000, pp 80-89), consultable sur le site Internet de l’Université de Montpellier. 3. Stéphane Dorin, « Dissonance et consonance dans l’amour de la musique contemporaine. Les limites de l’omnivorisme musical dans l’auditoire de l’Ensemble intercontemporain », in P. Coulangeon, J. Duval (dir.), Trente ans après « La Distinction » de Pierre Bourdieu, La Découverte, coll. Recherches, Paris, 2013, p. 99. 4. Cité par Luce Lefebvre in « Parutions », ETC no 54 (2001), p.74. 5. Lire notre entretien avec Laurent Durupt dans ces pages.
1. Sur le sujet, voir nos articles « Artistes 2.0 », in Revue des deux mondes, janvier 2013, et « Troubles dans le genre musical », in Accents, webmagazine de l’Ensemble intercontemporain, 23 novembre 2014. Voir également le passionnant ouvrage collectif, Artistes 2020. Variations prospectives, Irma, coll. ®evolutic, Paris, 2010. 2. Makis Solomos, De la musique au son. L’émergence du son dans la musique des xxe-xxie siècles, Presses Universitaires de Rennes, coll. Æsthetica, 2013. Du même auteur, on lira également avec profit « Les évolutions récentes de la musique contemporaine en France », original français de l’article « Die neuesten Entwicklungen der zeitgenössischen Musik in Frankreich »
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PA R TA G E R
A C T I O N S É D U C AT I V E S E T C U LT U R E L L E S TOUT PUBLIC AUTOUR DES CONCERTS Les concerts donnés à Paris sont, pour la plupart, précédés d’une présentation des œuvres au programme. Elles offrent à chacun l’occasion d’être accompagné dans son expérience de la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Certains concerts sont également suivis d’une rencontre avec les musiciens.
RÉPÉTITIONS PUBLIQUES Chaque année, environ 10 répétitions à Paris et en régions sont ouvertes au public. Une autre façon de découvrir les œuvres (parfois au tout début de leur processus de création) ainsi que le travail des compositeurs et des interprètes. Ces répétitions sont le plus souvent commentées par un médiateur en collaboration avec les musiciens. Cet automne, des répétitions publiques commentées seront proposées autour des concerts suivants :
SOUND KITCHEN
COMME UN NUAGE DE VENT ET DE PIERRE…
MÉDIATHÈQUE MARGUERITE DURAS
JEUDI 19 OCTOBRE [P.12]
115 RUE DE BAGNOLET, 75020 PARIS
Après une première série de 4 ateliers-concerts à la Gaîté lyrique en 2016, « Sound Kitchen » investira la médiathèque Marguerite Duras à partir de janvier 2018 pour explorer l’univers de création du compositeur Vincent-Raphaël Carinola en compagnie de Clément Lebrun et des solistes de l’EIC. SOUND KITCHEN 13 JANVIER, 3 FÉVRIER, 10 MARS ET 7 AVRIL
CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE DE PARIS
Informations complémentaires sur ensembleinter.com à partir de début octobre 2017.
DEUX ESPRITS VENDREDI 1 ER DÉCEMBRE [P.22]
JEUNE PUBLIC
CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE DE PARIS BERIO : CORO LUNDI 11 DÉCEMBRE [P.24]
Faire découvrir aux plus jeunes la musique du xxe siècle à aujourd’hui, c’est former le public de demain. Un enjeu décisif porté par des activités spécialement conçues pour le jeune public.
CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE DE PARIS Les dates et les horaires de ces répétitions seront précisés début septembre sur le site ensembleinter.com
CONCERTS ÉDUCATIFS
SOLISTES EN BIBLIOTHÈQUES
Imaginés par les solistes de l’Ensemble ou un compositeur, en collaboration étroite avec des médiateurs et les équipes éducatives, ces concerts présentent au jeune public, sous une forme originale et participative, des œuvres du XXe siècle à aujourd’hui. En 2017-18, trois spectacles sont proposés :
Ces rencontres musicales dans les bibliothèques et les médiathèques parisiennes sont conçues et animées par les solistes de l’Ensemble. Elles ont pour but de faire découvrir à un large public l’univers de la musique du XXe siècle à aujourd’hui. La variété des interventions reflète la diversité des personnalités des solistes. Elles peuvent être axées sur un thème, une période de l’histoire de la musique, un instrument et son répertoire, un compositeur, etc. Le rapport de proximité entre le public et les solistes renforce la dimension d’échange et de partage d’expérience. En partenariat avec Paris bibliothèques
LES AVENTURES DE PINOCCHIO / CONTE MUSICAL DU 27 AU 29 SEPTEMBRE [P. 10] STRASBOURG MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLE / CONCERT EN FAMILLE LES 27 ET 28 JANVIER [P. 28] CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE DE PARIS AU FIL DES CUIVRES / CONCERT EN FAMILLE DIMANCHE 27 MAI [P. 39] CITÉ DE LA MUSIQUE – PHILHARMONIE DE PARIS 55
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ACADÉMIE D U F E S T I VA L DE LUCERNE Depuis sa création en 2004, les solistes de l’Ensemble intercontemporain participent aux sessions de l’académie du Festival de Lucerne. Internationalement réputés pour leur expérience pédagogique, ils contribuent au perfectionnement de la formation de jeunes musiciens de haut niveau venus du monde entier. Ce travail en profondeur se déploie sur plusieurs semaines et aboutit à plusieurs concerts donnés dans le cadre du Festival de Lucerne. www.academy.lucernefestival.ch academy@lucernefestival.ch
MASTER CLASSES E T AT E L I E R S E N C O N S E R VAT O I R E S
ACADÉMIE MANIFESTE
Accompagnés par les solistes de l’Ensemble, les étudiants des conservatoires nationaux, régionaux et parfois internationaux, futurs professionnels (ou amateurs), découvrent les techniques et les modes de jeu propres au répertoire contemporain. Ils se familiarisent ainsi avec des écritures musicales actuelles et les projets des compositeurs d’aujourd’hui.
L’Ensemble intercontemporain est associé à l’académie ManiFeste, festival de l’Ircam, depuis sa création en 2012. Pour cette nouvelle édition, les solistes de l’Ensemble interviendront dans les ateliers dédiés aux jeunes compositeurs.
Au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, des ateliers pédagogiques de haut niveau, conçus à partir d’œuvres au programme d’un concert de la saison, permettent à de jeunes musiciens en voie de professionnalisation de se perfectionner au contact de leurs aînés expérimentés de l’Ensemble. Ce travail approfondi réalisé sur une période de plusieurs semaines aboutit à un concert réunissant l’Ensemble intercontemporain et l’Orchestre du Conservatoire de Paris.
CES ATELIERS ABOUTIRONT À UN CONCERT DE CRÉATIONS SAMEDI 30 JUIN [P.47] LE CENTQUATRE
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CONCERT RÉUNISSANT L’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES ET CALENDRIER DES ACTIVITÉS
ET L’ORCHESTRE DU CONSERVATOIRE DE PARIS LUNDI 11 DÉCEMBRE [P.24] PHILHARMONIE DE PARIS – GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ
ensembleinter.com
Depuis plusieurs années l’Ensemble intercontemporain et le Conservatoire de Paris mènent également un travail original à destination des élèves des classes de direction d’orchestre, de composition et d’interprétation. LES ATELIERS AUTOUR DE NOUVELLES ŒUVRES DES ÉLÈVES DES CLASSES DE COMPOSITION DONNERONT LIEU À UN CONCERT DE CRÉATIONS JEUDI 1 ER FÉVRIER [P.29] CONSERVATOIRE DE PARIS 56
Allegro ma non troppo d’Unsuk Chin interprété par Victor Hanna, percussionniste
DEVENEZ MÉCÈNE
D E L’ E N S E M B L E I N T E R C O N T E M P O R A I N SOUTENEZ L’ E N S E M B L E • Partagez ses valeurs d’excellence et de créativité • Participez à l’enrichissement du répertoire en finançant la commande de nouvelles œuvres • Assurez le rayonnement international du répertoire • Aidez son effort de transmission auprès des futurs musiciens professionnels et amateurs • Contribuez à son projet artistique en favorisant la réalisation de projets multidisciplinaires ambitieux
L’Ensemble intercontemporain remercie chaleureusement ses donateurs et plus particulièrement la fondation Meyer pour son soutien à la création.
DES AVANTAGES EXCLUSIFS • Rencontre avec les artistes et découverte des « coulisses » de l’Ensemble • Accès illimité aux répétitions commentées • Accès privilégié à certaines répétitions générales • Invitations au concert de votre choix • Un CD offert à chaque nouvelle parution discographique
H LE SAVIEZ-VOUS
C O N C R È T E M E N T
Particulier vous bénéficiez d’une réduction d’impôt égale à 66 % du montant de votre don, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
• Un don de 300 €, soit 102 € après réduction fiscale, contribuera à la réalisation d’une master classe auprès de futurs professionnels • Un don de 500 €, soit 170 € après réduction fiscale, permettra à une classe de 20 élèves d’assister à un concert éducatif • Un don de 1000 €, soit 340 € après réduction fiscale, participera au financement d’une commande à un jeune compositeur • Un don de 3000 €, soit 1020 € après réduction fiscale, soutiendra une tournée de l’Ensemble en France.
Entreprise mécène vous bénéficiez d’une réduction d’impôt égale à 60 % du montant du don, dans la limite de 0,5 % de votre chiffre d’affaires.
H POUR PLUS D’INFORMATIONS Émilie Roffi chargée de communication et mécénat + 33 (0)1 44 84 44 53 e.roffi@ensembleinter.com
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Ensemble intercontemporain Résident à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris
Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain se consacre à la musique du xxe siècle à aujourd’hui. Les 31 musiciens solistes qui le composent sont placés sous la direction du chef d’orchestre et compositeur Matthias Pintscher. Unis par une même passion pour la création, ils participent à l’exploration de nouveaux territoires musicaux aux côtés des compositeurs, auxquels des commandes de nouvelles œuvres sont passées chaque année. Ce cheminement créatif se nourrit d’inventions et de rencontres avec d’autres formes d’expression artistique : danse, théâtre, vidéo, arts plastiques, etc. L’Ensemble développe également des projets intégrant les nouvelles technologies (informatique musicale, multimédia, techniques de spatialisation)
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pour certains en collaboration avec l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique). Les activités de formation des jeunes interprètes et compositeurs, les concerts éducatifs ainsi que les nombreuses actions culturelles à destination du public traduisent un engagement toujours renouvelé en matière de transmission. En résidence à la Cité de la musique - Philharmonie de Paris, l’Ensemble intercontemporain se produit en France et à l’étranger où il est régulièrement invité par de grandes salles et par des festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris. L’Ensemble intercontemporain bénéficie du soutien de la Fondation Meyer pour certains de ses projets de création.
Matthias Pintscher
Directeur musical de l’Ensemble intercontemporain
« Ma pratique de chef d’orchestre est enrichie par mon activité de compositeur et vice versa. » Après une formation musicale (piano, violon, percussion), Matthias Pintscher débute ses études de direction d’orchestre avec Peter Eötvös. Âgé d’une vingtaine d’années, il s’oriente vers la composition avant de trouver un équilibre entre ces deux activités, qu’il juge totalement complémentaires. Matthias Pintscher est directeur musical de l’Ensemble intercontemporain depuis septembre 2013. Il est « Artiste associé » du BBC Scottish Symphony Orchestra et de l’Orchestre Symphonique National du Danemark depuis plusieurs années. Il a également été nommé compositeur en résidence et artiste associé de la nouvelle Elbphilharmonie Hamburg. Depuis septembre 2016, il est le nouveau chef principal de l’Orchestre de l’Académie du Festival de Lucerne, succédant ainsi à Pierre Boulez. Professeur de composition à la Juilliard School de New York depuis septembre 2014, il est également en charge du volet musical du festival Impuls Romantik de Francfort depuis 2011.
Chef d’orchestre reconnu internationalement, Matthias Pintscher dirige régulièrement de grands orchestres en Europe, aux États-Unis et en Australie : New York Philharmonic, Cleveland Orchestra, Los Angeles Philharmonic, National Symphony Orchestra de Washington, Orchestre symphonique de Toronto, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre de l’Opéra de Paris, BBC Symphony Orchestra, Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, orchestres symphoniques de Melbourne et de Sydney… Matthias Pintscher est l’auteur de nombreuses créations pour les formations les plus diverses, de la musique pour instrument solo au grand orchestre. Ses œuvres sont jouées par de grands interprètes, chefs, ensembles et orchestres (Chicago Symphony, Cleveland Orchestra, New York Philharmonic, Philadelphia Orchestra, Berlin Philharmonic, London Symphony Orchestra, Orchestre de Paris, etc.). Elles sont, toutes publiées chez Bärenreiter-Verlag et les enregistrements de celles-ci sont disponibles chez Kairos, EMI, Alpha Classics, Teldec, Wergo et Winter & Winter.
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Équipe artistique
Équipe administrative
Conseil de l’Ensemble
Directeur musical Matthias Pintscher
Directeur général Hervé Boutry
Président Henri Loyrette
Flûtes Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle Hautbois Philippe Grauvogel, Didier Pateau Clarinettes Martin Adámek, Jérôme Comte Clarinette basse Alain Billard Bassons Paul Riveaux, nn Cors Jens McManama, Jean-Christophe Vervoitte Trompettes Clément Saunier, nn Trombones Jérôme Naulais, Benny Sluchin Tuba nn Percussions Gilles Durot, Samuel Favre, Victor Hanna Pianos/claviers Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien Vichard Harpe Frédérique Cambreling
Directrice administrative et financière Sophie Quéré Responsable coordination artistique Alix Sabatier Responsable production et diffusion Marine Gaudry Responsable comptable Christelle Coquille Régisseur général Jean Radel Régisseur son/production Nicolas Berteloot Régisseurs de production Samuel Ferrand Aurore Houeix Bibliothécaire Damien Degraeve Adjointe régie/bibliothèque Caroline Barillon Chargée des actions éducatives Sylvie Cohen Responsable de la communication Luc Hossepied Chargée de communication et de mécénat Émilie Roffi
Violons Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo Tosi Altos Odile Auboin, John Stulz Violoncelles Éric-Maria Couturier, Pierre Strauch Contrebasse Nicolas Crosse
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Membre d’honneur Jack Ralite Membres de droit Audrey Azoulay Ministre de la Culture et de la Communication, représentée par Régine Hatchondo Directrice générale de la création artistique Anne Hidalgo Maire de Paris, représentée par Karen Taïeb Conseillère de Paris Anne Tallineau Directrice générale déléguée de l’Institut Français PERSONNALITÉS QUALIFIÉES Nicholas Snowman Vice-président Catherine Tasca Vice-présidente Jean-Philippe Billarant Trésorier Pascal Dusapin Camélia Jordana Brigitte Lefèvre
Réservations Toutes les réservations et les souscriptions aux différentes formules d’abonnement se font directement auprès des salles accueillant l’Ensemble intercontemporain. Coordonnées des salles et organisateurs parisiens et franciliens ci-contre. Pour les coordonnées en régions et à l’étranger voir directement les pages de ces concerts sur
ensembleinter.com
Cité de la musique - Philharmonie de Paris 221, avenue Jean-Jaurès 75 019 Paris philharmoniedeparis. fr 01 44 84 44 84 philharmoniedeparis.fr Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris 209, avenue Jean-Jaurès 75 019 Paris conservatoiredeparis. fr 01 40 40 45 45 reservation@cnsmdpfr Ircam 1, place Igor-Stravinsky 75 004 Paris 01 44 78 12 40 billeterie@ircam.fr ircam.fr Le Centquatre 5, rue Curial 75 019 Paris 01 53 35 50 00 104.fr Maison de la radio 116, avenue du Président-Kennedy 75 016 Paris Tél. 01 56 40 15 16 billeterie@radiofrance.com maisondelaradio.fr Opéra-Comique 1, place Boieldieu 75 002 Paris 0825 01 01 23 (n° indigo 0,15€/mn) opera-comique.com T2G-Théâtre de Gennevilliers Centre dramatique national 41, avenue des Grésillons 92 230 Gennevilliers theatre2gennevilliers. com 01 41 32 26 26 (du mardi au samedi de 13h à 19h) theatre2gennevilliers.com
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SEPTEMBRE
VEN 15 SAM 16 SAM 23 MAR 26 MER 27 JEU 28 JEU 28 VEN 29 SAM 30
VEN 6 20:00 SAM 7 20:00 SAM 14 19:30 JEU 19 20:30 SAM 21 MAR 31 20:00
20:00 20:30 20:30 18:30 18:30 10:00 14:00 10:00 20:30
REBONDS ET ARTIFICES REBONDS ET ARTIFICES GRAND SOIR STRAVINSKY REBONDS ET ARTIFICES LES AVENTURES DE PINOCCHIO LES AVENTURES DE PINOCCHIO LES AVENTURES DE PINOCCHIO LES AVENTURES DE PINOCCHIO ARCHIPEL SONORE
GENNEVILLIERS/T2G – THÉÂTRE DE GENNEVILLIERS GENNEVILLIERS/T2G – THÉÂTRE DE GENNEVILLIERS PARIS/ PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE STRASBOURG/THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG STRASBOURG/AUDITORIUM FRANCE 3 STRASBOURG/AUDITORIUM FRANCE 3 STRASBOURG/AUDITORIUM FRANCE 3 STRASBOURG/AUDITORIUM FRANCE 3 OSTWALD/LE POINT D’EAU
RÉPONS RÉPONS CROIRE COMME UN NUAGE DE VENT ET DE PIERRE... CODEC ERROR BUENOS AIRES I
NEW YORK/PARK AVENUE ARMORY NEW YORK/PARK AVENUE ARMORY LONDRES/ROYAL FESTIVAL HALL PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE DONAUESCHINGEN/ERICH KÄSTNER HALLE BUENOS AIRES/TEATRO SAN MARTíN
BUENOS AIRES II NO MORE MASTERPIECES NO MORE MASTERPIECES NO MORE MASTERPIECES IN VAIN ÎLES ENCHANTÉES UN VOYAGE D’HIVER UN VOYAGE D’HIVER
BUENOS AIRES/CENTRO CULTURAL NÉSTOR KIRCHNER AMSTERDAM/MUZIEKGEBOUW AAN’T IJ BOIS-LE-DUC/VERKADEFABRIEK GROTE ZAAL LA HAYE/HET KONINKLIJK CONSERVATORIUM PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE VIENNE/MUSEUMSQUARTIER-HALLE E PARIS/OPÉRA COMIQUE – SALLE FAVART PARIS/OPÉRA COMIQUE – SALLE FAVART
20:30 20:00 20:30
DEUX ESPRITS VAGUES D’INFLUENCES BERIO : CORO
PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE COLOGNE/PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS GRANDE/SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE
20:30 20:30 15:00 15:00 15:00
ELLIOTT CARTER GRAND SOIR NUMÉRIQUE MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLE MONSIEUR CROCHE ET SON DOUBLE DEBUSSY/REICH
PARIS/PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE PARIS PHILHARMONIE
19:00 20:00 20:30 15:00
NOUVELLE GÉNÉRATION PRÉSENCES HENZE : REQUIEM MELANCHOLIA
PARIS/CONSERVATOIRE DE PARIS – SALLE MAURICE FLEURET PARIS/MAISON DE LA RADIO – AUDITORIUM PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
GRAND SOIR LINDBERG DES CANYONS AUX ÉTOILES… DES CANYONS AUX ÉTOILES… CINQ MUSICIENS DANS LE VENT DES CANYONS AUX ÉTOILES… DES CANYONS AUX ÉTOILES…
PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE BRUXELLES/BOZAR LONDRES/WIGMORE HALL LUXEMBOURG/PHILHARMONIE LUCERNE/KKL
ECHO-FRAGMENTE DÉRIVE 2
PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE
LA VIE CÉLESTE LA VIE CÉLESTE AU FIL DES CUIVRES DRONOCRACY
BARCELONE/L’AUDITORI BARCELONE/L’AUDITORI PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/LE STUDIO – PHILHARMONIE REIMS/LA COMÉDIE – L’ATELIER
FOLKLORES IMAGINAIRES ILLUMINATION INSCAPE INSCAPE CRÉATION MANIFESTE
PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/LE STUDIO – PHILHARMONIE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE PARIS/PHILHARMONIE DE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE LILLE/NOUVEAU SIÈCLE PARIS/LE CENTQUATRE
OCTOBRE
NOVEMBRE JEU 2 20:00 JEU 2 20:15 VEN 3 20:30 SAM 4 VEN 10 20:30 LUN 20 19:30 JEU 23 20:00 VEN 24 20:00
DÉCEMBRE VEN 1 ER DIM 3 LUN 11
JANVIER MER 10 VEN 26 SAM 27 DIM 28 DIM 28
DE DE DE DE DE
PARIS/AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE PARIS/SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE PARIS/LE STUDIO – PHILHARMONIE PARIS/LE STUDIO – PHILHARMONIE PARIS/AMPHITHÉÂTRE – CITÉ DE LA MUSIQUE
FÉVRIER
JEU 1 ER SAM 10 VEN 16 DIM 18
VEN 9 VEN 16 DIM 18 LUN 19 MER 21 SAM 24
MARS 20:30 20:30 17:00 19:30 19:00 11:00
AVRIL JEU 5 20:30 MER 25 20:30
MAI
SAM 19 19:00 DIM 20 11:00 DIM 27 11:00 SEMAINE DU 28 MAI
VEN 1 ER 20:30 VEN 8 20:30 JEU 14 20:30 SAM 16 18:30 SAM 30
JUIN
Une série discographique originale avec Alpha Classics
Ensemble intercontemporain Association loi 1901 Licence d’entrepreneur de spectacles N° 2-1063215
Photographies
NOUS CONTACTER
p.2 Matthias Pintscher © Franck Ferville p.7 Alexander Schubert © Alexander Schubert p.13 Salvatore Sciarrino © Philippe Gontier p.19 Georg Friedrich Haas © Philippe Gontier p.23 Toshio Hosokawa © Philippe Gontier p.27 Daniele Ghisi © Franck Ferville p.33 Ann Veronica Janssens © Ivan Put p.34 (de haut en bas) : Ann Veronica Janssens Blue, Red and Yellow, 2001 - ongoing steel, wood, polycarbonate, blue, red, and yellow films, artificial fog dimensions variable Photo©Pascual Mercé Courtesy: the artist and EACC, Spain Side (studio version), 2006 single monitor installation, dvd and dv-pal, colour, ratio 4:3 3 minutes 3 seconds Courtesy: the artist and WIELS, Belgium yellowbluepink, 2015 artificial fog, artificial light, colour filters dimensions variable Photo©Wellcome Collection, photo by Tom Farnetti Courtesy: the artist and Wellcome collection, London p.37 Bruno Mantovani © Franck Ferville p.40 Laurent Durupt © Marikel-Lahana p.45 Robert Henke © Robert Henke p.46 Marko Nikodijevic © Manu Theobald p.53, 54, 55 © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.56 Les aventures de Pinocchio, conte musical de Lucia Ronchetti © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.57 (haut) : sonic eclipse occultation de Matthias Pintscher, 2016, Cité de la musiquePhilharmonie de Paris © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.57 (centre) Simplexity, la beauté du geste de Thierry De Mey, 2016, Centre Pompidou © Franck Ferville p.57 (bas) Nemeton de Matthias Pintscher, 2017, Cité de la musiquePhilharmonie de Paris © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.59 © Christophe Urbain p.60 © Franck Ferville
Ensemble intercontemporain 223, avenue Jean-Jaurès 75 019 Paris 01 44 84 44 50 contact@ensembleinter.com ensembleinter.com
RELATIONS PRESSE Opus 64 Valérie Samuel, Pablo Ruiz 01 40 26 77 94 p.ruiz@opus64.com
En 2015, l’Ensemble intercontemporain et le label Alpha Classics se sont associés pour lancer une série discographique originale. Thématiques ou monographiques, ces enregistrements studio de haute qualité rassemblent des « classiques » du xxe siècle, des œuvres majeures de grands compositeurs contemporains mais aussi celles, plus méconnues, d’une nouvelle génération de créateurs. Chaque album a également pour ambition de décliner les dimensions individuelles et collectives de l’identité musicale de l’Ensemble : de la musique soliste à celle pour grand effectif. Albums disponibles Bartók/Ligeti (2015) Matthias Pintscher (2016) New York (2017)
Contenus rédactionnels Ont participé à la réalisation des contenus rédactionnels de cette brochure : John Fallas Laure Gauthier Anabelle Gugnon Zubin Kanga Matthias Pintscher David Sanson Salvatore Sciarrino Jérémie Szpirglas David Verdier Margarete Zander La reproduction même partielle d’un article de cette brochure est soumise à l’autorisation de l’Ensemble intercontemporain.
Pascal Aimar/Tendance Floue couverture, p.48 Flore-Aël Surun/Tendance Floue p. 9, 21 Alain Willaume/Tendance Floue p.12, 22, 32, 44 Gilles Coulon/Tendance Floue p.18 Philippe Lopparelli/Tendance Floue p.26
Conception graphique Belleville Impression Vincent Imprimerie Programmes et informations donnés sous réserve de modifications. Exemplaire gratuit. Ne pas jeter sur la voie publique. © Ensemble intercontemporain