Le Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris | MARS 2014 | n° 1
Focus sur
Thomas Zehetmair Sa relation avec l’Orchestre de chambre de Paris : transmission, compréhension et énergie avant tout !
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Grand angle
Avant-concerts et insertion professionnelle Deux anciens élèves du Conservatoire national supérieur de musique de Paris présentent les concerts de musique de chambre de l’orchestre.
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Retour sur
Un orchestre citoyen L’Orchestre de chambre de Paris investit des quartiers de Paris 18e, 19e et d’Aubervilliers dans le cadre de sa résidence avec une multitude d’actions culturelles.
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ÉDITO Encore du papier ? Voici le premier numéro du Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris. Pourquoi un magazine à une époque où l’instantanéité et la promotion dominent, où la diffusion d’informations est saturée par internet ?
Thomas Zehetmair
Focus sur…
Car il existe des moments où l’on souhaite éteindre tous les écrans qui peuplent de plus en plus nos vies. Des moments où l’on souhaite aller plus loin que le simple flux continu de « news », des moments où l’on souhaite se concentrer, comme avant un concert... C’est pour ce temps-là que nous choisissons de vous accompagner et de vous proposer un regard différent sur l’orchestre, ses artistes et les publics que nous croisons. À l’opposé d’une promotion systématique, nous voulons redonner de la profondeur d’analyse et de lecture aux différentes actions que nous portons. Nous donnons la parole aux artistes qui expliquent leur choix et leurs projets. Nous revenons sur la réalisation d’actions originales, souvent peu connues, menées par les musiciens. Surtout, nous nous efforçons de mettre en connexion toutes ces activités d’un orchestre résolument « autrement » avec des concerts et des évènements proposés par les musiciens, autant dans les grandes salles parisiennes que dans des lieux ou territoires plus inattendus. Et ensuite, si vous voulez en savoir plus, vous pouvez rallumer un de vos écrans et, sur notre site, poursuivre la découverte de cet orchestre qui souhaite partager avec vous « autrement ». Bonne lecture !
Le chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Paris parle de sa relation avec les musiciens : transmission, compréhension et énergie avant tout.
T
homas Zehetmair nous reçoit dans sa loge du Centquatre, à l’issue d’une répétition avec l’Orchestre de chambre de Paris. Le rendez-
vous a été pris bien à l’avance, car le chef autri-
chien est souvent entre deux avions. D’ailleurs, il assimile sa mission auprès de l’Orchestre de chambre de Paris à un « voyage ». S’il parle avant tout de « transmission, de compréhension mutuelle, d’énergie insufflée à l’orchestre », de toute cette dimension impalpable décisive pour atteindre une connivence entre les deux parties, son objectif est des plus concrets : « inscrire l’orchestre sur l’échiquier international ». Il y a sept ans, il dirigeait pour la toute première fois la phalange parisienne en tant que chef invité, « un souvenir marquant ». Pour lui, la spécificité de l’orchestre réside avant tout dans sa souplesse et dans le niveau de ses interprètes : « Les musiciens sont capables de jouer tous les répertoires. Individuellement, ce sont tous d’excellents solistes, et ils forment un ensemble très homogène. » Instrumentiste soliste, Thomas Zehetmair l’est également. En septembre dernier, il a dirigé de son violon Tzigane de Ravel au théâtre des ChampsÉlysées, à l’occasion de la sortie du disque « Ravel-
NICOLAS DROIN
Directeur général
Debussy » enregistré pour le label Naïve. En février, il interprète, aux côtés des musiciens, l’Octuor de Mendelssohn à la salle Cortot, et se produit au
théâtre des Champs-Élysées dans la Fantaisie pour violon et le Concerto pour violon de Schumann, une partition redoutable. « On fait à ce concerto un mauvais procès. C’est pourtant l’un des chefs-d’œuvre du répertoire ! Il est très difficile à jouer, et pour ne rien arranger, il est écrit dans le registre grave du violon. Personnellement, je trouve que c’est le registre le plus expressif pour cet instrument. Mais cela ne colle pas avec le mythe du concertiste. » La musique du compositeur allemand est d’ailleurs chère au chef d’orchestre, qui complète ce cycle consacré à Schumann avec en février et en avril ses symphonies nos 1 et 3. « L’orchestration chez Schumann est fantastique ! », déclare-t-il en pied de nez aux critiques de certains musicologues sur l’instrumentation, supposée maladroite, du compositeur.
« Les musiciens forment un ensemble très homogène avec un vrai son commun »
E
n dehors du « grand répertoire », Thomas Zehetmair met un point d’honneur à défendre la musique contemporaine. Cette saison, Philippe Manoury est compositeur associé. « J’apprécie énormément son travail. Il ne fait aucun
compromis artistique et refuse la facilité. C’est de la vraie musique et non pas du cross-over. » La création de la version pour orchestre d’Instants pluriels est prévue pour la saison 2014 / 2015 au théâtre des Champs-Élysées. « Pour cette création, je partage la scène avec Philippe Manoury puisque l’orchestre, séparé en deux, requiert deux chefs ! » Autre création, celle de Dreamtime, pour flûte et orchestre de Philippe Hersant, interprété en janvier par Emmanuel Pahud. « Nous invitons de grands solistes, comme le hautboïste François Leleux qui interprète le Concerto pour hautbois de Strauss en avril », observe Thomas Zehetmair, avant de préciser que « la musique de Mozart, Beethoven, Schubert constitue le cœur du répertoire ». S’il s’inspire des interprétations historiquement informées dans le choix des tempi, des phrasés, des articulations, il recherche avant tout « la communication, l’énergie ».
« Diriger un orchestre, c’est trouver une ligne directrice, progresser ensemble, aller toujours plus loin dans l’interprétation des œuvres »
D
ans un futur proche, il a pour ambition de s’installer à Paris. « Ce sera aussi l’occasion de profiter de la vie musicale ici. » Mais cet insatiable globe-trotter ne renonce pas pour autant au voyage : la saison 2014/2015 de l’orchestre propose une série de concerts thématisés autour des villes d’Europe. « Je commence avec Paris et un programme réunissant un concerto de Saint-Saëns, une symphonie Parisienne de Haydn et Le Bourgeois Gentilhomme de Lully. Des soirées consacrées à Vienne et Budapest suivront. »
› REPÈRES
› EN SALLE
1978 : premier prix de l’International Mozart Competition de Salzbourg
25 FÉVRIER, 20h
1994 : fondation du quatuor Zehetmair
Schumann / Manoury D. Nemtanu / F. Pujuila / G. Vincent
2000-2005 : intégrale des concertos pour violon de Mozart avec Frans Brüggen et l’Orchestra of the Eighteenth Century 2002 : nommé directeur musical du Royal Northern Sinfonia basé à Newcastle
Théâtre des Champs-Élysées
26 AVRIL, 20h Théâtre des Champs-Élysées
Manoury / Strauss / Schumann P. Manoury / F. Leleux Les programmes complets sur orchestredechambredeparis.com
2006 : dirige pour la première fois l’Orchestre de chambre de Paris 2010 : partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra aux ÉtatsUnis 2012 : nommé chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Paris Sortie du disque « Fauré / SaintSaëns » chez Mirare avec l’Orchestre de chambre de Paris et Deborah Nemtanu Octobre 2013 : sortie du disque « Ravel / Debussy » chez Naïve avec l’Orchestre de chambre de Paris
› À NOTER 19 MARS 2014, 18h Théâtre des Champs-Élysées
Présentation de la saison 2014/2015 En présence de Thomas Zehetmair, Philippe Manoury, Deborah Nemtanu et Nathalie Stutzmann
Vidéo Thomas Zehetmair, chef ou soliste ?
Avant-concerts et insertion professionnelle
Grand angle
Deux anciens élèves du Conservatoire national supérieur de musique de Paris présentent au public les concerts de musique de chambre de l’Orchestre de chambre de Paris.
d’écoute », explique Micaël Lubin, un des deux an-
les plus avertis ? Lors de sa première interven-
ciens étudiants sélectionné. Clarinettiste de for-
tion, Micaël Lubin s’exprimait non seulement pour
mation, il a étudié l’analyse au Conservatoire de
un public fidèle d’abonnés, mais aussi pour une
Paris avant de se tourner vers l’enseignement et
classe de collège invitée par l’orchestre, dans
la médiation.
le cadre d’un parcours éducatif. « À force de
S
m’adresser à des publics très différents, j’ai com-
i les présentations durent dix minutes, elles impliquent plusieurs heures de recherche et de nombreuses étapes de tra-
vail. « La plupart des programmes de musique de
chambre sont élaborés par un musicien de l’orMicaël Lubin
D
chestre. Lorsque c’est possible, je le rencontre afin de comprendre ses choix musicaux, la ma-
epuis janvier 2014, l’Orchestre de chambre de Paris propose au public de la salle Cortot et du Théâtre 13 des
nière dont ces œuvres lui parlent...» À cela s’ajoute
avant-concerts en préambule à ses programmes
nus et que l’on doit puiser dans les sources an-
pris que le discours ne devait pas subir trop de variations. Je ne m’empêche pas d’utiliser un mot technique, comme “mouvement” ou “atonal”, mais toujours suivi d’une explication claire. »
L
es présentations suivent un déroulé bien précis. « D’abord, je replace les compositeurs ou les œuvres dans leur contexte
le travail de recherche « parfois important quand
historique, le tout enrichi d’anecdotes. Ensuite, je
il s’agit de partitions ou de compositeurs mécon-
donne quelques clés d’écoute pour que l’auditeur puisse avoir des repères. Comme la dernière œuvre du programme intervient 45 minutes plus
Créer un lien avec le public, et rendre la musique plus accessible en proposant des clés d’écoute
tard, il faut qu’elles soient suffisamment fortes. » Et encore une fois, tout est question d’équilibre : « Je parle d’histoire et de musique sans être trop musicologique et en évitant de tomber dans un côté trop didactique du type musique pour les nuls. »
L
e respect du public est un élément essentiel dans la démarche de l’orchestre. « Nous recherchons la forme la plus vivante pos-
sible, sans imposer quoi que ce soit au public. Il est libre de venir écouter cet avant-concert, assez
de musique de chambre. Pour cette opération, l’or-
glophones ou germanophones ». Une fois son
chestre s’est associé au Conservatoire de Paris
contenu établi, le présentateur s’entraîne devant
en recrutant, pour ces présentations, d’anciens
l’équipe de l’orchestre pour faire les derniers ajus-
élèves ayant suivi l’option médiation. Le principe
tements. « Il faut que le texte paraisse fluide, que
est simple : 15 minutes avant le concert, un mé-
l’on donne l’illusion d’une conversation entre le
diateur parle des œuvres au public installé dans
public et le présentateur. »
la salle. « Il s’agit non seulement de créer un lien avec le public, mais aussi de rendre la musique plus accessible en donnant aux auditeurs des clés
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n s’interroge : comment trouver un langage équilibré, qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux mélomanes
« Nous recherchons la forme la plus vivante possible » nouveau pour les mélomanes de Cortot. Il s’agit d’expérimenter la forme la plus adéquate », poursuit Micaël Lubin. Les vertus de cette pratique sont indéniables, notamment pour aller plus loin dans
la relation avec le public et désacraliser le rituel du concert classique. « La société a évolué mais les formes de concert sont restées les mêmes depuis un siècle. L’enjeu, au-delà de l’enrichissement en termes de contenu, c’est le renouvellement du public. »
« Ces présentations représentent pour moi un véritable tremplin »
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es actions tout aussi vertueuses en matière d’insertion professionnelle. « Ces présentations sont pour moi un tremplin. C’est une activité que je souhaite développer. On me donne l’occasion de faire ce que j’aime et d’avoir une crédibilité. Ce n’est pas si souvent que l’opportunité de montrer et développer son potentiel se présente. C’est une grande chance ! »
Franck Della Valle et Marc Duprez, violonistes. Concert du 8 mars
› INTERVIEW
› EN SALLE
Rencontre avec Sabine Alexandre, responsable du troisième cycle, de la professionnalisation et de la médiation, et Philippe Brandeis, directeur des études musicales et de la recherche du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
8 MARS, 17h30
Quelle est la genèse de votre partenariat avec l’Orchestre de chambre de Paris ? Sabine Alexandre : L’orchestre nous a contactés afin que nous réfléchissions ensemble à des actions de médiation culturelle. L’une de nos priorités est de développer une nouvelle façon d’aller vers les publics. Sélectionner d’anciens élèves formés en médiation pour présenter les concerts de musique de chambre de l’orchestre a immédiatement trouvé un écho avec nos préoccupations actuelles.
En quoi consiste au juste la formation de médiation culturelle ? Philippe Brandeis : Depuis plus de 20 ans, le Conservatoire œuvre à la diversification des études pour compléter l’axe central de la formation – qui reste bien sûr l’enseignement artistique. Nous avons récemment développé une discipline optionnelle de médiation musicale. Nous formons ainsi les élèves sur une année à des interventions avant ou pendant le concert, destinées à des scolaires, à des familles ou à un public averti. Nos élèves parviennent à adapter leurs discours en fonction des différents publics.
Quel est le but de cette opération ? S’agit-il d’un levier pour leur carrière ? P. B. : Absolument. La médiation se développe aujourd’hui de façon incroyable. Cela devient peu à peu un métier à part entière. En tant que responsables de formations, nous sommes très attentifs à cette évolution. Nous essayons de faire aux élèves les propositions les plus cohé-
Salle Cortot
17h10 : avant-concert présenté par Micaël Lubin Brahms / Ravel 22 MARS, 17h30 Salle Cortot
17h10 : avant-concert présenté par Lorenda Ramou Mozart / Glazounov 26 MAI, 19h30 rentes possible avec la réalité du monde du travail qui les attend. S. A. : Avant, les orchestres français considéraient la médiation comme quelque chose d’optionnel. Les projets pédagogiques n’allaient guère au-delà de répétitions ouvertes au public. Aujourd’hui, les orchestres sont de plus en plus innovants dans ce domaine.
Qu’attendez-vous de cette collaboration ? P. B. : C’est une mise en application directe de la formation. Ce partenariat avec l’Orchestre de chambre de Paris est intéressant pour les deux partenaires : il contribue à donner à notre formation une visibilité et une mise en application professionnelle et, de l’autre côté, il permet à l’orchestre de travailler avec des jeunes professionnels formés et compétents. S. A. : La vision de l’éducation évolue. Nous sommes très heureux de constater que les orchestres cherchent à conquérir de nouveaux publics. La survie de la musique classique en dépend. La frontière entre le musicien et le public tend à disparaître.
Théâtre 13 / Seine
19h30 : avant-concert présenté par Lorenda Ramou Vivaldi / Couperin / Bach / Telemann / Leclair / C. P. E. Bach Les programmes complets sur orchestredechambredeparis.com
Action citoyenne dans le 18e
Retour sur…
L’Orchestre de chambre de Paris investit les zones urbaines sensibles par une résidence dans des quartiers de Paris 18e et 19e et Aubervilliers. Reportage à l’Espace 93 Chapelle, où le musicien Bernard Chapron initie parents et enfants à la flûte traversière.
I
de l’association, Jean-Michel Métayer, nous reçoit dans son bureau. « Cette action a pu voir le jour grâce à la Délégation à la politique de la ville et à l’intégration (DPVI). Chaque quar-
l faut imaginer une de ces tours colossales
tier possède une équipe de développement lo-
construites dans les années 1970 avec ses 26 étages, ses 208 appartements et ses quelque 900 habitants. Voilà pour la présentation du 93 rue de la Chapelle, un immeuble de logements sociaux situé à quelques encablures du boulevard périphérique. Tout au long de l’année, l’association « Vivre au 93 Chapelle » propose gratuitement aux locataires, dans les locaux aménagés du rez-de-chaussée, toutes
cal en lien avec les artistes. Nous avons été mis en relation avec l’orchestre par cet intermédiaire et nous avons souhaité profiter de sa présence dans le 18e arrondissement pour développer des actions ici, à l’Espace 93 Chapelle. » Depuis 2009, la phalange a considérablement développé ses actions culturelles. Elle est actuellement en résidence dans des quartiers des 18e et 19e arrondissements de la capitale et d’AuBernard Chapron, flûtiste
bervilliers. Gilles Pillet, directeur de la communication et du développement, décrit une « action citoyenne articulée autour de quatre axes prio-
Se rencontrer et favoriser le « vivre ensemble »
ritaires : l’éducation, l’insertion professionnelle, l’action ciblée sur un territoire et la solidarité ». L’orchestre a ainsi pour ambition « d’atteindre des personnes qui ne vont pas au concert, de créer des contacts humains entre le public et les musiciens. »
sortes d’ateliers, de la chorale au tricot en passant par du soutien scolaire. Depuis septembre, ils bénéficient d’une initiation à la musique classique, grâce à l’Orchestre de chambre de Paris,
qui donne dans ce village vertical des ateliersdécouverte. Par un samedi matin, nous avons rejoint le flûtiste Bernard Chapron quelques minutes avant son intervention. Le président
À
l’Espace 93 Chapelle, les musiciens viennent à tour de rôle présenter leur instrument. « Nous avons eu le violon-
Gilles Bertocchi, corniste, et Jean-Michel Ricquebourg, trompettiste
celle, la trompette et le cor. Cela attire en gé-
3 QUESTIONS À CARINE ROLLAND, ADJOINTE À LA CULTURE DE LA MAIRIE DU 18 e ARRONDISSEMENT
néral entre 15 et 25 personnes. L’idée est de développer des actions participatives. Les musiciens font jouer les enfants à chaque fois. Lors de la session précédente, le corniste a démontré qu’on pouvait jouer du cor avec un tuyau d’arrosage », observe Jean-Michel Métayer.
D
Quelle place la municipalité accorde-t-elle aux actions culturelles ?
onnée essentielle, les actions se font sur la base du volontariat. Aujourd’hui, les deux-tiers de l’orchestre sont mo-
bilisés. « C’est indispensable, à une époque où
Sarah Veilhan, violoncelliste
Un atelier où corniste et enfants jouent ensemble du cor avec des tuyaux d’arrosage les écarts se creusent entre les populations, de faire tomber les barrières socioculturelles », note Bernard Chapron, avant de constater « une prise de conscience du milieu de la musique, comme le prouvent les actions du Philharmonique de Berlin. » À onze heures tapantes, une quinzaine de participants prennent place. Parmi eux, une majorité d’enfants accompagnés d’adultes, et quelques individus de tous âges. « Nous voulons permettre à nos petits-enfants d’écouter de la musique en étant actifs », témoignent les grands-parents de Vivian et Constantin. D’autres, comme Annette, s’intéressent aux « interactions entre les enfants et les musiciens. La musique c’est aussi une manière d’éviter la violence. » Le quartier, confronté à d’importants trafics de drogue et à la proximité d’un camp de roms, est au cœur des préoccupations.
A
u cours de la matinée, Bernard Chapron fait voyager son public avec des flûtes ramenées d’Afrique, d’Amérique du Sud, de Chine ou du Japon. Il interprète des partitions majeures du répertoire. En outre, il n’hésite pas à faire participer les enfants, à l’aide de flûtes en PVC qu’il a lui-même fabriquées. « Un instrument à vent, ce n’est ni plus ni moins que de la plomberie améliorée », affirme le flûtiste. Rires immédiats de l’assemblée. L’intervention s’achève sur un conte musical, que lit la jeune Aya, élève à l’école coranique.
› SOUTIENS LA RÉSIDENCE D’ORCHESTRE EST SOUTENUE PAR :
- la Fondation Daniel et Nina Carasso ; La Fondation Daniel et Nina Carasso est une fondation familiale créée début 2010, en mémoire du fondateur de Danone en France et aux États-Unis, et de son épouse. En soutenant des initiatives dans les domaines de l’alimentation durable et du rapport entre le citoyen et l’art, elle a pour objectif de concourir à l’épanouissement de l’être humain et à la préservation de notre environnement. www.fondationcarasso.org
- la Ville d’Aubervilliers et le département de la Seine-Saint-Denis
Une place importante. La commission culture soutient chaque année plusieurs dizaines de projets. Le 18e est un territoire où vit une population très mixte et où le tissu associatif est dense et riche. La Chapelle est un des quartiers emblématiques du 18e « populaire ». L’action culturelle y nourrit une dynamique vertueuse d’ouverture, d’animation et de mieux vivre ensemble.
Comment la résidence de l’Orchestre de chambre de Paris a-t-elle été mise en place et en quoi consiste-t-elle ? L’orchestre est venu pour la première fois en 2010 dans le quartier La Chapelle. Son implication très forte dans le tissage de liens avec les associations locales a donné envie aux habitants d’aller plus loin avec lui. La Mairie a suivi de près cette expérience et a manifesté son désir de la réitérer. La résidence de 2013 a ainsi bénéficié du soutien de la commission culture et la commission d’octobre 2013 a acté, à nouveau, un soutien pour 2014. La résidence est étendue à trois territoires, renforçant ainsi le travail sur la mobilité des publics. Le quartier La Chapelle est en pleine mutation. Il nous semble important que la résidence de l’orchestre s’inscrive dans cette dynamique.
Quelles sont les attentes de la Mairie ? Cette résidence entre en résonance avec une réflexion plus large que nous menons sur la découverte et la pratique musicale. L’ouverture prochaine de la Philharmonie, à proximité du 18e, nous encourage à repenser l’action culturelle et la médiation auprès des publics. L’expérience de l’orchestre dans le 18e devrait permettre de capitaliser sur ce qui a déjà été réalisé et de relever ensemble les défis à venir.
dans le cadre de la convention de coopération culturelle et patrimoniale conclue avec la Ville d’Aubervilliers
› EN SALLE
- les mairies des 18 et 19 arrondissements de Paris
Aubervilliers
e
e
- Terreal
15 JUIN 2014
Mozart / Hummel / Schubert F. Leleux / D. Nemtanu
www.terreal.com
Le programme complet sur
- ICF - La Sablière
orchestredechambredeparis.com
Pour en savoir plus :
orchestredechambredeparis.com/ orchestre-citoyen/residences
Vidéo Atelier cor et trompette au 93 Chapelle
ÉVÉNEMENT L’ORCHESTRE À MADRID
AU THÉÂTRE DU CHÂTELET Le 4 mars à 19h30, l’Orchestre de chambre de Paris investit l’Auditorium national de Madrid dans un programme autour de Ravel, Tchaïkovski, Fauré et Bizet avec à sa tête Thomas Zehetmair et le violoncelliste français Gautier Capuçon (photo).
Dans cette pétillante comédie musicale, le compositeur et parolier Stephen Sondheim détourne les contes de l’enfance (Cendrillon, Le Petit Chaperon rouge, Raiponce, etc.) dans l’univers décalé de Broadway, sous les influences musicales de Ravel, Satie, Stravinski, Rachmaninov…
auditorionacional.mcu.es
Réservation : chatelet-theatre.com 01 40 28 28 40
AGENDA
PRÉSENTATION DE LA SAISON 2014/2015
16 mars - 15h30
19 mars - 20h
Théâtre 13 / Jardin
Théâtre des Champs-Élysées
Les Concerts Salade / Blues au 13
Chausson / Schumann / Paganini J. J. Kantorow / L. Korcia / A. Hallenberg
22 mars - 17h30
26 avr. - 20h
Salle Cortot
Théâtre des Champs-Élysées
Mozart / Glazounov À cor et à cordes
Manoury / Strauss / Schumann T. Zehetmair / F. Leleux
6 mai - 20h
10 mai - 17h30
Cité de la musique
Salle Cortot
Saint-Saëns / David L. Equilbey / B. Chamayou / C. Dubois / J-M Winling / accentus
Piazzolla / Della Valle / Chostakovitch / Bach / Michael Jackson
12 au 16 mai
22-23 mai - 20h
Le CENTQUATRE – Paris
Cathédrale Notre-Dame de Paris
Concert jeune public Alasdair Malloy
Mozart / Sir Roger Norrington
Tous les programmes des concerts sur orchestredechambredeparis.com Renseignements et réservations : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14h à 18h
SUIVEZ-NOUS www.orchestredechambredeparis.com
Venez découvrir la saison 2014/2015 de l’orchestre le 19 mars à 18h au théâtre des Champs-Élysées en présence de Thomas Zehetmair, Philippe Manoury, Deborah Nemtanu et Nathalie Stutzmann, nouvelle artiste associée. Animé par Antoine Pecqueur. Réservation : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14h à 18h
Vidéo La saison 2014 / 2015
Orchestre de chambre de Paris 218 avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, des mécènes de Crescendo, cercle des entreprises partenaires de l’orchestre, du Cercle des Amis et de la SACEM pour ses résidences de compositeurs. L’orchestre rend hommage à Pierre Duvauchelle, créateur de la marque Orchestre de chambre de Paris, et remercie Alexandre Tharaud pour la cession amiable de cette marque. Licence d’entrepreneur de spectacles : 2-1070176 Ne pas jeter sur la voie publique. Dépôt légal : ISSN : 1769-0498
Réalisation et coordination Service communication : Émilie Tachdjian, Gilles Pillet Textes : Elsa Fottorino, Émilie Tachdjian Conception graphique : Agence Mixte Relecture : Christophe Parant Photo couverture : Estelle Poulalion / Shootin’ Party Crédits photo : Jean-Baptiste Millot, Marco Borggreve, M. Tammaro / Virgin Classics, Nancy Glor, Mark Bouman, Simon Fowler, Julien Mignot, D.R. Impression : Imprimerie Chartrez