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© Christian Rivière
À gauche, le campus de l’ESC Toulouse à Casablanca ; à droite, une vue du parc Güell, à Barcelone.
ESC Toulouse : un campus à Barcelone, un autre à Casablanca…
LES MÉTROPOLES DU SUD ! Toulouse, Barcelone et Casablanca ne sont pas les capitales de leurs pays mais elles y jouent un rôle non moins essentiel. Ces villes métissées qui abritent chacune des traditions vieilles de plusieurs siècles attirent à elles une jeunesse ambitieuse et volontaire, actrice du changement. Ensemble, elles font bouger les lignes de la vie politique, économique et culturelle de leurs territoires. Rien d’étonnant alors à ce que l’ESC Toulouse soit présente dans ces deux métropoles du Sud…
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a réputation de ville qui bouge n’est plus à faire et le classement 2009 du magazine L’Étudiant qui la place en tête des villes françaises où il fait bon étudier ne vient pas ternir l’horizon flamboyant du ciel toulousain. Le Groupe ESC Toulouse, avec ses 4 000 étudiants, contribue pour une grande part à la vie de la capitale occitane, qui annonce depuis peu à nouveau les noms de ses stations de RER dans la langue d’Oc. Quatrième ville de France par sa densité démographique, la dimension internationale de Toulouse est essentielle. « Toulouse est historiquement, géographiquement et économiquement liée à l’international, souligne Hervé Passeron, le directeur du groupe ESC Toulouse. La ville même et ce qu’elle évoque à l’intérieur et hors de nos frontières — notamment grâce à son expertise dans l’aérospatial et aux travaux de ses chercheurs en informatique, sur les nanotechnologies en sciences économiques, mais aussi, dans une autre mesure, grâce à son
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équipe de rugby — est un élément d’attractivité important pour les étudiants et enseignants du monde entier. Notre business school en bénéficie directement avec plus de soixante nationalités représentées sur le campus, et nous renforçons cet aspect international par notre présence à Barcelone et Casablanca. »
Suivre le cap… Ces deux destinations évoquent sans détours les premiers trajets aériens de l’Aéropostale, qui a ouvert, dans la première moitié du XXe siècle, la route vers le Sud — l’Espagne, le Maroc, l’Afrique noire — avec des pilotes devenus des figues emblématiques du voyage, de l’aventure, de la traversée : Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet. « Nous avons été, et nous sommes toujours portés par le tracé défini par l’Aéropostale, complète Hervé Passeron. L’esprit d’aventure et de découverte qui a animé ces pionniers est aussi le nôtre, et nous continuons à emprunter
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la route de l’Aéropostale à travers des étapes qui nous mènent vers les mondes hispaniques, l’Amérique latine notamment. » Il ne s’agit pas pour le moment d’ouvrir un campus outre-Atlantique — Hervé Passeron confirme qu’il n’a pas de projets de ce type dans ses bagages ! — mais d’entretenir les partenariats déjà noués avec des institutions brésiliennes, chiliennes, colombiennes, uruguayennes et argentines de premier plan. « Au rythme où vont les choses, les États-Unis pourraient bientôt élire un premier président latino-américain, qui serait alors originaire de la communauté ethnique la plus importante du pays », imagine Hervé Passeron, qui laisse ici s’exprimer l’esprit pionnier de la business school. Ce ne serait pas la première fois que Toulouse serait liée à l’histoire du monde hispanique. « N’oublions pas que la ville a été l’une des premières destinations françaises pour les émigrants espagnols fuyant la guerre civile », rappelle le directeur de l’École. Le lien historique est au moins aussi fort que le lien culturel qui relie Toulouse à Barcelone, première ville étudiante à l’échelle européenne (voir encadré), qui fait d’ailleurs figure de grande sœur pour la ville rose.
Tracer deux voies « Nous nous sommes rapprochés de cette capitale européenne très attractive dès
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Stratégies internationales
1995, résume Hervé Passeron. Nous y avons d’abord été l’opérateur académique d’une institution crée par la CCI française de Barcelone avant d’en reprendre, en 2004, le volet managérial et d’investir, en 2008, dans de nouveaux locaux où se situe aujourd’hui le campus de l’ESC Toulouse.» L’École y a décliné ses programmes Bachelor et Master. Ceux qui intégreront le programme en trois ans (Bachelor) sont recrutés à Barcelone. Mais cela ne signifie pas que l’École n’intègre que des Espagnols. Il est de notoriété publique, depuis L’Auberge espagnole, de Kalpish, que la capitale catalane accueille un grand nombre d’étudiants étrangers et, parmi eux, l’ESC Toulouse fait notamment passer son concours à des Chinois, des
Russes… Le recrutement au niveau Master pour le campus de Barcelone s’effectue quant à lui aussi bien de l’autre côté des Pyrénées qu’à Toulouse.Vous pourrez d’ailleurs choisir y effectuer une partie de votre scolarité. Mais vous pourrez aussi choisir de partir dans l’une des 120 universités partenaires de l’École dans le monde, le seul impératif étant que votre expatriation dure au mois six mois. « Nous avons décidé d’allonger cette période qui ne durait auparavent que trois mois. Cela a fait bouger les choses chez nos étudiants qui sont plus enclins à partir en année césure à l’étranger et surtout, à rester à l’étranger pour y débuter leur carrière. C’est le cas de 25 % de nos diplômés aujourd’hui, contre 12 % seulement il y
a deux ans, et c’est une formidable expérience pour eux, qu’ils choisissent où non de rentrer en France par la suite », précise Hervé Passeron. À Casablanca, l’objectif est différent. « L’idée n’est pas d’accueillir nos étudiants toulousains et barcelonais sur le campus de Casablanca, mais de répondre à une forte demande du pays en cadres et manager, explique Hervé Passeron. Cette demande en matière de formation continue a été exprimée par notre réseau de diplômés qui est très développé au Maroc. Notre mission est d’y développer des programmes (Mastères Spécialisés et MBA) de qualité répondant aux standards internationaux afin d’éviter de voir le pays privé de ses meilleurs éléments partis se former en France ou aux États-Unis. »
Barcelone, «capitale jeunesse»!
Passeport mondial Et les standards internationaux n’ont aucun mystère pour la Grande École toulousaine qui a été la troisième en France à obtenir les trois accréditations Equis, AACSB et AMBA. Si l’on fait les comptes, elle en est aujourd’hui à quatre réaccréditations : AMBA en 2007 pour cinq ans, Equis pour la deuxième fois en 2005 et pour la durée maximale de cinq ans et AACSB il y a quelques semaines seulement, pour six ans ! « Ces labels sont essentiels pour nous pour deux raisons : d’abord pour la visibilité internationale qu’ils procurent, mais surtout parce qu’ils sont un formidable outil de benchmark qui fait progresser le groupe. Nous mesurer à ces critères d’évaluation internationaux nous permet d’améliorer sans cesse nos pratiques », commente Hervé Passeron. Alors, embarquement immédiat pour une École qui n’a pas eu peur de partir à l’aventure et que l’on suit à notre tour avec enthousiame ! !
L’entrée du campus de Barcelone ■ Barcelone, en termes socio et géo-économiques, est une région vraiment significative et porteuse d’avenir. Le couple Toulouse/Barcelone relie deux zones très fortes et très complémentaires et constitue un des axes majeurs de l’Europe du Sud. En plus d’être l’un des tout premiers ports européens, Barcelone est une ville qui abrite une industrie des services puissante, des industries de la création, du design, de l’édition, de la pharmacie, de l’automobile, tout un panel d’activités économiques qui en fait une mégalopole très importante d’Europe. C’est aussi une ville qui cumule les avantages: une qualité de vie que tout le monde connaît surtout par ses aspects touristiques et festifs. Mais il faut savoir qu’elle rassemble un potentiel de matière grise très intéressant. Certains parlent même d’elle en disant qu’elle devient le Boston de l’Europe. Elle abrite plusieurs grands centres de recherche, deux des meilleures business schools mondiales (ESADE et IESE), de très importants instituts de technologies sur l’énergie, la physique et d’autres recherches fondamentales. C’est une ville très internationale: sur les 4 millions d’habitants, on recense 100000 Anglo-Saxons, 30000 francophones, 200000 Sud-Américains et 20000 Asiatiques. Il y a une totale continuité dans le modèle Grande École entre Toulouse et Barcelone : un même niveau académique, un même niveau de services, mais dans le contexte barcelonais avec des stages à Barcelone ou en Espagne, avec des professeurs qui ajouteront évidemment Espace de travail au sein la dimension hispanique aux disciplines traditionnelles du campus de Barcelone. enseignées à l’ESC. C’est aussi pour cela que Barcelone est très attractive pour les étudiants étrangers de l’ESC Toulouse venus en échange. De ce point de vue, notre campus de Barcelone peut se concevoir comme une interface entre l’Europe du Nord, l’Europe du Sud, l’Amérique hispanique (au Sud, mais aussi aux États-Unis), le Maghreb et le Moyen-Orient…
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© Nicolas Pages
Crédits photos © Christian Rivière
Olivier Benielli , le directeur du campus barcelonais de l’ESC Toulouse, fait le point sur ce que la ville et l’École ont à offrir aux étudiants.
Mars-Avril 2010 ■