N26 - Des réponses à vos questions

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BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

SanTé TRavaIL LILLe 2014

DEs RéPONsEs à vOs quEstiONs ! Investir :

8 milliards d’euros p23

Zoom sur :

Les ongleries p24

p11

Interview :

«RQTH ?» Isabelle Depoorter p27

N°26

2e Trimestre 2014 www.entrepriseetsante.fr


sOMMAIRE

N°26 • 2ème Trimestre 2014

vRAI OU FAUX ?

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BRèvEs

EN DIRECT :

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Gardien d’immeuble : réduire la pénibilité, améliorer la qualité de vie au travail Relaxation, nutrition et sommeil ont rendez-vous avec notre santé ! Evaluer et agir : une dynamique d’entreprise ! ERGONOMIE & ORGANIsATION :

La 3D fait son entrée en ergonomie… vOTRE sANTÉ, vOTRE EMPLOI :

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28% des salariés déclarent ne pas être exposés ou très peu. 72% le sont...

DOssIER p.11 à 22

sANTE TRAvAIL LILLE 2014 POINTs DE vUE... : Marie-Ange TEsTELIN / Professeur Paul FRIMAT / Docteur Matthieu MEREAU

sANTÉ TRAvAIL LILLE 2014 : . . . .

Le + d’échanges, le + de solutions Au centre du salon : une place centrale, arborée et conviviale 120 exposants, 200 témoignages d’entreprises L’espace « Club des Partenaires »

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Programme détachable Santé Travail Lille 2014 p15 à 18

INvEsTIR :

8 milliards d’euros ZOOM sUR :

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Le diable peut se cacher dans les détails ! ENvIRONNEMENT & TECHNIQUE :

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Mécaniciens automobile : qu’en est-il ? INTERvIEw :

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Isabelle Depoorter, Chef du service « Pôle Adultes »-MDPH 80, Missions Instruction et Evaluation , Référente Insertion Professionnelle AUX ALENTOURs :

Une priorité : la réactivité autour des entreprises vOTRE AGENDA :

Parce que la santé compte dans la vie…

Entreprise & Santé • 2ème Trimestre 2014 • N°26 • www.entrepriseetsante.fr


ÉDITO

Du 3 au 6 juin 2014, se déroulera à Lille Grand Palais, sANTÉ TRAvAIL LILLE 2014. Vous pourrez y rencontrer tous les acteurs susceptibles d’aider votre entreprise. Votre service de santé au travail sera présent. Aucune de vos questions restera sans réponses. A l’occasion de la venue à Lille du 33ème Congrès National de Santé au Travail, nous avons décidé de créer et d’ouvrir aux entreprises le salon « Travail & Santé » : une « première » en France ! L’entrée est gratuite. Le salon « Travail & Santé » rassemble près de 100 exposants : Ergonomie, Bien-être et environnement de travail, Suivi de

santé au travail, Formations et informations, Employabilité, Gestion des risques et sécurité, Equipements de protection individuelle et collective, Institutions et organismes nationaux, Associations, etc. Au centre du salon, une « place conviviale » vous permettra de rencontrer votre service de santé au travail et tous les partenaires régionaux. Vous pourrez assister à de nombreuses présentations et témoignages d’entreprises : BTP et Industrie le 4 juin, Commerce-Artisanat et service le 5 juin, Intérimaires et Apprentis le 6 juin. Avec votre service de santé au travail, Entreprise & Santé est partenaire Média de SANTE TRAVAIL LILLE 2014. Le dossier central est consacré à cet évènement exceptionnel. Par ailleurs, vous trouverez dans ce numéro de nombreux témoignages. Pénibilité et gardiens d’immeubles, « forum santé » en industrie, prévention de l’exposition au bruit en chaudronnerie, pour la rubrique « En direct ». La rubrique « Ergonomie & Organisation » vous présente une innovation 3D pour l’analyse des gestes,

mouvements et postures. La rubrique « Zoom sur… » aborde la question des risques chimiques en onglerie. Une approche risques liés au travail de mécanicien automobile est présentée dans la rubrique « Environnement & Technique ». En France, les cotisations AT-MP représentent, en moyenne, près de 500 millions d’euros par an. Les nouvelles règles de la tarification AT-MP sont présentées dans la rubrique « Investir ». Les résultats d’une enquête nationale sur les risques psychosociaux sont synthétisés dans la rubrique « Votre Emploi, Votre Santé ». Dans la rubrique « Aux alentours », faisons connaissance avec l’AIsMT, service de santé au Travail de Cambrai, qui rejoint Entreprise & Santé.

Bonne lecture ! Régis Lamoril Directeur de publication pour les Services de Santé au Travail

Avec le soutien de :

vous proposent le magazine :

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ème

trimestre 2014

Numéro diffusé gracieusement aux entreprises des services adhérents

Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr Les éditions de l’encre vive Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Directeur de publication : Régis Lamoril Comité de rédaction : Alain Cuisse, Dr Didier Debarge, Bruno Decherf, Louis-Marie Hardy, François Désérable, Dr Alain Moniez Conception et Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau Méthodes et Médiation - Lille

AIsMT - 1461 avenue du Cateau place Santos DUMONT CS 50182 - 59404 CAMBRAI Tél. 03.27.72.63.63 www.aismtcai.com AsMIs - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme 77, rue Debaussaux CS 60132 80001 Amiens Cedex 1 Tél. 03.22.54.58.00 www.asmis.net AsT 62-59 - Association de Santé au Travail 6, rue de la Symphorine Parc des Bonnettes - 62008 Arras Tél. 03.21.15.12.32 www.ast6259.fr AsTAv - Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes 1, avenue de l’Europe 59880 SAINT SAULVE Tél. 03.27.46.19.24 www.astav.fr AsTIL 62 - Association Santé Travail Interentreprises du Littoral 430 boulevard du Parc BP 94 62903 Coquelles Cedex Tél. 03.21.85.51.85

Rédaction : Matthieu Méreau secrétariat de rédaction : Nathanaëlle Debaene Création et mise en page : Graphic Design Solutions www.gdsgroup.fr Crédit photos : P5: SIA HABITAT, p6: CARGILL, p7: BRUN et DELOT, p9: Icam, p12: Marie-Ange TESTELIN, p13: Paul FRIMAT, p14: Matthieu MÉREAU, p27: Isabelle DEPOORTER, p30: AISMT, Fotolia.

Coordination, Fabrication, Diffusion : Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello - 59000 Lille Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Régie publicitaire : Entreprise et Santé - Matthieu Méreau Tél. 03.20.14.07.77 Fax : 03.20.14.06.16 Impression : Imprimerie Léonce Deprez - Ruitz Dépôt légal à parution N°ISSN en cours

CEDEsT - Centre pour le Développement Santé au Travail 4/10, rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche Tél. 03.28.24.98.98 www.cedest.net MTA - Médecine du Travail de l’Aisne rue Théodore Monod - Z.A. Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin Tél. 03.23.62.52.48 www.mt02.org PôLE sANTÉ TRAvAIL Métropole Nord 118, rue Solférino - Lille BP 1365 59015 Lille Cedex Tél. 03.20.12.83.00 www.polesantetravail.fr sIMUP - Service Interprofessionnel de Médecine du Travail des Unions Patronales d’Halluin, Wervicq et Comines (Vallée de la Lys) 22 rue de Lille BP 40018 - 59431 Halluin Cedex TÉL. 03.20.94.12.54 www.simup.fr

Tirage : 90 000 exemplaires Édité par :

Groupement Inter Services Santé Et Travail 40 bis allée du Bénélux Zone Artoipole 62060 Arras Cedex 9 Tél. 03.21.22.28.21 www.gisset.org

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VRAI ou FAuX Organisation Internationale du Travail LA SÉCURITÉ ET LA SANTÉ DANS L’UTILISATION DES PRODUITS CHIMIQUES AU TRAVAIL La Journée Mondiale 2014 de la Sécurité et de la Santé au Travail a eu lieu le 28 avril 2014. Cela a été l’occasion d’une mobilisation internationale. Cette année, le thème en était le risque chimique. L’OIT (Organisation Internationale du Travail) a publié un rapport sur la sécurité et la santé dans l’utilisation des produits chimiques au travail. Des progrès « considérables » ont été obtenus en ce qui concerne la règlementation et la gestion des produits chimiques au travail. Cependant les efforts doivent être poursuivis au niveau des gouvernements et des entreprises. Les risques d’accident et de contamination environnementale ne sont pas négligeables. Priorité doit être notamment donnée à l’évaluation des risques liés aux mélanges et la traçabilité des expositions. Source : www.ilo.org (site de l’OIT) Du 16 au 20 juin 2014 11ème SEMAINE POUR LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL Rendez-vous phare porté par le réseau Anact-Aract, cette semaine a pour objectif de sensibiliser et mobiliser tous les acteurs du monde du travail pour s’informer, témoigner et ainsi agir pour améliorer les conditions de travail. Elle est déployée sur tout le territoire national, avec des déclinaisons régionales. Depuis plus de 10 ans, chefs d’entreprise, DRH, consultants, managers, médecins du travail, chargés de prévention, partenaires sociaux, institutionnels… et tous les salariés sont ainsi parties prenantes de cette semaine. La 11ème édition s’ouvrira le 16 juin par un colloque co-organisé avec Aract Ile-de-France sur le thème « concilier vie privée et vie professionnelle : santé, égalité et organisation du travail en questions » (Salon de l’Aveyron, 17, rue de l’Aubrac, Paris Bercy Villages). D’autres manifestations seront organisées dans toute la France au cours de cette semaine. Source : www.qualitedevieautravail.org

En chaudronnerie, le port de protection auditive, adaptée aux bruits impulsionnels et à l’activité, bénéficie des avancées technologiques grâce aux bouchons d’oreille moulés de nouvelle génération, réalisés sur empreinte individuelle. Réponse rubrique « En direct » page 7.

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VRAI ou FAuX

Au sein des ongleries, il faut être vigilant sur la manipulation de certains produits particulièrement volatils. Réponse rubrique « Zoom sur…» pages 24, 25.

Risques Psychosociaux (RPS) AIDER LES ENTREPRISES DE MOINS DE 50 SALARIÉS Les risques psychosociaux (stress, harcèlement, violence…) peuvent avoir un véritable impact sur la santé et entraîner un niveau d’absentéisme élevé, des départs volontaires, des problèmes de productivité… Au-delà des conséquences humaines, le coût économique des Risques Psychosociaux est important, notamment en termes de journées de travail perdues et de remplacement de salariés, désorganisation de l’activité, ambiance dégradée, conflits... Le risque peut être difficile à appréhender. Le site travailler-mieux.gouv.fr propose des repères et des outils méthodologiques sur les risques psychosociaux, dans le but de leur intégration au Document Unique d’Évaluation des Risques professionnels (DUER), comme l’impose la réglementation. Cette rubrique est divisée en trois parties : Pourquoi suis-je concerné ? Comment faire ? Qui peut m’aider ? Cet outil a été développé grâce à la collaboration du Ministère du Travail avec l’INRS, l’ANACT, l’Assurance Maladie-Risques Professionnels, la MSA, l’OPPBTP, le CISME. Source : www.travailler-mieux.gouv.fr

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VRAI ou FAuX

La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé permet de bénéficier d’aides techniques et financières pour le maintien dans l’emploi. Réponse « Interview » pages 27, 28 et 29.


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SIA HABITAT

Il faut partir de la réalité pour trouver des solutions Aurore Oumheta, chargée de proximité à l’agence de Valenciennes, SIA HABITAT

« Nous avons besoin du regard averti de notre médecin du travail. A ce titre, le partenariat avec l’ASTAV et le docteur Laurence Nonclercq nous est exemplaire. Au sens légal du terme, nous n’avons pas de facteurs de pénibilité. Mais nous devons prévenir la pénibilité au sens large, ainsi que tous les risques professionnels. C’est le sens général de nos démarches Métiers à Risques et Qualité de Vie au travail » souligne Odile Le Ven, directeur des Ressources Humaines du Groupe SIA.

Une relation constructive Le docteur Laurence Nonclercq est médecin du travail à l’ASTAV : « Avec Sia Habitat nous avons une relation constructive. Un agent d’entretien a attiré notre attention sur le problème des containers. Quand nous avons engagé une étude ergonomique avec Liliane Renaud, nous savions que nos conclusions et conseils seraient

Agence de Valenciennes 24 salariés Aurore Oumheta, chargée de proximité à l’agence de Valenciennes Christine Boulanger, responsable des Affaires Sociales et de la Prévention des risques à la Direction des Ressources Humaines Odile Le Ven, directeur des Ressources Humaines SANTÉ AU TRAVAIL DE VALENCIENNES (ASTAV) Ergonomie

Gardien d’immeuble : réduire la pénibilité, améliorer la qualité de vie au travail Dans l’habitat social, les gardiens d’immeubles ou agents d’entretien ont un rôle important. Au contact quotidien des locataires, ils veillent à l’entretien des parties communes et s’acquittent de différentes tâches techniques. Par exemple, ils réalisent, plusieurs fois par semaine, le transfert des containers de déchets, situés au pied de chaque immeuble, vers les zones de dessertes fixées par la commune. L’agence de Valenciennes de Sia Habitat a confié une étude ergonomique à l’ASTAV, son service de santé au travail. Des aménagements ont été testés sur l’agence de Valenciennes, avant d’être généralisés à l’ensemble des immeubles gérés par SIA Habitat. Soit un parc de 40 000 logements sur le Nord-Pas-de-Calais. écoutés ». A l’ASTAV, deux ergonomes assistent les médecins du travail : Liliane Renaud et Sabrina Huvelle. Le transfert des containers n’est pas facile, avec notamment un roulement de 500 mètres en moyenne sur des sols inégaux et un nettoyage entraînant des problématiques d’accès et de postures.

Des résultats concrets Lilaine Renaud a donc réalisé une étude ergonomique, prenant en compte la réalité du travail effectué et l’expression des salariés. Elle a effectué une recherche de solutions techniques. Aurore Oumheta est chargée de proximité à l’agence Sia Habitat de Valenciennes ; elle accompagne 12 agents d’entretiens : « Quatre agents ont testé le basculeur en septembre 2013. Nous avons été à l’écoute de leur ressenti… Ils ne voulaient pas le

rendre ! Il faut partir de la réalité de leur travail pour trouver des solutions… Et les valider avec eux ». Christina Boulanger est responsable des Affaires Sociales et de la Prévention des risques au sein de la Direction des Ressources Humaines du Groupe SIA : « La réduction des contraintes physiques est une de nos priorités. L’ASTAV nous a permis de repérer et d’objectiver des facteurs de risques, tout en proposant une solution précise. Après avis favorable du CHSCT, un plan d’action pluriannuel est mis en œuvre. Partant d’une observation à l’agence de Valenciennes, nous avons ainsi impliqué toutes les directions opérationnelles du groupe. Résultat : d’ici 2016, un basculeur et un rouleur à bac seront mis à disposition dans chaque résidence du groupe SIA. C’est un investissement conséquent ».

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CARGILL

Agroalimentaire 350 salariés Hugues de Labrouhe, directeur du site Anne-Sophie Leroux, responsable des Ressources Humaines HAUBOURDIN PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD Sensibilisation des salariés

Relaxation, nutrition et sommeil ont rendez-vous avec notre santé ! Chaque jour, à l’usine CARGILL d’Haubourdin près de Lille, 1 350 tonnes de maïs sont transformés en amidon et dérivés, soit l’équivalent d’un train ! Cet amidon, également fabriqué à partir du blé, est utilisé dans l’alimentation, l’industrie et la pharmacie. 350 collaborateurs travaillent sur le site. Un groupe « Santé Bien-être » rassemble le docteur Catherine Bouvier, médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, Claire Brunet, infirmière de santé au travail au SSTRN1, l’assistante sociale, des membres du CHSCT2 et des salariés volontaires. En 2011 et en 2013, ce groupe a organisé des forums santé. A chaque fois, un tiers des salariés a participé. L’édition 2013 portait sur la relaxation, la nutrition et le sommeil. Ces forums santé entrent dans le cadre de la politique « Qualité de vie au Travail » de Cargill. Pour Hugues de Labrouhe, directeur du site d’Haubourdin, « Ce sont les hommes et les femmes qui font notre succès, ils sont notre plus grande richesse. En tant qu’employeur, notre responsabilité est de leur offrir des conditions de travail optimales. C’est d’autant plus important qu’ils restent avec nous en moyenne 20 ans. C’est pourquoi, nous sommes extrêmement attentifs aux questions liées au bien-être et à la santé qui font l’objet de réflexions constantes au sein de notre entreprise ».

peut être intense. Notre volonté est de donner des clefs à nos salariés sur des sujets qui contribuent au quotidien à leur bien-être et à leur santé ». Médecin du travail à PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, le docteur Catherine Bouvier suit Cargill Haubourdin depuis mars 2012 : « L’idée de ces forums est une demande de l’entreprise. Pour moi, c’est l’occasion de mettre en perspective les risques et les facteurs de santé en lien avec la santé au travail. A Cargill Haubourdin, 150 salariés sont en 3X8 continu. La qualité du sommeil, l’alimentation et l’activité sportive sont très importants ».

Le groupe « Santé Bien-être » Anne-Sophie Leroux est responsable des Ressources Humaines à Cargill Haubourdin. Elle est animatrice du Groupe « Santé Bienêtre » : « Au travail, comme dans la vie, le rythme

Le Forum santé, édition 2013 Les 4,7 et 8 octobre 2013, le forum s’est adressé à tous les salariés, sur leur temps de travail. Ils ont pu s’informer, poser des questions,

1. Service Social du Travail de la Région Nord 2. Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. 3. Outil de sensibilisation sur le sommeil et la nutrition conçu et développé par PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord.

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C’est l’occasion de mettre en perspective les risques et les facteurs de santé en lien avec la santé au travail Docteur Catherine Bouvier,

PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

partager des astuces entre eux et avec des professionnels. Claire Brunet, infirmière de santé au travail au SSTRN précise : « Nous avons mis en place un dépistage cholestérol/glycémie, des rendez-vous individuels avec une diététicienne de la Maison du Diabète, une table ronde sur le sommeil avec l’outil NUTRISOM3, une éducation à la relaxation sur coussin WAFF et la micro-sieste avec E2ST. Une diététicienne de la société ELIOR, restaurant d’entreprise, a réalisé des informations pour une bonne lecture des étiquettes et l’importance des collations associant plaisir et équilibre alimentaire. Des stands ont permis de s’informer sur les activités et clubs déjà existants au sein de Cargill : running, marche, cyclotourisme, foot de salle, pêche, etc. Bref, du concret ! ». Les retours sont favorables. Bienvenue au prochain forum santé.


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BRUN

Chaudronnerie industrielle 18 salariés

DELOT

Tuyauterie industrielle 6 salariés

La prévention est une volonté clairement affirmée. C’est nécessaire pour que nos actions soient efficaces et adaptées Docteur Martine Moussallier, Médecin du travail, MTA

Sébastien Jonneaux gère la Santé - Sécurité chez BRUN et DELOT : « En 2010, nous avons actualisé notre Document Unique d’Évaluation des Risques, et aussi obtenu la certification MASE. Notre évaluation a fait ressortir une amélioration prioritaire : les risques liés au bruit ». Une coopération s’est mise en place entre l’entreprise et MTA, son service de santé au travail. Le docteur Martine Moussallier précise : « Après avoir actualisé les fiches d’entreprise, notre pôle prévention, placé sous la responsabilité de Stéphanie Buisine, ingénieur prévention-IPRP, est intervenu pour accompagner les deux entreprises ». La sensibilisation des salariés, c’est capital ! Brigitte Mario est assistante en santé au travail et formatrice au sein du Pôle prévention de MTA : « Quand les opérateurs ne portent pas leurs protections auditives, l’employeur est responsable…

Sébastien Jonneaux, responsable Qualité Santé Sécurité Environnement SAINT-QUENTIN SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE (MTA) Chaudronnerie

évaluer et agir : une dynamique d’entreprise ! « Chez BRUN et DELOT, la prévention est une volonté clairement affirmée par le chef d’entreprise, Christophe Delot. C’est nécessaire pour que nos actions soient efficaces et adaptées » témoigne le docteur Martine Moussallier, médecin du travail à MTA (Santé au Travail de Saint-Quentin). Implantées sur la Zone Industrielle de Rouvroy, les sociétés BRUN et DELOT ont une direction unique. Chez DELOT, 6 salariés sont spécialisés en tuyauterie industrielle; ils travaillent en atelier ou sur chantier, pour des travaux neufs ou de maintenance. Chez BRUN, 18 salariés sont spécialisés en chaudronnerie ; ils fabriquent des produits « sur mesure » en atelier. De « grands noms de l’industrie » s’adressent à ces deux entreprises, qui ont un savoir-faire très recherché.

J’ai sensibilisé les salariés par groupes de 10 environ, en me mettant à leur place. Ainsi, nous échangeons en étant au même niveau, en comprenant les besoins des uns et des autres, en répondant aux questions de chacun… La chaudronnerie, c’est très pointu... Et mathématique. Il faut savoir lire un plan en 3D ! J’ai beaucoup de respect pour leur travail ». Brigitte Mario est intervenue avec Émilie Cambon, intervenante en prévention des risques professionnels au sein de MTA. La technique, c’est essentiel ! Sébastien Jonneaux précise : « Les mesures des niveaux sonores sont un point de départ indispensable. En chaudronnerie, nous avons des bruits dits impulsionnels, générés par les meuleuses, perceuses, etc. La réduction du bruit à la source reste notre priorité. Cependant, le port de protection individuelle contre le bruit reste la solution immédiatement disponible. Le mesurage

a révélé les niveaux d’exposition des salariés et a permis de leur présenter une information objective. Avec Auditech Innovations, distribué par Bossu et Cuvelier à Saint-Quentin, nous avons pu étudier différentes solutions de protection et choisir des bouchons d’oreille moulés de nouvelle génération adaptés à notre activité : réalisés sur empreinte individuelle, légers, confortables, compacts et visibles, sélectifs permettant d’entendre les conversations et détectables (agroalimentaire). Ils sont fournis à chaque salarié, qu’il soit permanent ou temporaire. Pour obtenir un port à 100 %, nous procédons à un changement culturel… ». Une approche technique sur les locaux est en cours : mise en place d’isolant thermique et acoustique sur les murs et plafonds. « C’est une démarche globale et continue de prévention. Bientôt nous solliciterons Laurence Samain, ergonome à MTA, pour compléter notre action sur la pénibilité : l’un des axes de notre politique Santé… ».

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erGOnOMie en direct & OrGAniSAtiOn

> Santé au Travail de Dunkerque (CEDEST)

La 3D fait son entrée en ergonomie…

A l’Institut Catholique d’Arts et Métiers (Icam-Site de Lille), des chercheurs mettent au point une méthode d’analyse 3D des gestes et des mouvements liés au travail dans l’industrie agroalimentaire. Suivi par le docteur Sophie Deroubaix, médecin du travail au CEDEST1, le site STALAVEN du pôle Alimentaire EURALIS spécialisé dans la fabrication de plats cuisinés en sauce, a reçu les chercheurs. Sur une journée, des étudiants ont filmé le travail de mise en poche de sauces destinées aux bouchées à la reine. Une poche pèse 10 kilos. De retour au laboratoire, les vidéos sont analysées par informatique afin de reconstituer dans l’espace les déplacements et les gestes de l’opérateur. Cette méthode vise à aider l’ergonome. Emilie Lecailliez, ergonome au CEDEST, a d’ailleurs accompagné les étudiants pour interpréter et mettre en perspective, au sein des situations de travail, leur relevé des gestes et des postures.

Bruno Laurent est responsable Méthodes Sécurité pour le site STALAVEN du pôle alimentaire Euralis à Dunkerque, qui emploient 94 salariés. « Nous élaborons des plats cuisinés sous vide tels que couscous, poulets basquaise, paella, etc. La prévention des TMS2 est une de nos priorités. L’Icam et le CEDEST nous ont proposés de tester cette méthode. Nous avons tout de suite accepté. Ceci nous permettra d’objectiver les améliorations potentielles». La mise au point de cette méthode 3D répond à l’un des axes du projet de recherche « meCagrO2 » financé par le FEDER (Fonds Européen de DEveloppement Régional) dans le cadre du programme interreg IV a des 2 Mers. « meCagrO2 est un projet transfrontalier qui associe l’Icam, l’Institut Supérieur d’Agronomie, l’université anglaise d’Exeter, l’université flamande KU Leuven (KAHO SintLieven » nous explique Jean-Michel Rigaut, en charge du projet à l’Icam-Site de Lille. Prévention des TMS et Agroalimentaire Le projet « meCagrO2 » concerne le secteur agroalimentaire. « Il comprend trois axes :

la préservation de la naturalité des aliments, la maîtrise de l’impact environnemental des procédés et la valorisation des co-produits de l’industrie agro-alimentaire, l’attractivité du secteur par l’amélioration des conditions de travail » précise Jean-Michel Rigaut. « Or, les TMS sont une des causes majeures de Maladie Professionnelle dans le secteur agroalimentaire. On ne part pas de zéro. Les ergonomes ont déjà fait un travail considérable. Nous souhaitons apporter une méthode qui objective une situation de travail par une approche chiffrée. Cette méthode d’analyse des mouvements est déjà utilisée dans le domaine médical, en rééducation, et dans le domaine sportif. »

images sont analysées au laboratoire pour reconstituer ces amplitudes de mouvement dans l’espace. « Il s’agit donc d’une approche quantitative, applicable à de nombreuses situations de travail. Le but est de repérer les situations qui dépassent des valeurs critiques. Cette méthode ne remplace pas l’ergonome. Elle apporte une information complémentaire ». Une approche supplémentaire par une analyse des efforts mis en jeu sera également développée. La méthodologie est en phase de test. Si vous souhaitez y participer, n’hésitez pas à contacter l’Icam (contact@mecagro2.com).

Analyse des mouvements et des efforts La méthode est aujourd’hui fondée sur l’analyse des mouvements pour repérer les gestes à risques. Au poste de travail, deux relevés sont possibles. Soit l’opérateur porte des capteurs : un ensemble de caméras permet de suivre les mouvements et de tracer les amplitudes de déplacement dans l’espace. Soit l’opérateur est filmé sans capteurs et les

BRUNO LAURENT, Responsable Méthodes et Sécurité Dunkerque, Pôle Alimentaire

STALAVEN EURALIS 94 SALARIéS

Institut Catholique d’Arts et Métiers JEAN-MIChEL RIgAUT, Icam, site de Lille CEDEST (Santé au Travail de Dunkerque)

1- Santé au Travail de Dunkerque / 2 - Troubles Musculo-Squelettiques.

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VOTRE SANTÉ VOTRE EMPLOI

> Risques Psychosociaux

28% des salariés déclarent ne pas être exposés ou très peu. 72% le sont...

Réalisée en deux vagues (fin 2006-début 2007 et 2010), l’enquête « Santé et Itinéraires Professionnels2 » a permis d’interroger 25 000 personnes âgées de 20 à 74 ans pour mieux connaître les interactions entre emploi, conditions de travail et santé, quelle que soit leur situation vis-à-vis du marché du travail au moment de l’enquête. L’étude portant sur les risques psychosociaux a été réalisée grâce à la passation de 60 questions auprès d’un échantillon de 7 381 personnes âgées de 16 ans et plus, représentatifs de 21,6 millions de salariés de France métropolitaine.

Les résultats de l’enquête « Santé et Itinéraires Professionnels », portant sur les risques psychosociaux au travail, viennent d’être publiés par le ministère du travail, de l’emploi et du dialogue social1 . 28 % des salariés ne déclarent pas ou très peu de facteurs de risques. 19 % indiquent manquer de reconnaissance dans leur travail mais ne pas vraiment en souffrir. 16 % sont confrontés à de fortes exigences émotionnelles liées au contact avec le public mais bénéficient d’un soutien dans leur environnement professionnel. 15 % sont exposés à un travail exigeant et intensif. 13 % déclarent à la fois un manque de reconnaissance professionnelle et des relations de travail difficiles et 9 % peuvent être qualifiés de surexposés car ils cumulent plusieurs facteurs de risque. d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux au travail, mis en place par l’INSEE, à la demande du ministère du travail : « les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental ». Ce collège a répertorié six dimensions de risques : les exigences du travail, les exigences émotionnelles, l’autonomie et les marges de manœuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeurs, l’insécurité économique.

Une définition, six dimensions Les risques psychosociaux au travail sont définis comme suit par le collège

Des éclairages pour la prévention 31 %

des

salariés

déclarent

travailler

« toujours » ou « souvent » sous pression (exigences du travail). 53 % indiquent être amenés, au cours de leur travail, à « devoir calmer des gens » (exigences émotionnelles). 18 % estiment avoir « toujours » ou « souvent » « très peu de liberté pour décider comment faire leur travail » (autonomie). 43 % jugent que leur travail n’est que « parfois » ou « jamais reconnu à sa juste valeur » (rapport sociaux). 36 % indiquent que dans leur travail ils doivent faire « toujours », « souvent » ou « parfois » « des choses qu’ils désapprouvent » (conflits de valeurs). 67 % estiment qu’ils « vivent des changements imprévisibles ou mal préparés » (insécurité socio-économique). Pour en savoir plus : www.travail-emploi.gouv.fr .

1. DARES Analyses n°31, Avril 2014, Publication de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques, Ministère du Travail, de l’Emploi et du Dialogue Social. 2. L’enquête « Santé et itinéraires professionnels » a été conçue conjointement par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère en charge du travail, et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère en charge de la santé, avec le concours scientifique du Centre d’études de l’emploi (CEE). Sa mise en œuvre a été assurée par l’Insee.

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Entreprise & Santé • 2ème Trimestre 2014 • N°26 • www.entrepriseetsante.fr


SanTé TRaVaIL LILLE 2014 : DES RéPOnSES à VOS quESTIOnS ! Trois jours pour rencontrer tous les acteurs de la santé au travail, qui peuvent aider votre entreprise. A commencer par votre service de santé au travail. Voici l’objectif de SANTé TRAVAIL LILLE 2014 ! Une entrée gratuite : un salon accueillant près de 100 exposants et des rencontres permettant d’échan-

ger autour de 200 témoignages. Découvrez au sein de ce dossier les enjeux de cette manifestation unique en France. Détachez le programme des « Rencontres Entreprises et Professionnels ». Entreprise & Santé est partenaire média de SANTé TRAVAIL LILLE 2014. Bienvenue à Lille, au salon « Travail & Santé » !

DOSSIER

3 au 6 juIn 2014, LILLE GRanD PaLaIS


POINTS DE VUE... Marie-Ange TESTELIN, Secrétaire Générale de SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014

Directrice de l’association ECLAT-GRAA, Marie-Ange Testelin a été sollicitée par l’Institut de Santé au travail du Nord de la France pour être secrétaire générale de SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014. Cet évènement associe trois manifestations : « 33ème Congrès National de Santé au travail », « Salon Travail & Santé », « Rencontres Entreprises et Professionnels ». Avec 3 000 participants, le Congrès scientifique accueillera essentiellement des professionnels de la santé au travail. Le Salon et les Rencontres sont ouverts aux entreprises, sur entrée gratuite. 10 000 visiteurs sont attendus.

Que connaissiez-vous de la santé au travail ? MAT : Je suis le pur produit de l’université lilloise en management de la santé et particulièrement en santé publique. Au fil des ans, je me suis consacrée à la prévention…Je dirais : le côté discret de la médecine ! En ouvrant mes horizons sur d’autres disciplines : sociologie, psychologie, économie, etc. Je suis devenue directrice d’ECLAT-GRAA, association qui fédère les acteurs de l’addictologie en région NordPas-de-Calais pour la prévention, la prise en charge et l’accompagnement. Nous sommes une plate-forme d’ingénierie de projets. Nous travaillons à la mise en place de projets de prévention des conduites addictives tels que le tabac, l’alcool, les drogues, les jeux, etc. J’ai personnellement accompagné des médecins du travail à monter des projets dans les entreprises qui vont de la mise en conformité du règlement intérieur face aux substances psychoactives à la formation des cadres dirigeants en passant par la mise en place d’actions ludiques, d’ateliers d’aide à l’arrêt du tabac personnalisés, de courses sportives d’équipes au sein des entreprises pour se sentir en forme et prendre l’air. En outre, mon association, ECLAT-GRAA, présidée par le docteur François Lefebvre, addictologue au CH de Boulogne-Sur-Mer, a développé de nombreux partenariats avec l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France. Cette fonction de secrétaire générale de SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014 est, pour moi, un beau challenge !

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Qu’avez-vous appris en un an ? MAT : Ma définition de la santé au travail est aujourd’hui

claire : c’est l’offre de services « santé », offerte aux entreprises dans le but d’atteindre la santé de tous les acteurs de l’entreprise. Alors qu’il y a quelques mois ma définition aurait été la visite médicale améliorée. C’est dire si l’événement SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014 m’a fait prendre la mesure des énormes possibilités d’interventions des équipes de santé au travail dans l’objectif d’aider les acteurs de l’entreprise à devenir tous des pourvoyeurs de santé. J’ai donc fait un bon en avant. Que conseillez-vous à une TPE-PME ? MAT : De ne pas hésiter à venir au salon « Travail & Santé » et participer aux « Rencontres Entreprises et professionnels ». C’est gratuit ! Avec cette chance que les thématiques scientifiques emmenées par le Pr Paul Frimat traversent l’actualité. Les rencontres d’entreprises génèrent des postures professionnelles exemplaires et à la portée de tout à chacun en matière de santé au travail et démontrent les initiatives d’actions des services de santé au travail. Le salon « Travail & Santé » propose des solutions adaptées aux exigences du monde du travail.

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Professeur de Médecine du Travail à la Faculté de Médecine de Lille – Université de Lille II, Paul Frimat est président du Comité Scientifique du 33ème Congrès National de Santé au Travail, qui a lieu à Lille du 3 au 6 juin 2014. Il est également président de l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France. Le thème de la Pénibilité sera le « fil rouge » de ce 33ème Congrès National. Six autres thèmes seront abordés : Audition et Travail, Pathologies Neurodégénératives et Travail, Dossier Médical en Santé au Travail et Traçabilité, Métiers de l’Aide et l’Assistance à domicile, Évaluation des capacités cardio-respiratoires, Technologies de l’Information et de la Communication et Santé au Travail. Ces thèmes sont tous d’actualité. Mais le Congrès de Lille marque aussi une étape, pour les pratiques de santé au travail. Que représente le Congrès de Lille ? PF : Le

Congrès de Lille est au cœur d’un tournant. C’est le premier congrès national après la mise en application de la loi de juillet 2011, portant réforme de la Médecine du Travail. Cette réforme officialise et rend obligatoire la mise en place des équipes de santé au travail, au sein des services de santé au travail. Ces équipes renforcent la capacité d’intervention des médecins du travail auprès des entreprises. Ces interventions sont pluridisciplinaires et adaptées aux risques présents dans l’entreprise. Elles constituent autant d’aides techniques, médicales et scientifiques pour que l’employeur et ses salariés puissent développer des actions et des plans de prévention des risques « à la source ». On quitte la compensation, c’est-à-dire l’indemnisation des Maladies Professionnelles et des Accidents du Travail, pour entrer – enfin – dans l’ère de la prévention. Je suis convaincu que cela entrainera, à terme, des économies substantielles au niveau de chaque entreprise ! Quels sont les enjeux de santé au travail pour les années à venir ?

Chacun des thèmes du 33ème Congrès National est un enjeu majeur pour la santé au travail. Il faut mettre ces thèmes en perspective des évolutions sociétales, législatives et règlementaires. Sur le fond, la société est aujourd’hui plus exigeante qu’hier sur la maîtrise des risques, que ceux-ci soient sanitaires, PF :

DOSSIER

Professeur Paul FRIMAT, Président du Comité Scientifique du 33ème Congrès National de Santé au Travail

environnementaux ou technologiques. Au travail, les employeurs et les salariés comprennent petit à petit que préserver la santé, c’est développer et consolider l’entreprise. Ceci est particulièrement vrai pour une TPE ou une PME ! Sur le plan institutionnel, l’Etat et les collectivités territoriales s’investissent de plus en plus pour définir des priorités régionales. En témoigne le Plan Régional Santé - Travail. Les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens, que chaque service de santé au travail doit signer avec la DIRECCTE et la CARSAT, en sont aussi une illustration. Enfin, le Conseil régional Nord-Pas-de-Calais développe et finance le programme « Bien-être au travail » plus orienté vers les TPE. Que conseillez-vous à une TPE-PME ? PF : A l’ occasion des lois portant réforme des retraites, les dispositions règlementaires ont explicitement inscrit la prévention de la pénibilité parmi les obligations de l’employeur. La TPE doit rester vigilante à son obligation de sécurité de résultat… Mais l’employeur n’est pas seul et son service de santé au travail peut l’aider. Il faut savoir l’utiliser comme un « investissement » synonyme de plus-value pour l’entreprise. Une TPE ou une PME ne peut pas « s’offrir » un toxicologue ou un psychologue du travail. Aujourd’hui, son service de santé au travail peut répondre à ce besoin en lien avec son médecin du travail.

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Docteur Matthieu MEREAU, Conseiller Médical pour SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014 Médecin de Santé Publique, diplômé de Médecine du Travail et de toxicologie industrielle, Matthieu Méreau a été, pendant 10 ans, conseiller médical pour la prévention des risques professionnels auprès de la CRAM Nord Picardie (aujourd’hui CARSAT). Il a fondé en 1995 le cabinet Méthodes et Médiation. Il travaille sur l’approche du changement et la gestion de projet dans le domaine de la santé. Il a conçu et dirige le magazine Entreprise & Santé, pour les services de santé au travail du NordPas-de-Calais et de la Picardie. Il est conseiller médical de SANTÉ TRAVAIl LILLE 2014.

Vous avez suggéré la création du salon « Travail & Santé », ouvert gratuitement aux entreprises. Pourquoi ? MM : Parce que les entreprises sont les premiers acteurs en santé au travail. C’est grâce au dialogue social au sein de ces entreprises que des actions d’amélioration des conditions de travail, de prévention de la pénibilité, de préservation de la santé sont réalisées. Les TPE et les PME ne sont pas seules : elles bénéficient de l’expertise et de l’accompagnement de leur service de santé au travail. Chaque entreprise est un cas particulier, tant sur le plan des relations humaines que sur celui des processus de travail. En complément du médecin du travail, l’entreprise peut avoir besoin d’un ergonome, d’un psychologue, d’un technicien ou d’un ingénieur HSE, d’un assistant social ou d’autres compétences… Conformément à la loi, son service de santé au travail peut les lui apporter. En complément de sa secrétaire médicale, le médecin du travail peut être épaulé par un assistant en santé au travail ou un infirmier de santé au travail. Trop peu d’entreprises le savent ! Beaucoup d’entreprises sont encore en « Médecine du Travail », avec pour préoccupation majeure la tenue des visites médicales d’aptitude au poste de travail. D’ailleurs, quand on parle de Médecine du Travail, on pense à la spécialité médicale. Quand on parle « Santé au Travail », on pense directement à chacun d’entre nous… En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé définit la santé comme étant « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Et cet « état » est évolutif…

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De nombreuses entreprises témoignent. Comment cela a-t-il été réalisé ? MM : Grâce à la mobilisation, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais, des services de santé au travail, leurs entreprises adhérentes et leurs médecins du travail. 200 témoignages d’entreprises vont ainsi être présentés au sein du salon « Travail & Santé » qui rassemblera, du 3 au 6 juin 2014 à Lille Grand Palais, près de 100 exposants. Ces témoignages sont très diversifiés : risques chimiques, risques mutagène-cancérogène ou repro-toxiques, bruits, vibrations, rythmes de travail, gestes et postures ou risques liés à l’activité physique, risques d’accidents, bien-être et risque psychosocial, maintien dans l’emploi, santé des seniors, des jeunes, des apprentis et des intérimaires, etc. Avec des journées dédiées : BTP et Industrie le 4 juin, Commerce-Artisanat et Services le 5 juin 2014, Intérimaires et Apprentis le 6 juin 2014 matin.

Que conseillez-vous à une TPE-PME ? MM : Le salon est gratuit. Trouver un peu de temps

pour venir. Depuis sa création, Entreprise & Santé a valorisé des centaines d’actions menées par les entreprises. Les témoignages donnent la parole aux entreprises. Ils sont représentatifs de l’aide trop méconnue apportée par les services de santé au travail. Ne pas hésiter donc à consulter son service de santé au travail !

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Entreprise & Santé • 2ème Trimestre 2014 • N°26 pages 15 -16 -17-18 détachables Pli 2

cOMMeNT pLIeR VOTRe pROgRAMMe DÉTAchABLe

www.santetravail-lille2014.fr Pli 2

Badge gratuit sur Une place centrale pour rencontrer votre service de santé au travail, les partenaires régionaux et nationaux

20 conférences débat 200 témoignages d’entreprises 120 Exposants

gRATUIT

SALON TRAVAIL & SANTÉ Pli 1

www.santetravail-lille2014.fr SALON TRAVAIL & SANTÉ

SALON gRATUIT SUR INScRIpTION

Situé à deux pas du centre ville de Lille. En train : desservi par 2 gares situées en centre ville. En voiture : à la croisée de 6 autoroutes.

Des dates à retenir : Mardi 3 Juin 2014 à partir de 17h Mercredi 4 Juin 2014, Jeudi 5 Juin 2014 de 9h à 19h

SUIVez-NOUS SUR :

Vendredi 6 Juin 2014 de 9h à 14h

@SanteTravailFR #SanteTravail2014 facebook.com/SanteTravailFR

pROgRAMMe DÉTAchABLe


Mercredi 4 JUiN BTP AppROche gLOBALe, SecURITÉ, SANTÉ, RISQUeS

11h Salle E

prévention des TMS, comment structurer et coordonner une démarche de prévention efficace et continue ? RAMERY / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

BRUIT / SeNSIBILISATION DeS SALARIÉS

Le bruit, un ennemi invisible ! BANCEL / CEDEST

11h Salle F

Bouchons d’oreille contre le bruit : c’est possible ! EDHD / CEDEST

iNdUsTrie eRgONOMIe / INNOVATIONS 3D 9h Salle A Vers une conception améliorée des postes de travail EURALIS (STALAVEN) / ICAM / CEDEST NUTRITION ADDIcTION 9h Salle B présentation des forums santé en entreprise HALTON Béthune / AST 62-59 pLURIDIScIpLINARITÉ 9h Salle D comment les grandes entreprises peuvent s’inscrire dans la pluridisciplinarité ? COCA-COLA / CEDEST CARGILL / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord FUMÉe De SOUDAge 9h Salle E Le chrome VI dans les fumées de soudure inox YGNIS / AISMT exposition aux métaux « cMR » des fumées de soudage dans une population de soudeurs du valenciennois BOMBARDIER / ASTAV prévention des fumées de soudage ASTIL 62 TROUBLeS MUScULOSQUeLeTTIQUeS 9h Salle F Aménagement ergonomique d’un poste de tri dans une plateforme de transit et regroupement de déchets SANINORD / ASTAV prévention des TMS, quelle démarche de prévention initier ? Quelle sont les clés du succès d’une démarche globale et participative ? LEROUX / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord DAMART / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord pÉNIBILITÉ AU TRAVAIL 11h Salle A La démarche de pénibilité inscrite dans une culture de prévention des risques chez Faiveley Transport FAIVELEY TRANSPORT / ASMIS AMeLIORATION DeS cONDITIONS 11h Salle C De TRAVAIL BARDUSch, une entreprise qui bouge pour ses salariés BARDUSCH SA / AISMT 11h Salle D pRÉVeNTIONS DeS ADDIcTIONS prévention des addictions en entreprise : quels outils ? Quels accompagnements ? ASSOCIATION GROUPE PASCAL / CEDEST BRUIT / SeNSIBILISATION DeS SALARIÉS Le bruit, un ennemi invisible ! BANCEL / CEDEST

11h Salle F

Bouchons d’oreille contre le bruit : c’est possible ! EDHD / CEDEST

Paroles d’entreprises

Tables rondes

TROUBLeS MUScULOSQUeLeTTIQUeS 14h Salle A Mise en place d’outils de prévention des TMS dans les entreprises de la filière halieutique de Boulogne-sur-Mer LE COMPTOIR DES PÊCHEURS BOULONNAIS / ASTIL 62 / SISE RISQUeS chIMIQUeS (DUeR) 14h Salle B prévention du risque chimique en entreprise VEOLIA / ASTIL 62 eRgONOMIe / TMS LEFRANT RUBCO / ASMIS

14h Salle C

MAINTIeN DANS L’eMpLOI 14h Salle D Maintien dans l’emploi : Reclassement et essai encadré BTL Transport / ASMIS SIB IMPRIMERIE / ASTIL 62/ SAMETH FLANDRES LITTORAL RISQUeS chIMIQUeS 14h Salle E La réalisation de l’évaluation des risques chimiques dans le secteur de la métallurgie CMD Engrenages et Réducteurs / AISMT TROUBLeS MUScULOSQUeLeTTIQUeS 14h Salle F prévention des TMS : quels outils et indicateurs de santé au travail mettre en place ? ONDULYS / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord AppROche gLOBALe, SecURITÉ, SANTÉ, RISQUeS 15h30 Salle C La gestion des risques professionnels au quotidien : un outil et une clé de succès pour un apprentissage socioprofessionnel réussi TRISELEC / CEDEST DUeR / pÉNIBILITÉ 16h Salle D Loi sur la pénibilité au travail et réalités de l’entreprise : quelles actions possibles ? UBI DELACRE / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord La prévention des risques professionnels, une démarche d’amélioration continue GPMD / CEDEST 16h Salle E pRÉVeNTION AMIANTe Évaluer le risque amiante pour quelle prévention ? exemple d’une démarche auprès des entreprises de télécommunication ERT / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord AST 62-59 VIgILANce eT ATTeNTION eN INDUSTRIe ARCELOR MITTAL - SERVICE MÉDICAL L’AccOMpAgNeMeNT DU chANgeMeNT DANS L’eNTRepRISe : DÉMARcheS SANTÉ eT OUTILS pRATIQUeS. 16h Salle Rotterdam comment anticiper les risques sur la santé des salariés ? comment fédérer les acteurs de cette démarche ? Quels outils pour les managers ? ERDF Manche Mer du Nord

pour vous inscrire : http://santetravail-lille2014.fr/programme-temoignages


JeUdi 5 JUiN serVice AppROche gLOBALe, SecURITÉ, SANTÉ, RISQUeS 11h Salle B Quel accompagnement pour les associations intermédiaires de réinsertion ? ESPOIR TERRE DES DEUX CAPS – TRAVAIL et PARTAGE / ASTIL 62 MAINTIeN DANS L’eMpLOI 11h Salle D présentation de deux cas de maintien dans l’emploi MAIRIE / ASTAV comment le service de santé au travail peut-il accompagner le salarié et l’entreprise? Quel rôle joue -t- il dans la prévention de la desinsertion professionnelle ? BOOKING.COM / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord / CENTRE RÉGIONAL DE LUTTE CONTRE LE CANCER OSCAR LAMBRET TMS / eRgONOMIe / RISQUeS 14h30 Salle A en blanchisserie : la prévention commence dès la conception ! EHPAD SAINT-JOSEPH/ ASMIS MAINTIeN DANS L’eMpLOI 14h30 Salle B Maintien d’une dynamique d’insertion sociale et professionnelle des salariés hospitalisés dans un établissement de médecine physique et de réadaptation COMETE - GROUPE HOPALE / ASTIL 62 RISQUeS pSYchOSOcIAUX (RpS) 14h Salle D De la prise en charge individuelle à une approche

collective globale des RpS CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SOMME / ASMIS prévenir les RpS et l’intégrer dans son DUeR : exemple d’une plateforme téléphonique. ARMATIS / ASTIL 62 SeNSIBILISATION DeS SALARIÉS 14h Salle E Sensibilisation des salariés aux risques professionnels dans l’aide à domicile PAR LA MAIN / AST 62-59 prévenir les accidents d’exposition au sang, en milieu hospitalier, pour le personnel de nettoyage ASTIL 62 La prévention passe-t-elle par la sensibilisation sur le lieu de travail ? Quelles améliorations les entreprises perçoivent-elles ? TLV TRANSPORT / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord DOcUMeNT UNIQUe D’ÉVALUATION 16h Salle D DeS RISQUeS (DUeR) Évaluation des risques des Aides Ménagères à Domicile CARA / ASTAV Intégrer les RpS dans son DUeR, quelle faisabilité ? UDAPEI PAPILLONS BLANCS / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

cOMMerce & ArTisANAT DUeR et pLAN D’AcTION 9h Salle D Évaluer les risques, une stratégie payante même pour les commerçants ? REBROUSS’POIL / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord BIGOUDIME Coiffure / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord MAINTIeN DANS L’eMpLOI 11H00 Salle D présentation de deux cas de maintien dans l’emploi MAIRIE / ASTAV comment le service de santé au travail peut-il accompagner le salarié et l’entreprise? Quel rôle joue -t- il dans la prévention de la desinsertion professionnelle ? BOOKING.COM / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord / CENTRE RÉGIONAL DE LUTTE CONTRE LE CANCER OSCAR LAMBRET

hAp (RISQUeS chIMIQUeS) GARAGE RIZZO / ASTAV

16h Salle E

Évaluation de l’exposition aux hAp dans « les garages » LIANE AUTOMOBILE / ASTIL 62 L’évaluation des risques chimiques globale dans les garages AISMT

L’animation des tables rondes est assurée grâce au concours de l’Association Régionale Interprofessionnelle des Animateurs de sécurité (ARIAS5962).

VeNdredi 6 JUiN iNTÉriMAires / APPreNTis SYMpOSIUM SANTÉ DeS AppReNTI-eS 9h30 Salle Rotterdam Apprentis: Un métier pour gagner sa vie, la préserver aussi ! Sous la présidence des partenaires du COM Apprentissage Nord - Pas-de-Calais Etat-Région-Rectorat, de l’ARS et de l’ISTNF SUIVI MÉDIcAL DeS INTÉRIMAIReS MANPOWER FRANCE - DIRECTION DES AFFAIRES SOCIALES ARCELOR MITTAL - SERVICE MÉDICAL

V i dÉO

Au sein de trois espaces dédiés et confortables, vous pouvez regarder sur grand écran des reportages, ou les visionner à la demande (VOD sur tablettes)

iNFO

Les 17 Services de Santé au Travail du Nord pas de calais et de la picardie seront présents au centre du salon


cONFereNces-deBATs A PrOPOs des PriOriTÉs rÉGiONALes Mercredi 4 Juin 2014 AgORA ceNTRALe

11h00 – 12h00 présentation du réseau régional Santé Travail Maintien dans l’emploi Nord pas-de-calais et de ses actions Services de Santé au Travail (Interentreprises, autonomes, MSA, Interbanques) / ISTNF

12h00 – 12h30 La minute nutrition : travail en horaire décalés AST 62-59 / ISTNF

14h00 – 14h30 Maintien dans l’emploi, diabète et travail ARS / CHRU/UNIVERSITÉ LILLE 2

14h30 – 15h30 Substitution et maîtrise du risque cMR : méthodes et outils CARSAT 16h00 – 16h45 présentation du réseau régional Santé Travail Maintien dans l’emploi Nord-pasde-calais et de ses actions Services de Santé au Travail (Interentreprises, autonomes, MSA, Interbanques) / ISTNF

16h45 – 17h30 prévention des riques pour les apprentis du BTp : des solutions sur mesure pour les entreprises et les cFA OPPBTP

Jeudi 5 Juin 2014 AgORA ceNTRALe

9h00 – 9h45 echange de pratiques autour des actions durant l’arrêt de travail, notamment sur l’expérimentation « essai encadré » AGEFIPH

9h45 – 10h30 Outils de sécurisation des parcours des apprentis en situation de handicap en Nord-pas-de-calais et picardie AGEFIPH

11h – 11h30 Travail, horaires atypiques et hygiène de vie

12h30 – 14h30 Signature de la nouvelle charte pour le maintien dans l’emploi des personnes handicapées dans le Nord-pas-de-calais 14h30 – 15h30 prévention des chutes de hauteur - des aides régionales pour une cause nationale RSI / CARSAT / OPPBTP

15h30 – 16h00 Maintien dans l’emploi des travailleurs indépendants : le parcours d’accompagnement RSI / AGEFIPH / SAMETH / COMETE GROUPE HOPALE

16h30 – 17h00 expérience d’un service de santé au travail dans le cadre de la prévention des addictions AST 62-59

17h00 – 18h00 Facteurs de pénibilité : point de situation et actualité CARSAT

AST 62-59 / ISTNF

11h30 – 12h00 La minute nutrition : facteurs de risques cardiovasculaires CHRU / AST 62-59 / PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

NOUVeLLes APPrOcHes eN sANTe AU TrAVAiL dANs Les TPe Mercredi 4 Juin 2014

9h15 – 12h salle Rotterdam - Dans le Nord-Pas de Calais, les TPE peuvent bénéficier, de la part de leur Service de Santé au Travail, d’une aide gratuite à l’évaluation des risques pour l’établissement de leur Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER). Ces prestations gratuites sont réalisées par leur Service de Santé au Travail, dans le cadre du programme « Bien-être au Travail », co-animé par l’Institut se Santé au Travail du Nord de la France, grâce au soutien du Conseil Régionale Nord Pas de Calais. Ce symposium permettra d’échanger sur ce programme unique en France.

TABLes rONdes « cLUB des PArTeNAires » Mercredi 4 juin 2014

11 h – 12h30 salle Liège - Rôle et coopération des acteurs de santé travail autour de l’entreprise. MALAKOFF MEDERIC 14 h – 15 h 30 salle Liège - Quelle démarche de prévention dans les branches ? Présentation de deux expériences de terrain. MALAKOFF MEDERIC 14 h – 15 h 30 salle Rotterdam - La place et la représentation des seniors dans l’entreprise. HUMANIS

Jeudi 5 juin 2014

11 h – 12h30 salle Liège - Burn-out, addiction au travail et conséquences : sensibiliser, repérer et prendre en charge. HUMANIS 14 h 30 – 16 h salle Liège - Le bien-être au travail grâce au réflexe Soft Skills APREVA 16 h 30 – 18 h salle Liège - Santé, Cœur et Travail APREVA

Sous le haut patronnage de

Sous l’égide de

Co-organisé par

aveC le Soutien de

Club deS partenaireS

BTP I SERVICE I COMMERCE & ARTISANAT I INDUSTRIE I INTERIM

partenaireS média


Le

+ d’échanges, le + de solutions

Dans toute TPE ou PME, face aux aléas économiques, la santé des salariés concourt à la pérennité de l’entreprise. Développer la santé au travail, c’est développer sa TPE et sa PME. Plusieurs questions sont souvent soulevées : • Comment évaluer les risques ? • Connaître la législation. La respecter. • Comment maîtriser les risques ? Les programmes de prévention ? • Equipements de Protection Individuelle ou Collective ? Lesquels ? Comment ? • Pourquoi et comment réduire la pénibilité au travail ? • Préserver la santé… Informer et sensibiliser. Employeurs ? Salariés ? Comment ? • Comment prévenir l’inaptitude médicale au poste de travail ? • Quel accès à l’emploi pour les personnes handicapées ? Etc. Tous les acteurs de la santé au travail seront présents à SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014, Salon « Travail & Santé » !

DOSSIER

SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014

GRATUIT

Des entreprises de Picardie et du Nord-Pasde-Calais témoignent…

Badge sur www.santetravail-lille 2014.fr

De nombreuses entreprises font le déplacement à Lille pour présenter leurs actions de santé au travail, réalisées avec leur service de santé au travail. Voir le programme détachable au centre de ce numéro d’Entreprise & Santé. Ceci a été possible grâce à la mobilisation de Sokva Prak qui a coordonné les contacts en Picardie et Christelle Asseman, Christine Bayart, Isabelle Desmaret, Charlotte Douché, Sophie Guilbert, Mélinda L’héveder, Liliane Renaud, Dr Émily Boukari pour le Nord - Pas-de-Calais. Avec les conseils du Dr Alain Monier pour la programmation.

120 exposants : Ergonomie, bien être et environnement des travail, Gestion des risques et sécurité, Suivi de santé au travail, Formations et informations, Employabilité et handicap, Equipements de protection collective et individuelle, Institutions et organismes nationaux et régionaux, associations, etc.

200 témoignages d’entreprises : BTP et INDUSTRIE, le 4 juin COMMERCE-ARTISANAT et SERVICE, le 5 juin INTERIMAIRES ET APPRENTIS, le 6 juin

Lille Grand Palais 3 juin 2014 à 17 heures :

inauguration du salon « TRAVAIL & SANTE »

4 et 5 juin 2014 de 9 heures à 19 heures 6 juin 2014 de 9 heures à 14 heures

33ème Congrès National de Santé au Travail Rassemblant 3 000 professionnels venus de toute la France, ce congrès scientifique se déroulera, à Lille Grand Palais, en parallèle du Salon « Travail & Santé ». Il abordera 7 thèmes d’actualité : • Audition et Travail • Pathologies neuro-dégénératives et Travail • Dossier Médical en Santé au Travail et Traçabilité • Les métiers de l’Aide et l’Assistance à domicile • L’évaluation des capacités cardio-respiratoires • Technologies de l’Information et de la Communication et Santé au Travail • Fil rouge : Pénibilité

L’association de Gestion SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014 Présidée par Maître Régis Lamoril, une association sans but lucratif a été créée pour la gestion de SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014. Elle regroupe les services de santé au travail du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie et l’Institut de Santé au Travail du Nord de la France. Le Conseil d’administration est composé de Rachel Ajroud, Véronique Alexandre, Alain Cuisse (secrétaire), François Désérable, Pr Sophie Fantoni-Quinton, Dr Bernard Fontaine (secrétaire adjoint), Pr Paul Frimat (trésorier adjoint), Chistophe Géneau, Louis-Marie Hardy (trésorier), Marie Inglard, Jérôme Lefebvre (vice-président), Dr Brigitte Pamart, Pr Annie Sobaszek, Alain Thomas.

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Au centre du Salon : une place centrale, arborée et conviviale LES 17 SERVICES DE SANTÉ AU TRAVAIL DU NORD-PAS-DE-CALAIS ET DE LA PICARDIE Chaque jour, des entreprises bénéficient des conseils experts et adaptés de la part de leurs service de santé au travail. Autour du médecin du travail, qui suit l’entreprise, des équipes pluridisciplinaires se constituent. Elles apportent des compétences paramédicales, scientifiques, techniques et sociales qui complètent et renforcent l’expertise médicale. Venez les rencontrer à SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014 !

Aisne • Nord du département de l’Aisne : MTA Médecine du Travail de l’Aisne, SaintQuentin (Toutes professions sauf BTP). •Sud de l’Aisne, cantons de Laon Nord-Sud, Craonne - Anizy-leChâteau : SISAT SUD AISNE Service Interentreprises de Santé au Travail Sud Aisne, Soissons (Toutes professions, sauf BTP). • Départements de l’Aube, de l’Aisne, de la Marne et de la Haute-Marne : SIST GAS BTP Service Interentreprises de Santé au Travail Groupement d’Action Sociale du Bâtiment et des Travaux Publics, Reims (BTP).

Nord • Arrondissement de Cambrai : AISMT Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du travail, Cambrai (Toutes professions). • Arrondissement de Valenciennes : ASTAV Association de Santé au Travail de l’Arrondissement de Valenciennes, Valenciennes (Toutes professions et habilitations INB). • Métropole lilloise, Douaisis, Roubaix-Tourcoing, Flandre Intérieure, Audomarois : PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, Lille (Toutes professions et habilitations INB).

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• Halluin, Bousbecque, Wervicq, Comines, Deulemont, Warneton : SIMUP Service de Santé au Travail de la Vallée de la Lys, Halluin (Toutes professions).

Senlis et Valois : MEDISIS Médecine du travail Interprofessionnelle Service Interentreprises de Santé au travail, Beauvais (Toutes professions sauf BTP).

• Maubeuge, Hautmont, Berlaimont, Fourmies, Trélon, Avesnes-s/Helpe, Landrecies, Le Quesnoy, Bavay, Solrele-Château : STSA Santé Travail Sambre Avesnois, Louvroil (Toutes professions et habilitations INB).

• Département de l’Oise : SMI BTP Services Médicaux Interentreprises Bâtiment et Travaux Publics et activités annexes de l’Oise, Beauvais (BTP et intérimaires).

Pas-de-Calais • Cantons de Dunkerque, Bergues, Gravelines, Hondschoote, Wormhout et Bourbourg : CEDEST Centre pour le Développement de la Santé au Travail, Dunkerque (Toutes professions). • Arrondissement d’Arras, de Béthune, de Lens et cantons d’Aire, La Bassée et Merville : AST 62-59 Association Santé Travail 62-59, Arras (Toutes professions, intérimaires et habilitation INB). • Arrondissements de Calais, Montreuil-sur-Mer et Boulognesur-Mer, plus cantons d’Ardres et d’Audruicq : ASTIL 62 Association Santé Travail Interentreprises Littoral 62, Coquelles (Toutes professions).

Oise

• Cantons de Noyon, Lassigny, Guiscard et Ribécourt : SMIN Service Médical Interentreprises de santé au travail de Noyon et sa région, Noyon (Toutes professions sauf BTP). • Régions de Compiègne, Creil, Chantilly, Senlis, Neuillyen-Thelle : SMTVO Santé et Médecine du Travail de la Vallée de l’Oise, Compiègne (Toutes professions, sauf BTP).

Somme • Cantons d’Ault, FrivilleEscarbotin, Gamaches, Moyenneville, Saint-Valéry-surSomme : AISTV Association Interentreprises pour la santé au Travail du Vimeu, Woincourt (Toutes professions). • Département de la Somme, sauf le Vimeu : ASMIS Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme.

• Arrondissements de Beauvais, Clermont, Creil,

Entreprise & Santé • 2ème Trimestre 2014 • N°26 • www.entrepriseetsante.fr

INSTITUT DE SANTÉ AU TRAVAIL DU NORD DE LA FRANCE PICARDIE SANTE LES INSTITUTIONS REGIONALES EN SANTÉ AU TRAVAIL • DIRECCTE et ARS : Programmes Régionaux Travail

Les Santé

• Conseil Régional Nord-Pas-deCalais : Le programme Bien-Être au Travail (TPE) • OPPBTP • RSI • MSA • CARSAT • ARACT • AGEFIPH • CENTRES DE GESTION – Fonction Publique

8 THEMES RÉGIONAUX MULTI-PARTENARIAUX PRÉSENTÉS AU SEIN D’UNE « AGORA » (TABLES RONDES, CONFERENCES-DEBATS, POSTERS, VIDEOS) • ADDICTION • MAINTIEN DANS L’EMPLOI • BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL-TPE • APPRENTIS • NUTRITION • ÉVOLUTION DES MÉTIERS SANTÉ AU TRAVAIL • CANCÉROGÈNE-MUTAGÈNEREPROTOXIQUES • PÉNIBILITE


200 témoignages Dans des salles dédiées, des conférences, des vidéos, des tables rondes, des présentations, des posters : Voir le PROGRAMME DÉTACHABLE (au centre de ce numéro d’Entreprise & Santé)

DOSSIER

Au sein du Salon :

Près de 120 exposants - 3M FRANCE - 5BIOSE PREVENTION TMS - ADECCO MEDICAL - AFOMETRA - AG2R LA MONDIALE - AGENCE STAFF - AMETRA06 - ANMP - FRANCE PREVENTION - ASSOCIATION AINF - AST 62-59 CENTRE MOBILE DE RADIOLOGIE NUMERISEE - ATC - AUDITECH INNOVATIONS - AXESS MEDTRA - BOSSONS FUTé - CARDIAC SCIENCE - CARSAT NORD-PICARDIEINRS - CCMSA - CEA - CFE-CGC - CFTC SANTE SOCIAUX - CISME - COEUR ET TRAVAIL - CONSEIL NATIONAL HANDICAP - DAUPHIN GROUPE - DBVM / MySOMMEIL - DOCIS EDITIONS - EDF - EOLyS MATERIEL MEDICAL - E-PAIRS - EPHyGIE - ERGOS CONCEPT - ESSILOR

- EUROMEDIX - EVONIK - FEDERATION SANTE SOCIAUX - FIM MEDICAL - FONDATION ARC POUR LA RECHERCHE SUR LE CANCER - FRANCE ALZHEIMER - FRANCE NEIR - GIT - GNM - BTP - GSK - HEALTH@WORK - IMAXIO - INGEN - INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE (INVS) DéPARTEMENT SANTé TRAVAIL - INTEGRAL DATA SANTE - INTERSON PROTAC - IRFO - IRSN - JADE - JNMST PARIS 2016 - KIMO INSTRUMENTS - KITRy - LA CRETE - LANDAUER EUROPE - LA VOIX DU NORD - LES PIEDS DANS LE PLAN - LES VERGERS DE GALLy - MANUSWEET / FOXTER - MEDIC CENTRE INDUSTRIE - NAL VON MINDEN - NOVARTIS VACCINES AND

DIAGNOSTICS SAS - OCTARèS EDITIONS - OFT ENTREPRISE - OPPBTP - PFIZER - PLANETE MEDICALE - PREVENTIS - PREVENTIQUE - PREVOR - PSyA - SCR ELECTRONIQUE - SECAFI - SIEMENS - SISTBTP - SNPST - SSTRN - STIMULUS - SyMBIOFI - THALES - URIAGE - VAL SOLUTIONS - VIDAL - VIE QUOTIDIENNE ET AUDITION PARTENAIRES MÉDIA - ENTREPRISE & SANTé - LA VOIX DU NORD - LE QUOTIDIEN DU MéDECIN - PRéVENTIQUE CLUB DES PARTENAIRES - APREVA - HUMANIS - MALAKOFF MEDERIC

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L’espace « Club des Partenaires » Sous la présidence de Monsieur Philippe Blanc, un « Club des Partenaires » rassemble trois partenaires qui ont décidé d’apporter un soutien particulier et conséquent à SANTÉ TRAVAIL LILLE 2014, en adoptant une charte pour le développement de la Santé au Travail. Au sein de l’espace dédié « Club des Partenaires » vous pourrez vous informer et dialoguer avec chacun d’entre eux. salariés, Apréva accompagne les dirigeants dans le respect de leurs obligations légales. Généralisation de la complémentaire santé pour les salariés, portabilité des droits, démarches de prévention Apréva mutuelle est votre interlocuteur idéal. Interlocuteur incontournable du bien vivre dans l’entreprise Partenaire de confiance de 3 500 entreprises pour piloter la protection sociale de leurs

Acteur majeur de la protection sociale complémentaire Malakoff Médéric est un acteur majeur de la protection sociale complémentaire, qui exerce deux métiers (chiffres au 31 décembre 2013):

Acteur de référence dans le monde de la protection sociale Humanis, acteur de référence dans le monde de la protection sociale, occupe aujourd’hui une place prépondérante sur les métiers de la retraite complémentaire, de la prévoyance, de la santé et de

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confiance, s’assure de la veille juridique sur l’environnement fiscal et social de vos contrats collectifs.

Une équipe d’experts met en place des services spécifiques, totalement personnalisés pour votre entreprise. Votre conseiller, interlocuteur de

Parce que chacun doit pouvoir vivre en bonne santé, pendant toute sa carrière professionnelle et tout au long de sa vie, Apréva mutuelle propose aussi un accompagnement dans la mise en place de programmes spécifiques de prévention pour vos salariés. www.apreva.fr

- la gestion de la retraite complémentaire pour 2,9 millions de retraités et 3 millions de salariés cotisants, une mission d’intérêt général menée pour le compte de l’Agirc-Arrco.

des intérêts des entreprises et des salariés. Par son action sociale, Malakoff Médéric accompagne plus de 90 000 personnes en situation de fragilité sociale.

- l’assurance de personnes (santé, prévoyance, épargneretraite) pour 3,7 millions de salariés assurés dans 191 000 entreprises et 1,3 million de particuliers assurés. Le Groupe étant paritaire, mutualiste et à but non lucratif, sa gouvernance garantit la prise en compte et la défense

Le Groupe aide les entreprises, en préservant le capital santé de leurs collaborateurs, à devenir un nouveau territoire de santé. Dans cette perspective, il propose une gamme de services : études et outils de diagnostic pour mettre en place des dispositifs ciblés de prévention et de dépistage, réseaux de soins

l’épargne. Paritaire et mutualiste, le groupe Humanis est profondément ancré dans les valeurs de l’économie sociale et entend toujours mieux protéger ses clients, particuliers comme entreprises de toutes tailles. Humanis s’engage à leur apporter durablement des solutions et des services de qualité, en privilégiant la proximité, le conseil et l’écoute. Le groupe Humanis concrétise son engagement auprès

des populations en difficulté au travers d’une politique d’Action sociale dynamique. Elle témoigne de l’engagement du Groupe à soutenir et accompagner ses entreprises adhérentes, leurs salariés et les retraités au travers d’aides, de soutien et de services innovants. Face aux grands enjeux de notre société tels que le handicap, la perte d’autonomie ou les situations de rupture sociale, Humanis est un acteur social de référence qui

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Jeudi 5 mai à 14h30 Le bien-être au travail grâce au réflexe Soft Skills Jeudi 5 mai à 16h30 Santé, Cœur et Travail

pour donner accès à une santé de qualité au meilleur prix, garanties sur mesure prenant en compte les spécificités des secteurs d’activité. www.malakoffmederic.com Mercredi 4 juin 11h-12h30 : Rôle et coopération des acteurs de santé travail autour de l’entreprise Mercredi 4 juin 14h-15h30 : Quelles démarches de prévention dans les branches ? Présentation de deux expériences de terrain

anticipe, s’adapte et répond aux besoins de tous. www.vaubanhumanis.com Mercredi 4 juin 14h-15h30 : La place et la représentation des seniors dans l’entreprise Jeudi 5 juin 11h-12h30 : Burn Out, addiction au travail et conséquences : sensibiliser, repérer et prendre en charge


eNiNvesTir direcT

> Cotisation AT-MP

8 milliards d’euros

En France, si un accident du travail ou une maladie professionnelle survient dans une entreprise privée, les soins, ainsi que les indemnités journalières liées à l’arrêt de travail et la rente éventuelle accordée au salarié, sont pris en charge par une assurance obligatoire. Il s’agit de « l’Assurance MaladieRisques Professionnels ». Ceci permet au salarié de bénéficier d’une prise en charge à 100 % des frais médicaux, pharmaceutiques, hospitaliers, de rééducation, etc. Plus l’entreprise est petite, plus la prise en charge est mutualisée. Heureusement, car la facture ne serait pas supportable sur le plan économique dans la grande majorité des cas… Chaque année 8 à 9 milliards d’euros sont consacrés à l’indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles pour les 16 millions de salariés du secteur privé. La prévention est seule susceptible de faire baisser la facture !

En 2014, une réforme du mode de calcul des cotisations « Accident du Travail - Maladie Professionnelle » (AT-MP) entre en vigueur. Pour mémoire, chaque entreprise privée reçoit en début d’année, de la part de la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail), la notification de son taux de cotisation AT-MP. Cette cotisation est réglée auprès de l’URSSAF dans le cadre des prélèvements obligatoires. Déterminé pour chaque établissement, soit environ 2 millions, le taux de cotisation AT-MP est variable selon la taille de l’entreprise, son activité, la fréquence et la gravité des sinistres (AT-MP). Le compte employeur Chaque entreprise dispose d’un compte employeur, géré par la CARSAT. Ce compte permet de tracer les sinistres survenus au sein de l’entreprise (Accidents du travail, Maladies Professionnelles). Pour le calcul du taux de cotisation, sont pris en compte les sinistres survenus sur les années. Un taux notifié en 2014, intègre donc les évènements

survenus en 2012, 2011, 2010. Par ailleurs, le coût d’un Accident du travail ou d’une Maladie Professionnelle s’établit sur la base d’un coût moyen des sinistres de gravité comparable, calculé par grands secteurs d’activité, au niveau national et validé par les partenaires sociaux. En cas de séquelle ou de décès, les coûts sont imputés au compte employeur concerné. La prise en compte de l’effectif moyen La détermination de l’effectif moyen d’une entreprise s’établit comme suit : le nombre de salariés d’un établissement est égal à la moyenne des nombres de salariés présents au dernier jour de chaque trimestre civil de la dernière année connue, sauf pour l’intérim. L’effectif des établissements de travail temporaire est égal à la moyenne des nombres de salariés présents au dernier jour de chaque mois de la dernière année connue.

appliquer un taux unique, déterminé au niveau national. Ce taux est représentatif de la sinistralité de leur activité. Celle-ci relève d’une nomenclature spécifique de l’Assurance Maladie-Risques Professionnels. 150 salariés et plus Un taux individuel s’applique. Ce taux dépend directement des sinistres survenus au sein de chaque établissement. Il est le reflet réel de ce qui est survenu dans l’établissement. De 20 à 149 salariés Un taux mixte s’applique. A la fois individuel et collectif. Ce taux est un « mixte » entre le taux collectif propre à l’activité et le taux individuel propre à l’établissement. Plus l’effectif de l’entreprise s’approche de 149, plus le taux s’approche du taux individuel. La part du taux individuel augmente en effet par rapport à celle du taux collectif.

Moins de 20 salariés Un taux collectif s’applique. Toutes les entreprises de moins de 20 salariés se voient

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ZOOM SUR

Coiffure et Ongleries

Le diable peut se cacher dans les détails ! « Tout est possible quand un climat de confiance est établi entre l’entreprise et notre équipe de santé au travail » situe le docteur Annie Van de Walle, médecin du travail à l’AST 62-59. « Nous pouvons alors mener des recherches et des investigations qu’une TPE n’a pas les moyens d’entreprendre. C’est le cas de ce salon de coiffure de six salariés, pour lequel nous avons établi la Fiche d’entreprise ». En observant les tâches effectuées, l’attention a été attirée par la pose de prothèse ongulaire, qui fait appel à de nombreux produits. Ces produits sont des cosmétiques. Ils échappent donc à la règlementation des produits chimiques sur les lieux de travail. De jeunes femmes sont amenées à les manipuler plusieurs heures par jour. Pour elles, ces produits sont-ils si anodins et inoffensifs ? Réponse après plusieurs heures de recherches bibliographiques et d’études sur le terrain…

A l’AST 62-59 (Santé au Travail d’Arras-Béthune-Hénin-Lens), tout a commencé avec un groupe de travail sur les risques au sein des TPE. Parmi celles-ci : les salons de coiffure. Ce groupe a alors mis au point un guide pour la visite des locaux, un modèle pour la fiche d’entreprise et des documents d’information pour les salariés et les employeurs. Lors de la visite d’un salon de coiffure, l’attention du docteur Annie Van de Walle, médecin du travail, et de Véronique Dollet, assistante en santé au travail, est attirée par les tâches de manucure… La technique utilisée, (dite du « gel ») pour la pose de prothèse ongulaire fait appel à de nombreux produits aux différentes étapes de travail. « Il n’est pas possible d’installer une extraction mécanique ! Nous avons recensé tous les produits, pour en identifier tous les composants. Pour cela, j’ai fait appel à Claire Delpierre, toxicologue industrielle à l’AST 62-59 ». Commence alors « un travail de fourmis » digne d’une véritable enquête. Des investigations très pointues « Dans un premier temps, nous avons essayé de récupérer sur place un maximum d’informations. L’entreprise a été très coopérative. C’est essentiel ! » nous explique Claire Delpierre. Car, il a fallu prendre les produits cosmétiques un par un. Faire l’inventaire des flacons. Déchiffrer les étiquettes. Lister les composants. Se rapprocher des fournisseurs pour avoir communication des Fiches de Données de Sécurité. Ces fiches colligent, en matière de risque chimique, les différentes caractéristiques du produit et de ses composants ; elles éclairent sur les risques induits.

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Sur 10 produits, seulement 4 Fiches de Données de Sécurité ont été obtenues. « Nous avons fait des mesures instantanées de poussières fraction inhalable et de Composés Organiques Volatils (COV) sur un poste de travail, afin d’établir des profils d’exposition. Ceci nous a permis de vérifier la qualité de l’air respiré par les jeunes femmes qui posent les ongles artificiels ». Les investigations ne se sont pas arrêtées là. Claire Delpierre a mené une recherche bibliographique, sur les bases de données scientifiques, nationales et internationales. « Nous avons fait tout cela, avec le docteur Annie Van de Walle, parce que la question n’était pas anodine. Nous voulions vérifier l’absence de risque Cancérogène Mutagène et Reprotoxique. Et repérer l’existence éventuelle de composants sensibilisants pour la peau des opératrices ». Les mesures instantanées dans l’air respiré ont été possibles grâce à un photo-détecteur (PID) et un capteur de poussière portées par une salariée. Ceci se fait avec un relevé précis des tâches effectuées, pour pouvoir relier les taux atmosphériques avec les phases et les techniques de travail. Des résultats précis « Les mesures de taux atmosphérique sont très précises. Il faut les interpréter au regard des valeurs limites quand elles existent, des connaissances scientifiques actuelles et des tâches effectuées. C’est un travail collectif. Pour cela j’ai réalisé des supports et un exposé, afin que notre groupe de travail puisse en discuter avant restitution à l’entreprise » nous précise Claire Delpierre. Un produit nettoyant des pinceaux s’est révélé particulièrement volatil.

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ZOOM SUR

Les résultats en poussières fraction inhalable se sont révélés non négligeables ; ils sont liés au ponçage des ongles. La bonne ventilation du local est recommandée. La pose d’une table aspirante peut faire partie des solutions techniques. Un des produits manipulés comporte un composant classé niveau 2 (selon le CLP) pour le risque Cancérogène Mutagène et Reprotoxique (Classement reconnu au niveau international). Il est donc prudent de lui trouver un produit de substitution. Par ailleurs, le port de gants fin nitrile (avec changements entre chaque patient et après contact accidentel) et le lavage des mains, des bras et du visage prennent une importance toute particulière. Les bijoux sont à éviter. Les pinceaux doivent être tenus propres sans produit sur les manches. Le but est de mettre en place des mesures de protection individuelle et collective efficaces et accessibles pour l’entreprise. Une plaquette de sensibilisation Les résultats sont rendus sous une forme très visuelle pour pouvoir les expliquer aux salariés et à l’employeur. En outre, Véronique Dollet, assistante en santé au travail a réalisé une plaquette de sensibilisation, validée par le groupe de travail. Ceci permet de donner une information accessible, pratique et robuste, aux salariés et leurs employeurs. Les obligations d’employeur méritent d’être rappelées. Le dialogue au sein de l’entreprise prend alors toute son importance. Il est facilité par le sérieux et l’objectivité des investigations réalisées. « C’est un travail d’accompagnement de l’entreprise que les salariés et l’employeur ont fort apprécié ». De l’entreprise à la branche professionnelle Dans le respect des secrets professionnels, l’intérêt de cette démarche est de pouvoir alerter et informer la branche professionnelle. « C’est ainsi que tout ce travail, entrepris pour une entreprise, acquiert toute sa performance. Car les moyens mis en œuvre par l’AST 62-59 ont été très importants. En partant d’une entreprise, on peut ainsi aider toutes les entreprises. C’est un retour sur investissement de la cotisation de médecine du travail ! Il en va aussi de la crédibilité de notre travail médical et scientifique » conclut le docteur Annie Van de Walle. Et d’ajouter : « Tout ceci est étonnant. La coiffure et l’onglerie sont des domaines très soft, où l’on prend soin de soi… ».

Un peu de toxicologie industrielle Pour étudier les phases de remplissage d’ongle en gel, deux techniques ont été utilisées : • Mesure des poussières fraction collectée (ou inhalée), avec l’AM510 de TSI ; la concentration la plus haute obtenue est de 0,5 mg/m3 (Valeur Limite d’Exposition Professionnelle : 10 mg/m3). • Mesure des Composés Organiques Volatils (COV) par un capteur à photoionisation (PID) de Rae ; les concentrations les plus hautes sont obtenues lors de l’utilisation du Cleaner triple action, du Primer, du Base Coat (1° gel), du Super dégraissant et du Pré-épilation tonique (désinfection du matériel). Un des produits (Base Coat) contient de l’hydroquinone qui est classé C2 et M2 (selon le CLP). Un produit contient du Méthacrylate de Méthyle, qui nécessite une mesure atmosphérique tous les ans par un organisme accrédité.

Le groupe «1/3 temps dans les TPE» Créé en 2006, ce groupe de travail a pour objectif de faciliter le 1/3 temps dans les TPE qui représentent 80 % des entreprises suivies par le service. Peu d’outils existaient pour aborder cette typologie d’entreprises, un «dossier conseil» comportant divers documents utiles à l’employeur a vu le jour, tout en s’enrichissant au fil des années. Le groupe travaille par métier ou par secteur d’activité et crée des supports adéquats en fonction des besoins. Composition : Dr Annie VAN DE WALLE, médecin référent du groupe, assistée de Christine BAYART, chargée de communication. et de : Marie Noëlle ALLUIN et Isabellle BOURDON, médecins du travail, Cindy DESGARDIN, assistante en Santé au Travail, Virginie DRAIN et Valérie FOUQUET, techniciennes HSE. Possibilité au groupe de faire appel à d’autres compétences en fonction des besoins ou des problématiques rencontrés, soit en interne (Ingénieur, toxicologue, diététicienne...) ou en externe.

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EnvironnEmEnt & tEchniquE

> Risques Chimiques

MÉCANICIENS AUTOMOBILE : QU’EN EST-IL ?

Médecin du travail, Emily Boukari anime le « Groupe Action Risque Chimique » au sein de l’ASTIL 62 (Santé au Travail de CalaisBoulogne-Le Touquet) : « L’action Garage a été menée avec Jeanne-Marie Anot, Nathalie Defachelles, Nadège Fontaine, Virgine Lapôtre, Aurore Pécron en liaison avec mes collègues médecins du travail. Elles sont toutes Assistantes en Santé au Travail ». Cette action entre dans le cadre d’une étude nationale, selon un protocole scientifique rigoureux appliqué en partenariat avec le laboratoire de toxicologie professionnelle et environnementale du CHU de Grenoble1. Proposé, et non pas imposé ! « Pour participer à ce protocole d’étude, nous avons trouvé sans difficulté cinq volontaires. Le docteur Emily Boukari a bien expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une inspection… mais d’une étude pour savoir ce qui se passe au niveau des poussières. Et cela nous intéresse. En tant qu’employeur, nous ne sommes pas là pour mettre en danger nos collaborateurs » précise Benoît Declerck.

A Boulogne-sur-Mer, le garage LIANE Automobiles est une concession Citroën implantée dans la Zone Industrielle, en basse ville. Ce garage emploie 45 salariés pour la vente de véhicules neufs et d’occasion, l’entretien et la réparation de carrosserie et mécanique. Benoît Declerck est son directeur : « J’ai dirigé d’autres concessions avant LIANE Automobile. En arrivant ici, j’ai découvert une véritable relation de partenariat avec notre service de santé au travail, l’ASTIL 62. Nous n’hésitons pas à appeler notre médecin du travail, le docteur Emily Boukari. Quand elle nous a proposés une étude sur l’exposition aux risques chimiques de nos mécaniciens, nous n’avons pas hésité un instant !». L’intervention à LIANE Automobile entre dans un protocole qui a été menée sur 9 autres garages volontaires. Zéro euro pour l’entreprise… Emily Boukari poursuit : « Tout a été pris en charge par l’ASTIL 62. Sur une semaine, mardi, mercredi et jeudi, nous avons équipé les cinq salariés de capteurs d’air avec une pompe, pour évaluer le niveau d’exposition aux Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques particulaires. Nous avons également effectué des dosages urinaires d’Hydroxy-Pyrène le lundi matin à la prise de poste, le jeudi en fin de poste et le vendredi à la prise de poste». L’HydroxyPyrène est un des marqueurs biologiques de l’exposition aux Hydrocarbures Polycycliques Aromatiques2. Les dosages ont été effectués sur des non-fumeurs, avec passation d’un questionnaire sur les activités professionnelles et extraprofessionnelles et suivi des tâches effectuées. Depuis juin 2012, les fumées diesel sont classées comme cancérigène du groupe 1 par le CIRC. Des enseignements pour l’entreprise « Heureusement, les résultats ont été très rassurants » nous déclare Benoît Declerck. « Cette étude entre dans une démarche globale de préven-

tion. Ses résultats ont été expliqués aux salariés. Nous avons procédé à un nettoyage approfondi et un marquage au sol pour les rangements. Il faut traquer la poussière dans les moindres recoins ! Et il faut une cohérence entre ce que l’on souhaite et ce qui se passe. Autre exemple de notre démarche globale : nous réalisons nos fiches d’exposition aux risques, obligatoires pour la prévention de la pénibilité. Nous les envoyons, en toute confiance, au docteur Emily Boukari. Le dialogue est permanent ». Au niveau de l’ASTIL 62, un diaporama a été réalisé afin de sensibiliser les salariés. Des dépliants de la campagne régionale « Garage Prévention Santé » ont été diffusés auprès des entreprises concernées. L’information est le point de départ du dialogue. LIANE Automobiles, Concession Citroën, Entretien et Réparation de véhicules automobiles toutes marques 45 salariés Benoît Declerck, directeur BOULOGnE-SUR-MER SAnTÉ AU TRAVAIL DE CALAISBOULOGnE-LE TOUqUET (ASTIL 62)

1.Professeur Anne Maistre, Docteur Persoons, CHU de Grenoble. 2. Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques sont principalement émis lors de la combustion de carburants diésel ou de cigarettes.

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IntervIew Chacun d’entre nous peut voir ses capacités mentales ou physiques réduites du fait d’une maladie invalidante ou d’un accident de la vie. Le dossier central du numéro 25 d’Entreprise & Santé (1er trimestre 2014) a été consacré au maintien dans l’emploi. La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est nécessaire pour l’obtention de certaines aides pour l’aménagement du poste de travail au sein de l’entreprise ou pour la reconversion professionnelle. Encore faut-il la demander à temps ! La demande est à faire auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de votre département de résidence. Nous avons interviewé Isabelle Depoorter, Chef du service « Pôle Adultes-MDPH 80, Missions Instruction et Evaluation, référente Insertion Professionnelle. Elle collabore régulièrement avec l’ASMIS, service de santé au travail d’Amiens, dans le cadre d’une convention signée en 2011. Un entretien plein d’humanité.

Isabelle Depoorter Chef du service « Pôle Adultes »-MDPH 80, Missions Instruction et Evaluation, Référente Insertion Professionnelle

RQTH

« SAVOIR DEMANDER A TEMPS LA RECONNAISSANCE DE TRAVAILLEUR HANDICAPÉ » Que veut dire « RQTH » ? Isabelle Depoorter : Cela veut dire « Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ». Cette reconnaissance s’acquiert sur demande du salarié auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Au sein de celle-ci, la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées statue après instruction du dossier. Cette reconnaissance et ses critères d’attribution sont déterminés par le cadre règlementaire et législatif relatif l’emploi des personnes handicapées. Attention, ce cadre comporte d’autres dispositions d’acquisition au critère de l’obligation d’emploi utile pour la déclaration annuelle : Allocation Adulte Handicapé, Carte d’invalidité, etc. La Pension d’Invalidité, accordée par L’Assurance Maladie, fait également partie des critères de

l’OETH (Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés)… Le Code du travail (Art.L52131) qui détermine le statut de Travailleur Handicapé prend en compte le handicap au sens large : déficit physique, sensoriel, mental ou psychique. Soyons précis : être reconnu Travailleur Handicapé ouvre des droits et des aides en matière d’emploi. Ces droits et ces aides sont à mettre en perspective des choix en matière de politique du handicap de l’employeur. En l’occurrence, est-il prêt à réaliser des aménagements de poste ? Travailler à la reconversion des salariés ? En quoi la RQTH est-elle importante ? Isabelle Depoorter : C’est important pour le salarié et son employeur. Par exemple, l’intervention gratuite du SAMETH n’est possible que si le salarié est reconnu

Travailleur Handicapé. Le SAMETH aide l’employeur et son salarié, pour l’obtention d’aides financières ou techniques relevant de l’AGEFIPH : étude ergonomique, aménagement de poste, appareillage nécessaire au maintien dans l’emploi, etc. Il peut y avoir d’autres prestations compensatoires du Handicap pour la personne concernée dans le cadre du droit commun : Allocation Adulte Handicapé, Prestation de Compensation du Handicap pour le fauteuil ou encore pour les prothèses, la prise en charge du surcoût lié au transport adapté, etc. L’idée de compensation était déjà présente avant la loi de 2005. Cette dernière grande loi en faveur des personnes handicapées a élargi le champ des possibles dans la sphère privée tout en permettant une combinaison d’aides plus étendues pour le champ de l’emploi.

1.Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés.

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IntervIew : Isabelle Depoorter

Existe-t-il des freins ou des résistances au sein des entreprises ? Isabelle Depoorter : La question posée par le salarié et son employeur est simple. A quoi cela sert-il ? Le salarié peut parfois y voir une stigmatisation de son handicap. Alors que la volonté de la loi, c’est l’inverse ! Pour l’employeur, les freins ou résistances sont souvent liés à une simple méconnaissance des dispositifs qui sont à sa disposition. Comment faire ? Isabelle Depoorter : Il faut EXPLIQUER et DIALOGUER. C’est fondamental pour la réussite du maintien dans l’emploi. Expliquer la RQTH sur son principe et ses conséquences. Expliquer ses avantages pour le salarié et l’employeur. Pour cela, le lien de proximité est essentiel. Il est nécessaire également d’ANTICIPER les situations et d’agir d’avantage sur le versant

Beaucoup de MDPH ont une convention avec les services de santé au travail. C’est le cas avec l’ASMIS dans le département de la Somme. Cela permet une procédure plus rapide pour le salarié

PREVENTION. Ainsi, il est important par exemple qu’au cours des soins, on pense déjà aux conséquences pour le travail et donc, à « cette RQTH ». Ce travail s’effectue en lien avec les acteurs du médico-social ; le médecin traitant, les médecins hospitaliers, les assistants de service social, etc. Enfin, au moment de la reprise, l’interlocuteur du salarié sera son médecin du travail. Justement, quel est le rôle du médecin du travail ? Isabelle Depoorter : Le médecin du travail a un rôle fondamental et essentiel, dans cette nécessaire proximité avec le salarié et l’articulation avec l’employeur. Il est le seul à connaître simultanément le salarié, son poste de travail et son entreprise.

œuvre de la RQTH? Isabelle Depoorter : Parlons plutôt de complexités. Chaque situation est un cas particulier qui demande une analyse associant

de

incidence sur le travail, voire d’évoquer la

coordination entre tous les acteurs.

reconversion professionnelle. Il faut expliciter les interactions du handicap avec le poste

Et au niveau du salarié?

nombreux

partenaires. Ceci explique les délais, liés aux temps d’études et d’instructions. Ceux-ci sont considérablement raccourcis quand il y a une

Isabelle Depoorter : C’est tout un processus

éléments médicaux : certificat du médecin

d’acceptation de la différence qui se met

traitant, des médecins spécialistes, du médecin

en marche : « Ce que je faisais hier… Je ne

du travail. Deuxième temps : une évaluation

peux plus le faire ». Cela demande un temps

pluridisciplinaire avec des spécialistes du

d’adaptation… Ce n’est pas facile. Il faut

travail est réalisée. A l’instar de Cap Emploi,

être en capacité de parler de ses nouvelles

du SAMETH, de représentants de centres

contraintes. Et être écouté. Il y a toujours une

de rééducation, etc. La MDPH s’attache à

étape ou la personne concernée est prête à

regarder l’orientation professionnelle et

en parler. Il ne faut « louper » cette étape.

la formation s’il y a une problématique

Parfois, c’est long. Pour réussir, il est nécessaire

de reconversion. A ce titre, la commission

de respecter cette temporalité.

(CDAPH) peut proposer un bilan en centre

Quelles sont les modalités pour obtenir la RQTH ?

dispositifs, aides ou prestations en laissant

Isabelle Depoorter : Premier temps : Il faut

régulièrement des situations de reconversion

faire une demande auprès de la MDPH, avec

dans le cadre de salariés du bâtiment se

le formulaire CERFA dédié, qui est d’ailleurs

présentent à nous. Dans ce cas, la MDPH

identique au sein de chaque département. La

peut se prononcer en faveur d’un bilan de

MDPH a un délai de 4 mois pour répondre.

pré orientation en Centre de réadaptation

Un encart est prévu dans le formulaire

professionnelle, en sachant que l’accord du

qui permet d’objectiver les attentes et

salarié est toujours recherché.

les besoins, de préciser en quoi il y a une

2. Agence de GEstion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées.

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et la situation de travail. Il faut joindre les

de pré-orientation. La CDAPH préconise des

Y a-t-il des difficultés à la mise en

spécifique,

concertation précoce, une coopération et une

entreprise & Santé • 2ème Trimestre 2014 • N°26 • www.entrepriseetsante.fr

le libre arbitre à la personne. Par exemple,


Que dire des relations avec le service

si simple. Ni pour la personne concernée et

sein de la société. Anticiper et prévenir les

de santé au travail ?

pas d’avantage pour l’entreprise. D’ailleurs,

difficultés, pour ne pas arriver trop tard face

Isabelle Depoorter : Les services de santé

il est important de savoir que la notification

à un cas particulier. C’est quoi le « handicap

au travail sont des partenaires capitaux, dans

RQTH est transmise à la personne et à elle

» ? Ne pas être démuni, chacun à son poste,

la constitution des dossiers et l’analyse des

seule. C’est elle qui choisit de la présenter ou

devant le salarié qui revient. Être en capacité

situations individuelles. D’ailleurs, beaucoup

pas à son employeur. Il faut donc qu’elle ait

de répondre aux questions des collègues.

de MDPH ont une convention avec les

confiance. Il faut ne pas avoir peur du regard

Services de Santé au travail. C’est le cas avec

des autres, accepter cette différence avec une

Chacun d’entre nous a donc un rôle

l’ASMIS dans le département de la somme.

volonté de bien faire avec tous…

à jouer en amont…

Cela permet une procédure plus rapide. Quels conseils donneriez-vous?

Isabelle Depoorter : Oui. D’autant plus Quelles sont les clés de la réussite ?

que le handicap peut survenir à chacun

Isabelle Depoorter : Savoir poser les mots.

d’entre nous. La question est : Qu’est-ce que

Isabelle Depoorter : Au niveau de

Informer, former. Aller au bout de la démarche

je peux faire, moi ? En temps qu’employeur,

l’entreprise, il faut surtout ne pas hésiter à

vis-à-vis des acteurs de l’entreprise avant

je peux mener une réflexion en amont. Par

communiquer auprès de ses salariés. Il faut

qu’une difficulté ne soit insurmontable…

exemple, prendre conscience que tel geste

faire comprendre que, avec un handicap, on

Ne pas aborder la question de manière

professionnel répétitif peut amener telle

peut retrouver sa place dans l’entreprise, dans

individuelle. Expliquer aux collègues, aux

lésion à terme… Une autre situation si elle

le monde du travail et, de manière plus large

cadres. C’est quoi le « handicap » ? Ne pas être

n’est pas suffisamment sécurisée peut générer

au sein de la société. Il ne faut pas attendre

démuni, chacun à son poste, devant le salarié

des accidents… Ne pas oublier la notion d’

qu’il y ait une incompréhension autour de

qui revient. Être en capacité de répondre aux

« aménagement raisonnable » du poste de

la personne concernée... Par exemple, j’ai le

questions des collègues.

travail. Devant un salarié de 50-55 ans, pour

souvenir d’un salarié qui a fini par s’isoler

qui « tout bascule » avec la question de la

dans un « open-space », du fait d’une surdité

Il

évolutive. Il y a eu une vraie incompréhension

vulgarisation…

y

a

donc

un

travail

de

RQTH, je ne peux m’empêcher de penser aux responsabilités des uns et des autres.

de la part de ses collègues, jusqu’au moment

Isabelle Depoorter : Tout à fait ! Nous

La prévention a sa place très en amont dans

où il a eu le courage d’en parler !

participons à des journées d’échanges et

l’entreprise. C’est important.

d’information. Il nous faut évoquer le retour Que dire de plus ? Isabelle

Depoorter

:

à la vie sociale et professionnelle, au maintien Peut-être

tout

de l’autonomie. Il y a une véritable culture

simplement redire que tout cela n’est pas

à développer au sein des entreprises et au

Il ne faut pas attendre qu’il y ait une incompréhension autour de la personne concernée...

BIOGRAPHIE express Isabelle DEPOORTER-MANSARD Après un parcours professionnel en tant qu’assistante de service social, et de cadre pédagogique en école de service social, intègre la MDPH de la somme dès sa création en 2006. Elle est cadre A de la fonction publique territoriale (conseillère technique). Elle est de surcroît titulaire du diplôme supérieur en travail social (DSTS) et d’un Master II Recherche en sociologie.

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Aux Alentours

AISMT CAMBRAI

UNE PRIORITÉ : LA RÉACTIVITÉ AUPRÈS DES ENTREPRISES ! Le Cambrésis a apporté plusieurs célébrités : Henri Matisse, Louis Blériot, Pierre Mauroy… 162 000 habitants vivent sur l’arrondissement de Cambrai, dans le département du Nord, aux confins du Pas-deCalais, de l’Aisne et de la Somme. A la croisée de l’A2 et l’A26, le parc d’activités « Actipôle » est emblématique de son renouveau économique. La plate-forme multimodale de Marquion et le canal Seine-Nord sont très attendus. 35 000 salariés bénéficient des prestations de l’AISMT1, Service de Santé au Travail de Cambrai. Être en avance et évoluer avec son temps constituent la « marque de fabrique » de l’AISMT, au service de 3 500 entreprises adhérentes, dont 85 % ont moins de 10 salariés. Si 80 % de la broderie française est implantée dans l’arrondissement de Cambrai, les activités sont très diversifiées : dentelles et textiles techniques, services, commerce de détail et de gros, chimie-plasturgie, agroalimentaire, etc. Depuis 1998, l’AISMT est présidée par Christian Hintzy ; le conseil d’administration veille en permanence à une gestion rigoureuse, sans s’interdire l’innovation. Par exemple, le nouveau centre de santé au travail, qui ouvrira ses portes en septembre prochain au cœur de la Zone Industrielle de Caudry, repose sur une ossature et charpente en bois avec pompe à chaleur. Souplesse et réactivité L’AISMT aura quatre centres fixes (Cambrai, Caudry, Solesmes, Villers-Outreaux) et un centre en camion. L’AISMT développe également des centres au sein même des entreprises. « Ceci nous permet d’être au plus proche de nos adhérents » souligne Anne Boquet, directrice. « Le Service a une taille humaine. L’équipe administrative est réduite à son minimum. Les entreprises s’acquittent de leurs cotisations (0.37% de la masse salariale) par prélèvement automatique. Notre force réside en la qualité de nos équipes médicales et notre fonctionnement très souple, dédié à l’efficacité. Nous sommes tous très réactif… au service de nos adhérents !».

Un exemple : les garages. En 2011, tous les garages ont bénéficié d’un bilan des conditions de travail, des risques et des moyens de prévention par le médecin du travail, son assistante et l’Intervenante en Prévention des Risques Professionnels. Lors des visites médicales, un questionnaire adapté a permis d’ouvrir un dialogue avec les mécaniciens sur leurs habitudes de travail, leurs connaissances des risques et les moyens de protection. Chacun a bénéficié d’un audiogramme, d’une épreuve fonctionnelle respiratoire, d’un dosage urinaire ou sanguin du 1-hydroxypyrène2. Des affiches et plaquettes leur ont été remises. Intégrée à l’action régionale « Garage Prévention Santé, le bon itinéraire », mise en place sous l’égide de la DIRECCTE Nord-Pas-de-Calais, cette démarche a reposé sur la sensibilisation individuelle et la prévention des risques chimiques, notamment cancérigènes (huiles usagées, gaz d’échappement, amiante ou FCR, carburants, etc.). Des compétences « élargies » Depuis 2005, le docteur Patrice Thorez n’a plus de secteur géographique : il aide ses 13 confrères pour l’ergonomie, le maintien dans l’emploi et les RPS (Risques Psychosociaux), tout en intervenant aux conférences de la CARSAT. Les secrétaires médicales assistent leurs médecins du travail pour leurs actions en entreprise. Deux d’entre elles réalisent

les mesurages en entreprise (ex. niveau de bruit, etc.) ; une assistante remplit la fonction de documentaliste. Une ingénieure HSE et une infirmière apportent d’autres compétences Une filiale, AISMT-Form, réalise les formations. « Tout ceci est inclus dans la cotisation » souligne Anne Boquet. Bienvenue à l’AISMT qui rejoint aujourd’hui Entreprise & Santé.

« L’administratif est réduit au strict minimum…» Carte d’identité • 3 500 entreprises adhérentes implantées sur les 116 communes de l’arrondissement de Cambrai • Le suivi de Santé au Travail de 35 000 salariés de tout secteur d’activités (Commerces, Services, Industries, BTP, ...). • 5 Centres fixes (Cambrai, Caudry, Le Cateau, Solesmes et Villers-Outreaux) ; en septembre 2014, les centres de Caudry et de Le Cateau seront fusionnés en un seul Centre. • 1 Centre mobile • De nombreux Centres en entreprise, • 32 professionnels au service de la santé au travail : > 5 au sein d’un secteur administratif : - Une directrice - Une comptable - Une hôtesse d’accueil - Un chauffeur - Un agent d’entretien > 27 au sein d’un secteur médical - 13 médecins du travail - 1 médecin ergonome et maintien dans l’emploi - 1 Spécialiste HSE - 1 infirmière - 8 Assistantes médicales - 1 documentaliste - 2 formatrices

1 Association Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail / 2 Marqueur d’exposition aux Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

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AGENDA

ACtu

, s i A L A P d n A r G e L L A Li 4 du 3 Au 6 juin 201

Le salon Travail & Santé, Les UIT T A s se R ri ep tr G en rencontres d’

Mardi 3 Juin 2014 à partir de 17h 4 de 9h à 19h Mercredi 4 Juin 2014, Jeudi 5 Juin 201 Vendredi 6 Juin 2014 de 9h à 14h es d’activités :

Des journées dédiées aux branch

BTP INDUSTRIE

4 juin 2014

COMMERCE & ARTISANAT SERVICE

5 juin 2014

INTERIMAIRES APPRENTIS

6 juin 2014

Entrée gratuite sur inscription

Rejoignez-nous sur : vailFR

facebook.com/SanteTra

@SanteTravailFR #SanteTravail2014

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