Feather #12

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Suède

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Bouritorcycle

p.18

Frustration

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Naive New Beaters

p.30

Isaac Delusion

p.36

Yellow.cold

p.40

Banana café

EQUIPE FEATHER

Créatrice // rédactrice en chef Caroline

Rédacteur musique William

Rédacteur Graphiste // Arts Visuels illustratrice Sylvain Laura

Chargée de communi- Stylisme // Rédacteur cation // évènementiel Rédaction mode musique Blandine Maïlys Nicolas

Graphiste Déborah 3


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Découverte

SUÈDE

Écrit par : Caroline Méia Photos : Caroline

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ECHAPPÉE SAUVAGE EN SUÈDE Sweden

North Sea

Orstersund Sundsvall

Orsa Falun

Tiveden

Stockhom

Fjälbacka

Baltic Sea Jönköping

Göteborg

Y’a des fois dans la vie où il vaut mieux ne pas trop réfléchir et se contenter d’attraper son sac à dos et partir à l’aventure. 2 filles, 2 garçons, 4 appareils photo et 3000 km de road trip. Nous avions envie de neige, de froid et de paysages nordiques, la Suède s’est imposée comme une évidence. Février dans une contrée nordique, c’était la quasi certitude de se retrouver seuls face à nous mêmes, parcourant les contrées enneigées sans crainte de se laisser piéger dans une masse informe de touristes : et en effet nous avons croisé très peu de monde !

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JOUR 4 – Sundsvall Premier coup de cœur du périple pour la côte Est du pays, baignée par le golfe de Botnie. La gérante de la maison d’hôtes où nous logions nous a fait découvrir une adorable petite plage, face à l’une des nombreuses iles entre la Suède et la Finlande. Après une longue journée de route, entre chien et loup, cet endroit était tout simplement magnifique. La neige, la fine couche de glace sur l’eau, le bleu si particulier de la mer… Nous sommes restés un moment à contempler toute cette beauté nordique qui nous était offerte. JOUR 5 – Laponie du Sud C’est ça que nous étions venus chercher. Les tempêtes de neige, les routes presque impraticables, les paysages noyés de blanc. Et on peut dire que ce fut à la hauteur de nos espérances ! Le froid, le vrai, qui glace jusqu’à l’os, la neige jusqu’à mi cuisse et la sensation de découvrir enfin la réelle rudesse hivernale des pays nordiques. JOUR 7 – Jämtland Et là on arrive à ma petite pepite : le Jämtland c’est une région frontalière avec la Norvège, où les paysages se font plus montagneux. De superbes lacs gelés, de la brume glaciale qui se perd dans les hauts sommets… Je suis véritablement tombée amoureuse de cette région si particulière et qui contraste par son relief avec le reste du pays. JOUR 8 – Tiveden Une rando dans un des plus grands parcs nationaux du pays et sans croiser personne (bon si sur le parking on a croisé une voiture..) ? Merci Tiveden pour ce petit miracle ! Ici plus question de neige, mais une forêt verdoyante. On a aimé se perdre dans cette immense nature préservée où seul le bruit de nos pas nous parvenait. JOUR 9 – Harryda Tout près de Göteborg, nous avons vécu un vrai moment d’éternité. Une cabane au bord d’un lac au milieu de nul part, après trois heures de pistes au pas. Un jacuzzi sous une nuit étoilée. Et une matinée à bord d’un canoë, à naviguer sur la quiétude du lac. La définition du paradis.

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Interview

BOURRITOR CYCLE

Écrit par : Laura Meytadier Photos : Quentin Bourit

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PRESENTATION • Hello Quentin, peux tu te présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle Quentin Bourrit, j’ai 22 ans, j’ai grandis à St-Junien à Limoges ( la capitale du gant en peau ), je suis en cours d’études en design de produit industriel. • Quand as-tu commencé le dessin ? Depuis tout petit, j’ai quelques facilités pour dessiner. Au départ, je dessinais tout et n’importe quoi : c’était une échappatoire. Je me suis mis à dessiner des deux-roues à l’adolescence, c’est là que je m’y suis mis sérieusement.

• Pourquoi avoir choisi le nom de Bouritorcycle? Je ne voulais pas qu’on m’appelle juste par mon prénom ; Bouritorcycle c’est un mix entre mon nom de famille et ma passion, les gens comprennent directement de quoi il s’agit quand ils l’entendent. J’aimerai lancer une marque ou un atelier, ça pourrait être le nom dont je me servirai.

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INSPIRATION •As-tu une période ou un mouvement artistique qui t’as le plus influencé ? Tout ce qui est début du XX sème siècle, début de l’ère industrielle… L’époque des premières firmes de motos mais aussi celle des dessins précis et détaillés, dessins qui avaient une âme et qu’on ne voit plus forcément. J’ai un attrait pour l’esthétisme des années 70-80 également. L’art nouveau et les années folles m’inspirent aussi beaucoup notamment les vieilles publicités nécessitant beaucoup de travail réalisé à la main (ex Triumph), c’était l’époque de l’éloge de la vitesse, où la puissance du moteur était le numéro un des arguments de vente, contrairement aux consignes sécuritaires d’aujourd’hui.

•Quelles sont tes sources d’inspiration ? Le milieu du deux roues d’avant et d’après guerre : l’univers, le vocabulaire, les expressions.. La scène hot road des années 40 à maintenant. Maxwell Hazan, concepteur californien conçoit de A à Z motos authentiques et a une grande place dans mes sources d’inspiration.Les personnes que je fréquente sont aussi très inspirantes dans ma vie quotidienne. Je suis aussi un grand passionné de musique, surtout le blues des année 3040 (Eddie Cochran, R L Burnside, Belton SutherLand) et tout ce qui touche au rock garage, punk, jazz, swing... • J’ai remarqué que ton travail concernait surtout les motos, pourquoi ?

Vers 13 ou 14 ans, j’ai acheté une vieille mobylette qui ne fonctionnait plus avec un ami ; à force de chercher des astuces via de vieux manuels on a finit par la faire démarrer au bout de deux mois. Des nos jours, une moto est vendue sans notice, avant n’importe qui pouvait la réparer en suivant le manuel d’utilisation. C’est de là que tout est parti ! Y’a deux ans on a d’ailleurs crée une asso, la Wolf Patrol Company qui agit un peu comme un collectif d’amis passionnés par le domaine du deux-roues en général (photographe, dessinateur, tatoueur…). L’asso a été co-organisatrice sur un gros évènement Harley-Davidson l’année dernière à Limoges, ça a été un gros succès, plus de 3000 personnes sur la journée !

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«DES NOS JOURS, UNE MOTO EST VENDUE SANS NOTICE, AVANT N’IMPORTE QUI POUVAIT LA RÉPARER EN SUIVANT LE MANUEL D’UTILISATION. C’EST DE LÀ QUE TOUT EST PARTI !»

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• Quelles techniques utilises tu généralement ? Pour les dessins que je fais, le plus souvent j’utilise des outils assez basiques comme des stylos encre gel, du brou de noix, de l’encre de chine, des pastels, Rendering, crayons graphites… Après lorsque je peins ou que je travaille sur des toiles j’utilise de la gouache, de l’acrylique, de l’encre de chine, du brou de noix encore c’est une de mes techniques préférée car ca apporte une texture unique au tableau. J’utilise aussi des formes géométriques inspirées du Bauhaus ainsi que l’association du bois et du métal. Je fais aussi un peu de menuiserie et je commence à réparer des motos ; mais c’est qu’un début car je manque de moyens et surtout de compétences dans ce domaine. J’ai un coté assez touche à tout !

PROJETS • Sur quel nouveau projet travailles tu actuellement ? Je suis en collaboration avec « La Guêpe Mobile » sur un projet global, je fais aussi des affiches pour des évènements avec Harley Davidson, des affiches pour des évènements de motos ou de concert… Je fais aussi pas mal de commande de dessins. A coté, je travaille pour la marque Mona watch, sur quelques nouveaux projets. J’envisage également de préparer une grosse exposition, basée sur des dessins techniques de motos avec un live painting retransmis sur Facebook et Instagram mais ca reste à l’état de projet pour l’instant ! •Un mot pour la fin ? Pour les passionnés : ne rien lâcher, quand on se donne les moyens on arrive toujours à ses fins.

Facebook: Quentin Bourrit Instagram : bouritorcyle

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Interview

FRUSTRATION

Écrit par  : Nicolas Jolfre Photos : Laura Meytadier

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Les protégés du label parisien Born Bad Records, j'ai nommé le groupe Frustration, étaient à Pau en mars dernier pour un concert à la Centrifugeuse.Après un passage médiatisé dans le magazine New Noise, Feather a décidé de se déplacer jusqu'à Pau pour échanger avec le groupe. Frustration, c'est tout d'abord cinq mecs : Fabrice, Mark, Fred, Pat et Nicus. Au premier coup d'oeil, on croit vraiment que

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le groupe sort tout droit de Manchester et de son époque cold wave. En fait, ils sont bel et bien français et ils proposent un mélange de punk, cold wave et de metal urbain, oscillant entre Killing Joke et Joy Division. Alors clairement, quand on écoute leur musique, on a l'impression de se balader à Macclesfield avec un polo Fred Perry et des Doc Martens. D'ailleurs, le look du groupe est assez proche de ça.


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C'EST JUSTE QUE L'ON FAIT ÇA POUR LE PLAISIR. JE SUIS TRÈS FIER DU GROUPE Nicolas ( Feather) : Salut Frustration, dans un premier temps, je suis très content de vous interviewer ... Fabrice ( Frustration) : C'est moi qui me colle à toutes ces conneries, tu sais ... Nicolas : Tu as l'air hyper content d'être interviewé... Fabrice : Ah mais clairement, ça me fait plaisir de répondre, sinon je t'aurais dit que ce n'était pas possible pour nous Nicolas : Pourquoi Frustration ? Fabrice : En été 2003, je me retrouve à écouter Frustration du groupe anglais Crisis. Et d'un seul coup, la sonorité de ce mot m'a beaucoup plu.Je suis allé voir sur internet, dans un dictionnaire, j'ai vraiment trouvé que ce mot allait avec le groupe. J'aimais bien aussi The Outcasts et ce groupe avait sorti une chanson avec ce nom.J'ai proposé le nom aux membres et ils ont trouvé ça chouette

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Nicolas : Quelles sont vos influences ? Fabrice : Plus post punk anglais, new wave. Un peu de Black Flag, Sonic Youth, Joy Division... Nicolas : En parlant de Joy Division, je trouve que sur scéne, tu as des airs à la Ian Curtis... Fabrice : Absolument pas ! Déjà, je suis petit, je n'ai pas les yeux verts, stop ! " ( Il se léve). " Ian Curtis il danse comme ça, moi c'est différent Nicolas : C'est la première fois qu'un journaliste te dit ça ? Fabrice : Non pas du tout, ça m'a beaucoup amusé au début, je préfère que l'on me compare à lui qu'a ces groupes de tapettes qui ont des voix de fiottes tu sais. C'est vrai que mon timbre de voix est proche. L'influence Joy Division est évidente, surtout pour l'album Closer Nicolas : Je me suis beaucoup intéressé à votre dernier album et je voudrais savoir qui a fait la pochette ? Fabrice : Alors, le mec c'est Baldo. Il a fait pas mal de nos pochettes d'albums. Il a 60 ans presque. Il fait pas mal de peintures, de dessins. Pour la pochette de l'album Full of Sorrow, nous étions allé dans son atelier et nous avions flashé sur cette peinture qui fait 2 mètres de large je crois. Ce sont des dessins qui nous parlent : le milieu prolétaire, les ouvriers.


Pour les deux autres illustrations,ce sont des commandes personnelles du groupe. On le dirige juste sur une idée, j'ai eu l'idée d'un tribunal, on voulait qu'il y ait autant une observation de celui qui juge que celui qui est jugé Nicolas : Est ce que vous vous sentez comme un groupe engagé ? Fabrice : Alors oui et non. Je trouve cela très très prétentieux un groupe qui se dit engagé. Oui, je prône la liberté. Cela ne m'intéresse pas de brandir ou de brûler des drapeaux, de mettre des coups de fusils.Alors oui d'une certaine manière nos textes sont engagés mais on parle d'autres choses aussi. On parle de souffrance humaine, d'amour ... On parle pas de religion. On se revendique comme des humains, on prône la liberté Nicolas : J'ai vu que vous êtiez dans la même maison de disques que le groupe La femme, vous en pensez quoi de ce groupe ? Fabrice : Déjà, JB, le patron de Born Bad Records, ne fait que sortir les albums de La Femme en vinyle. La Femme ont eu l'élégance de reconduire leur deuxième album vinyle avec Born Bad Records. Donc, ils ne font pas vraiment partis de l'écurie Born Bad. D'autre part, ce serait tellement rigolo de me faire dire du mal de ce groupe, mais ce n'est pas mon but. Je vais avoir un avis très simple, quand on se croise, on se dit bonjour, moi je trouve ça bien fait, ça passe bien. La plupart des autres groupes de rock français sont jaloux de ce groupe, il y a beaucoup de critiques sur eux. Ce sont des mecs doués, clairement. Ils sont sympas, ils se la pètent pas. C'est très français de critiquer dans le milieu de la musique. Clairement, Fauve, je trouve que c'est de la merde Skip The use, la même . La Femme, c'est de la pop française, ça parle aux gens, les paroles sont simples. On est quand même dans une espèce d'élégance française. Je suis content que ça marche pour eux

balles. C'était pathétique vraiment.Notre meilleur, la Villette devant 1500 personnes ou à New York devant 5000 personnes. C'était dingue. Le fait d'avoir joué au Japon, en Russie. Après, c'est un tout. Je crois que notre meilleur souvenir c'est de se dire que le groupe marche, que les autres groupes que l'on aime nous disent que notre musique est cool Nicolas : Quels sont vos futurs projets ? Fabrice : Déjà, on a les 10 ans de Born Bad Records, on va faire une grosse tournée pour fêter ça. On va continuer à répéter et faire ce que l'on aime. On s'en fout, on prends le temps. On a pas de contrat signé, on fait ça pour le plaisir Nicolas : Justement, si par exemple Universal vient vous voir avec un contrat, vous faites quoi ? Fabrice: Je vais te laisser, je vais partir je crois, clairement, je dirais non. Puis, ça n'arrivera pas ! Ils s'en foutent de nous, nous sommes trop vieux déjà. Puis, on s'en fout. Ce n'est pas de la révolte, c'est juste que l'on fait ça pour le plaisir. Je suis très fier du groupe, du résultat sans une grosse maison de disque derrière.Nous sommes respectés dans le milieu, on fait pas chier, on parle pas beaucoup, on est bien comme ça. Frustration, c'est le groupe que tu peux mettre au fond d'une loge avec un bout de fromage à grignoter et ils seront contents

Nicolas : Quel est votre meilleur souvenir de tournée ? Fabrice : J'ai un souvenir un peu pathétique d'un concert lors d'une date en Suisse. Le gars qui organisait le concert arrive à l'arrache. Il faisait super froid dans la salle et on devait jouer dans un skate park, devant des gamins qui s'en foutaient. On a dormi dans un appartement nul que l'on avait payé 50

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Interview

NAIVE NEW BEATERS

Écrit par : Nicolas Jolfre Photos: Laura Meytadier

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Huit mois presque jour pour jour après la sortie de leur dernier album A la folie, le groupe français de Chalouping rop music, j’ai nommé les Naive NewBeaters, étaient au Krakatoa pour un concert chaud bouillant. Notre citée girondine était leurs 11ème dates depuis leur début de tournée commencée en début d’année. Avec notamment un point d’arrêt dans la salle mythique de l’Olympia à Paris. Formé en 2004 à Paris, les trois membre du groupe: Martin Luther BB King (guitariste), Eurobelix (Machines) et David Boring au chant ont depuis monté des marches. En 2007, les Inrockuptibles les place

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sur la compilation « Ceux qu’il faut découvrir ». Puis, le Clip de Live Good qui dépassera le million de vue deviendra la signature sonore d’une campagne Nokia. En 2008, ils assurent les premières parties des tournées de The Kills. De nombreux festivals en 2012 et 2013 viennent orner leur réputation en France: Les Vieilles Charrues, Solidays... La sortie de leur dernier obus cet été n’est que la confirmation de leur talent avec en prime un duo avec la talenctueuse Izia pour Heal Tomorrow. Feather a rencontré le groupe peu avant leur concert. Un interview bien chaloupé !


Nicolas (Feather) : Salut les NNB, je me présente, Nicolas, rédacteur musique de Feather Webzine, un webzine cuturel et artistique bordelais. On a même une carte si vous voulez et nous faisons aussi des fringues si vous voulez en acheter ? David Boring (NNB) : Ah ah, tu essayes déjà de nous vendre un truc alors que cela fait 5 minutes que nous nous connaissons. Tu sais, ce n’est pas parce-que nous passons à la TV que nous avons des sous (rire). Nicolas : Je suis super content de vous interviewer, je vous suit depuis pas mal de temps, je vous avez découvert dans une émission de Tracks sur Arte mais aussi par votre Live sur Taratata, un vrai show d’ailleurs. Je vous ai vu à l’Iboat

il y a un an mais aussi au Garorock cet été, c’était cool. Mais j’ai été déçu, vous jouez jamais Wow Now avec cette chorégraphie si chouette.

David Boring  : En fait, nous trouvons que notre musique était assez naive et ça « Beatait » pas mal, alors on a choisi ce nom (silence).

David Boring: Ah merci, ça fait plaisir, en effet ça fait longtemps! C’était vraiment énorme ce live avec Nagui. C’est vrai que Wow Now, on l’a joue pas souvent. Mais peut être que pour toi on l’a jouera ce soir, tu donnes combien (rire).

Martin Luther BB King (NNB) : Ah Ah, le mec il est déçu, tu pensais que nous allions te raconter une histoire hyper profonte sur notre nom ?

Nicolas : Je t’ai déjà donné une carte Feather, elle est cool, non ?

Nicolas : Au moins, c’est pas compliqué. Comment vous pouvez qualifier votre musique, quelles sont vos influences?

Eurebolix (NNB) : On verra, si tu es sympa, on fera même la danse avec une dédicasse.

Eurobelix : Tu parles du groupe en général ou de chacuns de nous ?. Moi perso, c’est plus les Beatles, David Bowie et un peu de rap.

Nicolas  : Du coup, pourquoi ce nom les Naive New Beaters ?

David Boring : J’adore Queen, Nirvana, pas mal de grunge.

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Martin Luther BB King : Je suis plus métal que les autres membres, j’adore ACDC mais aussi les Daft Punk et pas mal de Hard rock. Nicolas : Il s’est passé quoi justement depuis ce live à Taratata, ça fait quoi de passer à la TV ? David Boring : Perso, ça change rien, tu as juste ta mère et tes potes qui t’appelent pour te dire qu’ils t’ont vu hier soir à la TV. Eurobelix : Ouais, c’est ça, tu as 100 appels en absence de tes potes après ça.

Nicolas : J’ai lu les paroles de votre dernier album, c’est plutôt triste en fait ? David Boring : En fait, on s’est fait larguer les trois presque en même temps en rentrant de tournée. Du coup, on a décidé de s’enfermer et de composer. C’est pas forcèment triste car on a composé ces chansons pour vaincre ça. Combattre un chagrin d’amour en faisant de la musique aux sonorités joyeuses, c’est plutôt joyeux, non ?

Nicolas : Il est cool Nagui ? Eurobelix : Oui, il est super cool, hyper carré par contre. Genre il veut que cela se passe comme ça et pas autrement. Tu dois te placer d’une telle manière alors que tu l’avais pas forcèment prévu. David Boring : Exact, c’est un mec cool. Et je précise que c’est la seule émission TV qui paye bien (rire). Nicolas : En parlant de médias, je vous ai vu sur Youtube pour les recettes pompettes avec Monsieur Poulpe et Beigbeder, c’était chouette ? David Boring : Monsieur Poulpe est vraiment chouette et Beigbeder aussi. On a passé vraiment un bon moment, on s’est bien marré, d’ailleurs, on va t’avouer un petit truc secret, on sort un clip bientôt avec Monsieur Poulpe pour un de nos titres, je crois que tu es le premier à le savoir» Nicolas : Sérieux, je peux quand même le dire dans mon article ou c’est vraiment secret ? David Boring : Vas y, ça te feras du buzz (rire). Nicolas : Je vous ai aussi entendu à Sephora une fois, en musique de fond. Eurobelix : Je comprend mieux pourquoi on a des ménagères de 40 ans à nos concerts... (rire).

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Nicolas : Non, mais sérieux, c’est un mythe vos ruptures en même temps ? Oui, c’est dingue, votre musique elle est joyeuse et elle donne envie de danser mais quand on prend le temps de lire les paroles, c’est pas hyper enjoué quoi... Eurobelix : Je t’assure, ce n’est pas une blague. Oui, et c’est ça que nous voulions, tu as compris le concept ! Nicolas : J’ai vu que vous aviez créée une marque de bière, elle est bonne ? Vous en avez là ? Eurobelix : Non, on a pas, on a demandé à se faire livrer ici mais c’était trop tard ...


Martin Luther BB King : Je crois que j’en ai une dans ma loge, je vais te la chercher. David Boring : En fait, on voulait faire concurence à Iron Maiden ou ACDC qui font aussi leurs propres bières. Sauf que nous, elle est bonne, elle est pleine d’amour, et elle est brassée en France et c’est nous qui concassons l’orge avec nos propres mains, on a même choisi les levures.

«C’EST NOUS QUI CONCASSONS L’ORGE AVEC NOS PROPRES MAINS, ON A MÊME CHOISI LES LEVURES.»

Nicolas : « Pourquoi avoir fait le film YO! Pekin! ?»

devions attendre en plein hiver torse nu dans une fontaine, ah ah !

David Boring : On départ, on devait ramener un souvenir à Eurobelix, on a pensé à un petit film de vacances, puis, c’est parti en couilles. On a décidé de faire un film.

Nicolas : Pourquoi Eurobelix ?

Nicolas : David, comment t’es venu l’idée d’être acteur, je t’ai vu au FIFIB (Festival International du film indépendant de Bordeaux) dans Noyade Interdite ?

Nicolas : David, il parle comme ça naturellement ou c’est un style.

David Boring : J’ai toujours aimé le cinéma, du coup, j’ai joué dans plusieurs films mais peu connus. Ah oui, ce film! (rire). C’était une expérience chouette, je me souviens de m’être gelé car nous

Eurobelix : Car mes parents m’avaient appelé Electrobelix, du coup, j’ai choisi Eurobelix.

Eurobelix : On sait pas trop, il est resté bloqué je crois (rire). Nicolas : Du coup, j’ai gagné ma chanson pour le live de ce soir ? Eurobelix : On verra... (rire).

Feather a passé une bonne heure avec les NNB. Des gas qui malgrè leur médiatisation ces derniers mois ont la tête sur les épaules. Merci encore à eux pour leur sympathie et le temps consacré et pour info, ils nous ont bien dédicassée Wow Now au concert!

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Interview

HORS BORD x ISAAC DELUSION

Écrit par : William Millaud Photos: William

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HORS DU TEMPS

Cette seconde édition du Hors Bord Festival a bien eu raison de combattre les éléments. Après trois jours éprouvants physiquement, bravant le froid, la pluie et le vent, nous ne pouvions qu'apprécier la lumière, la chaleur, et la puissance qu'a pu dégager un tel évènèment. Avec une programmation soignée et alternativement juste, cette édition est clairement réussie, entre hasard et maîtrise. Feather y était donc tout naturellement, présent pour 3 jours aux bassins à flot, lieu atypique et historique de Bordeaux.

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Et qui dit gros festival, dit grosse programmation : entre Dj koze et MCDE, Death In Vegas et Floating Points, et bien d'autres : Isaac Delusion. Venu présenter son nouvel album Rust & Gold, le groupe parisien a réalisé un live parfait, entre averses et éclats de soleil, sans sourcilier. Un moment hors du temps, tout comme cet entretien avec Jules & Loïc, les fondateurs du groupe.


Feather : Bonjour Jules et Loïc, vous êtes donc les créateurs d'Isaac Delusion, vous vous êtes rencontrés au lycée à Paris c'est bien cela ? Jules : Au collège ouais Loïc : C'était à Vincennes, en banlieue parisienne. F : En 2012 vous sortez votre premier titre et EP Midnight Sun avec le label Cracki Records, s'en suit en 2014 la sortie de votre premier album.Pour votre dernier album vous êtes désormais produits par Microqlima, que s'est-il passé entre temps? L: Nous avions envie de travailler avec des personnes différentes, on entrait dans une sorte de routine avec eux, avec des différences de points de vue, ça ne correspondait plus avec notre développement. Microqlima est un label beaucoup plus ambitieux et nous a poussé à dépasser nos limites. F : Votre premier album s'appelait simplement Isaac Delusion, votre second Rust & Gold, le fait de lui avoir donné un nom signifie t-il quelque chose? L : Le premier album était plutôt une ébauche, une exploration de ce que nous savions faire, comme s'il n'était pas fini. «Isaac Delusion» ça marquait le début de quelque chose.

«RUST & GOLD, C'EST LE PARADOXE ENTRE DES CHOSES LISSÉES QUE L'ON FAISAIT SUR LE PREMIER ALBUM, ET LE CÔTÉ BRUT QUE L'ON EMMÈNE SUR LE DEUXIÈME.» F : Donc vous estimez que sur ce second album vous vous êtes trouvés? J : Non on commence à se trouver, beaucoup plus que sur le premier. Je pense que tu ne te trouve jamais, mais tu cherches toujours, là on commence vraiment à chercher dans la bonne direction, celle qui nous plait. Sur le premier on était plus perdus. F : Votre titre How Much You Want Her, sorti en 2015, est présent sur Rust & Gold. A l'époque, était-ce une sorte de clin d'oeil par rapport à la collaboration avec Microqlima ? La marque du changement ?

J : On avait ce morceau à l'époque, on l'aimait bien et on avait de supers retours. A l'époque nous n'avions rien sorti depuis presque un an et on savait que ça pouvait prendre encore du temps avant le deuxième, du coup on s'est dit : On le sort ! On l'avait sous la main sans forcément savoir la direction que l'on voulait prendre pour le second album, c'était pour avoir de l'actualité à ce moment là.

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F : Sur ce morceau il y a un groove qui se rapproche de ce que fait L'Imperatrice, qui est chez Cracki, comment vous voyez-vous par rapport à ce groupe ? L : J'ai déjà chanté sur un de leur morceau de l'album Sonate Pacifique, mais on ne se sent pas du tout influencé par eux. J : C'est surtout dû au côté funky-disco, mais ce que nous faisons est totalement différent. F : Sur la prochette de Rust & Gold, on y voit une image brouillée, artistique, à la fois belle et triste. Les opposés et les contraires sont-ils significatifs dur cet album? J : Oui c'est ça, c'est ce que l'on a voulu dire sur Rust & Gold, c'est justement le paradoxe entre des choses lissées que l'on faisait sur le premier album, et le côté brut que l'on emmène sur le deuxième. Comme je disais on sent que l'on va dans la bonne direction, c'est quelque chose que l'on arrivait pas à faire sur le premier, et là nous avons réussi d'une certaine manière. F : Mother Shelter, le dernier morceau de l'album, est un titre assez poignant, solennel, voir cinématographique, est ce un choix stratégique de terminer sur ce titre?

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L: Je pense que c'est un titre qui termine bien l'album, c'était intéressant de montrer que je pouvais aussi chanter dans les graves, tu vois c'est fatiguant d'être tout le temps dans les aigus, voir écœurant. Musicalement aussi ça me fait un peu penser à un morceau de Lou Reed, c'est du velours. A la base, je pensais le mettre en premier mais pour moi il conclut l'album, c'est un morceau qui est assez positif, mélancolique mais pas forcément triste. C'est important de terminer sur ce sentiment là. Tu as envie de faire la boucle et de repartir au début. F: Nous sommes au Hors-Bord Festival, qui représente la culture musical électronique, n'avez-vous pas peur de rentrer dans une case, un genre, ou que l'on mette un nom sur votre style musical ? J : On arrive pas vraiment à mettre un nom , on galère un peu à chaque fois que l'on nous demande quel genre de musique on fait, nous on dit électro-pop mais bon, ca ne veut rien dire, aujourd'hui tout le monde fait de l'électro-pop ! Avec cet album on est allé vers d'autres choses qui n'ont rien à voir avec cela, c'est assez réducteur.

L : Je pense aussi que c'est difficile aujourd'hui de dire ce qui est électro où ce qui ne l'est pas. On travaille sur des logiciels similaires à des artistes qui font purement ce genre, mais aussi avec de l'acoustique. Le morceau Sinner on le joue en live avec une batterie et des instruments acoustiques, mais sur l'album ce sont des boites à rythmes faites sur un ordinateur, donc, est ce qu'on peut dire que c'est électronique... Je ne sais pas. F : Il y a t-il des groupes dans les courants alternatifs que vous aimez écouter où dont vous pourriez vous inspirer ? Par exemple Alt-J ?


«JE CROIS QUE L'ON ARRIVE PAS À TROUVER DES GROUPES QUI NOUS RESSEMBLENT, IL Y A DES MORCEAUX QUI FONT PENSER À CERTAINS ARTISTES MAIS DANS L'ENSEMBLE, C'EST DUR DE TROUVER DES GROUPES SIMILAIRES.»

J : On aime beaucoup ce groupe, quand on a enregistré le premier album, c'était l'époque où leur premier album est sorti et on l'a beaucoup écouté, mais après on ne se sent pas proche d'eux musicalement, on ne fait pas du tout la même musique. Je crois que l'on arrive pas à trouver des groupes qui nous ressemblent, il y a des morceaux qui font penser à certains artistes mais dans l'ensemble, c'est dur de trouver des groupes similaires. F : Les paroles sont présentes sur la quasi-totalité de vos derniers clips, est ce par souci de vouloir faire passer un message ? L : Non pas du tout, on est pas dans cette idée de vouloir faire passer un message, mais disons que c'est compliqué parfois

de comprendre les paroles avec une syntaxe anglaise quand on est français. On avait envie que les gens puissent les lire et aussi d'allier le côté artistique visuel des clips avec. J : Ça traite un peu de la folie, mettre en image les paroles avec des mouvements et des couleurs. Après ce ne sont pas vraiment des clips, à part pour Isabella. On a laissé le réalisateur donner libre court à son imagination pour les autres, nous on préfère se concentrer sur les vrais clips.

F : C'est votre troisième concert à Bordeaux, comment vous sentez-vous ici? J : Ça s'est toujours bien passé les concerts ici, puis à chaque fois on se ballade en ville, on va faire la fête etc, on ne connait pas trop mais c'est joli et charmant, on aime beaucoup en tout cas ! F : Merci beaucoup Isaac Delusion, Et bon concert ! Jules & Loic : Merci à toi, on espère que tu vas aimer !

F : Votre meilleur live? L : Il y en a eu pas mal ! Mais sûrement l’Elysée Montmartre qui était plein, c’était super.

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Interview

YELLOW. COLD

Écrit par : Sylvain Gourdon Photos: Yellow.cold

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Il y a des découvertes parfois qui, par la force du hasard, nous scotchent. C’est le cas de Julie, ou « yellow.cold » sur Instagram, dont les dessins, simples mais efficaces, apparaissent comme un petit bijou d’inventivité. Quelque part entre la mélancolie et la justesse, les personnages de Julie nous parlent. Le plus souvent de petites tailles, pas toujours centrés, ils laissent à l’espace de la feuille une importance non moindre : celle d’attirer l’œil et de donner de la force à leur environnement. Comme si ce blanc se remplissait grâce à l’imaginaire du spectateur. Un espace important aussi, pour permettre à chaque personnage d’être libre de ses mouvements, d’où cette impression qu’ils ne sont pas si figés que ça. Avec les jeux d’ombre et de la couleur, parfois, le résultat est un délice.

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Rencontre avec l’artiste : •Bonjour yellow.cold, peux-tu te présenter ? Qui es-tu, d'où viens-tu ? Bonjour Feather ! Je m’appelle Julie, je tiens une page Instagram qui relate du dessin et de l’illustration. J’ai 25 ans et je suis née à Bordeaux, ville dans laquelle j’ai étudié l’art et le design pendant 5 ans.

Je suis diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux (EBABX) depuis juin 2016. Je suis très attachée à ma région et à son patrimoine, je suis une grande amatrice de vins. Je suis une artiste depuis que je suis toute petite : le dessin a toujours été pour moi une manière de vivre, ainsi que la peinture. Curieuse de nature, j’ai grandi en manipulant les mediums tel que la photographie, la peinture, le dessin, l’infographie etc. C’est ce que j’ai fait pendant mes études : de la mixité.


frères Bourroulec, les frères Campana, etc… J’aime le concept de la bd, son influence vers la lecture visuelle et écrite qu’elle peut apporter aux enfants. J’ai appris à lire grâce à elle, car je lisais par le visuel, et je dessinais ma vie en m’aidant d’elle. La bd a eu une grosse influence sur moi-même et m’a beaucoup appris. Qui sont les personnages que l'on peut voir apparaître sur ta page instagram ?

Je termine une année d’étude actuellement, et je suis à la recherche d’un emploi dans l’art et le culturel, étant donné que mon diplôme me donne le statut d’artiste-designer. Néanmoins, mes dessins sont en lien avec ma vie, mes goûts, mes proches, mes passions, (danse, art, musique, mes références culturelles), tout ce qui m’entoure et construit mon univers. •Quel matériel utilises-tu ? Pour mes dessins, je travaille énormément en noir et blanc, je n’aime que le gris que porté, le juste milieu pour moi est vide (le noir et blanc = parti pris dans beaucoup de mes projets artistiques et de design). Alors j’utilise des rottring avec des mines très fines (0,1 et 0 ,05) et du papier format A5. Petites mines, petit format, petit dessin…. « Less is more », attiser la curiosité, donner envie à l’œil de s’arrêter et de traduire quelque chose, attiser le regard sur un esthétisme certes petit mais fort. •As-tu des influences, tant dans le dessin que dans d'autres supports ? Peux-tu nous faire découvrir tes coups de cœur ?

Sur mon Instagram, vous pouvez voir des personnages de mon entourage, des caricatures de mes pensées, de mes émotions, de mes envies. Tout dessin raconte quelque chose en rapport avec moi et mon univers. Certains dessins sont fait en collaboration, comme par exemple avec une bloggeuse parisienne et scénariste talentueuse : Lola Faroux de @ avecdessistories. C’est ce qui nourrit mes créations, sans tout cela, mon Instagram ne serait qu’une page « vide ». •Ce trait fin, de petits personnages face au vide de la feuille, ça laisse paraître un peu de timidité, non ? Ou est-ce que ça pourrait permettre à la personne qui le découvre, de créer son propre monde autour ? Aucune timidité, plus de sensibilité au regard, à l’esthétisme, toujours dans cette optique du simple mais efficace, cette phrase me plait énormément. Ce qui me plait, c’est que les autres puissent se retrouver dans mes créations, se sentir mieux en les regardant, ou même se reconnaître. Il est important de montrer que nous sommes tous des êtres humains et que nous pouvons nous retrouver même à travers des univers artistiques. Et c’est intéressant de permettre aux autres de s’intégrer dans cet univers, ou du moins que cet univers leur apporte quelque chose.

Musicalement, je suis influencée par les musiques de films (James Horner, Hans Zimmer, John Powell, John williams, Ludovico Einaudi…), Coldplay qui est le groupe qui m’inspire énormément dans tout (je vais d’ailleurs les voir au stade le 16 Juillet prochain !), José Gonzalez, U2, One Républic, Aérosmith, Led Zepplin, Of Monsters and Men, je ne dessine jamais sans musique, ou film en fond.

•Petite psychanalyse : pourquoi, en voyant tes dessins, je pense aux bons points et aux images qu'on distribuait en maternelle ?!

En parlant de film, mes influences sont Forrest Gump (le meilleur film), La La Land, Titanic, La vie rêvée de Walter Mitty, j’adore ce cher Tarantino bien entendu. Graphiquement je suis très influencée par le design et design graphique Bauhaus, P.Mondrian, G.Rietveld, E.Mari, J.Muller-Brockmann, Archigram, B.Munari, je suis une grande adepte de la typographie simple comme la Arial, l’Akzidentz Grotesk ou en encore la Helvetica c’est bien pour cela que je suis une fan du travail de expérimental jet set. Mais pas que, j’aime aussi le travail des

•Je te laisse le mot de la fin.

Haha. Il est vrai qu’en maternelle, on tend vers des visuels simples et efficaces donc on n’est pas dans le faux, mais dans une analyse concrète et objective.

Encore une fois influencée dans mon travail d’artiste designer quand j’étais étudiante, d’aller du simple et efficace, j’ai développé mon univers sur la ligne car pour moi, rien ne peut être plus réel qu’une ligne, et rien ne peut être plus construit qu’un carré, voilà ce sur quoi mon univers artistique tend et se construit.

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Lieu

BANANA CAFÉ

Écrit par  : Blandine Pichon Photos: Banana Café // Blandine

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• Comment est né le Banana Café ? Thibault : Pour revenir au tout départ, on s’est rencontrés dans les Landes en vacances. J’avais un poste en Italie et je devais bouger en Inde, c’est alors que Kelly a quitté son taff pour m’accompagner en Inde. On y est resté 1 an. J’en ai eu marre de mon métier d’ingénieur, j’ai eu envie de tout plaquer et on s’est dit qu’on allait s’installer a Contis dans la maison de Kelly. On a retapé la vieille ferme landaise que j’avais, pour en faire un gîte. Un an après on a lancé un foodtruck à Contis, la Cofrab, et c’est là qu’on a mis un premier pied dans la restauration. Kelly a commencé à s’intéresser à la nourriture dite healthy, pour de réelles convictions et non pas par lubie ou parce que c’est à la mode. C’est là qu’on a décidé d’ouvrir notre propre café sur Bordeaux, ma ville de prédilection. • Pourquoi ce nom ? Kell  : On était à la plage et on avait plein d’idées en tête. On était un peu perdu, c’est sorti comme ça. On a sorti « Banana Café » et ça nous a paru évident. • Comment sélectionnez-vous vos produits ? Kelly : Nos fournisseurs viennent principalement du réseau de Clément car il était dans ce monde là des produits locaux.

Mmmh rien que le nom nous donne envie ! L’équipe vous a dégoté la nouvelle bonne adresse : un café local et/ou bio qui a vu le jour le 10 février au numéro 5 du cours Pasteur, en face de l’arrêt musée d’Aquitaine. Né de la rencontre entre deux passionnés de bonne nourriture et de musique; Kelly d’origine londonienne et Thibault originaire d’Angoulême ont décidé d’ouvrir leur propre café à Bordeaux où ils sont installés depuis septembre. Initialement dans l’industrie musicale et dans l’ingénierie, ces deux amoureux décident de changer de vie suite à de nombreux voyages afin de réaliser leur rêve. Vous pouvez y déguster de gourmands snacks et boissons : pancakes, banana toast, energy balls, golden latte… comme de délicieux plats : salade de gnocchis de patate douces ou encore pancakes salés. L’idée est de se relaxer, se régaler et faire la fête. On y mange, boit, écoute de la musique, danse, bouquine et on peut même y acheter des vinyles !

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Thibault : Nos produits c’est local en premier, c’est notre priorité. Et si pour certains produits on ne trouve pas du local, ce sera a minima du bio. C’est local et/ou bio. On va également s’approvisionner dans une ferme d’amis à Contis pour tout ce qui est infusion et herbes aromatiques. On n’a pas besoin d’avoir de grosses quantités, on fait avec les produits de qualité qui nous tombent sous la main et on crée à partir de ça. •J’ai vu un livre de recette d’Ella Woodward, une célèbre bloggeuse culinaire qui fait aussi beaucoup d’energy balls. A-t-elle été une source d’inspiration ? Kelly : Bien sûr, finalement elle a lancé son business parce qu’elle avait une maladie qui l’affaiblissait et elle a réalisé que c’était par rapport à la nourriture donc elle a changé son régime. Pour ma part, ce n’était pas que j’étais malade mais j’avais déménagé en France pour être

avec Thibault et je ne peux pas manger de gluten. C’est de famille, nous sommes polonais à la base et beaucoup de personnes en Pologne y sont intolérantes. Je me suis dit « ok, je vais habiter en France, comment je vais faire pour manger ? ». Tout ce qu’on fait au Banana Café est donc également sans gluten. Thibault : On ne veut pas trop communiquer là-dessus. On ne veut pas utiliser le bio, healthy et sans gluten comme une façon de promouvoir le café car pour nous c’est comme une logique, c’est normal. Clément, notre chef, travaille beaucoup sur les recettes. Il est vraiment à la recherche du goût et c’est vraiment ce qu’on recherche. Des choses bonnes avec de bons produits. C’est assez difficile pour lui car il doit faire face à de nombreuses contraintes : ne pas utiliser de gluten ni de sucre raffiné. C’est l’ancien chef de La Belle Campagne, un restaurant bordelais, où il avait les contraintes du local et du bio. Il est super curieux, ouvert et créatif. C’est à la fois un artiste et technicien. • Un produit phare ? Kelly : Pour moi ce serait les pierogis, des ravioles polonaises, qui me rappellent mon enfance. Thibault : Nos pierogis sont fourrés de purée de pomme de terre, des petits herbes et oignons. On les dore au four et on met une crème de brebis dessus. On a aussi le banana toast : du banana bread et beurre d’amande fait-maison, accompagnés de rondelles de banane, sirop d’agave et amandes. •On a goûté les energy balls, de merveilleux snacks qu’on ne retrouve pas partout. Qu’est ce qui selon-vous vous différencie également des autres cafés/restaurants similaires? Kelly : Les gens ne connaissant pas beaucoup les energy balls ici. On voit ça pas mal dans les cafés en Australie et à Londres. L’idée c’est que si tu as une petite faim, c’est le snack sain parfait qui te donne l’énergie qu’il te faut. De plus, j’ai étudié la naturopathie pour lancer le café, et ce qui est plaît aussi c’est que ce soit cru. Beaucoup de personnes vegan ne mangent principalement que cru. Thibault : Ce qui nous différencie aussi c’est que tous les dimanches, pour nos brunchs, des dj viennent mixer.


Le dimanche c’est la fête. On vend également des vinyles. Ce sont des sélections très spéciales soigneusement choisis et commentés par des passionnés de musique dans l’optique de la découverte. • Des projets ? Thibault : Former toute l’équipe à la naturopathie pour avoir les bons réflexes et maîtriser totalement tous les nutriments qu’on utilise dans nos recettes.

Kelly : Se tourner plus vers un restaurant en proposant un service du soir les jeudi, vendredi et samedi avec une carte complètement différente. On va se munir d’un deuxième chef. De plus, on va lancer un Soundcloud. Le côté musique est très important pour nous. C’est le monde d’où je viens. Thibault : En pleine après-midi on peut avoir de la house par exemple. On peut danser. On ne veut pas que ce soit tout calme.

Banana Café 5 cours Pasteur, Bordeaux Du mardi au samedi de 8:30 à 19:30 Le dimanche de 09:00 à 19:00 FB & IG : bananacafebordeaux

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