CONS TRUCTION & BÂTI MENT PROJETS ET CHANTIERS DES PROFESSIONNELS DU BÂTIMENT
UNE ÉDITION
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La question de l’énergie L’énergie est probablement LE sujet qui sera au cœur de nos préoccupations cette année, et bien au-delà. Il occupera certainement une bonne partie de nos pages et de nos dossiers. Nos besoins et nos critères de confort augmentent ; cependant, pour respecter les objectifs que la Suisse s’est fixés, notre consommation par habitant doit baisser de 43 % d’ici à 2035. La consommation d’électricité totale doit diminuer de 13 % par rapport à celle de l’an 2000. Et c’est l’efficacité énergétique qui est l’un des principaux piliers de la Stratégie énergétique 2050. Entretemps, les prix de l’énergie flambent. L’accroissement de la demande suite à la pandémie, l’instabilité géopolitique et le blocage des chaînes d’approvisionnement n’en sont que quelques-unes des nombreuses raisons. Inutile donc d’en rajouter une couche et de nous faire sauter les plombs en évoquant un possible blackout en 2025… Dans cette édition, la question de l’énergie revient souvent. De la peinture qui peut aider à réduire notre consommation à la performance de l’isolation, et dans les différents projets où les stratégies énergétiques sont au cœur de la conception architecturale. Alors ? Faut-il vraiment craindre un blackout ? Le nucléaire est-il la solution ? Comment optimiser notre façon de consommer ? Notre dossier spécial apporte des éléments de réponse à ces questions. Bonne lecture. Maroun Zahar, Rédacteur en chef
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ACTUALITÉS Les news de l’architecture et de la construction
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INTERVIEW Des soutiens aux entreprises de la construction REPORTAGE La rénovation de l’ancien silo à grains de Sion Trois unités de logements collectifs de petite échelle TECHNIQUES DU BÂTIMENT Peinture, le savoir-faire des artisans et des entreprises Le béton, vecteur d’innovation Énergies, des solutions à optimiser Isolation, éloge de la légèreté Sécurité incendie et rénovation Géotechnique, mieux comprendre les sols Assainissement du pont et du viaduc de Riddes
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PROJET Plateforme 10, fin des travaux du Mudac et de Photo Élysée Esplanade3, quartier Pont-Rouge à Lancy La transformation du Théâtre de Vidy Genève, rénovation de la Cité du Lignon La nouvelle Manufacture Audemars Piguet au Locle L’Espace Tourbillon, dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates Logements, deux volumes jumeaux à Bussigny
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ENTREPRISES Zoom sur des entreprises locales
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AGENDA Expos, salons, congrès et formations
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UNE TRANSFORMATION ARCHITECTURALE INÉDITE Inspirée par une démarche élémentaire, la transformation de l’ancien silo à grains de Sion s’appuie sur des principes architecturaux fondamentaux. Une intervention rationnelle et efficace qui modifie l’affectation tout en mettant en valeur l’existant. texte : Salomé Houllier Binder photos : Nicolas Sedlatchek
Le double mur en béton durez-de-chaussée accentue l’aspect massif du silo.
REPORTAGE
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LE BÉTON, VECTEUR D’INNOVATION Inerte et robuste, fluide et fragile, le béton possède de multiples caractéristiques. Il a révolutionné l’esthétique et la structure de l’habitat et marqué l’architecture moderne. Pour autant, ses applications ne sont pas figées dans le temps. Sa composition et ses procédés de fabrication évoluent et continuent d’influencer la conception et les formes architecturales. Éclairage sur ce matériau qui n’a pas dit son dernier mot.
© Giuseppe Micciché
Iphigeneia Debruyne
© Giuseppe Micciché
Avec sa façade concave en béton le bâtiment se fond dans le paysage.
Le béton est indissociable de l’architecture moderne helvétique. Organisé depuis 1977, le Prix d’architecture Béton (Architekturpreis Beton) récompense tous les quatre ans des constructions ambitieuses. En 2021, 175 projets ont brigué ce prix, un nombre en augmentation par rapport à l’édition précédente qui confirme la pertinence du béton dans la construction contemporaine. Sélectionner les meilleures réalisations est un défi de taille pour le jury. Pendant les trois jours de visites de terrain, les membres du jury – composé d’une équipe de six spécialistes et présidé par Elli Mosayebi, professeure à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH) – ont évalué les projets en fonction de cinq critères. Les réalisations doivent combiner une approche juste du site, une conception spatiale et architecturale en accord avec la structure porteuse, une exploitation optimale des propriétés matérielles du béton, une exécution artisanale de grande qualité. Et prendre en compte la durabilité, au sens large. Les quatre projets présentés ci-après confirment le potentiel du béton. Trois d’entre eux sont situés en Suisse romande et font partie de la sélection restreinte, le quatrième, la base de maintenance du col de la Bernina dans les Grisons, est le lauréat 2021.
LA BASE DE MAINTENANCE DU COL DE LA BERNINA Le premier prix a été remporté par Bearth & Deplazes Architekten pour la base de maintenance du col de la Bernina. Ce bâtiment de service réalisé en 2019 est ancré dans un paysage emblématique où routes et voies ferrées serpentent à travers le plateau alpin des Grisons. Le bâtiment sert de dépôt et de stockage du matériel d’entretien des routes. Le choix de l’emplacement répond à des critères pratiques : le déneigement est plus simple en direction de la vallée. La conception du site, qui fait corps avec le paysage, et le choix du béton apparent découlent des impératifs budgétaires. Les unités des logements de fonction et les entrepôts se fondent dans le décor naturel d’où surgit, tel un périscope, la tour-silo entourée d’une gaine de béton. Marqueur exemplaire, cette structure souligne la façade concave qui s’intègre subtilement dans l’environnement. La construction verticale et le mur en arc de cercle renforcé de nervures et d’un avant-toit donnent une expressivité emblématique à l’ensemble.
TECHNIQUES DU BÂTIMENT CONSTRUCTION & BÂTIMENT
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Mudac - Photo Elysée
© Matthieu Gafsou
PROJETS
THÉÂTRE DE VIDY, D’HIER À AUJOURD’HUI Patrimoine de la Ville de Lausanne, le Théâtre de Vidy est dédié aux arts de la scène. L’épicentre, seule trace du complexe dessiné par Max Bill pour l’Exposition nationale de 1964, fait l’objet d’une rénovation et d’une extension. © Matthieu Gafsou
Iphigeneia Debruyne
© Matthieu Gafsou
UN BÂTIMENT HORS DU TEMPS Inauguré en novembre dernier, la nouvelle Manufacture Audemars Piguet narre le savoir-faire horloger au sein du paysage du Locle. Un bâtiment au degré de raffinement exceptionnel pour une industrie de haute précision.
S’éloignant du schéma classique d’un bâtiment industriel, le projet se développe autour d’un espace social favorisant le confort du travailleur et du visiteur.
© Nicolas Delaroche
Salomé Houllier Binder
© Iwan Baan
Les porte-à-faux s’étendant sur 12 à 15m reposent sur des béquilles en V inversé.
Connue pour son esprit pionnier et avant-gardiste, la maison d’horlogerie suisse Audemars Piguet aspire à développer un pôle complémentaire à son site historique du Brassus. La nouvelle manufacture, construite au Locle, a pour objectif de créer un
La nouvelle manufacture réunit l’ensemble des étapes de fabrication d’une montre : la recherche et le développement, l’usinage, la décoration, l’assemblage et l’administration. Ces différents secteurs ont chacun des besoins spécifiques. Le bâtiment a ainsi
écosystème horloger qui rassemble en un seul lieu la communauté Audemars Piguet et ses visiteurs. Le projet réalisé par le bureau Kuník de Morsier – habitué à proposer une architecture non conforme qui ouvre le champ des possibles – façonne un lieu porteur d’une histoire, celle du savoir-faire horloger.
été pensé comme une succession d’environnements dont l’organisation spatiale est définie par le savoir-faire de l’artisan. Dans une forme presque anthropomorphique, il rend hommage aux mains qui travaillent l’objet. De façon centripète, chaque secteur s’élance vers le paysage dans une direction spécifique. Afin de minimiser les différences de niveaux à l’intérieur du bâtiment, certains secteurs se prolongent en porte-à-faux. Au centre du dispositif se trouve un grand espace de rencontre, la Piazza. Cet espace de 900 m2 naît du besoin de relier les différents secteurs jusqu’à présent indépendants et hermétiques. La Piazza s’est ainsi formalisée au milieu des flux, au cœur du dispositif. Elle constitue à la fois le couloir de service entre les secteurs et un espace favorisant les échanges informels et la créativité, faisant d’elle un espace de référence pour l’ensemble des usagers,employés et visiteurs.
ARTICULATION Pour raconter cette histoire, le processus de conception du bâtiment reprend celui, hautement complexe, de la fabrication d’une montre. Face à un site très contraint, le bâtiment est construit horizontalement sur la colline et s’intègre discrètement dans le territoire. Il suit les courbes de niveaux et se déploie sur un seul étage, minimisant les excavations et maximisant les surface planes.
PROJET CONSTRUCTION & BÂTIMENT
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© Iwan Baan
La dispersion des places de parc invite l’usager à découvrir les abords de la construction.
La manufacture est conçue pour répondre aux exigences actuelles de l’entreprise et pour anticiper ses besoins futurs. Le bâtiment est composé de grands plateaux industriels qui facilitent les déplacements et les services sont placés de la même manière devant chaque boîte. Une réserve à bâtir de 15 % de la surface de la Piazza permet aux différents secteurs de croître vers l’intérieur, offrant une certaine flexibilité.
les divers éléments bâtis et non bâtis qui le constituent de sorte à créer une véritable expérience éphémère qui se modifie chaque jour selon la météo, l’heure, la saison.
ATMOSPHÈRES
LUMIÈRE Le savoir-faire horloger requiert évidemment un apport lumineux de précision. Cette exigence de base a poussé les architectes à porter une réflexion plus globale sur la manière dont la lumière affecte le confort et le bien-être des usagers. Afin de développer
Cette géométrie particulière construit des liens diversifiés avec le paysage et la lumière naturelle. Depuis l’intérieur, l’orientation différenciée de chaque espace offre des cadrages panoramiques spécifiques. Depuis l’extérieur, les abords du bâtiment sont aménagés avec un jardin conçu comme une suite de biotopes naturels locaux qui favorisent une biodiversité riche autour du bâtiment. Sous les éléments surélevés en porte-à-faux, des plafonds en inox reflètent et déforment le paysage lointain et le jardin naturel selon la position du visiteur, provoquant une immersion dans la géographie de la région. Ce dispositif crée des façades à vivre qui n’ont pas uniquement vocation à séparer l’intérieur de l’extérieur. Les atmosphères se succèdent de façon très poreuse, de la route cantonale jusqu’au cœur du bâtiment. Le projet met ainsi en scène
des solutions optimales allant dans ce sens, les lumières naturelle et artificielle ont été étudiées en étroite collaboration avec le laboratoire LIPID et la société de conseil Oculight Dynamics pour la première, et la société DCUBE et le fabricant Artemide pour la seconde. L’apport et la qualité de la lumière naturelle sont réglés par divers dispositifs architecturaux. C’est par exemple le cas de la forme articulée du plan qui favorise différents accès à la lumière naturelle sur un petit périmètre ou encore de la toiture triangulée qui permet de faire pénétrer la lumière en profondeur. Les secteurs bénéficient ainsi d’apports différenciés selon leurs besoins. Les ateliers d’assemblage et de décoration se situent au nord pour avoir une lumière indirecte et sans ombre. L’administration, la
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