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Introduction

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Avant-propos

Avant-propos

Le massif des Ecrins se situe entre les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes au Sud des Alpes françaises. C’est un des principaux massifs montagneux français avec notamment deux sommets à plus de 4000 mètres d’altitude : le Dôme de Neige des Ecrins à 4009 mètres et surtout la Barre des Ecrins à 4101 mètres. Cette dernière a été le point culminant de la France jusqu’en 1860 avant l’annexion de la Savoie et donc du Mont-Blanc (4809 mètres d’altitude) et a donné son nom au massif au milieu du XXe siècle (le nom le plus longtemps employé était celui de « massif de l’Oisans »). Comportant dix-neuf glaciers et constitué de sept vallées (le Briançonnais, le Champsaur, l’Embrunais, l’Oisans, le Valbonnais, le Valgaudemar et la Vallouise), il ne fut découvert, exploré et étudié que très tardivement à cause de sa taille et sa géographie particulièrement hostile rendant les expéditions complexes et dangereuses.

La création et le développement d’abris puis de refuges au sein de ce massif fut ainsi nécessaire et cruciale afin de mieux connaître le massif en organisant des ascensions en plusieurs avec la possibilité de s’arrêter et de se reposer à l’abris des conditions climatiques particulièrement rudes en altitude. Le massif des Ecrins a donc été l’un des premiers en France à être doté de ce type de bâtis à l’image du refuge de La Lauze, construit en 1878 afin de permettre l’ascension de la Barre des Ecrins. Le massif des Ecrins a alors peu à peu été le théâtre de la construction de nouveaux refuges de plus en plus sophistiqués et nombreux sous l’impulsion de sa popularité grandissante et Club Alpin. En effet, les Ecrins ont de tous temps été reconnus pour ses sites exceptionnels idéals pour la pratique de l’alpinisme et de l’escalade. Par ailleurs, pendant longtemps, ce fut ainsi le second centre français de l’alpinisme après le massif du MontBlanc en Haute-Savoie.

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Néanmoins, ce développement des activités d’alpinisme puis, plus tard, du tourisme dans le massif a conduit à se questionner quant à la préservation de ce dernier, de son identité naturelle et culturelle. Cela a donc posé les bases de la création du Parc national des Ecrins en 1973, entité protectrice du patrimoine gérée par l’Etat. L’objectif de ce Parc fut dès lors de mettre en avant le massif afin de promouvoir son patrimoine tout en le préservant, créant donc un idéal entre tourisme et respect du site. Les refuges ont donc depuis été pensé dans cette optique en privilégiant l’emploi de ressources naturelles et renouvelables pour son fonctionnement tout en devenant des structures ouvertes à un public de plus en plus nombreux et varié dans ses profils. Les gardiens, instaurés depuis le début du XXe siècle, sont devenus les garants des valeurs du Parc national des Ecrins et de la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (FFCAM), les deux principales structures en charge des refuges dans la région, tout en offrant des services de plus en plus poussés.

En effet, avec les avancées technologiques, le besoin grandissant de couchages et l’évolution des demandes des visiteurs les refuges sont devenus de plus en plus massifs et confortables devenant presque au fil du temps de véritables « hôtels d’altitude » pour certains. Cette progression dans les manières de penser et appréhender ces bâtis singuliers est donc paradoxale en mettant cela en perspective avec les notions de préservations patrimoniales défendues par le Parc et de nombreux locaux des Ecrins. Les débats et les réflexions se sont donc multipliées au sein des acteurs du milieu tandis que les critiques de quelques refuges et situations observables au Nord des Alpes furent formulées.

A travers ce rapport d’études, je reviendrai sur la genèse et le développement initiaux des refuges dans un premier temps avant de m’intéresser aux acteurs actuels des refuges et leurs influences sur ces derniers. Enfin, j’évoquerai les refuges futurs et les manières prochaines de les envisager en tant que structures publiques majeures aux cœurs des enjeux patrimoniaux et touristiques. L’objectif est ainsi de se questionner sur :

Comment allier affluence touristique et préservation des patrimoines dans la réalisation des nouveaux refuges de haute montagne, au cœur du Parc national des Ecrins ?

L’équilibre souhaité entre visiteurs et mise en valeur du patrimoine voulu par le Parc national des Ecrins passe, en effet, par l’évolution des refuges qui se placent en tant que structures majeures du tourisme estival du massif et donc en tant que levier d’actions crucial du Parc et ses divers acteurs.

Données: Géoservices IGN, URL: https://geoservices.ign.fr/documentation/diffusion/telechargement-donnees-libres.html

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