Époque Times édition du 4 juillet 2017

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IMPORTANT changement chez Époque Times

ÉDITION MONTRÉALAISE • 13E ANNÉE NO 6 • 4 JUILLET 2017 • WWW.EPOQUETIMES.COM

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La croisée du fjord du Saguenay et de l’estuaire du Saint-Laurent est un garde-manger pour de nombreuses baleines qui viennent y faire leurs réserves tous les étés. Or, de nombreuses menaces pèsent sur ces créatures des mers géantes : pollution, bruit, changement climatique, etc., mais des solutions existent pour les protéger et plusieurs sont déjà mises en œuvre.

CATHERINE DUBÉ/CROISIÈRES AML

Joyaux du fleuve à protéger

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Mineurs en danger

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Les enfants non accompagnés de certains pays d’Amérique centrale peuvent entrer aux États-Unis assez facilement en traversant illégalement la frontière sud, contrairement à ceux du Mexique qui sont retournés chez eux automatiquement. Une fois dans le pays, beaucoup sont recrutés par l’organisation criminelle ultra violente MS-13.

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Marlene Castro, agente de la patrouille frontalière, vérifie les certificats de naissance d’un groupe de mineurs non accompagnés, provenant du Mexique le 26 mai 2017. BENJAMIN CHASTEEN/ÉPOQUE TIMES

L’avenir de l’humanité dans le creux d’une montagne près du pôle Nord

Protéger la propriété intellectuelle Le Canada a besoin de se doter de lois plus robustes en matière de propriété intellectuelle afin de favoriser l'innovation et d'être compétitif dans l'économie du savoir, selon plusieurs experts.

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PIXABAY

GRACIEUSETÉ DE GLOBAL CROP DIVERSITY TRUST

Voyage

L’Extrémadure, une symphonie en vert majeur PAGE 12

CHARLES MAHAUX

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Publié dans 35 pays et en 21 langues.

À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.

ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 3 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com 514 435-7491 PUBLICITÉ Reza Jean reza.jean@epochtimes.com

Dans la lutte contre le MS-13, l’attention se tourne vers les mineurs non accompagnés Les enfants non accompagnés qui entrent aux États-Unis fuyant la violence dans leurs pays d’origine deviennent des cibles de recrutement faciles pour le gang violent MS-13 Charlotte Cuthbertson Époque Times MISSION, Texas – Le camion de la patrouille frontalière freine alors que trois silhouettes s’approchent sur le chemin de terre, agrippant leurs bouteilles d’eau. Une fi lle de 15 ans avec son cousin de 11 ans du Honduras viennent tout juste de traverser le Rio Grande séparant le Mexique des États-Unis avec un autre garçon de 15 ans du Salvador. Ce sont des mineurs non accompagnés – des enfants de moins de 18 ans qui traversent la frontière illégalement sans parent ni gardien. Nous les rencontrons sur le bord de la route et les agents de la patrouille frontalière (Border Patrol – BP) dirigent les enfants vers un endroit ombragé afi n qu’ils soient recueillis par une camionnette. La patrouille frontalière doit transférer ces mineurs au bureau de réinstallation des réfugiés (Office of Refugee Resettlement – ORR) à l’intérieur de 72 heures. «Mais ils ne sont jamais avec nous aussi longtemps», affirme Marlene Castro, une agente superviseure de la BP dans la vallée du Rio Grande. «Parce qu’ils sont mineurs, ils sont prioritaires et tout est arrangé très rapidement.» Si les enfants venaient du Mexique, la BP aurait le droit de les retourner directement à leur pays. Toutefois, l’agence ne peut retourner des mineurs d’Amérique centrale au Mexique, même s’ils admettent faire partie d’un gang de rue violent. La BP doit les admettre aux États-Unis et les faire passer dans le système judiciaire (qui a ses propres problèmes, notamment un retard de plus de 542 000 causes). Aucun des enfants ne parle un mot d’anglais. Ils montrent aux agents leurs certificats de naissance. Le garçon dit avoir de la famille à San Francisco et les

BENJAMIN CHASTEEN/ÉPOQUE TIMES

Trois enfants approchent la patrouille frontalière après avoir traversé illégalement le Rio Grande au sud de Mission, Texas, le 26 mai 2017.

cousins disent avoir de la famille en Louisiane. Ce sont les enfants comme ceux-ci d’Amérique centrale qui sont devenus le point focal d’une nouvelle lutte contre le gang de rue violent appelé Mara Salvatrucha, ou MS-13. Même si un mineur non accompagné n’est pas affi lié au MS-13 avant d’arriver aux ÉtatsUnis, il devient vite une cible de recrutement prometteuse. Le MS-13 a été formé à Los Angeles dans les années 1980 par des Salvadoriens fuyant la guerre civile. Ils s’étaient regroupés pour s’opposer aux gangs mexicains et ont depuis évolué en organisation criminelle transnationale avec des liens importants au Salvador. Le FBI estime que le MS-13, qui est considéré comme une organisation terroriste au Salvador, possède entre 6000 et 10 000 membres dans au moins 42 États américains. De plus, ils sont plus de 60 000 membres dans le monde, principalement au Salvador, au Honduras et au Guatemala. Au cours des dernières années, dans ce petit coude du Rio Grande dans le sud-est du Texas, des milliers d’enfants

non accompagnés ont traversé la frontière illégalement et se sont présentés à la BP. Lorsqu’un enfant est transféré à l’ORR (qui se trouve sous le département de la Santé), il est hébergé dans un établissement pour environ 45 jours avant d’être transféré à un parrain. Un examen sommaire le 9 juin des mineurs non accompagnés dans certains des établissements de l’ORR a démontré que 35 des 138 mineurs étaient impliqués volontairement dans des gangs, a déclaré dans une audience du Sénat le 21 juin le directeur de l’ORR, Scott Lloyd. Quatre ont rapporté avoir été forcés de participer à un gang. Dans l’année fiscale 2016, 95 % des mineurs non accompagnés ont été transférés de l’ORR vers un parrain, a indiqué M. Lloyd. «De ceux-ci, nous en avons transféré 55 % aux parents, 36 % à la famille proche et 9 % à la famille éloignée ou à des gens sans lien de sang», a-t-il ajouté. Recrutement du MS-13 Le 20 juin, Peter King, président du sous-comité de la Sécurité intérieure sur l’antiterrorisme et le renseignement,

a tenu une audience du Congrès à Long Island pour évaluer les manières utilisées par le MS-13 pour recruter les mineurs non accompagnés. «Il est vital d’examiner la menace posée par le MS-13 et l’ampleur avec laquelle ce gang violent est en mesure d’exploiter les programmes d’immigration américains et de contourner les mesures de sécurité frontalières pour entrer aux États-Unis», a-til déclaré. Les récentes arrestations à Long Island, New York, suggèrent à quel point les mineurs non accompagnés sont liés au recrutement du MS-13. Le 2 mars, 13 membres allégués du MS-13 ont été arrêtés dans le comté de Suffolk sur 41 chefs d’accusation, dont sept meurtres. Le 15 juin, 41 membres allégués ont été arrêtés dans le comté de Nassau sur 85 chefs d’accusation. Parmi eux, 19 sont entrés aux États-Unis comme mineurs non accompagnés, 21 sont au pays illégalement et 1 seul est citoyen selon la police du comté de Nassau. Angel Melendez, un agent spécial responsable des enquêtes de sécurité nationale avec le bureau d’immigration à New York, a demandé au Congrès d’amender la loi sur l’immigration et la nationalité afi n d’inclure l’affiliation à un gang comme facteur pouvant permettre de stopper les gens à la frontière et ensuite les déporter. «Cela rendrait notre travail beaucoup plus efficace pour gérer le flot de ces mineurs étrangers non accompagnés», a-t-il dit. Melendez a indiqué qu’il n’est pas rare pour un mineur non accompagné qui a été réinstallé par l’ORR dans une communauté de faire surface dans une autre. Une fois qu’ils sont placés, les enfants sont perdus de vue à moins qu’ils surgissent sur le radar des forces de l’ordre.

MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, une fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com

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Le prix caché de la fabrication des iPhone Irene Luo Époque Times Comme des millions d’autres jeunes en Chine rurale, Yi Yeting s’est rendu dans l’une des villes côtières pour chercher un meilleur travail. À Shenzhen, une métropole à côté de Hong Kong, Yi a trouvé un emploi dans une grande société industrielle d’État. Après avoir travaillé deux ans dans cette société, les médecins ont annoncé à Yi, qui n’avait que 24 ans, qu’il souffrait de leucémie à la suite d’une exposition prolongée au benzène, un produit chimique toxique quasi inodore, strictement réglementé dans les pays développés. En Chine, Yi y a été exposé chaque jour. Un documentaire révélant une tragédie humaine Complicit, un nouveau documentaire réalisé par Heather White et Lynn Zhang, présente le sort de Yi et d’autres victimes chinoises des chaînes mondiales d’approvisionnement en produits allant des conteneurs de marchandises aux iPhone d’Apple. En plus des témoignages de dizaines de victimes et des rapports médiatiques chinois et étrangers, ce fi lm contient également des séquences tournées en secret par des militants. Complicit a été présenté le 12 juin dernier dans une salle de cinéma bondée au Lincoln Center à New York, lors du Human Rights Watch Film Festival. La première scène du fi lm, l’enterrement d’un jeune ouvrier, a rappelé à plusieurs spectateurs le fait qu’ils avaient également joué un rôle dans la tragédie qui se déroulait devant leurs yeux. «Après avoir regardé le fi lm, je me suis senti coupable d’avoir un téléphone portable dans mon sac», a confié Jhoe Garay, qui avait assisté à la première. «Je ne

savais rien au sujet des gens qui meurent à cause des téléphones ou des iPad.» Le fi lm montre que 90 % de l’électronique grand public est fabriqué en Chine. Un grand nombre d’usines – comme celles de Foxconn, le plus grand fabricant d’électronique au monde et fournisseur d’Apple – emploient des travailleurs migrants qui quittent leur ville ou village natal en quête d’un travail mieux rémunéré. En 2016, les statistiques officielles comptaient plus de 280 millions de travailleurs migrants, dont un grand nombre étaient des adolescents. Les fournisseurs chinois de marques mondiales forcent les ouvriers à utiliser des solvants chimiques toxiques, tels que le benzène et le n-hexane, car ils sont moins chers ou plus efficaces que d’autres produits moins nocifs. Cette pratique contraire à l’éthique a conduit à de nombreuses tragédies, dont certaines sont documentées dans Complicit. En 2009, Ming Kunpeng a contracté la leucémie après avoir essuyé pendant deux ans des composants électroniques avec du benzène dans une usine appartenant à la société néerlandaise ASM International. Le porte-parole d’ASM avait nié le fait que Ming avait été exposé au benzène. Toutefois, la société a finalement proposé une compensation payée en une fois après que la famille de Ming a revendiqué son préjudice. La santé de Ming s’est détériorée. Ne voulant pas devenir un fardeau pour sa famille à cause des coûts médicaux élevés, il s’est suicidé en se jetant du toit de l’hôpital où il était traité. Il n’avait que 27 ans. Mettre son courage au service des autres Une tragédie génère parfois

des missions, comme le montre le cas de Yi Yeting, travailleur migrant à Shenzhen : malgré sa lutte contre la leucémie et l’augmentation des dépenses médicales depuis 2005, Yi s’est investi bénévolement auprès d’une ONG basée à Hong Kong. Il voulait aider des dizaines de victimes de maladies et de blessures professionnelles qui demandaient une compensation et une réforme des conditions de travail aux sociétés comme Foxconn. «J’ai toujours les larmes aux yeux lorsque je regarde ce fi lm, parce que je me sens connectée à ces gens», a confié dans une interview la réalisatrice Heather White. Mme White, qui dirigeait auparavant une ONG de protection des intérêts des travailleurs, a passé toute sa carrière en Chine. Elle a enquêté sur les violations du droit du travail dans les usines. Faire ce fi lm a été «un parcours incroyable et personnel», a-t-elle déclaré. La projection du fi lm a été suivie d’une table ronde avec la participation d’Heather White et de Todd Larsen, codirecteur de l’ONG Green America, qui promeut des pratiques écologiquement durables pour les consommateurs et les entreprises. Lors de la table ronde, il a été constaté que bien que les fabricants d’électronique violent le droit du travail partout dans le monde, en Chine, les pratiques illicites gouvernementales et les mauvais traitements infl igés dans des entreprises sont exacerbés. Les autorités acceptent les pots-de-vin de la part des entreprises afi n d’étouffer les activités des militants et des ONG plutôt que de mettre fi n aux pratiques illégales. En raison de son militantisme, Yi Yeting a été surveillé, expulsé de son appartement et empêché de quitter le pays.

Bien qu’il ait réussi à assister à Genève à la récente première européenne du fi lm Complicit, à son retour, il a été interrogé pendant des heures par les autorités chinoises. Les violations extrêmes du régime chinois Yi peut dire qu’il a eu de la chance. Un autre ouvrier, dont l’histoire devait être présentée dans le documentaire, a disparu alors qu’il se rendait à son travail. Auparavant, il avait organisé des manifestations d’ouvriers dans un quartier proche de l’usine de Foxconn où tout un groupe de personnes victimes de leucémie avait été découvert. «Nous n’avons plus jamais eu de ses nouvelles», a souligné Heather White lors de la table ronde, ajoutant : «Sa famille ne l’a jamais trouvé.» «La Chine représente un cas extrême, car le gouvernement est autoritaire et répressif, et les travailleurs n’ont pas le droit de s’exprimer», a-t-elle poursuivi. Mme White a demandé aux consommateurs de faire pression sur les grandes marques mondiales en signant des pétitions, en rédigeant des lettres ou en téléphonant aux entreprises pour dire leur inquiétude au sujet de la protection des ouvriers. Des entreprises comme Apple et Samsung «sont en mesure d’améliorer la qualité des conditions de travail, au moins dans leurs propres usines», a-t-elle martelé. «Je pense que nous, consommateurs, qui vivons dans l’abondance, sommes fondamentalement connectés à ceux qui fabriquent les produits que nous utilisons», a déclaré Jody R. Weiss après avoir assisté à la première du fi lm. «C’est comme si nous étions un seul battement de cœur – s’ils souff rent, nous souff rons aussi», a conclu Jody R. Weiss.

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ACTUALITÉ

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Concevoir la bonne stratégie de propriété intellectuelle pour le Canada Un institut de recherche met l’accent sur le « Fait pour le Canada » plutôt que le « Fait au Canada » Rahul Vaidyanath Époque Times La stratégie du gouvernement fédéral en matière de propriété intellectuelle (PI), annoncée dans son budget 2017, rattachée à son programme d’innovation ambitieux devrait grandement aider le Canada à se développer dans un domaine où il traîne la patte. «Si ce lien tient et que l’innovation devient le mot d’ordre pour l’évolution de la politique gouvernementale, alors nous devrions voir une tendance vers des droits plus forts [en matière de PI] plutôt que cet “incrémentalisme” réticent», indique Richard Owens en entrevue. Me Owens, l’un des avocats spécialisés en droit des affaires les plus en vue au Canada, a récemment écrit trois articles sur la PI pour le Macdonald-Laurier Institute (MLI), un institut de recherche en politique publique. La PI comprend les idées, concepts ou plans pour lesquels les droits du créateur peuvent être protégés légalement par les brevets, les marques de commerce et les droits d’auteur. Tout ce qui est conçu, des logiciels aux voitures, provient de la PI. «L’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle par les firmes canadiennes est fondamentale aux objectifs d’innovation de notre gouvernement», a déclaré David Lametti, secrétaire parlementaire du ministre de l’Innovation, de la Science et du Développement économique lors de remarques durant une discussion du MLI le 15 juin dernier. L’annonce dans le budget signale un redémarrage pour la PI au Canada, qui auparavant se rabattait principalement sur la conformité aux accords commerciaux pour avancer. Des preuves empiriques suggèrent toutefois que cette approche passive n’est pas suffisante si le Canada veut devenir un leader en innovation. L’annonce dans le budget fait du bien à entendre pour ceux qui, comme Me Owens, militent pour des droits plus forts en matière de PI au Canada. «Nous n’avons jamais vraiment réfléchi à la question», estime Me Owens. «Nous n’avons jamais vraiment essayé de voir comment nous pouvons mieux servir l’innovation dans ce pays, par l’entremise de lois sur la PI.» Maintenant qu’arrive le changement,

les opinions diffèrent en ce qui a trait aux améliorations que le Canada doit apporter quant à la PI. Il y a aussi la question quasi sociétale d’une position «anti-PI» bien ancrée dans certains secteurs, notamment les universités. «C’est devenu une mode de s’opposer à la PI et de se ranger avec ceux qui veulent partager les choses librement sur le web», commente Me Owens. Ce dernier milite pour une approche «Fait pour le Canada» plutôt qu’une approche «Fait au Canada». Alors que la différence sémantique est mince, le sens est très différent. Barry Sookman, associé principal au cabinet d’avocats McCarthy Tétrault, affirme que le «Fait au Canada» est une idée favorisée par le gouvernement pour justifier pourquoi le Canada a des lois qui ne sont pas à la hauteur des normes internationales. «Ça donne l’impression qu’il y a une politique publique très saine lorsque vous dites une solution “faite au Canada”», affirme Me Sookman. «Nous tentons de nous distinguer d’un courant de pensée dans la PI qui dit que le Canada ne va pas très bien et que peutêtre nous avons besoin de concessions afin de mieux implanter la position faible du Canada», explique Me Owens. «Ce n’est pas qui nous sommes. Le Canada devrait aspirer à être le meilleur en innovation. Nous sommes déjà rendus à mi-chemin. Continuons.» David Lametti utilise «Fait au Canada» pour décrire l’approche du gouvernement. Toutefois, Me Owens croit que «Fait pour le Canada» sous-entend un cadre plus robuste pour donner aux entreprises canadiennes les outils nécessaires pour être compétitives dans le monde et offrir aux petites entreprises une plus grande chance de réussir. Me Owens souligne que des lois en matière de PI plus fortes ne coûtent rien au gouvernement et que c’est plutôt un levier de politique non fiscale pour un gouvernement faisant face à des années de déficit. Établissons les bonnes règles de PI et permettons au marché de faire le reste, dit-il. Des lois en PI plus fortes ne signifient pas seulement une meilleure protection des brevets et droits d’auteur, mais aussi une application de la loi plus stricte. L’évidence empirique démontre que des

lois en PI plus fortes génèrent une croissance économique plus robuste. Elles encouragent la croissance des petites entreprises qui sont le moteur de la création d’emploi. La protection de la PI encourage aussi l’investissement étranger, les dépenses en recherche et développement et le financement des jeunes entreprises. M. Lametti affirme que la stratégie en PI du gouvernement va comprendre un volet éducation. Trop souvent, les jeunes entreprises ne s’investissent pas dans le brevetage en raison du temps et des frais (légaux) impliqués. Cela pourrait pourtant être un manquement grave. En 2009, la firme de logiciel de Toronto Infrastructures for Information Inc. (i4i) a poursuivi avec succès Microsoft pour avoir violé un de ses brevets et a reçu 290 millions de dollars US en dommages. Microsoft a fait appel, mais deux ans plus tard la Cour suprême américaine a maintenu le jugement. En 2006, BlackBerry (RIM) a dû payer 612,5 millions de dollars US à un chasseur de brevets parce qu’elle n’avait pas breveté son travail de manière appropriée. La leçon est claire : les entreprises doivent protéger leur PI. Pas si abstrait Avec sa nature abstraite, la PI est difficile à apprécier, mais c’est la devise de l’économie du savoir qui a pris forme dans les années 1990 avec internet. À l’intérieur de 35 ans, les frais de l’utilisation de la PI sont passés de presque rien à environ 50 milliards de dollars US en 1995. Au cours des 20 années suivantes, les frais pour l’utilisation de la PI se sont élevés à 350 milliards de dollars US. Cette montée a coïncidé avec l’augmentation des brevets. Les gens ont parfois du mal à accepter la proposition avancée par les promoteurs d’un régime de PI plus strict : payer davantage à court terme pour récolter des bénéfices à plus long terme alors que les avancées technologiques et innovatrices font finalement baisser les prix. Il est difficile d’accepter cette proposition avec l’instantanéité du web. D’autant plus que beaucoup de choses y semblent gratuites. Il ne semble pas y avoir de coût à effectuer une recherche sur Google ou à lire les nouvelles sur Facebook. Mais lorsqu’on considère les données recueillies par Google, Facebook et Micro-

soft et ce qu’ils en font, il y a certainement un coût, précise Alastair Sweeny, vice-président chez Kryptera, une jeune firme de chiffrage de Waterloo. «Chaque fois que vous utilisez Google, vous êtes traqués. Ça paie les comptes», a-t-il mentionné en entrevue, lui qui est bien au courant de ce qui peut arriver à une entreprise qui ne protège pas sa PI avec des brevets. «Parce que nous sommes encore non commerciaux, nous gardons tout très jalousement, nous assurant que les brevets sont appropriés et que nous sommes prêts à les défendre», explique M. Sweeny. Les brevets ne valent rien si la compagnie n’est pas capable de les appliquer. Mais pour une petite entreprise, c’est coûteux en temps et en argent de poursuivre en justice. Le système judiciaire canadien doit être sensibilisé à la PI. Une idée prometteuse est d’établir un tribunal doté de spécialistes en PI, afin d’être mieux placé pour traiter la question que les cours supérieures. M. Sweeny et d’autres veulent voir une expertise judiciaire rapide appliquée en matière de PI. «Si vous êtes le gouvernement canadien, vous ne voulez pas jeter votre argent par les fenêtres. Si vous voulez aider l’entrepreneuriat, vous devez vous assurer que les entrepreneurs canadiens peuvent protéger leurs brevets», dit M. Sweeny. «Considérer les tribunaux spécialisés ou améliorer l’expertise des juges devraient être des recommandations importantes», estime Me Owens. Plusieurs des partenaires commerciaux du Canada ont des tribunaux spécialisés. Une autre recommandation qui fait l’unanimité est de rendre le brevetage plus facile pour les petites entreprises. Me Owens suggère de réduire ou d’annuler les frais pour le premier brevet. Entre 2004 et 2014, il y a eu une diminution importante dans les dépenses en recherche et développement au Canada. C’est sans surprise que cela va de pair avec un bas ratio de dépôts de brevets par rapport à la population. Le Conference Board du Canada a donné la note «D» en la matière au Canada en 2013. Beaucoup ressentent qu’il est temps de faire volte-face au Canada en matière de PI, et le plan du gouvernement d’établir une stratégie pourrait aider le pays à réaliser son potentiel innovateur.

L’avocat spécialiste des droits de l’homme David Matas reçoit le prix Gandhi Adam Field Époque Times David Matas, avocat canadien des droits de l’homme et candidat au prix Nobel de la paix, a reçu un autre prix, cette fois-ci dans sa ville natale. Le 8 juin, le Centre Mahatma Gandhi du Canada, basé à Winnipeg, a annoncé ses prix Gandhi pour la paix (Gandhi Peace Award) 2016 et 2017. Ils ont été attribués, respectivement, à David Matas et à Arthur DeFehr, un philanthrope qui est aussi originaire de Winnipeg. Ce prix annuel a été établi en 2010 en reconnaissance et en honneur de ceux qui «ont des idées originales et initient la résolution de conflits». Tout au long de sa vie, David Matas a été impliqué dans la résolution de nombreux cas de violation des droits de l’homme. Ces derniers temps, il dénonçait la persécution des pratiquants de Falun Gong en Chine ainsi que les prélèvements forcés d’organes pratiqués par l’État chinois sur ces pratiquants et sur d’autres prisonniers d’opinion pour de l’argent. En reconnaissance de son travail dans ce domaine, David Matas a été sélectionné au prix Nobel de la paix avec son collègue David Kilgour, ancien ministre canadien. Le député local Doug Eyolfson a pris la parole lors de l’attribution du Prix. Il a loué MM. Matas et DeFehr et a cité la

phrase avec laquelle Gandhi avait expliqué son engagement dans le service public : «Le meilleur moyen de se trouver est de se perdre au service des autres.» Dans son discours lors de la cérémonie, David Matas a souligné qu’il est important pour les gens du monde libre de soutenir ceux qui sont opprimés dans leur propre pays. «C’est à nous, hors de Chine, de l’Iran ou de l’Érythrée, de promouvoir les valeurs de Mahatma Gandhi dans ces pays, car les gens courent un grand danger de le faire eux-mêmes», a-t-il déclaré. «C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai combattu activement contre les massacres massifs effectués en Chine qui ont pour but de prélever et de transplanter les organes des prisonniers d’opinion, principalement les pratiquants de Falun Gong, mais aussi les bouddhistes tibétains, les musulmans ouïghours et les chrétiens de l’Église clandestine chinoise», a-t-il poursuivi. Dans une interview accordée à Époque Times, David Matas a dit que pour préserver l’efficacité des valeurs de Gandhi, elles doivent être actualisées pour correspondre à la situation du monde actuel. Gandhi a pu protester contre la présence de la Grande-Bretagne en Inde, «mais, bien sûr, la Chine ne permet pas de protester», a-t-il expliqué. «Elle n’autorise pas le Falun Gong, elle n’autorise pas ceux qui ne pratiquent pas le Falun Gong à protes-

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David Matas, éminent avocat canadien des droits de l’homme, présente son prix Gandhi pour la paix, lors du gala à Winnipeg le 8 juin 2017.

ter en soutien, ni de soutenir les droits de l’homme au nom des pratiquants de Falun Gong. Donc, c’est un contexte complètement différent.» David Matas a déclaré qu’il considère le prix Gandhi comme un encouragement pour son travail dans le domaine des droits de l’homme. Ce prix est important, a-t-il confié, car il honore les valeurs de Gandhi et est également un prix local. «Je suis un produit de la région et le reflet de la région, et c’est toujours un honneur

d’être honoré par ses pairs, car ce sont eux qui vous connaissent le mieux», a-til ajouté. Les anciens lauréats du prix Gandhi pour la paix comprennent Izzeldin Aboulaish, connu sous le nom du «docteur de Gaza»; Avrum Burg, l’ancien président de la Knesset israélienne; les sénateurs canadiens Romeo Dallaire et Murray Sinclair; ainsi que Gail Asper et Moses Levy pour leur travail dans la création du Musée canadien pour les droits de la personne.

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La « voûte de l’apocalypse » protège la biodiversité mondiale La voûte en Norvège a été créée pour préserver la biodiversité végétale de la planète, afin de prévenir une catastrophe mondiale. Mais avec les investissements privés de multinationales, on se demande qui tient vraiment les clés. Maya Mizrahi Époque Times

É.T. : Mais est-ce qu’à l’avenir elle aurait un droit de veto sur l’utilisation de ces semences, pour décider qui y a accès?

Environ 12 000 rennes, 3500 ours polaires et 2700 personnes habitent sur les îles reculées de Svalbard, situées entre la Norvège et le pôle Nord. Un vif sentiment d’excitation accompagne toujours Marie Haga lorsqu’elle arrive ici, sur l’île de Spitsbergen. Au cœur de l’île se trouvent une montagne enneigée et une porte saillante qui marquent sa destination : la Réserve mondiale de semences du Svalbard, aussi appelée la «voûte de l’apocalypse». En arrivant à la voûte, elle ouvre une lourde porte en acier et marche dans un long tunnel en béton, construit dans la montagne. Il faut 130 mètres avant d’arriver à la voûte de semences, située dans le pergélisol, où la température se maintient à -20 degrés Celsius, un inconvénient nécessaire pour garantir la préservation des trésors cachés dans des enveloppes et des boîtes, alignées sur des centaines d’étagères. «Certains l’appellent la “voûte de l’apocalypse”. Pour moi, ce lieu est une cathédrale», explique M me Haga. «Dans ce coff re-fort, nous engrangeons [des milliers] d’années du dur labeur des cultivateurs et l’avenir de l’agriculture.» Marie Haga est la directrice générale du Global Crop Diversity Trust, l’organisme sans but lucratif qui a fondé la voûte avec le soutien du gouvernement norvégien en 2008. Aujourd’hui, la voûte contient au moins 930 821 semences d’espèces et variétés venant d’à peu près tous les pays du monde. Le Crop Trust vise à atteindre la plus grande diversité possible, afin d’assurer la sécurité alimentaire dans l’éventualité d’une pénurie mondiale catastrophique. Les organisations internationales et les gouvernements du monde comprennent maintenant, quoique sur le tard, que nous perdons la diversité naturelle de nos semences, et ainsi les sources de nourriture pour l’avenir. Les raisons sont bien connues : le réchauffement climatique, la désertification, la pollution, l’évaporation et la perte de sources d’eau, l’érosion du sol, les maladies, le dommage causé par les insectes et l’agriculture industrielle. Les États-Unis, par exemple, ont perdu dans le dernier siècle environ 90 % de leurs espèces de fruits et légumes. La Chine a perdu environ 90 % de ses variétés de riz depuis les années 1950. Plusieurs pays dans le monde détiennent une «banque de gènes de plantes», dans laquelle sont conservés les échantillons génétiques de différentes plantes et semences. Aujourd’hui, il y a 1750 banques du genre, certaines étant internationales, nationales ou privées, appartenant à des universités ou des instituts scientifiques. La plupart ont vu le jour au cours des 40 dernières années. La «voûte de l’apocalypse» sert de réserve à ces banques. Elle emmagasine des répliques de leurs semences pour compenser l’instabilité des banques normales, qui peuvent être affectées par la perte de fi nancement ou la fermeture, ou des problèmes d’équipement comme un système de refroidissement défectueux qui endommage les stocks. Certaines banques de gènes ont récemment été prises dans des situations de guerre et de terreur, comme celles d’Irak et d’Afghanistan, ce qui a causé la perte irrécupérable de semences très anciennes. L’ICARDA, une banque pour les semences adaptées aux environnements arides, a presque perdu sa collection lorsque la guerre civile a éclaté en Syrie. Heureusement, les semences avaient déjà été transférées à Svalbard, qui a été en mesure de les retourner. «Nous conservons des semences de chaque type dans la voûte, indique Mme Haga, parce que l’une d’entre elles pourrait avoir le trait qui nous permet de reproduire la récolte à un endroit où elle est disparue en raison des ennemis des cultures ou des maladies.» Ces dernières années, plusieurs pays ont acheté des terres agricoles dans des pays étrangers pour des questions d’intérêts commerciaux et de sécurité alimentaire. En 2012, des chercheurs de l’Université de Lund en Suède ont découvert qu’une majorité de pays, soit 126 sur 196, avaient acheté ou vendu des terres agricoles à un autre. Le commerce de terre international était toutefois dominé par trois pays : la Chine, qui en 2012 avait acheté dans 33 pays, suivie par le Royaume-Uni (30 pays) et les États-Unis (28 pays). Des pays comme le Brésil, les Philippines, la Russie et l’Éthiopie font partie des pays qui vendent des portions de leurs vastes ter-

M.H. : Pas du tout. Selon le plan stratégique, nous devons identifier les banques de gènes contenant les variétés importantes de café et créer un plan pour les financer.

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É.T. : Qu’en est-il des entreprises comme Syngenta qui contribuent? Quel genre d’entente avez-vous avec elles? M.H. : C’est une portion relativement petite du financement qui vient des entreprises privées. À ce jour, c’est moins de 5 %. Nous recevons aussi un peu de fonds d’organisations industrielles. Un tel fi nancement venant de ces groupes n’off re pas de droits spéciaux ou d’avantages. GRACIEUSETÉ DE GLOBAL CROP DIVERSITY TRUST

L’entrée de la Réserve mondiale de semences du Svalbard, ou «voûte de l’apocalypse», sur l’archipel norvégien de Svalbard

ritoires. Mais l’achat de terres agricoles n’est pas suffisant pour garantir la sécurité alimentaire. Qu’adviendrait-il si, par exemple, la Chine n’était plus en mesure de cultiver ses terres dans la République démocratique du Congo en raison de changements climatiques ou des ennemis des cultures? Qu’arriverait-il si seulement une variété de blé ou de riz pouvait survivre dans les nouvelles conditions, par exemple une variété qui peut seulement se trouver dans un coin reculé des Amériques? C’est là que la voûte prend son importance. Un exemple de succès est la restauration du manioc, une culture vivrière qui vient probablement de Colombie. De nos

leur matériel ouvertement avec d’autres pays, agriculteurs, scientifiques, etc. É.T. : Il y a toutefois des pays qui n’ont pas signé l’accord, le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, dont plusieurs en Afrique. M.H. : C’est exact. La Chine en est un autre. É.T. : Pourquoi pensez-vous qu’ils hésitent à participer? Est-ce que c’est en raison de préoccupations quant à la perte de biens uniques, et donc la perte d’un avantage stratégique sur d’autres pays? M.H. : Oui, c’est la raison la plus probable. C’est, évidemment, une grave erreur, parce qu’aujourd’hui nous sommes interdépendants les uns des autres. Prenons par exemple le Canada, qui avait de la difficulté à faire pousser du blé. Les scientifiques ont créé un nouveau type de blé par la pollinisation naturelle en utilisant des variétés de différents pays. Sans une telle coopération, ça n’aurait jamais porté fruit. Il n’y a aucun pays au monde qui possède toutes les semences. Si certains pays choisissent de protéger leur matériel, nous allons tous en souffrir, y compris ces pays.

Il n’y a aucun pays au monde qui possède toutes les semences. Si certains pays choisissent de protéger leur matériel, nous allons tous en souffrir, y compris ces pays. jours, il pousse en Afrique et en Asie, dans des pays comme la Thaïlande. Une maladie est apparue en Thaïlande, menaçant de détruire tous les plans de manioc dans la région. Une variété de manioc trouvée dans une banque de gènes de Cali, en Colombie, a fourni la solution. «Ce qui est incroyable, c’est que ce type particulier a été cueilli au hasard dans un champ en 1967 et a été ensuite entreposé dans la banque», raconte Mme Haga. Toutefois, le Crop Trust a fait l’objet de controverse, particulièrement en ce qui a trait à la question du financement. En l’absence de financement gouvernemental, le Crop Trust a commencé à approcher les entreprises privées et il compte maintenant parmi ses commanditaires certains joueurs internationaux importants, comme la Bill & Melinda Gates Foundation, la Rockefeller Foundation, Monsanto, Syngenta, l’unité Pioneer de Dupont et la compagnie de semences allemande KWS. Les détracteurs remettent en question les motifs des multinationales comme le géant des biotechnologies Monsanto et le géant des produits chimiques Dupont dans leur soutien à une banque pour la diversité naturelle des plantes. Dans l’éventualité d’une catastrophe, qui détiendrait la clé pour ouvrir la voûte si nous en avons vraiment besoin? Époque Times s’est entretenu avec Mme Haga afin d’en apprendre davantage sur le Crop Trust, ses commanditaires, l’ingénierie génétique et les efforts internationaux pour préserver les semences. Époque Times (É.T.) : Combien de banques de gènes le Crop Trust gère-t-il dans le monde? Marie Haga (M.H.) : Nous gérons toutes celles à caractère international et travaillons avec 130 banques nationales qui entreposent du matériel unique. Nous leur fournissons des sources pour des fonds et différents types d’aide. É.T. : Comment travaillez-vous avec différentes banques de gènes? Est-ce qu’elles vous permettent simplement de dupliquer leur matériel? M.H. : Toutes les banques de gènes qui travaillent avec nous doivent signer un accord international qui les oblige légalement à partager leur matériel de plantes avec d’autres. Nous travaillons seulement avec les banques qui sont prêtes à partager

É.T. : Dans ce contexte, cette question surgit : pourquoi les grandes entreprises, comme Dupont Pioneer et Syngenta, qui passent leur temps à développer des souches génétiquement modifiées, ontelles choisi d’investir des millions de dollars dans un projet visant à préserver la variété naturelle?

É.T. : Ils peuvent cependant accéder gratuitement à toutes les banques de gènes dans le monde. M.H. : C’est vrai, mais toute entité dans un pays qui est signataire du traité a accès à ces semences. En d’autres mots, financer le Crop Trust n’est pas lié à l’accès aux semences. É.T. : Le projet que vous gérez déclare qu’il va prévenir la famine à l’avenir, mais des gens meurent déjà de faim, en Afrique par exemple. La famine est aussi reliée au fait que des entreprises étrangères achètent ou prennent contrôle de ressources naturelles et empêchent les habitants d’y accéder. Certaines de ces entreprises financent votre projet. Comment réconcilier tout ça? M.H. : C’est une grande question. Je pense que le Crop Trust tire sa puissance du fait qu’il demeure apolitique. Nous disons aux gouvernements qu’ils décident à leur guise comment utiliser les semences. Ce qui est important pour nous, c’est que les gouvernements conservent leurs ressources naturelles, autrement ils ne seront pas en mesure de poser certains gestes politiques. Puis, nous leur suggérons de s’assurer que leur matériel génétique soit accessible à tous, afin que les entreprises privées ne soient pas en mesure de l’entreposer dans leurs voûtes privées. É.T. : Soutenez-vous les décisions, comme celle de Syngenta, de produire des variétés de semences génétiquement modifiées, en accédant à la banque de semences? M.H. : Nous ne prenons pas position en ce qui a trait aux souches modifiées génétiquement. Notre travail est de préserver la diversité. C’est aux politiciens de décider s’ils veulent ou non les OGM. É.T. : Cela veut-il dire que vous pensez que l’ingénierie génétique est inévitable? M.H. : En tant que directrice du Trust, je ne prends pas position. Je laisse ça aux politiciens. É.T. : Mais encore?

M.H. : Nous pensons qu’il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi nous recevons des fonds du secteur privé. Nous savons aussi que, dans un avenir proche, il sera difficile pour les gouvernements de nous fi nancer. C’est pourquoi nous créons des relations coopératives avec les entreprises privées, comme World Coffee Research. Alors oui, l’organisation est financée par les grandes entreprises de café, mais nous travaillons avec elles pour développer un plan visant à la conservation de tous les différents types de café dans le monde.

M.H. : Nous avons lancé ce projet parce que nous croyons dans la diversité naturelle des cultures. Cela fournit beaucoup beaucoup d’options, mais jamais essayées. Pour éviter la modification génétique, la meilleure chose est de s’assurer de ne pas perdre une seule variété de culture. É.T. : Qu’en est-il de la recherche sur l’ADN des plantes? Comment cela affectet-il le projet?

É.T. : Est-ce que l’organisation du café vous donne l’argent pour faire ça?

M.H. : La recherche sur l’ADN est très utile pour nous parce que nous en savons très peu sur les semences. Nous ne connaissons pas leurs propriétés, alors nous réalisons plusieurs expériences pour trouver celles qui sont résistantes. Pour trouver le type de café qui résiste à la sécheresse, nous vérifions des milliers de variétés. Si nous utilisons les outils offerts par la génomique, nous serons probablement en mesure de focaliser. La banque de gènes d’aujourd’hui ressemble à un supermarché où les produits n’ont pas d’étiquette. Nous avons parlé du blé. Si vous cherchez un blé résistant à la chaleur, mais qu’il y a 125 000 types différents, il faut choisir au hasard. Il y a un blé au Canada qui a été croisé avec 26 différents cultivars et qui a pris 15 ans à développer. Si nous en savions davantage sur différentes variétés, il serait plus facile de trouver des conclusions.

M.H. : Elle nous a payés pour créer le plan.

L’entrevue a été modifiée pour fins de brièveté et de clarté.

É.T. : Est-ce que le café est en voie d’extinction? M.H. : Oui, il est très sensible au changement climatique. Le café arabica réagit très difficilement à tout changement de climat et beaucoup de recherches sont nécessaires afin de trouver un moyen de le protéger. C’est pourquoi nous travaillons avec des entreprises, comme Starbucks, qui investissent dans la préservation de la diversité du café. Où serait Starbucks sans le café? Nous développons une stratégie pour protéger le café et nous espérons que les grandes entreprises dans le domaine feront des dons au projet.

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INTERNATIONAL

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Opérations de façade chinoises révélées en Australie : un problème mondial Joshua Philipp Époque Times

En Australie, lumière est faite sur les opérations de façade du Parti communiste chinois (PCC) alors que plusieurs reportages ont fait état de l'influence du PCC sur les médias, les universités, les entreprises et les politiciens. The Weekend Australian a rapporté le 10 juin que l'argent des contribuables aidait à financer le programme d'armement de la Chine par l'entremise de la coopération entre les universités australiennes et des sociétés étatisées chinoises reliées aux forces armées.

BRENDON THORNE/GETTY IMAGES

«L'Australian Research Council ache- de Pékin, Dai Sheng¬long, en est «aussi à large bande de l'Australie». mine l'argent des contribuables australiens son secrétaire du Parti communiste». The Guardian a rapporté le 3 juin que dans la recherche qui profite au dévelopL'Australian Research Council a aussi l'Université de Technologie de Sydney a pement des armes sophistiquées chinoises donné 466 000 dollars à un programme lancé un centre de recherche conjoint en à travers son programme de coopération», de recherche conjoint entre l'Université de science et technologie avancées en avril. Le indique-t-il. Nouvelle-Galles du Sud, la fi lière austra- partenaire et financier du centre est China Cela comprend une subvention de trois lienne de la multinationale National Ins- Electronics Technology Group Corp., une ans de 400 000 dollars pour un partena- truments, et le géant des télécommunica- des plus importantes sociétés étatisées riat de recherche entre l'Université d'Ade- tions chinois Huawei. chinoises et aussi un des joueurs en plus forte croissance dans le laïde et l'Institut domaine de la défense. pour les matériaux aéronau- The Age a publié une enquête en trois parties expliquant Le PCC augmente tiques de Pékin, différentes facettes de l'influence grandissante du PCC en aussi son inf luence qui fait parsur les communautés tie de l'Aviation Australie, notamment comment «les principaux partis chinoises en Australie. Industry CorpoLe Financial Review a ration of China. politiques australiens ont accepté des millions de dollars en rapporté le 8 juin qu'en La publica«Australie comme ailtion mentionne dons de deux hommes d'affaires chinois» et comment les leurs, les médias officiels que l'Aviation chinois prennent de plus Industry Corpo- politiciens ont changé leur position sur la Chine. en plus de place ces dernières années dans l'esration of China appartient à l'État pace médiatique en et est «le principal fournisseur d'aéronefs La publication souligne que «les agences langue chinoise». militaires à la force aérienne de l'Armée de renseignement australiennes croient Le «principal objectif» du PCC serait populaire de libération (APL), compre- que Huawei est relié au Troisième départe- de «réduire, voire même éliminer le “parti nant le chasseur furtif J-20, le chasseur ment de l'APL, soit la branche de cyberes- pris” et les “préjugés” contre la Chine qui furtif de cinquième génération FC-31 et pionnage, ce qui a incité le gouvernement sont perçus comme étant omniprésents les drones armés». [australien] à interdire l'utilisation d'équi- dans les médias occidentaux». Elle ajoute que le président de l'Institut pements Huawei dans le réseau national Les politiciens australiens ne sont pas épargnés par cette campagne du PCC. The Age a publié une enquête en trois parties expliquant différentes facettes de l'influence grandissante du PCC en Australie, notamment comment «les principaux partis politiques australiens ont accepté des millions de dollars en dons de deux hommes d'affaires chinois» et comment les politiciens ont changé leur position sur la Chine. Tandis que cela serait essentiellement illégal dans d'autres démocraties, c'est permis en Australie. Cela a toutefois généré un débat en AusUn chasseur chinois J-20 lors d’une tralie sur l'ampleur de l'influence du PCC démonstration au salon aéronautique dans plusieurs secteurs, comme la liberté de de Zhuhai en novembre 2016 de la presse, la souveraineté nationale et les droits des dissidents chinois qui se font STR/AFP/GETTY IMAGES harceler en sol australien.

Foreign Policy a récemment rapporté que ces nouvelles ont «déclenché un débat intérieur quant à savoir à quel point les Australiens devraient se méfier de leur plus important partenaire commercial. Avec quelle prudence l'Australie devraitelle gérer ses relations avec la Chine à l'avenir? Et bien que l'attention des Américains demeure dirigée vers l'interférence de la Russie dans l'élection présidentielle, estce que les États-Unis devraient tenir le même débat?» Tandis que ces questions ne surgissent que maintenant dans la sphère publique, il ne s'agit pas d'un cas isolé. Les opérations de façade qui font surface en Australie sont répliquées dans plusieurs autres pays avec essentiellement l'utilisation des mêmes méthodes. Époque Times a révélé de telles opérations en Australie en 2005 alors que le diplomate chinois Chen Yonglin avait fait défection. Cette publication a également fait lumière sur des opérations chinoises conduites aux États-Unis, au Canada, à Hong Kong, à Taiwan et dans plusieurs autres pays. «C'est une structure et un système pyramidal. Ils manipulent les Chinois au nom de “l'unité de la diaspora chinoise”». Chen a expliqué comment le PCC utilise les groupes d'étudiants chinois comme des agents spéciaux, comment il influence les médias étrangers avec le placement de publicités par des compagnies chinoises et comment il fait pression sur les politiciens étrangers. Il s'agit des opérations menées par les départements d'espionnage sans couverture du PCC, soit principalement le Département du Front uni et le Bureau des affaires chinoises à l’étranger. Ces deux départements travaillent à partir des missions diplomatiques et cherchent à créer un «front uni» pour le PCC en subvertissant et en influençant les éléments des sociétés étrangères afin qu'ils œuvrent pour les intérêts du régime chinois, souvent à leur insu.

Extrait des Neuf commentaires |

Éditorial

Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 277 500 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epochtimes.fr/9-commentaires-parti-communiste-chinois-introduction-20672.html].

Quatrième commentaire LE PARTI COMMUNISTE EST UNE FORCE QUI S’OPPOSE À L’UNIVERS I. COMBATTRE LES GENS ET ÉLIMINER LA NATURE HUMAINE (SUITE) 2. La perversité transcende la loi de génération mutuelle et d’inhibition mutuelle Lao Tseu a dit : «Quand chacun tient le beau pour beau vient la laideur Quand chacun tient le bon pour bon viennent les maux Étant et n’étant pas s’engendrent Aisé et malaisé se parfont Long et court renvoient l’un à l’autre

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Haut et bas se penchent l’un vers l’autre Voix et son consonnent ensemble Devant et derrière se suivent»1 En clair, la loi de génération mutuelle et d’inhibition mutuelle existe dans le monde humain. Les êtres humains ne sont pas seulement divisés en bonnes ou mauvaises personnes, mais le bien comme le mal coexistent chez la même personne. Dao Zhi, un symbole pour les bandits de la Chine ancienne, disait à ses fidèles partisans : «Les bandits doivent aussi suivre la Voie.» Il poursuivit en expliquant qu’être un bandit doit aussi signifier être «honorable, courageux, loyal, sage et

bienveillant». Autrement dit, même un bandit ne peut pas faire ce qui lui plaît. Il doit lui aussi suivre certaines règles. Si l'on se penche sur l’histoire du PCC, on peut voir qu’elle est pleine de mensonges et de trahisons perpétrées sans aucune retenue. Par exemple, ce que les bandits honorent le plus est la «loyauté». Ils appellent même l’endroit où ils partagent le butin «la salle de loyauté destinée au partage de la récolte». Mais chaque fois qu’une crise survient, les membres du PCC se dénoncent et s’accusent entre eux et, comble de tout, ils vont jusqu'à fabriquer de fausses accusations, les uns contre les autres. Prenez, par exemple, le général Peng Dehuai. Mao Zedong, qui provenait d’un milieu paysan, savait bien qu’il était impossible de produire 130 000 jin de céréales par mu2 et que ce que disait Peng était tout à fait vrai. Il savait aussi que Peng n’avait aucune intention de prendre

le pouvoir, cela d’autant plus que, lors de la guerre entre le PCC et le Guomindang (le Parti nationaliste chinois), Peng lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises quand il s’était battu contre les 200 000 soldats de la troupe de Hu Zongnan avec de son côté seulement 20 000 hommes. Néanmoins, dès que Peng a exprimé son désaccord avec Mao, celui-ci est devenu fou de rage et a immédiatement jeté à la poubelle le poème qu’il avait écrit en faveur de Peng : «Qui ose s’élancer à cheval vers le front en brandissant une épée – seulement notre général Peng!» Mao était résolu à tuer Peng, malgré la noblesse et l'esprit d'entraide de celui qui lui avait sauvé la vie. Le PCC tue brutalement plutôt que de gouverner avec bienveillance; il persécute ses propres membres et s’engage dans des querelles internes au mépris de l’esprit de camaraderie et de la loyauté; il troque lâchement le territoire chinois; man-

quant de sagesse, il se fait ennemi des croyances justes; il amorce des courants populaires qui vont à l’encontre de la manière dont le sage gouvernerait la nation. En somme, le PCC a été jusqu’à abandonner l’exigence morale la plus élémentaire selon laquelle même «les bandits doivent aussi suivre la Voie». Sa perversité est allée bien au-delà de la loi de génération mutuelle et d’inhibition mutuelle de l’Univers. Le PCC s’oppose complètement à la nature et à l’humanité dans le but de brouiller le critère du bien et du mal et de renverser la loi de l’Univers. Son arrogance démesurée a atteint sa limite, il est condamné à l'effondrement total. 1. Lao Tseu, La Voie et sa vertu, Taotê-king, Éditions du Seuil, coll. Points Sagesses, Paris, 1979, p. 23. 2. Jin, unité de mesure chinoise pour le poids (1 jin = 0,5 kg). Mu, unité de mesure chinoise qui sert à mesurer la surface des terres (1 mu = 0,165 acre).

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Environnement

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La majesté du fleuve et de ses hôtes Concilier le tourisme d’observation des baleines et la protection d’habitats essentiels d’espèces menacées GROUPE DE RECHERCHE ET D’ÉDUCATION SUR LES MAMMIFÈRES MARINS GREMM

Le fjord du Saguenay

« Je me suis dit : “On va travailler tout le monde ensemble et cette Alliance va se donner la mission de faire du Parc marin l’un des meilleurs endroits au monde où faire l’observation des mammifères marins”. » – Yan Hamel, PDG de Croisières AML Sifflements, claquements, grincements et grognements : le béluga a un répertoire vocal très étendu qui lui vaut le surnom de «canari des mers». CATHERINE DUBÉ/CROISIÈRES AML

Frédérique Binette Époque Times

Des pratiques écoresponsables M. Yan Hamel est président-directeur général de Croisières AML, la plus importante compagnie de croisières au Canada, opérant dans dix ports au Québec et dont l’observation des baleines représente le tiers du volume d’affaires. «Toute cette région, on la navigue depuis qu’on est très, très jeune. On est très conscient de l’importance de conserver un milieu marin en bonne santé si on veut continuer de faire nos activités d’observation», explique-t-il. Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (PMSSL) est une des premières aires nationales de conservation créée au Canada et est géré conjointement par les instances fédérales et provinciales. Son territoire touche la Côte-Nord, le Saguenay, Charlevoix et le Bas-Saint-Laurent et couvre une grande partie de l’habitat essentiel du béluga. Par ailleurs, dans le but de mieux protéger les mammifères marins et de concertation avec le milieu, le parc marin a adopté en 2002 un Règlement sur les activités en mer, mis à jour en 2017, qui définit les règles d’approche et régule l’industrie d’observation. «C’est le seul règlement de ce type au Canada et parmi les meilleures pratiques au pays», affirme Mme Laurence Pagé, agente de communication à Parcs Canada pour le PMSSL. Or, certains ont voulu faire encore mieux. «On a voulu développer des pratiques qui sont encore meilleures [surtout concernant] les comportements que doivent adopter les opérateurs et le contenu [d’éducation] qu’on doit livrer sur la biodiversité du Saint-Laurent», explique M. Hamel. C’est ainsi qu’est née l’Alliance Éco-Baleine. «Je me suis dit : “On va travailler tout le monde ensemble et cette Alliance va se donner la mission de faire du PMSSL l’un des meilleurs endroits au monde où faire l’observation des mammifères marins”», se rappelle M. Hamel. «Parce que les pratiques seront écoresponsables, que le contenu [d’éducation] livré sera de très haute qualité, qu’on va investir dans la recherche scientifique pour voir de quelles façons on peut faire de belles observations, mais sans nuire aux mammifères marins. Alors c’est là que j’ai décidé de fonder l’Alliance ÉcoBaleines», relate M. Hamel.

Observation des mammifères marins dans le Saint-Laurent ►

GROUPE DE RECHERCHE ET D’ÉDUCATION SUR LES MAMMIFÈRES MARINS GREMM

Le long de ses falaises abruptes, la rivière Saguenay coule dans une entaille profonde creusée par le retrait des glaces il y a 10 000 ans. Ses eaux (pouvant atteindre 700 mètres de profondeur!) remontent brusquement à Tadoussac (pour atteindre 22 mètres) et forment un seuil où l’eau douce du continent se mélange à l’eau froide et salée de la mer. «Les eaux du fjord renferment une biodiversité vraiment incroyable! On peut le voir, il y a beaucoup de gens qui font de la plongée sous-marine et qui nous ramènent des photos, c’est très diversifié, sans parler des paysages et de la faune terrestre», affirme M. Simon-Olivier Côté, copropriétaire de la compagnie de tourisme de nature au Saguenay, OrganisAction. «Les baleines s’aventurent dans l’estuaire du Saint-Laurent, certaines d’entre elles entrent dans le fjord. C’est une zone de confluence importante où la remontée des eaux du chenal laurentien va produire énormément de krills. C’est comme un garde-manger, il y a beaucoup de baleines migratrices qui viennent s’alimenter ici chaque été», explique M. Côté. Phoques, marsouins, rorquals, baleines bleues, oiseaux marins, bélugas… les animaux marins ont attiré en moyenne 275 000 visiteurs par année dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (PMSSL), pour la période 20052009, selon un rapport de Tourisme Québec. L’observation des mammifères marins est de loin l’activité la plus populaire du PMSSL, ayant attiré plus de 80% des visiteurs en 2010-2011, selon la même source.

▲ Le béluga est la seule espèce de baleine à vivre dans le Saint-Laurent toute l’année.

moins bien communiquer entre les groupes, être moins efficaces pour chasser ou manquer des occasions de se reproduire», soutient-elle. Contrairement à leurs cousins de l’Arctique, les bélugas qui vivent à l’année dans le fleuve Saint-Laurent ont une aire de distribution relativement restreinte. «[Quand il y a du] bruit autour d’eux, ils n’ont peut-être pas d’autres endroits où aller…», explique Mme Lesage. Des bateaux aussi nombreux mais plus gros Le fleuve Saint-Laurent étant difficile à naviguer, le Règlement de l’Administration de pilotage des Laurentides prévoit que les navires étrangers doivent avoir un pilote breveté ou certifié à bord.

sine, bon an mal an, 7000 affectations (embarquement de pilote). Le trafic se stabilise», soutient M. Robitaille. «Ce qui peut changer c’est la taille des navires qui, comme le reste, va en augmentant. Les chantiers maritimes bâtissent de plus grands navires mais, pour avoir navigué à l’extérieur, je peux vous dire qu’ici, dans le Saint-Laurent, ce ne sont pas les plus grands navires», soutient-il. Du côté du PMSSL, le Règlement sur les activités en mer prévoit l’attribution de 53 permis d’observation en mer. «Ce nombre n’a pas augmenté [depuis 2002] et n’augmentera pas», affirme Mme Pagé. «Il peut y avoir une compagnie qui décide de grossir ses bateaux, d’en enlever, d’en rajouter. À ce moment, c’est à leur discrétion», explique la jeune femme.

La population ne s’est pas rétablie L’histoire du béluga du Saint-Laurent n’est pas un long fleuve tranquille. «À la fin du XIXe siècle, le béluga donnait une bonne barrique d’huile, la viande était bonne à manger et la peau séchée et tannée faisait un excellent cuir», relate Mme AnneSophie Giroux, chef naturaliste au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM). «Dans les années 1920 et – Véronique Lesage, chercheure scientifique 1930, on a accusé à tort les bélugas (et les phoques) d’être responsables de la baisse des stocks de pois«Le Saint-Laurent a ses humeurs, ses microclimats. Des sons. On accordait des primes mensuelles aux pêcheurs Escoumins jusqu’à Québec, on passe d’un extrême à l’autre. qui les tuaient et, plus tard, on offrait 15 $ par queue rap[…] Dans ce secteur, c’est un fleuve à marées, et les couportée», poursuit la jeune femme. Le programme d’extermination des bélugas du gouverrants ne sont jamais dans la même direction […] ils ont nement du Québec a pris fin lorsque des chercheurs ont une très forte vélocité en fonction des marées, de la lunairelevé que ces derniers ne se nourrissaient pas d’espèces son. […] Les pilotes doivent connaître le fleuve», explique d’intérêt commercial, peut-on lire sur le site baleinesenM. Carl Robitaille, pilote et président du conseil d’adminisdirect.com. «On s’est rendu compte que leurs proies printration de la Corporation des pilotes du Bas-Saint-Laurent. cipales ne sont pas les morues et les saumons, mais pluQue ce soit du côté du trafic commercial ou de l’industôt des petits invertébrés et poissons des fonds marins. Ils trie d’observation, le nombre de bateaux n’aurait pas sensiblement augmenté. «En observant nos statistiques, on avoin’étaient pas responsables [de l’effondrement des stocks de

« Les bélugas sont des animaux assez résilients aussi, qui ont une capacité d’absorber des changements dans leur environnement pour rebondir après. »

Le bruit et le dérangement Car la petite baleine blanche du Saint-Laurent est en voie de disparition et les lieux que fréquentent les touristes sont aussi ceux de son habitat essentiel. Par ailleurs, le béluga évolue dans son environnement par écholocalisation, c’est-à-dire en envoyant des sons et en écoutant leur écho pour se localiser ou identifier des proies. Ainsi, le bruit des navires l’insupporte. «Les bélugas évoluent dans un monde qui est assez noir. Leur monde, à la base, c’est acoustique», explique la chercheure scientifique de Pêches et Océans Canada, Mme Véronique Lesage. «Si des bateaux persistent autour d’eux, c’est leur monde qui se réduit. Ils peuvent être moins efficaces ou distraits dans ce qu’ils font d’habitude […] ils peuvent

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Environnement

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poissons], c’était plutôt la surpêche», explique Mme Giroux. Alors que l’exploitation commerciale a pris fin au milieu des années 1950 et que la chasse sportive a été interdite en 1979, la population de bélugas aurait dû se rétablir. Or, les chercheurs ont montré que la population de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent était stable depuis l’arrêt de la chasse jusqu’au début des années 2000, mais qu’elle s’est mise à décliner à raison d’environ 1 % par année, pour atteindre près de 900 individus en 2012, peut-on lire dans un avis scientifique publié par Pêches et Océans Canada en 2013. Vestiges de l’ère industrielle M. Stéphane Lair est professeur titulaire de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et suit les causes de mortalité de la population de bélugas depuis 30 ans. Lorsque des bélugas s’échouent, c’est à son laboratoire de Saint-Hyacinthe qu’ils sont transportés pour une nécropsie. «Pendant les premières années, ce qui avait été trouvé, c’était un nombre très inhabituel de cancers pour des animaux sauvages», soutient M. Lair. En effet, les bélugas du Saint-Laurent sont parmi les mammifères marins les plus contaminés au monde, selon l’avis scientifique précité. La rivière Saguenay draine un immense réseau hydrographique dont les ruptures de pente rendent propice la production d’hydroélectricité ce qui a attiré les usines les plus énergivores, dont les plus grandes alumineries du monde. «Dans le cas des bélugas, quand on regarde ce qui était présent dans leur environnement, ce qui a beaucoup été pointé du doigt, c’était les HAP [hydrocarbures aromatiques polycycliques], dont une importante source venait de la production d’aluminium», explique M. Lair. Avec le temps, les HAP dissous dans l’eau se déposent dans les fonds marins, sur les sédiments, près des proies

dont les bélugas se nourrissent. «La quantité de HAP dans les sédiments du Saguenay a augmenté de façon exponentielle à la suite de la mise en place des alumineries dans les années 1920 et 1930. À la suite des changements de procédés [industriels] dans les années 1970, on a vu une diminution très importante de leurs concentrations», explique M. Lair. Par ailleurs, aucun cancer n’a été observé sur des bélugas estimés être nés après 1971, ce qui coïncide avec l’entrée en vigueur d’une législation encadrant plusieurs substances chimiques, dont les HAP, les BPC et le DDT, selon l’avis scientifique de Pêches et Océans Canada publié en 2013. «Le niveau de contamination des bélugas a diminué de façon très importante dans les dernières années ce qui supporte un peu ce lien entre les cancers et la qualité de l’eau», se réjouit M. Lair.

de composés bromés utilisés comme retardataires de flamme, et qui sont connus pour avoir des effets sur le système endocrinien des mammifères. «Les niveaux [de concentration de PBDE] chez les bélugas ont augmenté de manière fulgurante et ces produits ont, entre autres, un effet sur la glande thyroïde qui est très importante, notamment pour la mise bas», soutient M. Lair. «On se demande si l’exposition aux PBDE explique la mortalité des veaux. Les femelles pourraient avoir une mise bas plus difficile et prolongée ce qui augmenterait les risques que la mère soit séparée de son veau. C’est une hypothèse», soutient M. Lair.

De l’espoir Outre la pollution de l’eau, d’autres phénomènes rendent difficile le rétablissement de la population de bélugas, notamDes veaux fragiles ment le changement climatique qui perturbe l’écosystème du Toutefois, d’autres problématiques de pollution de l’eau fleuve. «On est passé d’un système qui était très froid dans ont émergé. «Ce qu’on a commencé à voir dans les dernières les 1990 avec beaucoup de glaces et d’eau froide, à un sysannées et qui est assez nouveau, ce sont des veaux qui ont de tème beaucoup plus chaud depuis le début des années 2000 quelques jours à quelques semaines de vie et qui sont retrou- et on est dans ces extrêmes depuis 2010», fait remarquer vés échoués. Depuis 2007-2008, on voit beaucoup de morta- Mme Lesage. «Les bélugas utilisent le couvert de glace pour lité de veaux naissants», fait remarquer M. Lair. D’ailleurs, s’abriter pendant les tempêtes hivernales. Sans glace, ils l’année 2012 a été marquée par un nombre particulièrement doivent combattre des eaux agitées, ils vont dépenser plus élevé de bélugas nouveau-nés échoués. d’énergie au cours de l’hiver», explique Mme Giroux. La «On fait des autopsies et on n’arrive pas à trouver de causes modification de l’écosystème du fleuve peut aussi affecqui pourraient expliquer ces mortalités. Alors en l’absence ter leurs ressources alimentaires, peut-on lire sur le site de de cause, on pense que ces veaux meurent parce qu’ils sont baleinesendirect.org. séparés de leur mère», explique M. Lair. Or, tout ne semble pas perdu. «Les mammifères marins Bien que plusieurs substances chimiques persistantes et sont des animaux qui vivent très longtemps, on parle de 70 toxiques aient été bannies au Canada, d’autres ont crû expo- à 75 ans pour un béluga. Ce sont des animaux assez résinentiellement au cours des années 1990, selon l’avis scienti- lients aussi, qui ont une capacité d’absorber des changements fique précité. C’est notamment le cas des PBDE, une famille dans leur environnement pour rebondir après», affirme Mme Lesage. S’il est difficile de tempérer DANYCOULOMBE/MER ET MONDE ÉCOTOURS significativement les effets des changements climatiques, il est possible «d’aider le béluga à passer à travers ce réchauffement du climat en mettant des mesures de gestion relatives aux autres menaces», soutient la chercheure. Du côté de l’industrie touristique, on témoigne d’une prise de conscience grandissante de la clientèle envers l’environnement : «Je vois que les clients veulent de plus en plus des compagnies écoresponsables. […] Pour des entreprises comme la nôtre, ça crée plus d’emplois, on fait des investissements, on améliore les services», se réjouit M. Côté. «On s’en rend compte, [avant le règlement] les gens demandaient : “Est-ce qu’on peut approcher [les baleines] plus près?”. Tandis que là, on sent que les gens ont une plus grande sensibilité à l’environnement et on sent moins de pression par rapport à ça», conclut M. Hamel. GROUPE DE RECHERCHE ET D’ÉDUCATION SUR LES MAMMIFÈRES MARINS GREMM

▲ Le béluga est un animal grégaire. Dans le Saint-Laurent, des clans sont fidèles à des territoires. ◄ À Bergeronnes, il est possible de dormir sur des plateformes aménagées à même les rochers, au bord de l’estuaire. CATHERINE DUBÉ/CROISIÈRES AML

À découvrir près de la rive! Du 17 juin au 9 octobre. Entrée gratuite. • Les Escoumins – Centre de découverte du milieu marin. Activités offertes : observation des baleines, plongée, observation de la faune, lieux d’interprétation et musées. • Les Bergeronnes – Centre d’interprétation et d’observation du Cap-de-BonDésir. Bélugas, marsouins et autres baleines plein la vue! Apportez votre lunch et votre coupe-vent! • À ne pas manquer – Camping Paradis Marin et Camping Mer et Monde Écotours : ces sites de camping sont aménagés à même les rochers qui bordent l’estuaire. • Baie-Sainte-Catherine – Centre d’interprétation et d’observation de PointeNoire. Point de vue exceptionnel sur le fjord du Saguenay et Tadoussac. Observation des mammifères marins dans le Saint-Laurent

MAURICE BERTHOUD/FREEIMAGES CATHERINE DUBÉ/CROISIÈRES AML

Le petit rorqual est la principale cible des pays qui pratiquent encore la chasse commerciale et «scientifique»

Bonnes pratiques de navigation en présence de bélugas dans l’estuaire du Saint-Laurent (Source : Pêches et Océans Canada)

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Si vous apercevez un ou plusieurs bélugas : • Ne cherchez pas à les approcher : gardez vos distances • Ralentissez et éloignez-vous en gardant une distance d’au moins 400 mètres entre votre embarcation et les bélugas. • Si un béluga s’approche de votre embarcation, éloignez-vous lentement et avec vigilance.

Le phare du Saguenay

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Santé

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Les dangers de la fumée tertiaire Conan Milner Époque Times Les preuves démontrant les problèmes de santé chroniques causés par le tabagisme ont radicalement changé la position de la société envers cette accoutumance [finalement]. Il y a quelques décennies, les gens étaient libres de fumer presque partout. Aujourd’hui, dans des centaines de villes nord-américaines, il est interdit de fumer dans les espaces publics, à l’intérieur comme à l’extérieur, et même à proximité de ces lieux. Pourtant, avec tous les efforts déployés pour limiter l’exposition à la fumée du tabac, les conséquences du tabagisme persistent dans une substance appelée fumée tertiaire. Malgré son nom, la fumée tertiaire n’est pas vraiment de la fumée, mais un résidu chimique de la fumée du tabac. Il s’accroche aux murs, aux rideaux, aux tapis, aux meubles, au poil des animaux, aux vêtements, à peu près à tout ce qui se trouve à proximité des polluants de la fumée du tabac. Le Dr Georg Matt, professeur de psychologie à l’université d’État de San Diego, a commencé à étudier la fumée tertiaire dans les années 1990 alors que son équipe de recherche travaillait sur une étude visant le renoncement au tabac. «Nous avons rencontré un petit cassetête», a dit Georg Matt. Même si les mères avaient cessé de fumer et même s’il n’y avait aucune preuve d’exposition à la fumée secondaire, nous ne pouvions pas atteindre des niveaux de biomarqueurs aussi bas chez les nourrissons de parents fumeurs que ceux trouvés chez les nourrissons des parents non-fumeurs. Les chercheurs ont investigué pour savoir si les échantillons avaient été contaminés ou s’il y avait des problèmes dans les analyses de laboratoire ou dans les rapports. Après avoir éliminé plusieurs facteurs, ils se sont demandé s’il y avait d’autres sources d’exposition aux produits chimiques du tabac qui n’avaient jamais été considérées. Les chercheurs ont alors découvert que même si les mères fumeuses étaient très vigilantes quant à ne jamais fumer à l’intérieur, des composants de fumée se propageaient partout dans leur maison – dans la poussière, sur leurs mains – et étaient même fixés sur les surfaces. Naturellement, plus une pièce est exposée à la fumée du tabac, plus elle accumule de fumée tertiaire. Toutefois, ce résidu se retrouve partout où les fumeurs ont passé du temps sans même y avoir fumé une cigarette. «Nous en trouvons dans les voitures de fumeurs, même s’ils ne fument pas dans leurs voitures. Nous en trouvons dans les chambres d’hôtel visitées par des fumeurs. Nous en trouvons dans les voitures de location», a déclaré le Dr Matt.

PETER MUHLY/AFP/GETTY IMAGES

Aujourd’hui, dans des centaines de villes nord-américaines, il est interdit de fumer dans les espaces publics, à l’intérieur comme à l’extérieur, et même à proximité de ces lieux.

ces composants peut provoquer des lésions pulmonaires et hépatiques, des symptômes du diabète, une mauvaise cicatrisation des plaies ainsi que l’hyperactivité. Mais il existe tout de même des différences significatives entre les résidus de la fumée tertiaire et l’exposition à la fumée flottant dans l’air. Pour avoir une idée des caractéristiques spécifiques de la fumée tertiaire, les chercheurs se réfèrent aux trois R : les composants des produits du tabac «restent» sur la poussière et sur les surfaces, ils «réagissent»

l’ozone qui réagit avec certains composants de l’odeur et les transforme en composants sans odeur. Pour la nicotine par exemple, le problème est que ces réactions chimiques créent un nouveau polluant qui est plus nuisible que cette dernière.»

Matt et d’autres chercheurs continuent à explorer. «Nous constatons qu’elle affecte l’ADN humain. Nous savons qu’elle a un effet sur la mort cellulaire. Grâce aux études sur des animaux, nous savons qu’elle a des conséquences sur le fonctionnement de Les conséquences pour la santé nos organes», a souligné le Dr Matt. «Nous La fumée tertiaire pénètre partout, mais devons maintenant étudier l’exposition à qu’elle soit ou non un danger pour la santé long terme sur l’humain dans différents fait l’objet d’un débat. Les sceptiques disent groupes à risque, qu’il s’agisse d’enfants ou que cette notion de fumée tertiaire est une d’autres populations ayant des problèmes réaction excessive qui vise à faire perce- de santé. Il reste encore beaucoup de travoir le tabac sous vail à faire.» un jour très défaD’ici là, la prise de conscience croisvorable plutôt sante de la fumée tertiaire signifie que les qu’une préoccu- fumeurs peuvent nuire à la valeur des biens pation sérieuse. et des véhicules qu’ils pourraient vouloir Même parmi les revendre un jour. militants antitabac, il y a des détracteurs. «Il y a un an et demi, nous avons interSelon Stephen Hecht, professeur de préven- viewé des concessionnaires de voitures tion du cancer à l’Université du Minnesota d’occasion qui sont très conscients que et rédacteur en chef de la revue Chemical cette odeur désagréable est décisive pour Research in Toxicology, la dose de cancéro- les acheteurs. En Californie, s’ils sont incagènes que nous recevons de la fumée ter- pables d’enlever ou de dissimuler l’odeur, tiaire est probablement trop minime pour très souvent ils expédient la voiture ailleurs affecter la santé. où les gens sont peut-être plus tolérants à «Pour une personne exposée à la fumée l’odeur du tabac», a ajouté le Dr Matt. La fumée tertiaire est notoirement difsecondaire, la quantité absorbée est de 1 % ficile à enlever. Les hôtels connaissent trop le temps et r – Le D Georg Matt, université d’État de San Diego bien les ressources nécessaires pour à 5 % environ de la dose absorbée par le retirer l’odeur désagréable de la fumée de fumeur, elle sera beaucoup plus faible pour cigarette. Dans certains cas, la fumée terla fumée tertiaire», a déclaré le Dr Hecht tiaire ne peut jamais être totalement élimiau magazine US News and World Report. née, des objets qui l’ont absorbée comme La fumée tertiaire contient les mêmes les matelas, les couvertures et les pancomposants nocifs étudiés dans le contexte neaux de gypse doivent souvent être remd’un fumeur actif et de la fumée secon- placés pour se débarrasser complètement daire. Cependant, contrairement à la des résidus. fumée réelle qui est facilement inhalée, il Le Dr Matt et son équipe de recherche faudrait qu’il y ait absorption significative travaillent actuellement sur une meilleure de la fumée tertiaire par des voies d’expo- façon de nettoyer les surfaces contaminées sition supplémentaires comme la peau ou par la fumée tertiaire et il devrait avoir des quand les enfants mettent leurs mains dans réponses «très bientôt». Toutefois, il précise la bouche après avoir touché des surfaces que même si les efforts de restauration sont contaminées, pour que cela présente une efficaces, rien ne vaut le remplacement. menace réelle. De plus, il n’est pas claire«Ne fumez pas à l’intérieur, c’est le ment établi à quel point le corps absorbe la conseil le plus important», a conclu le Dr fumée tertiaire en étant exposé aux envi- Matt. «Et trouvez un espace à l’extérieur ronnements et aux matériaux couverts de qui ne permet pas à la fumée de tabac de ce résidu. Ce sont des questions que le Dr se propager à l’intérieur de la maison.»

La fumée de cigarette contient plus de 7000 produits chimiques, dont au moins 70 sont réputés causer le cancer.

Produits chimiques concentrés Selon la Société américaine du cancer, la fumée de cigarette contient plus de 7000 produits chimiques, dont au moins 70 sont réputés causer le cancer. Des études sur des animaux ont démontré que l’exposition à

avec d’autres composants chimiques pour en fabriquer de nouveaux qu’ils «réémettent» dans l’environnement. Les composants de la fumée tertiaire peuvent se mélanger avec d’autres composants toxiques déjà présents dans l’environnement – comme la peinture, les panneaux de gypse ou le rembourrage – pour former de nouveaux composants chimiques plus dangereux. La fumée tertiaire peut également se mélanger aux agents utilisés lorsqu’on tente de la nettoyer. «Dans l’industrie hôtelière, c’est particulièrement commun de tenter de recouvrir ou d’éliminer les odeurs de tabac parce que c’est principalement en raison de l’odeur que les clients se plaignent de la fumée du tabac», a précisé le Dr Matt. «Dans de nombreux cas, ils utilisent un antioxydant comme

« Ne fumez pas à l’intérieur, c’est le conseil le plus important. »

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La fumée tertiaire s’accroche aux murs, aux rideaux, aux tapis, aux meubles, au poil des animaux, aux vêtements.

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Santé

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Premiers soins émotionnels Justina Reichel Époque Times Nous savons tous soigner une coupure avec un pansement ou brosser nos dents pour éviter les caries, mais pourquoi ne nous apprend-on pas à traiter la douleur émotionnelle, telle que la solitude ou le rejet? Nous connaissons les principes de base sur la manière de protéger notre corps, mais qu’en est-il de notre âme et de notre cœur? Ce sont des questions que le psychologue Guy Winch se pose depuis des années. Dans son livre intitulé Emotional First Aid: Healing Rejection, Guilt, Failure, and Other Everyday Hurts (Les premiers soins émotionnels : guérir du rejet, de la culpabilité, de l’échec et d’autres blessures de tous les jours), il démontre de façon convaincante l’importance d’une bonne hygiène émotionnelle – de prendre soin de nos émotions et de notre esprit – avec la même diligence que nous entretenons notre corps. «Il est temps d’éliminer le fossé entre notre santé physique et notre santé mentale. Il est temps d’accorder la même importance aux deux aspects», a-t-il déclaré dans une conférence de TED en 2014 intitulée Why We All Need to Practice Emotional First Aid (Pourquoi nous

avons tous besoin de mettre en pratique les premiers soins émotionnels). Dans sa présentation, Guy Winch décrit les blessures psychologiques communes que nous conservons dans la vie quotidienne ainsi que les habitudes concrètes que nous pouvons adopter afin de les gérer.

l’endommager davantage?», a-t-il souligné dans la présentation de TED. «Nous ne voudrions pas aggraver volontairement une blessure physique... pourtant nous le faisons constamment avec les blessures psychologiques. Pourquoi? C’est à cause d’une mauvaise hygiène émotionnelle.»

Le rejet Imaginez ceci : vous allez à un premier rendez-vous amoureux et, après 10 minutes, la personne se lève et part en disant que vous ne l’intéressez pas. Comment allez-vous le supporter? Beaucoup d’entre nous ressentiraient de la douleur, de la honte, du rejet. Notre discours intérieur négatif, dit M. Winch, ressemblerait probablement à : «Je n’aurais pas dû dire cela. Je suis si gros et moche. Je n’ai rien d’intéressant à dire. Pas étonnant que cette personne me rejette.» Cependant, M. Winch préconise l’approche opposée. La compassion envers soi-même, dit-il, est la clé pour surmonter le rejet. Au lieu de nous critiquer sévèrement et de nous concentrer sur nos fautes, nous devrions tenter de nous rassurer de la même manière que nous consolerions un ami. Cela aide à renforcer la résilience émotionnelle et nous donne la force de surmonter le rejet – et même d’en tirer une leçon. «Notre estime de soi est déjà touchée et blessée. Pourquoi insister et continuer à

La solitude Ces dernières années, les recherches ont révélé les conséquences profondes de la solitude chronique sur la santé mentale, émotionnelle et physique. Certains scientifiques ont comparé les effets nocifs de la solitude sur la santé à ceux du tabagisme aigu. La solitude est particulièrement dangereuse, souligne le psychologue, parce qu’elle entretient une déformation de la perception que nous avons de nous-mêmes et des autres, ce qui nous conduit à un plus grand isolement. Pratiquer une bonne hygiène émotionnelle, explique-t-il, c’est être attentif à ces signaux de douleur, tels que les sentiments fréquents de solitude ou de dépression. C’est seulement en étant conscients de la cause de notre souffrance émotionnelle que nous sommes capables de prendre des mesures pour la résoudre. «Vous ne pouvez pas traiter une blessure psychologique si vous ne savez même pas que vous êtes blessé», remarque-t-il. La rumination La rumination consiste à repasser en boucle dans votre esprit de façon obsessionnelle des événements déplaisants durant des heures, des jours ou même des semaines. Souvent, nous ruminons quand nous nous sentons humiliés, insultés, effrayés ou en colère. Le besoin de ruminer peut être très fort, ce qui exagère son importance et conduit à l’illusion qu’il est nécessaire ou utile. En réalité, cela peut être très nuisible. «En consacrant tant de temps à des pensées excessives ou négatives, vous risquez réellement de développer une dépression clinique, l’alcoolisme, des troubles alimentaires et même des maladies cardiovasculaires», a-t-il indiqué. Que pouvons-nous faire lorsque nous sommes pris dans un tourbillon de pensées négatives? Trouvez une distraction saine, conseille M. Winch. Forcez-vous à penser et à faire autre chose. Des études montrent que même une distraction de deux minutes

peut désactiver l’envie de ruminer et aider à consolider l’habitude de la pensée positive. L’échec La façon dont nous gérons l’échec est directement liée à la manière dont nous nous percevons, explique M. Winch. Certaines personnes intègrent immédiatement l’échec comme faisant partie de leur identité. Certains peuvent passer à travers quelques frustrations ou quelques revers avant de s’avouer vaincus. D’autres peuvent supporter de multiples échecs sans être découragés, grâce à la confiance qu’ils ont en eux-mêmes et en leurs objectifs. «Si votre esprit tente de vous convaincre que vous êtes incapable de faire quelque chose et que vous le croyez, vous commencerez à vous sentir impuissant et à vous décourager trop vite, ou pire, vous n’essayerez peut-être même plus», a-t-il dit. «Alors vous serez encore plus convaincu que vous ne pouvez pas réussir. C’est pourquoi tant de personnes ne réalisent pas leur potentiel réel.» Faible estime de soi La meilleure façon de construire une bonne estime de soi est de détecter nos habitudes psychologiques malsaines et de les changer, assure le psychologue. Laisser se développer les habitudes négatives affaiblit notre estime envers nous-mêmes et notre santé. «Lorsque l’estime de soi est plus faible, vous êtes plus vulnérable au stress et à l’anxiété. Les échecs et les rejets vous blesseront alors davantage et il faudra plus de temps pour vous en libérer», a-t-il déclaré. Soyez proactif en protégeant l’estime de soi grâce à l’autocompassion. Lorsque vous êtes en détresse, accordez-vous la même gentillesse que vous le feriez avec un ami proche et résistez à l’envie de vous mépriser. Même si cela ne vient pas naturellement au début, la résilience émotionnelle se forme au fil du temps, elle se consolide dans chaque pensée et chaque décision que nous prenons. «En agissant pour sortir de votre solitude, en changeant vos réactions face à l’échec, en protégeant votre estime de soi, en luttant contre les pensées négatives, vous ne guérirez pas seulement vos blessures psychologiques, mais vous consoliderez la résilience émotionnelle», a conclu M. Winch. «Vous allez vous épanouir.»

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C’est en étant conscients de la cause de notre souffrance émotionnelle que nous pouvons prendre des mesures pour la résoudre.

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Chine ancienne

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L’origine et la signification des baguettes Léo Timm Époque Times Désormais répandues par le développement des restaurants asiatiques, les baguettes ont été depuis des millénaires l’ustensile de choix pour les repas, que ce soit entre autres en Chine, en Corée, au Japon, ou au Vietnam. Cet ustensile a priori anodin à nos yeux d’Occidentaux fait pourtant partie de nombreuses histoires et légendes populaires. Une croyance populaire veut que les baguettes aient été inventées par un légendaire empereur chinois surnommé Yu le grand, à une époque où la civilisation était alors menacée par de grandes inondations. Trop occupé à inventer un système de digues, Yu ne voyait plus sa femme ni son enfant. Un jour, alors que ses recherches l’ont mené sur une île, Yu a confectionné un récipient pour y faire cuire de la nourriture. Il était à la fois impatient d’avoir quelque chose dans l’estomac et anxieux de penser au travail qui l’attendait. Plutôt que d’attendre à rien faire que son plat refroidisse, il a coupé deux tiges d’une branche d’arbre et a saisi la viande directement dans l’eau, encore bouillante. Ses compagnons l’ont imité, c’était le début des baguettes. Les plus vieilles baguettes retrouvées étaient en métal. Elles ont été déterrées des

ruines de Yin, un site de fouilles archéologiques datant de la dynastie Shang (environ 1600-1046 av. J.-C.). Manger à l’aide de baguettes est devenu progressivement une pratique courante. Découper la viande en morceaux avant de la faire cuire permet d’en conserver les sucs, car la cuisson est alors plus rapide. Cela élimine d’avoir recours au couteau de table, qui était considéré comme un ustensile «barbare». Confucius, philosophe chinois ayant vécu au VIe siècle av. J.-C., est connu pour avoir déclaré que les hommes bien élevés «ne tolèrent aucun couteau à leur table». Des conventions symboliques L’apparence des baguettes montre en elle seule le principe chinois de binarité, le yin et yang. Les baguettes forment une paire qui fonctionne avec l’une tenue fermement et l’autre mobile. Cela reflète un des aspects du yin et yang, deux éléments respectivement passif et actif, qui seraient à la base de toute chose dans ce monde. Couramment, les baguettes ont une base carrée avec des bords arrondis et ce ne serait pas un hasard. Cela ferait référence au ciel, que la pensée chinoise imagine circulaire, et à la terre, représentée par la forme carrée. On trouve ces représentations dans les «huit trigrammes», une pratique taoïste divinatoire.

Parce qu’elles représentent l’union du ciel et de la terre, les baguettes sont considérées comme auspicieuses et font même souvent partie des cadeaux de mariage, en guise de bénédiction pour les nouveaux époux. La manière correcte de tenir les baguettes est la suivante. Le pouce et l’index se situent en haut des baguettes, l’annuaire et le petit doigt se situent plus bas, tandis que le majeur se trouve au milieu, entre les baguettes. On retrouve à nouveau les symboliques du ciel, de la terre et de l’humanité, propre à la pensée traditionnelle chinoise. L’annuaire et le petit doigt, se soutenant l’un l’autre derrière les baguettes, représentent le Tao sur terre, ou la coopération des êtres vivant dans le royaume des mortels. L’index et le pouce représentent la flexibilité et la stabilité, soit les lois du ciel. Le majeur symbolise la difficile mais honorable place du monarque, considéré comme le fils du ciel, qui doit à la fois assouvir les besoins de son peuple et être un exemple de vertu. La croyance traditionnelle chinoise parle de lien entre le ciel et l’humanité. Cela a nourri la culture comme les éléments de la vie quotidienne, depuis les rituels observés dans les cours impériales jusqu’aux coutumes populaires transmises de génération en génération. Traditionnellement, la longueur d’une baguette était de 7 cun et 6 fen (mesure

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chinoise équivalente à environ à 24,7 cm) en référence aux «sept sentiments et six désirs» de la théologie bouddhiste.

Ji Gong, moine excentrique et légendaire de la dynastie des Song David Wu Époque Times Ji Gong (1130-1270) est né dans une famille riche durant la première partie de la dynastie des Song du Sud (1127-1279). Il perd ses parents à l’âge de 18 ans et devient alors moine débutant (ou moine novice) dans le temple Lingyin, un monastère bouddhiste de la cité de Hangzhou. On lui donne alors le nom Dao Ji, qui signifie littéralement «aider et offrir le salut aux gens grâce à la loi de l’univers».

En tant que moine débutant, Ji prépare les repas pour les autres moines du monastère. Il travaille dur et sans relâche, cependant, contrairement aux autres moines, il s’habillait de manière négligée et mangeait parfois de la viande. Une fois, il a dérobé des habits luxueux d’un moine ordonné pour les revendre. Il devient rapidement connu pour sa nature excentrique qui agaçait les autres moines. Son tempérament lui valut d’être surnommé «Ji le moine fou». Seul le vieil abbé remarque la qualité innée de Ji, il le protège secrètement afin qu’il ne se fasse pas renvoyer du monastère. Il appelait

Ji «le moine fou de joie». Malgré sa personnalité originale, Ji était quelqu’un de sincère, au grand cœur, et un disciple très accompli des enseignements bouddhistes. Il était connu pour venir en aide aux personnes en détresse, en les protégeant du danger et même parfois en leur sauvant la vie. Les gens l’appelaient Ji Gong, ou «Maître Ji». Beaucoup de légendes populaires chinoises décrivent ses divers exploits. Il est généralement représenté comme un moine habillé en haillons, sourire aux lèvres, ayant dans la main gauche un éventail cassé en feuille de palme capable de faire de la magie et, dans sa main droite, une gourde de vin ou des perles de prières bouddhistes ou parfois une selle de paille usée.

Tirer des troncs d’arbres hors d’un puits Une histoire populaire raconte comment Ji Gong a tiré des troncs d’arbres hors d’un puits en utilisant des pouvoirs supranormaux. Un temple devait être construit à Hangzhou, mais il y avait une pénurie de bois. Le meilleur bois pouvait être trouvé dans la province du Sichuan, à environ 1500 km. Les moines étaient désespérés. Toutefois, cela n’a pas arrêté Ji Gong. Il a En tant que nom, le caractère ƒ signifie connaissance où l’étude d’une disci- utilisé ses pouvoirs pour sortir des troncs, pline, comme dans ƒԹ ZWß UJÊ, savoir les uns après les autres, hors d’un puits. ou bourse d’études, ou ‫ף‬Ěƒ UJà JWÉ Les moines les empilaient et avant que le ZWß, sociologie. moine chargé de compter les troncs ait eu En tant que verbe, ƒ signifie l’action le temps de crier : «Cela suffit!», Ji Gong en d’acquérir la connaissance ou des compé- avait déjà tiré un autre. Il a arrêté en ententences. Par exemple, ƒۧ ZWß [É signifie dant le moine crier. acquérir la connaissance ou une compéOn dit que le dernier tronc est resté à moitence; ƒϫ ZWß ZÊ signifie étudier; et ƒ tié immergé dans le puits; les générations Řَů ZWß [삈 \JÉ [ÏPI, précise étudier suivantes ont construit un pavillon au-desavec pour objectif la mise en application. sus du puits et l’ont appelé «le puits de la téléL’étude ou l’apprentissage est très portation divine». important dans la culture chinoise et les grands philosophes dans l’histoire Le vieux couple de la rue de l’Éventail La rue de l’Éventail à Hangzhou nous chinoise, tels que Kong Zi (Confucius), Zeng Zi, et d’autres y font souvent référence. Selon une célèbre citation de Kong Zi, «Celui qui apprend sans réfléchir est perdu, mais celui qui réfléchit sans apprendre est en grand danger.»

Analyse des caractères chinois : ƒ Xué étudier Époque Times Le caractère ƒ ZWß signifie étudier ou apprendre. Il tire son origine des premiers écrits sur des os divinatoires, très pictographiques. La première composition du caractère ƒ indiquait sa signification originelle – une salle d’étude ou un endroit où les enfants peuvent apprendre. La partie située tout en haut semblable à un «X» symbolise les mathématiques. Les deux parties qui les enferment ressemblaient à l’origine à des griffes et des mains avec, d’un côté, ግ \J삇Q, pour attraper, et de l’autre, Ƌ UJ삉W, main, pour traduire le fait que l’enseignement est transmis de l’un à l’autre. Le milieu symbolise le toit d’une structure. Finalement, la partie du bas, Ŕ \삈, enfant, indique à qui est transmis la connaissance.

raconte une autre histoire sur Ji Gong. Elle était autrefois une rue sans nom sur laquelle vivaient beaucoup de gens pauvres. Il y avait parmi eux un vieux couple propriétaire d’un petit magasin spécialisé dans la fabrication, la réparation et la vente des éventails. Ils ne faisaient pas de profit et ne mangeaient pas toujours à leur faim. Un jour, un pauvre moine habillé en haillons est entré dans le magasin pour faire réparer son éventail. Le vieil homme a jeté un œil à l’éventail cassé et, d’un sourire triste, comprit qu’il était trop abîmé pour être réparé. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, le moine était parti. Ils éprouvaient de la sympathie pour le pauvre moine et, bien qu’ils soient eux-mêmes très pauvres, ils ont décidé de remplacer l’éventail par un nouveau sans le lui dire. Quand le moine est revenu deux heures plus tard, le vieux couple lui tend un éventail tout neuf. Le moine, très surpris, laissa l’argent de la réparation. Après quelques pas hors du magasin, le moine se retourna et chuchota quelque chose à la porte avec un sourire. Le vieux couple, fort surpris, réalisa ensuite qu’un couplet de poésie était apparu sur la devanture de leur magasin disant : «L’excellence d’un art naît d’un dur labeur et d’un cœur bienveillant» et «Un bel éventail puise fortune et chance de la qualité de l’artisan». Cette histoire s’est répandue et beaucoup de gens se sont rendus au magasin, les affaires du vieux couple se sont améliorées et ils n’ont plus connu le souci de ne pas pouvoir manger à leur faim. Avec le temps, les gens ont réalisé que cette histoire avait donné son nom à «la rue de l’Éventail».

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Ji Gong, moine excentrique et légendaire de la dynastie des Song

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Vivre

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Idée d’activités

Famille

Votre enfant s’ennuie ? Que faire ?

• ILLUSTRER UNE HISTOIRE

• VISITER UNE FERME

• JOUER À LA CACHETTE

• ÉCRIRE UNE HISTOIRE

• ALLER À LA BIBLIOTHÈQUE

• PRÉPARER UN REPAS ENSEMBLE

• NOURRIR LES OISEAUX

• MONTER UN COMPTOIR À LIMONADE

• FABRIQUER DES AVIONS EN PAPIER

• FAIRE VOLER UN CERF-VOLANT

• CUEILLIR DES FRUITS

• VISITER UN MUSÉE

• ALLER CAMPER

• JOUER AUX CHARADES

• JOUER À UN JEU DE SOCIÉTÉ

• PEINDRE D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE

• ALLER AU PARC • LIRE ENSEMBLE

• FAIRE DU VÉLO OU DE LA PLANCHE À ROULETTES

• JOUER AUX CARTES

• JOUER AU TENNIS

• PLANIFIER UNE FÊTE

• NETTOYER SA GARDE-ROBE

• FAIRE SA PÂTE À MODELER

• JOUER AU FRISBEE

DOMAINE PUBLIC

Barbara Danza Époque Times Ah, l’été! Les jours d’été, les nuits chaudes, les lucioles, la détente, pas un souci au monde… jusqu’à ce que vos enfants prononcent cette phrase que vous appréhendez : «Je m’ennuie.» À un certain moment, peut-être dès les premiers jours de juillet, vos enfants vous diront qu’ils «s’ennuient». Sachez qu’il y a plusieurs façons de répondre à cela. La clé, c’est d’être prêt. L’ennui est une bonne chose. Cependant, si vous dites cela à vos enfants, ils ne vont probablement pas l’accepter. L’ennui a plusieurs avantages s’il est traité adéquatement. Ignorer les plaintes est une excellente stratégie qui sert deux objectifs. Premièrement, éviter d’encourager les plaintes. Deuxièmement, leur enseigner à se divertir euxmêmes et leur permettre d’avoir de l’espace pour explorer, créer, découvrir et jouer librement. Donc, si vous changez de sujet ou si vous faites comme si vos enfants n’existaient pas, ils réaliseront que vous n’allez pas les distraire de leur ennui et cela les poussera à trouver quelque chose à faire sans vous. C’est à ce moment que vous verrez la magie se déployer. Ils trouveront des jouets avec lesquels ils n’ont pas joué depuis une éternité, ils créeront quelque chose, ils inventeront un jeu. Finalement, ils s’occuperont pendant des heures. Mais la magie pourrait tarder à arriver. Vous devez être déterminés à ne pas céder à l’envie d’ouvrir la télévision, de leur dire d’utiliser leur iPad ou de vous mettre à les divertir vous-mêmes. Laisser juste passer la crise. La magie apparaîtra finalement. Si, d’un autre côté, vous souhaitez vous lancer et donner à chacun quelque chose à faire lorsqu’ils vous disent qu’ils s’ennuient, c’est aussi correct. Simplement, ne permettez pas qu’ils continuent à se plaindre. Lorsqu’ils disent qu’ils s’ennuient ou qu’ils ne savent pas quoi faire, soyez ferme et dites-leur ce que vous allez tous faire, puis faites-le. À ces moments-là, une liste d’activités pour les distraire de l’ennui pourrait vous inspirer. Vous pouvez la découper et l’afficher. Pour plus d’activités, visiter : www.epochtimes.fr/enfant-sennuiefaire-38886.html

Les bonnes manières

Les adoucisseurs de langage : le b.a.-ba des bonnes manières

Rafraîchissez-vous cet été ! Quelques suggestions désaltérantes à faire à la maison Époque Times

L’été est arrivé ! Pas très chaud cette année… mais quand même, l’équipe d’Époque Times souhaite vous partager quelques recettes et principes de base pour réaliser à la maison de rafraîchissants cocktails sans alcool. La mixologie «La fabrication de cocktails à l’ancienne, la mixologie, c’est le travail que les barmans faisaient au début du siècle. Ils pressaient leur jus de citron, leur jus d’orange, pas moyen d’acheter des “cans” d’Oasis et des canettes de liqueur», explique M. André-Jean Rouleau, mixologue à la Microbrasserie la Mare au Diable, à Sherbrooke. M. Rouleau est en fait biochimiste de formation et connaît bien la chimie des procédés qu’il emploie : «La qualité et le goût de ce qu’on fait sont terriblement influencés par la méthode d’extraction, par la durée et le temps de conservation des jus», explique-t-il. Par ailleurs, les qualités nutritionnelles ne sont pas préservées de façon égale : «Les presse-jus à vis qu’on a tous à la maison ne vont pas faire chauffer le fruit, il y a beaucoup moins d’altération des vitamines et de minéraux», soutient M. Rouleau. «Par contre, la centrifugeuse est plus facile à nettoyer et les jus sont plus rapides à réaliser, alors je me suis équipé d’une centrifugeuse moi aussi !», avoue-t-il. Quant au temps de conservation, «d’un point de vue nutritionnel, le jus sera à son meilleur juste après son extraction, mais la majorité des jus de fruits peut être conservée jusqu’à sept jours, sauf exception des jus de raisin et de melon qui s’oxydent très rapidement», explique M. Rouleau. «[Pour conserver les jus plus longtemps], il y a toujours moyen de tricher en ajoutant un peu de jus de citron ou d’orange, à cause de la vitamine C (l’acide citrique), [un agent de conservation naturel]», confie-t-il. Vous pourrez alors adoucir le tout en ajoutant un peu de sirop aromatisé fait maison! Finalement, faire une grande quantité de jus à conserver peut vous aider à gagner du temps en nettoyant votre centrifugeuse une seule fois! Vous pouvez aussi presser vos différents jus séparément et faire ensuite vos mélanges. Vous pourrez alors déguster des jus différents tous les jours! Préparation d’un sirop simple Dans une casserole, dissoudre une part de sucre dans une part d’eau. Laisser macérer les fines herbes et/ ou les fruits de votre choix pendant 20 minutes. Pour conserver la couleur des herbes à macérer, faites-les blanchir pendant 15 à 30 secondes avant de les hacher et de les faire mijoter. Filtrer et mettre en bouteille. Pour un sirop riche, doubler la part de sucre. Se conserve jusqu’à un mois au réfrigérateur.

Constructeur (dans un verre old fashion avec 1 gros cube de glace) • 1 oz jus de citron • 5 oz jus de concombre • ½ oz sirop d’érable Garnir d’une tranche de citron/ Orange du sportif (dans un verre à eau 12 oz avec glaces) • 2 oz jus de betterave • 3 oz jus d’orange • 3 oz jus de pomme • ½ oz sirop de pêche/lime/coriandre (facultatif) Garnir d’une tranche d’orange Pomme reinette et pomme d’api (dans un verre à eau 12 oz avec glaces) • 6 oz jus de pomme • ½ oz jus de gingembre • ½ oz sirop de basilic • 1 trait de bitter angostura (facultatif) Garnir d’une tranche de pomme Soleil d’été des Indiens (dans un verre à cocktail 12 oz avec glaces) • 3 oz jus d’orange • 3 oz jus d’ananas • ½ oz jus de gingembre Garnir d’une tranche d’orange

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Pour vivre en harmonie en société et à ce que les autres se sentent bien en notre compagnie, il faut avoir de bonnes manières! Dans cette rubrique, nous souhaitons remettre quelques bonnes manières au goût du jour. C’est ainsi qu’avec l’aimable autorisation de son auteure, Hanna Gas, nous reproduisons un texte adapté du blogue Apprendre les bonnes manières. Les adoucisseurs de langage sont un puissant atout pour communiquer avec authenticité mais sans vexer. Bien que nous ne souhaitons pas blesser notre interlocuteur, il peut arriver que nos mots soient empreints de colère, qu’ils soient autoritaires ou porteurs de jugements moralisateurs. Les bonnes manières sont là pour atténuer tout cela en enrobant d’un peu de miel, des propos qui auraient pu être piquants… Voici quelques rappels pour communiquer sans vexer. Ils sont à remettre au goût du jour pour les adultes et à apprendre aux enfants.

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3. Dans le même ordre d’idée, utilisez de préférence des verbes qui expriment un souhait. Cela est moins catégorique. Par exemple : «Voudrais-tu m’accompagner? Je souhaite visiter cette église sur le chemin du retour.» En quelque sorte, les adoucisseurs de langage vous permettent de vous exprimer de manière authentique, tout en étant bienveillant envers votre interlocuteur. Ainsi, ce dernier ne manquera pas de vous rendre la pareille! Pour en savoir davantage : www.apprendre-les-bonnes-manieres.com

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ANDRÉJEAN ROULEAU

1. Les formules telles que : «merci», «s’il vous plaît», «je vous en prie», «pardon» sont nos meilleurs alliés et ne passeront jamais de mode. Non seulement estil important de les enseigner aux enfants, mais aussi de prêcher par l’exemple! 2. L’utilisation du conditionnel est également excellente pour nuancer nos propos. Par exemple : «Pourriezvous fermer la porte s’il vous plaît?» ou bien «Irais-tu mettre la table?»Votre interlocuteur se sentira ainsi plus respecté.

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12 | 4 JUILLET 2017

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L’Extrémadure, une symphonie en vert majeur Christiane Goor Époque Times Au nord de l’Andalousie et à la frontière du Portugal, l’Extrémadure qui ne compte que deux provinces égrène pourtant un chapelet de merveilles entre patrimoine architectural, paysages verdoyants et lacs artificiels. Paradis pour les amoureux d’ornithologie et de randonnée, elle séduira aussi les gourmands qui, d’une terrasse à l’autre, découvriront une cuisine qui sent bon le terroir. En Castille, au nord de la sierra de Gredos, on caricature volontiers le climat de la région avec ce dicton populaire de «3 mois d’enfer et 9 mois d’hiver» tant le vent qui souffle sur le plateau central peut être mordant. Par contre, en Extrémadure, au sud de la sierra, c’est un peu comme si on descendait les marches d’un escalier colossal vers un paysage tout en rondeur où les paysans racontent qu’ici, on connaît 5 mois de sécheresse et 7 mois de saison verte! Le ton est donné! Un paradis écologique Sur fond de montagnes coiffées de neige jusqu’en avril, les régions reculées du nord de l’Extrémadure arborent des paysages spectaculaires dessinés par des gorges que creusent des ruisseaux qui déboulent en cascade dans des vallées profondes et fertiles qui explosent de couleurs dès le printemps. La plus impressionnante est sans aucun doute la vallée du Jerte dont les versants ont été taillés au cours des siècles pour y planter des cerisiers. L’histoire raconte qu’un sultan arabe qui y vivait au XIIe siècle tomba éperdument amoureux d’une fille du Nord qu’il épousa et installa dans ses terres. Comme la jeune femme se languissait des paysages enneigés de son enfance, le sultan eut l’idée de planter des centaines de cerisiers qui, chaque année, fleurissent et couvrent les flancs de la montagne d’un impressionnant manteau blanc. Aujourd’hui, ils sont plus d’un million à tapisser les pentes qui surplombent la rivière, apprivoisant le moindre escarpement et grimpant toujours davantage à l’assaut des cimes. Magie éphémère d’une lumière éblouissante et de blancheur parfumée à découvrir au rythme de la balade

sur les routes sinueuses qui tracent leur chemin entre des murets de pierre sèche. Sait-on que l’Extrémadure est la région européenne qui cumule le plus de kilomètres de côtes d’eau douce, plus de 1500 qui bordent les nombreux barrages construits par les hommes pour s’assurer de ne jamais manquer d’eau, que ce soit pour l’alimentation de la population ou pour l’irrigation des champs, ou encore les nombreuses piscines naturelles aux eaux cristallines dessinées par des sources qui jaillissent en cascade en façonnant la roche, comme celle de la réserve naturelle de la «Gorge des enfers» particulièrement bouillonnante au printemps, mais délicieusement tranquille en été. Tout le site invite à de longues randonnées qui offrent des vues panoramiques sur les versants abrupts de la sierra tapissée de forêts méditerranéennes. L’Extrémadure c’est aussi le plus vaste système agroforestier d’Europe, à savoir 3,5 millions d’hectares de pâturages arborés appelés ici dehesa, un bel exemple d’équilibre entre la nature exploitée par l’homme et la conservation des ressources naturelles. Près de 60 millions d’arbres dont la plupart sont des chênes-verts et des chênes-lièges campent un paradis écologique où circulent en toute liberté des porcs ibériques qui se nourrissent durant leur courte vie de glands, de racines et d’herbes sauvages. De quoi donner les meilleurs jambons du monde sous le label strict de Dénomination d’Origine Dehesa. Le royaume des cigognes Elles sont partout, planant dans le ciel bleu, juchées sur leurs nids ou en train d’arpenter des prairies humides à la recherche de grenouilles, de lézards ou de rongeurs. Au printemps, on les entend craqueter d’un nid à l’autre dans l’attente du conjoint qui viendra à son tour couver les œufs à moins qu’elles ne soient agacées par les choucas ou les étourneaux qui nichent au cœur de leurs grands nids de branchages. Les cartes postales de Caceres dépeignent encore la vieille ville hérissée de nids de cigognes perchés sur le moindre clocher ou sur un pan de toiture. Aujourd’hui, inquiète des dégâts éventuels que peuvent causer ces abris qui pèsent parfois 500 kg, la ville les a détruits ou déplacés vers l’ex-

térieur de la cité où elle a édifié plusieurs mâts surmontés d’une plate-forme ronde sur laquelle de nouveaux nids se sont créés. Elle s’est inspirée des aménagements réalisés par un village voisin, Malpartida de Cáceres qui a d’ailleurs gagné le titre de Village européen de la Cigogne offert par Euronatur, le Fonds qui veille sur le patrimoine naturel européen. Non seulement les échassiers nichent sur les bâtiments historiques de la ville, mais ils se sont approprié la forêt de mâts plantés à leur intention à côté du site de Los Barruecos sans dénigrer pour autant les nids installés sur les grandes quilles de granit qui bordent les réservoirs qui alimentaient jadis le lavoir à laine transformé en musée. Une balade silencieuse sur les chemins qui longent le lac permet d’approcher

les rochers et d’observer la nidification des cigognes blanches. Le site de los Barruecos est un espace unique, protégé comme Monument Naturel, pour sa topographie particulière qui abrite, entre autres, de nombreuses peintures rupestres, mais aussi le siège d’un musée original créé par l’artiste allemand Wolf Vostell, chantre du mouvement Fluxus. Il transforma l’ancien lavoir en un lieu d’accueil pour de gigantesques montages d’art contemporain qui laissent quelque peu rêveurs. Les cigognes ont complètement adopté la dernière œuvre du maître qui additionne un Mig21 s’encastrant dans un piano et des Seat, autant d’éléments qui s’humanisent grâce aux élégants oiseaux qui s’y lissent les plumes tout en veillant à leur progéniture.

Infos pratiques : Infos : www.turismoextremadura.com www.spain.info/fr_BE/que-quieres/ ciudades-pueblos/comunidades-autonomas/extremadura.html Y aller : Toutes les saisons invitent à découvrir l’Extrémadure si vous aimez l’écotourisme, entre la fête des cerisiers en fleurs de fin mars, les baignades de l’été, la saison des vendanges, mais aussi celle des forêts colorées dans la vallée de l’Ambroz dès la fin octobre. L’idéal est de louer un véhicule à Madrid, à 3 heures à peine de Plasencia, et de découvrir la région en musardant au fil de l’inspiration. Les routes y sont excellentes et on n’y connaît pas d’embouteillages… Se loger : La magie de la découverte se poursuit dans la possibilité de se loger dans des demeures historiques réhabilitées en hôtels. À Plasencia, l’hôtel Carvajal Girón est installé dans un palais du XVIIe siècle sur une place qui fait le bonheur des familles installées en terrasse en fin de journée www.palaciocarvajalgiron.com. À Caceres, à deux pas de la Plaza Mayor, l’hôtel NH Palacio de Oquendo occupe un superbe palais du XVIe avec de belles vues sur l’ancienne muraille arabe. Gastronomie : 10 dénominations d’origine et deux indications géographiques protégées assurent une table exclusive : paprika, huile d’olive, fromages, jambon ibérique, miel, cerises, bœuf et mouton, vin del Guadiana, etc. À découvrir en profitant des terrasses et patios qui offrent le plaisir de savourer au soleil un verre de vin associé à de délicieuses tapas comme sur la Plaza Mayor de Plasencia. Ou alors, choisissez quelques bonnes tables comme le restaurant Succo à Plasencia www.restaurantesucco.es.

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La Plaza Mayor de Plasencia, cernée de belles maisons et de galeries à arcades, retrouve sa sérénité après le marché des saveurs qui l’anime chaque mardi.

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La cigogne, porte-bonheur dans l’imaginaire collectif dans des domaines aussi variés que fécondité et fidélité, richesse et santé, protection contre la foudre, etc.

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Les dehesas représentent 35 % du territoire de l’Extrémadure, créant un écosystème complexe, marqué par la présence de chênes, de buissons et de pâturages qui font le bonheur de nombreuses espèces d’oiseaux qui cohabitent avec les fameux porcs ibériques.

Quelques statues figées dans l’éternité scrutent le paysage plongeant de la vallée du Jerte, elles remémorent le courage de ceux qui ont osé s’opposer au franquisme.

Détaillants Herbes de Chine Hua Hong (Quartier chinois) 514 876-8788; 1111, rue St-Urbain, M03, Mtl Hui Tack Wing Ginseng&Thé (Quartier chinois) 514 398-9933; 1107, rue Clark, Mtl Épicerie Kien Vinh (Quartier chinois) 514 393-1030; 1062-1066, rue St-Laurent, Mtl Marché Hawaï (Saint-Laurent) 514 557-6768; 1993, boul. Marcel-Laurin Marché C&T (Saint-Laurent) 514 336-3555; 12200, boul. Laurentien Marché Sheng Tai 514 660-7123; 4850, boul. des Sources, D.D.O.

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