FAST #5 - "JE SUIS PARISIENNE"

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N°5 Décembre-Janvier-Février

FOOD FOR THOUGHTS


JE SUIS PA R I SIENNE p.2


N°5 Décembre-Janvier-Février

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J’adore dire que je viens de Paris à l’étranger : « Je suis parisienne » Comme une déclaration d’amour et de guerre. Une fierté mêlée de défi.

Mathieu Cesar

Edité et réalisé par

BORN TO RUN p.4


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On la dit femme, féminine, on imagine le haut des bas et on fantasme sur le rouge. La parisienne, en vrai, se languit pourtant plutôt en jean, traînaille son écharpe et rit en faisant un peu beaucoup de bruit. La féminité de la parisienne tient plus de la féline que de la femme fatale. Les new-yorkaises ou les libanaises nous ont largement supplantées sur le territoire de la féminité affichée. La parisienne joue aujourd’hui de l’ombre, suggère un sein dans un tee-shirt d’homme, dévoile sa grâce dans un geste d’une main aux ongles courts. Mais rouges.

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Les parisiennes investissent leur corps. Pas de forme parfaite, de fesse en suspension ou de muscle exercé. Le secret est dans le mouvement, la cambrure, un rapport magique entre la peau et l’os. Les salières, les épaules, un pied cambré par la danse. Le corps est libre, libéré des corsets par Paul Poiret.

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“Elle ne sera ni grande, ni petite, ni d’une taille moyenne, mais presque grande.“ Les Parisiennes de Paris, Théodore de Banville

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On dit les parisiennes affranchies, libérées. On la dit libérée parce qu’elle clame ses envies, les assouvit parfois et ne ponctue pas son parcours de “date”. C’est qu’elle cherche le prince charmant, Cendrillon.

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FANS

Man Ray est tombé amoureux de Kiki à Paris, Henry Miller fou d’Anaïs et y a commis plus d’un Tropique, Helmut Newton y a fait éclore son érotisme, Brassaï y a photographié la ville et ses héros, Malcolm McLaren la chante avec Catherine Deneuve. Vous dites Paris et le monde vous envie.

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Paris est un art.

Classique et coquine. Offerte et obscure. Il faut être introduit pour comprendre. D’une rue à l’autre l’humeur varie, les filles changent, les looks aussi. Il faut apprendre à décoder. Paris n’est pas une ville immédiate. L’élégance n’est pas absente des rapports, mais les échanges sont distants, parfois rugueux. On part à la conquête de Paris comme d’un rêve ou d’une femme. Là où NYC vous donne de l’énergie, Londres du confort et de la liberté, Paris ne s’offre pas à vous. Paris vous donne un univers. Un ton. Un style, mais c’est à vous d’aller acheter les fleurs.

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No fashion

Je déteste qu’on applique à Paris ce vocabulaire de “fashion”. Paris est la capitale de la mode. De la couture. Des artisans. Des créateurs. Pas des it bag. Lindsay Lohan n’a pas tenu chez Azzaro.

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C’est un britannique, F. Worth, qui invente la couture à Paris. Avant 1900, il crée, prend son inspiration dans les tableaux, fait défiler sa femme et part à la conquête des premiers magazines de mode. Un bouleversement. La mode rompt avec toutes les habitudes, déjoue les codes. Couturiers, peintres, sculpteurs se mêlent, créent une dynamique spectaculaire pour faire de la couture un art. Un spectacle. Une dynamique sociologique libérant les femmes, flattant les hommes, honorant la scène artistique. Poiret fait disparaître les corsets Chanel épure Vionnet drape Schiaparelli éblouit et met les femmes au sport glamour Les robes sont fluides Les jambes se dévoilent L’époque est folle, fastueuse. Les femmes, magnifiques.

Shocking Les collaborations avec les artistes se multiplient. Schiaparelli crée le Rose Shocking claquant fort en bouche, peint des faux ongles sur des gants noirs, crée des tissus homard avec Dali et transforme des escarpins en chapeaux. Paul Poiret collabore, lui, avec Duffy pour lancer des imprimés audacieux, élabore de scandaleuses jupes-culottes et organise des fêtes à couper le souffle. Isadora Duncan, danseuse aux pieds nus, instigatrice de la danse contemporaine, évolue sur les tables au milieu des trois cent invités. C’est un mouvement, une énergie. La mode prend une dimension culturelle. Les créateurs posent un style de vie. Une esthétique moderne globale, à l’image du Pan, Annuaire du Luxe que publie en 28 (!) Paul Poiret. Un panorama inédit recensant les meilleurs : “tailleurs, chapeliers, cannes, bottiers, couturiers, lingerie, fourrures, bijoux, la table, orfèvrerie, primeurs, vins, fleurs, galeries d’exposition, photographes, pharmaciens, restaurants, hôtels, cabarets, voyages, sports, bagages…” Bien loin de l’image de la parisienne sage, en noir et blanc, qu’un rien habille. C’est une lame de fond artistique, une attitude de création profonde et libératoire qui pose les gènes de la parisienne d’aujourd’hui.

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RENDEZ-VOUS

Place Vend么me 22 Faubourg St Honor茅 24 Faubourg 31 Rue Cambon Avenue Montaigne avant Et le Palais Royal maintenant.

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Les parisiennes travaillent leur sillon et laissent une trace

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Past issue 13 Octobre 2011, RUN FAST

CrĂŠdit photo : Richard Bord- richardbord.blogspot.com

FAST X ROMAIN STAROS STAROPOLI

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Photographe : Mathieu Cesar www.mathieucesar.com Agent et production : Mily Kadz www.milykadz.com Hair&make-up : Aleth Briet de Rainvilliers Styliste : Georgia Pendlebury Assistante photographe : Mia Dabrowski All models @Marilyn Paris

Jean-Charles de Castelbajac Fanny Moji Farhat JC Clement Alexandra Derouin Galerie Joyce Jim Gerald Wassen

Merci Ă Lala Andriana Rivony et les mannequins de Marilyn Paris : Johanna, Solange, Lissa, Amanda, Jessica, Valery, Alexa, Merle, Addison, Julia, Ellen, Maddie, Mae, pour cette collaboration spĂŠciale avec Mathieu Cesar.

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