Feather #4

Page 1

N°4 Novembre - DÊcembre


Pour sa 4éme édition, Feather vous a concocté un numéro cocooning, à savourer bien au chaud, blotti dans des couvertures, depuis chez soi. Au programme ? L’univers fantasque de la talentueuse Amandine Urruty qui vous entrainera dans des dédales recherchés où la beauté côtoie l’étrange. Mais aussi de la musique : nos copains des Libido Fuzz et de The Walk, du voyage, une bonne recette automnale qui vous fera saliver d’envie, un report complet sur la superbe troisième édition du FIFIB… Et on s’arrête là, il ne faudrait pas tout vous dévoiler dès la première page ! Feather n’en finit pas de grandir et de s’étendre, de se faire connaître et de faire parler. Pour ce numéro de novembre-décembre on tenait à vous souhaiter à tous un très bon hiver et de merveilleuses fêtes de fin d’année, un poil en avance. On tient également à vous remercier chaleureusement pour l’intérêt que vous portez à notre projet ainsi que pour toutes les opportunités et rencontres géniales que nous avons pu faire depuis le début de cette aventure. L’équipe se joint à moi pour vous souhaiter, à tous, une très agréable lecture . L’IBOAT nous a fait l’honneur de nous accueillir une nouvelle fois à son bord pour célébrer FEATHER #4, le rdv était le 7 novembre dés 19h pour une Halloween party de folie. Déguisements, maquillage, atelier bijoux, expo, concerts et bien d’autres choses vous attendaient !

Caroline. Rédactrice en chef FEATHER.

Rédactrice en chef Caroline Mélia

Communication / Community management Marlène Coute Thomas Feret

Comité de rédaction

Graphisme

Webmaster

Hugo Dufour Lison Koch Nicolas Jolfre Hugo Brochen

Pierre Chabrand Cedric Brin

Emmanuel LD


P4 - Libido Fuz z P10 - Le psyché P12 - Shooting P20 - Playlist P24 - Nouvelle P26 - Amandine Urruty P32 - The Walk P36 - Londres P44 - Recette P46 - Bôme P50 - Alexander Wang X H&M P56 - FIFIB P62 - Aperoboat P66 - La recharge P68 - Remerciements

Richy’s: 73 rue du Pas Saint Georges 33000 Bordeaux Tel: 05 56 52 33 81

Ma Première Boutique: 11 Rue Maucoudinat, 33000 Bordeaux Tel: 05 56 81 57 01

Graduate: 63 rue du Pas Saint Georges 33000 Bordeaux Tel: 0556581283

Edith: 6 place Fernand Lafargue 33000 Bordeaux Tel: 0983776576

H&M: 50-60 Rue SainteCatherine 33000 Bordeaux Tel: +33 5 56 00 01 00

A.Copola: 61 Cours d’Alsace-etLorraine, 33000 Bordeaux Tel: 05 57 83 69 10

Les Crâneuses: 8 bis, rue Maucoudinat 33000 Bordeaux Tel: 09 81 62 58 35

Strictly Koncept: 2 rue Saint-James 33000 Bordeaux Tel: 0556520152


LIBIDO FUZZ Leur musique vous plonge en plein milieu des annĂŠes 70, dans un acid rock invitant au voyage.



J’ai rencontré pour vous le groupe Libido Fuzz, une bande de trois potes fort sympathiques made in Bordeaux. Formé en mars 2013, les Libido Fuzz, c’est Pierre Alexis au chant, Thibault à la batterie et Nick à la basse. À peine la vingtaine, ils sont devenus au fil du temps, une figure montante du Rock Psychédélique en France. Une petite interview s’imposait. Salut, Pierre Alexis, peux-tu me dire comment le groupe s’est formé ? En gros, à l’époque, je faisais de la musique dans un groupe de Rock sur Bordeaux. J’ai rencontré Thibault qui venait souvent à nos concerts. Il était au fond de la salle. J’ai été curieux et surpris de le voir tout le temps à nos événements. J’ai donc ouvert la discussion avec lui. Il nous a dit qu’il aimait beaucoup notre musique. Puis, un jour, il est venu à une de nos répétions. Notre batteur a quitté le groupe à un moment et il est donc devenu notre nouveau batteur. Pour Nick, c’est un peu pareil. Il vient de Brive et il est venu à un de nos concerts. Il a bien accroché. Le jour où notre bassiste est parti, nous avons décidé de le tester et il s’est révélé que son jeu collait parfaitement au groupe. Quel est votre style de musique?

F E AT H E R N4

Comme tu as pu le voir sur les réseaux sociaux ou sur les flyers de plusieurs de nos événements, notre style musical s’appelle du «Heavy Tuned Hard Rocking Psychedelic Boogie». Comme le nom de notre premier album. En fait, cette nomination est surtout ironique, c’est un délire. C’est un clin d’œil aux groupes qui nomment leur style de musique avec des adjectifs de dingue pour innover. Pour résumer, notre musique c’est du Heavy Psychedelic Boogie. Point barre.

Quelles sont musicales ?

vos

influences

Quelles sont vos influences en dehors de la musique ?

Pour Nick, c’est surtout du Rock Psyché américain. Pour moi, plus la musique des années 60 comme Hendrix ou bien des groupes modernes comme Prisma Circus ou Blue Pills. Un peu de la nouvelle vague Stoner aussi comme Radio Moscow. Et Thibault, il aime énormément Motorhead et le Hard Rock seventies.

Nous nous influençons particulièrement du mouvement hippie des années 60. Ou bien des Pink Floyd à leurs débuts. Aussi des films d’époque comme Easy Rider et The Trip. Je pourrais définir nos influences à un cercle regroupant Léonard de Vinci, Freud et Aleister Crowley. Les sociétés secrètes de géométrie sacrée mais aussi tout ce qui touche au rêve, à l’interprétation et l’extériorisation du rêve.

Nous nous influençons particulièrement du “mouvement hippie des années 60. Ou bien des Pink Floyd à leurs débuts. “

P 6


Pour résumer, notre musique c’est du Heavy Psychedelic Boogie. Point barre. Pierre Alexis, guitare, chant.

F E AT H E R N4 P 7


Parle-moi de votre nouvel album ?

Quels sont souvenirs ?

vos

meilleurs

Nous adorons être ailleurs que chez nous. Faire des concerts dans les pays étrangers, rencontrer des gens, faire partager notre musique à des personnes hors Bordeaux. Mais si je devais choisir, je dirais que le Binic Folk Blues Festival fait partie d’un de nos meilleurs souvenirs. Nous étions sur la scène principale devant des milliers de personnes. C’était un moment fabuleux. Il y a eu aussi le Sonifest au Portugal, le Kalifornia Crossing Fest en Allemagne et le Celebration Days en France. Une sorte de petit Woodstock.

Nous l’avons enregistré au Portugal, au nord de Porto dans un studio indépendant équipé années 60/70. L’album est en train d’être mixé et remastérisé à Hambourg. Nous avons choisi cette option car nous pensons que la qualité du son est meilleure quand ce sont des personnes différentes qui enregistrent et mixent. L’album sort en octobre. Son nom : Kaleido Lumo Age, c’est une sorte de formule magique que nous avons inventé. C’est un opus psychédélique, beaucoup plus personnel. Il sera produit à 500 exemplaires. Le premier avait été produit à seulement 300 exemplaires. Il va comporter 7 morceaux.

Vous avez signé sur un label, dis-moi en plus ? C’est un label allemand qui s’appelle Pink Tank Records. C’est intéressant car il nous permet d’être distribué aux États Unis, en Australie, en Angleterre et en Allemagne. De plus, il va fusionner avec un label aux États-Unis. Nous avons signé pour un album chez eux. Et notre premier EP est en sold out sur leur site. Grâce à eux, nous avons eu une certaine reconnaissance dans le milieu du Rock Hard, dont un article dans Rock Hard en Allemagne, une critique de concert très positive et nous avons fait partie des 10 meilleurs EP de 2013 selon eux. Quels sont vos futurs projets ?

F E AT H E R

Nous avons une tournée en Allemagne : 8 dates mais aussi en Pologne, aux Pays Bas. Nous sommes en train de travailler sur une performance vidéo sur scène. Quelque chose de très psychédélique qui nous correspond bien.

N4 P 8

as

ol Nic


Nick, bassiste.

F E AT H E R

Le jour où notre bassiste est parti, nous avons décidé de le tester et il s’est révélé que son jeu collait parfaitement au groupe.

N4 P 9


LE PSYCHé

Si j’étais un livre psychédélique Aldous Huxley Les portes de la perception Charles Duchaussois Flash ou le Grand voyage Beatrice Sparks - L’Herbe bleue Robert Irwin - Satan Wants me

Si j’étais un film psychédélique Las Vegas Parano - The Trip Easy Rider - Yellow Submarine

Si j’étais une boutique psychédélique Etsy

Si j’étais un accesoire psychédélique F E AT H E R

Le foulard motif paisley

N4 P 10


PAR PIERRE ALEXIS DES Libido fuzz

Si j’étais un album psychédélique V

I

N

T

A

G

E

Cream - Disraeli Gears The 13th Floor Elevators - The Psychedelic Sounds of The 13th Floor Elevators Love - Forever Changes Jimi Hendrix - Electric Ladyland Jefferson Airplane - Surrealistic Pillow The Doors - The Doors Pink Floyd - Dark Side Of The Moon Hawkwind - Space Ritual The Beatles Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band N

E

W

Radio Moscow - Brain Cycles The Black Angels - Passover Cosmic Dead - The Exalted King Temples - Sun Structures Sleep Sun - Fever Wooden Shjips - West

Si j’étais un artiste psychédélique Dali ou le collectif allemand the fool et Victor Moscoso.

F E AT H E R N4 P11


PARTY ON BOARD Coiffure & Maquillage Audrey Coppens & Magali Rapy

Photographe Antoine Raoult & Lorenzo Paino Fernandez

Modèles Tiffany McKlein & Luc Royer

Réalisateur Hugo Brochen Retouches Caroline Mélia

Luc: pull col roulé noir Ami chez Graduate / slim noir Cheap Monday chez Richy’s


Tiffany: robe longue en lamée dorée Forte Forte chez Ma Première Boutique


F E AT H E R N4 P 14

Tiffany: Tifany: combi-short satinée argentée Sophyline&Co chez Les Crâneuses Loafers en cuir noir Doc Martens chez Richy’s


F E AT H E R N4 P 15

Luc: chemise color block bleu et noir Prim I Am chez A.Copola / slim gris Cheap Monday chez Richy’s / sneakers noir Nike chez Strictly Koncept / collier noir H&M / chapeau fedora Goorin


F E AT H E R N4 P 16

Tiffany: Tifany: top noir Golden Goose chez Ma Première Boutique / pantalon noir Sessùn chez Richy’s / Loafers en cuir noir Doc Martens / colliers perlés violet et lilas Designed by Natasha chez Edith


F E AT H E R N4 P17

Luc: chemise imprimÊe Kenzo chez Graduate / perfecto noir Black Kaviar chez Strictly Koncept / slim bleu marine Cheap Monday et chaussure en cuir noir Doc Martens chez Richy’s


F E AT H E R N4 P 18

Luc: chemise imprimÊe graphique noir et blanche Hype chez Strictly Koncept / slim noir Cheap Monday chez Richy’s /basket en cuir blanche Common Projects chez Graduate / collier noir H&M


F E AT H E R N4 P 19

Tiffany: robe noir Laurie-Anne Fritz chez les Crâneuses / bottines en cuir noir Doc Martens chez Richy’s


Roxane pièce favorite : Sa paire de Vans

Léa pièce favorite : Sa paire de Derbies compensées

Stéphanie pièce favorite : Son blouson en cuir

F E AT H E R

Pierre Pièce favorite : Sa parka

N4 P 20


Gianluigi pièce favorite : Sa paire de Air Force

Wu Xing pièce favorite : Son sweat HBA

Lola pièce favorite : Son manteau Oversize

F E AT H E R

Francis pièce favorite : Sa cape

N4 P21



Elvis Presley Elvis Presley

Jacques Brel Les Marquises

The Doors Strange Days

C’est le premier album du chanteur américain. Sorti en 1956, il atteint la première position au Billboard la même année. Il sera vendu à plus d’un million d’exemplaires. L’œuvre possède de très célèbres morceaux comme I Got a Woman et Blue Suede Shoes.

Les Marquises est le 13ème album de monsieur Brel. Sorti en 1977, il est sans doute l’album le plus travaillé et le plus accompli de l’artiste. Atteint d’un cancer du poumon depuis trois ans, il revient à Paris enregistrer cette œuvre. Composé de 12 titres, cet opus est beaucoup plus sombre, traitant de la mort et de la vieillesse. Il sera vendu à plus d’un million d’exemplaires. De l’accordéon et du violon accompagnent l’artiste. L’amour est Mort reste selon moi une des plus belles chansons de Brel.

Sorti en 1967, c’est le deuxième album du groupe. Il est pour moi, le meilleur album des Doors.

La première est une reprise de Ray Charles et la seconde est certainement le morceau le plus dynamique du disque. L’œuvre restera célèbre dans l’histoire de la musique comme le premier album du King et surtout marquera le début de sa carrière.

L’œuvre comporte Moonlight Drive, une des premières chansons écrite par Jim Morison pour le groupe.

F E AT H E R

Il est très similaire au premier album car le groupe décidé de récupérer beaucoup de chansons qui n’avaient pas été retenues pour le premier opus. Love Me Two Times et People Are Strange, à l’ambiance très psychédélique, restent selon moi les deux meilleurs morceaux de l’œuvre.

N4 P23


The Who The Who Sell Out

Le coup de coeur

Sorti en 1967, cet album du genre Rock Psychédélique, se présente sous la forme d’une fausse émission de la station de radio pirate Radio London. En effet, les chansons sont séparées par des jingles commerciaux et des publicités. The Who Sell Out inclut notamment I Can See for Miles, le single le plus vendu de l’histoire des Who. The Who Sell Out a atteint la 13e place des charts britanniques et la 48e place aux États-Unis. Il est classé 113e au classement du magazine Rolling Stone des 500 meilleurs albums de tous les temps. F E AT H E R N4 P24


The Beatles Abbey Road

Joy Division Unknown Pleasures

Ce 33 tours sorti en juillet 1970 est le troisième album de Cat Stevens. Ce vinyle marque aussi son retour dans le monde musical après sa longue absence due à la tuberculose. Cette œuvre comporte 11 morceaux dont notamment la très célèbre Lady d’Arbanville, chanson écrite par Cat Stevens lorsqu’il entretenait une relation avec Patti d’Arbanville. Elle deviendra par la suite un de ses plus gros succès. Suite à leur rupture, il écrira également l’année suivante un autre de ses succès, Wild World. Par la suite Dalida la reprendra en français et en italien.

Abbey Road est le 11ème album du groupe paru en 1969. Certainement l’œuvre la plus connue du groupe, composé de huit chansons, ce vinyle confirme le talent du guitariste George Harrison.

Il est le premier album du groupe britannique. Il sort en 1979. Il s’agit du seul album sorti du vivant de Ian Curtis, leader du groupe. La pochette de l’album est plus célèbre que la musique en elle-même. C’est une maquette de Peter Saville s’intitulant 100 Consecutive Pulses from the Pulsar CP 1919. Il l’a découverte dans une encyclopédie d’astronomie. Elle représente les ondes du tout premier pulsar découvert. Et un pulsar, pour informations, c’est un objet astrophysique produisant un signal périodique : en gros, une étoile.

La pochette de l’œuvre reste une des plus célèbres de l’histoire de la musique représentant le groupe traversant un passage piéton au croisement de Grove End Road et Abbey Road. Il sera vendu à 30 millions d’exemplaires, le deuxième album le plus vendu des Beatles. Oh Darling! et Because restent selon moi les meilleurs morceaux de cet opus.

F E AT H E R

Cat Stevens Mona Bone Jakon

N4 P25


journal d’un romantique contrarié

Vendredi: Compte rendu de la soirée d’hier soir. C’est Julie, une amie bourgeoise qui organise le suicide collectif de ce soir, enfin la soirée. Chez elle, il y a beaucoup de monde, elle a beaucoup d’amis. Beaucoup d’amiEs surtout, toutes calquées sur le même modèle. Le modèle de l’ennui mondain: Un corps quelquonque habillé d’une robe noire monté sur Louboutin, des cheveux lissés à l’extrême, un headband doré sur le front, un outrancier carmin sur les lèvres, et enfin Coco Mademoiselle qui inonde l’appartement rendant l’air ambiant irrespirable. En deux heures, son charmant duplex bordelais, se transforme en une véritable bataille de Verdun mondaine: le joli parquet flottant flotte réellement sur une rivière de vomi, de verres de vodka renversés, de fils à papa comateux, de chips écrasés, pizzas entamées, de lampes, tableaux, et autres bibelots éventrés… Cette fête est une grande réussite.

F E AT H E R

J’ai soif, terriblement soif, je veux mourir d’ivresse ! A défaut d’ivresse amoureuse, je choisis l’ivresse alcoolique, c’est idiot… Mais personne n’a dit que j’étais un auteur intelligent. Avec Nicolas, qui m’avait accompagné, nous jouons à un jeu alcoolisé que nous venons d’inventer. Le raffinement exceptionnel de ce dernier avait vite fait de nous faire passer pour les ploucs arrivistes de la soirée. Mais qu’importe, nous venions de créer: le shooter-chatbite. ( vous connaissez sûrement le principe stupide du chat-bite, qui consiste à frapper très fort du poing dans les parties génitales de son voisin au moment où il s’y attend le moins tout en criant: chat-bite!) et bien là c’est pareil, sauf qu’après il faut boire! L’ennui comme la douleur est immoral. Il faut peut être en passer par là... En plus d’avoir mal au foie, nous avions mal aux couilles ! Quelle belle soirée !

N4 P26


Lisa entre sur la piste, elle vient d’avoir dix huit ans, c’est une lolita survoltée, aussi blonde qu’un ange, des jambes à rendre folles de jalousie les autres jambes, de jolies fesses bien rondes, bien comme il faut… Une poitrine naissante et deux petits tétons qui pointent le bout de leur nez (c’est comme si ils m’appelaient tous les deux!) Elle danse en passant la main dans ses cheveux, et en tordant inexorablement son petit corps. Elle danse pieds nus, ses orteils tout maquillés de rouge trépignent sur le sol…

Elle ne ressemble en rien aux autres futurs femmes de médecins et d’avocats qui peuplent la soirée et se comparent les vernis. Elle est la seule fille intéressante ce soir. J’aimerais bien jouer à chat bite avec elle… Mais suis-je assez saoûl pour aller la voir?

F E AT H E R N4 P27


journal d’un romantique contrarié

Je sors dehors, fumer une cigarette. Je me retrouve seul sur le balcon . Il est presque 4h du matin. Dehors il pleut des cordes et sous la lumière des réverbères, les gouttes de pluie qui se brisent sur les dalles du Cours de l’Intendance, sont autant de petites étoiles filantes qui crépitent dans la nuit. Je pense à Charlotte… Dans la fumée de ma cigarette, dansant entre les gouttes, je la vois près de moi.

Lisa me rejoint. Nous parlons quelques minutes. Elle ne porte pas de culotte. Ca se voit. Ca me plait. Etre aussi primaire m’est instantanément détestable, mais que voulez vous... Charlotte est partie, avec un peu de chance l’odeur de Lisa aura peut être un peu la sienne... Je la drague sans élégance, sans envie aussi... Alors pour ne pas trop trahir mes sentiments, je laisse un peu pleurer pour moi quelques gouttes de pluie sur mon visage.

Samedi: Charlotte je t’aime, reviens je t’en prie, je suis perdu dans ce monde où tous les enfants meurent, emmène moi, kidnappe moi! Je te laisserai me faire des attouchements…

Dimanche: F E AT H E R

Pense-t-elle à moi ? M’aime-t-elle encore ? Compte-je encore ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi suis-je ici ? Qu’est ce qu’il y a à la télé ce soir ?

N4 P28


F E AT H E R

à suivre...

N4

-

P29


AMANDINE URRUTY Armée d’une solide technique du crayon de couleur, elle puisa son inspiration dans les tableaux de Jérôme Bosch et dans la lecture du Nouveau Détective, brassant dans son sillage les amoureux de symbolique alchimique et les adolescentes plantureuses (un peu) vulgaires.



Bonjour Amandine, pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?

F E AT H E R N4

Je m’appelle Amandine Urruty, je suis dessinatrice. Mon activité se divise principalement en trois parties : - Un travail d’illustratrice d’une part, pour la presse ou autre. J’ai vraiment débuté ma carrière en réalisant des affiches, des pochettes de disques et des flyers, à Toulouse (dont je suis originaire), puis à Paris et ailleurs; - Un travail de muraliste d’autre part, car j’ai eu la chance de profiter de l’intérêt grandissant porté au street art pour m’essayer à la peinture en très grand format; - et enfin, de façon plus classique, d’artiste à proprement parler. J’ai participé à plus d’une cinquantaine d’expositions, solo ou collectives, en France ou ailleurs, depuis mes débuts en 2007.

Parle nous un peu de tes débuts avec le dessin.

P32

Le dessin a toujours fait partie de ma vie ! Et j’ai toujours voulu exercer un métier en relation directe avec lui. J’ai donc suivi des études d’art avant de vraiment me lancer dans une carrière d’illustratrice. Comme je le disais plus haut, j’ai commencé à réaliser toute l’identité visuelle du groupe que j’avais à l’université avant que l’on ne me propose de participer à des expositions, etc… C’était un peu la chance dont je rêvais depuis toujours, je me suis donc lancée sans hésitation ! Mes premiers dessins étaient beaucoup plus minimalistes qu’aujourd’hui, même si on peut clairement lire une constante dans tous mes travaux. J’ai longtemps travaillé au feutre et crayon noir, avant de me lancer dans une orgie de crayons de couleur fluo. Je reviens maintenant à mes premières amours, le crayon gris. C’est pour moi comme un retour à la source, à ce dessin académique que j’aime tant.


J’aime la peinture classique et les animaux moches, Jérôme Bosch et les Crados, les bestiaires médiévaux et les petits poneys.

J’aime la peinture classique et les animaux moches, Jérôme Bosch et les Crados, les bestiaires médiévaux et les petits poneys.

P33

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

-

Mes dessins sont toujours conçus à peu près de la même manière : je réalise d’abord un croquis global, une composition très générale avec des lignes de force. En général, ces croquis ne sont pas très excitants, ils ressemblent plutôt à un ramassis de patates. Ce n’est qu’une fois que ce croquis est reproduit sur la feuille que je place tous les détails, de façon improvisée.

N4

J’ai longtemps eu peur du vide, mes dessins plus anciens manquaient nettement… d’air. J’essaie aujourd’hui de combiner mon amour du détail et de la texture avec des compositions plus lisibles. Mon retour au noir et blanc m’aide beaucoup en ce sens.

F E AT H E R

Tes œuvres sont toutes grouillantes de multiples détails, on pourrait passer des heures à les regarder et réussir à trouver un petit quelque chose qui nous avait échappé. Comment parviens-tu à obtenir des compositions d’images aussi remplies ?


F E AT H E R

N4 -

La saucisse a, depuis toujours, été ma marque de fabrique. J’imagine qu’il m’a semblé logique de l’accompagner d’un œuf au plat.

P34


Certains motifs, certaines représentations sont omniprésentes dans l’ensemble de ton œuvre, notamment les œufs au plat que j’ai remarqué, pourquoi une telle récurrence ? La saucisse a, depuis toujours, été ma marque de fabrique. J’imagine qu’il m’a semblé logique de l’accompagner d’un œuf au plat.

Quel est ton processus de création lorsque tu t’attaques à une nouvelle série ? J’essaie de prendre le temps de réfléchir longuement à mes compositions, en multipliant les croquis et en essayant de me concentrer sur ce que j’ai le plus envie de faire. Je prends aussi beaucoup de notes, j’ai des tonnes de carnets à idées qui me le permettent. Quels sont tes futurs projets ? Ma prochaine exposition collective aura lieu courant décembre à Paris, chez Colette. Il s’agit d’une collaboration entre une dizaine d’illustrateurs internationaux (Geneviève Gauckler, Jean Jullien, Jeremyville, Jack Teagle pour ne citer qu’eux) et un talentueux sculpteur brésilien, Salao Coboi, qui s’est amusé à réinterpréter chaque dessin à sa manière. Et là dans l’immédiat, je continue à produire de nouvelles pièces, notamment un nouveau triptyque d’1 mètre sur 2 ! F E AT H E R N4 P35

ne

oli r a C


THE WALK Feather a rencontrÊ pour vous David Cabanne alias The Walk. Ce jeune bordelais de 25 ans est un remixeur, producteur et Dj de la scène electro bordelaise.


Feather a rencontré pour vous David Cabanne alias The Walk. Ce jeune bordelais de 25 ans est un remixeur, producteur et Dj de la scène electro bordelaise. Feather vous fait découvrir cet artiste sympathique plein de talent.

Salut David, pourquoi avoir choisi The Walk comme nom de scène ? En fait, c’est le mélange de tout un tas d’influences, c’est une déformation de «The Wall» des Pink Floyd, une suite logique du groupe The Shoes, l’influence du morceau «The Walk» de The Cure qui m’a énormément marqué quand j’étais plus jeune. Ça évoque aussi un chemin que tu parcours et dont tu ne verras jamais le bout car pour moi la musique, mes influences (et l’art) sont un perpétuel renouvellement. Comment peux-tu définir ta musique ?

J’ai commencé ce projet en 2012 en sortant mon premier EP, entièrement produit dans ma chambre. Avant je faisais de la musique électronique mais beaucoup plus orientée club, à un moment donné ça m’a paru logique de m’orienter vers quelque chose de plus personnel. Je voulais faire de la musique que l’on peut écouter à tout moment de la journée, quelque chose de plus réel, de plus authentique et acoustique. J’ai toujours voulu préparer un live donc c’était une évidence à ce moment-là, produire ma musique et la jouer sur scène de la même manière qu’un groupe.

À quel âge as-tu commencé à écouter de la musique ? Quel(s) groupe(s) ? Je n’ai pas d’événements vraiment marquants dans ma jeunesse pour te dire quand estce que j’ai commencé, en fait ça a toujours été le cas. Mon père est guitariste et a eu plusieurs groupes, je me rappelle me lever le matin et entendre les Beatles, les Pink Floyd, BB King, etc... C’est plus tard avec l’arrivée d’internet que j’ai commencé à prendre mon «indépendance» et à aller chercher d’autres choses.

À quel âge as-tu commencé à composer ?

N4 P37

J’ai commencé à composer vers 18 ou 19 ans je crois, c’est quelque chose qui m’a toujours attiré mais je ne trouvais pas les moyens pour commencer. J’ai fait de nombreuses tentatives quand j’étais gamin en bidouillant deux enregistreurs à cassette pour faire un beat sur une piste et une guitare sur l’autre. En fait j’ai eu une épiphanie quand je suis allé voir Surkin et Para One dans le club emblématique «le 4Sans» à la bonne époque Institubes. Je les ai vu mixer avec des contrôleurs, j’ai écouté leurs productions et j’ai trouvé ça trop cool du coup je me suis renseigné, je voulais savoir comment ils faisaient pour faire des trucs aussi tarés! À force de recherches, d’expérimentations et de pratique, j’en suis là aujourd’hui.

F E AT H E R

Je ne saurais pas me définir ni me catégoriser dans un genre précis, ce qui me pose un peu problème pour aller vers les labels. Je suis autant influencé par le blues obscur de Darkside, que par le R’n’B aérien de Movement ou Black Atlass, la pop tropicale de The Shoes, le rock «hindou» de Bombay Bicycle Club ou encore la House Expérimentale de Nicolas Jaar... Du coup sur Soundcloud dans la case «genre» je mets «Indie/ Dance/Pop»! (rires).

Comment as-tu commencé ce projet et pourquoi?


Quelles sont tes inspirations ? Très vaste question à laquelle je n’arrive jamais à répondre, je ne vais pas encore citer ce que j’ai dit plus haut donc je vais compléter. Je dirais Jamie XX, Tame Impala, Esser, The Acid, Frank Wiedemann, The Howling, James Blake, Strip Steve, Caribou, David August, LCD Soundsystem (James Murphy), ALB, Rocky, David Bowie, John Lennon, Panda Bear, Atlas Sound, un peu de Woodkid, Bonobo. Il y en a trop ! J’aime aussi énormément tout ce qui touche au Hip Hop et la House des 90’s (Gangstarr, Da Bush Babees, Capone & Noreaga, Kenny Dope, Masters at Work, Cajmere, Kerri Chandler, Bicep, Detroit Swindle, Andrés, Moodyman…). Comme tu peux le voir c’est très varié et j’en passe plein !

Étais tu dans un groupe avant ? Si oui, lequel ? Combien de temps ? Un autre projet musical ?

F E AT H E R

Je n’ai jamais eu de groupe à proprement parler, j’ai monté un duo House avec un de mes meilleurs amis, ça s’appelait «The Graves», on a sorti 2 EPs, fait quelques dates, mais on a arrêté il y’a plus d’un an, faute de temps pour produire et s’investir. J’en ai remonté un il y a même pas 1 mois avec mon pote Maarius, on s’est rendu compte qu’on avait les mêmes influences et que malgré nos projets respectifs, ça nous manquait de produire de la House. Allez jeter un oeil, ça s’appelle JAM FOR REAL. https://www.facebook.com/ JamForRealmusic h t t p s : //s o u n d c l o u d . c o m / jamforreal

Dans quel état es-tu quand tu es en train de jouer ? Ça dépend, pour l’instant je suis en train de monter mon live, je ne sais pas encore quels sentiments/sensations ça procure sur scène, mais ça me tarde de découvrir ! Sinon j’ai fait beaucoup de Dj set, je commence à être habitué en quelques sorte donc je suis souvent impatient de jouer, mais ça n’a pas toujours été le cas. J’ai quelques souvenirs de Gigs ou je n’ai jamais eu autant la pression de ma vie, notamment une fois à La Cigale (Paris) avec une salle comble et un public beaucoup trop chaud. Au final ça donne une énergie folle de partager ta musique avec le public, ce genre d’expériences m’a vraiment beaucoup enrichi.

De quel(s) groupe(s) plus connu(s) peut-on te rapprocher ?

N4 P38

Je ne veux me rapprocher de personne même si l’influence fait souvent que sur certains morceaux ça sonne comme un tel ou un tel… Je n’ai pas non plus la prétention de dire que je me rapproche d’un de mes producteurs préférés. Avec la maturité je cherche vraiment à développer mon propre son, c’est pourquoi avec le temps, j’espère ressembler de moins en moins à mes influences et exister à part entière grâce à mon style.


Pourquoi avoir choisi ce genre de musique comme moyen d’expression ? C’est quelque chose qui m’a toujours attiré, produire et jouer ma propre musique. C’est une passion, un domaine dans lequel je suis épanoui. Je ne vois pas le temps passer quand je fais de la musique, je pourrais passer sans problème une semaine en studio à expérimenter sur les machines sans sortir (rires).

Quels sont les thèmes récurrents de tes compos ? Ça tourne souvent autour de l’amour. Ça peut paraitre idiot ou niais mais au final c’est ce qui nous rend tous dingues et qui rythme notre vie jusqu’à la mort. Néanmoins j’essaye de traiter le sujet subtilement et discrètement histoire de garder une certaine «classe» dans les morceaux. Je n’ai pas (encore?) la vocation de changer le monde comme John Lennon, donc je parle de ce que je connais et de ce que je vis, en essayant de le retranscrire avec une certaine intensité. Malheureusement c’est rarement joyeux, je n’y arrive pas vraiment, à vrai dire ça me fait chier. J’essaye toujours de raconter une histoire mais il faut qu’il y ait une ambiance un peu sombre et énigmatique, c’est comme ça que l’inspiration me vient. Quelle est ta compo fétiche ? C’est toujours la dernière !

As-tu des projets ? Lesquels ? Je suis actuellement en train de signer mon 2ème EP contenant 5 morceaux sur un label parisien, j’espère que tout va se passer comme prévu, que ça puisse m’ouvrir des portes et me permettre de produire encore plus et de monter mon live… J’ai aussi travaillé sur un remix de Darkside qui sortira peu de temps après l’EP, une mixtape et pour finir un autre remix de mon pote Chamberlain qui va sortir sur le label GUM (label de The Shoes, Woodkid, Esser, etc…). Et au moment où je te parle j’ai presque fini de produire le 8ème morceau de mon 3ème EP qui pourrait donc se transformer en album…

Un petit mot pour nos lectrices et nos lecteurs ? Tout d’abord merci d’avoir pris le temps de me lire ! N’hésitez pas à soutenir les petits producteurs locaux (et non je ne parle pas des éleveurs de chèvres) qui sont autour de vous, aujourd’hui c’est difficile de faire son trou et c’est en se serrant les coudes entre musiciens et en supportant la scène locale qu’on arrive à faire émerger de nouveaux artistes !

Merci à Feather pour cet article, merci à tous les gens qui m’ont aidé et supporté, à très bientôt ! David. F E AT H E R N4 P39

as

ol c i N


F E AT H E R

N3

-

P 36


L’ambiance british à 1h35 de Bordeaux

F E AT H E R N3 P 37


Au décollage, superbe vue de Bordeaux et de notre chère Garonne.

F E AT H E R

Petite détente sur les toits de mon hôte, dans le quartier de London Bridge.

N4 P42


F E AT H E R N4 P43

Le quartier de Camden Town submergÊ de friperies et de magasins originaux en tout genre. Ambiance Rock n’ Roll garantie.


F E AT H E R

N3

-

P 40


F E AT H E R

N3

-

P 41


F E AT H E R

N3

-

P 44


La ville regorge de pubs et d’endroits sensationnels. Ici un vieux glacier vous fait replonger dans vos souvenirs d’enfance.

F E AT H E R N4 -

Pour se déplacer dans une ville 10 fois plus grande que Paris, le métro est un peu une obligation. L’»underground» saura vous mener facilement d’un endroit à un autre. Son seul point négatif : son prix. Comptez une dizaine d’euros pour une seule journée de transport illimité dans le tube.

P47


La recette Feather

VELOUTE D’HALLO WEEN Petite recette bien concu pour vos papilles et pour survivre en ce temps d’Halloween, à vos fourneaux !


Avec l’arrivée de l’hiver, les journées de plus en plus courtes etc… On s’est dit qu’il faudrait vous concocter un petit plat facile et qui réchauffe les soirs de pluie. N’oubliez pas le célèbre adage : « winter is coming » !

Temps de préparation : Environ 20 minutes (plus si vous n’êtes pas des pros du potiron) Cuisson : 25 minutes

IN GRE DIENTS: 1 2 3 4 5 6

4 1 2 2 2 30

Potiron Oignons Carottes Pommes de terre cl de Crème fraîche liquide

Epluchez le potiron, retirez les pépins et coupez la chair en morceaux. Epluchez les pommes de terre et les carottes et coupez-les en morceaux. Coupez les oignons et faites les revenir à l’huile. Mettez le tout dans une casserole avec un peu d’eau jusqu’à ce que le tout devienne mou. Ajoutez la crème fraîche puis mixez le tout. Du sel, du poivre et c’est prêt !

F E AT H E R N4 P49


BÔME Porté par les matériaux bruts, Bôme lance à l’été 2013 ses premières collections de bijoux et accessoires. Toutes les productions sont fabriquées à la main et avec soin dans son atelier Bordelais. Chaque pièce est réalisée en série très limitée.


BÔME :

rencontre avec une passionnée

Bonjour Margaux, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

commencé

Etant plus jeune, bricoler faisait déjà parti de mes centres d’intérêt. Dans un petit appartement parisien ce n’était pas bien pratique, alors j’ai eu la chance d’avoir mon propre atelier dans le garage de la maison de famille. En quittant l’école des beaux-arts pour l’université, j’ai cessé toute production. J’ai été très rapidement dans le besoin de continuer à faire quelque chose de mes mains, c’est là que j’ai commencé à faire des bijoux, chez moi à Bordeaux. Cela ne prenait pas trop de place et ne nécessitait pas de gros œuvres, c’est à ce moment-là que j’ai créé Bôme.

F E AT H E R

J’ai 24 ans, je vis à Bordeaux depuis 5 ans maintenant et je suis originaire de Paris. Je termine ma dernière année d’études en Master 2 « Métiers de l’exposition » et je suis spécialisée en art contemporain, ma première passion. Avant ça j’ai passé 4 années à l’école des beaux-arts de Bordeaux où j’ai pu apprendre énormément de techniques et me confronter aux matériaux, en particulier la céramique et le bois. N’ayant pas l’âme d’une artiste à proprement parlé, je me suis bien plus épanouie dans l’artisanat en lançant ma marque de bijoux et d’accessoires, tout en continuant à travailler dans le milieu de l’art, aux côtés de la création artistique actuelle.

Comment a l’aventure Bôme ?

N4 P51


Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

F E AT H E R N4 P54

Les créations Bôme sont minimalistes et épurées, c’est pour moi la meilleure manière de révéler le matériau. Je crée en ayant l’objectif de conserver toute l’authenticité de la matière première que j’ai choisi avec précision. Les matériaux qui me tiennent à cœur sont des matériaux bruts, naturels et singuliers (le bois, le cuir, le liège, le marbre, le cuivre…). Mon inspiration première est celle des éléments, aussi bien marins que terrestres que j’aime associer à des formes géométriques et structurées. La ville de Bordeaux est pour moi une localisation idéale pour trouver l’inspiration, aussi bien sur la côte landaise et le bassin d’Arcachon si atypique, que dans les vignobles et les campagnes alentours. Pas si citadine que ça bien que l’architecture et la décoration d’intérieur jouent également leurs rôles dans l’élaboration de mes modèles.


Quel est selon toi le bijou parfait ? D’après moi, le bijou parfait doit être simple et neutre pour pouvoir se porter aisément et s’imposer par la matière choisie. Il doit être léger par sa structure, tout en réussissant à évoquer la force ou même la lourdeur du matériau sélectionné. Des projets en cours ?

On peut retrouver les bijoux Bôme dans deux boutiques bordelaises : Boutique Addict et Bye-Bye Bandit, cette dernière m’ayant fait confiance très tôt après la naissance de la marque. La petite Biarrote à Biarritz est depuis peu l’un de mes nouveaux points de vente dans la région Aquitaine, et on retrouve également Bôme à Lyon (Mathûvu), Lausanne (Viva Frida), en ligne (Bazar Bohème), et bientôt au sein d’un « concept store truck » qui parcourra la France et l’Europe.

F E AT H E R

La nouvelle collection fraichement élaborée est prévue pour la vente début novembre. J’ai pour but de travailler avec des artisans spécialisés pour une prochaine collection parallèle plus « haut de gamme » en vue du printemps 2015. Je fais en sorte également de développer la partie Accessoires.

Où peut-on se procurer tes créations ?

Les jolies créations de Bôme : https://www.facebook.com/ bomeshop

N4 P53

ne

oli r a C


ALEXANDER WANG X H&M Alexander Wang est le nom qui résonnera sur toutes les lèvres des « modeux » cet automne. Portrait d’un jeune visionnaire reconnu et d’une collaboration qui s’annonce plus que prometteuse.

F E AT H E R N4 P56


N4

à Palm Springs où H&M annonça son association avec le designer cette année. La nouvelle est ensuite relayée dans le monde entier de New York à Tokyo par le biais des réseaux sociaux faisant l’effet d’une bombe excitant toute la planète mode ! Portrait d’un jeune visionnaire reconnu et d’une collaboration qui s’annonce plus que prometteuse.

F E AT H E R -

Alexander Wang est le nom qui résonnera sur toutes les lèvres des « modeux » cet automne. En effet suite aux collaborations prestigieuses telles que Maison Martin Margiela, Karl Lagerfeld ou Isabel Marant c’est au tour du jeune prodige new-yorkais de signer une collection auprès du géant du prêt-à-porter, H&M. L’info retentit en avril dernier lors du très prisé festival californien, Coachella,

P55


F E AT H E R N4

Ce jeune créateur américain grandit à San Francisco auprès d’une famille d’origine Taïwanaise. À ses 18 ans Alexander Wang s’installe à New York pour y intégrer la célèbre Parsons pour y étudier la mode. Il abandonne alors ses études et commence à se faire un nom au sein du milieu new yorkais en travaillant comme bras droit de Marc Jacobs ainsi que pour le Vogue où il fera la rencontre d’une certaine Anna Wintour qui deviendra par la suite l’un de ses principaux mentors.

Poussé dans la frénésie new yorkaise il va alors lancer sa propre collection unisexe, mixant des codes très sportswear avec un style city chic ou le noir y est quasiment omniprésent, il va prouver son talent et va ainsi obtenir la reconnaissance du milieu qui va lui valoir le célèbre prix Vogue en 2008 dans la section « prêtà-porter féminin ». Alexander Wang va ainsi devenir l’un des grands noms des designers new yorkais et catégorisé comme l’un des grands espoirs du milieu.

P58

Cette reconnaissance de la mode américaine va devenir quasi internationale ce qui va lui permettre de lancer la ligne « T by Alexander Wang » plus grand public et développer les sacs et accessoires comme le célèbre « Rocco » bag. En 2012 Wang s’installe sur le sol parisien et signe le contrat de directeur artistique chez Balenciaga remplaçant ainsi Nicolas Ghesquière qui part chez Vuitton. Son talent n’est alors plus à prouver, ses collections sont achetées dans le monde entier et la reconnaissance du milieu n’est que des plus élogieuses.


F E AT H E R N4 P57

Collection Alexander Wang pour H&M


Le 16 octobre dernier Alexander Wang présentait sa collection pour H&M à New York, la firme crée des collaborations avec des designers de renom depuis 2004, demandant aux créateurs de créer des collections unisexes mêlant les codes de leurs propre marque tout en mêlant les codes du prêt-à-porter grand public.

F E AT H E R N4 P60


À l’heure du minimalisme des couleurs et des coupes et de l’énorme démocratisation du sportswear le style Alexander Wang plait et, est porté. C’est alors sans étonnement que la collection unisexe représente des silhouettes sportives accessoirisées de lunettes de bain, gants de boxe ou crosses de hockey tous signé d’un « AW », ainsi qu’une gamme de couleurs à majorité noir, grise et blanche. Wang a créé comme à son habitude des pièces modernes et urbaines avec des matières agréables et pratiques imposant sa vision du street wear qui plaira un grand nombre d’entre nous.

Collection mise en vente à partir du 06 novembre

F E AT H E R N4 -

B. o g Hu

P59


PALMARES Grand Prix du Jury : Vincent n’a pas d’écailles de Thomas Salvador Mention spéciale du Jury Mercuriales de Virgil Vernier Prix du meilleur Court métrage Tant qu’il nous reste des fusils à pompe de Caroline Poggy et Jonathan Vinel Prix du syndicat français de la critique de Cinéma Titli de Kanu Behl Prix du jury Erasmus + Mercuriales de Virgil Vernier


FIFIB «Le cinéma indépendant, c’est souvent le cinéma neuf, celui de la jeunesse. C’est le laboratoire du cinéma et il n’y a rien de plus précieux. C’est pourquoi il me paraît tout à fait naturel de soutenir un tel festival.» Olivier Assayas


FIFIB 2014 Dégustation d’un grand cru.

F E AT H E R N4 P64


Le 12 octobre dernier s’est clos la troisième édition du festival international du film indépendant de Bordeaux, récompensant pour l’occasion Thomas Salvador et son film Vincent n’a pas d’écailles, nouveau lauréat de la Lune d’or cette année. Mais il ne fut pas le seul réalisateur primé et remarqué dans la cuvée 2014 du Fifib ! En efet, cette année fut particulièrement exceptionnelle du côté de la compétition, dont les films, aussi diférents que mystérieux, laisseront encore longtemps en bouche la saveur noble d’un grand cru.

F E AT H E R N4 P63


LA COMPETITION

MOMENT FESTIF: LES HEURES JOYEUSES

F E AT H E R N4 P66

Le Fifib ce n’est pas QUE du cinéma. Ou du moins, le cinéma ce n’est pas que des films. Effectivement, pendant toute la durée du festival, tous les jours, les festivaliers avaient l’occasion de discuter travellings et gros plans autour d’un bon verre de Bordeaux pendant « Les heures joyeuses » Concept simple : en échange de votre ticket de cinéma, vous pouviez déguster au Cours Mably, rouge, blanc et rosé, le tout accompagné d’un concert chaque soir. L’occasion de faire des rencontres entre festivaliers, cinéphiles, mélomanes ou tout simplement amateurs de bon vin.

Cette année, de nombreux films sont repartis bredouilles du festival, mais ont tout de même été remarqués parmi le paysage cinématographique de cette troisième édition. Citons d’abord l’excellent film de Mehran Tamadon, Iranien, un documentaire en huit-clos, dont le fil rouge est un débat politique et philosophique entre le cinéaste lui-même et quatre ultra-conservateurs iraniens. En jeu, l’avenir de la société iranienne à travers le thème de l’intériorité. Un regard sur l’histoire complexe et pleine de paradoxes de la nation Iranienne qui n’est pas sans évoquer Platon tout autant que la philosophie des Lumières. Nous ne sommes pas non plus passés à côté du film hongrois For some inexplicable reason, réalisé par Gabor Reiz, exercice comique et mélancolique sur l’histoire d’une génération hongroise perdue, à travers le personnage romantique d’Aron, 29 ans, recherchant désespérément un peu d’espoir après une difficile rupture amoureuse. Du côté des courts-métrages, la compétition fut rude également ! Mention spéciale à Shadow de Lorenzo Recio, qui signe un film fantastique et poétique entre ombre et lumière, La fugue de Jean-Bernard Marlin, dont le réalisme brut restitue la difficulté d’exister pour la jeunesse des quartiers de Marseille; et Toutes les belles choses de Cécile Bicler, fable féminine et féministe qui, au milieu d’un décor bucolique, tord le cou aux contes de fées à travers l’histoire de deux copines en mal d’enfance.


LE CHOIX DE FEATHER “Tant qu’il nous reste des fusils à pompe” de Caroline Poggy et Jonathan Vinel Grand vainqueur de la compétition des courtsmétrages cette année et récemment récompensé au prestigieux festival de Berlin, « Tant qu’il nous reste des fusils à pompe » réalisé par deux jeunes cinéastes d’une vingtaine d’années, est bel et bien le coup de cœur cinématographique de Feather ! Grâce à une mise en scène audacieuse directement inspirée de l’univers des clips et des jeux vidéo, le film retrace dans une atmosphère surréaliste la lutte existentielle de deux frères. Comment exister pour soimême et pour les autres ? Deux chemins possibles : la mort ou rentrer dans le rang...

D. o g Hu

F E AT H E R N4 P65


APERO BOAT Véritable lieu culturel, l’IBOAT nous fait voyager entre musique, expositions, littérature, ateliers pour les petits et pour les grands et beaucoup d’autres choses encore.



L’IBOAT, vient de fêter ses 3 ans et pour l’occasion on a décidé de vous parler un peu de ses initiatives en faveur des artistes et intervenants dans le faisceau culturel. Lieu phare quand on parle de vie nocturne sur Bordeaux, l’IBOAT tient à se diversifier et propose un concept d’aperoboat unique destiné à promouvoir l’activité artistique sous une forme originale, mettant ainsi en avant la richesse de la scène locale. Quelque soit la saison, les aperoboats offrent la possibilité aux collectifs et artistes de faire partager leurs projets et d’organiser des évènements qui soient le reflet de leur propre univers.

Mettant à disposition des intervenants le pont supérieur et la terrasse intérieure du navire, l’IBOAT justifie son statut de leader dans le pôle culturel bordelais et vogue vers des horizons toujours plus hétéroclites. Espace de rencontre et de contact, les aperoboats sont organisés du mardi au samedi, de 19h à 23h, et le petit plus : l’entrée est libre ! De quoi s’émerveiller, se surprendre et découvrir en toute liberté.

L’agenda IBOAT : http://www. iboat.eu/Agenda/Evenements. sls

F E AT H E R

Aussi diversifiée que vecteur de tissu social, la programmation du bateau ne se fixe pas de limites et pioche à la fois dans le milieu des performances live que dans celui des expositions en passant par des ateliers, workshops ou concerts.

N4 P70

ne

oli r a C


F E AT H E R

N4

-

P69


LA RECHARGE Fruits et légumes de saison, céréales, produits secs et frais, produits d’hygiène et d’entretien : tout est proposé en vrac. Les habitants du quartier sont encouragés à rapporter leurs propres contenants pour les recharger.


STOP AUX EMBALLAGES, ON SE RECHARGE ! Et si on modifiait notre mode de consommation ? Produits aux origines douteuses, venus du bout du monde, aux prix excessifs, et peu respectueux de l’environnement. Chacun de nous s’en est déjà plain sans pouvoir trouver d’alternative, et pourtant messieurs, dames, il y en a ! Direction place du Palais, au 38 rue Sainte ­Colombe, Jules Rivet et Guillaume Sanderval seront heureux de vous accueillir dans leur épicerie pour le moins innovante : La Recharge. Là-bas vous ne trouverez aucune forme d’emballage ! Zéro, pas la peine de chercher.

Autre bonne nouvelle, la provenance de tous les produits est indiquée, et pour notre plus grand plaisir, la grande majorité sont de la région, ou du pays. (On favorise le circuit court.)

Il s’agit là d’une belle initiative qui vient frapper les habitudes de consommation. On oublie les vieilles méthodes des hypermarchés et on opte pour une consommation saine !

F E AT H E R

Cela fait maintenant environ trois mois que l’épicerie a ouverte, et le bilan est très positif puisque certains clients sont devenus de vrais habitués, et pour cause, l’arrivée dans l’épicerie vous promet un vrai retour à la simplicité qui s’effectue, non seulement grâce à de grands espaces et un décor aux matériaux très naturels, mais aussi grâce à une atmosphère calme et sereine. Difficile de croire que nous sommes en plein centre de Bordeaux.

Quand on sait qu’un seul individu rejette à lui seul 125 kilos d’emballages ménagers par an, on se dit qu’il était temps d’importer ce concept très répandu aux USA, chez nous. Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin au quotidien. Non seulement de l’alimentaire (fruits, légumes, huiles, bières, fromages etc...) mais aussi du savon et des produits d’entretien. Il vous faudra simplement venir avec vos propres petits pots, paniers, boites, puisque ici, tout est en vrac ! Et si par hasard vous oubliez un jour d’en prendre, l’épicerie peut vous en vendre aussi.

N4 P71

on

Lis


REMERCIEMENTS Intervenants Shooting Boutiques & Concepts Stores Strictly 1 Rue Bouquière, 33000 Bordeaux Edith 6 Place Fernand Lafargue, 33000 Bordeaux

Tiffany McKlein Luc Royer

Dorian Falconnet Antoine Raoult Lorenzo Paino Fernandez Magali Rapy Audrey Coppens

Richy’s 73 Rue du Pas-SaintGeorges, 33000 Bordeaux A.Copola 61 Cours d’Alsaceet-Lorraine, 33000 Bordeaux

Vidéaste

Et aussi Le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux

Partenaires

Guillaume Brac

Graduate 63 Rue du Pas-SaintGeorges, 33000 Bordeaux

Les Coquettes Party

Virgile Vernier

Mademoiselle Aime

Jonathan Vinel et Caroline Poggi

Ma premiere boutique 11 Rue Maucoudinat, 33000 Bordeaux

Iboat Bassin à Flot n°1, Quai Armand Lalande, 33300 Bordeaux

Cécile Bicler Thomas Salvador

F E AT H E R

Les Crâneuse 8bis, rue Maucoudinat, 33000 Bordeaux

N4 P 74

Aux Saveurs des Saisons 50 Route du Fronsadais 33240 La Lande-DeFronsac

rci e M


APEROBOAT FEATHER #3 A l’occasion de sa troisième parution, Feather vous avait donné rendez-vous sur la terrasse d’été de l’Iboat ! Nous vous y avions fait découvrir de nombreux talents par le biais de différents ateliers créatifs et interactifs qui étaient animés par nos amis : Les Coquettes Party, Graphite Wear, les Libido Fuzz, The Walk et Olivier Laselle.

F E AT H E R N4 -


featherwebzine@gmail.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.