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ESCUELA DE TRADUCTORES DE TOLEDO C U A D E R N O S ◆ N Ú M E R O 2

La recepción de la literatura árabe contemporánea en Europa



O B S E R V A T O R I 0 s o b r e

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P E R M A N E N T E

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á r a b e

La recepción de la literatura árabe contemporánea en Europa Farouk Mardam Bey Isabella Camera D’Afflitto María Luz Comendador Gonzalo Fernández Parrilla Miguel Hernando de Larramendi Luis Miguel Pérez Cañadas Marina Stagh

Cuadernos ESCUELA DE TRADUCTORES DE TOLEDO N ú m e r o 2 Toledo, 1999


© ESCUELA DE TRADUCTORES DE TOLEDO, 1999 Palacio del Rey don Pedro Apartado de Correos nº 192 Plaza de Santa Isabel, nº 5. 45080 Toledo Tel.: (34-925) 22 37 29 Fax: (34-925) 21 41 05 E-mail: ettol@vri-to.uclm.es Depósito legal: 000000000 Diseño: Antonio Otiñano Impresión: Star Ibérica, S. A. Impreso en España


ÍNDICE

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La réception en France de la littérature arabe 7 Farouk Mardam Bey L’Italie découvre la littérature arabe: est-ce grâce à Mahfouz? 15 Isabella Camera D’Afflitto La traducción de literatura árabe contemporánea al español 29 M. L. Comendador, G. Fernández Parrilla, M. Hernando de Larramendi, L. M. Pérez Cañada The translation of Arabic literature into Swedish 41 Marina Stagh



Farouk Mardam Bey. Editions Sindbad

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n 1960, il y avait à peine quatre ou cinq auteurs arabes contemporains traduits en français: on pouvait trouver en librairie Le Livre des jours de Taha Hussein, le Journal d’un substitut de campagne de Tawfiq al-Hakim, quelques pièces de théâtre de Tawfiq al-Hakim, deux ou trois recueils de Mahmoud Teymour, et cela dans une maison d’édition peu connue, Les Nouvelles Editions latines, et puis c’est tout. De cette pauvreté, il y a deux raisons. La première est politique. C’est le contentieux très sérieux qui opposait la France au monde arabe dans les années quarante et, surtout, dans les années cinquante. Après Suez, la plupart des pays arabes, sauf le Liban, ont rompu avec la France. Mais déjà la querelle autour des indépendances de la Syrie et du Liban, le soutien français au sionisme conquérant, la lutte en Tunisie et au Maroc, le début de la

guerre d’Algérie, avaient sérieusement affecté les rapports franco-arabes. Et cela, sans doute, a grandement contribué à la raréfaction de la traduction littéraire de l’arabe en français. Il y a aussi une autre raison, plutôt technique, de cette pauvreté éditoriale: c’est que l’orientalisme français luimême ne s’intéressait pas –ou très peu– à la littérature arabe contemporaine. La France pouvait s’enorgueillir de ses grands orientalistes, spécialistes de littérature classique, mais personne ne suivait de près l’évolution de la littérature contemporaine, sauf, peut-être, la littérature populaire, la littérature en dialectal, aussi bien en Afrique du Nord qu’au Proche-Orient. Mais je ne connais pas de véritables spécialistes de littérature contemporaine, à partir de la Première Guerre mondiale, et surtout après 1945. Cette situation a commencé à changer dans les années qui ont suivi

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l’indépendance de l’Algérie, en 1962. Pour la première fois, on a publié la traduction d’un ouvrage de littérature arabe vraiment contemporaine, celui d’une jeune femme libanaise, Layla Baalbaki (Je vis, aux Editions Julliard). Entre Teymour et Layla Baalbaki, on a donc occulté Mahfouz, Idris et beaucoup d’autres. Mais cette traduction a eu un grand mérite: celui de montrer aux lecteurs français, aux spécialistes français, qu’il y a une jeune littérature arabe, et que cette littérature est articulée aux différents courants de la littérature mondiale. On pourrait parler aussi de certaines traductions dans la revue Orient que publiait le Quai d’Orsay depuis 1957 et qui a contribué, grâce notamment à Michel Barbot, à faire connaître la production littéraire la plus récente. Un autre moment important a été l’anthologie en trois volumes publiée par Le Seuil de 1965 à 1967. A la parution de cette anthologie, certains textes étaient déjà dépassés, notamment pour la poésie et la nouvelle. Mais cela était assez révélateur, et je crois que beaucoup de Français ont entendu pour la première fois parler de Sayyâb ou d’Adonis grâce à cette anthologie. Mais le moment le plus important a été le lancement par Pierre Bernard, en 1970, d’une bibliothèque arabe chez un petit éditeur parisien, Jérôme Martineau, puis les Editions Sindbad, en 1972. Chez Jérôme Martineau, Pierre Bernard a publié deux livres qui ont eu un grand succès: le premier, un ro-

man de Mahfouz, Passage des miracles (Zuqâq al-Midaqq); le deuxième, Construire avec le peuple de Hassan Fathi. Il a repris ces deux livres plus tard, chez Sindbad, et, depuis, il faut dire qu’il a fait un travail de très grande qualité. Les conditions politiques lui étaient à l’époque favorables. D’abord parce qu’il s’est inscrit tout naturellement dans ce qu’on appelait «La politique arabe de la France». Ensuite, parce qu’il a eu un lien privilégié avec un pays arabe en pleine expansion, à savoir l’Algérie. Cela, quoi qu’on dise aujourd’hui, a eu un effet bénéfique puisqu’il a permis à Sindbad d’exister. Et c’est grâce à Sindbad que, dans les années soixante-dix, des auteurs comme Tayeb Salih et Youssef Idriss ont été traduits ; que, dans les années quatre-vingt, Adonis, Sayyâb, Bayâtî, Sonallah Ibrahim et bien d’autres ont fait leur entrée dans les librairies françaises. Qui plus est, ces livres étaient généralement bien traduits, le choix des auteurs était judicieux, et la présentation était d’une grande élégance. On avait là, en effet, des livres parmi les plus soignés de toute l’édition française, ce qui a amélioré le statut de la littérature arabe en France. Parallèlement à ce travail pionnier de Pierre Bernard, un certain nombre de maisons d’édition ont commencé dans les années quatre-vingt à s’intéresser à la littérature arabe. Je pense d’abord aux Editions de Minuit qui y sont arrivées par le biais de leur soutien à la cause palestinienne, en publiant des poèmes de Mahmoud Dar-


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m’étendre un peu parce que je suis directement concerné. Actes Sud a commencé par publier dans ses collections générales deux livres de littérature arabe contemporaine: l’un de Nabil Naoum, en 1988, l’autre de Rachid El-Daif, en 1992. A partir de cette dernière date, une expérience fort importante va être menée par Yves Gonzalez-Quijano, avec la fondation de la collection «Mondes arabes». Pour la première fois, la responsabilité éditoriale revenait à un directeur de collection ayant une idée précise de la littérature arabe, ayant des préférences –qu’on soit d’accord ou non avec ses choix– et s’inscrivant dans une stratégie à moyen terme. Pour la première fois aussi, un jeune arabisant français avait accès aux responsabilités dans le domaine de l’édition. Il y a deux jours, j’ai entendu quelqu’un dans la salle dire du mal des jeunes arabisants européens. Je crois, au contraire, que ce qu’ils font est absolument remarquable et qu’il y a une avancée par rapport à la génération précédente sur un point fondamental: c’est la proximité –à la fois intellectuelle et affective– avec le monde arabe. Il n’y a pas longtemps, les grands arabisants, à quelques exceptions près, occultaient tout ce qui n’était pas officiel, autorisé, reconnu. Les jeunes sont plus en phase avec les nouveaux mouvements littéraires et plus sensibles aux aspirations démocratiques des intellectuels. En tout cas, il faut savoir que la collection «Mondes arabes», entre 1992

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wich, une anthologie par Laâbi parue en 1983. Zayni Barakat, de Gamal Ghitany, a paru aux éditions du Seuil en 1985, et, la même année, a débuté une autre expérience importante, celle de l’Institut du monde arabe en collaboration avec les Editions Lattès. C’est dans cette collection qu’on a édité Fouad al-Takarli, Hanan ElCheikh, Youssef al-Qaid, al-Ujayli, et, surtout, la trilogie de Mahfouz. Mais c’était une collection très fortement subventionnée ; et, comme toujours, quand l’éditeur ne prend pas de risques, il ne fait pas beaucoup d’efforts pour toucher le lectorat. Les traductions étaient subventionnées à 100% et l’Institut du monde arabe couvrait le tiers du coût de la fabrication. Et depuis que l’IMA a cessé de le subventionner, Lattès n’a publié aucune traduction de l’arabe. Un autre type d’expérience a été mené par l’IMA: c’est de soutenir une maison d’édition, dans les mêmes conditions à peu près, mais pour publier un livre dans une collection littéraire non spécialisée: par exemple, la fameuse collection du «Monde Entier» chez Gallimard, où ont paru les ouvrages d’Emile Habibi. Le premier, Al-Mutashâ’il (Le Peptimiste), a été publié, en effet, avec une subvention importante de l’Institut. Un peu plus tard, avec le Nobel de Mahfouz, en 1988, une maison d’édition, Denoël, s’est spécialisée dans la traduction de son œuvre. Je dirai tout à l’heure ce que j’en pense. Puis, il y eut Actes Sud, et là je me permets de

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et 1995, a connu trois succès. Le premier est un livre de Hanan ElCheikh, Femmes de sable et de myrrhe, qui a été vendu à plus de 6.000 exemplaires, avant d’être publié en poche; le deuxième, le livre de Sonallah Ibrahim, Dhât, traduit en français sous le titre Les Années de Zeth, qui a dépassé les 5.000 exemplaires; enfin, phénomène exceptionnel en France, les 3.000 exemplaires vendus d’une anthologie de Mahmoud Darwich, avec une presse enthousiaste, ce qui est aussi très rare s’agissant de la poésie. En France –ce n’est peutêtre pas le cas en Espagne– les plus grands poètes d’aujourd’hui ne dépassent pas, en effet, les mille exemplaires, sauf évidemment lorsqu’ils sont publiés dans une célèbre collection de poche. En 1995, Actes Sud a racheté les éditions Sindbad, qui avaient des problèmes financiers à cause, d’une part, de la situation en Algérie, d’autre part, de la maladie de Pierre Bernard. Cela a fait d’Actes Sud le premier éditeur français, peut-être européen, dans les domaines arabe et islamique. Car Sindbad, faut-il le préciser, ne s’intéresse pas qu’à la littérature contemporaine, mais aussi à la littérature classique, à l’architecture, à la mystique, au domaine persan, au domaine turc, etc.. Arrêtons-nous un moment à la fin de 1995. Un travail mené par les bibliothécaires de l’Institut du monde arabe et publié sous le titre Ecrivains arabes d’hier et d’aujourd’hui recense

tous les ouvrages qui existaient sur le marché français à cette date, qu’ils fussent classiques ou contemporains, traduits de l’arabe ou écrits directement en français. Au 31 décembre 1995, quarante-cinq romanciers arabes étaient déjà traduits en français, vingt-trois poètes, trois dramaturges, en plus de deux ouvrages inclassables, deux monuments de la Nahda: La Jambe sur la jambe d’Ahmad Fâris alChidyâq, et L’Or de Paris de Tahtâwî. Ces chiffres sont assez étonnants pour ce qui est de la poésie. Ils s’expliquent par le fait que beaucoup de poètes vivant en France ont publié à compte d’auteurs, chez certains éditeurs, notamment L’Harmattan. Mais on constate que les plus grands poètes arabes contemporains –Sayyâb, Bayâtî, Adonis, Mahmoud Darwîch, etc.– ont été traduits en français, et c’est un mouvement qui se poursuit. Sindbad a récemment publié une anthologie d’Ounsi al-Hâj; l’année prochaine, paraîtra celle de Saadi Youssef. Notons pour le moment qu’à la fin de 1995, quelque soixante-quinze auteurs arabes contemporains étaient disponibles en français. En septembre 1995, j’ai pris la responsabilité de Sindbad et de la collection «Mondes arabes» chez Actes Sud. Mon souci principal était de «banaliser» la littérature arabe, c’est-à-dire de la sortir de son exotisme, de la faire lire non comme un document sociologique ou politique, non comme un témoignage ethnologique, mais comme une création littéraire.


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seillers éditoriaux. Ils ont souligné aussi le coût élevé de la traduction. Quand on fait ce qu’on appelle d’un mot assez barbare «la moulinette», c’est-à-dire quand on additionne tous les coûts, y compris les frais généraux, on arrive à des sommes considérables. Selon Chodkievitch et Bernard, il fallait pour équilibrer ces coûts vendre 6.000 exemplaires (ce qui est bien sûr exagéré). De toute façon, le marché algérien a permis à Pierre Bernard de poursuivre son travail pionnier. Au contraire, les éditions du Seuil, après Zayni Barakat, publié en 1985, ont attendu huit ans pour publier un autre livre de Ghitany. Ce qui, sur le plan éditorial, est absolument injustifiable. De son côté, Denoël a réservé les droits de Mahfouz dont les livres se vendent à 8.000/9.000 exemplaires, mais cela ne les a pas amenés à publier régulièrement des auteurs plus jeunes ; chez Denoël a paru un livre de Yahya Haqqî, un autre de Sulaymân Fayyâd, et ce fut le seul de la génération des années soixante auxquels nous nous intéressons tous. Gallimard s’est contenté de Habibi et de Sahar Khalifa, Arléa d’Elias Khoury. C’est dire que l’édition française, par paresse ou découragement, est restée, dans ce domaine, en-deçà des Espagnols ou des Italiens. Entre octobre 1995 et octobre 1998, ont été édités cinquante livres sous le label Actes Sud, dont vingttrois de littérature contemporaine, quatorze dans la collection Sindbad, sept dans la collection «Mondes arabes», et

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Actes Sud a sans doute donné plus de visibilité –comme on dit aujourd’hui– à la littérature arabe contemporaine, car il s’agit d’une maison d’édition en pleine expansion, distribuée par Flammarion dans un important réseau de librairies. Cela permet une présence physique du livre dans les librairies, en vitrine, sur les étalages. Le fait, par ailleurs, de passer un certain nombre de livres dans la collection de poche «Babel» leur assure une diffusion constante, à un prix très raisonnable. Qu’en est-il maintenant de la réception de la littérature arabe contemporaine en France? Quand on parle de réception, on pense d’abord au lecteur, mais il y a des médiateurs, des intermédiaires, et c’est là que les choses se décident. Commençons par les éditeurs eux-mêmes. Je me rappelle qu’en 1988, il y a dix ans, un colloque a été organisé à l’Institut du monde arabe, auquel a participé Pierre Bernard, suivi d’un autre colloque, au Caire, auquel a participé Michel Chodkievitch qui était le directeur du Seuil. Tous les deux se sont plaints d’un certain nombre de défaillances dans l’édition arabe, en mettant l’accent sur l’absence de véritables éditeurs dans le monde arabe, qui travaillent pour leurs auteurs, qui tentent de les faire connaître, qui sont en contact avec les éditeurs étrangers, etc. Ils ont noté aussi que la plupart des auteurs arabes n’ont pas d’agents littéraires. Et que les maisons d’édition françaises n’ont pas assez de moyens pour employer des arabisants comme con-

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un dans Actes Sud-Papiers, collection consacrée au théâtre. A quoi s’ajoute un hors-série, paru le mois dernier. Il s’agit de Sabah al-Ward (Matin de rose) de Naguib Mahfouz. A présent, Actes Sud est l’éditeur quasi exclusif de la littérature arabe contemporaine, et ce n’est pas du tout une bonne chose. Parce que ce monopole involontaire se traduit par une sorte de guettoïsation de cette littérature. Il se trouve, en plus, que le directeur de la collection est maintenant un Arabe et que la plupart des notes de lecture sont écrites par des Arabes. Or ce n’est évidemment pas le but recherché de la réactivation du mouvement de la traduction. Par ailleurs, de cette manière, les autres éditeurs se dégagent un peu de leurs responsabilités: puisque Sindbad existe, on est tranquille, on n’investit pas dans la littérature arabe, on n’essaie même pas de s’informer sur la production éditoriale arabe. Si Gallimard, Le Seuil, Denoël, etc. publiaient de la littérature arabe contemporaine, Sindbad pourrait se spécialiser, porter ses efforts sur cinq ou six auteurs, faire un peu ce qui est fait pour la littérature américaine, espagnole, etc.. Mais le fait d’être seul sur ce marché est un poids lourd à porter. L’année dernière, nous avons publié quatre ou cinq «premiers romans». Cela ne pouvait pas marcher très fort! C’est toujours difficile d’avoir à défendre cinq nouveaux noms sur un marché saturé. Muhammad El-Bisatie ne dit rien au lecteur français, ni Hassan

Daoud. Ce sont pourtant des auteurs qui ont beaucoup publié en arabe, qui nous sont proches et que nous aimerions faire connaître au public français. Mais le libraire, même s’il apprécie Sindbad ou Actes Sud, ne peut pas mettre en évidence tous les livres récents. Ce qui fait que la durée de vie, ou l’espoir de vie, d’un livre est d’un mois ou de deux mois. Après deux mois, le livre est renvoyé à l’éditeur et il disparaît des librairies, sauf s’il a une très bonne presse. Tous les chiffres qu’on vous donne des ventes sont des chiffres qui se rapportent aux trois premiers mois. Sauf exception, le livre ne se vend plus au-delà: il se vend sur commande seulement, donc très peu. Un autre problème difficile que nous devons affronter à chaque publication est celui de la médiatisation. D’abord, il est d’usage en France de confier toutes les recensions de la littérature arabe à des journalistes d’origine arabe. C’est-à-dire que celui qui va rendre compte des livres de Sindbad dans Le Monde, c’est Tahar Ben Jelloun, et c’est Maati Kabbal ou Christophe Ayad, dans Libération. C’est la croix et la bannière pour obtenir une note de lecture d’un critique littéraire français, qui accepte de lire le livre comme un roman, comme une œuvre littéraire, et non comme un témoignage, un document ethnologique ou sociologique. D’autre part, les hebdomadaires boudent ostensiblement la littérature arabe. Or ce sont probablement le


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que. Il est rare qu’une note de lecture aborde l’écriture de l’auteur. Mahmoud Darwich a publié chez Sindbad un ensemble d’entretiens sous le titre La Palestine comme métaphore. C’est un livre que je trouve remarquable, où Darwich proteste justement contre la politisation de sa poésie, où il demande à la critique de traiter de sa poésie en tant que telle, et non seulement de son rôle dans le mouvement national palestinien. Or les notes de lecture à propos de ce livre ont insisté, au contraire, sur ce rôle, avec des titres du genre: «Mahmoud Darwich, la voix du peuple palestinien» ... Un autre exemple: Gamal Ghitany a publié en français Waqâi Hârat al-Za`farânî, un livre très complexe sur le plan de la construction romanesque, mais cela n’a pas intéressé grand monde. On a seulement dit que Gamal Ghitany, dans ce livre, luttait vaillamment contre l’intégrisme islamique! J’en ai terminé. Mais comme j’ai promis de finir sur une note optimiste, il m’est particulièrement agréable de dire aux responsables de l’Ecole des traducteurs de Tolède tout le bien que je pense de leur travail. Leur lucidité et leur persévérance nous donnent des raisons d’espérer.

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support le plus important pour la diffusion. Depuis 1995, nous n’avons eu aucune note de lecture dans Le Nouvel Observateur, ni dans L’Express, ni dans Le Point, ni dans L’Evénement du Jeudi. A quoi s’ajoute parfois un amateurisme doublé de malveillance. C’est le cas d’un article publié l’année dernière dans Le Nouvel Observateur –le seul, en trois ans, concernant la littérature arabe– tout entier dirigé contre les écrivains égyptiens de la génération des années soixante, et notamment Gamal Ghitany. Dans cet article, la journaliste met dans la bouche de Gamal des propos qu’il ne pouvait avoir dit –nous le connaissons assez–, et quand il a envoyé une lettre à Jean Daniel, protestant contre la déformation de ses propos, elle n’a pas été publiée. Et puis, il y a les clichés. Tel journaliste va en Egypte pour faire un reportage littéraire à l’occasion de l’Année de l’Egypte en France. Il revient sans avoir rencontré un seul écrivain, mais convaincu de l’incommunicabilité entre écrivains égyptiens et journalistes français! Enfin, nous souffrons de la politisation à outrance de la littérature arabe. Toutes les oeuvres traduites sont immédiatement saisies sous l’angle politi-

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Isabella Camera D’Afflitto. Istituto Universitario Orientale, Nápoles

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e vous parlerai d'abord de mon expérience de traductrice et directeur d'une série littéraire consacrée à la littérature arabe contemporaine. Je vous donnerai ensuite un bref aperçu des traductions faites en Italie par les orientalistes depuis le début de siècle et jusqu'en 1988. Par ailleurs, je vous parlerai des retards et des dégâts causés à une production littéraire que ces derniers ont considéré mineure par rapport à la production occidentale, et donc pas digne d'être traduite. Je vous parlerai enfin des efforts réalisés par une nouvelle génération d'arabisants pour rattraper le temps perdu et faire connaître le mieux possible la littérature arabe contemporaine ainsi que de l'accueil fait à cette production littéraire dans mon pays. Pour ce qui concerne le passé, les critiques peuvent être ainsi synthétisées: indifférence presque totale pour la production littéraire contemporaine; traductions trop scientifiques, trop liées

à l'original, avec des introductions critiques et des notes explicatives dignes d'un texte universitaire plutôt que d'une oeuvre littéraire; absence presque totale d'une recherche esthétique dans la langue cible, l'italien en l'occurrence. Tout cela a produit dans le passé une indifférence de la part des éditeurs italiens, qui ont ignoré complètement la narrative arabe et l'ont reléguée dans le domaine exclusif des études orientalistes. Cependant, la poésie est restée dans le domaine des spécialistes surtout à cause de l'absence de bons traducteurs-poètes. Du début du siècle jusqu'à la fin de 1970, mis à part le cas de Jibran Khalil Jibran, qui a continué jusqu'à nos jours à être publié –mais il s'agit surtout de traductions de l'anglais– il y a eu très peu de traductions de l'arabe, et la plupart ont été des traductions faites dans le cadre de publications académiques1. Parmi nos orientalistes, Francesco Ga-

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brieli a été le premier qui a cherché à publier en dehors du milieu universitaire. Mais après deux livres parus dans les années 40, un recueil d'écrivains égyptiens (Gabrieli, 1941), et un recueil des écrits de Mayy Ziyadeh (Ziada, 1945), il s'est tourné vers d'autres centres d'intérêts et a presque abandonné la production arabe contemporaine. Toujours dans les années 40 Umberto Rizzitano a traduit de l'arabe Zaynab de Muhammad Husayn Haykal (Haikal, 1944), mais après il faut attendre les années 60 pour retrouver un autre livre traduit de l'arabe: il s'agit du Livre des Jours de Taha Husein, traduit toujours par Umberto Rizzitano (Husein, 1965). Il faut ajouter que, au début des années soixante, quelques maisons d'édition avaient déjà manifesté un certain intérêt pour le monde arabe. C'était l'époque des événements algériens, et, par conséquent, les maisons d'édition avaient publié un certain nombre de travaux d'auteurs algériens d'expression française (Haddad, 1960; Dal Sasso, 1962; Chraibi, 1974). A la fin des années 70, l'Institut pour l'Orient de Rome, sous la direction d'Umberto Rizzitano, a créé une série de littérature arabe contemporaine, "Collana di letteratura araba contemporanea", avec l'aide du Centre Nationale de Recherche (CNR). Toutefois, cette série n'a pas donné les résultats espérés et a

cessé d'exister trois années seulement après sa création et après la publication de trois livres: il s'agit de trois recueils de nouvelles d'auteurs égyptiens, tunisiens et syriens (Barresi, 1977; Hamzawi, 1979; Tamer, 1979). Cet échec peut être attribué à l'époque même, car il n'y avait pas encore l'intérêt qu'il y a aujourd'hui pour la production arabe contemporaine, et encore moins pour des traductions qui ressemblaient plus à des études scientifiques qu'à des oeuvres littéraires, et c'est pourquoi ces trois livres sont passés inaperçus, ont été ignorés par la presse et par le milieu littéraire, et par conséquent, n'ont pas été vendus. En 1976, Francesco Gabrieli et Virginia Vacca ont fait paraître une anthologie de la littérature arabe (Gabrieli, Vacca, 1976), où parmi des morceaux choisis de l'époque classique, il y avait quelques extraits de la production arabe contemporaine, et bien sûr, selon les connaissances de l'époque, il y avait un bref extrait de Taha Hussain, Les jours, un autre de Mahmud Taymur et Tawfiq al-Hakim, et une première nouvelle traduite de Nagib Mahfuz2. Pour ce qui concerne les traductions des pièces théâtrales, l'auteur le plus traduit en Italie, comme d'ailleurs dans le reste de l'Europe, a été Tawfiq al-Hakim, dont ont été publiées jusqu'à la fin des années quatre-vingts, dix-huit pièces, parues exclusivement dans des pu-

1. Il s'agit surtout de quelques traductions de nouvelles publiées dans la revue Oriente Moderno ou dans les revues des universités de Naples (Istituto Universitario Orientale) et de Rome (Scuola Orientale-La Sapienza).

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2. En effet une autre nouvelle de Nagib Mahfuz était déjà apparue avant (Giuliani, 1966).


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En Italie, bien avant l'attribution des prix littéraires aux écrivains arabes, ont paru les premières traductions modernes de la littérature arabe écrites en arabe, par des écrivains palestiniens, et surtout publiées pour la première fois hors du cercle académique. L'auteur palestinien le plus traduit a été Ghassan Kanafani, dont les trois romans: Rijal fi shams, Umm Sa'd et 'A'id ila Haifa, parus entre 1984 et 1985. Dans la même période ont été traduits aussi deux autres courts romans: l'un d'Emil Habibi, Sudasiyyat al-ayyam al-sitta et l'autre de Tawfiq Fayyad, Salim Bahlul(Palestina - Tre racconti, 1984; Kanafani, 1985). Il faut dire qu'en Italie ces cinq traductions ont vraiment ouvert le chemin à la littérature arabe contemporaine, parce quelles ont étés les premières traductions de romans arabes à être publiés par une maison d'édition normale même s'il s'agissait d'un petit éditeur, motivé, comme moi, d'un fort engagement politique et du désir de faire connaître la cause palestinienne, même à travers un travail littéraire. A ces premières traductions de la narrative palestinienne il faut ajouter un autre livre publié par la même maison d'édition sur le théâtre palestinien. Il s'agit de la traduction de trois pièces du théâtre de Ghassan Kanafani, d'Emil Habibi et de Mu'in Bsisu, traduites par Ferial Barresi (Palestina Dimensione Teatro, 1985). Ce genre de littérature engagée, dont la diffusion était fondée sur une sorte de militantisme politique, a naturellement échappé aux réseaux com-

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blications académiques. La seule Ahl alKahf, par exemple a été traduite deux fois par deux orientalistes (Al-Hakim, 1959; 1960). Hormis le cas de Tawfiq al-Hakim, il y a eu également une dizaine de pièces d'auteurs arabes traduites à partir de celles des frères Taymur, ainsi que dernièrement quelques pièces du plus grand dramaturge arabe actuel, Sa'd Allah Wannus, dont ont été traduites trois pièces, mais toujours dans le cadre de publications scientifiques (Wannus, 1984, 1989). Dans les années passées, le théâtre a été mieux connu par les spécialistes, tandis que le roman et la nouvelle ont été presque totalement ignorés, non seulement par les éditeurs, mais aussi par les mêmes spécialistes. Quelques données: du début du siècle jusqu'à 1988 ont été traduites 25 pièces théâtrales, ou extraits de pièces théâtrales, tandis que 12 romans ou recueils de nouvelles, dont seulement 6 de 1984 à 1987, ont été publiés. Cette dernière donnée s'explique par le fait qu'au début des années 80 il y a eu un véritable regain d'intérêt pour le monde arabe et par conséquent pour la production littéraire contemporaine aussi. Ainsi, de même que dans les années soixante il y avait eu un certain intérêt pour la cause algérienne, dans les années quatre-vingts en Italie, comme dans le reste d'Europe, la question palestinienne a commencé à monopoliser l'attention des médias, d'où une augmentation des publications sur la Palestine, et par la suite de la production littéraire palestinienne.

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merciaux, mais dans le même temps il n'a pas été un véritable échec pour la maison d'édition. Les romans de Kanafani, par exemple, ont connu deux ou trois rééditions (chaque édition de 2.000 copies), et pour cette époque-là ce résultat était très encourageant. C'est pour cela que je pense que, en Italie, le vrai début de l'intérêt pour la littérature arabe a été la littérature palestinienne, qui pour la première fois a suscité l'intérêt de la presse aussi, même s'il s'agissait essentiellement d'une certaine presse militante de gauche3. Mais, comme on sait, a la fin des années quatre-vingts, il y a eu un autre élément qui a contribué à faire sortir la littérature arabe des académies: c'est l'attribution des prix littéraires conférés pour la première fois par l'occident à des écrivains arabes: le Prix Goncourt (1987) à Tahar Benjelloun, un an avant le prix Nobel à Najib Mahfuz (1988). Lorsque, en 1987, a éclaté le cas de Tahar Ben Jelloun, qui a fait la fortune surtout de quelques maisons d'édition parmi les plus grandes d'Italie4, bien d'autres éditeurs plus petits, se sont lancés dans cette aventure éditoriale et ont inauguré des séries littéraires consacré-

es à la littérature arabe ou de façon plus générale à la production littéraire de la Méditerranée, dans l'espoir de pouvoir eux aussi vendre des dizaines de milliers de copies, comme ce fut le cas pour les éditeurs de Ben Jelloun5. Mais la plupart de ces éditeurs n'avaient pas les compétences nécessaires pour entrer dans le domaine de la littérature arabe, et ils se sont lancés surtout dans la traduction des auteurs arabes maghrébins d'expression française, langue qu'ils pouvaient bien lire. Tandis que pour ce qui concerne la littérature arabe, écrite en arabe, ils ont commis bon nombre d'erreurs et de dégâts. Le cas le plus révélateur a été celui de l'égyptienne Nawal al-Sa'dawi, écrivain dont on a publié deux romans traduits de l'anglais (al-Saadawi,1986; 1989), car les éditeurs ne savaient même pas que l'original était en arabe, et il y a eu bien d'autres cas où les éditeurs ont traduit de l'anglais ou du français des romans écrits en arabe sans le déclarer, chose qui ne peut pas échapper à l'oeil attentif d'un traducteur. Le grand événement du prix Nobel à Najib Mahfuz en 1988 a vraiment pris de court les maisons d'éditions italien-

3. La plupart des articles ont parus sur Il Manifesto, L'unità, Com Tempi nuovi, Avvenimenti. 4. Les oeuvres de Tahar Ben Jelloun ont étés publiées surtout par Einaudi de Turin et par Bompiani de Milan.

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5. Pour ce qui concerne les données de vente des livres de Tahar Ben Jelloun, on peut affirmer qu'aujourd'hui il ne vend pas moins de 25-30 mille copies. Par exemple, voici les données comparatives de la maison d'édition Edizione Lavoro de Rome, pour un roman de Tahar Ben Jelloun et un autre de Nagib Mahfuz: Moha le sage, Moha le fou de Tahar Ben Jelloun jusqu'à juin 1998 a vendu 21.749 copies, tandis que Miramar de Mahfuz a vendu à la même date 4.500 copies.


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6. Voir la bibliographie annexe.

mythique atmosphère d'une Alexandrie d'Egypte, cosmopolite et mystérieuse, que les italiens ont tant aimé. A partir du moment où les maisons d'éditions venaient de découvrir Mahfuz et la littérature arabe, je me suis dite que celui-ci allait bénéficier d'une attention particulière grâce à son prix Nobel, et j'ai donc décidé de me tourner vers d'autres auteurs arabes qui, autrement, seraient restés dans l'ombre. C'est ainsi que j'ai traduit un autre roman palestinien, Said ou le Péptimiste d'Emil Habibi, jusqu'à ce qu'une petite maison d'édition romaine, très courageuse, Jouvence, m'ait offert l'occasion de diriger une série littéraire entièrement consacrée à la narrative arabe, que nous avons nommée "Narratori Arabi Contemporanei", et qui a publié jusqu'à présent 30 romans des plus grands écrivains arabes, tels 'Abd al-Rahman Munif, Edwar al-Kharrat, Baha Taher, Sahar Khalifa, Hanan Cheikh, Ghada Samman, Jabra Ibrahim Jabra, Hanna Mina, 'Abd al-Salam al-'Ujayli, Ibrahim al-Koni et bien d'autres6, dont les oeuvres ont étés toutes traduites par des jeunes arabisants, qui ont eu parfois l'occasion d'avoir des contacts directs avec les écrivains. En Italie il faut citer deux autres maisons d'édition, Abramo de Catanzaro en Calabre et Edizioni Lavoro de Rome, qui se sont engagées dans la publication de la narrative arabe contemporaine et qui n'ont pas eu toujours la vie facile, surtout à cause du manque d'in-

L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce à Mahfuz?

nes, qui n'y étaient pas préparées. Et c'est ainsi que j'ai commencé ma carrière de traductrice, car à l'époque il n'y avait pas d'autres "universitaires" ayant une expérience de traduction non académique. Et comme j'ai affirmé récemment dans une entrevue à un journal égyptien, je dois dire que "hazz Mahfuz" a été aussi "hazzi". C'est à dire la grande chance de Najib Mahfuz, et à partir de lui de toute une littérature arabe, a aussi été la mienne en tant que traductrice. De plus, à cette époque la littérature arabe contemporaine continuait à être considérée dans nos milieux universitaires, comme un champ d'études de deuxième catégorie, et pas digne de l'intérêt des orientalistes, qui critiquaient en général ces traductions en les classant comme des travaux pas digne d'un bon "orientaliste". Mais heureusement cette mentalité commence doucement à disparaître, grâce aussi à une nouvelle génération d'intellectuels comme Edward Said, qui a finalement mis en évidence les méfaits de cette catégorie d'orientalistes. Si dans le passé je n'arrivais pas à trouver des éditeurs, prêts à publier mes traductions de l'arabe, voilà qu'au bout de quelques années les choses ont radicalement changé, puisque ce sont les éditeurs qui sont venus me trouver pour me proposer des traductions et bien sûr les premières traductions qu'on m'a offert étaient des traductions de Najib Mahfuz, dont j'ai traduit le roman Miramar, que j'ai choisi pour la

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térêt des médias pour des auteurs autres que Tahar Ben Jelloun et Najib Mahfuz. Et de ces deux maisons d'édition, seulement la deuxième continue à publier des livres arabes, tandis que l'autre s'est tourné vers d'autres intérêts7. Dans les années 90 bien d'autres petites maisons d'édition ont inauguré de nouvelles séries littéraires d'auteurs arabes, mais ont échoué dans leurs aventures après quelques publications seulement. Je cite par exemple un éditeur de l'Italie du nord, qui a abandonné la littérature arabe après la parution de deux seuls romans: l'un de Magid Tobiya (Tubiya, 1991) et l'autre de Fathi Ghanim (Ghanim, 1991). Mais cette fois l'échec revient surtout aux traductions qui étaient des travaux de thèses universitaires, publiées sans aucun souci de rédaction, avec des dizaines de notes, incompréhensibles pour un lecteur ordinaire. Un autre échec éditorial a été celui d'une nouvelle maison d'édition sicilienne qui a publié trois livres traduits de l'arabe, avant de disparaître complètement de la scène éditoriale italienne, et après avoir fait disparaître avec elle deux romans de Son' Allah Ibrahim et un autre de Ibrahim al-Koni (Sonallah, 1993; 1994; al-Koni, 1995). Ainsi des écrivains arabes ont été très mal connus ou sont restés dans l'ombre par la faute de ces éditeurs peu sérieux. Ces échecs se retournent avant tout contre les mêmes auteurs arabes, qui ne seront jamais connus dans un pays, mais ils doivent aussi

prendre conscience de leur erreur; celle d'avoir signé des contrats de traduction sans avoir des garanties sur la traduction et sur la maison d'édition. Ce genre d'erreurs entre écrivain et éditeur pourrait, sans doute, un jour être évité avec l'aide d'une agence littéraire sérieuse et responsable, qui défendrait les droits des écrivains et pourrait leur épargner bien des soucis. Sans entrer dans l'analyse du manque de clairvoyance ou du manque de vision à long terme de certaines petites maisons d'édition, qui ont publié des séries consacrées à la production "méditerranéenne" contemporaine, ou plus largement à la production du soi-disant "sud du monde", on peut se poser spontanément la question de savoir si cette production aujourd'hui est assez appréciée par le lecteur italien, malgré le nombre d'oeuvres traduites. Depuis 1988, sans compter les données sur les livres de Jibran Khalil Jibran, en Italie ont été traduits plus de 70 romans ou recueils de nouvelles d'auteurs arabes d'expression arabe. Et d'autres sont en cours. Mais l'impression qu'on peut avoir est qu'il y a encore une forte indifférence envers cette culture qui, après tout, reste méconnue. On peut même arriver au paradoxe que le lecteur, aujourd'hui, comme hier quand il n'y avait pas de traductions, continue à avoir les mêmes connaissances et la même attitude stéréotypée vers la culture arabe et en général vers le monde arabo-musulman. Quand j'ai demandé à mes étudiants

7. Pour une liste des traductions de ces deux maisons d'édition, voir la bibliographie annexe.


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lle entre l'Egypte et l'Europe", qui a eu lieu en 1995 au Caire (10 et 11 juin 1995), les participants européens ont parlé de la traduction de la langue arabe dans leurs pays respectifs, et ils se sont trouvés d'accord pour dire que, en dépit des énormes efforts faits dans les dernières années par des maisons d'éditions, l'Europe, au-delà du cas de Tahar Ben Jelloun et de Najib Mahfuz, n'a pas réussi à faire sortir la littérature arabe d'un cercle étroit de quelque amateur ou de quelque survivant tiers-mondiste. Il faut donc faire une autocritique et chercher à comprendre si le résultat de cet "échec" doit être imputé aux experts ou aux éditeurs, qui n'ont pas su encourager le lecteur européen à s'intéresser à cette partie du monde, ou plutôt il s'agit d'un échec provoqué par une politique éditoriale générale, qui suit la "Politique" (avec un /P/ majuscule), et dans ce cas, nous nous rendons compte que nous nous sommes engagés dans la bataille de Don Quichotte. Si nous pouvons récriminer, il nous faut admettre que les dégâts doivent être imputés avant tout aux orientalistes, qui n'ont pas su préparer la nouvelle génération à entrer dans l'actualité, qui n'ont pas été prévoyants et n'ont jamais considéré la traduction comme un moyen de connaissance du monde contemporain. Ils ont condamné tout un peuple, qu'ils avaient d'ailleurs euxmêmes choisi d'étudier, à demeurer dans leur âge d'or dans la conviction que le présent n'avait rien de bon à offrir, et ils ont considéré la langue arabe comme une langue "morte" qu'ils tra-

L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce à Mahfuz?

d'arabe (première année) de l'Université de Naples quelles étaient leurs connaissances de la littérature arabe et des auteurs arabes, puisqu'ils avaient choisi d'étudier cette langue, ils m'ont répondu qu'ils connaissaient les "Mille et une nuit", et ils savent qu'il existe un livre saint qui s'appelle "Coran", mais ils n'ont jamais entendu parler de Mahfuz, ni d'autres écrivains arabes. Ce n'est pas l'Université de Naples la pierre du scandale, mais je peux vous assurer, en partant de mon expérience dans plusieurs milieux italiens de l'école, ou de la presse, etc., que ces constatations sont vraiment très fréquentes et pas seulement chez les étudiants de première année de l'université, mais parfois même chez les intellectuels. Malgré le grand nombre de traductions faites dans les dix dernières années, et malgré l'augmentation de l'intérêt politique pour cette partie du monde, il n'y a pas eu une augmentation proportionnelle du désir de bien connaître le monde arabe et par conséquent sa culture. Il paraît, plutôt, que les informations qui filtrent à travers les traductions, aujourd'hui correctes, soient submergées par la marée d'informations fausses et inexactes que les médias insinuent dans l'esprit du lecteur occidental en général. Mais cette situation ne se limite pas à l'Italie. L'expérience européenne du projet "Mémoires de la Méditerranée", nous a bien montré qu'en Europe il y a les mêmes difficultés et qu'il faut combattre les mêmes stéréotypes, en Suède comme en Italie. Dans une conférence internationale sur la "politique culture-

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duisaient seulement à l'aide des dictionnaires comme le latin ou le grec ancien. Et c'est cette attitude qui a condamné la culture et la production arabe contemporaine à rester dans l'ombre. Un orientaliste hongrois dans un livre des années 40 a écrit que les orientalistes européens en général: "quand ils traduisent n'importe quelle oeuvre littéraire arabe, ils l'analysent du point de vue philologique, mais ils ne la jugent pas selon l'esthétique. Pour eux les oeuvres des écrivains orientaux sont des études scientifiques..." (Germanus, 1946: 229-230) Pour revenir au titre de cette communication, L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce a Mahfuz?, il faut admettre que, en dépit de toutes ces traductions, des prix littéraires, ni Mahfuz, ni les autres auteurs arabes traduits en italien, ont vraiment eu un poids dans le panorama littéraire italien, comme par exemple dans le cas de la littérature sud-américaine. Ainsi, ces traductions n'ont pas pu changer ne serait-ce que le regard stéréotypé des occidentaux vers le monde arabe, ou de façon plus générale vers le monde arabo-musulman. Comme on sait bien la littérature stimulée par les prix littéraires provoque parfois des modes passagères, plutôt qu'un réel intérêt pour la production littéraire d'un monde que nous ne connaissons pas, et surtout que nous ne voulons pas connaître. En même temps, nous comprenons le succès de Tahar Ben Jelloun, parce que, avec ses livres, il a très souvent confirmé le stéréotype si cher aux occidentaux.

Mais, si avec ces constatations j'ai donné un cadre trop pessimiste, je fais alors recours au "Peptimiste" d'Emile Habibi pour dire que, après tout, la situation pouvait être pire, car ces traductions nous permettent aujourd'hui, nous traducteurs de littérature arabe, d'exister et de nous réunir ici.

NOTES

• GABRIELI, Francesco (1941): Narratori egiziani (Testi di Giurgi Zaidan, M. Husain Haikal, Muhammad Taymur, Mahmud Taymur, Tawfiq al-Hakim, Taha Husain), Milano: Garzanti. • GABRIELI, Francesco, Vacca, Virginia (1976), Antologia della letteratura araba, Milano, Edizioni Accademia. • ZIADA, Mayy (1945): Luci ed ombre, a cura di Francesco Gabrieli, Roma: I.T.L.O. • HAYKAL, Muhammad Husayn (1944): Zeinab, traduzione di U. Rizzitano, Roma: IT.L.O. • TAHA, Husein (1965): I giorni, (I e II parte) traduzione di U. Rizzitano, Roma: Istituto per l'Oriente. • Narratori egiziani contemporanei (1977): a cura di F. C. Barresi, Roma: Istituto per l'Oriente. • Hamzawi, Rashad (1979): Quattro novelle, a cura di L. Bettini, Roma: Istituto per l'Oriente. • Tamer, Zakariyya (1979): Racconti, a cura di E. Baldissera, Roma, Istituto per l'Oriente. • HADDAD, Malek (1960): Una gazzella per te, trad. di Andrea Zanzotto, Milano, Mondadori;


muore sulle rive del Nilo, Torino, Eurostudio. • TUBIYA, Magid (1991): La vergine del Gurub, Paese, Pagus Edizioni; • GHANIM, Fathi (1991): Il recinto di ferro appuntito, Paese, Pagus Edizioni. • IBRAHIM, Sonallah (1993): La commissione, trad. di D. Mascitelli, Catania, De Martinis. • IBRAHIM, Sonallah (1994): Quell'odore, Catania, De Martinis. • AL-KONI, Ibrahim (1995): L'oro, Catania, De Martinis. • GERMANUS, Giulio (1946): Sulle orme di Maometto, Milano, Garzanti.

Ouvrages de litterature arabe contemporaine traduites en italien (1940-1998)

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1940 - 1960 • GABRIELI FRANCESCO, Narratori egiziani (Testi di Giurgi Zaidan, M. Husain Haikal, Muhammad Taymur, Mahmud Taymur, Tawfiq al-Hakim, Taha Husain), Garzanti, Milano 1941. • HAYKAL MUHAMMAD HUSAYN, Zeinab, traduzione di U. Rizzitano, I.T.L.O., Roma 1944. • MAYY ZIADA, Luci ed ombre, a cura di Francesco Gabrieli, I.T.L.O., Roma, 1945. • TAHA HUSEIN, I giorni, (I e II parte) traduzione di U. Rizzitano, Istituto per l'Oriente, Roma 1965.

rratori d'Algeria, Roma, Editori riuniti. • CHRAIBI, Driss (1974): La civiltà madre mia, trad. di R. Costa, ParmaMilano, Franco Maria Ricci Editore. • GIULIANI, V.: "Un giorno da leone di Nagîb Mahfûz", Levante, 1966, 3046. • AL-HAKIM, Tawfiq (1959): Quei della caverna, a cura di R. Rubinacci, Napoli, Istituto Universitario orientale. • AL-HAKIM, Tawfiq (1960): La gente della caverna, a cura di U. Rizzitano, Roma, Centro per le Relazioni Italo-Arabe. • WANNUS, Sa'd Allah (1984): Serata di gala per il 5 giugno, a cura di G. Abet, Fasano, Schena. • WANNUS, Sa'd Allah (1989): L'elefante o re del tempo, traduzione. di M. Ruocco, Oriente Moderno, 69, 1989, 253-71. • Palestina - Tre racconti (1984): a cura di I. Camera d'Afflitto, [Ghassan Kanafani, Uomini sotto il sole; Emil Habibi, Sestina dei sei giorni; Tawfiq Fayyad, Selim lo scemo], RomaSalerno, Ripostes. Kanafani, Ghassan (1985): Ritorno a Haifa; La madre di Saad, a cura di I. Camera d'Afflitto, Roma-Salerno, Ripostes. • Palestina Dimensione Teatro (1985): a cura di F. Barresi, [Muin Bsisu, Sansone e Dalila, Emil Habibi, Casi della vita, Ghassan Kanafani, La porta], Salerno, Ripostes. • AL-SA'DAWI, Nawal (1986): Firdaus, Firenze, Giunti. • EL SAADAWI, Nawal (1989): Dio

L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce à Mahfuz?

• DAL SASSO, Rino (1962): Poeti e na-

1970 - 1988

• Antologia

della letteratura araba (testi di Taha Hussain, Mahmud Taymur, Tawfiq al-Hakim, Nagib Mah-

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fuz) a cura di Francesco Gabrieli e di Virginia Vacca, Edizioni Accademia, Milano 1976. • FAYYAD TAWFIK, Selim lo scemo, traduzione di I. Camera d'Afflitto, in Palestina. Tre racconti, Ripostes, RomaSalerno 1984, pp. 115-33. • HABIBI EMIL, Sestina dei sei giorni, traduzione di I. Camera d'Afflitto, in Palestina. Tre racconti, Ripostes, Roma-Salerno 1984, pp. 73-114. • AL-HAKIM TAWFIK, La prigione della vita. Autobiografia, traduzione di G. Belfiore, Università di Palermo/Istituto per l'Oriente, Palermo-Roma, 1976. • HAMZAWI RASHAD, Quattro novelle, traduzione di L. Bettini, Istituto per l'Oriente, Roma 1979. • HUSSEIN TAHA, Memorie, traduzione di U. Rizzitano, Liceo-Ginnasio "Gian Giacomo Adria", Mazara del Vallo, 1985. • KANAFANI GHASSAN, Ritorno a Haifa, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Ripostes, Roma-Salerno, 1985. –Id., La madre di Saad, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Ripostes, Roma-Salerno, 1985. –Id., Uomini sotto il sole, traduzione di I. Camera d'Afflitto, in Palestina. Tre racconti, Ripostes, Roma-Salerno 1984, pp. 19-72. (ii ed. Sellerio, Palermo 1991). • AL-SA`DAWI NAWAL, Firdaus, trad. (dall'inglese) di S. Federici, Firenze, Giunti, 1986. • TAMER ZAKARIYYA, Racconti, traduzione di E. Baldissera, Istituto per l'Oriente, Roma 1979.

1988 (prix Nobel à Nagib Mahfuz)1999 • AA. VV., Lo specchio degli occhi. Le donne arabe si raccontano, a cura di Tawfiq Younis, Ananke, Torino (?), 1998. • AA. VV., Narratori arabi del Novecento, 2 voll., a cura di I. Camera d'Afflitto, Tascabili Bompiani, Milano 1994. (Racconti di: 'Ali al-Du'agi, Mahmud Tahir Lashin,Mikha'il Nu'ayma,Yahya Haqqi, Tawfiq Yusuf 'Awwad, Ulfat al-Idlibi, Suhayl Idris, Nagib Mahfuz, 'Abd al-Salam al'Ugiayli, Yusuf Idris, George Salem, Emil Habibi, Hanna Mina, Samira 'Azzam, Shawqi Baghdadi, Fu'ad alTekerli, Hasib Kayali, Baha Taher, Zakariyya Tamer, Ghassan Kanafani, 'Abd al-Hamid Ben Haduqa, Edwar al-Kharrat, Muhammad 'Abd al-Magid, Yusuf al-Sharuni, Halim Barakat, Tahar Wattar, Giamal al-Ghitani, Mayy Muzaffar, 'Omar Ben Salem, Walid Ikhlasi, Tayeb Salih, Musa Kredi, Yusuf al-Khatib, 'Abd al-Rahman Magid al-Ruba'i, Haydar Haydar, 'Abd al-Rahman Munif, Muhammad Barrada, Sonallah Ibrahim, 'Izz al-Din al-Madani, Muhammad Shukri, Yahya Yakhlif, Ghada Samman, Gilali Khellas, Muhammad Khudayr, Hanan al-Sheikh, Muhammad Zafzaf, Latifa al-Dalimi, Ibrahim Zayd, Ahmad Ibrahim al-Faqih, 'Adi Madanat, Nafla Dhahab, Basma Nassur, Muhammad Makhzangi, Rashid Ben Hagg, Ghalia Qabbani, Ibrahim Samuel). • AA. VV., Voci. Poesie e racconti di autori arabi contemporanei, a cura di


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di M. Avino e I. Camera d'Afflitto, Sellerio, Palermo,1994. • GANIM FATHI, Il recinto di ferro appuntito, traduzione di C. Giuliano, Pagus Edizioni, 1991. • GIABRA IBRAHIM GIABRA, I pozzi di Betlemme, traduzione di W. Dahmash, Jouvence, Roma 1997. –Id., La nave, traduzione di M. Falsi, Jouvence, Roma 1994. • GHITANI GAMAL, Zayni Barakat, traduzione di L. Orelli, Giunti, Firenze 1997. –Id., Il mistero dei testi delle piramidi, traduzione di L. Orelli, Giunti, 1998. • HABIBI EMIL, Le straordinarie avventure di Felice Sventura il Pessottimista, traduzione di I. Camera d'Afflitto e L. Ladikoff, Editori Riuniti, Roma 1990. –Id., Peccati dimenticati, (traduzione di B. Marziali), Marsilio, Venezia 1997. • IBRAHIM SONALLAH, La commissione, traduzione di D. Mascitelli, De Martinis, Catania 1993. –Id., Quell'odore, traduzione di T. Di Perna, De Martinis, Catania 1994. • IDRIS YUSUF, Alla fine del mondo, traduzione di L. Orelli, Zanzibar, Milano 1993. –Id., Il richiamo, traduzione di G. Margherita, Mondadori, Milano 1992. • KANAFANI GHASSAN, Ritorno a Haifa, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Edizioni Lavoro, Roma 1991. –Id., Se tu fossi un cavallo e altri racconti, traduzione di A. Lano, Jouvence, Roma 1993.

L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce à Mahfuz?

Pieralberta Viviani, Cgil-Arci - Reggio Emilia, 1997. • AA. VV., Palestina - la terra più amata. Voci della letteratura palestinese, a cura di P. Blasone e T. di Francesco, il manifesto, Roma 1988. • AMIN AHMAD, La mia vita, traduzione di A. Borruso e M. T. Mascari, Liceo Ginnasio "Gian Giacomo Adria", Mazara del Vallo 1996. • BARAKAT HODA, Malati d'amore, traduzione di S. Pagani, Jouvence, Roma 1997. • AL-BUSATI MUHAMMAD, Case dietro gli alberi, traduzione di B. Longhi, Sperling & Kupfer, Milano 1997. • CHOUKRI MOHAMED (cfr. Shukri Muhammad), Il pane nudo, traduzione (dal francese) di M. Fortunato, Theoria, Roma-Napoli 1989. –Id., Il folle delle rose, traduzione di S. Methnani, Theoria, Roma 1989. –Id., Il tempo degli errori, traduzione di M. Avino, Theoria, RomaNapoli 1993. –Id., Jean Genet e Tennessee Williams a Tangeri, traduzione di M. Avino, il Saggiatore, Milano 1995. • DAIF RASHID, Mio caro Kawabata, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Edizioni Lavoro, 1998. • DARWISH MAHMUD, Una memoria per l'oblio, traduzione di L. Girolamo e E. Bartulli, Jouvence, Roma 1997. • AL-DUAGI `ALI, In giro per i caffè del Mediterraneo, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Abramo editore, Catanzaro 1996. • FAYYAD SULEYMAN, Voci, traduzione

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–Id., Uomini sotto il sole, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Sellerio, Palermo 1991. • KHALIFA SAHAR, La svergognata, traduzione di P. Redaelli, Giunti, Firenze 1989. –Id., La porta della piazza, traduzione di P. Redaelli, Jouvence, Roma 1994. –Id., Terra di fichi d'India, traduzione di C. Costantini, Jouvence, Roma 1996. • AL-KHARRAT EDWAR, Alessandria città di zafferano, traduzione di L. Capezzone, Jouvence, Roma 1994. –Id., Le ragazze di Alessandria, traduzione di L. Capezzone, Jouvence, Roma 1993. • AL-KONI IBRAHIM, La pietra di sangue, traduzione di R. Dal Cason e S. Pagani, Jouvence, Roma 1998. –Id., L'oro, traduzione di M. Avino, De Martinis, Catania 1995. • MAHFUZ NAGIB (Naghìb), Il caffè degli intrighi, traduzione di D. Amaldi, Ripostes, Salerno 1988. –Id., Il ladro e i cani, traduzione di V. Colombo, Feltrinelli, Milano 1989. –Id., Il nostro quartiere, traduzione di V. Colombo, Feltrinelli, Milano 1989. –Id., Miramar, traduzione di I. Camera d'Afflitto e I. Rifaat, Ed. Lavoro, Roma 1989. –Id., Tra i due palazzi, traduzione di C. Sarnelli Cerqua, Pironti, Napoli 1989. –Id., Vicolo del mortaio, traduzione di P. Branca, Feltrinelli, Milano 1989.

–Id., Il palazzo del desiderio, traduzione di B. Pirone, Pironti, Napoli 1991. –Id., Il rione dei ragazzi, traduzione di M. Murzi, Marietti, Genova 1991. –Id., Il tempo dell'amore, traduzione di T. Dragotti e E. Landi, Pironti, Napoli 1990. –Id., La via dello zucchero, traduzione di C. Sarnelli Cerqua, Pironti, Napoli 1992. –Id., La taverna del gatto nero, traduzione di C. Sarnelli Cerqua, Pironti, Napoli 1993. –Id., Il mendico, traduzione di G. Perretti, Pironti, Napoli 1993. –Id., Chiacchiere sul Nilo, traduzione di T. Dragotti e E. Landi, Pironti, Napoli 1994. –Id., Notti delle mille e una notte, traduzione di V. Colombo, Milano, Feltrinelli, 1997. –Id., Principio e fine, traduzione di O. Vozzo, Pironti, Napoli 1994. –Id., Il settimo cielo, traduzione di E. Francesca, Pironti, Napoli 1997. –Id., al-Harafish, traduzione di C. Sarnelli Cerqua, Pironti, Napoli 1999. • MAMDUH 'ALYA, Naftalina, traduzione di M. Avino, Jouvence, 1999. • MINA HANNA, La vela e la tempesta, traduzione di M. A. Aprile, Jouvence, Roma 1993. • MUNIF`ABD AL-RAHMAN, All'est del Mediterraneo, traduzione di M. Ruocco, Jouvence, Roma 1993. –Id., Storia di una città, traduzione di M. Avino, Jouvence, Roma 1996. • MUSA SABRI, L'incidente del mezzo


zioni, Paese (Tv) 1991. 'ABD AL-SALAM, Le lampade di Siviglia, traduzione di M. Avino, Jouvence, Roma 1995. • AL-ZAYYAT LATIFA, Carte private di una femminista, traduzione di I. Camera d'Afflitto, Jouvence, Roma 1996. • ZIYADE KHALED, Venerdì, domenica, traduzione di C. F. Barresi, Jouvence, Roma 1996.

• AL-`UGIAYLI

Ouvrages de theatre arabe traduites en italien

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1940-1960 • AL-HAKIM TAWFIK, L'albero del potere, Commedia di satira politica dell'egiziano Tawfiq al-Hakim, a cura di U. Rizzitano, in Oriente Moderno, XXIII, ottobre 1943, pp. 439-447. –Quei della caverna, traduzione di R. Rubinacci, Istituto Universitario orientale, Napoli 1959. –La gente della caverna, a cura di U. Rizzitano, Roma, Centro per le relazioni italo-arabe, 1960. –Bandito dal Paradiso, a cura di C. Sarnelli Cerqua, in Levante, XI, 3-4, pp. 3-27. –La casa delle formiche, a cura di V. Vacca, in Levante, VIII, 4, 1961, pp. 3-17. –Sapeva come sarebbe morto, traduzione di V. Vacca, in Levante,IX, 34, 1962, pp. 7-24. –Voglio quest'uomo, traduzione di V. Strika, in Levante, 1967, XIV, 3-4, pp. 54-68. –L'amore ideale, a cura di V. Vacca, in Annali dell'Istituto Uni-

L'Italie découvre la littérature Arabe: est-ce grâce à Mahfuz?

metro, traduzione di M. Pappacena, traduzione di L. Orelli. • MUS'AD RA'UF, L'uovo di struzzo, Traduzione di W. Dahmash, Jovence, 1998. • EL SAADAWI NAWAL, Dio muore sulle rive del Nilo, trad. (dall'inglese) di I. Pologruto, Torino, Eurostudio, 1989. • SALIH TAYEB, La stagione di Migrazione al Nord, traduzione di F. Leggio, Sellerio, Palermo 1992. • SAMMAN GHADA, Incubi di Beirut, traduzione di L. Capezzone, Abramo, Catanzaro, 1993. –Id., Un taxi per Beirut, traduzione di S. Pagani, Jouvence, Roma 1995. –Id., Vedova d'allegria, a cura di I. Camera d'Afflitto, traduzione di P. Di Capua, F. Restaino, M. Ruocco, P. Venuta e I. Camera d'Afflitto, Abramo editore, Catanzaro 1991. • AL-SHAYKH HANAN, Donne nel deserto, traduzione di S. Pagani, Jouvence, Roma 1994. • SHUKRI MUHAMMAD, Soco Chico, traduzione di M. Avino, Jouvence, Roma 1997. • TAHA HUSEIN, I giorni, (I parte) traduzione di L. Orelli, Zanzibar, Milano 1994. • TAHER BAHA, Zia Safìa e il monastero, traduzione di G. Margherita, Jouvence, Roma 1994. • Tubiya Magid, Duello con la luna, traduzione di P. Venuta, Abramo, Catanzaro 1992. –Id., La vergine del Gurub, traduzione di L. Avallone, Pagus Edi-

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María Luz Comendador Gonzalo Fernández Parrilla Miguel Hernando de Larramendi Luis Miguel Pérez Cañada

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La traducción de literatura árabe contemporánea al español Investigadores de la Escuela de Traductores de Toledo (Universidad de Castilla-La Mancha)

U

na primera aproximación a la traducción de literatura árabe contemporánea en España parece apuntar a que esta actividad, vinculada tradicionalmente al ámbito académico, ha experimentado cambios significativos a raíz de la concesión del premio Nobel a Naguib Mahfuz en octubre de 1988. Durante los diez últimos años ha crecido notablemente el número de las obras traducidas y el de las editoriales interesadas en esta literatura, entre las que se incluyen grandes casas comerciales con ágiles canales de distribución, lo cual ha facilitado el acceso al gran público. Este trabajo pretende realizar un balance sobre la traducción de la literatura árabe contemporánea al español durante la última década, y reflexionar sobre la posible existencia de una “edad de oro” de la traducción literaria entre el árabe y el español, in-

dagando sobre las peculiaridades, limitaciones y alcance real de este pretendido “boom” editorial. El contenido de nuestra exposición se estructura en tres partes. La primera es una reflexión sobre las características generales de la traducción de literatura árabe contemporánea en España antes de 1988. En la segunda se analiza el impacto que tuvo la concesión, por primera vez en la historia, de un premio Nobel de literatura a un escritor árabe. Por último, la tercera parte se centra en la traducción de la obra literaria de Naguib Mahfuz al español. Para la elaboración de esta panorámica se ha utilizado la información aportada por la base de datos de la Agencia Española del ISBN (Ministerio de Cultura) en lo que se refiere al periodo comprendido entre 1973 y 1998. Para la etapa anterior se utilizó

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la Bibliografia provisional de obras árabes traducidas al español (Garulo, 1988). Ambos periodos se han completado con la información aportada por Contribución del arabismo español a la literatura árabe contemporánea (Gómez Camarero, 1994) y por la Bibliografía de literatura árabe contemporánea (Paradela, 1984), además de otros artículos que se citan en el anexo bibliográfico.

1. La traducción de la literatura árabe contemporánea antes del Nobel a Naguib Mahfuz Desde finales del siglo XIX, la escuela universitaria del arabismo español se había caracterizado por su desvinculación de la limitada aventura colonial española en Marruecos y el Sáhara Occidental. Los discípulos de Ribera y Codera sufrieron un “ensimismamiento andalusista”, resultado de la existencia en nuestro país de lo que ha sido caracterizado como “nuestro Oriente doméstico”. Al-Andalus fue, de hecho, su objeto de estudio predilecto (López García, 1990:40-41) La otra escuela del arabismo español no universitario, el denominado africanismo, vinculado a la acción colonial, prestó interés preferente a aspectos históricos o antropológicos de Marruecos, dejando en un segundo plano lo relativo a la literatura contemporánea ( López García, 1997). Los primeros pasos en la traducción de literatura árabe contemporánea los da el mentor del arabismo español durante la segunda mitad del siglo XX,

Emilio García Gómez. A él se debe la traducción de las dos primeras obras, cuyos autores fueron figuras insignes de la literatura egipcia contemporánea: Los días (Husayn, 1954), y Diario de un fiscal rural (Hakim, 1955). La traducción de estas obras coincide con un período en el que mantener las “tradicionales relaciones de amistad con el mundo árabe” se había convertido ya en uno de los ejes sobre los que se sustentaba la acción exterior del régimen franquista para romper su aislamiento internacional. En este marco hay que insertar la creación en 1954 del Instituto Hispano Árabe de Cultura (IHAC), dependiente del Ministerio de Asuntos Exteriores, bajo la dirección de Emilio García Gómez (Hernando de Larramendi y Núñez, 1996:42-43) Este instituto inició en 1955, con Diario de un fiscal rural la “Colección de Autores Árabes Contemporáneos”, que constituye la primera iniciativa editorial destinada a difundir la literatura árabe contemporánea en España. A partir de mediados de los sesenta una nueva generación de arabistas acomete, con el patrocinio de esa institución oficial, la elaboración de antologías de teatro, cuento y poesía. Así se traducen obras de Tawfiq alHakim y Kamil Husayn, cuentos de Muhammad Taymur, Mahmud al-Badawi, Yusuf Idriss y otros. Entre los traductores se encontraban también Federico Corriente, María Eugenia Gálvez, María Jesús Viguera, Joaquín Vallvé, José María Fórneas, Pedro Chalmeta, Julián Gómez Izquierdo...


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Martínez Montávez, verdadero responsable de la ruptura epistemológica entre el arabismo andalusista y el contemporaneísta. En las filas de esta revista se encontraban María Jesús Viguera, Carmen Ruiz Bravo-Villasante, Serafín Fanjul, Federico Arbós, María Luisa Cavero, Marcelino Villegas, Fernando de Ágreda y José Rodríguez Trobajo. Los géneros traducidos durante esta etapa fueron, en orden de mayor a menor número de publicaciones: la poesía, la narrativa, el teatro y el ensayo. La primera colección de poemas traducida al español fue obra de Pedro Martínez Montávez, quien en 1958 publicó su Antología de la poesía árabe contemporánea (Martínez Montávez, 1958). La primera muestra del teatro árabe contemporáneo la ofrecía, en 1963, el IHAC en el nº 2 de su “Colección de Autores Contemporáneos” con piezas cortas de Tawfiq al-Hakim (Hakim, 1963) vertidas al castellano por varios traductores. De este mismo autor, el Instituto Egipcio de Estudios Islámicos publicaría en 1977 Sherezada (Hakim, 1977). Con el número cuatro de la misma colección llegaba al lector español, en 1964, la primera antología de cuentos bajo el título Nuevos cuentos árabes, con una pléyade de narradores entre los que se encontraban los hermanos Taymur, Yusuf Idris, Zakariya Tamer, al-Uyaili, etc. Pocos años más tarde, Marcelino Villegas y María Jesús Viguera darían otra vuelta de tuerca, al abundar en la traducción de este género con Narraciones árabes del siglo XX (Villegas, Viguera, 1969)

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Es precisamente la vinculación a instituciones públicas o asociaciones privadas uno de los rasgos que caracterizan la traducción de la literatura árabe durante esa etapa. Hubo otras instituciones que publicaron traducciones del árabe además del IHAC: el Instituto Egipcio de Estudios Islámicos (IEEI) y la Casa Hispano-Árabe. El Instituto Hispano-Árabe de Cultura editó diecisiete traducciones entre 1955 y 1988. El Instituto Egipcio de Estudios Islámicos, creado en 1950 como centro cultural egipcio en la capital española, publicó nueve desde su fundación hasta 1988. La Casa Hispano-Árabe, asociación privada fundada en 1968 “para fomentar las relaciones entre España y el mundo árabe en el aspecto cultural”, publicaría entre 1968 y 1973 siete traducciones del árabe (López García, 1997) En España, como en otros países europeos, la Guerra de los Seis Días y la ocupación israelí de nuevos territorios palestinos supuso un cambio de óptica en el tratamiento de la cuestión árabe, actuando de revulsivo sobre un arabismo universitario y académico que hasta entonces sólo había prestado una atención muy limitada a las manifestaciones culturales y políticas del mundo árabe contemporáneo. A partir de ese momento surge un compromiso político y contemporaneísta en los medios universitarios del arabismo español. En 1971 nacía la revista semestral “Almenara”, vinculada al Departamento de Estudios Árabes de la recién creada Universidad Autónoma de Madrid. Y lo hacía bajo la dirección de Pedro

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En 1985 la editorial CantArabia, iniciativa vinculada al voluntarismo de la arabista Carmen Ruíz Bravo, inició su andadura también con una antología de relatos, Del Atlas al Tigris, relatos árabes de hoy (Ruiz, 1985) En esta etapa la actividad de estos traductores privilegió la traducción de poemas aislados, cuentos y fragmentos frente a las obras completas. Desde entonces la literatura árabe contemporánea ha ido poco a poco ganando terreno como objeto de estudio especializado, y ha dado lugar a numerosas tesis y tesinas que incluían o fueron con frecuencia el embrión de futuras traducciones.

2. La traducción de literaura árabe contemporánea en España desde 1989 a 1998 En primer lugar, para enmarcar el análisis de lo acontecido en la última década conviene tener en cuenta algunas cifras sobre la producción editorial y la traducción en España entre 1989 y 1998. En la última década, se han publicado en España una media aproximada de 40.000 títulos anuales, de los que el 27% han sido traducciones, y de ella, el 60% del inglés. De las 100.000 traducciones publicadas en España en esta década, noventa y ocho fueron obras de literatura árabe contemporánea, cifra que representa el 0,098% del total. De estas noventa y ocho obras, ochenta y ocho fueron traducidas directamente del árabe y diez lo fueron indirectamente, a través del inglés.

Observando el contenido de ese corpus de noventa y ocho obras, se puede apreciar que más del 30% corresponde a Mahfuz. El resto lo conforman treinta y tres novelas, trece libros de poesía, siete de teatro, siete antologías de cuentos y tres ensayos de diversos autores. Por otra parte, durante este periodo aparece otro de los fenómenos característicos de la traducción de literatura árabe en España en esta década, que es la publicación en otras lenguas peninsulares. Desde 1989 se han traducido directamente del árabe al catalán nueve obras contemporáneas, la mayoría de las cuales han sido realizadas por Dolors Cinca, que a su vez es cotraductora de una reciente versión de las Mil y una noches. En lo que se refiere al euskera, de literatura árabe sólo tenemos constancia de la aparición de una traducción intermediada y fragmentaria de las Mil y una noches.

Cambios que representa la concesión del Nobel a Mahfuz Como veremos, se diría que la aspiración largamente acariciada por los arabistas y especialmente por los traductores de árabe de llegar a un público más amplio y no especializado, se materializa a finales de la década de los ochenta, en gran parte, si no exclusivamente, como fruto de la concesión del premio Nobel al escritor egipcio Naguib Mahfuz. El salto de la literatura árabe moderna a la escena pública y al ámbito de las grandes editoriales, es, en cierta medida, mérito del


los egipcios son los autores palestinos, con 15 obras, los más traducidos. A pesar de este claro predominio de la literatura egipcia, es posible observar la ampliación del espacio geográfico de la literatura árabe traducida. El Magreb, fundamentalmente Marruecos se incorpora, como fuente originaria de textos. Desde 1990 se han publicado diez obras contemporáneas escritas originalmente en árabe por autores magrebíes. Antes de esa fecha sólo se habían traducido dos.

Las editoriales

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Como apuntábamos, uno de los rasgos más relevantes de la publicación de literatura árabe en España entre 1989 y 1998 es su paso a la edición comercial. En esta década, pequeñas editoriales privadas vinculadas al arabismo, como CantArabia y TAT, y otras medianas como Libertarias, Ediciones del Oriente y del Mediterráneo o Huerga & Fierro desarrollan una intensa labor. Por otro lado, las grandes editoriales comerciales como Plaza y Janés, Planeta De Agostini, Martínez Roca y Edhasa, además de Alianza y Destino comienzan a interesarse por este tipo de literatura. La entrada del Círculo de Lectores, caso aparte por su carácter genuinamente comercial y amplísima difusión, se produce en 1991, coincidiendo con el fenómeno Mahfuz. Frente al claro predominio en la etapa anterior de la edición institucional, desde 1989 las editoriales universitarias, las nacidas del arabismo y las instituciones públicas representan tan

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gran escritor egipcio, que despierta el interés «comercial» por la publicación de literatura árabe moderna. Desde el punto de vista editorial, en los noventa se impone la iniciativa privada (donde, en principio, priman los criterios comerciales) frente a las editoriales institucionales. Bien es verdad que el cambio no es radical si se tiene en cuenta que la financiación de muchas publicaciones cuenta con la subvención de instituciones nacionales o internacionales como el Instituto de Cooperación con el Mundo Árabe, el Ministerio de Cultura, la Fundación Europea de la Cultura o la Unesco. Por otro lado, los servicios de publicaciones de algunas universidades, el IEEI y el propio ICMA han seguido publicando algunas traducciones de literatura árabe contemporánea, si bien a escala mucho menor que en las décadas anteriores. Este cambio traerá consigo una notable mejora de los canales de distribución y, por tanto, la posibilidad de llegar a un público mucho más amplio y diverso. Desde el punto de vista literario, es digna de mención la preferencia por la narrativa y la tendencia a abandonar el modelo de traducción antológica, colectiva o individual, en favor de un mayor respeto al formato original árabe, ya se trate de un poemario, una colección de cuentos o una novela. En esta etapa, en la que aumenta claramente el número de títulos traducidos por año, siguen llevándose la palma los escritores egipcios, autores de 45 obras (más de la mitad del total), 25 de las cuales son de Mahfuz. Tras

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sólo el 22%, frente al 50% de editoriales comerciales (como Libertarias o Ediciones del Oriente y del Mediterráneo) y el 28% en grandes editoriales como Planeta o Plaza y Janés, que publican fundamentalmente a Mahfuz. Desde finales de los ochenta se produce otro fenómeno editorial, que aunque no afecta de lleno a la traducción del árabe, es ilustrativo de los cauces por los que esta literatura es a menudo recibida. Se trata de las numerosas ediciones y reediciones de obras de Khalil Gibran, la mayoría traducidas del inglés. Esta línea, explotada por editoriales comerciales se inscribe en la ola de espiritualismo “new age” que ha llegado a España en los últimos años. Junto a Gibran, encontramos en los mismos catálogos libros de ocultismo, ciencias esotéricas y cabalísticas, parapsicología, mística…

Las colecciones El paso a la editorial comercial trajo consigo otra de las nuevas facetas de la publicación de literatura árabe en esta etapa: el nacimiento de colecciones de literatura árabe en editoriales no especializadas en este tipo de literatura. Así por ejemplo, con el lanzamiento de la colección “Al-Quibla” en 1990 en la editorial Libertarias/Prodhufi el escritor Juan Goytisolo inaugura una nueva era en el ámbito de la traducción entre el árabe y el español, al abrir por primera vez en una editorial comercial una colección consagrada a la traducción de literatura árabe y ensayos sobre el mundo árabe contemporáneo.

La escisión de Libertarias/Prodhufi dio lugar a la creación de una nueva colección, “Al-Kalima” dirigida por María Luisa Prieto en Huerga & Fierro, que produjo seis títulos entre 1994 y 1996. Paralelamente, se mantuvo “Al-Quibla”, que en 1997 con Los textos de las Pirámides, de Gamal El Guitani llegó al número diez. Ediciones del Oriente y del Mediterráneo, cuyo catálogo se especializó al principio en la literatura magrebí de expresión francesa –con algún esporádico título de Adonis- , ha incorporado en los últimos tres años la colección de literatura árabe “Memorias del Mediterráneo”, consagrada a la publicación de obras originales árabes de corte autobigráfico, que hasta el momento lleva publicados seis títulos. A estas colecciones hay que sumar la labor de CantArabia, que desde su fundación en 1985 hasta hoy ha publicado una veintena de traducciones en su colección “Los Mil y un Textos”. La colección “al-Nahda”, vinculada al Grupo de Investigación Estudios Árabes Contemporáneos de la Universidad de Granada y aparecida en las editoriales granadinas TAT e Impredisur ha publicado desde su aparición seis títulos. La casa Martínez Roca ha integrado en su colección “Las otras culturas” siete novelas traducidas del árabe.

Los traductores A excepción de obras como El pan desnudo y Tiempo de errores (Chukri, 1982 y 1995) o Los textos de las pirá-


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Han sido pocos los escritores árabes que han visto traducidas al español varias de sus obras. Exceptuando los casos de Mahfuz -que examinaremos en el siguiente apartado- y de AlBayati, de quien se han publicado diez poemarios en español, son contados los autores árabes de los que se han traducido más de tres títulos. También es excepcional que un traductor se especialice en un autor, como ha sido el caso Federico Arbós con Abd al-Wahhab al-Bayati, o de Marcelino Villegas y posteriormente Mª Luisa Prieto con Mahfuz. En general, los últimos años han sido abundantes en la introducción de nuevos autores y traductores. Al tiempo que muchos escritores árabes eran traducidos por primera vez en España, se estrenaban también bastantes traductores. Si se trata de prácticas esporádicas o si su presencia tendrá continuidad en el mercado editorial español es algo que dirá el tiempo, pero de momento lo que sí puede apreciarse en contraste con la etapa anterior es una clara renovación y aumento en la nómina de traductores.

La traducción de literatura árabe contemporánea al español

mides (Guitani, 1997) la mayor parte de la literatura árabe publicada en España ha sido traducida por españoles formados en la universidad española, que compaginan la traducción con la actividad docente e investigadora. La extracción exclusivamente universitaria de los traductores es comprensible si se tiene en cuenta que los Departamentos de Filología Árabe han sido tradicionalmente los únicos centros de enseñanza de esta lengua. Por otra parte, la traducción ha ido unida a la investigación como una de las actividades que completan el currículum de un filólogo. No obstante, entre las traducciones realizadas en pareja y aparecidas en los últimos años, se dan varios casos en los que uno de los componentes es árabe y el otro español. Son múltiples los casos de traducción en equipo durante la década de los ochenta. Junto a la modalidad de trabajo en parejas, practicada ya en la etapa anterior, surgen los equipos de traductores que acometen no sólo la elaboración de antologías, sino también la de obras unitarias. Tal fue el caso de Entre dos palacios (1989 e), Palacio del deseo (Mahfuz, 1990 b) y La azucarera (Mahfuz, 1990c) encargada a un grupo de traductores de la Universidad de Sevilla, y también de Hijos de nuestro barrio (Mahfuz, 1990 a) –firmada por cinco pseudónimos, debido a que la obra había sido criticada por algunos sectores musulmanes y a la inquietud que había generado la persecución contra Salman Rushdie.

3. La traducción y publicación de la obra de Naguib Mahfuz en España En 1960, en el número dos de la revista Al-Rábita aparece la primera traducción de una obra de Mahfuz al español: El Murmullo de la locura , traducido por Pedro Martínez Montávez. Hoy, treinta y ocho años después, quien quiera leer a Mahfuz en español tiene a su disposición treinta y tres de

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sus obras: veintisiete novelas, cinco recopilaciones de cuentos y su autobiografía. Y quien desee hacerlo en catalán, cuenta con cuatro novelas. Igualmente relevante para calibrar el impacto del autor en el mercado español puede ser el dato de que por las librerías españolas hayan pasado ya unas noventa ediciones de sus obras, amén de los relatos publicados en revistas y periódicos. Aunque carecemos de datos sobre las tiradas de las ediciones, de su éxito comercial da fe el hecho de que se hayan traducido veintiocho de las treinta y cuatro novelas que ha escrito hasta este momento y de que muchas de ellas continúen reeditándose. Sin embargo, hasta 1988 sólo existían tres traducciones disponibles en forma de monografía: los dos cuentos recogidos en El difícil amor (Mahfuz, 1969), Cuentos ciertos e inciertos (Mahfuz, 1974) y Principio y fin (Mahfuz, 1988). Esta primera etapa de presentación de la obra de Mahfuz en España estuvo marcada por la iniciativa académica y la publicación institucional. Las tres fueron traducidas por Marcelino Villegas, traductor y arabista que había hecho de la obra de Mahfuz una de sus líneas de investigación, y fueron publicadas por el Instituto Hispano Árabe de Cultura y la Casa Hispano-Árabe. Curiosamente, la narrativa breve recibió atención sólo en el momento anterior e inmediatamente posterior a la concesión del premio. Dos de las cinco recopilaciones disponibles habí-

an sido traducidas antes de 1988, en 1969 y 1974. En 1989 aparecen las tres restantes: Historias de nuestro barrio (Mahfuz, 1989 a), Dialogadas (Mahfuz, 1989 b) y Cuentos para contar (Mahfuz, 1989 c), si bien esta última no es en realidad una nueva traducción, sino la publicación independiente de algunos relatos de Historias de nuestro barrio en una edición infantil ilustrada. Las obras mencionadas son antologías de cuentos extraídos de diversas colecciones de Mahfuz y elaboradas siguiendo distintos criterios. Con la excepción de Historias de nuestro barrio, no se ha dado el caso de que haya sido traducida ninguna colección íntegra de cuentos ajustada a la forma en que el autor la concibió. A partir de 1989 y pasada la urgencia del primer momento, las editoriales y traductores se vuelcan en las novelas y abandonan por completo la narrativa breve. No obstante, las reediciones se suceden: en 1988 el IHAC recupera Cuentos ciertos e inciertos, colección que pasa al Círculo de Lectores en 1989 y a Edhasa de bolsillo en 1993; y en 1995 Libertarias-Prodhufi reedita Cuentos para contar en un volumen de relatos para niños. La concesión del premio Nobel traslada la obra de Mahfuz al terreno comercial, al que sorprende desprevenido. Sus novelas más conocidas, y también más extensas, estaban sin traducir. Para satisfacer la demanda inmediata, algunas editoriales optan por la vía indirecta a través del inglés, modo en el que fueron traducidos El ca-


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gía en traducción del árabe, recurriendo para ello a un grupo de traductores de la Universidad de Sevilla. Por el mismo procedimiento saca a la luz, también en 1990 Hijos de nuestro barrio (Mahfuz, 1990 a), obra respaldada por su polémica prohibición. Una vez traducidas éstas, las más famosas, el resto irán repartiéndose por editoriales como Libertarias/Prodhufi, Edhasa y Plaza y Janés. Un caso peculiar es el del Círculo de Lectores, que de Mahfuz nunca publica obras cuya traducción no haya aparecido previamente en otras editoriales: Cuentos ciertos e inciertos, El callejón de los milagros, la Trilogía y Las noches de las mil y una noches. Salvo el caso del Círculo -cuyo criterio parece ser el del éxito que la obra haya tenido en otras editoriales- y el de Martínez Roca -por lo anteriormente mencionado- es difícil precisar los motivos que impulsaron al resto de las casas a elegir esas novelas y no otras. La elección parece aleatoria y, al principio, en general da la sensación de que algunas aceptaron las sugerencias y propuestas de los traductores más que encargar las traducciones. Incluso cuando ya se ha aplacado la euforia del premio, la suerte de Mahfuz en español se mantiene, alentada a veces por factores extraliterarios, como la concesión de la Concha de Plata del Festival de Cine de San Sebastián a la versión cinematográfica que Arturo Ripstein hizo de Principio y fin (Mahfuz, 1994) a raíz de lo cual Edhasa retoma la traducción de esta novela que el IHAC publicó en 1988. Así, vemos

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llejón de los milagros (Mahfuz, 1988 a) y Miramar (Mahfuz, 1988 c). 1989 es un año naturalmente prolífico quince traducciones del árabe publicadas- en el que varias editoriales sacan al mercado obras de Mahfuz. Es también el momento en el que Mahfuz pasa definitivamente a las grandes editoriales. A partir de esa fecha sus obras irán apareciendo simultáneamente en editoras especializadas como Libertarias y Huerga & Fierro, y también, cada vez más, en grandes casas como Alianza, Destino, Círculo de Lectores o Plaza y Janés. Editorial esta última en la que, desde la publicación de El espejismo (Mahfuz, 1989 d), las traducciones del autor se suceden ininterrumpidamente, saltando de colección en colección hasta asentarse en una subserie de “Ave Fénix” titulada «La Biblioteca de Naguib Mahfuz». La respuesta del mercado a cada obra parece estar relacionada con la editorial que la publica, pues sólo las novelas aparecidas en las grandes editoriales son objeto de varias ediciones. Por otra parte, cada editorial se enfrenta a la obra de Mahfuz de forma distinta. Unas lo publican esporádicamente, como Alianza o Destino, seguras siempre de un éxito comercial avalado por el premio. Otras parecen haberlo planificado claramente, como Martínez Roca, que es la primera en traducir sistemáticamente lo más prestigioso de la obra del Nobel. En el mismo año de la concesión del premio promueve la traducción del inglés El Callejón de los Milagros, y en 1990 completa la Trilo-

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El efecto que la concesión de un premio Nobel de Literatura produce en el mercado editorial español es variable. Frente a las treinta y tres obras de Mahfuz publicadas desde 1988, encontramos las quince de Nadine Gordimer, premio Nobel de literatura en 1991, las dos de Derek Walcott (1992), las siete de Kenzaburo Oe (1994), o las tres de Wislawa Szymborska (1996). Aunque el número

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que una vez asentada en el mercado editorial español, la obra de Mahfuz avanza de colección en colección y de editorial en editorial. En 1994, coincidiendo con el auge de la novela histórica en España, Edhasa hace su primera incursión en la literatura árabe con Rhadopis (Mahfuz, 1994 b), que entra a formar parte de la colección “Narrativas Históricas Edhasa”. Con ella Mahfuz entra en la corriente de la novela histórica, que arrastrará además La batalla de Tebas (Mahfuz, 1995 a), La maldición de Ra (Mahfuz, 1996 a) y Akhenaton (Mahfuz, 1996 b). En los dos últimos años ha llegado al mercado editorial y audiovisual español el fenómeno de la “egiptomanía” o de la pasión por el Antiguo Egipto. Al hilo de esta corriente, que como la de la novela histórica procede de Francia, Planeta De Agostini, una de las editoriales comerciales españolas más poderosas, recupera las obras históricas de la primera etapa de Mahfuz incluyéndolas en su reciente colección “El Egipto de los Faraones”.

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El impacto de la concesión del Nobel a Mahfuz en España

de obras traducidas pueda estar relacionado con la producción de los autores, y su éxito con el género en el que escriben (no se vende igual la poesía o el teatro que la narrativa), es evidente que el caso de Mahfuz destaca al menos por la cantidad de obras traducidas y por su continuidad una vez superada la fase inmediatamente posterior a la concesión del premio, cuando la publicidad y la continua presencia en los medios de comunicación garantizaban el éxito. Posteriormente, estrategias editoriales que vincularon el nombre y ciertos títulos del autor a modas literarias como la novela histórica o la “egiptomanía”, o a mitos orientalistas (como el caso de Las noches de las mil y una noches) han contribuido entre otras razones, sin duda, a mantenerlo en el mercado. A juzgar por estas cifras, y de no ser por el fenómeno Khalil Gibran, Mahfuz sería el autor árabe más traducido, publicado y conocido entre los lectores españoles. Aún así, y dado que no todas las obras de Jalil Yubrán publicadas han sido escritas en árabe o traducidas de esta lengua, podemos afirmar sin riesgo de equivocarnos que la obra de Mahfuz ha supuesto el mayor esfuerzo editorial y de traducción realizado jamás en España para dar a conocer la obra de un autor árabe.

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La traducción de literatura árabe contemporánea al español

Literatura y traducción, Cuenca: Ediciones de la Universidad de Castilla La Mancha. • BENHADUGA, Abdelhamid (1981): El viento del sur, trad. de Marcelino Villegas, Madrid: IHAC • CARBONELL, Ovidi (1997): Traducir al otro. Traducción, exotismo, poscolonialismo, Cuenca: Universidad de Castilla-La Mancha • CARBONELL, Ovidi (1997): “Orientalismo, exotismo y traducción. Aproximación a las (circunstancias y) dificultades de la traducción cultural”, en Pensamiento y circulación de las ideas en el Mediterráneo: el papel de la traducción, Cuenca: Universidad de Castilla-La Mancha. • CHOUKRI, Mohamed (1982): El pan desnudo, trad. de Abdellah Djbilou, Barcelona: Montesinos. • CHOUKRI, Mohamed (1992): El pan desnudo, trad. de Abdellah Djbilou, Barcelona: Círculo de Lectores • CHOUKRI, Mohamed (1995): Tiempo de errores, trad. de Karima Hajjaj y Malika Embarek, Madrid: Debate. • CHOUKRI, Mohamed (1996): El pan desnudo, trad. de Abdellah Djbilou, Madrid: Debate. • GARULO, Teresa (1988): Bibliografía provisional de obras árabes traducidas al español (1800-1987), Madrid: IHAC • GÓMEZ CAMARERO, Carmen (1994): Contribución del arabismo español a la literatura árabe contemporánea: Catálogo bibliográfico (19301992), Granada: Universidad. • HAKIM, Tawfiq al- (1955): Diario de

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M. L. Comendador, G. Fernández Parrilla, M. Hernando de Larramendi y L. M. Pérez Cañada ◆

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• MAHFUZ, Naguib (1988c): Miramar,

mad al-Madkuri, Barcelona: Edhasa

trad. de Magdalena Martínez Torres, Barcelona: Icaria • MAHFUZ, Naguib (1989a): Historias de nuestro barrio, trad. de Mª Rosa de Madariaga, Madrid: Libertarias/Prodhufi • MAHFUZ, Naguib (1989b): Dialogadas, trad. de María Jesús Viguera y Marcelino Villegas, Madrid: Alianza • MAHFUZ, Naguib (1989c): Cuentos para contar, trad. de Mª Rosa de Madariaga, Madrid: Libertarias/Prodhufi • MAHFUZ, Naguib (1989d): El espejismo, trad. de Marcelino Villegas, Barcelona: Plaza & Janés. • MAHFUZ, Naguib (1989e): Entre dos palacios, trad de Eugenia Vázquez Álvarez et al. Barcelona: Martínez Roca. • MAHFUZ, Naguib (1990a): Hijos de nuestro barrio, trad. de D. G. Villaescusa et al., Barcelona: Martínez Roca • MAHFUZ, Naguib (1990b): Palacio del deseo, trad de Eugenia Vázquez Álvarez et al., Barcelona: Martínez Roca. • MAHFUZ, Naguib (1990c): La azucarera, trad de Eugenia Vázquez Álvarez et al., Barcelona: Martínez Roca. • MAHFUZ, Naguib (1994a): Principio y fin, trad. de Marcelino Villegas, Barcelona: Edhasa • MAHFUZ, Naguib (1994b): Rhadopis, una cortesana del Antiguo Egipto, trad. de Mª Luisa Prieto y Muham-

• MAHFUZ, Naguib (1995): La batalla de Tebas: Egipto contra los hicsos, trad. de Mª Luisa Prieto y Muhammad al-Madkuri, Barcelona: Edhasa • MAHFUZ, Naguib (1996a): La maldición de Ra: Keops y la gran pirámide, trad. de Ángel Mestres Valero, Barcelona: Edhasa • MAHFUZ, Naguib (1996b): Akhenaton, trad. de Ángel Mestres Valero, Barcelona: Edhasa • MARTÍNEZ MONTÁVEZ, Pedro (1958): Poesía árabe contemporánea, Madrid: Escélicer • PARADELA, Nieves (1984): Bibliografía de la literatura árabe contemporánea (Traducciones y estudios), Madrid: Universidad Autónoma • RUIZ BRAVO, Carmen (1985): Del Atlas al Tigris: relatos árabes de hoy, Madrid: CantArabia • RUIZ BRAVO, Carmen (1987): Biografías en este tiempo árabe, Madrid: CantArabia • SALHI, Mohamed (1997): “Las obras literarias traducidas del español y del portugúes al árabe y viceversa desde 1950 hasta 1994”, en El mundo árabe y América Latina, Madrid: Libertarias • VVAA (1965) Nuevos cuentos árabes, Madrid: IHAC • VILLEGAS, Marcelino y VIGUERA, Mª Jesús (1969): Narraciones árabes del S. XX, Madrid: Magisterio Español.


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The translation of Arabic literature into Swedish Dr. Marina Stagh. Stockholm University

I

n an interview I made with Yusuf Idris many years ago, he made a an important remark: –The best way to understand the Arab personality, how it behaves and how its reflections are made, is to read our literature, especially the modern literature. Because the Arabs are trying to know themselves by writing about themselves. I don’t like the idea of dooming a whole society, like the Arab society as it appears in the western press today. I certainly agree. Modern Arabic literature is a rich source of knowledge about Arab society in all its variety, from big cities to the countryside and the desert, in all corners of the Arab world. There we meet individual human beings in their natural settings, which is the opposite to the stereotypes you often find in media. But as a matter of fact, rather little has been translated into Swedish. From the mid-fifties until now not more than

40 works, and not all of them directly from Arabic. Another 15 works by Arab writers writing in French or English, like Tahar Ben Jelloun and Amin Maalouf, could be added, but I will leave them out of the present discussion. More encouraging though is that 25 of these 40 works have been translated in the last ten years, since Naguib Mahfouz was awarded the Nobel-prize in literature. Translations of Arabic literature into Swedish 1955-1969 1970-1979 1980-1984 1985-1989 1990-1994 1995-1998

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The first works translated in the fifties were all thanks to one fiery spirit, Carl Elof Svenning, who mastered

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a number of languages and introduced world literature, among them some classical works of Taha Husayn and Tawfiq al-Hakim, on his own publishing house, The International Book Club. But I would say that the translation movement started in the seventies, and had its origins in the Swedish solidarity movements with the third word and the Palestinian cause. It is no coincidence that the first works translated were an anthology of Palestinian poetry and Men in the sun by Ghassan Kanafani, followed by some works of Egyptian writers and a big anthology of Modern Arabic Narrators. Behind these first efforts you find, once again, a fiery spirit, the only translator at that time, Ingvar Rydberg, and still a prolific translator of Arabic fiction and non-fiction, with achievements like al-Muqaddima by Ibn Khaldun. These translations whetted the appetite and created and interest for more. In the eighties we had our first translations of Naguib Mahfouz and Yusuf Idris, in addition to the feminist writer Nawal al-Saadawi, and the poets Mahmud Darwish and Adonis. The real break through came with the Nobel Prize award, at least statistically, with a flux of novels by Naguib Mahfouz. One could perhaps have expected that the award of an Arab writer would have created a wider interest in Arabic literature. But the major publishing houses have been very reluctant to introduce any new writers.

What happened instead, was that a new small publishing house, specialised on Arabic literature, entered the scene. Alhambra, founded by the Lebanese-Swedish Hesham Bahari in 1988, has published more works of Arabic literature than all the established Swedish publishing houses together. Among his titles you find all from al-Muqaddima and Kalila wa-Dimna to contemporary writers like Adonis, Sonallah Ibrahim, Ghalib Halasa, Nabil Naoum, Emile Habibi and Hanan al-Shaykh, along with a number of important works on Arab history and Islam by Jacques Berque, Albert Hourani, Blachère, Mohammed Arkoun and others. However, economic problems have forced him to cut back his literary production in the last years. Partly as a result of that, the translation movement has come to a stalemate. Since 1994 very few works of Arabic fictions have been translated. But I wouldn’t put all the blame on the publishers. The problem is more complex. One has to do with translation. From the publishers point of view the costs of translation is a real burden, from a translators point of view the compensation is too small to provide for a living. This makes each translation a more or less idealistic work, which limits the circle of translators and the number of works translated. We are today not more than a handful, but I am positively convinced that we could easily be twice as many, ready to devote much more of our time to translation, if the transla-


The reception of Arabic literature

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Publishing is one thing, and efficient publishing is quite an another. How many of these translating efforts did reach an audience? How many were reprinted, issued in paper-back, serialised or given a major attention by the critics? It is actually a rather sad chapter, although with some glaring exceptions. Let me start with Naguib Mahfouz. His first novel translated into Swedish was Zuqa¯ q al-Midaqq. That happened in 1981. It was a very good translation published by an established publishing house. But the result was rather discouraging. Not more than 800 copies were sold, so the publisher saw no reason to carry on. But one year before Naguib Mahfouz was awarded the Nobel prize in literature a small avant-garde publisher had issued a translation of Tharthara Fawq al-Nı¯l, made by Hesham Bahari and his wife Astrid Ericson. Since it was the only book by Mahfouz available on the market when the prize was announced it sold 12.000 copies. In the following weeks and months Bahari got a flying start for his new publishing house Alhambra with translations of both Mirama¯ r and Had.rat al-Muh.taram, although not as flying as he had expected. Mirama¯ r has so far sold 7.200 and Had.rat alMuh.taram 5.600 copies, and there are still thousands of copies in stock. A third title, al-Summa¯ n wa-l-Kharı¯f,

The translation of Arabic literature into Swedish

tion of modern Arabic literature into Swedish was backed up as a project. I will give you a case of point. The minimum pay for literary translations is 1.700 SK per sheet (16 pages). Small publishers like Alhambra does not pay much more than that. To reach a modest income the translator would have to translate at least six pages a day, in practice much more to give time for troubleshooting and proof-reading. But to my experience, three pages a day is the normal. Big publishing houses would probably accept to pay more, but hard competition among translators from English has frozen the average pay to 2.000 SK (250 USD), and that is what publishers tend to compare with. The European Cultural Foundation has initiated a programme for the translation, publication and promotion of contemporary Arabic literature in Europe. It has so far been focusing on Arab life stories, essays and literary texts with an autobiographical dimension: Mémoires de la Méditerranée, supporting the publication of four books a year since 1996. But for a small language areas like Sweden that is not enough, or may be a too narrow scope to attract the attention of the publishers. I would suggest a programme focusing on the most prominent writers, and their most excellent works. There are countless gaps that could be filled in. There are at least forty contemporary Arab writers, translated into other European languages, that are missing in Swedish.

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was printed in a much more modest edition. Then other publishing houses took over. H . ikaya¯ t h.aratina¯ and Rih.lat Ibn Fat. .t u¯ ma, published the following year sold about 4.500 each. But the circulation continued to dwindle over time. The first part of the Trilogy, Bayn al-Qasrayn, in exquisite translation by Prof. Kerstin Eksell, one of the best renderings of an Arabic work in Swedish, published in 1990, sold 3.800 copies, part three only 2.400. The circulation of Awla¯ d h. aratina¯ was just 1.600. And his latest novel in Swedish, La¯ yalı¯ Alf Layla, published in 1996, has not sold more than 900 copies. As a result of that the publishing house has once again decided to discontinue the project. To my knowledge there are no other translations in preparation. But thirteen titles is not so bad. However, none of them has sold well enough to be issued in paperback. This could be contrasted with Nawal al-Saadawi, the best-selling Arab writer on the Swedish book market. Her five translated works, three novels and two collections of short stories, have sold more than all the works of Mahfouz together, very much due to paperback issues of most of her books and one low priced 25.000 edition, but basically, of course, because she attracted a wide circle of female readers. She has also been taken very well care of by her publisher, invited to Sweden on several occasions, once to the Swedish Book Fair, where she

charmed a huge audience. But her latest book in Swedish, two novellas from the early seventies (from AlKhayt. wa ‘Ayn al-h.aya¯ h), did not score the same success. Circulation stopped at about 2.000 copies. None of her later works has, so far, found favour in the eyes of her publisher, but they are still following her production. Let me finally return to Alhambra, the major publisher of modern Arabic literature in Sweden. When Bahari started his business he was quite optimistic, and strided ahead to make his favourite writers available in Swedish, as he had done with Mahfouz. As I mentioned before there is a real shortage of translators from Arabic into Swedish, at least for the minimum rate that he offers. He crossed that problem by a joint venture approach. Some translations were made from English and revised by him. On other occasions he did the translation and had it revised by a Swedish poet or writer. In the case of Najmat Aghust. us, by Sonallah Ibrahim, we were actually three: I revised a poor translation from French into Swedish sentence by sentence, resorting to the Arabic original, rewriting most of the inner dialogue and the flash-backs, while Hesham and I in co-operation took care of the central chapter, a flowing, suggestive text, without punctuation marks, that brings the first part of the book to its climax. It is, of course, not an ideal solution, but sometimes it may be justified, or even commended. Poetry could be a case in point.


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I entered this speech in an optimistic mood. So much more had been published, since Naguib Mahfouz was awarded the Nobel prize in literature.

Conclusions

Statistically it seemed like a break-through and a boom, as if some seeds being planted before, now turned into a flowering mead. What I found was much more depressing. The two major writers, as regards circulation and readers, Naguib Mahfouz and Nawal al-Saadawi, had passed their heydays, and their publishers had no more plans for the future. Alhambra’s impressive list of translations of modern Arabic fiction and poetry, turned out a series of non-selling titles. Nevertheless I am not too pessimistic. There are signs that the Nobel prize to Mahfouz made publishers more alert to Arabic literature. In 1994 I was asked to write a book on Modern Arabic Prose Literature by the Library Publishing House. It was published in spring 1996. The edition was limited to 2.000 copies, but while writing this I was informed that my modest book had registered 6.000 library loans in 1996 and 1997. In 1995 an other publishing house published a comprehensive History of Arabic Literature by a Swedish professor, Tryggve Kronholm, where the final chapters are devoted to modern literature. This mirrors a change of direction in Arabic studies in Sweden, with more concern for contemporary literature. I have also been approached by the editor of ”The Literary Handbook”, the Swedish Who is Who in Literature, and in agreement with him written 21 short presentations of Arab writers, none of them included before, with the

The translation of Arabic literature into Swedish

Perhaps I should tell you than Hesham Bahari is not just a Lebanese entrepreneur. He is an ”affecionado”, though very creative. He is extremely well-read, not only in Arabic, and has a discriminating taste, as you may have noticed from the titles I have mentioned. He has also written two novels in Swedish. But after ten years of assiduous efforts to introduce Arab writers, modernists as well as classics, to the Swedish reading public, he is now on the verge of despair. And I understand him. Reading the results of many of his most ambitious efforts is truly disheartening, with some of the writers, like Sonallah Ibrahim and Hanan al-Shaykh, selling less than 500 copies. The best selling title turn out to be Adonis’ famous Agha¯ nı¯ Mihya¯ r al-Dimashqı¯ with 900 copies. His ”Essays on Arabic Culture”, translated from French by one of Sweden’s most distinguished translators, sold less than 700 copies, in spite of excellent reviews and a position on the critics’ favourite list. Jacques Berque’s impressive work Egypt. Imperialism and Revolution, did not even reach 350 copies. But in general, facts sell much better than fiction, and that is how he has so far survived.

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exception of Naguib Mahfouz. It will also include a condensed history of Arabic literature on a level with similar introductions to Russian, Chinese and Latin-American literature. These projects, taken together, indicate that modern Arabic literature has achieved a certain recognition and status in the literary establishment. They also provide future publishers with easy accessible knowledge on contemporary litterature.

But publishers don’t care for Arabic literature in general. They are looking for individual writers and works that may attract a suffient number of readers to make the business go round, i.e. for an authorship to stake at over a longer period of time, rather than a number of excellent novels by different writers. Successful undertakings in other European countries could serve as inspiring examples. We have much to learn from each other.



C u a d e r n o s

E T T

La nueva Escuela de Traductores de Toledo, adscrita a la Universidad de Castilla-La Mancha y dependiente del Patronato Universitario de Toledo, centra sus actividades en el análisis de los flujos de traducción entre lenguas del Mediterráneo. Para el desarrollo de su programa docente y de investigación la Escuela cuenta con el apoyo de la Fundación Europea de la Cultura. La Escuela de Traductores de Toledo ha organizado, entre otros, los siguientes encuentros y coloquios internacionales: Foro de reflexión sobre la traducción en el Mediterráneo (1994), Pensamiento y circulación de las ideas en el Mediterráneo: el papel de la traducción (1995), Emigración, traducción y culturas (1996), Literatura y traducción en el Mediterráneo occidental: el Magreb y Europa (1996), Orientalismo, exotismo y traducción (1997), Lengua y cultura de origen: niños marroquíes en la escuela española (1997), La traducción de literatura árabe contemporánea en Europa: Diez años después del Nobel de Mahfuz (1998) y Foro de creadores y escritores marroquíes y españoles (1998). En el campo de la docencia la Escuela de Traductores de Toledo organiza un curso de especialista en traducción árabe-español, así como talleres de traducción especializada (literaria, jurídica, textos de la ONU, etc.). Además de la actividad docente e investigadora la Escuela ha puesto en marcha dos programas de traducción (Pensamiento y literatura marroquíes y Literatura árabe contemporánea), en colaboración con el Instituto de Cooperación con el Mundo Árabe, que pretenden poner al alcance del lector español obras representativas del pensamiento y la literatura árabes. La Escuela cuenta con un Centro de Documentación e Investigación sobre la producción intelectual y literaria en el Mediterráneo y una Biblioteca a disposición de los investigadores. Las investigaciones y contribuciones presentadas en los coloquios y foros organizados por la Escuela son recogidas en la colección Escuela de Traductores de Toledo, editada por el Servicio de Publicaciones de la Universidad de Castilla-La Mancha. La Escuela de Traductores de Toledo, en el marco del Observatorio permanente sobre la traducción del árabe, ha lanzado los Cuadernos de la Escuela de Traductores de Toledo. Este nuevo espacio de publicación periódica pondrá al alcance de traductores y editores distintas panorámicas sobre literatura traducida e informes sobre lo traducible, además de herramientas de trabajo tales como glosarios, bibliografías, notas de lectura, repertorios de traductores, informes sectoriales por países o géneros, etc. ESCUELA DE TRADUCTORES DE TOLEDO Palacio del Rey don Pedro Apartado de Correos nº 192. Plaza de Santa Isabel, nº 5. 45080 Toledo Tel.: (34-925) 22 37 29. Fax: (34-925) 21 41 05. E-mail: ettol@vri-to.uclm.es


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