Bulletin abonnés OCP rentrée 2013

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Orchestre de chambre de Paris – Le Bulletin – septembre-octobret 2013

tropovitch. Ça m’a marqué. Rostropovitch avait réussi à capter leur attention. C’est un des plus beaux souvenirs de ma vie. Vous avez joué des répertoires variés. Quelle serait néanmoins l’œuvre qui vous touche le plus profondément ? J’aime beaucoup Haydn, Mozart et Bach. Il n’y a pas de note inintéressante chez ces compositeurs. J’ai joué certaines pièces cent fois mais toujours avec le même plaisir. C’est pour cette raison que j’ai voulu entrer à l’Orchestre de chambre de Paris. Il n’y a rien d’inutile et jamais de longueur non plus. J’apprécie aussi la musique contemporaine. Ça change un peu de notre répertoire habituel, ce n’est pas la même façon de jouer. Dans chaque concert il devrait y avoir une courte pièce actuelle, pour faire entendre autre chose. Avec John Nelson, nous jouions aussi souvent des pièces qui bénéficiaient du soutien « Musiques nouvelles en liberté ». C’est bien de mélanger les genres dans le répertoire, pour le public et pour les musiciens. J’ai cru comprendre que vous avez aussi une passion pour le théâtre ? Je trouve impressionnant de pouvoir mémoriser une pièce et la jouer sur scène, se livrer, avoir un contact avec le public. C’est une prise de risque énorme. Jouer de la musique c’est aussi un petit peu se mettre dans la peau d’un personnage. Il faut aussi se raconter une histoire, car on ne sait pas vraiment dans quel état d’esprit était le compositeur quand il a écrit l’œuvre. Et puis nous aussi, musiciens, sentons le positif ou le négatif

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qui émane d’un public quand on est solistes. L’acteur sent cela immédiatement. Pour finir, je vous écoute depuis des années, et deux choses m’ont touchées chez vous : votre façon de tenir votre instrument contre votre cœur quand vous saluez…et votre capacité à écouter avec attention vos collègues solistes. Vous écoutez profondément ce qu’il se passe. Comment avez-vous gardé cette fraicheur d’écoute ? Jouer ensemble c’est comme partager un repas en famille. Vous écoutez les gens parler autour de la table parce que vous les aimez et parce que vous souhaitez participer à la conversation. C’est pareil avec l’orchestre. Il faut écouter pour savoir si on est tous en phase ensemble. On joue à la fois en collectif et en soliste donc il faut toujours écouter. Et puis on reçoit des très grands solistes, qui ont des jeux exceptionnels, c’est un bonheur de les écouter. Certaines phrases sont inoubliables, je paierai cher pour jouer de la même façon ! Quant à saluer avec mon instrument sur le cœur… c’est inconscient. Mais c’est vrai que c’est une partie de moi. Je passe beaucoup de temps avec lui, parfois plus qu’avec ma famille. C’est un élément très important de ma vie.

________ Retrouvez Daniel Arrignon le 1er février prochain notamment, pour le concert Carte blanche à Thomas Zehetmair à la salle Cortot, en bénéficiant de votre tarif abonné à 6 € au lieu de 15.

LE BUL LE TIN

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Cher(e)s abonné(e)s,

Et si pour cette rentrée, vous prolongiez un peu vos vacances ? Grâce à nos partenaires, faîtes un voyage dans le temps à travers les siècles à la Cité de la Musique, attardez-vous au 17e flamand au Petit Palais, partez pour la lune au Théâtre de l’Athénée, et finissez par une escale en Argentine en apprenant le tango au Théâtre du Châtelet… En ce début de saison, l’orchestre vous attend également pour de nouvelles rencontres et de nouveaux échanges entre abonnés et musiciens. Pour inaugurer la 1re interview de la saison, Isabelle Cauvin, abonnée, vous convie ainsi à mieux connaître Daniel Arrignon, hautboïste. Très belle rentrée à tous !


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Rencontre entre un(e) abonné(e) et un(e) musicien(ne) Interview de Daniel Arrignon, hautboïste, par Isabelle Cauvin, abonnée.

Photo : J.-B. Millot

Daniel Arrignon hautboïste

Monsieur Arrignon, je suis très heureuse de vous rencontrer, pour pouvoir vous poser quelques questions et vous faire part de mon admiration. Nous suivons, mes parents, mon fils et moi, l’Orchestre de chambre de Paris depuis 1998. Tant la programmation que l’accessibilité aux jeunes de l’OCP est extraordinaire. Ma première question m’est venue suite à la visite de l’exposition sur Chagall actuellement à Paris. Chagall expliquait : « J’ai choisi la peinture, elle m’était aussi essentielle que la nourriture ». Vousmême, comment exprimeriez-vous votre choix de la musique ? Est-ce que le choix du hautbois est dû à votre famille ? Il est dû au hasard. Quand j’étais enfant, mes parents m’ont emmené voir un concert, puis quelqu’un de ma famille m’a offert un disque

de hautbois. Au départ le piano m’impressionnait mais, enfant, je ne m’étais pas imaginé l’encombrement de cet instrument ! Moi je voulais un instrument portable et le son du hautbois m’a plu. C’était avant tout une question de plaisir, comme aujourd’hui. Et puis rapidement c’est devenu inconcevable de ne pas faire de la musique tous les jours. Je continue quand même de trouver que le piano est un instrument magique. C’est le côté harmonique qui me plaît dans le piano.

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Donc le hasard fait bien les choses ! Mais pour saisir le hasard il faut savoir l’entendre… l’oreille musicale est utile pour cela ! (rires) Tout notre métier est basé sur la sensibilité. Si on est techniquement très performant mais sans musicalité, sans émotion, c’est inutile. La musique ne peut pas être que mathématique. Votre réponse est très significative de la posture que vous avez au sein de l’orchestre… Cette formation c’est du plaisir pour moi. Avant j’étais hautbois solo à l’Opéra de Normandie et soliste à l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Pierre Boulez, puis j’ai postulé à l’Ensemble orchestral de Paris avec l’envie de jouer son répertoire précis. Il y a du plaisir à jouer ensemble, même si, comme dans toutes les familles, il y a parfois des tensions. Quand j’ai commencé à jouer, un ami m’a dit : « Tu verras, on ne va pas travailler, on va jouer… ». C’était vrai, même en répétition on joue. Il n’y a pas beaucoup de métiers qui permettent cela ! Dans tous les métiers, c’est quand on commence à se rendre compte qu’on travaille que c’est inquiétant ! Il y a alors moins de passion… Le 14 juin dernier, lors du concert Le Barbier de Séville, nous avons très bien entendu le hautbois. À la fois sonore, doux, facétieux, clair… Dans toute sa tonalité. J’ai souvent joué cette œuvre et habituellement il y a beaucoup de hautbois. Mais dans la version que nous avons jouée récemment il y a très peu de travail pour moi ! Nous avons joué la 1re version, dans laquelle il y a plus de flûte et les clarinettes y ont un rôle beaucoup plus important. Comment le bec si fin du hautbois peutil émettre autant de son ? On envoie de l’air dans l’instrument par l’anche qui est très petite. En soufflant dans les deux lamelles on crée une vibration. Jouer

du hautbois reste moins fatiguant que jouer de la trompette et physiquement moins contraignant que jouer du violon. Le hautboïste François Leleux donne l’impression d’être très accessible quand il joue avec vous… Ce musicien est une rareté. Il est talentueux, très gentil, accessible… Il faut venir l’écouter à chaque fois qu’il joue ! À partir de quel âge peut-on jouer du hautbois ? Les lèvres et les dents doivent être morphologiquement en place. Et il faut aussi que les doigts parviennent jusqu’aux clés. Un enfant ne peut donc pas commencer trop jeune. Je dirais que vers 9-10 ans c’est bien. Mon fils, qui a 24 ans, joue de la clarinette depuis l’âge de 5 ans. Mais il n’a pas souhaité devenir instrumentiste, je ne sais pas pourquoi… Peut-être à cause de la scène ? Il faut vouloir se montrer, s’exposer. Certains solistes sont quasiment malades de trac avant de monter sur scène, cela doit être très difficile à vivre. Quand j’entends certains comédiens parler de leur métier, ils évoquent aussi la différence entre le plaisir de lire un texte en petit comité et le fait de se sentir bien sur scène. Il faut pouvoir y être heureux. Ce plaisir ne s’explique pas. La peur ne doit pas obstruer le bonheur. L’orchestre est amené à voyager. Pourriez-vous nous faire part d’un souvenir mémorable survenu au cours d’un de ces déplacements ? Ça se passait à Nîmes, dans les Arènes, pour l’un des derniers concerts que j’ai fait avec Mstislav Rostropovitch. On répétait une œuvre de Haydn alors qu’en même temps les machinistes installaient la scène en faisant beaucoup de bruit. Quand le 2e mouvement a commencé, au bout de quelques secondes seulement, les machinistes ont cessé de travailler, se sont interrompus pour écouter Ros-


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Musée du Petit Palais

Théâtre de l’Athénée

Offre spéciale abonnés Orchestre de chambre de Paris : 10 invitations individuelles offertes pour l’exposition Jordaens, la gloire d’Anvers, du 19/09/13 au 19/01/14.

Offre spéciale abonnés Orchestre de chambre de Paris : tarif réduit pour le spectacle Pierrot lunaire / Paroles et musique, le 25/09/13 à 20 h. Soit 25 € au lieu de 32 en 1re cat., 18 € au lieu de 23 en 2e cat., 10 € au lieu de 14

Réservation obligatoire au 0 800 42 67 57 (no vert gratuit, du lundi au vendredi, 14h-18h) et sur aramonnet@ocparis.com

Du trio de tête de la peinture flamande du 17e siècle, Rubens-Van Dyck-Joardens, ce dernier est peut-être moins connu en France faute d’y avoir jamais bénéficié d’une grande rétrospective. Le défi est relevé par le Petit Palais qui fait de l’exposition Jordaens, la gloire d’Anvers, l’événement majeur de la rentrée parisienne dans le domaine de la peinture ancienne. Jalonnant le parcours de l’exposition, des propositions pédagogiques inédites offriront au visiteur la possibilité d’entrer dans l’intimité des œuvres et d’appréhender concrètement les secrets du métier de peintre.

en 3e cat. Réservation obligatoire au 01 53 05 19 19 du lundi au samedi de 14 h à 19 h, avec le code « OCP ».

Explorant l’interprétation du répertoire sur instruments sonorisés, Le Balcon s’est donné pour projet d’abolir les frontières entre la musique contemporaine, le répertoire classique et les expériences les plus troublantes de la musique actuelle. Ils ouvriront la saison de l’Athénée avec Pierrot lunaire, mélodrame musicale d’Arnold Schoenberg et Paroles et Musique qui marquera la rencontre fructueuse entre Samuel Beckett et le compositeur américain Morton Feldman.

Accès Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de Paris - Avenue Winston-Churchill, 75008 Paris Métro : Champs-Élysées Clémenceau (lignes 1, 13)

Accès Athénée, théâtre Louis-Jouvet - Square de l’Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, 75009 Paris www. athenee-theatre.com Métro : Havre-Caumartin (lignes 3, 9)

Cité de la Musique

Théâtre du Châtelet

Offre spéciale abonnés Orchestre de chambre de Paris : tarif réduit 5,60 € au lieu de 7 pour la collection permanente du Musée de la musique. Offre valable du 01/09 au 31/10/13.

Offre spéciale abonnés Orchestre de chambre de Paris : 15 % de réduction pour le spectacle Chantecler tango, les 15 et 24/10/13. Soit

Réservation obligatoire avec le code « OCPMUSEE », au 01 44 84 44 84, au guichet, et sur https://citm-cite.shop.secutix.com/selection/event/date?productId=298503079&lang=fr

Le Musée de la Musique rassemble au sein de la Cité de la Musique, sur un espace de 2 000 m2, une collection de plus de 4 000 instruments dont des trésors nationaux ou des instruments mythiques comme le piano de Chopin ou la guitare de Brassens, permettant de relater l’histoire de la musique occidentale du 17e siècle à nos jours et de donner un aperçu des principales cultures musicales de par le monde. Accès Cité de la Musique - 221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris www.citedelamusique.fr Métro : Porte de Pantin (ligne 5)

68 € au lieu de 80 en 1re cat., 54 € au lieu de 64 en 2e cat., 36 € au lieu de 43 en 3e cat. Réservation obligatoire au 01 40 28 28 40, sur mention du code « Chantecler », et au guichet du théâtre du Châtelet, sur présentation de la Carte Orchestre de chambre de Paris.

Dix ans après Tanguera, dont le succès phénoménal lors de sa création à Buenos Aires en 2002 a été suivi d’une tournée triomphale (notamment au Châtelet), Mora Godoy présente sa nouvelle comédie musicale. Elle est consacrée cette fois à l’un des lieux mythiques du tango argentin, le cabaret Chantecler, fréquenté entre autres par l’icône Carlos Gardel et qui a connu son apogée dans les années 1930 et 1940. Chantecler tango prend pour décor le cabaret, en ruine, qu’un jeune homme veut racheter. Alors qu’il visite les lieux, il rencontre le veilleur de nuit Angel qui n’est autre que celui qui fût l’inoubliable maître de cérémonie des grandes heures du cabaret. Se mêlent alors souvenirs et flashbacks des figures du lieu au son du tango et du jazz des années 40 et des compositions originales de Gerardo Gardelín. Les deux époques se mêlent permettant de découvrir différents styles de tango. Accès Théâtre du Châtelet - 1 place du Châtelet, 75001 Paris www.chatelet-theatre.com Métro : Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11, 14)


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