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JAA – 2608 Courtelary

No 899 – 27 janvier 2012 Moutier Tramelan Saint-Imier

Tavannes

Courtelary

La Neuveville

Bienne

Edito

Guerroyer sans fin ? Les fêtes sont derrière nous et avec elles la trêve des confiseurs. Désormais, de plein pied dans la nouvelle année dont on pressent qu’elle débouchera sur des échéances politiques capitales, il faut reprendre le collier et continuer le combat. Non sans faire le point de la situation. Donc, le Conseil-exécutif et le Gouvernement jurassien négocient, sous les auspices du Conseil fédéral et avec les bons offices de l’honorable Dick Marty, les modalités d’une énième consultation du Jura bernois. Au motif qu’on veut nous donner à choisir entre le statu quo qui nous convient et notre dilution dans le canton du Jura dont nous ne voulons pas. Comment en est-on arrivé à prétendre faire notre bonheur quand nous ne demandons rien d’autre que d’avoir la paix ? De répéter l’évidence est lassant: nous devons à l’insistance hargneuse des politiciens du Jura d’être à la veille de plonger dans le chaudron de la discorde civile. Nous crions à l’injustice, prenons la Suisse à témoin de notre attachement délibéré au canton qui nous convient. Rien n’y fait, rien ne dissipe l’impression d’une machine nous entraînant inexorablement vers l’épreuve de force, sans toutefois que la fatalité commande d’en arriver là. Le Conseil-exécutif, de même que le Conseil fédéral, ont les moyens de droit de stopper l’entreprise annexionniste. Le Conseil du Jura bernois n’a-t-il pas clairement relayé les convictions majoritaires dans la population ? La Députation est au diapason, le Grand Conseil défend logiquement l’intégrité territoriale du canton. Le dispositif apparaît sans faille. Cependant, ne dit-on pas que le diable se cache dans les détails ? Alors, à Moutier… ? Moutier. Un atout maître dans le jeu bernois autant qu’il pourrait l’être dans celui du Jura. Dans la partie qui se joue, le sang-froid et la détermination plus que les ronds de jambe départageront les adversaires. Berne n’a aucune raison valable de concéder g r a c i e u s e m e n t et par avance un second tour «communaliste». Une concession de cette nature déconsidérerait quiconque aurait la faiblesse d’y consentir. Si on l’y contraint, le Jura bernois votera, en bloc de La Neuveville à Roches BE. Après, on avisera aux cas particuliers, s’il y en a. Sans perdre de vue que la ligne de fracture historique entre les deux Juras passe à la Roche-St-Jean, pas à Moutier.  Roland Benoit

L’obsession En 2012, Dame Elisabeth Baume-Schneider préside le Gouvernement jurassien. Elle ou un collègue ministre, pour nous c’est bonnet blanc et blanc bonnet, sachant qu’il n’y a de ministre à Delémont qui ne soit partisan de l’annexion du Jura bernois. C’est qu’en République et canton du Jura on ne badine pas avec le dogme de la réunification – terme impropre au cas d’espèce – quitte à forcer sur les apparences lorsqu’on est PDC et pas du tout désireux de perdre pouvoirs, influence et privilège d’une position dominante. Dans un canton où de croire «aux frères du Sud impatients de nous rejoindre» est la règle, à tout le moins de faire semblant d’y croire, aucun parti, même pas l’UDC, ne se risquerait à suggérer que le temps est venu de débarrasser l’Etat des scories de la lutte pour l’indépendance. Bien qu’avec le recul et le désenchantement, les expressions au lexique du RJ des années de lutte, vocabulaire emprunté à des situations sans lien ni parenté avec le Jura, comme patriote, territoire occupé, libération … ont perdu de leur charge émotionnelle et ne disent rien aux jeunes générations. Quoi qu’il en soit du détachement des masses, les officiels maintiennent l’illusion d’une agitation populaire qu’ils auraient pour mission de nourrir sans fin. La revendication des terres du Sud appartient au patrimoine génétique de la RCJ,

au même titre que la suffisance affichée par une classe politique conformiste, formatée aux standards d’un nationalisme de taupinières dont elle tremble de s’affranchir. Peut-être parce que ses références constituent un fond de commerce utile aux discours du 23-Juin et de la Fête du peuple. Dans cette veine oratoire là, Elisabeth Baume-Schneider promet une présidence engagée pour l’unité du Jura. Un défi majeur aux yeux de la ministre-présidente qui attend le vote des régions, Jura bernois et Jura, comme une première étape avant de récupérer Moutier… Cette femme obsédée par la Question jurassienne seraitelle dangereuse ? Réponse le 31.12.12. Le Quinquet Vous trouverez l’essentiel du contenu de ce numéro du Quinquet sur le site WEB de Force démocratique, à l’adresse: www.f-d.ch

Journal du Jura bernois Edition: FD-Info Rédaction/Administration CP 342 - 2735 Malleray Abonnement: Annuel:   Fr. 60.– De soutien dès:  Fr. 80.–


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Les brèves... Les brèves... Les brèves... Les brèves... Les brèves... Les brèves...

Béliers en berne… Ce qu’ils peuvent être bêtes ! Un drapeau jurassien fluet, une couronne mortuaire rose de confusion, un dadais dos au mur, le Groupe Bélier s’est donné en spectacle devant le Palais fédéral, le second lundi de la session d’hiver. Chagrin, le pitre bélier en chef a motivé cette pantalonnade par le besoin de sensibiliser les élus fédéraux et la population – rien que ça – «à l’assassinat de la représentation politique du Jura-Sud (sic) sous la Coupole par le peuple bernois». C’est juste stupide d’accuser le peuple qui vote – implicitement aussi celui qui s’abstient – d’un crime qu’il ne saurait commettre, le verdict des urnes étant in fine imprévisible s’agissant de la répartition partisane et géographique des mandats. Reprocher aux électeurs alémaniques du canton de

Le Bélier

Berne d’avoir sciemment privé le Jura bernois d’élu(s) aux Chambres fédérales relève de ces contorsions cérébrales malhonnêtes dont les séparatistes sont coutumiers.

ou leur femme, au Parlement suisse. Nos compatriotes italophones ne soupirent-ils pas après un ministère fédéral depuis le départ de Flavio Cotti, il y a tantôt une décennie ?

Que les Béliers pathétiques ne traînent-ils le peuple jurassien – celui du canton éponyme – devant les tribunaux pour discrimination des FranchesMontagnes, Pierre Paupe, le dernier Taignon élu à Berne ayant quitté ses fonctions il y a huit ans déjà.

Dénuées de raisons, hormis celle d’une haine inextinguible portée à Berne, les gesticulations du Bélier, commandées de Delémont, de Moutier, de Vellerat… par des démiurges ineptes, desservent la cause qu’ils sont censés servir.

Les Franches-Montagnes, peuplées de vrais jurassiens, certifiés héros de l’indépendance, survivent à la disgrâce et le Jura bernois ne mourra pas de disette pour n’avoir pas su réélire son conseiller national.

Le 12 décembre dernier, s’est-il trouvé un seul élu fédéral pour accorder du crédit aux calomnies des moutons jurassiens aux ordres ?

D’autres endroits du pays, villes ou campagnes, ne font pas un «rösti» de devoir sauter un tour avant de propulser leur homme providentiel,

Un seul journaliste parlementaire ou non pour prendre au sérieux un message contrefait ? Un seul passant qui ne soit resté indifférent aux comédiens grotesques l’accusant d’un crime impossible ?

La Question Zuber A l’affût d’un fauteuil au Conseil national, le vindicatif leader séparatiste et maire de Moutier pose ses jalons sur la route qui devrait, croit-il, le mener à Berne, en… 2015. Tout entier au service de ses ambitions, Maxime Zuber se fait fort de manœuvrer les partis politiques du Jura bernois, singulièrement le PSJB, comme autant de pions sur un échiquier. Jusqu’aux socialistes de l’Ancien canton qu’il compte circonvenir. Non sans un secret mépris jubilatoire. Il ne doute pas que le PS cantonal ne le propulse sur l’Olympe contre un plat de lentilles, pour un siège supplémentaire labellisé socialiste, lui, l’ennemi juré de tous les Bernois.

En quoi, Zuber démontre qu’il tient ses camarades et la politique en piètre estime. A lire ses confidences généreusement diffusées par le JdJ ( 03.12.2011), on se dit qu’il spécule sur le fait que ses contradicteurs lui abandonnent trop souvent l’initiative. N’attendent-ils pas pour « se bouger » de n’avoir de choix que celui de parer les coups qu’il leur porte ? Vaniteux, au point d’en perdre la notion des réalités, Zuber se voit en faiseur de rois. Il a fait rois, parade-t-il, Stöckli et Perrenoud, il peut les défaire ! Zuber commande aux électeurs, aux élus et bientôt aux éléments. A ce niveau d’aveuglement

prétentieux, Zuber défie l’Etat de Berne. Il ira à la confrontation en organisant, en 2015, le vote consultatif qui scellera le sort institutionnel de Moutier, menace-t-il obstinément. Sauf que cette fuite en avant est d’ores et déjà passée de sens. Avant 2015, le Conseilexécutif aura clos le chapitre de l’alternative «communaliste», même contre l’avis du grand manitou Maxime Zuber. En attendant, les provocations de ce quérulent font monter la pression en ville de Moutier. Ce dont nos autorités feraient bien de s’aviser… avant que la situation ne dégénère. LQ

tourne les talons… L’horizon s’éclaircit La nouvelle a été reçue comme un cadeau de Noël. Les trublions du Bélier n’imposeront plus leur présence une fois l’an à Tavannes, au prétexte d’y venir faire la fête. Quand, depuis 1983, l’inévitable présence bélière se produisait, les braves gens tournaient le dos à la poignée d’hurluberlus que venaient haranguer des politicards du Nord en service commandé. Incommodés par le culot et les excentricités des ruminants de cornes et de crosses, les habitants de Tavannes faisaient moindre cas de ces touristes malodorants. Après leur passage, on balayait les crottes, lavait les rues à grande eau et tout était dit des fâcheux dont on oubliait jusqu’à l’existence. Seule la jeunesse à l’entour, se souciant comme de colintampon du label RJ, venait applaudir la vedette du showbiz en concert et se défouler sans état d’âme. Pour autant la formule péclotait de longtemps. La faute à un contenu politique hors-sol à Tavannes et tout bonnement hors de propos dans le Jura bernois. Le Bélier bat en retraite. Retraite tactique, plaide-t-il, en se repliant sur la place forte de Moutier. Ce qui ne saurait être qu’une étape avant de retrouver les pacages de la Ferme des Vies, Develier-Dessus/JU, et d’y mourir de mort naturelle. D’ici là, en s’invitant à Moutier, le Bélier y fera encore grimper la fièvre. La population sera d’autant plus impatiente de retrouver le calme auquel elle aspire en choisissant l’alternance à la tête de la Municipalité. Très bientôt…


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12 décembre noir à Moutier

Les séparatistes disloquent la Prévôté Au Jura bernois, on est sans illusion au sujet des séparatistes jouant la comédie, dupant et trompant les crédules et les niais. Ou, lorsqu’ils sont dans le cas de montrer leur vraie nature, arrogante et brutale, ils s’en prennent sans ménagement à qui ne partage pas leur avis. Aussi, n’a-t-on pas été surpris outre mesure du sabotage du projet de fusion de la Prévôté et des communes de sa couronne par l’Entente jurassienne, à savoir les marionnettes du maire au Conseil de ville de Moutier. Le 12 décembre écoulé, les 24 élus et élues séparos au garde-à-vous, ont enterré un processus près d’aboutir, visant à structurer la microrégion. Le chef-lieu au centre du projet, c’est à un véritable sabordage que l’on a assisté, avec l’unique motivation de préserver une hypothétique majorité sécessionniste dans le cas d’un prochain vote d’autodétermination. Egérie séparatiste, la conseillère de ville Chantal Mérillat ne fait pas mystère de ce calcul primaire en déclarant: «Nous avons un objectif viscéral, prioritaire sur tout, qui est de sortir du canton de Berne, tout le reste ne viendra qu’en second plan, et tant pis si cela indispose ceux qui pensent différemment». Cynique, grinçante, sans équivoque, la profession de foi de cette patriote éclairée a le mérite de donner à penser des contorsions de son gourou, accessoirement maire du lieu. Après cet exceptionnel striptease d’une disciple zélée, difficile de voir autre chose qu’une posture quand M. le Maire se revendique gardien des intérêts du Jura bernois. Difficile aussi de croire à sa sincérité lorsqu’il pose ostensiblement en champion de la minorité francophone du canton. Des gesticulations pour autant de mystifications qui ne font pas oublier «cet

objectif viscéral prioritaire sur tout qui est de sortir du canton de Berne…» Montés sur les barricades d’un combat idéologique de pacotille, les séparos attardés, chauvins, cultivant l’esprit de clocher, menacent Moutier de régression. Cela, dans une Suisse qui, à raison, envisage son avenir institutionnel en termes de complémentarités supracantonales. Une situation paradoxale incitant à considérer que la répétition, à l’échelle de tout le Jura bernois, du plébiscite de clarification du 16 mars 1975 permettrait de desserrer l’étau qui emprisonne la Prévôté livrée à une coterie séparatiste fanatique. Bien que, jusqu’ici, la population ne soit pas résolue à accepter un nouveau plébiscite au motif de céder aux pressions et chantage des annexios-séparos.

Peur sur la ville Au lendemain de ce 12 décembre noir, Moutier s’est réveillée avec la gueule de bois, le coup de force séparatiste agissant comme un révélateur. En fait, les habitants de la Prévôté sont de plus en plus nombreux à prendre conscience qu’aux mains d’un groupe extrémiste, la cité est poussée vers un sombre destin. L’inquiétude s’installe bien au-delà des rangs antiséparatistes… La mainmise sur la ville du maire et de ses sbires, sans considération de l’opinion critique des administrés, est incontestable. Significatif, le choix récent très discutable d’un nouveau chancelier. L’opinion réalise que la sujétion de la ville au canton du Jura reléguerait Moutier à la fonction de satellite de Delémont. Les gens anticipent une catastrophe avec, entre autres conséquences inévitables, le départ des antennes administratives cantonales bernoises, la perte

de l’hôpital, la perte du siège de l’AIJ, la fin du statut de chef-lieu, l’affaiblissement subséquent de l’identité du Jura bernois et, on l’oublie, celui de l’esprit frondeur né de tribulations politiques au long cours. Soumise à l’ordre jurassien qui n’a rien d’enviable, Moutier devrait lutter pied à pied pour ne pas… perdre pied. Autrement dit se battre dans un environnement hostile quoi qu’on en dise, concurrence intervilles oblige, pour conserver son identité, se faire une place dans un espace exigu, affronter les rivalités régionales, assimiler règles et pratiques plus déconcertantes les unes que les autres. Un gâchis, des années de dérive, si, à Dieu ne plaise, le scénario rattachiste devait aboutir. Quel «susucre» consentirait l’Etat du Jura à Moutier en compensation des préjudices subis pour satisfaire une poignée de politiciens et d’exaltés en proie à une aversion inextinguible de Berne, des Bernois et même des Jurassiens bernois. Le canton du Jura, chaotique, sous nos yeux au quotidien, n’a pas les moyens d’implanter à Moutier quelque établissement de prestige – le siège de la justice, par exemple sans immédiatement déclencher une révolution dans le district dépouillé de son bien, des districts par ailleurs à couteaux tirés. En recherche permanente d’une cohésion interne introuvable, le canton du Jura n’a rien à donner. C’est pourquoi il est coutumier de belles promesses, sachant pertinemment qu’elles resteront… des promesses. Maxime Zuber relayant ces promesses pour faire avaler à l’opinion que l’appartenance de Moutier au canton de Delémont valoriserait la Prévôté et embellirait la vie de ses habitants, ce type se moque du monde !

Tremblant de perdre le pouvoir en accueillant les électrices et les électeurs de la couronne, l’équipe du maire a jeté aux orties les données d’experts utiles à la fusion envisagée, dilapidé les deniers publics engagés pour une étude désormais sans suite, perdu des heures de séances consacrées à un processus finalement coulé par des idéologues en proie à leur phobie antibernoise. En cette affaire hallucinante, la duplicité éclate plus que jamais dans le communiqué confus du maire de Moutier. A noter que ce n’est pas le premier exercice embrouillé d’un politicien dont la réputation de communicateur, voire d’habileté, apparaît usurpée, devant tout à des médias complaisants. Donc, juste après ce funeste 12 décembre, Maxime Zuber aura compris que la manœuvre négative qu’il a orchestrée en coulisse – personne ne doute qu’il l’ait fait – suscite la colère du public et la frustration des élus communaux qui travaillaient au rapprochement des localités partenaires d’une fusion avortée. Cherchant à s’exonérer d’une erreur stratégique évidente, Zuber voudrait faire accroire que la décision prise par sa majorité u n a n i m e n’est pas motivée par la Question jurassienne. C’est ce qu’il a déclaré à la presse. Un démenti qui ne couvre pas ce cri du cœur: «L’objectif viscéral et prioritaire est de sortir du canton de Berne !» Qui pense avec ses viscères aligne arguties et mensonges et n’est pas crédible. Le 12 décembre 2011, la fusion des communes appelées à constituer la Prévôté élargie a été massacrée à la tronçonneuse, exécutée par le parti du maire, l’Entente jurassienne, qui fait tout pour dresser le mur d’une frontière cantonale entre Moutier et les localités voisines.  ➟


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Le canton de Berne va bien, merci pour lui Face à la presse, le 10 janvier, sobrement, avec précision, le Président du Gouvernement bernois a fait le point de la situation dans le canton. Il a présenté un état des lieux à dominante positive et des prévisions somme toute optimales pour 2012. Bernhard Pulver a qualifié l’exercice écoulé de bon, notant que, sur le front du chômage, le canton s’en sort mieux que la plupart des autres. Il s’est réjoui que le canton de Berne compte toujours parmi les sites les plus productifs et les plus attractifs du monde.

Dans la liste des infrastructures réalisées en 2011, il a cité l’ouverture d’un nouveau tronçon de la Transjurane (évitement de Moutier).

Maintenir le cap Le Président du Gouvernement bernois observe que, pour cette année encore, le budget de l’Etat est équilibré et respecte de ce fait le frein à l’endettement constitutionnel, ce qui n’allait pas de soi dans une conjoncture influencée par la crise de la dette en Europe, l’incertitude qui tire l’Euro vers le bas, la

force du franc, autant de facteurs péjorant l’industrie d’exportation et le tourisme du canton de Berne. Dans un tel contexte, le concept dit de stratégie économique 2025 est utile pour anticiper les soubresauts conjoncturels, opter pour les bonnes incitations, répondre aux besoins de la population, a cité Bernhard Pulver. Comme il se devait de le faire, le Président du Gouvernement n’a pas manqué d’indiquer les problématiques d’ores et déjà connues auxquelles les autorités se-

ront confrontées au cours de l’année, ainsi que les débats politiques qui s’annoncent.

Adjuger les conclusions de l’AIJ en 2013 Le Président du Conseil-exécutif a relevé avec satisfaction l’adhésion du CJB et du CAF au principe de mener à bonne fin le processus AIJ. Discret sur le déroulement des négociations en cours avec le Gouvernement jurassien, il a réitéré que le scrutin sur l’avenir institutionnel du Jura bernois aura lieu si possible en 2013.  LQ

12 décembre noir à Moutier: les séparatistes disloquent la Prévôté ➟ Suite et fin de la page 4 Cette action insensée, incohérente, a été menée par les partisans du canton à six districts de l’Assemblée interjurassienne. Les mêmes refusent une fusion à l’échelle de neuf communes  ! Bel exemple de déraison viscérale des séparatistes .

SuperMax s’invite à la Tripartite Maxime Zuber, maire de Moutier, n’est pas à l’aise avec le clash du 12 décembre. Il sait que le coup de couteau donné dans le dos du rapprochement intercommunal est jugé très sévèrement par les populations concernées. Il veut rattraper l’erreur, non pour la corriger – il est d’accord sur le fond avec le refus de la fusion – mais pour tourner la chose à son avantage, si possible. L’effronterie ne lui ayant jamais manqué, il demande à être reçu par la Tripartite1. Pour s’expliquer ? Pas précisément. Pour obtenir des informations  ! Poser les bonnes questions, justifie-t-il à l’appui de sa démarche.

En fait, il veut imposer son encombrante personne, occuper le terrain, brouiller les pistes comme il l’a appris à l’école du Rassemblement jurassien auprès des Roland Béguelin, Roger Schaffter et quelques autres intrigants de moindre envergure. Omnipotent en son fief, le député-maire de Moutier se fait fort de commander à la délégation du Conseilexécutif et de déstabiliser la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, présidente de la Tripartite, Bernoise tenue de se dédouaner du moindre soupçon de favoritisme probernois, suppute SuperMax, donc de donner des gages aux annexionnistes. Zuber parviendrait-il à ses fins, serait-il auditionné par la Tripartite, que l’opposition prévôtoise au Conseil de ville et au Conseil municipal sera fondée, au nom de l’égalité de traitement, à exiger d’être reçue à son tour. Nolens volens, la Tripartite entendra également le Conseil du Jura bernois venu expliciter et motiver les conditions qu’il met à la tenue de consultations populaires censées imposer à Delémont d’en finir avec ses rêves impé-

rialistes. Et tous, de rappeler à la Tripartite que la population de Moutier a confirmé quatre fois, la dernière en 1998, l’appartenance de la ville au Jura bernois.

L’alibi Les annexionnistes à Delémont, les séparatistes qui leur font écho à Moutier excipent d’un prétendu statut particulier aux termes de l’Accord du 25 mars 1994. Une affirmation fantaisiste qui ne résiste pas à une analyse de texte. Il se trouve tout bonnement que la ville de Moutier est de facto une localité du Jura bernois comme les autres, sans plus de droits ni d’obligations. Que la Municipalité de Moutier se fasse représenter au Parlement jurassien est pur caprice «autonomiste», sans conséquence. Traiter, lors d’une procédure institutionnelle, du «cas particulier de Moutier» ne se peut pas. Couper Moutier de son arrière-pays est inacceptable et serait hautement dommageable, comme on l’a vu succinctement par ailleurs. Mise en place par la Confédération en 1993, la commission Widmer, invoquée à

tout bout de champ par les annexios-séparos quand ça les arrange, ne dit pas autre chose. Elle qui a déconseillé un plébiscite commune par commune, estimant qu’il pourrait être néfaste, contraire notamment à la vocation de dialogue de l’Assemblée interjurassienne pour faciliter une collaboration loyale entre les deux Juras. Qu’on se le dise, Force démocratique ne restera pas sans agir au cas improbable où la Tripartite recevrait l’impudent maire de Moutier en interlocuteur privilégié. La majorité actuellement en place à Moutier utilise ses pouvoirs au service de la politique expansionniste de l’Etat du Jura. La Prévôté rattachée au district de Delémont, rétrogradée à la condition de banlieue de la capitale jurassienne, perdrait son âme et ses potentialités de développement. Dans le Jura bernois, Moutier est à sa juste place, elle joue un rôle à sa mesure et elle le jouera encore à l’avenir. 1

La Tripartite, organe ou plateforme de concertation réunissant les cantons de Berne, du Jura et la Confédération.

YM/LQ/Force démocratique


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La vérité sur l’Accord du 25 mars 1994 Entre l’interprétation fallacieuse que donnent les annexios-séparos de l’Accord du 25 mars 1994 entre les cantons de Berne et du Jura assistés du Conseil fédéral, il y a un abîme tel que les mystificateurs y disparaîtraient sans laisser de traces. Rien de plus authentiquement convaincant que le texte original dudit accord. Extrait: «Moutier se situe entre deux destins qui sont certainement contradictoires. Ou devenir le siège de l’Assemblée interjurassienne et jouer de ce fait un rôle important surtout dans le Jura bernois: cette hypothèse est celle du Conseil-exécutif bernois. Ou au contraire rejoindre le canton du Jura: cette dernière hypothèse ne

peut pas être exclue par le Gouvernement jurassien si l’évolution du processus en cours n’est pas jugée satisfaisante ou si elle n’aboutit pas assez rapidement à des résultats concrets». Ni plus, ni moins. A aucun moment il n’est fait mention de droits singuliers applicables à la commune de Moutier. Les hautes parties se bornent à reconnaître que la Prévôté est divisée sur le cap à tenir et qu’en l’état (1994) on ne saurait préjuger d’une inclination future. C’est tout. De donner au texte une signification qu’il n’a pas stricto sensu relève de la manipulation. Il en va de même de prêter aux signataires de l’Accord des intentions qu’ils n’ont pas exprimées. On est là dans une contingence abu-

sive par extension fondée sur l’opportunisme.

dispose d’un statut particulier».

Des cas de figure qui s’appliquent à la thèse, à côté du sujet, du maire de Moutier (JdJ du 22 décembre 2011). Maxime Zuber «rappelle que le Conseil municipal est lié par une motion acceptée par le Conseil de ville de préserver le statut particulier de Moutier». Motion sans valeur, respectivement sans conséquences. Le Conseil de ville, par sa majorité séparatiste, l’a votée en référence à un statut particulier inexistant. Motion et citation par le maire, frappées l’une et l’autre de nullité évidente !

Jeanne, vous avez des visions.

Plus inconsistante encore apparaît la déclaration du maire (même journal, même date): «Si Moutier semble régler le temps, c’est parce que la ville

Tels sont les faits, Zuber prend ses désirs pour des réalités et les gens pour des imbéciles. Nous avons relu les commentaires parus à l’époque de la diffusion du fameux accord. Aucun média ne mentionne le prétendu statut particulier invoqué par Zuber et ses amis. Dans le camp séparatiste, c’était même carrément la grogne; on a la conviction que le Gouvernement jurassien a été roulé dans la farine par le Conseil-exécutif, écrit vertement Christian Vaquin dans le Jura libre. Relisez vos classiques, M. Zuber. Le Quinquet

Editorial du Jura libre (avril 1994)

La Battez tambours, sonnez trompettes, le jour de gloire est arrivé  ! Les membres du Gouvernement jurassien ont scellé l’œuvre politique du siècle en paraphant, avec le Gouvernement bernois et le Conseil fédéral, un accord relatif à la Question jurassienne ! L’effervescence médiatique passée, les réjouissances béates et naïves digérées, les faits reprennent leurs droits. Une fois le contenu de l’accord signé à Berne décortiqué, force est bien de constater que, pour les autorités jurassiennes, ce 25 mars se traduit comme étant une journée de dupes. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à recenser les réactions du camp antiséparatiste:

journée des dupes – M. Mario Annoni, membre du Gouvernement bernois, triomphe; – l’Union démocratique du centre du canton de Berne est satisfaite, – Unité bernoise, présidée par M. Yves Monnin, préfet du district de Bienne, est aux anges: l’«accord réduit à néant les objectifs chimériques du rapport Widmer», – on parle de réunification dans les considérants de l’accord ? C’est pour donner un sucre aux Jurassiens et pour faire passer l’essentiel (Mme Geneviève Aubry dixit), – pour M. Daetwyler, député au Grand Conseil bernois, la forme «prévue par le document vide de sa substance

d’éventuelles revendications sur la réunification. Grâce à la double majorité, la réunification ne pourra pas être imposée comme objectif», – «Force démocratique» se félicite que les parties à l’accord «privilégient la conciliation au détriment de la réunification» et considère «que les frontières cantonales sont définitivement fixées», – M. Roland Benoit, député au Grand Conseil, président de l’UDC du Jura bernois, «tire son chapeau au Gouvernement bernois qui a réussi à obtenir de l’Exécutif jurassien une reconnaissance territoriale du Jura bernois». Pourquoi pareille jubila-

tion  ? Parce que l’accord sert, à l’évidence, les intérêts de la Berne cantonale. La Question jurassienne se pose en termes de territoire et de pouvoir. Il s’agit de déplacer la frontière audelà du lac de Bienne. De cela, il n’en est rien dans l’accord du 24 mars 1994. Comment donc apporter un appui à une démarche qui ne vise qu’à temporiser, dans le secret espoir de voir l’essoufflement des forces autonomistes ? Dieu merci, le Mouvement autonomiste jurassien (Rassemblement jurassien et Unité jurassienne) est vigilant. Il défend les intérêts du peuple jurassien. A ce stade, on ne peut que regretter le gâchis auquel le Gouvernement jurassien s’est prêté. Pour le plus grand bonheur des deux Berne.  C. V.


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Hommage à Marguerite Logos Ancienne députée du district de Courtelary de 1979 à 1982, Marguerite Logos s’est endormie le 17 décembre 2011 dans sa 86e année, après une longue maladie supportée avec courage. Née à Vendlincourt le 21 avril 1926, Marguerite Strahm y accomplit ses premières années d’école avant de poursuivre sa formation à l’école secondaire de Porrentruy, puis en internat à l’Ecole normale des institutrices à Delémont. En 1946, la jeune enseignante est nommée dans sa première classe à Eschert. En 1949, elle épouse Jean Logos et le jeune couple s’établit à Courgenay. Pour Marguerite c’est alors la valse des remplacements aux quatre coins de l’Ajoie et la naissance de sa fille Joëlle en 1951. En 1959, la famille emménage à Renan où Marguerite est nommée institutrice alors que son mari enseigne aux Convers. N’aimant pas particulièrement les bouleversements, Marguerite quitte l’enseignement lors de la réforme scolaire de 1972 et reprend le secrétariat de l’institution du Préaux-Bœufs, fonction qu’elle accomplit jusqu’en 1988. Durant sa retraite, elle s’occupait avec patience et dévouement de ses trois petits-enfants qu’elle chérissait, les encourageant et les secondant dans leurs devoirs lorsqu’ils avaient des problèmes et suivant attentivement leurs destinées. En 1979, élue au Grand Conseil bernois, Marguerite exerça son mandat avec conviction et détermination. Antiséparatiste convaincue, elle accéda à la présidence

du GFFD, charge qui lui tenait à cœur et qu’elle accomplit avec dévouement. Fidèle à ses engagements et à ses amis, elle s’intéressait aux événements politiques et avait plaisir à participer régulièrement aux assemblées d’Unité bernoise. Merci Marguerite, nous garderons le meilleur des souvenirs de ton attachante personnalité et ne t’oublierons pas. Unité bernoise

Avant-goût Le Quinquet fait une large place dans ce numéro au présent épineux et à l’avenir indécis de la ville de Moutier. Comment ne pas être inquiet pour les habitants de la Prévôté, tracassés quand la majorité politique en place encourage paradoxalement les divisions sur fond de surenchère sécessionniste ? Comment ne pas chercher à démêler le faux du vrai de déclarations officielles à l’effet d’obtenir que Moutier bascule dans le canton du Jura ? Dès lors que nous battons en brèche les arguments séparatistes, il se pourrait que l’on nous suspecte de forcer la note, de partialité en fait. Il se pourrait... Et bien non. Rien de ce que

nous dénonçons qui ne soit vérifiable, la validité de nos sources est incontestable. Nos informations convergent, la sécession de Moutier serait une très, très mauvaise affaire pour la ville et sa population. En voici un avant-goût dont, hélas, les conséquences dommageables sont inéluctables. Les contribuables prévôtois paieront cash, c’est sûr, l’aveuglement «patriotique» de leurs autorités. La Municipalité «autonomiste» ayant affilié les fonctionnaires de la commune à la Caisse de pension de la République et canton du Jura, entité trop faible au regard des conditions requises pour assurer sa viabilité, alors que la qualité de son pilotage

suscite des interrogations, la commune liée pour le meilleur et pour le pire, devra assumer ses engagements. Pour le pire, la Caisse de pension de la RCJ affichant un découvert à hauteur de 420 millions «et la situation va de mal en pis» (QJ du 24.11.11). Au point qu’on estime maintenant le «déficit technique» approchant les 450 millions de francs. Une catastrophe financière. L’Etat du Jura voudrait-il se désengager qu’il lui en coûterait 690 millions a averti le ministre Charles Juillard s’adressant aux députés jurassiens. En fait, le canton du Jura paiera fatalement. Les cotisations des affiliés et des em-

ployeurs augmenteront, les pensionnés verront leurs retraites stagner au niveau d’il y a dix ans et les futurs retraités sacrifieront plusieurs pour cent de rente au bénéfice de l’assainissement de l’institution. Sort peu enviable pour les employés municipaux de Moutier, qu’ils doivent au nationalisme de la faction dominante à l’Hôtel de ville. Cette mésaventure est un avant-goût de ce qui se passera au centuple pour le cas où, contre toute attente, les Prévôtois ne montraient pas plus de discernement que les politiciens séparatistes et n’écartaient pas catégoriquement la menace calamiteuse de leur subordination à l’Etat du Jura. LQ


Vendredi 27 janvier 2012

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Les séparatistes s’affichent avec Voiblet

quelque chose malheur est bon

Loin de nous l’intention de touiller la plaie ouverte par l’éviction de Jean-Pierre Graber du Conseil national. A quelque chose malheur étant bon, les partis politiques du Jura bernois sauront tirer la leçon de leur échec collectif à entraîner les citoyens et citoyennes aux urnes. Des partis et des électeurs dont l’orgueil piqué au vif devrait être l’aiguillon d’une émulation civique attendue pour une participation électorale suffisante à la réparation du défaut de 2011. Et pour remettre à leur place des séparatistes qui jubilent plus ou moins ouvertement de la déconvenue du Jura bernois. Les séparos chercheraient-ils à sauver un tant soit peu les apparences que Claude-Alain Voiblet leur a fourni la couverture idéale pour avancer masqués. La diatribe de celui qui fut de nos amis, visant le Jura bernois et les convictions majoritaires de la population, fait de Voiblet un renégat. Désolé, la liberté de changer de camp n’exonère pas du jugement de l’opinion publique ! Trop heureux de l’aubaine, les séparatistes citent tant et plus celui qu’à l’évidence ils considèrent comme un idiot utile. Dans le Jura libre du 8 décembre 2011, l’éditorialiste s’en donne à cœur joie, avec notamment ce passage: «…Sans représentation politique au sein des pouvoirs de décision, la région francophone du canton de Berne n’a plus d’avenir. L’image de passerelle du canton de Berne entre Romands et Alémaniques n’est désormais plus qu’une page destinée à nos livres d’histoire». Outre que cette constatation fausse n’engage que le coordinateur romand de l’UDC et candidat au Conseil d’Etat vaudois, Voiblet marque un auto-goal à son camp. Le siège perdu du Jura bernois

n’était-il pas détenu par un membre de son parti  ? On comprend qu’en exploitant ses réflexions, insignifiantes par ailleurs, les séparatistes boivent du petit lait. Sans modération. Rebelote en page 2 de l’organe du RJ. Là, les abonnés ont droit à l’intégrale de l’exploit de Voiblet. Mais la consécration suprême, on la trouve en dernière page du canard déchaîné des séparos. Fantômas – Vorbourg y donne la mesure de son immense talent de polémiste fielleux et Voiblet y gagne ses galons de triste héros de tristes sires. Florilège des commentaires de ce tordu de Vorbourg: Voiblet écrit-il que le Conseiller d’Etat bernois francophone ne saurait se mettre à dos 95% d’électeurs alémaniques pour défendre sa région, Vorbourg constate «qu’il n’y a pas que le Bélier pour jeter des pierres dans les jardins d’Annoni et de Perrenoud» ! Et un rocher dans celui de Voiblet qui, en raillant Mario Annoni à partir d’allégations tendant à déprécier un grand magistrat, sert la soupe aux séparatistes. Vorbourg se régale et

conclut: «Quelle exemplaire lucidité ! Puissent les lumières du secrétaire romand de l’UDC éclairer ses ouailles de la section zurichoise du JuraSud, lesquelles à jouer les petits Blocher, ont subi une magistrale lugée. Qui s’en plaindra ?» Le diable emporte Voiblet et la peste cette peste de Vorbourg ! Moralité. Sous couvert de vouloir le bien du «Jura bernois gémissant après sa libération de la tutelle de l’Ours », les séparatistes ne se sentent plus de joie à la moindre contrariété affectant notre région. Le cas des déboires électoraux de l’automne dernier est exemplaire de leur double jeu. Après s’être fendus pendant la campagne électorale de déclarations lénifiantes sur la nécessité d’avoir au moins un élu jurassien bernois au Conseil national, les tireurs de ficelles du MAJ-RJ ont veillé à ce qu’aucun suffrage émanant de leurs troupes ne «s’égare» en faveur du titulaire. Cette intrigue illustre un fait: constamment, les séparatistes s’efforcent de gripper les rouages institutionnels du

Jura bernois et, par extension, de notre canton. Dans le numéro du Jura libre incriminé ci-dessus, un titre barre la page 4 «Le CJB, parlement de la vaseline». Ils en sont là dans la recherche en permanence de l’effet négatif. Miner la confiance, semer le doute, diviser la population… Dans ce dessein, l’exploitation de la maladresse inconvenante d’un ex-leader antiséparatiste s’inscrit dans la pratique détestable immémoriale du RJ. Fondamentale, la divergence entre la minorité sécessionniste et la majorité rationnelle du Jura bernois ne sera pas comblée par une votation dont les préliminaires seront pénibles, on doit s’y attendre. Pour autant, le parti annexionniste veut remettre la « question » sur le tapis. Grand bien lui fasse, sauf que la scission sera repoussée. Le sachant, qu’au moins la machine séparo-annexionniste se garde d’intolérance, d’impostures, de provocations, de violences. Parce qu’après, il faudra continuer à vivre ensemble. LQ

Les effets du statut particulier du Jura bernois

Pour un statu quo + AAA Dans son rapport final du 4 mai 2009, l’Assemblée interjurassienne affirme qu’il est encore trop tôt pour faire un bilan de l’action du Conseil du Jura bernois. Une façon de se défausser qui a renvoyé le CJB à l’obligation d’évaluer lui-même les effets du statut particulier. Ce qui a été fait. Aussi aux fins de combler une lacune dans les conclusions de l’AIJ faisant la part belle à la solution du canton à six communes. Cette évaluation s’imposait d’autant plus que le statut particulier du Jura bernois constitue un des motifs de préférer le statu quo à la sécession. De quel déguisement

que l’on revêtira les «six communes» il ne dissimulera pas un épilogue en forme d’annexion pure et simple du Jura bernois. L’année dernière, le CJB a actualisé son analyse des effets du statut particulier entré en vigueur le 1er janvier 2006. Ce faisant, il a considéré ses compétences en examinant dans quels domaines on pourrait les compléter, voire de quelles compétences nouvelles il souhaiterait être chargé. L’objectif étant d’obtenir un élargissement du statut particulier pour un «statu quo +». Ce thème sera développé dans le Quinquet à paraître le 24 février prochain.  Réd.


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