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JAA – 2608 Courtelary

No 900 – 24 février 2012 Moutier Tramelan Saint-Imier

Courtelary

La Neuveville

Mise

Tavannes

Bienne

au point: la ligne claire de

Différents échos prêtent aux responsables de Force démocratique de vouloir transiger avec l’opposition de la base au vote communaliste.

sable que nos autorités n’en tiennent pas compte et engagent le Jura bernois dans une procédure plébiscitaire non désirée.

que par les prétentions du Jura sur le Jura bernois se fonde sur des aspirations, que je connais, majoritaires dans notre population.

Ces spéculations sont sans fondement. Force démocratique s’en tient à la résolution du Congrès d’octobre 2011, dont je rappelle qu’elle «engage le Gouvernement bernois à ne rien céder sur le principe de l’unicité d’un vote concernant l’appartenance cantonale du Jura bernois dans sa globalité excluant tout vote communaliste subséquent».

Que les séparatistes prennent sur eux de demander par voie d’initiative le vote que réclament indûment les pouvoirs politiques du canton du Jura. L’initiative aboutirait-elle que nous prendrions nos responsabilités. Mais qu’on nous épargne d’avoir à cautionner, sous couvert de démocratie, un projet qui n’aboutira qu’à exacerber les tensions, augmenter les ressentiments et entraver des collaborations transjurassiennes utiles.

A la condition que le Jura bernois ait donné son accord à une consultation portant sur le fond de l’affaire, le scrutin pourra avoir lieu. Il tirera un trait sur la période de l’Assemblée interjurassienne et normalisera les relations entre les cantons de Berne et du Jura.

Notre manière de voir le problème politique causé par l’idéologie séparatiste ainsi

Je ne peux dissimuler le souci que me cause l’imminence d’une nouvelle confronta-

La position de FD, je l’affirme, reste celle-là, ferme et opiniâtre, conforme au sentiment dominant dans la population. Il est impen-

Un Force démocratique soutient et continuera de soutenir que la sortie du processus AIJ ne passe pas automatiquement par un nouveau plébiscite d’autodétermination. En préconisant une votation qui ne doit rien à une revendication populaire, mais tout à la politique illégitime d’un canton foulant aux pieds les engagements qu’il a pris devant le peuple suisse en 1978 et réaffirmés dans l’accord tripartite de 1994, la Confédération et l’Etat de Berne cèdent à une forme de chantage. Ce faisant, nos hautes autorités donnent un mauvais signal, attentatoire à la sécurité du droit, sans qu’un alibi démocratique suffisant

De ce que l’on sait des négociations intergouvernementales, ces conditions ne sont pas réunies.

FD

tion dont notre région serait le théâtre et l’enjeu. Les réserves de principe que je formule, pour prévenir des maladresses et leurs conséquences, sont partagées, je le sais, par le plus grand nombre de nos concitoyens. En leur nom, j’insiste auprès de nos autorités, tant cantonales que fédérales, pour qu’elles considèrent la situation sous tous ses aspects et ne cède pas à ceux qui s’y entendent pour forcer le passage sans regarder à la méthode. Après, s’il faut crever l’abcès, le Jura bernois ne reculera pas. Marc-André Houmard Président d’honneur de FD

immense défi

ne justifie de céder à l’intrigue et au culot. C’est dommage, dommageable et c’est un déni de justice frappant le Jura bernois qui ne veut rien savoir d’une nouvelle épreuve de force avec les séparos-annexionnistes. Depuis quand notre «démocratie-témoin» force-t-elle le peuple à jouer son destin à pile ou face ? On est loin d’un dimanche de votation où une infime minorité d’ayant-droit opte pour six semaines de vacances ou pour prolonger le statu quo à cinq semaines ! Il y a quelque chose de pervers à jouer avec le sentiment d’appartenance cantonale

aux facettes multiples qui relèvent de l’intime conviction sinon du spirituel. A pile ou face sur un coup de dés ? Les Jurassiens du Jura bernois n’ont ni plus ni moins d’affinités avec les Jurassiens du canton du Jura qu’avec ceux des cantons de Neuchâtel, de Vaud, de Soleure… Ils sont las de subir pressions, imputations péjoratives, insinuations malveillantes… Lassés de s’entendre dire ce qu’ils ne sont pas et ce qu’ils devraient accepter qu’ils soient. Retrouveront-ils assez d’ardeur pour envoyer promener des contempteurs arrogants, des tourmenteurs déshon-

nêtes qu’ils méprisent au point de ne plus se soucier de leurs gesticulations dans un contexte délétère ? Ce ne sera pas le moindre des défis d’intéresser les gens du Jura bernois à ce qui se trame contre leur liberté d’être euxmêmes. Ici, comme partout et un peu plus que partout, le militantisme politique fout le camp. On l’a vérifié aux dernières élections fédérales. Un i m m e n s e chantier va s’ouvrir. Les partis, les leaders d’opinion, FD devront s’y coller. Il faudra de la méthode, de l’action et une grosse mobilisation. Un immense défi à relever.  Le Quinquet


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Edito

Chercher

le consensus Selon ce que nous en dit le Conseil-exécutif, le compte à rebours qui nous rapproche de la grande explication de 2013 a commencé. Le moment venu, il s’agira de choisir entre de solides acquis institutionnels et un saut dans l’inconfort d’un canton du Jura qui n’a rien pour nous faire rêver. L’option de la rupture entraînerait, on s’en doute, des conséquences dommageables collectives, individuelles parfois, en ce qu’elles modifieraient directement des trajectoires professionnelles, économiques, sociales… Aujourd’hui déjà, la majorité des citoyensennes du Jura bernois, dans chacun des camps antagonistes, a fait son choix. Des indices fiables existent qui ne font pas trop douter des résultats qui sortiront des urnes. Pour autant, on ne fera pas l’économie de surenchères, démêlés, désordres pour une discorde durable. Les beaux esprits diront qu’ils n’ont pas voulu ça. Et nous ne pourrons que regretter qu’en dépit des avertissements ils aient tenu à une consultation populaire qui ne s’imposait pas. Une méprise dont l’image de la Suisse pâtira. Encore devrait-on s’aviser qu’il n’est pas trop tard de donner une chance au consensus sur une logique d’affrontement. Ceux de nos citoyens – ennes dans l’expectative sur la décision à prendre – il y en a, en tout bien tout honneur – opteront pour un statut de minorité élargi à de nouvelles compétences régionales. Ne serait-ce qu’en vertu du bon sens qui nous fait préférer ce qu’on a et douter devant l’inconnu. Fin 2011, le Conseil du Jura bernois a proposé au Conseil-exécutif un train de mesures pour un champ d’action étendu dans le cadre de la loi sur le statut particulier. Les «24» du CJB avancent à pas comptés vers un surcroît d’autonomie constitutionnellement compatible. Ils veulent un «+» au statu quo clairement indentifiable, un contenu véritable. Une extension réelle des droits de la minorité francophone encouragera-t-elle le ralliement d’autonomistes ? Nous voulons croire au dialogue possible pour que la raison l’emporte sur l’émotionnel. Roland Benoit

L’AIJ, un long fleuve tranquille ? Ses travaux institutionnels menés à rien, l’Assemblée interjurassienne est redevenue une sorte d’usine relais – d’usine à gaz aux yeux de certains – juste bonne à enfoncer les portes ouvertes d’une collaboration au demeurant naturelle entre les cantons de Berne et du Jura. Pour les gens de chez nous qui s’avisent que l’AIJ bouge encore, du moment qu’elle ne fait pas trop dans l’annexionnisme sournois, qu’elle perdure ou non dans le paysage est sans importance. Sauf à se demander si financièrement l’investissement se justifie. Formellement, l’AIJ est missionnée pour promouvoir le dialogue interjurassien. Première observation, le dialogue est fort civil qui se noue au gré des opportunités entre citoyens du Sud et du Nord, pour employer les terminologies distinctives chères aux annexios-séparos. Il n’existe pas de cas connus où les interlocuteurs ont eu besoin de l’AIJ pour se parler ou… s’engueuler. Secundo, c’est donc que l’AIJ joue essentiellement le rôle de facilitateur du dialogue institutionnel. L’AIJ, plate-forme de dialogue et zone de tampon ? Arbitre pour siffler les hors-jeux et éviter les dérapages ? Rien de concret qui vienne étayer la version de l’AIJ égalant Nicolas de Flue. D’ailleurs, n’est-il pas de notoriété publique que nos conseillers d’Etat et les ministres à Delémont entretiennent les meilleures relations ? Pour preuve, en 1994, ils se sont mis ensemble autour d’une table, afin de régler quelques bisbilles, sous l’œil maternel de Mutter-Helvetia. Un fronce-

ment de sourcil de la matrone a suffi pour qu’on se calme. On attendait, c’est vrai, l’AIJ sur le terrain de la «question jurassienne», seconde du nom en fait. Sans vouloir ratiociner, notons que d’invoquer une «question» virtuelle pour en faire un postulat procède de l’abus de langage caractérisé. L’AIJ a-t-elle répondu aux attentes ? La réponse est non. Elle ne pouvait pas présenter une solution réglant politiquement un différend dû aux seules manœuvres d’une des parties foncièrement déloyale. L’AIJ ne le pouvait, étant ellemême, de par la provenance et les références idéologiques de ses membres, impliquée dans une situation antagoniste. Le Nord-Jura est cantonnalisé, la majorité dans le Jura bernois ne changera pas de camp, les faits sont têtus contre lesquels tant les cogitations de l’AIJ que l’activisme annexionniste se brisent et se briseront. In extremis, l’AIJ l’a compris – et admis – à contre cœur certes, mais quand même.

Sonderfall Jura Appenzeller x 2, Basel x 2, Obwald, Nidwald… Vaud, Genève… la liste n’est pas exhaustive de ces cantons qui, lorsque l’intérêt de leurs populations le commande, conviennent de synergies utiles. Ou s’abstiennent de monter des projets en commun quand les pesées d’intérêts ne concordent pas. C’est dans l’ordre institutionnel des choses et il n’est nul besoin d’organismes d’exception pour s’interposer. L’exception, c’est l’AIJ ! Suite à la page 4


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L’AIJ, un long fleuve tranquille ? Suite et fin de la page 3 Sans compter qu’au cas par cas la promesse de subventions fédérales peut influencer des partenariats qui ne coulent pas de source. Mais ceci est une autre histoire… La singularité jurassienne, dans un contexte général consensuel, a été mise une fois de plus en évidence avec le communiqué de l’AIJ, paru le 14 février, se félicitant que le dialogue interjurassien en matière de santé publique a reçu une forte impulsion. Un dialogue réactivé à l’initiative de l’AIJ, précise-t-on. Était-il en panne, le précieux dialogue ? Nenni. Il est question d’une nouvelle impulsion donnée à des collaborations interjurassiennes qui d’autre part n’en manquent pas (d’impulsions) et qui fonctionnent bien (les collaborations)  ! Comprenne qui pourra. On s’extasie devant le fait que le conseiller d’Etat ber-

nois Philippe Perrenoud et le ministre jurassien Michel Tentz, chacun en charge de la santé publique dans son canton, se sont rencontrés en présence de M. Dick Marty, président de l’AIJ. Devant témoin, les deux magistrats ont déclaré vouloir poursuivre et consolider les collaborations existantes. Alléluia ! Quant à l’AIJ, elle poursuivra sa démarche qui vise à associer tous les acteurs du domaine santé-social afin de promouvoir une large réflexion. Platitudes convaincantes de l’inanité de l’intermédiaire AIJ pour présider à un échange de vues qui va de soi partout ailleurs entre confédérés. Les organes cantonaux en charge de la mise en œuvre de politiques concertées, les magistrats, pour orienter et décider de ces politiques, sous réserve des compétences parlementaires et de la caution du souverain, ont, chacun dans son rôle, le devoir et

la responsabilité de dialoguer et de s’entendre avec leurs homologues des cantons voisins. Les deux Juras, les cantons de Berne et du Jura, n’échappent pas à la règle; ils peuvent assumer, sans la béquille AIJ.

L’épreuve du feu L’AIJ, n’en doutons pas, va courir sur son erre encore un temps. Elle sera toujours là au moment de la votation populaire promise au Jura bernois pour 2013. Pour quel objectif, sous quelle forme, avec quels moyens s’impliquera-telle dans un débat sans concessions ? Eminente personnalité, son président, M. Dick Marty, connu et respecté au-delà de nos frontières, aura du pain sur la planche s’il entend conférer à l’AIJ l’ascendant moral indispensable pour calmer les ardeurs militantes de nationalistes peu enclins à observer les usages démocratiques.

M. Marty, qui traque l’illégalité, l’arbitraire, les comportements liberticides partout dans le monde, saura-t-il faire respecter l’Etat de droit et simplement les droits fondamentaux dans nos contrées ? Très prosaïquement, veillera-t-il, dès à présent, à empêcher les migrants illégaux du Nord de venir bourrer les urnes à Moutier ? Face au Gouvernement jurassien, défendrat-il le respect d’un certain nombre de principes, dont celui de la bonne foi ? Pratiques, légitimes, nos questions ne sont en rien insidieuses. L’actuel président de l’AIJ a toute notre considération et est au bénéfice d’un préjugé favorable. Au fond, nous souhaitons que, dos au mur, l’AIJ sorte réhabilitée de l’épreuve du feu plutôt qu’elle ne s’y consume. Lamentablement. Et définitivement.

Convocation à l’attention des membres de la Coopérative FD-Info

Assemblée générale

mercredi 14 mars 2012 à 17 h au Restaurant du Midi à Reconvilier, 1er étage ordre du jour: 1. Procès-verbal de la dernière assemblée générale 2. Rapport du Conseil d’administration 3. Comptes 2011 3.1 Présentation 3.2 Rapport de vérificateurs 3.3 Approbation

4. Réélection du Conseil d’administration 5. Réélection des vérificateurs 6. Divers

Coopérative FD-Info Le président L’administrateur R. Benoit R. Voutat

LQ


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Samedi 17 mars 2012 dès 18 h 30, au restaurant «Chez Nicole» à Tramelan A partir de 19 h, vous pourrez apprécier le plat bernois 20 francs par personne * * *

21 heures: Partie officielle avec plusieurs invités politiques * * * Prière de s’annoncer jusqu’au 15 mars chez Maurice Droz, au 032 487 56 28 ou chez Nicole, au 032 487 56 56 FD - GFFD - Groupe Sanglier

Samedi 17 mars 2012 dès 19 h au restaurant du Midi à Reconvilier Invités politiques: Patrick Röthlisberger (PLR) Pierre-Alain Droz (UDC) Marcelle Forster (PSJB) Virginie Heyer (PBD) Roland Benoit (FD) Michael Schlappach (Sangliers)

Soirée fondue: 16 francs par personne Rejoignez-nous, vous êtes les bienvenus Inscription indispensable: Restaurant du Midi tél. 032 481 31 03 FD - GFFD - Groupe Sanglier


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«Statu quo +»: propositions A l’heure où nous bouclons cette édition du Quinquet, nous parvient la nouvelle d’un accord intervenu entre les protagonistes de la Conférence tripartite sur l’avenir de la région jurassienne. On parle déjà d’un compromis historique. Attendons pour en juger, surtout que les Exécutifs concernés se bornent, nous dit-on, à une déclaration d’intention… Dans l’hypothèse où un vote sera organisé, «il est important que la population appelée à se prononcer sache concrètement en quoi consiste le statu quo +» (CJB 01.12.2011). Et comment ! L’intention est louable et sa réalisation en actes concrets incontournable. Le CJB s’y emploie et le président Manfred Bühler cible pour nous les compétences nouvelles que les «24» ambitionnent pour + de statut particulier. Suivons la piste…  LQ

3 questions à Manfred Bühler, président du CJB 1. M. Bühler, l’an passé, le Conseil du Jura bernois a identifié les domaines où l’élargissement de ses compétences s’avère nécessaire pour donner un contenu à la formule dite du «statu quo +». Quels sont ces domaines ? Premièrement, les compétences décisionnelles en matière de subventions culturelles, pour le sport ou les projets d’utilité publique. Il est par exemple proposé de

créer un poste de délégué aux subventions et d’augmenter certains plafonds de compétence en termes de montants. Deuxièmement, il est question des compétences de décision en matière de coordination scolaire, ceci dans le but de mieux les régler. Troisièmement, il est proposé d’étendre les compétences de nomination de certains représentants du Jura bernois dans diverses commissions et organes, et aussi de donner la possibilité aux directions

cantonales de déléguer certaines compétences avec des enveloppes financières, ceci pour des tâches en lien avec l’identité du Jura bernois. Quatrièmement, il est également proposé d’étendre le partenariat direct aux autres régions et cantons voisins du Jura bernois. Enfin, les compétences de participation politique pourraient aussi être étendues, notamment en créant des relais francophones au sein des directions cantonales et en élargissant

la liste des postes cantonaux pour lesquels la participation politique du Conseil du Jura bernois est requise en cas de nomination (art. 19 de l’ordonnance sur le statut particulier). 2. Présumant que le Conseil-exécutif pourra acquiescer aux propositions de votre institution et initier les modifications législatives requises, diriez-vous que le Jura bernois aura alors gagné en autonomie ? Les propositions du Conseil du Jura bernois visent à renforcer ses droits de participation et de décision. En ce sens, si nos propositions sont acceptées et mises en œuvre, cela représentera un gain d’autonomie pour le Jura bernois. Tout l’enjeu consiste à utiliser au mieux la marge de manœuvre du cadre constitutionnel actuel, ceci dans le but de simplifier les aménagements législatifs. En effet, une autonomie très large supposerait une modification constitutionnelle, ce qui impliquerait une votation de l’ensemble du canton, donc une procédure lourde. Or, à ce jour, le besoin d’un élargissement de l’autonomie de la région n’est pas établi. En revanche, d’augmenter


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du

Conseil du Jura bernois

les compétences du CJB par une adaptation de la loi sur le statut particulier pourrait être décidé par le Grand Conseil, sans votation populaire.

a soumis des propositions au Conseil-exécutif. Voyons ce qu’il en adviendra et, en attendant, parions sur la convergence.

3. Elargi, le statut particulier du Jura bernois constituera d’autant plus l’alternative à la rupture de l’unité de notre canton. Au vu des échéances probables, comment et avec quels moyens le CJB compte-t-il informer la population des nouveaux acquis confortant les avantages du « statu quo +» ?

Au plan politique pur, on n’en est qu’à «une déclaration d’intention de la Tripartite concernant l’avenir institutionnel de la région jurassienne». Le CJB se prononcera à son heure.

Le Conseil du Jura bernois

En cas de nouvelle votation sur l’appartenance cantonale du Jura bernois, les citoyens et les citoyennes devront être en possession d’un maximum d’informations sérieuses, cré-

dibles – ce qui n’a rien à faire avec de la propagande – pour comparer entre les avantages vérifiés du statu quo et ceux, hypothétiques, d’un passage à un nouvel Etat commun avec le canton du Jura. Le Conseil du Jura bernois a fait, répétons-le, des propositions de consolidation de la loi sur le statut particulier pour + (plus) de responsabilités exercées directement. De nouveaux acquis propres à la région seront pris en compte dans la campagne devant départager le projet du nouveau canton du statu quo.

Comment, avec quels moyens le CJB fera campagne – si campagne il y a ? Il est trop tôt pour le dire. A coup sûr, il revient au CJB d’envisager avec le Conseilexécutif de bonifier le statut particulier pour satisfaire à de possibles aspirations populaires relayées par les partis et les organisations représentatives de la société civile. La défense des intérêts de la minorité francophone du canton de Berne est une tâche permanente des autorités cantonales et du Conseil du Jura bernois en particulier.

Exclusif: l’interview impossible De notre envoyé spécial à Delémont/JU

Madame Elisabeth Baume-Schneider, présidente du gouvernement du canton de Delémont, ayant piqué la curiosité de nos lecteurs avec des déclarations pas piquées des vers, nous avons voulu savoir si c’est du lard, du cochon ou de la poésie. Eh ! bé ! Exhorté à la prudence, nanti d’un ordre de mission, d’un viatique et d’un bon de transport demi-tarif, gri-gri en poche (de la poudre de corne de sabot de bélier), Auguste l’intrépide s’en est allé interpeller la diva. Eh, vous là-bas ! Passé la cluse de Choindez, notre grand reporter n’eut qu’à s’orienter sur la Crosse du Béridier, é n a u r m e signe cabalistique dominant Delémont la mythique. Au sortir des gorges, Auguste contempla le paysage urbain grandiose s’offrant au regard. Delémont mégalopole lovée, languide, au pied du Vorbourg, éblouit le voyageur… De saisissement, notre Auguste risquait la pétrification à l’égal de ce qui arriva aux incrédules statufiés devant Sodome et Gomorrhe. S’ébrouant, rompant le charme et refoulant les sentiments contradictoires qui l’agitaient, Auguste pénétra par la

Porte-aux-Loups dans la ville sainte qu’enveloppait un sale petit brouillard. Il s’en fut heurter aux portes du palais. Derrière les grilles peuple jurassien, la dant la place à des preux par endroits, l’Etat de combat.

dorées faites pour impressionner le déception. Le mirage s’évanouit, cébâtiments sans charme, grisâtres, létémoins de l’absence de moyens de

Dégrisé, Auguste s’étant fait connaître fut invité à suivre une huissière austère dans un dédale de couloirs gris comme le temps, un labyrinthe en fait qui explique la politique sinueuse des Eminences de céans. S’égarant à plusieurs reprises, son guide ne dut qu’à un GPS de dernière génération d’introduire enfin Auguste dans une antichambre, ou plutôt un boudoir, le priant d’attendre que Sa Grandeur le reçût. Tant qu’à faire, Auguste détailla l’endroit. Borgne, la pièce carrée 4 x 4, basse de plafond, aux murs tendus d’un papier à fleurs défraîchi, des roses rouges, est meublée sobrement d’une table basse en bois de rose – la rose, une obsession pensa Auguste – et d’un fauteuil fatigué consistant en une peau de vache, de la race Simmental, identifia Auguste, tendue sur une armature métallique.  Suite à la page 8


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Interview impossible Suite et fin de la page 7 Il s’y laissa choir, avisant sur la table une pile de vieux «Jura libre», une édition originale en allemand de Mein Kampf, du Dr Marx-Karl Zuber, quelques exemplaires anciens du Franc-Montagnard et le dernier numéro paru du Quinquet. L’éclectisme de la décoration du salon ne laissa pas de surprendre Auguste. Aux murs, deux trophées de chasse se font face, en chiens de faïence, si l’on peut dire s’agissant d’une tête de sanglier et d’une autre d’ours brun. Sous celle-ci, un cartouche affiche la célèbre maxime du philosophe Max Zuber, de Moutier/Jb, commandant «de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué». Au mur encore, un portrait en pied de Roland Béguelin, exécuté par Coghuf (période bleue), très ressemblant. Aux côtés du regretté leader indépendantiste, on a accroché une photo de Staline, autre petit père du peuple, présidant une parade militaire pacifiste sur la Place rouge. Plus loin, une Gondole à Venise, œuvre d’un petit maître du XVIIIe, fait le lien (?) avec l’inévitable cliché du Tché coiffé de son célèbre béret frappé de l’étoile rouge, béret enfoncé jusqu’aux oreilles, ce qui confère à l’icône l’air d’un benêt. Le signal lumineux commandant l’ouverture du cabinet présidentiel passant au vert, Auguste n’eut pas le loisir de poursuivre l’inventaire des lieux. Emu, curieux, dans ses petits souliers qu’il avait grands, son vert galurin à la main, il s’empressa. Devant lui, Elisabeth Ière trônait sur un haut siège en bois de sapin grossièrement équarri, du sapin des Franches, conjectura Auguste. D’un coup d’œil circulaire, notre Indiana Jones embrassa la scène et la ministre. Il nota que le trône était en forme de crosse, la partie supérieure incurvée dessinant un dôme couronnant le chef de l’Eminence chatoyante. Bien vite, il reporta son attention sur la diva colorée arborant son blouson fétiche en plastique rouge, sur une jupe d’organdi aubergine, style Western, sous laquelle elle avait chaussé des bottes jaune canari. L’ensemble lui parut du plus bel effet. Pour le reste, Auguste vérifia que le portrait de la Dame est ressemblant, charmant au demeurant, se prit-il à penser. Le minois de la Présidente du Jura des Jurassiennes et des Jurassiens étant dans toutes les bonnes feuilles de chou vendues au kiosque de la gare, nous n’en dirons pas plus. Tiré de sa contemplation, Auguste leva les yeux sur le décors de sapins tout autour de la pièce. Des sapins, profusion de sapins, plein de sapins peints ornent le cabinet de

travail de l’Eminence bucolique. Un fond vert sur lequel se détache une vue grandeur nature du Palais fédéral, à Berne ! En perspective infinie. Insolite ! Sur le bureau ministre de la ministre, une kalachnikof nonchalante et un choix de pâtisseries maison. Aucun dossier. A quoi bon faire semblant… Dans un angle de la pièce, Auguste avise un porte-parapluie dans lequel on a déposé un drapeau jurassien fatigué ainsi qu’un drapeau européen curieusement renversé, la pointe de la hampe en bas. Un parapluie d’homme, noir, tient compagnie aux emblèmes. Auguste n’en tire aucune conclusion. A même le sol, sur le parquet de sapin, gît un gros, très gros caillou. Se pourrait-il qu’il s’agisse de la Pierre d’Unspunnen deux fois volée par les Béliers. Faut-il y voir, en ces lieux, un symbole de glorification des larcins passés et de ceux à venir ? Auguste se perd en conjectures. Déjà, la ministre s’adresse à son visiteur poussant vers lui cuisses-dame, merveilles et boules de Berlin. «Carnaval», maugrée Auguste, qui décline poliment. La Dame parle. Auguste est tout ouïe. La Dame est intarissable. – « Moi je dis… Moi je pense… Moi je sais… Moi je fais… Moi je veux…» Air connu, se résigne Auguste, qui observe qu’en matière d’égo cette ministre-là n’a rien à envier à l’inoubliable Micheline fédérale. Un dernier grincement précédant un ultime hoquet, l’Eminence hennit… heu, pardon, sourit… le son diminue, le disque s’arrête. Auguste comprend que son tour de prendre la parole est venu. – «Faites court», s’entend-il signifier. Il se le tient pour dit. – «Madame la Présidente, Majesté, Mon Adjudant, je suis venu pour entendre votre Eminence égarée dire que, nonobstant les droits humains, vous vous abstiendrez de compliquer la vie de vos peuples et clairement celle de vos proches voisins du Jura bernois. En vertu de quoi, vous prenez l’engagement de renoncer à poursuivre une politique annexionniste calamiteuse qui, s’il n’y est mis fin, entraînera des dommages dont vous répondrez. Hélas, à cette heure, je retiens de votre verbosité incoercible qu’il n’y a rien de raisonnable à espérer de vous, pas plus qu’à attendre de votre gouvernement. Adieu Madame. Avec l’expression désolée de ma profonde réprobation ». Et il s’en fut. Sans blâ-â-âgue. Auguste


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