Entreprise et Santé - numéro 23

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

Coeur au travail

ça palpite pour moi ! Vos droits, vos devoirs :

La cigarette électronique p8

Zoom sur :

Santé Travail Lille 2014 :

Aide-soignant(e) Pr Paul Frimat à domicile p24

p11

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N°23

3ème Trimestre 2013 www.entrepriseetsante.fr


SOMMAIRE

N°23 • 3ème Trimestre 2013

VRAI ou FAUX ?

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Brèves

EN DIRECT :

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Ergonomie et production, une alliance gagnante ! Le nettoyage hospitalier : « un art » au service du patient, des risques à éviter Dans un hyper : le secourisme, ça compte ! VOS DROITS, VOS DEVOIRS :

p8

Cigarette électronique et travail : que dit la loi ?

ergonomie & organisation :

p9

p10

De l’ergonomie aux actions prioritaires, une dynamique s’est enclenchée !

VOTRE SANTÉ, VOTRE EMPLOI :

Garder son emploi dans une TPE : MSB l’a fait !

DOSSIER p.11 à 22

Coeur au travail : ça palpite pour moi ! • • • •

Interviews du Dr Jean-Luc Lemoine et du Dr Thierry Jacquemart Travail et chaleur : la fréquence cardiaque nous parle La fréquence cardiaque, une aide au dialogue... Objectif : 1000 salariés volontaires pour une étude « risque cardiovasculaire et travail » ! • Un défibrillateur, c’est bien... savoir s’en servir, c’est mieux ! • Éduquer pour réduire les risques cardiovasculaires • Arrêt cardiaque au travail « Au secours, au secours… »

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Fiche détachable Qu’est-ce que le sauvetagesecourisme du travail ?

ZOOM SUR :

Aide-soignant à domicile : métier d’avenir, métier en devenir... ENVIRONEMENT ET TECHNIQUE :

Bouchons d’oreilles contre bruit : c’est possible ! Interview :

p27 BTP I SERVIC E I COMM ERCE &

ARTISANAT

BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM INTERIM TRIE I I INDUS

ERCE & E I COMM SERVIC BTP I

Professeur Paul Frimat, Santé Travail Lille 2014

I INDUS TRIE I INTERIM

ARTISANAT

p30

AUX ALENTOURS :

Enquête Lectorat : « Bon élève, peut encore s’améliorer ! »

Risque Routier Professionnel

PARTIR, C’EST BIEN… ARRIVER, RE DN IEMIEUX EN RB V ! UE C’EST APP TÉ ! EN LA SAN La Santé

SAGE :

au Travail

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Interview

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Votre agenda

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éDITO

Nous vous avons écouté. Une étude de lectorat nous a procuré des résultats très encourageants. Vous souhaitez des articles concrets et pragmatiques, avec plus d’exemples d’entreprises, représentatifs des différents secteurs d’activité, et plus d’informations législatives applicables à toute entreprise… Nous avons donc remanié le magazine : les exemples concrets d’entreprises sont en première partie. En outre, plusieurs articles font l’objet d’une nouvelle accroche : « le plus ». Celui-ci permet d’aller à l’essentiel…

Dans ce monde qui s’accélère sans cesse, notre but est de vous apporter

des informations concrètes, directement utiles pour votre TPE, votre PME, ou plus généralement dans votre entreprise. En matière de santé au travail, l’exemple des uns est précieux pour tous les autres. Chaque salarié doit pouvoir en profiter.

avec l’appui de leur service de santé au travail : aménagements de poste et ergonomie, prévention des accidents d’exposition au sang, maintien dans l’emploi, prévention de l’exposition au bruit… Le métier d’aide soignant (e) fait l’objet de la rubrique « Zoom Sur… ».

Le dossier central concerne le « cœur au travail ». Merci aux docteurs JeanLuc Lemoine et Thierry Jacquemart qui nous confient leurs points de vue. Le sujet est vaste : risques professionnels et conséquences cardiaques, liaisons entre risques cardiovasculaires individuels et travail, reprise du travail après infarctus, mesure de la fréquence cardiaque comme indicateur de pénibilité, urgence cardiologique en entreprise… Nous remercions les entreprises qui nous ont informés de leurs différentes expériences.

En juin 2014, Lille accueillera des Rencontres Grand Public et un Salon ouvert à tous à l’occasion du 33ème Congrès national de Santé au Travail. Nous remercions le Professeur Paul Frimat, président du Conseil Scientifique, professeur de Médecine du Travail à la faculté de Médecine de Lille (Université de Droit et Santé Lille II), président de l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France, de nous livrer, en avant première, ses orientations pour ce rendez-vous unique. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

Dans ce numéro d’Entreprise & Santé, la cigarette électronique est abordée dans la rubrique « vos droits, vos devoirs ». Actualité oblige. Les autres rubriques reflètent ce que les entreprises peuvent accomplir

Bonne lecture !

Régis Lamoril Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail

Avec le soutien de :

vous proposent le magazine :

N°23 • 3

ème

trimestre 2013

Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Directeur de publication : Régis Lamoril Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, François Désérable, Dr Alain Moniez Conception et Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille

Rédaction : Matthieu Méreau Secrétariat de rédaction : Nathanaëlle Debaene Création et mise en page : Graphic Design Solutions www.gdsgroup.fr Crédit photos : p5 : ROTOPLAST, p6 : TFN PROPRETE Groupe ATALIAN, p7 : CORA, p9 : MTA, p10 : MSB (MultiServices Bricolage), p12 : Dr Jean-Luc Lemoine Dr Thierry Jacquemart, p16 : CROWN Emballage, p17 : ASTAV, p23: APREVA, p26 : EDHD, p27 : ISTNF, Fotolia.

ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 Amiens Cedex 1 Tél. 03.22.54.58.00 www.asmis.net AST 62/59 - Association de Santé au Travail 6, rue de la Symphorine Parc des Bonnettes - 62008 Arras Tél. 03.21.15.12.32 www.ast6259.fr ASTAV - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 62, rue Milhomme 59300 Valenciennes Tél. 03.27.46.19.24 www.astav.fr ASTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral

430 boulevard du Parc BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél. 03.21.85.51.85 CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél. 03.28.24.98.98 www.cedest.net MTA - Médecine du Travail de l’Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque - 02100 Saint-Quentin Tél. 03.23.62.52.48 www.mt02.org Pôle Santé Travail Métropole Nord 118, rue Solférino - Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél. 03.20.12.83.00 www.polesantetravail.fr

Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16

Tirage : 90 000 exemplaires

Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours

Édité par :

Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 Tél. 03.21.22.28.21 www.gisset.org

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brèves

A partir du 1er juillet 2013 LIMITER LES NUISANCES LUMINEUSES Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a publié, le 30 janvier 2013, un arrêté réglementant le fonctionnement des dispositifs d’éclairage des bâtiments non résidentiels. Objectif : réduire les consommations d’énergie et l’empreinte de l’éclairage artificiel sur l’environnement nocturne. Cet arrêté concerne à la fois l’éclairage intérieur émis vers l’extérieur des bâtiments non résidentiels (vitrines de commerces, bureaux…) et l’éclairage des façades de ces mêmes bâtiments (à l’exclusion des installations destinées à assurer la protection des biens, sous réserve qu’elles soient asservies à des dispositifs de détection de mouvement ou d’intrusion). Source : www.developpement-durable.gouv.fr

1er juin 2015 APPLICATION DE LA NOUVELLE DIRECTIVE « SEVESO » La directive européenne dite « SEVESO » s’applique aux installations et processus mettant en cause des substances dangereuses. Elle vise à prévenir la survenue d’accidents liés à l’utilisation des ces substances. Une nouvelle directive 2012/18/UE en date du 4 juillet 2012 (Journal Officiel de l’Union Européenne du 24 juillet 2012) s’appliquera à partir du 1er juin 2015.

?

VRAI ou FAUX

Comme pour la cigarette à base de tabac, l’usage de la cigarette électronique est interdit sur les lieux de travail. Réponse rubrique « Vos droits, vos devoirs » page 8.

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VRAI ou FAUX

Chaque entreprise doit être équipée d’un défibrillateur accessible aux salariés. Réponse « Dossier central » page 18.

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VRAI ou FAUX

La visite de pré-reprise est effectuée pour anticiper et mieux préparer le retour au travail d’un salarié en arrêt pour maladie ou accident. Réponse rubrique « Votre santé, votre emploi » page 10.


en direct I

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In d

L’ergonomie, c’est une dynamique permanente, avec des actions qui s’échelonnent au fil du temps Anne Fatous, responsable QSE chez ROTOPLAST

50 salariés travaillent sur le site de Beautor, en 3 x 8, du lundi au vendredi. La matière plastique en poudre est disposée dans un moule. Ce dernier va entrer en rotation suivant deux axes, tout d’abord dans le four de cuisson puis dans l’enceinte de refroidissement. C’est l’étape de fabrication. L’étape de finition permet la découpe et l’assemblage avec insertion éventuelle de différents composants (ex. : roulettes, bouchons, rivets, poignées, joints), perçages et sérigraphie… C’est également à ce stade que sont réalisés les contrôles de qualité (ex. : étanchéité). En 2010-2011, il est constaté une augmentation des arrêts de travail liés au mal de dos et aux tendinites. Une maladie professionnelle de type TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) est déclarée.

ROTOPLAST Roto-moulage de pièces plastiques 50 salariés Anne Fatous, responsable QSE (Qualité, Sécurité, Environnement)

Beautor SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE (MTA) Amélioration des conditions de travail

Ergonomie et production, une alliance gagnante ! Comme son nom l’indique, ROTOPLAST est spécialisée dans le rotomoulage de thermoplastiques. Avec 40 ans d’expérience au service de ses clients, ROTOPLAST a su anticiper les évolutions des marchés, en restant constamment à la pointe de la technologie. Du « sur mesure » à la fabrication en série : seaux à champagne, boîtes à pain, jeux pour enfant, luges, doseurs, réservoirs, cuves, citernes, équipements agricoles ou aéronautiques, protections d’angles et de poteaux, signalisation et sécurité routière ou maritime… Pour ROTOPLAST, le thermoplastique se décline dans toutes les formes, toutes les tailles et toutes les couleurs. au docteur Dominique Sénéchal, notre médecin du travail. Il a alors délégué une étude à une ergonome de son service de santé au travail, MTA. Il en a validé les résultats. J’ai été surprise. Je ne pensais pas que les analyses faites par MTA seraient aussi poussées ! ». L’étude a été réalisée en 2012. Elle a associé les salariés des postes concernés (mouleurs et agents de finition), ainsi que leur chef d’équipe et le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). « L’étude a débouché sur un plan d’actions en trois temps : les choses immédiatement réalisables, les aménagements nécessitant des investissements à court terme et les actions de plus long terme. L’ergonomie, c’est une dynamique permanente, avec des actions qui s’échelonnent au fil du temps », nous précise Anne Fatous.

Une approche globale et précise ! Le recours à l’ergonomie Pour Anne Fatous, responsable QSE (Qualité, Sécurité et Environnement) : « Il était évident que l’ergonomie était la solution pour réduire ces risques ! Je m’en suis ouverte

ustrie

Laurence Samain est ergonome à MTA : « Il s’agit de mobiliser l’ensemble des acteurs de l’entreprise ; la direction qui a le pouvoir d’engager une étude et de transformer le travail ; les salariés qui ont la connaissance du travail pour nous

permettre de la réaliser… À ROTOPLAST, c’est une dynamique de ce type qui s’est enclenchée. Notre démarche de type conduite de projet avec la mise en place d’un comité de pilotage et des groupes de travail a suivi plusieurs étapes : prédiagnostic, analyse des situations réelles de travail, entretiens, passation de questionnaire santé, métrologie, etc. Par exemple, nous avons réalisé des mesures d’éclairement la nuit, pour coller à la réalité des mouleurs. Sur la base de nos axes d’amélioration co-construits avec les groupes de travail, un plan d’actions est mis en place par l’entreprise. Le suivi de l’étude par le médecin du travail, le docteur Dominique Sénéchal, motive l’ensemble des acteurs de l’entreprise à poursuivre cette dynamique. Voici quelques améliorations concrètes sur le plan matériel et organisationnel : mise en place d’une passerelle, d’un portique, de tables élévatrices, modification d’emplacements de postes, tapis antifatigue, modifications de bacs afin d’éviter des postures à risques … Chez ROTOPLAST, le directeur M. Tom Priels a bien pris conscience que l’ergonomie concourt à la santé au travail de ses salariés en lien avec la productivité de l’entreprise ».

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en direct

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TFN Propreté

Groupe ATALIAN Multiservices

250 salariés Aymeric Deleplanque, directeur d’agence Fatima Hocquette, chargée de clientèle de site Guemps SANTÉ AU TRAVAIL CALAIS BOULOGNE – LE TOUQUET (ASTIL 62) Accident d’exposition au sang

Le nettoyage hospitalier : « un art » au service du patient, des risques à éviter TFN ATALIAN est le numéro 2 du nettoyage industriel en France. Sur 70 agences, 7 sont réparties sur la région Nord-Normandie. L’agence de Guemps, près de Calais, comprend 250 salariés. Depuis 2002, elle participe au nettoyage quotidien du Centre Hospitalier de Calais : urgences, halls, espaces de circulations et couloirs, bureaux, ateliers, blanchisserie, plateaux techniques… Seul le nettoyage des blocs opératoires et des chambres n’est pas assuré par ATALIAN. En milieu hospitalier, le personnel des prestataires de services doit appliquer les procédures de prévention face au risque d’exposition au sang. L’ASTIL62, Service de Santé au Travail d’ATALIAN, a réalisé des sessions d’information « sur mesure ». En tant que leader du multiservice en Europe, TFN ATALIAN comprend 8 pôles d’activité : Propreté, Accueil, Sécurité, Transport, Espaces Verts, Assistance aéroportuaire, Multiservices et Facilities Management. Monsieur Aymeric Deleplanque est directeur de l’agence de Calais : « Nous intervenons en secteur santé pour 25 % de notre activité. Lorsque le nouveau Centre Hospitalier de Calais a ouvert à l’été 2012, nous avons demandé à notre service de santé au travail d’actualiser les connaissances de notre personnel sur les risques liés au sang et aux liquides biologiques. Sur un plan général, il est important aussi d’être attentif au bien-être des salariés ». Les compétences les plus proches… « J’ai interpelé notre médecin du travail, le docteur Catherine Chevalier », nous dit Fatima Hocquette, responsable de 20 sites, dont celui du Centre Hospitalier de Calais. Ancienne 06

chef d’équipe pour le Centre Hospitalier, elle connaît le métier : «30 à 40 agents travaillent sur le site. On aime son métier, c’est un art de faire le nettoyage, surtout en milieu hospitalier. Les sessions d’information mises au point par l’ASTIL62 démontrent aux agents de nettoyage qu’ils sont pris en considération. Ces sessions sont animées par Nathalie Defachelles, assistante santé travail à l’ASTIL62. Elles sont très bien préparées et réalisées. Les risques et les procédures de prévention sont expliqués. Une information est donnée sur la vaccination contre l’hépatite B. La marche à suivre en cas d’accident d’exposition au sang est explicitée. Chaque session, réalisée par groupe de 10 agents, permet un temps d’échanges ». La cohérence avec l’hôpital Pour le docteur Catherine Chevalier, médecin du travail à L’ASTIL62 : « Le diaporama, conçu avec Nathalie Defachelles, ouvre un dialogue

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Cela démontre aussi que les agents sont pris en considération Fatima Hocquette,

Chargée de clientèlr de site

et permet de partir de l’expérience du terrain ». Praticien hygiéniste au Centre Hospitalier de Calais, le docteur Sylvie Joron précise : « Il est important que les messages portés par nos prestataires soient en cohérence avec ceux du Centre Hospitalier. C’est pour cela que j’ai souhaité participer à au moins une de ces sessions d’échanges, toujours très intéressantes. Ces sessions permettent aussi de partager l’expérience des agents et de nous faire remonter leurs questionnements. Vous savez, l’hygiène hospitalière est une discipline qui bouge constamment. Les connaissances, les techniques, les risques évoluent… ».


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CORA

Hypermarché

C’est important pour leur vie professionnelle… et personnelle ! Marie-Jo Loywick,

formatrice « Sauvetage Secourisme du Travail », CEDEST

« Après le départ de notre formateur au sauvetage secourisme du travail, la question s’est posée de savoir comment réaliser le recyclage annuel de nos 29 secouristes. Quand le CEDEST nous a dit qu’il était agréé pour le faire, c’est sans hésiter que nous avons fait appel à leur formatrice. Car le CEDEST, avec notre médecin du travail le docteur Joël Merle, est notre partenaire Santé ! Il connaît et accompagne notre entreprise » nous dit Eric Lagouge, responsable Maintenance-Sécurité à l’hypermarché CORA de CoudekerqueBranche, dirigé par David Bertin. Une formatrice agréée Marie-Jo Loywick est agréée pour être formatrice « Sauvetage Secourisme du Travail » au sein du CEDEST. Son agrément est donné par l’Assurance Maladie- Prévention des risques professionnels (CNAMTS-CARSAT-INRS1). Elle peut donc intervenir en entreprise

300 salariés Eric Lagouge, responsable Maintenance et Sécurité Coudekerque-Branche SANTÉ AU TRAVAIL DE DUNKERQUE (CEDEST) Sauvetage Secourisme du Travail

Dans un hyper : le secourisme, ça compte ! Chaque jour, 4 000 à 7 000 personnes fréquentent l’hypermarché CORA de Coudekerque-Branche, près de Dunkerque. 300 salariés y travaillent, dans les 21 000 m² de réserve et de magasin. Pour les équipes de travail, savoir faire face à un éventuel malaise ou accident est capital. Pour satisfaire aux recommandations relatives au Sauvetage Secourisme du Travail, la direction a fait confiance à son service de santé au travail, le CEDEST (CEntre pour le DEveloppement de la Santé au Travail). En toile de fond, rappelons que la responsabilité d’organiser les soins d’urgences dans l’entreprise incombe à l’employeur. Former les salariés aux premiers secours s’avère donc essentiel. pour la formation initiale des Sauveteurs Secouristes du Travail, qui sont de ce fait des auxiliaires de prévention. Elle intervient aussi pour le maintien et l’actualisation de leurs compétences. « Au CORA de CoudekerqueBranche, je suis intervenue pour le Maintien et Actualisation des Compétences (MAC), qui s’appelait auparavant recyclage annuel » nous précise Marie-Jo Loywick. « En tant qu’auxiliaire de prévention, mon intervention est adaptée aux risques spécifiques de l’entreprise, en liaison, chez CORA, avec le docteur Joël Merle, médecin du travail. Sur sept heures de formation, nous abordons les situations d’accidents ou de malaise. L’enseignement est à la fois théorique et pratique. Il répond aux situations d’urgence : Protéger, Examiner, Alerter, Secourir. Il donne lieu à une validation en fin de journée. Si celle-ci est positive, je remets le macaron et l’aide-mémoire à chaque sauveteur secouriste du travail ».

Une reconnaissance rassurante « Pour nous, le fait que cette formation bénéficie d’une reconnaissance officielle est sécurisant. Cette formation de Sauveteur Secouriste du Travail est complémentaire de notre obligation d’assistance aux personnes, dénommée SSIAP, car nous recevons du public. Il faut savoir que nous avons au moins une intervention par semaine dans ce cadre auprès de nos clients… Pour nos salariés la formation Sauveteur Secouriste du Travail est rémunérée comme du temps de travail. C’est très valorisant pour eux de la suivre. C’est important pour leur vie professionnelle et… personnelle ! ».

1 - Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés, Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail, Institut National de Recherche et de Sécurité).

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VOS DROITS VOS DEVOIRS

> Loi Evin

Cigarette électronique et travail : que dit la loi ?

L’usager de cigarette à base de tabac est un fumeur. L’usager de cigarette électronique est un « vapoteur ». La cigarette électronique n’est pas un médicament et ne relève donc pas de la législation sur le médicament (Autorisation de Mise sur le Marché, Prise en charge par l’Assurance Maladie, etc.). En France, en l’état, il n’y a pas de règlementation spécifique sur l’usage des cigarettes électroniques ; une loi va être très prochainement adoptée (à l’instar de la Belgique, du Luxembourg et de Malte) pour interdire l’usage de la cigarette électronique partout où il est interdit de fumer. A propos de l’interdiction de fumer Le Code de la Santé Publique, en son article L.3511-1, précise que « sont considérés comme produits du tabac les produits destinés à être fumés, prisés, mâchés ou sucés, dès lors qu’ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés même s’ils ne contiennent pas de tabac, à la seule exclusion des produits qui sont destinés à un usage médicamenteux ». Ce même article, ainsi 08

Depuis quelques temps est apparue une nouvelle façon de fumer : la cigarette électronique ou e-cigarette. Prenant la forme d’une cigarette, cette invention permet de chauffer une cartouche rechargeable à une température de près de 50 °. On produit ainsi de la vapeur, ou « brouillard de fines particules », qui peut contenir de la nicotine ou non, des arômes (chocolat, menthe, fruits,…) et des émanations de solvant (propylèneglycol, glycérol,…). On peut donc avoir des sensations d’inhalation identique aux cigarettes classiques tout en faisant varier les plaisirs, en termes de parfums, et en évitant, le cas échéant, la nicotine. Mais alors, cette cigarette est-elle autorisée sur les lieux de travail ? que l’article R.3511-1 et suivants, précise que cet usage est interdit dans les lieux fermés et couverts recevant du public, les moyens de transport et les lieux de travail. Cette interdiction est plus connue sous le nom de « Loi Evin », adoptée en 2007. On peut considérer que la cigarette électronique entre dans le champ d’application de cet article. Une loi le précisera d’ailleurs très prochainement. L’obligation de sécurité de résultat Depuis 2002, la jurisprudence a créé pour l’employeur une obligation de sécurité de résultat (arrêts « amiante »). En application de cette obligation de sécurité de résultat, un salarié a obtenu en 2005 (avant adoption de la loi Evin) la réparation, au titre d’une faute inexcusable de l’employeur, de préjudices causés par le tabagisme de ses collègues de travail. C’est la notion de tabagisme passif. Le « vapoteur » expose de manière passive son entourage immédiat aux émanations de sa cigarette électronique. On entre dans le cadre du « tabagisme passif » évoqué ci-dessus. La prudence est de mise. En ce sens, en absence de texte de loi appliquant explicitement

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la loi EVIN à la cigarette électronique, il est conseillé à l’employeur de préciser les conditions de l’usage de la cigarette électronique au sein de son entreprise dans le règlement intérieur.

Le Prochainement, une loi va étendre explicitement aux cigarettes électroniques l’interdiction de publicité et de vente aux mineurs. Elle prononcera aussi l’interdiction de « vapoter » dans les lieux où il est déjà interdit de fumer.


ERGONOMIE & ORGANISATION

> Industrie

De l’ergonomie aux actions prioritaires, une dynamique s’est enclenchée ! A Laon, les 270 salariés de CROWN Emballage fabriquent, pour le monde entier, des couvercles de boîte à ouverture facile. La demande est importante : légumes, plats cuisinés, aliments pour animaux, sans oublier des secteurs sensibles tels que la poudre de lait ou la pharmacie. « Il s’agit de produits spécifiques en acier qui demandent une attention particulière tout au long de la fabrication » nous dit, d’entrée de jeu, madame Christine Ernenwein, responsable Qualité Sécurité Environnement. En 2008, le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) soulève une réflexion sur la pénibilité et la prévention des troubles musculo-squelettiques. CROWN Emballage se tourne alors vers son « partenaire santé » : MTA, Médecine du Travail de L’Aisne.

CROWN Emballage 270 salariés Christine Ernenwein, responsable Qualité Sécurité Environnement LAON Santé au Travail DE L’AISNE (mta)

« Nous avons été surpris tant par le sérieux et la neutralité des relevés que par la capacité à intégrer toutes les facettes de notre métier ». Pour le docteur Annick Lamour, médecin du travail, « Tous ont participé : la direction, le CHSCT, les salariés. Nous avons vu s’engager une véritable dynamique pour faire un état des lieux neutre et objectif, avec un recueil de données et de chiffres, mais aussi la prise en compte de la parole des gens. Nous avons fait l’étude avec l’entreprise. Et l’entreprise a ensuite développé son propre programme d’actions ». Des chiffres, des paroles… et les mots pour le dire Laurence Samain, ergonome, Anne Vilaire, infirmière et Magali Roger, psychologue du travail ont associé leurs compétences afin d’étudier les situations réelles de travail. Objectif : mesurer la pénibilité des postes de deux lignes de fabrication. Elles ont réalisé et analysé plusieurs investigations : observation des tâches en processus normal et dégradé, analyse de l’écart entre le « réel et le prescrit », entretiens individuels, questionnaire INRS sur les TMS, questionnaire Karasek pour l’évaluation des risques psycho-sociaux, enregistrement en continu de la fréquence cardiaque (voir page 16 du présent numéro d’Entreprise & Santé), podométrie, enregistrement de la dépense énergétique, mesure des niveaux de bruit et d’éclairement… L’ensemble a fait l’objet d’une restitution en CHSCT, avec

présentation de piste de réflexion, tant sur le plan des aménagements de poste que de l’organisation du travail. Des améliorations en continu « Nous avons été surpris tant par le sérieux et la neutralité des relevés que par la capacité à intégrer toutes les facettes de notre métier » nous dit madame Christine Ernenwein. « Dès 2009, nous avons mené trois actions prioritaires : mise en place d’un platelage pour supprimer les dénivelés, formation des opérateurs pour la gestion des incidents, investissements pour réduire la manutention manuelle de charges (voir photo). En outre, les pauses ont été réorganisées. Notre fierté : ce sont nos services techniques, avec la mise en place de groupes de travail, qui ont progressivement réalisé ces améliorations. Et le mouvement continue… ».

Le Ergonomie = dynamique d’entreprise.

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VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

> Handicap et Travail

Garder son emploi dans une TPE : MSB l’a fait !

A MSB (Multi-Services Bricolage) à Somain, on trouve de tout pour refaire sa maison. En magasin sur plus de 1 000 m² : produits de bricolage, de la décoration jusqu’aux équipements de salle de bains… A l’extérieur : stockage et présentation des matériaux (parpaings, briques, agrégats, bois de charpente, etc.) sur 2 000 m², dont 1 000 m² de hangar. Créée en 1967, MSB est une entreprise familiale qui compte aujourd’hui 10 salariés. Quand AB1 a eu un important problème de santé, « tout le monde a joué le jeu pour qu’elle puisse garder son emploi », nous dit le docteur Sabine Dumoulin, médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

« Il faut savoir que la plupart de nos salariés a 40 ans de maison. L’attachement à l’entreprise est fort », nous dit madame Anne-Marie Novion, gérante. « L’entreprise a été créée par mon beau-père en 1967. Elle a grandi avec nos salariés. Chaque embauche résulte d’une recherche personnelle. En 2013, c’est une équipe très solidaire de 10 personnes qui, chaque jour, cherche à satisfaire nos clients. Il faut savoir que la concurrence est très rude… ». En effet, les magasins indépendants de bricolage sont rares. Et la conjoncture économique est difficile…

venue me voir, avant que sa salariée ne reprenne le travail, afin de me signaler que la salariée avait eu un long arrêt de travail et que la reprise pourrait être compliquée. J’ai expliqué à madame Anne-Marie Novion l’intérêt de la visite de préreprise pendant l’arrêt de travail, à la demande du salarié, pour faire le point sur la santé et évaluer les difficultés de la reprise. J’ai alors reçu madame AB1 en visite de pré-reprise ». A partir de là, tout s’est mis en place avec la collaboration effective de chacun. « Anticiper, c’est la clé de la réussite ».

Une règle d’or : anticiper.

Tous ensemble !

« Ce qui est remarquable », nous déclare Sabine Dumoulin, médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, « c’est que, malgré une conjoncture économique difficile, tout a été fait pour garder AB1 dans son emploi, malgré une maladie, qui lui a conféré le statut de travailleur handicapé. Après un long arrêt maladie, madame Anne-Marie Novion est

Madame Anne-Marie Novion nous résume la situation : « Durant ses arrêts maladie successifs, AB1 et moi sommes restées en contact. En Janvier 2012, j’ai rencontré le docteur Sabine Dumoulin. En Août 2012, AB1 bénéficiait d’un « Roule Pratique Monte et Baisse », grâce à une aide de l’AGEFIPH. C’est beaucoup de travail et de démarche. Mais cela vaut le coup.

1 Les initiales ont été changées par la rédaction.

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C’est essentiel d’être orienté et aidé. Madame le docteur Dumoulin est d’abord venue voir le poste de travail au niveau de la réception des marchandises, de la réserve, de la mise en rayon et du magasin. Puis, la salariée a participé à toutes les étapes de la réflexion : d’abord avec monsieur Jérémy Cattusseau du SAMETH de Douai pour l’ouverture du dossier, puis lors de l’analyse ergonomique pour valider la demande et enfin lors de l’étude ergonomique qui nous a permis de trouver la solution. La société LIFTEC de Santes a mis à disposition un matériel pour tester son efficacité. Et il est resté… S’atteler au dossier, cela prend du temps. Mais on rencontre des gens qui nous aident. Et le succès est là !». MSB (Multi-Services Bricolage) 10 salariés Anne-Marie Novion, gérante SOMAIN PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord


Coeur au travail :

ça palpite pour moi ! Le cœur et le travail font-ils « bon ménage » ? Oui, si tout va bien. Non, dès qu’un problème survient… Le médecin du travail et ses collaborateurs apportent aides et conseils, pour que tout aille bien. Par exemple, l’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque permet d’objectiver la nécessité

d’améliorations dans l’organisation ou l’aménagement d’un poste de travail. Cet enregistrement permet aussi de démontrer à un patient, victime d’un « accident cardiaque », dans quelle mesure il peut continuer son travail. A chaque instant et en toute circonstance : un conseil éclairé !

DOSSIER

Coeur au travail : ça palpite pour moi !


Dr Jean-Luc Lemoine

Dr Thierry Jacquemart

Coeur au travail :

Qu’en pensent les cardiologues ? Pour ce dossier traitant du « cœur au travail », Entreprise & Santé a rencontré deux cardiologues, aux profils différents et complémentaires. Jean-Luc Lemoine est médecin du travail, depuis plus de 30 ans, à l’ASMIS, Santé au Travail de la Somme ; il est aussi diplômé de cardiologie. Thierry Jacquemart est cardiologue libéral ; il travaille également à la clinique de réhabilitation cardiaque « La Mitterie », près de Lille ; enfin, il assure des consultations de cardiologie à Pôle Santé Travail Métropole Nord (Santé au Travail de Lille Roubaix Tourcoing Douai Saint Omer). Notre sujet est vaste : risques professionnels et conséquences cardiaques, liaisons entre les risques cardiovasculaires individuels et le travail, reprise du travail après un infarctus, mesure de la fréquence cardiaque comme indicateur de pénibilité, urgence cardiologique en entreprise…

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Jean-Luc Lemoine : Dans le contexte actuel, je pense au stress… C’est-à-dire aux relations entre travail, stress et santé. Une étude, récemment publiée dans le LANCET , met en évidence que le risque cardiovasculaire est augmenté de plus de 20 % quand il existe un stress professionnel. La prévention du « Risque Psycho-Social » est donc bien une priorité ! Thierry Jacquemart : Je pense à la réadaptation au travail des personnes ayant fait un accident cardiaque. Elles évaluent souvent qu’elles ne peuvent plus travailler comme avant. A près de 100 % des cas, elles peuvent travailler comme avant. Il faut donc leur donner les moyens de passer ces craintes et de travailler.

Quelles sont les relations entre risques cardiovasculaires et travail ? Thierry Jacquemart : Il existe des populations très ciblées pour lesquelles le dépistage et l’évaluation du risque cardio-vasculaire individuel sont essentiels. Du fait de leur mode de vie, leurs horaires et leur isolement professionnel, ces populations ont la médecine du travail pour unique suivi médical. Les chauffeurs de poids-lourds, les travail leurs à domicile en sont deux exemples. La consultation de

médecine du travail permet alors de faire le point des différents facteurs de risques. Les premiers facteurs de risques sont le tabac et le surpoids. Ensuite tout est lié : l’hypertension et le cholestérol, par exemple. Jean-Luc Lemoine : Cette question… soulève beaucoup de questions ! Sur le plan professionnel, on peut faire abstraction, aujourd’hui, du risque d’intoxication aiguë, qui concerne un nombre très limité de salariés. En revanche, le stress est un facteur de risque qui se généralise... Les situations de stress chronique sont de plus en plus fréquentes. Il est générateur d’infarctus et de maladies coronariennes. Une récente étude européenne démontre que quels que soient le métier, l’âge, le sexe, le mode de vie, la nationalité, le sur-risque d’infarctus lié au stress est identique. Le stress touche ainsi toutes les tranches salariales. D’autres facteurs sont à prendre en compte. Par exemple, les horaires atypiques ont des effets directs et pervers sur l’homme, à travers des dérèglements physiopathologiques. Ils multiplient les comportements nocifs pour leur santé : consommation excessive de sucres, gras, alcool, tabac associée à la sédentarité… L’entreprise est aussi un lieu favorable à l’éducation pour la santé. C’est ce que nous avons expérimenté avec le programme « Entreprises de Picardie en Santé3 ».

Que dire de la reprise du travail après un accident cardiaque, comme, par exemple, un infarctus du myocarde ? Jean-Luc Lemoine : L’approche est particulière : le patient a beaucoup d’angoisse. Il pense que cela ne sera plus jamais comme avant… Et c’est faux. Il faut donc l’informer. La réadaptation cardiovasculaire et l’éducation thérapeutique sont ainsi essentielles pour concourir à la reprise du travail. En centre de réhabilitation cardiovasculaire, le patient comprend qu’il peut faire des efforts et mener une vie sociale et professionnelle normale. Cela favorise une reprise de travail plus précoce. En effet, plus la durée d’arrêt de travail est longue, plus la reprise est difficile ! Ceci s’applique aux pathologies coronariennes, valvulaires et à l’insuffisance cardiaque. Dans tous les cas et en particulier lors de la visite de pré-reprise, il faut proposer une aide psychologique et un accompagnement à la réinsertion professionnelle. L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque, réalisé au cours du travail, est complémentaire à l’épreuve d’effort réalisée en centre spécialisé. Thierry Jacquemart : En tant que cardiologue exerçant en ville d’une part, et en centre de réhabilitation cardiaque d’autre part, je confirme : plus l’arrêt de travail est long, plus la reprise est difficile. Et ceci est mal vécu autant par le salarié, que par

DOSSIER

Si on vous dit « Cœur au travail »… A quoi pensez-vous ?

son entreprise. Aujourd’hui, il y a un hiatus entre la fin de la réhabilitation et la reprise du travail. Il faut le combler. En priorité, il faut aider le patient, qui peut toujours faire plus de choses qu’il ne le pense ! Il faut que le patient puisse bénéficier d’un mi-temps thérapeutique en entreprise, avec un véritable projet de réhabilitation cardiaque sur l’autre mi-temps. On gagnerait en efficacité dans l’intérêt du patient. Aujourd’hui, il bénéficie d’un mi-temps thérapeutique, sans projet sur l’autre mi-temps…

Des enregistrements de la fréquence cardiaque sont possibles en situation de travail… Comment cela se passe-t-il ? Jean-Luc Lemoine : Avec l’accord de l’entreprise, nous équipons le salarié volontaire d’un

ASMIS : Association pour la Santé et la Médecine du travail Interentreprises de la Somme LANCET : publication scientifique faisant autorité en médecine. 3 Voir page 19 de ce magazine Entreprises & Santé. 1 2

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cardiofréquencemètre. Le salarié fait son travail comme d’habitude et nous faisons, en parallèle, un relevé précis des tâches effectuées. A l’ASMIS, il nous arrive même de filmer le salarié. Au laboratoire, les enregistrements sont traités par un logiciel d’exploitation. Puis, nous interprétons les résultats avec des grilles d’analyses validées par la communauté scientifique. Trois grilles sont couramment utilisées en France : Chamoux, Frimat, Meunier-Smolik et Knoche. L’interprétation prend en compte d’une part les composantes liées au salarié et d’autre part celles liées à l’activité définissant des contraintes et des astreintes dont l’astreinte cardiaque. Pour les contraintes, on peut citer les manutentions, les gestes et postures, le rythme et la fréquence des gestes répétitifs, les horaires de travail, les déplacements, les incidents, le bruit, la température, l’éclairement, etc.

Ce n’est pas trop compliqué ? Jean-Luc Lemoine : Non, pas du tout. A l’ASMIS,

Quelles en sont les indications ? Jean-Luc Lemoine : La cardiofréquencemétrie permet d’une part une évaluation de type ergonomique : analyser la pénibilité d’un poste donné, de plusieurs postes, d’un métier, d’une branche professionnelle… L’analyse permet aussi d’identifier la pénibilité spécifique d’une séquence de travail, voire d’un geste donné… Exemples : peindre un plafond, sur une échelle, avec le bras au dessus des épaules ; porter une charge donnée avec telle posture et tel environnement… Dans ce type d’analyse, nous pouvons évaluer les conséquences cardiaques de facteurs, comme la chaleur. Enfin, nous pouvons comparer un processus de travail, avant et après modifications afin d’en objectiver l’impact. Par ailleurs, la cardiofréquencemétrie permet une évaluation médicale. Par exemple, suite à une opération valvulaire, une insuffisance cardiaque ou un infarctus, le salarié a une angoisse, légitime, lors de la reprise du travail. La cardiofréquencemétrie objective ses possibilités. C’est un argument favorable, près de 10 fois sur 10 !

c’est une investigation de routine qui est réalisée sur demande

du

médecin

du

travail. Deux techniciennes ont été formées : Sandrine Vanheule et Rizlène Regui. C’est un travail d’équipe entre le médecin du travail, les ergonomes et moi-même. Les entreprises apprécient car des chiffres objectifs sont apportés face à un sujet sensible et facilitent les dialogues internes.

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Dr Thierry Jacquemart, vous êtes cardiologue, quels sont les salariés qui viennent vous consulter et pourquoi ? Thierry Jacquemart : Il faut d’abord resituer le cadre de mon intervention au sein de Pôle Santé Travail Métropole Nord. Dans ce service de santé au travail, ce sont les médecins du

travail qui m’adressent en consultation des salariés. En effet, le médecin du travail est prescripteur commentateur auprès du salarié pour lequel il est son conseiller sur son devenir professionnel. Nous pouvons ainsi réaliser, bien sûr, des électrocardiogrammes, mais, aussi et surtout des enregistrements en continu du rythme cardiaque sur 24 heures, en liaison avec l’équipe soignante ou de réadaptation à l’effort. Nous pouvons aussi réaliser des enregistrements continus de tension artérielle en ambulatoire. Enfin, nous disposons d’un échographe portable qui permet d’explorer la fonction ventriculaire au niveau du cœur ou l’état des artères au niveau périphérique.

C’est donc une approche médicale classique Thierry Jacquemart : Oui sur la forme. Non sur le fond. Je m’explique. Sur prescription du médecin du travail, nous réalisons une évaluation individuelle du risque cardiovasculaire individuel, avec un bilan sanguin et des examens spécialisés. Le salarié dispose alors d’un bilan précis, qui est analysé avec son médecin du travail et qu’il peut transmettre à son médecin généraliste. Nous diagnostiquons des pathologies. Par exemple : HTA, extrasystoles, valvulopathie, angine de poitrine, trouble du rythme. Nous orientons le salarié pour une prise en charge thérapeutique, médicale voire chirurgicale. Nous intervenons aussi dans des cadres légaux, comme les « DATR » (dispositions spécifiques aux

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travaux sous rayonnements ionisants), ou le port de masque dans le cadre du désamiantage, etc. Mon rôle d’expert est à la croisée du dépistage et de la prévention.

Que conseiller à propos de l’urgence cardiologique en entreprise ? Jean-Luc Lemoine : J’ai deux conseils : mettre à disposition un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) et développer la formation au sein du personnel de Sauveteur Secouriste du Travail . La mort subite d’origine cardiaque représente en France 40 à 50 000 morts. Le taux de survie sans défibrillation immédiate est de 2 à 5 % maximum. A Montbard, en Côte d’Or, il apparaît que la mise en place de défibrillateur a fait passer le taux de survie à 20 % ! Rejoignons les pays anglosaxons en augmentant notre taux de survie à 40-50 % en équipant les entreprises et les endroits publics car le « défibrillateur est à l’arrêt cardiaque ce qu’est l’extincteur pour le feu ». Thierry Jacquemart : Effectivement. Les gestes d’urgence simples doivent être connus de chacun : APPELER, MASSER, DEFIBRILLER. Apprendre à tout le personnel est une démarche simple et civique. En une heure, on peut lui apprendre le bon usage du défibrillateur. Il se sent mieux reconnu, dans sa vie professionnelle et dans sa vie personnelle !


DOSSIER

« Il est important d’expliquer aux salariés pourquoi nous faisons un suivi de la fréquence cardiaque en situation réelle de travail.»

Santé au Travail de Dunkerque (CEDEST)

Travail et chaleur : la fréquence cardiaque nous parle Deux activités constituent les cœurs de métier de POUJAUD ALTRAD. D’une part, la mise à disposition de moyens d’accès. D’autre part l’isolation en secteur industriel. L’isolation thermique, ou calorifugeage, est une spécialité de l’agence de Saint-Pol-sur-Mer, au sein de laquelle travaillent 250 salariés. L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque permet de faire la part des choses entre la charge de travail liée aux efforts physiques et celle liée à la chaleur. Pour les salariés de POUJAUD, elle a été réalisée grâce aux compétences du CEDEST (CEntre pour le DÉveloppement de la Santé au Travail) et du S.I.S.E.1 (Société d’Ingénierie Sociale d’Entreprise). « L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque, tout au long du poste de travail, est une approche fiable de la pénibilité globale, à condition d’être réalisée avec méthode et rigueur » nous situe le Dr Santiago Rivas, médecin du travail au CEDEST. « Lors d’un effort, le rythme cardiaque s’accélère. L’exposition à une forte chaleur accélère également la fréquence cardiaque. Lors d’un travail à la chaleur, on va pouvoir mesurer le coût cardiaque lié à l’effort et le coût cardiaque lié à la chaleur. On peut ainsi en déduire les précautions à prendre, notamment pour améliorer l’organisation du travail et aménager les temps de travail et les temps de pause ». A propos de la cardiofréquencemétrie Guillaume Ammeloot est correspondant QHSE (Qualité Hygiène Sécurité Environnement) et PCR

(Personne Compétente en Radioprotection) au sein de POUJAUD : « Il est important d’expliquer aux salariés pourquoi nous faisons un suivi de la fréquence cardiaque en situation réelle de travail. Notre objectif est de quantifier les charges de travail afin d’authentifier les précautions à prendre. Le salarié doit faire son travail comme d’habitude. Le CHSCT2 est associé à la démarche d’étude et à la définition des préconisations ». Par ailleurs, un relevé des tâches est effectué. Les paramètres d’environnement sont enregistrés avec précision : température sèche et humide, indice de vêture, etc. A propos de turbines L’étude a été effectuée lors du décalorifugeage de turbines, dont la température se situe entre 80° et 100 °C. « Nous avons effectué des enregistrements de la fréquence cardiaque sur 4

salariés volontaires, une nuit d’été de dimanche à lundi » nous explique David Triopont, Chargé de missions en sécurité et toxicologie au S.I.S.E. « Grâce à un relevé de poste complet, c’est-à-dire de 20 heures à 6 heures, nous pouvons interpréter la fréquence cardiaque la plus basse, les fréquences cardiaques les plus élevées ou fréquences de crête, les fréquences cardiaques correspondantes aux situations les plus contraignantes. Nous avons des échelles d’interprétation, comme la grille de Meunier ». En dehors des aménagements techniques, ces enregistrements ont permis de définir objectivement des durées limites de travail et de pause. Enfin, le docteur Rivas conclut : « Il est aussi possible d’utiliser la cardiofréquencemétrie pour le suivi de la réadaptation au poste de travail des salariés ayant eu des problèmes cardiaques, en lien avec les cardiologues : on peut

ainsi s’assurer que le poste n’est pas dangereux pour le salarié ». 1 - S.I.S.E. : Quai des Entreprises, Parc d’Affaires, 430 Bd du Parc, 62903 COQUELLES, Tél. : 03 21 85 51 76. 2 - Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail

Le L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque repose sur des critères scientifiques d’interprétation.

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Changement de production

Avant aménagement

Santé au Travail de l’Aisne (MTA)

La fréquence cardiaque, une aide au dialogue...

Après aménagement

Dans le cadre d’une étude ergonomique (voir page 9 de ce numéro d’Entreprise & Santé), 15 salariés de l’entreprise CROWN Emballage ont accepté que leur fréquence cardiaque soit suivie durant tout le poste de travail. Implantée à Laon, CROWN Emballage est spécialisée dans la fabrication de fonds de boîtes de conserve alimentaire, à ouverture facile. Sur deux chaînes de fabrication, les postes de « déchaîneurs » avaient attiré l’attention, notamment pour des questions de pénibilité. L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque a permis d’objectiver le degré de pénibilité. Cela a facilité le dialogue en CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). Christine Ernenwein est responsable Qualité Sécurité et Environnement à Crown Emballage à Laon : « En 2008, au sein du CHSCT, la pénibilité face à la charge physique de travail de certains postes a été abordée. Il nous fallait identifier les séquences de travail les plus pénibles, de la manière la plus objective possible. Dans le cadre d’une étude ergonomique globale, réalisée par MTA qui est notre service de santé au travail, l’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque a alors été un élément déterminant ». Une évaluation chiffrée « Nous avons proposé l’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque aux salariés. 15 d’entre eux

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se sont portés volontaires. Les résultats sont exploités collectivement et de manière anonyme » nous explique Laurence Samain, ergonome à MTA. L’opérateur est équipé d’une ceinture et d’une montre à l’infirmerie. Il reste allongé 10 minutes : ceci permet de mesurer la fréquence de repos. « Nous effectuons le relevé précis des tâches effectuées : marche sur sol plat, déplacement avec dénivelé, manutention, gestion simultanée des 2 lignes, survenue d’incidents, etc. », nous précise Laurence Samain. « Sur l’échelle de Meunier, qui nous permet d’interpréter les résultats, l’astreinte cardiaque est globalement évaluée comme étant plutôt lourde. Nous avons fait une analyse séquentielle

grâce à notre logiciel. En retirant la phase de travail correspondant à un port de charge associé à des incidents sur une séquence de travail, l’astreinte cardiaque devient acceptable. Ceci a été un argument de poids pour nos préconisations ». Des chiffres à situer Le docteur Annick Lamour est le médecin du travail de MTA qui suit CROWN Emballage. « Il était de notoriété que le poste de déchaîneur était difficile. L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque nous a donné des éléments précis et tangibles. Deux éléments majeurs sont également à prendre en compte : le professionnalisme de notre ergonome et l’honnêteté de l’entreprise.

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En d’autres termes, tout le monde a joué le jeu de la neutralité et de l’objectivité, dans le cadre d’une étude ergonomique globale. Et une dynamique d’améliorations a pu se mettre en place »

Le L’enregistrement en continu de la fréquence cardiaque = protocoles précis


« Nous avons, outre notre activité de préventeurs en santé au travail, une mission d’étude et de veille sanitaire » Docteur Stamatis Klonaris, ASTAV

Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV)

Objectif : 1 000 salariés volontaires pour une étude « risque cardiovasculaire et travail » ! « Dans les années à venir, la prévention, plus que le soin, permettra de réduire le nombre de morts liées à une maladie ou à un accident cardiovasculaire. C’est démontré », nous précise d’emblée le docteur Stamatis Klonaris, médecin du Travail à l’ASTAV (Association pour la Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes). Dans le cadre de son Projet Pluriannuel de Service1, l’ASTAV va lancer une étude sur les relations entre travail et risque cardiovasculaire. Les salariés de ses entreprises adhérentes seront invités à répondre à un questionnaire lors de leur prochaine visite médicale. « Tout le monde est concerné, de près ou de loin par le risque cardiovasculaire», nous dit le docteur Stamatis Klonaris. « Face à un risque, le médecin du travail et son équipe ont une mission de conseil spécialisé, d’étude et de veille sanitaire. C’est pourquoi, nous lancerons à la rentrée prochaine, une enquête ouverte à chaque salarié volontaire, quel que soit son secteur d’activité. L’anonymat du salarié et de son entreprise sont préservés ». A l’occasion de la visite médicale C’est à l’occasion de leur visite médicale (visite systématique, visite de reprise ou de préreprise, visite spontanée) que

les salariés des entreprises adhérentes à l’ASTAV seront invités à participer à l’étude, dès la rentrée prochaine. Chaque salarié sera libre de répondre ou de ne pas répondre. En salle d’attente, le salarié peut remplir un auto-questionnaire d’évaluation de son stress et de son degré de sédentarité. En visite médicale, après quelques données relatives à l’âge, au sexe et à l’activité professionnelle, le questionnaire recueille des informations simples sur le profil de risque professionnel : manutention, posture, bruit, vibration, travail posté, travail de nuit… Puis, il fait la synthèse des facteurs individuels

Cette étude a été conçue par un groupe de travail pluridisciplinaire : Catherine ANDRE, AST Daniel BROEKAERT, médecin Anne BUSCH, médecin Sébastien CRUCQ, médecin Evelyne DANGHIN, médecin Béatrice DROUET, psychologue Sabrina HUVELLE, ergonome Stamatis KLONARIS, médecin Florence MEURANT, médecin Laurence NONCLERCQ, médecin Delphine PRINCE, médecin Liliane RENAUD, ergonome Mélanie SCULIER, AST

de risque cardiovasculaire personnel : tabac, hypertension, diabète, cholestérol,…. Le secteur d’activité sera identifié par le code NAF de l’entreprise. L’anonymat concerne autant le salarié que son entreprise. Une première étape Pour le docteur Stamatis Klonaris, « Il s’agit de mieux cerner le profil de risque cardiovasculaire des travailleurs que nous suivons en visite et de voir si on observe des associations entre des facteurs de risques professionnels et cardiovasculaires. En fonction de ses conclusions, cette étude pourrait déboucher sur un travail scientifique plus élaboré ».

Le Mieux connaître les liaisons entre risques professionnels et risques cardiovasculaires

1 - Depuis la loi du 20 juillet 2011, applicable au 1er juillet 2012, les Services Interentreprises de Santé au Travail doivent élaborer un Projet pluriannuel de service qui définit des priorités collectives ; il est remis à la Direction des Entreprises, de la Concurrence et de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) dans le cadre de la procédure de renouvellement d’agrément.

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Santé au Travail d’Arras-Béthune-Hénin-Lens (AST 62-59)

Un défibrillateur, c’est bien... savoir s’en servir, c’est mieux ! Depuis le décret du 4 mai 2007, des défibrillateurs automatiques externes peuvent être utilisés par quiconque, sans engager sa responsabilité en cas d’échec. Auparavant, le défibrillateur était considéré comme matériel médical. Il était seulement utilisable par un médecin. Aujourd’hui des défibrillateurs automatiques externes (DAE) sont disposés dans des lieux recevant du public. Deux textes sont intervenus pour favoriser la mise en place d’initiation « grand public », pour mieux garantir le bon usage des défibrillateurs devant un arrêt cardiaque (Arrêté du 6 novembre 2009, arrêté du 16 juillet 2010). Dans le respect de ces textes la santé au travail d’Arras-Béthune-Hénin-Lens, l’AST 62-59, propose aux entreprises ce type d’initiation. Sandrine Merchez est formatrice Sauvetage Secourisme du Travail (SST) à l’AST 62-59 : « De plus en plus d’entreprises acquièrent des défibrillateurs. En 3 ans, nous l’avons largement constaté. L’usage d’un défibrillateur relève de modalités précises et demande certaines précautions. En une heure, nous faisons une initiation au bon usage du défibrillateur, avec une approche théorique et pratique, sur la base d’une simulation. Nous faisons cela par groupe de 10 personnes, en entreprise ou au centre de santé au travail. Cette initiation est indépendante des formations Sauvetage Secourisme du Travail ». Sur une année, Sandrine Merchez a sensibilisé 80 personnes. Des chiffres encourageants.

Le défibrillateur est-il obligatoire dans les entreprises ? A la lecture littérale du Code du travail, la réponse est : non. En effet, aucun article du Code du travail n’impose explicitement à l’employeur de mettre à disposition des salariés un défibrillateur. Cependant, au regard de ce même code, l’employeur est responsable de l’organisation des secours dans son entreprise. L’article R.4224.14 du Code du travail préconise que « les lieux de travail soient équipés d’un matériel de premier secours adapté à la nature des risques et facilement accessible ». En outre, au regard de la jurisprudence, l’employeur a une obligation de résultat en matière de sécurité. Enfin, depuis le décret 2007-705 du 4 mai 2007, l’article R.6311-15 du Code de la santé publique stipule que « toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe, entièrement automatique ou semi-automatique ». Un défibrillateur externe analyse l’activité du cœur, détecte des anomalies précises (tachycardie, fibrillation), charge l’appareil en cas d’analyse positive et délivre des chocs électriques si nécessaire… Lors d’un arrêt cardiaque, le taux de survie, en cas de choc électrique externe immédiat, passe de 5 % à près de 30 % ! En conséquence, la mise à disposition d’un défibrillateur externe sur les lieux de travail relève plus d’un « acte citoyen » que d’un « acte de chef d’entreprise »… Que chacun soit à même de secourir quiconque permet de sauver un maximum de vie !

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Éduquer pour réduire les risques cardiovasculaires Les données régionales de Santé Publique de Picardie sont formelles : chaque année le nombre moyen de décès pour 1 000 habitants est supérieur de 16 % par rapport à la moyenne nationale pour les maladies cardiovasculaires. En tant que déterminants de santé, l’alcool, le tabac, la nutrition et l’activité physique jouent un rôle majeur. Le milieu de travail apparaît propice pour mener des actions de prévention auprès des salariés. De juillet 2008 à juillet 2011, 92 entreprises, de 20 à 200 salariés, ont ainsi participé au programme « Entreprises de Picardie en Santé ».

DOSSIER

Entreprises de Picardie en Santé

Ce programme a ainsi concerné près de 5 000 salariés sur deux bassins d’emploi : Picardie maritime (53 entreprises) et Thiérache (39 entreprises). 15 médecins du travail, appartenant à 3 services de santé au travail, ont apporté leur appui au développement de ces actions de prévention en entreprises. A chaque fois, le thème et les modalités de l’action sont choisis par l’entreprise. Les salariés en bénéficient sur les lieux et le temps de travail. En fonction du thème (Alcool, Tabac, Nutrition, Sédentarité), des partenaires locaux apportent leurs compétences. Ce programme a été porté par 3 services de santé au travail interentreprises, l’ASMIS d’Amiens, l’AISTV de Woincourt et MTA de Saint-Quentin. Séverine Liné, responsable de projet à l’ASMIS, en a assuré la coordination. Ce programme a bénéficié des soutiens financiers de l’Agence Régionale de Santé de Picardie, du Conseil Régional de Picardie, de l’Association pour la prévention des risques professionnels-AINF et de Sanofi.

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Arrêt cardiaque au travail

« Au secours, au secours… » En France, près de 40 000 décès par accident cardiaque surviennent en dehors de l’hôpital : dans les moyens de transports, à la maison, sur les lieux de loisirs ou les lieux de travail… Dans son entreprise, l’employeur est responsable de l’organisation des premiers secours. Au regard de la loi, Il doit prendre « après avis du médecin du travail, les mesures nécessaires pour assurer les premiers secours aux accidentés et aux malades », ainsi que la mise à disposition de « matériel de premier secours adapté à la nature des risques et facilement accessibles ». Au regard de la loi, le médecin du travail a explicitement la mission de conseiller l’employeur et les salariés sur l’organisation des premiers secours dans l’entreprise. Et les mesures prises doivent être consignées dans un document tenu à la disposition de l’inspecteur du travail. L’employeur a une obligation générale inscrite dans le Code du travail : évaluer les risques auxquels sont exposés les salariés et prendre toutes mesures adéquates de prévention. La jurisprudence a traduit cela en obligation de sécurité de résultat. La responsabilité de l’employeur est directement engagée dès lors que cette évaluation des risques n’a pas eu lieu et/ou que des mesures de prévention ne sont pas prises. Tout ceci doit être colligé dans le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER). Les mesures relatives aux premiers secours entrent dans le cadre général de cette obligation. Trois axes sont essentiels : l’élaboration de consignes, l’information et la formation du personnel, la mise à disposition de matériel de premiers secours. Tout ceci doit être adapté aux effectifs et à l’activité. Votre médecin du travail est votre premier conseiller.

Votre organisme de formation :

Au service de la Santé et de la Sécurité au Travail Vous propose :

> La formation de formateurs SST (Sauveteur Secouriste du Travail)

ements :

Renseign

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> Le maintien et actualisation des compétences de formateurs SST

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Chaque employeur a la responsabilité de l’organisation des soins de premier secours, après avis du médecin du travail. L’organisation de ces soins doit être adaptée aux risques présents dans l’entreprise. Un décès par arrêt cardiaque soudain peut survenir sur les lieux du travail : • Sans lien de causalité avec le travail effectué, il s’agira d’une « mort subite » sur les lieux de travail ; • S’il est établi un lien de causalité avec le travail effectué, il s’agira d’un accident du travail. S’agissant de l’organisation des premiers secours, la responsabilité de l’employeur peut être engagée dans tous les cas. Le Sauvetage Secourisme du Travail vise à assurer au personnel une formation aux « gestes qui sauvent » adaptée au monde du travail en général et à l’entreprise en particulier.

DOSSIER

Qu’est-ce que le sauvetage-secourisme du travail ?

Fiche détachable

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• Les obligations générales - Code du travail, article R 241-39 : La formation de secouriste est obligatoire dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux et sur chaque chantier, où 20 personnes au moins sont occupées pendant plus de 15 jours. - Code du travail, article R 241-40 : En l’absence d’infirmier(e) à demeure au sein de l’entreprise, celle-ci a la responsabilité de l’organisation des secours, après avis du médecin du travail, en liaison avec les services extérieurs de la Protection Civile.

• Le dispositif Sauveteur Secouriste du Travail (SST) - Il est mis en place par le réseau Prévention de la Sécurité Sociale : Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés – Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail- Institut National de Recherche et Sécurité (CNAMTS-CARSAT-INRS). - Il vise à assurer la présence dans les entreprises de personnel formé aux premiers gestes en cas d’accidents et/ou de malaises, en tenant compte des risques spécifiques à l’entreprise. D’où l’appellation « Sauveteur Secouriste du Travail ».

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- Il est secouriste du travail et acteur de prévention dans son entreprise. - Il est formé par un formateur de son entreprise (qui est alors conventionnée) ou par un organisme de formation externe (qui est habilité). - D’une durée de 12 heures, sa formation initiale comprend une partie théorique et une partie pratique ; en fonction des risques spécifiques à l’entreprise, la durée de formation peut dépasser 12 heures. - Sa formation est validée par un certificat INRS, valable 24 mois, délivré par l’entreprise conventionnée ou l’organisme de formation habilité. - Avant la fin des 24 mois, il doit suivre une session de maintien-actualisation obligatoire de ses compétences, d’une durée générale de 4 heures.

DOSSIER

• Le Sauveteur Secouriste du Travail (SST)

Fiche détachable

N°23

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• Le formateur de Sauveteur Secouriste du Travail - Il assure la formation, l’actualisation et le maintien des compétences des SST dans le respect des programmes et des référentiels. - En association avec le médecin du travail, il adapte la partie de formation qui concerne les risques spécifiques de l’entreprise. - Il appartient à l’entreprise qui est alors conventionnée ou à un organisme de formation habilité. - Il a un certificat INRS délivré par l’entreprise conventionnée ou l’organisme de formation habilité.

• Le formateur de formateur SST - Il assure la formation, l’actualisation et le maintien de compétences des formateurs, ainsi que leur suivi. - Ils sont formés par l’INRS, dont ils reçoivent un certificat.

En fonction de leur taille et de leur activité : • Des entreprises justifient uniquement la présence en leur sein de SST. • Des entreprises justifient la présence en leur sein de SST et de formateur de SST. • Des entreprises peuvent justifier la présence en leur sein de SST, de formateur de SST et de formateur de formateur de SST.

CHAQUE ENTREPRISE bénéficie d’une expertise médicale spécialisée et indépendante grâce à son médecin du travail :

Prénom et nom :................................................................................................................................................................................. Adresse :...................................................................................................................................................................................................... ..............................................................................................................................................................................................................................

Mail :. ............................................................................................................................................................................................................. Téléphone : . ............................................................................................................................................................................................

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Publicommuniqué

LE CŒUR AUSSI EST FEMININ DES ACTIONS GRAND PUBLIC, avec les partenaires locaux Dix conférences ont été organisées en 2012-2013 avec la Fédération Française de Cardiologie NordPas-de-Calais et Picardie. Le Pr Claire MounierVehier, femme de cœur et de conviction, sait captiver son auditoire par la force, la justesse et la pertinence de ses propos. Professeur de cardiologie au CHRU de Lille, elle ouvre un dialogue simple et efficace avec le public. Ses interventions s’appuient sur un village santé avec les acteurs locaux pour un circuit de dépistage. Apréva mutuelle apporte le nécessaire soutien logistique, pour la réussite des échanges. Apréva mutuelle est également présente sur des actions de prévention de grande envergure, telles que le « Parcours du Cœur », premier événement de prévention-santé de France, avec plus de 100 000 participants dans le Nord-Picardie.

DES ACTIONS EN ENTREPRISE, avec votre service de santé au travail Professionnels de santé au travail, chefs d’entreprises, représentants du personnel, membres de CHSCT (Comité d’Hygiène Sécurité et des Conditions de Travail), Apréva mutuelle peut vous apporter des moyens humains, logistiques et financiers pour sensibiliser vos salariés au risque cardiovasculaire, et tout particulièrement les femmes. Ensemble nous pouvons monter des actions d’information, de sensibilisation et d’éducation à la santé, adaptées à votre entreprise. Comme il est dit au Québec : « Salarié en santé, Entreprise en Santé ». Nous intervenons en complément de vos ressources, après concertation avec votre service de santé au travail.

VOS CONTACTS par mail : cœuraufeminin@apreva.com par téléphone : 3620, dites « Apréva » (appel gratuit d’un poste fixe ou 0,34 cts la minute selon coût de l’opérateur)

Contrairement aux idées reçues, les maladies cardiovasculaires sont la 1ère cause de mortalité des femmes en France : une sur trois va en décéder, soit 8 fois plus que d’un cancer du sein… Avec dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, des chiffres supérieurs de plus de 25 % par rapport à la moyenne nationale. Plus grave encore : les infarctus sont en progression chez les femmes, alors qu’ils ont tendance à régresser chez les hommes. Et ils touchent des femmes de plus en plus jeunes. En cause : le mode de vie, dont le stress, le tabac, l’alimentation, la sédentarité, etc. Les faits sont là. Il faut agir. En lien étroit avec la Fédération Française de Cardiologie, Apréva mutuelle peut vous aider dans des actions d’information, de sensibilisation et d’accompagnement de projet de prévention, au cœur du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Au plus proche de vous.

LA BROCHURE « CŒUR, ARTERES et FEMMES »

Cette brochure grand public est téléchargeable sur fedecardio.org (site de la Fédération Française de Cardiologie) et sur le blog coeuraufeminin.com (ouvert par Apréva mutuelle). Merci au Pr Claire MOUNIER -VEHIER, professeur de cardiologie au CHRU de Lille, présidente de l’Association de Cardiologie Nord-Pas-de-Calais, Vice Présidente de la Fédération Française de Cardiologie.


ZOOM SUR

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) / Santé au Travail de l’Aisne (MTA)

Aide-soignant à domicile : métier d’avenir, métier en devenir... Avec le développement de l’hospitalisation à domicile d’une part, et des politiques de maintien au domicile des personnes âgées d’autre part, le secteur des services à la personne connaît une forte croissance. Dans ce contexte, le métier d’aide-soignant(e) au domicile se développe. Dès 2009, la Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) a lancé une étude d’objectivation de la pénibilité de ce métier d’aide-soignant(e) au domicile. Attention ! Au moment de

« Le mot pénibilité n’est pas pris dans le sens du décret, qui est paru après notre étude » précise donc Elodie Hamiot, ergonome à l’ASMIS. Cependant cette étude est rigoureuse dans ses objectifs, sa méthode et ses résultats. « A l’origine de la démarche, des douleurs et des lombalgies, signalées par plusieurs aide-soignant(e) s à domicile, nous ont amenés à raisonner sur les problématiques globales de pénibilité du métier ». Elodie Hamiot resitue l’étude dans le cadre général des missions d’un service de santé au travail : « Notre mission est d’aider l’entreprise adhérente à préserver la santé de ses salariés, à prévenir les risques professionnels et les accidents du travail. Il nous faut donc identifier les situations à risques d’une part, et évaluer avec objectivité d’autre part leurs impacts ».A propos de la démarche d’objectivation de la pénibilité du

cette étude, la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites est loin d’être adoptée… Or, cette loi a eu pour conséquence d’inscrire dans le Code du travail, des facteurs de pénibilité au devant desquels l’employeur est tenu de procéder à une évaluation et doit établir une fiche individuelle de prévention des expositions pour chaque salarié. Dans la présente étude le terme pénibilité n’est pas pris dans ce sens légal. Il est pris au sens général.

métier d’aide-soignant(e) à domicile : « Cette étude aborde les risques physiques, psychosociaux, organisationnels et routiers. Quatre entreprises de la Somme, adhérentes à l’ASMIS, et deux entreprises de l’Aisne, adhérentes à MTA, ont participé à la démarche. Les 29 aide-soignant(e)s à domicile qui ont accepté de participer à l’étude sont salariés au sein de SSIAD ou d’HAD, autant en milieu urbain que rural ». En outre, pour les entreprises et leurs services de santé au travail, les actions de prévention doivent reposer sur un partage de bonnes pratiques. Elodie Hamiot précise : « Pour nous il était important de relier le classement sur la base du score GIR1 des personnes en perte d’autonomie avec la pénibilité associée. Y’a-t-il une gradation de la pénibilité des tâches et activités de l’aide-soignant(e) à domicile en fonction du niveau de score GIR ? La réponse est oui… ».

L’équipe Projet > Professionnels Santé Travail ASMIS Rachel AJROUD - Ergonome Dr Martine DEKENS - Médecin du travail Elodie HAMIOT - Ergonome Nathalie LACHAMBRE - Ergonome Dr Jean-Luc LEMOINE - Médecin du travail et Cardiologue Sandrine RASCH - Formatrice PRAP Rizlène REGUI - Technicienne en Métrologie Dr Isabelle SOMMACAL - Médecin du travail Sandrine VANHEULE - Conseillère en prévention

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> Professionnels Santé Travail MTA Magali ROGEZ - Psychologue du travail Marie-Lyse COURBEVOIE - Médecin du travail Laurence SAMAIN - Technicienne en ergonomie Dr Françoise VERMEERSCH - Médecin du travail

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1 - Score GIR : Ce score s’établit sur la base d’une grille d’analyse officielle (Grille AGGIR) qui explore différents champs de la perte d’autonomie d’une personne (physique et psychique). Il intervient dans l’attribution de l’Allocation de Perte d’Autonomie (APA).


ZOOM SUR

En dehors de facteurs individuels tels que l’âge, le poids (Indice de Masse Corporelle : IMC), l’ancienneté et l’expérience professionnelle, la pratique de sport et/ou le tabac, l’étude met en évidence que les facteurs suivants jouent un rôle dans la pénibilité et doivent faire l’objet d’une attention :

VOTRE

à E C I V R SE

• Les tâches, les manutentions et postures associées liées au patient et son environnement (Lever, Coucher, Installation au fauteuil, Réfection du lit, Toilette, Habillage et Déshabillage, Soins d’Hygiène et de Confort, Accompagnement aux déplacements, Evacuation des déchets, …) • L’activité mentale (attention et adaptation permanentes, angoisses et souffrances du patient, agressions verbales éventuelles notamment de l’entourage, attachement affectif, doubles tâches et interruptions, actes imprévus, transmissions, gestion du temps, isolement, complexité de certains actes, souffrance de la personne, conduite automobile,…) • Fréquence cardiaque : > Pics de fréquence cardiaque : escaliers, habillage, réinstallation du patient, passage de perfusion dans la manche, réfection du lit, agressions verbales,…). > Les temps de circulation automobile sont des temps de récupération cardiaque (si pas de problème lors du trajet). > Pénibilité lourde si faible ancienneté, amplitude horaire élevée, peu de pause, plus de 10 patients. • Facteurs de pénibilité ressentie : contraintes environnementales, caractéristiques du patient et de son entourage, réévaluation du score GIR et augmentation de la perte d’autonomie, organisation de la tournée, relations et communications, manque de reconnaissance,… • Relation directe avec le score GIR : plus la perte d’autonomie est élévée, plus la pénibilité observée et ressentie, est élevée.

Merci pour leur participation aux 29 aides soignant(e)s à domicile (27 femmes et 2 hommes) dont l’ancienneté dans le métier est (pour 71 % d’entre eux) entre 6 mois et 5 ans (les « débutants » et les « experts ») : • Observation activité réelle de l’activité sur 7 jours dans 4 entreprises avec observateur externe ou auto-observation avec fiche de relevé d’activité • Prise en compte du degré de pénibilité ressenti (Échelle subjective de Borg) • Enregistrement en continu de la fréquence cardiaque (20 mesures de cardiofréquencemétrie) • Port d’un « Armband » (brassard au bras) pour suivi de la dépense énergétique

9 pistes d’action : • Réduire les risques liés aux manutentions et aux gestes inutiles ou inadaptés • Réduire les risques liés à la charge psychique et aux agressions • Réduire les risques liés à la surcharge de travail, à l’activité mentale • Réduire les risques liés aux chutes

• Réduire les risques routiers • Améliorer les liaisons et le travail en réseau • Réduire les risques d’infection • Réduire les risques de brûlures • Réduire les risques cardiovasculaires

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Environnement & Technique

« En Qualité, Sécurité, Environnement, il n’y a rien de caché »

> Nuisance sonore

Bouchons d’oreilles contre bruit : c’est possible !

106 salariés travaillent sur trois sites à EDHD (Capelle la Grande, Harnes, Tilloy les Cambrai). Dirigée par monsieur Pascal Desire, l’entreprise a plusieurs activités : l’hydraulique industrielle1 (ex. : vérins, pompes, centrale), l’hydraulique mobile2 (ex. : montage de grue auxiliaire et ampirol, réparation, dépannage) l’électro-diesel (garage pour professionnels et particuliers spécialiste en injecteurs) un service négoce. EDHD apporte un service complet : conception, réalisation, installation et maintenance. 2011, le bruit en ligne de mire… Yannik Simon est responsable Qualité, Sécurité, Santé au Travail, Environnement (QSSE) chez EDHD. Il est passionné : « Il faut d’abord comprendre que la direction s’implique et que le CHSCT3 est force de proposition. En Qualité Sécurité et Environnement, il n’y a rien de caché. La confiance et le travail d’équipe sont des gages de succès ». Cette confiance Yannik Simon la partage avec

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Face au bruit le port de « bouchons d’oreilles » est parfois la solution lorsque la réduction du niveau sonore à la source n’est pas possible. Les salariés sont souvent réticents. Inconfort et gêne sont des obstacles au port de cet indispensable EPI (Equipement de Protection Individuelle). A EDHD, sur le site de Capelle-la-Grande, on a réussit. Le port des « bouchons d’oreilles » est adopté par l’ensemble des salariés concernés. Et ceci grâce à un travail collaboratif entre l’entreprise et son service de santé au travail, le CEDEST. Il faut dire que cette entreprise mène une politique de prévention particulièrement volontariste avec la participation et l’implication des salariés.

le CEDEST, le Service de Santé au Travail d’EDHD. En 2011, dès 7 heure 30 du matin, Marilyne Pattyn, assistante santé travail au CEDEST, s’est rendue six fois de suite dans les ateliers « Nous avons réalisé 12 dosimétries individuelles de bruit sur 8 heures de travail et plus de 40 mesures de niveau sonore dans les ateliers d’usinage, de chaudronnerie, les secteurs diesel, mobile et vérins. Nous avons également réalisé une sensibilisation des salariés ». 2012, le plan d’actions « Nous connaissons bien Marilyne Pattyn » reprend Yannik Simon. « Elle a la confiance des salariés. Les chiffres sont là : dépassements du seuil de 90 dB sur certaines dosimétries, pics de 141 dB lors des tâches de dégoupillage de rivets à la masse… J’ai d’abord équipé deux salariés volontaires avec des bouchons d’oreilles moulés sur mesure. Les autres salariés sont devenus demandeurs. Nous en avons parlé. Quand j’ai eu la certitude qu’ils les porteraient, j’ai équipé l’ensemble des salariés concernés ». Et le reste ! En fait, cette campagne sur le bruit entre dans un mouvement d’ensemble : Pré-diagnostic Pénibilité réalisé avec le CHSCT3, Formations PRAP4 réalisées avec Marilyne Pattyn du CEDEST, Étude prévue sur les vibrations, mise

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à l’Honneur de ce qui est fait avec les salariés dans l’allée principale de l’atelier devenue le « boulevard de la prévention »... Yannik Simon souligne : « Nous avons mené tout cela avec le Dr Bernard Desrumaux, notre médecin du travail qui est parti en retraite récemment. Demain, je reçois le Dr Blandine Descamps, notre nouveau médecin du travail. La prévention, c’est un mouvement continu ! ».

1 - EDHD est certifié MASE. 2 - EDHD est certifié Qualité et UTAC. 3 - Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. 4 - Prévention des Risques liés à l’Activité Physique

EDHD 106 salariés Yannik Simon, responsable Qualité, Sécurité, Santé au Travail, Environnement Capelle-La-Grande SANTÉ au TRAVAIL de Dunkerque (cedest)


Interview

Le professeur Paul Frimat est président du Conseil Scientifique du 33ème Congrès National de Santé au Travail, qui se tiendra à Lille du 3 au 6 juin 2014. A l’occasion de ce congrès sont mis en place des « Rencontres Grand Public » et un « Salon Santé Travail » ouverts à tous, dédiés à la présentation de solutions, accessibles aux entreprises, quels que soient leurs tailles et leurs secteurs d’activité. Des solutions concrètes pour les salariés et les chefs d’entreprise ! C’est l’ambition de « Santé Travail Lille 2014 ». L’organisation et la gestion de cet évènement sont assurés par l’Association de Gestion du 33ème Congrès National de Santé au Travail Nord de France Lille 2014, laquelle fédère l’ensemble des forces vives de la santé au travail dans les régions NordPas-de-Calais et Picardie, en collaboration étroite avec l’Institut National de Santé au Travail du Nord de la France (ISTNF). Rendez-vous donc à Lille Grand Palais du 3 au 6 Juin 2014 !

Pr Paul Frimat « Pour nous, il est important que la santé au travail s’ouvre au débat public. Et cela, sur un plan constructif ».

Vous avez décidé d’élargir le 33ème Congrès

Congrès National. Ce congrès est le reflet des

des règles scientifiques internationales.

National de Santé au Travail, qui se tient

questionnements qui traversent le monde

Médecins du travail, secrétaires médicales et

à Lille en 2014, à deux manifestations

scientifique et médical. Mais les solutions sont

assistant(e)s en santé au travail, infirmiers

ouvertes au grand public : les «Rencontres

portées par les entreprises elles-mêmes. Les

de santé au travail, ergonomes, techniciens

Grand Public» d’une part et le «Salon

médecins du travail ont d’ailleurs une double

et ingénieurs, psychologues du travail, assis-

Santé Travail» d’autre part. Pourquoi ?

exigence. Avoir un niveau d’expertise actuali-

tants sociaux doivent croiser et partager leurs

PF : Le Congrès National donne l’opportunité

sée de haut niveau. Être des acteurs de santé

connaissances sur les questions de santé au

de faire le point des connaissances scientifiques

au sein des entreprises. Sur ce deuxième point

travail. Les thèmes du Congrès de Lille sont :

sur des questions d’actualité. Pour nous, il est

les entreprises sont en attente de conseils à la

important que la santé au travail s’ouvre au

fois experts et pragmatiques. C’est la vocation

débat public. Et cela, sur un plan constructif.

des rencontres « grand public » et du salon.

En effet, les solutions de santé au travail se vivent en entreprise, au niveau des situations

En deux mots, quelle est l’importance

réelles de travail. Il nous est donc apparu natu-

du congrès national et scientifique ?

rel que des échanges et des réflexions, portant

Quels en sont les thèmes ?

sur des réalisations concrètes en entreprise,

PF : Tous les deux ans, les professionnels

ainsi que la présentation de méthodes et de

de la santé au travail et les chercheurs

solutions accessibles aux entreprises, soient

se réunissent en Congrès National et

accessibles au grand public. Notre innovation

Scientifique. En moyenne, ils sont plus de

est de proposer cela en parallèle du 33

2000 à échanger sur des thèmes précis, selon

ème

• AUDITION ET TRAVAIL • PATHOLOGIES NEURODEGENERATIVES ET TRAVAIL • TRACABILITE ET SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL • LES MÉTIERS DE L’AIDE ET DE L’ASSISTANCE A DOMICILE • L’ÉVALUATION DES CAPACITÉS CARDIO-RESPIRATOIRES • TIC (Technologies de l’Information et de la communication) et ORGANISATION DU TRAVAIL

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Interview : Paul Frimat

Fil Rouge : la PÉNIBILITÉ .Ces thèmes doivent être accessibles aux partenaires sociaux, aux chefs d’entreprise, aux cadres de direction et aux responsables de ressources humaines. Le programme du 33ème Congrès sera établi en conséquence. En santé au travail, il nous appartient de rendre la connaissance scientifique accessible au plus grand nombre. C’est notre ambition et notre objectif à Lille en 2014. Nous sommes prêts à accueillir 3000, voire 4000 congressistes… C’est le sens de notre appel : « Santé Travail Lille 2014 » ! En complément des contributions scientifiques

du

33ème

Congrès

National de Santé au Travail, il s’agit donc de valoriser les solutions concrètes des entreprises … PF : Parfaitement ! C’est l’objectif des « Rencontres Grand Public » et du « Salon Santé Travail ». Les « Rencontres Grand Public » permettront à des entreprises de présenter les actions qu’elles ont effectuées pour préserver la santé de leurs salariés. Le premier acteur de santé au travail, c’est l’entreprise! Des entreprises de toute taille et de tout secteur d’activité. Ces réalisations sont souvent effectuées grâce aux préconisations et au support de leurs services de santé au travail. Elles peuvent également bénéficier d’aides institutionnelles et financières : Caisses d’Assurance Retraite et de Santé au Travail (CARSAT), Agence Nationale d’Amélioration des Conditions de travail et les Agences Régionales (ANACT et ARACT), DIrections Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE), Office Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP), Mutualité Sociale Agricole

« Entreprises de Picardie en Santé », qui a

teurs d’activité sont les bienvenues au salon

visé à développer l’éducation à la santé en

« Santé au Travail » !

entreprise. J’en oublie certainement, tant les partenaires de l’entreprise sont nombreux dans le champ de la santé au travail… Le

En quoi l’innovation en santé au

salon « Santé au Travail » permettra à tous

travail est-elle capitale sur le plan

Régional soutient le programme « Bien-être au

ces partenaires de présenter aux entreprises

économique ?

travail »1, qui notamment vise à aider 10 000

leurs potentiels d’aides et de compétences.

PF : Sans sortir de calculette, chacun sait

TPE pour l’élaboration de leur Document

La Santé au travail, l’Hygiène, la Sécurité et

que l’accident, la maladie, le trouble, le

Unique d’Evaluation des Risques. En Picardie,

l’Environnement sont des secteurs d’activité

mal-être, la souffrance, voire la dépression,

le Conseil Régional a soutenu le programme

non négligeables. Les entreprises de ces sec-

coûtent cher… Le coût va bien au-delà

(MSA), Mutuelles, Organisme de Prévoyance, etc. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le Conseil

1 - Voir à ce propos, l’interview de Pierre de Saintignon, Vice-président du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, paru dans E&S n°22.

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Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2013 • N°23 • www.entrepriseetsante.fr


des soins, pris en charge dans notre pays par l’Assurance Maladie Obligatoire, tous régimes confondus, et les régimes complémentaires, notamment mutuelles et/ou organismes de prévoyance… C’est-à-dire nos cotisations. Que celles-ci soient « salariées » ou « patronales». Elles sont prises sur le résultat de l’entreprise, quelle que soit sa taille… Le coût est aussi personnel, familial et social… Celui-ci est pris en charge sur nos moyens propres. En d’autres termes, une entreprise, privée ou publique, au sein de laquelle les salariés vont bien va mieux qu’une entreprise au sein de laquelle les salariés vont mal. Ceci est d’autant plus vrai et « palpable » que l’entreprise est petite… Il est utile de rappeler des évidences. Car on a tendance à les oublier, d’autant que la conjoncture économique est difficile… Le respect de l’homme au travail n’est pas seulement une valeur humaniste. C’est aussi une valeur économique. Pourquoi le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie sont ainsi à la pointe des innovations en santé au travail ? PF : C’est lié à l’histoire. L’histoire économique, sociale et sanitaire. Pourquoi en dire plus ? Après la seconde guerre mondiale, la Sécurité Sociale et la Médecine du Travail ont été de grands acquis sociaux… Elles ont été initiées, en particulier, dans nos régions, face aux difficultés de nos populations et grâce aux dialogues sociaux. Sachons les préserver et les fertiliser dans cette période de crise. En 2000, l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France avait réalisé un Livre Blanc pour une réforme de « la Médecine du Travail à la Santé au Travail ». L’élaboration de ce Livre Blanc avait associé les partenaires sociaux et les professionnels de la Médecine du Travail. On retrouve de nombreux éléments de ce Livre Blanc

En santé au travail, il nous appartient de rendre la connaissance scientifique accessible au plus grand nombre. C’est notre ambition et notre objectif à Lille en 2014.

Biographie express Paul Frimat

Né le 12 décembre 1948 à Lille, Paul Frimat s’est orienté en médecine du travail après avoir été chef de clinique en Dermatologie au CHRU de Lille. Elève du professeur Daniel Furon, auquel il a succédé, Paul Frimat est professeur d’université en médecine du travail à la Faculté de Médecine de Lille-Université de Lille II et praticien hospitalier au CHRU de Lille (Consultation de Pathologie Professionnelle). Dès l’an 2000, il a été à l’origine d’un Livre Blanc pour une réforme en profondeur de la médecine du travail. Internationalement reconnu, il est élu président du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en 2011. Il est coauteur du rapport « La santé au travail : Vision nouvelle et professions d’avenir » (Rapport Dellacherie-FrimatLeclercq), publié en 2010. La même année, il devient président de l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France (ISTNF).

dans la réforme adoptée en

juillet 2011… Rester innovant est une autre ambition de « Santé Travail Lille 2014 ».

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Aux alentours

Enquête Lectorat

« BON éLèVE, PEUT ENCORE S’AMELIORER ! » Le premier numéro d’Entreprise & Santé est paru en janvier 2008…, avec l’envoi du numéro 21, un bureau d’étude indépendant, l’Institut Règle de Trois1, a réalisé une enquête lectorat. Plus de 600 entreprises ont participé. Nous leur adressons un grand merci… Elles nous ont permis d’identifier des pistes d’amélioration,

que nous mettons en œuvre dès ce numéro. Notre objectif : toujours mieux valoriser ce que font les TPE et PME avec leurs services de santé au travail. Notre ambition : démontrer par l’exemple que « la santé au travail, ça marche… » !

Entreprise & Santé est né de la volonté partagée de 7 services de santé au travail du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Chaque trimestre, la parole est donnée à des TPE et des PME qui ont réalisé une ou plusieurs actions de santé au travail pour leurs salariés. Près de 84 000 entreprises reçoivent chaque trimestre notre magazine. Cette enquête2 réalisée par téléphone avait quatre objectifs : Mesurer l’impact du magazine selon des critères rigoureux, Évaluer les retombées pour les services de santé au travail, Identifier et comptabiliser les points d’accroche ou les points faibles, sur le fond et la forme, Recenser vos attentes, tant sur le contenu que sur la forme du magazine.

BTP I SERVICE I COM MERCE & ARTIS ANAT BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM IM I INTER STRIE I INDU

ERCE & I COMM SERVICE BTP I

Risque Routier Professionnel

La Santé

SAGE :

au Travai

l succèd

p11

:

Inter view

:

Interview ZoomZoom sur sur ffeurs s, les chau ds de Daniel Vos droit rs : le soudage s lour devoi l’arc poid Lejeunevos pénibilàité la

Pierre deonp8 Saintign

p24

p26

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• • • •

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PARTIR, C’EST BIEN… ARRIVER, RE DN IEMIEUX EN RB V ! UE P P A C’EST TÉ ! EN LA SAN

TIS APPREN

Quelques chiffres encourageants

I INDU STRIE

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du Travai

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N°22

2013 estre e.fr 2ème Trim eetsant ntrepris www.e

21/05/13

Der.indd

2

e_Couv_

N22_Pag

Des qualités reconnues •L es adjectifs nommés pour décrire le magazine sont très ciblés et variables : intéressant / Informatif / Utile / Clair / Professionnel / Préventif / Complet. • Entreprise & Santé représente à 54% un magazine professionnel. • Les trois rubriques les plus appréciées sont : Vos droits, vos devoirs / Ergonomie & Organisation / Le Dossier

Des pistes d’améliorations concrètes • • • • •

Plus Plus Plus Plus Plus

de témoignages ou d’informations sur le maintien dans l’emploi d’informations sur les évolutions juridiques qui sont méconnues et complexes d’actualité sur les services de santé au travail d’informations par secteurs d’activités d’informations précises sous forme de brèves, intéressant plusieurs secteurs d’activité.

La charte graphique actuelle, la taille des articles, les différentes rubriques, la présentation générale de la revue sont maintenues. L’actualité juridique sera plus présente à chaque numéro. Les témoignages d’entreprises resteront notre priorité, en renforçant l’approche métier. La santé au travail, c’est l’affaire de chacun. Entreprise & Santé est là pour vous.

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1 Institut Règle de Trois : 80 rue de Jemmapes 59 000 Lille – Tél. : 03 20 31 23 23 - www.regledetrois.fr 2 Etude réalisée au premier semestre 2013 et construite sur un échantillon représentatif de 513 entreprises. L’échantillon a été structuré par quotas. Un complément d’enquête a ensuite été administré afin de travailler de manière plus approfondie sur l’ensemble des attentes des entreprises.

Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2013 • N°23 • www.entrepriseetsante.fr

N°21

13:54

1er Trimestre 2013 r iseetsante.fr www.entrepr N°20 4 ème Trime stre 2012 www.entrepr iseetsante.f r

6% des répondants connaissent le magazine. 5 30% des répondants ont su donner le nom exact avant qu’on ne leur annonce. Il a été constaté un réel intérêt des entreprises de moins de 10 salariés pour le magazine. Sur la base des répondants se rappelant du magazine, 66% savent que cette revue leur est adressée par les services de santé au travail, 52% conservent Entreprise & Santé et 44% le redistribuent dont 20% selon des demandes en interne. • Sur la base des répondants ne faisant que survoler le magazine, la principale raison est « le manque de temps ». • Sur la base des répondants ne lisant jamais la revue, après avoir expliqué le rôle du magazine, 56% sont prêts à regarder de façon plus attentive le prochain numéro.


AGENDA

ACTU

nts de l’ASMIS x adhére Réservévaiau l d’Amiens : www.asmis.net) (Santé au Tra

13h à Amiens > Jeudi 7 novembre 2013 de 8h15 à

Portes ouvertes . uvrir le lien entre l’adhérent et l’ASMIS Cette année, la JPO sera l’occasion de déco pés avant les métiers et services dévelop Pour cette 5ème édition, seront mis en ses. epri entr ndre aux besoins des autour du médecin du travail pour répo er) s par le quai Charles Telli Lieu : 77 rue Debaussaux, Amiens (accè 2 Contact : Marion Houssin 03.22.54.58.3 t is.ne @asm Inscription par mail : m.houssin

Picardie 5ème assises de la santé au travail en > 18 octobre 2013 à Amiens

vices tenariat avec la CARSAT et les ser La DIRECCTE de Picardie, en par ises de organisera à Amiens les 5èmes ass interentreprises de santé au travail la santé au travail en Picardie

œuvre de la réforme de la médecine en e mis la à s rée sac con ont ser ci Celles1 et travail issue de la loi du 20 juillet 201 du travail et des ser vices de santé au . des décrets pris pour son application Trois thèmes seront abordés : rôle té au travail avec le renforcement du • La gouvernance des ser vices de san e des partenaires sociaux en la matièr l, en tion des ser vices de santé au travai • Les nouvelles modalités d’inter ven aires lien avec leurs équipes pluridisciplin re des RSAT et la DIRECCTE dans le cad • Le partenariat entre les SST, la CA de moyen (CPOM) contrats pluriannuels d’objectifs et Yves ci-dessus, des interventions de Pierre Outre les trois structures évoquées et du l’Université Paris 1 La Sorbonne VERKINDT, Professeur de droit à t prévues. Publics visés : Professeur FRIMAT de l’ISTNF son - les partenaires sociaux, - les membres de CHSCT, l. - les professionnels de santé au travai

Contact : Direccte de Picardie

Entreprise & Santé • 3ème Trimestre 2013 • N°23 • www.entrepriseetsante.fr

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