3 minute read

C. Wijnegem, Kanaal

a. Contexte

Le long du canal Albert à Wijnegem (Belgique) est construit en 1847 un complexe de distillerie et maltage. (Figure 27). En 2017 le site est repéré et acheté par un investisseur peu commun, l’artiste et collectionneur Axel Vervoordt. L’ilot concerné entouré d’éléments clés séduit rapidement l’artiste de part : la proximité du canal Albert, la vallée de Groot Schijn en tant que ceinture de liaison verte entre Anvers et le quartier suburbain et le quartier résidentiel avoisinant composé de maisons individuelles. Par ces caractéristiques spatiales environnantes le site industriel abandonné inspire le collectionneur pour qui la récupération et la reconversion sont une réponse et une solution à l’étalement urbain. Le futur projet imaginé permettrait de redonner vie au site industriel tout en le mettant en valeur. Pour la transformation de cette friche il imagine l’élaboration d’un ilot mixte et autonome, accueillant un système avec des industries créatives, de l’entrepreneuriat culturel, de la collaboration, des petits budgets et de la croissance progressive, dans lequel on pourrait vivre et travailler. De plus, venant d’une famille de marchands d’art, Axel V. ( investisseur) et Dick V. (directeur de projet) voient l’art comme un instrument permettant la bonne entente et communication au sein d’une société. L’ensemble du projet intitulé “Kanaal” est donc porté et influencé par la fibre artistique de la famille Vervoordt. Le projet urbain a des fonctions variées : logements, fonctions publiques, et espace publiques qui composent un sentiment de ville et dynamisent l’ilot. Kanaal comprend alors : a. des espaces d’exposition, b. la réhabilitation des silos en résidence ainsi que les bureaux d’Axel Vervoordt, c.la fondation d’Axel Vervoordt ainsi qu’un jardin privé, d. un restaurant, e. une galerie d’expositions permanentes, f. un bâtiment d’accueil/réception, g. une boulangerie en RDC d’un immeuble résidentiel conceptualisé, h. un ensemble de bureaux le projet “Cubes”, i. des entrepôts, habitations et ateliers d’artistes, j. un second espace de restauration. (Figure 28 )

Advertisement

Pour la conception des différents espaces typologiques le collectionneur a fait appel à divers agences et entreprises :

- Stephane Beel pour la réhabilitation des silos en résidence

- BOGDAN & VAN BROECK pour les projets h et j

- Coussée et Goris pour les projets f / g / i

- Axel Verdvoordt et Miki Tatsuro pour la propre Fondation.

b. Stratégies d’intervention

Stéphane Beel est l’architecte en charge du projet du programme de logements dans la parcelle et donc de la reconversion du silo. Pour sa transformation, il conserve la silhouette grise et massive des silos permettant de jouer leur rôle de balises dans l’environnement. (Figure 26). D’autre part, il l’adapte à l’échelle domestique du logement en perçant des ouvertures dans les fûts cylindriques pour les vues et la lumière dans les logements. Il traite les cylindres de bétons individuellement et choisit d’en démolir 2 sur 6. Pour cela il sélectionne celles qui sont le plus au centre, les moins voyantes lorsque l’on regarde la silhouette du silo. Ces cellules cylindriques sont remplacées par des tours carrées. En traitant les silos de façon indépendante il crée des unités de vie circulaires d’une superficie de 47m2 environ qui, reliées par des passerelles aériennes suspendues, constituent un appartement. De ce fait les logements sont en moyenne constitués de 3 silos d’origine et 1 tour carrée, celle-ci permettant d’accueillir l’espace de vie avec des plus larges ouvertures. Ces nouvelles tours sont le résultat d’une réflexion sur les ouvertures. Selon les types de pièces dans le logement, les ouverture sont différentes car répondent à des degrés et une hiérarchie d’intimité différente (Figure 29):

- Le salon, la cuisine , la salle à manger sont des espaces de l’appartement partagés par tous les membres du ménage qui y habitent. Ils disposent et nécessitent de grandes ouvertures pour beaucoup de lumière et de perspectives. Ces larges ouvertures permettent de voir et induisent réciproquement d’être vus.

- Les chambres : il est possible de donner des vues et de la lumière à une chambre mais il faut prendre en compte la limite de l’intimité. Contrairement au salon , dans une chambre on peut voir mais on ne souhaite pas être vus.

- Les salles d’eau : n’ont pas besoin d’ouvertures obligatoires mais s’il y en a la question de l’intimité est encore plus présente que pour les chambres.

De ce fait, percer un silo pour des espaces de vie tel que le salon remet en question la quantité de béton enlevée par rapport à celle laissée. Créer de larges ouvertures pour des espaces tels que le salon, la cuisine et la salle à manger reviendrait à fragiliser la structure. C’est pourquoi Stéphane Beel a consacré un nouveau bâtiment pour ce statut de pièces.

Enfin, les silos partagent une circulation verticale avec un autre bâtiment de logements, qui lui, est plus contemporain. Le statut de cette seconde partie nous est inconnu: est-elle un second coprs de bâtiment fonctionnant avec les 9 silos tel que la tour de manutention ? Ou est-elle une nouvelle construction complémentaire aux silos, permettant de proposer une diversités de logements au sein de la même résidence? Quoi qu’il en soit cette seconde partie contient deux logements suplementaires, aux dimensions plus standard communément utilisés.

This article is from: