Brochure 2013-14 de l'Ensemble intercontemporain

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Ensemble intercontemporain 2013/2014


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04 Édito

08 La saison

46 L’Ensemble intercontemporain

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06 Calendrier des concerts

44 Transmettre

52 Informations pratiques

Textes sur les concerts, vidéos et extraits musicaux : www.ensembleinter.com


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No hay caminos, hay que caminar… est le titre d’une œuvre musicale marquante du XXe siècle composée par Luigi Nono. Elle exprime mieux qu’aucune autre, dans son titre, ce qui fait avancer l’humanité : depuis toujours, « il n’y a pas de chemins, il n'y a qu'à marcher ». Dans le domaine des arts plus que dans tout autre, il n’y a pas de chemins connus, balisés, menant à une destination prévue. Il s’agit avant tout d’être en mouvement, de marcher vers l’inconnu. Ce mouvement génère de l’énergie, il réchauffe, provoque l’éveil de soi quand l’immobilité engendre le froid, l’obscurité, la disparition de l’être. Être en marche vers de nouveaux horizons, aller de l’avant. C’est dans cet esprit que je rejoins aujourd’hui l’Ensemble en tant que directeur musical. C’est un grand honneur doublé d’une grande responsabilité. Au fil des nombreux échanges avec les solistes de l’Ensemble, j’ai été heureux de découvrir qu’ils souhaitaient eux aussi emprunter de nouveaux chemins vers des destinations à imaginer et construire ensemble. « Caminos ». Chemins ! Regarder devant soi, c’est aussi beaucoup attendre de la nouvelle direction de ce merveilleux instrument que représente cet ensemble unique, qui, depuis sa fondation en 1976, se caractérise par une relation dynamique entre la création, toujours porteuse de rupture avec ce que l’on connaît, et le patrimoine musical du XXe siècle.

Le besoin de changement implique la compréhension et le respect de cette identité forgée au cours de son histoire. L’innovation naît de décisions basées sur ce que l’on connaît du passé, de ce qui a été vécu – des « chemins vers l’espace ouvert », pour reprendre les mots du poète Friedrich Hölderlin. L’aventure promet d’être passionnante et nous vous invitons à nous suivre dans ces voyages imaginaires en terra incognita, à Paris comme en tournée. Nous aurons également à cœur de partager avec vous le passionnant processus d’interprétation et de création de la musique de notre temps, pour que vous puissiez emprunter à nos côtés ces chemins incertains qui mènent au concert. L’ouverture au public de certaines répétitions vous permettra ainsi d’approcher au plus près le travail de création. Le dialogue entre compositeurs, interprètes et spectateurs doit avoir lieu au grand jour pour donner à voir et à entendre la manière dont s’invente, se construit et se vit la musique. En un temps où les programmes de concerts sont souvent dictés par des thèmes et des concepts qui peuvent faire passer le contenu artistique au second plan, nous gardons à l’esprit ce qui rend la musique tellement unique : la nature insaisissable et fugitive de l’instant. Ces instants uniques et exaltants, nous désirons les vivre avec vous, dans une exigence toujours renouvelée pour la qualité et l’originalité de nos projets.

Cette année nous vous proposerons de nouvelles expériences comme les trois « week-ends Turbulences », du vendredi soir au dimanche après-midi à la Cité de la musique. Trois temps forts de la saison qui nous feront prendre tour à tour des « chemins de traverse » avec Pascal Dusapin, de « nouvelle(s) direction(s) » avec moi-même, avant un dernier weekend d’« air libre » avec Bruno Mantovani. Cette saison sera également marquée par de nouvelles collaborations avec des compositeurs et des interprètes. Fidèles à notre identité et à nos valeurs, nous poursuivrons le dialogue toujours fertile entre créations et chefs-d’œuvre du passé, comme le manifestera le spectacle conçu par le metteur en scène Johan Simons, le plasticien belge Michaël Borremans, et le compositeur Mark Andre autour du Voyage d’hiver de Schubert, présenté en février à la Cité de la musique. Nous nous produirons dans des lieux différents, comme le Théâtre des Bouffes du Nord, avec un projet réunissant l’écrivain Marie NDiaye et le compositeur Hèctor Parra, ou la Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin, un nouvel espace à deux pas de la Cité de la musique, pour des projets associant compositeurs, musiciens et artistes plasticiens. Des metteurs en scène, peintres, vidéastes et chorégraphes renommés se joindront à nous pour explorer de nouvelles voies qui nous ramèneront certainement à nous-mêmes et à notre perception de la musique : exceptionnelle, insaisissable, toujours inscrite dans l’instant.

Transmettre notre expérience et nos savoir-faire aux jeunes musiciens et aux compositeurs sera plus que jamais au cœur de notre activité. Les nombreux projets de cette saison 2013-14 en témoignent : académies et résidences à Lucerne, Heidelberg et Paris (dans le cadre de ManiFeste, festival de l’Ircam) ; « coaching » des étudiants du Conservatoire de Paris donnant lieu à des concerts d’envergure nécessitant un vaste effectif ; master classes et ateliers dans les conservatoires à rayonnement régional et municipaux. Les actions de découverte et d’approfondissement pour le public seront également développées : présentations des concerts, répétitions publiques commentées, après-concerts ou rencontres avec les musiciens. Cette nouvelle saison, vous allez maintenant la découvrir dans cette brochure aux multiples correspondances entre musique, arts plastiques, philosophie, littérature et science. Nous espérons qu’elle vous donnera envie de marcher avec nous, d’aller de l’avant ensemble, animés par un même esprit d’aventure musicale. « No hay caminos, hay que caminar… » Matthias Pintscher


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7 Dimanche 27 octobre 2013

Dimanche 18 août 2013

Samedi 11 janvier 2014

Jeudi 13 février 2014

Samedi 22 mars 2014

Dimanche 27 avril 2014

11h - Lucerne

14H - MILAN

14H15 - AMSTERDAM

20H - ROUEN

20H - BRUXELLES

19H30 - LONDRES

KKL, Luzerner Saal Lucerne Festival Œuvres de H. BIRTWISTLE, P. BOULEZ, F. CERHA, C. CZERNOWIN, W. RIHM

Teatro alla Scala Œuvres de L. VAN BEETHOVEN, P. BOULEZ

Concertgebouw ZaterdagMatinee Œuvres de L. DALLAPICCOLA, Y. CHAURIS, B. MADERNA, G. MAHLER, A. SCHÖNBERG

Opéra de Rouen Haute-Normandie Metropolis Film de Fritz Lang Musique, Martin MATALON

Bozar, salle Henri Le Bœuf Klara Festival Le voyage d’hiver F. Schubert/ M. Andre

Wigmore Hall programme du 18 avril

Samedi 22 février 2014

Mardi 25 mars 2014

20H - Bordeaux

20h - PARIS

Auditorium, salle Dutilleux Œuvres de L. DALLAPICCOLA, Y. CHAURIS, G. LIGETI, A. SCHÖNBERG

Cité de la musique, salle des concerts programme du 20 mars

Vendredi 13 septembre 2013 21H - FLORENCE

Musée national du Bargello Festival flame Œuvres de P. BOULEZ, H. LACHENMANN, B. MANTOVANI, I. XENAKIS Vendredi 27 septembre 2013 20H - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts Œuvres de J. S. BACH / A. WEBERN, J. HARVEY, M. PINTSCHER, B. A. ZIMMERMANN

20H - GENÈVE

Bâtiment des Forces Motrices Wagner Geneva Festival Œuvres de A. SCHÖNBERG, S. SCIARRINO, R. WAGNER Vendredi 8 novembre 2013

20H30 - STRASBOURG

Cité de la Musique et de la Danse Festival Musica Œuvres de P. BOULEZ, H. PARRA

Vendredi 18 octobre 2013 20h

Œuvres de P. Dusapin, J. Ockeghem, J. Richafort, G. Scelsi, E. Varèse, etc. Samedi 19 octobre 2013 17H30

Conférence-concert La musique du cerveau : du bruit qui pense ? avec Stanislas Dehaene, cognitiviste 20h

Le Grand Soir Œuvres de L. Berio, P. Boulez, L. JanÁCˇEk, M. Kagel, S. Reich, K. Schwitters, etc. Dimanche 20 octobre 2013 16h30

Œuvres de P. Dusapin, M. Feldman Avant-concert surprise à 15h

20H - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts Même programme que le 11 janvier Jeudi 16 janvier 2014 20H - ANVERS

Cité de la musique, salle des concerts Œuvres de H. DUFOURT, L. RONCHETTI

de Singel-Blauwe Zaal Même programme que le 11 janvier

Vendredi 15 novembre 2013 19h30 - Les Lilas

Vendredi 29 novembre 2013

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Mardi 14 janvier 2014

20h - PARIS

Le Triton, scène de musiques présentes Intersession # 12

Jeudi 3 octobre 2013

WEEK-END TURBULENCES Chemins de traverse avec Pascal Dusapin Paris-Cité de la musique

Vendredi 1er novembre 2013

WEEK-END 2/3 TURBULENCES Nouvelle(s) direction(s) avec Matthias Pintscher Paris-Cité de la musique

20H - PARIS

Vendredi 7 février 2014

Centre Pompidou, Grande Salle Œuvres de A. HERRMANN, M. JARRELL, M. KAGEL, U. KREPPEIN

20H

Mardi 4, mercredi 5, vendredi 7, samedi 8 mars 2014 20H30 - PARIS

Théâtre des Bouffes du Nord Te craindre en ton absence Musique, Hèctor Parra Texte, Marie NDIAYE Mercredi 5 et jeudi 6 mars 2014 20H - PARIS

Vendredi 16 mai 2014

20H

Œuvres de P. Boulez, G. Ligeti, B. Mantovani, etc. Samedi 12 avril 2014 17H30

Samedi 8 février 2014

19H30 - MADRID

Vendredi 14 mars 2014

20H

17H30

Auditorio Nacional de Música Œuvres de B. BARTÓK, A. GARCÍA-ABRIL, O. MESSIAEN

14H30 - Bordeaux

Conférence-concert Musique et arts plastiques avec Michaël Borremans, plasticien

Auditorium, salle Dutilleux Le quintette à vent, de Haydn à Cage Concert éducatif scolaire

Le Grand Soir Œuvres de H. Birtwistle, R. Cendo, T. De Mey, D. Fujikura, S. Reich, etc.

Mardi 3 décembre 2013

20H

14H30 - PARIS

Le Grand Soir Œuvres de G. Gabrieli, M. Pintscher, M. Ravel, R. Schumann, K. SzymanowskI, A. Webern, etc. Dimanche 9 février 2014

20h - PARIS

16H30

Cité de la musique, salle des concerts Gérard GRISEY Espaces acoustiques

Œuvres de P. Boulez, W. A. Mozart, W. Rihm Avant-concert surprise à 15h

Mardi 17 décembre 2013 20h30 - ORLÉANS

Scène nationale d’Orléans, salle Vitez Œuvres de J. S. Bach, G. Kurtág

Conférence-concert Le sentiment d’appartenance : de la personne au groupe avec Michel Maffesoli, sociologue

Dimanche13 avril 2014

Samedi 15 mars 2014

16h30

11H - Bordeaux

Œuvres de B. Berio, P. Boulez, P. Leroux Avant-concert surprise à 15h

Jeudi 20 mars 2014 MONACO - Horaire à déterminer

Salle à déterminer Printemps des Arts de Monte-Carlo Karlheinz STOCKHAUSEN Momente Samedi 22 mars 2014 20H - COLOGNE

Philharmonie programme du 20 mars

18H - COLOGNE

Vendredi 11 avril 2014

Mardi 3 décembre 2013

Samedi 14 décembre 2013

Vendredi 9 mai 2014

Salle à déterminer Festival Acht Brücken Œuvres de L. BERIO, T. DE MEY, J.-P. DROUET, V. GLOBOKAR, M. KAGEL

Le voyage d’hiver F. Schubert/ M. Andre

Auditorium, salle Dutilleux Le quintette à vent, de Haydn à Cage

COLOGNE - Horaire à déterminer

Philharmonie Festival Acht Brücken Œuvres de G. LIGETI, M. PINTSCHER

WEEK-END 3/3 TURBULENCES Air libre avec Bruno Mantovani Paris-Cité de la musique

Opéra national de Paris, Amphithéâtre Bastille Igor STRAVINSKY Histoire du soldat

Cité de la musique, salle des concerts Le quintette à vent, de Haydn à Cage Concert éducatif scolaire

Mercredi 7 mai 2014

20H - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts Œuvres de P. EÖTVÖS, W. QIN, J. TIENSUU, S. XU Samedi 17 mai 2014 11H - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts Peter EÖTVÖS Chinese Opera concert éducatif famille Samedi 24 mai 2014 18H - QUIMPER

Théâtre Max-Jacob Festival Sonik Œuvres de J. ALVAREZ, J. CAGE, F. DONATONI, J. DRUCKMAN, D. FUJIKURA, M. KAGEL, F. SARHAN Du 11 juin au 10 juillet 2014 PARIS

Vendredi 18 avril 2014

ManiFeste-2014, festival

20H - PARIS

Auditorium du Louvre Œuvres de A. BERG, G. KURTÁG, Y. ROBIN, R. SCHUMANN Samedi 26 avril 2014 18H - LYON

Auditorium programme du 13 février

Les concerts à Paris sont précédés d'une présentation. Informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com


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Dimanche 18 août 2013

Vendredi 13 septembre 2013

Vendredi 27 septembre 2013

Jeudi 3 octobre 2013

11h - Lucerne

21H - FLORENCE

20H - PARIS

20H30 - STRASBOURG

KKL, Luzerner Saal Lucerne Festival

Musée national du Bargello Festival flame

Cité de la musique, salle des concerts

Cité de la Musique et de la Danse Festival Musica

Pierre BOULEZ Memoriale pour flûte et 8 instruments Chaya CZERNOWIN Lovesong pour ensemble Wolfgang RIHM Gejagte Form pour orchestre (2e version) Friedrich CERHA Les Adieux (Élegie) pour ensemble Harrison BIRTWISTLE In Broken Images, pour ensemble

Pierre BOULEZ Dialogue de l'ombre double pour clarinette, clarinette enregistrée et piano résonnant Bruno MANTOVANI Cinq Pièces pour Paul Klee pour violoncelle et piano Iannis XENAKIS Charisma. Hommage à Jean-Pierre Guézec pour clarinette en si bémol et violoncelle Helmut LACHENMANN Allegro sostenuto pour clarinette, violoncelle et piano

Emmanuelle Ophèle, flûte Ensemble intercontemporain Nicholas Collon, direction

Technique Tempo Reale Solistes de l'Ensemble intercontemporain

Renseignements et réservations : www.lucernefestival.ch

Renseignements et réservations : www.flamensemble.com

Johann Sebastian BACH / Anton WEBERN Fuga (Ricercata) a 6 voci extrait de L'Offrande musicale, BWV 1079 Jonathan HARVEY Two Interludes and a Scene for an Opera pour soprano, ténor, grand ensemble et électronique Bernd Alois ZIMMERMANN Sonate pour violoncelle Matthias PINTSCHER Bereshit pour grand ensemble création française commande Saint Paul Chamber Orchestra et Ensemble intercontemporain

Hèctor PARRA Caressant l'horizon pour ensemble instrumental commande Mécénat Musical de la Société Générale Pierre BOULEZ sur Incises pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions/claviers Ensemble intercontemporain Pascal Rophé, direction Renseignements et réservations : www.festivalmusica.org

Carl Faia, Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale Ircam Claire Booth, soprano Gordon Gietz, ténor Éric-Maria Couturier, violoncelle Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique En partenariat avec l’Ircam-Centre Pompidou Tarifs : 18 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr Matthias Pintscher dirigera également deux concerts dans le cadre du Festival d'Automne à Paris : le mercredi 30 octobre à l'Opéra Bastille et le vendredi 8 novembre à la Cité de la musique.

Casey Jex Smith Levitation ©Casey Jex Smith-Galerie Polaris Paris


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WEEK-END TURBULENCES Chemins de traverse avec Pascal Dusapin

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« Je n’ai pas entrepris ce voyage pour arriver, mais pour partir », a dit un jour Samuel Beckett. Beaucoup de compositeurs de ma génération ont été formés avec l’idée d'arriver. L'histoire de la musique était en effet considérée comme une sorte de ligne droite, la seule voie possible, où les jeunes compositeurs devaient faire leurs preuves... Aujourd'hui, on le sait, l'univers de la musique n'est pas unique. La musique dite contemporaine est un genre parmi d’autres. La spécificité de ma génération tenait au fait qu’elle croyait participer à une seule énergie, une seule légitimité. L’histoire tenait sa route dans une seule direction, celle d’un futur radieux. Les autres musiques (populaires, ou par exemple celle de compositeurs qualifiés à tort de « périphériques » tels que Sibelius ou Leoš Janáˇcek ou même Bartók) étaient disqualifiées à l’intérieur du genre contemporain. Certaines expressions étaient proprement interdites. L’histoire produisait une logique normative, qui établissait des hiérarchies et des degrés. À l'occasion de ce premier week-end de « turbulences » avec l'Ensemble intercontemporain, je voudrais proposer une autre vision de l'histoire de la musique. Non pas une histoire idéologique, comme une ligne droite, mais une histoire à l'image d'un rhizome. D'où le titre : « chemins de traverse » (ce qui permet d'aller devant en franchissant des espaces non prévus). Rien de plus intéressant que de concevoir une soirée d’expériences musicales riche en rencontres inattendues entre différentes époques et esthétiques. En associant, par exemple, dans un même programme, les œuvres du dadaïste Kurt Schwitters à celles de Leoš Janáˇcek, nous en apprenons davantage sur leur époque et nous créons de nouvelles correspondances. Dans ses poèmes, Schwitters libère les sons, les assonances, les allitérations de la langue pour en faire de véritables objets plastiques. Chez Janáˇcek, nous assistons à une sorte de minimalisation des objets sonores, par exemple

de petites cellules mélodiques répétées avec une véritable obsession et qui semblent devenir des objets par eux-mêmes. Ici aussi, ce sont pour ainsi dire des sortes d'objets plastiques. Le son lui-même devient central, à l'instar de ce qui se produit chez des compositeurs plus tardifs, comme Varèse ou Xenakis. Je suis d’ailleurs très heureux que Stanislas Dehaene, chercheur en psychologie cognitive et professeur au Collège de France, ait accepté de nous parler des effets du son et de la musique sur le cerveau à l'occasion d'une conférence-concert, introduite et clôturée par l'interprétation de Lumen, de Franco Donatoni. Évoquer d'un point vue scientifique ce mystère de l’écoute de la musique permet de s'interroger sur bien des catégories d'écoute trop souvent interprétées de façon idéologique par le passé. À l'occasion de ce programme du week-end, je ne voulais pas tant rechercher des oppositions que des contrastes. Nous associons à l'occasion du concert d'inauguration des œuvres du XX e siècle à la musique polyphonique de la fin du XVe et début du XVIe siècle, dont l'énorme complexité soustend toute sa force métaphysique et spirituelle. En tant qu'organiste, c'est une tradition polyphonique que je connais bien et dont on retrouve encore de nombreuses traces chez Bach. J'ai compris que la musique ancienne, très appréciée à juste titre par Varèse, comportait cet aspect expérimental très proche de la musique de la fin du XXe siècle. Et c'est grâce à cette musique que j'ai appris à connaître l'idée de la complexité en musique. En temps de crise, comme celui que nous connaissons actuellement, il n'est pas rare d'évoquer avec nostalgie les systèmes du passé, de s'y cramponner, en essayant de préserver ce qu'on connaît déjà. Avec le programme de ce week-end, je ne veux pas essayer de conserver ce passé, mais plutôt de montrer l'invention, cette « fébrilité » véritablement intemporelle. Propos recueillis par Jan Vandenhouwe, conseiller artistique pour les Week-ends Turbulences.

programme du week-end : double-page suivante


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WEEK-END TURBULENCES Chemins de traverse avec Pascal Dusapin

Vendredi 18 octobre 2013

Samedi 19 octobre 2013

20H - PARIS

17H30 - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts

Cité de la musique, Amphithéâtre

Giacinto SCELSI Okanagon pour harpe, contrebasse amplifiée et tam-tam Johannes OCKEGHEM Motet « Intemerata Dei Mater » Edgard VARÈSE Intégrales pour 11 instruments à vent et percussion Robert MORTON Chanson « L’Homme armé » Pierre de LA RUE Messe « L’Homme armé » : « Agnus Dei » 1 et 2 Iannis XENAKIS Thalleïn pour 14 instrumentistes Josquin DESPREZ Motet « Christus mortuus est pro nobis/ Circumdederunt me » Jean RICHAFORT Messe de Requiem (in memoriam Josquin Desprez) : « Introitus » Samy MOUSSA Kammerkonzert pour orchestre de chambre création française Antoine BRUMEL Messe à 6 voix Pascal DUSAPIN Jetzt Genau! Concertino pour piano et 6 instruments

CONFÉRENCE-CONCERT

Concert présenté par Pascal Dusapin Capilla Flamenca Sébastien Vichard, piano Ensemble intercontemporain Peter Rundel, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Andreas Gursky Bahrain I, 2005 ©VG BILD-KUNST, Bonn Courtesy Monika Sprüth Galerie, Köln / ADAGP, Paris, 2013

Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

« La musique du cerveau : du bruit qui pense ? » Stanislas Dehaene, chercheur en psychologie cognitive Pascal Dusapin, compositeur Franco DONATONI Lumen pour 6 instruments Solistes de l’Ensemble intercontemporain Julien Leroy, direction Entrée libre sur réservation

20H - PARIS Cité de la musique, salle des concerts LE GRAND SOIR PREMIÈRE PARTIE Kurt SCHWITTERS Sonate in Urlauten « Ur Sonata » (extraits) ˇ K Leoš JANÁCE Capriccio pour piano et 6 instruments Mauricio KAGEL Tango alemán pour voix, piano, bandonéon et violon Pascal DUSAPIN Aks pour voix de mezzo et 7 instruments ---------------- entracte --------------DEUXIÈME PARTIE

TROISIÈME PARTIE Luciano BERIO Naturale pour alto, percussion et bande Jonathan HARVEY Sprechgesang pour hautbois / cor anglais et ensemble de 13 instruments Peter EÖTVÖS Snatches of a Conversation pour trompette 2 pavillons, bruiteur et ensemble Claude VIVIER Trois Airs pour un opéra imaginaire pour soprano et ensemble Isabel Soccoja, mezzo-soprano Caroline Melzer, soprano Éric-Maria Couturier, récitant Dimitri Vassilakis, piano Didier Pateau, hautbois Jean-Jacques Gaudon, trompette Odile Auboin, alto Ensemble intercontemporain Peter Rundel, direction Pendant les entractes dans la Rue musicale : œuvres de Luciano BERIO, John CAGE, Felix MENDELSSOHN, Giacinto SCELSI, etc. Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Dimanche 20 octobre 2013 15H - PARIS Cité de la musique, rue musicale Avant-concert surprise animé par Clément Lebrun accès libre

16H30 - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Autour de Samuel Beckett Pascal DUSAPIN Quad. Concerto pour violon et petit ensemble Morton FELDMAN For Samuel Beckett pour orchestre de chambre Hae-Sun Kang, violon Ensemble intercontemporain Peter Rundel, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Tarif : 25 € ou 20 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Pierre BOULEZ Troisième Sonate pour piano (extrait) Peter ABLINGER Voices and Piano pour piano et disque compact (extraits) Steve REICH Different Trains pour quatuor à cordes et enregistrement ---------------- entracte --------------suite du programme

Textes sur les concerts, vidéos et extraits musicaux sur www.weekendturbulences.com


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Le temps, l’espace Entretien avec Barbara Cassin Quelle est votre relation à la musique en tant que philosophe ?

Le problème de fond, s’il en est un, aurait donc trait à l’espace/temps.

Ma grand-mère était cantatrice. Moi, je chante horriblement faux, à faire dérailler une chorale, et j’en ai toujours été désolée ! C’est peut-être la raison pour laquelle la musique ne m’appartient pas. Je n’ai ni culture musicale ni éducation musicale solide. De ce fait, j’ai abordé la musique par la danse, à partir de la relation immédiate entre le son et le corps. La musique me donne (ou non) envie de danser. Mais j’ai l’impression de ne pas vraiment savoir ce qu’est la musique… Cela étant, si je n’aborde pas la musique de front dans mes travaux, je traite tout de même du temps à travers la rhétorique et la sophistique. C’est ma manière de faire.

Effectivement, la philosophie possède une tendance incorrigible à rapatrier le temps dans l’espace, à spatialiser le temps. Elle semble n’avoir jamais cessé de ne pas savoir s’y prendre avec le temps, sauf à le spatialiser. Le temps constitue l’une de ses ressources et de ses questions premières, qu’elle s’approprie en le mettant en espace. C’est un sujet central pour toute la philosophie, depuis Platon et Aristote qui cherchent à domestiquer le temps (ainsi la célèbre définition aristotélicienne du temps comme « nombre du mouvement », qui le rapporte aux coordonnées spatiales), jusqu’à Heidegger qui en fait la critique et veut revisiter le rapport entre « être » et « temps » avec Sein und Zeit. Il en va de même avec ce qu’on nomme justement la « dis-cursivité », le cours du discours, que la philosophie spatialise et domestique sous le nom de « rhétorique ».

Quelles peuvent être les raisons d’une certaine retenue qui marque aujourd’hui le rapport de la philosophie avec la musique ? En ce qui me concerne, peut-être est-ce dû à la très mauvaise éducation musicale dispensée en France, du moins à mon époque. Par ailleurs, les philosophes, bien qu’ils pensent par eux-mêmes, ont toujours des maîtres. Et je ne crois pas me tromper en disant que nous autres philosophes français n’avons pas bénéficié d’un vrai maître en la matière, contrairement à la tradition allemande (Nietzsche, Adorno). On remarque souvent que le philosophe appréhende plus aisément l’œuvre picturale que l’œuvre musicale… C’est que les philosophes ont depuis Platon une clef pour les arts : l’imitation, la mimêsis. Et il est bien plus facile de décrire l’imitation en ce qui concerne la peinture et la poésie que pour la musique. La thématique est très simple : tout se joue entre l’ut pictura poesis et l’ut poesis pictura. Laquelle imite l’autre ? La musique semble effectivement absente du débat. Mais si la grande tradition philosophique éprouve des difficultés avec la musique, c’est sans doute aussi parce qu’elle a toujours eu maille à partir avec le temps. Or, la musique est l’art du temps par excellence, comme l’a bien saisi Hegel.

Existe-t-il, puisque vous en êtes spécialiste, une position « sophistique » à cet égard ? Une phrase de Gorgias dans l’Éloge d’Hélène définit la puissance du discours : « Le discours, dit-il, est un grand souverain qui, au moyen du plus petit et du plus inapparent des corps, parachève (« performe » pourrait-on même traduire) les actes les plus divins. » Par discours, ou logos, Gorgias entend ici la suite des sons, les émissions successives de souffle qui signifient et font de l’effet. Tel est le plus petit et le plus inapparent des corps : la suite des sons. Ce n’est rien du tout, une suite de sons. Mais voilà qu’à partir de ce moins que rien, je construis le réel. Je ne suis pas certaine qu’il existe à proprement parler une position sophistique sur la musique. Mais s’il fallait la penser, peut-être devrions-nous la concevoir comme un art du temps, opérant avec des sons qui ne sont pas d’abord des sons doués de sens comme ceux de la voix. Le temps, c’est précisément ce dont les sophistes se servent dans le discours, à la différence de la rhétorique platonico-aristotélicienne, plaquée après coup sur leur

pratique, et qui consiste principalement en des aménagements d’espace : parties, tropes, formes, figures, métaphores, métonymies, etc. Tout cela répond de l’ordre spatial, au moyen duquel on domestique un logos qui sinon apparaît somme toute assez déchaîné. Cela implique-t-il que l’acte oratoire sophiste puisse être représenté comme une sorte de logorrhée illimitée ? Pour un platonicien, c’est effectivement une logorrhée, c’est-à-dire quelque chose qui coule. Philostrate, dans ses Vies des sophistes, se demande qui a inventé l’improvisation, le flot des discours improvisés, et répond : Gorgias. Chaque discours est comme un radeau. Ælius Aristide dit : « Le logos marche du même pas que le temps. » Le flux du temps et le flot du discours participent d’une même fréquence. D’une certaine manière, la conception sophistique du discours est musicale, puisqu’elle est toujours temporalisée. La perception du temps est omniprésente dans l’argumentation. On en trouve un bon exemple dans les Tétralogies d’Antiphon, lorsqu’est décrite la manière dont l’orateur produit une séquence de quatre discours : un discours d’accusation, puis un discours de défense, puis un nouveau discours d’accusation tenant compte de la défense, et un second discours de défense tenant compte etc. Nous ne sommes pas très loin d’Agatha Christie : « Je suis si fort et je le déteste tant qu’il est tout à fait vraisemblable que je puisse l’avoir tué. Or, c’est justement parce que vous pensez qu’il est très vraisemblable que je l’aie tué que moi-même j’ai évidemment pensé que vous alliez penser que je l’ai tué… Donc, bien sûr, je ne l’ai pas tué. » À chaque fois un tour de plus, et ce tour de plus est un tour de temps. Dès que vous mettez tout à plat, que vous spatialisez le temps, le discours est beaucoup moins déchaîné, et donc beaucoup moins efficace.

Cette description pourrait très bien s’appliquer à la musique : une proposition qui, sous la forme d’une suite de sons, est exposée, d’une certaine façon contredite, puis reprise et variée, etc. Est-ce à dire que la musique pourrait être un modèle d’intelligibilité, et pour le discours philosophique et pour penser le temps ? La musique ne pense pas le temps. Elle en fait quelque chose, elle le fabrique. On pourrait dire que le temps est un effet de musique, comme le monde est un effet de logos. La « performance » constitue probablement un point de jonction possible, à travers le temps, entre philosophie et musique. C’est du moins une hypothèse que je pourrais extrapoler à partir de mes travaux sur la sophistique entendue comme performance et performativité de la parole, au sens où le sophiste est celui qui fait être ce qu’il dit. J’ai l’impression qu’il en est de même en musique, qu’au moment où elle joue il se produit aussi autre chose : elle libère, elle fabrique, elle performe un monde. Comment la musique fait être, et que fait-elle être ? Je poserais la question de cette manière, bien que je sois incapable de formuler une réponse assurée. Peut-être le sens de la musique est-il tout bonnement de faire vaciller le sens. Une homonymie maximale très bien liée. Le problème de l’espace nous renvoie par ailleurs au lieu d’expression musicale. Qu’est-ce qu’une salle de concert de ce point de vue, attendu que, d’une part, elle offre une liberté de performance, d’autre part, elle conditionne le sujet-auditeur en le fixant face à l’écran sonore ? La question reste la même : c’est toujours du temps emprisonné dans l’espace. Une salle de concert, de même qu’une prison, voire une école, présente un code, un type de contrainte, comme la versification, qui définit l’espace d’un déploiement. Il y a une dialectique simple : des limites sont posées, et c’est au sein de ces limites qu’on se déploie. Il n’est pas sûr du tout que vous vous déploieriez sans limites, sans code. Le formatage est la possibilité d’une forme. C’est du moins ce que l’on peut dire de plus optimiste !

Et la discipline du silence ? Chez les sophistes, il est intéressant d’observer que nous ne sommes pas forcés d’attendre le mot de la fin pour connaître celui du début. Le temps marche simultanément de plusieurs pas. Dans la situation de concert, sans doute est-il imposé d’attendre la fin pour s’exprimer. C’est très aristotélicien, très moral. Nul ne peut être dit heureux avant d’être mort. Car à la toute fin, le moindre détail pourra encore engendrer une réinterprétation de la totalité. Cette vision holistique se rapporte à l’idée même d’interprétation herméneutique : attendre, attendre… pour enfin posséder le tout. C’est aussi le « système », au sens hégélien : l’esprit vient à la fin et rafle tout ! Jamais avant le dernier mot. Le logos sophistique tel qu’il m’apparaît en est pour ainsi dire un contre-modèle. Il pointe le système. Le sophiste se lèverait-il au beau milieu du concert pour, d’une manière ou d’une autre, enrayer le système ? Est-il un artisan du détournement ? Il serait amusant d’imaginer un sophiste situationniste — ce serait sans doute un cynique… Disons plutôt que le sophiste montre à la position dominante comment elle est construite. Gorgias fait lire le poème de Parménide de sorte qu’il ne puisse plus jamais (sauf qu’il l’est toujours !) être compris comme le poème de l’origine. Il suffit de montrer comment ce poème fabrique l’être dont il parle, par quelles opérations syntaxiques et sémantiques, par quelles appropriations d’Homère ou d’Hésiode, pour qu’il ne soit plus question du même type de vérité. Quant au concert, le problème est quelque peu différent. Il fonctionne à partir de certaines normes, notamment celle du silence, et celles-ci doivent être partagées, au risque de s’écarter de la communauté. Pourquoi aller au concert pour s’en exclure ?

Selon Aristote, le théâtre est un modèle de démocratie. Cependant, pour que son public ait un quelconque intérêt, il ne doit pas être composé d’une seule catégorie, par exemple rien que les critiques et connaisseurs ; car, en ce cas, la pièce serait très mal jugée. Le meilleur public est celui qui mêle tout le monde, sans distinction. Par opposition à l’État platonicien où chacun est à sa place organique, Aristote propose dans un passage assez peu connu et peu commenté de la Politique le modèle du pique-nique. Chacun apporte ce qu’il a en sa possession… et c’est bon ! Tandis que si chacun avait amené la même chose, des tomates par exemple, ç’aurait été une catastrophe ! Tenir compte du hasard des singularités pour que fonctionne la totalité : ceux qui ne servent à rien servent à quelque chose. C’est en ce sens que la démocratie constitue le moins mauvais des régimes politiques.

Propos recueillis par Stéphane Roth Barbara Cassin est philologue et philosophe. Spécialiste de philosophie grecque, en particulier de rhétorique et de sophistique, elle a dirigé en 2004 le Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles. Directrice de recherches au CNRS, Barbara Cassin a reçu en 2012 le Grand Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.


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Vendredi 8 novembre 2013

Vendredi 29 novembre 2013

14H - MILAN

20h - PARIS

20H - PARIS

Teatro alla Scala

Cité de la musique, salle des concerts

Centre Pompidou, Grande Salle

Ludwig Van Beethoven Sonates pour piano (à déterminer)

Hugues DUFOURT L'Asie d'après Tiepolo pour ensemble L’Origine du monde pour piano et ensemble Les Chardons d'après Van Gogh pour alto soliste et ensemble instrumental Lucia RONCHETTI Le Palais du silence. Drammaturgia d’après Claude Debussy pour ensemble commande Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Festival d’Automne à Paris création mondiale

Michael JARRELL Congruences pour flûte, hautbois, ensemble et électronique Ulrich KREPPEIN Départ pour ensemble création mondiale Arnulf HERRMANN Rondeau sauvage pour ensemble commande Ensemble intercontemporain financée par la Fondation Ernst von Siemens pour la musique création mondiale Mauricio KAGEL Orchestrion-Straat pour ensemble

Pierre BOULEZ sur Incises pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions/claviers Maurizio pollini, piano Ensemble intercontemporain Pierre Boulez, direction Renseignements et réservations : www.teatroallascala.org

Vendredi 1er novembre 2013 20H - GENÈVE Bâtiment des Forces Motrices Wagner Geneva Festival Richard WAGNER Siegfried Idyll pour petit orchestre Arnold SCHÖNBERG Symphonie de chambre, op. 9 pour 15 instruments Salvatore SCIARRINO Lohengrin. Action invisible pour soliste, instruments et voix Lia Ferenese, soprano / actrice Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Renseignements et réservations : www.wagner-geneva-festival.ch

Hidéki Nagano, piano Grégoire Simon, alto Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique et Festival d’Automne à Paris Tarifs : 18 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Vendredi 15 novembre 2013 19h30 - Les Lilas Le Triton, scène de musiques présentes Intersession # 12 Victor Hanna, percussion Jérôme Naulais, trombone Didier Ithurrsary, accordéon Christophe Monniot, saxophones Tarif : 17,50 € – réduit : 14,50 € adhérent : 12 € Réservations : 01 49 72 83 13 www.letriton.com

Nicolas Vérin, Jean Vandenheede, réalisation informatique musicale Ircam Sophie Cherrier, flûte Philippe Grauvogel, hautbois Ensemble intercontemporain Jurjen Hempel, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou Tarif plein : 14 € Tarif réduit : 10 € Tarif abonné Ircam : 5 € Réservations : Ircam 01 44 78 12 40 www.ircam.fr Centre Pompidou aux caisses du Centre Pompidou, en ligne (plein tarif uniquement) : www.centrepompidou.fr/billetterie Concert en l'honneur du 40ème anniversaire de la Fondation Ernst von Siemens pour la musique

Dans le cadre d'Orchestres en fête 2013

Casey Jex Smith Mountains ©Casey Jex Smith-Galerie Polaris Paris


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Writing about pictures Images... C'est bien vague. Mais si précis quand cela arrive, quand il arrive que l'une d'entre elles se détache, et nous fixe : c'est nous qui la regardons, mais c'est elle qui nous fixe, tel est le rapport, à chaque fois unique, à chaque fois recommencé. Une expérience, et celle d'un seuil sur lequel nous restons, aussi vrai que nous n'entrons pas dans l'image et qu'elle reste devant nous comme surface, et muettement. « Le silence a une surface » a pu écrire, parlant de la photographie, en fait d'une photographie de femme nue, l'écrivain (et photographe) Denis Roche. C'est de cette surface que je veux parler, c'est cette surface qui, je crois, nous fait écrire sur les images, ou glisser sur elles, avec elles. Je voudrais partir de la violence que l'image fait au temps, de la brusquerie phénoménale de l'image fixe, et le plus simple sera d'en passer par l'image-mouvement, par le film donc, mais quand il s'interrompt quand il y a cet effet toujours si saisissant qu'en français on appelle l'arrêt sur image et en anglais freeze-frame shot. Voilà, nous étions au cinéma, devant le train fantôme du cinéma, c'est-àdire qu'on était avec le temps, qu'on le longeait et que cela semblait aller de soi, ce défilé, ces suites de plans et de séquences... Puis, d'un seul coup, comme si l'on était précipité hors du défilé, hors du temps, plus rien. Et non pas rien – mais ce que l'on a justement sous les yeux, ce qui reste là sous nos yeux, cette image fixe et suspendue, ce reste de temps, ce copeau de temps qui a échappé au temps et qui se tient là devant nous avec l'arrogance d'une énigme indéchiffrable... Or l'arrêt sur image, bien plus qu'un cas particulier d'image, m'apparaît

comme une forme accentuée, qui vient révéler le fond d'immobilité de toute image. Il n'est aucune image qui ne soit en vérité autre chose qu'un arrêt, qu'un arrêt sur image ou, pour employer un terme qui nous vient de Duchamp, un stoppage. Il est de l'essence de l'image, dans la façon dont elle se présente et surgit, d'être une saute de temps, un copeau qui s'est échappé de la masse fluide du temps. Toute image est sortie du temps, le temps qu'elle fait voir est du temps arrêté, c'est-

Il n'est aucune image qui ne soit en vérité autre chose qu'un arrêt à-dire quelque chose d'impossible, une pure illusion : l'image ne montre que ce qui a été ou ce qui est (dans le cas de la peinture, également ce qui a été imaginé) qu'en s'en absentant aussitôt. Du réel s'est déposé hors de lui dans quelque chose qui n'est pas dans le temps. La photographie est ici l'exemple le plus évident, celui qui exalte cette puissance d'arrêt et de saisie. Image ou hyper-image qui porte à son comble le pouvoir latent de l'image, et à son comble également cette étrangeté ontologique de l'image que Platon, qu'elle fascinait, avait si bien perçue en parlant à son propos d'une liaison insolite (atopos)

qui « entrelace l'être et le non-être » (Le Sophiste, 240c). Platon avait précisé auparavant qu'il parlait bien de l'image en général, et il donne d'ailleurs le catalogue de toutes les formes d'images qui étaient disponibles en son temps : « celles que l'on voit sur l'eau et sur les miroirs, ainsi que les images peintes et sculptées, et d'autres choses analogues et du même genre. » Aujourd'hui, nous le savons, et c'est même l'une des caractéristiques fondamentales de notre temps, le nombre de « choses analogues et du même genre » s'est, via les différentes techniques de production d'images, considérablement accru. Mais c'est justement aussi parce que cet accroissement est si grand, si follement démultiplié qu'il est important de s'en tenir à l'idée d'un régime général de l'image, serré, où qu'il porte, sur son étrangeté d'objet non objet et sur sa qualité de surface muette. Au sein de ce régime général existent des formes d'engendrement distinctes, qui vont de celui des images acheiropoïètes (l'ombre, le reflet) qui sont les plus anciennes et longtemps les seules que les hommes aient connues, aux images numériques. Mais pendant très longtemps, aux époques historiques, qui sont aussi celles de l'apparition de la conscience de soi du geste artistique, la forme d'engendrement privilégiée de l'image, celle qui a joué le plus grand rôle, aura été la peinture.

Il y a dans la peinture, et sans doute depuis le commencement, un tourment matériel et pictural qui tend à l'éloigner de son statut d'image : son mouvement, et c'est toute l'histoire de la peinture occidentale qui se raconte là aura été celui d'un entrecroisement du mimétique et du pictural, il y a toujours eu en elle une insurrection de la touche et une volonté d'être qui ont cherché à l'émanciper de la surface. Le point culminant de cette insurrection, que l'on peut assimiler à un refus de l'image, et qui traverse toutes les époques, est venu avec l'Action Painting qui, et son nom l'indique, chercha de façon éperdue à rendre le temps à la peinture, à la faire basculer hors de l'arrêt et du temps suspendu, pour faire du tableau le pur champ d'inscription d'un devenir. Mais de cette action, que l'Action Painting exalte, on peut lire les signes avant-coureurs tout au long de l'histoire de l'art. Pourtant, malgré cette tendance au débordement, la peinture a continûment assuré la transmission des images, elle a même été pendant des siècles et des siècles leur site de déposition presque exclusif. Départager dans cette longue histoire les artistes plutôt mimétiques et ceux qui sont plutôt picturaux, ceux qui s'insurgent contre la surface et ceux qui en acceptent le silence, serait assez vain, d'autant plus que chez la plupart d'entre eux les deux aspects se côtoient et parfois même se combattent. Mais ce que l'on doit retenir malgré tout, c'est, tout du long, une endurance ou une résistance de l'image. Sans doute subit-elle des variations, en rapport avec les tendances épocales, les styles propres à chaque peintre et aussi avec les moyens techniques dont ils disposent, mais elle répond d'abord à l'exercice continu de cette propension à l'imitation qui est en nous, ainsi qu'Aristote l'avait déjà pointé dans sa Poétique, propension à partir de laquelle Aloïs Riegl for-

gera le concept, toujours parlant et utile je crois, de Nachahmungstrieb, ou pulsion d'imitation. En tout cas il est des tableaux bien antérieurs à la photographie et qui cherchent, en tant qu'ils se connaissent comme images fixes, à capter quelque chose comme ce qui sera plus tard appelé l'instantané. Je pense à l'un de ceux qui m'a tant frappé à cet égard, et il y a si longtemps, alors que je découvrais la Scuola degli Schiavoni à Venise. C'est l'une des séquences de la suite

Sauter hors du cours du temps c'est plonger dans le silence et s'y tenir narrative de saint Jérôme, celle où le saint entre dans le monastère avec le lion apprivoisé à ses côtés, et qui montre, dans un élan brusquement stoppé qui ressemble à une sorte d'envol, les autres moines en train de s'enfuir. Ici, il s'agit de l'inscription de la légende chrétienne et du moteur que l'historia, telle que l'a définie Alberti, aura été pour l'image. Mais ce qui est frappant, c'est de voir intervenir ce même pouvoir de stoppage et d'immobilisation, très loin de là et hors de la légende comme de la narration, par exemple dans un tableau de Caillebotte intitulé L’Yerres, effet de pluie, qui date de 1875, c'est-à-dire, notons-le, d'un temps où la photographie était déjà lancée et où il est possible que son influence se soit exercée, suggérant à la peinture une autre voie d'imagement. Je vois le premier ce que ce rapprochement a de brusque, mais justement il le faut, pour que l'idée de saut hors du temps ou de coupe dans le temps soit précisée : dans un cas comme dans l'autre (et je pourrais les multiplier à l'infini, il ne s'agit aucunement d'exceptions)

le même arrêt saisit, à chaque fois le monde est intercepté dans le suspens d'une césure qui n'aura plus de fin. Les moines s'enfuient, la pluie rebondit et forme des ondes, ce qui appartient à la fable comme ce qui a trait à une réalité rejointe bascule dans une autre durée, qui n'est plus celle du vivant, celle de ce qui vit puis meurt, celle des êtres et des phénomènes – mais celle d'une sorte d'éternisation qui comporte quelque chose d'étrange et même, si on l'oublie, d'inquiétant. Telle est l'image fixe et c'est comme telle, immobile, qu'elle ne peut être parlante, qu'elle se tait : au langage il faut la durée, l'image-mouvement aura pu être facilement rejointe par le langage – un raccord technique a suffi – mais à l'image fixe le son est coupé : sauter hors du cours du temps c'est plonger dans le silence et s’y tenir, et cela a pu être revendiqué avec orgueil par les peintres. À côté d'une peinture qui se sera voulue éloquente et sur laquelle planait, via la problématique du tout et des parties, la menace d'un discours alignant les situations d'images sur des logiques d'articulation, il y aura eu la conscience assez nette d'un entêtement silencieux, la sentence qui vient ici frapper étant celle de Nicolas Poussin disant dans une lettre où il s'excuse de ne pas savoir bien l'écrire « moi, qui fais profession des choses muettes » (lettre à M. des Noyers, Rome, 20 février 1639). Or c'est justement cette double caractéristique de l'image qui, je crois, forme en avant de l'écriture, un appel, peut-être un défi. C'est à ce silence et à cette immobilité que l'on répond, non pour les combler ou les abolir, mais pour essayer de comprendre ce qui avec eux, en eux, se tient en retrait. Jean-Christophe Bailly Writing about pictures (extrait d'une conférence donnée aux États-Unis), in Hippocampe n° 7, avril 2012


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Mardi 17 décembre 2013

Mardi 14 janvier 2014

19H30 - MADRID

20h30 - ORLÉANS

20H - PARIS

Auditorio Nacional de Música

Scène nationale d’Orléans, salle Vitez

Antón GARCÍA ABRIL Cuarteto de agrippa pour clarinette, violon, violoncelle et piano Béla BARTÓK Contrastes pour clarinette, violon et piano Olivier MESSIAEN Quatuor pour la fin du Temps pour clarinette, violon, violoncelle et piano

György Kurtág Hommage à R. Sch., op. 15d, pour clarinette, alto et piano Signes, Jeux et Messages (extraits)

Cité de la musique, salle des concerts Même programme que le 11 janvier

Solistes de l'Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations : www.auditorionacional.mcu.es

Samedi 14 décembre 2013 20h - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Gérard GRISEY Espaces acoustiques Prologue pour alto Périodes pour 7 instruments Partiels pour 18 musiciens Modulations pour 33 musiciens Transitoires pour grand orchestre Epilogue pour 4 cors et grand orchestre Jens McManama, cor Jean-Christophe Vervoitte, cor Vincent Léonard, cor Pierre Turpin, cor Grégoire Simon, alto Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Lothar Koenigs, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique et Conservatoire de Paris Tarifs : 18 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Johann Sebastian Bach Extraits transcrits de la Cantate BWV 106, de la Sonate en trio BWV 527, de la Suite anglaise BWV 807, de la Suite française BWV 806, des Chorals et préludes pour orgue BWV 659 et BWV 734, du Clavierübung BWV 684 et de l’Orgelbüchlein BWV 599-644 Solistes de l’Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations : www.scenenationaledorleans.fr

Samedi 11 janvier 2014

Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Tarifs : 25 € ou 20 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Jeudi 16 janvier 2014 20H - ANVERS de Singel-Blauwe Zaal Même programme que le 11 janvier Renseignements et réservations : www.desingel.be

14H15 - AMSTERDAM Concertgebouw ZaterdagMatinee Luigi DALLAPICCOLA Piccola musica notturna pour ensemble de chambre Bruno MADERNA Serenata n°2 pour 11 instruments Arnold SCHÖNBERG Lied der Waldtaube extrait des Gurrelieder pour mezzo-soprano et 17 instrumentistes Yves CHAURIS Un minimum de monde visible pour ensemble de 24 musiciens commande Ensemble intercontemporain création mondiale Gustav MAHLER Lieder eines fahrenden Gesellen (transcription A. Schönberg) pour voix et ensemble Susan Graham, mezzo-soprano Ensemble intercontemporain Pablo Heras-Casado, direction Renseignements et réservations : ntrzaterdagmatinee.radio4.nl

Jorinde Voigt Nexus IV (Berlin IV) 2011 Courtesy de l’artiste


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WEEK-END TURBULENCES Nouvelle(s) direction(s) avec Matthias Pintscher

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Pour ce deuxième week-end de « Turbulences » avec l’Ensemble j’ai imaginé un programme aux multiples correspondances entre les arts, les époques et les styles. Création et histoire dialogueront, révélant leur relation fertile par-delà les siècles. Le voyage d’hiver proposé comme première destination musicale de ce week-end est un projet qui me tient particulièrement à cœur car il illustre remarquablement l’interaction entre la musique et d’autres formes d’art. C’est d’ailleurs l’un des axes majeurs de mon projet en tant que nouveau directeur musical de l’Ensemble. Une « nouvelle direction » en matière de programmation. Le voyage d’hiver, c’est un rêve qui est devenu réalité. De grands artistes comme le compositeur Mark Andre, le metteur en scène Johan Simons et le plasticien belge Michaël Borremans ont tous accepté de rejoindre le projet pour créer ensemble un nouveau « Gesamtkunstwerk » autour du chef-d’œuvre de Schubert. Les peintures de Borremans s’inscrivent dans la lignée de la tradition flamande de Breughel, Bosch mais aussi de Magritte ou Maeterlinck. Elles ouvrent des espaces oniriques, irréels, à l’atmosphère mélancolique. Ces espaces imaginaires sont comme des décors de théâtre, occupés par des personnages souvent solitaires, en quête de sens. L’affinité de Borremans avec l’univers de Schubert est évidente. Johan Simons cultive lui aussi un intérêt pour Schubert. Le prestigieux Münchner Kammerspiele dont il assure la direction a présenté Winterreise d’Elfride Jelinek, une création théâtrale dont le personnage romantique du Wanderer constitue le point de départ. À la demande de l’Ensemble le compositeur Mark Andre a créé des compositions originales qui agiront comme autant d’échos contemporains au cycle de lieder. Ce projet passionnant est réellement exemplaire de cette relation dynamique entre le répertoire et la création. Je suis particulièrement curieux de découvrir la façon dont les solistes s’empareront des univers musicaux de Schubert ou de Mozart, durant le concert de dimanche.

Ce week-end, comme les deux autres, sera également l’occasion de tenter avec vous de nouvelles formes de concerts. Je dis bien tenter, pour insister sur cette dimension de nouvelles expériences autour de la musique qui nous réunit. « Vous qui marchez, il n'y a pas de chemins, il n'y a qu'à marcher », disait le compositeur italien Luigi Nono. L’Ensemble est reconnu pour la cohérence dramaturgique de ses programmes de concert. Ce socle solide permet plus que jamais à l’Ensemble de prendre de nouvelles directions. Le « Grand Soir » de samedi nous fera ainsi franchir les frontières du concert traditionnel. Le menu de cette soirée comprendra un exceptionnel assortiment de mets musicaux avec comme fil conducteur les liens vivants entre le passé et le présent : Giovanni Gabrieli rencontrera Marco Stroppa, Charles Ives ou John Cage ; Robert Schumann dialoguera d’égal à égal avec Anton Webern ; Karol Szymanowski répondra à Igor Stravinsky, Maurice Ravel, Bernd Alois Zimmermann et Mauricio Kagel. Comme dans le Symposion de l’antiquité grecque je vous invite bien sûr à profiter de ce programme exceptionnel mais aussi à vous rencontrer, à converser autour d’un verre, avec les musiciens et moi-même. Vous laisser surprendre aussi par des happenings musicaux pendant les entractes. Dimanche, le percutant Tutuguri de Wolfgang Rihm, composé d’après Le rite du soleil noir d’Antonin Artaud, côtoiera une œuvre remarquable d’énergie et d’équilibre, la Sérénade pour instruments à vent, d’un autre Wolfgang, de plus de deux siècles son aîné, Mozart. L’Ensemble intercontemporain n’est pas simplement un « orchestre de musique nouvelle ». C’est un groupe de personnalités réunies par un même projet musical. Celui de faire vivre et de partager avec vous la musique d’hier, d’aujourd’hui et de demain avec une exigence de programmation et de qualité d’interprétation toujours renouvelée. Je rejoins aujourd’hui cette belle aventure commencée il y a trente-cinq ans. J’espère avec ce week-end en votre compagnie éveiller vos papilles musicales en vous donnant un avant-goût des prochaines saisons. Propos recueillis par Jan Vandenhouwe, conseiller artistique pour les Week-ends Turbulences.

suite programmation programme du week-end : double-page suivante


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WEEK-END TURBULENCES Nouvelle(s) direction(s) avec Matthias Pintscher

Vendredi 7 février 2014

Samedi 8 février 2014

20H - PARIS

20H - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts Le voyage d'hiver Franz SCHUBERT Winterreise, D 911 pour voix et piano Mark Andre AZ. « Interstices » pour Winterreise de Franz Schubert pour ensemble

Cité de la musique, salle des concerts

création mondiale commande Ensemble intercontemporain Johan Simons, mise en scène Michaël Borremans, décors Jan Vandenhouwe, dramaturgie Georg Nigl, baryton Andreas Staier, piano Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Musiktheater Transparant, Klara Festival Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Samedi 8 février 2014 17H30 - PARIS Cité de la musique, amphithéâtre CONFÉRENCE - CONCERT

Philippe Ramette Socles à réflexion (utilisation) 1989-2002 Photographie couleur 150 x 120 cm Photographe : Alain Ramette ©Philippe Ramette – ADAGP, Paris 2013. Courtesy Galerie Xippas

« Musique et Arts plastiques » Michaël Borremans, artiste plasticien Matthias Pintscher, compositeur Jan Vandenhouwe, médiateur Matthias PINTSCHER Shining Forth pour trompette Soliste de l’Ensemble intercontemporain

TROISIÈME PARTIE

LE GRAND SOIR PREMIÈRE PARTIE Robert SCHUMANN Kinderszenen, op. 15 pour piano Anton WEBERN Quatre Lieder, op. 13 pour soprano et ensemble Cinq Lieder spirituels, op. 15 pour soprano et ensemble Giacinto SCELSI Anahit. Poème lyrique dédié à Vénus pour violon et 18 instruments Matthias PINTSCHER Study III for Treatise on the Veil pour violon ---------------- entracte --------------DEUXIÈME PARTIE Igor STRAVINSKY Fanfare for a New Theatre pour deux trompettes Maurice RAVEL Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé pour voix et ensemble Bernd Alois ZIMMERMANN Sonate pour alto Karol SZYMANOWSKI Slopiewnie. 5 mélodies op. 46b pour soprano et ensemble Mauricio KAGEL Die Stücke der Windrose : Westen Die Stücke der Windrose : Osten pour orchestre de salon

Marco STROPPA gla-dya. Études sur les rayonnements jumeaux pour deux cors Giovanni GABRIELI Sonata pian' e forte, Ch 175 John CAGE Seven Haiku pour piano Marc GARCIA VITORIA Nouvelle œuvre pour ensemble création mondiale commande de l’Etat Charles IVES The Unanswered Question pour petit ensemble Marisol Montalvo, soprano Diana Axentii, mezzo-soprano Odile Auboin, alto Hidéki Nagano, piano Hae-Sun Kang, Diégo Tosi, violons Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Avant, après le concert et pendant les entractes, happenings musicaux par les solistes de l’Ensemble intercontemporain Tarif : 25 € ou 20 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Dimanche 9 février 2014 15H - PARIS Cité de la musique, rue musicale Avant-concert surprise animé par Clément Lebrun accès libre

16H30 - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Pierre BOULEZ Messagesquisse pour violoncelle solo et 6 violoncelles* Wolfgang RIHM Tutuguri VI (Kreuze)** pour 6 percussionnistes* Wolfgang Amadeus MOZART Sérénade KV 361 « Gran Partita » pour 13 instruments à vent Éric-Maria Couturier, violoncelle *Élèves des classes de percussion et de violoncelle du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction **Michel Cerutti, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique et Conservatoire de Paris Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

---------------- entracte --------------suite du programme

Entrée libre sur réservation

Avec le soutien du fonds franco-allemand pour la musique contemporaine / Impuls Neue Musik

Textes sur les concerts, vidéos et extraits musicaux sur www.weekendturbulences.com


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DU ROMANTISME ALLEMAND Hommes et femmes, œuvres, fragments, images, on regarde la ville, le château et l'eau si calme, le romantisme allemand se disperse à l’infini, si sombre, du Neckar, rien n’arrive d’autre que et cette dispersion est son espace : à l’intérieur l’égarement de se trouver là, seul au milieu le mouvement brownien des individus, à l’exté- d'un jardin en pente traversé de familles allerieur un grand silence, celui qui suit l’orage ou mandes, dans un décor où le drame a changé, qui précède la nuit. Mais mais non la perspective. La pensée n'est pas il s’agit de notre silence, Au fil de ce fleuve comme de notre nuit, et plus loin, au fil du Rhin où il se une direction prise de nos forêts et de nos îles. jette, au fil de toutes les mais un point de départ infini Les mots ne se bloquent eaux qui courent sur la qui se déplace le long du temps pas dans l’histoire, et terre l’esprit est prêt à l’énergie de la pensée ne glisser, à laisser monter s’épuise pas avec le temps. L’éternité explose en lui un chant qu’il croyait aboli. Le regard dans l'instant, au détour d’un sentier ou d’une comme la respiration, l’immobilité comme le route, c’est une main qui touche l'eau, un pay- mouvement, tout, en nous, le sait : la pensée sage surgi en trombe, une île comme une faux n’est pas une direction prise mais un point de sur la mer ; le romantisme allemand, situable départ infini qui se déplace le long du temps dans le temps, dans l’espace aussi, n’est que et qui tantôt rencontre des objets, tantôt ne la cristallisation d’un courant qui traverse la rencontre rien. Suivre les mouvements de ce durée jusqu’à nous, et beaucoup plus loin. Vers point, n’être qu’eux, les vivre dans le cristal de l’avant, tournés vers l’aube comme la silhouette l’instant, tomber de haut avec eux, aller très de femme du tableau de Friedrich qui accueille loin, cela ne me semble pas seulement posla lumière du matin en lui ouvrant les bras, sible, mais nécessaire, c’est la clarté du jour c’est ainsi qu'il faut lire la légende dispersée qui vient. Comment était cette clarté lorsque du romantisme allemand. Dès lors, l'usage des d’autres hommes la virent venir vers eux, c’est signes se confond au présent comme l’ombre ce qu’il ne m’appartient pas de dire, mais je sais joue avec la lumière, et tout roule dans notre que ce qui est venu en Allemagne entre 1795 sang. En me rendant en Allemagne, je n’étais et 1810 c’était cela, cette évidence de la vie où pas venu naïvement chercher les traces des tout s’anime et devient parcours. Dès lors une romantiques, et je m’attendais plutôt à mar- incursion dans ces eaux ne peut plus être un cher somnambuliquement dans leur absence, détour, elle ramène chacun à son axe, à ses entre les hauts murs de la technologie et les miroirs, aux respirations confondues de son vitrines. À Heidelberg pourtant, lorsqu’on re- corps et de sa pensée. garde la ville et le Neckar depuis la terrasse du château où Caroline de Günderode rencontra Jean-Christophe Bailly le pâle Creuzer, il ne faut pas un grand effort Texte extrait de La légende dispersée, publié pour imaginer sa silhouette devant les arbres aux éditions Christian Bourgois en 2001 roux, même au milieu d’un groupe de touristes dans la collection « Détroits », dirigée par Jean-Christophe Bailly , Michel Deutsch japonais posant pour des photographies tou- et Philippe Lacoue-Labarthe. jours plus dérisoires, et lorsque, assis sur l’autre rive, sur un banc du Chemin des Philosophes,

Olivo Barbieri Dolomites Project 2010 Courtesy Yancey Richardson Gallery New York ©Olivo Barbieri


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Jeudi 13 février 2014 20H - ROUEN Opéra de Rouen Haute-Normandie Metropolis film de Fritz Lang nouvelle version restaurée Martin Matalon, musique Christophe de Coudenhove*, Autau Tanaka*, Max Bruckert** Réalisation informatique musicale Ircam* et Grame** Frédéric Prin, régie sonore Ensemble intercontemporain Martin Matalon, direction Renseignements et réservations : www.operaderouen.fr

Samedi 22 février 2014 20H - BORDEAUX Auditorium, salle Dutilleux Luigi DALLAPICCOLA Piccola musica notturna pour ensemble de chambre György LIGETI Concerto pour piano et orchestre Yves CHAURIS Un minimum de monde visible pour ensemble de 24 musiciens Arnold SCHÖNBERG Symphonie de chambre, op. 9 pour 15 instruments Hidéki Nagano, piano Ensemble intercontemporain Pablo Heras-Casado, direction Renseignements et réservations : www.opera-bordeaux.com

Mardi 4, mercredi 5 vendredi 7 et samedi 8 mars 2014

Mercredi 5 et jeudi 6 mars 2014

20H30 - PARIS

Opéra national de Paris, Amphithéâtre Bastille

Théâtre des Bouffes du Nord Te craindre en ton absence Hèctor Parra, musique Marie NDiaye, texte Georges Lavaudant, mise en scène et lumières Jean-Pierre Vergier, scénographie et costumes Commande Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou, Théâtre des Bouffes du Nord création mondiale Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam Astrid Bas, récitante Ensemble intercontemporain Julien Leroy, direction production : C.I.C.T. Théâtre des Bouffes du Nord coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou, Opéra Théâtre de Saint-Étienne, LG Théâtre, Grec-Festival de Barcelona Tarifs : de 14 € à 28 € selon les catégories et les réductions Réservations 01 46 07 34 50 www.bouffesdunord.com

20H - PARIS

Igor STRAVINSKY Histoire du soldat Jacques Bonnaffé, récitant Ensemble intercontemporain Marius Stieghorst, direction Tarif plein : 25 € Tarif groupe : 16 € Tarif jeunes : 10 € Pour les réservations : - www.operadeparis.fr - 08 92 89 90 90 (0,34 € TTC/min hors coût éventuel selon opérateur) ou au +33 1 71 25 24 23 depuis l'étranger, du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi jusqu'à 13h - Aux guichets du Palais Garnier et de l'Opéra Bastille

Samedi 15 mars 2014 11H - BORDEAUX Auditorium, salle Dutilleux Le quintette à vent, de Haydn à Cage Solistes de l’Ensemble intercontemporain Clément Lebrun, présentation

Michaël Borremans Automat (I) 80,0 x 60,0 cm / oil on canvas 2008 Photographie : Peter Cox Courtesy Zeno X Gallery, Antwerp (BE)


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Te craindre en ton absence Du 4 au 8 mars 2014, le Théâtre des Bouffes du Nord présentera Te craindre en ton absence, une création du compositeur Hèctor Parra sur un texte inédit de Marie NDiaye dont voici les premières pages. Il fut un temps où je suppliais qu’on ne rie pas de moi un autre encore où je criais qu’on ne fasse pas de moi une femme ridicule qu’on ne m’offense qu’on ne me froisse car ma fierté est fragile et si tendre et si peu assuré mon orgueil que bien souvent il s’ignore foulé pour rien que je ne sois pas le sujet de plaisanteries étranges que je demeure obscure tenue dans le respect indifférent j’implorais souriante et tout entière tournée vers mon coeur tracassier grisé enivré de modestie et d’humilité diabolique j’étais souriante et inquiète et bien à l’aise préoccupée de vaines prières d’adjurations silencieuses pour que soit toujours tenue loin de la dérision ma personne innocente il fut un temps où j’étais ainsi où le pire malheur avait la figure du sarcasme oh on craint les quolibets quand on se prend pour un être considérable et les yeux sont à l’affût l’humeur est sombre le front s’empourpre pour si peu mais voilà qu’une route sévère déroule ses kilomètres de goudron ma jeunesse est passée et nul je crois n’a jamais songé à voir en moi une femme extravagante et je n’ai fait rire personne de mon visage raisonnable de mes lèvres circonspectes mais voilà qu’au pays natal une mère se meurt il n’y avait donc pas de pire chagrin qu’un bon mot incompris de pire douleur que celle de se croire moquée ? la route avance toute droite entre blés maïs avoine betterave à sucre et les riches cathédrales des silos de béton et les nuées sont lourdes et noires dans cette contrée de labeur le ciel trop ample sur la terre travaillée voilà qu’une mère se meurt doucement là-bas au bout de la route austère finis les coquelicots les bleuets au pied du vieux château d’eau des années où j’étais bien où j’étais désinvolte et petite encore dans des robes ceinturées

et pareille à ma soeur ma chérie que n’aura pas sauvée l’amour que lui portaient les pigeons ramiers les poules dans leur enclos et les pauvres lapins clapiers étroits notre mère s’éteint sans rien savoir nos bêtes aimaient d’un amour insensé la main de ma soeur qui les nourrissait et ma soeur elle-même faite à leur image comme elles respirant souffrant d’un tout petit coeur candide et si fine la cage de leurs os ses jambes comme des tiges sa taille nouée par la ceinture à carreaux elle ne sait rien dans cette maison glaciale où elle se meurt esseulée notre mère parmi d’autres vieillards innombrables soumis peureux lèvres entrouvertes suppliantes et muettes terribles ils étaient dans leur cour bien rangée comme ils semblaient durs d’un bleu de verre leur oeil intolérant princiers orgueilleux sur le siège élevé du tracteur ma soeur ma soeur ma soeur on les regardait passer dans la crainte qu’ils abaissent sur nos têtes minuscules leur regard très froid très dédaigneux vers où se hâtent-ils maintenant c’est vers le réfectoire qu’ils jouent des coudes oh quelle importance ma soeur n’est plus et notre mère se meurt là-bas sans rien savoir au-delà du château d’eau qui ne se souvient pas de nos jambes maigres hardies dans les champs de moutarde des bêtes pareilles à nous elles étaient faites à notre image mangeaient dans nos mains tendres à notre ressemblance elles nous auraient mangées et savourées tout comme nous dévorions savourions leur chair délectable à notre image mais si âpre encore est la route et le passé m’égare parce qu’il est doux et que peut-il m’enseigner que je ne sache déjà nous avions appris que la vie est rude mais rude comment et de quoi [serions-nous récompensées de quels vertiges de quelles vertus j’étais une femme mignonne qui ne se jouait de personne

qui fait du passé morne une douceur du triste horizon un lointain convoité notre mère dans l’innocence de sa mort la virginité de son âge si vieux ne nous fera plus reproche des robes salies ceintures défaites mollets saignants des mains crasseuses jamais les bêtes ne se sont détournées qu’as-tu fait de ta vie ma fille notre mère se meurt là-bas mais son éternelle immortelle inquiétude les enfants ne sont pas mis au monde pour être à la semblance des bêtes apeurés et soumis et trop aimants et chatouillant de leurs lèvres avides la main qui les nourrit les tuera ne sont mis au monde que pour connaître comme la vie est rude pensait notre mère dans l’innocence d’une vie âpre l’étrange pureté d’un coeur élémentaire pourquoi toujours ces tabliers fleuris de vieille femme en congé de tout amour au repos déjà quand elle était belle encore et jeune encore trouvera-t-elle là-bas plus sûr repos ce n’est pas en tablier fleuri qu’elle entrera au lieu de sa grande solitude mais dans une robe de souveraine choisie par moi mes mains tendres mon coeur compliqué ruisselant d’amour oh mon dur coin de France l’Allemagne n’a pas le blé le maïs l’avoine à perte de vue sous le ciel noir ni les églises de ciment ni les femmes jeunes et belles peut-être en tablier fleuri ni les bêtes ni l’amour ruisselant que pourrai-je jamais savoir du Brandebourg où ma gorge jamais ne se pince mon enfance n’y reconnaît rien [et nulle bête ne se souvient nul château d’eau ne se souvient à ma ressemblance rien n’est créé rien ne chuchote le doux prénom de ma soeur et les mères ne se meurent pas dans le Brandebourg nulle fille d’Allemagne ne roule sur une route toute droite entre les troncs penchés plissés des marronniers mon oeil est noir nulle fille d’Allemagne ne portera à sa mère l’étrange présent que je porte à la nôtre

leur coeur lourd peut s’épancher et tombante est leur paupière où pourrait se mourir ailleurs une mère dans l’ignorance au milieu des princes aux petits pas comptés vers le friand des grands jours la compote délectable avant la fin il faut que je lui dise que les bleuets les coquelicots est-ce de cela qu’il s’agit d’un pourpre jamais connu seront ses lèvres et sa robe merveilleuse elle n’en eut jamais de telle offerte par moi ni par quiconque époux morose filles lointaines bêtes indifférentes aux robes d’agonie sans un cri les lapins s’en allaient l’oeil, weg ! la peau, weg ! un bas brusquement ôté de la chair tiède le sang ruisselle l’amour ruisselle un chien dévore les entrailles et l’oeil oublié avant la fin je dois lui dire que les bêtes ont dévoré ma soeur coquelicots bleuets pâquerettes braves [vaillant mouron sur le bord des champs utiles mais non mère il ne s’agit pas de cela ce que j’avais gardé tu dois l’apprendre avant de t’en aller vers où ? il sera rude comment ce nouveau monde il t’accueillera comment dans ta robe pourpre tes bras lourds de présents superflus ta candeur de femme vieille et belle encore toute faute oubliée- franchir autant d’années longues et âpres abolit tous les crimes et te voilà chaste et nette et désarmante et grave comme au jour de ta naissance oh tous ces amants que j’ai eus plus d’hommes que tu n’en as vus jamais dans les rues du village sur les sièges haut perchés des tracteurs majestueux tous ces amants et pas un dont l’amour encore ruisselle je suis honnête et magnanime et pas aimée d’amour vainement mon sang ruisselle

Marie NDiaye


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Jeudi 20 mars 2014

Samedi 22 mars 2014

Mardi 25 mars 2014

MONACO - horaire à déterminer

20H - BRUXELLES

20h - PARIS

Salle à déterminer Printemps des Arts de Monte-Carlo

Bozar, salle Henri Le Bœuf Klara Festival Le voyage d'hiver Franz SCHUBERT Winterreise, D 911 pour voix et piano Mark Andre AZ. « Interstices » pour Winterreise de Franz Schubert pour ensemble

Cité de la musique, salle des concerts

Karlheinz STOCKHAUSEN Momente Europa Version 1972 pour soprano, 4 groupes choraux et 13 instrumentistes Thierry Coduys, projection du son Julia Bauer, soprano WDR Rundfunkchor Köln Ensemble intercontemporain Peter Eötvös, direction Renseignements et réservations : www.printempsdesarts.com

Samedi 22 mars 2014 20H - COLOGNE Philharmonie Karlheinz STOCKHAUSEN Momente Europa Version 1972 pour soprano, 4 groupes choraux et 13 instrumentistes Thierry Coduys, projection du son Julia Bauer, soprano WDR Rundfunkchor Köln Ensemble intercontemporain Peter Eötvös, direction Renseignements et réservations : www.koelner-philharmonie.de

Johan Simons, mise en scène Michaël Borremans, décors Jan Vandenhouwe, dramaturgie Georg Nigl, baryton Andreas Staier, piano Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Musiktheater Transparant, Klara Festival

Karlheinz STOCKHAUSEN Momente Europa Version 1972 pour soprano, 4 groupes choraux et 13 instrumentistes Thierry Coduys, projection du son Julia Bauer, soprano WDR Rundfunkchor Köln Ensemble intercontemporain Peter Eötvös, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Tarifs : 25 € ou 20 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Renseignements et réservations : www.klarafestival.be/fr

Michaël Borremans Winterreiser 2013 Encre lavée Courtesy Zeno X Gallery, Antwerp (BE)


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WEEK-END TURBULENCES Air libre avec Bruno Mantovani

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Le temps de ce troisième weekend de« Turbulences », je vous invite à sortir du cadre traditionnel du concert. Dans un esprit de fête musicale, liberté et créativité seront à l’œuvre tant dans le programme, éclatant et virtuose, que dans le choix des espaces de jeu. Lorsque l'Ensemble m'a sollicité pour ce week-end au cours duquel la tension féconde entre solistes et ensemble, entre individu et groupe jouerait un rôle central, j'ai aussitôt eu l'idée de concevoir un programme sur la relation entre musique pour ensemble et musique de chambre. Vendredi, une place particulière sera ainsi largement réservée au concerto de chambre, devenu depuis Alban Berg un genre musical à part entière. Depuis le célèbre Kammerkonzert d'Alban Berg et le Concerto pour neuf instruments d'Anton Webern, ce genre a offert à des compositeurs comme György Ligeti ou moimême la possibilité de formuler des idées musicales complexes et riches en toute clarté et transparence, mais aussi de tirer pleinement profit de la virtuosité de chaque musicien d'un ensemble. Samedi, ce sera le « Grand Soir » avec un programme qui révélera toutes les qualités d’interprétation des solistes, seuls en scène ou au sein de l’Ensemble. Cette soirée « nomade » vous transportera dans différents espaces de la Cité de la musique : salle des concerts et amphithéâtre bien sûr, mais aussi Musée de la musique et rue musicale. C’est tout un parcours musical qui est proposé, entre individualité et désindividualisation, de la New Complexity de Cassandra’s Dream Song pour flûte solo de Brian Ferneyhough au rituel de groupe quasi tribal de

la musique minimaliste de Steve Reich avec Music for 18 Musicians. Entre ces deux extrêmes, nous assisterons à la création de nouvelles œuvres : un concerto pour hautbois du jeune compositeur allemand Johannes Boris Borowski, et une pièce pour percussions de Raphaël Cendo. Cette soirée hors normes sera précédée d’une rencontre avec Michel Maffesoli, sociologue, auteur du Temps des tribus et d’Éloge de la raison sensible, qui questionnera l’évolution du sentiment d’appartenance de l’individu à la société. Un thème bien illustré par la création de Totalsolo de Philippe Leroux, une commande de l'Ensemble intercontemporain, que je dirigerai dimanche ainsi que Chemins IV de Luciano Berio et sur Incises de Pierre Boulez, deux œuvres qui reposent chacune sur une œuvre pour instrument solo antérieure dont elles développent le matériau, respectivement la Sequenza VII pour haubois et Incises pour piano. Propos recueillis par Jan Vandenhouwe, conseiller artistique pour les Week-ends Turbulences.

programme du week-end : double-page suivante


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WEEK-END TURBULENCES Air libre avec Bruno Mantovani

Vendredi 11 avril 2014

Samedi 12 avril 2014

20h - PARIS

17H30 - PARIS

Cité de la musique, salle des concerts

Cité de la musique, amphithéâtre

Igor STRAVINSKY Trois Pièces pour clarinette* Bruno MANTOVANI Concerto de chambre n°2 pour 6musiciens Pierre BOULEZ Anthèmes pour violon György LIGETI Concerto de chambre pour 13 instrumentistes Pierre BOULEZ Dialogue de l’ombre double pour clarinette**, clarinette enregistrée et piano résonnant Bruno MANTOVANI Concerto de chambre n° 1 pour 17 instruments

CONFÉRENCE -CONCERT

Technique Ensemble intercontemporain *Alain Damiens, **Jérôme Comte, clarinettes Diégo Tosi, violon Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Philippe Ramette Sans titre, éloge de la paresse 1 (utilisation) 2000 Photographie couleur 150 x 120 cm Photographe : Marc Domage ©Philippe Ramette – ADAGP, Paris 2013. Courtesy Galerie Xippas

DEUXIÈME PARTIE

« Le sentiment d’appartenance : de la personne au groupe » Michel Maffesoli, sociologue Bruno Mantovani, compositeur John CAGE Five pour 5 musiciens Solistes de l’Ensemble intercontemporain

Amphithéâtre Rue musicale Musée de la musique Œuvres d’Alban BERG, Thierry DE MEY, Franco DONATONI, Dai FUJIKURA, György KURTÁG, Bruno MANTOVANI, Anton Webern, Isang YUN TROISIÈME PARTIE Salle des concerts Steve REICH Music for 18 Musicians

Entrée libre sur réservation

Synergy Vocals Ensemble intercontemporain

20H - PARIS

Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Cité de la musique, salle des concerts LE GRAND SOIR PREMIÈRE PARTIE Brian FERNEYHOUGH Cassandra’s Dream Song pour flûte Johannes Boris BOROWSKI Concerto pour basson et ensemble création mondiale commande Ensemble intercontemporain Raphaël CENDO Nouvelle œuvre pour percussionniste seul création mondiale commande Ensemble intercontemporain Harrison BIRTWISTLE Cortege. A ceremony for 14 Musicians, in memory of Michael Vyner Emmanuelle Ophèle, flûte Pascal Gallois, basson Gilles Durot, percussion Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction suite du programme

Tarif : 25 € ou 20 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Dimanche 13 avril 2014 15h - PARIS Cité de la musique, rue musicale Avant-concert surprise animé par Clément Lebrun accès libre

16h30 - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Pierre BOULEZ Incises pour piano Luciano BERIO Chemins IV (su Sequenza VII) pour hautbois* et 11 cordes Philippe LEROUX Totalsolo pour ensemble création mondiale commande Ensemble intercontemporain Luciano BERIO Sequenza VII pour hautbois** Pierre BOULEZ sur Incises pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions / claviers *Philippe Grauvogel, **Didier Pateau, hautbois Sébastien Vichard, piano Ensemble intercontemporain Bruno Mantovani, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Tarif : 18 € Forfait Week-end Turbulences : 37 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Textes sur les concerts, vidéos et extraits musicaux sur www.weekendturbulences.com


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Vendredi 18 avril 2014

Samedi 26 avril 2014

Dimanche 27 avril 2014

20H - PARIS

18H - LYON

19H30 - LONDRES

Auditorium du Louvre

Auditorium Metropolis film de Fritz Lang nouvelle version restaurée Martin Matalon, musique

Wigmore Hall

Robert SCHUMANN Märchenerzählungen, op. 132 pour clarinette, alto et piano Yann ROBIN Nouvelle œuvre pour clarinette basse, alto et piano commande du Wigmore Hall, du Musée du Louvre et de l'Ensemble intercontemporain, avec le soutien de ses donateurs création mondiale Alban BERG Quatre Pièces, op. 5 pour clarinette et piano Robert SCHUMANN Märchenbilder, op. 113 pour alto et piano György KURTÁG Message-consolation à Christian Sutter pour clarinette basse Doloroso pour alto Korál pour piano Hommage à R. Sch., op. 15d pour clarinette, alto et piano

Christophe de Coudenhove*, Autau Tanaka*, Max Bruckert** Réalisation informatique musicale Ircam* et Grame** Frédéric Prin, régie sonore Ensemble intercontemporain Martin Matalon, direction Renseignements et réservations : www.auditorium-lyon.com

Robert SCHUMANN Märchenerzählungen, op. 132 pour clarinette, alto et piano Yann ROBIN Nouvelle œuvre pour clarinette basse, alto et piano commande du Wigmore Hall, du Musée du Louvre et de l'Ensemble intercontemporain, avec le soutien de ses donateurs création mondiale Alban BERG Quatre Pièces, op. 5 pour clarinette et piano Robert SCHUMANN Märchenbilder, op. 113 pour alto et piano György KURTÁG Message-consolation à Christian Sutter pour clarinette basse Doloroso pour alto Korál pour piano Hommage à R. Sch., op. 15d pour clarinette, alto et piano

Solistes de l'Ensemble intercontemporain

Solistes de l'Ensemble intercontemporain

Tarif plein : 14 € Tarif réduit : 11 € Tarif solidarité et jeune : 7 €

Renseignements et réservations : www.wigmore-hall.org.uk

Pour les réservations : - Caisse de l’auditorium - Par téléphone au 01 40 20 55 00 - En ligne sur fnac.com

Stéphane Couturier Melting Power Halle Power - Usine Alstom - Belfort 2009/2012 ©Stéphane Couturier-Galerie Polaris Paris


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La science et l'art : une exploration Les mathématiques sont un processus interactif. Il s'agit d'idées. Une idée, c'est quelque chose de fluide, ça fluctue rapidement. On réfléchit bien plus vite qu'on n'écrit ou qu'on ne parle. Une idée, c'est un peu comme une vision, une image qui apparaît. Quand on parle avec un collègue mathématicien, on peut échanger des idées à un rythme incroyable. Un peu comme un film en accéléré. C'est un va-et-vient incessant. La pensée est beaucoup plus rapide, plus perspicace et profonde que l'esprit. L'écrit et même l'oral sont des formes primitives de communication. La pensée est beaucoup plus créative que la parole. La partie créative des mathématiques opère à ce niveau. C'est un échange d'idées, on explore des idées. L'exploration, c'est l'essence même des mathématiques. J'aime me voir comme un explorateur qui découvre un territoire inconnu, de nouveaux sentiers de montagne, des vallées inexplorées… On ne sait pas à quoi s'attendre, ni ce qu'il y a au sommet. On ignore quel est le meilleur chemin. On tente, on explore ceci ou cela. On fait des erreurs. Alors on reprend depuis le début. On demande quel est le meilleur chemin. C'est une véritable exploration. La science et l'art sont une exploration. On tente d'explorer le monde de la nature, mais aussi notre monde intérieur, notre cerveau. Nos points de vue reflètent le monde extérieur, mais pas totalement.Un mathématicien

est comme un peintre. Un artiste Les mathématiques se rapprochent ne peint pas ce qui existe, mais ce plus de l'art, de la science. C'est une qu'il voit. Et ce qu'il voit, ce sont discipline ouverte, d'exploration, des perceptions internes qui cor- qui se développe et fait partie de respondent plus ou moins à la réa- l'histoire de l'humanité. On crée lité extérieure. Mais pas comme ces choses-là. Les mathématiques une photo. Ce n'est pas une repro- se créent à partir de notre vie, de duction en noir et blanc. C'est une nos expériences. Mais c'est le cerinterprétation de ce qu'il voit. C'est veau humain qui les imprègne. la même chose avec les mathéma- C'est un reflet de ce que sont les tiques. On interprète le monde se- gens, de ce qu'ils pensent, de ce lon nos propres qu'ils imaginent, J'aime me voir comme d e c e q u ' i l s s c h é m a s, n o s structures, selon rêvent. C'est un un explorateur les choses qui processus contiqui découvre nous semblent nu d'interactions un territoire inconnu belles et fonentre l'individu damentales. On et le monde exessaie de développer une suite térieur. Le grand mathématicien d'idées, de théories qui s'articulent allemand Hermann Weyl a dit ensemble, comme une belle struc- un jour qu'il consacrait sa vie à ture architecturale. On les déve- la recherche de la vérité et de la loppe en détail, on en explique les beauté. Mais que dans le doute, il grandes lignes. On les modifie. On choisissait la beauté. Ce qui veut avance dans la vie et on change dire que la vérité est une chose que de centres d'intérêt. Un architecte l'on cherche mais que l'on n'atteint peut commencer par construire jamais. On n'arrive qu'à une vérité de petites structures, et plus tard, partielle. Alors que la beauté est élaborer des palais ou de grands immédiate et personnelle. Quand monuments. De même, les mathé- on voit quelque chose de beau, on maticiens peuvent changer de sait que c'est beau. C'est certain. branche, de style. J'ai commencé La beauté, c'est ce qui nous éclaire, par la géométrie, puis je me suis ce qui nous mène dans la bonne tourné vers la topologie, l'analyse. direction. On espère qu'en la suiEt plus tard, je suis devenu phy- vant, on atteindra notre objectif. sicien. Dans tous ces domaines, Mais on n'atteint jamais la fin. La on essaie d'utiliser son intuition vie, comme les mathématiques, est fondamentale, son imagination. Et une quête sans fin. On aura disparu bien sûr, la pensée logique. Mais la bien avant d'arriver au bout de la pensée logique est la structure qui route. permet à votre vision de se déve- Sir Michael Francis Atiyah, transcription lopper et d'arriver à maturité. La des propos du film : Au bonheur des Maths, de Raymond Depardon et Claudine logique n'est pas le processus créa- Nougaret (avec l’autorisation de tif, c'est la structure à l'intérieur de Palmeraie et désert édition DVD), réalisé laquelle les choses se développent. à l’initiative de la Fondation Cartier Beaucoup de gens pensent que pour l’art contemporain dans le cadre de l’exposition « Mathématiques, un dépayles mathématiques sont une sement soudain » présentée à Paris du branche de la logique. C'est faux. 21 octobre 2011 au 18 mars 2012

Heiko Blankenstein asteroid, 2013 courtesy de l’artiste


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Mercredi 7 mai 2014

Vendredi 16 mai 2014

Samedi 24 mai 2014

COLOGNE - Horaire à déterminer

20H - PARIS

18H - QUIMPER

Philharmonie Festival Acht Brücken

Cité de la musique, salle des concerts

Théâtre Max-Jacob Festival Sonik

György LIGETI Concerto pour violon et orchestre Concerto pour violoncelle et orchestre Matthias PINTSCHER Bereshit pour grand ensemble Jeanne-Marie Conquer, violon Pierre Strauch, violoncelle Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Renseignements et réservations : www.achtbruecken.de

Vendredi 9 mai 2014

Wenchen QIN The Sun Shadow VIII pour piccolo, hautbois, clarinette et percussion création française Jukka TIENSUU Nouvelle œuvre pour sheng et ensemble commande Ensemble intercontemporain création mondiale Shuya XU San pour ensemble Peter EÖTVÖS Chinese Opera pour ensemble

18H - COLOGNE

Wu Wei, sheng Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction

Salle à déterminer Festival Acht Brücken

Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Mauricio KAGEL Pas de cinq Vinko GLOBOKAR ?Corporel pour un percussionniste et son corps Thierry DE MEY Musique de tables pour 3 exécutants Luciano BERIO Sequenza XIV pour violoncelle Jean-Pierre DROUET Le jardin d'en face

Tarifs : 18 € Formules d'abonnements de 15 à 40% de réduction Réservations : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Solistes de l'Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations : www.achtbruecken.de

Mauricio KAGEL MM 51 pour piano Dai FUJIKURA Es pour contrebasse Eternal Escape pour violoncelle François SARHAN Home Work II Franco DONATONI Alamari pour violoncelle, contrebasse et piano Jacob DRUCKMAN Valentine pour contrebasse François SARHAN Situations (extraits) Javier ALVAREZ Temazcal pour maracas et bande John CAGE Music for Amplified Toy Pianos Technique Ensemble intercontemporain Solistes Ensemble intercontemporain Renseignements et réservations : www.theatre-cornouaille.fr

Du 11 juin au 10 juillet 2014 PARIS ManiFeste-2014, festival L’Ensemble intercontemporain sera une nouvelle fois l'ensemble associé de l’Académie ManiFeste organisée par l’Ircam en parallèle au festival du même nom.

Liu Bolin Hiding in the City CN°91, The Great Wall, 2010 Courtesy Galerie Paris-Beijing


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Transmettre

Concerts éducatifs

Jeune public

ATELIERS MUSICAUX

Imaginés par les solistes de ­l’Ensemble avec la collaboration d’auteurs et de metteurs en scène, ces concerts présentent aux enfants, sous une forme ludique et originale, des œuvres du XXe siècle à aujourd’hui ou aident à percevoir le rapport que les œuvres contemporaines entretiennent avec les autres courants musicaux. Ils sont réalisés en partenariat avec le service pédagogique de la Cité de la musique.

Transmettre la musique d’aujourd’hui aux plus jeunes, c’est constituer le public de demain. Un enjeu décisif au cœur d’activités spécialement conçues pour le jeune public.

Par des formes diverses de coaching auprès de futurs professionnels, les solistes contribuent à diffuser la pratique de la musique contemporaine :

L’art pour grandir Pendant une année scolaire, de septembre à juin 2014, les élèves d’une classe de 5e du collège Georges-Méliès viendront découvrir le monde musical de l’Ensemble intercontemporain. Ce parcours propose aux élèves de se familiariser avec les lieux de concerts, les œuvres, les métiers de la musique, grâce à la rencontre avec les musiciens, les compositeurs, les chefs d'orchestre, les techniciens… Une douzaine de rendez-vous auront lieu avec les solistes ainsi qu'avec d'autres professionnels (un écrivain et une graphiste), permettant aux élèves de s’exprimer différemment sur les œuvres musicales. Le professeur de musique sera notre principal partenaire pour la mise en place de ce parcours. Les professeurs de Lettres, d’Histoire, d’Arts plastiques et de Technologie seront également impliqués dans cette démarche de transmission. En fin d'année scolaire, les élèves seront invités à réaliser un ouvrage collectif rassemblant les différentes étapes de leurs découvertes.

Master classes et ateliers instrumentaux en conservatoires régionaux (Paris et province) Accompagnés par les solistes, les étudiants des conservatoires découvrent par la pratique les modes de jeu instrumental et le projet d'un compositeur. Ouvert au public.

Mardi 3 décembre 2013 14h30 - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Le quintette à vent, de Haydn à Cage Concert éducatif scolaire Solistes de l’Ensemble intercontemporain Clément Lebrun, présentation Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Durée : 1h / niveaux conseillés : du CM1 à la 5e

TOUT PUBLIC La musique contemporaine offre un monde riche de sensations, de timbres, de rythmes et de nuances. Autant de découvertes que proposent les activités « Tout public ». AVANT ET APRÈS-CONCERTS Les concerts à Paris sont précédés d’une présentation des œuvres au programme. Accessibles sur réservation (avec le billet pour le concert), ces présentations offrent à chacun l’occasion d’être accompagné dans son expérience de la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Certains concerts de la saison sont également suivis d’une rencontre avec les musiciens. Informations pratiques et conditions d’accès sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com Répétitions publiques commentées Certaines répétitions de concert à Paris et en région sont accessibles au public. Elles font l’objet d’une présentation des œuvres et des compositeurs. Solistes En bibliothèques, en partenariat avec Paris ­bibliothèques Ces rencontres musicales animées par les solistes de l'Ensemble ont pour but de faire découvrir la musique d’aujourd’hui (parfois en regard avec celle du passé), ses créateurs, ses interprètes, les instruments et leurs modes de jeu, dans un rapport de proximité avec le public.

Vendredi 14 mars 2014 14h30 - BORDEAUX Auditorium, salle Dutilleux Le quintette à vent, de Haydn à Cage Concert éducatif scolaire Solistes de l’Ensemble intercontemporain Clément Lebrun, présentation

Samedi 17 mai 2014 11h - PARIS Cité de la musique, salle des concerts Peter Eötvös Chinese Opera Concert éducatif famille Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Clément Lebrun, présentation Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Durée : 1h / à partir de 8 ans

Séances Jeunesse en bibliothèques Les enfants aiment les rencontres directes avec les musiciens. Pour les écouter et découvrir leur instrument bien sûr, mais aussi leur parler, les questionner, participer... Les solistes les plus passionnés par la transmission au jeune ­public ­conçoivent ces échanges sous une forme très adaptée : autant ­d’occasions pour les enfants de découvrir des univers musicaux riches en suggestions imaginaires et créatives.

Enseignants « La face cachée de l’orchestre », stage organisé par l’Académie de Créteil : cette année encore, des enseignants de toutes disciplines participeront à trois jours de formation avec trois orchestres, Les Talens Lyriques, l’Orchestre National d’Île-de-France et l’Ensemble intercontemporain. Les spécificités artistiques, pédagogiques et institutionnelles de chacune de ces trois formations seront présentées aux enseignants. Ceux-ci rencontreront les musiciens et les responsables de services pédagogiques. Ils découvriront les différents corps de métiers de l’orchestre et participeront à des ateliers pratiques, des répétitions publiques et des conférences. Ils seront présents à la Cité de la musique le 3 décembre 2013 autour du concert éducatif « Le quintette à vent, de Haydn à Cage ».

Coaching des étudiants de l’Orchestre du Conservatoire ­national supérieur de musique et de danse de Paris Ces rencontres pédagogiques animées par les solistes de l'Ensemble s’achèvent chaque année par un concert public à la Cité de la musique. En 2013, il aura lieu le samedi 14 décembre avec Les espaces acoustiques de Gérard Grisey.

ACADÉMIE DU FESTIVAL DE LUCERNE Depuis sa création en 2004, les solistes de l’Ensemble intercontemporain participent aux sessions de l’Académie du Festival de Lucerne, dont la direction artistique a été confiée à Pierre Boulez. Internationalement réputés pour leur expérience pédagogique, ils contribuent à la formation de jeunes musiciens de l’orchestre en conseillant leur travail d’interprétation. Contact : Dominik Deuber, directeur / LUCERNE FESTIVAL ACADEMY / Hirschmattstrasse 13 | Postfach CH-6002 Luzern / Tél. +41 (0)41 226 44 47/49 / Fax +41 (0)41 226 44 60 / academy@lucernefestival.ch

ManiFeste-2014, festival L’Ensemble intercontemporain sera une nouvelle fois l'ensemble associé de l’Académie ManiFeste organisée par l’Ircam en parallèle au festival du même nom en juin 2014.

Calendrier de l'ensemble des activités : www.ensembleinter.com


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L’Ensemble intercontemporain

matThias PINTSCHER, Directeur musical Il collabore avec de nombreux ensembles tels que l’Ensemble Modern, le Klangforum Wien, l’Ensemble Contrechamps, l’Ensemble Avanti (Helsinki), le Remix Ensemble (Porto) et le Scharoun Ensemble du Philharmonique de Berlin. Matthias Pintscher est également directeur artistique de l’Académie du festival de Printemps de Heidelberg, dédiée aux jeunes compositeurs. Il est sélectionné par la Commission Roche en 2012. Sa création, Chute d’Étoiles, dont la première a lieu au Festival de Lucerne en août 2012, avec l’orchestre de Cleveland sous la direction de Franz Welser-Möst, est suivie de représentations au Severance Hall de Cleveland et au Carnegie Hall en novembre 2012. Matthias Pintscher suit une formation musicale dès son plus jeune âge (piano, violon, percussion). À 15 ans, il dirige l’orchestre symphonique des jeunes de la ville de Marl en Allemagne. Il commence à composer quelques années plus tard parallèlement à sa formation en direction d’orchestre, notamment auprès de Peter Eötvös en 1994 à Vienne. Depuis, il partage ses activités entre la composition et la direction d’orchestre.

Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain réunit trente et un solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musicale du compositeur et chef d’orchestre Matthias Pintscher à partir de la saison 2013-14 (succédant ainsi à Susanna Mälkki, directrice musicale de 2006 à 2013), ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. En collaboration avec l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (IRCAM), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des nouvelles techniques de génération du son. Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de formation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics, traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale.

Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris. L’Ensemble intercontemporain a été reconnu « Ambassadeur culturel européen » en 2012 par la Commission Européenne.

Composition et direction d’orchestre : dans l’esprit de Matthias Pintscher, ces deux domaines d’activité sont totalement complémentaires. « Ma réflexion de chef d’orchestre est enrichie par mon propre processus d’écriture, et viceversa », explique-t-il. Créateur d’œuvres majeures pour des orchestres de premier plan, sa sensibilité de compositeur lui apporte une compréhension de la partition « de l’intérieur » qu’il partage avec les musiciens. Matthias Pintscher entretient ainsi d’étroites collaborations avec de grands interprètes (Gil Shaham, Julia Fischer, Frank Peter Zimmermann, Truls Mørk, Emmanuel Pahud, Tabea Zimmermann, Antoine Tamestit, Jean-Yves Thibaudet…) et des chefs du monde entier tels que Simon Rattle, Pierre Boulez, Claudio Abbado, Valery Gergiev, Christoph von Dohnányi, Kent Nagano, Christoph Eschenbach, Franz Welser-Möst ou Daniel Harding.

Artiste associé du BBC Scottish Symphony Orchestra depuis la saison 2010-11, il dirige aujourd’hui régulièrement en Europe et aux États-Unis de grandes formations internationales : orchestres philharmoniques de New York, de Londres et Berlin, orchestres de Cleveland, Chicago, Philadelphie, Paris, orchestres symphoniques de la BBC, de la Rai, de Sydney et de Melbourne, orchestres du Théâtre Mariinsky, de la NDR Hambourg, de la Tonhalle de Zürich, Philharmonia de Londres, Mahler Chamber Orchestra. Très engagé dans la diffusion du répertoire contemporain, Matthias Pintscher est nommé directeur musical de l'Ensemble intercontemporain en juin 2012, pour une prise de fonction à partir de la saison 2013-14.

Ses créations se distinguent par la délicatesse de leur univers sonore, le raffinement de leur construction et leur précision d’expression. Matthias Pintscher est l’auteur de deux opéras (dont L’Espace dernier, créé à l’Opéra national de Paris-Bastille en 2004), de nombreuses œuvres orchestrales (dont le récent Chute d’étoiles), de concertos (dont Mar’eh, concerto pour violon créé en novembre 2011 par Julia Fischer), et d’œuvres de musique de chambre, toutes publiées aux éditions Bärenreiter. Matthias Pintscher a enregistré plus de vingt disques pour de nombreux labels : Kairos, EMI, ECM, Teldec, Wergo, etc. Il réside aujourd’hui à New York et Paris, deux villes, deux cultures qu’il a choisies pour leur caractère complémentaire.


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49 Conseil de l’Ensemble Président d’honneur Pierre Boulez Président Henri Loyrette, Conseiller d'État Membre d'honneur Jack Ralite

Membres de droit

Partenaires L’Ensemble intercontemporain est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien de la ville de Paris

Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication représentée par Michel Orier, Directeur général de la création artistique. Bertrand Delanoë, Maire de Paris représenté par Bruno Julliard adjoint au Maire, chargé de la culture

ILS NOUS SOUTIENNENT

Fabien Jannelle, Directeur de l'Office National de Diffusion Artistique Sylviane Tarsot-Gillery, Directrice de l'Institut français Jean-Pierre Tronche, Inspecteur de la création et des ensembles français artistiques, désigné par le Ministre de la Culture et de la Communication

Les solistes de l’Ensemble intercontemporain Flûtes - Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle Hautbois - Philippe Grauvogel, Didier Pateau Clarinettes - Jérôme Comte, Alain Damiens Clarinette basse - Alain Billard Bassons - Pascal Gallois, Paul Riveaux Cors - Jens McManama, Jean-Christophe Vervoitte Trompettes - Jean-Jacques Gaudon, Clément Saunier Trombones - Jérôme Naulais, Benny Sluchin Tuba - nn Percussions - Gilles Durot, Samuel Favre, Victor Hanna Pianos/claviers - Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien Vichard Harpe - Frédérique Cambreling Violons - Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo Tosi Altos - Odile Auboin, Grégoire Simon Violoncelles - Éric-Maria Couturier, Pierre Strauch Contrebasse - Nicolas Crosse

Personnalités qualifiées Équipe adminIstratiVe et technique Directeur général - Hervé Boutry Directrice administrative et financière - Sophie Quéré Coordinatrice artistique - Alix Sabatier Responsable production et diffusion Marine Gaudry Responsable comptable - Geneviève Weiss Régisseur général - Jean Radel Régisseur son/plateau - Nicolas Berteloot Régisseurs plateau - Samuel Ferrand, Benjamin Moreau Bibliothécaire - Damien Degraeve Adjointe régie/bibliothèque - Caroline Barillon Responsable communication - Luc Hossepied Responsable mécénat - Camille Perrier Assistante communication et mécénat Émilie Roffi Coordinatrice éditoriale - Véronique Brindeau Chargée des actions éducatives - Sylvie Cohen Assistante administrative - Estelle Vincent

Pascal Gallois interprète Torsion, d’Olga Neuwirth à la Galerie Thaddaeus Ropac de Pantin, 2013 Anselm Kiefer : Der Fehlende Buchstabe. Rabbi Löw : der Golem, 2012 Metal, aluminium sunflowers, lead, photographs 400 x 1190 x 890 cm Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Paris / Salzburg ©Anselm Kiefer Photographie : ©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain

Nicholas Snowman : Vice-président Brigitte Lefèvre : Secrétaire Jean-Philippe Billarant : Trésorier Pascal Dusapin Karine Gloanec Maurin Suzanne Pagé

Autres partenaires


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FAITES UN DON ! Participez à l’aventure musicale de l’Ensemble intercontemporain

« Bach et Boulez, qui ont vécu à trois cents ans d’écart, ont créé des mondes que nous, en tant qu’interprètes et en tant qu’auditeurs, rendons contemporains ». Daniel Barenboim L’Ensemble intercontemporain apporte à ceux pour qui la création artistique doit être préservée et stimulée, un espace d’écoute, de découverte et de partage. C’est pourquoi votre soutien nous est si précieux. Choisissez d’accompagner la première saison artistique du nouveau directeur musical Matthias Pintscher en soutenant un projet qui correspond le mieux à votre engagement pour la défense de la musique contemporaine. Quel qu'en soit le montant, votre don contribue directement à maintenir nos activités et les missions qui sont les nôtres : créer, transmettre, diffuser la musique contemporaine.

En nous soutenant, vous rejoignez les membres donateurs de l’Ensemble intercontemporain et serez régulièrement informé des activités de l’Ensemble. En fonction du montant du don, vous seront proposées plusieurs possibilités d’être associé au projet soutenu : rencontrer l’équipe artistique, assister à une répétition, être invité à la première du projet ou à d’autres rendez-vous exclusifs en accord avec vos envies. Des mesures fiscales avantageuses vous permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66% du montant de votre don.

Don par chèque uniquement libellé à l’ordre de L’EIC À envoyer à : Ensemble intercontemporain Service Mécénat 223 av. Jean Jaurès - 75019 Paris

LES PROJETS À SOUTENIR en 2013 et 2014 1- L’art pour grandir

Pendant une année scolaire, de septembre à juin 2014, les élèves d’une classe de 5e du collège Georges-Méliès viendront découvrir le monde musical de l’Ensemble intercontemporain. Ce parcours propose aux élèves de se familiariser avec les lieux de concerts, les œuvres, les métiers de la musique, grâce à la rencontre avec les musiciens, les compositeurs, les chefs d'orchestre, les techniciens… Une douzaine de rendez-vous auront lieu avec les solistes ainsi qu'avec d'autres professionnels (un écrivain et une graphiste), permettant aux élèves de s’exprimer différemment sur les œuvres musicales. Le professeur de musique sera notre principal partenaire pour la mise en place de ce parcours. Les professeurs de Lettres, d’Histoire, d’Arts plastiques et de Technologie seront également impliqués dans cette démarche de transmission. En fin d'année scolaire, les élèves seront invités à réaliser un ouvrage collectif rassemblant les différentes étapes de leurs découvertes.

2- L’Ensemble intercontemporain en résidence à Bordeaux

L’Ensemble intercontemporain souhaite renforcer durablement sa présence en région. C’est pourquoi un partenariat a été inauguré avec succès avec le nouvel Auditorium de Bordeaux en février 2013. Afin de transformer cette expérience en une relation pérenne, l’Ensemble sera en résidence à Bordeaux en février 2014. Ce partenariat intégrera un volet pédagogique ainsi que plusieurs concerts dédiés au jeune public. Une série de rencontres permettront au public bordelais amateur de musique contemporaine d’échanger sur la vie et les créations de l’Ensemble. 3- « Te craindre en ton absence », monodrame composé par Hèctor Parra, SUR UN livret de Marie NDiaye L’Ensemble intercontemporain a passé commande avec l’Ircam et le Théâtre des Bouffes du Nord, au compositeur catalan Hèctor Parra et à l’écrivain Marie NDiaye : leur nouvelle pièce donnera la parole à une récitante accompagnée d’un ensemble instrumental. Ce monodrame sera donné dans plusieurs villes d’Europe après la création mondiale à Paris en mars 2014.

Pour les dons supérieurs à 300€, vous rejoignez le Cercle des Amis Adhérer au Cercle des Amis, c’est avoir accès à des manifestations privées et des rencontres en petit nombre spécialement organisées pour ses membres. Ces activités sont autant d’occasions de se retrouver dans des conditions privilégiées autour des concerts de l’Ensemble ou de l’actualité artistique en France ou à l’étranger. Pour connaître le calendrier des rencontres de la saison 2013-2014 appelez le 01 44 84 44 75.

4- Le Voyage d’hiver : quand Mark AndrE rencontre Franz Schubert Le célèbre cycle de lieder Winterreise de Franz Schubert et du poète allemand Wilhelm Müller sera l’occasion d’un dispositif musical et scénique inédit donné à la Cité de la musique en février 2014. Trois artistes contemporains d’envergure internationale ont été sollicités pour éclairer l’intemporel Winterreise : le plasticien belge Michaël Borremans, le compositeur français Mark Andre et le metteur en scène néerlandais Johan Simons. Chacun d’entre eux entretient en effet un rapport particulier à l’œuvre de Franz Schubert. La création de ce spectacle aura lieu en février 2014 à Paris puis dans différentes salles européennes (Belgique, Pays-bas, etc. ). 5- Les commandes de nouvelles œuvres musicales L'Ensemble intercontemporain passe régulièrement commande à des compositeurs du monde entier. En finançant tout ou partie de ces commandes, vous contribuez directement à faire vivre le répertoire d'aujourd'hui. Plus d'informations sur les commandes des deux saisons prochaines par téléphone (contact ci-dessous).

Nous remercions nos donateurs ainsi que les membres du Cercle des Amis qui ont décidé de prolonger l’aventure à nos côtés cette dernière saison : Jean-Philippe et Françoise Billarant, Véronique Billat, Jacob et Aurore Grierson, Xavier Guerrand-Hermès, François Hennessy, Sylvie Hubac et Philippe Crouzet, Yoko Imai, Dorothée et Nicolas Joly, Marie-France Pochna, Olivier Purcell, Pierre Roux, Simon Russ, Nicholas et Margo Snowman, Thomas et Annet de Villeneuve.

Pour plus d’informations sur les conditions d’adhésion : Contact : Camille Perrier, Responsable Mécénat +33(0)1 44 84 44 75 c.perrier@ensembleinter.com


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Informations pratiques Réservations

CITÉ DE LA MUSIQUE

Toutes les réservations et les souscriptions aux différentes formules d’abonnement se font directement auprès des salles accueillant l’Ensemble intercontemporain. Coordonnées des salles et organisateurs parisiens ci-dessous. Pour les coordonnées en régions et à l’étranger voir directement les pages de ces concerts sur : www.ensembleinter.com

Salle des concerts - Amphithéâtre 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris Tél. 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

Opéra national de Paris Amphithéâtre Bastille Place de la Bastille 75012 Paris Pour les réservations : - En ligne sur www.operadeparis.fr - Par téléphone au 08 92 89 90 90 (0,34€ la minute) ou au +33 1 71 25 24 23 depuis l’étranger du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi jusqu’à 13h. - Aux guichets du Palais Garnier (à l’angle des rues Scribe et Auber) et de l’Opéra Bastille (130, rue de Lyon) du lundi au samedi. Les caisses spectacles sont ouvertes de 11h30 à 18h30, au Palais-Garnier et de 14h30 à 18h30 à l’Opéra Bastille

IRCAM Espace de projection 1 place Igor-Stravinsky 75004 Paris Tél. 01 44 78 12 40 www.ircam.fr

THÉÂTRE DES BOUFFES DU NORD

p.4 : Matthias Pintscher ©Edouard Caupeil

LE TRITON

p.34 : Bruno Mantovani ©Franck Ferville

p.22 : Matthias Pintscher ©Edouard Caupeil

p.44 : Atelier de piano préparé, Cité de la musique, 2013 ©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain

NOUS CONTACTER

p.46 : (haut à droite) : Igor Stravinsky, Histoire du soldat, Cité de la musique, 2013 ©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain

CENTRE POMPIDOU

RELATIONS PRESSE

Grande Salle / niveau -1 Place Georges-Pompidou 75004 Paris Réservations 30 jours avant le concert : - aux caisses du Centre Pompidou de 11h à 20h, sauf le mardi - en ligne (plein tarif uniquement) : www.centrepompidou.fr/billetterie

p.10 : Pascal Dusapin, Martine Franck / Magnum Photos

11 bis rue du Coq Français 93260 Les Lilas Tél. 01 49 72 83 13 www.letriton.com

Musée du Louvre 75001 Paris Pour les réservations : - Caisse de l’auditorium Du lundi au samedi (sauf le mardi), de 9h à 17h15, les mercredi et vendredi jusqu’à 19 h 15 (fermeture du 24 juin au 4 septembre inclus) - Par téléphone au 01 40 20 55 00 Du lundi au vendredi (sauf mardi), de 11 h à 17 h, uniquement par carte bancaire - En ligne sur fnac.com

Image Musique - Valérie Weill Tél. + 33(0) 1 47 63 26 08 Fax : +33(0) 1 47 63 26 08 valerie.weill@imagemusique.com Ensemble intercontemporain Association loi 1901 Licence d’entrepreneur de spectacles n° 2-1063215

Alain Billard au « Silo », espace d’exposition de Jean-Philippe et Françoise Billarant, 2012 Courtesy Jean-Philippe et Françoise Billarant

CrÉdits Photos

37 bis boulevard de la Chapelle 75010 Paris Tél. 01 46 07 34 50 www.bouffesdunord.com

Ensemble intercontemporain 223 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris www.ensembleinter.com Administration Tél. : + 33 (0)1 44 84 44 50 Fax : + 33 (0)1 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com Relations avec le public du lundi au vendredi de 10h à 18h Tél. : 01 44 84 44 40 Fax : 01 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com

AUDITORIUM DU LOUVRE

Président d’honneur Pierre Boulez Président Henri Loyrette Hervé Boutry, directeur général Matthias Pintscher, directeur musical Sophie Quéré, directrice administrative et financière (www.fake.fr) Artwork is 01 48 04 00 21 Fabrication : L’Agence Modeste 01 47 70 55 97 Imprimé dans l’UE Programmes et informations donnés sous réserve de modifications.

p.46 : (haut à gauche) : Matthias Pintscher, 2013 ©Aymeric Warmé-Janville

p.46 : (bas à gauche) : Peter Eötvös, Stein, Cité de la musique, 2012©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.46 : (bas à droite) : K.Stockhausen, Zyklus, interprété par Samuel Favre, Centre Pompidou, 2012©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain p.47 : Matthias Pintscher, 2013 ©Edouard Caupeil p.53 : ©Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain

Hae-Sun Kang interprère Anthèmes de Pierre Boulez à la Galerie Thaddaeus Ropac de Pantin, 2013 Anselm Kiefer : Die Ungeborenen, 2012 Oil, emulsion, acrylic, shellac, charcoal, sediment of an electrolysis, lead, glass, iron, wire, plaster and resin on canvas 380 x 660 x 80 cm Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Paris / Salzburg ©Anselm Kiefer

Alain Billard (clarinette basse), Emmanuelle Ophèle (flûte) et Odile Auboin (alto) au « Silo », Grégoire Simon (alto) espace d’exposition de Jean-Philippe et Françoise Billarant, 2012. Éric-Maria Couturier (violoncelle) Courtesy Jean-Philippe et Françoise Billarant interprètent Elegia per ty de Giacinto Scelsi à la Galerie Thaddaeus Ropac de Pantin, 2013 Anselm Kiefer : Mutterkorn, 2011 Oil, emulsion, acrylic, shellac, chalk, wood, plaster, wire, oil and gold leaf on canvas 280 x 760 cm Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Paris / Salzburg ©Anselm Kiefer


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